le west highland white terrier - Thèses

Transcription

le west highland white terrier - Thèses
ECOLE NATIONALE VETERINAIRE D’ALFORT
__________________________________________________________
ANNEE 2004
LE WEST HIGHLAND WHITE TERRIER
THESE
pour le
DOCTORAT VETERINAIRE
présentée et soutenue publiquement
devant
LA FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL
le
par
Ruth TAAFFE - O’CONNOR
Née le 7 mars 1964 à Port-of-Spain (Trinidad)
JURY
Président : M.
Professeur à la Faculté de Médecine de CRETEIL
Membres
Directeur : M. COURREAU
Professeur à l’E.N.V.A.
Assesseur : M. FONTBONNE
Maître de conférences à l’E.N.V.A.
REMERCIEMENTS :
A Monsieur le Professeur
pour avoir accepté d’être le Président du Jury de notre Thèse.
A Monsieur le Professeur COURREAU,
sans l’obstination de qui je n’aurais jamais terminé cette thèse. Merci d’avoir
été un Directeur de thèse attentif et patient. J’espère prolonger avec vous
mon étude sur le manque de précarnassières chez le West Highland White
Terrier.
A Monsieur FONTBONNE, Maître de conférences,
que cette thèse me permette de le remercier au nom de tous les éleveurs qui,
comme moi, font régulièrement appel à ses compétences et à sa disponibilité.
REMERCIEMENTS :
A ma belle-fille Natacha Coppé
pour son aide précieuse et indispensable à mon incompétence
informatique.
A Julie Deutsch
pour ses croquis illustrant le standard du Westie.
TABLE DES MATIERES
Introduction……………………………………………………………….…
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Première partie : Qui est le West Highland white terrier ?.......................
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A- Le groupe des terriers…………………………………………………
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B-Histoire du West Highland white terrier……………………………….
1- Les origines………………………………………….................
2 - Situation actuelle………………………………………………
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C- Le standard du West Highland white terrier……………………………
1 - Contenu et commentaires………………………………………
2 - Les points de non – confirmation………………………………
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D-Les aptitudes du West Highland white terrier…………………………..
1 - Le caractère…………………………………………………….
a. Les traits du West Highland white terrier……………...
b. Comparaison avec le cairn et le scottish……………….
2 - Le West Highland white terrier, chien d’utilité…………………
3 - Le Test d’Aptitudes Naturelles…………………………………
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E-Conclusion.................................................................................................
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Seconde partie : Vivre avec le West Highland white terrier………………..
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A-L’achat et l’éducation…………………………………………………….
1 - L’achat…………………………………………………………...
2 - L’éducation………………………………………………………
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B-L’alimentation.............................................................................................
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C- Le toilettage et l’hygiène………………………………………………….
1 - Le toilettage……………………………………………………….
2 - L’hygiène………………………………………………………….
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1
D-La reproduction…………………………………………………………..
1 - Le choix de l’étalon……………………………………………...
2 - Le choix de la lice………………………………………………..
3 - La saillie …………………………………………………………
4 - La mise bas………………………………………………………
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E-Tendances pathologiques………………………………………………….
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1-Peau et phanères…………………………………………………… 76
2-Squelette et Articulations………………………………………….. 79
3-Système nerveux et muscles……………………………………….
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4-Viscères……………………………………………………………. 91
5-Yeux …………..…………………………………………………… 93
6-Comportement……………………………………………………..
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F-La carrière en exposition………………………………………………......
1 - Les expositions……………………………………………………
95
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G- Conclusion………………………………………………………………… 102
Conclusion ………………………………………………………………………. 103
Bibliographie……………………………………………………………………. 105
Annexes………………………………………………………………………….
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Signification des sigles utilisés
SCC : Société Centrale Canine
CACIB : Certificat d’Aptitude au Championnat International de de Beauté.
FCI : Fédération Cynologique Internationale
Ch : Champion
CACL : Certificat d’Aptitude au Championnat du Luxembourg.
VDH : Verband für das Deutsche Hundewesen
KFT : Klub für Terrier
TAN : Test d’Aptitudes naturelles
LOF : Livre des Origines Françaises
CETE : Club Européen des Terriers d’Ecosse.
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Introduction
Reconnu au début du 20ème siècle, le West Highland white terrier a fait l’objet au
tout début des années 90, d’un engouement spectaculaire dans presque tous les pays
cynophiles du monde.
Annoncé comme un simple effet de mode, dû notamment à l’utilisation de ce
charmant terrier d’Ecosse par les publicitaires, le succès du West Highland white
terrier ne s’est, depuis, jamais démenti. Au point que le westie fait aujourd’hui figure
de valeur sûre dans l’univers des races canines.
Passionnée de chiens depuis ma plus tendre enfance -encore écolière, j’ai assisté à la
mise-bas de ma première femelle cocker sur mon propre lit- j’ai moi-même succombé
au charme du West Highland white terrier alors que je poursuivais mes études
vétérinaires, et il est naturellement devenu le sujet de ma thèse de fin d’études.
A travers ce travail, j’ai voulu présenter cette race de la façon la plus complète qui soit
afin de mettre en évidence les facteurs qui ont le plus contribué à son fulgurant
succès. En insistant sur l’histoire du westie, ses origines, j’ai aussi voulu, à travers un
exemple bien spécifique, montrer comment pouvait apparaître, se façonner et évoluer
une race. L’occasion de mettre en évidence le fait qu’une race était toujours le produit
d’une combinaison mariant un pays et ses caractéristiques géographiques et
climatiques, des hommes et leur action pour faire évoluer cette race en fonction de
l’utilisation qu’ils en faisaient, et enfin les évènements historiques pouvant influencer
l’histoire de cette race.
Pour comprendre vraiment le westie d’aujourd’hui, il faut avoir présent à l’esprit
l’Ecosse, son climat et ses paysages de landes chargées d’éboulis rocheux, les
chasseurs de ce pays confrontés à la “vermine” qu’ils devaient combattre sans cesse et
qui trouvaient auprès de leurs chiens de véritables alliés. Les faits historiques qui
marquent le pays sont aussi primordiaux. Le westie trouve peut-être son origine dans
l’échouage sur les côtes britanniques de l’Invincible Armada, les deux guerres
mondiales qui ont touché l’Europe du 20ème siècle ont eu des répercussions sur son
cheptel et sa sélection...
Cette thèse entend aussi mettre en exergue les risques qui guettent les races canines
lorsqu’elles connaissent un trop rapide succès. Les éleveurs peu scrupuleux qui ont
voulu surfer sur la vague du westie ont beaucoup nuit à la race et ce n’est que grâce au
travail rigoureux de quelques poignées de passionnés que le chien parvient
aujourd’hui à préserver sa véritable identité.
Cette passion ne réussit cependant pas à contourner l’écueil que constitue l’apparition
de maladies -génétiques ou non- spécifiques à la race. En la matière le West Highland
white terrier semble bien avoir tiré le mauvais numéro tant les affections qui le
menacent sont importantes et nombreuses. Ce travail tente d’accréditer l’idée qu’à
force de sélection et collaboration entre éleveurs de qualité, vétérinaires et instances
cynophiles, il est possible d’améliorer la bonne santé d’une race.
C’est notamment l’objectif que je me suis fixé et que je poursuis maintenant depuis
douze ans. Il m’accapare au point de ne pas m’avoir donné le temps de terminer cette
thèse dans des délais plus orthodoxes. Vivant aujourd’hui entourée de 25 westies
(ainsi que de 20 scotties), j’élève et sélectionne cette race en tentant d’apporter ma
pierre
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pour sa meilleure connaissance, sa bonne évolution. Mon élevage “Le Moulin de Mac
Gregor” figure depuis 1998 en tête des élevages français. En 2000, “Le Moulin de
Mac Gregor” et ses westies ont même été classés premiers toutes races confondues
dans un classement élaboré par une revue spécialisée et patronnée par la Société
Centrale Canine.
Achevée tardivement, cette thèse, au delà de la simple spéculation intellectuelle, se
nourrit d’une expérience réelle et quotidienne.
Modestement, elle espère tout simplement servir la cause du westie comme celle des
autres races canines.
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Première partie
Qui est le
West Highland white terrier ?
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A- LE GROUPE DES TERRIERS
Le West Highland white terrier fait partie en France du troisième groupe, qui
rassemble à lui seul trente trois races de terriers.
Des dix groupes reconnus par la fédération cynologique internationale (FCI), il figure
parmi les plus importants en nombre de races ( tableau 1).
Sur les 33 races de terriers ( tableau 2), les deux-tiers très exactement sont
britanniques et quatre sont irlandaises. Les autres ont toutes une ascendance
typiquement britannique.
Cela paraît évident pour les chiens australiens et américains. Cela se vérifie tout
autant pour le jagdterrier allemand, le terrier japonais, celui de bohème et même (en
partie) pour le terrier noir russe, dès que l’on se penche sur leur passé.
Cette classification des terriers date du 22 juin 1987, qui correspond à son approbation
par l’assemblée générale de la FCI.
Depuis, seules quelques modifications ont été apportées, avec le départ du Boston
terrier parti rejoindre les molossoïdes de petit format dans le neuvième groupe, et
l’arrivée du nouveau géant de la tribu, le terrier noir russe.
En 1990, le Parson Jack Russel terrier a rejoint ses cousins (à titre provisoire encore)
après que quelques dizaines d’années de discussions aient finalement abouti à sa
reconnaissance (la même année) par le Kennel Club. Depuis le 8 juin 2001, le Parson
Jack Russel terrier est divisé en deux races : le Jack Russel terrier et le Parson Russel
terrier qui ont chacun leur standard.
Le troisième groupe se décompose en quatre sections : terriers de grande et moyenne
taille, terriers de petite taille, terriers de type bull, et terriers d’agrément. Le West
Highland white terrier comme ses quatre cousins écossais appartient à la deuxième
section.
Les terriers sont vraiment un pur produit des îles britanniques. Dès le 2ème siècle
avant J.C. d’ailleurs, l’écrivain Appien parle d’un chien de petite taille baptisé Agasse
et provenant de Grande-Bretagne.
Deux siècles plus tard Pline l’Ancien évoque des “petits chiens qui poursuivent leur
proie jusque dans le sous-sol“.
Mais c’est un poète normand, Gage de la Bigne qui le premier a employé le mot
terrier, en 1359 à la faveur d’un voyage à Londres où il accompagnait le roi de France
Jean le Bon.
Mais la première description du travail de ces chiens revient au médecin de la reine
Élisabeth Ière, John Keys et date de 1570 (6). Voici ce qu’il écrivait dans sa
nomenclature intitulée De Canibus Britannicis, au sujet des terriers qu’il classait
parmi les chiens nobles : “nous les appelons terriers parce qu’ils s’insèrent dans le
sol, en épouvantant, en excitant et en mordant le gibier, jusqu’à ce qu’ils le réduisent
en morceaux avec leurs dents, au sein même de la terre ; ou bien ils le tirent de force
des méandres obscurs des humides tanières et des cavernes fermées ; ou encore, ils
lui font une telle peur qu’ils le poussent à quitter soudainement le refuge pour en
chercher un autre qui ne soit pas attaqué ; et l’animal, renard, blaireau ou autre, se
trouve finalement pris au piège dans les instruments et les filets disposés à cet effet à
côté de l’ouverture du terrier.”
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L’histoire des terriers d’Écosse et donc du West Highland white terrier se nourrit, se
confond et se superpose à celle des terriers britanniques...
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Tableau 1 : Les dix groupes selon la nomenclature
de la Fédération Cynologique Internationale
1er groupe : chiens de bergers et de bouviers sauf bouviers suisses
2ème groupe : chiens de type pinsher et shnauzer, les molossoïdes et les chiens de
bouvier suisses
3ème groupe : terriers (dont le West Highland white terrier)
4ème groupe : teckels
5ème groupe : chiens de type spitz et chiens de type primitif
6ème groupe : chien courants et chiens de recherche au sang
7ème groupe : tous les chiens d’arrêt
8ème groupe : chiens leveurs de gibier, les rapporteurs et les chiens d’eau
9ème groupe : chiens d’agrément ou de compagnie
10ème groupe : lévriers
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Tableau 2 : Les Terriers du 3ème groupe
A) De grande et moyenne taille
Airedale
Bedlington
Border terrier
Fox-Terrier à poil lisse (Fox Terrier - Smooth)
Fox-Terrier à poil dur (Fox Terrier - Wire)
Glen of Imaal Terrier
Kerry Blue Terrier
Lakeland Terrier
Soft-Coated Wheaten Terrier
Terrier Brésilien (Terrier Brasileiro)
Terrier de chasse Allemand (Deutscher Jagdterrier)
Terrier Gallois (Welsh Terrier)
Terrier Irlandais (Irish Terrier)
Terrier Japonais (Nihon Teria)
Terrier de Manchester (Manchester Terrier)
Terrier Noir Russe (Tchiorny Terrier)
Terrier du Révérend Jack Russel (Parson Jack Russel Terrier)
B)De petite taille
Cairn Terrier
Dandie Dinmont Terrier
Terrier Australien (Australian Terrier)
Terrier Ecossais (Scottish Terrier)
Terrier de l’île de Skye (Skye Terrier)
Terrier de Norfolk (Norfolk Terrier)
Terrier de Norwich (Norwich Terrier)
Terrier de Sealyham (Sealyham Terrier)
Terrier Tchèque (Cesky Terrier)
West Highland white terrier
C)De type Bull
Bull Terrier (English Bull Terrier)
a) Taille standard b) Miniature (maximum 35.5 cm)
Bull Terrier du Staffordshire (Staffordshire Bull Terrier)
Stafforshire Américain (American Staffordshire Terrier)
D)Terriers d’agrément
Silky Terrier
Terrier du Yorkshire (Yorkshire Terrier)
Toy Terrier Noir et Feu (English Black and Tan)
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B - L’HISTOIRE DU WEST HIGHLAND WHITE TERRIER
1-Les origines
Rien ne prédisposait le West Highland white terrier, un des cinq terriers écossais, au
destin que nous lui connaissons aujourd’hui. Il doit son nom, on l’aura deviné, à la
région des West Highlands. Il est cependant difficile de souscrire à un historique
précis pour chacune des races écossaises de terrier. Un type de terrier différent
effectuait le travail nécessaire dans chaque région. En revanche, un fait est certain :
l’Ecosse abritait depuis des siècles de nombreux petits chiens, chasseurs de nuisibles
(renards, rats, loutres, blaireaux...), que n’arrêtait ni la férocité ni la taille des gêneurs.
Dans l’est de l’Ecosse (région d’Aberdeen), sévissait un chien de robe foncée qui
allait devenir le Scottish terrier. Au nord-ouest, l’animal à poil long était le plus fort :
le Skye terrier. Enfin, à l’ouest, le terrier ressemblait au Cairn.
Les origines du West Highland white terrier sont plus controversées que celles de la
plupart des autres races canines. La théorie la plus audacieuse est sans doute celle du
naufrage de navires de l’armada espagnole sur les côtes de l’île de Skye, lors de
l’assaut naval des Espagnols contre la Grande-Bretagne en 1588. Ces navires auraient
transporté de petits chiens blancs pour tuer les rats à bord. Les chiens rescapés se
seraient reproduits avec des terriers à pattes courtes de l’époque et auraient un lien
avec le westie.
Au XVIème siècle, en Argyllshire, existaient des chiens communément appelés
“earthe dogges ou terrieres” qui comme leur nom le suggère, travaillaient sous terre.
Le roi Jacques Premier d’Angleterre (Jacques VI d’Ecosse), connu pour les
excellentes relations qu’il entretenait avec la cour de France, fit présent à son ami le
roi de France, de six de ses terriers. Il ordonna de les faire parvenir sur deux navires
différents pour être certain de l’arrivée d’au moins un couple à la cour de France (1).
Ces chiens étaient peut-être blancs, mais nous n’en avons aucune certitude et,
connaissant les préjugés régnant à l’époque sur les chiens de couleur blanche, on peut
être sceptique. Les chiens blancs avaient la réputation d’être plus fragiles et la couleur
blanche était considérée comme une tare. Lorsque des chiot blancs naissaient dans une
portée, les éleveurs les éliminaient systématiquement.
Si l’on remontait le pedigree de nos West Highland white terriers, on trouverait des
scottish terriers, des scottish terriers blancs, des Roseneath terriers, des cairns terriers
et les chiens du colonel Malcom of Poltalloch (2).
Le colonel Edward Donald Malcom of Poltalloch, gentleman écossais du Comté
d’Argyll qui a vécu de 1837 à 1930, est un des protagonistes de la sélection et de la
reconnaissance des West Highland white terriers. La tradition nous conte qu’à la suite
d’une partie de chasse vers 1860, un nemrod blessa mortellement un de ses chiens
pour ne pas l’avoir distingué dans la lande. La robe du chien ressemblait à celle d’un
lapin.
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Le terrier fauve préféré du colonel venait d’être abattu. Il s’attacha alors à n’utiliser
que des terriers aux teintes très claires et facilement repérables. Il décida de
sélectionner les terriers blancs et d’en faire une race à part entière.
La sélection sur la couleur ne s’est pas faite du jour au lendemain. Elle a nécessité de
longues années de travail.
Ces chiens blancs étaient communément dénommés Poltalloch terriers. Le colonel a
pourtant modestement nié le fait d’être le créateur de cette race. La famille du colonel
en possédait depuis un siècle. D’après lui, ces terriers blancs ont toujours existé à
Poltalloch mais aussi sur l’île de Skye, en Ross-shire et un peu partout. Le colonel
trouvait donc l’appellation Poltalloch terriers injustifiée. Il oeuvra pour l’appellation
West Highland white terrier.
Plusieurs tableaux peints au 19ème siècle viendraient étayer ces propos. Sir Edwin
Landseer (1802-1873), grand peintre animalier de l’époque victorienne, peint en 1839
deux tableaux intitulés “Sporting Dogs”, et “Dignity and Impudence”. La tête
d’Impudence est très caractéristique du West Highland white terrier. Nous savons par
les tableaux de Landseer qu’une variété blanche de terrier existait. En 1865, un
tableau peint par Gournay Steell s’intitulant “Dandie Dinmont et ses Terriers” montre
deux dandies, mais encore deux chiens plus petits ressemblant au Cairn ou au West
Highland white terrier. Un quatrième tableau “Warrener’s Poney, Terrier and Puppy”,
peint par John Emms, en 1876, montre ce qui pourrait être un West Highland white
terrier et son chiot.
Le Colonel Malcom adorait la race et voulait la faire connaître au public. Ses chiens
étaient réputés pour être de fameux chasseurs. On raconte qu’un de ses chiens,
cruellement blessé par un renard, commençait à être pansé par son maître. Mais
l’instinct était plus fort que tout. Le chien sauta de ses bras et retourna sous les
rochers. Il réussit à faire sortir le renard et revint s’effondrer aux pieds de son maître
(15).
Le Colonel Malcom racontait aussi l’histoire d’un West Highland white terrier tombé
dans un trou profond, lors d’une partie de chasse. Plusieurs jours après ses maître le
retrouvèrent grâce à ses deux petits yeux brillant dans une épaisse pénombre. Mais le
chien, trop à l’étroit, ne pouvait bouger. Quelqu’un eu la bonne idée de suspendre une
pierre entourée d’une peau de lapin au bout d’une corde et de la faire descendre dans
le trou. Le westie, sentant son salut proche, saisit immédiatement la peau et revint
ainsi parmi le monde des vivants (15).
Les anecdotes, aux origines du westie, ne manquent pas. Lors d’une chasse au
blaireau, un westie disparut, coincé sous terre entre des rochers énormes. Il réapparut
quelques jours plus tard lorsque la famine eût fait son oeuvre. Sa maigreur était telle
qu’il avait pu se dégager. Peu de chiens du Colonel Malcom étaient véritablement
blancs comme neige. Ils tiraient plutôt vers le crème et beaucoup avaient des reflets
allant du jaune au roux pâle. Le bout des oreilles étaient parfois coloré, le nez était
souvent roses sur des chiens par ailleurs bien pigmentés (5).
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D’autres éleveurs de l’époque devinrent très intéressés par la variété blanche. Georges
Clark fut le garde-chasse de nombreux domaines en Ecosse. Il amena de nombreux
terriers à Roseneath, au domaine du Duc d’Argyll. Ils furent croisés avec des terriers
locaux pour donner un chien appelé communément Roseneath terrier. Le Duc
d’Argyll sélectionna une variété très blanche. Ils étaient issus de sang de petit skye
terriers de travail. Vers 1900, on interchangeait facilement les noms Poltalloch Terrier
et Roseneath Terrier. Les deux chiens avaient donc des apparences similaires. En
pratique, dans les expositions, beaucoup de terriers blancs ou du moins très pâles
étaient regroupés dans les classes de Roseneath terriers.
Lors de l’exposition de Crufts, en 1897, une classe de Roseneath terriers rendit le juge
Mr Harrold Wood bien perplexe. Il nota : “cette classe était une véritable farce et
rassemblait 10 terriers de toutes sortes et de toutes tailles sans race précise. J’ai
considéré que je devais les juger comme des terriers de travail et j’ai donné le 1er
prix à Mac, un joli petit chien crème avec une tête capitale et une expression
polissonne, un poil dur et des pattes courtes. un chien dont je sentais qu’il pouvait
faire une bonne journée de travail.” L’homologation du West Highland white terrier
reste, fin 19ème, hypothétique.
Le Docteur Flaxman, autre protagoniste de la sélection de la race des West Highland
white terriers résidait à Pittenweem. Il voyait occasionnellement naître des chiens
clairs dans ses portées de scottish terriers. Au début, comme de nombreux éleveurs, il
les noyait puis décida un jour de les sélectionner. En une dizaine d’années, il réussit à
établir une lignée de scottish terriers blancs. Dans l’ensemble, ses chiens étaient plus
blancs que ceux du colonel Malcom, et avaient tous le nez bien noir. Le Docteur
Flaxman exposait des scottish blancs dans les classes pour scottish blancs, lesquelles
ont remplacé les classes pour Roseneath terriers.
Dans le premier ouvrage traitant du West Highland white terrier, B.W. Powlette
écrivait : “Parmi les blancs exposés on voyait les scottish blancs de Pittenweem du
Docteur Flaxman. C’était un mélange de scottish et d’autres races des hautes terres
et ils étaient certainement plus blancs que tous les West Highland white terriers de
l’époque.”(17).
Ces scottish terriers blancs différaient en type des Poltalloch terriers du colonel
Malcom, lesquels ressemblaient à des cairns.
Le docteur Flaxman était président d’un club de scottish terriers blancs, fondé en
1899. Ce club n’a jamais été reconnu par le Kennel Club. Le colonel était viceprésident puis président d’un club de West Highland white terriers, fondé en 1905.
Non seulement les deux hommes ne s’entendait guère sur le type de chien recherché,
mais ils étaient aussi de véritables rivaux lors des expositions, même s’ils
participaient rarement personnellement à celles-ci. Ils étaient représentés par leurs
gardes-chasses, lesquels avaient la particularité d’être à la fois handler et gérants des
chenils. Une anecdote démontre la jubilation éprouvée par le garde-chasse du colonel
après avoir battu le docteur Flaxman dans une classe pour Poltalloch terriers à
Edinburgh. Il envoya un télégramme au colonel disant “on a éclaté les tripes de
Flaxman!”. Le colonel ne pouvait accepter que ses chiens soient considérés comme
une sous-variété de scottish terrier.
15
Diplomatie et intérêts communs l’exigeant, les deux clubs se sont finalement associés
afin d’obtenir la reconnaissance de la race par le Kennel Club. Le 20 novembre 1906,
le nom de West Highland white terrier fut officiellement reconnu par le Kennel Club,
ainsi que deux clubs de race : le club écossais (fondé fin 1904) : “The West Highland
white terrier Club” dont le président n’était autre que le Duc d’Argyll, et un club
Anglais : “The West Highland white terrier Club Of England” (fondé en 1905), avec
pour présidente la Comtesse d’Aberdeen et pour vice-président le colonel Malcom. Le
colonel deviendra plus tard président du club.
Les débuts du West Highland white terrier furent plutôt modestes : si le Kennel Club
Britannique l’a reconnu cinq ans avant son cousin cairn, l’existence de son collègue
scottish était déjà officialisée depuis 20 ans. En 1907, les terriers, dans leur grande
majorité, étaient déjà bien établis.
L’exposition de Birmingham en 1860 comptait une classe pour “scotch terriers”. Un
skye blanc figurait parmi les vainqueurs. L’exposition de Cristal Palace, en 1899,
accueillait une classe de Roseneath terriers. Un scottish terrier blanc issu de White
Victor et de White Heather, appartenant à Lady Forbes, comptait parmi les gagnants.
Le docteur Flaxman y exposait un lot de scottish terriers blancs. L’exposition
d’Edinburgh en octobre 1904 vit pour la première fois les West Highland white
terriers dénommés ainsi (16).
Les West Highland white terriers de l’époque étaient avant tout des chiens de travail.
D’ailleurs, lors des premières expositions, les westies ne portaient pas de fines laisses
d’exposition, mais de gros colliers en cuir attachés à des chaînes. Mrs Portman, une
des grandes éleveuses, arrivait souvent en exposition avec ses meilleurs chiens
couverts de griffures et de morsures suite à une bonne partie de chasse.
Un conflit entre les exposants de l’époque fit couler beaucoup d’encre. Les exposants
du sud voulaient que les westies soient toilettés. Les exposants du nord étaient contre.
Le colonel Malcom luttait contre le toilettage du westie.
En 1905, Morven, avec un pedigree trois quart West Highland white terrier et un quart
scottish terrier, obtient le premier C.C. (Champion Certificat) de la race à seulement
sept mois et demi dans une exposition organisée par le Kennel Club écossais. Il
deviendra le premier champion de la race en 1907.
Le grand concurrent de Morven, le champion Kiltie fut exporté aux Etats-Unis pour
400 livres, somme considérable à l’époque. Kiltie n’a donc pas laissé beaucoup de
descendants en Grande-Bretagne. Le fils le plus célèbre de Morven, Athol, a luimême produit de nombreux champions, mais Athol a rapidement cessé d’être exposé,
son poil n’étant pas suffisamment blanc.
La première femelle ayant obtenu un Champion Certificat, est Pitteween Lulu. Elle
avait été enregistrée, dans un premier temps, au Kennel CLub en tant que scottish
terrier!
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La guerre de 1914-1918 a décimé beaucoup d’élevage de West Highland white
terriers en Angleterre. La reproduction fut interdite. Il était strictement interdit de
nourrir les chiens avec de la nourriture pouvant convenir aux humains. Mrs Pacey,
l’éleveuse ayant sans doute le plus oeuvré pour la race sous l’affixe Wolvey, a dû
faire euthanasier, le même jour, 15 de ses chiens.
Les éleveurs se privaient de nourriture pour essayer de garder en vie leurs chiens
préférés, en priant que la guerre s’arrête vite. De nombreux westies de qualité furent
exportés aux Etats-Unis.
La guerre a ravagé les élevages de westies. Mais si l’on pouvait se permettre une
réflexion indécente, certes, mais réaliste, cette même guerre a contribué, dans une
certaine mesure, à l’amélioration de la race par une sélection des plus radicales.
Les éleveurs privilégiaient sans doute leurs meilleurs spécimens avec lesquels ils
espéraient refonder une lignée une fois la guerre terminée. D’ailleurs, d’après les
écrits des éleveurs de l’époque, la qualité des westies de l’après-guerre était à son
apogée.
Après la guerre, le premier coup d’éclat d’un West Highland white terrier a été réalisé
par Ch. Marvieston Mab, meilleure femelle de l’exposition, lors d’une exposition tous
terriers en 1924. Son pedigree comprenait plusieurs générations en arrière à la fois de
cairns et de scottishs.
Il fallu attendre 1927 à Birmingham, pour voir le premier West Highland white terrier
nommé meilleur chien de l’exposition. Il s’agit d’un des plus célèbres westies de
l’entre-deux-guerres : Wolvey Patrician produit par Mrs May Pacey. Mrs Pacey a
commencé à élever des West Highland white terriers en 1911, jusqu’à son décès en
1963. Elle a produit 52 champions !
L’histoire du Ch Wolvey Patrician est très émouvante. Sa mère mit bas avant terme,
au milieu de la nuit. Le vieil homme qui s’occupait du chenil de Mrs Pacey, lui
annonça la mise bas le lendemain matin en précisant que deux des chiots étaient
morts. Ils les avait laissés dans une brouette afin qu’elle puisse les voir. Un des chiots
laissés pour morts, montrant des signes de vie, Mrs Pacey le ramena dans la maison et
s’acharna à essayer de le réanimer. Le chiot survécut et put rejoindre le reste de la
portée. Ce chiot n’était autre que Patrician (19).
Mais comme si cela ne suffisait pas, il contracta la maladie de Carré vers l’âge de six
mois (la maladie de Carré décimait périodiquement les élevages à cette époque).
Patrician montrait de graves crises épileptiformes qui annoncent généralement une
mort proche. Mrs Pacey le plaça à l’abri de la lumière. Il ne mangeait plus mais
continuait à boire du lait auquel elle ajoutait du bromure. Patrician resta semiinconscient pendant la majorité de ses six semaines de maladie. Sa convalescence
dura des mois, mais une fois de plus, il survécut. On peut imaginer le bonheur de Mrs
Pacey lorsque celui-ci devint un des plus grands champions et étalon de son temps. Il
engendra d’innombrables champions. Si on pouvait remonter les pedigrees de nos
westies actuels, on trouverait à coup sûr ce petit avorton laissé pour mort dans une
brouette.
17
2- La situation actuelle du West Highland white terrier
Servi par un physique avantageux, un caractère plaisant et une personnalité attachante,
le West Highland white terrier a en outre bénéficié d’une cote d’amour chez les
publicitaires qui l’ont souvent choisi comme ambassadeur des marques qu’ils
défendent.
Dans ces conditions, c’est tout naturellement qu’il s’est imposé dans le paysage
cynophile français et international.
a - Le Westie en France
Un fils de pub!
On avait déjà aperçu la silhouette du petit chien blanc sur les bouteilles de Black and
White, lorsqu’il perça l’écran au tout début de l’année 1987. Avant cette date, lors des
castings de films publicitaires, le westie était souvent proposé mais, aussi surprenant
que cela puisse paraître aujourd’hui, notre future star ne parvenait pas à décrocher le
rôle principal, jusqu’au jour où Renault s’intéressa à lui. L’impact fut tel, que les
amateurs contactaient Renault, non pas pour acheter une voiture, mais pour savoir où
ils pouvaient trouver la petite star blanche de la publicité. Le westie est devenu une
des mascottes de Renault. Dix-sept spots publicitaires furent tournés en trois ans.
Les éleveurs de westie étaient ravis de l’engouement soudain pour leur race, sans
savoir à quel point le westie allait être victime de son succès. D’autres publicistes se
sont emparés de son image. Le petit chien blanc fut rebaptisé César. Vinrent ensuite,
les bas Dim, la menuiserie Lapeyre, la moutarde Yellow, les chaussettes Kindy, etc..
Les demandes ne cessaient d’augmenter au point de devenir la race la plus demandée
en France en 1989. Mais l’offre ne suffisait pas.
Les délais d’attente pour obtenir un westie étaient considérables.
Les prix ont flambé. Des camions de westies très mal typés arrivaient de toutes les
frontières dans des conditions épouvantables. Des individus sans scrupules achetaient
à prix d’or n’importe quelle femelle westie disposant d’un utérus fonctionnel. Et la
machine infernale se mit en route, vomissant ce que l’on ne pouvait plus appeler
réellement des West Highland white terriers. Nos fières petites écossaises gaies et
espiègles étaient devenues des usines à chiots. Les naissances ont doublé entre 1987 et
1989, passant de 574 à 1116. Elles ont de nouveau doublé en 1991, atteignant 2652
chiots. Les naissances non enregistrées au Livre des Origines Français sont sans doute
quatre fois plus nombreuses. Heureusement, la situation s’est stabilisée depuis 1991.
Le public, maintenant plus averti, recherche un beau westie. L’élevage français
remonte doucement la pente.
18
Les éleveurs
Il y a pléthore d’éleveurs de westie plus ou moins sérieux. Beaucoup d’éleveurs
multiraces font aussi du westie mais peu d’entre eux se soucient de sélection. Le
cheptel est extrêmement hétérogène. La différence entre un westie bien sélectionné et
un westie tout venant est énorme. Les acheteurs sont souvent déçus de ne pas avoir ce
chien compact à bouille ronde qu’ils ont vu dans les magazines.
L’entretien considérable et les problèmes de peau et de reproduction découragent plus
d’un éleveur. Mais de nouveaux éleveurs apparaissent aussi vite séduits, soit par la
race, soit par l’apport du gain qui est en fait un leurre.
Ceux qui désirent réellement sélectionner sont souvent dépités car le niveau
nécessaire pour gagner en exposition est très élevé sans compter que la maîtrise du
toilettage d’exposition prend des années et, encore, faut-il être doué.
La coopération entre les éleveurs est très faible et le club de race a passé plus de
temps à s’occuper de polémique que de race. Actuellement, la demande pour les
westies de grande qualité est forte mais les éleveurs français ne peuvent pas en fournir
suffisamment.
Les chiffres (tableau 3, figure 1)
Avant 1970, il naissait moins de 20 westies inscrits au LOF par an en France et
certaines années il n’y avait même aucune naissance. En 1980, on a dépassé les 200
naissances, puis la machine s’est emballée fin 1980 pour dépasser les 2000 naissances
début 1991.
En 1989, le westie était la race la plus demandée en France alors qu’il n’était que
32ème au niveau des naissances. Les confirmations au titre de l’importation étaient
dix fois plus importantes qu’actuellement.
Depuis 1995 les naissances se sont stabilisées autour de 3000. Mais le westie reste
depuis dix ans dans les cinq races les plus demandées en France. En 2003, le prix d’un
chiot inscrit au LOF varie entre 750 et 1250 euros.
Le club des Amateurs de Terriers d’Écosse
Le Westie, malgré son nombre important de naissances ne dispose pas d’un club
personnel. Il partage son club avec les quatre autres terriers d’Écosse : Cairn, Scottish,
Skye et Dandie. Il est vrai que les propriétaires de westies possèdent souvent un autre
terrier d’Écosse et s’intéressent à ses quatre cousins. L’association des Amateurs de
Terriers d’Écosse (A.T.E.) a été créée vers 1929-1930 à l’initiative de Mme de
Parseval et quelques autres amateurs.
19
Dès cette époque, Mme de Parseval organisait au Golfer Club une présentation
annuelle, faisant venir d’Écosse des juges pour donner des conseils aux amateurs. Ces
présentations étaient accompagnées d’un Ecossais en costume traditionnel avec
cornemuse, ce qui donnait une ambiance assez folklorique.
Le 13 avril 1937, le Club des A.T.E. est officiellement reconnu et affilié à la S.C.C..
Mme de Parseval en assure la présidence jusqu’en 1945 quand, souffrante, elle laisse
sa place à Mr Verdet-Kleber. Ce dernier gère le poste jusqu’en 1969 puis le confie à la
secrétaire générale Mme Forest Chouanard.
Les premières revues trimestrielles du club sont apparues vers 1969, sponsorisées par
“Black’n’White” jusqu’en 1976.
En 1977, Mr Garnier prend la présidence puis est remplacé par Mme Wawra en 1980.
Mr Deschamps reprend le club en 1989 ; une gestion discutable et de fortes
mésententes lui font alors énormément de tords.
De 1999 à 2003, c’est Marie-Claire Sahri qui a la lourde tâche de redresser le Club et
de remonter le nombre d’adhérents tombé bien bas. Le Club organise des Nationales
d’Élevage de plus en plus réussies chaque année à Le Blanc. Il a publié son tout
premier Club Book en 2002. Il s’applique à essayer de faire paraître 4 bulletins par an.
Une séance de confirmation a lieu tous les mois à Versailles. Chaque délégué est
chargé d’organiser une réunion annuelle avec confirmations et passage du T.A.N. (test
d’aptitudes naturelles). Ce sont des journées très conviviales. Le Club intervient aussi
pour le choix des juges de spéciales de races ainsi que dans le championnat de France.
En 2003, le Club change à nouveau de mains.
b - Le westie dans le monde
Grande-Bretagne
Les anglais sont aussi familiers avec leur westie que les français avec leur caniche. Le
Westie est extrêmement populaire. Il naît chaque année environ 15 000 westies, ce qui
est énorme.
Les bons éleveurs sont légion. S’il ne fallait citer qu’un seul westie en Angleterre, ce
serait Ch Olac Moonpilot, Best in Show à la Crufts en 1990 sur 14 000 chiens. La
Crufts est l’exposition la plus prestigieuse d’Angleterre. Des visiteurs viennent
chaque année du monde entier.
Pour être champion anglais, il faut remporter 3 C.C. qui sont extrêmement difficiles à
gagner.
La Grande-Bretagne compte 4 clubs rien que pour ses westies.
22
Pays scandinaves
Les français s’y aventurent peu, notamment à cause des formalités sanitaires
compliquées en Suède et en Norvège.
On peut citer, comme éleveurs réputés, Liliane Brown (affixe Danscot) au Danemark,
Brigitta Hasselgren (affixe Tweed) en Suède, et les affixes Perhaps, Who’s et Loving
you en Finlande.
Les westies sont très bien toilettés et la craie est interdite en exposition. Pour devenir
champion, il faut avoir gagné 3 C.A.C.. Mais une fois que le westie est champion d’un
des 4 pays scandinaves, il suffit de gagner un C.A.C. pour être champion d’un des
trois autres pays.
Luxembourg
Le Luxembourg compte très peu de westies mais organise deux fois par an une des
expositions les plus prestigieuses d’Europe où presque tous les pays sont représentés.
Le Club du terrier organise aussi une exposition annuelle.
3 C.A.C.L. sont accordés pour chaque sexe, un C.A.C.L. en classe ouverte, un
C.A.C.L. en classe champion et un C.A.C.S. en classe intermédiaire.
Pour devenir champion du Luxembourg, il faut soit gagner le C.A.C.S. de la classe
champion dans une exposition internationale, soit 2 C.A.C.S. en classe ouverte dont
au moins un C.A.C.S dans une exposition internationale.
Espagne et Portugal
Le Westie est très populaire en Espagne avec plus de 1500 naissances par an. Jesus
Pastor aux affixes Alborada et Vallbonica a beaucoup contribué à l’explosion de la
race en Espagne en important un champion anglais Ashgate Connel avec qui il a
gagné quatre fois le championnat du Monde.
Au Portugal, l’élevage commence à se développer. Une suédoise résidant au Portugal,
Karin Omberg, tient le haut du pavé avec son affixe Tattarmaya.
La réglementation pour devenir champion d’Espagne ou du Portugal est la même : 4
C.A.C.S. sans délai de temps dont un au championnat d’Espagne ou à la Nationale
d’Élevage et un dans une exposition internationale. Si le C.A.C.S est obtenu à la
Nationale d’Élevage, il faut un excellent à l’exposition du championnat et vice-versa.
Il y a 2 expositions de championnat par an.
23
Hollande
Les Hollandais apprécient beaucoup le Westie et depuis longtemps. On comptabilise
près de 2000 naissances par an, ce qui est beaucoup en regard de la taille du pays.
L’élevage le plus célèbre est celui de Lia Meerjwick d’affixe Caithness. Le fameux
Caithness Panoply était l’un des westies les plus titrés en Europe.
Pour être champion de Hollande, le westie doit remporter 4 C.A.C.S. dont au moins
deux dans des expositions internationales. Le dernier C.A.C.S. doit être obtenu
lorsque le chien a plus de 27 mois. Mais on peut commencer très tôt, dès 9 mois, car
la classe jeune (9 à 18 mois) peut prétendre au C.A.C.S. .
L’exposition la plus prestigieuse est la Winner d’Amsterdam, où le C.A.C. compte
double.
Belgique
Le Club du Westie Belge a pris son indépendance par rapport au Club des Terriers. Il
naît environ 400 westies par an. L’élevage le plus réputé est celui de Michèle
Wauters, affixe Jeryco.
Pour être champion belge, il faut remporter 4 C.A.C.S. dont au moins un dans une
exposition internationale, avec un délai d’au moins un an et un jour entre le premier et
le dernier C.A.C.S..
L’exposition la plus prestigieuse est celle de Bruxelles où le C.A.C.S. compte double
et où on obtient le titre de Belgium Winner.
Le Club du Westie se joint aux autres terriers pour organiser tous les ans l’exposition
du Top Terrier Belge.
Suisse
Le Westie est le terrier préféré des Suisses mais son élevage reste très confidentiel.
Pour être autorisé à reproduire, les westies doivent subir en plus des contrôles
morphologiques habituels, un examen des yeux et une radio des hanches pour la
maladie de Legg-Perthes. Les Suisses ne tolèrent pas plus de 4 précarnassières
manquantes ou exceptionnellement 5 si le chien est excellent par ailleurs.
La craie ainsi que la potence sont interdits en exposition.
Pour être champion suisse, le westie doit remporter 3 C.A.C.S., dont au moins un dans
une exposition internationale, avec un délai d’au moins un an et un jour entre le
premier et le dernier C.A.C.S. .
24
Pays de l’Est
Jusqu’à très récemment les Français désireux d’obtenir un C.A.C.I.B. sans grande
concurrence s’aventuraient dans les pays de l’Est, mais le niveau est très vite remonté
et les westies des pays de l’Est n’ont plus rien à envier à leurs voisins européens.
Allemagne
Le Club qui gère les terriers (Klub für terriers) a fêté récemment son siècle
d’existence.
Il naît comme en France environ 3 000 westies par an. Les bons éleveurs sont
nombreux : Mr Berghaüser (affixe Steinberg), Mr Deipenbrock (affixe Deipenbrock),
Mme Grunwald (affixe Léonard).
Les Allemands ne tolèrent pas plus de 4 précarnassières manquantes et la craie est
interdite en exposition.
Cinq titres de champion différents peuvent être obtenus en Allemagne : Champion
Allemand V.D.H., Champion d’Allemagne K.F.T., Bundesieger, Europasieger et
Klubsieger.
États-Unis
Le premier West Highland white terrier fut reconnu par le Kennel club américain en
1908. Le club des West Highland white terriers fut fondé en 1909 et le premier
champion couronné cette même année. Il s’agissait d’un westie importé, comme il se
doit, de Grande-Bretagne, Cream of the Skies (10).
Le standard américain est beaucoup plus détaillé et explicite que le standard anglais.
Quelques points varient. La taille est différente selon qu’il s’agit d’un mâle (11
pouces, 28 cm) ou d’une femelle (10 pouces). Le standard américain énonce
clairement que le bord à bord est aussi bien accepté que le ciseau normal. Une trop
grande absence de prémolaires est pénalisé aux USA. La longueur de la queue n’est
pas spécifiée comme le standard anglais, mais elle doit être relativement courte.
Les distances à parcourir pour se déplacer d’exposition en exposition sont telles, que
les westies sont souvent confiés à des handlers professionnels (présentateurs
professionnels de chiens).
Avec près de 10 000 naissances annuelles, le westie ne se porte pas mal aux USA,
sans toutefois y être vraiment une vedette.
25
C-Le standard du West Highland White terrier
1-Contenu et commentaires
Dans le langage canin, un standard est la description du chien idéal. Mais celui-ci
n’existe pas. N’emploie-t-on pas fréquemment dans le standard, “il faut que” et le
chien “doit”. Le texte du standard doit être le plus précis possible.
Le standard est la définition des qualités caractéristiques (les défauts étant spécifiés
dans les points de non confirmation) que doit présenter un westie pour être considéré
comme appartenant à la race des West Highland white terriers. La race étant reconnue
d’origine britannique, c’est le Kennel Club qui a la charge de rédiger le standard.
a - Standard du West Highland white terrier (terrier blanc des Hautes Terres de
l’Ouest) : dernière version, révisée en 1986 (traduction de Raymond Triquet)
Aspect général : solidement construit. La poitrine est bien descendue¹, ainsi que les
dernières côtes. Le dos est droit. L’arrière-main² est puissant sur des membres
postérieurs musclés, faisant preuve, manifestement, de force et d’activité
magnifiquement combinées.
Caractéristiques : petit, actif, plein d’allant, rustique, pourvu d’une bonne dose
d’amour propre
Tempérament : vif, gai, courageux, indépendant mais affectueux.
Tête et crâne : crâne légèrement bombé. Pris par le travers du front, il doit présenter
un contour sans heurt. Le crâne, du niveau des oreilles jusqu’aux yeux , ne présente
qu’un très léger amincissement. La distance de l’occiput aux yeux est légèrement
supérieure à celle du chanfrein. La tête est couverte d’un poil dense. Elle est portée de
façon à former un angle droit ou aigu par rapport à l’axe du cou. La tête ne doit pas
être portée en extension. Le chanfrein va en s’amenuisant graduellement de l’oeil
jusqu’au nez. Le stop³ doit être marqué, il est formé par les lourdes arcades
sourcilières qui sont immédiatement au dessus des yeux et légèrement en surplomb, et
une légère dépression entre les yeux. Le chanfrein n’est pas concave. Il ne tombe pas
brusquement sous les yeux, où il a de la substance. Les mâchoires sont fortes et
d’égale longueur. La truffe est noire, assez grande, et offre un profil sans heurt avec le
reste du museau. La truffe ne doit pas former saillie en avant.
1: Côtes bien descendues : l’expression côtes bien descendues fait référence à la hauteur de la cage
thoracique.
2: Arrière-main : c’est l’une des trois divisions de la morphologie canine, avec l’avant-main et le corps.
C’est un synonyme plus élégant d’arrière-train
3: Stop : démarcation entre le front et le chanfrein.
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Yeux : bien écartés, de grandeur moyenne, pas ronds, aussi foncés que possible. Ils
sont légèrement enfoncés dans la tête, vifs et intelligents, ce qui, sous les sourcils,
donne un regard perçant. L’oeil clair¹ est un très grave défaut.
Oreilles : petites, droites et portées fermement. Elles se terminent en une pointe aiguë.
Elles ne sont ni trop écartées, ni trop rapprochées à l’attache. Le poil des oreilles est
court et lisse (velouté) et ne doit pas être coupé.
Les oreilles ne doivent avoir aucune frange au sommet. Les oreilles rondes à
l’extrémité, larges, grandes ou épaisses ainsi que celles couvertes d’un poil trop
abondant constituent de graves défauts.
Mâchoires : aussi larges entre les canines que celà est compatible avec l’expression
friponne recherchée. Les dents sont grandes pour la taille du chien et présentent un
articulé régulier en ciseaux², c’est-à-dire que les incisives supérieures recouvrent les
inférieures dans un contact étroit et sont implantées à l’aplomb des mâchoires.
Cou : suffisamment long pour permettre le port correct de la tête tel qu’il est
demandé. Il est musclé et s’épaissit graduellement vers sa base de façon à se fondre
dans des épaules bien obliques.
Avant-main : les épaules sont inclinées vers l’arrière. Les omoplates sont larges et
bien serrées contre la paroi thoracique. L’articulation formée par l’omoplate et
l’humérus doit être placée en avant et les coudes bien rentrés pour permette le
mouvement bien dégagé des membres antérieurs, parallèlement à l’axe du corps. Les
membres antérieurs sont courts et musclés, droits et couverts d’un poil court, dur et
dense.
Corps : compact. Le dos est droit, le rein large et fort. La poitrine est bien descendue,
les côtes bien cintrées dans leur moitié supérieure, présentant un aspect un tantinet
plat. Les côtes postérieures ont une hauteur considérable et la distance de la dernière
côte à la hanche est aussi courte que le permet le libre mouvement du corps.
Arrière-main : fort, musclé et large vu de dessus. Les membres sont courts, musclés
et nerveux. Les cuisses sont très musclées et pas trop écartées. Les jarrets sont coudés
et bien disposés sous le corps de façon à être assez près l’un de l’autre, que le chien
soit en station ou en action. Les jarrets droits ou affaissés sont de graves défauts.
1: Oeil clair : marron tirant vers le jaune.
2:Articulé en ciseaux : lorsque les mâchoires sont fermées, les incisives inférieures sont en contact
(étroit) avec la face interne des incisives supérieures, de la même façon que les branches d’une paire
de ciseaux coupent en glissant l’une contre l’autre. Au contraire, lorsque l’articulé est en pince (on dit
aussi en tenailles, ou denture juste), ce sont les extrémités des incisives qui sont en contact, comme
dans une paire de tenailles
27
Pieds : les pieds antérieurs sont plus grands que les postérieurs. Ils sont ronds,
proportionnés dans leur taille, forts, pourvus de coussinets épais et couverts d’un poil
court et dur. Les pieds postérieurs sont plus petits et pourvus de coussinets épais. La
surface inférieure des coussinets et tous les ongles sont noirs de préférence.
Queue : longue de 5 à 6 pouces (12.5 à 15 cm), couverte d’un poil dur, sans frange,
aussi droite que possible, portée fièrement mais ni gaie, ni recourbée sur le dos. La
queue longue est un défaut et elle ne doit, en aucun cas, être écourtée.
Allure, mouvement : le mouvement est dégagé, droit devant et facile de toute part.
Les antérieurs se portent en avant sans contrainte à partir de l’épaule. A l’arrière, le
mouvement est franc, puissant et ramassé. Grasset et jarrets sont bien fléchis et les
jarrets s’engagent sous le corps pour donner l’impulsion. Une démarche raide ou
guindée à l’arrière, de même que les jarrets de vaches, sont de graves défauts.
Poil : poil double. Le poil de couverture consiste en un poil dur d’environ 5 cm de
longueur (2 pouces), sans aucune boucle. Le sous-poil, qui ressemble à de la fourrure,
est court, doux et serré. Le poil ouvert¹ est un défaut grave.
Couleur : blanc
Taille : hauteur au garrot d’environ 28 cm (11 pouces).
Défauts : tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut
qui sera pénalisé en fonction de sa gravité.
N.B. : les mâles doivent avoir deux testicules d’apparence normale, complètement
descendus dans le scrotum.
Un barème de points est donné à titre indicatif et permet de constater l’importance
relative des différents éléments du standard. Apparence générale et taille 20, poil et
couleur 10, crâne 5, yeux 5, mâchoires et dents 15, oreilles 5, cou 5, corps 10, pattes
et pieds 10, queue 5, mouvement 10 pour un total de 100 points. On peut noter
l’importance accordée aux mâchoires et au poil.
1:Poil ouvert : le pelage est composé d’un sous-poil doux et serré, de texture laineuse, recouvert d’un
poil de jarre, plus rêche et dur chez le westie. Le sous-poil a un rôle thermique, le poil de couverture
protégeant de la pluie. Le manque de sous-poil produit un pelage peu épais qui couvre mal le corps
(tout en le protégeant insuffisamment du froid), on le qualifie alors d’ouvert.
28
Le standard a très peu changé depuis sa reconnaissance par le Kennel Club en 1908.
En 1948, les membres des comités des clubs anglais et du club écossais se réunirent à
Edinburg et décidèrent que la taille serait désormais fixée à 11 pouces (28 cm) au lieu
des précédents 8 à 12 pouces. L’indication du poids (14 à 18 livres pour un mâle, 12 à
16 livres pour une femelle) a disparu dans le nouveau standard. Le premier standard
précisait que les ongles devaient être distinctement noirs. Le nouveau est plus tolérant,
les ongles seront de préférence noirs. L’obligation d’un palais noir a aussi été
supprimée. Dans l’ancien standard, on trouvait utile de préciser que les oreilles
tombantes ou semi-tombantes n’étaient pas admises. A regarder certaines anciennes
photographies ou cartes postales de westies, on comprend aisément pourquoi.
Le standard a de nouveau été révisé en 1986, la principale différence réside dans
l’occlusion de la mâchoire. Avant 1986, des mâchoires en tenailles étaient admises.
b - Commentaires du standard
Tout l’aspect général peut être résumé en un mot : compact. Beaucoup de substance
Tête et crâne (figure 2)
La tête du Westie est un point capital. Très typée, elle est le reflet d’une bonne
généalogie. Le crâne doit être large. Le chanfrein ne doit pas être plus long que le
crâne. Mais attention, à force de rechercher un chanfrein court, on oublie parfois qu’il
doit être suffisamment large (élément essentiel chez ce chasseur).
Un chanfrein étroit va de pair avec des mâchoires étroites et des dents trop petites ou
mal alignées. Si le chanfrein manque d’ossature, une dépression apparaît sous les
yeux. Or, il faut de la substance à cet endroit, sinon le chien aura une expression un
peu triste.
Le chanfrein doit être bien parallèle par rapport au crâne. Un défaut de parallélisme
est évident chez le Scottish terrier, sa tête étant bien plus longue. Ce défaut existe
aussi chez le Westie, même s’il est moins visible. En regardant la tête de profil, le
chanfrein est fuyant vers le bas, et on à l’impression que le chien pique du nez, vers le
bas.
La truffe ne doit pas faire saillie vers l’avant. C’est une qualité chez le Scottish et un
défaut chez le Westie. La truffe doit être bien ouverte et non pincée. Les lèvres seront
bien noires. Des gencives et un palais noirs sont des signes d’une excellente
pigmentation. Les défauts les plus couramment observés au niveau de la tête sont un
crâne trop étroit, un chanfrein trop long et un manque de stop.
Le port de la tête doit être naturellement haut. Il est difficile d’évaluer ce critère dans
une exposition. Les malheureux westies sont souvent quasiment pendus par leur
laisse, les pattes effleurant à peine le sol. Cette semi-torture est destinée à mettre en
avant leur encolure et donner l’illusion d’un bon port de tête. Les juges demandent
parfois de faire marcher le chien en laisse molle afin de vérifier le port naturel de tête.
Certains chiens avec une encolure parfaite peuvent paraître plus longs, suite à un
mauvais port de tête.
Yeux (figure 3)
Les yeux doivent être en forme d’amande et bien foncés. Des yeux trop clairs, trop
grands, trop ronds, trop globuleux sont les défauts les plus fréquemment observés. On
rencontre rarement des yeux trop petits. Des yeux trop rapprochés vont souvent de
pair avec un crâne trop étroit. Le Westie paraît alors loucher. La pigmentation
palpébrale sera noire et non marron claire. L’expression est des plus déterminée et le
regard profond.
30
Oreilles (figure 4)
La taille des oreilles doit être proportionnelle à la tête. On recherche souvent de
petites oreilles mais attention aux proportions. Un mâle avec un très gros crâne serait
ridicule avec de toutes petites oreilles. En effet, le toilettage des poils sur la tête va
jusqu’au 2/3 de la hauteur des oreilles. S’il a des oreilles minuscules, on aura
l’impression d’une tête plate. Un chien avec un chanfrein long peut supporter des
oreilles un peu plus grandes ; une fois les poils crêpés sur la tête, l’ensemble sera plus
harmonieux. Par contre, dans tous les cas, elles doivent être pointues au bout, ni trop
épaisses, ni trop longues et encore moins trop écartées (ce qui leur donnerait une
expression peu intelligente), ni plantées trop haut pour éviter une attitude
d’étonnement permanent. Des oreilles molles et flottantes lorsque le Westie est en
mouvement, est un défaut. La peau des oreilles doit être le plus noir possible et non
rose.
Mâchoires
Des mâchoires les plus larges possible, avec de très grandes dents, sont de rigueur
chez le Westie. Les rangées des incisives forment quasiment une ligne droite et non
une arcade. Le ciseau doit être serré (mais cependant pas aussi ouvrant que celui d’un
Scottish).
Aucun manque d’incisives n’est toléré, ce serait incompatible avec l’obligation d’une
mâchoire large. Le manque de précarnassières est très fréquent chez le Westie.
Cou (figure 5)
Le cou ne doit être ni trop long (cou de cygne), ni trop court (le chien aurait la tête
dans les épaules), ni trop large (cou de taureau), ni trop fin. Il faut juste une longueur
suffisante pour donner de l’élégance à ce chien si compact. La ligne du dessus du cou
doit se fondre harmonieusement dans la ligne du dessus du dos. Pour cela, il faut des
épaules bien obliques. On ne doit pas avoir l’impression d’un cou planté sur le dos à
angle droit.
Avant-main (figure 6)
Les omoplates doivent être bien larges (pour permettre une bonne insertion
musculaire), rapprochées au niveau du garrot sans toutefois se toucher (sinon le
pauvre chien ne pourrait pas baisser la tête pour manger), obliques vers l’arrière afin
de permettre au chien de bien étendre la patte vers l’avant lorsqu’il marche. La
meilleure description d’épaules que l’on ait entendue est celle du docteur Russel,
éleveur de westies sous l’affixe Cruben : il maintenait que, vues de devant, de bonnes
épaules ressemblent au col d’une bouteille de champagne, alors que de mauvaises
épaules ressembleraient à une bouteille de bière.
31
Le Westie doit avoir une forte ossature. En tenant les pattes avant, on doit en avoir
plein la main et non l‘impression de serrer des baguettes.
Des épaules droites, trop chargées, un humérus trop court ou trop vertical, ne sont pas
flatteurs. Le chien ne doit pas être trop près du sol. Les aplombs seront aussi droits
que possible.
La distance du garrot aux coudes doit être sensiblement égale à celle des coudes au
sol.
Lorsqu’on évalue les épaules d’un westie, trois éléments sont à prendre en
considération :
- Premièrement, l’angle formé par l’omoplate et la verticale. On lit dans certains
ouvrages que l’angulation optimum est de 45°. Or, d’après les mesures très
précises, aucun chien d’aucune race n’atteint cette angulation. 30° d’angulation
représente déjà des épaules très obliques. Cette angulation est importante chez
un terrier car, lorsqu’il creuse, la force nécessaire est maximale lorsque la patte
est devant le chien.
- Deuxièmement, l’angulation scapulo-humérale (c’est-à-dire l’angle formé par
l’omoplate et l’humérus). Afin d’évaluer cette angulation, on a coutume
d’utiliser trois doigts : le pouce sur la pointe du coude, l’index sur la pointe de
l’épaule et le majeur sur le bord supérieur de l’omoplate.
- Troisièmement, l’emplacement de cet ensemble (omoplate et humérus). Cet
emplacement doit être suffisamment en arrière de la cage thoracique pour
laisser dépasser un peu la poitrine en avant des membres antérieurs. Mais il ne
faut pas laisser place à l’exagération sinon on obtiendrait un avant de Scottish
terrier.
Les pattes avant comportent un ergot. En France, on ne coupe pas les ergots des
westies. En Angleterre, les opinions divergent. Certains s’offusquent de cette
mutilation, alors que d’autre en soulignent les avantages. Si on oublie de couper les
ongles des ergots, ils poussent en se recourbant et peuvent blesser le chien.
Corps (figure 7)
La ligne du dos est parfaitement droite, le rein bien musclé et court. Vu de dessus,
l’arrière est plus large que l’avant. La poitrine doit descendre au moins jusqu’aux
coudes. Plus un westie est large, plus il paraît court.
Arrière-main (figure 8)
L’arrière-main est très puissant chez ce petit terrier. Les angulations arrières sont bien
marquées, aussi bien au niveau coxo-fémoral, que du grasset ou du jarret. Les jarret
doivent être près du sol, et assez près l’un de l’autre - tout en restant parallèles. Ne pas
confondre ce phénomène avec un chien qui serre de l’arrière.
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Pieds (figure 9)
Les pieds du Westie devraient lui permettre de faire une dure journée de labeur dans
les éboulis pierreux d’Écosse. A cette fin, les coussinets doivent être très durs et épais,
les pieds ne doivent pas s’écraser (sinon le westie serait épuisé à la fin de la journée)
et les doigts ne doivent pas être écartés (sinon il pourrait se blesser). Les novices se
focalisent souvent sur la couleur des ongles. On pourrait citer de nombreux westies,
parmi les plus primés d’Angleterre, n’ayant absolument pas les ongles noirs. Bien sûr,
de beaux ongles bien noirs donneront une belle finition sur ce chien blanc, mais il y a
des points plus importants.
Dans les années 70, certain juges, en France, prenaient le standard au pied de la lettre
et pénalisaient tellement les ongles blancs que les éleveurs se sentaient obligé de
vernir les ongles de leurs westies (au vernis à ongle noir ! ) la veille des expositions.
Queue (figure 10)
La queue doit être implantée le plus haut possible, ce qui rend le dos plus court et les
fesses plus rebondies. La longueur est proportionnelle à la taille du chien. En pratique,
on recherche plutôt de petites queues avec une forte ossature et non ce que les
éleveurs appellent une queue de rat, trop longue et trop fine.
Le port de la queue doit être le plus vertical possible, formant un angle droit avec le
dos. La forme en carotte (expression consacrée) ne peut être obtenue que si la queue
est complètement épilée.
Au repos, la queue peut être portée bas. Au garde à vous, quand le chien marche ou
est attentif, elle doit être portée haut. Si le chien est en colère, l’angle formé par le dos
et la queue peut être plus réduit, mais elle doit rester droite et non courbée sur le dos.
Un port de queue toujours bas est en complète opposition avec le caractère même du
Westie, un chien fier de lui-même. Si un westie porte de façon évidente la queue plus
d’un côté que d’un autre, celà peut être dû à une soudure des vertèbres caudales, ou à
un essai raté de correction chirurgicale (pratique totalement frauduleuse).
Poil
C’est un point essentiel, rarement vu à la perfection. Le poil doit être le plus blanc
possible, et ce n’est pas l’évidence même. Le blanc est, chez le Westie, une dilution
extrême d’une couleur foncée. On trouve occasionnellement, lors d’une épilation,
quelques poils noirs chez des sujets bien pigmentés, ou ardoise chez les sujets un peu
moins bien pigmentés. Quelques westies présentent une traînée de poils crème sur le
dos. Certains l’explique en les reliant à la présence de poils très durs, mais un poil à la
fois très dur et très blanc existe aussi et c’est préférable ainsi. Plus le poil est de bonne
qualité, moins il est salissant.
La présence de quelques poils rougeâtres à la commissure des lèvres est un
phénomène normal dû à l’oxydation de la salive à l’air.
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La texture doit être double : un poil de couverture très dur, fourni, bien gainé et un
sous-poil dense. Des reflets nacrés sont un signe d’excellent poil. Plus le poil est gros,
plus il restera vivant longtemps, et aura tendance à pousser en longueur. Un poil dur
mais fin est plus cassant et met du temps à pousser. Le poil doit être le plus raide
possible, ce qui est trop rarement vu sur la tête et les pattes. Le sous-poil doit être
abondant. En écartant le poil de couverture, on ne devrait pas voir la peau
(phénomène appelé poil ouvert).
Taille
Le standard énonce 28 cm au garrot. La France s’est fixée une marge de 26 à 30 cm
pour la confirmation. Théoriquement, il n’y a pas de différence de taille entre les deux
sexes. En réalité, il est difficile de rafler les premières places avec un mâle de 26 cm
au garrot ou avec une femelle de 30 cm, le contraire étant dans la limite du possible.
Certains éleveurs prétendent qu’un mâle est petit lorsqu’il toise 28 cm ; or, un tel mâle
est parfaitement standard. Il faut essayer d’adapter ses chiens au standard et non le
standard à ses chiens. Un chien bien construit, un peu trop petit ou trop grand est
préférable à un chien très moyen de 28 cm. En matière de poids, le standard est muet.
En pratique, une femelle de 28 cm pèse environ 7 kg, un mâle de 28 cm environ 8 kg.
Mouvement
Après avoir examiné le chien sur la table, le juge demandera de le faire trotter. Au
trot, la patte avant droite et la patte arrière gauche toucherons le sol simultanément,
viendront ensuite naturellement la patte avant gauche avec la patte arrière droite.
Seuls deux pieds toucheront le sol au même moment. Lorsque le poids est transféré
d’une de ces paires de pattes à l’autre, le corps est propulsé en avant pendant la
période de transition. Le Westie étant un chien presque inscrit dans un carré, les
empreintes des pattes arrières seront proches des empreintes laissées par les pattes
avant.
Les angulations ont une importance primordiale. De bonnes angulations vont de pair
avec un mouvement souple et sans effort. De mauvaises angulations raccourcissent le
pas et le mouvement est guindé, par à-coups. Un chien bien angulé couvrira bien plus
de terrain avec un même nombre de pas qu’un chien mal angulé. Ces angulations sont
fondamentales chez le Westie, conçu pour faire de longues journées de travail en
Écosse. En effet, un chien mal angulé sera épuisé à la fin de la journée à force de faire
de tous petits pas ne menant nulle part. Le mouvement doit être harmonieux. Les
problèmes arrivent lorsqu’une partie du corps doit compenser les faiblesses de l’autre
partie.
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Imaginons un chien bien angulé à l’arrière et mal angulé à l’avant. Deux solutions:
- soit il pose les pattes arrières à l’intérieur ou à l’extérieur des pattes avant
pour éviter de les heurter ;
- soit il lève exagérément les pattes avant pour éviter l’arrivée puissante des
pattes arrière. Dans ce cas le mouvement est sautillant
Des épaules mal attachées entraînent une mauvaise ligne de dos lorsque le chien est
en mouvement.
Le standard du Westie énonce “la distance de la dernière côte à la hanche est aussi
courte que le permet le libre mouvement du corps”.
Si le corps est trop court par rapport à la hauteur du chien, les pattes arrières seront
gênées par les pattes avant. Mais ce défaut ne guette pas encore nos westies.
Les westies trop courts sont rarissimes. Notre race est plutôt hantée par les westies
trop longs.
L’action “de tricoter”
Le terme est très imagé. Au trot, les chiens découdent et les antérieurs croisent. C’est
un défaut.
L’action “de ramer”
C’est le défaut contraire de “l’action de tricoter”. Les coudes et épaules sont
exagérément collés et le mouvement est considérablement réduit. Le mouvement des
antérieurs est très raide et forme un arc de cercle vers l’extérieur. Le westie marche
avec les membres antérieurs trop écartés et n’aime pas du tout les vives allures. Le
corps aura tendance à rouler autour d’un axe horizontal.
Les pieds trop tournés vers l’extérieur, ou pieds “est-ouest”, sont des défauts courants
chez le Westie : de face, on a l’impression que le chien s’est “trompé de chaussures”.
Les pieds tournés vers l’intérieur sont rarement observés.
Les “jarrets de vache”, défaut bien connus chez de nombreuses races, sont peu
présents chez le Westie. Le défaut contraire “jarrets trop serrés” est beaucoup plus
fréquemment observé.
Attention ! Ne pas confondre le fait de serrer des antérieurs et des postérieurs avec la
tendance naturelle pour un chien à rapprocher ses pieds de la ligne médiane lorsqu’il
marche à vive allure.
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2-Les points de non confirmation
Certains défauts chez le West Highland white terrier peuvent entraîner sa nonconfirmation. Il peut s’agir de défauts liés au type général, ou à certains points
particuliers dans le type.
Type général
- manque de type ( insuffisance de caractères ethniques qui fait que l’animal, dans
son ensemble, ne ressemble plus suffisamment à ses congénères de la même
race);
- taille non comprise dans les limites du standard : 26 - 30 cm
Points particulier dans le type
- mutilations ou opérations destinées à cacher un défaut ou à modifier un état
initial ;
- yeux ronds, globuleux ;
- chanfrein plus long que le crâne (occiput au stop)
- oreilles tombantes ou semi-tombantes ;
- coudes très décollés ;
- membres antérieurs en lyre ;
- jarrets clos ;
- queue longue, disproportionnée ;
- queue cassée ou nouée.
Robe
- poils frisés ;
- poils soyeux ;
- toute couleur autre que blanche ;
- excès de ladre ;
- yeux très clairs ;
- yeux vairons.
Anomalies
- monorchidie, cryptorchidie, testicule non complètement descendue ;
- béance laissant passer la langue (2 millimètres ou plus) ;
- prognathisme supérieur ou inférieur ;
- articulé en tenailles ;
- manque d’incisive ou de canine, même une seule ;
- tare invalidante repérable.
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Caractère
- agressivité ou crainte excessive ;
- caractère et comportement du sujet rendant son examen difficile.
Commentaire des points de non confirmation
Ces points de non-confirmation appellent pour la plupart un certain nombre de
commentaires.
Le manque de type
On pourrait dresser un portrait caricatural d’un westie extrêmement mal typé. Il aurait
un long chanfrein, un crâne étroit, de grandes oreilles, un long dos, un corps léger, de
petites pattes fines, une queue démesurée portée à toutes hauteurs sauf à la verticale.
Lorsqu’on voit un westie bâti ainsi, on comprend mieux l’intérêt de la cynophilie.
La taille
Le standard énonce 28 cm. Nous avons donc une tolérance de 2 cm en plus et en
moins. C’est une excellente chose, il serait dommage de refuser un chien magnifique
sous prétexte qu’il est un peu trop petit ou un peu trop grand. Cette tolérance est
amplement suffisante et on aurait tort d’en exiger d’avantage. En effet, entre un westie
de 26 cm et un westie de 30 cm, la différence est déjà telle que l’on a tendance à se
demander si le premier n’est pas le chiot du second.
Il faut essayer de préserver cette taille. Attention, des novices voulant faire reproduire
leur chienne westie déjà petite ont tendance à chercher un mâle encore plus petit pour
éviter des problèmes à la mise bas. Par respect pour la race, il faudrait faire le
contraire, mais on comprend que le cœur a des raison que le standard ignore.
D’autres amateurs, pas novices du tout, privilégient de grandes chiennes dans un souci
de prolificité. Certains par anthropomorphisme sans doute, pensent qu’un bel étalon
est un grand chien. Le westie idéal mesure 28 cm. C’est la taille vers laquelle il faut
tendre.
Le type
Les oreilles tombantes ou semi-tombantes, de même que la queue cassée ou nouée,
sont des défauts rédhibitoires. Les défauts de queue se remarquent à la naissance et
l’éleveur doit le signaler.
Pour que les oreilles ne se lèvent pas, il faut vraiment qu’elles soient démesurées.
Mais pour arriver à faire lever même de grande oreilles, il faut à deux mois les tondre
à ras, recto verso, pour les alléger. Cette tonte est parfois suffisante pour les faire lever
le jour même. Sinon, il faut appliquer du collodion (acheté en pharmacie) sur les deux
faces, maintenir les oreilles en l’air en tirant sur les pointes une trentaine de secondes
jusqu’à ce que le collodion sèche.
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Certains défauts comme les “yeux ronds”, “queue longue”, “chanfrein plus long que
le crâne” sont moins rédhibitoires dans le sens que leur tolérance dépend de la qualité
générale du westie. Plus d’un champion présentant un seul de ces défauts pourraient
être cité en contre-exemple. La présence de points comme “les coudes très décollés”,
“les antérieurs en lyre”, “ les jarrets clos” sont la preuve même que l’objectif d’un
standard n’est pas d’établir uniquement les critères, les canons de la beauté, mais aussi
de produire des chiens sains, capables de marcher correctement.
Les poils frisés ou soyeux sont trop fréquemment observés chez le westie. Ces défauts
peuvent, dans certains cas, être dus à des bains trop fréquent ou à une tonte qui aurait
remplacé l’épilation. Un poil épouvantablement mou mais admirablement épilé par
des mains expertes peut être amélioré au point que le westie parviennent à décrocher
des premiers prix en exposition. Mais il n’aura jamais l’aspect bien plaqué d’un bon
poil bien dur.
Il est parfois impossible d’apprécier la qualité du poil, notamment si le westie a été
épilé la veille de la confirmation. Si le chien n’a pas été épilé depuis longtemps, il sera
mis à nu, n’aura plus de poil de couverture mais uniquement du sous poil.
Consciencieux, d’autres lavent soigneusement leur westie la veille de l’exposition
pour lui donner une blancheur impeccable, mais le poil devient soyeux et frisé.
Le prognathisme inférieur est la plus grande cause de non-confirmation chez le West
Highland white terrier. L’articulé en tenaille, toléré pendant longtemps, est désormais
proscrit. Il s’agit en effet d’une tendance au prognathisme inférieur.
L’amateur de Westie néophyte est souvent préoccupé par l’examen de confirmation.
Certains Westies, tout à fait équilibrés dans leur foyer et avec leur entourage, sont
complètement déboussolés quand ils se retrouvent dans un hall d’exposition (avec des
milliers de visiteurs, des aboiements de molosses, des voix de hauts parleurs...).
Pour éviter ce type de situation, il convient donc d’habituer son chien aux foules et à
se laisser regarder les dents, sinon la mission sera des plus périlleuses pour le juge. Si
elle devient impossible, un westie peut être refusé ou ajourné à la confirmation.
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D-LES APTITUDES DU WEST HIGHLAND WHITE TERRIER
1-Le caractère
a - Les traits du West Highland white terrier
Avant d’être un westie, le West Highland white terrier est tout d’abord un véritable
terrier qui ne renie rien des aptitudes et de la personnalité de ses plus lointains
ancêtres. On retrouve donc, chez lui, tous les caractères du terrier.
Le terrier possède, grâce à sa taille modérée, la capacité de se mouvoir sans difficultés
dans les galeries de renards ou de blaireaux.
Un terrier est impétueux, entreprenant et n’est absolument pas peureux. Il dispose de
beaucoup d’énergie, il se révèle infatigable et indifférent aux rigueurs du milieu. C’est
un extraverti et un passionné. Il est aussi indiscutablement têtu, accrocheur et ne cède
que difficilement.
Ce dynamisme, cette intrépidité lui confèrent en même temps beaucoup de bonne
humeur et d’inclination au jeu. Il peut supporter la solitude mieux qu’un chien soumis
à son maître, et enfin, il n’est pas du tout douillet. Trop accentué, ce type de caractère
peut conduire à des sujets hargneux, querelleux, voire agressifs. Mais un terrier,
même le chasseur le plus ardent, est un animal équilibré et capable de calme.
Traits dominants
En plus des qualités héritées des terriers, le West Highland white terrier est doté d’une
véritable personnalité qui n’est pas sans rapport avec le succès populaire qu’il
rencontre.
C’est avec un soupçon de parti pris que nous pouvons affirmer que le Westie a pris
tous les bons côtés des terriers. Il est doté d’un caractère excessivement gai, pétillant
et enthousiaste. Dynamique sans être fatiguant, il suit le rythme de son maître. C’est
la crème des terriers, peut-être le plus câlin de tous.
Très sociable, il accueille tous les invités de telle sorte qu‘ils tombent sous le charme.
Ce n’est véritablement pas un chien de garde. Il serait capable de faire la fête à un lot
de cambrioleurs s’ils s’occupent de lui, mais il prendra à l’occasion l’initiative de
prévenir en aboyant. Il n’a pas un soupçon de méchanceté.
Il est heureux et rend heureux. Un psychiatre a été jusqu’à prescrire l’achat d’un
westie à une de ses clientes déprimées. Le Westie adore les enfants, lesquels lui
rendent bien. Il est drôle, clown, attentif à tout ce que vous dites. Il est débordant
d’amour, mais à la façon d’un terrier : il ne mendie pas l’amour mais use de son
charme pour l’obtenir. Avec un maître très occupé qui n’a pas beaucoup de temps à
lui consacrer, il saura attendre. Il ne connaît pas la rancune.
On peut conseiller à quelqu’un n’ayant jamais eu de terrier de commencer par un
westie. C’est un des meilleurs terriers pour les enfants, il ne risque pas de les
brusquer. Il est toujours à l’affût de savoir si l’enfant va faire ou bouleverser quelque
chose. Il le suit partout pour, à la limite, participer si l’enfant fait des bêtises.
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Dans certaines îles des Antilles où les chiens de races sont peu nombreux, des
expositions un peu fantaisistes sont organisées pour les corniauds. Elles priment, par
exemple, le chien à la queue la plus remuante. Si les Westies étaient présents dans la
compétition, ils gagneraient certainement haut la main.
Tout les fait frétiller de la queue, tout les rend heureux, la moindre caresse, la moindre
sortie, la moindre parole. Ils ont une gratitude démesurée face à la plus petite attention
que vous leur accordez. Ils sont avides d’attention. Ils devineront si vous les regardez,
même de loin. Ils deviennent soudain pétillants, prennent des attitudes un peu
frimeuses.
Ils sont toujours enthousiastes. Un westie occupé est un westie heureux. Ils sont tout
le temps disponibles et s’adaptent à vos humeurs.
C’est un chien d’exposition par excellence car il adore se mettre en valeur. Il se
pavane toujours la tête haute et la queue en l’air. Il a envie qu’on le trouve beau, et si
les gens applaudissent, satisfait, il se met encore plus en valeur.
Ils adorent apprendre des tours. Ils sont nombreux à savoir se poser sur les fesses avec
les pattes avant en l’air. Ils peuvent rester comme cela pendant une demi-heure
comme s’il s’agissait d’une position naturelle.
Ils ont une très bonne faculté de compréhension. Un westie particulièrement
intelligent pouvait ramener un objet désigné par la voix parmi 10 lancés à la fois
(briquet, balle, souris, etc.).
On entend souvent dire que les chiennes seraient plus câlines, plus attachées à leur
maître et les mâles plus indépendants. Il n’en est rien. Les mâles “pot de colle” se
comptent par centaines et on ne peut pas généraliser.
Certains peuvent reprocher aux mâles de lever trop facilement la patte. Cela peut être
vrai, s’il s’agit d’un étalon qui saillit beaucoup. Mais, dans l’ensemble, un chien bien
élevé évitera de le faire.
Comportement vis-à-vis des autres animaux
Les westies adorent vivre en groupe et cela depuis la nuit des temps.
Mais ils n’ont pas le même comportement avec les autres animaux selon qu’ils
habitent dans le même lieu ou qu’ils les croisent dans la rue.
Lorsqu’il rencontre un autre chien dans la rue, le westie a toujours besoin de le toiser,
de se mettre en valeur, ce qui, pour le moins, agace fortement son interlocuteur,
surtout s’il s’agit d’un gros chien. Il défiera même les plus gros molosses. Il ne
cherche pas spécialement à se battre mais plutôt à impressionner son adversaire. Mais
si celui-ci attaque le premier, le westie ne reculera pas devant une bonne bagarre. On
ne peut que recommander une certaine prudence lors des promenades. Une envie folle
peut amener un westie à aller importuner un congénère par des aboiements
intempestifs. Le Westie ne sait pas qu’il est petit. Il croît qu’il est énorme comme tous
les terriers.
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Si un westie rencontre un chat ou un pigeon lors de sa promenade, il ne pourra
s’empêcher de courir après. On est chasseur ou on ne l’est pas. A la maison, au
contraire, il se montre très sociable. Il s’entend avec tous les chiens. Les non terriers
acceptent placidement que le westie soit le chef (ça lui fait tellement plaisir).
Par contre, avec ses cousins terriers, Scottish et Cairn, il cèdera sa place de dominant
et trouvera un autre moyen de démontrer sa supériorité, par exemple en charmant le
maître de la maison pour devenir le chouchou et narguer ses cousins. Le chat de la
maison peut devenir sa chose. C’est le plus merveilleux des jouets. Il peut se laisser
attraper par le cou, traîner dans la maison pour faire plaisir au westie et s’endormir à
ses côtés dans le même panier.
Le Westie n’est absolument pas le chien d’un seul maître. Il aime tout le monde. Par
rapport aux autres terriers, on peut dire qu’il est relativement obéissant mais comparé
à d’autre chiens de compagnie, il ne l’est pas du tout. Cela doit venir de la façon
particulière dont il chassait.
Il était indépendant, partait devant et suivait le gibier dans les rochers pour le faire
sortir. A l’opposé de nombreux chiens de chasse, il n’était pas éduqué pour rapporter
le gibier.
Si le Westie n’est pas en général aboyeur, il le devient dès qu’il aperçoit une proie
(une souris, le chat du voisin). Le standard du westie stipule “pourvu d’une bonne
dose d’amour propre”. Il est certain qu’avec autant de qualités et d’amateurs, il est
difficile pour le Westie de rester humble !
Perception par les maîtres
Le maître idéal est gai, dynamique, fantaisiste et enthousiaste tout comme son westie.
Les femmes l’aiment pour sa bouille de bébé et son côté câlin. Le Westie ne fait pas
partie des races qu’on adore ou qu’on déteste parce que le physique étonne. Avec lui,
tout le monde est unanime : le Westie est mignon ! D’ailleurs, c’est sans doute une
des rares races dont les spécimens sont encore plus mignons adultes que chiots.
Le blanc est une couleur qui plaît aux femmes. Il est aussi petit, pratique à amener
partout et câlin à souhait. Le Westie n’a presque pas d’odeur et ne perd quasiment pas
ses poils, ce qui n’est pas pour déplaire aux maîtresses de maison. Il est, de plus, peu
aboyeur.
Les hommes sont bien surpris de trouver dans ce petit format tout ce dont ils rêvaient
chez un grand chien et sont amusés par son côté fripon. Même les machos ne se
sentent pas ridicules en promenant un westie, alors que c’est souvent le cas avec
d’autres races de petites tailles. Ils éprouvent même une certaine fierté lorsqu’ils
voient leur petit bonhomme tenir tête à un très gros chien. Les enfants et les westies
forment un couple indissociable, les westies même âgés adorant jouer.
Avec autant de qualités, qui ne pourrait pas être un maître idéal pour un westie ?
Peut-être les personnes trop autoritaires, pour lesquelles un chien doit avant tout être
obéissant. Elles ne s’accorderont jamais avec un westie, trop espiègle à leur goût.
De même, les personnes recherchant un chien objet, susceptible de rester des heures
sur leurs genoux à les regarder amoureusement, trouveront le westie trop indépendant.
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b - Comparaison avec le Cairn et le Scottish
Le Westie, le Scottish et le Cairn appartiennent tous trois à la famille des terriers
d’Écosse. Le Westie a une taille intermédiaire entre le Scottish et le Cairn. Le Scottish
est plus petit que le Westie, bien que plus lourd. Le Cairn est plus grand bien que plus
léger. On a souvent tendance à penser que le Westie et le Scottish sont de même race,
suite à leur présence côte à côte sur les bouteilles d’une célèbre marque de whisky.
Or, les têtes diffèrent totalement. D’autres peuvent penser que le Cairn est un Westie
de couleur non toiletté. Or, ils diffèrent en bien des points. Certes, ils ont tous les trois
des origines communes. Au début du siècle, on pouvait encore trouver sur les même
pedigrees des West Highland white terriers, des Cairns terriers et des Scottishs
terriers. Tous les croisements furent interdits en 1924 par le Kennel Club anglais.
En terme de caractère, le Westie est moins têtu et plus enthousiaste qu’un Scottish,
plus câlin et plus calme qu’un Cairn, plus collant que ses deux confrères. Il est moins
bon chasseur que ses cousins mais plus facile à éduquer et moins indépendant. Mais il
faut avouer qu’il est le plus salissant des trois terriers. En ville, on trouve des West
Highland grey terriers et, à la campagne, des West Highland brown terriers (en
période de jardinage), jusqu’à des West Highland green terriers (lors de la tonte du
gazon quand le westie innocemment se roule dans l’herbe fraîchement coupée).
L’ensemble forme des chiens extrêmement intelligents.
Comparaison avec le Cairn
Le cairn idéal mesure 29 cm donc un centimètre de plus que le westie idéal et pèse de
6 à 7,5 kg. Il apparaît donc moins compact qu’un westie, qui est un chien plus trapu
avec une forte ossature. La tête du cairn est plus petite. Elle paraît moins bombée,
avec un stop un peu moins marqué et des arcades sourcilières moins proéminentes. Le
dos du cairn est plus long, le rein moins large et la queue plantée et portée plus bas.
Le poil du cairn est moins long que celui d’un westie. Son toilettage est beaucoup
moins sophistiqué et se fait uniquement à l’aide du pouce et de l’index. Le toilettage
propre au westie accentuera toutes les différences morphologiques.
Comparaison avec le Scottish terrier
Le scottish idéal mesure 25,4 cm au garrot alors qu’un westie idéal mesure 28 cm. Il
pèse 8,6 à 10 kg tandis que le westie pèse généralement 6.5 à 8.5 kg. Le scottish est
donc un chien plus lourd et plus près du sol. La tête du scottish est très longue alors
que celle du westie est très ramassée. Les oreilles sont plantées plus haut chez un
scottish, le stop est nettement moins marqué, la truffe est proéminente. L’avant du
scottish est bien plus large que celui d’un westie, de même que le rein. La queue du
scottish peut présenter une légère courbure alors qu’elle doit être parfaitement droite
chez le westie.
Le West Highland white terrier, comme son nom l’indique, n’existe qu’en blanc
tandis que le scottish peut être noir, bringé ou froment. Le toilettage de la tête diffère
totalement de celui du westie. Le crâne est tondu, les moustaches et les sourcils sont
laissé longs afin d’accentuer, plus encore, la longueur de la tête.
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2-Le West Highland white terrier, chien d’utilité
Le déterrage
Le Westie a été, dès son origine, un excellent chasseur de renards et de blaireaux.
Rappelons les grandes lignes du déterrage.
Cette forme de vénerie se pratique avec une meute de chiens (il faut au moins trois
chiens “créancés” sur les voies du renard et du blaireau, selon la réglementation
française actuellement en vigueur) et exclut l’usage du fusil. Il serait dommage de
reproduire l’erreur du colonel Malcom.
Les chiens de déterrage sont caractérisés par leur audace et leur mordant, mais il leur
faut également du nez et de la voix. Du nez, pour savoir si le terrier est occupé et
quelle “gueule” (entrée) vient d’être empruntée ; de la voix pour indiquer au chasseur
où son chien et le “fauve” se situent, en particulier lorsque le premier tient le second
“au ferme”, “à l’accul”. Ses aboiements incessants, les “récris”, renseignent sur
l’endroit précis où il faut creuser une tranchée pour atteindre le chien et l’animal
chassé.
Les armes du déterreur consistent en des pioches, pelles et autres outils de
déblaiement. Le déterrage est donc un sport très physique pour le chasseur. Quant au
terrier, tenir au ferme son adversaire pendant plusieurs heures, voire la journée,
réclame énormément de ténacité... et de mordant.
Depuis 1980, le déterrage s’est fortement développé. Il faut ajouter qu’il demande
plus de passion que de moyens. Quelques centaines de meutes sont titulaires d’une
attestation délivrée par la direction de l’agriculture de chaque département (DDA).
Mais il s’agit encore d’un domaine assez restreint.
Le déterrage est sans doute la forme la plus acceptable de régulation des prédateurs,
beaucoup moins barbare que pièges, poisons et gaz qui lui ont été trop souvent
préférés. S’agissant surtout des blaireaux -pour le renard, il y a les problèmes de rage-,
les déterreurs (affiliés à l’AFEVST, association française des équipages de vénerie
sous terre) s’efforcent de déplacer les animaux ayant suscité les plaintes des
agriculteurs plutôt que de les supprimer. Ils peuvent d’ailleurs travailler fréquemment
en relation avec l’ARAP (amis des renards et autres puants).
Actuellement, le Westie, malgré une origine propre à assumer ce genre de chasse,
n’est pas, à notre connaissance, utilisé dans ces équipages.
Épreuves de sélection sous terre
Le West Highland white terrier n’est pas une race soumise au travail. Les candidats à
un titre de champion de beauté ou de conformité au standard n’ont pas besoin de
satisfaire à une épreuve de travail.
Ils peuvent néanmoins participer à des épreuves de sélection sous terre pour obtenir
un titre de champion de travail.
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Voici les grandes lignes de ces épreuves de sélection sous terre, et quelques extraits
du règlement officiel adopté par la SCC le 12 septembre 1990 :
- Le but de ces épreuves est de former au terrier artificiel des chiens terriers
“capables de chasser au terrier naturel avec le moins de risque possible”. Elles
doivent également permettre de “perpétuer les aptitudes naturelles de la race”.
Ces épreuves ne sont pas publiques, tout comme la pratique du déterrage. Elles
peuvent se pratiquer toute l’année et sont organisées, soit par le club de la race,
soit par l’association des déterreurs, qui peuvent les réserver à une ou plusieurs
races ou les ouvrir à tous les terriers inscrits au Livre des Origines Français (ou à
tout autre livre d’origines reconnu par la Fédération Cynologique
Internationale).
Le terrier artificiel constitue l’élément essentiel. Il est composé de caissons en bois
sans fond, enterrés et munis d’un couvercle. Le développement de ces terriers, en
forme de fer à cheval ou d’épingle à cheveux, est d’au moins 15 mètres. Il comprend
une “saire” pouvant être fermée par des grilles coulissantes. On peut y ajouter des
coudes formant “maire” et/ou des galeries secondaires. Il est fait exclusivement usage
du renard comme bête de chasse.
L’épreuve de sélection se décompose en deux parties :
- parcours du terrier vide, dans lequel un renard est passé préalablement, le chien
devant le parcourir sans hésitation et sans jamais donner de la voix ;
- travail au terrier habité, d’une durée de 20 minutes. Il “consiste à pousser le
renard jusqu’à l’accul et l’y tenir ferme sans défaillance jusqu’à la fin de
l’épreuve”.
Épreuve de quête au bois et de broussaillage
Cette autre épreuve est notamment prévue pour les terriers d’Écosse (règlement
officiel adopté par la SCC le 11 octobre 1991).
“Cette épreuve doit permettre de mettre en évidence les qualités des terriers d’Écosse
pour faire sortir un gibier hors de l’enceinte après l’avoir trouvé et lancé”.
Elle a lieu “dans un territoire de chasse au bois ou lande d’une superficie suffisante,
comportant une densité correcte de gibiers ongulés..., du taillis sous futaie dense, des
fourrés..., éventuellement dans un enclos d’une superficie d’au moins 200 ha, où la
densité du gibier peut être comparée à celle d’une chasse en milieu ouvert”.
L’enceinte elle-même est d’une superficie de 1 ha au minimum. Le terrier doit traquer
le gibier en donnant de la voix à vue ou sur la voie chaude de l’animal de chasse, le
lancer et finalement le faire sauter hors de l’enceinte.
Dans cette épreuve, “il est également vérifié la sûreté du chien aux coups de feu
durant l’action de chasse”.
Le club des terriers d’Écosse n’organise aucune de ces épreuves, les propriétaires de
westie n’étant pas spécialement portés sur la chasse.
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3-Le Test d’Aptitudes Naturelles
Afin de prouver qu’ils gardent intacts les aptitudes naturelles héritées de leurs
origines, les West Highland white terriers doivent réussir le passage d’un test appelé
Test d’Aptitudes Naturelles (TAN).
Relativement facile pour le West Highland white terrier, ce test est indispensable à
l’obtention de points de cotation.
Il s’agit d’un test où l’on apprécie différents critères, une note de 0 à 25 points étant
attribuée pour chacun des quatre critères suivants (un chien parfaitement équilibré
obtiendrait un maximum de 100 points) :
- la sociabilité : marche avec expression de panique (0 à 5 points), marche avec
expression de crainte ( 6 à 10 points), marche suivant attitude (de 11 à 25
points) ;
- la maniabilité : grondements avec crocs dégagés ( O p.), aboiements poil
redressé (0 p.), tentative de morsure (0 p.), expression de panique (0 à 5 p.),
expression de crainte (6 à 10 p.), attitude confiante et décontractée (11 à 25 p.);
- l’émotivité : tentative de fuite (0 p.), expression de panique et de crainte (1 à 5
p.), indifférent (6 à 10 p.) ou intéressé (11 à 25 p.) ;
- l’instinct propre à la race : indifférent (0 p.), curiosité visuelle (1 à 5 p.),
curiosité olfactive (6 à 10 p.), donne de la voix, cherche à “attaquer”
(11 à 25 p.).
Les chiens obtiennent un total de points correspondant à un qualificatif : de 0 à 39
points, élimination ; de 40 à 59 points, bon ; de 60 à 70 points, très bon ; de 71 à 100
points, excellent.
En pratique, seuls sont refusés les chiens timides ou agressifs.
Le TAN est une épreuve assez conviviale. Elle se déroule soit la veille de la nationale
d’élevage, soit dans les réunions de clubs. Elle est souvent suivie d’un apéritif, avec
remise de coupe au terrier d’Écosse détenteur du maximum de points. La note de
TAN peut sans cesse être améliorée (ce qui, il est vrai, est paradoxal pour un test qui
veut juger les aptitudes naturelles et non le résultat d‘un éventuel dressage). Il est
dommage que le test soit réalisé seulement sur des lapins. En effet, lors d’épreuves de
déterrage, les terriers doivent donner de la voix lorsqu’ils acculent un renard afin que
les chasseurs sachent où creuser pour le déterrer. Or, dans les terriers de renards, le
chien peut croiser un lapin. Si le chien donne de la voix lorsqu’il aperçoit un lapin, les
chasseurs seront furieux d’avoir creusé en vain. Si certains westies remarquables
totalisent parfois 95 points au TAN, d’autres ont tellement peu d’instinct propre à la
race qu’il serait plus juste de donner les points au lapin.
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E-CONCLUSION
L’amélioration de la race : sommes-nous sur la bonne voie ou avons-nous pris un
faux départ?
Un non cynophile a tenu récemment des propos troublants concernant l’amélioration
de la race des West Highland white terriers. Il déclarait : “Vous voulez améliorer la
race. Améliorer, est-ce la rendre encore plus adaptée à sa fonction de départ, c’est-àdire meilleur chasseur ?”. Ces propos méritent une certaine réflexion de notre part,
nous les passionnés d’expositions qui pensons sincèrement oeuvrer pour
l’amélioration de la race.
C’est avec une certaine honte, il faut l’avouer, que l’on a sélectionné le Westie
(comme beaucoup d’autres races d’ailleurs) d’une manière extrêmement
déséquilibrée, le physique ayant beaucoup trop d’importance par rapport au
tempérament. Améliorer la race est devenu synonyme de gagner des expositions de
beauté et cela n’a aucun rapport avec la fonction initiale du Westie.
Actuellement, peu de westies seraient capables de chasser loutres, blaireaux ou
renards, en Écosse, ou ailleurs. A-t-on vraiment amélioré la race en un siècle ? Certes,
ils sont beaux, blancs immaculés avec leurs longues franges, beaux pour nos yeux
égoïstes. Mais le standard n’a jamais parlé d’un beau chien mais d’un bon chien (bon
pour ce pourquoi il a été conçu).
En France, il n’y a qu’un seul champion de travail en West Highland white terrier. Il
faudrait essayer de redresser le cap avant qu’un autre non cynophile nous demande
pourquoi le westie fait partie du troisième groupe (groupe des terriers) et pas du 9ème
groupe (groupe des chiens d’agrément ou de compagnie).
Quand on sélectionne de manière intensive sur certaines qualités, les autres ont la
fâcheuse tendance de partir à la dérive. Bien sûr, comme dans beaucoup de races, on a
trop privilégié la beauté par rapport au tempérament. Mais au sein même de la beauté,
on a fait une véritable fixation sur la couleur. Au départ, ils étaient “moins blancs que
blancs” et, contrairement au sketch de Coluche, ce n’était pas “gris clair” mais fauve
clair.
Le colonel Malcom lui-même était dépassé par cet engouement pour des chiens de
plus en plus blancs et de mieux en mieux toilettés. Les siens étaient plutôt crème et
pas toilettés du tout.
D’ailleurs qu’importe crème ou blanc, le but initial de la couleur étant simplement de
les rendre repérables de loin.
Il ne faut pas oublier qu’ils étaient avant tout des chiens de travail et l’essentiel
résidait dans le tempérament : le cran et l’habileté à poursuivre et acculer les proies.
Afin que le colonel ne se retourne jamais dans sa tombe, veillons à ce qu’en terme de
caractère, “plus blanc que blanc” ne deviennent jamais “transparent”.
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Seconde partie
Vivre avec le
West Highland white terrier
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A-L’ACHAT ET L’EDUCATION
1-L’achat
a - La démarche
A quel âge?
L’âge habituel pour l’achat d’un chiot de compagnie est de dix semaines, la
primovaccination ayant été faite à huit semaines.
Pour un chiot d’exposition, il est préférable d’attendre l’âge de six mois pour être sûr
de la deuxième dentition et pour avoir une idée de sa taille ; mais le prix est souvent
très élevé ; alors, parfois, les amateurs préfèreront prendre le pari sur un chiot qui
semble très prometteur à deux mois et demi.
Un chiot d’exposition doit recevoir une éducation particulière et posséder un caractère
très solide. Il doit être parfaitement sociabilisé sinon il risque de ne jamais lever la
queue en exposition où les bruits sont terrifiants. Les éleveurs n’ont pas toujours
suffisamment de temps à consacrer à cette étape si importante, surtout en hiver. Ainsi,
un magnifique chiot de six mois, à la dentition parfaite, peut se révèler inapte aux
expositions car insuffisamment sociabilisé.
Il est parfois possible d’adopter un adulte retraité plus ou moins précocement dans un
élevage. Souvent, ces sujets sont ravis et éternellement reconnaissants d’être autant
choyés dans un foyer. Au bout d’une semaine, ils se comportent comme s’ils avaient
toujours vécu en famille. C’est le type de chien idéal pour une personne qui n’a pas
envie de passer par l’éducation du chiot.
Acheter un chien inscrit au LOF
Il est déconseillé d’acheter un chien non inscrit au livre des origines français (LOF)
sous prétexte de le payer moins cher. Avec un budget limité, il est préférable
d’acheter un chiot inscrit au LOF, mais avec un défaut. Ce défaut peut-être, par
exemple, une soudure des vertèbres caudales (noeud à la queue) ou un défaut de
mâchoires, lequel n’empêchera aucunement le chien de manger. Il aura, au moins,
toutes les caractéristiques du Westie. L’éleveur signalera le défaut et baissera
considérablement le prix demandé.
Comment choisir son chiot
Pour acheter un bon chien, il est important de s’adresser a un bon éleveur et de ne pas
céder à un coup de coeur inopportun.
Il existe différents moyens de trouver une bonne adresse d’éleveur. Mais il ne faut pas
craindre d’avoir à faire parfois quelques centaines de kilomètres.
La première démarche consiste à prendre contact avec la Société Centrale Canine ou
le Club des Amateurs de Terriers d’Écosse. La S.C.C. fournit gracieusement la liste
des portées de westies disponibles par région.
Le Club, quand à lui, indique les coordonnées d’éleveurs sérieux et informe sur les
caractéristiques spécifiques de la race.
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En recoupant les informations transmises par la S.C.C., le club et en les croisant avec
les annonces publiées dans les journaux spécialisés, il est très aisé de dénicher un
éleveur sérieux produisant des chiens inscrits au LOF, ce qui constitue déjà un point
favorable.
Mais le parcours de l’acheteur n’est pas terminé. Chez le bon éleveur, il va devoir
trouver le bon chien.
La liste de la S.C.C. spécifie la cotation des parents, de 1 à 6 points (annexe 2). Plus
les géniteurs sont côtés, plus ils sont primés en exposition, plus la probabilité est
grande d’avoir un beau chiot. Il est clair qu’en mariant Robert Redford à Bo Derek, on
a plus de chance d’avoir de beaux enfants qu’en mariant Frankestein à Vampirella.
Cependant, les aléas de la génétique sont permanents.
Acheter un bon chien réclame aussi du temps. Sur place, il ne faut pas craindre de
demander à voir les parents, les grands parents. La mère doit être visible. Ce n’est pas
toujours le cas du père, il peut être éloigné géographiquement, suite à un choix
qualitatif de l’éleveur.
Il est essentiel d’observer les parents car, devant une portée, le néophyte ne voit que
les petites boules blanches plus jolies les unes que les autres.
Le prix est important aussi et il convient de ne pas systématiquement s’intéresser aux
chiots les moins chers.
Si certains westies sont vendus à bas prix, ce n’est certainement pas par philanthropie
de la part de l’éleveur, mais tout simplement parce qu’ils ne valent pas plus.
Quelquefois, à 200 euros près, il existe une différence comparable à celle entre une 2
CV et une Rolls.
b- Les papiers
Lors de la transaction du chiot entre l’éleveur et l’acheteur, trois document officiels
sont produits : le contrat de vente, le certificat de naissance et le document
d‘identification.
Le contrat de vente
Le contrat de vente prouve la validité de la transaction. Il est signé par les deux
parties, acheteur et vendeur, et doit mentionner légalement : la date de la vente, la date
de livraison, l’identité du chiot, son prix de vente, le nom des parents, leur numéro de
LOF, le nom et l’adresse du vétérinaire choisi par le vendeur et l’acheteur pour
assurer le diagnostic en cas de vices rédhibitoires.
Le numéro d’inscription provisoire au LOF peut ne pas figurer sur ce contrat car, à
deux mois et demi, l’éleveur n’a , en général, pas reçu le certificat de naissance du
chiot. Dans ce cas là, figure à la place du numéro provisoire du LOF, un numéro de
dossier. Par ce document, l’acheteur est protégé par la loi du 22 juin 1989 et le décret
du 28 juin 1990, relatifs aux vices rédhibitoires dans les ventes et échanges d’animaux
domestiques. Ces vices rédhibitoires sont la maladie de Carré, la parvovirose,
l’hépatite de Rubarth, l’ectopie testiculaire, l’atrophie rétinienne. On pourrait
reprocher à cette loi, notamment pour les westies, que la maladie de Legg-PerthesCalvé n’y figure pas. Il est très ennuyeux pour l’acheteur d’un chien de devoir payer
une opération relativement coûteuse.
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L’acheteur et l’éleveur gardent un exemplaire du contrat.
Le certificat de naissance
Ce document prouve l’inscription provisoire du chiot westie au Livre des Origines
Français.
L’éleveur envoie le certificat de naissance à l’acheteur quand il l’a lui-même reçu de
la Société Centrale Canine. Il n’a pas valeur de pedigree, c’est juste un certificat de
naissance. Le certificat de naissance garantit l’origine du chiot : on y trouve le nom et
l’adresse de l’éleveur, le nom des parents du chiot, grands-parents et arrières-grandsparents et la généalogie sur trois générations. Certaines récompenses, titre de
champions, la cotation des géniteurs y sont mentionnés.
Le certificat de naissance est provisoire dans la mesure où il est remplacé par le
pedigree, à l’âge adulte et après un examen de confirmation qu’il peut passer à partir
de l’âge de 12 mois. S’il est accepté à la confirmation, il recevra son pedigree définitif
et pourra engendrer des chiots inscrits au LOF (annexe 1).
La carte de tatouage
Le certificat de tatouage est la carte d’identification du chien, prouvant qu’il est
propriété de son maître. Depuis 1992, l’identification par tatouage a été étendue, en
France, à tous les chiens faisant l’objet d’un transfert de propriété, à quel que titre que
ce soit (vente, adoption, don entre particuliers).
Cette mesure est destinée à réduire le nombre de chiens en divagation, elle permet
aussi de faciliter considérablement les recherches si le chien se perd. A noter
également : le tatouage préserve le chien de l’euthanasie en cas de mise en fourrière.
La carte d’immatriculation par tatouage au Fichier Central des Animaux de l’espèce
canine, mentionne les nom, adresse et numéro de téléphone du propriétaire.
Les mutations ultérieures (changement de maître ou changement d’adresse) sont
absolument gratuites : l’envoi à la S.C.C. se fait par carte T (dispensée
d’affranchissement), le renvoi d’une nouvelle carte à jour est également sans frais.
Le tatouage est pratiqué par un tatoueur homologué (un vétérinaire ou un tatoueur
agréé par le Ministère de l’Agriculture), soit au dermographe (sous anesthésie
générale), soit avec une pince. Pour des raisons évidentes d’esthétique, il est
préférable de tatouer le chien sur la cuisse. Le westie ayant les oreilles droites, tout
tatouage à l’intérieur des oreilles devient très visible.
L’identification électronique (“puce” )
Depuis 1992, la “puce” est devenue très populaire en France. La pose est rapide,
s”effectuant en quelques secondes. Les westies ne sont pas très douillets et supportent
bien l’injection. Il est tout à fait possible de combiner les 2 méthodes d’identification,
“puce” et tatouage ; dans ce cas les 2 numéros sont mentionnés sur la même carte. Les
personnes désirant voyager à l’étranger avec leur westie ont tout intérêt à préférer la
“puce” notamment pour la Grande-Bretagne ou les pays scandinaves.
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2-L’éducation
a-Quelques caractéristiques du Westie
Avant toute tentative d’éducation, on doit comprendre son animal favori, voire penser
comme lui. Il s’agit juste de s’imprégner de son mode de fonctionnement acquis par
instinct de terrier, mais aussi par l’éducation déjà donnée chez l’éleveur.
Il ne faut jamais interpréter une attitude animale à travers les filtres propres au
comportement humain. A trop considérer les réactions canines comme étant
humaines, à cause d’une méconnaissance des mimiques et de la gestuelle du chien, on
peut s’engager dans une mauvaise voie et rater complètement l’éducation de son
protégé. Il faut savoir que le chien raisonne par associations d’idées. A tel geste est lié
telle parole, ou telle intonation. Un mot ou un acte caractérisant une situation
produisent toujours les mêmes effets dans les mêmes circonstances. Chez le chien,
tout agissement est guidé par le plaisir ou le déplaisir. Il a pour motivation la
recherche de la récompense ou la hantise de la réprimande.
L’assurance naturelle de la race facilite l’éducation du Westie. Le Westie n’est pas un
être hyper sensible qu’une réprimande un peu forte va perturber ou qu’un petit
moment de solitude inopiné va affoler. Entreprenant, indépendant, il se révèle même
parfois un peu têtu.
Finalement, il pardonne beaucoup d’erreurs d’éducation, ce qui s’avère comme un
avantage considérable lorsque ses maîtres ne sont pas des experts en dressage. Ce
qu’un dresseur professionnel peut tenir pour un défaut est en fait une qualité pour le
commun des mortels : ne préfère-t-on pas un chien montrant un caractère têtu, quitte à
répéter plusieurs fois les mêmes ordres ? Avec un peu de fermeté, le Westie peu
devenir un chien très bien élevé. Il n’est pas fugueur de nature, ni aboyeur invétéré.
A partir de ces quelques caractéristiques propres aux westies, il reste à adapter les
grands principes de l’éducation du chien à nos propres rapports avec notre animal
favori. N’oublions pas que le Westie est un terrier. C’est dans les rangs des terriers
que l’on trouve le plus fréquemment des animaux indépendants.
Ils sont également peu sensibles à la douleur, ne craignant pas plus les coups de dents
de leurs congénères que les fessées de leur maître. Ils possèdent un certain atavisme
chasseur -qui n’attend qu’une occasion favorable pour s’exprimer- et plus
spécialement fouisseur. Enfin, le westie dispose d’énormément de dynamisme, c’està-dire une capacité à se passionner et à s’emporter pour le moindre événement.
Le problème essentiel de l’obéissance est qu’un chien ne comprend vraiment que le
langage non-verbal. Nous pouvons intimer à notre compagnon l’ordre de s’asseoir, si
nous le disons par habitude, avec lassitude et sans conviction, ça ne marchera pas. Il
est surtout largement influencé par l’intonation et, plus précisément, par le timbre
personnel de la voix de son maître.
On peut dire sur le même ton “couché” ou “cuillère”, et suivant l’intonation
employée, le chien se couche.
Lors des caresses, la main du maître déclenche un bien-être fondé sur une confiance
mutuelle. La main confirme, renforce un lien inaltérable. Il faut toujours joindre la
pensée à l’action et caresser son ami à quatre pattes.
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b-Le chiot Westie
Les étapes de la vie
Le chiot westie naît aveugle et sourd. Il pèse environ 160 à 180 g. Ses coussinets et sa
truffe sont roses. Ils se pigmenteront progressivement.
Son activité essentielle consiste à téter et à dormir pendant les deux premières
semaines. A deux semaines, il ouvre les yeux. A trois semaines, il commence à
marcher et peut laper des bouillies. A un mois, il pèse déjà un kilogramme! Certains
westies lèvent leurs oreilles à un mois, d’autres à six mois. Les mères s’en
désintéressent vers six semaines. A deux mois, il pèse environ deux kilogrammes et
ne pense qu’à jouer. A quatre mois, il commence à changer ses dents et doit être
propre dans la maison si on lui consacre suffisamment de temps. Les femelles ont
leurs premières chaleurs généralement vers 7 mois. A neuf mois, il a atteint sa taille
adulte (il faut ensuite attendre 2 ans pour que son corps atteigne sa largeur définitive
et que sa jupe parvienne à sa bonne longueur).
L’arrivée à la maison
D’un point de vue pratique, il apparaît clairement que l’éleveur à un rôle primordial à
jouer. Il ne doit pas uniquement assurer une croissance harmonieuse au chiot, réussir
son sevrage, mais encore l’habituer à être pris, à entendre les bruits de la civilisation
moderne, à connaître avec tous ses sens l’intérieur d’une maison, etc... L’idéal est de
faire coïncider l’arrivée d’un chiot avec une période de congé, pour être plus
disponible et, notamment, lui apprendre la propreté.
A la maison, le chiot doit avoir un panier. Les paniers en osier seront rapidement
déchiquetés. Un panier en plastique, tapissé d’une serviette éponge ou une couverture
est idéal.
Une gamelle en inox sera indéfiniment utilisable, alors qu’une gamelle en plastique
peut être rongée, une gamelle en terre cuite, cassée.
Un chiot dort énormément. Ses maîtres doivent veiller à ce que les enfants le laissent
suffisamment se reposer. Le premier trajet en voiture peut entraîner des selles un peu
molles le soir même mais tout rentre dans l’ordre.
Il ne faut pas laisser les chiots mendier à table, et se forcer à ne donner les restes
qu’en dehors des repas.
La meilleure façon de décourager le gourmand dans sa quête perpétuelle, c’est de
l’ignorer complètement. Il comprendra qu’il est vain d’insister et se contentera de ses
repas. On peut apaiser ses envies gourmandes en le servant avant de passer soi-même
à table. Le ventre plein, il sera beaucoup moins tenté de faire l’aumône et le repas
d’affaires ne lui semblera pas plus appétissant que la pâtée qu’il vient d’avaler.
Il faut décider dès le départ s’il a le droit ou pas de monter sur le canapé ou sur le lit.
On ne peut le laisser un jour monter sur le canapés, et un autre jour, parce qu’il a les
pattes pleines de boues, lui interdire de monter. Lui ne sait pas qu’il a les pattes sales.
63
c-Communiquer avec le Westie
Comment lui parler
Le premier mot à lui apprendre sera bien sûr son nom. Celui choisi par l’éleveur peut
se révéler trop compliqué pour la vie de tous les jours. Il n’est pas interdit, une fois le
chiot arrivé dans son nouveau foyer, de choisir un nouveau nom. Il ne pourra
cependant se substituer à son nom officiel, qui restera le seul valable pour toutes les
démarches administratives. Optez pour un nom à deux syllabes bien différentes qui
claquent.
Le second mot qu’il doit connaître est “non”. Même si son “vocabulaire” reste très
réduit, le fait qu’il obéisse à ce mot sera pratiquement suffisant pour le contrôler.
Dans les jours qui suivent son arrivée, il doit apprendre que ce mot lui somme
d’arrêter ce qu’il entreprenait de faire. Un chien désobéit souvent parce que chacun
des membres de la famille ayant son idée quant aux ordres à lui donner, il ne sait plus
ou donner de la tête.
Pour la sécurité du chien et sa tranquillité, mais également pour le respect des autres,
il est indispensable de lui apprendre à revenir systématiquement, chaque fois qu’on lui
ordonne. Pour assimiler cet ordre, il faut que le chiot l’apprenne très jeune, quand il
est encore malléable. Il convient de toujours utiliser la même expression (Viens ! A la
maison ! ) en l’associant à un geste, lui aussi toujours identique.
Quand le chien revient, il est indispensable de le récompenser. Pour lui, revenir vers
son maître doit être associé au plaisir. Même s’il mérite une fessée magistrale pour
avoir fugué pendant plus d’une heure, le westie qui revient doit être copieusement
félicité.
Le “couché” peut paraître superflu dans la vie quotidienne. Cependant, cet ordre se
révèle très utile en de multiples circonstance. Lors d’une promenade, par exemple.
Lorsqu’une voiture arrive, le chien peut se faire écraser si on le rappelle : craintif, il
peut avoir le réflexe de rejoindre son maître en risquant l’accident. En lui intimant,
même de loin, l’ordre couché, il restera immobile à l’endroit où il est.
Pour obtenir l’obéissance à cet ordre et lui apprendre le mot “couché”, il faut saisir les
occasions où le chien se couche de lui-même. Il s’agit qu’il comprenne l’association
entre ce qu’il fait et ce qu’on lui dit. Il ne faut pas oublier de le libérer par un autre
ordre (“viens”), quitte à anticiper sur son mouvement instinctif de venir se faire
féliciter. Peu à peu, on espace l’intervalle entre les deux ordres, en estimant le plus
exactement possible sa capacité à rester couché un certain temps. Le rappel et l’ordre
“couché” doivent être révisés de temps à autre. L’obéissance est en effet comme une
gymnastique, bons réflexes et gestes justes ne perdurent que grâce à des révisions
périodiques.
Comment le faire obéir
L’obéissance repose sur deux principes :
- L’utilisation du même ton pour le même ordre, accompagné du même geste ;
- L’utilisation de la récompense ou de la réprimande en fonction du résultat
obtenu.
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Le processus consiste à définir au préalable une stratégie, comme le rappel, ou la
position au sol, ou l’immobilisme. Puis on détermine les codes-clés : “viens ici”,
ou bien “reste là”, “pas bouger”. On fixe également les attitudes clés (la tête
haute pour le rappeler, le doigt tendu pour dire “couché”, le doigt menaçant pour
dire “pas bouger”). Au maître d’inventer, mais si chacun se réfère à un schéma,
il ne devra jamais en démordre pendant toute la vie commune. La perte des
repères dans une vie de couple, si elle ne s’accompagne pas d’un nouvel
apprentissage d’une symbolique commune, se termine généralement par un
divorce, préjudiciable aussi bien au westie, qu’au maître.
La propreté
Le Westie appartient à une espèce qui garde son nid propre : sauf maladie (ou
impossibilité), aucun chien, ou même chiot, ne souillera jamais l’endroit où il dort. Il
peut uriner juste à côté de son panier, mais en aucun cas dedans. Pour lui apprendre
que son nid est tous les endroits de la maison à la fois et pas uniquement autour du
lieu où il se repose, il faut être pratique, en le mettant dehors dès qu’il a fini son repas
et en le félicitant chaudement dès que, par pur hasard, il a fait ses besoins.
Le chiot a tendance à se soulager toujours aux mêmes endroits. S’il s’est oublié, un
jour, sur la moquette du salon, il aimera y retourner uriner s’il arrive à retrouver
l’odeur. Malgré les désodorisants ou les parfums, la moquette risque de rester
imprégnée. Une astuce à retenir : en aspergeant immédiatement la tache d’urine avec
une eau gazeuse, le gaz carbonique éliminera l’odeur en se dégageant.
Lui “mettre le nez dedans” est une méthode complètement détestable, dont le
principal résultat est de compromettre toute la confiance qu’un chiot met
instinctivement dans son maître. Récompenser le comportement adéquat est
réellement le chemin le plus rapide pour arriver à inculquer la propreté à un chiot. Les
félicitations sont plus efficaces que les réprimandes. Lorsqu’il s’oublie et est grondé,
il comprend simplement : c’est mal de faire mes besoins. Quand il se soulage à
l’endroit indiqué et qu’il est félicité, il réalise qu‘il s‘est bien comporté. La durée de
cet apprentissage dépend donc de la disponibilité du maître.
L’idéal est de pouvoir sortir le tout jeune chiot toutes les deux heures.
d-La vie au jour le jour
En ville
Dans les rues, le chien doit apprendre à se soulager dans les seuls endroits autorisés :
les caniveaux. Même s’ils ne sont pas la panacée, ils demeurent le moyen le plus
utilisé et sont accessibles à tous et à toutes heures. Comment amener son westie à
faire où on lui indique de faire? La méthode est simple, mais il faut beaucoup
d’attention ; dès que le westie s’accroupit, il faut l’entraîner illico vers le caniveau.
L’animal ne mettra pas longtemps à comprendre. Rien ne sera jamais acquis en
matière d’éducation à la propreté.
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Dans le jardin
Le West Highland white terrier est un terrier, il creuse. Il en a l’instinct. Quand il voit
son maître en train de bêcher, il veut l’aider. Le westie n’a pas de saison des labours,
il peut retourner la terre toute l’année. Il importe donc de lui indiquer précisément les
endroits où il peut exercer ses talents de chasseur : en promenade et ou dans les prés.
Pour qu’il assimile bien les lieux interdits, il ne faut pas lui laisser la possibilité de s’y
trouver seul, sans surveillance (sinon adieu aux plantations de tulipes). La base de cet
apprentissage est de le prendre sur le fait, pour le féliciter quand il fait bien -s’il suit
sagement dans les allées- et pour lui dire “non !” dans le cas contraire. Quand il est
bien conditionné, on peut le laisser batifoler, mais pas trop longtemps quand même.
Posséder un jardin est une bonne chose pour tous les chiens, pour prendre l’air comme
pour jouer avec leur maître. Ce jardin devient un élément plutôt négatif quand les
maîtres le conçoivent comme une façon de ne pas s’occuper de leur chien et de ne pas
avoir à le sortir.
En voiture
Le Westie est curieux par nature, ce qui fait de lui un excellent compagnon de voyage.
Il adore découvrir de nouveaux endroits, et surtout, il aime accompagner son maître.
Bien sûr, il y aura toujours le cas atypique du chien qui vomit dans la voiture, mais
c’est très rare.
Quel que soit le mode de transport choisi, le chien doit s’être promené au préalable.
Ceci évite les multiples “arrêts pipi” pendant le parcours, ou pire, l’inondation sur les
banquettes. De surcroît, il supporte mieux la distance s’il s’est dépensé auparavant : il
s’assoupit et voyage sans s’en rendre compte. Pour ses premiers déplacement, le jeune
chiot aura tendance à avoir mal au coeur. Adopter une conduite souple est donc
nécessaire.
Lors d’un long voyage, il convient de prévoir des moments de détente. Mais avant
d’ouvrir la portière, il faut avoir mit la laisse. Il a tellement envie de prendre la clé des
champs qu’il peut filer en traversant la route. A l’arrêt, il faut rechercher l’ombre tout
en sachant que le soleil tourne.
Dans l’eau
Les Westies adorent nager. De toute manière, il est difficile de trouver un sport que
les westies n’aiment pas faire. Il faut tout de même avouer que leur corps trapu et
leurs pattes courtes ne font pas d’eux des nageurs émérites. Mais qu’importe, leur
courage pallie allègrement ces petits inconvénients morphologiques. Pour faire les
“intéressants” , et ils sont capables de sauter d’un plongeoir et ils sont suffisamment
intrépides, pour affronter des grosses vagues. Quant au froid, sont-ils écossais ou non?
D’ailleurs, Captain Mackie, grand admirateur de la race à ses débuts, vantait
“qu’aucune eau n’est trop froide et aucun sol trop profond pour ce terrier”.
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B-ELEMENTS D ALIMENTATION
Le standard du Westie annonce 28 cm au garrot mais ne fait pas mention du poids. On
peut l’évaluer à environ 8 kg. La taille fluctue entre 26 et 30 cm pour un chien
confirmable mais on trouve aussi des westies à 24 cm comme à 32 cm. Par ailleurs,
l’ossature, la musculature et la longueur du dos engendrent aussi des différences de
poids. Ainsi, il serait incorrect de calculer une ration stricte pour tous les westies. Un
westie en état physiologique normal pèse en moyenne 6 kg (pour un westie de 26 cm),
7 kg (pour un westie de 27 cm), 8kg (pour un westie de 28 cm), 9 kg (pour un westie
de 29 cm) et 10 kg (pour un westie de 30 cm). Il faut donc établir une ration en
fonction du poids normal du westie.
Le Westie a une peau épaisse et un poil très dense et fourni. De plus, il est prédisposé
aux problèmes de peau. On ne peut que conseiller une alimentation très focalisée sur
les besoins de la peau et du poil : riche en acides gras essentiels, en acides aminés
soufrés, en vitamines du groupe B.
Le Westie est aussi un grand allergique qui nécessite souvent un aliment
hypoallergénique, type “Agneau et riz”.
Il est sujet au tartre dentaire. Il existe actuellement sur le marché des croquettes
freinant le dépôt de tartre et leur effet semble très positif.
Les Westies ne sont généralement pas des petits chiens difficiles. Au contraire
beaucoup sont même très gourmands et auraient une certaine tendance à l’obésité en
prenant de l’âge. Mais il faut modérer ceci avec le fait que beaucoup de gens pensent
qu’un westie est gros même quant il ne l’est pas du tout. Ce sont des chiens très
compacts, rablés et musclés. L’épaisseur du poil aidant, il se font facilement taxer de
“gros”. En cas de réel besoin, il existe de nombreuses variétés de croquettes “light”.
Pour les expositions, les éleveurs rencontrent le problème inverse. Beaucoup
s’acharnent à essayer de les faire grossir. Pour gagner, il faut un westie très robuste
avec un rein bien large. Normalement, il s’agit de muscles solides insérés sur une
ossature lourde. Mais, si ce n’est pas le cas, on essaye de compenser le manque de
substance par de la graisse. Ce “gavage” peut avoir des répercussions néfastes sur
l’organisme.
Les tableaux 4 et 5 donnent les exemples de rations d’entretien adaptées au poids du
westie.
De nombreuses marques d’alimentation pour chien sont à l’effigie du Westie.
Beaucoup de propriétaires pensent qu’ils sont parfaitement adaptés à leur Westie et ne
prennent pas la peine de faire une transition alimentaire quand ils changent de
marque, ce qui est à l’origine de diarrhées.
67
Tableau 4 :
Aliments industriels : quantités à distribuer par jour
(en g) en fonction du poids du chien.
Source : données communiquées par D.Grandjean, professeur à l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort.
‌
Poids du Westie
(en kg)
6
7
8
9
10
Aliment humide
(conserve)
460
520
570
620
670
Aliment semi-humide
(emballage souple)
180
200
220
240
260
Aliments sec
(croquettes)
160
180
200
210
230
Aliment humide : valeur énergétique moyenne : 1100 Kcal E.M./kg d’aliment
Aliment semi-humide : valeur énergétique moyenne : 2800 Kcal E.M./kg d’aliment
Aliment sec : valeur énergétique moyenne : 3200 Kcal E.M./kg d’aliment
Tableau 5 :
Composition de deux rations ménagères de 1 kg et quantités à
distribuer par jour (en g) en fonction du poids du chien
Source : données communiquées par D.Grandjean, professeur à l’école nationale vétérinaire d’Alfort
Eléments entrant dans la constitution de la
Ration 1
ration(en g)
1950 Kcal E.M./kg
Ration 2
2120 Kcal E.M.:kg
viande maigre
450
-
viande grasse
-
500
riz à cuire
230
300
légumes verts
90
100
complément minéral et vitaminé*
*
*
* 1/3 de levure de bière, 1/3 d’huile de tournesol, 1/3 d’un mélange de calcium-phosphate.
Poids du Westie(en kg)
6
7
8
9
10
68
Ration 1
260
290
320
350
380
Ration2
240
270
300
320
350
La durée de croissance du Westie est relativement courte, de l’ordre de 9 mois,
période pendant laquelle on fournit un aliment de croissance, plus énergétique et plus
riche en protéines que l’aliment d’entretien.
Beaucoup de propriétaires s’inquiètent en attendant que leur chiot lève les oreilles. Ils
s’empressent de lui donner du calcium, ce qui ne sert à rien. Les oreilles sont
composées de cartilage qui ne fixe pas le calcium. Au contraire, cette pratique a pour
effet de déséquilibrer la ration du chiot.
69
C-LE TOILETTAGE ET L’HYGIENE
1-Le toilettage
a-Principes de base
Pour être toujours présentable, un westie de compagnie doit être toiletté tous les deux
mois et demi. Passé 4 mois, l’ensemble du poil de couverture est mort et le toiletteur
n’a alors d’autre solution que d’épiler tout le poil de couverture, ne laissant que le
sous-poil. Cette mise à nu, ou mise à plat, donne un résultat esthétique déplorable.
Trois couches de poils de couverture doivent se superposer, une couche morte à
arracher, une couche bien vivante et une couche en phase de pousse. D’où la nécessité
d’épiler régulièrement.
L’épilation est un art difficile que tous les toiletteurs ne maîtrisent pas forcément.
Les bons éleveurs savent épiler, et en tous cas connaissent les toiletteurs compétents
en ce domaine. Certains maîtres, notamment ceux qui prévoient de participer aux
expositions canines, préfèrent apprendre à épiler eux-mêmes.
Plusieurs mois sont nécessaires à l’acquisition de la technique d’épilation, et plusieurs
années pour la maîtriser.
Pour l’épilation, le matériel suivant est indispensable :
- un couteau à épiler ;
- une brosse à terrier ;
- un peigne en fer ;
- une paire de ciseaux droits ;
- une paire de ciseaux à désépaissir ;
- un coupe-ongles ;
- de la craie en poudre (carbonate de calcium chez le pharmacien).
Pour bien pratiquer l’épilation, il faut avoir du temps, de la patience et être détendu. Il
faut aussi se forcer à épiler régulièrement : c’est la seule façon de parvenir à un bon
résultat.
Il faut commencer par brosser et peigner à fond l’animal avec une brosse à terrier et
un peigne en fer, en insistant sur les aisselles et entre les cuisses où se situe le
maximum de noeuds. Saupoudré de carbonate de calcium, le poil accroche davantage.
Deux techniques sont utilisées : “le couteau à épiler” ou “le pouce et l’index”. Les
perfectionnistes préfèreront le pouce et l’index, car le poil n’est pas du tout coupé,
mais arraché à sa base. Commencer par le dos est le plus facile. Avec une main, saisir
une touffe de poils et la rabattre à contre-poil pour bien dégager la suivante. Avec
l’autre main, saisir la partie de la touffe de poils qui dépasse le plus entre le pouce et
l’index, et tirer d’un coup sec dans le sens du poil. Le poil doit s’arracher facilement,
sans opposer plus de résistance qu’une feuille de papier toilette qui se déchire.
70
Il vaut mieux mettre plus de temps que de risquer de faire mal au chien, ou de faire
des trous en arrachant trop. Si l’épilation est bien faite, le chien n’a absolument pas
mal et certains même y prennent goût.
b-Réalisation
On commence par épiler l’ensemble du dos très court en faisant un dégradé sur les
côtés.
Le poil des fesses est plus douloureux et si le chien se débat trop, l’utilisation du
ciseau à désépaissir est conseillée. On épile de façon à obtenir un bel arrondi des
fesses en continuité avec la ligne de dos. On coupe ensuite au ciseau un triangle
autour de l’anus.
La queue, quant à elle, doit être épilée sur le devant de façon à laisser le poil plus long
à la base et de plus en plus court en remontant. On épile très court sur les deux côtés
de la queue. L’arrière de la queue est coupé très court au ciseau à désépaissir. Ensuite,
aux ciseau droits, il faut couper, en faisant une pointe, tous les poils qui dépassent au
bout de la queue. Enfin, finir toute la queue aux ciseaux droits de façon à ce qu’aucun
poil ne dépasse. Tout l’art consiste à faire apparaître la queue plus courte, plus droite
et plantée plus haut.
Pour le cou, il convient d’épiler très court près de la tête et laisser de plus en plus long
jusqu’au garrot, puis de faire se fondre le poil du cou dans celui du dos. On utilise des
ciseaux à désépaissir ou une tondeuse sur le devant du cou. Epiler ici serait trop
douloureux. Avec la tondeuse, on remonte très haut et on descend très bas. Il ne faut
pas laisser de poil pendre au dessus des pattes. Il faut ensuite marier ce qui a été tondu
avec les zones voisines de poil épilé. A cette jonction, on peut utiliser les ciseaux à
désépaissir ou le couteau à épiler, lequel permet d’épiler plus court que la technique
Une petite frange au bord des oreilles permet au poil de se fondre dans le
chrysanthème de la tête. Une trop grosse frange est disgracieuse : elle pend et fait
apparaître les oreilles trop écartées. Par contre, en l’absence de frange, les oreilles
paraîtront trop rapprochées. Les poils des oreilles seront tondues sur le tiers vers la
pointe, puis coupés aux ciseaux droits de façon à obtenir une belle pointe. On peut,
ici, déguiser des oreilles aux bouts trop ronds.
Pour avoir une belle tête bien ronde, dont les poils tiennent tout seuls, sans laque ou
autre artifice même s’il pleut, le secret est d’épiler les têtes. Ceci n’est réalisé que
pour les chiens d’exposition. Il est alors indispensable de commencer quand le chien
est jeune pour l’habituer.
Voilà le mode d’emploi général, maintenant il s’agit d’adapter chaque toilettage en
fonction des défauts de son chien. Tous les chiens en ont, même les plus grands
champions.
Par exemple, pour essayer de cacher un dos plongeant, il faut plus de poil sur le garrot
et épiler très court les reins.
Pour essayer de cacher une queue plantée trop basse et portée courbe, il convient de
partir plus haut sur le dos, laisser les poils plus longs dans la courbure et couper à ras
derrière.
Pour un chien qui découde, il faut épiler à ras des coudes et laisser plus de poils le
long des pattes.
Pour des pieds trop tournés vers l’extérieur, il est possible de corriger en laissant plus
de poil sur leur bord l’intérieur.
72
2-L’hygiène du Westie
Pour être en forme et rester en bonne santé, le West Highland white terrier doit
respecter les même règles d’hygiène que tous les autres chiens. Quelques points le
concernent cependant plus spécifiquement.
Le bain
Beaucoup trop de personnes sont encore persuadées que les terriers et encore plus le
Westie ne doivent jamais être lavés. Résultat : des problèmes de peau à n’en plus finir.
On peut tout à fait laver son westie tous les mois. Il existe sur le marché de nombreux
shampoings consacrés aux westies : “spécial poils blancs”, “spécial poils durs”.
Par contre, il est préférable de ne pas laver son westie dans les dix jours précédant
l’épilation car le poil accroche beaucoup moins facilement. Mais il est bon de le laver
juste après l’épilation. De même, il convient de le laver juste après une exposition
pour enlever la craie, le gel etc..
Les yeux
Les westies ont une tête ébouriffée. Des poils hirsutes peuvent entrer en contact avec
la cornée, ce qui fait larmoyer les yeux. Il suffit de couper les poils à l’angle interne
de l’oeil et le problème est résolu. Les petites croûtes noirâtres qu’on y trouve sont
tout à fait normales, on peut les enlever avec le doigt. Les yeux du Westie ont
tendance à couler entre 4 et 6 mois. Cela correspond au changement de dentition. Dès
que les dents adultes sont en place, les yeux cessent de couler.
Les dents
Les chiots changent leurs dents entre 4 et 6 mois. Il faut vérifier que les canines de lait
sont tombées lorsque les canines définitives se mettent en place. La persistance des
canines de lait peut modifier la mâchoire et entraîner des problèmes d’occlusion.
Les westies sont sujets au tartre. Certains auront besoin de très fréquents détartrages.
Les oreilles
Un nettoyage mensuel est suffisant, à l’aide d’un nettoyant approprié. La moindre
otite ne passera pas inaperçue chez le Westie. Le poil des oreilles se colore et le port
d’oreille peut être modifié. Une épillet dans l’oreille du westie se remarque d’une
manière flagrante. Le chien porte, subitement, l’oreille atteinte sur le côté.
73
D-LA REPRODUCTION
1-Choix de l’Étalon
Le choix de l’étalon peut s’avérer difficile dans cette race. Le propriétaire d’une
femelle est souvent séduit par le bel étalon qui vient de remporter un prix en
exposition. Mais c’est une race où le toilettage compte énormément. Le même westie
peut, à l’extrême, passer d’un Très Bon à un C.A.C.I.B. selon son toilettage. Il est
donc important de le toucher sur une table pour avoir une idée de sa vraie valeur sans
être dupé par le poil. Un chanfrein long et des oreilles immenses peuvent être cachés
par du poil savamment crêpé.
Une mauvaise ligne de dos aussi est facile à cacher en jouant sur la densité du poil au
niveau du garrot. On peut accentuer des angulations arrières peu marquées ...
Un titre de champion international n’est pas non plus une garantie d’avoir un bon
étalon car beaucoup d’éleveurs vont chercher leurs C.A.C.I.B. dans des pays lointains
où la concurrence est faible, voire inexistante. Par contre, un chien multi-champion à
de fortes chances d’être réellement un bon chien.
La cotation des géniteurs comprend 2 qualificatifs plutôt fiables : Elite A et Elite B
(annexe 2). L’étalon élite A est un étalon déjà reconnu pour ses propres qualités
puisqu’il est recommandé et il a engendré au moins 5 descendants excellent avec au
moins 2 lices différentes. L’étalon élite B peut ne pas avoir mis un pied en concours
mais sa descendance correspond à celle d’élite A.
Avant de choisir l’étalon, on essaye de faire un portrait tout à fait objectif de sa
chienne en insistant sur ses défauts manifestes, tout en ayant une idée sur les défauts
de ses parents et éventuellement des grands parents.
L’étalon doit présenter des points forts là où ceux de la lice sont faibles. Et si les
parents de l’étalon aussi sont forts sur ces points là, c’est encore mieux. Il est bon
aussi d’avoir en tête les défauts généraux à corriger dans la race : manque de dents,
poils mous, problèmes de peaux, etc.. Avec tous les étalons disponibles sur le marché,
il serait aberrant d’utiliser un westie à poil mou ou à problème de peau, quelles que
soient ses autres qualités.
2-Choix de la lice
La lice n’est pas nécessairement une vedette des rings.
Elle peut être gardée uniquement pour la reproduction parce qu’elle regroupe de toute
évidence une belle combinaison de qualités maternelles et de qualités
morphologiques.
Par exemple, une westie un peu trop masculine, trop longue, très robuste, un peu trop
grande même avec une tête moyenne peut être très utile en élevage pour son ossature
et sa substance si elle présente de belles angulations, une bonne ligne de dos, une belle
encolure et une bonne mâchoire.
74
Le fait qu’elle soit elle-même issue d’une portée nombreuse et d’une mère qui met bas
facilement peut être un atout car il est important d’avoir une portée suffisamment
grande pour pouvoir sélectionner.
3-La saillie
Les étalons westie ne sont pas toujours adroits pour saillir naturellement. Leur corps
très compact, leurs pattes courtes et leur dos très court limite leur souplesse. Aussi, il
est préférable de faire saillir un étalon pour la première fois avec une femelle
expérimentée et vice-versa. Chez les femelles, il peut être utile de couper les poils
autour de la vulve pour ne pas gêner l’intromission de la verge.
Il faut vérifier après la saillie que la verge est bien rentrée dans le fourreau car, là
aussi, les poils aidant, le fourreau peut se retourner et empêcher le gland du mâle de se
rétracter.
En Westie, beaucoup d’éleveurs ont recours à des saillies assistées ou à des
inséminations artificielles. Le développement éventuel de ces pratiques doit être suivi
avec attention ; en effet, leur usage trop systématique pour pallier une faible aptitude,
voire une inaptitude, à l’accouplement naturel peut conduire à terme à une
dégradation des facultés de reproduction dans la race.
4- La mise bas
En Westie, on sélectionne des chiens très courts de dos et on cherche à obtenir des
têtes très grosses. Donc, fatalement, les mises bas sont difficiles et il y a un
pourcentage non négligeable de césariennes. Comme pour l’assistance à la saillie, il
conviendra ici encore d’éviter le recours trop systématique à la césarienne sous
prétexte de prévenir les accidents consécutifs à une dystocie. A terme, la race pourrait
connaître les mêmes problèmes aigus d’inaptitude à la mise-bas que ceux déjà connus
dans certaines races bachycéphales.
Dans la famille des terriers d’Écosse, les chiots westies sont les moins vigoureux et
débrouillards. La mortalité néonatale est importante et nombreux sont les chiots qu’il
faut assister dans les premiers jours. Les chiots pèsent de 140 à 180 g. A 200 g, on
parle d’un très gros chiot. En dessous de 120 g, les chances de survie sont peu
élevées. Les chiots naissent avec les coussinets et le nez rose. L’éleveur expérimenté
est capable d’apprécier déjà la tête (stop plus ou moins marqué, longueur de
chanfrein, yeux plus ou moins espacés, longueur de la mâchoire, etc.). Ainsi que la
qualité du poil (un poil dur fait des petits pics bien blancs, un poil mou est brillant et
le blanc tire un peu sur le jaune.
Des anomalies peuvent être observées : fente palatine, anoecèle, soudure des vertèbres
caudales, ankylose des membres, anus non perforé, etc..
Si tout se passe bien, un bébé westie pèse environ 1 kg à 1 mois et 2 kg à 2 mois.
Mais certains petits mâles particulièrement robustes peuvent peser jusqu’à 3 kg à 2
mois.
75
E-TENDANCES PATHOLOGIQUES
1- Peau et phanères
a-Seborrhée primaire héréditaire (21)
Elle se manifeste par un très important squamosis, prurigineux, nauséabond. Elle
résulte d’un emballement de la cinétique épidermique, folliculaire et sébacée. Elle
apparaît avant 2 ans. Elle est secondaire à un défaut génétique de la kératinisation et
de la cornéification avec transmission autosomale récessive. Ces westies ne devraient
pas être épilés mais tondus car l’épilation étant un facteur irritant, cela aggrave la
séborrhée. Des bains fréquents sont à conseiller pour limiter à la fois la séborrhée et
éviter les surinfections mycosiques ou bactériennes.
b-Dermatite allergique par inhalation (dite atopique) (21)
La dermatite atopique et l’allergie alimentaire sont des entités considérées comme
fréquentes dans cette races. Malheureusement, on ne peut les diagnostiquer que par
une longue démarche clinique d’élimination des autres causes du prurit, car les
simples critères cliniques pour l’atopie chez le Westie sont communs à d’autres
maladies (ex : séborrhée idiopathique, dermatite à Malassezias, démodécie).
c-Démodécie généralisée du jeune chien (21)
La démodécie apparaît rarement comme une maladie localisée dans cette race et la
plupart des sujets présentent la forme généralisée associée à des infections
secondaires. Elle peut se manifester tant chez les chiens jeunes qu’âgés, et la
localisation quadripodale de la démodécie est souvent très difficile à diagnostiquer et
à traiter.
Dans cette race, il est possible parfois de distinguer cliniquement trois types distincts
de démodécie bien qu’il ne soit pas rare de trouver sur un même sujet les trois formes
de l’affection :
- La forme comédonneuse : chez le mâle, en particulier, on peut observer la
présence de comédons au niveau du prépuce et chez la femelle au niveau des
plis vulvaires. L’obstruction des follicules pileux par les comédons entraîne
souvent folliculite et furonculose secondaire. Parfois, les comédons sont
également visibles au niveau des ars ou des espaces interdigités.
- La forme squameuse et érythémateuse : souvent multifocale, elle peut se
compliquer d’infections secondaires à caractère pustuleux. Elle se manifeste
surtout sur le tronc, au niveau de la tête, des ars ou des doigts avec formation
de squames de petites taille. Les lésions sont discrètes et on les observe
souvent seulement après la tonte.
76
- La forme ulcéro-croûteuse : elle est caractérisée par des plaques localisées ou
coalescentes avec des croûtes épaisses, saignantes et purulentes :
histologiquement, les images sont celles d’une cellulite bactérienne avec
présence de granulomes folliculaires. La forme ulcéro-croûteuse est souvent
observée au niveau podal ou au niveau du menton et du cou.
En cas de démodécie de l’adulte, il faut toujours rechercher des causes systémiques de
maladie ou des causes iatrogènes, comme des corticothérapies chroniques, topiques
ou systémiques.
d-Dermatite à Malassezia (4)
Cette dermatite est une maladie de la peau due à la multiplication en excès de levure
appelées Malassezia. Les Malassezia sont des champignons unicellulaires. Il existe
plusieurs espèces différentes. Chez le chien, on rencontre le plus souvent Malassezia
pachydermatis.
Ces levures sont des hôtes habituels saprophytes de la peau du chien. Il est possible de
les retrouver, mais en faible nombre, chez les chiens normaux. C’est leur
multiplication excessive qui est pathologique. Par exemple, on en trouve sur près de la
moitié des chiens au niveau de certains sites privilégiés comme les extrémités des
membres au niveau des espaces interdigités, le dos, le ventre, l’aine, les ars, et surtout
l’anus. Il n’est pas impossible, comme il est suspecté pour certaines bactéries, que la
cavité orale et les régions anales et périanales représentent des sites de portages, d’où
les levures seraient passivement transportées par le léchage de l’animal sur la peau.
En outre, les sensibilités raciales et individuelles sont très différentes. Certains chiens
ne présentent jamais de levure, alors que d’autres présentent en permanence une
population assez élevée. Ceci est particulièrement vrai chez le West Highland white
terrier.
Chez un chien sain, les levures se multiplient peu et sont retrouvées en faible nombre.
Elles sont en effet éliminées par l’organisme à la fois mécaniquement par le biais du
renouvellement épidermique (chute des squames) et aussi par les défenses
immunitaires de l’hôte (rôle important des macrophages et des lymphocytes,
principales cellules de l’immunité).
L’équilibre entre la multiplication des Malassezia et leur élimination peut être rompu.
On assiste alors à une importante multiplication des levures à la surface de la peau et
celles-ci peuvent alors devenir pathogènes, soit directement (action mécanique) soit
par le biais de substances nocives qu’elles secrètent.
La colonisation de la peau peut être due à des modifications cutanées telles qu’une
augmentation de production de sébum (et de cérumen), les états kératoséborrhéiques,
une humidité excessive, ou les effractions cutanées (par exemple dues au grattage).
La maladie apparaît le plus souvent pendant l’été. Elle n’est pas contagieuse.
La dermatite à Malassezia peut être généralisée à tout le corps, localisée ou encore
multifocale (localisation simultanée à plusieurs régions du corps). Certaines zones
sont préférentiellement atteintes : la face, et notamment la région péribuccale et les
pavillons et conduits auriculaires, et les parties humides du corps ou au niveau
desquelles le léchage est facile (cou, ars, ventre, membres et pieds, plis cutanés et
région anale).
77
Le prurit est constant et très marqué. Au début, la peau est érythémateuse (rose à
rouge) avec le développement de lésions papuleuses (boutons) et maculeuses (taches).
Lorsque la dermatose a évolué depuis un certain temps, la peau apparaît
hyperpigmentée et /ou épaissie, ce qui donne un aspect de peau d’éléphant
(lichénification). Un état kératoséborrhéique est présent (il aggrave éventuellement un
trouble sous-jacent lui aussi à expression kératoséborrhéique). La peau et le pelage
sont gras avec une forte odeur de rance et il y a de nombreuses squames et des
croûtes. L’odeur est un caractère marquant de cette dermatose, à tel point qu’on peut
“sentir” les chiens atteints avant de les voir... Les mouvements de léchage ou de
grattage sont responsables à terme de l’apparition d’une alopécie (chute des poils)
mutifocale ou diffuse. Ils prédisposent également au développement d’infections
cutanées concommitantes.
Pour le traitement, je préfère de loin utiliser un shampoing suivi d’une lotion à base de
chlorhexidine plutôt qu’un shampoing contenant de la chlorhexidine parce que :
- le propriétaire ne laisse jamais agir le shampoing suffisamment longtemps.
- le shampoing contenant de la chlorhexidine est beaucoup moins moussant donc
le Westie est moins bien lavé.
- la lotion n’étant pas rincée, le principe actif est plus rémanent.
- le combiné shampoing ordinaire puis solution est beaucoup moins coûteux que
le shampoing à base de chlorhexidine.
- on peut varier la concentration de la chlorhexidine dans la lotion.
- les croûtes sont plus faciles à éliminer en frottant avec la lotion.
J’utilise une concentration de chlorhexidine bien supérieure à celle préconisée. En
effet, le westie est déjà mouillé et son poil très épais et dense retient une quantité
d’eau beaucoup plus importante qu’on ne l’imagine. Pour un westie adulte, je prépare
une solution composée de 100ml d’Hibitane à 5% dilué dans 1/2 litre d’eau.
J’applique la solution sur tout l’animal en insistant sur les zones très atteintes. Je
répète le processus (shampoing puis lotion) 2 fois par semaine jusqu’à la guérison
complète. Je varie le séchage du westie en fonction de l’état de la peau. Si la maladie
est à ses débuts, je sèche intensément. Si la peau est très abîmée, je sèche
modérément.
Dans les formes très avancées avec un érythème très important ou une “peau
d’éléphant” au niveau de l’aine, des ars ou des membres, j’applique une pommade
contenant un antifongique (par ex., OTOMAX ou ORIDERMYL).
Pour les formes plus tenaces, j’emploie des antifongiques par voie orale (par ex.,
KETOFUNGOL) pendant un mois.
A mon avis, la dermatite à Malassezia est l’affection la plus fréquente chez le Westie.
Elle est simple à traiter si elle est diagnostiquée rapidement mais les complications
peuvent être dramatiques. L’emploi trop fréquent de corticoïdes et d’antibiotiques par
voie générale aggrave la situation et rend le traitement plus difficile. De nombreux
westies finissent euthanasiés car les propriétaires sont désespérés ou dépassés
financièrement.
78
2-Squelette et articulations
a-Tête
Ostéopathie crânio-mandibulaire (12)
L’ostéodystrophie crânio-mandibulaire (O.C.M.) est une affection proliférative des os
du crâne et de certains os longs, non néoplasique et non infectieuse. Elle atteint
particulièrement la mandibule (branches montantes et horizontales), les bulles
tympaniques, les os pariétaux, temporaux et occipital et, occasionnellement, des os
longs (fémur, radius ou ulna).
En 1986, Padgett analyse 18 pedigrees pour 126 chiots West Highland white terriers :
24 sont affectés, soit 20%. Il démontre, à l’aide de croisements, que pour cette race,
au moins, la tare est autosomique récessive. Le croisement de deux individus affectés
donne 100%, et le croisement d’un affecté et d’un porteur sain, en donne 50%.
Les hypothèses nutritionnelle, virale, infectieuse voire auto-immune ne sont toutefois
pas complètement abandonnées.
Il semble bien que la cause de l’affection soit plurifactorielle comme c’est souvent le
cas pour les affections squelettiques s’exprimant tardivement (abiotrophie).
Les signes cliniques apparaissent habituellement entre l’âge de 4 et 6 mois, les deux
sexes sont également affectés. Les animaux sont présentés pour anorexie et,
éventuellement, douleur à la manipulation de la tête et de la bouche. Parfois, on peut
observer un ptyalisme.
Une tuméfaction bilatérale et symétrique des branches horizontales de la mandibule
et/ou une impossibilité à ouvrir normalement la gueule sont généralement constatées.
Les lésions sont souvent douloureuses. Dans les cas avancés, l’ouverture de la gueule
est impossible. Parfois, la mandibule n’est pas concernée et c’est une déformation de
la boîte crânienne ou d’un membre qui motive la consultation.
L’anamnèse peut révéler des épisodes fébriles cycliques à 40° durant 3 ou 4 jours
toutes les 3 ou 4 semaines.
Une hypertrophie ganglionnaire et une atrophie des muscles temporaux sont notables.
Les os longs, quand ils sont affectés, présentent des structures osseuses analogues à
celles qui sont rencontrées dans l’ostéodystrophie hypertrophiante.
Le diagnostic de certitude est établie grâce à l’examen radiographique. Tous les os du
crâne peuvent être affectés ainsi que la mandibule (branches horizontales et/ou
verticales). Les lésions sont bilatérales et symétriques. Les dents sont normales. Les
corticales et les cavités médullaires se distinguent difficilement avec la superposition
d’os néoformé.
L’os néoformé à un aspect “laineux” ressemblant à un cal osseux sans corticale
définitive.
Passé l’âge de 11 à 13 mois, quand l’ossification enchondrale est terminée, on assiste
à une résorption des proliférations osseuses. Dans plus de 50% des cas, on constate un
retour à la normale dans les mois qui suivent.
Les analyses biochimiques et hématologiques ne présentent aucun paramètre anormal,
et en particulier les phosphatases alcalines ne sont pas modifiées.
79
Dans la plupart des cas, la récupération fonctionnelle est possible, avec des atteintes
esthétiques plus ou moins importantes. L’affection est autolimitante en fin
d’ossification enchondrale et les remaniements osseux ultérieurs permettent une
restauration convenable de la cinétique mandibulaire.
Lorsqu’il y a fusion osseuse temporo-mandibulaire au niveau des bulles tympaniques,
il n’y a pas de solution viable.
Le traitement est symptomatique et palliatif. L’objectif est de calmer la douleur pour
permettre au chiot de s’alimenter. Seuls, les corticoïdes donnent de bons résultats
(prednisolone, 0,5 à 1 mg/kg/jour, en jours alternés si possible), les antiinflammatoires non stéroïdiens s’avèrent inefficaces.
Le traitement anti-inflammatoire doit être poursuivi jusqu’à la fin de l’ossification
enchondrale. Un rétrognathisme mandibulaire s’installe fréquemment.
Si on effectue des soins orthodontiques suffisamment tôt, on peut obtenir des
améliorations esthétiques et fonctionnelles.
Les traitements chirurgicaux sont généralement délabrants ou entraînent des récidives
ostéophytiques quelques semaines après.
L’ostéodystrophie crânio-mandibulaire est une affection relativement rare qui peut
mettre en jeu le pronostic vital du westie. Le diagnostic doit être précoce afin
d’entamer dès que possible la corticothérapie qui permet d’arrêter voire de diminuer
les proliférations osseuses.
Comme il s’agit d’une affection vraisemblablement plurifactorielle, les recours légaux
en résolution de vente sont aléatoires.
Prognathisme
Le Westie étant brachygnathe, on s’attendrait à trouver chez les chiens présentant des
anomalies d’occlusion essentiellement des prognathes inférieures (grignards). Or, on
observe aussi quantité de Westies prognathes supérieurs (bégus). On rencontre aussi
de nombreux cas de mâchoires en tenailles ou des mâchoires béantes, certaines
laissant passer la langue.
Sur 130 westies refusés à la confirmation de 1999 à 2003, 44 l’étaient pour
prognathisme , 15 supérieurs et 31 inférieurs, 7 présentaient un articulé en tenailles et
3 présentaient un mauvais articulé sans précision.
Je n’ai jamais vu de chiots grignards au niveau des dents déciduales s’arranger lors du
changement de dents. J’ai constaté, par contre que bon nombre de chiots étonnement
bégus au niveau des dents déciduales donnaient des adultes présentant un articulé en
ciseaux parfait.
D’ailleurs, ceci pose parfois problème lorsqu’un propriétaire amène son chiot faire ses
premiers rappels de vaccination. Le vétérinaire a tendance à dire au propriétaire que
l’éleveur lui a vendu un chien à défaut et qu’il ne sera pas confirmé. Ceci crée bien
des conflits entre l’éleveur et le vétérinaire.
Le déterminisme génétique du prognathisme est parfois dit autosomique récessif,
parfois polygénique.
80
Fente palatine et/ou bec de lièvre
C’est un défaut, plus ou moins prononcé, de fermeture de la voûte osseuse du palais,
avec risque de communication des cavités buccale et nasale. La fissure peut se
prolonger par un bec de lièvre, mais c’est extrêmement rare chez le Westie. La fente
palatine peut résulter d’anomalies de développement s’inscrivant dans un syndrome
plus général. L’origine de l’anomalie n’est pas toujours génétique. Quand elle l’est, la
transmission varie selon les races. En réalité, elle est peut-être polygénique. Toutes les
races peuvent être affectées, tout spécialement les petites à profil ultra-concave. Le
Westie semble assez touché. J’ai déjà observé une portée entière de 4 chiots tous
atteints.
Anomalies dentaires
Anomalie de nombre
Oligodontie
Précarnassières (Pc)
J’avais commencé une étude sur le manque de précarnassières du West
Highland white terrier en 1994. Le sujet était passionnant car hormis les chiens
nus, peu de races présentent un tel manque de dents.
J’avais répertorié 403 dentures de Westie et j’ai présenté les débuts de mes
travaux au Club de race. La sanction a été immédiate. Le président m’a interdit
de compter les dents à toutes réunions du Club. Découragée, j’ai arrêté cette
étude qui aurait dû être ma thèse.
En voici toutefois quelques éléments.
Pour faire l’étude statistique, 403 dentures de West Highland white terriers ont
été répertoriées . Les dents ont été comptées lors des expositions canines, les
séances de confirmations, les réunions de club, dans les élevages spécialisés ou
tout simplement dans la rue.
La première difficulté était l’impossibilité de déléguer ce décompte sans risque
d’erreur.
En effet, aussi surprenant que cela puisse paraître, beaucoup d’éleveurs, la
plupart des vétérinaires et même quelques juges des expositions canines ne
savent pas compter précisément les dents des westies. L’erreur vient souvent du
fait que sont comptés les espaces laissés par les dents absentes alors qu’il faut
vraiment compter dent par dent. En effet, il arrive que les dents absentes ne
laissent pas du tout d’espace ou bien que les dents restantes se disposent de sorte
à laisser des espaces réguliers entre elles. De même, ce que l’on prend pour
espace peut correspondre en réalité à 2 espaces. Aussi, il arrive que la Pc2 inf
soit tellement réduite qu’on la prendrait facilement pour une Pc1 inf lorsque cette
dernière manque.
De même, la Pc1 inf est parfois peu visible mais seulement palpable avec le
doigt.
81
Autre source d’erreur, il y a parfois persistance de la carnassière de lait à la place de
la Pc4 lorsque cette dernière va manquer, et ceci jusqu’à parfois plus d’un an. Ainsi,
en regardant trop rapidement, on pourrait penser que les précarnassières sont
présentes mais, en regardant, de plus près les formes sont si différentes, qu’aucune
confusion n’est possible.
De même, on a parfois persistance de la précarnassière supérieure de lait à la
place de la Pc2sup adulte lorsque celle-ci va manquer et ceci jusqu’à 10-11 mois.
Et, là, la confusion est plus compréhensible étant donné l’apparence assez
semblable de ces 2 dents.
A cause de ces risques d’erreur, je n’ai pris en compte que les westies
personnellement répertoriés.
Ils étaient aussi bien LOF que non LOF avec une grosse majorité de LOF car les
regroupements de westies non LOF n’existent pas. J’ai eu la confirmation de ce
que tous les éleveurs de westies savent déjà : les Westies sans papiers sont bien
mieux dentés. Sur 25 Westies non LOF, 22 avaient une bouche complète. Est-ce
lié à un plus fort hétérosis ou à leur chanfrein plus allongé ?
Autre problème rencontré, la fiabilité en ce qui concerne l’identité des géniteurs,
surtout celle du père.
En effet, dans certains élevages dotés de plusieurs étalons où la surveillance est
peu rigoureuse, il peut y avoir doute sur la paternité. Il existe aussi une pratique
beaucoup plus courante qu’on ne le croit qui est de substituer à l’étalon officiel,
un étalon trop jeune pour être confirmé, pour avoir un aperçu de sa descendance
(c’est le problème de la confirmation à 1 an des mâles).
De ce fait, la généalogie a été prise en compte uniquement chez les éleveurs
avec lesquels j’avais un lien d’amitié et de confiance suffisant pour qu’ils me
précisent s’il y avait un doute de paternité.
Les résultats de cette étude personnelle sont résumées dans le tableau 6.
On constate que le manque de précarnassières chez le Westie est considérable
puisqu’il touche 90% des West Highland white terriers, le manque pouvant aller
jusqu’à 12 dents sur 14.
Il manque en moyenne 4,31 dents par westie, avec un pic à 6 dents manquantes.
Si l’on considère chaque couple droite-gauche de précarnassières, le manque est
bilatéral dans 2/3 des cas, unilatéral dans 1/3.
La dent qui manque le plus souvent est la Pc 4 suivie de près par les Pc2.
Les Pc3 ne manquent que très rarement et, lorsqu’elles manquent, le chien
présente, par ailleurs, un manque général très important.
Le manque de précarnassières apparaît tout à fait comparable à droite comme à
gauche.
Devant l’ampleur du manque de précarnassières, le club français n’envisage
aucune politique d’amélioration. Tout est permis, même 14 précarnassières
manquantes. Il en est de même pour les Anglais
Les Suisses et les Allemands tolèrent chez un reproducteur 4 précarnassières
manquantes et éventuellement 5 si le westie est exceptionnel. Les Tchèques
tolèrent jusqu’à 6 dents manquantes.
Si on refusait à la confirmation, en France, tous les westies à qui il manque plus
de 4 précarnassières, on éliminerait selon mes statistiques 56,25% du cheptel.
Au niveau des dents déciduales, sur des centaines de chiots observés, je n’ai
jamais constaté de manque de précarnassières.
82
Tableau 6 :
Résultats d’une étude personnelle sur le manque de
précarnassières chez le West Highland white terrier
(observation de la denture de 403 chiens)
nombre de Pc manquantes
0
1
2
3
4
5
6
7
pourcentage de chiens atteints
10
7
14
9
14
10
15
7
nombre de pc manquantes
8
9
10
11
12
13
14
pourcentage de chiens atteints
6
4
3
1
0.25
0
0
type de pc manquantes
Pc1
sup
Pc2
sup
Pc3
sup
Pc1
inf
Pc2
inf
Pc3
inf
Pc4
inf
pourcentage de chiens atteints
44
60
2.5
50
60
6.5
64
type de pc manquantes
Pc1D
sup
Pc1G
sup
Pc2D
sup
Pc2G
sup
Pc3D
sup
Pc3G
sup
pourcentage de chiens atteints
31
35
44
46
2
2
Pc1D
inf
Pc1G
inf
Pc2D
inf
Pc2G
inf
Pc3D
inf
Pc3G
inf
Pc4D
inf
Pc4G
inf
38
37
43
46
5
5
48
48
83
Incisives
Sur les 403 westies répertoriés, 4 étaient touchés par un manque d’incisive :
un Westie présentait un manque d’une pince à la mâchoire supérieure, deux
Westies présentait un manque d’un coin à la mâchoire inférieure, un Westie
présentait un manque de 2 coins à la mâchoire inférieure.
Les chiots présentaient déjà ces manques d’incisives au niveau des dents
déciduales.
Sur 130 refusés à la confirmation de 1999 à 2003, 12 l’étaient pour manque
d’incisive : 2 à la mâchoire supérieure et 10 à la mâchoire inférieure.
Tuberculeuse
N’ont été vérifiés que 40 des 403 chiens, l’inspection étant plutôt périlleuse chez
ces terriers. Lorsqu’une tuberculeuse manquait, il s’agissait toujours de la
dernière de la mâchoire inférieure.
34 chiens présentaient un manque bilatéral.
Canines et carnassières
Aucun manque n’a été constaté.
Polydontie
Depuis que je m’intéresse aux dents des Westies, je n’ai jamais observé de dents
surnuméraires mais 4 cas d’incisives ayant une racine et 2 couronnes. C’est donc une
anomalie de forme et non de nombre. Il s’agit dans les 4 cas des pinces de la mâchoire
supérieure. L’anomalie existait aussi bien sur les dents déciduales que sur les dents
définitives. Deux des cas étaient isolés et 2 étaient apparentés.
Comparaison avec les autres Terriers d’Ecosse
Dans la famille des Terriers d’Ecosse, le Westie est le plus touché par le manque de
précarnassières suivi par le Cairn. Le Scottish présente très peu de manque de dents.
J’estime qu’elle touche moins de 10% des scottishs et dépasse rarement 2
précarnassières manquantes. Le Skye semble assez épargné contrairement au Dandie.
Concernant le manque d’incisives, le Cairn est plus touché que le Westie. Sur 46
cairns refusés à la confirmation de 1999 à 2003, 14 l’étaient pour manque d’incisive,
1 à la mâchoire supérieure, 13 à la mâchoire inférieure. Les trois autres Terriers
d‘Ecosse sont rarement atteints.
En France, nous avons quelques cas de dandies à 7 incisives supérieures. Les skyes et
les scottishs présentent parfois des précarnassières surnuméraires. J’ai déjà observé un
Scottish présentant à la fois des précaranssières manquantes et surnuméraires.
84
Anomalie de position
Prémolaires
J’ai remarqué à plusieurs reprises une déviation latérale de la Pc3sup lorsqu’elle
manquait de place. Cette dent mal positionnée s’entartre rapidement.
Incisives
Quand la mâchoire inférieure est trop étroite, il peut arriver que les incisives se
chevauchent au lieu d’être parfaitement alignées. Lorsque c’est le cas vers 5 mois, le
pronostic n’est pas définitif car au moment où les canines inférieures sortent
complètement et s’enclenchent dans les supérieures, la mâchoire peut s’élargir
suffisamment pour laisser aux incisives la place pour s’aligner.
Canines
Les canines inférieures peuvent être trop convergentes. L’occlusion se trouve alors
perturbée par le contact prématuré des cupsides contre le palais. Les lésions
engendrées vont de la simple nécrose locale jusqu’à la fistule oronasale.
Le traitement vise soit à réduire la hauteur des crocs par meulage ou resection associé
systématiquement à une pulpectomie, soit à écarter les crocs pour les rendre
divergents par un procédé orthodontique ou chirurgical.
Les deux techniques de correction, plan incliné en résine ou écarteur, sont très
différentes dans le processus de fabrication ainsi que le prix de revient pour l’éleveur.
Les résultats sont rarement décevants (7).
Hypertrophie gingivale
L’hypertrophie gingivale se rencontre avec une prédisposition raciale chez le West
Highland white terrier. Elle est plus fréquente chez le chien âgé. Habituellement, elle
est asymptomatique. Mais le recouvrement des couronnes dentaires par la gencive
hypertrophiée favorise le développement de la plaque dentaire et du tartre dans le culde-sac ainsi formé. Le traitement consiste en une gingivectomie électrochirurgical.
Tartre
L’immense majorité des westies s’entartre très rapidement. Certains sont déjà
entartrés à moins de 9 mois. La plupart aurait besoin au minimum d’un détartrage
annuel. Beaucoup de personnes qui toilettent leur westie eux-même essayent de
l’habituer à se laisser détartrer avec une curette. Il faut commencer jeune car le westie
n’est pas spécialement docile pour ce genre de manipulation.
85
b-Colonne vertébrale et thorax
Anomalie du fouet
Il s’agit d’une soudure des vertèbres caudales. De nombreux chiots westies naissent
avec une queue nouée, déviée ou cassée. S’agissant d’un point de non confirmation,
c’est une des premières anomalies que l’éleveur de westies cherche à voir à la
naissance d’un chiot. Parfois la soudure est peu visible et elle est mise en évidence par
la palpation. Le mécanisme de transmission serait récessif. Sur 130 westies refusés à
la confirmation de 1999 à 2003, 6 l’étaient pour queue soudée ou cassée. Mais ce
chiffre ne correspond pas à la réalité car beaucoup de juges (comme tous les éleveurs),
estiment que ce point de non confirmation n’a pas raison d’être si la queue n’est pas
visiblement déviée. Donc les juges confirment généralement le westie s’il ne présente
pas d’autres gros défauts.
Hemivertèbre
L’hémivertèbre est une malformation congénitale donnant des vertèbres en forme de
coin. Souvent, cela ne provoque pas de symptômes mais une compression de moelle
épinière peut survenir à cause d’une angulation, d’un déplacement ou d’une instabilité
sévères de la colonne. Les signes cliniques apparaissent en général chez de jeunes
animaux et peuvent évoluer quand l’animal grandit. Une myélographie est utile dans
la confirmation d’une compression de la moelle épinière. Une décompression
chirurgicale ou une stabilisation peuvent constituer un bon traitement mais le
pronostic est réservé. L’origine héréditaire est discutée. Elle serait polygénique.
c-Membres postérieurs
Legg-Perthes-Calvé (8)
La maladie de Legg-Perthes-Calvé ou ostéonécrose aseptique de la tête fémorale est
un accident vasculaire affectant l’épiphyse fémorale proximale et induisant une
nécrose aseptique. Le West Highland white terrier est une des races les plus touchées.
L’examen clinique met en évidence une douleur nette à la mobilisation de
l’articulation coxo fémorale, aussi bien en extension qu’en abduction.
L’amyotrophie dépend de l’ancienneté de la boiterie au moment de la consultation.
On constate un raccourcissement du membre atteint en extension. Le diagnostic est le
plus souvent tardif car la boiterie est généralement d’apparition insidieuse et
intermittente. Les symptômes apparaissent entre 3 et 13 mois avec un pic entre 6 et 8
mois.
La confirmation du diagnostic fait appel à la radiographie sur laquelle on note une
irrégularité de la surface épiphysaire (aspect en pain de sucre) et des zones
radiotransparentes dans l’épiphyse et la métaphyse (aspect rongé par les mites).
86
Les animaux commencent à présenter une boiterie sur le membre atteint deux à trois
semaines après la mise en évidence de ces signes radiologiques. Dans les stades
avancés de la maladie, le diagnostic radiologique ne pose plus de difficultés. Les
zones de radiotransparence proches des zones d’hyperdensité témoignent de la
coexistence de phénomènes d’ostéonécrose et de réparation osseuse. On constate aussi
un aplatissement dorso-ventral de la tête fémorale. Des fractures parcellaires de la tête
fémorale peuvent être mises en évidence et aboutir à un collapsus complet de celle-ci.
Des guérisons spontanées sont possibles mais exceptionnelles. Dans ces cas, les
phénomènes de réparation osseuse sont plus importants que les phénomènes de
résorption. Ils aboutissent à la formation d’une articulation coxo-fémorale remaniée
(col plus court, tête aplatie, ostéophyse acétabulaire) mais fonctionnelle.
Le traitement de la maladie de Legg-Perthes-Calvé est essentiellement chirurgical car
les indications du traitement conservatoire sont rares et les chances de succès trop
incertaines pour qu’il puisse être recommandé. L’excision arthroplastie coxo-fémorale
est la technique la plus largement employée chez le chien. Sa simplicité justifie son
utilisation. Le pronostic est bon dans 90% des cas.
Les rares échecs sont enregistrés sur des animaux qui présentent une amyotrophie
extrême du membre.
Si l’atteinte est bilatérale, ce qui se produit dans 10% des cas, il est recommandé de
réaliser une excision simultanée.
Une intervention bilatérale le même jour oblige l’animal à utiliser ses membres et
raccourcit le délai de récupération par rapport à deux interventions différées.
Le détermisme génétique serait autosomal récessif.
D’après l’étude que Grayson a entrepris pour le Club des West Highland white terriers
d’Amérique, la maladie de Legg-Perthes-Calvé est la quatrième maladie la plus
importante chez le Westie (13).
En France, rien n’a été entamé face à cette maladie et il n’existe aucune statistique
sur la maladie en France. Je ne peux que présenter celle de ma production. Sur
environ 400 chiots produits en 13 ans, j’ai eu 4 cas de maladie de Legg-Perthes-Calvé.
Pour la petite histoire, j’ai acheté 4 chiots westies aux Etats-Unis, 3 ont développé
cette maladie dont un bilatéral.
A ma connaissance en Europe, seul le Club Suisse des Terriers s’occupe de la maladie
de Legg-Perthes-Calvé. En effet pour avoir l’autorisation de reproduire, une radio des
hanches est exigée pour les Westies.
D’un point de vu légal, il n’existe à ce jour aucun texte de loi et donc aucun recours
judiciaire pour l’achat d’un chiot atteint de la maladie de Legg-Perthes-Calvé.
Dans la pratique, quelques éleveurs remboursent parfois l’opération.
Il apparaît facile d’éliminer de la reproduction tous les sujets atteints car la maladie
survient avant l’âge de reproduire. Dans la pratique, la récupération après l’opération
est tellement bonne qu’une carrière en exposition est tout à fait possible et l’éleveur
finit par “oublier” que son chien a été opéré. D’autre part, beaucoup d’éleveurs
préfèrent refuser d’admettre l’origine génétique de la maladie, se contentant de blâmer
leur client pour avoir laisser son chiot faire trop d’activité.
87
Luxation de la rotule (20)
Comme chez toutes les races naines, il s’agit principalement d’une luxation médiale
de la rotule.
La plupart des animaux affectés présentent des boiteries intermittentes avec appui.
Les propriétaires mentionnent parfois que leur compagnon tient son membre sans
appui par intermittence et reste “bloqué”. Il s’agit généralement dans ce cas d’un
déboîtement de la rotule lorsque la luxation est intermittente (se déplaçant de façon
occasionnelle). Lorsque l’animal est atteint d’une luxation permanente, la boiterie est
en général constante et moins sévère mais permanente. Les animaux atteints de
luxation rotulienne manifestent le problème par une boiterie soit au cours de leur
jeune âge (entre 6 mois et 1 ans), soit, et le plus souvent, plus tard, entre 5 et 8. Chez
les animaux adultes, la boiterie peut apparaître suite à un traumatisme mineur ou une
activité violente. Les luxation bilatérales soudaines peuvent rendre l’animal incapable
de se relever et simuler aussi un trouble neurologique.
Le traitement des luxations de la rotule peut être envisagé selon plusieurs modalités.
Tout d’abord ne sont à traiter que les patients atteints d’une boiterie avec gêne
fonctionnelle et douleur. De nombreuses luxations de la rotule ne se traduisent pas par
de la douleur et ne justifient pas une intervention chirurgicale. Le traitement n’est
justifié qu’en cas d’un handicap ou d’une gêne fonctionnelle. Le traitement peut être
médical ou chirurgical. En cas de traitement médical, les anti-inflammatoires sont
communément utilisés. Ils permettent de faire passer les crises douloureuses mais ne
règlent pas le problème mécanique de déboîtement de la rotule. En cas de persistance
de la boiterie ou de gêne fonctionnelle grave, le traitement chirurgical est
recommandé. Il existe un certain nombre de procédures et de techniques chirurgicales
utilisée pour le traitement de cette affection. Les traitements peuvent être réalisés sur
les tissus mous ou sur les os. La plupart du temps, un traitement efficace nécessite un
réalignement de l’appareil extenseur du genou par incision du point d’insertion du
ligament tibio-rotulien connu sous le nom de tubérosité tibiale. Une fois la tubérosité
incisée, elle est déplacée dans le sens opposé à la luxation (latéralement) et
réimplantée à l’aide d’une petite broche ou d’une vis. Ceci permet de réaligner
l’appareil extenseur du genou et de compenser la déviation interne de la tubérosité
tibiale. La transposition de la tubérosité tibiale est la plupart du temps associée à un
creusement de la trochlée fémorale (gorge dans laquelle coulisse la rotule).
La combinaison du déplacement de la tubérosité tibiale et du creusement de la
trochlée fémorale permet d’asseoir la stabilité de la rotule après son alignement.
Les luxations rotuliennes sont parfois bilatérales et peuvent être traitées en une seule
intervention. Les suites post-opératoires consistent en une restriction de l’activité
pendant la cicatrisation osseuse (4 à 6 semaines) et la récupération s’effectue pendant
cette période. Les animaux retrouvent leur activité normalement après six semaines.
En France, les westies semblent touchés mais bien moins que les cairns. A ma
connaissance, seul le Club Allemand a entrepris une mesure d’irradication. Pour avoir
la permission de reproduire, les westies doivent être indemnes de luxation de la rotule.
88
3-Système nerveux et muscles
a-Maladies de surcharge lysosomale par déficit enzymatique
Leucodystrophie à cellules globoïdes (11)
Appelée aussi maladie de Krabbe, il s’agit d’une dégénérescence de la substance
blanche du cerveau et de la moelle épinière. C’est le résultat d’une déficience
génétique d’une enzyme servant à dégrader certaines graisses du cerveau et de la
moelle épinière. Il résulte une surcharge lipidique des lysosomes. Il y a invasion de la
substance blanche par des cellules globoïdes et démyélinisation des nerfs
périphériques.
Les signes cliniques peuvent apparaître dès 4 semaines et presque toujours avant 5 ou
6 mois. Le chiot manque de coordination, est faible, trébuche, perd le contrôle de ses
membres postérieurs, qu’il tient écartés, sa queue tremble. Les signes progressent
rapidement vers la paralysie et l’atrophie des membres postérieurs. Il n’y a pas de
traitement et la maladie est invariablement faible. Le mécanisme de transmission est
autosomale récessive.
b-Système nerveux
Crampe du scottish (3)
Comme son nom l’indique, la crampe du Scottish terrier a été initialement décrite
chez le scottish, race très affectées. Depuis quelques années, cette affection est aussi
décrite chez le Westie. En France, Bardet a personnellement observé trois cas.
Comme chez le Scottish, la crampe se manifeste par un désordre neurologique
génétique, caractérisé par des épisodes transitoires d’hypertonicité musculaire. Ces
épisodes se traduisent par des anomalies posturales et des difficultés locomotrices qui
peuvent être induites par l’excitation et l’exercice.
En général, l’activité physique, l’excitation ou la peur peuvent précipiter les épisodes
de crampes tandis que l’anxiété inhibe les symptômes. Les chiens paraissent normaux
au repos et leur activité est alors normale. Le début de la crise est précédée, chez
certains chiens, par un léger écartement des antérieurs tandis que chez d’autres, une
courbure des lombes ou une flexion excessive des membres postérieurs pendant la
marche est observée. Il existe une augmentation du tonus des muscles extenseurs et
fléchisseurs et les animaux atteints présentent une démarche caractéristique dite du
“pas de l’oie”. Avec le temps, la rigidité des membres postérieurs augmente
progressivement.
Lorsque l’animal court, cette rigidité peut provoquer chez l’animal des troubles de la
locomotion, voire la chute. La tête prend une position en hyperextension avec la truffe
dirigée vers le sol. Si la stimulation persiste, la locomotion devient difficile. La
progression peut toucher les muscles respiratoires voire même les muscles de la face.
Dès que la stimulation est terminée, les symptômes régressent progressivement et
l’animal redevient normal.
89
Il n’existe pas d’altération de l’intelligence ni de la vigilance de l’animal. La crampe
n’altère pas la santé et l’espérance de vie n’est en aucun cas raccourcie. L’examen
détaillé du pedigree de plusieurs séries d’animaux a démontré une base génétique,
avec mode de transmission récessif.
c- Muscles
Non fermeture de la paroi abdominale
Chez les westies, beaucoup d’éleveurs se plaignent d’avoir des chiots qui naissent
éventrés. La plupart sont euthanasiés à la naissance. Les tentatives de suture sont la
plupart du temps infructueuses, le nouveau-né succombant soit à l’anesthésie soit aux
suites opératoires. Une éleveuse hollandaise a cependant fait reproduire une femelle
ainsi recousue.; en première génération, les chiots étaient normaux.
Hernie inguinale
Le Westie semble assez touché par les hernies inguinales. Elles peuvent être
unilatérales ou bilatérales. Parfois, elles peuvent se corriger d’elles même lorsque la
paroi abdominale du chiot se muscle.
C’est une des rares maladies pour lesquelles les éleveurs de westies ne mettent pas en
doute le caractère héréditaire car c’est frappant. Le déterminisme génétique est
polygénique.
90
4-Viscères
a-Tube digestif
Intoxication au cuivre
Pour les Américains, l’intoxication au cuivre est la quatrième pathologie la plus
importante chez le Westie (13). En France, les Westies semblent bien plus épargnés. Il
s’agit d’une déficience dans le métabolisme du cuivre qui entraîne son accumulation
dans le foie, entraînant une cirrhose ; non traitée, celle-ci peut être fatale. La maladie
est généralement bien avancée avant que les premiers symptômes n’apparaissent. Très
tôt, les transaminases et les phosphatases alcalines sont augmentés. Au fur et à mesure
que le cuivre s’accumule, le chien perd du poids, devient anorexique, vomit, à des
douleurs abdominales et parfois la jaunisse.
En général, cela atteint les chiens dès l’âge de 4 ans. Les chiens sont traités avec du
Zinc ou du Cupramine. Le pronostic est bon. Le mécanisme est autosomal récessif.
c-Appareil respiratoire
Fibrose pulmonaire (14)
La pneumopathie interstitielle du West Highland white terrier appartient au groupe
des fibroses pulmonaires idiopathiques. Il s’agit d’une réaction fibreuse progressive
d’origine inflammatoire transformant le parenchyme pulmonaire en vaste réseau
fibroconjonctif totalement inefficace sur le plan des échanges gazeux.
Le mécanisme précis de l’inflammation initiale n’est pas connu. L’hypothèse actuelle
fait intervenir des erreurs enzymatiques induites par des immuns-complexes,
provenant eux-mêmes d’un dérèglement immunitaire, soit purement local
(pneumopathie médicamenteuse), soit systémique (connectivites). Dans l’intoxication
au paraquat, les radicaux libres jouent un rôle déterminant.
L’aboutissement de cette inflammation est une fibrose interstitielle, diminuant
progressivement les échanges gazeux. Cette diminution de la fonction pulmonaire en
fait une affection de type restrictif, se traduisant donc par une tachypnée.
L’aggravation progressive peut aboutir à un oedème pulmonaire lésionnel, appelé
également Acute Respiratory Distress Syndrome (ARDS), syndrome de détresse
respiratoire aiguë.
Comme toutes les affections de type restrictif (pneumopathies, atélectasie, tumeurs,
épanchement pleural), la fibrose se traduit d’abord par une augmentation de la
fréquence respiratoire (tachypnée) et une intolérance progressive à l’effort. La toux
(expectorante ou non) est fréquente mais pas constante, de même que l’hyperthermie
(souvent récurrente). En fin d’évolution, l’ARDS donne un tableau aigu de dyspnée
cyanosante grave.
Le diagnostic est basé sur des symptômes (intolérance à l’effort et dyspnée de type
restrictif = tachypnée) et sur la densification de type interstitiel sur la radiographie.
91
Le West Highland white terrier est la première race canine chez laquelle la FPI a été
mise en évidence. Dans l’échantillon de CORCORAN (29 westies), le sexe n’a pas
d’influence, l’âge d’apparition des symptômes est entre 4,5 et 13 ans (moyenne : 9
ans) et la survie moyenne est d’un an.
La fibrose est un phénomène non réversible, et en dehors de quelques médicaments à
propriétés antifibrotiques (comme la Pirfenidone, non encore commercialisée), nous
restons très désarmés pour le traitement de fond et donc limités au traitement des
conséquences.
Avec l’émergence d’une fibrose idiopathique canine chez le West Higland white
terrier, il est important d’inclure la rechercher de FPI dans le diagnostic différentiel
déjà complexe des dyspnées restrictives avec tachypnée et intolérance à l’effort. Le
Bobinnec estime que c’est une maladie émergente en France. Il a rencontré plus de 32
cas à Bordeaux.
d-Appareil génital
L’ectopie urétérale (9)
Cette anomalie est plus souvent rapportée chez les chiennes âgée de 3 à 6 mois.
D’autres anomalies fréquemment associées aux uretères ectopiques sont l’hydrouretère, l’hydronéphrose, l’hypoplasie rénale, l’hypoplasie vésicale et les anomalies
du sphincter urétral. Le symptôme classique consiste en une fuite permanente d’urine,
bien que l’évacuation puisse être normale chez les animaux atteints d’uretère
ectopique unilatéral ; l’absence de mictions normales évoque la présence d’uretères
ectopiques bilatéraux. L’atteinte est bilatérale dans environ 25% des cas. Une vaginite
ou une vulvite modérée peuvent également être associées, en raison de l’irritation
provoquée par l’urine. Les uretères atteints peuvent s’aboucher dans l’urètre, l’utérus
ou le vagin. Les uretères ectopiques résultent généralement d’une interruption du
développement des voies mésonéphriques et métanéphriques. Une composante
génétique est suspectée, en raison de l’identification d’un risque plus élevé chez
certaine races dont le West Highland white terrier, et d’une prédisposition familiale.
Le diagnostic est confirmé par urographie intraveineuse qui met en évidence le trajet
de l’uretère. Les traitements chirurgicaux efficaces impliquent habituellement la
transplantation des uretères atteints dans la vessie, ou une uretéronéphrectomie. Les
indications d’une urétéronéphrectomie comprennent des atteintes rénales sévères
unilatérales telle que l’hypoplasie, l’hydronéphrose ou la pyélonéphrite, à condition
que le rein controlatéral fonctionne normalement. L’incontinence persistante constitue
une complication post-opératoire majeure. Elle survient le plus souvent dans les cas
d’uretères ectopiques bilatéraux et peut être due au développement anormal du col
vésical et de l’uretère. Un agent adrénergique comme la phénylpropanolamine (0,5 1,5 mg/kg, PO, toutes les 8-12 h) peut aider à minimiser l’incontinence.
D’après une contrôleuse d’élevage allemande qualifiée pour les westies, la maladie
serait assez répandue outre-Rhin.
92
Cryptorchidie (22)
La cryptorchidie correspond à l’absence de migration d’1 ou de 2 testicules dans le
scrotum. Les testicules retenus dans l’abdomen sont incapables de spermatogenèse, la
température normale nécessaire devant être de 0,5 à 4,5 °C en dessous de la
température corporelle normale. La cryptorchidie bilatérale entraîne la stérilité. La
cryptorchidie unilatérale est plus fréquente : la fertilité est habituellement quasi
normale en raison de la production de spermatozoïdes par le testicule localisé dans le
scrotum. Le testicule non descendu peut être diversement localisé, du pôle caudal du
rein au trajet inguinal. Les testicules abdominaux produisent des hormones mâles : les
cryptorchides ont un comportement et des caractères sexuels secondaires normaux.
C’est une maladie récessive mineure. En raison de ce caractère héréditaire, les
cryptorchides unilatéraux ne doivent pas être utilisés pour la reproduction. Les
testicules cryptorchides pouvant devenir néoplasiques, les animaux atteints doivent
être castrés.
J’ai fait des statistiques sur 229 chiots mâles dans mon élevage ou chez des éleveurs
en qui je pouvais avoir confiance : 22 étaient monorchides (ce qui correspond à 9,6%)
et 6 cryptorchides (2,6%), soit un total de 12% des chiots mâles atteints.
Dans la littérature, on considère qu’environ 10% des mâles de toutes races sont
monorchides. Les éleveurs de westies sont obnubilés par ce problème dès qu’ils ont
des chiots mâles. Chez le Scottish terrier au contraire, en 13 ans d’élevage, je n’ai
jamais vu aucun cas de chiot monorchide !
Chez le Westie, il n’est pas rare qu’un testicule en place à 2 mois, ne le soit plus à 3
ou 4 mois, pour redescendre ensuite vers 5 ou 6 mois. Ceci crée bien des conflits entre
l’éleveur et l’acheteur, les vétérinaires se doivent alors d’être prudents sur leur
pronostic.
5-Yeux
Imperforation ou sténose des points lacrymaux
Elle concerne les voies lacrymales inférieures, l’imperforation du point supérieur ne
gênant pas l’écoulement des larmes. Les westies frisant l’hypertype avec un profil à
tendance trop concave semble être prédisposés.
Kérato-conjonctivite sèche
Elle est due à une carence lacrymale aqueuse. Elle provoque habituellement une
conjonctivite mucopurulente persistante, une ulcération et des taies cornéennes. Des
immunomodulateurs telles que la ciclosporine A en application locale peuvent
augmenter la production de larmes chez certains chiens. La pilocarpine mélangée à la
nourriture peut être utile. Les agents mucolytiques dissolvent le mucus en excès et
rétablissent la capacité de diffusion d’autres agents locaux. En cas de kératoconjonctivite sèche chronique rebelle au traitement médical, une transposition du
canal parotidien est indiquée.
93
6- Comportement
Aux Etats-Unis, l’agressivité est considérée comme le 7ème problème le plus
rencontré chez le Westie (13).
Les chiens peuvent être agressifs envers les humains ou les autres chiens et peuvent
attaquer ou mordre sans provocation particulière
En France, sur 340 westies refusés à la confirmation de 1999 à 2003, 3 l’étaient pour
agressivité.
94
F-LA CARRIERE EN EXPOSITION
1-Les expositions
Amateur ou professionnel, l’éleveur ou même le simple particulier amoureux du beau
chien apprécie de pouvoir livrer son chien au regard des juges lors des expositions
canines de beauté. Concrètement, cela se traduira par l’attribution d’un qualificatif et
d’un classement.
Exposer son westie dans de telles manifestations constitue un hobby passionnant et
plein d’émotion. On s’y retrouve entre coreligionnaires, avec lesquels il est possible
de parler de sa passion sans les ennuyer à mourir. On s’y fait de véritables amis, mais
aussi de vrais ennemis. Suivre le circuit des expositions nationales et internationales
nous amène à travers toutes les grandes villes françaises, européennes voire même
américaines.
Sans parti prix exacerbé, l’exposant d’un West Highland white terrier a toutes les
excuses pour être plus sensible aux résultats de son chien que l’exposant d’une race à
poil court. En effet, le toilettage est un art difficile et demande beaucoup de temps.
L’exposant prépare son chien depuis plusieurs mois pour le mettre en parfaite
condition. Il passe des heures, la veille et le jour de l’exposition à le blanchir dans un
nuage de craie dont la consistance est franchement désagréable. On éternue, les chiens
aussi. Les mains et les cheveux se dessèchent. Il faut ensuite brosser, crêper,
ébouriffer et brosser encore. Mais il se peut que le jour venu les autres westies soient
plus jolis, mieux préparés. Il vous reste la dernière place. On comprend aisément le
caractère souvent très terrier des exposants du West Highland white terrier. Mais
quand on gagne, quelle satisfaction, quels moments inoubliables !
a-Comment choisir un chiot d’exposition
Le tempérament
Le plus beau chien du monde ne vaut rien en exposition s’il est mort de peur à la vue
des foules. Pour mettre toutes les chances de son côté, il faut choisir un chiot plein de
vie, de préférence le dominant dans une portée . Celui qui se pavane toujours tête
haute, queue en l’air, curieux de tout et sûr de lui. Mais cela ne suffit pas, le caractère
peut changer selon son éducation et son environnement.
Son éducation est primordiale.
Elle passe tout d’abord par de nombreux déplacements dans les endroits animés
(sortie d’écoles, centres commerciaux, etc.).
Il faut ensuite le familiariser aux bruits les plus divers (aspirateurs, radio, télévision).
Pour établir avec lui la complicité indispensable à la réussite en expo, le jeu est très
important.
L’idéal est de parvenir à ce que les expositions deviennent pour le chien un
amusement.
95
Critères morphologiques
La tête est à peu près la seule chose que l’on peut évaluer dès la naissance, car on
n’est pas encore trompé par les poils. On recherche une grosse tête avec un crâne bien
rond, des yeux très écartés, un museau carré. Les habitués peuvent déjà avoir une idée
du poil. Un futur poil mou est, en général, plus brillant, fin et salissant ; un bon poil,
fait des petits pics bien blancs. L’apparition de la pigmentation du nez et des
coussinets est variable. On a déjà vu une portée se pigmenter entièrement en quelques
heures mais, généralement, cela prend quelques semaines. Un chiot aux coussinets
vite pigmentés aura probablement tous les ongles noirs.
Pour le choix du chiot, mieux vaut faire confiance à l’éleveur qu’à son instinct. Le
chiot qui paraît le plus beau, sous prétexte qu’il ressemble déjà à un adulte en
miniature, sera probablement le plus poilu de la portée. C’est déjà un défaut
rédhibitoire pour un chien d’exposition. Ces petits poilus ont un mauvais poil,
beaucoup trop doux et frisottant alors qu’un Westie doit avoir un poil dur et raide. Le
meilleur poil se trouvera chez le chiot que l’on n’a même pas regardé, sous prétexte
qu’il ressemble à un rat de laboratoire. Un poil de 3 mm de longueur sur la tête fera
apparaître ses oreilles démesurées.
Le chiot doit être dodu avec un dos court, de grosses fesses et une bonne ossature. Là
encore, on peut être trompé par les poils. Les chiots plus poilus paraîtront plus
robustes, avec de plus grosses pattes. La mâchoire doit être large.
La queue est importante ! Quand un chiot commence à lever la queue avec une
courbure concave vers la tête, la queue est sans doute plantée trop basse, alors qu’une
queue plantée bien haut commencera à se lever avec une courbure convexe vers la
tête.
Le port de la queue est difficile à évaluer chez le chiot. Les queues sont beaucoup trop
souples. Il n’est pas rare de voir des chiots femelles ayant des queues trop gaies à
deux mois, devenir des adultes à queues parfaites. Pour les mâles, c’est moins sûr. Le
caractère aidant, ils ont plutôt tendance à la rabattre davantage sur le dos.
Les membres antérieurs doivent être bien droits et les pieds tournant le moins possible
vers l’extérieur (en réalité, rares sont les chiots qui ne tournent pas du tout les pieds
vers l’extérieur). De bonnes angulations arrières sont faciles à repérer. Pour
l’angulation de l’épaule, il faut déjà avoir une certaine expérience. Il est préférable de
choisir un chiot avec une encolure assez longue (on a peu de chances de se tromper :
les encolures de cygnes sont tout de même rares).
Les proportions de la tête doivent être contrôlées. Le chanfrein ne doit pas être plus
long que le crâne. A deux mois et demi, un novice trouvera que tous les chiots ont le
nez long, mais c’est une illusion d’optique car ils n’ont pas encore beaucoup de poils
sur la tête.
En ce qui concerne la taille ainsi que l’occlusion de la mâchoire, il est préférable
d’attendre que les chiots aient six mois pour éviter bien des surprises désagréables.
96
b-Conseils pour une exposition
Il est beaucoup plus intéressant d’exposer un West Highland white terrier qu’une race
à poil court. En effet, une race à poil ras aura toujours le même aspect, juste un peu
plus gros ou plus maigre. Avec un westie, il est possible d’essayer de dissimuler les
défauts par un toilettage judicieux, de jouer au chat et à la souris avec le juge.
L’exposant n’est pas limité par le temps pour préparer son chien. Le juge ne dispose
que de cinq minutes pour trouver tous les défauts. Les astuces de toilettage sont
nombreuses. Nous les avons présentés dans le chapitre correspondant.
L’épilation pour une exposition est astreignante. Elle doit s’effectuer, non plus tous
les trois mois, comme pour un chien de compagnie, mais plutôt toutes les semaines.
Compte tenu du prix de l’épilation, il devient nécessaire d’apprendre à épiler.
c-Déroulement d’une exposition
Participer à une exposition nécessite du temps. Les concurrents entrent à 8 heures
dans le lieu d’exposition et ne peuvent généralement pas sortir avant 17 h 30. Les
autorisations de sorties ne sont accordées qu’entre 12 et 14 heures, après versement
d’une caution.
Il n’y a pas d’heure définie pour le passage. En général, en France, le même juge est
désigné pour tous les terriers d’Écosse, par ordre alphabétique. Le Westie passe donc
en dernier.
Le chien est présenté avec une laisse d’exposition. Ces petites laisses blanches, fines
et coulissantes servent à la fois de collier et de laisse. Un gros collier gâcherait
l’encolure et serait beaucoup moins esthétique.
Comment présenter son chien au moment de passer ? Chacun entre dans le ring en se
plaçant selon le numéro du chien. On met les chiens en statique : le propriétaire est à
genoux, il lève la tête du chien avec la laisse et, avec l’autre main, il relève la queue
du chien. En statique, les pieds sont suffisamment en arrière (pour bien montrer les
angulations arrières), et les pattes avant et arrière sont bien parallèles ; la ligne de dos
est parallèle au sol. Cette position, commune à tous les compétiteurs, permet au juge
de faire la différence entre les chiens. Il demande ensuite de faire un tour du ring. On
tourne avec la laisse sur sa gauche et on évite de se mettre entre le juge et le chien. Le
juge demande ensuite aux concurrents de s’arrêter puis examine individuellement les
chiens sur la table. Le juge vous demande de faire marcher le westie seul en triangle et
en aller-retour. Le triangle permet de voir la démarche du chien de profil (de vérifier
si le chien couvre du terrain) et l’aller-retour permet de vérifier le parallélisme de la
démarche, à l’avant et à l’arrière. Il faut enfin reprendre sa place et attendre que le
juge ait examiné tous les concurrents. Cela peut être assez long selon le nombre
d’exposants. Dès que le juge a terminé, il faut remettre son chien en statique. Le juge
peut demander de recommencer l’une des présentations précédemment citées,
jusqu’au moment où il ne reste que les quatre meilleurs compétiteurs. Enfin, pour les
classer, on les fait marcher seuls ou deux par deux, selon la volonté du juge.
97
L’organisation d’une exposition répond à un cahier des charges rigoureux. Amateurs
et professionnels se côtoient sous l’oeil impartial des juges. Les jugements sont sans
appel et définitifs dès que prononcés. Les chiens peureux ou agressifs seront
automatiquement éliminés par le juge.
Dans le ring, trois personnes sont présentes : le juge, le secrétaire chargé de noter les
appréciations du juge et le commissaire gestionnaire de l’organisation, qui annonce
les classes.
d-Les différentes expositions
Le Championnat de France
La Société Centrale Canine organise chaque année le Championnat de France ; cette
exposition internationale a lieu une fois par an et attire 6000 à 7000 chiens sur trois
jours. On peut y admirer les plus beaux westies de France. Le C.A.C.S. compte pour
le titre de champion de France.
Chaque société canine régionale organise, tous les ans, deux sortes d’expositions :
Les expositions internationales
Lors d’une exposition internationale, sont mis en compétition le C.A.C.I.B. (certificat
d’aptitude au championnat international de beauté ) et également le C.A.C.S
(certificat d’aptitude au championnat de conformité au standard). Ce type d’exposition
rassemble de 1500 à 3000 chiens environ, sur un ou deux jours.
Les expositions nationales
Les expositions nationales mettent en compétition les C.A.C.S. . Elles ont lieu sur une
journée. A noter que le terme national n’exclut absolument pas la présence de chiens
étrangers.
Deux autres compétitions doivent figurer au palmarès des amateurs de terriers
d’Écosse :
Les spéciales de race
Le club de la race décide quelle exposition sera une spéciale de race. Il désigne le juge
alors que ce choix est normalement fait par la société canine organisatrice. Une
spéciale peut-être soit une exposition nationale, soit une exposition internationale. Les
spéciales de races attirent de nombreux concurrents. Les prix sont plus nombreux.
98
La Nationale d’Élevage
Cette exposition nationale, comme son nom l’indique, est aussi voire plus importante
que le championnat de France. Le C.A.C.S. compte au même titre que celui du
championnat pour devenir champion de France.
Depuis 1990, elle a lieu à Le Blanc en mai et rassemble seulement une cinquantaine
de westies.
Tous les éleveurs français importants sont présents. Mais il existe aussi une classe
“exposants novices” pour les propriétaires ne fréquentant pas régulièrement les
expositions canines.
e-Classes d’engagement
(dans une exposition canine nationale ou internationale)
Les classes d’engagement visent à constituer des lots de chiens comparables soumis à
un même jugement.
Classe pupilles
Elle rassemble les chiots de 6 à 9 mois. Le juge formule simplement une appréciation
sur le chien (par ordre décroissant : très prometteur, prometteur, assez prometteur).
Classe débutants
Elle concerne les chiens âgés de 9 à 12 mois. Comme pour la classe pupilles, le juge
donne une appréciation.
Classe jeunes
Pour tous les chiens âgées de 12 à 18 mois (comptés au jour de l’ouverture de
l’exposition). Cette classe donne droit à l’attribution d’un qualificatif et à un
classement, mais pas à celle d’un C.A.C.S. ou d’un C.A.C.I.B. . Les qualificatifs sont,
dans l’ordre croissant : insuffisant pour un chien non confirmable, assez bon, bon, très
bon et excellent. (annexe 3)
Classe de travail
Pour les chiens âgés de 15 mois minimum et titulaires d’une récompense de travail.
On ne rencontre, malheureusement, aucun westie dans cette classe.
Classe ouverte
L’âge minimum dépend du type d’exposition (12 mois pour les expositions
nationales, 15 mois pour les expositions internationales). Dans les expositions
nationales et internationales, la classe ouverte donne un droit à l’attribution du
C.A.C.S., en concurrence avec la classe de travail. Dans les expositions
internationales, le gagnant du C.A.C.S. concourt encore avec la classe champion pour
l’attribution du C.A.C.I.B.. .
99
Ainsi, dans une exposition internationale, un chien âgé de 15 à 18 mois peut concourir
en classe jeune ou en classe ouverte. Dans une exposition nationale, un chien âgé de
12 à 18 mois peut concourir dans les mêmes classes. Chacun se décidera selon la
finition du chien, selon sa grosseur, son poil.
En classe ouverte, les qualificatifs sont les mêmes qu’en classe jeune.
Classe champion de beauté
Réservée aux chiens déclarés “champions de beauté national” d’un pays membre de la
fédération cynologique internationale (FCI), ou “champion de beauté international” de
la FCI et âgés d’au moins 15 mois. Les chiens de cette classe ne concourent pas pour
le C.A.C.S., mais pour le C.A.C.I.B. en concurrence avec les classes ouvertes et de
travail.
Lot d’élevage
Un lot est constitué de cinq chiens de même race, inscrits au LOF (livre des origines
français), sans distinction de sexe, engagés dans une classe individuelle, nés chez le
même éleveur mais pouvant appartenir à des propriétaires différents.
f-Devenir Champion de France
Pour devenir champion de France, il faut obtenir trois C.A.C.S. précis sous trois juges
différents :
- un C.A.C.S. au Championnat de France ou à la Nationale d’élevage ;
- un C.A.C.S. dans une spéciale ;
- un C.A.C.S. dans une exposition internationale ;
- l’excellent au TAN.
On dispose d’un maximum de deux ans après l’obtention du C.A.C.S. au
Championnat de France ou à la Nationale d’élevage, pour décrocher les deux autres
C.A.C.S. . Il est rarissime qu’un westie ayant gagné le premier C.A.C.S. ne
parviennent pas à obtenir les deux autres. Un chien peut obtenir des dizaines de
C.A.C.S. mais il n’aura pas le titre de Champion de France s’il n’a pas gagné le
Championnat de France ou la Nationale d’élevage. Le délai imparti pour demander
l’homologation du titre de Champion de France est limité à six mois après l’obtention
du dernier C.A.C.S. .
Seuls, deux westies par sexe et par an pourront obtenir le titre de Champion de
France. Depuis peu, on a ajouté à ces formalités la mention excellent au TAN. En
effet, les étalons qui obtiennent le titre de Champion de France sont très sollicités en
saillie et il est utile de veiller à produire non seulement de beaux chiots mais aussi des
caractères équilibrés.
100
g-Devenir Champion International
Le westie doit obtenir quatre C.A.C.I.B. dans au moins trois pays différents sous au
moins trois juges différents.
Il faut au minimum un an entre le premier et le dernier C.A.C.I.B. .
101
G-Conclusion
A vivre au quotidien, on ne peut pas rêver meilleur compagnon que le Westie.
Extrêmement attentif, vif et expressif, il sait communiquer. Il est très équilibré et sûr
de lui. Il sait être câlin sans être collant. Il est plein d’énergie sans être fatigant. Sa
joie de vivre est communicative. Il est extrêmement sociable et adaptable. Il aime tous
les membres de sa famille, sait être joueur avec les enfants, tendre avec la maîtresse
de maison, sportif avec le maître de maison et même gentledog avec le chat. Il fait la
fête à tous les invités.
C’est un chien qui plait énormément ; tout le monde a envie de venir caresser sa
bouille de bébé.
Il est certain que le rappel et l’obéissance en général ne sont pas ses points forts. Mais
ces petits défauts font partie de son charme et sont vraiment minimes. Il n’est pas têtu
comme une mule, juste un peu coquin et, par rapport à beaucoup d’autres terriers, il
est facile à éduquer.
Le talon d’Achille du Westie est sa peau sensible.
Mais en sélectionnant rigoureusement des peaux saines et en éduquant la clientèle à
plus d’hygiène, on parvient à limiter le problème.
Autre inconvénient, sa couleur. Le Westie est difficile à garder propre et blanc.
Aussi son poil demande beaucoup d’entretien et il est difficile de trouver des
toiletteurs spécialisés.
Ainsi, le propriétaire est souvent déçu car son westie ressemble rarement à ceux des
photos des magazines.
102
Conclusion générale
Au début des années 90, on lisait dans la presse spécialisée que l’engouement pour le
Westie n’était qu’une mode passagère qui retomberait comme pour bien des races.
C’était sans compter sur le charme fou de ce petit fripon blanc. Il y a 15 ans, personne
dans la rue ne savait prononcer le mot “westie” et encore moins “West Highland
white terrier”.
Aujourd’hui, il est extrêmement populaire. Il a remplacé dans le coeur des Français
beaucoup de petites races de compagnie car son caractère est très intéressant. Dans
tous les pays du monde à cynophilie développée, il est très en vogue. Cela ne peut pas
être le fruit du hasard. Mais comme toutes les races populaires, le Westie est victime
de son succès. Et il reste un énorme travail de sélection à faire aussi bien sur les
critères morphologiques pour obtenir un cheptel plus homogène et proche du
standard, que sur des critères de santé pouvant nuire considérablement à la réputation
de ce chien qui a tout pour plaire.
Le Club de race pourrait être un club très important compte tenu du nombre de
naissances et du côté très impliqué des propriétaires de westies. Malheureusement, les
conflits intérieurs au Club ont fait fuir beaucoup de membres. L’amélioration sanitaire
du cheptel n’a jamais été abordée. Faut-il penser comme le professeur Guy Quiennec
que “les Clubs de race sont la mort du chien de Race” ? En septembre 2003, un
nouveau club est né en dehors des statuts officiels de la SCC, le Club Européen des
Terriers d’Ecosse (C.E.T.E.). Je fais partie des membres fondateurs. Le Club a encore
tout à prouver. Mais je me porte garante que chaque centime et toute l’énergie
rassemblée serviront la cause et la santé des Terriers d’Ecosse.
103
104
Bibliographie
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Dermatologiques. In : Comptes rendus du Congrès de la C.N.V.S.P.A. Paris, 8-10
Novembre 2002. Paris : C.N.V.S.P.A., 2002, 186-187
22 : Documents dont l’auteur n’est pas précisé :
Pathologie de la reproduction des Carnivores. Document distribué par la chaire de
Pathologie de la Reproduction des Carnivores de l’E.N.V.A., Alfort, 1985, 114p.
106
Annexe 1
Pedigree et confirmation
Destiné à remplacer le certificat de naissance, le pedigree s’obtient à partir de l’âge de
12 mois, quand le chien a passé avec succès l’examen de confirmation. Contrairement
aux autres grands pays cynophiles où le pedigree est établi dès la naissance, la France
est le seul pays à disposer d’une telle législation.
La confirmation peut intervenir lors d’une exposition canine, ou lors d’une séance tout
spécialement organisée par le club de race ou la société canine régionale.
L’expert confirmateur ou le juge examine minutieusement le westie. Il s’assure aussi
que l’animal est bien conforme au type : il le toise pour vérifier s’il est dans les
limites de la taille. Il regarde l’occlusion de la mâchoire, compte les incisives, regarde
si les deux testicules sont en place, etc.. Il examine l’animal à l’arrêt et en évolution,
mais il ne le compare pas aux autres chiens.
Il s’agit seulement de refuser le pedigree aux chiens présentant les tares génétiques et
les défauts les plus importants du point de vue de la morphologie et du comportement.
Le rôle de la confirmation n’est pas de distinguer les reproducteurs paraissant les plus
prometteurs. La seule qualité d’un sujet confirmable est de ne pas présenter de défauts
très graves, ni de tares héréditaires. Tout spécimen montrant un seul des points de non
confirmation (taille en dehors des limites, prognathisme, etc..) n’est pas confirmable.
Les papiers à présenter le jour de la confirmation sont la carte de tatouage, le certificat
de naissance et le formulaire d’examen de confirmation.
Si la confirmation est accordée, le propriétaire du chien envoie à la S.C.C. le
formulaire d’examen de confirmation, le certificat de naissance original, complétés et
signés par l’expert confirmateur, et un chèque correspondant aux droits d’inscription.
La S.C.C. procède alors aux vérifications nécessaires puis transmet, pour accord, le
formulaire d’examen de confirmation au club de la race et procède à l’inscription du
chien au LOF à titre définitif. Elle adresse alors le pedigree au maître du chien.
Si la confirmation est refusée, le propriétaire du chien peut, dans un délai de deux
mois, faire appel auprès de la S.C.C. . Il pourra alors présenter à nouveau son chien,
moyennant une caution, devant un jury de trois experts dont l’un accepté par lui.
Le pedigree ainsi obtenu est un document définitif sur lequel figurent toutes les
mentions d’identité du chien : nom, race, sexe, date de naissance, nom de l’éleveur,
numéro d’inscription au LOF, ainsi que son arbre généalogique. Il est indispensable
de ne pas confondre le certificat de naissance et le pedigree ; la fraude naît de la
confusion entretenue volontairement sur ces termes. Si un marchand propose un chiot
avec un pedigree étranger à un acheteur de chien de race, deux solutions : soit il
cherche à tromper, soit le chiot est né à l’étranger. Dans ce second cas, le chien ayant
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un pedigree doit être confirmé au titre de l’importation, et obtenir ainsi un numéro de
LOF. Il doit venir d’un des 44 pays adhérents à la Fédération Cynologique
Internationale et être identifié par un tatouage. Dans certains pays, Grande-Bretagne et
États-Unis, le pedigree comporte uniquement le nom des deux parents, il faut donc
faire la demande d’un pedigree de trois génération ou pedigree d’exportation. La
confirmation au titre de l’importation est bien plus coûteuse et comporte un troisième
formulaire à remplir que l‘on se procure auprès de la S.C.C..
Un westie sans certificat de naissance ou de pedigree étranger peut être présenté à la
confirmation à titre initial.
Il est question d’abolir la confirmation dans un proche avenir.
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Annexe 2
La cotation
La cotation consiste en une note variant de 1 à 6 points tenant compte à la fois des
résultats obtenus par le chien en exposition et de la qualité des chiots qu’il ou elle a
produits.
La cotation 1 point :
Elle correspond à un chien juste confirmé.
Elle concerne tous les sujets ne présentant pas de points de non confirmation dans
toutes les expositions, réunions et endroits où la Société Centrale Canine autorise les
confirmations à ses experts.
La cotation 2 points :
Le chien est dit confirmé premier choix.
Il a obtenu l’excellent dans une des trois sortes d’exposition : la nationale d’élevage,
l’exposition de championnat, toutes les spéciales. Le sujet exposé doit obtenir
l’excellent en classe jeune ou ouverte. La cotation peut s’obtenir a posteriori pour les
sujets déjà confirmés ayant obtenu l’excellent.
La cotation 3 points :
Le chien est dit excellent plus TAN.
Le chien doit avoir obtenu (lors de la nationale d’élevage, à l’exposition de
championnat ou dans toutes les spéciales), un excellent classé, c’est-à-dire être dans
les quatre premiers tout en obtenant un excellent dans une de ces trois expositions, en
classe jeune, en classe ouverte ou travail. Il devra en plus avoir réussi le TAN (Test
d’Aptitudes Naturelles).
La cotation 4 points :
Le chien est dit recommandé.
C’est une cotation difficile à obtenir. Le chien doit, uniquement à la Nationale
d’élevage ou au Championnat de France, obtenir le C.A.C.S., la réserve de C.A.C.S.
(R.C.A.C.S.) en classe ouverte, ou bien premier excellent en classe jeune, ou premier,
ou deuxième excellent, en classe travail. Le Test d’Aptitudes Naturelles est
obligatoire.
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La cotation 5 points :
Le chien est dit Elite B
Le chien, indépendamment de ses propres qualités, doit avoir 5 enfants de deux
géniteurs différents côtés chacun trois points (répertoriés excellent plus TAN). Elle
récompense un chien, pas nécessairement beau, mais producteur de jolis sujets.
La cotation 6 points :
Le chien est dit Elite A.
Le chien doit être préalablement recommandé (4 points ) et avoir en plus cinq enfants,
d’au moins deux géniteurs différents côté trois points (répertoriés excellent plus
TAN).
A noter que pour avoir le plus de chances d’obtenir la cotation trois points, le plus
facile est de sortir le chien en classe jeune où la concurrence est plus faible qu’en
classe ouverte. Pour la cotation quatre points, il est souvent plus facile de faire
premier excellent en classe jeune à la Nationale d’élevage ou au Championnat de
France, que le C.A.C.S. ou la réserve C.A.C.S. .
Pour les femelles, une cotation 5 ou 6 points est très difficile à obtenir. Elle doit déjà
avoir produit deux portées, d’au moins deux géniteurs différents, et 5 chiots côtés
trois points. Si elle fait sa première portée à deux ans, la deuxième à trois ans, il faut
ensuite attendre que les chiots de la deuxième portée aient plus d’un an pour être
exposés. Il lui faut donc, au minimum, avoir quatre ans. Aussi, lors d’un mariage
heureux où les produits sont beaux, on a tendance à vouloir reprendre le même mâle.
Or, il faut deux géniteurs différents.
Avec les mâles, c’est toujours plus facile. Ils peuvent saillir, à partir d’un an, deux
femelles différentes dans le même mois. A deux ans, le chien peut déjà être côté 5 ou
6 points.
Utilité de la cotation
Les cotations obtenues, premier choix, excellent plus TAN, recommandé, élite B, élite
A, figurent sur les pedigrees de la descendance des géniteurs. Aussi, lorsqu’un futur
acquéreur désire acheter un chiot, la Société Centrale Canine lui transmettra la liste
des portées, près de son domicile. Sur cette liste, figure la cotation des parents.
L’acquéreur est ainsi en mesure d’apprécier les différentes valeurs des portées.
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Annexe 3
Les qualificatifs
Voici les définitions officielles décernées dans les expositions de conformité au
standard.
Excellent (carton rouge)
Il est attribué à un chien se rapprochant de très près du standard idéal de la race
-présenté en parfaite condition- réalisant un ensemble harmonieux et équilibré, ayant
de la “classe” et une brillante allure. La supériorité de ses qualités devra dominer ses
petites imperfections tout en conservant les caractéristiques de son sexe.
Très bon (carton bleu)
Il est attribué à un chien parfaitement typé, équilibré dans ses proportions, en bonne
condition physique. Il lui sera toléré quelques défauts véniels, mais non
morphologiques. Ce qualificatif ne peut récompenser qu’ un chien de qualité.
Bon (carton vert)
Il est attribué à un chien possédant les caractéristiques de la race, mais accusant des
défauts, à condition que ceux-ci ne soient pas rédhibitoires.
Assez bon (carton jaune)
Il est attribué à un chien suffisamment typé, mais sans qualité notoire ou pas en
condition physique.
Les quatre meilleurs chiens seront classés, les autres recevront un qualificatif sans
classement. Le premier prix ne pourra être décerné qu’à un chien ayant au moins
obtenu le qualificatif “très bon”.
N.B : Dans les faits, une majorité de concurrents sont classés “excellent” ou “très
bon”. Les qualificatifs “bon” et “assez bon” sont beaucoup moins usités et peu
glorieux, en dépit de leur définition officielle. Une “inflation” dans ce domaine est
inévitable, vu la pression supportée par les juges. Les éleveurs ne se satisfont même
que rarement d’un qualificatif “très bon”. Il signifie pour eux un manque de qualité du
chien, préjudiciable à sa carrière en exposition.
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LE WEST HIGHLAND WHITE TERRIER
NOM et Prénom : TAAFFE - O’CONNOR Ruth
RESUME :
Dans une première partie, l’auteur présente les caractéristiques de la race
West Highland White Terrier et s’attarde notamment sur ses origines.
Se référant à des recherches bibliographiques variées, il démontre à travers l’histoire
du westie qu’une race est toujours le produit d’une combinaison mariant un pays et
ses caractéristiques (l’Ecosse), des hommes et leurs actions (des paysans chasseurs de
nuisibles) et des faits historiques (l’Invincible Armada, les deux guerres mondiales).
Dans une seconde partie, l’auteur s’intéresse à la vie au quotidien avec le
West Highland White Terrier. C’est l’occasion de mettre en exergue les tendances
pathologiques spécifiques à la race, de faire le point sur les connaissances actuelles
sur le sujet, notamment en ce qui concerne les affections héréditaires.
Pour ce travail, l’auteur, éleveur de la race étudiée, s’appuie sur une expérience et des
observations personnelles.
Mots-Clés :
West Highland White Terrier, Westie, Terriers d’Ecosse, Prédispositions génétiques.
JURY :
Président Pr
Directeur Pr COURREAU
Assesseur Dr FONTBONNE
Adresse de l’auteur :
Le Moulin du Luet
28700 Béville le Comte
THE WEST HIGHLANDWHITE TERRIER
NAME, surname : TAAFFE - O’CONNOR Ruth
SUMARY :
In a first part, the author presents the characteristics of the West Highland
White Terrier, and it’s origin refering to bibliographical research, she shows though
the history of the Westie, that a breed is always the product of a combinaison
marrying a country and it’s characteristics (Scotland), men and their actions (farmers
hunting vermin) and historical facts (the Invicible Armada, the two world wars).
In a second part, the author investigates in the everyday life with the West
Highland White Terrier. An occasion to define the pathological tendancies specific to
the breed, to take stock of the actual knowledge on the subject, notably concerning
hereditary affections.
For this work, the author, who breeds westies, uses her experience and personnel
observations.
key words :
West Highland White Terrier, Westie, Terriers of Scotland, genetic predispositions.
JURY :
President Pr
Director Pr COURREAU
Assessor Dr FONTBONNE
Author’s Address :
Le Moulin du Luet
28700 Béville le Comte