Pays Développés
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Pays Développés
World Climate Négocier un accord global sur le climat avec le simulateur de politique climatique C-ROADS Professeur John Sterman / MIT Sloan School of Management CONFIDENTIEL Briefing pour les prochaines négociations climatiques A: Négociateurs des pays développés à la conférence des Nations unies sur le changement climatique OBJET: Objectifs des négociations Vous représentez les principales économies du monde (Etats-Unis, Canada, Union européenne, Scandinavie, Japon, Russie et autres pays d'Europe de l'Est, Corée du Sud, Australie, Nouvelle-Zélande) lors des prochaines négociations sur le changement climatique. Votre objectif est de réussir à obtenir le meilleur accord pour les pays que vous représentez. Les citoyens, dans nos pays, pensent en majorité que le changement climatique est réel et que l'activité humaine y contribue de manière significative. La plupart soutiennent un accord qui règlerait ce problème. Cependant, dans une majorité de ces pays, beaucoup s'opposent à une augmentation des taxes sur l'énergie ou à d'autres initiatives qui élèveraient le coût de la vie. Le changement climatique se range parmi les dernières priorités, loin derrière l'emploi et l'économie. Parmi les pays développés, les opinions divergent quant à la meilleure manière de s'attaquer au changement climatique. En 2011, tous les pays développés à l'exception des Etats-Unis ont signé le protocole de Kyoto et se sont mis d'accord pour réduire leurs émissions. Les Etats-Unis refusèrent de signer car le protocole n'intégrait pas des réductions d'émissions obligatoires pour les pays en développement comme la Chine et l'Inde. Le Canada, qui cherche à développer ses sables bitumineux, s'est retiré de Kyoto et l'Australie, avec ses importantes réserves de charbon, a mis fin à sa taxe carbone. De son côté, l'Union européenne a mis en place un marché carbone pour établir un prix sur les émissions de CO2. Mais celui-ci est défaillant et le prix du CO2 est trop bas. Plus important encore, le public s'oppose fortement à un quelconque accord qui ne requérait aucun engagement contraignant de la part des pays en voie de développement, en particulier la Chine et l'Inde. Avec des économies toujours affaiblies par la crise, tout engagement, qui ferait porter le plus gros fardeau des mesures économiques pour limiter le changement climatique sur nos pays, n'est politiquement acceptable. Cependant, de récentes études, dont le rapport bipartite « Risky Business », signé par des secrétaires au Trésor américain des deux bords, montrent que les coûts de l'inaction sont élevés alors que la plupart des régions des Etats-Unis bénéficieraient d'une politique de réductions des émissions. De son côté, le rapport du GIEC (AR5) souligne que le changement climatique frappe d'ores et déjà la planète et que, sans réductions drastiques des émissions, les conséquences n'en seront que beaucoup plus graves. La Chine émet dorénavant plus de 25% des émissions globales de CO2, plus que les Etats-Unis, le Mexique et le Canada combinés et ses émissions ainsi que son économie ont connu des croissances bien plus importantes. Les émissions de l'Inde et des autres pays en développement croissent aussi très rapidement. Le total des émissions en gaz à effet de serre (GES) des pays en développement va bientôt dépasser les émissions de tous les pays développés. Le reste du monde doit s'accorder pour agir de façon significative si l'on veut obtenir un accord international. Dans le cadre du scénario « Business as Usual (BAU) » (GIEC RCP8.5), en 2050, si aucun accord n'est trouvé pour atténuer le changement climatique, les émissions des pays en voie de développement vont augmenter d'environ 415% et ceux des pays moins développés d'environ 515%. Pendant ce temps, les émissions des pays développés n'augmenteront que de 230%. Pire, les économies et les émissions en GES, des pays en développement, ont récemment augmenté de façon bien plus rapide que les taux présumés dans les scénarios du GIEC. Comme nous avons pu le constater lors des précédentes conférences sur le climat, les pays les moins développés porteront leurs arguments sur le fait qu'ils peuvent limiter leurs émissions en GES à travers le programme REDD (Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation des forêts). Alors que la déforestation est un véritable problème, nous pensons que cette position est une tactique pour pouvoir continuer à brûler des énergies fossiles pendant que nous, qui avons moins de potentiel pour utiliser le programme REDD car nous avons mieux géré nos ressources forestières, devons diminuer notre utilisation d'énergies fossiles. Il est difficile de contrôler l'application des programmes pour endiguer la déforestation et les programmes de reforestation ne sont que temporaires car les arbres sont finalement coupés, légalement ou illégalement, ou brûlés. La corruption est rampante dans de nombreux pays en développement. Il n'y a aucune garantie qu'un accord sur le programme REDD sera vraiment applicable. Au verso de cette page, vous trouverez les données qui vous seront utiles dans vos négociations. Bonne chance ! Préparé par John Sterman, [email protected], avril 2008 ; dernière modification août 2014 / www.climateinteractive.org Traduction : Laurent Richard, [email protected] / www.albedoclimat.org Le graphique ci-dessous montre les émissions de CO 2 par personne issues de l'utilisation énergétique (principalement les énergies fossiles) dans le Monde et dans certains pays et régions. Les pourcentages précisés indiquent l'évolution des émissions pour la période 1980-2010. Depuis 1980, les émissions en CO 2 par personne, aux Etats-Unis et en Europe, ont respectivement diminué de 14% et 18%, alors que celles de la Chine et de l'Inde ont augmenté respectivement de 313% et 240%. Cette croissance des émissions, dans ces pays, s'est rapidement accélérée lors de la dernière décennie. De plus, les populations des pays émergents et en voie de développement augmentent de façon beaucoup plus rapide que celles des pays développés. Emissions de CO2 par personne issues des énergies fossiles (en tonnes) La Chine est, maintenant, le pays émettant le plus de CO 2 dans le Monde et ses émissions, ainsi que celles de l'Inde et des autres pays émergents, augmentent bien plus rapidement que les émissions des Etats-Unis de l'UE et des autres pays développés. Dans le scénario « Business as Usual » (GIEC RCP8.5), les émissions totales en CO2 dues aux énergies fossiles pourraient, au rythme actuel (2005) augmenter d'environ 415% d'ici 2050 dans les pays émergents et d'environ 315% dans les pays en voie de développement. A ce rythme, les émissions augmenteront de 545% en 2100 pour les pays émergents, de 415% pour les pays en voie de développement. Les projections, pour les émissions des pays développés, donnent des taux de croissance moins élevés, environ 230% en 2050 et 300% en 2100 par rapport aux émissions actuelles. Selon les hypothèses du scénario « Business as Usual », la part des émissions des pays développés doit tomber de 52% en 2005 à 39% en 2050. Emissions de CO2 liées à l'utilisation des énergies fossiles (GtCO2/année)