FORUM À HAUT NIVEAU DE L`OCDE SUR LES RISQUES Groupe
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FORUM À HAUT NIVEAU DE L`OCDE SUR LES RISQUES Groupe
FORUM À HAUT NIVEAU DE L’OCDE SUR LES RISQUES Groupe de travail sur la lutte contre le commerce illicite Dialogue politique régional OMD-OCDE Lutte contre le commerce illicite : combler les lacunes en matière de gouvernance en Europe Siège de l’OMD, Bruxelles (Belgique) 7-8 novembre 2016 Objectif Les participants à cette réunion aborderont certains des principaux défis qui se posent aujourd’hui, notamment la capacité à partager des informations entre les douanes et les autres administrations chargées de la lutte contre la fraude, l’approche à adopter face à des tendances récentes telles que la résurgence du trafic d’espèces sauvages, la recherche d’approches innovantes face à des problèmes tels que l’utilisation abusive des zones de libre-échange, l’élaboration de politiques pour lutter contre le blanchiment d’argent au moyen d’opérations commerciales ou encore l’amélioration de l’efficacité des peines et des sanctions aux fins de dissuasion. Les participants à cette réunion réfléchiront à la question de savoir quelles politiques peuvent améliorer les mesures visant à prévenir le commerce illicite en Europe et à dissuader ceux qui envisageraient de s’y livrer, et aussi contribuer au démantèlement des réseaux criminels responsables de ces activités. Contexte général Chaque jour, des produits illicites, tels que des marchandises de contrefaçon, des stupéfiants, du tabac, de l’alcool, des produits illégaux dérivés d’espèces sauvages, des armes ou des objets culturels, sont achetés et vendus en Europe, le plus grand marché unique au monde. Pour l’OCDE, le risque persistant et complexe de commerce illicite est un problème transfrontière qui a d’importantes répercussions pour tous les responsables politiques. Le Forum à haut niveau de l’OCDE sur les risques réunit les responsables politiques de 30 gouvernements, des praticiens du secteur privé et des experts de groupes de réflexion et du monde universitaire, qui partagent des bonnes pratiques en vue d’améliorer la gouvernance et la gestion des risques complexes et d’investir dans la résilience face à des problèmes tels que le commerce illicite. Le Forum réunit ce réseau pour débattre du commerce illicite, pour définir le phénomène et pour le combattre. L’OCDE et l’Organisation mondiale des douanes (OMD) intensifient leur coopération en vue de développer des synergies et d’harmoniser leurs efforts collectifs pour contrer et réduire le commerce illicite. On cherchera ainsi dans le cadre de ce dialogue régional à recenser et à examiner les politiques et les pratiques qui aideront les pays à améliorer leur coopération transfrontière en matière de lutte contre la fraude. Cette réunion contribuera au processus en cours visant à la formation d’un consensus international sur le partage des informations permettant cette coopération. L’examen des questions qui seront abordées contribuera aussi à l’adoption de plans d’action plus larges par les gouvernements en vue d’atteindre les objectifs de développement durable 15 et 16, et notamment l’une des cibles de l’objectif 16, qui est « d’ici à 2030, réduire nettement les flux financiers illicites et le trafic d’armes, renforcer les activités de récupération et de restitution des biens volés et lutter contre toutes le formes de criminalité organisée ». Le commerce illicite limite la capacité des pouvoirs publics à collecter des sources importantes de revenu qui les aident à assurer des services publics essentiels pour leurs citoyens dans les domaines de la santé, de la sûreté et de la sécurité. Les réseaux de contrefaçon sapent la créativité, l’innovation et la compétitivité et entravent l’investissement dans la recherche et le développement de nouveaux produits et de nouvelles idées. En raison de la mauvaise qualité des produits que les réseaux de malfaiteurs utilisent pour produire leurs marchandises, il se produit des accidents dans les maisons, sur les lieux de travail et dans les installations industrielles, et les entreprises légitimes perdent en compétitivité. Une récente étude de l’OCDE et de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle menée sous l’égide du Groupe de travail sur la lutte contre le commerce illicite a montré que pas moins de 5 % de tous les produits importés en Europe étaient des produits de contrefaçon, soit le double de la moyenne mondiale. Le commerce illicite met donc en danger la santé publique et fait disparaître certaines sources de revenu. Mais les conséquences de ce phénomène ne s’arrêtent pas là : le trafic d’espèces menacées fait peser une menace sur l’équilibre écologique mondial et sur la pérennité des communautés rurales en limitant leur potentiel de croissance. Ce trafic est une importante source de revenu pour les organisations criminelles transnationales. Depuis dix ans, le massacre illégal d’espèces menacées, telles que les éléphants, les rhinocéros et les tigres, progresse à un rythme effréné, et les mesures de conservation prises au niveau mondial ne suffisent pas pour freiner cet essor. Le trafic d’espèces sauvages trouve une source et un consommateur sur chaque continent, pas seulement en Afrique et en Asie. Les gouvernements, les responsables politiques et les organisations internationales doivent relever le défi de la mise au point de nouvelles parades efficaces dans la lutte mondiale contre cette forme de commerce illicite d’espèces emblématiques et de ressources non renouvelables. Il est aussi possible de détourner les éléments catalyseurs et facilitants du commerce légitime à des fins néfastes. Un nombre croissant d’études sur l’utilisation abusive et l’exploitation des zones de libre-échange montre que les malfaiteurs exploitent le manque de surveillance qui caractérise bon nombre de ces zones en vue de réaliser des opérations commerciales illicites. On sait que des malfaiteurs font passer des marchandises telles que du tabac illégal ou des produits de contrefaçon par ces zones, et que certains y font même transiter des armes. Sans une gestion correcte, les avantages de la facilitation des échanges provenant des zones de libre-échange peuvent être rapidement érodés par les risques et les dégâts que peut engendrer la nature illicite de certaines marchandises qui arrivent dans d’autres pays depuis ces zones. L’Europe n’est pas la seule à devoir faire face à ces risques : le marché pour ces produits illicites constitue un défi que doivent relever de nombreux pays dans le monde, et surtout les grandes économies émergentes. Les volumes croissants d’échanges commerciaux illicites ouvrent des perspectives commerciales lucratives et variées aux entreprises criminelles. Les réseaux qui relient les fournisseurs de marchandises illicites aux consommateurs sont complexes et particulièrement sophistiqués ; ils reposent sur des systèmes de télécommunications modernes et sur une technologie de pointe qui permettent aux malfaiteurs de passer inaperçus dans les différents pays où ils opèrent. Tous les organismes de lutte contre la fraude ont un rôle à jouer dans la sécurité nationale et la sécurité publique, mais les administrations des douanes sont souvent à l’avant-plan lorsqu’il s’agit de prendre des mesures pour lutter contre le commerce illicite, en raison des pouvoirs dont elles disposent aux ports de sortie, de transit et d’entrée. Références : OCDE (2016), Illicit Trade: Converging http://dx.doi.org/10.1787/9789264251847-en Criminal Networks, OECD Publishing, Paris. OCDE et EUIPO (2016), Trade in Counterfeit and Pirated Goods: Mapping the Economic Impact, OECD Publishing, Paris. http://dx.doi.org/10.1787/9789264252653-en Rapport de l’OMD sur les trafics illicites (rapports annuels), http://www.wcoomd.org/fr/topics/enforcementand-compliance/resources/publications.aspx Groupe d’action financière (2010), Money laundering vulnerabilities of Free Trade Zones, GAFI/OCDE: Paris, http://www.fatfgafi.org/media/fatf/documents/reports/ML%20vulnerabilities%20of%20Free%20Trade%20Zo nes.pdf Structure de l’organisation de l’événement : Ce dialogue régional est organisé par la Direction de la Gouvernance publique et du développement territorial de l’OCDE, dans le contexte de son Groupe de travail sur la lutte contre le commerce illicite du Forum à haut niveau sur les risques, et par l’Organisation mondiale des douanes. Projet d’ordre du jour 7 novembre 2016 – 1ère journée 08h30 – 09h30 Inscription 09h30 – 09h40 Allocution d’ouverture 09h40 – 11h00 OMD OCDE Table ronde parlementaire : le commerce illicite en Europe Les membres du Parlement européen seront invités à débattre des initiatives législatives auxquelles ils participent pour lutter contre le commerce illicite et à examiner des propositions liées à l’amélioration de la gouvernance et de la coordination des organismes de lutte contre la fraude qui pourraient encore améliorer ces mesures. 11h00 – 11h30 Pause 11h30 – 13h00 Session 1 : Coopération entre les douanes et les autres organismes de lutte contre la fraude pour lutter contre le commerce illicite Pour éviter de se faire repérer et arrêter, les malfaiteurs des réseaux impliqués dans le commerce illicite exploitent les flux transnationaux toujours plus nombreux et les limites en matière de compétence auxquelles sont confrontés les organismes nationaux d’application de la loi. Il faut renforcer la coopération transfrontière entre les organismes de lutte contre la fraude pour s’attaquer au fléau du commerce illicite. Au cours de cette session, les orateurs invités débattront de la question de savoir quelles politiques les autorités peuvent mettre au point et mettre en œuvre pour contribuer à la coopération transfrontière entre les autorités douanières et différents types d’organismes de lutte contre la fraude. Les participants examineront essentiellement les facteurs de réussite des modalités formelles et informelles de partage des informations, ainsi que les enseignements tirés et les obstacles à une coopération internationale efficace et effective. Les membres de l’assistance seront invités à débattre des possibilités pratiques de renforcement des réseaux d’échange des informations au niveau international en vue de surmonter ces obstacles. Thèmes de discussion : Comment les pays peuvent-ils mettre au point des stratégies et renforcer la coordination au niveau régional afin de réduire la contrebande ? Qu’est-ce qui a bien fonctionné et pourquoi ? Quelles sont les lacunes actuelles ? Quels types de données les homologues étrangers fournissent-ils ? Sur quelle base ? De quoi d’autre a-t-on besoin pour faciliter les interdictions et les enquêtes et pour appliquer les sanctions ? Quels sont les éléments qui facilitent une coopération efficace entre les organismes ? Quels sont les obstacles à cette coopération et comment peut-on surmonter certains d’entre eux ? 13h00 – 14h30 Déjeuner 14h30 – 16h00 Session 2 : Vulnérabilités de la chaîne logistique mondiale : le cas des zones de libreéchange Les autorités ont créé les zones de libre-échange pour travailler à la réalisation de certains objectifs tels que la facilitation des échanges, la croissance économique ou encore la création d’emplois. Mais en l’absence de certaines réglementations, ces zones peuvent aussi servir de refuges à différentes formes de commerce illicite, voire faciliter ces activités. Quels éléments présents dans certaines zones de libre-échange permettent le commerce illicite et quelles mesures aideraient les organismes de lutte contre la fraude à garantir l’intégrité des chaînes logistiques ? Les orateurs de cette session présenteront des études de cas sur la façon dont les zones de libre-échange ont facilité le commerce illicite à destination de pays européens, et ils seront invités à proposer des politiques précises pour remédier à ce problème. Thèmes de discussion : Comment les organismes de lutte contre la fraude européens peuvent-ils évaluer le niveau de risque et le non-respect des règles de certaines zones de libre-échange et favoriser la coopération ? Quelles politiques de lutte contre la fraude (y compris les exigences en matière de conformité) peut-on utiliser pour réduire le commerce illicite en provenance de zones de libre-échange conformes aux réglementations ? Comment la coopération accrue pour le partage des données et des informations peut-elle prévenir le commerce illicite en provenance des zones de libre-échange ? Comment mettre cela en pratique ? Quels sont les exemples de bonnes pratiques s’agissant des modalités de coopération avec les zones de libre-échange et comment peut-on étendre leur application ? 16h00 – 16h30 Pause 16h30 – 18h00 Session 3 : Flux financiers illicites et blanchiment d’argent au moyen d’opérations commerciales Les réseaux criminels ont régulièrement recours au commerce pour blanchir les produits de leurs méfaits. Au moyen de réseaux complexes, les groupes organisés de malfaiteurs peuvent rendre légitimes des sommes importantes grâce au transfert de valeur de marchandises vendues par-delà les frontières. Quelles mesures de ciblage et d’enquête les gouvernements d’Europe prennent-ils pour repérer le blanchiment au moyen d’opérations commerciales ? Quelles sont les lacunes dans la coopération requise pour appliquer correctement la législation anti-blanchiment ? Au cours de cette session, les orateurs examineront des études de cas et des enquêtes récentes, et ils proposeront de nouvelles solutions pour combler les lacunes dans la coopération en matière de lutte contre la fraude dans un contexte européen afin de prévenir le blanchiment des produits d’infractions au moyen d’opérations commerciales. Thèmes de discussion : Quelles sont certaines des tendances et stratégies existantes s’agissant du blanchiment d’argent au moyen d’opérations commerciales en Europe ? Ce phénomène se présente-t-il dans d’autres régions du monde et quels sont les facteurs qui rendent l’Europe particulièrement vulnérable ? Quels sont les exemples récents de coopération internationale dont les objectifs étaient d’enquêter sur le blanchiment fondé sur des opérations commerciales et de démanteler des réseaux criminels ? De quels outils de politique a-t-on besoin, et qui a besoin de ces outils, pour lutter efficacement contre le blanchiment au moyen d’opérations commerciales ? Quel rôle le secteur privé (institutions financières, intermédiaires, secteur du commerce) joue-t-il dans la lutte contre le blanchiment au moyen d’opérations commerciales ? 8 novembre 2016 – 2e journée 09h00 – 10h30 Session 4 : Trafic d’espèces sauvages – commerce illicite en Europe Cette session sera consacrée au trafic d’espèces sauvages, une forme de commerce illicite en développement en Europe. Les orateurs feront un tour d’horizon du commerce illicite d’espèces menacées en Europe, examineront les principaux types d’espèces exportés illégalement et recenseront les facteurs du côté de la demande dans les pays de destination. Les discussions porteront essentiellement sur les facteurs de réussite dans la lutte contre le commerce illicite d’espèces sauvages et sur la façon dont les différents types d’organismes de lutte contre la fraude peuvent coordonner les mesures des différents gouvernements et encourager une adoption plus large des bonnes pratiques recensées et des outils efficaces permettant de renforcer les capacités d’application de la loi. Thèmes de discussion : Quelles politiques ont permis de réduire le trafic d’espèces menacées en provenance de l’Europe, à destination de l’Europe ou en transit par l’Europe ? Quels sont les exemples d’opérations réussies de lutte contre le trafic d’espèces sauvages et quels sont les facteurs de réussite pour la coopération interorganisations en la matière ? Quels sont les exemples de facilitation du commerce illicite d’espèces sauvages par la corruption et de quelles mesures précises a-t-on besoin pour lutter contre ce phénomène ? 10h30-11h00 Pause 11h00-12h30 Session 5 : Améliorer l’efficacité des poursuites et des peines pour lutter contre le commerce illicite On dit parfois que le commerce de produits de contrefaçon, d’espèces sauvages, d’œuvres d’art, d’antiquités et de certaines marchandises soumises à des droits d’accise est peu risqué et très rémunérateur. Au cours de cette session, les participants examineront les façons dont les sanctions et les mesures de dissuasion financière préviennent et découragent certains types de commerce illicite. Ils étudieront le niveau et la fréquence des sanctions, ainsi que la longueur des procédures d’application de la loi et des procédures judiciaires afin de juger si ces sanctions ont un effet dissuasif. En s’appuyant sur les observations et l’expérience en matière de contrefaçon, de contrebande de tabac, de commerce illégal d’espèces sauvages et d’autres formes de commerce illicite, les orateurs montreront que les réseaux de commerce illicite se déplacent vers des domaines moins risqués et plus rémunérateurs. Ils présenteront aussi des pistes de réforme des peines et des processus de lutte contre la fraude en vue de mieux prendre en considération les dégâts sociaux et économiques qu’engendrent ces infractions. Thèmes de discussion : Comment peut-on évaluer l’efficacité du système de sanctions et de peines ? Quelles sont les plus grandes lacunes en termes d’application de la loi ? Quels sont les plus grands obstacles pour les fonctionnaires des douanes ? Comment peut-on améliorer la coopération entre les organismes de lutte contre la fraude, notamment par l’intermédiaire des douanes et de la coopération avec le pouvoir judiciaire, de façon à mettre en place une dissuasion efficace ? En quoi les réformes du cadre de sanctions pour certaines formes de commerce illicite peuvent-elle décourager et prévenir les récidives dans le commerce illicite ? 12h30 – 13h00 Pause 13h00 – 13h30 Conclusions et synthèse Au cours de cette session, les participants seront invités à tirer des conclusions axées sur les politiques à adopter, et à recenser les mesures précises que les gouvernements pourraient prendre pour lutter contre le commerce illicite. On fera lors de la discussion des suggestions pratiques pour le suivi, notamment au moyen de la coopération entre l’OMD et le Groupe de travail sur la lutte contre le commerce illicite de l’OCDE. Animateurs : OCDE et OMD 13h30 Fin de la réunion Plus d’informations : http://www.oecd.org/fr/gov/risques/