Dossier pédagogique 5 juin

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Dossier pédagogique 5 juin
Dossier pédagogique
GROMIAM
3 juin 2012 – 11 novembre 2012
La petite épicerie du Musée International des Arts Modestes
Dossier pédagogique
GROMIAM
3 juin 2012- 11 novembre 2012
Sommaire
>
Présentation de l’exposition
p2
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Parcours de l’exposition
p5
>
Les thématiques et quelques pistes de travail
p 15
>
Glossaire et références
p 17
>
LOR
p 18
>
Informations pratiques
p 19
La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique GROMIAM – juin - novembre 2012
1
Présentation de l’exposition
GROMIAM… « je mourirai pour toi »
La Présipauté du Groland est un pays de fiction, imaginé en 1992 par l'équipe de JulesÉdouard Moustic (Christian Borde) et Sylvain Fusée. Ce pays est le sujet de l’émission culte
Groland.con sur Canal + qui parodie l'actualité française et internationale. Michael Kael
(Benoît Delépine) et Francis Kuntz sont reporteurs, Moustic est présentateur, Christophe
Salengro est le Président et Fayo (Luc Weissmuller) l’huissier toujours aux côtés du
président et l’artiste qui réalise ses portraits officiels.
Pour fêter les 20 ans de l’émission et son univers grinçant et déjanté, l’exposition GROMIAM
réunit les objets, accessoires, costumes et décors qui résument près de cinq cents sketches
vus à la télévision. Une sélection d’œuvres d’artistes contemporains provenant de la
collection particulière d’Antoine de Galbert, président de la fondation de la maison rouge,
entre en résonance avec la satire et l’humour noir grolandais.
Comme disent ses créateurs, inspirés de "Fluide Glacial" et "Charlie Hebdo", on est des
enfants de Choron, d’Hara Kiri, des Monthy Pthon, de WC Fields, et même de Pee Wee.
Groland est un miroir drôle, on se regarde en tant que cons. On est quand même tous un
peu con. Groland c’est le reflet de nos tares. On évoque sans cesse le politiquement correct
sans que l’on définisse vraiment sa nature, cette prophylaxie du goût, cette dictature même
du bon goût, nos intérieurs, nos fringues, la déco en général, les bagnoles, etc… Tout est
calibré dans une norme du bon goût. Nous, on persiste à montrer du laid, du sale, du drôle,
du cassé. C’est assez salutaire une herbe folle qui pousse au travers d’un béton lissé. C’est
l’esprit du carnaval pour évacuer… Benoît Delépine
…On nous dit souvent que c’est pipi-caca mais il y a juste un sketch de temps en temps. En
fait, il n’y en a pas beaucoup, il y a plutôt de tout… de l’absurde, du fond, de la politique, de
la parodie, de la satire… on ne renie pas nos influences… on vient d’une longue histoire, les
arts incohérents, les dadas, la pataphysique, bref toute une ribambelle de rigolos décalés,
irrévérencieux qui font qu’on est là aujourd’hui et qu’il y en aura d’autres après nous…
Christian Borde
Cette facilité pour l’absurde, l’humour décalé… une sorte d’engagement de l’univers
Grolandais se trouvent dans les œuvres d’artistes contemporains sélectionnées par Hervé Di
Rosa, Bernard Tournois et Benoît Delépine.
De Guy Limone qui scrute notre société, révèle ses dysfonctionnements et dénonce ses
travers à Nicolas Darrot pour qui l'humour n'est jamais loin.
De Claude Lévêque qui reprend des expressions du quotidien… révélatrices d’un certain
malaise à Fabien Verschaere pour qui l’art est un formidable espace de liberté.
De Ernest T qui s'amuse sans relâche des attitudes de l'artiste à Wim Delvoye qui opère par
appropriation, détournement, mixage et assemblage.
GROMIAM, dont la scénographie a été réalisée par Isabelle Allégret assistée de Mathilde
Grospeaud, est une invitation à passer la frontière et découvrir les multi-facettes d’un univers
décalé.
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Histoire et Géographie de Groland
Selon l’histoire et il y a quelques siècles à l’époque où les hommes
portaient encore des écailles la Présipauté de Groland est née.
Le Grand St Matthieu est le père fondateur de Groland et la
Dynastie des Salengro débute en 1299.
Loin d’être gênés par l’arrivée des Huns, Ostrogoths, Vandales,
Normands, Anglais, Allemands, Américains…les grolandais ont pu
bénéficier des grandes invasions qui sont intervenues en Europe.
Fidèles à leur tradition d’hospitalité les grolandais disent aux
envahisseurs de faire comme chez eux…ils donneront tout plutôt
que de se défendre ! Groland est représenté comme un personnage qui incarne la
face cachée de la société française.
Ce pays imaginaire – qui a la particularité d'avoir une frontière commune avec tous
les pays du monde – pourrait être une parodie de la Principauté de Monaco.
Cependant, l'univers général est plus proche des régions déshéritées du nord de la
France et de la Belgique (Nord, Ardennes, Picardie...), dans une ambiance parfois
proche de l'autre univers parodique de Canal + que sont les Deschiens
Groland est francophone (le côté parodique se fait ressentir avec
des slogans tels que « Groland, je mourrirai pour toi » qui est la
devise nationale grolandaise!. La langue officielle est le
Grolandais. Il possède son propre drapeau (bleu, blanc cassé,
rouille avec une amphore (récipient sacré qui contient le saint
des saints : du bon vin) et sa propre monnaie (l’eugro et avant
2002 l’ACN : Argent de Chez Nous). Groland a également ses
propres plaques d'immatriculation, passeports et cartes
d'identités.
Groland est divisé en 4 régions principales : le Groland
du Haut, le Groland du Bas le Groland de Côté et le
Groland de l’Autre Côté.
La capitale s’appelle Groville et la rivière Le Gro (avec
ses affluents : le Petit Gro, l'Étroit Gro, le Sale Gro, l’Né
Gro et le Gro Pabo).
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Le président de Groland, interprété par Christophe Salengro,
est une caricature du président français. Selon sa biographie,
le président Salengro est né en 1952. Il a réussi son Bac
avec mention passable, possède une licence de grec et une
maîtrise en sciences. A l’âge de 33 ans, il est autoproclamé
Président plénipotentiaire auto-démocratiquement élu et cela
pour 7 ans renouvelables.
« …le peuple grolandais le vénère parce qu’avec lui, les
habitants de la Présipauté sont tranquilles et, il n’y a pas
beaucoup de pays qui peuvent en dire autant. Son portrait
constelle les murs de Groville et des villages du pays. Il détient la quasi totalité des
richesses grolandaises, télé, journaux, radios, bars, boîtes de nuits, bowlings,
zoo… »
L'organisation politique de Groland est la même que celle de la France. Parmi les
ministres il y a celui du Vin (Gérard Depardieu), du Développement du Rien (Benoît
Poelvoorde), des Transports du Dessus (Didier Wampas), des Dents et du Fil
Dentaire (Joey Starr). Il y a une Madame la Ministre, Yolande Moreau, tête du Tricot
et de la Maille à Partir.
L’opposition politique consiste à « quelques écologistes, des vagabonds, un joueur
de guitare, deux lépreux »
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Parcours de l’exposition
En entrant, le visiteur est accueilli par une buvette qui annonce l’esprit grolandais.
Décorée d’affiches, bibelots, photos et approvisionnée de bouteilles d’alcool et de
cannettes de bières grolandaises, vous passez par ici avant même de passer par la
douane. Priorités obliges !
La cible Sculpture, cible et avions 2004 coll. Antoine de Galbert
Un jeu de fléchettes (jeu d’adresse, jeu de défoulement) est
accroché à côté de la buvette. Cette œuvre de SAMUEL
ROUSSEAU (né le 18 janvier 1971 à Marseille) est une métaphore
saisissante de nos jeux de sociétés guerrières aux finalités
mortifères. Les fléchettes sont remplacées par des avions, en
rappel de l’attentat du World Trade Center en septembre 2001.
Accrochée derrière la buvette se trouve une œuvre de BEN (né en
1935 à Naples) intitulée Vacances illimitees a la galerie dada et signé T.Tzara. Ce tableau noir
à l’écriture en blanc se fond dans le décor du bar « Il y a plusieurs facettes de Ben,
un Ben provocateur issu de Marcel Duchamp qui signe Tout et Rien, qui signe la vie
en s’exposant dans une vitrine à Londres en 1962, qui cherche les limites de l’art en
déclarant Dieu oeuvre d’art… Mais il y a aussi un Ben théoricien qui s’interroge sur le
devenir de l’art “ qu’est-ce que l’art ? pourquoi l’art ? “ Un Ben qui, quand on lui
demande la matière avec laquelle il travaille, répond toujours : je cherche la vérité ».
Le présentateur en chef du journal de la Présipauté de Groland JULES EDOUARD
MOUSTIC est aussi photographe. Face à la buvette se trouve une sélection de ses
photomontages et séries de photos faussement naïves (dont les cafés français
d’antan et les prises de vues à l’intérieur du MoMA à New York).
Is More Than This More Than This? Cire, poils, polystyrène,
cheveux, plastique, socle, 230 x 120 cm 2000 coll. Antoine de
Galbert
L’apparente franchise et la simplicité de l’oeuvre de
JOHN ISAACS (né en 1968 à Lancaster, UK) laissent
transparaître une sensation de malaise et d’anxiété,
indiquant que notre vie moderne et ses conceptions ont
quelque chose de faussé, de disjoncté, de déséquilibré.
Cette sculpture monumentale représente un homme
obèse, noyé dans sa graisse, au corps hybride, un être
énorme, imposant, en mutation, sur lequel s'incruste une
pourriture devenant paysage plus ou moins "urbain".
L'oeuvre questionne la façon dont l’histoire marque les chairs et les vies, tout en
dénonçant la monstruosité. Elle démontre un esprit de contestation qui pointe, à sa
manière, les paradoxes d’une société bâtie sur la raison du plus fort, les intérêts trop
évidents, la surconsommation et dresse un portrait décadent autour de
problématiques liées à l’environnement politique et social. Une deuxième œuvre
d’Isaacs Bringing it all back home (Lets Dance) 2007 ; coll. Antoine de Galbert, un doigt géant en
bronze sur un chariot, se trouve à l’intérieur du musée au rez-de-chaussée, une sorte
de « doigt d’honneur » au monde de la consommation.
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67% des français n’ont pas franchi le
seuil d’un musée au cours des 12
derniers mois
1000 figurines, 2005 coll. Antoine de
Galbert
Cette pièce de GUY LIMONE
(né en 1958 à Villefranche-sur-Saône)
prend la forme d'une ligne de
1000 petits personnages en plastique. 33% sont peintes de différentes couleurs
mettant en avant leur diversité, alors que la peinture monochrome des 67% restants
les perd dans leur uniformité. Guy Limone est peintre, mais il a troqué sa palette
contre des figurines...En homme intègre et sincère, il souligne les absurdités, combat
les inégalités, en utilisant toujours le décalage…Il utilise les énumérations comme
autant de citations…il classe, range patiemment d’autres étiquettes…Flâneur autant
que glaneur il collecte des images, des informations, des statistiques pour nous
renvoyer une image du monde fragmentée mais pas parcellaire.
Le peintre officiel de la présipauté est FAYO (LUC WEISSMULLER, né à Paris en
il a illustré quelques romans pour la jeunesse, inventé Boljemoi le
cow-boy et collaboré à plusieurs magazines, dont L’Echo des Savannes. Acteur et
chanteur, il participe aussi aux émissions de Groland depuis 2004. Ses portraits
illustrent l’histoire de la dynastie Salengro ainsi que les grands moments de la vie du
président actuel.
1956). Dessinateur,
Le jardin du MIAM
On trouve exposés dans le jardin des containers pour les déchets (un en forme de
cercueil, l’autre pour se débarrasser des bébés), nains de jardin et une série de
plaques et couronnes funéraires où l’on peut lire des épitaphes piquantes!
Face au banzaïmètre, il ne vous reste qu’à crier le plus fort possible « BANZAÏ ! », mot
rassembleur de l’émission. (Banzaï était le mot prononcé par les kamikazes japonais avant
de partir en mission guerrière et suicidaire.)
Rez-de-chaussée du MIAM
Les Grolandais sont des farceurs…Tout le monde en convient. Au fil des ans ils se
souviennent avec ironie d’un passe-tête, d’un tire-fesse, d’une gerbeuse à danette,
ou bien encore d’un engin fabuleux la tartapulte.
La Tartapulte de ROYAL DE LUXE (compagnie de théâtre de rue française fondée
en 1979 par Jean-Luc Courcoult et aujourd’hui basée à Nantes) est une structure
géante fabriquée à l’aide d’objets de récupération. Lors de la cérémonie de
jumelage entre Groland et Angoulême, le président Salengro a confié que présider
une grande nation, c’est un poste salissant. La Tartapulte (dans l’esprit de Noël
Godin et ses actes terroristes-pâtissiers) lui a balancé de la chantilly et sa silhouette
apparaît sur une toile entartée et crémeuse accrochée et au mur du musée face à la
machine.
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La salle à manger/ télé achat
Une salle à manger, ambiance campagnarde et désuète au goût grolandais, met en scène
objets et décors de l’émission. La télé diffuse une cacophonie de télé-achat, royaume de
l’attirance et de la répulsion, de rêve et de cauchemar. Evocation de l’univers douillet où
les grolandais aiment s’assoupir devant leur écran de télévision dispensatrice de
tentations consuméristes aussi surprenantes qu’inutiles…
Sans titre (Rabbit Slippers) 17 x 37 x 15 cm, Taxidermie
sous plexiglas, 2005 coll. Antoine de Galbert
Entre sacré et profane, artisanat et industrie, science
et religion, art et scatologie WIM DELVOYE (né en
1965 à Wervik, Flandre-Occidentale) opère par
appropriation, détournement, mixage et assemblage.
Il propose une oeuvre qui, tout en puisant ses
références dans une certaine tradition de l’art
flamand, se développe selon les principes de
l’économie actuelle mondialisée : entre local et global, de Gand – siège du « Studio Wim
Delvoye » – à Pékin, où se trouve son « Art Farm ». Teintée d’ironie et d’iconoclasme, sa
pratique artistique mêle imagerie populaire et culture savante pour mieux faire ressortir les
contradictions et mutations de notre environnement.
Fish with bandage on porcelain plate, Sculpture, Poisson, bandage,
assiette de porcelaine, Prof.:32 cm, 2010 coll. Antoine de Galbert
HANS-PETER FELDMANN (né en 1941 à Düsseldorf),
collectionneur passionné depuis l’enfance, est fasciné par
l’image contemporaine. Entre autres types d’objets, il a recueilli
des milliers d’images d’archives banales ou kitsch, empruntées
le plus souvent aux magazines populaires, encyclopédies,
cartes postales. Il produit depuis quarante ans des œuvres
volontairement simples d’où se dégagent son esprit caustique et
une authentique chaleur humaine. Il pense que le monde d’images qui nous entoure est une
expression des désirs [une représentation], et que l’environnement ne se représente pas tel
qu’il est. « Je cherche à classer ces rêves en catégories, au moins à [en] dégager des lignes,
des courants principaux ». L’art se situerait, selon lui, à la croisée d’une démarche
égocentrique mais sincère de l’artiste et le sentiment du spectateur qui y reconnaît ses
propres préoccupations.
Gare à tes miches, Sculpture vidéo, 91 x 86 x 87 cm, 2000 coll. Antoine
de Galbert
SAMUEL ROUSSEAU, plasticien, vidéaste, photographe,
cultive la pluridisciplinarité. Véritable touche à tout plein
d’invention, ses pièces tiennent autant de la sculpture, de la
vidéo, de l’installation. L’originalité de son travail repose sur sa
façon de mêler les technologies les plus complexes à des objets
issus d’une production populaire et rudimentaire. Il utilise avec
finesse les nouvelles technologies : en véritable magicien, il
intègre une image vidéo spécifique à des objets communs, leur donne vie et interroge ainsi
avec humour et poésie l’absurdité de la condition humaine. Ainsi Gare à tes miches est faite
d’un vieux fauteuil éventré dans lequel est inscrit un moniteur à l’écran duquel rugit
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furieusement un rottweiler. L’ensemble en parfaite résonance avec la salle à manger
grolandaise où rugit en permanence le tohu-bohu de l’actualité à travers l’étrange lucarne.
NICOLAS SIMARIK (né en 1977 à Creil) utilise le détournement, l’appropriation,
l’imagerie populaire et ses codes pour remanier les effets et percer la société d’
«ovnis», qui s’identifient peu à peu ou qui contaminent un environnement particulier.
Afin de réaliser La Déroute (2006) coll. Antoine de Galbert 650 habitants qui ont pendant
un peu plus d’un an, joué le jeu de mannequins d’un jour.
Publicités, panneaux et l’univers de
D’autres accessoires de l’émission à découvrir (et en
rire) comme des affiches, panneaux publicitaires,
panneaux de signalisation qui sont une mine visuelle de
contrepèterie et de détournements publicitaires (pratique
de la satire ou de la parodie afin d'en déformer et
critiquer le message original).
Douze proverbes grolandais (des GROverbes et des
Haïkus) tels que « un clavier Azerty en vaut deux » ou
« deux hommes dans un lit, bon appétit » ont été
illustrés par HERVE DI ROSA (né à Sète en 1959,).
Artiste et co-fondateur du MIAM avec Bernard Belluc
(dont les vitrines font partie de la collection
permanente au 2ieme étage du musée) il intègre son
personnage, Fart, dans le monde du Groland.
Pluie en janvier, clochard mouillé,
Résine peinte 2005, 76 cm
Milka-Kuh (n° 993)
Aquarelle, 150 X 200 cm, 2003 coll. Antoine de Galbert
Le travail de DAMIEN DEROUBAIX (né en 1972 à Lille)
est ancré dans l'environnement musical radical. Dans
l’univers caractéristique de l’artiste se retrouve tout monde
foisonnant, où l’iconographie classique de la danse
macabre croise l’esthétique underground, les allusions à la
culture death métal qui aime s’entourer des symboles de la
mort, et la propagande contemporaine politique dans une
sorte de meta-collage trash. L’espace de l’oeuvre délimite le cadre d’un théâtre des
absurdités imaginées par Damien Deroubaix dont la brutalité intense, revêt toujours une
signification politique. Il y évoque pêle-mêle la fin du monde, les injustices sociales,
l’exploitation de l’homme par l’homme, la guerre et la mort.
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L’imagination « no limit » des auteurs et réalisateurs grolandais nous offre une
galaxie d’images inouïes, galaxie bien présente au cœur de GROMIAM.
Sur le plateau de télé et pendant la durée de l’exposition
vous êtes invités à faire votre film de famille (règlement à
retirer à l’entrée du MIAM) et les films retenus par un jury
seront projetés à la fin d’octobre à la Maison de l’image
Documentaire à Sète.
La Gastronomie et la Mode du Groland
Une partie de l’exposition consacrée à la cuisine grolandaise et à la mode
vestimentaire du peuple inclut les œuvres de deux artistes qui remettent en question
le vrai et le faux, l’attirance et la répulsion.
Gâteau rose, Mousse, sucre glace, vermicelles 49 x 35 cm 2007 coll. Antoine
de Galbert
VINCENT OLINET (né en 1981 à Lyon) fabrique, expérimente et
construit ses œuvres comme des objets-jouets en transit entre le
réel et l’imaginaire. Fasciné par Walt Disney, le monde de
l’enfance, et la fabrication du merveilleux, il sculpte le réel pour lui
donner la démesure d’un rêve enfantin. Il choisit ses sujets pour
leur pouvoir affectif, visuel et coloré, leur potentiel à parler de
manière universelle, et les façonne pour amplifier leur naturel
sculptural. Il fait de ses sujets des personnalités double face,
jouant sur une perception à la fois attirante et repoussante, la confusion du vrai et du
faux. Ses gâteaux généreusement colorés, et crémeux, s’arrogent l’insolence d’être
parfaitement raté et de feindre l’effondrement, comme pour rappeler que dans le rêve
il y a toujours une part de cauchemar, et que la douceur cache souvent une once de
méchanceté.
Artiste français Impression sur papier, 82 x 120 cm,vers 1977 coll.
Antoine de Galbert
ERNEST T (né à Mons, Belgique en 1943) est un artiste
conceptuel français dont les œuvres ont pour thèmes la
vie des artistes, le monde de l'art ou encore le faux dans
l'art. Ses œuvres se déclinent sous forme de citations
sur les artistes et le milieu de l'art ou encore sous forme
de peintures ou de sculptures. Ironisant sur ce milieu très codé et sérieux, il
revendique le statut de la modestie en faisant de nombreuses références à l'Histoire
de l'art. Il s'amuse sans relâche des attitudes de l'artiste, de l'icône médiatique que
celui-ci n'est devenu que pour mieux s'effacer derrière un logo, une marque de
fabrique.
Quelques recettes grolandaises typiques incluent :
Les oreilles de porcs à la Van Gogh : prendre un petit porc, lui trancher les deux
oreilles à vif, les faire revenir dans un jus de gouache aux trois couleurs.
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Le saumon façon Catherine Deneuve : faire revenir son saumon dans les cheveux
blonds récupérés chez les amis coiffeurs pour dames, le cuire au four avec un jus de
chaussures à talons aiguilles et déguster le avec des petites pommes de terre et un
coulis peau d’âne.
La quiquemille : recette de chaussettes sales, bouillies au pain et à la Maïzena.
Il y a une Fashion wouik qui se déroule en octobre qui consiste à décliner le lycra
pour une collection de tabliers de cuisine près du corps. La «tendance»
vestimentaire vire sur l’ordinaire, le fonctionnel sans couleur, grande inspiration ou
envie de se faire remarquer par la différence. Une collection d’habits grolandais est
accrochée au premier étage.
Premier Etage du MIAM
Zone Trash et Classée X
En suivant le parcours une Zone Classée X se trouve au début du premier étage.
DAMIAN ONTIVEROS RAMIREZ (né en 1974 à Monterrey, Mexico) demande la
participation active de nombreuses personnes à des projets où elles peuvent
s’exprimer librement. Les 24 dessins de pénis (2004) réunis ici ont tous été réalisés
par des prostitués.
Jeu d'enfants n°, Mine de plomb sur papier,160 x 160 cm 2010 coll. Antoine
de Galbert
Dans le monde de JEROME ZONDER (né en 1974 à Paris) les
dessins à la mine de plomb intitulés jeux d’enfants sont des
tortures, couteaux et baillons à l’appui. L’artiste nous fait
entrer dans le monde de l’enfance : un monde ambigu entre
innocence et cruauté, où un jeu d’enfants semble tourner en
scène de torture. L’univers des contes est féroce : les ogres
qui le peuplent aiment la chair fraîche, celle tendre et
savoureuse des jeunes enfants comme le montrent les gravures de Gustave Doré.
Héritiers du dieu Chronos, ogres et ogresses personnifient les craintes inconscientes
des enfants : peur de la séparation et de l’abandon, peur d’être dévoré, peur des
adultes, peur de l’autorité des parents, peur de la transgression des interdits…
Corde à sauter, Fil de fer barbelé chromé, 2005 coll. Antoine de Galbert
Les œuvres d’ERIC POUGEAU (né en 1968) abordent sans
complaisance par l'entremise de la famille et de la religion, la mort,
la violence, la morale, avec une insolence radicale, avec humour,
économie, et d'une certaine manière pureté. La corde à sauter, où la
ficelle est remplacée par du fil barbelé, évoque plus des camps, des
enfances troublées que la rééducation des sportifs. L’artiste dit : on
a une propension à digérer la violence qui est incroyable.
L’innocente corde à sauter de l’enfance ainsi transformée devient
sans qu’on y prenne garde un instrument de torture impossible et pourtant bien
réel…Je me sers de la famille comme moyen, comme lieu pour tenter de critiquer
des systèmes qui dépassent le cadre familial. Je pense qu'il y a dans la famille, dans
la sphère de l'intime, des enjeux de pouvoir et d'intérêt que l'on peut retrouver dans
la vie publique, sociale.
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Culture, Religion, Sport et Chasse
Le Ministre de la Culture de Groland, Minist’ des Neurones,
des Crayons et des Pinceaux, Denis Podalydès, a comme
objectif en 2012 d’exposer les cons aux grandes œuvres d’art
et de leur faire bouffer du Mallarmé, de la musique
contemporaine, et les exposer aux tableaux séminaux.
Il y a d’abord eu ce festival du film Grolandais qui se tenait
tous les ans à Quend-Plage-les-pins, en baie de Somme, non
loin de Berk vers la fin du mois de septembre de 2005 à
2009. On y remettait la prestigieuse amphore d’or pour le
meilleur film, grolandais si possible. Beaucoup d’amis et de personnalités s’y
pressaient : Philippe Katerine, Jeanne Goupil, Yolande Moreau, Jackie Berroyer,
Albert Dupontel, Bruno Gaccio, Didier Super, l’entarteur Noël Godin, les Wampas,
l’Orchestre National de Barbès…
Cette partie de l’exposition regroupe affiches de cinéma et de manifestions
culturelles à Groland ainsi qu’une sélection de magazines et livres typiques du pays
et loin de Mallarmé !
Le monde Trou du cul, Technique mixte, 94 x 163 x 200 cm
2010 coll. Antoine de Galbert
A l’instar des physiciens quantiques de plus en
plus convaincus qu’il existe une infinité de
dimensions parallèles GILLES BARBIER (né en
1965 dans l’archipel de Vanuatu) invente des mondes
en forme de motte, de tong ou de trou du cul qui
sont autant de cosmogonies fantasmatiques. Les
différentes formes de monde accompagnent
depuis toujours l’histoire des hommes. Le monde Trou du cul déployant ses
constructions de bidonville semble sorti tout droit d’un Big Bang métaphorique de
l’univers absurde qui nous entoure. L'œuvre complexe de Gilles Barbier, dessinateur,
sculpteur, s’articule autour des principes du doute, de l’ambivalence et des sens
multiples. Profondément plastique et prolifique, elle ne cesse, depuis une quinzaine
d’années, d’interroger les postulats de la connaissance et de la représentation. Il
s'agit d'un véritable projet de déconstruction et de reconstruction s’articulant autour
du questionnement.
Help, encre sur papier, 21 x 29 cm, 2002 coll. Antoine de Galbert
De la souffrance à la peine en passant par la compassion et l’espoir,
les peintures et les dessins d’ELINA MERENMIES (née en1967 en
Finlande) nous plongent dans les profondeurs du subconscient. Ses
sujets et situations grotesques évoquent des états de délires ou de
cauchemars. Des êtres hybrides mi-animaux mi-humains, des ours
en peluche, des insectes, des souris se côtoient sur des paysages
arborés ou sur des fonds variés….L’artiste joue sur les contrastes
entre la présence d’éléments morbides et des sujets agréables, qui
peuvent être traités avec une palette claire et chatoyante. Elle est la
seule femme représentée dans l’exposition.
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Si le sport officiel de la Présipauté reste le jokari, sport
rare qui vaut aux Grolandais d’être champions du
monde, d’autres activités sportives font battre le cœur
de tout le pays. Il y a aussi le jeux Grolympiques (trois
jours de sports…l’essentiel c’est de boire un coup), le
tour de Groland (une seule étape et un seul concurrent),
InterGro (joutes télévisées à lancer les pare-chocs) et la
course en tongs.
La boule à vac’…vous pourrez facilement vous y
adonner vous aussi si vous disposez d’une boule de
pétanque et si votre voisin possède une vache. Il faut juste viser la vache. De même,
la chasse aux clowns où notre Président excelle requiert un bon fusil, des clowns et
un peu d’adresse. Quant au golf aux mulots…il ne nécessite qu’un club de golf, un
certain nombre de mulots et une licence.
Faites attention quand même : fier, le Grolandais n’aime pas la défaite et il préfère
encore la mort de son adversaire !
Série des accidents de chasse, renard, 47 x 30 x 70 cm,
1997 coll. Antoine de Galbert
PASCAL BERNIER (né en 1960 à Bruxelles) joue de
l’illusion pour mieux bercer nos désillusions. Les
animaux naturalisés, conservés dans
l’apparence de la vie, présentent les traces de
rudes combats. Si l’artiste se penche sur la
nature, sur son dévoiement, c’est d’abord pour
interroger la nature humaine pour inviter le
spectateur à ne plus croire au caractère merveilleux du monde. Pascal Bernier
développe une œuvre déroutante et polymorphe. A première vue elle semble partir
dans toutes les directions, de manière quasi incohérente, au gré des désirs
frénétiques de l’artiste. L’ensemble est réjouissant pour ne pas dire jubilatoire,
comme une visite dominicale dans un musée d’Arts et traditions populaires : des
animaux naturalisés, éléphants, chevreuils, tigres ou marcassins, y sont pansés à la
suite de malheureux accidents de chasse.
C3PO, tête de biche, matériaux divers, moteur, 50 x 38 x 51 cm 2005 coll. Antoine
de Galbert
L'univers de NICOLAS DARROT (né en 1972 au Havre) est autant
peuplé de machines que de contes, de mécanismes que de fables.
Manipulateur précis, il invente des mondes où les corbeaux
racontent des histoires, où des insectes-drones survolent le monde
et où les appareillages sophistiqués font naître de belles ou de
tristes fables. Entre souvenirs d'enfance, rêves d'adolescent, ses
bricolages ingénieux parlent lorsqu'on les regarde, s'animent
lorsqu'on s'approche d'eux, invitent à y regarder de près et à observer avec attention
la minutie avec laquelle ces drôles de créature deviennent vivantes. Passionné par
les relations de mimétisme entre le vivant et l'artificiel, il transfère la capacité de l'un
à l'autre, il décalque les mouvements de l'un sur l'autre en de savants montages qui
prennent la forme de machines animalesques. L'humour n'est jamais loin, qui reste la
meilleure thérapie devant la prétention.
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Il n’y a qu’une seule religion officielle chez les grolandais, c’est la religion
présidentielle. Elle a été mise en place depuis l’avènement de Salengro VII pour
garantir l’accession aux postes de hautes fonctions d’Etat aux adulateurs, flatteurs et
autres lèches-cul.
Vous allez tous mourir, Installation
néon blanc, 11 x 323 cm 2001 coll.
Antoine de Galbert
L’utilisation du néon, symbole de l’aseptisation de notre société, mêlée à des
expressions graves dans l’œuvre de CLAUDE LEVEQUE (né en 1953 à Nevers) crée un
décalage entre les moyens utilisés et les messages transmis. Vous allez tous mourir
est une phrase que l’artiste avait découverte dans une cage d’escalier, écrite au noir
de fumée sur un plafond. Le fond est en contradiction totale avec la forme. Les
phrases de l’artiste dévoilent ce que cachent les slogans publicitaires qui diffusent
des messages positifs. Ils dévoilent le fossé entre ce qui est donné à voir : un univers
de bonheur attractif et distractif et ce qui est vécu au quotidien : souffrance et
violence du monde.
Crucifixion (clown), céramique peinte, 38 x 32 x 16 cm 2007 coll. Antoine de
Galbert
L'art de FABIEN VERSCHAERE (né en 1975 à Vincennes) est pour
lui un formidable espace de liberté où il peut laisser libre cours à
ses pulsions, y exprimer ses questionnements sur la joie, la
tristesse, les limites qu'on s'impose, ce qu'on a le droit de faire ou
de ne pas faire...Lui en tout cas s'autorise toutes les facéties, et
c'est le sourire aux lèvres que l'on quitte ses expositions, ravi
d'avoir retrouvé, entre humour et dérision, des bribes de notre
enfance, enrichies et déployées par le regard de l'artiste…Le clown en crucifixion fait
partie d’un triptyque comportant également un squelette et un diable.
Aimez vos ennemis – Chapeaulonnais Collage couleur 40,5 x 33,5 cm 1980
coll. Antoine de Galbert
Dans les années 1950 ROMAN CIESLEWICZ (né 1930 à Lvvov,
Pologne, mort 1996 à Paris) contribue à la réputation polonaise de
l’Affiche et à la notoriété de cette forme d’art de la rue.
Manipulateur d’images, il expérimente les nombreux ressorts de
son art (sans ordinateur, utilisant uniquement les procédés
graphiques traditionnels). Provoquer l’étonnement, frapper le
regard pour mieux l’aiguiser, poser question tels ont été ses
principes fondateurs. Cieslewicz oscille perpétuellement entre
rêve et réalité, humour et tragique de la vie.
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La consommation et la santé
L’hyper consommation de produits courants autant que de médicaments est le sport
national et joyeux des grolandais. Les produits sont variés à l’infini : Aspégicle mille,
citrate de bétapine, Malokox, Valioume, voisinant les miels de poisson, café
kouikouic, huile de Catherine Deneuve, Guerlain homme de couleur à l’huile de
palme, jambon bon pour le bidon, ris Devos, panse de Pardiou-le-gros farcie et son
vin de Chichourle, etc… Faire ses courses dans les Crafou ou les Auchon de
Groland est une expérience exotique.
L’imagerie est une allégorie permanente dans l’émission de l’alcool et de la
nourriture, des fonctions digestives et reproductives ; la consommation en général
donne un portrait peu flatteur des grolandais. La gourmandise, la luxure, l’envie,
l’avarice et l’orgueil…les vices excessifs dont ils souffrent servent de miroir
humoristique des travers de notre monde globalisé.
Chemin de fer lvmh pickpoket's trainer, train billets
lvmh, 1m de diamètre 2007 coll. Antoine de Galbert
JAVIER TELLEZ (né en 1969 au Vénézuela)
développe une réflexion sur les situations de
marginalité et les formes de stigmatisation.
Son oeuvre interroge notamment la question
de la normalité et de la pathologie. Mêlant
volontiers extraits documentaires et
séquences de fiction, ses films tissent une
nouvelle trame où les personnes concernées, appelées à apporter leur concours,
trouvent un lieu d'expression et par là même une formidable humanité.
Caducée artiologique coll. Antoine de Galbert
Le travail de DOCTEUR F. COURBE, (né en 1969 à Montagne au
est basé sur un mimétisme décalé de l'univers médical et
mêle l’art et la médecine. Artiologue » et artiste multimédia Dr.
Courbe consulte dans son cabinet de médecine, à domicile, ainsi
qu'à bord de l'artiomobile, ambulance normalisée. Travail de
recherche du détail, de l’anomalie, l’usage de la médecine comme
analyse ou critique de la société, par l’ouverture sur le monde, la
dérision réfléchie, l’expérimentation. Un serpent mécanique en peluche se couche et
se redresse lentement sur un caducée (symbole de la pharmacie et du commerce).
Perche)
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Les thématiques et quelques pistes de travail
Le reportage, la télé
- Faire son photoreportage d’un fait divers, créer une page de journal.
- Illustrer et représenter le déroulement d’une histoire « choc » en photo-roman.
Créer ses protagonistes (de leurs habits aux habitudes), le « story board » et
l’environnement pour son histoire.
-Enregistrer une voix qui raconte une histoire (parent, ami…) Expérimenter avec la
transmission de cette histoire et la transformation de l’original. Utiliser les bandes sonores
comme point de départ et trouver une façon de représenter l’histoire dans une création
- Concevoir et faire un entretien avec une personnalité comme l’inventeur grolandais
du « range-truite ».
- Faire une page publicitaire pour un objet grolandais (le bonnet de nez, par exemple)
ou pour un objet fabriqué par les élèves en carton, tissus, bois etc…avec son packaging.
- Créer un plateau de télé et fabriquer les objets, décors, costumes et affiches. Faire
son émission de télé achat (qui a pour principal objectif de vendre à distance et à chaud, des
produits aux téléspectateurs par le biais de « vitrines thématiques » telles le multimédia, la
cuisine, le bricolage, la mode, le sport et les loisirs)
Un pays et son Gouvernement
- Inventer un pays absurde, son gouvernement et ses lois, préparer une campagne
électorale et élire les représentants. Inventer les symboles qui représentent ce pays et créer
le drapeau, billets de banques, timbres, le passeport (choisir la typographie, la couleur).
-Inventer et illustrer sa vrai -fausse histoire en BD, photomontage, collage d’images et
de textes.
-Imaginer sa géographie et représenter sa cartographie. Dessiner les symboles, faire
les collages pour représenter les zones industrielles, le terroir agricole et ses animaux.
Créer les plans de villes, les réseaux de transports et ses signalétiques.
- « La carte n’est pas le territoire ». Représenter un territoire sans imagerie
cartographique …collections d’objets, textes, sons, odeurs...
-Créer son allégorie d’un pays : créer un portrait, un objet…pour représenter un pays,
un lieu, le monde...
-Faire le portrait d’une capitale, créer un dépliant touristique (qui ne donnerait pas
envie de visiter la ville), fabriquer des cartes postales tristounettes, inventer et fabriquer ses
monuments historiques aux noms ridicules.
- Faire le portrait « underground » de la classe, la cour, les couloirs de l’école en
photo avec des prises des vues ordinaires qui ne cherchent pas a représenter le « beau »
(vues du trottoirs, poubelles, graffitis…) Faire une visite guidée de ces lieux, les commenter,
les filmer.
Références dans l’exposition : John Isaacs, Gilles Barbier
Références : Robert Filliou, Hans Haacke, Öyvind Fahlström,
Le portrait, la caricature et la peinture officielle
-Faire le mini-portrait du (de la) président (e) sur les billets de banques, les timbres,
les pins, stickers, sacs en plastique…le portrait en multiple !
-Faire de grands portraits et affiches d’un « leader » (et ses attributs) en
photomontages afin de questionner son rôle, son pouvoir, ses décisions…
-Créer une maquette d’une ville où le portrait figure partout (la ville tapissée ou
emballée avec du papier peint imprimé à son effigie ou, comme des pièces de lego, les
briques des maisons construisent son image). En politique, les portraits des chefs d'état
La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique GROMIAM – juin - novembre 2012
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symbolisent souvent l'État lui-même. Dans la plupart des pays le protocole exige que le
portrait du chef de l'État apparaisse dans tous les bâtiments publics. Une apparition
excessive de tels portraits est la marque d'un culte de la personnalité, en vigueur dans de
nombreux régimes autoritaires.
-Caricaturer le/la président/e en dessin/BD et en photo. Utiliser les loupes, déformer
son visage avec le collage. Expérimenter avec la différence d’échelle, les champs de vision,
la perspective, l’arrière plan pour faire une caricature du personnage et de son
environnement.
-Faire son propre passeport ou sa carte d’identité, ou de personnages inventés /
chimères…Utiliser le portrait du visage (photomatons, photo d’enfance ou de famille,
autoportrait dessiné) et inclure les informations biographiques/ identitaires.
Références dans l’exposition : Luc Weissmuller, Roman Cieslewicz
Références : Honore Daumier, Max Beerbohm, Rrose Selvay (Man Ray et Marcel
Duchamp), Andy Warhol, Cindy Sherman, Wolinski…
La consommation et la pub
-Inventer des produits de consommation (utiles ou ridicules), créer une marque, le
packaging, le lieu de distribution. Fabriquer les boites en carton, choisir une typographie,
faire une collection, une vitrine, un catalogue de vente, les pages publicitaires...
- Expérimenter avec les typographies, tailles et couleurs diverses des lettres pour
faire un collage de mots (un slogan, une affiche …ou des courts écrits « non-sens »).
-Réécrire, inventer, altérer des panneaux de signalisation et de publicité, logos,
autocollants dessinés, photomontage, graphisme avec une nouvelle image ou une image
existante.
- S’approprier un slogan publicitaire connu et l’utiliser pour la pub d’un autre produit
ou service en photomontage, dessin, vidéo…
-Inventer les proverbes (dans l’esprit grolandais « Pluie en janbier clochard mouillé »
ou « Mariage plus vieux, enfants plus vieux ») pour une campagne publicitaire contre la
consommation/ abus de XYZ…
- Faire des collections, collages et constructions avec des matériaux de récupération
(papiers publicitaires et électoraux, carton, bouchons…). Trouver une mis en scène pour
évoquer la quantité, le surplus, un supermarché…
Références dans l’exposition : John Isaacs, Gilles Barbier, Vincent Olinet, Javier Tellez
Claude Lévêque, Ernest T, Damien Deroubaix, Ben
Références : René Magritte, Marcel Duchamp, Francis Picabia, Andy Warhol, Robert Filliou,
Franck Scurti, Barbara Kruger, Julian Opie, Jenny Holzer, Andy Warhol, Chris Jordan,
Andreas Gursky...
Les machines et les inventions
- Concevoir en dessin des « machines à … ». Imaginer les machines qui font
l’impossible !
- Construire les structures/ animaux en utilisant des supports bruts ou de récupération
(vieilles planches, pieds de tables, chutes de bois et cartons, chutes de carton, bouchons …)
Utiliser des objets du quotidien pour faire une structure très grande. Trouver les moyens
pour l’animer.
- Intégrer la structure dans l’espace réel, un espace public.
Références dans l’exposition : La Tartapulte, Nicholas Darrot,
Références : Jean-Paul Tinguely, Nam June Paik, Carelman, Panamarenko
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Petite Glossaire et références
Satire : pièce de vers (par extension pamphlet, discours, écrit, dessin) dans laquelle l’auteur
attaque les vices et les ridicules de son temps
Parodie : forme d'humour qui utilise le cadre, les personnages, le style et le fonctionnement
d'une œuvre pour s'en moquer. Elle se base entre autres sur l'inversion et l'exagération
appartenant au sujet parodié.
Humour noir : terme inventé par André Breton en 1935. Consiste notamment à évoquer
avec détachement voire avec amusement les choses les plus horribles ou les plus contraires
à la morale en usage.
DADA, dadaisme : mouvement intellectuel, littéraire et artistique qui, pendant la Première
Guerre mondiale, se caractérisa par une remise en cause, à la manière de la table rase, de
toutes les conventions et contraintes idéologiques, artistiques et politiques. Ce mouvement a
mis en avant l'esprit d'enfance, le jeu avec les convenances et les conventions, le rejet de la
raison et de la logique, l'extravagance, la dérision et l'humour.
‘pataphysique : parodie de la théorie et des méthodes de la science moderne. Ses propos
sont souvent proches du non-sens ou sont démontrés par l'absurde. Le terme et le concept
ont été créés par l’écrivain Alfred Jarry qui définit la 'pataphysique comme une « science des
solutions imaginaires ». Son personnage d’ Ubu, est devenu proverbial, symbole du délire du
pouvoir et de l'absurdité des hiérarchies politiques.
Lettrisme : un mouvement né en 1945 avec l'arrivée en France de son créateur Isidore Isou,
Le lettrisme, renonçant à l'usage des mots, s'attache au départ, à la poétique des sons, des
onomatopées, à la musique des lettres.
Fluxus : nom d’un groupe d’artistes internationaux créé en 1962. « Officiellement rien ne
relie les artistes entre eux. Si ce n'est une certaine façon de concevoir l'art et les influences
qu'ils ont subies. Ces influences sont : John Cage, Dada et Marcel Duchamp.
Son "donner à voir" consistera en un premier temps à épuiser toutes les possibilités/limites
du "tout est art" et en un second temps à dépasser ce "tout est art" par une attitude Non-art,
Anti-art. Ainsi Fluxus va s'intéresser au contenu de l'art pour le combattre et, au niveau de
l'artiste, créer une nouvelle subjectivité. Tout cela est difficile, presque impossible, car la
dépersonnalisation est une nouvelle forme de personnalité et le non-art un nouvel art.
Pourtant l'intention y est et l'honnêteté de l’intention est l'un des éléments essentiels de
Fluxus. Même si le problème est impossible, le poser est important ». Ben Vautier
Références :
Catalogue GROMIAM ; éd. Ipanema 2012
Groland L’Almanache éd. l’Amphore 2011
Le Guide du Pneu, éd. Michel Lafon ;
Le Petit Larousse ;
http://www.insecula.com/salle/MS01712.html,
http://www.fracdespaysdelaloire.com/public/pdf/peda.cites_ideales.pdf
http://www.ben-vautier.com/fluxus/fluxus_tout.html
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LOR
Les matériaux : un lieu ressource LOR
Le Lieu des Objets à Ravir (LOR) de l’école municipale des Beaux-arts de Sète réunit des
matériaux et des rebuts propres provenant d’usines ou d’entreprises artisanales et
industrielles.
Situé dans l’ancienne maison du concierge à l’entrée du jardin de l’école, il réunit : papiers à
dessin, papiers de soie, papiers colorés autocollants, bobines de fil colorés, boîtes en tous
genres et de toutes couleurs, fils de silicone, sachets plastiques, prothèses en silicone,
éponges d’enfants pour ardoise, sachets argentés à gonfler…. Cette tentative inventaire
loufoque mais réel, montre la diversité des matériaux collectés grâce aux entreprises et à
leur personnel.
Ils sont stockés dans ce lieu qui devient ainsi un « magasin gratuit » pour tous les usagers
de l’école des Beaux-arts (enfants, adultes, étudiants, enseignants) mais qui est destiné à
s’ouvrir à tous ceux, pédagogues, enseignants, animateurs, artistes, qui souhaitent utiliser
ces matériaux. En échange, l’école et les entreprises demandent que ces utilisateurs leur
envoient des images de ce que sont ces matériaux devenus.
Sylvette Ardoino, enseignante à l’école des Beaux-arts où elle travaille avec les enfants et
les adolescents lors de cours hebdomadaires ou de stages, est à l’initiative et en charge de
ce projet.
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Informations pratiques
Les visites accompagnées de la petite épicerie
Les groupes sont accueillis sur réservation uniquement.
Les groupes ayant un effectif supérieur à 30 personnes sont obligatoirement divisés en deux.
Que les visites sont libres ou avec un médiateur, le professeur est toujours responsable de sa classe
et portera une grande attention aux règles de comportement dans le MIAM (respect des œuvres, du
lieu, du public et du personnel).
Les ateliers de la petite épicerie
Les ateliers de pratiques artistiques sont réalisés par les enseignants de l’Ecole des beaux-arts dans
un état d’esprit proche de celui du MIAM et par des approches spécifiques liées aux expositions
temporaires.
Trois formules ont été imaginées et peuvent s’adapter en fonction de la demande.
« La formule d’aval »
La petite épicerie propose de recevoir les enfants et les adolescents pour une visite dont le temps
sera adapté à l’âge des enfants puis un atelier de pratique artistique lié à l’exposition dans la salle
pédagogique du MIAM. L’enseignant recevra avant la visite un dossier pédagogique pour la préparer
et des matériaux après l’atelier pour le poursuivre.
« La formule d’amont »
Il nous semble aussi important que les enseignants et les enfants puissent préparer une exposition à
venir dont ils deviendront ainsi les acteurs et qu’ils auront encore plus d’impatience à découvrir.. La
petite épicerie fera pour la préparation de chaque exposition des ateliers qui seront proposés aux
enseignants qui pourront soit venir au MIAM soit recevoir la petite épicerie dans leur établissement.
Ensuite une visite de l’exposition aura lieu.
« La formule spéciale »
La petite épicerie est prête aussi à participer ou à monter avec les enseignants des projets d’école liés
aux problématiques de l’Art modeste ou celles spécifiques des expositions, pour créer des liens plus
approfondis et sur le long terme.
L’accueil des classes et des groupes se fera sur rendez-vous.
Les droits d’entrée:
Visites libres ou accompagnées, visite et atelier pour groupes scolaires : 25 € la classe
Gratuit pour les scolaires sétois
Les contacts
[email protected]
Visites guidées groupes : Vanessa Sans-Boëdot
Ateliers pédagogiques : Vanessa Notley, Sylvette Ardoino et Claire Giordano
MIAM
23, Quai Maréchal de Lattre de Tassigny 34200 Sète
Tél. 04 99 04 76 44
Fax 04 67 18 64 01
Site : www.miam.org
Ouverture :
er
Du 1 avril au 30 septembre :
ouvert tous les jours de 9h30 à 19h00 sans interruption
er
Du 1 octobre au 31 mars:
ouvert tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h sauf lundis
er
er
er
Fermeture le 1 /01, 1 /05, 1 /11, 25/12
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