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Progrès en Urologie (1995), 5, 31-37 Cancer de prostate. 1. Epidémiologie Nicolas MOTTET AUSELO, Pierre COSTA, Loïc LE PELLEC, Jean-François LOUIS, Henri NAVRATIL Service d’Urologie Andrologie, CHU G. Doumergue, Nîmes préciser, de très nombreuses inconnues subsistent encore et nécessitent la poursuite de telles études malgré leurs difficultés de réalisation. RESUME Le cancer de prostate est en France le deuxième cancer chez l’homme. Il s’agit d’une maladie grave avec une survie relative de 42% à 5 ans. S i l’ inc id ence d es form es l atente s s embl e constante à travers le monde, celle des formes cliniques varie selon les pays et les origines ethniques. Ces aspects sont en faveur d’un double mécanisme dans la carcinogénèse prostatique : une initiation de la modification cellulaire, pouvant être génétiquement transmis e s el on un m ode aut os omi q u e d omi n ant m ai s don t l’expression peut être influencée par l’environnement. Et des étapes successives de transformati on (facteur épi génétiques) qui seraient principal ement dépendantes de l’enviro n n ement. Parmi les principaux facteurs de risque retenus, on trouve essentiellement les antécédents familiaux directs, l’âge et l’alimentation riche en graisses animales. Par contre, ni l’existence d’un adénome prostatique, ni les caractères de la vie sexuelle, ni les antécédents de vasectomie ne semblent influencer son incidenc e . Les principales informations épidémiol ogiques actuellement disponibles sont présentées. EPIDEMIOLOGIE DU CANCER DE PROSTATE Son incidence réelle est difficile à connaître précisément car il semble exister 2 formes cliniques. Pour SCARDINO [68] seuls 23% des patients port eurs d’un cancer prost at ique prés enteront des signes cliniques, et seuls 7% d’entre eux vont en décéder. Le cancer latent est 3 à 8 fois plus fréquent que le cancer clinique [66]. Ainsi KABALIN [44] sur des pièces de cysto-prostatectomies pour carcinome urothélial, retrouve jusqu’à 40% d’adénocarcinomes prostatiques associés. La fréquence de cette forme latente augmente avec l’âge, mais sa répartition géographique est constante [12, 20]. Seuls 1% des patients porteurs d’une forme latente vont en décéder. Par contre le cancer clinique a une incidence géographique variable mais qui est en augmentation lente et régulière [83]. En France c’est le deuxième cancer chez l’homme après celui du poumon. Il s’agit d’une maladie grave avec une survie relative à 5 ans de 42%. Son taux de décès est très inférieur à son incidence, et après une longue période d’augmentation, ces taux ont une tendance récente à diminuer. Mots clés : Cancer prostate, épidémiologie, facteurs de risque Progrès en Urologie (1995), 5, 31-37 L’existence d’une incidence constante du cancer latent, et d’une incidence variable du cancer clinique s elon la répartition géographi que est un argument en faveur de la participation d’un double mécanis me dans le développement tumoral. Les facteurs génétiques agiraient sur le développement Le cancer de prostate est une pathologie fréquente et représente le deuxième cancer chez l’homme dans les pays industrialisés. Cette tumeur est un bon modèle de l’intrication des facteurs génétiques congénitaux ou acquis, et du rôle de l’environnement dans la carcinogénès e prostatique. Les travaux épidémiologiques sont nombreux et parfois déjà anciens. Ils essayent de dégager les principaux facteurs de risque. Si des notions commencent à se Manuscrit reçu le 28 août 1993, accepté: août 1994. Adresse pour correspond ance : Dr. N. M ottet Auselo, Service d’Urolog ie Androlo gie, CHU G. Doumergue, 5, ru e Hoche, 30510 Nîmes Cedex. 31 initial [55], et auraient une répartition homogène dans la population générale. Des facteurs environnementaux, très variables, agiraient sur la croissance tumorale [59]. Ceci est en parfait accord avec les théories actuelles de la carcinogénèse [60] qui différencient 2 étapes intriquées : une initiation de la modification cellulaire, pouvant être génétiquement transmise mais dont l’expression peut être influencée par l’environnement. Et des étapes successives de transformation (facteurs épigénétiques) qui seraient principalement dépendantes de l’environnement. monde. Pour un homme, plus il a d’ascendants porteurs d’un adénocarcinome prostatique, et plus ceux-ci sont génétiquement proches de lui, plus grand est son risque de développer cette pathologie. La deuxième forme de cancer prostatique, à révélation plus précoce, est appelée «forme héréditaire». Sa transmission est de type mendélienne [16], selon un mode dominant, la mutation d’un seul gène augmentant de façon majeure le risque de développement néoplasique. Cette mutation est transmis e génétiquement, alors que dans le mode familial, elle est favorisée par l’environnement ou apparaît au hasard. Elle porte sur un gène impliqué de façon majeure dans la carcinogénèse, et son association à des mutations induites par l’environnement entraîne le développement néoplasique de façon plus précoce que dans la forme familiale, où toute les mutations apparaissent progressivement. Ces formes sont souvent associées à des pertes al léliques princi palement sur l es chromosomes 16 q, 10 q et 8 p [8]. PRINCIPAUX FACTEURS DE RISQUE GENETIQUE La transformation maligne d’une cellule est due à une succes sion de mutat ions, comme cela a été montré dans les cancers coliques ou mammaires. Ces mutations peuvent être multiples et porter sur des gènes différents, mais aboutir au même résultat final [45]. Si le plus s ouvent il n’existe pas d’anom al ies caryot ypiques spécifiques [13, 47] associées à l’adénocarcinome prostatique, les anomalies les plus fréquemment retrouvées sont des réarrangements, comme sur 2 p, 7 q et 10 q [67]. D’autres anomalies existent, comme la trisomie 7 [4] qui serait un témoin de la progression tumorale. Des délétions chromosomiques ont aussi été mises en évidence, en particuli er sur les bras longs des chromosomes 10 (région l0 q 24 q ter) [9] et 16 [19]. Ce chromosome 16 a été particulièrement étudié car il s erait le siège d’un antioncogène encore indéterminé [24]. De plus il porte le gène de la Cadhérine E, protéine maintenant l’adhésion intercellulaire [54]. Il n’existe pas de groupe HLA à risque particulier [6], mais plusieurs études montrent l’existence de facteurs généti ques [14, 52]. Ainsi S T E I N B E R G [75] à partir d’une population de 691 patients retrouve un risque relatif de développer un cancer prostatique de 2,0 et 1,7 respectivement, pour des hom me s aya nt un parent du pre mi er ou au deuxi ème degrés a tte int. L’as soci ati on d’un double antécédent fait passer ce risque à 8,8, et les patients ayant des antécédents familiaux de cancer prost atique aurai ent un âge moyen au moment du diagnostic (54,9 ans) inférieur à celui de la popula tion gé néral e (70 ans ). Enfi n i l évoque l’existence d’un facteur de nature inconnue dont la transmission se ferait selon un mode autosomique récessif. En 1991, S PITZ [74], retrouve dans une étude cas-témoin de 770 patients le rôle des antécédents familiaux. Le risque relatif est pour elle de 2,24 et de 2,13 selon qu’il existe un antécédent du premier ou du deuxième degré. Un t ravai l r écent de CA RT E R [17] es t venu reprendre et préciser ces données. Cet auteur individuali se 2 formes de cancers prost at iques : la plus fréquente est appelée «forme familiale». Elle est retrouvée par plusieurs auteurs utilisant des enquêtes épidémiol ogiques variées [14, 52, 74, 75], et el le exist e dans différentes régions du LES AUTRES FACTEURS Age Cet aspect est le plus anciennement connu. 95% des diagnostics de cancer prostatique sont posés entre 45 et 89 ans, avec un âge moyen de diagnostic de 72 ans [81]. La fréquence du cancer de prostate augmente avec l’âge [50], et après 50 ans, la mortalité par cancer augmente de façon exponent ielle, beaucoup plus rapi dement que tous l es autres cancers fréquents [59]. 32 Origine ethnique d’ingestion très significative entre les pays à haut risque, et ceux à bas risque [7], et il existe comme pour le cancer du sein une corrélation forte entre les taux de décès par cancer prostatique et la quantité de graisses animales ingérées [10, 41, 62]. Ces études montrent un facteur de risque voisin de 1,8. Par contre, l’existence d’un régime riche en fibres et pauvre en graisses animales aurait un effet protecteur sur la carcinogénèse prostatique [59]. Elle pourrait jouer un rôle, comme en témoigne la vari ati on d’incidence selon les pays d’origines (i ncidence maximale aux USA et minimale en Chine) [78]. De plus en Californie, l’origine ethnique semble influencer le taux d’incidence: 100 pour 100 000 habitants pour les noirs contre 40 pour 100 000 habitants chez les blancs [65, 82], mais la participation de nombreux autres facteurs associés (environnement, alimentation,...) ne peut être ignorée. Ce point a été repris par B AQUET dans une étude récente [5]. Il confirme la différence d’incidence selon l’origine ethnique, en comparant des noirs américains et des blancs américains, regroupés par classes socio-économiques i dentiques. Ce point associé à la prévalence égale du cancer latent selon l’origine ethnique conduit à envisager chez les noirs américains, soit une plus grande sensibilité aux facteurs inducteurs de la carcinogénèse, soit une exposition à des facteurs promoteurs différents. L’impact des facteurs ethniques aurait lieu précocément dans la transformation cellulaire [60]. Le risque associé à la consommation de vitamine A reste discuté [38]. Il semble possible de l’expliquer par la confusion qui règne sur les sources de vitamine A. Quand elle est principalement d’origine animale, elle serait associée à une alimentation riche en graisses. Au contraire quand sa source est principalement végétale, elle est associée à un régime maigre. Hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) Les zones initiales de ces deux lésions sont différentes (zone de transition pour l’HBP, zone périphérique pour le cancer), et l’incidence de découverte d’un adénocarcinome pendant le traitement d’une HBP est la même que dans la population général e [34]. D’autres auteurs retrouvent par contre des résultats inverses, avec un risque relatif de 13, 5 pour M I S H I N A [53] ou de 5,1 pour A RMENIAN [3]. Ainsi si la possibilité de facteurs étiologiques communs ne peut être exclue, la responsabilité de l’HBP dans le développement d’un adénocarcinome reste à préciser [18, 59]. Pays Il agit par l’environnement particulier et le mode de vie (comme l’alimentation) qu’il suppose. Ainsi les J aponais vivant au Japon ont un t rès faible risque de cancer prostatique. Quand ils migrent aux USA, le taux de décès par cancer prostatique augmente si gnificativement après la première génération [36]. Activité sexuelle, vasectomie Alimentation Les études sont très discordantes. Pour KRAIN [48)] et SCHUMAN [70], il existe un e augmentation d e l’incidence chez les sujets à activité génitale précoce, sexu ellement très actifs et à parten aires multiples. Pour MEIKLE [50], il n’y a pas de différence. L’impact réel de l’activité sexuelle reste à démont r e r, et se heu rt e en p art iculier aux d iff i c u l t é s métho dolo giques de telles études [59]. Les malad ies sexuellement tran smissibles ont parfois été sig nalées comme des facteurs d e risq ue [11 ], en particulier la blennorragie [37]. Des virus ont été retrouvés dans les cellules cancéreuses comme les virus herpétiques [22, 76], et des taux élevés d’anticorps anti SV 40, Herpes 2 et CMV ont été rapport és [7 1]. To utes ces no tio ns so nt actu el lement remises en question, et l’impact des antécédents de Les régimes alim entaires différent s pourraient expliquer la différence entre l’incidence du cancer as ymptomatique (principalement sous contrôle génétique) et du cancer symptomatique, dont le développement serait es sentiel lement sous le contrôle de facteurs environnementaux. En particulier HUTCHINSON [43] évoque le rôle de l’al imentation, et particulièrement des l ipides. Ceux-ci auraient une action soit directe, soit sur l’absorption de produits liposolubles (vitamine A, Zinc, ...). Malgré l’existence de 2 études discordant es [57, 72], la quantité de li pides ingérés semble très corrélée à la mortalité par cancer prostatique (r=0,89) [15]. Ainsi il existe une différence 33 maladies vénériennes et de l’activité sexuelle, s’il existe, est au maximum mineur [25, 59]. Les patients porteurs d’une cirrhose auraient des taux de cancer prostatique plus faibles, mais cette d i fférence ne serait pas expliquée par la seule hyperoestrogénie [2, 33, 61]. La vasectomie a également été suspectée de pouvoir être un facteur favorisant, depuis la publication de HONDA [40] qui note des taux de testostérone circulante plus élevés chez les patients vasectomisés, que chez les non vasectomisés. Les études sont discordantes , comme celle de S IDNEY [73] portant sur 21.328 hommes suivis de façon prospective. Il ne retrouve aucune augmentation du risque de cancer ou d’adénome prostatique. Deux publications récentes ont rapporté des augmentations de l’incidence du cancer prostatique chez 29.214 patients vasectomisés [31, 32]. Un risque relatif de 1,66 apparaîtrait chez des sujets vasectomi sés depuis plus de 20 ans. Cette notion est contestée par C OFFEY (25], et par D ERSIMONIAN [26]. Ce dernier auteur en reprenant les méthodologies épidémiologiques et statistiques utilis ées dans les principales études retrouve des biais qui empêchent ainsi toute conclusion fiable. Enfin à ce jour, aucune étude n’a montré d’augmentation de la mortalité par cancer de prostate chez les sujets vasectomisés. Taux hormonaux chez le malade Les cancers prostatiques chez des eunuques vrais [82] sont exceptionnels et on connait l’androgénodépendance des cellules prostatiques. L’hypothèse que l’altération du métabolisme des androgènes favorise le passage du stade de cancer latent au stade clinique a été soulevée et a conduit de nombreux auteurs à étudier le métabolisme androgénique chez les patients porteurs d’un adénocarcinome. Mais la plupart des travaux ont étudié les taux circulants d’androgènes, qui ne sont pas obligatoirement le reflet des taux intratissulaires. La testostéronémie, mais pas la DHT, est significativement plus élevée que chez des sujets atteints d’HBP pour certains aut eurs [21, 27, 30]. Par contre pour HABIB [35] et pour CARTER [18] les valeurs de la testostéronémie ne sont pas modifiées, et il n’existe pas de corrélation entre les taux hormonaux circulants et l’origine ethnique [1], sauf pour ROSS [63]. Enfin la testostéronémie (mais pas la DHT) peut être modifiée par l’alimentation. En particulier elle est diminuée par un régime riche en fibres et pauvre en graisses [39]. Pour LOOKINGBILL [49] et ROSS [64], l’activité de la 5- -réductase intraprostatique est extrêmement faible chez les Chinois et les Japonais, par rapport à celle existant chez les blancs ou les noirs américains. De la même manière, les taux circulants de sex-hormone-binding-globuline (SHBG) sont inférieurs chez les Japonais par rapport aux taux des Américains [64], et les taux sont augmentés chez les patients porteurs d’un adénocarcinome [51]. Autres facteurs possibles D’autres facteurs ont été évoqués, avec des résultats discordants: le poids [56],1’activité physique [79], le mode de vie, rural ou citadin [23], la profession [80]. Le toxique professionnel le plus souvent évoqué est le Cadmium. Si les études sont discordantes [59], plusieurs auteurs retrouvent une t enda nce à l ’a ugme nt at i on du r is que . Le Cadmium interagirait avec le Zinc [59], très abondant dans la prostate et nécessaire à de nombreux métabolismes enzymatiques. La prostate néoplasique a d'ailleurs des taux de Zinc très inférieurs à ceux de la prostate normale [69], mais la place du Zinc reste encore discutée [46, 77]. Ainsi les études épidémiologiques permettent de mieux approcher cette pathologie particulière. La participation de facteurs génétiques et environnementaux est certaine. De plus il semble s’individualis er un sous-groupe particulier de t umeurs prostatiques à transmission mendélienne dominante. Quant aux facteurs environnementaux, seuls les régimes alimentaires riches en graisse d’origine animale semblent pouvoir être impliqués de façon certaine. Pour tous les autres facteurs étudiés, les résultats des études actuelles sont discordants. Le niveau socio-économique a été incriminé, mais il n’est plus considéré actuellement [5, 53] comme étant un facteur de risque important pour le cancer prostatique. Le rôle du tabac, impliqué dans de nombreuses tumeurs, est encore controversé. Une étude a évoqué un rôle favorisant, avec un risque relatif voisin de 2 [42], alors qu’une autre [28] ne retrouve pas d’augmentation du risque. 34 REFERENCES 1 8 . CA RTE R B. S. , C ART E R H . B . , IS AA C S J . T. : Epidemiolo gic evidence regarding predispo sing factors to prostate cancer. The Prostate, 1990, 16, 187-193. 1. AHLUWALIA B., JACKSON M .A. , JONES G.W.: Blo od hormone profiles in prostate cancer patients in high risk and low risk populations. Cancer. 1981,48, 2267-2273. 19. 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The main identified risk factors essentially consist of a direct family history, age and a diet rich in animal fats. In contrast, neither the presence of benign prostatic hypertrophy, nor the characteristics of the sex life or a history of vasectomy appear to influence the incidence of prostatic cancer. The main epidemiological data cur rently available are presented. 70. SCHUMAN J .M. , MANDE LL J. S. , RAD KE A.: So me selected features of the epid emiology of prostatic cancer: Mineap olis -St Pau l cas e con tro l s tu dy 19 76-1 97 9. In Magnus K (ed): Trends in cancer incidence. Washington DC, Hemisphere publishers. 1982, p 345-354. 71. SCHUMANN L.M.: Epidemiologic study of prostatic cancer. Preliminary report. Cancer Treat. Rep., 1977, 61, 181. Cancer de prostate. Epidémiologie. 7. 72. SEVERSON R.K., NOMURA A.M., GROVE G.S., et al.: A prospective study of demographics, diet and prostate cancer among men of Japanese ancestry in Hawaï. Cancer Res., 1989, 49, 1857-1860. 73. 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