Rapport d`économie de production 1
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Rapport d`économie de production 1
Rapport d’économie de production 1 Rapport d’économie de production Sommaire : I-C’est quoi un hard discount? II-Les caractéristiques des Hard Discount 1) Une image de bas prix : 2) Comment font-ils pour vendre à si bas prix ? 3) Une course incomparable mais… 4) La clientèle de ces magasins : III- Importance au sein du commerce des fruits et légumes : 1) une progression spectaculaire de ce circuit de distribution : 2) un marché intéressant pour les PME : 3) la contre attaque des hypers et supermarchés : 4) Et ça marche avec les HD ? IV- Et demain : quel avenir pour le Hard-Discount ? V- Exemple d’une étude récente sur les HD : 1) Les clients et les non clients des HD : 2) Tentation et fatigue deux reproches des clients HD aux hypers : 3) Les clients HD : des consommateurs exigeants 4) Les clients HD : Des consommateurs qui en majorité valorisent peu les marques 5) Une image qualitative de la distribution classique : 6) Les raisons de fréquentation des HD et des hypers : 7) La fréquentation des HD : 8) Les motivations de fréquentation à chaque enseigne de HD 9) Typologie des clients de HD : VI Conclusion : VII- les hard discount devrait reculer en 2007 ? 2 Rapport d’économie de production I- C’est quoi un hard discount ? Le hard discount est devenu un des phénomènes de consommation de ce début du siècle. En quatre ans, il a séduit 2, 3 millions de foyers nouveaux et compte aujourd’hui 15,3 millions de ménages clients. Selon la définition tirée de Panorama/Point de vente 2002, un magasin Hard Discount est un libre service alimentaire avec un personnel réduit, une présentation sommaire, un assortiment limité aux produits de base, des prix bas, peu ou pas de marques nationales, mais des produits sous marques de distributeurs ou des produits sans marque. Ces magasins couvrent environ 600m² (de 300 à 1200m²). Il présente relativement peu de choix, avec une mise en scène simplifiée, pour limiter les frais de personnel et coûts de fonctionnement, afin de pouvoir présenter les prix les plus bas et ainsi vendre davantage. Initié dans les années 1930 par les magasins à prix unique (Uniprix, Monoprix et Prisonic), il connaît un essor depuis la fin des années 1980 avec des enseignes comme LIDL, NORMA, Le MUTANT, ALDI, ED, LEADER PRICE… La première implantation d’un hard discount en France remonte à 1988 ; Longtemps considéré comme le « supermarché du pauvre », le hard discount encore appelé maxidiscompte, séduit une clientèle de plus en plus large. Tantôt magasin de proximité, tantôt magasin de grosses courses alimentaires, ce circuit rivalise de plus en plus avec la grande distribution alimentaire « classique » que sont les hypers et les supermarchés. En outre, le passage à l’euro a contribué en partie au développement de cette forme de distribution. En ne touchant pas au prix, les enseignes de hard- discount ont rassuré le consommateur à un moment où ceux-ci avaient le sentiment que d’autres profitaient de la situation. Selon le bilan de l’Apec, l’activité du grand commerce en 2004 aurait légèrement progressé. Et ce, malgré une consommation des ménages ralentie. Les hypermarchés et supermarchés ont à souffrir de la concurrence du hard discount. En 2004 toujours, ils auraient plutôt bien résisté face au dynamisme du hard discount, qui a représenté l’essentiel des créations de points de vente. Le hard discount compterait désormais plus de 12 % des ventes de produits de grande consommation en France ! Source : http://www.dossiersdunet.com/article249 3 Rapport d’économie de production II- Les caractéristiques des Hard-Discount : 1)Une image de bas prix : La politique des hard discounter est accès principalement sur les prix avec des produits de grande consommation et produits frais de 30 à 50 % moins chers par rapport à la grande distribution. Ceci comme j’ai cité est dû à une main d'oeuvre réduite et à une sélection réduite de gamme de produits ; associée à une présentation souvent peu soignée. La qualité est quant à elle comparable aux produits premiers prix de la grande distribution avec des prix 30% moins cher ! Cependant, il arrive par des opérations commerciales ponctuelles à la journée que les Hard Discount proposent des produits de hautes technologies et de grande qualité à quantité réduite et à des prix défiant toute concurrence. Dans le même cadre, Lidl et Aldi profitent d’une image prix et promotion très forte Les « Mercredi d’Aldi » et les « jeudi de Lidl » suscitent un grand intérêt chez les consommateurs. Inspirées du succès de la méthode allemande, ces deux enseignes mettent en avant chaque semaine, une dizaine de produits non alimentaires et proposent des prix cassés sur ces produits. Ces offres promotionnelles génèrent un important trafic et dopent le chiffre d’affaires de ces enseignes ; d’où une notoriété et une image de bas prix renforcée. La première raison de fréquentation de ce type de magasin est sans aucun doute le prix. Mais au delà des prix bas et des promotions, la fonctionnalité du magasin séduit. De même, 80% des consommateurs considèrent que les marques de distribution (MDD) sont moins chers que les marques nationales, 76% sont conscients qu’elles sont plus chères que les marques de Hard Discount. De plus, en 2002, le panier moyen d’un hard discount atteint 19,70€ par visite ; contre 16,20€ en 2000. C’est presque autant qu’un supermarché qui réalise un panier moyen de 20,20€. 2)Comment font-ils pour vendre à si bas prix ? Il faut dire que ces enseignes ne pourraient pas se permettre d’être épinglées pour avoir vendu des produits avariés ou de trop mauvaise qualité puisqu’elles doivent encore gagner la confiance des consommateurs. Par ailleurs, en comparant les produits des supermarchés traditionnels avec ceux des hard discounters, on ne quitte pas les rayons de la grande distribution. Les fournisseurs sont souvent les mêmes. D’où la question : s’ils ne liment pas sur la qualité, comment font-ils pour vendre à si bas prix ? Pour y répondre, on a pris un exemple... A Aigle, Reitzel est le premier producteur suisse de cornichons en vinaigre. Hormis la marque qui porte son nom, l’entreprise conjugue la cucurbitacée sous différentes bannières, dont celles de Migros et Coop. Par ailleurs, elle possède deux usines en France pour alimenter le marché européen. Autant dire que l’entreprise est confrontée en permanence à la bataille des prix que se livrent les grands distributeurs. 4 Rapport d’économie de production Philippe Michiels est directeur de Reitzel Suisse. Nous lui avons demandé s’il ressentait une pression accrue sur les prix. Sa réponse : « On ressent une pression accrue sur les prix qui est tout simplement la vague de fond de notre société actuelle. Il y a une pression sur les prix qui est aujourd’hui gérée par des augmentations de cadences sur les lignes, par des recherches d’économies sur les emballages et par des recherches d’économies sur des achats en plus grandes séries. » Cette pression n’est pas sans conséquence pour la qualité des produits. En effet, c’est le prix auquel le distributeur veut vendre le bocal qui en dicte la composition. Première conséquence : les cornichons viennent pour l’essentiel d’Inde et de Roumanie, la production suisse est trop cher. Ensuite, la taille du fruit dictera son prix. Plus il est récolté fin, plus il sera coûteux. Enfin, le choix des épices et des vinaigres permettra encore d’économiser quelques centimes. Mais la matière première ne représente qu’un quart des coûts de production. Le reste, et notamment la logistique qui entoure le produit, fait aussi l’objet de négociation. C’est surtout là que les hard discounters obtiennent des rabais. Par exemple, les discounters demandent souvent à être livrés une seule fois par année, dans un seul entrepôt. A l’opposé, certains distributeurs traditionnels sont livrés plusieurs fois par semaine directement dans les magasins. A l’arrivée, cette différence coûte cher. Mais cette logique d’économies forcées rencontre tôt ou tard une limite. Philippe Michiels nous explique : « Dès l’instant où le client paie le bocal uniquement à son prix de revient, on va arrêter de faire de la recherche et du développement. On va arrêter d’investir dans les nouvelles installations. C’est évident que c’est un risque pour le tissu économique. C’est pour les petites et moyennes entreprises, plus fragiles que de grandes entreprises, que cette dérive peut être risquée. » Face à ce modèle économique, on en viendrait presque à défendre les marques. Non pas parce qu’elles sont nécessairement meilleures, mais parce qu’au moins elles investissent dans le développement de nouveaux produits et dans l’amélioration des processus de fabrication. Le hard discount profite gratuitement de l’expérience et du savoir-faire des marques. Le modèle est encore plus brutal quand il s’applique à la matière première avant conditionnement, il implique l’agriculture intensive et la délocalisation. Exactement l’inverse de ce que le consommateur désire lorsqu’il n’est pas sous la pression du porte-monnaie. Dans cette recherche systématique du moindre coût, il n’est pas surprenant d’apprendre que les premiers à en faire les frais sont les employés de ces magasins. 3)Une course incomparable mais… Le hard discount est considéré comme un magasin qui permet de faire ses courses en 20 minutes (gain de temps appréciable chez le consommateur toujours pressé) et qui évite d’acheter du superflu contrairement aux hypers et supermarchés. Mais outre ses nombreuses qualités, le hard discount suscite encore certaines réticences chez le consommateur : manque de choix, qualité inégale des produits, services insuffisants... En outre, certains produits frais comme la viande sont souvent écartés de la liste de courses du client car jugés de qualité insuffisante. 4)La clientèle de ces magasins : 5 Rapport d’économie de production Ce ne sont pas les foyers à très bas revenus qui constituent les plus gros clients du hard discount mais plutôt les classes moyennes de la population. La clientèle de ces magasins se modifie. Beaucoup d’employés et d’ouvriers, de familles nombreuses, certes. Mais les cadres augmentent le rythme de leurs visites de façon notable. Ils s’y rendent essentiellement pour acheter les produits de base : pourquoi les payer plus chers ailleurs ? Les étudiants constituent une part importante de la clientèle des hard discounters. À petits budgets, petits prix ! En effet, bien plus que les revenus, ce sont surtout l’âge des clients et la composition des foyers qui déterminent les « accrus » de ce type de distribution. Les adeptes de ces magasins sont plutôt assez jeunes et disposent d’une famille assez nombreuse. Les familles avec enfants qui représentent 35% de la population française constituent 41,4% des clients du hard discount. La société d’études MCA classe les clients du hard discount en trois segments : Les clients réguliers qui font le plein dans la limite de l’offre disponible ; Les clients qui y achètent les produits de base ; Les clients qui y effectuent des achats ponctuels sur des produits repérés. Source : http://www.dossiersdunet.com/article249 II- Importance au sein du commerce des fruits et légumes : 1) Une progression spectaculaire de ce circuit de distribution : Les premiers magasins hard discount ont vu le jour à la fin des années 80 dans l’Est de la France avec l’arrivée des deux enseignes précurseurs allemandes : Aldi et Lidl. Depuis, le phénomène hard discount n’a cessé de s’accentuer et on recense 306 unités supplémentaires en 2002 pour un parc dépassant les 3 000 points de vente. On constate également au cours de la même année, une augmentation de la surface commerciale de 11,5% et une part de marché en nette progression (11,6% de la distribution alimentaire en 2002 contre 8,8% en 1999). Sur certaines familles de produits, comme dans les surgelés ou les boissons sans alcool, le Hard-discount dépasse la barre des 10% de part de marché, et l’atteint presque dans l’épicerie ou le frais non-laitier par exemple. En quatre ans, il a séduit 2,3 millions de foyers nouveaux et compte aujourd’hui 15,3 millions de ménages clients. Le tableau suivant représente la forte concurrence du HD aux autres circuits de distribution : Tableau : évolution comparée des circuits de distribution : Part de marché (% valeur) 2002 2003 52,1 51,4 Hyper m ar ch és Super 34,9 marché s Hard 11,8 Discou nt Pénétration1 2002 93,2 2003 93,3 Taux de nourriture2 2002 2003 55,0 54,3 34,9 90,5 89,9 89,6 39,1 39,9 39,1 20,6 21,7 12,4 62,3 64,6 18,9 19,3 19,7 19,9 20,5 21,0 6 Fréquence des visites 3 2002 2003 38 36,8 Panier moyen en euros 2002 2003 31,4 32,6 Rapport d’économie de production Source: Etude Hard discount 2004, TNS sécodip. 1pénétration : % des ménages français ayant fréquenté l’enseigne au moins une fois au cours de la période considérée 2 Taux de nourriture : part de marché d’une enseigne ou d’un circuit chez ses clients 3 Fréquence de visites : nombre de visites par an en moyenne. Selon cette étude de l’Institut Iri Sécodip, 62% des Français ont fait, au moins, une fois leurs courses dans un magasin de ce type en 2002. Les visites sont passées de 18 par an en 2000-2001 à 20,3 en 2001-2002. La progression de ce circuit de distribution est impressionnante, tel qu’en 2003, plus de 15 millions de ménages ont dépensé 10 milliards d'euros chez Lidl, Aldi, ED, Leader Price ou le Mutant. Le nombre de références est limité (en moyenne entre 1000 et 1500 selon les enseignes), soit dix fois moins que dans un hypermarché. Pourtant, au cours de ces dernières années, on constate chez certaines enseignes une forte croissance dans l’offre des produits frais. Quatre enseignes dominent le marché national : Lidl, Leader Price, Ed et Aldi tant en nombre de points de vente qu’en part de marché. Source : www.dossiersdunet.com 7 Rapport d’économie de production Tableau : chiffre d’affaires au stade détail en milliards d’euros (2002) : Spécialistes magasins 1.0 Spécialistes marchés 2.6 Supérettes + petite alimentation générale 0.3 Hard-discount 1.3 Supermarchés 3.4 hypermarchés 3.9 Source : info-Ctifl/juillet-Août 2004 Tableau : la part de l’alimentation générale dans la distribution des fruits et légumes frais (hors pomme de terre) en France en millions de tonnes –année 2002 Supérettes + petite alimentation générale Hard-discount Supermarchés hypermarchés 0.2 0.8 1.9 2.2 Source : info-Ctifl/juillet-Août 2004 Lidl arrive toutefois largement en tête avec 1 019 points de vente et une part de marché de 4% sur les 11,6% des hard discounts (34% au total du marché du hard discount en France). Il est suivi par Leader Price qui ne détient que 346 magasins mais représente une part de marché de 3,2% (soit 28% du marché). En outre, toutes les enseignes se sont engagées dans une course à l’implantation et multiplient les petits formats de moins de 300m² ne nécessitant pas d’autorisation préalable en Commission Départementale d’Equipement Commercial (CDEC). Dans cette course à la croissance, l’appui sur le réseau existant est primordial. Désormais, les Hard-discount se transforment en un véritable réseau de proximité. 2) Un marché intéressant pour les PME : L’accroissement du marché du Hard-discount en France constitue une réelle opportunité pour les PME qui ont du mal à exister sur des marchés marquetés en grandes surfaces classiques. Actuellement, plus de 80% des fournisseurs de Hard-discount sont des entreprises de taille moyenne, souvent spécialisées dans les MDD. Pour de nombreux chefs d’entreprises de PME, l’efficacité des relations et la rapidité des négociations font partie des principaux avantages à travailler avec ce nouveau circuit de distribution. En outre, les responsables de hard discount établissent souvent un contrat à long terme avec la PME, lui garantissant un certain volume d’activités. En outre, le niveau très élevé des rotations compense la faiblesse des prix négociés. 8 Rapport d’économie de production Côté logistique, les économies réalisées pour une PME sont également appréciables puisque le nombre de références livré est beaucoup plus faible qu’en grande distribution classique et ne concerne qu’un nombre limité d’entrepôts. 3) La contre attaque des hypers et supermarchés : Face à la montée du hard discount, les distributeurs réagissent. Certains groupes ont eux même créé leur propre réseau à l’image de Carrefour (ED), Casino (Leader Price) ou Intermarché (Netto). Ces distributeurs peuvent ainsi récupérer une partie de leur chiffre d’affaires laissée aux discounters et jouer la carte de la complémentarité. Certains groupes de distribution ont aussi choisi de miser sur le prix et ont développé des produits premiers prix, bien visibles pour le chaland. Ces derniers proposent ainsi, au consommateur tous les produits qu’il a l’habitude d’acheter dans un hard discount et n’hésitent pas à en faire la promotion à l’aide de prospectus et de balisages en tout genre. Leclerc ont lancés récemment une nouvelle politique d'affichage indicatif du produit le moins cher (produit Eco +) parmi une catégorie de produits dans leurs rayons, Auchan invente des produits libres (produit pouce) ; moins chers que les premiers prix, Système U mise sur la signature « 1er prix », Intermarché a lancé sa marque Top Budget, Les hypermarchés Cora (produit winny) et Carrefour met en avant les produits N°1. Les initiatives ne manquent pas. 4) Et ça marche avec les HD ? À l’origine implantés en zones périphériques et dans les ZUP, les magasins de Harddiscount gagnent de plus en plus le centre des grandes villes. Carrefour notamment poursuit sa croissance et développe, sous forme de franchises surtout, Dia en Espagne et Ed en France. Depuis trois ans, c'est la course aux implantations: 300 magasins de ce type s'ouvrent tous les ans en France. L'allemand Lidl en compte déjà plus de 1 000. Les grandes enseignes qui possèdent un hard discounter (comme Casino avec Leader Price…) se développent également dans ce secteur qui dope leurs résultats. Contrairement aux hypers, qui ont du mal à ouvrir de nouvelles surfaces depuis la loi Raffarin, les hard discounters échappent à l'autorisation administrative en occupant des locaux inférieurs à 300m². Une stratégie payante puisque, en trois ans, ils ont ouvert 600 000m², contre la moitié pour les grandes enseignes. Par ailleurs, dans la mesure où l’on n’y trouve que l’essentiel, on ne peut pas être tenté par le superflu ! Tous ces facteurs promettent de beaux jours au hard discount. III- Et demain : quel avenir pour le Hard-Discount ? Force est de constater que les Français apprécient ces magasins d’une surface moyenne de 600m², à l’offre de produits réduite et qui satisfont tous ceux qui veulent faire des achats rationnels sans superflu. En effet, la croissance du Hard-discount repose sur la fonctionnalité du concept et son côté proximité. Une assurance pour la clientèle de trouver pratiquement tous les produits dont elle a besoin, du shampooing au pet food, en passant par la crémerie, le surgelé ou encore la volaille, avec un nombre de 1500 références en moyenne pour un 600m² (contre 600 références il y a à peine dix ans). Un marketing de plus en plus élaboré chez les hard-discounters français : introduction de certaines marques nationales, augmentation de la gamme des produits frais, paiement possible par carte bancaire, montée en gamme de la qualité des produits… tout ceci ayant sans doute contribué à fidéliser les consommateurs et à en recruter d’autres. (Sources ACNielsen et Secodip) 9 Rapport d’économie de production Les hypers et supermarchés n’ont donc pas fini de voir s’accroître cette nouvelle forme de distribution. En effet, selon le cabinet d’études Sécodip, plus d’un tiers de la population française n’a pas encore accès à ce type de magasin, notamment dans les zones rurales. Les industriels se posent la question de l’entrée ou non de leurs produits dans ce circuit, sachant qu’il constitue un marché difficile à ignorer mais aussi un vecteur d’image à prendre en compte. Actuellement, seules des données panels – Nielsen et Secodip - sont existantes sur le Hard-discount. Précieuses d’enseignements, elles ne permettent pas de comprendre les comportements ni les attitudes du consommateur qui fréquente les hard-discounts, ni de le caractériser de façon précise. Dans ce contexte, un groupe d’industriels et de distributeurs travaille actuellement sur la problématique des Hard-discount. Ses membres souhaitent disposer d’une étude auprès de la clientèle des grandes et moyennes surfaces (HD et traditionnelles) pour construire leur réflexion. Le potentiel de croissance reste encore sans aucun doute important surtout la plupart des enseignes d’Hypermarché perdent leurs clients. Les raisons en sont démographiques (diminution de la taille des ménages, vieillissement de la population et augmentation du nombre de célibataires). Les Français ont moins besoin des caddies géants pour nourrir leur famille. De plus ils sont plus attentifs à leur budget. A titre de comparaison, chez les allemands, inventeurs du concept, la part de marché des hard discount avoisine les 35% contre 24% en 1992. Le « hard-discount » représenterait-il l’avenir de la grande distribution ? IV- Exemple d’une étude récente sur les HD : Il s’agit d’une étude exclusive de IFOP/IFM pour déterminer les motivations de fréquentation du Hard Discount et la typologie des clients. Elle est faite entre 22 et 29 juin 2004, quelques résultats sont les suivants : 1) Les clients et les non clients des HD : 10 Rapport d’économie de production 2)Tentation et fatigue deux reproches des clients HD aux hypers : En hypers 75% achètent plus que prévu ; 58% sont d’accord de fait que les courses en hypermarchés sont fatigantes. 3)Les clients HD : des consommateurs exigeants 78% font attention à la qualité des produits qu’ils mangent 67% sont très exigeant pour les produits alimentaires. 4)Les clients HD : Des consommateurs qui en majorité valorisent peu les marques 71% pensent que les magasins des hard discounts proposent des produits d’aussi bonne qualité que les hypermarchés 31% sont prés à payer plus cher pour acheter un produit de marque. 5)Une image qualitative de la distribution classique : 11 Rapport d’économie de production 6)Les raisons de fréquentation des HD et des hypers : Motivations des fréquentations des segments 12 Rapport d’économie de production Un circuit bien identifié et appelé hard discount sans ambiguïté sur sa composition. 13 Rapport d’économie de production 7)La fréquentation des HD : 8)Les motivations de fréquentation à chaque enseigne de HD 9)Typologie des clients de HD : 14 Rapport d’économie de production V- Conclusion : Dans un paysage commercial plutôt dense et en dépit d’une stagnation du marché alimentaire, les magasins Hard-discount poursuivent une croissance engagée il y a une quinzaine d’années. Leur part de marché au sein de la grande distribution alimentaire a bondi. Ils ont contrôlé 12,4% du marché en 2003 contre 1,6% en 1992. Près de 70% des français ont fait au moins une fois leurs achats dans une surface Hard-discount en 2004. Ce taux de pénétration était de 38% il y a six ans. Situés jusqu’à présent majoritairement en périphérie urbaine, dans les zones commerciales, les magasins Hard-discount se développent actuellement en centreville et démultiplient les petits formats de moins de 300m² dans les zones rurales ou les villes de 3000 à 4000 habitants. La montée en puissance du Harddiscount commence à effrayer la grande distribution traditionnelle. Les chaînes à bas prix devraient représenter sous peu 15% du marché. En Allemagne, ils en ont déjà remporté 35% ! Le Hard-discount s’installe dans une dynamique de développement durable. 15 Rapport d’économie de production Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les foyers à bas revenus qui constituent la principale clientèle du Harddiscount mais plutôt les classes moyennes. Les adeptes sont plutôt jeunes et disposent d’une famille assez nombreuse. La première raison de fréquentation est sans aucun doute le prix. Mais, au delà des prix bas et des promotions, la proximité et la simplicité du choix expliquent le succès de ce circuit auprès des consommateurs. VI- Le hard discount devrait reculer en 2007 ? la poursuite du recul du hard discount, déjà mal en point, et la montée en flèche des marques de distributeurs vont marquer l'année 2007, soutenue par une croissance de la consommation des Français, selon les perspectives tracées par la société d'étude TNS Worldpanel. "La consommation en 2006 a été tirée par le haut par les hypermarchés et les supermarchés", note l'étude. Carrefour et Intermarché, qui "confirment leur redressement en 2006" ont ainsi gagné respectivement 0,3 et 0,2 point de part de marché pour atteindre des parts de marché de respectivement 14% et 11,6%. Leclerc a conservé son leadership (17,1%). En revanche, le hard discount a "subi une perte de clientèle et de chiffre d'affaires", comme l'enseigne à bas prix Leader Price (Casino), dont la part de marché est passée de 3,3% en 2005 à 3,1% en 2006. Cette tendance va se confirmer en 2007, accompagnée d'une montée en puissance des marques de distributeurs, qui profitent de l'ouverture des enseignes à la publicité télévisée. Sources : Panorama- Point de vente, 2002 ; Les Dossiers du Net Hypermarché, Hard-discount où en est le pouvoir d’achat des Français .htm ; www.ed-fr.com; www.studyrama.com; L’EXPRESS.fr ; http://fr.wikipedia.org/wiki/Discount; Les Dossiers du Net La fabuleuse montée du hard discount en France.htm ; Sites : Ctifel, Casino, Auchan, Carrefour… 16 Rapport d’économie de production VII- Annexes : - Les acteurs du marché : Les principaux groupes Carrefour Auchan En France : Hypers Achan : 118 points de ventes Supers Atac : 398 points de ventes CAHT hypers Auchan : 14,3 Mds euros Dans le monde : 321 Hypers dans 12 pays, CAHT : 22,5 Mds euros 1350 supermarchés dans 5 pays, CAHT : 5,5 Mds euros En France : Hypers (Carrefour) : 178 points de vente ; Supers (Champion) : 566 points de vente ; Hard Discount (ED) : 578 points de vente ; Autres (Shopi, Marché Plus, 8 à huit, Proxi, ooshop) : 126 points de ventes. Source : Groupe Auchan CA France : 35 704 HT Mds euros Dans le monde : CA HT : 70 486 Ht Mds 750 hypers dans 23 pays 1471 supers dans 9 pays Source : carrefour.com Casino Groupe En France : CA HT (Mds) : 18,3 Parc de magasins : Hypers 117 (Géant) ; Supermarchés 1230 (Casino, Franprix, Monoprix) ; HD : 374 (Leader Price) ; Supérettes et franchises 4 623 ; Autres : 411. Intermarché Hypers: 147 Supers : 1388 CA France : 38,0 Mds d’euros Dans le monde 3 970 points de ventes dans 7 pays d’Europe Dans le monde : CA : 4,7 Mds d’euros 2017 magasins à l’étranger Source : Groupe Casino Leclerc En France : 382 Hypers 115 supers 649 magasins spécialisés Dans le monde : 36 Hypers CA total : 26 Mds 17 Rapport d’économie de production Positionnement des enseignes : (En %. A fin décembre) Enseignes PDM 2001 PDM 2002 Leclerc Carrefour Intermarché Auchan Hard Discount Système U Géant Champion Cora Atac Monoprix Franprix Casino Match 17,5 14,7 12,8 10,4 10,1 7,3 3,8 8,0 3,3 2,5 2,1 1,3 1,8 0,9 17,1 14,2 11,8 10,2 11,6 7,6 4,1 7,8 3,1 2,8 2,1 1,4 1,8 0,9 18 PDM 2003 17,4 13,5 12,4 10,2 12,4 7,8 4,3 7,7 3,0 2,9 2,1 1,5 1,7 0,8 Source : Conso Scan TNS Sécodip