a propos de la langue des papillons
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a propos de la langue des papillons
A PROPOS DE LA LANGUE DES PAPILLONS Un mot sur la critique : « Une belle histoire d’amitié et d’apprentissage, une chronique sensible de l’enfance et la maturité vieillissante qui s’enrichissent mutuellement, un regard un brin nostalgique mais lucide aussi sur un passé suffisamment proche pour marquer encore notre présent, voilà ce que propose La langue des papillons, joli film espagnol qui peut ravir un public très large… il y a toutes les chances pour que vous soyez touchés par l’histoire de Moncho et de Don Grégorio ». Gazette Utopia n°211 (Mars 2001) Le réalisateur : Dans le monde du cinéma, José Luis CUERDA est réalisateur, mais aussi dialoguiste, producteur, producteur exécutif et scénariste. Alors qu'il travaille pour la télévision, José Luis Cuerda réalise son premier film en 1982, Pares y nones. Il attendra cinq ans avant de se consacrer entièrement au cinéma, tout en siégeant comme maître associé à l'Ecole de Cinéma de l'Université de Salamanca. Ses films sont pour la plupart des comédies comme La forêt animée (1987), ou L'aube c'est pas trop tôt (1989). Scénariste, réalisateur, il est également, depuis 1996, producteur notamment pour Thesis et Ouvre les yeux, deux énormes succès du nouveau cinéma espagnol, et acteur à l'occasion. Interviewé par Marc Kressmann lors de la sortie du film, il livre quelques propos sur cette histoire d’une enfance en quête d’ouverture. Marc Kressmann : « La majeure partie du film est très bucolique, tendre, voire un peu naï ve et puis la fin se révèle très dure, dramatique… » J-L Cuerda : « J’ai montré d ‘abord la vie telle qu’elle était alors. L’histoire se déroule en 1936 en Espagne, et il arrive à cette époque quelque chose de traumatique, épouvantable : la guerre civile. Du jour au lendemain, des militaires sont arrivés dans les maisons, ont sorti des hommes, des femmes, des enfants et les ont tués. La vie de tous les jours s’était arrêtée. J’aurais pu faire quelque chose de très sentimental en faisant un happy end. Un distributeur me l’avait conseillé en me disant qu’on gagnerait beaucoup d’argent. Mais moi, je n’aurais pas pu ensuite me regarder dans un miroir. C’est pour ça que je n’ai pas du tout aimé la fin de « La vie est belle » de Roberto Benigni, avec un petit garçon qui monte sur le tank avec le drapeau américain. Ca, c’est pour gagner un Oscar, pas pour finir un film ! On ne peut pas finir un film comme ça si on est sincère. » M K : « Selon vous, à la fin, comment le petit Moncho va-t-il évoluer ? » J-L C : « Comme tous les petits garçons. Il va faire ce que ses parents lui disent de faire. L’esprit de survie oblige certaines personnes à être lâches. Je comprends très bien les lâches. Si on me demandait de donner ma vie pour quelqu’un, je ne sais pas ce que je ferais. Mais je suis sûr d’une chose, c’est que personne n’a le droit de me dire que je dois donner ma vie. Beaucoup d’Espagnols ont été lâches à cette époque. On peut rapprocher cette période du Maccarthysme aux USA ou de la collaboration en France. C’est peut-être pourquoi ce film est si bien compris et apprécié dans le monde entier. » M K : « Le petit garçon qui joue Moncho est formidable. Comment l’avez-vous trouvé ? » J-L C : « J’ai vu 2 500 enfants avant de trouver le bon. J’allais directement dans les classes et je discutais avec des enfants. Ils ne savaient pas que j’étais metteur en scène. Ca a duré trois mois, avant de trouver Manuel Lozano Obispo. Le tournage s’est très bien passé. Il était très simple à diriger, il a toujours fait ce que je lui demandais de faire. En fait, il ne voulait pas du tout travailler ! Tout ce qu’il voulait, c’était jouer avec les autres enfants. Alors, il faisait très bien sa première prise pour pouvoir faire ensuite ce qu’il voulait. Quand il tournait une scène et que son partenaire se trompait, il l’engueulait ! Très pro, très efficace ! Quelques mots sur la nouvelle de Manuel RIVAS « La lengua de las Mariposas » dont s’est inspiré CUERDA L’écrivain interviewé déclare : « j’oserais dire que la Langue des papillons reprend deux enseignements qui justifient l’aventure humaine : l’apprentissage de l’amour et celui de la liberté. Si nous entrelaçons ces deux enseignements comme le font les oiseaux sauvages lors de leurs migrations, nous rendons le meilleur hommage possible à notre espèce. Alors, ça parle de quoi La langue des papillons ? D’amour et de liberté. Il s’agit de la laborieuse construction de la vie si fragile, et de sa violente destruction par la paranoï a du pouvoir totalitaire ». Pour situer l’époque Au début des années 30, le pays est une monarchie de 24 millions d’habitants. Deux « Espagne » s’opposent. La première est traditionnelle. Elle s’appuie sur le monde rural (2 millions d’agriculteurs), mais surtout sur le Clergé. Fidèles au message du Pape, la hiérarchie catholique et les prêtres défendent une société basée sur la foi religieuse, la tradition, la discipline et la propriété. La seconde est moderne. Elle s’appuie sur le monde ouvrier et les villes. Elle tire ses racines des luttes révolutionnaires successives, commencées au XIXème siècle par les nationalistes insurgés contre l’envahisseur Napoléon. Elle défend la libre pensée et le choix individuel, mais aussi la collectivisation agraire en matière économique. C’est dans ce contexte que débute la guerre civile en juillet 1936. Les militaires, jusque là attentistes (mais par tradition plus favorables à l’ordre), se révoltent contre la République sous la direction d’un Général, dont les troupes sont stationnées au Maroc Espagnol : FRANCO. Il réussit à rassembler à peu près tous les cadres de l’armée, les partis de Droite et bien sûr il est activement soutenu par le clergé.
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