L`universalité de l`Islam
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L`universalité de l`Islam
L’UNIVERSALITE DE L’ISLAM Par Dr Shawqi DAYF Traduction Ahmed DHIMENE Publications de l’Organisation islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture - ISESCO - 1418H/1997 L’UNIVERSALITE DE L’ISLAM Par Dr Shawqi DAYF Traduction Ahmed DHIMENE Publications de l’Organisation islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture - ISESCO - 1418H/1998 PREFACE En Islam, rien n'est plus vrai, ni plus authentique que son universalité. Par la volonté suprême du Très-haut, Mohammed Ibn Abdullah a été élu pour prêcher le message divin à toute l'Humanité. Dernier des Messagers de Dieu du genre humain, le prophète de l'Islam avait reçu pour mission de transmettre les vérités du Saint Coran à tous les hommes appelés à quêter la voie du salut, scellant, ainsi, le long processus de la prédication religieuse. Ultime épisode de la révélation céleste, la confession Mohammadi allait marquer l'aboutissement final de l'interpellation divine de l'Homme sur les détails de sa vie spirituelle. Sa particularité a été de s'adresser à la communauté humaine sans considération de race, de couleur, de langue ou de condition économique ou sociale. Par l'approche foncièrement égalitaire qu'elle fait des notions de responsabilité, de droit et d'obligation, elle apprécie les individus en dehors de toute velléité de discrimination ou d'exclusion. Cette conception uniformisante apporte la preuve certaine que l'Islam est une religion pérenne et universelle qui défend sa continuité et sa validité contre les changements du temps et de l'espace. Sous toutes les latitudes et en tout temps, l'Islam n'aura point de cesse de proclamer la portée universelle de son appel au bien, dont le destinataire restera invariablement l'Homme, et la finalité son salut dans le monde d'ici-bas et de l'au-delà. Comme le laissent entendre les vérités inaltérables du Saint Coran et les affirmations véridiques du Prophète, l'Islam, pérenne et global, peut revendiquer légitimement le titre de religion universelle qui, plus, a la capacité de se perpétuer par-delà les contingences spatio-temporelles. Là n'est pas l'unique argument qui atteste le bien-fondé de cette revendication, puisque l'Islam, pour épouser la dimension universelle, a eu, une fois de plus, recours à ses deux sources fondamentales, où sont édictés les principes de la fraternité humaine, et de l'unicité de l'origine et du destin humain. Animées d'un souci commun de mettre en évidence les vérités de l'Islam, et de diffuser ses valeurs justes, l'Organisation islamique pour l'Education, les Sciences et la Culture et l'Organisation caritative d'Abu Dhabi ont toujours -5- pris le soin d'œuvrer pour donner un large crédit à la culture islamique. En témoignent les multiples initiatives prises dans ce sens telles la publication d'ouvrages, et l'organisation de colloques et de conférences. Loin de s'en tenir à ce niveau d'action, elles inscrivent ces finalités à l'ordre du jour de leurs activités de compétence, une action multiforme qu'elles entreprennent en vue de répandre les vertus d'un savoir éclairant, d'enrichir la composante spirituelle et de mettre en avant la grandeur de l'islam, sa tolérance et son universalité. C'est dans cette optique commune que l'Organisation islamique pour l'Education, les Sciences et la Culture et l'Institution caritative d'Abu Dhabi ont décidé de demander l'aval du savant et docteur Shawqi DAYF, président de l'Académie de la langue arabe (Le Caire), pour prendre en charge la traduction de son ouvrage intitulé Universalité de l’Islam en français et en anglais. Avec un sens aigu de la profondeur et du détail pertinent, l'auteur a proposé une analyse minutieuse de la question de l'universalité de l'Islam, tantôt en faisant ressortir ses caractéristiques, ses avantages et ses fondements, tantôt en exposant ses finalités. Cette initiative concertée a été motivée par l'intérêt pressenti à la diffusion de cet excellent ouvrage. De fait, les versions française et anglaise seront, certainement, une précieuse référence aussi bien pour le lectorat musulman, tant anglophone que francophone que pour toute personne désireuse d'en savoir plus sur l'essence de l'Islam, son message et sa Charia tolérante. La requête a été accueillie favorablement par l'auteur qui n'a pas manqué de souligner sa totale approbation de la vision des deux institutions. Aujourd'hui que la traduction est prête, nous nous faisons un grand plaisir de signer sa préface et d'exalter de nouveau la valeur scientifique de cet ouvrage d'inciter quiconque s'intéressant à l'Islam à le lire. Il est sûr d'y trouver son compte, tant il est vrai que l'ouvrage déploie un savoir plein de profit, d'érudition, de richesse et de largeur d'esprit, des qualités qui lui garantissent de passer à la postérité et d'être la source indiquée, où il est possible de puiser, à coup sûr, une science utile aux hommes. -6- Par ce travail, nous ne faisons que remplir une de nos obligations les plus importantes visant à promouvoir la culture islamique et à défendre son image rayonnante aux quatre coins du monde. Puisse Dieu nous orienter sur le droit chemin et guider nos pas pour nous approprier les moyens les plus à même de favoriser l'essor de notre Oumma et d'étendre son rayonnement à la terre tout entière. Dr Abdulaziz Othman Altwaijri M. Issa Khalifa Al-Suwaidi Directeur général de l'Organisation islamique pour l'Education, les Sciences et la Culture -ISESCO- Secrétaire général de l'Organisation caritative d'Abu Dhabi -7- INTRODUCTION Voici de brèves idées sur l'universalité de l'Islam, la grande religion que Dieu a choisie-comme cela est dit dans le Coran et la Sounna -pour qu'elle soit la dernière des religions divines et afin que l'humanité vive dans le bonheur icibas et dans l'au-delà. Dieu y a mis une loi universelle engageant les musulmans et d'autres: celle de la liberté en religion qui est garantie à tout le monde. Il n'y a de contrainte ni de violence pour personne en religion et l'Envoyé de Dieu (Salut et Bénédiction sur lui), s'est engagé à respecter cette loi ainsi que les califes et la communauté musulmane depuis leurs conquêtes à travers les siècles. L'Islam est la seule religion au sein de laquelle ont vécu ceux qui appartenaient à d'autres religions (monothéistes ou polythéistes), tout en ayant leurs sanctuaires et leurs biens et en ayant ou non des tribunaux ecclésiastiques. On les appelait tous, les gens du Livre, (sujets musulmans) en signe de leur protection par l'Islam. L'un des aspects de l'universalité de l'Islam est qu'il a permis aux gens du Livre toutes les formes d'une cohabitation matérielle: agriculture, industrie, commerce et un grand nombre d'entre eux se sont enrichis comme "Marie La Copte" qui invita le calife Al Mamoun avec sa cour et son armée dans son domaine, lors de sa visite en Egypte. Les portes des cabinets et de l'administration n'étaient pas fermées devant eux, depuis Maouya et son fils Yazid. Leur recrutement commence à s'élargir sous le règne des Abbassides depuis le 3ème siècle de l'Hégire; certains d'entre eux ont été promus aux fonctions de ministre à l'époque des Buwaihides en Irak et en Iran et à l'époque des Tolonides et des Fatimides en Egypte. Le renforcement de cette coexistence entre les communautés musulmane et non musulmane est dû à la participation des musulmans aux fêtes des chrétiens et des mages. Les gens du Livre (sujets des musulmans) payaient à l'état un tribut qui n'était pas un impôt religieux comme on croyait, mais un impôt de défense que payait-seul-celui qui pouvait prendre une arme parmi les jeunes et les personnes âgées,contre une dispense du service militaire, puisqu'ils ne participaient pas aux guerres pour les conquêtes et cet impôt ne dépassait pas un dinar par an. -9- Introduction Cette cohabitation matérielle entre musulmans et non musulmans s'est faite accompagner d'une cohabitation intélectuelle probe au cours de laquelle les non musulmans ont traduit des ouvrages scientifiques et philosophiques, des grecs, des perses et hindous au profit des musulmans qui ont vite assimilé ces sciences, les ont développées et des savants de renommée mondiale ont été formés en chimie, en mathématiques, en médecine. Des philosophes célèbres ont inventé la philosophie musulmane; ce qui leur a permis d'être les maîtres de la civilisation et de la pensée scientifique et philosophique dans le monde pendant six siècles du 2ème siècle de l'Hégire (8ème siècle de l'ère chrétienne) au 8ème siècle de l'Hégire (14ème siècle de l'ère chrétienne). Des ouvrages importants ont été écrits par les occidentaux sur le rôle civilisationnel de l'Islam. De nombreux débats et discussions entre les musulmans et les gens du Livre ont eu lieu sur les dogmes, les croyances, et les savants en sciences religieuses leur ont ouvert leurs salons pour enrichir la réflexion. Cet esprit de tolérance s'est largement accru grâce à l'universalité de l'Islam qui s'est comporté avec eux sur le même pied d'égalité. Dieu a fait de l'Islam une religion rationnelle. Il ne l'a pas renforcée comme il l'a fait pour les autres religions révélées antérieures, par des miracles matériels et physiques mais il a incité les musulmans à méditer et à réfléchir à ses signes cosmiques et à la manière avec laquelle ils sont régis, pour qu'ils témoignent avec clairvoyance que le cosmos a un Dieu qui l'a créé avec perfection. Dieu incite Son Envoyé et les musulmans à l'appel en faveur de l'Islam en utilisant de la sagesse, du sermon et de la discussion. Dieu a utilisé ces trois démarches dans le Coran. La sagesse, voulant dire des preuves rationnelles de l'existence de Dieu et de son unicité. Il a multiplié les sermons en évoquant l'histoire des Messagers et l'intimidation par les peines éternelles, comme il a multiplié les discussions fines et souples. Dieu et Son Envoyé ont fait de l'esprit l'arbitre dans la "Charia" et l'origine fondamentale-après le Coran et la Sounna-pour l'examen certain des branches de la "Charia". Dieu et Son Envoyé ont ordonné de bannir la superstition, la magie, l'astrologie, la prédiction afin d'élever l'esprit de l'homme au-dessus des croyances mensongères. C'est avec cela que la loi musulmane a été créée pour l'humanité entière d'une manière rationnelle. L'Islam embrasse la science depuis le premier verset du Coran descendu sur l'Envoyé de Dieu. Dieu l'élève d'un degré au-dessus de la glorification des Anges-et l'Envoyé de Dieu l'exalte aussi longuement. Le Coran attire l'attention -10- L’Universalité de l’Islam des musulmans, avec de nombreux signes qu'il renferme sur les sciences naturelles, l'astronomie, la médecine, qu'ils ont traduites des langues persane, hindoue et grecque. Ce qui les a amenés à en demander à d'autres étrangers après leur installation dans les pays musulmans. Ils ont traduit avec précision le patrimoine perse, hindou et grec, comme ils ont traduit de la Grèce son partimoine philosophique. C'est ainsi qu'une grande bibliothèque générale commence à voir le jour à l'époque d'Ar-Rachid et d'Al Mamoun. D'autres sciences comme les sciences religieuses, la théologie dogmatique et d'autres se développent grâce à la création de nombreuses bibliothèques générales et privées dans tous les pays arabes; grâce aux bibliothèques des mosquées, et aux librairies. Les savants, les traducteurs et les philosophes ont participé à ce développement. Les sciences et la philosophie ont intéressé même les couches populaires. Le nombre d'universités et d'écoles s'accroît. La femme contribue largement à cette renaissance. Certains de nos intellectuels ont lu dans des écrits occidentaux qu'au XVIème et au XVIIème siècle des querelles violentes ont éclaté entre l'Etat et l'Eglise qui s'opposait à la science et aux savants. Ces intellectuels ont conclu, par erreur que l'Islam comme l'Eglise, combattait les sciences. Or, dans l'Islam, il n'existe pas de séparation entre l'Etat et la religion, l'Islam ne s'étant jamais opposé à la science; il a plutôt poussé les musulmans à oeuvrer-comme nous l'avons dit-pour que le rôle scientifique et universel de l'Islam soit un rôle de guide. Dieu ordonne à Son Envoyé et aux musulmans de s'attacher à la justice sans laquelle la vie de l'humanité n’a pas de sens. Dieu dit dans le Coran plusieurs fois qu'il a crée le cosmos, ses créatures et tout ce qu'il renferme avec équité, incitant tout le monde à suivre cet exemple. Il leur demande d'en tenir compte quand ils mesurent ou quand ils pèsent quelque chose, seuls dans leur piété, dans leurs relations avec les membres de leur famille, des proches , avec les voisins, dans leurs paroles et leurs actions. Dieu dit aux musulmans(1):“et aussi nous avons fait de vous une communauté de justes” C'est-à-dire équitable, prônant le juste milieu en toute chose, ni abus ni négligence, même dans l'aumône et dans la piété. L'Islam désavoue le retrait et l'isolement pour la dévotion. Dieu et Son Envoyé insistent sur l'équité en matière de justice et de juridiction dans les différends et les litiges. Dieu appelle toujours à la justice sociale entre les riches et les pauvres par le biais de la "Zakat" et de l'aumône et en (1) Sourate "la vache", verset nº143 p: 22 -11- Introduction fait une piété pure comme la prière. C'est ainsi que l'Islam a résolu pour les musulmans ce problème universel qui est la pauvreté et la richesse alors que le communisme a essayé de le résoudre par la domination, la contrainte, la privation de l'homme de sa liberté, de ses biens et par l'insoumission à Dieu et à ses religions. Il est donc normal qu'il décline et qu'il s'effondre. Dieu ordonne aussi qu'il y ait une égalité entre les hommes dans leurs devoirs et leurs droits, Dieu ne permet pas dans l'Islam l'existence du clergé (et du sacerdoce) car tous les hommes sont égaux devant lui comme sont égaux dans l'Islam toutes les races, les ethnies et les couleurs. Il existe aussi des exemples illustrant cette égalité entre l'Envoyé de Dieu et ses compagnons. Cette égalité entre les musulmans devient une fraternité solide. La meilleure fraternité qui a existé au début de l’Islam est celle entre les "Ansars" (les alliés) et les Mouhajirines (les émigrés). L'Envoyé de Dieu a appliqué cette égalité aux musulmans à propos des sanctions, -sans exception-. Grâce à cette égalité sans faille entre les musulmans, il ne s'est pas formé dans leurs différentes communautés-à travers les âges- d'hiérarchie sociale. L'Islam a donc éliminé cette hiérarchie qui affectait certains pays musulmans comme c'était le cas en Iran et aux Indes. Dieu a fait de la tolérance - dans l'Islam - un fondement solide et a ordonné aux musulmans d'être tolérants avec les polythéistes dont les pauvres bénéficiaient de l'aumône comme les pauvres de la communauté musulmane. On pardonnait même à leurs oppresseurs les déprédations dont étaient victimes les musulmans. On relève de nombreux exemples de tolérance de l'Envoyé de Dieu- lors de sa conquête de la Mecque- à l'égard de ses ennemis et combattants qoréîchites. Pour exécuter les paroles de Dieu, les musulmans ont fait de leur tolérance avec les autres communautés un modèle, ce qui a permis l'instauration entre eux et les chrétiens d'un climat de coopération et d'amitié. Les juifs aussi ont bénéficié du même traitement en terre d'Islam, en particulier en Andalousie et au Maghreb pendant des siècles et malgré cela, nous les voyons aujourd’hui exclure les palestiniens de leur terre et les torturer impitoyablement. Dieu consolide les liens entre les membres de la famille musulmane, qui reste unie pour toujours . Nous trouvons parmi ces liens, la bonté filiale (qui unit les parents et les enfants). Un autre lien, celui de l'héritage, au sujet duquel Dieu a attribué à l'héritier mâle une part comme celle de deux femelles vu les nombreuses responsabilités matérielles du mâle. Le mariage entre l'homme (2) Sourate "la vache" nº1 , verset nº62, p: 10. -12- L’Universalité de l’Islam et la femme est aussi un lien sacré, contracté par la volonté de Dieu et devant Lui. Le mari et son épouse sont aussi liés par l'amitié et la bienveillance. Dieu a obligé l'homme à assurer les dépenses au profit de sa famille. L'Islam assure l'égalité entre l'homme et la femme sur le plan de la responsabilité politique et sociale et sur celui des moyens d'existence de la femme, ce qui lui permet aujourd'hui d'accomplir toutes responsabilités même celles de ministre et de chef d'état dans certains pays islamiques. L'Islam lui assure une autonomie financière que n'a pas aujourd'hui la femme occidentale. Elle a aussi,depuis longtemps,contribué dans les domaines scientifiques et littéraires. Le fait que les occidentaux aient remarqué son rôle et sa place dans la société andalouse, les a poussés à renforcer le rôle de la femme dans leur société. L'occident doit, à fortiori, prendre en exemple les liens de la famille musulmane pour s'en inspirer et l’appliquer. Dieu appelle tout le monde à se comporter correctement en se conformant à un grand nombre de vertus, tels que l'usage de la raison, l'amour de la science, de la justice, de l'égalité entre les hommes, la tolérance à l'égard de toutes les religions. A ces vertus correspondent d'autres vertus dans l'Islam qui rendent heureux les musulmans et l'humanité dans ce monde ici-bas et dans l'au-delà. Certaines de ces vertus sont le travail qui permet à l'homme de ne pas être une charge pour la société, le respect de l'engagement , la bienveillance à l'égard de l'homme et de l'animal, ce qui permet à l'Islam d'être appelé la religion de la miséricorde, la dignité, la vérité, l'honnêtetés, la modestie, la pudeur, l'endurance, la continence, la mansuétude, la clémence, l'attention particulière aux orphelins. Dieu appelle aussi l'humanité et les musulmans à rejeter les abominations tels que la fornication, l'alcool, les jeux de hasard, l'usure, l'orgueil, le faux témoignage, l'injustice, le mensonge, la jalousie, la trahison, l'injure de l'homme et de l'animal, la moquerie, la calomnie, les préjugés , l'espionnage, la médisance, la réjouissance des malheurs des autres. Dieu et Son Envoyé disent que l'une des règles des assemblées est d'avoir de l'espace pour les venants pour qui il ne faut pas se lever; Dieu dit aussi que l'une des règles régissant les visites est de demander l'autorisation avant d'entrer. L'une de celles qui concernent les rencontres est de se saluer en prononçant la formule "paix sur vous" que Dieu a rendue obligatoire dans la prière et qui -13- Introduction en a fait l'un des plus beaux noms de Dieu. Cet encouragement à saluer vise à en faire un usage fréquent pour que l'amitié et la fraternité règnent parmi les membres de la communauté. Ainsi, l'Islam incite au salut depuis quatorze siècles ou plus. Je ne doute pas qu'au premier siècle de l'hégire, les compagnons et les musulmans ont pressenti-nettement -les significations ci-dessus de l'universalité de l'Islam. C'est pour cela qu'ils ont déployé tous leurs efforts pour répandre l'Islam. Ils ont réussi à le répandre auprès de plus de la moitié de la population du globe à cette époque. Après, l'Islam s'est répandu de lui-même et a gagné l'Afrique de l'est, tropicale et équatoriale. Il a atteint le centre de l'Asie, la Turquie, la Mongolie et des régions de Chine et de l'Inde. Il s'est généralisé en Malaisie, en Indonésie et dans les régions du sud des Philippines, et il n'y a pas de régions au delà du centre de l'Afrique où on ne trouve des milliers de musulmans. Il en est de même en Amérique latine, aux Etats Unis d'Amérique, au Canada et en Europe. On compte actuellement plus de sept cents millions de musulmans dans le monde. Il est de leur devoir aujourd'hui de le faire connaître à d'autres peuples, de faire connaître aussi les instructions qu'il renferme, instructions que Dieu a créées pour le bien de l'humanité afin de lui procurer le bonheur qu'elle espère ici-bas et dans l'au-delà. Je crois, qu'avec ce préambule, j'ai pu exposer les thèmes de cette recherche succincte sur l'universalité de l'Islam: la grande religion de Dieu. D'autres recherches suivront, sans doute, plus détaillées, plus englobantes et plus approfondies. Nous implorons le Ciel de nous mettre sur la bonne voie et de nous accorder succès. Le Caire, au mois de RAJAB, 1417 DE L'HÉGIRE Chawqi DAYF -14- CHAPITRE I L’Universalité de l’Islam dans le Saint-Coran et le Hadith Il est dit plusieurs fois dans le Coran que chaque messager de Dieu a été envoyé pour son peuple uniquement sauf Mohammed (Salut et Bénédicition sur lui). NOE a été envoyé à son peuple, comme cela est dit au début de la sourate : (NOE) lui demandant d'adorer Dieu et de le craindre. La même chose pour ABRAHAM, comme cela est dit dans la sourate : (L'araignée)(1) “Abraham quand il dit à son peuple : “adorez Allah et craignez-le”. LOTH, comme le dit Dieu dans la sourate : (les poètes)(2) “Le peuple de Loth traita de menteurs les Messagers.” HOUD comme dans la sourate : (Houd)(3) “Et aux Aad leur frère Houd... que s'éloignent (périssent) les Aad, peuple de Houd”. SALIH a été envoyé à son peuple Thamoud comme cela est dit dans la sourate : (Al A'râf)(4) “Aux thamoud leur frère Salih”. CHUAÎB a été envoyé aux Madyan comme cela est dit dans la même sourate(5) “Et aux Madyan leur frère Thuaïb”. Jésus a été envoyé aux enfants d'Israël comme cela est dit dans la sourate : (le rang)(6)“Et quand Jésus, fils de Marie dit: ‘Ô enfants d'Israël, je suis vraiment le messager d'Allah à vous’” . Mais Mohammed (Salut et bénédiction sur lui) a été envoyé à tous les hommes. Dieu dit dans la sourate (Al Araf) s'adressant à son messager (7) “Ô Dis : hommes! je suis pour vous tous le messager d'Allah”. Il a été dit dans les livres d'exégèse que ce verset est descendu pour un groupe de Juifs qui disaient 1) Sourate "l'araignée": nº29,verset nº16 (2) Sourate "les poètes": nº26, verset nº 160 (3) Sourate "Houd", nº11 versets nº (de 50 à 60 (4) Sourate "Al Arâf", nº7 verset nº73 (5) Sourate "Al Arâf", nº7 verset nº85 (6) Sourate "Le rang", nº 61, verset nº6 (7) Sourate "Al Arâf", nº7, verset 158 -15- L’Universalité de l’Islam dans le Saint-Coran et le Hadith que Mohammed (Salut et Bénédiction sur lui) est un prophète, mais un prophète pour les arabes. Dieu leur a répondu et leur a demandé dans le même verset de croire en lui et en Son messager en disant(1)“Croyez donc en Allah, en Son messager, le prophète illettré qui croit en Allah et en Ses paroles. Et suivez-le afin que vous soyez bien guidés”. Dans ce verset, Dieu témoigne à son messager qu'il est envoyé à tous les hommes arabes et non arabes. Il dit dans les sourates : (Joseph, Sad, et l'obscurcissement), au sujet de la description du Coran :“Ceci n'est rien .qu'un rappel pour l'univers”. Dans la sourate (la plume)(2) “Et ce n'est qu'un rappel adressé aux mondes”. Ibn Mandhour a expliqué le mot “rappel” dans le verset, qui veut dire que le Coran est un Livre renfermant la religion détaillée. Comme s'il disait : -béni soit son nom- Le Coran n'est autre que la loi de l'Islam pour les mondes. -Le mot “les mondes” est le pluriel de “monde”, c'est-à-dire que le Coran est la “loi” de l'Islam pour le monde entier avec toutes ses races et tous ses peuples. Le pluriel de“monde” veut dire “Istighrak” et le Coran est envoyé à tout le monde du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest. Ce verset est répété plusieurs fois dans le Coran pour répondre aux polythéistes qui disent que le Coran n'est que contes d'Anciens comme cela est dit dans la sourate "les bestiaux" (3) “Ceux qui ne croient pas disent alors : ‘ce ne sont c'est-à-dire le Coran que des légendes des anciens !’” C'est-à-dire leurs contes et leurs nouvelles avec lesquels ils veillaient la nuit. Ils prétendaient que le Coran est de la magie comme cela est dit dans la sourate (Les rangs)(4) “et disent : ‘ceci n'est que magie évidente’”. Puis, ils ont dit que le Coran est de la poésie comme cela est dit dans la sourate : (celle qui montre la vérité)5) “et que ce n'est pas la parole d'un poète”. Ils ont dit qu'il est calomnie et mensonge comme cela est dit dans la sourate (le discernement)(6) “Les mécréants disent : tout ceci n'est qu'un mensonge qu'il (Mohammed) a inventé’”. C'est-à-dire un (1) Sourate "Al Arâf", nº7, verset 158 (2) Sourate "La plume", nº68, verset nº52 (3) Sourate "Les bestiaux" nº6, verset nº25 (4) Sourate "Les rangs" nº30 verset nº15 (5) Sourate "Celle qui montre la vérité" nº 69, verset nº41 (6) Sourate "le discernement "nº25, verset nº24. -16- L’Universalité de l’Islam mensonge qu'il a inventé. Dieu répond à tout cela que le Coran est un rappel et une "Charia" (ensemble de loi) à tous les mondes et à tous les hommes. Dieu s'adresse à Son Envoyé dans la sourate (Les prophètes)(1) en disant :‘“Et Nous ne t'avons envoyé qu'en miséricorde de pour l'univers”. Il est une miséricorde offerte aux êtres humains comme cela est dit dans un Hadith: Une miséricorde dans sa moralité, dans ses caractéristiques et ses qualités; une miséricorde grâce à sa "Charia" qui est fondée sur la facilité et le soulagement des gens (de leurs peines et soucis)”. L'Envoyé de Dieu y accordait beaucoup de facilités et de dispenses, éclairé en cela par les paroles de Dieu dans la sourate : (la vache) (2) “Allah veut pour vous la facilité, il ne veut pas pour vous la difficulté”. L'un des compagnons du prophète n'accomplissait pas seulement ce qui était autorisé cherchant ainsi les difficultés à pratiquer la piété pour exaucer Dieu. Ceci l'indisposait; il s'adressait à eux en leur défendant l'interdiction d'accomplir ce qui était autorisé dans la Charia" car elle a pour base la miséricorde, la bienveillance. Dieu dit à Son Envoyé dans la sourate : (Saba)(3) “ Nous t’avons envoyé à la totalité des hommes uniquement comme annonciateur de la bonne nouvelle et comme avertisseur”. Dieu n'a pas envoyé Mohammed que pour les qoreïchs seuls ou pour les Arabes seuls, mais il l'a envoyé à tous les hommes d'Est en l'Ouest pour qu'il leur transmette l'universelle mission de Dieu, annonçant (le paradis) à celui qui croit en Lui et en un Dieu unique, qui embrasse l'Islam avec ses principes, ce qu'il ordonne et ce qu'il prescrit. Ainsi, Dieu le fera entrer au Paradis et le fera bénéficier de ses jouissances éternelles. L'Envoyé de Dieu avertit aussi, celui qui associe à Dieu d'autres idôles, adore ces idoles et rejette la loi divine, que son sort : c'est l'enfer et les peines éternelles dans l'au-delà. L'Envoyé de Dieu (Salut et Bénédicition sur lui) répète dans ses hadiths qu'il’est envoyé à tous les hommes. Ibn Kathir dit dans son exégèse que les hadiths sont tellement nombreux qu'on ne peut en dresser la liste et que cela est (1) Sourate "Les prophètes" nº21, verset nº107 (2) Sourate "La Vache" nº1, verset nº185 (3) Sourate "Saba" nº34, verset nº28 -17- L’Universalité de l’Islam dans le Saint-Coran et le Hadith nécessairement connu dans la religion. Muslim dit dans son "Sahih" que d'après Abi Houraiura, l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) dit : “j'ai été favorisé par rapport aux autres prophètes pour six choses”, l'une d'elles est ce qu'il dit (S.B. sur Lui), “J'ai été envoyé pour toutes les créatures”. D'après Jabir Ibn Abdellah, l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) dit : “Allah m'a accordé cinq choses dont aucun prophète n'a bénéficié avant moi”. L'un des cinq, dit le prophète, c'est que “chaque prophète était envoyé seulement à son peuple, moi j'ai été envoyé à chaque rouge et chaque noir”. Les Arabes nomment le blanc, rouge, c'est-à-dire qu'il a été envoyé à toute l'humanité. l'Envoyé de Dieu (S.B. sur Lui) avait toujours ce sentiment. Ce qui l'a amené à envoyer des messages à des tribus leur demandant d'embrasser la religion de Dieu. Les exégètes de la "SIRA AN-NABAWYA" ont beaucoup écrit sur ses missions et les présentent sous forme de "batailles" depuis la première année de l'Hégire pour signaler à ces tribus la conversion à l'Islam. Le prophète a continué ses missions jusqu'à la prise de la Mècque et la conversion de Thaqif en l'an 8 de l'Hégire. Ces missions ont connu un afflux de tribus arabes venues se convertir à l'Islam. Convaincu de l'universalité de sa mission, l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) envoie une armée à Moueta informer les byzantins de sa mission. Il combat leur armée et ne remporte pas la victoire. En l'an 9 de l'hégire ses écrits aux princes et aux rois se succèdent leur demandant de se convertir à l'Islam: il lance un appel à Najachi, le Chrétien et roi de l'Abyssinie, à Kisra le polythéiste roi d'Iran et à ses gouverneurs à l'Est de la péninsule, comme il lance un appel à Heraclius le chrétien, empereur de Byzance, aux prêtres et aux princes de la Syrie et à Al Mokaoukiss d'Egypte. Ces appels lui était dictés, l'obligeant ainsi à diriger sa religion vers les différentes parties du globe. Il est allé, à la tête d'une armée en Syrie répandre l'Islam. Il est arrivé à Tabouk et a préféré revenir après avoir accompli l'appel de Dieu. Abou Bakr et Omar ont parachevé cette oeuvre en répandant l'Islam partout dans le monde. A leur époque, l'Islam a gagné l'Irak et l'Iran comme il a gagné la Syrie, l'Egypte et une partie du Maghreb jusqu'en Tunisie. -18- C HAPITRE II La Liberté en Religion Dieu le Tout Puissant a mis dans le Coran une loi générale pour le respect de laquelle l'Envoyé de Dieu et les musulmans en tout lieux et en tous temps se sont engagés. Cette loi est dans la sourate (La vache)(1) :“Nulle contrainte en religion”. C'est ainsi que l'Islam garantit à tous les hommes d'Est en l'Ouest, dans les différentes sectes et religions, la liberté en religion. Il n'a obligé personne à embrasser l'Islam sous la contrainte, mais les gens sont restés libres de choisir leur religion. Dieu dit à Son Envoyé dans la sourate (Jonas)(2) désapprouvant son ardeur à convertir les païens de la Mecque : “Si ton Seigneur l'avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru. Est-ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants?”. Dieu dit à Son Envoyé que s'il voulait, tous les hommes seraient égaux dans leur esprit, dans leur perception saine du bon chemin, dans leur croyance en l'unicité du Dieu. Mais Dieu les a créés inégaux dans leur esprit et leur perception de la réalité du bon chemin et de la foi. C'est pour cela que Dieu désapprouve l'ardeur de Son Envoyé à convertir les polythéistes de la Mecque et sa volonté de réaliser cela avec tous les moyens possibles, ce qui a amené Dieu -le Tout Puissant- à le mettre à la place de quelqu'un qui contraint les mecquois à avoir la foi en Dieu. Il y a là une compromission à remercier l'Envoyé de Dieu pour son Jihad en vue d'accomplir sa mission et une démonstration de la cause divine dans le refus des Mecquois à écouter favorablement l'Envoyé de Dieu. L'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) s'est engagé à respecter ce que Dieu lui a ordonné. Il ne contraignait-et n'acceptait que ses compagnons ne contraignent personne à embrasser l'Islam. Celui que l'esprit a guidé et qui a eu le plaisir et la clairvoyance d'embrasser l'Islam, le fait par conviction; celui que l'esprit fait égarer et qui ignore les raisons de sa soumission à Dieu, abandonne cette conviction. D'après Ibn Abbas (que Dieu l'agrée) le verset :“Nulle contrainte en (1) Sourate "La vache" nº1 verset 256 (2) Sourate : Jonas" nº10, verset 99 -19- La Liberté en Religion religion” est descendu à propos d'un musulman parmi les "Ansars" de Bani Salim Ibn Aouf surnommé Al Hosaini. Celui-ci avait deux enfants chrétiens et avait demandé à l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) : "puis -je les contraindre à se convertir à l'Islam? Il ne veulent que le Christianisme". Dieu a alors fait descendre le verset qui est devenu une loi sacrée pour l'Envoyé de Dieu et les musulmans. D'après A’tab Ibn Shumair : J'ai dit à l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui): "O Envoyé du Dieu, j'ai un père très vieux et des frères, je vais les voir, peut être qu'ils se convertiront à l'Islam et je vous les emmenerai". L'Envoyé de Dieu lui répond: "s'ils se convertissent cela leur fera du bien, s'ils persistent dans "leur foi", l'Islam est large"; c'est-à-dire, laisse-les choisir librement". Aucun livre sur l'Histoire de l'Islam ne parle d'un individu qui suit la religion de Dieu ou d'un païen appartenant à la communauté musulmane, qui a été contraint à se convertir à l'Islam. Celui qui entrait dans l'Islam- à l'époque de l'expansion de l'Islam-devait proclamer son Islam devant un juge et des témoins pour prouver qu'il est devenu musulman librement et volontairement. Ibn Attar l'andalous dit, "au 4ème siècle de l'Hégire, pour la conversion à l'Islam d'un chrétien ou d'un juif, en Andalousie, il fallait présenter un document au juge avec le témoignage de deux personnes témoins prouvant que l'intéressé n'est ni contraint, ni évadé ni quelqu'un qui s'attend à quelque chose; qu'il a choisi l'Islam parce qu'il connaît sa "Charia", parce qu'il sait- qu'il est une reproduction de toutes les religions, que c'est la seule religion qui soit acceptée par Dieu, qu'il s'est converti devant le juge, ou le chef de la police de la ville ou le contrôleur du marché. Les musulmans considéréraient l'accord de l'Envoyé de Dieu avec la tribu Najran yamaite chrétienne, comme une loi en vertu de laquelle les musulmans devaient protéger ceux qui appartenaient à d'autres religions monothéistes ou polythéistes, leurs croyances religieuses, leurs sanctuaires, leurs biens. Ils devaient aussi garantir la sécurité de leurs chefs religieux. A ce propos, l'Envoyé de Dieu dit : "Najran et son entourage ont le voisinage de Dieu et la protection par Mohammed le prophète, Envoyé de Dieu de leurs biens, d'eux-mêmes, de leur religion, de leur absent, de leur témoin, de leur entourage, de leurs temples, de tout ce qu'ils ont entre les mains (petite ou grande quantité). Aucun évêque, aucun moine ni aucun prêtre ne sera remplacé". -20- L’Universalité de l’Islam A la lumière de cet accord du prophète, le calife Omar Ibn El Khattab établit un pacte avec la tribu Ilya (Jérusalem) où il dit : "voici ce que Abdellah Omar Emir des croyants a accordé à la tribu Ilya comme garanties; il leur a accordé la protection, celle de leurs biens, de leurs églises, de leurs croix, de leurs malades et de leurs innocents. Leurs églises ne seront ni habitées, ni démolies. Les espaces et les croix de ces églises ne seront pas réduits, ni leurs biens non plus. Ils ne seront pas pris en aversion pour leur religion et on ne leur causera pas de tort. Le contenu de ce document nous engage devant Dieu et engage la responsabilité de l'Envoyé de Dieu, des Califes et des croyants". Le Calife Omar s'est rappelé le traité conclu entre l'Envoyé de Dieu et la tribu Najran avec des détails tels que : les églises des chrétiens ne seront ni habitées ni démolies. Les espaces et les croix de ces églises ne seront pas réduits. Omar et les musulmans ont respecté tout cela tant à l'égard des chrétiens, de leurs églises et de leurs lieux du culte qu'à l'égard des juifs de leurs lieux du culte, des mages adorateurs du feu en Iran et des sabéens adorateurs des astres au nord de l'Irak. le Chef des Juifs à Bagdad s'appelait "RAS Al Jalout" et celui des chrétiens "Jathlik". Les califes leurs envoyaient des accords écrits avec attention, leurs assuraient la protection, celle de leurs communautés et de leurs sanctuaires. En Irak, en Syrie et en Egypte, les couvents ont connu un grand essor, ce qui a inspiré beaucoup d'écrivains. Ces couvents présentaient à leurs précurseurs parmi les poètes et les libertins tel que Abou Nouas, du vin de qualité. Ces couvents étaients éparpillés dans les banlieues de villes irakiennes, syriennes et égyptiennes. On dit qu'on en dénombrait quinze à Bagdad et sa banlieue. L'un des plus connus est le couvent Kona, situé, à l'Est de Bagdad. "Chaiachti" le décrit dans son ouvrage "Addiarat": "Un couvent beau, agréable, fréquenté. Il comptait 100 minarets pour ses moines où ils se consacraient au culte de Dieu; chacun avait son minaret et les moines les vendaient au prix de 50 à 1000 dinars. Autour de chaque minaret il y avait un verger contenant toute sorte de fruits, des oliviers et des dattiers, dont les récoltes se vendaient 50 à 200 dinars. Le couvent était entouré d'un rempart et au milieu se trouvait un canal. La fête qui réunissait beaucoup de monde était la fête de la croix". Il y avait beaucoup de couvents en Egypte. L'un des plus importants était celui “d'Antognos” à l'est d'“Itfih”. Il avait des legs et des biens nombreux comme on peut le lire dans l'ouvrage d'Abou Saleh Armeni : "ce couvent était -21- La Liberté en Religion entouré d'un rempart et avait à l'intérieur un grand verger comptant une grande variété d'arbres fruitiers et de maraîchers. Il avait aussi trois sources qui irrigaient les jardins. Une partie des champ était couverte de figuiers et de vignes et d'un millier de dattiers. On y trouve aussi un grand palais,des minarets pour les moines, qui donnent sur les jardins". J'ai cité les deux couvents, celui de l'Irak et celui de l'Egypte pour prouver que les musulmans d'Irak et d'Egypte traitaient avec tous les égards tous les dignitaires religieux chrétiens qui exerçaient le culte en toute liberté. Alors que l'Eglise officielle "Malcanite" à Byzance était une grande ennemie de l'Eglise jacobine qu'elle a obligée sous l'empereur Nikfor à quitter Antequieh, disant que ses patriarches sont plus pervertis que les Pharaons et qu'ils sont plus mécréants que Baktansir. Lorsque Byzance a reconquis la ville de Maltieh à l'Est de la Syrie, et dont l'Eglise était jacobine les byzantins ont emmené leur patriarche avec six évèques à Constantinople où ils les ont fait emprisonner. Ils ont ensuite fait exiler le patriarche en Bulgarie mais celui-ci trouva la mort ainsi qu’un évêque en cours de route à la frontière. Un autre évêque a été lapidé à côté de l'entrée du palais de l'empereur. Les autres étaient obligés de renier l'église jacobine et se sont convertis à l'Eglise malkanite pour échapper à la mort puis ils ont été rebaptisés. Jamais quelque chose de pareil ne s'est produit dans l'histoire de l'Islam, de ses chefs religieux, et de ses peuples. Les chefs musulmans étaient toujours partisans de la paix et de l'entente entre les sectes chrétiennes qui s'entretuaient et les religions en desaccord. Lorsque Al Mamoun fut informé des querelles qui opposaient les sectes Santourite, maklanite, et jacobine, il décida de publier un document garantissant pour chacun d'eux la liberté du culte et de la gestion de son église afin que chaque communauté religieuse puisse désigner son patriarche même si le nombre de ses partisans n'excédait pas la dizaine de membres, et que chaque communauté chrétienne reconnaisse ce patriarche. Mais les différentes églises chrétiennes n'ont pas été contentes du document écrit par Al Mamoun et par sa publication dans le pays car ils craignaient la démultiplication des sectes religieuses chrétiennes. A la fin, il renonça à cet ouvrage. Il arrivait que de temps en temps, un gouverneur ou des perturbateurs fanatiques démolissent une église. L'état avait en charge la reconstruction de cet édifice, conformément au pacte signé par le Calife Omar Ibn Al Khattab en -22- L’Universalité de l’Islam faveur de la tribu Ilya et en vertu duquel il interdisait aux musulmans le démolissement ou les transformations des églises chrétiennes. On dit que Ali Ben Souleimane, le gouverneur d'Ar-Rachid en Egypte entre 169 et 171 de l'Hégire,avait ordonné de démolir certaines églises nouvellement construites en Egypte. Après une plainte des coptes à Ar-rachid, ce gouverneur a été écarté et remplacé par un autre qui autorisa à reconstruire ces églises et à consulter les deux grands savants en religion de l'Egypte: Allaith Bnou Sa'd et Abdellah Ben Lahi'a. Ces derniers ont déclaré que ces églises font partie du patrimoine architectural de l'Egypte et qu'elles ont été construites à l'époque des compagnons du prophète. Pour renforcer la liberté en religion garantie aux chrétiens, aux juifs et à d'autres parmi les gens du Livre (sujets des musulmans) on ne les jugeait pas dans les tribunaux de l'état qui appliquaient la loi de l'Islam, mais on les faisait traduire devant des tribunaux spécialisés ou ecclésiastiques. les responsables de ces tribunaux étaient considérés comme grands magistrats des tribunaux d'état et souvent, ils ne faisaient l'objet que de sanctions à caractère spirituel tels que la révocation des prêtres ou des évêques, l'interdiction aux laïcs de l'accès aux églises, le paiement d'amendes,la privation des offrandes à l'Eglise, la privation de l'inhumation conformément aux rites chrétiens. Au 6ème siècle de l'hégire le grand voyageur Batahya dit que c'étaient les dignitaires juifs à Moussol qui punissaient leurs subalternes, c'est à dire qu'ils avaient des tribunaux spécialisés présidés par des "Ras Al Jalout" ou par des rabbins dans les différents pays musulmans. En Andalousie les chrétiens avaient aussi des tribunaux ecclésiastiques qui instruisaient les procès et prononçaient les jugements conformément à la loi de l'Eglise. -23- -24- CHAPITRE III La Cohabitation avec toutes les Religions et toutes les Sectes dans le domaine économique Dieu et Son Envoyé ont prescrit, comme nous l'avons vu pour les musulmans de cohabiter avec les communautés religieuses monothéistes ou non en menant une vie honnête en les entourant de toute l’attention et en leur assurant la protection de leurs biens et de leurs sanctuaires. Des tribunaux ecclésiastiques ou non ont été créés pour régler les litiges et les différends qui les opposaient. Il a été prouvé-sans ambiguité-qu'ils ont vécu à côté des musulmans dans la quiétude et que personne durant les siècles écoulés n'a été éloigné de son lieu de résidence. On les nommait les gens du Livre en signe de leur protection par l'Islam. Le nombre important de chrétiens, de juifs, de mages et de sabéens nous permet d'être convaincus que les musulmans les traitaient très bien par le passé. On dit qu'à Bagdad, les chrétiens se comptaient par dizaines de milliers et que la majorité des habitants des villes de Takrit et de Roha étaient des chrétiens. En Syrie, ils étaient -et ils le sont encore- nombreux. En Egypte, le nombre de coptes chrétiens était très élevé. Lorsque Hassan Bnou Nouaman, gouverneur d'Ifriquia s'est interessé à la construction d'un port en Tunisie lors du 1er siècle de l'hégire, à Carthage, et à la création d'une flotte de guerre pour protéger les côtes d'Ifriquia contre les attaques des romains, il a fait venir d'Egypte mille familles coptes qui l'ont aidé à construire la grande maison de l'industrie et à créer une grande flotte. Au Maroc, il y avait depuis longtemps quelques chrétiens descendant des romains qui s'y étaient installés avant la conquête arabe. On dit que Al Mansour, calife almohade, avait construit un palais à ses gardes parmi les tireurs chrétiens, au 6ème siècle de l'hégire correspondant au 12ème siècle de l'ère chrétienne. Ces tireurs chrétiens étaient à la tête de son cortège lors de ses déplacements. L'Andalousie comptait aussi beaucoup de chrétiens. -25- La Cohabitation avec toutes les Religions et toutes les Sectes dans le domaine économique Metz dit que les juifs étaient très nombreux en Irak. Le grand voyageur Betahya estime qu'ils étaient des centaines de milliers au 6ème siècle de l'hégire correspondant au 12ème siècle de l'ère chrétienne. Ils étaient installés dans les villes et les villages en bordure de l'Euphrate et du Tigre. Dans les villes de Mossoul et de l'Iran, ils étaient aussi très nombreux près d'Ispahan et à l'est de Marow, ils avaient construit deux villes désignées par des noms juifs. A Damas, il y en avait dix mille et à Haleb, cinq mille. Le même Batahia dit qu'à Jerusalem, il n'y avait qu'un seul juif. Alors que Benyamin, son contemporain dit que que cette ville en comptait quatre. Au Caire, la population juive était de sept mille; celle d'Alexandrie et des villes du delta était de trois mille. En Andalousie, ils ont mené une belle vie sous le règne des arabes. Quand ils ont été chassés d'Espagne et du Portugal, ils ont trouvé refuge au Maroc . Les mages étaient nombreux en Irak et dans leur lieu d'origne en Iran les deux premiers siècles de l'hégire, principalement à Chiraz au sud de Faris. Quant à la ville de Karinaïne, à l'est de Faris, elle était entièrement peuplée de mages. Les sabéens vivaient à Harran et Rakkah. A la fin du deuxième siècle de l'hégire, ils ont connu une période de prospérité qui leur a permis d'organiser une grande fête au cours de laquelle ils avaient allumé le feu dans toutes les artères de la ville de Harran. Ils avaient habillé les taureaux de beaux tissus, les avaient ornés de belles fleurs, de cloches fixées aux cornes et les faisaient accompagner de musiciens. Ils vivaient dans la prospérité. Au milieu du quatrième siècle de l'hégire, (11ème siècle de l'ère chrétienne) le calife publie à Bagdad une circulaire où il recommande de les protéger; ceci explique que leur nombre commence à se réduire du fait de la conversion à l'Islam de beaucoup d'entre eux. A peine a-t-on atteint le milieu du cinquième siècle de l'hégire qu'Ibn Hazm, l'andalous, dit : "ils ne dépassent pas la quarantaine dans tous les pays du monde". Toutes les activités permettant de mener une vie décente étaient ouvertes devant les gens du Livre dans le passé. Al Jahidh dit qu'en Irak, le peuple s'était particulièrement familiarisé avec les chrétiens, les préféraient aux mages et les trouvaient plus sérieux que les juifs. Il dit qu'ils faisaient prospérer certaines professions comme la parfumerie, le change et qu'on trouvait parmi eux, des médecins des califes, des ministres, des gens de la haute société et des médecins chefs de centres médicaux au point que les gens pensaient que le meilleur médecin était un chrétien. Al Jahidh dit aussi qu'il y avait parmi eux de grands -26- L’Universalité de l’Islam traducteurs de la culture grecque que les califes récompensaient en leur versant des sommes importantes. Il dit également que le juif ne peut être que teinturier, tanneur, boucher, coordonnier. Al Maqdissi dit au 4ème siècle, de l'hégire: "il y avait parmi eux des couturiers, des teinturiers". Benyamine dit au 6ème siècle de l'hégire correspondant au 12 ème siècle de l'ère chrétienne qu'il a trouvé à Beithlem, douze juifs qui travaillaient dans la teinturerie. Brokieman dit dans son ouvrage : "Histoire des peuples musulmans" que l'Europe a connu au 10ème sicèle de l'ère chrétienne un trafic d'esclaves florissant et ce sont les juifs d'Andalousie qui tenaient dans leurs mains les fils de ce commerce. En Egypte, l'agriculture constituait souvent la source de vie des coptes chrétiens qui s'enrichissaient en stockant les produits agricoles. Ils avaient en charge la gestion des taxes et des impôts sur les terres et des produits agricoles. Ils ont assuré seuls, cette responsabilité dans le passé jusqu'aux années trente de ce sicèle. Ce qui explique bien l'entente et l'amitié qui éxistaient entre les musulmans et les coptes en Egypte durant les longues périodes du règne de l'islam. Dieu décrit l'Egypte comme étant, un "Paradis, des fontaines, des jardins et un lieu de séjour honorable". Les arabes l'ont surnommée "le paradis terrestre". Ce qui prouve que les coptes d'Egypte vivaient dans une prospérité permanente sous le règne arabe équitable et bienveillant. Selon al Maqrizi, lors de la visite d'Al Mamoun, l'abbasside en Egypte, en l'an 217 de l'Hégire, celui-ci qui traversait un village dans le delta, appelé Taennaml, où se trouvait une grande ferme appartenant à une femme copte, Maria, a été invité par cette dernière avec son cortège et son armée. Il était sur son chemin pour Al Foustat, capitale de l'Egypte à cette époque. Il a été étonné de la variété des repas qu'elle lui avait présentés. Le matin, elle s'est présentée au Calife avec dix femmes de chambres tenant un plateau. Il avait cru qu'elle allait lui présenter des cadeaux du terroire, quand les femmes de chambres lui remirent les plateaux contenant des sacs remplis d'or. Après l'avoir remerciée, il lui demanda de les reprendre mais elle insista fortement. Il comptempla alors l'or ou les pièces de monnaie étaient battues toutes la même année, ce qui prouve que cela constituait ses recettes (son bénéfice) d'une seule année. Le calife a répondu: "cela est étonnant". Elle le pria alors de l'embrasser mais il refusa et lui dit: "reprends tes biens que Dieu te bénisse". Elle a pris un peu de boue dans la main et dit au calife "O Emir des -27- La Cohabitation avec toutes les Religions et toutes les Sectes dans le domaine économique croyants! cet or provient de cette boue que la terre et votre équité m'ont servie; je dispose d'une grande quantité d'or". Al Mamoun a confié alors cet or au trésor public et en reconnaissance lui donna de nombreux domaines en fief, convaincu qu'il n'accepterait pas cet or de la femme copte sans contrepartie. J'ai cité cette longue information pour montrer l'opulence dans laquelle vivaient les coptes chrétiens d'Egypte, opulence qui résultait de la fertilité des terres, du non assujettissement des coptes propriétaires des terres aux impôts par les dirigeants égyptiens et de l'équité dont ils faisaient preuve, comme en a témoigné Maria la copte au calife Al Mamoun. Ce n'est pas à titre de cadeau que le calife a pris cet or, mais il l'a confié au trésor public. Les coptes et les musulmans vivaient en sécurité, dans l'entente et une paix permanente qui n'a pas été troublée tout au long du règne de l'Islam et s'il y avait un jour une discorde entre quelques membres des deux communautés, ils ne tardaient pas à retrouver l'entente et à avoir le sentiment qu'ils appartiennent tous au même peuple en terre bénite d'Egypte. Ce qui confirme sans équivoque que les musulmans et leurs dirigeants sont allés très loin dans la cohabitation matérielle avec les gens du Livre, c'est le fait de leur avoir ouvert les portes de la gestion des biens et leur permettre l'accès aux affaires et aux biens de l'état, en les recrutant dans les administrations ou comme conseillers des hauts responsables. Moaouiya, fondateur de l'Etat Omayade, a nommé Sarjoun, le chrétien, son conseiller aux finances. Jonas, le damascène s'occupait des finances du calife Yazid, fils de Moaouiya et s'occupait aussi pour d'autres des finances aussi. Au 3ème siècle de l'Hégire correspondant au 9ème siècle de l'ère chrétienne, ils étaient nombreux à travailler dans les cabinets et les administrations à Bagdad. Les musulmans se sont plaints au calife abbasside Al Moutaouakil, parce qu'ils se mélaient de leurs biens. Celui-ci ordonna, en 235 de l'Hégire-comme cela est dit dans l'ouvrage "les gouverneurs" d'Al Kindi- de ne pas demander leur service dans les cabinets et dans les affaires du calife, qui traitent des problèmes des musulmans. Mais ces décisions sont tombées progressivement en désuétude puisque Al Moutaouakil lui même nomma Doulail Ibn Jacob, le chrétien, en 245 de l'Hégire responsable financier de la construction de son palais. Après lui, les gens du Livre sont revenus à leurs fonctions dans les cabinets. Mohamed Ben Abdellah Ben Taher, conservateur de Bagdad a nommé un "majordome" chrétien secrétaire et régiseur comptable. -28- L’Universalité de l’Islam Le personnel administratif dans les cabinets et les administrations parmi les gens du Livre dépassait celui des musulmans à la fin du 3ème siècle de l'Hégire. Le calife Al Moktadir (195-320) de l'Hégire, ordonna lors de la 2ème année de son règne de faire ce qu'avait fait Al Moutaouakil avant lui, c'est-à-dire de les éloigner des administrations. Il ordonna aussi de ne faire travailler les chrétiens et les juifs que dans les domaines de la médecine, du change et des finances. Mais cette mesure fut rapidement allégée puisque Ibn Al Fourat, ministre d'Al Moktadir, recruta quatre chrétiens dans ses cabinets et partageait avec eux ses repas. Lorsque Al Moktadir voulut désigner Hocine Ben Al Kassim, ministre en 319 de l'Hégire (931 de l'ère chrétienne) il lui demanda de les concilier, lui et ses ennemis, parmi les dignitaires et les chefs militaires. Le ministre faisait cela avec le concours des secrétaires chrétiens qui travaillaient dans les cabinets et dit un jour à l'un d'entre eux qui s'appelait Astefan Ibn Jacob: "Si je suis ministre c'est grâce à toi". Astefan devient après, régisseur intendant dans les cabinets. Sous le règne des Buwayhides à Bagdad et en Iran, le recrutement des gens du Livre s'amplifie dans les administrations et les affaires de l'état. Imad Al Buayhi eut un commis chrétien qui s'occupe des affaires de l'état. Az Addaoula Al Buwayh devint calife à Bagdad lorsque Saïd Ibn Thabit le chrétien le quitta pour AL Bassora. Après lui son cousin Adhod Ad-Daoula, le grand dirigeant Buayhid qui régnait à Bagdad et en Iran nomma Ministre le chrétien Nasr Ibn Haroun. Maskouih dit dans son ouvrage d'histoire que celui-ci s'interessa à l'architecture des couvents et des églises. Il a obtenu du calife Adhod Ad-Daoula qu'il fasse bénéficier les chrétiens pauvres de l'aumône. Tout cela prouve que l'exercice des métiers permettant de vivre décemment chez les gens du Livre a toujours été possible non seulement dans les domaines agricole,commercial ou industriel mais aussi dans les administrations et les finances publiques. L'état leur assurait des salaires leur permettant ainsi qu'à leur famille une bonne vie mais les hauts fonctionnaires et surtout les ministres parmi eux avaient des salaires très élevés leur assurant une vie luxueuse(1). L'accès à l'administration n'était pas limité aux chrétiens (1) Ceci s’est produit vraiment dans quelques pays musulmans suite à l’avis de leurs dirigeants, ceci reste un cas spécial car l’attribution des portes-feuilles ministériels aux nons musulmans dans les pays islamiques est prohibé dans la presque totalité de la doctrine musulmane. -29- La Cohabitation avec toutes les Religions et toutes les Sectes dans le domaine économique seulement mais les sabéens et d'autres y travaillaient. C'est ainsi qu'Abou Isaac le sabéen était chargé des services du courrier à Bagdad au milieu du 4ème siècle de l'hégire jusqu'à sa mort en 384 de l'hégire. En Egypte, Khammaruih (270-282 de l'hégire) désigna un copte à la tête du département des affaires administratives et financières. Les coptes ont dominé comme nous l'avons signalé-depuis la conquête de l'Islam jusqu'aux années 40 du 20ème siècle, les services des impôts et des taxes, ce qui prouve qu'un esprit d'amitié", de cohaboitation et de collaboration au niveau de la gestion des biens, existait entre les musulmans et les coptes tout au long du règne musulman. Les Fatimides avaient eux aussi recruté beaucoup de gens du Livre. Les juifs avaient consolidé leur autorité sous le règne de leur 1er calife en Egypte Al Mo'iz qui fit de Jacob Ibn Kalliss, un juif converti à l'Islam, son ministre chargé des affaires de l'état et qui favorisait la communauté juive. Son influence et celle des juifs au niveau de la cour du Calife Al Mo'Iz, le fatimide, était telle, qu'aucune décision n'était exécutée sans leur concours. Al Aziz succèda à son père et se maria à une femme copte. Le pouvoir des coptes s'élargit alors dans la cour du calife surtout lorsque l'un des leurs, Issa Ibn Nastors, devint son ministre. L'adjoint d'Al Aziz à Damas était Mancha, le juif . La communauté juive y vit son influence renforcée. Le calife et son adjoint restèrent au pouvoir trois ans. Al Hakim, le fatimide succéda à son père Al Aziz et ne recruta au début de son règne parmi ses médecins et son personnel administratif que peu de chrétiens.Il désigna Mansour Ibn Saadoun, le chrétien, son ministre. Le calife Al Mostansir, le fatimide fit de Sadaka Ibn Youssef Falahi, juif puis converti, son ministre durant trois ans. Ce ministre se faisait aider d'un autre juif, Abou Saad Tastari, dans la gestion des affaires de l'état. C'est ainsi que dans la communauté musulmane, il n'y eut pas de cohabitation et de cogestion des biens sans que les musulmans ne s'associent selon les prescriptions de l'Islam- aux gens du Livre. Ils les associaient avec eux dans les affaires et les cabinets de l'état et les proposaient aux postes de ministre dans les différents pays. Ces fonctions leur rapportaient beaucoup d'argent, leur permettaient d'en dépenser dans la construction de sanctuaires, d'églises et de couvents et d'en faire bénéficier leurs pauvres, comme le faisait Nassrin Haroun, dont nous avons parlé, qui était encouragé par Adhoud Ad-Daoula Al Buayhid. S'est-il produit dans l'Histoire que des dirigeants non -30- L’Universalité de l’Islam musulmans soient aussi bienveillants à l'égard de ceux qui appartenaient à d'autres religions et qui cohabitaient avec leurs peuples que les dirigeants musulmans? L'un des compléments de cette cohabitation matérielle c'est la participation des musulmans aux fêtes des mages perses, à la manière dont ils célèbraient le 1er jour de l'an de l'Hégire, le jour de l'Achoura, l'anniversaire du prophète (S.B. sur lui), la veille du 1er jour de Rajab, la veille de la mi-Chaaban, la veille du 1er jour du Ramadan , l'Aïd Al fitre, la fête du sacrifice. Ces fêtes des mages auxquelles participaient les musulmans étaient : la fête Sadhak ou fête du feu, leur idôle, qu'ils allumaient toute la nuit et autour duquel ils chantaient et dansaient: la fête d'Ormuzd, Dieu du bien, la fête An-Nairouz ou fête du printemps qu'ils célèbraient bruyamment le 1er jour du printemps, quand le soleil, dans sa course, arrive au point (ou mansion) appelé "le belier", est au tropique du capricorne. Tous les musulmans du monde célèbrent avec eux cette fête. Quant aux fêtes chrétiennes que célèbraient les musulmans, elles étaient nombreuses: Noël, la fête "Al fash"(1), Dimanche des Rameaux. cette ancienne . fête de l'arbre, en particulier de l'olivier était célèbrée au palais du calife à Bagdad par les servantes chrétiennes. Ahmed Ben Sadaka le musicien dit être entré lors de cette fête chez Al Mamoun devant qui il a vu dix femmes de chambres byzantines, portant de belles robes en soie, des ceintures autour de la taille, des colliers avec une croix en or suspendus au cou, tenant à la main un rameau d'olivier ou une palme et dansant devant le calife. En Egypte, les musulmans célèbraient avec les coptes- et continuent de le faire-leurs fêtes telles que Noël, la fête de l'Epiphanie en hiver, Dimanche des Rameaux , jeudi Saint, précédant la fête Al fash de trois jours, la fête de l'olivier, qui est l'un des jours des rameaux, pendant lesquels les églises étaient ornées de rameaux d'oliviers et de palmes. Certaines de ces fêtes étaient transformées en carnavals au cours desquels musulmans et coptes s'amusaient ensemble- Al MAkrizi dit : "En Egypte les gens sortaient dans les rues à l'occasion de certaines fêtes et se promenaient, vêtus comme des carnavals, comme des mannequins ou avec des pantins faits avec du carton et peints de diverses couleurs, ceci servait de jeux comme les ombres chinoises et de spectacles variés. (1) L’auteur a cité que les musulmans s’associaient aux mages perses et aux chrétiens dans leurs fêtes religieuses, si ceci est vrai, c’est par imitation des ignorants musulmans ou autres, et si cela s’est produit dans quelques pays musulmans, c’est simplement par ignorance des directives de la Charia, car l’association du musulman aux féstivités des autres religions est interdite par l’avis unanime des chefs des quatre sectes sunites. -31- La Cohabitation Matérielle avec toutes les Religions et toutes les Sectes Arrêtons-nous un peu pour définir le tribut qui était imposé aux gens du Livre. Nombreux sont ceux qui pensent que c'était un impôt à caractère religieux, alors qu'il n'avait aucun rapport avec la religion. En fait, c'était une taxe de défense dont étaient redevables ceux qui étaient en situation de faire le service militaire parmi les gens du Livre, qui ne rejoignaient pas les rangs de l'armée qui les protégeait et assurait la sécurité du pays. Etaient dispensés de cette taxe les jeunes enfants, les femmes, les infirmes et handicapés, les personnes agées et les pauvres. Cette taxe était dérisoire et ne dépassait pas un dinar par an et son payement faisait l'objet de facilités et n'étaient pas contraingant, conformément à la loi de l'Islam. Au début du 3ème siècle de l'Hégire, le gouverneur d'Egypte se contentait d'un demi dinar que versaient les coptes. Le grand voyageur Benyamin dit que les juifs de tous les pays musulmans payaient un dinar seulement. Ce tribut que versaient tous les gens du Livre chrétiens et juifs ou sabéens et mages en tous les temps et partout dans les pays musulmans n'excédait pas un dinar par an par souci d'alléger cette taxe. -32- CHAPITRE IV la Cohabitation Intellectuelle De la presqu'île arabique sont partis les conquérants arabes répandre l'Islam et ses prescriptions dans toutes les régions du monde. Ils ont ainsi conquis beaucoup de pays depuis les confins de la Chine et de l'Inde en passant par l'Afganistan, l'Iran, la Syrie, l'Egypte, les pays du Maghreb et ont traversé le détroit de Gibraltar pour l'Andalousie. Ils ont dressé leur drapeau au delà des Pyrénées, au sud de la France. Ce sont là de nombreux pays où habitaient depuis longtemps des peuples présentant des contrastes sur le plan ethnique, linguistique et culturel. Ces peuples se sont soumis tous aux arabes qui n'ont pas trouvé chez eux le désir de conquérir des terres et leurs richesses mais voulaient surtout conquérir les coeurs pour la religion musulmane. Ces peuples ont commencé à connaître cette religion à laquelle ils se sont convertis pour avoir trouvé une simplicité et une facilité dans ses dogmes, pour la fraternité et l'égalité qu'ils ont trouvées dans sa "Charia", entre les musulmans arabes ou non; avec l'élimination de la hiérarchie et des écarts sociaux entre les membres de la communauté; et pour l'affranchissement des peuples de tout asservissement qu'elle préconise. Il n'ya donc pas de mésentente entre les musulmans et les gens du Livre puisque l'Islam impose-comme nous l'avons vu- qu'ils soient bien traités et que soient assurées leur protection, celle de leurs biens et de leurs sanctuaires, et que les différentes activités, les administrations de l'état leur soient ouvertes. C'est ainsi que l'Islam a permis un brassage important entre les musulmans et autres, ce qui a amené de nombreuses communautés à embrasser l'Islam. Ceux qui ont persisté dans leur foi avaient à l'égard des musulmans et de leurs dirigeants un sentiment d'amitié et de fraternité à tel point que nous les voyons se dépêcher de répondre favorablement au désir de leurs concitoyens musulmans non seulement de connaître les sciences appliquées aux domaines de la planification des villes, de l'architecture et de la mise en valeur des terres mais aussi d'être imprégnés des connaissances théoriques pures. -33- La Cohabitation intellectuelle Dans les pays qui avaient une certaine ouverture, se répandait la culture héllénique qui était un mélange de culture grecque et des cultures orientales variées. Ces cultures étaient surtout répandues à Jindissabor en Iran, à Roha, Harran, Kinnisrine, Antakeh, Alexandrie et dans certains couvents en Irak, en Syrie en Egypte. Du fait que l'Islam a répandu et diffusé l'amour de la science et du savoir parmi les arabes, ceux-ci ont commencé à connaître les grands savants et penseurs depuis qu'ils se sont installés dans les différents pays conquis par l'Islam. Parmi les gens du Livre, nombreux sont ceux ayant une culture héllénique, qui s'étaient arabisés et qui avaient transmis cette culture au monde arabe, ce qui a permis un échange entre eux. Ainsi commença d'exister une cohabitation intellectuelle entre les gens du Livre et les musulmans qui demandaient à ceux d'entre eux qui maîtrisaient la langue arabe, à la 2ème moitié du 1er siècle de l'hégire, de leur traduire les ouvrages de sciences qu'ils ne connaissaient pas, comme ils l'avaient fait pour Khalid Ibn Yazid Ibn Moaouya, mort en l'an 85 de l'hégire. Al Jahidh dit dans son livre, "Al Baiane Oua Attabyne"."[Ce calife] est le premier à qui ont été traduits des ouvrages d'astrologie de médecine et de chimie". Ibn Khalkane dit:" il avait des idées en chimie et en médecine". Ce calife était avisé dans ces deux matières scientifiques et les matrisait bien. Il a laissé des essais prouvant ses connaissances et sa compétence. Il a appris la chimie avec un moine Byzantin appellé Marianos et cela lui a inspiré trois essais. Khalid et Marianos sont de grands symboles de la cohabitation intellectuelle entre musulmans et gens du Livre. Cette cohabitation avaient engendré chez les gens du Livre le désircomme nous l'avons vu- de traduire les ouvrages dont ils disposaient sur l'astronomie, la médecine, la chimie, sciences que Marianos avait enseignées à Khalid qui en parle dans l'un de ses trois essais. Depuis ce temps, les traducteurs parmi les gens du Livre se sont interessés à la traduction des ouvrages scientifiques de leurs langues respectives à l'arabe pour répondre à la demande des arabes. Ainsi Meserjuih a traduit un ouvrage de médecine datant de l'époque de Omar Ibn Abdelaziz (99-101) de l'hégire. On a traduit aussi du grec des essais d'Aristote et du persan, des essais sur la politique et un ouvrage sur l'histoire de Sassanides, à l'époque de Hicham Ibn Abdelmalik (105-125) de l'hégire . -34- L’Universalité de l’Islam Sous les Abbassides, la cohabitation intellectuelle entre les arabes et les gens du Livre s'est élargie. L'un des traducteurs qui a eu du succès est Ibn Al Mokaffae qui a traduit du persan "la logique d'Aristote", Kalila Wa Dimna" dont l'origine est hindoue et d'autres Livres d'histoire écrits en persan. Les chrétiens syriaques avaient traduit du grec des ouvrages de science et de philosopie. Leurs arabisants ont connu une grande activité en traduisant en arabe ces trésors grecs. Les ouvrages qu'ils ont traduits à l'époque d'Al Mansour l'Abbassi de (136-158) de l'hégire sont : Majeste de Batlimis sur l'astronomie, des ouvrages d'Aristote(1) sur "la logique", l'ouvrage d'Euclide sur la géométrie, les ouvrages d'Hipocrate et "Jalinus" sur la médecine. Les arabisants perses ont traduits les ouvrages qu'ils avaient sur l'astronomie et l'astrologie. Les arabisants hindous ont traduit un ouvrage sur l'astronomie très connu en Inde intitulé "Assind-Hinde". Cette cohabitation intellectuelle entre les gens du Livre et les Musulmans va s'activer davantage sous le règne de Haroun Arrachid et des ministres les Barmakides. Ce calife a créé une institution appellée Dar Al Hikma" qui va s'occuper de la traduction des sciences à l'étranger. Il a été aidé dans cette entreprise par les syriaques qui maîtrisaient bien la langue arabe. Le calife a nommé à la tête de cet établissement Jean Ibn Massouih qui était médecin "nestorianiste" et avait mis à sa disposition de bons traducteurs. Il leur avait procuré des ouvrages grecs sur la médecine, d'Ankara, d'Ammoriah et de Byzance et les avait chargés de les traduire. Ibn Massouih était auteur de plusieurs ouvrages de médecine et de fabrication de médicaments. Derrière cette institutiuon d'Ar-rachid, il y avait beaucoup de traducteurs, tel Gabriel Ibn Bakhitchoue, le plus grand médecin du calife, qui a écrit beaucoup d'ouvrages en médecine. Ainsi, les gens du Livre avaient traduit et écrit de nombreux ouvrages dans des domaines scientifiques variés. Les ministres barmakides de Haroun Ar-rachid ont oeuvré pour traduire les ouvrages de sciences du latin, du grec, du persan et de l'hindou en arabe. Yahia Ibn Khalil Al Barmaki avait demandé au patriarche d'Alexandrie de traduire pour les habitants de Bagdad un ouvrage célèbre sur l'agronomie des romains, celui de Magon, l'agronome phénicien célèbre, ouvrage universel sur l'agronomie et l'arboriculture, traduit en latin par les romains.Les barmakides, perses d'origines, se sont interessés à la traduction (1) L'organon est le titre sous lequel sont rangées des oeuvres logiques d'Aristote -35- La Cohabitation intellectuelle du patrimoine perses. A leur époque des ouvrages perses de valeur ont été traduits en arabe: "Bozorjmhr" et l'époque de Ardchirine Babek à son fils Sabor- l'ouvrage Jauidane Khirad sur la littérature-l'ouvrage Hazar Afsateh qui est l'origine des milles et une nuit. Comme les Barmakides se sont intéressés à la traduction en arabe du patrimoine perse, ils se sont intéressés aussi à la traduction du patrimoine hindou Al Jahidh dit : "Yahia Ibn Khalid Al Barmaki a attiré des médecins hindous comme Mankah, Bazaiker, qui ont travaillé au grand Bimarstane à Bagdad. Ils sont vite devenus des arabisants et ont participé avec d'autres arabisants hindous à la traduction du patrimoine hindou, en particulier en médecine, en fabrication de produits pharmaceutiques. La traduction a concerné aussi l'histoire de Sindibad et de nombreuses légendes et histoires passionnantes. Cette vague de cohabitation entre les gens du Livre et les musulmans a atteint ses objectifs à l'époque d'Al Mamoun Ibn Arrachid qui a transformé l'institution Dar Al Hikma en une sorte d'établissement scientifique supérieur et lui a annexé un observatoire d'astronomie très connu. Lorsqu'il a battu l'empereur de Byzance sur certaines positions, celui-ci lui a écrit lui demandant l'envoi d'une mission pour le choix d'une série d'anciens livres scientifiques grecs entreposés dans son pays. Al Mamoun a consenti après un refus et a envoyé une délégation qui a ramené à Bagdad les livres grecs qu'elle a pu. Les traducteurs parmi les gens du Livre se sont mis à les traduire. Lorsque Al Mamoun a conclu une trève avec le gouverneur de Chypre, il a écrit à ce dernier lui demandant les livres grecs qui ont pu être conservés. Il s'agissait des ouvrages des philosophes grecs et il les lui a envoyés. De nombreux traducteurs se sont mis à traduire ces ouvrages en arabe à Dar Al Hikma. L'un de ces traducteurs les plus connus est Yahia Ibn Patrick qui maîtrisait bien le grec et le latin. Il a traduit à ceux qui étaient autour de lui parmi les arabes le conte "Le Timée" de Platon, les ouvrages d'Aristote :"De l'âme", "Histoire des animaux" d'autres(1), la médecine. A cette époque furent traduits les ouvrages sur la musique d'Euclide. L'un de ceux qui commencèrent à avoir de la renommée en oeuvrant pour une cohabitation intellectuelle entre les syriaques chrétiens et les musulmans à l'époque d'Al Mamoun fut Honaine Ibn Ishak. Il était très précis dans ses (1) Le 3ème ouvrage cité par l'auteur est probablement l'un des 8 livres constituant le traité d'Aristote intitulé " La Physique" , dont l'objet est la détermination des choses naturelles qui ont pour caractéristiques essentielle d'être en mouvement. -36- L’Universalité de l’Islam traductions, ce qui lui a valu l'équivalent d'or du poids de l'ouvrage qu'il avait traduit comme récompense par Al Mamoun. Pour avoir été impressionné par la qualité de la traduction du grec en arabe, le calife Al Moutaouakil lui a offert trois maisons entièrement meublées, dotées d'accessoires, de matériels nécessaires et de livres, lui assigna des terres et lui fournit un salaire mensuel de 15000 dirhams. Honaine était un chrétien nestorianiste qui est allé à Byzance où il a bien appris le grec. Il maitrisait également le Syriaque, l'arabe et le persan. Le calife al Moutaouakil a mis à sa disposition de bons traducteurs qui travailllaient sous son contrôle. Il était passionné de la traduction du grec. Son fils Ishak et son neveu Hobaich étaient ses traducteurs les plus connus, Ishak s'interessait à la traduction d'ouvrages de philosophe. Il a traduit beaucoup d'ouvrages d'Aristote. Hobaich, tout comme son oncle s'intéressait à la traduction d'ouvrages sur la médecine. l'un de leurs condisciples, Lahnin Stephane est le premier à avoir donné aux mlusulmans l'ouvrage de Dioscoride sur la botanique et l'ouvrage d'Oribase sur les les médicaments. A côté de cette grande école de traduction de la pensée grecque, il y avait beaucoup d'autres traducteurs parmi lesquels Tabit Ibn Korra qui a traduit l'ouvrage les origines d'Euclide et Kosta Ben Loka le Baalabekois qui se chargea de traduire les ouvrages des philosophes grecs. Le dernier des grands traducteurs du grecs à la langue arabe est Metta Ibn Younes, d'origine grecque, très célèbre pour sa traduction en arabe de toutes les oeuvres d'Aristote sur la logique et d'autres domaines. A travers cette cohabitation intellectuelle, les gens du Livre, syriaques ou non , ont témoigné aux musulmans non seulement leur sympathie et leur amitié, mais ils leur ont apporté aussi les sciences et la philososphie grecques qui furent un trésor, avec beaucoup de loyauté et de sincérité, sans la moindre dissimulation et sans intention de duperie. Ils ont voulu ainsi témoigner leur amité aux musulmans en faisant leur travail avec beaucoup de précision aussi bien au niveau de la copie ou de la traduction qu'au niveau des concepts et de l'apprentissage. Ceci a duré 3 siècles et plus au cours desquels ils ont apporté leur soutien à ce travail de traduction et d'apprentissage aux musulmans et ils ont consolidé et renforcé leur amitié et leur cohabitation intellectuelle avec eux. Les premiers gens du Livre syriaques ou autres avaient traduit littéralement quelques ouvrages où il y avait des impropriétés, des erreurs de style. Certains traducteurs, surtout les syriaques- depuis les Barmakides et Al -37- La Cohabitation intellectuelle Mamoun ont jugé nécessaire de retraduire ces ouvrages importants, pour en assurer la compréhension par les musulmans pour que ces derniers les prennent en exemple, et pour renforcer les liens d'amitié avec eux. Les musulmans se sont penchés sur tout ce que les gens du Livre avaient traduit du patrimoine scientifique de leurs peuples respectifs, qu'ils connaissaient bien. Souvent ils étudiaient ensemble ce qu'ils leur avaient traduit dans les sciences comme l'avait fait Khalid Ibn Yazid Ben Moaouya pour qui Marianus avait traduit un ouvrage de chimie et la lui enseignait-comme nous l'avons vu-Depuis le premier siècle de l'hégire, les traducteurs ont continué à traduire leur patrimoine scientifique et l'enseignaient à tous ceux qui le voulaient parmi les musulmans comme ils leurs enseignaient la philosophie contenue dans ce patrimoine. Leurs cercles (assemblées) étaient toujours pleins d'étudiants de sciences et de philosophie qui apprenaient ce qu'ils leur exposaient sur les patrimoines scientifique et philosophique. L'un des cercles les plus célèbres au 2ème siècle fut celui de Yohanna Ibn Massouih le responsable de Dar Al Hikma à l'époque d'Ar-Rachid"; c'était le cercle qui a duré le plus longtemps à Bagdad pour les étudiants en médecine, en théologie dogmatique, en philosophie. Il apprenait à ses étudiants la logique d'Aristote, les ouvrages de "Jalilos" sur la médecine". Les cercles des plus grands traducteurs du 3ème et 4ème siècle de l'hégire comme Honaine Ibn Ishak et Matha Ibn Younes, ressemblaient à celui de Youhanna Ibn Massouih. Grâce à la traduction des cultures perse, hindoue, syriaque et surtout grecque et aux sciences qu'elles renfermaient, accomplies par les gens du Livre et mises à la disposition de la communauté arabo-musulmane et grâce aussi à l'apprentissage de ces sciences par ces derniers, ils les ont parfaitement intégrées et ils n'ont pas tardé à voir se former leurs grands savants dans les différents domaines: au 2ème siècle de l'hégire (8ème siècle de l'ère chretienne) en chimie Jabir Ibn Hayane, a écrit plus de 100 traités dont les occidentaux ont traduit un grand nombre en latin. A l'époque d'Al Mamoun nous trouvons Al Khaoirizmi celui qui a inventé l'Algèbre et qui est le précurseur d'un grand nombre de mathématiciens. Du 2ème au 8ème sicèle de l'hégire (8ème siècle - 14ème siècle de l'ère chrétienne) nous assistons à une renaissance scientifique promue par la communauté arabo-musulmane. Cette renaissance a été pendant six siècles le guide du monde et a enseigné aux occidentaux beaucoup de choses, en particulier en Sardaigne et en Andalousie. Grâce à ce que les syriaques ont -38- L’Universalité de l’Islam traduit et à la philosophie grecque qu'ils ont apprise aux arabo-musulmans,ces derniers sont parvenus à jeter les bases de leur philosophie musulmane depuis Al Mamoun et la parution d'Al Kindi, l'un de leurs premiers philosophes. Al Kindi a écrit des dizaines, voire des centaines de traités et d'ouvrages sur les mathématiques, l'astronomie, la géométrie, les sciences naturelles, la morale, la politique, la logique, la théologie dogmatique, la dialectique, la médecine. Il faisait l'éloge de l'esprit et disait que l'âme faisait partie de la lumière divine et qu'elle était en rapport avec le corps mais que dans son essence elle est indépendante du corps et quand elle s'en sépare elle s'en délecte. Au 4ème siècle de l'hégire, c'est le philosophe Al Farabi qui est le plus connu après Al Kindi. Il associe le spiritualisme de l'Islam et les théories philosophiques grecques. Au 5ème siècle de l'hégire (11ème de l'ère chretienne) Ibn Sina, le plus grand philosophe arabo-musulman a associé la philosophie grecque, la sagesse orientale et l'esprit musulman. Les philosophes andalous sont venus après lui et c'est Ibn Rochd qui est l'un des plus connus. Il a eu le mérite de concilier la philosophie et la religion musulmane. L'un des aspects de cette cohabitation intellectuelle fertile, c'est la naissance d'un vaste mouvement donnant lieu à des séminaires et discussions entre les musulmans et les gens du Livre de croyances diverses. Ceci explique non seulement la liberté totale avec laquelle ceux-ci faisaient leur culte et leurs croyance mais aussi la liberté totale qu'ils avaient pour défendre leur foi lors des discussions avec les musulmans. A l'époque des Omeyades,ces séminaires ou assemblées se tenaient avec beaucoup d'ardeur entre les musulmans et les moines en Syrie. L'un des chrétiens les plus connus, qui participait à ces séminaires est Yohanna le damascène qui écrivait en grec. Il a supervisé l'administration des finances à Damas sous plusieurs califes. Il a écrit de nombreux ouvrages dont "dialogue avec un musulman à propos de la divinité du Christ"; "guide pour les chrétiens à propos de leurs discussions avec les musulmans". A part ces discussions avec les musulmans au sujet du destin et de la liberté de la volonté chez l'homme, certaines de ces discussions avaient lieu dans les cercles animés par certains califes omeyades. C'est là un des multiples aspects rayonnants de l'universalité de l'islam dans ses meilleurs moments. Les califes Omeyades n'ont pas seulement ouvert les portes aux gens du Livre pour une cohabitation matérielle en toute liberté, mais ils ont même nommé un certain nombre d'entre eux à la tête des finances de l'état. -39- La Cohabitation intellectuelle Dans le cadre de la cohabitation intellectuelle avec les musulmans, ils ont débattu avec eux librement des questions de la foi et du destin. A l'époque des Abbassides on assiste à une cohabitation intellectuelle ardente entre les arabo-musulmans et les gens du Livre de toutes les croyances au niveau de la traduction, l'apprentissage des sciences comme nous l'avons évoqué avant. Cette ardeur concerne aussi les séminaires et les discussions au sujet de la foi entre les savants en religion, les monothéistes et les polythéistes. Nous avons entre les mains différentes informations sur cette forte polémique en Irak au 2ème siècle de l'hégire (8ème siècle de l'ère chrétienne). L'auteur de l'ouvrage Al Aghani (les chants) dit dans le 3ème tome: "Il y avait à Bassora, six théologiens ; Amr Ibn Obeid, Oissil Ibn Atae, (les deux faisant partie des Moatazila), Bachar Al Aama (un athé, libertin), Saleh Ibn Abdelkeddous (manichéen croyant en un dieu de la lumière et un dieu des ténèbres), Abdelkrim Ibn Aoujae (athé), un homme de "El Azd". Les six se réunissaient dans une assemblée d'El Azdi et se disputaient chez lui. Le chef des Mutazilites, Oissil Ibn Atae et son ami qui appartient à la même secte, Amr Ibn Obeid, connus pour leurs aptitudes à discuter avec les théologiens, essayaient vainement de convaincre Bechar, Saleh Ibn Abdelkadous et Abdelkim Ibn El Aoujae des erreurs dans leurs représentations et leur perception de la religion. Un texte figurant dans le 2ème tome de l'ouvrage "les étoiles prometteuses" dans la même localité dit: Dix personnes dont on ne connait pas de semblables se réunissaient à Bassora: Khalil Ibn Ahmed, un sounnite, l'auteur de la prosodie, Es-saied Ibn Mohamed El Himiari, le poète chiite radical ; Saleh Ibn Abdelkaddous, un manichéen; Soufian Ibn Mochajie, Bechar Bnou Bord, un débauché ; Hamad Ajrad, un athé, Ibn Ra’s Al Jaloute, un poète juif; Ibn Nadhir le chrétien, un théologien, Omar Ibn Akht Maoubuid , un mage; Ibn Sanan Harrani, un sabéen". Ce texte renferme les noms des partisans de toutes les croyances et les religions en Irak. Al Khalil Ibn Ahmed a établi la prosodie et la métrique. C'est un musulman sounnite qui pense que Abou Bakr et Omar sont devenus califes du prophète dignement. Essayed Ibn Mohamed Himiari, un chiite radical, conteste Abou Bakr, Omar et les compagnons du prophète. Saleh Ibn Abdelkaddous dit que le monde a deux dieux, celui de la lumière et celui des ténèbres. Soufian Ibn Mouichajie est un adepte des Kharijites Soufri qui optaient pour la non participation au Jihad contre les Omayades au début de leur règne ; puis ils ont pris les armes pour les combattre. -40- L’Universalité de l’Islam Bechar Bnou Bord le débauché ainsi nommé par l'auteur des Etoiles prometteuses comme nous l'avons signalé- Hamad Ajred, un débauché, Ibn Ras Al Jalout, grand rabbin et responsable des juifs en Irak, Ibn Nadhir un chrétien, Omar fils de la soeur de Al Maoubid, un mage; Ibn Sanan Hrrani, un poète sabéen. Il est clair que chacun des dix représentait une croyance au début du règne des Abbassides. Trois d'entre eux furent des arabo-musulmans: un sounnite, un chite radical, un soufri Kharijite. Deux d'entre eux étaient athés. Et parmi les cinq autres: un manichéen, un juif, un chrétien, un mage, et un sabéen. Ils débattaient de leurs croyances, ceux d'entre eux qui étaient poètes lisaient leurs poèmes. On ne trouvait nulle part chez d'autres peuples de telles rencontres. ils se réunissaient au moment où le peuple arabo-musulman était à l'apogée de sa grandeur, de sa puissance au 2ème siècle de l'hégire (8ème siècle de l'ère chretienne) et surtout grâce à l'universalité de l'Islam et à la liberté en religion qu'il assurait aux gens du Livre. Durant et après le règne des Abbassides en Irak, les savants en théologie dogmatique musulmans permettaient l'accès à leurs cercles et leurs séances de réflexions sur les croyances, aux adeptes des différentes religions. ceci est prouvé par Ahmed Ibn Mohamed Ibn Saadi, d'origine andalouse, dans son ouvrage "Jadhoit Al Moktabis". C'etait un téologien qui s'installa à Bagdad à la fin du 4ème siècle de l'hégire (10ème siècle de l'ère chrétienne). Il dit l'avoir quitté pour Al Kairaouan en Tunisie où le responsable religieux, Al Malki Ibn Abi Zaid décédé en 386 de l'hégire, lui demanda: "Avez-vous assisté aux assemblées des théologiens?- j'ai assisté à deux assemblées, la première a réuni tous les groupes: musulmans sounnites et réformistes, les polythéistes, les mages et les athés matérialistes: ceux qui ne croient pas au jour de la résurrection, les athés, les juifs, les chrétiens: chaque groupe avait un responsable qui parlait de sa secte. Lorsque le responsable d'une équipe venait, tout le monde se levait en signe de respect et ne s'assayaient que lorsqu'il s'assayait. Si le cercle se remplissait de ses partisans et qu'ils ne remarquaient l'absence de personne d'entre eux, l'un des athés disait :"vous êtes réunis pour le séminaire. Nous discutons avec des arguments rationnels et avec ce que porte le syllogisme". Ibn Saadi ajoute: "Il m'a dit qu'il y a un autre cercle. J'y suis allé. C'était le même que le précédent". -41- La Cohabitation intellectuelle Il ressort des propos du savant en religion andalous que les cercles des théologiens dogmatiques à l'époque des Abbassides étaient ouverts aux débats et discussions aux téologiens parmi les musulmans sunnites et réformistes, aux mages adorateurs du feu, aux manichéens qui adoraient les dieux de la lumière et des ténèbres, aux sabéens qui adoraient les astres, aux athés matérialistes qui ne croyaient pas en l'au-delà, aux juifs et aux chrétiens. Tous ces séminaires, ces rencontres, ces discussions qui illustrent une solide cohabitation intellectuelle n'ont eu lieu et n'ont eu de succès que grâce à l'universalité de l'Islam qui a permis le développement de toutes les croyances et les dogmes divins ou autres et les traitaient sur le même pied d'égalité. -42- CHAPTER V Le Rationalisme de l'Islam Avant l'Islam, les Envoyés de Dieu étaient envoyés à leurs peuples les exhortant -comme Mohammed (S.B. sur lui)- à adorer Dieu unique mais nombreux étaient ceux qui s'opposaient à ces Envoyés et Dieu les secourait au moyen de miracles et de prodiges palpables qui pourraient les convaincre et les amener à écouter leurs Envoyés de Dieu - mais ils persistaient dans leur entêtement et leur reniement. Dieu dit dans la sourate (le voyage nocturne) qu'Il a envoyé Moïse au Pharaon et aux juifs avec neuf signes et miracles au sens clair. Il les a détaillés dans la sourate (Al A'Araf) dans les versets numéros 107,1098,130,133,134. Ce sont : son bâton qui se transforme en vrai serpent qui happe tous les mensonges que les magiciens égyptiens inventaient. En sortant les mains de sa poche “elle était blanche (éclatante) pour ceux qui regardaient”. Ce qui a ébloui les gens et amené les Pharaons à connaître des années de disette; leurs récoltes et leurs moissons ont accusé une baisse considérable. Dieu évoque cinq miracles dont il a investi Moïse, en disant(1) “Et nous avons alors envoyé sur eux l'inondation, les sauterelles,les poux (ou la calandre),les grenouilles et le sang” "L'inondation" c'est la crue du Nil qui a détruit les champs de blé. "Les sauterelles" insectes qui rongent les feuilles des arbres, les herbes et les épis. "Les poux" sorte d'acariens qui sucent le sang des bêtes. "Les grenouilles" qui vivent dans les marécages. "Le sang": veut dire que Dieu a puni les mécréants en transformant l’eau potable qu’ils buvaient en sang Le 9ème miracle était l'envoi par Dieu du châtiment sur les Pharaons, qui est une épidémie. Ils demandèrent alors à Moïse: "Si tu éloignes de nous le châtiment ou cette épidémie, nous croirons en toi et nous enverrons avec toi les enfants d'Israel là où tu voudras". Moïse invoqua Dieu qui a éloigné d'eux le châtiment mais ils violèrent l'engagement en ne laissant pas les fils d'Israêl quitter l'Egypte avec Moïse, ce qui l'obligea à partir secrétement de l'Egypte la nuit avec son peuple. Le pharaon apprit la nouvelle, leur envoya son armée les (1) Sourate "Al A'Araf " nº7, verset nº133 -43- Le Rationalisme de l’Islam pourchassa (pour se venger). Moïse était arrivé avec son peuple jusqu'au Nord de la Mer Rouge, que Dieu a fendue pour leur permettre d'être sauvés. Le Pharaon et ses soldats les suivirent. Alors, Dieu a recouvert leur passage d'eau de mer et ils furent engloutis et se noyèrent tous pour avoir dénié les miracles dont Moïse fut investi par Dieu et dénié tout ce qu'il leur a appris sur l'unicité de Dieu. Dieu a envoyé Salih à son peuple Thamoud dans la ville Al Hijr appelée aujourd'hui Madaene Saleh, au Nord du Hidjaz. Il rappelle son histoire en détails avec son peuple dans les sourates: (Al A'Araf, Houd, Les Poètes, et Les Fourmis) et comme toutes les fois qu'il leur demandait d'adorer Dieu, leur fuite, leur reniement et leur orgueil ne faisaient qu'augmenter sauf une minorité qui avait la foi en Dieu. Vainement, l'Envoyé de Dieu Salih, les incitait à remercier Dieu pour sa grâce et ses bienfaits, pour avoir transformé leur terre en vergers et fontaines, pour avoir créé des montagnes leur permettant de tailler des maisons, ce qui devrait les inciter à remercier Dieu et à avoir la foi en Lui. Mais ils continuaient à se détourner de Lui et à demander un miracle prouvant sa sincérité. Ils Lui demandèrent avec insistance de faire sortir d'un rocher une chamelle qu'ils verraient de leurs yeux et qu'ils toucheraient de leurs mains. L'Envoyé de Dieu Salih obtient d'eux la promesse écrite de croire en Dieu s'il exhauce leur voeu. Salih invoqua Dieu; le rocher s’est fendu pour laisser apparaître une chamelle. L'Envoyé de Dieu leur dit: "c'est une chamelle de Dieu, qui se nourrit sur sa terre. Elle dispose d'une quantité d'eau et vous disposez de la vôtre". Ils pensaient alors à la tuer et ont incité l'un d'entre-eux nommé Kodar à égorger la chamelle, il l’égorgea donc égorgé. Dans certains versets, Dieu les rend tous responsables de son égorgement parce que kodar l'a fait sous leurs incitations. Salih leur a promis que le châtiment de Dieu s'abattrait sur eux après trois jours de leur grand crime, par un tremblement de terre. Dieu les a tous anéantis sauf Salih et ceux qui croyaient en lui. La vie de Jésus, l'Envoyé de Dieu au peuple d'Israel est constituée de deux séries de miracles. Marie la Vierge est tombée enceinte sans que Jésus ait un père : un grand miracle. Le fait de parler alors qu'il était encore au berceau fut un deuxième grand miracle. Et si la légende selon laquelle il transforme l'eau en vin au mariage de "Kana Al JAlil" est authentique, ceci est aussi un miracle. Dans le verset de la sourate (la famille d'Imran, nº49), il avait cinq miracles dont le premier était le suivant : Quand Jésus formait avec de l'argile quelque -44- L’Universalité de l’Islam chose qui ressemblait à un oiseau, à l'intérieur duquel il soufflait, celui-ci devenait un oiseau réel, vivant qui volait “par la permission d'Allah”(1) expression qui s'est répétée avec ses miracles pour qu'on ne s'imagine pas qu'il pouvait faire quelque chose avec ces miracles non pas par son propre pouvoir mais par le pouvoir, la volonté et la permission de Dieu. Le troisième miracle était la guérison des lépreux dont la peau était d'une blancheur mêlée de rouge et qui étaient débarrassés de cette maladie que même les médecins d'aujour'hui ne peuvent soigner. Jésus, avec la permission et le pouvoir de Dieu la guérissait. Le quatrième grand miracle permettait à Jésus de ressusciter les morts avec la permission de Dieu, c'est-à-dire en invoquant Dieu et sa volonté. Le cinquième miracle consistait à dire à un individu parmi les fils d'Israel ce qu'il avait mangé chez lui et ce qu'il avait conservé pour les moments où il en aurait besoin. Ces miracles dont Dieu a doté Jésus pour que les fils d'Israël le croient, ne les ont pas convaincus; mais ils les ont incités à s'obstiner davantage, à tout renier et à persister dans leur refus de son appel comme a refusé le peuple Thamoud l'appel de Salih et son miracle de la chamelle qu'ils observaient de leurs yeux; comme le pharaon et son peuple qui ont refusé l'appel de Moïse et ses neuf miracles qu'ils ont pris pour la magie. Ils avaient pris aussi Moïse et son frère Aaron pour des magiciens. Tous ces messages de Jésus, Salih et Moïse s'appuyaient clairement sur des miracles matériels et sur la logique du sens. A Qoreïch, les têtes de l'impiété (les grands mécréants) avaient demandé à l'Envoyé de Dieu des miracles pareils comme cela est dit dans la sourate (le voyage nocturne) dans les versets nº90 et 93. Ils lui avaient dit (S.B. sur lui) "Nous ne croirons en toi que si vous nous faites jaillir une source comme Zemzem ou si vous faites de notre terre un jardin planté de vignes et de dattiers, où jaillit un ruisseau ou si vous faites tomber sur nous le ciel en morceaux, ou si vous nous faites venir Dieu et les Anges ou si vous montez dans le ciel et que vous nous fassiez tomber un Livre que nous lirons". Dieu repète dans le Coran que s'il avait appuyé son Envoyé avec ces miracles, -comme le demandait sa communauté-ils ne l'auraient pas cru comme l'avait fait d'autres peuples à leurs Envoyés et ils auraient dit que c'était de la (1) Sourate "la famille Imran" nº3, verset nº49 -45- Le Rationalisme de l’Islam magie ou quelque chose de pareil.-Dieu, le Très Majestueux dit dans la sourate: "les bestiaux"(1) “même si nous avions fait descendre sur toi (Mohammed) un livre en papier qu'ils pouvaient toucher de leurs mains, ceux qui ne croient pas auraient certainement dit : “ce n'est que de la magie évidente’” Il dit aussi à Son Envoyé dans la même sourate(2) “Et si Nous faisions descendre les Anges vers eux (comme ils l'avaient proposé) et si les morts leur parlaient et si Nous rassemblions toute chose devant eux, ils ne croiraient que si Allah veut”. C'est pour cela que Dieu a voulu pour le dernier des Envoyés, Mohammed, que la conviction dans son message ne repose pas sur les miracles matériels et la logique du sens et que l'esprit et sa logique aient une bonne part dans son message et son appel à l'Islam. Dieu appelle des dizaines de fois dans le Coran à l'arbitrage de l'esprit et à chaque fois, il fait de l'esprit un juge dans la foi en Lui, dans Son unicité. Il demande aux gens que leur foi ne soit pas une fatalité sans faire intervenir l'esprit, mais qu'elle émane de l'esprit et d'une vision clairvoyante de l'univers, vision qui les mène à la croyance en Dieu et en Son unicité. Le Coran répète cela des dizaines de fois si ce n'est des centaines de fois dans différentes sourates. Nous retenons de cela, les paroles de Dieu dans la sourate (la vache) (3)“Et votre divinité une divinité unique. Pas de Divinité à part Lui, le Tout Miséricordieux,le Très Miséricordieux. Certes, dans la création des cieux et de la terre, et dans l'alternance de la nuit et le jour, et dans le navire qui vogue en mer chargé de choses profitables aux gens, et dans l'eau qu'Allah fait descendre du ciel, par laquelle il rend la vie à la terre une fois morte et y répand des bêtes de toute espèce dans la variation des vents, et dans les nuages soumis entre le ciel et la terre, en tout cela il y a des signes pour un peuple qui raisonne” . Dans le premier verset, Dieu établit Sa divinité, Son unicité et donne pour cela des preuves cosmiques telles que la création des cieux et de la terre et ce qu'il y a mis comme créatures. Si le mot cieux est cité au singulier comme ce sera le cas dans le verset, cela veut dire l'atmosphère qui est au-dessus de nous. S'il est au pluriel, comme au début du verset,cela veut dire les immenses corps célestes et de l'avis de nombreux exégètes, ce sont les sept planètes: Vénus, (1) Sourate "les bestiaux" nº6, verset 7 (2)Sourate "les bestiaux" nº6 verset 111 (3) Sourate "la vache ", nº1 , verset nº 163 -46- L’Universalité de l’Islam Mars et leurs soeurs. Comme si c'étaient les sept étoiles fixes qui se répêtent dans le Coran. Dieu appelle à méditer sur Sa création des cieux et les étoiles qu'ils renferment et dont aucun défaut ne vient affecter la course. Il appelle aussi à méditer sur la terre et les diverses créatures qu'elle renferme. Dans les deux ensembles, terrestre et céléste se trouve logiquement ce qui prouve l'existence d'un grand créateur de tout cela qui est Dieu. De même, la succession du jour et de la nuit, les ténèbres la nuit pour le repos et le calme et la lumière le jour pour le travail et pour gagner sa vie. Si les ténèbres ou la lumière duraient longtemps, la terre et la vie de l'humanité se déséquilibreraient. Dieu clarifie cette démonstration prouvant Son existence et Son unicité en disant(1) “Dis : 'que diriez vous? Si Allah vous assignait la nuit en permanence jusqu'au jour de la Résurrection, quelle autre qu'Allah pourrait vous apporter une lumière? N'entendez vous donc pas? -Dis : que diriez vous? Si Allah vous assignait le jour en permanence jusqu'au jour de la Résurrection, quelle divinité autre qu'Allah pourrait vous apporter une nuit durant laquelle vous vous reposeriez? N'observez vous donc pas?” Dieu appelle à une observation rationnelle du (2) “navire qui vogue en mer chargé de choses profitables aux gens” Il renferme divers signes : le signe de la création de la mer où il navigue, le signe concernant le fait que Dieu fait inspirer à l'homme la construction des bâteaux qui fendent les eaux de la mer. Le signe des vents que Dieu met au service de l'homme pour faire avancer ses bâteaux là où il veut, à droite, à gauche, au Nord, au Sud lui transportant ses marchandises ou le transportant pour la visite ou l'invasion d'un pays, pour le pélérinage….Dieu appelle aussi à la méditation sur l'eau qu'il fait tomber du ciel. Il s'est attribué la chute des pluies car il en est la cause et le principe en transformant l'eau des mers en vapeur qui s'accumule en nuages; ces derniers se transforment en gouttes puis en pluies qui s'abat sur le sol en donnant naissance aux fleuves et aux sources à partir desquels la terre est irriguée, après quoi elle retrouve la vie et se couvre de végétation après avoir été stérile. Alors les cultures poussent et donnent des grains et des récoltes. Comme le dit Dieu dans la sourate (Yasin) (3) “Une preuve pour eux est la terre morte à laquelle nous donnons la vie et d'où nous faisons sortir des grains dont il mangent! ”. (1) Sourate "Le Récit" nº28, verset nº71, 72 (2)Sourate "La Vache" nº1, verset nº164 (3) Sourate "Yasin", nº36, verset nº33 -47- Le Rationalisme de l’Islam Dieu dit qu'il a répandu sur la terre des animaux aux formes, aux couleurs et aux aspects différents, qui vont partout,dont vous tirez profil, et dont l'observation vous fait plaisir, et que vous mangez ou que vous montez. Il dit dans la sourate (Houd) (1) “Il n'y a point de bête sur terre dont la subsistance n'incombe à Allah qui connait son gîte et son dépôt”. C'est-à-dire là où elle se retire et où elle habite."Son dépôt", c'est-à-dire l'endroit où il est enterré. Dieu appelle à méditer sur la manière dont il fait souffler et maîtriser les vents, du souffle à l'accalmie, de la brise au tourbillon et à la tempête; du vent chaud au vent froid, du vent sec au vent humide. Il appelle aussi à méditer sur les nuages qui se forment de l'évaporation des eaux des mers. Il accumule cette vapeur qui devient des nuages. Il s'en sert en les déplaçant d'un endroit à l'autre, et en le transformant en pluie qui fait pousser les plantes et les cultures ce qui est une grâce de Dieu pour les hommes. Dieu dit en commentant tout ce qui précède que ce sont là des signes “pour un peuple qui raisonne” C'est-à-dire des preuves claires de Son unicité dans le verset qui précède celui-là. Ce système merveilleux des planètes(2) et de la terre et les principes cosmiques qui les accompagnent comme la succession du jour et de la nuit, et l'usage par Dieu des mers pour la navigation maritime; la chute des pluies pour fertiliser la terre et faire pousser les plantes et les cultures ; le fait de donner la vie aux animaux, de leur assurer la nourriture et de connaître par l'esprit leur gîte; l'exploitation des vents, l'usage des nuages, sont autant de preuves que le cosmos à un Dieu qui régit ses principes et ses règles. Dieu appelle les gens à faire travailler leur raison pour méditer sur le royaume des cieux et de la terre pour qu'ils croient avec clairvoyance que le cosmos a un Dieu qui l'a crée avec perfection et avec des règles et des principes divins qui le maintiendront pour l'éternité. Dieu - le Très Majestueux-dit dans la sourate "Yasin"(3) “Et une preuve pour eux est la nuit. Nous en écorchons le jour et ils sont alors dans les ténèbres et le soleil court vers un gîte qui lui est assigné; telle est la détermination du tout puissant, de l'Omniscient. Et la lune, Nous lui avons déterminé des phases jusqu'à ce qu'elle devienne comme la palme vieillie. Le soleil ne peut rattraper la lune, ni la nuit devancer le jour; et chacun vogue dans un orbite”. (1) Sourate "Houd", nº11, verset nº6 (2) Selon les exégètes, les sept cieux refèrent aux planètes (3) Sourate "Yasin" nº36, verset nº 37, 38, 40 -48- L’Universalité de l’Islam Dans ces versets, Dieu expose aux gens les grandes preuves de Son pouvoir cosmique et les règles précises régissant le système solaire: (la nuit, le jour, le soleil, la lune). Il a commencé par la succession du jour et de la nuit que l'homme observe matin et soir. Il dit qu'il a écorché le jour et la lumière de la nuit puis viennent les ténèbres avec la disparition de la lumière de la journée. Ensuite arrive la nuit. Et c'est la succession du jour et de la nuit- la nuit avec ses ténèbres, le jour avec sa lumière.- Quand l'un apparait, l'autre disparait. Un système divin précis. Le soleil court rapidement. “Vers son gîte ” dans l'espace et le temps. C'est à dire là où il se couche et quand il se couche quotidiennement. On a parlé de son gîte dans les douze zodiaques répartis sur l'année; on a parlé aussi de son gîte le jour du jugement dernier ; mais la première idée est la plus véridique et la plus claire. Dieu dit que c'est là une "détermination du Tout Puissant" qui suit son système, qui a assujetti le soleil (l'astre) de l'omniscient (de la précision et de la perfection de Son système). Il dit qu'Il a déterminé à la lune un système bien fait (précis) et lui a conçu 28 mansions étalées sur les 12 zodiaques. la lune et le soleil tournent avec régularité comme le dit Dieu(1) “Et pour vous; il a assujetti le soleil et la lune à une perpétuelle révolution”. C'est-à-dire qu'ils gardent le même rythme et ne s'arrêtent pas. La lune apparait à peine la première nuit du mois. La deuxième nuit, elle est plus lumineuse et plus elle monte, plus sa lumière s'intensifie et la 14ème nuit du mois, c'est la pleine lune. Puis elle s'affaiblit de plus en plus jusqu'à la fin du mois pour devenir “une palme veillie” c'est à dire une branche au sommet du palmier d'où sortent des tiges portant les dattes. "Vieille" veut dire qui ne donne plus de dattes c'est-à-dire qu'elle a vieilli qu'elle s'est courbée et qu'elle a jauni et faibli ressemblant ainsi au croissant à la fin du mois. Dieu dit que le soleil et la lune ont chacun une trajectoire et ne se cognent pas comme le fait paraître le rapprochement de leurs mansions. le soleil ne peut pas atteindre la lune, la rattraper pour devenir la nuit “Ni que la nuit devance le jour” c'est-à-dire que le soleil et la lune ont chacun son orbite, sa trajectoire qu'ils empruntent exclusivement. Tout ce que l'homme observe: le jour, la nuit, la rotation du soleil, de la lune ont leur propre marche; et s'il les contemple, les médite il croira en Dieu, maître du cosmos qu'Il a créé et dont Il a conçu le système avec perfection. Dieu (1) Sourate "Ibrahim"nº14,Verset 33 -49- Le Rationalisme de l’Islam expose toujours à l'esprit de l'homme ses signes cosmiques pour qu'il croie spirituellement que ces signes ont un Dieu qui les a créés. Il appelle souvent les gens comme c'est le cas dans la sourate (la vache) à user de leur esprit pour méditer sur ses signes cosmiques afin qu'ils croient en Lui avec clairvoyance et discernement. Il reproche aux polytéistes d'avoir tardé à faire usage de leur esprit; de ne pas l'avoir utilisé pour comprendre les signes cosmiques de Dieu et se guider avec ces signes pour comprendre Celui qui les a créés et avoir par conviction la foi en Lui. Des polythéistes Dieu dit: (1) “Ils ont des coeurs, mais ne comprennent pas; ils ont des yeux, mais ne voient pas ; ils ont des oreilles mais n'entendent pas. Ce sont comme les bestiaux, même plus égarés encore. Tels sont les insouciants” Les coeurs sont les esprits. Dieu dit qu'ils ont des esprits mais ils ont tardé à les utiliser et ces esprits ne perçoivent plus cequi peut être utilitaire ou ce qui peut les guider pour leur bien. Ils ont "des yeux" qu'ils ont tardé à utiliser et qui n'ont pas vu la création par Dieu de Ses signes cosmiques merveilleux. Ils ont des oreilles" qu'ils ont tardé à utiliser et qui n'ont rien entendu du Coran et du droit chemin qu'il trace. Dieu dit qu'il sont devenus sans esprit comme des bestiaux , tels le chameau, la vache, le mouton. “Ils sont plus égarés” que les bestiaux parce que Dieu les a dotés d'un pouvoir qui les protège des dangers mais les autres, Dieu les a dotés d'esprits qui leur ont voilé la clairvoyance concernant les signes cosmiques pour se protéger du polythéisme qui mêne à l'enfer. Dieu- le Très Majestueuxaugmente le nombre de ceux qui incitent l'Envoyé de Dieu et les musulmans à se servir de leur esprit non seulement dans la foi en Lui mais aussi dans leur appel à l'Islam en précisant les arguments spirituels sur lesquels doit se fonder l'appel à l'Islam.“Par la sagesse et la bonne exhortation, appelle (les gens ) au sentier de Ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon”(2) "le sentier du Seigneur" dans le verset veut dire l'Islam. Dieu ordonne à Son Envoyé et aux musulmans, dans leur appel aux polythéistes pour qu'ils embrassent l'Islam, de se faire aider par trois démarches: la sagesse, le bonne exhortation, la discussion, que Dieu a utilisées quand il a incité les polythéistes à se convertir à l'Islam. Ce que signifie la sagesse dans le verset ce sont les preuves spirituelles telle la preuve de l'unicité de Dieu dans la sourate "les croyants"(3)“Et il n'existe point de divinité (1) Sourate "Al A'Arfa" nº7 , verset nº179 (2) Sourate "les abeilles" n° 16, verset n° 125 (3) Sourate "les croyants" nº23 , verset nº91 -50- L’Universalité de l’Islam avec Lui, sinon, chaque divinité s'en irait avec ce qu'elle a créé, et certaines seraient supérieures aux autres (gloire et pureté à Allah) il est Supérieur à tout ce qu'ils décrivent.” C'est une preuve divine, spirituelle de la négation d'autres divinités. S'il y avait avec Dieu d'autres divinités, elles auraient les mêmes caractéristiques divines et chacune d'elles s'occuperait de ses créatures et nul Dieu que lui n'en disposerait et ainsi elles seraient toutes capables de cette disposition. Il y a là une insuffisance qui contredit la divinité. Ceci est une preuve de l'unicité, une deuxième preuve dans le verset est que s'il y avait plusieurs Dieux, chacun d'eux aurait ses créatures, essayerait d'avoir le plus grand pouvoir et ils se battraient rudement “et certaines divinités seraient supérieures à d’autres” Il y aurait parmi les Dieux un vainqueur et un vaincu et il y aurait un déséquilibre du Cosmos, ce qui ne s'est jamais produit. Le cosmos est bien ordonné et est d'une grande perfection, ce qui prouve spirituellement l'unicité de Dieu. La bonne exhortation que Dieu ordonne à Son Envoyé et aux musulmans, afin qu'ils s'en servent dans leurs appels aux polythéistes à se convertir à l'Islam revient souvent dans le Coran. Elle y occupe deux sujets importants; Le premier concerne les événéments des Envoyés et ce que ces évènements renfermaient comme démentis de leur peuple respectifs, comme châtiments terribles qui leur étaient infligés au moyen de déluge, d'effondrement, de tremblement de terre et de vociférations destructives. Les images de ces châtiments sont exposées aux polythéistes pour les avertir de leur démenti à l'Envoyé de Dieu et pour les exhorter à le suivre. Le deuxième sujet concernant la foi en le Coran porte sur l'intimidation des polythéistes qui ont démenti l'Envoyé de Dieu (S. B sur Lui) à propos du châtiment de l'enfer où sera jeté celui qui, parmi eux, mourra en étant un apostat ou un polythéiste. Les images de ce châtiment effrayant sont présentes dans presque toutes les sourates. Dieu demande à Son Envoyé et aux musulmans dans leur appel à l'adoption de l'Islam de discuter courtoisement tant avec les polythéistes comme dans la sourate précédente qu'avec les gens du Livre comme cela est dit dans le Coran “Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre”. La bonne discussion se fait avec un discours indulgent, souple et courtois à la -51- Le Rationalisme de l’Islam manière de ce que Dieu a ordonné à Aaroun, et Moise quand Il les a envoyés au Pharaon en disant : “Puis parlez lui gentiment, peut être se rappellera-t-il ou (Me) craindra-t-il?” (1) Nous voyons Dieu rappeler quelques discussions de Son Envoyé avec les polythéistes de la Mecque, qui étaient courtoises et quand ils criaient il leur disait comme dans la sourate (Al Ahqaf) (2) “Il sait parfaitement ce que vous propagez (en calomnies contre le Coran”, C'est-à-dire que Dieu sait ce que vous êtes entrain de faire, comme par exemple , vous prétendez que le Coran est de la magie et une calomnie de Dieu. L'Envoyé de Dieu n'était pas violent avec eux . Dieu lui apprenait à abandonner leurs discussions méprisables courtoisement en lui disant dans la sourate (le pélérinage) (3) “Et s'ils discutent avec toi” c'est-à-dire une discussion méprisable “Alors dis: c'est Allah qui connait mieux ce que vous faites”. La bienveillance divine à l'égard de l'Envoyé de Dieu et des polythéistes de la Mecque s'intensifie quand ils engagent avec lui une forte polémique, du fait qu'il leur dit comme dans la sourate (Saba)(4)“C'est nous ou bien vous qui êtes sur une bonne voie ou dans un égarement manifeste”, c'est l'extrême bienveillance divine. En fait Dieu apprend à Son Envoyé à dire aux polythéistes : ‘Nous ne pouvons pas être ensemble sur le bon chemin ou dans l'égarement’ mais il faut que l'un d'entre nous soit sur le bon chemin et l'autre dans l'égarement. C'est dans ce sens que Dieu a appelé Son Envoyé et les musulmans à se servir de leur esprit dans leur appel à embrasser l'Islam par le biais de la discussion souple et courtoise et de l'exhortation influente par des arguments théoriques et des preuves rationnelles convaincantes. Dieu appelle tout le monde à croire en Lui en faisant intervenir la raison et en méditant sur les principes et signes divins cosmiques en suivant le bon chemin et en croyant en Dieu le Créateur du cosmos. Dieu a fait de l'esprit l'arbitre de la foi en Lui, de la conversion à l'Islam et Il en a fait l'arbitre de la religion musulmane : Il dit à Son Envoyé (6) : “Nous avons fait descendre vers toi le Livre avec la vérité pour que tu juges entre les gens, selon ce que Allah t'a apppris”. (1) Sourate "L'araignée" nº29 , verset nº46 (2) Sourate "Taha" nº 20, verset 44 (3) Sourate "Al Ahsaf", nº 46, verset 8 (4) Sourate "Le pélérinage" nº22, Verset 68 (5) Sourate "Saba" nº34,verset 24 (6) Sourate "les Femmes" nº4 verset nº105 -52- L’Universalité de l’Islam Le discours de l'Envoyé de Dieu inclut le discours de sa communauté comme cela existe dans beaucoup de versets révélés. Dieu dit à Son Envoyé et aux musulmans qu'il a fait descendre le Coran à Son Envoyé pour que vous jugiez les disputes entre les gens avec équité en étant guidés par la raison. L'Imam Chafii et d'autres savants en religion, considèrent que ce verset du Coran est une preuve de la légitimité de l'exégèse rationnelle de l'Envoyé de Dieu et des musulmans dans tout ce qui concerne la religion et ont considéré cette exégèse comme le quatrième principe de la "charia" après le Coran, la Sounna, l'unanimité de la communauté musulmane. Ce qui montre clairement l'exégèse rationnelle dans la "Charia" existe depuis que l'Envoyé de Dieu était en vie, c'est le propos de Mo'ad Bnou Jabal, lorsque l'Envoyé de Dieu a tenu ce propos avec lui avant de l’envoyer au Yamen: Il lui a demandé: "Avec quels moyens tu vas juger"? Mo’ad Bnou Jabal lui a répondu -"Au moyen du Livre de Dieu"-Et si tu ne trouves pas ? "Je jugerai par la tradition du Prophète"- Et si tu ne trouves pas ? - Il a répondu. "J'utiliserai ma raison, sans négligence ". L'Envoyé de Dieu a répondu : Louange à Dieu qui a accordé le succès à l'envoyé du Messager de Dieu, pour ce qui satisfait l'Envoyé de Dieu. Après la mort du Messager de Dieu, les Khalifes ont continué leur exégèse à propos de ce qui leur était exposé ou de toutes les questions délicates. L'un des problèmes les plus sérieux est celui qui a été exposé au Khalife Abou Bakr Es-Seddik, au début de son Khilafat et qui concerne le refus de beaucoup d'arabes de s'acquitter de la "Zakat". Il les a considérés comme des mécréants et demanda devant les compagnons du Messager de Dieu de les combattre. Les compagnons ont eu horreur de cela et le kalife Omar aussi; celui-ci dit à Abou Bakr: "comment combattre les gens alors que l'Envoyé de Dieu (S.B. sur Lui) dit?: "J'ai été ordonné de combattre les gens jusqu'à ce qu'ils disent: "il n'y a de divinité hormis Dieu". S'ils le disent, leur sang et leurs biens sont à l'abri sauf en cas de droit." Abou Bakr dit "n'a-t-il pas dit : "sauf en cas de droit". Il est de leur droit de faire la prière et de s'acquitter de l'aumône légale et par Dieu s'ils me refusent un chameau qu'ils donnaient à l'Envoyé de Dieu, je leur déclarerai la guerre pour cela ; et si je suis lâché par tout le monde, je leur déclarerai la guerre moi même." Omar et les compagnons le suivirent. Il a combattu les mécréants qui ont refusé l'aumône légale et les ramena à l'Islam : cet énorme bienfait d'Aboubakr a ramené à la péninsule arabique son unité islamique et l'a -53- Le Rationalisme de l’Islam poussé à conqurir la Syrie l'Irak et l'Iran. Omar Ibn Al Khattab lui a succédé. C'était le calife le plus exégète dans la "Charia". Citons parmi ses exégèses : une année de forte sécheresse et de disette qui a sévi dans la péninsule arabique pendant son kilafat. La famine s'est répandue dans la région. On a suspendu d'appliquer les jugements de la Charia relatifs à l'amputation des mains des voleurs conformément au Coran qui dit (1) “Les voleurs et les voleuses à tous deux coupez la main, en punition de ce qu'ils se sont acquis et comme châtiment de la part d'Allah. Allah est puissant et sage” parce qu'il a considéré le voleur à ce moment, comme contraint de voler pour subvenir à ses besoins alimentaires, la suspension provisoire du jugement par la "Chaira" est une exégèse très importante. Dieu a destiné les recettes (sadaqâts) à huit bénéficiaires comme cela est dit dans le verset de la sourate (le désaveu)(2) “Les sadaqâts ne sont destinées qu’aux pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les coeurs sont à gagner (à l'Islam), l'affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d'Allah et pour le voyageur (en détresse) c'est un décret d'Allah ! Allah est savant et sage” Les pauvres et les indigents sont connus. Ceux qui y travaillent "sont les agents des impôts qui collectent les "sadaqâts"; "Les coeurs à gagner" sont des familles arabes nouvellement converties et bénéficiant comme tels des "sadaqâts". Lorsque l'Envoyé de Dieu a partagé le butin de la bataille de "Honain", il a donné aux " coeurs à gagner" de qoreîch cent têtes de chameaux chacun et aux autres gens y compris les qoreîchites moins de la centaine. Parmi ceux qui en ont bénéficié, Al Akraa Ibn Habis Tamimi, O’yïna Ibn Hissan Al Fizazi. Ces deux derniers sont allés chez Abou Bakr lui demander leur part de la "sadaqât" ; il leur a remis une lettre pour Omar Ibn Khattab son conseiller, pour les satisfaire; celui-ci leur a dit : Dieu a honoré l'Islam et se passe de vous. Si vous revenez à l'Islam, c'est tant mieux, sinon, c'est la guerre entre nous. Omar a alors interdit à ce clan parmi les "coeurs à gagner" tout ce qu'ils prenaient de la sadaqât et les a traités comme les autres musulmans. Abou Bakr Es-seddik approuva le travail de Omar et depuis, cette recette de la "sadaqât" a été annulée définitivement, comme a été annulée la recette pour "l'affranchissement des jougs". Ce fut la fin de l'esclavage dans le monde. La recette du Jihad a été maintenue comme a été maintenue la recette (1) Sourate "la Table servie" nº5, verset nº38 (2) Sourate "le désaveu " ou le repentir" nº9 , verset nº60 -54- L’Universalité de l’Islam pour les "lourdements endettés" pour les aider tout comme la recette des voyageurs démunis, c'est-à-dire le voyageur qui traverse un pays et ne disposant pas de moyens pour faire son voyage. Omar a fait une exégèse à propos de deux dispositions citées dans le Coran comme il a fait une exégèse à propos du mariage de jouissance, c'est-à-dire un mariage contracté par les deux époux pour une période déterminée d'un commun accord. Ce mariage a été permis au début de l’Islam. Les interprétations portant sur la tolérance et l'interdiction de ce mariage par l'Envoyé de Dieu, se sont contredites. mais du temps de Omar, il l'a interdit catégoriquement. Ces trois exégèses de Omar montrent l'étendue de l'exégèse depuis les débuts de l'Islam. Les compagnons se sont répartis lors des conquêtes sur les pays musulmans et nombreux étaient parmi eux des exégètes qui émettaient des avis à caractère religieux aux musulmans à propos d'incidents, des malentendus, de comportements, et de problèmes relatifs à la religion et à la foi . L'exégèse a connu un développement et un élargissement concernant l'émission d'opinion, de jugement en rapport avec d'autres disciplines liées à la religion et ainsi se sont formées les Ecoles et les doctrines (ou sectes) religieuses connues : l'Ecole Hanafite, l'Ecole malékite, Chafite et hanbalite. Ces doctrines ou sectes se sont développées en recrutant chacune des exégètes rendus célèbres à travers les siècles et les pays musulmans, par la réflexion, la raison dans la création de loi l'émission de décisions émanant des constantes et des règles de la religion qui sont le Coran et le hadith . L'exégèse a connu un épanouissement jusqu'au 9ème siècle de l'hégire. Après , c'est l'imitation qui a commencé à se répandre à l'époque des Othomans et même après les othomans jusqu'à l'arrivée de Cheik Mohamed Abdou à la fin du siècle dernier , la "Charia" a réintégré l'exégèse qui a retrouvé un dynamisme et une vitalité chez les grands savants en religion . Comme la raison dans la Charia a ouvert les portes devant les savants qui étaient des maîtres éminents favorables à l'exégèse et à la déduction pertinente à propos de ce qui se produit, ce qui arrive aux gens dans le domaine de la religion , cette raison dans la "Charia" a fermé hermétiquement les portes devant toutes les affabulations et les croyances des arabes anciens à propos de leur divinités et leurs idôles. -55- Le Rationalisme de l’Islam A propos de la magie qui dit des juifs dans la sourate (la Vache)(1) “Et ils suivirent ce que les diables racontent du règne de Solayman. Alors que Solayman n'a jamais été mécréant mais bien les diables : ils enseignent aux gens la magie” Le magicien est un mécréant et d'après ce verset, l'Envoyé de Dieu (S.B.sur Lui) dit: "le châtiment du magicien c'est de le battre avec une épée". Ce que l'on veut dire par "magicien" c'est celui qui simule de faire du mal aux gens prétendant qu'il a des rapports avec les âmes des étoiles ou les âmes des diables. L'Envoyé de Dieu nous a appris que la superstition (le mauvais augure) ou le pessimisme survenant quand l'oiseau se dirige vers la gauche, et non vers la droite, c'est du polythéisme. De même, un jet de pierre accompagné de balbutiements fait penser à celui qui écoute qu'il réalise ses voeux comme font les bohémiennes (les sorcières) en frappant sur les coquilles. Il en est de même pour ce que fait le voyant, c'est-à-dire le devin qui prétend connaître, à partir des astres ou étoiles la vie des gens, ce qui relève de l'inconnaissable que seul Dieu connait. C'est aussi le cas du devin qui prétend qu'il a un diable domestique qui l'informe des événements ou des incidents qui vont survenir et des secrets que les coeurs cachent. Lors de la période anté-islamique, il y avait beaucoup de devins qui faisaient de la mise en scène devant ceux qui leur exposaient des problèmes, en débitant une prose inintélligible prétendant que les diables leur apportent cela d'une force supérieure. Il existe beaucoup de légendes et d'affabulations relatées par ces conteurs de la période anté-islamique sur ces devins. Tout cela n'est que mensonges : l'Envoyé de Dieu dit : "celui qui va chez un voyant ou un devin a mécru à propos de tout ce qui est descendu sur Mohammed". C'est-à-dire le Coran qui repose sur la raison et les arguments rationnels justes. L'Islam a fait de la raison un arbitre dans la foi en Dieu par le biais de la méditation sur les principes cosmiques. il a fait de la raison aussi, la base de l'appel à l'Islam avec ses trois démarches: les arguments rationnels, l'exhortation et la bonne discussion comme il a fait de lui la base constante de la "Charia" par le biais de l'exégèse. Dieu et son envoyé ont élevé l'esprit de l'homme en refusant la fable, la magie et la prédiction. Dieu et Son Envoyé ont, sans aucun doute bâti la "Charia" pour l'humanité sur un très grand édifice rationnel. (1) Sourate "la vache" nº1, verset nº 102 -56- CHAPITRE VI L'Islam embrasse la Science L'Islam a embrassé la science dans le premier des versets révélés du Coran. Dieu s'est adressé à Son Envoyé en disant: (1) “Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis, ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume, a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas”. L'enseignement avec la plume est inconditionné et n’est pas limité par une catégorie de sciences dont Dieu a comblé l'humanité. Il est évident que certaines sciences sont perçues par l'information franche; d'autres sont saisies par les sens, d'autres encore par l'affectivitié et d'autres par l'esprit au moyen de l'expérience, de la déduction. Pour honorer la science Dieu a juré par la plume et par ce qui est écrit dans le domaine de la science et du savoir, en disant dans la sourate (La plume)(2) “Par la plume et ce qu'ils écrivent "”. Il a dit à Son Envoyé d'être humble devant Lui pour qu'il accroisse ses connaissances comme il est dit dans un verset de la sourate (Tâ-Hâ)(3)“Et dis : ‘Ô mon Seigneur, accrois mes connaissances!” Dieu a comblé d'honneur les savants puisqu'il les considère comme les égaux des Anges dans "l'attestation" de Son unicité comme cela est dit dans le verset de la sourate :(La famille d'Imran)(4) “Allah atteste et aussi les Anges et les doués de science qu'il n'y a point de divinité à part Lui”. Ce qu’élève la science c'est qu'il y a dans le dialogue entre Dieu-le Très Majestieux- et Ses Anges au début de la sourate (La vache) (5) lorsqu'il a désigné Adam vicaire "Khalifa" sur la terre Les Anges Lui ont dit: “Vas-tu y désigner un qui y mettra le désordre et répandre le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorigier?” Celui qui sème le désordre et répand le sang ne peut pas construire (l'habitat) mais nous, nous avons, avant lui le droit d'être "Khalifa". Dieu leur dit :“Je sais ce que vous ne savez pas”, ce dont vous n'avez pas été informés. (1) Sourate "L'adhérence " nº96 verset 1,2,3,4,5 (2) Sourate "La plumle" nº68 verset nº1, (3) Sourate "TâHâ" nº20 verset nº 114 (4) Sourate "La famille d'Imran" nº3 verset nº18 (5) Sourate "La vache" nº 1, verset , nº30 -57- L’Islam embrasse la Science Et Il apprit à Adam tous les noms (de toutes choses)”.(1) Soit par l'apprentissage soit par l'inspiration, soit en lui mettant dans la tête un savoir à tel point que s'il lui est demandé le nom de quelque chose, il lui donne un nom sur le coup. Dieu a présenté aux Anges la désignation des noms et leur a dit : (2) “ Informez-moi des noms de ceux-là, si vous êtes véridiques!” Les Anges ont été frappés d'incapacité. Dieu dit alors à Adam :“Ô Adam, Informe-les de ces noms”. Adam les en informa. Dieu leur a dit :“Prosternez-vous devant Adam!” Prosternation de gloire “Ils se prosternèrent”- Il y a là, anoblissement de la science qui n'est égale à aucun autre anoblissement - Car en donnant l'ordre aux Anges-créatures divines qui glorifient toujours Dieu par les louanges- de se prosterner devant Adam, il a placé la connaissance des noms par Adam au dessus de la glorification des Anges et de leur adoration pour Lui. Ceci est une vénération inégalable de la science. L'Envoyé de Dieu a répété dans ses Hadiths que la science est au-dessus de la piété et que le savant est plus haut que le dévot. L'un de ses hadiths connus : "Le mérite du savant sur le dévot est comme le mérite de la lune sur tous les astres". Il a souvent inspiré le désir d'apprendre la science et il a dit qu'apprendre la science est un devoir pour chaque musulman et que les Anges tendent leurs ailes à tout demandeur de science. Un homme de la tribu Morad est venu le voir à la mosquée et lui a dit : "O Envoyé de Dieu! je suis venu apprendre la science." Il lui a répondu : "Que le demandeur de la science soit le bienvenu! Celui qui apprend la science est entouré d'Anges qui le couvrent d'ombre avec leurs ailes" Et comme il a placé les savants au-dessus des dévots, ils les a placés au-dessus des martyrs pour la cause de Dieu : Les savants ont un dégré de mérite sur les martyrs". Le Saint Coran a répandu chez les musulmans l’esprit de la science. Ce qui est à remarquer c'est qu'il a modifié le sens de termes qu'ils connaissaient et qui ont eu des sens nouveaux. Ces termes forment une terminologie dans la religion tels que l'Islam, la foi, l'idolâtrie, le polythéisme. Le mot "Coran" a pour origine son radical : comme le mot "absolution". Dieu a désigné avec ce mot tous les versets du Coran qu'il a fait descendre sur Son Envoyé , c'est-à-dire les paroles de Dieu pendant 23 années, qui ont été consignées dans le Coran. Le mot "Islam" dont le sens littéral est la soumission, l'obéissance. Dieu a désigné par ce mot la religion comme dans ce qu'il dit : “aujourd'hui, j'ai parachevé pour (1) Sourate "la vache nº1 verset nº31 (2) Sourate "La vache nº1, verset 31 -58- L’Universalité de l’Islam vous, votre religion, accompli sur vous Mon bienfait. Et j'agrée l'Islam comme religion pour vous”(1). Le mot "foi" a pour dérivé "Aman" c'est-à-dire la Sécurité (contraire de la peur). Le Coran lui attribue ainsi qu'à ses dérivés "Tasdike, c'est-à-dire l'assentiment de l'unicité de Dieu, de Son Envoyé et de La "Charia". Le mot "Kofr" l'apostasie a pour sens littéral la couverture, le vêtement. Le Coran lui attribue ainsi qu'à ses dérivés le sens d'adoration d'autres divinités que Dieu -Le mot "Shirk" ou le polythéisme a pour sens littéral la participation à tout . Le Coran lui attribue ainsi qu'à ses dérivés le sens de ce que le mécréant croit en une divination partagée avec Dieu comme l'a dit Lokman à son fils(2)“O mon fils, ne donne pas d'associé à Allah car l'association à (Allah) est vraiment une injustice énorme”. La terminologie coranique peut ne pas avoir un sens littéral, et être conçue directement comme le terme "nifak" ou l'hypocrisie qui signifie dissimulation l'apostasie et exhiber l'Islam. Les philologues disent que les arabes de la période antéislamique n'ont pas utilisé ce terme, ni dans les verbes ni dans les noms et on ne relève dans leur poésie ni "nafaka" ni "munafik" (ni verbe, ni nom) tel que nous lisons souvent dans le Saint Coran. Les philologues disent que le terme "Nafaka" vient de la période anté-islamique, qui veut dire le terrier de la gerboise qui y cachait une sortie autre que la sortie principale. Quand elle est attaquée par la sortie principale, elle emprunte cette issue. C'est comme si le Coran avait utilisé à partir du nom de ce terrier le mot "nifak" ou l'hypocrisie. Car l'hypocrite qui proclame son appartenance à l'Islam y entre par une porte et en soit en dissimulant son polythéisme par une autre porte. Comme le terme "nifak" que le Coran a inventé, nous relevons le terme "fasik" ou débauché et ses dérivés. Ibn Al Arabi dit que le sens littéral de ce mot n'existe pas, qu'il n'a pas entendu ce mot dans les écrits et la poésie de la période anté- islamique ce qui prouve que le Coran l'a utilisé pour signifier l'insoumission à Dieu. L'exégèse du Coran est née et se développe rapidement en application de ce que Dieu dit à Son Envoyé (3) “Et vers toi Nous avons fait descendre le Coran pour que tu exposes clairement aux gens ce qu'on a fait descendre pour eux”. L'Envoyé de Dieu expliquait à ses compagnons le contenu des versets du Coran comme principes sur le plan impératif et prohibitif. Ainsi l'Envoyé du Dieu est considéré comme le 1er exégète du Coran. (1) Sourate "la table servie" nº107 verset n°3 (2) Sourate "Lougman nº 31, verset nº13 (3) Sourate "les abeilles" nº16 , verset n°44 -59- L’Islam embrasse la Science D'après Ibn Massoud -que Dieu l'agrée- "Quand l'un d'entre nous (c'est-à-dire les compagnons de l'Envoyé de Dieu apprenait dix versets du Coran,à peine il les dépassait qu'il en connaissait le sens et les appliquait. Après la mort de l'Envoyé de Dieu, les compagnons ont continué cette oeuvre en expliquant aux musulmans le Coran, en suivant sa voie et selon ce qu'ils entendaient de lui. Assiouti dit dans son ouvrage [Al Itkan] qu'il a pu rassembler plus de dix mille Hadiths constituant l'exégèse du prophète (S.B. sur lui) et des compagnons dans un ouvrage intitulé "Interprétation du Coran". qu'il a synthétisé dans un autre ouvrage appelé "Addor al Manthour Fi Tafsir Bil Maethour" La Sounna ou le Hadith Acharif est née et s'est vite développée. Le Coran parlait des principes de la "Charia" globalement et sans détails. l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) a développé, précisé et expliqué ces principes. Le Coran n'a pas donné les détails de la prière ni de la "Zakat" ou (l'aumône)- qui sont les uns des piliers les plus importants de l'Islam. Il s'est contenté de ce que Dieu dit “Et s’acquittez de la prière et de l'impôt”. C'est le Hadith qui a clarifié les règles de la prière qui commence par le "K'iam", "la Nia", le "takbir" et la lecture de la Fatiha ou le prologue et ce qui suit comme Aroko'e", puis la prosternation, avec le "tasbih", le Salut du milieu dans les prières autres que celle du matin,et la "Rak'a après le Salut du milieu dans la prière du "Magrib", le coucher du soleil. Deux "Rak'at dans le reste des prières et le salut final. L'Envoyé de Dieu a préconisé aussi le moment des prières qui sont au nombre de cinq. Le Coran précise ce qu'il faut accomplir avant la prière comme ablutions et leurs règles. De même la "Zakat" ou l'impôt est signalé globalement dans le Coran. C'est l'Envoyé de Dieu qui a précisé sa quantité obligatoire pour tout musulman annuellement sur l'argent, les grains, les bestiaux, les chameaux, quelqu'en soient la quantité ou le nombre de têtes. Derrière les éclaircissements par l'Envoyé de Dieu des obligations de la "Charia", il y a des centaines de hadiths plutôt des milliers avec leurs subdivisions qui la complètent. Dieu ordonne souvent aux musulmans , dans le Coran, de s'en tenir à ce que leur dit l'Envoyé de Dieu, de l'appliquer en suivant ses ordres et en s'abstenant de ce qui est prohibé - Dieu le Très Majestueux- dit dans la sourate "l'exode" (1) “Prenez ce que le messager vous donne et ce qu'il vous interdit abstenez-vous-en”. (1) Sourate "L'exode nº59 , verset 7 -60- L’Universalité de l’Islam L'Envoyé de Dieu a appelé ses hadiths, la "Sounna". C'est-à-dire sa conduite et celle de ses compagnons. Il a dit entre autre: "Maintenez ma Sounna et mordez-la avec les molaires". C'est-à- dire attachez-vous à la sounna. D'après Ibn Abbas, l'Envoyé de Dieu a dit: "Que Dieu soit miséricordieux a mes “Kholafa” ou les continuateurs de l'interprétation de la “sounna”. Nous avons dit : "O Envoyé de Dieu! Qui sont tes "Kolafa"? Il a dit : "ceux qui récitent mes hadiths et qui les apprennent aux gens". Il recommandait aux délégations de les apprendre à leurs communautés. Les compagnons ont veillé sur la "Sounna", l'ont récitée et étudiée et ainsi elle a été transmise aux générations suivantes. La "Sounna" a été, depuis qu'elle a été édictée par lui , une science qui a Sa Sainteté. Depuis l'époque de l'Envoyé de Dieu, est née une 3ème science, le "Fikh" ou la théologie musulmane qui traite des principes divins dans les actes (ou actions) des charges des obligations, des "Nah'i" ou prohibition, l'"nadb", l' "Ibaha" ou le licite". Cette science renferme toutes les pratiques religieuses, les transactions, les actes, l'héritage et ses régles. La nouvelle terminologie que Dieu et Son Envoyé ont créée et dont ils ont enrichit le "Fikh" ou la théologie musulmane est très abondante. Arrêtons-nous devant la terminologie concernant les pratiques religieuses ou "Al 'Ibadat" c'est-à-dire : la prière, 'la "Zakat", Le Jeûne et le pélèrinage. L'origine du sens littéral du mot "Salat" ou prière c'est "addouae"; le Coran en fait un concept terminologique pour la dévotion ou la pratique religieuse de base connue dans l'Islam. La prière est devancée par les ablutions qui signifient "se laver" et la "Charia" lui attribue les sens de " se laver" et "s'essuyer des parties spécifiques du Corps. Les ablutions sont suivies de "Al Kiam", le "Takabir", le "Rokoe" et le Soujoud" ou prosternation. Le sens litteral de "Rokoe" c'est l'inclination. Dans la prière le Coran lui attribue le sens de l'inclination avec un rituel spécifique en exaltant Dieu. L'origine du sens littéral du "Soujoud" ou prosternation "Tadaloul" ou abaissement. Le Coran lui attribue le sens de la mise du prieur de son front et des ses mains sur le sol avec un rituel spécifique en exaltant Dieu en cas de manque d'eau pour faire les ablutions pour la prière, on peut faire le "taïamum" ou ablutions sèches. Le sens littéral de "ablutions sèches", le "Qasd" ou l'intention, le Coran lui donne le sens de s'essuyer le visage et les mains après les avoir passés sur une partie de la terre pure. Le sens littéral de la "Zakat" c'est l'accroissement. Le Coran lui donne le sens d'une quote-part en argent ou en nature que la "Charia" oblige à donner aux pauvres et autres avec des conditions particulières. La "Sadaka" citée dans le Coran est en rapport avec -61- L’Islam embrasse la Science la "Zakat". Elle est dérivée de la "Sada'ka" ou l'amitié; C'est comme si Dieu-le Très Puissant-voulait avec cette appellation, qu'elle consolide l'amitié, (la bienveillance) entre les musulmans par leur générosité, en donnant la "Zakat" aux pauvres et aux indigents. Le sens littéral du [Siam] ou jeûne c'est le "imsak" ou abstinence. Le Coran lui accorde le sens de l'abstinence de manger, de boire, des relations sexuelles de l'aube au coucher du soleil. Le sens littéral du "Hij" ou pèlerinage c'est le "Qasd" ou l'intention. Le Coran lui donne le sens de se diriger vers "Baït al Haram" ou Sainte mosquée en des mois précis pour accomplir les rites particuliers. Il est noté dans le Coran que la "Tamatou’a" ou jouissance du petit pèlerinage ou “Omra” avant le grand pèlerinage. Comme le dit Dieu dans le Sourate (la Vache) (1) “Quiconque a joui d'une vie normale après avoir fait l'Umra en attendant le pèlerinage”. La "Oumra" ou petit pelerinage au sens littéral c'est la visite, le Coran lui attribue le sens du "rite" renfermant la procession (autour de la "Ka'ba") et le "Saaï" entre "Safa" et "Marwa", l'exaltation de Dieu, "Tasbih" et "Ihram" n'ont pas de date précise dans l'année. Le "Tamattoua" au sens litteral veut dire le bénéfice, le profit ; le Coran lui accorde le sens de "l'ihram" du "haj" ou pèlerin par la "omra" ou petit pelerinage. Quand le pèlerin l'accomplit, il peut jouir de tout ce dont il jouissait avant le petit pèlerinage jusqu'à son Ihram pour le pèlerinage. Le Coran renferme quelques règles du pèlerinage tels que le "Tawaf" ou procession, le " saie" entre "Safa et " marwa", le "nafr" ou départ en groupe de Arafat à Mozdalifa , ou l'Ifada" . Nous nous contentons de ces concepts terminologiques qui se comptent dans la "fikh" ou "théologie musulmane" par dizaines. Nous voyons Dieu -le Très Puissant- inciter les musulmans à se lancer avec l'Envoyé de Dieu, dans le Jihad ou guerre Sainte contre les ennemis de l'Islam . Dans la sourate "Le désaveu" Dieu incite les musulmans à s'avancer vers l'Envoyé de Dieu pour qu'il leur apprenne l'exégèse du Coran, la Sounna , les principes de la "Charia" et ses prohibitions et pour les faire apprendre à leur tour à leurs tribus et à leurs communautés. Dieu - le Très Haut-, dit(2) “Et les croyants n'ont pas à quitter tous leurs foyers. Pourquoi, de chaque clan quelques hommes ne viendraient-ils pas s'instruire dans la religion, pour pouvoir à leur tour avertir leur peuple afin qu'ils soient sur leur garde?”. Il y a là une mobilisation divine énorme visant à apprendre la "Charia" et ses sciences et à la diffuser dans la "ouma". (1) Sourate "la vache" nº1 verset , 196 (2) Sourate "le desaveu ou le repenter" nu9 verset nº122 -62- L’Universalité de l’Islam Effectivement les musulmans ont répondu à l'appel de Dieu et la ville de Médine est devenue une grande cité des sciences qui a préparé un vaste mouvement scientifique dont l'Envoyé de Dieu était le professeur, le grand savant de la ouma et son grand exégète du Coran et dont les élèves étaient ses compagnons. Ils est connu que la "Charia" dans le Coran et la "Sounna" s'élargit considérablement et ne s'arrête pas aux dévotions, mais elle porte sur tous les aspects de la vie de l'humanité, lui créant des lois sur l'organisation de la famille, la piété filiale, le mariage, les bonnes relations entre les conjoints, la "idda" de l'épouse divorcée, sa pension pendant la "idda", la pension du nourrisson, les parts des héritiers,le commerce et les transactions commerciales, l'agriculture et sa mise en valeur, les dettes et leur enregistrement, le témoignage, les dépôts en garantie, l'assurance , les recettes de la "zakat" et la "sadaqât" l'interdiction du vol, l'assassinat, la "Riba" ou intérêt au taux excessif, l'adultère, le vin, le jeu de hasard, les règles de la guerre et du Jihad , les droits des combattants et les conventions, l'organisation du pourvoir sur la base de la consultation et la délibération (ou Achoura) de la justice avec des principes moraux importants. De ce qui précède, il est clair que non seulement l'Islam embrasse la science, mais il s'unit avec elle, formant ainsi trois sciences; l'exégèse, le "Hadith" ou Sounna" et le "Fiqh". A côté de ces sciences, le Coran exalte les sciences naturelles, l'astronomie, les mathématiques, la médecine. Dieu met en valeur les premières sciences plusieurs fois et gratifie l'homme en lui aplatissant la terre et en lui créant des montagnes pour que celles-ci ne le fassent pas chanceler, des cours d'eau et des sources qu'il alimente par des pluies pour que les hommes s'y abreuvent et les utilisent dans l'agriculture qui produit les grains et les arbres qui produisent des fruits comme le raisin, les dattes, les olives et d'autres fruits de toute sorte. Il a répandu les animaux sur la terre et a permis asservissement du chameau, du cheval,des bestiaux par l'homme; l'utilisation de la mer par l'homme et tous les bateaux qui y naviguent pour son commerce et pour l'intérêt qu'il en retire; le vol des oiseaux de toutes les couleurs dans le ciel. Tous les espaces naturels sont cités dans le Coran. La terre avec ses montagnes, la mer, les oiseaux, la végétation, le monde des arbres et des plantes, le monde des animaux et des bêtes, le monde des reptiles comme les serpents et les insectes. Si nous considérons les sciences astronomiques et mathématiques, -63- L’Islam embrasse la Science nous remarquons que Dieu parle souvent de "borouj" ou zodiaque ou constellation. "Borj" veut dire d'un côté la forteresse, la tour. De l'autre côté "borj" veut dire : zodiaque, constellation d'étoiles ou mansion. Ces constellations, une fois reliées entre elles par des fils, donneraient l'image d'un animal. Le soleil dans sa course, passe chaque mois par une mansion, si bien que dans l'année il passe par 12 mansions dont les 3 premières forment le zodiaque de l'hiver, ce sont: capricorne, verseau et le poisson. les 3 autres constituent le zodaique du printemps. Ce sont le bélier, le taureau et les gémeaux. Le zodiaque d'été est formé du : cancer, le lion, et la vièrge. Le zodiaque d'automne formé de: la balance, le scorpion , le Sagittaire . Dieu l'a signalé en disant :“Par le ciel aux constellations” pour prouver Sa grande puissance. Il dit dans la sourate (Jonas)(1) “C'est lui qui a fait du soleil une clarté,et de la lune une lumière, et il en a déterminé des phases afin que vous sachiez le nombre des années et le calcul (du temps)”. "Ad'iae" ou Clarté : forte lumière. "Les phases de la lune" sont les mansions de la lune ou les positions de la lune dans lesquelles elle apparait chacune des nuits du mois, formant ainsi 28 constellations ou positions réparties sur les mansions du soleil : les noms de ces 28 mansions sont citées dans les ouvrages des savants en astronomie : Dieu dit dans la sourate "Les bestiaux"(2) “Le soleil et la lune pour mesurer le temps” c'est-à-dire que Dieu les a considérés comme des mansions pour que l'on sache les horaires, les jours, les nuits, les mois, les années, pour que vous sachiez comment organiser votre vie, vos problèmes, vos transactions et ce que vous attendez de l'histoire, ce qui est un principe de la vie et de la civilisation. Le Coran fait mention de la médecine, ce qui a permis à de nombreux séminaires de médecine de se tenir pour montrer ce que le Coran renferme comme signes et miracles dans la médecine. Certains de ces aspects sont précisés dans la sourate(3) (Les Croyants) l'une des étapes de la création du foetus dans le ventre de la mère; Dieu dit au début du verset que l'homme est créé “d'un extrait d'argile” en signalant ainsi qu'il a créé Adam de l'argile, puis il expose les étapes par lesquelles passe la foetus quand il est créé, en disant “Puis nous en fimes une goutte de sperme, dans un reposoir solide. Ensuite nous (1) Sourate "Jonas" nº10 verset 5 , p. 208 . (2) Sourate "les bestiaux nº6 verset 96 p.140 (3) Sourate " les Croyants nº23, versets 12,13, p.342 -64- L’Universalité de l’Islam avons fait du sperme une adhérence” c'est à dire du sang coagulé “et de l'adhérence nous avons crée un embryon” c'est-à-dire un morceau de viande “Puis de cet embryon nous avons créé des os et Nous avons revêtu les os de chair; Ensuite Nous l'avons transformé en une tout autre création” Nous y avons soufflé l'âme, ceci est un miracle médical divin dans le Coran où sont conçues les différentes étapes du foetus jusqu'à ce qu'il devienne un être vivant. Tout ce que j'ai signalé à propos des louanges du Coran pour les sciences naturelles, l'astronomie, la médecine et son union avec les sciences au niveau de la théologie, tout ceci a rempli les coeurs des musulmans de l'envie d'apprendre les sciences dans toutes leur diversité, et après la mort de l'Envoyé de Dieu, les musulmans se sont mis à étudier les sciences religieuses: l'exégèse du Coran, le hadith, le "fikh", puis ils ont essayé de comprendre, après les conquêtes de l'Islam, ce que les peuples arabisés possédaient comme sciences; la Chimie, l'astronomie, les mathématiques, la médecine. Ceci a donné lieu à une intense activité de traduction de ces sciences et d'autres domaines similaires a celle que nous avons vue dans le cadre de la cohabitation intellectuelle et du rationalisme de l'Islam, que les musulmans ont assimilés. On a commencé à créer la grammaire, la philosophie pour répondre aux besoins accrus des peuples arabisés qui voulaient connaître les règles de la conjugaison et la fonction des mots . L'enseignement a connu un grand essor au niveau de l'apprentissage des sciences religieuses, des sciences de la langue et des sciences étrangères au monde musulman. Ceci a amené la communauté musulmane à devenir le guide du monde sur le plan des sciences, de la civilisation pendant six siècles, jusqu'au VIII siècle de l'hégire (XIV siècle de l'ère chrétienne). Dieu a fait, à juste titre, de la communauté musulmane, une communauté des sciences et de l'apprentissage. Les jeunes apprenants commençaient par apprendre dans les écoles coraniques, l'écriture, la lecture, quelques sourates du Coran, un peu de calcul, la grammaire, quelques poèmes et proverbes. On apprenait aux jeunes filles le Coran et surtout la sourate "La lumière". A cette époque l'enseignement/ apprentissage ne ressemblait pas à celui que nous connaissons aujourd'hui. l'apprentissage dans les écoles coraniques tenait lieu de l'enseignement dans le primaire et le collège d'aujourd'hui. D'habitude, les jeunes enfants apprenaient le Coran. Les mosquées étaient de grands espaces où on apprenait les sciences. Celui qui voulait continuer ses études, participait -65- L’Islam embrasse la Science aux "séminaires" animés par les Oulemas et les savants. Ces cours ressemblaient aux établissements supérieurs et n'étaient pas seulement des lieux du culte mais c'étaient des établissements de sciences et des savants y animaient des cercles dans tous les domaines. Le savant se faisait entourer de ses étudiants. Il s'appuyait contre une colonne de la mosquée ou sur une chaise élevée et dictait ses cours. Quand l'auditoire était nombreux, il se faisait répéter ce qu'il dictait pour s'assurer que les plus loin l'entendaient. Les cercles des oulémas connaissaient plus d'audience car la maîtrise des sciences religieuses "Al Fikh" préparait à des fonctions de contrôle des prix, du contrôle des marchés, et à des fonctions de sécurité, de justice et d'administration parfois. Aucune condition n'était exigée par assister aux conférences données par les savants sauf le désir d'y assister. Ceci a permis deux choses : La première c'est qu'il y avait un grand nombre de savant spécialisés dans les différentes sciences à tel point qu'on rapporte que Nadhr Ibn Chomaïl, l'élève d'Al Khalil Ibn Ahmed, qui voulait quitter Al Bassora en Irak pour aller à Khorassan, a été salué à son départ par trois mille savants qui étaient des Oulemas des grammairiens, des philologues etc, sans compter un grand nombre d'absents. Si Al Bassora comptait un grand nombre de savants, Bagdad en comptait plus du double. La deuxième chose concerne la constitution d'une équipe de savants et d'hommes de lettres qui ont diversifié leurs connaissances d'une manière très large. Ils ne se sont pas contentés de participer à un seul cercle, mais ils allaient à tous les cercles ou à un plus grand nombre pour profiter des différents savoirs, ressemblant ainsi aux journalistes d'aujourd'hui qui peuvent discuter de tous les savoirs et de toutes formes de culture. Al Jahidh a surnommé ces équipes de savants, dans sa ville Al Bassaora, "Al Masjidyines". Il dit : "Ils avaient des cercles réservés, dans les mosquées où ils discutaient et polémiquaient surtout à propos ce qu'on leur exposait. "Al Jahidh rapporte dans son ouvrage "Les Avares" des éléments de leurs discussions et d'achats à propos des économies sur les provisions, les investissements. Ils avaient beaucoup d'audience et de succès dans les cercles des kalifes, des Ministres et des nobles pour les propos et les discussions interessants qu'ils leurs présentaient. Ce qui a permis de raviver le mouvement des idées et le développement des sciences à l'époque des Abassides, ce sont les séminaires qui se tenaient dans les mosquées, les palais des califes, des ministres et des dignitaires de -66- L’Universalité de l’Islam peuple. Les jeunes fréquentaient les mosquées pour assister aux séminaires aminés par les savants en religion, les philologues, les théologiens pour apprendre la discussions (et la controverse) et comment on devient vainqueur. Yahia Ibn Khalil Al Barmaqui, Ministre de Haroun Arrachid, avait un cercle où se rencontraient les théologiens musulmans et d'autres représentant des différentes croyances pour débattre de nombreux problèmes d'ordre philosophique ou théologique . El Messaoudi a rapporté une conversation paisible qui a eu lieu dans ce cercle et qui a eu pour objet l'amour et son essence. Le Kalife Al Mamoun animait un cercle qui était un grand espace de débats et rencontres. Il avait une grande culture en sciences religieuses, en philologie, en philosophie et d'autres sciences. Ses cercles au palais du Calife à Bagdad se sont transformés en séminaires à vocation scientifique qui abordaient toutes les branches du savoir. Taïfor dit dans son ouvrage : "Bagdad était le lieu de nombreux séminaires où on débattait de sujets très variés. El Messaoudi dit aussi que ces séminaires organisés par Al Mamoun avaient appris aux gens à avoir des points de vue, à les échanger, et à faire de la recherche. Des séminaristes ont écrit des ouvrages approuvant les démarches et les doctrines qu'Al Mamoune avait défendues et au sujet desquelles il avait engagé des discussions. Les débats et les séminaires devenaient très fréquents dans les cercles des théologiens. Dans le chapitre sur le rationnalisme de l'Islam, nous avons évoqué la fréquence des cercles animés par les théologiens à Bassora et Bagdad et qui regroupaient des représentants de toutes les religions et croyances. De nombreux ouvrages de l'époque abbasside portaient des titres avec le terme "reponse" ou réfutation ou, comme si les séminaires et les controverses avaient été l'expression de la pensée de cette époque. Il arrivait souvent à Al Jahidh d'écrire un essai où il faisait les éloges de quelque chose, d'un groupe puis il revenait sur son entreprise pour les attaquer. L'un de ses ouvrages s'intitule : "les avantages et les inconvénients", qui est un gros document renfermant des écrits sur le monde, les vertus, sur le tempérament, le caractère, leurs qualités et leurs défauts à travers de petits contes et de petites histoires où se mélaient les cultures arabe, persane, hindoue et grecque. L'une des raisons qui ont amené la renaissance scientifique islamique à atteindre son apogée attendue depuis le dernier quart du 2ème siècle de l'hégire (8ème siècle de l'ère chrétienne) et plusieurs siècles après c'est que Al Fadhle Ibn Yahia Al Barmaqui, ministre de Haroune Ar-Rachide, avait créé à Bagdad une usine de papier. Les gens ont abandonné l'écriture sur les peaux et le papier -67- L’Islam embrasse la Science obtenu à partir du papyrus, fabriqué en Egypte, pour écrire sur du papier fin de bonne qualité et à bon marché. Ceci donna lieu à la publication de nombreux ouvrages, à l'existence de nombreux scribes, papeteries et au développement du commerce du papier et du livre. Les lieux où était implanté ce commerce ont connu beaucoup d'animation et les jeunes et les savants fréquentaient beaucoup ces endroits, non seulement pour acheter mais aussi pour lire la nuit les nouvelles publications, pour louer ou pour en recopier des parties, des idées ou des chapitres. Ceci a contribué à l'épanouissement de la pensée scientifique islamique puisque les ouvrages étaient à la portée des jeunes et étalés devant eux facilitant mieux pour eux l'accès au savoir que la présence aux séminaires. Rapidement, les librairies et les bibliothèques générales et privées se développèrent. Ar-rachide a créé une grande bibliothèque qu'il a nommée "Dar Al Hikma" et où il a recruté un grand nombre de traducteurs comme nous l'avons signalé dans le chapitre "le rationalisme de l'Islam". Al Mamoun de son côté a accordé à cette bibliothèque un grand intérêt. Yahia Ibn Khalid al Barmaqui a de son côté une grande bibliothèque. On dit que tout ouvrage existant dans cette bibliothèque était en triple exemplaires. Les savants à leur tour se mirent à créer leurs propres bibliothèques. On dit aussi que la bibliothèque d'Al Wakidi, l'historien renfermait six cents coffres remplis de livres. Il avait ainsi 2 scribes "mamlouk" ou esclaves qui passaient tout le temps à écrire. Les intellectuels nobles et génèreux se sont mis à construire des bibliothèques et les ont ouvertes au public . Ali Ibn Yahia al Monaj'im contemporain d'Al Moutaoukil, a construit un palais qu'il a aménagé en très grande bibliothèque que fréquentaient les gens venus de toute part et où ils séjournaient pour pouvoir lire et apprendre. Toutes les villes du monde musulman ont connu le même mouvement et en particulier les bibliothèques des mosquées qui restaient ouvertes tout le temps et à tout le monde qui voulait lire. C'est ainsi que l'on trouvait de grandes bibliothèques dans tous les pays musulmans. En Egypte par exemple la bibliothèque "Al Aziz le fatimide, a été très réputée et l'on dit qu'elle renfermait 200.000 ouvrages. En Andalousie, à Courdoue, c'est la librairie "al Hakam Al Mostansir l'omeyade qui fut la plus connue. Ce calife avait des libraires dans tous les pays musulmans qui lui procuraient des ouvrages dans toutes les sciences. On dit que sa librairie -68- L’Universalité de l’Islam comptait 44 répertoires, chacun totalisant de 40 à 60 pages. Depuis la fin du 2ème siècle de l'hégire et les siècles que ont suivi, le nombre de librairies s'est accru dans tous les pays musulmans au point que des nombreux marchés du livre ont été créés. Les musulmans se sont intéressés à la lecture des ouvrages et à l'apprentissage des sciences depuis le début de l'Islam, intéret qu'aucun peuple n'a connu, grâce au Coran et à la Sounna qui ont incité les musulmans à l'apprentissage au point que la communauté musulmane devint le peuple de la science. Tout le monde fut épis de la science et nombreux furent ceux qui voulaient s'en emparer et nombreux furent ceux qui, dès le 3ème siècle de l'hégire, se mirent à écrire des ouvrages comme Al Jahidh qui a écrit de nombreux chefs d'oeuvre et de très nombreux essais pouvant former une grande librairie. Mohamed Ibn Jarir At-Tabari l'auteur des grands ouvrages At-tafsir ou l'exégèse et l'Histoire ne laissait pas passer un seul jour sans écrire plusieurs pages comme si c'était pour lui un devoir vis-à-vis de la société. L'un de ses élèves est allé jusqu'à recenser le nombre de pages qu'il a écrit et le nombre d'ouvrages qu'il a publiés. Son élève rapporte qu'il a passé quarante ans à écrire à raison de 40 feuilles par jours. Un autre a compté le nombre de feuilles qu'il a écrit, qu'il a divisé par le nombre de jours qu'il a vécu depuis sa naissance jusqu'à sa mort et a trouvé une moyenne de 14 feuilles. Il n'est donc pas étonnant que Mohammed Ibn Zakaria Arrazi, son contemporain, décédé en 320 de l'hégire, ait écrit, selon Al Bayrouni, cinquante six ouvrages sur la médecine, quarante quatre sur les sciences naturelles, dix ouvrages sur les mathématiques, dix-sept sur la philosophie, huit sur la logique, et vingt trois sur la Chimie. L'un de ses ouvrages les plus importants "Al hawi" est une encyclopédie médicale. Il a écrit aussi un ouvrage sur la médecine "spirituelle". Son confrère en Andalousie , Az-Zahraoui a écrit une grande encyclopédie en 30 tomes. Ibn Sina a lui aussi écrit des centaines d'ouvrages et d'essais. Son ouvrage la "loi en médecine", avec l'encyclopédie d'Az-zahraoui et l'ouvrage d'Ar-razi faisaient l'objet d'enseignement dans les universités européennes du 18ème au 19ème siècle. Dans les domaines de la philologie et de la théologie on dénombre des centaines d'ouvrages et des encyclopédies volumineuses. Citons à titre d'exemple, le dictionnaire "Lisan Al Arabe" en 20 tomes très volumineux. Notons chez les arabes un phénomène important en rapport avec les sciences depuis leur naissance. Les sciences n'étaient pas l'apanage d'une classe déterminée mais elles interessaient toutes les classes sociales. Elles étaient -69- L’Islam embrasse la Science constamment enseignées dans les cercles animés par les Cheikhs" dans les mosquées où a commencé la création des bibliothèques. Depuis la fin du deuxième siècle de l'hégire des bibliothèques générales commencent à voir le jour dans les pays musulmans et commencent aussi à se développer avec elles les librairies et les papeteries. L'enseignement/apprentissage n'éxigeait pas de dépenses. -Sa gratuité était garantie à tout le monde. Les milieux populaires avaient toutes les chances d'y accéder; la preuve c'est que si l'on revient à la biographie des savants et des hommes de Lettres, poètes ou écrivains, on remarquera qu'un grand nombre parmi eux était issu de la classe populaire. Leur surnom traduit cela : le forgeron, le négociant en soierie, le marchand d'étoffes, l'archer, le marchand de parfum, le brodeur. Parmi les théologiens nous trouvons aussi, Ahmed Tamar le vendeur de dattes", Chouaïb Al Qallal, Abou Nouas a grandi chez un parfumeur. Abou El Atahia a grandi en vendant la poterie qu'il colportait dans les rues de Coufa. Al Jahidh a grandi aussi en vendant le pain et le poisson le long de petits cours d'eau à Bassora. Nous disposons de textes montrant que les gens du peuple avaient toutes les chances d'accéder à la culture et qu'aucun obstacle ne se dressait devant eux pour cela. Ils fréquentaient les mosquées, les bibliothèques et librairies à la recherche de l'instruction et de la culture. Ceci est illustré par les propos d'Al jahidh qui dit : "J'ai demandé à quelques parfumeurs parmi les "Mau'tazilites" comme si les parfumeurs avaient été a cette époque divisé en groupes séparés, les uns appartenant aux Mau'tazilites les autres à d'autres rites. Leur cas rassemblait à celui d'autres commerçants et artisans qui soutenaient tel rite ou tel autre, tel savant ou théologien ou tel autre. Chaque penseur ou chaque maître avait ses partisans parmi les intellectuels et parmi les gens du peuple. Les arguments que j'ai signalés montrent comment les sciences et les savoirs se sont profondément répandus dans les milieux populaires. L'un des exemples qui le montrent c'est l'existence d'une association Chi'ite Ismaïlite qui appelait le peuple à adhérer à sa secte ismaïlite ch'iite extrémiste. Elle a pensé faire cet appel d'une manière implicite dans des essais philosophiques et scientifiques. Elle a catégorisé 52 essais dans toutes les composantes de la philosophie théorique et scientifique et les a appelés : "essais des frères Assafa" dont les auteurs ont gardé l'anonymat et les ont diffusés dans les libraires. On y relève 124 essais sur les mathématiques et la logique, dix sept sur les sciences naturelles et la psychologie, dix sur la métaphysique et la théologie, onze sur le -70- L’Universalité de l’Islam soufisme (ou mysticisme ), l'astrologie et la magie. Ces essais renferment des idées et des pensées Chi'ites Ismaïlites éparpillées dans leurs replis dans le but d'asseoir la pensée Ismaïlite. Il est important de rappeler que les frères, As-safa ont pensé dans leur appel au soutien de leur secte ismaïlite parmi les gens du peuple qu'il fallait insinuer cet appel dans les essais philosophiques et scientifiques. Celà montre que la culture philosophique et scientifique étaient répandues dans tous les milieux, et a permis à une association Ismaïlite secrète de recourir à un procédé pour répandre sa pensée chi’ite parmi les gens. On peut imaginer ainsi que toute la communauté de Bagdad avait une certaine culture philosophique et scientifique. Ce qui illustre cela: c'est l'histoire du loquace barbier dans les mille et une nuit, qui dit à un jeune de Bagdad: "Dieu t'a accordé une faveur avec un barbier, astrologue, chimiste, sémiologue, grammairien, philologue, sémanticien, rhétoricien, spécialiste en logique, en calcul, en astronomie, en géométrie, en sciences religieurses, en Hadiths,en exégèse. Tout ce qui a été dit jusqu'ici au sujet de l'Islam qui embrasse les sciences ne dépasse pas les quatre premiers siècles de l'hégire, au moment où en Europe, les apprenants étaient très peu nombreux. Les livres n'existaient chez les européens que dans les monastères, alors que dans les pays musulmans on les trouvait dans les mosquées, les bibliothèques et les librairies. La construction des écoles a commencé dès le quatrième siècle de l'hégire. Ce sont les dignitaires qui les construisaient puisqu'ils se considéraient comme les protecteurs des sciences . Nidham Al Moulk, ministre seljoukide s'est mis à créer des écoles ressemblant à des universités partout en Irak et en Iran. On y enseignait toutes sortes de sciences et on y construisait des logements pour les enseignants et les étudiants qui bénéficiaient tous d'un salaire. Ces écoles se sont multipliées dans tous les pays arabes où naissaient des compétitions entre les professeurs et les savants, et où une certaine unité sur le plan scientifique commençait à voir le jour. De grandes mosquées commençent à être créées dans le monde musulman et se transforment en universités où on enseignait les sciences religieuses et la philologie par de grands spécialistes; exemple, l'université Al Karaouyine à Fès, l'université Oqba à Keiraouane, Azzaitouna à Tunis, l'Université Al Amaoui à Damas, Al Azhar au Caire où l'hébergement et la nourriture étaient assurés aux étudiants venus de tous les pays musulmans, jusqu'à nos jours. Cette renaissance scientifique universelle au cours de laquelle -71- L’Islam embrasse la Science les musulmans ont été les maîtres de monde entier pendant six siècles leur a permis d'atteindre l'apogée dans toutes les sciences, qu'il s'agisse des sciences religieuses , de la philologie ou des sciences venues des civilisations lointaines comme la chimie, les sciences naturelles, les mathématiques, l'astronomie, la médecine, la géométrie. Ils ont crée la philosophie islamique où ils ont emprunté à la spiritualité de l'Islam et à la philosophie grecque. Vite et à travers toutes les époques, des philosophes célèbres ont pu briller. Tout cela est dû au Coran et au Hadith qui ont répandu et enraciné dans les coeurs des musulmans une passion qui n'a pas d'égal pour les sciences , à tel point que ceci est devenu une composante intégrale de leur religion. L'Europe a pu se réveiller de sa torpeur au onzième siècle de l'ère chrétienne en observant cette remarquable renaissance scientifique musulmane. Un grand nombre de jeunes européens qui voulaient en savoir plus sont venus s'installer dans les villes de l'Andalousie pour apprendre la langue arabe, se cultiver dans les différentes sciences en suivant les cours des grands savants. Ils se sont mis ensuite à traduire les grands ouvrages scientifiques et philosophiques en latin qui étaient leur langue scientifique. Addomyili dit dans son ouvrage intitulé "Les sciences chez les Arabes et leur impact sur l'évolution des sciences universelles": "Tous les ouvrages des grands savants arabes ont été traduits en latin au onzième et douzième siècle de l'ère chretienne". Ils ont étudié ces ouvrages , en ont assimilé les idées et les ont intégrées. Ces ouvrages leur ont éclairé la voie qui les a conduits à la renaissance scientifique moderne. Il est naturel, puisque le Coran et le Hadith appellent la communauté, hommes et femmes à l'apprentissage, que les femmes jouent un rôle important dans le mouvement scientifique islamique, depuis l'époque des compagnons du prophète. Leur professeur, à elles toutes et à travers les époques, était Aïcha, mère des croyants, que Dieu l'agrée, et épouse de l'Envoyé de Dieu qui a dit d'elle: "Prenez la science de cette rougeaude. Elle a rapporté de l'Envoyé de Dieu plus de 2000 (deux mille) Hadiths dont une grande partie porte sur les dispositions législatives sur lesquelles les savants en sciences religieuses ont compté comme ils ont compté sur des Hadiths rapportés par d'autres épouses de l'Envoyé de Dieu et d'autres compagnons parmi les femmes. L'on sait que Omar Ibn Al Khatab s'est fait aider lors de son Khilafat d'un campagnon femme parmi les "mouhajirats" ou émigrées Quoreïchites, qu'il a nommée contrôleur dans le marché de Medine. Il s'agit de Chifae bent Abdellah qui contrôlait les prix et prononçait des jugements en cas de litiges concernant les transactions. Après les -72- L’Universalité de l’Islam conquêtes de l'Islam, l'enseignement/apprentissage des femmes musulmanes s'élargissait et portait sur l'apprentissage de quelques sourates du Coran, quelques Hadiths, quelques dispositions du "Fikh" concernant la pratique des préceptes de la religion. Lorsque au 2ème siècle de l'hégire, le 8ème de l'ère chretienne, le mouvement scientifique islamique, a commencé à se développer, les femmes ont commencé à fréquenter les cercles des causeurs, des théologiens et des savants en religion puis des femmes sont devenues des savantes et animatrices de cercles dont certaines ont connu la célèbrité dans les différents pays musulmans pour les cours sur le "Hadith" qu'elles donnaient. L'une de ces premières femmes, en Egypte, était Noufissa bent El Hosine ben Zaïd ben Hassan Ibn Ali Ibn Abi Talib , décédée en 208 de l'hégire. Elle dictait le Hadith aux égyptiens et égyptiennes dans sa mosquée à El Fostate. Al Imam Ach-chafi'i l'initiateur du rite portant son nom était l'un de ceux qui assistaient à ses cours et l'écoutaient dicter le hadith. Dans tous les pays musulmans,des femmes expliquant et dictant le hadith, psalmodiant et expliquant le Coran, théologiennes de l'islam sont devenues célèbres. Al Fassi réserve dans son ouvrage : "Al Ik'd Athamine Fitarikh Al Balad Al Amine", c'est-à-dire la Mecque, à ces femmes qui expliquaient dictaient et animaient dans l'enceinte de la Mecque, une partie du tome 8 de ce livre où il a précisé la biographie de dizaines de femmes savantes et théologiennes issues des femmes mécquoises ou séjournant à la Mecque et qui ont enseigné le Hadith à de nombreux élèves devenus à leur tour d'éminents savants. L'une de ces célèbres savantes était la servante de la mère du Calife Al Moqtadir, appelée Thomal. Elle s'est assise en 302 de l'hégire pour juger une affaire opposant 2 individus, en se faisant entourer des juges et de savants. Il y avait des divergences de points de vue entre les savants de l'Islam au sujet de l'exercice des fonctions de juge par une femme. L'Imam Attabari l'un des plus éminents exegètes de Coran à son époque a admis qu'une femme puisse être juge. cette "fetwa"(1) prouve l'approfondissement et la maîtrise du "Fik'h" et des sciences religieuses (la Charia) réalisés par les femmes. Et depuis le 2ème siècle de l'hégire (8ème siècle de l'ère chrétienne) un grand nombre de femmes se vouent à l'ascétisme et à la dévotion. La plus connue d'entre elles était l'égyptienne Rabea El Adaouya, la mystique. Elle a écrit sur l'adoration de Dieu et le mysticisme, dénué de matière et de tous les sens, de très beaux poèmes. Elle est considérée, à juste titres, comme l'un des fondateurs du soufisme musulman. (1) Opinion ou interprétation légale juridique -73- L’Islam embrasse la Science Elles sont nombreuses dans les pays musulmans, celles qui ont approfondi leur connaissances dans les différentes sciences. Dans le tome 8 de l'ouvrage "Ad-Dhaïl Wa takmila" d'Abdelmalik Al Marrakouchi on relève un long index concernant les femmes savantes en Andalousie et dans le Maghreb. Elles étaient réparties sur les résidences des gouvernants en Andalousie et dans les pays du Maghreb, celles des ministres et des savants et sur l'ensemble des peuples andalous et du Maghreb. Certaines d'entre elles enseignaient les "sept lectures", la lecture "warch l'égyptien", l'exegèse, le "Hadith", le "fikh", la langue arabe, la prosodie, les ouvrages sur la littérature comme "Kitab Al Kamil d'Al Mabrid", l'ouvrage Al Amali d'Abi Ali Al K'ali D'autres femmes savantes répandaient le rite Al Ach'ari parmi les femmes de leur propre cité. Depuis le 5ème siècle de l'hégire (le 11ème siècle de l'ère chrétienne), des femmes médecins andalouses sont devenues célèbres et ont enseigné la médecine à des maghrébines. D'autres femmes musulmanes ont connu la célèbrité à travers les siècles, pour leur mysticisme et leur dévotion. Ibn Arabi le soufiste dit que c'est sa femme Myriam qui l'a encouragé à devenir mystique en observant sa piété (sa femme) et en écoutant ses exhortations. Une autre femme célèbre aussi, appelée Nouna Fatima était une mystique de Cordoue et dont Ibn Arabi était pendant deux années l'élève et le disciple. Une autre soufiste tunisienne appelée Aïcha Al Manoubia était l'une des élèves d'Abi Hassan Chadli maître de la secte soufiste. Elle était surnommée "Lalla" et a en Tunisie une "Zaouia" (ou Marabout). Toutes ces femmes mystiques ont des "zaouia" ou des mosquées éparpillées dans tous les pays musulmans, comme la mosquée Zaïneb au Caire. Au Soudan, la femme a participé à l'extension du soufisme dans le pays . Elle participait aussi au cercle sur la pensée et les chants soufistes. Souvent elle se mettait à déclamer debout, les hommes formant 2 rangées face à face psalmodiant le Coran et écoutant respectueusement ses déclamations. Au Maghreb et en Mauritanie ce sont les femmes qui avaient à charge l'enseignement préscolaire et élémentaire. Elles apprenaient aux petites filles et aux petits garçons , jusqu'à l'âge de 12 ans , la lecture et l'écriture, leur faisaient apprendre quelques sourates du Coran, le calcul et quelques notions indispensables en sciences. Avec ces liens intimes entre l'Islam et la science , que le Coran et la Sounna ont consolidés et qui ont transformé le monde musulman en monde de la science et de la lumière, nous voyons certains de nos intellectuels lire ce qui -74- L’Universalité de l’Islam s'est passé en occident au seizième et dix septième siècle de l'ère chrétienne, à propos du refus par l'Eglise des sciences occidentales récentes, à propos de son opposition aux savants occidentaux et de la guerre violente qu'elle leur a déclarée, comme il l'avait fait au savant italien Galilio (1564-1642), astronome et mathématicien quand il a déclaré que la terre est ronde et qu'elle tourne autour du soleil. Elle a demandé son jugement et l'a même torturé, au point qu'il a été obligé de renoncer à ses idées. Lorsque les intellectuels musulmans avaient lu tout cela sur l'Eglise chretienne pendant les deux siècles précités, ils avaient pensé que quelque chose de similaire s'était produit entre l'Islam et la science. C'est une erreur monumentale puisque cela ne s'est jamais produit. L'Islam et la science se sont toujours embrassés, ce qui a poussé les musulmans hommes et femmes à se passionner pour les sciences à toutes les époques du passé et à être les artisans de la renaissance scientifique dont nous avons parlé et qui a conduit le monde pendant six siècles de suite. Comme nous l'avons souvent dit, la religion musulmane que Dieu a choisie pour rendre l'humanité heureuse dans ce monde ici-bas et dans l'au-delà, n'est pas venue pour constituer en totalité ou en partie un obstacle à l'assimilation de la science par les musulmans. Nous l'avons vue plutôt placer la science comme nous l'avons signalé- au rang supérieur à la glorification de Dieu par les Anges, pour inciter fortement les musulmans à se passionner pour la science. De la même manière, l'Envoyé de Dieu les a poussés à cette passion en disant - comme nous l'avons vu- que les Anges déploient leurs ailes à celui qui demande à apprendre la science pour le transporter comme il veut. Cette incitation, des musulmans, par Dieu et Son Envoyé, pour qu'ils aillent apprendre la science, les a mis dans la situation d'en demander plus chaque fois qu'ils en reçoivent un peu. Ils ont dans un premier temps, voulu apprendre les sciences religieuses, puis par la suite, la philologie et les autres sciences venues de l'étranger comme la médecine et autres. L'Islam n'embrasse sans doute pas, seulement ce que les musulmans savaient de la science et de ses différentes branches, mais il embrasse aussi les sciences qu'ils apprendront dans l'avenir. L'Islam et la science forment un doublet ou sont des frères. Je n'ai pas cité tous les savants musulmans éminents dans toutes les sciences car même les documents volumineux ne peuvent pas les cerner tous. Mais j'écris ici un aperçu sur l'Islam et la science et j'ai précisé comment l’Islam a ravivé le tison de la science chez les musulmans et comment ce tison a flambé au point où toute la terre musulmane s'est illuminée s'est éclairée de sciences -75- L’Islam embrasse la Science religieuses, de sciences sur la langue, des sciences naturelles, de la chimie, des mathématiques, de la médecine. Je n'ai pas cité non plus tous les ouvrages, les encyclopédies et d'autres oeuvres remarquables écrits par les savants musulmans qui se sont affermis à travers les temps. Ils sont tellement nombreux dans toutes les branches de la science qu'il est difficile de les énumérer. Il suffit de rapporter que nous avons hérité du patrimoine scientifique musulman des milliers de volumes dans toutes les sciences qui font notre fierté et dont les auteurs sont aussi notre fierté. -76- CHAPITRE VII La Justice L'un des sens littéraires de la justice c'est la normalisation l'ajustement de deux choses. On dit "A'dala" ou émettre un jugement équitable, c'est normaliser, ajuster égaliser. Dieu dit dans la sourate (les bestiaux) (1) “Pourtant les mécréants donnent des égaux à leur Seigneur!” C'est-à- dire qu'ils rendent égaux Dieu et leurs idôles. Le Coran a utilisé le vocable "A'dl" c'est-à-dire justice dans ce sens littéral au sens d'atténuer modérer, l'exagération, l'abus qui est le dépassement des limites en parlant ou en faisant quelque chose. Le "tafrit" c'est ne pas atteindre les limites par négligence, par paresse, par manquement. Dieu rappelle dans le Coran qu'il a créé le cosmos et toutes ses créatures avec équité. parfois il le dit en utilisant le terme lui même comme dans la Sourate les bestiaux"(2) “Et la parole de ton Seigneur s'est accomplie en toute vérité et équité”. Parfois aussi il le dit en employant le terme" justice" comme dans la sourate "Al A'raf"(3) “"Dis : “Mon Seigneur a commandé l'équité’” en utilisant le terme "vérité comme dans la sourate "la Fumée"(4) “Ce n'est pas par divertissement que Nous avons créé les cieux et la terre et ce qui est entre eux . Nous ne les avons créés qu'en toute vérité”. C'est-à-dire avec une équité totale dans leur composition et dans la manière avec laquelle ils sont organisés et maintenus; manière qui maintient les cieux et tout ce qu'ils contiennent comme le brouillard, les astres, les étoiles, qui maintient la terre et tout ce qu'elle renferme comme les êtres humains, les montagnes, les océans, les mers et les cours d'eau, les plantes, les cultures et les arbres: L'équité est symbolisée par Dieu dans le Coran avec la balance. Il dit qu'il en a fait le fondement de l'organisation du Cosmos dans la totalité. Il dit dans la sourate (le Très Miséricordieux) (5) “il a établi la balance , afin que vous ne transgressiez pas dans la pesée : Donnez toujours le poids exact et ne faussez pas la pesée.” Dieu dit qu'il a établi la balance " c'est-à-dire qu'il a conçu la justice et qu'il en a fait (1) Sourate "les bestiaux" nº6 verset nº1 (2) Sourate "les bestiaux" nº 6 verset nº115 (3) Sourate "Al A'raf" nº 7 verset nº29 , 39 (4) Sourate "la fumée" nº 44 verset nº38 (5) Sourate "le Trés Miséricordieux" nº 55 verset nº7, 8,9 -77- La Justice une loi générale parmi Ses créatures et dans l'existence, qu'il l'a liée à toutes les "Charaïe" ou lois religieuses. Il dit dans la sourate "La consultation"(1) “C'est Allah qui a fait descendre le Livre avec vérité ainsi que la balance”. Le Livre ici ce sont les Livres révélés comme il dit dans la sourate "Le fer" (2) “Nous avons effectivement envoyé Nos messagers avec des preuves évidentes et fait descendre avec eux le Livre et la balance “Dieux-le Tout Majestueux, dit qu'il a fait descendre avec les "Charaïe" des Envoyés (ou lois religieuses) qui éclairent les gens et les guident là où ils ont le bonheur ici-bas et dans l'au-delà , la balance, c'est-à-dire l'équité sans quoi la vie de l'Islam ici-bas et sur le plan de la religion, ne sert à rien. L'un des exégètes dit que le sens de la balance dans la sourate "le fer", veut dire la balance réelle. Sur ce, l'Imam Al Ghazali a dit: "Penses-tu que la balance attachée au Livre dans le verset c'est la balance servant à peser le froment, l'orge , l'or et l'argent ? ou est-ce que tu imagines que c'est la bascule, la pesette? Que ce calcul est loin de la réalité ! Que cette calomnie est terrible! Crains Dieu et n'abuse pas dans l'interprétation. Sache que cette balance, c'est la balance pour savoir ce qu'est Dieu, ce que sont les Anges, Ses Livres, Ses Envoyés, Sa Royauté, Son Royaume des cieux, pour que tu apprennes comment distinguer Dieu de ses prophètes. "Al Ghazali ne parle pas de la "connaissance" ou du "savoir" tel quel, mais il parle du produit de l'équité en toute chose, ce que ne possède le musulman,que s'il connait entièrement la religion avec ce qu'elle ordonne et ce qu'elle interdit. A ce moment là, il n'agira qu'avec équité au moyen de flambeaux éclaireurs de la religion. Dieu dit dans la sourate "le Très Miséricordieux" “Afin que vous ne transgressiez pas dans la pesée.” C'est à dire ne dépassez pas les bornes et ne démolissez pas la balance de Dieu ”Donnez toujours le poids exact”, c'est à dire pesez et mesurez avec équité en vendant et en achetant - Dieu répète dans le Coran aux musulmans qu'ils doivent combler les mesures et le poids jusqu'à ce que le vendeur s'acquitte de on dû sans la moindre retenue et l'acheteur prenne on droit sans la moindre largesse, comme le dit Dieu dans la sourate "Les bestiaux"(3)“Et donnez la juste mesure et le bon poids en toute justice”. Dieu termine les versets sur la balance dans la sourate :" le Très Miséricordieux" en disant : “ne faussez pas la balance”. Certains exégètes (1) Sourate "la consultation" nº 42 verset nº17 (2) Sourate "le fer" nº 57 verset nº25 -78- L’Universalité de l’Islam interprétent le terme "balance" dans le verset comme étant l'instrument réel qui sert à peser. La formule conseille de ne pas manquer à l'équité à laquelle les musulmans doivent tenir comme le veut Dieu. D'autres exégètes disent que la balance dans ce verset est la balance de l'équité divine pesant le jour du jugement dernier, les actes élogieux et les actes blâmables et repréhensibles des gens. Dieu le très Majestueux-dit à ce propos dans la sourate (les prophètes)(1) “Au jour de la résurrection, Nous placerons les balances exactes. Nulle âme ne sera lésée en rien, fût ce du poids d'un grain de moutarde que Nous ferons venir. Nous suffisons largement pour dresser les comptes.” les balances ici sont les exemples de l'équité dans la sanction et la récompense du jour de la résurrection. La "moutarde" ce sont des grains ressemblant au sésame. Les balances dans les versets poussent le musulman à rechercher dans tous ses agissements et ses affaires, l'équité sans laquelle la vie des peuples ne peut être normale. Dieu ordonne d'être équitable dans la sourate (les abeilles). le premier devoir du musulman à l'égard de l'équité c'est d'être équitable vis-à-vis de lui même. Il ne doit pas s'exposer à des dommages, ou à la mort mais il doit se protéger contre les maladies, sinon il est injuste, inéquitable à l'égard de lui-même. Comme il doit être équitable envers Dieu en reconnaissant Son unicité, en croyant en sa "Charia", en accomplissant les prescriptions divines et les obligations de la religion et en s'abstenant des prohibitions. Il doit être aussi équitable envers sa famille. Il répond aux voeux exprimés par son épouse et à tous ses droits. S'il est marié à plus d'une femme, il doit être équitable avec elles dans le logement, la nourriture, l'habillement, la cohabitation, la bonne humeur. Dieu dit dans la sourate : (Les femmes) quand il a permis à l'homme de se marier à plus d'une femme (2) “et si vous craignez de n'être pas justes, alors ,une seule” le professeur Ibrahim Fahmi; le président de la cour de cassation a écrit en 1935 une étude dans laquelle il dit que ce verset interdit de se marier à plus d'une femme car il est impossible - selon lui- à quelqu'un marié à plus d'une femme d'être équitable avec elles en toute chose. En tout état de cause, le verset oblige le marié à plus d'une femme à être équitable avec ses épouses, Il en fait une loi divine. Et comme il doit être équitable avec son épouse, il doit l’être avec les enfants dans son comportement avec eux, dans les cadeaux qu'il leur offre, leur anniversaire et d'autres occasions. Il ne doit pas avoir de (1) Sourate "les prophètes" nº71, verset 47 -79- La Justice préférence pour l'un d'entre eux en lui offrant quelque chose de ses biens ou en léguant par testament pour lui une partie de l'héritage. Mais il doit être équitable avec eux en toute chose. Dans les "Sahihaines": Al Boukhari et Mouslim, No’man Ibn Bachir Al Ansari a dit : Mon père m'a fait un don important . Ma mère lui a répondu : "Je n'agrée ce don que si tu prends l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) à temoin. "Mon père est allé solliciter son témoignage. L'Envoyé de Dieu lui dit : "Est ce que tu as offert la même chose à tous tes enfants?". Mon père lui a répondu : "Non" -L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) lui a répondu : "Craignez Dieu et soyez équitables envers vos enfants." Puis il a ajouté : "je ne peux accorder mon témoignage pour une injustice". An-no’mane a dit : "Mon père est revenu ; il a annulé son don ." Il est normal que la préférence des parents d'un enfant à ses frères entraîne beaucoup de problèmes, en plus de la désobeïssance aux parents. Comme le musulman est équitable avec sa famille , il faut qu'il le soit avec ses proches, ses voisins et avec tout le monde car l'équité est l'essence même de l'Islam et le musulman doit s'engager à être équitable dans tous ses actes et dans tout ce qu'il dit. Dieu dit dans la sourate" les bestiaux (1) “Et quand vous parlez, soyez équitables, même s'il s'agit d'un proche parent.” Il faut que le musulman fasse de l'équité sa devise dans tout ce qu’il dit. S'il loue quelqu'un, il le fait pour ses qualités réelles sans exagération. Si on lui demande son avis sur quelque chose, il répond loyalement. S'il entreprend une conciliation, il est impartial envers les deux parties. S'il vend quelque chose, il dit la vérité sur la marchandise sans en élever exagèrement le prix avec lequel il l'a achetée. Il ne dira que la vérité pour que ses proches soient satisfaits de lui. Et comme Dieu a rendu l'équité obligatoire envers les proches, il l'a rendue obligatoire aussi à l'égard des ennemis comme il le dit dans la sourate "La table servie"(2) “Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l'équité : cela est plus proche de la piété” C'est-à-dire que la haine des gens et leur hostilité ne doivent pas vous pouser à leur porter préjudice, mais soyez équitables envers eux, envers tous : amis et ennemis. Pour amener la communauté musulmane à aimer l'équité et pour que le musulman fasse preuve d'équité dans ses actes et ses paroles, Dieu dit (3) “Nous avons fait de vous une communauté de justes.” C'est-à-dire un peuple dont tous (1) Sourate "les bestiaux" nº 6 verset nº152 (2) Sourate "la table servie" nº 5 verset nº 8 (3) Sourate "la vache" nº1, verset nº143 -80- L’Universalité de l’Islam les membres sont équitables, prônent le juste milieu, en toute chose. Ils n'abusent pas et ne négligent rien dans tout ce qu'ils font et ce qu'ils disent. C'est comme un pacte que Dieu a établi entre Lui et les musulmans, en vertu du quel ils s'engagent à être équitables et modérés en toute chose. Dans la sourate "Le discernement"(1) Dieu conseille aux musulmans de dépenser modérement dans l'achat de leur approvisionnement en disant :“Et, lorsqu'ils dépensent, ils ne sont ni prodigues ni avares”. Le “Infak” dans la sourate veut dire les dépenses générales pour le logement et les provisions. Le " Israf", le dépassement et l'exagération dans les dépenses si bien qu'on dépense plus qu'il n'en faut. Le "Ik'tar" c'est la maigre subsistance ou l'avarice envers sa famille comme le dit Dieu dans la sourate. "Le voyage nocturne"(2) “Ne porte pas ta main enchaînée à ton cou [par avarice],et ne l'étend pas non plus trop largement, sinon tu te trouveras blâmé et chagriné.” "Magh'loula" veut dire emmenotée, attachée avec une chaîne“ à ton cou”. On ne peut rien faire avec la main qui est attachée. C'est une prohibition de l'avarice, de la parcimonie “et ne l'étend pas non plus trop largement”. Il y a là une prohibition de la dépense exagérée. Ainsi Dieu interdit aux musulmans la parcimonie et l'abus dans les dépenses pour l'approvisionnement. Autrement dit, il leur conseille, le juste milieu, la modération entre les deux extrêmes. Dieu dit qu'il interdit au musulman ces deux mauvais penchants pour qu'il ne se blâme pas et que personne ne le blâme pour son avarice exécrable et pour qu'il ne regrette pas le gaspillage de son argent pour des dépenses exagérées. Alors que Dieu le -Très Majestueux - a souvent incité les riches à faire don d'une partie de leur argent en faveur de leurs proches nécessiteux, des pauvres, des voyageurs, nous le voyons plus souple avec le musulman riche et généreux en lui disant qu'il ne doit pas trop dépenser pour eux. Il dit dans la sourate : (le voyage nocturne)(3) “Et donne au proche parent ce qui lui est dû ainsi qu'au pauvre et au voyageur (en détresse). Et ne gaspille pas indûment”. Leurs droits tous c'est dans la "zakat" et l'aumône. Dieu a fait du droit des proches nécessiteux, une obligation pour l'homme pour resserrer les liens qui unissent les membres de la famille. Pour ce qui est du pauvre, il bénéfice en tant que musulman d'une aide pour atténuer sa misère. Quant au voyageur ou " fils de la (1) Sourate "le discertement" nº25, verset " nº67 (2) Sourate "le voyage nocturne" nº17 verset nº29 (3) Sourate "le voyage nocturne" nº17 verset nº26 -81- La Justice route", c'est un étranger qui a besoin d'être nourri et hébergé, pour assurer sa sécurité . Dieu ordonne à celui qui dépense son argent au profit de ceux-là de ne pas exagérer au point de gaspiller son argent et d'en garder suffisamment pour couvrir ses propres besoins. De même, Dieu dit dans la sourate : (les bestiaux)(1) “C'est lui qui a crée les jardins” C'est-à-dire des jardins de vignes,“treillagés” C'est à dire que les vignes sont soutenues par des treillages “et non treillagés” C'est-à-dire des vignes qui poussent à même le sol. “Ainsi que les palmiers et la culture aux récoltes diverses; [de même que ] l'olive et la grenade, d'estecès semblables et différentes. Mangez de leurs fruits quand ils en produisent.” c'est -à-dire du raisin, des dattes et des grenades. “et acquittez- en les droits” C'est à dire la "Zakat", “le jour de la récolte” C'est-à-dire le jour où le fruit a été cueilli de l'arbre et le grain retiré de la plante. Puis Dieu dit : “Ne gaspillez pas” à propos de la "Zakat" sur les fruits et les grains en donnant plus qu'il n'en faut au point où vous connaissez une pénurie et une vie de misère et vous regretterez ce que vous avez perdu. Comme Dieu a ordonné aux musulmans de modérer équitablement les dépenses dans l'achat des provisions et dans le logement, l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) leur a ordonné de modérer équitablement leur culte et leur piété. Ce que l'Envoyé de Dieu a dit, entre autres à celui qui est trop rigide dans sa piété et son culte et qui rend sa vie difficile : "Cette religion est solide. Allez y doucement". l'Envoyé de Dieu veut qu'il soit plus souple à l'égard de lui-même. Il lui donne l'exemple d'un voyageur isolé qui a lassé sa bête en marchant au point qu'elle n'a pas pu continuer sa marche. L'Envoyé de Dieu dit : "l'homme est resté seul, isolé. Il n'a pu continuer sa marche et n'a pu non plus prendre soin de sa bête". L'Envoyé de Dieu a appris que Abdellah Ibn Amr Ibn Al A's jeûnait toute la journée et priait toute la nuit. Il l'a rencontré et lui a dit : "O Abdellah Ibn Amr ! "J'ai appris que tu jeûnes le jour et tu pries toute la nuit : -"Oui", lui a-t-il répondu,- "Ne le fais pas", lui a dit l'Envoyé de Dieu. Jeûne et rompts le jeune, puis dors et prie. Ton corps a des droits, ton épouse a des droits, tes visiteurs ont des droits. Il te suffit de jeuner 3 jours par mois et sur chaque bienfait, tu en as dix pareils ; cela fait l'équivalent d'un mois de jeune.." A propos du jeûne tout le temps et d'après Aïcha - que Dieu l'agrée - L'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) est rentré chez elle et a trouvé une femme . Il lui a dit : qui (1) Sourate "le bestiaux " nº6 verset nu 141 -82- L’Universalité de l’Islam est elle ? elle a répondu: "c'est X. Elle fait sa prière tout le temps". Il a dit : "Mah! "c'est-à-dire suffi! "Ne priez qu'en fonction de vos possibilités". Il est clair que l'Envoyé de Dieu a fait des reproches à Aïcha parce qu'elle a loué la femme pour ses nombreuses prières. C'est comme s'il leur disait de prier et de faire leur culte au même rythme tous les jours. Une petite quantité qui dure vaut mieux qu'une grande quantité qui arrête et qui ne dure pas. L'une des choses aux sujets desquelles Dieu a incité Son Envoyé à être toujours équitable,c'est la justice et l'arbitrage dans les différends et les litiges. Dieu-le Très Majestueuxdit dans la sourate "les femmes"(1)“Allah vous commande de rendre les dépôts à leurs ayant-droit et quand vous jugez entre des gens, de juger avec équité”. Dieu ordonne aux musulmans de rendre les dépôts à leurs ayant droit sans soustraire quoi que ce soit et sans les nier car ceci mérite un grand châtiment. En cas de jugement entre les gens, Il ordonne aussi que l'équité soit le fondement de la justice et du jugement. Il est évident que le juge s'appuie, pour ses jugements, sur les préceptes de la "Charia" ou loi islamique, c'est-à-dire le Coran. S'il n'y trouve pas ce qui peut l'orienter vers l'équité il revient à la "Sounna". S'il n'y trouve pas ce qui peut le guider vers le bon jugement, il revient à l'accord à l'unanimité des opinions de peuple car l'Envoyé de Dieu dit : "Ma "Oumma" ne se réunit pas pour la perdition". S'il ne trouve pas dans l'unanimité des opinions ce qui peut l'orienter dans le jugement, il peut recourir à l'"ijtihad" conformément aux préceptes du Livre et de la Sounna. Nous avons dans le chapitre "le Rationalisme de l'Islam" essayé de définir l'Ijtihad et comment l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) l'a adopté comme l'un des principes de la religion et que ses Califes Abou Bakr Es-Sekkid et Omar Ibn Alkhattab y ont recouru lorsqu'on leur a exposé des cas et des problèmes. Après eux les juges ont continué à y recourir pour trancher sur des affaires au sujet desquelles ils n'ont pas trouvé dans le Coran et la Sounna des textes et des préceptes pouvant les guider vers le bon jugement. De la même manière quand ils ne trouvaient pas dans l'unanimité des opinions du peuple (la Oumma) un jugement d'une affaire similaire ayant fait l'objet de l'unanimité de la Oumma à ce moment-là , ils recouraient à l'ijhtihad à la lumière des préceptes du Coran et de la Sounna pour établir un jugement se rapportant à une affaire, à un problème nouveau. L'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) a souvent fait l'éloge des juges équitables. Il a dit: " Ceux qui sont équitables dans leurs jugements entre les musulmans seront le jour de la résurrection sur une estrade (sur une tribune) lumineuse. (1) Sourate "les femmes" nº4, verset 58 -83- La Justice Et comme Dieu ordonne aux juges de rechercher l'équité dans les différends entre les gens, il ordonne la même chose aux témoins dans ces différends. Il dit dans la sourate "les femmes"(1) “Ô les croyants! observez strictement la justice et soyez des témoins (véridiques) comme Allah l'ordonne, fût-ce contre vous-mêmes, contre vos père et mère ou proches parents -Qu'il s'agisse d'un riche ou d'un besogneux, Allah a priorité sur eux deux (et il est plus connaisseur de leur intérêt que vous). Ne suivez donc pas les passions afin de ne pas dévier de la justice. Si vous portez un faux témoignage ou si vous le refusez sachez qu'Allah est parfaitement connaisseur de ce que vous faites.” Dieu le-Très Majestueux- ordonne dans le verset aux croyants d'observer l'équité dans les jugements. “témoins (Veridiques) comme Allah l'ordonne” C'est-à-dire témoignez pour Dieu d'une manière véridique, même si c'est “contre vous mêmes”; C'est à dire même si dans votre témoignage il y a quelque chose qui vous est préjudiciable. Dieu ordonne que vous disiez la vérité même si elle est en votre défaveur. Le devoir exige que vous disiez la vérité, que vous ne la cachiez pas bien qu'elle soit dure pour vous et quelqu'en soient les torts et les domaines. Vous devez dire la vérité au sujet de vos parents, indépendamment de toute courtoisie à leur égard quelqu'en soient ces dommages pour eux ou pour l'un d'entre eux. De la même manière, Dieu aime qu'on dise la vérité à propos de ses proches. L'Islam a aboli l'ardeur, le sectarisme et interdit de prendre parti pour soi-même, pour sa famille et ses proches et le fanatisme et l'ardeur sont orientés vers la justice et la réabilitation des droits aux victimes d'injustices. Dieu -le Très Majestueux -dit : “qu'il s'agisse d'un riche” c'est-à-dire que l'un des parents ou des proches soit "riches", cette richesse n'est pas prise en considération dans le témoignage. “Ou d'un besogneux ”, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de place à la pitié dans le témoignage. “Allah a priorité sur eux deux” c'est-à-dire Dieu s'en occupe et Il est le premier à savoir où se trouve leur intérêt. Le témoin ne doit pas être influencé par leur richesse ni par leur pauvreté et il doit toujours s'en tenir à la justice et à la vérité . “Ne suivez par la passion”, l'ardeur et le fanatisme. Dieu menace ceux qui altèrent le témoignage ou le dissimulent en disant “Si vous portez un faux témoignage” c'est-à-dire si vous alterez le témoignage pour que celui dont le droit a été spolié ne récupère pas son droit, ou“si vous refusez” (1) Sourate "les femmes" nº4 , verset nº135 -84- L’Universalité de l’Islam c'est-à-dire si vous dissimulez le témoignage ou vous ne témoignez pas du tout, la dissimulation du témoignage est un grand pêché comme le dit Dieu dans la sourate " la vache"(1) “Et ne cachez pas le témoignage. Quiconque le cache, a certes un coeur pêcheur” C'est une mise en garde sévère de Dieu à propos de la dissimulation du témoignage qui vise à éviter la vérité . Dieu commente ici l'altération du témoignage et sa dissimulation en menaçant comme il dit :(2) “Sachez qu'Allah est parfaitement connaisseur de ce que vous faites” Le calife Omar Ibn Al Khattab (que Dieu l'agrée) a écrit une importante recommandation sur les fonctions de juges, ce qu'il faut pour que le juge soit équitable dans son comportement avec les gens et avec les parties en litige, et les règles auxquelles, il doit s'attacher et qu'il doit suivre dans le jugement. Il commence cette recommandation en disant : "La justice est un devoir précis (exact) et une règle suivie (en vigueur). La religion l'a imposée et l'a instituée pour le bien de la société, de ses membres et pour règler les litiges et les différends qui peuvent surgir entre eux. Omar dit au juge :"Comprends si on te donne des preuves. "C'est-à-dire si le plaignant et la partie adverse donnent des preuves et si la partie adverse essaie de comprendre et d'aller lentement pour saisir les arguments jusqu'à ce que par clairvoyance et perspicacité, la vérité soit connue. Puis Omar s'adresse au juge: "Réconcilie les gens, seul ou lors de ton conseil. Ainsi les gens nobles ne pourront pas exploiter ton iniquité et les démunis ne craindront pas ta justice." Ici Omar demande au juge de reconcilier les gens lors de son conseil, dans ses propos et même avec l'expression du visage et la bonne humeur pour qu'une notabilité ne pense pas qu'elle sera avantagée et qu'un pauvre ne pense pas qu'à cause de sa pauvreté il a été désavantagé, et que la justice et l'équité soient utilisées pour l'un et pour l'autre. Omar propose ensuite au juge deux règles d'or qui sont le fondement de l'instance et du jugement auxquelles il doit s'en tenir scrupuleusement. Ce sont: "La charge de la preuve qui incombe au demandeur, et serment pour celui qui nie". Le plaignant doit présenter des preuves comme des témoins par exemple. S'il ne peut pas et si l'accusé nie les faits et les droits que réclame le plaignant, il doit affirmer sous serment qu'il dira la vérité et qu'il ne cachera rien. Puis Omar dit au juge: "Si les deux antagonistes (les deux parties) jugent bon de se concillier, accepte-le. La conciliation mène toujours à la vertu sauf si la (1) Sourate "La vache " Nº1, verset Nº 283 (2) Sourate "les Femme n°4 verset nº 135 -85- La Justice conciliation conduit à la prohibition de ce qui est licite ou légal, cela n'est pas acceptable. De la même manière, on n'accepte pas de rendre licite ce qui est illicite. Omar ouvre largement les portes devant le juge pour qu'il revoie ses jugements. S'il se rend compte qu'il a commis des erreurs dans un jugement, il faut qu'il en informe les antagonistes et qu'il l'annule. Le retour à la vérité vaut mieux que la persistance dans l'erreur et la mensonge. Omar met devant les yeux du juge les fondements de la loi qui lui servent à juger ou qui sont à la base de ses jugements : Ce sont le Coran et le Sounna. S'il n'y trouve pas ce qui peut éclairer son cheminement vers le jugement équitable, il aura recours à "l'ijtihad" et il essaiera de comparer son jugement avec celui de ses confrères. Puis Omar ajoute : "Si le plaignant demande un délai pour faire venir les témoins, accorde -le lui. S'ils viennent, s'ils témoignent en sa faveur et si leur témoignage est valable, les droits du plaignant lui seront restitués. Sinon, il a perdu sa cause : "Omar souligne une règle instituée concernant les témoins. C'est que les musulmans sont équitables et les témoignages des uns contre les autres sont acceptés sauf le témoignage de celui qui a été fouetté -par punition- conformément à la loi prévue par l'Islam au sujet des crimes et délits ou de l'accomplissement d'actes prohibés, n'est pas accepté. Il en est de même pour le faux témoignage qui n'est pas du tout accepté et le témoignage d'un proche, qui peut être complaisant n'est pas accepté. Il ne faut pas que le plaignant fasse intervenir le témoignage d'un proche, pour éviter tout soupçon et toute suspicion. Enfin Omar ordonne au juge de ne pas faire de mal aux antagonistes ni d'avoir de l'antipathie pour l'un d'eux et d'être indulgent avec eux tous. Il est certain que ces recommandations de Omar sur la justice et l'équité constituent un document important en cette première période du régne de l'Islam, sur la justice, l'équité et les règles qui en constituent la base. Depuis longtemps, le problème des riches et des pauvres préoccupait les gens dans les sociétés. Ils voulaient toujours lui trouver une solution adéquate jusqu'à l'arrivée de l'Islam et Dieu - Le Très Majestueux- a résolu ce problème ; les uns et les autres ont été satisfaits et plus personne ne reste affamé dans les pays musulmans. La solution à ce problème est la "Zakat" qui est imposée aux riches. L'appel constant dans le Coran à la "sadaqat" (ou l'aumône),et son appellation par Dieu est à la fois anoblissement et prêt pour Dieu qui dit(1) “quiconque prète à Allah de bonne grâce, il le lui rendra multiplié plusieurs (1) Sourate "la vache" nº1 verset 245 -86- L’Universalité de l’Islam fois”. Ainsi Dieu n'a pas fait de l'annôme seulement une cession par les riches d'une partie de leurs biens au profit des pauvres mais il en a fait aussi un bienfait. Celui qui cède une partie de son argent au profit des pauvres dans la sociétés, réalise un bienfait à l'égard de Dieu. Avec l'aumône "zakat", la justice sociale n’est pas seulement un des idéaux souhaités par l'homme qui désire ardement le réaliser, mais elle est devenue dans l'Islam une réalité puisque c'est une obligation pour les riches parmi les musulmans de céder une partie de leur argent aux pauvres qui sont devenus comme leurs associés. Ils attendent chaque année, et de temps en temps, ce qu'ils vont leur donner de cet argent au titre de la "zakat". Ce n'est donc ni une bourse accordée par les musulmans riches aux pauvres, ni une donation mais c'est un de leurs droits comme cela est dit dans le Coran. Ce qui les met à l'abri de la supériorité de riches et de leurs abus. Ainsi les riches peuvent avoir le sentiment qu'ils sont leurs égaux, qu'ils aident ceux qui sont nécessiteux, qu'ils assistent les opprimés et qu'ils offrent du pain à ceux qui en on besoin. Cette justice sociale est voulue par la religion qui en fait l'un des cinq piliers de l'Islam. C'est un exercice du culte comme la prière. Dieu - le Très Majestueux- lie toujours la "zakat" à la prière dans le Coran. C'est pour cela que lorsque certains arabes ont reculé devant l'accomplissement de ce devoir après la mort de l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui), le Calife Abou Bakr es-seddik n'a pas hésité à les combattre pour les ramener à l'Islam et à l'exécution de ses fondements. C'est là un honneur qui lui est dû depuis toujours. Il ne s'est jamais produit- jusqu'à nos jours - qu'un groupe de musulmans se soit élevé contre ce principe qui est l'un des principes de l'Islam. Au contraire pour eux, ce pilier de l'Islam a toujours préservé les pauvres de la rogne contre les riches et de leur accaparement des richesses à l'exclusion des autres. Depuis longtemps, les plus riches, de la communauté faisaient bénéficier les plus démunis de beaucoup d'oeuvres de bienfaisance. Bien plus, ils faisaient des legs pieux pour les oeuvres de bienfaisance; ce qui fait distinguer - jusqu'à nos jours - le monde musulman des autres pays du monde par l'existence dans leur pays respectifs de ministères chargés de ces legs pieux, des rendements qu'ils rapportent et de leur distribution. Dieu et Son Envoyé ont bâti cette justice sociale dans la communauté musulmane sur les principes de la bienfaisance, la sympathie et l'entraide entre les membres de la communauté, les riches aidant les pauvres à se procurer leur -87- La Justice pain quotidien. Ceci a satisfait les couches sociales démunies depuis toujours. Si nous comparons cette justice divine avec la justice que les communistes voulaient établir entre les riches et les pauvres, nous remarquons que la justice divine des musulmans respecte la liberté de l'homme dans sa vie et dans la gestion de ses biens. Son argent reste sa propriété dont il cède une partie chaque année au titre de la "Zakat" en faveur de son frère pauvre par conviction et par désir réel d'avoir la grâce de Dieu qui récompense le musulman ayant accompli sa "Zakat" et ayant fait l'aumône comme cela est dit dans le Coran.(1) “ceux qui dépensent leurs biens dans le sentier d'Allah” et pour avoir sa grâce et sa bénédiction, combattent ainsi l'ennemi et font la paix pour leurs frères pauvres “tel un grain d'où naissent sept épis, à cent grains l'épi. Car Allah multiplie la récompense à qui il veut. Et la grâce d'Allah est immense, et il est omniscient.” Ceci est une promesse divine où il évoque la récompense dont il fait bénéficier celui qui fait la "Zakat" et qui fait l'aumône avec un grain semé dans une bonne terre et qui a fait pousser sept “épis à cent grains l'épi” C'est-à-dire que Dieu multiplie les récompenses de celui qui fait la "Zakat" et l'aumône au profit des nécessiteux sept cent fois plus. Quel musulman entend cette récompense divine pour la "zakat" et l'aumône et ne les accomplit pas pour L’amour d'Allah en attendant la récompense ici-bas et dans l'au -delà? Il y a là une grande différence entre la justice sociale dans l'Islam et la justice que le communisme russe a voulu consolider et répandre pendant plus de soixante dix ans et qui portait en lui les signes de l'échec de son application et de son institution pour des raisons nombreuses parmi lesquelles le fait de reposer sur la sujetion la soumission , la privation de l'homme de sa liberté, de son argent et la soumission à un contrôle permanent dans tous ses comportements, dans ce qu'il produit matériellement et intellectuellement. Ainsi l'homme perd tous les bienfaits et les privilèges dont Dieu l'a comblé dans sa vie et sombre dans un matérialisme excessif et un athéisme refractaire à Dieu et à ses religions. Certaines de ces raisons étaient suffisantes pour écrouler la justice communistes très tôt et en particulier la perte de l'homme de sa liberté et plus grave encore sa perte de la religion et sa renonciation à la foi . Il est fortement établi que l'homme a besoin de croire en Dieu qui préside à ses destinées et l'élève à faire oeuvre utile, l'éloigne du mal et des abominations, lui ménage une (1) Sourate "la vache" nº1, verset nº 961 -88- L’Universalité de l’Islam bonne vie. La justice sociale des musulmans est exempte des défauts destructueurs du communisme. Elle ne connaît pas la sujetion ni l'atteinte à la volonté de l'homme et à sa liberté. La liberté lui est plutôt totalement garantie sur le plan de la pensée, des comportements, de la vie et la liberté de disposer de ses biens. l'homme dans la justice sociale islamique ne perd pas ses efforts sa prééminence, ses capitaux et ses biens. C'est une justice divine conçue par le créateur du cosmos et par Son Envoyé. C'est pourquoi elle est une justice infaillible dans la "Charia" et la foi. L'Islam considère la justice comme l'exercice du culte, le jeûne et le pélèrinage - culte qui remplit les coeurs des musulmans de quiétude, de tranquilité et de satisfaction. -89- CHAPITRE VIII L'Egalité Ce qui est remarqué au sujet de l'égalité entre tous les musulmans, c'est qu'ils sont égaux devant les devoirs, les droits et devant Dieu. Aucun musulman ne peut prétendre qu'il est plus proche de Dieu qu'un autre . Tous les musulmans sont égaux devant Dieu dans leur foi en son unicité et en sa "Charia". Dieu a aboli le clergé dans l'Islam et l'existence d'une communauté de prètres entre lui et les humains. Il n'existe pas dans l'Islam de clergé : les prêtres, les moines, les évêques placés sous l'autorité de leur chef religieux. Dieu dit souvent dans le Coran qu'il accepte le repentir des musulmans et leur accorde l'absolution sans intermédiaire et sans préempteurs, qu'il leur tend la main -jour et nuit- pour accepter du pécheur son repentir et pour lui accorder absolution pour les péchés antérieurs qu'elle qu'en soit l'ampleur. Selon Ibn Hanbal rapportant Anas Ibn Malik, l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) a dit en s'adressant aux musulmans : "Par Dieu si vous commettez des péchés au point qu'ils remplissent l'espace entre la terre et le ciel , puis vous demandez à Dieu de vous absoudre , il vous absoudra". Ainsi l'Islam a institué le principe de l'égalité en religion, entre tous les musulmans devant Dieu. L'un des aspects de cette égalité au niveau de l'accomplissement des obligations religieuses, se révèle lors de la prière en commun, dans l'alignement côte à côte des riches et des pauvres, des forts et des faibles sans aucune distinction et différence, prononçant ensemble le "takbiré", faisant le "Roukoue" et la prosternation. Il n'ya pas non plus de décalage entre les prieurs. Les musulmans du monde se rassemblent dans le même endroit, à la Mecque pour accomplir le pélerinage et tout le monde a enlevé ses vêtements pour mettre le même habit, celui de "ihram" qui établit l'égalité entre eux formant ainsi une image et un tableau extraordinaires. Dieu appelle dans le Coran les musulmans et tous les humains à l'égalité totale entre eux. L'un de ses appels dans le sourate "Les femmes"(1) “O hommes! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d'un seul être et a créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux là a fait répandre (sur la terre)beaucoup d'hommes et de (1) Sourate les “femmes” n°4 , verset n°1 -91- L’Egalité femmes”. Dieu dit aussi que tout le monde est né de la même origine, du même père qui est Adam. Il faut aussi que tout le monde ait à l'esprit cela. Tout le monde donc partage la même origine, la même filiation et la même paternité, Aucune différence n'existe entre un musulman et un autre. ILs sont tous égaux. A ce propos l'Envoyé de Dieu dit : "Les musulmans sont égaux comme les dents d'un peigne" Dieu dit dans la sourate les appartements"(1) "O hommes! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femmelle, et nous avons fait de vous des nations et des tribus pour que vous vous entre connaissiez. Le plus noble d'entre vous auprès d'Allah est le plus pieux" "Dieu dit qu'il a créé tout le monde du même père Adam, et de la même mère Eve et qu'il a créé des peuples et des tribus pour qu'ils se connaissent mutuellement, non pour qu'ils s'opposent, se fassent la guerre et se haïssent, et non pour qu'ils s'enorgueillissent et s'attaquent les uns aux autres. Tout cela est contraire à ce pour lequel nous vous avons créés, contraire à votre nature, que nous avons voulue pour vous. Nous avons voulu qu'existe entre vous le sentiment que vous êtes des frères puisque vous appartenez au même père et à la même mère, qu'il n'y ait pas de rivalité entre les peuples, les tribus et les individus. Tout peuple et tout individu qui veut dominer un autre peuple ou individu, va à l'encontre de la fraternité, et la contredit, et vous éloigne de la vie paisible et tranquille. La bonne différenciation ne se fait pas par la filialion mais par la foi, la dévotion pour Dieu et Son Envoyé et par l'exercice du culte. Voilà la vraie différenciation qui existe chez Dieu et non chez les hommes. Comme Dieu a attribué la différenciation entre les musulmans et les hommes par le culte , l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) a fait du culte l'objet de différenciation entre les arabes et ceux qui ne le sont pas. Il dit dans son discours du pélerinage d'adieu : "Votre Dieu est unique et votre père est unique. Vous appartenez tous à Adam et Adam est né de la terre - Le plus noble d'entre vous est le plus pieux. L'arabe n'a d'avantage sur le non arabe que par la piété. "C'est ainsi qu'il a établi l'égalité entre les arabes musulmans et les non arabes musulmans - et attribue la différenciation entre eux - comme l'a fait le verset précédent - à la piété. On relate aussi que dans son discours, l'Envoyé de Dieu dit : "Il n'y a d'avantage d'un noir sur un rouge, ou d'un rouge sur un noir que par la piété. " Ainsi l'Envoyé de Dieu a créé un code, une "loi" islamique pour les musulmans arabes et non arabes, blancs et noirs qui sont tous égaux et que rien ne les différencie sauf la piété. Il a ainsi aboli définivement dans l'Islam la différenciation tribale, nationale, sexuelle ou plus précisément, toutes sortes de différenciations ont été abolies sauf (1) Sourate les “appartements” n° 49, verset n°13 -92- L’Universalité de l’Islam celle de l'Islam vertueux , c'est-à-dire la piété pour Dieu. L'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) donne le meilleur exemple de l'égalité entre ses compagnons et lui. Il refusait catégoriquement qu'ils le vénèrent. Il lui est arrivé de sortir un jour sur un groupe dont quelques uns parmi eux qui se sont levés à sa vénération, il leur a interdit catégoriquement de le faire en leur disant : Ne vous levez pas comme le font les perses et autres pour se vénéner les uns les autres. "Puis il a ajouté : "Je suis un serviteur de Dieu comme tous les serviteurs de Dieu. Je mange comme mange un serviteur. Je m'assieds comme s'assied un serviteur". Il est donc un serviteur parmi les serviteurs de Dieu, il ne se distingue d'eux par aucune chose. On dit qu'un homme s'est levé devant lui et a été saisi par un frémissement qui est une marque de vénération; il s'est adressé subitement à lui avec bienveillance en disant : "Ne vous tourmentez pas, mon frère. Je ne suis ni un roi ni un tyran mais je suis le fils d'une femme de "Quoreïche" qui mangeait de la viande desséchée à la Mecque. "La viande désséchée" est coupée en morceaux longs, salés et séchés au soleil . L'Envoyé de Dieu veut dire par là qu'il ne se distingue en rien, de lui. l'homme s'est calmé et le frémissement s'est dissipé, il s'est familiarisé avec l'Envoyé de Dieu et lui a dit ce qu'il voulait dire. Il s'asseyait (S.B sur lui) avec ses compagnons parmi les pauvres et les démunis, sympathisait, mangeait avec eux et rendait visite à leurs malades. Il accompagnait la servante, la veuve, le pauvre, partout en ville pour rendre service à chacun d'eux. Il s'asseyait avec ses compagnons , mêlé à eux. Et là où il devait s'asseoir dans une assemblée, il s'asseyait sans se faire distinguer. Ses chambres étaient construites en briques séchées au soleil comme, celles de ses compagnons. Son mobilier était modeste et ressemblait au leur. Il ne méprisait aucune tâche domestique qu'accomplissent les femmes ou son serviteur Malik Ibn Anas - Il cousait ses habits, réparait ses chaussures, nettoyait sa chambre, trayait sa brebis, attachait ses bêtes. Il mangeait avec son serviteur Anas Ibn Malik pour que ses compagnons suivent son exemple et sachant qu'il n'y a pas de différence entre le serviteur et son maître, entre le maître et son valets. L'une de ses qualités était de ne pas interrompre l'un de ses amis qui parlait, mais il attendait, en l'écoutant attentivement, qu'il termine de parler. Aïcha dit de lui : quand quelqu'un ou l'un des siens l'appelait il répondait "me voici". Il se considérait toujours comme l'un de ses compagnons; c'est ainsi qu'il se tenait en tête de leurs troupes chaque fois qu'ils participaient à une guerre, de la même manière quand ils construisaient une mosquée. Il participait à sa -93- L’Egalité construction comme il a fait lors de la construction de la première mosquée à Médine, il participait même avec quelques uns de ses compagnons au transport des briques en terre séchée au soleil. Lorsque ses compagnons se réunissaient pour creuser une tranchée lors de la très connue bataille d’"Al Ahzab" (ou les coalisés), il était à la tête des rangées pour creuser avec ses fidèles. Il se sont heurtés à un rocher qui les a empêchés d'achever les travaux. Il a saisi alors une pioche, a donné un coup et le rocher s'est fendu. Puis il a donné un deuxième coup, puis un troisième et le rocher s'est complétement brisé et s'est coupé en morceaux et les travaux ont été achevés. On dit que des bruits ont couru à Médine une nuit au sujet d'une attaque par les polythéistes" Mouchrikines" en banlieue. Les gens ont été effrayés et sont sortis s'informer. A ce moment l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) est monté sur un cheval sans selle pour gagner du temps, a ceint l'épée et le cheval s'est mis à galoper vers la banlieue de Médine. Arrivé sur les lieux, il n'a trouvé ni attaque ni quelque chose qui ressemble à l'attaque. Il est retourné, rassuré, n'ayant trouvé ni attaque ni attaquants. Il s'est écrié au milieu des gens : " Ne soyez pas effrayez. Ne soyez pas effrayez." On relate aussi qu'il était en voyage avec certains de ses fidèles. Il leur a dit: "Preparez-nous un mouton pour les repas - Un compagnons a répondu : "Envoyé de Dieu, je l'égorgerai" . Un autre a dit:" C'est moi qui l'égorgerais. "Un troisième a dit: c'est moi qui le cuirai". L'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) a dit: c'est moi qui ramasserai les bûches et le bois à brûler. Ils lui ont dit: "O Envoyé de Dieu, nous nous occuperons de tout cela"- Il leur a dit : "J'ai appris que vous vouliez vous occuper de mon travail; je déteste d'être distingué de vous . "Le sentiment qu'il avait (S.B. sur lui) de l'égalité totale entre ses fidéles et lui l'incitait à demander au compagnon qui croyait qu'il s'était vexé pour un geste léger avec lequel il l'avait poussé, de se venger de lui et de faire le même geste, pour lui faire plaisir. On raconte qu'un Compagnon a penché la tête sur lui au moment où il partageait une somme d'argent. Il l'a piqué avec une branche de palmier qu'il tenait à la main pour qu'il cesse de s'incliner et le laisser s'occuper de ses calculs. l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) a remarqué que son compagnon s'était fâché. Il lui dit :"fais de moi ce que je t’ai fait. " le compagnon s'est senti gêné et a dit en souriant : "Je pardonne". On dit que Omar Ibn Al Khattab - que Dieu l'agrée- a prononcé un discours où il a dit : "Celui qui a été victime d'une injustice par son "Emir" (on chef), qu'il le dise pour que -94- L’Universalité de l’Islam je le venge". Amr Ibn Al As gouverneur d'Egypte s'est alors levé et dit : "O chef des croyants ! Si l'un d'entre nous châtie un membre de sa communauté, vous le vengerez ? Omar a répondu : "Comment ne pas le venger, alors que j'ai vu l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) se venger de lui-même. Dieu et son Envoyé ont raffermi cette égalité entre les musulmans pour qu'ils en fassent une fraternité entre eux. Dieu dit dans la sourate (les appartements) “Les croyants ne sont que des frères”. C'est-à-dire que tous les musulmans sont des frères en religion. C'est une fraternité qui exige du musulman des droits à l'égard de son frère musulman comme la fraternité réelle. C'est une "filiation" spirituelle plus forte que l'appartenance à la même famille faite de chair et de sang, alors que la fraternité dans l'Islam est spirituelle et affective "Le musulman aime pour son frère ce qu'il aime pour lui même "comme le dit l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui). Il ne doit pas être injuste avec lui , ne doit pas le priver d'un de ses droits et doit le considérer comme lui-même et comme il se fait du bien il doit lui en faire profiter. S'il lui demande un service il le lui rend largement. S'il est en difficulté, il accourt l'en libérer. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) dit, incitant à cela :‘ Celui qui soulage un musulman de l'angoisse, Dieu, avec cet acte, le soulagera d'une des angoisses du jour de la résurrection’. "L'un des devoirs de la fraternité dans l'Islam sur lequel l'Envoyé de Dieu a insisté, c'est la dissimulation des vices de son frère musulman et des pêchés qui peuvent en résulter. Il dit en conseillant les musulmans : "Celui qui estompe les défauts d'un musulman, Dieu estompera les siens le jour de la résurrection". A peine il conseillait aux musulmans de faire régner l'amitié et la cordialité entre eux qu'ils devenaient - Même si leur nombre augmentait - comme une seule famille. Il dit dans un propos recueilli dans le Sahih de Mouslim: " L'exemple des musulmans dans leur amitié, dans leur compassion mutuelle, leur sympathie est comme l'exemple d'un seul corps dont la fatigue d'un organe entraine l'atteinte de tout le corps de fièvre et d'insomnie "C'est là un bel exemple qui fait des musulmans -partout où ils se trouvent - un seul corps en raison de l'amitié et de la cordialité qui les unissent à tel point que si l'un d'eux souffre tous les autres membres de ce corps social se mobilisent pour le secourir et alléger sa souffrance. La meilleure image sur la fraternité qui s'est produite dans l'Islam est celle de "Ansars" pour les premiers Mouhajirines. C'est l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) qui a établi cette fraternité, après son arrivée à Medine et après -95- L’Egalité avoir construit sa mosquée, entre quatre vingt dix personnes: quarante cinq parmi les Mouhajirines et quarante cing Ansars , sur la base de l'entraide, de la vérité, et la transmission par hérédité. Ils se transmettaient l'héritage sans liens de parenté jusqu'au jour où est descendue la sourate (le butin).(1) “Cependant ceux qui sont liés par la parenté ont priorité les uns envers les autres d'après le Livre de Dieu”. Ce verset a aboli la transmission par hérédité de cette fraternité et a gardé l'entraide et la vérité. Dieu a loué les "Ansars" pour cette fraternité noble en disant dans le sourate (L'exode) “ Il (appartient également ) à ceux qui, avant eux, se sont installés dans le pays et dans la foi” C'est-à-dire les Ansars qui ont habité Medine et qui ont été fidèles à leur foi au nom des mouhajirines. C'est leur maison . Dieu l'a comparée à la foi pour la louer et louer ses habitants parmi les Ansars. Il fait état de leur mérite en disant : “(Ils) aiment ceux qui émigrent vers eux”. Ils les aident de leur argent obtenu des récoltes des dattes “et ne ressentent dans leurs coeurs aucune envie” C'est-à-dire un dessein on un désir; "pour ce que ces émigrés ont reçu" c'est-à-dire les "Mouhagirounés qui bénéficiaient des butins des Beni Nadhir que l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) a chassés de Médine “et qui les préfèrent à eux même s'il y a pénurie chez eux.” C'est-à-dire même s'ils ont besoin de quelque chose d'important dont ils les ont honorés. Ces vertus importantes constituent l'égalité totale entre les Ansars et les mouhajirines à laquelle Dieu et son Envoyé les ont appelés, avec tout ce que ces vertus ont entrainé tels que l'entraide, l'altruisme, ne se sont pas répandues parmi les Ansars seuls. Elles étaient une morale à laquelle l'Envoyé de Dieu à incité ses fidèles et à laquelle beaucoup de musulmans ont très été sensibles; ceux-là mêmes qui avaient conquis le monde ancien, du centre de l'Asie à l'Océan Atlantique et qui ont formé la grande nation islamique. Ce qui confirme tout cela , c'est l'histoire d'Ikrima Ibn Ibi Jah'l et deux de ses compagnons dans la bataille d'Al Yarmouk. Hodhifa ibn Ala'doui dit être allé sur les lieux de l'affrontement en emportant de l'eau à l'un de ses cousins. Il était certain que ce dernier était l'un des martyrs de cette bataille. il a pu le retrouver et lui a dit : "Je t'ai emmené de l'eau à boire". Son cousin lui a fait savoir qu'il en voulait d'un signe de la tête, mais il a entendu Ikrima Ibn Abi Jah'l crier de douleur et (1) Sourate "Le bution n°8 , verset nº75 (2) Sourate "l’exode" ou la mobilisation" nº59, verset 9 -96- L’Universalité de l’Islam lui a ordonné de donner à boire d'abord à Ikrima qui de son côté a entendu un autre crier de douleur aussi. Ikrima lui a dit d'en donner à celui-ci mais c'était trop tard il était mort Hodhifa est revenu chez I’krima. Il est retourné vers son cousin, lui aussi était mort. Ils étaient tous morts et personne d'entre eux n'a pu boire. C'est là une belle histoire sur l'altruisme. L'un des principes fondamentaux, consolidés fortement par l'Envoyé de Dieu entre les musulmans, c'est l'églité dans l'établissement des châtiments: c'est-à-dire les sanctions à prendre pour les crimes comme l’assasinat, le vol, et d'autres délits et où il a interdit catégoriquement l'intercession en faveur de quelqu'un quel qu'en soit le rang et la richesse. ce qui illustre cela, c'est le Hadith dans les "Sahihaïns" au sujet de Quoreïch qui s'est interessée à une femme appartenant à la tribu Makhzoume qui a commis un vol. Quoreïch a eu peur que l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) applique la sanction qu'il faut, à son encontre et qui consiste à lui couper la main conformément à la "Charia". De nombreux habitants de Quoreïch se sont demandé qui pourrait oser demander l'intercession en faveur de cette femme. Ils ont été unanimes pour dire qu'il n'y avait personne sauf Oussama Ibn Zaïd que l'Envoyé de Dieu aimait. Oussama lui en a parlé. l'Envoyé de Dieu lui a répondu, en désapprouvant cette intercession : "est-ce que tu intercèdes à propos d'une sanction divine? Puis il a prononcé le propos suivant devant ses compagnons: "Sont réprouvés ceux qui, avant vous , ne prenaient aucune sanction à l'égard d'un noble qui volait et qui en prenaient une quand c'était un pauvre qui volait. Par Dieu si Fatima fille de Mohammed vole Mohammed lui coupera la main." Ce qui a été dit prouve sans équivoque que l'égalité totale était toujours le pivot des sociétés musulmanes. L'Islam en a fait une loi sociale obligatoire pour toute société, abolissant entre les états les différences de sexe, de couleurs, de langues, et tout ce qui peut opposer les individus pour des problèmes d'argent ,d'honneur, de vanité. C'est là une caractéristique des pays musulmans qui n'ont pas connu de hiérarchie sociale. Il n'est pas arrivé à une société, dans ces pays, d'avoir de nombreuses classes sociales. Ainsi, personne parmi, les Califes, les gouverneurs et les dirigeants qui se sont succédé dans ces pays, n'a eu le sentiment d'appartenir à une classe supérieure au peuple. Ceci a eu une conséquence importante sur les peuples qui se sont convertis à l’Islam. En effet, il a aboli les classes sociales auxquelles il a été confronté dans les différents -97- L’Egalité pays comme l'Iran où il y avait quatre grandes classes sociales : La classe des religieux; la classe des combattants; la classe des écrivains et des intellectuels et celle des agriculteurs et des artisans, sauf une classe supérieure à laquelle appartient le ministre, le chef des religieux, le chef des écrivains. Toutes ces classes ont été abolies en Iran musulman comme a été abolie en Inde musulmane la classe des Brahama c'est-à-dire le clergé ou les religieux chez les hindous et la classe des parias constituée de la majorité du peuple hindou. Tous les hommes dans n'importe quelle société musulmane sont égaux sur le plan social. Les riches ne sont pas supérieurs aux pauvres, ni les plus forts par rapport aux plus faibles, sur le plan de la valeur humaine. Le calife, le gouverneur tout comme le citoyen ordinaire peuvent comparaître devant le juge sans aucune distinction. Alors qu'en Europe féodale, les nobles avaient leurs propres, tribunaux, évitant ainsi de s'aligner avec les hommes du peuple et refusant ainsi d'être leurs égaux. les nobles et les aristocrates, dans les sociétés européennes formaient la haute classe autour des rois et avaient leurs propres surnoms qui les distinguaient comme le comte, le duc, le baron etc. L'Islam n'a pas connu tout cela . Il a respecté l'appartenance de tous les musulmans et de tous les humains à Adam dans toutes les sociétés et les a rendus égaux dans tous les droits et les devoirs religieux, sociaux, moraux. Personne n'a de mérite que par la piété. -98- CHAPITRE IX La Tolérance La Tolérance : C'est le fait d'être accommodant en tout ; dans le comportement, les droits. Dans le hadith : "La religion la plus aimée de Dieu c'est l'Islam tolérant". (Hanafia samha) : "Hanafia" c'est l'Islam, l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) dit que Dieu l'aime parce que c'est une religion "clémente, tolérante. Elle ne connait ni étroitesse ni extrémisme. Ainsi Dieu abolit le fanatisme des religions. Il veut que les musulmans soient tolérants à l'égard de ceux qui ont d'autres religions même s'ils sont des Sabéens qui adorent les astres ou des polytéistes. C'est une tolérance qui élève la vie humaine au sommet de la grandeur. Nous voyons que Dieu avec ces différents versets du Coran ordonne aux musulmans d'être tolérants avec les polythéistes. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) a conseillé aux musulmans de faire l'aumône au profit des polythéistes qui sont pauvres comme ils le font pour les musulmans pauvres espérant ainsi qu'ils pourraient les amener à se convertir à l'Islam. Alors Dieu a fait descendre à Son Envoyé le verset de la sourate "la vache"(2) “Ce n'est pas à toi de les guider ” . C'est-à-dire, tu es chargé du message et de la prédication, les gens choisiront leur religion. Celui qui choisit le bon chemin c'est pour lui, celui, qui s'égare , il supportera les effets de son égarement. “Mais c'est Allah qui guide celui qu’il veut” c'est-à-dire qu'il appartient à Dieu seul de les guider “et tout ce que vous dépensez de vos biens” pour les pauvres musulmans et polythéistes “sera à votre avantage” c'est-à-dire que les récompenses seront pour vous“et vous ne dépensez que pour la recherche de l’amour d'Allah” non pour la réputation, la célébrité et la duplicité mais pour la recherche de la "face de Dieu et sa bénédiction “et tout ce que vous dépensez de vos biens dans les bonnes oeuvres” pour les musulmans et les infidèles“ vous sera récompensé pleinement”. “Et vous ne serez pas lésés” c'est-à-dire vous ne serez pas victime d'une injustice. C'est là un grand appel à la tolérance des musulmans à l'égard des pauvres parmi les infidèles de la Mecque. Il y avait beaucoup (1) Sourate "la vache n°1 , verset 62 (2) Sourate "la Vache nº1 , verset 272 -99- La Tolérance d'infidèles mécquois qui étaient hostiles aux musulmans. Dieu a ordonné aux musulmans d'être tolérants avec leurs pauvres par pitié pour eux. En plus, Dieu ordonne aux musulmans d'être tolérants même avec les infidèles cruels et tyrans qui leur étaient hostiles en disant dans la sourate : (l’agenouillée):(1) “Dis à ceux qui ont cru de pardonner à ceux qui n'espèrent pas les jours d'Allah afin qu'il rétribue [chaque] peuple pour les acquis qu'ils faisaient”. Ce verset est descendu en raison d'un mal terrible qu'ont fait les infidèles de la Mecque aux fidèles de l'Envoyé de Dieu. Ces mecquois n'espèraient pas la récompense de Dieu et l'ont fait savoir à l'Envoyé de Dieu. Dieu ordonna alors à ces musulmans de négliger cet événement, de pardonner à ces infidèles leurs préjudices et de recourir à l'endurance comme le dit Dieu dans le sourate (la famille d'Imran) (2) “Et certes, vous entendrez de la part de ceux à qui le Livre a été donné avant vous” c'est-à-dire des juifs et des nazaréens, “et de la part des associateurs, beaucoup de propos désagréables. Mais si vous êtes endurants et pieux... voilà bien la meilleure résolution à prendre.” L'endurance est certes la clé du soulagement. Dieu dit dans la sourate (L'agenouillée)(3): “Afin qu'il rétribue (chaque) peuple pour les acquis qu'ils faisaient” C'est-à-dire ne tentez pas de vous venger de ceux parmi les infidèles qui vous ont fait du mal. Dieu leur donnera la rétribution qu'ils méritent, le jour de la resurrection. Dieu loue ceux qui offraient de la nourriture bien qu'ils aiment cette nourriture, au pauvre, à l'orphelin et au prisonnier, dans la sourate: (Al Insan)(4) “et offrent la nourriture malgré son amour, au pauvre, à l'orphelin et au prisonnier”. Leurs prisonniers, à cette époque, étaient des polythéistes. L'on sait que Quoreïche a été battue lors de la bataille, "Badr". C'était une défaite écrasante où soixante-dix de leurs chefs ont trouvé la mort et soixante dix autres se sont fait prisonniers. Beaucoup d'entre eux étaient hostiles aux musulmans avant qu'ils n'émigrent à Medine. malgré cela, l'Envoyé de Dieu a ordonné aux musulmans, ses fidèles, d'être généreux avec eux et ils étaient servis lors des repas les premiers. Encore une fois c'est une grande tolérance et un traitement bon, noble de la part de l'Envoyé de Dieu et des musulmans à l'égard de leurs ennemis les (1) Sourate "L'agenouillée" nº45, verset 14 (2) Sourate "la famille"d'Imram" nº3 verset 186 (3) Sourate l'agenouillée" nº45 , verset 14 (4) Sourate "Al Insan" nº76 verset 8 -100- L’Universalité de l’Islam mécquois. dans la sourate: l'examinée"(1) Dieu s'adresse aux musulmans : “Allah ne vous défend pas d'être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Car Allah aime les équitables”. Dieu dit qu'il n'interdit pas la charité, la justice et le bon traitement des polythéistes qui n'ont pas combattu les musulmans et qui ne les ont pas forcés à quitter la Mecque. Cette bienveillance est devenue une règle, un devoir des musulmans envers les non musulmans à l'époque des conquêtes, et à travers toutes les époques jusqu'à nos jours. Ce devoir concernait un traitement noble et tolérant des musulmans à l'égard de ceux qui appartenaient à d'autres croyances pourvu, qu'ils n'aient pas d'attitude belliqueuse qu'il s'agisse des gens du Livre, ou de polythéistes parmi les Sabéens, les mages et d'autres d'Afrique et d'Asie. Ainsi, Dieu a établi des règles exemplaires de tolérance à l'égard de toutes les religions, de tous les peuples, de toutes éthnies et de toutes les races. Comme Dieu a ordonné à Son Envoyé et aux musulmans d'être tolérants avec les gens du Livre, Il leur a ordonné d'être bienveillants et indulgents pour les préjudices qu'ils leur causent, comme le dit Dieu dans la sourate (la vache)(1) “Pardonnez et oubliez jusqu'à ce qu'Allah fasse venir son commandement”. Le "Afoue" c'est le pardon, l'indulgence dans la sanction du pêché. Le "Safh": abstention et l'abandon de la réprimande. Ce sont deux degrés élevés de la tolérance. Dieu incite souvent à ces deux qualités dans le Coran. L'Envoyé de Dieu était exemplaire dans la tolérance. A chaque fois que les Quoreïchites lui causaient des préjudices, ou lui répondaient négativement quand il récitait le Coran, il levait les mains vers Dieu en disant: "Dieu, absous ma communauté. Ils ne savent pas". Il ne s'est jamais produit qu'il se soit vengé de quiconque lui a causé un préjudice ou qu'il ait prié Dieu de lui causé un malheur. Lors de la bataille "Ouhoud", il a été blessé au visage, s'est casser la dent (droite de la mâchoire inférieure) avec une pierre et s'est fait briser le casque qu'il portait sur la tête. Il n'a pas fait de reproches à ceux qui l'ont agressé lors de la conquête de la Mecque ; au contraire il les a pardonnés et excusés. Les habitants de la Mecque se sont rendus à son armée et ont été ainsi tous considérés des prisonniers de guerre et pouvaient être soumis aux règles de la servitude mais (1)Sourate "l'examinée ou l'eprouvée n° 60 , verset 8 (1) Sourate "la vache" nº1 verset n°109 -101- La Tolérance l'Envoyé de Dieu les a tous libérés et leur a rendu leur liberté en disant". Celui qui entre à la "Ka’ba" est confiant et rassuré; celui qui rentre chez lui et ferme la porte, est rassuré et celui qui entre à la maison d'Abi Soufiane est rassuré". Abou Soufian avait vu le feu des troupes de l'Envoyé de Dieu près de la Mecque. Il est allé en reconnaissance et a rencontré Al Abbas ibn A’bd Al Moutalib, l'oncle de l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui), qui lui a dit : "Malheur à toi, Abou Soufian. Voici l'Envoyé de Dieu à la tête d'une armée nombreuse et la Mecque n'a aucun pouvoir sur lui . "Que faire"? lui a demandé Abou Soufian- "Viens avec moi chez l'Envoyé de Dieu!" lui a répondu Al Abbas. Omar les a vus et en a rendu compte à l'Envoyé de Dieu à qui il a dit: "Abou Soufian est l'ennemi de Dieu, nous avons pu l'avoir sans aucun problème, autorisez-moi à le frapper sur le cou". L'Envoyé de Dieu ne l'a pas autorisé. C'était là une tolérance importante à l'égard du chef des infidèles de Quoreïche de la part de l'Envoyé de Dieu qui a dit à El Abbas: "Emmène-le là où tu habites jusqu'au matin". Le matin, Abou Soufian a déclaré sa convertion à l'Islam l'Envoyé de Dieu l'a honoré en annonçant que celui qui entre dans sa maison est rassuré. C'est là une autre tolérance noble au profit d'Abi Soufian le chef de Quoreïche, l'Envoyé de Dieu a été d'une grande tolérance avec Quoreïche comme nous l'avons vu- puisqu'il ne lui a pas imposé la servitude, il a rendu la liberté à ses habitants, même à ceux qui ont torturé les musulmans lors de la défaite d'Ouhoud et à ceux qui ont résisté aux troupes de l'Envoyé de Dieu lors de l'entrée à la Mecque comme "Ikrima ibn Abi Jahl - qui s'était enfui vers le Yaman, et dont la femme avait demandé à l'Envoyé de Dieu qu'il soit rassuré et il l'a été. Elle l'a ensuite emmené chez l'Envoyé de Dieu, et s'est converti à l’Islam. Ainsi tout quoreïchite qui a combattu l'Envoyé de Dieu et devenu son ennemi et qui était resté à la Mecque, a été pardonné après sa convertion à l’Islam. L'Envoyé de Dieu a dit à tous les mecquois : "Partez vous êtes libres". C'est un exemple de tolérance sans pareil. L'un des meilleurs exemples sur la tolérance de l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) c'est celle à l'égard de Ouahchi tueur de son oncle Hamza ibn Abdel Mouttalib qu'il aimait beaucoup, dans la bataille Ouhoud. c'est un consanguin de l'Envoyé de Dieu et l'une des notabilités de Quoreïche. Il a soutenu l'Envoyé de Dieu aux moments difficiles et quand quoreïch affichait son hostilité à lui et à ses fidèles. Ouahchi était un éthiopien qui utilisait la lance à la manière des éthiopiens et s'en est servi contre Hamza. L'Envoyé de Dieu s'est baeucoup -102- L’Universalité de l’Islam attristé. Ouahchi s'est converti lors de la conquête de la Mecque. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) ne lui a fait aucun reproche. Lorsque ont éclaté les guerres d'apostasie, il a regagné le rang des troupes de Khalid ibn El Oualid. Dans la bataille "El Yamama" il a tué Mousaïlimat le voyant et menteur avec la même lance. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) demandait toujours aux musulmans d'être des tolérants nobles et dit : "Qui voudrait s'élever et se rapprocher de Dieu doit pardonner celui qui lui a causé des préjudices, donner à celui qui l'a privé, établir des liens avec celui qui l'a abandonné". Il demande aussi au musulman de pardonner son frère musulman même s'il l'a privé de ses droits, même s'il l'a privé de l'aide les jours où il a besoin d'aide, même si c'est son proche qui a coupé avec lui les liens de parenté. Dans les sociétés musulmanes il existe une tolérance entre les musulmans et ceux qui appartiennent à d'autres croyances, qu'il s'agisse des gens du Livre ou autres depuis les Califes jusqu'à nos jours. Nous voyons les musulmans traiter les Sabéens adorateurs des astres au nord de l'Irak, comme les gens du Livre, depuis Omar ibn Al Khattab à nos jours. Ils ont traité de la même façon les mages adorateurs du feu en Iran. Ils étaient des fidèles de Zoroastre et de sa doctrine dans l'Avesta (1), selon laquelle le monde a deux dieux celui de la lumière et celui des ténébres. Le Zoroastrisme (ou mazdéisme) a disparu d'Iran au 3ème siècle de l'hégire ou 9ème siècle de l'ère chrétienne, alors que ceux qui partageaient les croyances des Sabéens n'ont disparu qu'à la fin du 4ème siècle de l'hégire ou 12 ème siècle de l'ère chrétienne. Dans chaque pays musulman, il y a toujours eu de petites ou grandes communautés de Nazaréens (ou chrétiennes) et de petites communautés juives, qui vivaient dans la sécurité et la tranquillité, sans aucune barrière entre eux et les musulmans. Ce que l'on dit au sujet des Nazaréens et des juifs qui étaient obligés de porter une ceinture appelée "Zonnar", n'a duré qu'un laps de temps très limité sous le règne de quelques responsables qui n'avaient pas compris l'Islam tolérant comme il se devait. Ce que nous avons évoqué dans les chapitres sur la cohabitation matérielle et intellectuelle entre les musulmans et les gens du Livre nazaréens et juifs en Irak, en Syrie, en Egypte prouve qu'ils ont vécu en sécurité et dans une grande tolérance. Ceci les a amenés dans les différents pays à s'arabiser sur le plan linguistique et intellectuel, à traduire leurs ouvrages sacrés en arabe et à exercer leur culte dans la plupart des églises et des temples, en arabe. Nous (1) L'Avesta : recueil des textes sacrés du la religion mazdéenne, écrit en langue avestique. -103- La Tolérance n'avons pas étendu nos propos sur les Nazaréens et les juifs en Andalousie et dans les pays du Maghreb. Toutes ces communautés y menaient une vie agréable et y bénéficiaient de la tolérance de l'Islam. Pour ce qui est des Nazaréens (chrétiens) en Andalousie les musulmans leur ont garanti la liberté en religion et leur chrétienneté qu'ils avaient choisie. Il n'est pas arrivé que quelqu'un ait été contraint d'abandonner sa chrétienneté pour se couvertir à l'Islam. Les musulmans ont même entretenu leurs églises et leurs biens. "Ils n'ont inquiété ni moine, ni prètre, ni évêque mais ils les ont plutôt tous respectés. Ils ont traité convenablement les chrétiens durant toute leur présence en Andalousie. Notons par exemple que le gouverneur omeyade Mohamed ben Abderrahman (238-273 de l'hégire) recrutait les espagnols arabisés à des fonctions dans le gouvernement. Il a désigné Koms ibn Antagonon chargé de récupérer les impôts, parmi les gens du Livre, comme secrétaire chargé des affaires du gouvernement. Il l'a même dispensé de travailler le dimanche comme il en a dispensé tous les fonctionnaires afin de permettre aux chrétiens parmi eux d'aller à l'église le dimanche. D'autre part un grand nombre d'espagnols se sont convertis à l'Islam pour sa simplicité et sa tolérance et ceux qui ne se sont pas convertis, se sont mis à apprendre l'arabe, à écrire des oeuvres en poésie et en prose. Entre les musulmans et les chrétiens en Andalousie existaient des relations d'amitié et de coopération. ceci se manifeste dans l'influence des poèmes à rimes variées sur la littérature espagnole et de là sur la littérature française, anglaise et allemande. Cette poésie était accompagnée de la musique andalouse arabe. Cette influence se manifeste aussi dans le soutien apporté par les musulmans au grand mouvement de la traduction de l'arabe à l'espagnol à l'époque du roi d'Espagne Alfonso X qui a transformé la ville de "Toleitila" en une grande institution de traduction du saint Coran, de la pensée et des sciences arabes. Il a même créé a Murcille et à Seville une école. Il a été aidé pour cela et pour l'élargissement de l'institution de Touleitila, par les savants musulmans qui ont été sensibles à la tolérance de leur religion. Ils lui ont remis : "Kalila Wa Dimna" ouvrage d'Ibn Almokaffae et des contes variées en arabe en plus d'autres ouvrages sur l'astronomie et d'autres... Grâce à la tolérance de l'Islam que Dieu -le Très Majestueux- a imposée aux musulmans dans leurs comportements avec les non musulmans, les musulmans ont ouvert les frontières de l'Andalousie aux juifs qui en ont fait -durant huit siècles -leur refuge et leur citadelle qui les abritaient de l'oppression de l'occident un peu partout. L'un d'eux Hasabaï ibn Chabrout a pu être nommé -104- L’Universalité de l’Islam en 334 de l'hégire (916 de l'ère chrétienne) ministre de Abderrahman Annacir l'un de grands dirigeants omeyades andalous. Il a commencé le mouvement de la Renaissance des études talmoudites. L'Andalousie est vite devenue, avec le consentement des musulmans, le centre des études judaïques. Lorsque les arabes ont évacué l'Andalousie après la chute de Grenade en 897 de l'hégire (1492 de l'ère chrétienne) les espagnols ont commencé à persécuter les juifs et il n'y avait plus d'arabes musulmans pour les protéger. Leur persécution a atteint son paroxysme sous le règne de Philippe III, roi d'Espagne. Où devaient-ils partir? Ils n'ont trouvé de refuge qu'au pays de l'Islam et des musulmans, le Maroc. La communauté Juive y a émigré et s'est installé dans les villes marocaines où ils ont vécu dans une grande tolérance durant des siècles et où ils se sont enrichis. Celui qui connait l'histoire des juifs au milieu des musulmans, leur cohabitation avec eux durant les siècles du règne de l'Islam, leur protection par les musulmane en Andalousie et au Maroc durant des siècles, s'étonne de leur hostilité-de nos jours - à l'égard des musulmans palestiniens, et de leur expulsion de leur pays sous l'oppression et la violence. -105- -106- CHAPITRE X Les Liens de la Famille La famille est l'unité considéré comme l'une des entités qui constitue la société musulmane. Dieu l'a entourée de code (ensemble de lois) qui l'ont amenée à se solidariser et à se soutenir depuis que les lois et les fondements de l'Islam sont descendus sur l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) jusqu'à nos jours. Le premier de ces fondements c'est la piété filiale. Dieu en a fait un devoir, une obligation pour les enfants, dont ils doivent s'acquitter à l'égard de leurs parents comme ils s'acquittent de leur devoir religieux à l'égard de Dieu. C'est pour cela que Dieu l'a souvent comparée à sa dévotion. Comme il le dit dans la sourate (le voyage nocturne)(1) “Et voilà que ton Seigneur a décidé: "N'adorez que Lui; (et marquez) de la bonté envers les père et mère: "Si l'un d'eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point: "Fi!" et ne les brusque pas, mais adresse leur des paroles respectueuses. Et par miséricorde, abaisse pour eux l'aile de l'humilité, et dis: “Ô mon Seigneur, fais-leur, à tous deux miséricorde comme ils m'ont élevé tout petit’’. Comme Dieu, dans ce verset noble, a décrété la pièté et l'a rendue obligatoire pour l'homme, il a décrété la piété filiale dans les paroles, les actes toute l'aide et tout le réconfort que l'homme procucre à son père et à sa mère. Si l'un d'eux vieillit ou si tous les deux vieillissent, Dieu ordonne à l'homme de ne pas prononcer à propos de quelque chose et s'il est ennuyé, le terme “ouf!” Il ne doit pas leur adresser un terme vexant ou repoussant qui peut les irriter. “adresse -leur des paroles respectueuses.” C'est-à-dire des paroles douces. Dieu lui ordonne d'être très modeste avec eux au point de s'abaisser et de se soumettre en reconnaissance de la bonne éducation qu'ils lui ont procurée et de l'attention avec laquelle ils l'ont entouré depuis sa naissance. Il lui ordonne aussi de demander à Dieu de leur accorder sa Miséricorde en rétribution pour l'éducation qu'ils lui ont donnée depuis son enfance. L'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) conseille souvent la piété filiale, beaucoup de générosité, de respect et de vénération pour les parents. Il met en garde l'enfant de ne pas être ingrat à l'égard des parents. Dans le hadith "Sahih", (1) Sourate "La voyage nocturne". nº17, verset 23, 24 -107- Les Liens de la Famille Il dit à ses compagnons:"Je vous ai anoncé le grand pêché : "[Il a répété trois fois]- "Non, Envoyé de Dieu."-Le polythéisme et l'ingratitude à l'égard des parents". Ainsi, l'Envoyé de Dieu considère l'ingratitude envers le père et la mère comme un péché et le compare au polythéisme pour en éloigner les gens et leur faire peur des châtiments terribles à l'au-delà . l'Envoyé de Dieu a souvent recommandé aux enfants d'être bienfaisants avec leurs mères. De là, son célèbre hadith: "le paradis est sous les pieds des mères". Dieu évoque les difficultés de la maman qui est enceinte et qui allaite son bébé, en disant dans la sourate. "Louqman"(1) “Sa mère l'a porté , (subissant pour lui) peine sur peine. Son sevrage a lieu à deux ans.” Un compagnon a demandé à l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) : "Qui est, pour moi, en droit d'un bon "compagnonnage"?. Il lui a répondu: "Ta mère". -"Et puis qui? "-"Ensuite ta mère?"- "Et puis qui?" -"Ensuite ta mère" - "Ensuite qui?" -"Ensuite ton père"?. Ce n'est pas pour avantager la mère par rapport au père mais c'est une insistance sur la bienfaisance que doivent témoigner les enfants pour leurs mères. Dieu a décrété qu'en cas de décés de l'enfant et si cet enfant a laissé des biens, une partie déterminée de l'héritage doit aller aux parents pour qu'ils puissent s'assurer ce dont ils auraient besoin dans leur vieillesse. Dieu dit dans la sourate (les femmes) (2) “Quant aux père et mère du défunt, à chacun d'eux la sixième de ce qu'il laisse, s'il a un enfant. S'il n'a pas d'enfant et que ses père et mère héritent de lui, à sa mère alors le tiers”. L'un des droits des enfants que Dieu a établis, c'est l'interdiction de l'enterrement de petites filles vivantes pour cause de pauvreté et de manque de moyens pour satisfaire leurs besoins. Dieu évoque cela dans la sourate (les bestiaux)(3) “Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté”. Il dit la même chose dans la sourate, (Le voyage nocturne)(4) “Et ne tuez pas un enfant par crainte de pauvreté.” Dieu dit aux parents dans les deux versets, et que lorsqu'il a donné la vie aux filles il a décidé pour elles leurs subsistances. C'est comme si les parents se mélaient de la volonté divine en mettant fin à la vie de leurs filles avant le terme. Dieu a interdit catégoriquement en menaçant, celui qui ne cesse ces pratiques, de châtiment terrible. Et depuis, les musulmans ont arrêté ces pratiques. (1) Sourate "Louqman" nº3 , verset 14 (2) Sourate "Les femmes" nº6 , verset 11 (3) Sourate "Les bestiaux" nº6 , verset 151 (4) Sourate "Le voyage nocture" nº17 , verset 31 -108- L’Universalité de l’Islam La Charia a établi pour les parents de nombreuses obligations envers leur enfants, garçons et filles. Ils doivent leur assurer une bonne éducation, les orienter vers un comportement vertueux, les préparer à partir de l'âge de sept ans à excuter les préceptes de l'Islam et à l'instruction. Le père doit pourvoir à l'instruction de son enfant jusqu'au moment où il pourra se prendre en charge. Il en est de même pour la fille. Le père doit pourvoir à son entretien, jusqu'à son mariage. Il revient au mari, après, de la prendre en charge. La fille a droit à l'instruction comme son frère; au travail qui lui permet de gagner de quoi subvenir à ses besoins. Comme son frère, elle a droit à apprendre un métier, à l'exercer pour gagner sa vie. Si ce qu'elle gagne de son travail , de son métier ou de sa fonction, n'est pas suffisant, son père ou son mari lui assure les moyens de vivre. Dieu a établi pour les enfants la part de l'héritage que leur laissent les parents. Aux époques anté islamiques, les femmes, les filles et les jeunes enfants ne bénéficaient pas de l'héritage, ce qui provoquait la rupture des liens entre la famille. Seul le garçon le plus âgé de la famille avait droit à l'héritage car il pouvait participé à la protection de la tribu contre les attaques par une autre tribu. On dit que lorsque les obligations de la Charia sont descendues en précisant les parts des parents, des garçons et des filles, certains arabes se dépitaient en disant que les épouses, les filles et les petits enfants bénéficiaient de l'heritage alors qu'ils ne combattaient pour leur tribus et qu'ils ne rapportaient pas de butins. Ainsi, Dieu a raffermi les liens entre les membres de la famille et a protégé les femmes les filles et les petits de la perdition et du fardeau qu'ils peuvent constituer pour autrui. Dans la sourate (les femmes)(1) Il dit : “Voici ce qu'Allah vous enjoint au sujet de vos enfants : au fils une part équivalente à celle de deux filles”. La part de la fille dans l'héritage équivaut à la moitié de celle du garçon parcequ'il endosse beaucoup de responsabilités : celle de la protection de la tribu et de sa défense, le payement de la dot pour le mariage, il est le seul chargé de la "nafaka" (frais et dépenses pour la nourriture) pour sa famille: l'épouse et les enfants. La femme n'étant pas responsable de cela même si elle est riche. Il a aussi la charge des parents s'ils sont nécessiteux et même la charge des frères et soeurs et des proches parents nécéssiteux. Tout cela rend (1) Sourate "la femmes" nº4 verset nº11 -109- Les Liens de la Famille ses nombreuses responsabilités matérielles lourdes. Le dessein divin de faire de la part de la fille l'équivalent à la moitié de celle du garçon dans l'héritage, n'est pas le dispersement des droits mais l'établissement de ces droits d'une manière équitable. Dieu a fait du mariage de l'homme avec la femme un lien sacré. Aux époques anté-islamiques c'était une propriété de l'homme, qu'il possédait sans qu'elle ait aucun droit à l'égard de l'époux. L'Islam lui a restitué sa dignité et lui a garanti tous ses droits. Avant l'Islam quand le mari décédait, au lieu de son épouse, ce sont d'autres qui héritaient de lui, malgré elle. Le bénéficiaire de cet héritage mettait sur la femme un tissu et disait : "j'ai hérité" : Il héritait tous les biens laissés par le défunt et faisait d'elle ce qu'il voulait . S'il voulait l'épouser , il le faisait sans lui payer de dot, sinon il la mariait à d'autres et lui prenait sa dot, ou encore il la priscrit de son second mariage pour hériter d'elle après sa mort. Tout cela a été proscrit par Dieu dans la sourate (Les femmes)(1) “Ô les croyants! Il ne vous est pas licite d'hériter des femmes contre leur gré” puis il dit après: “Ne les empêchez pas de se remarier.” C'est-à- dire ne les contrariez pas "dans le but de leur ravir une partie de ce que vous aviez donné"; c'est-à-dire une partie de la dot. Dieu dit encore dans cette sourate(2) “Si vous voulez substituer une épouse à la place d'une autre et que vous ayez donné à l'une un qintar(3) n'en reprenez rien. Quoi! le reprendriez-vous par injustice et péché manifeste? Comment oseriez vous le reprendre, après que l'union la plus intime vous ait associés l'un à l'autre et qu'elles aient obtenu de vous un engagement solonnel ?”Dieu - le Très Majestueux- garantit à la femme sa dot si le mari veut divorcer et se remarier à une autre. Il ne doit rien prendre de la dot même s'il lui a versé un qintar. Dieu désavoue cette cupidité du mari alors que l'union la plus intime l'a associé à son épouse et a associé son épouse à lui. Elle a obtenu de lui un engagement que Dieu a nommé “engagement solennel” et que cela soit mentionné dans les actes de mariage qui sont des actes portant le seau de l'amitié, de la sympathie et de la tendresse devant Dieu. L'Envoyé de Dieu dit dans le prêche du pélerinage de l'adieu." Faites du bien à vos femmes, vous vous êtes mariés avec elles avec loyauté et fidélité et vous vivez avec elles avec la parole de Dieu" Il est évident que Dieu fait du (1) Sourate "les femmes nº4 verset 19 (2) Sourate "les femmes nº4 verset 20 (3) Un qintâr : mille pièces d'or, d'où le mot latin quintal. -110- L’Universalité de l’Islam mariage dans l'Islam un lien sacré, qui est contracté devant lui, par sa volonté". L'Islam permet la polygamie, l'homme peut avoir deux femmes ou trois ou quatre. Il a légitimé cela, parce que les guerres peuvent éclater entre les peuples comme cela s'est produit entre les tribus arabes avant l'Islam et ainsi beaucoup d'hommes et de jeunes peuvent mourir. Sans la légitimation de la polygamie, la société peut se pervertir. En plus de cela, l'épouse peut être atteinte d'une maladie chronique et puis dans les nations où le mari n'a qu'une femme, il y a beaucoup d'enfants non légitimes. Pour obolir ces déteriorations, l'Islam permet la polygamie à condition d'être équitable avec ses épouses. Nous avons dit dans notre propos sur la justice et l'équité entre les épouses, que Dieu l'impose à celui qui a plus d'une femme. D'aucuns diront que l'Islam n'a pas établi d'égalité sur le plan du droit au divorce et à l'arrêt de la vie conjugale et qu'il a accordé ce droit au mari seul. Ce n'est pas vrai car la femme a le droit de demander le divorce et la séparation comme l'homme si la vie conjugale se détériore.Seulement l'épouse le demande rarement pour sauvegarder la famille, ce qui fait dire à certains que ce droit est réservé au mari tout seul. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) dit :"Le licite le plus exécrable pour Dieu c'est le divorce". Ce qui illustre -sans ambiguité- la volonté de Dieu de ne pas voir se produire un divorce ou une séparation du mari et de son épouse, c'est ce qu'il dit dans la sourate (les femmes)(1) “Et comportez -vous convenablement envers elles- Si vous avez de l'aversion envers elles durant la vie commune, il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose où Allah a déposé un grand bien”. Ce que veut dire le " Maarouf", ce sont les paroles et les actes qui doivent être convenables. l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) disait: "les meilleurs parmi vous sont meilleurs pour les leurs; Et moi, je suis le meilleur parmi vous, pour les miens". Il se comportait convenablement avec ses épouses. Il les caressait, les traitait avec courtoisie et était large avec elles dans les dépenses de la vie quotidienne. Il réunissait souvent ses femmes dans la chambre de l'une d'entre elles, à tour de rôle. Il dinait avec elles puis chacun rentrait dans sa chambre. Il veillait un peu avec elles avant de dormir afin de les divertir. Dieu dit de la cohabitation avec une épouse repoussante: “Il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose où Alla a déposé un grand bien” (1) Sourate "la vache” 1 verset n° 187 -111- Les Liens de la Famille C'est-à-dire qu'il se peut qu'en les confinant et en ayant de l'aversion pour elle, cela fasse du bien dont les deux époux tireront du bénéfice, telle que l'épouse qui donne naissance à un bébé porteur despoir. Dieu illustre le lien conjugal en disant dans la sourate (la vache) “Elles sont un vêtement pour vous vous êtes un vêtement pour elles.” C'est-à-dire, que les liens qui vous unissent sont si fermes et si étroits que vous deux constituez un seul être, l'un garde le secret de l'autre et ne divulgue rien de ce que lui révele l'autre du profond de lui-même. Dieu dénit les époux unis par le devouement et l'affection en disant:(1) “Et parmi Ses signes, Il a crée pour vous des épouses pour que vous viviez en tranquilité avec elles et Il a mis entre vous de l'affection et de la bonté . Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent”. Dieu évoque sa grâce en faveur des gens, consistant en une grande d111sort, tout en ayant pitié de l'autre, en étant disponible pour le sécourir et en ayant de la commisération pour lui. Dieu dit : “Il y a en cela des preuves” et de grands enseignements". “pour des gens qui réfléchissent” à ces grâces divines qui donnent aux époux la quiétude, la tranquillité l'amour et le bonheur. La "charia" impose le "infak" (ou dépenses pour la famille), en faveur de l'épouse même si elle est riche. Le mari seul supporte les frais de la famille: tout ce qu'il dépense pour son épouse et sa famille est retribué le jour de la résurrection. L'Envoyé de Dieu dit que le plus important "infak" (dépense ou frais) pour Dieu c'est le "Infak" pour la famille incitant ainsi le musulman à prendre en charge ses parents, son épouse et ses enfants. Pour l'entretien et la protection de l'épouse de besoins de la vie, il lui a reservé le quart de l'héritage de son mari s'il n'a pas d'enfant. S'il a un enfant, elle héritera un huitième de cet héritage pour être à l'abri des nécessités de la vie . Nombreux sont ceux qui disent que l'Islam n'a pas été équitable entre l'homme et la femme. Cela n'est pas vrai, il a établi une égalité entre eux sauf pour ce qui est de leurs différences physiologiques concernant la procréation. La femme porte en elle son foetus pendant neuf mois et allaite son bébé pendant un (1) Sourate "les romains" nº30 verset nº21 -112- L’Universalité de l’Islam an et demi environ. La grossesse et l'allaitement relèvent de la nature de la femme et la font distinguer de l'homme. L'homme se distingue de la femme par sa force physique. C'est une injustice donc de dire que l'homme et la femme sont semblables. Ce qui a fait que le Coran et le hadith ont de la tendresse et de la compassion pour elle et imposent au mari de nombreux devoirs et des obligations à son égard. L’Islam établit l'égalité entre l'homme et la femme en matière des obligations religieuses, des prières surérogatoires, du jeune, de la Zakat et du pélerinage; comme il a établi entre eux l'égalité au niveau de la rétribution de l'au-delà et de la grâce du paradis. Dieu dit dans la sourate: (le pardonneur)(1)“et quiconque, mâle ou femelle, fait une bonne action tout en étant croyant, alors ceux-là entreront au Paradis pour y recevoir leur subsistance sans compter.” Pour Dieu les femelles et les mâles sont égaux dans les "bonnes actions", la foi et la rétribution qui en découlent. Ils sont égaux aussi dans les responsabilités sociales et politiques comme le dit Dieu dans la sourate (le désaveu ou le repentir) (2) “les croyants et les croyantes sont alliées les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable” c'est à dire que les hommes et les femmes se portent assistance, se prêtent un secours mutuel. Comme cela est dit dans le Hadith: "le croyant est pour le croyant comme l'edifice les élèments se tiennent les uns les autres "De même la croyante pour la croyante et le croyant; tous “commandent " hommes et femmes” “le convenable” C'est-à-dire avec la justice et le bien en faveur des individus et du peuple-.“(ils) interdisent le blâmable” c'est-à-dire le mensonge et le mal qui touchent les individus et le peuple. Nous avons évoqué plus haut qu'une servante de la mère du calife Abbasside Al Moktadir est devenue juge à Bagdad au début du 4ème siècle. L'on sait aussi que Chajarata Ad'dor la femme du roi vertueux Najm Eddine Ayoub a dirigé les affaires de la principauté de l'Egypte après sa mort. La monnaie a été frappée en son nom et même les prêches du Vendredi se faisaient en son nom. Au XXe siècle, Mustapha Kemal a établi pour la femme musulmane le droit de la candidature aux élections. Ainsi la femme a siégé au parlement. Elle a obtenu ce droit en Egypte sous le Président Nacer et aujourd'hui elle détient des portefeuilles ministriels. Au début des années 90 de (1) Sourate "le pardonneur" nº40, verset nº40 (2) Sourate le désaveu ou le repentir nº9 , verset nº71 -113- Les Liens de la Famille ce siècle, les Présidents des gouvernements du Pakistan, de la Turquie et du Bangladesh étaient des femmes musulmanes qui "commandaient "le convenable" dans leurs pays respectifs et "interdisaient le blâmable". Il y a là des preuves montrant que l'Islam n'a pas négligé la femme comme le prétendent ses ennemis. L'Islam l'a dotée de liberté lui permettant d'évoluer avec le temps jusqu'au moment où elle est devenue chef de gouvernement, suivant ainsi l'exemple des tout derniers droits acquis par la femme occitentale . Dieu- Que Son nom soit béni-dit dans la sourate "les femmes" (1) “aux hommes la part qu'ils ont acquise, et aux femmes la part qu'elles ont acquise”. Ainsi Dieu établit l'équité entre l'homme et la femme sur le plan de l'acquisition de biens. C'est la tâche de toutes celles qui veulent l'acquisition: l'ouvrière, la fonctionnaire, l'enseignante. Vient après, dans la Charia, son autonomie financière vis-à-vis de son père, de son mari ce que la femme musulmane a obtenu depuis quatorze siècles alors que la femme occidentale ne l'a pas encore obtenue aujourd'hui. En effet, la Charia permet à la femme musulmane d'acheter, de vendre, de faire du commerce avec son argent, de porter à la justice ses litiges, sans avoir l'autorisation de son père ni de son mari. A tous ces droits garantis à la femme musulmane majeure, elle ne se mariait avec quelqu'un, qu'après son consentement, ne perdait pas son nom de jeune fille (nom de famille ) au mariage comme cela arrive à la femme occidentale quand elle se marie et qui porte le nom de son mari. La femme musulmane garde son nom de famille pour prouver qu'elle a acquis son indépendance materielle et sa liberté de gérer ses biens. La femme musulmane a une contribution efficace depuis longtemps - dans le domaine des sciences et de la littérature. On parle souvent dans la littérature occidentale de salons littéraires aux 17è et 18è siècles à des femmes françaises lettrées et où se rencontraient des hommes de lettres et des penseurs français. Le lecteur peut s'étonner s'il sait que Sokina la fille de Hocine avait un cercle respectable au 1er siècle de l'hégire (7è siècle de l'ère chrétienne) à Médine où se rendaient d'éminents poètes de son époque. Ils lui lisaient leurs poèmes et souvent elle différenciait entre eux , commentait leurs poèmes et leur faisait des dons. En Andalousie, au 5ème siècle de l'hégire (11è siècle de l'ère chrétienne) nous trouvons le cercle de Wallada la fille du dernier Kalife Omeyade en Andalousie. Elle était poète. Ibn Zaïdoun et d'autres poètes (1) Sourate "les femmes" nº4 verset nº32 -114- L’Universalité de l’Islam et hommes de Lettres venus de Cordoue participaient aux rencontres organisées par ce cercle. Un autre cercle, semblable à celui de Wallada, celui de Haouae la femme de Seïr Ibn Abibakr gouverneur de Seville a existé durant 27 ans (à l'époque des Almoravides au 11ème siècle de l'ère Chrétienne). Ce cercle avait son siège au palais de l'émirat et accueillait des poètes, des hommes de lettres et des philosophes. Haouae suivait les discussions, participait aux critiques des poèmes lus par leurs auteurs. Il y avait aussi un autre cercle, celui de Hafsa Er-rakounia, à Grenade au 12è siècle de l'ère chrétienne. Ces femmes musulmanes ont devancé les femmes de France de plusieurs siècles en ce qui concerne la création de cercles littéraires. Cela prouve la fausseté de ce qui a été dit à propos des femmes musulmanes qui étaient en retard par rapport aux femmes occidentales qui avaient la liberté de créer des cercles. En verité, les femmes et en particulier les épouses avaient une place privilégiée dans les sociétés musulmanes: L'épouse était la maîtresse de maison, la responsable de la vie du foyer, des décisions le concernant, et elle est la mère des enfants. Les femmes étaient aussi instruites comme le veut l'Islam. Nombreuses étaient les femmes excellentes dans les sciences religieuses, la philosophie; et d'autres sciences. Nombreuses aussi étaient les femmes ministres de leurs maris qui étaient Califes ou gouverneurs- telles qu'Arwa femme de Abi Jaafar El Mansour le fondateur réel de la dynastie des Abbassides, qui lui a fait don d'une ferme qu'elle a léguée a ses proches parmi les veuves, ou celles qui n'avaient pas de maris, afin de leur assurer une protection. Une autre femme, Al Khaïzorane femme de son fils El Mahdi, qui avait beaucoup de pouvoirs sur le gouvernement et sur la direction des affaires du pays. C'est sur ses conseils qu'El Mehdi a restitué aux enfants des Omoyades les biens qu'ils avaient hérités de leurs parents et que les Abbassides leur avaient confisqués. Zoubeïda dite fille de Arwa la femme de Haroune Arrachid avait ordonné d'aménager une source qui a porté son nom (Aïn Zoubeïda) et qui a fourni de l'eau potable à la Mecque, à ses habitants et aux pélèrins. Nous avons donné l'exemple de ces 3 femmes mais l'Histoire des femmes musulmanes qui étaient honorées par leurs époux, nous fournit beaucoup d'exemples de partout, de l'est comme de l'ouest. Sans doute, les occidentaux, - espagnols ou autres - ont remarqué la place et l'estime qu'avait la femme musulmane dans la société andalouse et cela les a poussés à imiter les musulmans et à élever la femme occidentale au rang qu'avait la musulmane. L'importance accordée à la femme musulmane, et au maintien de sa dignité par l'Islam s'est donc clarifiée. Dieu a accordé aussi la -115- Les Liens de la Famille même importance à tous les membres de la famille : les pères et mères, les époux , les enfants , les proches. Ils les a rendus liés entre eux d'un lien ferme, divin par le poids de l'héritage qu'ils partagent entre eux , et par d'autres obligations comme, la bienveillance, la solidarité, le soutien mutuel et.. Ce lien a fait de la famille musulmane une famille exemplaire. Toutes les familles de l'humanité devraient en faire un modèle à suivre. -116- CHAPITRE XI Le bon comportement ou le Savoir Vivre Nous avons- dit plus haut- que Dieu le Très Majestueux appelle l'humanité en général et les musulmans en particulier, a observer un certains nombre de vertus qui rendent l'humanité et les musulmans heureux ici-bas et dans l'au-delà s'ils s'y attachent. L'une de ces vertus, c'est l'utilisation de la raison en toute chose; en religion ou autre chose. La vertu de la science, qui a poussé les musulmans-hommes et femmes - à se passionner pour toutes les branches de la science: les sciences religieuses ou non religieuses. La vertu de la justice sans laquelle il ne peut y avoir de vie ni pour un individu ni pour un peuple. La vertu de l'égalité entre toutes les races et les ethnies . La vertu de la tolérance avec toutes les religions monothéistes ou polythéistes. L'Islam appelle à d'autres vertus nombreuses : celle du travail. Dieu dit dans la Sourate (le repentir)(1) “Et dis : ‘Oeuvrez, car Allah va voir votre oeuvre, de même que Son messager et les croyants’”. Ainsi l'Islam est la religion de l'ouvrage. Il incite à l'ouvrage dans la piété, en faisant la prière, la Zakat, le jeûne et le pélèrinage. Il incite aussi à l'ouvrage pour assurer sa subsistance en labourant la terre, en la semant et en l'entretenant jusqu'à la récolte. Les cultures se diversifient tout comme l'industrie et le commerce. Celui-ci est cultivateur et celui-là est horticulteur. Celui-ci est faribricant de meubles,celui-là est constructeur de véhicules; Celui-ci est épicier,celui-là est marchand de tissus et d'innombrables exemples d'industries et de commerces. L'Envoyé de Dieu incite fermement les musulmans à l'ouvrage comme si c'était une piété afin que le musulman puisse gagner sa vie, qu'il puisse avoir un métier le mettant à l'abri de la mendicité, et qu'il ne soit pas une charge pour la société. Les croyants ne sont évoqués dans le Coran que lorsqu'est évoqué avec eux l'ouvrage utile, c'est-à-dire l'oeuvre bonne, dans la piété ou dans autre chose . L'Envoyé de Dieu souvent a proscrit le chômage et l'oisiveté . Omar Ibn El Khattab dit aux compagnons: "Que personne d'entre vous ne cesse de gagner sa vie "puis il dit : "O Dieu, accorde-moi des moyens de subsistance. Vous avez appris que le ciel ne répand pas de l'or ni de l'argent ". (1) Sourate "le desaveur ou le repentir" nº9, verset 105 -117- Le Bon Comportement ou le Savoir Vivre Dieu incite au respect de l'engagement en disant dans la sourate (le voyage nocturne)(1) “Et remplissez l'engagement,car on sera interrogé au sujet des engagements” L'engagement - dans le verset- concerne l'engagement que Dieu a placé en tout être humain de n'adorer que Lui seul et d'embrasser sa religion et sa Charia. L'engagement dans ce verset concerne aussi les engagements entre le musulman et son frère, qu'il doit accomplir loyalement; entre la musulmane et son époux, ses parents, ses enfants, ses proches . C'est aussi un acte par lequel on remplit fidélement ses engagements. Comme le dit Dieu dans la sourate (la table servie)(2) “Ô les croyants! Remplissez fidelement vos engagements”. que vous établissez comme les transactions ou les contrats de vente, d'achat , de location de terrains, de logements, de conciliation des individus, des peuples, les pactes entre les pays musulmans et les autres pays. L'Envoyé de Dieu a mis en garde contre la violation d'une promesse (ou d'un engagement et de ne pas la tenir et l'a appelé une trahison. Il a dit : "Tout traitre a une bannière le jour de la résurrection, que l'on hisse en fonction du degré de la trahison". Parmi les vertus des musulmans, avec lesquelles Dieu a caractérisé leur solidarité et leurs comportements entre eux, c'est ce que Dieu dit dans la sourate: (La victoire éclatante)(3) “Miséricordieux entre eux” C'est- à-dire que chacun d'entre eux s'apitoie sur son frère. Le plus fort s'apitoie sur le plus faible. Le riche s'apitoie sur le pauvre. Le bien portant s'apitoie sur le malade. [Arrahma] veut dire la tendresse, la bienveillance, l'apitoiement, la bonté. Le musulman ne doit pas être brutal, dur envers son frère mais il doit avoir un coeur tendre et plein de pitié donc il doit être bon avec lui et lui prodiguer de la tendresse. L'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) demande au musulman de traiter son domestique avec beaucoup d'indulgence. Il lui demande de ne pas léser un ouvrier dans son salaire et de ne pas exiger qu'il fasse des choses qui excèdent sa force. Les hadiths sur le bon traitement des bestiaux et les bêtes de somme sont nombreux. Les propriétaires de ces bêtes ne doivent en aucun cas les opprimer. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) est ferme sur l'apitoiement sur les animaux comme il est ferme sur l'apitoiement et la miséricorde envers l'homme. Il dit dans le "Sahih" de Mouslim: " Une femme a été suppliciée à cause d'une chatte" qu'elle a capturée jusqu'à sa mort. Elle est allée en enfer. Elle ne lui a donné ni à manger ni à boire. Elle ne l'a pas non plus laissé manger les (1) Sourate "le voyage nocture nº17 verset 34 (2) Sourate "latable servie" nº5 ,verset 1 (3) Sourate "la victoire éclatante" " nº48 verset 29 -118- L’Universalité de l’Islam bestioles et les insectes dans le sol. "Il appelait toujours à la douceur et à la bonté avec les animaux Dans le "Sahih" 'Al Boukhari, l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) dit: "un homme qui allait sur un chemin, avait une forte soif. Il a trouvé un puits où il est descendu pour se désaltérer -En sortant il a trouvé un chien qui aboyait et qui enfonçait le museau dans le sol, de soif. L'homme disait : "Ce chien a une soif semblable à celle qui m'a saisi." Puis il est descendu au fond du puits, a rempli l'eau dans ses chaussures qu'il tenait avec ses dents, ensuite il est remonté et a donné à boire au chien. Dieu a bénit ce qu'il a fait. Dieu l'a absous et il est allé au paradis. "C'est un apitoiement exemplaire envers les animaux comme l'apitoiement envers l'homme. Ainsi l'Islam est digne d'être une religion de la miséricorde. Dieu et Son Envoyé incitent beaucoup les musulmans à la ressentir à suivre ces pratiques nombreuses et nobles. Ils ont appelé le musulman à être conscient de la dignité, et de l'honneur. Il ne doit craindre personne sauf Dieu. Il doit dire toujours la vérité sans craindre la critique de personne. On a demandé à l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) : "Quel est le meileur "Jihad" (Combat)? Il a répondu: "la vérité devant un roi oppresseur". Il disait toujours qu'il ne fallait pas que le musulman s'avilisse et qu'il ne craigne personne en disant la vérité: Ce qu'il dit ne lui cause aucun tort et n'arrête pas ses moyens de vivre. Dieu fait souvent l'éloge de ceux ou celles qui sont honnêtes et qui auront dans l'au-delà une grande grâce. Il y a plusieurs sortes d'honnêtetés (ou Loyautés): La Loyauté du musulman envers Dieu, dans sa croyance en Lui, en Ses Anges, Ses Livres. Ses messagers, et au jour de la résurrection, avec l'accomplissement des obligations réligieuses tels que la prière, la Zakat, le jeûne, le pélèrinage. La loyauté envers son épouse en ce qui concerne la cohabitation et les dépenses; la loyauté envers les parents, les enfants au niveau de leurs exigences à satisfaire; la loyauté envers les proches, qui consiste à les soutenir et à les aider; la loyauté envers les gens dans tous ses engagements et ses transactions. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) dit que l'homme doit rester loyal en faisant ainsi allusion à ce que Dieu dit dans la sourate (les femmes)(1) “Ceux-là seront avec ceux qu'Allah a comblés de ses bienfaits: les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels bons compagnons que ceux-là!”. Dieu recommande à Son Envoyé d'être modeste avec les croyants en disant dans la sourate (Les poètes)(2) “Et abaisse ton aile (sois beinveillant) pour (1) Sourate "les femmes nº4 verset nº69 (3) Sourate "les poète "nº26 verset nº215 -119- Le Bon Comportement ou le Savoir Vivre les croyants qui te suivent”. C'est à dire traite les avec souplesse et modestie. L'Envoyé de Dieu était très modeste avec les compagnons. Ses épouses et ses compagnons parlaient de sa modestie en évoquant de nombreux hadiths qui parlent de cela et dont nous avons cité quelques uns. Il recommandait toujours aux compagnons la modestie en disant : "Dieu élevera celui qui est modeste avec lui". C'est-à-dire que la modestie envers Dieu consiste dans ce monde ici-bas à aimer les gens qui à sympathiser avec eux et dans l'au-dela c'est Dieu qui rétribue largement celui qui a été modeste. La modestie envers Dieu et Son Envoyé se traduit par leur exhaltation et la poursuite de la "Charia". Sa modestie envers les gens à deux aspects: L'un est louable et acceptable, l'autre est condamnable et inacceptable. La modestie louable, c'est la modestie envers les parents la famille, les amis, les beaux parents; la modestie condamnable c'est la modestie envers ceux qui sont orgueilleux, vaniteux et ceux qui son iniquitables parmi les gouvernants. L'Envoyé de Dieu faisait l'éloge de la pudeur et disait que c'est une partie de la foi parce qu'elle empêche-comme la foi de commettre les péchés. C'est comme si la pudeur était une branche de la foi. C'est l'une des vertus de l'Envoyé de Dieu , puisqu'il était- Comme cela est dit dans le hadith sahih-plus pudique qu'une vierge dans sa chambre. On dit que lorsqu'il voyait quelque chose qu'il détestait, il ne parlait pas de honte, mais vite l'expression de son visage changeait et les compagnons comprenaient sa haine pour cette chose. Il a dit (S.B sur lui) comme cela est dit dans le sahih Al Boukhari : "Si tu n'as pas honte, fais ce que tu veux". C'est-à-dire si tu n'as pas honte du péché et si tu ne rougis pas devant le vice, le mal ,fais ce qui te viens à l'espirt, bon ou mauvais. On veut signifier ainsi que ces actes inspirent la menace et le blâme. Dieu et Son Envoyé recommandent au musulman dans son comportement d'être endurant devant les adversités et les calamités, il ne doit pas s'inquiéter mais il doit se maitriser en ayant une forte volonté, en supportant les problèmes qu'il a eu et en y résistant sans lassitude ni inquiétude. Dieu a souvent évoqué l'endurance dans le Coran afin que les musulmans se la représentent en cas de guerre et du "jihad" (ou guerre sainte), en cas d'abstinence, et quand il faut supporter de son gré les malheurs et les adversités. Dieu dit dans la sourate "les groupes"(1) “et les endurants auront leur pleine récompense sans compter” leur récompense pour Dieu n'a pas de limite. Il dit dans la sourate (la Vache) (2) “ Et (1) Sourate "les groupes" nº39 , verset nº10 (2) Sourate "la vache " nº1 versets 155, 156 , 157 -120- L’Universalité de l’Islam fais la bonne annonce aux endurants qui disent quand un malheur les atteint : "Certes nous sommes à Allah, et c'est à Lui que nous retournerons. Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-là sont les biens guidés.” Ils soumettent tout à Dieu, se soumettent eux-mêmes à sa volonté. Et ils retourneront à Lui le jour de la résurrection pour qu'Il les récompense amplement. Dieu leur anoncera à titre de la récompense pour leur endurance à digérer les adversités et supporter les douleurs, qu'il leur concédera des prières, une miséricorde et le bon chemin, qui sont des grâces sublimes.Dieu et Son Envoyé demandent aux musulmans la mansuétude (opposé à la stupidité). C'est la patience, la retenue si bien que l'endurant ravale sa rage quand il entend de quelqu'un ce qui lui nuit. Alors il ne dit rien même s'il est très en colère. Il ne prononce pas un mot déplacé ce qui prouve sa capacité de se maîtriser et à supporter ces préjudices à un haut degré . Beaucoup de musulmans sont très connus pour leurs mansuétude. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) était à leur tête. Quand il entendait un mot qui lui faisait mal d'un bédouin sec, il souriait et ne répondait pas. Il pardonnait toujours en serrant la main des gens. Dieu et Son Envoyé incitent les tuteurs et les curateurs à une bonne protection de l'orphelin, à la bienveillance à son égard et à ne pas prendre sur son bien pendant le tutorat plus du salaire imparti à ceux qui ont les mêmes responsabilités. Quand l'orphelin devient majeur, ils lui remettent tous ses biens. Dieu menace de peines éternelles celui qui détourne les biens de l'orphelin. Dieu et Son Envoyé exhortent à la générosité envers le voisin et l'hôte. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) incite souvent à rendre visite au malade afin de consolider avec lui et ses proches les liens d'amitié. De même, il incite à aller dans les cortèges funèbres, à prier pour les morts afin d'affermir les relations entre les musulmans. Pour le bien de l'humanité et des peuples musulmans, Dieu bannit de leur moralité tous les actes maléfiques et toutes les mauvaises paroles qui peuvent leur nuir. Il a proscrit dans le Coran et par l'intermédiaire de Son Envoyé un gros lot de nocivités : L'adultère en l'occurrence qui est le plus grand pêché. Dieu dit dans la sourate (le voyage nocturne)(1)“Et n'approchez point la fornication. En verité c'est une tupitude et quel mauvais chemin!”. C'est-à-dire que c'est hideux pour l'infamie à jamais que cela entraine: La fille qui ne peut plus se marier, la séparation des époux, et les sanctions qu'ils encourent. Dieu a (1) Sourate "le Voyage nocturne nu17, verset nº32 -121- Le Bon Comportement ou le Savoir Vivre proscrit le vin et les drogues tels que l'opium, le hachich. La cocaïne en raison du gaspillage inutile et de l'égarement que cela entraine.L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) dit: "Maudits soient le vin (et les drogues citées plus haut), celui qui en boit, qui le sert, qui le vend , qui l'achète, qui le transporte et le moyen utilisé pour son transport, celui qui le prépare et celui qui en récolte les bénéficies".Les savants en religion sont unanimes pour dire que tout ce qui enivre(une grande ou une petite quantité) est proscrit. De même Dieu proscrit le jeu de hasard pour le gaspillage de l'argent inutilement qu'il entraine et pour la haine et l'hostitité qu'il peut provoquer entre ceux qui le pratiquent. Dieu proscrit aussi l'usure c'est-à-dire l'intérêt que doit payer l'emprunteur et qui est exigé par celui qui prète de l'argent. C'est une extorsion puisque le préteur exige cet intérêt sans compensation et puis cela entraîne la disparition du bienfait et de la bienveillance entre les membres de la société, que la "Charia" a établi et consolidé. L'investissement de son argent dans les banques n'est pas considéré comme une usure car il est exempt de l'extorsion et puis la banque et celui qui investit profitent de cet argent(1). Dieu proscrit aussi l'orgueil. C'est-à-dire la supériorité sur les gens parce qu'il s'oppose à ce que l'Islam a rendu obligatoire entre les musulmans tel que le fait de vivre comme des frères. Ainsi le musulmans ne doit pas se considérer supérieur à l'autre musulman pour son rang et sa fortune. Dieu proscrit également le faux témoignage. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) le considère comme un pêche mortel équivalant au polythéisme- et mérite un terrible châtiment- Dieu proscrit l'injustice dans toutes ses formes en disant dans la sourate: (Abraham) (2)“Et ne pense pas qu'Allah soit inattentif à ce que font les injustes. Il leur accordera un délai jusqu'au jour où leurs regards se figeront”. Dieu dit qu'il n'est pas inattentif à ce que font les injustes mais il retarde leur châtiment au jour de la résurrection où les regards se figeront sans qu'on puisse lorgner d'effroi et de frayeur. Il continue le verset en disant des injustes : “Ils courront, suppliant”. C'est-à-dire qu'ils iront en courant supplier Dieu “levant la tête” de peur (3) “les yeux hagards” c'est-à-dire qui ont une expression égarée, farouche, de frayeur (4) “les coeurs vides” de tout ce qui se rapporte à la raison à cause de la frayeur causée par la peur du châtiment terrible. (1) Ce point de vue ne fait pas l’unanimité dans la doctrine musulmane (2) Sourate "Abraham" nº14 , verset nº42 (3) Sourate "Abraham" nº14, verset 43 (4) la traduction ici ne correspond pas nécessairement au texte original en arabe. -122- L’Universalité de l’Islam Dieu et Son Envoyé ont proscrit le mensonge, qu'il s'agisse du mensonge à l'égard de Dieu en rendant "licite" ou permis ce qui est proscrit et en rendant proscrit ce qui est licite ou permis; ou qu'il s'agisse du mensonge à l'égard de l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) en attribuant des Hadiths mensongers à l'Envoyé de Dieu où qu'il s'agisse encore de mensonges dans les paroles et les actes vis-à-vis des gens. Il y a des gens pour qui le mensonge devient une habitude qui est exécrable et qui avilit le menteur- On a demandé à l'Envoyé de Dieu si le croyant peut être peureux (ou lâche). Il a répondu. -"Oui"- Peut-il être avare? Il a répondu- "Oui"- Peut-il être menteur? Il a répondu: -"Non". Dieu et son Envoyé ont proscrit d'une manière catégorique le faux serment. L'envoyé de Dieu (S.B sur lui) dit que c'est l'un des pêchés mortels. Il a mis en garde ceux qui ne jurent pas par Dieu. Nombreux sont ceux qui jurent par la vie du père, par son tombeau. Ceci est "illicite". Dieu ne châtie pas celui qui jure en employant des termes inutiles du type: "Non, par Dieu", Oui par Dieu, termes utilisés parfois inconsciemment. Dieu proscrit aussi la jalousie vis-à-vis des gens qui ont bénéficié d'une des nombreuses grâces divines. C'est comme si on irritait le jaloux et en réaction, on souhaite que cette grâce n'aille pas à qui elle profite et on s'indigne (ou se fâche) de ce que Dieu accorde sa grâce à celui qui est jaloux", ayant empoisonné sa vie, poussant de longs soupirs et n'étant pas à l'aise. Dieu et Son Envoyé prohibent la tromperie qui signifie le fait que le trompeur montre quelque chose qui est autre que ce qu'il cache. La tromperie revêt plusieurs formes, entre autres, la fraude dans la vente, qui consiste pour le vendeur à cacher les défauts de ce que le client achète. Il y a aussi la tricherie au sujet de laquelle l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) dit : "Celui qui nous trompe n'est pas un bon musulman". L'Envoyé de Dieu défend l'imprédiction et l'injure du musulman. Il considère cela comme un pêché mortel - et celui qui profère des imprécations ou injurie un musulman commet un pêché. Il a défendu aussi d'injurier les animaux. Dieu cite dans la sourate (Les appartements) une serie des choses illicites qui altèrent les relations d'amitié entre les musulmans, en disant(1) “Ô vous qui avez cru ! Qu'un groupe ne se raille pas d'un autre groupe”: C'est à dire que l'un ne doit railler l'autre. ”Ceux-ci sont peu meilleurs qu'eux” devant Dieu “et que des femmes ne se raillent pas d'autres femmes. Celles-ci sont peut-être meilleures qu'elles. Ne vous dénigrez pas”. C'est à dire on ne doit pas médire des autres Dieu le très majestueux dit encore dans la même sourate (2) “Ô vous qui avez (1) Sourate "Les appartements" nº49, verset nº11 (2) Sourate "Les appartenants" nº49 , verset 12 -123- Le Bon Comportement ou le Savoir Vivre cru! Evitez de trop conjecturer Dieu recommande aux musulmans de ne pas se faire de mauvaises opinions les uns sur les autres, quand ils entendent un mot de quelqu'un et qu'ils interprêtent comme un mal alors qu'ils l'auraient plûtot compris comme un bien. Dieu dit encore “Et n'espionnez pas”. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) défend l'espionnage des défauts de n'importe quel musulman et il dit : "Celui qui dissimule le défaut d'un croyant C'est comme s'il faisait réssusciter une jeune fille de sa tombe Dieu dit: “et ne médissez pas les uns des autres. L'un de vous aimerait-il manger la chaire de son frère mort? (non) vous en aurez horreur”. La médisance c'est le fait de dire du mal que l'on sait de son frère musulamn. La comparaison de la médisance au fait de manger la chair de son frère mort, est un raffermissement de la volonté de Dieu de la défendre. Elle entraine le châtiment dur comme la raillerie, la conjecture et l'espionnage. Dieu rend illicite la colomnie et la blâme. C'est une délation dont le calomnieux se sert pour brouiller les relations entre les gens. L'Envoyer de Dieu (S.B sur lui) dit: "Le colomnieux n'ira pas au paradis ". Dieu et Son Envoyé défendent que l'on se réjouisse des malheurs du musulman - Mais le devoir du musulmans est de consoler son frère et de l'aider à surmonter ses malheurs. Celui-ci pourra le libérer de ses malheurs et le malveillant pourra connaître les mêmes adversités. Nous terminons notre propos par les qualités faisant partie du savoir vivre que Dieu a rendues obligatoires pour les musulmans. Nous retenons parmi ces qualités ce qu'il dit(2) : “Ô qui avez cru! Quand on vous dit: "faites place (aux autres) dans les assemblées" alors faites place : Allah vous ménagera place au paradis.” Dieu ordonne aux musulmans qui sont assis dans une assistance d'aménager des places à ceux qui les rejoignent, qu'il s'agisse d'une prédication ou d'un sujet scientifique. l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui dit : "On ne doit pas faire lever quelqu'un de sa place pour occuper cette place, mais espacez-vous et étendez-vous car l'espacement est reposant. L'une des règles des assemblées (et des groupements) consiste pour celui qui vient en retard à ne pas se frayer un passage parmi les assistants pour s'asseoir au premier rang, mais il doit suivre ce que faisait l'Envoyé de Dieu qui se mettait au dernier rang. -L'Envoyé de Dieu défend catégoriquement de se lever pour lui ou pour quelqu'un d'autre dans une assemblée (ou une assitance). Il disait que c'était une devise des non musulmans. Quand quelqu'un prend la parole dans une assistance, il faut l'écouter attentivement, et ne pas l'arrêter. (2) Sourate " La lumière" nº24 , verset nº27 , p. 352 -124- L’Universalité de l’Islam L'une des règles du savoir vivre que le musulman doit observer quant il veut entrer chez quelqu'un est de demander la permission d'entrer- comme le dit Dieu(1) “Ô vous qui croyez! N'entrez pas dans des maisons autres que les vôtres avant de demander la permission (d'une façon délicate) et de saluer leurs habitants”. C'est-à-dire lorsque vous demandez la permission, qu'il s'agisse des proches ou non, afin que l'on se prépare à vous recevoir ; car il se peut qu'à l'intérieur il y ait des choses à dissimuler et que le visiteur ne doit pas voir. Si la visite concerne une femme parmi les "maharimes"(2) elle a besoin de changer d'habits. Ce sont là des constances variées qui peuvent gêner la personne qu'on veut voir si on ne demande pas la permission pour cela. C'est là une règle de conduite que Dieu a rendue obligatoire pour le visiteur. Dans le hadith "Sahih", l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui). "La demande de la permission se fait trois fois: Si le visiteur est autorisé, il entre. Sinon, il retourne. "Les compagnons ont appris aux gens la formule que le visiteur doit dire et qui est la suivante: "Salut? Puis-je entrer!" L'Envoyé de Dieu a détesté qu'on demande au visiteur qui il est et qu'il ne réponde pas par son nom, mais par: "Moi" qui n'identifie pas la personne. L'on dit de l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) et de sa grâce à propos de la demande de permission d'entrer, qu'il est rentré d'une bataille avec ses troupes à Médine dans la journée. Il est resté dans la banlieue avec son armée et leur a dit de patienter et d'attendre la fin de la journée afin que celle aux cheveux ébouriffés puisse se peigner et que celle dont le mari s'est absenté de chez lui puisse s'embellir. Il y a là une grâce de l'Envoyé de Dieu puisqu'il s'est arrêté avec ses troupes qui retournaient d'une bataille, dans la banlieue de Médine afin de permettre aux épouses de se parer avant de rencontrer leurs maris, en signe d'un bon accueil. Une autre règle du savoir-vivre que le musulman doit observer consiste à dire. "Salut!" à son frère et à lui serrer la main. Dans le hadith,un compagon a dit : "Envoyé de Dieu ! Si l'un d'entre nous rencontre son frère ou son ami, est-ce qu'il s'incline devant lui? "l'Envoyé de Dieu a répondu : Non".-Est-ce qu'il le prend par la main et la lui serre ? " Il a dit - "Oui- Dieu dit dans la sourate "les femmes"(3) “Si on vous fait une salutation; saluez d'une façon meilleure; ou bien rendez-la (simplement)”. Dieu oblige le musulman à rendre le salut d'une façon meilleure" (ou de le rendre) si son frère musulman le salue. Rendre le salut c'est dire "paix sur vous"; rendre le salut d'une façon (1) Les femmes "maharimes" sont celles citées dans le Coran et avec lesquelles il est interdit de se marier (la mère, la fille, la nièce , la belle mère etc...) -125- Le Bon Comportement ou le Savoir Vivre meilleure consiste à dire :" paix et miséricorde de Dieu sur vous". Si au début celui qui salue le premier dit : "la paix et la miséricorde de Dieu sur vous!;"on lui rend le salut de la même manière ou en ajoutant ce mot "bénédiction" (ou grâce divine). Et si au début on salue en débitant la formule complète: "paix, miséricorde et bénédiction de Dieu sur vous", on rend la même formule complète. Il est évident que les précédentes formules du salut (pour la paix) entre les musulmans lors de leurs rencontres quotidiennes, constituent un appel pour répandre la paix sur le globe entre tous les hommes. Il faut que le musulman salue (et rende le salut) le musulman et le non musulman par le "Salut de la paix", formule qu'il répéte chaque jour lors de la "salat" ou prière dans les formules de salut. Avec ces saluts quotidiens, l'Islam est le premier qui appelle à la paix dans le monde depuis quatorze siècles et plus. Dieu nomme le Paradis dans la Coran la "maison de la paix" incitant ainsi à la paix. Il dit souvent que le salut des familles du Paradis, c'est "la paix" comme il le dit dans la sourate "le tonnerre"(1)“De chaque porte, les Anges entreront auprès d'eux:-"Paix sur vous”. Ils saluent ainsi les musulmans qui ont mérité la grâce du Paradis avec le même salut de la paix que l'Islam a répandu parmi eux. Dieu a fait de la paix l'un de ses beaux noms. Tous ceci est une divine exhortation de l'Islam pour que régne la paix dans tout le globe entre les musulmans et les autres peuples et pour que les hommes aient le sentiment que toute la terre est leur nation et qu'ils sont tous des frères qui s'aiment les uns les autres. (1) Les femmes "maharimes" sont celles citées dans le Coran et avec lesquelles il est interdit de se marier (la mère, la fille, la nièce , la belle mère etc...) (2) Sourate "mes femmes nº4 , verset nº86 (3) Sourate "le tonnerre" nº13 versets nº23, 24 -126- TABLE DES MATIERES Préface ............................................................................................................ 5 Introduction ................................................................................................... 9 Chapitre I L’universalité de l’Islam dans le Saint-Coran et le Hadith ............................. 15 Chapitre II La liberté en religion ....................................................................................... 19 Chapitre III La cohabitation avec toutes les religions et toutes les sectes dans le domaine économique....................................................................................... 25 Chapitre IV La cohabitation intellectuelle .......................................................................... 33 Chapitre V Le rationalisme de l’Islam .............................................................................. 43 Chapitre VI l’Islam embrasse la science ............................................................................ 57 Chapitre VII La justice ........................................................................................................ 77 Chapitre VIII L’égalité .......................................................................................................... 91 Chapitre IX La tolérance ................................................................................................... 99 Chapitre X Les liens de la famille ..................................................................................... 107 Chapitre XI Le bon comportement ou le savoir vivre ........................................................ 117 -127-