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Société Nationale Française de Gastro-Entérologie 201 20 15 PAYS INVITÉ : L’ALGÉRIE ZOOM LA GÉNÉTIQUE Avec le soutien institutionnel de : www.jfhod.com LIVRE DES RÉSUMÉS JFHOD Journées Francophones d’Hépato-gastroentérologie & d’Oncologie Digestive JFHOD2015 Sommaire Résumés du Jeudi 19 mars Communications orales (CO.01 à CO.24) Page 3 Communications plénières (CO.25 à CO.29) Page 18 Communications orales (CO.30 à CO.54) Page 22 Posters (P.01 à P.96) Page 36 Résumés du VENDREdi 20 mars Communications orales (CO.55 à CO.79) Page 88 Communications plénières (CO.80 à CO.83) Page 102 Communications orales (CO.84 à CO.113) Page 105 Posters (P.97 à P.229) Page 122 Résumés du SAMEdi 21 mars Communications plénières (CO.114 à CO.117) Page 192 Posters (P.230 à P.345) Page 195 Communications plénières (CO.118 à CO.124) Page 257 Vidéo session (V.01 à V.07) Page 263 Posters (P.346 à P.426) Page 266 INDEX DES AUTEURS Page 312 sommaire Résumés du DIMANCHE 22 mars JEUDI 19 MARS JFHOD2015 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.02 Mucosectomie et radiofréquence dans le traitement de l’EBO en dysplasie de haut grade Suivi à long terme de la résection endoscopique de la dysplasie de haut grade/adénocarcinome superficiel sur endobrachyœsophage M. Robert (1), S. Godat (1), F. Caillol (1), A. Autret (1), E. Bories (1), C. Pesenti (1), J.-P. Ratone (1), F. Poizat (1), M. Giovannini (1) F. Caillol (1), E. Bories (1), A. Autret (1), C. Pesenti (1), F. Poizat (1), C. Loeve (1), J.-P. Ratone (1), J. Guiramand (1), J.-R. Delpero (1), M. Giovannini (1) (1) Marseille. (1) Marseille. Introduction : Le traitement endoscopique de première intention des tumeurs superficielles de l’œsophage est la résection endoscopique (RE). Les techniques de thermo-ablation (RFA) se sont associées à la RE. Nous avons voulu analyser l’efficacité de la RFA associée à la RE chez les patients ayant de la dysplasie de haut grade (DHG) sur endobrachyœsophage (EBO). Introduction : La résection endoscopique (RE) est considéré comme le traitement de première intention des lésions en dysplasie de haut grade (DHG) ou adénocarcinome superficiel (ADKs) développé sur endobrachyœsophage (EBO). Peu de données existent encore sur le suivi à long terme. Le but de cette étude rétrospective était d’évaluer la récidive et la survie à long terme des patients avec une RE carcinologiquement curative et de déterminer les éventuels facteurs de récidive. Patients et Méthodes : De septembre 2007 à décembre 2013, 146 patients ont eu une RE pour EBO en dysplasie. 89 patients avaient de la DHG ou adénocarcinome (ADK) sur les biopsies ou la pièce opératoire. Ces 89 patients ont été divisés en 2 groupes. Le 1ergroupe comportait les patients ayant été traités par RE seule. Le 2e groupe les patients traités par RE+ RFA. Les données ont été recueillies rétrospectivement au moyen du logiciel de cotation du service d’endoscopie puis au moyen du dossier patient informatisé. Le but de l’étude était d’évaluer l’efficacité du traitement dans chaque groupe et ainsi l’apport de la RFA dans la prise en charge de la DHG sur EBO. Patients et Méthodes : De mars 2000 à juillet 2010 les RE œsophagiennes étaient notées manuellement et retranscrites sous la forme d’une base de données. Les patients ayant eu une résection carcinologiquement satisfaisante avec de la DHG/ADKs sur les biopsies ou la pièce de résection ont été inclus. Une analyse rétrospective a ensuite été réalisée sur la base du dossier patient informatisé. Une mise à jour de ces dossiers a été faite en 2014. Les perdus de vues ont été exclus. Le début du suivi était déterminé par la dernière endoscopie thérapeutique. Le suivi pouvait être assuré dans notre centre ou par les gastroentérologues des patients. La fin du suivi était soit la date de récidive, soit en l’absence de récidive, le décès ou la date du dernier contrôle par FOGD. Une récidive était définie par l’apparition histologique de DHG/ADK. Résultats : 55 patients ont été inclus ds le groupe 1 (48 hommes, moyenne d’âge de 67,82 ans). 53 patients avaient de la DHG sur l’histologie pré-opératoire dont 30 confirmées après résection. 16 pièces opératoires montraient uniquement de la dysplasie de bas grade (DBG) et 7 un EBO simple. 2 patients avaient de la DHG sur la pièce de résection et de la DBG sur les biopsies préopératoires. Avec 1.80 sessions de RE en moyenne, l’éradication de la DHG, de la DBG et de l’EBO était respectivement de 100% (32/32), 93,75% (15/16), 16,4% (9/55). La longueur de l’EBO réséqué était de C2,71 M4,51 en moyenne. La récidive en DHG était de 9,09% dans un délai moyen de 22,2 mois. 34 patients ont été inclus ds le groupe 2 (31 hommes, moy d’age = 67,26 ans). 32 patients avaient de la DHG sur les biopsies. 25 résections ont confirmé la DHG, 5 patients avaient de la DBG, 1 un EBO sans dysplasie, 1 une muqueuse normale sur la pièce de RE. 2 patients avaient donc de la DHG sur la pièce de résection et de l’EBO sans DHG sur les biopsies préopératoires. Avec 1.97 sessions de RE et 1,62 sessions de RFA en moyenne, l’éradication de la DHG, de la DBG et de l’EBO était respectivement de 92,59% (25/27), 100% (5/5), 58,82% (20/34). La longueur de l’EBO réséquée était de C4,45 M6,61 en moyenne. La récidive en DHG était de 14,71 % dans un délai moyen de 18,20 mois. Les récidives de la DBG ou la DHG n’était pas significativement différentes entre les 2 groupes. (respectivement p = 0,1393 et p = 0,4151) La longueur de l’EBO traitée était significativement supérieure dans le groupe RFA aussi bien en ce qui concerne la circonférence (p = 0.015) que la hauteur maximale (p<0.001) des languettes traitées.Dans le groupe 1, 1.8% (1/55) des patients ont présenté une perforation traitée endoscopiquement, 14.5% (8/55) des patients ont présenté une sténose œsophagienne nécessitant une reprise endoscopique dans 100% des cas pour dilatation avec pose de prothèse chez 2 patients. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.01 Résultats : 64 patients comportant de la DHG/ADKs sur les biopsies ou sur la pièce opératoire ont eu une RE ; 4 patients ont été perdus de vue. Au total 60 patients (53 hommes, âge moyen = 65 ans) ont été inclus dans l’étude. La RE était par définition considéré comme carcinologiquement thérapeutique avec éradication complète de la DHG/ADKs. L’éradication des résidus d’EBO n’ a pas été systématique et donc l’EBO périphérique na pas été éradiqué chez tous les patients. L’éradication de l’EBO était complète pour 29 patients (48%). 19% de complications immédiates toutes traitées endoscopiquement. Le taux de sténose était de 6%. Conclusion : Le suivi à long terme du traitement par RE de la DHG/ADKs sur EBO est satisfaisant. Un traitement complet de l’EBO périphérique lors de la prise en charge est un critère de non récidive. Un suivi attentif doit être effectué jusqu’à 36 mois. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9509 Dans le groupe 2, aucune complication per-opératoire n’est survenue. 1 patient a présenté de manière précoce une hématémèse avec déglobulisation prise en charge endoscopiquement. 1 patient a présenté une hémorragie intrapéritonéale sans perforation. 17.6% (6/34) des patients ont présenté une sténose prise en charge par dilatation dans 100% des cas. Aucun décès n’est survenu pendant la durée de l’étude. Conclusion : L’association RE et RFA permet de traiter des EBO significativement plus long dans notre expérience avec des résultats sur l’éradication équivalent. La récidive à long terme n’a pas été étudiée. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9552 3 COMMUNICATIONS ORALES Suivi : Le suivi moyen était de 70,5 mois en l’absence de récidive ou de décès. La survie à 60 mois était de 91%. Un patient est décédé en rapport avec sa récidive. Le risque cumulé de récidive à 36 mois est de 19% et reste stable jusqu’à 60 mois de suivi. L’éradication complète de l’EBO périphérique était un facteur de non récidive (p = 0,019). L’histologie pré ou post RE n’influençait pas la récidive. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.03 CO.04 Dissection endoscopique sous-muqueuse pour les adénocarcinomes superficiels compliquant l’œsophage de Barrett : résultats d’un centre tertiaire européen ESD optimisée couplant injection haute pression pulsée et solutions macromoléculaires visqueuses : à propos des 45 premiers cas humains dans 4 centres experts français et belge J.-B. Chevaux (1), H. Piessevaux (1), A. Jouret-Mourin (1), R. Yeung (1), E. Danse (1), P. Deprez (1) M. Pioche (1), V. Lépilliez (1), P. Deprez (2), M. Giovannini (3), F. Caillol (3), H. Piessevaux (2), J. Rivory (1), O. Guillaud (1), M. Ciocirlan (4), V. Hervieu (1), C. Lafon (1), J.-C. Saurin (1), T. Ponchon (1) (1) Bruxelles, BELGIQUE. Introduction : La place de la dissection sous muqueuse (ESD) dans la dysplasie compliquant l’œsophage de Barrett (OB) n’est pas encore définie bien que cette technique permettrait l’obtention d’un meilleur taux de résection curative et d’une meilleure évaluation histologique comparés à la résection par mucosectomie (EMR). Le but de notre étude était d’évaluer l’efficacité, la sécurité et les résultats à long terme de l’ESD dans l’OB. (1) Lyon; (2) Bruxelles, BELGIQUE; (3) Marseille; (4) Bucarest, ROUMANIE. Introduction : L’ESD a connu deux optimisations majeures depuis les premiers cas avec les solutions visqueuses macromoléculaires qui améliorent le soulèvement et les cathéters bi-fonction couplés à des systèmes d’injection haute pression qui permettent de travailler avec un seul outil. Il n’était jusqu’alors pas possible techniquement de les associer. Le système Nestis Enki II autorise ceci et a montré ses bénéfices par rapport à la méthode classique dans deux précédentes études animales.Nous rapportons les 45 premiers cas d’ESD réalisées sur ce principe à Lyon, Marseille et Louvain dans 4 centres experts. Patients et Méthodes : Les dossiers de soixante quinze patients consécutifs ayant bénéficié d’une ESD entre janvier 2007 et février 2014 dans notre institution ont été analysés rétrospectivement. Les indications d’ESD comprenaient les lésions visibles ou multiples, de plus de 15 mm et/ou avec un soulèvement partiel et/ou une suspicion d’infiltration sous muqueuse. L’objectif principal correspondait au taux de résection curative (R0). Résultats : L’âge médian des patients était de 68 ans Patients et Méthodes : Conclusion : Résultats : Les 45 procédures se sont révélées en bloc avec 91.1% de résections complètes R0 et 88.9% de résections curatives. Les lésions étaient 22 LST rectales, 11 lésions gastriques, 10 lésions œsophagiennes (3 épidermoïdes, 7 Barrett), 1 lésion du colon droit et 1 lésion duodénale. Les solutions injectées par le water jet haute pression étaient l’hydroxyéthylstarch (Voluven) dans 25 cas, le mélange de glycérol dans 14 cas, le carboxymethylcellulose dans 5 cas et le lactate de sodium dans 1 cas (Geloplasma). L’injection était de bonne qualité y compris en rétroflexion maximale. 6 obstructions sont survenues (3 voluven, 3 glycérol) en cours d’intervention après 58 minutes en moyenne, toujours dans un contexte de saignement. 2 patients ont présenté une bulle autour du rectum sans symptômes associés et traités conservativement et 2 hémorragies retardées sont survenues dont une nécessitant un traitement endoscopique. Le suivi est pour l’instant disponible chez 32 malades sans aucune récidive pour un suivi moyen de 3.8 mois avec 2 patients opérés secondairement. 1 malade traité par ESD ciromférentielle a présenté une sténose traitée par 2 séances de dilatation. Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique regroupant tous les 45 cas consécutifs réalisés entre janvier 2013 et 2014 dans 4 centres par 6 endoscopistes. La nature histologique des lésions, les caractéristiques de la procédure (temps, complications), la qualité de résection, le suivi et les problèmes techniques étaient collectés à partir d’une fiche de bloc remplie prospectivement. Le suivi était ensuite collecté rétrospectivement. (Interquartile Range [IQR], 61-76). Le suivi médian était de 20 mois (IQR, 8,5-37,5) et le diamètre maximal du spécimen était de 52,2 mm (IQR, 43-71). Les taux de résection en bloc et curative (R0) étaient de 90% et 85%, respectivement. Une différentiation G3 et une invasion > pT1m2 étaient observés chez 25% et 55% des cas respectivement. Cinq complications précoces (<48H) (deux saignements différés, trois perforations) ont été observées et traitées endoscopiquement. Aucun décès lié à la procédure n’a été rapporté. Une sténose œsophagienne survenait chez 60% des patients et était traitée endoscopiquement dans tous les cas. Un traitement endoscopique complémentaire de l’OB résiduel était proposé à 64% des patients, avec un nombre médian de 2 sessions (IQR, 2-3). A la date des dernières nouvelles, une résection complète de la néoplasie et de la métaplasie intestinale étaient obtenues dans respectivement 92% et 73% des cas. L’ESD dans l’OB apparaît sure et efficace avec un haut taux de résection curative R0. En cas de risque de résection incomplète et de mauvaise évaluation histologique par EMR conventionnelle, cette technique devrait être privilégiée. COMMUNICATIONS ORALES Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9063 Conclusion : Le système Nestis permet de coupler l’injection haute pression pulsée aux solutions macromoléculaires de manière efficace et sûre. Deux cas réalisés dans le colon droit et le duodénum ont mis en lumière la sécurité et le confort de l’injection haute pression dans les situations difficiles. Quelques obstructions du cathéter sont survenues en contexte hémorragique mettant en lumière la nécessité d’injecter fréquemment pour rendre la procédure plus sure mais aussi pour nettoyer l’orifice du canal d’injection. Un essai multicentrique prospectif va démarrer prochainement pour confirmer ces données dans le colon à grande échelle. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9100 4 CO.06 Prévention des sténoses œsophagiennes cicatricielles après dissection sousmuqueuse étendue, par greffe de double feuillet de cellules souches mésenchymateuses chez le porc L’application endoscopique du macroclip OTSC pour les hémorragies digestives sévères chez les patients anticoagulés. Une étude rétrospective bicentrique sur les 5 dernières années G. Perrod (1), G. Rahmi (1), L. Pidial (1), S. Camilleri (1), A. Bellucci (1), T. Viel (1), B. Tavitian (1), C. Cellier (1), O. Clément (1) E. Wedi (1), A. Sportes (1), J. Hochberger (1) (1) Strasbourg. Introduction : Le clip OTSC (OVESCO, Allemagne) (1) Paris. est un nouvel outil endoscopique récemment utilisé pour le traitement des hémorragies digestives, des fistules et lors de procédures expérimentales de type NOTES. Nous avons réalisé une étude rétrospective de février 2009 à mars 2014 chez les patients hospitalisés pour une hémorragie digestive traitée par la mise en place d’un clip OTSC. Introduction : La dissection sous muqueuse (DSM) des néoplasies superficielles étendues de l’œsophage est responsable de sténose cicatricielle. Le but de cette étude est d’évaluer l’impact de la greffe de cellules souches mésenchymateuses allogéniques (CSM) organisées en doubles feuillet comme traitement préventif de la survenue de ces sténoses chez le porc. Matériels et Méthodes : Sur une période de 5 ans, 55 patients ont été admis pour une hémorragie digestive sévère sous anticoagulation (hémoglobine < 7 g/ dl à l’admission ou endoscopie réalisée en urgence pour les patients déjà hospitalisés) [médiane : 73 ans (29 à 97) 17 H, 38 F, ASA 2 - 4]. Un total de 56 clips OTSC ont été placés (54 de type T 12/6 17,5 mm de diamètre extérieur et 2 de type T, 14/6 21 mm de diamètre extérieur). Matériels et Méthodes : Réalisation d’une étude prospective comparative de janvier à août 2014 chez 12 porcs charcutiers femelles agées de 6 mois. A J0, tous les animaux étaient traités par DSM hémi-circonférentielle sur 5 cm de hauteur. Le groupe CSM (n = 6) recevait une greffe de 4 doubles feuillets de CSM et était comparé à un groupe témoin (n = 6). Les doubles feuillets étaient appliqués directement au sein de la cicatrice. Les CSM étaient marquées au PKH67 dont l’objectif était de suivre l’implantation cellulaire par vidéomicroscopie confocale fibrée (VCF). A J3, J14 et J28, une évaluation endoscopique (avec VCF) et TOGD était réalisée. A J28, les animaux étaient sacrifiés pour analyse histologique. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.05 Résultats : Résultats : Un animal du groupe témoin a été exclu et sacrifié (complication anesthésique). Les animaux du groupe CSM avaient moins souvent de régurgitation (17% vs. 80% ; p = 0.08) et un poids plus important à J28. En VCF, 4 animaux du groupe CSM sur 6 ont exprimé à J3 un signal compatible avec une greffe de feuillets cellulaires. Ce signal n’était pas retrouvé au cours du suivi (J14 et J28). Dans le groupe CSM, 17 % (1/6) des animaux ont développés une sténose serrée (non franchissable par le gastroscope) contre 100% (5/5) dans le groupe témoin. L’évaluation par TOGD montrait une diminution moins importante du diamètre œsophagien pour le groupe CSM à J14 (47%vs. 76% ; p = 0,017) et à J28 (49% vs. 78% ; p = 0,035). L’analyse histologique montrait une fibrose cicatricielle diminuée pour le groupe CSM, en terme de surface (9,7 vs. 26,1 mm² ; p = 0,017) et d’épaisseur maximale (1,6 vs. 3,2 mm ; p = 0,052). Conclusion : La greffe de CSM permet une réduction significative du taux de sténose œsophagienne cicatricielle après DSM étendue. Cette étude doit être confirmée et complétée pour permettre une meilleure compréhension des mécanismes cicatriciels impliqués par la greffe cellulaire. Conclusion : Le clip OTSC est un nouvel outil prometteur pour la gestion des hémorragies chez les patients anticoagulés comme une hémostase sure et une ré-anticoagulation rapide est souhaitable. Des études multicentriques prospectives seront nécessaires pour une évaluation finale. Remerciements, financements, autres : Nous remerçions la Fondation de l’Avenir et l’UMR Inserm U970 pour leur soutien institutionel et financier ayant permis de mener à bien cette étude. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10056 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9306 5 COMMUNICATIONS ORALES Dans 48/55 cas (87,2 %) l’hémorragie digestive était liée à un ulcère gastro-duodénal. Le saignement était dû à une origine tumorale dans deux cas (1 adénocarcinome gastrique et 1 lymphome gastrique), à une hémorragique post-polypectomie dans deux cas, à un syndrome de Mallory Weiss dans un cas, à un ulcère hémorragique d’une anastomose gastro-jéjunale dans un cas, et dans les suites d’une dilatation au ballonnet pour achalasie provoquant une lacération profonde de la paroi musculaire chez le dernier patient. Chez 46/55 (83,6 %) patients, le traitement par l’OTSC a été efficace, sans récidive. Chez 18/55 (32,7 %) patients, le clip OSTC a été posé en raison de l’échec d’une autre technique d’hémostase (hemoclips standards, injection ou embolisation radiologique). Sur les 55 patients, 44 (80 %) étaient anticoagulés : 9/55 (16,4 %) par de la warfarine, 24/55 (43,6 %) par de l’aspirine, 10/55 (18,2 %) par le l’héparine/énoxaparine et 1 (1,8 %) avec une combinaison d’aspirine et de clopidogrel. Chez 7/55 (12,7 %) patients un traitement chirurgical a été nécessaire en raison d’une hémostase insuffisante. 4 de ces 7 patients ont décédé au cours de l’hospitalisation. Deux autres patients présentant de nombreuses comorbidités n’ont pas pu être opérés et ont également décédé. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.07 CO.08 Mutations somatiques de CALR dans une cohorte prospective de 308 malades avec thrombose splanchnique Epidémiologie et caractéristiques du syndrome de Budd-Chiari en France en 2010 C. Marzac (1), A. Plessier (2), J.-J. Kiladjian (1), A. Andreoli (1), E. de Raucourt (2), O. Goria (3), K. Zekrini (2), C. Bureau (4), F. Lorre (1), N. Casadevall (1), D. Valla (2), P.-E. Rautou (2) M. Allaire (1), I. Ollivier-Hourmand (1), R. Morello (1), C. Chagneau-Derrode (2), J. Dumortier (3), O. Goria (4), N. Ganne Carrie (5), N. Carbonell (6), J.-P. Cervoni (7), V. de Lédinghen (8), S. Dharancy (9), C. Bureau (10), A. Abergel (11), F. Oberti (12), A. Minello-Franza (13), M.-P. Ripault (14), R. Anty (15), J.-B. Nousbaum (16), M. PagesEcochard (17), H. Barraud (18), I. Archambeaud (19), A. Guillygomarc’H (20), D. Valla (21), T. Dao (1), A. Plessier (21) (1) Paris; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Rouen; (4) Toulouse. Introduction : Les syndromes myéloprolifératifs (SMP) sont la cause la plus fréquente de thrombose des veines splanchniques (environ 30 à 40% des malades). Leur diagnostic est facilité depuis la découverte de la mutation JAK2V617F. Cependant, 5 à 10% des malades avec thrombose des veines splanchniques ont un SMP sans mutation JAK2V617F. Leur diagnostic nécessite d’effectuer une biopsie ostéomédullaire et/ou une culture des progéniteurs érythroïdes. Ces méthodes sont invasives ou peu disponibles. Récemment, des mutations du gène de la calréticuline (CALR) ont été identifiées chez des malades avec SMP. Notre but était de déterminer la prévalence des mutations CALR chez les malades avec thrombose des veines splanchniques ainsi que leurs caractéristiques cliniques. Patients et Méthodes (1) Caen; (2) Poitiers; (3) Lyon; (4) Rouen; (5) Bondy; (6) Paris; (7) Besançon; (8) Bordeaux; (9) Lille; (10) Toulouse; (11) Clermont-Ferrand; (12) Angers; (13) Dijon; (14) Montpellier; (15) Nice; (16) Brest; (17) Saint-Étienne; (18) Nancy; (19) Nantes; (20) Rennes; (21) Clichy-la-Garenne. Introduction : Il n’existe aucune donnée épidémiologique publiée sur le syndrome de Budd Chiari (SBC) couvrant l’ensemble de la population française. Notre étude avait pour objectif d’établir l’incidence et la prévalence du SBC en France, et d’en décrire les caractéristiques. : Nous avons recherché les mutations de CALR dans l’ADN des malades atteints de thrombose des veines splanchniques et inclus prospectivement dans notre cohorte de maladies vasculaires du foie. La réalisation de biopsie ostéomédullaire ou de culture de progéniteurs érythroïdes reposait sur des critères de forte suspicion de SMP proposés précédemment (hauteur de rate ≥17 cm et taux de plaquettes > 200/µL ; Chait, Brit J Haematol 2005). En l’absence de ces critères, ces examens pouvaient être effectués à la discrétion du praticien. Patients et Méthodes : Sur la période de janvier à décembre 2010, 48 centres français ont été sollicités pour réaliser un enregistrement prospectif des cas de SBC vus en consultation et hospitalisation. Un complément d’enquête a ensuite été réalisé rétrospectivement auprès des DIM (code I82.0). Il s’agissait de tous les centres de compétence universitaires des maladies vasculaires du foie du territoire, et de 14 centres de la région parisienne. L’incidence et la prévalence ont été calculées en prenant en compte la population recensée par l’INSEE en 2010 dans les centres répondeurs. Les patients atteints de SBC compliquant un carcinome hépatocellulaire (CHC) ont été exclus. COMMUNICATIONS ORALES Résultats : 308 malades (162 femmes ; 146 hommes), âgés de 43 ±16 ans, ont été inclus. 98 avaient un syndrome de Budd-Chiari et 210 une thrombose porte. Une mutation du gène du facteur II ou V était présente chez 18 (6%) et 20 (7%) malades, respectivement. Un syndrome des anticorps antiphospholipides était diagnostiqué chez 31 malades (10%) et une hémoglobinurie paroxystique nocturne chez 5 malades (2%). Un SMP était présent chez 70 malades (23%), dont 56 avec mutation JAK2V617F (Figure). Une mutation CALR était détectée chez 6 (3 femmes, 3 hommes ; âge moyen 34 ±5 ans) des 308 malades (2%). Tous avaient une rate mesurant 17 cm ou plus, sauf un dont la rate mesurait 16,6 cm. Aucun des 6 malades n’avait de mutation JAK2V617F, de mutation des gènes du facteur II ou du facteur V, de syndrome des anticorps antiphospholipides ou d’hémoglobinurie paroxystique nocturne. Les malades avec mutation CALR avaient plus fréquemment une thrombose porte que les autres malades (6/6 vs.. 144/299 ; p = 0,01). Les SMP des malades avec mutation CALR correspondaient à une myélofibrose (n = 4), une thrombocytémie essentielle (n = 1) ou une forme inclassée (n = 1). Résultats : Trente neufs centres ont participé. Parmi 270 patients recensés, 86 ont été exclus secondairement (nonrésidents en France, erreur de codage, dossiers manquants, doublons). Les 184 cas de SBC retenus en 2010 incluaient 29 nouveaux cas soit une incidence de 0,45 nouveaux cas par million d’habitants et par an, et une prévalence de 2,87 cas par million d’habitants. Le diagnostic le plus ancien remontait à 1979. Il n’y avait pas de disparité régionale significative. Le diagnostic était fait dans les 7 jours suivant le début des symptômes dans seulement 9% des cas, et après plus d’un mois d’évolution dans 48% des cas. L’âge moyen était de 38,7 ans. Il s’agissait de femmes dans 71% des cas. La thrombose s’étendait à la veine cave inférieure dans 23% des cas. Les signes cliniques les plus fréquents au diagnostic étaient l’ascite (71%), une hépatomégalie (71%), des douleurs abdominales (65%), et une splénomégalie (50%). Cinquante-trois pour cent des patients avaient des varices œsophagiennes au diagnostic et 29% des patients avaient une insuffisance hépatocellulaire avec un facteur V inférieur à 50%. Parmi les facteurs de risque interprétables sans ambiguïté rétrospectivement, les plus fréquents étaient le syndrome myélo-prolifératif (SMP) (45,7% répartis en maladie de Vaquez 60%, thrombocytémie essentielle 29%, SMP latent 9,5%, et myélofibrose 1,4%), les contraceptifs oraux oestroprogestatifs (33%), et la mutation du gène du facteur V (15%). Une thrombocytémie > 450 000/mm3 était présente au diagnostic chez 74% des patients ayant un SMP prouvé. Parmi les 73 patients ayant un SMP prouvé, le diagnostic était déjà connu avant la survenue du SBC dans 9 cas mais aucun n’avait été traité par anticoagulant ou cytoréducteur. Aucun facteur de risque n’avait pu être identifié chez 23% des malades et 2 facteurs de risque au moins étaient associés dans 24% des cas. L’IMC était significativement plus élevé dans le groupe sans facteur de risque identifié (25,8 kg/m2 versus 23,5 kg/m2, p = 0,018). L’ascite réfractaire était la complication la plus fréquente et survenait dans 2 tiers des cas dès la première année. Une rupture de varices œsophagiennes était observée dans 10 % des cas dans la première année, puis dans 2 % des cas. Ultérieurement, un tiers des patients ont évolué vers une cirrhose et 8 patients Conclusion : La mutation CALR est détectable chez 2% des malades avec thrombose splanchnique. Chez les malades atteints, cette mutation est le seul facteur de risque de thrombose identifié suggérant qu’il s’agit d’un déterminant majeur. La mutation CALR doit donc être recherchée chez les malades avec thrombose des veines splanchniques sans mutation JAK2V617F. Ces résultats confortent la stratégie diagnostique fondée sur la prise en compte de la hauteur de rate et du taux de plaquettes, puisqu’un SMP est présent chez quasiment tous les malades avec hauteur de rate ≥17 cm et taux de plaquettes > 200/µL alors qu’il n’est présent que chez 3% de ceux avec un seul ou aucun de ces 2 critères. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9769 6 Conclusion : Dans cette enquête couvrant la majorité (1) Lille. B. Lesage (1), M. Colin (1), M. Azahaf (1), G. Lassailly (1), G. Sergent (1), V. Canva (1), A. Louvet (1), O. Ernst (1), P. Mathurin (1), S. Dharancy (1) du territoire français, l’incidence et la prévalence du SBC en 2010 ont été respectivement de 0,45 et de 2,87 cas par million d’habitants. La mortalité à un mois restait élevée. Le diagnostic souvent tardif pourrait l’expliquer en partie. Introduction : Le shunt portosystémique intrahépatique transjugulaire couvert (TIPS) est un traitement efficace des complications de l’hypertension portale, cependant, les événements/complications post TIPS (thrombose, dysfonction et encéphalopathie hépatique clinique (EHC) ) ne sont pas rares et peuvent faire l’objet d’une reprise du TIPS. Peu de données sont disponibles sur ces reprises. Ce travail avait pour but d’étudier les modalités de reprise de TIPS et ses résultats en termes de survie sans TH. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9869 Patients et Méthodes : Tous les patients traités par TIPS couvert entre 2005 et 2014 ont été inclus et prospectivement suivi par une évaluation systématique clinicobiologique et radiologique par scanner abdominal (à J5, M1, M6 et M12 puis annuellement). Une reprise du TIPS au cas par cas était discuté en cas de complications : la mise en place d’une nouveau TIPS en cas de thrombose, une dilatation en cas de dysfonction ou une réduction de calibre en cas d’EHC. Le critère du jugement principal était la survie sans transplantation (TH) à 1 an. Les variables significativement associées à la survie à 1 an en analyse par Kaplan Meier ont été ensuite, une par une, vérifiées par régression de Cox puis, intégrées dans un modèle de survie de Cox. Résultats : Depuis 2005 une cohorte prospective de suivi des patients bénéficiant d’un TIPS couvert a été constituée dans notre centre. Un travail précédent a mis en évidence que la survie globale sans transplantation de ces patients était de 82±3% à 1 an, de 59±4% à 3 ans et de 45±5% à 5 ans. Après un suivi moyen de 32,5 mois, au moins une complication clinique et/ou scannographique était mise en évidence chez 90 patients (42,8% des cas). Ces événements étaient une thrombose du TIPS pour 33 patients (thrombose précoce dans 11,2% des cas) ; thrombose tardive dans 6,4%), une dysfonction du TIPS dans 20,7% des cas et une EHC dans 6,6% des cas). Au sein de la population de 220 patients cirrhotiques avec TIPS couvert, 24 (10.9%) ont bénéficié d’une reprise du TIPS et constitue le groupe analysé. L’indication de reprise était une thrombose dans 12 cas (50%), une dysfonction dans 8 cas (34%) et une EHC dans 4 cas (17%). La reprise a permis une résolution initiale de l’événement dans 54% des cas, cependant un nouvel événement succédait à la reprise dans 70% des cas. Au cours du suivi (suivi médian de 23,2 mois), 6 patients (25%) ont bénéficié d’une TH et 7 (29%) sont décédés. En analyse univariée, les facteurs associés à la survie à 1 an sans TH étaient : 1) l’indication de la reprise (100% groupe dysfonction vs. 82,5% groupe thrombose vs. 25% groupe encéphalopathie hépatique, p = 0,01) ; 2) le taux de créatinine au moment de la reprise (taux créatinine<9.3 : 100% versus taux créatinine > 9,3 : 63±12%, p = 0,034) ; 3) le délai entre la mise en place du TIPS et la reprise de la prothèse (>3 mois 100% vs. <3 mois 58±14%, p = 0,015) ; 4) le score de Child (Score de CHILD < 8 : 100% vs. score de CHILD ≥ 8 : 61±13%, p = 0,026) ; 5) l’apparition d’une encéphalopathie hépatique chronique suite à la reprise du TIPS (Absence d’EH : 96±6% vs. présence d’une EH : 33±2%, p = 0,016). En analyse multivariée, il existait une tendance en faveur du caractère pronostique indépendant du score de Child au moment de la reprise (coefficient de régression 0,6 IC95% : -0,05/1,3 p = 0,07) et du motif de la reprise (coefficient de régression 3,6 IC95% : -0,2/7,6 p = 0,06). Conclusion : Une reprise de TIPS est proposée que pour une minorité de patients présentant une complication (15 à 30% des cas) et le taux d’événement post-reprise est élevé. La décision de reprise du TIPS reste complexe, techniquement difficile et nécessite une discussion collégiale entres les équipes d’hépatologie et de radiologie. En effet, la complication post-TIPS est souvent associée à une décompensation de la fonction hépatocellulaire. La reprise pour dysfonction est associée à 100% de survie sans TH à 1 an. En revanche, l’EHC comme motif de reprise apparait comme un facteur défavorable et doit faire discuter la TH chez les patients éligibles en termes d’age et de comorbidités. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9224 7 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS Reprise des TIPS couverts : quelles indications avec quels résultats ? COMMUNICATIONS ORALES CO.09 ont eu un CHC. La moitié des traitements interventionnels étaient réalisés dans la première année suivant le diagnostic (TIPS 15%, angioplastie 12%, transplantation 5%). Le taux de décès à 1 an et la durée moyenne de survie calculés sur les cas incidents était respectivement de 24,1% et de 45,8 mois ± 4,2. La majorité des décès survenaient dans le premier mois. La survie au terme de l’étude était de 75% ± 8,2. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS COMMUNICATIONS ORALES CO.10 CO.11 Efficacité du shunt porto-cave intrahépatique (TIPSS) dans le traitement des complications de l’hypertension portale non cirrhotique Un score simple pour prédire le pronostic des cirrhotiques admis en réanimation : résultats d’une cohorte monocentrique de 218 malades pris en charge sur 12 ans J. Bissonnette (1), J.-C. Garcia-Pagan (2), A. Albillos (3), C. Ferreira (2), J.-C. Nault (4), F. Trottier-Tellier (5), M. Abdel Rehim (1), A. Sibert (1), P.-E. Rautou (1), D. Valla (1), A. Plessier (1) C. Chaignat (1), G. Piton (1), J.-P. Cervoni (1), C. Patry (1), G. Capellier (1), V. Di Martino (1) (1) Besançon. Introduction : L’identification précoce des cirrhotiques capables de survivre à un séjour en réanimation est cruciale. Les objectifs de cette étude étaient : 1) de définir les facteurs prédictifs de mortalité chez les patients cirrhotiques admis en réanimation, 2) d’évaluer la pertinence d’un nouveau score pronostique établi dès l’admission prenant en compte la fonction hépatique, les défaillances d’organes extra-hépatiques et les interventions nécessaires. (1) Clichy-la-Garenne; (2) Barcelone, ESPAGNE; (3) Madrid, ESPAGNE; (4) Bondy; (5) Montréal, CANADA. Introduction : L’hypertension portale non-cirrhotique (HTPNC) désigne un ensemble hétérogène de maladies caractérisées par une hypertension portale sans cirrhose, sans cause d’hépatopathie chronique et sans obstruction veineuse. L’efficacité du shunt porto-cave intra-hépatique (TIPSS) dans cette population n’a jamais été rapportée. Patients et Méthodes : Etude rétrospective de cohorte incluant tous les patients cirrhotiques admis consécutivement dans notre unité de réanimation médicale entre Janvier 2002 et mai 2014. 170 variables ont été recueillies pour chaque patient. L’analyse multivariée a utilisé une régression logistique pour la survie en unité de soins intensifs et modèle de Cox pour la survie à 28 jours et à 6 mois. Patients et Méthodes : Nous avons revu rétrospectivement les dossiers de patients avec HTPNC ayant été traités par TIPSS dans 5 centres entre 1994 et 2013. Des analyses de survie ont été faites d’après le test du log-rank et le modèle de Cox. Les données de survie sont présentées en moyennes +/- écart-type. Résultats : Sur les 7427 admissions enregistrées au Résultats : Trente-huit patients (16 femmes, 22 hommes) âgés de 45 +/- 16 ans ont été inclus. Des varices œsophagiennes, une ascite réfractaire, une créatininémie > 100 µmol/L et une thrombose de la veine porte étaient présents chez 32, 14, 9, et 12 patients respectivement. Les états sousjacents étaient un état prothrombotique (déficit en protéine C, déficit en protéine S, syndrome myéloprolifératif, grossesse, syndrome des antiphospholipides, n = 9), dysimmunitaire (myosite inflammatoire, arthrite rhumatoïde, VIH, déficit immun commun variable, maladie de Crohn, n = 12), une exposition à des toxiques (oxaliplatine, myéloablation pour greffe de moelle osseuse, n = 9) et pas de cause (n = 8). L’indication du TIPSS était une hémorragie digestive non contrôlée (n = 22), une ascite réfractaire (n = 12), une entéropathie exsudative (n = 1), un hydrothorax (n = 1) et la préparation à une chirurgie abdominale (n = 2). Le gradient porto-cave est passé de 20 +/- 7 à 6 +/- 3 mmHg. Le suivi moyen a été de 34 +/- 32 mois. Dix décès, dont 6 de complications du TIPSS ou de la maladie hépatique et 4 de la maladie associée, sont survenus en moyenne 16 +/- 20 mois après la mise en place du TIPSS. Dans le groupe avec ascite réfractaire, 6/12 patients (50%) sont décédés, dont 5 dans les 6 premiers mois. Dans le groupe avec hémorragie digestive, une récidive de saignement s’est produite chez 7/22 (31%) patients, dont 3 en lien avec une thrombose précoce du TIPSS. Quatorze patients (38%) ont nécessité une hospitalisation pour encéphalopathie hépatique. En analyse univariée, la créatininémie (p = 0,003), le score de MELD (p = 0,006) et l’ascite comme indication (p = 0,03) au moment du TIPSS prédisaient le décès. Dans le groupe des patients décédés, le score de MELD moyen etait de 14 +/- 5 et le score de Child-Pugh était compris entre 6 et 9 au moment du TIPSS. cours de la période d’étude, 258 (3,5%) ont concerné 218 patients cirrhotiques (165 hommes, âge médian : 59 ; 85% de cirrhose alcoolique). Lors de l’admission, les médianes des différents scores pronostiques étaient les suivantes : Child-Pugh = 11, MELD = 28, SOFA = 12, mSOFA = 10 et IGS II = 59. 196 patients (90%) ont nécessité une ventilation mécanique ; 187 patients (86%) ont reçu des catécholamines, 112 (51%) ont été hémofiltrés, 22 (10%) ont eu un MARS. Les taux de mortalité en réanimation, à J28, 3 mois et 6 mois, étaient respectivement de 47%, 49%, 62,5% et 66%. Parmi les 115 patients sortis vivants de réanimation, seulement 7 patients ont été secondairement transplantés, alors que 48 n’avaient pas de contre-indication apparente à la greffe. En analyse univariée, 36 variables enregistrées au départ étaient associées à la mortalité en réanimation et à J28, incluant la ventilation mécanique, la dialyse, les catécholamines et des niveaux élevés de scores pronostiques. Les Scores généraux de réanimation étaient meilleurs pour prédire la mortalité à court terme que les scores d’insuffisance hépatique. La meilleure prédiction la mortalité en réanimation (AUROC = 0,94) et à J28 (AUROC = 0,89) a été fournie par la variation du SOFA entre J0 et J3. Lorsque l’ensemble de la population était analysée, cet impact persistait sur la mortalité à 6 mois (AUROC = 0,84). Les analyses multivariées consacrées à la mortalité en réanimation ont identifié 3 variables indépendantes, incorporées dans un nouveau modèle pronostique : SOFA≥12 (OR = 5,8 [IC 95% : 02.09 à 11.06] : 2 points), INR≥2.6 (OR = 1,7 [1,2-3,3] ; 1 point) et le recours à une hémofiltration (OR = 4,2 [1.9 à 9.2] ; 1 point). Ces même variables étaient capables le discriminer les survivants à J28 jours, 3 mois et 6 mois. Pour un score = 4 (16% des patients), la prédiction de la mortalité en réanimation était excellente (VPP = 91%), similaire à celle donnée par le delta SOFA (VPP = 93%). Conclusion : L’utilisation du TIPSS au cours de l’HTPNC compliquée d’ascite est associée à une mortalité importante. Le nombre de récidives hémorragiques est élevé. Le score de MELD, la créatininémie et l’ascite comme indication sont associés à une mortalité plus élevée. Cependant, le score de MELD moyen chez les patients décédés était plus bas que celui habituellement prédictif de mortalité en cirrhose. Conclusion : Le taux de mortalité dans notre réanimation médicale était conforme à la littérature, malgré une forte proportion de patients intubés. Les outils d’évaluation pronostiques déjà disponibles sont améliorés en utilisant un regroupement original du SOFA (meilleur indicateur de défaillance extra-hépatique), de l’INR (meilleur marqueur d’insuffisance hépatique) et du recours à la dialyse (intervention thérapeutique au plus fort impact pronostique). Ce score pronostique nous a permis d’identifier les patients dont l’évaluation à J3 n’est pas indispensable pour prédire la mortalité en réanimation. Il doit être validé prospectivement. Dans cette série, l’évaluation pronostique initiale restait pertinente pour prédire la mortalité à 6 mois, en raison d’un accès insuffisant à la transplantation hépatique. Remerciements, financements, autres : Julien Bissonnette a reçu une bourse sponsorisée par Gilead pour fellowship de l’Association Canadienne pour l’Étude du Foie. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9567 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9559 8 Intérêt de la chimiothérapie adjuvante après cytoréduction complète et chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale pour carcinose isolée d’origine colique A.-S. Bollart (1), E. Bardou Jacquet (1), A.-M. Jouanolle (1), D. Guyader (1), R. Moirand (1), Y. Deugnier (1) M. Maillet (1), O. Glehen (2), J. Lambert (1), D. Goere (3), M. Pocard (1), S. Msika (4), G. Passot (2), D. Elias (3), C. Eveno (1), J.-M. Sabaté (4), T. André (1), J.-M. Gornet (1) (1) Rennes. (1) Paris; (2) Lyon; (3) Villejuif; (4) Colombes. Introduction : L’hémochromatose génétique (HG) est liée à un défaut de production de l’hepcidine, hormone hépatique de régulation du fer systémique, le plus souvent secondaire à une homozygotie pour la mutation C282Y du gène HFE identifiée en 1996. La pénétrance de ce génotype est incomplète. Cette étude a eu pour objectif de décrire (i) l’évolution de l’expression phénotypique de l’HG et (ii) l’influence du poids et de la consommation d’alcool sur sa présentation au fil du temps. Introduction : La chirurgie de cytoréduction (CR) avec chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale (CHIP) a prouvé son efficacité comme traitement de la carcinose péritonéale (CP) d’origine colo-rectale. Des études rétrospectives suggèrent l’intérêt d’une chimiothérapie (CT) adjuvante après CR + CHIP mais son bénéfice après CR complète n’est pas démontré. Patients et Méthodes : Pour tous les homozygotes C282Y (H : 1125 - F : 986) diagnostiqués (H : 872 - F : 639) ou dépistés (H : 253 - F : 347) dans notre centre entre 1963 et 2014 et répertoriés, rétrospectivement jusqu’en 1989, puis prospectivement dans la base de données LOGIFER, les éléments suivants, recueillis au moment du diagnostic, ont été extraits : âge, sexe, circonstance du diagnostic, expression clinique, poids, taille, indice de masse corporelle, consommation d’alcool, données biologiques usuelles et bilan martial dont ferritinémie et nombre de grammes de fer soustrait par saignées nécessaire à l’obtention de la désaturation. Ces éléments ont été comparés au cours de 5 périodes successives. Matériels et Méthodes : Cette étude rétrospective multicentrique a inclus des patients tous traités par CR complète et CHIP pour CP isolée d’origine colique. L’objectif principal était la comparaison de la survie globale (SG) selon que les patients aient reçu ou non une CT post opératoire débutée moins de trois mois après la chirurgie. Les objectifs secondaires étaient la survie sans progression (SSP) et la survie sans rechute péritonéale (SSRP). Résultats : Les dossiers de 612 patients opérés dans 4 centres experts de CHIP de 2004 à 2012 ont été revus dont 231 répondaient aux critères d’inclusion. Après exclusion de 10 patients décédés en post-opératoire (4%), l’analyse a porté sur 221 patients (avec CT : n = 151 ; sans CT : n = 70). La CHIP était principalement réalisée à ventre ouvert (54%) avec de l’oxaliplatine (79 %) soit seule (48%) soit associée à de l’irinotecan (31%) ou de la mitomycine C seule (16%). Les protocoles de CT utilisés en post opératoire (médiane de 6 cycles/patient) étaient les suivants : Folfox (28%), Folfiri bevacizumab (24,5%), Folfiri (16%), Folfiri cetuximab (12,5%), Folfox bevacizumab (9%), Folfox cetuximab (4%), 5FU bevacizumab (3%) et LV5FU2 (3%). Le nombre médian de cycle de CT reçu en pré-opératoire par les patients était de 6 dans les 2 groupes avec ou sans CT post opératoire avec un contrôle de la maladie (stabilité ou réponse objective) dans 87% des cas jugé par scanner selon les critères RECIST 1.1 et/ou une évaluation chirurgicale lors de la CHIP. Avec un suivi médian de 34 mois, la médiane de SG de l’ensemble de la population était de 43,3 mois sans différence entre les groupes avec ou sans CT adjuvante (HR = 0,98 IC95% = 0,62 - 1,55, p = 0.929). En analyse multivariée, un index IPC bas (p<0,0001) et un long délai entre le diagnostic de CP et la CHIP (p = 0,001) étaient corrélés à la SG. La médiane de SSP et de SSRP était de 12,4 mois et 17 mois. Il n’était pas mis en évidence de différence selon l’administration d’une CT post opératoire sur la SSP (HR = 1.07 IC 95% = 0,77-1,48, p = 0,685), ni sur la SSRP (HR = 1,21 IC95% = 0,86-1,71, p = 0,273). Aucune différence n’était observée sur la SG, la SSP et SSRP selon que le schéma post opératoire utilisait de l’oxaliplatine ou de l’irinotecan. Parmi les patients ayant reçu une CT péri-opératoire (n = 116), une modification de protocole en post opératoire n’était pas un facteur pronostic pour la SG (p = 0.355), la SSP (p = 0.88) ni pour la SSRP ( = 0.513 La résection d’une métastase extra péritonéale antérieurement à la CHIP (n = 23) était un facteur pronostic défavorable pour la SSP (p = 0,019). Résultats : Au fil du temps, (i) la cohorte s’est féminisée, (ii) l’âge moyen au diagnostic est resté assez constant avec une tendance à l’augmentation dès 1991, (iii) l’excès de fer a significativement diminué dans les 2 sexes à partir de 1996, (iv) l’impact hépatique (fibrose), cardiaque et pancréatique (diabète) de la surcharge s’est fait moindre, surtout chez l’homme, alors que les manifestations articulaires et générales (asthénie) sont devenues plus fréquentes, notamment chez les femmes et (v) l’exposition aux cofacteurs d’expressivité de l’affection dont l’alcool et le surpoids s’est progressivement et très significativement modifiée chez les hommes. Les principaux résultats concernant les probants sont présentés dans le tableau suivant sachant que, globalement, les mêmes tendances ont été retrouvées chez les apparentés avec un âge au diagnostic (H : 39.9±14.5 ans - F : 43.6±14.1 ans) et un excès de fer (H : 5.8±4 g - F : 2.7±3.3 g) globalement moindres. H : hommes - F : femmes - * ANOVA avec correction de Bonferroni ou test Chi2 de Pearson (SPSS 22.0) Conclusion : Dans cette étude multicentrique rétrospective réalisée chez des patients avec CP isolée d’origine colo-rectale, après CR complète et CHIP, une CT adjuvante n’améliore pas la SG, la SSP et la SSRP. Un sousgroupe de patients pouvant bénéficier d’une CT adjuvante reste à définir. Conclusion : L’atténuation de l’expression clinique et biologique de l’hémochromatose avec le temps n’est pas le fait d’un diagnostic plus précoce. Elle témoigne du recrutement de formes mineures grâce au test génétique, surtout chez les femmes. Elle s’accompagne, chez les hommes, d’une moindre alcoolisation et d’une augmentation du poids avec persistance d’un risque diabétique de type 2 connues pour favoriser la production d’hepcidine et donc limiter la surcharge en fer. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9544 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9346 9 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.13 Présentation phénotypique de l’hémochromatose au fil du temps : étude d’une cohorte de 2111 homozygotes C282Y constituée entre 1963 et 2014 COMMUNICATIONS ORALES CO.12 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.14 Radiochimiothérapie pré-opératoire et chimiothérapie post-opératoire avec la capécitabine et l’oxaliplatine vs. capécitabine seule dans le cancer du rectum localement avancé : analyse intermédiaire de survie sans maladie à 95% : 0,806 -1,331, P = 0,781). La DFS à 3 ans était de 74,5% (IC 95% : 70,1% - 78,3%) dans le bras 1, ce qui était plus élevé que prévu versus 73,9% (IC 95% : 69,5% - 77,8%) dans le bras 2. La probabilité d’obtenir un résultat significatif après 440 événements sous l’hypothèse d’un RR = 0.763 est de 7% seulement. Conclusion : Les résultats intermédiaires avec un suivi médian de 2,6 ans ne semblent pas indiquer de bénéfice de DFS en faveur de l’ajout de l’oxaliplatine à la RCT préopératoire à base de capécitabine et à la CT postopératoire. Cependant, 245 évènements sur les 440 requis sont survenus et au moins 2 années supplémentaires de suivi sont nécessaires pour l’évaluation finale. M. Ducreux (1), K. Haustermans (2), T. Price (3), B. Nordlinger (4), R.-D. Hofheinz (5), J.-F. Daisne (6), J. Janssens (7), B. Brenner (8), P. Schmidt (9), H. Reinel (10), S. Hollerbach (11), K. Caca (12), F. Fauth (13), C.-V. Hannig (14), J. Zalcberg (15), N. Tebbutt (16), M. Mauer (17), C. Messina (17), M. Lutz (18), E. Van Cutsem (2), H.-J. Schmoll (19) Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9562 (1) Villejuif; (2) Louvain, BELGIQUE; (3) Woodville, AUSTRALIE; (4) Boulogne-Billancourt; (5) Mannheim, ALLEMAGNE; (6) Namur, BELGIQUE; (7) Turnhout, BELGIQUE; (8) Petah Tiqva, ISRAËL; (9) Neunkirchen, ALLEMAGNE; (10) Schweinfurt, ALLEMAGNE; (11) Celle, ALLEMAGNE; (12) Ludwigsburg, ALLEMAGNE; (13) Hanau, ALLEMAGNE; (14) Bottrop, ALLEMAGNE; (15) Melbourne, AUSTRALIE; (16) Heidelberg, AUSTRALIE; (17) Bruxelles, BELGIQUE; (18) Saarbrucken, ALLEMAGNE; (19) Halle, ALLEMAGNE. Introduction : L’essai PETACC-6 vise à déterminer si l’ajout de l’oxaliplatine à la radiochimiothérapie préopératoire à base de fluoropyrimidine orale (CRT) suivie d’une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine +/- oxaliplatine en postopératoire (CT) améliore la survie sans maladie (DFS) dans le cancer du rectum localement avancé. COMMUNICATIONS ORALES Matériels et Méthodes : Entre 11/2008 et 09/2011, les patients atteints d’un adénocarcinome du rectum à moins de12 cm de la marge anale, T3-4 et/ou N+, sans aucun signe de la maladie métastatique et considérés comme résécables au moment de l’entrée ou devant devenir résécables ont été randomisés pour recevoir 5 semaines de CRT préopératoire avec la capécitabine, suivis par 6 cycles de chimiothérapie adjuvante avec la capécitabine (bras 1) ou la capécitabine + oxaliplatine (bras 2) avant et après la chirurgie. La survie sans maladie (DFS) a été définie comme le temps entre la randomisation et le premier épisode de récidive locorégionale ou à distance, l’apparition d’un cancer secondaire ou le décès. Les patients avec une résection R2, une tumeur qui ne pouvait pas être réséquée ou des métastases à distance détectées au moment de l’intervention chirurgicale ont été considérés comme des échecs au moment de la chirurgie. 440 événements étaient nécessaires pour avoir 80% de puissance afin de détecter une amélioration de DFS à 3 ans de 65% avec la capécitabine seule à 72% avec la capécitabine + oxaliplatine (HR = 0,763) en utilisant un test bilatéral avec un risque de 5% et autorisant une analyse intermédiaire de l’efficacité précoce à 200 événements. L’analyse principale a été réalisée en intention de traiter et ajustée selon les facteurs de stratification (catégorie clinique de T, statut ganglionnaire, distance de la tumeur à la marge de l’anus et de la méthode de stadification locorégionale) à l’exception du centre. Résultats : 1094 patients ont été randomisés (547 dans chaque bras). 543 patients éligibles dans le bras 1 et 528 dans le bras 2 ont commencé leur traitement préopératoire (3/528 patients sans oxaliplatine dans le bras 2), et 420/543 (77,3%) et 381/525 (72,6%) patients ont commencé la chimiothérapie post-opératoire conformément au protocole. Dans le groupe 2, 45/381 (11,8%) patients n’ont pas reçu l’oxaliplatine postopératoire. Les principales raisons pour l’arrêt du protocole étaient une progression de la maladie (3,9% dans le bras 1 vs. 3,8% dans le bras 2), une toxicité (7,7% contre 16,5%), une complication chirurgicale (8,7% contre 9,1%), le refus du patient (5,9% vs. . 10,8%). A l’analyse intermédiaire prévue, le comité de surveillance des données indépendant a recommandé la présentation anticipée des résultats. Après un suivi médian de 31 mois, 124 et 121 événements de récidives ont été observés dans le bras 1 et 2 (RR ajusté = 1,036, IC 10 Conclusion : Notre étude a permis de montrer que le SNP VEGF-A c.*237C>T était associé de manière significative au temps jusqu’à échec du traitement et à la survenue d’une HTA. A l’heure de la médecine personnalisée, il est essentiel de déterminer des sous-groupes de patients pouvant bénéficier de ces biothérapies et d’anticiper la survenue des effets secondaires afin de les prendre en charge précocement et qu’ils ne soient pas des facteurs limitant la prescription. Ces données sont en cours de validation sur 316 échantillons d’ADN issus de l’étude Prodige 9 évaluant l’intérêt du bevacizumab en entretien pendant les pauses. Impact des polymorphismes génétiques de la voie du VEGF sur la réponse au bévacizumab dans le cancer colorectal métastatique : résultats d’une étude pilote C. Sibertin-Blanc (1), J. Mancini (1), A. Fabre (1), A. Lagarde (1), J. Del Grande (1), J.-F. Seitz (1), S. Olschwang (1), L. Dahan (1) (1) Marseille. Introduction : Le bevacizumab est une des biothérapies majeures dans la prise en charge du Cancer Colorectal Métastatique (CCRM). Malgré son efficacité largement démontrée, certains patients sont d’emblée ou acquièrent une résistance au bevacizumab. Il n’existe pas à l’heure actuelle de facteur prédictif validé de réponse ou de toxicité au bevacizumab. Certains Single Nucleotide Polymorphisms (SNPs) ont été décrits comme ayant un impact fonctionnel sur les protéines de la voie du VEGF. De plus certains SNPs ont été étudiés en tant que facteur prédictif dans le CCRM. Cependant la plupart des études sont rétrospectives non contrôlées et les résultats sont divergents. Notre étude a pour objectif d’évaluer l’impact de 10 SNPs sur les gènes VEGF-A, VEGFR-1 ; VEGFR-2 et HIF-1α sur le temps jusqu’à échec du traitement, puis sur la survie sans progression (SSP), la survie globale (SG), la réponse et la survenue d’une hypertension artérielle (HTA) chez des patients traités par bevacizumab pour un CCRM. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9294 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.15 Patients et Méthodes : Tous les patients âgés de plus de 18 ans présentant un adénocarcinome colorectal métastatique ayant été traités par au moins une cure de bevacizumab dans le service d’oncologie digestive de la Timone et pour qui nous disposions d’un échantillon d’ADN constitutionnel ont été inclus de manière rétrospective. Les génotypages ont été réalisés par PCR de type TaqMan®. Une évaluation clinico-biologique et radiologique était réalisée toutes les 6-8 semaines. Tous les patients avaient signé un consentement institutionnel. Les SNPs ont été retenus sur la base d’études précédentes ayant montré leur importance clinique (pronostique ou prédictive) et fonctionnelle ainsi que sur leur fréquence relative. Résultats : Entre septembre 2005 et janvier 2014, 89 COMMUNICATIONS ORALES patients ont été inclus avec 70,8% d’hommes qui présentaient en majorité un bon état général (stade OMS = 0-1). La tumeur initiale se situait majoritairement au niveau du côlon gauche (49,4%) ; 75,3 % présentaient des métastases synchrones. Les métastases étaient multiples dans 66,3% des cas. Le bevacizumab était administré en majorité en première ligne (61,8%), en association avec du FOLFIRI (77,5%). Les patients ont reçu en moyenne 19 cures [1-75]. Le SNP VEGF-A c.*237C>T (appelé communément VEGF-A +936C>T) était corrélé de manière significative en analyse uni- et multivariée au temps jusqu’à échec du traitement (14,2 mois pour les génotypes CC contre 6,0 mois pour les génotypes CT et TT ; p = 0,022, HR = 1,75 IC 95% [1,08-2,83] ). De plus ce SNP était associé de manière significative en analyse univariée à la SG (médiane à 29,1 mois pour les génotypes CC vs. 19,7 mois pour les CT et TT ; p = 0,016), la SSP (médiane à 15 mois pour les CC vs. 7 mois pour les CT et TT ; p = 0,044). En analyse uni- et multivariée, les génotypes CC présentaient plus d’HTA sévère (HTA>1) en comparaison avec les génotypes CT et TT (29,5% et 7,1% respectivement ; p = 0,022 OR = 0,159, IC95% [0,033-0,770] ). Discussion : Cette étude est la première à montrer un impact prédictif de ce SNP sur la réponse au bevacizumab dans le CCRM. Sur le plan biologique l’allèle T a été décrit comme entraînant un taux de VEGF-A circulant plus bas ce qui pourrait expliquer la résistance au bevacicumab pour les patients porteurs de l’ allèle T. De plus, il a été suggéré par certaines études que la survenue d’une HTA pourrait être un facteur prédictif de réponse au bevacizumab, ceci va dans le sens de notre étude puisque les patients CC étaient ceux qui répondaient le mieux au traitement mais aussi ceux qui avaient le plus d’HTA>1. 11 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.16 CO.17 Etude MOSAÏC : actualisation de la survie à 10 ans et évaluation de l’impact de la mutation BRAF Résultats finaux de l’étude DREAM dans le traitement en première ligne des cancers colorectaux métastatiques (CCRm) P. Artru (1), G. Lledo (1), B. Chibaudel (2), J. Desramé (1), J.-F. Fléjou (2), T. André (2), A. de Gramont (2) G. Lledo (1), P. Artru (1), B. Chibaudel (2), C. Tournigand (3), J.-F. Ramée (4), M. Mabro (5), C. Louvet (2), J. Desramé (1), A. de Gramont (2) (1) Lyon; (2) Paris. (1) Lyon; (2) Paris; (3) Créteil; (4) Nantes; (5) Suresnes. Introduction : L’étude MOSAIC (André T, N Engl J Med, 2004) a démontré chez les patients opérés d’un cancer colique de stade II/III un bénéfice en survie sans progression (SSP) à 3 ans et en survie globale (SG) de l’oxaliplatine ajouté au 5FU infusionnel et à l’acide folinique (LV5FU2) constituant ainsi le schéma FOLOFX 4. Celui-ci a également montré un bénéfice pour les tumeurs avec instabilité microsatéllitaire ou dMMR (deficient MisMatch Repair) (Fléjou JF ASCO 2014). Nous rapportons ici : 1) les résultats de MOSAÏC actualisés aprés 10 ans de suivi et 2) les résultats obtenus dans la population évaluable pour BRAF. Introduction : La combinaison d’anticorps monoclonaux anti-VEGF et anti EGFR a donné des résultats défavorables dans deux phases III (CAIRO 2 et PACCE). L’étude DREAM posait la question de l’intérêt de l’erlotinib(E) en combinaison au bevacizumab (B) en traitements d’entretien après une chimiothérapie d’induction de 3 à 6 mois. Patients et Méthodes : DREAM était une phase III internationale randomisant les patients traités en première ligne pour un CCRM. Les patients non progressifs ou opérés après une chimiothérapie d’induction comprenant du B recevaient soit B (7.5 mg/kg J1 = J21), soit B (même schéma) et E (150 mg/j per os) comme traitement d’entretien jusqu’à progression après une stratification par centre, IP à l’inclusion, taux de PAL, LDH, type de chimiothérapie d’induction induction (XELOX2-B vs. mFOLFOX7-B ou FOLFIRI-B), statut KRAS, âge, nombre de sites métastatiques et réponse tumorale and (RR). L’objectif principal était la survie sans progression (SSP) depuis la randomisation, les objectifs secondaires étant la survie globale (SG), la SSP depuis le début de l’étude, les périodes de traitements sans chimiothérapie, la toxicité et l’analyse selon le statut RAS. Une étude qualité de vie était également prévue. Enfin les résultats du traitement d’induction des 311 premiers patients étaient analysés (randomisés avant induction entre FOLFOX-B et XELOX2-B), les patients suivant recevant un traitement d’induction selon la décision de l’investigateur. Patients et Méthodes : Les données de survie à 10 ans sont présentées sur la population entière de l’étude (n = 2246). Les blocs tumoraux étaient disponibles pour 903 patients permettant une recherche de la mutation V600E du gène de BRAF par une méthode de préamplification suivie de la technique ARMSO. Les mutations repérées ont été confirmées par une technique de pyroséquençage. Dans la population analysée 15 variables furent analysées en uni/ multivariée quant à leur valeur pronostique pour la SSR. COMMUNICATIONS ORALES Résultats : 1. A10 ans dans l’ensemble de la population (stades II et III), les taux de SSR furent de 61.7% et de 67.5% (HRDFS 0.82 ; P = 0.007) et les taux de SG de 67.1% et de 71.7% (HROS 0.85, P = 0.043) respectivement dans les bras LV5FU2 et FOLFOX4. Concernant les patient de stade III le HR (Hazard Ratio) pour la SSR et la SG fut respectivement de0.79 (p = 0.007) and 0.80 (P = 0.015). 2. Au total, 94 patients (10.4%) présentaient une mutation de BRAF dont les données de survie sont présentées dans le tableau 1. En analyse multivarie (n = 903), la mutation de BRAF n’avait pas de valeur pronostique pour la SSR (p = 0.82) contrairement au statut dMMR qui en possédait une en analyse uni et multivariée. Stades II and III SSR à 3ans, % (SE) SG à 10 ans, % (SE) BRAF muté (n = 94) -FOLFOX4 (n = 50) -LV5FU2 (n = 44) HR (95% CI) P-value 80.0 (5.7) 63.6 (7.2) 0.50 (0.25-0.99) 0.046 75.8 (6.1) 65.7 (7.2) 0.66 (0.31-1.41) 0.287 BRAF sauvage (n = 809) -FOLFOX4 (n = 413) -LV5FU2 (n = 396) HR (95% CI) P-value 78.4 (2.0) 76.1 (2.1) 0.90 (0.72-1.12) 0.338 70.3 (2.3) 68.4 (2.4) 0.94 (0.73-1.20) 0.599 Résultats : Parmi les 701 patients inclus dans le traitement d’induction, 452 ont été randomisés pour la maintenance (B, 228 ; BE, 224) avec un suivi médian de 50 mois. Les médianes de SSP des bras B vs. BE étaient respectivement de 4.9 vs. 5.9 mois (HR 0.77, CI 0.62-0.94 ; p = 0.012), avec depuis l’inclusion initiale des médiane de SSP 9.3 vs. 10.2 mois (HR 0.76, 95%CI 0.63-0.93 ; p = 0.007). Les médianes de SG étaient, après randomisation pour la maintenance, de 22.0 vs. 25.0 mois (HR 0.80, CI 0.63-0.98 ; p = 0.034), et, depuis l’induction de 26.9 vs. 30.5 mois (HR 0.80, CI 0.64-0.99 ; p = 0.040). Tous les sous groupes, y compris les patients avec tumeur mutés KRAS avaient un bénéfice en SG et taux de réponse sous entretien (KRAS WT 15.4% vs. 24% (OR 0.58, CI 0.27-1.19 ; p = 0.133), KRAS mut 8.3% vs. 19.7% (OR 0.37, CI 0.12-1.04 ; p = 0.041) ). Les patients du bras B arm vs. ceux du bras BE arm avaient moins de diarrhée sévère (0.9% vs. 9.3%), de rash (0% vs. 21.4%). Le temps moyen de traitement dans le bras BE était de 110 jours. Enfin pour les 311 patients randomisés entre XELOX 2 B versus FOLFOX-B il n y avait pas de différence de SG, SSP et RR (SG 26.6/23.4 mois (HR 1.24, CI 0.98-1.59 ; p = 0.075), SSP 7.9/8.7 mois (HR 0.98, CI 0.74-1.31 ; p = 0.918), . RR (mFOLFOX7/XELOX2) 50.0%/49.3%). Conclusion : A 10 ans, le bénéfice en survie globale apporté par l’oxalipltaine, comme traitement adjuvant des cancers coliques opérés, est confirmé. Les patients avec tumeur BRAF muté semblent bénéficier du traitement par FOLFOX4. Conclusion : La combinaison BE comme traitement de maintenance du CCRM après une chimiothérapie d’induction avec B permet d’allonger significativement la SSP et la SG des patients atteints de CCRM. Cette efficacité existe également chez les patients KRAS mutés. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9995 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9790 12 Analyse intermédiaire de PRODIGE 9, étude de phase III randomisant la pause ou l’entretien avec bévacizumab pendant les intervalles libres de chimiothérapie dans le cancer colorectal métastatique Remerciements, financements, autres : Remerciements à tous les investigateurs et à l’équipe du CRGA de la FFCD Financements : INCa, Ligue Nationale contre le Cancer et subvention du laboratoire Roche. T. Aparicio (1), J. Bennouna (2), K. Le Malicot (3), F. Ghiringhelli (3), V. Boige (4), J. Taïeb (5), O. Bouché (6), E. François (7), J.-M. Phelip (8), C. Borel (9), R. Faroux (10), L. Dahan (11), S. Jacquot (12), D. Genet (13), F. Desseigne (14), P. Texereau (15), F. Khemissa (16), E. Suc (17), Y. Becouarn (18), C.-B. Levaché (19), Y. Rinaldi (11), J.-B. Bachet (5), C. Lepage (3) Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9359 (1) Bobigny; (2) Nantes; (3) Dijon; (4) Villejuif; (5) Paris; (6) Reims; (7) Nice; (8) Saint-Étienne; (9) Strasbourg; (10) La Roche-sur-Yon; (11) Marseille; (12) Montpellier; (13) Limoges; (14) Lyon; (15) Mont-de-Marsan; (16) Perpignan; (17) Toulouse; (18) Bordeaux; (19) Périgueux. Introduction : Le FOLFIRI + bévacizumab (bev) est une biochimiothérapie (CT) de 1ère ligne standard du cancer colorectal métastatique (CCRm). En cas de maladie contrôlée mais considérée comme définitivement non opérables à l’issue d’un traitement d’induction, des périodes de désescalades thérapeutiques ou d’intervalles libres de chimiothérapie (ILC) sont nécessaires pour diminuer la toxicité de la CT. L’intérêt du maintien d’un traitement par anti-angiogénique seul pendant l’ILC reste à démontrer. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.18 Patients et Méthodes : L’étude PRODIGE 9 visait à comparer la durée de contrôle de la maladie (DCM) par une 1ère ligne de CT suivie d’un entretien avec bev (Bras A) ou d’une pause sans bev (Bras B) au cours de l’ILC. Les patients (pts) des deux bras recevaient 12 cycles de CT d’induction par FOLFIRI + bev ; en cas de maladie contrôlée un ILC était débuté jusqu’à progression. La CT (8 cycles) était alors réintroduite à la progression ; puis un nouvel ILC était mis en place et ainsi de suite. La DCM était définie par le délai entre la randomisation (faite avant tout traitement) et l’échec de la stratégie, correspondant à la progression de la tumeur ou le décès au cours d’une séquence de FOLFIRI + bev. Les hypothèses statistiques prévoyaient un allongement de la DCM de 10 à 14 mois (α bilatéral = 5%, 1-β = 80, HR = 0.74, Nombre de pts prévus = 494). Les résultats de l’analyse intermédiaire (AI) sont présentés après que 203 événements aient été observés. COMMUNICATIONS ORALES Résultats : 494 pts ont été randomisés entre mars 2010 et juillet 2013. L’AI a été réalisée sur les données de 490 pts (245 dans les deux bras). L’âge médian était de 64,5 années, 218 (44%) pts avaient une tumeur primitive non-réséquée. Au cours de la CT d’induction, 68% des pts ont reçu les 12 cycles prévus. Au moment de l’analyse, 60% des pts avaient reçu seulement la 1ère séquence de FOLFIRI + bev et 29% avaient reçu 2 séquences. La DCM médiane était de 14,3 mois [95% IC : 12,16 ; 18,3] dans le bras A et de 13,4 mois [95% IC : 11,7 ; 17,3] dans le bras B (HR = 0,98 ; p = 0,86). La survie sans progression (SSP) estimée était de 9,2 mois [95% IC : 8,2 ; 9,7] dans le bras A et 8,0 mois [95% IC : 7,7 ; 9,0] dans le bras B. La médiane de survie globale n’était pas atteinte au moment de l’AI. Les toxicités de grade 3-4 ont été observées chez 74% des pts du bras A et 71% du bras B. Les événements indésirables graves rapportés étaient attendus. Conclusion : La stratégie évaluée dans PRODIGE 9, alternant les séquences de CT et d’ILC avec ou sans entretien par bev, a révélé une DCM prolongée dans les deux bras et plus longue que prévue dans le bras B. L’AI ne montre pas d’amélioration significative de la DCM avec un traitement d’entretien par bev. Une tendance à une SSP prolongée est observée dans le bras entretien par bev ; ceci devra être confirmé par l’analyse finale prévu en 2015. Aucune augmentation de la toxicité dans le bras entretien par bev n’a été observée. Cette étude valide pour la première fois la stratégie de réintroduction à progression d’un schéma de CT à base d’irinotécan en première ligne de CCRm. 13 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.19 Le microbiote intestinal comme marqueur potentiel du cancer colorectal diagnostiques supérieures au test HEMOCULT®. L’analyse fonctionnelle du microbiome intestinal suggère une modification du métabolisme bactérien associé au CCR. Ces données originales pourraient permettre d’améliorer le dépistage non-invasif du CCR et d’offrir de nouvelles opportunités de prévention du CCR en utilisant le microbiome intestinal comme cible. J. Tap (1), G. Zeller (2), A. Voigt (2), A. Amiot (1), J. Tran Van Nhieu (1), N. de Angelis (1), T. Aparicio (3), S. Sunagawa (2), J.-R. Kultima (2), J.-P. Carrau (4), C. Tournigand (1), E. Zrihen (5), M. Von Knebel Doeberitz (2), P. Schrotz-King (2), M. Kloor (2), P. Bork (2), I. Sobhani (1) Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9299 (1) Créteil; (2) Heidelberg, ALLEMAGNE; (3) Bobigny; (4) Paris; (5) Vitry-sur-Seine. Introduction : Le cancer colorectal (CCR) reste une maladie très prévalente, à mauvais pronostic et coûteux. Son dépistage non invasif a permis de réduire son incidence, sa mortalité et son cout global pour la société. Plusieurs espèces bactériennes du microbiote intestinal ont été incriminées dans le développement du CCR mais leur potentiel comme biomarqueurs reste à explorer. Cette étude présente l’analyse métagénomique par séquençage total de l’ADN fécal pour identifier des marqueurs discriminants de taxonomie microbienne dans un contexte de dépistage. Patients et Méthodes : Après information et recueil de consentement, 156 patients à risque de CCR moyen à élevé, adressés pour une coloscopie de dépistage, ont été inclus dans une cohorte exploratrice. 335 patients issus de différents centres européens ont ensuite été inclus dans une cohorte de validation. Des échantillons fécaux ont été prélevés au moins deux à quatre semaines à distance de toute prise de polyéthylène-glycol ou d’antibiotique. Les données cliniques, endoscopiques et histopathologiques ont été recueillies à partir des dossiers médicaux ainsi que le résultat du test HEMOCULT® et la classification TNM. Après l’extraction de l’ADN fécal, une moyenne de 70 millions de séquences a été obtenue pour chaque échantillon par la technologie Illumina HiSeq 2500. L’analyse bioinformatique a été réalisée d’une part par le logiciel MOCAT pour l’assemblage des séquences et la détection des gènes et d’autre part par SpecI pour la détection et la quantification des espèces microbienne. L’extraction des biomarqueurs et la modélisation ont été effectuées à l’aide d’une régression logistique de type LASSO. La mesure des performances du modèle a été faite à travers des validations croisées 10-fold. Une analyse fonctionnelle de chaque métagénome a été estimée à partir des bases de données CAZy et KEGG. COMMUNICATIONS ORALES Résultats : Dans la cohorte exploratoire, 156 patients ont été inclus, 53 dans le groupe CCR et 103 dans le groupe contrôle (absence de CCR ou d’adénome >7 mm). Dans la cohorte de validation indépendante, 335 patients ont été inclus (38 dans le groupe CCR). Après régression logistique, une combinaison de 18 marqueurs bactériens permettant de discriminer les patients atteints de CCR et les contrôles, a été identifiée. La performance diagnostique du modèle métagénomique (AUROC = 0,86) est supérieure au test HEMOCULT® avec un gain de sensibilité d’environ 35 %. La performance diagnostique du modèle métagénomique était similaire quelle que soit l’âge, le sexe, les antécédents personnels ou familiaux d’adénome et/ou de CCR et la classification TNM. Le modèle métagénomique a été validé dans la cohorte de validation indépendante (AUROC = 0,83). Par ailleurs, il a été montré que les marqueurs isolés du microbiome intestinal fécal étaient enrichis sur le microbiote associé à la tumeur chez les patients du groupe CCR (p < 0.001) suggérant une interaction entre l’hôte et son microbiote au niveau de la muqueuse tumorale. L’estimation du potentiel fonctionnel du microbiome intestinal a suggéré une modification du métabolisme bactérien chez les patients du groupe CCR sous la forme d’une réduction de l’activité de dégradation des fibres alimentaires, d’une augmentation du catabolisme des glycosides de l’hôte et d’une augmentation de la synthèse de lipopolysaccharides. Conclusion : L’analyse exhaustive du microbiome intestinal par une approche métagénomique a permis de confirmer la présence d’une dysbiose spécifique du CCR. L’utilisation de marqueurs bactériens permet des performances 14 CO.21 Effets anti-inflammatoires in vitro et in vivo de la protéine MAM identifiée chez Fæcalibacterium prausnitzii, une bactérie majeure du microbiote intestinal et déficiente dans la maladie de Crohn L’invalidation de CARD9 induit un microbiote intestinal pro-inflammatoire E. Quévrain (1), C. Michon (2), M.-A. Maubert (1), F. Chain (2), L. Bermudez-Humaran (2), C. Bridonneau (2), J.-P. Grill (1), C. Aubry (2), N. Breyner (2), J.-M. Chatel (2), G. Trugnan (1), P. Langella (2), H. Sokol (1), P. Seksik (1) (1) Paris; (2) Jouy-en-Josas. B. Lamas (1), C. Bridonneau (2), G. Da Costa (2), T.-W. Hoffmann (2), P. Langella (2), M. Lavie-Richard (2), H. Sokol (1) Introduction : Un déséquilibre au sein du microbiote intestinal appelé dysbiose est associé à de multiples maladies et en particulier aux Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI). La pathogénèse des MICI reste encore inconnue mais implique une réponse immunitaire intestinale dérégulée vis-à-vis du microbiote intestinal chez des hôtes génétiquement prédisposés. Parmi ces facteurs génétiques, on retrouve des polymorphismes touchant le gène Card9 (Caspase Recruitment Domain 9). Ce gène code une protéine adaptatrice exprimée dans les cellules présentatrices d’antigènes et qui joue un rôle dans la détection d’une grande variété de micro-organismes intestinaux commensaux et pathogènes. Des travaux récents ont montrées que les souris invalidées pour le gène Card9 (Card9-KO) présentaient une sensibilité accrue à la colite induite par le dextran sulfate sodium (DSS) et une réponse immune anormale, avec une diminution de la production d’IL-6, IL-17, IFN-γ et IL-22 dans le colon. D’autre part il a été observé que le microbiote des souris Card9-KO était différent de celui des souris sauvages (WT). Le but de cette étude a été d’explorer le rôle du microbiote intestinal dans la susceptibilité des souris Card9-KO à la colite induite par le DSS. (1) Paris; (2) Jouy-en-Josas. Introduction : Des travaux récents de notre équipe nous ont permis de mettre évidence l’existence d’une protéine de 15kDa (MAM) produite par Faecalibacterium prausnitzii, une bactérie commensale impliquée dans la physiopathologie de la maladie de Crohn. La protéine MAM et/ou les peptides issus de cette protéine, détectés dans le surnageant de culture de F. Prausnitzii, participent à l’effet anti-inflammatoire de cette bactérie en diminuant l’activation de la voie NF-κB dans les cellules épithéliales intestinales. Nous avons souhaité évaluer l’effet anti-inflammatoire de la protéine MAM, à la fois in vitro, sur la voie NF-κB, et in vivo dans un modèle de colite murine. Matériels et Méthodes : En raison de la forte hydrophobicité de la protéine MAM, nous empêchant de l’obtenir par synthèse chimique totale ou par expression dans un système hétérologue, nous avons développé une approche de biologie moléculaire en transfectant le gène codant la protéine MAM dans un modèle de cellule épithéliale (HEK293, HT29) sans et avec stimulation de la voie NF-κB (par CARD-11 ou IKKβ) et en utilisant un système rapporteur bioluminescent de la voie NF-κB. Pour étudier l’effet anti-inflammatoire de MAM in vivo, une stratégie utilisant une de souche Lactococcus lactis capable de délivrer un ADNc a été adoptée. Deux types de plasmides, pILMAM (contenant l’ADNc de MAM sous la dépendance du promoteur pCMV) et son équivalent pILEMPTY ont été utilisés. Ces souches ainsi transformées ont été données en gavage à des souris soumises à une colite induite par le DNBS. Différents paramètres ont été mesurés afin d’évaluer l’effet de la protéine MAM sur l’inflammation (poids, score macroscopique de Wallace, dosage de cytokines dans les ganglions mésentériques). JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.20 Résultats : La transfection du gène de la protéine MAM (MAM+) dans des cellules épithéliales (HEK293T, HT29) a permis d’observer une diminution significative de l’activation de la voie NF-κB par CARD-11 (24 ± 3 x UA d’activation dans les cellules MAM- vs. 4 ± 1 x UA d’activation dans les cellules MAM+) avec un effet-dose. Cette diminution de l’activité de NF-κB a été également observée dans le système MAM+ après stimulation par IKKβ (partie distale de la voie NF-κB). De plus, nous avons observé, en microscopie à fluorescence dans les cellules HEK293, une localisation péri-nucléaire de la protéine MAM ainsi qu’une co-localisation de cette protéine avec IKKβ. Ces données confortent les résultats obtenus sur la signalisation cellulaire du surnageant de F. Prausnitzii. In vivo, nous avons obtenu une amélioration du tableau inflammatoire dans le cas de colites induites au DNBS chez les souris ayant reçu par voie orale la souche de L. Lactis pILMAM vs. celles ayant reçu la souche de L. Lactis pILEMPTY. Il a ainsi été observé une perte de poids moindre, un score macroscopique amélioré et une diminution de la production des cytokines proinflammatoires INF-ɣ et IL17-A chez les souris pILMAM. La présence de l’ARNm ainsi que de la protéine MAM in vivo a également été observée. Résultats : La colite induite par le DSS est plus sévère dans les souris GF MKO comparée aux souris GF MWT, avec une perte de poids et un score DAI plus élevés durant la période de récupération (p<0,05 des jours 8 à jours 12 après DSS). De plus, le score histologique est significativement supérieur dans les souris GF MKO. L’analyse transcriptomique du colon montre des profils différents entre les deux groupes. L’expression des cytokines de types Th1 tel que l’IFN-γ est plus forte dans les souris GF MKO alors que celle des cytokines de types Th2 (IL-4, IL-5) est diminuée. Par ailleurs, on observe dans les souris GF MKO une réduction de l’expression d’IL22 qui est impliquée dans la réparation tissulaire intestinale. De nombreuses chimiokines comme CCL3, CXCL2 et CXCL3 sont également sous-exprimées dans les animaux GF MKO. Conclusion : Les souris axéniques colonisées avec le microbiote de souris Card9-KO sont davantage susceptible à la colite induite par DSS que les souris axéniques colonisées avec le microbiote de souris WT. De plus, la réponse immune des souris GF MKO est déséquilibrée. Cette étude montre que le microbiote intestinal joue un rôle dans la susceptibilité des souris Card9-KO à la colite induite par le DSS. Outre son implication directe dans la réponse immune, Card9 pourrait participer à la pathogénèse des MICI via la modulation du microbiote intestinal. Conclusion : L’expression in situ de la protéine MAM, dans un modèle de colite murine, a permis de montrer les propriétés anti-inflammatoires de MAM. Ces données in vivo confirment les résultats observés in vitro sur la voie NfκB. Des travaux sont actuellement menés afin d’identifier les partenaires cellulaires de MAM et d’affiner nos connaissances sur son mode d’action anti-inflammatoire dans les cellules épithéliales intestinales. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9236 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9307 15 COMMUNICATIONS ORALES Matériels et Méthodes : Quarante souris axéniques (GF) C57BL/6 WT ont été randomisées en deux groupes dans des isolateurs séparés et colonisées par gavage avec le microbiote fécal de souris C57BL/6 WT (GF MWT) ou de souris Card9-KO (GF MKO). Trois semaines après l’inoculation de la flore, les souris ont reçu 2% de DSS dans l’eau de boisson pendant 7 jours puis de l’eau pendant 5 jours. Un bilan quotidien des souris a été effectué afin de déterminer la perte de poids des animaux et l’index d’activité de la colite. Le score histologique de l’inflammation a été déterminé en fin d’expérience. Les transcrits de 179 gènes associés à l’inflammation ont été quantifiés au niveau du colon par la technologie Nanostring® (Mouse inflammation Codeset). L’analyse statistique a été réalisée avec des tests non paramétriques et les différences avec un P inférieur à 0,05 ont été considérées significatives. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.22 CO.23 Effet protecteur de la neurostimulation sacrée dans un modèle préclinique de colite aiguë au TNBS La N-acyl-homosérine lactone 3-oxoC12, molécule du dialogue interbactérien (quorum sensing), exerce des effets sur l’hôte : vers une implication du quorum sensing dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales A.-C. Cabral Cordeiro Da Silva (1), J. Brégeon (1), P. Aubert (1), J. Jaulin (1), J. Chevalier (1), J. Hervouet (1), D. Minault (1), E. Coron (1), G. Meurette (1), M. Neunlist (1) (1) Nantes. C. Landman (1), M. Clément (1), H. Nsiri (1), E. Quévrain (1), T. Bazin (1), L. Brot (1), J.-P. Grill (1), M.-A. Maubert (1), L. Humbert (1), H. Sokol (1), G. Trugnan (1), D. Rainteau (1), P. Seksik (1) Introduction : Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) touchent principalement les sujets jeunes et entraînent un préjudice important à leur qualité de vie avec un coût sociétal élevé. Bien que les traitements pour les MICI ont fait des progrès récents, notamment avec la thérapie biologique, les effets secondaires, la perte d’efficacité et la prévention des rechutes restent encore à maîtriser. Un taux encore considérable de patients auront recours à un traitement chirurgical. Au cœur de la pathogénèse des MICI, il existe des altérations de la barrière épithéliale intestinale (BEI) déterminées par une hyperperméabilité et un défaut de réparation. Cependant les thérapies que ciblent le renforcement de la BEI sont actuellement inexistantes. Le système nerveux entérique (SNE) est un des principaux régulateurs de l’homéostasie de l’intestin et des fonctions de la BEI. La stimulation des racines sacrées (SRS), utilisée couramment dans le traitement des troubles fonctionnels de l’intestin, a été montrée ayant un effet de renforcement de la BEI, probablement par l’activation du SNE (1). Ainsi, le but de cette étude a été de déterminer l’effet protecteur de la SRS sur la BEI lors d’une inflammation colique aiguë. (1) Paris. Introduction : La dysbiose associée aux maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) entraîne des modifications profondes de l’écosystème bactérien. Nous avions montré que le profil des molécules du dialogue interbactérien, les N-acyl-homosérine lactones (AHLs), était altéré au cours de la dysbiose. En particulier, on observait au cours de cette dysbiose une carence en une AHL dominante de l’écosystème intestinal, la 3-oxo-C12 : 2. Ces résultats nous ont invité à étudier le rôle fonctionnel de cette AHL sur le microbiote intestinal et sur l’hôte. Cette molécule n’étant actuellement pas synthétisée, nous nous sommes intéressés à une AHL structurellement proche : la 3-oxo-C12. Connaissant l’existence d’enzymes de l’hôte (les paraoxonases) impliquées dans le quorum quenching, déficientes dans les MICI (1), il nous est apparu intéressant d’étudier le rôle fonctionnel de la 3-oxo-C12 sur les voies de l’inflammation. Le but de notre étude était donc d’étudier la capacité de la 3-oxo-C12 à interagir avec des cellules eucaryotes telles que les cellules épithéliales intestinales et les cellules immunes. Matériels et Méthodes : Seize porcs ont été COMMUNICATIONS ORALES implantés bilatéralement au niveau de S3 et ont été soumis à un lavement rectal au TNBS. Huit porcs ont reçu une stimulation continue pendant 6h (3h avant et 3h après le lavement), alors que les animaux du groupe contrôle ont été implantés mais non stimulés. Des biopsies rectales ont été obtenues avant (T0) et 1h, 3h, 24h après le lavement au TNBS pour des analyses ex vivo. Les fonctions et la structure de la BEI, ainsi que l’inflammation intestinale ont été étudiées par des approches histologiques et transcriptomiques. La perméabilité paracellulaire et transcellulaire a été évaluée en chambres d’Ussing. De plus, des analyses in vivo par endoscopie et endomicroscopie confocale (EMC) ont été réalisées pour analyser la muqueuse rectale. Matériels et Méthodes : Nous avons tout d’abord étudié la localisation subcellulaire de la 3-oxo-C12 (1µM) couplée à la fluorescéine en microscopie confocale sur un modèle de cellules épithéliales humaines (Caco-2). Des marquages complémentaires étaient réalisés comme suit : marquage des membranes par la Lectine Wheat Germ agglutinin (WGA), du noyau par le DRAQ 5 et de l’euchromatine par un anticorps anti-histone3. Les effets de la 3-oxo-C12 ont ensuite été testés sur les macrophages murins Raw264.7 et comparés à ceux exercés par une AHL à chaîne courte (C4). Différentes conditions ont été testées pour chaque AHL : concentrations de 1 à 10 µM dans le DMSO, sans et avec 2-hydroxyquinoline (2HQ) (100 µM) un inhibiteur des paraoxonases, sans et avec stimulation par l’INF-γ (20UI/mL) et le LPS (50ng/mL). La réponse des cellules Raw264.7 était évaluée par les taux de TNF-α et l’IL-6 dans le surnageant après 6h de contact avec les AHLs et exprimée en pg/mg protéines. Résultats : Nos résultats ont montré pour les deux groupes une augmentation précoce et significative de la perméabilité intestinale dès 1h après le TNBS. Après 24h, la perméabilité restait encore significativement élevée par rapport au niveau à T0 pour le groupe contrôle, alors que pour le groupe stimulé elle était comparable à T0. Conséquemment, le score UCEIS à 24 h pour le groupe stimulé était diminué par rapport au groupe contrôle. L’EMC a caractérisé les altérations des propriétés de cryptes induites par le TNBS à 24 h. La SRS a été capable de réduire significativement ses modifications. De plus, à 24h, la desquamation épithéliale était significativement augmentée dans le groupe contrôle par rapport à T0. Finalement, l’expression transcriptomique et protéique de ZO-1, une protéine impliquée dans la régulation des jonctions serrées, et donc de la perméabilité de la BEI, était significativement supérieure pour le groupe stimulé à 24h. Nos résultats démontrent que la SRS favoriserait la réparation des lésions aiguës de la muqueuse induites par le TNBS, en rétablissant la perméabilité et la structure de la BEI. Résultats : En microscopie confocale, nous avons pu observer une localisation intracellulaire de la 3-oxo-C12 à 1µM après 1 heure. Plus précisément, on observait une co-localisation avec l’euchromatine suggérant un rôle de facteur transcriptionnel de cette molécule bactérienne chez l’hôte. La fluorescence diminuait après addition dans le milieu de 3-oxo-C12 non fluorescente en excès (20 µM) et l’on n’observait pas de fluorescence intracellulaire avec la fluorescéine seule (témoin négatif). Sur les cellules Raw264.7, nous avons mis en évidence une diminution significative de l’IL-6 6h après stimulation par l’IFN-γ et le LPS en présence de 3-oxo-C12 à la concentration de 5µM et de 2HQ par rapport au témoin négatif (DMSO + 2HQ) : 23208 +/- 4639 vs. 95373 +/-12875 pg/mg de protéines, p = 0,03. On observait également une diminution (non significative) du TNF-α dans les mêmes conditions. En présence de C4 à 5µM avec 2HQ, on n’observait pas de diminution significative de l’IL-6 et du TNF-α 6h après stimulation. Conclusion : En conclusion, notre étude a permis de démontrer l’effet protecteur de la SRS après un stress inflammatoire aigu dans un modèle préclinique. A ce jour, il n’existe pas de traitement ciblant le renforcement de la barrière intestinale. Dans ce contexte, si ces résultats se confirment dans des modèles chroniques et ainsi que chez l’homme, l’utilisation de la SRS pourrait représenter une thérapie prometteuse dans la prise en charge des MICI et des maladies avec une dysfonction de la BEI. L’utilisation du modèle préclinique favorisera un transfert rapide de cette technique à l’homme. Conclusion : Nous avons pu mettre en évidence que la 3-oxo-C12, une AHL structurellement proche de la 3-oxo-C12 : 2, identifiée dans l’écosystème intestinal humain, interagissait avec les cellules eucaryotes en pénétrant les cellules épithéliales intestinales. Par ailleurs, elle exerce un effet anti-inflammatoire à faible concentration et en présence d’inhibiteur des PON sur un modèle de macrophages murins. Références : 1. Neurogastroenterol Motil 2012 ; 24, 267-e110. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9913 16 in Crohn’s disease and ulcerative colitis. Inflamm Bowel Dis. 2009 Jan ; 15 (1) : 93-9. L’appendicectomie est un facteur de risque de dysplasie de haut grade et de cancer colorectal dans la rectocolite hémorragique Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9375 Y. Harnoy (1), Y. Bouhnik (2), V. Desfourneaux-Denis (1), L. Maggiori (2), L. Sulpice (1), D. Cazals-Hatem (2), B. Larroque (2), K. Boudjema (1), Y. Panis (2), E. Ogier-Denis (3), X. Treton (2) Références : (1) Boehm D, et al. Paraoxonase-1 status (1) Rennes; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Paris. Introduction : L’appendicectomie est actuellement considérée comme un facteur protecteur de la rectocolite hémorragique (RCH). Le but de ce travail était de déterminer si l’appendicectomie chez les patients RCH pouvait favoriser l’émergence de dysplasie de haut grade (DHG) ou de cancer colorectal (CCR). Matériels et Méthodes : Deux groupes de souris mâles d’un nouveau modèle murin de RCH (modèle Interleukine 10/NADPH Oxidase-1 double knock-out, ou modèle IL10/Nox1DKO), appariés par âge, ont été opérés : résection du patch caecal (équivalent lymphoïde murin de l’appendice humain, groupe RPC) versus laparotomie blanche (groupe contrôle). Celles-ci ont été euthanasiées un mois plus tard et leurs colons ont été analysés en aveugle par un anatomopathologiste spécialisé dans la RCH et le CCR. La sévérité de la colite et la présence de DHG/CCR ont été évaluées. Une comparaison statistique des résultats des 2 groupes a été réalisée. Parallèlement, une étude bicentrique rétrospective a analysé les caractéristiques des patients RCH opérés de colectomie consécutivement entre 2001 et 2011. Leurs antécédents, dont celui d’appendicectomie, ont été recherchés. La présence de l’appendice, d’une DHG et/ou d’un CCR sur les pièces de colectomie ont été recherchées en aveugle par un anatomopathologiste spécialisé. Une analyse univariée et multivariée des facteurs de risque de DHG/CCR, incluant l’antécédent d’appendicectomie, a été réalisée. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.24 Dans le modèle murin IL10/Nox1DKO, 40 souris ont été opérées, 20 dans chaque groupe. La mortalité était nulle. L’équivalent d’appendicectomie n’a pas montré d’effet protecteur ou curateur sur la colite (p = 0.97) à 1 mois. Dans le groupe RPC, 10 souris sur 20 (50%) ont développé sur le colon proximal une DHG ou un CCR (6 DHG et 4 CCR) et 3 souris supplémentaires ont développé une dysplasie de bas grade (DBG) colique, tandis que dans le groupe contrôle, aucune souris (0/20) n’a développé de DBG, DHG ou CCR (p = 0.0003). Dans l’étude chez l’homme, parmi les 232 patients atteints de RCH et consécutivement opérés de colectomie, 15 présentaient un antécédent d’appendicectomie et 39 présentaient une HGD ou un CCR. Parmi les patients avec antécédent d’appendicectomie, 5 présentaient un CCR (33%) et 4 une HGD (27%). Chez les patients nonappendicectomisés, 12 présentaient un CCR (5.5%) et 18 une HGD (8.3%). En analyse multivariée, un antécédent d’appendicectomie était le facteur de risque indépendant le plus important de survenue de DHG/CCR chez les patients RCH [p = 0.005, OR = 17.16 (CI95% = 3.5-84.2) ]. Conclusion : Sur un nouveau modèle murin de RCH- like (modèle IL10/Nox1DKO), la résection du patch caecal (équivalent lymphoïde de l’appendice) entrainait l’apparition de DHG/CCR à 1 mois de vie dans 50% des cas. Chez l’homme, notre étude a identifié l’antécédent d’appendicectomie comme le plus important facteur de risque indépendant de néoplasie colorectale. Nous recommandons de surveiller attentivement les patients RCH avec antécédent d’appendicectomie et de ne pas pratiquer d’appendicectomie à but thérapeutique chez les patients RCH jusqu’à confirmation de nos données par d’autres études. Remerciements, financements, autres : AFA (association François Aupetit), SFCD (Société française de chirurgie digestive). Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9952 17 COMMUNICATIONS ORALES Résultats : JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.25 Plénière Impact de la réponse virale soutenue sur les complications hépatiques et extrahépatiques à 5 ans chez les patients ayant une cirrhose virale C compensée inclus dans la cohorte ANRS CO12 CirVir vasculaires), avec comme conséquence un allongement de la survie. L’augmentation de la probabilité de RVs. suite à l’introduction récente des antiviraux directs de seconde génération devrait profondément modifier l’histoire naturelle de la cirrhose virale C dans les années à venir. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9319 P. Nahon (1), V. Bourcier (1), R. Layese (2), N. Talmat (1), S. Allam (3), P. Marcellin (4), D. Guyader (5), S. Pol (3), D. Larrey (6), F. Zoulim (7), D. Roulot (8), V. de Lédinghen (9), D. Ouzan (10), J.-P. Zarski (11), J.-C. Trinchet (1), F. Roudot-Thoraval (2) (1) Bondy; (2) Créteil; (3) Paris; (4) Clichy-la-Garenne; (5) Rennes; (6) Montpellier; (7) Lyon; (8) Bobigny; (9) Pessac; (10) Saint-Laurent-du-Var; (11) Grenoble. Introduction : Les effets bénéfiques des traitements anti-viraux C n’ont jamais été évalués de façon prospective. L’objectif était d’étudier les effets de la réponse virale soutenue (RVs.) sur l’incidence des complications survenant dans une cohorte prospective de patients ayant une cirrhose virale C compensée avant l’introduction des antiviraux directs de seconde génération en France. COMMUNICATIONS PLÉNIÈRES Patients et Méthodes : Les patients répondant aux critères d’inclusion suivants ont été inclus dans la cohorte par 35 centres français : a) cirrhose histologiquement prouvée ; b) liée au VHC ou au VHB ; c) appartenance à la classe A de Child-Pugh ; d) absence de complication hépatique antérieure à l’inclusion. Les patients étaient suivis prospectivement tous les 6 mois. Résultats : Un total de 1672 patients a été consécutivement inclus entre Mars 2006 et Juin 2012. Parmi eux, 1323 patients étaient mono-infectés par le VHC [âge 55 ans, hommes 63,5%, Génotype 1 : 62%, 2 : 5%, 3 : 14%, 4 : 8%, autre et DM : 11%]. A l’inclusion 1234 (93%) patients étaient sous traitement antiviral ou avaient bénéficié antérieurement d’un traitement, 398 (30,1%) ayant une virémie C négative. A la date de point de janvier 2014, correspondant à suivi médian de 43 mois, 517 (41,9%) avaient une charge virale C négative, témoignant d’une RVs. chez 402 (34,8%) patients après au moins un traitement à base d’interferon (avec anti-protéase de première génération chez 96 patients). Les facteurs indépendants associés à une plus grande probabilité de RVs. étaient un âge jeune, une infection par un génotype 2 ou 3, l’absence de thrombopénie, d’hypoalbuminémie et d’augmentation des gamma-GT. Durant la même période de suivi, les évènements suivants ont été recensés : tumeurs primitives du foie [TPF, n = 141 dont 136 carcinomes hépatocellulaires (CHC) ], décompensation hépatique (définie par la survenue d’un premier épisode d’ascite, hémorragie digestive ou d’ encéphalopathie hépatique, n = 170), infection bactérienne (n = 159, dont pulmonaires = 43, urinaires = 40, cutannées = 15, ascite = 15, autres = 45), complications cardio-vasculaires (n = 98), cancers extrahépatiques (n = 61). Les patients ayant une RVs. avaient un risque diminué de survenue d’un CHC [Incidence cumulée à 5 ans (CumI 5 ans) : 4,9% vs. 20,7%, Log-rank<0,0001], d’une première décompensation hépatique [CumI 5 ans : 7,4% vs. 21,5%, Log-rank<0,0001], d’une première infection bactérienne [CumI 5 ans : 9,9% vs. 18,7%, Log-rank = 0,003] et d’un premier évènement cardio-vasculaire [CumI 5 ans : 5,2% vs. 10,3%, Log-rank = 0,02]. Cent vingt-quatre décès ont été recensés [insuffisance hépatique ou progression d’une TPF : 62 (56%), infection bactérienne : 17 (15%), autre cause : 31 (28%), DM = 14]. La mortalité globale était plus faible chez les patients ayant obtenu une RVs. (CumI 5ans = 3% vs. 15,6%, Logrank<0,0001). En analyse multivariée, l’obtention d’une RVs. était un facteur indépendant de diminution du risque de CHC (HR = 0,36 [0,21-0,63], P<0,0001), d’infection bactérienne (HR = 0,64 [0,45-0,91], P = 0,01) et de survenue d’évènements cardiovasculaires (HR = 0,59 [0,37-0,95], P = 0,003). Conclusion : L’obtention d’une RVs. chez les patients ayant une cirrhose virale C compensée diminue le risque de complications hépatiques (CHC, décompensation) et extrahépatiques (infections bactériennes, évènements cardio18 Plénière RAINBOW : phase 3, randomisée, en double aveugle, comparant ramucirumab+paclitaxel (PT) au placebo+PT chez des patients ayant un adénocarcinome métastatique de l’estomac ou de la jonction gastroœsophagienne en progression après une 1ère ligne de traitement Tableau 1 : Taux d’amélioration/stabilisation de certains paramètres de QdV sélectionnés RAM+PT (N=330) M. Ychou (1), M.-G. Delgado (2), P. Rougier (2), E. Kalbacher (3), J.-M. Gornet (2), D. Pezet (4), J.-F. Seitz (5), C. Borg (6), J.-M. Phelip (7), J.-P. Metges (8), M. Emig (9), A. Liepa (10), R. Carlesi (11), K. Chandrawansa (12), H. Wilke (13) PT (N=335) 6 sem 12 sem 6 sem 12 sem QdV Globale 53% 36% 50% 27% Fonction Physique 56% 41% 47% 28% Fatigue 45% 35% 43% 25% Douleur 56% 41% 49% 27% Perte d’appétit 60% 43% 54% 33% Conclusion : L’objectif principal est atteint avec une amélioration statistiquement significative de la SG > 2 mois observée sous RAM+PT, chez des pts ayant progressé après chimiothérapie de L1. La SSP et le taux de RO sont significativement améliorés. Des neutropénies ont été plus fréquemment rapportées sous RAM+PT, mais l’incidence des neutropénies fébriles était faible et comparable entre les deux bras. Par rapport au bras PT, la QdV a été maintenue plus longtemps et plus de pts ont rapporté un score stable ou amélioré. (1) Montpellier; (2) Paris; (3) Montbéliard; (4) ClermontFerrand; (5) Marseille; (6) Besançon; (7) Saint-Priest-enJarez; (8) Brest; (9) Bad Homburg, ALLEMAGNE; (10) Indianapolis, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (11) Sesto, ITALIE; (12) New Jersey, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (13) Essen, ALLEMAGNE. Introduction : Ramucirumab (RAM) est un anticorps monoclonal IgG1 totalement humain ciblant le domaine extracellulaire du VEGFR2. RAINBOW est une phase 3, en double aveugle, contrôlée vs. Placebo (PL), qui a évalué l’efficacité et la tolérance du PT +/- RAM chez des patients (pts) ayant un ADK métastatique de l’estomac ou de la jonction (JGO) ayant progressé pendant ou dans les 4 mois suivant une 1ère ligne de chimiothérapie associant un sel de platine et une fluoropyrimidine +/- une anthracycline. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.26 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9072 Patients et Méthodes : Les pts ont reçu RAM (8 mg/kg en perf IV toutes les 2 sem) ou PL associés au PT (80 mg/m2 en perf IV à J1,8, 15 toutes les 4 sem). Le traitement était poursuivi jusqu’à progression, toxicité inacceptable, ou décès. Les pts avaient un PS ≤ 1 et une fonction des organes satisfaisante. Le critère principal d’évaluation était la survie globale (SG). Les critères secondaires comprenaient la survie sans progression (SSP), le taux de réponse objective (RO), le temps jusqu’à progression (TTP), la tolérance et la Qualité de vie (QdV). Pour la QdV, les pts ont complété le questionnaire EORTC QLQ-C30 (v3) à l’entrée, toutes les 6 sem après le début du traitement et en sortie d’étude. Le temps jusqu’à dégradation de chacun des paramètres de QdV était défini comme le temps entre la randomisation et la 1ere aggravation > 10 points (échelle de 100). Les scores ont été classé améliorés ou aggravés en cas de changement ≥ 10 points par rapport à l’entrée dans l’étude, sinon classés stables. COMMUNICATIONS PLÉNIÈRES Résultats : 665 pts ont été randomisés (RAM+PT : 330 ; PL+PT : 335) dont 34 pts (5.1%) français. Les caractéristiques des pts à l’inclusion étaient comparables dans les deux bras. Le HR de la SG était de 0,807 (IC à 95% 0,678-0,962 ; p = 0,0169). La SG médiane était de 9,63m avec RAM+PT vs. 7,36m dans le bras PT. Le HR de la SSP était de 0,635 (IC à 95% 0,5360,752 ; p <0,0001). La SSP mediane était de 4,40m vs. 2,86m. Le TTP median était de 5,5m vs. 3,0m (p <0,0001). Le taux de RO était de 28% pour RAM+PT vs. 16% (p = 0,0001). Les EI de grade ≥ 3 survenus chez >5% des pts sous RAM+PT (vs. PT) étaient : neutropénie (40,7 vs. 18,8%), leucopénie (17,4 vs. 6,7%), hypertension (14,1 vs. 2,4%), anémie (9,2 vs. 10,3%), fatigue (7 vs. 4 %), douleurs abdominales (5,5 vs. 3,3%) et asthénie (5,5 vs. 3,3%). Des neutropénies fébriles ont été observées chez 3.1% des pts sous RAM+PT vs. 2.4%. Sur les 15 paramètres de QdV, 14 avaient un HR <1, indiquant un temps jusqu’à dégradation de QdV similaire ou allongé pour RAM+PT. Un HR <0,75 a été observé pour le paramètre « état émotionnel » et pour les nausées/vomissements et > 1 pour la diarrhée. Pour tous les paramètres de QdV et à tous les temps d’évaluation sous traitement, la proportion de pts ayant un score amélioré ou stabilisé était numériquement superieur dans le bras RAM+ PT (Tableau 1) ; avec en général, plus de pts classés stable qu’en amélioration. 19 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.27 Plénière CO.28 Evaluation prospective du meilleur diagnostic rapide d’une infection à Clostridium difficile à l’admission chez les patients hospitalisés pour maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI) en poussée P. Bruscella (1), C. Baudesson (1), H. Danso (1), S. Lachkeur (1), M. Trabucchi (2), J.-M. Pawlotsky (1), C. Féray (1) (1) Créteil; (2) Nice. H. Sokol (1), V. Lalande (1), A. Bourrier (1), I. Nion-Larmurier (1), S. Rajca (1), P. Seksik (1), J. Cosnes (1), F. Barbut (1), L. Beaugerie (1) (1) Paris. Introduction : Lors de l’infection par le VHC, le génome viral est exposé à la machinerie cellulaire de dégradation des ARN. En effet, l’ARN du VHC est une cible pour les RNases cellulaires du fait : (i) de l’absence de coiffe méthylée au niveau de l’extrémité 5’-non-traduite (5’-UTR), (ii) de l’absence de queue poly-A au niveau du 3’-UTR, et (iii) de la présence d’éléments déstabilisateurs (séquences riches en AU). Notre hypothèse est que le VHC a développé des stratégies de protection contre la machinerie de dégradation des ARNs. Introduction : Au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), une infection à Clostridium difficile peut être un facteur déclenchant ou aggravant d’une poussée. Il est donc nécessaire de diagnostiquer cette infection le plus rapidement possible afin de la traiter. L’objectif de notre étude était d’évaluer plusieurs méthodes de diagnostic rapide d’infection à C. Difficile dans une cohorte de patients en poussée de MICI. Nos travaux récents ont montré que l’expression de nombreux gènes de l’hôte était altérée aux niveaux transcriptionnel et traductionnel lors de l’infection par le VHC (Colman, J. Virol, 2013). Parmi les gènes dont l’expression est diminuée, on retrouve KHSRP, qui code une protéine interagissant avec les ARN au niveau de séquences riches en AU, capable de recruter des RNases cellulaire (dont XRN1 et DIS3) et intervenant dans la maturation de micro-ARN (Trabucchi M, Nature 2009). Le but de ce travail est de comprendre le rôle de la protéine KHSRP dans ces mécanismes au cours de l’infection par le VHC. Patients et Méthodes : Une recherche systématique de Clostridium difficile et de ses toxines a été réalisée à l’admission lors de 461 hospitalisations consécutives (342 patients) pour poussée de MICI dans un centre tertiaire entre septembre 2012 et mai 2014. En parallèle la même analyse a été réalisée sur 237 échantillons provenant de 198 patients non atteints de MICI suspects d’infection à C. Difficile (ICD) et hospitalisés dans le même service. Pour tous les échantillons une recherche de Glutamate déshydrogénase (GDH) était réalisée ainsi qu’une recherche de C. Difficile par culture et une recherche de toxine libre (toxinogenicité du filtrat de selle). Par ailleurs, une recherche de toxines par méthodes ELISA (Toxab Quik chek) était réalisée dans 168 cas en même temps que la GDH. Dans les situations discordantes, une PCR toxine, une culture enrichie, une recherche de toxinogenicité de la souche en culture étaient réalisées. La positivité conjointe de la culture et la recherche de toxine libre (ou la toxinogenicité de la souche en culture) étaient considérées comme la référence.Une analyse univariée suivie d’une analyse multivariée (régression logistique) était réalisée pour déterminer les facteurs prédictifs de positivité de la recherche de C. Difficile à l’admission des patients atteints de MICI (seule la 1ere mise en évidence de C. Difficile était prise en compte pour cette analyse). Les facteurs pris en compte dans l’analyse étaient le phénotype (type de MICI, topographie de la maladie, durée d’évolution), l’activité inflammatoire (autre poussée de la maladie dans les 2 ans précédant), les traitements, le tabagisme et les antécédents de chirurgie. Matériels et Méthodes : La réplication du VHC dans des cellules hépatocytaire Huh7 où l’expression de KHSRP est réduite au silence a été analysée dans le modèle de la souche de VHC infectieuse JFH-1 exprimant la Gaussia luciférase. L’effet du « silencing » de KHSRP sur la traduction et la dégradation dépendante des UTR 5’ et 3’ du VHC a utilisé des ARN non-réplicatifs, portant les extrémités 5’ et 3’ UTRs de l’ARN viral et conditionnant la traduction du gène codant la Renilla luciférase. La dégradation des ARNs non réplicatifs a été analysée par Northern Blot et RT-qPCR. MiR-122, let7a, let-7b, miR-455-3P, et miR-155 ont été quantifiés par RTqPCR. Les modifications post-traductionnelles et la localisation nucléaire ou cytoplasmique de KHSRP ont été étudiées par in situ « Proximity Ligation Assay » (PLA). La colocalisation de l’ARN viral et de la protéine KHSRP a été réalisée par hybridation in situ, avec des oligonucléotides spécifiques marqués en 3’ avec la digoxigénine (DIG), couplée à une PLA utilisant des anticorps anti-DIG et anti-KHSRP. Résultats : Lors de l’infection par JFH1, nous avons COMMUNICATIONS PLÉNIÈRES Plénière Le virus de l’hépatite C (VHC) inhibe la dégradation cytoplasmique de l’ARN viral et stimule la maturation nucléaire de miR-122 en modifiant l’expression et la localisation subcellulaire de KHSRP, composant de la machinerie de dégradation des ARN observé une diminution de l’expression de KHSRP, non retrouvée dans des cellules exprimant le réplicon subgénomique du VHC codant uniquement les protéines virales non-structurales. Ceci suggère que les protéines structurales sont impliquées dans cette inhibition. Dans les cellules infectées, nous avons montré par PLA une phosphorylation AKT-dépendante de KHSRP et une relocalisation de phosphoKHSRP dans le noyau, qui diminuait son interaction avec l’ARN viral cytoplasmique. Le « silencing » de KHSRP entraînait une diminution drastique de miR-122 et une forte réduction de la réplication virale. Parallèlement, le Northern Blot montrait une réduction de la dégradation des ARN non-réplicatifs contenant les régions 5’ et 3’ UTR du VHC lors du « silencing » de KHSRP, montrant le rôle de KHSRP dans la dégradation de l’ARN viral. Le « Proximity Ligation Assay » a visualisé la colocalisation de KHSRP et de l’ARN viral et de KHSRP et NS5A lors de l’infection par le VHC. Résultats : Parmi 461 hospitalisations pour poussée de MICI, 45 (9,8%) avaient une recherche positive pour C. Difficile et 35 (7,6%) pour à la fois C. Difficile et ses toxines. Parmi les 237 échantillons provenant de patients non MICI, ces chiffres étaient respectivement de 21 (8,9%) et de 15 (6,3%). En analyse multivariée, aucun facteur clinique simple n’était prédictif d’une positivité de la recherche de C. Difficile chez les patients MICI, justifiant donc une recherche systématique chez tous les patients. Comparée à la culture, la GDH avait une valeur prédictive positive (VPP) de 97,8% et 100% dans les populations MICI et non MICI respectivement. La GDH avait une valeur prédictive négative (VPN) de 99,8% et 98,1% dans les populations MICI et non MICI respectivement.La VPP d’une GDH+ associée à une recherche positive des toxines par méthodes ELISA (Toxab Quik chek) était de 100% dans la population MICI. Avec cette technique, aucun cas de positivité de la recherche de toxine n’était observé en cas de négativité de la GDH. Conclusion : Ce travail démontre l’existence d’une stratégie virale inédite développée par le VHC. Des protéines structurales virales diminuent l’expression de KHSRP, régulateur direct de la dégradation de l’ARN viral. Parallèlement, la présence du VHC dans les cellules est associée, via la voie AKT, à une phosphorylation et une relocalisation nucléaire importante de phospho-KHSRP qui conduit à la maturation du miR-122, élément clé de la réplication de l’ARN du VHC. Il s’agit en somme pour le virus et via KHSRP de réduire une menace immédiate (la machinerie cytoplasmique de dégradation des ARN) et de la détourner à son avantage (maturation nucléaire de miR-122). Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9513 Conclusion : La recherche de C. Difficile est positive dans pres de 10% chez les patients hospitalisés pour poussée de MICI. Aucun facteur clinique simple n’est prédictif d’ICD dans cette population, justifiant une recherche systématique. La négativité de la GDH à l’admission élimine quasiment le diagnostic d’ICD (VPN = 99,8%) alors que la positivité conjointe de la GDH et du test ELISA pour les toxines A et B affirme 20 Plénière Les irrigations coliques antérogrades par cæcostomie percutanée endoscopique : faisabilité et efficacité dans les troubles fonctionnels colorectaux réfractaires Remerciements, financements, autres : J. Ricard (1), M. Le Rhun (2), E. Chabrun (1), E. Duchalais-Dassoneville (2), S. Bruley des Varannes (2), F. Zerbib (1), E. Coron (2) Etude réalisée avec le soutien du FARE de la SNFGE et de la Société Biocodex (1) Bordeaux; (2) Nantes. Introduction : Les irrigations coliques antérogrades peuvent être proposées dans les troubles du transit et/ou de la continence réfractaires au traitement médical. Elles nécessitent la confection d’une iléo- caeco- ou appendicostomie chirurgicale (intervention de Malone). Le but de cette étude prospective était d’évaluer la faisabilité et les résultats des irrigations coliques antérogrades par l’intermédiaire d’une caecostomie percutanée endoscopique (CPE). Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9779 Patients et Méthodes : L’étude a été menée de façon prospective dans 2 centres entre septembre 2006 et avril 2014. La CPE consiste à ponctionner le caecum après trans-illumination endoscopique afin d’y introduire un cathéter en queue de cochon permettant de réaliser une caecopexie et de réaliser les irrigations (le bouton de Chait). La 1ère irrigation par le bouton de caecostomie et l’éducation thérapeutique à l’utilisation du matériel débutaient 15 jours après la pose. Les indications de CPE étaient une constipation, une incontinence fécale et incontinence post-résection rectale réfractaires au traitement médical. Pour chaque indication le critère de jugement principal était l’amélioration du score de qualité de vie (GIQLI). Les scores GIQLI, de constipation (Kess), d’incontinence (Cleveland) étaient calculés avant la pose puis à 3 mois, 6 mois, 1 an et 2 ans. Le succès global de la technique était défini par l’amélioration de la qualité de vie et des symptômes digestifs, l’absence de retrait du dispositif, de colectomie ou de colostomie et une réponse positive à la question « conseilleriez-vous la technique à une personne souffrant de la même affection ? » . L’analyse statistique sur les scores a été réalisée selon les tests de Mann-Whitney et Kruskal-Wallis. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.29 l’ICD (VPP = 100%). Ces résultats sont obtenus en quelques heures, mais dans les rares cas de discordance des tests complémentaires sont nécessaires et un traitement probabiliste doit être débuté dans l’attente des résultats définitifs. un suivi > 3 mois (2 perdus de vue). Le groupe constipation comptait 43 patients, le groupe incontinence 19 patients et le groupe résection rectale 10 patients (5 patients étaient à la fois dansles groupes incontinence et constipation). Le suivi moyen était de 2 ans dans les 2 premiers groupes, et de 6 mois dans le 3ème groupe. Les scores de qualité vie étaient significativement améliorés dans les groupes constipation (p = 0,034), incontinence (p = 0,026) et postopératoires (p = 0,013). Dans le groupe constipation, les scores de Kess étaient de 25,9 avant la pose, et de 19,2 à 3 mois (p = 0,005), 20,4 à 6 mois (p = 0,011), 15,1 à 1 an (p<0,0001) et 20,6 à 2 ans (p = 0,012). Dans le groupe incontinence les scores moyens de Cleveland étaient de 14,9 avant la pose, de 5,8 à 3 mois (p<0,0005), 6,0 à 6 mois (p<0,003), 6,0 à 1 an (p<0,005) et 10,4 à 2 ans (p = 0,045) ; dans le groupe postopératoire, les scores passaient de 14,3 à 6,2 à 3 mois (p = 0,023) et 2,7 à 6 mois (p = 0,014). Globalement, les pourcentages de succès dans les groupes constipation, incontinence et postopératoire étaient respectivement de 58,1% (25/43), 73,7% (14/19) et 90,0% (9/10). Les complications étaient les suivantes : douleur prolongée sur le site de caecostomie dans 34 cas (50,7%), bourgeon local dans 28 cas (41,8%), suspicion d’infection du bouton dans 13 cas (19,4%). Au total, 19 dispositifs (28,4%) ont été retirés pour échec ou complication. Conclusion : Les irrigations coliques antérograde par caecostomie per-cutanée endoscopique permettent une amélioration significative de la qualité de vie chez les patients présentant des troubles fonctionnels colo-rectaux réfractaires au traitement médical. Les meilleurs résultats sont obtenus dans l’incontinence fécale, particulièrement après résection rectale. Les douleurs persistantes représentent la principale complication de cette technique. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9127 21 COMMUNICATIONS PLÉNIÈRES Résultats : Au total, 69 patients ont été inclus, 67 avec JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS COMMUNICATIONS ORALES CO.30 CO.31 Le cancer invasif n’est pas une fatalité en cas de lésion malpighienne intraépithéliale de haut grade du canal anal Clairance faible du papillomavirus humain dans le canal anal dans une population française réalisant une coloscopie M. Gautier (1), C. Brochard (1), G. Bouguen (1), S. Henno (1), A. Lion (1), D. Cuen (1), K. Marcel (1), S. Manfredi (1), J.-F. Bretagne (1), L. Siproudhis (1) É. Crochet (1), S. Valmary (1), E. Jacquin (1), A.-L. Parmentier (1), F. Fein (1), L. Plastaras (1), C. Briquez (1), A.-C. Dupont Gossart (1), S. Koch (1), J.-L. Pretet (1), L. Vuitton (1) Introduction : Les lésions malpighiennes intraépithéliales de haut grade (HSIL, anciennement AIN III) et les cancers superficiels du canal anal (SISCCA) ont une incidence accrue, notamment dans certains groupes à risque (VIH). Ces lésions induites par le Human Papilloma Virus (HPV) exposent à un risque de cancer invasif mal évalué et une prise en charge thérapeutique non consensuelle. Le but de l’étude était d’en préciser l’histoire naturelle et les facteurs associés à une guérison. (1) Besançon. (1) Rennes. Introduction : Le cancer du canal anal est l’un des cancers dont l’incidence a le plus augmenté ces dernières années. Au moins 95% de ces cancers sont attribués au Papillomavirus humain (HPV), le génotype 16 étant retrouvé dans 90% des carcinomes épidermoïdes du canal anal. Plusieurs études ont montré qu’une infection persistante à HPV est nécessaire au développement d’une néoplasie intraépithéliale de haut grade puis d’un cancer invasif. Nos objectifs étaient l’étude de la clairance et des facteurs de risques de persistance de l’infection anale à HPV dans une population française non sélectionnée par ses pratiques sexuelles ou son statut vis-à-vis du VIH, et l’intérêt de l’examen proctologique par anuscopie standard et de l’étude cytologique pour le dépistage de la dysplasie. Patients et Méthodes : Les données de 46 malades (M/F : 35/11 ; 48 ans ; VIH+ : 33) ayant des HSIL (N = 41) ou de SISCCA (N = 5) non traités par radiothérapie, histologiquement prouvés et suivis ont fait l’objet d’une analyse au terme d’un recueil rétrospectif (2002-2006) et prospectif (2007-2013) incluant les données d’anamnèse (pratiques à risque, VIH, cancers), cliniques (lésions, traitements) et virologiques (génotype HPV, ARNm). Patients et Méthodes : Notre étude (PAPILLAN 2) a été menée de façon prospective dans un centre hospitalier régional universitaire français. Tous les patients chez lesquels HPV a été détecté par PCR dans l’anus lors d’une coloscopie entre avril 2012 et juin 2013 (étude PAPILLAN 1) étaient éligibles pour l’inclusion. Lors d’une consultation menée entre mai et juin 2014, soit 12 à 24 mois après, un examen proctologique par anuscopie standard avec instillation d’acide acétique a été réalisé, ainsi que deux frottis, pour la recherche d’HPV par PCR et pour l’analyse cytologique. Les données cliniques ont été relevées et un auto-questionnaire anonyme a permis de recueillir, entres autres, les habitudes sexuelles des patients. La détection et le génotypage d’HPV ont été effectués par technique INNO-LIPA® ; la quantification de la charge virale (CV) a été effectuée pour HPV16 par qPCR. L’analyse cytologique du frottis conventionnel a été réalisée après coloration de Papanicolaou. Résultats : Trente-sept patients ayant une infection anale à HPV ont été inclus, 21 femmes et 16 hommes (âge médian 53 ans) ; 28 patients avaient au moins un génotype d’HPV HR et 19 étaient infectés par plusieurs génotypes. La clairance anale d’HPV n’a été observée que chez 35% de nos patients. La clairance des infections à génotype unique d’HPV était significativement plus élevée que celle des infections à génotypes multiples (p = 0.004). Les génotypes à haut risque (HR), le sexe féminin, l’âge élevé et le tabagisme actif avaient tendance à favoriser la persistance du virus (NS). L’examen proctologique a permis le diagnostic de 5 cas de condylomatose anale et d’un carcinome épidermoïde du canal anal. La sensibilité de l’examen cytologique était faible puisque seuls deux frottis étaient anormaux (dysplasie de bas grade) pour les 5 cas de condylomatose, et que seule une dysplasie de bas grade a été observée dans le cas du cancer. Tous les patients qui ont développé des lésions macroscopiques présentaient une infection persistante à HPV HR, majoritairement de type 16. Tous les patients qui avaient une CV HPV16 négative lors du premier examen ont obtenu la clairance de leur infection et avaient un examen proctologique normal. Inversement tous les patients qui avaient une CV détectable ont présenté une infection persistante et des lésions ont été observées. Le cancer invasif du canal anal a été diagnostiqué a une jeune femme atteinte d’une maladie de Crohn avec lésions anopérinéales anciennes traitée par Infliximab. Résultats : Parmi les 46 patients, 40 ont été traités soit par une excision (n = 9), soit par une électrocoagulation (n = 13), soit par traitements topiques (n = 2) ou combinés (n = 16). Les 6 autres patients ont fait l’objet d’une surveillance simple. Au terme d’un suivi moyen de 35 (27-43) mois, un seul malade (SISCCA) a évolué vers un cancer invasif. La régression et la guérison ont été observées chez 17 (37%) et 15 (33%) des AIN III. Les probabilités de guérison étaient de 14%, 32% et 49% après un suivi de 1, 2 et 3 ans (fig1). Les malades qui ont guéri étaient plus âgés et l’infection virale était moins prononcée (nombre de virus). Ceux qui ne guérissaient pas étaient plus souvent fumeurs et homosexuels ; ils avaient plus souvent une sexualité active et une histoire passée d’infection sexuellement transmise à HPV. En analyse multivariée, deux facteurs étaient négativement associés à la guérison : l’homosexualité masculine (OR : 0,07 IC95% : 0,007-0,80 ; p = 0,007) et la consommation tabagique : aucun des malades fumeurs n’a guéri. Les autres paramètres (statut VIH compris) et notamment la nature des traitements entrepris n’étaient pas associés à une meilleure chance de guérison. Conclusion : La clairance anale d’HPV est faible dans Conclusion : La progression des HSIL vers un cancer invasif est un événement rare. A l’inverse, le contrôle local de la maladie et sa guérison sont fréquents. L’analyse de larges études de cohortes prospectives est attendue pour planifier des stratégies cohérentes de suivi et de traitement et devra stratifier les patients en fonction de leur risque de progression. notre étude. L’infection par des génotypes multiples d’HPV était le seul facteur favorisant la persistance du virus de façon significative. Nous avons montré l’intérêt majeur de l’examen proctologique par anuscopie standard pour le dépistage de la dysplasie anale et la bonne valeur prédictive d’une infection persistante à HPV 16 avec CV détectable pour la survenue de lésions précancéreuses ou cancéreuses. Une stratégie de dépistage intégrant la recherche d’HPV 16 par PCR, l’étude de sa CV et de sa clairance semble intéressante dans les populations à risque. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9630 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9442 22 Stratégie de dépistage de la néoplasie intraépithéliale anale de haut grade chez les homosexuels masculins infectés par le VIH par frottis, PCR HPV 16 et examen clinique +/- anuscopie haute résolution : performances et faisabilité en France Références : 1. Rapport 2013 sur la prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH. Http : //www.sante. gouv.fr/rapport-2013-sur-la-prise-en-charge-medicale-despersonnes-vivant-avec-le-vih . Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9990 S. Pernot (1), N. Fathallah (1), L. Abbes (1), H. Pere (1), V. de Parades (1), J. Pavie (1), M.-L. Lucas (1), A. Rachas (1), V. Thomas de Montpréville (1), C. Cellier (1), J. Taïeb (1), L. Weiss (1) (1) Paris. Introduction : Le dépistage du carcinome épidermoïde de l’anus chez les patients homosexuels masculins infectés par le VIH (HSH VIH+) doit être, selon les recommandations françaises (1), réalisé une fois par an par un examen clinique comprenant une anuscopie. Cependant un examen standard ne permet que rarement de dépister la néoplasie intra-épithéliale (AIN) de haut grade (grade II et III), considérée comme lésion précurseur du cancer. Si certaines recommandations américaines proposent un dépistage par frottis anal, et parfois par PCR virale HPV, suivi d’une anuscopie de haute résolution (AHR) en cas de dépistage positif, une telle stratégie n’a jamais été testé chez les HSH VIH+ en France. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.32 Patients et Méthodes : Un dépistage systématique associant un examen proctologique avec anuscopie, un frottis anal de type Papanicolaou et un génotypage HPV par PCR sur écouvillon anal a été réalisé chez les patients HSH VIH+ entre juin 2012 et Septembre 2014. En cas d’anomalie macroscopique suspecte de dysplasie, d’anomalie cytologique au frottis de Papanicolaou (Pap+ = ASCUS, LSIL ou HSIL) ou de présence d’HPV 16 en PCR (HPV 16+), une AHR était proposée au patient via son infectiologue référent, avec biopsies ciblées des anomalies retrouvées. Les examens cliniques initiaux ont été réalisés par 4 opérateurs habitués. Tous les frottis ont été analysé dans un seul centre expert. Les PCR et analyses histologiques ont été réalisées dans un seul centre, et les AHR étaient toutes réalisées par le même opérateur. Résultats : Deux cent vingt sept (227) dépistages ont COMMUNICATIONS ORALES été réalisés chez 205 HSH VIH+. Le dépistage était positif chez 89 patients (43% ; IC95% [36-50]), chez qui on été pratiqués 94 dépistages ; (Pap+ : 48 ; HPV 16+ : 60 ; anomalies macroscopiques : 21) et négatif chez 116 patients. Parmi les 86 patients avec Pap+ et/ou HPV 16+, seulement 18 (20.9%) avaient un examen macroscopique pouvant faire suspecter une dysplasie. Une AHR a été pratiquée chez 52 des 89 patients (58.5%) et les biopsies ciblées ont retrouvé des lésions de haut grade chez 9 patients (AIN II : 3 ; AIN III : 5 ; AIN de haut grade non précisé : 1) soit 17% (IC95% [7-27]) des patients ayant bénéficié d’une AHR dans le cadre du dépistage. Parmi ces 9 patients, 6 avaient un examen macroscopique strictement normal, et 2 avaient un examen macroscopique évocateur de condylomes. Chez 1 seul patient, un AIN III avait été évoqué macroscopiquement. Tous étaient Pap+ (n = 5) et/ou HPV 16 (n = 7). 37 patients avec un dépistage positif n’ont pas réalisé d’AHR. Les motifs sont en cours d’analyse, et les résultats sont par conséquent susceptibles d’être actualisés. Conclusion : Avec 11 AIN II/III sur 205 patients dépistés, la prévalence des lésions d’AIN II/III (5,4%) dans cette cohorte d’HSH VIH+ est beaucoup plus faible que celle rapportée dans d’autres séries (30% environ) mais proche de celle de la cohorte française Valparaiso (9%). La stratégie optimale du dépistage des AIN de haut grade reste à déterminer mais l’examen proctologique standard tel que recommandé dans le « rapport Morlat » (1) ne permet pas dans la majorité des cas (91%) de détecter les lésions d’AIN II/III. Une stratégie de dépistage en 2 temps, alliant frottis anal et PCR HPV 16 associé à un examen clinique dans un premier temps, puis AHR en cas de positivité, permet de détecter au moins en partie ces lésions. Enfin, une bonne information des patients et une meilleure disponibilité de l’AHR pourraient permettre d’améliorer l’accès à l’AHR après dépistage positif. 23 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.33 CO.34 Quels sont les facteurs associés à une clairance des HPV à haut risque oncogène chez les personnes vivant avec le VIH ? Lésions ano-périnéales de la maladie de Crohn diagnostiquées à l’inspection : consensus formalisé de définitions et étude de la reproductibilité du diagnostic par des experts K. Marcel (1), D. Cuen (1), A. Lion (1), M. Gautier (1), C. Brochard (1), G. Bouguen (1), J.-F. Bretagne (1), L. Siproudhis (1) C. Horaist (1), V. de Parades (1), L. Abramowitz (1), P. Benfredj (1), G. Bonnaud (2), D. Bouchard (3), N. Fathallah (1), A. Senejoux (4), L. Siproudhis (5), G. Staumont (6), M. Viguier (1), P. Marteau (1) (1) Rennes. Introduction : L’augmentation de l’incidence des lésions intra épithéliales de haut grade et du carcinome épidermoïde de l’anus dans la population des personnes vivant avec le VIH justifie la mise en place d’un dépistage individuel. Une infection anale à un ou plusieurs génotypes d’Human Papillomavirus à haut risque oncogène (HPV-HR), est un précurseur-clé dans la genèse et la régression de la dysplasie anale. Le but de ce travail était de décrire la clairance des HPVHR ainsi que les facteurs qui y sont associés. (1) Paris; (2) Cornebarrieu; (3) Talence; (4) Saint-Grégoire; (5) Rennes; (6) Toulouse. Introduction : Les lésions ano-périnéales spécifiques de la maladie de Crohn (LAP) sont hétérogènes et l’inspection est une étape indispensable (bien qu’insuffisante) de leur diagnostic. Leur suivi, tant en pratique quotidienne que dans les essais thérapeutiques nécessite une bonne reproductibilité de leur diagnostic et un accord sur leur définition. Les objectifs de cette étude étaient 1- d’élaborer et de valider des définitions des LAP visibles à l’inspection, 2- d’évaluer la reproductibilité inter-observateur du diagnostic de ces lésions préalablement définies par des experts. Patients et Méthodes : L’analyse rétrospective a porté sur les données recueillies prospectivement chez 98 patients VIH (M/F : 91/7 MSM : 82 ; âge : 48,1±1,1 ans, suivi : 88,7±4,2 semaines) qui ont bénéficié d’au moins deux analyses virologiques interprétables dans le cadre de ce dépistage. L’examen clinique était associé à la réalisation systématique d’une cytologie anale et d’un génotypage HPV. Une recherche des ARNm E6/E7 de 14 types d’HPV-HR et un double marquage p16/ki67 ont été réalisés. La périodicité du suivi était ensuite dictée par les données de l’analyse cytologiques et les recommandations nord américaines : 286 analyses virologiques ont ainsi été réalisées (1). Le nombre d’analyses virologiques moyen par patient était de 2,9±0,1 avec un délai moyen entre 2 analyses virologiques de 52±2,6 semaines. La clairance virale était définie par la disparition durable des génotypes viraux tout au long du suivi. Les facteurs associés à la clairance virale ont fait l’objet d’une analyse uni et multivariée. Matériels et Méthodes : 9 proctologues de la Société Nationale Française de Colo-Proctologie et experts dans la prise en charge des LAP de la maladie de Crohn ainsi qu’une dermatologue universitaire ont évalué des LAP sur une banque de photographies. Nous avons employé une méthode de recommandations par consensus formalisé. Après avoir constaté l’hétérogénéité de leur verbatim spontané pour décrire les lésions nous avons établi la liste des LAP visibles, travaillé des propositions de définitions (substantifs et qualificatifs éventuels), puis voté à 2 reprises sur ces définitions afin de ne conserver que celles ayant obtenu un accord suffisant. Dans un deuxième temps, nous avons mesuré l’accord diagnostic inter-observateur de ces lésions précisément définies à partir de l’analyse de 20 nouvelles photographies. Un questionnaire standardisé était rempli pour chaque cliché. L’accord diagnostic inter-observateur pour les lésions principales était mesuré par le test de kappa de Fleiss. L’accord diagnostic pour les autres lésions était estimé à l’aide de statistiques descriptives (proportions et moyennes). Dans ce cas, un seuil d’accord inter-observateur supérieur à 80 % permettait de conclure à une reproductibilité diagnostic acceptable. Résultats : Des définitions consensuelles d’ulcération (entité, profondeur, extension), de marisque (entité, caractère ulcéré, activité inflammatoire), de fistule (complexité, qualité du drainage et activité inflammatoire des orifices externes), de lésions périnéales cutanées (abcès, papule, œdème, érythème) et des LAP cicatricielles ont pu être validées. Parmi ces entités, seuls les diagnostics d’ulcération (κ = 0,70), de fistule (κ = 0,75), d’activité inflammatoire des orifices externes (86,6% d’accord), d’abcès (84,6% d’accord) et d’érythème (100% d’accord) ont obtenu un degré de reproductibilité interobservateur acceptable. COMMUNICATIONS ORALES Résultats : 83 (85%) patients étaient porteurs d’au moins un génotype d’HPV à haut risque oncogène, 3 (3%) patients étaient porteurs d’HPV uniquement à bas risque oncogène, HPV n’était pas retrouvé dans 12 (12%). Les anomalies cytologiques étaient également fréquentes (N = 71 ; 72%) dont 37 et 10 malades ayant une dysplasie de bas et de haut grades respectivement. La clairance virale des HPV-HR était de 14% et 49 % après un et deux ans de suivi (figure). La présence de dysplasie sur la cytologie initiale (p = 0,031) était associée à une moindre chance de clairance. Un âge supérieur à 45 ans était associé à une meilleure clairance virale en analyse uni (p = 0,0035) et multivariée (p = 0,022) avec un HR (IC95%) à 2,05 [1,11-3,86]. Les autres variables étudiées (notamment liées au VIH et les facteurs environnementaux) n’ont pas apporté de résultats statistiquement significatifs. Conclusion : Les définitions précises et consensuelles de ces descriptifs reproductibles devraient être apprises et utilisées dans la pratique quotidienne et les essais cliniques. Des études complémentaires sont nécessaires afin d’obtenir des classifications descriptives reproductibles et utilisables en pratique clinique et dans les essais thérapeutiques. Conclusion : La clairance virale des HPV-HR est lente à survenir ; elle n’est pas rare chez les personnes vivant avec le VIH mais les facteurs associés à une évolution favorable sont peu nombreux. Ils peuvent cependant guider le rythme de surveillance et clarifier les messages à apporter aux personnes vivant avec ces deux virus. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9125 Références : 1 Chin-Hong PV, Palefsky JM. Clin Infect Dis. 2002 ; 35 : 1127-34. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9441 24 CO.36 Pression anale normale et incontinence anale : quelle signification ? Quelle observance au traitement de l’incontinence fécale par irrigations trans-anales avec le dispositif péristeen (Coloplast®) en pédiatrie ? Etude multicentrique nationale sur 149 cas H. Damon (1), X. Barth (1), S. Roman (1), F. Mion (1) (1) Lyon. Introduction : 20à 30% des patients présentant une incontinence anale (IA) ont des pressions anales manométriques normales (PAMN). Le rôle prépondérant de la capacité rectale dans cette situation a été suggéré. Le but de notre étude était d’identifier des facteurs associés à l’IA à PAMN, sur la comparaison des antécédents, des données échographiques et des scores d’évaluation clinique entre 2 groupes de patients avec IA, l’un avec des PAMN et l’autre avec une hypotonie anale manométrique. C. Crétolle (1), F. Hameury (2), A. Ranke (3), C. Louis-Borrione (4), V. Forin (1) (1) Paris; (2) Lyon; (3) Nancy; (4) Marseille. Résultats : Les ITA avec Péristeen ont été jugés « efficaces » à « très efficaces » par 97% des enfants, et « pas du tout efficaces » pour aucun d’entre eux. 20/149 patients avaient abandonné les ITA dans les 2 ans suivant l’apprentissage (13%) par défaut de motivation (n = 9), mauvaise tolérance (n = 7), difficultés techniques (n = 6), inefficacité (n = 6), dépendance d’un tiers (n = 2). Sept enfants ont rapporté des effets indésirables non graves, 4 des douleurs abdominales. Patients et Méthodes : Au sein de notre cohorte ORALIA, 577 patients (487 femmes, d’âge moyen 56 ± 14 ans) adressés pour manométrie ano-rectale (MAR) dans le cadre du bilan d’IA, avaient renseignés les scores de Jorge & Wexner (JW), de constipation (Co) de KESS, de qualité de vie GIQLI, l’échelle HAD (anxiété dépression) et le score de symptômes urinaires UDI-6. Une échographie endo-anale était réalisée dans 286 cas. Les PAMN étaient définies par : pression de repos (PR) > 60 cm H2O et contraction volontaire (CV) > 40 cm H2O. 178 patients (30%) avaient des PAMN. La capacité rectale était évaluée par le volume seuil du premier besoin défécatoire. Discussion : Le taux de poursuite des ITA chez l’enfant JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.35 est élevé, y compris chez les pré-adolescents de plus de 11 ans. On note que la pathologie d’origine a peu d’influence sur la poursuite du traitement chez l’enfant, y compris chez les enfants non autonomes. L’observance au traitement est meilleure chez les enfants par rapport aux adultes pour une fréquence donnée prescrite. L’abandon est plus précoce chez les adultes (80% dans les 6 mois). Résultats : Dans le groupe PAMN l’âge était significativement inférieur (51 vs. 59 ; p<0,0001) ; le score de JW était plus sévère (12 vs. 9 ; p<0,0001). ; le nombre de défect isolé du sphincter interne (DSI) (23% vs. 10% ; p = 0,01), de rectocèle (25% vs. 14% ; p = 0,01) ; de patients constipés (86% vs. 78% ; p = 0,02) étaient significativement plus élevé. Les défects isolés du sphincter externe (DSE) (22% vs. 11% ; p = 0,03) ainsi que les défects combinés du sphincter anal (DSESI) (19% vs. 8% ; p = 0,01) étaient moins fréquents que dans le groupe avec pressions anales faibles. La capacité rectale était similaire dans les deux groupes. Conclusion : Il s’agit de la première étude sur l’adhérence aux ITA avec le dispositif Péristeen dans une population pédiatrique. Cette étude confirme que chez l’enfant un suivi étroit augmente l’adhésion et la motivation, ainsi que l’efficacité et l’observance : 9/10 enfants continuaient à utiliser Péristeen à 9 mois de l’initiation. Près de 6 enfants sur 10 ont acquis une propreté totale avec les ITA Péristeen. Ces résultats encouragent à élargir le champ des indications de l’ITA chez l’enfant, en particulier dans le traitement d’un épisode aigu d’encombrement dans l’encoprésie, la pseudo-obstruction intestinale chronique voire même dans d’autres formes d’incontinence par hypermotricité colique. Conclusion : Dans cette cohorte, l’IA à PAMN était associée plus fréquemment à un défect isolé du SAI, à une rectocèle et à une constipation. La capacité rectale n’était pas significativement différente. Chez un patient consultant pour IA et présentant des PAMN il est donc nécessaire de rechercher un trouble du transit et/ou un trouble de la statique rectale. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9911 COMMUNICATIONS ORALES Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9119 25 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.37 CO.38 Prise en charge de l’adénocarcinome du pancréas chez les patients âgés de 75 ans et plus : l’expérience d’un centre régional de référence de 2008 à 2014 Identification des altérations génétiques de l’adénocarcinome ampullaire : analyse des différences entre le type intestinal et le type bilio-pancréatique : une étude de l’AGEO J. Desramé (1), P. Artru (1), R. Bourdariat (1), P. Mere (1), P. Chalabreysse (1), F. Mithieux (1), G. Lledo (1), V. Mammar (1), G. Singier (1), P. Van Box Som (1), A. André (1) C. Bouchet-Doumenq (1), O. Colussi (1), M. Svrcek (1), T. Voron (1), J. Cros (2), F. Peschaud (3), A. Berger (1), F. Paye (1), B. Landi (1), J.-F. Emile (3), A. Bardier (1), J. Taïeb (1), P. Laurent-Puig (1) (1) Lyon. (1) Paris; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Boulogne-Billancourt. Introduction : Les cancers sont des maladies de l’ADN et les tumeurs peuvent être caractérisées par l’accumulation d’altérations génétiques au cours de leur évolution. Deux types d’adénocarcinomes ampullaires (AA) ont été identifiés sur des critères morphologiques et immunohistochimiques : le type intestinal (INT), le type bilio-pancréatique (BP) et d’autres sous-types histologiques plus rares. Aucune étude n’a cherché d’une part à mettre en évidence les différences moléculaires entre ces 2 types histologiques, et d’autre part à les comparer aux différences moléculaires observées dans les cancers pancréatiques et intestinaux. L’hypothèse de ce travail était que s’il existait 2 phénotypes distincts d’AA, il devait potentiellement exister 2 profils moléculaires distincts. L’objectif de cette étude a donc été de réaliser le profil génotypique de 100 AA issu d’une cohorte afin d’identifier un profil moléculaire spécifique à chacun des deux principaux types histologiques et d’identifier l’impact pronostique de ces altérations. Introduction : L’incidence de l’adénocarcinome du pancréas (ADKP) est en augmentation dans les pays occidentaux. En France, en 2012, plus de 11 000 nouveaux cas ont été recensés. Les données de survie disponibles sont souvent anciennes ou issues d’études cliniques n’ayant inclus que des patients en bon état général et/ou âgés de moins de 75 ans. Aucune étude récente n’a évalué la prise en charge de cette pathologie en France en pratique courante, notamment chez les patients âgés de 75 ans et plus. Le but de cette étude rétrospective est d’évaluer les données épidémiologiques de la population des patients pris en charge pour un ADKP dans notre centre, les modalités de traitement et les données de survie chez les patients âgés de 75 ans et plus. Patients et Méthodes : A partir des données du PMSI, tous les patients ayant séjourné dans notre centre depuis son ouverture avec un diagnostic d’ADKP ont été recensés. La liste de ces derniers a été croisée avec les bases de données des services de chirurgie, oncologie et radiothérapie pour identifier ceux traités dans notre centre. Une étude des modalités de traitement et de survie de la population de ces patients et notamment de ceux âgés de 75 ans et plus est en cours. Patients et Méthodes : Parmi les malades de la cohorte AGEO constituée de 150 malades présentant un adénocarcinome ampullaire réséqué entre 1999 et 2010 sur 10 centres d’Ile-de-France, nous avons pu collecter les blocs de tumeurs d’adénocarcinomes ampullaires de 108 malades. Les types histologiques INT et BP ont été déterminés par analyse morphologique et/ou immunohistochimique. Après extraction de l’ADN, un séquençage de nouvelle génération (NGS) de régions cibles répartis sur 50 gènes impliqués dans la transformation des cellules a pu être réalisé chez 100 malades. La recherche de mutation a été réalisée par le logiciel variant caller. Les amplifications ont été détectées à l’aide d’une routine R basée sur la couverture relative des 207 amplicons. Nous avons comparé la fréquence des mutations des gènes étudiés des AA de type BP et INT à celle des cancers du pancréas et des cancers du côlon de la base COSMIC. COMMUNICATIONS ORALES Résultats : De Septembre 2008 à septembre 2014, 1914 patients avec un diagnostic d’ADKP ont séjourné dans notre centre : homme (H) : n = 1006 ; femme (F) : n = 908 ; sex ratio = 1.11 ; âge moyen : 68.9 ans (extrêmes : 24-96) ; 658 (34.3%) patients étaient âgés de 75 ans et plus : H : n = 309 ; F : n = 349 ; âge moyen : 80.4 ans ; sex ratio = 0.88. Dans cette population, 390 patients ont bénéficié d’un traitement chirurgical et/ou médical (chimiothérapie +/- radiothérapie) dans notre centre. Tous les patients opérés ou avec un score G8≤14 ont bénéficié d’une évaluation onco-gériatrique. Parmi les 86 patients opérés à visée curative (H : 42 ; F : 44 ; âge moyen : 65 ans ; extrêmes : 34 - 90), 18 étaient âgés de 75 ans et plus (âge moyen : 80.8 ans). La médiane de survie globale (SG) des patients de 75 ans et plus était de 21.3 mois vs. 15.8 mois pour les patients de moins de 75 ans. 360 ont bénéficié d’une chimiothérapie (CT) et/ou d’une radiochimiothérapie (RxCT) pour des tumeurs métastatiques ou localement avancées non résécables (âge moyen : 67.4 ans ; extrêmes : 33-90 ). Parmi eux, 117 (32.5 %) étaient âgés de 75 ans et plus (âge moyen : 80 ans). La médiane de SG des patients de 75 ans et plus étaient de 15.4 mois avec une médiane de survie sans progression de 7.97 mois. Des données actualisées seront présentées lors du congrès, notamment pour la survie des patients de moins de 75 ans. Résultats : Les tumeurs de ces malades étaient de type INT dans 51% des cas, de type BP dans 42% des cas et de type « autre » dans 7% des cas. Les gènes les plus mutés (>5%) étaient les gènes KRAS (45%), TP53 (40%), APC (15%), PIK3CA (12%), SMAD4 (9%), BRAF (8%), CDKN2A (6%). Nous avons trouvé 7 tumeurs amplifiées : 2 pour EGFR, 2 pour MET, 1 pour ERBB2, 1 pour PIK3CA, 1 pour KRAS et 1 pour NRAS. Aucune différence significative entre les deux types tumoraux n’était observée à l’exception des mutations BRAF. En effet la mutation du gène BRAF était exclusivement et significativement associée au type INT (p = 0.02). En outre cette mutation n’était jamais la mutation fréquente V600E. La fréquence des mutations n’était pas significativement différente entre l’AA de type BP et celles du cancer du pancréas hormis pour les gènes KRAS et SMAD4 et elle était différente de celle du cancer du côlon sur tous les gènes sauf TP53. A l’inverse, les fréquence des mutations de l’AA de type INT était significativement différentes de celles du cancer pancréas hormis pour les gènes TP53 et SMAD4 et elles étaient non significativement différente de celle du cancer du côlon sauf sur le gène APC. Par ailleurs, les spectres des mutations du gène KRAS des AA de type INT et BP étaient similaires à ceux des cancers du côlon et du pancréas respectivement. Concernant le pronostic aucune des mutations étudiées n’était associée à une évolution défavorable. On notait seulement que les tumeurs mutées CDKN2A étaient associées à un envahissement ganglionnaire (p = 0.04). Conclusion : Dans notre centre, les patients âgés de 75 ans et plus représentent plus de 30 % de la population hospitalisée avec un diagnostic d’ ADKP. Pour les patients opérés, les bons résultats de survie des patients âgés de 75 ans et plus reflètent sans doute une hypersélection des patients. Pour les patients traités par CT et ou RxCT, les résultats de survie et de survie sans progression comparables à ceux rapportés dans les essais les plus récents montrent que les progrès réalisés dans la prise en charge de cette pathologie profitent également aux patients âgés de 75 ans et plus. Des données actualisées seront présentées lors du congrès. Conclusion : Nos résultats suggèrent que les constations morphologiques et immunohistochimiques ont un substratum moléculaire suggérant une filiation moléculaire entre les adénocarcinomes pancréatiques et les AA de type BP, ainsi qu’entre les adénocarcinomes du côlon et les AA de type INT. Ces résultats renforcent l’idée qu’un traitement adapté au type histologique des AA devrait être discuté. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9970 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9489 26 CO.40 Evaluation du sunitinib comme traitement de deuxième ligne du cholangiocarcinome intra-hépatique avancé (étude de phase II SUN-CK) : tolérance, efficacité et données translationnelles Syndrome de cancer gastrique diffus héréditaire en France : étude nationale rétrospective et mise en place de bonnes pratiques conformes aux recommandations internationales C. Neuzillet (1), J.-F. Seitz (2), L. Fartoux (3), D. Malka (4), G. Lledo (5), A. Tijeras-Raballand (6), A. de Gramont (6), M. Ronot (1), M. Bouattour (1), C. Dreyer (1), A. Amin (3), P. Bourget (3), A. Hadengue (3), N. Roldan (3), B. Chibaudel (3), E. Raymond (1), S. Faivre (1) P. Benusiglio (1), C. Colas (2), E. Rouleau (2), Q. Wang (3), B. Buecher (2), A. de Pauw (2), M. Warcoin (2), N. Uhrhammer (4), P. Romero (2), A. Remenieras (5), D. Lejri (1), S. Grandjouan (2), C. Nogues (6), D. Malka (1), O. Caron (1), M. Blayau (7) (1) Clichy-la-Garenne; (2) Marseille; (3) Paris; (4) Villejuif; (5) Lyon; (6) Boulogne-Billancourt. (1) Villejuif; (2) Paris; (3) Lyon; (4) Clermont-Ferrand; (5) Marseille; (6) Saint-Cloud; (7) Rennes. Introduction : Parmi les tumeurs malignes primitives Introduction : Le gène CDH1 code pour la protéine du foie, le cholangiocarcinome (CK) est au 2ème rang en terme d’incidence. Les associations de chimiothérapie (CT) par gemcitabine et sel de platine constituent la référence en 1ère ligne dans les formes avancées, avec des valeurs médianes de survie sans progression (SSP) et de survie globale (SG) à respectivement 8 et 12 mois. Il n’existe pas de traitement de 2ème ligne validé dans cette indication. Les associations de CT à base de 5-FU permettent d’accéder à des SSP et SG médianes de respectivement 3 et 6-7 mois, justifiant de l’exploration de nouvelles pistes thérapeutiques. Le soustype intrahépatique (“ mass-forming ” ) du CK est notamment caractérisé par une vascularisation dense à l’imagerie et par un haut niveau d’expression du VEGF en analyse immunohistochimique (1), offrant un rationnel à l’évaluation du sunitinib (inhibiteur de tyrosine kinase à activité anti-VEGF récepteur) comme traitement de 2ème ligne chez les malades atteints de CK intrahépatique (CKIH) avancé. d’adhésion E-Cadhérine, qui participe au maintien de l’intégrité du tissu épithélial dans l’estomac et le sein. Les mutations constitutionnelles, héréditaires de CDH1 causent le syndrome de cancer gastrique diffus (CGD) héréditaire, et sont associées à un risque de 70% et 50% de développer respectivement un CGD (aussi appelé CG à cellules indépendantes) et un cancer lobulaire du sein (CLS) avant 80 ans. Les antécédents personnels et familiaux motivent une analyse de CDH1, et l’identification d’une mutation chez un cas index (CI) permet une enquête familiale afin d’identifier les apparentés porteurs. La prise en charge des porteurs non atteints consiste en une gastrectomie prophylactique vers 20-25 ans, et un suivi mammaire annuel par IRM chez les femmes dès 30 ans. L’attitude chirurgicale radicale s’explique par l’échappement fréquent des lésions (pré-) cancéreuses au dépistage endoscopique.Les recommandations internationales de 2010 ont défini des critères cliniques justifiant la recherche de mutations de CDH1. Nous avons récemment publié une série décrivant tous les CI d’Ile-de-France porteurs de mutations, qui a permis de mieux caractériser les manifestations cliniques associées au syndrome, de rappeler l’importance du CLS à un jeune âge chez certaines familles atteintes, et de suggérer une révision des critères d’analyse. Ce travail a été élargi à tous les CI français. Patients et Méthodes : per os à raison de 37,5 mg/j en continu jusqu’à progression tumorale ou apparition d’une toxicité jugée inacceptable. Parmi les critères de sélection, les Pts devaient présenter un bon état général (ECOG PS 0-1) et une fonction hépatique correcte (PAL et transaminases < 5N, bilirubine < 1,5N). L’obtention d’une SG médiane supérieure à 6,3 mois constituait l’objectif principal de l’étude. Les objectifs secondaires étaient la SSP, la réponse (RECIST v1.1 & Choi), la tolérance au traitement (CTCAE v4.0), la collecte de certaines données pharmacocinétiques (PK) et l’analyse de biomarqueurs i.e. VEGF-A, VEGF-C, sKIT, HGF, SDF1, et ostéopontine. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.39 Patients et Méthodes : Les six laboratoires analysant CDH1 par séquençage Sanger et sauf exception recherche de grands réarrangements ont répertorié l’ensemble des CI français chez qui l’analyse avait été réalisée avant le 1er août 2014. Conclusion : Références : (1) Guedj N et al., J Hepatol 2009. L’analyse de CDH1 s’accompagne d’une discussion difficile concernant les lourdes implications d’un résultat positif pour le CI et sa famille. Elle doit donc être prescrite dans un cadre scientifique rigoureux. Notre travail basé sur un grand nombre de patients confirme la pertinence des critères consensuels d’analyse, puisque 8-45% des cas les remplissant étaient porteurs de mutations. L’opportunité d’élargir ces critères aux CI avec antécédents personnels et /ou familiaux de multiples CLS à un jeune âge sans CGD doit être explorée de façon prospective, puisque le taux de détection dans ce contexte était de 20%. En dehors de ces critères, les mutations sont rarissimes. Outre ces observations, cette étude nationale est l’occasion pour les équipes médicales de reprendre contact avec les porteurs perdus de vue, de s’assurer que leur prise en charge est adéquate, et de faire le point sur les tests présymptomatiques effectués dans la famille. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9200 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9707 Conclusion : Le sunitinib administré en 2ème ligne à des Pts atteints de CKIH avancé est bien toléré et actif ; à la posologie 37,5 mg/j en continu, il permet d’atteindre des SG et des SSP médianes de respectivement 9,6 et 5,2 mois. 27 COMMUNICATIONS ORALES Résultats : Nous rapportons 498 CI. 46 étaient porteurs de mutations (9%). Nous les avons groupés selon les 4 critères consensuels d’analyse, en y ajoutant un 5ème critère encore exploratoire. Résultats : 53 Pts ont été inclus dans l’étude, dont 34/53 Pts étaient évaluables pour l’analyse actuelle des paramètres de tolérance et d’efficacité. Le groupe était composé de 19 femmes et de 15 hommes, d’âge médian 62 ans (extrêmes : 36-80). Le PS était à 0 chez 23/34 Pts. Une résection chirurgicale de leur tumeur primitive a été réalisée chez 16/34 Pts et 8/34 Pts ont reçu une CT adjuvante après ce geste. Cinq réponses partielles (15 %) et 24 stabilisations tumorales (71 %) selon RECIST ont été observées soit un taux de contrôle tumoral de 85 % ; un contrôle tumoral prolongé supérieur à 6 mois [6-14 mois] a été rapporté pour 10/34 Pts. Avec un suivi médian de 15,4 mois, la SG médiane était de 9,6 mois [IC95 % : 5,9-13,1] et la SSP médiane de 5,2 mois [IC95 % : 3,1-6,8]. Les toxicités les plus fréquentes de grade (Gr) 1-2 étaient les suivantes : asthénie (80 % des pts), mucite (80 %), diarrhée (60 %), et syndrome main-pied (43 %). Des toxicités hématologiques asymptomatiques de Gr 3/4 sont survenues chez 25 % des Pts (neutropénie, n = 8 ; thrombopénie, n = 7), une hypertension artérielle de Gr 3 a été diagnostiquée chez 7 Pts, et une asthénie de Gr 3 chez 4 Pts, nécessitant parfois une adaptation de la dose ramenée à 25 mg/j. Les données de PK et d’analyse des biomarqueurs seront communiquées au cours de la manifestation. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.41 CO.42 Etude de la prise en charge thérapeutique des tumeurs carcinoïdes gastriques à partir des données du fichier national des tumeurs neuroendocrines du GTE : étude CARGAS Chimiothérapie à base d’alkylants ou d’oxaliplatine dans les tumeurs neuroendocrines bien différenciées ? Le statut O6-méthylguanine-DNA méthyltransferase (MGMT) : une aide dans la décision thérapeutique ? S. Manfredi (1), B. Leconte (1), T. Uguen (1), S. Le Sourd (1), C. Cernon (1), J. Morcet (1), F. Laine (1), E. Baudin (2), G. Cadiot (3) A.-S. Dussol (1), M.-O. Joly (1), V. Hervieu (1), J. Forestier (1), J.-Y. Scoazec (2),C. Lombard-Bohas (1), T. Walter (1) (1) Rennes; (2) Villejuif; (3) Reims. (1) Lyon; (2) Villejuif. Introduction : 4 types de TNE gastriques sont décrits : Introduction : Les alkylants (streptozotocine, dacarbazine, temozolomide) sont les chimiothérapies de référence des tumeurs neuroendocrines (TNE) mais l’oxaliplatine associé au gemzar (GEMOX) a montré une activité intéressante dans une série de 20 patients (Cassier, Cancer 2009). Les buts de notre étude sont de : 1) confirmer cette efficacité sur un plus grand effectif, 2) comparer son efficacité à celle des alkylants, et 3) étudier si le statut O6methylguanine-DNA methyltransferase (MGMT) permet d’orienter le choix entre ces 2 chimiothérapies. type 1 développé sur gastrite atrophique (70-80% des cas), type 2 (5-6% des cas) dans le cadre d’une NEM 1, type 3 sporadique (14-25% des cas), et type 4 correspondant aux TNE peu différenciées (6-8%) (1). L’évolution des types 1 et 2 est habituellement bénigne alors que les types 3 et 4 sont plus agressifs. Les traitements de ces 4 types sont différents et ont fait l’objet de recommandations européennes (2), reposant sur des données de petites séries ou de cas cliniques rapportés. L’objectif de cette étude est l’étude du traitement et du suivi des TNE gastriques à partir des données prospectives d’une cohorte nationale. Objectifs secondaires : données épidémiologiques, survie globale. Patients et Méthodes : 96 patients avec une TNE métastatique (33 pancréatiques, 31 gastrointestinales, 21 bronchiques, 11 autres) ont été traités par du GEMOX (20042014), après une médiane de 2 autres lignes. 77% avaient une maladie progressive à l’inclusion. Parmi ces 96 patients, 57 ont reçu une chimiothérapie avec un alkylant. La méthylation du gène promoteur de MGMT était étudiée par pyroséquençage chez 23 de ces patients. Patients et Méthodes : Le registre national du GTE enregistre toutes les TNE via un e-crf : à la date de point de notre étude 197 TNE de l’estomac étaient déclarées (2,5% des tumeurs du registre, 11ème tumeur en fréquence). Une étude de chaque dossier, sur site, été réalisée. Résultats : 181 (91,9%) dossiers complets ont pu être analysés. Les caractéristiques de ces tumeurs sont présentées dans le tableau ci-dessous. Type1 (84 Type 2 (5) Type 3 (54 Type 4 (38) Fréquence 181 TNE gastriques 46,4% 2,8% 29,8% 21,0% Hommes 35,7% 60% 64,8% 73,7% 53,3 49,7 58,4 61,3 0,02 47,6% 20,0% 14,8% 2,6% <0,0001 Age au diagnostic ans Taille tumeur <1cm COMMUNICATIONS ORALES Taille moy tumeur mm Résultats : Après avoir reçu une médiane de 7 cycles de GEMOX, 23% ont eu une réponse partielle (RP). La survie sans progression (SSP) et la survie globale (SG) médianes étaient de 7.9 mois et 31.6 mois. Parmi les 57 patients ayant reçu GEMOX et alkylants, les RP (respectivement 23% et 24%) et la SSP (7 et 8 mois) étaient similaires et 51% des patients avaient une réponse équivalente (RP/RP, stable/ stable et progressive/ progressive) entre les deux chimiothérapies. La méthylation de MGMT était prédictive de la réponse sous alkylants et sans corrélation avec les taux de réponse du GEMOX (tableau). p <0,0001 11,3 29,8 33,9 62,1 <0,0001 n tumeurs <6 52,4% 40,0% 74,1% 79,0% <0,0001 Stade au diagnostic localisé locorégional métastatique 94,1% 6,0% - 100% - 29,6% 18,5% 51,9% 10,5% 15,8% 71,1% <0,0001 Différenciation bénigne bien différencié peu différencié 47,6% 46,4% 3,6% 40,0% 60,0% 11,1% 81,5% 100,0% <0,0001 Traitement initial endoscopique chirurgie chimiothérapie 92,7% 60,0% 40,0% 27,8% 43,4%% 3,7% 2,6% 26,3% 36,8% Survie à 5 ans 98,3% 100% 63,2% 31,8% Discussion : Réponse Objective (%) SSP médiane (IC) en mois Méthylé 2/9 (22%) 7.3 (3.5-11.0) Non-méthylé 6/22 (27%) 10.6 (7.713.5) MGMT status <0,0001 Gemox <0,0001 La gastrinémie n’était dosée que chez 31% des patients et la chromogranine A chez 36.9%. Un analogue de la somatostatine était administré à 16 patients (8,8%). Agent alkylant Conclusion : Cette cohorte constitue la plus grande cohorte connue à ce jour. Elle nous apporte des données importantes concernant l’épidémiologie de ces tumeurs et les modalités de leur traitement. Il existe très probablement une sur-déclaration des types 3 et 4 dans ce registre. P 0.61 0.96 Méthylé 4/8 (50%) 19.4 (6.532.2) Non-méthylé 1/15 (7%) 6.4 (5.7-7.1) P 0.03 0.08 Conclusion : Références : 1. H.Scherübl et al. Endoscopy 2010 ; 42 : 664-671. 2. G Delle Fave et al. Neuroendocrinology 2012 ; 95 : 74-87. Dans notre étude le GEMOX donne des taux de réponse et de survie sans progression similaire aux chimiothérapies avec alkylants. La méthylation de MGMT est prédictive d’une réponse aux alkylants et n’influe pas sur la réponse au GEMOX. Si ces données sont confirmées prospectivement, les alkylants devraient être utilisés en première ligne en cas de méthylation de MGMT et le GEMOX réservé aux tumeurs non méthylés. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9648 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9270 Remerciements, financements, autres : Etude réalisée avec financement du laboratoire IPSEN. 28 Influence de la concentration des compléments nutritionnels oraux sur leur observance et les apports protéinoénergétiques des patients hospitalisés : résultats d’une étude randomisée en cluster de CNO très concentrés ont été proposés aux malades ce qui a permis d’augmenter significativement les apports énergétiques et protéiques quotidiens des patients. Références : (1) Milne AC et al. Protein and energy supplementation in elderly people at risk from malnutrition. Cochrane Database Syst Rev. 2009 Apr 15 ; (2) : CD003288. M. Galmiche (1), E. Alessandrini (2), E. Eyraud (1), A. Kotovtchikhine (2), K. Palomba (1), B. Dorigny (3), S. Schneider (1), P. Darmon (2), X. Hébuterne (1) Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9229 (1) Nice; (2) Marseille; (3) Saint-Ouen. Introduction : Chez les malades hospitalisés, les compléments nutritionnels oraux (CNO) permettent un gain de poids et réduisent la morbidité et la mortalité (1). Cependant, l’observance des CNO est le principal facteur limitant leur efficacité ; elle dépend des patients, de leur pathologie, des périodes de jeûne imposées par les examens complémentaires, de la manière dont les CNO sont proposés aux malades, mais aussi de leur palatabilité et de leur volume. Des nouveaux CNO hyper-concentrés qui permettent d’apporter la même quantité d’énergie sous un volume plus faible sont désormais disponibles. Le but de cette étude était de comparer la consommation de deux CNO iso-énergétiques mais de volume différent : un complément très concentré (CTC : 125 mL, 2,4 kcal/mL) apportant 300 kcal et 18 g de protéines par unité (Fortimel Compact Protein®, Nutricia Nutrition clinique) et un complément concentré (CC : 200 mL, 1,5 kcal/mL) apportant 300 kcal et 20 g de protéines par unité (Fortimel Extra®, Nutricia Nutrition Clinique). JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.43 Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective randomisée, croisée de type cluster réalisée dans quatre unités médicales (A, B, C, D) de deux centres hospitalo-universitaires. Le premier mois de l’étude tous les malades des unités A et B du premier établissement recevaient des CTC et ceux des unités C et D du second établissement des CC. L’inverse était réalisé au cours de la seconde période d’un mois. Les deux périodes étaient séparées d’un intervalle de deux semaines et aucun malade n’a participé aux deux périodes de l’étude. Le nombre de CNO proposé aux malades était laissé à l’appréciation des équipes soignantes des unités mais tous les malades recevaient au moins 2 CNO par jour. Au cours de la journée, aucune incitation particulière à la consommation des CNO n’était proposée aux malades. La consommation de chaque CNO a été évaluée quotidiennement à l’aide de la méthode des pesées et globalisée à l’ensemble des malades. Les résultats sont exprimés en moyennes ± DS et les comparaisons ont été réalisées à l’aide de tests non paramétriques de Mann-Whitney. COMMUNICATIONS ORALES Résultats : Au total, 97 malades ont participé à l’étude. Dans le groupe CC, il s’agissait de 23 femmes et 25 hommes ; dans le groupe CTC de 25 femmes et 24 hommes. L’âge (69.7 ± 17,9 vs. 70,6 ± 19,5 ans), la maladie sous-jacente (cancers 20% vs. 19% ; pathologies digestives : 49% vs. 48% ; pathologies cardio-vasculaires : 9% vs. 12% ; autres affections 22% vs. 21%), l’IMC (20,4 ± 4 vs. 20,4 ± 4) et la perte de poids (9,1 ± 6,8% vs. 12,6 ± 8,7%) n’étaient pas significativement différentes dans les deux groupes. 606 CNO ont été proposés pendant les périodes CT vs. 746 (p<0,0001) pendant les périodes CTC. La durée moyenne d’administration des CNO était identique dans les deux groupes (6,6 ± 6,0 vs. 7,2 ± 5,3 jours) mais le nombre de CNO distribué par malade était plus important avec les CTC comparativement aux CT (2,5 ± 0,8 vs. 2,0 ± 0,5 ; P<0,001). La consommation moyenne par unité distribuée était par contre identique pour les CTC et les CT : 64,5 ± 36,0 % vs. 65,5 ± 39,2 % ; p = 0,40. Les apports énergétiques et protéiques quotidiens étaient significativement plus élevés au cours des périodes CTC (484 ± 270 kcal/j et 29 ± 16,2 g/j) qu’au cours des périodes CT (393 ± 235 kcal/j et 26,2 ± 15,7 g/j ; p = 0,001). Conclusion : Chez les malades hospitalisés en unité de médecine, l’hyperconcentration ne diminue pas l’observance qui est identique pour les CNO très concentrés et les CNO concentrés. Par contre, du fait de leur plus faible volume, plus 29 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.44 CO.45 La grossesse est possible chez les patientes atteintes d’insuffisance intestinale en nutrition parentérale à domicile (NPAD) de longue durée : série de cas à partir des données de 3 centres agréés de NPAD Acquisition de fonctions d’absorption grélique par le colonocyte dans un modèle de grêle court chez le rat L. Gillard (1), R. Ducroc (1), B. Stan Luga (1), J.-B. Cavin (1), K. Arapis (1), S. Miquel (2), C. Mayeur (2), M. Thomas (2), M. Le Gall (1), A. Bado (1), F. Joly (3), J. Le Beyec (1) L. Billiauws (1), L. Armengol Debeir (2), F. Poullenot (3), D. Luton (4), O. Corcos (1), O. Goulet (4), E. Lerebours (2), F. Joly (1) (1) Paris; (2) Jouy-en-Josas; (3) Clichy-la-Garenne. Introduction : (1) Clichy-la-Garenne; (2) Rouen; (3) Bordeaux; (4) Paris. Le syndrome de grêle court (SGC) résulte d’une résection étendue de l’intestin grêle et se caractérise par une insuffisance intestinale chronique. Le patient devient dépendant ou non de la nutrition parentérale (NP), selon la longueur de grêle restant, la présence ou non du côlon et de la capacité d’adaptation interindividuelle. Parmi les mécanismes de l’adaptation colique, il existe une hyperplasie des cryptes colique. Notre objectif est de comprendre les mécanismes moléculaires et cellulaires de l’adaptation fonctionnelle au niveau du colon résiduel après résection étendue du grêle et leur contribution à l’amélioration de l’absorption. Introduction : La nutrition parentérale à domicile (NPAD) a permis d’augmenter la survie et la qualité de vie des patients atteints d’insuffisance intestinale chronique (IIC). Six grossesses sous NPAD ont été rapportées dans la littérature depuis 1981. L’objectif de notre travail était de décrire les grossesses chez des patientes traitées par une NPAD de longue durée pour une insuffisance intestinale chronique bénigne. Patients et Méthodes : Cette étude rétrospective Matériels et Méthodes : Des rats Wistar ont subi une résection de 75% d’intestin grêle, de la valve iléocaecale et une colectomie partielle (IR) ou une transsection intestinale (témoins). Nous avons évalué la survie, la perte de poids et prélevés les fèces des rats IR et témoins pendant 7 jours. A J7 les rats ont été sacrifiés et le colon restant a été prélevé. Une étude morphologique de l’intestin restant a été réalisée (à partir de segments fixés). La perméabilité de l’épithélium et l’activité des transporteurs de glucose (SGLT1) et d’acides gras à chaine courtes AGCC (Slc5a8) ont été évaluées en chambre de Ussing sur 2 segments coliques. L’expression génique et/ou protéique des transporteurs SGLT1, Slc5a8 et PepT1 (transporteur de di- et tri-peptides), a été quantifiée dans les muqueuses coliques par qRT-PCR et WB (à partir de segments coliques congelés). A J5 post-opératoire, ont été étudiés les AGCC (quantification par chromatographie en phase gazeuse) et le microbiote intestinal (qPCR 16sARNr). Les résultats sont exprimés en M±SEM et analysés par des tests non paramétriques. COMMUNICATIONS ORALES multicentrique (3 centres agréés de NPAD en France) incluait toutes les grossesses recensées chez des femmes en NPAD depuis plus de 3 mois. Les caractéristiques démographiques, la pathologie sous-jacente et la nutrition parentérale (NP) des patientes, ainsi que le déroulement de la grossesse [modifications de la NP, complications maternelles et fœtales et devenir du nouveau-né] ont été analysées. Résultats : Entre 1984 et 2014, 1181 patients (Femmes, n = 500) en NPAD pour IIC ont été suivi. Parmi eux, 18 grossesses ont été recensées chez 13 patientes [syndrome de grêle court (n = 10), troubles moteurs intestinaux (n = 3) ]. La durée médiane de suivi était de 14 ±10,3 ans. La durée médiane de la NP avant grossesse était de 10 ±8,9 ans. L’adaptation de la NP était mensuelle ou trimestrielle avec surveillance et correction rapprochée des carences en micronutriments. Les apports énergétiques étaient régulièrement augmentés pour atteindre 200% (±30) avec une prise de poids maternelle de 10 ±3,9 kg. Dans un centre, un suivi préconceptionnel avait été mis en place depuis 2009 pour les femmes ayant exprimé un désir de grossesse. 16/ 18 grossesses ont eu lieu après 2010. L’âge médian de la première grossesse était de 29,1 ans (±4,9). Le terme était de 37 (±2) SA avec 35% de prématurité. Treize césariennes ont été réalisées (5 en urgence, 8 programmées). Lors des grossesses, les complications maternelles étaient une aggravation de la maladie sous-jacente à type de sub-occlusion (n = 7), ou une complication liée à la NP (n = 8), une pyélonéphrite ayant pu être favorisé par la maladie sous-jacente (pseudo-obstruction intestinale chronique). Aucune carence en micronutriments n’a été observée. L’accouchement s’est compliqué dans deux cas d’une hémorragie de la délivrance dont une rupture utérine chez une patiente atteinte de POIC. Quatre/18 nouveaux nés étaient hypotrophes, un enfant était mort-né (vasculopathie non étiquetée). Aux dernières nouvelles avec un suivi de 3,5 ans ± 6, 15/17 survivants étaient considérés en bonne santé. Résultats : Le taux de survie des rats IR était de 60% à J7 post-opératoire. Une diminution progressive de la diarrhée est observée. La profondeur des cryptes coliques est augmentée chez les rats IR (1,5x, P<0.0001 vs. témoins). Chez les rats IR, la perméabilité de l’épithélium colique est augmentée (1.9x, P< 0.01 vs. témoins) avec une augmentation de l’activité de SGLT-1 (5.7x, P< 0.05 vs. témoins) alors que les taux d’ARNm SGLT-1 sont inchangés. L’expression (ARNm et protéine) de PepT1 est augmentée dans le colon des rats IR (3x, P< 0.05 vs. témoins). L’activité de Slc5a8 (transport de butyrate) semble diminuée (3.5x) chez les rats IR avec une réduction de concentration fécale de butyrate. L’analyse du microbiote a révélé une dysbiose chez le rat IR. Conclusion : Ce travail confirme l’adaptation morphologique du côlon au cours du SGC chez l’animal. Pour la première fois, il est démontré l’acquisition d’une fonction absorptive de glucose par le côlon restant chez animal SGC. L’ensemble de ces résultats suggèrent que l’acquisition par le côlon de fonctions absorptives habituellement présentes au niveau du grêle, lui confère un rôle essentiel dans l’équilibre hydrominéral et nutritionnel du SGC. Conclusion : Notre série, la plus importante rapportée à ce jour, montre que la grossesse est possible chez les grossesses en NPAD de longue durée. Le taux de complications relativement élevé en cas de troubles moteurs intestinaux suggère que cette population devrait être particulièrement surveillée. Cette augmentation croissante des grossesses au cours des 15 dernières années, probablement liée à l’amélioration de la survie, de la qualité de vie en NPAD et aussi à un changement d’attitude des praticiens, nous incite à alerter l’ensemble des centres de NPAD, pour favoriser la mise en place d’un suivi spécifique rapproché multidisciplinaire (gastroentérologue-nutritionniste-obstétricien) des femmes enceintes mais aussi envisager des consultations préconceptionnelles pour l’ensemble des femmes en âge de procréer sous assistance nutritive. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10036 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10001 30 Distribution des lésions histologiques des colites microscopiques (CM) : plus de 9 CM sur 10 peuvent être diagnostiquées par une coloscopie gauche : résultats de la cohorte nationale ANGH (COLMI) 2- Pardi DS, Loftus AV, Smyrk TC et al. The epidemiology of microscopic colitis : a population-based study in Olmsted County, Minnesota. Gut 2007 ; 56 : 504-8. 3- Limsui D, Pardi DS, Smyrk TC et al. Observer variability in the histologic diagnosis of microscopic colitis. Inflamm Bowel Dis 2009 ; 15 : 35-8. G. Macaigne (1), C. Locher (2), J.-F. Boivin (1), B. Lesgourgues (3), M. Yver (2), L. Costes (4), I. Abd Alsamad (4), C. Charpignon (5), H. Guyot (5), J.-L. Payen (6), J.-M. Ghilain (7), M.-O. Peny (7), V. Calès (8), S. de Montigny-Lenhardt (9), G. Bellaiche (10), P. Lahmek (11), E.-A. Pariente (8), S. Nahon (3) Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9593 (1) Jossigny; (2) Meaux; (3) Montfermeil; (4) Créteil; (5) Villeneuve-Saint-Georges; (6) Montauban; (7) Jolimont, BELGIQUE; (8) Pau; (9) Aubagne; (10) Aulnay-sous-Bois; (11) Limeil Brévanne. Introduction : Les buts de ce travail étaient d’évaluer les caractéristiques et la topographie des lésions diagnostiques histologiques des CM, lymphocytaire (CL) et collagène (CC), à partir de la cohorte nationale COLMI (1) menée entre septembre 2010 et juin 2012 dans les centres ANGH. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.46 Patients et Méthodes : Les malades de la cohorte COLMI ayant une CM ont été inclus. Chaque malade a eu une coloscopie avec biopsies iléales et coliques étagées en pots séparés (rectum, sigmoïde et colon gauche, colon transverse et droit). Le diagnostic de CL était défini par un taux de lymphocytes intra-épithéliaux supérieur ou égal à 20% et celui de CC par un épaississement collagène de la membrane basale épithéliale supérieur ou égal à 10μm. Le diagnostic était porté par l’anatomo-pathologiste de chaque centre sans relecture centralisée, le diagnostic de CM étant hautement reproductible avec une très variabilité intra et inter-observateur (2, 3). COMMUNICATIONS ORALES Résultats : Parmi les 433 malades inclus, 129 avaient une CM (87 CL et 42 CC) : 99 malades (72 CL et 27 CC) ont eu des biopsies étagées dans chaque segment colique et ont été retenus pour l’analyse. L’épaississement médian de la membrane collagène augmentait significativement du rectum au colon droit, respectivement 14.5 microns +/- 15.8, 20 +/15.2, 20 +/- 11.8, 22.5 +/- 16.2. Le taux médian de LIE était significativement plus bas au niveau du rectum (22.5% +/21.5) et identique au niveau des colon gauches, transverse et droit, respectivement 30% +/- 22.2, 30% +/- 23.4, 30% +/- 22.3. La sensibilité diagnostique des biopsies était maximale au niveau du colon droit, respectivement 93% et 97% pour les CC et CL, et minimale au niveau du rectum, respectivement 77% et 74% pour les CC et CL. La réalisation de biopsies rectales et coliques gauches permettait de porter le diagnostic de CC et de CL dans 93% et 94% des cas. La réalisation de biopsies supplémentaires au delà de l’angle colique gauche permettait de diagnostiquer la totalité des CM En cas de CC, un épaississement collagène plus important de la membrane basale était significativement associé à la présence d’une maladie auto-immune (p = 0.02). Aucune corrélation significative n’était notée entre l’intensité des lésions histologiques et la sévérité du tableau clinicobiologique. En cas de CL, un taux plus élevé de LIE était significativement associé à l’absence de douleur abdominale (p = 0.01) et à une durée moindre de la diarrhée (p = 0.001). Conclusion : Dans ce travail, la sensibilité diagnostique des biopsies coliques est maximale au niveau du colon droit et minimale au niveau du rectum. La réalisation de biopsies rectales et coliques gauches au cours d’une coloscopie courte permet de diagnostiquer plus de 9 colites microscopiques sur 10. Références : 1- Macaigne G, Lahmek P, Locher C et al. Microscopic colitis or functional bowel disease with diarrhea : a French prospective multicenter study. Am Journal Gastroenterol 2014 Sep ; 109 (9) : 1461-70. 31 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.47 CO.48 Caractéristiques diagnostiques de la sprue cœliaque réfractaire de type I Conséquences physiopathologiques de la perte de fonction de Cdx2 dans l’intestin adulte P. Rompteaux (1), G. Malamut (1), B. Meresse (1), S. Khater (1), N. Brousse (1), E. Macintyre (1), N. Cerf-Bensussan (1), C. Cellier (1) C. Balbinot (1), O. Armant (2), E. Declara (1), F. Beck (3), J. Deschamps (4), E. Martin (1), J.-N. Freund (1), I. Duluc (1) (1) Paris. (1) Strasbourg; (2) Karlsruhe, ALLEMAGNE; (3) Londres, ANGLETERRE; (4) Utrecht, PAYS-BAS. Introduction : Un petit nombre de patients avec maladie coeliaque deviennent résistants au régime sans gluten. La sprue réfractaire (SR) est caractérisée par la persistance d’un syndrome de malabsorption et d’une atrophie villositaire après un an de régime sans gluten strict. La SR de type I (SRI) est caractérisée par une augmentation de lymphocytes intra-épithéliaux (LIE) de phénotype normal contrairement à la SR de type II (SRII) qui est clonale. Pour l’instant seule une enquête diététique approfondie permet, en contrôlant le régime strict sans gluten, de distinguer une SRI d’une maladie coeliaque active. Introduction : Le gène homéotique Cdx2 code un facteur de transcription essentiel pour le développement et l’homéostasie de l’intestin. Il définit l’identité tissulaire de l’endoderme puis des cellules souches intestinales adultes, il participe à l’organisation de la niche des cellules souches et il contrôle la différentiation terminale des cellules matures (Stringer et al, 2012 Development 139 : 465-74). La réduction de son expression dans les cancers du côlon est de mauvais pronostic chez l’homme (De Sousa E Melo et al, 2013 Nat Med 19 : 614-8) et contribue à la progression tumorale dans des modèles murins (Bonhomme et al, 2003, Gut 52 : 146571 ; Gross et al 2008 Oncogene 27 : 107-15). Par ailleurs des tumeurs colorectales de phénotype gastrique caractérisées par la perte d’expression de Cdx2 ont été identifiées chez l’Homme (Matsuda et al 2010 Pathol Int 60 : 673-80). L’objectif de ce travail est de définir les conséquences physiopathologiques de la perte de fonction de Cdx2 à long terme. But du travail : réaliser une caractérisation clinique, biologique, histopathologique et phénotypique précise de la SRI permettant d’isoler des caractéristiques diagnostiques. COMMUNICATIONS ORALES Patients et Méthodes : 202 patients ont été explorés dans notre centre pour atrophie villositaire intestinale résistante au régime sans gluten entre 2000 et 2013. Après étude clinique et biologique, enquête diététique, étude immunohistochimique et moléculaire des biopsies intestinales et analyse phénotypique des LIE intestinaux, le diagnostic de SRI a été retenu chez 20 patients. Matériels et Méthodes : Les souris Cdx2flox/ flox//AhCreERT et Cdx2flox/flox//AhCreERT//APC∆14/+ ont subi 4 injections de Tamoxifène et B-naphthoflavone (10 mg/kg chacun) à l’âge de 3 mois puis sacrifiées après 8-12 mois. Les lésions intestinales ont été analysées au niveau histologique, immunohistologique et moléculaire (RNAseq). Résultats : Dans notre expérience, les SRI représentent 10% des causes d’entéropathies avec atrophie villositaire résistante au régime sans gluten. La grande majorité (17/20) des patients SRI (16F/6M ; âge moyen au diagnostic de maladie coeliaque : 41 ans) ont une résistance d’emblée au régime sans gluten. Trois patients ont connu une aggravation des symptômes après une amélioration transitoire sous régime après un délai moyen de 25 ans [14-35 ans] après le diagnostic de la maladie coeliaque. Au diagnostic de SRI, 8 patients conservaient des anticorps coeliaques positifs. Un tiers des patients avaient une malnutrition marquée avec hypoalbuminémie et carence martiale. Une patiente était HLADQ8, les autres HLA-DQ2 et six patients (30%) étaient HLADQ2 homozygotes. Sept patients (35%) avaient des maladies extra-intestinales autoimmunes associées, principalement une thyroidite autoimmune, 44% (7/16) des patients avaient des anticorps sériques anti-nucléaire et/ou anti-tissu. Au diagnostic de SRI la moitié des patients (10/20) avaient une atrophie villositaire sévère avec augmentation significative des LIE (CD3+CD8+ : 69 %) et un quart un épaississement de la membrane basale collagène duodénale (5/20). La proportion des LIE CD3+CD4+ (10.5%) était significativement plus importante que chez des coeliaques actifs (4.5% ; p = 0.01) ne suivant pas de régime sans gluten. Une colite microscopique, collagène ou lymphocytaire, était observée chez 86% (6/7) des patients ayant bénéficié d’une coloscopie. Résultats : La perte de fonction massive de Cdx2 dans l’épithélium intestinal adulte est létale suite à l’altération des fonctions digestives (souris Cdx2flox/flox//VilCreERT2, Verzi et al, 2011 Mol Cell Biol 31 : 2026-39) tandis que l’invalidation mosaïque permet la survie des animaux (Stringer et al, 2012 Development 139 : 465-74). A long terme (8 mois), ces souris développent des lésions polypoïdes au niveau du cécum (1-3 lésions par animal). Ces lésions sont dysplasiques mais non-néoplasiques et présentent une perte du phénotype intestinal au profit d’un phénotype gastrique. De plus, l’analyse transcriptomique révèle une dérégulation de plusieurs voies de signalisation pro et anti-oncogéniques. Cependant, même à long terme, après 12 mois, ces lésions n’évoluent pas spontanément vers un phénotype néoplasique. Afin d’évaluer la pathogénicité des lésions caecales lorsqu’elles sont placées dans un contexte génétique de prédisposition au cancer de l’intestin, les souris Cdx2flox/flox//AhCreERT ont été croisées avec des souris APC∆14/+ qui développent spontanément de multiples polypes intestinaux, principalement localisés au niveau de l’intestin grêle. Cinq mois après l’invalidation de Cdx2, les souris Cdx2flox/flox//AhCreERT//APC∆14/+ développent un nombre équivalent de lésions cæcales par rapport aux souris Cdx2flox/flox//AhCreERT. Cependant, les analyses histologiques et moléculaires indiquent que ces lésions contiennent des zones néoplasiques, contrairement aux lésions des souris Cdx2flox/flox//AhCreERT et alors que les souris APC∆14/+ ne développent pas de néoplasies au niveau cæcal. Par ailleurs, les souris Cdx2flox/flox// AhCreERT//APC∆14/+ présentent environ trois fois plus de tumeurs dans l’intestin grêle que les souris APC∆14/+. Conclusion : La sprue réfractaire de type I se distingue par un fort pourcentage d’homozygotie HLA-DQ2 (30%) et de maladies autoimmunes extra-intestinales (35%). Outre l’atrophie villositaire, les lésions intestinales de la SRI comportent un infiltrat augmenté de lymphocytes T CD4+ de l’épithélium intestinal avec une fréquence inhabituelle de sprues collagènes (25%) et de colites microscopiques (86%) associées. Conclusion : La perte de fonction de Cdx2 dans l’épithélium intestinal produit des lésions non-néoplasiques au niveau du caecum et accentue la tumorigénèse induite par la perte du gène suppresseur de tumeurs Apc. Les souris combinant l’altération d’Apc et de Cdx2 pourraient constituer un modèle animal des tumeurs colorectales humaines de phénotype gastrique. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9963 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9475 32 CO.50 Facteurs prédictifs de cancer de novo après transplantation hépatique pour cirrhose alcoolique : une étude rétrospective de 398 patients sur 20 ans Prévalence et pronostic de la cirrhose alcoolique récidivante après transplantation hépatique J. Dumortier (1), S. Dharancy (2), A. CannessonLeroy (2), G. Lassailly (2), B. Rolland (2), F.-R. Pruvot (2), O. Boillot (2), S. Faure (3), O. Guillaud (1), H. Rigole-Donnadieu (3), A. Herrero (3), J.-Y. Scoazec (4), P. Mathurin (2), G.-P. Pageaux (3) J. Dumortier (1), E. Thimonier (1), O. Guillaud (1), E. Ducroux (1), M. Vallin (1), T. Walter (1), O. Boillot (1) (1) Lyon. Introduction : En France, la cirrhose alcoolique (CA) (compliquée ou non de carcinome hépato-cellulaire) est la première indication de transplantation hépatique (TH). La survie après TH est de 86.8%, 75.1% et 59.7% à 1, 5 et 10 ans, respectivement (période 1993-2010, données de l’Agence de la Biomédecine). Cette survie est similaire aux autres indications initialement mais décline significativement après 5 ans, et surtout 10 ans, en raison de la survenue de cancers de novo et de récidive de la CA (en cas de rechute alcoolique massive). Les buts de cette étude rétrospective étaient d’évaluer le risque de cancer de novo après TH pour CA, et d’en identifier les facteurs favorisants. (1) Lyon; (2) Lille; (3) Montpellier; (4) Villejuif. Introduction : La cirrhose alcoolique est la première indication de transplantation hépatique (TH) en France. La cirrhose alcoolique récidivante (RAC) après TH a été très peu étudiée. Les objectifs de cette étude étaient d’estimer sa prévalence, ses facteurs prédictifs et son histoire naturelle. Patients et Méthodes : Tous les patients transplantés pour cirrhose alcoolique entre 1990 et 2007 dans 3 centres français étaient inclus. La rechute massive d’alcool après TH a été détectée par le suivi clinique, biologique et histologique. Le diagnostic de RAC a été basé sur une preuve histologique ou un ensemble de caractéristiques cliniques, biologiques et morphologiques dans un contexte de rechute. Patients et Méthodes : De 1990 à 2010, une TH a été réalisée à l’hôpital Edouard Herriot de Lyon chez 712 patients adultes présentant une cirrhose, d’origine alcoolique dans 398 cas (55.9%). L’incidence cumulée de cancers de novo (à l’exclusion des PTLD et des cancers cutanés) a été calculée. Les facteurs prédictifs étudiés étaient : (1) à la TH : genre, âge, IMC, classe de Child-Pugh, score MELD, presence d’un carcinome hépato-cellulaire et (2) après TH : tabagisme, type d’immunosuppression, IMC, présence de diabète, d’hypertension artérielle, d’hypercholesterolémie, récidive massive alcoolique, cancer cutané. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.49 Résultats : Parmi 1894 patients adultes transplantés, 696 ont été transplantés pour cirrhose alcoolique et ont survécu à plus de 6 mois. Après un suivi moyen de 9.0 ans, 81.6% de patients ont été abstinent ou buveur occasionnel, et une récidive massive a été observée chez de 128 patients (âge moyen à la TH 47.2±7.1 ans, hommes 78,9%). La rechute massive s’est produite après un délai moyen de 2.4±2.1 ans après TH. Le diagnostic de RAC a été porté chez 41 patients (32%), dans un délai moyen de 6.1±4.1 ans après TH et 4.2±2.7 ans après la récidive alcoolique. La survenue de RAC était significativement associée à un plus jeune âge et une durée de sevrage de moins de 6 mois avant la TH. Les survies à 1-, 5-, 10- et 15-ans étaient de 100%, 87.6%, 49.7% et 21.0%, respectivement pour les maladies avec RAC Vs.. 100%, 89.4%, 69.9% and 41.1%, respectivement pour les patients sans RAC (p<0.001). La principale cause de décès dans le groupe RAC était la perte du greffon (69.4%). Résultats : Des 398 patients transplantés pour CA, 367 ont survécu après 6 mois et ont été inclus dans la cohort d’étude (283 hommes et 84 femmes), d’âge median à la TH 52.4 ans (30-70). Il existait un carcinome hépato-cellulaire associé dans 110 cas (30.0%).Le suivi médian après TH était de 106 mois (36-260). La survie globale après les 6 premiers mois était de 99.2% à 1 an, 87.5% à 5 ans, 75.0% à 10 ans, 58.3% à 15 ans et 49.4% à 20 ans. Parmi les 367 patients de l’étude, 90 (24.5%) ont présenté au moins un cancer de novo, après un délai médian de 81 mois. Il s’agissait dans la majorité des cas d’un cancer des voies aero-digestives supérieures (78.3%). L’incidence cumulée était de 1.9% à 1 an, 9.1% à 5 ans, 23.8% à 10 ans, et 37.3% à 15 ans. En analyse univariée actuarielle, la survenue d’un cancer de novo était associée au genre masculin et au tabagisme (facteurs favorisants), ainsi qu’à un ATCD de cancer cutané, à l’existence d’une hypercholestérolémie, d’une HTA, ou d’une obésité (IMC>30), à l’utilisation initiale après la TH de mycophénolate mofétil (facteurs protecteurs). En analyse multivariée, étaient associés à la survenue d’un cancer de novo : tabagisme (RR 3.94 (IC 95% 1.85-8.37), utilisation de mycophénolate mofétil (RR 0.54 (IC 95% 0.34-0.88), IMC>30 (RR 0.47 (IC 95% 0.47-0.92) et ATCD de cancer cutané (RR 0.29 (IC 95% 0.09-0.94). En cas de survenue d’un cancer de novo, la survie après TH était significativement réduite, 47.1% à 10 ans Vs.. 76.5% (p<0.001). Conclusion : La RAC concerne moins de 6% de patients transplantés pour cirrhose alcoolique. Mais un tiers des rechuteurs développe une RAC avec un pronostic très sévère. COMMUNICATIONS ORALES Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9631 Conclusion : Nos résultats confirment à partir d’une large cohorte avec un long suivi, que la survenue de cancer de novo après TH pour CA est fréquente, et est un facteur extrêmement péjoratif. L’arrêt du tabac et la minimisation de l’immunosuppression à base d’inhibiteur de la calcineurine doit être un objectif majeur pour en minimiser le risque. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9700 33 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.51 La transplantation hépatique est-elle légitime dans l’adénomatose hépatique ? Une étude européenne La définition de l’AH doit donc être étendue. Ce travail met en évidence la légitimité de la TH dans cette pathologie. Cependant celle-ci est un traitement exceptionnel qui ne doit pas être décidé sur un risque théorique de dégénérescence mais sur une preuve de CHC, sans néanmoins attendre une transformation massive. A. David (1), P. Bioulac (1), R. Adam (2), J. Klempnauer (3), J. Lerut (4), R. Troisi (5), M. Colledan (6), J. Tovar (7), J. Dumortier (8), J.-Y. Mabrut (8), F.-R. Pruvot (9), F. Navarro (10), J. Gugenheim (11), P. Bachelier (12), B. Suc (13), E. Salamé (14), D. Castaing (2), E. Vibert (2), L. Chiche (1) Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9418 (1) Bordeaux; (2) Villejuif; (3) Hanovre, ALLEMAGNE; (4) Bruxelles, BELGIQUE; (5) Ghent, BELGIQUE; (6) Bergame, ITALIE; (7) Madrid, ESPAGNE; (8) Lyon; (9) Lille; (10) Montpellier; (11) Nice; (12) Strasbourg; (13) Toulouse; (14) Tours. Introduction : L’adénomatose hépatique (AH) concerne des adénomes multiples sur foie sain. Grâce aux récents progrès sur les adénomes, cette entité est mieux appréhendée mais sa prise en charge reste encore controversée, notamment la place de la transplantation hépatique (TH). Le but de cette étude est de décrire les indications et les modalités de la TH pour AH en incluant toutes les formes d’adénomes multiples (y compris sur glycogénose) afin d’en étudier la légitimité et les résultats. COMMUNICATIONS ORALES Matériels et Méthodes : Etude multicentrique européenne rétrospective sous l’égide de l’ELITA et l’ELTR, réalisée sur 54 centres européens incluant 49 AH transplantées de 1986 et 2013. La population a été décrite dans sa totalité et 2 sous-groupes de patients ont été comparés en fonction de leur atteinte ou non par une glycogénose. Les explants ont été analysés avec une étude immuno-histochimiques quand cela était possible. Résultats : Dans la population globale, il y avait 64% de femmes, la médiane d’âge de greffe était de, 28 [23 ; 41] et 22% ont présenté un épisode hémorragique avant la greffe. Parmi ces patients, 37% étaient atteints de glycogénose type Ia, 13% avaient une malformation vasculaire et 13% avaient un diabète. Il y avait 57 % de forme massive d’AH et 43% de forme multifocale. Avant la greffe, 50 % des patients ont eu une biopsie hépatique pour étude histologique. Les indications principales de TH étaient : le risque de dégénérescence pour 33% patients, la dégénérescence prouvée pour 31% d’entre eux, l’évolution des lésions pour 20 %, le risque de saignement pour 10% et les AH symptomatiques avec impossibilité de résection chirurgicale « simple » pour 6%. Les patients atteints de glycogénose n’étaient pas significativement différents des patients non atteints de glycogénose, excepté pour l’âge de greffe (p = 0,034) et sur le diagnostic de CHC confirmé avant la greffe (p = 0,034). Pas de différences significative mis en évidence concernant le type d’AH (massive vs. multifocale), le nombre d’adénome, la taille des adénomes, le socle de malformation vasculaire sous jacente, ni le taux de dégénérescence total. Après étude histologique, 8 patients sur 13 ayant présenté un CHC, avaient un CHC multifocal. Nous avons pu récupérer 21 (43%) études immuno-histochimiques chez ces patients mettant en évidence de nombreux phénotypes variés sur les pièces d’hépatectomie totale : adénomes mutés B-cat ; adénomes inflammatoire ; mutation HNF1α ; adénome B-cat et inflammatoire et adénome « Bcat + inflammatoire + inflammatoire-Bcat » . Avec pour chaque profil immuno-histochimique des dégénérescences mise en évidence sur la pièce opératoires. Concernant la mortalité post-opératoire (90 jours), 3 patients sont décédés. La survie globale, était de 94% à 1 an, 90% à 5 ans et 90 % à 10 ans. La survie du greffon, était de 89% à 1 an, 81% à 5 ans, et 81% à 10 ans. Il y a 3 patients qui ont présenté une récidive de CHC et 5 patients ont nécessité une re-transplantation. Conclusion : L’AH est une pathologie rare, bénigne mais qui peut être symptomatique et compliquée, notamment de dégénérescence. Aujourd’hui, le traitement ne dépend pas que du socle hépatique sous-jacent mais également du nombre, de la taille et de la dégénérescence des adénomes hépatiques. 34 CO.53 Rôle de l’acide ursodésoxycholique dans la prévention de la récidive de la cirrhose biliaire primitive après transplantation hépatique La laparoscopie permet de réduire les complications pulmonaires après hépatectomie majeure : analyse avec score de propension A. Bosch (1), J. Dumortier (1), F. Conti (2), I. Morard (3), L. Rubbia-Brandt (3), J.-Y. Scoazec (4), D. Wendum (2), B. Terris (2), O. Boillot (1), O. Guillaud (1), S. Radenne (1), O. Chazouillères (2), Y. Calmus (2), E. Giostra (3), C. Corpechot (2) D. Fuks (1), F. Cauchy (1), T. Nomi (1), S. Fteriche (2), L. Schwarz (1), O. Scatton (1), J. Belghiti (2), B. Gayet (1), O. Soubrane (1) (1) Lyon; (2) Paris; (3) Genève, SUISSE; (4) Villejuif. Introduction : Bien que la laparoscopie soit de plus en plus utilisée en chirurgie hépatique, aucune étude n’a pour l’heure étudié le bénéfice potentiel de cette approche en termes de complications pulmonaires postopératoires (CPPs) après hépatectomie majeure. L’objectif de cette étude était de comparer les taux et types de CPP après hépatectomie majeure par voie laparoscopique (HML) comparativement à la voie ouverte (HMO). (1) Paris; (2) Clichy-la-Garenne. Introduction : La cirrhose biliaire primitive (CBP) est une maladie chronique inflammatoire des petites voies biliaires intrahépatiques. La transplantation hépatique (TH) est le traitement de référence pour les patients à un stade avancé de la maladie. La récidive de la maladie sur le greffon hépatique est une entité bien décrite mais les facteurs de risques de récidive sont peu connus. L’objectif de notre étude était d’identifier les facteurs de risque et d’évaluer l’effet préventif potentiel de l’acide ursodésoxycholique (AUDC) sur la récidive dans une cohorte de patients avec un long suivi. Patients et Méthodes : De 1998 à 2013, les données de tous les patients opérés d’une HML ou HMO dans 3 centres ont été analysées. Les facteurs de risque associés au développement de CPP ont été déterminés en analyse multivariée. Les taux de CPPs ont été comparés dans les 2 groupes avant et après appariement par score de propension. Patients et Méthodes : Cent vingt-trois patients ont été transplantés hépatiques pour CBP entre 1988 et 2010 dans 4 centres français et un centre suisse. Les patients décédés dans la première année et les patients perdus de vue ont été exclus. Au total 90 patients ont pu être inclus de façon rétrospective. Le diagnostic de récidive a été effectué sur les biopsies hépatiques réalisées de façon protocolaire à 1, 3, 5, 10 et 15 ans ou lors de perturbation du bilan hépatique. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS CO.52 Résultats : Une HML étaient réalisée chez 226 (18,6%) des 1214 patients inclus. Au moins une CPP survenait chez 480 (39,5%) patients, y compris un épanchement pleural symptomatique chez 366 (30,1%) patients, une insuffisance respiratoire chez 141 (11,6%), un SDRA chez 84 (6,9%), une pneumopathie chez 80 (6,5%) et une embolie pulmonaire chez 47 (3,8%) patients. En analyse multivariée, la voie ouverte (HR 2,481, IC95% 1,141-6,024, p = 0,024), une hypoprotidémie préopératoire (HR 1,341, IC95% 1,001-1,795, p = 0,049), une hépatectomie droite (HR 2,143, IC95% 1,544-2,975, p<0,001), une résection d’organes adjacents (HR 1,742, IC95% 1,1032,750, p = 0,017), une transfusion peropératoire (HR 2,851, IC95% 2,067-3,935, p<0,001) et une durée opératoire> 6 heures (HR 1,510, IC95% 1,127-2,022, p = 0,006) étaient significativement associés au développement de CPPs. Après appariement, les taux de CPPs globales (15,6% vs.. 33,3%, p<0,001), d’épanchement pleuraux symptomatiques (12,2% vs. 26,2%, p = 0,002) et d’insuffisance respiratoire (2,2% vs.. 8,3%, p = 0,005) étaient significativement diminué après HML. Résultats : Le suivi moyen après transplantation était de 11.7 ans (SD 5.52). Un traitement par AUDC était prescrit chez 19 malades au long cours après la TH. Le diagnostic de récidive a été porté chez 48 (53.3%) des 90 patients avec un délai moyen de récidive de 6.35 ans (SD 5.01) ; 44% des patients ayant récidivé avaient un taux de phosphatases alcalines normal au moment du diagnostic. Le dosage pondéral des IgM étaient significativement plus élevé en cas de récidive (p = 0.005). La probabilité de récidive a été estimé à 27.2 % (IC : 0.172-0.359) à 5 ans, 46.9% (IC : 0.345-0.57) à 10 ans et 61.3 % (IC : 0.463-0.721) à 15 ans. En analyse univariée et multivariée le seul facteur associé à la récidive est l’absence d’AUDC (HR : 0.35, IC 0.12-1.0 p = 0.05). Passée la première année, la survie globale après TH était excellente, 97.7% à 5 ans, 93.7% à 10 ans et 74.5% à 15 ans ; la récidive n’avait pas d’impact sur la survie. Conclusion : L’approche laparoscopique permet de réduire les CPP après hépatectomie majeure et devrait être proposée chaque fois que possible. Conclusion : Dans notre étude comportant un long suivi, le taux de récidive de CBP après TH était élevé (53,3%). Des biopsies de foie systématiques permettent de diagnostiquer des récidives en l’absence de perturbations du bilan biologique hépatique (le dosage pondéral des IgM peut probablement être utile). L’AUDC semble permettre de prévenir la récidive. COMMUNICATIONS ORALES Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9031 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9662 35 JFHOD2015 CO.54 P.01 Le gradient porto-cave après hépatectomie majeure est prédictif de la morbi-mortalité post-opératoire Malades dérivés après une résection iléo-cæcale pour maladie de Crohn : la morbidité post-opératoire reste élevée M.-A. Allard (1), O. Ciacio (1), G. Pittau (1), A. Sa Cunha (1), D. Castaing (1), D. Cherqui (1), R. Adam (1), E. Vibert (1) M. Bejaoui (1), N. Ben Mustapha (1), A. Makni (1), M. Mahmoudi (1), M. Serghini (1), M. Fekih (1), S. Matri (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1) (1) Villejuif. (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : Sur une étude rétrospective, il a été Introduction : Patients et Méthodes : L’objectif de cette étude était d’analyser chez nos malades suivis pour une MC, la morbidité après résection iléocæcale avec stomie provisoire. Dans les situations à haut risque de fistule anastomotique au décours d’une résection iléocecale pour maladie de Crohn (MC), une dérivation digestive provisoire est préconisée. Cependant la morbidité postopératoire de ces malades demeure peu étudiée. montré que la pression portale après hépatectomie pouvait prédire l’apparition d’une insuffisance hépatique. Nous avons évalué ici prospectivement, la relation entre le gradient portocave (GPC) et la pression portale (PP) et la morbi-mortalité post-opératoire. De janvier 2013 à juin 2014, les mesures de la pression cave et portale ont été réalisées après hépatectomies majeures dans un centre unique. Les données pré-, per- et post-opératoires ont été colligées prospectivement sur la base de donnée e-HpbChir. Le critère de jugement principal était un score de DindoClavien≥3, les critères secondaires étaient le score CCI (comprehensive complication index) , la bilirubine et le temps de prothrombine (TP) à J1, J3, J5 et J7. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive et analytique étalée sur une période de seize ans entre 1998 et 2013 ayant colligé les patients consécutifs opérés d’une résection iléocaecale pour maladie de Crohn, dans notre centre ont eu une dérivation digestive (double iléocolostomie ou iléostomie en amont d’une anastomose iléocolique). Le recueil des données a été fait de manière rétrospective. Les données quantitatives ont fait l’objet d’une analyse statistique descriptive. Les comparaisons ont été faites par le test du Chi2. Résultats : Un total de 119 patients avec hépatectomie majeure (≥ 3 segments) a été analysé (65H/ 54F - age : 57 (±14) ans). Les valeurs médianes (min-max) de GPC et de PP (en mmHg) étaient de 6 (0-22) et 13 (3 - 29), respectivement. Le seuil optimal permettant de prédire la survenue d’une complication classée Dindo-Clavien≥3 était de 12 mmHg pour le GPC (AUC = 0,657) et de 18 mmHg pour la PP (AUC = 0,664). La survenue de complications Dindo-Clavien≥3 était plus fréquente chez les patients ayant un GPC ≥ 12 mmHg (70% vs. 25% ; P = 0,0001) et chez ceux ayant une PP≥18 mmHg (69% vs. 23% ; P<0,0001). Le GPC (Rho = 0,28 ; P = 0,001) et la PP (Rho = 0,34 ; P<0,001) étaient linéairement corrélés au CCI. Les patients ayant un GPC ≥ 12 mmHg avaient un taux de bilirubine significativement plus élevé à J7, un TP plus bas à J5 et J7. Les mêmes différences étaient observées chez les patients ayant une PP≥18 mmHg. Résultats : Sur les 186 patients ayant eu une résection iléoceacale, 53 ont eu une stomie provisoire, soit une prévalence de 28,4%. Ils étaient répartis en 30 hommes et 23 femmes (sex-ratio H/F = 1,3) avec un âge moyen de 33,5 ans. Le pourcentage des fumeurs dans les deux groupes (G1 des patients ayant eu une stomie et G2 n’ayant pas eu de stomie) étaient comparables (25,5% vs. 20,7% respectivement ; p = 0.765). Il y avait dans G1 significativement plus de complications spécifiques de la maladie : collections (9,4 vs. 3 %, p = 0.032), fistules dirigées (15 vs. 4,5 %, p = 0.021), occlusions (7,5 vs. 1,5 %p = 0.043) ainsi que d’interventions en urgence (7,5 vs. 0%, p = 0,018), et par laparotomie (39,6 vs. 23,3%, p = 0,037) par rapport à G2. La morbidité globale dans G1 était de 24,5 % (n = 13) : abcès profonds (7,5% ; n = 4 dont un cas de péritonite), iléus (5,6% ; n = 3) et complications médicales (9,4% ; n = 5). Deux malades ont nécessité une reprise chirurgicale. Comparée à G2 (12,7% ; n = 17) la morbidité globale dans G1 était significativement plus importante (p = 0.038). La durée moyenne d’hospitalisation étaient plus longue dans G1 par rapport à G2 : 11,1 jours vs. 7,3 p = 0.014. Deux décès ont été déplorés dans G1 et aucun dans G2. Conclusion : Ces résultats valident prospectivement la valeur prédictive du GPC, comparable à celle de la PP après hépatectomie majeure pour la survenue d’une mortalitémorbidité sévère. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9947 Conclusion : Une dérivation digestive provisoire dans les résections iléocaecales pour maladie de Crohn est réalisée dans le but de prévenir les complications postopératoires. Dans notre expérience, la morbidité post opératoire demeure élevée par rapport aux patients non protégés. Les malades doivent en être informés. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9972 36 P.03 Facteurs prédictifs de diagnostic secondaire de maladie de Crohn devant un premier épisode d’iléite aiguë : rôle de la persistance d’une CRP élevée à un mois Résection iléo-cæcale pour maladie de Crohn : récidive post-opératoire O. Daboussi (1), L. Mouelhi (1), E. Chakroun (1), H. Ben Temime (1), S. Khedher (1), M. Salem (1), K. Jery (1), Y. Said (1), R. Dabech (1), F. Houissa (1), T. Najjar (1) M. Bejaoui (1), N. Ben Mustapha (1), M. Mahmoudi (1), M. Serghini (1), L. Kallel (1), M. Fekih (1), S. Matri (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1) (1) Tunis, TUNISIE. (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : Malgré l’amélioration des stratégies thérapeutiques, le recours à la chirurgie reste fréquent au cours de la maladie de Crohn. L’intervention la plus fréquente est représentée par la résection iléo-coecale. Introduction : L’iléite aiguë constitue un motif de consultation non négligeable aux urgences. Bien que les causes infectieuses prédominent, une poussée inaugurale d’une maladie de Crohn (MC) iléale doit être évoquée. Buts : Evaluer les résultats de la résection iléo-coecale au cours de la maladie de Crohn et déterminer les facteurs prédictifs de récidive post-opératoire. L’objectif de cette étude est d’identifier des facteurs prédictifs de MC au sein d’une population présentant une première iléite aiguë. Patients et Méthodes : Etude rétrospective ayant porté sur des patients ayant eu une résection iléocoecale pour maladie de Crohn. Une révidive clinique était définie par la réapparition des symptômes liés à l’activité de la maladie mise en évidence par les examens complémentaires biologiques, endoscopiques ou radiologiques. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude de suivi monocentrique étalée sur 4 ans entre janvier 2010 et décembre 2013. Les patients hospitalisés pour un tableau d’iléite aiguë confirmée radiologiquement ont été colligés. Un bilan clinique, biologique et morphologique initial a été réalisé puis les patients étaient revus en consultation à 1 mois avec un bilan biologique. En fonction de l’évolution clinique un bilan endoscopique complémentaire était réalisé si nécessaire. Une analyse univariée et multivariée à la recherche de facteurs prédictifs de MC était réalisée. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.02 Résultats : Soixante dix sept patients ont été inclus dans notre étude. Le sex-ratio était de 1.73. L’âge moyen était de 33 ans. Le suivi moyen était de 85 mois (6 - 288 mois). Une récidive post-opératoire était retrouvée chez 49% des patients. Le délai moyen de récidive était de 54 mois (6 - 264 mois). Les taux actuariels de récidive clinique étaient de 10% à 1 an, 60% à 5 ans et 90% à 10 ans. En analyse multivariée, les paramètres associés à un plus grand risque de récidive postopératoire étaient le traitement corticoïde avant chirurgie (OR : 2.44), la sclérolipomatose (OR : 2.1), le granulome (OR : 2.83), l’hypoalbuminémie (OR : 3) et le phénotype pénétrant (OR : 1.31). Résultats : Les données ont été analysées chez 31 patients dont 14 femmes et 17 hommes (sex ratio H/F = 1,21). L’âge médian était de 29,4 ans (extrêmes : 17 à 48 ans). Dix patients étaient tabagiques (32,2%), 4 avaient des antécédents familiaux de MC (12,9%) et 7 des antécédents d’appendicectomie (22,5%). Un seul malade avait une défense abdominale au moment de l’inclusion. La leucocytose moyenne était 13598 éléments/mm3 et la CRP moyenne de 39,4 mg/ ml. Une collection intra-abdominale était présente initialement dans 9,6 % des cas (n = 3). Les principales causes étaient une iléite infectieuse banale dans 67,7% des cas (n = 21), une MC iléale en poussée chez 22,5% des malades (n = 7) dont 3 cas compliqués de collection intra-abdominale et 3 cas de tuberculose iléoceacale (9,6%). Le délai moyen avant de réaliser le diagnostic de MC était de 7,3 semaines. Au bout d’un an de suivi, cinq patients ont nécessité une prise en charge chirurgicale (16,1%). En analyse univariée, l’existence d’un abcès au moment du diagnostic (p = 0,02) et la persistance d’une CRP élevée à la consultation de contrôle à 4 semaines après l’hospitalisation (p = 0.012) étaient deux facteurs prédictifs de MC. Seul ce dernier paramètre était retrouvé en analyse multivariée (p = 0,038). Conclusion : La connaissance des facteurs de risques prédictifs de récidives post-opératoires dans une population donnée de patients atteints de la maladie de Crohn permet d’identifier un groupe à haut risque de récidives et d’optimiser ainsi la prise en charge thérapeutique. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10021 POSTERS Conclusion : D’après les résultats de cette étude, une iléite aigue est le plus souvent d’origine infectieuse et rapidement résolutive. La réalisation d’une iléocoloscopie ne doit pas être systématique mais s’impose en cas de persistance d’une CRP élevée après un mois ; facteur prédictif de diagnostic secondaire de MC. Résultats à confirmer par d’autres études prospectives. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9967 37 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.04 P.05 La grossesse influence-t-elle l’évolution à long terme des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ? Etude prospective Impact de l’âge sur les caractéristiques cliniques, thérapeutiques et évolutives de la rectocolite hémorragique M. Serghini (1), N. Ben Mustapha (1), M. Fekih (1), L. Kallel (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1) L. Kecili (1), N. Kaddache (1), N. Bounab (1), T. Boucekkine (1), S. Berkane (1) (1) Tunis, TUNISIE. (1) Alger, ALGÉRIE. Introduction Introduction : Les caractéristiques cliniques et évolutives de la rectocolite hémorragique (RCH) diagnostiquée à un âge tardif sont mal connues. Le but de ce travail est de préciser l’impact de l’âge sur les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives de la RCH. : Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) touchent le plus souvent des femmes en période d’activité génitale et en âge de procréer. Le risque de rechute des MICI au cours de la grossesse (Gss) est sensiblement identique à celui des femmes non enceintes, il augmente si la maladie est active au moment de la conception.A l’opposé, un effet bénéfique de la Gss sur la MICI a été signalé se manifestant par une diminution de l’activité de la maladie voire une amélioration à long terme. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective ayant inclus les patients hospitalisés pour une première poussée de RCH de 2000 à 2009. Les données démographiques, cliniques, thérapeutiques et celles relatives à l’évolution de la RCH ont été relevées. Les patients ont été répartis en 2 groupes en fonction de l’âge : groupe (A) : 20 - 40 ans et groupe (B) : > 40 ans. Une régression logistique univariée a été réalisée afin de comparer les deux groupes. Patients et Méthodes : Le but de cette étude est de préciser l’évolution de la MICI à long terme en tenant compte du statut évolutif de la maladie exprimée en termes d’état stationnaire, d’amélioration, d’aggravation en précisant les traitements administrés. 261 patientes (129 RCH et 132 MC) ont été incluses entre le 1/1/ 2005 et 31/12/2009, réparties en 2 groupes en fonction de leur statut gestationnel : - Le 1er groupe (GI) constitué par 224 (112 RCH, 112 MC) patientes enceintes à l’inclusion ou ayant déjà eu des Gss (85.8%), le 2eme groupe (GII) représenté par 37 (17 RCH, 20 MC) patientes en période d’activité génitale, souffrant de MICI n’ayant pas eu de Gss avant ni après l’installation de la MICI, qu’elles soient susceptibles ou non de procréer (14,2%) ; les patientes ménopausées ont été exclues de l’étude. - Ces patientes souffrant de RCH et de MC sont parfaitement comparables particulièrement lorsqu’on étudie les groupes MICI/Gss+ et MICI/Gss- sur les plans démographiques, anatomiques, cliniques et thérapeutiques. - Elles ont été revues systématiquement au moins tous les 6 mois, une consultation supplémentaire était prévue en cas de poussée ou à la demande pour toute manifestation anormale ; et cela durant 5 ans. Une hospitalisation a été décidée en cas de poussée sévère et / ou de complications. Résultats : Au total, 100 patients ayant un âge moyen de 38 + 13 ans [20 - 67] ont été inclus et répartis en groupe A (n = 61) et groupe B (n = 39). Au moment du diagnostic de la RCH, une proportion plus importante d’hommes était retrouvée dans le groupe B (59 %) par rapport au groupe A (37,7 %) (p = 0,03). Il n’y avait pas de différence significative concernant la localisation initiale de la RCH, la gravité de la première poussée ni le type de traitement prescrit pour traiter cette poussée. Le taux de rémission clinique était similaire entre les 2 groupes. La coloscopie de contrôle était plus fréquemment réalisée dans le groupe A (59,8 %) par rapport au groupe B (37,8 %) (p = 0,036) sans qu’il y ait de différence significative entre les 2 groupes concernant l’obtention d’une rémission endoscopique. Le traitement d’entretien était prescrit plus fréquemment dans le groupe (A) que le groupe (B) (94,4% Vs. 77,7%, p = 0,018). Cette différence serait imputée à l’azathioprine qui était plus fréquemment prescrit chez les sujets jeunes (24%) par rapport au groupe plus âgé (8,3 %) (p = 0,048). Après un suivi moyen de 41 mois [0 - 132], il n’y avait pas de différence significative entre les 2 groupes concernant la survenue de récidive (p = 0,336), de colite aigue grave (p = 0,4), l’extension des lésions (p = 0,32) ou le recours à la chirurgie (p = 0,43). POSTERS Résultats : Sur le plan gestationnel, on notera que les patientes atteintes de MICI, sont le plus souvent multipares aussi bien dans la RCH (76,8%) que dans la MC (75%) que chez les parturientes témoin (66%). Le nombre total de Gss est sensiblement identique dans les 2 affections de même que le nombre moyen de Gss/patiente (RCH = 2,7 ; MC = 2,6) Pour apprécier le devenir des patientes à long terme, nous avons comparé les modifications éventuelles du statut évolutif des patientes atteintes de MICI du groupe I à celles des patientes MICI du groupe II. - Au cours de la RCH : La comparaison entre les groupes I et II ne montre aucune différence statistiquement significative pour ce qui est de l’évolution à long terme de la maladie [statut sans changement (59% Vs. 64,7%) ; amélioration (14,5% Vs. 17,6%), aggravation (26,4% Vs. 23,5%) ], encore que le recours à la colectomie ait été plus fréquent dans le groupe I (8,2% Vs. 5,8% p>0,05). - Au cours de la MC : L’évolution à long terme de la MC, chez la patiente ayant déjà eu des Gss semble plus péjorative que celle des patientes n’ayant jamais conçu de Gss, c’est ce qui apparait lorsqu’on compare : Les taux de statut sans changement (GI : 56,4% Vs. GII : 65% ; p<0,05) ; l’incidence des situations améliorées (GI : 9% Vs. GII : 15% ; p<0,05) ; le taux de situations aggravées (GI : 34,5% Vs. GII : 20% p<0,05) et le recours à la chirurgie (GI : 9% Vs. GII : 5% p<0,05). Conclusion : La RCH diagnostiquée à un âge avancé touche plus souvent les hommes que les femmes. Chez ces patients, la prescription plus restreinte des immunosuppresseurs, ne semble pas avoir d’impact sur le cours évolutif de la RCH. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9616 Conclusion : Dans ce travail, A long terme, après 5 ans de suivi, il semble que la (les) grossesse(s) n’avait pas d’influence négative sur l’évolution de la maladie au cours de la RCH ; alors que, au contraire, dans la MC la maladie semble avoir été aggravée par les gestations. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9886 38 Impact d’un retard diagnostique sur l’évolution de la maladie de Crohn : analyse d’une cohorte prospective de 497 patients M. Collins (1), H. Sarter (1), M. Fumery (2), L. Armengol-Debeir (3), E. Laberenne (4), D. Turck (1), B. Pariente (1), L. Dauchet (1), L. Peyrin-Biroulet (5), C. Gower (1), G. Savoye (3) S. Nahon (1), T. Paupard (2), P. Lahmek (3), S. Chaussade (4), B. Lesgourgues (1), L. Peyrin-Biroulet (5), V. Abitbol (4) (1) Lille; (2) Amiens; (3) Rouen; (4) Seclin; (5) Vandœuvrelès-Nancy. (1) Montfermeil; (2) Dunkerque; (3) Limeil Brévanne; (4) Paris; (5) Vandœuvre-lès-Nancy. Introduction : La maladie de Crohn (MC) est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin dont le délai diagnostique (DD) est très variable. Un retard au diagnostic de MC peut être préjudiciable pour le patient, retardant une prise en charge thérapeutique adaptée. Les facteurs influençant le DD peuvent être fonction du système de santé du pays mais aussi liés à une présentation clinique particulière. L’objectif de cette étude était de mesurer le DD de la MC à partir des données exhaustive d’un registre en population générale, de décrire sa distribution et son évolution dans le temps et de mettre en évidence les facteurs associés à un DD long (> Q3). Introduction : Déterminer si un retard au diagnostic est associé à une évolution péjorative de la maladie de Crohn (MC), comme cela a été suggéré dans une cohorte suisse (1). Patients et Méthodes : Les caractéristiques de la MC et les données socio-économiques et les traitements médicaux et chirurgicaux des patients suivis dans trois centres hospitaliers drainant des bassins de population différents sont collectées prospectivement dans une base de données informatisée (Focus_MICI®). Les dates du diagnostic et des premiers symptômes sont systématiquement saisies permettant de calculer le délai diagnostique. Un diagnostic tardif est défini par un délai au delà du 75ème percentile. Les patients ayant un diagnostic tardif ont été comparés aux patients ayant un diagnostic plus précoce (en analyse univariée et multivariée) pour les données suivantes : 1) taux première chirurgie intestinale majeure (chirurgie proctologique exclue), 2) taux de traitement par immunosuppresseur (IMS) et 3) taux de traitement par anti-TNF. L’analyse de la durée entre le diagnostic et : 1) la première chirurgie, 2) le premier traitement anti-TNF et 3) le premier traitement IMS a été effectuée selon la méthode de Kaplan-Meier et la comparaison statistique des distributions de chaque groupe selon la méthode du Log-Rank. Patients et Méthodes : Tous les patients atteints de MC certaine ou probable entre 1990 et 2010 recensés par le Registre Epimad ont été inclus. Les caractéristiques socio démographiques collectées comprenaient : la zone INSEE d’habitation du patient au moment du diagnostic classée en zone urbaine, rurale ou semi urbaine, la distance en km entre le lieu d’habitation du patient et le cabinet du gastroentérologie le plus proche et le centre hospitalier (CH) le plus proche. Les symptômes cliniques et le phénotype de la MC au diagnostic selon la classification de Montréal ont été recueillis. L’index de déprivation sociale territoriale, le FDep99 a été pris en compte comme variable associée. Résultats : Les données de 497 patients (dont 53,6% de femmes) atteints de MC ont été analysées. L’âge médian au diagnostic était de 25,6 ans (IQR 25-75 : 19,4-35,2) Le délai médian du diagnostic était de 5 mois ; un diagnostic précoce correspondait à un délai < 2 mois (n = 122) et un diagnostic tardif à un délai > 13 mois (n = 122 patients). Le délai médian de suivi était de 9 ans (IQR 25-75 : 4-16,2 ans). 138 (28,3%) patients étaient fumeurs actifs et 109 (22,4%) l’avaient été. Les caractéristiques de la MC selon la classification de Montréal étaient : 196 (41,1%) localisation L1, 121 (25,4%) localisation L2 et 154 (32,3%) localisation L3 ; 272 (58,1%) phénotype B1, 143 (30,6%) phénotype B2 et 53 (11,3%) phénotype B3. 148 (29,8%) patients ont eu une chirurgie majeure. Concernant les traitements : 161 (37,1%) recevaient et 132 (30,4%) avaient reçu des thioguanines ; 28 (6,5%) recevaient et 50 (11,7%) avaient reçu du MTX ; 87 (20,2%) recevaient et 69 (16%) avaient reçu de l’infliximab ; 118 (27,3%) recevaient et 48 (11,1%) avaient reçu de l’adalimumab. Il n’existait pas de différence statistiquement significative entre les patients ayant un diagnostic tardif comparativement à ceux ayant un diagnostic plus précoce pour les données suivantes : âge au diagnostic, le phénotype, les taux globaux : d’IMS (p = 0,6) et d’anti-TNF (p = 0,7). En revanche, le délai entre le diagnostic et la première chirurgie était statistiquement plus court chez les patients ayant un diagnostic plus tardif (p = 0,05) ; il n’existait pas de différence pour le délai entre le diagnostic et l’initiation d’un traitement par IMS ou anti-TNF. Résultats : 8704 patients atteints de MC présentaient un DD médian de 3 mois (Q1 = 1-Q3 = 7), inchangé au cours de la période. Un DD ≥ 7 mois a été considéré comme un retard diagnostique. En analyse univariée, au diagnostic, l’absence d’amaigrissement (27% vs. 25% ; p = 0,03), la présence de manifestations extradigestives (29% vs. 26%, p = 0,02), la localisation iléale isolée (L1) (34% vs. 27% p<10-2) et le phénotype sténosant (B2) (33% vs. 25% ; p<10-3) étaient associés à un retard diagnostique. En analyse multivariée, seules l’absence d’amaigrissement (OR = 1,16 [1,04-1,28] et la localisation iléale isolée (OR = 1,36 [1,18-1,56] étaient significativement associés à un retard diagnostique. Le niveau de déprivation socioéconomique, la zone INSEE d’habitation du patient et la distance le séparant du gastroentérologue ou du CH les plus proches n’étaient pas associé à un retard diagnostique Conclusion : Cette étude en population générale montre que le délai diagnostique médian de la MC est l’un des plus court actuellement publié, mesuré à 3 mois et stable sur une période de 21 ans. Néanmoins, 25% des patients ont un retard diagnostique significativement associé à l’absence d’amaigrissement et à une localisation de la maladie limitée au grêle. Aucune variable socio-économique ou reflétant l’accès aux soins n’a été retrouvée comme influençant le délai diagnostique de la MC. Conclusion : Dans cette large cohorte prospective et multicentrique de patients ayant une MC, les taux globaux de traitement par IMS et anti-TNF ne sont pas influencés par un retard diagnostique. En revanche, les patients diagnostiqués plus tardivement sont opérés plus précocement. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9429 Remerciements, financements, autres : Références : Schoeper A.M et al. Am J Gastroenterol 2013 ; 108 : 1744-53. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9214 39 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.07 Délai diagnostique et facteurs associés dans une cohorte de maladie de Crohn en population générale POSTERS P.06 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.08 P.09 Impact de la fistulisation ano-périnéale sur les caractéristiques anatomo-cliniques et évolutives de la maladie de Crohn luminale. Etude prospective Prévalence et facteurs prédictifs de dénutrition au cours de la maladie de Crohn M. Sabbah (1), N. Bibani (1), D. Trad (1), H. Elloumi (1), A. Ouakaa-Kchaou (1), D. Gargouri (1), A. Kochlef (1), J. Kharrat (1) N. Bounab (1), L. Kecili (1), A. Balamane (1), K. Belhocine (1), K. Layaida (1), L. Gamar (1), N. Kaddache (1), T. Boucekkine (1), S. Berkane (1) (1) Tunis, TUNISIE. (1) Alger, ALGÉRIE. Introduction : La maladie de Crohn (MC) est souvent Introduction : La fistulisation abdominale ou périnéale associée à une dénutrition qui peut être lié à l’exsudation grêlique, ou à l’inflammation. Celle-ci favorise les complications infectieuses et ralentit la cicatrisation muqueuse chez ces patients fragiles. Le but de notre travail était d’évaluer la prévalence et de rechercher les facteurs prédictifs de dénutrition chez des patients atteints de MC. représente une des principales caractéristiques de la Maladie de Crohn (MC). La relation entre ces 2 sièges de lésions pénétrantes n’est pas clairement établie et demande à être évaluée. Le but de ce travail est d’etudier l’influence des lésions fistulisantes ano- périnéales sur les caractères phénotypiques et évolutives à long terme de la MC luminale. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective comparative incluant tous les patients atteints de MC hospitalisés au service de gastroentérologie entre 2002 et 2011. Dans notre service entre juin et décembre 2007. L’indice de masse corporelle [IMC : poids en kg/ (taille en m) 2], a été relevé pour l’évaluation du statut nutritionnel ainsi que les paramètres nutritionnels (taux d’hémoglobine (g/dL), taux d’albuminémie (g/L), taux de prothrombine, bilan phosphocalcique et bilan lipidique). Les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives des patients ont été recueillies ainsi que celles liées à la maladie et à sa prise en charge et ont été comparées à l’aide du logiciel SPSS 18.0 afin de rechercher les facteurs prédictifs de dénutrition au cours de la MC. Patients et Méthodes : 169 patients consécutifs souffrant de MC intestinale recrutés entre 1/1/2005 et le 31/12/2008 au moment du diagnostic de la maladie ont été suivis de façon prospective jusqu’au 31/12/2013 (Durée moyenne du suivi = 6,9 ans). Tous ces patients ont bénéficié d’une exploration initiale complète ; un contrôle clinique systématique complété d’une étude endoscopique et/ou radiologique si nécessaire a été effectué tous les 6 à 12 mois et à la demande. L’analyse statistique a utilisé les tests t de Student Fisher et U de Mann Whitney. Résultats : 59 patients présentaient outre une atteinte intestinale, des fistules ano-perineales (GI = 34,9%) dont 18 étaient présentes au moment du diagnostic et 41 durant le suivi. 110 patients en étaient indemnes (GII = 65,1%). La comparaison de ces 2 groupes de patients ne montre aucune Différence Statistiquement Significative (DDS) pour ce qui est : 1/ l’âge moyen au moment du diagnostic (GI : 31.3 ans Vs. GII : 30.9 ans) ; 2/ le sexe (SR F/H = GI : 1.1 Vs. GII : 1.1) ; 3/ la durée de la maladie avant le diagnostic (GI : 11.6 mois Vs. GII : 13.4 mois) ; 4/ de l’existence de formes familiales (GI : 8.4% Vs. GII : 8.2%) ; 5/ le nombre de fumeurs (GI : 33.9% Vs. GII : 33.6%) ; 6 / la présence de manifestations extra-intestinales (GI : 17% Vs. GII : 17.3%). Chez les patients du GI, étaient plus fréquentes mais n’atteignaient pas toujours une DSS : 1/ l’atteinte colique (GI : 33% Vs. GII : 19.2% ; p = 0,0698) ; 2/ les formes luminales pénétrantes aussi bien au moment du diagnostic (GI : 27.8% Vs. GII : 18.6% ; p 0,5382), qu’au terme du suivi (GI : 33.9% Vs. GII : 18.2%, p = 0.0358) ; 3/ le nombre moyen de poussées par an (GI : 0,8 Vs. GII : 0,7) ; 4/ certaines complications : abcès (GI : 20.2% Vs. GII 4.5% ; p = 0,0029) , fistules enteroenterales (GI : 11.7% Vs. GII : 5.4% ; p = 0,2425), fistules entero -vésicales (GI : 3.4% Vs. GII : 0.9% ; p = 0,5737), fistules entero- cutanées (GI : 6.8% Vs. GII : 3.6% ; p = 0,5790) ; 5/ la nécessité d’une première exérèse intestinale (GI : 38.9% Vs. GII : 32.7% ; p = 0,5242), ainsi que le risque d’un second geste opératoire (GI : 20,3% Vs. GII : 12,7% ; p = 0,2790) voire d’une 3eme exérèse (GI : 8,5% Vs. GII : 2,7% ; p = 0,1889). Résultats : 184 patients atteints de MC ont été inclus dans notre étude. L’âge moyen de 35,6 ans [17 - 77 ans] et le sexe ratio de 1,6 [113 hommes et 71 femmes. La MC évoluait depuis en moyenne de 3,2 ans [1 mois - 12 ans]. Le siège de la maladie était colique, iléo-colique et iléal dans respectivement 43,4%, 29,3% et 27,3% des cas. La maladie était en poussée dans 75 cas (40%). Parmi les 184 patients, 24 (13%) étaient dénutris (IMC<18,5). Les caractéristiques épidémiologiques et socioéconomiques, la durée d’évolution de la maladie, et le traitement corticoïde ou immunosuppresseur n’étaient pas prédictifs de dénutrition dans notre étude. En revanche, le tabagisme (p = 0,043), la poussée (p = 0,02) et la localisation iléale ou iléo-colique de la maladie (p = 0,001) étaient prédictifs de dénutrition dan notre série. Enfin, concernant les caractéristiques biologiques, il semblerait que le taux d’albuminémie soit le mieux corrélé (p = 0,01) à l’IMC par rapport aux autres paramètres (hémoglobine, bilan lipidique et phosphocalcique). Conclusion : Une dénutrition était observée chez 13% des patients dans notre étude. Le tabagisme, la poussée de la maladie et la localisation grêlique étaient les principaux facteurs prédictifs de dénutrition au cours de la MC que nous avons retrouvés dans notre étude. POSTERS Conclusion : Dans la MC, l’atteinte fistulisante anopérinéale est plus fréquemment associée à long terme à une forme pénétrante intestinale et à une maladie plus sévère. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9977 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9276 40 P.11 Comportements alimentaires au cours de la maladie de Crohn Evaluation de la perte osseuse au cours des MICI M. Bejaoui (1), N. Ben Mustapha (1), M. Mahmoudi (1), M. Serghini (1), M. Fekih (1), L. Kallel (1), S. Matri (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1) A. Medine (1), H. Abid (1), I. Mellouki (1), N. Aqodad (1), D.-A. Benajah (1), M. El Abkari (1), A. Ibrahimi (1), M. El Yousfi (1) (1) Tunis, TUNISIE. (1) Fès, MAROC. Introduction : Introduction : Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (RCH+Crohn) peuvent être associées à d’autres manifestations extradigestifs notamment la perte osseuse pouvant entrainer des fractures spontanées ce qui peut mettre en jeu le pronostic fonctionnel des patients .Notre étude a été conçue afin de déterminer le degré de la baisse de la densité osseuse chez les patients porteurs de MICI. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude monocentrique étalée sur une période de 6 mois (Avril à Septembre 2014) ayant colligé tous les patients suivis pour MC diagnostiquée au moins 3 mois avant la date du début de l’étude. Un questionnaire pré-établi a été proposé aux patients. Matériels et Méthodes : C’est une étude prospective étalée sur une période de 36 mois, menée à partir du mois avril/2011 au sein du service de gastro-entérologie au CHU HASSAN II de Fés, on a inclus tous les patients MICI ayant bénéficié d’une ostéodensitométrie. On a évalué les paramètres cliniques et biologique ainsi que les donnée de l’ostéodenstométrie selon la classification de l’OMS : normal si T-score> -1 écart type ; Ostéopénie si le T-score entre -1 et -2,5 et ostéoporose si le T-score > -2,5 écart type. Les patients atteints d’une maladie de Crohn (MC) peuvent souffrir d’un large éventail de carences nutritionnelles expliquées en partie par leurs croyances et comportements alimentaires. L’objectif de l’étude était d’enquêter les croyances et les comportements alimentaires sur une cohorte de patients avec une MC et d’évaluer leur impact sur la vie sociale des patients. Résultats : Au total, 174 patients ont répondu au questionnaire. L’âge moyen des patients était de 33,21 ans (14-71 ans) avec un sex-ratio H/F à 0,87. La durée moyenne de suivi est estimée de 29.9 mois (3-240 mois). Parmi nos patients, 29,3 % (n = 51) des patients croyaient que l’alimentation avait pu déclencher leur maladie, alors que 66,6 % (n = 116) pensaient qu’elle pouvait également jouer un rôle dans le déclenchement d’une poussée. Au total, 89 % des patients (n = 155) avaient déjà reçu des conseils concernant leur alimentation depuis le diagnostic de leur maladie. Le plaisir de manger était altéré chez 18,3% des patients (n = 32). Soixante-treize pourcent des malades (n = 127) pensaient que leur comportement alimentaire pourrait causer des déficits nutritionnels Afin de prévenir une poussée de la maladie, les aliments à éviter selon nos patients étaient principalement : les aliments épicés (93.1% ; n = 162), les fruits et légumes en général (43.1% ; n = 75) et plus particulièrement les tomates, les agrumes, les crucifères, les légumes et les légumineuses et les produits laitiers (31% ; n = 54). Cent-cinq patients (60,3 %) déclaraient refuser des repas à l’extérieur par peur de déclencher une poussée et 12 % (n = 21) ne partageaient pas le même menu que les autres membres de leur famille. Au moment des poussées, seul un 6,3 % des patients (n = 11) suivaient un régime alimentaire normal alors que 93,6 % (n = 163) adoptaient un régime pauvre en résidus (52.8% ; n = 92) et/ ou en produits laitiers (26,4% ; n = 46) JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.10 Résultats : Sur la période d’étude, 49 patients étaient inclus, avec un âge moyen de 49 ans [20-72], avec une prédominance féminine (sexe ratio F/H : 2,06). 25 patients (51%) sont porteurs de la maladie de RCH et 24 patients (49%) sont porteurs de la maladie de Crohn. 34 patients (68%) avaient une maladie évoluant de plus de 1 ans. L’ATCD de corticothérapie était observé chez 11 malades (22%). L’IMC moyen est de 23 avec des extrêmes entre 15 et 31, il est moins de 18 chez 9 malades (18%). L’hémoglobine moyenne de ces malades est de 11,3 mg/dl ; la calcémie corrigée moyenne est de 91 mg /l ; la vit D est revenue basse chez 36% malades (N = 18). La densité minérale moyenne est de 0.846 g/cm2. Le T-score moyen au niveau du rachis lombaire est à -1,8 chez les patient porteur de RCH, et à -1,9 chez les patient avec Crohn ; le T-score moyen au niveau du col de fémur est à -0,9 chez les patients avec RCH, et à -1.5 chez les patients avec une maladie de Crohn. 20% seulement des malades (N = 10) ne présentent pas de perte osseuse, alors que 79% des patients présentent une perte osseuse dont 22 (44%) présentent une ostéopénie ; alors que 34% (N = 17) présentent une ostéoporose dont 10 porteurs de maladie de Crohn (58%). Une fracture spontanée au niveau lombaire a été noté chez un seul malade avec une ostéoporose lombaire. Conclusion : La perte osseuse est fréquente au cours des MICI, elle est retrouvée chez 79% de nos patients au cours de l’étude ce qui nous incite à demander l’osteodensitométrie de façon systématique pour tous patients MICI dans le but de leur éviter des éventuelles complications graves tel que les fractures spontanées et améliorer ainsi leur qualité de vie . Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9964 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9951 POSTERS Conclusion : La plupart de nos patients suivis pour une MC adoptent des régimes restrictifs ayant un effet délétère aussi bien sur leur état nutritionnel que leur vie sociale. Une information appropriée concernant ces répercussions devraient être divulguée. 41 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.12 P.13 Troubles émotionnels associés aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin Prévalence des manifestations hépatobiliaires au cours des MICI R. Osmane (1), I. Gherib (1), M. Aissaoui (1), M. Nakmouche (1) A. Ait Errami (1), F. Pratic (1), S. Oubaha (1), Z. Samlani (1), K. Krati (1) (1) Alger, ALGÉRIE. (1) Marrakech, MAROC. Introduction : Les MICI sont fréquemment associées à des manifestations extra digestives ; dermatologiques, ophtalmologiques et hépato-biliaires. La prévalence des manifestations hépatobiliaires associées aux maladies inflammatoires de l’intestin (MICI) est élevée (jusqu’à 50%). Les mécanismes de ces lésions hépatobiliaires sont variés : - Pathogénie commune aux MICI. - Complications directes et indirectes des MICI. Le but de notre étude est d’évaluer la fréquence des manifestations hépatobiliaires au cours des MICI et d’étudier les caractéristiques cliniques et évolutives de la MICI sur la survenue de l’hépatopathie. Introduction : Les troubles émotionnels (dépression et anxiété) au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) sont rapportés dans la littérature. Plusieurs hypothèses explicatives de cette comorbidité ont été émises. L’objectif de notre travail est d’évaluer la prévalence de ces troubles émotionnels chez des patients atteints de MICI, comparativement à un groupe témoin et discuter le rapport qui pourrait exister entre ces troubles émotionnels et les MICI. Patients et Méthodes : Une étude transversale a été menée auprès de patients suivis pour MICI des témoins appariés selon l’âge et le sexe. Une fiche de renseignement explorant les caractéristiques socio démographiques, cliniques et thérapeutiques a été remplie pour chaque patient.. Chacun des participants a répondu au HAD pour le dépistage de la dépression et de l’anxiété. Patients et Méthodes : Dans notre étude nous avons éliminé les perturbations transitoires du bilan hépatique et les hépatites médicamenteuses secondaires aux traitements des MICI. Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive de la survenue des hépatopathies sur une population porteuse d’une MICI (rectocolite ulcéro-hémorragique, maladie de crohn) suivie dans un service de gastro entérologie sur une période allant de 2000 à 2013 . Tous les patients ont bénéficiés initialement d’une exploration clinique, biologique, morphologique complète ainsi qu’une exploration clinique, biologique, endoscopique à chaque poussée. Tous les patients qui ont présenté une perturbation du bilan hépatique ont bénéficié d’une exploration complémentaire à visée étiologique. Résultats : Parmi les malades, les taux d’anxiété et de la dépression étaient, respectivement, de 52%, 44%, alors que pour le groupe témoins était respectivement de 22%, 14% . L’anxiété était plus fréquente chez les malades en poussée ; il en fut de même pour la dépression . La relation entre ces toubles émotionnels et les MICI semble être affectée par le nombre d’hospitalisations, le nombre de poussées par an, l’existence de manifestations extra intestinales et le recours à un traitement chirurgical. Conclusion : La comorbidité des troubles émotionnels avec les MICI parait importante. Le repérage de ces troubles, par le somaticien, en s’aidant éventuellement d’échelles spécifiques, devrait permettre d’optimiser la prise en charge du patient, en associant aux médications habituelles des MICI, un traitement efficace de ces troubles émotionnels. Résultats : 686 patients porteurs d’une MICI ont été colligés, 459 maladie de Crohn et 227 de RCH avec un âge moyen de 42,4 ans [41ans-61] Des hépatopathies chroniques ont été diagnostiqués dans 32%des cas, 13 cas chez les patients porteurs d’une maladie de crohn [8 hommes-5 femmes] et 09 cas chez les patients porteurs de rectocolite ulcéro-hémorragique [6 hommes -3 femmes] 18 cas d’hépatopathies ont été révélés par une perturbation du bilan hépatique, 3 cas révélés par une hypertension portale par bloc intra hépatique, un cas d’ictère.L’exploration étiologique a mis en évidence 14 cas de cholangite sclérosante primitive (CSP), 03 cas de stéatose hépatique, 01 cas de péliose hépatique et un cas de syndrome de chevauchement (cholangite sclérosante primitive +hépatite auto-immune). L’étude des caractéristiques cliniques et morphologiques ont permis de mettre en évidence que les manifestations hépato biliaires sont plus fréquentes chez les patients de sexe masculin et dans les formes ileo-coliques de la maladie de crohn et les formes pancoliques de la rectocolite ulcérohémorragique.La maladie inflammatoire chronique de l’intestin est le plus souvent chronique active avec une durée d’évolution supérieur à 5 ans. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9927 POSTERS Conclusion : Les manifestations hépato-biliaires sont relativement rares, elles sont souvent révélées par une perturbation du bilan hépatique survenant le plus souvent sur une MICI ancienne évolutive et étendue. L’étiologie la plus fréquente est représentée par la cholangite sclérosante primitive. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9876 42 P.15 Perturbation des tests biologiques hépatiques au cours des MICI : fréquence, causes et impact sur la prise en charge Prévalence et facteurs prédictifs de la surcharge pondérale et de l’obésité au cours de la maladie de Crohn S. Bonnivard (1), A. Heurgué-Berlot (1), H. Brixi (1), C. Barbe (1), L. Vandromme (1), P. Renard (1), G. Cadiot (1) M. Serghini (1), A. Labidi (2), N. Ben Mustapha (1), M. Fekih (1), L. Kallel (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1) (1) Tunis, TUNISIE; (2) La Marsa, TUNISIE. (1) Reims. Introduction : Malgré le risque de retentissement de la maladie de Crohn sur l’état nutritionnel des malades, certaines études récentes ont rapporté une fréquence relativement élevée de la surcharge pondérale et de l’obésité chez les patients porteurs d’une maladie de Crohn. Les buts de cette étude étaient d’évaluer la prévalence de la surcharge pondérale et de l’obésité chez des patients ayant une MC et d’en déterminer les facteurs prédictifs. Introduction : Les objectifs de l’étude étaient d’évaluer, à l’ère des biothérapies, la fréquence des perturbations des tests biologiques hépatiques au sein d’une large cohorte bi centrique de patients atteints de maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI), de définir les différentes causes de perturbation de ces tests et d’évaluer les conséquences sur la prise en charge des MICI. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective colligeant les patients hospitalisés dans notre service pour prise en charge d’une MC sur une période de 12 mois. Pour chaque patient, nous avons relevé les données épidémiologiques, cliniques (antécédents de diabète et de dyslipidémie, poids, taille, indice de masse corporelle (IMC), tension artérielle, caractéristiques de la maladie) et biologiques (glycémie à jeun, bilan lipidique). Une surcharge pondérale était définie par un IMC entre 25 et 30 Kg/m2 et une obésité par un IMC > 30 Kg/m2. Les patients ayant au moins une surcharge pondérale (groupe A) ont été comparés aux patients ayant un IMC < 25 Kg/m2 (groupe B). La saisie et l’analyse des données ont été réalisées au moyen du logiciel spss version 21.0. Matériels et Méthodes : Ont été inclus rétrospectivement tous les patients atteints de MICI, pris en charge pour la première fois entre le 01/01/2000 et le 31/12/2006 dans 2 centres publique et privé, avec un suivi jusqu’au 01/06/2012. Les perturbations des tests biologiques hépatiques étaient définies comme légères si les paramètres biologiques hépatiques étaient entre la limite supérieure de la normale (N) et 2N et comme modérées à sévères si les perturbations étaient > 2N, confirmées sur 2 prélèvements. Tous les dossiers des patients ayant des tests biologiques hépatiques perturbés étaient réexaminés par un hépatologue afin d’aboutir à un diagnostic précis de la maladie hépatique. Résultats : 210 patients (115 femmes, 55% ; âge moyen au diagnostic 31,5+15 ans) ont été inclus : 155 étaient atteints de maladie de Crohn (MC) (74%), 50 de rectocolite hémorragique (RCH) (24%) et 5 de colite inclassée (2,4%). Après un suivi médian de 7,3 ans (extrêmes : 0,6-12,2 ans), des anomalies biologiques hépatiques étaient observées chez 85 patients (40,5%), équitablement réparties entre MC et RCH (40% vs. 41,8%). Les causes les plus fréquentes étaient médicamenteuses (n = 32 ; 38%), la stéatose hépatique (n = 20 ; 23,5%), l’activité de la MICI (n = 14 ; 16%), l’origine indéterminée (n = 13 ; 15%), l’éthylisme chronique (n = 7 ; 8%) et la lithiase biliaire symptomatique (n = 5 ; 6%). Il existait 3 cas d’HNR, 2 cas de CSP, un cas de thrombose porte et un cas d’hémochromatose. Parmi les patients stéatosiques, l’indice de masse corporelle médian était de 29 kg/m2 (extrêmes : 21,5-34 kg/m2), 95% des patients étaient en surpoids et 45% obèses. Les thiopurines (n = 13 ; 52%) et le méthotrexate (n = 7 ; 22%) étaient les 2 principaux médicaments responsables de perturbation des tests biologiques hépatiques. Des anomalies ont été observées chez 9% des patients traités par thiopurine (azathioprine, 5,7% ; 6-mercaptopurine, 23,8%) et 15,2% des patients traités par méthotrexate. Il n’y a eu que 2 cas d’atteinte hépatique (2,9%) dont 1 sévère avec ictère chez les 70 patients traités par anti-TNFα (infliximab dans les 2 cas). Les anomalies biologiques hépatiques ont conduit à une modification thérapeutique chez 30 patients (35,3%) : réduction de dose (n = 1), arrêt de traitement (n = 27 ; 31,8%) et introduction d’un nouveau traitement (n = 18 ; 21,2%). En cas d’introduction d’un nouveau traitement, celle-ci a été retardée chez 5 patients (délai médian : 97 jours ; extrêmes : 30 à 180 jours). JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.14 Résultats : Nous avons colligé 44 patients d’âge moyen de 30,3 ans (14- 65 ans). Il s’agissait de 24 hommes et de 20 femmes. La localisation de la maladie était iléale (36%), colique (20%) et iléo-colique (44%). Le phénotype de la MC était inflammatoire (50%), sténosant (36%) et fistulisant (14%). Le traitement reçu était : salicylés (41%), corticoïdes (toutes formes confondues) (52%), thiopurines (39%) et infliximab (14%). Une résection intestinale a été réalisée chez 23% des patients. Selon l’IMC, 16% des patients avaient au moins une surcharge pondérale (groupe A) avec 7% des malades qui étaient obèses. Les facteurs associés à la surcharge pondérale étaient : l’âge du diagnostic de la MC qui était plus avancé dans le groupe A par rapport au groupe B (40 vs. 28 ans ; p = 0,016), la localisation colique (71% vs. 11% ; p = 0,001) et la colite aigue grave (40% vs. 2,7%, p = 0,013). Il n’y avait pas de différence entre les deux groupes concernant le type du traitement reçu. Par ailleurs, la pression artérielle systolique était plus élevée dans le groupe A par rapport au groupe B (12,7 mm/Hg vs. 10,7 mm/Hg ; p<0,0001) de même que la glycémie à jeun (1,06 vs. 0,88g/l ; p = 0,05). Conclusion : La surcharge pondérale n’est pas rare au Conclusion : Près d’un patient atteint de MICI sur 2 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9614 présente des anomalies biologiques hépatiques. Les causes les plus fréquentes sont les médicaments, la stéatose, et l’activité de la MICI. La grande fréquence des atteintes hépatiques liée à la stéatose hépatique est expliquée par la forte prévalence de l’obésité dans cette population. Dans un tiers des cas, les perturbations des tests biologiques hépatiques modifient la prise en charge de la MICI avec un arrêt de traitement. Les anti-TNFα sont exceptionnellement en cause. L’apparition d’anomalie des tests biologiques hépatiques nécessite une collaboration étroite entre hépatologues et gastroentérologues. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9704 43 POSTERS cours de la maladie de Crohn et semble être favorisée par l’âge de diagnostic de la maladie, sa localisation colique et la gravité des poussées. Ces patients ont plus tendance à développer un syndrome métabolique et devraient bénéficier d’une prise en charge spécialisée. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.16 P.17 Prévalence et facteurs prédictifs du déficit en vitamine D au cours de la maladie de Crohn : résultats d’une étude prospective tunisienne Anémie et maladies inflammatoires chroniques de l’intestin N. Ryad (1), F. Ajana (1), M. El Bakkali (1), M. Haddouch (1), W. Essamri (1), I. Benelbarhdadi (1), R. Afifi (1), A. Essaid El Feydi (1) M. Serghini (1), H. Dabbebi (1), S. Matri (1), N. Ben Mustapha (1), L. Kallel (1), M. Fekih (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1) (1) Rabat, MAROC. Introduction : L’anémie est le signe extradigestif le (1) Tunis, TUNISIE. plus fréquent au cours de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) que sont la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique (RCH). Le but de cette étude était de déterminer la prévalence de l’anémie chez les patients suivis pour MICI, d’étudier le mécanisme et les facteurs associés à l’anémie et sa réponse au traitement. Introduction : La prévalence de l’hypovitaminose D au cours de la maladie de Crohn varie de 16 à 88 % selon les études. Cette disparité est expliquée par plusieurs facteurs liés en particulier à l’origine géographique différente des populations. Les buts de ce travail étaient d’évaluer la prévalence du déficit en vitamine D au cours de la MC dans une population Tunisienne et d’en déterminer les facteurs prédictifs. Patients et Méthodes : Cette étude rétrospective avait inclus 814 patients atteints de MICI, dont 614 patients atteints de la maladie de crohn et 200 patients atteint de la RCH. Cette étude s’étalait sur une période de 14 ans. D’après l’OMS, l’anémie était définie comme suit : l’hémoglobine < 13 g/dl chez l’homme, l’hémoglobine < 12 g/dl chez la femme. L’anémie est considérée sévère si l’hémoglobine < 8 g/dl. Patients et Méthodes : Nous avons mené une étude prospective incluant des patients ayant une MC. Les critères d’exclusion étaient : antécédents de néphropathies, antécédents de résection intestinale et traitement par vitamine D, calcium et/ou biphosphonates au moment de l’inclusion ou depuis moins d’un mois. Le dosage de la 25 hydroxy vitamine D 25 (OH) D a été réalisé par méthode radio immunologique. Le déficit en vitamine D était défini par un taux de 25 (OH) D < 30 ng/ml et subdivisé en insuffisance vitaminique : 30< 25 (OH) D <10ng/ml) et carence vitaminique : 25 (OH) D <10ng/ml. Résultats : L’âge moyen était de 37 ± 12 ans, avec une légère prédominance féminine (57,6%). La localisation de la maladie de crohn était essentiellement grêlo-colique chez la moitié de nos patients (51,1%), colique chez 32%, et grêlique chez 15% des patients. La localisation de la RCH était basse dans 53,5% des cas, gauche dans 18,5% des cas et pancolite dans 28,2% des cas. L’anémie a été retrouvée chez 354 patients ayant une maladie de crohn (69,5%) et 93 patients ayant une RCH (47%), le mécanisme de l’anémie chez ces malades a été résumé dans le tableau1 : Tableau 1 : Mécanisme de l’anémie chez les malades atteints de MICI : Résultats : Il s’agissait de 64 patients (26 hommes et 38 femmes) d’âge moyen de 35,5 ans. La durée d’évolution de la MC était de 63 mois [1- 228]. L’âge moyen du diagnostic était de 30,4 ans [14- 63] et 62% étaient A2. La localisation colique était la plus fréquente (47%), suivie par la localisation iléale (28%) et iléo-colique (25%). La MC était de phénotype pénétrant dans 47% des cas. Au moment de l’inclusion, 44% des patients étaient en poussée. La majorité des patients (94%) étaient de phototype foncé, 75 % étaient tabagiques et 56% des femmes étaient voilées. Les prélèvements ont été réalisés dans 60 % des cas pendant la période estivale. Une supplémentation vitamino-calcique antérieure était notée dans 48% des cas. Le taux moyen de vitamine D était de 14,2 ng/ ml [4,45 - 35,6]. Un déficit en vitamine D a été retrouvé chez 98% des patients. Une carence en vitamine D a été retrouvée dans 66 % des cas et une insuffisance dans 32% des cas. Les facteurs associés à la carence en vitamine D étaient : le sexe féminin (81% vs. 43% ; p = 0,03), la prescription antérieure d’une supplémentation vitamino-calcique qui était moins fréquente en cas de carence vitaminique (32% vs. 57% ; p = 0.04), le traitement par azathioprine (40 % vs. 59% ; p = 0.04) et le traitement par anti-TNFα (14% vs. 24% ; p = 0,05). Le seul paramètre biologique associé à la carence en vitamine D était le taux de phosphorémie (35,5 mg/l vs. 31,9 mg/l ; p = 0.04). ferriprive mixte Déficit vit B121 Déficit ac. Folique Toxicité médicamenteuse2 Crohn 209 (59% 80 (23%) 20 (5,6%) 36 (10%) 4 (1,1%) 5 (1,4%) RCH 55 (59%) 33 (35%) 5 (5,3%) - - 4 (4,3%) (1) déficit de la vitamine B12 chez des patients ayant bénéficié d’une résection de la dernière anse iléale. (2) toxicité médicamenteuse secondaire au traitement par immunosuppresseurs (6-mercaptopurine). Une analyse en régression logistique univariée et multivariée a montré que dans la maladie de Crohn, les Odds ratio (OR) de la l’anémie ont été augmentés avec l’âge jeune (OR = 0, 971 ; IC à 95% : 0,956-0,986 ; p <0,001), et la présence de fistules que ça soient interne ou externes (OR = 2, 005 ; IC à 95% : 1,980-4,101 ; p = 0,045). Dans la RCH, les Odds ratio (OR) de la l’anémie ont été augmentés avec l’âge jeune (OR = 0, 973 ; IC = 0,095-0,996 ; p = 0, 02), le sexe féminin (OR1, 870 ; IC = 1,054-3, 320 ; p = 0,03), et la localisation pancolite (OR = 2, 174 ; IC = 1,533-3,084, p = <0,001). Les résultats de la conduite thérapeutique étaient comme suit : la transfusion pour une anémie sévère chez 20 patients ayant une maladie de crohn et 15 patients ayant une RCH. Le traitement par fer par voie orale a été instauré chez 86 patients ayant une maladie de crohn et chez 15 patients ayant une RCH et par voie injectable chez 141 malade ayant une maladie de crohn et 16 patients ayant une RCH, avec une amélioration de taux de l’hémoglobine de 1.02 g/dl et de la férritinémie. Pour les malades atteints de l’anémie par toxicité suite aux immunosuppresseurs, une diminution de la dose ou un arrêt définitif a été indiqué. L’anémie par carence en vitamine B12 et l’acide folique a été corrigé par une supplémentation de la carence. Conclusion : Malgré l’importance de l’ensoleillement en Tunisie, le déficit en vitamine D est retrouvé chez la majorité des patients ayant une maladie de Crohn. Ce déficit semble être associé à la sévérité de la maladie. La supplémentation vitamino-calcique systématique constitue probablement le seul moyen permettant de prévenir cette carence vitaminique. POSTERS inflammatoire Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9612 Conclusion : Notre étude a montré que l’anémie est très fréquente chez les patients atteints de MICI, son mécanisme est complexe dominé par l’inflammation et la carence martiale absolue. Le contrôle de l’inflammation reste le pivot de traitement mais souvent insuffisant. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9610 44 P.19 Abcès du psoas au cours de la maladie de Crohn : expérience d’un centre hospitalier marocain Manifestations articulaires paradoxales au cours du traitement anti-TNFα chez les patients atteints de MICI F. Benali (1), M. Tahiri (1), R. Meharich (1), S. Oussama (1), F. Haddad (1), A. Bellabah (1), W. Badre (1), W. Hliwa (1) H. Thiebault (1), P. Boyard-Lasselin (1), C. Guignant (1), A. Wacrenier (1), F. Brazier (1), J. Meynier (1), E. Nguyen-Khac (1), V. Goeb (1), J.-L. Dupas (1), M. Fumery (1) (1) Casablanca, MAROC. (1) Amiens. Introduction : L’abcès du psoas était historiquement lié à la tuberculose, toutefois la maladie de Crohn (MC) devient actuellement une étiologie fréquemment responsable de l’abcès du psoas. Le but de notre étude est de déterminer la prévalence de l’abcès du psoas au cours de la maladie de Crohn, et de décrire le profil épidémiologique, socioéconomique, clinique, paraclinique, thérapeutique et évolutif de ces malades. Introduction : Les manifestations articulaires sont les Patients et Méthodes : Patients et Méthodes : plus fréquentes des manifestations extra-digestives associées aux Maladies Inflammatoires Chroniques intestinales (MICI). Elles sont dites paradoxales lorsqu’elles surviennent au cours d’un traitement anti-TNF. Le but de cette étude était d’évaluer la fréquence, de préciser les caractéristiques et de rechercher les facteurs prédictifs de survenue de ces manifestations. Il s’agit d’une étude rétrospective cas/témoins portant sur les patients atteint d’une maladie de Crohn hospitalisés au service de gastroentérologie du CHU Ibn Rochd de Casablanca entre l’année 2005 et l’année 2013. Le diagnostic de l’abcès du psoas était posé sur les données scanographiques. Les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, paracliniques et thérapeutiques des malades atteints de MC compliquée d’abcès du psoas ont été analysées, puis comparées à celles des autres malades Crohniens (groupe témoin). Dans cette étude monocentrique prospective, une consultation rhumatologique a été proposée à tous les patients atteints de MICI traités par infliximab (IFX) ou adalimumab (ADA) afin d’évaluer la prévalence des manifestations articulaires et de distinguer celles qui étaient liées au traitement de celles liées à la MICI. Les manifestations paradoxales ont été définies par la survenue de manifestations articulaires (hors lupus induit et réaction d’hypersensibilité) après le début du traitement par anti-TNF chez un patient en rémission sur le plan intestinale. Un bilan biologique systématique à la recherche d’anomalies inflammatoires (NFS, CRP) ou immunologiques (immunoglobulines, Ac anti-nucléaires, Ac anti-DNA, Ac anti-CCP, fraction du complément, facteur rhumatoïde, antiantigène nucléaire soluble, ASCA, HLA B27) ainsi qu’un dosage des taux sériques d’IFX et des anticorps anti-infliximab étaient systématiquement réalisés. Résultats : 126 patients atteints de MC ont été inclus durant cette période. Les patients atteints de maladie de Crohn compliquée d’abcès du psoas représentaient 7.9% (n = 10) des patients Crohniens hospitalisés. L’âge moyen était de 35.6 ans (17 - 51 ans), Il y avait une nette prédominance masculine dans ce groupe de patients avec un sexe ratio H/F de 9 versus 0.9 dans le groupe témoin. Il s’agissait de malades de bas niveau socioéconomique. La durée d’évolution de la MC était en moyenne de 37.6 mois versus 63.9 mois dans le groupe témoin. La localisation de la MC était iléo-caecale dans 60% des cas versus 23% dans le groupe témoin. 60% de nos patients étaient connus porteurs d’une maladie de Crohn dont 3 patients sous 5-ASA et 3 sous azathioprine, tandis que chez les autres patients (40%), l’abcès du psoas était inaugural et révélateur d’une MC jusque-là méconnue. 70% des patients étaient dénutris avec un index de masse corporel ou IMC < 18,5 kg/m2. Les signes cliniques étaient dominés par la douleur de la fosse iliaque droite (FID), l’empâtement de la FID, le psoïtis et la fièvre. La tomodensitométrie abdomino-pelvienne et/ou l’entéroscanner ont permis de poser le diagnostic positif de l’abcès du psoas, de préciser son siège (droit chez tous nos patients) et de mesurer sa taille (qui atteignait 128/41 mm pour le plus volumineux). Les explorations ont été complétées par une coloscopie chez tous nos patients. Le traitement de l’abcès du psoas était médico-chirurgical dans tous les cas. Le traitement médical consistait en une bi-antibiothérapie et une mise au repos du tube digestif. Tous nos patients avaient bénéficié d’une chirurgie avec résection intestinale. Cette dernière était précédée d’un drainage percutané de l’abcès dans 20% des cas. L’évolution était bonne dans 80% des cas avec un recul moyen de un an, mais était greffée de mortalité dans deux cas (20%). JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.18 Résultats : Conclusion : Les manifestations articulaires paradoxales chez les patients atteints de MICI traités par AntiTNF sont fréquentes, touchant plus de 10% des patients. Ces manifestations ne sont généralement pas responsables d’un arrêt du traitement par anti-TNF. Conclusion : L’abcès du psoas est une complication relativement rare de la maladie de Crohn. Il complique 0,6 à 10% des MC, selon les séries. Dans notre étude, la prévalence de l’abcès du psoas chez les patients Crohniens hospitalisés était de 7,9%. Le diagnostic peut être difficile, en particulier lorsqu’il révèle la maladie. Le traitement est médico-chirurgical. L’amélioration des techniques de drainage percutané a permis de pratiquer la résection chirurgicale dans de meilleures conditions et d’améliorer le pronostic. La mortalité reste cependant non négligeable (20% dans notre série). Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9576 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9590 45 POSTERS Entre le 1er mai 2013 et 30 avril 2014, 79 patients atteints de maladie de Crohn (MC) et 20 patients atteints de rectocolite hémorragique (RCH) traités par, IFX (n = 80) ou ADA (n = 19) ont été inclus. Un immunosuppresseur (azathioprine/méthotrexate) était associé dans 12% des cas. Des manifestations articulaires existaient chez 50 (62%) patients traités par IFX et chez 12 (63%) des patients traité par ADA. 12% (n = 12) étaient considérés comme associées à la MICI et 16% (n = 16) associées à l’anti-TNF. Parmi les manifestations survenant sous anti-TNF, on dénombrait 12% (n = 12) d’effets paradoxaux, 2% (n = 2) de lupus induit et 2% (n = 2) de réaction d’hypersensibilité. Les 12 patients présentant des effets paradoxaux sous IFX (n = 9) ou adalimumab (n = 3), étaient traités pour une MC en rémission clinique, avec atteinte périphérique dans 90% des cas ; 25% présentaient une spondylarthropathie. Des manifestations cutanées paradoxales étaient associées dans 25% des cas. La durée médiane de traitement par anti-TNF, chez ces patients, était de 47 mois (Q1 = 30 ; Q3 = 77). Ces manifestations n’ont jamais justifié l’arrêt du traitement anti-TNF. Trois patients ont été traités par méthotrexate. Aucun facteur clinique ou biologique n’était associé à l’apparition des manifestations articulaires paradoxales. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.20 P.21 Association maladie cœliaque et maladie inflammatoire chronique de l’intestin : à propos de 8 cas Manifestations extradigestives dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin F. Lounes (1), N. Aliarous (1), S. Cheraitia (1), Y. Chikhi (1), O. Louahadj (1), R. Ouldgougam (1), Z.-C. Amir (1), F. Asselah (1), K. Belanteur (1), S. Berkane (1), S. Ayoub (1), H. Asselah (1), M. Lahcene (1) M. Bakkali (1), F. Ajana (1), I. Benelbarhdadi (1), W. Essamri (1), R. Afifi (1), A. Essaid El Feydi (1) (1) Rabat, MAROC. Introduction : Les manifestations extradigestives au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) sont relativement fréquentes, leur prévalence varie selon les séries entre 6 et 25 %. Le but de notre travail est d’étudier la fréquence des anomalies extradigestives au cours des MICI et les décrire. (1) Alger, ALGÉRIE. Introduction : L’association d’une maladie cœliaque (MC) à une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) est rare. En fait, peu d’études en ont évalué la prévalence. L’objectif de l’étude a été de préciser la fréquence ainsi que les caractéristiques anatomo-cliniques et évolutives de cette association. Matériels et Méthodes : c’est une étude rétrospective descriptive sur une période de 24 ans incluant tous les malades suivis pour MICI ayant des manifestations extradigestives associées. Patients et Méthodes : L’étude a été prospective, unicentrique et a porté sur 8 cas de MC associée à une MICI, recrutés en 26 ans (juin 1987 - décembre 2013) dans une cohorte de 320 MC. Résultats : Sur 999 malades étudiés 30% avaient des manifestations extradigestives associées dont 26% suivis pour rectocolite hémorragique (RCH) et 74% suivis pour maladie de crohn (MC). L’âge moyen de nos malades était de 34 ans avec des extrêmes d’âge entre 72 et 12 ans, il y avait 177 femmes et 116 hommes avec un sexe ratio de 1,52.L’atteinte extradigestive était unique chez 84% des malades et multiple chez 15% des malades. L’atteinte articulaire périphérique était notée dans 82% des malades suivis pour RCH et 73% des malades atteints d’une maladie de crohn .L’atteinte axiale était présente chez 18 % des malades suivis pour RCH et 43% des malades suivis pour MC. 7% des malades suivis pour la MC présentaient un retentissement osseux de la maladie. Les manifestations cutanéomuqueuses étaient notées dans 11% des cas dont 7 cas de RCH et 27 cas de MC. Nous avons noté une aphtose dans 2 cas de RCH et 7 cas de MC, un érythème noueux dans 1 cas de RCH et 8 cas de MC, une pyoderma gangrunosum dans 1 cas de RCH et 2 cas de MC, une dermatite bulleuse dans 1 cas de RCH et 1 cas de MC, un psoriasis dans 1 cas de RCH et 4 cas de MC et une urticaire dans 1 cas de RCH et 1 cas de MC. D’autres lésions cutanées ont été retrouvées chez les malades suivis pour MC dont 2 cas de lichen plan, , 1 cas de sécheresse cutanée et 1 cas de vascularite. 3% des malades avaient une atteinte oculaire associée dont 11 cas de MC et 4 cas de RCH. Il s’agissait d’une uvéite antérieure dans 1 cas de RCH et 4 cas de MC, une cataracte dans 1 cas de RCH et 1 cas de MC, une sécheresse oculaire dans 1 cas de RCH, une myopathie oculaire dans 1 cas de MC et une épisclérite dans 1 cas de MC . D’autres manifestations ont été objectivée chez les malades suivis pour MC tels les manifestations hépatobiliaires (7% des cas), neurologiques (3%) et vasculaires (3%). Le diagnostic de MC a été établi sur le dosage des auto anticorps spécifiques, le typage HLA de classe II, le MICA ainsi qu’une endoscopie digestive haute avec étude histopathologique des biopsies duodénales. Celui de la MICI a été porté sur un faisceau d’arguments cliniques, endoscopiques, radiologiques, histologiques et évolutifs. Tous les patients ont été soumis à un régime sans gluten à vie et à un traitement spécifique de la MICI. POSTERS Résultats : Dans la cohorte de MC, la fréquence de l’association MC-MICI a été de 2,5%. Le sex-ratio (H/F) a été de 0,33. L’âge moyen du diagnostic de la MC a été de 33,6 ans [25-45], celui de la MICI de 36,8 ans [27-44]. Le diagnostic des 2 affections a été concomitant chez 4 patients (50%), celui de la MC a précédé celui de la MICI dans 3 cas, la MICI a été inaugurale dans le dernier cas. La diarrhée chronique a été constante, une anémie a été observée dans 50% des cas, des manifestations articulaires dans 4 cas et une aphtose buccale chez 2 patients. Les anticorps IgA anti transglutaminase et/ou antiendomysium ont été présents dans tous les cas. Les patients étaient HLADQ2 dans tous les cas, DQ5 et DQ6 respectivement dans 2 et 1 cas. A l’étude du gène MICA, 4 patients étaient [val/ met] et 2 [val/val]. L’aspect endoscopique a été évocateur de MC dans 75% des cas. L’étude histopathologique des biopsies duodénales a révélé un stade III de Marsh-Oberhuber dans les 8 cas. La MICI était à type de maladie de Crohn chez 4 patients et de colite ulcéreuse (CU) dans les cas restants.La maladie de Crohn a été sténosante dés le diagnostic chez les 4 patients avec tableau occlusif révélateur ayant nécessité une résection chirurgicale segmentaire en urgence chez 3 patients suivi d’un traitement par azathioprine.La topographie de la maladie de Crohn a été iléale dans 2 cas avec manifestation anopérinéale chez un patient, duodéno-jéjuno-colique dans 1 cas et jéjunale isolée 1 fois. Cette dernière localisation ayant été bien documentée (histopathologie de la pièce opératoire, multiples biopsies duodénales et tests sérologiques). La CU, quant à elle, a été pancolique, sévère, à évolution chronique active dans 3 cas et localisée au rectum dans le dernier cas. Le traitement de la CU a comporté de l’azathioprine chez 3 patients, en association à l’infliximab dans 2 cas. La forme rectale a bénéficié d’un traitement local par 5 ASA. La durée moyenne du suivi a été de 5,75 ans [4-9]. L’évolution a été marquée par le décès d’un patient atteint d’une maladie de Crohn dans les suites opératoires immédiates, des poussées modérées dans 2 cas de CU et une stabilité chez les 5 derniers patients avec amélioration histologique sous RSG. Conclusion : Les manifestations extradigestives sont fréquente dans notre contexte (30%).l’atteinte rhumatologique est dominante dans 86% des cas. Certaines de ces manifestations peuvent être plus préoccupantes que la maladie intestinale sous jaçente et aggravent le pronostic vital. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9432 Conclusion : L’association MC-MICI est rare, observée autant dans la maladie de Crohn que dans la colite ulcéreuse et est marquée surtout par la sévérité de la présentation de la MICI. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9495 46 P.23 Atteinte rénale au cours de la maladie de Crohn : résultats d’une étude prospective Valeur ajoutée de l’index récepteur soluble de la transferrine/log ferritine dans le diagnostic de carence martiale au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin L. Kallel (1), M. Amri (1), M. Hafi (1), L. Rais (1), N. Ben Mustapha (1), M. Serghini (1), S. Matri (1), M. Fekih (1), J. Boubaker (1), F. Ben Moussa (1), A. Filali (1) V. Abitbol (1), D. Borderie (1), V. Polin (1), F. Maksimovic (1), G. Sarfati (1), A. Esch (1), T. Tabouret (1), M. Dhooge (1), J. Dreanic (1), G. Perkins (1), S. Chaussade (1) (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : L’atteinte rénale constitue une manifestation extra-digestive sévère de la maladie de Crohn pouvant même engager le pronostic vital des patients. Le but de notre travail était de préciser la fréquence de cette manifestation et d’analyser ses caractéristiques clinicobiologiques et histologiques. (1) Paris. Introduction : Une carence martiale (CM) est fréquente chez les patients souffrant de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI). La CM peut être difficile à diagnostiquer en présence d’inflammation. Une ferritinémie (F) <30 ng/ml est un critère diagnostique de CM. Selon des recommandations (1) une F entre 30-100 ng/ml en présence d’inflammation indique une CM. Si l’augmentation des seuils de F augmente sa sensibilité, elle diminue sa spécificité. La confirmation d’une vraie CM est importante avant de traiter par fer intraveineux, non dénué de risque en période inflammatoire ou en administration répétée (2). L’index récepteur soluble de la transferrine/log ferritine a une bonne sensibilité et spécificité pour le diagnostic de CM dans les maladies chroniques (3). Le but de cette étude était d’évaluer la valeur ajoutée de l’index TfR-F dans le diagnostic de CM dans une cohorte prospective de patients ayant une MICI. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective menée conjointement par les services de gastro-entérologie A et de néphrologie de l’hôpital la Rabta de Tunis, sur une période d’une année et qui a inclus tous les patients hospitalisés durant la période de l’étude dans le premier service. Tous les patient inclus ont bénéficié d’un test de dépistage aux bandelettes urinaires à la recherche d’anomalies uriniaires, de même qu’une étude de la fonction rénale notamment par le calcul de la clairance de la créatinine selon la formule MDRD ainsi que d’une échographie rénale. D’autres examens ont été réalisés en fonction du résultat de ces examens systématiques, notamment un dosage pondéral de la protéunirie des 24h, une biopsie des glandes salivaires ou une ponction biopsie rénale (PBR). JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.22 Patients et Méthodes : La participation à cette étude était proposée aux patients consécutifs vus pour une MICI dans notre hôpital entre février 2013 et mars 2014. Les critères d’exclusion comprenaient une transfusion sanguine dans le mois précédent, une supplémentation en fer dans les 3 mois ou l’absence de consentement. L’activité de la MICI était évaluée sur les symptômes et les marqueurs d’inflammation (CRP, endoscopie, calprotectine fécale). Les patients ont eu des dosages sériques d’hémoglobine, CRP, F, vitamine B9 et B12, LDH, haptoglobine et le récepteur soluble de la transferrine (sTfR). Le ratio sTfR/log Ferritine (TfR-F) était calculé systématiquement. La CM était définie par F<30 ng/ ml ou un TfR-F>2 en présence d’inflammation ; un TfR-F<1 excluait la CM. Résultats : Cent patients ont été inclus, 62 femmes et 38 hommes. La Maladie de Crohn évoluait depuis une moyenne de 3,5 ans et était de localisation iléo-colique dans 80% des cas, colique dans 19% des cas et ano-périnéale chez un 1% des patients. L’examen des urines aux bandelettes réactives a objectivé des anomalies uriniaires chez 44% des patients, à type de protéinurie dans 25% des cas, une leucocyturie sans germes, un pH alcalin et une hématurie microscopique dans respectivement 15%, 8%, 3% et 2% des cas. Une microprotéinurie et une macro protéinurie ont été retrouvés dans 25% des cas et 12% des cas respectivement. La clairance de la créatinine a permis d’objectiver une hyperfiltration glomérulaire dans 27% des cas et une insuffisance rénale chez 22% des patients. Une biopsie des glandes salivaires accessoires a été réalisée chez 13 patients et une PBR dans 3 cas. Résultats : Au terme de ce bilan, nous avons retenu le diagnostic d’une amylose rénale dans 7 cas, une glomérulonéphrite extramembraneuse dans un cas et une glomérulonéphrite d’origine indéterminée chez un autre patient. Une néphropathie interstitielle chronique a été diagnostiquée chez 23 patients. Une pathologie lithiasique a été trouvée chez 9 patients. Conclusion : Notre travail a permis de montrer que l’atteinte rénale au cours de la maladie de Crohn n’est pas rare, et qu’elle est plutôt sous-estimée en rapport avec son caractère infra-clinique. Un dépistage systématique avec une prise en charge précoce spécifique associée à un traitement de la maladie inflammatoire digestive pourrait permettre d’améliorer le pronostic de cette atteinte. Conclusion : Cette étude prospective dans les MICI montre que l’index TfR-F ajouté au critère basé sur la F<30 ng/ml augmente de 36 % le taux diagnostique de CM. L’index TfR-F est utile au diagnostic CM chez les patients ayant une MICI active et permet de ne pas surtraiter par fer intraveineux en cas de stock martial normal. Pour des contraintes de coût et de disponibilité du dosage de sTfR, nous proposons une stratégie diagnostique en 2 étapes : dosage de la F en 1ere intention, puis analyse du TfR-F en cas de maladie active et F normale. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9168 Références : (1) Gasche et al. Guidelines on the diagnosis and management of iron deficiency and anemia in inflammatory bowel diseases. Inflamm Bowel Dis 2007 ; 13 : 1545-1553. (2) Teehan al. Iron storage indices : novel predictors of bacteremia in hemodialysis patients initiating intravenous iron therapy. Clin Infect Dis Off Publ Infect Dis Soc Am 2004 ; 38 : 1090-1094. (3) Weiss et al. Anemia of chronic disease. N Engl J Med 2005 ; 352 : 1011-1023. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9048 47 POSTERS 150 patients âgés de 38 (16-78) ans, 69 hommes, 105 malades de Crohn, 43 RCH et 2 colites inclassées ont été inclus. 68 patients (45,3%) avaient une maladie active. 42 patients (28%) avaient une anémie. 9 patients (6%) avaient une carence en vitamine B12 et 9 (6%) en vitamine B9. 36 patients (24%) avaient une F<30 ng / ml, 69 (46%) une F 30-100 ng/mL et 45 (30%) une F>100 ng/ mL. 32 patients (21,3%) avaient une F 30-100 ng/mL et une inflammation : 2 avaient une carence en vitamine B12 excluant l’analyse du TfR-F, 13/30 patients (43,3%) avaient TfR-F>2, 16 (53.3%) un TfR-F de 1 à 2 et un patient (3.3%) TfR-F<1. Sept patients (17,1%) avec F>100 ng/mL avaient un TfR-F>2. Au total, une CM était diagnostiquée chez 49/150 patients (32,7%) dont 36 sur la base d’une F<30 ng /ml et 13 avec l’index TfR-F>2 en présence d’inflammation. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.24 P.25 La lipocaline fécale permet de détecter une activité endoscopique et la présence d’ulcérations dans la maladie de Crohn Un nouveau test rapide de dosage de la calprotectine dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales A. Buisson (1), N. Barnich (1), M. Goutte (1), E. Vazeille (1), R. Minet-Quinard (1), B. Pereira (1), G. Bommelaer (1) M. Dranga (1), C. Mihai (1), C. Cijevschi Prelipcean (1) (1) Clermont-Ferrand. Introduction : Introduction : (1) Iasi, ROUMANIE. Le diagnostique et le suivi des patients ayant une MICI est difficile vu les nombreux explorations invasives nécessaires. Dans ce contexte, l’intérêt de trouver des marqueurs noninvasifs fiables augmente. Les plus étudiés récemment sont les marqueurs fécaux, en spécial la calprotectine fécale. But : l’évaluation de l’efficacité de test semi quantitatif rapide CalDetect Sofar dans les MICI. Introduction : La lipocaline-2 (LCN2) fécale, aussi connue sous le nom d’oncogène 24p3 ou lipocaline associée à la gelatinase (NGAL), est une protéine exprimée dans les polynucléaires neutrophiles et dans les cellules épithéliales du tube digestif, qui a montré une très bonne corrélation avec la sévérité des colites expérimentales en modèles murins. Le développement de nouveaux objectifs thérapeutiques tels que la cicatrisation muqueuse endoscopique ou la prévention de la destruction digestive dans la maladie de Crohn (MC) nécessite la répétition des évaluations endoscopiques qui peuvent altérer la qualité de vie des patients. Le développement de biomarqueurs corrélés à l’activité endoscopique apparait donc comme un enjeu majeur dans la MC. Le but de notre étude était d’évaluer la capacité de la LCN2 fécale à détecter une activité endoscopique et la présence d’ulcérations dans la MC. Matériels et Méthodes : L’étude prospective a inclus 154 patients MICI (103 avec une RCUH, 51 avec une maladie de Crohn) admissent à l’hôpital de janvier 2011 jusqu’à l’avril 2013. Le diagnostique a été confirmé par colonoscopie et l’examen histologique. La calprotectine fécale a été mesurée par le test rapide semi quantitatif CalDetect® Sofar. Résultats : Nous avons étudié 103 patients avec une RCUH et 51 avec MC. 53.39% des patients atteints de colite ulcéreuse avait une maladie active. 21 d’entre eux avaient un épisode sévère, 16 avaient un épisode modéré, tandis que 18 avaient une activité légère. 15 des patients avaient une rectite, 42 une colite gauche et 46 une pancolite. La calprotectine fécale ne présente pas de corrélation avec la localisation des lésions. Les données ont montré une forte corrélation entre la sévérité de la maladie active, évaluée par le score UCDAI (Mayo) et la calprotectine. Dans le sous groupe de la maladie de Crohn, 18 patients étaient en rémission, 13 présentaient une activité légère, 18 avaient une activité modérée et 3 avaient une poussée sévère. Chez 14 patients les lésions étaient iléo-coliques, 27 avaient seulement des lésions coliques, chez 8 patients les lésions étaient situées sur l’intestin grêle et 2 patients avaient des lésions du tube digestif supérieur associées. Chez les patients atteints de la maladie de Crohn il n’y avait pas de corrélation entre la localisation, le pattern de la maladie et la calprotectine. Les données de l’étude ont montré une forte corrélation entre la calprotectine et le score CDAI. Patients et Méthodes : Tous les patients atteints de MC nécessitant une iléocoloscopie au CHU de ClermontFerrand ont été inclus prospectivement et consécutivement entre Septembre 2013 et Août 2014. Un prélèvement de selles était réalisé dans les 48 heures encadrant l’endoscopie pour congélation puis dosage du taux de LCN2 fécale par méthode ELISA. Les caractéristiques démographiques des patients ont été recueillies prospectivement ainsi que le Crohn’s Disease Activity Index (CDAI) et le dosage de la CRP. Seules les ulcérations superficielles et les ulcérations profondes étaient considérées comme des ulcérations (érosions aphtoïdes exclues). Une MC était considéré comme active endoscopiquement si le CDEIS ≥ 6. Les résultats sont exprimés en moyenne (±écart type) ou médiane [interquartile]. Résultats : Au total, 54 patients atteints de MC ont été Conclusion : Le test rapidede dosage de la calprotectine pourrait être utile pour l’évaluation de la sévérité des maladies inflammatoire intestinales. POSTERS inclus dont 32 femmes (59.3%) et 19 fumeurs (35.2%). L’âge moyen des patients à l’inclusion était de 36.3 (±16.4) ans, alors que la durée médiane de la maladie à l’inclusion était de 4.0 [1-9] ans. La localisation de la maladie était iléal pure (L1) chez 21 patients (38,8 %), colique pure chez 10 patients (18,5 %) et iléocolique chez 23 patients (42,6 %). Les valeurs medianes du CDAI, de la CRP et du CDEIS étaient 162.5 [64.5-231], 8.6 mg/L [3-24.5], et 3.25 [0.0-5.02], respectivement. Tandis que 12 patients (22,2 %) avaient une MC active endoscopiquement définie par un CDEIS ≥ 6, 42 patients avaient un CDEIS < 6. Parmi tous les patients, 26/54 avaient des ulcérations (48,2 %). Le taux de LCN2 était significativement plus élevé chez les patients ayant des ulcérations en comparaison des patients sans ulcération (5245,8 vs.1406,6 ; p = 0,046). Le taux de LCN2 était également significativement plus élevé chez les patients ayant activité endoscopique (CDEIS ≥ 6) en comparaison des patients avec un CDEIS < 6 (7725,7 vs. 1939,4 ; p = 0,05). Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9717 Conclusion : La lipocaline fécale semble être un biomarqueur efficace pour détecter une activité endoscopique et la présence d’ulcération dans la maladie de Crohn. Des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats dans une cohorte indépendante. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10017 48 P.27 Le taux sérique de NTproBNP est corrélé à l’activité des maladies inflammatoires chroniques intestinales Cholangite sclérosante primitive et maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : état des lieux en 2014 A. Wacrenier (1), A.-M. Bourgeois (1), J. Ausseil (1), C. Szymanski (1), H. Thiebault (1), F. Brazier (1), A. Galmiche (1), E. Nguyen-Khac (1), J.-L. Dupas (1), J.-F. Colombel (2), M. Fumery (1) C. Jarlot (1), P. Faure (2), H. Marotte (1), S. Nahon (3), E. Del Tedesco (1), L. Clavel (1), L. Peyrin-Biroulet (4), J.-M. Phelip (5), X. Roblin (1) (1) Amiens; (2) New York, ETATS-UNIS D’AMERIQUE. (1) Saint-Étienne; (2) Toulouse; (3) Montfermeil; (4) Vandœuvre-lès-Nancy; (5) Saint-Priest-en-Jarez. Introduction : Introduction : Matériels et Méthodes : Dans cette étude monocentrique, un dosage de NTproBNP a été réalisé chez des patients atteints de MC ou de rectocolite hémorragique (RCH), chez des patients atteints de syndrome de l’intestin irritable (SII) et chez des témoins sains. Les caractéristiques cliniques (score d’Harvey-Bradshaw (HB), score clinique Mayo), biologiques (CRP) et endoscopiques (CDEIS, UCEIS) ont été recueillies au moment du dosage de NTproBNP. Une échographie cardiaque était réalisée en cas de taux sérique de NTproBNP > 124pg/ml. Matériels et Méthodes : En association avec le CREGG, nous avons réalisé une étude observationnelle par questionnaire afin d’étudier l’association CSP et MICI. Les questionnaires étaient remplis par les médecins, pour la plupart libéraux, et portaient sur les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et paracliniques, et sur l’histoire de la maladie et la prise en charge en termes de traitement et de suivi. Le NTproBNP est actuellement utilisé comme marqueur diagnostique de l’insuffisance cardiaque. Une corrélation significative entre le NTproBNP et la CRP a récemment été rapportée dans la polyarthrite rhumatoïde (1) et dans la maladie de Crohn (MC) (2). Le but de cette étude était de rechercher l’intérêt du dosage du NTproBNP pour évaluer l’activité des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI). La cholangite sclérosante primitive (CSP) est une pathologie rare, pour laquelle il existe peu de données et recommandations. Un des enjeux important est le dépistage des néoplasies coliques et biliaires chez ces patients à haut risque. Nous nous sommes intéressés aux CSP associées aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) et à leur prise en charge. Notre objectif principal était de réaliser une analyse descriptive de notre échantillon de patient. Nos objectifs secondaires étaient de rechercher des facteurs associés à la survenue de complications hépatiques et à la survenue de complications coliques. Résultats : 118 patients atteints de MC, 26 atteints de RCH, 20 atteints de SII et 18 témoins sains ont été inclus. Le taux sérique médian de NTproBNP était de 50,5 pg/ml [Q1 : 28-Q3 : 94] dans le groupe MC, de 72 pg/ml [46-138] dans le groupe RCH, de 43,5 pg/ml [26,75-111,25] dans le groupe SII et de 34,5pg/ml [26,5-49,75] dans le groupe témoin. Il existait une augmentation significative du taux de NTproBNP chez les patients MC ayant un score HB>4 (p = 0.02) ou une RCH ayant un score clinique Mayo>2 (p = 0.03). Il existait une corrélation significative entre le NTproBNP et, respectivement, le score HB (r = 0.31, p = 0.0005), et le score clinique Mayo (r = 0.45, p = 0.01). Une augmentation significative du NTproBNP était observé chez les patients MC (p<0.001) et RCH (p<0.0016) ayant une CRP >10 mg/l. Il existait une corrélation significative entre NTproBNP et CRP dans le groupe MC (r = 0.64, p<0.001) comme dans le groupe RCH (r = 0.8, p<0.001). Chez les 34 patients ayant eu une coloscopie, il existait une corrélation significative entre le NTproBNP et, respectivement, le CDEIS (r = 0.85, p<0.001), et le UCEIS (r = 0.78, p = 0.007). Un taux de NTproBNP de 57pg/ml avait une sensibilité (Se) de 70% et une spécificité (Sp) de 63% (AUC 0.73, IC95% [0.63-0.83] ) pour prédire un taux de CRP>10 mg/l au cours de la MC. Dans la RCH, un taux de NTproBNP de 75 pg/ml avait une Se de 88% et une Sp de 75% (AUC 0.87, IC95% [0.71-1] ) pour prédire un taux de CRP>10 mg/l. Toutes les échographies cardiaques réalisées étaient normales. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.26 Résultats : 81 patients (54 RCH) ont été inclus. L’âge moyen était de 41,7 ans, le sexe ratio de 2,5 hommes pour 1 femme. Les CSP des petits canaux représentaient 31,4% des patients. Dans 60,5% des cas, la MICI était diagnostiquée avant la CSP. Sur le plan thérapeutique, 53% des MICI n’avaient reçu aucun traitement ou seulement un traitement par 5ASA ou corticoïdes en cures courtes. En comparant les patients selon l’activité de leur MICI, nous avons retrouvé un âge moyen plus bas chez les patients avec une MICI à évolution péjorative (38,3 vs. 45,4 ans) que chez ceux avec une MICI quiescente (p = 0,042). Parmi les complications, 9,9% avaient développés une néoplasie colique, 34,6% une cirrhose et 8,6% un cholangiocarcinome. En analyse en sousgroupe, les facteurs associés à la survenue de complications hépatiques étaient : les CSP des grands canaux : OR = 4,922, p = 0,024, l’âge : OR = 0,924, p<0,005 et le diagnostic de CSP porté en premier : OR = 3,926, p = 0,037. Aucun facteur n’était associé à la survenue de complications coliques. Sur le plan thérapeutique, 60,6% des patients étaient traités par acide ursodésoxycholique à la dose recommandée et 18,5% n’étaient pas traités. Dans notre étude, les patients atteints de RCH étaient plus souvent traités par AUDC que les patients atteints d’une MC, avec respectivement 90,7% et 63% des patients traités (p = 0,002). Concernant la surveillance, 93,8% des patients n’avaient pas bénéficié de la surveillance optimale définie par une coloscopie avec chromoendoscopie et une imagerie hépatique annuelles et dosage des marqueurs tumoraux tous les 6 mois. Conclusion : Le NTproBNP est corrélé respectivement à l’activité clinique, biologique et endoscopique et pourrait être un biomarqueur inflammatoire utilisable dans les MICI. Dans cette étude observationnelle de patients suivis en majorité par des gastro-entérologues libéraux, nous retrouvons des donnés similaires à celles de la littérature en termes d’épidémiologie et d’évolution. Très peu de patients ont bénéficié d’un suivi optimal pour le dépistage de néoplasies coliques et hépatiques. Cet élément nécessite la réalisation d’une évaluation des pratiques professionnelles plus large afin d’améliorer le prise en charge. (2) Jean-Frederic Colombel et al. ECCO 2012. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9570 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9177 49 POSTERS Conclusion : Références : (1) Provan SA et al. Arthritis Res Ther 2008 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.28 P.29 La M2-pyruvate kinase, un nouveau marqueur fécal capable de déterminer l’activité endoscopique des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ? Intérêt de la calprotectine fécale sur la prise en charge des patients atteints de maladie de Crohn S. Habes (1), C. Trang (1), S. Bruley des Varannes (1), A. Bourreille (1), M. Flamant (1) G. Boschetti (1), S. Boyer (1), M. Chauvenet (1), K. Stroeymeyt (1), N. Benech (1), J. Drai (1), B. Flourie (1), S. Nancey (1) (1) Nantes. (1) Lyon. Introduction : La calprotectine fécale est une protéine exsudée dans la lumière du tube digestif, retrouvée dans les selles en cas d’inflammation intestinale. Il existe une bonne corrélation entre sa concentration fécale et la sévérité des lésions endoscopiques. L’évaluation de la calprotectine chez des patients atteints de MICI pourrait influencer la prise en charge des patients. Introduction : La M2-pyruvate kinase (M2-PK) est une enzyme clé de la glycolyse conduisant à une augmentation de la production d’ATP ; elle est surexprimée en cas d’augmentation des besoins énergétiques. Ainsi, elle a été proposée comme marqueur non invasif de l’inflammation intestinale. L’objectif de notre étude était de comparer les performances respectives de la fM2-PK et de la calprotectine (fCal) dosées dans les selles dans la détection des lésions endoscopiques en cas de rectocolite hémorragique (RCH) et de maladie de Crohn (MC). L’impact du dosage de la calprotectine fécale sur la prise en charge des patients atteints de maladie de Crohn a été évalué rétrospectivement dans notre étude. Patients et Méthodes : Tous les patients consécutifs présentant une MC ou une RCH et devant bénéficier d’une iléocoloscopie ont été inclus. Lors de l’iléocoloscopie la sévérité des lésions était évaluée par les scores endoscopiques SES-CD (actif si SES-CD >2) et de Rachmilewitz (actif si score > 2), respectivement pour la MC et la RCH. Un échantillon de selles était collecté avant la préparation colique pour dosage par ELISA de la fCal (Bühlmann) et de la fM2-PK (Schebo Biotech). Les performances respectives des 2 marqueurs étaient mesurées par l’aire sous la courbe ROC (AUROC) ; les sensibilités (Sen), spécificités (Spe), valeurs prédictives positives (VPP) et négatives (VPN) et la performance globale (PG) ainsi que les corrélations entre les marqueurs fécaux et les scores endoscopiques étaient déterminées. Patients et Méthodes : La calprotectine fécale Résultats : Soixante-dix-huit patients (52 MC, 26 RCH) de Crohn ont été inclus. Vingt-trois pourcent avaient un phénotype iléal (L1), 28% un phénotype colique (L2), et 49% un phénotype ileocolique (L3). Au moment du dosage, 44 % avaient des symptômes de diarrhée ou douleurs abdominales. Douze patients (29%) avaient une calprotectine inférieure à 50 mg/kg, 17 patients (40%) un taux intermédiaire et 13 patients (31%) supérieure à 200 mg/kg. Une coloscopie a été évitée dans les 6 mois suivant le résultat de la calprotectine chez 10 /12 patients (83%) du groupe « dosage normal », tandis qu’elle a été réalisée chez 5/17 patients (29%) du groupe intermédiaire et 6/13 patients (46%) du groupe « dosage élevé » . Une intensification thérapeutique a été effectuée chez 0/12 patients du groupe « normal », 5/17 patients (29%) du groupe intermédiaire et 6/13 patients (46%) du groupe « élevé » . Dans le groupe « élevé » cette intensification thérapeutique a été réalisée sans recours à une coloscopie d’évaluation chez 3/13 patients (23%). a été dosée par méthode ELISA (Buhlmann) sur les selles fraiches de 42 patients atteints de maladie de Crohn. Un taux de calprotectine inférieur à 50 mg/kg était considéré comme normal, un taux supérieur à 200 mg/kg comme élevé, un taux compris entre ces deux bornes comme intermédiaire. Les données cliniques et démographiques ont été recueillies au moment du dosage. Pour chaque patient, les modifications des traitements et les examens endoscopiques ont été précisés dans les 6 mois suivant le dosage de calprotectine. Les coloscopies envisagées au moment du dosage de la calprotectine fécale n’ont été réalisées qu’après l’obtention des résultats. Résultats : Quarante deux patients atteints de maladie POSTERS ont été inclus dans notre étude. Tandis que les concentrations de fM2-PK ne différaient pas dans la MC entre les patients selon l’activité endoscopique, les concentrations de fM2PK étaient plus élevées dans les formes actives de RCH comparées aux formes inactives. Les taux de fCal étaient significativement plus élevés chez les patients présentant une activité endoscopique aussi bien dans la MC que dans la RCH. Les AUROC de la fM2-PK et fCal étaient supérieures dans la RCH (0,95 et 0,93, respectivement) comparées à celles dans la MC (0,60 et 0,80, respectivement). Les concentrations de fM2-PK étaient significativement corrélées avec les scores endoscopiques (coefficients de corrélations r = 0,75, (p<0,001) pour la RCH et r = 0,37 pour la MC (p = 0,006) ) et avec les taux de fCal (r = 0,83, (p<0,001) pour la RCH ; r = 0,43 pour la MC ; (p = 0,001) ). Les caractéristiques de la fM2-PK et fCal sont résumées dans le tableau en tenant compte des seuils optimaux déterminés à partir des courbes ROC. Sen (%) Spe (%) VPP (%) VPN (%) PG (%) fM2-PK Crohn (seuil optimal = 1.35 UI/mL) RCH (seuil optimal = 13,6 UI/mL) 48 89 62 85 65 94 45 75 53 88 fCal Crohn (seuil optimal = 250 ⎧g/g) RCH (seuil optimal = 250 ⎧g/g) 51 89 95 71 93 89 61 71 71 85 Conclusion : Nos résultats suggèrent un impact de la calprotectine fécale sur la prise en charge des patients atteints de maladie de Crohn en évitant de façon très importante le recours à la coloscopie en cas de valeur normale et dans une moindre mesure en cas de valeurs élevée. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9158 Conclusion : Le dosage de la fM2-PK est un marqueur fiable de l’activité endoscopique dans la RCH avec une performance comparable voire supérieure à celle de la fCal. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9449 50 Définitions des lésions élémentaires endoscopiques de la maladie de Crohn : recommandations d’experts et étude de reproductibilité fond ne peut être vu, productif (issue de matière ou de pus) OU pour lequel l’endoscopiste suspecte une communication avec un autre organe (TA = 93 % ; 28/30). L’étude de reproductibilité des définitions des EA, US et UP est en cours. Conclusion : Les définitions des lésions élémentaires A. Buisson (1), J. Filippi (2), A. Amiot (3), G. Cadiot (4), M. Allez (5), P. Marteau (5), Y. Bouhnik (6), G. Pineton de Chambrun (7), A.-L. Pelletier (5), S. Nancey (8), D. Moussata (8), A. Attar (5), A. Blain (5), L. Vuitton (9), G. Vernier-Massouille (10), P. Seksik (5), M. Nachury (7), J.-L. Dupas (11), R. Modigliani (5), L. Peyrin-Biroulet (12), J.-Y. Mary (5), E. Louis (13) Remerciements à G Brillault, M Goutte et au GETAID. (1) Clermont-Ferrand; (2) Nice; (3) Créteil; (4) Reims; (5) Paris; (6) Clichy-la-Garenne; (7) Lille; (8) Lyon; (9) Besançon; (10) Tourcoing; (11) Amiens; (12) Vandœuvrelès-Nancy; (13) Liège, BELGIQUE. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9893 endoscopiques de la MC issues de ce panel d’expert, si leurs reproductibilités était confirmées, permettraient une standardisation et une plus large utilisation des scores endoscopiques (CDEIS). Remerciements, financements, autres : Introduction : Le développement récent d’objectifs thérapeutiques tels que la cicatrisation muqueuse endoscopique ou la prévention de la destruction digestive dans la maladie de Crohn (MC) a remis en évidence l’intérêt des scores endoscopiques dont le Crohn’s Disease Endoscopic Index of Severity (CDEIS), actuellement le mieux validé pour évaluer la sévérité des lésions endoscopiques. La clarification des définitions des lésions élémentaires composant cet indice représente un enjeu majeur pour optimiser la reproductibilité de ce score. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.30 Matériels et Méthodes : 12 gastroentérologues spécialisés dans les MICI et membres du GETAID ont formé le panel d’expert. Une revue de la littérature exhaustive a permis d’identifier les définitions endoscopiques présentes dans la littérature : pour les érosions aphtoïdes (EA) ou synonymes, les ulcérations profondes (UP), les ulcérations superficielles (US), les sténoses et les fistules. Le processus d’élaboration des définitions a été réalisé selon la méthode Delphi. Chaque expert participait de manière indépendante. Lors du 1er tour, les définitions existantes ont été proposées aux experts. Ceux qui le souhaitaient ont pu proposer leur propre définition. Lors du 2ème tour les définitions issues de la littérature et celles proposées par le panel ont été soumises aux 12 experts. Seules les définitions recevant au moins un vote ont été soumises au panel lors du 3ème tour, où seules les propositions recueillant plus de la moitié des suffrages ont été conservées. Le 4ème tour de vote a permis de sélectionner une définition par item d’intérêt. Ces définitions ont été soumises à 30 membres du GETAID n’ayant pas participé au processus d’élaboration des définitions afin de définir leur taux d’acceptation. L’étude de reproductibilité inter et intra-observateur a été réalisée pour la définition des EA, des UP et des US à partir d’une vidéo composée de séquences de film mettant en évidence 100 lésions élémentaires (incluant des lésions factices) puis les mêmes 100 séquences vidéo mais dans un ordre randomisé aléatoire 1 mois plus tard. 15 membres du GETAID, dont 9 n’avaient pas élaboré ces définitions, ont participé individuellement et de manière indépendante à cette étude de reproductibilité. Résultats : POSTERS Bien que le terme d’ulcération aphtoïde puisse être employé, le panel d’experts recommande d’utiliser le terme d’érosion aphtoïde moins confusiogène (ces EA n’entrant pas dans l’évaluation de la surface ulcérée pour le calcul du CDEIS). Une EA est définie endoscopiquement par une ulcération dont le centre blanc est inférieur à 5 mm de diamètre, avec halo érythémateux (Taux d’acceptation (TA) = 96,6 % ; 29/30). Une UP (ou creusante) est définie endoscopiquement par une rupture nette de niveau par rapport à la muqueuse périphérique OU des striations visibles dans le fond de l’ulcération OU des décollements muqueux OU des ulcérations en puits (TA = 83 % ; 24/29). Les US en endoscopie correspondent à toute ulcération dont la définition ne correspond ni à une EA ni à une UP comme définies précédemment (TA = 83 % ; 24/29). Une sténose endoscopique correspond à une réduction de calibre de la lumière digestive rendant impossible ou difficile le franchissement de la zone rétrécie par un coloscope adulte (TA = 86 % ; 26/30). Une fistule est définie en endoscopie comme un orifice bien limité, profond, dont le 51 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.31 P.32 Corrélation entre lésions endoscopiques et histologiques au cours des MICI Utilité de la protéine C-réactive comme marqueur d’activité de la maladie de Crohn en fonction de la localisation M. Sokpon (1), M. Salihoun (1), L. Amrani (1), M. Acharki (1), I. Serraj Andaloussi (1), M.-H. Nya (1), N. Kabbaj (1) M. Mahmoudi (1), N. Ben Mustapha (1), R. Ben Jemaa (1), M. Serghini (1), M. Fekih (1), L. Kallel (1), S. Matri (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1) (1) Rabat, MAROC. (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : Introduction : L’endoscopie est l’examen de base pour le diagnostic et le suivi des Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI). Elle sera complétée par une étude histologique des lésions endoscopiques. Le but de ce travail est de montrer la correlation entre les lésions endoscopiques et les données histologiques. La protéine C-réactive (CRP) est un marqueur sérologique de l’activité de la maladie de Crohn (MC), mais il peut être moins utile dans l’évaluation de l’activité de la MC iléale. Le but de notre étude est d’étudier l’utilité de la CRP comme un marqueur de l’activité de la maladie en fonction de la localisation de la maladie. Matériels et Méthodes : Patients et Méthodes : De janvier 2010 à Août 2014, 135 patients explorés pour suspicion de MICI ont été inclus. Tous les patients ont bénéficié d’une iléo coloscopie avec biopsies. L’analyse statistique des données a été réalisé par le logiciel SPSS 20.0, la concordance entre l’endoscopie et l’histologie a été étudié par le test Khi-deux de Pearson, un P˂0,05 a été considérée comme statistiquement significative. Nous avons colligés de façon rétrospective les malades hospitalisés dans notre structure pour prise en charge d’une maladie de Crohn. Nous avons recherché les facteurs associés à un taux élevé de CRP au moment du diagnostic de MC, ainsi que le risque de recours à la chirurgie en fonction de la localisation. Résultats : Résultats : L’âge moyen des patients était de 39 ± 12,6 ans. Une prédominance féminine était observée 58,5% avec un sex ratio (H/F) de 0,71. Cent quatre vingt patients ont été inclus, répartis comme suit : MC iléale dans 38% des cas, MC colique dans 25% des cas, et iléo-colique dans 37% des cas. En étude analytique, un taux de CRP élevé était associé à l’hypoalbuminémie, à une thrombocytose, à une activité de la maladie modérée à sévère, et à la localisation iléo-colique et colique. Le taux de CRP élevé était significativement corrélé avec le CDAI chez tous les patients (p <0,05). Cependant, cette association était plus marquée chez les malades ayant une MC iléo-colique ou colique, par rapport à la localisation iléale. Un taux de CRP élevé était un facteur de risque de recours à la chirurgie pour des lésions coliques ou iléo-coliques. Le risque de recours à la chirurgie pour des lésions iléales n’était pas corrélé au taux de CRP. Les lésions endoscopiques étaient : rectite congestive et ulcérée (32,6%) ; iléite congestive et ulcérée (25,9%) ; pancolite congestive et ulcérée (15,6%) ; rectosigmoïdite congestive et ulcérée (14,8%) et une iléite sténosante dans 3,7%. L’histologie était en faveur d’une rectocolite hémorragique (RCH) 47,4% ; une maladie de Crohn (MC) 23,7% ; une colite interstitielle non spécifique (18,5%) ; une colite indéterminée (9,6%) et un granulome dans 0,7%. L’histologie avait confirmé le diagnostic endoscopique de MICI dans 75,2% des cas. Il existe une corrélation moyenne (r = 0,42) statistiquement significative (P<0,001) entre les résultats endoscopiques et l’histologie au cours des MICI. Conclusion : Conclusion : La CRP est moins utile en tant que marqueur d’activité de la maladie chez les patients atteints de la MC iléale que ceux avec MC iléo-colique ou colique. Il existe une corrélation positive entre les lésions endoscopiques et histologique des MICI. Ainsi l’endoscopie paraît indispensable dans le diagnostic rapide et l’évaluation des lésions au cours des MICI, en attendant la confirmation histologique. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9966 POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9785 52 P.34 Apport de l’IRM dans l’évaluation de l’activité inflammatoire de la maladie de Crohn Intérêt du méthotrexate dans la perte de réponse à l’infliximab. Résultats d’une étude descriptive au sein d’une cohorte de patients atteints de maladies chroniques inflammatoires intestinales O. Daboussi (1), L. Mouelhi (1), H. Ayadi (1), R. Bennacer (1), S. Kheder (1), H. Ben Temime (1), K. Jery (1), Y. Said (1), M. Salem (1), R. Dabech (1), N. Menif (1), F. Houissa (1), T. Najjar (1) E. Ferrand (1), D. Ternant (1), L. Picon (1), A. Aubourg (1) (1) Tunis, TUNISIE. (1) Tours. Introduction : La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin qui nécessite une cartographie lésionnelle précise et une évaluation de son activité inflammatoire pour une meilleure prise en charge thérapeutique. L’entéro-IRM grâce à son caractère non invasif, non irradiant et son excellente résolution en contraste est devenue une technique performante dans l’exploration des patients. Les buts de ce travail étaient de revoir la technique de réalisation de l’entéro-IRM, de décrire la sémiologie IRM de la maladie de Crohn, de connaitre ses performances dans l’évaluation de l’activité inflammatoire de la maladie et de préciser ses perspectives dans l’exploration de la maladie de Crohn. Introduction : L’infliximab a profondément modifié la prise en charge des patients atteints de maladies inflammatoires de l’intestin (MICI). Néanmoins, 30 à 50% des patients présentent une perte de réponse et le nombre limité d’alternatives thérapeutiques rend nécessaire une meilleure compréhension du mécanisme. Nous rapportons les résultats d’une étude rétrospective menée de janvier 2009 à décembre 2012 au sein d’une cohorte de patients traités par infliximab pour une maladie inflammatoire chronique intestinale. Matériels et Méthodes : Notre étude a porté sur les patients pris en charge pour la mise en route d’un traitement par infliximab entre le 01/01/2009 et le 31/01/2012. Les patients traités épisodiquement ou uniquement selon un schéma d’induction ont été exclus. Les données recueillies étaient les suivantes : données démographiques, caractéristiques de la maladie, concentrations sériques de C-réactive protéine et d’albumine ainsi que corticorésistance à l’initiation, concentration sérique résiduelle d’infliximab à la 14ème semaine. Chez les patients présentant une perte de réponse, les concentrations sériques résiduelles d’infliximab lors du diagnostic (T0), lors des 2 perfusions précédentes (T-1, T-2) et lors des 4 perfusions suivantes (T+1 à T+4) ont été recueillies. Les concentrations sériques d’infliximab ont été mesurées par test ELISA. Les anticorps dirigés contre l’infliximab ont été recherchés par un test ELISA double antigène. Patients et Méthodes : Etude rétrospective, descriptive qui a inclus 45 patients (23 femmes et 22 hommes, moyenne d’âge 26 ans) atteints d’une maladie de Crohn confirmée, ayant bénéficié de 50 entéro-IRM. Résultats : Le segment digestif le plus atteint était la dernière anse iléale (72%). Un épaississement pariétal était objectivé au niveau de tous les segments atteints. L’analyse de l’épaississement pariétal a objectivé un hypersignal T2 (n = 43), des ulcérations pariétales (n = 18). Le rehaussement pariétal en cible et l’hypersignal diffusion étaient plus fréquents dans les formes actives de la maladie de Crohn. La mesure de l’ADC a mis en évidence une restriction de la diffusion au niveau des segments digestifs atteints. L’hyperhémie mésentérique (n = 40) et les ganglions mésentériques (n = 41) témoignaient de l’activité inflammatoire de la maladie, par contre la sclérolipomatose (n = 24) n’était pas un signe d’activité de la maladie de Crohn. L’entéro-IRM a mis en évidence plusieurs complications : fistules (n = 22), sténoses (n = 9), abcès (n = 4), des complications urinaires (n = 3). JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.33 Résultats : Quatre-vingt-un patients ont été inclus. Trente-quatre patients ont présenté une perte de réponse à l’infliximab (42 %) et quarante-sept patients sont restés en rémission clinique. La prise en charge de la perte de réponse a consisté pour l’ensemble des patients en une augmentation de posologie en première intention. Quatorze patients (41 %) en échec de l’optimisation ont été traités par l’ajout/changement d’un traitement immunomodulateur (n = 8), un switch d’antiTNF (n = 5) ou une chirurgie (n = 1). Une corrélation significative a été mise en évidence entre la cortico-résistance initiale et la perte de réponse ultérieure (OR = 2,9 [1,1-7,9], p = 0.035). La concentration sérique d’infliximab à la semaine 14 était associée de façon significative à l’albuminémie (p = 0.003) et diminuée significativement en cas de cortico-résistance initiale (p = 0.05). Conclusion : L’entéro-IRM permet la cartographie lésionnelle, la recherche des signes d’activité et la détection des formes compliquées de la maladie de Crohn. Son caractère non irradiant, non invasif fait d’elle l’examen de choix chez ces patients jeunes fréquemment explorés. Conclusion : Notre étude confirme la fréquence importante de la perte de réponse à l’infliximab dans les maladies inflammatoires intestinales. Elle permet d’identifier quelques situations à risque et notamment les maladies de présentation clinico-biologique sévère pouvant justifier d’un suivi pharmacologique précoce. La mise en route d’un traitement par méthotrexate semble être une bonne stratégie pour récupérer une réponse. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10002 53 POSTERS Le méthotrexate, utilisé chez 6 patients en deuxième intention, a permis la restauration d’une réponse clinique et l’augmentation rapide des concentrations sériques d’infliximab chez 5 des 6 patients. Deux de ces patients présentaient des anticorps dirigés contre l’infliximab. Pour l’un d’entre eux, les anticorps ont disparu. Les deux patients ont présenté une réponse clinique. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10010 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.35 P.36 Prise en charge des fistules ano-périnéales au cours de la maladie de Crohn Optimisation des anti-TNFα : à efficacité clinique au moins égale, l’utilisation des taux résiduels d’anti-TNFα permet d’importantes économies de santé comparée à la stratégie empirique actuelle R. Ben Jemaa (1), M. Fekih (1), M. Mahmoudi (1), M. Serghini (1), N. Ben Mustapha (1), L. Kallel (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1) X. Roblin (1), A. Attar (2), M. Lamure (3), B. Savarieau (2), P. Brunel (1), G. Duru (3), L. Peyrin-Biroulet (4) (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : (1) Saint-Étienne; (2) Paris; (3) Lyon; (4) Vandœuvre-lèsNancy. Les lésions anopérinélaes touchent près du tiers des patients atteints de maladie de Crohn (MC). Les fistules sont les plus fréquentes de ces lésions. Elles sont invalidantes et dégradent notablement la qualité de vie des patients. Leur prise en charge n’est pas bien codifiée malgré la multiplicité des moyens thérapeutiques. L’objectif de ce travail est d’évaluer la prévalence ds fistules anopérinéales chez les patients atteints de MC et de rapporter les modalités diagnostiques et thérapeutiques de celle-ci à travers une étude monocentrique. Introduction : Les taux résiduels d’anti-TNF et leurs anticorps sont d’utilisation croissante dans les MICI* sans savoir si leur utilisation est associée, à efficacité au moins égale, à des économies de santé. Matériels et Méthodes : Deux cohortes de patients ayant une maladie de Crohn traité par anti-TNF (infliximab puis adalimumab en cas d’échec) et présentant une perte de réponse ont été modélisées (i) selon la stratégie empirique actuelle (augmentation de dose ou modification d’intervalle interdoses) ou (ii) selon les résultats des tests au moment de la première récidive de la maladie, après réponse initiale. Le modèle mathématique utilisé dit à événements discrets permet de suivre pendant une période donnée chaque patient des 2 cohortes (n total = 10 000) selon une évolution aléatoire et asynchrone tout en gardant pour chaque patient toute l’information de la stratégie de la cohorte. Les 2 cohortes ont été modélisées selon des paramètres d’état où les probabilités de transition d’un état à un autre (échec ou succès d’une stratégie) ont été tirés des résultats des études publiées. Une analyse de sensibilité stochastique sur ces transitions a été menée pour évaluer la stabilité du modèle. Pour l’analyse économique du différentiel de coût entre les 2 stratégies dans le cadre du système de santé français, nous avons utilisé le prix de 100€ du test disponible en France (LisaTracker, Theradiag, France) . Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective menée sur 14 ans de (2000 à 2013) portant sur les malades atteints de MC compliquée de fistules anopérinéales. Les données recueillies étaient l’âge, le sexe, les antécédents personnels et familiaux, le phénotype de la maladie et son ancienneté. Les moyens diagnostiques et thérapeutiques ont été précisés et l’efficacité du traitement a été évaluée. Résultats : POSTERS Sept cent quatre-vingt-dix-neuf dossiers ont été étudiés. Quatre-vingt-six patients avaient des fistules anopérinéales. Il s’agissait de 46 hommes et 40 femmes dont l’âge moyen était de 30,64 ans. Le délai moyen d’apparition des fistules anopérinéales par rapport à la date de diagnostic de la MC était de 4,32 ans. Les lésions anopérinéales étaient isolées dans 8,1 % des cas, associées à une atteinte iléale dans 16,8 % des cas, à une atteinte colique dans 26,7 % des cas et à une atteinte iléo-colique dans 48,8 % des cas. La MC était inflammatoire, sténosante ou fistulisante chez respectivement 51,8 %, 14, 2%, 26 % des malades. La symptomatologie clinique des fistules anopérinéales était représentée par un écoulement péri anal purulent dans 81,4% des cas et par l’issue de gaz ou de selles par le vagin dans 8,1% des cas. L’examen proctologique a permis d’individualiser en plus des fistules, des fissures anales chez 28% des patients et des sténoses anales chez 3% des patients.Une IRM pelvienne a été réalisé dans le but de classer les fistules et de rechercher des collections pelviennes dans 2/3 des cas. Cet examen a montré des fistules complexes chez 59% des patients. Une antibiothérapie à base de Ciprofloxacine ou de Métronidazole a été prescrite chez tous nos patients. Elle était associée à un drainage par séton lâche dans 51% des cas. Un traitement par Infliximab a été administré chez 43 % des malades. Ce traitement était associé à l’azathioprine dans 30% des cas. L’évolution des lésions était satisfaisante (réponse complète ou partielle) dans 82% des cas. Le délai moyen de suivi était de 3,87 ans avec une réapparition des fistules dans 12 % des cas. Résultats : Le coût global de la cohorte suivie selon les résultats des tests était très nettement inférieur à celui de la cohorte gérée empiriquement. Sur les 10 000 patients, la diminution de coût par patient est de respectivement 2 385€, 8 859 € et 13130€ à 1, 3 et 5 ans avec une diminution de coût total de la cohorte de 131 300 293€. Les résultats étaient comparables pour une population simulée moins importante, de 3 000 patients avec diminution des coûts par patients de 12 899 (IC95% 11 820 - 13 977). L’analyse de sensibilité stochastique (30 simulations avec un tirage aléatoire des probabilités de transition selon une loi uniforme de support donné et 3000 réplications par bootstrap de l’échantillon de trajectoires patients ainsi obtenu) montrait que les résultats restaient stables avec une diminution moyenne du coût par patient à 5 ans de 13 408,40 €, IC95 [13 251,74 € - 13 565,05 €]. Le coût des tests n’avait pas d’impact sur les gains simulées par le modèle puisque les résultats étaient similaires en augmentant le prix du test à 2 000€. Conclusion : Dans notre série la prévalence des fistules anopérinéales au cours de la MC était de 11%. La prise en charge de ces lésions reste complexe et obéit à une stratégie intégrant les différents procédés thérapeutiques disponibles. Conclusion : Une stratégie d’optimisation des anti-TNF en cas de rechute basée sur les tests permet des économies de coûts de santé substantielles. Ces résultats suggèrent que ces tests seraient utiles en pratique courante et que la validation de l’économie réalisée en vie réelle pourrait être conduite par le système de santé français. Remerciements, financements, autres : Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9983 Avec le soutien de Theradiag. Références : *Velayos FS and al.Clin Gastroenterol Hepatol 2013 ; 11, 654-66. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9978 54 P.38 Degré d’éducation des patients tunisiens suivis pour une maladie de Crohn concernant leur maladie et les risques liés au traitement Efficacité du dépistage de la tuberculose avant traitement par anti-TNF au cours des MICI dans un pays d’endémicité M. Amri (1), M. Hafi (1), N. Ben Mustapha (1), M. Serghini (1), L. Kallel (1), M. Fekih (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1) M. Mahmoudi (1), N. Ben Mustapha (1), M. Bejaoui (1), M. Serghini (1), M. Fekih (1), L. Kallel (1), S. Matri (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1) (1) Tunis, TUNISIE. (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : L’élimination d’une tuberculose latente est obligatoire avant un traitement par anti-TNF, toutefois cette stratégie n’est pas totalement protectrice des réactivations. Actuellement, il n’existe pas de données concernant le risque de réactivation dans les pays à endémicité élevée. Ce travail tente d’évaluer l’efficacité de ce screening systématique dans un service de gastroentérologie d’un pays endémique avec une vaccination systématique par le BCG. Introduction : La prise en charge de la maladie de Crohn (MC) se doit d’être globale et souvent agressive impliquant une participation active du patient non seulement dans l’observance du traitement mais aussi dans les stratégies thérapeutiques. De même, une bonne connaissance de la maladie et des risques inhérents aux traitements administrés constitue un facteur primordial pour une bonne relation médecin-malade. Le but de cette étude est d’évaluer et analyser les lacunes dans l’éducation des patients tunisiens suivi pour une maladie de Crohn. Patients et Méthodes : étude rétrospective monocentrique qui a inclus les patients mis sous anti-TNF entre janvier 2006 et mai 2014. Le dépistage d’une tuberculose latente s’est fait par la recherche d’antécédents suggestifs d’une infection latente, la pratique d’une radiographie du thorax, Intradermo-réaction (seuil>5 mm) et quantiferon pour tous les patients. Une chimioprophylaxie a été prescrite si positivité des tests de dépistage ou en cas d’immunodépression ou de dénutrition profonde quel que soit le résultat des tests. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude monocentrique étalée sur une période de 6 mois (Avril à Septembre 2014) ayant colligé tous les patients suivis pour MC diagnostiquée au moins 3 mois avant la date du début de l’étude. Un questionnaire pré-établi a été proposé aux patients. Résultats : Durant la période de l’étude, 174 patients JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.37 Résultats : ont été inclus. L’âge moyen des patients était de 33,21 ans (1471 ans) avec un sex-ratio H/F à 0,87. La durée moyenne de suivi est estimée de 29.9 mois (3-240 mois). La topographie des lésions intestinales au moment du diagnostic était grêlique chez 20.6 % des patients, colique dans 27% et iléo-colique dans 52,3 % et le phénotype était inflammatoire chez 59,7% de nos malades, sténosant chez 13.8% et pénétrant chez 26.4% d’entre eux. L’origine urbaine a été notée chez 68,3% des cas (N = 119). Quatre-vingt pourcent de nos patients pourcent des patients (N = 141) sont alphabètes et 27 % de nos patients (N = 47) sont des universitaires. Parmi nos patients, 35% ne connaissaient pas le nom de leur maladie (n = 61). Tous les patients étaient au courant de son caractère chronique et 78,7.% des reconnaissent son caractère inflammatoire (N = 137). L’existence d’une composante génétique était connue par le tiers de nos patients (N = 59). L’intégralité de nos patients reconnaît le rôle néfaste du tabagisme sur le génie évolutif de la maladie.Les manifestions extradigestives font partie de la maladie pour 58.6% de nos patients (N = 102). Le recours à la chirurgie constituait la complication la plus redoutée pour 47,7% des cas (N = 83) suivie par la dégénérescence (39,6% ; n = 69). Soixante-deux pourcent de nos malades porte un intérêt à leur régime alimentaire au moment des poussées (N = 108). Quoique 91.9 % de nos patients reconnaissent avoir reçu des informations concernant leurs traitements, seulement 41,9 % savaient le nom des médicaments qu’ils prenaient (N = 73) et 40 parmi eux (23%) reconnaissent avoir interrompu un traitement en raison d’un effet indésirable dont ils n’étaient pas avisés s’agissant des corticoïdes dans 80% des cas (N = 32/40). La principale source d’informations était le médecin traitant pour 78.7 % des patients (N = 137) suivi de loin (16%) par internet (N = 28) et la relation médecin-malade était estimée satisfaisante à excellente pour 92,5% des cas (N = 161). Le degré de connaissance des malades concernant leur maladie était fortement corrélé à un niveau scolaire élevé et au niveau socio économique (OR = 3.1 ; IC = 95%, p <0.0001). 52 patients ont été inclus, 29 hommes et 23 femmes. L’âge moyen était de 30.7 ans (12 -61). 42 avaient une MC, 8 une RCH. La durée moyenne d’évolution de la maladie était de 5.15 ans (1-23). La durée moyenne de suivi après mise sous anti-TNF était de 2 ans (15 J-7 ans). La molécule utilisée était l’infliximab chez 47 cas soit 90.4% des cas, l’adalimumab chez 5 cas soit 9.6% des cas. 17 patients étaient sous immunosuppresseurs au moment du screening soit 32.7% des cas. Les résultats du screening : Tous les patients avaient une IDR négative et un quantiferon négatif. 17 patients en tout ont été mis sous chimioprophylaxie devant des anomalies à la Radio thorax chez deux (3.8%), une dénutrition sévère (BMI<18 kg/m², albuminémie<25 g/l) malgré un screening négatif : 6 ont reçu 9 mois d’INH, 10 ont eu 6 mois d’INH et 1 patient a eu 3 mois d’HR. 2 patients ont développé une tuberculose pulmonaire évolutive au bout de 2 mois et de 24 mois parmi eux 1 seul avait reçu une chimioprophylaxie. Tous les deux étaient sous immunosuppresseurs au moment du dépistage. Le traitement a été arrêté, et les patients ont été mis sous isoniazide, rifampicine, pyrazinamide et ethambutol devant un quantiferon positif. Discussion : Ces résultats montrent les limites des tests de dépistage dont on dispose vue que leur sensibilité ne permet pas d’éliminer de façon définitive une tuberculose latente. Conclusion : Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9868 Conclusion : Notre étude a signalé plusieurs lacunes en termes de connaissances de la maladie et des risques inhérents à son traitement notamment chez le sous groupe des patients avec un niveau scolaire et socioéconomique bas. Une meilleure sensibilisation de ces patients via des programmes adaptés à leur condition s’impose. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9976 55 POSTERS Compte-tenu de l’importance de l’endémie tuberculeuse sous nos cieux, le dépistage d’une infection latente, malgré sa faible sensibilité, demeure nécessaire afin de prescrire une chimioprophylaxie permettant d’éviter aux patients des réactivations parfois sévères. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.39 P.40 Résultats du traitement d’entretien par thiopurines au décours d’une colite aiguë grave chez les patients porteurs de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin Automédication par corticoïdes dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales à l’ère des biothérapies V. Filipe (1), L. Peyrin-Biroulet (3) (1) Vandoeuvre-lès-Nancy. M. Amri (1), R. Ben Jemaa (1), N. Ben Mustapha (1), M. Serghini (1), L. Kallel (1), M. Fekih (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1) Introduction : L’exposition aux corticoïdes ne diminue pas chez les patients atteints de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) diagnostiqués à l’ère des biothérapies. Le but de l’enquête était d’ étudier la fréquence et les modalités de l’automédication avec des corticoïdes chez des patients adultes atteints de MICI. Patients et Méthodes : Nous avons interrogé les patients en utilisant un questionnaire composé de 11 items. Cette enquête a inclus des patients suivis pour une MICI dans le service de Gastro-entérologie du CHU, vus de façon successive en hôpital de jour, de novembre 2012 à mai 2013. (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : L’objectif de notre étude est d’évaluer le génie évolutif des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) sous thiopurines comme traitement de fond mis au décours d’une colite aigue grave (CAG) mise en rémission par le traitement médical. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective colligeant les patients ayant une MICI et traités par thiopurines au décours d’une CAG sur une période allant de 2006 à 2012. Pour chaque patient nous avons relevé les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et l’évolution de la MICI après la mise sous thiopurines. L’échec de traitement est défini par l’absence de maintien de la rémission au cours des 9 premiers mois de traitement et la perte de réponse est définie par la survenue d’une poussée sévère ou plus de 2 poussées par an après 9 mois de traitement. Résultats : Au total, 100 patients ont participé à l’enquête. Parmi les patients interrogés, 73 avaient une maladie de Crohn (MC) et 27 une rectocolite hémorragique (RCH). 53 % étaient des hommes. 98% étaient traités avec un anti-TNFα (infliximab 95 %, adalimumab 4 %, certolizumab 1 %). 15 patients avaient déjà pris des corticoïdes sans prescription médicale. 73 % d’entre eux étaient des hommes. 27 % des patients ont pris des corticoïdes en automédication pendant un traitement par anti-TNFα. La durée moyenne de traitement était de 24 jours (range, 1.5-105). Quatre patients (27 %) ont utilisé des corticoïdes à plus de 10 reprises sans prescription médicale (range 1-20). Les deux principales raisons évoquées étaient : la nécessité d’être soulagé rapidement (n = 6) et l’absence de volonté de consulter un médecin (n = 3). Résultats : Nous avons colligé 79 patients. 49 patients avaient une maladie de crohn, 22 avaient une RCH et 8 avaient une colite inclassée. Un antécédent familial de MICI était noté dans 10 cas. 3 patients (3.7%) ont eu une poussée légère, 17 patients (21.5%) ont eu une poussée modérée, 7 patients ont eu au moins une poussée sévère (8.8%) et une CAG était survenue chez 11 patients (14%). Le recours à la chirurgie a été noté chez 11 patients (14%). L’échec du traitement était noté dans 5 cas (6.3%), La perte de réponse survenait dans 13 cas (16.5%), le traitement a été arrêté dans 11 cas (14%) : chez 3 pour réaction immunoallergique et 8 pour un échec ou une perte de réponse. En analyse univariée, la présence d’antécédents familiaux de MICI était associée à l’échec ou la perte de réponse au traitement (p = 0,026). Le maintien de rémission était supérieur chez les porteurs de maladie de crohn (85.7%) que les RCH (70%) avec p = 0.07. Conclusion : Une proportion relativement élevée de patients atteints de MICI utilise des corticoïdes sans prescription médicale. En raison de leurs effets secondaires et du fait que l’automédication puisse témoigner d’une corticodépendance, il semble crucial d’interroger les patients pour identifier l’automédication. L’automédication par corticoïdes chez les patients avec une MICI pourrait être discutée après information et éducation des patients. Conclusion : Les thiopurines comme traitement de fond au décours d’une CAG, maintenaient la rémission dans 75% des cas. L’existence d’antécédents familiaux de MICI est prédictive, dans notre série, de l’échec de ce traitement et pourrait donc inciter à la mise sous biothérapie d’emblée. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9864 POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9865 56 P.42 Innocuité des thiopurines dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin Evaluation nutritionnelle d’une cohorte de patients atteints de maladies inflammatoires chroniques intestinales traités par infliximab M. Hafi (1), M. Serghini (1), M. Mahmoudi (1), N. Ben Mustapha (1), L. Kallel (1), M. Fekih (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1) C. Baudry (1), N. Lourenço (1), L. Biard (1), M. Maillet (1), M. Simon (1), M. Allez (1), J.-M. Gornet (1) (1) Tunis, TUNISIE. (1) Paris. Introduction : Λe but de notre étude était d’évaluer l’innocuité du traitement par thiopurines chez les patients porteurs de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), et de déterminer les facteurs de risque d’effets indésirables (EI) à travers une cohorte rétrospective tunisienne. Introduction : Patients et Méthodes : L’objectif de notre étude est de décrire le statut nutritionnel d’une cohorte de patients ambulatoires traités par infliximab pour maladie de Crohn (MC) ou recto-colite hémorragique (RCH) dans un centre tertiaire. Grâce au meilleur contrôle de l’inflammation et à l’épargne cortisonique, les traitements anti TNF ont participé à modifier le statut nutritionnel des patients atteints de maladies inflammatoires chroniques intestinales. C’est une étude rétrospective incluant les patients traités par thiopurines pour une MICI entre 2006 et 2012 . Les caractéristiques des malades ont été recueillies à partir des dossiers médicaux. Les effets indésirables pour lesquels les thiopurines ont été incriminées ont été recherchés chez tous les patients. L’analyse des données a été faite par le logiciel spss version 21.0. Patients et Méthodes : Tous les patients recevant une perfusion d’infliximab dans l’hôpital de jour du service de gastroentérologie de l’hôpital Saint-Louis ont été consécutivement inclus d’avril à juin 2014. Un bilan biologique standardisé à la recherche de carences en micronutriments ainsi que les données anthropométriques des patients ont été recueillis. Nous avons étudié les facteurs associés à une altération de l’état nutritionnel, mesurée sur l’indice de masse corporelle (IMC) et la présence d’au moins 3 carences en micronutriments (vitamines et/ou oligoéléments) à l’aide de régressions univariées linéaire et logistique respectivement. Résultats : On a colligé 210 patients (98 hommes et 112 femmes), avec un âge moyen de 29.8 ans (8-62). 169 patients avaient une maladie de crohn (MC) soit 80.5%, 27 avaient une rectocolite hémorragique soit 12.9% et 12 (5.7%) avaient une MICI non classée . L’AZT et le 6MP ont été prescrits respectivement chez 206 (98.1%) et 19 (9%) des patients. Patients : N(%) Ttt d’entretien après colite aigue grave 79 (37.6) Prévention récidive post-opératoire 51(24.4) Corticodépendance 37 (17.6) EI des thiopurines Patients N Intolérance digestive 14 Réaction immunoallergique 8 Pancréatite aigue 5 Rash cutané 3 Toxicité hématologique 25 Toxicité hépatique 6 Cholestase 3 Cytolyse aigue 4 Leucémie myéloide 1 Résultats : Cent quatre-vingt-onze patients ont été inclus (147 MC ; 44 RCH ; âge moyen 39 ans ; H : 57%). Ils recevaient un traitement concomitant par corticoïdes ou immunosuppresseurs dans 5% et 55% des cas respectivement. Un antécédent de résection intestinale était noté dans 34% des MC et 9% des RCH. Parmi les MC, le phénotype était sténosant ou pénétrant dans 42% des cas. La maladie était inactive chez 69% des MC (score de Harvey-Bradshaw < 4) et 66% des RCH (sous-score de Mayo < 3). La CRP était normale chez 69% des MC et 80% des RCH. L’IMC était normal (18,5 à 25) dans 61% des cas (MC 63% ; RCH 57%) et bas (< 18,5) dans 7% des cas (MC 10% ; RCH 0%). Un surpoids (IMC entre 25 à 30) était noté dans 23% des cas (MC 20% ; RCH 32%) et une obésité (IMC > 30) dans 8% des cas (MC 7% ; RCH 11%). Les carences les plus fréquemment observées étaient : vitamine D (92%), zinc (85%), vitamine C (57%), cuivre (33%), sélénium (28%) et vitamine A (26%). La ferritinémie n’était abaissée (< 30 μg/L) que dans 5% des cas. La diminution de l’IMC était significativement associée à un âge jeune (p = 0.0002) et au phénotype sténosant ou pénétrant (p = 0.011) chez les MC et à un âge jeune (p<0.0001) et à une CRP < 5 (p = 0.029) chez les RCH. La présence d’au moins 3 carences en micronutriments était significativement associée au sexe masculin (p = 0.01), à une albuminémie basse (p = 0.012) et à un phénotype sténosant ou pénétrant (p = 0.015) chez les MC. Il n’y avait pas de facteurs associés significativement à la présence d’au moins 3 carences en micronutriments chez les patients atteints de RCH. En analyse univariée, les patients ayant une MC avaient significativement moins d’EI (30% vs.70%, p = 0.008). les réactions immunoallergiques semblent survenir moins fréquemment chez les patients ayant déjà été traités par corticoïdes (p = 0.09).les patients ayant une atteinte iléale étendue et qui avaient débuté leur maladie après l’age 20 ans ont développé des EI plus tardivement (respectivement p = 0.06 et p = 0.04).Les patients ayant un profil de corticorésistance ont développé moins d’effets indésirables (p = 0.08). Conclusion : Parmi les MC, un IMC bas est observé principalement chez les sujets jeunes et les patients ayant un phénotype sténosant ou pénétrant. Un tiers des patients de la cohorte est en surpoids, dont près de la moitié des RCH. Bien que la majorité des patients soit en rémission clinicobiologique, les carences en micronutriments sont fréquentes et méritent d’être dépistées. Conclusion : L’utilisation des thiopurines en cas de MICI est dans l’ensemble sure. Les toxicités hématologique et hépatique sont les plus fréquentes .Ces EI devraient être pris en compte par les praticiens pour optimiser la prise en charge des patients. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9694 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9807 57 POSTERS Indication du ttt JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.41 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.43 P.44 Complications cutanées sévères sous Remicade dans une cohorte MICI pédiatrique Evaluation et impact à long terme de la cicatrisation endoscopique chez les patients atteints de maladie de Crohn traités par infliximab C. Gay (1), B. Pigneur (1), O. Goulet (1), C. Talbotec (1), H. Garnier-Lengliné (1), C. Bodemer (1), F. Ruemmele (1) L. Libier (1), M. Collins (1), D. Koriche (1), M. Nachury (1), C. Gower (1), P. Zerbib (1), A. Cortot (1), J.-F. Colombel (2), P. Desreumaux (1), G. Pineton de Chambrun (1) (1) Paris. (1) Lille; (2) New York, ETATS-UNIS D’AMERIQUE. Introduction : Les atteintes cutanées sous anti TNF alpha sont connues. En pédiatrie, les atteintes cutanées sont peu décrites et semblent différentes de celles observées chez l’adulte avec une part infectieuse majeure. L’objectif de notre étude était de décrire les cas d’atteintes cutanées sévères sous Rémicade dans une cohorte monocentrique de patients pédiatriques atteints de MICI. Introduction : L’objectif principal du traitement de la MC a longtemps été la rémission clinique. Depuis l’introduction des traitements anti-TNFα, la cicatrisation endoscopique est apparue comme un nouvel objectif thérapeutique mais son impact au long cours sur l’histoire naturelle de la maladie reste discuté. L’objectif de notre travail était d’évaluer la cicatrisation endoscopique chez les patients atteints de MC traités par infliximab (IFX) et son impact sur l’évolution de la MC. Patients et Méthodes : Cohorte de patients MICI (<18 ans au diagnostic) traités par Rémicade entre 2003 et 2014 : pour chaque patient les données cliniques, biologiques, démographiques et notamment la survenue de complications cutanées au décours du traitement ont été recueillies rétrospectivement. Les lésions cutanées prises en compte pour ce travail étaient celles nécessitant une prise en charge thérapeutique spécifique. Patients et Méthodes : Il s’agissait d’une étude descriptive, rétrospective, monocentrique évaluant de façon consécutive les patients atteints de MC, recevant un traitement d’entretien par IFX entre 2007 et 2010 et qui présentaient des lésions endoscopiques (présence d’ulcérations) en début de traitement. La cicatrisation endoscopique a été évaluée à partir du compte rendu de la première endoscopie faite après le début de l’IFX et était définie comme l’absence complète d’ulcérations. La rémission clinique définie par le jugement du médecin réfèrent était évaluée trois à six mois après le début du traitement par IFX. Les hospitalisations pour MC, les interventions chirurgicales pour MC, la modification du traitement et l’arrêt de l’IFX ont été recueillisaprès le début du traitement par IFX. POSTERS Résultats : 12 patients présentant des lésions cutanées sévères ont été identifiés parmi les 65 patients traités par Rémicade entre 2003 et 2014. Chez ces 12 sur 65 patients, l’âge moyen au diagnostic était de 10 ans 11 mois, on retrouvait 9 maladies de Crohn, 1 rectocolite hémorragique et 2 colites indéterminées. L’âge moyen d’introduction du Rémicade était de 12 ans 6 mois, et la maladie évoluait depuis 16 mois. Deux patients étaient tabagiques, 4 avaient des antécédents personnels et 2 des antécédents familiaux d’atopie, psoriasis ou eczéma. Les différentes atteintes cutanées recensées durant le suivi étaient les suivantes : eczéma, folliculite, impétigo, herpès, molluscum contagiosum, abcès cutané, adénite suppurée, perlèche, et psoriasis. Deux atteintes cutanées étaient nettement prédominantes : la folliculite dans 92% des cas (11 patients) et l’eczéma dans 83% des cas (10 patients). A l’apparition de la première lésion cutanée, l’âge moyen des patients était de 13 ans 2 mois, et le traitement par Rémicade était débuté depuis 10.6 mois. Huit patients avaient une maladie quiescente, et neuf patients étaient sous bithérapie par Imurel. La CRP moyenne était à 8 mg/l, et seulement 3 patients avaient une CRP légèrement supérieure à la normale. Huit patients avaient un prélèvement bactériologique positif et 10 ont nécessité une antibiothérapie (5 locales et 7 systémiques). Les prélèvements bactériologiques étaient positifs dans 54% des folliculites, tous à staphylocoque doré, 82% des folliculites ont reçu une antibiothérapie locale, et 45% une antibiothérapie systémique. Dans 48% des cas on ne notait pas d’efficacité du traitement topique. Pour 2 patients sur 12 (17%) il a été nécessaire d’arrêter le traitement par Rémicade en raison des complications dermatologiques infectieuses. 83.3% des patients ont déclarés leurs lésions au cours de leur puberté. Seul 1 patient a développé des lésions cutanées avant l’âge pubertaire. Chez 38% des patients les lésions ont régressé spontanément après la puberté. Résultats : Après un délai médian de 62 mois (Q1-Q3 : 18-152) après le diagnostic de MC, 153 patients ont reçu un traitement par IFX entre 2007 et 2010. La durée moyenne de suivi des patients après introduction de l’IFX dans notre cohorte était de 44±22 mois. Soixante-quatorze patients (48%) ont eu une coloscopie de contrôle dans un délai moyen de 26±17 mois.Le taux de cicatrisation endoscopique était de 50% (37/74).Les caractéristiques démographiques et cliniques des patients avec et sans cicatrisation endoscopique avant l’introduction de l’IFX étaient comparables. Le taux de rémission clinique trois à six mois après le début de l’IFX était comparable entre les patients avec et sans cicatrisation endoscopique (59% vs.. 57%, p = ns). Concernant l’évolution à long terme de la MC, les patients avec cicatrisation endoscopique étaient moins souvent hospitalisés (13% vs.. 38%, Log-rank p = 0,018) et moins souvent opérés (3% vs.. 27%, Log-rank p = 0,002). Les patients avec cicatrisation endoscopique présentaient significativement moins de modifications thérapeutiques (24% vs.. 51%, Log-rank p = 0,027), d’arrêt de l’IFX pour inefficacité ou intolérance (11% vs.. 43%, Log-rank p = 0,008) et de passage à un autre anti-TNFα (3% vs.. 22%, Log-rank p = 0,013).En analyse multivariée, l’absence de cicatrisation endoscopique était associée au risque d’hospitalisation (RR = 3,6 ; IC 95% : 1,2-11,2) et de chirurgie (RR = 8,0 ; IC 95% : 1,5-43,2) pour MC au cours du suivi. Conclusion : Dans notre cohorte, une cicatrisation endoscopique était obtenue chez la moitié des patients atteints de MC traités en entretien par IFX et était significativement associée à un meilleur contrôle de la MC avec moins d’hospitalisation, de chirurgie, de modification de traitement et d’arrêt de l’IFX au cours du suivi. L’obtention d’une cicatrisation muqueuse endoscopique apparaît donc comme un objectif thérapeutique souhaitable chez les patients atteints de MC et traités par anti-TNFα. Conclusion : Les atteintes cutanées sont fréquentes chez les patients pédiatriques traités par Rémicade et diffèrent de celles observées chez l’adulte avec moins de psoriasis mais plus de folliculite infectieuse. L’apparition des lésions ne semble pas dépendre de la gravité de la maladie digestive ni du degré d’immunosuppression. Un facteur de risque de développement des lésions pourrait être les hormones sexuelles comme en témoigne le lien particulier avec la survenue de la puberté. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9471 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9600 58 P.46 L’efficacité des anti-TNFα en prévention de la récidive post-opératoire de la maladie de Crohn dépend de l’exposition antérieure aux anti-TNFα Traitement précoce par infliximab chez les patients atteints de maladie de Crohn (1), (1), (2), (1), (1) Lille; (2) New York, ETATS-UNIS D’AMERIQUE. Introduction : L’objectif du traitement de la maladie de Crohn (MC) est de diminuer son activité inflammatoire afin de limiter la destruction intestinale et éviter le recours à la chirurgie. L’intérêt d’un traitement précoce par anti-TNFα pour réaliser cet objectif thérapeutique est encore discuté. Le but de notre travail était d’étudier l’effet d’un traitement précoce par infliximab (IFX) sur l’évolution à court et moyen terme des patients atteints de MC naïfs d’anti-TNFα. (1) Lille; (2) New York, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (3) Vandœuvre-lès-Nancy. Introduction : Près de la moitié des patients atteints de maladie de Crohn (MC) nécessite une résection intestinale au cours de leur suivi. L’infliximab et l’adalimumab, deux anticorps anti-TNFα, sont efficaces dans la prévention de la récidive post-opératoire chez les patients naïfs d’anticorps antiTNFα. L’impact de l’exposition antérieure aux anticorps antiTNFα sur la prévention de la récidive postopératoire par ces traitements reste méconnu. Le but de ce travail était d’évaluer l’efficacité des anticorps anti-TNFα dans la prévention de la récidive endoscopique et clinique post-opératoire de la MC chez des patients déjà exposés ou non à ces traitements avant la chirurgie. Patients et Méthodes : De 2007 à 2010, nous avons réalisé une étude rétrospective et comparative des patients naïfs d’anti-TNFα ayant bénéficié d’un traitement précoce ou tardif par IFX dans notre centre. Le traitement précoce par IFX était défini comme la réalisation d’une première perfusion d’IFX dans les 18 mois suivant le diagnostic de la MC. Lorsque l’IFX était débuté au-delà de 18 mois après le diagnostic de MC, on considérait alors le traitement comme tardif. L’activité clinique était évaluée 3 à 6 mois après le début de l’IFX. La cicatrisation endoscopique était évaluée sur la première coloscopie réalisée après le début de l’IFX. Les hospitalisations pour MC, les résections intestinales, la modification du traitement et l’arrêt de l’IFX ont été recueillis après le début de l’IFX. Le taux de chirurgie globale était définit par le nombre de patients opérés au cours du suivi depuis le diagnostic de la MC. Le taux de chirurgie cumulée était définit par le nombre de chirurgie par patients au cours du suivi depuis le diagnostic de la MC. Patients et Méthodes : Nous avons recensé rétrospectivement dans notre centre les patients opérés d’une résection intestinale pour MC entre janvier 2005 et juin 2012 et traités par un anticorps anti-TNFα en prévention de la récidive post-opératoire. L’infliximab, l’adalimumab et le certolizumab pegol étaient considérés comme traitement prophylactique de la récidive post-opératoire s’ils étaient débutés dans les 3 mois après le rétablissement de la continuité. La récidive endoscopique définie par un score de Rutgeerts ≥ i2 et la récidive clinique définie par le jugement du médecin référent étaient évaluées un an après la chirurgie et au cours du suivi. Résultats : Sur les 153 patients traités par IFX de 2007 à 2010, 36 (24%) avaient reçu précocement l’IFX et 83 (54%) plus tardivement. La durée moyenne de suivi depuis le diagnostic de MC était plus élevée dans le groupe IFX tardif que dans le groupe IFX précoce (172±98 mois vs.. 49±21 mois, p<0,01) alors que le suivi après le début de l’IFX était comparable dans les deux groupes (42±21 mois vs.. 44±23 mois, p = 0,643). Les patients traités précocement par IFX avaient été moins opérés et moins traités par thiopurines avant l’IFX comparés à ceux traités tardivement (6% vs.. 46%, p<0,0001 et 47% vs.. 78%, p = 0,001). L’activité clinique de la MC et les taux de cicatrisation endoscopique étaient comparables entre les deux groupes. Après introduction de l’IFX, les patients traités précocement présentaient une fréquence d’hospitalisation (17% vs.. 18%, p = 0,89), de chirurgie (8% vs.. 8%, p = 0,98) et d’arrêt de traitement (47% vs.. 49%, p = 0,83) comparables aux patients traités tardivement. Le taux de chirurgie globale était par contre plus élevé dans le groupe IFX tardif par rapport au groupe IFX précoce (52% vs.. 14%, p = 0,007). Le taux de chirurgie cumulée était plus élevé dans le groupe IFX tardif avec plus de patients ayant été opérés deux fois ou plus (20% vs.. 0%, p = 0,004). Résultats : Cinquante-sept patients (23 hommes, 34 femmes) atteints de MC, ayant eu une résection intestinale avec rétablissement de la continuité et un traitement prophylactique par anticorps anti-TNFα ont été inclus. Vingtdeux (39%) patients avaient déjà été opérés pour la MC, 17 (30%) étaient fumeur actif et aucun d’entre eux n’avait stoppé le tabac en post opératoire. Quarante-cinq patients (79%) avaient été traités par au moins un anticorps anti-TNFα avant la chirurgie, 24 (42%) avaient reçu au moins deux anticorps anti-TNFα et 12 (21%) étaient naïfs de toute biothérapie antiTNFα. Trente-neuf patients (67%) ont eu une coloscopie de contrôle systématique un an après la chirurgie. Globalement, les taux de récidive endoscopique et clinique à un an étaient respectivement de 42% (17/39) et 19% (11/57). Les patients ayant reçu au moins deux anticorps anti-TNFα avant la chirurgie présentaient un taux de récidive endoscopique à un an plus élevé que ceux ayant reçu un seul ou aucun anticorps anti-TNFα avant la chirurgie (62%, n = 13/21 vs.. 31%, n = 4/13 vs.. 20%, n = 1/5). Les patients ayant reçu au moins deux anticorps anti-TNFα présentaient moins de récidive clinique par rapport à ceux ayant reçu moins de deux anticorps antiTNFα avant la chirurgie (37%, n = 9/24 vs.. 12%, n = 4/33, p = 0,05). En analyse multivariée, le tabagisme (HR = 3,2 ; IC 95% : 1,2-7,8) et l’exposition antérieure à au moins deux anticorps anti-TNFα (HR = 4,3 ; IC 95% : 1,3-14,0) étaient significativement associés à un risque plus élevé de récidive clinique post-opératoire. Conclusion : Une introduction précoce d’un traitement par IFX chez les patients atteints de MC semble permettre de diminuer le recours à la chirurgie dans les premières années d’évolution. Une fois initié, l’IFX semble aussi efficace à moyen terme chez les patients naïfs d’anti-TNFα traités précocement ou tardivement. Ces résultats doivent être confirmés par des études prospectives avec un suivi des patients traités précocement par IFX. Conclusion : L’exposition antérieure à au moins deux anticorps anti-TNFα était significativement associée au risque de récidive clinique post-opératoire chez les patients atteints de MC traités par un anticorps anti-TNFα pour prévention de la récidive. L’exposition antérieure aux anticorps anti-TNFα doit être prise en compte dans le choix d’un traitement préventif de la récidive et l’évaluation de nouvelles molécules dans cette situation doit être privilégiée chez les patients exposés antérieurement à des anticorps anti-TNFα. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9478 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9485 59 POSTERS M. Collins (1), H. Sarter (1), C. Gower D. Koriche (1), M. Nachury (1), L. Libier A. Cortot (1), P. Zerbib (1), J.-F. Colombel L. Peyrin-Biroulet (3), P. Desreumaux G. Pineton de Chambrun (1) G. Pineton de Chambrun (1), L. Libier (1), M. Nachury (1), M. Collins (1), D. Koriche (1), C. Gower (1), P. Zerbib (1), A. Cortot (1), J.-F. Colombel (2), P. Desreumaux (1) JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.45 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.47 P.48 Un traitement combiné par azathioprine et infliximab permet un meilleur contrôle de la maladie de Crohn et une meilleure tolérance de l’infliximab qu’un traitement par infliximab seul Rémission endoscopique et histologique sous ciclosporine au cours de la rectocolite hémorragique C. Fron (1), E. Chabrun (1), F. Poullenot (2), C. Subtil (2), M. Capdepont (1), F. Zerbib (1), D. Laharie (2) G. Pineton de Chambrun (1), L. Libier (1), M. Collins (1), M. Nachury (1), D. Koriche (1), C. Gower (1), P. Zerbib (1), A. Cortot (1), J.-F. Colombel (2), P. Desreumaux (1) (1) Bordeaux; (2) Pessac. Introduction : La ciclosporine (CsA) constitue un traitement des poussées sévères cortico-résistantes de recto-colite hémorragique (RCH). Au cours cette affection, la rémission endoscopique (RE) est désormais un objectif thérapeutique et l’obtention d’une rémission histologique (RH) pourrait le devenir. Cependant, l’évolution des lésions endoscopiques et histologiques sous CsA demeure mal connue. L’objectif de notre étude était d’étudier la RE et la RH sous CSA et d’évaluer leurs valeurs pronostiques respectives. (1) Lille; (2) New York, ETATS-UNIS D’AMERIQUE. Introduction : Le traitement combiné par infliximab (IFX) et azathioprine (AZA) est supérieur à l’IFX seul pour l’induction de la rémission chez les patients atteints de maladie de Crohn (MC) active modérée à sévère. Son effet sur l’évolution de la MC au cours du temps dans la pratique clinique est encore méconnu. L’objectif de notre travail était d’évaluer l’intérêt d’un traitement combiné par IFX et AZA par rapport à l’IFX seul chez les patients atteints de MC, dans un centre tertiaire. Patients et Méthodes : Tous les patients hospitalisés dans deux services de gastroentérologie tertiaires et traités par CsA pour RCH entre Janvier 2008 et Janvier 2014 étaient éligibles et suivis jusqu’à la rechute ou la date-point du 31 Juillet 2014. Seuls les patients répondeurs à la CsA qui avaient eu une évaluation endoscopique avant et à l’arrêt de la CsA étaient analysés rétrospectivement. Tous étaient traités en bridge pour un traitement de fond par azathioprine. La RE était définie par un sous-score Mayo endoscopique 0 ou 1 et la RH soit par l’absence de plasmocytose basale (PB) soit par un score de Geboes < 3.1. (1, 2) Le critère de jugement principal était la survenue d’une rechute sous azathioprine, définie par la survenue de signes d’activité clinique et endoscopique de la RCH justifiant l’introduction d’un traitement systémique (corticoïdes, immunosuppresseur ou anti-TNF) ou la colectomie. Patients et Méthodes : Les patients atteints de MC recevant en entretien l’IFX seul ou associé à l’AZA entre 2007 et 2010 dans notre centre ont été rétrospectivement inclus dans l’étude. L’activité clinique, radiologique, la cicatrisation muqueuse, les hospitalisations et les interventions chirurgicales pour MC, la modification du traitement et l’arrêt de l’IFX au cours du suivi étaient recueillis. La cicatrisation endoscopique était évaluée sur le compte rendu de la coloscopie faite après le début de l’IFX avec un délai moyen de 24±16 mois et était définie par l’absence d’ulcération. L’activité clinique était définie par le jugement du médecin référent comme une maladie quiescente, une poussée modérée ou sévère. L’activité radiologique était définie par la présence de signes radiologiques inflammatoires décrits sur le compte rendu de la tomodensitométrie ou de l’IRM abdominopelviennes. Résultats : Parmi les 39 malades traités par CsA au cours de la période, 18 étaient exclus (14 échecs, 4 sans évaluation endoscopique) et 21 (54 %) ont été analysés (11 femmes ; âge médian de 36 [extrêmes : 16-69] ans). Avec une durée médiane de traitement par CsA de 103 [60 - 145] jours, 81 % étaient en RE et 85 % en RH selon l’absence de PB et 65 % en RH selon le score de Geboes. Avec une durée médiane de suivi de 42 [0,3 - 66,1] mois, les taux de survie sans rechute à un an et à deux ans étaient respectivement de 79 % et de 79% chez les malades en RE et de 50 % et de 25 % en l’absence de RE (p = 0,040). Quelle que soit la définition retenue, les taux de survie sans rechute n’étaient pas différents entre les malades en RH et ceux sans RH. En analyse multivariée, un sous score Mayo endoscopique à 0 était le seul facteur associé à l’absence de rechute au cours du suivi, avec un risque relatif de 12 (IC 95 % : 1,05 - 136,79). POSTERS Résultats : Un traitement d’entretien par IFX était donné à 153 patients atteints de MC entre 2007 et 2010. La durée moyenne de suivi après introduction de l’IFX était de 44±22 mois. Sur les 153 malades, 76 recevaient de l’IFX seul (50%) et 62 en plus de l’AZA (40%). Les caractéristiques démographiques et cliniques des patients traités par IFX seul ou en traitement combiné étaient comparables. Trois à six mois après le début de l’IFX, les patients sous traitement combiné présentaient moins de poussée sévère et plus de maladie quiescente comparés à ceux traités par IFX seul (0% et 73% vs.. 9% et 59%, p = 0,023). A six mois, les patients sous traitement combiné avaient moins d’activité inflammatoire radiologique comparés à ceux sous IFX seul (37%, n = 10/27 vs.. 66%, n = 29/44, p = 0,018). Les patients sous IFX et AZA avaient plus de cicatrisation endoscopique comparés à ceux sous IFX seul (75%, 24/32 vs.. 48%, n = 20/42, p = 0,017). Les malades sous traitement combiné étaient moins hospitalisés pour leur MC et moins opérés pour résection intestinale que ceux sous IFX seul (13% vs.. 25%, p = 0,075 et 1% vs.. 12%, p = 0,021). La fréquence de changement de traitement ou d’arrêt de l’IFX était la même dans les deux groupes. Cependant, il y avait moins d’arrêt de l’IFX pour réaction allergique chez les patients traités par IFX et AZA que chez ceux traités par IFX seul (0%, n = 0/16 vs.. 38%, n = 9/24, p = 0,006). Conclusion : Au cours de la RCH, une RE est obtenue chez 81 % des malades répondeurs à la CsA et celle-ci prédit l’absence de rechute au cours du suivi. A l’inverse, la RH, qui est obtenue chez 65 - 85 % des malades, n’est pas prédictive de la rechute. Ces données avec la ciclosporine, comme celles obtenues avec les autres traitements de la RCH, confirment l’importance d’obtenir une RE dans cette affection. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9080 Conclusion : Les patients traités par IFX et AZA pour MC présentaient une évolution plus favorable à court et moyen terme que ceux traités par IFX seul avec moins d’hospitalisation et moins de résection intestinale au cours du suivi. L’association de l’AZA à l’IFX permettait de diminuer les réactions allergiques à l’IFX. Ce travail souligne l’intérêt du traitement combiné par IFX et AZA dans le traitement de la MC. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9477 60 Cd62l (l-selectin) shedding pour l’évaluation du blocage fonctionnel du TNFα chez les patients atteints de maladies inflammatoires intestinales traités par agents anti-TNFα : utilisation clinique et perspectives Remerciements, financements, autres : Ce travail a été soutenu par un fond de recherche de la fondation the Ruth & Arthur Scherbarth. Références : 1) Patuto, N. Et al. DDW 2011, Gastroenterol. 140 (5) Suppl. 1 : S-689-90. P. Juillerat (1), P. Andrew (1), J. Macpherson (1), E. Slack (1), J. Cahenzli (1), R. Ruetsch (1), F. Seibold (1), K. Mccoy (1), A. Macpherson (1) Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9078 (1) Berne, SUISSE. Introduction : L’inhibition du TNFα est devenue centrale dans l’arsenal thérapeutique des maladies inflammatoires chronique intestinales (MICI). Toutefois, la durabilité et l’efficacité de ce blocage n’ont pas été suffisamment bien étudiées et une meilleure compréhension de ce phénomène est cruciale tant pour l’évaluation de ces traitement au long terme que pour la prise de décision médicale. Au-delà du dosage des taux sériques et des anticorps contres ces médicaments, nous évaluons, ici, la validité d’un nouveau test destiné à prédire la réponse cellulaire individuelle au blocage du TNFα. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.49 Patients et Méthodes : Une série consécutive de patients MICI traités par des agents anti-TNFα (infliximab (IFX) ou adalimumab) de l’université de Berne a été identifiée et suivie prospectivement. Le sang frais de ces patients a été stimulé in-vitro à doses progressives par du TNFα humain ou par un lipopolysaccharide bactérien (stimulateur des récepteurs toll). Cette stimulation induit l’activation des granulocytes et des monocytes qui perdent alors leur marqueur de surface, le CD62L. L’évolution de la perte du marqueur, mesurée par cytométrie de flux (réf.1), en fonction des différentes concentrations de TNFα nous a permis de calculer l’EC50, soit la concentration de TNF requise pour induire 50% de perte du marqueur de surface CD62L. La différence de concentration EC50 avant et après l’administration de l’agent anti-TNFα a été utilisée pour prédire la capacité de blocage (réponse in vitro au traitement). Cette prédiction de la réponse a été corrélée au suivi clinique à long terme des patients afin de déterminer le pouvoir d’identification de ce test quant à la perte de réponse clinique. Résultats : POSTERS Entre juin 2012 et octobre 2014, nous avons collecté prospectivement les données cliniques et le sang frais de 33 patients MICI avant et après l’administration de l’inhibiteur du TNFα. Il s’agissait de 25 patients atteints de maladie de Crohn et 8 de rectocolite ulcéro-hémorragique (45% de femmes). Le test montre un blocage fonctionnel pour 22 patients répondeurs, tandis que 11 étaient non répondeurs. Les caractéristiques cliniques entre les 2 groupes étaient comparables. Parmi les 22 patients ayant une bonne réponse prédite in vitro au traitement, seul 1 patient était en poussée, sur la base de l’évaluation clinique des gastro-entérologues MICI universitaires (PJ, FS, AM), et parmi les 11 non répondeurs in vitro, 3 n’avaient pas de perte de réponse clinique. Ce qui donne une sensibilité du test de 95% et une spécificité de 73%. L’aire sous la courbe (AUC) ajustée pour l’âge est de 0.81. Des mesure d’anticorps et de taux du médicament avant la prochaine dose ont été pratiquées chez 15 patients avec du sérum disponible. Seuls 2 patients ont développé des anticorps alors que 62% (8/13) des patients restant ont eu un taux thérapeutique supérieur à 1,5. Pendant le suivi clinique (durée médiane 22 mois, min. 7- max. 26 ; 53 annéespatients) 14 événements “ importants ” ont été observés (9 poussées traitées par traitement médicamenteux, 3 résections intestinales et 1 fistule de novo avec 1 récidive) 4 dans le groupe répondeurs et 10 dans le groupe non répondeurs (9% vs.. 50% des années de suivi ; p<0.01). Conclusion : La mesure de la perte du marqueur de surface CD62L (L-Sélectine) lors de l’activation in vitro des cellules inflammatoires est le premier test validé de mesure fonctionnelle de l’efficacité du blocage par des agents antiTNF alpha. Il s’avère un instrument utile afin d’orienter une prise de décision médicale optimale et rapide concernant ces thérapies biologiques onéreuses. Des études prospectives complémentaires sont encore requises avant d’implémenter ce test dans la pratique clinique. 61 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.50 P.51 Les seuils d’efficacité d’infliximab résiduel varient en fonction du critère d’efficacité choisi au cours des MICI Impact du dosage des métabolites des thiopurines dans la prise en charge de la maladie de Crohn X. Roblin (1), E. Del Tedesco (1), N. Bouarioua (1), L. Rinaldi (2), J.-M. Phelip (2), S. Paul (1) M. Ouabid (1), F. Ajana (1), W. Essamri (1), I. Benelbarhdadi (1), R. Afifi (1), A. Essaid El Feydi (1) (1) Saint-Étienne; (2) Saint-Priest-en-Jarez. (1) Rabat, MAROC. Introduction : Introduction : L’azathioprine et son métabolite, la 6-mercaptopurine, sont des médicaments clés dans la prise en charge de la maladie de Crohn. Il est généralement admis que les 6-thioguanine nucléotides (6-TGN) sont le métabolite final actif de ces molécules. Il est possible de doser les 6-TGN et la 6-méthylmercaptopurine (6-MMP), métabolites de l’azathioprine/6-mercaptopurine. L’intérêt du dosage de ces métabolites dans la prise en charge des patients atteints de Maladie de Crohn est controversé. Le but de notre étude est savoir si les taux de ces métabolites corrélaient avec une rémission ou une hépatotoxicité d’une part et avec les constations endoscopiques d’autre part et d’évaluer l’impact de ces dosage dans la prise en charge thérapeutique. De nombreuses études et métaanalyses ont montré une corrélation entre taux résiduel d’infliximab (TRI) et rémission clinique. Les cut-off isolés varient en fonction des techniques utilisées. Aucune étude n’a recherché si ce cut-off variait en fonction de critère d’analyse (rémission, cicatrisation muqueuse..). Le but de notre étude a été de comparer si ce seuil était comparable au cours de la rémission clinique ou des biomarqueurs dans les MICI. Patients et Méthodes : il s’agissait d’une étude observationnelle mono centrique ayant inclus toute MICI traitée par IFX entre 2010 et 2013 et suivie dans le service. Les dosages des TRI (Technique ELISA) étaient pratiqués juste avant une perfusion d’IFX (5 mg/kg) en même temps que la CRP (mg/L) et que la calprotectine fécale (µg/g selles). Les scores CDAI ou Mayo partiel était rapporté chez tous les patients. Etaient exclus les patients non répondeurs primaires à l’IFX, les patients traités auparavant par un autre anti TNF, et les patients optimisés à une dose autre que 5 mg/kg/8S ainsi que la MC anopérinéale exclusive. Une rémission clinique était définie pour la MC par un CDAI < 150 et pour la RCH par un score Mayo partiel < 3. Une CRP normale était définie par une CRP < 5 mg/L chez des patients ayant au début du traitement une CRP élevée. Une calprotectine fécale était définie comme normale pour un taux inférieure à 250 µg/g selles. La recherche d’un cut-off de TRI par analyse d’une courbe ROC a été faite afin d’isoler un seuil associée à une rémission clinique, une CRP normale et une calprotectine normale. Patients et Méthodes : Sur un collectif de 134 patients prenant de l’azathioprine ou de la 6-mercaptopurine, n’ont été inclus que patients qui remplissaient les critères de sélection de l’étude, il s’agit de patients traités depuis au moins un an par immunosuppresseur ayant bénéficié d’un dosage des métabolites de l’AZA/6MP et d’une évaluation endoscopique dans la même période. Résultats : Au total 16 patients atteints de maladie de crohn ont remplis les critères de l’étude 11F et 5 H, le traitement immunosuppresseur a été instauré en raison d’une corticodépendance chez 8 patients, et en prévention de la récidive post opératoire après résection iléo-caecale chez les 8 autres cas, la durée moyenne du traitement immunosuppresseur est de 3 ans, et le délai moyen du dosage des métabolites par rapport à l’introduction du traitement immunosuppresseur est 3 ans, ce délai relativement retardé du monitorage s’explique par l’introduction récente de ce type de dosage dans nos laboratoires, Les taux médians respectifs de 6-TGN et de 6-MMP étaient de 270,8 pmol/8.108 GR (zone thérapeutique optimale 235-450 pmol/8.108 GR) et de 3108,6 pmol/8.108 GR (zone thérapeutique <5700 pmol/8.108 GR). 12 (75 %) patients avaient une bonne corrélation entre le taux des 6-TGN et la réponse clinique (asymptomatiques pour des doses thérapeutique de 6TGN et en poussée pour des valeurs inférieures à la normale), 6 patients (37,5%) avaient une bonne corrélation entre le taux des 6-TGN et les données endoscopiques (rémission endoscopique pour des valeurs thérapeutiques, et poussée endoscopique pour des valeurs basses), De plus, aucun cas d’hépatoxicité n’a été observé même chez les 2 patients qui avaient des taux de 6-MMP > 5,700 pmol/8 x 10 8 érythrocytes. Le dosage des 6 TGN a permis une adaptation de la posologie dans 6 cas, un arrêt de l’immunosuppression dans 4 cas, de conclure à une vrai résistance aux immunosuppresseurs et donc de switcher vers le remicade dans 4 cas et par faute de moyen vers le methotrexate dans 2 cas. Résultats : 213 patients (131 MC, Age moyen : 38+/- 16,2 ans, sex ratio H/F : 0,8, durée d’IFX : 14,9+/-6,3 mois) ont été inclus. 145 patients étaient en rémission clinique. Les taux d’IFX moyen étaient significativement plus élevés en présence d’une rémission (2,6 vs. 1,2 µg/ml ; p<0,01). Le cut-off optimal associé à une rémission clinque était de 2,1µg/ml (sensibilité : 78% ; spécificité 76%). 85 patients présentaient une CRP normale sur 140 patients ayant une CRP élevée au début du traitement. Les taux d’IFX moyen étaient significativement plus élevés en présence d’une CRP normale (3,5 vs. 1,6 µg/ml ; p<0,01). Le cut-off optimal associé à une CRP normale était de 2,9 µg/ml (sensibilité : 69% ; spécificité : 66%). 121 patients présentaient une calprotectine fécale normale. Les taux d’IFX moyen étaient significativement plus élevés en présence d’une calprotectine fécale normale (4,9 vs. 1,7 µg/ml ; p<0,001). Le cut-off optimal associé à une calprotectine fécale normale était de 3,9µg/ml (sensibilité : 74% ; spécificité 80%). POSTERS Conclusion : le seuil d’infliximab à obtenir varie en fonction du but thérapeutique choisi dans les MICI. Ce taux est plus élevé pour l’obtention d’une normalisation d’un biomarqueur objectif de l’inflammation témoignant d’une cicatrisation muqueuse (calprotectine fécale) que pour l’obtention d’une rémission clinique. Conclusion : Bien que le rôle de ces dosages dans la pratique clinique reste controversé, ils permettent de vérifier la compliance médicamenteuse, de décider des modifications thérapeutiques plus rapidement en cas de réponse incomplète et également d’optimiser le traitement chez des malades ayant un métabolisme particulier des thiopurines favorisant la production de 6-MMP lorsque les taux de 6-TG restent bas malgré une adaptation de la posologie. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9053 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9675 62 Observatoire Prospectif, longiTudinal dans la prise en charge thérapeutIque de la rectocolite héMorragiqUe légère à Modérée (OPTIMUM) : suivi à 2 ans une amélioration de l’observance à 2 ans, le taux de patients ayant une bonne observance du traitement reste faible. La suite de l’observatoire OPTIMUM permettra d’affiner ces résultats et notamment d’analyser les rechutes éventuelles sur les 3 ans de suivi. S. Nahon (1), G. Bonnaud (2), N. Mammar (3) Remerciements, financements, autres : (1) Montfermeil; (2) Cornebarrieu; (3) Gentilly. Les auteurs remercient tous les médecins qui participent à l’observatoire OPTIMUM ainsi que l’ANGH et le CREGG pour leur soutien scientifique. Introduction : L’observatoire OPTIMUM a été mis en place en France en 2011. Cet observatoire a pour objectif de décrire l’évolution et les modalités de prise en charge de la rectocolite hémorragique (RCH) légère à modérée, d’évaluer le taux et la durée de la rémission et les facteurs prédictifs de rechute des patients en poussée. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9692 Patients et Méthodes : Cet observatoire a inclus les patients de 18 ans ou plus, ayant une poussée de RCH légère à modérée. Les données des patients sont recueillies dans un CRF électronique au cours de consultations réalisées dans le cadre du suivi habituel. A chaque visite, un questionnaire sur l’observance au traitement était distribué et complété par le patient. De juin 2011 à juin 2012, 812 patients (51% femmes, âge moyen 45±15 ans) ont été inclus dans l’observatoire, par 130 gastroentérologues (dont 64% de gastroentérologues libéraux). Un suivi de 3 ans est prévu. L’analyse descriptive des données à 2 ans est présentée ici. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.52 Résultats : En août 2014, les données d’une visite à un an et à 2 ans étaient disponibles chez respectivement 559 (69%) et 393 (48%) des patients. 90 (11%) patients ont arrêté prématurément l’étude principalement en raison d’une colectomie pour 10 patients, une modification du diagnostic pour 4 patients, un décès lié à un thymome malin et 28 perdus de vue.Selon le score UCCS 437 (78%) patients étaient en rémission (score 0 à 2) au cours de la première année et 317 (81%) à la 2ème année (Tableau 1). Tableau 1 : Score UCCS d’activité de la RCH à chaque Visite Score UCCS d’activité de la RCH Un an (n=559) Deux ans (n=393) Manquant 6 (1,1 %) 1 (0,3 %) 0-2 Rémission 437 (78,2%) 317 (80,7%) 3-5 Activité légère 75 (13,4% ) 45 (11,5 %) 6-10 Activité modérée 41 (7,3 %) 30 (7,6%) POSTERS Un traitement de la RCH était en cours chez 474 (85%) patients à 1 an et 327 (83%) patients à 2 ans. Un traitement par 5-ASA oral était en cours chez 253 (77 %) des patients au moment de la visite à 2 ans et le même traitement était renouvelé à l’issue de la consultation chez près de Ÿ des patients. Un traitement par corticoïdes était prescrit chez 86 (18%) patients à 1 an et 46 (14%) patients à 2 ans. Moins de 10% des patients recevaient un anti-TNF à chaque visite annuelle (4% à 1 an et 6% à 2 ans). Les immunosuppresseurs ont été prescrits chez 81 (17%) des patients à 1 an et 59 (18%) patients à 2 ans. Le questionnaire del’observance du traitement (MMAS-8), était complété par 370 (78%) et 213 (65%) patients respectivement à 1 an et 2 ans. L’observance était bonne chez 104 (28%) patients à 1 an et 83 (39%) patients à 2 ans. Au moins une rechute de la RCH dans l’année était rapportée chez 183 (33%) patients à 1 an et 119 (30%) patients à 2 ans. La concordance entre l’évaluation fonctionnelle globale du patient et celle du médecin est modérée (coefficients Kappa proches de 0,50). Un cancer colorectal ou une dysplasie ont été rapporté chez 3 patients. Au moins un événement indésirable a été rapporté chez 20 patients (3%). Conclusion : A un et deux ans de suivi de la cohorte OPTIMUM, le taux de rechute est d’environ 30%. Les 5-ASA par voie orale sont les traitements les plus prescrits à l’issue de chaque visite. Le recours à la corticothérapie et aux traitements par immunosuppresseurs et anti TNF alpha est limité. Malgré 63 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.53 P.54 L’entérocolo-IRM de diffusion pré-thérapeutique permet de prédire une rémission après traitement d’induction par anti-TNFα dans la maladie de Crohn Efficacité et tolérance des anti-TNFα chez les patients transplantés hépatiques pour cholangite sclérosante primitive atteints de maladie inflammatoire chronique de l’intestin A. Buisson (1), C. Hordonneau (1), J. Scanzi (1), F. Goutorbe (1), M. Goutte (1), B. Pereira (1), G. Bommelaer (1) R. Combes (1), R. Altwegg (1), D. Laharie (2), V. de Lédinghen (2), S. Radenne (3), F. Conti (4), O. Chazouillères (4), C. Duvoux (5), L. PeyrinBiroulet (6), J. Dumortier (3), V. Leroy (7), X. Treton (8), F. Durand (8), S. Dharancy (9), M. Nachury (9), F. Goutorbe (10), G. Lamblin (10), G.-P. Pageaux (1) (1) Clermont-Ferrand. Introduction : Les anti-TNF représentent à l’heure actuelle la classe thérapeutique la plus efficace dans le traitement de la maladie de Crohn. Cependant, près d’un tiers de patients sont non répondeurs primaires aux antiTNF. En raison du coût et des potentiels effets secondaires non négligeables de ces traitements, établir des facteurs prédictifs d’efficacité de ces traitements est un enjeu essentiel. L’entérocolo-IRM de diffusion (DW-MREC) sans préparation colique ni distension rectale a montré son efficacité dans la détection et l’évaluation de l’activité inflammatoire de la maladie de Crohn (MC) 1,2,3. Le but de notre étude était de rechercher des facteurs IRM prédictifs de rémission profonde (CDAI < 150 ET CRP < 5) ou de recours à la chirurgie après 12 semaines de traitement par anti-TNF. (1) Montpellier; (2) Pessac; (3) Lyon; (4) Paris; (5) Créteil; (6) Vandœuvre-lès-Nancy; (7) Grenoble; (8) Clichy-laGarenne; (9) Lille; (10) Clermont-Ferrand. Introduction : Le traitement des Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI) chez les patients transplantés hépatiques (TH) pour Cholangite Sclérosante Primitive (CSP) est complexe dans le contexte d’immunosuppression et devant le risque d’aggravation de la MICI après la greffe. L’objectif principal de l’étude était d’étudier l’efficacité et la tolérance des anti-TNF dans cette population. Matériels et Méthodes : Il s’agissait d’une étude descriptive rétrospective multicentrique nationale. Tous les centres de greffe hépatique adulte français ont été contactés afin d’identifier les patients ayant bénéficié d’une TH pour CSP entre Janvier 1985 et Décembre 2012 puis traités par anti-TNF pour MICI, ont été inclus. Les dossiers médicaux ont été étudiés pour déterminer l’efficacité clinique après induction et en fin de traitement ou aux dernières nouvelles, l’efficacité endoscopique et la tolérance. Résultats : Dix-huit patients (14 hommes, 4 femmes) atteints de MICI et transplantés hépatiques pour CSP entre 1989 et 2012, suivis dans 9 des 20 centres de greffe hépatique adulte français ont été traités entre 2004 et 2014 par anti-TNF pour MICI après la TH. Tous présentaient une atteinte colique. L’âge médian au début du traitement par anti-TNF (J0) était de 37.2 ans (24.0-51.9). Le délai médian entre la TH et le J0 était de 5.9 ans (1.1-20.8). La durée médiane d’évolution de la MICI au J0 était de 14.1 ans (0.4-27.6). Sept patients (38.9%) ont reçu de l’infliximab, 7 (38.9%) de l’adalimumab et 4 (22.2%) successivement les 2 molécules. La durée médiane de traitement était de 10.4 mois (2.7-30.6) et le suivi médian après J0 de 20.9 mois (5.0-72.5). Six patients (33%) étaient traités en combothérapie avec l’azathioprine. Dix-sept (94.4%) étaient sous tacrolimus et 1 (5.6%) sous ciclosporine. Après induction, 16 patients (88.9%) étaient en réponse clinique dont 10 (55.6%) en rémission clinique. A la date des dernières nouvelles, 12 patients (66.7%) étaient en réponse clinique dont 7 (38.9%) en rémission clinique. Une amélioration des lésions endoscopiques était retrouvée chez 9 des 14 patients (64.3%) ayant eu un suivi endoscopique. Le traitement était poursuivi chez 10 des 18 patients (55.6%). Six patients (33.3%) ont présenté au moins une infection au cours du suivi. Au total, 9 infections ont été répertoriées dont 3 épisodes d’angiocholites à répétition après récidive de CSP, 2 cas d’infection à Clostridium difficile, 1 bactériémie à Enterococcus faecalis, 1 infection à CMV, 1 cryptosporidiose digestive et 1 hépatite virale E chronique. Trois patients (16.7%) ont développé un cancer colique dont 1 d’évolution fatale. Ils étaient atteints d’une MICI évoluant depuis respectivement 14, 27 et 28 ans et avaient reçu un traitement par anti-TNF respectivement 7, 2 et 8 mois avant le diagnostic de cancer. Une patiente a développé un cancer du col utérin. Conclusion : L’efficacité des anti-TNF pour les patients en poussée de MICI après une TH pour CSP semble superposable avec celle observée en dehors du contexte de TH. La tolérance paraît acceptable avec un risque infectieux inhérent au contexte et au cumul d’immunosuppression. La surveillance endoscopique avec dépistage de la dysplasie colique est indispensable dans cette population. Patients et Méthodes : POSTERS 40 patients atteints d’une MC ont été prospectivement et consécutivement inclus du 01/01/ 2013 au 01/01/2014. Tous les patients inclus devaient recevoir des anti-TNF pour une MC luminale active (indication posée selon le jugement du clinicien), à l’exclusion du traitement préventif de la récidive post-opératoire, ET avoir un CDAI> 150. Ils ont tous ont eu une DW-MREC selon un protocole standardisé dans les 4 semaines précédant le début du traitement par adalimumab (ADA) ou infliximab (IFX). L’ADA était prescrit selon le schéma 160 mg à S0, 80 mg à S2 puis 40 mg toutes les 2 semaines. L’IFX était prescrit à 5 mg/kg à S0, S2 et S6. Les paramètres IRM collectés étaient les suivants : score de Clermont, coefficient apparent de diffusion (ADC) moyen, ADC minimal, Magnetic Resonance Index of Activity (MaRIA) moyen, MaRIA total, sténose, dilatation pré-sténotique, fistule, abcès, signe du peigne (comb sign), adénopathie mésentérique. Résultats : La durée moyenne d’évolution de la maladie et l’âge moyen à l’inclusion étaient de 8,6 ans (± 10,6) et 39 ans (± 21), respectivement. Parmi les 40 patients, 17 (42,5 %) étaient fumeurs, 10 (25,0 %) étaient des « early Crohn » selon la définition de Paris, 9 (22,5 %) avaient un antécédent de résection intestinale et 13 avaient des lésions ano-périnéales. Parmi eux, 18 patients (45,0 %) avaient une MC ileale pure (L1), 5 (12,5 %) une localisation colique pure (L2), 17 (42,5 %) une atteinte iléo-colique (L3) et 5 (12,5 %) une atteinte du tube digestif haut (L4). Le phénotype de la maladie était non sténosant non fistulisant (B1), sténosant (B2) et fistulisant (B3) chez 12 (30,0 %), 17 (42,5 %), et 11 (27,5 %) patients, respectivement. Tandis que 19 patients recevaient de l’IFX (52,5 %), 21 étaient traités par ADA (52,5 %). Parmi eux, 16 patients (40,0 %) recevaient des thiopurines de manière concomitante. A l’inclusion, le CDAI moyen était de 237 (± 56) et la CRP moyenne de 37,7 mg/L (±52,0). Parmi l’ensemble des critères IRM étudiés, seul un ADC moyen bas (témoignant d’un caractère inflammatoire plus marqué) était prédictif d’une rémission profonde à S12 (1,88 vs. 2,05 ; p = 0,027) alors qu’aucun critère IRM ne permettait de prédire le recours à la chirurgie à S12. Conclusion : L’activité inflammatoire évaluée par IRM de diffusion est prédictive d’une rémission après un traitement d’induction par anti-TNF. L’entéro-colo-IRM de diffusion est donc un outil efficace dans la détection et l’évaluation de l’activité inflammatoire de la MC mais aussi prédictif d’une rémission après traitement par anti-TNF. Références : (1) Buisson A et al., Aliment Pharmacol Ther 2013 ; 37 : 537-45. (2) Hordonneau C et al., Am J Gastroenterol 2014 ; 109 : 89-98. (3) Caruso A et al. Inflamm Bowel Dis 2014 ; 20 : 1575-83. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9059 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9696 64 P.56 Maladie de Crohn du grêle en rémission sous infliximab : recherche de facteurs prédictifs de rechute clinique, à l’entéro-IRM La dissection sous-muqueuse au niveau de l’intestin grêle - Une nouvelle technique L. Clavel (1), M. Cuilleron (1), S. Strobel (1), C. Jarlot (1), E. Del Tedesco (1), M. Lamure (2), G. Duru (2), J.-M. Phelip (1), X. Roblin (1) (1) Strasbourg. (1) Saint-Étienne; (2) Lyon. une ablation ‘en bloc’ des lésions même plates d’une taille de plus de 2 cm. En même temps elle réduit le taux de récidives en cas de résection macroscopiquement complète sur un minimum. Par contre cette technique n’est pas encore établie au niveau de l’intestin grêle et globalement peux de centres la pratiquent jusqu’à présent. J. Hochberger (1), I. Tchoumak (1), E. Wedi (1), A. Sportes (1) Introduction : La dissection sous-muqueuse permet Introduction : L’entéro IRM est validée comme examen de référence dans l’évaluation au diagnostic d’une maladie de Crohn grêlique. En revanche, la valeur prédictive de rechute de l’entéroIRM n’a jamais été étudiée. Le but de cette étude a été de rechercher des signes radiologiques en entéroIRM prédictifs d’une perte de réponse. Patients et Méthodes : De 12-2013 jusqu’à 09-2014 une totalité de 6 dissections sous-muqueuses au niveau de la papille, du jejunum et de l’iléon ont été effectué dans 5 patients à cause de lésions mucosales de ≥2 cm. Deux résections étaient effectuées au niveau de la papille, une au niveau du jéjunum à 50 cm distal Treitz et trois au niveau d’un réservoir grêlique après colectomie pour adénomatose familiale (f = 3, m = 2 ; 43 - 83 ans). Toutes les interventions étaient effectuées au bloc opératoire sous anesthésie générale et sous CO2. Après marquage et injection généreuse de Voluven 6% / Indigocarmin (0,5 ml 0,8%/ 500 cc) l’incision et dissection sous-muqueuse était effectuée en utilisant un Flushknife d’une longueur de 1,5 mm. L’instrument permet en combinaison avec une pompe électrique une ré-injection répétitive de la solution à macromolécules pendant la dissection sous-muqueuse. Pour les deux résections au niveau de la papille un latéroscope seul ou en combinaison avec un gastroscope à double canal opératoire était utilisé, au niveau du jejunum un coloscope à haute résolution et dans les trois patients avec un réservoir grêlique artificiel un gastroscope à canal unique ou double étaient utilisés. Tous les patients donnaient leur consentement écrit après discussion des différentes méthodes standards alternatives et les risques potentielles de l’intervention. Matériels et Méthodes : Au cours d’une étude prospective monocentrique, nous avons inclus tout patient atteint d’une maladie de Crohn grêlique en rémission clinique (CDAI<150) depuis au moins 3 mois sous Infliximab (IFX) en traitement d’entretien. Les caractéristiques cliniques et biologiques des patients inclus ont été recueillies. Chaque patient a bénéficié d’une entéroIRM, relue par un radiologue expert et un observateur, en aveugle des données cliniques et biologiques. Les patients ont ensuite été suivis au moins 6 mois. La rechute clinique, critère de jugement principal, a été définie comme l’apparition de symptômes nécessitant un changement thérapeutique (optimisation, changement de traitement ou chirurgie) dans les 6 mois après inclusion. Résultats : 56 patients (âge moyen 35.8 ans, sexe ratio H/F 2.1, durée moyenne d’évolution de la maladie 8.9 ans, tabagisme actif 23%) ont été inclus. 16 patients (28.6%) ont rechuté dans les 6 mois (délai moyen 4.6 mois). Les caractéristiques cliniques des patients étaient comparables chez les rechuteurs et les non rechuteurs. Dans le groupe non rechuteurs, 15/40 (37.5%) avaient une IRM strictement normale ou avec signes inflammatoires minimes versus 4/16 (25%) dans le groupe rechuteurs. En analyse univariée, le seul facteur significativement prédictif de rechute clinique en enteroIRM était la présence d’un hypersignal T1 en couche : (OR = 4.71, IC95 : 1.31-16.94, p = 0.017). Après intégration de nos données dans un modèle bayésien, la récidive clinique était fortement influencée par l’association d’une CRP anormale, un épaississement pariétal, une diminution du calibre luminal, la présence d’ulcérations profondes et l’absence d’hypersignal T2, (la probabilité passant de 28.57% a priori à 92.84% a posteriori). JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.55 Conclusion : L’entéroIRM ne peut pas, à l’heure actuelle, être proposée comme un examen prédictif de rechute clinique chez des patients porteurs d’une maladie de Crohn grêlique en rémission clinique sous IFX. Cependant, après intégration des données dans un réseau bayésien, il semblerait exister un arbre de maximisation probabiliste de la récidive basé sur les signes d’IRM, mais ces résultats devront être confirmés par une étude prospective avec un grand nombre de patients. Conclusion : La dissection sous-muqueuse au niveau de l’intestin grêle semble faisable mais nécessite l’expertise et l’environnement d’un centre spécialisé. Elle offre une résection ‘en bloc’ comme alternative à multiples résections ‘piecemeal’ en plusieurs sessions. A cause de la finesse de l’intestin grêle et le risque élevé de complications dans toutes les techniques de résection cette méthode doit être évaluée dans des études prospectives avec des nombres de patients plus importants avant une conclusion définitive. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9281 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10067 65 POSTERS Résultats : Dans 5 des 6 dissections et dans 4 des 5 patients une résection ‘en bloc’ de la lésion plus marge de sécurité était possible sans complication (83%). Un patient avec une lésion papillaire de 2,5 cm nécessitait une conversion chirurgicale à cause d’une résection difficile et une situation locale incertaine. La suite clinique était par contre sans complications. Le terrain de résection (tr) respectivement la pièces réséquée ‘en bloc’ (4/5) mesurait entre 2x1,5 cm et 10x3 cm. Dans 5 des 6 cas l’histo-pathologie montrait des dysplasies de bas grade. Dans une patiente avec un syndrome d’intestin court sur adénomatose familiale le résultat histopathologique de la pièce de résection de 6,2x4,8 cm montrait un adénocarcinome focal (pTis) réséqué R0. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.57 P.58 L’injection haute pression de glycérol à l’aide de l’hybrid knife est possible et augmente la facilité et la vitesse de dissection sous-muqueuse chez le porcelet anesthésié L’endomicroscopie confocale en routine sur un plateau hyper-spécialisé dans la prise en charge de la pathologie digestive par mucosectomie, dissection sousmuqueuse, prothèses et ponctions : résultats des 15 premiers mois d’utilisation J. Jacques (1), D. Sautereau (1), P. Carrier (1), T. Tabouret (1), V. Valgueblasse (1), M. DebetteGratien (1), A. Le Sidaner (1), C.-Y. Couquet (1), V. Loustaud-Ratti (1), R. Legros (1) J.-M. Canard (1) (1) Paris. (1) Limoges. Introduction : L’endomicroscopie confocale par minisonde (ECM) est une technique d’imagerie permettant de réaliser un examen microscopique extemporané d’une lésion avant traitement ou pour contrôler la qualité du traitement endoscopique. Cette technique est de plus en plus utilisée dans la pratique courante. Les études de cas proposées offrent un exemple d’utilisation en routine sur un plateau hyper spécialisé dans la prise en charge de la pathologie digestive par mucosectomie, dissection sous muqueuse, prothèses et ponctions. Introduction : Le couteau hybride «Hybridknife» (ERBE, Tubingen, Germany) permet d’injecter sous pression et de disséquer avec le même instrument. Cet instrument a déja montré une augmentation de la vitesse de dissection et une diminution du risque de perforation dans les procédures de dissection sous muqueuse. Un mélange à base de Glycerol est le soluté d’injection de choix pour les experts japonais car il permet un soulévement durable des lésions à réséquer. La combinaison de l’utilisation de l’hybridknife et du glycerol injecté à haute pression n’a jamais été évaluée à ce jour. Matériels et Méthodes : En 15 mois de pratique (du 16 Mai au 1 Octobre 2014), au cours de 891 endoscopies, 106 procédures d’ECM ont été réalisées. Dans 99 cas, l’examen de l’anatomopathologiste permettait de vérifier les conclusions de l’examen microscopique par minisonde ; dans 5 cas, la biopsie n’avait pas été réalisée et dans un cas le Cellvizio n’obtenait pas d’images en raison d’une lésion trop difficile à atteindre. Parmi ces 106 procédures, 6 sont présentées : - une au niveau de l’œsophage montrant l’utilité de l’ECM pour retrouver une zone de dysplasie sur un Endobrachyœsophage étendu avant mucoscectomie suivie d’une destruction par BARRX - une au niveau du colon montrant l’utilité de l’ECM pour différencier les polypes festonnés des polypes hyperplasiques afin de réaliser une résection immédiate - une au niveau de l’estomac montrant l’utilité de l’ECM pour retrouver une zone de dysplasie gastrique au sein de plusieurs anomalies de relief et la traiter par dissection sous-muqueuse - une au niveau du duodénum montrant l’utilité de l’ECM pour différencier un granulome inflammatoire d’un résidu adénomateux justifiant un traitement par ARGON et/ou une mucosectomie sur une cicatrice duodénale ou colique droite pouvant être source de complications majeures - une au niveau des voies biliaires montrant l’utilité de l’ECM pour le diagnostic du cholangiocarcinome (1) immédiat permettant de choisir la prothèse la plus adaptée à la situation - une au niveau du pancréas montrant l’utilité de l’ECM pour le diagnostic différentiel des kystes du pancréas (séreux, mucineux, faux kyste et forme kystique des tumeurs neuroendocrines). Matériels et Méthodes : Nous avons réalisé une étude prospective comparative non randomisé comparant chez des porcelets anesthésiés des ESD gastriques réalisés à l’aide d’hybridknife injectant sous pression du glycérol à des ESD gastriques réalisés à l’aide d’hybridknife injectant sous pression du sérum physiologique comme recommandé par le fournisseur. 20 dissections gastriques ont été réalisées (10 par groupe) chez 4 porcelets anesthésiés. La vitesse de dissection (mm2/min), La taille du spécimen, le taux de résection monobloc, et les taux de perforation et de saignement ont été analysés de façon prospective. L’évaluation du confort et de la sensation de sécurité ont été analysé à l’aide d’une échelle numérique (0 confort minimal, 10 confort maximal). Résultats : L’injection sous pression de glycérol à l’aide de l’hybridknife a été possible sans complication. La vitesse de dissection était significativement augmentée dans le groupe Glycérol (27.44 vs.. 16.44 mm2/min ; p<0.001). Le score de confort était significativement meilleur dans le groupe Glycerol par rapport au groupe NaCl (5.9 vs.. 2.9 ; p<0.001) indiquant que les opérateurs se sentaient plus à l’aise et plus en sécurité en utilisant du Glycérol avec l’hybridknife. Il n’existait aucune différence en terme de complications (perforation et saignement). POSTERS Discussion : La dissection sous muqueuse endoscopique est une technique difficile d’apprentissage longue en particulier dans les pays occidentaux dont l’épidémiologie des tumeurs digestives superficielles ne permet pas l’apprentissage classique par compagnonage. La création d’un soulévement satisfaisant est l’étape préliminaire indispensable condtionnant à la fois l’efficacité et la sécurité de cette procédure. L’utilisation d’un seul outil hybride permettant de réaliser toutes les étapes de la dissection a déja montré un gain de temps par rapport aux couteaux classiques en particulier chez des praticiens débutants. Cependant le serum physiologique est jusqu’ici le seul soluté ayant été injecté à haute pression chez l’homme alors que des soluté plus visqueux dont le glycerol sont les soluté de base chez les experts japonais au vu de leur efficacité supérieur en terme de soulévement et de durabilité de celui-ci. Cette étude est la première étude in-vivo démontrant la possbilité d’injection haute pression de Glycerol à l’aide du couteau hybride «Hybrid-knife». Résultats : Pour ces 106 premières procédures réalisées lors des 15 premiers mois d’utilisation de l’ECM, la répartition était la suivante : 6 cas au niveau de l’œsophage (6%), 7 au niveau cardia (7%), 10 au niveau de l’estomac (9%), 11 au niveau du duodénum (10%), 1 au niveau du grêle (1%), 52 au niveau du colon (49%), 9 au niveau des voies biliaires (8%), 6 au niveau de l’ampoule de Vater (6%), 3 au niveau du rectum (3%) 1 au niveau du pancréas (1%). Les résultats ont été les suivants : dans 82 cas (soit 83%), le diagnostic de l’ECM était en accord avec le diagnostic de l’anatomopathologiste. Dans 13 cas (13% des cas, 4 cas au niveau cardia EB0, 2 au niveau de l’estomac, 3 au niveau des cicatrices de mucosectomie du colon, 2 au niveau d’un polype du colon, 1 au niveau de l’ampoule de Vater, 1 au niveau du duodénum), l’ECM avait sur-évalué la lésion. Dans 4 cas (4% des cas avec 2 cas au niveau d’un polype du colon, 1 cas au niveau des cicatrices de mucosectomie gastrique, 1 cas au niveau d’une lésion œsophagienne) ), l’ECM ne concordait pas avec le diagnostic de l’anatomopathologiste. Conclusion : Dans un modèle in-vivo, l’injection haute pression de glycérol à l’aide de l’hybridknife est possible et augmente la vitesse de dissection et le confort de l’opérateur par rapport à l’utilisation classique injectant du sérum physiologique. Références : Lingenfelder T et al. Combination of water-jet dissection and needle-knife as a hybrid knife simplifies endoscopic submucosal dissection. Surg Endosc 2009. Pioche M et al. High-pressure jet injection of viscous solutions for endoscopic submucosal dissection : a study on ex vivo pig stomachs. Surg Endosc 2014. Conclusion : Les biopsies optiques ont été utiles dans la prise en charge des lésions de tout le tube digestif (et ceci dans 106 cas sur 891, soit 11,9% des cas) avant E.M.R, E.S.D, la pose de prothèses biliaires, le traitement des kystes Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10049 66 Efficacité de la dissection sousmuqueuse de larges lésions rectales superficielles grâce à une formation continue sur cochon : étude prospective monocentrique Références : (1) M. Giovannini, F. Caillol, E. Bories, G.M. Monges, Emid Study : Final Results of a Prospective Bicentric Study Assessing Probe-Based Confocal Laser Endomicroscopy (pCLE). Impact in the Management of Biliary Strictures, Gastrointestinal Endoscopy, May 2013. J. Jacques (1), R. Legros (1), P. Carrier (1), V. Valgueblasse (1), A. Le Sidaner (1), M. Debette-Gratien (1), T. Tabouret (1), R. Daloko (1), V. Loustaud-Ratti (1), D. Sautereau (1) Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9918 (1) Limoges. Introduction : La dissection sous muqueuse est une technique difficile devenue sous l’impulsion des experts japonais la technique de résection endoscopique de référence des tumeurs digestives superficielles étendues. La différence d’épidémiologie avec les pays occidentaux rend l’apprentissage par compagnonage non possible en France. Les premiers résultats occidentaux publiés au niveau des lésions rectales sont loin des résultats japonais. Nous proposons un modèle d’apprentissage et de formation continue sur cochon anésthésié permettant la réalisation efficace de dissection sous muqueuse de larges lésions rectales. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.59 pancréatiques et pour contrôler la nature des résidus éventuels sur cicatrice d’E.M.R ou E.S.D. Matériels et Méthodes : Après une formation à la technique lors d’un workshop sur 48h (IRCADE 2012) ; 19 lésions rectales humaines de grandes tailles ont été réséquées par ESD en alternance avec 37 lésions gastriques virtuelles sur cochon anésthésié entre décembre 2012 et octobre 2014. Toutes les dissections ont été réalisées à l’aide d’un hybridknife de type T (Erbe Medical, Allemagne).Il s’agit d’une double cohorte prospective humaine (ESDs rectales) et porcine (ESDs gastriques). Résultats : Discussion : Les recommandations européennes stipulent la réalisation de 5 dissections gastriques sur modèle animal et l’observation de 15 cas chez un expert avant de débuter la dissection sous muqueuse. Cependant les premiers français d’une étude prospective multicentrique après une telle formation sont décevants avec un taux de résection monobloc oscillant entre 64% des cas et un taux de résection complète à 53% et un taux de perforation de 18%. Une des principales raisons de ces résultats est le manque de recrutement initial des centres se lançant dans cette nouvelle procédure rendant rapidement la formation animale initiale lointaine. Conclusion : L’utilisation d’un modèle porcin in-vivo permet de compenser le manque de recrutement initial et ainsi d’obtenir de résultats proches de ceux publiés par les équipes expertes japonaises pour la dissection sous muqueuse endoscopique de larges lésions rectales superficielles. 67 POSTERS Lésions gastriques sur cochon : 38 ESDs gastriques ont été réalisées sur 10 cochons. 37/38 (97,3%) ont été monoblocs. 2,7% (1/38) de perforation et 18,4% (7/38) de saignement ont été déplorés. La surface moyenne étéait de 1128 mm2, pour une durée moyenne de procédure de 50,9 min soit une vitesse moyenne de 22,16 mm2/min. La vitesse de dissection était significativement inférieure lors des 10 première dissection gastrique en mm2/min par rapport à chaque groupe de 10 dissections gastriques suivantes (15,7 vs. 24,83 ; vs. 28,49 et vs. 21,93 mm2/min. P<0,05) Lésions rectales humaines : 19 lésions rectales ont été réalisées. Seule la première dissection rectale n’a pas été réséqué en monobloc (18/19 = 94,7 % de monobloc). 84,2% (16/19) étaient des lésions villeuses, 52,6% (10/19) comportaient des lésions d’adénocarcinome in situ. La taille moyenne des plus grand et plus petit diamètre était respectivement de 58,8 et 45,5 mm. La surface moyenne était de 2494 mm2, pour une durée moyenne de procédure de 227 min soit une vitesse moyenne de 11,7 mm2/min.La durée moyenne de séjour était de 4 jours. La vitesse était significativement supérieure lors des 10 dernières ESDs comparées aux 9 premières (7,08 vs. 15,8 mm2/min ; p < 0,05). Les marges étaient saines dans 15/19 des cas soit 78,9% de R0. Aucune récidive à 3 mois (0/13) et à 1 an (0/5) n’ a été observé. 1 seule perforation (2,6%) traitée endoscopiquement a été observé et 3 patients (15,7%) ont presenté une hémorragie retardée traitée par voie endoscopique. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.60 Références : Deprez P, et al. Current practice with endoscopic submucosal dissection in Europe : position statement from a panel of experts. Endoscopy. 2010 Jul 9 ; 42 (10) : 853-8. Rahmi G, et al. Endoscopic submucosal dissection for superficial rectal tumors : prospective evaluation in France. Endoscopy. 2014 (epub ahead of print). Création d’un modèle de fistule œso-cutanée chez le porc selon une technique combinée endoscopicochirurgicale Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10044 (1) Paris; (2) Strasbourg; (3) Nice; (4) Marseille. G. Rahmi (1), S. Perretta (2), L. Pidial (1), G. Vanbiervliet (3), P. Halvax (2), A. Legner (2), M. Barthet (4), V. Lindner (2), B. Dallemagne (2), C. Cellier (1), O. Clément (1) Matériels et Méthodes : Au total, 8 porcs ont été nécessaires (8 femelles, 6 porcs jeunes et 2 adultes) pour créer 13 fistules. Après incision et dissection des tissus du cou sous AG, l’œsophage était repéré et incisé en s’aidant de la lumière de l’endoscope. Une ou deux prothèses (queue de cochon (10 fr) ou drains de Kehr (9 fr) ) étaient placées entre la lumière de l’œsophage et la peau grâce à l’utilisation d’un fil guide. Elles étaient laissées en place pendant 30 jours. Pour 4 fistules, la voie échoendoscopique seule a été utilisée : après repérage de l’épine dorsale et des vaisseaux, une ponction transpariétale (aiguille de 19 G, Cook) a permis de coulisser une prothèse plastique en queue de cochon (7 fr, 10 cm) sur un fil guide. La fixation cutanée des prothèses était faite par 10 points de sutures. Un contrôle endoscopique et une fistulographie étaient réalisés à J30, juste après l’ablation des prothèses, et à J45 avant l’euthanasie. Une comparaison de la qualité de la fistule a été faite en fonction du nombre de prothèses utilisées (1 vs. 2) et de l’âge du porc (jeune vs.. Adulte). Résultats : Aucune complication n’est survenue. Le trajet fistuleux a été créé avec 1 (groupe 1, n = 6) ou 2 prothèses en parallèle (groupe 2, n = 7). Au début de l’étude, une migration précoce et complète est survenue dans 3 cas (groupe 1) entrainant une fermeture de la fistule (exclues de l’analyse finale). Une migration partielle (n = 3) entre J8 et J10 a nécessité une reprise sous AG pour repositionnement et nouvelle fixation par des points de sutures. A J30, après ablation des prothèses, le diamètre mesuré de l’orifice externe était plus important dans le groupe 2 (5,2 ±1,1 vs. 2,6 ±0,4) et l’aspect de l’orifice interne endoscopique plus souvent inflammatoire (5/7 ; 72% vs. 1/3 ; 33%). La fistulographie a montré un trajet fistuleux dans tous les cas, associé à un ou plusieurs abcès. A J45, le trajet fistuleux était encore présent dans 100% des cas. L’orifice externe s’était refermé dans 3/3 cas dans le groupe 1 et seulement 1/7 cas dans le groupe 2. L’orifice interne était perméable dans 9/10 des cas (1 cas une fermeture complète). Une fine couche de muqueuse a nécessité l’utilisation d’un cathéter pour retrouver le trajet fistuleux (6 cas, dont les 3 cas dans le groupe 1). L’analyse histologique a montré un trajet fistuleux dans 100% des cas. Les porcs adultes par rapport aux jeunes, avaient des fistules plus souvent multiples (1 à 2 vs.. 1 à>3), avec plus de nécrose fibrino-leucocytaire et une épaisseur maximale de la fibrose plus importante (0,3 à 0,9 cm vs.. 0,6 à 1 cm). En revanche l’apparition d’une ré-épithélialisation du trajet fistuleux était comparable (un cas dans chaque groupe). POSTERS Discussion : L’utilisation de 2 prothèses en parallèle semble plus efficace en raison du passage en continu par capillarité des sécrétions digestives entre les 2 prothèses pendant un mois. D’autre part, les porcs adultes semblent mieux adaptés à la création d’un tel modèle en raison de leur moins bonne capacité de cicatrisation. Remerciements, financements, autres : Financement IHU Strasbourg (Projet ITECGI). Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9777 68 P.62 Nouveau modèle de côlon de bovin pour apprendre la dissection colorectale en Europe : protocole de préparation et validation par deux endoscopistes en formation Efficacité du clip OTSC® pour les fistules et perforations compliquant une chirurgie ou une endoscopie. Série prospective de 21 cas successifs J. Deflandre (1), A.-C. Dandrifosse (1), M. Demarche (1), D. Dresse (1), N. Kotzampassakis (1), B. Delhougne (1), A. Vijverman (1), A.-M. Frère (1), J. Deflandre (1) M. Pioche (1), J. Rivory (1), G. Aguero Garcete (1), O. Guillaud (1), C. Lafon (1), T. Uraoka (2), N. Yahagi (2), T. Ponchon (1) (1) Lyon; (2) Tokyo, JAPON. (1) Liège, BELGIQUE. Introduction : L’ESD est la technique de reference pour la resection En Bloc des lesions de plus de 20 mm du tube digestif. Cependant, c’est une technique difficile, longue et risqué. Pour réduire les risques des premières procedures, il est recommandé de travailler sur des modèles aniamaux et l’estomac de porc a été le plus étudié. Cependant, ce dernier est épais et assez facile en comparaison du colon humain et nous avons besoin de modèles dédiées à l’apprentissage de la dissection colo-rectale. Dans cette etude, nous avons define un nouveau modèle de colon de bovin pour apprendre la dissection rectale en rétrovision. Nous rapportons la première evaluation de ce modèle. Introduction : Depuis quelques années, le traitement de première ligne des perforations digestives glisse du domaine chirurgical à celui de l’endoscopie grâce au développement de divers matériels et techniques. Le clip OTSC° Ovesco° présente l’avantage d’une suture séroséreuse accessible même pour des brèches de grande taille. Notre travail rapporte les résultats obtenus avec ce dispositif utilisé dans un centre hospitalier régional. Patients et Méthodes : Entre le 27 mai 2010 et le 10 octobre 2014, 21 patients ont bénéficiés d’une procédure interventionnelle utilisant un ou plusieurs clips OTSC°, ils ont tous été inclus dans notre étude. Il s’agissait de : - 11 (52%) perforations endoscopiques (3 résections muqueuses, 4 colonoscopies, 1 cholangiographie rétrograde, 1 retrait de gastrostomie, 1 dilatation, 1 kysto-gastrostomie), - 8 (38%) fistules post chirurgicales (4 chirurgies bariatriques, 1 iléo-colectomie, 1 CHIP + gastrectomie, 1 pancreatectomie, 1 pneumectomie + œsophage post radique), - 1 (5%) perforation spontanée du duodénum, - 1 (5%) fistule trachéo- œsophagienne après trachéotomie. Patients et Méthodes : Dans un premier temps, nous avons préparé 6 colons de bovin afin de préciser le protocole de preparation et tester la dissection avec le Dual Knife® et le bistouri Nestis® avec 12 procédures. Dans un second temps, deux endoscopistes expérimentés sans expérience préalable en ESD ont mené 62 procédures de 30 mm sur 8 modèles préparés selon le protocole prédéfini. L’âge du bovin dont était prélevé le colon était noté ainsi que le caractère complet de la résection, la survenue d’une perforation, le temps de procédure et le volume de sérum physiologique injecté. Résultats : Un protocole précis de décongélation, de préparation et de marquage a été élaboré. Les deux étudiants ont obtenu 89.1% de résections en bloc avec 6.2% de perforation. Une large hétérogénéité est apparue d’un intestin à l’autre en terme de soulèvement sous muqueux et de vitesse de dissection. Cette différence était significativement liée à l’âge du bovin prélevé, les jeunes animaux de moins de 12 mois ayant une sous-muqueuse trop fine pour permettre des procédures reproductibles. Ainsi les taux d’échecs et la vitesse de dissection étaient significativement différents chez les veaux et les bovins adultes. Une progression était significativement constatée pour les deux étudiants entre la première et la deuxième moitié du protocole avec 0.49 et 0.59 cm2/min. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.61 Résultats : Dans 15 cas (71%) nous avons obtenu une fermeture immédiate et définitive, parmi ceux-ci, les 11 patients chez lesquels la suture a été réalisée pour perforation endoscopique. Les 4 fistules survenues après une chirurgie bariatrique ont nécessité un traitement endoscopique complémentaire (prothèse) en raison de la persistance ou la récidive fistuleuse. Quant à la fistule oeso-pleurale sur œsophage post radique et celle survenue au niveau gastrique chez le patient ayant subi une pancréatectomie, elles ont nécessités des soins de drainages externes prolongés mais leur évolution a été favorable. En dépit d’une suture endoscopique efficace, 3 (14%) patients sont décédés dans les 4 semaines suivant le geste thérapeutique (1 insuffisance respiratoire, 1 sepsis, 1 limitation de soins chez une patiente âgéeayant présenté un AVC avec séquelles majeures). Discussion : Ce modèle bovin, facile à obtenir, semble adapté à l’apprentissage de la dissection rectale en rétrovision et semble plus exigent que l’estomac de porc qui est associé à un risque très faible de perforation. De plus, il peut constituer un modèle évolutif car il est possible de travailler de plus en plus haut dans le colon avec un intestin de plus en plus fin.Il faut cependant prendre garde à l’âge du bovin et utiliser des colons de bovins adultes pour avoir une sous-muqueuse de bonne qualité permettant des expériences reproductibles. Nos résultats confirment la grande efficacité du clip OTSC° dans le traitement des perforations endoscopiques. Dans notre expérience, son intérêt paraît moins probant pour la fermeture des fistules post opératoires, notamment après chirurgie bariatrique. Dans ces situations plus complexes, la suture OTSC associée à des traitements endoscopiques et locaux complémentaires a, toutefois, permis d’éviter le recours à la chirurgie. Conclusion : Le colon de bovin adulte préparé est un bon modèle pour apprendre l’ESD rectale en rétrovision. L’épaisseur de l’intestin est proche de celle de l’intestin humain. Une validation à plus grande échelle de ce modèle est prévue avec un nombre plus important d’étudiants. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9706 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9061 69 POSTERS Conclusion : JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.63 P.64 Traitement endoscopique de l’obésité et du diabète de type 2 par manchon duodéno-jéjunal Endobarrier® : étude pilote Intérêt de la vidéocapsule dans les hémorragies digestives obscures H. El Bacha (1), F. Ouiazza (1), M. Salihoun (1), I. Serraj (1), M. Bakkar (1), I. Ait Ahmed (1), A. Bargach (1), M. Sokpon (1), L. Amrani (1), M. Acharki (1), N. Kabbaj (1) J. Branche (1), R. Caiazzo (1), H. Verkindt (1), F. Torres (1), M. Pigeyre (1), V. Maunoury (1), F. Pattou (1) (1) Rabat, MAROC. (1) Lille. Introduction : Les hémorragies digestives obscures (HDO) sont définies par un saignement digestif d’origine indéterminé après la réalisation d’une Fibroscopie œsogastroduodénale et une iléocolonoscopie, ils comprennent les hémorragies digestives extériorisées (HDE) et les hémorragies digestives occultes. Le but de notre travail est d’objectiver les principales lésions responsables des HDO. Introduction : La chirurgie bariatrique reste invasive et diverses alternatives endoscopiques se développent. Dans cette étude pilote, nous rapportons notre expérience de la mise en place par voie endoscopique du manchon duodénojénjunal Endobarrier®, de ses complications et de ses résultats métaboliques. Matériels et Méthodes : Patients et Méthodes : Dix patients (7F/3H) ont bénéficié de la mise en place d’un Endobarrier, après préparation nutritionnelle préopératoire similaires aux recommandations de l’HAS dans la prise en charge chirurgicale de l’obésité sévère. L’Endobarrier®, estimé comme le dispositif endoscopique le plus abouti aujourd’hui, est une prothèse textile tubulaire qui recouvre le duodénum et le jéjunum proximal en isolant le bol alimentaire du flux bilio-pancréatique sur une distance de 60 cm. La prothèse est mise en place sous anesthésie générale par un binôme endoscopiste-chirurgien. L’implantation du dispositif est prévue pour une durée maximale de 12 mois. La sortie était autorisée le lendemain de l’intervention après un contrôle par un transit oesogastroduodénal. Les patients étaient revus à 15 jours, 1 mois, 3 mois, 6 mois et 1 an de l’intervention. Il s’agit d’une étude rétrospective, effectuée durant la période 2001-2014 au service des EFD-HGE de l’Hôpital Ibn-Sina, incluant l’ensemble des patients ayant bénéficié d’une VCE pour HDO. Les paramètres notifiés ont été : l’âge, le sexe, l’anémie, les comorbidités, le type d’hémorragie et le résultat de l’examen. Résultats : 113 patients ont été inclus dans notre étude, 59% de femmes 41% d’hommes pour un âge moyen de 51 ans (19-85). 41% des patients ont bénéficié d’une VCE pour HDO contre 59% pour HDE dont 54 mélénas 11 rectorragies. 39% des patients présentaient des antécédents ou des tares associés : 16,5% une cardiopathie ischémique, 10% une insuffisance rénale chronique, 1 une maladie rendu Osler, 1 une spondylarthrite ankylosante, 1 une ingestion de caustique. Le taux d’hémoglobine moyen était de 7,5 g /dl (2,5 et 10g/dl) 83% des patients ont nécessité une transfusion. Les lésions retrouvées étaient des lésions d’angiodyplasies gréliques dans 39% des cas, un processus tumorale dans 19% des cas, un aspect non concluant dans 16% cas, un saignement actif en rapport avec une prise AINS dans 10% cas, des lésions de la maladie de Crohn dans 5% cas, un polype iléale dans 1% des cas, une hernie hiatale avec lésion hémorragique et ulcérative de la grosse tubérosité dans 1% des cas, un aspect en faveur de la maladie cœliaque dans 1% des cas, un corps étranger dans 1% des cas. Résultats : Avant l’intervention, le poids moyen était de 106,5 kg [87 ; 135] avec un IMC moyen de 38 ± 5 kg/m2 [31 ; 46]. Huit patients étaient diabétiques (5 sous antidiabétiques oraux seuls, 3 sous insuline), 2 patients étaient pré-diabétiques. L’HbA1C moyenne était de 7.9% [5,8 ; 10,2]. La durée moyenne de la procédure était de 37 min (20 - 47). Les patients ont tous présenté des douleurs transitoires de l’hypocondre droit sans vomissement. A ce jour, 2 patients ont du se voir retirer le dispositif avant 12 mois en raison d’une migration. Le diagnostic a été évoqué sur une dégradation isolée des paramètres métaboliques. Les ablations de dispositifs (à terme ou prématurées) ont été réalisées sans complication. La perte d’excès de poids était de 27 ± 24 % à 3 mois (p = 0.028 IMC à 3 mois vs. baseline, Wilcoxon) et est restée stable à 6 et 12 mois si le dispositif était maintenu en place.Chez les patients diabétiques, l’amélioration de l’équilibre glycémique a permis de diminuer le traitement antidiabétique chez 6 des 8 patients dès 3 mois. La réalisation de repas-tests standardisés a permis d’objectiver une sécrétion post-prandiale accrue du GLP 1. Conclusion : Avec un rendement de 85% dans notre série, la VCE représente une technique efficace et non invasive pour l’exploration des HDO. Les angiodysplasies sont les lésions les plus fréquentes 39% lors des HDO, cependant avec 19% des cas les tumeurs du grêle représentent les lésions les plus graves. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10035 POSTERS Conclusion : Cette étude préliminaire confirme la simplicité de la mise en place endoscopique d’un manchon duodéno-jéjunal et sa bonne tolérance clinique. Les résultats métaboliques à court terme sont encourageants. La perte de poids survient au cours des 3 premiers mois et reste stable tant que le dispositif est en place. Ces résultats justifient l’évaluationmédico-économique de ce dispositif dans le cadre d’une étude multicentrique randomisée. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9778 70 P.66 La vidéocapsule du grêle peut-elle être déléguée en totalité à l’infirmière ? La vidéocapsule du grêle : peut-on déléguer la sélection des clichés à l’infirmière ? J. Dreanic (1), M. Dhooge (1), V. Goncalves (1), C. Michel (1), M. Gaudric (1), S. Leblanc (1), E. Sion (1), F. Prat (1), D. Lalo (1), R. Coriat (1), S. Chaussade (1) J. Dreanic (1), M. Dhooge (1), V. Goncalves (1), C. Michel (1), M. Gaudric (1), S. Leblanc (1), E. Sion (1), D. Lalo (1), F. Prat (1), R. Coriat (1), S. Chaussade (1) (1) Paris. (1) Paris. Introduction : La vidéocapsule du grêle (VCG) est une Introduction : technique d’exploration non invasive et validée. Cet examen génère plus de 40.000 images avec un temps de lecture médical pouvant excéder 1h. Depuis la loi HPST de 2009, la délégation de tache médicale aux infirmières (IDE) peut être réalisée sous réserve de l’acceptation du dossier de délégation par l’Agence Régionale de Santé (ARS). Une délégation de l’ensemble de l’examen vidéoendoscopique à l’IDE est pour cela envisageable. Nous avons réalisé une étude de faisabilité de la délégation de la VCG du gastroentérologue à l’IDE. L’objectif principal était l’évaluation de la faisabilité de la délégation de la VCG en totalité aux IDE. La vidéocapsule du grêle (VCG) est une technique d’exploration non invasive et validée. Cet examen génère plus de 40.000 images avec un temps de lecture médical pouvant excéder 1h. Depuis la loi HPST de 2009, la délégation de tache médicale aux infirmières (IDE) peut être réalisée sous réserve de l’acceptation du dossier de délégation par l’Agence Régionale de Santé (ARS). C’est dans ce contexte que nous avons réalisé une étude de faisabilité de la délégation de la pré-sélection des images pathologiques de la VCG du gastroentérologue à l’IDE. L’objectif principal était l’évaluation de la faisabilité de la délégation aux IDE. Les objectifs secondaires étaient l’évaluation du gain du temps médical et la pertinence du diagnostic établi grâce à cette délégation. Matériels et Méthodes : Vingt VCG ont été sélectionnées et interprétées par 2 médecins experts (groupe A). Deux IDE ayant une expérience en endoscopie ont été formées à la lecture des VCG puis ont réalisé la lecture et l’interprétation de 20 VCG (groupe B). Le temps de lecture et d’interprétation, les temps de passage dans l’estomac et dans le grêle ont été notés. L’interprétation de la VCG établi entre les deux groupes a été comparée. Toutes les interprétations discordantes ont été revues par les médecins experts. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.65 Matériels et Méthodes : Vingt VCG ont été sélectionnées et interprétées par 2 médecins experts (groupe A). Deux IDE ayant une expérience en endoscopie ont été formées à la lecture des VCG puis ont réalisé la pré-sélection des images pathologiques sur 20 VCG. Un binôme médecin expert-IDE a été créé afin d’établir le compte rendu définitif à partir des images présélectionnées (groupe B). Le temps de lecture, les temps de passage dans l’estomac et dans le grêle ont été notés. L’interprétation de la VCG établi entre les deux groupes a été comparée. Toutes les interprétations discordantes ont été revues par les experts. Résultats : Aucune différence significative n’était observée entre les groupes A et B concernant la mesure du temps de passage dans l’estomac et dans le grêle, et l’identification d’un examen normal. Dans 80% des cas (16/20) les comptes rendus des médecins A et des IDE étaient concordants. La relecture des examens discordants a identifié un défaut de sélection des images pathologiques par l’IDE (n = 2), et un défaut d’interprétation par les IDE (n = 2) malgré une sélection adaptée des images d’intérêt. Les conclusions des comptes rendus entre les deux groupes étaient concordantes dans 90% des cas (18/20). Le temps moyen de lecture et d’interprétation des VCG n’était significativement pas différent dans les groupes A et B (34min +/- 9.9 vs. 34.1min +/- 4.1 ; p = 0,53). Résultats : La comparaison entre les deux groupes ne retrouvent pas de différence significative sur les critères suivants : la mesure du temps de passage dans l’estomac et le grêle, et l’identification d’un examen normal. Dans 95% des cas (19/20), les comptes rendus étaient concordants entre les deux groupes. Dans 1 cas, les IDE n’ont pas sélectionné l’image pathologique. Le temps de lecture moyen des VCG par les experts à l’aide de la pré-sélection des images par l’IDE était significativement plus court que celui du groupe A (9.2min +/- 0.5 vs. 34min +/-9.9 ; p < 0,01). Le gain moyen par examen était de 25 minutes. Conclusion : L’interprétation des VCG faite par délégation complète du gastroentérologue à l’IDE apparait perfectible, et les résultats actuels avec 80% de concordance ne soutiennent pas cette pratique. Conclusion : Lors d’une VCG, la pré-sélection des images par une IDE peut s’intégrer dans une délégation des taches comme proposée par l’ARS, et apparait réalisable en pratique courante avec un gain moyen de temps d’interprétation par le gastroentérologue de 25 minutes. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9903 POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9898 71 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.67 P.68 Le rôle de l’entéroscopie à double ballon dans les tumeurs malignes du grêle Apport du coloscanner à l’eau chez le sujet âgé symptomatique : résultats préliminaires d’une étude prospective E. Pérez-Cuadrado Robles (1), E. Fiot (2), P. Bebia Conesa (1), B. Martinez Andrés (1), P. Esteban Delgado (1), E.-F. Perez-Cuadrado Martinez (1) N. Elleuch (1), H. Romdhane (1), R. Ennaifer (1), M. Cheikh (1), W. Bougassas (1), H. Ben Nejma (1), N. Bel Hadj (1) (1) Murcie, ESPAGNE; (2) Paris. (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : Les tumeurs malignes du grêle (TMG) sont un groupe relativement rare et hétérogène de tumeurs avec une présentation clinique non spécifique. Tout cela provoque que la suspicion clinique et la caractérisation par des techniques d’imagerie soit difficile. L’entéroscopie à double ballon (EDB) pourrait jouer un rôle clé dans ces lésions, non seulement dans le diagnostic, mais aussi dans l’approche chirurgicale de ces patients. Introduction : De nouvelles explorations coliques se sont développées ces dernières années. Parmi elles, le coloscanner à l’eau semble une alternative satisfaisante. Les indications du coloscanner à l’eau restent à l’heure actuelle imprécises. En effet, nous ne bénéficions que de peu d’études évaluant ses performances. Cet examen est recommandé par les sociétés savantes de gastro-entérologie et de radiologie pour rechercher de grosses tumeurs chez des patients fragiles Le but de notre étude était d’évaluer l’apport diagnostique du coloscanner à l’eau chez le sujet âgé symptomatique. Patients et Méthodes : Tous les patients ayant eu une EDB diagnostiqués d’une TMG entre 2004 et 2014 ont été inclus. Les données cliniques, histologiques et endoscopiques ont été colligées rétrospectivement. Nous avons analysé l’impact de la technique. Eviter ou modifier le caractère urgent ou électif d’une intervention chirurgicale a été considérée comme le critère d’évaluation principal. Patients et Méthodes : Nous avons réalisé une étude prospective à l’hôpital Mongi Slim, entre Juin 2014 et décembre 2014. Nous avons inclus les patients explorés par colonoscopie endoscopique et coloscanner pour une symptomatologie clinique orientant vers une pathologie recto colique chez les patients âgés de plus que 60 ans. Le coloscanner a été réalisée chez tous les patients à la recherche de polypes, de tumeurs, de diverticules et a été interprétée par un radiologue sénior. La colonoscopie endoscopique était l’examen de référence pour retenir le diagnostic de ces lésions. POSTERS Résultats : Parmi 627 patients ayant subi une EDB, 27 (4.3%) (19 hommes, âge moyen ± SD : 60 ± 17.3 ans) ont été inclus. La présentation clinique était l’hémorragie digestive obscure (n = 19, 70.4%), le syndrome occlusif (n = 7, 25.9%) et la diarrhée (n = 1, 3.7%). Le diagnostic a été confirmé par biopsie endoscopique (n = 18, 66.7%), analyse histologique de la pièce opératoire (n = 7, 22.2%) et par données d’imagerie endoscopique (n = 2, 7.4%). Une masse suspecte a été identifiée dans 6 cas (22.2%) par des études radiologiques. L’EDB a été indiqué devant les résultats de la capsule endoscopique (n = 17, 63%), du scanner (n = 7, 25.9%) et d’autres résultats d’études radiologiques (n = 3, 11.1%). Sept types histologiques différents de TMG ont été trouvés. La plupart d’entre eux étaient situés dans le jéjunum (n = 18, 66,7%), suivie par l’iléon (n = 8, 29.6%) et le duodénum (n = 1, 3.7%). La tumeur stromale gastro-intestinal (GIST) a été la plus fréquente (n = 8, 29.6%), suivi par l’adénocarcinome (n = 7, 25.9%), le lymphome (n = 4, 14.8%), la tumeur neuroendocrine (n = 4, 14.8%), la métastase (n = 3, 11.1%) et le sarcome de Kaposi (n = 1, 3.7%). Chez 2 patients avec un GIST, une fistule entérique a été identifiée avec le passage du produit de contraste dans le péritoine de sorte que la chirurgie d’urgence a été indiquée. Chez un autre patient avec un GIST ulcérée saignant activement l’hémostase endoscopique a pu empêcher une intervention chirurgicale urgente. Un patient a subi une EDB en raison d’une masse suspectée au TDM. Finalement, deux adénocarcinomes du jéjunum synchroniques ont été trouvés en modifiant l’approche chirurgicale. Il y avait 3 patients avec un adénocarcinome sténosante au total. Chez l’un d’entre eux une prothèse entérale a évité la chirurgie d’urgence. Parmi les lymphomes, il y avait 3 MALT et 1 lymphome de Burkitt. La moitié des patients avec des tumeurs neuroendocrines avaient de multiples petites tumeurs en plus de la lésion principale iléale, non diagnostiquées par le scanner précédent. Une patiente avec un sarcome de Kaposi avait multiples lésions, l’une d’eux saignant activement. L’hémostase endoscopique a évité la chirurgie d’urgence. L’EDB a également modifié l’approche chirurgicale chez un patient atteint d’un syndrome occlusif en raison de métastases. Le tatouage de la lésion a été réalisée dans 21 cas (77,8%) en guidant la chirurgie élective (n = 8, 29,6%) ou d’urgence (n = 5, 18,5%). L’impact de la technique a été finalement constaté dans 7 cas (25,9%) : de retarder ou éviter une chirurgie d’urgence (n = 3), modifier l’approche chirurgicale (n = 2) et indiquant une résection partielle d’urgence au lieu de l’approche élective (n = 2). Résultats : Sur les 50 patients inclus dans l’étude, 24 malades ont déjà eu leur coloscopie et leur coloscanner à l’eau. Les patients étaient âgés en moyenne de 66,8 ans [61-90]. Il s’agissait de 6 hommes et 18 femmes. La symptomatologie clinique était dominée par la constipation (41,6%). Des signes d’alarme ont été notés dans 25% cas. Les résultats de la colonoscopie endoscopique étaient comme suit : Normale dans 18 cas (75%), polypes dans 4 cas (16,6%) dont un cas de polypose familiale atténuée, diverticules dans 1 cas, et un épaississement sigmoïdien sténosant dans 1 cas. Le coloscanner à l’eau était normal dans 21 cas (87,5%). Ailleurs, il a montré des diverticules dans 2 cas et un épaississement circonférentiel de la charnière recto sigmoïdienne étendu sur 2 cm dans 1 cas. Aucun polype n’a été retrouvé au coloscanner à l’eau et la polypose colique à l’endoscopie n’avait pas de traduction radiologique. Une concordance des résultats de la coloscopie et du coloscanner à l’eau a été notée dans 75% des cas. Conclusion : Dans notre étude, et à partir de ces résultats préliminairess, la concordance des résultats de la coloscopie et du coloscanner à l’eau n’était que de 75% des cas. Bien que le coloscanner est un examen rapide, simple à réalise, mieux toléré que la colonoscopie endoscopique et permettant la visualisation à la fois de la surface endoluminale, de la paroi colique et du reste de l’abdomen, la colonoscopie endoscopique demeure toutefois, le gold standard en matière de détection des lésions recto-coliques. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9841 Conclusion : L’EDB permet le diagnostic histopathologique dans la plupart des patients. Cette technique a précisé la localisation de la tumeur et ses caractéristiques permettant la thérapeutique endoscopique et le tatouage de la lésion pour guider la chirurgie. Pourtant, l’EDB a un impact critique dans les TMG et peut retarder ou éviter une intervention d’urgence en améliorant le pronostic de ces patients. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9889 72 P.70 Maladie de Crohn et entéro-IRM : évaluation de l’activité de la maladie et du dommage tissulaire Traitement endoscopique hémostatique des varices gastroduodénales par colle chimique mélangée avec du sérum glucosé F.-Z. Kettabi (1), N. Benzzoubeir (1), I. Errabih (1), L. Ouazzani (1), H.-E. Krami (1), H. Ouazzani (1) (1) Rabat, MAROC. A. Lamine Sejai (1), M. El Agheb (1), I. Mellouki (1), M. El Yousfi (1), N. Aqodad (1), M. El Abkari (1), A. Ibrahimi (1), D.-A. Benajah (1) Introduction : (1) Fès, MAROC. L’entéro-IRM est une technique d’exploration non irradiante et non invasive, ayant une excellente résolution en contraste et permettant une étude multiplanaire. Elle a montré son efficacité pour quantifier l’activité inflammatoire de la maladie de Crohn (MC) lors d’une poussée et le dommage tissulaire cumulé, données primordiales pour le planning thérapeutique. Ainsi, elle devient incontournable dans l’exploration et la mise au point de la MC. Le but de ce travail : montrer la contribution de l’entéroIRM dans la précision de la cartographie lésionnelle pariétale et extra pariétale de la MC, l’évaluation de son activité, et la recherche de ses complications. Introduction : Les hémorragies digestives par rupture de varices gastroduodénales ont une incidence de 3 à 30% et représentent environ 10% de l’ensemble des hémorragies digestives hautes associées à une hypertension portale (HTP). Le but de ce travail est d’évaluer l’efficacité thérapeutique et les complications de l’injection de colle chimique diluée dans le sérum glucosé comme technique d’hémostase endoscopique. Patients et Méthodes : Etude rétrospective portant sur 15 patients entre 2012 et 2014. Tous les patients étaient admis pour hémorragie digestive haute, chez qui la fibroscopie oeso-gastroduodénale réalisée, avait objectivé un saignement en rapport avec la rupture de varices gastroduodénales. Le n-butyl-2-cyanoacrylate associé au Methacryloxysulfolane (Glubran 2) était préparé avec du sérum glucosé. Le traitement endoscopique réalisé sous sédation, consiste à l’injection de colle chimique au niveau des varices gastroduodénales. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective incluant 44 patients porteurs d’une maladie de Crohn avérée, ayant bénéficié d’une entéro-IRM, colligés de janvier 2010- septembre 2014. L’entéro-IRM sans entéroclyse avec injection de gadolinium ou de diffusion a été réalisée sur un imageur de 1.5 Tesla. Après ingestion de 1000 ml de mannitol à 5%, 45 minutes avant l’entéro-IRM. Les acquisitions ont été prise aux plans axial et coronal en apnée, en pondération T1 et T2 avec injection de gadolinium. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.69 Résultats : L’injection de colle au niveau des varices gastriques était réalisé chez 13 patients (86,7%) et au niveau de varices ectopiques duodénales chez 2 patients (13,3%). L’injection était réalisée au niveau d’un ou deux sites de la varice rompue. L’âge moyen de nos patients était de 51 ans [23 ans -76 ans]. Une nette prédominance féminine a été notée, soit 76%. L’hémostase initiale a été obtenue dans 100 % des cas. On a noté une récidive chez 2 patients et on n’a noté aucune complication immédiate ou retardée. Résultats : 44 patients atteints de MC ont été inclus. L’âge moyen était de 43 ans (extrêmes 20-66 ans), avec une prédominance féminine (n = 27,75 %), sexe ratio F/H : 2,5. L’entéro-IRM était pathologique (n = 40,90 %), avec atteinte iléale (25%), atteinte iléo-colique (60%) et une atteinte colique isolée (15%). L’entéro-IRM avait objectivé : 1) le caractère inflammatoire sous forme d’épaississement de la paroi avec prise de contraste pathologique de la muqueuse chez 90 % des cas 2) une fibrose pariétale induisant un rétrécissement luminal (10%).3) des ulcérations profondes (n = 4,20%).4) des atteintes extra pariétales : adénopathies mésentériques (20%), aspect peigné du mésentère (15%), sclérolipomatose (25%) Les complications observées étaient sous forme : d’abcès (15%), des fistules : iléo-iléales chez (12,5%) et iléo-coliques (5%), des sténoses symptomatiques (12,5%) patients et asymptomatiques (n = 2,5%). Conclusion : Le traitement endoscopique hémostatique des hémorragies liées à la rupture des varices gastroduodénales par la colle chimique diluée dans le sérum glucosé paraît efficace et moins coûteux par rapport à la dilution dans le Lipiodol qui est cher et non toujours disponible dans notre contexte. Nos résultats sont préliminaires et doivent être confirmés dans l’avenir par un effectif plus important. Conclusion : La MC est perçue aujourd’hui comme une maladie progressive durant lequel le dommage tissulaire intestinal s’accumule. L’entéro-IRM permet de mesurer et de quantifier l’importance des sténoses, de même que les lésions pénétrantes .Ces paramètres sont ajoutés aux éventuelles résections intestinales pour grader le dommage tissulaire cumulé d’un patient à un moment de son histoire. Ceci devrait aider à adapter les traitements en pratique clinique ainsi qu’à valider de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à limiter le dommage tissulaire cumulé sur le long terme. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9824 POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9199 73 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.71 P.72 Hémorragies digestives hautes en Côte d’Ivoire : étude multicentrique prospective Apport de la fibroscopie digestive haute et des biopsies duodénales dans l’exploration de l’anémie ferriprive N. Ndri (1), A.-S. Thot O (1), M. Diakité (1), A.-J.-B. Okon (1), A. Kone (1), C. Assi (2), S. Kone (2), A. Ouattara (2), D. Soro (2), E. Allah-Kouadio (2), M.-J. Lohoues Kouacou (2), Y.-F. Bathaix (3), D. Bangoura (3), A.-H. Kissi-Anzouan Kacou (3), A. Mahassadi (3), K.-A. Attia (3), T. Ndri- Yoman (3) M. Amri (1), N. Ben Mustapha (1), R. Ben Jemaa (1), M. Serghini (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1) (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : La prévalence de lʼanémie ferriprive est (1) Bouaké, CÔTE D’IVOIRE; (2) Abidjan Cocody, CÔTE D’IVOIRE; (3) Abidjan Yopougon, CÔTE D’IVOIRE. de 2% dans la population adulte, elle représente près de 13% des motifs de consultation en gastroentérologie. Le saignement digestif occulte et la malabsorption en sont les causes principales, imposant ainsi une exploration endoscopique systématique dans le cadre du bilan étiologique On se propose dans ce travail de déterminer l’apport de lʼendoscopie digestive haute et des biopsies duodénales systématiques dans le bilan étiologique de lʼanémie ferriprive. Introduction : Les caractéristiques des hémorragies digestives sont très incomplètes en Afrique fautes d’études prospectives multicentriques. Pour pallier à cette insuffisance, l’OHDHAF a initié en 2010 une étude multicentrique prospective dans 18 pays francophones dont la Côte d’Ivoire. Cette étude est l’exploitation complète des données d’un des pays participants. Objectifs de l’étude : Décrire les aspects épidémiologiques, étiologiques, thérapeutiques et évolutifs des hémorragies digestives hautes (HDH). Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude monocentrique rétrospective et descriptive étalée sur une période de 6 ans de Janvier 2008 au mois de décembre 2013 colligeant les patients adressés pour exploration dʼune anémie hypochrome microcytaire au service de Gastroentérologie A La Rabta et ayant eu une fibroscopie œsogastroduodénale (FOGD) avec des biopsies duodénales systématiques. Patients et Méthodes : Etude prospective (janvier 2010 à décembre 2013) et multicentrique (03 centres), incluant tous les patients hospitalisés pour hémorragie digestive haute. Une régression logistique pas à pas a été réalisée pour identifier les facteurs associés au décès des patients. Résultats : Deux cents soixante-dix-neuf patients ont été inclus dont 167 femmes (sex-ratio 0.67), dʼâge moyen 49,3 ans (17- 82 ans). La FOGD a montré une anomalie macroscopique dans 159 cas (57%) : 58 cas de gastropathie congestive (20.7 %), 27 cas de gastropathie nodulaire (9,6%), 22 cas de gastropathie ulcérée (7,8%).Par ailleurs nous avons retrouvé 40 ulcères gastriques ou duodénaux (14,3%) : 28 ulcères bulbaires, 12 ulcères gastriques. 3 cas de polypes gastriques ont été observé. Dans 12 cas on a noté une diminution de la hauteur des plis duodénaux évoquant une atrophie villositaire (4,3%) et dans 5 cas une duodénite ulcérée. Les biopsies duodénales systématiques ont révélé une atrophie villositaire cadrant avec une maladie cœliaque dans 4 cas (1,4%) et une hyper lymphocytose isolée sans atrophie villositaire dans 1 cas (0,3%). Une duodénite non spécifique sans atrophie a été notée chez 50 patients (17,9%). Aucun cas de parasitose n’a été noté dans cette série. Résultats : POSTERS Deux cent quatre-vingt neuf (sexratio = 3,38) cas ont été inclus (respectivement 168, 66 et 55 dans les centres 3, 1 et 4). L’âge moyen des patients étaient 47,21±17,23 ans. Le méléna et l’hématémèse étaient les principaux modes de révélations de l’HDH, respectivement à 87,8% et 73,7%. La pression artérielle systolique était inférieure 100 mmHg chez 30,4%. La pression artérielle diastolique des patients étaient inférieure à 60 mmHg dans 30,10% des cas. Le taux d’hémoglobine moyen était de 6,68 ± 2,5 g/dl. Un antécédent d’hémorragie digestive était retrouvé chez 18% des malades et 14,4% avaient une comorbidité. La prise de médicaments gastrotoxiques (AINS et aspirine) était rapportée dans 17,3% des cas . La gastroscopie avait été réalisée chez 221 patients (76,4% des cas). Le délai moyen entre l’admission et la réalisation de la FOGD était en moyenne de 72 heures. L’ulcère gastro-duodénal a été la lésion endoscopique la plus retrouvée (41,6%) suivie des varices œsophagiennes (30,3%). Seuls deux patients (ligature de varices œsophagiennes) ont eu une hémostase endoscopique ; aucun traitement vasoactif n’a été effectué. La mortalité a été de 9,4%. Les facteurs prédictifs de décès étaient : l’existence les hémorragies d’origine hypertensives (OR = 47,1 [IC95% 53,9-570,6] ), la présence de sang lors de la gastroscopie (OR = 52,6 [IC95% 3,3-839,8] ). La réalisation précoce de la gastroscopie (< 24 heures) diminuait le risque de décès (OR = 0,142 [IC95% 0,020,78] ). Conclusion : A travers ce travail, la FOGD reste un moyen pertinent dans lʼexploration de lʼanémie ferriprive, en permettant lʼidentification des lésions macroscopiques et le dépistage des lésions microscopiques par les biopsies systématiques orientant ainsi la conduite thérapeutique. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10063 Conclusion : les hémorragies digestives surviennent chez des patients relativement jeunes. Leurs étiologies sont dominées par les ulcères gastroduodénaux et les varices œsophagiennes. Les moyens thérapeutiques sont encore limités impactant le pronostic. La réalisation précoce de la gastroscopie semble être un facteur indépendant de diminution de la mortalité. L’accessibilité aux médicaments recommandés et l’amélioration du plateau technique dans nos différents CHU, pourraient améliorer le pronostic de nos patients. Mots clés : hémorragie digestive - épidémiologie diagnostic - traitement - pronostic. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9382 74 P.74 Intérêt de la sélection des patients avant endoscopie pour les patients souffrant de reflux gastro-œsophagien Efficacité de la dilatation endoscopique des ulcères bulbaires sténosants A. Medine (1), J. Querrache (1), I. Mellouki (1), M. El Yousfi (1), N. Aqodad (1), M. El Abkari (1), A. Ibrahimi (1), D.-A. Benajah (1) H. El Bacha (1), M. Salihoun (1), A. Bargach (1), M. Bakkar (1), I. Ait Ahmed (1), M. Sokpon (1), I. Serraj (1), L. Amrani (1), M. Acharki (1), N. Kabbaj (1) (1) Fès, MAROC. (1) Rabat, MAROC. Introduction : La sténose pyloro-duodénale est une Introduction : complication de la pathologie ulcéreuse gastroduodénale devenue de plus en plus rare dans les pays développés, mais qui reste assez fréquente dans notre pays. Elle était une indication chirurgicale absolue avant l’avènement du traitement médical et du traitement endoscopique. le Reflux Gastro-Oesphagien (RGO) est un motif fréquent de consultation 10 a 20 % de la population général souffre de RGO. Selon les études la fibroscopie oesogastroduodenale (FOGD) présente une sensibilité de 30a 50 % pour le diagnostic de RGO. Le but de notre étude est de montrer l’intérêt de la sélection des malades souffrant de RGO avant indication de FOGD. Matériels et Méthodes : C’est une étude rétrospective menée au sein du service d’hépatogastoenterologie au CHU HASSAN II de Fès Maroc. Tous les patients présentaient une sténose pyloroduodénale d’origine ulcéreuse, symptomatique, confirmée par la fibroscopie œsogastroduodénale et/ou au transit œsogastroduodénal. Un traitement antisécretoire était instauré systématiquement. La dilatation a été réalisée au ballonnet hydrostatique. La bonne réponse au traitement était jugée sur la clinique et le contrôle endoscopique. Nous avions analysé le nombre de séance de dilatation et le taux de réussite et d’efficacité de la dilatation. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective menée entre 2008 et 2014 au service des EFDHGE. Durant notre étude nous avons inclus l’ensemble des patients présentant des symptômes de RGO typique avec des signes d’alarmes (odynophagie amaigrissement hématémèse… ), ainsi que ceux présentant un RGO atypique, nous avons exclu de cette étude les patients de moins de 45 ans présentant un RGO typique sans signe d’alarme. Tous les patients ont bénéficié d’une FOGD avec coloration virtuelle ou vitale à la recherche de endobrachyœsophage (EBO), nous avons utilisé la classification de Savary-Miller pour la classification de l’œsophagite peptique. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.73 Résultats : Sur une période de 7 ans (octobre 2007-septembre 2014), 20 patients étaient inclus dont 7 femmes et 13 hommes, d’un âge moyen de 47 ans [17-70]. Tous les patients présentaient une sténose infranchissable à la fibroscopie œsogastroduodénale avec un estomac de stase. Le TOGD était réalisé chez 6 malades et avait montré une sténose pylorique serrée. Le nombre moyen de séances de dilatation par patient était de 1,25 séance (1 - 2séances). Un succès immédiat après une seule séance de dilatation était obtenu chez 11 malades (55 %), On a eu recours à la chirurgie chez 08 patients (40%). Résultats : Durant cette période, nous avons effectué 9300 FOGD, 346 ont été effectuées pour explorer des patients souffrant de RGO (3,72 % de prévalence), l’âge moyen de nos patients était de 45 (extrêmes 17-85), la plupart d’entre eux étaient des femmes de 56% (n : 196) pour un sex-ratio H / F de 1,3 . La FOGD était normale pour 13 patients 3,8 % .Les lésions retrouvées étaient représentées par : une hernie hiatale dans 20 % des cas (n : 69), une œsophagite à 13,8 % des cas (n : 48) : stade I 52 % (n : 25), la phase II de 35% (n : 17), stade III 13 % (n : 6) ; un EBO a été retrouvé dans 5,2 % des cas (n : 18) l’étude anatomopathologique a retrouvé une dysplasie de bas grade dans 2 cas, une dysplasie de haut grade dans 1 cas et 3 cas d’adénocarcinome (ADK). Une gastite à Helicobacter Pilori a été retrouvé dans 57,2 % des cas. Conclusion : La dilatation hydrostatique au ballonnet des ulcères bulbaires sténosants donne des résultats immédiats satisfaisants, et peut constituer une alternative intéressante à la chirurgie. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9925 Conclusion : Notre étude démontre l’intérêt de la sélection des malades qui permet une d’améliorer la sensibilité de la FOGD pour atteindre 96,2% . Avec une incidence de 5,2 % l’EBO ainsi l’ADK représentent les complications les plus redoutables du RGO soulignant l’importance d’un traitement précoce et rigoureux du RGO qui reste une pathologie bénigne. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10059 75 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.75 P.76 Traitement par prothèse biodégradable des sténoses cardiales réfractaires après chirurgie anti-reflux : une étude pilote Endoscopie digestive haute pédiatrique : expérience d’un centre tunisien d’endoscopie adulte S. Lecleire (1), M. Antonietti (1), R. Alhameedi (1), A. Di Fiore (1), L. Thomassin (1), A. Gangloff (1), E. Huet (1), P. Ducrotté (1) I. Doghri (1), G. Mohamed (1), H. Ben Abdallah (1), B. Ben Slimene (1), S. Bizid (1), R. Bouali (1), F. Bayoudh (1), N. Abdelli (1) (1) Rouen. (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : Introduction : L’endoscopie digestive haute pédiatrique est de nos jours de plus en plus pratiquée par des pédiatres endoscopistes et ocasionnellement par des gastroentérologues adultes. Elle présente des particularités et des risques inhérents à l’âge des patients. Les objectifs de notre travail étaient d’étudier les indications et la contribution diagnostique de l’endoscopie digestive haute pédiatrique effectuée dans une unité d’endoscopie adulte. les sténoses cardiales survenant après chirurgie anti-reflux peuvent entraîner une dysphagie sévère. Le traitement de ces sténoses repose en première intention sur la dilatation endoscopique au ballonnet, qui peut s’avérer inefficace ou voir son efficacité diminuer au cours du temps, exposant les malades à des dilatations répétées. Au-delà de trois dilatations, ces sténoses fibreuses sont qualifiées de réfractaires. La chirurgie chez ces malades étant particulièrement complexe, les patients ont actuellement peu d’options thérapeutiques. Les prothèses biodégradables SXELLA tressées en fil de suture chirurgical sont un nouveau matériel en endoscopie digestive, permettant une dilatation prolongée durant 2 à 3 mois avant leur résorption spontanée et progressive. Matériels et Méthodes : Etude rétrospective colligeant tous les actes d’endoscopie digestive haute à visée diagnostique effectués dans l’unité d’endoscopie adulte du service de gastroentérologie de l’Hôpital militaire de Tunis chez des enfants âgés de moins de 15 ans, et ce, entre janvier 2009 et octobre 2014. L’endoscopie a été considérée contributive lorsqu’un impact thérapeutique direct en découlait. But de l’étude : Le but de notre étude était d’évaluer prospectivement l’efficacité des prothèses biodégradables (BD) chez les patients présentant une dysphagie sur sténose réfractaire du cardia après chirurgie anti-reflux. Résultats : Un total de 142 patients ont été inclus. L’âge médian était de 9 ans (1-15 ans) et une prédominance féminine (62.6%) a été notée. Environ 15% des enfants étaient âgés de moins de 2 ans. La majorité des enfants (95%) étaient adressés par un pédiatre. L’examen a été pratiqué sous sédation légère dans 14% cas ou sous anesthésie générale dans 4 % des cas. Les douleurs abdominales, l’ingestion de caustiques, les symptômes de reflux gastro-œsophagien et l’hémorragie digestive représentaient respectivement 35.2, 13.4, 12 et 11.3% des indications. L’anémie ferriprive, la diarrhée chronique, le retard staturo-pondéral et la positivité de la sérologie de la maladie coeliaque avaient motivé la pratique d’une endoscopie avec biopsies duodénales dans 22.5% des cas. Les indications plus rares étaient essentiellement représentées par la recherche de signes d’hypertension portale, le bilan d’une pathologie associée et la dysphagie. L’endoscopie n’était contributive que dans 4% des cas de douleurs abdominales et 6% des cas de reflux gastro-œsophagien. Par contre, en cas de suspicion de maladie coeliaque, l’endoscopie avec biopsies duodénales était contributive dans 22% des cas. Aucune complication n’a été notée durant la période de l’étude. Patients et Méthodes : Tous les patients ayant bénéficié de la pose d’une prothèse BD SX-ELLA entre juin 2013 et septembre 2014 dans le cadre d’une sténose cardiale réfractaire après chirurgie anti-reflux étaient inclus dans cette étude prospective. Les sténoses cardiales étaient qualifiées de réfractaires après l’échec symptomatique d’au moins trois dilatations antérieures. La prothèse SX-ELLA est une prothèse en fil de suture résorbable, totalement biodégradable en 8 à 12 semaines, mesurant 25 mm de diamètre pour une longueur pouvant varier de 6 cm à 13.5 cm. Le degré de dysphagie était relevé pour tous les malades avant la pose de prothèse biodégradable et à 1, 3 et 6 mois après la pose de la prothèse. Les complications précoces (< 7 jours) et tardives (> 7 jours) étaient notées. POSTERS Résultats : Douze malades ont été inclus dans l’étude. Les malades avaient bénéficié en moyenne de 4.2 dilatations avant la pose de la prothèse BD. L’âge moyen était de 62 ans, 58% étaient des femmes. Le taux de succès initial de la pose de prothèse BD sur la dysphagie était de 75% (9/12) avec un degré de dysphagie passant d’un grade 3 à un grade 1 en moyenne (p<0.03). Les complications précoces étaient dominées par des douleurs dans 50% des cas, nécessitant des antalgiques de grade 3 dans 25% des cas durant 10 jours en moyenne. Les autres complications comprenaient une hémorragie digestive non sévère traitée par Hémospray à J1 (8%), et une migration partielle précoce à J1 ayant nécessité le repositionnement de la prothèse BD en endoscopie sans anesthésie (8%). Les complications tardives comprenaient le développement d’un tissu d’hyperplasie muqueuse après la biodégradation de la prothèse chez 2 malades (16.5%), avec une sténose symptomatique chez 1 malade traitée par prothèse couverte métallique. Le suivi de ces malades permettait d’observer une amélioration significative de la dysphagie à 1 mois chez 75% des malades, à 3 mois chez 66% des malades, et à 6 mois chez 58% des patients. Conclusion : L’endoscopie digestive haute pédiatrique peut être pratiquée par des gastroentérologues adultes sans risques moyennant une collaboration étroite avec les pédiatres. Sa contribution diagnostique est faible en cas de douleurs abdominales et de reflux gastro-œsophagien, indications pourtant fréquentes dans notre série, et non négligeable en cas de suspicion de maladie coeliaque et qui pourrait, dans ce cas, être améliorée par la recherche première de marqueurs immunologiques. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9621 Conclusion : Le traitement par prothèse BD des sténoses cardiales réfractaires post-chirurgie anti-reflux améliore significativement la dysphagie dans 75% des cas à 1 mois. Les complications précoces sont dominées par les douleurs qui sont présentes dans 50% des cas. Le taux de migration complète est de 0%. A 6 mois, l’amélioration significative de la dysphagie persiste chez 58% des malades. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9710 76 P.78 Mucosectomie endoscopique du cancer épidermoïde de l’œsophage. Etude rétrospective monocentrique M. Jacolot-Benestan (1), F. Cholet (1), L. Doucet (1), J. Jezequel (1), J.-B. Nousbaum (1), M. Robaszkiewicz (1) L’endomicroscopie confocale, une stratégie dominante pour la prise en charge des lésions néoplasiques de haut grade associées à l’endobrachyœsophage. Résultats d’une modélisation économique en France (1) Brest. C. Le Pen (1), E. Coron (2), J.-P. Galmiche (3) (1) Paris; (2) Nantes; (3) Rouen. : Le traitement endoscopique et notamment la mucosectomie, est le traitement de première intention des cancers superficiels de l’œsophage. En Europe, on dispose de larges séries concernant le traitement endoscopique de l’adénocarcinome superficiel sur endobrachyœsophage, mais cette technique est moins bien évaluée pour le carcinome épidermoïde qui reste le type prédominant en France. L’objectif de l’étude était d’évaluer de façon rétrospective les performances de la mucosectomie pour le traitement du carcinome épidermoïde superficiel de l’œsophage, la survie globale et les facteurs de récidive. Introduction : La performance et l’impact clinique de l’endomicroscopie confocale (Confocal Laser Endomicroscopy, CLE) sur la prise en charge des patients atteints d’endobrachyœsophage (surveillance et traitement) ont été analysés dans une étude randomisée récente (Canto et al, 2013). Le présent travail s’appuie sur les données de cette étude afin de déterminer les conséquences économiques de l’utilisation de CLE, dans le contexte du système de santé français. Matériels et Méthodes : Un modèle de type « arbre de décision » probabiliste comparant les coûts et résultats de CLE par rapport à la procédure traditionnelle (endoscopie par lumière blanche et biopsies étagées selon le protocole de Seattle) a été construit. Les paramètres cliniques reposaient sur les données de performance clinique rapportées dans la publication de Canto et al (1) comparant deux stratégies : (I) endoscopie par lumière blanche (HDWLE) + CLE et biopsies ciblées (II) endoscopie par lumière blanche et biopsies aléatoires (stratégie traditionnelle). Cette étude concluait à une sensibilité de 95% pour le diagnostic de lésions de haut grade ou précancéreuses pour la CLE vs.. 40% pour la stratégie standard, sans différence significative en termes de spécificité (92% vs.. 98% respectivement). Le nombre moyen de biopsies prélevées par patient était de 1,26 vs.. 5,91 respectivement. Les paramètres économiques ont été établis sur la base de la tarification des actes établie par la CCAM puis intégrés au modèle (piggyback study). Dans le cas de la stratégie conventionnelle, deux tarifs étaient applicables (endoscopie diagnostique et endoscopie thérapeutique). En ce qui concerne CLE il n’existe à ce jour pas d’acte spécifique la rémunérant. Le modèle supposait la création d’un acte nouveau par la CCAM intitulé « endoscopie digestive avec endomicroscopie et anesthésie » auquel a été affecté par hypothèse un tarif hospitalier équivalent à celui de l’endoscopie thérapeutique. Dans le privé, les actes « en sus » restaient supposément au même tarif que pour la stratégie traditionnelle. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique observationnelle recueillant tous les actes de mucosectomie œsophagienne pour carcinome épidermoïde superficiel effectués entre le 1er janvier 1998 et le 31 décembre 2013. Résultats : Cinquante-huit patients étaient inclus (48 hommes et 10 femmes). L’âge moyen au diagnostic était de 65 ans. 63,8% des tumeurs n’envahissaient pas la sousmuqueuse (≤ m3). Les marges profondes étaient saines dans 72,4% des cas. Une seule perforation a été déplorée (1,7%), et 15,5% des patients ont présenté une sténose œsophagienne symptomatique. Aucune hémorragie significative n’est survenue. Vingt et un patients sont décédés au cours du suivi (36,2%), dont seulement 4 de leur carcinome épidermoïde (6,9%). Les taux de survie globale à 1, 3 et 5 ans étaient respectivement de 91,3% (IC 95% : 84,4-98,9), 80,9% (IC 95% : 70,8-92,4), et 72,4% (IC 95% : 60,3-87,1). Au cours du suivi, 14 récidives ont été diagnostiquées (24,1%), dans 85,7% des cas sur le site de la mucosectomie. Le taux de survie sans récidive à 5 ans était de 66,6% (IC 95% : 53,3-83,2). Les facteurs de risque de récidive étaient le tabagisme (p = 0,031), les antécédents de cancer ORL (p = 0,031), l’absence de traitement dit « de rattrapage » (p = 0,033). Conclusion : La mucosectomie endoscopique est une technique efficace et sûre pour le traitement des carcinomes épidermoïdes de l’œsophage. La mortalité à 5 ans est majoritairement due aux comorbidités car la mortalité spécifique liée à l’évolution du cancer de l’œsophage n’était que de 6,9%. Résultats : Malgré un coût par procédure supérieur, la stratégie HD-WLE + CLE s’avère dominante par rapport à la stratégie HD-WLE seule : le nombre de patients « correctement dépistés » est supérieur (93/100 contre 86/100) pour un cout inférieur (89.313,29 € vs.. 92.504 €) dans le secteur public et 74.100 € contre 77.700 € dans le secteur privé. Le coût par patient « correctement dépisté » passe ainsi de 1075 € à 960 € dans le secteur public et de 900 € à 800 € dans le prive. Les analyses stochastiques de type Monte Carlo ont été menées sur les variables de sensibilité et de spécificité, confirmant la robustesse des résultats. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9585 Discussion : Sous des hypothèses assez générales et compte tenu des données cliniques comparatives disponibles à ce jour, le recours à la CLE permet une détection des lésions dysplasiques de haut grade à un « coût par patient correctement dépisté et traité » inférieur à celui de la technique diagnostique classique, pourvu que le coût du séjour hospitalier soit inférieur ou égal à 990,43 € dans le secteur public. Conclusion : Ceci correspond à une stratégie dominante pour le système de santé français. Références : Canto MI, Anandasabapathy S, Brugge W, Falk GW, Dunbar KB, Zhang Z, Woods K, Almario JA, Schell U, Goldblum J, Maitra A, Montgomery E, Kiesslich R ; Confocal Endomicroscopy for Barrett’s Esophagus or Confocal Endomicroscopy for Barrett’s Esophagus (CEBE) 77 POSTERS Introduction JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.77 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.79 Endomicroscopie confocale dans l’œsophage : potentiel apport au cours d’une endoscopie thérapeutique pour dysplasie sur EBO Trial Group. In vivo endomicroscopy improves detection of Barrett’s esophagus-related neoplasia : a multicenter international randomized controlled trial (with video). Gastrointest Endosc.2014 Feb ; 79 (2) : 211-21. Doi : 10.1016/j. gie.2013.09.020. Epub 2013 Nov 9. F. Caillol (1), E. Bories (1), C. Pesenti (1), J.-P. Ratone (1), F. Poizat (1), M. Giovannini (1) (1) Marseille. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9542 Introduction : Le traitement endoscopique des lésions dysplasiques œsophagiennes sur endobrachyœsophage (EBO) repose sur plusieurs modalités de traitement endoscopique (ESD, EMR, destruction, surveillance) dont la décision dépend en grande partie de l’histologie.. L’endomiscropie confocale (CLE) permet l’obtention de biopsies optiques en temps réel. Nous avons voulu évaluer son potentiel apport dans la prise en charge thérapeutiques des EBO. Patients et Méthodes : Les patients adressés pour prise en charge thérapeutique de lésions dysplasiques sur EBO avaient au cours de l’endoscopie thérapeutique une étude en CLE des zones suspectes endoscopiques. Le résultat était noté en temps réel et comparé à la pièce de résection endoscopique. Les résultats de la CLE (muqueuse normale, EBO, DBG, DGH/ADK) étaient comparés à la pièce de résection endoscopique ; de même les biopsies préopératoires indiquant la prise en charge étaient comparées à la pièce de résection. Résultats : 30 patients (23 hommes, âge moyen = 63 ans) ont eu une résection endoscopique de 2011 à 2014 précédé de CLE dans le même temps endoscopique. L’histologie de la pièce de résection comportait : 12 DHG/ADK, 9 DBG, 7 EBO simple, 2 muqueuses normales. La concordance des biopsies préopératoire était de 50%. La concordance du CLE avec la pièce opératoire était de 70%. La concordance était meilleure mais non stastiquement significative. La sensibilité de la CLE pour la DHG/ADK était de 93%, la spécificité était de 70%. Conclusion : La CLE ne permet pas de résoudre tous les problèmes histologiques de concordance entre histologie pré-opératoires et pièce de résection. Cependant elle semble équivalente à l’histologie classique dans la prédiction histologique. Son application per-opératoire pourrait nous aider à la décision thérapeutique (ESD, EMR, destruction). POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9491 78 Haut niveau de résistance primaire à la clarithromycine chez Helicobacter pylori dans une population marocaine : étude prospective multicentrique Conclusion : Nous rapportons pour la première fois au Maroc une prévalence élevée de la résistance primaire de H. pylori à la clarithromycine : 28,2%. Ce taux de résistance est bien au-delà de la limite de 20% à partir de laquelle il est recommandé de ne pas utiliser la trithérapie à base de clarithromycine en traitement empirique de première ligne. Un changement de stratégie thérapeutique s’impose au Maroc en recourant à une quadrithérapie empirique bismuthée ou non ou à une stratégie basée sur la détection de la résistance qui devrait être développée au Maroc. N. Bouilhat (1), C. Burucoa (2), A. Benkirane (1), A. El Idrissi - Lamghari (1), A. Al Bouzidi (1), A. El Hassani (1), A. Essaid El Feydi (1), M. Elouennass (1), A. Benouda (1) (1) Rabat, MAROC; (2) Poitiers. Introduction : Helicobacter pylori infecte la muqueuse Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9423 gastrique de la moitié de l’humanité entrainant une gastrite qui peut évoluer vers un ulcère, un adénocarcinome ou un lymphome du MALT. La prévalence de l’infection à H. pylori est variable selon les pays. Deux études ont estimé la prévalence de l’infection à H. pylori dans la population marocaine à 69 et 75%. La clarithromycine est l’un des antibiotiques les plus efficaces dans le traitement de l’infection à H. pylori. La clarithromycine inhibe la synthèse des protéines bactériennes par une liaison aux sous unités ribosomales 50S. La résistance à cet antibiotique est due à 3 mutations ponctuelles (A2142G, A2143G et A2142C) dans le gène de la peptidyl-transférase codant le domaine V de l’ARNr23S de H. pylori. La résistance à cette molécule apparaît comme un des principaux facteurs d’échec du traitement d’éradication de H. pylori. Les conférences de consensus recommandent de ne plus utiliser la trithérapie empirique comprenant de la clarithromycine (IPP-amoxicilline-clarithromycine) en cas de prévalence de la résistance primaire (avant toute tentative d’éradication) dépassant 20%. Au Maroc, en absence de données sur la prévalence de la résistance de H. pylori, la trithérapie à base de clarithromycine est largement prescrite comme traitement d’éradication de première ligne. L’objectif de notre étude était de déterminer la prévalence de la résistance primaire à la clarithromycine de H. pylori pour la première fois au Maroc et de détecter les mutations impliquées dans cette résistance. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.80 Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective multicentrique réalisée du 1er janvier 2011 au 31 mai 2014. Cent douze patients adressés pour une FOGD ont été inclus dans les trois centres hospitaliers universitaires de Rabat. Aucun des patients inclus n’avait été traité auparavant. Pour chaque patient, trois biopsies ont été prélevées dans l’antre : une pour l’examen histologique, une pour un test rapide à l’uréase et une congelée pour la détection de la résistance à la clarithromycine. Des données démographiques et cliniques ont également été recueillies. L’extraction de l’ADN bactérien a été réalisée après broyage de la biopsie en utilisant le kit QIAMP DNA Minikit (Qiagen) selon les indications du fournisseur. La détection de la résistance à la clarithromycine a été réalisée au laboratoire de Bactériologie du CHU de Poitiers par une technique de PCR scorpion qui détecte à la fois la présence de H. pylori et les mutations qui confèrent la résistance à la clarithromycine directement dans les biopsies (Burucoa.et al JCM 2008). Un contrôle d’extraction a été effectué pour tous les échantillons négatifs en PCR scorpion en amplifiant un gène de ménage humain : la b-globine. POSTERS Résultats : La présence de H. pylori a été détectée par PCR Scorpion chez 77 des 112 échantillons analysés. La prévalence de l’infection dans cette échantillon de patients marocains adressés pour FOGD est donc de 69,4%. Une mutation conférant la résistance à la clarithromycine a été détectée chez 22 des 77 échantillons positifs. La prévalence de la résistance primaire à la clarithromycine est de 28,2%. La mutation A2142G a été détectée dans 15 des 22 des échantillons résistants (68%), la mutation A2143G dans 6 échantillons (27,3%) et la mutation A2142C dans 2 échantillons (9,1%). En utilisant la PCR Scorpion, nous avons révélé la présence d’une population double (sensible et résistante) chez 16 des 22 biopsies avec une souche résistante soit (20,8%). Un patient était infecté par deux souches résistantes porteuses de deux mutations différentes : A2142G et A2143G. 79 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.81 P.82 Gestion de l’impaction intra-muqueuse des prothèses œsophagiennes partiellement couvertes par la technique «Stent-in-Stent» L’ingestion caustique accidentelle à l’eau de javel : intérêt de la FOGD F.-A. Ibn Ghazala (1), A. El Khalifa (1), K. Brari (1), A. Bellabah (1), M. Tahiri (1), F. Haddad (1), W. Hliwa (1), W. Badre (1) W. Melki (1), H. Loghmari (1), W. Bouhlel (1), W. Ben Mansour (1), O. Hellara (1), F. Bdioui (1), L. Safer (1), H. Saffar (1) (1) Casablanca, MAROC. Introduction : L’ingestion des produits caustiques chez l’adulte constitue une urgence assez fréquente dans notre contexte. L’intoxication à l’eau de javel représente le produits ménager le plus fréquemment rencontrés, il s’agit le plus souvent de l’eau de javel dilué à 12 degrés ; l’ingestion du produit peut se faire accidentellement en cas de déconditionnement du produit comme elle peut se faire dans un but d’autolyse. L’endoscopie digestive haute constitue l’élément diagnostique essentiel. Le but de ce travail est d’étudier l’aspect endoscopique des lésions digestives produites par l’eau de javel dans notre contexte. (1) Monastir, TUNISIE. Introduction : les protheses partiellement couverte (PC) sont generalement preferees dans le traitement des stenoses œsophagiennes benignes en raison de leur faible taux de migration. Cependant elles exposent au risque d’impaction intramuquseuse. Patients et Méthodes : il s’agit d’un rapport de 3 cas. Résultats : nous rapportant 3 cas d’impaction intramuquseuse de PPC inserrees pour des stenoses benignes rebelles (2 cas de stenose caustique et 1 cas de stenose post radique). Le controle endoscopique a montre une impaction presque totale des colorettes. Une prothese TC a ete inserree dans la premiere et laisser en place 5 a 7 jours . L ‘extraction des 2 protheses etait realisee avec succes chez les 3 patients. Un patient a presente un saignement modere. Aucun cas de perforatio n’a ete note. Patients et Méthodes : il s’agit d’une études rétrospective intéressant 30 cas colligés au service d’hépatogastro-entérologie du chu ibnou rochd à Casablanca sur une période de 3 ans et demi entre janvier 2010 et aout 2013.la FOGD a été réalisée chez tous les patients, elle a permis de classer les lésions caustiques œsophagiennes, gastriques et bulbo -duodénale selon la classification de di costanzo. Résultats : le sexe ratio était de0 , 2 (25 femmes et 5 hommes) à prédominance féminine, l’âge moyen était de 26 ans . Le délai moyen de réalisation de l’endoscopie était de 12 h. Une œsophagite stade I était retrouvée chez 10cas, stade IIa chez 2 cas, une muqueuse œsophagienne normal chez 18cas .une gastrite stade I était retrouvée chez 15 cas, stade IIa chez 2 cas, une muqueuse gastrique normale dans 13 cas, la bulbo duodénite stade I était objectivé chez 5 cas avec une absence d’anomalie bulbo duodénale chez les 25 cas restants. Conclusion : la technique Stent-in-Stent est une alternative efficace pour gerer l’impaction intramuqueuse des protheses partiellement couverte. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9291 Conclusion : l’ingestion caustique à l’eau de javel entraîne des lésions minimes au niveau oesogastroduodénal ce qui remet en question l’intérêt de l’indication d’une FOGD lors de cet incident. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9165 80 P.84 Pertinence de l’indication de la gastroscopie selon les critères de l’EPAGE dans un centre hospitalier universitaire marocain d’endoscopie digestive Prévalence d’Helicobacter pylori dans la maladie ulcéreuse gastro-duodénale au Burkina Faso R. Sia (1), H.-S. Godonou (1), B. Pereira (2), J. Scanzi (2), K. Cisse (1), A.-K. Serme (1), A.-R. Sombie (1) S. Majdouli (1), H. Delsa (1), M. Bakkar (1), M. Salihoun (1), L. Amrani (1), M. Acharki (1), I. Serraj (1), N. Kabbaj (1) (1) Rabat, MAROC. (1) Ouagadougou, BURKINA FASO; (2) ClermontFerrand. Introduction : La demande croissante d’endoscopie Introduction : L’infection à Helicobacter pylori (HP) fait partie des infections bactériennes les plus rependues dans le monde. En Afrique, sa prévalence est estimée à plus de 80%. Au Burkina Faso, aucune étude n’a porté sur la prévalence de cette infection au cours de cette dernière décennie. Le but de notre travail était d’évaluer le taux d’infection à HP dans la maladie ulcéreuse gastro-duodénale dans notre centre d’endoscopie. digestive a causé une augmentation des coûts et la prolongation des listes d’attente pour ces procédures. La fibroscopie œsogastroduodénale (FOGD) est incontestablement l’examen de référence pour le diagnostic des anomalies du tube digestif haut. Sa prescription doit être rationalisée tenant compte du rapport coût/bénéfice. Les critères de l’EPAGE (European Panel on the Appropriateness of Gastrointestinal Endoscopy) ont été élaborés afin d’évaluer la pertinence des indications de la FOGD. A notre connaissance, aucune étude n’a évalué ces critères au Maroc. Les objectifs de notre étude étaient d’évaluer la pertinence des indications de la FOGD selon les critères de l’EPAGE et rechercher une éventuelle corrélation entre la pertinence de l’examen et le résultat endoscopique. Patients et Méthodes : Etude prospective descriptive réalisée dans le centre médical Schiphra de Ouagadougou (Burkina Faso) du 01 Avril au 22 Septembre 2014. Nous avons inclu tous les patients âgés de plus de 18 ans et ayant présenté un ulcère gastrique ou duodénal à l’endoscopie digestive haute. Pour chaque patient, deux biopsies antrales, deux biopsies fundiques et une biopsie au niveau de l’angulus ont été réalisées au cours de l’endoscopie pour analyse anatomopathologique avec recherche d’HP. Patients et Méthodes : Tous les patients consécutifs ayant eu une FOGD au cours de l’année 2013 ont été inclus et la pertinance de l’indication a été jugée appropriée et nécessaire, appropriée, incertaine, inappropriée ou critères non applicables) à l’aide d’un logiciel élaboré par l’EPAGE et disponible sur le site http : //www.epage.ch. Les résultats de l’endoscopie étaient classés en lésions cliniquement significatives ou non. Les caractéristiques épidémiologiques et les résultats de la FOGD étaient comparés selon la pertinence de l’indication. Les médecins référents étaient classés en gastroentérologiste, interniste, chirurgien, généraliste et autre. Les patients ayant bénéficié d’endoscopie interventionnelle, surveillance après ligature de varices œsophagiennes ou œsophage de Barrett ont été exclus. Le seuil de signification a été fixé à 0,05. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.83 Résultats : Au cours de notre période d’étude, un ulcère gastrique et/ou duodénal a été diagnostiqué à l’endoscopie chez 197 patients. Notre étude a porté sur 71 patients (126 patients n’ont pas pu réaliser leur examen anatomopathologique pour des raisons financières). L’âge moyen des patients était de 42,4 ans avec des extrêmes de 19 et 71 ans. Le sex-ratio H/F était de 1,2. 70% des patients avaient un niveau socioéconomique bas. L’endoscopie était réalisée principalement pour bilan d’épigastralgies (85,5% des cas), les autres indications de l’endoscopie étaient bilan de reflux gastro-œsophagien (4,4%), hémorragie digestive (4,4%) et bilan d’hypertension portale (4,4%). Un ulcère gastrique était retrouvé dans 58,6 %, un ulcère bulbaire dans 38,6 % et l’association des deux dans 2,9%. L’examen anatomopathologique a retrouvé la présence d’HP dans 57,1%, une gastrite chronique active dans 55,7%, une gastrite aiguë dans 42,9%, de la métaplasie intestinale sans dysplasie dans 7,1% et aucun cas de cancer. Tous les patients infectés par HP présentent une gastrite aiguë et/ou chronique à l’examen anatomopathologique. Résultats : Six Cents quarante FOGD dont l’indication figurait parmi la liste de l’EPAGE ont été retenues. Il s’agissait de 415 femmes et 225 hommes. L’âge moyen était de 43.6±16.6 ans. Les indications étaient jugées appropriées et nécessaires, appropriées, incertaines et inappropriées dans respectivement : 27,6%, 41,5%, 20,2% et 10,6%. Parmi les patients ayant une indication appropriée, des lésions significatives ont été retrouvés dans 42,2% vs. 25,6% seulement chez ceux avec une indication inappropriée (p = 0.006). Les cancers étaient diagnostiqués exclusivement dans le groupe d’indications appropriées. Le groupe de médecins avec le taux d’indication appropriée élevé étaient les gastroentérologues (90.2%) suivis par les généralistes (89.6%). Ce taux était significativement élevé pour les gastroentérologistes et les généralistes par rapport aux autres praticiens (p = 0.001et p = 0.022 respectivement). L’indication appropriée la plus fréquente était les épigastralgies persistentes après un traitement bien conduit (35.4%). L’indication inappropriée la plus représentée était la dyspepsie sans traitement médical empirique préalable (48.4%). Les sujets avec une indication appropriée étaient plus âgés (60,5 ans versus 34,5 ans, p = 0,0001). Conclusion : Le taux d’infection à Helicobacter pylori dans la maladie ulcéreuse gastro-duodénale semble être relativement élevé dans la population du Burkina Faso. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9565 Conclusion : les critères de l’EPAGE sont significativement corrélés à la présence de lésions endoscopiques significatives. La FOGD réalisée pour une indication appropriée avait une probabilité élevée pour un résultat endoscopique positif. Dans notre pratique, les critères de l’EPAGE constituent un outil utile pour la rentabilité diagnostique de la FOGD réduisant ainsi le taux des indications inappropriées. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9037 81 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.85 P.86 Prise en charge de l’ingestion des produits caustiques Le traitement endoscopique des sténoses peptiques de l’œsophage : à propos de 16 cas K. Sarghini (1), S. Oubaha (1), Z. Samlani (1), K. Krati (1) M. El Makkaoui (1), F. Haddad (1), M. Tahiri (1), W. Hliwa (1), A. Bellabah (1), W. Badre (1) (1) Marrakech, MAROC. (1) Casablanca, MAROC. Introduction : L’ingestion de produits caustiques est une urgence diagnostique et thérapeutique, qui nécessite une prise en charge médico-chirurgicale immédiate. L’endoscopie digestive haute permet de faire une cartographie des lésions, conditionne le pronostic, et oriente la stratégie thérapeutique. Le but de ce travail est d’étudier le profil épidémiologique et endoscopique des lésions digestives caustiques. Introduction : Les sténoses peptiques de l’œsophage sont des complications majeures du reflux gastro-œsophagien, cependant leur traitement reste simple. L’endoscopie joue un rôle diagnostique et thérapeutique. Le but de notre travail est de déterminer les caractéristiques épidémiologiques, endoscopiques, radiologiques et les résultats thérapeutiques des patients ayant des sténoses peptiques. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive sur une période de 5 ans, étalée entre Octobre 2007 et Décembre 2013, réalisée au service d’endoscopie digestive. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective menée au service de gastroentérologie du CHU Ibn Rochd entre Avril 2009 et Avril 2013, colligeant tous les malades présentant une sténose peptique de l’œsophage sur des arguments cliniques, endoscopiques, histologiques et radiologiques. Nous avons inclus tous les patients ayant bénéficié d’une dilatation endoscopique. Résultats : 153 patients ont été colligés. L’âge moyen était de 30 ans. 53 % était de sexe masculin avec un sex ratio de 1,1. L’ingestion de caustiques était accidentelle dans 62% des cas et dans un but d’autolyse dans 38 % des cas. L’acide chlorhydrique était le produit caustique le plus utilisé (77 % des cas). L’endoscopie digestive haute était réalisée chez tous nos patients. L’œsophagite stade II était retrouvée dans 51 % des cas. Au niveau gastrique, la gastrite caustique stade II était la plus fréquente (72 %). La bulbo duodénite stade I était objectivée dans 18 % des cas. La principale complication était la sténose œsophagienne ayant survenue dans 20 % des cas. Résultats : nous avons colligé 16 cas de dilatation endoscopique sur sténose peptique de l’œsophage, 11hommes et 5 femmes, l’âge moyen était de 49 ans. 37% des patients étaient tabagiques, la moitié des patients avaient un reflux gastro-œsophagien chronique traité par automédication. Le tableau clinique était constitué d’une dysphagie basse mixte chez tous les patients, la fibroscopie oeso-gastroduodénale a retrouvé une sténose du tiers inférieur de l’œsophage dans 68,75% des cas et une sténose du tiers moyen dans 31,25% des cas. Le transit oeso-gastroduodénal réalisé chez tous les malades, a montré une sténose courte. La dilatation œsophagienne était réalisée par ballonnet chez 12 patients et par bougies chez 4 patients sans aucune complication à type de perforation, ou d’hémorragie abondante. 6% des patients avaient nécessité 3 séances de dilatation avant une rémission complète. 50% des patients avaient nécessité 2 séances de dilatation et 44% des patients avaient nécessité une seule séance de dilatation. Tous nos patients ont reçu un inhibiteur de pompe à proton. Conclusion : L’endoscopie digestive haute a un intérêt diagnostique, pronostic et thérapeutique. La prise en charge des lésions caustiques repose essentiellement sur la surveillance stricte, le dépistage, et la prise en charge des complications. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9759 Conclusion : la sténose peptique œsophagienne est une complication du reflux gastro-œsophagien qui altère la qualité de vie des patients par la dénutrition et le gène qu’elle entraine. La dilatation endoscopique représente le traitement de choix avec une très bonne efficacité et un taux de complications faible si l’on respecte les principales règles de sécurité. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9323 82 P.88 La tuberculose péritonéale : étude d’une série de 252 cas La tuberculose péritonéale : étude d’une série monocentrique à propos de 84 cas M. El Ouardi (1), W. Hliwa (1), A. Bellabah (1), M. Tahiri (1), F. Haddad (1), W. Badre (1) R. Ben Jemaa (1), M. Serghini (1), M. Amri (1), L. Kallel (1), N. Ben Mustapha (1), M. Fekih (1), A. Filali (1) (1) Casablanca, MAROC. (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : La tuberculose est un problème de santé publique au Maroc malgré le programme national de lutte anti-tuberculeuse. La localisation péritonéale est la plus fréquente des localisations intra-abdominales. Le but de ce travail est de décrire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, paracliniques et thérapeutiques de la tuberculose péritonéale dans un service hospitalier universitaire au Maroc. Introduction : La tuberculose est un problème de santé publique dans certaines régions endémiques du monde dont la Tunisie. Le péritoine représente une des localisations extra-pulmonaires les plus fréquentes de la tuberculose. La tuberculose péritonéale est caractérisée par un polymorphisme clinique, biologique et radiologique. Le but de cette étude est de déterminer la prévalence de la tuberculose péritonéale et de décrire ses aspects épidémiologiques, cliniques, biologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs. Patients et Méthodes : Tous les cas de tuberculose péritonéale colligés dans le service de gastroentérologie du CHU IbnRochd de Casablanca entre janvier 2005 et juillet 2014, ont été rétrospectivement analysés. Le diagnostic a été retenu sur des arguments histologiques chez 233 malades et sur un faisceau d’arguments cliniques, paracliniques et évolutifs chez 19 patients. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective menée de Janvier 2000 à Décembre 2011 incluant tous les cas de tuberculose péritonéale colligés dans notre service. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.87 Résultats : Quatre-vingt-quatre patients ont été inclus. Il s’agissait de 21 hommes et 63 femmes dont l’âge moyen était de 43 ans. Six patients avaient un antécédent de tuberculose pulmonaire traitée. Les facteurs de risque à type de diabète, d’hémopathie et de déficit immunitaire congénital ont été noté chez 12% des patients. Le symptôme le plus fréquent était l’ascite (77%) suivi des douleurs abdominales (66%) et de la fièvre (66%) . La biologie a montré un syndrome inflammatoire biologique dans 84% des cas, une lymphopénie dans 75% cas et une anémie normochrome normocytaire dans 39% des cas. La ponction exploratrice du liquide d’ascite a révélé une ascite exsudative à prédominance lymphocytaire chez plus de 90% des patients. Le diagnostic de tuberculose péritonéale a reposé sur l’examen anatomopathologique chez 76 patients, l’examen bactériologique chez un patient et sur un faisceau d’arguments -épidémiologiques, anamnestiques, cliniques, biologiques et morphologiques- chez 7 patients. Une localisation extrapéritonéale était présente dans 57% des cas. Un seul patient est décédé avant d’entamer le traitement suite à une détresse respiratoire secondaire à une miliaire tuberculeuse. Tous les autres patients ont eu une évolution favorable moyennant un traitement par des anti-tuberculeux du groupe 1 de l’OMS pris pendant environ 9,6 mois. Résultats : Deux-cent-cinquante-deux patients ont été inclus. Il s’agissait de 94 hommes et 158femmes soit un sex ratio (F/H) de 1,6. L’âge moyen de nos malades était de 31,2 ans et 80% avaient moins de 40 ans. Un contage tuberculeux était rapporté dans 16 %des cas avec un antécédent personnel de tuberculose dans 2,8% des cas soit 7 malades.Outre la présence d’une distension abdominale (100 %), le tableau clinique était dominé par l’existence d’une fièvre (66,2 %) et d’une douleur abdominale (53,8 %). Le délai moyen entre la date d’apparition du premier symptôme et la consultation était de 5,3 mois. L’ascite était exsudative dans 100% des cas avec une prédominance lymphocytaire dans 96,6% des cas. Deux-cent-trente-trois patients ont eu une exploration chirurgicale avec biopsies péritonéales mettant en évidence les lésions caséo-folliculaires, chez les 19 restants le diagnostic a été retenu sur un faisceau d’arguments : clinique évocatrice, dosage d’ADA supérieur à 50 UI/l, données de la radiologie et la bonne évolution sous traitement antibacillaire. Les localisations associées étaient : ganglionnaires chez 103 malades soit 41% des cas et pleuro-pulmonaires chez 83 patients soit 33% des cas. La durée moyenne du traitement était de 7.8 mois. L’évolution était favorable et sans complications pour 212 patients soit 87% des cas, par ailleurs 25 malades ont fait une intolérance digestive, 9 une réaction cutanée et 8 une hépatotoxicité. On a noté 5 décès et 18 patients ont été perdus de vue. La tuberculose péritonéale est particulièrement fréquente au Maroc. Son diagnostic repose sur les résultats des biopsies réalisées lors de la coelioscopie. Son évolution est le plus souvent favorable sous traitement antibacillaire. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9169 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9809 83 POSTERS Conclusion : Dans notre série la tuberculose péritonéale était plutôt l’apanage des femmes jeunes. Il faut souligner qu’elle doit être évoquée devant toute ascite fébrile lymphocytaire, même en l’absence d’immunodépression évidente. Le diagnostic est retenu dans la majorité des cas sur les données de l’histologie à défaut de nouveaux tests diagnostiques. La localisation extra-péritonéale est fréquente. L’évolution sous traitement est souvent favorable. Conclusion : JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.89 P.90 Taux des lymphocytes dans le liquide d’ascite : valeur diagnostique pour la tuberculose péritonéale en cas d’ascite riche en protides non associée à une hypertension portale Association entre obésité et certaines pathologies digestives hautes et basses lors d’un bilan endoscopique A. Abou Rached (1) (1) Baabda, LIBAN. I. Ben Aounallah (1), G. Mohamed (1), M. Bejaoui (1), H. Ben Abdallah (1), B. Ben Slimene (1), S. Bizid (1), R. Bouali (1), N. Abdelli (1) Introduction : Les patients ayant un surpoids et les patients obèses ont prédisposition plus élevée pour développer plus certaines pathologies digestives et certaines lésions endoscopiques. Le but de cette étude prospective est de déterminer l’existence d’une relation entre l’IMC, l’obésité abdominale (H>102 cm, F>88 cm) et les lésions endoscopiques découvertes lors d’une gastroscopie et d’une coloscopie. (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : La tuberculose demeure un problème de santé publique dans plusieurs pays au monde. La tuberculose péritonéale représente 5 à 15% des cas de tuberculose extrapulmonaire dont la proportion ne cesse d’augmenter partout dans le monde en raison d’une baisse lente et disproportionnée de son incidence par rapport à celle de la tuberculose pulmonaire. Le but de notre étude était d’analyser la valeur diagnostique pour la tuberculose péritonéale du taux des lymphocytes dans le liquide d’ascite en cas d’ascite riche en protides. Patients et Méthodes : Etude prospective sur 15 jours dans 15 différents centres d’endoscopies couvrant pratiquement tout le territoire libanais avec la participation de 35 gastroentérologues. Plusieurs facteurs ont été étudiés dont l’âge, le sexe, l’IMC, périmètre abdominal, la consommation de tabac et d’alcool, la prise de médicaments gastrotoxiques, les indications à la pratique du geste endoscopique et les résultats. Patients et Méthodes : Résultats : Durant cette période, 1502 patients ont eu il s’agit d’une étude rétrospective sur 5 ans (janvier 2010-septembre 2014) colligeant tous les malades hospitalisés au service de gastroentérologie pour exploration d’une ascite riche en protides sans signes d’hypertension portale associés. L’analyse biochimique et cytologique du liquide d’ascite a été recueillie chez tous ces patients. Une ascite riche en protides a été définie par un taux de protides supérieur à 25 g/L. une gastroscopie et/ou une coloscopie Dans le groupe des patients ayant une gastroscopie l’âge moyen : 47.67, poids moyen : 73.21, périmètre abdominal : 92.17, IMC moyen : 26.22. Les principales indications à la pratique de la gastroscopie : douleurs épigastriques (56.45%), symptômes de RGO (23.68%), nausées et vomissements (11.67%0, anémie (9.65%), dyspepsie (7.63%), hémorragie digestive (5.05%). Résultats : gastrite (51.5%), hernie hiatale (28%), œsophagite (15.9%), absence de lésions endoscopiques (15%). La présence d’œsophagite, d’hernie hiatale étaient significativement plus élevées (p<0.01) chez les patients obèses par rapport aux patients ayant un surpoids et les patients non obèse ces mêmes résultats ont été retrouvés en cas d’ulcère gastrique. De même en cas d’obésité abdominales l’œsophagite et l’hernie hiatale étaient plus fréquentes chez les hommes et les femmes ayant un PA élevées par rapport a ceux ayant une PA normal (p<0.01%), ces mêmes résultats étaient présents chez les femmes avec ulcère gastrique. Les patients ayant eu une coloscopie, l’âge moyen était de 50.23, poids moyen : 73.23Kg, périmètre abdominal : 92.72. Les indications a la pratique de la coloscopie étaient les douleurs abdominales (31.5%), troubles du transit ( (30.8%), rectorragie (31%), anémie (10%), . Les lésions retrouvées étaient des hémorroïdes (17.9%), polypes (15.5%), diverticulose colique (7,5%), MICI (6.2%), cancer colique (4.6%)… La présence d’hémorroïdes, diverticulose colique et polypes coliques étaient significativement plus élevées (p<0.01) chez les patients obèses que chez les patients non obèses. Ces mêmes résultats ont été retrouvés en cas d’obésité abdominale. Résultats : POSTERS Quarante-quatre patients ont été inclus. L’âge moyen était de 56 ans (20-89 ans) et le sex-ratio de 0,9 (21 H/23F). Les causes de l’ascite étaient représentées par la tuberculose péritonéale, la carcinose et l’insuffisance cardiaque dans respectivement 36, 50, et 14% des cas. Chez tous les patients avec une tuberculose péritonéale, le diagnostic a été établi par l’analyse histologique des biopsies péritonéales réalisées par voie laparoscopie. Chez les patients avec une carcinose péritonéale le cancer primitif était d’origine digestive, ovarienne et indéterminée dans respectivement 12, 6, et 4 cas. Il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre les patients avec ou sans ascite tuberculeuse quant à l’âge (51,8 vs. 56 ans : p = 0,17), le sexe (SR : 1,1 vs. 0,6 : p = 0,11) et le taux de protides dans le liquide d’ascite (49,6 vs. 43,3 : p = 0,7). Le taux moyen des lymphocytes était significativement plus élevé en cas d’ascite tuberculeuse (1010 vs. 209,8 e/ mm3 : p = 0.001). En analyse ROC l’aire sous la courbe du taux des lymphocytes pour le diagnostic de tuberculose péritonéale était de 0,95 (95% CI : 0,93- 0,97). La valeur seuil de 450 éléments /mm3 avait une sensibilité de 93%, une spécificité de 89%, une valeur prédictive positive de 82% et une valeur prédictive négative de 96% pour le diagnostic de tuberculose péritonéale. Conclusion : Au sein des malades avec une ascite riche en protides, le taux des lymphocytes était significativement plus élevé chez le sous-groupe de patients atteints de tuberculose péritonéale. La valeur seuil de 450 éléments/mm3 avait une excellente sensibilité et spécificité pour retenir le diagnostic de tuberculose péritonéale. Etant donné que l’enquête bactériologique est souvent négative et qu’une preuve histologique est souvent nécessaire pour confirmer diagnostic de tuberculose péritonéale, cette valeur seuil pourrait être choisie pour sélectionner les malades qui devraient bénéficier de biopsies péritonéales d’emblée. Conclusion : Cette étude prospective montre l’existence d’une prévalence plus élevée de certaines pathologies digestives haute (hernie hiatale, œsophagite et ulcère gastrique) et basse (maladie hémorroïdaire, diverticulose colique et polypes coliques) chez les patients obèses par rapport à la population non obèse. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9803 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9998 84 P.92 La tuberculose abdominale dans la région de Marrakech : profil épidémiologique, diagnostique et thérapeutique (à propos de 250 cas) L’exposition du personnel médical aux radiations ionisantes au cours de la cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique H. Cherquaoui (1), Z. Samlani (1), S. Oubaha (1), K. Krati (1) A. Ouakaa-Kchaou (1), H. Elloumi (1), N. Bibani (1), D. Trad (1), A. Kochlef (1), D. Gargouri (1), J. Kharrat (1) (1) Marrakech, MAROC. (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : La tuberculose constitue toujours un réel problème de santé publique au Maroc. Les mouvements migratoires, l’utilisation de plus en plus fréquente de thérapeutiques immunosuppressives et l’infection par le virus d’immunodéficience humaine (VIH) sont responsables de la recrudescence de la tuberculose dans les pays industrialisés. La tuberculose abdominale constitue l’une des localisations les plus communes de la tuberculose extra-pulmonaire. L’objectif de notre étude est d’analyser les particularités épidémiologiques, cliniques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutives de la tuberculose abdominale au centre hospitalier universitaire Mohamed VI de Marrakech. Introduction : Patients et Méthodes : aux radiations ionisantes durant une année du personnel médical et paramédical exerçant en salle d’endoscopie interventionnelle soumis aux radiations ionisantes. L’exposition était mesurée par dosimétrie individuelle externe passive. La mesure de l’exposition se faisait au centre national de radioprotection avec des résultats tous les 2 à 4 mois. La mesure de la dose annuelle était ensuite calculée. La dose d’exposition était calculée pour le corps entier et pour la peau. Elle était mesurée en millisievert (mSv). Selon la législation tunisienne, la limite annuelle d’équivalent de dose effectif pour les travailleurs exposés est de 50 mSv et de 500 mSv pour chaque organe ou tissu excepté pour le cristallin où la limite est fixée à 150 mSv (décret n°86-433 du 28 mars 1986 relatif à la protection contre les rayonnements ionisants) . Les endoscopistes qui pratiquent la cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) utilisent la fluoroscopie de façon courante. Ils sont par conséquent exposés, ainsi que leurs aides, aux rayonnements ionisants. Ce risque est variable selon les pratiques et les équipements. Le but de ce travail était d’évaluer l’exposition aux radiations ionisantes du personnel médical et paramédical en salle d’endoscopie digestive interventionnelle. Matériels et Méthodes : Mesure de l’exposition C’est une étude rétrospective étalée sur 10 ans (Juin 2004-Juin 2014) incluant toutes les tuberculoses abdominales admises au service d’hépato-gastroentérologie du CHU Mohamed VI de Marrakech. Le diagnostic a été posé sur des preuves histologiques. En leur absence, il a été porté sur un faisceau d’arguments. Durant la période d’étude, 250 patients ont été inclus. Résultats : L’âge moyen de nos patients a été de 38,3 ans (17-90 ans). Le sexe féminin représentait 62,5 % des cas. Les circonstances de diagnostic étaient variables : classiques (ascite, douleurs abdominales, altération de l’état général), parfois trompeuses (tableau pseudochirurgical). Différentes formes de tuberculose abdominale étaient relevées : forme péritonéale dans 60% des cas (150), forme intestinale dans 24,8% des cas (62), forme péritonéo-intestinale dans 4,8% des cas (12), forme péritonéo-ganglionnaire dans 2,4% des cas (6), forme intestino-ganglionnaire dans 2,4% des cas (6), forme ganglionnaire profonde isolée dans 4% des cas (10), forme hépatique dans 1,2% des cas (3) et pancréatique dans 0,4% des cas (1). Le diagnostic de certitude s’est basé sur l’étude histologique des biopsies réalisées au cours de la laparoscopie ou de la laparotomie exploratrice, et perendoscopique. Le diagnostic de tuberculose a été formel dans 42,3 % et de présomption dans 57,7 % des cas. Un traitement antituberculeux a été instauré chez tous les patients. L’évolution a été favorable dans 95% des cas. JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.91 Résultats : Durant l’année d’étude, 7 médecins, 1 infirmière et 1 technicienne anesthésiste ont été régulièrement soumis à la mesure de leur exposition aux radiations ionisantes. La dose annuelle cumulée moyenne de tout le personnel opérant en salle d’endoscopie était au niveau du corps entier de 0,82 ±0,03 mSv [extrêmes : 0,77 - 0,88 mSv]. Au niveau de la peau, la dose annuelle cumulée moyenne des différents opérateurs était de 0,77 ±0,06 mSv [extrêmes : 0,7 - 0,8 mSv]. Il n’y avait pas de différence statistiquement significative de l’exposition aux rayonnements ionisants entre les différents opérateurs, quelle que soit leur fonction. Conclusion : L’exposition aux rayonnements ionisants du personnel exerçant en salle d’endoscopie interventionnelle était inférieure à 5 mSv/an, comparable à celle de la plupart du personnel médical exposé aux rayonnements ionisants. Néanmoins, les mesures de radioprotection doivent toujours être optimisées. Conclusion : L’atteinte tuberculeuse abdominale constitue dans notre pays l’une des localisations les plus fréquentes. La nature tuberculeuse des lésions constatées ne peut être prouvée qu’histologiquement sur des prélèvements biopsiques effectués essentiellement lors des examens endoscopiques. Le traitement spécifique bien conduit amène la guérison dans la majorité des cas. Enfin, soulignons l’intérêt de la prévention, la lutte contre la tuberculose bovine, l’amélioration du niveau de vie des citoyens des pays en voie de développement et le dépistage systématique autour des cas de tuberculose diagnostiqués. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9394 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9605 85 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS POSTERS P.93 P.94 La tuberculose péritonéale : étude d’une série de 182 cas Cartographie des risques a priori en endoscopie digestive : outils et méthodes, expérience pilote d’un centre d’endoscopie digestive D. Titsaoui (1), I. Oukas (1), T. Guendouzi (1), T. Djadel (1) (1) Sidi Bel Abbès, ALGÉRIE. E. Bertrand (1), M. Bouvier (2), F. Espinasse (3), P. Crenn (2) Introduction : La tuberculose reste une pathologie fréquente en Afrique et notamment en Algérie malgré les progrès diagnostiques et thérapeutiques. La localisation péritonéale représente la forme la plus fréquente des localisations intra abdominales et constitue la deuxième cause des ascites exsudatives après la carcinose péritonéale. L’objectif de notre étude est de déterminer les aspects épidémiologiques et cliniques, et d’évaluer les difficultés diagnostiques et thérapeutiques dans notre région. (1) Paris; (2) Garches; (3) Boulogne-Billancourt. Introduction : L’endoscopie digestive est une pratique à risque. Outre les risques médicaux associés à l’acte, le circuit du patient avant, pendant et après l’examen, ainsi que l’environnement offrent la possibilité de nombreux dysfonctionnements et évènements indésirables. L’objectif de ce travail a été d’analyser et de cartographier les risques à priori associés à cet acte pour la gastroscopie, afin de proposer des axes d’amélioration (prévention et protection) pour contrôler et maîtriser les risques liés au système. Patients et Méthodes : Matériels et Méthodes : L’analyse préliminaire Il s’agit d’une étude rétrospective qui a permis de colliger 182 cas de tuberculose péritonéale durant une période de 10 ans (de janvier2004 à décembre2013) . Le diagnostic était porté sur des éléments de certitude ou de présomption. Tous les malades ont bénéficié d’un traitement antituberculeux avec un suivi régulier pendant la durée du traitement. des risques (APR) est une méthode analytique, inductive et semi-quantitative. Elle permet d’identifier les scénarios conduisant à un événement redouté, en présence de danger ou de situations dangereuses à partir de la description fonctionnelle du système, puis de lister les actions de diminution des risques. L’APR repose sur 8 étapes : 1) définition du périmètre d’analyse du système, 2) analyse fonctionnelle externe (décomposition de chaque phase en sous-fonctions), 3) mise en place de la cartographie des dangers génériques et spécifiques en prenant en compte les performances et contraintes du système, 4) construction de la cartographie des situations dangereuses, 5) définition des échelles de gravité (1 à 5), de vraisemblance d’occurrence, de criticité (1 à 3) et d’effort, 6) élaboration des scénarios et cotation à l’aide des échelles pour aboutir à des propositions de résolution et des actions de suivi, 7) après mise en place des actions de réduction des risques, construction de la cartographie des risques avec représentation graphique sous forme de diagrammes permettant la visualisation de l’impact sur le système à priori, et 8) mise en place d’un plan d’action de réduction des risques et d’un catalogue des paramètres de sécurité. Résultats : La tuberculose péritonéale représentait 5,1%des hospitalisations. C’est le 6eme motif d’admission après les cirrhoses, les cancers digestifs, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, les ulcères gastroduodénaux et la maladie cœliaque dans notre région. L’âge moyen de nos malades était 31 ans (16-81 ans) avec 80% moins de 40 ans. On notait une nette prédominance féminine avec un sexe ratio (F/H) de 2,5. Un contage tuberculeux était présent dans 25% des cas. Le tableau clinique était dominé par les signes généraux dans100% des cas, la distension abdominale dans 90% des cas et les douleurs abdominales dans 34,5% des cas avec un délai moyen diagnostic de 2,5 mois. La forme ascitique était la plus fréquente (91% des cas) et seulement 9% des cas représentait la forme fibro-adhésive, révélée par une complication chirurgicale. L’ascite était exsudative à prédominance lymphocytaire dans 93% des cas. La recherche du BK dans le liquide d’ascite était constamment négative à l’examen direct. La culture sur milieu spécifique n’était effectuée dans aucun cas. Le dosage de l’activité de l’adénosine désaminase dans le liquide d’ascite (ADA) réalisé chez 22% des malades seulement était fortement positif dans tous les cas. Deux cas avec localisation pulmonaire associée avaient le BK positif dans les crachats. Il existait un syndrome inflammatoire dans 77% des cas, une anémie dans 50% des cas et l’intradermoréaction était positive dans 27,5% des cas. Aucun malade n’a bénéficié de dosage de l’interféron Gamma ni de test de la polymérase Chain Réaction (PCR). Ces examens de cout très élevé ne sont pas de pratique courante sauf dans des cas particulier. Aucun cas d’immunodépression n’a été retrouvé dans notre série. L’échographie abdominopelvienne et l’examen gynécologique pour toutes les femmes n’avaient objectivé aucune anomalie orientatrice. Une localisation extra péritonéale associée était retrouvée dans 33,5% des cas en particulier pleural et ganglionnaire. Environ 1/3 des malades ont bénéficié de laparoscopie diagnostique. Les granulations péritonéales étaient quasi constantes. L’étude histologique retrouvait le granulome tuberculoïde caséifié confirmant le diagnostic. Le traitement antituberculeux a permis la guérison chez tous les cas. Seulement 8% ont présenté une hépatotoxicité et 1,1% de réaction cutanée qui ont entrainé l’arrêt puis reprise de traitement sans complication. Résultats : L’APR a permis d’identifier et cartographier 17 situations dangereuses prioritaires corroborées par 17 scénarios. Les dangers génériques concernaient la prise en charge clinique (n = 6), la sécurité technique et environnementale (n = 3), le management organisationnel (n = 4) et économique (n = 4). La gravité initiale était cotée à 5 (forte dégradation du système et échec de la sécurité) dans 6 cas dont 2 cliniques et 3 de sécurité technique et environnementale. La criticité initiale était inacceptable (cotation 3) dans 15 cas et tolérable sous contrôle (cotation 2) dans 2 cas. Un plan des actions de réduction des risques a pu être proposé dans les 17 cas avec un effort considéré comme important à très important (dont un coût estimé supérieur à 5000 euros) dans 2 cas, moindre dans les autres cas. La criticité résiduelle ne restait inacceptable que pour 2 scénarios (en rapport avec le risque infectieux malgré la traçabilité), de gravité résiduelle 5 dont la seule solution à terme est l’endoscope à usage unique. La criticité résiduelle devenait tolérable sous contrôle pour 7 scénarios et acceptable (cotation 1) pour 8 scénarios. Conclusion : Une cartographie des risques à priori pour l’endoscopie digestive a pu être établi dans notre système. La méthode APR a permis de définir des actions de réduction des risques adaptées. Ce plan d’action aboutira à la mise en place de fiches-actions hiérarchisées afin de les prioriser en fonction du degré d’acceptabilité. Un catalogue des paramètres de sécurité pour les scénarios de criticité résiduelle tolérable sous contrôle sera intégré pour maintenir un contrôle continu du système. Cette analyse de gestion des risques par les méthodes d’analyse fonctionnelle et de l’APR pourrait être appliquée à d’autres structures d’endoscopie afin de comparer les conclusions de leur analyse. Si une synthèse peut être réalisée, il sera alors possible de discuter avec les sociétés savantes pour aboutir à l’harmonisation des pratiques par la rédaction de protocoles et de documents de traçabilité similaires à l’échelon national afin de fiabiliser ce système à risque. Conclusion : La tuberculose péritonéale est encore fréquente dans notre pays malgré l’efficacité du traitement et la vaccination. La laparoscopie est l’examen de choix, toutefois, son utilisation en pratique reste limitée vu qu’il s’agit d’un geste aggressif. Le dosage de l’ADA est un test rapide, reproductible, peu couteux avec une excellente sensibilité et spécificité pour le diagnostic de la tuberculose péritonéale. Il pourrait être une alternative à la laparoscopie dans les pays à forte endémicité. Références : Desroches A., Gatecel C. L’analyse préliminaire des risques : un outil adapté aux établissements de soins. Risques et Qualité 2006 ; 3 : 141-50. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9285 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9159 86 P.96 Etat des lieux des plateaux techniques en endoscopie en 2013. Enquête SFED : une semaine d’endoscopie en France Quelles étaient les conditions de la réalisation d’une endoscopie en France en 2013 ? Enquête SFED : une semaine d’endoscopie en France D. Bernardini (1), C. Boustière (2), P. Bulois (3), J.-M. Canard (4), M. Robaszkiewicz (5), D. Heresbach (6), I. Joly (7), S. Chaussade (4), J. Lapuelle (8), T. Lecomte (9), G. Lesur (10), P. Pienkowski (11), T. Ponchon (12), R. Systchenko (13), C. Cellier (4), L. Palazzo (4), E. Bories (2), C. Lefort (12), B. Richard-Molard (14) D. Bernardini (1), C. Boustière (2), P. Bulois (3), J.-M. Canard (4), M. Robaszkiewicz (5), S. Chaussade (4), D. Heresbach (6), I. Joly (7), C. Lefort (8), J. Lapuelle (9), T. Lecomte (10), G. Lesur (11), P. Pienkowski (12), T. Ponchon (8), R. Systchenko (13), C. Cellier (4), L. Palazzo (4), E. Bories (2), B. Richard-Molard (14) (1) Aubagne; (2) Marseille; (3) Lille; (4) Paris; (5) Brest; (6) Redon; (7) Saint-Brieuc; (8) Toulouse; (9) Tours; (10) Boulogne-Billancourt; (11) Montauban; (12) Lyon; (13) Irigny; (14) Bordeaux. (1) Aubagne; (2) Marseille; (3) Lille; (4) Paris; (5) Brest; (6) Redon; (7) Saint-Brieuc; (8) Lyon; (9) Toulouse; (10) Tours; (11) Boulogne-Billancourt; (12) Montauban; (13) Irigny; (14) Bordeaux. Introduction : La SFED a souhaité en 2013 établir Introduction : Comme chaque année la SFED réalise une enquête de pratique « une semaine d’endoscopie en France » complétement réalisée en ligne depuis 3 ans. Un des objectifs était d’évaluer les conditions de la réalisation d’une endoscopie en France en 2013. un état des lieux des plateaux techniques en endoscopie sur la base des enquêtes en ligne réalisées annuellement. Cet état des lieux a été le corollaire de la rédaction en 2014 de recommandations pour l’organisation et le fonctionnement d’une unité d’endoscopie digestive. Matériels et Méthodes : 383 gastroentérologues JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS P.95 Résultats : 27,9 % ont déclaré pratiquer de l’échoendoscopie, 23,2 % des CPRE, 8,9 % de la dissection sous muqueuse, pour ces deux dernières, elles étaient réalisées de façon significativement plus fréquente dans une structure hospitalière. Il existait de façon significative plus de salles dédiées à l’interventionnel avec plus souvent du personnel IDE dédié dans le secteur public. La moyenne du nombre d’endoscopes utilisés par l’ensemble des gastroentérologues était de 18,3 dont les 2/3 en HD, il n’y avait pas de différence significative entre le secteur public et privé. 86 % disposaient d’une pompe de lavage colique. Le parc d’endoscopes était significativement plus ancien dans le secteur public (26% vs. 18 % avait plus de 5 ans). Dans 83 % des cas les établissements avaient une politique de renouvellement des endoscopes il n’y avait pas de différence entre le secteur public et le secteur privé. Le critère principal de renouvellement était dans 96 % des cas l’ancienneté de parc, il était tenu compte du nombre d’actes par endoscope dans 40 % dans le privé comme dans le public. En revanche étaient plus souvent pris en compte de façon significative les progrès technologiques dans le secteur hospitalier. Un contrat de maintenance était plus souvent établi de façon significative (89 vs. 80 %) dans le secteur privé que public. En ce qui concerne les laveurs désinfecteurs d’endoscopes (LDE) 90 % des établissements étaient équipés avec en moyenne de 3 LDE, sans différence en fonction des secteurs d’activités. Un parc de plus de 5 ans était significativement plus fréquent (38 vs. 27%) dans le secteur public. La désinfection par glutaraldéhyde était utilisée dans 8 % du secteur hospitalier et 11 % du secteur privé. 52 % du secteur hospitalier était équipé en armoire de stockage contre 60 % dans le secteur privé différence non significative. Résultats : Parmi eux 27,9 % ont déclaré pratiquer de l’échoendoscopie, 8,9 % de la dissection sous muqueuse et 23,2 % des CPRE et pour ces deux dernières de façon significativement plus fréquente dans une structure hospitalière. Les répondants étaient des libéraux dans 65,5 % et des hospitaliers à 34,5 % des cas. L’âge moyen était de 51,1 ans (53,4 ans en libéral) 60,8 % avaient plus de 55 ans, les femmes représentaient 28,5 % de l’effectif. Les examens étaient réalisés dans les établissements privés, publics, cabinet de ville, centre autonome, PSPH, centre anti cancéreux dans respectivement 62,2 %, 42,8 %, 6 %, 4,7 %, 9,3 % et 0,5 % des cas. 65,5 % des examens étaient réalisés en ambulatoire, 11,9 % en externe. 67,2 % des gastroscopies et 90,7 % des coloscopies étaient réalisés avec anesthésie générale. L’anesthésie était pratiquée par un anesthésiste dans 24,8 % des cas, par un IADE dans 30,6 % et les deux dans 24,5 % des cas. La sédation n’était réalisée par un gastroentérologue que dans 0,4 % des cas. 19,7 % des examens étaient réalisés sans sédation. 9,3 % des coloscopies étaient réalisées sans anesthésie. En moyenne les opérateurs réalisaient 1,7 demi-journées d’endoscopie sans anesthésie. Quand une gastroscopie sans anesthésie était réalisée dans 32,5 % des cas un nasogastroscope était utilisé. Dans 100 % des cas une information au patient était considérée comme délivrée et signée dans 78,5 % des cas et dans 83, 5 % pour une coloscopie. Cette information était délivrée au cours d’une consultation pré-endoscopie dans 81,7 % des cas et dans 93,3 % pour une coloscopie. Elle était délivrée par le gastro-entérologue lui-même dans 90,6 % et dans 8,5 % par un autre spécialiste et respectivement dans 94,3 % et 4,3 % pour la coloscopie. La « check list » était utilisée dans 89,3 % de cas, elle a fait l’objet d’une évaluation dans 53 % et suivie dans 36 % des cas d’actions d’amélioration. Elle aurait permis ainsi d’éviter un incident dans 25 % des cas. Conclusion : Dans l’immense majorité des cas (97 %) les salles sont dédiées à l’endoscopie digestive. Il y a plus souvent de façon significative des salles dédiées à l’interventionnel (49 vs. 32%) dans le secteur public et plus souvent des IDE dédiés (94 vs. 81 %). Conclusion : La plupart des examens endoscopiques étaient réalisés sous anesthésie générale (67,2% des gastroscopies, 90,7 % des coloscopies). La proportion d’actes doubles était de 21%. L’anesthésie était quasiment constamment réalisée par du personnel compétent et formé à cette pratique (99,6%). L’information du patient et l’utilisation de la « check list » font partie aujourd’hui de la pratique quotidienne et de plus, inscrites dans une démarche qualité prévenant les incidents. Le parc d’endoscopes et LDE avaient une tendance à être plus ancien de façon significative dans le secteur public mais le progrès technologique était plus souvent pris en compte. Plus de la moitié des structures sont équipées en armoire de stockage. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9075 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9077 87 POSTERS Matériels et Méthodes : Cette année 383 gastroentérologues ont répondu à un questionnaire du 2 au 8 décembre 2013 sur la base de 2600 médecins pratiquant régulièrement l’endoscopie en France, permettant ainsi d’étudier 7 672 dossiers soit 3 448 gastroscopies, 3778 Coloscopies dont 21 % d’actes doubles, 286 échoendoscopies et 150 CPRE. représentatifs des 2600 médecins pratiquant régulièrement l’endoscopie en France ont répondu à un questionnaire du 2 au 8 décembre 2013. L’enquête avait pour but d’évaluer dans son ensemble le plateau technique en endoscopie. VENDREDI 20 MARS JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS JFHOD2015 CO.56 Efficacité de l’acide ursodésoxycholique dans la cholestase intra-hépatique gravidique et facteurs prédictifs de réponse au traitement. Étude observationnelle de 98 malades Évaluation de l’élastographie ShearWave pour le diagnostic non invasif de fibrose hépatique N. Huet (1), I. Bricault (1), A. Martino (1), M. Medici (1), E. Chipon (1), N. Sturm (1), J.-P. Zarski (1), A. Moreau-Gaudry (1), V. Leroy (1) Y. Bacq (1), M. Le Besco (1), C. Gendrot (1), A.-I. Lecuyer (1), J. Potin (1), A. Aubourg (1), C. Andres (1) (1) Tours. (1) Grenoble. Introduction : La cholestase intrahépatique gravidique (CIG) est une hépatopathie spécifique de la grossesse, se manifestant par un prurit associé à une élévation des aminotransférases et/ou des acides biliaires (AB) au deuxième ou au troisième trimestre. Des mutations sur le gène ABCB4 codant MDR3 sont retrouvées chez environ 15 % des malades. Le traitement médical repose principalement sur l’acide ursodésoxycholique (AUDC) qui, selon les résultats d’une méta-analyse, améliore le prurit, l’activité sérique des transaminases, et la concentration sérique des AB. Les facteurs prédictifs de réponse au traitement par AUDC ne sont pas connus. Le but de ce travail était d’évaluer l’efficacité de l’AUDC dans la vraie vie et de rechercher des facteurs de réponse au traitement. Introduction : La biopsie hépatique est la méthode de référence pour l’évaluation du stade de fibrose hépatique, malgré ses limites (biais d’échantillonnage, variabilité interet intra-observateurs). Chez certains patients souffrant d’hépatite virale chronique, l’évaluation du degré de fibrose par élastométrie impulsionnelle (Fibroscan® (FS) ) est validée et a permis de remplacer la biopsie dans certaines indications. L’élastographie ultrasonore ShearWave (SWE) est une méthode alternative récente, permettant l’affichage d’une cartographie élastographique en temps réel et une mesure non-invasive de l’élasticité hépatique. L’objectif de cette étude était d’évaluer la performance de SWE par rapport au FS pour le diagnostic de fibrose chez des malades atteints d’hépatite chronique B ou C, la biopsie étant l’examen de référence. Patients et Méthodes : Les dossiers de toutes les malades examinées en consultation d’hépatologie dans un centre hospitalier au cours de la grossesse et traitées par AUDC, entre janvier 1999 et décembre 2013, ont été revus. Le diagnostic de cholestase reposait sur l’existence d’un prurit associé à une élévation de l’ALAT et/ou des AB confirmée par un deuxième prélèvement. Les malades ayant une hépatopathie aiguë intercurrente, une hépatopathie chronique, ou perdues de vue après l’accouchement ont été exclues, et 98 malades ont été retenues pour l’analyse. Le gène ABCB4 a été étudié par séquençage chez toutes les malades. Les critères de jugement pour rechercher les facteurs prédictifs de réponse au traitement par AUDC étaient l’amélioration ou non du prurit avant l’accouchement (évaluée selon le ressenti de la malade), la diminution ou non d’au moins 50 % de l’activité sérique de l’ALAT, et la diminution ou non d’au moins 50 % de la concentration sérique des AB, après 2 ou 3 semaines de traitement. Matériels et Méthodes : Étude prospective sur 26 mois au CHU de Grenoble, enregistrement Clinical Trials NCT01537965. Le protocole a été approuvé par le comité de protection des personnes et tous les patients ont signé un consentement éclairé avant leur inclusion dans l’étude. Pour chaque patient, 10 mesures d’élasticité hépatique par FS avec une sonde M ou XL et 3 mesures par SWE à l’aide de l’échographe AixplorerTM étaient réalisées au niveau du foie droit, suivies d’une biopsie hépatique. Conclusion : L’élastographie ShearWave a montré des performances similaires au Fibroscan pour le diagnostic de fibrose significative ou sévère dans cette population de patients porteurs d’une hépatite chronique virale B ou C. Son utilisation est rapide et facile, ce qui pourrait permettre un dépistage de la fibrose lors d’échographies hépatiques de routine. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9508 Conclusion : Cette étude confirme l’efficacité et la bonne tolérance de l’AUDC dans la vraie vie pour traiter le prurit et améliorer les tests hépatiques dans la CIG. Les résultats montrent que l’activité sérique des transaminases diminue dès la première semaine de traitement et qu’une forte élévation initiale de l’ALAT est un facteur prédictif de réponse au traitement. 89 COMMUNICATIONS ORALES Résultats : 90 patients souffrant d’une hépatite chronique B ou C ont été inclus. La biopsie a permis de les classer selon leur stade de fibrose METAVIR ; il y avait 6 patients F0, 46 F1, 25 F2, 10 F3 et 3 F4. Le nombre d’échec des 2 méthodes FS et SWE était comparable (11/90 pour SWE vs.. 13/90 pour FS), mais seuls 5 patients étaient en échec simultanément pour les 2 méthodes. Un indice de masse corporelle et une épaisseur sous-cutanée élevés étaient significativement associés aux échecs de SWE et FS. L’analyse a porté sur les 71 patients ayant pu être mesurés à la fois par SWE et par FS. La performance diagnostique pour le stade de cirrhose (F4) n’a pas pu être déterminée en raison d’un trop faible nombre de patients cirrhotiques dans notre population. Pour le diagnostic de fibrose significative (F≥2), les aires sous les courbes ROC (AUROC) étaient de 0.79 [intervalle de confiance à 95% (IC) : 0.68-0.90] pour SWE et 0.76 [IC : 0.65-0.87] pour FS (p = 0.68). Pour la fibrose sévère (F≥3), les AUROC étaient de 0.88 [IC : 0.73-1] pour SWE et 0.79 [IC : 0.59-1] pour FS (p = 0.08). Résultats : La durée moyenne du traitement par AUDC était de 30 jours (extrêmes : 1-118 jours), et la dose moyenne de 992 mg/J (14 mg/kg/J, 750 à 1000 mg/J). Une seule malade a interrompu son traitement avant l’accouchement pour effets indésirables (aggravation du prurit). Le traitement par AUDC était associé à une amélioration du prurit avant l’accouchement dans 77% des cas (régression chez 51% des malades et disparition chez 26% des malades). L’activité sérique des transaminases diminuait entre le début du traitement et la 1ère semaine de traitement (ALAT, 303±274 vs. 192 ± 213 UI/l, p = 0,002 ; ASAT, 168 ± 165 versus 91±101 UI/l, p = 0,0002), et entre la 1ère et la 2ème semaine de traitement (ALAT, 192±213 vs. 107±147 UI/l, p = 0,002 ; ASAT, 91±100 versus 54±59 UI/l, p = 0,004). La concentration sérique des AB diminuait entre le début du traitement et la 2ème semaine de traitement (27,5±30,7 versus 17,0±19,1 µmol/l, p = 0,01). Après 2 à 3 semaines de traitement, l’activité sérique de l’ALAT diminuait d’au moins 50 % dans 78% des cas, et le taux des AB diminuait d’au moins 50 % dans 41% des cas. Selon le critère de jugement «diminution de 50% de l’ALAT», un antécédent de CIG était associé à une mauvaise réponse au traitement par AUDC (RR, 0,70 ; IC95% 0,54-0,91 ; p = 0,003), alors qu’une activité sérique initiale de l’ALAT > 175 UI/l (RR, 1,73 ; IC95% 1,29-2,32 ; p = 0,0001) était associée à une bonne réponse au traitement. L’existence d’une mutation sur ABCB4 (17/98 malades) était associée à un début plus précoce du prurit (192±41 vs. 215±21 jours d’aménorrhée, p = 0,04), à un taux d’AB plus élevé (42,9±36,7 vs. 24,3±28,5 µmol/l, p = 0,02), et à une durée plus longue du traitement (45±31 vs. 27±15 jours, p = 0,04), mais n’était pas un facteur prédictif de réponse au traitement. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9516 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.55 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.57 CO.58 Le diabète de type 2 modifie la méthylation et l’expression de plusieurs gènes hépatiques, suggérant un contrôle épigénétique du risque d’hépatopathie stéatosique L’hépatopathie associée à l’insuffisance intestinale en nutrition parentérale prolongée (NPP) chez l’adulte : mythe ou réalité ? D. Cazals-Hatem (1), V. Bondjemah P.-E. Rautou (1), O. Corcos (1), F. Joly (1) S. Cauchi (1), B. Pichard (1), A.-S. Régent (1), M. Canouil (1), G. Lassailly (1), R. Caiazzo (1), S. Lobbens (1), L. Yengo (1), A. Leloire (1), P. Mathurin (1), V. Raverdy (1), F. Pattou (1), P. Froguel (1) (1) Lille. (1) Clichy-la-Garenne; (2) Douai. Introduction : Depuis les années 90, l’optimisation des prescriptions de la NPP a permis d’améliorer la survie des malades tout en diminuant les complications métaboliques. La survenue d’une hépatopathie chronique observée chez les adultes en NPP pour insuffisance intestinale chronique et bénigne semble rare mais reste mal définie. Le but de ce travail était d’analyser rétrospectivement dans une cohorte d’adultes en NPP, la prévalence et les caractéristiques cliniques et histologiques des malades avec des perturbations des tests hépatiques, ainsi que les facteurs associés à la survenue de lésions hépatiques à l’histologie. Introduction : L’hépatopathie stéatosique dysmétabolique est la première cause de maladie hépatique chronique dans les pays développés. L’obésité et le syndrome métabolique jouent un rôle à la fois dans le développement du diabète de type 2 (DT2) et dans l’apparition de la stéatose hépatique. Du fait de mécanismes pathogéniques communs, le DT2 peut compliquer l’hépatopathie stéatosique et l’hépatopathie stéatosique peut précéder l’apparition d’un DT2. La méthylation de l’ADN est un mécanisme épigénétique influant sur l’expression génique et pourrait au niveau hépatique médier les interactions entre DT2, hépatopathie dysmétabolique et obésité. Les objectifs du travail sont d’étudier les profils de méthylation de l’ADN associés au DT2 dans le foie, et d’étudier les associations de ces marques épigénétiques avec les paramètres de l’hépatopathie stéatosique dysmétabolique. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude monocentrique réalisée à partir des résultats d’un centre agréé de NPP. Les malades ayant débuté une NPP après 1996, pour une durée > 3 mois, ayant eu une biopsie hépatique au cours de leur suivi (entre 1997 et 2013) pour : a) des tests hépatiques perturbés de manière prolongée en l’absence d’hépatite virale, et b) dans le cadre d’un bilan pré-greffe intestinale, ont fait l’objet d’une analyse rétrospective. Les variables suivantes ont été recueillies : le sexe, l’IMC, l’âge de début, la durée et la composition de la NPP, le nombre de perfusion et son volume par semaine, les tests hépatiques (ALAT, phosphatase alcaline, bilirubine), l’existence d’un diabète, d’un ATCD de consommation excessive d’alcool, d’un segment intestinal exclu, d’une pullulation bactérienne chronique du grêle, de sepsis récurrents, la cause de l’insuffisance intestinale et la longueur de grêle restant (en cas de syndrome de grêle court). L’influence de ces variables sur la survenue de lésions hépatiques a été évaluée par le Log-rank test pour les variables binomales et le test de Cox pour les variables continues. Les données sont présentées sous forme de médiane [extrêmes]. Matériels et Méthodes : Les tissus hépatiques de 96 sujets obèses DT2 et 96 sujets obèses normoglycémiques appariés sur l’indice de masse corportel, l’âge et le genre ont été obtenus au cours de chirurgie bariatrique. Les différences de méthylation de l’ADN et les différences d’expression génique entre les deux groupes ont été évaluées grâce aux biopuces iIlumina HumanMethylation 450K et iIlumina HumanHT12 v4. COMMUNICATIONS ORALES Résultats : Les niveaux de méthylation de 381 sites de méthylation étaient associés au DT2 (p<1,21x10-7). Ces sites étaient globalement hypométhylés chez les DT2 par rapport aux contrôles (-4,39±0,2% ; p = 2x10-4). Pour 6 des 381 sites de méthylation associés au DT2, les niveaux de méthylation hépatique étaient corrélés avec les niveaux d’expression de gènes voisins des sites de méthylation (p<5x10-3). Trois de ces 6 sites étaient situés sur le gène FAT Atypical Cadherin 1 (FAT1) , un sur le gène Ras Homolog Family Member Q (RHOQ), un sur le gène Pellino E3 Ubiquitin Protein Ligase Family Member 2 (PELI2), et un sur le gène Ankyrin Repeat Domain 29 (ANKRD29). Chez les sujets normoglycémiques les niveaux de méthylation de FAT1 étaient corrélés négativement à la glycémie (r = -0,24 ; p = 0,02), les niveaux de méthylation de FAT1 et ANKRD29 étaient corrélés négativement à l’insulinémie (respectivement r = -0,2 ; p = 4,4x10-2 et r = -0,42 ; p = 3,02x10-5), et les niveaux de méthylation de ANKRD29 étaient corrélés négativement à l’insulinorésistance définie par le score HOMA-2IR (r = -0,42 ; p = 3,12x10-5). Sur l’ensemble des individus, après ajustement sur l’âge, l’IMC, le genre et sur le statut diabétique, les niveaux de méthylation des gènes FAT1, PELI2, et ANKRD29 étaient associés au pourcentage de stéatose hépatique visualisé sur les biopsies hépatiques (respectivement p = 2,2x10-3 ; p = 2,2x10-2 et p = 4,3x10-2). Les niveaux de méthylation de PELI2 et ANKRD29 étaient également associés au diagnostic de stéatohépatite non alcoolique (respectivement p = 1,2x10-2 et p = 2,46x10-3). Résultats : Parmi 634 malades, 32 ont eu une biopsie hépatique (17M- 15F, âge 46 ans [18-69] ), en NPP depuis 4 ans [1-16]. L’indication principale de la NPP était un grêle court (n = 24), une pseudo-obstruction intestinale chronique (n = 5) ou une entérite avec malabsorption (n = 3). Douze malades avaient un segment intestinal exclu, 8 un diabète et 6 un éthylisme chronique. Les taux sériques des ALAT, phosphatase alcaline et bilirubine étaient de 81 UI/L [35-192], 241 UI/L [114-558] et 13 µmol/L [5-349], respectivement. A l’examen histologique, 18 (56 %) avaient une hépatopathie : 13 avaient une stéatohépatite* dont 9 avec fibrose F3 ; 5 malades avaient une fibrose F3 ou F4 sans stéatopathie, dont deux avec ictère ; 14 des 32 malades n’avaient pas de lésion histologique significative. Les seuls facteurs associées à l’existence sur la biopsie d’une fibrose ou d’une stéatohépatite était la quantité de protéines administrées (p = 0,012), la longueur du grêle restant (p<0,001), et le diabète (p<0,004). Le risque cumulé à 5 ans de développer une fibrose ou une stéatohépatite était de 20 % en l’absence de diabète et de grêle ultra-court ≤30 cm et de 86 % en présence de ces deux facteurs (p<0,001, cf. Figure). Cinq décès ont été observés : 4 des 18 malades du groupe avec fibrose ou stéatohépatite vs.. 1 des 14 malades du groupe sans lésion histologique, 22 % vs..4 % (p<0,05). Conclusion : Plusieurs centaines de sites de méthylation étaient hypométhylés dans le tissu hépatique des obèses diabétiques. L’expression de 4 gènes était associée au DT2 et aux niveaux de méthylation hépatique. Trois sites ont également été associés au risque d’hépatopathie stéatosique dysmétabolique. Ces résultats suggèrent que dans l’obésité, le diabète modifie la méthylation et l’expression de certains gènes hépatiques et ainsi contribue au développement de l’hépatopathie dysmétabolique. Conclusion : Dans un centre expert, la survenue d’une hépatopathie chez l’adulte en NPP est devenue rare, avec une prévalence d’environ 3 %. Sa présentation la plus fréquente est une stéatohépatite d’installation rapide. Tout malade avec un grêle ultra-court et un diabète préexistant ou se révélant lors de la NPP doit faire l’objet d’une surveillance particulière car à très haut risque de développer des complications hépatiques sévères en l’absence de greffe intestinale. Remerciements, financements, autres : European Genomic Institute for Diabetes ; CNRS ; INSERM ; Université Lille 2 ; Institut Pasteur de Lille ; Société Francophone du Diabète ; European Research Council ; Région Nord Pas De Calais ; CHRU de Lille ; ANR. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9956 (2), 90 H. Lison (1), A. Garioud (1), F. Roudot-Thoraval (2), V. Behar (2), D. Belloula (1), M. Medmoun (1), G. Pulwermacher (1), C. Fourny (2), I. Rosa-Hézode (2), H. Hagege (2), J.-F. Cadranel (1), C. Barrault (2) (1) Creil; (2) Créteil. Introduction : Plusieurs études suggèrent une efficacité du baclofène (BAC) chez les patients alcoolodépendants. Cette molécule fait l’objet d’une recommandation temporaire d’utilisation dans cette indication par l’ANSM depuis mars 2014. Le but de cette étude était d’évaluer l’efficacité et la tolérance du BAC chez des patients alcoolo-dépendants avec ou sans cirrhose. Nous présentons les résultats après 1 an de suivi. Patients et Méthodes : Tous les patients consécutifs ayant débuté un traitement par BAC entre juin 2010 et septembre 2013 (en hospitalisation ou en ambulatoire) dans les services d’Hépato-gastroentérologie et d’Alcoologie de 2 centres hospitaliers ont été inclus dans cette étude prospective ouverte. Une fiche d’information était remise aux patients avant le début du traitement. Le BAC était associé à une prise en charge socio-psycho-éducative et sa posologie était augmentée par paliers jusqu’à obtenir une indifférence vis-à-vis de l’alcool. Le suivi était assuré par un hépatologue et/ou un addictologue. Références : *Hepatology 2012. 56 (5) : 1751 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9160 Résultats : Cent patients (hommes : 75%) d’un âge moyen de 53 ans ont été inclus. Soixante cinq étaient cirrhotiques et 16 avaient un antécédent de pancréatite aiguë. A 1 an, 86 patients étaient toujours suivis dont 83 sous BAC, 9 étaient perdus de vue, 4 étaient décédés et 1 était transplanté. Avec une dose médiane de BAC de 40 mg/j [30-210], on observait une diminution significative de la consommation déclarée d’alcool (CDA) moyenne de 106 g/j à 18 g/j (p<0,001). On observait une diminution de la consommation de plus de 50% chez 77 % des patients. Parmi eux, 44 patients étaient abstinents et 20 avaient une consommation résiduelle ≤ 30g/j. Aucun facteur prédictif de réponse n’a été mis en évidence. Dans ce sous-groupe de 64 patients avec une consommation de 0 à 30g/j, on observait ainsi une amélioration significative des marqueurs biologiques : diminution du taux de la GGT de 4,8N à 2N (p<0,001), de l’ASAT de 2,6N à 1,1N (p<0,001), du VGM de 100,6 μ3 à 92,8 μ3 (p<0,001) et une augmentation du taux de plaquettes de 171 000/mm3 à 193 000/mm3 (p = 0,032). Enfin, chez les 39 cirrhotiques de ce sous-groupe, les tests de fonction hépatique s’amélioraient significativement (TP : 77% vs. 69% (p<0,001), bilirubinémie : 19,5 µmol/L vs. 34,2 µmol/L (p = 0,026), albuminémie : 37,2 g/L vs. 34,2 g/L (p = 0,007) ). Vingt patients ont rapporté des effets indésirables non sévères nécessitant un arrêt du BAC dans 2 cas. Conclusion : Ces résultats suggèrent que l’efficacité du BAC, même à faible dose, dans le traitement de l’alcoolodépendance se maintient à 1 an avec une abstinence dans 40% des cas. Le BAC a permis, au prix d’effets secondaires non sévères, de diminuer de manière significative la consommation d’alcool chez 3/4 des patients avec une amélioration des marqueurs biologiques ainsi qu’ une amélioration de la fonction hépatique chez les patients cirrhotiques. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9917 91 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS Efficacité à 1 an d’un traitement par baclofène chez 100 patients alcoolodépendants COMMUNICATIONS ORALES CO.59 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS COMMUNICATIONS ORALES CO.60 CO.61 Utilisation combinée des modèles pronostiques dans l’hépatite alcoolique sévère : prédiction du pronostic selon un spectre de mortalité Risque de dysplasie et de cancer compliquant les sténoses coliques au cours des maladies inflammatoires intestinales A. Louvet (1), J. Labreuche (1), F. Artru (1), J. Boursier (2), J. O’Grady (3), R. Carithers (4), S. Naveau (5), E. Diaz (6), G. Lassailly (1), A. Cannesson-Leroy (1), V. Canva-Delcambre (1), S. Dharancy (1), T. Morgan (7), A. Duhamel (1), P. Mathurin (1) M. Fumery (1), G. Pineton de Chambrun (2), C. Stefanescu (3), A. Buisson (4), A. Bressenot (5), L. Beaugerie (6), A. Amiot (7), R. Altwegg (8), G. Savoye (9), V. Abitbol (6), G. Bouguen (10), M. Simon (6), J.-P. Duffas (11), X. Hébuterne (12), S. Nancey (13), X. Roblin (14), J.-P. Le Mouel (1), Y. Bouhnik (3), L. Peyrin-Biroulet (15) (1) Lille; (2) Angers; (3) Londres, ANGLETERRE; (4) Seattle, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (5) Clamart; (6) Béthune; (7) Long Beach, ETATS-UNIS D’AMERIQUE. (1) Amiens; (2) Lille; (3) Clichy-la-Garenne; (4) ClermontFerrand; (5) Reims; (6) Paris; (7) Créteil; (8) Montpellier; (9) Rouen; (10) Rennes; (11) Toulouse; (12) Nice; (13) Lyon; (14) Saint-Étienne; (15) Vandœuvre-lès-Nancy. Introduction : L’évaluation du pronostic des patients atteints d’hépatite alcoolique sévère est habituellement basée sur l’utilisation d’un seul modèle prédictif, qu’il soit calculé à l’admission du patient ou de manière dynamique après évaluation de la réponse au traitement. Une nouvelle approche pourrait être de combiner l’information obtenue par ces deux types de modèles et de définir un spectre de risque de mortalité. Introduction : La prise en charge des sténoses coliques au cours des Maladies Inflammatoires Chroniques Intestinales (MICI) reste un défi en pratique clinique et conduit souvent à une résection chirurgicale en raison de la crainte d’une dysplasie ou d’un cancer associé. Hors, le risque de dysplasie ou de cancer compliquant les sténoses coliques au cours des MICI reste méconnu. Le but de cette étude était de déterminer la fréquence de la dysplasie et du cancer chez les patients adultes atteints de MICI opérés pour sténose colorectale sans dysplasie ou cancer connu au moment de la chirurgie. Patients et Méthodes : Le GETAID a mené une étude nationale multicentrique rétrospective. Les centres participant devaient avoir une base de données incluant de façon consécutive tous les patients atteints de MICI opérés. Tous les patients ayant eu une résection chirurgicale pour une sténose colique ont été inclus dans l’étude. Les patients présentant des signes préopératoires de dysplasie/cancer ont été exclus. Les données démographiques, endoscopiques, chirurgicales, et les résultats histopathologiques ont été recueillis. Résultats : Parmi 12 013 patients atteints de MICI opérés dans 16 centres entre août 1992 et janvier 2014, 293 patients ont été opérés pour une sténose colique. 248 patients étaient atteints de maladie de Crohn (MC), 39 de rectocolite hémorragique (RCH) et 6 de colites indéterminées. 155 (53%) étaient des hommes et l’âge médian au diagnostic de la sténose était de 40 ans (Q1 = 28-Q3 = 50). La durée médiane d’évolution de la maladie au diagnostic de la sténose était de 8 (3-14) ans. Tous les patients ont eu une coloscopie préopératoire. La longueur médiane de la sténose était de 6 cm (4-10), elle était symptomatique chez 67% des patients et franchissable en coloscopie dans 73% des cas. La sténose était située dans le côlon droit, transverse, gauche ou rectale chez respectivement 16%, 14%, 64% et 6% des patients atteints de MC, et respectivement 6%, 13%, 62% et 19% des patients atteints de RCH. L’intervention chirurgicale était une colectomie segmentaire, colectomie subtotale ou coloprotectomie chez, respectivement, 79%, 19% et 10% des patients atteints de MC et chez, respectivement, 18%, 28% et 54% des patients atteints de RCH. Dans la MC, une dysplasie de bas grade a été observée chez 3 patients (1,2%), une dysplasie de haut grade chez un patient (0.4%) et un cancer chez 2 patients (0.8%). Dans la RCH, une dysplasie de bas grade a été observée chez un patient (2.5%) une dysplasie de haut grade chez 2 patients (5%) et un cancer chez 2 patients (5%). Le suivi médian après la résection de la sténose était de 4,1 (1,4-7,3) ans. Tous les patients ayant une dysplasie ou un cancer ont reçu un traitement curatif, mais un patient est décédé d’un cancer colorectal au cours du suivi. Parmi les 283 patients sans dysplasie ou cancer sur la pièce opératoire, 4 ont présenté un cancer colique au maximum de suivi. Une maladie considérée comme inactive au moment de la chirurgie était le seul facteur associé à une dysplasie/cancer sur la sténose (OR, 4,86 ; [1,11 à 21,27], p = 0,036). Conclusion : Une dysplasie ou un cancer a été observé chez 3,5% des patients atteints de MICI opérés pour sténose colique. Ces résultats devraient être utilisés en pratique clinique pour guider la stratégie thérapeutique devant une sténose colique compliquant une MICI. Patients et Méthodes : En utilisant une base de données de patients atteints d’hépatite alcoolique sévère (score de Maddrey ≥32) traités par corticoïdes, nous avons combiné des modèles pronostiques initiaux (scores de Maddrey et MELD) et dynamiques (score de Lille). L’analyse statistique a utilisé en particulier une régression de Cox. Résultats : 897 patients ont été inclus : âge 50,6 ans, 58,5% d’hommes, bilirubine 156 µmol/l, temps de Quick 20,2 secondes, créatinine 8 mg/l, score de Maddrey 55, score MELD 25,2, score de Lille 0,34. La survie à 6 mois était de 64,1%. La relation statistique entre le score de Lille et la survie à 6 mois était linéaire alors qu’elle ne l’était pas pour le score de Maddrey avec un effet seuil à un score de 90. Grâce à une régression de Cox, nous avons généré des courbes de niveau de mortalité pour évaluer le risque de décès à 6 mois en utilisant le score de Maddrey au début du traitement et le score de Lille au septième jour de traitement (Figure, haut). Par exemple, un patient admis avec un score de Maddrey à 100 et ayant un score de Lille à 0,25 a une probabilité de survie de 73% à 6 mois, qui diminue à 27,7% si le score de Lille est à 0,7 pour un même score de Maddrey initial. La vraisemblance du modèle multivarié incluant le score de Lille et le score de Maddrey était améliorée par rapport à un modèle basé uniquement sur le score de Lille (p = 0,016). Nous avons effectué une deuxième analyse en combinant le score de Lille au score MELD chez les 638 patients pour lesquels le score MELD était disponible (Figure, bas). L’efficacité du modèle combiné était également meilleure que chaque modèle pris isolément (p<0,001). Par exemple, un patient admis avec un score MELD à 28 ayant un score de Lille au septième jour à 0,25 a une probabilité de survie de 73% à 6 mois, qui passe à 30,3% si le score de Lille est à 0,7. Conclusion : Cette étude stratifie le risque de mortalité dans l’hépatite alcoolique en se basant sur la sévérité initiale de l’hépatopathie et l’évolution sous traitement. Une telle approche permet de donner un pronostic plus précis qu’une prédiction binaire du décès à 6 mois et permet d’affiner la stratégie thérapeutique. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9066 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9695 92 CO.63 Evolution de la maladie de Crohn chez les patients intolérants aux thiopurines Augmentation significative de l’incidence de la maladie de Crohn et de la rectocolite hémorragique chez l’adolescent sur une période de 21 ans (1988-2008) J. Attali (1), P. Seksik (1), A. Bourrier (1), I. Nion-Larmurier (1), H. Sokol (1), L. Beaugerie (1), J. Cosnes (1) S. Ghione (1), H. Sarter (1), L. Armengol-Debeir (2), M. Fumery (3), G. Savoye (2), D. Ley (1), C. Spyckerelle (1), B. Pariente (1), O. Mouterde (2), D. Djeddi (3), L. Peyrin-Biroulet (4), D. Turck (1), C. Gower (1) (1) Paris. Introduction : La place des thiopurines (azathioprine et purinéthol) dans le traitement de la maladie de Crohn (MC) est aujourd’hui discutée en raison d’une efficacité et d’une sûreté d’emploi inférieures à celles des anti-TNF. Environ 10% des patients placés sous thiopurines ont une intolérance immunoallergique précoce interdisant la poursuite de ce traitement. Ce travail a pour but de préciser la perte de chance que représente l’intolérance aux thiopurines avant et après l’ère des anti-TNF afin de mesurer «en miroir» l’utilité des thiopurines au cours de la MC. (1) Lille; (2) Rouen; (3) Amiens; (4) Vandœuvre-lès-Nancy. Introduction : Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) de l’adolescent (10-17 ans) ont une évolution plus péjorative pouvant justifier un traitement rapidement agressif. Peu de données sont disponibles sur l’évolution à long terme de l’incidence des MICI chez les adolescents. Le but de notre étude était d’étudier les variations d’incidence et de présentation clinique des MICI dans cette population entre 1988 et 2008. Patients et Méthodes : L’évolution de 115 patients (43 H, 72 F, 34 +/- 15 ans) ayant une intolérance précoce aux thiopurines (ayant entraîné l’arrêt définitif dans la 1ère année de prescription) a été comparée à celle de 230 contrôles appariés 2 pour 1 en âge, sexe et ancienneté de la MC, traités par thiopurines à la même date mais tolérants. Les dossiers ont été extraits du registre MICISTA qui répertoriait 1285 patients consécutifs ayant eu dans notre Centre une 1ère prescription de thiopurines entre le 1/01/1994 et le 31/12/2006. Les patients ont été divisés en 2 cohortes calendaires, avant (1994-2000, n = 31) et après (2001-06, n = 84) l’arrivée des anti-TNF. Le critère principal de jugement était le recours à une chirurgie intestinale (analyse actuarielle selon Kaplan Meier). Les critères accessoires étaient le % de patients-années avec maladie cliniquement active, le recours secondaire aux antiTNF, et la survenue d’un événement grave (stomie, cancer ou décès). Patients et Méthodes : La cohorte des patients atteints de MICI à début pédiatrique (diagnostic avant l’âge de 17 ans) a été extraite d’un registre en population générale. Les groupes d’âge et la localisation digestive de la MICI ont été définis selon la classification de Paris : âge au diagnostic < 10 ou ≥ 10 ans (adolescents) ; pour la maladie de Crohn (MC) : atteinte isolée du grêle (L1), isolée du côlon (L2) ou iléo-colique (L3) ; pour la rectocolite hémorragique (RCH) : atteinte rectale isolée (E1), du côlon gauche (E2), du côlon transverse (E3), ou dépassant l’angle colique droit (E4). JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.62 Résultats : Entre 1988 et 2008, 1147 cas incidents de MICI à début pédiatrique ont été recensés (8% de l’ensemble des cas) dont 846 MC (73,8%), 271 RCH (23,6%) et 30 colites chroniques inclassables (CCI) (2,6%). Les garçons étaient significativement plus atteints de MC que de RCH (53,4% vs. 45,0% ; p = 0,02). L’âge médian au diagnostic était similaire dans la MC (14,5 ans [Q1 = 11,9-Q3 = 16,1] ) et la RCH (14,1 ans [11,0-16,0] ), et ne variait pas au cours du temps. Le délai diagnostique était de 3 mois [1-6], inchangé au cours du temps. L’incidence moyenne annuelle des MICI était de 4,0/105 (3,0 pour la MC ; 0,9 pour la RCH ; et 0,1 pour les CCI). Une augmentation importante de l’incidence de la MC et de la RCH a été observée chez les adolescents (10-16 ans) dans les 2 sexes : pour la MC, de 4,3/105 en 1988-1990 à 9,6/105 en 2006-2008 (+ 123% ; p<10-3) ; pour la RCH, de 1,6/105 à 2,9/105 (+ 81% ; p<10-3). La répartition des localisations digestives initiales ne variait pas au cours du temps, ni dans la MC (L1 : 12,2%, L2 : 14,5% et L3 : 73,3%) ni dans la RCH (E1 : 31,1%, E2 : 25,4%, E3 : 10,5% et E4 : 33%). Résultats : L’intolérance aux thiopurines a conduit à les substituer dans l’année par du Méthotrexate (n = 69) ou un anti-TNF (n = 20). Au cours du suivi, 40 intolérants (35%) ont été opérés vs.. 66 contrôles (29%). Le risque cumulé de chirurgie intestinale à 5 ans était de 27% (IC 95%, 19-37) chez les intolérants vs.. 22% (17-28) chez les contrôles (log rank p = 0.05). Le pourcentage d’années actives était de 40% (361/900) chez les intolérants et 30% (633/2118) chez les contrôles (p<0.001). Le taux cumulé de recours aux antiTNF à 5 ans était de 46% (36-56) chez les intolérants vs.. 29% (23-35) chez les contrôles (p<0.001). Le taux cumulé de survenue d’un événement grave à 10 ans était de 10% (4-22) chez les intolérants et 5% (2-11) chez les contrôles (p = 0.13). L’analyse des cohortes calendaires confirmait les différences significatives entre intolérants vs.. Contrôles au sein de la cohorte 1994-2000 pour les recours à la chirurgie (à 5 ans 40% vs.. 28%, p<0.05) et aux a-TNF (à 5 ans 27% vs.. 12%, p<0.001) et l’activité clinique (44% vs.. 31%, p<0.001). Dans la cohorte 2001-06, les intolérants avaient plus souvent une maladie active (38% vs.. 29%, p<0.001) et recours aux anti-TNF (à 5 ans 53% vs.. 36%, p<0.01), mais le recours à la chirurgie n’était pas significativement différent (à 5 ans 22 vs.. 19%, p = 0.29). L’incidence de la MC et de la RCH a augmenté considérablement chez l’adolescent de 1988 à 2008 dans cette étude prospective en population générale, sans modification de la localisation digestive initiale ni du délai diagnostique ; ces résultats suggèrent que les facteurs de risque sont toujours actifs dans notre région. Conclusion : Les patients intolérants précoces aux thiopurines ont une MC d’évolution plus sévère que ceux qui sont tolérants, traduisant la perte de chance que représente l’impossibilité d’utiliser ces traitements au cours de la MC. La mise à disposition des antiTNF compense seulement en partie ce handicap. Ces résultats démontrent indirectement que les thiopurines gardent leur intérêt thérapeutique au cours de la MC. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9434 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9792 93 COMMUNICATIONS ORALES Conclusion : JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.64 CO.65 Histoire naturelle de la maladie de Crohn périanale et impact des stratégies thérapeutiques sur son évolution Evolution de l’index de Lémann au cours des premières années de la maladie de Crohn C. Reenaers (1), A. Natalis (1), C. Vankemseke (1), J. Belaiche (1), E. Louis (1) C. Gilletta (1), M. Lewin (2), A. Bourrier (2), I. Nion-Larmurier (2), S. Rajca (2), L. Beaugerie (2), H. Sokol (2), B. Pariente (3), P. Seksik (2), J. Cosnes (2) (1) Liège, BELGIQUE. (1) Caen; (2) Paris; (3) Lille. Patients et Méthodes : Une étude rétrospective a été menée à partir de la base de données des patients atteints de MC à l’hôpital Universitaire de Liège, Belgique. Toutes les lésions périanales, à savoir les abcès, les fistules (simples et complexes), les fissures et les sténoses anales, ont été consignées de même que les traitements médicaux (antibiothérapies) et chirurgicaux (drainage avec ou sans seton, stomie) entrepris pour la prise en charge aiguë de ces complications. Les traitements médicaux incluant les IM et les anti-TNF ont été relevés au diagnostic de la MCp et durant le suivi. Une rechute de MCp a été définie comme le recours à une antibiothérapie pour une récidive d’abcès, la nécessité d’un nouveau drainage chirurgical ou la mise en place d’une stomie pour maladie périanale. Les sous-groupes de patients suivis jusque l’année 2000 et à partir de 2000 ont été comparés. Introduction : La maladie de Crohn (MC) se complique après un temps variable de lésions sténosantes et/ ou perforantes pouvant conduire à des exérèses chirurgicales. L’index de Lémann (Pariente et al. Gastroenterology 2014) mesure la destruction du tissu digestif au cours de l’évolution de la MC. Cet index n’a encore jamais été utilisé en pratique. Le but de ce travail est de décrire l’évolution de l’index dans une cohorte de patients ayant une MC nouvellement diagnostiquée et de rechercher les facteurs associés à la destruction tissulaire. Patients et Méthodes : Nous avons étudié 218 patients (106 H, 112 F, âge 28 +/-12 ans) ayant une MC diagnostiquée entre 2004 et 2011 et ayant eu 2 ou 3 évaluations morphologiques du tube digestif (dont TDM et/ ou IRM abdominales), successivement l’année du diagnostic (n = 218), 3 à 5 ans plus tard (n = 189), et plus de 5 ans plus tard (n = 144). Les TDM et IRM ont été relues en insu de l’histoire clinique par un couple radiologue-gastroentérologue puis l’index calculé en prenant en compte les données cliniques et endoscopiques et les relectures radiologiques. La MC a été considérée comme non destructrice en cas de valeur faible de l’index lors de la dernière évaluation (index <2.5 à 5 ans) et en l’absence d’augmentation franche par rapport à sa valeur initiale (delta <1 en 5 ans), et destructrice dans tous les autres cas. Les facteurs associés à la destruction ont été analysés en univarié puis par régression logistique. Résultats : Cent quatre-vingt-un patients atteints de MCp ont été identifiés. La durée médiane entre le diagnostic de MC et de MCp était de 6,3 ans Au diagnostic, 98/181 patients (51%) présentaient un abcès, 91/181 (50%) une fistule (complexe chez 77/91), 28/181 (17%) une fissure, 18/181 (47%) une sténose anale. La prise en charge au diagnostic fut : un drainage d’abcès chez 31/181 patients (17%), un drainage avec mise en place de seton chez 44/181 (24%), une stomie chez 18/181 (10%). Cent trente-deux patients sur 181 (74%) et 83/181 (47%) recevaient respectivement des IM ou des antiTNF au diagnostic. Durant le suivi médian de 7,9 ans, 21% des patients rechutèrent, 15% bénéficièrent d’une stomie. Les facteurs au diagnostic prédictifs de rechute étaient un abcès (p<0.0001, HR = 4,4), une fistule (p<0,0001, HR = 4,5), un drainage (p<0,0001, HR = 4,5), un âge jeune (28 versus 31, p = 0.02), un délai court entre les diagnostics de MC et MCp (5,7 versus 7 years, p = 0,01), la prise d’IM (p = 0,04, HR = 1,8) et d’anti-TNF (p = 0,01, HR = 1,5). Durant le suivi, le délai médian d’introduction des anti-TNF était de 75 mois. Ni leur utilisation, en mono ou en combo, ni le délai de leur introduction, ni la durée du traitement n’étaient prédictifs de rechute. Les sous-groupes suivis avant et après 2000 avaient les mêmes caractéristiques, hormis un usage plus important d’IM (87% vs. 48%, p<0.0001) et d’anti-TNF (3% vs. 68%, p<0.0001) après 2000, et la même histoire naturelle (rechute, chirurgie, stomie). Résultats : L’index de Lémann [médiane (IQR) ] était de 2.3 (1.2-3.9) l’année du diagnostic, de 3.9 (1.6-9.8) à 3-5 ans et de 8.3 (1-12.3) à 5-10 ans. Comparé à sa valeur initiale, l’index était significativement augmenté à 3-5 ans (Wilcoxon apparié, p<0,001) et à 5-10 ans (p<0,001). L’augmentation entre 3-5 ans et 5-10 ans était aussi significative (p<0,001). La MC était classée destructrice chez 135 patients [ (index 5 ans 8.2 (5.3-12.3), delta +5.3 (2.0-9.3) ] et non destructrice chez 83 [index 5 ans 0.5 (0-1.3), delta -0.5 (-2.9-0) ]. En analyse univariée, il n’y avait pas de facteurs démographiques (âge, sexe, niveau socioéconomique, tabac) ou descriptifs de la MC (siège des lésions, lésions anopérinéales, histoire familiale, granulome, manifestations extradigestives, corticothérapie) présents au diagnostic significativement associés à la destruction. Au cours de l’évolution, 88 patients (40%) ont eu une chirurgie d’exérèse. Les MC destructrices avaient un % de temps passé avec une MC cliniquement active supérieur aux MC non destructrices (34 +/- 2 % vs.. 20.8 +/-2 %, p<0.001). Les précocités de prescription des immunosuppresseurs ou des anti-TNF et la durée de leur administration (en % du temps séparant les évaluations) n’avaient pas d’effet significatif. En régression logistique, la chirurgie d’exérèse (p<0.001) et la durée d’activité clinique (p<0.001) étaient associées à la destruction. L’analyse des périodes thérapeutiques montrait, comparée à l’absence de traitement immunosuppresseur (n = 138, delta médian 0.7 (0-7.3), une progression moindre de la destruction sous anti-TNF [n = 76, delta médian 0 (-1.15.4), p<0.05] mais non sous immunomodulateurs [n = 96, delta médian 0.4 (0-4), p = 0.52]. COMMUNICATIONS ORALES Conclusion : Dans notre cohorte de MCp, la moitié des patients a présenté une rechute durant le suivi avec recours à la chirurgie dans plus de 2/3 des cas. Au diagnostic, la présence d’un abcès, d’une fistule, d’un drainage chirurgical, d’un âge jeune, la prise d’IS et d’anti-TNF étaient associés à un risque accru de rechute future. Bien que la prescription d’IM et d’anti-TNF se soit significativement majorée depuis 2000, l’histoire naturelle de la MCp est restée inchangée. De nouvelles stratégies thérapeutiques, plus précoces, doivent être étudiées dans la prise en charge spécifique de la MCp. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9235 Conclusion : La destruction intestinale, mesurée par l’index de Lémann, augmente significativement au cours des 1ères années suivant le diagnostic de MC, avec plus de la moitié de malades ayant une maladie considérée comme destructrice. Les facteurs associés à la destruction intestinale sont le recours à une chirurgie d’exérèse et la durée de l’activité clinique de la maladie. Ces résultats soulignent l’importance d’obtenir une rémission prolongée pour prévenir la destruction intestinale dans la MC. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9155 94 Cartographie de l’infection gastrique à Helicobacter pylori : où biopsier pour détecter Helicobacter pylori, combien de biopsies pour détecter la résistance ? C. Templier (1), H. Sarter (1), D. Turck (1), M. Fumery (2), G. Savoye (3), B. Catteau (1), C. Spyckerelle (1), E. Laberenne (4), O. Mouterde (3), D. Djeddi (2), S. Buche (1), L. Peyrin-Biroulet (5), E. Delaporte (1), C. Gower (1) C.-T. Tran (1), C. Debiais (1), S. Gautier E. Ouvrard (1), M. Abbaléa (1), C. Bodet J.-P. Faure (1), S. Milin (1), D. Tougeron P. Vasseur (1), M. Garcia (1), M. Garnier J. Cremniter (1), C. Burucoa (1) (1) Lille; (2) Amiens; (3) Rouen; (4) Seclin; (5) Vandœuvrelès-Nancy. (1) Poitiers. (1), (1), (1), (1), Introduction : H. pylori infecte la muqueuse gastrique de la moitié de l’humanité entrainant une gastrite qui peut évoluer vers un ulcère, un adénocarcinome ou un lymphome du MALT. Les indications d’une fibroscopie gastroduodénale avec réalisation de biopsies pour le laboratoire de bactériologie afin de rechercher une résistance aux antibiotiques sont une nécessité croissante face aux nombreux échecs des traitements d’éradication. L’antre est considéré comme le site le plus contributif à l’analyse bactériologique de l’estomac mais cette notion repose sur des études analysant un nombre restreint de biopsies. Ces études limitées en nombre de biopsie ont décrit une répartition hétérogène de l’infection. Introduction : Les manifestations cutanées sont les signes extra-digestifs (SED) les plus fréquents au cours de la maladie de Crohn (MC) de l’adulte. Aucune étude n’a déterminé leur incidence dans la MC de l’enfant. Les objectifs de cette étude étaient de 1) mesurer l’incidence des manifestations cutanées associées à la MC dans une cohorte pédiatrique en population générale ; 2) identifier les facteurs socio-démographiques et cliniques au diagnostic de MC associés à la présence de manifestations cutanées. Patients et Méthodes : Tous les patients recensés par le Registre EPIMAD, dont le diagnostic de MC a été posé avant l’âge de 17 ans entre le 01/01/1988 et le 31/12/2004 ont été inclus. Les données concernant les SED cutanés (aphtose buccale (AB) ; érythème noueux (EN) ; pyoderma gangrenosum (PG) ] ont été collectées ainsi que les caractéristiques démographiques, la localisation et le phénotype de la MC selon la classification de Montréal, les traitements médicaux et chirurgicaux et les autres SED (articulaires, oculaires et hépato-biliaires). Le sous-groupe de malades présentant des SED cutanés (AB, EN ou les deux) a été comparé au groupe sans SED cutanés pour les paramètres au diagnostic et au maximum du suivi. Matériels et Méthodes : L’opportunité de disposer de résections subtotales d’estomacs de 3 patientes obèses morbides infectées par H. pylori bénéficiant d’une chrurgie bariatrique de type «Sleeve-Gastrectomy» nous a permis d’analyser : • La répartition et la densité de l’infection par culture et PCR temps réel quantitative ciblant le gène glmM pour 80 biopsies par estomac • La diversité de l’infection par détection des résistances aux antibiotiques (antibiogramme et PCR-TR Scorpion), génotypage par PCR (RAPD) et détection PCR du gène de virulence cagA pour 20 biopsies par estomac Résultats : Les trois patientes obèses (age moyen 33 ans, 29-42) sans dyspepsie présentaient une gastrite chronique active sans ulcère ni pathologie cancéreuse ou précancéreuse. H. pylori était détectable à pratiquement tous les sites explorés, les très rares biopsies négatives n’avaient pas de localisation particulière dans l’estomac (11/365 (3%) biopsies négatives par culture, 14/370 (4%) négatives par PCR-TR). La plus forte densité antrale n’est retrouvée que chez une patiente sur trois. L’estomac contient 5 105 bactéries cultivables en moyenne. La PCR-TR mesure 7,4 107 génomes d’H. pylori par estomac soit 150 fois plus que la culture. Dans chacun des 3 estomacs infectés quasi exclusivement par une souche sensible aux antibiotiques nous avons pu détecter : 1 isolat résistant à la clarithromycine dans deux des 3 estomacs (1 biopsie sur 25 et 1 biopsie sur 85 respectivement) et 1 isolat résistant au métronidazole dans le 3ème estomac (2 biopsies sur 19). Le typage génétique démontre une infection par une souche unique cagA négative pour une patiente et cagA positive pour une deuxième patiente. Pour ces deux patientes l’isolat résistant à la clarithromycine est du même génotype que les 20 isolats sensibles étudiés. La troisième patiente est infectée par deux clones de génotype différents, cagA positif (10/21 biopsies, 26/108 isolats) ou négatif (17/21 biopsies, 82/108 isolats) et de sensibilité variable au métronidazole (2/21 biopsies, 9R/94 isolats).Huit biopsie sur 21 contenaient des isolats de génotype (8) ou d’antibiotype (2) différents. Résultats : Parmi les 537 cas de MC pédiatriques recensés, 148 (27,6%) ont présenté au moins un SED cutané au cours du suivi (médiane de suivi 11 ans [Q1 = 7-Q3 = 15] ). L’âge médian au diagnostic de MC était significativement plus jeune en cas de SED (13,9 ans vs. 15,0 ans ; p<0,05). Une AB est survenue chez 85 patients (15,8%) associée significativement avec une localisation digestive haute L4 (60,8% vs. 32,5%, p<10-3). Un EN a été observé chez 34 patients (6,3%) associé significativement à une localisation iléocolique L3 (81,3% vs. 69,8%, p<0,05) et des lésions anopérinéales (11,5% vs. 5,9%, p<0,05). Le PG n’a concerné que 1,3% des patients. Les SED cutanés étaient davantage associés à des SED articulaires (52,7% vs. 21,8%, p<10-3) et oculaires (11,5% vs. 0,5%, p<10-3). Les adolescents ayant un SED cutané recevaient plus fréquemment un traitement par anti-TNF alpha (52,9% vs. 31,9%, p<0,05). Le risque cumulé de recevoir un immunosuppresseur (azathioprine, methotrexate) dans le groupe SED cutanés était de 24,6%, 63,9%, 80,9% et 84,7% à respectivement 1, 5, 10 et 18 ans, significativement plus fréquent (p<0,05) que dans le groupe sans SED cutanés : 19,7 %, 46,5 %, 60,2 % et 66,4 % aux mêmes périodes. Conclusion : Notre étude montre que plus d’un enfant sur 4 atteint de MC présentera un SED cutanés au cours des 10 premières années d’évolution. La présence de SED cutanés semble associée chez l’enfant à une extension plus importante de la maladie et à une prise en charge thérapeutique plus agressive Une étroite collaboration entre dermatologues et pédiatres gastro-entérologues est essentielle pour optimiser la prise en charge thérapeutique de ces patients. Conclusion : L’infection par H. pylori est localisée à pratiquement l’ensemble de l’estomac et nous ne pouvons recommander un site particulier pour la détection d’une infection à H. pylori. Les trois estomacs étudiés présentaient tous une sous population très minoritaire mais toujours présente de clones résistants à un antibiotique. Ces sous populations résistantes sont indétectables en pratique clinique où il est impensable de faire 25 biopsies. Ces résultats justifient le recourt à des associations d’antibiotiques pour les traitements d’éradication et pourraient expliquer les échecs thérapeutiques observés même quand la souche isolée sur 1 ou 2 biopsies seulement est sensible aux antibiotiques. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9414 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9377 95 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.67 Incidence, prévalence et facteurs associés des manifestations cutanées dans la maladie de Crohn de l’enfant : étude en population générale COMMUNICATIONS ORALES CO.66 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.68 CO.69 L’analyse spectrale de la lumière réfléchie permet de différencier les différentes étapes des lésions inflammatoires de la muqueuse gastrique dans un modèle expérimental d’infection à Helicobacter pylori chez la souris Expression des cytokines Th17 et des peptides antimicrobiens dans l’inflammation gastrique médiée par l’infection par Helicobacter pylori J. Cremniter (1), C. Bodet (1), D. Tougeron (1), X. Dray (2), J. Guilhot (1), F. Morel (1), J.-C. Lecron (1), C. Silvain (1), C. Burucoa (1) S.-E. Martinez Herrera (1), E. Touati (2), Y. Benezeth (3), M. Boffety (1), V. Michel (2), L. Fiette (2), J.-F. Emile (4), F. Marzani (3), F. Goudail (1), D. Lamarque (4) (1) Poitiers; (2) Paris. Introduction : L’infection de l’estomac par Helicobacter pylori (H. pylori) entraîne une inflammation de la muqueuse gastrique qui peut conduire à des pathologies sévères (ulcère, cancer et lymphome du MALT). Le facteur de virulence majeur de H. pylori est l’îlot de pathogénicité Cag codant pour un appareil de sécrétion de type IV qui permet l’injection de l’oncoprotéine effectrice CagA. Le gène de la cytotoxine vacuolysante VacA comporte 3 zones importantes : s, m et i qui peuvent exister chacune sous deux formes alléliques 1 ou 2. Les souches hébergeant la protéine CagA et qui possèdent l’allèle m1, s1 et i1 de VacA potentialisent l’évolution vers le cancer. En réponse à l’infection par H. pylori le système immunitaire produit une réponse inflammatoire antiinfectieuse avec production de cytokines pro-inflammatoires et de peptides antimicrobiens. Cependant, le rôle des cytokines dans cette relation inflammation-cancer est mal connu. Lors de la réponse anti-infectieuse Th-17, les lymphocytes produisent de l’IL-8, l’IL-17A et de l’IL-22 ce qui entraine la production de peptides antimicrobiens comme BD2 et S100A9 par les cellules épithéliales. Nous avons donc étudié la réponse Th17 dans les biopsies des patients infectés par H. pylori afin de caractériser cette réponse. (1) Palaiseau; (2) Paris; (3) Dijon; (4) Boulogne-Billancourt. Introduction : La gastrite induite par l’infection par H. pylori n’a pas de traduction endoscopique. Ces lésions inflammatoires devraient cependant modifier l’interaction entre la lumière et la muqueuse et altérer la réflexion (réflectance) des ondes lumineuses. Les progrès de l’imagerie multispectrale permettent d’analyser l’intensité de la réflectance de la muqueuse gastrique à différentes longueurs d’onde pour aboutir à un spectre qui pourrait être caractéristique des lésions tissulaires. Ces lésions sont reproduites expérimentalement dans le modèle de souris NMRI infecté par H. pylori, de la phase aigüe à la chronicité. Le but de cette étude a été d’identifier les spectres de réflectance associés aux différents stades de l’inflammation dans le modèle de souris NMRI infecté par H. pylori. Patients et Méthodes : Les souris NMRI ont été sacrifiées après 1 mois, 3 mois et 7 mois suivant l’infection par la souche H. pylori SS1. Des souris NMRI non infectées étaient utilisées comme témoins. L’examen histologique des estomacs était réalisé en aveugle de l’analyse de la réflectance. La réflectance de la muqueuse gastrique était mesurée immédiatement après le sacrifice en utilisant le spectromètre Konica Minolta 3600d entre 400 et 740 nm. Les mesures de l’intensité de la réflectance étaient effectuées sur 4 zones de muqueuses réparties aléatoirement sur l’estomac. Le spectre des longueurs d’onde était comparé au témoin à chaque période par une analyse qualitative selon le test de Friedman. Une analyse quantitative selon le test de Mann Whitney identifiait les bandes de réflectance significativement différentes. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective et multicentrique française (PHRC Pylorikine) ayant inclus 1214 patients ayant bénéficié d’une fibroscopie gastrique avec suspicion d’infection à H. pylori de 2011 à 2013. A partir de chaque biopsie, la détection de H. pylori a été effectuée par culture et par biologie moléculaire. Chaque échantillon positif pour H. pylori a été catégorisé à partir des résultats de la fibroscopie gastrique en se basant sur l’histologie. Ainsi, parmi les patients infectés 70 gastrites, 15 ulcères (10 duodénaux et 5 gastriques), 41 pathologies précancéreuses et cancers (15 atrophies, 15 métaplasies, 1 dysplasie, 1 cancer) et un groupe contrôle constitué de 120 muqueuses saines (absence de H. pylori) ont été étudiés. A partir des biopsies les marqueurs de l’inflammation IL-8, IL17A, IL-22 et des peptides antimicrobiens BD2 et S100A9 ont été quantifiés par RT-PCR quantitative. Les souches de H. pylori ont été détectées par PCR quantitative temps réel et obtenues par culture. A partir des souches, la résistance à la clarithromycine et les gènes de virulence cagA et vacA ont été étudiés. COMMUNICATIONS ORALES Résultats : Après 1 mois l’examen histologique révélait un infiltrat inflammatoire discret, à 3 mois on notait une inflammation plus sévère avec une infiltration plus dense et présence de polynucléaires, à 7 mois existait une inflammation chronique avec un infiltrat lymphocytaire. La réflectance de la muqueuse gastrique était mesurée chez 12 souris NMRI infectées et 8 témoins non infectés. Aucune lésion muqueuse n’était visible dans aucun des groupes. L’analyse spectrale montrait à un mois une baisse de la réflectance à 440 nm (P < 0.0017) et une augmentation entre 620 et 660 nm par rapport au témoin (P < 0.0023). A 3 mois, il était observé une baisse globale de la réflectance de 440 à 700 nm (P < 1.35 e-6). A 7 mois, une diminution de la réflectance était notée entre 480 et 590 nm (P < 0.0033). Finalement la prise en compte des modifications de la réflectance à 440 nm, entre 480 et 590nm et entre 620 et 700 nm permettait de distinguer les trois périodes de l’inflammation après l’infection. Tableau : Modifications significatives de la réflectance selon les longueurs d’onde aux différentes phases de l’inflammation après infection par H. pylori. 440 nm 480 - 590nm 620 -700 nm Abaissement Non modifiée Augmentation 3 mois : Gastrite active Non modifiée Abaissement Abaissement 7 mois : Gastrite chronique Non modifiée Abaissement Non modifiée 1 mois : Inflammation faible Résultats : H. pylori a été détecté dans 174 biopsies par PCR dont 137 souches (78.8%) ont été isolées en culture. Parmi ces souches 70% possédaient un phénotype sensible et 30% étaient résistantes à la clarithromycine. Le gène cagA est présent chez 53% des souches « gastrite » , 86,5% de celles « ulcère », 63,3% d’atrophie, 74% de métaplasie et 100% de cancer. Dans les souches de H. pylori isolées de pathologies précancéreuses et cancer, la prévalence de la protéine CagA et des allèles s1, m1 et i1 de VacA étaient significativement plus forte que dans les gastrites. La présence du gène cagA était fortement associée aux allèles s1, m1 et i1 du gène vacA. L’expression des médiateurs a été analysée pour 133 biopsies de patients infectés par H. pylori et 120 de patients non infectés. L’expression des médiateurs de l’inflammation IL8, IL-17A, BD2 et S100A9 était significativement augmentée en cas d’infection sans différence observée entre les différentes pathologies. L’expression de BD2, IL-8, IL-17A était augmentée quand la souche infectante possède le gène cagA seulement BD2 en cas de souche de H. pylori possédant l’allèle i1 de vacA. Conclusion : Cette étude montre que les différentes phases de l’inflammation provoquent des variations significatives du spectre de réflectance de la muqueuse gastrique après infection par H. pylori. Cette technique permet d’envisager l’analyse multi-spectrale comme une aide à la reconnaissance des lésions tissulaires par l’endoscopie digestive. Conclusion : Les pathologies sévères gastriques (ulcère, cancer, lésions précancéreuse) sont associées à la présence du gène cagA et des allèles s1 et i1 du gène vacA avec une augmentation significative de l’expression des cytokines IL-8 et IL-17A et des peptides antimicrobiens BD2 et S100A9. Les différents profils inflammatoires ne permettent cependant pas de discriminer les différentes pathologies. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9470 96 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9872 CO.71 Observance du traitement d’éradication d’Helicobacter pylori selon trois modalités de prescription Prise en charge conjointe gastroentérologue/généraliste de l’infection à Helicobacter pylori à l’aide de la fiche de recommandations du GEFH (Groupe d’Etude Français des Helicobacter). Quel est le ressenti du médecin généraliste ? Il est excellent ! A. Le Méhauté (1), D. Diaz (2), A. Thibault (1), R. Altwegg (3), G. Danan (3), L. Caillo (3), V. Phoutthasang (1), N. Funakoshi (3), P. Blanc (3), J.-F. Bourgaux (1), P. Pouderoux (1) (1) Nîmes; (2) Perpignan; (3) Montpellier. A. Moënne-Loccoz (1), A. Montchaud A. Hosari (1), S. Pestour (1), B. Brusset J. Pofelski (1), P. Oltean (1), M. Baconnier E. Maillard (1), P. Capony (1), J. Jund F. Heluwaert (1) Introduction : Les traitements d’Helicobacter pylori (Hp) actuellement recommandés permettent d’obtenir des taux d’éradication de plus de 80%. Peu d’études ont évalué l’observance de ce traitement. Le but de cette étude a été d’évaluer l’observance d’un même traitement selon 3 modalités de prescription. (1) Annecy. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude Introduction : La prise en charge de l’infection a H. pylori est de plus en plus assurée conjointement par le gastro-entérologue (HGE) et le médecin généraliste. Afin d’améliorer cette collaboration, le GEFH a élaboré une fiche de recommandation qui a reçu un très vif succès (17500 téléchargements/an), disponible sur le site helicobacter.fr. Elle est largement utilisée dans notre centre hospitalier, et il nous a semblé important d’évaluer le ressenti de nos confrères généralistes sur ce mode de collaboration gastro-entérologue / généraliste qui est effectif depuis plus de 3 ans. prospective ayant inclus des patients en CHU et chez un gastroentérologue libéral. Les patients Hp+ naïfs de tout traitement d’éradication recevaient un traitement séquentiel, ou une quadrithérapie bismuthée en cas d’allergie, après une gastroscopie diagnostique. Les patients présentant une gastrite Hp+ étaient inclus et répartis aléatoirement en trois groupes : 1) groupe « envoi patient » où étaient transmises par voie postale les ordonnances du traitement et les ordonnances nécessaires pour réaliser un test respiratoire avec une fiche explicative sur l’intérêt du traitement et ses modalités, 2) groupe « médecin traitant » ou le traitement devait être instauré par le médecin traitant informé par courrier spécifique dans lequel figurait le détail du traitement séquentiel et stipulant un contrôle par test respiratoire, 3) groupe « gastro-entérologue » où le traitement d’éradication était instauré lors d’une consultation spécialisée. Le recueil des résultats a été réalisé 4 mois après envoi postal au patient ou au médecin traitant, ou 4 mois après la consultation spécialisée. Le critère de jugement principal était l’éradication d’Hp objectivé par un contrôle d’éradication par test respiratoire négatif. En cas de non réalisation du contrôle, un entretien téléphonique était réalisé à la fin de la période de suivi afin de savoir si le traitement avait été pris. Matériels et Méthodes : Une enquête de pratique a été adressée via un questionnaire mail à 415 médecins généralistes de Haute Savoie entre juillet et Aout 2014. Le taux de réponses a été de 21% (n = 89). Le sexe ratio F/H était 1,5, d’un âge moyen de 38 ans, 90 % des répondants ayant été confrontés à l’éradication d’H. pylori au cours de leur carrière. 41 médecins ne connaissaient pas la fiche (population 1) et 48 la connaissaient (population 2). Résultats : 1. Perception du généraliste sur la fiche patients consécutifs (sex ratio 1, âge moyen 53 ans) dont 46 dans le groupe « médecin traitant », 52 patients dans le groupe « envoi patient » et 60 dans le groupe « gastro-entérologue » . Le traitement était séquentiel pour 142 patients (89%) ou par quadrithérapie avec bismuth pour 16 patients (11%). Onze patients ont été perdus de vue. L’éradication n’était prouvée par test respiratoire que chez 30,5% des patients du groupe « médecin traitant », similaire aux deux autres groupes (48 et 45%). Ce taux d’éradication faible était expliqué tout d’abord par un taux important de patients non traités. Ainsi 41% des patients du groupe « médecin traitant » déclaraient ne pas avoir été traités, contre 24% du groupe « gastro-entérologue » et 11,5% du groupe « envoi patient » (p<0,05). Le traitement (avec ou sans contrôle) était aussi souvent pris dans le groupe « gastro-entérologue » que dans le groupe « envoi patient » . D’autre part 24% des patients traités, tous groupes confondus, avaient omis de faire un contrôle d’éradication (25% vs. 23 et 24% NS). Le taux moyen de résistance au traitement était de 11.5%. Le taux d’éradication était similaire pour les patients pris en charge en secteur libéral (52%) ou en CHU (40%). Le taux d’éradication n’était pas influencé par le sexe ou le mode de découverte de Hp qu’il soit fortuit ou associé à des symptômes. 2. Perception du généraliste sur l’implication du patient. La population 1 estime qu’avec ce type de collaboration le patient est impliqué dans sa PEC et qu’il serait plus observant en revoyant son généraliste dans 48 et 54% des cas. Ces impressions dans la population 2 passent respectivement à 70% et 79%. Ce mode de collaboration spécialiste - généraliste - patient permet probablement de sensibiliser le patient à sa prise en charge, 93% des médecins ayant le sentiment que le patient est content de revoir son généraliste. 3. Ressenti du généraliste utilisant cette fiche vis-à-vis de sa collaboration avec le gastro-entérologue. Le médecin généraliste n’a pas le sentiment que l’ HGE lui donne du travail en plus (84%), ni qu’il se décharge de ses responsabilités (95,4%), ni qu’il le considère comme un incompétent (95,4%). Le partage des compétences HGE/généraliste est considéré comme facile à appliquer pour 97,7% d’entre eux et 93% souhaitent travailler selon ce protocole avec un sentiment d’être utile pour leurs patients (89% des cas) en étant au centre de la prise en charge (97%). Conclusion : Cette étude montre que 40% des patients dont le traitement d’éradication d’Hp est confié à un médecin généraliste ne sont pas traités malgré un courrier spécifique. Les taux de patients non traités ou non contrôlés demeurent élevés même lorsque le traitement et le contrôle sont prescrits par le gastroentérologue. Conclusion : Apres avoir montré une amélioration de la prise en charge globale de l’infection H. pylori, l’utilisation de la fiche de recommandation du GEFH apparait comme un outil simple et optimal pour la collaboration HGE/généraliste. Plébiscitée par nos confrères généralistes, elle délivre des 97 COMMUNICATIONS ORALES de recommandation du GEFH. Elle a une présentation claire et aérée pour 85% des répondants, est simple à comprendre pour 94%. Elle donne le sentiment de travailler selon les données de la science dans 87,3%. Les médecins la conserve en version papier (53%), ou sur support informatique (33%) et certains (10%) la consulte directement sur le site helicobacter. fr. Les médecins de la population 1 pensent qu’ils s’y référeront dans 89% des cas, ceux qui l’utilisent s’y reporte toujours ou la plupart du temps dans 75% des cas, notamment pour la bonne prescription des traitements séquentiels ou de la quadrithérapie bismuthée. Ce chiffre plus bas étant en partie expliqué par une meilleure connaissance de la prise en charge (PEC) de l’infection grâce à cette collaboration depuis plus de 3 ans. Résultats : Ont été inclus sur une durée de 8 mois 158 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9737 (1), (1), (1), (1), JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.70 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.72 Prévalence du human papillomavirus dans l’œsophage de Barrett par rapport à des sujets contrôles informations synthétiques et claires, améliorant leurs pratiques. Véritable support d’une collaboration efficace pour traiter nos patients, sa diffusion et sa mise en application au sein de notre spécialité mérite d’être généralisée. C. Brochard (1), A. Ducancelle (1), A. Ricard (1), A. Pivert (1), E. Cesbron-Métivier (1), E. Coron (2), C. Couffon (1), N. Dib (1), D. Luet (1), N. Musquer (2), S. Bertrais (1), F. Lunel Fabiani (1), F.-X. Caroli-Bosc (1) Remerciements, financements, autres : Les auteurs remercient l’ensemble des médecins généralistes de Haute Savoie ayant participé à cette enquête. (1) Angers; (2) Nantes. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9341 Introduction : Les études concernant le Human Papillomavirus (HPV) et l’œsophage sont peu nombreuses et controversées. Celles s’intéressant spécifiquement à l’adénocarcinome de l’œsophage et l’endobrachyœsophage (EBO) sont encore plus rares. Au vu des données prometteuses concernant l’HPV et les cancers des voies aérodigestives supérieures (meilleur pronostic, application potentielle du vaccin prophylactique contre l’HPV 16), l’objectif principal de notre étude était de déterminer si l’HPV était associé à l’EBO. Patients et Méthodes : Notre étude cas-témoins prospective bicentrique (Angers, Nantes) devait inclure 177 patients (118 témoins et 59 patients EBO), pour être en mesure de mettre en évidence une différence significative de prévalence de l’HPV entre les patients avec un EBO et les témoins sous l’hypothèse d’une prévalence de l’HPV de 15% chez les témoins et de 35% chez les patients EBO (avec 〈 = 5% et 1-® = 80%). L’autorisation de réaliser l’étude a été obtenue auprès de l’Affssaps (Numéro Afssaps : 2011-A0168041). Pour le groupe EBO, la description endoscopique de l’EBO a utilisé la classification de Prague et les biopsies ont été réalisées selon le protocole de Seattle. 4 biopsies en zone saine (2 pour analyse histologique et 2 pour analyse virologique) et 4 biopsies en zone pathologique (2 pour analyse histologique et 2 pour analyse virologique) ont été réalisées. Les patients témoins se présentaient pour une endoscopie digestive haute et n’avaient pas de symptomatologie œsophagienne ni de lésion œsophagienne visible endoscopiquement ; 4 biopsies étaient réalisées : 2 pour l’étude histologique, 2 pour l’étude virologique. L’analyse virologique a utilisé une technique de PCR quantitative et qualitative pour détecter, quantifier et génotyper l’HPV (INNOLIPA et phénotypage). Elle a été complétée par un marquage immunochimique pour identifier une surexpression de p16. Résultats : 167 patients ont été inclus de Février 2012 COMMUNICATIONS ORALES à Juillet 2014. A ce jour, les résultats sont disponibles chez 157 patients (119 témoins, 38 patients EBO, M/F = 88/69 patients, âge moyen ± écart-type [min-max] = 61 ans ± 16 [23-92] ). Les témoins n’avaient aucune lésion histologique. Parmi les patients EBO, 22 (58%) avaient de la métaplasie sans dysplasie, 16 avaient de la métaplasie avec dysplasie (13 de bas grade, 3 de haut grade). Aucun patient n’avait de foyer d’adénocarcinome. Par rapport aux témoins, les patients du groupe EBO étaient plus âgés en moyenne (67 ans ± 11 vs. 59 ans ± 16, p<0,001) et plus fréquemment des hommes (68% vs. 52%, p = 0,08). La répartition des patients en fonction du statut tabagique (non-fumeur/ex-fumeur/fumeur) était 56% / 20% / 24% dans le groupe témoins et 71% / 20% / 9% dans le groupe EBO (p = 0,12). La prévalence de l’HPV dans la population était globalement de 5,7%, et respectivement de 8,0% chez les hommes et de 2,9% chez les femmes (p = 0,30). La présence d’HPV a été mise en évidence chez 5 témoins et 4 patients EBO (3 en zone pathologique seulement et 1 en zone saine également) (4,2% vs. 10,5%, p = 0,22). En univarié, l’âge (p = 0,08) et le statut tabagique (p = 0,03) étaient associés significativement à la présence d’HPV. Après ajustement sur le sexe, l’âge et le statut tabagique, l’HPV n’était pas associé significativement à l’EBO (p = 0,51) : odds-ratio [intervalle de confiance à 95%] = 1,72 [0,35-8,60]. Conclusion : L’HPV est présent chez les patients témoins et chez les patients ayant un EBO. Les résultats préliminaires ne sont pas en faveur d’une relation significative entre HPV et EBO. La prévalence observée de l’HPV est beaucoup plus faible que ce qui était attendu, diminuant la puissance statistique de l’étude. Les résultats actuels sont cependant partiels à ce jour et les résultats complets seront présentés au congrès. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9914 98 CO.74 Caractérisation d’une cohorte de patients souffrant de SII avec micro-inflammation Les troubles fonctionnels intestinaux et leur association avec l’IMC dans un échantillon de population adulte française C. Melchior (1), T. Aubry (1), G. Gourcerol (1), M. Coëffier (1), A.-M. Leroi (1), P. Ducrotté (1) D. Le Pluart (1), J.-M. Sabaté (2), M. Bouchoucha (1), S. Hercberg (1), R. Benamouzig (1), C. Julia (1) (1) Rouen. (1) Bobigny; (2) Colombes. Introduction : Le Syndrome de l’Intestin Irritable (SII) Introduction : Un recoupement entre les différents diagnostics de Troubles Fonctionnels Intestinaux (TFI) et une association avec l’indice de masse corporelle (IMC) a déjà été suggéré mais reste discuté. est une pathologie multifactorielle. Le rôle de l’inflammation intestinale de bas grade a été récemment évoqué pour un sous-groupe de malades. Le dosage de la calprotectine fécale est un moyen simple de rechercher la présence de cette inflammation intestinale. L’objectif de notre étude était d’étudier les recoupements diagnostics entre quatre diagnostics de TFI : la dyspepsie, le syndrome de l’intestin irritable (SII), la constipation et la diarrhée ainsi que d’étudier la relation entre l’IMC et les TFI dans un échantillon de population adulte française issu de la population générale. Objectifs : Caractériser de manière prospective un sous-groupe de patients ayant une élévation de la calprotectine fécale et identifier les caractéristiques cliniques et paracliniques associées à cette inflammation de bas grade. Patients et Méthodes : Cette étude prospective a inclus tout nouveau patient SII répondant aux critères de Rome III. Chaque patient a bénéficié d’un dosage de la calprotectine fécale par méthode ELISA (Laboratoires Bühlmann) sur au moins 50 mg de selles émises depuis moins de 24h et conservées au réfrigérateur. En cas de calprotectine fécale ≥ 50µg/g, une recherche d’ANCA/ASCA négative et une exploration normale du grêle par entéro-scanner, entéro-IRM ou vidéo-capsule étaient exigées pour considérer que le malade souffrait d’un SII. Les caractéristiques du SII (durée d’évolution, sous-type, caractère post-infectieux ou non, aggravation par le stress, score de Francis, Score de Giqli, HAD dépression et anxiété) ont été recueillies en consultation et un bilan standard a été proposé à tous les patients (tests respiratoires au glucose et au fructose à la recherche d’une pullulation microbienne et d’une malabsorption du fructose, coloscopie avec biopsies coliques à la recherche d’un infiltrat inflammatoire, barostat rectal à la recherche d’une hypersensibilité digestive). Matériels et Méthodes : Les sujets participants à l’étude de cohorte française Nutrinet-Santé ont remplis un questionnaire spécifique basé sur les critères de Rome III. Les données anthropométriques, socio-démographiques et concernant le mode de vie ont été collectées auprès des sujets par des questionnaires auto-administrés. L’association entre l’IMC et les TFI a été étudiée par un modèle de régression logistique multivariée. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.73 Résultats : 35447 sujets ont été inclus dans l’analyse. Parmi les sujets ayant au moins un TFI, 10.4% d’entre eux présentaient plus d’un diagnostic. La dyspepsie était le diagnostic le plus fréquemment associé à d’autres TFI, notamment avec le SII (23.6%) et la constipation (15.1%). L’association entre l’IMC et la dyspepsie était différente selon le sexe. Chez les femmes, les sous-groupes « maigre » et « obèse classe I, II et III » présentaient un plus grand risque de dyspepsie par rapport au groupe « poids normal » (OR = 1.26 (0.99-1.59), OR = 1.35 (1.08-1.69), OR = 1.20 (0.81-1.77), OR = 1.47 (0.89-2.42) respectivement, p = 0.06). Cette relation en U a été confirmée par des modèles de régression par splines. En revanche, chez les hommes, il n’a pas été trouvé d’association statistiquement significative (p = 0.23). Chez les femmes, la diarrhée était significativement associée à l’IMC (OR = 1.05 (1.03-1.07), p<0.001). Chez les hommes, une association linéaire inverse statistiquement significative, entre l’IMC et le SII a été observée (OR = 0.97 (0.94-0.99), p = 0.04). Résultats : Quatre-vingt treize patients d’âge moyen 43 ans ont été inclus (ratio F/H : 2.7). Les patients présentaient un sous-type diarrhéique dans 66.7% des cas et un SII postinfectieux dans 26.9% des cas. La maladie évoluait depuis 6.9 ans en moyenne avec un score de sévérité moyen de 258/500. Parmi ces patients, 34 (36.6%) avaient une calprotectine augmentée. Ce sous-groupe avait tendance à être plus âgé (p = 0.06). Cette élévation n’était pas affectée par les caractéristiques du SII (sous-type, post-infectieux, sévérité, durée d’évolution, effet de l’anxiété et de la dépression, qualité de vie... ), ni par les résultats des autres tests (positivité des tests respiratoire au glucose et au fructose, hypersensibilité rectale au barostat, infiltrat inflammatoire aux biopsies coliques). Chez les malades avec calprotectine élevée, le taux de calprotectine était corrélé à l’âge (p = 0.03, r = 0.22) et à la pression maximale atteinte (mmHg) lors de la distension rectale par barostat (p = 0.03, r = 0.3799). Notre étude montre un important recoupement diagnostic entre les différents TFI. Ces données sont cohérentes avec l’hypothèse de mécanismes physiopathologiques sous jacent communs. Les relations entre l’IMC et les TFI semblent être différentes selon le sexe. De nouvelles investigations sont nécessaires afin d’explorer l’interaction entre le sexe et les TFI. Conclusion : Ce travail confirme qu’1/3 des patients souffrant d’un SII ont une élévation de la calprotectine fécale. Le phénotype clinique de ces malades ne permet pas de les identifier. L’élévation de la calprotectine est d’autant plus marquée que le patient est âgé et ne souffre pas d’hypersensibilité. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9657 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9653 99 COMMUNICATIONS ORALES Conclusion : JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS COMMUNICATIONS ORALES CO.75 CO.76 Transplantation de microbiote fécal dans le syndrome de l’intestin irritable avec ballonnement : résultats d’une étude pilote La glie entérique, un nouvel acteur dans la physiopathologie du syndrome de l’intestin irritable T. Holvoet (1), J. Boelens (1), S. Laurent (1), M. Joosens (1), J. Raes (1), M. de Vos (1), D. de Looze (1) L. Quénéhervé (1), N.-L. Lilli (1), T. Durand (1), P. Aubert (1), M. Rolli-Derkinderen (1), A. Bourreille (1), G. Barbara (2), R. de Giorgio (2), S. Bruley des Varannes (1), M. Neunlist (1), E. Coron (1) (1) Gand, BELGIQUE. Introduction : La dysbiose intestinale peut jouer un rôle important dans la physiopathologie du syndrôme de l’intestin irritable (SII), en particulier chez les patients ayant une diarrhée et ballonnement [1,2]. La transplantation de microbiote fécale (TMF) est le traitement de préférence dans le cadre d’une infection à Clostridium difficile récidivante (3). Corriger la dysbiose par la TMF dans le SII peut être une piste thérapeutique attractive. Dans cette étude pilote, nous avons investigué les effets d’une TMF sur les symptômes du SII. Patients et Méthodes : Des patients souffrant d’un SII avec ballonnement prédominant ont été inclus. La sélection des patients se faisait par questionnaires adaptés pour sélectionner les patients avec SII-diarrhée et ballonnement (“ bloating ” ). Les donneurs pour la TMF étaient testés comme dans les protocoles pour le Clostridium (hépatite, VIH, syphilis, coproculture… ). Après un lavage colique, les patients étaient transplantés avec des selles fraîches (<6 heures de delai entre la production et la transplantation) dans le côlon droit par voie endoscopique (4). Le suivi des patients consistait en un questionnaire à 4 et 12 semaines. Le succès du traitement était défini comme “ amélioration importante des symptômes du SII en général et du ballonnement en particulier ” 12 semaines après la TMF. Les objectifs secondaires étaient : un changement des scores sur les symptômes de SII et la qualité de vie. Les selles ont été collectées avant la TMF et à différents moments après la transplantation pour étude du microbiote intestinal. Résultats : Entre novembre 2013 et avril 2014 douze patients avec un SII ont reçu une TMF sans apparition de complications importantes. Respectivement 4 et 12 semaines après la TMF 67% et 75% des patients rapportaient une amélioration significative des symptômes du SII en général et du ballonnement en particulier. Après 4 semaines il y avait une réduction significative de l’inconfort abdominal (réduction moyenne de 35%, p = 0,007), de l’urgence défécatoire (-29,5%, p = 0.038), de la douleur abdominale (-31%, p = 0.012), du ballonnement (-32%, p = 0.007) et de la flatulence (-28%, p = 0.017). Résultats à 12 semaines : inconfort abdominal (-20%, p = 0.037), douleur abdominale (-35%, p = 0.008), ballonnement (-25%, p = 0.011) et flatulence (-32%, p = 0.005). De plus, pendant la durée de l’étude on notait une amélioration de la qualité de vie, indiquée par une réduction significative des scores du questionnaire spécifique (réduction moyenne de 16.3 points, p = 0.011). Conclusion : Le transplantation fécale avec des selles normales peut être un traitement efficace pour les patients souffrant d’un SII réfractaire, avec prédominance de diarrhée et ballonnement. Selon ces résultats préliminaires, une étude randomisée controlée est mandatoire. Références : 1. Dupont HL. Review article : evidence for the role of gut microbiota in irritable bowel syndrome and its potential influence on therapeutic targets. Aliment Pharmocol Ther 2014 ; 39 : 1033-42 2. Kassinen A, Krogius-Kurikka L, Mäkivuokko H, et al. The fecal microbiota of irritable bowel syndrome patients differs significantly from that of healthy subjects. Gastroenterology. 2007 ; 133 : 24-33. 3. Van Nood E, Vrieze A, Nieuwdorp M et al. Duodenal infusion of donor feces for recurrent Clostridium difficile. New Eng J Med 2013 ; 368 : 407-415 4. Borody TJ, Parasmothy S, Agrawal G. Fecal microbiota transplantation : indications, methods, evidence and future directions Curr Gastroenterol Rep 2013 ; 15 : 337. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9697 (1) Nantes; (2) Bologne, ITALIE. Introduction : La physiopathologie du syndrome de l’intestin irritable (SII) reste mal comprise et ne permet pas de contribuer à améliorer la prise en charge thérapeutique. Un nombre croissant d’études suggère le rôle central d’une dysfonction de la barrière épithéliale intestinale (BEI). Les qualités et les fonctions de la BEI sont largement contrôlées par le système nerveux entérique, cependant le rôle des cellules gliales entériques (CGE) n’a jusqu’à maintenant pas été évalué dans le SII. Le but de cette étude était donc 1) de caractériser les lésions potentielles des CGE chez les patients SII et 2) de déterminer le rôle des facteurs solubles produits par le microenvironnement colique dans la genèse de ces lésions. Patients et Méthodes : Les patients et témoins étaient inclus lors d’une hospitalisation pour coloscopie, respectivement pour des symptômes compatibles avec un SII ou pour des antécédents personnels ou familiaux d’adénomes coliques. Après avoir reçu une information sur l’étude et avoir donné leur consentement, ils répondaient au questionnaire de Rome III ainsi qu’à un questionnaire sur les douleurs abdominales et les ballonnements et faisaient l’objet de biopsies coliques gauches. Le surnageant était obtenu par incubation de 4 biopsies dans un solution de Krebs-Hepes pendant 25 minutes à 37°C. A la fin de l’incubation, les biopsies étaient récupérées dans du tampon pour analyse ultérieure en Western Blot. Les expressions de la Glial fibrillary acidic protein (GFAP) et de S100® ont été analysées dans les biopsies en Western blot. L’expression de l’ARNm des marqueurs gliaux (Sox-10 ; S100®) dans les biopsies a été mesurée en qPCR. Le flux intracellulaire de calcium en réponse à la stimulation par adénosine triphosphate (ATP), qui reflète les fonctions gliales, a été mesuré en utilisant la sonde de Fluo-4 dans des cultures de CGE de rat après 48 heures de culture avec les surnageants de patients ou de témoins ou avec un agoniste des récepteurs PAR (protease activated receptor), ou de l’histamine. L’expression des marqueurs gliaux a également été analysée dans ces cellules en qPCR et en Western blot ainsi que l’expression de la connexine-43, protéine impliquée dans la réponse calcique des CGE à l’ATP. Résultats : 25 patients SII (âge moyen : 51,2±15 ans) dont 7 à prédominance de constipation (C-SII), 8 à prédominance de diarrhée (D-SII) et 10 à transit mixte (M-SII) ont été inclus ainsi que 14 témoins (âge moyen : 41,4±9 ans). L’intensité et la fréquence des douleurs abdominales et des ballonnements étaient significativement plus importantes chez les patients SII que chez les témoins. L’expression de la GFAP, de S100ß et de Sox10 dans les biopsies était similaire dans les différents groupes. La culture de CGE avec du surnageant de biopsies de patients SII ne modifiait pas l’expression des marqueurs gliaux par rapport aux cellules mises en culture en présence de surnageant de témoins. En revanche, l’amplitude du flux calcique dans les CGE induit par l’ATP diminuait significativement lorsqu’elles avaient été cultivées en présence de surnageant de patients SII par rapport à celles cultivées avec du surnageant de témoins. Ainsi les cellules mises en culture avec du surnageant de témoins avaient une amplitude moyenne de 99,5±7,0 (chaque amplitude de contrôle étant rapportée à la moyenne des contrôles de l’expérience) contre 91,0±7,3 (p = 0,034) chez les C-SII, 89,1±4,7 (p = 0,007) chez les D-SII et 88,7±6,8 (p = 0,007) chez les M-SII. La culture avec de l’histamine ou un agoniste des récepteurs PAR ne reproduisait pas cet effet. L’expression de l’ARNm de la connexine-43 était augmentée significativement chez les patients SII par rapport aux témoins (p = 0,042). Conclusion : Ces résultats suggèrent la présence de modifications fonctionnelles des CGE au cours du SII dont les médiateurs responsables ainsi que les conséquences sur leur contrôle des fonctions neuronales ou de la BEI restent à définir. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9295 100 CO.78 Modulation de l’expression des peptides gastroduodénaux par la stimulation électrique gastrique M. Meleine (1), A. Penfornis (2), B. Coffin (3), P. Ducrotté (1), G. Gourcerol (1) Les résultats de la pH-impédancemétrie pré-opératoire permettent-ils de prédire le résultat de la fundoplicature chirurgicale dans le RGO réfractaire ? Résultats d’une étude monocentrique rétrospective (1) Rouen; (2) Besançon; (3) Colombes. M. Desjardin (1), G. Luc (1), D. Collet (1), F. Zerbib (1) (1) Bordeaux. Récemment, la stimulation électrique gastrique (SEG) a permis d’améliorer la symptomatologie des patients gastroparétiques réfractaire au traitement pharmacologique, en particulier les nausées et vomissements, ainsi que le statut nutritionnel. Cepdendant les mécanismes d’action sous-tendant l’efficacité clinique observée au cours de cette thérapie ne sont pas connus. L’objectif principal de ce travail est de mettre en évidence une modification du profil d’expression des peptides digestifs par la SEG. Patients et Méthodes : Les patients issus de la cohorte ENTERRA et présentant des nausées et/ou vomissements réfractaires aux traitements pharmacologiques ont été inclus dans cette étude randomisée en double aveugle. Seuls les résultats acquis chez des patients (n = 10) avec stimulation effective (groupe ON) sont présentés. Des prélèvements gastriques et duodénaux ont été réalisés en période pré-opératoire puis 5 mois après l’implantation du stimulateur. Trois prélèvements sanguins ont été réalisés avant, 2 et 4h après la prise d’un repas test (250 Kcal) en période pré-opératoire puis à 5 mois après l’implantation. La ghréline, la leptine et le polypeptide inhibiteur gastrique (GIP) ont été dosés dans les extraits gastriques et le peptide glucagon-like 1 (GLP-1) et le peptide YY (PYY) dans les extraits duodénaux par analyse multiplex. Ces cinq médiateurs peptidiques ont également été dosés dans le plasma par cette même méthode d’analyse. Enfin, les ARNm codant ces cinq peptides ont été quantifiés dans les extraits tissulaires par RT-qPCR. Résultats : L’expression de la ghréline, de la leptine et du GIP au sein de la paroi gastrique n’était pas modifiée par la SEG. De même, l’expression des peptides duodénaux GLP-1 et PYY n’était pas modifiée par le traitement à 5 mois. L’analyse des transcrits codant ces peptides ne montrait pas de différence d’expression au sein des extraits tissulaires entre les périodes pré et post-opératoires. Au niveau plasmatique, une augmentation non significative de la concentration en ghréline était observée suite à la SEG avant et 2h après repas test. Quatre heures après le repas test, une baisse importante de la concentration plasmatique en ghréline était observée, uniquement en période post-opératoire. La SEG ne modifiait pas la concentration plasmatique en leptine, GIP et GLP-1 pour aucun des points de cinétique testés. Enfin la concentration plasmatique en PYY était significativement réduite (p<0,05) 2h après mise à jeun suite à la SEG puis revenait à des taux comparables à ceux de la période pré-opératoire à 4h. Conclusion : Cette étude met en évidence un effet de la SEG sur la concentration plasmatique en PYY 2h après mise à jeun des patients alors qu’aucun des autres peptides quantifiés ne semble avoir une expression modifiée par la SEG. Il reste à corréler les taux plasmatiques du PYY avec la symptomatologie des patients souffrant de gastroparésie réfractaire afin de déterminer s’il s’agit d’un biomarqueur de l’efficacité de la SEG. Introduction : La prise en charge chirurgicale du reflux gastro-œsophagien (RGO) réfractaire est difficile. Quelques études ont suggéré l’utilité de la pH-impédancemétrie préopératoire pour sélectionner les meilleurs candidats à la chirurgie. Le but de cette étude rétrospective monocentrique était d’évaluer l’impact des résultats de la pH-impédancemétrie préopératoire sous traitement sur les résultats fonctionnels de la fundoplicature dans le RGO réfractaire. Patients et Méthodes : Ont été évalués 35 patients (19 femmes, âge médian 46 ans, ext 1764 ans) opérés d’un RGO réfractaire par fundoplicature coelioscopique (Toupet) après une pH-impédancemétrie sous double dose d’IPP. Un suivi postopératoire minimal de 6 mois était nécessaire pour inclusion dans l’étude. L’échec de la fundoplicature était défini par un score de Visick >2. Les symptômes étaient évalués par le score RDQ. Les paramètres de pH-impédancemétrie sous traitement pris en compte pour l’analyse étaient : le nombre de reflux (acides et non acides), l’exposition acide de l’œsophage, l’exposition bolus de l’œsophage, et l’association symptômes-reflux pour le pyrosis et les régurgitations évaluée par un Symptom Index (SI) > 50% et/ou une probabilité d’association symptomatique (PAS) >95%. 33 des 35 patients opérés avaient initialement une impédancemétrie considérée comme positive (au moins un des paramètres précédents pathologique). Résultats : Au terme d’un suivi médian de 40,5 mois (de 7 à 102,2 mois), 8/35 (22,9%) patients étaient considérés en échec avec un score de Visick > 2. Ces patients avaient des scores RDQ plus élevés dans les dimensions brûlures (p < 0,05) et dyspepsie (p < 0,05) et prenaient plus fréquemment des IPP (62% versus 26%, p = 0,09). Par rapport aux patients Visick < = 2, il n’existait pas de différence significative pour l’âge médian (34,5 ans vs. 47,0 ans, p = 0,11), le sexe féminin (75% vs. 48%, p = 0,24) et la présence d’une œsophagite en préopératoire (38% vs. 52%, p = 0,69). Tous les patients Visick> 2 avaient une impédancemétrie positive sous traitement. Une PAS positive pour les régurgitations était le seul critère en impédancemétrie significativement associé au succès de la chirurgie (41% PAS positif vs. 0% dans le groupe échec, p = 0,037). Conclusion : Cette étude montre que le taux d’échec de la fundoplicature coelioscopique pour RGO réfractaire est élevé (23%) malgré la sélection des patients par une pH-impédancemétrie préopératoire sous traitement. Le seul paramètre prédictif d’un succès de la chirurgie est la PAS positive entre régurgitation et reflux. Ces résultats doivent être confirmés par des études prospectives. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9088 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9926 101 COMMUNICATIONS ORALES Introduction : JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.77 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.80 Mesure de la compliance pylorique au cours de la gastroparésie Etude multicentrique prospective interventionnelle sur le dépistage endoscopique de la dysplasie et de l’adénocarcinome de l’intestin grêle dans la maladie de Crohn, chez des patients à risque élevé (Etude DYDJI) F. Tissier (1), C. Melchior (1), J.-Y.-O. Touchais (1), E. Huet (1), G. Prevost (1), A.-M. Leroi (1), P. Ducrotté (1), G. Gourcerol (1) (1) Rouen. Introduction : La gastroparésie touche prés de 0.5% de la population générale et altère la qualité de vie, voire le statut nutritionnel des patients. Paradoxalement, le rôle du pylore dans la vidange gastrique n’a été que peu exploré. Nous avons donc recherché dans cette étude si une modification de la pression et/ou de la distensibilité pylorique était associée à la gastroparésie diabétique. Patients et Méthodes : La pression et la compliance pylorique ont été étudiées chez 21 volontaires sains (Vs.), 27 patients gastroparétiques (PG ; diabétiques : n = 4 ; post-fundoplicature : n = 3 ; idiopathique : n = 20), et 5 patients ayant eu une intervention de Lewis-Santy sans pyloroplastie, considérés comme des contrôles positifs de pylorospasme. La pression et la compliance pylorique ont été mesurées à jeun par le système EndoFLIP®. Le positionnement intrapylorique de la sonde a été vérifié par videofluoroscopie. Le temps de demi-vidange gastrique (T1/2) a été mesurée par le test respiratoire à l’acide octanoique marqué au 13C. Les symptômes dyspeptiques ont été mesurés par une échelle de Likert et la qualité de vie par le score GIQLI. Résultats : La compliance pylorique moyenne à jeun était de 25.2±2.4 mm²/mmHg chez les Vs., et était diminuée chez les PG (16.9±2.1 mm²/mmHg ; p<0.05) et les patients avec Lewis Santy (10.9±2.9 mm²/mmHg ; p<0.05). A l’inverse, la pression pylorique à jeun n’était pas différente entre ces trois groupes. La compliance et la pression pylorique à jeun étaient corrélées au T1/2 chez les PG (R = -0.43 ; p = 0.04). La compliance pylorique à jeun, mais pas la pression, était corrélée aux symptômes dyspeptiques ainsi qu’à la qualité de vie. Enfin, une dilatation hydraulique du pylore (20 mm) a été réalisée chez les 10 GP présentant une diminution de la compliance pylorique, définie par le 90 eme percentile inférieur mesuré chez les Vs.. La dilatation pylorique a normalisé la compliance pylorique à jeun chez tous les patients (p<0.01), a accéléré le T1/2 chez 7 malades sur 8, et a amélioré le score GIQLI qualité de vie (p = 0.04). Conclusion : Notre étude est la première a mettre en COMMUNICATIONS PLÉNIÈRES Plénière CO.79 évidence un trouble de la compliance pylorique chez les PG. La compliance pylorique était associé à la vidange gastrique ainsi qu’aux symptômes et la qualité de vie des malades. Cette mesure pourrait permettre à l’avenir de mieux sélectionner les PG candidats à un geste pylorique (Toxine Botulique, dilatation, chirurgie… ). Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9500 M. Simon (1), J. Cosnes (1), P. Seksik (1), M. Allez (1), C. Stefanescu (2), A. Blain (1), M. Nachury (3), S. Nancey (4), L. Vuitton (5), G. d’Haens (6), J. Filippi (7), S. Chevret (1), D. Laharie (8) (1) Paris; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Lille; (4) Lyon; (5) Besançon; (6) Amsterdam, PAYS-BAS; (7) Nice; (8) Pessac. Introduction : Le dépistage endoscopique de la dysplasie et du cancer colorectal est recommandé au cours de la maladie de Crohn (MC) colique étendue et ancienne. Il existe également un sur-risque d’adénocarcinome du grêle (AG) en cas de la MC grêlique ancienne. Toutefois, l’intérêt d’un dépistage endoscopique dans cette situation n’a jamais été étudié. Le but de notre étude était d’évaluer la faisabilité et la rentabilité diagnostique du dépistage endoscopique de la dysplasie de l’intestin grêle dans une cohorte de patients atteints de MC à risque élevé d’AG. Patients et Méthodes : Il s’agissait d’une étude de cohorte, multicentrique, prospective et interventionnelle incluant des malades atteints de MC grêlique ayant des lésions en place connues depuis plus de 10 ans avec un examen d’imagerie datant de moins de 24 mois. Après signature du consentement, les malades étaient inclus et avaient une exploration endoscopique du grêle par voie haute ou basse, selon le siège de l’atteinte, avec réalisation de biopsies systématiques (4 par segment de 20 cm) et ciblées après coloration à l’indigo carmin. Les lésions en relief ainsi que les berges de sténoses étaient biopsiées sur des pots séparés. Les sténoses infranchissables étaient dilatées en cas de symptômes obstructifs. L’examen était considéré comme complet si l’ensemble de la zone atteinte avait été exploré, coloré et biopsié. Le suivi clinique était mené jusqu’à un an après l’inclusion. Résultats : Entre février 2010 et décembre 2013, 103 patients (39 femmes, âge moyen 47,7 ± 13,6 ans) ont été inclus dans 10 centres. La durée médiane (IQR) d’évolution de la MC était de 19 [13,8-26,9] ans et celle de l’atteinte du grêle de 15,7 ans [13-25,4]. A l’inclusion, 29 (28 %) patients étaient symptomatiques. L’exploration endoscopique était menée par voie haute (longueur explorée moyenne = 40 cm), par voie basse (longueur explorée moyenne = 25,5 cm) et par double abord (moyenne = 40,2 cm) chez respectivement 7, 90 et 4 patients. Quarante-et-un (39 %) examens étaient incomplets, en raison d’une sténose de l’intestin grêle (n = 31), d’une préparation insuffisante (n = 3), d’un problème technique (n = 2) ou autre (n = 5). Aucun examen n’était compliqué. Le dépistage endoscopique permettait d’identifier 2 (2 %) patients avec de la dysplasie indéterminée de l’intestin grêle : l’un était opéré en raison d’une sténose infranchissable symptomatique et présentait un adénocarcinome indifférencié T4N0 sur la pièce opératoire, l’autre était surveillé sans survenue d’un AG après 36 mois de suivi. Hormis le patient opéré au décours de l’endoscopie de dépistage, 4 autres malades avaient une résection chirurgicale au cours du suivi, en raison d’une sténose symptomatique de l’intestin grêle parmi lesquels 2 malades avaient un AG sur l’analyse de la pièce opératoire (T3N0M0 et T4N0M1 respectivement), sur le versant de la sténose inaccessible en endoscopie. Conclusion : Dans une population de MC à haut-risque d’AG du grêle, la prévalence de la dysplasie ou du cancer était de 4 %. Le dépistage endoscopique, qui n’était optimal que dans 61 % des cas, n’a permis d’identifier qu’1/3 des cas d’AG. Il ne peut donc être recommandé dans cette situation. Une sténose grêlique ancienne et symptomatique constitue une indication chirurgicale au cours de la MC car elle peut être associée à un AG. Remerciements, financements, autres : Nous remercions l’AFA et la SNFGE. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9791 102 C. Gronnier (1), B. Meunier (2), D. Pezet (3), C. Dalban (4), D. Collet (5), P.-A. Thomas (6), C. Brigand (7), T. Perniceni (8), N. Carrere (9), C. Mariette (1) (1) Lille; (2) Rennes; (3) Clermont-Ferrand; (4) Dijon; (5) Bordeaux; (6) Marseille; (7) Strasbourg; (8) Paris; (9) Toulouse. Introduction : La résection chirurgicale est considérée comme la seule option curative pour le cancer de l’œsophage résécable, mais les complications postopératoires, en particulier pulmonaires survenant chez plus de la moitié des patients après œsophagectomie par voie ouverte, demeurent un problème majeur. Le but de cette étude était d’évaluer si l’œsophagectomie cœlio-assistée avec thoracotomie droite (OCA) permettait de réduire la morbidité par rapport à l’œsophagectomie par voie ouverte (laparotomie thoracotomie, OVO). Patients et Méthodes : Une étude randomisée, contrôlée a été réalisée dans 12 centres entre Octobre 2009 et Avril 2012. Les patients de 18 à 75 ans porteurs d’un cancer de l’œsophage sous carènaire ont été randomisés entre OVO et OCA avec stratification sur le centre. La technique chirurgicale a été standardisée grâce à des visites sur site et des vidéos d’une procédure de Lewis-Santy avec gastrolyse cœlioscopique et thoracotomie droite. Le critère de jugement principal était la morbidité majeure à 30 jours, de grade II à IV selon la classification de Dindo-Clavien. L’analyse a été réalisée en intention de traiter. Résultats : 104 patients ont été randomisés dans le groupe OVO et 103 dans le groupe OCA. 67 (64,4%) patients dans le groupe OVO ont présenté une complication postopératoire majeure versus 37 (35,9%) dans le groupe OCA (OR 0,31, IC à 95% 0,18-0,55, p = 0,0001). 31 (30,1%) patients dans le groupe OVO ont présenté une complication pulmonaire majeure versus 18 (17,7%) dans le groupe OCA (p = 0,037), alors que la mortalité à 30 jours était respectivement de 5 (4,9%) versus 5 (4,9%). Conclusion : L’OCA permet une diminution de la morbidité postopératoire pour les patients opéré d’un cancer de l’œsophage résécable (NCT00937456). Remerciements, financements, autres : INCa, Programme Hospitalier pour la Recherche Clinique 2008. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9263 CO.82 Plénière PRODIGE 20 : étude de phase II randomisée évaluant l’apport du bévacizumab associé à une chimiothérapie de 1ère ligne pour un cancer colorectal métastatique (CCRm) chez les patients de 75 ans et plus T. Aparicio (1), O. Bouché (2), E. François (3), E. Maillard (4), S. Kirscher (5), J. Taïeb (6), P.-L. Etienne (7), R. Faroux (8), F. Khemissa (9), F. El Hajbi (10), C. Locher (11), Y. Rinaldi (12), T. Lecomte (13), S. Lavau-Denes (14), M. Baconnier (15), A. Gangloff (16), D. Genet (14), R. Coriat (6), D. Tougeron (17), V. Hautefeuille (18), L. Choné (19), L. Bedenne (4) (1) Bobigny; (2) Reims; (3) Nice; (4) Dijon; (5) Avignon; (6) Paris; (7) Saint-Brieuc; (8) La Roche-sur-Yon; (9) Perpignan; (10) Lille; (11) Meaux; (12) Marseille; (13) Tours; (14) Limoges; (15) Annecy; (16) Rouen; (17) Poitiers; (18) Amiens; (19) Nancy. Introduction : Une étude de phase III a démontré un gain de survie sans progression (SSP) de l’association capécitabine + bévacizumab comparée à la capécitabine seule chez les patients (pts) de plus de 70 ans atteints de CCRM (1). Le bénéfice d’un traitement par bévacizumab (BEV) n’a jusqu’à maintenant pas été évalué en association avec les autres protocoles usuels de chimiothérapie chez les pts âgés. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS Plénière Œsophagectomie pour cancer par voie ouverte ou cœlio-assistée : étude de phase III, prospective, randomisée, contrôlée, multicentrique (essai MIRO) Patients et Méthodes : L’étude a inclus des pts de 75 ans et plus atteints de CCRM en 1ère ligne de chimiothérapie (CT). Les CT autorisées étaient le LV5FU2, le FOLFOX et le FOLFIRI selon le choix de l’investigateur. La randomisation (1 : 1) portait sur BEV (BEV-CT) vs. pas de BEV (CT). Le critère de jugement principal était un critère composite évalué 4 mois après la randomisation comportant : une composante efficacité définie par le contrôle tumoral (réponse objective ou stabilité) et l’absence de détérioration du score Spitzer QoL Index et une composante tolérance définie par l’absence de toxicités cardiovasculaires sévères et d’hospitalisations non liées à l’administration du traitement. Les règles de décision pour le bras expérimental étaient : si 15 pts ou plus sur 46 répondaient au critère d’efficacité, le traitement BEV-CT était jugé efficace ; et si 25 pts ou plus n’avaient pas présenté un évènement entrant dans le critère de tolérance, le traitement était jugé bien toléré. Résultats : 102 pts ont été randomisés de juillet 2011 à juillet 2013 (51 bras BEV-CT et 51 bras CT), d’âge médian 80 ans (extrêmes : 75-91), hommes (55%), ECOG 0 : 28 (27%), 1 : 54 (53%) et 2 : 20 (20%). La chimiothérapie était le LV5FU2 chez 53 pts (52%) (27 BEV-CT et 26 CT) et une bichimiothérapie chez 49 pts (48%) (24 BEV-CT et 25 CT) dont 23 FOLFOX et 26 FOLFIRI. Deux pts sont décédés avant de recevoir leur traitement (CT). La tumeur primitive était réséquée chez 31 pts (61%) BEV-CT et 30 pts (59%) CT. Sur les 46 pts évaluables dans le bras BEV-CT, 23 pts (50% [IC 95% : 34,9-65,1] ) ont répondu au critère d’efficacité et 28 pts (61% [IC 95% : 45,4-74,9] ) n’ont pas présenté un évènement entrant dans le critère de tolérance. Le critère composite était obtenu chez 16 pts (35% [IC 95% : 21,4-50,3] ). Sur l’ensemble du traitement, une toxicité grade 3-4-5 était observée chez 80% (BEV-CT) et 65% (CT) des pts. Le taux de pts ayant reçu plus de 2/3 de la dose protocolaire dans les 4 premiers mois étaient 67% (BEV-CT) et 73% (CT). Le temps médian jusqu’à dégradation de l’autonomie était de 5,9 mois (BEV-CT) [IC 95% : 3,8-14,8] et 5,5 mois [IC 95% : 3,8-NA] (CT). Le temps médian jusqu’à détérioration de la qualité de vie était non atteint (BEV-CT) et de 13,6 mois [IC 95% : 11,6-NA] (CT). La SSP médiane était de 10,7 mois [IC 95% : 8,2-13,8] (BEV-CT) et 7,8 mois [IC 95% : 6,6-10,6] (CT). La survie globale médiane était de 21,7 mois [IC 95% : 14,6-NA] (BEV-CT) et 19,7 mois [IC 95% : 13,4-21,9] (CT). Conclusion : Les pts du bras BEV-CT ont répondu au critère d’efficacité et de tolérance. L’ajout du bévacizumab à 103 COMMUNICATIONS PLÉNIÈRES CO.81 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.83 une chimiothérapie de 1ère ligne chez les patients âgés de plus de 75 ans atteints d’un CCRM est efficace et bien toléré. Remerciements, financements, autres : Remerciements à tous les investigateurs et à l’équipe du CRGA de la FFCD Financements : PHRC (promotion CHU de Dijon) et subvention du laboratoire Roche. Références : Réf (1) : Cunningham D et al Lancet Oncol 2013. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9301 Plénière Le diabète, le syndrome métabolique et le tabac sont des facteurs de risque indépendants de développer un carcinome hépatocellulaire sur foie non fibreux (nfCHC) : premiers résultats de l’étude multicentrique française cas témoin NoFLIC J.-F. Blanc (1), M.-Q. Picat (1), A. Maillard (1), C. Bouyssou-Cellier (1), C. Costentin (2), M. Ziol (3), O. Rosmorduc (4), L. Chiche (5), I. Rosa Hezode (2), L. Leteneur (1), K. Leffondre (1), A. Dousseau (1), J. Zucman-Rossi (4) (1) Bordeaux; (2) Créteil; (3) Bondy; (4) Paris; (5) Caen. Introduction : La survenue d’un CHC sur foie non fibreux (F0/F1) est un événement rare (5% des cas). Les facteurs qui concourent à l’apparition d’un CHC sur foie non fibreux restent encore mal connus. Outre les cas liés à une transformation d’un adénome, certains cas sont liés à l’abus d’alcool, une infection chronique par l’hépatite B, ou très rarement C. D’autres cas pourraient être associés à des expositions à des toxiques inconnus. L’étude NoFLIC est une étude cas-témoin, exploratoire, dont le but était de rechercher des facteurs directement hépato-carcinogènes sur foie non fibreux. Dans cette étude nous avons émis l’hypothèse d’une association entre syndrome métabolique et nfCHC et analysé le rôle de la consommation de tabac. Patients et Méthodes : COMMUNICATIONS PLÉNIÈRES Etude multicentrique française cas-témoins dans laquelle les témoins ont été recrutés en milieu hospitalier en prenant soin que le motif d’hospitalisation ne soit pas lié aux principales expositions étudiées. Un appariement de fréquence sur l’âge (+/- 10 ans au diagnostic) et le sexe a été mené. Les données recueillies comportaient les paramètres du syndrome métabolique défini selon les critères NCEP-ATP3, les consommations d’alcool, de tabac. Les données étaient issues du dossier médical du patient, des résultats de la prise de sang effectuée pour cette étude et d’un questionnaire détaillé sur la consommation de tabac et d’alcool. Une régression logistique ajustée sur l’âge et le sexe a été réalisée pour déterminer l’association de chacun des facteurs de risque avec le statut du patient (cas/témoins). Ensuite, une analyse multivariée a été effectuée en étudiant l’effet de plusieurs facteurs de risque associés afin de contrôler les facteurs de confusion, en ajustant toujours sur l’âge et le sexe. Résultats : Au total, 109 nfCHC (cas) et 163 témoins ont été inclus dans 12 hôpitaux français entre 2010 et 2013. Après ajustement sur l’âge et le sexe, il existait une association significative entre syndrome métabolique et la présence d’un nfCHC (OR 2.93 ajusté sur l’âge et le sexe ; 1.45-5.91 IC95% p = 0.0026). Parmi les composants du syndrome métabolique, le diabète ou une glycémie à jeun ≥ 6.1mmol/l étaient significativement associés au risque de nfCHC (OR 3,10 ajusté sur l’âge et le sexe ; 1.71-5.64 IC95% p = 0.0002) alors qu’il n’existait pas d’association significative avec l’IMC, l’HTA, ou l’existence d’une dyslipidémie. Le statut fumeur (oui/non) était aussi associé au nfCHC (OR 2.23 ajusté sur l’âge et le sexe ; 1.28-3.88 IC95% p = 0.0044). En analyse multivariée, (incluant la consommation d’alcool dans le passé) le syndrome métabolique, le diabète ou une glycémie élevée et la consommation de tabac étaient des facteurs de risque indépendants de développer un nfCHC. Conclusion : Il s’agit de la première étude castémoin étudiant spécifiquement les facteurs associés à la survenue d’un nfCHC. Les résultats montrent une association significative entre syndrome métabolique, diabète, tabac et la survenue d’un CHC sur foie non fibreux suggérant un rôle important de ces facteurs dans la carcinogenèse hépatique indépendamment de l’existence d’une cirrhose. Remerciements, financements, autres : Etude financée conjointement par l’INCA, l’ARC et l’ANRS dans le cadre du PAIR CHC. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9857 104 CO.85 Validation des avis d’experts de l’AFEF « Evaluation de la sévérité de la maladie hépatique pour initier un traitement de l’hépatite C » Analyse poolée de tolérance et d’efficacité chez 515 malades infectés par le VHC, avec une cirrhose compensée, traités par ledipasvir/sofosbuvir avec ou sans ribavirine (1) Angers; (2) Grenoble; (3) Paris; (4) Bondy; (5) Montpellier; (6) Poitiers; (7) Pessac. Introduction : La prescription des nouveaux traitements de l’hépatite chronique C s’effectue actuellement selon la sévérité de la maladie hépatique, c’est-à-dire sauf cas particulier le degré de fibrose hépatique. Ainsi, le rapport Dhumeaux recommande la prescription d’un traitement pour les stades histologiques de fibrose F≥2. Suite aux recommandations de la Haute Autorité de Santé en 2008, les tests non-invasifs de fibrose ont largement remplacé la ponction biopsie hépatique en pratique courante au cours de l’hépatite chronique C. L’AFEF a donc émis un avis d’expert en septembre 2014 sur l’évaluation de la sévérité de la maladie hépatique à l’aide des tests non-invasifs de fibrose pour initier un traitement de l’hépatite C. Notre objectif était d’évaluer cet avis d’experts. Patients et Méthodes : 679 patients avec une hépatite chronique C pour lesquels une biopsie hépatique (stade Metavir F), un Fibroscan (FS), un Fibrotest (FT), et un FibroMètreV2G (FM) étaient disponibles ont été inclus. Le traitement antiviral était considéré comme «théoriquement indiqué» pour les patients avec un stade de fibrose histologique F≥2, et «théoriquement non-indiqué» pour les patients F0/1. Selon l’avis d’expert de l’AFEF, l’utilisation séquentielle de 2 tests de fibrose (test sanguin puis FS, ou l’inverse) classait les patients en 3 catégories de maladie hépatique : «sévère (traitement à court terme)», «intermédiaire (surveillance à 1 an, envisager un traitement à moyen terme [2-3 ans] ))», et «peu sévère (surveillance annuelle, traitement à court terme non nécessaire)» Résultats : La répartition des stades histologiques de fibrose était : F0 : 3,7%, F1 : 38,9%, F2 : 25,5%, F3 : 17,8%, F4 : 14,1%. Quatre stratégies étaient possibles : FS puis FT, FS puis FM, FT puis FS, FM puis FS qui donnaient toutes des résultats globalement similaires. Selon les stratégies, 51 à 56% des patients étaient classés comme ayant une maladie hépatique «sévère», 14-19% avec une maladie de sévérité «intermédiaire», et 27-35% avec une maladie «peu sévère» . 75-82% des patients classés avec une maladie «sévère» et 46-56% des patients avec une maladie «intermédiaire» avaient une indication théorique de traitement. Si on considérait un traitement antiviral chez les patients avec une maladie hépatique «sévère» ou «intermédiaire», la décision thérapeutique était correcte dans 72-74% des cas (indication théorique de traitement et traitement prescrit : 48-51% des patients, pas d’indication théorique et pas de traitement prescrit : 21-26% des patients). Le traitement était prescrit «par excès» (pas d’indication théorique) dans 17-21% des cas. Enfin, 6-9% des patients n’avaient pas de traitement alors qu’il était théoriquement indiqué. De façon importante, seulement 1-2% des patients cirrhotiques ne recevaient pas de traitement. Conclusion : Les tests non-invasifs de fibrose, utilisés de façon séquentielle selon l’avis d’experts émis par l’AFEF en septembre 2014, permettent de bien sélectionner la majorité des patients pour l’accès aux nouveaux traitements de l’hépatite chronique C. Le traitement est prescrit par excès dans environ 20% des cas, mais ceci apparait raisonnable compte tenu de son excellente efficacité avec peu d’effets secondaires. La quasi-totalité des patients les plus sévères, notamment les patients cirrhotiques, sont sélectionnés pour un traitement antiviral. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9406 M. Bourlière (1), M. Sulkowski (2), M. Omata (3), S. Zeuezm (4), J. Feld (5), E. Lawitz (6), P. Marcellin (7), S. Knox (8), P. Pang (8), M. Subramanian (8), J. Mchutchison (8), A. Mangia (9), E. Gane (10), R. Reddy (11), M. Mizokami (12), S. Pol (13), N. Afdhal (14) (1) Marseille; (2) Baltimore, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (3) Yamanashi, JAPON; (4) Francfort, ALLEMAGNE; (5) Toronto, CANADA; (6) San Antonio, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (7) Clichy-la-Garenne; (8) FosterCity, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (9) San Giovanni Rotondo, ITALIE; (10) Auckland, NOUVELLE-ZELANDE; (11) Philadelphie, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (12) Chiba, JAPON; (13) Paris; (14) Boston, ETATS-UNIS D’AMERIQUE. Introduction : Les malades infectés par le VHC et souffrant d’une cirrhose représentent une population prioritaire à traiter. Cependant, il est difficile de guérir ces patients avec un traitement à base d’interféron et ceux-ci sont, par conséquent, souvent sous-représentés dans les essais cliniques. Des études de phase II et III portant sur l’association lédipasvir/ sofosbuvir (LDV/SOF) ont inclus plus de 500 patients souffrant d’une cirrhose compensée. Nous avons analysé la tolérance et l’efficacité de ce traitement dans cette population. Patients et Méthodes : Dans cette analyse poolée, ont été inclus des patients infecté par le génotype 1, souffrant d’une cirrhose compensée, jamais traités ou en échec d’un traitement antérieur et ayant reçu l’association LDV/SOF +/- ribavirine (RBV) pendant 12 ou 24 semaines dans les études de Phase II et III. Résultats : 514 sujets souffrant d’une cirrhose compensée ont été identifiés. Pour la majorité des patients (91 %), la cirrhose a été diagnostiquée par biopsie ou par FibroScan (> 12,5 kPa). Sur les 293 patients ayant bénéficié d’un FibroScan, 137 (47 %) présentaient une valeur supérieure à 20 kPa. La majorité d’entre eux étaient des hommes (343, 67 %), en échec d’un traitement antérieur (353, 69 %), GT1a (307, 60 %), IL28B non CC (405, 79 %). 238 patients (67 % des patients traités antérieurement) avaient été traités avec un inhibiteur de protéase. A l’initiation du traitement, 91 patients (18 %) avaient une numération plaquettaire inférieure à 90 000/mm3, et 59 patients (11 %) avaient une albumine inférieure à 3,5 g/dl. Les patients ont bénéficié de l’un des schémas thérapeutiques suivants : 12 semaines de LDV/SOF avec (206, 40 %) ou sans RBV (118, 23 %) ou 24 semaines de LDV/SOF avec (58, 11 %) ou sans RBV (132, 26 %). La tolérance de LDV/SOF chez les patients souffrant d’une cirrhose était similaire à celle rapportée précédemment chez les patients sans cirrhose, alors que les événements indésirables liés à la RBV, dont l’anémie, étaient plus fréquents chez les patients cirrhotiques. Aucune autre tendance dans les événements indésirables ou les événements indésirables graves n’a été rapportée. Une RVs.12 a été rapportée chez 269 (95 %) des 284 patients pour lesquels les données sont disponibles à ce jour. Les données de tolérance et d’efficacité pour la totalité des 514 malades seront présentées. Conclusion : Ces résultats collectés sur plus de 500 patients, démontrent que l’association LDV/SOF est efficace, sûre et bien tolérée dans le traitement des patients infectés par le VHC de génotype 1 et souffrant d’une cirrhose compensée. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9404 105 COMMUNICATIONS ORALES J. Boursier (1), V. Leroy (2), O. Chazouillères (3), N. Ganne Carrie (4), G.-P. Pageaux (5), C. Silvain (6), P. Sogni (3), V. de Lédinghen (7) JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.84 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.86 CO.87 Les tests non invasifs de fibrose sont-ils aussi performants dans la NAFLD que dans l’hépatite C ? Evaluation d’un panel de 14 tests Carcinomes hépatocellulaires avancés : NIACE, un score pronostique simple pour les patients traités par sorafénib. Résultats à partir de 4 cohortes regroupant 361 patients V. Leroy (1), J. Vergniol (2), J. Boursier (3), N. Sturm (1), B. Le Bail (4), M.-C. Rousselet (3), J.-P. Zarski (1), F. Oberti (3), V. de Lédinghen (4) (1) Grenoble; (2) Pessac; (3) Angers; (4) Bordeaux. Introduction : La plupart des tests non-invasifs de fibrose ont été développés dans l’hépatite C et 4 sont recommandés par la HAS dans cette indication. Ces tests sont toutefois fréquemment utilisés en pratique clinique quelle que soit l’étiologie de l’hépatopathie. Un seul test est spécifique de la NAFLD (NAFLD fibrosis score) et est recommandé par l’AASLD. Notre but principal était de comparer la performance diagnostique des principaux tests disponibles selon l’étiologie (hépatite C et NAFLD). Patients et Méthodes : La référence était le stade F Metavir d’après la PBH. Six cent soixante-seize malades atteints d’hépatite chronique C ont été inclus dans la population #1 : F0 : 4%, F1 : 38%, F2 : 25%, F3 : 18%, F4 : 14%. La distribution selon la longueur de la PBH était <20 mm : 28%, ≥20mm : 72%. Deux cent vingt-cinq malades avec NAFLD ont été inclus dans la population #2 : F0 : 25%, F1 : 37%, F2 : 17%, F3 : 16%, F4 : 5%. Quatorze tests (11 sanguins, 1 élastométrique et 2 combinés sanguins + élastométriques) ont été évalués : APRI, Fib-4, Fibrotest (FT), FibroMètre virus (FM) 2G et 3G, CirrhoMètre virus (CM) 2G et 3G, Hepascore (HS), NAFLD fibrosis score (NFS), FM NAFLD, QuantiMètre (QM estimant l’aire de fibrose) NAFLD, Fibroscan (FS), ElastoFM (EFM) 2G et 3G. La performance diagnostique a été évaluée selon l’index d’Obuchowski (équivalent d’AUROC pour les 5 stades F Metavir), les AUROC pour la fibrose significative (F≥2) ou sévère (F≥3) ou la cirrhose et enfin par le taux de bien classés pour les tests disposant de classification détaillée. COMMUNICATIONS ORALES Résultats : Population #1 VHC. La longueur de la biopsie influençait la performance (index d’Obuchowski) des tests sanguins, e.g. FM2G : <20 mm : 0,754, ≥20mm : 0,809 mais peu les tests combinés, e.g. EFM2G : <20 mm : 0,797, ≥20mm : 0,821. Les index d’Obuchowski étaient dans la population PBH ≥20 mm par ordre décroissant : EFM3G : 0,822, EFM2G : 0,821, FM2G : 0,809, FM3G : 0,801, CM2G : 0,775, FT : 0,775, CM3G : 0,763, APRI : 0,763, Fib-4 : 0,762, HS : 0,757. Le taux de biens classés selon les classifications F était dans la population totale par ordre décroissant : EFM3G : 92,5%, EFM2G : 91,6%, FM2G : 83,7%, CM2G : 82,5%, FM3G : 81,3%, CM3G : 81,0%, FT : 38,7%. Population #2 NAFLD. Les index d’Obuchowski étaient dans la population totale par ordre décroissant : EFM2G : 0,846, EFM3G : 0,840, FS : 0,808, QM : 0,801, FM2G : 0,773, CM2G : 0,749, FM3G : 0,748, CM3G : 0,723, FM NAFLD : 0,716, Fib-4 : 0,693, APRI : 0,676, NFS : 0,674, FT : 0,670. La performance diagnostique évaluée par AUROC était pour la fibrose sévère (F≥3 Metavir) : EFM2G : 0,920, EFM3G : 0,917, FS : 0,886, QM : 0,866, FM2G : 0,821, CM2G : 0,818, FM3G : 0,807, CM3G : 0,796, FM NAFLD : 0,759, Fib-4 : 0,784, NFS : 0,744, APRI : 0,742, FT : 0,721. Discussion : Les tests combinant biomarqueurs et élastométrie sont les plus performants quel que soit l’étiologie. L’ensemble des tests évalués dans la population VHC ont une performance acceptable. En revanche, 4 tests ont une performance insuffisante dans la population NAFLD (APRI, Fib-4, FT et le test spécifique NFS recommandé par l’AASLD). Le meilleur test sanguin dans la NAFLD est celui construit selon l’aire de fibrose. Conclusion : Certains tests développés pour l’hépatite C ont aussi une performance satisfaisante dans la NAFLD. Les tests combinant biomarqueurs et élastométrie sont les plus performants dans les deux étiologies et donc validés, pour la première fois, dans la NAFLD. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9953 X. Adhoute (1), G. Penaranda (1), J.-F. Blanc (2), J. Edeline (3), G. Conroy (4), P. Castellani (1), H. Perrier (1), V. Oules (1), G. Lefolgoc (1), O. Monnet (1), J.-L. Raoul (1), J.-P. Bronowicki (4), M. Bourlière (1) (1) Marseille; (2) Bordeaux; (3) Rennes; (4) Vandœuvrelès-Nancy. Introduction : Le sorafenib est recommandé pour les carcinomes hépatocellulaires (CHC) stade C de la classification de Barcelone (BCLC C), pour les CHC évolutifs après chimioembolisation (CEL) ou contre-indiqués pour la CEL, avec une efficacité variable (taux de contrôle sous sorafenib : 43% vs.. 32% pour le groupe placebo (P = 0.002) dans l’essai SHARP). Le score NIACE, définit à partir des variables pronostiques d’une population de 160 CHC BCLC C en utilisant une méthode de régression multivariée, distingue au sein de ce groupe deux populations ayant une survie significativement différente avec une valeur seuil à 3, avec un résultat validé dans 3 cohortes externes regroupant au total 543 patients BCLC C, indépendamment du traitement (AFEF 2014 CO-13). Objectifs : Distinguer parmi les CHC avancés traités par Sorafenib des sous-groupes de pronostics différents à l’aide d’un score simple : 1x (Nodules : 0 si<3, 1 si≥3) + 1.5x (Infiltrant : 0 si non, 1 si oui) + 1.5x (AFP : 0 si<200, 1 si ≥200 ng/ml) + 1.5x (ChildPugh : 0 si A, 1 si B) + 1.5x (ECOG (ps) : 0 si 0, 1 si≥1). Confirmer la valeur pronostique du score NIACE dans cette population de CHC traités par sorafenib. Optimiser la stratification des patients sous sorafenib orientés vers la recherche clinique. Patients et Méthodes : Nous avons sélectionné les patients ayant un CHC BCLC C au diagnostic ou lors du suivi, traités par du sorafenib en monothérapie, sans traitement complémentaire, sur une période d’environ cinq ans. Au total 361 patients répondant à ces critères ont été inclus, traités sur Marseille (n = 76), Nancy (n = 83), Rennes (n = 83) et Bordeaux (n = 119). Les 4 cohortes avaient des caractéristiques comparables concernant l’âge (≥65 ans), la prédominance masculine (≥ 85%), l’étiologie de l’hépatopathie (majoritairement virale et liée à l’alcool), le score de ChildPugh (A, ≥ 60%), le grade ECOG (ps) (≥ 1, ≥ 50%), l’atteinte vasculaire (≥ 50%), le caractère infiltrant de la tumeur (≥ 45%), le caractère métastatique de la maladie (≤ 50%). Le sorafenib était administré à la posologie de 800 mg / jour en deux prises quotidiennes dans la majorité des cas. Résultats : La durée moyenne de traitement pour l’ensemble des cohortes variait de 4.6 à 7.2 mois. Le score NIACE appliqué aux quatre cohortes distinguait avec une valeur seuil < 3, deux groupes ayant une survie significativement différente : Marseille, NIACE < 3 (n = 23), 25.4 mois [15.8 41.6] vs.. NIACE ≥ 3 (n = 53), 7.1 mois [5.1 - 9.2] (p<.0001) ; Nancy, NIACE < 3 (n = 28), 16 mois [14 - 25] vs.. NIACE ≥ 3 (n = 55), 6 mois [4 - 8] (p <.0001) ; Rennes NIACE < 3 (n = 37), 10,6 mois [4,1 - 17,1] vs.. NIACE ≥ 3 (n = 46), 5,1 mois [2,9 7,4] (p<.0001) ; Bordeaux NIACE < 3 (n = 44), 11.3 mois [8.1 - 15.9] vs.. NIACE ≥ 3 (n = 75), 6.0 mois [4.3 - 7.6], (p<.0001). Conclusion : Cette série multicentrique confirme la valeur pronostique du score NIACE dans une population de CHC traités par sorafenib, en distinguant deux populations ayant une survie significativement différente. Un score NIACE > 3 est associé à un pronostic défavorable. Ces résultats doivent être confirmés dans une étude prospective. Références : Llovet JM, Ricci S, Mazzaferro V, Hilgard P, Gane E, Blanc JF, et al. Sorafenib in advanced hepatocellular carcinoma. The New England journal of medicine 2008 ; 359 : 378-390.Bruix J, Raoul JL, Sherman M, Mazzaferro V, Bolondi L, Craxi A, et al. Efficacy and safety of sorafenib in patients with advanced hepatocellular carcinoma : subanalyses of a phase III trial. Journal of hepatology 2012 ; 57 : 821-829. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9457 106 CO.89 Le variant génétique TM6SF2-T co-module avec PNPLA3-G le risque de carcinome hépatocellulaire chez les patients caucasiens ayant une cirrhose alcoolique. Validation inter-cohorte chez 1068 patients Evaluation de la tolérance du sorafénib dans le traitement du carcinome hépatocellulaire chez les patients âgés de 75 ans et plus (1) Bondy; (2) Paris; (3) Bruxelles, BELGIQUE. Introduction : Des études pangénomiques conduites chez des patients ayant une stéatopathie dysmétabolique ou une maladie alcoolique du foie ont identifié plusieurs variants impliqués dans le métabolisme des lipides comme des facteurs génétiques associés à des atteintes hépatiques plus sévères. Parmi eux, le variant PNPLA3 (rs738409) C>G a été fortement associé à la prédisposition au carcinome hépatocellulaire (CHC) chez les patients ayant une cirrhose alcoolique et ce de manière reproductible dans plusieurs cohortes européennes. Plus récemment, un nouveau variant TM6SF2 (rs58542926) C>T semble être impliqué dans la progression des lésions hépatiques chez les patients ayant une stéatopathie dysmétabolique. Le but de ce travail était 1) d’évaluer l’implication potentielle de TM6SF2 (rs58542926) C>T dans la carcinogénèse alcoolique, et 2) d’étudier son rôle additionnel sur le risque de CHC en association avec le variant PNPLA3 (rs738409) C>G. Patients et Méthodes : Trois cohortes distinctes ont été génotypées pour les SNPsrs738409 et rs58542926 C>T. La première cohorte (Belgique, cohorte 1) était une cohorte cas-témoin de 553 patients ayant une cirrhose alcoolique sans (n = 483) et avec CHC (n = 70). La deuxième cohorte (France, cohorte 2OH) était une cohorte prospective de patients ayant une cirrhose alcoolique prouvée histologiquement (n = 249), inclus entre 1997 et 2007, actuellement en cours de suivi et dépistés pour le risque de CHC (cas incidents sur 68 mois de suivi, n = 51, 21%). La troisième cohorte (France, cohorte 3VHC) était superposable à la précédente et a inclus 267 patients ayant une cirrhose virale C chez qui 84 (31%) CHC ont été dépistés pendant 102 mois de suivi. Résultats : Dans la cohorte cas-témoin 1, les patients avec CHC étaient plus souvent porteurs d’au moins un allèle à risque TM6SF2-T [n = 20 (28,5%) vs. n = 70 (14,5%), P = 0,0005). L’allèle TM6SF2-T était sélectionné par le modèle multivariable, incluant également l’âge, le sexe masculin, un BMI élevé et la présence d’un diabète, comme un facteur indépendant associé à la présence d’un CHC [OR = 2,5 (1,44,4), P = 0,001]. La proportion de patients porteurs d’un allèle à risque PNPLA3-G et/ou TM6SF2-T était plus importante parmi les patients avec CHC (n = 17 (24,3%) vs. 67 (13,9%) et 3 (4,3%) vs. 3 (0,6%) respectivement, OR = 2,9 (1,46,1), P = 0,005] Dans la cohorte 2OH, bien que la sévérité de la maladie du foie à l’inclusion ne différait pas selon le SNP TM6SF2, le portage d’ au moins un allèle TM6SF2-T (n = 43/249, 17,2%) était un facteur de risque de survenue du CHC (HR = 2.49 [1.35-4.57], Log-rank = 0.003). Lorsque la population était stratifiée en 3 groupes selon la présence d’aucun (n = 179), d’au moins un (n = 64) ou deux (n = 6) allèles à risque PNPLA3-G et/ou TM6SF2-T, le nombre de CHC incidents augmentait progressivement selon ces 3 groupes [27 (15,1%) vs. 19 (29,7%) vs. 5 (83,3%) respectivement, P<0,0001]. Cette association génotypique était un facteur indépendant de risque de survenue du CHC (HR = 2.31 [1.533.47], Log-rank<0.0001), sans risque compétitif de mortalité non liée au CHC chez ces patients [n = 54 décès liés au foie hors CHC (21,7%), HR = 1.2 (0.6-2.4), Log-rank = 0,4]. Dans la cohorte 3VHC, la présence d’au moins un variant TM6SF2-T (n = 43/267, 16,1%) n’influençait pas le risque de survenue du CHC (HR = 0.89 [0.48-1.65], P = 0.7). Conclusion : Le variant TM6SF2 (rs58542926) C>T est associé au risque de survenue du CHC chez les patients avec cirrhose alcoolique. L’association des allèles à risque TM6SF2-T et PNPLA3-G permet de stratifier ces patients en plusieurs groupes ayant une probabilité de développement de CHC croissant avec le nombre d’allèles à risque. L. Clavel (1), N. Bouarioua (1), A. Bourmaud (1), C. Jarlot (1), X. Roblin (1), G. Barabino (1), C. Verot (1), P. Merle (2), J.-M. Phelip (1) (1) Saint-Étienne; (2) Lyon. Introduction : Le sorafenib est un traitement standard des carcinomes hépato-cellulaires (CHC) avancés. Nous avons voulu évaluer la tolérance et la compliance du sorafenib chez les patients âgés de 75 ans et plus, et identifier les facteurs de risque d’événements indésirables de grades 3 et/ou 4. Patients et Méthodes : Dans une étude rétrospective française multicentrique, nous avons inclus les patients atteints de CHC localement avancés ou métastatiques traités par sorafenib. Les critères d’inclusion étaient l’âge ≥ 75 ans au début du traitement, un CHC localement avancé ou métastatique, contre-indication à un traitement spécifique (transplantation hépatique, résection chirurgicale, destruction percutanée, chémo-embolisation), et un état général conservé (score performance status (PS) < 3). Le critère de jugement principal était un grade de toxicité incluant tout effet indésirable de grade > 3, dans la classification du National Cancer Institue Common Terminology Criteria (NCICTC), version 3.0. Résultats : 51 patients ont été inclus : 31 patients du CHU de Lyon, et 20 patients du CHU de Saint-Etienne. L’âge médian était de 78 ans, le sexe ratio H/F était de 4/1, 98% étaient PS ≤ 1, 68.6% avaient une hypertension artérielle, 45.1% des facteurs de risque cardio-vasculaires, 88.2% avaient une cirrhose dont 95.6% Child A. 54.9% avaient une cirrhose d’étiologie alcoolique. 60.8% ont débuté la prise du sorafenib à pleine dose soit 800 mg/j. La durée moyenne de traitement a été de 219 jours. Tous les patients ont présenté un effet indésirable (grade 1 à 5). 33 patients (64.7%) ont présenté au moins un événement indésirable de grade ≥ 3. Le plus fréquemment il s’agissait de l’asthénie (41.2% de grade 3, 2% de grade 4) et du syndrome main-pied (11.8% de grade 3). En analyse multi variée, après ajustement sur les comorbidités et traitements antérieurs, un âge > 78 ans était le principal facteur de risque de toxicité de grade ≥ 3 : OR : 8.37 (IC 95 : 1.75-40.13, p = 0.003). Un âge > 78 ans (OR = 4.27, p = 0.05), un score PS ≥ 1 (OR = 9.84, p = 0.002) et la présence d’antécédents cardiovasculaires (OR = 21.38, p = 0.002) étaient les principaux facteurs de risque indépendants d’arrêt prématuré du traitement pour toxicité. Conclusion : Une toxicité de grade 1 à 5 a été rapportée chez tous les patients de ≥ 75 ans traités par sorafenib. 64.7% étaient des toxicités de grade ≥ 3. Un âge > 78 ans constitue le principal facteur de risque de toxicité et d’arrêt prématuré du traitement ; la présence d’antécédents cardio-vasculaires et une altération de l’état général apparaissent eux, comme deux facteurs de risque importants d’arrêt du traitement pour toxicité. Malgré une sélection rigoureuse des patients (OMS 0 ou 1, cirrhose Child A) et une dose fréquemment réduite (1/3 à Œ dose), la toxicité du sorafenib chez les patients âgés est nettement plus importante que celle rapportée dans l’essai SHARP et impose une très grande vigilance. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9279 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9443 107 COMMUNICATIONS ORALES P. Nahon (1), Q. Cao (2), E. Guyot (1), P. Rufat (2), A. Sutton (1), N. Ganne Carrie (1), M. Ziol (1), J.-C. Trinchet (1), E. Quertinmont (3), J. Schreiber (3), D. Degré (3), A. Lepida (3), J. Devière (3), T. Gustot (3), C. Moreno (3), D. Franchimont (3), J. Zucman-Rossi (2), E. Trépo (3) JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.88 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.90 CO.91 Evaluation sur le long terme de la morbidité globale des patients présentant une polypose adénomateuse familiale Caractérisation des cancers colorectaux de phénotype RER+ et apport d’une analyse somatique complète dans le diagnostic de syndrome de Lynch C. Morin (1), O. Guillaud (1), M. Pioche (1), C. Bergoin (1), T. Ponchon (1), J.-C. Saurin (1) (1) Lyon. Introduction : La polypose adénomateuse familiale est une maladie caractérisée par le développement précoce d’adénomes du tractus digestif haut et bas. Des traitements chirurgicaux et endoscopiques lourds sont nécessaires pour prévenir le développement de cancers colorectaux et duodénaux. Cette étude évalue l’incidence des complications de ces interventions qui impactent considérablement la qualité de vie. Patients et Méthodes : Etude de cohorte. Evaluation par questionnaire téléphonique ou en consultation des patients suivis à Lyon dans le cadre de la base nationale des polyposes digestives rares. Les patients ont été interrogés systématiquement sur leurs antécédents de complications chirurgicales, endoscopiques, sur les résultats fonctionnels de la colectomie et les différents cancers qu’ils ont pu présenter. Les données d’interrogatoires ont été croisées avec les données factuelles des dossiers cliniques. Résultats : L’étude s’est faite sur 147 patients, correspondant à un suivi global après colectomie de 2466 patients-années. Un tiers ont déclaré des complications chirurgicales, avec une incidence évaluée à 3 cas/100 années-patients. L’occlusion était la complication la plus fréquente (17%). Quarante-sept patients (33%) ont déclaré des complications endoscopiques, avec une incidence de 3 cas / 100 années-patients depuis l’âge de la colectomie. La principale complication était l’hémorragie digestive (24.5%). Neuf cas de perforation endoscopique (6.1%) ont été décrits. Les 11 cancers coliques diagnostiqués dans cette série étaient des cancers inauguraux de la maladie. Sur 90 colectomie avec anastomose iléorectale initiale, 2 cas de cancer rectal sont rapportés. Il n’y a pas eu de cancer duodénal ou gastrique au cours du suivi dans cette cohorte. Les tumeurs desmoïdes affectent 18.4% des patients de la cohorte. Conclusion : Le suivi actuel des patients porteurs d’une PAF semble efficace pour prévenir le développement de cancers duodénaux, gastriques, ou rectaux. Les examens répétés et traitement endoscopiques ont des conséquences logiques en termes de complications parfois sévères. Ce travail montre l’importance relative des complications iatrogènes, chirurgicales, endoscopiques et l’évolution propre (cancers) de la maladie chez ces patients. Fréquence dans la cohorte Incidence pour 100 années - patient) Complications chirurgicales 35% 3* Complications endoscopiques 33% 3* Cancer 18% 0.5** COMMUNICATIONS ORALES Type de morbidité * depuis la colectomie prophylactique ** depuis la naissance. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9230 A.-P. Laurenty (1), J. Selves (1), D. Bonnet (1), A. Staub (1), C. Hervé (2), M. Danjoux (1), E. Chipoulet (1), K. Bouyoucef (1), S. Babaameur (1), C. Toulas (1), R. Guimbaud (1) (1) Toulouse; (2) Grenoble. Introduction : Si les différences de caractéristiques entre CCR RER+ et RER- ont été largement établies, la comparaison des différents sous-groupes au sein des RER+ est peu étudiée. Le but de ce travail a été : 1) Comparer les caractéristiques anatomopathologiques et cliniques des différents sous-groupes de CCR de RER+. 2) Evaluer l’apport du phénotypage complet RER avec analyse de l’instabilité microsatellitaire (IMS), l’immunohistochimie (IHC) des 4 protéines MMR, l’hyperméthylation hMLH1 et mutation BRAFV600E, dans la stratégie d’identification des syndromes de Lynch (SL). Patients et Méthodes : Tous les patients avec CCR dont le phénotype RER+ a été établi entre janvier 2007 et décembre 2012 dans notre centre ont été inclus. L’instabilité microsatellitaire (IMS), la recherche d’hyperméthylation du promoteur hMLH1 et la mutation BRAF V600E ont été faites par biologie moléculaire (BM). L’expression des 4 protéines MMR a été analysée en IHC. Les données cliniques, chirurgicales, anatomopathologiques et oncogénétiques ont été recueillies. Résultats : 1511 patients avec CCR ont bénéficié d’un test RER : 212 avaient un CCR RER+ (14.2%). Parmi ces 212 cas, ont été identifiés : 36% de CCR sporadiques, 27% de SL (avec mutation MMR constitutionnelle), 16% de Lynch-Like (non classables dans les 2 sous-groupes précédents malgré la réalisation des analyses somatiques et constitutionnelles) ; 21% étaient inclassables (analyse constitutionnelle incomplète pour 17%, analyse somatique non contributive dans 4% des CCR). Les trois sous-groupes (Sporadiques / SL / LL) ne présentent pas de différence statistique anatomo-pathologique : il s’agit de CCR de localisation droite (68 %), localement avancés (79% de T3-T4), au faible pouvoir invasif (61% N0 ; 86% M0) ; 36.5% d’entre eux sont peu différenciés. Ils diffèrent par l’âge de survenue du CCR (Sporadiques : 68.5 ans, SL : 46 ans et LL : 47 ans, p<0.0001) et par le regroupement d’antécédents familiaux du 1er et 2nd degré : plus importants pour les SL (respectivement 81.5% et 70%) par rapport aux LL (respectivement 42.4% et 17.2%) et aux sporadiques (respectivement 42.4% et 22.4%) ; p<0.0001. La caractérisation somatique approfondie du statut RER (IHC, IMS, analyse de méthylation hMLH1 et BRAFV600E) a été possible pour 96% de la population étudiée. Lorsqu’on lui associe un recueil de caractéristiques cliniques simples (âge, antécédent personnel de CCR ou cancer de l’endomètre, localisation), le pré-criblage somatique permet d’éliminer l’hypothèse d’un SL et d’épargner des consultations d’oncogénétique chez 25.5% des 212 patients avec CCR RER+. Conclusion : Les caractéristiques anatomopathologiques ne permettent pas de différencier les sous-groupes de CCR RER+. La caractérisation somatique complète telle qu’elle est appliquée aujourd’hui des CCR RER+ permet de mieux les classer en SL ou Sporadique et d’épargner un quart de consultations oncogénétiques. Mais malgré une analyse somatique et génétique complète, un tiers des CCR RER+ ne peuvent être classés ni comme sporadiques ni comme SL. C’est par l’amélioration des outils somatiques (profils d’expression de microARN tumoraux, séquençage haut débit de cellules tumorales) et génétiques que l’on peut espérer mieux caractériser cette population. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9352 108 Estimation du risque de polypose colorectale chez les porteurs monoalléliques d’une mutation du gène MYH Conclusion : N. El Hachem (1), C. Abadie (1), M. Longy (2), S. Grandjouan (3), C. Colas (3), S. Fert-Ferre (4), D. Leroux (5), P. Grandval (6), F. Prieur (7), S. Olschwang (6), M.-A. Collongerame (8), L. Olivier-Faivre (9), J.-P. Fricker (10), J. Duffour (11), F. Zerbib (2), I. Coupier (11), E. Cauchin (12), H. Ouadfel (1), J.-C. Saurin (1) Cette étude prospective apporte des données uniques concernant les porteurs mono-alléliques d’une mutation du gène MUTYH en contexte de polypose adénomateuse familiale. Ces porteurs mono-alléliques de mutation ne présentent pas de polypose adénomateuse colorectale et n’ont pas de manifestation digestive haute de la polypose justifiant un suivi endoscopique. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9387 (1) Lyon; (2) Bordeaux; (3) Paris; (4) Chambéry; (5) Grenoble; (6) Marseille; (7) Saint-Étienne; (8) Besançon; (9) Dijon; (10) Strasbourg; (11) Montpellier; (12) Nantes. Introduction : La polypose récessive liée à une mutation biallélique du gène Mutyh est la seconde polypose adénomateuse génétique identifiée à ce jour. Le suivi des patients porteurs d’une double mutation, et donc de la polypose, est bien défini. Les données concernant leurs apparentés au premier degré porteurs en général d’une seule mutation sont très fragmentaires et jamais prospective. Nous avons réalisé une étude nationale prospective dans le cadre d’un PHRC afin d’évaluer le risque digestifs de ces apparentés mono-alléliques. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.92 Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude de cohorte prospective incluant 62 patients de différents centres français, tous apparentés au premier degré d’un patient polypose bi-allélique et porteurs d’une seule mutation. Tous ont eu un bilan endoscopique optimisé (coloscopie avec chromoscopie et duodénoscopie), un recueil des éléments suivants : consommation de tabac, d’alcool et d’antiinflammatoires non stéroïdiens, présence de manifestations extradigestives de la polypose MYH. Résultats : Au niveau digestif haut : polypose glandulo-kystique 3 patients (tous sans IPP, 5-10 polypes) ; adénome duodénal : aucun sujet ; manifestations extradigestives : dents surnuméraires 1 cas, tumeur desmoide : aucun cas. Des adénomes ou adénomes festonnés étaient présents chez 26 % des patients fumeurs (13) et 20 % des non-fumeurs (10), NS). Les deux mutations faux sens c.1145G>A, p.Gly382Asp et c.494A>G, p.Tyr165Cys étaient présentes respectivement chez 44 et 30 % des sujets. Seuls les sujets porteurs d’une mutation p.Gly382Asp avaient des adénomes en dysplasie de haut grade. L’étude a été compliquée d’une perforation colique sigmoïdienne qui a été traité par une suture colique sous cœlioscopie sans séquelles. Colon proximal Colon distal 14 10 (16%) 10 9 (14%) Nb. d’adénomes dysplasie haut grade Nb. de sujets (%) 3 3 (5%) 2 2 (3%) Nb. polypes festonnés sessiles Nb. de sujets (%) 5 3 (5%) 1 1 (1%) Nb. d’adénomes dysplasie bas grade Nb. de sujets (%) Nb. de sujets ayant un adénome (%) 7 (11%) Nb. de sujets ayant 2-5 adénomes (%) 9 (14%) 109 COMMUNICATIONS ORALES Soixante-deux patients inclus (femmes 55%, âge moyen 54 ans, extrêmes 30-70 ans). Des polypes colorectaux ont été identifiés chez 53% des sujets, des adénomes chez 25% (dysplasie de bas grade (DBG) : colon proximal 16 %, colon distal14% ; dysplasie de haut grade (DHG) : colon proximal 5 %, colon distal 3 %), de polypes hyperplasiques chez 13%, des polypes adénomateux et festonnés chez 13% et festonnés uniquement chez 1 %. Le nombre d’adénomes était entre 1 et 5 chez 14% et 11% avaient un adénome unique. Aucun patient ne présentait plus de 5 adénomes. Au total ont été détectés environ 155 polypes hyperplasiques, 24 adénomes en DBG, 5 adénomes en DHG, 6 lésions festonnées sessiles (6% des sujets majoritairement dans le colon proximal). Tous les polypes détectés étaient infracentimériques. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS COMMUNICATIONS ORALES CO.93 Surveillance et traitement endoscopique des polypes de l’intestin grêle au cours du syndrome de Peutz-Jeghers : résultats de 12 ans de suivi S. Scialom-Han (1), E. Samaha (1), G. Rahmi (1), J. Edery (1), G. Malamut (1), J.-M. Canard (1), A. Vienne (1), R. Saade (2), P.-L. Puig (1), C. Cellier (1) (1) Paris; (2) Suresnes. Introduction : Le dépistage des polypes de l’intestin grêle dans le syndrome de Peutz-Jeghers (PJ) a évolué depuis l’introduction de nouvelles techniques d’exploration non invasives comme la vidéo-capsule endoscopique (VCE), l’entéro IRM (E-IRM) ou l’entéroscanner (E-TDM). La polypectomie lors d’une entéroscopie double ballon (EDB) ou spiralée (ES) est devenue le traitement de première intention de ces polypes. Nos objectifs étaient de : 1) décrire la rentabilité diagnostique de la VCE et de l’imagerie pour le dépistage des polypes du grêle et 2) d’évaluer le rendement thérapeutique de l’EDB ou l’ES dans le syndrome de PJ. Conclusion : La VCE et l’imagerie du grêle par E-IRM ou E-TDM ont une excellente rentabilité diagnostique avec une bonne concordance concernant le nombre, la taille et la localisation des polypes du grêle dans le syndrome de PJ. La polypectomie endoscopique par EDB ou ES suffit à elle seule dans 3/4 cas à éradiquer les polypes du grêle et dans 90% des cas si l’on rajoute l’entéroscopie per opératoire. La résection chirurgicale grêlique est devenue très rare, elle reste indiquée dans les cas difficiles ou les récidives post-opératoires compliquées. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10039 Patients et Méthodes : Etude rétrospective, entre 2002 et 2014, portant sur 21 patients (H/F = 13/8, âge moyen = 35 ans, antécédent de résection du grêle 16/21 = 76%) ayant un syndrome de PJ et pris en charge dans un centre spécialisé. Le dépistage des polypes de l’intestin grêle était réalisé tous les 2 à 3 ans par VCE, E-IRM ou E-TDM. Un traitement endoscopique a été réalisé chez tous les patients ayant des polypes supra centimétriques identifiés. En cas d’échec ou de traitement incomplet, une entéroscopie per opératoire ou une résection chirurgicale était réalisée. Résultats : Pendant un suivi moyen de 58 mois, 19/21 patients (90%) ont eu 33 examens par VCE (1,7 VCE/patient (1-4) ), 12/21 patients (57%) ont eu 18 examens d’imagerie par E-TDM (n = 10) ou E-IRM (n = 8) (1,5 examen/patient [1-3] ) et 20/21 patients (95%) ont eu 41 entéroscopies (35 par voie haute dont 14 ES et 6 par voie basse) (2 examens/patient, [15] ). La rentabilité diagnostique pour la détection de polypes était de 94% pour la VCE et de 89% pour l’imagerie. Parmi 14 patients ayant eu initialement une VCE avant l’entéroscopie dans un délai moyen inférieur à 1 an, on retrouvait, de façon similaire, 4 patients présentant de 1 à 5 polypes, 2 patients avec 6 à 9 polypes et 8 patients avec plus de 10 polypes (p = NS). Les polypes étaient localisés dans le duodénum, le jéjunum et l’iléon respectivement chez 6, 13 et 9 malades d’après la VCE et chez 6, 14 et 6 malades d’après l’entéroscopie (P = NS). La taille moyenne maximale des polypes observés était de 32 mm d’après la VCE, contre 38 mm à l’entéroscopie (p = NS). Cinq patients ont eu initialement un examen d’imagerie du grêle (E-IRM ou E-TDM) avant une entéroscopie, dans un délai moyen d’un an. On trouvait 4 patients présentant de 1 à 5 polypes, un patient avec 6 à 9 polypes et aucun patient avec plus de 10 polypes d’après les examens d’imagerie du grêle et respectivement 3, 1 et 1 patients après l’entéroscopie (p = NS). Les polypes étaient localisés dans le duodénum chez 2 patients (vs. 3 par entéroscopie), le jéjunum chez 5 patients et l’iléon chez 2 patients aussi bien par l’imagerie que par entéroscopie (p = NS). La taille moyenne maximale observée par la technique d’imagerie était de 26 mm versus 34 mm par entéroscopie (p = NS). Le traitement endoscopique lors d’une EDB (n = 27) ou ES (n = 14) a permis la résection de 177 polypes chez 20 patients (8,8 polypes/patient [1-45] ) et était considéré complet chez 15/20 patients (75%). Aucune hémorragie grave ni aucune perforation n’est survenue au cours de ce traitement. Une entéroscopie per opératoire complémentaire a été réalisée chez 3/20 patients (15%) permettant la résection de 43 polypes supplémentaires (14,3 polypes/patient [7-25] ). Un traitement chirurgical par résection intestinale a été indiqué chez 2/20 patients (10%), le premier pour un volumineux polype de 6 cm difficilement résécable par voie endoscopique, et le deuxième pour une récidive plane d’un polype anastomotique. En comparant ce chiffre avec le taux initial de résection intestinale de 76% de la cohorte, la différence est significative (p<0,001). 110 CO.95 Evaluation de l’efficacité de la polypectomie par entéroscopie double ballon et analyse médico-économique Indicateurs qualité et risque de cancer d’intervalle après coloscopie : une étude de cohorte au sein du programme de dépistage organisé du cancer colorectal par Hemoccult® (1) Paris; (2) Strasbourg; (3) Brétigny-sur-Orge; (4) Bordeaux; (5) Lyon; (6) Nantes; (7) Grenoble. Introduction : La polypectomie lors d’une entéroscopie double ballon (EDB) est devenu le traitement de première intention des polypes de l’intestin grêle. Notre objectif était 1/ d’évaluer son efficacité et 2/ d’estimer son coût total à 1 an par rapport au coût d’une prise en charge chirurgicale. Patients et Méthodes : Etude ouverte, prospective, multicentrique et observationnelle française de février 2007 à décembre 2010 (15 centres) incluant 494 patients avec une CE positive puis une EDB. La CE a montré un ou plusieurs polypes chez 62 (12,5%) patients (32 H, âge 49±15 ans). Le suivi était d’un an. La récidive était définie par la nécessité d’une nouvelle EDB pour polypectomie. Le cout total de l’EDB a été estimé par la méthode du microcosting comprenant : 1/ le coût du séjour initial : l’acte (CE et EDB) et le séjour hospitalier ; et 2/ le coût du suivi pendant un an. Les données des patients de l’étude avec EDB provenaient du cahier d’observation et les données du groupe chirurgie provenaient du PMSI des patients opérés pour un polype du grêle durant la même période. Les données utilisées pour la valorisation provenaient de l’Echelle Nationale des Couts pour les séjours hospitaliers, des tarifs de la CCAM pour les examens complémentaires, et des tarifs pratiqués aux hôpitaux pour le personnel et la logistique (matériel + salle). Résultats : La CE était réalisée pour une anémie dans 26 (42%) cas, des douleurs abdominales dans 6 (10%) cas, et un antécédent de polypose dans 19 cas (30%) (sd de Peutz-Jeghers : 15 (24%) cas ou sd de Lynch : 4 (6%) cas). L’imputabilité du polype à la CE était douteuse (P1 = 24%) ou typique (P2 = 53%). La longueur moyenne de grêle exploré était de 218 ±99 cm par voie haute et de 88 ±59 cm par voie basse. La durée moyenne était de 80 ±33 minutes. La progression était difficile dans 17 (27%) cas en raison de nombreuses boucles. Une lésion a été retrouvé dans 49 (79%) cas, il s’agissait d’un polype 36 (58%) cas. Le nombre moyen de polypes par patient était de 2,1 ±1,4. Dans les autre cas il s’agissait d’une autre lésion de type lymphangiectasie, tumeur sous muqueuse ou lymphome. La mortalité liée à la polypectomie était nulle et 4 patients (6,4%) ont eu une hospitalisation prolongée. A 1 an, 26 (42%) patients ont récidivés et ont nécessité une nouvelle EDB pour la résection de polype. Aucun facteur prédictif de la récidive n’a été mis en évidence. Le recours à la chirurgie dans l’année qui a suivi l’EDB a été nécessaire chez 8 (13%) patients. Concernant l’analyse médico-économique, les groupes EDB et chirurgie étaient comparable en termes d’âge (49 ± 15 v. 53±16, p = 0,18) et de sexe (hommes 52% vs.. 49%, p = 0.8). La durée du séjour était plus courte dans le groupe EDB (2.7 ± 1.9 jours vs.. 10.9 ± 6.8, p<0.0001) et le coût total du séjour initial moins cher (4014 ± 2239€ vs.. 11620 ± 7183€, p<0.0001). Enfin, le coût total de prise en charge à un an était moins cher dans le groupe EDB (8438 ± 9227€ vs.. 13402 ± 7919€, p<0.0001). Le nombre de réhospitalisation par patient était plus important dans le groupe EDB mais non significatif (1.0 ±1.5 vs.. 0.5 ±0.8, p = 0,21). Conclusion : L’EDB est une technique sure et efficace pour le traitement des polypes de l’intestin grêle. Pour la première fois en France, cette étude montre que le cout total à 1 an de la polypectomie par EDB est moins chère par rapport à une chirurgie et doit rester le traitement de première intention. B. Denis (1), I. Gendre (1), E. Marrer (2), P. Perrin (1) (1) Colmar; (2) Mulhouse. Introduction : L’Assurance Maladie a proposé récemment d’évaluer le rendement des gastroentérologues (GE) lors des coloscopies du dépistage organisé du cancer colorectal (CCR) par Hemoccult et fixé à 15-20% l’objectif à dépasser pour le taux de détection des adénomes (TDA). Ce seuil n’a pas de rationnel scientifique. Buts : Evaluer l’association entre certains indicateurs qualité de la coloscopie et le risque de CCR d’intervalle (CCRI). Patients et Méthodes : Tous les résidents d’un département pilote explorés par coloscopie pour Hemoccult positif de 2003 à 2009 ont été inclus et suivis jusqu’au 31/12/2010. Tous les CCR invasifs (carcinomes in situ exclus) diagnostiqués entre 2003 et 2010 ont été recensés par le registre des cancers. Un CCRI était un CCR diagnostiqué dans un délai > 6 mois et < 3 ou 5 ans après une coloscopie. Le rendement des GE était évalué par 4 indicateurs : taux de détection des adénomes (TDA) et des polypes (TDP) et nombre moyen d’adénomes (NMA) et de polypes (NMP) par coloscopie. Les GE étaient répartis selon leur TDA en 3 classes : faibles (<35%), forts (35%-45%) et très forts (≥45%) détecteurs. Résultats : 5753 personnes étaient inclues, leurs coloscopies réalisées par 37 GE. 21 CCRI étaient colligés après un suivi médian de 4,4 années (extrêmes 0 - 7,3), soit un total de 24426 personne-années de suivi. Ces CCRI représentaient 5,5 % de tous les CCR diagnostiqués. 15 CCRI ont été diagnostiqués dans un délai < 3 ans et 6 dans un délai < 5 ans. 22 GE n’avaient aucun CCRI, 11 en avaient 1, 3 en avaient 2 et 1 en avait 4. 15 (71%) CCRI étaient situés dans le colon proximal, 4 (19%) dans le colon distal et 2 (10%) dans le rectum. Ils se répartissaient en 5 stades I, 7 stades II, 5 stades III et 4 stades IV, soit 43% de CCR évolués. 13 (62%) correspondaient probablement à des lésions non vues à la coloscopie initiale et 7 (33%) à des lésions incomplètement réséquées. Un seul (5%) semblait relever d’un développement rapide. Les GE se répartissaient en 17 (46%) faibles détecteurs, 14 (38%) forts et 6 (16%) très forts détecteurs. 12 (57%) CCRI étaient observés dans le groupe des faibles détecteurs, 8 (38%) dans celui des forts et 1 (5%) dans celui des très forts (p = 0,5). Le risque cumulé de CCRI était globalement de 0,9 cas pour 1000 personne-années de suivi. Il variait selon le GE de 0 à 6 cas pour 1000 personneannées de suivi. Il était de 1,1 cas pour 1000 personne-années de suivi dans le groupe des faibles détecteurs, 0,8 dans celui des forts, et 0,3 dans celui des très forts détecteurs. Les autres indicateurs, TDP, NMA et NMP, permettaient de classer les GE selon leur risque cumulé de CCRI avec la même précision que le TDA. Un seul GE avait émis des réserves sur la qualité de la préparation colique lors de la coloscopie initiale. Un seul GE avait un taux de coloscopies complètes < 93%. Seul, le GE avec 4 CCRI avait réalisé ses coloscopies au cabinet. Tous les autres CCRI suivaient des coloscopies réalisées sous anesthésie en établissements de santé. Conclusion : Cette étude est la première à évaluer le risque de CCRI après coloscopie en France. Il est de 0,9 cas pour 1000 personne-années de suivi et est inversement corrélé au TDA. Si l’objectif de la coloscopie est de prévenir le CCR, c’est à 45% qu’il faut fixer le seuil de TDA à dépasser pour minimiser le risque de CCRI. Les autres indicateurs, TDP (ou taux de polypectomie), NMA et NMP, sont aussi performants que le TDA avec des seuils respectifs de 60%, 0,8 et 1,3. Remerciements, financements, autres : Soutient aux Technonologies Innovantes et Coûteuses, 2005. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9782 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9916 111 COMMUNICATIONS ORALES G. Rahmi (1), M.-A. Vinet (1), E. Samaha (1), G. Gay (2), K. Vahedi (3), M. Delvaux (2), H. Lamouliatte (4), J.-C. Saurin (5), T. Ponchon (5), M. Le Rhun (6), D. Coumaros (2), P. Bichard (7), T. Manière (1), M. Esvan (1), G. Chatellier (1), C. Cellier (1) JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.94 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.96 CO.97 Diagnostic des kystes pancréatiques par microscopie confocale : validation externe des critères de référence Facteurs prédictifs de malignité des TIPMP des canaux secondaires B. Napoléon (1), A.-I. Lemaistre (1), B. Pujol (1), F. Caillol (2), F. Fumex (1), C. Lefort (1), V. Lépilliez (1), L. Palazzo (3), M. Giovannini (2) (1) Lyon; (2) Marseille; (3) Paris. Introduction : L’endomicroscopie confocale par minisonde au travers d’une aiguille (nCLE : needle-based Confocal Laser Endomicroscopy) est une technique d’imagerie permettant de réaliser un examen microscopique in vivo et en temps réel, au cours d’une procédure d’ échoendoscopie avec ponction (EE-P). Une étude prospective multicentrique française (CONTACT), a pour objectif d’évaluer les performances de la nCLE pour le diagnostic des kystes pancréatiques uniques chez des patients sans pancréatite chronique avérée, ni communication évidente en imagerie. Des critères d’interprétation ont été définis dans la première phase de l’étude : la papille pour le diagnostic de TIPMP, le maillage vasculaire superficiel (MVs.) pour le diagnostic de cystadénome séreux (CS), le champ de particules brillantes pour le diagnostic de pseudokyste (PK) et la bordure épithéliale pour celui de cystadénome mucineux (CM). Une première validation de ces critères a été réalisée rétrospectivement par les investigateurs de l’étude, experts en nCLE. Les résultats mettaient en évidence une spécificité de 100% pour le diagnostic de CS ainsi que pour la distinction entre lésions mucineuses et non-mucineuses. La concordance inter-observateurs globale était bonne pour le diagnostic de CS et de pseudokyste et pour la distinction entre lésion mucineuse et non-mucineuse. But : Evaluer quelles sont les performances d’observateurs novices en nCLE pour le diagnostic de nature des kystes pancréatiques basés sur ces signes. Matériels et Méthodes : Lors d’une session commune, les quatre gastroentérologues non experts en nCLE (CL, VL, FF, LP) ont visionné le 3 Décembre 2013 10 vidéos indépendantes de cas leur présentant les critères pour chaque type de kyste (3 CM, 2 TIPMP, 3 CS et 2 PK). Secondairement ils visualisaient les enregistrements de nCLE des 31 patients de l’étude CONTACT 1, individuellement, en ordre aléatoire et à l’aveugle des données cliniques et radiologiques. Ils devaient conclure à un diagnostic : CS, PK, TIPMP, CM, ou répondre indéterminé en l’absence de visualisation des critères. L’accord inter-observateur était évalué. Dans une seconde phase, les observateurs ont revu uniquement les cas discordants, pour établir, si possible, un consensus. Les résultats étaient comparés au diagnostic final. E. Pérez-Cuadrado Robles (1), J. Cros (2), M.-P. Vullierme (2), V. Rebours (2), F. Maire (2), O. Hentic (2), A. Aubert (2), P. Hammel (2), A. Sauvanet (2), P. Lévy (2), P. Ruszniewski (2) (1) Murcie, ESPAGNE; (2) Clichy-la-Garenne. Introduction : Une conférence d’experts internationaux en 2012 a publié des critères (Sendai) de résection chirurgicale en cas de tumeurs intra-canalaires papillaires et mucineuses du pancréas des canaux secondaires (TIPMP-CS). Leur sensibilité, spécificité et valeur prédictive de malignité sont encore mal connues. Objectif : Déterminer les facteurs prédictifs de malignité de TIPMP-CS et analyser leur valeur prédictive par rapport aux critères SENDAI. Patients et Méthodes : Etude monocentrique rétrospective. Tous les patients opérés pour TIPMP-CS, de 2006 à 2014 étaient inclus. Les données cliniques (âge, symptômes relatifs à la TIPMP), morphologiques pré opératoires (TDM, IRM et échoendoscopie) et histologiques étaient revues par des radiologues et pathologistes experts. Les lésions étaient classées comme malignes en cas de dysplasie de haut grade ou de carcinome invasif sur la pièce opératoire. Les valeurs diagnostiques des facteurs prédictifs de malignité (Sendai 2012) étaient analysées. Résultats : Cent vingt patients étaient inclus (dont 65 hommes, âge médian : 57 ans). L’indication chirurgicale était la présence d’au moins un critère de résection Sendai (CR) chez 89 pts (74.1%), des symptômes chez 23 pts, des antécédents familiaux chez 5 pts, la multifocalité chez 3 pts. Chez 36 pts, la TIPMP était maligne. Chez les 89 pts avec au moins un CR (Sendai-positifs), 34 avaient une forme maligne (sensibilité : 94,4%, spécificité : 34,5%). Chez les 31 pts Sendai-négatifs, 29 (93,5%) avaient une lésion bénigne. Le nombre de CR était plus élevé en cas de forme maligne (2.06 vs.. 0.99, p < 0.001). En analyse univariée et multivariée, un ictère (p = 0.002), un nodule mural (NM) (taille médiane : 10 mm) (p = 0.005), l’épaississement des parois kystiques (p = 0.019) et un Ø du canal pancréatique principal (CPP) entre 5 et 9 mm (p = 0.004) étaient associés à une forme maligne. L’âge, une histoire familiale de cancer du pancréas, la multifocalité, la taille ≥ 30 mm n’étaient pas prédictifs d’une forme maligne. * (nombre de forme maligne) COMMUNICATIONS ORALES Résultats : L’accord entre les observateurs était total dans 32% des cas et un consensus était obtenu dans tous les cas discordants. Un diagnostic était porté dans 71% des cas, 29 % restant indéterminés. Conclusion : Les résultats obtenus par les observateurs non experts en nCLE sont en accord avec les résultats obtenus par les investigateurs initiaux. L’excellente spécificité pour le diagnostic du CS et les très bonnes spécificités des autres critères sont maintenues, ce qui laisse envisager une courbe d’apprentissage rapide et le fort impact clinique que peut avoir la nCLE. Une validation prospective des performances de la nCLE est en cours afin de confirmer ces résultats. VPP VPN Ictère Nb de pts Sensibilité Spécificité 5 (5)* 14% 100% 100% 73% Epaississement des parois des lésions (IRM ou TDM) 27 (13)* 36% 83% 48% 75% Ø du canal de Wirsung de 5 à 9 mm 44 (19)* 53% 70% 43% 82% Nodule mural (IRM ou CT scan) 17 (10)* 28% 92% 59% 75% Nodule mural (écho endoscopie) 17 (9)* 25% 90% 53% 74% Conclusion : La valeur prédictive positive des critères prédictifs de malignité, est faible. Cela explique qu’un nombre important de résections sont réalisées pour des lésions bénignes. Ces critères doivent donc être affinés ; l’apport d’autres moyens d’investigation, comme l’analyse du liquide de ces lésions par transcriptomique, protéomique pourrait être complémentaire dans les années à venir. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9831 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9884 112 CO.99 Chirurgie des tumeurs pancréatiques : quelle est la précision de nos indications ? Evaluation prospective du profil étiologique des pancréatites aiguës chez les patients adultes de moins de 35 ans (1) Marseille; (2) Clichy-la-Garenne. Introduction : Les tumeurs pancréatiques, peuvent être bénignes (TB), à potentiel malin (TPM) ou malignes (TM). Les identifier correctement en pré-opératoire est nécessaire pour adapter indication et geste. Ce travail a évalué la précision diagnostique préopératoire en la corrélant à l’histologie définitive obtenue après résection. Matériels et Méthodes : De 2005 à 2013, 851 pancréatectomies (lésions ampullaires, biliaires, duodénales et non tumorales exclues) ont été étudiées. Le diagnostic préopératoire établi en RCP a été comparé au diagnostic histologique définitif selon les données démographiques, symptômes, examens diagnostiques, au minimum TDM et/ou IRM dédiée ; l’échoendoscopie (EE) +/- ponction, l’octréoscan, et le PETscan étant faits à la demande. Résultats : L’âge médian était de 58 ans, 55% étaient des femmes et 38% n’avaient pas de symptômes. Le nombre moyen d’examens réalisés était de 3,2, et 25% des patients ont eu TDM+IRM+EE+biopsie. Au total, 51% (n = 435) patients ont eu une duodénopancreatectomie, 28% (n = 238) une pancréatectomie gauche et 20% (n = 174) une résection limitée (13% (n = 111) énucléations et 7% (n = 63) pancréatectomies médianes). La morbidité et la mortalité étaient de 65% (n = 521) et 1% (n = 10), respectivement. En histologie définitive, il y avait 8% (n = 67) TB dont 31% (n = 21) asymptomatique, 43% (n = 370) TPM et 49% (n = 414) TM. Le diagnostic préopératoire était confirmé chez 90% (n = 770) patients. Parmi les 10% (n = 81) de patients ayant eu un diagnostic préopératoire erroné, 32% (2% de la série) ont eu une intervention inutile ou inadaptée. Chez ces patients, la morbidité et la mortalité étaient de 55% et 0%, respectivement. Les diagnostics préopératoires de TB, TPM et TM étaient confirmés dans 82%, 89% et 92% des cas, pour les tumeurs solides dans 100%, 94% et 95% des cas, pour les tumeurs kystiques dans 80%, 86% et 78% des cas, pour les tumeurs <2 cm dans 83%, 92% et 92% et pour les tumeurs ≥2 cm dans 83%, 85% et 94% des cas respectivement. Chez les patients avec un diagnostic histologique d’adénocarcinome (ADK) (35% ; n = 294), de cystadénome mucineux (CAM) (5% ; n = 42) et de tumeur solide et pseudopapillaire (TSPP) (3% ; n = 25), 7% (n = 22), 10% (n = 4) et 24% (n = 6) avaient un diagnostic préoperatoire incorrect. Ces erreurs diagnostiques ont eu un impact clinique chez 4 patients qui avaient eu une résection limité du pancréas (diagnostic préopératoire : CAM = 1 ; cystadénome séreux = 3 ; tumeur intracanalaire papillaire et mucineuse = 1 ; tumeur neuroendocrine <2 cm N0M0 = 1). Parmi les patients avec un diagnostic histologique de TIPMP (17% ; n = 141), le diagnostic préopératoire était incorrect chez 5% des patients (n = 7). Concernant les patients avec un diagnostic histologique de TNE (30% ; n = 255), 5% (n = 13) ont été opérés avec un diagnostic préopératoire erroné. Cependant, parmi tous ces patients, la chirurgie était indiquée (lésion symptomatique, TPM ou TM). En analyse univariée, les facteurs de risque d’erreur avec impact clinique étaient un jeune âge, l’absence de symptômes, et le caractère kystique de la tumeur. Conclusion : Avec un bilan préopératoire exhaustif, un diagnostic préopératoire précis peut être porté pour 90% des TP. La prise en charge reste inadaptée pour 2% des TP, justifiant une attention particulière chez les jeunes patients, en cas d’incidentalome, de tumeur kystique et/ou de petite taille. A. Culetto (1), B. Bournet (1), A. Haennig (1), L. Alric (1), J.-M. Péron (1), L. Buscail (1) (1) Toulouse. Introduction : Nous avons récemment confirmé et complété l’algorithme du bilan étiologique de la pancréatite aiguë (PA) préconisé par la conférence de consensus française de 2001 avec : un bilan initial (clinique, biologique et radiologique comprenant échographie et TDM) puis à distance en cas de PA d’origine indéterminée incluant l’échoendoscopie (EE) et la cholangiopancréatographie par voie IRM (CPRM) et en option un bilan immunologique et génétique (Thévenot A. Et al. Dig. Dis. Sci. 2013). La survenue des PA avant 35 ans dans le cadre des pancréatites génétiques (Rebours V. Et al. Gut 2009) ou des pancréatites autoimmunes de type 2 ainsi que le rapport alarmant des Organismes Régionaux de Santé sur l’usage de l’alcool et de la drogue chez l’adulte jeune en particuliers chez les lycéens, nous a amené à poser deux questions : quelles sont les causes actuelles des PA chez l’adulte de moins de 35 ans ? Le bilan étiologique des PA dans cette catégorie de patients doit-il être spécifique et différent des autres adultes ou non ? Patients et Méthodes : Entre Septembre 2012 et Décembre 2013, 309 patients adultes admis dans notre CHU pour PA ont été inclus. Tous les patients ont eu un bilan étiologique initial «interrogatoire sur médicaments, consommation d’alcool et de drogue, clinique, biologique et radiologique (incluant échographie et TDM)» . En l’absence d’étiologie « formellement » reconnue, un bilan à distance de la PA était effectué (à 2 mois ou plus en cas de PA grave avec nécrose) comportant nouvel interrogatoire sur la consommation d’alcool et de drogue, biologie (incluant immunologie), EE et CPRM. Pour les patients entre 16 et 35 ans un bilan génétique était systématiquement effectué à ce stade en cas de PA idiopathique. Un suivi clinique et para-clinique était aussi systématiquement conduit ensuite. Résultats : 66 patients de moins de 35 ans ont été inclus (H : 36, F : 30, âge moyen 26 ± 5,3 ans - extrêmes 16 - 35 ans). 34 étiologies ont été reconnues lors du bilan initial : biliaires n = 12, Alcool n = 5, autres n = 17 (médicaments, cannabis, traumatisme, TIPMP, hypertriglycéridémie). 32 PA sont restées à priori idiopathiques soit 48,5 % des cas. Le bilan et le suivi effectués à distance (4 perdus de vue) de la PA initiale a révélé des causes : génétiques n = 6 (CFTR hétérozygote deltaF508 et/ou 5T ; SPINK-1), cannabis = 4 cas supplémentaires, divers n = 5. L’EE et la CPRM ont participé au diagnostic étiologique dans seulement 5 cas (soit 13%, EE et CPRM étant concordantes dans tous les cas). Au terme du bilan étiologique, la comparaison avec le sous-groupe des 243 patients adultes de plus de 35 ans (H : 157 ; F : 86 ; age moyen 60,3 ± 16,4) fait apparaître une différence significative : les adultes jeunes ont moins de PA biliaires (21,2% vs. 42,8 %, p = 0.001) et alcooliques (7,6% vs. 23,5%, p = 0.004) et plus de PA médicamenteuses (15,1% vs.. 3.3%, p = 0.001), génétiques (9,2% vs. 1,3%, p = 0.0031) et secondaire à la consommation chronique de cannabis (12,1% vs. 0,8%, p <0.0001). Conclusion : Chez l’adulte de moins de 35 ans le profil étiologique des PA est significativement différent de celui des autres adultes. Le nombre de PA survenant chez les consommateurs réguliers de cannabis en dehors d’autres causes reconnues, doit nous amener à rechercher systématiquement cette étiologie chez l’adulte jeune. L’algorithme du bilan étiologique pourrait être allégé excluant notamment l’échoendoscopie, mais systématiquement considérer le bilan génétique et l’enquête pharmacovigilance et d’addiction. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9226 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10009 113 COMMUNICATIONS ORALES D. Birnbaum (1), S. Gaujoux (2), J. Berbis (1), J. Cros (2), S. Dokmak (2), B. Aussilhou (2), M. Ronot (2), M.-P. Vullierme (2), P. Ruszniewski (2), P. Hammel (2), P. Lévy (2), A. Sauvanet (2) JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.98 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.100 CO.101 Les pathologistes doivent-ils continuer à tester hENT1 dans les adénocarcinomes du pancréas ? Une comparaison entre les anticorps souris et lapin Adénocarcinomes du pancréas borderline et localement avancés réséqués après chimiothérapie d’induction par FOLFIRINOX : résultats d’une étude multicentrique AGEO/FRENCH J. Cros (1), R. Maréchal (2), J.-B. Bachet (3), P. Laurent-Puig (3), J.-F. Fléjou (3), P. Demetter (2), M. Svrcek (3) (1) Clichy-la-Garenne; (2) Anderlecht, BELGIQUE; (3) Paris. Introduction : La gemcitabine est le traitement adjuvant standard des malades atteints d’un adénocarcinome canalaire du pancréas (ACP). Human equilibrative nucleoside transporter 1 (hENT1) est l’un des principaux transporteurs de la gemcitabine dans les cellules. Un niveau d’expression élevé d’hENT1 dans les ACP a été rapporté comme prédictif du bénéfice de la gemcitabine en situation adjuvante (1). Ces résultats ont été obtenus à l’aide d’un anticorps monoclonal de souris (clone 10D7G2), non disponible commercialement. Un autre anticorps anti-hENT1 a été développé et diffusé (anticorps monoclonal de lapin, clone SP120, Springbiosciences/ Ventana). Avec ce dernier anticorps, l’expression de hENT1 ne semble pas prédictive de l’efficacité de la gemcitabine en situation localement avancée/métastatique (2,3) ou adjuvante (4). Ces résultats posent la question de l’équivalence entre les deux anticorps. Pour cela, nous avons comparé l’expression d’hENT1 avec les deux anticorps (souris et lapin) dans une série d’ACP réséqués. Résultats : Le taux de tumeurs “ hENT1 fort ” était plus faible avec le clone lapin SP120 (set 1 : 7 versus 48%, set 2 : 11 versus 38%). Avec la technique d’amplification, le taux de tumeurs “ hENT1 fort ” était globalement identique avec les deux anticorps lapin SP120 et murin 10D7G2 (43% et 38%, respectivement). Cependant, la concordance entre les deux anticorps n’a été observée que dans 50% des cas (27 des 54 tumeurs “ hENT1 fort ” avec l’anticorps murin). Chez les malades recevant de la gemcitabine (n = 78), un taux d’expression élevé d’hENT1 était prédictif de la survie globale avec l’anticorps murin (HR = 0,49 ; IC 95% : 0,24-0,98 ; P = 0,045) mais pas avec l’anticorps lapin (HR = 1,61 ; IC 95% : 0,80-3,21 ; P = 0,18). Conclusion : COMMUNICATIONS ORALES Nos résultats suggèrent que les deux anticorps anti-hENT1 ne sont pas équivalents et ne reconnaissent probablement pas le même épitope. D’autres études prospectives semblent nécessaires avant d’étudier l’expression de hENT1 en routine chez les malades atteints d’un ACP. Des études complémentaires en cours seront rapportées durant les JFHOD : 1/ analyse de l’expression de l’Ac lapin sur une série plus large (n = 471) ; 2/ évaluation d’autres anticorps anti-hENT1 ; 3/ corrélation entre l’expression protéique et le niveau de l’ARNm (tumeur primitive) ; 4/ comparaison de l’expression d’hENT1 en IHC dans des couples tumeur primitive-métastases. Références : 1. Marechal R et al. Gastroenterology 2012 ; 143 : 664-674.e1-6. 2. Poplin E et al. J Clin Oncol 2013 ; 31 : 4453-61. 3. Ormanns S et al. Eur J Cancer. 2014 ; 50 : 1891-9. 4. Sinn M et al. J Clin Oncol 2014 ; 32 (15_suppl) : abstr 4124. D. Pietrasz (1), M. Wagner (1), A. Sa Cunha (2), L. Marthey (3), J.-R. Delpero (4), J.-F. Blanc (5), E. Terrebonne (5), O. Hentic-Dhomé (6), R. Coriat (1), I. Trouilloud (1), N. Regenet (7), P. Artru (1), E. François (8), L. Schwarz (1), S. Manfredi (9), D. Solub (10), C. Lecaille (5), T. Aparicio (11), F. Paye (1), J.-C. Vaillant (1), M. Karoui (1), J.-B. Bachet (1) (1) Paris; (2) Villejuif; (3) Clamart; (4) Marseille; (5) Bordeaux; (6) Clichy-la-Garenne; (7) Nantes; (8) Nice; (9) Rennes; (10) Chartes; (11) Bobigny. Introduction : Le FOLFIRINOX (FLX), validé dans les formes métastatiques, est en cours d’évaluation dans l’adénocarcinome du pancréas (ADCP) borderline (BR) ou localement avancé (LA). Le but de cette étude était d’analyser les suites opératoires de patients (pts) réséqués pour ADCP BR/LA après traitement d’induction par FLX. Résultats : De Nov. 2010 à Déc. 2013, 80 pts (âge médian 59 ans) ont été opérés après une médiane de 6 cycles (1-30) de FLX, 65% (n = 52) ont reçus une radiochimiothérapie (RCT) préopératoire après FLX. Au diagnostic, 47 pts (59%) étaient classés BR et 33 (41%) LA. La taille moyenne tumorale était de 33 mm (+/-12,9), et 82,5% (n = 66) des tumeurs étaient céphaliques. Une résection veineuse a été réalisée chez 30 pts (37,5%). La mortalité et la morbidité (Clavien grade III-IV) étaient de 3,7% (n = 3) et 22% (4% de fistule pancréatique). Le taux de résections R0 était de 84%, avec 15% de réponse histologique complète. Après une médiane de suivi post-chirurgicale de 22 mois, 16 pts (20%) sont décédés et 34 (42,5%) ont présenté une récidive tumorale [locale n = 9, à distance n = 21, locale et à distance n = 4]. La survie sans récidive (SSR) après chirurgie était de 17,7 mois [IC 95% : 5,2-30,1]. Les médianes de survie globale depuis le diagnostic (SGD) et après chirurgie (SGC) n’étaient pas atteintes. Les taux de SGD à 2 et 3 ans étaient de 82% et 69%, et les taux de SGC à 1 et 2 ans étaient de 80% et 72%, respectivement. Les patients présentant des tumeurs classées ypT0-T1N0 présentaient une SGD significativement prolongée comparée aux patients ypT2-T4N0 ou les patients ypTxN1 avec, respectivement, des taux de SCG à 36 mois de 100%, 53% et 72% (p = 0,017). En analyse multivariée, seule la taille tumorale au diagnostic était un facteur indépendant de SGD (HR = 0,92 ; p = 0,03) et de SGC (HR = 0,91 ; p = 0,026). Conclusion : La résection chirurgicale pour ADCP BR/ LA après FLX +/- radiochimiothérapie est R0 dans 84% des cas, associée à une faible morbidité, et permet d’obtenir des SSR et SG proches de celles des pts résécables d’emblée. Ces résultats justifient une évaluation prospective du FLX dans ces indications. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9098 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9773 114 Incidence cumulée, facteurs de risque et évolution des complications dermatologiques des anti-TNFα au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin sur une période de 14 ans X. Roblin (1), S. Paul (1), G. Duru (2), L. Clavel (1), J.-M. Phelip (3), E. Del Tedesco (1), L. Peyrin-Biroulet (4) (1) Saint-Étienne; (2) Lyon; (3) Saint-Priest-en-Jarez; (4) Vandœuvre-lès-Nancy. (1) Vandœuvre-lès-Nancy. Introduction : La notion de rémission profonde (rémission clinique et cicatrisation muqueuse) est un objectif important à obtenir sous traitement. L’arrivée de biomarqueurs de l’inflammation et pharmacologiques pourraient permettre de manière non vulnérante de prédire l’évolution d’une maladie de Crohn (CD) Le but de notre travail était de proposer un modèle prédictif de rechute au cours de la MC traitée par infliximab (IFX) et en rémission clinique. Patients et Méthodes : il s’agissait d’un travail prospectif, monocentrique ayant inclus toute MC traitée par IFX en traitement d’entretien (5 mg/kg) et en rémission clinique depuis au moins 16 semaines (CDAI< 150), entre 2011 et 2014. Tous ces patients ont eu le jour de la perfusion d’IFX un dosage de calprotectine fécale (Technique Buhlmann), un dosage de CRP et des dosages pharmacologiques de l’IFX (technique ELISA, Theradiag). Des TRI (> 2µg/ml) et ATI (<20ng/ml) étaient considérés comme normaux ainsi qu’ une CRP < 5 mg/l et une calprotectine fécale < 250 mg/g selles. Tous les patients inclus ont eu un suivi minimum de neuf mois. A chaque perfusion d’IFX, un score CDAI était calculé. Un patient était défini en perte de réponse (rechuteur) à l’IFX lorsque le CDAI était supérieur à 220 avec nécessité jugée par le médecin prescripteur d’un changement thérapeutique (optimisation de l’IFX, changement de traitement médical incluant l’utilisation de corticoïdes, recours à la chirurgie). Résultats : 119 patients (âge moyen : 34 +/- 12 ans, sexe ratio H/F : 1,2, durée moyenne d’évolution de la maladie 7,8 ans) ont été inclus. La durée moyenne de suivi a été de 20,4 mois. 17 % des patients étaient en bithérapie IFX et azathioprine. Dans le suivi, 37 patients (31,1%) sur les 119 ont rechuté, 78% dans les 6 premiers mois (délai moyen : 4,6 mois). Si les caractéristiques cliniques étaient comparables chez les rechuteurs et les non rechuteurs, en analyse univariée, quatre facteurs significatifs étaients isolées : CRP > 5 mg/l (p = 0,043), ATI > 20ng/ml (p<0,001), TRI > 2 µg/ml (p<0,001) et calprotectine > 250 µg/g selles (p<0,001). Apres régression logistique, deux facteurs indépendants étaient associés à une perte de réponse clinique : TRI < 2µg/ml (OR : 4,34 ; IC95 : 1,28-10,7 ; p = 0,001) et calprotectine fécale > 250µg/g selles (OR : 3,5 ; IC95 : 1,5-8,7 ; p = 0,001).Aux vues des résultats, de manière aléatoire, une cohorte d’apprentissage de 55 patients a été isolée afin de mettre en place un modèle prédictif de rechute chez des patients en rémission clinique sous IFX. L’association d’une calprotectine > 250µg/ml avec des TRI < 2µg/ml prédisait une rechute dans 95% des cas dans les 12 mois. Ce modèle a été validé sur la cohorte test de 64 patients avec une VPP de 95% et VPN de 95%. Conclusion : Dans la MC traitée par IFX et en rémission clinique, l’association TRI (< 2µg/ml) et calprotectine fécale (>250µg/g selles) prédit une récidive clinique dans 95% des cas dans les 12 mois. Des études d’intervention s’imposent pour apprécier l’impact de modifications thérapeutiques dans ce groupe de patients. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9056 E. Fréling (1), C. Baumann (3), J.-F. Cuny (3), M.-A. Bigard (3), J.-L. Schmutz (1), A. Barbaud (1), L. Peyrin-Biroulet (1) Introduction : L’utilisation de plus en plus large et prolongée des agents anti-tumor necrosis factor (anti-TNF) au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) pourrait exposer les patients à un risque plus élevé de complications induites par les anti-TNF, en particulier des effets secondaires dermatologiques. L’objectif de notre étude était de déterminer l’incidence cumulée, la prise en charge, l’évolution et les facteurs de risque des complications dermatologiques secondaires aux anti-TNF dans une large cohorte de patients atteints de MICI. Patients et Méthodes : Il s’agissait d’une étude rétrospective observationnelle monocentrique incluant tous les patients traités par au moins un anti-TNF dans le cadre d’une MICI, sur une période de 14 ans. Pour tous les patients, les données démographiques, les données relatives à la MICI, les modalités du traitement anti-TNF et les traitements immunosuppresseurs concomitants étaient collectés. Pour les patients ayant présenté des complications dermatologiques, la description clinique, la prise en charge dermatologique, la conduite-à-tenir vis-à-vis du traitement anti-TNF et l’évolution cutanée étaient collectés. Une analyse de survie était réalisée afin de déterminer l’incidence cumulée ; une analyse bivariée puis multivariée était réalisée pour rechercher les facteurs de risque associés au développement de complications dermatologiques. Résultats : Parmi 583 patients traités par antiTNF (maladie de Crohn : n = 480 ; homme : n = 227), 176 complications dermatologiques étaient rapportées, touchant 20,5 % des patients. La majorité d’entre eux avaient été examinés par un dermatologue. Les psoriasis paradoxaux (10,1 % ; 59/583) et les infections cutanées (11,6 % ; 68/583) étaient les complications les plus fréquentes avec une incidence cumulée respectivement de 28,9 % et 17,6 % à 10 ans. Elles conduisaient à l’arrêt du traitement anti-TNF respectivement chez 18,6 % et 2,9 % des patients. 52,5% des éruptions psoriasiformes (31/59) étaient améliorées totalement ou partiellement par un traitement dermatologique spécifique. En cas de switch pour un autre anti-TNF en raison d’un psoriasis paradoxal, on observait une récidive des lésions chez 57 % des patients. La maladie de Crohn était identifiée comme un facteur de risque de survenue d’infections cutanées (HR 0,25 ; IC 95 %, 0,09-0,68 ; p = 0,007). En cas de traitement par infliximab, une posologie plus élevée d’infliximab, une durée plus longue de traitement et le régime de maintenance étaient associés à un risque plus élevé de développer des infections cutanées (respectivement, p = 0,01, p<0,001 et p = 0,04) ; une tendance à la significativité était observée pour un intervalle plus court entre deux perfusions d’infliximab (p = 0,055). Le risque de lésions psoriasiformes était significativement plus élevé durant la première ligne de traitement anti-TNF (HR 0,54 ; IC 95 %, 0,31-0,94 ; p = 0,01). Un plus jeune âge lors de l’initiation du traitement anti-TNF était identifié comme un facteur de risque de développer un psoriasis paradoxal (HR 0,95 ; IC 95 %, 0,93-0,97 ; p<0,001), indépendamment de ses autres caractéristiques. Conclusion : Un patient sur 5 atteints de MICI et traités par anti-TNF présente au moins une complication dermatologique au cours du suivi. La corrélation des infections cutanées avec une posologie plus élevée d’infliximab, une durée plus longue de traitement et le régime de maintenance est une information clé de notre étude, suggérant un effet dose. Un arrêt de l’anti-TNF est nécessaire chez un patient sur 5 développant des lésions psoriasiformes, mais une prise en charge dermatologique adaptée permet la poursuite du traitement avec une rémission ou une amélioration partielle dans la moitié des cas. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9783 115 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.103 Développement d’un score non invasif prédictif de l’évolution clinique sous infliximab dans la maladie de Crohn COMMUNICATIONS ORALES CO.102 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS COMMUNICATIONS ORALES CO.104 Balance bénéfice-risque de l’arrêt des thiopurines chez les patients avec maladie de Crohn en rémission prolongée : une analyse de décision J. Kirchgesner (1), F. Carrat (1), J. Cosnes (1), M. Schwarzinger (1), L. Beaugerie (1) (1) Paris. Introduction : La maladie de Crohn (MC) est associée à une surmortalité comparée à la population générale. Le traitement prolongé par thiopurines réduit l’incidence des poussées, le nombre d’hospitalisations, les infections liées à l’inflammation intestinale et probablement le risque de cancer colorectal lié à l’inflammation en cas de colite étendue. Cependant les thiopurines font courir des risques vitaux liés à l’immunosuppression : infections sévères et cancers. L’objectif de notre étude était d’évaluer les bénéfices et les risques sur la vie entière de l’arrêt des thiopurines chez les patients avec MC en rémission prolongée. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9658 Matériels et Méthodes : Nous avons développé un modèle de Markov évaluant 2 stratégies : l’arrêt ou la poursuite des thiopurines dans une cohorte simulée de patients avec MC en rémission prolongée depuis 5 ans sous thiopurines, introduits dans l’année du diagnostic. Le modèle a été stratifié sur l’âge, le sexe et la présence ou non d’une colite étendue. Quatre événements ont été associés à un surrisque de décès : rechute sévère, infections opportunistes, cancer colorectal, lymphome. La séquence de traitement après rechute sévère comprenait la réintroduction des thiopurines, l’infliximab et l’adalimumab. Les paramètres du modèle ont été estimés à partir de cohortes de patients avec MC (CESAME, MICISTA), du registre national des cancers (FRANCIM) et décès (CépiDc), du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI), et d’une revue systématique de la littérature. Le critère de jugement principal était l’espérance de vie à l’arrêt ou poursuite des thiopurines. Les critères de jugement secondaire étaient les probabilités de rechute, cancer colorectal, lymphome et les causes de décès. Résultats : Chez les patients âgés de 35 ans à la décision, la poursuite des thiopurines augmentait l’espérance de vie de 0,02 années chez les hommes et les femmes sans colite étendue. Le risque de lymphome augmentait de 13,2% (de 0,38 à 0,43/1.000 patients-années ; de + 15 à + 33% comparé à la population générale sans MC), alors que le risque de rechute sévère diminuait de 51,3% (de 0,39 à 0,19/1.000 patients-années). En cas de colite étendue, la poursuite des thiopurines augmentait l’espérance de vie de 0,09 années chez les hommes et 0,08 années chez les femmes. Le risque de cancer colorectal diminuait de 13,3% (de 1,5 à 1,3/1.000 patients-années ; de +20 % à +6% comparé à la population générale sans MC). Chez les patients âgés de 65 ans à la décision, l’arrêt du traitement augmentait l’espérance de vie de 0,07 et 0,05 années respectivement chez les hommes et les femmes sans colite étendue. Le risque de lymphome diminuait de 43% (de 0,72 à 0,41/1.000 patients-années ; de + 220% à + 84% comparé à la population générale sans MC). En cas de colite étendue, la poursuite des thiopurines augmentait l’espérance de vie de 0,10 années chez les hommes et 0,11 années chez les femmes. Le risque de cancer colorectal diminuait de 34,5% (de 2,9 à 1,9/1.000 patients-années ; de +218 % à +106% comparé à la population générale sans MC). Le seuil d’âge à la décision à partir duquel l’arrêt du traitement était supérieur en gain d’espérance de vie était de 41,7 et 47 années respectivement pour les hommes et les femmes sans colite étendue. La poursuite du traitement était supérieure quel que soit l’âge à la décision chez les hommes et les femmes avec colite étendue. Les résultats du modèle étaient robustes dans les analyses de sensibilité faisant varier l’activité de la maladie, le surrisque de cancer colorectal en cas de colite étendue, et l’effet chimioprotecteur des thiopurines. Conclusion : Les paramètres de mortalité déterminant l’espérance de vie en cas d’arrêt ou poursuite des thiopurines chez les patients avec MC en rémission prolongée varient substantiellement selon l’âge, le sexe et la présence d’une colite étendue. La décision du maintien des thiopurines chez les patients avec MC en rémission prolongée devrait être adaptée à l’âge, au sexe et au phénotype de la maladie. 116 CO.106 Evolution de la charge virale tissulaire colique ou rectale de cytomégalovirus chez des patients en poussée modérée à sévère ou colite aiguë grave de rectocolite ulcéro-hémorragique après initiation ou optimisation d’un traitement par infliximab Facteurs prédictifs de la récidive endoscopique post-opératoire de la maladie de Crohn : une étude multicentrique prospective du groupe REMIND (1) Nîmes; (2) Montpellier; (3) Saint-Étienne. Introduction : Le rôle du cytomégalovirus (CMV) au niveau colique ou rectal sur l’évolution des poussées de rectocolite ulcéro-hémorragique (RCH) reste controversé. Certaines études ont montré que la présence de CMV tissulaire ne semblait pas modifier l’histoire naturelle de la RCH et serait un simple marqueur de sévérité, alors que d’autres concluaient à une augmentation du risque de corticorésistance et de colectomie. Le but de notre étude était d’évaluer la cinétique de la charge virale tissulaire du CMV sur des biopsies coliques ou rectales chez des patients en poussée modérée à sévère de RCH après initiation ou optimisation d’un traitement par infliximab (IFX), sans traitement antiviral. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude, prospective, bicentrique, débutée en janvier 2013. Les critères d’inclusion étaient les suivants : RCH en poussée modérée à sévère selon les critères de Lichtiger et Mayo clinique + présence de CMV tissulaire (PCR qualitative) sur les biopsies coliques ou rectales + absence de virémie CMV (PCR sang). Tous les patients inclus avaient un traitement par IFX, initié à 5 mg/Kg ou optimisé. Aucun patient n’était traité initialement par ganciclovir. En cas de persistance de CMV sur les biopsies et/ou en l’absence de réponse à l’IFX, l’initiation d’un traitement par ganciclovir était laissée à l’appréciation des investigateurs. Les patients étaient évalués à J0 et S14. Le critère principal d’évaluation était l’évolution de la charge virale tissulaire entre J0 et S14. Les critères secondaires étaient l’évolution clinique et endoscopique de la RCH entre J0 et S14. Résultats : Parmi les 91 patients en poussée modérée à sévère de RCH évalués pendant la période d’étude, la présence de CMV tissulaire était avérée chez 24 d’entre eux (26.3%). Seuls 12 patients remplissaient tous les critères d’inclusion. Il y avait 6 hommes et 6 femmes, d’âge médian 53 ans [19-82]. Quatre patients étaient corticorésistants, 2 corticodépendants et 6 patients n’avaient pas de traitement par corticoïdes au moment de l’inclusion. Deux patients étaient déjà traités par IFX. A J0, la charge virale (CV) médiane de CMV tissulaire était de 73 copies/100000 cellules [3-16564]. A S14, dix patients sur douze (83.3 %) n’avaient plus de CMV tissulaire. Parmi les 2 non répondeurs, un avait une diminution de la CV (de 246 à 2 copies/100000 cellules). Le second présentait une augmentation (de 65 à 457 copies/100000 cellules), malgré une amélioration des symptômes clinicoendoscopiques. Aucun patient n’a présenté de virémie CMV au cours du suivi, et aucun patient n’a été traité par ganciclovir. Sur le plan clinique et endoscopique, six patients étaient classés E2 et six E3 selon la classification de Montréal. A J0, le score Mayo clinique médian était de 9.5 [6-12], le score de Lichtiger médian était de 11 [4-16]. Les patients avaient une atteinte endoscopique Mayo 2 (4 patients) ou Mayo 3 (8 patients). A S14, onze patients (91,6%) avaient une amélioration des scores cliniques. Six ont amélioré leurs scores de Mayo endoscopique, les 6 autres sont restés stables. Conclusion : Ces résultats préliminaires suggèrent que chez les patients en poussée modérée à sévère de RCH avec PCR tissulaire positive pour le CMV traités par IFX, on observe une négativation de la charge virale tissulaire CMV chez 83% des patients sans utilisation de ganciclovir. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9558 M. Allez (1), C. Stefanescu (2), S. Nancey (3), A. Buisson (4), P. Desreumaux (5), P. Marteau (1), M. Fumery (6), J. Filippi (7), N. Barnich (4), H. Sokol (1), B. Pariente (1), P. Hofman (7), X. Treton (2), P. Seksik (1) (1) Paris; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Lyon; (4) ClermontFerrand; (5) Lille; (6) Amiens; (7) Nice. Introduction : La plupart des patients ayant une maladie de Crohn (MC) subissent au moins une résection intestinale au cours de leur maladie. La maladie récidive après résection intestinale chez plus de deux tiers des patients. La rechute clinique est précédée d’une rechute endoscopique, localisée au niveau de l’anastomose et en amont, sur le segment iléal. Le groupe REMIND constitue depuis septembre 2010 une cohorte (POP-REMIND) homogène, prospective, multicentrique de patients opérés MC iléale et/ou iléocolique. Des prélèvements sont réalisés sur la pièce opératoire et lors de l’endoscopie, stockés de façon centralisée dans une bio-banque, et analysés pour identifier des facteurs associés à la récidive. L’objectif de ce travail est, à partir d’un recueil exhaustif des données cliniques, biologiques, microbiologiques, immunologiques, histologiques, endoscopiques et évolutives, d’obtenir une modélisation intégrée des phénomènes impliqués dans récidive post-opératoire. L’objectif de ce premier travail présenté ici était la recherche des facteurs cliniques associés à cette récidive. Patients et Méthodes : Les malades ont été recrutés dans 9 centres du groupe REMIND. Les critères d’inclusion étaient : âge ≥18 ans, MC iléale ou iléo-caecale nécessitant une résection intestinale. Les données ont été recueillies à l’aide d’un CRF électronique. Le traitement postopératoire était prescrit selon un algorithme préétabli. Les données évolutives cliniques, thérapeutiques, biologiques et endoscopiques étaient recueillies à 6 mois de l’intervention. Les données endoscopiques suivantes étaient recueillies : description et distribution des lésions élémentaires, score de récidive endoscopique (classification de Rutgeerts). La récidive endoscopique était définie par un score de Rutgeerts >1. Les facteurs cliniques (variables démographiques, phénotypiques et les traitements post-opératoires) associés à la récidive endoscopique étaient recherchés par analyse univariée et regression logistique (multi-variée). Résultats : 210 patients ont été inclus. Les résultats sont présentés pour 143 malades ayant eu leur évaluation endoscopique à 6 mois. Il s’agissait de 73 hommes et 70 femmes, d’âge médian 32 ans (18-70), dont 47 fumeurs actifs (33%) et 40 anciens fumeurs (28%). L’ancienneté de la maladie était de 6 ans (0-35). Des granulomes étaient décrits chez 36 malades (25%). Des lésions ano-périnéales étaient survenues chez 30 malades (21%). Il s’agissait de la première résection intestinale chez 119 patients (83%). L’analyse macroscopique de la pièce opératoire montrait la présence de fistule (avec ou sans sténose) chez 58 malades (41%) ou de sténose (sans fistule) chez 77 malades (54%). Un traitement par thiopurines et/ou anti-TNF avaient été donné avant l’intervention chez respectivement 94 (66%) et 81 (57%) patients. Dix-huit patients (38% des fumeurs actifs) arrêtaient le tabac après l’intervention. En post-opératoire, 29 malades (21%) recevaient des thiopurines et 46 (32%) des anti-TNF. Une récidive endoscopique (score de Rutgeerts>1) était observée chez 63 malades (44%). Dans notre cohorte prospective POP-REMIND, le sexe féminin (OR -1,07 IC95% 0,16-0,73), la présence d’une sténose (OR -2,54 ; IC95% 0,010,81) ou d’une fistule (OR -2,49 ; IC95% 0,01-0,87) étaient protecteurs de la récidive endoscopique et le tabagisme (OR 1,46 IC95% 1,90-9,74) était un facteur aggravant de ce risque. Conclusion : La cohorte prospective POP-REMIND possède des caractéristiques classiques de patients ayant 117 COMMUNICATIONS ORALES A. Le Méhauté (1), G. Danan (2), S. Pillet (3), E. Del Tedesco (3), V. Foulongne (2), L. Caillo (2), D. Christophorou (2), F. Gonzalez (2), G.-P. Pageaux (2), X. Roblin (3), R. Altwegg (2) JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.105 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.107 une résection intestinale pour MC. Le seul facteur réversible associé au risque de récidive endoscopique reste le tabac. Ces résultats justifient pleinement la recherche de biomarqueurs prédictifs de la récidive post-opératoire et l’intérêt que représentent la constitution et l’exploitation future d’une telle cohorte. Intérêt du dosage de la calprotectine fécale pour le diagnostic de la récidive endoscopique post-opératoire de la maladie de Crohn chez des patients asymptomatiques Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9880 G. Boschetti (1), M.-H. Laidet (1), D. Moussata (1), C. Stefanescu (2), X. Roblin (3), G. Phelip (1), E. Cotte (1), G. Passot (1), Y. Francois (1), J. Drai (1), E. Del Tedesco (3), Y. Bouhnik (2), B. Flourie (1), S. Nancey (1) (1) Lyon; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Saint-Étienne. Introduction : Au cours de la maladie de Crohn (MC), la calprotectine fécale (fCal) est utilisée comme un marqueur de l’inflammation intestinale fortement associé à la sévérité des lésions endoscopiques.. L’intérêt de son dosage en cas de lésions minimes, notamment en situation post-opératoire, n’est pas établi. Le but de cette étude était d’analyser les relations entre les concentrations de fCal et de CRP ultrasensible (CRPus) et la sévérité des lésions endoscopiques postopératoires chez des patients asymptomatiques atteints de MC (Score de Harvey-Bradshaw ≤ 3). Patients et Méthodes : Tous les patients asymptomatiques bénéficiant d’une iléo-coloscopie de surveillance dans les 18 mois suivant une résection iléo-colique pour MC ont été consécutivement inclus. Dans le même temps, des prélèvements de sang et de selles ont été réalisés pour la mesure de la fCal et de la CRPus et la récidive endoscopique post-opératoire a été évaluée selon le score de Rutgeerts. Résultats : 86 patients ont été inclus dans cette cohorte prospective multicentrique observationnelle. Les concentrations de fCal étaient significativement plus élevées chez les patients en récidive endoscopique postopératoire comparativement à ceux qui restaient en rémission endoscopique (moy ± ESM : 473 ± 78 ⎧g/g vs. 115 ± 18 ⎧g/g ; p<0,0001). L’aire sous la courbe ROC pour discriminer les patients en rémission endoscopique de ceux en récidive, était de 0,86 pour la fCal contre 0,70 pour la CRPus. Au seuil de 100 µg/g, la sensibilité, la spécificité, la valeur prédictive négative, la valeur prédictive positive et la performance globale du dosage de la fCal à distinguer les patients en récidive endoscopique post-opératoire de ceux en rémission endoscopique était de 95 %, 54%, 69%, 93% et 77%, respectivement. Conclusion : COMMUNICATIONS ORALES Le dosage de la fCal est un outil prometteur pour le suivi des patients après résection iléocolique pour MC. Compte tenu de sa très forte valeur prédictive négative, une mesure de fCal inférieure au seuil de 100 µg/g de selles permet d’éviter une iléo-coloscopie systématique chez 30% des patients de cette population. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9472 118 CO.109 Evaluation prospective de la performance diagnostique de l’aspiration de bile avant et après brossage biliaire en association au brossage biliaire par CPRE dans le diagnostic des sténoses biliaires malignes Validation de la fiabilité diagnostique de l’endomicroscopie confocale pour la caractérisation des sténoses biliaires indéterminées : résultats d’une étude prospective, internationale, multicentrique G. Roth (1), P. Bichard (1), H. Roth (1), M. Fior-Gozlan (1), J. Auroux (1), I. Bricault (1), C. Letoublon (1), V. Leroy (1), T. Decaens (1) M. Giovannini (1), A. Slivka (2), I. Gan (3), P. Jamidar (4), P. Cesaro (5), G. Costamagna (6), F. Caillol (1), M. Kahaleh (7) (1) Grenoble. (1) Marseille; (2) Pittsburgh, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (3) Seattle, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (4) New Haven, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (5) Brescia, ITALIE; (6) Rome, ITALIE; (7) Charlottesville, ETATS-UNIS D’AMERIQUE. L’objectif de cette étude est d’évaluer la performance diagnostique de l’association du brossage biliaire et de l’aspiration de bile avant et après brossage biliaire au cours d’une cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE), en comparaison au brossage biliaire seul. Patients et Méthodes : Entre janvier 2007 et décembre 2012, les patients ayant bénéficié d’une CPRE dans le traitement d’une sténose biliaire ont été inclus. Les sténoses secondaires à une compression extrinsèque par nodules pancréatiques tumoraux primitifs ou secondaires, et adénopathies ont été exclues. Nous avons également considéré un groupe de sténoses indéterminées qui correspondait à la situation où les imageries pré opératoires n’avaient permis aucune orientation étiologique. Les résultats des examens cytologiques devaient être confirmés soit par une analyse histologique, soit par le suivi du patient d’une période minimale d’un an pour éliminer tout faux négatif. La procédure endoscopique consistait en une sphinctérotomie première, suivie du franchissement de la sténose par un fil guide, avec mise en place au niveau de la sténose d’une cytobrosse à usage unique protégée par un cathéter de 8 Fr. 3 à 10 ml de bile étaient aspirés par le cathéter et récoltés dans un tube sec avant et après brossage. Le brossage comprenait 10 passages au sein de la sténose avec réalisation d’une analyse cytologique classique et en couches minces. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9179 Introduction : Le diagnostic des sténoses biliaires indéterminées représente un problème clinique majeur. Les prélèvements endocanalaires constituent l’examen de référence pour le diagnostic de cholangiocarcinome, mais sont associés à une faible sensibilité. Les difficultés de lecture anatomopathologique restent fréquentes expliquant en partie des performances globalement basses. Plusieurs études récentes ont démontré l’excellente précision diagnostique de l’endomicroscopie confocale (pCLE - probe based confocal laser endomicroscopy) au cours de CPRE pour la caractérisation de ces lésions. Cette étude présente les résultats finaux d’un essai prospectif, international et multicentrique visant à valider ces résultats prospectivement. Patients et Méthodes : 136 patients présentant une sténose biliaire indéterminée ont été pris en charge dans un des 6 centres internationaux de l’étude (2 en Europe, 4 aux Etats-Unis) et ont subi une procédure pCLE au cours d’une procédure standard de CPRE. Lors de chaque procédure, l’investigateur fournissait séquentiellement les informations suivantes : 1. Diagnostic présomptif sur la base de l’histoire clinique et de l’impression CPRE, 2. Diagnostic présomptif sur la base de l’examen pCLE 3. Diagnostic présomptif sur la base des résultats des prélèvements tissulaires. Par ailleurs, chaque cas était rétrospectivement analysé par un second investigateur, sans les informations pCLE. Il lui était demandé de fournir de manière séquentielle 1. Un diagnostic présomptif sur la base de l’historique clinique et de l’impression CPRE, 2. Un diagnostic présomptif sur la base des résultats des prélèvements tissulaires.Tous les patients étaient suivis pour un minimum de 6 mois. Résultats : Sur 112 patients évaluables, 71 présentaient un diagnostic de cholangiocarcinome. Les performances des prélèvements endocanalaires étaient les suivantes : (sensibilité, spécificité, précision diagnostique : 56%, 100%, 72%). Les performances du pCLE associé à l’impression ERCP : (sensibilité, spécificité, précision diagnostique : 89%, 71%, 82%). La performance du pCLE associé à l’impression ERCP et aux prélèvements tissulaires était de 88%. Conclusion : La précision diagnostique basée sur l’impression clinique et les données pCLE surpasse celle obtenue par analyse du prélèvement tissulaire. L’ajout de cette technique à l’arsenal diagnostique des sténoses biliaires, peut permettre une évaluation plus précise de ces lésions, tout en optimisant les coûts et délais associés à la répétition des examens diagnostiques. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9473 119 COMMUNICATIONS ORALES Introduction : Le diagnostic cytologique obtenu par cytobrossage biliaire des sténoses suspectes est considéré comme spécifique mais très peu sensible. Peu d’études cliniques proposent des techniques visant à améliorer les performances diagnostiques de cette cytologie biliaire. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.108 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.110 CO.111 Peut-on considérer qu’un patient est guéri quand de l’adénocarcinome est présent sur une pièce d’ampullectomie endoscopique ? Cholangiocarcinome avancé : quels sont les facteurs prédictifs de morbi-mortalité du drainage transhépatique percutané des voies biliaires ? I. Oria (1), O. Luna (2), C. Lefort (3), G. Rodica (3), J.-Y. Scoazec (4), F. Fumex (3), R. Bourdariat (3), V. Lépilliez (3), A.-I. Lemaistre (3), B. Napoléon (3) L. Cordiez (1), G. Sergent (1), H. Béhal (1), O. Ernst (1), J. Branche (1), S. Dharancy (1), V. Canva-Delcambre (1), A. Louvet (1), E. Boleslawski (1), S. Truant (1), F.-R. Pruvot (1), P. Mathurin (1), S. Cattan (1) (1) Buenos Aires, ARGENTINE; (2) Rio de Janeiro, BRÉSIL; (3) Lyon; (4) Villejuif. (1) Lille. Introduction : Selon la classification TNM des tumeurs ampullaires, un adénocarcinome pT1 est limité à l’ampoule de Vater sans infiltration de la musculeuse duodénale. Le risque de métastases ganglionnaires (N+) est chiffré autour de 20% dans les séries chirurgicales occidentales. La classification japonaise subdivise les lésions pT1 en tumeurs d0, limitées au sphincter d’Oddi (risque de N+ = 0%) et en tumeurs d1 envahissant la sous-muqueuse duodénale (risque de N+ = 30 %). Les chirurgiens japonais considèrent une lésion d0 sans embol vasculaire comme un cancer précoce pouvant être traité curativement par un geste local. Aucune série endoscopique n’a pour le moment évalué si l’ampullectomie endoscopique (AE) était réellement curative dans cette situation. But du travail : Evaluer dans quels cas une ampullectomie endoscopique pouvait être considérée comme curative en cas d’adénocarcinome ampullaire. Matériels et Méthodes : 172 patients ont été traité par AE entre Mai 1999 et Juillet 2013 et ont été prospectivement inclus dans une base de données. Un foyer d’adénocarcinome était présent sur la pièce de résection dans 25 cas. Dans 11 cas (Groupe 1), l’envahissement était limité au sphincter d’Oddi (d0). Dans 14 cas (Groupe 2), il existait un envahissement de la sous-muqueuse (d1). Les données histopathologiques et le suivi des patients ont été analysés rétrospectivement. COMMUNICATIONS ORALES Résultats : Groupe 1 : Cinq patients (45%) avaient des marges de résection négatives (R0), aucun embol vasculaire et des biopsies de controle normales. Aucune récidive n’a été mise en évidence au cours du suivi (moyenne 52 mois (12-96) ). Six patients (55%) avaient des marges de résection positives (R1) dont un avec embols vasculaires. Une duodénopancréatectomie céphalique (DPC) complémentaire a été réalisée 3 fois (1 d1N-, 1d1N+, 1 sans tumeur résiduelle). Les 3 autres patients R1 présentaient des contre-indications opératoires et ont été suivis. Il n’y avait pas de récidive de cancer ni de décès lié à la maladie pour 2 d’entre eux après 36 et 72 mois de surveillance. Un patient a été perdu de vu. Groupe 2 : Dix patients (71%) étaient R1 et 4 (29%) R0. Des embols vasculaires étaient présents dans 5 cas (36%). Huit patients ont eu une DPC complémentaire, 6 étaient N+ (62%) dont 4 avaient un adénocarcinome résiduel (50%). Deux patients étaient sans tumeur. Six patients ont été réfutés pour la chirurgie. Au cours de la surveillance (moyenne 24 mois (1248) ) 3 ont récidivé (1 N +, une récidive locale, 1 M + foie), 2 sont morts de complications de la chimiothérapie et 1 est resté en vie sans récidive à 24 mois. Conclusion : En accord avec la classification japonaise cette étude confirme que le pronostic des carcinome T1 de l’ampoule de Vater est très différent s’il y a ou non un envahissement de la sous-muqueuse duodénale. Devant un adénocarcinome limité au sphincter d’Oddi, sans embol vasculaire, et avec une résection R0 le traitement endoscopique peut être considéré comme curatif. Dans les autres cas, une DPC complémentaire doit être discutée. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9805 Introduction : Le drainage transhépatique percutané (DTP) des voies biliaires est le traitement symptomatique de choix des formes non résécables de cholangiocarcinome intrahépatique ou périhilaire. Ce geste vise à améliorer la survie, la qualité de vie et à permettre l’administration d’une chimiothérapie palliative. Cependant, la morbidité potentiellement sévère du DTP conduit parfois à s’interroger sur le rapport bénéfice-risque de ce geste chez des patients fragilisés, ce d’autant que les facteurs prédictifs de complication restent méconnus. L’objectif principal de notre étude était d’identifier les facteurs prédictifs de morbi-mortalité du DTP chez les patients atteints de cholangiocarcinome avancé afin d’améliorer le rapport bénéfice risque de ce geste. Patients et Méthodes : Tous les patients ayant bénéficié d’un premier DTP à visée palliative pour cholangiocarcinome avancé entre janvier 2005 et décembre 2011 ont été inclus. La non résécabilité du cholangiocarcinome était validée en réunion médico-chirurgicale. Les données recueillies rétrospectivement incluaient les données démographiques, le score ASA, l’existence d’un Syndrome de Réponse Inflammatoire Systémique (SIRS), les antécédents de cholangio-pancréatographie par voie endoscopique (CPRE) et de pose de prothèse biliaire endoscopique, l’hémogramme, le bilan hépatique, la fonction rénale, l’albuminémie, l’INR et la CRP. La présence de métastases hépatiques, d’ascite, de carcinose péritonéale et la localisation du cholangiocarcinome sur l’arbre biliaire ont été colligées. Enfin, les procédures de radiologie interventionnelle (nombre de drain et de prothèse) et les complications (sepsis, nécessité d’une transfusion sanguine, perforation d’organe ou faux trajet, fuite biliaire et décès) ont été analysées. Résultats : Au total, 97 patients (58 % d’hommes) d’âge médian 70 ans [36-87] ont été inclus. Le cholangiocarcinome était de localisation péri-hilaire chez 77 % des patients (n = 75). Quatorze patients présentaient une ascite. Le score ASA était entre 1 à 3 chez 80 patients. Une CPRE avait été réalisée dans les 30 jours précédant le DTP chez 24 patients, avec pose de prothèse chez 10 d’entre eux. Le taux moyen de bilirubine totale était de 351 μmol/L. Une complication majeure est survenue chez 57 % des patients (n = 55) au cours des 15 jours suivant le DTP : sepsis (n = 48 %), transfusion sanguine (19 %), infection locale (7 %), fuite biliaire (5 %), faux trajet (5 %). Le drainage biliaire isolé (envahissement de l’arbre biliaire rendant impossible la pose d’endoprothèse radiologique ; n = 51) était un facteur de risque indépendant de complication majeure, essentiellement septique (p = 0,0002). Le taux de mortalité précoce (à 30 jours) était de 22 % (n = 22 dont 2 décès imputables au geste) et la survie médiane de 134 jours. Les facteurs de risque prédictifs indépendants de mortalité précoce étaient la présence d’ascite (OR = 6,92 ; p = 0,007), la présence d’un SIRS (OR = 3,41 ; p = 0,03) et le taux de créatinine (OR = 3,07 ; p = 0,02). Conclusion : Chez les patients atteints de cholangiocarcinome avancé l’impossibilité de pose de prothèse radiologique au cours du drainage percutané est un facteur prédictif de complication précoce. La présence avant le drainage d’une ascite, d’un Syndrome de Réponse Inflammatoire Systémique et d’une insuffisance rénale sont des facteurs prédictifs de mortalité précoce. Ces données devraient faciliter la sélection et la mise en condition des patients avant ce geste. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9130 120 CO.113 Drainage biliaire guidé par échoendoscopie en cas d’échec ou d’impossiblité de CPRE : expérience cumulée monocentrique au terme de 101 procédures Apport de l’infundibulotomie précoce dans les CPRE difficiles : une étude prospective L. Poincloux (1), O. Rouquette (1), D. Pezet (1), M. Dapoigny (1), G. Bommelaer (1), A. Abergel (1) (1) Rouen. Introduction : En cas d’échec ou d’impossibilité de CPRE, le drainage biliaire guidé par échoendoscopie (DB/ EE) est une alternative au drainage biliaire percutané. Nous présentons notre expérience cumulée sur 7 ans des DB/EE pour ictère rétentionnel. Patients et Méthodes : Entre février 2006 et février 2013, 101 patients présentant un ictère obstructif (98 sténoses biliaires malignes et 3 bégnines) avec impossibilité ou échec de CPRE ont bénéficié d’un abord biliaire échoendoscopique intra ou extrahépatique par un seul opérateur. L’indication de DB/EE était une sténose duodénale, un bypass chirurgical, un échec de cannulation ou un drainage biliaire incomplet pour tumeur du hile dans respectivement 25, 8, 41 et 27 cas. Sur la durée de l’étude et selon le type d’abord, plusieurs types de prothèses ont été utilisés : plastique (n = 5), métallique couvertes (n = 22), 2 stents emboités (couvert + non couvert) (n = 36) ou semi-couvert (n = 38). Dans l’optique de diminuer le risque de fuite biliaire, un drain nasobiliaire transprothétique temporaire (48h) était associé chaque fois que possible (n = 54) ainsi qu’une perfusion postopératoire d’octreotide pendant 48h à partir du 25ème patient (n = 77). Résultats : 71 patients ont eu un abord intrahépatique (66 hepaticogastrostomies (dont 16 avec stent transpapillaire antérograde associé) et 5 RDV guidés par EE), et 30 patients un abord extrahépatique (26 choledocoduodénostomies, 1 choledocojejunostomie, 1 choledochoantrostomie et 2 cholangiographies guidées par EE). Les taux de succès technique et fonctionnel étaient respectivement de 98% et 92%. Il n’y avait pas de difference entre les hepaticogastrostomies et les choledocoduodenostomies en terme d’efficacité (94% vs. 90%, p = 0.69) ou en terme de complications (10.6% vs. 7%, p = 1). 12 patients ont présenté des complications : 10 dans le groupe hepaticogastrostomies (HG) (2 pneumopéritoines limités, 1 hématome intrahépatique, 5 fuites biliaires dont 1 par internalisation du stent, 2 sepsis), et 2 dans le groupe choledocoduodenostomies (CD) (1 hémorragie par fistule artériobiliaire et 1 sepsis). 6 décès post-procédures sont survenus (3 secondaires à une péritonite biliaire et 3 secondaires à un sepsis), dont 5 parmi les 50 premiers patients entre 2006 et 2011 et 1 parmi les 51 derniers patients entre 2011 et 2013 (p = 0.08 après comparaison par méthode de Kaplan-Meier des décès post-procédure selon la période de suivi). Le type de procedure (HG vs. CD), le type de prothèse (plastique vs. métallique), le type de stenting (2 stent emboités vs. 1 stent), un drain nasobiliaire ou une perfusion postopératoire d’octreotide n’étaient pas pronostiques en terme de fuite biliaire. Le suivi median était de 280 jours (3-775j) : 9 patients ont présenté une occlusion du stent (moyenne de perméabilité 174j) dont 5 ont été reperméabilisés avec succès. Une migration de stent a été notée dans 1 cas. Conclusion : Le drainage biliaire guidé par EE est une technique efficace mais avec une morbidité significative qui semble décroitre avec la courbe d’apprentissage. Elle devrait etre réalisée dans des centres experts chez des patients selectionnés. Des études prospectives comparatives avec le drainage percutané sont nécessaires pour préciser la place de cette technique. Introduction : Le cathétérisme difficile de la voie biliaire principale (VBP) reste un problème fréquent dans la CPRE (environ 10-25% selon les études). Il existe plusieurs techniques endoscopiques utilisées pour le cathétérisme difficile de la VBP, incluant notamment la pré-coupe-sphinctérotomie et l’infundibulotomie ou fistulotomie supra-papillaire. Toutefois, le taux de complications avec ces techniques de CPRE avancées semble être plus élevé que pour les patients qui ont bénéficié d’une sphinctérotomie conventionnelle. Certaines études ont identifié l’infundibulutomie comme un facteur de risque indépendant de complications sévères post-CPRE. Cependant, l’infundibulotomie est souvent utilisée tardivement après un temps de cathétérisme conventionnel très variable selon les études, généralement supérieur à 15 minutes. Le but de notre étude était d’évaluer prospectivement : 1) l’efficacité de l’infundibulotomie de sauvetage après échec de cathétérisme standard de la papille 2) le meilleur timing pour l’infundibulotomie de sauvetage avec la mesure du taux de complications post-CPRE en fonction du délai après lequel l’infundibulutomie est pratiquée. Patients et Méthodes : Tous les patients ayant bénéficié d’une CPRE thérapeutique entre le 01/01/13 et le 08/10/2014 ont été inclus dans notre étude prospective. Les patients ont été divisés en trois groupes en fonction de la durée de cathétérisme de la VBP avant l’infundibulotomie (<5 min, entre 5 et 15 min et 15 min). L’augmentation du taux de cathétérisme grâce à l’infundibulotomie, ainsi que la corrélation entre les complications post-CPRE et le timing de l’infundibulotomie ont été analysés pour les trois groupes. Le timing de l’infundubulotomie a été déterminé au cours de la procédure de CPRE selon des critères laissés à l’appréciation de l’endoscopiste. Les opérateurs étaient des médecins endoscopistes ayant une expérience de plus de 500 CPRE et maîtrisant l’infundibulotomie. Résultats : Deux cent trente deux patients ont été analysés. Dans 167 cas, le cathétérisme biliaire a été obtenu par la procédure conventionnelle (71%). Chez 65 patients, une infundibulotomie a été réalisée avec un succès total de cathétérisme biliaire chez 222 malades (96%). L’infundibulotomie a donc permis de passer de 71% de succès de cathétérisme biliaire à 96% (p = 0.03). Chez 10 patients, le cathétérisme n’était pas possible, y compris par infundibulotomie pour 6 d’entre eux, les 4 restants présentant une contre-indication à l’infundibulotomie. Chez 17 patients, une pancréatite post-CPRE (PPC) a été observée (7%). Chez 70% des patients atteints d’une PPC, la durée de cathétérisme de la VBP était de plus de 15 min. Il y avait une corrélation significative entre la survenue de la PPC et la durée de tentative de cathétérisme > 15 min (p <0,001). Il n’ y avait pas de corrélation significative entre la survenue d’une PPC et l’infundibulotomie (p = 0.33). Aucun cas de perforation ou d’hémorragie significative n’était relevé. La mortalité était de 0%. Nous n’avons pas observé de PPC chez les patients avec une infundibulotomie précoce (<10 min). Conclusion : L’infundibulotomieprécoce est une procédure efficace qui augmente le pourcentage du taux de réussite de la CPRE de 71% à 96%. La survenue d’une PPC est corrélée à la durée de la tentative de cathétérisme de la VBP mais pas à l’infundibulotomie. L’infundibulotomie précoce pourrait éviter la PPC si elle était utilisée précocement, avant 10 min de tentative de cathétérisme biliaire. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9247 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9919 121 COMMUNICATIONS ORALES (1) Clermont-Ferrand. R. Alhameedi (1), A. Di Fiore (1), A. Gangloff (1), L. Thomassin (1), B. Haddouche (1), P. Michel (1), P. Ducrotté (1), S. Lecleire (1) JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS CO.112 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.97 P.98 Le polymorphisme génétique de la manganèse superoxide dismutase (SOD) dans l’hépatite alcoolique aiguë sévère La mutation H63D/H63D prédispose au développement du syndrome métabolique E. Nguyen-Khac (1), V. Lloyd (1), R. Buttolo (1), M. Naassila (1), H. Houchi (1) (1) Amiens. Introduction : Le stress oxydatif joue un rôle essentiel dans la physiopathologie de l’hépatite alcoolique aigue (HAA). La manganese superoxide dismutase (MnSOD) est une enzyme anti-oxydante mitochondriale primordiale. Son activité est cependant diminuée au cours de l’HAA. Le polymorphisme rs4880 C>T du gène SOD2 codant la MnSOD est associé à une baisse de l’activité de l’enzyme. Le but de notre travail est de déterminer la distribution génotypique du polymorphisme rs4880 C>T du gène SOD2 dans l’hépatite alcoolique aigue. Patients et Méthodes : Le génotypage rs4880 C>T du gène SOD2 était réalisé par PCR avec la technologie Taqman (LifeTechnologies, Applied Biosystems, ref : C_8709053_10) dans une population de 201 individus, dont 71 HAA, 67 cirrhotiques alcooliques sans HAA et 63 témoins sains appariés sur l’âge et le sexe. Les données cliniques, biologiques et les scores pronostiques (Child, MELD, Maddrey) étaient déterminés dans les groupes HAA et Cirrhose sans HAA. Le modèle de Lille (seuil à 0,56) a été calculé à J7 dans le groupe HAA. La survie était évaluée à 6 mois. Résultats : Les patients du groupe cirrhose étaient âgés de 57±0,2 ans, avaient un score de Child à 7,6±0,1 et un score de MELD à 12,5±1,2. Comparativement au groupe cirrhose, les principales données des patients du groupe HAA statistiquement différentes étaient l’âge (54±1 ans ; p = 0.005), le score de Child (11,7±0,3 ; p<0,001) et le score de MELD (24,2±0,9 ; p<0,001). Le score de Maddrey était à 57,8±2,6 dans le groupe HAA. La distribution génotypique du rs4880 respectait l’équilibre d’Hardy-Weimberg dans nos trois populations (p>0.847). La fréquence de l’allèle ancestral C n’était pas significativement différente entre les groupes HAA et Cirrhose (respectivement, 42.2% et 38,9% ; p = 0.80). La répartition des génotypes C/C, C/T et T/T n’était pas différente dans le groupe HAA comparée au groupe cirrhose (p = 0,50). Parmi le groupe HAA ; les scores de Child, MELD et Maddrey étaient comparables selon les génotypes (p = 0,19 ; p = 0,09 ; p = 0,35 respectivement). Il n’existait pas de différence dans la répartition des génotypes concernant la réponse au traitement selon le score de Lille à 0,56 (p = 0,52) ou la survie à 6 mois (p = 0,63). Conclusion : Dans cette étude, le polymorphisme rs4880 du gène SOD2 codant la manganese superoxide dismutase ne semble pas associé à la survenue d’une hépatite alcoolique aigue. Il n’est pas retrouvé d’association entre le génotype et le pronostic de l’hépatite alcoolique aigue selon le modèle de Lille à 0,56 et la survie à 6 mois. Remerciements, financements, autres : POSTERS Groupe PicHAAr (Picardie Hépatite Alcoolique Aigue Sévère) Projet financé par le Conseil Régional de Picardie. A. Castiella (1), E. Zapata (1), M.-D. de Juan (2), L. Zubiaurre (1), A. Iribarren (1), P. Otazua (3), F.-J. Fernandez Fernandez (4), A. Arriola (2), E. Elosegui (2), E. Utrilla (5), J.-L. Cabriada Nuno (4), F. Mugica (2) (1) Mendaro, ESPAGNE; (2) Donostia, ESPAGNE; (3) Mondragon, ESPAGNE; (4) Galdakao, ESPAGNE; (5) Zarauz, ESPAGNE. Introduction : Près du 25% de la population dans les pays occidentaux présentent le syndrome métabolique (SM). Le SM est fréquentement associée a l’hyperferritinémie et celle-ci peut être produite par les mutations au gène HFE (1). Les mutations au gène HFE, comment la H63D/H63D, peuvent être associées au SM (1). Patients et Méthodes : Étude prospective de 132 patients consécutifs avec HF (> 200µg/L femmes ; >300 µg/L hommes) inclus dans un période d’un an. Le syndrome métabolique a été défini par les critéres de l’IDF Epidemiology Task Force Consensus (1). L’étude du gène HFE a été réalisée par PCR multiplex en temps réel (LC 1.0). La détection simultanée des mutations C282Y, H63D et S65C a été réalisée en utilisant LC-Red 640, LC-Red 705 et des sondes d’hybridation marquées à la fluorescéine (Tibmolbiol, Berlin, Allemagne). Résultats : En 97 patients (80 hommes ; 17 femmes) des 132, on a eu tous les parametres pour déterminer la présence du SM. 54 patients avaient des critéres du SM (44/80 hommes ; 10/17 femmes). Dans 51 patients avec SM on a determiné les mutations du gène HFE : C282Y/wt 2 (3.92%), H63D/H63D 11 (21.56%), H63D/wt 15 (29.41%), C282Y/ H63D 3 (5.88%), wt/wt 19 (37.25%), S65C/wt 1 (1.96%). La fréquence genotypique a été comparé avec celle des contrôles de la même region (2). La mutation H63D/H63D était 21.56% vs. 7.76% au groupe contrôle. La fréquence allélique de la mutation H63D est de 42.15% au groupe SM vs. 30.83% au groupe contrôle. Conclusion : Le genotype H63D/H63D et l’allele H63D prédispossent au développement du SM dans les patients atteints d’hyperferritinémie. Références : 1.Tello-Basco S, et al. HFE gene mutations in hyperferritinemia associated with one or more components of metabolic syndrome. J Am Soc Hypertens 2014 ; 8 : e109-e111 : P191. 2. De Juan MD, et al. HFE gene mutations analysis in Basque hereditary hemochromatosis patients and controls. Eur J Hum Genet 2001 ; 9 : 961-4. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9187 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9561 122 Étude des mutations atypiques du gène HFE et des gènes TFR2 et FPN1 sur des patients atteints d’une hémochromatose phénotypique et sans mutation C282Y/ C282Y basque population with hemochromatosis. J Gastroenterol Hepatol 2010 ; 25 : 1295-1298. 4 Bittencourt PL, et al. Analysis of HFE and non-HFE gene mutations in Brazialian patients with hemochromatosis. Clinics 2009 ; 64 : 837-41. A. Castiella (1), E. Zapata (1), M.-D. de Juan (2), L. Aragon (2), L. Zubiaurre (1), A. Iribarren (1), P. Otazua (3), F.-J. Fernandez Fernandez (4), O. Zuriarrain (2), A. Gorostidi (2), A. Arriola (2), E. Elosegui (2), E. Utrilla (5), J.-L. Cabriada Nuno (4), F. Mugica (2) Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9185 (1) Mendaro, ESPAGNE; (2) Donostia, ESPAGNE; (3) Mondragon, ESPAGNE; (4) Galdakao, ESPAGNE; (5) Zarauz, ESPAGNE. Introduction : Le génotype le plus fréquemment associée à l’hémochromatose héreditaire est le C282Y/C282Y. Dans le Pays Basque, près de la moitié des patients atteints d’hémochromatose phénotypique (HF) sont homozygotes pour cette mutation, mais le reste non (1-3). D’autres mutations dans les gènes HFE, TFR2 et FPN1 peuvent être impliqués dans le développement de HF chez ces patients (4). Objectif : Évaluer le rôle des mutations dans les gènes HFE, TFR2 et FPN1 (SCL40A1) chez les patients d’une cohorte historique de la vallée du Deba (Gipuzkoa) sans mutations typiques. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.99 Patients et Méthodes : Étude rétrospective, période 1997-2007. Nous avons étudié les patients atteints d’une HF dans vallée du Deba. Critères d’inclusion : patients atteints d’une HF : concentration hépatique en fer par biopsie (CHF) > 4.000μg / g ; index de charge hépatique en fer rapporté a l’âge> 1,9 ; absence de la surcharge secondaire en fer ; Alcool <60g / j ; absence des facteurs de risque ou des signes histologiques de stéatohépatite non alcoolique ; et l’exclusion d’autres causes de maladie du foie (3). L’étude du gène HFE a été réalisée par PCR multiplex en temps réel (LC 1.0). La détection simultanée des mutations C282Y, H63D et S65C a été réalisée en utilisant LC-Red 640, LC-Red 705 et des sondes d’hybridation marquées à la fluorescéine (Tibmolbiol, Berlin, Allemagne). Chez les patients présentant des critères de HF sans homozygose C282Y l’étude des autres mutations a été considéré. Parmi les mutations non classiques plus fréquemment associés à HH on a étudie : HFE (V53M, V59M, H63H, Q127H, P 160delC, E168Q, E168X, W169X, Q283P), TFR2 (E60X, M172K, Y250X, AVAQ594-597del) ) et FPN1 (N144H, V162del) en utilisant une PCR-SSO inverse, l’Hemochromatosis StripAssay A®. Conclusion : Au Pays Basque (Gipuzkoa), les patients atteints d’une HF sans la mutation C282Y/C282Y n’ont pas d’autres mutations atypiques (HFE, TFR2, FPN1). Remerciements, financements, autres : * Bourse de la Société Vasco-Navarra de Pathologie Digestive 2013. Références : 1.-Bauduer F, et al. Distribution of the C282Y and H63D polymorphisms in hereditary hemochromatosis patients from the french Basque Country. Ann Hematol 2005 ; 84 : 99-102. 2 De Juan MD, et al. HFE gene mutations analysis in Basque hereditary hemochromatosis patients and controls. Eur J Hum Genet 2001 ; 9 : 961-4. 3-Castiella A, et al. Significance of H63D homozygosity in a 123 POSTERS Résultats : 40 patients consécutifs atteints de HF (31 hommes, 9 femmes) ont été inclus. L’âge moyen était de 54,82 ± 13,73, la férritine sérique 707,21 ± 1078,56 ; la saturation de la transferrine (n%) : 68.33 ± 22.25. L’étude a révélé des mutations classiques du gène HFE : C282Y / C282Y-20 (50%) C282Y / H63D : 5 (12,5%), H63D / H63D : 3 (7,5%), H63D / wt : 10 (25%), wt / wt : 2 (5%). Dans les non-C282Y / C282Y on a mené l’étude des mutations atypiques : les 20 patients ne présentaient aucune des mutations atypiques mentionnées ci-dessus. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.100 P.101 Evaluation des tests hépatiques chez les patients sous antidépresseurs suivis en psychiatrie : étude observationnelle dans la «vraie vie» Efficacité et complications du TIPS dans l’hypertension portale non cirrhotique : étude observationnelle de 24 cas C.-S. Voican (1), S. Martin (2), E. Corruble (2), G. Perlemuter (1) (1) Clamart; (2) Kremlin-Bicêtre. Introduction : Les antidépresseurs peuvent potentiellement induire des hépatites médicamenteuses, même aux doses thérapeutiques. Les informations disponibles sur l’hépatotoxicité des antidépresseurs reposent essentiellement sur les cas publiés ou rapportés aux autorités de contrôle du médicament et dans une moindre mesure sur des essais cliniques de phase III. De plus, les bilans hépatiques ne sont pas systématiquement pratiqués par les psychiatres. Par conséquent, la véritable incidence des hépatites liées aux antidépresseurs en prescription usuelle reste mal connue. Le but de cette étude observationnelle était d’analyser la pratique de surveillance du bilan hépatique chez les patients sous antidépresseurs suivis en psychiatrie et d’évaluer la prévalence et les causes des anomalies du bilan hépatique. Patients et Méthodes : Nous avons analysé les données de 321 patients inclus de façon prospective dans l’étude METADAP (évaluation de l’effet des antidépresseurs sur le métabolisme) dans le service de psychiatrie au CHU Bicêtre, entre 2007 et 2012, ayant un trouble dépressif majeur unipolaire, hospitalisés ou ambulatoires, nécessitant l’introduction d’un traitement antidépresseur. Les bilans hépatiques disponibles dans les 6 mois précédant l’initiation du traitement et les premiers 6 mois de traitement ont été recueillis. Les données cliniques et biologiques nécessaires pour définir le syndrome métabolique ont été analysées ainsi que les bilans étiologiques réalisés en cas d’anomalies des tests hépatiques. POSTERS Résultats : Au moins un bilan hépatique était disponible chez 116 (36,1%) des 321 patients sous traitement antidépresseur. Ces patients étaient plus souvent des patients hospitalisés que suivis de façon ambulatoire. Les antidépresseurs étaient les suivants : imipraminiques 11% (clomipramine, amitriptyline, maprotiline), IRSN 43,1% (venlafaxine, minalcipran, duloxétine), ISRS 37,4% (fluoxétine, paroxétine, sertraline, citalopram, escitalopram) et autres 8,5% (miansérine, mirtazapine). Des anomalies des tests hépatiques étaient observées chez 25 (21,5%) des 116 patients avec bilan hépatique disponible. La prévalence du syndrome métabolique était plus élevée chez les patients avec anomalies du bilan hépatique par rapport à ceux avec bilan hépatique normal (44% vs.. 23.3%, p = 0.04). La stéatopathie non alcoolique était la cause principale de bilan hépatique perturbé (7 patients, 28%). Une hépatite médicamenteuse liée au traitement antidépresseur était retrouvées chez 3 (12%) des 25 patients. Les antidépresseurs impliqués étaient escitalopram (1 cas), venlafaxine (1 cas) et amitriptyline (1 cas). Le patient avec hépatite induite par amitriptyline était porteur du variant perte de fonction CYP2D6*4 et variante d’hyperactivité enzymatique CYP2C19*17. Les autres causes d’anomalies du bilan hépatique étaient : la consommation d’alcool (4 patients), l’hépatite virale C (2 patients), l’insuffisance cardiaque (1 patient). L’étiologie n’était pas explorée chez 8 (32%) des 25 patients avec anomalies des tests hépatiques. Conclusion : Les résultats suggèrent que le bilan hépatique est rarement effectué par les psychiatres chez les patients sous antidépresseurs. Un bilan hépatique basal et pendant les premiers mois de traitement antidépresseur peut être utile pour mettre en évidence les maladies hépatiques sous-jacentes, en particulier la stéatopathie dysmétabolique, et diagnostiquer précocement une hépatite médicamenteuse. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9689 L. d’Alteroche (1), C. Nicolas (1), J. Pucheux (1), J. Ayoub (1), Y. Bacq (1), J.-M. Perarnau (1) (1) Tours. Introduction : L’hypertension portale (HTP) non cirrhotique est associée à un groupe hétérogène de maladies, reliées par une HTP souvent sévère et une insuffisance hépatocellulaire modérée correspondant théoriquement aux conditions optimales d’efficacité du TIPS. Cependant, seules 16 observations ont été rapportées, dont 10 pour une hyperplasie nodulaire régénérative (HNR). Le but de ce travail était de rapporter notre expérience du TIPS dans l’HTP non cirrhotique. Patients et Méthodes : Les dossiers de tous les malades (n = 40) ayant eu un TIPS dans le même centre hospitalier entre 2004 et 2014 pour une HTP non cirrhotique ont été revus (sur 620 TIPS réalisés pendant la même période). Aucun malade ne devait présenter d’élément clinicobiologique en faveur d’une cirrhose et tous devaient avoir un gradient sus hépatique bloqué ≤10 mmHg et une pression porte ≥12 mmHg et/ou un examen histologique hépatique montrant l’absence de cirrhose et des lésions histologiques compatibles avec une HTP non cirrhotique. Les malades ayant un syndrome de Budd-Chiari (n = 8) ont été exclus. Résultats : Parmi les 24 malades inclus dans l’analyse (13 H/11 F, âge moyen 54 ans), 21 avaient eu un examen histologique hépatique révélant des lésions de dilatation sinusoïdale (n = 3), de granulomatose (n = 3), d’HNR (n = 9), de veinopathie portale oblitérante (n = 3), ou un foie subnormal (n = 3). Les entités pathologiques associées à cette HTP étaient : thrombophilie, sarcoïdose, déficit immunitaire commun variable, sclérodermie, maladie de Castleman, cirrhose biliaire primitive débutante, fibrose hépatique congénitale, cathétérisme ombilical néonatal, chimiothérapie, prise de Purinéthol, varices congénitales, angiomatose mésentérique. Les résultats des examens biologiques étaient les suivants : plaquettes : 148±75 G/L, TP : 74±15%, albuminémie : 35,7±5,6 g/L, bilirubinémie : 15,8±7,3 µmol/L. Les indications étaient : hydrothorax (n = 1), ascite réfractaire (n = 4), prévention de la récidive hémorragique (9 varices œsophagiennes, 4 gastriques, 2 mésentériques, 1 gastropathie d’HTP), indication mixte (ascitique et hémorragique, n = 3). Six malades avaient une thrombose porte complète avec cavernome et 1 malade une thrombose partielle. Le gradient sus-hépatique bloqué (disponible dans 12 cas) était à 4,6±2,1 mmHg (extrêmes : 3-10). Le TIPS s’est révélé techniquement impossible chez 1 malade (cavernome). Chez les autres la pression portale directe était à 21±4,4 mmHg (extrêmes : 12-28) et le gradient portocave passait de 15±3,9 mmHg avant shunt à 4,7±2,1 mmHg après shunt. Un geste d’occlusion variqueuse était associé dans 8 cas et une embolisation splénique partielle dans 2 cas. Cinq complications sont survenues lors de la procédure (dont 4 chez des malades avec cavernome) : 2 ponctions biliaires, 2 effractions variqueuses responsables d’un hématome périprothétique, un positionnement inhabituellement bas d’un stent couvert responsable d’une défaillance hépatique. Un malade a également fait une thrombose précoce du stent décelée à l’échographie et un autre est décédé d’une récidive hémorragique cataclysmique à J19. Avec un recul moyen de 42±33 mois (extrêmes : 19 jours-9 ans), 6 malades (26%) ont présenté un épisode d’encéphalopathie, de 1 à 4 mois après la mise en place du TIPS, résolutifs sous traitement médical sauf dans 1 cas ayant nécessité une réduction de shunt. Quatre malades (17%) ont eu une récidive du symptôme initial (2 ascites et 1 hydrothorax contrôlés après réfection du TIPS et une hémorragie fatale) 19 jours, 5, 7 et 12 mois après la procédure et 2 autres ont eu une dysfonction hémodynamique asymptomatique, à 17 et 18 mois. Conclusion : Les résultats de cette étude montrent que le TIPS est efficace dans l’HTP non cirrhotique, au prix d’une morbidité précoce non négligeable notamment en cas de cavernome ancien et d’un risque non nul d’encéphalopathie à long terme. Des études multicentriques sont nécessaires pour confirmer ces résultats, et évaluer le bénéfice du TIPS à un stade plus précoce de la maladie. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9667 124 P.103 Facteurs associés à la survenue d’une atteinte hépatique au cours des troubles du comportement alimentaire Diagnostic étiologique percutané des ascites exsudatives. Résultats préliminaires d’une étude prospective T. Perrichot (1), M. Le Gall (1), S. Guillerm (1), L. de Saint Martin (1), S. Montavon (1), J. Delarue (1), F. Tanne (1), M. Robaszkiewicz (1), J.-B. Nousbaum (1) M. Amri (1), M. Hafi (1), M. Fekih (1), M. Serghini (1), N. Ben Mustapha (1), L. Kallel (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1) (1) Brest. Introduction : Les anomalies biochimiques du foie sont fréquentes chez les malades ayant des troubles du comportement alimentaire (TCA). Plusieurs cas d’insuffisance hépatique aiguë ont été rapportés chez des sujets sévèrement dénutris en particulier en cas d’anorexie mentale (AM), probablement par autophagie hépatocytaire1. Les facteurs associés à la survenue de ces anomalies modérées ou sévères ne sont pas encore bien caractérisés. Le but de notre étude était de préciser les facteurs associés aux anomalies biochimiques du foie et à l’insuffisance hépatique dans une population de malades hospitalisés. Patients et Méthodes : Une étude prospective et rétrospective a été menée chez des patients hospitalisés pour TCA entre 2004 et 2014 dans un centre hospitalier universitaire. Les critères d’exclusion étaient : absence de données biologiques complètes, de données morphologiques, existence d’une hépatopathie chronique. Les patients ont été répartis en 4 groupes selon la valeur des ALAT : A : ALAT ≤ 1,25N ; B (minime) : 1,25N < ALAT ≤ 2N ; C (modérée) : 2N < ALAT ≤ 5N ; D (sévère) : ALAT > 5N. Résultats : 114 patients (110 femmes, 4 hommes) ont été inclus. 34 (29,8%) avaient une augmentation des ALAT > 1,25N. En analyse univariée, les patients ayant une cytolyse hépatique étaient significativement plus âgés (31,5 ± 13,6 ans vs.. 25,5 ± 11,3, p = 0,023), avaient un IMC significativement plus bas (13,07 ± 2,46 kg/m² vs.. 16,02 ± 3,01 kg/m², p < 0,001) et avaient davantage d’anomalies sévères (hypoglycémie, hypophosphorémie, hypocholestérolémie, rapport urée/ créatinine élevé, cytopénies) que les patients ayant des tests hépatiques normaux. En analyse multivariée, l’IMC inférieur à 13 kg/m² et l’hypophosphorémie étaient associés de façon indépendante aux anomalies biochimiques du foie. Le groupe des patients ayant des ALAT > 5N (n = 9, ALAT max. 1694 UI/L, ASAT max. 2025 UI/L), avait un IMC moyen à 11,3 kg/m², un pourcentage de poids actuel/poids idéal théorique de 53%. Conclusion : Une cytolyse hépatique est observée chez près de 30% des patients ayant un TCA. L’IMC inférieur à 13 kg/m² et l’hypophosphorémie sont associés de façon indépendante aux anomalies biochimiques. Ces observations sont cohérentes avec le concept d’une autophagie compensée jusqu’à un seuil critique de dénutrition. Nos données suggèrent que ces seuils critiques sont les suivants : un IMC <11,5 kg/ m² et/ou un pourcentage de poids par rapport au poids idéal théorique <55%. La renutrition de ces malades est urgente lorsqu’il existe une cytolyse modérée. (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : La cœlioscopie diagnostique est actuellement le gold standard dans le diagnostic étiologique d’une ascite exsudative. Nous nous proposons de montrer la place de la biopsie percutanée sous contrôle échographique dans le diagnostic étiologique d’un épanchement intra péritonéal exsudatif à travers une série de 15 patients. Patients et Méthodes : il s’agit d’une étude prospective consécutive dans laquelle nous avons inclus les patients présentant une ascite exsudative dont le diagnostic étiologique n’a pu être déterminé par le contexte clinicobiologique et l’étude cytologique du liquide. Tous les patients ont eu une échographie abdominale haute résolution préalable à la recherche de nodules péritonéaux. Les biopsies ont été réalisées sous contrôle échographique à l’aide d’aiguilles semi automatiques 18 gauges après avoir écarté toute contreindication et en particulier les troubles d’hémostase. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.102 Résultats : 15 patients ont été inclus au départ. Quatre ont été exclus vu qu’ils ne présentaient pas d’épaississement, ou leurs nodules mesuraient moins de 5 mm, ou ne présentaient pas un épanchement péritonéal suffisamment important pour permettre le geste interventionnel. L’âge moyen des patients des 11 patients retenus était de 45 ans (25-82 ans). La taille des nodules péritonéaux variait entre 5 et 10 mm. Les nodules péritonéaux siégeaient à l’étage sous ombilical (hypogastre, fosse iliaque droite, fosse iliaque gauche) dans 9 cas et en péri hépatique dans 2 cas. La biopsie péritonéale était concluante dans 9 cas : 7 cas de tuberculose et 2 cas de carcinose péritonéales ce qui fait une efficacité diagnostique de 81%. Dans deux cas la biopsie était négative et la coelio-diagnostique a permis de retenir le diagnostic d’une tuberculose péritonéale. Conclusion : La biopsie des nodules péritonéaux est une alternative séduisante à la coelioscopie diagnostique. Elle doit faire partie de la stratégie diagnostique devant toute ascite exsudative. Une échographie haute résolution est un préalable nécessaire à la recherche de nodules péritonéaux justiciables d’une biopsie percutanée. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9891 Références : 1Rautou et el. Gastroenterology 2008 ; POSTERS 135 : 840-8. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9654 125 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS POSTERS P.104 P.105 Hépatopathies et grossesse : à propos d’une série de 102 cas Evolution à long terme des hépatites autoimmunes sous traitement M. Trimeche (1), W. Melki (1), A. Abdelmoula (1), M. Belhadj (1), W. Bouhlel (1), W. Ben Mansour (1), H. Loghmari (1), O. Hallara (1), N. Ben Chaabene (1), F. Bdioui (1), L. Safer (1), H. Saffar (1) M. Corouge (1), A.-P. Chuong (1), V. Mallet (1), A. Vallet-Pichard (1), J.-B. Trabut (2), S. Tripon (1), H. Fontaine (1), P. Sogni (1), S. Pol (1) (1) Monastir, TUNISIE. Introduction : La survenue d’une hépatopathie au cours d’une grossesse peut compromettre le pronostic maternofoetal. Un diagnostic précoce et une prise en charge multidisciplinaire permettent d’améliorer nettement le pronostic maternofoetal. Notre objectif était de décrire les caractéristiques cliniques, détailler la prise en charge thérapeutique et dégager les éléments de mauvais pronostic maternel des hépathopathies gravidiques dans notre région. Matériels et Méthodes : Etude rétrospective portant sur 102 patientes colligées au service de gynécoobstétrique de Monastir durant une période de 7 ans. Résultats : Nous avons colligé 102 patientes d’âge moyen de 30 +/- 4,5 ans. Chez nos patientes il n y avait pas des antécédents hépatobiliaires, pas de notion de prise médicamenteuse. Les patientes étaient multipares dans 83% des cas. Le diagnostic était posé devant des circonstances multiples : douleur abdominale, nausées et vomissements, troubles dyspepsiques, Ictère, un prurit généralisé. Vingt-neuf patientes ont présenté un HELLP syndrome et 27 patientes une stéatose hépatique aigue gravidique (SHAG) dont le diagnostic a été confirmé histologiquement et/ou devant un tableau typique d’IHC survenant au cours du 3ème trimestre de grossesse. Le terme de grossesse a été de 36,3 SA (30 à 42 SA), la phase pré ictérique a été présente chez douze patientes (44,44%), phase caractérisée par une symptomatologie digestive 62%, 16 patiente ont développé un ictère soit à leur admission, soit durant l’évolution. Sur le plan biologique, le bilan hépatique était perturbé dans 100% des cas. Nous avons notés une cytolyse hépatique dans 71% des cas, une tendance à l’hypoglycémie dans 80% des cas, une hypo protidémie dans 56% des cas, une CIVD dans 27% des cas. Durant leur séjour en réanimation 13 patientes ont développé une ou plusieurs défaillances viscérales associées à l’atteinte hépatique. Après un séjour moyen de 8,3 jours 8 patients ont décédés, dont les éléments corrélés avec un mauvais pronostic sont : l’installation de l’ictère, l’état de choc, la défaillance viscérale, l’encéphalopathie hépatique et finalement le retard de la prise en charge. L’évacuation utérine urgente a été indiquée dans tous les cas. Le tableau clinique était dominé par le prurit qui a été associé au moment du diagnostic à un ictère dans tous les cas., sur le plan biologique, une cytolyse (2 à 3N), une cholestase (3 à 5N) et un TP bas ont été notés chez toutes les patientes, l’échographie abdominale était normale chez toutes les patientes. Une extraction fœtale a été indiquée chez toutes les patientes à un terme de 36SA. L’évolution était marquée par la survenue d’un accouchement à terme dans huit cas, accouchement prématuré dans trois cas et d’une mort fœtale in utéro dans 2 cas. Vingt-sept patientes sont consulté pour des vomissements incoercible, elles avaient à la biologie : une cytolyse hépatique avec une hypertransaminasemie importante avec un TP bas et éventuellement un ictère dans 7 cas aves des sérologies virales négatives. Ces troubles ont disparu après correction des désordres hydro électrolytiques et instauration d’un traitement antiémétique. (1) Paris; (2) Limeil-Brévannes. Introduction : Une augmentation de l’incidence de certaines maladies allergiques et auto-immunes (maladie de Crohn, diabète de type 1, sclérose en plaques) dans les pays développés est établie sur les 30 dernières années. Le but de cette étude était de confirmer l’impression clinique d’une augmentation parallèle de l’incidence des hépatites auto-immunes et d’évaluer l’efficacité des traitements immunosuppresseurs ainsi que leur impact à long terme sur la morbidité et la mortalité des patients. Patients et Méthodes : Tous les patients ayant eu dans le service un diagnostic d’hépatite auto-immune sur les critères de l’International Autoimmune Hepatitis Group révisés en 1999 ont été inclus. Résultats : Entre 2003 et 2012, 140 (215 sur la période 1982-2012) nouveaux cas d’hépatite auto-immune ont été diagnostiqués avec une augmentation constante. Sur les 215 patients, 164 (76%) étaient des femmes avec un sex ratio stable au cours du temps, l’âge médian au diagnostic était de 49 ans. Le pourcentage de patients ayant une fibrose extensive ou cirrhose était de 29,3% et celui avec un syndrome de recouvrement de 20%. Une bithérapie par corticoïdes à doses dégressives et azathioprine, traitement de référence, a permis d’éviter toute transplantation hépatique et de contrôler l’activité de l’hépatopathie chez plus de 90% des patients. Les autres traitements immunosuppresseurs utilisés en cas d’échec (1,3%) ou d’intolérance (12,8%) du traitement de référence ont été ciclosporine, purinethol, ou mycophénolate mofétil. Après arrêt de l’azathioprine avec maintien de faibles doses de corticoïdes au long cours, le taux de rechute était de 50% (3 patients sur 6). Sans corticoïdes, l’arrêt de l’azathioprine s ‘accompagnait d’un taux de rechute de 43% après une médiane de 6 mois, alors que des posologies réduites d’azathioprine (75 ou 50 mg/j), initialement ou en cours de traitement, permettaient de maintenir une inactivation de la maladie (sans nécessité d’arrêt du traitement pour intolérance ou inefficacité) chez 81% des patients. Sur une période médiane de suivi de 53,8 mois (IQR : 17,3-126,9), la mortalité était de 6,4% et la morbidité par cancers extrahépatiques de 7,6%, diabète -déséquilibre ou de novo- de 4,3%, infections sévères de 2,9%. Quatre patients ont été greffés et deux ont présenté un carcinome hépatocellulaire. Une régression de cirrhose était observée chez 38% des patients re-biopsiés. Conclusion : L’incidence des hépatites auto-immunes augmente comme celle d’autres maladies auto-immunes et doit être diagnostiquée avec des moyens diagnostiques simples. Le traitement par corticoïdes à doses dégressives et azathioprine en traitement d’entretien est à recommander comme traitement au long cours car il assure une survie sans d’excès d’effets secondaires et permet une régression de cirrhose chez un tiers des patients cirrhotiques. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9273 Conclusion : La survenue d’une hépatopathie au cours de la grossesse rend la grossesse à risque. Les médecins traitants ou spécialistes et les équipes obstétricales qui assurent la surveillance régulière des femmes enceintes doivent connaitre les principaux symptômes révélateurs de ces maladies afin qu’il n’y ait pas de retard dans la prise en charge. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9286 126 Impact de la veinopathie portale oblitérante de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (HIVOP) L. Bauguion (1), J.-F. Mosnier (1), I. Archambeaud (1), J. Gournay (1) C. Hollande (1), V. Mallet (1), V. Verkarre (1), B. Terris (1), H. Gouya (1), P. Sogni (1), S. Pol (1) (1) Nantes. (1) Paris. Introduction : La prise en charge et le traitement des hépatites auto-immunes (HAI) ont été définis par l’étude de Soloway (Gastroenterology 1972 ; 63 : 820-33) et celle de Johnson (NEJM 1995 ; 333 : 958-63). Il y a eu depuis des avancées : amélioration des critères diagnostiques (scores), nouveaux marqueurs immunologiques, identification de formes mixtes (overlap) et nouveaux traitements. L’objectif de l’étude était de préciser les caractéristiques cliniques et immunologiques, la nature, l’efficacité et la tolérance des traitements chez les patients pris en charge pour une HAI, afin d’apprécier l’évolution des pratiques. Patients et Méthodes : Etude rétrospective monocentrique d’octobre 1994 à février 2013 de tous les patients consécutifs initialement pris en charge pour une HAI dans le service d’hépatologie du CHU de Nantes. Les patients qui avaient été pris en charge et traités dans une autre structure ont été exclus. Résultats : 91 patients, dont 69 femmes, ont été inclus avec un âge moyen de 49±20,5 ans. Lors du diagnostic, 41 patients étaient asymptomatiques. Pour 8 patients, un facteur déclenchant a été évoqué : viral pour 2 patients, médicamenteux pour les 6 autres. 77 patients avaient au moins un auto-anticorps décelable (3 avaient seulement des anticorps anti-SLA) et 14 patients n’en avaient pas. Parmi eux, 4 ont secondairement développé des auto-anticorps. Une ponction-biopsie hépatique a été réalisée chez 90 patients : une hépatite d’interface a été observée chez 72 patients, un infiltrat portal chez 78 patients et une cirrhose chez 13 patients. Le score simplifié d’HAI était ≥ 6 (diagnostic probable) sans intégrer les données histologiques chez 21 patients : tous avaient des lésions d’hépatite chronique et 3 d’entre eux des lésions biliaires correspondant à une forme mixte. 25 patients avaient plus de 65 ans au moment du diagnostic : il s’agissait le plus souvent de femmes (n = 23) et le score d’Ishak étaiet significativement plus élevé (p<0,05). 17 patients avaient une forme mixte : l’HAI était associée à une cirrhose biliaire primitive chez 13 patients et à une cholangite sclérosante primitive chez les 4 autres. Les patients avec une forme mixte étaient plus souvent asymptomatiques (65 vs. 30%, p<0,05) et avaient une atteinte histologique moins sévère (p<0,05). Le taux de mortalité des 16 patients cirrhotiques était plus élevé (25% vs. 3%, p = 0.0011). 89 patients ont été traités : 74 initialement par des corticoïdes et de l’azathioprine, associés à l’AUDC dans 29 cas. Parmi les patients traités, 85 ont reçu un traitement de fond qui comprenait de l’azathioprine dans 53 cas, associé à l’AUDC dans 14 cas, associé aux corticoïdes dans 16 cas. 9 patients ont reçu un traitement de fond alternatif (budésonide, tacrolimus, ciclosporine, MMF) : intolérance à l’azathioprine dans 5 cas, échec du traitement par corticoïdes et azathioprine pour les 4 autres. Sur les 89 patients traités, 69 ont eu une réponse complète initiale (ALAT < N), 10 ont eu une réponse partielle initiale (ALAT < 2N), 3 n’ont pas répondu et les 7 autres ont été perdus de vue. Le taux de réponse globale était de 50% à 3 mois, 63% à 6 mois, 73% à 12 mois. Après réponse complète, le taux de rechute à 1 an, 2 ans, 3 ans et 4 ans était respectivement de 20, 36, 40 et 46%. Le seul facteur prédictif de rechute était le sexe féminin. Conclusion : L’impact des progrès récents sur la prise en charge des HAI semblait limité dans notre étude : 83% des patients ont été traités par l’association corticoïdes-azathioprine et seulement 10% ont reçu un traitement alternatif. Dans 1/4 des cas, la PBH pourrait être évitée. La réponse au traitement peut être retardée (au delà de 6 mois). Des rechutes peuvent être observées plus de 3 ans après rémission. Les HAI peuvent survenir à tout âge : plus d’un quart des patients avaient plus de 65 ans au moment du diagnostic. Le diagnostic d’HAI doit être évoqué devant toute hépatite médicamenteuse ou virale d’évolution prolongée ou en cas de rechute. L’absence d’autoanticorps ne doit pas faire rejeter le diagnostic d’HAI. Introduction : L’HIVOP est liée à une obstruction de la microvascularisation hépatique, possiblement par trouble de l’immuno-restauration responsable de la présence d’anticorps (anti-protéine S notamment) à l’origine d’un état prothrombotique. Le but de ce travail était de décrire sa présentation clinico-biologique et son impact en terme de morbidité. Patients et Méthodes : Suivi prospectif monocentrique (6,1 ans en moyenne) de 26 patients infectés par le VIH-1 (12 ans d’infection ; nadir de CD4 de 180/ mm3, incluant six patients avec un antécédent d’infection opportuniste, treize exposés à la zidovudine et vingt-quatre à la didanosine) avec une HIVOP histologiquement prouvée. Résultats : Modes de révélation : cytolyse et/ou cholestase (60%), hypertension portale symptomatique (rupture de varices œsophagiennes -15%-, ascite -8%-, cytopénie -8%-) ou non (15%), voire fortuit (8%). Symptômes : hypoalbuminémie (≤35g/l) chez huit (31%), thrombopénie (<150 000 plaquettes) chez quatorze (54%) ou TP <70% chez deux (8%) ; varices œsophagiennes chez 89%, toutes traités par ligature en prophylaxie primaire ou secondaire. Une thrombophilie était présente chez vingt-trois patients (88%) : déficit en protéine S (60%), hyperhomocystéinémie (12%), résistance à la protéine C activée, mutation hétérozygote du facteur V, mutation du facteur II, et anticorps anti-phospholipides/anti-cardiolipine et anticorps anti-cardiolipine isolés chez 4% chacun. 89% des IRM montraient au moins une anomalie morphologique, dont un aspect unique en entonnoir du segment IV chez cinq (26%), des nodules chez 47%, des signes d’HTP chez 58%. Enfin, le tronc porte était normal chez onze (58%), ses parois épaissies chez sept (37%) et une thrombose portale présente chez quatre (21%) dont trois avec cavernome. La valeur moyenne du fibroscan était de 8,3kPa. Evolution : Aucune amélioration radiologique ni aucune reperméabilisation des veines portes thrombosées malgré le traitement anticoagulant prescrit chez huit patients. La moitié des patients a présenté une rupture de VO, neuf patients (35%) une ascite, huit (31%) une thrombose de la veine porte, six (23%) une carence martiale et un (4%) une entéropathie exsudative, incluant douze patients (46%) avec plusieurs évènements et seulement onze (42%) n’ont présenté aucun événement. Deux tentatives de TIPS pour hémorragie digestive récidivante ont échoué chez un patient. Quatre patients (15%) ont été transplantés, dont un (25%) a récidivé l’HIVOP sur le greffon et un patient est en attente de greffe. Conclusion : L’HIVOP est une pathologie associée à une morbidité élevée dominée par les complications de l’HTP. Le possible trouble de l’immuno-restauration responsable de l’obstruction veinulaire hépatique, l’absence d’efficacité des anticoagulants pour reperméabiliser les thromboses portales ou prévenir la récidive sur le greffon posent la question d’alternatives thérapeutiques, notamment immunomodulatrices précoces. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9180 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9464 127 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.107 Prise en charge des hépatites autoimmunes : étude monocentrique de 91 patients POSTERS P.106 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.108 P.109 Evaluation des effets d’un extrait de Lycium chinense et de nutriments sur les fonctions hépatiques : une étude contrôlée, randomisée et menée en double aveugle vs. placebo Concentration hépatique en fer sur l’hyperferritinémie dysmétabolique. Est-elle augmentée ? A. Castiella (1), E. Zapata (1), L. Zubiaurre (1), J.-M. Alustiza (2), A. Iribarren (1), E. Salvador (2), P. Otazua (3), F.-J. Fernandez Fernandez (4), E. Elosegui (2), F. Mugica (2), A. Arriola (2), E. Utrilla (5), J.-L. Cabriada Nuno (4), J. Emparanza (2) F. Allaert (1) (1) Dijon. Introduction : Objectifs. Le but de cet essai est d’évaluer versus placebo l’amélioration des fonctions hépatiques (objectif principal) induite par Han Hepa® (composé d’extraits de plantes dont Lycium Chinense et de nutriments) et d’évaluer les facteurs de risque cardiovasculaires pour lesquels le métabolisme hépatique est impliqué (objectifs secondaires). Cette étude est menée en association avec les recommandations portées sur l’hygiène de vie et sur la réduction de la consommation d’alcool. Patients et Méthodes : Schéma de l’étude : étude contrôlée, randomisée menée en double aveugle versus placebo. Critères d’inclusion : patients âgés de plus de 18 ans, présentant une augmentation des niveaux de transaminases (ASAT et ALAT) deux fois supérieurs à la valeur de référence. Critère d’évaluation principal : mesure des valeurs plasmatiques des ASAT et des ALAT reflétant une cytolyse hépatique. Critères d’évaluation secondaire : mesure des niveaux de phosphatases alcalines, de cholestérol total, HDL et LDL et des triglycérides. Les patients étaient suivis pendant 12 semaines. Résultats : 46 patients (24 dans le groupe Han Hepa® (GHH) et 22 dans le groupe placebo (GPl) ) ont été inclus. Après 12 semaines, les résultats montrent une diminution des ALAT statistiquement supérieure dans le GHH que dans le GPl : -44,3 ± 47,8 vs. -8,5 ± 65,4 (p = 0,0389), correspondant respectivement à une réduction de 39,4% et 9,5% par rapport aux valeurs de référence obtenues lors de l’inclusion, ces réductions sont significatives pour le GHH (p<0,0001) et non significative pour le GPl (p = 0,5465). Il est observé une diminution d’au moins 50% des ALAT pour 41,7% des patients du GHH versus 13,6% des patients du GPl (p = 0,03). Les GGT diminuent de manière plus importante dans le GHH que dans le GPl : -43,7 ± 73,4 vs. 15,5 ± 121,1 (p = 0,0525). Concernant l’évolution des niveaux de phosphatases alcalines, de cholestérol total, HDL et LDL et des triglycérides, aucune différence significative n’a été observée entre les groupes et au sein de chaque groupe. Conclusion : En association avec les recommandations portées sur l’hygiène de vie et spécialement sur la réduction de la consommation d’alcool, Han Hepa® contribue à restaurer significativement les fonctions hépatiques. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9126 (1) Mendaro, ESPAGNE; (2) Donostia, ESPAGNE; (3) Mondragon, ESPAGNE; (4) Galdakao, ESPAGNE; (5) Zarauz, ESPAGNE. Introduction : Près du 25% de la population dans les pays occidentaux presentent le syndrome métabolique (SM). L’hyperferritinémie (HF) est trés fréquente dans ces patients. Il y a des études qui appuient que la HF entraîne une concentration hépatique en fer elevée chez ces patients, mais il y a a des doutes sur cette hypothése (1-3). Patients et Méthodes : Étude prospective de 132 patients consécutifs avec HF (> 200µg/L femmes ; >300 µg/L hommes) inclus dans un période d’un an. Le syndrome métabolique a été défini par les critéres de l’IDF Epidemiology Task Force Consensus (4). La concentration hépatique en fer (CHF) a été déterminée para l’IRM de 1,5 Tesla (SIR method), avec la sequence T1 (T1 weighted sequence) en phase et en phase oposée, pour éviter la surestimation qui peut survenir en cas de stéatose. Résultats : En 97 patients (80 hommes ; 17 femmes) des 132, on a eu tous les paramètres pour déterminer la présence du SM. 54 patients avaient des critéres du SM. L’age moyenne était 55.77±11.95 dans le groupe SM et 50.27±8.10 dans le groupe sans SM. La ferritine sérique moyenne était 610.04±298.51 (hommes) et 554.77±355.95 (femmes) dans le groupe SM. Au total, 596.22±309.43. Dans le groupe sans SM, 662.54±284 (hommes), 462.6±207.91 (femmes), total 607±274.95. La saturation de la transferrine moyenne était de 40.26±12.09 (hommes), 49.11±20.77 (femmes) dans le groupe SM. Au total 42.77±14.91. Dans le groupe sans SM, 48.92±8.88 (hommes), 53.8±4.60 (femmes), et au total 50.27±8.10. On a obtenu la CHF par l’IRM dans 54 cas au total. Dans le groupe SM (54/97 patients ; 44 hommes et 10 femmes), on a eu la CHF en 27 hommes et 9 femmes (36 cas) ; la CHF moyenne était 27.63±29.18 (hommes) et 28.44±18.31 (femmes). Au total 27.83±20.90. Dans le groupe sans SM (43/97 patients ; 36 hommes, 7 femmes), on a eu la CHF en 13 hommes et 5 femmes (18 cas) ; la CHF moyenne était 30.84±23.79 (hommes) et 39.2±23.79 (femmes). Au total 33.16±19.61. En comparant les moyennes de CHF entre les deux groupes (SM vs. non SM) -chi² de Pearson- on n’a pas trouvé des différences significatives (p = 0.067). Conclusion : Les patients présentant un SM avec HF (hyperferritinémie dysmétabolique) ont une CHF moyenne dans les valeurs normales et ne différent pas de celles des patients sans SM avec HF. Références : 1.-Chen LY, Chang SD, Sreenivasan GM, et al. Dysmetabolic hyperferritinemia is associated with normal transferrin saturation, mild hepatic iron overload, and elevated hepcidin. Ann Hematol 2011 ; 90 : 139-43. 2.- Jézéquel C, Lainé F, Bardou-Jacquet E, Deugnier Y. Le stock en fer de l’organisme est bien augmenté au cours de l’hépatosidérose dysmétabolique. Etude cas-contrôle. Livre de Résumés. JFHOD 2014 (Paris 20-23 Mars 2014) ; 278 : P. 382. (http : //www.snfge.org/resumes/8475). 3.- Licata A, Nebbia ME, Cabibbo G, et al. Hyperferritinemia is a risk factor for steatosis in chronic liver disease. World J Gastroenterol 2009 ; 15 : 2132-2138. 4.-Alberti KG, Zimmet P, Shaw J ; IDF Epidemiology Task Force Consensus group. The metabolic syndrome-a new world wide definition. Lancet 2005 ; 366 : 1059-1062. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9107 128 P.111 Caractérisation de la fatigue chez l’alcoolique chronique et effet du sevrage Evaluation des apports en acides gras omega 3 et omega 6 au cours de la stéatose hépatique (1) Nice. Introduction : L’impact de la fatigue sur la qualité de vie chez l’alcoolique chronique (AC) est mal documenté. Les buts de ce travail étaient de caractériser la fatigue chez l’alcoolique chronique (AC), de la comparer à d’autres pathologies digestives incluant le syndrome de l’intestin irritable (SII) et l’hépatite chronique C (HCC), et d’évaluer l’effet d’un sevrage de 7 à 15 jours. Patients et Méthodes : Nous avons étudié prospectivement 164 patients AC, 82 HCC, 42 SII et 45 sujets sains. Le diagnostic d’AC était retenu sur les critères DSM-IV, le SII sur les critères de Rome III, l’HCC sur la sérologie et une virémie positive. Les sujets sains étaient asymptomatiques et évalués à l’occasion d’une coloscopie de dépistage. Tous les sujets complétaient des auto-questionnaires permettant d’évaluer la sévérité de la fatigue (Fatigue Impact Scale), l’anxiété et la dépression (Hospital Anxiety and Depression Scale), et de la qualité de vie (SF-12). Chez les AC, les paramètres étaient mesurés au début de leur hospitalisation et pour 40 d’entre eux après 7 ou 15 jours de sevrage hospitalier. Résultats : Comparé aux sujets sains, la fatigue avait un impact important sur la qualité de vie des malades AC (fatigue totale 52±39 vs. 15±5, p<0,01) avec un retentissement prédominant sur le domaine psychosocial (24±20 vs. 6±5, p<0,01), physique (15±10 vs. 4±4 p<0,01) et cognitif (12±10 vs. 4±4 p<0,01). Chez l’AC, l’anxiété (18±7 vs. 3±2, p<0,01) et la dépression (17±9 vs. 2±4, p<0,01) étaient significativement plus élevées que chez les sujets sains. La fatigue était corrélée négativement à la durée de l’intoxication alcoolique (r = -0,23 ; p = 0,002) mais pas à la quantité d’alcool consommée ou aux paramètres biologiques hépatiques. La sévérité de la fatigue était significativement plus prononcée chez les AC que chez les malades atteints de SII (p = 0.04) ou d’HCC (p<0,01). La réduction du score total de fatigue était significativement plus marquée après 15 jours que 7 jours de sevrage (-27±42 vs. -14±23, p = 0.04). Les scores d’anxiété et de dépression diminuaient significativement dès 7 jours de sevrage puis restaient stables. En revanche, la qualité de vie générale mesurée par le SF-12 n’était pas modifiée significativement. Conclusion : La fatigue a un impact important sur la qualité de vie des malades AC. Son retentissement est plus marqué qu’au cours du SII ou de l’HCC. Un sevrage de 7 à 15 jours diminue la sévérité de la fatigue sans la normaliser. La sévérité de la fatigue est d’autant plus importante que la durée de l’AC est courte. Ces données suggèrent l’intérêt du sevrage précoce dans l’AC, afin que les malades puissent mieux percevoir le bénéfice du sevrage sur l’amélioration de la fatigue. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9232 O. Daboussi (1), L. Mouelhi (1), A. Bahlous (1), S. Kheder (1), M. Salem (1), H. Ben Temime (1), K. Jery (1), Y. Said (1), R. Dabech (1), J. Abdelmoula (1), F. Houissa (1), T. Najjar (1) (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : La stéatose hépatique non alcoolique est reconnue comme un problème majeur de santé publique. Il s’agit d’une affection multifactorielle où l’alimentation joue un rôle essentiel. Certains aliments comme les acides gras polyinsaturés (AGPI) et plus particulièrement l’oméga 3 et 6 semblent jouer un rôle primordial au cours de cette affection. De ce fait, les apports alimentaires en cas nutriments pourraient constituer une base thérapeutique de cette pathologie. Buts du travail : Evaluer le niveau de consommation des AGPI [l’acide linoléique (LA) ω6 et alpha-linolénique (ALA) ω3] chez des patients atteints de stéatose hépatique par rapport à un groupe témoin et comparer le niveau sérique de ces 2 AGPI afin de rechercher l’existence d’une corrélation entre un apport faible en AGPI et la survenue de stéatose hépatique. Patients et Méthodes : Notre étude a inclus 30 patients ayant une stéatose hépatique non alcoolique dont le diagnostic était basé sur l’échographie abdominale (groupe I) et 30 témoins. Une analyse de l’enquête alimentaire de ces patients a été réalisée au moyen du logiciel NUTRIPRO7. Un dosage de l’oméga 3 (ALA) et oméga 6 (LA) a été réalisé chez tous les patients. Résultats : La comparaison entre les deux groupes a montré : > Le tour de taille et l’index de masse corporelle étaient plus élevés dans le groupe I par rapport au groupe II (p = 0,0001). > Le syndrome métabolique a été retrouvé chez 16 patients (53%) du groupe I avec une différence significative par rapport au groupe II (p<0.001). > Le profil lipidique était similaire dans les 2 groupes, sauf pour le HDL qui était significativement plus faible dans le groupe I (p = 0,005). > La fréquence de consommation d’huile de mais était plus élevée dans le groupe II par rapport au groupe I (p<0,0001). > La fréquence de consommation des fruits oléagineux était plus élevée dans le groupe II par rapport au groupe I (p = 0,04). > L’apport en ALA était plus faible dans les deux groupes n’atteignant pas la valeur optimale dans la majorité des cas. > L’apport en LA était plus élevé dans le groupe II par rapport au groupe I (p = 0,007). > Le rapport LA/ALA était plus faible dans le groupe I par rapport au groupe II (p = 0,042). > Le dosage biologique de LA et ALa avait confirmé les résultats de notre enquête alimentaire. > En analyse univariée un rapport LA/ALA entre 5 et 12,5 était un facteur de risque de survenue de stéatose hépatique avec un Odds ratio de 4. Conclusion : Notre étude incite à insister au près de nos patients sur l’intérêt de la diversification des sources alimentaires des oméga 3 et des oméga 6, en particulier chez les patients atteints de stéatose hépatique. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10027 129 POSTERS T. Piche (1), D. Pishvaie (1), R. Anty (1), Y. Oreste (1), R. Truchi (1), C. Carrere (1), A. Gazzera (1), R. Dainese (1), E. Gelsi (1), A. Tran (1) JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.110 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.112 P.113 Augmentation sensible de la performance diagnostique et pronostique d’un test de fibrose hépatique par multiciblage Analyse computérisée de la fibrose sur la biopsie hépatique : corrélations avec la pression portale, l’histologie et les paramètres cliniques P. Cales (1), J. Boursier (1), F. Oberti (1), V. Moal (1), I. Hubert-Fouchard (1), S. Bertrais (1), G. Hunault (1), M.-C. Rousselet (1) (1) Angers. (1) Genève, SUISSE. Introduction : Les tests non-invasifs de fibrose hépatique ont été mis au point en France en 1997. Leur principe est de faire un lien statistique entre des biomarqueurs et une cible diagnostique. La cible diagnostique initiale était la classification Metavir mais cette classification ordinale en 5 stades était transformée en cible binaire, la fibrose significative, du fait de la contrainte de la fonction statistique utilisée, la régression logistique binaire. Cette méthode est celle actuellement appliquée à tous les tests diagnostiques reflétant une classification ordinale. Elle est performante mais a l’inconvénient majeur de privilégier une cible diagnostique. Or celle-ci peut être éloignée du stade du patient chez lequel on applique le test ; d’autre part, l’intérêt de la cible peut changer au cours du temps. Ainsi, au début des années 2000, la fibrose significative était une cible diagnostique importante pour l’hépatite C mais actuellement c’est la cirrhose. Le but de notre étude était de mettre au point une nouvelle méthode pour pallier l’inconvénient réductionniste d’une cible diagnostique unique, pouvant s’appliquer à tout test diagnostique construit d’après une classification. Patients et Méthodes : 3247 patients ont été inclus. 1688 patients avec hépatite C ont été inclus dans 2 populations diagnostiques : 1012 dans la population test et 676 dans la population de validation. La référence était le stade F Métavir de la PBH. Nous avons inclus 1559 patients avec hépatopathie de causes diverses dans une cohorte pronostique ; la référence était la mortalité hépatique. Dans ces 3 populations, nous avons évalué 11 biomarqueurs disponibles dans les tests recommandés par la HAS. La création d’un test multicible comportait les étapes suivantes : 1/ Construction de tests monocibles par régression logistique binaire ciblés chacun sur chacune des 4 cibles Metavir possibles (F≥1, F≥2, F≥3, F = 4). 2/ Parmi les 4 tests obtenus, 3 avaient une prédiction indépendante pour différents niveaux de fibrose mais avec interaction significative entre eux. 3/ C’est pourquoi nous avons scindé ces tests en différentes portions en utilisant les classifications en stade de fibrose issues des scores numériques (0 à 1). 4/ La comparaison statistique des performances de classification permettait de choisir les portions de tests les plus performantes pour chacun des 3 tests monocibles. On obtenait ainsi une classification unique à 6 classes de fibrose d’un test multicible par fusion de ces 3 portions de tests monocibles. Résultats : POSTERS L. Spahr (1), N. Goossens (1), S. Restellini (1), S. Clément (1), L. Rubbia-Brandt (1) Dans la population test, la performance diagnostique (% de bien classés) du test multicible était de 92,7% vs.. 87,6% (p<0,001) pour le test monocible de référence recommandé par la HAS. L’amélioration du spectre de performance était étendue à tous les stades F sauf F0 : ainsi pour la cirrhose, la sensibilité était de 91,3% vs. 87,7% (test multicible vs. monocible, p<0,05) et la valeur prédictive positive était de 96,0% vs. 79,2% (respectivement, p<0,001). Dans la population de validation, le test multicible avait une performance diagnostique de 88,2% vs. 83,6% (p<0,001) pour le test monocible. Dans la cohorte, le test multicible avait une meilleure valeur pronostique pour la mortalité hépatique, en particulier entre les classes F3/4 et F4 (p<0,001) que le test monocible de référence (p = 0,003). Conclusion : La valeur diagnostique ou pronostique d’un test de fibrose hépatique peut être très significativement augmentée par multiciblage. Le spectre de performance parmi les stades F est significativement amélioré en particulier pour la cirrhose. Cette nouvelle technique peut être appliquée à tout test diagnostique construit d’après une classification. Introduction : La fibrose hépatique joue un rôle prépondérant dans le développement de l’hypertension portale. Dans les maladies chroniques du foie, l’évaluation de cette fibrose est importante tant sur un plan diagnostic que pronostic. La détermination du gradient de pression porto sus-hépatique (GPH) permet de mesurer la pression portale en pratique clinique. Le but de cette étude était de déterminer une valeur seuil de densité de fibrose hépatique associée à la présence d’anomalies cliniques, biologiques, histologiques et élastométriques (Fibroscan, FS), chez des patients atteints de maladie chronique du foie adressés pour une biopsie hépatique par voie transjugulaire. Patients et Méthodes : Nous avons inclus 86 patients (cirrhose 67%, d’origine alcoolique 61%, virale C 25%, mixte 14%, score de MELD 15.4 + 6, avec ascite : 45%, et un GPH de 19 + 5.4 mmHg), ainsi que 9 sujets sains donneurs vivants de foie. La biopsie hépatique (obtenue par voie transjugulaire avec un TJL-101-ET needle set Cook) était colorée au picrosirius (fibres collagènes) puis la densité de fibrose (DF) (%fibrose/surface totale analysée) était déterminée. Résultats : La DF était plus élevée chez les patients que chez les sujets sains (7.8% vs. 1%, p<0.001), et chez les patients avec maladie alcoolique du foie que chez les patients avec HCV (9% vs. 4.9%, p<0.01) Tableau : corrélation de la DF avec les paramètres étudiés Variable GPH (mmHg) FS (kPa) Score MELD DF basse (<4.8%) DF haute (>4.8%) 13.2 17.8 0.01 18 40 0.04 P value 13 18 0.01 Présence d’ascite 37% 63% 0.04 Cholestase (histo) 23% 61% 0.01 Ballonisations (histo) 26% 54% 0.02 Stéatose (histo) 43% 34% 0.81 L’analyse multivariée révélait que seul le GPH était associé à la DF (OR 1.3 par unité d’élévation du GPH, 95 CI [1.1-1.7], p = 0.009). Conclusion : Chez des patients avec maladie chronique du foie d’origine alcoolique et virale C, la DF mesurée sur la biopsie hépatique après coloration au picrosirius et assistée par ordinateur est corrélée à la pression portale, à l’élastométrie, et à des lésions histologiques. Une valeur seuil de 4.8% de DF discrimine deux groupes de patients avec des caractéristiques distinctes. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9081 Remerciements, financements, autres : Groupes multicentriques (tests de fibrose 12 & 17, ANRS HC 23). Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9852 130 P.115 NAFLD (non alcoolic fatty liver disease) : la rigidité artérielle est corrélée à la sévérité de la fibrose hépatique Thrombose porte non tumorale chez le cirrhotique : efficacité et profil de sécurité de l’anti-coagulation S. Taharboucht (1), F. Hamrour (1), A. Mammeri (1), A. Hatri (1), R. Guermaz (1), F. Kessal (1), O. Hocine (1), S. Zekri (1), M. Brouri (1) M. Bejaoui (1), D. Trad (1), A. Ouakaa-Kchaou (1), N. Bibani (1), H. Elloumi (1), A. Kochlef (1), D. Gargouri (1), J. Kharrat (1) (1) Alger, ALGÉRIE. (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : Le pronostic de la stéatose hépatique non alcoolique n’est pas seulement lié au risque de fibrose hépatique bien connu, mais aussi au risque d’accidents cardiovasculaires suggéré par certaines études. La rigidité artérielle est un des marqueurs puissants de la maladie athéromateuse. L’objectif de notre travail est de rechercher un lien entre la rigidité artérielle et la fibrose hépatique chez des patients non diabétiques. Introduction : La thrombose portale (TP) lorsqu’elle Patients et Méthodes : Patients et Méthodes : Résultats : L’élasticité hépatique moyenne des 95 patients (51 femmes, 44 hypertendus, 06 NASH (6,31%), âge 49,76±9,6 ans, BMI 29,7±3,7 kg/m², tour de taille 101,4±7,7 cm, glycémie 0,95 ± 0,15 g/l) était de 5,67±1,91kp (Fibrose 9,5%). La VOP moyenne était de 10,92±3,22 m/s (rigidité 57,9%), plus accélérée chez les patients avec fibrose hépatique que chez les patients sans (14,7±1,3 vs. 10,2 ±0,3, P<0,0001). Une corrélation était notée entre la VOP et l’élasticité hépatique (r : 0,349 p <0,001) ; celle ci restait présente même après ajustement selon l’âge et la pression artérielle systolique, chez les patients non hypertendus (p = 0,002) et chez les hypertendus non traités (P = 0,025), par contre absente chez les hypertendus traités (P = 0,181) . Conclusion : La fibrose hépatique évaluée par fibroscan est étroitement liée à la rigidité artérielle témoin du risque cardiovasculaire potentiel et indépendant des patients « NAFLD ». Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9094 Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive colligeant tous les patients cirrhotiques ayant développé une TP (Janvier 2002- Mai 2013). Un traitement anticoagulant était instauré systématiquement chaque fois qu’il existe un état prothrombotique sévère ou une extension vers les vaisseaux mésentériques. Il a été discuté au cas par cas dans les autres situations. Les patients ayant un carcinome hépatocellulaire (CHC) au moment ou précédent le diagnostic la TP ont été exclus. Le diagnostic de TP ainsi que le suivi de la reperméabilisation ont été réalisés par échodoppler, angio-TDM et/ ou angio-IRM. Les données ont été saisies sur le logiciel SPSS 21 et analysées selon le test khi 2 de Pearson et le test de Student. Une association de variables était considérée comme statistiquement significative si p < 0.05. Résultats : Au cours de la période d’étude, les dossiers des 548 cirrhotiques hospitalisés ont été étudiés. Au total, 41 patients ayant une cirrhose non dégénérée avec TP ont été inclus. L’âge moyen était de 55,7 ans et le sex-ratio (H/F) de 1,05. Le délai d’évolution moyen de la cirrhose au moment du diagnostic de la TP était de 15,3 mois et la durée moyenne de suivi de 26,4 mois. Vingt-trois patients (56%) ont reçu un traitement anticoaguant. Une reperméabilisation a été obtenue chez 16 patients traités (69,5%) et 5 patients non traités (55,8%) avec une différence significative (p = 0.008). Celle-ci était complète chez 30,4% des patients traités mais pas chez les patients non traités. Tous les patients traités durant 12 mois ou plus (n = 12) ont eu une reperméabilisation complète de leur TP. En revanche, chez les 11 patients traités pendant moins de 6 mois une reperméabilisation est obtenue dans 36,3 % des cas (n = 4) dont un patient a vu sa thrombose réapparaitre au cours du suivi et ce en dehors d’un contexte de thrombophilie. En analyse univariée les facteurs associés à la reperméabilisation étaient le caractère partiel de la TP (p = 0.027) et le traitement initié dans les 7 jours (p = 0.005). En analyse multivariée seul ce dernier paramètre était corrélé à la reperméabilisation. Les patients, chez qui une reperméabilisation a été obtenue, ont développé moins de complications liées à leur hépatopathie (hémorragie liée à l’hypertension portale, ascite et encéphalopathie hépatique) au cours de la période de suivi, mais cette différence n’était pas statistiquement significative (p = 0,06). Au cours de la période du suivi, un cas d’hémorragie digestive et 2 cas d’hémorragie extra-digestive (épistaxis) probablement liés au traitement anticoagulant ont été recensés. Le délai moyen de survenue d’une complication hémorragique était de 1,7 mois. Aucun facteur n’était corrélé à la survenue d’hémorragie digestive. Aucun décès secondaire au traitement anticoagulant n’a été déploré. Conclusion : D’après les résultats de cette étude, l’instauration d’un traitement anticoagulant chez les cirrhotiques ayant une TP semble être une approche à la fois sûre et efficace avec une recanalisation partielle ou totale de la veine porte chez 55 % des patients. Résultats à confirmer par d’autres travaux à plus grande échelle. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9065 131 POSTERS Il s’agit d’une étude prospective. Ont été enrôlés des patients non diabétiques (glycémie à jeun <1,26g/l) avec stéatose hépatique diagnostiquée par échographie. Ils ont eu une mesure de l’élasticité hépatique valide (8/10) par fibroscan® (fibrose : élasticité hépatique ≥8kp) et de la vitesse de l’onde de pouls (VOP) par tonomètre d’aplanation (Shygmocor®) (rigidité artérielle VOP ≥10m/s). n’est pas tumorale, est considérée à la fois comme un événement peu fréquent et péjoratif dans l’histoire naturelle de la cirrhose. Instaurer un traitement anticoagulant constitue une approche, certes non consensuelle, mais fréquemment utilisée. Nous nous proposons dans ce travail d’étudier le profil de sécurité et d’efficacité de l’anticoagulation dans une série de cirrhotiques ayant une TP non néoplasique. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.114 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.116 P.117 Cirrhose compliquée de thrombose porte sans carcinome hépatocellulaire : apport des anti-coagulants Devenir de la thrombose aiguë de la veine porte sous traitement anti-coagulant : à propos de 42 patients R. Ouldgougam (1), S. Faraoun (1), Y. Chikhi (1), A. Guesmia (1), S. Haffaf (1), F. Lounes (1), N. Zemmouchi (1), N. Aliarous (1), S. Cheraitia (1), M. Djelali (1), S. Aityounes (1), F. Amir (1), S. Berkane (1), M. Lahcene (1), H. Asselah (1) R. Ouldgougam (1), S. Faraoun (1), S. Haffaf (1), A. Guesmia (1), Y. Chikhi (1), F. Lounes (1), N. Zemmouchi (1), N. Aliarous (1), S. Cheraitia (1), M. Djelali (1), S. Berkane (1), M. Lahcene (1), H. Asselah (1) (1) Alger, ALGÉRIE. (1) Alger, ALGÉRIE. Introduction : Introduction : Un consensus est actuellement établi pour un traitement anticoagulant précoce des patients atteints de thrombose aiguë de la veine porte. Le bénéfice à court terme est bien établi, malgré le manque d’essais randomisés. Le but de cette étude est de préciser le devenir des patients à moyen terme. La survenue d’une thrombose de la veine porte (TVP) chez un patient cirrhotique peut aggraver la détérioration de la fonction hépatique et l’hypertension portale, et augmenter la morbidité et la mortalité, notamment en posttransplantation hépatique. Le but de notre étude est d’évaluer l’efficacité et la tolérance des anticoagulants chez les patients avec cirrhose sans cancer, en particulier le carcinome hépatocellulaire (CHC). Patients et Méthodes : De janvier 2008 à juin 2014, 94 parmi 345 patients cirrhotiques consécutifs avaient une thrombose porte (27.2%). 67 patients avaient un carcinome hépatocellulaire et étaient exclus de l’étude (19.4 %). Nous avons retenu 27 patients cirrhotiques atteints de thrombose porte sans CHC (7.8 %). La présence, l’extension et le caractère cruorique de la TVP étaient confirmés par un angioscanner et/ou une IRM. Le bilan complet de thrombophilie était effectué chez les patients de stade A ou B de CHILDPUGH. Après le consentement éclairé, 19 patients ont reçu un traitement anticoagulant (HBPM puis antivitamine K). En cas de saignement des varices œsogastriques, un traitement endoscopique est entrepris jusqu’à éradication des varices. Résultats : Notre étude a comporté 11 hommes et 16 femmes (sex ratio = 0.68) avec un âge moyen de 48.4 [3781] ans. Le diagnostic de cirrhose était déja connu chez 14 patients (52%), et les manifestations cliniques de la TVP ont révélé la cirrhose chez 13 patients (48%). Les circonstances diagnostiques de la TVP étaient : découverte à l’échographie de surveillance (n = 9), complications de l’HTP (n = 9), douleur abdominale aiguë (n = 6) et un tableau d’ischémie mésentérique intestinale aigue (n = 3). 12 patients avaient présenté au moins un facteur prothrombotique (44.4%). Durant la période du suivi, de 29 +/- 7.56 [21 - 62] mois, le traitement anticoagulant a permis l’obtention d’une perméabilité complète du système veineux portal chez 12 patients (63.1 %) à la fin de l’étude. Nous avons noté l’absence d’aggravation de la maladie hépatique chez les patients traités par anticoagulant par rapport aux patients non traités (10.5% vs. 75%, p < 0.001 ; une décompensation ascitique minime facilement traitée par les diurétiques, une décompensation hémorragique et aucune neuropsychique). De même, nous avons enregistré amélioration du score CHILD d’au moins 2 points (52.6% vs. 0%, p< 0.0001). Aucun effet secondaire significatif des anticoagulants n’a été observé durant le traitement. Conclusion : POSTERS Chez les patients cirrhotiques avec thrombose porte et sans CHC, le traitement anticoagulant est efficace et bien toléré. Notre étude montre une amélioration du pronostic à court et à long terme des patients. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9564 Patients et Méthodes : Notre étude, unicentrique et prospective, a inclus 42 patients consécutifs (16 hommes et 26 femmes) atteints de thrombose aiguë de la veine porte (ou de ses branches gauche ou droite), et recrutés entre janvier 2008 et juin 2014. Le diagnostic a été confirmé sur les données de l’echodoppler et/ou de l’angio-scanner abdominal. Un facteur de risque local a été identifié chez 26 % des patients et un ou plusieurs facteurs généraux dans 69% des cas. Tous les patients ont bénéficié d’un traitement anticoagulant (HBPM relayée par un antivitamine K). Les patients avaient un suivi régulier clinique et morphologique (à 1 mois puis chaque 3 mois). L’extension de la thrombose et la recanalisation étaient évaluées par un radiologue expert. Résultats : Le délai moyen entre le début des symptômes et le diagnostic a été de 22± 14.81 [1 - 53] jours ; et il a été de 5 [1 - 36] jours entre le diagnostic et le début du traitement. La douleur abdominale aiguë a été le maitre symptôme (95 %), et un tableau d’infarctus mésentérique a été enregistré chez 8 patients (19 %). Sous anticoagulants, une amélioration clinique (disparition de la douleur, de la fièvre et amélioration de l’état général) a été obtenue dans tous les cas, y compris les patients en échec de reperméabilisation. Le taux de reperméabilisation complète à 6 mois de traitement anticoagulant a été de 59.5 % (n = 25). Après un suivi moyen de 31.7 [11 - 69] mois, la perméabilité du système veineux portal a été maintenue dans tous les cas aprés la reperméabilisation complète à 6 mois ; il n’y avait aucune récidive thrombotique ou d’incidence d’hémorragie liée à l’HTP. Aucun effet grave ou décès lié aux anticoagulants n’a été enregistré durant le traitement. Deux facteurs d’échec de la reperméabilisation ont été identifiés, il s’agit de : la présence de l’ascite et l’atteinte thrombotique de la veine splénique. Chez les patients en échec de reperméabilisation (n = 17), des varices œsophagiennes ont été dépisté chez 47 % des patients (n = 8) dans un délai moyen de 8 [6 - 13] mois, avec la survenue d’une décompensation hémorragique chez un patient. Conclusion : Notre étude confirme l’efficacité du traitement anticoagulant à moyen et à long terme chez les patients avec thrombose aiguë de la veine porte. L’obtention d’une reperméabilisation complète constitue un facteur pronostique majeur en prévenant la constitution de l’hypertension portale. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9574 132 P.119 Thrombose du système porte d’origine extra-hépatique : à propos de 90 cas Profil morphologique des lésions obstructives du syndrome de Budd-Chiari S.-A. Faraoun (1), M.-A. Boudjella (1), R. Oueldgougam (1), N. Benidir (1), N. Guessab (1), N. Afredj (1), N. Debzi (1), S.-E. Bendib (1) S.-A. Faraoun (1), M.-A. Boudjella (1), N. Afredj (1), N. Benidir (1), N. Debzi (1), S.-E. Bendib (1) (1) Alger, ALGÉRIE. Introduction : Les thromboses veineuses du système porte sans cirrhose représentent la deuxième cause d’hypertension portale dans le monde. Grâce aux progrès de la biologie moléculaire, son enquête étiologique permet de retrouver une cause dans la majorité des cas. Cette étude a pour buts d’étudier le profil morphologique et les étiologies des thromboses veineuses portes (TVP) d’origine extra-hépatique. Matériels et Méthodes : Etude prospective unicentrique qui a portée sur 90 patients recrutés de 2008 à 2013 (âge moyen : 39 ans, hommes : 52, ancienneté moyenne des symptômes : 9 mois). Une écho-Doppler et un scanner multidétecteurs en technique multiphasique ont été systématiquement réalisés. Le diagnostic de thrombose récente était retenu à l’écho-Doppler devant la présence d’un matériel échogène dans la lumière d’un vaisseau du système porte et donnant un aspect hypodense au scanner post contraste. La forme ancienne était définie par la présence d’un cavernome porte et/ou d’une involution veineuse. L’étude histologique a montré une architecture hépatique conservée, sans signes de nécrose ni de fibrose significative (> F1) chez tous les patients. Le bilan étiologique à comporté : une FNS, une biologie moléculaire, une biopsie ostéomédullaire, un dosage des protéines S et C, de l’antithrombine et des facteurs de coagulation, le bilan du SAPL, le bilan de la maladie cœliaque, une homocystéinimie et une cytométrie de flux. Résultats : Les formes chroniques et les formes aigües de TVP étaient notées dans respectivement 69% et 31 % des cas. Les prévalences des différentes formes topographiques étaient : tronc porte (89%), branches portales (78%), veine mésentérique supérieure (51%), veine splénique (44%), thrombose extensive mésentérico-splénoporte (30%). Les signes morphologiques associés étaient : dérivations porto-caves (60%), cavernome porte (57%), cholangiopathie portale (21%), infarctus intestinal (7%). Les syndromes myéloprolifératifs (SMP) et les déficits en facteurs de coagulations (DFC) étaient les causes les plus fréquentes (SMP : 38%, DFC : 29%, mutation Jak 2 : 25%, Résistance protéine C activée : 19%, MC : 12%, SAPL : 9%, facteur V Leiden : 5%, maladie de Behçet : 2,4%). Un facteur de risque locorégional a été noté chez 40 % des patients. Conclusion : Dans notre étude, la TVP était de diagnostic souvent tardif. Elle était fréquemment associée à d’autres atteintes du système porte. Ses complications ischémiques étaient rares. Les SMP et les états d’hypercoagulabilité étaient les étiologies les plus fréquentes. (1) Alger, ALGÉRIE. Introduction : Evaluer par l’échographie Doppler, le scanner multibarettes et l’IRM la nature des lésions obstructives du syndrome de Budd Chiari (SBC), leur topographie et leur ancienneté. Matériels et Méthodes : Etude prospective, unicentrique d’une série de 176 patients atteints de SBC primitif (101 femmes, 75 hommes, sex-ratio : 0.74). L’âge moyen était de 33 ans (extrêmes : 12 à 70 ans). Les formes aigües, subaigües et chroniques étaient notées dans respectivement 6.3%, 16.5% et 77.2%. Le protocole en imagerie de contraste était multiphasique incluant une phase artérielle, portale et deux phases tardives. Le diagnostic du SBC a été retenu devant la mise en évidence d’une occlusion des veines hépatiques et/ou de la veine cave inférieure rétro-hépatique sous forme d’une thrombose et/ou d’une sténose visualisés à l’échographie Doppler et/ou au scanner et/ou à l’IRM. Résultats : L’atteinte des VH était constante (100%). Elle était associée à une atteinte de la VCI chez un tiers des patients (29%). Une occlusion concomitante des trois VH était observée chez 156 patients (89%). Les lésions thrombotiques ont représenté 96% des cas. Celles-ci étaient associées à des sténoses chez un tiers des patients (34%). Les taux respectifs de thrombose de la VH droite, médiane et gauche étaient de 85%, 82% et 63%. Le caractère ancien des lésions thrombotiques a été noté dans 92% des cas. Les sténoses étaient monotronculaires chez plus de la moitié des patients (57%). Dans ces cas, elles étaient le plus souvent localisées au niveau de la VH gauche (83%), de type court (82%) et de siège ostéal (85%). Les lésions obstructives de la VCI étaient de nature thrombotique chez Ÿ des patients (74.51%) et de type sténotique chez le œ restant. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.118 Conclusion : Dans notre étude, l’évaluation du SBC primitif par l’écho-Doppler, l’IRM et le scanner en technique multiphasique a permis de noter que les lésions obstructives des veines hépatiques étaient constantes et correspondaient dans la majorité des cas à des thromboses tritronculaires anciennes et étendues à la veine cave inférieure dans un tiers des cas. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9383 POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9384 133 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.120 P.121 Hypertrophie importante du segment I du foie : un signe hautement spécifique du syndrome de Budd-Chiari Impact à long terme des maladies vasculaires hépatiques des transplantés rénaux S.-A. Faraoun (1), M.-A. Boudjella (1), N. Afredj (1), N. Debzi (1), N. Benidir (1), S.-E. Bendib (1) A. Vallet-Pichard (1), L. Meunier (1), V. Verkarre (1), B. Nalpas (1), V. Mallet (1), F. Carnot (1), H. Fontaine (1), C. Legendre (1), S. Pol (1) (1) Alger, ALGÉRIE. (1) Paris. Introduction : Le Syndrome de Budd Chiari (SBC) est souvent à l’origine d’une hypertrophie du segment I, elle même liée aux caractéristiques anatomiques des veines de drainage de ce segment qui se terminent directement en amont de l’ostium des principales veines sus hépatiques (Vs.H). Ainsi, elles arrivent à créer des anastomoses avec la circulation collatérale intra-hépatique, ce qui leur confère un rôle protecteur du foie. Cette étude a pour buts d’évaluer la prévalence de l’hypertrophie du segment I dans le SBC et d’apprécier ses performances dans le diagnostic de cette affection. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective et unicentrique qui a inclue, de 2008 à 2013, 176 patients atteints de SBC primitif [âge moyen : 33 ans, hommes : 75, Formes cliniques : chronique (77,2 %), forme subaigüe (16,5%), forme aigüe (6,3%) ]. Le diagnostic de SBC a été retenu devant une occlusion des Vs.H et/ou de la VCI rétro-hépatique sous forme d’une thrombose et/ou d’une sténose et/ou d’un cordon fibreux visualisés à l’écho-Doppler et/ou à l’imagerie de contraste multiphasique. L’hypertrophie du segment I était classé, en minime (30 à 40 mm), modérée (40 à 50 mm) et importante (>50 mm). Les valeurs diagnostiques ont été calculées par comparaison de groupe de SBC à un groupe témoin de 176 patients porteurs d’hépatopathies chroniques cirrhogènes, non vasculaires. Résultats : La prévalence de l’hypertrophie du segment I dans le groupe SBC et dans le groupe témoin était respectivement de 86% et 10.2%. Les tailles moyennes étaient respectivement de 54 mm (extrêmes : 35 mm - 115 mm) et 42 mm (extrêmes : 35 mm - 55 mm). Les valeurs respectives de la spécificité et de la sensibilité de l’hypertrophie du segment I dans le diagnostic de SBC étaient de 89.8% et 84.1%. En cas d’hypertrophie importante, la spécificité était de 98%. Conclusion : Notre étude a montré que l’hypertrophie importante du segment I est un signe hautement spécifique du SBC. De ce fait, sa découverte doit conduire à un examen attentif des Vs.H. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9381 Introduction : La péliose et l’hyperplasie nodulaire régénérative (HNR) sont des maladies vasculaires hépatiques rares, d’étiologies incertaines, observées notamment chez les transplantés rénaux (TR). Le but de cette étude était de décrire leur histoire naturelle et leur impact à long terme sur la morbimortalité des TR. Patients et Méthodes : Inclusion rétrospective de 32 patients TR ayant une maladie vasculaire du foie histologiquement prouvée 5,7 ans en moyenne après la greffe rénale. Analyse des évolutions histologique et clinique de ces patients et comparaison de la survie médiane des patients et greffons à un groupe contrôle de TR sans maladie vasculaire du foie. Résultats : A l’inclusion, 17 patients (40,6%) avaient une HNR et 19 (59,3%) une péliose, dont 4 avec les 2 atteintes histologiques. Six pour cent des patients avaient des anomalies cliniques, 87,5% des anomalies biologiques et 56,2% des signes d’hypertension portale au moment du diagnostic. La coloration négative de Whartin-Starry (n = 32) ne suggérait pas d’infection bactérienne active et l’absence de l’ARN 16S spécifique intra-hépatique réalisé par PCR sur 10 biopsies hépatiques éliminait une infection par Bartonella Henselae. Trois quart des TR avec maladie vasculaire hépatique avaient une infection virale B ou C associée (contre moins d’un quart habituellement). Au cours du suivi, 24 des 32 patients (75%) ont eu une au moins une 2ème biopsie hépatique après un délai moyen de 8,4 ans : 5 des 9 HNR restaient stables, 2 évoluaient vers une cirrhose septale incomplète et 2 (patients co-infectés par le VHB et le VHC) évoluaient vers une cirrhose ; la péliose régressait chez 13 des 15 patients (86,7%) mais aucun d’entre eux n’avait un foie normal, (HNR ou HNR puis une sclérose hépato-portale ou hépatites chroniques virales). Enfin, un doute persistait entre HNR et cirrhose macronodulaire secondaire à une hépatite B ou à une hépatite C chez 2 patients. Au plan clinique, 69% des patients ont eu des symptômes d’hypertension portale, 28,1% une encéphalopathie hépatique (tous avaient des comorbidités hépatiques) et 12,5% un carcinome hépatocellulaire, dont 1 patient sans comorbidité hépatique. Une anastomose chirurgicale porto-cave chez 3 patients (9,5%) ou un TIPS chez 2 (6,2%) pour hémorragie par rupture de VO incontrôlée ou ascite réfractaire ont entrainé une EH porto-cave et le décès de 4 patients. Six patients (18,75%) ont eu une transplantation hépatique pour hypertension portale non cirrhotique. Pendant un suivi moyen de 16,3 ans, 9 des 32 patients (28,1%) sont décédés, 4 décès (15,5%) étant directement liés à la maladie vasculaire du foie.La survie médiane des patients et des greffons était comparable entre le groupe avec maladie vasculaire du foie et le groupe contrôle, mais si HNR et péliose étaient séparées, la mortalité était significativement plus fréquente dans le groupe HNR que dans le groupe péliose, qui avait une survie similaire au groupe contrôle. Conclusion : Les maladies vasculaires du foie sont rares chez les patients transplantés rénaux et leur origine n’est pas claire. Elles impactent la morbidité hépatique mais seule l’HNR semble augmenter la mortalité. En cas d’hypertension portale non cirrhotique du transplanté rénal, la transplantation hépatique doit être préférée à l’anastomose porto-cave, chirurgicale ou par TIPS. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9378 134 P.123 Le micro ARN-122 : un marqueur potentiel du carcinome hépatocellulaire sur cirrhose d’origine alcoolique Comparaison clinique et épidémiologique des cholangiocarcinomes intra-hépatiques développés chez les patients au foie de fibrose sévère vs. foie de fibrose modérée ou non fibreux H. Houchi (1), V. Dejour (1), R. Buttolo (1), H. Bouhlal (1), M. Naassila (1), E.-D. Nguyen-Khac (1) (1) Amiens. Introduction : Les micro ARN (miR) interviennent dans la régulation post transcriptionnelle des gènes. Les miR-495 et miR-122 seraient impliqués dans les mécanismes de carcinogénèse hépatique. Nous avons étudié miR-495 et miR-122 in vitro et chez des patients ayant un carcinome hépatocellulaire (CHC) développé sur une cirrhose alcoolique. Patients et Méthodes : Une détermination relative des taux de miR était réalisée par RT-PCR (i) sur deux modèles cellulaires de CHC (HepG2 et HUH7), puis (ii) dans quatre groupes de patients : CHC sur cirrhose alcoolique (n = 30), Cirrhose sans CHC (n = 20), Fibrose alcoolique (n = 20), et témoins sains (n = 20). Une ANOVA à un facteur était utilisée pour comparer les taux de miR dans les sérums. Résultats : miR-495 n’était pas sécrété à des quantités détectables dans les milieux de culture ni dans le sérum de patient et ne constitue donc pas un marqueur non-invasif de CHC. Inversement, miR-122 était détectable dans les milieux de culture de cellules HepG2 et HUH7. Comparativement à la lignée HUH7, la lignée HepG2 présentait spontanément des taux de miR-122 de 1.6 à 2.4 fois plus élevés. La réponse à un agent inhibiteur intracellulaire de la prolifération (SLAMF3) n’a aucun effet sur le taux de miR-122 de la lignée HUH7, alors que le même traitement se solde par l’inhibition de la sécrétion de miR-122 par la lignée HepG2. Les taux sériques de miR-122 dans nos quatre populations CHC, Cirrhose, Fibrose et Témoins, étaient respectivement à : 0.036±0.008 ; 0,012±0.002, 0,016±0.002 ; 0.002±0,001 (exprimés en x1.6x108 copies/µl) (ANOVA F (3,87) = 7.6 ; p<0.001). L’analyse post-hoc montrait des taux de miR122 plus élevés dans le groupe CHC versus tous les autres groupes Cirrhose, Fibrose et Témoins sains (respectivement p = 0.006, p = 0.013, p<0.001). Il n’y avait pas de différence entre les groupes Cirrhose et Fibrose (p>0,05). Conclusion : In vitro, miR-122 est spontanément sécrété par les cellules HepG2 et HUH7. Sans effet sur la lignée HUH7, un inhibiteur intracellulaire de la prolifération inhibe la sécrétion de miR-122 dans la lignée HepG2. Le miR-122 est significativement associé au carcinome hépatocellulaire sur cirrhose alcoolique, et pourrait être un biomarqueur sérique du CHC sur cirrhose alcoolique. Remerciements, financements, autres : Remerciements à la Biobanque de Picardie. G. Ouziel (1), B. Bancel (1), J.-Y. Mabrut (1), P. Merle (1) (1) Lyon. Introduction : Le cholangiocarcinome intrahépatique (ICC) est une pathologie peu fréquente (< 10% des cholangiocarcinomes) de mauvais pronostic. Les facteurs de risques connus sont toutes les causes d’inflammation biliaire chronique et les hépatopathies chroniques quelqu’en soit l’étiologie. L’objectif de cette étude rétrospective était de comparer les caractéristiques épidémiologiques et le pronostic des ICC développés sur foie peu ou pas fibreux par rapport à des ICC développés sur foie présentant une fibrose sévère. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur tous les patients pris en charge entre Janvier 2000 et Décembre 2012 pour un diagnostic d’ICC dans un CHU. Nous avons collecté les données anatomopathologiques, cliniques et épidémiologiques. Nous avons comparé deux groupes en fonction du taux de fibrose selon Métavir : F0-F2 vs. F3-F4. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.122 Résultats : Au total, l’étude a porté sur 72 patients (âge moyen de 62.2 ans, sexe ratio : 1.4), 42 dans le groupe (1) F0-F2, 30 le groupe (2) F3-F4. La survie globale à 5 ans était de 22.5% (20% vs. 30%, p = 0.7). Quarante-huit patients ont été traités par chirurgie (66.7%), (gr 1 : 76% vs. gr 2 : 53%, p = 0.07). Les patients présentant une fibrose sévère étaient plus souvent infectés par le virus de l’hépatite B (21% vs. 0%, p = 0.04). Ils avaient des tumeurs significativement plus petites (50,7 mm vs. 83.2 mm, p = 0.0022) et moins différenciées (p = 0.04). La sévérité de la fibrose n’influençait pas la survie globale ni la survie sans progression. Les facteurs pronostics de survie globale étaient la prise en charge chirurgicale (p = 0.0001), l’absence de métastases à distance (p = 0.05) et l’absence de diabète (p = 0.0026). Un taux initial de CA19.9 > 200UI/L semblait influencer défavorablement la survie globale. Conclusion : Le pronostic était davantage lié à la pathologie néoplasique qu’à l’hépatopathie sous-jacente. Il existait néanmoins des différences clinico-pathologiques selon la sévérité de la fibrose sous-jacente, renforçant l’hypothèse d’une pathogénie différente selon ces deux groupes. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9483 POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9525 135 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.124 P.125 Prévalence du carcinome hépatocellulaire chez les porteurs d’hépatopathie chronique à Yaoundé, Cameroun Rôle du syndrome métabolique dans la survenue d’un carcinome hépatocellulaire sur foie de cirrhose D. Noah Noah (1), F. Ankouane Andoulo (1), A. Bonny Bonny (2), B. Deliota Doungue (1), S.-A.-F. Eloumou Bagnaka (2), P. Ongolo Zogo (1) A. Ouakaa-Kchaou (1), N. Elleuch (1), D. Trad (1), N. Bibani (1), H. Elloumi (1), A. Kochlef (1), D. Gargouri (1), J. Kharrat (1) (1) Yaoundé, CAMEROUN; (2) Douala, CAMEROUN. (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est la tumeur maligne la plus fréquente du foie. Son incidence a connu une nette augmentation ces dernières années. Dans les régions où les hépatites virales sont endémiques, l’incidence de ce cancer est croissante. L’objectif de cette étude était de déterminer la prévalence du carcinome hépatocellulaire chez les patients porteurs d’hépatopathie chronique pris en charge à Yaoundé. Introduction : Patients et Méthodes : Il s’agissait d’une étude descriptive et transversale menée dans 3 hôpitaux à Yaoundé (hôpital central, hôpital général et le CHU) comprenant deux phases : une phase rétrospective allant de janvier 2013 à Septembre 2013, et une phase prospective allant d’Octobre 2013 à Mars 2014. Etaient inclus dans cette étude toutes les personnes à risques de développer un CHC, à savoir les patients atteints de cirrhose hépatique cliniquement établie toutes causes confondues, les patients ayant une hépatite chronique B, C ou une co-infection. Etaient exclus les personnes ne présentant pas les conditions décrites plus haut ou n’ayant réalisé aucun examen prouvant leur appartenance au groupe à risque. Le diagnostic de CHC était posé lorsque l’échographie abdominale révélait la présence d’un ou plusieurs nodules évocateurs dans le foie, le taux d’AFP et le contexte clinique du patient permettait d’exclure des métastases, un cholangiocarcinome ou des nodules de régénération en terrain cirrhotique. Le recrutement s’était fait de manière consécutive. Les analyses statistiques ont été effectuées grâce au logiciel SPSS 20 vers lequel a été exportée la base de données saisie. Le seuil de significativité a été fixé à 5%. POSTERS Résultats : Au total, 150 patients ont été recrutés. L’âge des patients variait entre 12 ans et 86 ans. La moyenne d’âge était de 48,11± 17 ans. Les tranches d’âge de 30-40 ans et de 40-50 ans étaient les plus représentées. Selon le sexe, on avait 59,33% (n = 89) d’hommes et 40,67% (n = 61) de femmes. Le sexe ratio homme/femme était de 1,45. Selon la maladie hépatique, 56,00% (n = 84) des patients recrutés avaient une hépatite virale B chronique ; 26,67% (n = 40) avaient une hépatite virale C chronique ; 2,00% (n = 3) avaient une cirrhose alcoolique ; 4,67% (n = 7) avaient une co-infection HVB+HVC ; 4,67% (n = 7) avaient une coinfection HVB+HVD, et 6,00% (n = 9) présentaient des masses hépatiques à l’échographie abdominale. La prévalence du CHC dans cette population était de 24,67% (n = 37). Parmi les patients ayant un CHC (n = 37), 23 avaient une HVB chronique (62,16%), 10 avaient une hépatite C chronique (27,02%), 4 avaient des masses hépatiques (10,81%) et aucun cas de CHC n’a été retrouvé chez les patient ayant une cirrhose alcoolique et dans le groupe des patients ayant les co-infections HVB+HVC, et HVB+HVD. L’augmentation dans nos sociétés de la fréquence des maladies de surcharge notamment l’obésité, le diabète de type 2 et le syndrome métabolique (SM) coïncide avec celle des cancers et notamment le carcinome hépatocellulaire (CHC). Les buts de notre étude étaient de déterminer les facteurs prédictifs de CHC d’une part et d’évaluer plus particulièrement l’impact du SM et de ses différents éléments sur le risque de survenue d’un CHC sur foie de cirrhose. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective comparative, colligeant 130 observations de patients cirrhotiques, sur une période de 11 ans. Les malades ayant un CHC inaugural étaient exclus de l’étude. Les patients ont été répartis en deux groupes selon la survenue d’un CHC. - Groupe 1 : patients cirrhotiques n’ayant pas de CHC « CHC- » . - Groupe 2 : patients cirrhotiques ayant un CHC « CHC+ » . Le SM était défini par l’association de trois des quatre comorbidités suivantes : Hypertension artérielle (≥ 130/85mmHg, ou traitée médicalement), glycémie à jeun augmentée (≥ 1,1g/dl soit 6,1 mmol/l) ou diabète traité, obésité définie par un indice de masse corporelle sec ≥ 30 Kg/m2et dyslipidémie. Résultats : En analyse univariée, les facteurs de risque d’évolution vers le CHC identifiés étaient le sexe masculin (p = 0,012 ; OR = 2,5), le tabagisme (p = 0,014 ; OR = 2,47), le SM (p = 0,021 ; OR = 2,76), le surpoids (p = 0,02 ; OR = 2,31), l’hypertension artérielle (p = 0,05 ; OR = 2,05) et l’étiologie virale B de la cirrhose (p = 0,009 ; OR = 3,24). Le diabète était plus fréquemment observé dans le groupe CHC (46,2% vs.. 30,8%), toutefois, la différence n’était pas statistiquement significative (p 0,07). En analyse multivariée, le surpoids, le sexe masculin et l’étiologie virale B étaient associés de façon indépendante au risque d’apparition du CHC avec respectivement un OR à 3 [1,14 - 7,48] ; p = 0,02 ; 6,3 [1,57 - 25,9] ; p = 0,01 et 10,7 [1,73 - 66,3] ; p = 0,01. Conclusion : Dans notre étude, le SM ainsi que certains de ses éléments comme le surpoids et l’hypertension artérielle semblaient favoriser la survenue du CHC. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9385 Conclusion : La prévalence du carcinome hépatocellualire chez les porteurs d’hépatopathie clinique est de 24,67%, ce qui montre l’importance de ce cancer dans notre pays. L’hépatite virale B est la principale hépatopathie associée à ce cancer, et la cirrhose en est la principale anomalie. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9712 136 P.127 Impact pronostique et thérapeutique du dépistage systématique du carcinome hépatocellulaire : étude prospective d’une cohorte hospitalière de 176 cas Incidence du carcinome hépatocellulaire au cours du portage chronique du virus de l’hépatite C en Afrique subsaharienne (1) Alger, ALGÉRIE. Introduction : Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est une tumeur relativement fréquente et dont l’incidence est en progression. Les patients souffrant d’une hépatopathie chronique et d’une cirrhose ont un risque accru de CHC. Cette particularité conditionne le pronostic et la démarche thérapeutique. Le but de notre travail prospectif est d’évaluer le bénéfice du programme de dépistage systématique du CHC chez les cirrhotiques sur la survie et l’accès au traitement quelle que soit l’étiologie de la cirrhose. Patients et Méthodes : Nous avons colligé 176 cas de CHC dans le service entre janvier 2009 et septembre 2013. Les patients dont le CHC avait été diagnostiqué dans le cadre d’un dépistage semestriel constituaient le groupe dépisté. Les autres constituaient le groupe non dépisté. Résultats : Durant la période de l’étude, 176 patients porteurs de CHC (63 % d’hommes) ont été étudiés : 34 étaient dépistés, 142 non dépistés dont 131 symptomatiques et 11 de découverte fortuite. L’étiologie de la cirrhose était notamment virale C (47% groupe dépisté vs. 43,6% groupe non dépisté) ou virale B (26,5% vs. 31%). L’âge moyen au diagnostic était de 62,1 ans (43-79 ans) pour le groupe dépisté vs. 63 ans, Les patients étaient classés Child-Pugh A, B ou C représentaient respectivement 41%, 44% et 15 % des cas du groupe dépisté vs. 44%, 20% et 17,6%. Les CHC dépistés étaient classés selon la classification de BCLC stade A (41%), B (29,5%), C (11,7%) et D (17,6%) vs. patients non dépistés A (19%), B (22%), C (26%) et D (19%) et ont bénéficié plus fréquemment d’un traitement à visée curative (29 % vs. 16%). Conclusion : En dépit des recommandations, le dépistage systématique ne concernait que 19,3 % des patients vus pour CHC. L’impact bénéfique du dépistage sur la survie a été observé dans cette population. Néanmoins, seuls 29 % des patients dépistés ont eu accès à un traitement curatif. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9278 R. Ntagirabiri (1), B. Munezero (1), H. Kaze (1), S. Manirakiza (1), E. Ndirahisha (1) (1) Bujumbura, BURUNDI. Introduction : Le portage chronique du virus de l’hépatite C (VHC) est élevé en Afrique subsaharienne. Le génotype 4 est le plus fréquent dans notre région. Les complications redoutables sont notamment la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire (CHC). Ce risque est potentialisé par d’autres carcinogènes comme l’aflatoxine B1 et les caractères ethniques. Le but de notre travail était de déterminer l’incidence du CHC chez les patients (P) porteurs chroniques du VHC suivis régulièrement pendant une période de 5 ans. Patients et Méthodes : Etude de cohorte prospective ayant inclus les P porteurs chroniques du VHC, qui ont eu une échographie tous les 6 à 12 mois durant la période de Juin 2009 à Mai 2014. Les échographies étaient réalisées par des praticiens ayant des compétences et un minimum de cinq ans d’expérience en échographie. Ils utilisaient un appareil haute résolution HITASHI EUB 625 équipé d’une sonde linéaire et d’une sonde sectorielle à balayage électronique couplé à un module doppler couleur et doppler pulsé. L’évaluation de la fibrose était basée sur le Fibrotest et/ou le Fibroscan. Le portage chronique était défini par les Ac anti VHC positifs, une charge virale C (ARN-VHC) détectable. Le CHC était défini sur des critères échographiques, évolutifs et sur la valeur de l’alfa fœto-protéine. Le logiciel « Le Sphinx Plus² » a servi pour la saisie et l’analyse des données. Certaines valeurs des résultats ont été exprimées assorties de leurs intervalles de confiance à 95% (IC). Le test du Chi carré a été utilisé pour comparer les proportions. La valeur de p<0,05 a été considérée comme statistiquement significative. Le Risque relatif (RR) et l’Odds ratio (OR) ont été calculés. Résultats : 265P porteurs du VHC ont été retenus pour l’étude. 151P (57,0%) étaient de sexe féminin et 114P (43,0%) étaient de sexe masculin. L’âge moyen était de 51,2 ans ± 13,5 ans. 171P (64,5%) avaient une charge virale inférieure à 800.000 UI/ml et 262 P (98,9%) avaient un génotype 4. Selon le stade de fibrose, 210P (79,1%) avaient une fibrose >F2 mais <F4 et 55P (20,9%) avaient une fibrose estimée à F4 (cirrhose). Au cours de la période de suivi, l’incidence globale du CHC a été de 4,5% (12P/265, 8femmes et 4hommes) IC : [2,0 - 7,0%] soit une incidence annuelle de 0,9%. Dans le groupe de fibrose F4, l’incidence du CHC a été de 9,1% (5P/55 : 3femmes et 2hommes) IC : [1,5 - 16,7%] soit une incidence annuelle de 1,8%. L’incidence du CHC dans le groupe <F4 a été de 3,3% (7P/210 5femmes et 2hommes) IC : [0,9 - 5,8%] soit une incidence annuelle de 0,7%. Dans les deux groupes de fibrose, X² = 3,34, p>0,05. Le RR du CHC lié à la présence de la cirrhose (F4) était de 2,7 ; OR = 2,9 IC : [0,9-9]. Conclusion : Le risque de CHC est élevé en cas de portage chronique du VHC en Afrique noir. Le pic est observé au stade de cirrhose. L’incidence du CHC aux stades >F2 mais <F4 et au stade F4 semble statistiquement identique car les patients meurent tôt des complications de la cirrhose avant l’apparition du CHC. Les femmes semblent être les plus touchées par rapport aux hommes. Des études multicentriques sont nécessaires. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9164 137 POSTERS N. Benhassine (1), R.-A. Benelhadj (1), Y. Chikhi (1), S. Berkane (1), S. Cheraitia (1), N. Aliarous (1), F. Lounes (1), R. Ouldgougam (1), O. Louahadj (1), S. Ait Younes (1), F.-Z. Amir (1), M. Bendaoud (1), F. Asselah (1), H. Asselah (1), M. Lahcene (1) JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.126 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.128 P.129 Incidence du carcinome hépatocellulaire au cours du portage chronique du virus de l’hépatite B en Afrique subsaharienne Carcinome hépatocellulaire : la vie après CHANGH. A propos d’une cohorte de 134 patients pris en charge dans un hôpital général R. Ntagirabiri (1), H. Kaze (1), B. Munezero (1), E. Ndirahisha (1), S. Manirakiza (1) (1) Bujumbura, BURUNDI. F. Khemissa (1), A. Guibal (1), G. Farouil (1), S. Dahmouni (1), C. Amouroux (1), M. Kouaouci (1), P. Serban (1), A.-J. Remy (1) Introduction : (1) Perpignan. Le portage chronique du virus de l’hépatite B (VHB) est très élevé en Afrique subsaharienne. Les complications redoutables sont notamment la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire (CHC). Celui-ci peut survenir avant même le stade de cirrhose en cas de portage chronique actif du VHB. Ce risque est potentialisé par d’autres carcinogènes comme l’aflatoxine B1 et les caractères ethniques. Le but de notre travail était de déterminer l’incidence du CHC chez les patients (P) porteurs chroniques du VHB suivis régulièrement pendant une période de 5 ans. Patients et Méthodes : Etude de cohorte prospective ayant inclus les P porteurs chroniques du VHB, qui ont eu une échographie tous les 6 à 12 mois durant la période de Juin 2009 à Mai 2014. Les échographies étaient réalisées par des praticiens ayant des compétences et un minimum de cinq ans d’expérience en échographie. Ils utilisaient un appareil haute résolution HITASHI EUB 625 équipé d’une sonde linéaire et d’une sonde sectorielle à balayage électronique couplé à un module doppler couleur et doppler pulsé. L’évaluation de la fibrose était basée sur le Fibrotest et/ou le Fibroscan. La définition du portage chronique actif était basée sur le dosage de l’AgHBs, de l’AgHBe, sur la quantification de l’ADN virale B et sur les transaminases. Le CHC était défini sur des critères échographiques, évolutifs et sur la valeur de l’alfa fœtoprotéine. Le logiciel « Le Sphinx Plus² » a servi pour la saisie et l’analyse des données. Certaines valeurs des résultats ont été exprimées assorties de leurs intervalles de confiance à 95% (IC). Le test du Chi carré a été utilisé pour comparer les proportions. La valeur de p<0,05 a été considérée comme statistiquement significative. Le risque relatif (RR) et l’Odds ratio (OR) ont été utilisés. Résultats : 172P porteurs du VHB ont été retenus pour analyse. 71P soit 41,3% IC : [34-49%] étaient de sexe féminin et 101P soit 58,7% IC : [51-66%] étaient de sexe masculin. L’âge moyen était de 38,9 ans ±10,5 ans. 130P (75,6%) avaient une charge virale inférieure à 2000 UI/ml et 159P (92,4%) avaient un AgHBe négatif. Selon le stade de fibrose, 28P (16,3%, 22 hommes et 6 femmes) avaient une fibrose estimée à F4. Au cours de la période de suivi, l’incidence globale du CHC a été de 8,7% (15P/172, 3femmes et 12 hommes) IC : [4,5-12,9%] soit une incidence annuelle estimée à 1,7%. L’incidence du CHC dans le groupe <F4 a été de 4,4% (7P/160) IC : [1,27,5%] soit une incidence annuelle de 0,9%. Dans le groupe de fibrose F4 et cirrhose décompensée, l’incidence du CHC a été de 28,6% (8P/28P) IC : [11,8-45,3%] soit une incidence annuelle de 5,7%. La différence était significative entre les deux groupes : p<0,001. Le RR de CHC lié à la présence de la cirrhose était de 5,3. L’OR = 6,5 IC : [2,4-17,4]. POSTERS Conclusion : Le VHB parait être un oncogène puissant en Afrique Sub-saharienne. La cirrhose multiplie par 5 le risque de CHC. Celui-ci survient le plus souvent tôt, avant même la décompensation de la cirrhose. Le sexe masculin est le plus touché. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9161 Introduction : Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est la 5ème tumeur la plus fréquente en France et la 3ème cause de mortalité par cancer. L’étude CHANGH avait permis d’avoir des données épidémiologiques ainsi que des données sur la prise en charge du CHC en France. Patients et Méthodes : Le but de notre travail était d’avoir des données épidémiologiques locales et de comparer la prise en charge thérapeutique des patients porteurs d’un carcinome hépatocellulaire en fonction du score de Barcelone (BCLC) et aux résultats de la cohorte CHANGH. 134 patients quasiment tous caucasiens, ont été analysés rétrospectivement entre janvier 2010 et avril 2014. Ils se répartissaient en 117 hommes et 17 femmes d’âge moyen 66 (+/-11) ans. Résultats : Une cirrhose était présente dans 98% des cas avec un score de Child Pugh A, B et C dans 44%, 29% et 24% des cas respectivement. L’origine de la cirrhose était alcoolique chez 50% des patients, virale C chez 27%, post NASH chez 10% et multiple chez 6%. Le diagnostic était posé grâce au dépistage chez 41% (20% pour CHANGH) des patients et au décours de complications de la cirrhose ou du carcinome hépatocellulaire dans 37% des cas. Une histologie a été disponible dans 21% des cas. 55% des malades avaient une forme multinodulaire et 28% unilodulaire avec une taille moyenne du nodule de 46 mm. Pour le score BCLC : 21% patients étaient classées BCLC A, 24% classées B, 23% BCLC C, et 28% classées BCLC D. Parmi les patients classés BCLC A, 85 % (85% pour CHANGH) ont eu un traitement adapté : chirurgie 15%, radiofréquence (ou microwave) 69% ou transplantation 11% (dont 2 patients traités en attente par radiofréquence), la chirurgie était le plus souvent récusée en faveur de la radiofréquence du fait de l’hypertension portale. Pour les patients stade B, 81% avaient eu un traitement adapté par chimio-embolisation ; 3 patients ont bénéficié de la chirurgie. Pour les patients stade C, 74% ont eu un traitement par sorafenib (89% pour CHANGH). Une chemoembolisation a été possible du fait d’une thrombose porte segmentaire chez 7 patients. Pour les patients classés D, 100% ont eu accès aux de confort selon les recommandations BCLC. La survie globale des patients à 1 an était de 42% (40% pour CHANGH). Conclusion : Nos résultats ne sont pas significativement différents de ceux de CHANGH avec une bonne corrélation entre la prise en charge réelle et les recommandations de Barcelone BCLC . Seule existe une différence dans le traitement des stades C qui résulte de la possibilité de réaliser dans notre centre des gestes de chimio-embolisation malgré la thrombose porte segmentaire. La faible survie à un an montre malheureusement que le diagnostic reste toujours tardif malgré un dépistage plus actif. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9092 138 P.131 Impact pronostique des facteurs anthropométriques chez les patients atteints de carcinome hépatocellulaire et traités par sorafénib Traitements du carcinome hépatocellulaire avancé (BCLC C) : chimioembolisation et/ou sorafénib. Etude comparative monocentrique F. Leveque (1), C. Hoeffel (1), J.-L. Legoux (2), F. Ehrhard (1), B. Dauvois (2), A. Heurgué-Berlot (1), J.-P. Lagasse (2), B. Bernard-Chabert (1), D. Sommacale (1), M. Drame (1), G. Thiefin (1) X. Adhoute (1), G. Penaranda (1), P. Castellani (1), H. Perrier (1), O. Monnet (1), O. Bayle (1), V. Oules (1), G. Lefolgoc (1), C. Boustière (1), A. Laquière (1), P. Beaurain (1), J.-L. Raoul (1), M. Bourlière (1) (1) Reims; (2) Orléans. (1) Marseille. Les facteurs angiogéniques sécrétés par le tissu adipeux viscéral pourraient être impliqués dans le développement de divers cancers et diminuer l’efficacité de la thérapie ciblée anti-VEGF. Le but de cette étude était d’analyser l’influence des paramètres anthropométriques sur la survie globale de patients atteints de carcinome hépatocellulaire (CHC) et traités par sorafenib, un agent anti-angiogénique. Patients et Méthodes : Une série rétrospective de 58 patients atteints de CHC avancé et traités par sorafenib a été étudiée. Les surfaces de graisse viscérale (SGV), de graisse sous-cutanée (SGS) et de muscle squelettique (SMS) ont été mesurées sur des clichés scannographiques abdominaux effectués dans les 3 mois précédant la mise en route du sorafenib. Les données clinico-biologiques ont été collectées dans les dossiers médicaux. Pour l’analyse, les valeurs de SGS ont été dichotomisées selon la médiane et les valeurs de SGV et SMS selon des critères récemment décrits définissant l’obésité viscérale et la sarcopénie. Des modèles de Cox uni- et multivariés ont été utilisés pour évaluer l’association entre la survie globale et les facteurs anthropométriques incluant l’index de masse corporelle (IMC), ajustés sur différentes variables clinico-biologiques. Les paramètres anthropométriques étant fortement corrélés, différents modèles ont été utilisés pour analyser séparément chacun d’entre eux et éviter les effets de collinéarité. Résultats : Quatre-vingt quinze % des patients étaient des hommes. L’âge moyen était de 65.3 ± 8.8 ans. Une cirrhose, principalement d’origine alcoolique, était diagnostiquée chez 90% d’entre eux. Elle était classée Child-Pugh A5-6 dans 82.7% des cas et Child-Pugh B7 pour les autres. Lors du début du traitement par sorafenib, 1/3 des patients avaient un envahissement portal et 1/3 des métastases extrahépatiques. Le sorafenib était le traitement de première ligne chez 45% des patients et la durée médiane du traitement était de 183 jours. Il était réduit à 400 mg/jour chez 36 % des patients. Cinquante-deux % des patients avaient une obésité viscérale 42.3% avaient une sarcopénie. Onze patients (19%) avaient une obésité sarcopénique. La durée médiane de survie était de 357 jours (IC 95% [256-458] ). Un IMC inférieur à 18,5 kg/m² était le seul facteur anthropométrique indépendant, associé à une survie plus courte (médianes : 71j vs. 293 j ; HR : 10.8 [2.4-40.1], p = 0.0004). L’obésité viscérale, l’abondance de graisse souscutanée et la sarcopénie n’avaient pas d’influence significative sur la survie globale. Les autres facteurs prédictifs indépendants d’une survie plus courte étaient l’hypoalbuminémie < 35 g/L (médianes : 251 j vs. 427 j ; p = 0.0002 à 0.006 selon les modèles multivariés) et l’envahissement vasculaire porte (médianes : 251 j vs. 427 j ; p = 0.02 à 0.03). La survenue précoce d’un syndrome mains-pieds sévère était prédictive d’une survie prolongée (médianes : 544 j vs. 305 j ; p = 0.02 à 0.08). Conclusion : Chez les patients atteints de CHC et traités par sorafenib, l’obésité viscérale n’a pas d’impact significatif sur la survie globale alors que la maigreur (IMC < 18,5kg/m²) est prédictive d’un temps de survie plus court. La survenue d’un syndrome mains-pieds sévère pourrait être un marqueur prédictif de l’efficacité du sorafenib, d’un grand intérêt clinique pour individualiser la stratégie thérapeutique. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9202 Introduction : Le carcinome hépatocellulaire est le plus souvent diagnostiqué à un stade avancé (stade C de la classification de Barcelone). Ce groupe inclut un large spectre de tumeurs, symptomatiques, ECOG (PS) 1-2, métastatiques et / ou avec envahissement vasculaire, Child-Pugh A ou B. Le traitement recommandé est le sorafenib selon l’algorithme du BCLC. Certains auteurs préconisent d’étendre les indications de la chimioembolisation (CEL) à certains patients BCLC C ; la progression tumorale étant rarement métastatique. En pratique courante, la CEL est le traitement le plus utilisé dans le CHC. En dehors des stades intermédiaires, elle est utilisée à des stades plus avancés, en Asie notamment, comme le montre la nouvelle classification HKLC. Objectifs : Comparer l’efficacité du sorafenib, de la chimioembolisation et d’un traitement séquentiel (CEL puis sorafenib) dans une population de CHC BCLC C (avec et sans thrombose porte). Patients et Méthodes : Ont été sélectionnés 172 patients porteurs d’un CHC BCLC C (01/2007 _ 12/3013) parmi lesquels 103 patients avec une thrombose porte. Dans cette population de patients BCLC C, 82 patients ont été traités par CEL en 1ère intention (ECOG (PS) 0-1, Child-Pugh A/B7, thrombose porte segmentaire ou sectorielle (n = 46) ), dont 44 patients exclusivement et 84 patients ont été traités par par sorafenib : 46 en 1èreintention (ECOG (PS) 1-2, ChildPugh A/B, thrombose porte segmentaire (n = 17), tronculaire (n = 12) ) et 38 patients après CEL (thrombose porte n = 23). 44 patients ont reçu d’emblée des soins de supports (.ECOG (PS) > 2, Child-Pugh B8/9). Le sorafenib était administré à la posologie de 800 mg/jour en deux prises quotidiennes dans la majorité des cas. Résultats : Notre population comportait une majorité d’hommes (87%), d’âge médian 68 ans [64-70], de grade ECOG (PS) ≥ 1 (85%), porteurs d’une cirrhose (95%) d’origine virale (47%) ou liées à l’alcool (30%), child-pugh A (62%), B (38%). 44% des CHC étaient multinodulaires (≥3 nodules), 50% des CHC étaient des tumeurs étaient infiltrantes. Une thrombose porte était présente dans 60% des cas (tronculaire : 18%, non tronculaire : 42%), des métastases dans 12% des cas. La maladie était révélée le plus fréquemment par des symptômes (50%). Le taux médian d’AFP était de 122 ng/ml [54-380] avec 45% des patients ≥ 200 ng/ml. La durée moyenne de traitement par sorafenib : 4.0 mois [2.5 ; 5.5] dans le groupe BCLC C, 3.6 mois [2.6 ; 4.6] dans le groupe thrombose porte. Le nombre moyen de cures de CEL : 1.8 [1.5 ; 2.1] dans le groupe BCLC C, 1.7 [1.4 ; 2.0] dans le groupe thrombose porte. Le taux de réponse (partielle et complète) (critères EASL) était de 33% (groupe BCLC C), 21% (groupe thrombose porte). 13% des patients ont présenté une aggravation du score de ChildPugh post CEL ≥2 points lors de la réévaluation, mais aucun décès toxique n’est survenu. La durée médiane de survie dans le groupe BCLC C : sorafenib 7 mois [5-10], CEL exclusive 10 mois [6-15], CEL puis sorafenib 13 mois [10-15], p = 0.462. La durée médiane de survie dans le groupe thrombose porte : sorafenib 6.1 mois [4.3 ; 10.0], CEL exclusive 7.1 mois [5.0 ; 13.2], CEL puis sorafenib 10.2 mois [8.1 ; 13.2], p = 0.68. Dans cette série ; le nombre de nodules (1-2 vs.. 3), le caractère infiltrant du CHC, l’AFP (±200 ng/ml), le score de child-pugh (A vs.. B), le grade ECOG (PS) (0 vs.. ≥ 1) étaient des variables pronostiques indépendantes associées à la survie. Conclusion : Dans cette série de CHC BCLC C, la durée médiane de survie des patients traités par sorafenib ou chimioembolisation est comparable, avec et sans thrombose porte. Un traitement séquentiel (chimioembolisation puis CEL) semble apporter un bénéfice. L’association CEL puis sorafenib mérite d’être évaluée dans une population de CHC BCLC C sélectionnée lors d’une étude prospective. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9775 139 POSTERS Introduction : JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.130 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.132 Suspicion de thrombose porte tumorale chez un patient cirrhotique. Intérêt de la biopsie du thrombus sous échoendoscopie. Expérience monocentrique à propos de 30 cas Conclusion : P. Castellani (1), X. Adhoute (1), C. Boustière (1), V. Oules (1), H. Perrier (1), O. Monnet (1), A. Laquière (1), A. Chollat-Namy (1), P. Beaurain (1), O. Bayle (1), G. Lefolgoc (1), J.-L. Raoul (1), M. Bourlière (1) La biopsie de thrombus porte sous échoendoscopie chez un patient cirrhotique est un geste sûr, toujours réalisable et utile dans les cas ou les critères radiologiques manquent de précision. Elle peut modifier de manière significative la prise en charge en affirmant le caractère cruorique ou tumoral de la thrombose, en permettant le diagnostic différentiel avec un cholangiocarcinome intrahépatique et elle apporte des arguments thérapeutiques grâce à l’immunomarquage. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9458 (1) Marseille. Introduction : La présence d’une thrombose porte tumorale modifie le pronostic du carcinome hépatocellulaire (CHC). Les critères radiologiques diagnostiques (EASL, AASLD) ne sont pas applicables à tous les CHC sur cirrhose, en particulier les CHC de type diffus, ainsi qu’aux cholangiocarcinomes intrahépatiques (CIH), tous deux fréquemment associés à un envahissement du système porte. Une thrombose porte non tumorale peut également compliquer l’évolution d’une cirrhose. Objectifs : faisabilité, complications, taux de réussite et analyse de la répercussion thérapeutique de la ponction du thrombus porte sous écho endoscopie. POSTERS Patients et Méthodes : Ont été sélectionnés les patients porteurs d’une tumeur maligne primitive du foie accompagnée d’un thrombus porte (tronculaire et non tronculaire) et les patients porteurs d’une thrombose porte isolée dans un contexte de maladie chronique du foie. Au total 162 patients majoritairement cirrhotiques (88%) répondant à ces critères ont été hospitalisés de 01/2008 à 12/2013. Le diagnostic de CHC ou de CIH a été retenu pour 132 patients, dans respectivement 84% et 16% des cas (Critères radiologiques EASL / AASLD ; histologie sur pièces opératoires ou biopsies parenchymateuses). En l’absence de ces critères, pour confirmer le diagnostic et / ou le caractère tumoral de la thrombose, 30 patients cirrhotiques ont eu une cytoponction et microbiopsie du thrombus porte. Les patients biopsiés (n = 30) étaient majoritairement des hommes, d’âge médian 59 ans [5668], porteurs d’une cirrhose (100% des cas), d’origine virale (66%), Child-Pugh A (56%), B (33%), C (11%). Les thromboses portes étaient essentiellement découvertes lors d’une surveillance systématique (41%), ou lors de symptômes (47%). 50% des patients avaient des VO grade 2 ou 3, 13% des VO grade 1. 33% des patients avaient une thrombopénie inférieure à 100 000 elts / mm 3 avec une médiane à 145000 elts / mm 3 (Min 32000), Le TP médian était à 77 % (Max 100%, Min 26%). Nous avons utilisé un échoendoscope linéaire, la biopsie a été pratiquée à l’aide d’une aiguille de 22G en position trans duodénale ou transgastrique. Résultats : La durée moyenne de l’examen était de 20 minutes, pour le bilan d’hypertension portale et la réalisation de la ponction. Une seule procédure a été suffisante pour l’ensemble des patients. Un prélèvement du thrombus a pu être effectué dans tous les cas ; la coagulation ou la présence d’ascite n’ont pas modifié ou différé le geste. La majorité des examens a été réalisée en ambulatoire. Aucun patient n’a présenté de complication immédiate ou tardive. Les thrombus étaient segmentaires (15/30), tronculaires (15/30). La thrombose était isolée sans lésion parenchymateuse associée dans 11/30 cas (36,6%), elle était, dans ce cas, segmentaire (n = 8), tronculaire (n = 3). L’étude histologique du thrombus a confirmé l’existence d’un CHC dans 100 % des cas. Un immunomarquage a pu être effectué sur tous les prélèvements (anticorps pan-cytokératines KL1, Glypican GPC3), ainsi qu’une immunodétection complémentaire du gène C-MET dans le but de proposer une alternative thérapeutique. La biopsie du thrombus a permis d’orienter de manière significative la décision avec moins d’abstention thérapeutique (16% vs.. 35%) dans le groupe de patients biopsiés, plus de patients sous sorafenib (56% vs.. 28%) (p = 0.04), plus de traitements endovasculaires (chimioembolisations sélectives, lipiocis) (53% vs.. 33%). 140 P.134 La CRP est un facteur pronostique chez les patients cirrhotiques ayant un carcinome hépatocellulaire traités par (chimio)embolisation artérielle Proctalgie fugace : prévalence et caractères sémiologiques dans une population marocaine (1) Bondy. F. Benali (1), M. Tahiri (1), S. Oussama (1), R. Meharich (1), F. Haddad (1), A. Bellabah (1), W. Badre (1), W. Hliwa (1) (1) Casablanca, MAROC. Introduction : Introduction : La (chimio) embolisation intra-artérielle est le traitement de référence des carcinomes hépatocellulaires « intermédiaires » classés BCLC B . Cependant, cette population de patients reste hétérogène et des nouveaux marqueurs pronostiques restent à identifier afin de pouvoir stratifier en différents sous-groupes. Notre but est d’identifier les facteurs cliniques, biologiques et radiologiques évaluables avant traitement associés au pronostic de ces patients. Matériels et Méthodes : Tous les patients cirrhotiques avec un CHC prouvé histologiquement ou avec des critères non invasifs et traités à l’hôpital Jean Verdier par une première séance d’embolisation intra-artérielle, chimioembolisation intra-artérielle ou DC beads de 2007 à 2013 ont été inclus. Les caractéristiques cliniques, biologiques et radiologiques avant traitement ont été recueillies. Pour l’analyse de la survie globale la date de point était septembre 2014. La survie a été analysée en utilisant la méthode de Kaplan-Meier et le test du Log Rank. L’association des différentes variables avec la survie a été analysée en utilisant un modèle de Cox en univarié puis multivarié. Résultats : 155 patients cirrhotiques ayant un CHC traités par embolisation intra-artérielle (n = 132, 85%), chimioembolisation intra-artérielle (n = 14,9%) ou DC beads (n = 9, 6%) ont été inclus. Le nombre moyen de traitements intra-artériels reçus était de 1.9. L’âge moyen des patients était de 68 ans (IQR 25-75th : 61-77), 87% étaient des hommes, Child Pugh A dans 88% des cas et B dans 12% des cas et le taux sérique médiane d’AFP étaient de 39.5 ng/ml (IQR 25-75th : 7-484). Les causes d’hépatopathie sous-jacente étaient l’alcool (n = 86, 55%), le VHC (n = 50, 32%), le VHB (n = 17, 11%), la NASH (n = 48, 31%) ou l’hémochromatose (n = 3, 2%). 32% (n = 49) des patients avaient plus d’une cause d’hépatopathie chronique. Tous les patients traités étaient hors des critères de Milan, 30 (19%) étaient dans les critères « up to 7 » et 125 (81%) hors de ces critères. 140 patients (89%) étaient classés BCLC B et 15 patients BCLC C (11%) en raison de la présence d’une thrombose portale tumorale segmentaire. La taille médiane du plus gros CHC était de 59 mm (IQR 2575th : 30-80 mm) et 101 patients avaient plus de 3 nodules de CHC. 128 patients avaient une CRP disponible avant traitement et 39 patients (30%) avaient une CRP>10 mg/l. La valeur médiane de CRP avant traitement était de 4 mg/l (IQR : 2-12.75) . La survie médiane des patients étaient de 15.8 mois et 71 % des patients étaient décédés (n = 101) ou transplantés (n = 9) à la fin du suivi. Les patients ayant un taux de CRP<10 mg/l avaient une survie globale plus longue que les patients avec une CRP>10 mg/l (20 mois versus 6.7 mois de médiane respectivement, P = 0.0005). En analyse univariée, la CRP>10 mg/l (HR : 2.17 (1.39-3.41), P = 0.0007), l’AFP<200ng/ml (HR : 0.64 (0.42 ; 0.97) P = 0.034) et le Child Pugh (HR : 1.40 (1.10 ; 1.78) ) étaient significativement associés à la survie globale. En analyse multivariée, seule la CRP>10 mg/l (HR : 1.79 (1.08-2.97) P = 0.027) était un facteur indépendant de décès. La proctalgie fugace (PF) est une algie intermittente, en général chronique, intégrée dans la classification des troubles fonctionnels ano-rectaux. La prévalence des proctalgies fugaces est sous-estimée et sa sémiologie reste mal évaluée. Le but de notre travail est d’évaluer la prévalence de la PF dans une population marocaine et de préciser sa sémiologie. Matériels et Méthodes : L’enquête a été menée de façon prospective, 208 personnes âgées de 17 ans et plus ont répondu à un questionnaire basé sur les critères de Rome III (CRIII) pour le diagnostic du syndrome de l’intestin irritable (SII) et la proctalgie fugace. Le questionnaire comportait en outre des données épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques. Résultats : 208 personnes ont été interrogées. La prévalence de la PF et du SII était de 10 % (21 cas) et de 33.6% (70 cas) respectivement. 20% des patients atteints de SII ont une PF, néanmoins elle représentait que 3% chez les patients non atteints de SII. L’âge moyen était de 44 ans (3160), avec une légère prédominance masculine, sex-ratio à 1.1. La plupart (78 %) n’avaient jamais consulté pour la PF. Les crises survenaient aussi bien le jour (32 %), que la nuit (30%) ou les deux (38 %), sans facteur déclenchant dans 62.5% des cas. Le nombre annuel moyen de crises étaient de 9 (1-20). Il s’agissait surtout de crampes (38.3 %), de spasmes (38.3%) ou de coups de poignard (23 %), le plus souvent sans irradiation (81 %) et sans signe associé (66.6%). Ces douleurs duraient en moyenne 11 minutes (5 s - 60 min) et cessaient de façon spontanée dans 47.6 % des cas. Les principaux moyens pour abréger les crises étaient la défécation (29 %), l’administration d’un suppositoire (24 %), la marche (10.5%), et le toucher anal (5 %). Conclusion : La prévalence de la PF dans notre population est de l’ordre de 10 %, dont la majorité n’a jamais consulté (78 %). La PF dans notre contexte est observée aussi bien chez l’homme que chez la femme (sex-ratio de 1.1) et liée essentiellement aux SII (76%). Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9579 Conclusion : Chez les patients cirrhotiques ayant un CHC traité par (chimio) embolisation intra-artérielle, le taux de CRP sérique pré-thérapeutique est un facteur indépendant pronostique de la survie globale. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9770 141 POSTERS S. Rekik (1), E. Guyot (1), M. Bhais (1), O. Seror (1), Y. Ajavon (1), V. Grando (1), V. Bourcier (1), G. Nkontchou (1), P. Nahon (1), J.-C. Trinchet (1), N. Ganne Carrie (1), J.-C. Nault (1) JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.133 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.135 P.136 Est-il nécessaire de réaliser une coloscopie chez les patients âgés de 45 ans ou plus suivis pour des rectorragies sur pathologie hémorroïdaire ? Emborrhoid : traitement par embolisation des hémorroïdes internes : expérience initiale chez 14 patients dans deux centres A. Medine (1), F. Babakhouya (1), M. El Yousfi (1), I. Mellouki (1), N. Aqodad (1), D.-A. Benajah (1), A. Ibrahimi (1), M. El Abkari (1) (1) Fès, MAROC. Introduction : La coloscopie permet la visualisation de la totalité de la muqueuse colique. Son rendement diagnostique dépend cependant de plusieurs facteurs notamment les indications. Est-il nécessaire de réaliser une coloscopie totale chez les patients suivie pour des rectorragies sur pathologie hémorroïdaire ? L’objectif de notre travail était de déterminer la nécessité de réaliser une coloscopie totale chez ces patients âgés de 45 ans ou plus ayant déjà bénéficié un examen proctologique. Matériels et Méthodes : Pour atteindre ce but, nous avons procédé à une étude rétrospective de 100 patients âgés de 45 ans ou plus allant de Janvier 2010 à octobre 2014 suivis pour des rectorragies sur pathologie hémorroïdaire et ayant bénéficié d’une coloscopie total. Résultats : Au total 1104 coloscopies ont été colligées. Parmi elles 100 (10.9%) répondaient à nos critères d’inclusion. L’âge moyen était de 58 ans [45 ans- 87 ans]. Nous avons noté une prédominance masculine avec un sexe ratio H/F de 1,2. Tous les patients avaient consulté pour des rectorragies, les symptômes associés étaient les proctalgies (7%) des cas et de la constipation (3%) des cas ; les hémorroïdes internes étaient retrouvés chez 98% des cas dont 56% stade II, 34% stade I ; 10% stade III ; des fissures anales ont été retrouvé chez 18% des cas et des fistules sur 4% .la coloscopie était pathologique chez 32% des cas. Les lésions retrouvées étaient des polypes sur 59.7% des cas, des diverticules sur 3% des cas, d’angiodisplasie sur 2% de cas, de lésions congestives sur 3% des cas, tumeur sur 2% des cas, des, d’ulcération 2% des cas ; un lipome sur 1% des cas. Conclusion : Dans notre travail 32% des patients ont une coloscopie totale pathologique. C’est une proportion non réglable. Ainsi la coloscopie a sa place sur les sujets âgés suivie pour une pathologie hémorroïdaire. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9958 M. Sapoval (1), V. Vidal (2), I. Sielezneff (2), G. Louis (2), J.-M. Bartoli (2), O. Pellerin (1), V. de Parades (1) (1) Paris; (2) Marseille. Introduction : Les ligatures sous contrôle doppler sont une technique reconnue dans le traitement de la pathologie hémorroïdaire interne. Elles consistent à ligaturer par voie endorectale et sous contrôle doppler les branches terminales sous-muqueuses de l’artère rectale supérieure. Nous proposons de réaliser l’occlusion de ces artères par voie endovasculaire par une embolisation au moyen de spires métalliques (coils). Patients et Méthodes : Dans deux centres, nous avons inclus 14 patients consécutifs (11 hommes). Ils avaient tous des saignements et le prolapsus était de grade II de Goligher chez 10 patients, de grade III chez 3 patients et de grade IV chez 1 patient. La décision d’embolisation était prise après consensus multidisciplinaire (proctologue médico-chirurgical et radiologue interventionnel). Sept patients avaient déjà eu un geste chirurgical hémorroïdaire et 10 patients avaient des troubles de la coagulation (cirrhose ou traitement anticoagulant en cours). Les coils ont été injectés au moyen d’un microcathéter positionné en distalité dans les branches rectales supérieures après cathéterisme de l’artère mésentérique inférieure. Résultats : Nous avons eu un succès technique avec un arrêt immédiat des saignements dans tous les cas (100 %). A un mois de suivi, le taux de succès clinique (absence de récidive de saignement) était de 71 % (10/14 patients). Parmi les 4 patients chez qui les saignements ont récidivé après la première embolisation, une deuxième séance a permis d’obtenir un succès clinique complet avec arrêt des saignements. Nous n’avons pas observé de complication chez 13/14 patients, un patient ayant eu un épisode transitoire d’oedème douloureux de la marge anale. Conclusion : Cette expérience bicentrique préliminaire a montré la faisabilité de cette technique d’embolisation des artères hémorroïdales. Il est cependant nécessaire de l’évaluer sur une plus grande échelle et avec davantage de recul. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10048 142 P.138 Evaluation de la valeur prédictive positive d’un diagnostic de pathologie hémorroïdaire posé par un praticien non spécialiste, chez les patients adressés dans un centre proctologique tertiaire La technique d’hémorroidoplastie au laser (LHP) : une nouvelle technique dans le traitement des hémorroïdes chirurgicales (1) Clermont-Ferrand; (2) Riom. (1) Paris. Introduction : Les pathologies proctologiques constituent un motif de consultation important en médecine générale et en médecine d’urgences. Comme les pathologies hémorroïdaires (PH) sont à la fois les plus connues du grand public et les plus fréquentes, le risque de poser ce diagnostic par excès est élevé. Les objectifs ne notre étude étaient 1) d’étudier la valeur prédictive positive (VPP) d’un diagnostic de PH posé par un praticien non proctologue chez les patients adressés dans un centre tertiaire ; 2) d’étudier cette VPP selon la spécialité du praticien adressant le patient ; 3) de rechercher des facteurs prédictifs de diagnostic erroné de PH. Patients et Méthodes : Cette étude épidémiologique a été menée rétrospectivement à partir des dossiers informatisés de patients vus entre mai 2012 et août 2014 au CHU de Clermont-Ferrand par 2 gastroentérologues (AB et EC) diplômés en proctologie et membres de la Société Nationale Française de Colo-Proctologie (SNFCP). Etaient inclus tous les patients adressés pour « suspicion de PH » . Les patients adressés pour un ou des symptômes sans mention de diagnostic de PH étaient exclus. Les paramètres recueillis étaient donc le type de praticien adressant le patient (Médecin généraliste (MG), hépato-gastroentérologue (HGE) chirurgiens digestifs (CD), médecins urgentistes, autres), les caractéristiques de la population (âge, sexe, antécédents de traitement hémorroïdaire ou de grossesse), et les symptômes associés (constipation, diarrhée, saignement, douleur anale, impression de tuméfaction ou de prolapsus). Les vrais positifs et les faux négatifs étaient définis par rapport au diagnostic posé par le proctologue défini comme gold standard. Les PH incluaient les PH internes et externes. Les résultats étaient obtenus par régression logistique en analyse uni puis multivariée et exprimées en Odds Ratio (OR) assortis de leur précision exprimée par l’intervalle de confiance à 95% (IC95). Résultats : Au total, 100 patients ont été inclus dans l’étude dont 55 femmes et 45 hommes. Ils étaient adressés par un MG dans 73% des cas et dans 27 % des cas par un autre spécialiste (HGE = 12 %, Urgentistes = 5 %, CD = 3 %, autres = 7 %). Parmi eux, 81 patients ont eu un diagnostic de PH dont 70 PH internes (70 %) et 11 PH externes (thromboses) (11 %). Les diagnostics différentiels étaient une fissure anale (10 %), une absence de diagnostic (5 %) un cancer du canal anal (1 %), un abcès de la marge anale (1 %) et une rectite (1 %). La VPP globale était de 82%. La VPP était de 100 % chez les HGE (12/12) et les CD (3/3) alors qu’elle était de 78 % pour les MG (57/73) et de 80 % pour les Urgentistes (4/5). La douleur anale (OR = 7,87 ; IC95 (1,59-38,86) ) et la constipation (OR = 4,37 ; IC95 (1,13-16,87) ) apparaissaient comme des facteurs prédictifs indépendants d’erreur diagnostique de PH. Conclusion : Dans cette étude, près d’un médecin généraliste ou médecin urgentiste sur 4, adressaient un patient au proctologue avec un diagnostic erroné de pathologie hémorroïdaire. La douleur anale constitue un signe d’alarme qui doit conduire à rechercher un diagnostic différentiel notamment une fissure anale. Malgré les limites de cette étude, elle montre la nécessité de poursuivre et développer la formation médicale continue des médecins généralistes et urgentistes en proctologie. La fluidité des réseaux entre les médecins généralistes et leurs proctologues correspondants reste un enjeu majeur pour une prise en charge optimale des patients. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9923 Introduction : Le traitement chirurgical de référence des hémorroïdes reste le Milligan et Morgan pouvant être associé à une anoplastie au pôle postérieur (Bellan). Cependant, elle nécessite une hospitalisation de quelques jours et les suites post opératoires sont longues avec un risque de complications post opératoire (hémorragique, infection ou encore de sténose du canal anal) et est souvent douloureuses occasionnant un arrêt de travail d’au moins 15 jours. Ainsi d’autres techniques chirurgicales ayant une faible morbidité dites techniques « mini-invasives » ont été développées (intervention de Longo, l’hémorroidopexie avec ligature des artères hémorroïdaires guidée par le doppler (HAL, THD) ou non (Hemorpex). Cependant leurs résultats sont moins bons que l’hemorroidectomie classique. C’est la raison pour laquelle la recherche d’autres traitements reste active. Parmi ceuxci, la technique d’hémorroidoplastie au laser (LHP : Laser HemorroidoPlasty).. Patients et Méthodes : Cette technique « mini-invasive » vise à réduire le flux sanguin vers les plexus hémorroïdaires en photocoagulant avec une fibre laser les branches terminales de l’artère rectale supérieure. L’énergie du laser est délivrée à environ 4,3 cm au-dessus de la ligne pectinée, là où les branches artérielles ont tendance à sortir en direction de la surface de la muqueuse. Il n’y a pas de mucopexie associée. Les différentes étapes de l’intervention sont les suivantes : incision sous muqueuse aux ciseaux jusqu’au paquet hémorroïdaire, Introduction de la fibre laser le plus loin possible, Coagulation au laser en retirant progressivement la fibre avec une quantité moyenne de 150 Joules par paquet hémorroïdaire Répétition de l’intervention pour chacun des paquets (trois le plus souvent, parfois quatre). Pansement hémostatique. Entre le 26/03/2013 et le29/07/2014 nous avons réalisé en ambulatoiredans 95% des cas, 93 LHP, 8 Femmes et 85 hommes, âge moyen 44 ans +/-10, indication 64% (39) rectorragies résistantes au traitement instrumental, 36% pour prolapsus hémorroîdaire stade 3, en moyenne 510 Joules +/- 80 ont été délivré sur trois paquets 70% et quatre paquets 30%.. Les suites sont peu ou pas douloureuse nécesstiant un arret de travail inférieur à 4 jours. Résultats : 5 (5,37%) complications ont été notées : Un hématome nécessitant une reprise chirurgicale pour évacuation à J15 d’une LHP pour rectorragies, trois paquets 520 Joules. Un abcès antéro droit mise à plat à J39 d’une LHP pour rectorragies, trois paquets 420 J. Une hémospermie survenue une semaine après LHP chez une Homme de 49 ans pour rectorragies trois paquets 540 joules, l’IRM prostatique réalisé à J45 était normale. Soulignons que ces trois complications sont survenues au début de notre expérience pouvant être liée à notre maitrise imparfaite de la technique.Une thrombose hémorroïdaire cédant au traitement médical dans les suites immédiates d’une LHP pour prolapsus hémorroidaire stade 3 trois paquets 510 Joules. Deux rectorragies, l’une en post opératoire immédiat cédant a un pansement compressif, l’autre trois jours après l’intervention. Dans les deux cas il s’agit d’hémorragie au niveau d’un des points d’incisions. Chez 94,5% des patients (88), les rectorragies et le prolapsus grade 3 n’ont pas récidivé. 4 patients (5%) ont présenté une récidive des rectorragies (en moyenne dans les 12 semaines +/- 3 après la LHP), moins importantes qu’avant l’intervention nécessitant un nouveau traitement instrumental, Une fois le prolapsus a seulement été amélioré mais toujours présent quatre semaines après l’intervention. 143 POSTERS C. Allimant (1), E. Cruzille (2), M. Goutte (1), M. Dapoigny (1), L. Ouchchane (1), A. Buisson (1) N. Lemarchand (1), M. Aubert (1), A. Portal (1), A. Barré (1), J. Attali (1), P. Benfredj (1), N. Fathallah (1), K. Fellous (1), B. Mory (1), H. Pillant- le Moult (1), E. Pommaret (1), D. Soudan (1), S. Sultan (1), V. de Parades (1) JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.137 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.139 Conclusion : L’LHP donne à court terme de bon résultat, (94, 5%) mais comme toutes ces nouvelles techniques seul le temps permettra de confirmer ou non son efficacité en comparaison à l’hémorroïdectomie classique. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9284 La ligature élastique des hémorroïdes internes symptomatiques au Bénin : notre expérience à propos de 66 cas K.-R. Vignon (1), A. Vinasse (1), N. Kodjoh (1), A.-R. Kpossou (1), R. Akadiri (1) (1) Cotonou, BENIN. Introduction : La maladie hémorroïdaire requiert de différents moyens de prise en charge : médicaux, chirurgicaux et instrumentaux dont la ligature élastique qui est considérée comme une technique efficace largement répandue dans le monde. Le but de cette étude est de rapporter notre expérience en matière de méthodologie et de résultats à court et à moyen terme dans une population qui redoute fortement la chirurgie. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective et descriptive ayant porté sur 66 patients qui ont été traités en ambulatoire par des ligatures élastiques pour des hémorroïdes internes symptomatiques. Ces patients ont été colligés sur une période de 2 ans (janvier 2011 à décembre 2012) à la Clinique de la Marina de Cotonou et suivis jusqu’en octobre 2014. Un régulateur de transit a été prescrit aux sujets souffrant de constipation. Des mesures diététiques et d’hygiène défécatoire étaient prescrites à tous les patients. Ont été exclus, les patients perdus de vue avant le terme du protocole fixé (1er octobre 2014). Résultats : L’âge moyen de nos patients était de 41,6 ± 10,9 ans (extrêmes 22 - 76 ans) et la sex-ratio de 5,6 (prédominance masculine). Les signes cliniques étaient dominés par les rectorragies (89,4%) compliquées d’une anémie modérée dans 15 cas et d’une anémie sévère ayant nécessité une transfusion sanguine dans 3 cas ; suivis de la douleur (57,6%). Des antécédents familiaux d’hémorroïdes étaient présents chez 42 patients (63,6%). Un antécédent personnel d’hémorroïdectomie a été noté dans un cas. Les indications de la ligature élastique étaient les hémorroïdes internes symptomatiques de grade 3 (66,7%) et de grade 2 (33,3%). Le bilan de la crase sanguine (taux de prothrombine et numération des plaquettes) était jugé bon chez tous les patients. Le nombre moyen de séances de ligature ayant permit d’atteindre l’objectif thérapeutique a été de 2,23 séances (1 - 3). Le nombre moyen d’anneaux par séance a été de 2,07 anneaux (1 - 3). Une douleur modérée à intense a été rapportée par 17 patients (25,7%) dans les 6 heures suivant la ligature, et a été soulagée par du paracétamol 1g per os. Une rectorragie minime a été rapportée dans 6 cas (9,1%) entre le cinquième et le huitième jour de la ligature, et ayant motivé la prescription de topiques anti-hémorroïdaires plus une pommade cicatrisante. Pas de complication majeure ayant nécessité une hospitalisation. Une récidive a été notée dans 2 cas (3,03%) après un recul respectif de 27 mois et 42 mois. Ces derniers patients ont été traités médicalement avec succès. POSTERS Conclusion : La ligature élastique des hémorroïdes internes est une technique efficace pour le traitement des hémorroïdes internes symptomatiques de grade 2 et 3. Les résultats obtenus dans cette étude ont été très rassurants et motivants du fait probablement d’avoir agit sur le transit (par la consommation de légumes et fruits riches en fibres, ainsi que la prise momentanée de laxatifs en cas de selles dures difficiles à évacuer) et l’hygiène défécatoire des patients. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9249 144 Observatoire de la prise en charge non invasive de la dysurie post-opératoire en proctologie O. Belhaj Soulami (1), M. El Yousfi (1), I. Mellouki (1), N. Aqodad (1), D.-A. Benajah (1), A. Ibrahimi (1), M. El Abkari (1) M. Eléouet-Kaplan (1), C. Favreau-Weltzer (1), D. Bouchard (1), E. Vincent (1), F. Pigot (1) (1) Fès, MAROC. Introduction : La consultation de proctologie, tout comme celle de gynécologie ou d’urologie, est particulière de par la dimension intime qu’elle présente à tel point qu’ il n’est pas toujours facile de consulter au sujet de problèmes anaux ou rectaux. Pourtant, les plaintes proctologiques sont fréquentes et peuvent être le plus souvent traités d’où l’importance de prendre en considération le point de vue des malades vis-à vis l’examen proctologique afin d’atténuer la barrière psychique à propos de la consultation en proctologie. Le but de notre travail est d’apprécier, à travers une étude prospective, les points de vue des malades concernant leur consultation en proctologie. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective menée au service d’explorations fonctionnelles au CHU Hassan II de Fès en se basant sur un questionnaire avant et après l’examen proctologique. Nous avons inclus 107 patients ayant bénéficié d’un examen proctologique pour la première fois durant la période allant du septembre 2013 au septembre 2014. Nous avons ainsi exclus les malades qui ont déjà bénéficié d’un examen proctologique. Résultats : Nous avons colligé 107 patients de niveau intellectuel différent. L’âge moyen de ces patients était de 41 ans. Une prédominance masculine avec 56 hommes et 51 femmes avec un sex ratio proche de 1. Le motif de l’examen proctologique selon le point de vue des patients était les rectorragies dans 32 cas (30% des patients), les proctalgies dans 30 cas (28% des patients), l’écoulement purulent dans 19 cas (17% des patients), la constipation dans 6 cas (5% des patients), la diarrhée dans 5 cas (4% des patients) alors que 5 patients n’ont pas pu préciser leur motif de consultation (4% des patients). Avant l’examen proctologique, 31 patients (29% des consultants) ont considéré cet examen n’a pas de particularités comme les autres examens tandis que 76 patients (71% des patients) ont exprimé leur peur ou leur honte vis-à-vis cet examen et 84 patients (78% des consultants) ont préféré d’être examiné par un médecin de même sexe. Après l’examen proctologique, 56 malades (52% des patients) ont exprimé que l’examen proctologique est douloureux alors que 41 patients (26% des patients) ont vu que la position de cet examen est inconfortable. 98 patients (91% des malades) préfèrent le traitement par la voie orale et seulement 12 patients (11% des malades) ont choisi la chirurgie. Conclusion : L’examen proctologique est une étape primordiale pour la prise en charge des pathologies anaux et rectaux mais cet examen est malheureusement gênant pour la plupart des patients vu son caractère intime, d’autres études à propos de la manière de la perception des malades de cet examen sont nécessaires pour rendre l’examen proctologique comme tout autre examen. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9207 (1) Talence. Introduction : Evaluer l’efficacité d’un protocole de prise en charge non invasive de la dysurie. Patients et Méthodes : Etaient prospectivement inclus les malades opérés et hospitalisés dans le service de proctologie entre le 1 novembre 2012 et le 30 avril 2013. Toutes les interventions étaient faites sous anesthésie générale avec un bloc pudendal non guidé sauf en cas de suppuration ou de traitement anticoagulant. Le traitement antalgique était débuté systématiquement en peropératoire (paracetamol, ketoprofen, solumedrol, ketamine), puis poursuivi per os (paracetamol, + ketoprofen, + tramadol), complété si besoin par morphine per os, voire nefopam et/ou tramadol IV. En cas de dysurie le protocole prévoyait de vérifier le bon contrôle de la douleur, de mettre en place des artifices de stimulation de la miction (eau qui coule, douche, déambulation), la prise de tetrazepam 25 mg (remplacé par alprazolam 0,125 à 0,25 mg à partir du 1 janvier 2013) et de silodosine 8 mg. La mise en place du protocole pouvait être graduée par l’infirmière. Le malade était sondé si un globe urinaire était cliniquement constaté et douloureux (sans évaluation échographique). Le sondage signait l’échec de la prise en charge non invasive. Résultats : 757 interventions ont été pratiquées chez 712 patients (âge moyen 44 ans (± 15) ; 292 F = 41%). Les interventions pratiquées étaient 202 suppurations anales (27 %), 197 hémorroïdes (dont 10 Longo) (26%), 107 kystes sacro-coccygiens (14 %), 65 fissures anales (fissurectomie +/anoplastie) (9 %), 45 condylomes (6 %), 61 tumeurs rectales (1 %), 15 reprises pour hémostase (2 %), 65 divers (9 %). La durée de séjour moyenne était de 1,2 jours, dont 259 interventions (36 %) effectuées en ambulatoire. Le protocole dysurie a été ouvert pour 39 malades (5,5 %) (14F = 36%), d’âge moyen 46 ans (± 13). Parmi eux 4 hommes (10 %) présentaient un antécédent de dysurie avant l’intervention. Il s’agissant de 28 chirurgies hémorroïdaires (dont 1 Longo) (72 %), de 7 fissurectomies (18 %), de 2 abcès anaux (5 %). Un bloc pudendal avait été effectué dans 30 (77%) des cas. L’antalgie postopératoire avait nécessité chez 2 patients (5 %) de la morphine rapide, et chez 10 (26 %) un traitement intraveineux (nefopam dans 90% des cas). Aucun de ces malades n’était prévu en hospitalisation ambulatoire. Leur durée de séjour a été de 2,0 jours vs. 1,2 sans dysurie (p<0,05). Le protocole dysurie a été efficace 31/39 fois (79 %), après que les patients aient bénéficié 26 fois d’artifices de stimulation (67 %), 34 fois de la silodosine (87 %), 28 fois de l’alprazolam (72 %) et 5 fois du tetrazepam (13 %). Les 8 patients en échec du protocole ont été sondés (5F/3H), âge moyen = 42,5 ans (±13), les 5 femmes en « aller-retour » et les 3 hommes pour 24h. Il s’agissait dans 75% des cas d’une chirurgie hémorroïdaire (0% de Longo), et de 25% des cas d’une chirurgie de fissure anale. Le sondage a eu lieu en moyenne 24 ± 9 heures après la fin de la chirurgie. La quantité moyenne d’urine évacuée était de 663 ± 304 ml. Il est à noter que chez 4 malades (50 % des sondés) le volume évacué par sondage était ≤ 500 ml. Après ablation de la sonde, une miction spontanée a été obtenue chez 7 malades 3 ± 1 heures après le retrait de la sonde. Une patiente a dû être sondée une seconde fois. Conclusion : La dysurie post-opératoire a concerné 5% des patients, dont 0% en ambulatoire. Le protocole mis en place chez ces patients a été efficace dans 80% des cas. Au total ont été sondés 1% des malades opérés. En l’absence de contrôle échographique de la réplétion vésicale, un malade sur deux a peut-être été sondé trop tôt. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9666 145 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.141 Consultation de proctologie : quel est le point de vue des malades ? A propos de 107 cas POSTERS P.140 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.142 P.143 Indications et résultats de la manométrie anorectale chez l’enfant : étude comparative selon le sexe Evaluation systématique des atteintes œsophagiennes et anorectales dans la sclérodermie systémique M. Sabbah (1), O. Daboussi (1), L. Mouelhi (1), Y. Zaaimi (1), Y. Said (1), K. El Jeri Daldoul (1), H. Ben Temime (1), R. Debbeche (1), H. Mekki (1), S. Khedher (1), M. Salem (1), F. Houissa (1), T. Najjar (1) L. Luciano (1), E. Bernit (1), K. Mazodier (1), V. Veit (1), R. Jean (1), J.-M. Durand (1), L. Chiche (1), N. Schleinitz (1), B. Granel (1), J.-R. Harle (1), J.-C. Grimaud (1), V. Vitton (1) (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : Les troubles fonctionnels anorectaux de l’enfant sont fréquents et leur diagnostic repose essentiellement sur la réalisation d’une manométrie anorectale (MAR). Mais les indications ainsi que les résultats de celle-ci sont variable selon le sexe. Le but de notre étude était de comparer les indications et les résultats de la manométrie ano-rectale selon le sexe dans notre expérience. Patients et Méthodes : Nous avons réalisé une étude rétrospective comparative incluant tous les enfants ayant bénéficié d’une MAR au service de gastro-entérologie de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis sur une période de 3 ans [2010 - 2012]. Les patients ont été répartis en deux groupes : groupe 1 : patients de sexe masculin et groupe 2 : patients de sexe féminin. Les indications et les résultats de la MAR ont été comparés entre les deux groupes à l’aide du logiciel SPSS 18.0. Une association de variables était considérée comme statistiquement significative si p<0,05. Résultats : Nous avons inclus 326 enfants dans notre étude. L’âge moyen était de 8 ans et demi (1 an - 17 ans). Le groupe 1 (sexe masculin) comportait 225 enfants et le groupe 2 (sexe féminin) 101 patients soit un sexe ratio de 0,69. En comparant les deux groupe, nous avons n’avons objectivé aucune différence significative concernant l’âge et la durée d’évolution des symptômes. Cependant, concernant les indication de la MAR, l’incontinence était plus fréquente chez les sujets de sexe masculin (p = 0,05) alors que la constipation et l’encoprésie étaient équitablement réparties entre les deux groupes. Concernant les paramètres manométriques, le groupe 1 présentait un volume maximum tolérable plus élevé que le groupe 2 (p = 0,008) et un reflexe ano-rectal plus fréquemment aboli (p = 0,001). Il n’y avait pas de différence entre les deux groupes concernant les autres paramètres manométriques (synchronisme ano-rectal, pression moyenne du sphincter interne et externe, ou contraction volontaire). Conclusion : Les troubles fonctionnels ano-rectaux touchent les enfants de sexe masculin dans 69% des cas dans notre série. Les indications sont les mêmes dans les deux sexes mis à part pour l’incontinence anale qui prédomine chez les enfants de sexe masculin. Nos données rejoignent celles de la littérature confirmation la prédominance de la Maladie de Hirschprung et du mégarectum chez les enfants de sexe masculin. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10050 (1) Marseille. Introduction : Au cours de la Sclérodermie systémique (ScS), les atteintes œsophagiennes et anorectales sont fréquentes et très souvent associées. Depuis 2009, la Haute Autorité de Santé (HAS) a établi des recommandations et suggère la réalisation d’une manométrie œsophagienne lors du bilan initial et des explorations anorectales en fonction des symptômes. Néanmoins, en pratique clinique, il semble que, si le bilan œsophagien est souvent prescrit, le bilan anorectal n’est que très rarement proposé. Cependant, l’atteinte anorectale est souvent méconnue et non explorée alors qu’un dépistage précoce des troubles anorectaux chez ces patients pourrait permettre de prévenir la survenue de symptômes invalidants tels qu’une incontinence fécale. L’objectif principal de notre étude a été l’évaluation manométrique systématique des atteintes œsophagiennes et anorectales de patients atteints de ScS. Patients et Méthodes : Dans cette étude de cohorte rétrospective monocentrique, tous les patients atteints de ScS (diffuse ou limitée) adressés dans l’Unité d’ Explorations Fonctionnelles Digestives - CHU Nord - Marseille pour bilan fonctionnel œsophagien et anorectal étaient éligibles. Des auto-questionnaires symptomatiques et de qualité de vie étaient remis systématiquement aux patients lors de leur passage. Tous les patients étaient explorés par manométrie œsophagienne haute résolution (MOHR), échographie endo anale (EEA) et manométrie anorectale haute résolution 3D (MARHR3D). Résultats : Entre décembre 2012 et juin 2014, 44 patients, dont 41 femmes, d’âge moyen 59,8±12 ans ont été inclus. Concernant les symptômes, 45,5% des patients présentaient un reflux, 66,9% une dysphagie, 65,9% une constipation et 77,3% une incontinence. La fréquence de l’atteinte œsophagienne était de 65,9%, celle de l’atteinte anorectale et des deux associées de 43,2%. En présence d’une atteinte en MOHR typique, 89,7 % des patients étaient symptomatiques (reflux et/ou une dysphagie), 94,7% (incontinence et/ou constipation) en présence de l’atteinte anorectale et 89,5% (symptômes œsophagiens et anorectaux) en présence d’une atteinte combinée. Seules l’ancienneté de la ScS et l’altération de la qualité de vie était corrélée à l’atteinte digestive. Aucun lien n’était retrouvé entre atteinte et profil sérologique ou type de sclérodermie. Conclusion : L’atteinte anorectale semble intimement liée à l’atteinte œsophagienne. Son dépistage systématique, au même titre que celui de l’atteinte œsophagienne, apparaît indispensable pour limiter l’apparition de symptômes invalidants tels que l’incontinence anale. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9274 146 Le profil étiologique, thérapeutique et évolutif des périnées poly-fistuleux chez une population marocaine S. Roman (1), F. Prieur (1), A. Ropert (2), M. Bouvier (3), H. Damon (1), C. Brochard (2), S. Marjoux-Amouyal (1), V. Vitton (3), N. Lesavre (3), F. Mion (1) M. Fahimi (1), W. Badre (1), N. Elhammani (1), M. Tahiri (1), F. Haddad (1), W. Hliwa (1), A. Bellabah (1) (1) Lyon; (2) Rennes; (3) Marseille. Introduction : Le périnée polyfistuleux représente une Introduction : La manométrie ano-rectale de haute résolution en 3 dimensions (3D-MHRAR) a été récemment développée. Les valeurs normales restent encore à définir. Les résultats préliminaires de notre étude multicentrique présentent les valeurs obtenues chez des femmes asymptomatiques en comparaison avec celles obtenues chez des femmes souffrant d’incontinence anale (IA). Patients et Méthodes : Cinquante-sept femmes (29 contrôles et 28 avec IA) ont été incluses dans 3 centres. Le score de Vaizey a été utilisé pour définir l’IA : les contrôles avaient un score de 0 ou 1 alors que les patients avaient un score supérieur à 6. Une échographie endo-anale était réalisée à la recherche d’un défect sphinctérien chez les patients avec IA. La 3D-MHRAR était réalisée avec une sonde rigide (Given Imaging, Duluth, GA). Le protocole de manométrie comportait une période de repos de 2 minutes, 2 manœuvres de contraction volontaire et 2 manœuvres de poussée. La zone de haute pression (ZHP) correspondant au canal anal était identifiée à l’isocontour 20 mmHg. La hauteur et la pression moyenne de la ZHP était mesurée sur 20 secondes à la fin de la période de repos et au début de chaque contraction. La capacité contractile au repos et lors de la contraction (exprimée en mmHg.cm.s) était calculée comme le produit de la hauteur de la ZHP par la pression moyenne de la ZHP par 20 secondes. Les données sont présentées comme médiane (extrêmes) et comparés entre les groupes à l’aide de tests non paramétriques. Résultats : Les contrôles étaient plus jeunes que les patients avec IA (45 ans (18-70) contre 58 (31-74) ). Quatorze patientes avec IA présentaient un défect sphinctérien en échographie. Les données manométriques étaient significativement différentes entre les contrôles et les patientes avec IA au repos et lors de la contraction (tableau). Aucune différence n’était observée entre les 2 groupes concernant la poussée. La carte en 2D des profils de pression du canal anal montrait un aspect en lambda au repos et en contraction chez les contrôles. Cet aspect typique était moins marqué chez les patientes avec IA, particulièrement en cas de défect sphinctérien. Discussion : Hauteur ZHP repos (cm) Pression ZHP repos (mmHg) Capacité contractile au repos (mmHg.cm.s) Hauteur ZHP en contraction (cm) Pression ZHP en ontraction (mmHg) Capacité contractile en contraction (mmHg.cm.s) Contrôles IA p 3 (2-5) 3 (0-5) 0.02 51 (29-74) 40 (11-70) <0.01 3217 (1444-6512) 2552 (307-7006) <0.01 <0.01 4 (3-5) 4 (1-5) 79 (49-135) 53 (14-124) <0.1 7175 (4051-10536) 4195 (583-11307) <0.01 Conclusion : Cette étude préliminaire permet l’établissement de valeurs normales chez des femmes asymptomatiques avec la 3D-MHRAR. Il existe des différences nettes entre les contrôles et les patientes avec IA. Les données en 3D pourraient être interprétées comme des images en complément des variables quantitatives. Remerciements, financements, autres : Financement Given Imaging. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9530 (1) Casablanca, MAROC. entité qui peut rentrer dans le cadre de plusieurs étiologies dans notre pays et pose un problème de diagnostic étiologique surtout dans notre contexte ou la tuberculose occupe toujours une place importante. Le but du travail et de mettre le point sur les difficultés diagnostiques et d’analyser le profil étiologique, thérapeutique et évolutif du périnée polyfistuleux dans notre pays. Matériels et Méthodes : Une étude rétrospective de 60 patients colligés au service de gastroentérologie et de proctologie durant une période de 3 ans. La récolte des données a été faite à l’aide d’une fiche dument remplis à partir des dossiers des malades hospitalisés et ceux suivis en proctologie. Tous les patients ont bénéficié d’un interrogatoire, un examen clinique et proctologique détaillé, un bilan de la tuberculose à savoir une intradermoréaction à la tuberculine, une radio du thorax et la recherche de BK dans les expectorations, un bilan digestif endoscopique fait d’une FOGD et une colonoscopie avec biopsies pour étude histologique et recherche de BK et une biopsie chirurgicale avec recherche de BK au niveau des collerettes cutanées. Un transit du grêle, une échographie abdominale, l’IRM pelvienne a été réalisée chez 28 patients. Résultats : L’âge moyen des patients est de 42 ans, aves des extrêmes allant de 18 ans à 70 ans, avec une nette prédominance masculine 85%, 32% des patients ont été opérés à plusieurs reprises pour une cure chirurgicale des fistules anales non spécifique. 8 patients présentent en plus du périnée polyfistuleux une diarrhée chronique, 2 patients ayant une surinfection condylomateuse des fistules et 1 patient présente une sérologie VIH positive. Au terme de ce bilan, le diagnostic de la maladie de crohn a été retenu dans 40% des cas devant la présence de lésions digestives à l’examen endoscopique chez 50% des patients, la présence de granulome inflammatoire non nécrosant chez 20% et chez 30% des patients devant la non amélioration sous traitement anti-bacillaire probabiliste et l’efficacité de traitement par l’azathioprine, le diagnostic de la tuberculose a été retenu chez 16% des patients avec la présence d’une localisation pulmonaire de la tuberculose chez 2 patients ; l’isolement des BK au niveau des collerettes cutanées chez 2 patients et la présence de granulome épithéliogégantocellulaire au niveau des biopsies chirurgicales chez 3 patients ; pour 3 patients le diagnostic de la tuberculose a été retenu sur l’amélioration clinique sous un traitement probabiliste par les antibacillaires ; le diagnostic de la maladie de verneuil a été retenu chez 7% des patients, Dans 35% des cas aucun diagnostic n’a été retenu car tout le bilan réalisé est négatif et les biopsies sont non spécifiques. Tous les patients ont été mis initialement sous antibiotiques à base de métronidazol et ciprofloxacine ; les antibacillaires chez 16 patients, l’Azathioprine chez 6 patients ; et l’infleximab chez 3 patients ; 20 de nos patients ont bénéficié d’un drainage chirurgicale des fistules par anses élastiques ; une Cure chirurgicale des condylomes réalisée chez 2 patients ; et une colostomie de décharge chez deux patients. L’évolution a été marquée par des récidives chez 20 patients ; jugée bonne chez 23 patients ; 17 patients sont en cours d’évaluation. Conclusion : Le périnée polyfistuleux pose de difficiles problèmes de diagnostic étiologique, les étiologies restent dominées dans notre contexte par la maladie de crohn, par ailleurs la tuberculose occupe toujours une place dans la survenue des suppurations péri-anale dans notre pays ; la conduite diagnostique nécessite une démarche rigoureuse basée sur un faisceau d’arguments cliniques, morphologiques, endoscopiques, anatomopathologiques et évolutifs. Une association médico-chirurgicale dans la prise en charge proctologique des fistules ; L’évolution est caractérisée par la fréquence de récidives. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9810 147 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.145 Valeurs normales pour la manométrie anorectale haute résolution en 3 dimensions : données préliminaires POSTERS P.144 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.146 P.147 Traitement des fistules anales par « ligation of intersphinteric fistula tract » (LIFT) : résultats préliminaires portant sur les 12 premiers patients traités dans notre centre FILAC (Fistula Laser Closure), une technique prometteuse d’épargne sphinctérienne dans le traitement des fistules anales hautes C. Thomas (1), I. Etienney (1), A.-C. Lesage (1), N. Rabahi (1), J. Bourguignon (1), M. Taouk (1), H. Safa Far (1), J.-D. Zeitoun (1), Y. Dahlouk (1), P. Atienza (1) (1) Paris. (1) Paris. Introduction : le traitement des fistules anales a pour but la cicatrisation de la fistule tout en préservant la fonction sphinctérienne anale. Le traitement des fistules anales complexes et/ou trans sphinctériennes supérieures comporte deux ou trois temps, soit utilisant la technique des sétons, potentiellement délétère sur la fonction sphinctérienne, soit par des interventions d’épargne sphinctérienne. Parmi les interventions d’épargne sphinctérienne, l’intervention par LIFT est une technique récemment développée et réputée efficace. Le but de l’étude était d’évaluer la cicatrisation, le taux de récidive et la fréquence d’incontinence anale post opératoire chez les 12 premiers patients traités par LIFT entre juin 2013 et avril 2014. Introduction : Patients et Méthodes : 12 patients (10 hommes) d’âge moyen 41 ans (23 - 61) ont été traités entre juin 2013 et avril 2014. Lors du premier temps, 8 fistules étaient transphinctériennes (TS) supérieures, 3 fistules étaient suprasphinctériennes et 1 fistule était en fer à cheval antérieur ; 4 patients avaient une fistule intersphinctérienne associée au trajet trans sphinctérien. Chez un patient, la fistule révélait une maladie de Crohn. 1 patient était suivi pour une infection par le VIH. Le LIFT était réalisé lors du deuxième temps, après 6 à 8 semaines de drainage. Les patients étaient revus tous les mois en post opératoire jusqu’à cicatrisation. Tous les patients ont été joints par téléphone en septembre 2014. Résultats : le suivi post opératoire moyen était de 10 mois (5 -15 mois). La durée moyenne de cicatrisation était de 1,3 mois (1 -2). 11 patients (91%) ne présentaient pas de récidive et 1 patient présentait une récidive de fistule suprasphinctérienne 5 mois après cicatrisation. 3 patients (25%) rapportaient une incontinence aux gaz : 2 patients traités pour fistule TS supérieures et 1 patient traité pour fistule suprasphinctérienne. Aucun patient ne présentait d’incontinence aux selles liquides ou solides. Le traitement des fistules anales hautes comprend deux temps, le premier temps consiste à la mise en place d’un séton pour drainer le trajet, le deuxième temps, après la cicatrisation, est classiquement la section du trajet. Si le taux de récidive est faible de l’ordre de 2,5%, le retentissement sur la continence n’est pas négligeable. De nombreuses techniques d’épargnes ont été proposées (Colle biologique, Plug, Flap etc..), mais leurs résultats en terme de récidive sont décevants. L’utilisation d’une fibre de Laser pour l’obturation des fistules anales hautes est une autre technique d’épargne sphinctérienne. Patients et Méthodes : Sous anesthésie, lors du deuxième temps, le séton est remplacé par une fibre souple de Laser FiLaCTM (Biolitec AG, Jena, Germany ; de 1470 nm de diametre, 15 watt, energie : 100-120 joule/cm), après avivage du trajet fistuleux par brossage. En débutant à partir de l’orifice interne, un tir est délivré pendant six secondes tous les centimètres jusqu’à l’orifice externe. La même procédure est utilisée pour le traitement du passage controlatéral en cas de fistule en Fer à Cheval ou d’intramural résiduel. Les suites sont indolores, sans soins locaux et ne justifient pas d’arrêt maladie. Nous avons volontairement réservé le FILAC dans le traitement du deuxième temps opératoire des fistules hautes, l’exérèse en un temps des fistules transsphinctériennes basses est simple et sans retentissement sur la continence anale de même nous avons exclu les fistules de la maladie de Crohn. Résultats : Entre le 20/03/2013 et le 06/08/2014, 45 Conclusion : Les résultats préliminaires de cette étude patients ont été opéré : 10 Femmes, 35 Hommes . Il s’agissait 31 fois (69%) de la récidive d’une fistule anale. Le trajet de la fistule était 27 fois (60%) transsphinctérien supérieur dont 8 fistules en Fer à Cheval, 18 fois (40%) suprasphinctérien dont 4 fistule en Fer à Cheval. En moyenne 640 joules/cm +/-280 ont été délivré pendant l’opération. Aucune complication n’a été notée. Aucun des patients n’a présenté de modification de la continence anale . Chez 80% des patients (36) la cicatrisation est complète (obturation des orifices externe et interne) en moyenne en 55 jours +/- 10 jours sans signe de récidive de la fistule. 9 patients ont récidivé, il s’agissait 6 fois (37%) d’une fistule mutiopérée : 3 fistules suprasphinctériennes (33%) et 6 fistules transsphinctériennes supérieures dont 2 Fer à Cheval. En moyenne 630 joules/cm +/-275 avaient été délivré chez ces 9 patients. Dans tous les cas la récidive est précoce dans les trois mois suivant le FILAC, le trajet fistuleux initial était retrouvé et perméable. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9237 Discussion : Il n’existe pas, dans notre série, de facteur prédictif à la récidive puisque dans les deux groupes il n’existe pas de différence significative dans le pourcentage de fistule multi opérée, la hauteur de la fistule et le nombre de joules/cm délivré lors du Filac.. pilote monocentrique, comportant la période d’apprentissage de la technique du LIFT et portant sur un nombre limité de patients, sont identiques à ceux rapportés par la littérature en terme de cicatrisation et d’impact sur la fonction sphinctérienne dans la prise en charge des fistules anales. Ces résultats préliminaires nécessitent d’être confirmés par une étude prospective portant sur un plus grand nombre de patients. POSTERS N. Lemarchand (1), M. Aubert (1), J. Attali (1), A. Barré (1), P. Benfredj (1), N. Fathallah (1), K. Fellous (1), B. Mory (1), H. Pillant- le Moult (1), E. Pommaret (1), D. Soudan (1), S. Sultan (1), V. de Parades (1) Conclusion : Cette étude laisse espérer que le FILAC dans le traitement du deuxième temps opératoire des fistules hautes semble donner des résultats supérieur aux autres techniques d’épargne sphinctérienne, ce qui évidemment reste à confirmer par des cohortes plus importantes et des délais de surveillance plus long. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9563 148 P.149 Le lambeau d’avancement rectal avec léïomyoplicature par points séparés est efficace pour fermer les fistules anales et préserver la continence Le port de talons hauts peut-il influencer les caractéristiques de l’incontinence anale ? P. Atienza (1), M. Taouk (1), J. Bourguignon (1), A.-C. Lesage (1), C. Thomas (1), J.-D. Zeitoun (1), H. Safa Far (1), N. Rabahi (1), I. Etienney (1) (1) Paris. Introduction : L’intérêt d’un lambeau d’avancement rectal avec léïomyoplicature (LMP) a été démontré dans une série de 23 fistules rectovaginales avec 65% de fermeture complète sans altérer la continence*. Cette technique pourrait être étendue à la prise en charge de toutes les fistules anovaginales ou anopérianéales et le remplacement du surjet par des points séparés pourrait en accroître les performances. Patients et Méthodes : De juillet 2010 à juin 2014, 18 LMP à points séparés ont été réalisées après 6 semaines au moins de drainage par mersuture du trajet fistuleux. Une préparation colique était réalisée et une voie centrale posée pour une nutrition parentérale totale de 7 jours en post-opératoire. La LMP, précédée par la fermeture de l’orifice primaire, était assurée par 3 points séparés de Vicryl 1, puis recouverte par le lambeau de muqueuse rectale. Une antibiothérapie per et post-op par métronidazole était instituée. Un score de Wexner était colligé en pré et post-op (J + 6 sem). Résultats : Un homme et 17 femmes d’âge moyen 39 [24-63] ans, ont été traités pour des fistules anovaginales (12/18) ou anopérinéales (6/18), Crohniennes (3/18) ou non. Quatorze patients (78%) avaient une fermeture totale de la fistule avec un recul moyen de 9,8 [0,8-46] mois. Le taux de fermeture complète de la fistule était de 75% (9/12) dans les fistules anovaginales et de 83% (5/6) dans les fistules anopérinéales. Des passages sporadiques de gaz sans selles persistaient dans 3 cas de fistules anovaginales (25%). Un échec (5%) était constaté avec réouverture d’une fistule anopérinéale, après fermeture complète durant 1 mois. Un tabagisme actif était noté chez 50 % des patients en échec de la technique (2/4) versus 28% (4/14) en cas de succès. La pose d’une voie centrale était compliquée dans un cas d’un pneumothorax d’évolution favorable sous drainage. Le score d’incontinence de Wexner évalué pour 15 patients passait de 6 (3-13) à 1 (0-6). V. Vitton (1), A. Benezech (1), K. Baumstarck (1), S. Ortiz (1), J.-C. Grimaud (1), M. Bouvier (1) (1) Marseille. Introduction : Le port de talons hauts est de plus en plus répandu. Si son retentissement sur la statique dorso lombaire est évalué dans la littérature, ses conséquences sur la statique pelvienne sont peu connues. Quelques travaux rapportent une fréquence accrue d’incontinence urinaire chez les femmes portant des talons hauts mais aucune étude n’a à ce jour évalué le lien entre le port de talons hauts et l’incontinence anale. Le but de cette étude a été d’étudier l’influence du port de talons hauts sur les caractéristiques des symptômes chez des patientes souffrant d’incontinence anale. Patients et Méthodes : Dans cette étude rétrospective, toutes les patientes adressées dans le service pour bilan ano-recta (manométrie ano-rectale et échographie endo-anale) au cours des 6 derniers mois étaient éligibles. Une femme était considérée comme porteuse de talons hauts si elles en portait au moins 4 heures par jours, 4 jours par semaine et depuis plus d’un an, la variable talon haut étant définie par un talon d’au moins 3 cm. Les caractéristiques démographiques étaient recueillies, ainsi que l’ancienneté des symptômes, le score de sévérité de Wexner, et les valeurs de la manométrie ano-rectale. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.148 Conclusion : Dans cette étude rétrospective, le port de talons hauts n’apparaît pas comme un facteur influençant les caractéristiques cliniques ou manométriques de l’incontinence anale. En revanche cette étude confirme le lien entre port de talons hauts et incontinence urinaire. Ces résultats, bien qu’issus d’une série rétrospective, confirme les données de la littérature en faveur d’un impact du port de talons hauts prédominant sur le périnée antérieur. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9143 Discussion : Les résultats de la LMP en terme de fermeture du trajet fistuleux sont comparable aux lambeaux d’abaissement musculo-muqueux, colligés dans la littérature pour les fistules anovaginales, mais la LMP ne sectionne pas le sphincter anal interne préservant ainsi la continence. La LMP peut être réalisée dans les fistules de Crohn, contrôlées médicalement, sans sténose anale avec muqueuse rectale non inflammatoire. Cette étude confirme la supériorité de la LMP aux techniques d’épargne par colle ou plug. Conclusion : Références : * Endorectal advancement flap with muscular plication : a modified technique for rectovaginal fistula repair. Colorectal Dis. 2011 Aug ; 13 (8) : 921-5. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9592 149 POSTERS La LMP est un traitement d’épargne efficace des fistules anovaginales ou anopérinéales. Le remplacement du surjet par des points séparés, pourrait accroître son efficacité. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.150 P.151 La lipostructure par greffe d’adipocytes autologues améliore la continence anale Dysfonction anorectale dans la rectocolite hémorragique : troubles de l’adaptation ou de la perception rectale ? M. Queralto (1), J. Levy (1), S. Kirzin (2), P. Cabarrot (1), N. Boucher (3), J.-P. Chotard (4), G. Bonnaud (1), G. Portier (2) (1) Cornebarrieu; (2) Toulouse; (3) Muret; (4) Colomiers. C. Brochard (1), G. Bouguen (2), A. Mallak (2), A. Ropert (2), J.-F. Bretagne (2), L. Siproudhis (2) (1) Angers; (2) Rennes. Introduction : L’incontinence anale passive (IAp) peut être conséquence d’un sphincter interne (SI) lésé ou incompétent. Lorsque les traitements simples sont inefficaces, certaines équipes ont alors recours aux « bulkings agents » avec 2 inconvénients le coût et le devenir à long terme des biomatériaux. L’injection de graisse autologue après purification et suspension dans du sérum physiologique a été abandonné du fait de la résorption rapide de la graisse responsable de mauvais résultats. Colleman en 1994 puis Collet en 2013 décrivaient la lipostructure par micro réinjection d’adipocytes autologues. But : évaluer la faisabilité et l’efficacité de la greffe par micro ré-injection d’adipocytes chez des patients présentant une IAp en rapport avec un un SI incompétent ou lésé. Patients et Méthodes : De Mars 2012 à Mai 2013 nous avons proposé ce traitement à tous les patients consécutifs présentant une IAp en rapport avec un SI incompétent ou lésé. Les patients étaient informés du fait que la technique n’était pas validée, le consentement signé était récupéré. La continence était évaluée en pré opératoire, à 6 et 12 mois par un calendrier des selles et le FISI ; la qualité de vie par le FIQL. Les patients avaient en pré opératoire une échographie endo anale, une manométrie ano rectale, la manométrie était renouvelée à 6 mois. L’intervention sous AG se déroulait en 3 temps : prélèvement d’adipocytes, centrifugation et purification, puis dépose de greffons d’adipocytes en couches multiples au niveau des défects sphinctériens . Des résultats inférieur à une amélioration à 30% correspondaient à un échec, entre 30 et 50% ils étaient classés médiocres, comme bons entre 50 et 75%, et enfin excellents lorsque l’amélioration était de plus de 75%. Résultats : 20 patients répondaient aux indications et contre indications, 16 patients dont 13 femmes, d’âge moyen 57,56 ans, acceptaient ce traitement. Nous avons observé : 2 échecs, 6 résultats médiocres, 5 bons résultats, et 3 excellents (50% de bons ou excellents résultats). A 24 mois une patiente aux résultats bons se détériorait probablement conséquence d’un amaigrissement. Aucune complication n’était observée. Introduction : Une polychésie et des impériosités avec fuites anales sont souvent rapportées par les patients porteurs de rectocolite hémorragique (RCH). Les mécanismes de ses symptômes restent mal élucidés. L’objectif principal de l’étude était d’analyser l’adaptation et la perception anorectales en réponse à une distension rectale isobarique chez des patients ayant une RCH en poussée modérée. Patients et Méthodes : Les réponses anales et rectales à la distension rectale ont été étudiées prospectivement, à l’aide d’un enregistrement concomitant par manométrie anorectale et barostat électronique chez 10 patients ayant une RCH et 10 sujets sains. Les distensions rectales isobariques ont été réalisées à l’aide d’un sac de polyéthylène connecté à un barostat électronique selon des modes phasique (insufflation par paliers de 5 mmHg maintenue pendant 60 s) et tonique lent (insufflation de 1 mmHg toutes les 12 s). Les paramètres enregistrés étaient la pression du canal anal (au repos, pendant la contraction volontaire et pendant les distensions), le volume rectal (initial, maximal, et les variations de volume), la pression rectale maximale et l’intensité de perception sur une échelle de 0 à 5. L’analyse des données reposait sur un modèle d’ANOVA par mesures répétées avec étude de l’interaction groupe/pression. Résultats : Les deux groupes de patients étaient comparables pour l’âge, le sexe ratio et la parité. Les pressions maximales et moyennes du canal anal n’étaient pas différentes entre les deux groupes au repos mais elles étaient plus faibles à la partie basse chez les patients ayant une RCH (p = 0,040 et p = 0,018 respectivement). Lors des distensions rectales isobariques phasique et tonique, les patients ayant une RCH avaient des pressions anales à la partie haute plus élevées (p = 0,010 et p = 0,021 respectivement), des volumes rectaux initiaux (p = 0,0001 pour les 2 modes) et maximaux plus faibles (p = 0,0001) (figure), des variations de volume à la distension plus faibles (p = 0,0001) et des pressions rectales maximales moins élevées (p = 0,048) que les volontaires sains. Les niveaux de perception étaient comparables entre les 2 groupes. Figure : Valeurs des volumes rectaux maximaux en fonction de la pression rectale lors de distension phasique. Discussion : Ce traitement est simple, non couteux. Il obéit à certaines contraintes : épaisseur du pannicule adipeux au niveau du site de prélèvement, dans l’idéal plusieurs sites sont nécessaires pour obtenir une greffe d’adipocytes «durable» malgré un éventuel amaigrissement. Conclusion : La lipostructure améliore l’IAp et peut être POSTERS utilisée en complément d’autres traitements. Ce travail d’être confirmé par une étude multicentrique. Remerciements, financements, autres : Remerciements au Dr JC PUECH Clinique des Cèdres Cornebarrieu. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9959 Conclusion : Cette étude met en évidence, chez les patients ayant une RCH modérée, des troubles de l’adaptation rectale à la distension, sans troubles de la sensibilité. Ceci suggère non seulement des anomalies viscoélastiques de la paroi rectale mais aussi des troubles de l’innervation intrinsèque. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9647 150 P.153 Incontinence anale : quel est l’apport du couple manométrie anorectale/ échographie endoanale ? Évaluation de la toxine botulique intrarectale dans le traitement de l’incontinence fécale A. Bargach (1), L. Amrani (1), I. Serraj (1), E. Sobkeng (1), N. Amrani (1) C. Benard (1), O. Touchais (1), V. Bridoux (1), C. Melchior (1), P. Ducrotté (1), A.-M. Leroi (1), G. Gourcerol (1) (1) Rabat, MAROC. (1) Rouen. Introduction : L’échographie endo-anale (EEA) et la manométrie ano-rectale (MAR) sont des modalités diagnostiques non invasives, permettant une étude précise de l’appareil sphinctérien anal. Leurs performances sont susceptibles de modifier l’arbre décisionnel diagnostique et thérapeutique dans la prise en charge de l’incontinence anale. Le but de ce travail est d’évaluer la concordance de ces deux examens. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective, descriptive portant sur 66 patients consécutifs présentant une incontinence anale, explorés par manométrie ano-rectale et échographie endo-anale. Résultats : Il s’agit de 52 femmes et 14 hommes. L’âge moyen était de 42,7 ans (extrêmes : 13 à 74 ans). Les facteurs de risques identifiés étaient essentiellement, des antécédents d’accouchement traumatique (38,3%), de fistule anale opérée (20,4%), et d’hémorroïdectomie (18,6%). Sur le plan manométrique, l’hypotonie anale de repos était observée dans 50% des cas et l’hypotonie des contractions volontaires dans 41,6%. En EEA, les ruptures sphinctériennes étaient les plus fréquentes (58,3%), suivie d’une atrophie sphinctérienne dans 13,8% des cas. L’hypotonie isolée du sphincter interne était associée à une rupture du sphincter interne dans 50% des cas, à une atrophie sphinctérienne dans 25% des cas et à aucune anomalie échographique dans 25% des cas. L’hypotonie isolée du sphincter externe était associée à une rupture des deux sphincters dans 53% des cas, à une rupture isolée du sphincter interne dans 6,6% des cas et à aucune anomalie échographique dans 33,3% des cas. En cas d’hypotonie des deux sphincters, une rupture sphinctérienne était observée dans 71,4% des cas. Conclusion : L’hypotonie anale de repos par rupture sphinctérienne est l’association pathologique la plus fréquente dans notre série. L’existence d’anomalies échographiques est quasi certaine en cas d’hypotonie mixte ou isolée du sphincter interne. En revanche, en l’absence d’anomalies échographiques, la manométrie ano-rectale a été déterminante dans l’orientation diagnostique et thérapeutique. La MAR et l’EEA sont complémentaires. Elles devraient être systématiques dans l’exploration de toute incontinence anale. le traitement de l’incontinence urinaire liée à une hyperactivité vésicale. Récemment, il a été suggéré chez 6 patients présentant un rectum ou réservoir colique après proctectomie hyperactifs, que l’injection de TB améliorait l’incontinence fécale (IF). L’efficacité de la TB n’a jamais été étudiée chez des patients incontinents anaux sans hyperactivité rectale. Patients et Méthodes : La TB a été réalisé chez des patients avec une IF en échec de traitement médical et/ ou chirurgical. Pour chaque patient, 10 injections de 50 UI de Dysport® ont été réalisées dans le rectum ou le réservoir colique. L’efficacité clinique et la qualité de vie (scores de Wexner et FIQL) ont été évaluées avant l’injection, puis lors de visites à 1-3 mois et à 4-6 mois. Une manométrie ano-rectale a été réalisée avant puis à 1-3 mois. Résultats : Vingt et un patients ont eu recours à l’injection de TB entre Avril 2008 et Avril 2014. Parmi eux, 10 patients avaient un rectum ou réservoir colique hyperactif. Comparé aux valeurs pré-opératoires, les moyennes des scores de Wexner (12.7±1.2) et de FIQL (7.8±0.6) sont améliorés à 1-3 mois après l’injection (9.8±1.2 et 9.4±0.9 respectivement, p<0.05 pour les 2). A la deuxième évaluation à 4-6 mois, les scores étaient revenus à leurs valeurs pré-opératoires. Chez les patients ayant réalisé une deuxième séance d’injection de TB, les scores étaient significativement améliorés par rapport aux valeurs initiales. A 1-3 mois, les paramètres manométriques (pressions anales, volumes rectaux et compliance) n’ont pas été affectés. L’analyse univariée n’a pas mis en évidence de facteurs prédictifs d’une mauvaise réponse à la TB. On ne retrouve pas de différence de réponse entre les patients présentant une hyperactivité rectale et ceux sans hyperactivité. Conclusion : Cette étude est la première à démontrer l’efficacité de la TB à 1-3 mois chez des patients présentant une IF en échec de traitement médical et/ou chirurgical, quelle qu’en soit l’étiologie. La répétition des séances semble garantir l’efficacité de la TB à long terme. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9517 POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9924 Introduction : La toxine botulique (TB) est efficace pour JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.152 151 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.154 P.155 Polymorphismes des gènes NOD2/ CARD15 et IL23R chez 204 patients algériens suivis pour maladie de Crohn Polymorphismes du gène de l’IL1-β chez des patients algériens atteints de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) L. Kecili (1), Y. Medddour (1), S. Chaib (1), R. Tamouza (2), M. Abbadi (1), N. Bounab (1), N. Kaddache (1), K. Belhocine (1), L. Gamar (1), A. Bousseloub (1), T. Boucekkine (1), S. Berkane (1) (1) Alger, ALGÉRIE; (2) Paris. (1) Alger, ALGÉRIE. Introduction : Les genes NOD2/CARD15 et IL23R jouent un rôle important dans la susceptibilité à la maladie de Crohn (MC). L’étude du génétotype-phenotype suggère que ces variants sont associés à la maladie et à un certain phénotype clinique. L’analyse de ces polymorphismes n’a jamais été effectuée auparavant sur la population Algérienne. Patients et Méthodes : Dans cette étude castémoins, 204 patients atteints de MC et évoluant depuis 5 ans ont été comparés à une population de 201 témoins sains. Le génotypage a été réalisé par technique PCR Taqman en analysant deux polymorphismes NOD2/CARD15 : R702W (SNP8, rs2066844), G908R (SNP12, rs2066845) et un polymorphisme IL23R : R381Q (rs11209026). Résultats : 1/ NOD2/CARD15 908R a été retrouvé chez 3% des patients atteints de MC et absent chez les sujets contrôles (χ2 = 8.6, Pc = 0.003, OR = 13.20). 2/ NOD2/CARD15 702W a été retrouvé associé à la MC (χ2 = 17.2, Pc = 0.00003, OR = 12.5) et à un âge jeune du début de la maladie (groupe A1, χ2 = 19.3, Pc = 1.10-5, OR = 14.05, PM-H = 2.10-6). 3/ Le variant IL23R 381Q est plus fréquent chez les sujets suivis pour MC comparé aux controles (χ2 = 8, Pc = 0.005, OR = 3.48). Il est également associé à un début précoce (groupe A1, χ2 = 7.1, Pc = 0.007, OR = 1.04, PM-H = 0.002), aux manifestations extra-intestinales (χ2 = 10.6, Pc = 0.001, OR = 1.05, PM-H = 0.002) ainsi qu’à une localisation ileocolique de la maladie (χ2 = 6.8, Pc = 0.009, OR = 1.05, PM-H = 0.001). Conclusion : Les résultats de ce travail montrent, que dans cette cohorte de patients Algériens, les variants NOD2/ CARD15 et IL23R sont associés à la Maladie de Crohn et soulignent un phénotype clinique particulier. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9875 H. Mesbah-Amroun (1), A. Boukercha (1), A. Bouzidi (1), H. Saoula (1), M. Nakmouche (1), C. Touil-Boukoffa (1) Introduction : Les Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), maladie de Chron (MC) et rectocolite ulcéro-hémorragique (RCUH) sont caractérisées par une réponse inflammatoire dérégulées face aux constituants normaux de la flore intestinale chez des individus génétiquement prédisposés. La cytokine pro-inflammatoire, l’interleukine 1 beta (IL-1β) est un modulateur clé dans l’initiation et le maintien de l’inflammation. L’objectif de notre travail est de déterminer si les polymorphismes de type SNP (single nucleotide polymorphisms) du gène de l’IL-1β sont associés aux MICI dans la population Algérienne. Patients et Méthodes : L’analyse génétique des deux SNPs C-511T (rs16944) en position -511 et C+3953T (rs1143634) situé dans l’exon 5 a été réalisée par PCR-RFLP. Les données concernent 24 sujets MICI pris en charge au niveau du service de gastroentérologie de l’hôpital Maillot d’Alger ainsi que 50 sujets bénévoles ne présentant aucun antécédent familial pour des pathologies auto-immunes et/ ou inflammatoires. Tous les participants ont consentis par écrit à leur enrôlement dans cette étude. L’analyse statistique est réalisée par comparaison des fréquences alléliques et génotypiques des SNP entre patients et témoins, par le test du chi2. Les résultats sont considérés statistiquement significatifs à (p<0.05). Résultats : Les deux SNP C-511T (rs16944) et C+3953T (rs1143634) sont présents aussi bien chez les sujets MICI que chez les témoins. Pour le SNP C-511T, le génotype homozygote muté -511 (TT) est retrouvé plus fréquemment chez les sujets MC comparativement aux témoins (23.1% vs. 13.8). L’allèle muté -511T IL1-β est plus fréquent chez les sujets MC que dans le groupe témoin (50% vs. 41.4%). Pour le SNP C+3954T, aucun génotype homozygote muté n’a été retrouvé lors de notre étude. Le génotype hétérozygote +3954 (CT) est plus fréquent chez les sujets RCUH (81.8% vs. 75.9%). L’allèle muté +3954T IL1-β est plus fréquent chez les sujets RCUH comparativement au groupe témoin et au sujets MC (40.9%, 37.9%, 34.6% respectivement). Par ailleurs, la présence des allèles mutés -511T IL1-β et +3954T IL1-β est retrouvée associée à un âge précoce de diagnostic aussi bien chez les patients MC que les patients RCUH. Ces différences ne sont cependant pas statistiquement significatives (p>0.05), probablement en raison du faible effectif de notre échantillon. POSTERS Conclusion : Nous montrons pour la première fois, la présence des variants alléliques mutés -511T et +3954T du gène de l’IL1-β dans la population Algérienne. Ces résultats qui sont préliminaires, seraient en faveur de l’implication des polymorphismes du gène de l’IL1-β dans la susceptibilité génétique aux MICI. Toutefois, la différence de fréquence, statistiquement non significative entre les patients MICI et sujets témoins, indique la nécessité d’un plus grand échantillonnage. Mots clés : MICI, maladie de Crohn, Rectocolite ulcérohémorragique., IL1-β, PCR-RFLP, SNP. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9856 152 P.157 Polymorphismes du gène MDR1 et les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : étude cas-témoins dans la population marocaine La qualité de vie chez les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (à propos de 100 cas) N. Senhaji (1), M. Fahimi (1), Y. Kassogue (1), N. Serbati (1), W. Badre (1), S. Nadifi (1) (1) Casablanca, MAROC. Introduction : Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) sont des maladies chroniques et multifactorielles affectant le tractus gastro-intestinal, leur prévalence est en augmentation permanente dans la population marocaine. Le MDR1/ABCB1 est un gène qui code pour la P-glycoprotéine qui semble avoir une grande importance dans le maintien de l’homéostasie intestinale et dans la protection des cellules épithéliales intestinales contre la toxicité des xénobiotiques ainsi que les substances nocives ; Il a été démontré que la réduction de la fonction et de l’expression de la P-glycoproteine est associée à des troubles inflammatoires de l’intestin. Des polymorphismes du gène MDR1 ont été impliqués dans le risque de développement des MICI, cependant les résultats présentés sont discordants. Ainsi, le but de notre étude était d’évaluer les polymorphismes C3435T et C1236T du gène MDR1 dans la susceptibilité génétique aux MICI et de déterminer un effet possible de ces variantes sur le phénotype de la maladie. Matériels et Méthodes : Un ensemble de 214 sujets (114 patients et 100 témoins sains) ont été inclus dans notre étude. La recherche des polymorphismes du gène MDR1 a été réalisée par PCR suivie d’une analyse RFLP ; Un examen des dossiers médicaux a été réalisé chez les patients MICI et une corrélation génotype-phénotype a été étudiée. L’analyse des données a été faite à l’aide du logiciel SPSS. Résultats : Nous n’avons retrouvé aucune association statistiquement significative entre les fréquences alléliques et génotypiques des polymorphismes C3435T et C1236T du gène MDR1 pour les patients étudiés et le développement de la maladie de Crohn chez les patients Marocains. Parallèlement, aucune différence significative des fréquences alléliques et génotypiques n’a été présente entre les patients RCH et les contrôles pour le polymorphisme C3435T. Cependant, nous avons observé une fréquence significativement plus élevée du génotype 1236TT chez les patients RCH par rapport à la population générale (P = 0,01 ; OR = 3.41 ; IC : 1.17-9.94). A. El Khadir (1), W. Hliwa (1), M. Tahiri (1), F. Haddad (1), A. Bellabah (1), W. Badre (1) (1) Casablanca, MAROC. Introduction : Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) sont une entité clinico-biologique qui inclut la maladie de Crohn (MC) et la recto-colite hémorragique (RCH). Elles sont des affections chroniques invalidantes qui évoluent par poussées entrecoupées de périodes de rémission. Elles peuvent occasionner une altération majeure de la qualité de vie (QDV). L’appréciation du retentissement des MICI sur la qualité de vie (QDV) apparaît donc être un élément essentiel de la prise en charge des malades. Le but de notre étude est d’évaluer l’impact des MICI sur la QDV, et d’identifier les principaux facteurs qui influencent cet impact. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective, effectuée entre Décembre 2013 et septembre 2014, colligée au service de gastro-enterologie du CHU Ibn Rochd de Casablanca. La population cible est constituée de 100 patients suivis pour MICI. Le groupe de comparaison est constitué de 60 personnes de la population générale, déjà publié dans une étude marocaine sur la qualité de vie. La collecte des données est faite grâce au SF-36. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.156 Résultats : La qualité de vie des malades marocains avec une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, mesurée par le SF-36, est plus mauvaise que celle de la population témoin. Les facteurs comme des poussées ou des hospitalisations antérieures, l’ancienneté de la maladie, l’antécédent de résection intestinale, la durée de rémission, le traitement d’entretien, le statut civil et le tabagisme n’avaient pas d’impact significatif sur la qualité de vie de ces malades. Conclusion : La plupart des patients avec une maladie inflammatoire chronique de l’intestin ont une altération modérée de leur qualité de vie. Cependant, les femmes, les malades ayant une maladie de Crohn active et un niveau socio-économique bas sont les plus affectés. Une meilleure prise en charge clinique et un soutien psychologique de ces malades vulnérables peut améliorer leur qualité de vie. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9846 Conclusion : Nous suggérons que le polymorphisme C1236T du gène MDR1 est associé à la prédisposition génétique de la rectocolite hémorragique chez les patients Marocains. Par ailleurs, les polymorphismes étudiés ne semblent pas être un facteur de risque pour la survenue de la maladie de Crohn. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9720 153 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.158 P.159 Les aspects épidémiologiques des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : expérience du service d’hépatogastroentérologie, CHU Ibn Sina de Rabat Les facteurs de risque des pertes osseuses chez les patients marocains au cours des maladies inflammatoires cryptogénétiques de l’intestin Z. Elazzaoui (1), H.-E. Krami (1), N. Benzoubeir (1), I. Errabih (1), L. Ouazzani (1), H. Ouazzani (1) A. Chakkor (1), F. Rouibaa (1), T. Adioui (1), M. Tamzaourte (1), A. Maghraoui (1), A. Aourarh (1) (1) Rabat, MAROC. Introduction : Dans le monde la répartition des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin est inégale, leur fréquence est plus importante dans l’hémisphère nord et les pays industrialisés comparé à l’hémisphère sud. En Afrique, l’émergence des colites infectieuses et l’insuffisance de système de santé expliquent la sous estimation et la difficulté de préciser l’incidence réelle de ces maladies. Au Maroc, les chiffres disponibles émanent des séries hospitalières des 4 centres hospitaliers universitaires. L’objectif de notre travail est de décrire les caractéristiques épidémiologiques, socio démographiques, génétiques et topographiques des patients porteurs des MICI suivi dans notre formation. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive portant sur 334 malades atteints de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) suivis au service de la clinique médicale B de CHU de Rabat, colligés sur une période de 7 ans (janvier 2005- décembre 2011) Les données sont recueillies à l’aide d’une fiche d’exploitation préétablie et l’analyse statistique grâce au logiciel SPSS 18. Résultats : Nous avons colligé 334 cas de MICI dont 194 cas de maladie de Crohn (58 %) et 140 cas de RCH (42 % ). L’âge moyen était de 32,46 ans (+/-11,5) pour la maladie de Crohn (MC) et de 35,4 ans (+/-11,4) pour la RCH. Le sexe ratio F/H était de 1,57 pour la maladie de Crohn et de 1,4 pour la RCH. La quasi-totalité de nos malades provenaient d’un milieu urbain et le niveau socio économique était bas dans 67,3 % des cas. 14,4 % des malades atteints de RCH étaient tabagiques versus 13,7 % de ceux atteints de MC. 6,8 % des cas de patients atteints de MC avaient un ATCD d’appendicectomie versus 0 % dans la RCH, 3 % de MC avaient un ATCD de tuberculose versus 0 % dans la RCH. 5,1 % des cas de MC avaient au moins un ATCD familial de MICI et 4,8 % dans RCH. La mutation NOD2/CARD15 était notée dans 13,86 % des cas atteints de MC. Conclusion : Au terme de cette étude les MICI ne sont pas rares dans notre contexte. Leur incidence est en augmentation et leurs caractéristiques ne semblent pas différentes à ce qui est décrit dans la littérature. Notre étude a contribué non seulement à une meilleure connaissance de leurs caractéristiques épidémiologiques mais encore à la nécessité de la réalisation d’une étude nationale basée sur un registre national pour une meilleure connaissance de ces pathologies. (1) Rabat, MAROC. Introduction : Les pertes osseuses ont été rapportées chez 7% à 56% des patients atteints de maladies inflammatoires cryptogénétiques de l’intestin (MICI) dans les études transversales et prospectives. L’ostéopénie est un facteur de risque majeur pour les fractures ostéoporotiques. Ces fractures peuvent représenter un sérieux handicap chez les jeunes patients qui ont une espérance de vie normale. Chez les patients atteints de MICI, plusieurs facteurs pourraient contribuer à l’ostéopénie : corticothérapie, activité physique réduite, les cytokines inflammatoires, atteinte ou résection de l’intestin grêle et carence en vitamine D. Notre travail vise à déterminer les facteurs de risque et la prévalence des pertes osseuses chez les patients marocains atteints d’une MICI. Matériels et Méthodes : il s’agit d’une étude prospective réalisée dans notre centre sur une période de 2 ans. 103 patients atteints de MICI (61 MC, 42 RCH) ont été inclus. L’âge moyen était de 39 ± 17 ans (18-70 ans). Les Mesures de la densité minérale osseuse (DMO) ont été obtenus par Absorptiométrie biphotonique à rayons X au niveau du col fémoral et au rachis lombaire. Une analyse multivariée y compris les facteurs significativement associés à une DMO basse dans l’analyse univariée a été utilisée pour identifier les facteurs de risque indépendants. Résultats : En utilisant le T-score, la prévalence globale des pertes osseuses était de 57,4% : l’ostéopénie était de 41,6%, et l’ostéoporose était de 11,9%. Seulement 25,3% des patients présentaient une DMO normale. Sur une analyse de régression, l’index de masse corporelle (IMC) et l’âge ont été les principaux facteurs de risque des pertes osseuses chez nos patients ayant une MICI. Conclusion : Dans notre série, Les patients marocains atteints d’une MICI présentaient un risque accru d’ostéopénie. La prévalence était similaire quelque soit le type de la maladie (MC et RCH). L’IMC et l’âge étaient les facteurs prédictifs indépendants d’une DMO basse. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9329 POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10045 154 P.161 La qualité de vie chez les patients atteints de rectocolite ulcéro-hémorragique Le risque d’irradiation au cours de la maladie de Crohn O. Gavrilescu (1), C. Cijevschi Prelipcean (1), C. Mihai (1), M. Dranga (1) R. Ben Jemaa (1), M. Serghini (1), L. Kallel (1), M. Mahmoudi (1), J. Boubaker (1), M. Fekih (1), A. Filali (1) (1) Iasi, ROUMANIE. (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : L’objectif de cette étude réalisée de façon prospective sur une année a été d’évaluer la qualité de vie chez les patients atteints de rectocolite ulcéro-hémorragique (RCUH) et de déterminer leurs facteurs susceptibles. Matériels et Méthodes : On a inclus un total de 140 patients avec RCUH. Aux mois 0 (M0), M6 et M12, les patients ont complété un questionnaire standardisé sur la qualité de vie dans les maladies inflammatoires intestinales (IBDQ Bowel Disease Questionnaire 32-inflammatory). On a analysé l’impact sur la qualité de vie des facteurs suivants : âge, sexe, durée et localisation de la RCUH, présence de manifestations extradigestives ou d’une maladie concomitante, évolution de la maladie, traitements médicaux et chirurgicaux. On a utilisé une échelle visuelle analogique pour étudier les corrélations entre la qualité de vie et l’activité de la maladie évaluée par les patients et les spécialistes. Résultats : Au M0, tous les scores du IBDQ-32 ont été significativement inférieurs à ceux enregistrés pour la population standard (90-180 vs. 150-220, p <0,05). Les principaux inquiétudes des patients ont d’abord été liées à la possibilité d’avoir « une poche de stomie » suivi du « caractère incertain de la maladie », le « niveau d’énergie », et enfin, l’éventualité d’une « intervention chirurgicale » . Des scores significativement inferieures ont été enregistrés chez ceux qui présentaient une longue et sévère période d’activité (50-140) aussi que chez ceux avec des formes rémittentes fréquents (50-100). Aux M6 et M12, la qualité de vie a été meilleure chez les patients qui avaient arrêté de fumer (p <0,05) et ceux en rémission (p <0,05). Un facteur important a été le traitement appliqué : les agents biologiques ont eu tendance à augmenter la qualité de vie (110-200), tandis que le besoin continu de corticoïdes l’a diminué (80-170). Les facteurs significatifs contribuant à la diminution de la qualité de vie ont été : le sexe féminin, le tabac, l’activité de la RCUH, l’implication du côlon, l’hospitalisation, la corticothérapie prolongée et la chirurgie dans les 3 derniers mois. Les agents biologiques ont amélioré la qualité de vie. Conclusion : La qualité de vie est altérée chez les patients avec RCUH. Le tabac, l’hospitalisation et la corticothérapie ont un impact négatif sur la qualité de vie. Les agents biologiques est associée à une meilleure qualité de vie. Matériels et Méthodes : Il s’agissait d’une étude rétrospective ayant colligé les patients suivis pour une MC diagnostiquée entre 1998 et 2005. Les caractéristiques épidémiologiques des patients, les paramètres liés à la maladie, le type des examens radiologiques effectués durant le suivi, leurs indications et la dose effective cumulée ont été déterminés pour chaque patient. Les facteurs de risque associés à une forte irradiation ont été par la suite déterminés. Résultats : Nous avons inclus 167 patients. Il s’agissait de 92 hommes (55,1%) et de 75 femmes (44,9%) d’âge moyen au moment du diagnostic de 31,4 ans (11- 75 ans). La dose globale moyenne d’irradiation était de 18,81 mSv (0,02 -120,02). Vingt-sept patients (16,2%) ont été exposés à une dose globale supérieure à 35 mSv et 4 patients (2,4%) ont été exposés à une dose supérieure à 75 mSv. Le recours à l’infliximab, l’âge inférieur ou égal à 24 ans au moment du diagnostic et le nombre de poussées supérieur ou égal à 8 constituaient les facteurs de risque indépendants associés à une exposition supérieure à 35 mSv avec des OR ajustés respectifs de 2,543 ; 1,631 et 3,158. De même, le recours à l’infliximab et le nombre de poussées supérieur ou égal à 8 constituaient les facteurs de risque indépendants associés à une exposition supérieure à 75 mSv avec des OR ajustés respectifs de 4,256 et 7,012. L’indication la plus fréquente était la recherche de complications. Le scanner abdominal était l’examen le plus incriminé dans cette irradiation. Conclusion : Le risque d’irradiation parait majoré par le génie évolutif sévère de la MC. Cette irradiation reste la responsabilité conjointe du médecin traitant et du médecin radiologue qui devraient minimiser l’exposition aux radiations ionisantes. Le choix de l’entéro-IRM pourrait réduire ce risque. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9618 POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9686 Introduction : La maladie de Crohn (MC) est une maladie de la vie entière. Plusieurs explorations radiologiques sont réalisées au cours du suivi. Il en résulte une surexposition excessive aux radiations ionisantes. Le but de ce travail était d’établir la dose moyenne d’irradiation chez les malades ayant une maladie de Crohn évoluant depuis au moins 5 ans et de dégager les éventuels facteurs de risque associés à l’exposition à une forte irradiation. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.160 155 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS POSTERS P.162 P.163 Prévalence de l’ostéoporose dans une population algéroise atteinte de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin Caractéristiques environnementales des maladies inflammatoires chroniques intestinales dans une population marocaine : à propos de 100 cas K. Belhocine (1), L. Yargui (1), B. Mansouri (1), N. Kaddache (1), N. Bounab (1), L. Kecili (1), K. Layaida (1), L. Gamar (1), T. Boucekkine (1), S. Berkane (1) (1) Alger, ALGÉRIE. Introduction : L’ostéopénie et l’ostéoporose sont fréquemment observées au cours des Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI), leurs prévalences variant de 20% à 30 % pour l’ostéoporose et de 50% à 60 % pour l’ostéopénie (1). Leur survenue compromet la qualité de vie des patients et les expose à une morbi-mortalité non négligeable en sus de celle de leur pathologie sous-jacente. L’absorptiométrie biphotonique aux rayons X (ostéodensitométrie) est actuellement l’examen de référence pour apprécier le déficit de densité minérale osseuse au cours des MICI et identifier les patients à risque de fracture. Le but de ce travail était d’évaluer la prévalence spécifique de l’ostéopénie-ostéoporose dans une population de patients adultes algérois atteints de MICI. Patients et Méthodes : Cette étude observationnelle, prospective, réalisée sur 12 mois a inclus consécutivement tous les patients âgés ou de plus de 15 ans originaires d’Alger consultant au sein de notre structure pour MICI et ayant signé le consentement éclairé. Tous les patients ont bénéficié d’un bilan clinique (état nutritionnel, topographie, durée, gravité, traitements de la MICI), d’un bilan biologique (calcémie, vitamine D, Pyrillinx-D, Ostéocalcine) et d’une ostéodensitométrie réalisée au niveau du fémur, du rachis lombaire ainsi que du squelette total. L’étude statistique a été réalisée par les tests de Student, Fisher, Chi2 et de Wilcoxon et Kruskall et Wallis. Le logiciel SPSS (version 13.0) a permis l’analyse. Le degré de significativité était fixé à p<0.05. Résultats : Cent-dix patients (49 H) ont été évalués, d’âge moyen 40.5 ± 12.3 ans (15-73 ans). Six pourcent des patients avaient un indice de masse corporel (IMC) < 18.5 kg/m². Les deux-tiers présentaient une maladie de Crohn (MC), 33% une rectocolite hémorragique (RCH). La durée d’évolution de la maladie était de 8.6 ± 6.9 années. Les formes évolutives de MC étaient plus sévères (p = 0.002). 68% des patients recevaient ou ont reçus des CTC (11%>3cures). Les patients avec MC recevaient plus fréquemment des immunosuppresseurs 50% et 27% pour la RCH (p = 0.03). Trente patients avaient une hypocalcémie et 88% une hypovitaminose D. Onze patients avaient des taux diminués d’ostéocalcine, 2/3 avaient une augmentation des Pyrilinks-D, significativement associée à la sévérité de la maladie (p = 0.03). La moyenne des densités de masse osseuse (DMO en g/cm²) du rachis était de 0.94 ± 0.18 et de 0.96 ± 0.16 pour le fémur avec une corrélation significative entre les DMO du rachis et du fémur (r = 0.7 ; p = 0.0001). Avec le Z-Score la prévalence de l’ostéopénie et de l’ostéoporose était de 33% et 30%, respectivement. Une bonne concordance (Kappa = 0.754 ; p < 10-6) était retrouvée entre T-Score Fémur et/ou Rachis et Z-Score Fémur et/ou Rachis. Ostéopénie-ostéoporose étaient associées de façon significative aux IMC les plus bas (p = 0.06). Conclusion : Ce travail montre une prévalence élevée de l’ostéoporose (30%) au cours des MICI dans cet échantillon de population algéroise, liée essentiellement à un excès de résorption osseuse. Phénomène délétère, évolutif mais aussi réversible au cours des MICI, la perte osseuse impose une prise en charge globale du malade permettant ainsi de proposer des mesures préventives adéquates. I. Sidki (1), W. Badre (1), W. Hliwa (1), F. Haddad (1), M. Tahiri (1), A. Bellabah (1) (1) Casablanca, MAROC. Introduction : Les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI), à savoir la maladie de Crohn (MC) et la recto-colique hémorragique (RCH) sont de causes multifactorielles, génétiques et environnementales. Elles sont un motif fréquent de consultation et d’hospitalisation en gastroentérologie. Patients et Méthodes : Illustrer les spécificités des facteurs étiologiques environnementaux classiques des MICI dans notre contexte. Nous avons mené une étude prospective préliminaire de 100 cas colligés durant 1 an au service de gastro-entérologie du CHU IBN ROCHD de Casablanca. Résultats : Notre population d’étude se caractérise par une moyenne d’âge de 35,8 ans (15-64), avec 25% de patients entre 20 et 30 ans et un sex ratio de 1,76 en faveur des hommes. La MC est 3 fois plus fréquente que la RCH (75,9 % versus 24,1 %). La MC est de localisation iléo colique dans 65,9% des cas, tandis que la RCH est avant tout recto-colique (87,5 %). La grande majorité de notre population d’étude vit en milieu urbain (60,4%) ; toutefois, 39,6 % de tous les cas étaient d’origine rurale. Les antécédents familiaux (26 %) et tabagiques (27,5 %) se distribuent de manière homogène au niveau des deux maladies. Une appendicectomie est effective dans 17,2 % des cas, majoritairement le groupe MC. Les antécédents de consanguinité (27,5 %), de contraception (38 % des femmes), de prise de toxiques (24 %) et de médicaments (17,2 %) et/ou d’infection relèvent dans leur quasi-totalité de cas de MC. 77,5% des malades vivent avec moins d’un dollar par jour, 47 % des cas vivent dans la promiscuité ; respectivement 10, 8 et 10 % n’ont pas accès à l’eau potable, à un réfrigérateur et au sanitaire.65 % des cas sont de niveau secondaire/universitaire versus 35 % d’analphabètes / niveau primaire. 17 % des patients n’étaient pas exposés au soleil (MC dans 9 cas sur 10). Pour les autres, les durées d’exposition étaient réparties de manière homogène au niveau des 2 maladies, tout comme la sédentarité (28 %) et le stress 83 % dont 11% présentent un stress pathologique selon l’OMS . Par ailleurs, le sous-groupe MC avait plus tendance à consommer des sucres raffinés, de fast food et de produits congelés. Conclusion : Il existe des différences environnementales significatives entre les 2 sous-groupes MC et RCH, notamment au niveau des comportements et des habitudes alimentaires. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9213 Références : (1) Bernstein CN, Leslie WD. Review article : osteoporosis and inflammatory bowel disease. Aliment Pharmacol Ther 2004 ; 19 : 941-95 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9571 156 P.165 Les complications au cours de la RCH : quels facteurs de risque ? Pancréatite aiguë médicamenteuse à l’azathioprine L. Kabbage (1), I. Errabih (1), N. Benzoubeir (1), H.-E. Krami (1), L. Ouazzani (1), H. Ouazzani (1) N. El Hammani (1), M. Fahimi (1), I. Sidki (1), W. Badre (1), M. Tahiri (1), F. Haddad (1), W. Hliwa (1), A. Bellabah (1) (1) Casablanca, MAROC. Introduction : L’évolution clinique de la rectocolite hémorragique (RCH) peut être quiescente avec de longues périodes de rémission ou être émaillé de complications survenant à court ou à long terme. La complication la plus fréquente et la plus redoutable est la colite aigue grave, représentant un challenge thérapeutique pour le clinicien, incitant à rechercher les facteurs prédictifs de complications en général, afin d’éviter l’évolution vers celles-ci.Le but de notre travail est d’étudier la prévalence des complications au cours de la RCH et de mettre en évidence les facteurs prédictifs de ces complications au cours de l’évolution de la maladie. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective menée au Service de Gastro-entérologie Médecine B du CHU Ibn Sina de Rabat sur une période de 10 ans (2004-2014), portant sur 205 cas de RCH suivies dans notre formation. Nous avons exclu de l’étude les cas de dysplasie et de cancer colorectal ainsi que les complications métaboliques, hématologiques et thromboemboliques. Tous les patients avaient bénéficié initialement d’une endoscopie digestive basse avec biopsies à la recherche de CMV, un bilan biologique notamment une NFS, Vs., CRP et albumine. Les données sont recueillies sur une fiche d’exploitation établie à cet effet. Résultats : Dans notre série, la colite aigue grave (CAG) est la complication exclusivement retrouvée (n = 34). Aucun cas de perforation, de colectasie, ni d’hémorragie digestive basse massive n’a été noté. Il s’agit de 24 hommes et de 10 femmes avec un sexe ratio H/Fde 2,4. L’âge moyen de nos patients est de 31 ans. La durée moyenne d’évolution de la maladie est de 56,7 mois. L’âge moyen de nos patients au moment du diagnostic est de 25 ans. Les fumeurs représentaient 41,2% des cas. Aucun patient n’avait un antécédent d’appendicectomie. La RCH était initialement pancolitique dans 64,7% des cas et colique gauche dans 35,3% des cas. La poussée inaugurale de la maladie était sévère dans 41,2% des cas, modérée dans 52,9% des cas et légère dans 5,9% des cas. Au moment du diagnostic de la RCH une anémie était notée dans 64,7% des cas et une hypoalbuminémie dans 52,9% des cas. La rémission clinique était maintenue sous 5-ASA dans 88,2 % des cas et sous thiopurines dans 11,8% des cas. Une corticothérapie était nécessaire dans 41,2% des cas. L’observance thérapeutique n’était effective que dans 41,2% des cas. Le recours à la colectomie, après échec de la corticothérapie, était nécessaire chez 10 de nos patients exclusivement de sexe masculin. Les signes de sévérité endoscopiques étaient objectivés dans 80% des cas. L’anémie et l’hypoalbuminémie sont associés à l’échec du traitement de première ligne chez ces patients avec un taux moyen respectivement de 10,1 g/dl et de 26,8 g/l. Introduction : L’Azathioprine est largement utilisé dans la maladie de Crohn. Sa toxicité pancréatique est rare. Elle constitue l’un des effets secondaires allergiques non dose dépendant. Le but de ce travail est de rapporter 3 nouvelles observations de pancréatite aigue secondaire à l’Azathioprine dans le cadre d’une maladie de Crohn. Patients et Méthodes : nous rapportons 4 nouvelles observations de pancréatite aigue médicamenteuse à l’azathioprine chez des malades suivis pour maladie de crohn. Résultats : Il s’agit de 4 patients 2 hommes et 2 femmes âgés respectivement de 48 ans, 21 ans, 44 et 30 ans ans suivis pour maladie de crohn classée respectivement A3L1B2B3, A2L3B3p, A3p, A2L2B3, selon la classification de Montréal, mis sous traitement d’entretien par azathioprine et ayant développés une pancréatite aigue. Le délai d’apparition de la symptomatologie clinique était respectivement de 7 jours, 7 jours, 15 jours et 21 jours après le début du traitement. La symptomatologie s’est présenté par des épigastralgies transfixiantes et des vomissements chez les trois premiers malades et par des épigastralgies transfixiantes seules chez la dernière malade. La lipasémie et l’amylasémie étaient très élevées chez les 4 malades, le bilan radiologique (échographie+TDM abdominales) réalisé chez deux malades a objectivé un pancréas œdématié sans nécrose. Le diagnostic de pancréatite aigue à l’azathioprine a été retenu devant l’absence d’autre cause de pancréatite aigue et devant l’amélioration clinico-biologique après l’arrêt de l’azathioprine. L’azathioprine, qui a été remplacé par le Remicade chez les trois premiers malades et par 5ASA chez la dernière malade. Conclusion : la pancréatite aigue médicamenteuse à l’azathioprine développée chez les 4 malades était œdémateuse et bénigne. Cet effet secondaire reste rare et réversible après arrêt du traitement ce qui confirme son lien de causalité. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9881 Conclusion : La colite aigue grave est la complication exclusive observée dans notre série survenant à court terme. L’âge jeune et la présence d’une anémie au moment du diagnostic, l’atteinte pancolitique initiale et une poussée inaugurale d’emblée sévère de la maladie semblent être des facteurs de risque de cette complication. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9145 157 POSTERS (1) Rabat, MAROC. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.164 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.166 P.167 Effets d’un traitement par la neurostimulation vagale dans la maladie de Crohn : une étude pilote Intérêt du quantiféron dans le diagnostic différentiel entre tuberculose intestinale et maladie de Crohn B. Bonaz (1), S. Pellissier (2), D. Hoffmann (1), N. Mathieu (1), V. Sinniger (1), M. Baudrant (1), C. Picq (1), C. Trocmé (1), C. Dantzer (2), J.-L. Cracowski (1), L. Vercueil (1), O. David (1), D. Clarençon (1) I. Derrouich (1), I. Errabih (1), N. Benzoubeir (1), H.-E. Krami (1), L. Ouazzani (1), H. Ouazzani (1) (1) Grenoble; (2) Chambéry. Introduction : Le nerf vague a des propriétés anti- inflammatoires via la voie cholinergique anti-inflammatoire. En effet, l’acétylcholine libérée à l’extrémité du nerf vague inhibe la libération du TNF par les macrophages en interagissant avec les récepteurs alpha7 nicotiniques. Nous avons précédemment montré que la neurostimulation vagale (NSV) améliorait une colite expérimentale chez le rat (Auton Neurosci 2011 ; 160 : 82-9). C’est dans ce contexte que nous avons mené une étude pilote de NSV chez des patients avec maladie de Crohn (MC) active (AAP translationnel INSERM-DGOS ; ClinicalTrials.gov NCT01569503). Patients et Méthodes : Des patients avec MC en poussée modérée à sévère ont été inclus. Ces patients étaient sélectionnés sur des critères cliniques (220<CDAI<450), biologiques (taux de CRP et de calprotectine fécale), radiologique (signes d’activité sur l’échographie de contraste) et endoscopique (CDEIS). Une analyse de la variabilité du rythme cardiaque (HRV : heart rate variability), marqueur de l’activité vagale, était également réalisée avant la NSV et régulièrement au cours du suivi de la NSV sur une période d’1 an. La NSV était réalisée à l’aide d’une électrode positionnée autour du nerf vague cervical gauche, au cours d’une intervention neurochirurgicale (1h), tunnélisée sous la peau et reliée à un neurostimulateur (Cyberonics, Lyon, France) placée dans la région sous-claviculaire gauche. Les paramètres de neurostimulation étaient les suivants : 10 Hz, 500 μicros, 0,5 mA, 30 s ON, 5 min OFF en cycles continus. Les patients étaient suivis de façon régulière pendant 1 an sur le plan clinique (CDAI), biologique (CRF, calprotectine) et endoscopique (iléo-coloscopie à 6 et 12 mois post NSV). En cas d’aggravation, les patients sortaient de l’étude et étaient traités par immunosuppresseurs/anti-TNF ou chirurgie. POSTERS Résultats : Six patients (4 hommes, 2 femmes) avec MC iléale et/ou colique ont été inclus de façon prospective dans cette étude. Trois patients étaient naïfs de traitement à l’inclusion, deux patients étaient sous azathioprine (AZA) et un patient avait arrêté l’AZA 3,5 ans plus tôt. A ce jour, quatre patients sont en rémission clinique, biologique et endoscopique. Le premier patient implanté est en rémission profonde avec un suivi de 28 mois. Ce patient a interrompu l’AZA depuis 12 mois et n’a actuellement que la VNS comme seul traitement de sa MC. Ce cas a été rapporté récemment dans la littérature comme le 1er cas de NSV dans la MC (Brain Stimul 2014 Aug 7). Le deuxième patient a amélioré son CDAI mais a dû être opéré au bout de 3 mois de NSV devant la persistance d’une MC active avec fistule entéro-entérale et abcès. Ce patient a poursuivi la NSV en tant que traitement unique en post-opératoire avec une rémission clinique et endoscopique aujourd’hui de 6 mois. Le 3ème patient est en rémission profonde après 1 an de NSV sans autre traitement. Le 4ème patient a reçu une association AZA + Infliximab après 3 mois de NSV pour une MC non contrôlée par NSV malgré une amélioration clinique transitoire. Le 5ème patient est en rémission clinique avec une calprotectine fécale normale à 5 mois post NSV. Le 6ème patient vient d’être implanté avec une amélioration clinique et biologique. Une amélioration de l’HRV a été observée après 6 mois de NSV chez les patients en rémission. La NSV a été bien supportée chez nos 6 patients. (1) Rabat, MAROC. Introduction : De nombreuses similitudes cliniques, endoscopiques, et histologiques existent entre la tuberculose intestinale (TI) et la maladie de Crohn essentiellement dans sa localisation iléo-caecale rendant le diagnostic positif et donc la prise en charge thérapeutique difficiles à entreprendre pour le clinicien. Le but de notre travail est de montrer l’intérêt du quantiféron dans le diagnostic différentiel entre ces deux pathologies. Patients et Méthodes : Une étude rétrospective s’étalant sur une période de 10 ans (décembre 2004 au janvier 2014) a été menée au Service de Médecine B du CHU Ibn Sina de Rabat. 365 cas de maladie de Crohn ont été recensés dont 96 cas de Crohn iléo-coecal, et durant la même période 48 patients atteints de TI ont été inclus dans cette étude. Le quantiferon a été réalisé chez seulement 26 patients par manque de moyens ; tous les patients ont bénéficié d’un bilan endoscopique avec biopsies, un bilan inflammatoire, un bilan phtysiologique et un enteroscanner, une étude statistique par le logiciel SPSS18 a été réalisée pour étudier la valeur prédictive positive (VPP) et la valeur prédictive négative (VPN) du quantiferon dans le diagnostic positif de la TI. Résultats : L’âge moyen de nos patients était de 36 ans pour la TI et de 32 ans pour la maladie de Crohn iléo-caecale avec un sex-ratio F/H = 2,3 et F/H = 1 dans les deux groupes de malades respectivement. Parmi les 26 patients ayant fait le quantiferon ; le test est revenu positif chez 10 malades (avec IDR - chez 4malades, IDR+ chez 2 malades et IDR non faite chez 4malades par manque de tuberculine) et chez qui le reste du bilan est revenu en faveur d’une tuberculose iléocaecale, par ailleurs 16 malades avaient un test négatif (avec IDR - chez 5 malades, IDR non faite chez 11malades toujours par manque de tuberculine), et le reste du bilan était en faveur d’une maladie de Crohn chez 14 malades et en faveur d’une TI chez 2 malades. Notre étude statistique a conclu à une VPP de quantiferon dans le diagnostic de la TI de 86,4% et une VPN de 43%. Conclusion : Il ressort de notre étude que le quantiferon a un apport important dans le diagnostic différentiel entre la tuberculose intestinale et la maladie de Crohn, permettant d’asseoir le schéma thérapeutique adéquat pour chaque pathologie. Le couple ASCA-Quantiféron permet encore plus d’affiner ce diagnostic différentiel. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9071 Conclusion : La NSV nous apparait comme une alternative thérapeutique intéressante au traitement médicamenteux conventionnel. Cette technique, bien tolérée, utilise une voie cholinergique anti-TNF physiologique et permet de se prémunir des problèmes d’observance classiquement rencontrés chez les patients avec MICI. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9980 158 P.169 Faisabilité et intérêt d’un dosage d’antiTNFα dans les selles au cours des MICI en perte de réponse clinique : étude préliminaire IgE anti-infliximab et tests cutanés dans les hypersensibilités immédiates à l’infliximab au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin S. Paul (1), E. Del Tedesco (1), C. Jarlot (1), L. Rinaldi (2), J.-M. Phelip (2), N. Bouarioua (1), W. Dronne (1), X. Roblin (1) E. Fréling (1), A. Barbaud (1), C. Poreaux (1), A. Morali (1), J.-L. Schmutz (1), J.-L. Gueant (1), L. Peyrin-Biroulet (1) (1) Saint-Étienne; (2) Saint-Priest-en-Jarez. (1) Vandœuvre-lès-Nancy. Introduction : Dans une étude préliminaire (1) ayant Introduction : L’infliximab (IFX) est un anticorps monoclonal chimérique dirigé contre le Tumor Necrosis Factor alpha, utilisé dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Des réactions d’hypersensibilité (RH) immédiates sont fréquemment rapportées, dont le mécanisme est encore mal connu. Notre objectif principal était d’étudier le potentiel mécanisme IgE médié des RH immédiates à l’IFX. Nos objectifs secondaires étaient d’évaluer l’intérêt du bilan allergologique dans la prise en charge thérapeutique des patients MICI ayant présenté une RH immédiate à l’IFX et d’évaluer la tolérance de la reprise de l’IFX chez ces patients. Patients et Méthodes : il s’agissait d’une étude rétrospective ayant inclus à partir d’une base de données cliniques et d’une collection biologique, les 36 premiers patients MICI avec calprotectine fécale supérieure à 1800µg/g selles. Un dosage d’anti TNF dans les selles a été pratiqué chez tous ces patients et comparé à ceux de 6 patients MICI consécutifs ayant un taux de calprotectine fécal (inférieur à 500µg/g dans 3 cas et inférieur à 100µg/g dans 3 autres cas). Résultats : 42 prélèvements ont été analysés (20 MC, traitement par IFX : 22 cas). Les 36 patients ayant une calprotectine fécale > 1800 µg/g étaient en activité clinique. Un taux d’anti TNF (> 0,2µg/ml selles) était rapporté dans 7 cas (16,6%). Dans 5 cas, le patient était traité par IFX (22,7%) et dans deux cas par ADA (10%) (p : NS). La présence d’anti TNF dans les selles était retrouvée dans 5 cas de RCH (22,7%) et dans deux cas de MC colique (10%) (p : NS). Un seuil d’anti TNF positif dans les selles n’était isolé qu’en cas de calprotectine supérieure à 1800µg/g selles (19,4%). Aucune corrélation avec la gravité clinique, la réponse à l’optimisation n’était rapporté entre les patients avec ou sans anti TNF dans les selles. Les taux circulants d’anti TNF au moment dosage étaient plus élevés tant pour l’IFX que pour l’ADA en présence d’anti TNF dans les selles. Dans les 7 cas avec anti TNF dans les selles, l’endoscopie retrouvait des ulcérations de la muqueuse colique (100%) contre 5 atteintes coliques avec ulcérations en l’absence d’anti TNF dans les selles (14%, p<0,05). Conclusion : la présence d’anti TNF dans les selles est retrouvée tant dans la MC que la RCH et ce quelque soit l’anti TNF utilisé. La présence d’ulcérations coliques parait être une condition nécessaire à cette perte digestive qui inversement n’impacte pas les taux circulants d’anti TNF. Des études prospectives à large échelle permettront de mieux cerner l’intérêt potentiel de ce nouveau dosage dans les MICI. Références : 1- Brandse JF, Presented at DDW 2013 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9055 Matériels et Méthodes : Il s’agissait d’une étude prospective monocentrique portant sur les patients (enfants et adultes) atteints de MICI ayant présenté une RH immédiate à l’IFX. Les tests cutanés à l’IFX, comprenant prick tests et intradermoréactions (IDR), et le dosage des IgE antiIFX ont été réalisés au moins 4 semaines après la survenue de la RH. En cas de tests cutanés négatifs et en l’absence d’IgE, la ré-administration d’IFX était proposée après prémédication et avec une réduction de moitié de la vitesse de perfusion. En cas de positivité des tests ou de récurrence d’une RH lors de la ré-administration de l’IFX, un protocole d’induction de tolérance en douze étapes était proposé. Résultats : 24 patients étaient inclus (maladie de Crohn : n = 20, rectocolite hémorragique : n = 4), âgés de 12 à 70 ans (médiane 34). Les RH survenaient entre la 1ère et la 78ème cure (médiane 6), et étaient de grade 1 dans 8 cas, grade 2 dans 11 cas et grade 3 dans 5 cas, sans réaction de grade 4. Le délai de survenue de la réaction après le début de la perfusion était connu dans 17 cas et le délai moyen était de 35 min (Méd 5 ; σ 52,6 ; valeurs extrêmes 5-210). Les prick tests à l’IFX étaient tous négatifs. L’IDR était positive chez un seul patient. Les anticorps IgE anti-IFX étaient négatifs chez 21 patients, positifs chez un patient et de réactivité intermédiaire pour deux patients. Il n’existait pas de relation entre les tests cutanés positifs et la présence d’IgE anti-IFX. Le relais par adalimumab était bien toléré pour 10/11 patients. La réadministration d’IFX à un débit réduit après prémédication était bien tolérée pour 4/11 patients. Néanmoins, 7/11 patients présentaient une récidive de RH immédiate non sévère (grade 2 : n = 1 ; grade 1 : n = 1), malgré la négativité du bilan allergologique. Le protocole d’induction de tolérance à l’IFX était réalisé avec succès pour 3 patients sur 4. Conclusion : Les réactions d’hypersensibilité immédiate à l’IFX ne sont pas IgE médiées dans leur vaste majorité. Le bilan allergologique, incluant des tests cutanés et le dosage des IgE anti-IFX, a un intérêt clinique limité. En effet, sa négativité ne permet pas de prédire l’absence de récidive de réactions lors de la reprise de l’IFX, même à débit réduit sous couvert d’une prémédication. Les protocoles d’induction de tolérance offrent une intéressante opportunité de poursuivre l’IFX, avec efficacité et bonne tolérance, chez les patients atteints de MICI après la survenue d’une RH immédiate. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9040 159 POSTERS inclus 11 patients porteurs de RCH sévères et traitées en induction par IFX, les auteurs retrouvaient une association entre les taux d’IFX dans les selles, la baisse des taux résiduels d’IFX circulant et l’absence de réponse thérapeutique. A notre connaissance, aucune étude n’a été rapportée sur les taux d’anti TNF dans les selles (IFX et ADA) en cas de perte de réponse thérapeutique à la molécule dans la RCH et la MC. Le but de ce travail préliminaire était d’apprécier la faisabilité de ce test pour les deux anti TNf dans les deux types de MICI et de rechercher s’il existait une corrélation avec l’activité clinique ou endoscopique. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.168 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.170 P.171 Système nerveux autonome et maladie de Crohn de l’enfant Tabac et MICI : épidémiologie et impact sur l’évolution R. Cheriet (1), F. Telliez (1), A. Vanrenterghem (1), C. Bretagne (1), D. Djeddi (1) M.-A. Benkhemmar (1), N. Benzzoubeir (2), H.-E. Krami (2), L. Ouazzani (2), I. Errabih (2), H. Ouazzani (2) (1) Amiens. (1) Temara, MAROC; (2) Rabat, MAROC. Introduction : Les anti-TNF alpha représentent actuellement un traitement de référence de la maladie de Crohn (MC) de l’adulte et de l’enfant. Cependant leurs coûts sont importants et leurs toxicités non négligeables. D’autres voies thérapeutiques permettant de moduler l’inflammation sont en cours de développement. Les études sur les interactions entre le système nerveux central et digestif chez l’animal et chez l’humain adulte soutiennent de plus en plus l’implication du système nerveux autonome (SNA) dans la sévérité et l’évolution des de la MC. L’objectif de notre étude était la caractérisation de l’activité du SNA dans une cohorte de MC pédiatriques selon le statut inflammatoire et d’étudier l’impact des biothérapies anti-TNF sur cette activité et sur la boucle de régulation neurovégétative. Matériels et Méthodes : Les données cliniques et biologiques composant le score wPCDAI (index pondéré d’activité de la MC pédiatrique) ont été recueillies dans une cohorte d’enfants (6 ans à 17 ans) admis de novembre 2013 à aout 2014 pour une cure d’Infliximab (Remicade®) dans le cadre d’une MC. L’étude de la variabilité du rythme cardiaque (VRC) dans les domaines fréquentiel (Basses fréquences BF et Hautes fréquences HF) et temporel était déterminée en position couchée et debout (manoeuvre de sensibilisation), avant et après traitement par Infliximab. Résultats : Dix patients (16±3 ans) ont été inclus. La composante sympathique était plus importante dans le groupe « MC active » (wPCDAI ≥12,5) comparativement au groupe « rémission » (BFnu 65,9 (16) vs. 37 (12) ). Alors que la composante parasympathique était plus basse (HFnu 34 (16) vs. 62 (20) ). Aucune influence du traitement par Infliximab à court terme ni des marqueurs biologiques de l’inflammation (Vs.) n’a été mis en évidence lors de l’étude de la VRC en position couchée et debout. Conclusion : Notre étude préliminaire a permis de constater chez des enfants suivis pour MC une activité différente du SNA selon leur profil inflammatoire. D’autres études sont nécessaires afin de mieux caractériser cette différence et définir son influence sur le statut inflammatoire lors de la MC. Ainsi il sera possible si nos résultats se confirmaient, d’envisager certaines thérapeutiques agissant sur le SNA comme des traitements adjuvants de la MC. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9854 Introduction : L’étiologie précise des maladies inflammatoires de l’intestin (MICI) reste inconnue. Même si les deux entités partagent de nombreuses caractéristiques cliniques, il existe des différences en ce qui concerne le site, l’extension et les résultats histologiques. Une autre distinction frappante est l’association au tabagisme. Alors que l’effet néfaste du tabagisme sur le cours de la maladie de Crohn est démontré, la recto-colite hémorragique (RCH) est en grande partie une maladie des non-fumeurs et le tabagisme a une influence bénéfique sur l’évolution de la maladie. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective menée sur une période de 10 ans (de juillet 2004 à juillet 2014) portée sur 570 cas de MICI colligés au service d’hépato-gastro-entérologie. Ont été inclus tous les patients fumeurs actifs et suivis pour MICI. Résultats : Parmi 205 cas de RCH, seuls 21 patients étaient des fumeurs actifs (10,2%), l’âge moyen était de 40,2 ans et tous étaient de sexe masculin. 62% (n = 13) des malades avaient une atteinte recto-sigmoïdienne et 38% (n = 8) présentant une atteinte pancolique. Le nombre moyen des poussées était de 2,3 ayant nécessité une hospitalisation au service. 47% (n = 10) des patients ont eu recours à une corticothérapie au cours d’une poussée et tous les malade prenaient des amino-salicylés comme traitement de fond. Aucun cas de colpo-proctectomie n’a été recensé chez ces malades. Parmi 365 cas de maladie de crohn, 83 patients étaient des fumeurs actifs (22.7%).l’âge moyen était de de 29.3 ans et la majorité des fumeurs étaient de sexe masculin (90%). Chez 84% des patients (n = 70) l’atteinte était iléocolique. Le nombre de poussées en moyenne était de 3,3 ayant nécessité une hospitalisation au service. Dans 77% des cas (n = 64), on a eu recours à une corticothérapie au cours de l’une des poussées et 56,6% des malades (n = 47) ont subi une intervention chirurgicale puis le recours aux immunosuppresseurs comme traitement de fond. Enfin, 33.7% des malades (n = 28) ont présenté une récidive post-chirurgicale ayant nécessité une nouvelle intervention. Conclusion : Parmi les nombreux facteurs d’environnement impliqués dans les MICI, le tabac est le seul dont les effets aient été clairement démontrés. De façon curieuse, et encore non expliquée, ces effets apparaissent différents, même parfois opposés, dans les deux types de maladie inflammatoire. Fumer protège de la RCH et tend à en ralentir l’évolution, mais favorise la survenue de la MC et en aggrave le cours évolutif. Le rôle du tabac dans le développement d’une MICI est certainement d’importance secondaire par rapport à celui de la prédisposition génétique. Ainsi, le tabac n’a pas d’effet apparent dans une population à très forte incidence de MICI, mais il pourrait, sur un même terrain génétique prédisposant, être décisif de l’expression phénotypique de la maladie inflammatoire, RCH ou MC. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9328 160 P.173 Positivité des anticorps antinucléaires dans la rectocolite hémorragique et cortico-dépendance Étude du polymorphisme du récepteur de la vitamine D au cours de la maladie de Crohn. Résultats d’une étude prospective M. Zakhama (1), M. Medhioub (1), L. Hamzaoui (1), H. Gdoura (1), S. Elbouchtili (1), H. Ezzine (1), M. Azouz (1) M. Serghini (1), H. Dabbebi (1), S. Matri (1), N. Ben Mustapha (1), L. Kallel (1), M. Fekih (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1) (1) Nabeul, TUNISIE. (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : Les Introduction : Matériels et Méthodes : Il s’agissait d’une étude prospective incluant 21 cas de RCH, colligés entre 2001 et 2014 dans le service de Gastroentérologie de l’hôpital Mohamed Tahar Maamouri. Les AAN et anticorps anti-DNA natifs ont été dosés chez tout les patients. Les données cliniques et biologiques ont été rapportées. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective incluant des patients ayant une MC. Le dosage de la 25 hydroxy vitamine D [25 (OH) D] a été réalisé par méthode radio immunologique. Le déficit en vitamine D était défini par un taux de 25 (OH) D < 30 ng/ml et subdivisé en insuffisance : 30< 25 (OH) D <10ng/ml) et carence vitaminique : 25 (OH) D <10ng/ml. Les polymorphismes Bsm1, Fok1, Taq1 et Apa1 ont été étudiés par Polymerase Chain Reaction et méthode de restriction enzymatique. phénomènes auto-immuns et le profil des auto-anticorps sont de plus en plus étudiés dans la recto-colite hémorragique (RCH). Peu d’études ont exploré la prévalence des anticorps antinucléaire (AAN) et leur association à la cortico-dépendance au cours de cette pathologie. Le but de notre étude était de Déterminer la prévalence des AAN chez les patients ayant une RCH et d’étudier leur association à la cortico-dépendance chez ces malades. Résultats : Vingt et un patients ont été inclus : 16 femmes (76,2%) et 5 hommes (23,8%) ; l’âge moyen était de 48,1 ± 18,3 ans. L’âge au moment du diagnostic était de 41,8±20 ans et la durée moyenne d’évolution de la maladie était de 91,6±70,5 mois. La maladie était distale chez 11 patients (52,4%), colique gauche chez 2 patients (9,5%) et pancolique chez 8 patients (38,1%). Des manifestations extraintestinales à type de spondylarthrite ankylosante étaient présentes chez 2 patients (9,5%). Une cortico-dépendance était notée chez 5 malades (23,8%) et une cortico-résistance chez 2 patients (9,5%). Au moment de l’évaluation, 11patients (52,4%) étaient sous amino-salicylés et 10 (47,6%) sous imurel. La prévalence de la positivité des AAN était de 28,6% (6 patients), les anticorps anti-DNA natifs étaient négatifs chez tous les patients. La prévalence de la positivité des AAN était plus importante dans le groupe de patients ayant une corticodépendance par rapport au deuxième groupe (80% versus 14,2%, p = 0,011), et aussi pour les patients ayant une CRP positive (80% versus 14,2%, p = 0,011). Aucune association n’a été observée avec le sexe, l’âge, l’étendue de la maladie, la cortico-résistance ou la présence de manifestations extraintestinales. Conclusion : La positivité des AAN est associée à la cortico-dépendance au cours de la RCH mais d’autres études sont nécessaires pour déterminer le rôle des AAN comme marqueur sérologique de prédiction de la cortico-dépendance afin d’utiliser précocement un traitement adéquat. Résultats : Il s’agissait de 54 patients (21 hommes et 33 femmes) d’âge moyen de 35,5 ans. L’âge moyen du diagnostic de la MC était de 30,4 ans [14- 63]. La localisation colique était la plus fréquente (47%). La MC était de phénotype pénétrant dans 47% des cas. Au moment de l’inclusion, 44% des patients étaient en poussée. Le taux moyen de vitamine D était de 14,2 ng/ml [4,45 - 35,6]. Un déficit en vitamine D a été retrouvé chez 98% des patients : insuffisance (66%) et carence (32%). L’étude génétique des polymorphismes du récepteur de la vitamine D a montré : le polymorphisme Apa1 était de type GG, GT et TT dans respectivement 13%, 61% et 26% des cas ; le polymorphisme Bsm1 était de type BB, Bb et bb dans respectivement 22%, 43% et 34% des cas ; le polymorphisme Fok1 était de type FF, Ff et ff dans respectivement 52%, 35% et 13% des cas et le polymorphisme Taq1 était TT, TC et CC dans respectivement 35%, 56% et 9% des cas. L’étude de corrélation avec le statut vitaminique D a retrouvé une association significative des génotypes homozygotes TT et CC du polymorphisme Taq1 qui étaient plus fréquents en cas de carence en vitamine D (41% et 24% respectivement) par rapport aux patients non carencés (32% et 3% respectivement) (p = 0,02) et ceci au dépens du génotype hétérozygote TC était (35% vs. 65%) (p = 0,02). Il n’y avait pas d’association avec les autres polymorphismes étudiés. Conclusion : Le déficit en vitamine D est très fréquent au cours de la maladie de Crohn. Certains polymorphismes du gène du récepteur de la vitamine D sont associés à la carence en vitamine D au cours de la maladie de Crohn. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9611 POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9691 L’hypovitaminose D est fréquente au cours de la maladie de Crohn. La relation de cause à effet reste à prouver. L’étude du polymorphisme du récepteur de la vitamine D pourrait apporter un éclairage à la question. Les buts de ce travail étaient d’évaluer la prévalence de certains polymorphismes du gène du récepteur de la vitamine D chez des patients ayant une MC et de rechercher une association entre ces polymorphismes et le statut vitaminique D. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.172 161 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.174 P.175 Existe-t-il un rôle étiopathogénique de la vitamine D au cours de la maladie de Crohn ? Résultats d’une étude cas-témoins Vers un biomarqueur simple de dysbiose associée aux MICI : le rapport isoLCA/LCA, témoin de l’altération de l’isomérisation des acides biliaires dans la lumière intestinale M. Serghini (1), H. Dabbebi (1), S. Matri (1), N. Ben Mustapha (1), L. Kallel (1), M. Fekih (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1) (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : L’étiopathogénie de la maladie de Crohn bien que partiellement élucidée est tributaire de facteurs endogènes et exogènes. Parmi ces facteurs, la vitamine D a suscité un grand intérêt ces dernières années et ce depuis la découverte de son action sur la réponse immunitaire innée et acquise. Les buts de ce travail étaient d’étudier le statut vitaminique D et certains polymorphismes du gène du récepteur de la vitamine D chez des patients ayant une MC et de comparer ces données à celles d’un groupe contrôle apparié selon l’âge et le sexe. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective incluant des patients ayant une MC. Le dosage de la 25 hydroxy vitamine D [25 (OH) D] a été réalisé par méthode radio immunologique. Le déficit en vitamine D était défini par un taux de 25 (OH) D < 30 ng/ml et subdivisé en insuffisance : 30< 25 (OH) D <10ng/ml) et carence vitaminique : 25 (OH) D <10ng/ml. Les polymorphismes Bsm1, Fok1, Taq1 et Apa1 ont été étudiés par Polymerase Chain Reaction et méthode de restriction enzymatique. POSTERS Résultats : Il s’agissait de 64 patients (26 hommes et 38 femmes) d’âge moyen de 35,5 ans et de 61 témoins appariés selon l’âge et le sexe. Il n’y avait pas de différences statistiquement significatives entre les 2 groupes concernant le phototype, les habitudes vestimentaires, le tabagisme et la saison pendant laquelle les prélèvements ont été réalisés. L’âge moyen du diagnostic de la MC était de 30,4 ans [1463]. La localisation colique était la plus fréquente (47%). La MC était de phénotype pénétrant dans 47% des cas. Au moment de l’inclusion, 44% des patients étaient en poussée. Le taux moyen de vitamine D était de 14,2 ng/ml [4,45 - 35,6] au cours de la MC et de 15,6 ng/ml dans le groupe contrôle sans différence significative entre les deux groupes (p = 0,4). Un déficit en vitamine D a été retrouvé chez 98% des patients et 97% des témoins (p = 0.4). De même, il n’y avait pas de différence significative concernant la fréquence de l’insuffisance (66% vs. 72% ; p = 0.4) et de la carence (34% vs. 24% ; p = 0,2) en vitamine D entre les 2 groupes. L’étude génétique des polymorphismes du récepteur de la vitamine D a pu être étudiée chez 54 patients et 58 témoins du fait de raisons techniques liées à un défaut de précipitation de l’ADN. Au cours de la MC, le polymorphisme Apa1 était de type GG, GT et TT dans respectivement 13%, 61% et 26% des cas ; le polymorphisme Bsm1 était de type BB, Bb et bb dans respectivement 22%, 43% et 34% des cas ; le polymorphisme Fok1 était de type FF, Ff et ff dans respectivement 52%, 35% et 13% des cas et le polymorphisme Taq1 était TT, TC et CC dans respectivement 35%, 56% et 9% des cas. Il n’y avait aucune différence statistiquement significative entre les deux groupes en ce qui concerne la fréquence et le type des polymorphismes étudiés. Conclusion : Le déficit en vitamine D est aussi fréquent au cours de la maladie de Crohn que dans la population générale. Aucune association n’a été retrouvée entre les polymorphismes étudiés du gène du récepteur de la vitamine D et la maladie de Crohn. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9609 T. Bazin (1), C. Landman (1), M. Charrier C. Hannotte (1), L. Humbert (1), L. Brot V. Leducq (1), E. Quévrain (1), J. Cosnes L. Beaugerie (1), H. Sokol (1), P. Seksik D. Rainteau (1), M.-A. Maubert (1) (1), (1), (1), (1), (1) Paris. Introduction : La dysbiose impliquée dans la physiopathologie des MICI est associée à une dysmétabolose des acides biliaires (AB) de la lumière intestinale. Nous avions ainsi montré une altération de la déconjugaison, de la transformation et de la désulfatation de ce pool d’AB. L’activité d’isomérisation des AB portée par les bactéries de la famille des Clostridiaceae, modifie les AB en une forme iso entraînant un changement dans leurs propriétés physico-chimiques et dans leurs fonctions. Les techniques de spectrométrie de masse permettent de les quantifier. L’objectif de notre étude était d’étudier l’impact de la dysbiose associée aux MICI sur l’activité d’isomérisation des AB, en particulier l’isomérisation du LCA (acide lithocholique) en iso-LCA afin de rechercher des biomarqueurs simples de cette dysbiose. Patients et Méthodes : Des échantillons fécaux de patients atteints de MICI (sex ratio M/F 0,75 ; âge moyen 34+/-2,4 ans, maladie de Crohn n = 25, RCH n = 27) dont L’activité de la maladie était évaluée par le Harvey Bradshaw Index (MC), ou un score simplifié de colite (RCH) et de 28 témoins (sex ratio1,1 ; âge moyen 28+/-2,7 ans) étaient recueillis à distance d’au moins 3 mois de toute prise d’antibiotique. La composition du microbiote fécal était déterminée par PCR quantitative en temps réel ciblant les groupes principaux de l’écosystème intestinal et exprimée en log10 de bactéries par g de selles ; en parallèle, les concentrations fécales en AB, exprimées en pourcentages des AB totaux, ont été mesurées par spectrométrie de masse tandem couplée à une chromatographie liquide. Les comparaisons entre groupes de patients et témoins pour la composition du microbiote et des taux d’AB étaient faites par test non paramétrique de Wilcoxon et la recherche de corrélations par test de Spearman. La recherche d’un seuil de différents marqueurs de dysmétabolose était recherchée pour la meilleure performance diagnostique (MICI vs. témoins). Résultats : On observait une dysbiose chez les patients atteints de MICI par rapport aux témoins caractérisée par un déficit en Firmicutes notamment en C. Leptum (8,9+/-0,1 vs. 9,8+/-0,1 ; p<10-2) et en F. Prausnitzii (9,5+/-0,2 vs. 10,9+/0,2 ; p<10-2) et un excès d’E. Coli (8,9+/-0,2 vs. 8,4+/-0,2 ; p<0,05). En plus d’une diminution de la déconjugaison, de la transformation et de la désulfatation observée chez les MICI, l’isomérisation du LCA (rapport isoLCA/LCA) était également diminuée par rapport aux témoins (10%+/-9 vs. 20%+/-5 ; p <0,05), et était plus faible chez les patients en poussée par rapport aux patients en rémission (8,5%+/-8 vs. 14%+/-4 ; p<0,05). Par ailleurs, le rapport isoLCA/LCA était corrélé positivement aux concentrations en C. Leptum (r = 0,57) et en F. Prausnitzii (r = 0,50). La performance du rapport isoLCA/LCA avec un seuil à 0,73 pour le diagnostic de MICI était supérieure à tous les autres marqueurs de dysmétabolose des AB, avec pour un seuil à 0,73 une sensibilité de 0,85, une spécificité de 0,56, une VPP de 0,79, une VPN de 0,65 et une aire sous la courbe de la courbe ROC de 0,82. Conclusion : La dysmétabolose des AB associée à la dysbiose associée aux MICI comprend un déficit en isomérisation des AB. Le rapport isoLCA/LCA semble corrélé à la dysbiose, au diagnostic de MICI et à l’activité de la MICI et pourrait constituer dans ce contexte un biomarqueur simple de dysbiose. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9310 162 P.177 Une plexite sous-muqueuse est-elle prédictive de la rechute clinique après résection iléale ou iléo-cæcale pour maladie de Crohn ? Propriétés anti-inflammatoires d’une matrice riche en lysozyme sur un modèle d’iléite chez la souris T. Jomni (1), I. Abdelaali (1), L. Ben Yaghlène (1), A. Labidi (1), K. Bellil (1), M.-H. Dougui (1) S. Yvon (1), M. Peter (1), M. Leveque (1), G. Jard (1), H. Tormo (1), M. Gaucher (1), F. Violleau (1), D. Ali Haimoud-Lekhal (1), H. Eutamene (1) (1) La Marsa, TUNISIE. (1) Toulouse. Introduction : La prise en charge post-opératoire des Introduction : Le lait d’ânesse (LA), connu depuis l’Antiquité pour ses vertus cosmétiques, semble avoir des propriétés nutritionnelles importantes pour l’homme de part sa composition similaire au lait humain (Guo et al., 2007). Il pourrait, sous réserve d’une supplémentation en acides gras saturés, être utilisé comme lait infantile pour les enfants n’ayant pas la possibilité de bénéficier de l’allaitement maternel, ou en tant que substitut pour des patients allergiques au lait de vache (Carrocio et al., 1999). Son intérêt est renforcé par de fortes teneurs en peptides antimicrobiens (lysozyme, lactoferrine) qui lui confère des propriétés anti-bactériennes, anti-tumorales et anti-inflammatoires (Vincenzetti et al., 2005 ; Salimei et al., 2004 ; Zhang et al., 2008 ; Mao et al., 2009). Parmi les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, la maladie de Crohn (MC) se caractérise par une atteinte préférentielle de l’iléon. Une dysbiose associée à un dysfonctionnement des cellules de Paneth ont été décrites dans la MC. Ce dysfonctionnement se traduit par une moindre production de peptides antimicrobiens (lysozyme, α-défensines) par ces cellules. Ainsi, le but de notre étude était d’évaluer l’effet d’un apport exogène en LA riche en lysozyme sur un modèle d’iléite chez la souris. patients opérés pour maladie de Crohn iléale ou iléo-colique reste difficile. Certains facteurs sont considérés comme prédictifs établis et d’autres facteurs sont dits non établis par manque de données, comme par exemple la sous-muqueuse. L’objectif principal de cette étude était donc d’évaluer la relation entre la présence d’une plexite sous-muqueuse et la survenue de récidives endoscopiques et cliniques post-opératoires. Patients et Méthodes : Il s’agissait d’une étude rétrospective, monocentrique, ayant évalué 15 patients opérés d’une résection iléale ou iléo-colique pour maladie de Crohn entre 2008 et 2013. Les lames correspondant à la limite proximale de résection ont été revues en aveugle. Une plexite était définie par la présence de cellules inflammatoires (lymphocyte, mastocyte ou polynucléaire éosinophile) à l’intérieur ou au contact d’un plexus. Les liens entre une éventuelle plexite sous-muqueuse avec les récidives cliniques et endoscopiques ont été évalués. Résultats : Des lésions de plexite, au niveau de la marge de résection proximale, ont été observées dans 40% des cas (6/15). 4 parmi les 6 patients (66%) ayant une plexite, ont présenté une récidive clinique anastomotique dans un délai médian de 16 mois. Les 9 malades sans plexite n’ont pas récidivé. Conclusion : Ce travail montre que l’existence d’une plexite sous-muqueuse au niveau de la marge proximale de résection est associée à une récidive clinique à 16 mois. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.176 Matériels et Méthodes : Des souris C57BL/6 ont reçu une administration orale d’indométacine afin de développer une iléite et ont été traitées ou non par du lait d’ânesse contenant des taux élevées en lysozyme (3.6± 1.3 mg/ml de lait) et une activité de 23200 U/jour. Des scores lésionnels macroscopiques, microscopiques, une évaluation des niveaux d’expression des α-défensines, des taux de lysozyme dans les cellules de Paneth et le niveau de dysbiose ont été évalués chez ces souris. Résultats : L’indométacine a provoqué une iléite chez la souris se traduisant par 1) une chute de la masse corporelle, 2) une augmentation (p<0.05) des scores lésionnels, 3) une dysbiose et 4) une réduction d’expression des α-défensines et de lysozyme dans les cellules de Paneth. Un traitement chronique au LA a réduit de façon significative l’ensemble des altérations mesurées dans ce modèle d’iléite. Conclusion : Le Lait d’anesse, matrice riche en lysozyme exerce des propriétés anti-inflammatoires en palliant au déficit endogène en peptides antimicrobiens observés lors d’une iléite et en réduisant la dysbiose intestinale. L’ensemble de ces données permet de proposer le lait d’ânesse dans le cadre d’une stratégie thérapeutique d’appoint visant à maintenir/prolonger les périodes de rémission de la maladie de Crohn. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9512 POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9566 163 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.178 P.179 Caractérisation du modèle d’inflammation digestive chez le rat transgénique HLA-B27 Comparaison de scores histologiques évaluant l’activité de la maladie dans la RCH C. Chater (1), D. Koriche (1), I. Billaut (1), L. Dubuquoy (1), L. Ravasi (1), S. Speca (1), C. Dubuquoy (1), F.-R. Pruvot (1), P. Zerbib (1), P. Desreumaux (1) A. Bressenot (1), J. Salleron (4), C. Bastien (4), C. Boulagnon-Rombi (1), L. Peyrin-Biroulet (2) (1) Lille. Introduction : L’évaluation de l’activité de la maladie dans la Rectocolite hémorragique (RCH) est importante pour déterminer une stratégie thérapeutique optimale. Il n’y a actuellement aucun score histologique validé pour évaluer l’activité de la maladie. Le but de cette étude est de comparer les reproductibilités intra-observateur et inter-observateurs des scores histologiques actuellement disponibles. Introduction : Afin d’avancer dans la compréhension de pathologies humaines comme les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), les modèles animaux bien caractérisés sont indispensables. La présence du gène HLA-B27 est fortement associée aux spondylarthropathies mais aussi à l’inflammation digestive. Le rat transgénique HLA-B27 développe spontanément une arthrite et une colite, et constitue ainsi un modèle animal intéressant dans l’étude de ces maladies. Ce modèle est assez mal caractérisé notamment concernant la cinétique d’apparition, l’étendue et la sévérité de l’inflammation digestive. L’objectif de notre travail est de caractériser l’inflammation digestive chez le rat HLA-B27 avec un suivi à 40 semaines à l’aide de différentes méthodes d’analyse : macroscopique, microscopique, biologie moléculaire et imagerie fonctionnelle. Matériels et Méthodes : Des rats transgéniques (Tg) HLA-B27 et des rats non transgéniques contrôle (nTg) de la souche F344 ont été inclus dans notre étude. Nous avons réalisé une étude prospective longitudinale avec recueil de critères macroscopiques tous les 10 jours (poids, alopécie, uvéite, diarrhée, boiterie). Des sacrifices ont été réalisés aux semaines 6, 8, 10, 12, 15, 18, 20, 22, 25, 30, 35 et 40 avec recueil de l’état macroscopique de l’estomac, duodénum, intestin grêle, cæcum et colon. A chaque sacrifice, nous avons réalisé des prélèvements au niveau du duodénum, iléon distal et colon pour analyses microscopiques (coupe histologique et coloration au M.G.G.), et dosage des cytokines inflammatoires : TNFα IL17a, IL2, IL23, IL1β, IL10, IL6 et IFNγ. Un suivi prospectif a également été réalisé par micro-TEP TDM centré sur l’abdomen à 7, 10, 15, 18, 20, 25 et 35 semaines de vie. POSTERS Résultats : 80 rats ont été inclus dans notre étude, 40 Tg et 40nTg. Chaque sacrifice comportait 6 rats, 3Tg et 3nTg. Huit rats (4Tg et 4nTg) ont été suivis par micro-TEP TDM. Nous avons constaté une colite macroscopique avec augmentation de la vascularisation et épaisseur colique chez tous les rats Tg dès l’âge de 12 semaines par rapport aux rats nTg. Il n’existait pas d’éléments macroscopiques objectifs en faveur de gastrite, duodénite ou d’iléite chez tous les rats. Les signes histologiques de colite étaient plus précoces et apparaissaient dès l’âge de 10 semaines. Il n’existait pas de signe histologique de duodénite ou d’iléite. La colite présente chez les rats Tg était associée à une augmentation significative de l’induction des cytokines inflammatoires : TNFα, IL17a et IL1β. L’imagerie par micro-TEP TDM au 18-FDG révélait une hyperfixation au niveau du colon et de l’iléon distal chez les rats Tg par rapport aux rats nTg, et ce dès la première acquisition à 7 semaines. L’hyperfixation colique était deux fois plus importante qu’au niveau de l’iléon distal. Conclusion : Notre étude caractérise, pour la première fois, de manière longitudinale l’inflammation intestinale chez le rat HLA-B27 à l’aide de différentes méthodes complémentaires. Nos analyses macroscopiques, microscopiques, de biologie moléculaire et par imagerie fonctionnelle objectivent et quantifient cette inflammation qui est induite spontanément au niveau du colon et peu ou pas retrouvée sur le reste du tube digestif. Cette étude suggère que le rat HLA-B27 est un bon modèle d’étude des MICI et peut servir de base pour développer des études originales pour mieux comprendre la physiopathologie des MICI et développer de nouvelles stratégies thérapeutiques. (1) Reims; (2) Vandœuvre-lès-Nancy. Patients et Méthodes : Cent deux biopsies (collectées entre 2003 et 2014) ont été évaluées par 3 pathologistes de façon indépendante en determinant les indexes de Geboes, Riley, Gramlich, Gupta et une évaluation visuelle globale de l’activité de la maladie (EVG). Deux de ces trois pathologistes ont realisé une double lecture à 1 mois d’intervalle. Les reproductibilités intra-observateur et interobservateurs pour les indexes ainsi celles pour les items histologiques constituants ces indexes ont été étudiées en déterminant le coefficient de correlation intra-classe (CCI) pour les paramètres quantitatifs. Pour les paramètres qualitatifs, elles ont été étudiées par détermination des valeurs kappa et de l’index de Krippendorf. La correlation entre les indexes a été analysée par le calcul des coefficients de corrélation de Pearson et Spearman. Résultats : Les indexes de Geboes, Riley, Gramlich, Gupta et l’évaluation globale visuelle (EGV) ont des bonnes reproductibilités intra et inter-observateurs. Les items histologiques qui montrent la meilleure reproductibilité interobservateur sont “ Erosion/ulceration ” et “ infiltration de la lamina propria par des polynucléaires neutrophiles ” avec des indexes de Krippendorf respectivement de 0.9 (0.79 ; 0.97) et 0.85 (0.82 ; 0.88 ). La corrélation étaient très forte entre les indexes de Geboes et de Riley (coefficient de corrélation R = 0.93 ; <0.0001), entre les indexes de Geboes la EGV (R = 0.95 ; <0.0001), et entre les indexes de Riley et la EGV (R = 0.96 ; <0.0001). On retrouvait égalemenet une très forte corrélation entre les indexes de Gramlich et Geboes (R = 0.91 ; <0.0001), entre les indexes de Gramlich et Riley (R = 0.88 ; <0.0001) et entre les indexes de Gramlich et la EGV (R = 0.90 ; <0.0001). Conclusion : La correlation entre les indexes est très forte. Les reproductibilités intra et inter-observateurs pour tous les indexes sont très bonnes. Les items histologiques montrant la meilleure reproductibilité inter-observateur sont “ Errosion/ ulceration ” et “ polynucléaires neutrophiles dans la lamina propria ” . Ces résultats devront être pris en compte pour l’élaboration et la validation d’un future score histologique de l’activité de la maladie dans la RCH. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9123 Remerciements, financements, autres : - Inserm U987, Pr Breban, Université Versailles-Saint-Quentinen-Yvelines, Paris, Iserm U995, Lille, IFR 114, IMPRT, Lille, Institut Pasteur, Lille, CHRU Lille, Faculté de médecine, Lille. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9504 164 P.181 Altérations gliales entériques dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales Les macrophages dérivés de monocytes issus de patients atteints de maladie de Crohn ont un défaut de contrôle de la multiplication intra-cellulaire des Escherichia coli adhérents et invasifs et une modification de leur profil d’expression des cytokines (1) Nantes. Introduction : Les cellules gliales entérique (CGE) sont les plus abondantes cellules du système nerveux entérique et régulent la perméabilité de la barrière épithéliale intestinale. Des modifications d’expression des marqueurs gliaux ont été décrites au cours des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) mais les résultats des différentes études sont discordants. Ces variations d’expression peuvent être induites par un micro-environnement pathologique ou être constitutives et liées aux MICI. Les objectifs de notre études étaient (i) de déterminer ex vivo l’expression des marqueurs gliaux sur des biopsies de patients ayant une maladie de Crohn (MC), une rectocolite hémorragique (RCH) et de patients contrôles ; (ii) de déterminer si la stimulation de CGE de rat en culture primaire par un environnement inflammatoire pouvait reproduire les modifications gliales observées dans les biopsies ; (iii) de tenter de reproduire les modifications observées dans les biopsies en traitant des CGE humaines de sujets contrôles en culture primaire avec les surnageants des biopsies coliques analysées. Matériels et Méthodes : Les marqueurs gliaux ont été analysés sur des biopsies de patients ayant une MICI (18 MC, 9 RCH) ainsi que des sujets contrôles (15 CONT). Les biopsies étaient réalisées au cours d’une endoscopie dans des zones macroscopiquement saines (NI) et inflammatoires (I) pour chaque patient ayant une MICI. Les CGE de rat étaient soumises à un stress inflammatoire chronique par un traitement par TNFα et interleukine -1β (TI : 1ng/ml) ou lipopolysacharide (LPS : 0,1µg/ml) pendant 4 jours. Les CGE humaines en culture primaire obtenues à partir de pièce opératoire de sujets contrôles étaient traitées 24h avec du surnageant de biopsie colique à la concentration de 5% dans du milieu sans sérum. Le surnageant était obtenu après incubation des biopsies en zone I et NI pour chaque patient ayant une MICI. L’expression des marqueurs gliaux Sox10, S100β et glial fibrillary acid protein (GFAP) était quantifiée par PCR quantitative et Western Blot. Résultats : Dans les biopsies, le taux d’expression d’ARN m des marqueurs Sox10 et S100β était significativement augmenté dans les zones NI et I des patients ayant une MC comparartivement aux patients ayant une RCH (p<0.001) et aux patients contrôles (p<0.001). L’isoforme intermédiare de GFAP était augmentée dans les zones I des patients ayant une MC comparativement aux contrôles (p<0.05). Le traitement par TI des CGE de rat en culture entrainait une augmentation d’expression significative des trois marqueurs gliaux (p<0.05). La stimulation par du LPS induisait aussi une augmentation d’expression de Sox 10 (p<0.05) et S100β (p<0.05) mais pas de GFAP. Nous n’avons pas réussi à reproduire l’augmentation d’expression de l’ARNm de Sox10 et S100β en traitant des CGE humaines en culture primaire avec du surnageant de biopsie colique de patients ayant une MC. Conclusion : Notre étude a montré que l’expression de GFAP était régulée différement par les cytokines inflammatoires et les endotoxines. Le LPS induisait une augmentation d’expression de Sox10 et S100β sur les CGE de rat en culture, comme observé in vivo dans les biopsies de patients atteints de MC. Cependant les surnageants de ces biopsies ne modifiaient pas l’expression des marqueurs gliaux dans des cultures primaires de CGE humaines. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9275 A. Buisson (1), E. Vazeille (1), M.-A. Bringer (1), M. Goutte (1), L. Ouchchane (1), J.-P. Hugot (2), A. de Vallée (1), N. Barnich (1), G. Bommelaer (1), A. Darfeuille-Michaud (1) (1) Clermont-Ferrand; (2) Paris. Introduction : Les lésions iléales de plus d’un tiers des patients atteints de maladie de Crohn (MC) sont colonisées par des Escherichia coli adhérents et invasifs (AIEC), capables de survivre en macrophages murins ou humains (sujets sains) en culture. Le but de notre travail était 1) d’étudier le comportement des macrophages dérivés de monocytes (MDM) issus de patients atteints de MC vis-à-vis de l’infection par AIEC, comparés aux MDM issus de patients atteints de rectocolite hémorragique (RCH) et de sujets sains ainsi 2) de rechercher des facteurs associés à ces différents comportements 3) d’analyser le profil d’expression des cytokines produites par ces différents MDM infectés. Matériels et Méthodes : A partir de prélèvements veineux périphériques, nous avons obtenus des MDM issus de 24 patients atteints de MC, 5 atteints de RCH et 12 sujets sains. Ces macrophages ont été infectés par des bactéries AIEC (LF82) ou des Escherichia coli C600 K12 (K12) (contrôle négatif). Le nombre de bactéries intra-cellulaires à 1h (entrée) et 10h (survie) post-infection était déterminé après un test de protection à la gentamycine. La multiplication intramacrophagique des bactéries était défini comme le rapport 10h/1h. Tous les patients et les sujets sains étaient génotypés pour les principales mutations ou polymorphismes NOD2 (SNP8, SNP12, and SNP13) et ATG16L1 (rs2241880). Les niveaux d’expression d’interleukine 6 (Il6), 8 (Il8) et de TNFα étaient évalués à 10h post-infection par ELISA. L’effet de l’infliximab (1 μg/ml) sur la mulplication intra-macrophagique des AIEC LF82 était analysé à 10h post-infection. Les données ont été analysées par les tests de Mann Whitney, KruskallWallis et Spearman. Résultats : L’entrée des bactéries AIEC LF82 et des bactéries K12 semblait plus importante dans les MDM issus de patients atteints de MC en comparaison de ceux issus de RCH et sujets sains (p = 0,08 et p = 0,007, respectivement pour AIEC et K12). Tandis que les bactéries K12 ne se multipliaient pas dans les différents MDM, la multiplication des AIEC était significativement plus importante dans les MDM issus de patients atteints de MC en comparaison de ceux issus de RCH et sujets sains (p = 0,0167). Ce défaut de contrôle de l’infection par AIEC LF82 par les MDM issus de patients atteints de MC semblait associé au polymorphisme ATG16L1 (rs2241880). Aucun autre facteur clinique, biologique ou génétique n’était associé à ce défaut de contrôle. Les niveaux d’expression d’Il6 et de TNFα étaient augmentés de manière plus importante dans les MDM issus de patients atteints de MC en comparaison de ceux issus de RCH et sujets sains (p = 0,0157 et p = 0,0256, respectivement), et variaient en fonction de l’activité de la MC du patient prélevé. Le niveau d’expression d’Il8 était diminué de manière plus importante dans les MDM issus de patients atteints de MC en comparaison de ceux issus de RCH et sujets sains (p = 0,0462). L’infliximab n’avait aucun effet in vitro sur la multiplication intra-macrophagique des AIEC. Conclusion : Les MDM issus de patients atteints de MC ont un comportement différent de ceux issus de RCH et sujets sains incluant une plus grande permissivité, un défaut de contrôle de la multiplication intra-cellulaire des AIEC et un profil d’expression cytokinique différent. Ce défaut de fonction des macrophages pourrait être lié à un défaut d’autophagie. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9711 165 POSTERS M. Freyssinet (1), T. Clairembault (1), S. Coquenlorge (1), J. Jaulin (1), E. Coron (1), S. Bruley des Varannes (1), M. Neunlist (1), M. Derkinderen (1), A. Bourreille (1) JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.180 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.182 P.183 Effet de la cigarette électronique sur la réponse inflammatoire des cellules épithéliales intestinales Association du polymorphisme MICA-129 avec le risque de survenue du cancer gastrointestinal en Tunisie L. Brot (1), E. Quévrain (1), J. Masliah (1), G. Trugnan (1), G. Thomas (1), M. Bachelet (1), P. Seksik (1) F. Ayari (1), A. Ben Chaaben (1), O. Baroudi (1), N. Ouni (1), H. Abaza (1), H. Douik (1), Z. Zid (1), A. Arfaoui (1), G. Kablouti (1), J. Bouassida (1), T. Mamoghli (1), L. Harzallah (1), R. Tamouza (2), F. Guemira (1) (1) Paris. Introduction : Depuis son invention par le pharmacien chinois Hon Lik il y 14 ans, la cigarette électronique (e-cigarette) a connu un succès croissant qui a littéralement explosé depuis 2010. Son usage permettrait de limiter la consommation de tabac et en même temps les risques pour la santé tels que la maladie de Crohn. La e-cigarette pourrait aussi comporter des risques sur lesquels subsistent de nombreuses incertitudes qu’il est important d’éclaircir. Notre équipe a précédemment étudié les effets de l’exposition à la fumée de cigarette sur des cellules immunes issues de patients MICI concluant à un effet dual du tabac dans ce type de pathologie [1]. Dans ce contexte, la toxicité des produits contenus dans la fumée de cigarette traditionnelle vs. de e-cigarette sur les cellules épithéliales intestinales semble intéressante à explorer. Le but de notre étude a été de comparer l’impact de la e-cigarette à celui du tabac sur la réponse inflammatoire de l’épithélium intestinal modélisé en culture. Matériels et Méthodes : La réponse inflammatoire intestinale a été évaluée sur une lignée épithéliale intestinale humaine (HT29) transfectée de manière stable par le récepteur du LPS bactérien, MD-2. Ce modèle présente une réponse inflammatoire accrue ainsi qu’une réponse aberrante aux bactéries, deux caractéristiques qui son aussi présentes dans la maladie de Crohn. La libération d’interleukine (IL) -8, témoin de l’inflammation, a été mesurée par test ELISA sur des cellules contrôles ou stimulées par du LPS et exposées aux extraits de fumée de cigarettes traditionnelles ou de e-cigarettes préparées en parallèle sur une machine permettant de mimer les effets des fumeurs. Les quantités de nicotine étaient équivalentes dans les deux extraits et des contrôles ont été effectués en présence d’extrait de e-cigarette contenant le solvant seul (propylène glycol). La toxicité de ces extraits de fumée de cigarette a été évaluée par un test de toxicité au MTT (sel de tetrazolium). Résultats : La réponse inflammatoire était plus élevée dans le cas de cellules exposées à l’extrait de fumée de cigarettes traditionnelles (ct), comme en témoigne la libération d’IL-8 (pg/mg protéines). La réponse des cellules exposées à la fumée de la e-cigarette (ec) était comparable à celle des témoins (sol) et significativement inférieure à celle de la cigarette traditionnelle (ct) Pour des cellules non stimulées par le LPS : 79,6±10,1 (témoin) vs. 175,2±16,6 (ct) ; pour des cellules stimulées avec 10 µg/ml LPS : 1507,8 ±228,6 (témoin) vs. 2684,7±632,1 (ct) ; pour des cellules non stimulées par le LPS : 68,6±4 (ec) vs. 77,7±10,7 (sol) ; pour des cellules stimulées par le LPS : 1287,5±235 (ec) vs. 1570,9±224,8 (sol). POSTERS Conclusion : Nos résultats suggèrent que la e-cigarette n’altère pas la réponse inflammatoire de l’épithélium intestinal. La recherche des conséquences de la e-cigarette sur des cellules immunes viendra compléter ces résultats encourageants afin de d’affiner nos connaissances sur l’effet dual du tabac dans la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. Références : [1] Bergeron V, Grondin V, Rajca S, Maubert MA, Pigneur B, Thomas G, Trugnan G, Beaugerie L, Cosnes J, Masliah J, Sokol H, Seksik P, Bachelet M. (2012) Current smoking differentially affects blood mononuclear cells from patients with Crohn’s disease and ulcerative colitis : relevance to its adverse role in the disease. Inflamm Bowel Dis. 18 (6) : 1101-1111. (1) Tunis, TUNISIE; (2) Paris. Introduction : Le cancer gastro-intestinal est classé parmi les affections les plus fréquentes en Tunisie et pose actuellement un véritable problème de santé publique à cause de son prise en charge thérapeutique généralement tardive et de son taux de mortalité très élevé. L’objectif de cette étude rétrospective est d’étudierla nature de la contribution de polymorphisme (129 Met/Val) qui touche le codon 129 au niveau de l’exon 3 du gène MICA (rs105 1792) dans l’histoire du développement du cancer colorectal (CCR) et du cancer gastrique (CG) en Tunisie. Patients et Méthodes : Notre étude cas-témoin a porté sur 181 patients atteints d’un CCR et 61 malades atteints de CG comparés à 203 témoins sains. Le génotypage de ces individus a été effectué par la technique PCR-RFLP. Résultats : L’analyse de nos résultats a révélé, dans le cas du CCR, que le génotype MICA-129Val/Val est associé au groupe patient plus que le groupe témoin (33%vs. 19%, p = 0.002, OR = 2.09 IC 95% = [1.28-3.43] ). L’allèle MICA129Val est plus fréquent chez les patients par rapport aux témoins d’une manière significative (65% vs. 55%, p = 0.004) et forme un facteur de risque pour le CCR en Tunisie (OR = 0.67, IC 95% = [1.11-2.01] ). Concernant le CG, le génotype muté MICA-129Val/Val a été trouvé beaucoup plus fréquent chez les patients que chez les témoins (41%vs. 19%, p = 5.2 10-4, OR = 2.92 ; IC 95% = [1.49-5.65] ). L’allèle MICA-129Val est associé au groupe patient plus qu’au groupe témoin (69% vs. 55%, p = 0.007) et augmente le risque du CG en Tunisie (OR = 1.8, IC 95% = [1.17-2.78] ). Par ailleurs, l’analyse des corrélations potentielles entre ce polymorphisme et différents critères du statut TNM ont montré, dans le cas du CCR, qu’il existe une association significative du génotype MICA-129 Val/Val et l’extension tumorale avancée (stades T3-T4) (p = 2.510-15 ; OR = 53.78, IC 95% [14.26216.31] ). Nous avons aussi observé une association statistiquement significative de ce génotype avec la présence d’un envahissement ganglionnaire (p = 4.2 10-5 ; OR = 6.26, IC 95% [2.40-16.53] ). Conclusion : A la lumière de tous ces résultats, on peut suggérer que le polymorphisme MICA-129 Met/Val observé chez les patients pourrait être la cause de l’échappement tumoral et par conséquent le développement du cancer gastrointestinal en Tunisie. En effet, ce variant pourrait être utilisé comme étant un biomarqueur qui serait avantageux dans le diagnostic précoce et le pronostic des patients et donc une meilleure prise en charge des cancers digestifs. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9303 Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9309 166 Code barre moléculaire pronostique dans les cancers coliques stade II-III sans instabilité des microsatellites (MSS) M. Lahlali (1), N. Lahmidani (1), A. Salih (1), B. DafrAllah (1), A. Ibrahimi (1), M. El Abkari (1), M. Sekal (1), H. Ameurtesse (1), L. Chbani (1), T. Harmouch (1), A. Amarti Riffi (1), K. Ouldim (1), A. Boulouz (1), E.-B. Benjelloun (1), A. Oussaden (1), K. Ait Taleb (1), I. Toghrai (1), S. Ait Alim (1), K. Mazaz (1), S. Arifi (1), N. Mellas (1), K. El Rhazi (1) (1) Fès, MAROC. Introduction : Le cancer colorectal est le deuxième cancer digestif au Maroc après celui de l’estomac. Son incidence reste moins élevée que celle des pays occidentaux (2.5 à 3.3 /100 000 ha) mais rejoint celle des pays du Maghreb (à l’exception de la Lybie). Ce cancer touche les sujets jeunes dans 27% des cas. Le cancer colorectal (CCR) est un des meilleurs exemples du processus multi étape de cancérogenèse. La connaissance des caractéristiques immuno-histochimiques et moléculaires du CCR conditionnera certainement nos attitudes thérapeutiques. Le but de ce projet est de décrire les données épidémiologiques et biopathologiques du cancer colorectal au Maroc, et mettre en place de nouveaux outils biologiques, anatomopathologiques, et génétiques pour une meilleure prise en charge des patients atteints du CCR et de leurs familles. Cette approche multidisciplinaire est une première nationale, rendant ainsi notre structure de pratique et de recherche médicale l’une des plateformes de prise en charge multidisciplinaire du cancer colorectal au Maroc. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une cohorte prospective descriptive et analytique ouverte entamée en Janvier 2010, réalisée au sein du CHU Hassan II de Fès par le laboratoire « Biologie des Cancers » de la faculté de Médecine et de Pharmacie de Fès. Cette étude inclus tous les adénocarcinomes colorectaux n’ayant pas encore reçu de thérapeutiques néo adjudantes. L’ensemble des données cliniques, épidémiologiques, endoscopiques, biologiques, radiologiques, thérapeutiques et évolutives sont rapportées sur un dossier partagé au niveau de la plateforme informatique du CHU Hassan II de Fès. Sur le plan moléculaire une tumorothèque et une banque d’ADN tumoral, constitutionnel et d’une banque d’ARN tumoral ont été mis en place .L’analyse des résultats a été réalisée par le logiciel SPSS. Résultats : 385 patients ont été inclus jusqu’à Aout 2013. L’âge moyen est de 55,08 (18-88 ans). Les sujets de moins de 50 ans représentent 36.5% des cas. Le sexe ratio H/F est de 1 , 05. La localisation rectale représente 49.3% des cas. L’adénocarcinome à cellules indépendantes représente 3.4% des formes. La tumeur est classée c T3 -T4 dans 90% des cas. Dans 42% des cas le cancer colorectal était d’emblée métastatique. Sur le plan Immuno histochimique et moléculaire, 214 patients ont bénéficié de la recherche d’extinction des protéines MMR. La prévalence des cas MSI probable est de 11.2%, il s’agissait dans 66.7% des cas de l’extinction MLH1-PMS2. Vingt pourcent des cancers colorectaux sont caractérisés par une surexpression de la P53. La recherche de la mutation Kras (exon 2) a été réalisée chez 70 patients selon l’indication de la RCP, sa prévalence est de 28%. Aucune mutation Braf n’a été détécté chez les 154 cas analysés. Les cas MSI sont caractérisés par une prédominance masculine (p = 0.007), siègent principalement dans le colon ascendant (p = 0.00001), une tumeur synchrone a été retrouvée dans 26 % des cas (0.0003), il s’agissait d’adénocarcinome mucineux dans 20.8% des cas (p = 0.43) et de meilleur pronostic (absence de métastases ganglionnaire et de stade T4). Conclusion : Le cancer colorectal survient dans notre population chez des patients plus jeunes. Quarante-deux pourcent des cancers colorectaux sont d’emblée métastatiques. A l’immunohistochimie le statut MSI est probable dans 11,2% des cas. La prévalence de la mutation Kras est de 28%. Ces données permettront certainement d’adapter nos attitudes thérapeutiques pour une meilleure prise en charge du patient et de sa famille. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/10028 D. Sefrioui (1), T. Vermeulin (1), C. Chapusot (2), L. Debeir-Armengol (1), F. Blanchard (1), A. Gangloff (1), M. Hebbar (3), M.-C. Copin (3), J.-J. Tuech (1), E. Houivet (1), R. Sesboue (1), T. Frébourg (1), J.-C. Sabourin (1), C. Lepage (2), P. Michel (1), F. Di Fiore (1) (1) Rouen; (2) Dijon; (3) Lille. Introduction : Le cancer colique (CC) est une maladie génétique complexe dans laquelle l’instabilité chromosomique est retrouvée dans environ 80% des cas. Si certaines altérations génomiques quantitatives sont récurrentes, leur impact pronostique chez les patients traités pour CC localisé sans instabilité des microsatellites (MSS) n’est pas établi. Nous avons mené une étude multicentrique dont l’objectif principal était d’évaluer l’impact pronostique sur la survie sans récidive (SSR) d’un code barre moléculaire d’altérations génomiques quantitatives ciblées chez des patients traités pour d’un CC stade II-III et MSS (PHRC 2007, NCT02110329). Patients et Méthodes : Les patients traités entre 01/2002 et 01/2009 pour un CC/MSS de stade II-III avec conservation congelée de la tumeur étaient éligibles pour l’étude. La méthode de détection des altérations génomiques quantitatives était basée sur la Quantitative Multiplex PCR of Short Fluorescent Fragments (QMPSF). Pour les besoins du travail, la méthode QMPSF a été développée afin de permettre la détection simultanée et en un seul temps d’anomalies quantitatives de 8 gènes cibles situées sur des régions chromosomiques d’intérêt pronostique ou biologique selon les données de la littérature : DCC (18q21) ; EGFR (7p12) ; TP53 (17p13.1) ; BLK (8p23-p22) ; MYC (8q24.12) ; APC (5q22.2) ; ERBB2 (17q12) ; STK6 (20q13.31) ; et deux gènes témoins : PCBD2 (5q31.1) ; HMBS (11q23.3). L’objectif principal était l’étude de la SSR en fonction du ou des profil(s) moléculaire(s). Sur la base d’un taux de récidive attendu de 22% dans la population stade II-III, l’effectif calculé était de 400 patients pour un risque de 40% en cas de présence d’au moins une altération. Les altérations associées à la SSR en analyse univariée (p<0.15) ont été retenue pour établir une combinaison dont l’impact pronostique a ensuite été testé en analyse multivariée ajustée sur l’âge, le sexe, la localisation tumorale, le stade et la différenciation. Résultats : Au total, 401 ont été inclus avec un suivi médian de 51 mois. Il s’agissait de 236 stades II and 165 stades III avec un taux de récidive globale de 30.2%. La perte de copie de DCC/18q, TP53/17p, BLK/8p, et APC/5q a été détectée dans respectivement 33.2%, 26.7%, 22.7%, 9.7% des cas alors que le gain de copies de EGFR/7p, MYC/8q, ERBB2/17q and STK6/20q était observé dans 31.7%, 35.7%, 18.7% et 48.9% des cas, respectivement. Aucune interaction significative a été retrouvée entre les altérations moléculaires détectées et le stade tumoral. En analyse univariée, la SSR était significativement diminuée en cas de perte de copies de DCC/18q (57.5% versus 70.6%, p = 0.02) avec une tendance pour la perte de BLK/8p (59.8% vs. 68.6%, p = 0.08) et le gain de ERBB2/17q gain (59.2 vs. 68.5%, p = 0.13). En analyse multivariée ajustée sur l’âge, le sexe, la localisation tumorale, le stade et la différenciation, la combinaison perte DCC/18q et/ ou perte BLK/8p et/ou gain ERBB2/17q était significativement associée à la SSR. La SSR diminuait ainsi significativement de 74.2% à 61.7% (HR = 1.70, IC95 : 1.09-2.65) et à 57.2% (HR = 2.01, IC95 : 1.22-3.29) chez les patients présentant respectivement 0, 1 et au moins 2 des 3 altérations (p = 0.003). Conclusion : Nos résultats montrent que la présence d’altérations génomiques quantitatives au sein de la combinaison DCC/18q-BLK/8p-ERBB2/17q est significativement associée au pronostic des patients traités pour un cancer colique MSS stade II-III. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9987 167 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.185 Caractéristiques histo-pathologiques et moléculaires du cancer colorectal au Maroc : résultats de la cohorte « Colorec Fez » POSTERS P.184 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.186 P.187 Caractéristiques épidémiologiques cliniques et bio-pathologiques du cancer colorectal chez le sujet jeune : résultats de la cohorte «Colorec Fez» Mutations constitutionnelles des gènes POL : nouvelle entité en oncogénétique digestive A. Salih (1), M. Lahlali (1), N. Lahmidani (1), D.-A. Benajah (1), A. Ibrahimi (1), M. El Abkari (1), M. Sekal (1), H. Ameurtesse (1), L. Chbani (1), T. Harmouch (1), A. Amarti Riffi (1), K. Ouldim (1), A. Boulouz (1), E.-B. Benjelloun (1), A. Oussaden (1), K. Ait Taleb (1), I. Toghrai (1), S. Ait Alim (1), K. Mazaz (1), S. Arifi (1), N. Mellas (1), K. El Rhazi (1) (1) Fès, MAROC. Introduction : Le cancer colorectal est le deuxième cancer digestif au Maroc après celui de l’estomac. Son incidence reste moins élevée que celle des pays occidentaux (2.5 à 3.3 /100 000 ha) mais rejoint celle des pays du Maghreb (à l’exception de la Lybie).Ce cancer touche les sujets jeunes dans 27% des cas. La proportion des sujets de moins de 50 ans atteints de CCR connaît cependant une augmentation de fréquence depuis plusieurs années. Le but de notre étude est de décrire les données épidémiologiques, clinique et biopathologique du cancer colorectal chez le sujet jeune. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective ouverte entamé en janvier 2010 colligeant tous les cas de cancers colorectaux diagnostiqués chez les patients de moins de 50 ans au service de gastroentérologie de CHU Hassan II de Fès. Les critères suivant ont été étudiés pour chaque patient : les antécédents personnels et familiaux, les données cliniques et anatomopathologiques. L’analyse des résultats a été réalisée par le logiciel SPSS. Résultats : Durant cette période, nous avons colligé 113 cas de cancer colorectal. Les résultats sont présentés sur le tableau suivant Antécédents familiaux de CCR comorbidité Sujets de moins de 50 ans N= 35 (30,9%) Sujets de plus de 50 ans N= 78 (69,1%) p N=3 (8,6%) N=1 (1, 3%) NS N=2(5,7%) N=27(34,6% 0,001 N=5 (14,3%) N=1(1,3%) 0,011 N=0 (0%) N=3 (3,8%) 0,05 N=15(42,8%) N=24 (30,8%) 0,02 N=2(5,7%) N=3 (3,8%) 0,06 -N=25 (71,4%) -N=3 (8,6%) -N=4 (11,4%) -N=69 (88,5%) -N=8 (10,3%) -N=0 (0%) 0,01 Forme peu ou indifférenciée N=6 (17,1%) N=2(2,6%) 0,07 Composante colloïde muqueuse N=6 (17,1%) N=12(15,4%) 0,1 0,01 Découvert lors d’un bilan d’anémie Hépatomégalie métastatique Accessibilité de la tumeur au toucher rectal Localisation multiple Type histologique : -adénocarcinome -adénocarcinome mucineux -carcinome à cellules indépendantes Composante à cellules indépendantes N=6 (17,1%) N=2(2,6%) Formes résécables N=11 (31,4%) N=28 (35,9%) 0,4 Immunohistochimie -MLH1 -Autres protéines (MSH2, MSH6, PMS2) -N=2 (5,7%) -N=9 (25,7%) -N=2 (2,6%) -N=3 (3,8%) NS NS Classification TNM pT3, T4 N1, N2 -N=15 (42,8%) -N=6 (17,1%) -N=28 (35,9%) -N=13 (16,7%) 0 ,9 POSTERS Conclusion : Le cancer colorectal chez le sujet jeune connait une augmentation en fréquence, Histologiquement, le type peu ou indifférencié a une fréquence plus élevée par rapport au sujet âgé témoignant son agressivité. Cependant le diagnostic est tardif reflété par le stade avancé de découverte (plus de 40% pT3T4). Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9885 M. Dhooge (1), S. Grandjouan (1), R. Guimbaud (2), D. Bonnet (2), A. Denise (1), M.-O. North (1), N. Hamzaoui (1) (1) Paris; (2) Toulouse. Introduction : Il a été montré en 2013 que des mutations du domaine exonucléase des polymérases POLE et POLD1 pouvaient être à l’origine d’une nouvelle entité de prédisposition autosomique dominante à des cancers coliques familiaux. Une approche génomique extensive a suggéré la responsabilité causale de mutations constitutionnelles de ces gènes dans 3 parmi 15 familles dont le phénotype associait des tumeurs du spectre du syndrome de Lynch et des polyposes coliques adénomateuses, restées sans explication génotypique (1) . Notre travail contribue à démontrer l’existence de mutations constitutionnelles des gènes de ces deux polymérases et leur rôle causal. Patients et Méthodes : 9 cas index de familles indépendantes ont été sélectionnés selon ces critères phénotypiques (adénocarcinomes coliques, endométriaux, grêliques, et/ou tumeurs cérébrales ; et/ou polyposes coliques adénomateuses atténuées ; toutes tumeurs microsatellites stables (MSS) ) ; sans mutation identifiable des gènes MMR (voie Lynch), APC ou MutYH. 3 familles étaient atteintes sur ≥ 3 générations, 2 sur 2 générations et 4 sur une génération. Les analyses génomiques constitutionnelles ont porté sur le domaine exonucléase de POLE et POLD1, par amplification des régions exoniques et introniques flanquantes par PCR multiplex puis séquençage des amplicons par séquenceur nouvelle génération (NGS) Ion Torrent. Confirmation des résultats par séquençage direct Sanger. Résultats : 3 mutations constitutionnelles différentes du domaine exonucléase de POLE ont été identifiées. Respectivement : mutation faux-sens de l’exon 9 pour la famille 1 (F1) et mutations faux-sens de l’exon 11 pour les familles 2 (F2) et 3 (F3). Aucune de ces 3 mutations constitutionnelles n’avait été décrite à ce jour (1,2) . Toutes affectent des acides aminés strictement conservés de l’homme à la levure. Tous les apparentés atteints médicalement étaient porteurs de la mutation familiale, soit 6 personnes dans F1, 5 dans F2, 6 dans F3. Ces 3 familles présentaient le phénotype le plus complet, sur ≥ 3 générations. Aucune mutation de POLD1 n’a été identifiée. L’analyse de co-segrégation est en cours par l’analyse constitutionnelle d’apparentés non médicalement atteints des 3 familles porteuses de mutations du gène POLE. Discussion : Notre approche en oncogénétique clinique de familles documentées et suivies depuis plusieurs années, prouve par son ratio de succès (3/9) l’utilité médicale d’analyses génétiques constitutionnelles réitérables au gré de faits nouveaux. Les critères phénotypiques de sélection suggèrent que a) le caractère autosomique dominant doit être avéré sur ≥2 générations b) le spectre tumoral évoque un syndrome de Lynch, mais y associe des polyposes coliques adénomateuses. La pratique systématique de tests somatiques reste nécessaire : a) pris isolément, le phénotype MSS ne doit pas exclure d’approche constitutionnelle b) dans le cas des familles «POL», le phénotype moléculaire des tumeurs est réputé «hypermuté» ; ceci peut justifier un nouveau test d’orientation par NGS somatique. Conclusion : Les mutations constitutionnelles des gènes POL constituent une nouvelle entité en oncogénétique digestive, prédisposant à des tumeurs du spectre du syndrome de Lynch de phénotype MSS et à des polyposes coliques adénomateuses, de transmission autosomique dominante. Jusqu’à l’achèvement d’analyses de co-ségrégation probantes, la prudence médicale oblige à ne pas dispenser de surveillance les apparentés non atteints, non porteurs de mutation dans ces familles. Les recommandations de surveillance seront adaptées aux descriptions phénotypiques prospectives, mais doivent à ce jour demeurer au moins celles en vigueur dans les syndromes de Lynch. Références : 1) Palles et al. Nat Genet 2013,45 : 136 2) Valle et al., Hum Mol Genet 2014, 23 : 3506. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9794 168 P.189 Etude descriptive et comparative du phénotype colorectal des cancers colorectaux MSI sporadiques Association du polymorphisme GPX-1C599T dans la survenue du cancer gastrointestinal en Tunisie M.-L. Tran-Minh (1), D. Moussata (1), J.-C. Pagès (1), S. Guyetant (1), D. Tougeron (2), S. Herrmann (2), E. Ferrand (1), B. Godart (1), L. de Calan (1), E. Dorval (1), M. Caulet (1), T. Lecomte (1) B. Olfa (1), F. Ayari (1), A. Ben Chaaben (1), I. Omrane (1), I. Medimegh (1), H. Ayari (1), M. Ferchichi (1), W. Bedhiafi (1), Y.-J. Bignon (2), N. Uhrhammer (2), A. Mezlini (1), K. Bougatef (1), A. Benammar-Elgaaied (1) Introduction : Les voies de la cancérogénèse colique sont multiples. On distingue les cancers colorectaux (CCR) avec un phénotype d’instabilité des microsatellites (MSI) qui sont le plus souvent sporadiques et représentent environ 12% des CCRs. Les lésions pré-cancéreuses de ce type de cancers semblent être liées à une « voie festonnée » . Il existe peu de données descriptives précises du phénotype colorectal associé à ces CCR MSI sporadiques, alors qu’une connaissance plus précise de ce phénotype pourrait impacter sur la stratégie de surveillance endoscopique de ces patients. Le but de ce travail a été de décrire le phénotype colorectal retrouvé chez les patients avec un CCR MSI sporadique, en comparaison à celui de patients ayant un CCR avec des microsatellites stables (MSS). Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique d’une série de patients opérés d’un CCR entre 2004 et 2014 pour lequel le phénotype moléculaire MSI a été recherché de façon systématique (944 recherches MSI/1008 CCR). Les données démographiques des patients (pts), les statuts MSI/MSS et BRAF des CCRs ainsi que leurs caractéristiques histologiques ont été analysés. Le nombre, la localisation et les types histologiques des lésions colorectales associées, déterminés à partir des coloscopies initiales et des pièces opératoires, ont été recueillis. Les CCRs héréditaires ont été exclus. Les CCRs MSI ont été comparés à un groupe contrôle de CCRs MSS appariés selon l’âge, le sexe et la localisation du cancer. Résultats : 75 pts avec un CCR MSI sporadiques ont été inclus. Il y avait une majorité de femmes (69%). L’âge médian était de 84 ans (38-95 ans). Les CCRs étaient localisés sur le côlon proximal dans 89,4% des cas. 38 pts (50,6%) avec un CCR MSI présentaient un total de 128 lésions colorectales synchrones. La répartition entre les types de lésions était la suivante : 48,4% d’adénomes tubuleux, villeux ou tubulovilleux (n = 62), 8,6% d’adénomes festonnés (AF) (n = 11), 28,1% de polypes hyperplasiques (PH) (n = 36) et 6,2% d’adénocarcinomes synchrones (n = 8). 8,6% des polypes n’avaient pas été analysés (n = 11). 33% des pts (n = 23) avaient au moins un adénome. Les lésions étaient situées dans le colon proximal dans 61% des cas. 12% des pts (n = 9) avaient des AF et 89% (n = 8) de ces pts avaient un CCR MSI associé à un BRAF muté. 70 pts avec un CCR MSI ont pu être comparés à un groupe apparié de 70 pts avec un CCR MSS. Le pourcentage de pts avec des lésions colorectales synchrones n’était pas significativement différent entre les deux groupes (51.4% dans le groupe MSI et 62.9% dans le groupe MSS, p<0.05) de même que le nombre, le type et la localisation des lésions. L’association AF - « adénome conventionnel » était significativement plus fréquente dans le groupe MSI par rapport au groupe MSS (6% dans le groupe MSS vs. 22% dans le groupe MSI, p<0,05). Pour le côlon proximal, le ratio lésions festonnées (AF et PH) / adénomes conventionnels était significativement plus élevé dans le groupe MSI comparé à celui observé dans le groupe MSS (0,8 versus 0,26 p<0,05). (1) Tunis, TUNISIE; (2) Clermont-Ferrand. Introduction : L’exposition à des agents mutagenèse induit une élévation de radicaux libres d’oxygène ce qui provoque une augmentation des lésions de l’ADN et peuvent perturber sa réparation. Dans notre étude, nous nous sommes intéressés à l’étude de l’association du polymorphisme C599T du gène GPx-1 avec la susceptibilité du cancer gastro-intestinal en Tunisie, par la suite nous avons cherché une interaction entre les facteurs environnementaux et la survenue du cancer gastrique et colorectal. Patients et Méthodes : Un total de 39 cas atteints de cancer gastrique, 63 cas atteints de cancer colorectal et 129 témoins sains ont été génotypé en utilisant une méthode de la PCR-RFLP. Le produit de digestion a été résolu sur gel d’agarose à 3%. Résultats : Nous avons pu montrer que le génotype CT + TT versus CC est été associés à un risque de cancer de l’estomac (P = 0,0001 ; OR = 5,41, IC 95% = 1,98 à 15,58) et de cancer colorectal (P = 0,00008 ; OR = 4,40, IC 95% = 1,93 à 10,27). De même, l’allèle T est associée à la survenue de cancer gastrique (P = 0,0001 ; OR = 3,67, IC 95% = 1,96 à 6,92), et colorectal (P = 0,0001 ; OR = 3,12, IC 95% = (1,67 à 5,85) dans notre population. Par ailleurs nous avons démontré l’effet additif du génotype à risque CT + TT versus CC et l’apport alimentaire. Cet effet additif donne une information clairement sur l’impact de l’interaction gène-environnement et la survenue du cancer. En effet on a démontré que l’effet additif de génotype à risque et les facteurs environnementaux augmentent le risque de cancer dans notre étude. Ainsi, nous avons observé l’augmentation du risque de cancer dans le cas d’un effet additif de génotype CT + TT et la faible consommation de poisson, la faible consommation de fruits et une faible consommation de légumes (moins de trois fois par semaine dans le groupe de patients atteints de cancer colorectal). Conclusion : Nous avons évalué le risque éventuel du polymorphisme C599T du gène GPX-1 sur la survenue du cancer gastrointestinal dans notre population, et par le biais de corrélation de nos donnés avec les facteurs environnementaux on a ainsi suggéré que le style de vie influence la susceptibilité au cancer colorectal et gastrique dans notre population. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9408 Conclusion : Le phénotype colique associé aux CCR MSI sporadiques comprend des adénomes de localisation proximale situés à proximité de la tumeur primitive. Ce phénotype n’est pas très différent de celui des patients avec un CCR MSS. Cependant, les patients avec un CCR MSI, en particulier ceux avec une tumeur pour laquelle le gène BRAF est muté, ont une proportion plus importante de lésions précancéreuses caractéristiques de la voie festonnée comparés aux patients avec un cancer MSS. Ce résultat suggère que le risque de CCR métachrone est peut être plus élevé chez ces patients. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9668 169 POSTERS (1) Tours; (2) Poitiers. JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.188 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.190 P.191 Association entre les polymorphismes D299G et T399I de TLR4 et la gravité du cancer colorectal Performance d’un test de méthylation sérique (Colohybritest) pour le dépistage du cancer colorectal : une étude transversale sur 878 sujets I. Omrane (1), N. Ouni (1), F. Ayari (1), A. Ben Chaaben (1), O. Baroudi (1), I. Medimegh (1), H. Ayari (1), N. Stambouli (1), M. Ferchichi (1), W. Bedhiafi (1), N. Kourda (1), N. Uhrhammer (2), Y.-J. Bignon (2), A. Mezlini (1), K. Bougatef (1), A. Benammar-Elgaaied (1) (1) Tunis, TUNISIE; (2) Clermont-Ferrand. Introduction : Les Toll-like récepteurs (TLR) sont considérés comme des récepteurs majeurs des lipopolysaccharides bactériens et comme des capteurs essentiels de l’immunité innée. Les TLR reconnaissent des motifs moléculaires associés à des pathogènes ; induisant ainsi l’expression des gènes effecteurs impliquant les cytokines inflammatoires et donc l’initiation des réponses immunitaires adaptatives contre les agents pathogènes. Récemment, il a été montré que les TLR sont impliqués dans la progression tumorale. En effet, l’augmentation du niveau d’expression de TLR4 est associée à la progression de tumeurs malignes du côlon. De plus, il a été montré que le polymorphisme au niveau du gène TLR4 est associé à une prédisposition au cancer colorectal. Patients et Méthodes : Notre étude vise à étudier une association entre les deux variants de TLR4 Asp299Gly (D299G) et Thr399Ile (T399I) chez des patients tunisiens atteints de cancer colorectal. Le génotypage de ces deux polymorphismes a été effectué chez 100 patients atteints de cancer colorectal et 140 témoins sains par la méthode extension d’amorce (SnaPshot). Résultats : Nous avons montré une association significative entre le polymorphisme T399I et la différenciation de la tumeur (p = 0,027) ainsi qu’avec l’aspect de la tumeur (p = 0,02) chez les patients CCR. Nous avons également montré une association significative du polymorphisme D299G avec un risque accru du stade avancé de la maladie (p = 0,03). Enfin, nous avons observé un lien positif entre les deux variants D299G et T399I et l’atteinte ganglionnaire lymphatique (p = 0,00024, p = 0,0005, respectivement) et avec les métastases (p = 0,001 ; p = 0,002, respectivement). Cependant, nous n’avons trouvé aucune association significative entre les polymorphismes D299G et T399I du gène TLR4 et la susceptibilité au cancer colorectal. Nos résultats suggèrent que ces deux variants de TLR4 sont associés de façon significative avec la présentation de la maladie et sa gravité. Conclusion : Les polymorphismes de TLR4 peuvent servir comme biomarqueurs de la progression du cancer colorectal. Par conséquent, nos résultats doivent être confirmés dans des études plus approfondies. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9399 E. Guery (1), F. Canoui-Poitrine (1), C. Locher (2), E. Zhrien (3), M. Prieto (2), M. Cavicchi (3), P. Capelle (4), S. Peyvandi (1), A. Rosenbaum (4), J.-M. Gornet (5), J.-C. Barral (6), L. Costes (1), T. Simon (5), R. Ziaeie (5), I. Sobhani (1) (1) Créteil; (2) Meaux; (3) Charenton-le-Pont; (4) Antony; (5) Paris; (6) Amiens. Introduction : Le cancer colorectal (CCR) reste une maladie fréquente, de mauvais pronostic et coûteuse. Son dépistage non invasif a permis de réduire son incidence, sa mortalité et son coût. La participation au programme de dépistage organisé (DO) utilisant le test fécal Hemoccult® reste toutefois faible en France. Il a été montré que l’utilisation d’un test sanguin améliorait la participation au dépistage. L’objectif principal était d’évaluer la performance diagnostique d’un test sanguin (Colohybritest) de méthylations aberrantes. Matériels et Méthodes : L’étude a inclus des patients ayant une coloscopie programmée dans 28 hôpitaux franciliens, (pour symptômes ou dans le cadre d’un dépistage individuel) et des sujets ayant un Hemoccult® positif dans le cadre du DO du cancer colorectal dans 5 départements d’Ilede-France entre septembre 2010 et fin septembre 2014. Pour chaque individu, un profil quantitatif de méthylation visant les cibles NPY, PENK et WIF a été réalisé par la technique de Methyl Specific PCR (MSP) sur un prélèvement sanguin, avec un seuil de positivité à 2% de méthylation totale. Tous les sujets ont eu une coloscopie avec examen anatomopathologique, constituant le gold standard pour le diagnostic de CCR. Pour le sous-groupe de sujets inclus dans le cadre du DO, un dosage d’hémoglobine dans les selles (FIT, test immunologique, Oc SEnsor), avec un seuil de positivité de 100 ng/mL a été réalisé. Les performances diagnostiques du test sanguin ont été estimées par le calcul de la sensibilité, spécificité et leurs intervalles de confiance. L’association entre la positivité du Colohybritest et le CCR a également été estimée par un modèle multivarié après ajustement sur l’âge, le FIT, la présence de symptômes et les antécédents personnels et familiaux de cancer. Résultats : Sur les 1003 sujets inclus, 878 (60.7 ans (écart-type : 11.5), 47.3% femmes), 500 issus du parcours de soins et 378 du DO ont été analysés. Soixante cinq cancers colorectaux (7.4%) et 96 adénomes avec contingent villeux (10.9%) ont été diagnostiqués par la coloscopie. Soixante et onze sujets (8.1%) avaient un test sanguin positif. Les sensibilité/spécificité [Intervalle de Confiance à 95%] du test étaient respectivement de 21.1% [15.1 - 28.2] /94.8% [92.9 - 96.3] pour la détection des adénomes villeux et CCR et de 40% [28.1 - 52.9] /94% [92.7 - 95.9] pour les CCR uniquement. En analyse multivariée, le test sanguin était indépendamment associé au CCR (OR ajusté >2% méthylation versus ≤ 2% = 11.86 [5.34 - 26.38] ; p<0.001) après ajustement sur le FIT, l’âge, la présence de symptômes et les antécédents personnels et familiaux de cancer (Aire sous la courbe ROC = 0.81 [0.73 - 0.89] ). Conclusion : Le test sanguin basé sur la quantification de méthylations aberrantes de 3 gènes (NPY, PENK et WIF1) a, pour un seuil de positivité de 2%, une très bonne spécificité mais une sensibilité non satisfaisante. Cependant, il est associé au CCR indépendamment du dosage quantitatif de l’hémoglobine dans les selles suggérant une possible complémentarité en termes de dépistage et/ou diagnostic. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9476 170 P.193 Implication du polymorphisme G197A de l’interleukine 17 A dans le cancer colorectal en Tunisie Etat des lieux des bases de données françaises pour les variants génétiques des prédispositions héréditaires au cancer colorectal (polyposes adénomateuses familiales liées à APC et MUTYH, syndrome de Lynch) I. Omrane (1), F. Ayari (1), A. Ben Chaaben (1), N. Ouni (1), O. Baroudi (1), I. Medimegh (1), H. Ayari (1), N. Stambouli (1), M. Ferchichi (1), W. Bedhiafi (1), N. Kourda (1), A. Mezlini (1), K. Bougatef (1), Y.-J. Bignon (2), A. BenammarElgaaied (1) (1) Tunis, TUNISIE; (2) Clermont-Ferrand. Introduction : L’interleukine 17A est une cytokine inflammatoire exprimée par les cellules Th17. Elle joue un rôle dans l’inflammation en induisant la libération de cytokines proinflammatoires et en mobilisant des neutrophiles. Patients et Méthodes : Au cours de travail, nous avons étudié l’association entre le cancer colorectal et le polymorphisme de l’IL17A (rs2275913/G197A) chez 241 sujets (102 patients atteints de cancer colorectal et 139 témoins sains) par la méthode fbPCR-RFLP (fluorescentbased PCRrestriction fragment length polymorphism). Nous avons aussi étudié l’association entre les caractéristiques moléculaires du gène en fonction des caractéristiques cliniques des patients. Résultats : Nos résultats montrent une différence significative entre les fréquences génotypiques du variant G197A chez les sujets sains (GG 68,34% et GA + AA 31,65%) et chez les patients atteints de cancer colorectal (GG 47,05% et GA + AA 52,94%) (p = 0,001 avec OR 2,45 (1,43-4,11) ). En particulier nous remarquons que ce polymorphisme est associé au cancer du côlon. En effet, le génotype GG de l’IL17A pourrait être considéré comme un facteur de protection contre le cancer du côlon (p = 0,000005) avec OR 4,31 (2,31-8,01). Nous notons aussi une association significative du SNP G197A d’IL17A non seulement avec la localisation tumorale (p = 0,0001), mais aussi avec la différenciation tumorale (p = 0,00001) chez les patients CCR. Nous montrons également, une association significative de G197A avec un risque accru de stade avancé de la maladie (p = 0,002). Notre résultat suggère que l’allèle A du gène IL17A est impliqué dans la susceptibilité au cancer colorectal et qu’il est aussi associé à des manifestations cliniques comme la localisation, la différenciation et le stade TNM de la tumeur. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9426 (1) Marseille; (2) Rouen. Introduction : Les prédispositions héréditaires au cancer colorectal regroupent la polypose adénomateuse familiale (gène APC), le syndrome de Lynch (gènes du système MMR -MLH1/MSH2/MSH6), et la polypose familiale atténuée (gène MUTYH). La première base de données recensant les variations génétiques a concerné le gène APC et a été créée en 1991. Depuis, nous avons développé une base spécifique pour chacun de ces gènes. Le but du travail était de présenter les résultats actualisés de l’ensemble de ces bases de données. Patients et Méthodes : L’ensemble des variants identifiés par le réseau français des laboratoires est caractérisé selon la classification internationale (IARC) en 5 classes (1 = neutre / 2 = probablement neutre / 3 = de signification inconnue / 4 = probablement causal / 5 = causal). Les variants dits « tronquants » sont des variants non-sens, entrainant un décalage du cadre de lecture ou affectant l’épissage de l’ARN. Les autres variants, dits « de signification inconnue » (Vs.I), nécessitent d’être caractérisés selon une méthode récemment publiée (1). L’ensemble des variants collectés, une fois analysé par le groupe d’expert du réseau, est inclus dans la base. Ces bases sont construites sur le modèle LSDB (Locus Specific DataBases) et utilisent le logiciel UMD (Universal Mutation Databases) développé par Béroud et col (2). Résultats : En Octobre 2014, nous avons recensé 692, 531 et 576 variants distincts pour APC, MLH1/MSH2/MSH6 et MUTYH, représentant un nombre total de 8088 patients. Les variants de signification inconnue ont pu être caractérisés en raison d’une altération de l’épissage (48 variants pour APC, 330 pour MLH1/MSH2/MSH6, et 8 pour MUTYH) et de la co-occurrence d’un autre gène causal (56, 196, 41 respectivement). Les autres variants ont été caractérisés grâce aux données de ségrégation, de fréquence allélique ou de publications. Au total, 79 (11.4%), 464 (27.9%) et 54 (31.4%) de ces variants restent des variants de classe 3 à caractériser. Ces bases de données sont accessibles en ligne à l’ensemble de la communauté scientifique et permettent de disposer des caractéristiques phénotypiques, génotypiques, fonctionnelles (http://www.umd.be/). Elles proposent en outre plusieurs outils permettant d’analyser les conséquences des variants sur la fonction et l’épissage des gènes (UMD Predictor®, Human Splicing Finder®). Elles sont réactualisées deux fois par an par le panel d’expert et le curateur de la base pour chaque nouveau variant ou nouvelles informations concernant un variant déjà classé. Conclusion : Grâce au développement de ces bases de données, la communauté médicale et scientifique dispose maintenant de l’ensemble des données à jour concernant les variants des gènes APC, MMR et MUTYH identifiés par le réseau français et classés selon les recommandations internationales. Au vu des perspectives de séquençage haut débit (« Next Generation Sequencing » ) où le nombre de gènes analysés chez les personnes à risque est en constante évolution, ces bases, toutes interconnectées par les analyses de co-occurrence, apparaissent comme des outils indispensables à la caractérisation des nouveaux variants. Remerciements, financements, autres : Financements : DGOS, INCA. Remerciements : membres du réseau français des laboratoires : S. Baert-Desurmont (Rouen), M. Blayau (Rennes), MP. Buisine (Lille), F. Coulet (Paris), A. Ferrari (Lyon), C. Maugard (Strasbourg), A. Remenieras (Marseille), E. Rouleau (Paris), S. Pinson (Lyon), J. Tinat (Rouen), N. Urhammer (Clermond-Ferrand), Q. Wang (Lyon), Réseau PHRATries. Références : (1) Grandval P et al. Hum Mutat. 2013 (6) : 920-2. (2) Béroud C et al. Hum Mutat. 2000 ; (1) : 86-94. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9308 171 POSTERS Conclusion : A. Fabre (1), P. Gaildrat (2), C. Beroud (1), S. Olschwang (1), P. Grandval (1) JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.192 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS P.194 P.195 Implication du polymorphisme des gènes MCP-1 (A2518G) et MMP-9 (-1562C/T) avec la susceptibilité et le développement du cancer colorectal Impact pronostique de la mutation BRAF dans le cancer colorectal avec et sans instabilité microsatellitaire R. Boughriba (1), D. Ounissi (1), I. Chaar (1), M. Weslati (1), S. Amara (1), M. Dhraief (1), T. Khalfallah (1), S. Mzabi (1), S. Bouraoui (1) (1) La Marsa, TUNISIE. Introduction : Les chimiokines, produites par l’activation des cellules du système immunitaire inné, sont les composantes les plus importantes, orchestrant le microenvironnement inflammatoire de la tumeur. Comme une chimiokine importante, le Monocyte chemoattractant protein-1 (MCP-1) / CCL2, est une chimiokine-CC inductible qui se lie à son récepteur couplé à une protéine G (CCR2), peut induire le recrutement des macrophages, l’expression des facteurs angiogéniques et l’activation de la matrice métalloprotéinase 9 (MMP-9) responsable de la dégradation de la membrane basale et la matrice extracellulaire pour l’invasion tumorale. L’objectif de notre travail est d’étudier dans un premier volet l’impact du polymorphisme du gène MCP-1 et MMP-9 sur la susceptibilité et le développement du cancer colorectal (CCR). Dans un second volet, nous avons exploré l’association du polymorphisme du gène MCP-1 avec la variation d’expression du gène MMP-9. Matériels et Méthodes : Les polymorphismes de MCP-1 (A2518G) et MMP-9 (C1562T) ont été étudié utilisant la technique de (PCR-RFLP) diagnostiqués chez des patients atteints de CCR et des témoins sains de la même région. L’expression du gène MMP-9 a été déterminée utilisant la transcription inverse (RT-PCR). POSTERS Résultats : Le résultat du polymorphisme du gène MCP-1 A2518G a montré une différence statistiquement significative entre la population contrôle (143 cas) et les patients (120 cas) (p = 0.018 ; X² = 5.11 ; OR = 2.024 ; 95%CI = 1.091-3.753). Les individus qui portent au moins une seule mutation augmente de 1.76 le risque de susceptibilité de développer le cancer colorectal (95%CI = 1.069-2.898). La confrontation des résultats du polymorphisme de MCP-1 avec les critères clinicopathologiques montrent que MCP-1 2518 G était corrélé avec l’invasion tumorale (pT3-pT4) (p = 0.055), la métastase ganglionnaire lymphatique (p = 0.005) et un stade avancé d’Astler-Coller (p = 0.039). L’étude du polymorphisme du gène MMP-9 était sur un total de 106 patients atteints de cancer colorectal et 138 contrôles. L’analyse statistique du polymorphisme du gène MMP-9 a montré que les fréquences allèliques étaient 75.5 % pour l’allèle C et 24.5 % pour l’allèle T chez les patients tandis que 87 % et 13 % ont été respectivement enregistré chez les contrôles (p = 0.001 ; X² = 10.7 ; OR = 2.17 (95 % CI ; 1.355-3.466) ). Les analyses combinées des polymorphismes MCP-1A2518G et MMP-9 (-1562C/T) ont montré une association significative. En effet, nous avons constaté que la majorité des cas avec le génotype hétérozygote muté (MCP1 AG) était corrélée avec le génotype CT du gène MMP-9 (p = 0.007 ; X ² = 14.04). Nous avons ensuite examiné la présence ou l’absence de corrélations statistiquement significatives entre le polymorphisme du MCP1A2518G avec la variation de l’expression du gène MMP-9 (ADNc). Les patients portant au moins un allèle muté (AG/GG) du gène MCP-1 présentent une expression élevée du gène MMP-9 (P = 0.001 ; X ² = 14.84), Les patients homozygote sauvage pour le gène MCP-1 expriment mal ou modérément MMP-9. Conclusion : Nos résultats suggèrent le rôle du polymorphisme du gène MCP-1 (A2518G) et MMP-9 (-1562C/T) comme des facteurs de risque impliqués dans le développement du cancer colorectal dans notre population. Pour consulter ce résumé en ligne: http://www.snfge.org/resumes/9120 S. Herrmann (1), M.-L. Tran-Minh (2), L. Karayan Tapon (1), K. Guilloteau (1), J.-C. Pagès (2), E. Frouin (1), C. Lefèvre (1), V. Croquet (3), A. Aleba (4), J.-L. Reynoard (5), A. Ferru (1), P. Liagre (1), P.-A. Haineaux (1), P. Levillain (1), C. Silvain (1), T. Lecomte (2), D. Tougeron (1) (1) Poitiers; (2) Tours; (3) Thouars; (4) Niort; (5) Angoulême. Introduction : La mutation BRAF est présente dans environ 12% des cancers colorectaux (CCR) et est associée à un mauvais pronostic. En revanche, l’instabilité des microsatellites (MSI) est présente dans 15% des CCR et est associée à un bon pronostic par rapport aux CCR microsatellites stables (MSS). La mutation BRAF est associée au phénotype MSI dans environ 50% des cas. La plupart des études ont évalué le pronostic des mutations BRAF indépendamment du statut MSI. L’objectif de l’étude était d’évaluer l’impact pronostique de la mutation de BRAF dans les CCR MSI par rapport aux CCR MSS. Patients et Méthodes : Nous avons réalisé une étude rétrospective multicentrique dans 7 centres français des patients atteints de CCR avec une mutation BRAF et/ou un statut MSI entre 2007 et 2013. Le critère de jugement principal était la survie globale (SG). Les patients avec un CCR MSS/ BRAF-sauvage n’ont pas été inclus. Les CCR étaient divisés en 3 groupes : MSI/BRAF-sauvage, MSI/BRAF-muté et MSS/ BRAF-muté. Les facteurs associés avec la SG ont été analysés en analyse univariée et multivariée par un modèle de Cox. Résultats : Au total, 222 patients ont é