Macbeth - Opéra national du Rhin

Transcription

Macbeth - Opéra national du Rhin
Nouvelle production
Macbeth
Giuseppe Verdi
2009-2010
Dossier pédagogique
Département jeune public
Opéra en quatre actes
Livret de Francesco Maria Piave, d’après William Shakespeare
En deux mots
Macbeth se voit annoncer par les sorcières qu’il sera roi. Pour voir la prophétie se réaliser, il commence
par assassiner son ami le roi Duncan, mais le meurtre appelle le meurtre…
Production
Direction musicale Enrique Mazzola
Mise en scène Francisco Negrin
Décors et costumes Louis Désiré
Lumières Bruno Poet
Distribution
Macbeth Bruno Caproni, baryton
Banco Wojtek Smilek, basse
Lady Macbeth Elisabete Matos, soprano
Macduff Maksim Aksenov, ténor
Malcolm Enrico Casari, ténor
Une servante Aline Gozlan, soprano
Un assassin Mario Brazitzov, ténor
Un serviteur Young-Min Suk, basse
Chœurs de l’Opéra national du Rhin
strasbourg Opéra
di 25 avril 15 h
ma 27 avril 20 h
je 29 avril 20 h
di
2 mai 15 h
ma 4 mai 20 h
je
6 mai 20 h
MULHOUSE La Filature
di 16 mai 15 h
ma 18 mai 20 h
Rencontre avec Francisco Negrin
animée par Guy Wach
Strasbourg Opéra
sa 24 avril 18 h 30
Entrée libre
Orchestre symphonique de Mulhouse
Petits Chanteurs de Strasbourg,
Maîtrise de l’Opéra national du Rhin
Coproduction avec l’Opéra de Monte-Carlo
Langue : italien surtitré en français et en allemand
Durée approximative : 2 h 40
Conseillé à partir de 12 ans : collège et lycée
Les Trois Sorcières de Macbeth, Johann Heinrich Füssli, 1783
Macbeth consultant les sorcières, Eugène Delacroix, 1825
Macbeth est le premier des trois opéras shakespeariens de Verdi avant Otello et Falstaff.
Cette histoire « pleine de bruit et de fureur » (Macbeth, acte IV) inspire à Verdi une de ses œuvres les plus originales.
Admirateur inconditionnel du dramaturge anglais, Verdi fit subir un véritable calvaire à son librettiste pour trouver la
concision qui rende justice à la violence théâtrale de la pièce. La séquence du meurtre de Duncan, le monologue
de la folie de Lady Macbeth, rendus avec une audace harmonique et une puissance sans équivalent, sont des
pages d’anthologie.
L’argument
Acte I
Macbeth et Banco, qui reviennent vainqueurs du combat, rencontrent trois sorcières qui saluent Macbeth en le
nommant Sire de Cawdor et futur roi d’écosse. Banco sera quant à lui père d’une lignée destinée à régner. Macbeth
apprend quelques temps plus tard qu’il est effectivement nommé Sire de Cawdor. Il en informe par lettre
Lady Macbeth qui, impatiente, pousse son époux à prendre son destin en main. L’arrivée du roi Duncan est
annoncée. Incité par sa femme, Macbeth assassine le souverain. Lady Macbeth pénètre dans le lieu du crime et
macule de sang les gardes du roi, afin de les faire passer pour les meurtriers.
Acte II
Macbeth a accédé au trône. Sa femme lui suggère de supprimer Banco et son fils. Banco, qui pressent de funestes
projets, ordonne à son fils Fleanzio de fuir. Macbeth fait tuer Banco par ses tueurs à gages. Au cours d’un banquet,
le spectre de Banco apparaît à Macbeth, que la culpabilité fait délirer devant les hôtes. Lady Macbeth s’efforce de
détourner l’attention.
Acte III
Macbeth retrouve les sorcières qui confirment leurs prédictions. Elles lui conseillent
de se méfier de Macduff, un noble qui le soupçonne du régicide, lui assurent qu’il
sera invincible tant que la forêt de Birnam ne se mettra pas en marche contre lui, et
qu’aucun homme « né d’une femme » ne pourra lui nuire. Elles lui redisent aussi que
la descendance de Banco règnera sur l’Écosse. Lady Macbeth quant à elle pousse
son époux à éliminer Macduff, à incendier son château et à exterminer toute
sa famille.
Acte IV
Malcom, fils de Duncan, a pour dessein d’envahir l’Écosse. Les réfugiés écossais,
dont la patrie est opprimée par Macbeth, pleurent sur le sort des leurs. Macbeth a
fait tuer la femme et les enfants de Macduff. Celui-ci s’unit à Malcolm qui monte une
armée et conseille aux siens de se camoufler à l’aide de branches d’arbres cueillies
dans la forêt de Birnam. Lady Macbeth, somnambule, revit les crimes commis à son
instigation, et meurt. Macbeth reste persuadé que les prophéties des sorcières vont
s’accomplir. Dissimulée par les branches, l’armée de Macduff s’avance et met en
fuite celle de Macbeth. Macduff, face à son ennemi, lui avoue qu’il a été arraché
avant terme du ventre de sa mère et le tue. Malcolm est acclamé roi.
Lady Macbeth somnambule,
Johann Heinrich Füssli,
Musée du Louvre
Macbeth
Destiné au Théâtre de la Pergola de Florence, Macbeth fut écrit à une époque où Verdi, bien que devenu une gloire
nationale, envisageait d’abandonner sa carrière parce qu’il était las des intrigues liées au milieu de l’opéra. Le livret
est tiré du drame de Shakespeare, auteur que Verdi vénérait, puisqu’il adapta deux autres de ses pièces (Othello et
Les Joyeuses Commères de Windsor) et qu’il rêva toute sa vie de composer un Roi Lear. Il condense la pièce
originale et réduit considérablement le nombre de personnages, au point que l’attention est surtout portée sur le
couple Macbeth, dont la chute est dessinée en découpes nettes et concises, comme les différentes stations d’une
passion infernale. Il donne à Lady Macbeth une importance que le dramaturge anglais ne lui avait pas attribuée :
moteur de l’action, « âme damnée de son époux », elle intervient aux moments stratégiques et s’exprime par trois
grands airs.
Pour ce rôle, qui est un des plus saisissants que Verdi ait écrits, le compositeur ne souhaitait pas, contrairement
aux habitudes ordinairement en cours dans le théâtre lyrique, « une belle chanteuse, dotée d’une belle voix », mais
une interprète « laide et monstrueuse », dont la voix devrait être « âpre, étouffée, sombre… » Sur le plan musical, Verdi
cherche à transcrire « le bruit et la fureur shakespeariens » et introduit sur les scènes d’opéra une violence et une
brutalité rarement représentées jusqu’alors. Chaque personnage semble sortir, par les éclairs de la musique, de sa
solitude intérieure, pour y replonger ensuite définitivement. En 1865, pour des représentations parisiennes, Verdi, fort
de nouvelles expériences lyriques, révisa son œuvre, modifiant sensiblement le tissu harmonique et la rendant ainsi
encore plus expressive.
Source : Opéra national de Paris
Les apparitions dans Macbeth
Les sorcières apparaissent à deux reprises, la première fois en nommant Macbeth Sire de Cawdor avant même qu’il
le soit et futur roi d’écosse, ce qu’il sera, si ce n’est que pour peu de temps. Elles annoncent dans le même temps à
Banco que ses descendants seront rois… Puis la deuxième fois, elles conseillent à Macbeth de se méfier de
Macduff et lui annoncent une victoire si la forêt ne s’avance pas contre lui. Là encore, ce qui devait arriver arriva,
et cette « forêt qui avance » prendra un sens réel. Apparition encore, celle du spectre de Banco pendant le repas,
qui hante l’esprit de Macbeth. Apparition enfin, celle de Lady Macbeth en somnambule qui touche à la déraison.
La pièce entière est hantée de ces fantômes et esprits qui sont peut-être le reflet de la paranoïa liée à la quête du
pouvoir.
Macbeth suivi de Banco
rencontre les trois sorcières sur la Lande,
Théodore Chasseriau, 1855
Le XIXe siècle et Verdi dans l’opéra
L’opéra est à cette époque un divertissement. à une demande considérable, on répond par une intense création
sensée répondre au goût du public. Les centaines d’opéras composés pendant ce siècle comme ceux qui le
précèdent ne sont pas tous des chefs-d’œuvre.
Verdi recherche le succès, non comme point d’orgue de sa créativité, mais pour diriger ses choix musicaux.
Verdi connaissait le plaisir d’être fredonné par tous.
L’art de Verdi écarte toute facilité : sa composition est virtuose. Mais son génie réside dans l’art de créer la base
mélodique à laquelle peut s’accrocher le connaisseur comme le profane.
Deux styles dans un même opéra
La tragédie la plus courte de Shakespeare et le texte que l’on possède de Macbeth serait une version amputée
voire même apocryphe. Cependant, la forme de la pièce, ses personnages, les situations extraordinaires, comme les
sorcières ou la forêt en marche... sont vraiment shakespeariennes. Verdi compose Macbeth à 34 ans, et retravaillera
sur le projet pour la création parisienne à 52 ans, en 1865. Ces dix-huit années d’intervalle correspondent chez lui à
deux styles de Verdi qui vont se conjuguer dans cet ouvrage, avec ses morceaux de bravoure liés à sa jeunesse, et
le style plus raffiné d’un Verdi plus mûr. La version connue est la version originale française traduite en italien.
Le dramaturge William Shakespeare
Il serait né le 23 avril 1564 à Stratford-sur-Avon, troisième enfant de John Shakespeare, notable local
d’origine paysanne, et de Mary Arden, issue d’une riche famille catholique. En 1582, à dix-huit ans, il
épouse Anne Hathaway, dont il a trois enfants.
Il s’installe à Londres en 1588 et, quatre années plus tard, il s’est assuré d’une bonne renommée
d’acteur et d’auteur dramatique. Il s’établit au « Théâtre du Globe » avec la compagnie des « Lord
Chamberlain’s Men », dont il est l’un des sociétaires. Ce Lord Chamberlain est alors le censeur officiel
des représentations théâtrales. De 1590 à 1600, son théâtre met en scène des drames historiques et
politiques tels que Henry VI et Richard III mais aussi des comédies comme La Mégère apprivoisée
et des œuvres poétiques, entre autres Vénus et Adonis en 1593 et Le Viol de Lucrèce en 1594 qu’il
dédie au comte de Southampton, son protecteur. Il écrit les célèbres Sonnets de 1592 à 1595, qui
ne sont publiés qu’en 1609, dans lesquels il évoque désir, jalousie, vanité et sentiments amoureux.
D’autres œuvres se font jour : Henry IV en 1598 mais aussi Le Songe d’une nuit d’été en 1595 et une de ses tragédies les
plus connues, Roméo et Juliette en 1594. 1600 marque un virage vers des œuvres au ton plus grave : Hamlet, l’histoire de
ce jeune prince qui entretient un rapport ambigu avec la mort, écrit en 1601. Dans Othello qui date de 1604, se mêlent
amour, folie et suicide. Un an plus tard, en 1605, Macbeth fait régner le sang. Les comédies elles-mêmes adoptent un goût
amer : Tout est bien qui finit bien en 1603 ou encore Mesure pour mesure en 1604. La troupe de Shakespeare change
de théâtre pour s’installer au Blackfriars qui, après la mort de la Reine Elisabeth I en 1603, prend le nom de « King’s Men »
(la troupe du roi). Il est vrai que de jouer à la cour est devenu une habitude pour eux. Après 1608, place plutôt aux tragicomédies comme Conte d’hiver en 1610 ou encore La Tempête qui sera son œuvre ultime, en 1611. En effet, cette même
année, nouveau et dernier grand tournant dans sa vie, puisqu’il arrête le théâtre et s’en retourne à Stratford où il s’éteint le
23 avril 1616 à l’âge de 52 ans.
Le compositeur Giuseppe Verdi
Né en 1813 à La Roncole, il est issu d’une famille pauvre et, malgré ses dons évidents, il connaît
une première formation quelque peu difficile. Refusé au Conservatoire de Milan comme pianiste
en raison de défauts techniques rédhibitoires, il est encouragé dans la voie de la composition.
C’est Vicenzo Lavigna, auteur d’opéras et répétiteur à la Scala qui lui révèle Mozart et Haydn. Il a la
chance exceptionnelle d’obtenir d’emblée une commande de la Scala de Milan, où son premier
opéra Oberto est présenté en 1839, avec un succès suffisant pour se voir aussitôt réclamer une
autre œuvre par ce théâtre. Verdi compose vingt-huit opéras. Parmi les plus célèbres : Nabucco,
Macbeth, Rigoletto, La Traviata, Aïda, La Forza del destino, Il Trovatore, Don Carlo... et bien sûr la trilogie
shakespearienne, dont Macbeth, créé en 1865, sera le premier ouvrage, suivi de Otello, en 1887 et
Falstaff en 1893. Son Requiem, écrit en 1872 pour la mort de Manzoni, grand écrivain italien, connaît
un succès à travers toute l’Europe. En 1901, au cours d’un séjour à Milan, il meurt des suites d’une
hémorragie cérébrale. Toute l’Italie est en deuil.
La production
Francisco Negrin mise en scène
Né en 1963, le metteur en scène Francisco Negrin a travaillé pour les plus grands opéras.
Sa première mise en scène est une version personnelle de La Chute de la Maison Usher de Debussy,
créée spécialement pour le festival International d’Opéra de Londres en 1989, en coproduction avec
l’Opéra national de Lisbonne. D’autres productions se sont par la suite ajoutées, notamment : Così
fan tutte à l’Opéra de Seattle, Una Cosa Rara de Martin y Soler pour le festival de Drottningholm,
Mitridate, re di Ponto au Grand Théâtre de Genève, Partenope de Haendel au festival de
Glimmerglass et au City Opera de New York, Der Freischütz au Théâtre des Champs-Élysées et à
l’Opéra de Lausanne, Ginastera’s Beatrix Cenci à Genève et Orphée au Royal Opera House Covent
Garden. Plus récemment, il a mis en scène Don Giovanni au festival Glimmerglass, Orlando au ROH
ou encore Agrippina au festival de Santa Fe. Ses projets comprennent Una Cosa Rara et Salomé à
Valence, Il Arbore di Diana à Madrid et Barcelone, mais également I Puritani à Amsterdam, Genève
et Athènes ainsi qu’Alceste à Santa Fe.
Prolongements pédagogiques
• Le livret d’opéra et la pièce de Shakespeare : étude comparative
• Le théâtre élisabéthain
• Verdi et Shakespeare
• La trilogie shakespearienne
Contacts :
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