Spécificités et originalité de la création Spécificités et originalité de
Transcription
Spécificités et originalité de la création Spécificités et originalité de
16 01 15 Decembre 2011 Journées nationales du théâtre du Sud à Maghnia Spécificités et et originalité originalité de la création Colloque international «Tlemcen et sa région dans le Mouvement national et la guerre d’Indépendance» Un rendez-vous important pour l’écriture de l’Histoire nationale Semaine culturelle des wilayas de Constantine, Jijel et Mila Une rencontre liée à l’histoire et à la civilisation A b d e l k r i m M e t a l s i - Ta n i 02 i 4 Département projets de restauration et de mise en valeur du patrimoine culturel et historique Chef du département : M. Abdelwaheb Dekkar Email: [email protected] Département livre et littérature m Chef du département : M. Abdelhalim Seray Email: [email protected] 10 Constantine Une rencontre Mila Chef du département : M. Rachid Hadj Naceur Email: [email protected] Département théâtre Chef du département : M. M’hamed Benguettaf Email: [email protected] Jijel 14 Département cinéma Chef du département : M. Abdelkrim Aït Oumeziane Email:[email protected] Dr Mahmoud Agha Bouayed Département expositions Chef du département : M. Mohamed Djehiche Email: [email protected] Département colloques Chef du département : M. Slimane Hachi Email:[email protected] Département patrimoine immatériel et chorégraphie (1928-2006) Omar Dib Le conteur de Bel Horizon n’est plus Chef du département : M. Nourreddine Lardjane Email:[email protected] Département semaines culturelles nationales et journées culturelles étrangères Chef du département : Mme Nadia Cheriet Email: [email protected] Coordonnateur M. Abdelhamid Belblidia Email: [email protected] 18 Hommage posthume Département festivals, animation de proximité et tournées musicales Communication liée à l’histoire et à la civilisation L’homme livre ou le premier bibliothécaire post-Indépendance Chef du département : Mme Zahia Bencheikh Email:[email protected] Chef du département : Mme Fatiha Akeb Email:1 - [email protected] Email:2 - [email protected] Spécificités et originalité de la création S e m ai n e cu l t u r e l l e m Département nouveaux projets d’infrastructures et d’équipement a Journées nationales du théâtre du Sud à Maghnia o patrimoine culturel oral et immatériel en terre d’Islam a été superbement valorisé lors de la grande exposition organisée au Musée de l’art et de l’histoire de la ville de Tlemcen. Une initiative originale abritée par le patio du musée qui a drainé une foule nombreuse venue découvrir les arts et traditions orales de divers pays participant à cette manifestation internationale. Cette exposition « sans barrières » a, de prime abord, permis le contact direct entre les artistes participants et les spectateurs enchantés et avides de découvrir ces danses, musiques et contes venus de terre d’Islam. Un rapprochement exceptionnel et une fraternité chaleureuse sans précédent s’est dégagée tout au long du déroulement de cet événement qui a rassemblé des artistes algériens, égyptiens, irakiens, jordaniens, azerbaidjanais, bengalais, marocains, tadjiks et indonésiens qui ont tous interprété des arts séculaires, puisant leur sources de civilisations anciennes et mettant en exergue une identité culturelle propre à chaque peuple. Le public émerveillé par ces spectacles aux sons, aux rythmes et aux tenues différentes, a pu remonter le temps et voyager au cœur d’un patrimoine immatériel jalousement sauvegardé par des hommes et des femmes représentant des peuples frères et constituant la mémoire collective conservée des siècles durant. Les représentations données à chaque soirée par les troupes participantes approfondissaient davantage les liens avec les visiteurs qui ont tant souhaité que cette manifestation se prolongeât eu égard à cette belle mosaïque artistique qui s’offrait à leurs yeux. Une convivialité et une ambiance exceptionnelles se dégageaient du Musée d’art de Tlemcen. A notre sens, l’idée d’organiser une telle manifestation devant un public sensible et curieux d’apprendre et de découvrir les cultures et traditions orales des peuples frères, ou tout simplement les cultures de l’humanité, mérite tous les honneurs car elle a contribué non seulement à poser les jalons d’une culture muséale chez ce public, au vu du nombre important des visiteurs qui se sont rendus à ce lieu culturel, mais elle a également permis à tout un chacun de prendre conscience de la valeur et de l’intérêt du patrimoine culturel oral et immatériel qui marque la spécificité identitaire des peuples. Une semaine aura été très intense mais insuffisante pour mettre en valeur tout le patrimoine oral et immatériel que recèle tous ces pays, et notamment celui d’Algérie représenté en cette occasion par l’ahellil de Timimoun, classé patrimoine universel par l’Unesco. Une telle initiative mériterait amplement d’être encouragée et suivie par d’autres similaires à même de sauvegarder ce trésor culturel qui contribue à mettre en valeur l’identité spécifique de chaque peuple et de faire face à la mondialisation et son corollaire l’uniformisation. pour l’écriture de l’Histoire nationale S LE Le patrimoine immatériel valorisé Un rendez-vous important r Liste des membres du Comité exécutif de la manifestation e Colloque international «Tlemcen et sa région dans le Mouvement national et la guerre d’Indépendance» 20 Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi « Les martyrs reviennent cette semaine » à Maghnia Responsable de la publication: Mme Khalida Toumi, Ministre de la Culture Coordinateur de la rédaction : Abdelkrim Metalsi-Tani Conception : T.Anser Clapcom , flashage : Print flash Ipression : ENAG E-mail: [email protected] 19 26 Exposition internationale 03 sur le patrimoine culturel 22 Un miroir de la diversité culturelle Colloque international «Tlemcen et sa région dans le Mouvement national et la guerre d’Indépendance» Un rendez-vous important pour l’écriture de l’Histoire nationale Le colloque international «Tlemcen et sa région dans le mouvement national et la guerre d’indépendance», organisé du 12 au 14 novembre, au Palais de la culture de Tlemcen, a constitué une étape importante pour l’écriture de l’Histoire nationale. C ette rencontre a tenté de lever le voile sur la période allant de 1911, année de l’exode des populations de Tlemcen vers le moyen orient, notamment, en signe de refus du colonialisme, jusqu’au recouvrement de l’indépendance nationale, en 1962. Elle a marqué, également, ses principales étapes et ses évènements les plus saillants. Trois jours durant, politologues, chercheurs, historiens et acteurs de cette période, ont rapporté, qui les résultats de leurs travaux de recherches, qui leurs témoignages à une assistance avide de connaître les péripéties de cette époque encore mal connue. Lors de la cérémonie d’ouverture, à laquelle ont pris part l’ancien Premier ministre tunisien, M. El Hadi Bekkouche et le membre de l’ex-Haut Comité d’Etat (HCE), M. Ali Haroun, le vice-Premier ministre, M. Noureddine Yazid Zerhouni a mis l’accent sur l’importance de cette rencontre qui met la lumière sur divers aspects historiques de Tlemcen et de sa région, en insistant sur la nécessité « pour la nouvelle génération d’apprendre son histoire ». Tout en précisant que sa présence ne revêt pas de « caractère officiel », il a rappelé que le Maghreb arabe a été « le point de rencontre d’une multitude de civilisations » et que cette partie du monde a enfanté de grandes personnalités, tels que Messali Hadj, Habib Bourguiba et Allal El Fassi, qui ont « marqué l’histoire ». La première conférence, animée par M. Ali Haroun a évoqué des personnalités de Tlemcen qui ont joué un rôle important dans la Guerre de Libération nationale, tels que l’ophtalmologue Oujdi Damerdji, les deux avocats Bendimerad et Benabdallah et Abou Bakr Belkaïd. Il a rappelé que Oujdi Damerdji a organisé à Rabat la première cellule FLN au Maroc avec d’autres Algériens, qui joua un rôle prépondérant dans la collecte d’argent et l’achat d’armes pour la glorieuse révolution armée et dans la création de la Fédération des Algériens du Maroc. Bendimerad et Benabdallah, qui faisaient partie d’un collectif d’avocats, avaient pour missions de « défendre les droits des détenus algériens en France ». Cela, sous la coordination d’Abou Bakr Belkaïd. « C’était lui qui avait structuré le collectif des avocats du FLN en France et déterminé la politique et la stratégie de défense des détenus Algériens qualifiés de hors la loi par le gouvernement colonial français et non pas comme prisonniers de guerre », a-t-il tenu à préciser. D’autres communications de ce colloque international ont traité de la contribution de la Perle du Maghreb au mouvement national. Algériens, Marocains et Tunisiens, mais aussi Français, Finlandais, Hongrois et Egyptiens, ont rappelé la contribution de personnalités mortes pour la patrie, décédées ou encore vivantes, à l’éveil de la conscience nationale, la préparation de la Guerre de Libération nationale, la lutte armée et, enfin, l’effort de l’édification nationale. Mme Ouanassa Siari-Tengour de l’Université de Constantine a abordé le thème des archives de Tlemcen et sa région de 1945 à 1962, à partir de documents des Services historiques de la défense et ceux d’Aix en Provence (France). Tout en estimant que l’histoire sociale de la ville « reste à traiter », cette historienne a demandé « la facilitation de l’accès aux archives nationales ». L’universitaire marocain Rachid Yechouti a traité le thème suivant : « Tlemcen et les révolutions au Maroc », en mettant l’accent sur la contribution de cette cité à l’action d’Abdelkrim El Khettabi. Le Rif marocain opérait ses logistiques en finances, journaux et autres moyens, à partir de Tlemcen. Cette ville servait, également, de point de départ des délégations rifaines pour l’étranger afin de faire connaître leur cause, a-t-il souligné. Il a signalé, en outre, que le drapeau du Rif a été confectionné par El Hadj El Mokhtar Attilimssani. L’ex-Premier ministre tunisien, M. El Hadi Bekkouche, a présenté, pour sa part, une communication sur Messali Hadj dans laquelle il a mis l’accent sur « l’importance du rôle joué par le père du nationalisme algérien dans l’impulsion du mouvement indépendantiste au Maghreb Arabe ». « Il a réussi à rassembler autour d’une cause nationaliste une élite et un groupe révolutionnaire. Avec le déclenchement de la lutte armée, cette relation a été interrompue et Messali s’est isolé des masses », a-t-il précisé. Avant de faire une lecture d’une lettre adressée par le défunt président tunisien Habib Bourguiba à Messali Hadj, le conférencier a mis l’accent sur la nécessité de « rendre au père du nationalisme algérien sa place dans l’histoire ». Les mouvements migratoires entre l’Oranie et le Nord-Est marocain, durant l’époque coloniale, a été mis à profit par l’universitaire marocain Mimoun Aziza pour signaler la forte présence des Marocains en Algérie et des Algériens au Maroc. Il a mis l’accent, par ailleurs, sur les différentes vagues d’émigrations enregistrées entre 1830 et 1962. L’historien de l’université de Tlemcen Abdelmajid Boujella a indiqué, quant à lui, que « l’exode de 1911 de Tlemcen a été précédé par d’autres mouvements migratoires », motivés par « le refus des Algériens d’intégrer la société coloniale » et de « fuir les exactions et les actes de génocide perpétrés par l’occupant français ». La contribution de Tlemcen au mouvement national a été marquée également par « la participation de personnalités de la région » à la création, en juin 1903, de l’hebdomadaire « El Misbah », a évoqué, pour sa part, M. Benkada Sadek du CRASC d’Oran. Cette publication, paraissant les vendredis, constituait « une tribune » et « un espace d’expression » pour les Algériens en quête « d’indépendance et de libertés ». « La bataille de Bizerte en Tunisie, a constitué une contribution importante du défunt président Habib Bourguiba avec la révolution algérienne », a estimé, pour sa part, l’historien tunisien Mohamed Lazhar Gherbi. Déclenchée le 19 juillet 1961, cette bataille lui a permis, non seulement, de reprendre la base navale de Bizerte encore sous domination française, mais aussi d’aider les moudjahidine algériens qui étaient ciblés à partir de cette importante base. Kamel Berrazeg 04 05 Colloque international «Tlemcen et sa région dans le Mouvement national et la guerre d’Indépendance » M. Mohamed Lemkami, ancien diplomate et cadre du MALG Bientôt une annexe du Centre national des manuscrits à Tlemcen La wilaya de Tlemcen abritera prochainement une annexe du Centre national des manuscrits implanté dans la wilaya d’Adrar, apprend-on de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés. Cette annexe sera érigée au musée des manuscrits, situé dans l’enceinte de la Medersa Khaldounia d’El Eubbad à Tlemcen, et conservera différents manuscrits, dont les soixante-neuf manuscrits, appartenant à l’ancienne Medersa franco-musulmane de Tlemcen. Dès l’indépendance du pays, ces manuscrits ont pu être récupérés et préservés par la Direction de l’éducation qui les avait déposés dans la bibliothèque du lycée Benzerdjeb, puis au lycée d’El Mechouar de Tlemcen. Datant de la glorieuse Révolution armée, ces manuscrits ont été transférés au musée de Tlemcen. La Medersa franco-musulmane, inaugurée en 1905 par le gouverneur d’Algérie de l’époque, disposait d’un fonds documentaire important, rappelle-t-on. 06 Cette collection a pu être transférée, récemment, au musée de Tlemcen situé dans l’enceinte même de l’ancienne bâtisse de ladite medersa. Un travail d’inventaire et d’identification est en cours par les spécialistes avant de transférer ce fonds documentaire au musée des manuscrits, situé dans l’enceinte de la Medersa Khaldounia d’El Eubbad à Tlemcen. Ces manuscrits, touchant à diverses sciences comme les mathématiques, la grammaire, le fiqh et le tafsir, seront mis à la disposition des étudiants, notamment des chercheurs, une fois les opérations d’inventaires, d’identification et de conservation achevées. L’intérêt porté par les pouvoirs publics à la sauvegarde des manuscrits a été concrétisé par la création et l’ouverture, en novembre 2006, du Centre national des manuscrits au niveau de la wilaya d’Adrar et qui, depuis, prend en charge la protection, la réhabilitation et la sauvegarde de ce patrimoine, rappelle-t-on. Il est, également, mis à la disposition des chercheurs pour leurs études sur différents thèmes. Le Centre national a organisé plusieurs rencontres visant la restauration de ces manuscrits et des contacts avec les propriétaires des « khizanate » en vue de créer une banque de données pour identifier les propriétaires des manuscrits. La wilaya d’Adrar comptabilise 7000 manuscrits inventoriés reflétant différents sujets socioculturels, scientifiques et religieux, selon M. Ahmed Nicloux, membre de l’Association d’études et de recherches des manuscrits de la wilaya d’Adrar qui prend en charge ce patrimoine. Cet important patrimoine, a-t-il précisé, recèle les richesses culturelles, notamment, de la région. Les plus anciens manuscrits datent du VIe siècle de l’hégire, quant aux autres manuscrits, ils remontent aux IXe, Xe et XIe siècles de l’hégire. Ces manuscrits, a-t-il signalé, ont « énormément souffert durant la période coloniale et des incendies qui les ont affectés à cette époque ». Les zones les plus prolifiques en manuscrits sont celles de Touat, Gourara et Tidikelt qui renferment une grande partie de ces écrits répartis entre une trentaine de « khizanate » ou bibliothèques situées à l’intérieur de Ksour de la région. Ceux-ci traitent, entre autres, des arts et sciences humaines, de sciences cultuels ou fiqh, de hadiths et leurs explications, d’astronomie, philosophie, médecine, histoire, soufisme. Par ailleurs, une convention entre le Conseil Général de Gironde (France) et l’Assemblée Populaire de la Wilaya d’Adrar, signée le 6 novembre 2005, a concerné la sauvegarde et la protection de ces manuscrits à travers des échanges entre les deux parties. K. Berrazeg Les transmissions ont été créées à Tlemcen M. Mohamed Lemkami a affirmé, lors du Colloque international « Tlemcen et sa région dans le Mouvement national et la Guerre de Libération nationale », que « les transmissions ont été créées en 1956 dans les maquis de Tlemcen par le défunt Abdelhafid Boussouf ». Faisant la genèse du MALG (Ministère de l’Armement et des Liaisons générales) mis en place en septembre 1958, par le même héros de la lutte armée en tant que « service de renseignement de l’ALN durant la guerre », l’ancien diplomate et cadre du MALG a précisé que cet outil a été installé dans les maquis de Tlemcen, notamment, aux frontières algéro-marocaines. Le premier réseau de transmission a été chargé « d’écouter l’ennemi » et était composé de 25 membres, dont la majorité venait de Tlemcen. Plusieurs centres d’écoute ont été installés après à travers le territoire national, outre la mise en place de la radio du FLN dans le Rif marocain par Boussouf qui a créé également l’APS, l’agence de presse officielle algérienne, en 1956 à Nador, au Maroc. La mise en place de la commission de contrôle et d’investigation (CCI) de l’ALN, a été suivie ensuite, selon M. Lemkami, par l’ouverture de l’école des cadres à Oujda (Maroc) pour contribuer au relèvement du niveau des combattant de l’ALN. La promotion était composée de 90 éléments, a-t-il précisé. Cette dernière fuit suivie de la logistique installée par le défunt Mohamed Boudiaf, respectivement, à Tétouan et Nador. S’agissant de l’armement, et pour éviter les trafiquants, une organisation a été mise en place pour doter l’ALN en armes. La Chine de Mao Zedong a grandement contribué dans ce cadre, a-t-il rappelé. Cinq usines d’armement ont été, ensuite, ouvertes au Maroc pour la fabrication, entre autres, de bazookas, pistolets, bombes, mitraillettes Stan et autres. « Le transport de ces armes s’effectuait par train et à l’intérieur de rouleaux d’étanchéité, à travers l’Algérie, et sous la protection de l’armée française », a-t-il ironisé. D’ailleurs, a-t-il signalé, un wagon destiné à la gare de Tlemcen y est resté jusqu’en 1963. Ouvert, il contenait une grande quantité d’armes, a-t-il précisé. « Ceux-ci ont été transférés, sur intervention de M. Bekhti Nemiche, au FRELIMO qui combattait au Mozambique l’occupant portugais. Le MALG a été dissout le 22 juin 1962 et ses 2 800 cadres, dont Lemkami, ont reçu une circulaire les informant de cette décision. Ces mêmes cadres ont aidé au fonctionnement, à l’Indépendance, de la télévision et de la radio algériennes, a-t-il conclu. Kamel B. 07 Colloque international «Tlemcen et sa région dans le Mouvement national et la guerre d’Indépendance » Hommage à l’historien Youcef Fates, politologue : «Le football a servi la cause nationale» Le football a constitué « un important moyen de lutte dans la guerre de libération nationale », selon le politologue algérien Youcef Fates, enseignant à l’université Paris Ouest Nanterre. Le sport, activité ludomotrice, très proche de la banalité, moyen inattendu de la guerre, sans les bombes, les balles et les fusils, va « avoir une bonne place dans la stratégie du FLN », a-t-il précisé, avant de rappeler que le colonialisme a usé de ce même sport dans ses efforts de « pacification de l’Algérie mis en place durant la guerre ». « Intégré dans l’arme psychologique, il jouera un rôle important auprès de la jeunesse musulmane ». Le football en particulier n’aura pas été seulement « une activité ludique productrice de spectacles générant du plaisir et des émotions », mais il a aussi été « un moyen d’action intérieure et un instrument extérieur » pendant la guerre de libération nationale. Il s’est donc révélé « très original » en jouant un rôle « politique » au double plan interne et international. La création de l’équipe de football du FLN et la mobilisation des joueurs professionnels de l’époque, ont contribué à l’instauration « d’une conscience nationale et d’une identité arabo-musulmane », a-t-il souligné. Sa communication présentée, lors du colloque international «Tlemcen et sa région dans le Mouvement national et la Guerre de Libération nationale », autour du thème « Le football et la lutte de Libération nationale algérienne (1954-1962) », met en exergue la participation du football au renforcement du mouvement national. « Cela s’est opéré avec la création, au début du XXe siècle, de clubs musulmans à l’instar de la Jeunesse sportive musulmane de Tlemcen (JSMT) et du Mouloudia Club d’Alger (MCA) ». Ces appellations avaient des « consonances identitaires », a-t-il précisé. « Ces clubs ont contribué, par ailleurs, à faire prendre conscience aux Algériens que les colons n’étaient pas imbattables. Une prise de conscience qui a construit la confiance des Algériens », a-t-il ajouté. Les couleurs vert, blanc et rouge, l’étoile et le croissant qui allaient symboliser, en 1937 puis à l’Indépendance, le drapeau algérien, étaient mises en relief sur les maillots de ces clubs, a-t-il encore rappelé en soulignant que « ces éléments constituaient les valeurs arabo-musulmanes d’une nation en lutte ». Il faut reconnaître que le football a permis de « mobiliser les masses » autour du mouvement national et de la révolution armée », a ajouté M. Youcef Fates qui a considéré que le FLN a « démontré ainsi qu’il maîtrisait tous les domaines, militaire, politique, culturel et sportif ». Le conférencier est, rappelle-t-on, l’auteur de l’ouvrage « Sport et politique en Algérie » paru en 2009. Il prépare actuellement un second livre intitulé « L’introduction et le développement des activités physiques et sportives en Algérie durant la période coloniale ». K. Berrazeg 08 Abderrahim Taleb Bendiab Un hommage particulier a été rendu, au dernier jour de ses travaux à l’historien Abderrahim Taleb Bendiab (1926-1992). Les participants à cette rencontre ont, tour à tour, mis l’accent sur la contribution du défunt, aussi bien, en tant que militant nationaliste qu’intellectuel, dans ses actions pour l’écriture de l’histoire nationale. Ainsi, l’historien français René Gallissot a présenté un témoignage émouvant sur cette personnalité qu’il a connue après l’Indépendance à l’Université d’Alger. « Il est resté jusqu’au bout de son intégrité intellectuelle », a-t-il tenu à précisé. « Il était très écouté par ses étudiants. C’était une voix qui venait de son fond intérieur », a-t-il encore ajouté. Le chercheur en histoire hongrois, Nagy Lasloun, a pour sa part, connu la chaleur humaine du défunt et sa probité intellectuelle lors d’un colloque à Alger dans les années quatre-vingt. « Je garde de lui un souvenir inoubliable », a-t-il précisé avant d’indiquer qu’il publiera, prochainement, un manuscrit du défunt dans sa revue de langues étrangères. Abondant dans le même sens, l’historien finlandais Melasuo Tuomo, qui a connu le défunt en 1979, publiera des manuscrits de cette personnalité, dont l’un sur le 1er Novembre 1954. Mohamed Touili, ex-directeur du centre national d’études historiques d’Alger depuis 1962, a connu Taleb en tant que chercheur et archiviste au centre. « Aucune passation ne s’est opérée à propos des archives nationales entre la France et l’Algérie », a-t-il précisé au passage. Cette question a été traitée « culturellement », a-t-il ajouté. « Devant le refus du ministère de l’éducation nationale de récupérer les archives nationales, celles-ci ont été transférées, en 1971, à la présidence du Conseil », a-t-il encore précisé. Un compagnon d’armes du défunt, Khaled Selka, ancien condamné à mort, est revenu, quant à lui, sur son parcours depuis les écoles Décieux et La Gare de Tlemcen, jusqu’à son engagement pour la cause nationale et son départ vers le maquis en 1956. « Il a été exclu de Décieux en tant qu’enfant car il jouait au révolutionnaire à l’âge de dix ans », a-t-il précisé. Le chercheur Djillali Sari a mis l’accent sur l’intérêt porté par le défunt aux archives. « Il y était très attaché », a-t-il signalé. Enfin, « c’était un rassembleur des chercheurs », a dit de lui l’historienne Mme Ouanassa Siari-Tengour. L’historien marocain Rachid Yechouti : «Tlemcen a constitué une base arrière pour la révolte du Rif » La ville de Tlemcen a constitué, selon l’historien marocain Rachid Yechouti, « une base arrière pour la révolte du Rif au Maroc, menée par Abdelkrim El Khettabi ». « Cette contribution fut aussi bien humaine que matérielle », a-t-il dit en marge du colloque international « Tlemcen et sa région dans le mouvement national et la Guerre de Libération, de l’exode de 1911 à 1962 ». Ainsi, Haddou Benhamou El Bekili, marocain de nationalité, a vécu à Tlemcen où il sillonnait les régions de Marsa Ben M’hidi (Port Say), Oran et Tlemcen, pour plaider la cause rifaine. En matière logistique, le Rif avait besoin, selon lui, de moyens divers, à l’instar de finances, de journaux, entre autres. Tlemcen les lui fournit en permanence et fût un point de départ pour les délégations rifaines vers l’étranger. D’où, a-t-il tenu à préciser, l’importance de la capitale des Zianides pour les sorties diplomatiques de ces délégations qui voulaient défendre leur cause avec les pays étrangers. « Ces mouvements, a précisé M. Yechouti, avaient reçu des facilités auprès de l’occupant français qui toléraient ces rencontres ». La participation de Tlemcen a été également marquée par la contribution de Hadj Mâalem El Mokhtar Ettilimssani qui a confectionné le drapeau du Rif. Selon un manuscrit étudié par cet historien, « 500 drapeaux rifains sont parvenus au Maroc à partir de Tlemcen » qui dotait le Rif en médicaments, téléphones, voitures et même du premier avion civil du Rif qui fut ramené de Tlemcen. El Hassane Ettilimssani a été, par ailleurs, arrêté avec le gouvernement rifain, a-t-il indiqué. El Hassan El Kadri, journaliste et directeur d’un journal paraissant à Tlemcen, partit au Rif pour y enseigner. K. Berrazeg 09 23 Journées nationales du théâtre du Sud à Maghnia Spécificités et originalité de la création Maghnia a eu l’honneur d’accueillir, pour dix jours dans son nouveau centre culturel, d’une architecture ensorcelante, les 4es Journées nationales du théâtre du Sud. Une manifestation faisant partie de l’événement « Tlemcen, capitale de la culture islamique » à laquelle ont participé dix troupes du sud du pays (Biskra, Ouargla, Tindouf, Tamanrasset entre autres…) a été officiellement ouverte par le coordinateur de l’événement Abdelhamid Benblidia. A cette occasion, une lettre de M’hamed Benguettaf, directeur du Théâtre national algérien, organisateur de ces joutes, a été lue. A ce propos, le responsable de la communication du TNA, Feth El Nour Ben Brahim a indiqué que « le choix de délocaliser ces journées à Maghnia, donc à Tlemcen, est dicté par la nécessité de permettre à la jeunesse avide de théâtre venant du Sud de faire connaître ses talents et d’opérer des échanges culturels avec les troupes du Nord. Cela constitue aussi une occasion pour les participants de connaître le patrimoine culturel que recèle la capitale des Zianides et sa région ». L’avantage de ces journées, en plus des représentations quotidiennes, qui s’étaient déroulées dans une salle comble est l’organisation, en même temps, des ateliers ayant pour thèmes « le théâtre et le patrimoine » les festivités théâtrales » encadrés par des professionnels et qui ont permis aux troupes locales et celles venues du Sud d’apprendre encore plus sur le 4e Art. Techniquement parlant, les troupes du Sud ont montré dans leurs productions toute leur passion et leur fougue pour le théâtre. Bien qu’amateurs, ils ont su accrocher l’attention du nombreux public juvénile dans sa majorité. Cependant, et il faut le souligner, Les comédiens, au-delà de leur passion, péchaient par trop de discours direct ; privilégiant la pitrerie au détriment du beau texte. Certaines ont opté pour l’arabe littéraire classique. Un handicap perceptible chez l’assistance qui avait du mal à suivre, d’où la difficulté d’intercepter un quelconque message… Un deuxième constat : en dehors de la mise en scène et de la scénographie encourageantes, le théâtre amateur, celui du sud le confirme, demeure, peut-être, encore attaché à des stéréotypes et à un discours direct qui frise parfois la parlotte. En tout état de cause, les hommes de théâtres et les connaisseurs se sont accordés à dire que ces « journées ont montré qu’il existe un réel potentiel, une véritable mine de comédiens, de metteurs en scène et de techniciens qui, à n’en point douter », représentent le théâtre futur du pays. Et ces manifestations sont là pour le garantir… » Cette manifestation a démontré, contrairement à ce que beaucoup pensaient, qu’il existe un public de théâtre. Sa présence dans la salle tout au long de cette manifestation, en est la grande preuve. Chahreddine Berriah 10 11 Journées nationales du théâtre du Sud à Maghnia Débats entre professionnels et amateurs Les organisateurs des 4es Journées du théâtre du Sud, en l’occurrence le Théâtre national algérien (TNA), ont renoué avec l’ancienne et fructueuse tradition de programmer des débats après la représentation de chaque pièce. A propos de la production « El Hotam » (la carcasse) de la troupe de Tamanrasset. Azzouz Abdelkader comédien et metteur en scène de la troupe de Tamanrasset : El Hotam ou le problème de l’être Agé de 29 ans, Abdelkader Azzouz est comédien et metteur en scène de la pièce « El Hotam » (la carcasse) de l’Association culturelle des arts dramatiques de Tamanrasset. Plusieurs fois primé dans des festivals nationaux et internationaux (panafricain, de l’Ahaggar… Nous l’avons interviewé juste après le spectacle présenté à Maghnia, lors des 4es Journées du théâtre du Sud. On reproche souvent aux amateurs de s’attaquer aux textes difficiles, voire philosophiques ; qu’est-ce qui vous a inspiré dans le texte de l’écrivain irakien El Hachim, un auteur que, d’ailleurs, peu de dramaturges algériens connaissent ? On nous fait des reproches tout le temps en raison de notre statut d’amateurs et les critiques nous trouvent toujours des failles qui doivent exister, bien sûr. Qui n’en n’a pas ? Pour ce qui est du choix du texte, c’est l’idée qui m’a emballé. C’est la fatalité de l’être humain, son esprit attentiste… Des êtres qui s’empêtrent dans des malentendus, des conflits jusqu’à l’infini. Au fond, c’est la quête de soi, de son identité… Le choix de l’arabe classique a été, aussi, une des remarques qui vous ont été faites... Je ne comprends pas qu’on puisse nous reprocher l’utilisation d’une belle langue. Pourtant, à voir le public qui était très attentif lors de notre spectacle et ses applaudissements au cours et à la fin du spectacle, cela suffit dire que notre langue était comprise et le message était passé. On doit reconnaître, quand même, que votre troupe dispose de potentiel humain et technique intéressant… Merci, vous aurez remarqué aussi que nous avons beaucoup de comédiennes dans notre troupe. Même l’éclairage et la musique sont l’œuvre de femmes que les professionnels n’ont pas tari d’éloges à leur égard. De toutes les façons, ces rencontres sont d’un grand intérêt pour nous amateurs. Après Maghnia, quelle sera votre destination ? Nous nous dirigerons directement à Batna pour donner cette pièce, mais en tamazight. C’est notre tradition dans l’Association, nous montons toujours nos pièces en deux langues, l’arabe et le tamazight, souvent en tamachekt, aussi. Si vous permettez, je voudrais faire un souhait : notre vœu, c’est qu’il y ait un festival du théâtre des pays du Sahel. C’est un appel que je fais aux différents responsables des pays concernés. 12 Brahim Noual (président du Festival international du théâtre d’Alger) « Moi, aujourd’hui, je ne vais pas m’étaler sur les spectacles programmés, mais j’inciterais les troupes du Sud de nous faire des suggestions, de nous soumettre des revendications pour essayer de les aider. Un des objectifs du TNA, c’est d’accompagner les amateurs. Nous sommes là pour nous entraider. Nos portes sont ouvertes ». (metteur en scène) « J’ai choisi de ne pas faire l’avocat des troupes amateurs, en ce sens que je ne suis pas toujours convaincu de ce qu’ils font. J’avoue que j’ai été stressé par la langue arabe classique. Hormis la belle musique dramatique, il n’y avait pas une âme dans le spectacle d’où le déséquilibre visible, l’éclairage était mal géré… Cependant, je dois reconnaître que les jeunes comédiens ont un véritable potentiel ». Abdelkader Azzouz (metteur en scène de la troupe de Tamanrasset) « On a conservé le texte original (de l’écrivain irakien El Hachim) Disons même qu’on l’a complété un peu, si le terme est exact. On a voulu montrer la fatalité de l’être, son esprit de l’attentisme. C’est une pièce philosophique qui sera donné en tamazight également. C’est une avant- première ici à Maghnia. Ces remarques, malgré la sévérité des jugements, seront prises en compte » Haroun Kilani (comédien professionnel) « Le comédien amateur a toute la latitude de choisir le texte et la mise en scène qu’il veut. On ne devrait pas leur interdire cette liberté de créer, surtout qu’il ne s’agit pas de concours, donc d’un jury. La seule condition, je dirais, c’est que le travail soit beau ». Omar Mayouf (critique) « Nous avons remarqué que les troupes du Sud choisissaient des textes difficiles. Je me demande pourquoi. Autre chose, dans cette pièce, il y a eu beaucoup de cris stridents, les comédiens ne s’entendaient pas. Or, les gens du Sud sont connus par leur calme, pour leur appréciation pour le temps ». Haba Sabrina (comédienne amateur de Tamanrasset) « Je suis vraiment déboussolée. Dans un festival, on nous a conseillé de monter des pièces de dramaturges connus, universels, que la langue ne posait pas de problème dans un spectacle. Aujourd’hui, on nous reproche cela, nous poussant à produire des textes locaux, avec le dialecte local ou algérien tout court. A qui nous fier ? ». Ch. Berriah Propos recueillis par Ch. Berriah 13 Semaine culturelle des wilayas de Jijel Nina Lys Affane (poétesse et journaliste, Jijel) « C’est une thérapie pour moi que d’écrire et de participer à des manifestations culturelles. C’est suite à des encouragements de mes proches que j’ai pu éditer mon premier recueil de poésie intitulé « En pourparlers avec l’amour » qui comporte une palette de poèmes sur les rêves, l’amour, la douleur, l’oubli, les anges et les romances d’antan. Ce recueil a eu un succès retentissant du fait que le produit de la vente de ce livre est destiné à aider l’association El Fedjr des malades atteints du cancer ». Mila El Yazid Dekmouche (direction de la culture, Jijel) Constantine Une rencontre liée à l’histoire et à la civilisation La semaine culturelle des wilayas de Constantine, Mila et Jijel s’est déroulée du 16 au 19 novembre au Palais de la culture d’Imama. Dans une exposition multicolore, les wilayas de l’Est du pays ont présenté les photos des sites et monuments historiques, le Musée national de Cirta, l’artisanat traditionnel, l’art culinaire, les manuscrits et livres écrits par des personnalités historiques, scientifiques et littéraires, l’art plastique, le dessin et la calligraphie arabe. Au rendez-vous aussi l’animation de proximité assurée par les groupes folkloriques du patrimoine culturel local de Béni Foughal, une soirée animée également par le mounchid Tarek Abderezzak, le groupe Inchad et le madih, les Aissaouia, de la musique moderne jouée par les adhérents de la Maison de la culture, le groupe de chaâbi Saâdoudi Mohamed, outre une soirée malouf avec l’artiste Ahmed Aouabdia, l’association Ennour de la musique andalouse, le groupe Zaïma Nasreddine (chaâbi), de l’artiste Haroune Benhajji (hawzi), ainsi que Salim Fergani. D’autres activités se sont tenues à la Maison de la culture dont une communication sur Cheikh Abdelhamid Ibn Badis par le docteur Abdelaziz Filali, une soirée poétique avec Mohamed Ztili, Djamel Foughali, Hakim Miloud, Mounira Saâda Kholkhal, Affane Badiâa, Bouzria Abderrahmane, Yassine Afrid, Ali Boumalta… 14 « Notre wilaya a un riche patrimoine avec ses sites (grotte Taza, Tombe punique, stèle, épitaphe, mosaïques de Toualbia, Robot romain de Chobae, porte et mur d’enceintes, les objets et sites antiques, l’huilerie romaine, Tophet, Bouafroune Oudjanna, ancienne route Djidjelli-Sétif, etc., outre les manuscrits et livres abordant différentes thématiques (Mohamed Salah Kherfi, Djamila Zenir, Ali Boudjedir, Mohamed Benhamouda, Abou Laïd Doudou, Abdelhamid Abdous, Boudjemâa Souilah, Mohamed Ztili, Abderrahmane Bouzerba, Nina Lys Affane… un artisanat traditionnel, des personnalités (Cheikh Mohamed Tahar Mili, Abou Laïd Doudou, Ferhat Abbès, etc. Quant aux structures, la wilaya dispose de 28 bibliothèques communales, un bibliobus avec plus de 5 000 livres, une bibliothèque de wilaya en projet, un théâtre en plein air en projet d’une capacité de 4 500 places (pour 48 milliards de centimes) et un conservatoire de musique en cours de construction. Par ailleurs, une centaine d’associations activent sur tout le territoire de la wilaya ». Ghania Boudebza (miniaturiste, Jijel) « Je me suis lancé dans la miniature et me suis initié à l’art plastique depuis mon enfance. Avec l’expérience acquise depuis des années et en tant que professeur de dessin à la Maison de la culture, j’ai participé à des manifestations culturelles nationales d’arts plastiques, au salon maghrébin de Jijel en 2010 et à « Alger, capitale de la culture arabe » en 2007. J’ai obtenu le troisième prix en arts plastiques à Aïn Témouchent en 2006 et le premier prix à « El Qods, capitale de la culture arabe » en 2009 ». Mohamed Lakhdar Azzi (maison de haute couture, Constantine) « La maison Azzi de haute couture a été créée en 1965. Elle est spécialisée dans la gandoura constantinoise. Avec le temps, nous nous sommes intéressés à d’autres spécialités, tels que l’artisanat tlemcénien, kabyle, etc. et tous les styles d’Algérie. Avec notre label, nous avons représenté l’Algérie à l’Exposition universelle de Shanghai en 2010, à l’exposition internationale au Carrousel du Louvre à Paris, en Belgique et au Moyen-Orient ». M. Gadiri 15 Du 18 au 20 - 12 - 2011 Les routes de la foi Du 27 Novembre Au 04 - 12 - 2011 Festival Culturel Maghrébin de la musique Andalouse Musée Sidi Belhassen école Sidi Boumediene Musée des rituels islamiques mosquée El-Machouar Palais des expositions El Koudia - Tlemcen Jusqu’au 31 Décembre 2011 Jusqu’au 31 Décembre 2011 Jusqu’au 31 Décembre 2011 Du 19 Novembre Au 14 Janvier 2012 Le patrimoine culturel Oral et immatériel de l’Humanité en pays d’Islam Les manuscrits musulmans : collections nationales Outils rituels islamiques De Terre et d’Argile Khelif Saber (Bordj Bou Arreridj) Staïfi Djamel Menouer (Alger) Chaabi Nadjia Laaraf (Alger) Variété Khalil Bedis (Sétif) Staïfi Rabie Salah (Alger) Chaabi Bekakchi El Kheir (Sétif) StaÏfi Yasmina (Tizi Ouzou) Kabyle Mohamed Mazouni (Blida) Variété Algerienne Faïza Amal (Alger) Oriental Tchier Abdelghani (Sétif) StaÏfi Mehdi Tamache (Alger) Chaabi Ferradji Abdelkader (Bouira) Chaabi Réda Lalal (Alger) Chaabi Benghezal Lotfi (Alger) Chaabi Kamel Mellouk (Tlemcen) Variété Algerienne La troupe «Aoutar» (Tlemcen) Andalous La troupe «Angham Kortoba» (Jijel) Andalous La troupe de «Abdelhamid Bouzaher» Khenchla - Folklore Chaoui La troupe «Allegria» (Alger) - Flamenco La troupe «El Nasr» (Sétif) - Staïfi La troupe «Gana» (Alger) - Regea La troupe «Fen oua Adab» (Blida) Andalous La troupe «Ichbilia» (Souk Ahras) Andalous Angham Tedikelt «Tamanrasset» Tindi Samir Delidj (Bordj Bou Arreridj) Staïfi Ayoub Ben Aïcha (M’Sila) Naïli Ammar Staïfi (Sétif) Staïfi Ouahmad (Bouira) Kabyle Cheb Kader (Mascara) Raï Sidi Bel Abbes Mascara Saida Naama Bechar Tindouf Tlemcen Aïn Temouchent Oran Sidi Bel Abbes Mascara 04 - 12 - 2011 05 - 12 - 2011 01 - 12 - 2011 02 - 12 - 2011 03 - 12 - 2011 04 - 12 - 2011 06 - 12 - 2011 03 - 12 - 2011 04 - 12 - 2011 05 - 12 - 2011 06 - 12 - 2011 02 - 12 - 2011 Saida Naama Bechar Tindouf 10 - 12 - 2011 11 - 12 - 2011 13 - 12 - 2011 Mascara 09 - 12 - 2011 08 - 12 - 2011 10 - 12 - 2011 Sidi Bel Abbes Bechar Tindouf 08 - 12 - 2011 13 - 12 - 2011 Naama 07 - 12 - 2011 Oran Saida 12 - 12 - 2011 Mascara 05 - 12 - 2011 06 - 12 - 2011 Aïn Temouchent Sidi Bel Abbes 11 - 12 - 2011 11 - 12 - 2011 Oran 10 - 12 - 2011 Tlemcen Aïn Temouchent 09 - 12 - 2011 10 - 12 - 2011 Tindouf Tlemcen 07 - 12 - 2011 Bechar 05 - 12 - 2011 08 - 12 - 2011 Naama 04 - 12 - 2011 Saida Oran 03 - 12 - 2011 03 - 12 - 2011 Tlemcen Aïn Temouchent 02 - 12 - 2011 La troupe «Nasiria» Skikda (Andalous) Hawz La troupe «Maghdiria» Mascara (Andalous) Andalous Association «El Ouatar El Arabi» S,B,A Variété Algerienne Du 24 Au 27 Décembre 2011 journées culturelles de la république du Burkina Faso Wilaya Du 17 Au 20 Décembre 2011 journées culturelles de l’état de Qatar Date Du 10 Au 12 Décembre 2011 journées culturelles de la république du Bangladesh Artiste Date Journées culturelles étrangères Lieu Akhar Guendouz Amoud Lion du Désert Assia Ifrikia Le retoure d’el Oubad Titre de la pièce Maison de la Culture Maison de la Culture Théâtre régional Abdelkader Aloula Maison de la Culture Centre culturel de Maghnia Maison de la Culture Théâtre régional Abdelkader Aloula Maison de la Culture Centre culturel de Maghnia Centre culturel Maison de la Culture Centre culturel Ain Safra Maison de la Culture Maison de la Culture Maison de la Culture Théâtre régional Abdelkader Aloula Maison de la Culture Centre culturel de Maghnia Centre culturel Maison de la Culture Centre culturel Ain Safra Maison de la Culture Maison de la Culture Maison de la Culture Théâtre régional Abdelkader Aloula Maison de la Culture Centre culturel de Maghnia Centre culturel Maison de la Culture Centre culturel Ain Safra Maison de la Culture Maison de la Culture Maison de la Culture Théâtre régional Abdelkader Aloula Maison de la Culture Centre culturel de Maghnia Lieu Azizi Hakim (Khenchla) Chaoui Tayeb Djaballah (El Oued) Soufi Zhor Benabed (Annaba) Hawzi Athmane Tafna (Ouargla) Variété Algerienne Lahbib Telili (El Oued) Soufi Yacine Zouaoui (Béjaïa) Chaabi Réda Zitouni (Alger) Chaabi Hichame Locif (Tebessa) Chaabi Boudjella Sabrina (Mostaganem) Chaabi Ahmed Slimani (El Oued) Soufi Ait Djoudi (Tizi Ouzou) Kabyle Djamila Annabia (Annaba) Chaoui Baba Idabir (Tamanrasset) Tindi Dahel Nassim (Sétif) Staïfi Noreddine Allane (Alger) Variété Algeroise Bachir Kouna (Illizi) Tindi Touati Bouhfidh (Mostaganem) Chaabi Mennaa Slimane (Ouargla) Variété Algerienne Bacha Imed (Tamanrasset) Tindi El Hebri (Oran) Chanson Oranaise Aziz Mebarkia (Khenchla) Chaoui Cherigui Abdelkader (Oran) Chanson Oranaise Malika doumrane (Tizi Ouzou) Kabyle Keraguel Larbi (Sétif) Staïfi La troupe «Nouara» Ouargla Variété Algerienne La troupe «Amel» (Biskra) Sahraoui La troupe «Nedjm Doudja» (Bouira) Chaabi La troupe» Sada Tourath» (Adrar) Hassani Le groupe «Caravansérail» (Alger) Fusion La troupe «Liberap» (Béjaïa) Rap Artiste Coopératives Praxis Les associations du théâtre koléa yesser (Boumerdès) Coopérative Bordj Bou Arreridj Prorteur du projet 14 - 12 - 2011 Tlemcen Naama Bechar Tindouf 24 - 12 - 2011 26 - 12 - 2011 Saida 23 - 12 - 2011 22 - 12 - 2011 Mascara Bechar 20 - 12 - 2011 21 - 12 - 2011 Naama 19 - 12 - 2011 Tindouf Saida 22 - 12 - 2011 Mascara 18 - 12 - 2011 Sidi Bel Abbes Oran Aïn Temouchent 17 - 12 - 2011 24 - 12 - 2011 23 - 12 - 2011 22 - 12 - 2011 Tlemcen Tindouf 19 - 12 - 2011 21 - 12 - 2011 Bechar Naama 17 - 12 - 2011 16 - 12 - 2011 Saida Mascara 14 - 12 - 2011 15 - 12 - 2011 Sidi Bel Abbes Oran 20 - 12 - 2011 19 - 12 - 2011 Tlemcen Aïn Temouchent 16 - 12 - 2011 17 - 12 - 2011 Bechar Tindouf 14 - 12 - 2011 18 - 12 - 2011 Saida Naama 13 - 12 - 2011 Mascara Sidi Bel Abbes Oran Aïn Temouchent 12 - 12 - 2011 11 - 12 - 2011 17 - 12 - 2011 16 - 12 - 2011 15 - 12 - 2011 Wilaya Théâtre régional d’Annaba Association Hanan L’Art de la scène (Adrar) Chevaliers de la scène Date Bel Hrazem Karim Timothy Roux Abderrezzak Boukebba Auteur Centre culturel de Maghnia Centre culturel de Maghnia 05-12-2011 07-12-2011 Centre culturel Maison de la Culture Centre culturel Ain Safra Maison de la Culture Maison de la Culture Centre culturel Maison de la Culture Centre culturel Ain Safra Maison de la Culture Maison de la Culture Maison de la Culture Théâtre régional Abdelkader Aloula Maison de la Culture Centre culturel de Maghnia Centre culturel Maison de la Culture Centre culturel Ain Safra Maison de la Culture Maison de la Culture Maison de la Culture Théâtre régional Abdelkader Aloula Maison de la Culture Centre culturel de Maghnia Centre culturel Maison de la Culture Centre culturel Ain Safra Maison de la Culture Maison de la Culture Maison de la Culture Théâtre régional Abdelkader Aloula Maison de la Culture Centre culturel de Maghnia Lieu Centre culturel de Maghnia Maison de la Culture Abdelkader Aloula 29-12-2011 30-12-2011 Centre culturel de Maghnia Maison de la Culture Abdelkader Aloula 16-12-2011 15-12-2011 Maison de la Culture Abdelkader Aloula Maison de la Culture Abdelkader Aloula 04-12-2011 08-12-2011 Lieu Date Palais de la culture Imama - Tlemcen Du 18 Au 21 Décembre 2011 Exposition de livres publiés Théâtre Palais des expositions El Koudia - Tlemcen Du 15 Au 25 Décembre 2011 CIP de Tlemcen Lieu Salon National du Livre 18h00 Heure Lieu 07 - 12 - 2011 Date Date Said Mahdaoui Réalisateur Cinéma Titre des expositions Livres & Littérature Tlemcen repères et héritages Titre du film To u r n é e s A r t i s t i q u e Palais de la culture Imama - Tlemcen Palais de la culture Imama - Tlemcen Palais de la culture Imama - Tlemcen Festivals et d’animations de proximité Musée des Arts et Histoire Tlemcen Palais de la culture Imama - Tlemcen Date Jusqu’au 08 Décembre 2011 Titre Lieu Palais de la culture Imama Tlemcen Les échanges intellectuels entre Tlemcen et Bejaia Expositions Date Festivals et animations Lieu Palais de la culture Imama - Tlemcen Lieu Festivals et d’animations de proximité Date Colloque Colloques Manifestation «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011» PROGRAMME DU MOIS Decembre 2011 Hommage posthume Omar Dib La voix suave de « Hawas bi aïnak yal warchane » s’est éteinte dans la nuit du jeudi 22 septembre 2011. Le conteur de la radio Bel Horizon n’est plus. Il s’agit de l’écrivain Omar Dib qui nous a quitté vendredi à l’âge de 71 ans. Le défunt est né le 4 février 1940 à Derb El Hadjamine. Il perd son père, Bachir, ouvrier chez un colon, à l’âge de 4 ans. Il suivit ses études primaires et secondaires dans sa ville natale. Dès sa jeunesse, il manifeste une immense passion pour la lecture qui le mène à activer de manière intense dans la célèbre association Les Amis du Livre. Dr Mahmoud Agha Bouayed (1928-2006) L’homme livre ou le premier bibliothécaire post-Indépendance 18 A. Bekkaï L’auditorium du pôle du centre-ville de l’université Aboubakr Belkaïd, a abrité les 14 et 15 septembre un colloque international dédié au «livre, vecteur d’ouverture de la culture islamique» en hommage au premier directeur de la Bibliothèque nationale, le Dr Mahmoud Agha Bouayed. Sa veuve, Mme Fatima-Zohra Baghdadli, directrice des archives d’Orient au sein du HCI, a rappelé que la tenue de ce colloque coïncide avec la célébration de la journée nationale du livre et l’anniversaire de sa désignation à la tête de la Bibliothèque nationale (15 septembre 1962). Mahmoud Agha Bouayed est né en 1928 dans la maison ancestrale des Bouayed à Derb Sidi Bouabdellah dans le quartier de Bab El Hdid, dans une famille connue par le savoir et la culture. Dès son enfance, il se manifesta par un goût inné pour la lecture d’autant que sa famille possédait une bibliothèque, ce qui était rare durant l’époque coloniale. Son père, Abdelkrim, était traducteur (tordjmane) et son grand-père Mohammed instituteur - on l’appelait respectueusement Monsieur – et fut le premier président du Cercle des Jeunes algériens. Il fréquenta l’école coranique avant de rejoindre l’école primaire puis le lycée ainsi que la medersa Dar El Hadith. Il fut membre de l’OCFLN de 1955 à l’Indépendance. Une période où il consacra son esprit et sa plume pour la cause de la Révolution algérienne. Parallèlement à ses activités militantes, il dut suivre ses études de sorte qu’il obtint un diplôme de l’université El Qarawiyine de Fès (Maroc) en 1949, un diplôme des études supérieures marocaines à Rabat (Maroc) en 1948-1949 et un autre décerné en 1954 par l’Institut des études islamiques supérieures, relevant de l’université d’Alger, ainsi qu’une licence de la Faculté des lettres d’Alger en 1953. Il passa avec succès le concours destiné aux bibliothécaires spécialisés dans les manuscrits qui fut organisé à Paris en 1953, et prendra part à un stage consacré à la bibliothéconomie dans le Monde arabe initié en 1959 par l’Unesco. Ce bibliothécaire hors pair décrocha, en 1979, un doctorat 3e degré en histoire avec mention. Quant à son parcours professionnel, Mahmoud Agha Bouayed a occupé divers postes depuis 1953 ; il manifesta un engagement sans faille et une passion sans limite pour le monde du livre et de la culture. De 1953 à 1957, il était chargé de la gestion des œuvres orientales au niveau de la Bibliothèque nationale d’Algérie (BNA), située à l’époque dans la basse Casbah à Alger. Puis, il occupera, de 1958 à 1961, le poste de conservateur à la Faculté des lettres à Rabat (Maroc) avant d’y enseigner en qualité de maître de conférences. Après l’Indépendance, et eu égard à son riche parcours professionnel, les hautes autorités de l’Etat le nommèrent directeur générale de la BNA qu’il dirigea jusqu’en 1991. En 1992, il fut désigné conseiller auprès du ministre de la Communication et de la Culture, un poste qu’il occupera par la suite au sein du Haut Conseil islamique en 1999. Parallèlement, il continuera à enseigner l’histoire du livre et des bibliothèques à l’Institut de bibliothéconomie de l’université d’Alger. Le parcours dense de « l’homme livre » fut couronné par sa désignation, en 1999, par le Président Abdelaziz Bouteflika comme conseiller aux affaires culturelles auprès de la présidence de la République où il côtoiera le chef de l’Etat jusqu’à son décès en juin 2006. La bibliothèque de la faculté de technologie de Chetouane porte le nom de Mahmoud Agha Bouayed depuis la date commémorative du 1er Novembre 2009. L’institution fut baptisée lors d’une cérémonie solennelle marquée par un don du fonds documentaire personnel du regretté Bouayed au profit de ce centre de documentation. Le conteur de Bel Horizon n’est plus « Parce que nous sommes de ceux qui pensent que l’histoire se construit, n’est-il pas de notre devoir de consigner les évènements, les lieux et les dates, de les disposer ensuite afin de leur conférer une nouvelle cohérence ? » Au milieu de l’année 1956, il sera aux côtés de son frère Djamel Dib dans la cellule fida’ implantée à Tlemcen et circonscrite à la l’ex-rue de Paris. Il tenta de joindre le maquis par la suite, mais il fut intercepté par l’armée française. Incarcéré à Dar El-Jennenar, il subit des tortures dont il portera les séquelles toute sa vie. Dès l’indépendance, il se consacre à l’enseignement du dessin au lycée polyvalent puis Benzerdjeb - art dont il avait appris les secrets bien des années auparavant, auprès de son oncle Abdelkrim Diabi, artiste créateur de dessins de tapis - ainsi que les sciences naturelles aux côtés des Klouche, Berber entre autres, avant d’occuper le poste de surveillant général au lycée polyvalent (annexe dudit lycée). Dans les années 80, il occupa le poste de P/APW. A sa retraite anticipée, il se consacra à l’écriture à l’instar de son cousin, l’illustre Mohammed Dib, et de son frère et compagnon de route Souheïl Dib. A partir de 1985, il prend en mains la célèbre association Les amis du vieux Tlemcen, qui avait activé durant la période coloniale sous l’autorité d’Alfred Bel, des frères Marçais, d’Edmond d’Estaing et d’autres encore, dont le premier bulletin remonte à 1950 et dont les activités furent interrompues entre 1962 et 1985. Omar Dib était directeur de publication du bulletin de la Société d’études et de recherches historiques, dirigé par son frère Mohammed Souheïl Dib. « Parce que nous sommes de ceux qui pensent que l’histoire se construit, n’est-il pas de notre devoir de consigner les évènements, les lieux et les dates, de les disposer ensuite afin de leur conférer une nouvelle cohérence ? », disait-il. C’est à ce titre qu’il publiera une série d’articles notamment dans Le Quotidien d’Oran, tantôt sous le pseudonyme de Koceïl Amazigh (prénom de son fils, mais aussi du fils de son ami Kateb Yacine), tantôt avec sa signature patronymique Omar Dib. Comme pour pérenniser ad mortem une tradition qui lui était chère, Hayt el djanaza (le mur mortuaire) sera scrupuleusement observé ou plutôt ressuscité en sa mémoire lors de son enterrement, en présence d’une foule nombreuse venue accompagner le défunt à sa dernière demeure au cimetière Sidi Senouci de Aïn Wazouta. Parution du livre «Genèse de la sana’ : un essai épistémologique sur la musique andalouse maghrébine» de l’ethnomusicologue Mehdi Megnaoula Allal Bekkaï Ce livre est divisé en quatre grandes parties sur l’art de la technique : le système technique du chant andalou avec la nouba, le poème (mouwachahat, zajal, tab’), le système de la psychologie musicale, la musicothérapie à travers les vingt-quatre heures et son influence sur la psychologie individuelle, l’espace andalou dans un environnement créatif. La troisième partie concerne le système philosophique de la pensée avec l’influence de la théorie d’Ethos dans la théorisation de la musique andalouse, de son idéologie, les étapes du développement de la théorie, la problématique de référence bibliographique sur la théorie de la musique andalouse. Quant à la quatrième partie, elle porte sur le système modal de la vision des méthodes de l’étude de l’échelle musicale, son tab’ et rythme, la sana’ avec étude et mouvements du tab’ dans la composition musicale andalouse. L’apprentissage de la musique andalouse se réalise par une pédagogie typique et spécifique ; puisque la base théorique de cette musique est indépendante par rapport à d’autres écoles (orientale ou occidentale), bien qu’elle se base, en premier lieu, sur la réflexion théorique de la musique (Al Kindi, VIIIe siècle), Al Farabi (IXe siècle), Ibn Sina (Xe siècle) et cette musique arabe andalouse a été fondée par le philosophe Ibn Baja (XIe siècle) qui s’inspira de ses prédécesseurs savants, sans oublier ou négliger l’école de maître Ziryab et son influence musico culturelle dans l’espace social andalou, explique l’auteur. Ce livre est conçu en trois types d’exégèse : l’exégèse médium (moyen) pour les musiciens et les intellectuels, l’exégèse (grand) pour les musicologues et l’exégèse (petit) pour les néophytes ou les lecteurs et en cours d’apprentissage. M. Gadiri 19 Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi « Les martyrs reviennent cette semaine » à Maghnia La nouvelle mouture signée Sonia de l’adaptation de M’hamed Benguettaf, d’après la nouvelle de feu Tahar Ouettar, a impressionné le public maghnaoui au nouveau centre culturel de la ville. « Les martyrs reviennent cette semaine » La pièce version Sonia, qui a duré un peu plus de 60 mi- nutes, est une sorte de regard spirituel d’une situation intemporelle. Le personnage principal, a’mi El Abed, un derviche, comme le considère la population du village, reçoit une lettre de son fils Mustapha, tombé au champ de bataille de la révolution algérienne. Un courrier curieux pour des villageois dans la majorité des gens incrédules, mais surtout des opportunistes. Le père du martyr, enthousiasmé par cette nouvelle croit bien faire d’annoncer le contenu de cette lettre qui informe que les martyrs reviendraient au village. Il déchantera rapidement devant les quolibets des habitants qui le prennent pour un fou. Au même moment, les autorités du bourg s’attellent à accueillir de hauts responsables de la Capitale. D’où l’angoisse et le zèle des responsables locaux. Mais, c’est là aussi, que naît un quiproquo : a’mi El Abed parle du retour des chouhada et les élus locaux évoquent l’arrivée d’une délégation d’Alger, sans que les deux parties en soient conscientes. Et ce n’est que lorsque le père déprimé annonce le nom de martyrs que tout le monde le tourne en dérision. Pourtant, dans cette annonce curieuse du retour des morts, des notables du village montrent leur stress, leur angoisse « Et s’ils revenaient, que diraient-ils, que feraient-ils, pourquoi reviennent-ils ? » Une véritable panique s’empare du village. Esthétiquement parlant, la pièce gagne par le jeu de très grande qualité des comédiens, notamment le chœur de femmes, vêtues en anges, en esprits qui contrecarrent par leurs interventions ces « faux moudjahidine » en costumes cravates. C’est le personnage de la moudjahida Khadidja, avec ses chants, ses vrais témoignages sur des faits de la révolution… Les costumes sont hallucinants, la scénographie d’un grand professionnalisme, basé sur une création audacieuse où le blanc est omniprésent et la mise en scène d’une beauté ensorcelante. Un pari que Sonia et sa jeune équipe ont gagné haut la main. Et le public de Maghnia le leur a montrés de fort belle manière, puisque à la fin du spectacle, il est resté debout pendant 15 minutes… Chahreddine Berriah « Sonia a apporté un autre regard sur le texte » Lynda Sellam assistante metteur en scène En quoi cette nouvelle version des « Martyres reviennent cette semaine » diffère-t-elle de celle de Ziani Chérif Ayad ? Il faut préciser que l’adaptation est toujours celle du maître M’hamed Benguettaf, mais Madame Sonia a introduit des modifications dans le texte. Elle avait une vision nouvelle dans la réalisation. Elle s’est éloignée de la forme de la halqa de M. Ziani Chérif Ayad. Elle a donné au texte un nouveau souffle, une nouvelle image. Pour ce qui est de l’écriture dramatique, même s’il y a un enchaînement de faits, d’événements dans l’adaptation de M. Benguettaf, il y a eu des, chez Mme Sonia des modifications dans le texte, dans la dramaturgie. Et puis, il y a les comédiens et la forme de façon générale… Et pour le dialogue, la langue, sont-ils les mêmes ? Pour la langue, elle est la même quelle celle choisie dans la version précédente, mais pour le dialogue, il n’en est resté que les situations des personnages d’opportunistes (ceux qui ont survécu à la Révolution algérienne) mais tout ce qui tourne autour, c’est l’œuvre de Mme Sonia. Donc, nous pouvons dire que finalement, le changement qu’il y a entre les deux versions est d’ordre technique... C’est exact. Le texte original, la nouvelle de feu Tahar Ouettar, l’adaptation est toujours celle de M’hamed Benguettaf, mais la mise en scène de Mme Sonia est différente de celle de Ziani Chérif Ayad. Et cette nouveauté est dans la dramaturgie… 20 Lynda Sellam est assistante de mise en Vous vous produisez à Maghnia pour la première fois. Une première impression ? scène de la pièce C’est la première fois que je visite Maghnia, la troupe du TNA aussi, et croyez-moi, je suis très impres« Les martyrs sionné par ce public très attentif, qui suivait, applaudissait quand il fallait ; un public dont l’âge varie, je reviennent cette dirais, entre 7 et 17 ans. Il y avait des adultes, bien sûr, mais à aucun moment, nous n’avions entendu semaine ». Nous un bruit, un rire ou autre. C’est impressionnant comme public qui est resté jusqu’à la fin de la représenl’avons rencontrée à tation dans une discipline totale. J’espère que ce public sera celui du théâtre dans 10 ans. Et pourquoi Maghnia, à l’issue de pas, parmi ce public il y aura u n ou deux comédiens qui diront, il y a 20 ans j’ai vu cette pièce et maintenant, je suis comédien et je joue dans cette pièce ? la représentation. Ces jeunes se sentent honorés du déplacement de votre troupe dans leur ville et ont tenu à vous le dire… Non, c’est nous plutôt qui nous sentons honorés de nous être produits dans cette ville frontalière, la vitrine du pays dont les habitants sont très hospitaliers. Je souhaite qu’elle soit la vitrine du théâtre algérien. Nos grands remerciements aux gens de Maghnia. 21 Exposition internationale sur le patrimoine culturel oral et immatériel de l’humanité en pays d’Islam Un miroir de la diversité culturelle L’exposition « Patrimoine culturel oral et immatériel de l’humanité en pays d’Islam », organisée dans le cadre de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique » au Musée de Tlemcen avec la participation de dix pays, a été riche et variée en arts et spectacles comme la danse, la musique et le théâtre traditionnel. C’est un événement culturel de haute facture et le public, venu en grand nombre, a pu découvrir les pratiques sociales, les rituels, les événements festifs, le savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel, les instruments ancestraux de musique et les arts dramatiques très anciens. Ce patrimoine immatériel fait de musique, de productions littéraires, de cérémonies et rituels, de gestes et gestuelles, a été conservé au fil des siècles grâce à la sollicitation de la mémoire collective, de la mémoire individuelle mais surtout de la mémoire sociale. Il exprime donc l’univers culturel et symbolique des communautés culturelles qui en connaissent l’essence et en savent parfaitement le sens. Ce sont elles qui le perpétuent et le reproduisent, invariant et transformé tout à la fois. Ainsi, les Azerbaidjanais, les Indonésiens, les Tadjiks, les Bengalais, les Marocains, les Yéménites, les Jordaniens, les Egyptiens, les Palestiniens, les Irakiens et les Algériens ont, au cours de leur exposition, étalé au grand jour leur savoir-faire traditionnel et séduit le large public par leurs représentations artistiques musicales et dramatiques. Cette mosaïque culturelle a permis de découvrir des instruments et des pièces traditionnelles inscrites au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco à l’image du tapis azerbaidjanais et kashanais, l’instrument de musique angklung indonésien, le batik indonésien, un tissu en coton et soie porté par les indonésiens depuis le début de leur existence jusqu’à la mort, tissé avec les techniques traditionnelles et peint à la main, l’espace culturel marocain de la place Djemaâ El-Fna, le kris indonésien, une sorte de digue asymétrique et très caractéristique en Indonésie mais aussi les arts dramatiques rituels comme le ta’ziye et les musiques ancestrales à l’image de l’art des ashiqs et le katta ashula d’Azerbaïdjan, les chants yéménites de Sanna appelé également al ghina al san’ani, les chants des Baul du Bengladesh qui sont des ménestrels mystiques qui vivent en milieu rural et dont le mouvement baul a atteint son apogée au XIXe siècle et connaît actuellement un regain de popularité apurès des populations rurales, le mugham azerbaidjanais qui est un genre musical se prêtant à un haut degré d’improvisation, le diwan algérien et marocain, la musique indonésienne ancienne, ainsi que la musique populaire égyptienne et jordanienne et, enfin, les danses populaires traditionnelles de tous les pays participants à ce grand forum culturel Tout comme la culture en général, le patrimoine immatériel évolue constamment et se trouve enrichi par chaque génération. De nouvelles expressions et manifestations du patrimoine culturel immatériel sont aujourd’hui menacées, mises en péril par la mondialisation et l’uniformisation mais aussi par un manque de soutien, d’appréciation et de compréhension. C’est dans cette optique qu’a été organisée cette grande exposition internationale en fixant les objectifs de sa vulgarisation et la sensibilisation citoyenne pour sa sauvegarde et sa préservation, car il fait partie de l’identité culturelle de chaque peuple. 22 23 Amina Kessar à El Djawhara : Avant-première Tetma Le patrimoine Cheikha conjugué au féminin La réalisatrice a adopté une démarche personnelle, une approche féministe quant au portrait de cette diva rebelle. Qu’on en juge. Pour les besoins de la reconstitution, la cinéaste fera appel à Amina Karadja, une cantatrice de Tlemcen vivant à Paris qui campera le personnage de Tetma. « J’admire le côté rebelle de Cheikha Tetma » Quelles sont les motivations qui ont présidé au choix de ce sujet ? Cela fait trois ans, c’est-à-dire depuis 2008, que je travaille sur le patrimoine immatériel algérien. Avant Cheikha Tetma, j’ai travaillé sur les danses ancestrales, j’ai fait des documentaires de 13 et 52 minutes. Ensuite, je suis passée à Khelifi Ahmed (à qui nous souhaitons longue vie), une sommité, une icône de la chanson bédouine et auquel j’ai consacré un film d’une heure et demie. Après, il y a eu l’année 2011, donc l’opportunité s’est présentée : Cheikha Tetma, une dame qui a marqué son époque. En 1920 déjà, elle s’imposait, qui défiait les notables de sa région. C’est ce côté rebelle qui m’a interpellée. Le programme était déjà proposé, il y avait un appel d’offres, donc je pouvais réaliser un documentaire sur cheikh parmi d’autres, ou un homme d’histoire, mais j’ai opté pour Cheikha Tetma. C’est peut-être mon engagement personnel… Quel message ou enseignement avez-vous voulu transmettre à travers ce film ? On véhicule toujours un message à travers une image, même si on tourne deux minutes à travers lesquelles on doit passer un message. Il y a ce qu’on appelle la lecture entre les lignes, moi je ne suis pas du genre à faire beaucoup de dialogues ; je préfère laisser les images parler d’elles mêmes. Pour le cas de Cheikha Tetma, quel est ce message ? Le message, c’est le côté rebelle de cette Algérienne, c’est pour dire que la femme algérienne a toujours été debout et que si ce pays est encore debout, c’est aussi grâce à ces grandes femmes qui se battent tous les jours pour l’Algérie, pour l’Algérie profonde et son patrimoine. Avez-vous rencontré des difficultés en matière de documentation, de collecte d’archives ? C’est simple : je crois que le sort s’est acharné contre Cheikha Tetma depuis qu’elle a fait son choix et en raison de son caractère rebelle. Pourquoi je dis « le sort s’acharne », parce qu’il n’y a pas d’images. J’ai eu tout le mal du monde à obtenir des images de Cheikha Tetma. Même sa musique, j’ai bataillé pour en avoir quelques morceaux rares et audibles, parce que sa musique est très mal entretenue. Je pense qu’il y a eu négligence quelque part. J’ai travaillé sur les photos et sur les interviews des spécialistes mais ce n’est jamais assez par rapport au parcours de cette grande dame. Etes-vous au courant qu’il y eu un film sur Cheikha Tetma réalisé dans les années 80 par Abdellatif Merah pour le compte de la RTA ? Oui, j’ai vu le documentaire. Kamel Bendi-Sari a également travaillé sur ce sujet mais superficiellement. Vous en êtes-vous inspirée ? Non, parce que j’ai ma propre vision et ma propre méthode. Il est hors de question pour moi de calquer un travail sur un autre déjà existant. Avez-vous rencontré des membres de la famille de Cheikha Tetma ? Oui, sa nièce. Il y a aussi Cheikh Krabchi qui la croisait souvent avec son haïk, d’après ce qu’il m’a raconté. Quelle est la chanson de Tetma que vous a le plus marquée ? 24 « Ya rabbi toub aliya ». D’ailleurs, c’est la chanson du générique. Propos recueillis par Allal Bekkaï 25 Dar El Hadith, un lieu de culture Film documentaire de Saïd Eulmi « Des instants d’intense émotion » Chahreddine Berriah 26 َAu centre International de Presse de Tlemcen, l’auditoire venu en grand nombre, est resté scotché face à l’écran du début jusqu’à la fin de la projection du film documentaire « Dar El Hadith, un lieu de culture » de Saïd Eulmi et produit par le ministère de la Culture. Dès la première séquence, on sentait de l’émotion dans l’air. Les spectateurs, surtout les moins jeunes, ne pouvaient retenir leurs larmes en écoutant les témoignages d’illustres personnages, racontant les premiers élèves et les professeurs de la Médersa. Une institution, œuvre de l’Association des oulémas musulmans, inaugurée le 27 septembre 1937 par Cheikh Abdelhamid Ben Badis. On y enseignait le savoir, l’éducation, la religion et le nationalisme et ce, pendant l’ère coloniale. Le réalisateur, qui est aussi, le scénariste du film de 1 h 30 minutes, a entrepris de montrer la naissance de cette célèbre bâtisse jusqu’à nos jours. Usant d’archives et d’images récentes, Eulmi s’est mis dans la peau de l’architecte suivant pas à pas l’érection de cet édifice de plusieurs étages. Nous apprendrons, alors qu’il existe une autre Dar El Hadith, appelée Charquiya, celle-là et se trouve en Syrie « L’idée est venue de là, on n’y a été inspiré » Et c’est Cheikh Bachir El-Ibrahimi qui s’était lancé, en 1936, dans la construction de cette grande maison de sciences et de savoir « avec la contribution active des habitants de cette ville». Dans ce film passionnant, l’assistance écoutait avec un silence religieux les témoignages des autochtones toujours en vie, à l’image Abdelhadi El Housseini, Abdelhamid Hadjyet, Mohamed Korso, Abderrahmane Korso et le fils de l’architecte concepteur du plan de Dar El Hadith, en l’occurrence Liès Bouchama. « L’histoire et la géographie n’étaient pas incluses dans le programme d’enseignement, à cause de l’interdiction qui frappait cette institution, faite par l’armée coloniale. Cependant, nul ne pouvait interdire aux maîtres Cheikh Abdelhamid Ben Badis, Cheikh Bachir El Ibrahimi et Cheikh Tayeb El-Okbi d’inculquer le patriotisme, l’identité nationale et la fois aux apprenants. C’est aussi, une école qui avait érigé les tréteaux de la révolution. Ce documentaire techniquement bien fait, qui restera longtemps dans les mémoires, a su fédérer les générations d’autrefois et d’aujourd’hui. Il a permis l’instauration d’un débat riche et émouvant. Le réalisateur, touché par tant d’égards et d’émotions, a promis d’en faire un feuilleton… Saïd Eulmi : « Un hommage aux illustres enseignants et aux élèves de Dar El Hadith » « La Médersa Dar El Hadith de Tlemcen ne mérite pas qu’un film documentaire, mais bien plus. Dans cette production, j’ai axé mon travail sur quatre volets, notamment la naissance de cette institution, les objectifs de sa naissance, la résistance cette maison aux dépassements de l’armée coloniale et enfin, incruster le message scientifique et réformateur chez les différentes générations qui se sont succédé, par le biais des témoignages d’historiens, de chercheurs, entre autres… ce documentaire est aussi, une sorte d’hommage aux enseignants et aux élèves de cette école qui ont su inculquer les principes fondamentaux d’une nation, d’un peuple ». Ch. Berriah 27 Kheireddine Aboura Scribe chevronné, musicologue doué Dans la série d’hommages consacrés aux maîtres de la musique andalouse initiée sous le libellé « Nouba », la Maison de la culture Abdelkader Alloula a abrité une cérémonie commémorative dédiée à Cheikh Mustapha Aboura et son fils Kheireddine. La table ronde organisée dans ce cadre était animée par le trio Taha Aboura, fils de ce dernier, Nasreddine Beghdadi, directeur des archives de la Radio algérienne et Fayçal Benkalfat, commissaire de l’exposition « Nouba », en présence de M. Abdelhamid Benblidia, coordinateur national et de Mme Zahia Bencheikh, chef du département patrimoine immatériel et chorégraphie, ainsi que certains membres de la famille Aboura. De retour à Tlemcen, après deux ans de service, il est recruté comme agent à la mairie de la ville. A l’instar de son collègue, le regretté Ghouti Charif, premier maire de Tlemcen post-indépendance qui, de par son poste (accès aux archives de l’état civil), a écrit le livre « L’arbre de Tlemcen » (1993), Cheikh Kheireddine Aboura a, quant à lui, et à la faveur de son passage dans ce même service, élaboré un tableau chronologique des musiciens de Tlemcen des XIXe et XXe siècles. Un travail de fourmi reconnu par le défunt Kamel Malti. Directeur artistique de la Radio de Tlemcen depuis 1948, il a pu avoir des contacts avec plusieurs personnalités de la musique andalouse de Tlemcen comme Cheikh Larbi Bensari, ses fils Redouane et Mahmoud, Cheikh Omar Bekhchi, Cheikh Abdelkrim Dali… et d’Alger tels Bachtarzi, Fekhardji, Serri, etc. Il interprète quelques enregistrements dans les années 50. Parallèlement à cette fonction qu’il exerce avec dévouement, il joue comme soliste (luthiste) au sein de l’orchestre andalou de la radio de Bel horizon dirigé en tandem par Cheikh Larbi Bensari et Cheikh Omar Bekhchi. En 1957, il quitte Tlemcen pour aller se réfugier à Rabat où il reste jusqu’à l’Indépendance. A son retour en 1962, il entame avec Cheikh Larbi Bensari un travail d’enregistrement du patrimoine musical andalou et hawzi. De 1966 à 1969, il est professeur de musique au sein de l’association Gharnata dont il est le chef d’orchestre. Il fonde par la suite l’association Ahbab Ziryab. Vers les années 70, il entame un travail de recherche en musique andalouse avec Bachtarzi et Toumi, en collaboration avec l’Institut national de musique au titre des « Mouwachahat wa azdjal » (trois tomes) de Djelloul Yellès et Amokrane Hafnaoui. Durant cette période, il est président de la section locale du syndicat des arts lyriques. Cheikh Kheireddine Aboura a capitalisé de larges connaissances acquises tout au long de sa carrière accomplie au service de la musique gharnata de Tlemcen, ce qui a fait de lui une référence très recherchée par les mélomanes. Et, à ce titre, il a fait partie des différents jurys de plusieurs festivals nationaux. Pour raison de santé, il ne prendra pas part aux travaux du séminaire national sur la musique qui s’est tenu en février 1973 à l’INM d’Alger, à l’initiative du ministère de l’Information et de la Culture. Il prend sa retraite en 1973 et se consacre jusqu’à sa mort à la zaouïa de Cheikh Mamchaoui. Il décède le 16 juillet 1977 à l’âge de 69 ans dans son appartement au niveau de l’immeuble Klouche sis à Bab El Djiad. 28 Fils de Mustapha Aboura et Harchaoui Zoulikha (petite-fille de l’illustre érudit Harchaoui de Nedroma où Mustapha eut son premier poste d’instituteur), Kheireddine est né le 7 mars 1908 à la rue des Forgerons, à proximité de la mosquée du Figuier (derb Sidi Hamed) au sein d’une famille de lettrés et de mélomanes. Il fait ses études primaires à l’école Décieux et secondaires à la Medersa. Son père lui prodigue dès son jeune âge l’essentiel de sa formation musicale, outre son initiation au solfège auprès de M. Point, professeur de musique. En 1929, il effectue son service militaire à Tlemcen. Il fera partie de l’association Slam depuis sa création en 1934. Il tente une expérience théâtrale avec l’association « Les Amis de l’art » et travaille un certain temps dans les transports des voyageurs Ruffié (Bendimered). En 1939, il est mobilisé au titre de la conscription et envoyé en Syrie, ce qui lui permet d’élargir ses connaissances musicales en côtoyant de grands maîtres syriens. Il est affecté à l’infirmerie de la caserne. « On le voyait plus avec un luth qu’avec un fusil », disait-on de lui. En reconnaissance à efforts consentis sa vie durant dans le domaine musical et musicologique, le défunt reçoit à titre posthume une distinction décernée par l’Académie de musique arabe lors de sa 16e édition à Alger, en 2001. Il repose au cimetière de Sidi Senouci de Aïn Wazouta aux côtés de son père Mustapha. Allal Bekkaï 29 T H E C U L T U R A L R O U N D U P DIFFERENT BUT ALIKE It is somehow true to say that all ways lead to Tlemcen. From East, from South or from remote areas; the western province has become for months now, an angle that connects people and bridges between cultures. This is the reflected image perceived through the various cultural activities held along the second half of November, as part of the activities of Tlemcen, Capital of Islamic Culture 2011. By: AMIRA RAMZY 30 In the present round up, the focus will be oriented towards the major activities that caught much more attention owing to their contribution to make of this international event an outstanding cultural circle. As far as the inter-cultural exchanges between provinces, the opportunity was offered to us to know more about three nice cities from the Eastern region of the country. In fact, from 16th to 19th of November 2011 the beautiful cities of Constantine, Mila and Jijel settled at the exhibition hall of the Cultural Center Abdelkader Alloula to expose a rich panoply of their local patrimony aspects. This event brought evidence that though different, these cities and their host town share a lot of common points in terms of Islamic historical background, in that they all had been each in its corresponding era, high circles of knowledge and spirit growth. Archeological, touristic and religious sites are still there to witness the prominent roles played by local mystic personalities in different spheres across ages. The musical background heritage, be it Andalusian or Malouf genres, are tangible proofs that same history elements had crossed these regions. As a matter of fact, the music evening shows carried out by the Artist Ahmed Ouabdia and the inchad Association “Nour” have both subjugated the audience. The event was a great occasion for many of us to get introduced to less common features of The Eastern Algerian Culture such as oral performances of poetry in its different expressions styles. Furthermore, along the tree days of the exhibition, tens of citizens, mostly families and adults approached the various stands of the hall to see closely the Kaftan of Constantine or taste Trida meal, a common dish shared by the eastern cities. Indeed, as part of the event “Tlemcen Capital of Islamic Culture 2011”, the Algerian Southern regions have been efficiently represented in this Tlemcen manifestation through a convenient artistic program. In fact, the Theater department of the great cultural event thought it well to schedule the activities of the TNA (Algerian National Theater) Mahieddine Bachtarzi, a special program devoted to Southern regions in order to promote their theatrical productions by offering them space and room in the western part of the country. Thus, from 17th of November to 27th, not less than eleven southern provinces performed their own theatrical products in the nearby border town of Maghnia. Several Art associations and bands from Biskra, Ouargla, Tamanrasset, Bechar, Laghouat, Adrar, Tindouf, El Oued, Elbayedh and Ain sefra have participated in this festivity for the great pleasure of the local population, who appreciated at the same time, the artistic shows and the newly inaugurated cultural center of the town. Al Mazlotin, produced by a band from Biskra, was honored to open the long list of respectful works. Architecture in its entire artistic dimension has not been neglected along this period. As a matter of fact, an exhibition dedicated to earthen architecture has been realized and opened to public at the new open-air theater of Tlemcen. The activity was saluted twice since; it gave occasion to put the Hall of Exhibition in practice since it is a newly realized infrastructure built at Koudia area. Along more than a month (from 19th Nov to 14th Jan), this exposure is meant to illustrate the richness and diversity of the earthen construction heritage to the large audience. Artists and historians coming from local areas such as Kabylia, besides to foreign architects from Ghana, Niger, Portugal, Burkina Faso, France, Mali, South Africa, Sweden, Saudi Arabia, Yemen, Nigeria, and many other nations attempted to shed light on the several facets of this historical world patrimony. In her address to the media, Miss Yasmine Terki, commissioner of the exhibition, pointed finger at the new modern building materials to be at the origin of the loss of a worthy heritage man has ever known. Meetings under colloquium forms have greatly marked the first half of November. The Cultural Palace hosted along three days an international conference under the theme “Tlemcen and its region in the national movement and war of liberation, the exodus between 1911 and 1962”. It was meant to stress upon he contribution of this ancient city in the different liberating actions in the Maghreb region in general and in Algeria in particular. The colloquium was led by a number of eminent scholars from local universities as well as from aboard, who highlighted in their conferences the role of Tlemcen and its region in paving the way to national liberation movement then independence. Miss Ouanassa Siari Tengour from Constantine opened the conference with the topic “Archives of Tlemcen and its region from 1945 to 1962”. Mr. Yechouti Rachid from Morocco spoke about the major role played by Tlemcen in supporting the action of Abdelkrim El Khettabi, the Leader of the Moroccan Rif. Mr. El Hadi Bekkouche, ex prime minister of Tunisia, recalled the prominent contribution of Messali Hadj in boosting the movement of liberation across the whole Maghreb. Added to that, Mr. Mimoun Aziza and Mr. Abdelmadjid Boudjella tackled the different migrating waves, between West of Algeria and North East of Morocco, Aziza. In their speech, they illustrated the refusal of Algerians to join to the colonial army. In sum, the colloquium was a success in many ways in that it contributed to shed light on many hidden areas of Algerian history. The last, yet not the least activity to mention, has to do with Wednesdays cinema. The series of documentaries produced in the light of Tlemcen demonstration provided us with the opportunity to enjoy the work of the great director Lamine Merbah, entitled, Cheikh Sidi Mohamed Essnouci of Tlemcen, screened for the first time at the Cultural House Abdelkader Alloula, The documentary (58’) recycled the personality of one of eminent erudite of Tlemcen during the 15th century. 31 M´hamed Issiakhem la femme et l´enfant