«LA BCE NE PEUT PASTOUTFAIRE» Angelina et Brad se sont

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«LA BCE NE PEUT PASTOUTFAIRE» Angelina et Brad se sont
LA LIBERTÉ
LE FAIT DU JOUR
VENDREDI 29 AOÛT 2014
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CRISE DE Un an après sa sortie de récession, la zone euro n’est pas loin d’y replonger. Le professeur
L’EURO Thierry Madiès met en garde contre la tentation de certains Etats membres de jouer solo.
Copier l’Allemagne,un jeu dangereux
PROPOS RECUEILLIS PAR
GUILLAUME MEYER
C’est une douche froide. Un an
après sa sortie de récession, la zone
euro n’est pas loin d’y replonger. Le
produit intérieur brut (PIB) a stagné
au deuxième trimestre dans les pays
de l’union monétaire, après avoir timidement avancé de 0,2% en début
d’année. Avec une économie toujours loin de son niveau d’il y a six
ans, un chômage deux fois plus important et des dettes élevées par endroits, la zone euro continue d’offrir
un visage morose. Le point avec
Thierry Madiès, professeur d’économie internationale à l’Université de
Fribourg.
Peut-on encore parler de reprise en
zone euro?
Thierry Madiès: Il est difficile
d’établir un diagnostic compte tenu
de l’hétérogénéité des trois grandes
économies de l’union monétaire,
l’Allemagne, la France et l’Italie.
On ne peut pas tirer
les mêmes conclusions concernant leur
évolution. L’économie allemande, qui
s’est contractée de
0,2% au deuxième
trimestre, avait plutôt bien évolué les
deux trimestres précédents. Je pense que le pays va rebondir après ce trou d’air. Quand on
considère la demande intérieure,
l’un des moteurs de la croissance,
l’Allemagne s’est plutôt bien maintenue au deuxième trimestre. La
France et l’Italie, elles, n’ont fait que
confirmer au deuxième trimestre
leur piètre performance du premier
trimestre.
J’en doute fortement. L’Espagne
cherche à reprendre les recettes qui
ont marché pour l’Allemagne, en se
lançant dans une politique de croissance à tous crins, tirée par les exportations, la compression des salaires et une amélioration de sa
compétitivité-coût. Mais c’est un jeu
dangereux.
Rappelons qu’en moyenne, plus
de la moitié des exportations d’un
pays de la zone euro s’adresse à un
autre pays de l’union monétaire.
Dans ce contexte, on peut se demander si les pays de la zone ont
vraiment intérêt à mettre en œuvre
des politiques économiques qui pèsent sur leur demande intérieure.
Comprimer les salaires, c’est aussi
comprimer la demande intérieure;
ce n’est pas sans effet sur les exportations des autres pays européens.
Si tout le monde imite le modèle allemand, je crains qu’on ne débouche, à long terme, sur une croissance plus faible dans la zone euro.
«LA BCE NE PEUT
PAS TOUT FAIRE»
Depuis la confirmation des difficultés de
la zone euro, tous les regards sont tournés
vers la Banque centrale européenne
(BCE). Au diapason d’autres gouvernements, la France plaide pour une action
plus énergique de l’institut monétaire pour
stimuler la croissance et lutter contre le
risque de déflation. A les entendre, la BCE
devrait emboîter le pas à la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a inondé le marché de liquidités pour soutenir l’économie.
Mais les statuts de la banque centrale et
les réserves de certains pays comme l’Allemagne rendent difficiles des rachats
d’obligations publiques.
De toute façon, l’économiste Thierry Madiès doute qu’une telle initiative obtiendrait le même succès en Europe: «La zone
euro se compose de 18 pays et les
conjonctures économiques diffèrent d’un
pays à l’autre. Difficile donc pour la BCE de
prendre des mesures de politique monétaire qui conviennent à tous.» Que devrait
faire la banque centrale, alors? «La BCE ne
peut pas tout faire! Elle a baissé ses taux
d’intérêt directeurs en juin et annoncé un
plan qui vise à fournir des liquidités, à des
taux très faibles, aux banques qui prêtent
au secteur privé.»
«L’Europe a déjà
fait beaucoup.
Il faut laisser les
mesures produire
leurs effets»
Les pays du noyau dur de la zone
euro en sont-ils encore les moteurs?
L’Allemagne, la France et l’Italie restent un moteur de la zone euro du
seul fait de leur poids économique.
L’Allemagne représente à elle seule
près de 30% du PIB de la zone euro.
Même si les perspectives de croissance pour 2014 ont été révisées à la
baisse, la croissance en Allemagne
devrait dépasser 1,5% cette année. Il
faut donc relativiser.
L’union monétaire va-t-elle au-devant
d’une décennie perdue, comme le Japon dans les années 1990?
Comparaison n’est pas raison. Au
Japon, une énorme bulle d’actifs financiers et immobiliers a éclaté en
1989. Le pays a attendu presque dix
ans pour décider d’un véritable
plan de sauvetage de son secteur
bancaire. L’Europe, elle, est intervenue rapidement pour soutenir le
secteur bancaire pendant la crise
des subprimes. Le problème, c’est
que contrairement aux Etats-Unis,
il y a encore de l’incertitude sur le
bilan des banques européennes.
Mais il faut aussi reconnaître que
beaucoup a déjà été fait depuis
2009 en matière de réformes structurelles et de gouvernance économique au sein de la zone euro. Il
faut laisser ces mesures produire
leurs effets.
Reste que les bonnes performances
des économies périphériques,
comme l’Espagne et le Portugal, semblent annoncer un rééquilibrage de la
zone euro…
Est-ce le moment de desserrer le corset budgétaire européen, comme le
demandent Paris et Rome?
Il existe un consensus, y compris en
France, sur l’objectif de remise en
PEOPLE
Malgré la pression pour qu’elle intervienne de façon plus énergique pour stimuler
la croissance, il est difficile à la Banque centrale européenne (ici son siège à Francfort)
de prendre des mesures de politique monétaire qui conviennent à tous. KEYSTONE
ordre des finances publiques. Beaucoup a déjà été fait au niveau européen pour prévenir les dérapages
budgétaires. La question qui divise
depuis le début est celle du rythme
de l’ajustement. Est-il sensé, alors
que la croissance économique est
déjà faible, de mettre en œuvre des
politiques de consolidations budgétaires menées au pas de charge? J’en
doute fortement.
INSOLITE
L’embargo russe sur les produits alimentaires européens va-t-il aggraver
la situation de la zone euro?
A mon avis, l’impact sera relativement marginal. L’embargo concerne
des secteurs ciblés, comme les producteurs de fruits et légumes. Mais
la montée de l’incertitude va affecter la consommation et l’investissement et par là même la croissance
économique. I
Pour voir si ces mesures portent leurs
fruits, il faut attendre un peu. Face aux
doutes sur sa politique, le président de la
BCE Mario Draghi affiche sa confiance. Le
programme de prêts «a déjà suscité un intérêt significatif de la part des banques», a
souligné l’Italien la semaine dernière à
l’occasion du forum économique et monétaire de Jackson Hole (Wyoming) aux
Etats-Unis. «Nous nous tenons prêts à
ajuster davantage la position de notre politique», a aussi déclaré celui que les marchés surnomment «Super Mario».
Le problème de fond, reprend Thierry Madiès, ce sont les réformes structurelles engagées par les pays européens et qu’il faut
mener à leur terme: «Ces réformes doivent s’accompagner d’une véritable politique d’investissement, menée au niveau
européen, pour augmenter le taux de
croissance potentiel de long terme des
économies européennes.» A plus court
terme, la récente dépréciation de l’euro
pourrait redonner un peu de souffle à la
croissance européenne. Mais difficile d’aller au-delà car les Européens ne sont pas
d’accord – loin de là – sur la nécessité
d’une dépréciation plus importante de leur
devise. GM
SIDA
Angelina et Brad se sont mariés L’avenir radieux Berne défend la campagne «LOVE LIFE»
par les chats
Angelina Jolie et
Brad Pitt, l’un des
couples les plus glamour d’Hollywood,
se sont mariés
samedi dernier
dans une chapelle
du château Miraval
dans le Var, au sud
de la France. La
presse people du
monde entier attendait cette union
depuis les fiançailles des deux acteurs, en
2012. Les six enfants du couple
assistaient à cette cérémonie
privée, en présence de quelques
amis, a précisé un porte-parole
des «Brangelina» cité par
l’agence Associated Press. Brad
Pitt, 50 ans, et Angelina Jolie,
39 ans, qui forment l’un des
«couples en or» d’Hollywood, se
sont rencontrés lors du tournage de «Mr.& Mrs. Smith» en
2005. Angelina Jolie a été conduite à l’autel par ses deux fils
aînés, Maddox et Pax. Zahara et
Vivienne ont jeté des pétales de
fleurs alors que Shiloh et Knox
ont présenté les anneaux, a
ajouté le porte-parole.
ATS/REU/AFP/KEYSTONE
Pour féliciter ses clients qui
ont contracté un prêt immobilier, la banque d’Etat russe
Sberbank a décidé de leur
offrir, le jour de leur pendaison
de crémaillère… un chat. Les
clients de Sberbank auront le
choix entre dix sortes de félin,
du racé siamois au bâtard le
plus velu.
Selon la tradition russe, un chat
est synonyme d’avenir radieux
pour son propriétaire s’il est le
premier à passer la porte d’une
nouvelle maison. Les clients de
Sberbank devront signer en
échange un document indiquant qu’ils ne maltraiteront
pas l’animal et qu’ils ne tiendront pas la banque responsable des éventuels dégâts
commis par le félin. ATS/AFP
La campagne de prévention du sida
«LOVE LIFE» a reçu un écho positif
sur internet et a su remettre au cœur
du débat le thème du VIH et du sexe
sans risque, se félicite le Conseil fédéral. Pas question d’interrompre l’exercice comme le voudraient des
conseillers nationaux issus des
milieux conservateurs.
Au cours du premier mois de la campagne lancée en mai, le manifeste
«LOVE LIFE» a reçu le soutien de
86 000 votes, et le spot a été visionné
près de 550 000 fois sur YouTube.
Plus de 250 personnes ont posé leur
candidature pour figurer sur les
affiches.
La campagne montre des personnes vivant leur
sexualité de manière responsable, a rappelé hier
l’exécutif dans une série de réponses à des interventions parlementaires. Pour que la prévention
soit efficace, il est non seulement important mais
aussi utile de pouvoir évoquer la sexualité telle
qu’elle est vécue au quotidien.
Contrairement à ce qu’affirment les parlementaires, la campagne n’a rien à voir avec de la pornographie, estime le gouvernement. Le langage
visuel serait complètement différent. La pornographie vise en effet l’assouvissement des pulsions sexuelles et exclut tous les autres aspects
importants, en particulier la responsabilité.
ATS/KEYSTONE