Spécificités et originalité de la création Spécificités et originalité de

Transcription

Spécificités et originalité de la création Spécificités et originalité de
16
01
15 Decembre 2011
Journées nationales
du théâtre du Sud à Maghnia
Spécificités et
et
originalité
originalité
de la création
Colloque international «Tlemcen et sa
région dans le Mouvement national
et la guerre d’Indépendance»
Un rendez-vous
important pour l’écriture
de l’Histoire nationale
Semaine culturelle des wilayas de
Constantine, Jijel et Mila
Une rencontre liée à
l’histoire et à la civilisation
A b d e l k r i m M e t a l s i - Ta n i
02
i
4
Département projets de restauration et de mise
en valeur du patrimoine culturel et historique
Chef du département : M. Abdelwaheb Dekkar
Email: [email protected]
Département livre et littérature
m
Chef du département : M. Abdelhalim Seray
Email: [email protected]
10
Constantine Une rencontre
Mila
Chef du département : M. Rachid Hadj Naceur
Email: [email protected]
Département théâtre
Chef du département : M. M’hamed Benguettaf
Email: [email protected]
Jijel
14
Département cinéma
Chef du département : M. Abdelkrim Aït Oumeziane
Email:[email protected]
Dr Mahmoud Agha Bouayed
Département expositions
Chef du département : M. Mohamed Djehiche
Email: [email protected]
Département colloques
Chef du département : M. Slimane Hachi
Email:[email protected]
Département patrimoine
immatériel et chorégraphie
(1928-2006)
Omar Dib
Le conteur de Bel
Horizon n’est plus
Chef du département : M. Nourreddine Lardjane
Email:[email protected]
Département semaines culturelles nationales
et journées culturelles étrangères
Chef du département : Mme Nadia Cheriet
Email: [email protected]
Coordonnateur
M. Abdelhamid Belblidia
Email: [email protected]
18
Hommage posthume
Département festivals, animation de
proximité et tournées musicales
Communication
liée à l’histoire
et à la
civilisation
L’homme livre ou le premier
bibliothécaire post-Indépendance
Chef du département : Mme Zahia Bencheikh
Email:[email protected]
Chef du département : Mme Fatiha Akeb
Email:1 - [email protected]
Email:2 - [email protected]
Spécificités
et originalité
de la création
S e m ai n e cu l t u r e l l e
m
Département nouveaux
projets d’infrastructures et d’équipement
a
Journées nationales
du théâtre du Sud à Maghnia
o
patrimoine culturel oral et immatériel en terre d’Islam a été
superbement valorisé lors de la grande exposition organisée
au Musée de l’art et de l’histoire de la ville de Tlemcen. Une initiative
originale abritée par le patio du musée qui a drainé une foule nombreuse
venue découvrir les arts et traditions orales de
divers pays participant à cette manifestation
internationale.
Cette exposition « sans barrières » a, de prime
abord, permis le contact direct entre les artistes
participants et les spectateurs enchantés et
avides de découvrir ces danses, musiques et
contes venus de terre d’Islam. Un rapprochement
exceptionnel et une fraternité chaleureuse
sans précédent s’est dégagée tout au long du
déroulement de cet événement qui a rassemblé
des artistes algériens, égyptiens, irakiens,
jordaniens, azerbaidjanais, bengalais, marocains,
tadjiks et indonésiens qui ont tous interprété des arts séculaires, puisant
leur sources de civilisations anciennes et mettant en exergue une identité
culturelle propre à chaque peuple.
Le public émerveillé par ces spectacles aux sons, aux rythmes et aux tenues
différentes, a pu remonter le temps et voyager au cœur d’un patrimoine
immatériel jalousement sauvegardé par des hommes et des femmes
représentant des peuples frères et constituant la mémoire collective
conservée des siècles durant.
Les représentations données à chaque soirée par les troupes participantes
approfondissaient davantage les liens avec les visiteurs qui ont tant souhaité
que cette manifestation se prolongeât eu égard à cette belle mosaïque
artistique qui s’offrait à leurs yeux. Une convivialité et une ambiance
exceptionnelles se dégageaient du Musée d’art de Tlemcen.
A notre sens, l’idée d’organiser une telle manifestation devant un public
sensible et curieux d’apprendre et de découvrir les cultures et traditions
orales des peuples frères, ou tout simplement les cultures de l’humanité,
mérite tous les honneurs car elle a contribué non seulement à poser les
jalons d’une culture muséale chez ce public, au vu du nombre important
des visiteurs qui se sont rendus à ce lieu culturel, mais elle a également
permis à tout un chacun de prendre conscience de la valeur et de l’intérêt du
patrimoine culturel oral et immatériel qui marque la spécificité identitaire des
peuples.
Une semaine aura été très intense mais insuffisante pour mettre en valeur
tout le patrimoine oral et immatériel que recèle tous ces pays, et notamment
celui d’Algérie représenté en cette occasion par l’ahellil de Timimoun, classé
patrimoine universel par l’Unesco.
Une telle initiative mériterait amplement d’être encouragée et suivie par
d’autres similaires à même de sauvegarder ce trésor culturel qui contribue à
mettre en valeur l’identité spécifique de chaque peuple et de faire face à la
mondialisation et son corollaire l’uniformisation.
pour l’écriture de
l’Histoire nationale
S
LE
Le patrimoine
immatériel
valorisé
Un rendez-vous important
r
Liste des membres du Comité exécutif
de la manifestation
e
Colloque international
«Tlemcen et sa région dans le Mouvement national et la
guerre d’Indépendance»
20
Théâtre national algérien
Mahieddine Bachtarzi
« Les martyrs reviennent
cette semaine »
à Maghnia
Responsable de la publication: Mme Khalida Toumi, Ministre de la Culture
Coordinateur de la rédaction : Abdelkrim Metalsi-Tani
Conception : T.Anser Clapcom , flashage : Print flash Ipression : ENAG
E-mail: [email protected]
19
26
Exposition internationale
03
sur le patrimoine culturel
22
Un miroir de la
diversité culturelle
Colloque international
«Tlemcen et sa région dans le
Mouvement national et la guerre
d’Indépendance»
Un rendez-vous important
pour l’écriture de
l’Histoire nationale
Le colloque international
«Tlemcen et sa région dans le mouvement national
et la guerre d’indépendance», organisé du 12 au 14 novembre,
au Palais de la culture de Tlemcen, a constitué une étape
importante pour l’écriture de l’Histoire nationale.
C
ette rencontre a tenté de lever le voile sur la période allant de 1911, année de l’exode des populations de Tlemcen vers
le moyen orient, notamment, en signe de refus du colonialisme, jusqu’au recouvrement de l’indépendance nationale,
en 1962. Elle a marqué, également, ses principales étapes et ses évènements les plus saillants. Trois jours durant, politologues,
chercheurs, historiens et acteurs de cette période, ont rapporté, qui les résultats de leurs travaux de recherches, qui leurs
témoignages à une assistance avide de connaître les péripéties de cette époque encore mal connue.
Lors de la cérémonie d’ouverture, à laquelle ont pris part l’ancien Premier ministre tunisien, M. El Hadi Bekkouche et le
membre de l’ex-Haut Comité d’Etat (HCE), M. Ali Haroun, le vice-Premier ministre, M. Noureddine Yazid Zerhouni a mis l’accent
sur l’importance de cette rencontre qui met la lumière sur divers aspects historiques de Tlemcen et de sa région, en insistant
sur la nécessité « pour la nouvelle génération d’apprendre son histoire ». Tout en précisant que sa présence ne revêt pas de
« caractère officiel », il a rappelé que le Maghreb arabe a été « le point de rencontre d’une multitude de civilisations » et que
cette partie du monde a enfanté de grandes personnalités, tels que Messali Hadj, Habib Bourguiba et Allal El Fassi, qui ont «
marqué l’histoire ».
La première conférence, animée par M. Ali Haroun a évoqué des personnalités de Tlemcen qui ont joué un rôle important
dans la Guerre de Libération nationale, tels que l’ophtalmologue Oujdi Damerdji, les deux avocats Bendimerad et Benabdallah
et Abou Bakr Belkaïd. Il a rappelé que Oujdi Damerdji a organisé à Rabat la première cellule FLN au Maroc avec d’autres
Algériens, qui joua un rôle prépondérant dans la collecte d’argent et l’achat d’armes pour la glorieuse révolution armée et dans
la création de la Fédération des Algériens du Maroc. Bendimerad et Benabdallah, qui faisaient partie d’un collectif d’avocats,
avaient pour missions de « défendre les droits des détenus algériens en France ». Cela, sous la coordination d’Abou Bakr
Belkaïd. « C’était lui qui avait structuré le collectif des avocats du FLN en France et déterminé la politique et la stratégie de
défense des détenus Algériens qualifiés de hors la loi par le gouvernement colonial français et non pas comme prisonniers de
guerre », a-t-il tenu à préciser.
D’autres communications de ce colloque international ont traité de la contribution de la Perle du Maghreb au mouvement
national. Algériens, Marocains et Tunisiens, mais aussi Français, Finlandais, Hongrois et Egyptiens, ont rappelé la contribution
de personnalités mortes pour la patrie, décédées ou encore vivantes, à l’éveil de la conscience nationale, la préparation de la
Guerre de Libération nationale, la lutte armée et, enfin, l’effort de l’édification nationale.
Mme Ouanassa Siari-Tengour de l’Université de Constantine a abordé le thème des archives de Tlemcen et sa région de 1945
à 1962, à partir de documents des Services historiques de la défense et ceux d’Aix en Provence (France). Tout en estimant
que l’histoire sociale de la ville « reste à traiter », cette historienne a demandé « la facilitation de l’accès aux archives nationales
». L’universitaire marocain Rachid Yechouti a traité le thème suivant : « Tlemcen et les révolutions au Maroc », en mettant
l’accent sur la contribution de cette cité à l’action d’Abdelkrim El Khettabi. Le Rif marocain opérait ses logistiques en finances,
journaux et autres moyens, à partir de Tlemcen. Cette ville servait, également, de point de départ des délégations rifaines pour
l’étranger afin de faire connaître leur cause, a-t-il souligné. Il a signalé, en outre, que le drapeau du Rif a été confectionné par El
Hadj El Mokhtar Attilimssani.
L’ex-Premier ministre tunisien, M. El Hadi Bekkouche, a présenté, pour sa part, une communication sur Messali Hadj dans
laquelle il a mis l’accent sur « l’importance du rôle joué par le père du nationalisme algérien dans l’impulsion du mouvement
indépendantiste au Maghreb Arabe ». « Il a réussi à rassembler autour d’une cause nationaliste une élite et un groupe
révolutionnaire. Avec le déclenchement de la lutte armée, cette relation a été interrompue et Messali s’est isolé des masses »,
a-t-il précisé. Avant de faire une lecture d’une lettre adressée par le défunt président tunisien Habib Bourguiba à Messali Hadj,
le conférencier a mis l’accent sur la nécessité de « rendre au père du nationalisme algérien sa place dans l’histoire ».
Les mouvements migratoires entre l’Oranie et le Nord-Est marocain, durant l’époque coloniale, a été mis à profit par
l’universitaire marocain Mimoun Aziza pour signaler la forte présence des Marocains en Algérie et des Algériens au Maroc. Il a
mis l’accent, par ailleurs, sur les différentes vagues d’émigrations enregistrées entre 1830 et 1962. L’historien de l’université de
Tlemcen Abdelmajid Boujella a indiqué, quant à lui, que « l’exode de 1911 de Tlemcen a été précédé par d’autres mouvements
migratoires », motivés par « le refus des Algériens d’intégrer la société coloniale » et de « fuir les exactions et les actes de
génocide perpétrés par l’occupant français ».
La contribution de Tlemcen au mouvement national a été marquée également par « la participation de personnalités de la
région » à la création, en juin 1903, de l’hebdomadaire « El Misbah », a évoqué, pour sa part, M. Benkada Sadek du CRASC
d’Oran. Cette publication, paraissant les vendredis, constituait « une tribune » et « un espace d’expression » pour les Algériens
en quête « d’indépendance et de libertés ». « La bataille de Bizerte en Tunisie, a constitué une contribution importante du
défunt président Habib Bourguiba avec la révolution algérienne », a estimé, pour sa part, l’historien tunisien Mohamed Lazhar
Gherbi. Déclenchée le 19 juillet 1961, cette bataille lui a permis, non seulement, de reprendre la base navale de Bizerte encore
sous domination française, mais aussi d’aider les moudjahidine algériens qui étaient ciblés à partir de cette importante base.
Kamel Berrazeg
04
05
Colloque international
«Tlemcen et sa région dans le Mouvement national et la guerre d’Indépendance »
M. Mohamed Lemkami,
ancien diplomate et cadre du MALG
Bientôt une annexe
du Centre national des
manuscrits à Tlemcen
La wilaya de Tlemcen abritera prochainement une annexe du Centre national des
manuscrits implanté dans la wilaya d’Adrar, apprend-on de l’Office national de
gestion et d’exploitation des biens culturels protégés. Cette annexe sera érigée au
musée des manuscrits, situé dans l’enceinte de la Medersa Khaldounia d’El Eubbad
à Tlemcen, et conservera différents manuscrits, dont les soixante-neuf manuscrits,
appartenant à l’ancienne Medersa franco-musulmane de Tlemcen. Dès l’indépendance du pays, ces manuscrits ont pu être récupérés et préservés par la Direction
de l’éducation qui les avait déposés dans la bibliothèque du lycée Benzerdjeb, puis
au lycée d’El Mechouar de Tlemcen. Datant de la glorieuse Révolution armée, ces
manuscrits ont été transférés au musée de Tlemcen. La Medersa franco-musulmane,
inaugurée en 1905 par le gouverneur d’Algérie de l’époque, disposait d’un fonds documentaire important, rappelle-t-on.
06
Cette collection a pu être transférée, récemment, au musée de Tlemcen situé dans l’enceinte même de l’ancienne bâtisse de ladite
medersa. Un travail d’inventaire et d’identification est en cours par les spécialistes avant de transférer ce fonds documentaire au musée des
manuscrits, situé dans l’enceinte de la Medersa Khaldounia d’El Eubbad à Tlemcen. Ces manuscrits, touchant à diverses sciences comme les
mathématiques, la grammaire, le fiqh et le tafsir, seront mis à la disposition des étudiants, notamment des chercheurs, une fois les opérations
d’inventaires, d’identification et de conservation achevées.
L’intérêt porté par les pouvoirs publics à la sauvegarde des manuscrits a été concrétisé par la création et l’ouverture, en novembre 2006, du
Centre national des manuscrits au niveau de la wilaya d’Adrar et qui, depuis, prend en charge la protection, la réhabilitation et la sauvegarde
de ce patrimoine, rappelle-t-on. Il est, également, mis à la disposition des chercheurs pour leurs études sur différents thèmes.
Le Centre national a organisé plusieurs rencontres visant la restauration de ces manuscrits et des contacts avec les propriétaires des «
khizanate » en vue de créer une banque de données pour identifier les propriétaires des manuscrits.
La wilaya d’Adrar comptabilise 7000 manuscrits inventoriés reflétant différents sujets socioculturels, scientifiques et religieux, selon M. Ahmed
Nicloux, membre de l’Association d’études et de recherches des manuscrits de la wilaya d’Adrar qui prend en charge ce patrimoine. Cet
important patrimoine, a-t-il précisé, recèle les richesses culturelles, notamment, de la région. Les plus anciens manuscrits datent du VIe siècle
de l’hégire, quant aux autres manuscrits, ils remontent aux IXe, Xe et XIe siècles de l’hégire. Ces manuscrits, a-t-il signalé, ont « énormément
souffert durant la période coloniale et des incendies qui les ont affectés à cette époque ».
Les zones les plus prolifiques en manuscrits sont celles de Touat, Gourara et Tidikelt qui renferment une grande partie de ces écrits répartis
entre une trentaine de « khizanate » ou bibliothèques situées à l’intérieur de Ksour de la région. Ceux-ci traitent, entre autres, des arts et
sciences humaines, de sciences cultuels ou fiqh, de hadiths et leurs explications, d’astronomie, philosophie, médecine, histoire, soufisme.
Par ailleurs, une convention entre le Conseil Général de Gironde (France) et l’Assemblée Populaire de la Wilaya d’Adrar, signée le 6 novembre
2005, a concerné la sauvegarde et la protection de ces manuscrits à travers des échanges entre les deux parties.
K. Berrazeg
Les transmissions ont
été créées à Tlemcen
M. Mohamed Lemkami a affirmé, lors du Colloque international « Tlemcen et
sa région dans le Mouvement national et la Guerre de Libération nationale »,
que « les transmissions ont été créées en 1956 dans les maquis de Tlemcen par
le défunt Abdelhafid Boussouf ».
Faisant la genèse du MALG (Ministère de l’Armement et des Liaisons générales) mis en place en
septembre 1958, par le même héros de la lutte armée en tant que « service de renseignement
de l’ALN durant la guerre », l’ancien diplomate et cadre du MALG a précisé que cet outil a été
installé dans les maquis de Tlemcen, notamment, aux frontières algéro-marocaines.
Le premier réseau de transmission a été chargé « d’écouter l’ennemi » et était composé de
25 membres, dont la majorité venait de Tlemcen. Plusieurs centres d’écoute ont été installés
après à travers le territoire national, outre la mise en place de la radio du FLN dans le Rif
marocain par Boussouf qui a créé également l’APS, l’agence de presse officielle algérienne,
en 1956 à Nador, au Maroc.
La mise en place de la commission de contrôle et d’investigation (CCI) de l’ALN, a été suivie
ensuite, selon M. Lemkami, par l’ouverture de l’école des cadres à Oujda (Maroc) pour
contribuer au relèvement du niveau des combattant de l’ALN. La promotion était composée
de 90 éléments, a-t-il précisé. Cette dernière fuit suivie de la logistique installée par le défunt
Mohamed Boudiaf, respectivement, à Tétouan et Nador. S’agissant de l’armement, et pour
éviter les trafiquants, une organisation a été mise en place pour doter l’ALN en armes. La
Chine de Mao Zedong a grandement contribué dans ce cadre, a-t-il rappelé.
Cinq usines d’armement ont été, ensuite, ouvertes au Maroc pour la fabrication, entre autres,
de bazookas, pistolets, bombes, mitraillettes Stan et autres. « Le transport de ces armes
s’effectuait par train et à l’intérieur de rouleaux d’étanchéité, à travers l’Algérie, et sous la
protection de l’armée française », a-t-il ironisé. D’ailleurs, a-t-il signalé, un wagon destiné à la
gare de Tlemcen y est resté jusqu’en 1963. Ouvert, il contenait une grande quantité d’armes,
a-t-il précisé. « Ceux-ci ont été transférés, sur intervention de M. Bekhti Nemiche, au FRELIMO
qui combattait au Mozambique l’occupant portugais.
Le MALG a été dissout le 22 juin 1962 et ses 2 800 cadres, dont Lemkami, ont reçu une
circulaire les informant de cette décision. Ces mêmes cadres ont aidé au fonctionnement, à
l’Indépendance, de la télévision et de la radio algériennes, a-t-il conclu.
Kamel B.
07
Colloque international
«Tlemcen et sa région dans le Mouvement national et la guerre d’Indépendance »
Hommage à l’historien
Youcef Fates, politologue :
«Le football a servi
la cause nationale»
Le football a constitué « un important moyen de lutte dans la guerre de libération nationale », selon
le politologue algérien Youcef Fates, enseignant à l’université Paris Ouest Nanterre. Le sport, activité
ludomotrice, très proche de la banalité, moyen inattendu de la guerre, sans les bombes, les balles et
les fusils, va « avoir une bonne place dans la stratégie du FLN », a-t-il précisé, avant de rappeler que le
colonialisme a usé de ce même sport dans ses efforts de « pacification de l’Algérie mis en place durant
la guerre ». « Intégré dans l’arme psychologique, il jouera un rôle important auprès de la jeunesse
musulmane ».
Le football en particulier n’aura pas été seulement « une activité ludique productrice de spectacles
générant du plaisir et des émotions », mais il a aussi été « un moyen d’action intérieure et un instrument
extérieur » pendant la guerre de libération nationale. Il s’est donc révélé « très original » en jouant un
rôle « politique » au double plan interne et international. La création de l’équipe de football du FLN et la
mobilisation des joueurs professionnels de l’époque, ont contribué à l’instauration « d’une conscience
nationale et d’une identité arabo-musulmane », a-t-il souligné.
Sa communication présentée, lors du colloque international «Tlemcen et sa région dans le Mouvement
national et la Guerre de Libération nationale », autour du thème « Le football et la lutte de Libération
nationale algérienne (1954-1962) », met en exergue la participation du football au renforcement du
mouvement national. « Cela s’est opéré avec la création, au début du XXe siècle, de clubs musulmans
à l’instar de la Jeunesse sportive musulmane de Tlemcen (JSMT) et du Mouloudia Club d’Alger (MCA)
». Ces appellations avaient des « consonances identitaires », a-t-il précisé. « Ces clubs ont contribué,
par ailleurs, à faire prendre conscience aux Algériens que les colons n’étaient pas imbattables. Une
prise de conscience qui a construit la confiance des Algériens », a-t-il ajouté. Les couleurs vert, blanc
et rouge, l’étoile et le croissant qui allaient symboliser, en 1937 puis à l’Indépendance, le drapeau
algérien, étaient mises en relief sur les maillots de ces clubs, a-t-il encore rappelé en soulignant que «
ces éléments constituaient les valeurs arabo-musulmanes d’une nation en lutte ». Il faut reconnaître
que le football a permis de « mobiliser les masses » autour du mouvement national et de la révolution
armée », a ajouté M. Youcef Fates qui a considéré que le FLN a « démontré ainsi qu’il maîtrisait tous les
domaines, militaire, politique, culturel et sportif ».
Le conférencier est, rappelle-t-on, l’auteur de l’ouvrage « Sport et politique en Algérie » paru en 2009.
Il prépare actuellement un second livre intitulé « L’introduction et le développement des activités
physiques et sportives en Algérie durant la période coloniale ».
K. Berrazeg
08
Abderrahim Taleb Bendiab
Un hommage particulier a été rendu, au dernier jour de ses travaux à l’historien Abderrahim Taleb Bendiab (1926-1992).
Les participants à cette rencontre ont, tour à tour, mis l’accent sur la contribution du défunt, aussi bien, en tant que militant
nationaliste qu’intellectuel, dans ses actions pour l’écriture de l’histoire nationale. Ainsi, l’historien français René Gallissot
a présenté un témoignage émouvant sur cette personnalité qu’il a connue après l’Indépendance à l’Université d’Alger. «
Il est resté jusqu’au bout de son intégrité intellectuelle », a-t-il tenu à précisé. « Il était très écouté par ses étudiants. C’était
une voix qui venait de son fond intérieur », a-t-il encore ajouté.
Le chercheur en histoire hongrois, Nagy Lasloun, a pour sa part, connu la chaleur humaine du défunt et sa probité
intellectuelle lors d’un colloque à Alger dans les années quatre-vingt. « Je garde de lui un souvenir inoubliable », a-t-il
précisé avant d’indiquer qu’il publiera, prochainement, un manuscrit du défunt dans sa revue de langues étrangères.
Abondant dans le même sens, l’historien finlandais Melasuo Tuomo, qui a connu le défunt en 1979, publiera des
manuscrits de cette personnalité, dont l’un sur le 1er Novembre 1954.
Mohamed Touili, ex-directeur du centre national d’études historiques d’Alger depuis 1962, a connu Taleb en tant que
chercheur et archiviste au centre. « Aucune passation ne s’est opérée à propos des archives nationales entre la France et
l’Algérie », a-t-il précisé au passage. Cette question a été traitée « culturellement », a-t-il ajouté. « Devant le refus du ministère
de l’éducation nationale de récupérer les archives nationales, celles-ci ont été transférées, en 1971, à la présidence du
Conseil », a-t-il encore précisé.
Un compagnon d’armes du défunt, Khaled Selka, ancien condamné à mort, est revenu, quant à lui, sur son parcours
depuis les écoles Décieux et La Gare de Tlemcen, jusqu’à son engagement pour la cause nationale et son départ vers le
maquis en 1956. « Il a été exclu de Décieux en tant qu’enfant car il jouait au révolutionnaire à l’âge de dix ans », a-t-il précisé.
Le chercheur Djillali Sari a mis l’accent sur l’intérêt porté par le défunt aux archives. « Il y était très attaché », a-t-il signalé.
Enfin, « c’était un rassembleur des chercheurs », a dit de lui l’historienne Mme Ouanassa Siari-Tengour.
L’historien marocain Rachid Yechouti :
«Tlemcen a constitué une base arrière
pour la révolte du Rif »
La ville de Tlemcen a constitué, selon l’historien marocain Rachid Yechouti, « une base arrière pour
la révolte du Rif au Maroc, menée par Abdelkrim El Khettabi ». « Cette contribution fut aussi bien
humaine que matérielle », a-t-il dit en marge du colloque international « Tlemcen et sa région
dans le mouvement national et la Guerre de Libération, de l’exode de 1911 à 1962 ». Ainsi, Haddou Benhamou El Bekili, marocain de
nationalité, a vécu à Tlemcen où il sillonnait les régions de Marsa Ben M’hidi (Port Say), Oran et Tlemcen, pour plaider la cause rifaine.
En matière logistique, le Rif avait besoin, selon lui, de moyens divers, à l’instar de finances, de journaux, entre autres. Tlemcen
les lui fournit en permanence et fût un point de départ pour les délégations rifaines vers l’étranger. D’où, a-t-il tenu à préciser,
l’importance de la capitale des Zianides pour les sorties diplomatiques de ces délégations qui voulaient défendre leur cause avec les
pays étrangers. « Ces mouvements, a précisé M. Yechouti, avaient reçu des facilités auprès de l’occupant français qui toléraient ces
rencontres ».
La participation de Tlemcen a été également marquée par la contribution de Hadj Mâalem El Mokhtar Ettilimssani qui a
confectionné le drapeau du Rif. Selon un manuscrit étudié par cet historien, « 500 drapeaux rifains sont parvenus au Maroc à
partir de Tlemcen » qui dotait le Rif en médicaments, téléphones, voitures et même du premier avion civil du Rif qui fut ramené de
Tlemcen. El Hassane Ettilimssani a été, par ailleurs, arrêté avec le gouvernement rifain, a-t-il indiqué. El Hassan El Kadri, journaliste et
directeur d’un journal paraissant à Tlemcen, partit au Rif pour y enseigner.
K. Berrazeg
09
23
Journées nationales
du théâtre du Sud à Maghnia
Spécificités
et originalité
de la création
Maghnia a eu l’honneur d’accueillir, pour dix jours dans son
nouveau centre culturel, d’une architecture ensorcelante, les
4es Journées nationales du théâtre du Sud.
Une manifestation faisant partie de l’événement « Tlemcen, capitale de la
culture islamique » à laquelle ont participé dix troupes du sud du pays (Biskra,
Ouargla, Tindouf, Tamanrasset entre autres…) a été officiellement ouverte
par le coordinateur de l’événement Abdelhamid Benblidia. A cette occasion,
une lettre de M’hamed Benguettaf, directeur du Théâtre national algérien,
organisateur de ces joutes, a été lue.
A ce propos, le responsable de la communication du TNA, Feth El Nour Ben
Brahim a indiqué que « le choix de délocaliser ces journées à Maghnia, donc
à Tlemcen, est dicté par la nécessité de permettre à la jeunesse avide de
théâtre venant du Sud de faire connaître ses talents et d’opérer des échanges
culturels avec les troupes du Nord. Cela constitue aussi une occasion pour
les participants de connaître le patrimoine culturel que recèle la capitale des
Zianides et sa région ». L’avantage de ces journées, en plus des représentations
quotidiennes, qui s’étaient déroulées dans une salle comble est l’organisation,
en même temps, des ateliers ayant pour thèmes « le théâtre et le patrimoine »
les festivités théâtrales » encadrés par des professionnels et qui ont permis aux
troupes locales et celles venues du Sud d’apprendre encore plus sur le 4e Art.
Techniquement parlant, les troupes du Sud ont montré dans leurs productions
toute leur passion et leur fougue pour le théâtre.
Bien qu’amateurs, ils ont su accrocher l’attention du nombreux public juvénile
dans sa majorité. Cependant, et il faut le souligner, Les comédiens, au-delà de
leur passion, péchaient par trop de discours direct ; privilégiant la pitrerie au
détriment du beau texte. Certaines ont opté pour l’arabe littéraire classique. Un
handicap perceptible chez l’assistance qui avait du mal à suivre, d’où la difficulté
d’intercepter un quelconque message… Un deuxième constat : en dehors de la
mise en scène et de la scénographie encourageantes, le théâtre amateur, celui
du sud le confirme, demeure, peut-être, encore attaché à des stéréotypes et à
un discours direct qui frise parfois la parlotte.
En tout état de cause, les hommes de théâtres et les connaisseurs se sont
accordés à dire que ces « journées ont montré qu’il existe un réel potentiel, une
véritable mine de comédiens, de metteurs en scène et de techniciens qui, à n’en
point douter », représentent le théâtre futur du pays. Et ces manifestations sont
là pour le garantir… » Cette manifestation a démontré, contrairement à ce que
beaucoup pensaient, qu’il existe un public de théâtre. Sa présence dans la salle
tout au long de cette manifestation, en est la grande preuve.
Chahreddine Berriah
10
11
Journées nationales
du théâtre du Sud à Maghnia
Débats entre professionnels et amateurs
Les organisateurs des 4es Journées du théâtre du Sud, en l’occurrence le Théâtre
national algérien (TNA), ont renoué avec l’ancienne et fructueuse tradition de
programmer des débats après la représentation de chaque pièce. A propos de la
production « El Hotam » (la carcasse) de la troupe de Tamanrasset.
Azzouz Abdelkader
comédien et metteur en scène de la troupe de Tamanrasset :
El Hotam
ou le problème de l’être
Agé de 29 ans, Abdelkader Azzouz est comédien et metteur en scène de la
pièce « El Hotam » (la carcasse) de l’Association culturelle des arts dramatiques de Tamanrasset. Plusieurs fois primé dans des festivals nationaux
et internationaux (panafricain, de l’Ahaggar… Nous l’avons interviewé
juste après le spectacle présenté à Maghnia, lors des 4es Journées du
théâtre du Sud.
On reproche souvent aux amateurs de s’attaquer aux textes difficiles, voire philosophiques ;
qu’est-ce qui vous a inspiré dans le texte de l’écrivain irakien El Hachim, un auteur que, d’ailleurs, peu de dramaturges algériens connaissent ?
On nous fait des reproches tout le temps en raison de notre statut d’amateurs et les critiques
nous trouvent toujours des failles qui doivent exister, bien sûr. Qui n’en n’a pas ? Pour ce qui
est du choix du texte, c’est l’idée qui m’a emballé. C’est la fatalité de l’être humain, son esprit
attentiste… Des êtres qui s’empêtrent dans des malentendus, des conflits jusqu’à l’infini. Au
fond, c’est la quête de soi, de son identité…
Le choix de l’arabe classique a été, aussi, une des remarques qui vous ont été faites...
Je ne comprends pas qu’on puisse nous reprocher l’utilisation d’une belle langue. Pourtant, à
voir le public qui était très attentif lors de notre spectacle et ses applaudissements au cours et
à la fin du spectacle, cela suffit dire que notre langue était comprise et le message était passé.
On doit reconnaître, quand même, que votre troupe dispose de potentiel humain et technique intéressant…
Merci, vous aurez remarqué aussi que nous avons beaucoup de comédiennes dans notre
troupe. Même l’éclairage et la musique sont l’œuvre de femmes que les professionnels n’ont
pas tari d’éloges à leur égard. De toutes les façons, ces rencontres sont d’un grand intérêt pour
nous amateurs.
Après Maghnia, quelle sera votre destination ?
Nous nous dirigerons directement à Batna pour donner cette pièce, mais en tamazight. C’est
notre tradition dans l’Association, nous montons toujours nos pièces en deux langues, l’arabe
et le tamazight, souvent en tamachekt, aussi. Si vous permettez, je voudrais faire un souhait : notre
vœu, c’est qu’il y ait un festival du théâtre des pays du Sahel. C’est un appel que je fais aux
différents responsables des pays concernés.
12
Brahim Noual
(président du Festival international du théâtre d’Alger)
« Moi, aujourd’hui, je ne vais pas m’étaler sur les spectacles programmés, mais j’inciterais les troupes du Sud de nous faire des suggestions, de nous soumettre des revendications pour essayer de les aider. Un des objectifs du TNA, c’est d’accompagner les
amateurs. Nous sommes là pour nous entraider. Nos portes sont ouvertes ».
(metteur en scène)
« J’ai choisi de ne pas faire l’avocat des troupes amateurs, en ce sens que je ne suis pas
toujours convaincu de ce qu’ils font. J’avoue que j’ai été stressé par la langue arabe
classique. Hormis la belle musique dramatique, il n’y avait pas une âme dans le spectacle d’où le déséquilibre visible, l’éclairage était mal géré… Cependant, je dois reconnaître que les jeunes comédiens ont un véritable potentiel ».
Abdelkader Azzouz
(metteur en scène de la troupe de Tamanrasset)
« On a conservé le texte original (de l’écrivain irakien El Hachim) Disons même qu’on
l’a complété un peu, si le terme est exact. On a voulu montrer la fatalité de l’être, son
esprit de l’attentisme. C’est une pièce philosophique qui sera donné en tamazight également. C’est une avant- première ici à Maghnia. Ces remarques, malgré la sévérité des
jugements, seront prises en compte »
Haroun Kilani
(comédien professionnel)
« Le comédien amateur a toute la latitude de choisir le texte et la mise en scène qu’il
veut. On ne devrait pas leur interdire cette liberté de créer, surtout qu’il ne s’agit pas
de concours, donc d’un jury. La seule condition, je dirais, c’est que le travail soit beau ».
Omar Mayouf
(critique)
« Nous avons remarqué que les troupes du Sud choisissaient des textes difficiles. Je me
demande pourquoi. Autre chose, dans cette pièce, il y a eu beaucoup de cris stridents,
les comédiens ne s’entendaient pas. Or, les gens du Sud sont connus par leur calme,
pour leur appréciation pour le temps ».
Haba Sabrina
(comédienne amateur de Tamanrasset)
« Je suis vraiment déboussolée. Dans un festival, on nous a conseillé de monter des
pièces de dramaturges connus, universels, que la langue ne posait pas de problème
dans un spectacle. Aujourd’hui, on nous reproche cela, nous poussant à produire des
textes locaux, avec le dialecte local ou algérien tout court. A qui nous fier ? ».
Ch. Berriah
Propos recueillis par Ch. Berriah
13
Semaine culturelle
des wilayas de
Jijel
Nina Lys Affane
(poétesse et journaliste, Jijel)
« C’est une thérapie pour moi que d’écrire et de participer à des manifestations culturelles. C’est suite à des
encouragements de mes proches que j’ai pu éditer mon premier recueil de poésie intitulé « En pourparlers
avec l’amour » qui comporte une palette de poèmes sur les rêves, l’amour, la douleur, l’oubli, les anges et
les romances d’antan. Ce recueil a eu un succès retentissant du fait que le produit de la vente de ce livre est
destiné à aider l’association El Fedjr des malades atteints du cancer ».
Mila
El Yazid Dekmouche
(direction de la culture, Jijel)
Constantine
Une rencontre liée à
l’histoire et à la civilisation
La semaine culturelle des wilayas de Constantine, Mila et Jijel s’est déroulée du 16 au 19 novembre au Palais de la culture d’Imama. Dans une exposition multicolore, les wilayas de l’Est du
pays ont présenté les photos des sites et monuments historiques, le Musée national de Cirta, l’artisanat traditionnel, l’art culinaire, les manuscrits et livres écrits par des personnalités historiques,
scientifiques et littéraires, l’art plastique, le dessin et la calligraphie arabe. Au rendez-vous aussi
l’animation de proximité assurée par les groupes folkloriques du patrimoine culturel local de Béni
Foughal, une soirée animée également par le mounchid Tarek Abderezzak, le groupe Inchad et le
madih, les Aissaouia, de la musique moderne jouée par les adhérents de la Maison de la culture,
le groupe de chaâbi Saâdoudi Mohamed, outre une soirée malouf avec l’artiste Ahmed Aouabdia,
l’association Ennour de la musique andalouse, le groupe Zaïma Nasreddine (chaâbi), de l’artiste
Haroune Benhajji (hawzi), ainsi que Salim Fergani.
D’autres activités se sont tenues à la Maison de la culture dont une communication sur Cheikh
Abdelhamid Ibn Badis par le docteur Abdelaziz Filali, une soirée poétique avec Mohamed Ztili,
Djamel Foughali, Hakim Miloud, Mounira Saâda Kholkhal, Affane Badiâa, Bouzria Abderrahmane,
Yassine Afrid, Ali Boumalta…
14
« Notre wilaya a un riche patrimoine avec ses sites (grotte Taza, Tombe punique, stèle, épitaphe, mosaïques
de Toualbia, Robot romain de Chobae, porte et mur d’enceintes, les objets et sites antiques, l’huilerie romaine, Tophet, Bouafroune Oudjanna, ancienne route Djidjelli-Sétif, etc., outre les manuscrits et livres abordant différentes thématiques (Mohamed Salah Kherfi, Djamila Zenir, Ali Boudjedir, Mohamed Benhamouda,
Abou Laïd Doudou, Abdelhamid Abdous, Boudjemâa Souilah, Mohamed Ztili, Abderrahmane Bouzerba,
Nina Lys Affane… un artisanat traditionnel, des personnalités (Cheikh Mohamed Tahar Mili, Abou Laïd Doudou, Ferhat Abbès, etc.
Quant aux structures, la wilaya dispose de 28 bibliothèques communales, un bibliobus avec plus de 5 000
livres, une bibliothèque de wilaya en projet, un théâtre en plein air en projet d’une capacité de 4 500 places
(pour 48 milliards de centimes) et un conservatoire de musique en cours de construction. Par ailleurs, une
centaine d’associations activent sur tout le territoire de la wilaya ».
Ghania Boudebza
(miniaturiste, Jijel)
« Je me suis lancé dans la miniature et me suis initié à l’art plastique depuis mon enfance. Avec l’expérience
acquise depuis des années et en tant que professeur de dessin à la Maison de la culture, j’ai participé à des
manifestations culturelles nationales d’arts plastiques, au salon maghrébin de Jijel en 2010 et à « Alger,
capitale de la culture arabe » en 2007. J’ai obtenu le troisième prix en arts plastiques à Aïn Témouchent en
2006 et le premier prix à « El Qods, capitale de la culture arabe » en 2009 ».
Mohamed Lakhdar Azzi
(maison de haute couture, Constantine)
« La maison Azzi de haute couture a été créée en 1965. Elle est spécialisée dans la
gandoura constantinoise. Avec le temps, nous nous sommes intéressés à d’autres
spécialités, tels que l’artisanat tlemcénien, kabyle, etc. et tous les styles d’Algérie.
Avec notre label, nous avons représenté l’Algérie à l’Exposition universelle de
Shanghai en 2010, à l’exposition internationale au Carrousel du Louvre à Paris, en
Belgique et au Moyen-Orient ».
M. Gadiri
15
Du 18 au 20 - 12 - 2011
Les routes de la foi
Du 27 Novembre
Au 04 - 12 - 2011
Festival Culturel Maghrébin
de la musique Andalouse
Musée Sidi Belhassen
école Sidi Boumediene
Musée des rituels
islamiques mosquée
El-Machouar
Palais des expositions
El Koudia - Tlemcen
Jusqu’au 31
Décembre 2011
Jusqu’au 31
Décembre 2011
Jusqu’au 31
Décembre 2011
Du 19 Novembre
Au 14 Janvier 2012
Le patrimoine culturel Oral et immatériel
de l’Humanité en pays d’Islam
Les manuscrits musulmans :
collections nationales
Outils rituels islamiques
De Terre et d’Argile
Khelif Saber (Bordj Bou Arreridj) Staïfi
Djamel Menouer (Alger) Chaabi
Nadjia Laaraf (Alger) Variété
Khalil Bedis (Sétif) Staïfi
Rabie Salah (Alger) Chaabi
Bekakchi El Kheir (Sétif) StaÏfi
Yasmina (Tizi Ouzou) Kabyle
Mohamed Mazouni (Blida) Variété
Algerienne
Faïza Amal (Alger) Oriental
Tchier Abdelghani (Sétif) StaÏfi
Mehdi Tamache (Alger) Chaabi
Ferradji Abdelkader (Bouira) Chaabi
Réda Lalal (Alger) Chaabi
Benghezal Lotfi (Alger) Chaabi
Kamel Mellouk (Tlemcen)
Variété Algerienne
La troupe «Aoutar» (Tlemcen) Andalous
La troupe «Angham Kortoba»
(Jijel) Andalous
La troupe de «Abdelhamid Bouzaher»
Khenchla - Folklore Chaoui
La troupe «Allegria» (Alger) - Flamenco
La troupe «El Nasr» (Sétif) - Staïfi
La troupe «Gana» (Alger) - Regea
La troupe «Fen oua Adab» (Blida) Andalous
La troupe «Ichbilia»
(Souk Ahras) Andalous
Angham Tedikelt
«Tamanrasset» Tindi
Samir Delidj
(Bordj Bou Arreridj) Staïfi
Ayoub Ben Aïcha (M’Sila)
Naïli Ammar Staïfi (Sétif)
Staïfi Ouahmad (Bouira)
Kabyle Cheb Kader
(Mascara) Raï
Sidi Bel Abbes
Mascara
Saida
Naama
Bechar
Tindouf
Tlemcen
Aïn Temouchent
Oran
Sidi Bel Abbes
Mascara
04 - 12 - 2011
05 - 12 - 2011
01 - 12 - 2011
02 - 12 - 2011
03 - 12 - 2011
04 - 12 - 2011
06 - 12 - 2011
03 - 12 - 2011
04 - 12 - 2011
05 - 12 - 2011
06 - 12 - 2011
02 - 12 - 2011
Saida
Naama
Bechar
Tindouf
10 - 12 - 2011
11 - 12 - 2011
13 - 12 - 2011
Mascara
09 - 12 - 2011
08 - 12 - 2011
10 - 12 - 2011
Sidi Bel Abbes
Bechar
Tindouf
08 - 12 - 2011
13 - 12 - 2011
Naama
07 - 12 - 2011
Oran
Saida
12 - 12 - 2011
Mascara
05 - 12 - 2011
06 - 12 - 2011
Aïn Temouchent
Sidi Bel Abbes
11 - 12 - 2011
11 - 12 - 2011
Oran
10 - 12 - 2011
Tlemcen
Aïn Temouchent
09 - 12 - 2011
10 - 12 - 2011
Tindouf
Tlemcen
07 - 12 - 2011
Bechar
05 - 12 - 2011
08 - 12 - 2011
Naama
04 - 12 - 2011
Saida
Oran
03 - 12 - 2011
03 - 12 - 2011
Tlemcen
Aïn Temouchent
02 - 12 - 2011
La troupe «Nasiria» Skikda (Andalous)
Hawz
La troupe «Maghdiria» Mascara (Andalous)
Andalous
Association «El Ouatar El Arabi»
S,B,A Variété Algerienne
Du 24 Au 27
Décembre 2011
journées culturelles
de la république du Burkina Faso
Wilaya
Du 17 Au 20
Décembre 2011
journées culturelles
de l’état de Qatar
Date
Du 10 Au 12
Décembre 2011
journées culturelles
de la république du Bangladesh
Artiste
Date
Journées culturelles étrangères
Lieu
Akhar Guendouz
Amoud
Lion du Désert
Assia Ifrikia
Le retoure
d’el Oubad
Titre de la pièce
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Lieu
Azizi Hakim (Khenchla) Chaoui
Tayeb Djaballah (El Oued) Soufi
Zhor Benabed (Annaba) Hawzi
Athmane Tafna (Ouargla) Variété
Algerienne
Lahbib Telili (El Oued) Soufi
Yacine Zouaoui (Béjaïa) Chaabi
Réda Zitouni (Alger) Chaabi
Hichame Locif (Tebessa) Chaabi
Boudjella Sabrina (Mostaganem)
Chaabi
Ahmed Slimani (El Oued) Soufi
Ait Djoudi (Tizi Ouzou) Kabyle
Djamila Annabia (Annaba)
Chaoui
Baba Idabir (Tamanrasset) Tindi
Dahel Nassim (Sétif) Staïfi
Noreddine Allane (Alger) Variété
Algeroise
Bachir Kouna (Illizi) Tindi
Touati Bouhfidh (Mostaganem)
Chaabi
Mennaa Slimane (Ouargla) Variété
Algerienne
Bacha Imed (Tamanrasset) Tindi
El Hebri (Oran) Chanson Oranaise
Aziz Mebarkia (Khenchla) Chaoui
Cherigui Abdelkader (Oran) Chanson
Oranaise
Malika doumrane (Tizi Ouzou)
Kabyle
Keraguel Larbi (Sétif) Staïfi
La troupe «Nouara» Ouargla Variété
Algerienne
La troupe «Amel» (Biskra) Sahraoui
La troupe «Nedjm Doudja» (Bouira)
Chaabi
La troupe» Sada Tourath»
(Adrar) Hassani
Le groupe «Caravansérail»
(Alger) Fusion
La troupe «Liberap»
(Béjaïa) Rap
Artiste
Coopératives Praxis
Les associations du
théâtre koléa yesser
(Boumerdès)
Coopérative
Bordj Bou Arreridj
Prorteur du projet
14 - 12 - 2011
Tlemcen
Naama
Bechar
Tindouf
24 - 12 - 2011
26 - 12 - 2011
Saida
23 - 12 - 2011
22 - 12 - 2011
Mascara
Bechar
20 - 12 - 2011
21 - 12 - 2011
Naama
19 - 12 - 2011
Tindouf
Saida
22 - 12 - 2011
Mascara
18 - 12 - 2011
Sidi Bel Abbes
Oran
Aïn Temouchent
17 - 12 - 2011
24 - 12 - 2011
23 - 12 - 2011
22 - 12 - 2011
Tlemcen
Tindouf
19 - 12 - 2011
21 - 12 - 2011
Bechar
Naama
17 - 12 - 2011
16 - 12 - 2011
Saida
Mascara
14 - 12 - 2011
15 - 12 - 2011
Sidi Bel Abbes
Oran
20 - 12 - 2011
19 - 12 - 2011
Tlemcen
Aïn Temouchent
16 - 12 - 2011
17 - 12 - 2011
Bechar
Tindouf
14 - 12 - 2011
18 - 12 - 2011
Saida
Naama
13 - 12 - 2011
Mascara
Sidi Bel Abbes
Oran
Aïn Temouchent
12 - 12 - 2011
11 - 12 - 2011
17 - 12 - 2011
16 - 12 - 2011
15 - 12 - 2011
Wilaya
Théâtre régional
d’Annaba
Association Hanan
L’Art de la scène
(Adrar)
Chevaliers de la scène
Date
Bel Hrazem
Karim
Timothy
Roux
Abderrezzak
Boukebba
Auteur
Centre culturel de
Maghnia
Centre culturel de
Maghnia
05-12-2011
07-12-2011
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Lieu
Centre culturel de
Maghnia
Maison de la Culture
Abdelkader Aloula
29-12-2011
30-12-2011
Centre culturel de
Maghnia
Maison de la Culture
Abdelkader Aloula
16-12-2011
15-12-2011
Maison de la Culture
Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Abdelkader Aloula
04-12-2011
08-12-2011
Lieu
Date
Palais de la culture
Imama - Tlemcen
Du 18 Au 21
Décembre 2011
Exposition de livres publiés
Théâtre
Palais des expositions El
Koudia - Tlemcen
Du 15 Au 25
Décembre 2011
CIP de Tlemcen
Lieu
Salon National du Livre
18h00
Heure
Lieu
07 - 12 - 2011
Date
Date
Said Mahdaoui
Réalisateur
Cinéma
Titre des expositions
Livres & Littérature
Tlemcen
repères et héritages
Titre du film
To u r n é e s A r t i s t i q u e
Palais de la culture
Imama - Tlemcen
Palais de la culture
Imama - Tlemcen
Palais de la culture
Imama - Tlemcen
Festivals et d’animations de proximité
Musée des Arts et Histoire
Tlemcen
Palais de la culture
Imama - Tlemcen
Date
Jusqu’au 08
Décembre 2011
Titre
Lieu
Palais de la culture Imama
Tlemcen
Les échanges intellectuels
entre Tlemcen et Bejaia
Expositions
Date
Festivals et animations
Lieu
Palais de la culture Imama - Tlemcen
Lieu
Festivals et d’animations de proximité
Date
Colloque
Colloques
Manifestation «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011»
PROGRAMME DU MOIS Decembre 2011
Hommage posthume
Omar Dib
La voix suave de « Hawas bi aïnak yal warchane » s’est éteinte dans la nuit
du jeudi 22 septembre 2011. Le conteur de la radio Bel Horizon n’est plus. Il
s’agit de l’écrivain Omar Dib qui nous a quitté vendredi à l’âge de 71 ans. Le
défunt est né le 4 février 1940 à Derb El Hadjamine. Il perd son père, Bachir,
ouvrier chez un colon, à l’âge de 4 ans. Il suivit ses études primaires et
secondaires dans sa ville natale. Dès sa jeunesse, il manifeste une immense
passion pour la lecture qui le mène à activer de manière intense dans la
célèbre association Les Amis du Livre.
Dr Mahmoud
Agha Bouayed
(1928-2006)
L’homme livre ou le premier
bibliothécaire post-Indépendance
18
A. Bekkaï
L’auditorium du pôle du
centre-ville de l’université
Aboubakr Belkaïd, a abrité
les 14 et 15 septembre un
colloque international dédié
au «livre, vecteur d’ouverture de la culture islamique»
en hommage au premier
directeur de la Bibliothèque
nationale, le Dr Mahmoud
Agha Bouayed. Sa veuve,
Mme Fatima-Zohra Baghdadli, directrice des archives
d’Orient au sein du HCI, a
rappelé que la tenue de ce
colloque coïncide avec la
célébration de la journée
nationale du livre et l’anniversaire de sa désignation
à la tête de la Bibliothèque
nationale (15 septembre
1962).
Mahmoud Agha Bouayed est né en 1928 dans la maison ancestrale des Bouayed
à Derb Sidi Bouabdellah dans le quartier de Bab El Hdid, dans une famille connue
par le savoir et la culture. Dès son enfance, il se manifesta par un goût inné pour
la lecture d’autant que sa famille possédait une bibliothèque, ce qui était rare
durant l’époque coloniale. Son père, Abdelkrim, était traducteur (tordjmane) et
son grand-père Mohammed instituteur - on l’appelait respectueusement Monsieur – et fut le premier président du Cercle des Jeunes algériens.
Il fréquenta l’école coranique avant de rejoindre l’école primaire puis le lycée ainsi
que la medersa Dar El Hadith. Il fut membre de l’OCFLN de 1955 à l’Indépendance.
Une période où il consacra son esprit et sa plume pour la cause de la Révolution algérienne. Parallèlement à ses activités militantes, il dut suivre ses études de
sorte qu’il obtint un diplôme de l’université El Qarawiyine de Fès (Maroc) en 1949,
un diplôme des études supérieures marocaines à Rabat (Maroc) en 1948-1949 et
un autre décerné en 1954 par l’Institut des études islamiques supérieures, relevant de l’université d’Alger, ainsi qu’une licence de la Faculté des lettres d’Alger
en 1953. Il passa avec succès le concours destiné aux bibliothécaires spécialisés
dans les manuscrits qui fut organisé à Paris en 1953, et prendra part à un stage
consacré à la bibliothéconomie dans le Monde arabe initié en 1959 par l’Unesco.
Ce bibliothécaire hors pair décrocha, en 1979, un doctorat 3e degré en histoire
avec mention.
Quant à son parcours professionnel, Mahmoud Agha Bouayed a occupé divers
postes depuis 1953 ; il manifesta un engagement sans faille et une passion sans
limite pour le monde du livre et de la culture. De 1953 à 1957, il était chargé de
la gestion des œuvres orientales au niveau de la Bibliothèque nationale d’Algérie
(BNA), située à l’époque dans la basse Casbah à Alger. Puis, il occupera, de 1958 à
1961, le poste de conservateur à la Faculté des lettres à Rabat (Maroc) avant d’y
enseigner en qualité de maître de conférences.
Après l’Indépendance, et eu égard à son riche parcours professionnel, les hautes
autorités de l’Etat le nommèrent directeur générale de la BNA qu’il dirigea jusqu’en
1991. En 1992, il fut désigné conseiller auprès du ministre de la Communication
et de la Culture, un poste qu’il occupera par la suite au sein du Haut Conseil islamique en 1999. Parallèlement, il continuera à enseigner l’histoire du livre et des
bibliothèques à l’Institut de bibliothéconomie de l’université d’Alger.
Le parcours dense de « l’homme livre » fut couronné par sa désignation, en 1999,
par le Président Abdelaziz Bouteflika comme conseiller aux affaires culturelles
auprès de la présidence de la République où il côtoiera le chef de l’Etat jusqu’à
son décès en juin 2006.
La bibliothèque de la faculté de technologie de Chetouane porte le nom de Mahmoud Agha Bouayed depuis la date commémorative du 1er Novembre 2009.
L’institution fut baptisée lors d’une cérémonie solennelle marquée par un don
du fonds documentaire personnel du regretté Bouayed au profit de ce centre de
documentation.
Le conteur de Bel
Horizon n’est plus
« Parce que nous sommes de
ceux qui pensent que l’histoire se
construit, n’est-il pas de notre devoir de consigner les évènements,
les lieux et les dates, de les disposer ensuite afin de leur conférer
une nouvelle cohérence ? »
Au milieu de l’année 1956, il sera aux côtés de son frère Djamel Dib dans la
cellule fida’ implantée à Tlemcen et circonscrite à la l’ex-rue de Paris. Il tenta
de joindre le maquis par la suite, mais il fut intercepté par l’armée française.
Incarcéré à Dar El-Jennenar, il subit des tortures dont il portera les séquelles
toute sa vie. Dès l’indépendance, il se consacre à l’enseignement du dessin au lycée polyvalent puis Benzerdjeb - art dont il avait appris les secrets
bien des années auparavant, auprès de son oncle Abdelkrim Diabi, artiste
créateur de dessins de tapis - ainsi que les sciences naturelles aux côtés des
Klouche, Berber entre autres, avant d’occuper le poste de surveillant général
au lycée polyvalent (annexe dudit lycée). Dans les années 80, il occupa le
poste de P/APW. A sa retraite anticipée, il se consacra à l’écriture à l’instar de
son cousin, l’illustre Mohammed Dib, et de son frère et compagnon de route
Souheïl Dib.
A partir de 1985, il prend en mains la célèbre association Les amis du vieux Tlemcen, qui avait activé durant la période
coloniale sous l’autorité d’Alfred Bel, des frères Marçais, d’Edmond d’Estaing et d’autres encore, dont le premier bulletin
remonte à 1950 et dont les activités furent interrompues entre 1962 et 1985. Omar Dib était directeur de publication du
bulletin de la Société d’études et de recherches historiques, dirigé par son frère Mohammed Souheïl Dib.
« Parce que nous sommes de ceux qui pensent que l’histoire se construit, n’est-il pas de notre devoir de consigner les
évènements, les lieux et les dates, de les disposer ensuite afin de leur conférer une nouvelle cohérence ? », disait-il. C’est
à ce titre qu’il publiera une série d’articles notamment dans Le Quotidien d’Oran, tantôt sous le pseudonyme de Koceïl
Amazigh (prénom de son fils, mais aussi du fils de son ami Kateb Yacine), tantôt avec sa signature patronymique Omar
Dib.
Comme pour pérenniser ad mortem une tradition qui lui était chère, Hayt el djanaza (le mur mortuaire) sera scrupuleusement observé ou plutôt ressuscité en sa mémoire lors de son enterrement, en présence d’une foule nombreuse venue
accompagner le défunt à sa dernière demeure au cimetière Sidi Senouci de Aïn Wazouta.
Parution du livre
«Genèse de la sana’ :
un essai épistémologique
sur la musique andalouse
maghrébine»
de l’ethnomusicologue
Mehdi Megnaoula
Allal Bekkaï
Ce livre est divisé en quatre grandes parties sur l’art de la technique : le système
technique du chant andalou avec la nouba, le poème (mouwachahat, zajal, tab’),
le système de la psychologie musicale, la musicothérapie à travers les vingt-quatre
heures et son influence sur la psychologie individuelle, l’espace andalou dans un
environnement créatif. La troisième partie concerne le système philosophique de
la pensée avec l’influence de la théorie d’Ethos dans la théorisation de la musique
andalouse, de son idéologie, les étapes du développement de la théorie, la problématique de référence bibliographique sur la théorie de la musique andalouse.
Quant à la quatrième partie, elle porte sur le système modal de la vision des
méthodes de l’étude de l’échelle musicale, son tab’ et rythme, la sana’ avec étude et
mouvements du tab’ dans la composition musicale andalouse.
L’apprentissage de la musique andalouse se réalise par une pédagogie typique
et spécifique ; puisque la base théorique de cette musique est indépendante par
rapport à d’autres écoles (orientale ou occidentale), bien qu’elle se base, en premier lieu, sur la réflexion théorique de la musique (Al Kindi, VIIIe siècle), Al Farabi
(IXe siècle), Ibn Sina (Xe siècle) et cette musique arabe andalouse a été fondée par
le philosophe Ibn Baja (XIe siècle) qui s’inspira de ses prédécesseurs savants, sans
oublier ou négliger l’école de maître Ziryab et son influence musico culturelle dans
l’espace social andalou, explique l’auteur.
Ce livre est conçu en trois types d’exégèse : l’exégèse médium (moyen) pour les
musiciens et les intellectuels, l’exégèse (grand) pour les musicologues et l’exégèse
(petit) pour les néophytes ou les lecteurs et en cours d’apprentissage.
M. Gadiri
19
Théâtre national algérien
Mahieddine Bachtarzi
« Les martyrs
reviennent cette
semaine »
à Maghnia
La nouvelle mouture
signée Sonia de l’adaptation de M’hamed
Benguettaf, d’après la
nouvelle de feu Tahar
Ouettar, a impressionné le public maghnaoui
au nouveau centre
culturel de la ville.
« Les martyrs reviennent cette semaine »
La pièce
version Sonia, qui a duré un peu plus de 60 mi-
nutes, est une sorte de regard spirituel d’une situation intemporelle. Le personnage principal, a’mi El Abed,
un derviche, comme le considère la population du village, reçoit une lettre de son fils Mustapha, tombé au
champ de bataille de la révolution algérienne. Un courrier curieux pour des villageois dans la majorité des
gens incrédules, mais surtout des opportunistes. Le père du martyr, enthousiasmé par cette nouvelle croit
bien faire d’annoncer le contenu de cette lettre qui informe que les martyrs reviendraient au village. Il déchantera rapidement devant les quolibets des habitants qui le prennent pour un fou. Au même moment, les autorités du bourg s’attellent
à accueillir de hauts responsables de la Capitale. D’où l’angoisse et le zèle des responsables locaux. Mais, c’est là aussi, que
naît un quiproquo : a’mi El Abed parle du retour des chouhada et les élus locaux évoquent l’arrivée d’une délégation d’Alger,
sans que les deux parties en soient conscientes. Et ce n’est que lorsque le père déprimé annonce le nom de martyrs que
tout le monde le tourne en dérision. Pourtant, dans cette annonce curieuse du retour des morts, des notables du village
montrent leur stress, leur angoisse « Et s’ils revenaient, que diraient-ils, que feraient-ils, pourquoi reviennent-ils ? » Une véritable panique s’empare du village.
Esthétiquement parlant, la pièce gagne par le jeu de très grande qualité des comédiens, notamment le chœur de femmes,
vêtues en anges, en esprits qui contrecarrent par leurs interventions ces « faux moudjahidine » en costumes cravates. C’est le
personnage de la moudjahida Khadidja, avec ses chants, ses vrais témoignages sur des faits de la révolution… Les costumes
sont hallucinants, la scénographie d’un grand professionnalisme, basé sur une création audacieuse où le blanc est omniprésent et la mise en scène d’une beauté ensorcelante. Un pari que Sonia et sa jeune équipe ont gagné haut la main. Et le public
de Maghnia le leur a montrés de fort belle manière, puisque à la fin du spectacle, il est resté debout pendant 15 minutes…
Chahreddine Berriah
« Sonia a apporté un autre
regard sur le texte »
Lynda Sellam
assistante metteur
en scène
En quoi cette nouvelle version des « Martyres reviennent cette semaine »
diffère-t-elle de celle de Ziani Chérif Ayad ?
Il faut préciser que l’adaptation est toujours celle du maître M’hamed Benguettaf, mais Madame Sonia a introduit
des modifications dans le texte. Elle avait une vision nouvelle dans la réalisation. Elle s’est éloignée de la forme de
la halqa de M. Ziani Chérif Ayad. Elle a donné au texte un nouveau souffle, une nouvelle image. Pour ce qui est de
l’écriture dramatique, même s’il y a un enchaînement de faits, d’événements dans l’adaptation de M. Benguettaf, il
y a eu des, chez Mme Sonia des modifications dans le texte, dans la dramaturgie. Et puis, il y a les comédiens et la
forme de façon générale…
Et pour le dialogue, la langue, sont-ils les mêmes ?
Pour la langue, elle est la même quelle celle choisie dans la version précédente, mais pour le dialogue, il n’en est
resté que les situations des personnages d’opportunistes (ceux qui ont survécu à la Révolution algérienne) mais
tout ce qui tourne autour, c’est l’œuvre de Mme Sonia.
Donc, nous pouvons dire que finalement, le changement qu’il y a entre les deux versions est d’ordre technique...
C’est exact. Le texte original, la nouvelle de feu Tahar Ouettar, l’adaptation est toujours celle de M’hamed Benguettaf, mais la mise en scène de Mme Sonia est différente de celle de Ziani Chérif Ayad. Et cette nouveauté est dans la
dramaturgie…
20
Lynda Sellam est
assistante de mise en Vous vous produisez à Maghnia pour la première fois. Une première impression ?
scène de la pièce
C’est la première fois que je visite Maghnia, la troupe du TNA aussi, et croyez-moi, je suis très impres« Les martyrs
sionné par ce public très attentif, qui suivait, applaudissait quand il fallait ; un public dont l’âge varie, je
reviennent cette
dirais, entre 7 et 17 ans. Il y avait des adultes, bien sûr, mais à aucun moment, nous n’avions entendu
semaine ». Nous
un bruit, un rire ou autre. C’est impressionnant comme public qui est resté jusqu’à la fin de la représenl’avons rencontrée à tation dans une discipline totale. J’espère que ce public sera celui du théâtre dans 10 ans. Et pourquoi
Maghnia, à l’issue de pas, parmi ce public il y aura u n ou deux comédiens qui diront, il y a 20 ans j’ai vu cette pièce et maintenant, je suis comédien et je joue dans cette pièce ?
la représentation.
Ces jeunes se sentent honorés du déplacement de votre troupe dans leur
ville et ont tenu à vous le dire…
Non, c’est nous plutôt qui nous sentons honorés de nous être produits dans cette ville frontalière, la vitrine du pays
dont les habitants sont très hospitaliers. Je souhaite qu’elle soit la vitrine du théâtre algérien. Nos grands remerciements aux gens de Maghnia.
21
Exposition internationale sur le patrimoine culturel
oral et immatériel de l’humanité en pays d’Islam
Un miroir de la
diversité culturelle
L’exposition « Patrimoine culturel oral et immatériel de l’humanité en pays d’Islam »,
organisée dans le cadre de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique
» au Musée de Tlemcen avec la participation de dix pays, a été riche et variée en arts et
spectacles comme la danse, la musique et le théâtre traditionnel. C’est un événement
culturel de haute facture et le public, venu en grand nombre, a pu découvrir les pratiques sociales, les rituels, les événements festifs, le savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel, les instruments ancestraux de musique et les arts dramatiques très anciens.
Ce patrimoine immatériel fait de musique, de productions
littéraires, de cérémonies et rituels, de gestes et gestuelles, a été
conservé au fil des siècles grâce à la sollicitation de la mémoire
collective, de la mémoire individuelle mais surtout de la mémoire sociale. Il exprime donc l’univers culturel et symbolique
des communautés culturelles qui en connaissent l’essence et en
savent parfaitement le sens. Ce sont elles qui le perpétuent et le
reproduisent, invariant et transformé tout à la fois.
Ainsi, les Azerbaidjanais, les Indonésiens, les Tadjiks, les Bengalais, les Marocains, les Yéménites, les Jordaniens, les Egyptiens,
les Palestiniens, les Irakiens et les Algériens ont, au cours de leur
exposition, étalé au grand jour leur savoir-faire traditionnel et
séduit le large public par leurs représentations artistiques musicales et dramatiques.
Cette mosaïque culturelle a permis de découvrir des instruments et des pièces traditionnelles inscrites au patrimoine
culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco à l’image du tapis
azerbaidjanais et kashanais, l’instrument de musique angklung
indonésien, le batik indonésien, un tissu en coton et soie porté
par les indonésiens depuis le début de leur existence jusqu’à
la mort, tissé avec les techniques traditionnelles et peint à la
main, l’espace culturel marocain de la place Djemaâ El-Fna, le
kris indonésien, une sorte de digue asymétrique et très caractéristique en Indonésie mais aussi les arts dramatiques rituels
comme le ta’ziye et les musiques ancestrales à l’image de l’art
des ashiqs et le katta ashula d’Azerbaïdjan, les chants yéménites
de Sanna appelé également al ghina al san’ani, les chants des
Baul du Bengladesh qui sont des ménestrels mystiques qui
vivent en milieu rural et dont le mouvement baul a atteint son
apogée au XIXe siècle et connaît actuellement un regain de
popularité apurès des populations rurales, le mugham azerbaidjanais qui est un genre musical se prêtant à un haut degré
d’improvisation, le diwan algérien et marocain, la musique indonésienne ancienne, ainsi que la musique populaire égyptienne
et jordanienne et, enfin, les danses populaires traditionnelles de
tous les pays participants à ce grand forum culturel
Tout comme la culture en général, le patrimoine immatériel
évolue constamment et se trouve enrichi par chaque génération. De nouvelles expressions et manifestations du patrimoine
culturel immatériel sont aujourd’hui menacées, mises en péril
par la mondialisation et l’uniformisation mais aussi par un
manque de soutien, d’appréciation et de compréhension. C’est
dans cette optique qu’a été organisée cette grande exposition
internationale en fixant les objectifs de sa vulgarisation et la
sensibilisation citoyenne pour sa sauvegarde et sa préservation,
car il fait partie de l’identité culturelle de chaque peuple.
22
23
Amina Kessar à El Djawhara :
Avant-première
Tetma
Le patrimoine
Cheikha
conjugué au féminin
La réalisatrice a adopté une
démarche personnelle, une approche féministe quant au portrait de cette diva rebelle. Qu’on
en juge. Pour les besoins de la
reconstitution, la cinéaste fera
appel à Amina Karadja, une
cantatrice de Tlemcen vivant
à Paris qui campera le personnage de Tetma.
« J’admire le côté rebelle
de Cheikha Tetma »
Quelles sont les motivations qui ont présidé au choix de ce sujet ?
Cela fait trois ans, c’est-à-dire depuis 2008, que je travaille sur le patrimoine immatériel algérien.
Avant Cheikha Tetma, j’ai travaillé sur les danses ancestrales, j’ai fait des documentaires de 13 et
52 minutes. Ensuite, je suis passée à Khelifi Ahmed (à qui nous souhaitons longue vie), une sommité, une icône de la chanson bédouine et auquel j’ai consacré un film d’une heure et demie.
Après, il y a eu l’année 2011, donc l’opportunité s’est présentée : Cheikha Tetma, une dame qui
a marqué son époque. En 1920 déjà, elle s’imposait, qui défiait les notables de sa région. C’est
ce côté rebelle qui m’a interpellée. Le programme était déjà proposé, il y avait un appel d’offres,
donc je pouvais réaliser un documentaire sur cheikh parmi d’autres, ou un homme d’histoire,
mais j’ai opté pour Cheikha Tetma. C’est peut-être mon engagement personnel…
Quel message ou enseignement avez-vous voulu transmettre à travers ce film ?
On véhicule toujours un message à travers une image, même si on tourne deux minutes à
travers lesquelles on doit passer un message. Il y a ce qu’on appelle la lecture entre les lignes,
moi je ne suis pas du genre à faire beaucoup de dialogues ; je préfère laisser les images parler
d’elles mêmes.
Pour le cas de Cheikha Tetma, quel est ce message ?
Le message, c’est le côté rebelle de cette Algérienne, c’est pour dire que la femme algérienne a
toujours été debout et que si ce pays est encore debout, c’est aussi grâce à ces grandes femmes
qui se battent tous les jours pour l’Algérie, pour l’Algérie profonde et son patrimoine.
Avez-vous rencontré des difficultés en matière de documentation, de collecte
d’archives ?
C’est simple : je crois que le sort s’est acharné contre Cheikha Tetma depuis qu’elle a fait son
choix et en raison de son caractère rebelle. Pourquoi je dis « le sort s’acharne », parce qu’il n’y a
pas d’images. J’ai eu tout le mal du monde à obtenir des images de Cheikha Tetma. Même sa
musique, j’ai bataillé pour en avoir quelques morceaux rares et audibles, parce que sa musique
est très mal entretenue. Je pense qu’il y a eu négligence quelque part. J’ai travaillé sur les photos et sur les interviews des spécialistes mais ce n’est jamais assez par rapport au parcours de
cette grande dame.
Etes-vous au courant qu’il y eu un film sur Cheikha Tetma réalisé dans les années 80 par Abdellatif Merah pour le compte de la RTA ?
Oui, j’ai vu le documentaire. Kamel Bendi-Sari a également travaillé sur ce sujet mais superficiellement.
Vous en êtes-vous inspirée ?
Non, parce que j’ai ma propre vision et ma propre méthode. Il est hors de question pour moi de
calquer un travail sur un autre déjà existant.
Avez-vous rencontré des membres de la famille de Cheikha Tetma ?
Oui, sa nièce. Il y a aussi Cheikh Krabchi qui la croisait souvent avec son haïk, d’après ce qu’il m’a
raconté.
Quelle est la chanson de Tetma que vous a le plus marquée ?
24
« Ya rabbi toub aliya ». D’ailleurs, c’est la chanson du générique.
Propos recueillis par Allal Bekkaï
25
Dar El Hadith,
un lieu de culture
Film documentaire de Saïd Eulmi
« Des instants
d’intense émotion »
Chahreddine Berriah
26
َAu centre International de Presse de Tlemcen, l’auditoire venu en
grand nombre, est resté scotché face à l’écran du début jusqu’à la
fin de la projection du film documentaire « Dar El Hadith, un lieu
de culture » de Saïd Eulmi et produit par le ministère de la Culture.
Dès la première séquence, on sentait de l’émotion dans l’air.
Les spectateurs, surtout les moins jeunes, ne pouvaient retenir leurs larmes en écoutant les témoignages d’illustres personnages, racontant les premiers élèves et les professeurs de
la Médersa. Une institution, œuvre de l’Association des oulémas musulmans, inaugurée le 27 septembre 1937 par Cheikh
Abdelhamid Ben Badis.
On y enseignait le savoir, l’éducation, la religion et le nationalisme et ce, pendant l’ère coloniale.
Le réalisateur, qui est aussi, le scénariste du film de 1 h 30
minutes, a entrepris de montrer la naissance de cette célèbre
bâtisse jusqu’à nos jours. Usant d’archives et d’images récentes, Eulmi s’est mis dans la peau de l’architecte suivant pas
à pas l’érection de cet édifice de plusieurs étages. Nous apprendrons, alors qu’il existe une autre Dar El Hadith, appelée
Charquiya, celle-là et se trouve en Syrie « L’idée est venue de
là, on n’y a été inspiré » Et c’est Cheikh Bachir El-Ibrahimi qui
s’était lancé, en 1936, dans la construction de cette grande
maison de sciences et de savoir « avec la contribution active
des habitants de cette ville».
Dans ce film passionnant, l’assistance écoutait avec un silence religieux les témoignages des autochtones toujours en
vie, à l’image Abdelhadi El Housseini, Abdelhamid Hadjyet,
Mohamed Korso, Abderrahmane Korso et le fils de l’architecte concepteur du plan de Dar El Hadith, en l’occurrence
Liès Bouchama.
« L’histoire et la géographie n’étaient pas incluses dans le programme d’enseignement, à cause de l’interdiction qui frappait cette institution, faite par l’armée coloniale. Cependant,
nul ne pouvait interdire aux maîtres Cheikh Abdelhamid
Ben Badis, Cheikh Bachir El Ibrahimi et Cheikh Tayeb El-Okbi
d’inculquer le patriotisme, l’identité nationale et la fois aux
apprenants. C’est aussi, une école qui avait érigé les tréteaux
de la révolution.
Ce documentaire techniquement bien fait, qui restera longtemps dans les mémoires, a su fédérer les générations d’autrefois et d’aujourd’hui. Il a permis l’instauration d’un débat
riche et émouvant. Le réalisateur, touché par tant d’égards et
d’émotions, a promis d’en faire un feuilleton…
Saïd Eulmi :
« Un hommage aux
illustres enseignants
et aux élèves
de Dar El Hadith »
« La Médersa Dar El Hadith de
Tlemcen ne mérite pas qu’un film
documentaire, mais bien plus.
Dans cette production, j’ai axé
mon travail sur quatre volets,
notamment la naissance de cette
institution, les objectifs de sa naissance, la résistance cette maison
aux dépassements de l’armée coloniale et enfin, incruster le message scientifique et réformateur
chez les différentes générations
qui se sont succédé, par le biais
des témoignages d’historiens,
de chercheurs, entre autres… ce
documentaire est aussi, une sorte
d’hommage aux enseignants et
aux élèves de cette école qui ont
su inculquer les principes fondamentaux d’une nation, d’un
peuple ».
Ch. Berriah
27
Kheireddine Aboura
Scribe
chevronné,
musicologue
doué
Dans la série d’hommages consacrés aux maîtres de la musique andalouse initiée sous
le libellé « Nouba », la Maison de la culture Abdelkader Alloula a abrité une cérémonie
commémorative dédiée à Cheikh Mustapha Aboura et son fils Kheireddine. La table
ronde organisée dans ce cadre était animée par le trio Taha Aboura, fils de ce dernier,
Nasreddine Beghdadi, directeur des archives de la Radio algérienne et Fayçal Benkalfat,
commissaire de l’exposition « Nouba », en présence de M. Abdelhamid Benblidia, coordinateur national et de Mme Zahia Bencheikh, chef du département patrimoine immatériel et chorégraphie, ainsi que certains membres de la famille Aboura.
De retour à Tlemcen, après deux ans de service, il est recruté comme agent à la
mairie de la ville. A l’instar de son collègue, le regretté Ghouti Charif, premier
maire de Tlemcen post-indépendance qui, de par son poste (accès aux archives
de l’état civil), a écrit le livre « L’arbre de Tlemcen » (1993), Cheikh Kheireddine
Aboura a, quant à lui, et à la faveur de son passage dans ce même service, élaboré un tableau chronologique des musiciens de Tlemcen des XIXe et XXe siècles.
Un travail de fourmi reconnu par le défunt Kamel Malti.
Directeur artistique de la Radio de Tlemcen depuis 1948, il a pu avoir des contacts
avec plusieurs personnalités de la musique andalouse de Tlemcen comme
Cheikh Larbi Bensari, ses fils Redouane et Mahmoud, Cheikh Omar Bekhchi,
Cheikh Abdelkrim Dali… et d’Alger tels Bachtarzi, Fekhardji, Serri, etc. Il interprète quelques enregistrements dans les années 50. Parallèlement à cette fonction qu’il exerce avec dévouement, il joue comme soliste (luthiste) au sein de
l’orchestre andalou de la radio de Bel horizon dirigé en tandem par Cheikh Larbi
Bensari et Cheikh Omar Bekhchi. En 1957, il quitte Tlemcen pour aller se réfugier
à Rabat où il reste jusqu’à l’Indépendance. A son retour en 1962, il entame avec
Cheikh Larbi Bensari un travail d’enregistrement du patrimoine musical andalou
et hawzi. De 1966 à 1969, il est professeur de musique au sein de l’association
Gharnata dont il est le chef d’orchestre. Il fonde par la suite l’association Ahbab
Ziryab.
Vers les années 70, il entame un travail de recherche en musique andalouse
avec Bachtarzi et Toumi, en collaboration avec l’Institut national de musique au
titre des « Mouwachahat wa azdjal » (trois tomes) de Djelloul Yellès et Amokrane
Hafnaoui. Durant cette période, il est président de la section locale du syndicat
des arts lyriques.
Cheikh Kheireddine Aboura a capitalisé de larges connaissances acquises tout
au long de sa carrière accomplie au service de la musique gharnata de Tlemcen,
ce qui a fait de lui une référence très recherchée par les mélomanes. Et, à ce titre,
il a fait partie des différents jurys de plusieurs festivals nationaux. Pour raison de
santé, il ne prendra pas part aux travaux du séminaire national sur la musique
qui s’est tenu en février 1973 à l’INM d’Alger, à l’initiative du ministère de l’Information et de la Culture. Il prend sa retraite en 1973 et se consacre jusqu’à sa
mort à la zaouïa de Cheikh Mamchaoui. Il décède le 16 juillet 1977 à l’âge de 69
ans dans son appartement au niveau de l’immeuble Klouche sis à Bab El Djiad.
28
Fils de Mustapha Aboura et Harchaoui Zoulikha (petite-fille de l’illustre érudit Harchaoui de Nedroma où Mustapha eut son premier poste d’instituteur), Kheireddine est né le 7 mars 1908 à la rue des Forgerons, à proximité
de la mosquée du Figuier (derb Sidi Hamed) au sein d’une famille de lettrés
et de mélomanes. Il fait ses études primaires à l’école Décieux et secondaires à la Medersa. Son père lui prodigue dès son jeune âge l’essentiel de
sa formation musicale, outre son initiation au solfège auprès de M. Point,
professeur de musique. En 1929, il effectue son service militaire à Tlemcen.
Il fera partie de l’association Slam depuis sa création en 1934. Il tente une
expérience théâtrale avec l’association « Les Amis de l’art » et travaille un
certain temps dans les transports des voyageurs Ruffié (Bendimered). En
1939, il est mobilisé au titre de la conscription et envoyé en Syrie, ce qui
lui permet d’élargir ses connaissances musicales en côtoyant de grands
maîtres syriens. Il est affecté à l’infirmerie de la caserne. « On le voyait plus
avec un luth qu’avec un fusil », disait-on de lui.
En reconnaissance à efforts consentis sa vie durant dans le domaine musical et
musicologique, le défunt reçoit à titre posthume une distinction décernée par
l’Académie de musique arabe lors de sa 16e édition à Alger, en 2001. Il repose
au cimetière de Sidi Senouci de Aïn Wazouta aux côtés de son père Mustapha.
Allal Bekkaï
29
T H E
C U L T U R A L
R O U N D
U P
DIFFERENT
BUT ALIKE
It is somehow true to say that all ways lead to Tlemcen. From
East, from South or from remote areas; the western province
has become for months now, an angle that connects people
and bridges between cultures. This is the reflected image perceived through the various cultural activities held along the
second half of November, as part of the activities of Tlemcen,
Capital of Islamic Culture 2011.
By: AMIRA RAMZY
30
In the present round up, the focus will be oriented towards the major activities that caught much more attention
owing to their contribution to make of this international event an outstanding cultural circle.
As far as the inter-cultural exchanges between provinces, the opportunity was offered to us to know more about
three nice cities from the Eastern region of the country. In fact, from 16th to 19th of November 2011 the beautiful cities of Constantine, Mila and Jijel settled at the exhibition hall of the Cultural Center Abdelkader Alloula to
expose a rich panoply of their local patrimony aspects. This event brought evidence that though different, these
cities and their host town share a lot of common points in terms of Islamic historical background, in that they
all had been each in its corresponding era, high circles of knowledge and spirit growth. Archeological, touristic
and religious sites are still there to witness the prominent roles played by local mystic personalities in different
spheres across ages. The musical background heritage, be it Andalusian or Malouf genres, are tangible proofs
that same history elements had crossed these regions. As a matter of fact, the music evening shows carried out
by the Artist Ahmed Ouabdia and the inchad Association “Nour” have both subjugated the audience. The event
was a great occasion for many of us to get introduced to less common features of The Eastern Algerian Culture
such as oral performances of poetry in its different expressions styles. Furthermore, along the tree days of the
exhibition, tens of citizens, mostly families and adults approached the various stands of the hall to see closely the
Kaftan of Constantine or taste Trida meal, a common dish shared by the eastern cities.
Indeed, as part of the event “Tlemcen Capital of Islamic Culture 2011”, the Algerian Southern regions have been
efficiently represented in this Tlemcen manifestation through a convenient artistic program. In fact, the Theater
department of the great cultural event thought it well to schedule the activities of the TNA (Algerian National
Theater) Mahieddine Bachtarzi, a special program devoted to Southern regions in order to promote their theatrical productions by offering them space and room in the western part of the country. Thus, from 17th of November to 27th, not less than eleven southern provinces performed their own theatrical products in the nearby border town of Maghnia. Several Art associations and bands from Biskra, Ouargla, Tamanrasset, Bechar, Laghouat,
Adrar, Tindouf, El Oued, Elbayedh and Ain sefra have participated in this festivity for the great pleasure of the
local population, who appreciated at the same time, the artistic shows and the newly inaugurated cultural center
of the town. Al Mazlotin, produced by a band from Biskra, was honored to open the long list of respectful works.
Architecture in its entire artistic dimension has not been neglected along this period. As a matter of fact, an exhibition dedicated to earthen architecture has been realized and opened to public at the new open-air theater of
Tlemcen. The activity was saluted twice since; it gave occasion to put the Hall of Exhibition in practice since it is a
newly realized infrastructure built at Koudia area. Along more than a month (from 19th Nov to 14th Jan), this exposure is meant to illustrate the richness and diversity of the earthen construction heritage to the large audience.
Artists and historians coming from local areas such as Kabylia, besides to foreign architects from Ghana, Niger,
Portugal, Burkina Faso, France, Mali, South Africa, Sweden, Saudi Arabia, Yemen, Nigeria, and many other nations
attempted to shed light on the several facets of this historical world patrimony.
In her address to the media, Miss Yasmine Terki, commissioner of the exhibition, pointed finger at the new modern building materials to be at the origin of the loss of a worthy heritage man has ever known.
Meetings under colloquium forms have greatly marked the first half of November. The Cultural Palace hosted
along three days an international conference under the theme “Tlemcen and its region in the national movement and war of liberation, the exodus between 1911 and 1962”. It was meant to stress upon he contribution of
this ancient city in the different liberating actions in the Maghreb region in general and in Algeria in particular.
The colloquium was led by a number of eminent scholars from local universities as well as from aboard, who
highlighted in their conferences the role of Tlemcen and its region in paving the way to national liberation movement then independence. Miss Ouanassa Siari Tengour from Constantine opened the conference with the topic
“Archives of Tlemcen and its region from 1945 to 1962”. Mr. Yechouti Rachid from Morocco spoke about the major
role played by Tlemcen in supporting the action of Abdelkrim El Khettabi, the Leader of the Moroccan Rif. Mr. El
Hadi Bekkouche, ex prime minister of Tunisia, recalled the prominent contribution of Messali Hadj in boosting
the movement of liberation across the whole Maghreb. Added to that, Mr. Mimoun Aziza and Mr. Abdelmadjid
Boudjella tackled the different migrating waves, between West of Algeria and North East of Morocco, Aziza. In
their speech, they illustrated the refusal of Algerians to join to the colonial army.
In sum, the colloquium was a success in many ways in that it contributed to shed light on many hidden areas of
Algerian history.
The last, yet not the least activity to mention, has to do with Wednesdays cinema. The series of documentaries
produced in the light of Tlemcen demonstration provided us with the opportunity to enjoy the work of the great
director Lamine Merbah, entitled, Cheikh Sidi Mohamed Essnouci of Tlemcen, screened for the first time at the Cultural House Abdelkader Alloula, The documentary (58’)
recycled the personality of one of eminent erudite of Tlemcen during the 15th century.
31
M´hamed Issiakhem
la femme et l´enfant