Le magazine de l`association

Transcription

Le magazine de l`association
L e m a g a z i n e d e l ’ a s s o c i a t i o n « P ê c h e d e l a Tr u i t e »
Appâts naturels: Fil intérieur
et moulinet à talon
La rubrique du tocqueur :
le combat
Mouche: la noyée
Aménagement d’un ruisseau
Leurres: la cuiller oblongue
Vairon: la monture Armorvif
Littérature: La Truite d’Albert Petit
N°8 - décembre, janvier, février 2009
Edito
Le monde de la Truite
est un magazine électronique
édité Par l’association
« Pêche de la truite »
http://association.pechedelatruite.com
[email protected]
Joyeux anniversaire !
2 ans… C’est l’âge de cette
revue.
2 années, c’est peu et en
même temps cela mérite
d’être fêter.
Rédacteur en chef
Qui pouvait penser qu’une
Jérôme Aussanaire
simple discussion pourrait
[email protected]
aboutir à cela… ?
C’est pourtant à partir de
Adjoint de rédaction
quelques mots échangés
Christophe bouet
parmi d’autres au cours d’une de nos nombreuses sorties
de pêche avec Christophe Bouet que l’idée a germé.
Ont collaboré à ce numéro
Il a suffit que l’on parle de ce que l’on pouvait ajouter
au
site et à l’association déjà existante pour démarrer ce
Jérôme Aussanaire
nouveau projet. Bien sur, cela ne s’est pas fait facilement,
Christophe Bouet
il a fallu de longs mois pour trouver une ligne directrice,
Alphonse Arias
Xavier Hudry
une équipe de choc.
Jean-Denis Pouget
J’ai eu envie de cette revue, mais je ne pensai pas arriChristophe Chambon
ver à un tel résultat.
Arnaud Gény
Plusieurs sites ont tenté l’expérience avec plus ou moins
Frank Faubert
de succès. La plupart se sont heurtés au même problèGérard Joannès
me: trouver des rédacteurs réguliers. Car là réside le
problème de toute revue : trouver encore et toujours de
Abonnement
nouveaux sujets et de nouvelles approches afin de se
http://www.lemondedelatruite.com/abon- renouveler.
nement.php3
Certaines revues se sont spécialisées sur une technique,
nous avons préféré la diversité, chaque technique ayant
Photo de couverture
ses spécificités et sa magie. Il y a tant à dire sur ces
Jérôme Aussanaire
pêches, tant d’histoires qui méritent d’être racontées et
partagées…
Ces 2 premières années montrent que nous sommes
parvenus à faire de cette revue un média porteur, preuve
en est que chaque numéro est téléchargé plusieurs milliers de fois.
Début 2009, la revue sera d’ailleurs présente sur les
principaux salons de la pêche, à savoir Clermont-Ferrand,
Paris et la Roche Sur Foron, permettant ainsi de pérenniser et développer cette revue.
Je profite de cet édito et cet anniversaire pour remercier
les partenaires qui se sont associés à l’association et la
revue ainsi que tout ceux qui participent à la rédaction :
Christophe Bouet, Christophe Chambon, Alphonse Arias,
Xavier Hudry, Jean-Denis Pouget, Jean Benoit Lambert,
Frank Faubert, Arnaud Geny, Patrick Guillot, Olivier Mariette… Merci à vous !
La reproduction totale ou partielle des
photos et des manuscrits est interdite,
sauf accord avec la rédaction et/ou avec
leur auteur respectif.
Le monde de la Truite
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Sommaire
Editorial
Page 2
Infos
Page 6
Infos salons: Clermont-Ferrand
Page 7
Aménagement d’un ruisseau: le Bramerit
Page 8
Infos Salons: Paris
Page 13
Un pêcheur, une passion: Jidepe42
Page 14
Vairon: la monture Armorvif
Page 20
La rubrique du tocqueur: le combat
Page 24
Le monde de la Truite
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Appâts naturels: Fil intérieur et moulinet à talon
Page 28
Pensées: Une passion indélébile
Page 32
Littérature: La truite d’Albert Petit
Page 36
Rencontre: artisan-monteur de cannes
Page 39
Mouche: la noyée
Page 43
Récit: pêche en Nouvelle-Zélande
Page 47
Leurres: les cuillers oblongues
Page 50
Shopping
Page 53
Internet: le site de l’UPRA
Page 54
Montage mouche: le Booby
Page 55
Le monde de la Truite
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Le monde de la Truite
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Infos
Voici une nouveauté très intéressante et qui n’a pas
manqué de ce faire remarquer puisqu’elle a reçu le prix
de la meilleure innovation au salon de Denver en septembre dernier.
Ce corps de nymphe en
tungstène offre l’avantage de
pouvoir réaliser des nymphes
très lourdes grâce au métal
employé mais facilite aussi le
montage réaliste de nymphe à
l’aide d’un corps préformé permettant le passage des cerques et des pattes.
Toutes les caractéristiques de
ces corps en tungstène, les tarifs et la vente par correspondance sur le site Bidoz.com à
l’adresse suivante :
http://www.bidoz.com/france/bidoz-nymph.htm
Le site Internet Pechetruite.com vous fait bénéficier d’un catalogue de vente par correspondance de mouche artificielle et d’article de montage vraiment très complet et à des prix
particulièrement attractifs.
Vous pouvez en effet commander des mouches sèches, nymphes, noyées et streamers dont
le prix est compris entre 0,90 et 2 euros au plus. Si l’on ajoute à cela que ces mouches sont
extrêmement bien montées et solides, vous comprendrez le succès que peut remporter ce
type de catalogue sur la toile.
Vous pouvez consulter le catalogue et commander directement les mouches ou les articles
de montage de mouche à cette adresse :
http://www.pechetruite.com/catalogue/index.php?orgn_s=16
Le monde de la Truite
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Infos salons
P
lébiscité par les professionnels de la pêche, de l’eau, du nautisme et
des loisirs et par un public d’amateurs venus de toute la France,
Le Carrefour National Pêche Loisirs fête ses 20 ans
Pour célébrer dignement cet anniversaire, la Grande Halle d’Auvergne
accueillera du 16 au 18 janvier 2009 une édition du Carrefour National
de la Pêche et des Loisirs, spécialement conçue pour être à la hauteur
de l’événement.
Premier rendez-vous du monde halieutique, ce salon « au fil de l’eau »
gagne en ampleur chaque année. Avec pour ses 20 ans, une convivialité
omniprésente, marque de fabrique d’une manifestation portée par des animations de tous les
instants. C’est à une véritable mobilisation générale des spécialistes contribuant à son succès
que vous êtes tous conviés par Europêche et Centre France événements.
Pour 2009, ce sont 150 exposants qui viendront présenter les dernières nouveautés de la
saison. Fabricants et importateurs de matériel de pêche et de nautisme, mais aussi voyagistes, associations, guides et fédérations de pêche apportent leur contribution active à cette
vitrine promotionnelle grandeur nature des activités liées au milieu aquatique.
Des passions à partager, un environnement à transmettre
« Quand on aime, on a toujours vingt ans ! » Cet adage bien connu s’applique parfaitement
à l’engouement populaire suscité par le Carrefour, lancé et développé depuis une double décennie par des passionnés pour tous les amoureux de l’eau, au travers des nombreux sports
et des loisirs qu’elle génère.
Avec, comme il se doit, le désir de partager les sensations fortes éprouvées et la volonté
d’assurer la transmission des savoirs et des techniques améliorées aux générations futures.
C’est pourquoi le Carrefour a choisi de convier à la fête les moins de 20 ans qui bénéficieront
d’une entrée gratuite.
Pour eux et pour ceux qui viendront après eux, le patrimoine naturel doit être préservé. Des
associations et organismes partenaires du salon ont à cœur de défendre un environnement
aquatique menacé, en présentant les actions entreprises et les informations à diffuser lors de
conférences, films et diaporamas à l’appui.
Des prix à décerner, des cadeaux à gagner
Qui dit sport, dit compétition. Les différents prix des circuits de compétition de la l’Association Française des Concours de Pêche aux Leurres ainsi que ceux du street fishing contest
(compétition de pêche en milieu urbain) seront officiellement remis en exclusivité sur le salon. Les meilleurs pêcheurs nationaux seront présents et se livreront sur le bassin central à
quelques démonstrations de leurs talents.
Le spectacle de modélisme naval quant à lui, présentera son armada toutes voiles dehors.
Les nombreux espaces d’animations répartis sur les 10 000 m2 de la Grande Halle permettront aux visiteurs de repartir avec des cadeaux plein leurs filets :
Les pêcheurs en culottes courtes pourront ainsi gagner la truite qu’ils auront attrapée munis
de leur canne à pêche et d’une photo souvenir de leur prise.
Les accros de jeux vidéos pourront se mesurer sur place, avec à la clef, une console Nitendo
Wii et des jeux de pêche.
Et parce qu’« on n’a pas tous les jours vingt ans », l’espace nautisme, qui gagne en envergure depuis les dernières éditions, permettra à l’heureux gagnant du tirage au sort de
sillonner les rivières avec un bateau à moteur offert pour l’occasion.
C’est en offrant des cadeaux de choix à ses visiteurs que le Carrefour National Pêche Loisirs
entend souffler avec éclat ses 20 bougies!
Tarif d’entrée: 5 €, gratuit pour les moins de 20 ans (sur présentation d’une carte d’identité)
Ouvert le 16 janvier de 14h à 19h, les 17 et 18 janvier de 9h à 19h.
Informations : 04 73 17 19 22- www.centrefrance-evenements.com
Le monde de la Truite
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Aménagement
LA RESTAURATION ET L’ENTRETIEN
DES COURS D’EAU DE 1° CATEGORIE
UN EXEMPLE AVEC LE BRAMERIT EN CHARENTE MARITIME
Texte & photographies: Christophe Chambon
Présentation du ruisseau
Le Bramerit est un petit ruisseau de Charente Maritime, long d’environ 25 Km, sur un dénivelé de 50m.
Comme bon nombre de cours d’eau qui autrefois étaient entretenus du fait de leur intérêt
économique (énergie hydraulique, bois de chauffage, poisson pour l’alimentation) ou pour
prévenir tout risque d’inondation, le Bramerit s’est retrouvé à l’état d’abandon et a eu à souffrir de travaux désastreux sur ses têtes de bassin.
En effet, pour lutter contre les inondations et pour permettre la mise en culture des terres
riveraines, des curages, recalibrages et autres approfondissements ont été effectués en
amont.
Comme partout, les résultats ont été catastrophiques pour le cours d’eau : évacuation accélérée de l’eau, diminution de la capacité des nappes à stocker l’eau, assèchement périodiques
de la rivière, destruction du milieu….
Sur le Bramerit, les principales perturbations sont :
- les résultats des travaux antérieurs : curages et recalibrages de la tête du bassin versant
- l’envasement lié aux ouvrages hydrauliques (moulins, barrages divers….)
- le prélèvement d’eau superficielle
- la pollution liée aux rejets d’eaux usées (traitées ou non) et aux pratiques agricoles
Le monde de la Truite
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Les actions
Partant de ce constat peu encourageant, élus, riverains, agriculteurs et pêcheurs décidèrent
d’agir ensemble.
En 2003, une poignée d’amoureux de ce ruisseau (c’est-à-dire quelques membres du bureau
de l’APPMA «La mouche de Saint Sauveur » qui gère actuellement l’ensemble des baux de
pêche sur le Bramerit) passa à l’action.
Conscients que certaines perturbations ont des impacts hors de leurs interventions possibles, ils décidèrent de concentrer leurs efforts sur celles pouvant être réduites par des aménagements simples du milieu.
Au début, ils n’avaient pour toutes « armes » qu’une brouette, quelques outils, et leur courage…
La fédération départementale de la pêche offrit son aide : techniciens, ingénieurs qui apportèrent leur savoir-faire pour guider les premiers pas …
On dit que les petits ruisseaux
font les grandes rivières, cela
se vérifie aujourd’hui : lors de
la dernière intervention en octobre 2008, plus d’une trentaine de personnes se sont
retrouvées sur le ruisseau.
Monsieur le Maire de Granjean
(également pêcheur), riverains, agriculteurs, pêcheurs,
élèves en BTS « Gestion de
l’Eau » de Saintes accompagnés de leurs professeurs,
tout ce petit monde charria 26
tonnes de pierres pour réaliser les ouvrages prévus.
Le monde de la Truite
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Et avec ça, des moyens matériels conséquents : tracteurs avec godets, remorques…. On est loin des débuts « artisanaux
» des quelques « fous de Bramerit » ! Et
pourtant, la preuve en est qu’ils ont eu raison d’y croire, d’insister, de ne jamais baisser les bras…C’était la 11° intervention, la
12° est prévue fin novembre…
Justement, ces interventions, quelles sontelles, et quel est leur but ?
Les buts recherchés:
-Restaurer le milieu physique et la variété des écoulements
-ralentir l’évacuation de l’eau pour lutter contre les assèchements
Les actions mises en œuvre:
Il s’agit d’aménagements simples à base de pierres, gravier, bois (pieux, planches, branchages)...
Bien évidemment, ces aménagements sont réalisés en respectant la réglementation en vigueur (Loi Pêche et Loi sur l’Eau) et en accord avec les propriétaires et agriculteurs.
Plusieurs aménagements sont réalisés
-rétrécissement du lit mineur:
augmentation de la profondeur et
de la vitesse tout en ralentissant
l’écoulement.
-dispersion de blocs
-déflecteurs: réduction de la largeur d’écoulement à l’aide de blocs
déviant et concentrant le débit dans
une partie dynamique. Cet aménagement retarde l’écoulement en période d’eaux hautes.
-micro-seuils et gués…..voir croquis et photos.
Le monde de la Truite
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Toutes les explications, et les croquis sont tirés de la plaquette éditée par la Fédération de
Pêche 17, le Syndicat du Bramerit aval et les mairies de Granjean, La Frédière, St Hilaire de
Villefranche, Ecoyeux, Annepont, Taillebourg, Coulonges et St Savinien.
Pour toute demande de renseignements complémentaires, vous pouvez contacter La Fédération de Pêche de Charente-Maritime.
Et maintenant, voyons si tout cela a des résultats !
Et bien oui ! Tout cet acharnement porte ses fruits ! Pourtant, je ne sais pas si vous l’avez
noté, mais les travaux ont débuté en 2003, triste année pour les cours d’eau de 1° catégorie.
Après quelques mois, la canicule et la sécheresse qui a suivi ont détruit tout ou partie des
efforts faits. Soulignons que cela n’a en rien découragé les acteurs oeuvrant pour la survie de
Bramerit , bien au contraire….
Sur les parties aménagées, l’eau s’écoule moins vite et les assèchements périodiques sont
très réduits. La vase a fait place au gravier qui a refait son apparition au fond du lit du ruisseau. Les micro-seuils, les déflecteurs jouent leur rôle en créant des courants oxygénant
l’eau.
Petit à petit, le Bramerit retrouve une apparence digne d’un ruisseau de 1° catégorie tel
qu’on se l’imagine.
Il faut aussi ajouter que les travaux ne concernent pas uniquement le Bramerit en lui-même
mais aussi son réseau de tributaires (débroussaillages en vue de faire respirer la végétation,
éclaircissement pour faire de « puits de lumière », comme l’explique Claudie, une des « officionados » du Bramerit). La population de truites sauvages étant présente, ces chevelus
pourraient servir de lieu de frayères…
Justement, les Truites, qu’en est-il ? Un beau ruisseau, c’est bien, mais s’il est vide …
Dans les années 80, les pêches électriques rendaient compte d’une bonne population de
Farios sauvages, mais les sècheresses des années 2003, 2004, 2005 et 2006 ont fait des
coupes franches dans cette population. Pourtant, elles
sont toujours présentes, en nombre réduit certes, mais
elles sont toujours là ! La reproduction naturelle continue, mais elle est faible.
Aussi, pour l’aider, la Fédération Départementale de la
Pêche de Charente-Maritime a fait don de 6000 truitelles
dites de souche sauvage. Il ne s’agit pas de repeupler le
ruisseau, mais de donner un petit coup de pouce à la nature et d’amener un peu de sang neuf dans le ruisseau.
Le monde de la Truite
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Car comme le souligne Bruno (président de L’APPMA « la mouche de St Savinien ») :
-« Les truites du Bramerit sont là et bien là, alors nous préférons aider la nature plutôt que
la remplacer. Nous préférons faire du patrimonial plutôt que du champ de tir. »
On ne peut que souscrire à cette vision de la gestion d’un cours d’eau ! Pas de bassinage
donc. Tant mieux ! Et cela n’empêche pas qu’il y ait du monde à l’ouverture en mars…..
Le ruisseau et sa politique commencent à être connus dans le
département….
Ainsi donc, voilà un bel exemple où l’homme, après avoir en
partie détruit un cours d’eau,
prend conscience de son erreur
et tente d’inverser la tendance.
Souhaitons que tout cet acharnement, ce courage soit couronné de succès ! Et en attendant,
souhaitons un bon anniversaire
à l’APPMA « La Mouche de St Savinien » qui va fêter ses 100 ans
cette année !
Remerciements
Pour conclure, j’aimerais si vous permettez, adresser tous mes remerciements aux personnes suivantes, sans qui cet article n’aurait pu voir le jour :
-Guy, monsieur le Maire de Granjean
-Bruno, président de l’APPMA « la Mouche de St Savinien »
-Yannick, secrétaire de cette même APPMA
Ces deux dernières personnes sont également responsables de la commission Bramerit au
sein de l’APPMA
-Claudie pour certaines photos gentiment données
- monsieur le Garde Pêche
-MM Sylvain Lavaur et Yan Davitoglu , ingénieurs de la fédération 17, qui font le relais auprès
des instances dirigeantes (Conseil Régional et autres) pour les financements.
-la Fédération de Charente-Maritime pour la Pêche et Protection du Milieu Aquatique
Ces personnes m’ont confié le dépliant relatif aux travaux passés et à venir sur le Bramerit,
ainsi que les photos et croquis qui sont sur le site de la fédération départementale.
D’une manière générale, tous les acteurs du forum de discussion de la fédération 17 (Pêche17.org) : les personnes ci-dessus citées ainsi que Pike, Kill Bill, Vari, STC, pour leur accueil, leur gentillesse, leurs explications précieuses….
Pour tout renseignement complémentaire, vous pouvez contactez :
-la fédération de Charente-Maritime pour la pêche et la protection du milieu aquatique
-la mairie de Granjean, 19 rue principale, 17350
-l’APPMA « la Mouche de St Savinien », 33A Faubourg Taillebourg 17400 St Jean d’Angély
-Vous pouvez aussi consulter le site « pêche17.org », un espace de discussion donnant les
actualités du Bramerit (travaux passés, en cours et à venir) y est ouvert.
Le monde de la Truite
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Infos salons
LA PECHE: LOISIR ET SPORT ECOLOGIQUE
PLUS QUE JAMAIS EN 2009 !
La treizième édition du SALON DE LA PECHE est placée en 2009 sous le signe de la protection de l’environnement et de l’écologie.
Une façon de rendre hommage à ces fondamentaux qui font parti de la bible du pêcheur,
constitutifs de son histoire, il les revendique haut et fort aujourd’hui pour aider à sauver notre
planète.
Acteur respectueux de l’environnement, en communion avec la nature, le pêcheur, au fil
des années, a alerté sur les risques de pollution qu’il voyait venir comme un désastre, a amélioré ses pratiques, réformé ses conceptions pour garder - avec la nature - ce dialogue, cet
échange qu’il sait irremplaçable.
Responsable, il veut faire partager cette responsabilité avec les exposants et les visiteurs du
SALON DE LA PECHE 2009…
La pêche est, plus que jamais, une pratique qui respecte les enjeux environnementaux.
Le pêcheur est traditionnellement le gardien du lieu où il pêche, c’est le premier – il y a des
années - a avoir mesuré et pointé du doigt le désastre provoqué par la pollution engendrée
dans les fleuves, les grandes rivières par les nitrates et les phosphates.
Acteur respectueux de la nature, en communion avec l’environnement, le pêcheur a fait
évoluer ses pratiques selon les nécessités du temps comme le «No Kill ou Catch and Release
» par exemple qui témoigne d’une attention réelle aux ressources …
La treizième édition du « SALON DE LA PECHE » traduira donc cette nécessaire fusion entre
plaisir, évasion, performance et responsabilité environnementale.
Le monde actuel des pêches sportives et contemporaines se caractérise par des formes de
pêches actives qui font appel à des techniques évoluées et du matériel très performant. Il se
préoccupe de préservation, de protection des écosystèmes et de remise à l’eau du poisson,
autant de critères qui rapprochent la majorité des pêcheurs et des professionnels présents
chaque année sur le salon.
Le Salon 2009 s’affirme à la fois comme l’événement leader de toutes les pêches de loisir,
fédérateur de toutes ses formes de pêche et spécialiste de chaque communauté bénéficiant
chacune de leur propre espace et animations.
Depuis sa création en 1997, le Salon de la Pêche n’a cessé d’évoluer, de changer de lieu ou
de s’agrandir, pour, au cours des ans, se transformer en salon de toutes les pêches de loisirs.
Aujourd’hui, il est le lieu incontournable des amateurs de toutes formes de pêche : pêche à
la mouche, pêche aux leurres, pêche en mer, pêche au coup, pêche de la carpe, mais aussi
tourisme et nautisme de pêche
Tous ces univers sont réunis sur un peu moins de 10.000 m², au Parc des Expositions de la
Porte de Versailles, les 6, 7 et 8 février 2009, constituant ainsi l’événement annuel le plus
important du secteur.
Retrouvez toutes les informations du salon, ainsi que notre NEWSLETTER sur
www.salondelapeche.com
Cette année, les visiteurs bénéficient d’entrées à tarif réduit en se qualifiant directement sur notre site!
Le monde de la Truite
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Un pêcheur, une passion
Cette rubrique n’a pour unique vocation que de découvrir un membre du forum « Pêche de la truite »
et de mieux se connaître...
Photographies: Jean Denis Pouget
L
e premier membre du forum à particper à cette nouvelle rubrique est «Jdepe42». Notre
première rencontre a eu lieu lors de l’organisation du 1er rendez-vous membres du site
«www.pechedelatruite.com». J’ai tout d’abord été surpris à la rencontre de ce passioné par
sa bonne humeur et la joie de vivre qu’il dégage et transmet autour de lui.Ce joyeux cinquantenaire déborde d’énergie et ne tient pas en place. Par sa simple présence, il met plus
d’animation que les jeunots, n’hésitant pas à faire des blagues à tout va.
Il a ensuite été de tous les moments, animant de sa gentillesse le forum qui l’a ensuite
amené à s’impliquer toujours et encore.
C’est donc tout naturellement après avoir passé quelques bons moments avec ce personnage que j’ai pensé à lui pour baptiser cette nouvelle rubrique.
Jean-Denis est pour moi un des moteurs du site et de l’association, toujours partant pour de
nouvelles aventures et apportant toujours sa bonne humeur! Que demander de plus ?
JA : Salut Jidepe42, tu as l’honneur d’être le premier pour cette nouvelle rubrique. Il en fallait un et j’ai pensé qu’un vieux « baroudeur » du forum comme toi serait le bon choix.
Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Jdepe42 : Hé bien, je m’appelle Jean-Denis,j’ai 52 ans. Je vis en concubinage depuis 30
ans avec Véronique et nous avons deux enfants Simon, 24 ans (ancien et futur pécheur) et
Margot, 19 ans. Je suis éducateur au ministère de la justice et j’habite la région stéphanoise,
région centrale pour mes hobbies.
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J’ai plusieurs passions, la rando, la montagne, la nature et la pèche de la truite. Passion que
je partage avec mon père et mon fils lorsqu’il aura fini ses études.
Je crois être fidèle en amitié et je ne conçois pas la vie sans rencontre ni partage. Rien ne
me met plus en rogne que l’individualisme et l’égoïsme.
2 générations de pêcheurs savourant une ouverture...
JA : Comment as-tu découvert ce site et ce forum et qu’est ce qui t’a attiré et surtout fait
rester ?
Jdepe42 : J’ai découvert le site un peu par hasard, en tapant « pêche de la truite » sur un
moteur de recherche. Celui-ci m’a rapidement intéressé car il était généraliste, complet et
parlait de toutes les techniques de pêche. En plus il était convivial du point de vue navigation.
Il correspond à tout ce que j’aime dans la pèche et l’esprit de son créateur m’a accroché tout
de suite. A mon rythme, je me suis inscrit et j’ai participé au forum et là ... coup de foudre.
J’ai rencontré des gens extraordinaires de simplicité, de gentillesse, de compétences; d’âge
et de milieux différents mais animés d’une même ferveur; des pêcheurs modestes mais dont
la passion et l’envie de partager sont immenses. C’est rare de nos jours.
JA : Ensuite, tu t’es impliqué dans le forum comme modérateur, pourquoi ?
Jdepe42 : Un jour j’ai rencontré Christophe (au salon de Clermont je crois), un bonhomme
discret mais qui sait ce qu’il veut. Tout de suite le courant est passé et j’ai eu envie de participer à son aventure; développer la connaissance de la truite, défendre nos rivières et les
poissons, faire connaître cette activité et le bonheur de la partager... Et puis maintenir l’esprit
du site était un challenge intéressant et qui donnait un sens nouveau à cette passion qu’est
la pêche.
JA : Et tu as ensuite continué à t’investir dans les nouvelles activités (association, revue…)?
Jdepe42 : Tout naturellement je me suis inscrit à l’association et, à mon niveau j’essaie de
participer aux activités de celle-ci. Quand tu m’as sollicité pour tenir une rubrique, je me suis
beaucoup interrogé car je ne savais pas si j’oserais et surtout si j’en étais capable. Et grâce à
vous, je m’y suis mis. C’est quelque chose que je ne regrette pas car ça m’a obligé à réfléchir
à ma façon de pêcher et à comment transmettre ce « savoir ».
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JA : Qu’est ce que tu retires de positif et de négatif de ces différentes activités ?
Jdepe42 : En premier lieu le coté positif, c’est de sortir le pêcheur de truites de son isolement. Grâce à ce site j’ai rencontré des gens formidable, nous avons pu échanger sur nos
techniques, sur nos façons de voir la pêche .... j’ai découvert d’autres modèles de pêche (nokill ...) et j’ai changé, amélioré ma pratique.
Participer aux activités d’un site comme « pechedelatruite » oblige à réfléchir à ce qu’on fait,
pourquoi on le fait et donne une nouvelle dimension à cette activité. Finalement la pêche est
bien plus complexe qu’il n’y paraît.
Par contre, le coté négatif reste l’éparpillement et l’éloignement de tous les membres ce qui
rend un peu plus compliqué la réalisation d’objectifs concrets (journal, DVD, rencontres ....)
mais la passion et l’ingéniosité des uns et des autres font qu’on y arrive quand même.
JA : et que pensetu du développement
d’internet pour ta passion ? Selon toi, estce positif ou bien cela
peut avoir des effets
négatifs… ?
Jdepe42 : Sans internet, je crois bien que
je serais resté un pêcheur solitaire et viandard, sans but précis.
En ce sens c’est vraiment bien. Par contre
il faut rester vigilant
car on ne sait jamais
ce que l’internaute fera
des informations qu’il
prend.
L’association est un
bon moyen pour diminuer ce risque et faire
se rencontrer des pêcheurs responsables.
JA : parlons un peu pêche maintenant, qu’aimes-tu pratiquer comme techniques ?
Jdepe42 : Alors là, ma passion c’est le TOC et plus particulièrement aux insectes (mouches
vivantes). C’est une pêche fine, assez particulière car les truites sont malignes et peuvent
rendre fou le pêcheur que je suis quand elles prennent la mouche sans se faire piquer. Et puis
j’aime combiner les techniques en péchant au TOC avec des nymphes ou des streamers.
Quand j’en ai l’occasion je pratique aussi la PALM mais je suis beaucoup moins à l’aise dans
cette technique. Par contre j’adore monter des mouches.
J’aimerais un de ces jours essayer de pêcher au vairon manié et je compte sur un rendezvous membre pour regarder et apprendre.
JA : et quelle est le style de rivière que tu affectionnes ?
Jdepe42 : J’adore pratiquer les ruisseaux et rivières de haute-loire, du puy de dôme ou du
cantal. Plus particulièrement ces petites rivières de 2 à 5 mètres de large qui s’enfoncent
dans des gorges un peu difficiles d’accès, avec des blocs de rochers à gravir, des lisses et
leur grandes plages de sable où les truites se font dorer au soleil et où on croise toute sorte
d’animaux. Là, je me sens bien, en harmonie avec la nature et la rivière.
Mais de temps en temps j’aime retourner dans les petits ruisseaux ou mon père m’a transmis cette passion (cela a surtout une valeur sentimentale).
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JA : plus précisément, quelle serait pour toi la rivière idéale ?
Jdepe42 : Je crois que je l’ai trouvé. Ce serait la Dunière, rivière de Loire et Haute-Loire, qui
prend sa source à Saint Régis du coin et se jette dans le Lignon du Velay. C’est une rivière qui
permet toutes les pêches, qui reste propre et dont le cadre est fabuleux avec ses gorges, ses
forets .... Les poissons sont de taille moyenne à grosse, sauvages sur une grande partie de
son cours malgré les alevinages et déversages de bassines et j’y ai même pêché un ombre il
y a deux ans. Et puis c’est une rivière qui se mérite car l’approche est parfois difficile. Enfin,
je dis ça mais il y a toujours une rivière plus loin, plus ...
JA : A ce jour, quel est ton meilleur souvenir de pêche ?
Jdepe42 : Je crois bien que mon meilleur
souvenir de pèche restera cette truite
loupée dans le cantal en 2007. C’était
dans un trou qui ne payait pas de mine,
je venais de changer ma mouche vivante
pour une jolie teigne montée sur un hameçon de 12 et un bdl en 14/100. je jette
le long d’un tronc immergé dans l’eau, je
n’ai pas eu le temps de ferrer qu’un truc
énorme a pris mon appât et est reparti
vers des blocs de rochers immergés. le
frein a sifflé comme c’est pas permis, la
canne était pliée et je n’ai rien pu faire.
Elle est passée sous un bloc et ...tinc!!! le
bdl a cassé net. Je suis resté figé pendant
au moins 2 mn avant de comprendre que
j’avais perdu. Ce moment est inoubliable
pour moi, j’y pense encore parfois et je
compte bien retourner un jour dans cette
gorge. Et je serai prêt!
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JA : comment vois-tu le futur de nos rivières et des truites en France ?
Jdepe42 : Franchement, je ne sais pas. Il me semble qu’il y a une prise de conscience et
que beaucoup veulent faire quelque chose pour améliorer l’état de la nature. Dans le même
temps, les intérêts sont nombreux et pas toujours convergents entre ceux qui utilisent les
rivières (EDF, les pratiquants en eaux vives, les agriculteurs et autres riverains ....). Même si
la voix des pêcheurs est difficile à faire entendre, il faut se battre et continuer les actions qui
valorisent une pêche respectueuse de l’environnement, des rivières et des poissons. On doit
ça à nos enfants. Et je crois beaucoup à la force de l’éducation.
Un proverbe indien dit: la terre est prêtée aux parents par leurs enfants. Ça résume assez
bien ce que je pense et donc la façon dont nous devrions agir.
JA : un petit mot de la fin ??
Jdepe42 : Je suis très heureux d’être parmi vous et j’espère que nous allons poursuivre cette
aventure encore longtemps. Les truites, les rivières et la planète ont besoin de notre action
pour les protéger.
Et puis j’espère que nous aurons l’occasion de nous rencontrer souvent et de partager de
bons moments aux bords de rivières saines et riches en truites.
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Le monde de la Truite
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Vairon
La monture ARMORVIF
Simplicité et efficacité
Pisciculteur spécialisé dans la reproduction et l’élevage de vairons et passionné de pêche de la truite, ce n’est pas un hasard si
Laurent Boutier vient de créer une monture à vairon aussi simple
qu’originale.
En attendant de la tester en condition de pêche, nous n’avons
pas résister à vous la présenter.
E
n effet, cette monture permet de monter des vairons aussi bien morts que vivants, renforçant alors son pouvoir attractif. Particulièrement simple de conception, elle est très
polyvalente et peut recevoir également des leurres souples. En fonction du lest placé sur
l’agrafe, on peut avoir 3 types d’actions différentes : Une action plongeante avec une chevrotine, une action planante avec une bille en verre ou encore une action flottante avec une
bille plastique.
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Le montage
Le principe de montage est très simple (voir photographies). Il suffit de
choisir une monture en fonction de vos
vifs et du mode de pêche envisagé et
de la fixer au bout de votre ligne par
l’anneau de tête. Il faut ensuite ouvrir
l’agrafe et saisir le vif d’une taille approprié en l’immobilisant par la tête au
niveau des branchies (afin de limiter
ses mouvements, seule la tête du vif
débordera de votre main). Il convient
alors de piquer l’agrafe de bas en haut
pour la ressortir au niveau de la narine
et de refermer délicatement l’agrafe
avec le bout du pouce. Enfin, il faut
piquer le triple sur le haut du dos au niveau de la nageoire dorsale de façon à conserver au
poisson une certaine mobilité de nage. Ensuite, il ne reste plus qu’a pêcher !
La pêche
La monture ARMORVIF est finalement la synthèse entre le mort manié et la tirette.
La technique de pêche à adapter se situe donc entre ses deux techniques, notamment au
niveau de la vitesse de récupération qui doit se faire de façon très lente et c’est ce qui fait la
différence notamment pour le déclenchement de la touche.
Pour la truite en rivière ou ruisseau selon que vous pêchez en montant ou en descendant,
vous choisirez une monture plus ou moins plombée, voire planante ou flottante si vous souhaitez pêcher en dérive sur des postes très encombrés.
Toute nouvelle, nous ne manquerons pas de tester cette monture dès le début de la saison
prochaine et nous ne manquerons pas de vous faire part plus en détail de nos constatations.
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Les avantages
Le premier des avantages qui « saute » aux yeux c’est son extrême polyvalence. Elle permet
en effet de pêcher avec des poissonnets de toutes tailles ainsi qu’avec des leurres souples
et de manière très diverse : On peut effectivement l’utiliser au toc avec un vairon vivant ou
encore au lancer avec un vairon mort ou un leurre souple.
La rapidité de Montage et sa relative
simplicité semble être
un atout important
tout en n’étant moins
exigeant sur la taille
des vairons à utiliser
que sur une Godille,
une Donzette ou une
Dracko.
Il parait également
évident que l’hameçon triple fixé sur le
dos du vairon l’empêche de s’accrocher
régulièrement sur le
fond. Nous aurons
donc l’occasion de reparler de cette monture dans un prochain
numéro
puisqu’elle
apporte un vrai plus
dans cette technique
passionnante qu’est
la pêche au vairon
manié.
Commercialisée au tarif de 5 euros pièce (10 montures minimum + 3 euros de frais d’envoi), cette monture est disponible par correspondance auprès de Laurent Boutier à l’adresse
suivante : Armorvif EURL, Pont Menou, 22480 Kerpert. 02 96 24 34 00 (tel), 06 77 91 33 26
(GSM) ou [email protected].
Plus d’info sur le site Internet à l’adresse www.vairons.com
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Le monde de la Truite
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La rubrique du tocqueur
Le combat
Enfin vous y êtes. Votre approche a été des plus discrète et
dans ce trou fabuleux, une truite superbe vous attend. Vous le
savez car elle vous a déjà fait l’honneur de vous rendre visite. Et
… vous l’avez perdue. Que s’est-il passé ?
L’appât était bon, le plombage idéal, vous avez pu amener
votre esche à la bonne profondeur et l’avez présenté de manière
idéale. Le ferrage était réussi et alors…. Alors, il reste un moment fort : le combat.
Texte: Jean-Denis Pouget
Photographies: Jean-Denis Pouget, Christophe Bouet et Jérôme
Aussanaire
T
out de suite après le ferrage vous avez senti que celle-là était différente, plus lourde,
difficile à décoller. Première chose à faire, ne pas tirer sur sa ligne comme un âne sur sa
longe, mais mettre son fil en tension en dirigeant sa canne dans l’espace opposé à celui où
veut nous entrainer dame fario. Surtout veillez à bien garder le fil tendu, ne pas laisser de
mou sinon vous risquez la casse ou le décrochage. Tout de suite après, observez les lieux en
repérant tous les obstacles qu’ils soient aériens comme les branches, les parois rocheuses ou
le tablier d’un pont ; ou qu’ils soient dans le lit de la rivière comme les racines, les souches,
les rochers et tous les obstacles imaginaires sans oublier les courants et les calmes. Cette
observation devrait se faire lors de l’approche afin de pouvoir réagir vite, sans précipitation
mais la fatigue, le manque de concentration nous font oublier ces règles élémentaires.
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Ce repérage va vous permettre de voir ou vous allez vous placer pour, si le combat se passe
bien, prendre cette truite. Parfois cela est difficile car les lieux ne le permettent pas comme
dans le cas ou vous êtes sur un rocher surplombant. Il vous faudra prendre un peu plus de
risques pour rejoindre la rive.
Lorsque vous aurez fait ce tour d’horizon vous serez prêt à vous consacrer à votre poisson.
Celui-ci va commencer par donner de violents coups de tête, cherchant à se placer dans un
courant ou sur le fond ; dans ce cas maintenir sa ligne en tension et dirigée vers l’endroit où
vous souhaitez l’amener. Ou alors cette truite va partir comme une fusée vers un lieu ou elle
se pense en sécurité. Votre frein étant bien réglé, il vous faut dévier cette course sans gestes
brusques et maintenir votre ligne tendue. C’est souvent à l’occasion de ces rushs que les casses interviennent ; soit que vous mainteniez trop fermement votre fil, soit que votre frein est
trop serré ou alors vous êtes au bout de votre réserve de fil… Lorsque je pratique une grande
rivière, je n’hésite jamais à remettre une bobine de fil neuve.
Si la truite revient vers vous,
reprendre vite contact avec votre fil sans brusquerie et progressivement ramener ce poisson à vous. Vous le verrez alors
s’approcher de la surface, replonger vers un abri … toujours
maintenir le contact avec le fil
tendu. Surtout ne pas le laisser
aller dans le courant qui deviendra un allier de poids et risque
de vous le faire perdre définitivement. Petit à petit vous parviendrez à amener cette dame
en surface et puis vous la verrez
se rendre.
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Le combat pourtant n’est pas
terminé. Méfiez-vous de ces
moments où vous avez l’impression que c’est fini. Deux
dangers vous guettent ; un
courant un peu fort où la truite peut utiliser son poids pour
ajouter à la force du courant
et se libérer de l’hameçon (ça
m’est encore arrivé cette année) ; et enfin le moment où
vous allez la prendre dans votre épuisette. La vue de cet engin peut lui redonner un regain
de force et d’un dernier coup
de queue elle rompra votre bas
de ligne pour regagner son antre. J’ai, pour ma part, l’habitude de poser mon épuisette
au fond de la rivière et de la
placer derrière le poisson puis
de le faire glisser jusqu’à celleci.
Enfin, quand elle se sera rendue, n’oubliez pas d’en prendre soin. Tout d’abord, avant
de manipuler cette dame,
mouillez vos mains pour ne pas
nuire au mucus. Puis délicatement, sans la serrer pour ne
pas la blesser, vous enlèverez
l’hameçon ou couperez vôtre fil
s’il n’y a pas d’autre solution.
Essayez de faire ces manœuvres dans l’eau ; puis réoxygénez la truite afin de l’aider à retrouver ses sens. Si vous souhaitez faire quelques photos, ne traînez pas. Plus la truite retrouvera son élément tôt, plus
grandes seront les chances de survie. Par contre, si vous souhaitez gardez ce poisson, tuez
le rapidement et proprement. Il est tout à fait inutile de la faire souffrir.
Pour résumer, je conseillerais de ne pas laisser la truite dans son domaine car elle en connaît
les moindres pièges pour le pêcheur, de se méfier des courants lorsque vous ramenez votre
prise, de ne pas se précipiter et de profiter de ces moments intenses. Sans oubliez de protéger votre partenaire en écourtant autant que faire ce peut ce combat car elle le mérite.
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Appâts naturels
Pêcher avec une FI et un moulin à talon
Ou comment réussir en ruisseau
Pratiquement tous les pêcheurs ont fait leur début avec une
méthode très simple de pêche, la pêche au toc. Cependant, certains ont apporté leur touche personnelle voire artistique dans
cette pratique, avec les cannes à fils intérieur et le moulinet à
talon. Voyons ensemble en quoi consiste ce duo, quels en sont
les avantages et les inconvénients.
Texte: Xavier Hudry
Photographies: Xavier Hudry & Jérôme Aussanaire
L
a canne à fil intérieur et née dans le Comminges, faite de roseau ou de bambou dont on
perçait les membranes internes afin d’y faire passer le crin. Bien sur, cette technique ne
permettait pas d’avoir une « glisse » extraordinaire mais elle avait l’avantage de protéger le
crin de l’environnement parfois difficile qui entoure un ruisseau: branches, feuilles et ronces
glissent sur le roseau ou le bambou, sans accrocher le crin. Grâce à cette astuce, la pêche est
grandement facilitée en accédant plus facilement aux postes
les plus « enfarnatés » comme
ils disent dans le sud ouest! La
progression de ces cannes sera
spectaculaire, pour atteindre un
niveau de glisse irréprochable,
mais à une condition essentielle, celle d’être parfaitement entretoisée. Et oui, il ne s’agit pas
d’enfiler des entretoise dans un
blanck pour que cela devienne
une canne FI, il faut respecter
un écartement, une position très
précise de ces entretoises.
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Les cannes « industrielles ne possèdent pas ce schéma de montage, on enfile une entretoise
dans la canne, puis on la bloque voir même on la colle et c’est tout. Le résultat est à la hauteur d’un tel travail, une très mauvaise glisse même avec une plombée très lourde, le crin
frottant l’intérieur du blanck et freinant ainsi le lancer. Cet état de fait a porter préjudice à ce
merveilleux outil de pêche qu’est la canne à fil intérieur, les pêcheurs ne pouvant pas se servir
de leur canne sans plomber comme des « mules », ce qui n’est pas le but recherché !
L’évolution de ces cannes est donc due aux artisans entretoisant ces blancks de manière très
spécifique, le nombre d’entretoise a l’intérieur de la canne est bien supérieur a celui des cannes « industrielle », environ 20 pour une canne du commerce mesurant 3.50m contre environ
40 pour la même canne entretoisée par l’artisan, ce qui fait une différence énorme en ce qui
concerne la glisse. Chaque artisan à son
propre process de montage, mais le résultat final est sans comparaison. Il faut
simplement se dire que ces cannes «
sur mesure » sont plus chères a l’achat,
mais dans le temps, le plaisir procuré
est incomparable. A ma connaissance,
seul 3 artisans montent encore ce genre
de canne, la maison Ducos, le pêcheur
Toulousain et un tout jeune Roannais,
Christophe Pacalet, qui travaille de très
belle façon.
Pour avoir vraiment la canne idéale pour la pêche en ruisseaux et petites rivières, il est inconcevable de ne pas l’équiper d’un moulinet à talon, en voici un bref historique, ses avantages et inconvénients, si j’en trouve…
Ce petit moulinet très simple à été inventé par Lucien Louis Carrère, des Hautes-Pyrénées,
qui déposa le brevet en 1953. Il s’agit d’un moulinet à récupération par élastique, en actionnant une gâchette avec la main qui tient la canne, ce qui libère totalement l’autre main. Le
tube qui rentre dans la canne contient les élastiques de rappel et une gâchette qui actionne
une tringle: celle-ci pousse la bobine de crin qui, libérée de ses encoches tourne en rembobinant le crin. Ce premier moulinet, qui est vraiment le père de tous ceux qui suivront aura
le très grand désavantage d’avoir une bobine trop petite en diamètre, ce qui a pour conséquence de vriller le fil, cause de bien des soucis.
Sur cette photo, nous voyons bien le tube
qui rentre dans la canne, la gâchette et le
bâti de la bobine qui sort du talon de la
canne. C’est le seul élément visible avec la
gâchette lorsque le moulin est en place dans
la canne.
L’avantage premier de ce moulinet, vous l’aurez compris, c’est qu’il est intégré parfaitement
à la canne, ne laissant aucune chance aux ronces et autres branches de s’accrocher à une
manivelle ou encore le bâti du moulin. En sachant que la distance optimale de pêche avec
ce genre d’équipement est d’une dizaine de mètres, nous avons vraiment de quoi venir. La
pêche en grande rivière est tout a fait possible, Monsieur Alphonse Arias en donne la preuve
sur ces vidéos. Toutefois, il est nécessaire d’avoir une canne un peu plus longue, 4 mètres
ou 4.2 mètres. Tout le plaisir de ce moulinet réside dans une fonction qu’il ne possède pas,
le frein: c’est donc la main du pêcheur qui régule la sortie du crin et le doigt qui en contrôle
la rentrée. Une pêche d’application et de concentration en grande rivière, un plaisir qui n’est
pas gâcher par les nombreux accrochages dans les branches en ruisseau, ce qui pourrait dire
qu’il est indispensable !
Ces moulinets ne sont pas fabriqués de manière industrielle, mais d’une façon artisanale.
Quatre moulinets existent à ma connaissance dans le commerce. Ce sont évidemment des
moulinets fabriqués a l’unité, a la main ce qui leur donne une valeur différente, autant par
l’aspect financier (il faut compter entre 150 et 200 euros pour un moulinet) que par l’âme
des mains qui l’ont façonné.
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Le Pyrennéen : fabriqué et distribué
par la maison DUCOS a Mannes
Maison DUCOS
25, avenue Tolosane - 31260 Mane
Tél:05.61.90.68.60
05.61.90.55.95
Fax. : 05.61.97.46.41
Email : [email protected]
Le DELTA : Distribué par le pêcheur toulousain
Au Pêcheur Toulousain 358 Route de Seysses
31100 Toulouse
Tél/Fax: 05.61.41.73.13
[email protected]
Le Variotoc
VARIO PECHE ARTISAN FABRICANT
3,Rue de la Cité 12170 REQUISTA
TEL : 05 65 72 43 15
FAX : 05 65 72 32 09
Le dernier né de ces moulinets : moulinet
à ficelle distribué par Toc Passion
PACALET CHRISTOPHE
16 rue Georges Plasse
42300 Roanne
Tel : 09.54.66.46.23 (Tarif Local)
Port : 06.13.10.24.23
Email : [email protected]
A n’en pas douter, l’utilisation combinée de ces deux bijoux de pêche en font des instants
rares, qui permet de rester très proche de nos ruisseaux et rivières de petites dimensions,
vous savez, celles ou nos compagnes de jeu viennent pour se reproduire, dans l’intimité
d’une couverture de feuille et de lumière tamisée.
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Pensées
UNE PASSION INDELEBILE
Texte & photographies: Alphonse Arias
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I
l est encore une passion indélébile dans ce chemin tortueux d’un monde en constant délire…
L’aube croquait à petits coups incertains et d’une lenteur irritante l’encre d’une nuit des plus
noires.
Pas une étoile dans le ciel triste !
Je me suis levé, tiré par cette passion sans aucun essoufflement et presque plus violente
qu’au commencement.
Cette nuit, à proximité d’un torrent grossi par des averses orageuses a été des plus magiques, sublime même.
Une nuit passée dans le monde des rêves beaux, au milieu des tourbillons des remous et des
eaux folles, une nuit ponctuée de points rouges et noirs et d’embruns vagabonds…
Une vraie nuit !
Je me suis levé, une fois de plus, comme des milliers de fois, nuit noire, incapable de rester
au lit.
Combien de fois ? Qu’importe !
Que j’aime cette vie désordonnée, cette poésie pastorale…
Les rivières et les torrents de mon existence me donnent en héritage toute la fraîcheur de
l’âme de l’enfant.
Les sentiers perdus et les pentes parfois abruptes des berges offrent la jeunesse à mes jambes, aux muscles qui ainsi se sentent bien.
Les truites sauvages me procurent les éternelles émotions que renforcent les caresses de
l’onde claire et pure.
Je n’ai plus sommeil et mes pensées vacillent, s’entrechoquent et s’animent… vers quelques
écailles et des nageoires comme ça !
Et tout ce qui tourne autour de cette nature pour laquelle j’ai si mal.
Je réalise combien est grande cette chance d’avoir envie, d’avoir besoin de chausser mes
bottes et de serrer ma canne à pêche !... L’incroyable et inestimable chance après plus de
cinquante ans de pratique assidue… Alors que d’aucuns sont blasés…
Un grand bonheur, intact, frais, sans aucune usure ni émoussement, même s’il est différent
de celui du commencement.
Des heures et des heures dans l’eau à lancer une ligne, à suivre un guide-fil sur le mystère
Le monde de la Truite
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et la magie des écumes et des miroirs. Des heures et des heures de félicité et d’enchantement.
La pêche de la truite sauvage est fantastiquement envoûtante !
Et comme chaque fois, je réfléchis à cette incroyable contradiction d’aimer passionnément
un poisson, de l’admirer, de l’aduler, de lui conter des louanges, de rêver de lui et… parfois
de lui donner la mort !
Oui, je l’aime à la vie, à la mort !
Ce paradoxe, je le comprends et il se passe d’explications : mes racines, les vraies de l’homme, celles du commencement.
L’instinct du prédateur dans le vrai respect et sans hypocrisie.
Et puis, je suis fier, très fier de me battre contre les pillages du milieu aquatique, de taper
sur la table, de faire taper sur les tables afin d’éviter de grosses catastrophes… qui malheureusement ne font pas la « une » comme les bouffonneries concernant l’ours.
Combien de truites je sauve alors que bien des pêcheurs se voilent la face… en courbant
l’échine devant les nuisances ? Personnellement j’interviens immédiatement à mes risques
et désirs, puis j’informe les instances. J’ai
conscience que je suis
l’empêcheur de gérer
heureux, de faire des
réunions et des assemblées, puis des gueuletons tranquilles.
Les truites, d’ailleurs,
me sont infiniment reconnaissantes chaque
fois que je vais vers elles. C’est dire si c’est
souvent !
Et quand mes mains
les caressent…
Je le vois très bien.
Complètement égaré dans le clair-obscur de mes pensées désordonnées, je m’aperçois soudain que la langue avide de l’aube a carrément dilapidé la nuit…
La perspective d’une grosse journée, une de plus, à flirter, loin des fous avec la divinité des
cascades et cascatelles me comble au plus haut point.
Quelle chance d’être passionné de pêche de la truite…
… Et mon bas de ligne tombe et retombe dans les ondes. Il glisse impatiemment vers les
énigmatiques tournoiements des écumes d’argent… vers les hypothétiques et sublimes sirènes.
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Littérature
La Truite
(Albert PETIT – 1897)
« La rivière sera pour vous le meilleur des livres
si vous savez y lire ! »
Quand l’idée d’aborder la littérature halieutique dans notre
revue a été retenue, il eut été logique de commencer par cet
ouvrage. Elle l’eut imposé, j’en avais décidé autrement. Ce livre,
rédigé par Albert Petit au 19ème siècle et publié en 1897 dans
sa version originale, est incontournable. Si nous faisons abstraction du Dictionnaire des pêches, c’est, de plus, le seul que
cet auteur rédigea. C’est le premier ouvrage français traitant de
la pêche à la mouche sèche, tout ce qui avait pu paraître jusqu’alors n’était qu’interprétation d’un essai anglophone ou traduction. C’est le premier ouvrage traitant de la Truite dont nous
puissions encore nous délecter de nos jours et qui puisse revendiquer son actualité.
Texte & photographies: Arnaud Gény
L
a version originale est peu courante. A chacune de ses rencontres, il faudrait être fortuné
pour se l’offrir. La cote estimée avoisine les 1200,00 €. Fort heureusement, un éditeur a
voulu et pu le rééditer en 1982 sous les presses des Éditions de l’Orée. Cette seconde édition
est tout à fait abordable, en moyenne une trentaine d’euros. Un tirage de tête numéroté
est évalué aux alentours d’une centaine d’euros. Cette réédition est en fait in fac-similé de
l’originale. Elle est en tout point identique dans sa mise en page et ses illustrations signées
Fraipont.
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Dans les numéros précédents, nous avions
abordés Léon Foch et
Léonce de Boisset. Si
vous avez la curiosité
de vous plonger dans
leurs écrits, vous aurez
pu noter les différentes
allusions à ce livre ou
à celui de feu le Colonel Antoine Vavon. Ce
Centenaire bien tassé
reste d’une actualité
étonnante. Je peux
entendre ici ou là les
critiques. Cet ouvrage ne traite que de la
pêche à la mouche, et
plus particulièrement
de la mouche sèche. Il
en vante les mérites,
tente d’en démontrer
la supériorité de l’art.
Certes, mais ne tombons pas dans les travers des querelles de nos contemporains. Rappelons-nous que les lignes que vous parcourrez ont été écrites en 1897. Les techniques multiples aujourd’hui, aussi louables soient elles n’avaient pas encore atteint leur paroxysme.
Certaines n’étaient que us et coutumes locaux, réservées à quelques initiés et non exportées
hors région voire contrée.
Peu importe, chacun trouvera dans ce livre les éléments qu’un passionné de pêche à la truite
recherche. Il aborde la technique des balbutiements à la maîtrise, il rejette les lieux communs
et croyances, révolution pour l’époque où tout un chacun veut lire dans la nature ses prédictions météorologiques ou prolifiques en matière de remplissage de panier.
Il rappelle que l’Homme n’est qu’un Homme et qu’il se comporte comme tel. La situation
appelle parfois des comportements surprenant même chez le pêcheur averti et aguerri. Le
combat n’est jamais gagné d’avance. Ce livre s’apparente plus à un traité qu’à un roman.
Les amoureux de belles histoires de pêcheurs pourront s’attrister de la forme, peut-être que
le chapitre VIII les ravira alors. Les autres sont traités de façon didactique, cela laisse la liberté de les aborder dans l’ordre de votre choix dès lors que vous n’êtes pas néophyte dans
le domaine. Tous les angles de la discipline sont abordés : équipement du pêcheur, matériel,
technique, conditions de pêche,…
Je vous invite à vous la procurer, à la lire et à me donner vos impressions sur le forum de
l’association. Je veillerai à répondre à chacune de vos remarques. Il est encore une chose
que j’ai pu apprécier chez Léon Foch, Léonce de Boisset ou chez Albert Petit. C’est l’ouverture
d’esprit, l’incitation à la curiosité ou à l’expérience. Je retrouve ces valeurs dans l’association,
dans ce magazine, lors des rendez-vous membre. Elles se résument en ces termes : TOLÉRANCE, ÉCOUTE.
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Rencontre
Artisan Monteur de cannes
Quand la passion du Toc devient un métier.
Cette année, à la suite d’un banal accident de pêche, mon père
a marché sur l’élément intermédiaire de sa canne fil intérieur.
J’ai cherché quelqu’un susceptible de réparer cette partie.Après
quelques contacts infructueux auprès de mes détaillants habituels, je me suis souvenu de Christophe PACALET alias Tocman.
Avantage non négligeable, Christophe habite à une heure de
chez moi.
Un rendez-vous fut pris pour évaluer les dégâts et voir ce qu’il
était possible de faire. Et là! Coup de foudre. Halieutique bien
entendu.
Texte & photographies: Jean-Denis Pouget
C
hristophe est un jeune homme très intéressant, passionné par la pèche de la truite aux
appâts naturels et dont l’approche philosophique de la pêche basée sur le respect de la
nature, du poisson est très proche de ce que je ressens. Très jeune son père et son grandpère l’ont emmené sur les ruisseaux de la Haute-Loire. Il avait toujours été intrigué par leurs
cannes à fil intérieur et, à l’adolescence (vers 15, 16 ans), avec son argent de poche il achetait des blancks pour monter ses propres cannes. Il lui a fallu du temps, de la persévérance
et aussi du travail pour comprendre, élaborer et fabriquer ces petits bijoux que nous connaissons. Comme il le dit lui-même ce n’est que plus tard, vers ses 20-21 ans qu’il s’est senti
assez armé pour produire de bons matériaux et qu’il a commercialisé ses modèles. D’abord
à son entourage proche puis, internet aidant, sa clientèle s’est agrandie. Grâce à son site «
cannes-toc-passion.com », des Suisses, Italiens, Belges, quelques Roumains et en France de
nombreux Pyrénéens figurent parmi ses clients.
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Christophe a choisi de fabriquer des modèles avec des matériaux nobles; blanck
de chez Sert, Garbolino ou Pezon et Michel, entretoises Fiquet (les seules qui
aient trouvé grâce à ses yeux), anneaux
SIC en carbure de silicium commandés
au Japon, vernis américain haut de gamme. Rien n’est laissé au hasard.
La glisse du fil étant déterminée par le
nombre d’entretoises; pas assez le fil
colle, trop la canne est trop rigidifiée;
Christophe vous proposera une solution
personnalisée mais qui comprendra au
minimum 40 éléments et pouvant aller
jusqu’à 50-55 selon la taille. Le scion à
lui seul nécessite un nombre impressionnant de minuscules entretoises (de 30 à
35). Pour que le fil dans ce conduit très
resserré ne colle pas au blanck, elles sont
disposées selon un algorithme logarithmique et seront de plus en plus espacées
au fur et à mesure que l’on s’éloignera
de la pointe. Pour l’élément intermédiaire
seules 10 à 15 entretoises seront suffisantes et une ou deux suffiront pour le
talon.
Quatre types d’entretoises seront nécessaires:
-des « métal » en laiton chromé pour le scion.
-des « moulé » en laiton chromé cerclée de polystyrène extrudé pour la base du scion et l’élément intermédiaire.
-des « goy » un peu identiques au précédentes
mais plus importantes et avec plus de polystyrène dans
l’élément intermédiaire.
-des « céramique » pour le talon.
Toutes viennent de chez Fiquet et sont diamétrées au centième de mm. Enfin il ajoute une
tulipe de sortie céramique issue du même fabriquant. Sur le talon il installe un clip d’entrée de
fil, monte un anneau surélevé SIC et votre canne commence à avoir l’air de quelque chose.
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Il reste la finition, fil haut de gamme pour les ligatures, sérigraphie personnalisée si vous le souhaitez,
vernissage et enfin vous avez entre les mains un petit
joyau. Le coût: entre 190 et 230 € selon le modèle, et
il y en a sept, pour une canne qui nécessite pas moins
de 15 heures de travail et qui restera à jamais un objet
unique, personnalisé. Christophe fabrique environ 200
cannes par an, uniquement des « fil intérieur », et n’a
pratiquement pas de retour. En cas de soucis il reprendra et refera si nécessaire l’élément défectueux.
Il a su séduire des pêcheurs exigeants comme Alphonse ARIAS, Xavier HUDRY (Truites et Rivières), Jérôme
AUSSANAIRE (rédacteur en chef du « monde de la truite
»), Jean-Benoît LAMBERT (peche-truite.net).
Il peut aussi vous proposer de reprendre votre canne
pour la ré entretoiser toujours avec le même soucis de
qualité. Quand on le voit démonter les entretoises et prendre les mesures, on se doute que
l’on va avoir, non pas une canne améliorée, mais une nouvelle canne. Le coût reste modeste
(110€) au regard du temps passé et du prix d’une entretoise (entre 0,5 et 1,2€ selon la taille
et la qualité). Il peut aussi, le cas échéant, réparer un élément brisé en effectuant un « tierçage », opération qui consiste à démonter les entretoises de la partie la plus grosse puis de
glisser l’élément le plus mince à l’intérieur, collage, limage, ligature, vernissage et ré-entretoisage terminent cette réparation. Votre élément aura perdu entre 20 et 30 cm mais votre
canne fétiche continuera ses bons et loyaux services pour quelque temps encore à moins
d’acheter une canne artisanale pour la remplacer...
A coté de cet passion, Christophe PACALET vous proposera un moulinet à talon de sa
conception. Simple et robuste; corps construit dans un polymère haute qualité, doté de deux
roulements pour éviter tout frottement de la bobine dans le bâti, il semble fait pour simplifier
la vie du pêcheur au Toc. Les matériaux utilisés comme le bois de la quille de récupération lui
donne un aspect artisanal qui m’a séduit.
Toc-passion, la société de Christophe PACALET sera présent au salon de La Roche Sur
Foron du 4 et 5 Avril 2008 pour vous présenter ses fabrications.
Pour le contacter:
http://www.canne-toc-passion.com/
Le monde de la Truite
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Horizon Pêche Pyrénées
Lionel ARMAND
Moniteur-guide de pêche
Spécialiste de la pêche des salmonidés
Initiation - Perfectionnement - Guidage
Port : 06.84.24.67.44
www.guidepechepyrenees-64.chasseurdetruites.com
Siret : 503 515 900 00010
che
u
o
m
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àl
Pêche
Le monde de la Truite
Pêche aux a
ppâts
naturels
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mouche
Pêche à la Mouche: La Noyée
La Palareta, l’Olive Scud, la Peter Ross, la Silver & Black, la Teal
& Black, la Butcher, la Craddock, la Black Pennell, la Violette, la
Connemara black, la Claret Bumble, l’Alexandra et la bretonne
orange, que de noms évocateurs de pêches réussies pour les initiés et plein de mystère pour les autres…
Texte: Frank Faubert
photographies: Frank Faubert & Jérôme Aussanaire
U
ne technique qui pourtant a très longtemps
fait le bonheur des pêcheurs à la mouche dans
des conditions de pêche où les autres techniques
n’apportaient pas les résultats espérés. Partant du
principe que la truite se nourrit à plus de 80% de
son temps sous l’eau et le plus souvent sur des
postes qui nous sont peu accessibles aux autres
techniques, elle vous permettra d’aller chercher
dame truite directement aux endroits ou vous supposez la trouver. Cependant, plus facile à appréhender qu’on veut bien le penser, cette technique
reste incontournable dans la panoplie de tout bon
moucheur et probablement l’une des plus productives.
Le monde de la Truite
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Une dérive aval
L’action de pêche consiste en des lancers légèrement vers l’amont puis en laissant dériver votre train vers l’aval, au fil de l’eau. Vous
laissez filer la ligne vers l’aval en démarrant la
canne haute puis la baissant progressivement
pour accompagner la dérive dans le courant,
la récupération finale se faisant canne basse
par légères animations. Suite au lancer, l’objectif principal est de faire passer votre train
de mouches avant la soie au niveau du poisson
et ainsi réduire, sans restreindre, la vitesse
de la dérive pour la rendre la plus naturelle
possible.
Le sens de l’eau et la connaissance de la rivière que vous pêchez prennent ici leur pleine mesure
car il vous faudra faire passer vos mouches le plus près possible des postes des truites en dérivant à la profondeur souhaitée puis, si nécessaire, les animer pour leur donner le plus possible
une apparence de vie aux passages de certains postes ou lors de la remonté de la ligne. Cette
méthode est souvent la seule façon de passer vos mouches sous les basses frondaisons de la
berge sur des rivières aux berges plus encombrées.
Contrôlez sans brider la dérive des mouches qui doit être des plus naturelles possibles. Votre
contrôle doit se limiter à «guider» votre train de mouches vers l’emplacement supposé des truites, dans une veine, dans le creux de la berge, derrière une pierre, sous une racine….N’hésitez
pas à peigner ainsi poste après poste en redescendant la rivière.
La pêche en noyée peut se pratiquer
avec quelques ajustements du matériel
et/ou de la technique sur presque tous
les types de rivières. Sur des petites
rivières, fouetter n’est plus indispensable, un simple mouvement de rotation du poignet vers l’amont permettra
de déposer votre train dans de bonnes
conditions. Bien sur, plus la largeur de
la rivière sera grande, plus vous serez
amenés à allonger votre lancer tout
en gardant à l’esprit de trouver le bon
compromis pour la longueur des lancers: trop long rendant la dérive plus
difficile à contrôler, trop court et vous
serez amener à vous déplacer plus,
risquant ainsi d’effrayer les poissons
en postes. Sur des rivières courantes,
seule une pêche en descendant permet
de pratiquer cette technique. Sur des
rivières plus lentes les deux choix sont
possibles.
De plus, cette technique est utilisable
toute l’année contrairement à certaines
«croyances» en faisant une technique
principalement de début de saison.
Le matériel
De préférence une canne de 9 à 11 pieds permettant un meilleur contrôle de la soie
et une action de pointe ou parabolique…les avis divergent, pour mieux sentir les
touches parfois discrètes mais le plus souvent brutales lorsqu’elles surviennent en
bout de dérive.
Le monde de la Truite
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Une soie de 5 ou 6 semble être le meilleur compromis, en intermédiaire voire avec une
pointe plongeante selon la profondeur de la rivière. Néanmoins, elle peut tout aussi se pratiquer avec une soie flottante sur des rivières peu profondes ou en utilisant des mouches
légèrement plus plombées.
Ces choix dépendront des caractéristiques de la rivière mais aussi de la profondeur à la
quelle vous souhaitez faire dériver votre train de mouches. Pour la soie, un fuseau parallèle est souvent le plus recommandé même si une WF ou un double fuseau font largement
l’affaire, vous permettant ainsi de pêcher avec la même soie qu’en nymphe ou en sèche et
réduire vos coûts.
Contrôlez sans brider la dérive des mouches qui doit être des plus naturelles possibles. Votre contrôle doit se limiter à « guider » votre train de mouches vers l’emplacement supposé
des truites, dans une veine, dans le creux de la berge, derrière une pierre, sous une racine…
N’hésitez pas à peigner ainsi poste après poste en redescendant la rivière.
La ligne
Pour la pêche à la mouche noyée, la ligne se compose généralement d’un train de trois, voire
de deux mouches, selon ses préférences, espacées de 45 à 55cm et avec chacune ses caractéristiques propres. Pour le bas de ligne proprement dit, de nombreuses variantes existent
dont voici deux exemples:
La plus lourde se positionnant généralement en bout de ligne, d’où son nom : la pointe. Elle
peut être souvent remplacée par une mouche lestée comme une nymphe à bille par exemple.
La mouche « intermédiaire » moins lourde que la première possède généralement un hackle plus fourni. La troisième nommé la sauteuse et est le plus souvent une mouche de type
araignée.
Ces règles ne sont en rien fixes
et peuvent, doivent être adaptées aux conditions trouvées et
aux poissons recherchés. Ces
variantes de montages permettront notamment de pêcher à
des niveaux différents selon les
noyées choisies. Voici quelques
exemples pratiqués par des
moucheurs rencontrés au cours
de mes séjours.
La taille et le poids des mouches utilisées dépendront notamment de l’état de la rivière, de
la profondeur à laquelle on souhaite prospecter, de la température de l’eau influençant le
comportement alimentaire des truites et ombres.
Le monde de la Truite
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Le monde de la Truite
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Récit
Pêche en Nouvelle-Zélande
Il existe quelques destinations de pêche encore méconnues et
d’autres, plus connues cette fois, qui ont le pouvoir de faire rêver bien des pêcheurs de truite.
Certaine d’entre elles, comme la nouvelle Zélande par exemple,
ont même sont même capable troubler bien des nuits de sommeil de pêcheur.
Gérard, un habitué des lieux, c’est rendu en Octobre dernier
pour pêcher des rivières magiques et nous raconte son séjour.
Texte et photographies: Gérard Joannès
S
ix heures après avoir quitté la piste de Tahiti Faaa et avoir basculé du dimanche 26 octobre au lundi 27 suite au franchissement de la «date line», nous nous posons à Auckland, capitale Néo-Zéalndaise.
Les formalités de douane se passent sans anicroche et je me dirige vers le contrôle phytosanitaire, passage obligatoire pour entrer en Nouvelle-Zélande. J’ai vérifié préalablement
que j’avais bien déclaré Le transport de mes waders, de mes chaussures de pêche et de
mon épuisette. Mes chaussures de pêche ne sont pas munies de semelles de feutre et c’est
donc très confiant que je me présente devant le fonctionnaire «kiwi» qui me questionne sur
le contenu de ma valise dans laquelle j’ai consciencieusement rangé du matériel pour pêcher
au «toc», aux leurres et à la mouche sachant très bien qu’à cette époque de l’année, je vais
sans doute rencontrer des conditions météorologiques qui ne me permettront pas de pêcher
exclusivement à cette technique.
Heureusement, je suis avec ma femme et
ma fille; elles vont m’aider à dialoguer avec
cet employé qui se révèle d’ailleurs fort courtois. Mais malheureusement pour moi alors
que je referme ma valise après son inspection, une femme particulièrement tatillonne
et zélée (sans doute «The Chef») me la fait
rouvrir et me demande de lui confier mon
épuisette pour un lavage et une désinfection
en règle. Pendant ce temps l’heure tourne et
j’ai de sérieuses raisons de penser que je vais
rater ma correspondance pour l’avion qui doit
me conduire d’Auckland à Invercargill dans
le Southland via Christchurch. Après un bon
quart d’heure d’attente, mon épuisette reLe monde de la Truite
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vient trempée mais dans une poche en plastique, elle réintègre aussitôt ma valise que le
brave employé du début m’aide à ranger. Il m’explique alors qu’il ne faut pas que j’essaie
d’enregistrer mes bagages dans le terminal international mais plutôt directement au «terminal domestic» qui se trouve être à un kilomètre au moins d’où je me trouve. L’homme se
confond en excuses et c’est donc au pas de course que ma femme, ma fille et moi parcourons cette distance qui nous semble interminable. Un employé d’ «Air New-Zeland» nous fait
passer devant toute la file d’attente et voilà mes bagages enregistrés.
Ma femme et ma fille me font «tout plein» de bisous pour me dire au revoir. Elles préfèrent
en effet rester une semaine dans les environs d’Auckland pour faire du tourisme et du «shoping» plutôt que de me suivre au sud du sud où le temps est souvent froid et les villages
assez déserts (campagnes perdues juste comme je les aime).
Il est aux environs de 17 heures et j’arrive à Invercargill. Sur présentation de mes
permis de conduire national et international,
l’employée de l’agence de location de voitures vient de me donner les clés du véhicule
que j’avais réservé au départ de Tahiti et là,
la pêche redevient l’objectif n°1. Je musarde dans les quelques rues commerçantes de
la petite ville et je ne trouve aucun magasin
de pêche ouvert pour acheter «my licence» ce précieux sésame indispensable pour
commencer l’exploration de mes «spots»
préférés sur les rivières Oreti et Mataura. Je
me rappelle alors qu’aujourd’hui c’est «labour day», un jour férié Néo-Zélandais.
Il fait frais mais beau et je décide d’aller m’installer au «holiday park» de Lorneville où j’ai
mes habitudes. J’ai hâte de retrouver Ken et Barbara qui sont devenus des amis au fil de mes
multiples séjours.
La nuit ne fut pas forcément très bonne à cause du vent, de la grêle, de la pluie et de l’objet
de ma présence en ces lieux : Est ce que les truites seront au rendez-vous ?
Comme il est bien trop tôt pour que les magasins soient ouverts, je décide de me rendre à
Gore où je vais acheter ma «licence». Sur la route, je me rends compte que le vent souffle
en véritable tempête avec des pointes à plus de 100 km/heure et dans ces conditions, pas
question de pêcher à la mouche ou au toc. Il me faudra opter pour les leurres. Même si j’ai
un faible pour la pêche à la mouche et au toc, depuis mon deuxième séjour dans l’île du sud
j’utilise des viflex, petits poissons plombés en latex qui fonctionne très bien ici.
Il est environ 9 h 45 et j’ai enfin réussi à trouver mon permis de pêche que j’ai payé 105
DNZ (Nouvelle-Zélande Dollars) soit environ 43 euros.
Je roule sur la route non goudronnée qui longe la Mataura en direction de mes «spots» habituels sur cette magnifique rivière.
La pêche
Il est 14 heures 30 et je pêche maintenant depuis plus de 4 heures. J’ai
beaucoup marché dans l’eau pour aller
débusquer les poissons inaccessibles
de la berge et pour l’instant la pêche a
été bonne. J’ai sorti au moins huit truites de l’eau depuis ce matin: de beaux
poissons de 35 à 65 cm que j’ai délicatement remis à l’eau.
Changement de rivière et je me rends
vers 17h30, au pont de Wallaceton sur
la Oreti où je ramasse quelques vers
pour pêcher au toc dans les jours qui
vont suivre. Je capture et relâche trois
truites prises au leurre.
Le monde de la Truite
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La journée fut vite passée et j’étais heureux
de pouvoir renouer avec mes chères compagnes de jeux Néo-Zélandaise.
Le lendemain, les conditions météorologiques
ne s’étaient pas arrangées car les averses et
le vent continuent sur les rives de la Mataura.
Je pêche donc péniblement et une belle truite
casse ma ligne sur du 22/°°. Elle est énorme
et je la vois me saluer en sautant d’un mètre
au dessus de l’eau juste avant de casser mon
nylon.
J’ai pris 7 ou 8 poissons dans la journée mais le vent est toujours présent
et à 16h et je décide de rentrer car je
commence à avoir froid et j’ai les mains
toutes engourdies.
Le lendemain, le 30 octobre, je décide
de m’essayer au toc (bas de ligne en
0,12mm) sur la Oreti malgré le vent
toujours présent. Les averses de pluie
sont glaciales et alternent avec la grêle
et le soleil; la rivière est très chargée
et le vent est toujours là. Les poissons
sont exceptionnellement mordeurs au
ver et j’ai dû sortir au moins une quinzaine de poisons de plus de 40 cm qui
sont retournés à l’eau pour la plupart.
J’en garde deux pour mes amis Ken et Barbara afin de les remercier de leur hospitalité.
Le 31 le vent ne faiblira pas et je continue de pêcher suivant la même technique et avec
sensiblement les mêmes résultats.
Le jour suivant, je pêche en noyée, technique que je ne maîtrise pas parfaitement mais qui
va néanmoins me permettre de capturer 5 ou 6 truites de belles tailles. J’en conserverais
simplement 3 afin de les faire fumer au «holiday park» pour être consommées la semaine
prochaine avec ma femme et ma fille.
Le 2 novembre, je ne vais pas pêcher car il est temps de rentrer et il faut que je nettoie et
fasse sécher mon matériel pour reprendre l’avion le lendemain pour Auckland où le reste de
la famille m’attend pour repartir pêcher à la mouche sur la Tongariro vers Taupo et Turangi
(là ce sera «fly fishing only»).
En conclusion, j’ai passé
une semaine de rêve. Un
bon pêcheur en noyée où
en nymphe aurait certainement réussi à prendre
autant de poissons que moi
durant les trop brefs répits
sans vent.
Durant toute cette semaine passée au bord de
l’eau, je n’ai rencontré
aucun autre pêcheur, agriculteur ou promeneur alors
que nous étions moins d’un
mois après l’ouverture de
la pêche : les conditions
météorologiques n’étaient
peut être pas étrangère à
cela ...
Le monde de la Truite
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Leurres
Les cuillers oblongues
Si les poissons-nageurs tiennent depuis déjà quelques années
le haut du podium en terme de popularité, il est toujours bon ton
de rappeler que les leurres mécaniques exercent toujours une
forte attractivité sur les truites et que même s’ils sont un peu
passé de mode, leur efficacité reste toujours d’actualité.
Ainsi, il est un type de cuiller que j’affectionne particulièrement
et dont l’effet vibratoire sur nos chères mouchetées la rend vraiment incontournable : les cuillers à palette oblongue.
Texte & photographies: Christophe Bouet
L
orsque l’on évoque de nos jours la pêche aux leurres, on pense tout de suite aux magnifiques poissons-nageurs qui garnissent les présentoirs des détaillants en articles de pêche.
Toutefois, les « bonnes vieilles » cuillers ne sont pas tout à fait mortes et s’il est évident qu’elles nous ont donné un « sacré coup de main » il y a encore quelques années pour réaliser de
belles pêches aux leurres, elles peuvent toujours nous rendre bien des services.
C’est le cas par exemple de la cuiller oblongue dont l’efficacité n’est plus à démontrer.
La palette oblongue
Faute de mieux, c’est ainsi que j’ai baptisé cette cuiller
dont l’action est particulièrement légère mais surtout extrêmement papillonnante lorsqu’elle est animée comme il
convient. Et n’en déplaise aux plus puristes des pêcheurs
aux leurres, un simple leurre mécanique peut faire certains
jours et dans certaines eaux toute la différence.
S’il faudrait décrire cette forme spécifique de palette, je
dirais qu’il s’agit d’une palette de forme ovale aux côtés
pratiquement droits. Je sais qu’il n’est pas très aisé de se
faire une idée avec cette description particulièrement imagée et je pense donc que pour bien cibler la forme de palette que je viens d’évoquer, il est plus simple de donner
quelques exemples précis de cuillers actuelles ou un peu
plus anciennes mais bien connues comme le sont la BlackFurry, la Comet, la Celtic ou encore la Cybele.
Le monde de la Truite
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Cette forme ainsi définie, il convient maintenant de se demander pourquoi ce type de cuiller
exerce une telle attractivité sur nos chers salmonidés ?
Signaux vibratoires particuliers
Ayant autant de connaissances en matière de mécanique des fluides qu’une truite
pourrait en avoir en littérature, je doute
néanmoins que seule la forme oblongue
puisse être suffisante pour donner à ces
cuillers cette action « papillonnante » qui
leur réussie si bien.
En analysant donc une Comet et en la comparant à une Aglia possédant une palette
ronde, ont constate immédiatement que ce
type de cuiller qui nous intéresse aujourd’hui
est sensiblement plus légère. On peut aussi
facilement s’apercevoir que la palette, pour
une même longueur, est moins large sur la
Comet. J’en conclu donc que les différences
entre ces cuillers proviennent de la largeur
mais aussi du galbe de la palette influant
donc forcément sur la répartition de la surface portante de cette palette. J’en suis donc réduit
à l’hypothèse que la différence majeure entre une cuiller à palette oblongue et une cuiller à
palette ronde est principalement liée à la forme de la palette ainsi qu’à la répartition de sa
surface portante agissant inévitablement sur le plan giratoire de la cuiller.
Elle se met en action à la moindre sollicitation
Ces
caractéristiques
ainsi définies, il paraît
évident que la cause de
cette différence d’action est dû à ce « couple mécanique » qui ne
s’exerce pas de la même
façon puisque les forces
semblent se répartir
d’avantage sur la palette oblongue dans l’axe
de la palette alors que
la pression paraît plus
dirigée vers le centre de
la palette ronde.
Cette particularité qui
différencie énormément
ces deux types de palettes à pour effet de déstabiliser en permanence
la palette oblongue qui
tend à l’éloigner de l’axe de la cuiller sous l’effet de la traction. Ainsi, à la moindre solicitation, que se soit sous l’effet du courant, par l’animation qu’exerce le pêcheur et même par
la combinaison des deux, il se créer une rupture d’équilibre qui cherche une compensation
immédiate et donne à ce type de cuiller une allure désordonnée et folâtre.
Comme je le disais un peu plus tôt, n’ayant pas les connaissances requises en matière de
mécanique des fluides, je vais probablement passer pour une « bille » en présentant cette
hypothèse mais a contrario, si je me suis trompé sur l’explication des causes, je pense en
connaître parfaitement les effets et savoir en tirer les avantages lorsque je pêche.
Le monde de la Truite
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Une cuiller incontournable pour la truite
Même si cette cuiller reste très attractive pour tous les poissons carnassiers, c’’est surtout à
la pêche des salmonidés que la palette « oblongue » fait éclater sa supériorité.
Car c’est bien sur cette caractéristique extrêmement spécifique des cuillers à palette plus ou
moins oblongue qu’il faut miser pour créer une différence de signaux vibratoires mais aussi
visuels, pour tenter de provoquer l’attaque de truites restés insensibles sur les signaux des
autres types de palette.
Toutefois, il est impératif d’écarter toute récupération linéaire et monotone mais au contraire
de toujours chercher à déséquilibrer en permanence la cuiller. C’est aussi simple à dire qu’a
faire et vous tirerez ainsi le meilleur de ce leurre qui m’a déjà porté chance de nombreuses
fois dans des rivières assez « courantes ». C’est d’ailleurs en ces lieux que cette cuiller vous
fera prendre vraiment toute la dimension de sa supériorité par rapport à une cuiller ronde.
C’est très tôt dans mon apprentissage de pêcheur de truite au lancer que je m’en suis aperçu
de l’efficacité de la palette oblongue sur les cours d’eau que je fréquentais. Je ne jurais à
l’époque que sur la fameuse Black Furry, appelation de la Mepps Comet dont la palette noire
était ornée de point jaune. J’ai vite compris sa supériorité et j’ai même compris rapidement
qu’il était très intéressant de la laisser « faire » seule en lui laissant dans les courants soutenus une entière liberté pour peu que le courant puisse mettre en tension la bannière. De ces
écart virevoltant, la cuiller produira des signaux vibratoires extrêmement variés et nuancé
au lieu d’un « ronronnement » uniforme. Les signaux visuels sont eux aussi bien représenter
avec des émissions d’éclats lumineux très fragmentés auxquels les truites sont particulièrement sensibles à la condition qu’ils soient parfois voilés par des éléments de décoration
noirs ou même totalement inversés par un fond noir et des motifs décoratifs très fluorescents
comme cette fameuse Comet Black Furry.
Le monde de la Truite
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Shopping
Après le succès que les pêcheurs ont donné au 1er GUIDE
ARIAS, le second ouvrage est enfin disponible avec ses 224
pages et ses 80 photos techniques en couleurs.
Il est en vente au prix de 23 euros.
Avec chaque livre, l’auteur vous offrira en cadeau l’AIDE
MEMOIRE «TRUITE + SANDRE», outil indispensable regroupant tous les points-clés nécessaires pour réussir vos pêches.
Une fois n’est pas coutume, nous vous présentons un livre
sur le sandre.
Celui-ci est l’oeuvre d’Alphonse Arias, pêcheur réputé de
nos chères truites et qui a décidé de parler d’un autre poisson qu’il a découvert il y a quelques années et qu’il pratique
depuis très régulièrement.
Auteur halieutique connu et apprécié de tous, il nous guide
à travers ce livre riche en conseils techniques et en anecdotes à la poursuite de ce carnassier.
Alors, en cette période de fêtes et de pause halieutique salmonicole, laissez-vous tenter par ce poisson et par ce poête
de la pêche.
Prix : 23 € + 6 € de port et d’emballage
Commande chez les dépositaires dont les adresses figurent sur le site Internet de l’auteur
(www.alphonse-arias.com) ou encore en le commandant directement en ligne ou par courrier:
ARIAS
241 rue du château
31800 Villeneuve de Rivière
dédicace personnalisée
Pour 2 livres commandés «truite» et «sandre» : 46 € (frais de port gratuits)
(1 «truite» + 1 «sandre» ou 2 «truite» ou 2 «sandre»)
Le monde de la Truite
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internet
Site de L’UPRA
http://www.basserivieredain.com/
Le site de l’UPRA présente une des plus belles rivières françaises. Cette rivière regorge de
poissons trophées. Elle est gérée par cette association de manière dynamique et a besoin du
soutien de tous les pêcheurs.
Les plus :
-
une page par mois présentant les conditions et les poissons
les vidéos
la qualité des photos
les informations mises à disposition
Les moins :
- La navigation depuis la page d’accueil sans menu
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La Pat(te) de mouche
Le Booby
La pêche au booby est une technique très tactile.
Je l’emploie avec une soie plongeante et un bas de ligne d’un mètre à un mètre 50 en 16 ou
18 /100.
Vous pouvez varier les animations : tricotage, petites ou longues tirées.
Bien souvent on perçoit la prise du booby par une tirée franche de la soie.
Fiche de montage:
Hameçon : n° 10 à 12
Soie : orange.
Queue : marabout orange.
Corps : ice chenille JMC orange.
Yeux : cylindre de mousse JMC
Fixez l’hameçon dans l’étau, enroulez la
soie jusqu’à la courbure.
Fixez une touffe de marabout à la courbure pour figurer la queue.
Fixez un morceau de ice chenille à la
suite de la queue.
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Formez le corps, arrêtez vous à 2 millimètres de l’œillet.
A la suite du corps fixez le cylindre de
mousse par le milieu et en croisant la soie
(nœud en 8).
Faire quelques tours de soie entre les yeux
et l’œillet et finir par 3 ½ clés. Mettre un point
de colle dessus et dessous le cylindre pour
consolider le tout.
On peut ajoutez un œil autocollant de
chaque coté du cylindre.
Le booby se monte en différentes couleurs.
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