livre des résumés

Transcription

livre des résumés
Société Nationale Française
de Gastro-Entérologie
201
20
15
PAYS INVITÉ : L’ALGÉRIE
ZOOM
LA GÉNÉTIQUE
Avec le soutien institutionnel de :
www.jfhod.com
LIVRE DES RÉSUMÉS
JFHOD
Journées Francophones d’Hépato-gastroentérologie
& d’Oncologie Digestive
JFHOD2015
Sommaire
Résumés du Jeudi 19 mars
Communications orales (CO.01 à CO.24)
Page 3
Communications plénières (CO.25 à CO.29)
Page 18
Communications orales (CO.30 à CO.54)
Page 22
Posters (P.01 à P.96)
Page 36
Résumés du VENDREdi 20 mars
Communications orales (CO.55 à CO.79)
Page 88
Communications plénières (CO.80 à CO.83)
Page 102
Communications orales (CO.84 à CO.113)
Page 105
Posters (P.97 à P.229)
Page 122
Résumés du SAMEdi 21 mars
Communications plénières (CO.114 à CO.117)
Page 192
Posters (P.230 à P.345)
Page 195
Communications plénières (CO.118 à CO.124)
Page 257
Vidéo session (V.01 à V.07)
Page 263
Posters (P.346 à P.426)
Page 266
INDEX DES AUTEURS
Page 312
sommaire
Résumés du DIMANCHE 22 mars
JEUDI
19 MARS
JFHOD2015
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.02
Mucosectomie et radiofréquence dans le
traitement de l’EBO en dysplasie de haut
grade
Suivi à long terme de la résection
endoscopique de la dysplasie de haut
grade/adénocarcinome superficiel sur
endobrachyœsophage
M. Robert (1), S. Godat (1), F. Caillol (1), A. Autret (1),
E. Bories (1), C. Pesenti (1), J.-P. Ratone (1),
F. Poizat (1), M. Giovannini (1)
F. Caillol (1), E. Bories (1), A. Autret (1), C. Pesenti (1),
F. Poizat (1), C. Loeve (1), J.-P. Ratone (1),
J. Guiramand (1), J.-R. Delpero (1), M. Giovannini (1)
(1) Marseille.
(1) Marseille.
Introduction :
Le traitement endoscopique de
première intention des tumeurs superficielles de l’œsophage
est la résection endoscopique (RE). Les techniques de
thermo-ablation (RFA) se sont associées à la RE. Nous avons
voulu analyser l’efficacité de la RFA associée à la RE chez
les patients ayant de la dysplasie de haut grade (DHG) sur
endobrachyœsophage (EBO).
Introduction :
La résection endoscopique (RE) est
considéré comme le traitement de première intention des
lésions en dysplasie de haut grade (DHG) ou adénocarcinome
superficiel (ADKs) développé sur endobrachyœsophage
(EBO). Peu de données existent encore sur le suivi à long terme.
Le but de cette étude rétrospective était d’évaluer la
récidive et la survie à long terme des patients avec une RE
carcinologiquement curative et de déterminer les éventuels
facteurs de récidive.
Patients et Méthodes : De septembre 2007
à décembre 2013, 146 patients ont eu une RE pour EBO en
dysplasie. 89 patients avaient de la DHG ou adénocarcinome
(ADK) sur les biopsies ou la pièce opératoire. Ces 89 patients
ont été divisés en 2 groupes. Le 1ergroupe comportait les
patients ayant été traités par RE seule. Le 2e groupe les
patients traités par RE+ RFA. Les données ont été recueillies
rétrospectivement au moyen du logiciel de cotation du service
d’endoscopie puis au moyen du dossier patient informatisé.
Le but de l’étude était d’évaluer l’efficacité du traitement dans
chaque groupe et ainsi l’apport de la RFA dans la prise en
charge de la DHG sur EBO.
Patients et Méthodes : De mars 2000 à juillet
2010 les RE œsophagiennes étaient notées manuellement et
retranscrites sous la forme d’une base de données. Les patients
ayant eu une résection carcinologiquement satisfaisante avec
de la DHG/ADKs sur les biopsies ou la pièce de résection ont
été inclus. Une analyse rétrospective a ensuite été réalisée sur
la base du dossier patient informatisé. Une mise à jour de ces
dossiers a été faite en 2014. Les perdus de vues ont été exclus.
Le début du suivi était déterminé par la dernière endoscopie
thérapeutique. Le suivi pouvait être assuré dans notre centre
ou par les gastroentérologues des patients. La fin du suivi était
soit la date de récidive, soit en l’absence de récidive, le décès
ou la date du dernier contrôle par FOGD. Une récidive était
définie par l’apparition histologique de DHG/ADK.
Résultats : 55 patients ont été inclus ds le groupe 1 (48
hommes, moyenne d’âge de 67,82 ans). 53 patients avaient de
la DHG sur l’histologie pré-opératoire dont 30 confirmées après
résection. 16 pièces opératoires montraient uniquement de la
dysplasie de bas grade (DBG) et 7 un EBO simple. 2 patients
avaient de la DHG sur la pièce de résection et de la DBG sur
les biopsies préopératoires. Avec 1.80 sessions de RE en
moyenne, l’éradication de la DHG, de la DBG et de l’EBO
était respectivement de 100% (32/32), 93,75% (15/16), 16,4%
(9/55). La longueur de l’EBO réséqué était de C2,71 M4,51 en
moyenne. La récidive en DHG était de 9,09% dans un délai
moyen de 22,2 mois. 34 patients ont été inclus ds le groupe 2
(31 hommes, moy d’age = 67,26 ans). 32 patients avaient de
la DHG sur les biopsies. 25 résections ont confirmé la DHG, 5
patients avaient de la DBG, 1 un EBO sans dysplasie, 1 une
muqueuse normale sur la pièce de RE. 2 patients avaient donc
de la DHG sur la pièce de résection et de l’EBO sans DHG sur
les biopsies préopératoires. Avec 1.97 sessions de RE et 1,62
sessions de RFA en moyenne, l’éradication de la DHG, de la
DBG et de l’EBO était respectivement de 92,59% (25/27), 100%
(5/5), 58,82% (20/34). La longueur de l’EBO réséquée était de
C4,45 M6,61 en moyenne. La récidive en DHG était de 14,71
% dans un délai moyen de 18,20 mois. Les récidives de la DBG
ou la DHG n’était pas significativement différentes entre les 2
groupes. (respectivement p = 0,1393 et p = 0,4151) La longueur
de l’EBO traitée était significativement supérieure dans le
groupe RFA aussi bien en ce qui concerne la circonférence
(p = 0.015) que la hauteur maximale (p<0.001) des languettes
traitées.Dans le groupe 1, 1.8% (1/55) des patients ont
présenté une perforation traitée endoscopiquement, 14.5%
(8/55) des patients ont présenté une sténose œsophagienne
nécessitant une reprise endoscopique dans 100% des cas
pour dilatation avec pose de prothèse chez 2 patients.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.01
Résultats : 64 patients comportant de la DHG/ADKs
sur les biopsies ou sur la pièce opératoire ont eu une RE ;
4 patients ont été perdus de vue. Au total 60 patients (53
hommes, âge moyen = 65 ans) ont été inclus dans l’étude. La
RE était par définition considéré comme carcinologiquement
thérapeutique avec éradication complète de la DHG/ADKs.
L’éradication des résidus d’EBO n’ a pas été systématique et
donc l’EBO périphérique na pas été éradiqué chez tous les
patients. L’éradication de l’EBO était complète pour 29 patients
(48%). 19% de complications immédiates toutes traitées
endoscopiquement. Le taux de sténose était de 6%.
Conclusion : Le suivi à long terme du traitement par
RE de la DHG/ADKs sur EBO est satisfaisant. Un traitement
complet de l’EBO périphérique lors de la prise en charge est
un critère de non récidive. Un suivi attentif doit être effectué
jusqu’à 36 mois.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9509 Dans le groupe 2, aucune complication per-opératoire
n’est survenue. 1 patient a présenté de manière précoce
une hématémèse avec déglobulisation prise en charge
endoscopiquement. 1 patient a présenté une hémorragie
intrapéritonéale sans perforation. 17.6% (6/34) des patients
ont présenté une sténose prise en charge par dilatation dans
100% des cas. Aucun décès n’est survenu pendant la durée
de l’étude.
Conclusion : L’association RE et RFA permet de traiter
des EBO significativement plus long dans notre expérience
avec des résultats sur l’éradication équivalent. La récidive à
long terme n’a pas été étudiée.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9552 3
COMMUNICATIONS ORALES
Suivi : Le suivi moyen était de 70,5 mois en l’absence
de récidive ou de décès. La survie à 60 mois était de 91%.
Un patient est décédé en rapport avec sa récidive. Le risque
cumulé de récidive à 36 mois est de 19% et reste stable jusqu’à
60 mois de suivi. L’éradication complète de l’EBO périphérique
était un facteur de non récidive (p = 0,019). L’histologie pré ou
post RE n’influençait pas la récidive.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.03
CO.04
Dissection endoscopique sous-muqueuse
pour les adénocarcinomes superficiels
compliquant l’œsophage de Barrett :
résultats d’un centre tertiaire européen
ESD optimisée couplant injection
haute pression pulsée et solutions
macromoléculaires visqueuses : à propos
des 45 premiers cas humains dans 4
centres experts français et belge
J.-B. Chevaux (1), H. Piessevaux (1), A. Jouret-Mourin (1),
R. Yeung (1), E. Danse (1), P. Deprez (1)
M. Pioche (1), V. Lépilliez (1), P. Deprez (2),
M. Giovannini (3), F. Caillol (3), H. Piessevaux (2),
J. Rivory (1), O. Guillaud (1), M. Ciocirlan (4),
V. Hervieu (1), C. Lafon (1), J.-C. Saurin (1),
T. Ponchon (1)
(1) Bruxelles, BELGIQUE.
Introduction : La place de la dissection sous
muqueuse (ESD) dans la dysplasie compliquant l’œsophage
de Barrett (OB) n’est pas encore définie bien que cette
technique permettrait l’obtention d’un meilleur taux de résection
curative et d’une meilleure évaluation histologique comparés à
la résection par mucosectomie (EMR). Le but de notre étude
était d’évaluer l’efficacité, la sécurité et les résultats à long
terme de l’ESD dans l’OB.
(1) Lyon; (2) Bruxelles, BELGIQUE; (3) Marseille;
(4) Bucarest, ROUMANIE.
Introduction :
L’ESD a connu deux optimisations
majeures depuis les premiers cas avec les solutions
visqueuses macromoléculaires qui améliorent le soulèvement
et les cathéters bi-fonction couplés à des systèmes d’injection
haute pression qui permettent de travailler avec un seul
outil. Il n’était jusqu’alors pas possible techniquement de les
associer. Le système Nestis Enki II autorise ceci et a montré
ses bénéfices par rapport à la méthode classique dans deux
précédentes études animales.Nous rapportons les 45 premiers
cas d’ESD réalisées sur ce principe à Lyon, Marseille et
Louvain dans 4 centres experts.
Patients et Méthodes : Les dossiers de
soixante quinze patients consécutifs ayant bénéficié d’une
ESD entre janvier 2007 et février 2014 dans notre institution
ont été analysés rétrospectivement. Les indications d’ESD
comprenaient les lésions visibles ou multiples, de plus de
15 mm et/ou avec un soulèvement partiel et/ou une suspicion
d’infiltration sous muqueuse. L’objectif principal correspondait
au taux de résection curative (R0).
Résultats : L’âge médian des patients était de 68 ans
Patients et Méthodes :
Conclusion :
Résultats : Les 45 procédures se sont révélées en bloc
avec 91.1% de résections complètes R0 et 88.9% de résections
curatives. Les lésions étaient 22 LST rectales, 11 lésions
gastriques, 10 lésions œsophagiennes (3 épidermoïdes, 7
Barrett), 1 lésion du colon droit et 1 lésion duodénale. Les
solutions injectées par le water jet haute pression étaient
l’hydroxyéthylstarch (Voluven) dans 25 cas, le mélange de
glycérol dans 14 cas, le carboxymethylcellulose dans 5 cas
et le lactate de sodium dans 1 cas (Geloplasma). L’injection
était de bonne qualité y compris en rétroflexion maximale. 6
obstructions sont survenues (3 voluven, 3 glycérol) en cours
d’intervention après 58 minutes en moyenne, toujours dans
un contexte de saignement. 2 patients ont présenté une
bulle autour du rectum sans symptômes associés et traités
conservativement et 2 hémorragies retardées sont survenues
dont une nécessitant un traitement endoscopique. Le suivi est
pour l’instant disponible chez 32 malades sans aucune récidive
pour un suivi moyen de 3.8 mois avec 2 patients opérés
secondairement. 1 malade traité par ESD ciromférentielle a
présenté une sténose traitée par 2 séances de dilatation.
Il s’agit d’une étude
rétrospective multicentrique regroupant tous les 45 cas
consécutifs réalisés entre janvier 2013 et 2014 dans 4 centres
par 6 endoscopistes. La nature histologique des lésions, les
caractéristiques de la procédure (temps, complications), la
qualité de résection, le suivi et les problèmes techniques étaient
collectés à partir d’une fiche de bloc remplie prospectivement.
Le suivi était ensuite collecté rétrospectivement.
(Interquartile Range [IQR], 61-76). Le suivi médian était de
20 mois (IQR, 8,5-37,5) et le diamètre maximal du spécimen
était de 52,2 mm (IQR, 43-71). Les taux de résection en bloc
et curative (R0) étaient de 90% et 85%, respectivement. Une
différentiation G3 et une invasion > pT1m2 étaient observés
chez 25% et 55% des cas respectivement. Cinq complications
précoces (<48H) (deux saignements différés, trois
perforations) ont été observées et traitées endoscopiquement.
Aucun décès lié à la procédure n’a été rapporté. Une sténose
œsophagienne survenait chez 60% des patients et était
traitée endoscopiquement dans tous les cas. Un traitement
endoscopique complémentaire de l’OB résiduel était proposé à
64% des patients, avec un nombre médian de 2 sessions (IQR,
2-3). A la date des dernières nouvelles, une résection complète
de la néoplasie et de la métaplasie intestinale étaient obtenues
dans respectivement 92% et 73% des cas.
L’ESD dans l’OB apparaît sure et
efficace avec un haut taux de résection curative R0. En cas
de risque de résection incomplète et de mauvaise évaluation
histologique par EMR conventionnelle, cette technique devrait
être privilégiée.
COMMUNICATIONS ORALES
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9063 Conclusion : Le système Nestis permet de
coupler l’injection haute pression pulsée aux solutions
macromoléculaires de manière efficace et sûre. Deux cas
réalisés dans le colon droit et le duodénum ont mis en lumière
la sécurité et le confort de l’injection haute pression dans les
situations difficiles. Quelques obstructions du cathéter sont
survenues en contexte hémorragique mettant en lumière la
nécessité d’injecter fréquemment pour rendre la procédure
plus sure mais aussi pour nettoyer l’orifice du canal d’injection.
Un essai multicentrique prospectif va démarrer prochainement
pour confirmer ces données dans le colon à grande échelle.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9100 4
CO.06
Prévention des sténoses œsophagiennes
cicatricielles après dissection sousmuqueuse étendue, par greffe de
double feuillet de cellules souches
mésenchymateuses chez le porc
L’application endoscopique du macroclip
OTSC pour les hémorragies digestives
sévères chez les patients anticoagulés.
Une étude rétrospective bicentrique sur
les 5 dernières années
G. Perrod (1), G. Rahmi (1), L. Pidial (1), S. Camilleri (1),
A. Bellucci (1), T. Viel (1), B. Tavitian (1), C. Cellier (1),
O. Clément (1)
E. Wedi (1), A. Sportes (1), J. Hochberger (1)
(1) Strasbourg.
Introduction : Le clip OTSC (OVESCO, Allemagne)
(1) Paris.
est un nouvel outil endoscopique récemment utilisé pour le
traitement des hémorragies digestives, des fistules et lors
de procédures expérimentales de type NOTES. Nous avons
réalisé une étude rétrospective de février 2009 à mars 2014
chez les patients hospitalisés pour une hémorragie digestive
traitée par la mise en place d’un clip OTSC.
Introduction : La dissection sous muqueuse (DSM)
des néoplasies superficielles étendues de l’œsophage
est responsable de sténose cicatricielle. Le but de cette
étude est d’évaluer l’impact de la greffe de cellules souches
mésenchymateuses allogéniques (CSM) organisées en
doubles feuillet comme traitement préventif de la survenue de
ces sténoses chez le porc.
Matériels et Méthodes : Sur une période
de 5 ans, 55 patients ont été admis pour une hémorragie
digestive sévère sous anticoagulation (hémoglobine < 7 g/
dl à l’admission ou endoscopie réalisée en urgence pour les
patients déjà hospitalisés) [médiane : 73 ans (29 à 97) 17 H, 38
F, ASA 2 - 4]. Un total de 56 clips OTSC ont été placés (54 de
type T 12/6 17,5 mm de diamètre extérieur et 2 de type T, 14/6
21 mm de diamètre extérieur).
Matériels et Méthodes :
Réalisation d’une
étude prospective comparative de janvier à août 2014 chez
12 porcs charcutiers femelles agées de 6 mois. A J0, tous les
animaux étaient traités par DSM hémi-circonférentielle sur
5 cm de hauteur. Le groupe CSM (n = 6) recevait une greffe de
4 doubles feuillets de CSM et était comparé à un groupe témoin
(n = 6). Les doubles feuillets étaient appliqués directement au
sein de la cicatrice. Les CSM étaient marquées au PKH67
dont l’objectif était de suivre l’implantation cellulaire par
vidéomicroscopie confocale fibrée (VCF). A J3, J14 et J28, une
évaluation endoscopique (avec VCF) et TOGD était réalisée.
A J28, les animaux étaient sacrifiés pour analyse histologique.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.05
Résultats :
Résultats : Un animal du groupe témoin a été exclu et
sacrifié (complication anesthésique). Les animaux du groupe
CSM avaient moins souvent de régurgitation (17% vs. 80% ;
p = 0.08) et un poids plus important à J28. En VCF, 4 animaux
du groupe CSM sur 6 ont exprimé à J3 un signal compatible
avec une greffe de feuillets cellulaires. Ce signal n’était pas
retrouvé au cours du suivi (J14 et J28). Dans le groupe CSM,
17 % (1/6) des animaux ont développés une sténose serrée
(non franchissable par le gastroscope) contre 100% (5/5)
dans le groupe témoin. L’évaluation par TOGD montrait une
diminution moins importante du diamètre œsophagien pour le
groupe CSM à J14 (47%vs. 76% ; p = 0,017) et à J28 (49% vs.
78% ; p = 0,035). L’analyse histologique montrait une fibrose
cicatricielle diminuée pour le groupe CSM, en terme de surface
(9,7 vs. 26,1 mm² ; p = 0,017) et d’épaisseur maximale (1,6 vs.
3,2 mm ; p = 0,052).
Conclusion : La greffe de CSM permet une réduction
significative du taux de sténose œsophagienne cicatricielle
après DSM étendue. Cette étude doit être confirmée et
complétée pour permettre une meilleure compréhension des
mécanismes cicatriciels impliqués par la greffe cellulaire.
Conclusion : Le clip OTSC est un nouvel outil prometteur
pour la gestion des hémorragies chez les patients anticoagulés
comme une hémostase sure et une ré-anticoagulation rapide
est souhaitable. Des études multicentriques prospectives
seront nécessaires pour une évaluation finale.
Remerciements, financements, autres :
Nous remerçions la Fondation de l’Avenir et l’UMR Inserm
U970 pour leur soutien institutionel et financier ayant permis de
mener à bien cette étude.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10056 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9306 5
COMMUNICATIONS ORALES
Dans 48/55 cas (87,2 %) l’hémorragie
digestive était liée à un ulcère gastro-duodénal. Le
saignement était dû à une origine tumorale dans deux cas
(1 adénocarcinome gastrique et 1 lymphome gastrique),
à une hémorragique post-polypectomie dans deux cas, à
un syndrome de Mallory Weiss dans un cas, à un ulcère
hémorragique d’une anastomose gastro-jéjunale dans un cas,
et dans les suites d’une dilatation au ballonnet pour achalasie
provoquant une lacération profonde de la paroi musculaire
chez le dernier patient.
Chez 46/55 (83,6 %) patients, le traitement par l’OTSC a été
efficace, sans récidive.
Chez 18/55 (32,7 %) patients, le clip OSTC a été posé en raison
de l’échec d’une autre technique d’hémostase (hemoclips
standards, injection ou embolisation radiologique).
Sur les 55 patients, 44 (80 %) étaient anticoagulés : 9/55 (16,4
%) par de la warfarine, 24/55 (43,6 %) par de l’aspirine, 10/55
(18,2 %) par le l’héparine/énoxaparine et 1 (1,8 %) avec une
combinaison d’aspirine et de clopidogrel.
Chez 7/55 (12,7 %) patients un traitement chirurgical a été
nécessaire en raison d’une hémostase insuffisante. 4 de ces 7
patients ont décédé au cours de l’hospitalisation. Deux autres
patients présentant de nombreuses comorbidités n’ont pas pu
être opérés et ont également décédé.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.07
CO.08
Mutations somatiques de CALR dans une
cohorte prospective de 308 malades avec
thrombose splanchnique
Epidémiologie et caractéristiques du
syndrome de Budd-Chiari en France en
2010
C. Marzac (1), A. Plessier (2), J.-J. Kiladjian (1),
A. Andreoli (1), E. de Raucourt (2), O. Goria (3),
K. Zekrini (2), C. Bureau (4), F. Lorre (1),
N. Casadevall (1), D. Valla (2), P.-E. Rautou (2)
M. Allaire (1), I. Ollivier-Hourmand (1), R. Morello (1),
C. Chagneau-Derrode (2), J. Dumortier (3),
O. Goria (4), N. Ganne Carrie (5), N. Carbonell (6),
J.-P. Cervoni (7), V. de Lédinghen (8), S. Dharancy (9),
C. Bureau (10), A. Abergel (11), F. Oberti (12),
A. Minello-Franza (13), M.-P. Ripault (14),
R. Anty (15), J.-B. Nousbaum (16), M. PagesEcochard (17), H. Barraud (18), I. Archambeaud (19),
A. Guillygomarc’H (20), D. Valla (21), T. Dao (1),
A. Plessier (21)
(1) Paris; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Rouen; (4) Toulouse.
Introduction :
Les syndromes myéloprolifératifs
(SMP) sont la cause la plus fréquente de thrombose des veines
splanchniques (environ 30 à 40% des malades). Leur diagnostic
est facilité depuis la découverte de la mutation JAK2V617F.
Cependant, 5 à 10% des malades avec thrombose des veines
splanchniques ont un SMP sans mutation JAK2V617F. Leur
diagnostic nécessite d’effectuer une biopsie ostéomédullaire
et/ou une culture des progéniteurs érythroïdes. Ces méthodes
sont invasives ou peu disponibles. Récemment, des mutations
du gène de la calréticuline (CALR) ont été identifiées chez des
malades avec SMP. Notre but était de déterminer la prévalence
des mutations CALR chez les malades avec thrombose des
veines splanchniques ainsi que leurs caractéristiques cliniques.
Patients
et
Méthodes
(1) Caen; (2) Poitiers; (3) Lyon; (4) Rouen; (5) Bondy; (6)
Paris; (7) Besançon; (8) Bordeaux; (9) Lille; (10) Toulouse;
(11) Clermont-Ferrand; (12) Angers; (13) Dijon; (14)
Montpellier; (15) Nice; (16) Brest; (17) Saint-Étienne; (18)
Nancy; (19) Nantes; (20) Rennes; (21) Clichy-la-Garenne.
Introduction
: Il n’existe aucune donnée
épidémiologique publiée sur le syndrome de Budd Chiari
(SBC) couvrant l’ensemble de la population française. Notre
étude avait pour objectif d’établir l’incidence et la prévalence du
SBC en France, et d’en décrire les caractéristiques.
:
Nous avons
recherché les mutations de CALR dans l’ADN des malades
atteints de thrombose des veines splanchniques et inclus
prospectivement dans notre cohorte de maladies vasculaires
du foie. La réalisation de biopsie ostéomédullaire ou de culture
de progéniteurs érythroïdes reposait sur des critères de forte
suspicion de SMP proposés précédemment (hauteur de rate
≥17 cm et taux de plaquettes > 200/µL ; Chait, Brit J Haematol
2005). En l’absence de ces critères, ces examens pouvaient
être effectués à la discrétion du praticien.
Patients et Méthodes : Sur la période de janvier
à décembre 2010, 48 centres français ont été sollicités pour
réaliser un enregistrement prospectif des cas de SBC vus
en consultation et hospitalisation. Un complément d’enquête
a ensuite été réalisé rétrospectivement auprès des DIM
(code I82.0). Il s’agissait de tous les centres de compétence
universitaires des maladies vasculaires du foie du territoire,
et de 14 centres de la région parisienne. L’incidence et
la prévalence ont été calculées en prenant en compte la
population recensée par l’INSEE en 2010 dans les centres
répondeurs. Les patients atteints de SBC compliquant un
carcinome hépatocellulaire (CHC) ont été exclus.
COMMUNICATIONS ORALES
Résultats : 308 malades (162 femmes ; 146 hommes),
âgés de 43 ±16 ans, ont été inclus. 98 avaient un syndrome
de Budd-Chiari et 210 une thrombose porte. Une mutation
du gène du facteur II ou V était présente chez 18 (6%) et 20
(7%) malades, respectivement. Un syndrome des anticorps
antiphospholipides était diagnostiqué chez 31 malades (10%)
et une hémoglobinurie paroxystique nocturne chez 5 malades
(2%). Un SMP était présent chez 70 malades (23%), dont 56
avec mutation JAK2V617F (Figure). Une mutation CALR était
détectée chez 6 (3 femmes, 3 hommes ; âge moyen 34 ±5 ans)
des 308 malades (2%). Tous avaient une rate mesurant 17 cm
ou plus, sauf un dont la rate mesurait 16,6 cm. Aucun des 6
malades n’avait de mutation JAK2V617F, de mutation des
gènes du facteur II ou du facteur V, de syndrome des anticorps
antiphospholipides
ou
d’hémoglobinurie
paroxystique
nocturne. Les malades avec mutation CALR avaient plus
fréquemment une thrombose porte que les autres malades
(6/6 vs.. 144/299 ; p = 0,01). Les SMP des malades avec
mutation CALR correspondaient à une myélofibrose (n = 4),
une thrombocytémie essentielle (n = 1) ou une forme inclassée
(n = 1).
Résultats : Trente neufs centres ont participé. Parmi
270 patients recensés, 86 ont été exclus secondairement (nonrésidents en France, erreur de codage, dossiers manquants,
doublons). Les 184 cas de SBC retenus en 2010 incluaient 29
nouveaux cas soit une incidence de 0,45 nouveaux cas par
million d’habitants et par an, et une prévalence de 2,87 cas
par million d’habitants. Le diagnostic le plus ancien remontait
à 1979. Il n’y avait pas de disparité régionale significative.
Le diagnostic était fait dans les 7 jours suivant le début des
symptômes dans seulement 9% des cas, et après plus d’un mois
d’évolution dans 48% des cas. L’âge moyen était de 38,7 ans.
Il s’agissait de femmes dans 71% des cas. La thrombose
s’étendait à la veine cave inférieure dans 23% des cas. Les
signes cliniques les plus fréquents au diagnostic étaient l’ascite
(71%), une hépatomégalie (71%), des douleurs abdominales
(65%), et une splénomégalie (50%). Cinquante-trois pour cent
des patients avaient des varices œsophagiennes au diagnostic
et 29% des patients avaient une insuffisance hépatocellulaire
avec un facteur V inférieur à 50%. Parmi les facteurs de
risque interprétables sans ambiguïté rétrospectivement, les
plus fréquents étaient le syndrome myélo-prolifératif (SMP)
(45,7% répartis en maladie de Vaquez 60%, thrombocytémie
essentielle 29%, SMP latent 9,5%, et myélofibrose 1,4%), les
contraceptifs oraux oestroprogestatifs (33%), et la mutation du
gène du facteur V (15%). Une thrombocytémie > 450 000/mm3
était présente au diagnostic chez 74% des patients ayant un
SMP prouvé. Parmi les 73 patients ayant un SMP prouvé, le
diagnostic était déjà connu avant la survenue du SBC dans
9 cas mais aucun n’avait été traité par anticoagulant ou
cytoréducteur. Aucun facteur de risque n’avait pu être identifié
chez 23% des malades et 2 facteurs de risque au moins étaient
associés dans 24% des cas. L’IMC était significativement plus
élevé dans le groupe sans facteur de risque identifié (25,8
kg/m2 versus 23,5 kg/m2, p = 0,018). L’ascite réfractaire
était la complication la plus fréquente et survenait dans 2
tiers des cas dès la première année. Une rupture de varices
œsophagiennes était observée dans 10 % des cas dans la
première année, puis dans 2 % des cas. Ultérieurement, un
tiers des patients ont évolué vers une cirrhose et 8 patients
Conclusion : La mutation CALR est détectable chez
2% des malades avec thrombose splanchnique. Chez les
malades atteints, cette mutation est le seul facteur de risque
de thrombose identifié suggérant qu’il s’agit d’un déterminant
majeur. La mutation CALR doit donc être recherchée chez
les malades avec thrombose des veines splanchniques sans
mutation JAK2V617F. Ces résultats confortent la stratégie
diagnostique fondée sur la prise en compte de la hauteur de
rate et du taux de plaquettes, puisqu’un SMP est présent chez
quasiment tous les malades avec hauteur de rate ≥17 cm et
taux de plaquettes > 200/µL alors qu’il n’est présent que chez
3% de ceux avec un seul ou aucun de ces 2 critères.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9769 6
Conclusion : Dans cette enquête couvrant la majorité
(1) Lille.
B. Lesage (1), M. Colin (1), M. Azahaf (1),
G. Lassailly (1), G. Sergent (1), V. Canva (1),
A. Louvet (1), O. Ernst (1), P. Mathurin (1),
S. Dharancy (1)
du territoire français, l’incidence et la prévalence du SBC en
2010 ont été respectivement de 0,45 et de 2,87 cas par million
d’habitants. La mortalité à un mois restait élevée. Le diagnostic
souvent tardif pourrait l’expliquer en partie.
Introduction : Le shunt portosystémique intrahépatique
transjugulaire couvert (TIPS) est un traitement efficace des
complications de l’hypertension portale, cependant, les
événements/complications post TIPS (thrombose, dysfonction
et encéphalopathie hépatique clinique (EHC) ) ne sont pas
rares et peuvent faire l’objet d’une reprise du TIPS. Peu de
données sont disponibles sur ces reprises. Ce travail avait pour
but d’étudier les modalités de reprise de TIPS et ses résultats
en termes de survie sans TH.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9869 Patients et Méthodes : Tous les patients
traités par TIPS couvert entre 2005 et 2014 ont été inclus et
prospectivement suivi par une évaluation systématique clinicobiologique et radiologique par scanner abdominal (à J5, M1,
M6 et M12 puis annuellement). Une reprise du TIPS au cas
par cas était discuté en cas de complications : la mise en
place d’une nouveau TIPS en cas de thrombose, une dilatation
en cas de dysfonction ou une réduction de calibre en cas
d’EHC. Le critère du jugement principal était la survie sans
transplantation (TH) à 1 an. Les variables significativement
associées à la survie à 1 an en analyse par Kaplan Meier ont
été ensuite, une par une, vérifiées par régression de Cox puis,
intégrées dans un modèle de survie de Cox.
Résultats : Depuis 2005 une cohorte prospective
de suivi des patients bénéficiant d’un TIPS couvert a été
constituée dans notre centre. Un travail précédent a mis en
évidence que la survie globale sans transplantation de ces
patients était de 82±3% à 1 an, de 59±4% à 3 ans et de 45±5%
à 5 ans. Après un suivi moyen de 32,5 mois, au moins une
complication clinique et/ou scannographique était mise en
évidence chez 90 patients (42,8% des cas). Ces événements
étaient une thrombose du TIPS pour 33 patients (thrombose
précoce dans 11,2% des cas) ; thrombose tardive dans 6,4%),
une dysfonction du TIPS dans 20,7% des cas et une EHC
dans 6,6% des cas). Au sein de la population de 220 patients
cirrhotiques avec TIPS couvert, 24 (10.9%) ont bénéficié d’une
reprise du TIPS et constitue le groupe analysé. L’indication
de reprise était une thrombose dans 12 cas (50%), une
dysfonction dans 8 cas (34%) et une EHC dans 4 cas (17%).
La reprise a permis une résolution initiale de l’événement dans
54% des cas, cependant un nouvel événement succédait à la
reprise dans 70% des cas. Au cours du suivi (suivi médian de
23,2 mois), 6 patients (25%) ont bénéficié d’une TH et 7 (29%)
sont décédés. En analyse univariée, les facteurs associés à
la survie à 1 an sans TH étaient : 1) l’indication de la reprise
(100% groupe dysfonction vs. 82,5% groupe thrombose vs.
25% groupe encéphalopathie hépatique, p = 0,01) ; 2) le taux
de créatinine au moment de la reprise (taux créatinine<9.3 :
100% versus taux créatinine > 9,3 : 63±12%, p = 0,034) ; 3) le
délai entre la mise en place du TIPS et la reprise de la prothèse
(>3 mois 100% vs. <3 mois 58±14%, p = 0,015) ; 4) le score
de Child (Score de CHILD < 8 : 100% vs. score de CHILD ≥
8 : 61±13%, p = 0,026) ; 5) l’apparition d’une encéphalopathie
hépatique chronique suite à la reprise du TIPS (Absence d’EH :
96±6% vs. présence d’une EH : 33±2%, p = 0,016). En analyse
multivariée, il existait une tendance en faveur du caractère
pronostique indépendant du score de Child au moment de
la reprise (coefficient de régression 0,6 IC95% : -0,05/1,3
p = 0,07) et du motif de la reprise (coefficient de régression 3,6
IC95% : -0,2/7,6 p = 0,06).
Conclusion : Une reprise de TIPS est proposée que
pour une minorité de patients présentant une complication (15
à 30% des cas) et le taux d’événement post-reprise est élevé.
La décision de reprise du TIPS reste complexe, techniquement
difficile et nécessite une discussion collégiale entres les
équipes d’hépatologie et de radiologie. En effet, la complication
post-TIPS est souvent associée à une décompensation de
la fonction hépatocellulaire. La reprise pour dysfonction est
associée à 100% de survie sans TH à 1 an. En revanche,
l’EHC comme motif de reprise apparait comme un facteur
défavorable et doit faire discuter la TH chez les patients
éligibles en termes d’age et de comorbidités.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9224 7
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
Reprise des TIPS couverts : quelles
indications avec quels résultats ?
COMMUNICATIONS ORALES
CO.09
ont eu un CHC. La moitié des traitements interventionnels
étaient réalisés dans la première année suivant le diagnostic
(TIPS 15%, angioplastie 12%, transplantation 5%). Le taux de
décès à 1 an et la durée moyenne de survie calculés sur les
cas incidents était respectivement de 24,1% et de 45,8 mois ±
4,2. La majorité des décès survenaient dans le premier mois.
La survie au terme de l’étude était de 75% ± 8,2.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
COMMUNICATIONS ORALES
CO.10
CO.11
Efficacité du shunt porto-cave intrahépatique (TIPSS) dans le traitement des
complications de l’hypertension portale
non cirrhotique
Un score simple pour prédire le pronostic
des cirrhotiques admis en réanimation :
résultats d’une cohorte monocentrique de
218 malades pris en charge sur 12 ans
J. Bissonnette (1), J.-C. Garcia-Pagan (2),
A. Albillos (3), C. Ferreira (2), J.-C. Nault (4),
F. Trottier-Tellier (5), M. Abdel Rehim (1), A. Sibert (1),
P.-E. Rautou (1), D. Valla (1), A. Plessier (1)
C. Chaignat (1), G. Piton (1), J.-P. Cervoni (1),
C. Patry (1), G. Capellier (1), V. Di Martino (1)
(1) Besançon.
Introduction : L’identification précoce des cirrhotiques
capables de survivre à un séjour en réanimation est cruciale.
Les objectifs de cette étude étaient : 1) de définir les facteurs
prédictifs de mortalité chez les patients cirrhotiques admis en
réanimation, 2) d’évaluer la pertinence d’un nouveau score
pronostique établi dès l’admission prenant en compte la
fonction hépatique, les défaillances d’organes extra-hépatiques
et les interventions nécessaires.
(1) Clichy-la-Garenne; (2) Barcelone, ESPAGNE; (3)
Madrid, ESPAGNE; (4) Bondy; (5) Montréal, CANADA.
Introduction : L’hypertension portale non-cirrhotique
(HTPNC) désigne un ensemble hétérogène de maladies
caractérisées par une hypertension portale sans cirrhose, sans
cause d’hépatopathie chronique et sans obstruction veineuse.
L’efficacité du shunt porto-cave intra-hépatique (TIPSS) dans
cette population n’a jamais été rapportée.
Patients et Méthodes :
Etude rétrospective
de cohorte incluant tous les patients cirrhotiques admis
consécutivement dans notre unité de réanimation médicale
entre Janvier 2002 et mai 2014. 170 variables ont été
recueillies pour chaque patient. L’analyse multivariée a utilisé
une régression logistique pour la survie en unité de soins
intensifs et modèle de Cox pour la survie à 28 jours et à 6 mois.
Patients et Méthodes :
Nous avons revu
rétrospectivement les dossiers de patients avec HTPNC ayant
été traités par TIPSS dans 5 centres entre 1994 et 2013. Des
analyses de survie ont été faites d’après le test du log-rank et
le modèle de Cox. Les données de survie sont présentées en
moyennes +/- écart-type.
Résultats : Sur les 7427 admissions enregistrées au
Résultats : Trente-huit patients (16 femmes, 22
hommes) âgés de 45 +/- 16 ans ont été inclus. Des varices
œsophagiennes, une ascite réfractaire, une créatininémie >
100 µmol/L et une thrombose de la veine porte étaient présents
chez 32, 14, 9, et 12 patients respectivement. Les états sousjacents étaient un état prothrombotique (déficit en protéine C,
déficit en protéine S, syndrome myéloprolifératif, grossesse,
syndrome des antiphospholipides, n = 9), dysimmunitaire
(myosite inflammatoire, arthrite rhumatoïde, VIH, déficit immun
commun variable, maladie de Crohn, n = 12), une exposition
à des toxiques (oxaliplatine, myéloablation pour greffe de
moelle osseuse, n = 9) et pas de cause (n = 8). L’indication du
TIPSS était une hémorragie digestive non contrôlée (n = 22),
une ascite réfractaire (n = 12), une entéropathie exsudative
(n = 1), un hydrothorax (n = 1) et la préparation à une chirurgie
abdominale (n = 2). Le gradient porto-cave est passé de 20
+/- 7 à 6 +/- 3 mmHg. Le suivi moyen a été de 34 +/- 32 mois.
Dix décès, dont 6 de complications du TIPSS ou de la maladie
hépatique et 4 de la maladie associée, sont survenus en
moyenne 16 +/- 20 mois après la mise en place du TIPSS.
Dans le groupe avec ascite réfractaire, 6/12 patients (50%)
sont décédés, dont 5 dans les 6 premiers mois. Dans le groupe
avec hémorragie digestive, une récidive de saignement s’est
produite chez 7/22 (31%) patients, dont 3 en lien avec une
thrombose précoce du TIPSS. Quatorze patients (38%) ont
nécessité une hospitalisation pour encéphalopathie hépatique.
En analyse univariée, la créatininémie (p = 0,003), le score de
MELD (p = 0,006) et l’ascite comme indication (p = 0,03) au
moment du TIPSS prédisaient le décès. Dans le groupe des
patients décédés, le score de MELD moyen etait de 14 +/- 5 et
le score de Child-Pugh était compris entre 6 et 9 au moment
du TIPSS.
cours de la période d’étude, 258 (3,5%) ont concerné 218
patients cirrhotiques (165 hommes, âge médian : 59 ; 85%
de cirrhose alcoolique). Lors de l’admission, les médianes
des différents scores pronostiques étaient les suivantes :
Child-Pugh = 11, MELD = 28, SOFA = 12, mSOFA = 10 et
IGS II = 59. 196 patients (90%) ont nécessité une ventilation
mécanique ; 187 patients (86%) ont reçu des catécholamines,
112 (51%) ont été hémofiltrés, 22 (10%) ont eu un MARS.
Les taux de mortalité en réanimation, à J28, 3 mois et 6 mois,
étaient respectivement de 47%, 49%, 62,5% et 66%. Parmi
les 115 patients sortis vivants de réanimation, seulement 7
patients ont été secondairement transplantés, alors que 48
n’avaient pas de contre-indication apparente à la greffe. En
analyse univariée, 36 variables enregistrées au départ étaient
associées à la mortalité en réanimation et à J28, incluant la
ventilation mécanique, la dialyse, les catécholamines et des
niveaux élevés de scores pronostiques. Les Scores généraux
de réanimation étaient meilleurs pour prédire la mortalité à court
terme que les scores d’insuffisance hépatique. La meilleure
prédiction la mortalité en réanimation (AUROC = 0,94) et à J28
(AUROC = 0,89) a été fournie par la variation du SOFA entre J0
et J3. Lorsque l’ensemble de la population était analysée, cet
impact persistait sur la mortalité à 6 mois (AUROC = 0,84). Les
analyses multivariées consacrées à la mortalité en réanimation
ont identifié 3 variables indépendantes, incorporées dans un
nouveau modèle pronostique : SOFA≥12 (OR = 5,8 [IC 95% :
02.09 à 11.06] : 2 points), INR≥2.6 (OR = 1,7 [1,2-3,3] ; 1
point) et le recours à une hémofiltration (OR = 4,2 [1.9 à 9.2] ;
1 point). Ces même variables étaient capables le discriminer
les survivants à J28 jours, 3 mois et 6 mois. Pour un score = 4
(16% des patients), la prédiction de la mortalité en réanimation
était excellente (VPP = 91%), similaire à celle donnée par le
delta SOFA (VPP = 93%).
Conclusion : L’utilisation du TIPSS au cours de
l’HTPNC compliquée d’ascite est associée à une mortalité
importante. Le nombre de récidives hémorragiques est élevé.
Le score de MELD, la créatininémie et l’ascite comme indication
sont associés à une mortalité plus élevée. Cependant, le score
de MELD moyen chez les patients décédés était plus bas que
celui habituellement prédictif de mortalité en cirrhose.
Conclusion :
Le taux de mortalité dans notre
réanimation médicale était conforme à la littérature,
malgré une forte proportion de patients intubés. Les outils
d’évaluation pronostiques déjà disponibles sont améliorés
en utilisant un regroupement original du SOFA (meilleur
indicateur de défaillance extra-hépatique), de l’INR (meilleur
marqueur d’insuffisance hépatique) et du recours à la dialyse
(intervention thérapeutique au plus fort impact pronostique).
Ce score pronostique nous a permis d’identifier les patients
dont l’évaluation à J3 n’est pas indispensable pour prédire la
mortalité en réanimation. Il doit être validé prospectivement.
Dans cette série, l’évaluation pronostique initiale restait
pertinente pour prédire la mortalité à 6 mois, en raison d’un
accès insuffisant à la transplantation hépatique.
Remerciements, financements, autres :
Julien Bissonnette a reçu une bourse sponsorisée par Gilead
pour fellowship de l’Association Canadienne pour l’Étude du
Foie.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9567 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9559 8
Intérêt de la chimiothérapie adjuvante
après cytoréduction complète et
chimiothérapie hyperthermique
intrapéritonéale pour carcinose isolée
d’origine colique
A.-S. Bollart (1), E. Bardou Jacquet (1),
A.-M. Jouanolle (1), D. Guyader (1), R. Moirand (1),
Y. Deugnier (1)
M. Maillet (1), O. Glehen (2), J. Lambert (1),
D. Goere (3), M. Pocard (1), S. Msika (4),
G. Passot (2), D. Elias (3), C. Eveno (1),
J.-M. Sabaté (4), T. André (1), J.-M. Gornet (1)
(1) Rennes.
(1) Paris; (2) Lyon; (3) Villejuif; (4) Colombes.
Introduction :
L’hémochromatose génétique (HG)
est liée à un défaut de production de l’hepcidine, hormone
hépatique de régulation du fer systémique, le plus souvent
secondaire à une homozygotie pour la mutation C282Y du
gène HFE identifiée en 1996. La pénétrance de ce génotype
est incomplète. Cette étude a eu pour objectif de décrire
(i) l’évolution de l’expression phénotypique de l’HG et (ii)
l’influence du poids et de la consommation d’alcool sur sa
présentation au fil du temps.
Introduction :
La chirurgie de cytoréduction (CR)
avec
chimiothérapie
hyperthermique
intrapéritonéale
(CHIP) a prouvé son efficacité comme traitement de la
carcinose péritonéale (CP) d’origine colo-rectale. Des études
rétrospectives suggèrent l’intérêt d’une chimiothérapie (CT)
adjuvante après CR + CHIP mais son bénéfice après CR
complète n’est pas démontré.
Patients et Méthodes : Pour tous les
homozygotes C282Y (H : 1125 - F : 986) diagnostiqués (H : 872
- F : 639) ou dépistés (H : 253 - F : 347) dans notre centre entre
1963 et 2014 et répertoriés, rétrospectivement jusqu’en 1989,
puis prospectivement dans la base de données LOGIFER,
les éléments suivants, recueillis au moment du diagnostic,
ont été extraits : âge, sexe, circonstance du diagnostic,
expression clinique, poids, taille, indice de masse corporelle,
consommation d’alcool, données biologiques usuelles et bilan
martial dont ferritinémie et nombre de grammes de fer soustrait
par saignées nécessaire à l’obtention de la désaturation.
Ces éléments ont été comparés au cours de 5 périodes
successives.
Matériels et Méthodes : Cette étude
rétrospective multicentrique a inclus des patients tous traités
par CR complète et CHIP pour CP isolée d’origine colique.
L’objectif principal était la comparaison de la survie globale
(SG) selon que les patients aient reçu ou non une CT post
opératoire débutée moins de trois mois après la chirurgie. Les
objectifs secondaires étaient la survie sans progression (SSP)
et la survie sans rechute péritonéale (SSRP).
Résultats : Les dossiers de 612 patients opérés dans
4 centres experts de CHIP de 2004 à 2012 ont été revus dont
231 répondaient aux critères d’inclusion. Après exclusion
de 10 patients décédés en post-opératoire (4%), l’analyse a
porté sur 221 patients (avec CT : n = 151 ; sans CT : n = 70).
La CHIP était principalement réalisée à ventre ouvert (54%)
avec de l’oxaliplatine (79 %) soit seule (48%) soit associée
à de l’irinotecan (31%) ou de la mitomycine C seule (16%).
Les protocoles de CT utilisés en post opératoire (médiane
de 6 cycles/patient) étaient les suivants : Folfox (28%), Folfiri
bevacizumab (24,5%), Folfiri (16%), Folfiri cetuximab (12,5%),
Folfox bevacizumab (9%), Folfox cetuximab (4%), 5FU
bevacizumab (3%) et LV5FU2 (3%). Le nombre médian de
cycle de CT reçu en pré-opératoire par les patients était de
6 dans les 2 groupes avec ou sans CT post opératoire avec
un contrôle de la maladie (stabilité ou réponse objective) dans
87% des cas jugé par scanner selon les critères RECIST 1.1
et/ou une évaluation chirurgicale lors de la CHIP. Avec un
suivi médian de 34 mois, la médiane de SG de l’ensemble
de la population était de 43,3 mois sans différence entre les
groupes avec ou sans CT adjuvante (HR = 0,98 IC95% = 0,62
- 1,55, p = 0.929). En analyse multivariée, un index IPC bas
(p<0,0001) et un long délai entre le diagnostic de CP et la
CHIP (p = 0,001) étaient corrélés à la SG. La médiane de
SSP et de SSRP était de 12,4 mois et 17 mois. Il n’était pas
mis en évidence de différence selon l’administration d’une CT
post opératoire sur la SSP (HR = 1.07 IC 95% = 0,77-1,48,
p = 0,685), ni sur la SSRP (HR = 1,21 IC95% = 0,86-1,71,
p = 0,273). Aucune différence n’était observée sur la SG, la
SSP et SSRP selon que le schéma post opératoire utilisait de
l’oxaliplatine ou de l’irinotecan. Parmi les patients ayant reçu
une CT péri-opératoire (n = 116), une modification de protocole
en post opératoire n’était pas un facteur pronostic pour la SG
(p = 0.355), la SSP (p = 0.88) ni pour la SSRP ( = 0.513 La
résection d’une métastase extra péritonéale antérieurement à
la CHIP (n = 23) était un facteur pronostic défavorable pour la
SSP (p = 0,019).
Résultats : Au fil du temps, (i) la cohorte s’est féminisée,
(ii) l’âge moyen au diagnostic est resté assez constant avec
une tendance à l’augmentation dès 1991, (iii) l’excès de fer a
significativement diminué dans les 2 sexes à partir de 1996,
(iv) l’impact hépatique (fibrose), cardiaque et pancréatique
(diabète) de la surcharge s’est fait moindre, surtout chez
l’homme, alors que les manifestations articulaires et générales
(asthénie) sont devenues plus fréquentes, notamment chez
les femmes et (v) l’exposition aux cofacteurs d’expressivité
de l’affection dont l’alcool et le surpoids s’est progressivement
et très significativement modifiée chez les hommes. Les
principaux résultats concernant les probants sont présentés
dans le tableau suivant sachant que, globalement, les mêmes
tendances ont été retrouvées chez les apparentés avec un
âge au diagnostic (H : 39.9±14.5 ans - F : 43.6±14.1 ans)
et un excès de fer (H : 5.8±4 g - F : 2.7±3.3 g) globalement
moindres. H : hommes - F : femmes - * ANOVA avec correction
de Bonferroni ou test Chi2 de Pearson (SPSS 22.0)
Conclusion : Dans cette étude multicentrique
rétrospective réalisée chez des patients avec CP isolée
d’origine colo-rectale, après CR complète et CHIP, une CT
adjuvante n’améliore pas la SG, la SSP et la SSRP. Un sousgroupe de patients pouvant bénéficier d’une CT adjuvante
reste à définir.
Conclusion : L’atténuation de l’expression clinique et
biologique de l’hémochromatose avec le temps n’est pas le fait
d’un diagnostic plus précoce. Elle témoigne du recrutement
de formes mineures grâce au test génétique, surtout chez les
femmes. Elle s’accompagne, chez les hommes, d’une moindre
alcoolisation et d’une augmentation du poids avec persistance
d’un risque diabétique de type 2 connues pour favoriser la
production d’hepcidine et donc limiter la surcharge en fer.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9544 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9346 9
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.13
Présentation phénotypique de
l’hémochromatose au fil du temps : étude
d’une cohorte de 2111 homozygotes
C282Y constituée entre 1963 et 2014
COMMUNICATIONS ORALES
CO.12
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.14
Radiochimiothérapie pré-opératoire et
chimiothérapie post-opératoire avec
la capécitabine et l’oxaliplatine vs.
capécitabine seule dans le cancer du
rectum localement avancé : analyse
intermédiaire de survie sans maladie
à 95% : 0,806 -1,331, P = 0,781). La DFS à 3 ans était de
74,5% (IC 95% : 70,1% - 78,3%) dans le bras 1, ce qui était
plus élevé que prévu versus 73,9% (IC 95% : 69,5% - 77,8%)
dans le bras 2. La probabilité d’obtenir un résultat significatif
après 440 événements sous l’hypothèse d’un RR = 0.763 est
de 7% seulement.
Conclusion : Les résultats intermédiaires avec un suivi
médian de 2,6 ans ne semblent pas indiquer de bénéfice de
DFS en faveur de l’ajout de l’oxaliplatine à la RCT préopératoire
à base de capécitabine et à la CT postopératoire. Cependant,
245 évènements sur les 440 requis sont survenus et au moins
2 années supplémentaires de suivi sont nécessaires pour
l’évaluation finale.
M. Ducreux (1), K. Haustermans (2), T. Price (3),
B. Nordlinger (4), R.-D. Hofheinz (5), J.-F. Daisne (6),
J. Janssens (7), B. Brenner (8), P. Schmidt (9),
H. Reinel (10), S. Hollerbach (11), K. Caca (12),
F. Fauth (13), C.-V. Hannig (14), J. Zalcberg (15),
N. Tebbutt (16), M. Mauer (17), C. Messina (17),
M. Lutz (18), E. Van Cutsem (2), H.-J. Schmoll (19)
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9562 (1) Villejuif; (2) Louvain, BELGIQUE; (3) Woodville,
AUSTRALIE; (4) Boulogne-Billancourt; (5) Mannheim,
ALLEMAGNE; (6) Namur, BELGIQUE; (7) Turnhout,
BELGIQUE; (8) Petah Tiqva, ISRAËL; (9) Neunkirchen,
ALLEMAGNE; (10) Schweinfurt, ALLEMAGNE; (11) Celle,
ALLEMAGNE; (12) Ludwigsburg, ALLEMAGNE; (13)
Hanau, ALLEMAGNE; (14) Bottrop, ALLEMAGNE; (15)
Melbourne, AUSTRALIE; (16) Heidelberg, AUSTRALIE;
(17) Bruxelles, BELGIQUE; (18) Saarbrucken,
ALLEMAGNE; (19) Halle, ALLEMAGNE.
Introduction : L’essai PETACC-6 vise à déterminer si
l’ajout de l’oxaliplatine à la radiochimiothérapie préopératoire
à base de fluoropyrimidine orale (CRT) suivie d’une
chimiothérapie à base de fluoropyrimidine +/- oxaliplatine en
postopératoire (CT) améliore la survie sans maladie (DFS)
dans le cancer du rectum localement avancé.
COMMUNICATIONS ORALES
Matériels et Méthodes :
Entre 11/2008
et 09/2011, les patients atteints d’un adénocarcinome du
rectum à moins de12 cm de la marge anale, T3-4 et/ou N+,
sans aucun signe de la maladie métastatique et considérés
comme résécables au moment de l’entrée ou devant devenir
résécables ont été randomisés pour recevoir 5 semaines de
CRT préopératoire avec la capécitabine, suivis par 6 cycles de
chimiothérapie adjuvante avec la capécitabine (bras 1) ou la
capécitabine + oxaliplatine (bras 2) avant et après la chirurgie.
La survie sans maladie (DFS) a été définie comme le temps
entre la randomisation et le premier épisode de récidive
locorégionale ou à distance, l’apparition d’un cancer secondaire
ou le décès. Les patients avec une résection R2, une tumeur
qui ne pouvait pas être réséquée ou des métastases à distance
détectées au moment de l’intervention chirurgicale ont été
considérés comme des échecs au moment de la chirurgie. 440
événements étaient nécessaires pour avoir 80% de puissance
afin de détecter une amélioration de DFS à 3 ans de 65% avec
la capécitabine seule à 72% avec la capécitabine + oxaliplatine
(HR = 0,763) en utilisant un test bilatéral avec un risque de 5%
et autorisant une analyse intermédiaire de l’efficacité précoce
à 200 événements. L’analyse principale a été réalisée en
intention de traiter et ajustée selon les facteurs de stratification
(catégorie clinique de T, statut ganglionnaire, distance de la
tumeur à la marge de l’anus et de la méthode de stadification
locorégionale) à l’exception du centre.
Résultats : 1094 patients ont été randomisés (547 dans
chaque bras). 543 patients éligibles dans le bras 1 et 528
dans le bras 2 ont commencé leur traitement préopératoire
(3/528 patients sans oxaliplatine dans le bras 2), et 420/543
(77,3%) et 381/525 (72,6%) patients ont commencé la
chimiothérapie post-opératoire conformément au protocole.
Dans le groupe 2, 45/381 (11,8%) patients n’ont pas reçu
l’oxaliplatine postopératoire. Les principales raisons pour l’arrêt
du protocole étaient une progression de la maladie (3,9% dans
le bras 1 vs. 3,8% dans le bras 2), une toxicité (7,7% contre
16,5%), une complication chirurgicale (8,7% contre 9,1%), le
refus du patient (5,9% vs. . 10,8%). A l’analyse intermédiaire
prévue, le comité de surveillance des données indépendant a
recommandé la présentation anticipée des résultats. Après un
suivi médian de 31 mois, 124 et 121 événements de récidives
ont été observés dans le bras 1 et 2 (RR ajusté = 1,036, IC
10
Conclusion : Notre étude a permis de montrer que le
SNP VEGF-A c.*237C>T était associé de manière significative
au temps jusqu’à échec du traitement et à la survenue d’une
HTA. A l’heure de la médecine personnalisée, il est essentiel de
déterminer des sous-groupes de patients pouvant bénéficier
de ces biothérapies et d’anticiper la survenue des effets
secondaires afin de les prendre en charge précocement et
qu’ils ne soient pas des facteurs limitant la prescription. Ces
données sont en cours de validation sur 316 échantillons d’ADN
issus de l’étude Prodige 9 évaluant l’intérêt du bevacizumab en
entretien pendant les pauses.
Impact des polymorphismes génétiques
de la voie du VEGF sur la réponse au
bévacizumab dans le cancer colorectal
métastatique : résultats d’une étude pilote
C. Sibertin-Blanc (1), J. Mancini (1), A. Fabre (1),
A. Lagarde (1), J. Del Grande (1), J.-F. Seitz (1),
S. Olschwang (1), L. Dahan (1)
(1) Marseille.
Introduction : Le bevacizumab est une des
biothérapies majeures dans la prise en charge du Cancer
Colorectal Métastatique (CCRM). Malgré son efficacité
largement démontrée, certains patients sont d’emblée ou
acquièrent une résistance au bevacizumab. Il n’existe pas
à l’heure actuelle de facteur prédictif validé de réponse ou
de toxicité au bevacizumab. Certains Single Nucleotide
Polymorphisms (SNPs) ont été décrits comme ayant un impact
fonctionnel sur les protéines de la voie du VEGF. De plus
certains SNPs ont été étudiés en tant que facteur prédictif dans
le CCRM. Cependant la plupart des études sont rétrospectives
non contrôlées et les résultats sont divergents. Notre étude
a pour objectif d’évaluer l’impact de 10 SNPs sur les gènes
VEGF-A, VEGFR-1 ; VEGFR-2 et HIF-1α sur le temps jusqu’à
échec du traitement, puis sur la survie sans progression
(SSP), la survie globale (SG), la réponse et la survenue d’une
hypertension artérielle (HTA) chez des patients traités par
bevacizumab pour un CCRM.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9294 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.15
Patients et Méthodes : Tous les patients âgés
de plus de 18 ans présentant un adénocarcinome colorectal
métastatique ayant été traités par au moins une cure de
bevacizumab dans le service d’oncologie digestive de la
Timone et pour qui nous disposions d’un échantillon d’ADN
constitutionnel ont été inclus de manière rétrospective. Les
génotypages ont été réalisés par PCR de type TaqMan®.
Une évaluation clinico-biologique et radiologique était réalisée
toutes les 6-8 semaines. Tous les patients avaient signé un
consentement institutionnel. Les SNPs ont été retenus sur
la base d’études précédentes ayant montré leur importance
clinique (pronostique ou prédictive) et fonctionnelle ainsi que
sur leur fréquence relative.
Résultats : Entre septembre 2005 et janvier 2014, 89
COMMUNICATIONS ORALES
patients ont été inclus avec 70,8% d’hommes qui présentaient
en majorité un bon état général (stade OMS = 0-1). La tumeur
initiale se situait majoritairement au niveau du côlon gauche
(49,4%) ; 75,3 % présentaient des métastases synchrones.
Les métastases étaient multiples dans 66,3% des cas. Le
bevacizumab était administré en majorité en première ligne
(61,8%), en association avec du FOLFIRI (77,5%). Les
patients ont reçu en moyenne 19 cures [1-75]. Le SNP VEGF-A
c.*237C>T (appelé communément VEGF-A +936C>T) était
corrélé de manière significative en analyse uni- et multivariée
au temps jusqu’à échec du traitement (14,2 mois pour les
génotypes CC contre 6,0 mois pour les génotypes CT et TT ;
p = 0,022, HR = 1,75 IC 95% [1,08-2,83] ). De plus ce SNP
était associé de manière significative en analyse univariée à la
SG (médiane à 29,1 mois pour les génotypes CC vs. 19,7 mois
pour les CT et TT ; p = 0,016), la SSP (médiane à 15 mois pour
les CC vs. 7 mois pour les CT et TT ; p = 0,044). En analyse
uni- et multivariée, les génotypes CC présentaient plus d’HTA
sévère (HTA>1) en comparaison avec les génotypes CT et TT
(29,5% et 7,1% respectivement ; p = 0,022 OR = 0,159, IC95%
[0,033-0,770] ).
Discussion : Cette étude est la première à montrer
un impact prédictif de ce SNP sur la réponse au bevacizumab
dans le CCRM. Sur le plan biologique l’allèle T a été décrit
comme entraînant un taux de VEGF-A circulant plus bas ce
qui pourrait expliquer la résistance au bevacicumab pour les
patients porteurs de l’ allèle T. De plus, il a été suggéré par
certaines études que la survenue d’une HTA pourrait être un
facteur prédictif de réponse au bevacizumab, ceci va dans le
sens de notre étude puisque les patients CC étaient ceux qui
répondaient le mieux au traitement mais aussi ceux qui avaient
le plus d’HTA>1.
11
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.16
CO.17
Etude MOSAÏC : actualisation de la survie
à 10 ans et évaluation de l’impact de la
mutation BRAF
Résultats finaux de l’étude DREAM dans le
traitement en première ligne des cancers
colorectaux métastatiques (CCRm)
P. Artru (1), G. Lledo (1), B. Chibaudel (2),
J. Desramé (1), J.-F. Fléjou (2), T. André (2),
A. de Gramont (2)
G. Lledo (1), P. Artru (1), B. Chibaudel (2),
C. Tournigand (3), J.-F. Ramée (4), M. Mabro (5),
C. Louvet (2), J. Desramé (1), A. de Gramont (2)
(1) Lyon; (2) Paris.
(1) Lyon; (2) Paris; (3) Créteil; (4) Nantes; (5) Suresnes.
Introduction : L’étude MOSAIC (André T, N Engl J
Med, 2004) a démontré chez les patients opérés d’un cancer
colique de stade II/III un bénéfice en survie sans progression
(SSP) à 3 ans et en survie globale (SG) de l’oxaliplatine ajouté
au 5FU infusionnel et à l’acide folinique (LV5FU2) constituant
ainsi le schéma FOLOFX 4. Celui-ci a également montré un
bénéfice pour les tumeurs avec instabilité microsatéllitaire ou
dMMR (deficient MisMatch Repair) (Fléjou JF ASCO 2014).
Nous rapportons ici : 1) les résultats de MOSAÏC actualisés
aprés 10 ans de suivi et 2) les résultats obtenus dans la
population évaluable pour BRAF.
Introduction : La combinaison d’anticorps
monoclonaux anti-VEGF et anti EGFR a donné des résultats
défavorables dans deux phases III (CAIRO 2 et PACCE).
L’étude DREAM posait la question de l’intérêt de l’erlotinib(E)
en combinaison au bevacizumab (B) en traitements d’entretien
après une chimiothérapie d’induction de 3 à 6 mois.
Patients et Méthodes : DREAM était une
phase III internationale randomisant les patients traités en
première ligne pour un CCRM. Les patients non progressifs ou
opérés après une chimiothérapie d’induction comprenant du B
recevaient soit B (7.5 mg/kg J1 = J21), soit B (même schéma)
et E (150 mg/j per os) comme traitement d’entretien jusqu’à
progression après une stratification par centre, IP à l’inclusion,
taux de PAL, LDH, type de chimiothérapie d’induction induction
(XELOX2-B vs. mFOLFOX7-B ou FOLFIRI-B), statut KRAS,
âge, nombre de sites métastatiques et réponse tumorale and
(RR).
L’objectif principal était la survie sans progression (SSP) depuis
la randomisation, les objectifs secondaires étant la survie
globale (SG), la SSP depuis le début de l’étude, les périodes de
traitements sans chimiothérapie, la toxicité et l’analyse selon le
statut RAS. Une étude qualité de vie était également prévue.
Enfin les résultats du traitement d’induction des 311 premiers
patients étaient analysés (randomisés avant induction entre
FOLFOX-B et XELOX2-B), les patients suivant recevant un
traitement d’induction selon la décision de l’investigateur.
Patients et Méthodes : Les données de survie
à 10 ans sont présentées sur la population entière de l’étude
(n = 2246). Les blocs tumoraux étaient disponibles pour 903
patients permettant une recherche de la mutation V600E du
gène de BRAF par une méthode de préamplification suivie
de la technique ARMSO. Les mutations repérées ont été
confirmées par une technique de pyroséquençage. Dans la
population analysée 15 variables furent analysées en uni/
multivariée quant à leur valeur pronostique pour la SSR.
COMMUNICATIONS ORALES
Résultats : 1. A10 ans dans l’ensemble de la population
(stades II et III), les taux de SSR furent de 61.7% et de 67.5%
(HRDFS 0.82 ; P = 0.007) et les taux de SG de 67.1% et de
71.7% (HROS 0.85, P = 0.043) respectivement dans les bras
LV5FU2 et FOLFOX4. Concernant les patient de stade III le HR
(Hazard Ratio) pour la SSR et la SG fut respectivement de0.79
(p = 0.007) and 0.80 (P = 0.015).
2. Au total, 94 patients (10.4%) présentaient une mutation
de BRAF dont les données de survie sont présentées
dans le tableau 1. En analyse multivarie (n = 903), la
mutation de BRAF n’avait pas de valeur pronostique
pour la SSR (p = 0.82) contrairement au statut dMMR
qui en possédait une en analyse uni et multivariée.
Stades II and III
SSR à 3ans, % (SE)
SG à 10 ans, % (SE)
BRAF muté (n = 94)
-FOLFOX4 (n = 50)
-LV5FU2 (n = 44)
HR (95% CI) P-value
80.0 (5.7)
63.6 (7.2)
0.50 (0.25-0.99) 0.046
75.8 (6.1)
65.7 (7.2)
0.66 (0.31-1.41) 0.287
BRAF sauvage (n = 809)
-FOLFOX4 (n = 413)
-LV5FU2 (n = 396)
HR (95% CI) P-value
78.4 (2.0)
76.1 (2.1)
0.90 (0.72-1.12) 0.338
70.3 (2.3)
68.4 (2.4)
0.94 (0.73-1.20) 0.599
Résultats : Parmi les 701 patients inclus dans le
traitement d’induction, 452 ont été randomisés pour la
maintenance (B, 228 ; BE, 224) avec un suivi médian de
50 mois. Les médianes de SSP des bras B vs. BE étaient
respectivement de 4.9 vs. 5.9 mois (HR 0.77, CI 0.62-0.94 ;
p = 0.012), avec depuis l’inclusion initiale des médiane de SSP
9.3 vs. 10.2 mois (HR 0.76, 95%CI 0.63-0.93 ; p = 0.007).
Les médianes de SG étaient, après randomisation pour la
maintenance, de 22.0 vs. 25.0 mois (HR 0.80, CI 0.63-0.98 ;
p = 0.034), et, depuis l’induction de 26.9 vs. 30.5 mois (HR 0.80,
CI 0.64-0.99 ; p = 0.040). Tous les sous groupes, y compris les
patients avec tumeur mutés KRAS avaient un bénéfice en SG
et taux de réponse sous entretien (KRAS WT 15.4% vs. 24%
(OR 0.58, CI 0.27-1.19 ; p = 0.133), KRAS mut 8.3% vs. 19.7%
(OR 0.37, CI 0.12-1.04 ; p = 0.041) ). Les patients du bras B
arm vs. ceux du bras BE arm avaient moins de diarrhée sévère
(0.9% vs. 9.3%), de rash (0% vs. 21.4%). Le temps moyen de
traitement dans le bras BE était de 110 jours.
Enfin pour les 311 patients randomisés entre XELOX 2 B
versus FOLFOX-B il n y avait pas de différence de SG, SSP
et RR (SG 26.6/23.4 mois (HR 1.24, CI 0.98-1.59 ; p = 0.075),
SSP 7.9/8.7 mois (HR 0.98, CI 0.74-1.31 ; p = 0.918), . RR
(mFOLFOX7/XELOX2) 50.0%/49.3%).
Conclusion : A 10 ans, le bénéfice en survie globale
apporté par l’oxalipltaine, comme traitement adjuvant des
cancers coliques opérés, est confirmé. Les patients avec
tumeur BRAF muté semblent bénéficier du traitement par
FOLFOX4.
Conclusion : La combinaison BE comme traitement de
maintenance du CCRM après une chimiothérapie d’induction
avec B permet d’allonger significativement la SSP et la SG des
patients atteints de CCRM. Cette efficacité existe également
chez les patients KRAS mutés.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9995 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9790 12
Analyse intermédiaire de PRODIGE 9,
étude de phase III randomisant la pause
ou l’entretien avec bévacizumab pendant
les intervalles libres de chimiothérapie
dans le cancer colorectal métastatique
Remerciements, financements, autres :
Remerciements à tous les investigateurs et à l’équipe du
CRGA de la FFCD
Financements :
INCa, Ligue Nationale contre le
Cancer et subvention du laboratoire Roche.
T. Aparicio (1), J. Bennouna (2), K. Le Malicot (3),
F. Ghiringhelli (3), V. Boige (4), J. Taïeb (5),
O. Bouché (6), E. François (7), J.-M. Phelip (8),
C. Borel (9), R. Faroux (10), L. Dahan (11),
S. Jacquot (12), D. Genet (13), F. Desseigne (14),
P. Texereau (15), F. Khemissa (16), E. Suc (17),
Y. Becouarn (18), C.-B. Levaché (19), Y. Rinaldi (11),
J.-B. Bachet (5), C. Lepage (3)
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9359 (1) Bobigny; (2) Nantes; (3) Dijon; (4) Villejuif; (5) Paris;
(6) Reims; (7) Nice; (8) Saint-Étienne; (9) Strasbourg;
(10) La Roche-sur-Yon; (11) Marseille; (12) Montpellier;
(13) Limoges; (14) Lyon; (15) Mont-de-Marsan; (16)
Perpignan; (17) Toulouse; (18) Bordeaux; (19) Périgueux.
Introduction : Le FOLFIRI + bévacizumab (bev) est
une biochimiothérapie (CT) de 1ère ligne standard du cancer
colorectal métastatique (CCRm). En cas de maladie contrôlée
mais considérée comme définitivement non opérables à l’issue
d’un traitement d’induction, des périodes de désescalades
thérapeutiques ou d’intervalles libres de chimiothérapie (ILC)
sont nécessaires pour diminuer la toxicité de la CT. L’intérêt du
maintien d’un traitement par anti-angiogénique seul pendant
l’ILC reste à démontrer.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.18
Patients et Méthodes : L’étude PRODIGE 9
visait à comparer la durée de contrôle de la maladie (DCM)
par une 1ère ligne de CT suivie d’un entretien avec bev (Bras
A) ou d’une pause sans bev (Bras B) au cours de l’ILC. Les
patients (pts) des deux bras recevaient 12 cycles de CT
d’induction par FOLFIRI + bev ; en cas de maladie contrôlée
un ILC était débuté jusqu’à progression. La CT (8 cycles) était
alors réintroduite à la progression ; puis un nouvel ILC était
mis en place et ainsi de suite. La DCM était définie par le délai
entre la randomisation (faite avant tout traitement) et l’échec
de la stratégie, correspondant à la progression de la tumeur
ou le décès au cours d’une séquence de FOLFIRI + bev. Les
hypothèses statistiques prévoyaient un allongement de la DCM
de 10 à 14 mois (α bilatéral = 5%, 1-β = 80, HR = 0.74, Nombre
de pts prévus = 494). Les résultats de l’analyse intermédiaire
(AI) sont présentés après que 203 événements aient été
observés.
COMMUNICATIONS ORALES
Résultats : 494 pts ont été randomisés entre mars 2010
et juillet 2013. L’AI a été réalisée sur les données de 490 pts
(245 dans les deux bras). L’âge médian était de 64,5 années,
218 (44%) pts avaient une tumeur primitive non-réséquée. Au
cours de la CT d’induction, 68% des pts ont reçu les 12 cycles
prévus. Au moment de l’analyse, 60% des pts avaient reçu
seulement la 1ère séquence de FOLFIRI + bev et 29% avaient
reçu 2 séquences. La DCM médiane était de 14,3 mois [95%
IC : 12,16 ; 18,3] dans le bras A et de 13,4 mois [95% IC : 11,7 ;
17,3] dans le bras B (HR = 0,98 ; p = 0,86). La survie sans
progression (SSP) estimée était de 9,2 mois [95% IC : 8,2 ; 9,7]
dans le bras A et 8,0 mois [95% IC : 7,7 ; 9,0] dans le bras B.
La médiane de survie globale n’était pas atteinte au moment de
l’AI. Les toxicités de grade 3-4 ont été observées chez 74% des
pts du bras A et 71% du bras B. Les événements indésirables
graves rapportés étaient attendus.
Conclusion : La stratégie évaluée dans PRODIGE
9, alternant les séquences de CT et d’ILC avec ou sans
entretien par bev, a révélé une DCM prolongée dans les
deux bras et plus longue que prévue dans le bras B. L’AI
ne montre pas d’amélioration significative de la DCM avec
un traitement d’entretien par bev. Une tendance à une SSP
prolongée est observée dans le bras entretien par bev ; ceci
devra être confirmé par l’analyse finale prévu en 2015. Aucune
augmentation de la toxicité dans le bras entretien par bev
n’a été observée. Cette étude valide pour la première fois la
stratégie de réintroduction à progression d’un schéma de CT à
base d’irinotécan en première ligne de CCRm.
13
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.19
Le microbiote intestinal comme marqueur
potentiel du cancer colorectal
diagnostiques supérieures au test HEMOCULT®. L’analyse
fonctionnelle du microbiome intestinal suggère une modification
du métabolisme bactérien associé au CCR. Ces données
originales pourraient permettre d’améliorer le dépistage
non-invasif du CCR et d’offrir de nouvelles opportunités de
prévention du CCR en utilisant le microbiome intestinal comme
cible.
J. Tap (1), G. Zeller (2), A. Voigt (2), A. Amiot (1),
J. Tran Van Nhieu (1), N. de Angelis (1), T. Aparicio (3),
S. Sunagawa (2), J.-R. Kultima (2), J.-P. Carrau (4),
C. Tournigand (1), E. Zrihen (5), M. Von Knebel
Doeberitz (2), P. Schrotz-King (2), M. Kloor (2),
P. Bork (2), I. Sobhani (1)
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9299 (1) Créteil; (2) Heidelberg, ALLEMAGNE; (3) Bobigny; (4)
Paris; (5) Vitry-sur-Seine.
Introduction : Le cancer colorectal (CCR) reste une
maladie très prévalente, à mauvais pronostic et coûteux. Son
dépistage non invasif a permis de réduire son incidence, sa
mortalité et son cout global pour la société. Plusieurs espèces
bactériennes du microbiote intestinal ont été incriminées
dans le développement du CCR mais leur potentiel comme
biomarqueurs reste à explorer. Cette étude présente l’analyse
métagénomique par séquençage total de l’ADN fécal
pour identifier des marqueurs discriminants de taxonomie
microbienne dans un contexte de dépistage.
Patients et Méthodes : Après information et
recueil de consentement, 156 patients à risque de CCR moyen
à élevé, adressés pour une coloscopie de dépistage, ont été
inclus dans une cohorte exploratrice. 335 patients issus de
différents centres européens ont ensuite été inclus dans une
cohorte de validation. Des échantillons fécaux ont été prélevés
au moins deux à quatre semaines à distance de toute prise de
polyéthylène-glycol ou d’antibiotique. Les données cliniques,
endoscopiques et histopathologiques ont été recueillies à
partir des dossiers médicaux ainsi que le résultat du test
HEMOCULT® et la classification TNM. Après l’extraction de
l’ADN fécal, une moyenne de 70 millions de séquences a été
obtenue pour chaque échantillon par la technologie Illumina
HiSeq 2500. L’analyse bioinformatique a été réalisée d’une
part par le logiciel MOCAT pour l’assemblage des séquences
et la détection des gènes et d’autre part par SpecI pour
la détection et la quantification des espèces microbienne.
L’extraction des biomarqueurs et la modélisation ont été
effectuées à l’aide d’une régression logistique de type LASSO.
La mesure des performances du modèle a été faite à travers
des validations croisées 10-fold. Une analyse fonctionnelle
de chaque métagénome a été estimée à partir des bases de
données CAZy et KEGG.
COMMUNICATIONS ORALES
Résultats : Dans la cohorte exploratoire, 156 patients
ont été inclus, 53 dans le groupe CCR et 103 dans le groupe
contrôle (absence de CCR ou d’adénome >7 mm). Dans
la cohorte de validation indépendante, 335 patients ont été
inclus (38 dans le groupe CCR). Après régression logistique,
une combinaison de 18 marqueurs bactériens permettant
de discriminer les patients atteints de CCR et les contrôles,
a été identifiée. La performance diagnostique du modèle
métagénomique (AUROC = 0,86) est supérieure au test
HEMOCULT® avec un gain de sensibilité d’environ 35 %.
La performance diagnostique du modèle métagénomique
était similaire quelle que soit l’âge, le sexe, les antécédents
personnels ou familiaux d’adénome et/ou de CCR et la
classification TNM. Le modèle métagénomique a été validé
dans la cohorte de validation indépendante (AUROC = 0,83).
Par ailleurs, il a été montré que les marqueurs isolés du
microbiome intestinal fécal étaient enrichis sur le microbiote
associé à la tumeur chez les patients du groupe CCR (p <
0.001) suggérant une interaction entre l’hôte et son microbiote
au niveau de la muqueuse tumorale. L’estimation du potentiel
fonctionnel du microbiome intestinal a suggéré une modification
du métabolisme bactérien chez les patients du groupe CCR
sous la forme d’une réduction de l’activité de dégradation des
fibres alimentaires, d’une augmentation du catabolisme des
glycosides de l’hôte et d’une augmentation de la synthèse de
lipopolysaccharides.
Conclusion : L’analyse exhaustive du microbiome
intestinal par une approche métagénomique a permis de
confirmer la présence d’une dysbiose spécifique du CCR.
L’utilisation de marqueurs bactériens permet des performances
14
CO.21
Effets anti-inflammatoires in vitro et in
vivo de la protéine MAM identifiée chez
Fæcalibacterium prausnitzii, une bactérie
majeure du microbiote intestinal et
déficiente dans la maladie de Crohn
L’invalidation de CARD9 induit un
microbiote intestinal pro-inflammatoire
E. Quévrain (1), C. Michon (2), M.-A. Maubert (1),
F. Chain (2), L. Bermudez-Humaran (2), C. Bridonneau (2),
J.-P. Grill (1), C. Aubry (2), N. Breyner (2), J.-M. Chatel (2),
G. Trugnan (1), P. Langella (2), H. Sokol (1), P. Seksik (1)
(1) Paris; (2) Jouy-en-Josas.
B. Lamas (1), C. Bridonneau (2), G. Da Costa (2),
T.-W. Hoffmann (2),
P. Langella (2),
M. Lavie-Richard (2), H. Sokol (1)
Introduction : Un déséquilibre au sein du microbiote
intestinal appelé dysbiose est associé à de multiples maladies
et en particulier aux Maladies Inflammatoires Chroniques
de l’Intestin (MICI). La pathogénèse des MICI reste encore
inconnue mais implique une réponse immunitaire intestinale
dérégulée vis-à-vis du microbiote intestinal chez des hôtes
génétiquement prédisposés. Parmi ces facteurs génétiques,
on retrouve des polymorphismes touchant le gène Card9
(Caspase Recruitment Domain 9). Ce gène code une
protéine adaptatrice exprimée dans les cellules présentatrices
d’antigènes et qui joue un rôle dans la détection d’une grande
variété de micro-organismes intestinaux commensaux et
pathogènes. Des travaux récents ont montrées que les souris
invalidées pour le gène Card9 (Card9-KO) présentaient une
sensibilité accrue à la colite induite par le dextran sulfate
sodium (DSS) et une réponse immune anormale, avec une
diminution de la production d’IL-6, IL-17, IFN-γ et IL-22 dans le
colon. D’autre part il a été observé que le microbiote des souris
Card9-KO était différent de celui des souris sauvages (WT).
Le but de cette étude a été d’explorer le rôle du microbiote
intestinal dans la susceptibilité des souris Card9-KO à la colite
induite par le DSS.
(1) Paris; (2) Jouy-en-Josas.
Introduction : Des travaux récents de notre équipe
nous ont permis de mettre évidence l’existence d’une protéine
de 15kDa (MAM) produite par Faecalibacterium prausnitzii,
une bactérie commensale impliquée dans la physiopathologie
de la maladie de Crohn. La protéine MAM et/ou les peptides
issus de cette protéine, détectés dans le surnageant de culture
de F. Prausnitzii, participent à l’effet anti-inflammatoire de cette
bactérie en diminuant l’activation de la voie NF-κB dans les
cellules épithéliales intestinales. Nous avons souhaité évaluer
l’effet anti-inflammatoire de la protéine MAM, à la fois in vitro,
sur la voie NF-κB, et in vivo dans un modèle de colite murine.
Matériels et Méthodes :
En raison de la
forte hydrophobicité de la protéine MAM, nous empêchant de
l’obtenir par synthèse chimique totale ou par expression dans un
système hétérologue, nous avons développé une approche de
biologie moléculaire en transfectant le gène codant la protéine
MAM dans un modèle de cellule épithéliale (HEK293, HT29)
sans et avec stimulation de la voie NF-κB (par CARD-11 ou
IKKβ) et en utilisant un système rapporteur bioluminescent de
la voie NF-κB. Pour étudier l’effet anti-inflammatoire de MAM
in vivo, une stratégie utilisant une de souche Lactococcus
lactis capable de délivrer un ADNc a été adoptée. Deux types
de plasmides, pILMAM (contenant l’ADNc de MAM sous la
dépendance du promoteur pCMV) et son équivalent pILEMPTY
ont été utilisés. Ces souches ainsi transformées ont été données
en gavage à des souris soumises à une colite induite par le
DNBS. Différents paramètres ont été mesurés afin d’évaluer
l’effet de la protéine MAM sur l’inflammation (poids, score
macroscopique de Wallace, dosage de cytokines dans les
ganglions mésentériques).
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.20
Résultats : La transfection du gène de la protéine MAM
(MAM+) dans des cellules épithéliales (HEK293T, HT29) a
permis d’observer une diminution significative de l’activation
de la voie NF-κB par CARD-11 (24 ± 3 x UA d’activation dans
les cellules MAM- vs. 4 ± 1 x UA d’activation dans les cellules
MAM+) avec un effet-dose. Cette diminution de l’activité de
NF-κB a été également observée dans le système MAM+
après stimulation par IKKβ (partie distale de la voie NF-κB).
De plus, nous avons observé, en microscopie à fluorescence
dans les cellules HEK293, une localisation péri-nucléaire de
la protéine MAM ainsi qu’une co-localisation de cette protéine
avec IKKβ. Ces données confortent les résultats obtenus sur la
signalisation cellulaire du surnageant de F. Prausnitzii. In vivo,
nous avons obtenu une amélioration du tableau inflammatoire
dans le cas de colites induites au DNBS chez les souris ayant
reçu par voie orale la souche de L. Lactis pILMAM vs. celles
ayant reçu la souche de L. Lactis pILEMPTY. Il a ainsi été
observé une perte de poids moindre, un score macroscopique
amélioré et une diminution de la production des cytokines proinflammatoires INF-ɣ et IL17-A chez les souris pILMAM. La
présence de l’ARNm ainsi que de la protéine MAM in vivo a
également été observée.
Résultats : La colite induite par le DSS est plus sévère
dans les souris GF MKO comparée aux souris GF MWT,
avec une perte de poids et un score DAI plus élevés durant la
période de récupération (p<0,05 des jours 8 à jours 12 après
DSS). De plus, le score histologique est significativement
supérieur dans les souris GF MKO. L’analyse transcriptomique
du colon montre des profils différents entre les deux groupes.
L’expression des cytokines de types Th1 tel que l’IFN-γ est plus
forte dans les souris GF MKO alors que celle des cytokines de
types Th2 (IL-4, IL-5) est diminuée. Par ailleurs, on observe
dans les souris GF MKO une réduction de l’expression d’IL22 qui est impliquée dans la réparation tissulaire intestinale.
De nombreuses chimiokines comme CCL3, CXCL2 et CXCL3
sont également sous-exprimées dans les animaux GF MKO.
Conclusion : Les souris axéniques colonisées avec le
microbiote de souris Card9-KO sont davantage susceptible à
la colite induite par DSS que les souris axéniques colonisées
avec le microbiote de souris WT. De plus, la réponse immune
des souris GF MKO est déséquilibrée. Cette étude montre
que le microbiote intestinal joue un rôle dans la susceptibilité
des souris Card9-KO à la colite induite par le DSS. Outre son
implication directe dans la réponse immune, Card9 pourrait
participer à la pathogénèse des MICI via la modulation du
microbiote intestinal.
Conclusion : L’expression in situ de la protéine
MAM, dans un modèle de colite murine, a permis de montrer
les propriétés anti-inflammatoires de MAM. Ces données in
vivo confirment les résultats observés in vitro sur la voie NfκB. Des travaux sont actuellement menés afin d’identifier les
partenaires cellulaires de MAM et d’affiner nos connaissances
sur son mode d’action anti-inflammatoire dans les cellules
épithéliales intestinales.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9236 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9307 15
COMMUNICATIONS ORALES
Matériels et Méthodes : Quarante souris
axéniques (GF) C57BL/6 WT ont été randomisées en deux
groupes dans des isolateurs séparés et colonisées par
gavage avec le microbiote fécal de souris C57BL/6 WT (GF
MWT) ou de souris Card9-KO (GF MKO). Trois semaines
après l’inoculation de la flore, les souris ont reçu 2% de DSS
dans l’eau de boisson pendant 7 jours puis de l’eau pendant
5 jours. Un bilan quotidien des souris a été effectué afin de
déterminer la perte de poids des animaux et l’index d’activité
de la colite. Le score histologique de l’inflammation a été
déterminé en fin d’expérience. Les transcrits de 179 gènes
associés à l’inflammation ont été quantifiés au niveau du
colon par la technologie Nanostring® (Mouse inflammation
Codeset). L’analyse statistique a été réalisée avec des tests
non paramétriques et les différences avec un P inférieur à 0,05
ont été considérées significatives.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.22
CO.23
Effet protecteur de la neurostimulation
sacrée dans un modèle préclinique de
colite aiguë au TNBS
La N-acyl-homosérine lactone 3-oxoC12, molécule du dialogue interbactérien
(quorum sensing), exerce des effets sur
l’hôte : vers une implication du quorum
sensing dans les maladies inflammatoires
chroniques intestinales
A.-C. Cabral Cordeiro Da Silva (1), J. Brégeon (1),
P. Aubert (1), J. Jaulin (1), J. Chevalier (1),
J. Hervouet (1), D. Minault (1), E. Coron (1),
G. Meurette (1), M. Neunlist (1)
(1) Nantes.
C. Landman (1), M. Clément (1), H. Nsiri (1),
E. Quévrain (1), T. Bazin (1), L. Brot (1), J.-P. Grill (1),
M.-A. Maubert (1), L. Humbert (1), H. Sokol (1),
G. Trugnan (1), D. Rainteau (1), P. Seksik (1)
Introduction : Les maladies inflammatoires chroniques
de l’intestin (MICI) touchent principalement les sujets jeunes et
entraînent un préjudice important à leur qualité de vie avec un
coût sociétal élevé. Bien que les traitements pour les MICI ont
fait des progrès récents, notamment avec la thérapie biologique,
les effets secondaires, la perte d’efficacité et la prévention des
rechutes restent encore à maîtriser. Un taux encore considérable
de patients auront recours à un traitement chirurgical. Au
cœur de la pathogénèse des MICI, il existe des altérations de
la barrière épithéliale intestinale (BEI) déterminées par une
hyperperméabilité et un défaut de réparation. Cependant les
thérapies que ciblent le renforcement de la BEI sont actuellement
inexistantes. Le système nerveux entérique (SNE) est un des
principaux régulateurs de l’homéostasie de l’intestin et des
fonctions de la BEI. La stimulation des racines sacrées (SRS),
utilisée couramment dans le traitement des troubles fonctionnels
de l’intestin, a été montrée ayant un effet de renforcement de la
BEI, probablement par l’activation du SNE (1). Ainsi, le but de
cette étude a été de déterminer l’effet protecteur de la SRS sur
la BEI lors d’une inflammation colique aiguë.
(1) Paris.
Introduction :
La dysbiose associée aux maladies
inflammatoires chroniques intestinales (MICI) entraîne des
modifications profondes de l’écosystème bactérien. Nous
avions montré que le profil des molécules du dialogue interbactérien, les N-acyl-homosérine lactones (AHLs), était
altéré au cours de la dysbiose. En particulier, on observait au
cours de cette dysbiose une carence en une AHL dominante
de l’écosystème intestinal, la 3-oxo-C12 : 2. Ces résultats
nous ont invité à étudier le rôle fonctionnel de cette AHL sur
le microbiote intestinal et sur l’hôte. Cette molécule n’étant
actuellement pas synthétisée, nous nous sommes intéressés à
une AHL structurellement proche : la 3-oxo-C12. Connaissant
l’existence d’enzymes de l’hôte (les paraoxonases) impliquées
dans le quorum quenching, déficientes dans les MICI (1), il
nous est apparu intéressant d’étudier le rôle fonctionnel de
la 3-oxo-C12 sur les voies de l’inflammation. Le but de notre
étude était donc d’étudier la capacité de la 3-oxo-C12 à
interagir avec des cellules eucaryotes telles que les cellules
épithéliales intestinales et les cellules immunes.
Matériels et Méthodes : Seize porcs ont été
COMMUNICATIONS ORALES
implantés bilatéralement au niveau de S3 et ont été soumis à
un lavement rectal au TNBS. Huit porcs ont reçu une stimulation
continue pendant 6h (3h avant et 3h après le lavement), alors
que les animaux du groupe contrôle ont été implantés mais non
stimulés. Des biopsies rectales ont été obtenues avant (T0) et 1h,
3h, 24h après le lavement au TNBS pour des analyses ex vivo.
Les fonctions et la structure de la BEI, ainsi que l’inflammation
intestinale ont été étudiées par des approches histologiques
et transcriptomiques. La perméabilité paracellulaire et
transcellulaire a été évaluée en chambres d’Ussing. De plus, des
analyses in vivo par endoscopie et endomicroscopie confocale
(EMC) ont été réalisées pour analyser la muqueuse rectale.
Matériels et Méthodes :
Nous avons tout
d’abord étudié la localisation subcellulaire de la 3-oxo-C12
(1µM) couplée à la fluorescéine en microscopie confocale
sur un modèle de cellules épithéliales humaines (Caco-2).
Des marquages complémentaires étaient réalisés comme
suit : marquage des membranes par la Lectine Wheat
Germ agglutinin (WGA), du noyau par le DRAQ 5 et de
l’euchromatine par un anticorps anti-histone3. Les effets de la
3-oxo-C12 ont ensuite été testés sur les macrophages murins
Raw264.7 et comparés à ceux exercés par une AHL à chaîne
courte (C4). Différentes conditions ont été testées pour chaque
AHL : concentrations de 1 à 10 µM dans le DMSO, sans et
avec 2-hydroxyquinoline (2HQ) (100 µM) un inhibiteur des
paraoxonases, sans et avec stimulation par l’INF-γ (20UI/mL)
et le LPS (50ng/mL). La réponse des cellules Raw264.7 était
évaluée par les taux de TNF-α et l’IL-6 dans le surnageant
après 6h de contact avec les AHLs et exprimée en pg/mg
protéines.
Résultats : Nos résultats ont montré pour les deux
groupes une augmentation précoce et significative de la
perméabilité intestinale dès 1h après le TNBS. Après 24h, la
perméabilité restait encore significativement élevée par rapport
au niveau à T0 pour le groupe contrôle, alors que pour le groupe
stimulé elle était comparable à T0. Conséquemment, le score
UCEIS à 24 h pour le groupe stimulé était diminué par rapport
au groupe contrôle. L’EMC a caractérisé les altérations des
propriétés de cryptes induites par le TNBS à 24 h. La SRS a
été capable de réduire significativement ses modifications. De
plus, à 24h, la desquamation épithéliale était significativement
augmentée dans le groupe contrôle par rapport à T0. Finalement,
l’expression transcriptomique et protéique de ZO-1, une protéine
impliquée dans la régulation des jonctions serrées, et donc de
la perméabilité de la BEI, était significativement supérieure pour
le groupe stimulé à 24h. Nos résultats démontrent que la SRS
favoriserait la réparation des lésions aiguës de la muqueuse
induites par le TNBS, en rétablissant la perméabilité et la structure
de la BEI.
Résultats :
En microscopie confocale, nous avons
pu observer une localisation intracellulaire de la 3-oxo-C12
à 1µM après 1 heure. Plus précisément, on observait une
co-localisation avec l’euchromatine suggérant un rôle de
facteur transcriptionnel de cette molécule bactérienne chez
l’hôte. La fluorescence diminuait après addition dans le
milieu de 3-oxo-C12 non fluorescente en excès (20 µM) et
l’on n’observait pas de fluorescence intracellulaire avec la
fluorescéine seule (témoin négatif). Sur les cellules Raw264.7,
nous avons mis en évidence une diminution significative de
l’IL-6 6h après stimulation par l’IFN-γ et le LPS en présence
de 3-oxo-C12 à la concentration de 5µM et de 2HQ par
rapport au témoin négatif (DMSO + 2HQ) : 23208 +/- 4639 vs.
95373 +/-12875 pg/mg de protéines, p = 0,03. On observait
également une diminution (non significative) du TNF-α dans les
mêmes conditions. En présence de C4 à 5µM avec 2HQ, on
n’observait pas de diminution significative de l’IL-6 et du TNF-α
6h après stimulation.
Conclusion :
En conclusion, notre étude a permis
de démontrer l’effet protecteur de la SRS après un stress
inflammatoire aigu dans un modèle préclinique. A ce jour, il
n’existe pas de traitement ciblant le renforcement de la barrière
intestinale. Dans ce contexte, si ces résultats se confirment
dans des modèles chroniques et ainsi que chez l’homme,
l’utilisation de la SRS pourrait représenter une thérapie
prometteuse dans la prise en charge des MICI et des maladies
avec une dysfonction de la BEI. L’utilisation du modèle
préclinique favorisera un transfert rapide de cette technique à
l’homme.
Conclusion : Nous avons pu mettre en évidence
que la 3-oxo-C12, une AHL structurellement proche de la
3-oxo-C12 : 2, identifiée dans l’écosystème intestinal humain,
interagissait avec les cellules eucaryotes en pénétrant les
cellules épithéliales intestinales. Par ailleurs, elle exerce un
effet anti-inflammatoire à faible concentration et en présence
d’inhibiteur des PON sur un modèle de macrophages murins.
Références : 1. Neurogastroenterol Motil 2012 ; 24,
267-e110.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9913 16
in Crohn’s disease and ulcerative colitis. Inflamm Bowel Dis.
2009 Jan ; 15 (1) : 93-9.
L’appendicectomie est un facteur de
risque de dysplasie de haut grade et de
cancer colorectal dans la rectocolite
hémorragique
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9375 Y. Harnoy (1), Y. Bouhnik (2), V. Desfourneaux-Denis (1),
L. Maggiori (2), L. Sulpice (1), D. Cazals-Hatem (2),
B. Larroque (2), K. Boudjema (1), Y. Panis (2),
E. Ogier-Denis (3), X. Treton (2)
Références : (1) Boehm D, et al. Paraoxonase-1 status
(1) Rennes; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Paris.
Introduction :
L’appendicectomie est actuellement
considérée comme un facteur protecteur de la rectocolite
hémorragique (RCH). Le but de ce travail était de déterminer
si l’appendicectomie chez les patients RCH pouvait favoriser
l’émergence de dysplasie de haut grade (DHG) ou de cancer
colorectal (CCR).
Matériels et Méthodes : Deux groupes de
souris mâles d’un nouveau modèle murin de RCH (modèle
Interleukine 10/NADPH Oxidase-1 double knock-out, ou
modèle IL10/Nox1DKO), appariés par âge, ont été opérés :
résection du patch caecal (équivalent lymphoïde murin de
l’appendice humain, groupe RPC) versus laparotomie blanche
(groupe contrôle). Celles-ci ont été euthanasiées un mois
plus tard et leurs colons ont été analysés en aveugle par un
anatomopathologiste spécialisé dans la RCH et le CCR.
La sévérité de la colite et la présence de DHG/CCR ont été
évaluées. Une comparaison statistique des résultats des 2
groupes a été réalisée. Parallèlement, une étude bicentrique
rétrospective a analysé les caractéristiques des patients RCH
opérés de colectomie consécutivement entre 2001 et 2011.
Leurs antécédents, dont celui d’appendicectomie, ont été
recherchés. La présence de l’appendice, d’une DHG et/ou
d’un CCR sur les pièces de colectomie ont été recherchées en
aveugle par un anatomopathologiste spécialisé. Une analyse
univariée et multivariée des facteurs de risque de DHG/CCR,
incluant l’antécédent d’appendicectomie, a été réalisée.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.24
Dans le modèle murin IL10/Nox1DKO, 40
souris ont été opérées, 20 dans chaque groupe. La mortalité
était nulle. L’équivalent d’appendicectomie n’a pas montré
d’effet protecteur ou curateur sur la colite (p = 0.97) à 1 mois.
Dans le groupe RPC, 10 souris sur 20 (50%) ont développé
sur le colon proximal une DHG ou un CCR (6 DHG et 4 CCR)
et 3 souris supplémentaires ont développé une dysplasie
de bas grade (DBG) colique, tandis que dans le groupe
contrôle, aucune souris (0/20) n’a développé de DBG, DHG
ou CCR (p = 0.0003). Dans l’étude chez l’homme, parmi les
232 patients atteints de RCH et consécutivement opérés de
colectomie, 15 présentaient un antécédent d’appendicectomie
et 39 présentaient une HGD ou un CCR. Parmi les patients
avec antécédent d’appendicectomie, 5 présentaient un
CCR (33%) et 4 une HGD (27%). Chez les patients nonappendicectomisés, 12 présentaient un CCR (5.5%) et 18
une HGD (8.3%). En analyse multivariée, un antécédent
d’appendicectomie était le facteur de risque indépendant le
plus important de survenue de DHG/CCR chez les patients
RCH [p = 0.005, OR = 17.16 (CI95% = 3.5-84.2) ].
Conclusion : Sur un nouveau modèle murin de RCH-
like (modèle IL10/Nox1DKO), la résection du patch caecal
(équivalent lymphoïde de l’appendice) entrainait l’apparition de
DHG/CCR à 1 mois de vie dans 50% des cas. Chez l’homme,
notre étude a identifié l’antécédent d’appendicectomie comme
le plus important facteur de risque indépendant de néoplasie
colorectale. Nous recommandons de surveiller attentivement
les patients RCH avec antécédent d’appendicectomie et de
ne pas pratiquer d’appendicectomie à but thérapeutique chez
les patients RCH jusqu’à confirmation de nos données par
d’autres études.
Remerciements, financements, autres :
AFA (association François Aupetit), SFCD (Société française
de chirurgie digestive).
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9952 17
COMMUNICATIONS ORALES
Résultats :
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.25
Plénière
Impact de la réponse virale soutenue sur
les complications hépatiques et extrahépatiques à 5 ans chez les patients ayant
une cirrhose virale C compensée inclus
dans la cohorte ANRS CO12 CirVir
vasculaires), avec comme conséquence un allongement
de la survie. L’augmentation de la probabilité de RVs. suite
à l’introduction récente des antiviraux directs de seconde
génération devrait profondément modifier l’histoire naturelle de
la cirrhose virale C dans les années à venir.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9319 P. Nahon (1), V. Bourcier (1), R. Layese (2),
N. Talmat (1), S. Allam (3), P. Marcellin (4),
D. Guyader (5), S. Pol (3), D. Larrey (6), F. Zoulim (7),
D. Roulot (8), V. de Lédinghen (9), D. Ouzan (10),
J.-P. Zarski (11), J.-C. Trinchet (1), F. Roudot-Thoraval (2)
(1) Bondy; (2) Créteil; (3) Paris; (4) Clichy-la-Garenne; (5)
Rennes; (6) Montpellier; (7) Lyon; (8) Bobigny; (9) Pessac;
(10) Saint-Laurent-du-Var; (11) Grenoble.
Introduction : Les effets bénéfiques des traitements
anti-viraux C n’ont jamais été évalués de façon prospective.
L’objectif était d’étudier les effets de la réponse virale soutenue
(RVs.) sur l’incidence des complications survenant dans une
cohorte prospective de patients ayant une cirrhose virale
C compensée avant l’introduction des antiviraux directs de
seconde génération en France.
COMMUNICATIONS PLÉNIÈRES
Patients et Méthodes : Les patients répondant
aux critères d’inclusion suivants ont été inclus dans la cohorte
par 35 centres français : a) cirrhose histologiquement prouvée ;
b) liée au VHC ou au VHB ; c) appartenance à la classe A de
Child-Pugh ; d) absence de complication hépatique antérieure
à l’inclusion. Les patients étaient suivis prospectivement tous
les 6 mois.
Résultats : Un total de 1672 patients a été
consécutivement inclus entre Mars 2006 et Juin 2012.
Parmi eux, 1323 patients étaient mono-infectés par le VHC
[âge 55 ans, hommes 63,5%, Génotype 1 : 62%, 2 : 5%, 3 :
14%, 4 : 8%, autre et DM : 11%]. A l’inclusion 1234 (93%)
patients étaient sous traitement antiviral ou avaient bénéficié
antérieurement d’un traitement, 398 (30,1%) ayant une virémie
C négative. A la date de point de janvier 2014, correspondant
à suivi médian de 43 mois, 517 (41,9%) avaient une charge
virale C négative, témoignant d’une RVs. chez 402 (34,8%)
patients après au moins un traitement à base d’interferon (avec
anti-protéase de première génération chez 96 patients). Les
facteurs indépendants associés à une plus grande probabilité
de RVs. étaient un âge jeune, une infection par un génotype
2 ou 3, l’absence de thrombopénie, d’hypoalbuminémie et
d’augmentation des gamma-GT. Durant la même période de
suivi, les évènements suivants ont été recensés : tumeurs
primitives du foie [TPF, n = 141 dont 136 carcinomes
hépatocellulaires (CHC) ], décompensation hépatique (définie
par la survenue d’un premier épisode d’ascite, hémorragie
digestive ou d’ encéphalopathie hépatique, n = 170), infection
bactérienne (n = 159, dont pulmonaires = 43, urinaires = 40,
cutannées = 15, ascite = 15, autres = 45), complications
cardio-vasculaires (n = 98), cancers extrahépatiques (n = 61).
Les patients ayant une RVs. avaient un risque diminué de
survenue d’un CHC [Incidence cumulée à 5 ans (CumI
5 ans) : 4,9% vs. 20,7%, Log-rank<0,0001], d’une première
décompensation hépatique [CumI 5 ans : 7,4% vs. 21,5%,
Log-rank<0,0001], d’une première infection bactérienne [CumI
5 ans : 9,9% vs. 18,7%, Log-rank = 0,003] et d’un premier
évènement cardio-vasculaire [CumI 5 ans : 5,2% vs. 10,3%,
Log-rank = 0,02]. Cent vingt-quatre décès ont été recensés
[insuffisance hépatique ou progression d’une TPF : 62 (56%),
infection bactérienne : 17 (15%), autre cause : 31 (28%),
DM = 14]. La mortalité globale était plus faible chez les patients
ayant obtenu une RVs. (CumI 5ans = 3% vs. 15,6%, Logrank<0,0001). En analyse multivariée, l’obtention d’une RVs.
était un facteur indépendant de diminution du risque de CHC
(HR = 0,36 [0,21-0,63], P<0,0001), d’infection bactérienne
(HR = 0,64 [0,45-0,91], P = 0,01) et de survenue d’évènements
cardiovasculaires (HR = 0,59 [0,37-0,95], P = 0,003).
Conclusion : L’obtention d’une RVs. chez les patients
ayant une cirrhose virale C compensée diminue le risque de
complications hépatiques (CHC, décompensation) et extrahépatiques (infections bactériennes, évènements cardio18
Plénière
RAINBOW : phase 3, randomisée,
en double aveugle, comparant
ramucirumab+paclitaxel (PT) au
placebo+PT chez des patients ayant
un adénocarcinome métastatique de
l’estomac ou de la jonction gastroœsophagienne en progression après une
1ère ligne de traitement
Tableau 1 : Taux d’amélioration/stabilisation de certains
paramètres de QdV sélectionnés
RAM+PT (N=330)
M. Ychou (1), M.-G. Delgado (2), P. Rougier (2),
E. Kalbacher (3), J.-M. Gornet (2), D. Pezet (4),
J.-F. Seitz (5), C. Borg (6), J.-M. Phelip (7),
J.-P. Metges (8), M. Emig (9), A. Liepa (10),
R. Carlesi (11), K. Chandrawansa (12), H. Wilke (13)
PT (N=335)
6 sem
12 sem
6 sem
12 sem
QdV Globale
53%
36%
50%
27%
Fonction Physique
56%
41%
47%
28%
Fatigue
45%
35%
43%
25%
Douleur
56%
41%
49%
27%
Perte d’appétit
60%
43%
54%
33%
Conclusion : L’objectif principal est atteint avec une
amélioration statistiquement significative de la SG > 2 mois
observée sous RAM+PT, chez des pts ayant progressé
après chimiothérapie de L1. La SSP et le taux de RO sont
significativement améliorés. Des neutropénies ont été plus
fréquemment rapportées sous RAM+PT, mais l’incidence
des neutropénies fébriles était faible et comparable entre les
deux bras. Par rapport au bras PT, la QdV a été maintenue
plus longtemps et plus de pts ont rapporté un score stable ou
amélioré.
(1) Montpellier; (2) Paris; (3) Montbéliard; (4) ClermontFerrand; (5) Marseille; (6) Besançon; (7) Saint-Priest-enJarez; (8) Brest; (9) Bad Homburg, ALLEMAGNE; (10)
Indianapolis, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (11) Sesto,
ITALIE; (12) New Jersey, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (13)
Essen, ALLEMAGNE.
Introduction : Ramucirumab (RAM) est un anticorps
monoclonal IgG1 totalement humain ciblant le domaine
extracellulaire du VEGFR2. RAINBOW est une phase 3,
en double aveugle, contrôlée vs. Placebo (PL), qui a évalué
l’efficacité et la tolérance du PT +/- RAM chez des patients
(pts) ayant un ADK métastatique de l’estomac ou de la jonction
(JGO) ayant progressé pendant ou dans les 4 mois suivant une
1ère ligne de chimiothérapie associant un sel de platine et une
fluoropyrimidine +/- une anthracycline.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.26
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9072 Patients et Méthodes : Les pts ont reçu RAM
(8 mg/kg en perf IV toutes les 2 sem) ou PL associés au PT
(80 mg/m2 en perf IV à J1,8, 15 toutes les 4 sem). Le traitement
était poursuivi jusqu’à progression, toxicité inacceptable, ou
décès. Les pts avaient un PS ≤ 1 et une fonction des organes
satisfaisante. Le critère principal d’évaluation était la survie
globale (SG). Les critères secondaires comprenaient la survie
sans progression (SSP), le taux de réponse objective (RO), le
temps jusqu’à progression (TTP), la tolérance et la Qualité de
vie (QdV). Pour la QdV, les pts ont complété le questionnaire
EORTC QLQ-C30 (v3) à l’entrée, toutes les 6 sem après le
début du traitement et en sortie d’étude. Le temps jusqu’à
dégradation de chacun des paramètres de QdV était défini
comme le temps entre la randomisation et la 1ere aggravation
> 10 points (échelle de 100). Les scores ont été classé
améliorés ou aggravés en cas de changement ≥ 10 points par
rapport à l’entrée dans l’étude, sinon classés stables.
COMMUNICATIONS PLÉNIÈRES
Résultats : 665 pts ont été randomisés (RAM+PT : 330 ;
PL+PT : 335) dont 34 pts (5.1%) français. Les caractéristiques
des pts à l’inclusion étaient comparables dans les deux bras. Le
HR de la SG était de 0,807 (IC à 95% 0,678-0,962 ; p = 0,0169).
La SG médiane était de 9,63m avec RAM+PT vs. 7,36m dans
le bras PT. Le HR de la SSP était de 0,635 (IC à 95% 0,5360,752 ; p <0,0001). La SSP mediane était de 4,40m vs. 2,86m.
Le TTP median était de 5,5m vs. 3,0m (p <0,0001). Le taux
de RO était de 28% pour RAM+PT vs. 16% (p = 0,0001). Les
EI de grade ≥ 3 survenus chez >5% des pts sous RAM+PT
(vs. PT) étaient : neutropénie (40,7 vs. 18,8%), leucopénie
(17,4 vs. 6,7%), hypertension (14,1 vs. 2,4%), anémie (9,2
vs. 10,3%), fatigue (7 vs. 4 %), douleurs abdominales (5,5 vs.
3,3%) et asthénie (5,5 vs. 3,3%). Des neutropénies fébriles ont
été observées chez 3.1% des pts sous RAM+PT vs. 2.4%. Sur
les 15 paramètres de QdV, 14 avaient un HR <1, indiquant un
temps jusqu’à dégradation de QdV similaire ou allongé pour
RAM+PT. Un HR <0,75 a été observé pour le paramètre « état
émotionnel » et pour les nausées/vomissements et > 1 pour
la diarrhée. Pour tous les paramètres de QdV et à tous les
temps d’évaluation sous traitement, la proportion de pts ayant
un score amélioré ou stabilisé était numériquement superieur
dans le bras RAM+ PT (Tableau 1) ; avec en général, plus de
pts classés stable qu’en amélioration.
19
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.27
Plénière
CO.28
Evaluation prospective du meilleur
diagnostic rapide d’une infection à
Clostridium difficile à l’admission chez
les patients hospitalisés pour maladie
inflammatoire chronique intestinale (MICI)
en poussée
P. Bruscella (1),
C. Baudesson (1),
H. Danso (1), S. Lachkeur (1), M. Trabucchi (2),
J.-M. Pawlotsky (1), C. Féray (1) (1) Créteil; (2) Nice.
H. Sokol (1), V. Lalande (1), A. Bourrier (1),
I. Nion-Larmurier (1), S. Rajca (1), P. Seksik (1),
J. Cosnes (1), F. Barbut (1), L. Beaugerie (1)
(1) Paris.
Introduction : Lors de l’infection par le VHC, le génome
viral est exposé à la machinerie cellulaire de dégradation des
ARN. En effet, l’ARN du VHC est une cible pour les RNases
cellulaires du fait : (i) de l’absence de coiffe méthylée au
niveau de l’extrémité 5’-non-traduite (5’-UTR), (ii) de l’absence
de queue poly-A au niveau du 3’-UTR, et (iii) de la présence
d’éléments déstabilisateurs (séquences riches en AU). Notre
hypothèse est que le VHC a développé des stratégies de
protection contre la machinerie de dégradation des ARNs.
Introduction : Au cours des maladies inflammatoires
chroniques de l’intestin (MICI), une infection à Clostridium
difficile peut être un facteur déclenchant ou aggravant d’une
poussée. Il est donc nécessaire de diagnostiquer cette
infection le plus rapidement possible afin de la traiter. L’objectif
de notre étude était d’évaluer plusieurs méthodes de diagnostic
rapide d’infection à C. Difficile dans une cohorte de patients en
poussée de MICI.
Nos travaux récents ont montré que l’expression de nombreux
gènes de l’hôte était altérée aux niveaux transcriptionnel et
traductionnel lors de l’infection par le VHC (Colman, J. Virol,
2013). Parmi les gènes dont l’expression est diminuée, on
retrouve KHSRP, qui code une protéine interagissant avec
les ARN au niveau de séquences riches en AU, capable
de recruter des RNases cellulaire (dont XRN1 et DIS3) et
intervenant dans la maturation de micro-ARN (Trabucchi M,
Nature 2009). Le but de ce travail est de comprendre le rôle
de la protéine KHSRP dans ces mécanismes au cours de
l’infection par le VHC.
Patients et Méthodes :
Une recherche
systématique de Clostridium difficile et de ses toxines a été
réalisée à l’admission lors de 461 hospitalisations consécutives
(342 patients) pour poussée de MICI dans un centre tertiaire
entre septembre 2012 et mai 2014. En parallèle la même
analyse a été réalisée sur 237 échantillons provenant de 198
patients non atteints de MICI suspects d’infection à C. Difficile
(ICD) et hospitalisés dans le même service. Pour tous les
échantillons une recherche de Glutamate déshydrogénase
(GDH) était réalisée ainsi qu’une recherche de C. Difficile par
culture et une recherche de toxine libre (toxinogenicité du filtrat
de selle). Par ailleurs, une recherche de toxines par méthodes
ELISA (Toxab Quik chek) était réalisée dans 168 cas en même
temps que la GDH. Dans les situations discordantes, une PCR
toxine, une culture enrichie, une recherche de toxinogenicité
de la souche en culture étaient réalisées. La positivité
conjointe de la culture et la recherche de toxine libre (ou la
toxinogenicité de la souche en culture) étaient considérées
comme la référence.Une analyse univariée suivie d’une
analyse multivariée (régression logistique) était réalisée pour
déterminer les facteurs prédictifs de positivité de la recherche
de C. Difficile à l’admission des patients atteints de MICI (seule
la 1ere mise en évidence de C. Difficile était prise en compte
pour cette analyse). Les facteurs pris en compte dans l’analyse
étaient le phénotype (type de MICI, topographie de la maladie,
durée d’évolution), l’activité inflammatoire (autre poussée
de la maladie dans les 2 ans précédant), les traitements, le
tabagisme et les antécédents de chirurgie.
Matériels et Méthodes :
La réplication du
VHC dans des cellules hépatocytaire Huh7 où l’expression de
KHSRP est réduite au silence a été analysée dans le modèle
de la souche de VHC infectieuse JFH-1 exprimant la Gaussia
luciférase. L’effet du « silencing » de KHSRP sur la traduction
et la dégradation dépendante des UTR 5’ et 3’ du VHC a utilisé
des ARN non-réplicatifs, portant les extrémités 5’ et 3’ UTRs
de l’ARN viral et conditionnant la traduction du gène codant
la Renilla luciférase. La dégradation des ARNs non réplicatifs
a été analysée par Northern Blot et RT-qPCR. MiR-122, let7a, let-7b, miR-455-3P, et miR-155 ont été quantifiés par RTqPCR. Les modifications post-traductionnelles et la localisation
nucléaire ou cytoplasmique de KHSRP ont été étudiées par
in situ « Proximity Ligation Assay » (PLA). La colocalisation
de l’ARN viral et de la protéine KHSRP a été réalisée par
hybridation in situ, avec des oligonucléotides spécifiques
marqués en 3’ avec la digoxigénine (DIG), couplée à une PLA
utilisant des anticorps anti-DIG et anti-KHSRP.
Résultats : Lors de l’infection par JFH1, nous avons
COMMUNICATIONS PLÉNIÈRES
Plénière
Le virus de l’hépatite C (VHC) inhibe la
dégradation cytoplasmique de l’ARN viral et
stimule la maturation nucléaire de miR-122
en modifiant l’expression et la localisation
subcellulaire de KHSRP, composant de la
machinerie de dégradation des ARN
observé une diminution de l’expression de KHSRP, non
retrouvée dans des cellules exprimant le réplicon subgénomique du VHC codant uniquement les protéines virales
non-structurales. Ceci suggère que les protéines structurales
sont impliquées dans cette inhibition. Dans les cellules
infectées, nous avons montré par PLA une phosphorylation
AKT-dépendante de KHSRP et une relocalisation de phosphoKHSRP dans le noyau, qui diminuait son interaction avec l’ARN
viral cytoplasmique. Le « silencing » de KHSRP entraînait une
diminution drastique de miR-122 et une forte réduction de la
réplication virale. Parallèlement, le Northern Blot montrait une
réduction de la dégradation des ARN non-réplicatifs contenant
les régions 5’ et 3’ UTR du VHC lors du « silencing » de KHSRP,
montrant le rôle de KHSRP dans la dégradation de l’ARN viral.
Le « Proximity Ligation Assay » a visualisé la colocalisation
de KHSRP et de l’ARN viral et de KHSRP et NS5A lors de
l’infection par le VHC.
Résultats : Parmi
461 hospitalisations pour poussée
de MICI, 45 (9,8%) avaient une recherche positive pour C.
Difficile et 35 (7,6%) pour à la fois C. Difficile et ses toxines.
Parmi les 237 échantillons provenant de patients non MICI, ces
chiffres étaient respectivement de 21 (8,9%) et de 15 (6,3%).
En analyse multivariée, aucun facteur clinique simple n’était
prédictif d’une positivité de la recherche de C. Difficile chez les
patients MICI, justifiant donc une recherche systématique chez
tous les patients.
Comparée à la culture, la GDH avait une valeur prédictive
positive (VPP) de 97,8% et 100% dans les populations MICI et
non MICI respectivement. La GDH avait une valeur prédictive
négative (VPN) de 99,8% et 98,1% dans les populations MICI
et non MICI respectivement.La VPP d’une GDH+ associée
à une recherche positive des toxines par méthodes ELISA
(Toxab Quik chek) était de 100% dans la population MICI. Avec
cette technique, aucun cas de positivité de la recherche de
toxine n’était observé en cas de négativité de la GDH.
Conclusion :
Ce travail démontre l’existence d’une
stratégie virale inédite développée par le VHC. Des protéines
structurales virales diminuent l’expression de KHSRP,
régulateur direct de la dégradation de l’ARN viral. Parallèlement,
la présence du VHC dans les cellules est associée, via la voie
AKT, à une phosphorylation et une relocalisation nucléaire
importante de phospho-KHSRP qui conduit à la maturation du
miR-122, élément clé de la réplication de l’ARN du VHC. Il s’agit
en somme pour le virus et via KHSRP de réduire une menace
immédiate (la machinerie cytoplasmique de dégradation des
ARN) et de la détourner à son avantage (maturation nucléaire
de miR-122).
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9513 Conclusion : La recherche de C. Difficile est positive
dans pres de 10% chez les patients hospitalisés pour poussée
de MICI. Aucun facteur clinique simple n’est prédictif d’ICD
dans cette population, justifiant une recherche systématique.
La négativité de la GDH à l’admission élimine quasiment le
diagnostic d’ICD (VPN = 99,8%) alors que la positivité conjointe
de la GDH et du test ELISA pour les toxines A et B affirme
20
Plénière
Les irrigations coliques antérogrades par
cæcostomie percutanée endoscopique :
faisabilité et efficacité dans les troubles
fonctionnels colorectaux réfractaires
Remerciements, financements, autres :
J. Ricard (1), M. Le Rhun (2), E. Chabrun (1),
E. Duchalais-Dassoneville (2), S. Bruley des Varannes (2),
F. Zerbib (1), E. Coron (2)
Etude réalisée avec le soutien du FARE de la SNFGE et de la
Société Biocodex
(1) Bordeaux; (2) Nantes.
Introduction : Les irrigations coliques antérogrades
peuvent être proposées dans les troubles du transit et/ou de la
continence réfractaires au traitement médical. Elles nécessitent
la confection d’une iléo- caeco- ou appendicostomie
chirurgicale (intervention de Malone). Le but de cette étude
prospective était d’évaluer la faisabilité et les résultats des
irrigations coliques antérogrades par l’intermédiaire d’une
caecostomie percutanée endoscopique (CPE).
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9779 Patients et Méthodes : L’étude a été menée
de façon prospective dans 2 centres entre septembre 2006 et
avril 2014. La CPE consiste à ponctionner le caecum après
trans-illumination endoscopique afin d’y introduire un cathéter
en queue de cochon permettant de réaliser une caecopexie et
de réaliser les irrigations (le bouton de Chait). La 1ère irrigation
par le bouton de caecostomie et l’éducation thérapeutique à
l’utilisation du matériel débutaient 15 jours après la pose. Les
indications de CPE étaient une constipation, une incontinence
fécale et incontinence post-résection rectale réfractaires
au traitement médical. Pour chaque indication le critère de
jugement principal était l’amélioration du score de qualité
de vie (GIQLI). Les scores GIQLI, de constipation (Kess),
d’incontinence (Cleveland) étaient calculés avant la pose
puis à 3 mois, 6 mois, 1 an et 2 ans. Le succès global de la
technique était défini par l’amélioration de la qualité de vie et
des symptômes digestifs, l’absence de retrait du dispositif,
de colectomie ou de colostomie et une réponse positive à la
question « conseilleriez-vous la technique à une personne
souffrant de la même affection ? » . L’analyse statistique sur
les scores a été réalisée selon les tests de Mann-Whitney et
Kruskal-Wallis.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.29
l’ICD (VPP = 100%). Ces résultats sont obtenus en quelques
heures, mais dans les rares cas de discordance des tests
complémentaires sont nécessaires et un traitement probabiliste
doit être débuté dans l’attente des résultats définitifs.
un suivi > 3 mois (2 perdus de vue). Le groupe constipation
comptait 43 patients, le groupe incontinence 19 patients et le
groupe résection rectale 10 patients (5 patients étaient à la
fois dansles groupes incontinence et constipation). Le suivi
moyen était de 2 ans dans les 2 premiers groupes, et de
6 mois dans le 3ème groupe. Les scores de qualité vie étaient
significativement améliorés dans les groupes constipation
(p = 0,034), incontinence (p = 0,026) et postopératoires
(p = 0,013). Dans le groupe constipation, les scores de Kess
étaient de 25,9 avant la pose, et de 19,2 à 3 mois (p = 0,005),
20,4 à 6 mois (p = 0,011), 15,1 à 1 an (p<0,0001) et 20,6 à
2 ans (p = 0,012). Dans le groupe incontinence les scores
moyens de Cleveland étaient de 14,9 avant la pose, de 5,8 à
3 mois (p<0,0005), 6,0 à 6 mois (p<0,003), 6,0 à 1 an (p<0,005)
et 10,4 à 2 ans (p = 0,045) ; dans le groupe postopératoire, les
scores passaient de 14,3 à 6,2 à 3 mois (p = 0,023) et 2,7 à
6 mois (p = 0,014). Globalement, les pourcentages de succès
dans les groupes constipation, incontinence et postopératoire
étaient respectivement de 58,1% (25/43), 73,7% (14/19) et
90,0% (9/10). Les complications étaient les suivantes : douleur
prolongée sur le site de caecostomie dans 34 cas (50,7%),
bourgeon local dans 28 cas (41,8%), suspicion d’infection du
bouton dans 13 cas (19,4%). Au total, 19 dispositifs (28,4%)
ont été retirés pour échec ou complication.
Conclusion : Les irrigations coliques antérograde
par caecostomie per-cutanée endoscopique permettent une
amélioration significative de la qualité de vie chez les patients
présentant des troubles fonctionnels colo-rectaux réfractaires
au traitement médical. Les meilleurs résultats sont obtenus
dans l’incontinence fécale, particulièrement après résection
rectale. Les douleurs persistantes représentent la principale
complication de cette technique.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9127 21
COMMUNICATIONS PLÉNIÈRES
Résultats : Au total, 69 patients ont été inclus, 67 avec
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
COMMUNICATIONS ORALES
CO.30
CO.31
Le cancer invasif n’est pas une fatalité en
cas de lésion malpighienne intraépithéliale
de haut grade du canal anal
Clairance faible du papillomavirus humain
dans le canal anal dans une population
française réalisant une coloscopie
M. Gautier (1), C. Brochard (1), G. Bouguen (1),
S. Henno (1), A. Lion (1), D. Cuen (1), K. Marcel (1),
S. Manfredi (1), J.-F. Bretagne (1), L. Siproudhis (1)
É. Crochet (1), S. Valmary (1), E. Jacquin (1),
A.-L. Parmentier (1), F. Fein (1), L. Plastaras (1),
C. Briquez (1), A.-C. Dupont Gossart (1), S. Koch (1),
J.-L. Pretet (1), L. Vuitton (1)
Introduction : Les lésions malpighiennes
intraépithéliales de haut grade (HSIL, anciennement AIN III)
et les cancers superficiels du canal anal (SISCCA) ont une
incidence accrue, notamment dans certains groupes à risque
(VIH). Ces lésions induites par le Human Papilloma Virus
(HPV) exposent à un risque de cancer invasif mal évalué et
une prise en charge thérapeutique non consensuelle. Le but
de l’étude était d’en préciser l’histoire naturelle et les facteurs
associés à une guérison.
(1) Besançon.
(1) Rennes.
Introduction : Le cancer du canal anal est l’un des
cancers dont l’incidence a le plus augmenté ces dernières
années. Au moins 95% de ces cancers sont attribués au
Papillomavirus humain (HPV), le génotype 16 étant retrouvé
dans 90% des carcinomes épidermoïdes du canal anal.
Plusieurs études ont montré qu’une infection persistante
à HPV est nécessaire au développement d’une néoplasie
intraépithéliale de haut grade puis d’un cancer invasif. Nos
objectifs étaient l’étude de la clairance et des facteurs de
risques de persistance de l’infection anale à HPV dans une
population française non sélectionnée par ses pratiques
sexuelles ou son statut vis-à-vis du VIH, et l’intérêt de l’examen
proctologique par anuscopie standard et de l’étude cytologique
pour le dépistage de la dysplasie.
Patients et Méthodes :
Les données de 46
malades (M/F : 35/11 ; 48 ans ; VIH+ : 33) ayant des HSIL
(N = 41) ou de SISCCA (N = 5) non traités par radiothérapie,
histologiquement prouvés et suivis ont fait l’objet d’une analyse
au terme d’un recueil rétrospectif (2002-2006) et prospectif
(2007-2013) incluant les données d’anamnèse (pratiques
à risque, VIH, cancers), cliniques (lésions, traitements) et
virologiques (génotype HPV, ARNm).
Patients et Méthodes : Notre étude (PAPILLAN
2) a été menée de façon prospective dans un centre hospitalier
régional universitaire français. Tous les patients chez lesquels
HPV a été détecté par PCR dans l’anus lors d’une coloscopie
entre avril 2012 et juin 2013 (étude PAPILLAN 1) étaient
éligibles pour l’inclusion. Lors d’une consultation menée
entre mai et juin 2014, soit 12 à 24 mois après, un examen
proctologique par anuscopie standard avec instillation d’acide
acétique a été réalisé, ainsi que deux frottis, pour la recherche
d’HPV par PCR et pour l’analyse cytologique. Les données
cliniques ont été relevées et un auto-questionnaire anonyme
a permis de recueillir, entres autres, les habitudes sexuelles
des patients. La détection et le génotypage d’HPV ont été
effectués par technique INNO-LIPA® ; la quantification de la
charge virale (CV) a été effectuée pour HPV16 par qPCR.
L’analyse cytologique du frottis conventionnel a été réalisée
après coloration de Papanicolaou.
Résultats : Trente-sept patients ayant une infection
anale à HPV ont été inclus, 21 femmes et 16 hommes (âge
médian 53 ans) ; 28 patients avaient au moins un génotype
d’HPV HR et 19 étaient infectés par plusieurs génotypes. La
clairance anale d’HPV n’a été observée que chez 35% de nos
patients. La clairance des infections à génotype unique d’HPV
était significativement plus élevée que celle des infections à
génotypes multiples (p = 0.004). Les génotypes à haut risque
(HR), le sexe féminin, l’âge élevé et le tabagisme actif avaient
tendance à favoriser la persistance du virus (NS). L’examen
proctologique a permis le diagnostic de 5 cas de condylomatose
anale et d’un carcinome épidermoïde du canal anal. La
sensibilité de l’examen cytologique était faible puisque seuls
deux frottis étaient anormaux (dysplasie de bas grade) pour
les 5 cas de condylomatose, et que seule une dysplasie de bas
grade a été observée dans le cas du cancer. Tous les patients
qui ont développé des lésions macroscopiques présentaient
une infection persistante à HPV HR, majoritairement de type
16. Tous les patients qui avaient une CV HPV16 négative lors
du premier examen ont obtenu la clairance de leur infection
et avaient un examen proctologique normal. Inversement
tous les patients qui avaient une CV détectable ont présenté
une infection persistante et des lésions ont été observées. Le
cancer invasif du canal anal a été diagnostiqué a une jeune
femme atteinte d’une maladie de Crohn avec lésions anopérinéales anciennes traitée par Infliximab.
Résultats : Parmi les 46 patients, 40 ont été traités
soit par une excision (n = 9), soit par une électrocoagulation
(n = 13), soit par traitements topiques (n = 2) ou combinés
(n = 16). Les 6 autres patients ont fait l’objet d’une surveillance
simple. Au terme d’un suivi moyen de 35 (27-43) mois, un
seul malade (SISCCA) a évolué vers un cancer invasif. La
régression et la guérison ont été observées chez 17 (37%) et
15 (33%) des AIN III. Les probabilités de guérison étaient de
14%, 32% et 49% après un suivi de 1, 2 et 3 ans (fig1). Les
malades qui ont guéri étaient plus âgés et l’infection virale était
moins prononcée (nombre de virus). Ceux qui ne guérissaient
pas étaient plus souvent fumeurs et homosexuels ; ils avaient
plus souvent une sexualité active et une histoire passée
d’infection sexuellement transmise à HPV. En analyse
multivariée, deux facteurs étaient négativement associés à
la guérison : l’homosexualité masculine (OR : 0,07 IC95% :
0,007-0,80 ; p = 0,007) et la consommation tabagique : aucun
des malades fumeurs n’a guéri. Les autres paramètres (statut
VIH compris) et notamment la nature des traitements entrepris
n’étaient pas associés à une meilleure chance de guérison.
Conclusion : La clairance anale d’HPV est faible dans
Conclusion : La progression des HSIL vers un cancer
invasif est un événement rare. A l’inverse, le contrôle local de
la maladie et sa guérison sont fréquents. L’analyse de larges
études de cohortes prospectives est attendue pour planifier
des stratégies cohérentes de suivi et de traitement et devra
stratifier les patients en fonction de leur risque de progression.
notre étude. L’infection par des génotypes multiples d’HPV
était le seul facteur favorisant la persistance du virus de façon
significative. Nous avons montré l’intérêt majeur de l’examen
proctologique par anuscopie standard pour le dépistage de la
dysplasie anale et la bonne valeur prédictive d’une infection
persistante à HPV 16 avec CV détectable pour la survenue
de lésions précancéreuses ou cancéreuses. Une stratégie de
dépistage intégrant la recherche d’HPV 16 par PCR, l’étude
de sa CV et de sa clairance semble intéressante dans les
populations à risque.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9630 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9442 22
Stratégie de dépistage de la néoplasie
intraépithéliale anale de haut grade chez
les homosexuels masculins infectés par
le VIH par frottis, PCR HPV 16 et examen
clinique +/- anuscopie haute résolution :
performances et faisabilité en France
Références : 1. Rapport 2013 sur la prise en charge
médicale des personnes vivant avec le VIH. Http : //www.sante.
gouv.fr/rapport-2013-sur-la-prise-en-charge-medicale-despersonnes-vivant-avec-le-vih .
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9990 S. Pernot (1), N. Fathallah (1), L. Abbes (1), H. Pere (1),
V. de Parades (1), J. Pavie (1), M.-L. Lucas (1),
A. Rachas (1), V. Thomas de Montpréville (1),
C. Cellier (1), J. Taïeb (1), L. Weiss (1)
(1) Paris.
Introduction : Le dépistage du carcinome épidermoïde
de l’anus chez les patients homosexuels masculins infectés
par le VIH (HSH VIH+) doit être, selon les recommandations
françaises (1), réalisé une fois par an par un examen clinique
comprenant une anuscopie. Cependant un examen standard ne
permet que rarement de dépister la néoplasie intra-épithéliale
(AIN) de haut grade (grade II et III), considérée comme
lésion précurseur du cancer. Si certaines recommandations
américaines proposent un dépistage par frottis anal, et parfois
par PCR virale HPV, suivi d’une anuscopie de haute résolution
(AHR) en cas de dépistage positif, une telle stratégie n’a jamais
été testé chez les HSH VIH+ en France.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.32
Patients et Méthodes : Un dépistage
systématique associant un examen proctologique avec
anuscopie, un frottis anal de type Papanicolaou et un
génotypage HPV par PCR sur écouvillon anal a été réalisé
chez les patients HSH VIH+ entre juin 2012 et Septembre
2014. En cas d’anomalie macroscopique suspecte de
dysplasie, d’anomalie cytologique au frottis de Papanicolaou
(Pap+ = ASCUS, LSIL ou HSIL) ou de présence d’HPV 16 en
PCR (HPV 16+), une AHR était proposée au patient via son
infectiologue référent, avec biopsies ciblées des anomalies
retrouvées. Les examens cliniques initiaux ont été réalisés par
4 opérateurs habitués. Tous les frottis ont été analysé dans
un seul centre expert. Les PCR et analyses histologiques ont
été réalisées dans un seul centre, et les AHR étaient toutes
réalisées par le même opérateur.
Résultats : Deux cent vingt sept (227) dépistages ont
COMMUNICATIONS ORALES
été réalisés chez 205 HSH VIH+. Le dépistage était positif
chez 89 patients (43% ; IC95% [36-50]), chez qui on été
pratiqués 94 dépistages ; (Pap+ : 48 ; HPV 16+ : 60 ; anomalies
macroscopiques : 21) et négatif chez 116 patients. Parmi les
86 patients avec Pap+ et/ou HPV 16+, seulement 18 (20.9%)
avaient un examen macroscopique pouvant faire suspecter une
dysplasie. Une AHR a été pratiquée chez 52 des 89 patients
(58.5%) et les biopsies ciblées ont retrouvé des lésions de haut
grade chez 9 patients (AIN II : 3 ; AIN III : 5 ; AIN de haut grade
non précisé : 1) soit 17% (IC95% [7-27]) des patients ayant
bénéficié d’une AHR dans le cadre du dépistage. Parmi ces
9 patients, 6 avaient un examen macroscopique strictement
normal, et 2 avaient un examen macroscopique évocateur de
condylomes. Chez 1 seul patient, un AIN III avait été évoqué
macroscopiquement. Tous étaient Pap+ (n = 5) et/ou HPV 16
(n = 7). 37 patients avec un dépistage positif n’ont pas réalisé
d’AHR. Les motifs sont en cours d’analyse, et les résultats sont
par conséquent susceptibles d’être actualisés.
Conclusion :
Avec 11 AIN II/III sur 205 patients
dépistés, la prévalence des lésions d’AIN II/III (5,4%) dans
cette cohorte d’HSH VIH+ est beaucoup plus faible que
celle rapportée dans d’autres séries (30% environ) mais
proche de celle de la cohorte française Valparaiso (9%). La
stratégie optimale du dépistage des AIN de haut grade reste
à déterminer mais l’examen proctologique standard tel que
recommandé dans le « rapport Morlat » (1) ne permet pas
dans la majorité des cas (91%) de détecter les lésions d’AIN
II/III. Une stratégie de dépistage en 2 temps, alliant frottis anal
et PCR HPV 16 associé à un examen clinique dans un premier
temps, puis AHR en cas de positivité, permet de détecter au
moins en partie ces lésions. Enfin, une bonne information
des patients et une meilleure disponibilité de l’AHR pourraient
permettre d’améliorer l’accès à l’AHR après dépistage positif.
23
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.33
CO.34
Quels sont les facteurs associés à une
clairance des HPV à haut risque oncogène
chez les personnes vivant avec le VIH ?
Lésions ano-périnéales de la maladie de
Crohn diagnostiquées à l’inspection :
consensus formalisé de définitions et
étude de la reproductibilité du diagnostic
par des experts
K. Marcel (1), D. Cuen (1), A. Lion (1), M. Gautier (1),
C. Brochard (1), G. Bouguen (1), J.-F. Bretagne (1),
L. Siproudhis (1)
C. Horaist (1), V. de Parades (1), L. Abramowitz (1),
P. Benfredj (1), G. Bonnaud (2), D. Bouchard (3),
N. Fathallah (1), A. Senejoux (4), L. Siproudhis (5),
G. Staumont (6), M. Viguier (1), P. Marteau (1)
(1) Rennes.
Introduction : L’augmentation de l’incidence des
lésions intra épithéliales de haut grade et du carcinome
épidermoïde de l’anus dans la population des personnes vivant
avec le VIH justifie la mise en place d’un dépistage individuel.
Une infection anale à un ou plusieurs génotypes d’Human
Papillomavirus à haut risque oncogène (HPV-HR), est un
précurseur-clé dans la genèse et la régression de la dysplasie
anale. Le but de ce travail était de décrire la clairance des HPVHR ainsi que les facteurs qui y sont associés.
(1) Paris; (2) Cornebarrieu; (3) Talence; (4) Saint-Grégoire;
(5) Rennes; (6) Toulouse.
Introduction : Les lésions ano-périnéales spécifiques
de la maladie de Crohn (LAP) sont hétérogènes et l’inspection
est une étape indispensable (bien qu’insuffisante) de leur
diagnostic. Leur suivi, tant en pratique quotidienne que dans
les essais thérapeutiques nécessite une bonne reproductibilité
de leur diagnostic et un accord sur leur définition. Les objectifs
de cette étude étaient 1- d’élaborer et de valider des définitions
des LAP visibles à l’inspection, 2- d’évaluer la reproductibilité
inter-observateur du diagnostic de ces lésions préalablement
définies par des experts.
Patients et Méthodes : L’analyse rétrospective
a porté sur les données recueillies prospectivement chez
98 patients VIH (M/F : 91/7 MSM : 82 ; âge : 48,1±1,1 ans,
suivi : 88,7±4,2 semaines) qui ont bénéficié d’au moins deux
analyses virologiques interprétables dans le cadre de ce
dépistage. L’examen clinique était associé à la réalisation
systématique d’une cytologie anale et d’un génotypage HPV.
Une recherche des ARNm E6/E7 de 14 types d’HPV-HR et
un double marquage p16/ki67 ont été réalisés. La périodicité
du suivi était ensuite dictée par les données de l’analyse
cytologiques et les recommandations nord américaines : 286
analyses virologiques ont ainsi été réalisées (1). Le nombre
d’analyses virologiques moyen par patient était de 2,9±0,1
avec un délai moyen entre 2 analyses virologiques de 52±2,6
semaines. La clairance virale était définie par la disparition
durable des génotypes viraux tout au long du suivi. Les facteurs
associés à la clairance virale ont fait l’objet d’une analyse uni
et multivariée.
Matériels et Méthodes : 9 proctologues de la
Société Nationale Française de Colo-Proctologie et experts
dans la prise en charge des LAP de la maladie de Crohn ainsi
qu’une dermatologue universitaire ont évalué des LAP sur une
banque de photographies. Nous avons employé une méthode
de recommandations par consensus formalisé. Après avoir
constaté l’hétérogénéité de leur verbatim spontané pour décrire
les lésions nous avons établi la liste des LAP visibles, travaillé
des propositions de définitions (substantifs et qualificatifs
éventuels), puis voté à 2 reprises sur ces définitions afin de ne
conserver que celles ayant obtenu un accord suffisant. Dans
un deuxième temps, nous avons mesuré l’accord diagnostic
inter-observateur de ces lésions précisément définies à partir
de l’analyse de 20 nouvelles photographies. Un questionnaire
standardisé était rempli pour chaque cliché. L’accord diagnostic
inter-observateur pour les lésions principales était mesuré
par le test de kappa de Fleiss. L’accord diagnostic pour les
autres lésions était estimé à l’aide de statistiques descriptives
(proportions et moyennes). Dans ce cas, un seuil d’accord
inter-observateur supérieur à 80 % permettait de conclure à
une reproductibilité diagnostic acceptable.
Résultats : Des définitions consensuelles d’ulcération
(entité, profondeur, extension), de marisque (entité, caractère
ulcéré, activité inflammatoire), de fistule (complexité, qualité
du drainage et activité inflammatoire des orifices externes),
de lésions périnéales cutanées (abcès, papule, œdème,
érythème) et des LAP cicatricielles ont pu être validées. Parmi
ces entités, seuls les diagnostics d’ulcération (κ = 0,70), de
fistule (κ = 0,75), d’activité inflammatoire des orifices externes
(86,6% d’accord), d’abcès (84,6% d’accord) et d’érythème
(100% d’accord) ont obtenu un degré de reproductibilité interobservateur acceptable.
COMMUNICATIONS ORALES
Résultats :
83 (85%) patients étaient porteurs d’au
moins un génotype d’HPV à haut risque oncogène, 3 (3%)
patients étaient porteurs d’HPV uniquement à bas risque
oncogène, HPV n’était pas retrouvé dans 12 (12%). Les
anomalies cytologiques étaient également fréquentes (N = 71 ;
72%) dont 37 et 10 malades ayant une dysplasie de bas et de
haut grades respectivement. La clairance virale des HPV-HR
était de 14% et 49 % après un et deux ans de suivi (figure).
La présence de dysplasie sur la cytologie initiale (p = 0,031)
était associée à une moindre chance de clairance. Un âge
supérieur à 45 ans était associé à une meilleure clairance virale
en analyse uni (p = 0,0035) et multivariée (p = 0,022) avec un
HR (IC95%) à 2,05 [1,11-3,86]. Les autres variables étudiées
(notamment liées au VIH et les facteurs environnementaux)
n’ont pas apporté de résultats statistiquement significatifs.
Conclusion : Les définitions précises et consensuelles
de ces descriptifs reproductibles devraient être apprises et
utilisées dans la pratique quotidienne et les essais cliniques.
Des études complémentaires sont nécessaires afin d’obtenir
des classifications descriptives reproductibles et utilisables en
pratique clinique et dans les essais thérapeutiques.
Conclusion : La clairance virale des HPV-HR est lente
à survenir ; elle n’est pas rare chez les personnes vivant avec
le VIH mais les facteurs associés à une évolution favorable
sont peu nombreux. Ils peuvent cependant guider le rythme de
surveillance et clarifier les messages à apporter aux personnes
vivant avec ces deux virus.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9125 Références : 1 Chin-Hong PV, Palefsky JM. Clin Infect
Dis. 2002 ; 35 : 1127-34.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9441 24
CO.36
Pression anale normale et incontinence
anale : quelle signification ?
Quelle observance au traitement de
l’incontinence fécale par irrigations
trans-anales avec le dispositif péristeen
(Coloplast®) en pédiatrie ? Etude
multicentrique nationale sur 149 cas
H. Damon (1), X. Barth (1), S. Roman (1), F. Mion (1)
(1) Lyon.
Introduction : 20à 30% des patients présentant
une incontinence anale (IA) ont des pressions anales
manométriques normales (PAMN). Le rôle prépondérant de
la capacité rectale dans cette situation a été suggéré. Le but
de notre étude était d’identifier des facteurs associés à l’IA à
PAMN, sur la comparaison des antécédents, des données
échographiques et des scores d’évaluation clinique entre 2
groupes de patients avec IA, l’un avec des PAMN et l’autre
avec une hypotonie anale manométrique.
C. Crétolle (1), F. Hameury (2), A. Ranke (3),
C. Louis-Borrione (4), V. Forin (1)
(1) Paris; (2) Lyon; (3) Nancy; (4) Marseille.
Résultats : Les ITA avec Péristeen ont été jugés
« efficaces » à « très efficaces » par 97% des enfants, et « pas
du tout efficaces » pour aucun d’entre eux.
20/149 patients avaient abandonné les ITA dans les 2 ans
suivant l’apprentissage (13%) par défaut de motivation (n = 9),
mauvaise tolérance (n = 7), difficultés techniques (n = 6),
inefficacité (n = 6), dépendance d’un tiers (n = 2). Sept enfants
ont rapporté des effets indésirables non graves, 4 des douleurs
abdominales.
Patients et Méthodes :
Au sein de notre
cohorte ORALIA, 577 patients (487 femmes, d’âge moyen 56
± 14 ans) adressés pour manométrie ano-rectale (MAR) dans
le cadre du bilan d’IA, avaient renseignés les scores de Jorge
& Wexner (JW), de constipation (Co) de KESS, de qualité de
vie GIQLI, l’échelle HAD (anxiété dépression) et le score de
symptômes urinaires UDI-6. Une échographie endo-anale
était réalisée dans 286 cas. Les PAMN étaient définies par :
pression de repos (PR) > 60 cm H2O et contraction volontaire
(CV) > 40 cm H2O. 178 patients (30%) avaient des PAMN. La
capacité rectale était évaluée par le volume seuil du premier
besoin défécatoire.
Discussion : Le taux de poursuite des ITA chez l’enfant
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.35
est élevé, y compris chez les pré-adolescents de plus de
11 ans. On note que la pathologie d’origine a peu d’influence
sur la poursuite du traitement chez l’enfant, y compris chez
les enfants non autonomes. L’observance au traitement est
meilleure chez les enfants par rapport aux adultes pour une
fréquence donnée prescrite. L’abandon est plus précoce chez
les adultes (80% dans les 6 mois).
Résultats :
Dans le groupe PAMN l’âge était
significativement inférieur (51 vs. 59 ; p<0,0001) ; le score
de JW était plus sévère (12 vs. 9 ; p<0,0001). ; le nombre
de défect isolé du sphincter interne (DSI) (23% vs. 10% ;
p = 0,01), de rectocèle (25% vs. 14% ; p = 0,01) ; de patients
constipés (86% vs. 78% ; p = 0,02) étaient significativement
plus élevé. Les défects isolés du sphincter externe (DSE) (22%
vs. 11% ; p = 0,03) ainsi que les défects combinés du sphincter
anal (DSESI) (19% vs. 8% ; p = 0,01) étaient moins fréquents
que dans le groupe avec pressions anales faibles. La capacité
rectale était similaire dans les deux groupes.
Conclusion :
Il s’agit de la première étude sur
l’adhérence aux ITA avec le dispositif Péristeen dans une
population pédiatrique. Cette étude confirme que chez l’enfant
un suivi étroit augmente l’adhésion et la motivation, ainsi que
l’efficacité et l’observance : 9/10 enfants continuaient à utiliser
Péristeen à 9 mois de l’initiation. Près de 6 enfants sur 10 ont
acquis une propreté totale avec les ITA Péristeen. Ces résultats
encouragent à élargir le champ des indications de l’ITA chez
l’enfant, en particulier dans le traitement d’un épisode aigu
d’encombrement dans l’encoprésie, la pseudo-obstruction
intestinale chronique voire même dans d’autres formes
d’incontinence par hypermotricité colique.
Conclusion : Dans cette cohorte, l’IA à PAMN était
associée plus fréquemment à un défect isolé du SAI, à une
rectocèle et à une constipation. La capacité rectale n’était pas
significativement différente. Chez un patient consultant pour IA
et présentant des PAMN il est donc nécessaire de rechercher
un trouble du transit et/ou un trouble de la statique rectale.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9911 COMMUNICATIONS ORALES
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9119 25
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.37
CO.38
Prise en charge de l’adénocarcinome du
pancréas chez les patients âgés de 75 ans
et plus : l’expérience d’un centre régional
de référence de 2008 à 2014
Identification des altérations génétiques
de l’adénocarcinome ampullaire : analyse
des différences entre le type intestinal et
le type bilio-pancréatique : une étude de
l’AGEO
J. Desramé (1), P. Artru (1), R. Bourdariat (1),
P. Mere (1), P. Chalabreysse (1), F. Mithieux (1),
G. Lledo (1), V. Mammar (1), G. Singier (1),
P. Van Box Som (1), A. André (1)
C. Bouchet-Doumenq (1), O. Colussi (1),
M. Svrcek (1), T. Voron (1), J. Cros (2), F. Peschaud (3),
A. Berger (1), F. Paye (1), B. Landi (1), J.-F. Emile (3),
A. Bardier (1), J. Taïeb (1), P. Laurent-Puig (1)
(1) Lyon.
(1) Paris; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Boulogne-Billancourt.
Introduction : Les cancers sont des maladies de l’ADN
et les tumeurs peuvent être caractérisées par l’accumulation
d’altérations génétiques au cours de leur évolution. Deux
types d’adénocarcinomes ampullaires (AA) ont été identifiés
sur des critères morphologiques et immunohistochimiques :
le type intestinal (INT), le type bilio-pancréatique (BP) et
d’autres sous-types histologiques plus rares. Aucune étude
n’a cherché d’une part à mettre en évidence les différences
moléculaires entre ces 2 types histologiques, et d’autre part
à les comparer aux différences moléculaires observées dans
les cancers pancréatiques et intestinaux. L’hypothèse de ce
travail était que s’il existait 2 phénotypes distincts d’AA, il devait
potentiellement exister 2 profils moléculaires distincts. L’objectif
de cette étude a donc été de réaliser le profil génotypique de
100 AA issu d’une cohorte afin d’identifier un profil moléculaire
spécifique à chacun des deux principaux types histologiques et
d’identifier l’impact pronostique de ces altérations.
Introduction :
L’incidence de l’adénocarcinome
du pancréas (ADKP) est en augmentation dans les pays
occidentaux. En France, en 2012, plus de 11 000 nouveaux
cas ont été recensés. Les données de survie disponibles sont
souvent anciennes ou issues d’études cliniques n’ayant inclus
que des patients en bon état général et/ou âgés de moins de
75 ans. Aucune étude récente n’a évalué la prise en charge de
cette pathologie en France en pratique courante, notamment
chez les patients âgés de 75 ans et plus. Le but de cette étude
rétrospective est d’évaluer les données épidémiologiques de
la population des patients pris en charge pour un ADKP dans
notre centre, les modalités de traitement et les données de
survie chez les patients âgés de 75 ans et plus.
Patients et Méthodes :
A partir des données
du PMSI, tous les patients ayant séjourné dans notre centre
depuis son ouverture avec un diagnostic d’ADKP ont été
recensés. La liste de ces derniers a été croisée avec les
bases de données des services de chirurgie, oncologie et
radiothérapie pour identifier ceux traités dans notre centre. Une
étude des modalités de traitement et de survie de la population
de ces patients et notamment de ceux âgés de 75 ans et plus
est en cours.
Patients et Méthodes : Parmi les malades de
la cohorte AGEO constituée de 150 malades présentant un
adénocarcinome ampullaire réséqué entre 1999 et 2010 sur 10
centres d’Ile-de-France, nous avons pu collecter les blocs de
tumeurs d’adénocarcinomes ampullaires de 108 malades. Les
types histologiques INT et BP ont été déterminés par analyse
morphologique et/ou immunohistochimique. Après extraction
de l’ADN, un séquençage de nouvelle génération (NGS)
de régions cibles répartis sur 50 gènes impliqués dans la
transformation des cellules a pu être réalisé chez 100 malades.
La recherche de mutation a été réalisée par le logiciel variant
caller. Les amplifications ont été détectées à l’aide d’une
routine R basée sur la couverture relative des 207 amplicons.
Nous avons comparé la fréquence des mutations des gènes
étudiés des AA de type BP et INT à celle des cancers du
pancréas et des cancers du côlon de la base COSMIC.
COMMUNICATIONS ORALES
Résultats :
De Septembre 2008 à septembre 2014,
1914 patients avec un diagnostic d’ADKP ont séjourné dans
notre centre : homme (H) : n = 1006 ; femme (F) : n = 908 ; sex
ratio = 1.11 ; âge moyen : 68.9 ans (extrêmes : 24-96) ; 658
(34.3%) patients étaient âgés de 75 ans et plus : H : n = 309 ;
F : n = 349 ; âge moyen : 80.4 ans ; sex ratio = 0.88. Dans cette
population, 390 patients ont bénéficié d’un traitement chirurgical
et/ou médical (chimiothérapie +/- radiothérapie) dans notre
centre. Tous les patients opérés ou avec un score G8≤14
ont bénéficié d’une évaluation onco-gériatrique. Parmi les 86
patients opérés à visée curative (H : 42 ; F : 44 ; âge moyen :
65 ans ; extrêmes : 34 - 90), 18 étaient âgés de 75 ans et plus
(âge moyen : 80.8 ans). La médiane de survie globale (SG)
des patients de 75 ans et plus était de 21.3 mois vs. 15.8 mois
pour les patients de moins de 75 ans. 360 ont bénéficié d’une
chimiothérapie (CT) et/ou d’une radiochimiothérapie (RxCT)
pour des tumeurs métastatiques ou localement avancées
non résécables (âge moyen : 67.4 ans ; extrêmes : 33-90 ).
Parmi eux, 117 (32.5 %) étaient âgés de 75 ans et plus (âge
moyen : 80 ans). La médiane de SG des patients de 75 ans et
plus étaient de 15.4 mois avec une médiane de survie sans
progression de 7.97 mois. Des données actualisées seront
présentées lors du congrès, notamment pour la survie des
patients de moins de 75 ans.
Résultats : Les tumeurs de ces malades étaient de type
INT dans 51% des cas, de type BP dans 42% des cas et de
type « autre » dans 7% des cas. Les gènes les plus mutés
(>5%) étaient les gènes KRAS (45%), TP53 (40%), APC
(15%), PIK3CA (12%), SMAD4 (9%), BRAF (8%), CDKN2A
(6%). Nous avons trouvé 7 tumeurs amplifiées : 2 pour EGFR,
2 pour MET, 1 pour ERBB2, 1 pour PIK3CA, 1 pour KRAS et
1 pour NRAS. Aucune différence significative entre les deux
types tumoraux n’était observée à l’exception des mutations
BRAF. En effet la mutation du gène BRAF était exclusivement
et significativement associée au type INT (p = 0.02). En outre
cette mutation n’était jamais la mutation fréquente V600E.
La fréquence des mutations n’était pas significativement
différente entre l’AA de type BP et celles du cancer du pancréas
hormis pour les gènes KRAS et SMAD4 et elle était différente
de celle du cancer du côlon sur tous les gènes sauf TP53.
A l’inverse, les fréquence des mutations de l’AA de type INT
était significativement différentes de celles du cancer pancréas
hormis pour les gènes TP53 et SMAD4 et elles étaient non
significativement différente de celle du cancer du côlon sauf
sur le gène APC. Par ailleurs, les spectres des mutations
du gène KRAS des AA de type INT et BP étaient similaires
à ceux des cancers du côlon et du pancréas respectivement.
Concernant le pronostic aucune des mutations étudiées n’était
associée à une évolution défavorable. On notait seulement
que les tumeurs mutées CDKN2A étaient associées à un
envahissement ganglionnaire (p = 0.04).
Conclusion :
Dans notre centre, les patients âgés
de 75 ans et plus représentent plus de 30 % de la population
hospitalisée avec un diagnostic d’ ADKP. Pour les patients
opérés, les bons résultats de survie des patients âgés de
75 ans et plus reflètent sans doute une hypersélection des
patients. Pour les patients traités par CT et ou RxCT, les
résultats de survie et de survie sans progression comparables
à ceux rapportés dans les essais les plus récents montrent que
les progrès réalisés dans la prise en charge de cette pathologie
profitent également aux patients âgés de 75 ans et plus. Des
données actualisées seront présentées lors du congrès.
Conclusion :
Nos résultats suggèrent que les
constations morphologiques et immunohistochimiques ont un
substratum moléculaire suggérant une filiation moléculaire
entre les adénocarcinomes pancréatiques et les AA de type BP,
ainsi qu’entre les adénocarcinomes du côlon et les AA de type
INT. Ces résultats renforcent l’idée qu’un traitement adapté au
type histologique des AA devrait être discuté.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9970 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9489 26
CO.40
Evaluation du sunitinib comme traitement
de deuxième ligne du cholangiocarcinome
intra-hépatique avancé (étude de phase II
SUN-CK) : tolérance, efficacité et données
translationnelles
Syndrome de cancer gastrique diffus
héréditaire en France : étude nationale
rétrospective et mise en place de
bonnes pratiques conformes aux
recommandations internationales
C. Neuzillet (1), J.-F. Seitz (2), L. Fartoux (3),
D. Malka (4), G. Lledo (5), A. Tijeras-Raballand (6),
A. de Gramont (6), M. Ronot (1), M. Bouattour (1),
C. Dreyer (1), A. Amin (3), P. Bourget (3),
A. Hadengue (3), N. Roldan (3), B. Chibaudel (3),
E. Raymond (1), S. Faivre (1)
P. Benusiglio (1), C. Colas (2), E. Rouleau (2),
Q. Wang (3), B. Buecher (2), A. de Pauw (2),
M. Warcoin (2), N. Uhrhammer (4), P. Romero (2),
A. Remenieras (5), D. Lejri (1), S. Grandjouan (2),
C. Nogues (6), D. Malka (1), O. Caron (1),
M. Blayau (7)
(1) Clichy-la-Garenne; (2) Marseille; (3) Paris; (4) Villejuif;
(5) Lyon; (6) Boulogne-Billancourt.
(1) Villejuif; (2) Paris; (3) Lyon; (4) Clermont-Ferrand; (5)
Marseille; (6) Saint-Cloud; (7) Rennes.
Introduction : Parmi les tumeurs malignes primitives
Introduction : Le gène CDH1 code pour la protéine
du foie, le cholangiocarcinome (CK) est au 2ème rang en
terme d’incidence. Les associations de chimiothérapie (CT) par
gemcitabine et sel de platine constituent la référence en 1ère
ligne dans les formes avancées, avec des valeurs médianes
de survie sans progression (SSP) et de survie globale (SG)
à respectivement 8 et 12 mois. Il n’existe pas de traitement
de 2ème ligne validé dans cette indication. Les associations
de CT à base de 5-FU permettent d’accéder à des SSP et
SG médianes de respectivement 3 et 6-7 mois, justifiant de
l’exploration de nouvelles pistes thérapeutiques. Le soustype intrahépatique (“ mass-forming ” ) du CK est notamment
caractérisé par une vascularisation dense à l’imagerie
et par un haut niveau d’expression du VEGF en analyse
immunohistochimique (1), offrant un rationnel à l’évaluation
du sunitinib (inhibiteur de tyrosine kinase à activité anti-VEGF
récepteur) comme traitement de 2ème ligne chez les malades
atteints de CK intrahépatique (CKIH) avancé.
d’adhésion E-Cadhérine, qui participe au maintien de l’intégrité
du tissu épithélial dans l’estomac et le sein. Les mutations
constitutionnelles, héréditaires de CDH1 causent le syndrome
de cancer gastrique diffus (CGD) héréditaire, et sont associées
à un risque de 70% et 50% de développer respectivement
un CGD (aussi appelé CG à cellules indépendantes) et un
cancer lobulaire du sein (CLS) avant 80 ans. Les antécédents
personnels et familiaux motivent une analyse de CDH1, et
l’identification d’une mutation chez un cas index (CI) permet
une enquête familiale afin d’identifier les apparentés porteurs.
La prise en charge des porteurs non atteints consiste en
une gastrectomie prophylactique vers 20-25 ans, et un suivi
mammaire annuel par IRM chez les femmes dès 30 ans.
L’attitude chirurgicale radicale s’explique par l’échappement
fréquent des lésions (pré-) cancéreuses au dépistage
endoscopique.Les recommandations internationales de 2010
ont défini des critères cliniques justifiant la recherche de
mutations de CDH1. Nous avons récemment publié une série
décrivant tous les CI d’Ile-de-France porteurs de mutations,
qui a permis de mieux caractériser les manifestations cliniques
associées au syndrome, de rappeler l’importance du CLS à un
jeune âge chez certaines familles atteintes, et de suggérer une
révision des critères d’analyse. Ce travail a été élargi à tous
les CI français.
Patients et Méthodes : per os à raison
de 37,5 mg/j en continu jusqu’à progression tumorale ou
apparition d’une toxicité jugée inacceptable. Parmi les critères
de sélection, les Pts devaient présenter un bon état général
(ECOG PS 0-1) et une fonction hépatique correcte (PAL et
transaminases < 5N, bilirubine < 1,5N). L’obtention d’une SG
médiane supérieure à 6,3 mois constituait l’objectif principal de
l’étude. Les objectifs secondaires étaient la SSP, la réponse
(RECIST v1.1 & Choi), la tolérance au traitement (CTCAE
v4.0), la collecte de certaines données pharmacocinétiques
(PK) et l’analyse de biomarqueurs i.e. VEGF-A, VEGF-C, sKIT,
HGF, SDF1, et ostéopontine.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.39
Patients et Méthodes :
Les six laboratoires
analysant CDH1 par séquençage Sanger et sauf exception
recherche de grands réarrangements ont répertorié l’ensemble
des CI français chez qui l’analyse avait été réalisée avant le
1er août 2014.
Conclusion :
Références : (1) Guedj N et al., J Hepatol 2009.
L’analyse de CDH1 s’accompagne
d’une discussion difficile concernant les lourdes implications
d’un résultat positif pour le CI et sa famille. Elle doit donc être
prescrite dans un cadre scientifique rigoureux. Notre travail
basé sur un grand nombre de patients confirme la pertinence
des critères consensuels d’analyse, puisque 8-45% des cas
les remplissant étaient porteurs de mutations. L’opportunité
d’élargir ces critères aux CI avec antécédents personnels
et /ou familiaux de multiples CLS à un jeune âge sans CGD
doit être explorée de façon prospective, puisque le taux de
détection dans ce contexte était de 20%. En dehors de ces
critères, les mutations sont rarissimes. Outre ces observations,
cette étude nationale est l’occasion pour les équipes médicales
de reprendre contact avec les porteurs perdus de vue, de
s’assurer que leur prise en charge est adéquate, et de faire le
point sur les tests présymptomatiques effectués dans la famille.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9200 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9707 Conclusion : Le sunitinib administré en 2ème ligne à
des Pts atteints de CKIH avancé est bien toléré et actif ; à la
posologie 37,5 mg/j en continu, il permet d’atteindre des SG et
des SSP médianes de respectivement 9,6 et 5,2 mois.
27
COMMUNICATIONS ORALES
Résultats : Nous rapportons 498 CI. 46 étaient porteurs
de mutations (9%). Nous les avons groupés selon les 4 critères
consensuels d’analyse, en y ajoutant un 5ème critère encore
exploratoire.
Résultats : 53 Pts ont été inclus dans l’étude, dont 34/53
Pts étaient évaluables pour l’analyse actuelle des paramètres
de tolérance et d’efficacité. Le groupe était composé de 19
femmes et de 15 hommes, d’âge médian 62 ans (extrêmes :
36-80). Le PS était à 0 chez 23/34 Pts. Une résection
chirurgicale de leur tumeur primitive a été réalisée chez 16/34
Pts et 8/34 Pts ont reçu une CT adjuvante après ce geste. Cinq
réponses partielles (15 %) et 24 stabilisations tumorales (71
%) selon RECIST ont été observées soit un taux de contrôle
tumoral de 85 % ; un contrôle tumoral prolongé supérieur à
6 mois [6-14 mois] a été rapporté pour 10/34 Pts. Avec un
suivi médian de 15,4 mois, la SG médiane était de 9,6 mois
[IC95 % : 5,9-13,1] et la SSP médiane de 5,2 mois [IC95 % :
3,1-6,8]. Les toxicités les plus fréquentes de grade (Gr) 1-2
étaient les suivantes : asthénie (80 % des pts), mucite (80 %),
diarrhée (60 %), et syndrome main-pied (43 %). Des toxicités
hématologiques asymptomatiques de Gr 3/4 sont survenues
chez 25 % des Pts (neutropénie, n = 8 ; thrombopénie, n = 7),
une hypertension artérielle de Gr 3 a été diagnostiquée chez 7
Pts, et une asthénie de Gr 3 chez 4 Pts, nécessitant parfois une
adaptation de la dose ramenée à 25 mg/j. Les données de PK
et d’analyse des biomarqueurs seront communiquées au cours
de la manifestation.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.41
CO.42
Etude de la prise en charge thérapeutique
des tumeurs carcinoïdes gastriques à
partir des données du fichier national des
tumeurs neuroendocrines du GTE : étude
CARGAS
Chimiothérapie à base d’alkylants
ou d’oxaliplatine dans les tumeurs
neuroendocrines bien différenciées ?
Le statut O6-méthylguanine-DNA méthyltransferase (MGMT) : une aide dans la
décision thérapeutique ?
S. Manfredi (1), B. Leconte (1), T. Uguen (1),
S. Le Sourd (1), C. Cernon (1), J. Morcet (1),
F. Laine (1), E. Baudin (2), G. Cadiot (3)
A.-S. Dussol (1), M.-O. Joly (1), V. Hervieu (1),
J. Forestier (1), J.-Y. Scoazec (2),C. Lombard-Bohas (1),
T. Walter (1)
(1) Rennes; (2) Villejuif; (3) Reims.
(1) Lyon; (2) Villejuif.
Introduction : 4 types de TNE gastriques sont décrits :
Introduction
: Les alkylants (streptozotocine,
dacarbazine, temozolomide) sont les chimiothérapies
de référence des tumeurs neuroendocrines (TNE) mais
l’oxaliplatine associé au gemzar (GEMOX) a montré une
activité intéressante dans une série de 20 patients (Cassier,
Cancer 2009). Les buts de notre étude sont de : 1) confirmer
cette efficacité sur un plus grand effectif, 2) comparer son
efficacité à celle des alkylants, et 3) étudier si le statut
O6methylguanine-DNA methyltransferase (MGMT) permet
d’orienter le choix entre ces 2 chimiothérapies.
type 1 développé sur gastrite atrophique (70-80% des cas),
type 2 (5-6% des cas) dans le cadre d’une NEM 1, type 3
sporadique (14-25% des cas), et type 4 correspondant aux
TNE peu différenciées (6-8%) (1). L’évolution des types 1 et
2 est habituellement bénigne alors que les types 3 et 4 sont
plus agressifs. Les traitements de ces 4 types sont différents
et ont fait l’objet de recommandations européennes (2),
reposant sur des données de petites séries ou de cas cliniques
rapportés. L’objectif de cette étude est l’étude du traitement et
du suivi des TNE gastriques à partir des données prospectives
d’une cohorte nationale. Objectifs secondaires : données
épidémiologiques, survie globale.
Patients et Méthodes : 96 patients avec une
TNE métastatique (33 pancréatiques, 31 gastrointestinales, 21
bronchiques, 11 autres) ont été traités par du GEMOX (20042014), après une médiane de 2 autres lignes. 77% avaient une
maladie progressive à l’inclusion. Parmi ces 96 patients, 57 ont
reçu une chimiothérapie avec un alkylant. La méthylation du
gène promoteur de MGMT était étudiée par pyroséquençage
chez 23 de ces patients.
Patients et Méthodes : Le registre national du
GTE enregistre toutes les TNE via un e-crf : à la date de point
de notre étude 197 TNE de l’estomac étaient déclarées (2,5%
des tumeurs du registre, 11ème tumeur en fréquence). Une
étude de chaque dossier, sur site, été réalisée.
Résultats : 181 (91,9%) dossiers complets ont pu être
analysés. Les caractéristiques de ces tumeurs sont présentées
dans le tableau ci-dessous.
Type1 (84
Type 2 (5)
Type 3 (54
Type 4 (38)
Fréquence
181 TNE gastriques
46,4%
2,8%
29,8%
21,0%
Hommes
35,7%
60%
64,8%
73,7%
53,3
49,7
58,4
61,3
0,02
47,6%
20,0%
14,8%
2,6%
<0,0001
Age au diagnostic ans
Taille tumeur <1cm
COMMUNICATIONS ORALES
Taille moy tumeur mm
Résultats : Après avoir reçu une médiane de 7 cycles de
GEMOX, 23% ont eu une réponse partielle (RP). La survie sans
progression (SSP) et la survie globale (SG) médianes étaient
de 7.9 mois et 31.6 mois. Parmi les 57 patients ayant reçu
GEMOX et alkylants, les RP (respectivement 23% et 24%) et la
SSP (7 et 8 mois) étaient similaires et 51% des patients avaient
une réponse équivalente (RP/RP, stable/ stable et progressive/
progressive) entre les deux chimiothérapies. La méthylation de
MGMT était prédictive de la réponse sous alkylants et sans
corrélation avec les taux de réponse du GEMOX (tableau).
p
<0,0001
11,3
29,8
33,9
62,1
<0,0001
n tumeurs <6
52,4%
40,0%
74,1%
79,0%
<0,0001
Stade au diagnostic
localisé
locorégional
métastatique
94,1%
6,0%
-
100%
-
29,6%
18,5%
51,9%
10,5%
15,8%
71,1%
<0,0001
Différenciation
bénigne
bien différencié
peu différencié
47,6%
46,4%
3,6%
40,0%
60,0%
11,1%
81,5%
100,0%
<0,0001
Traitement initial
endoscopique
chirurgie
chimiothérapie
92,7%
60,0%
40,0%
27,8%
43,4%%
3,7%
2,6%
26,3%
36,8%
Survie à 5 ans
98,3%
100%
63,2%
31,8%
Discussion :
Réponse
Objective (%)
SSP médiane
(IC) en mois
Méthylé
2/9 (22%)
7.3 (3.5-11.0)
Non-méthylé
6/22 (27%)
10.6 (7.713.5)
MGMT status
<0,0001
Gemox
<0,0001
La gastrinémie n’était dosée que chez 31% des patients et la
chromogranine A chez 36.9%. Un analogue de la somatostatine
était administré à 16 patients (8,8%).
Agent alkylant
Conclusion : Cette cohorte constitue la plus grande
cohorte connue à ce jour. Elle nous apporte des données
importantes concernant l’épidémiologie de ces tumeurs et les
modalités de leur traitement. Il existe très probablement une
sur-déclaration des types 3 et 4 dans ce registre.
P
0.61
0.96
Méthylé
4/8 (50%)
19.4 (6.532.2)
Non-méthylé
1/15 (7%)
6.4 (5.7-7.1)
P
0.03
0.08
Conclusion :
Références : 1. H.Scherübl et al. Endoscopy 2010 ;
42 : 664-671. 2. G Delle Fave et al. Neuroendocrinology
2012 ; 95 : 74-87.
Dans notre étude le GEMOX donne
des taux de réponse et de survie sans progression similaire
aux chimiothérapies avec alkylants. La méthylation de MGMT
est prédictive d’une réponse aux alkylants et n’influe pas
sur la réponse au GEMOX. Si ces données sont confirmées
prospectivement, les alkylants devraient être utilisés en
première ligne en cas de méthylation de MGMT et le GEMOX
réservé aux tumeurs non méthylés.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9648 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9270 Remerciements, financements, autres :
Etude réalisée avec financement du laboratoire IPSEN.
28
Influence de la concentration des
compléments nutritionnels oraux
sur leur observance et les apports
protéinoénergétiques des patients
hospitalisés : résultats d’une étude
randomisée en cluster
de CNO très concentrés ont été proposés aux malades ce qui a
permis d’augmenter significativement les apports énergétiques
et protéiques quotidiens des patients.
Références : (1) Milne AC et al. Protein and energy
supplementation in elderly people at risk from malnutrition.
Cochrane Database Syst Rev. 2009 Apr 15 ; (2) : CD003288.
M. Galmiche (1), E. Alessandrini (2), E. Eyraud (1),
A. Kotovtchikhine (2), K. Palomba (1), B. Dorigny (3),
S. Schneider (1), P. Darmon (2), X. Hébuterne (1)
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9229 (1) Nice; (2) Marseille; (3) Saint-Ouen.
Introduction :
Chez les malades hospitalisés, les
compléments nutritionnels oraux (CNO) permettent un
gain de poids et réduisent la morbidité et la mortalité (1).
Cependant, l’observance des CNO est le principal facteur
limitant leur efficacité ; elle dépend des patients, de leur
pathologie, des périodes de jeûne imposées par les examens
complémentaires, de la manière dont les CNO sont proposés
aux malades, mais aussi de leur palatabilité et de leur
volume. Des nouveaux CNO hyper-concentrés qui permettent
d’apporter la même quantité d’énergie sous un volume plus
faible sont désormais disponibles. Le but de cette étude était
de comparer la consommation de deux CNO iso-énergétiques
mais de volume différent : un complément très concentré
(CTC : 125 mL, 2,4 kcal/mL) apportant 300 kcal et 18 g de
protéines par unité (Fortimel Compact Protein®, Nutricia
Nutrition clinique) et un complément concentré (CC : 200 mL,
1,5 kcal/mL) apportant 300 kcal et 20 g de protéines par unité
(Fortimel Extra®, Nutricia Nutrition Clinique).
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.43
Patients et Méthodes :
Il s’agit d’une étude
prospective randomisée, croisée de type cluster réalisée
dans quatre unités médicales (A, B, C, D) de deux centres
hospitalo-universitaires. Le premier mois de l’étude tous les
malades des unités A et B du premier établissement recevaient
des CTC et ceux des unités C et D du second établissement
des CC. L’inverse était réalisé au cours de la seconde période
d’un mois. Les deux périodes étaient séparées d’un intervalle
de deux semaines et aucun malade n’a participé aux deux
périodes de l’étude. Le nombre de CNO proposé aux malades
était laissé à l’appréciation des équipes soignantes des unités
mais tous les malades recevaient au moins 2 CNO par jour.
Au cours de la journée, aucune incitation particulière à la
consommation des CNO n’était proposée aux malades. La
consommation de chaque CNO a été évaluée quotidiennement
à l’aide de la méthode des pesées et globalisée à l’ensemble
des malades. Les résultats sont exprimés en moyennes ± DS
et les comparaisons ont été réalisées à l’aide de tests non
paramétriques de Mann-Whitney.
COMMUNICATIONS ORALES
Résultats : Au total, 97 malades ont participé à l’étude.
Dans le groupe CC, il s’agissait de 23 femmes et 25 hommes ;
dans le groupe CTC de 25 femmes et 24 hommes. L’âge
(69.7 ± 17,9 vs. 70,6 ± 19,5 ans), la maladie sous-jacente
(cancers 20% vs. 19% ; pathologies digestives : 49% vs. 48% ;
pathologies cardio-vasculaires : 9% vs. 12% ; autres affections
22% vs. 21%), l’IMC (20,4 ± 4 vs. 20,4 ± 4) et la perte de poids
(9,1 ± 6,8% vs. 12,6 ± 8,7%) n’étaient pas significativement
différentes dans les deux groupes. 606 CNO ont été proposés
pendant les périodes CT vs. 746 (p<0,0001) pendant les
périodes CTC. La durée moyenne d’administration des CNO
était identique dans les deux groupes (6,6 ± 6,0 vs. 7,2 ±
5,3 jours) mais le nombre de CNO distribué par malade était
plus important avec les CTC comparativement aux CT (2,5 ±
0,8 vs. 2,0 ± 0,5 ; P<0,001). La consommation moyenne par
unité distribuée était par contre identique pour les CTC et les
CT : 64,5 ± 36,0 % vs. 65,5 ± 39,2 % ; p = 0,40. Les apports
énergétiques et protéiques quotidiens étaient significativement
plus élevés au cours des périodes CTC (484 ± 270 kcal/j et 29
± 16,2 g/j) qu’au cours des périodes CT (393 ± 235 kcal/j et
26,2 ± 15,7 g/j ; p = 0,001).
Conclusion : Chez les malades hospitalisés en unité de
médecine, l’hyperconcentration ne diminue pas l’observance
qui est identique pour les CNO très concentrés et les CNO
concentrés. Par contre, du fait de leur plus faible volume, plus
29
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.44
CO.45
La grossesse est possible chez les
patientes atteintes d’insuffisance
intestinale en nutrition parentérale à
domicile (NPAD) de longue durée : série
de cas à partir des données de 3 centres
agréés de NPAD
Acquisition de fonctions d’absorption
grélique par le colonocyte dans un modèle
de grêle court chez le rat
L. Gillard (1), R. Ducroc (1), B. Stan Luga (1),
J.-B. Cavin (1), K. Arapis (1), S. Miquel (2),
C. Mayeur (2), M. Thomas (2), M. Le Gall (1),
A. Bado (1), F. Joly (3), J. Le Beyec (1)
L. Billiauws (1), L. Armengol Debeir (2),
F. Poullenot (3), D. Luton (4), O. Corcos (1),
O. Goulet (4), E. Lerebours (2), F. Joly (1)
(1) Paris; (2) Jouy-en-Josas; (3) Clichy-la-Garenne.
Introduction :
(1) Clichy-la-Garenne; (2) Rouen; (3) Bordeaux; (4) Paris.
Le syndrome de grêle court (SGC)
résulte d’une résection étendue de l’intestin grêle et se
caractérise par une insuffisance intestinale chronique. Le
patient devient dépendant ou non de la nutrition parentérale
(NP), selon la longueur de grêle restant, la présence ou
non du côlon et de la capacité d’adaptation interindividuelle.
Parmi les mécanismes de l’adaptation colique, il existe
une hyperplasie des cryptes colique. Notre objectif est de
comprendre les mécanismes moléculaires et cellulaires de
l’adaptation fonctionnelle au niveau du colon résiduel après
résection étendue du grêle et leur contribution à l’amélioration
de l’absorption.
Introduction :
La nutrition parentérale à domicile
(NPAD) a permis d’augmenter la survie et la qualité de vie des
patients atteints d’insuffisance intestinale chronique (IIC). Six
grossesses sous NPAD ont été rapportées dans la littérature
depuis 1981. L’objectif de notre travail était de décrire les
grossesses chez des patientes traitées par une NPAD de
longue durée pour une insuffisance intestinale chronique
bénigne.
Patients et Méthodes : Cette étude rétrospective
Matériels et Méthodes : Des rats Wistar ont
subi une résection de 75% d’intestin grêle, de la valve iléocaecale et une colectomie partielle (IR) ou une transsection
intestinale (témoins). Nous avons évalué la survie, la perte de
poids et prélevés les fèces des rats IR et témoins pendant 7
jours. A J7 les rats ont été sacrifiés et le colon restant a été
prélevé. Une étude morphologique de l’intestin restant a
été réalisée (à partir de segments fixés). La perméabilité de
l’épithélium et l’activité des transporteurs de glucose (SGLT1)
et d’acides gras à chaine courtes AGCC (Slc5a8) ont été
évaluées en chambre de Ussing sur 2 segments coliques.
L’expression génique et/ou protéique des transporteurs SGLT1, Slc5a8 et PepT1 (transporteur de di- et tri-peptides), a été
quantifiée dans les muqueuses coliques par qRT-PCR et WB
(à partir de segments coliques congelés). A J5 post-opératoire,
ont été étudiés les AGCC (quantification par chromatographie
en phase gazeuse) et le microbiote intestinal (qPCR 16sARNr).
Les résultats sont exprimés en M±SEM et analysés par des
tests non paramétriques.
COMMUNICATIONS ORALES
multicentrique (3 centres agréés de NPAD en France) incluait
toutes les grossesses recensées chez des femmes en NPAD
depuis plus de 3 mois. Les caractéristiques démographiques,
la pathologie sous-jacente et la nutrition parentérale (NP)
des patientes, ainsi que le déroulement de la grossesse
[modifications de la NP, complications maternelles et fœtales
et devenir du nouveau-né] ont été analysées.
Résultats : Entre 1984 et 2014, 1181 patients (Femmes,
n = 500) en NPAD pour IIC ont été suivi. Parmi eux, 18
grossesses ont été recensées chez 13 patientes [syndrome de
grêle court (n = 10), troubles moteurs intestinaux (n = 3) ]. La
durée médiane de suivi était de 14 ±10,3 ans. La durée médiane
de la NP avant grossesse était de 10 ±8,9 ans. L’adaptation
de la NP était mensuelle ou trimestrielle avec surveillance et
correction rapprochée des carences en micronutriments. Les
apports énergétiques étaient régulièrement augmentés pour
atteindre 200% (±30) avec une prise de poids maternelle
de 10 ±3,9 kg. Dans un centre, un suivi préconceptionnel
avait été mis en place depuis 2009 pour les femmes ayant
exprimé un désir de grossesse. 16/ 18 grossesses ont eu
lieu après 2010. L’âge médian de la première grossesse
était de 29,1 ans (±4,9). Le terme était de 37 (±2) SA avec
35% de prématurité. Treize césariennes ont été réalisées
(5 en urgence, 8 programmées). Lors des grossesses, les
complications maternelles étaient une aggravation de la
maladie sous-jacente à type de sub-occlusion (n = 7), ou une
complication liée à la NP (n = 8), une pyélonéphrite ayant pu
être favorisé par la maladie sous-jacente (pseudo-obstruction
intestinale chronique). Aucune carence en micronutriments n’a
été observée. L’accouchement s’est compliqué dans deux cas
d’une hémorragie de la délivrance dont une rupture utérine
chez une patiente atteinte de POIC. Quatre/18 nouveaux nés
étaient hypotrophes, un enfant était mort-né (vasculopathie non
étiquetée). Aux dernières nouvelles avec un suivi de 3,5 ans ±
6, 15/17 survivants étaient considérés en bonne santé.
Résultats :
Le taux de survie des rats IR était de
60% à J7 post-opératoire. Une diminution progressive de la
diarrhée est observée. La profondeur des cryptes coliques
est augmentée chez les rats IR (1,5x, P<0.0001 vs. témoins).
Chez les rats IR, la perméabilité de l’épithélium colique est
augmentée (1.9x, P< 0.01 vs. témoins) avec une augmentation
de l’activité de SGLT-1 (5.7x, P< 0.05 vs. témoins) alors que
les taux d’ARNm SGLT-1 sont inchangés. L’expression (ARNm
et protéine) de PepT1 est augmentée dans le colon des rats
IR (3x, P< 0.05 vs. témoins). L’activité de Slc5a8 (transport de
butyrate) semble diminuée (3.5x) chez les rats IR avec une
réduction de concentration fécale de butyrate. L’analyse du
microbiote a révélé une dysbiose chez le rat IR.
Conclusion : Ce travail confirme l’adaptation
morphologique du côlon au cours du SGC chez l’animal. Pour
la première fois, il est démontré l’acquisition d’une fonction
absorptive de glucose par le côlon restant chez animal SGC.
L’ensemble de ces résultats suggèrent que l’acquisition par le
côlon de fonctions absorptives habituellement présentes au
niveau du grêle, lui confère un rôle essentiel dans l’équilibre
hydrominéral et nutritionnel du SGC.
Conclusion : Notre série, la plus importante
rapportée à ce jour, montre que la grossesse est possible
chez les grossesses en NPAD de longue durée. Le taux
de complications relativement élevé en cas de troubles
moteurs intestinaux suggère que cette population devrait être
particulièrement surveillée. Cette augmentation croissante des
grossesses au cours des 15 dernières années, probablement
liée à l’amélioration de la survie, de la qualité de vie en NPAD
et aussi à un changement d’attitude des praticiens, nous incite
à alerter l’ensemble des centres de NPAD, pour favoriser la
mise en place d’un suivi spécifique rapproché multidisciplinaire
(gastroentérologue-nutritionniste-obstétricien) des femmes
enceintes mais aussi envisager des consultations préconceptionnelles pour l’ensemble des femmes en âge de
procréer sous assistance nutritive.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10036 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10001 30
Distribution des lésions histologiques des
colites microscopiques (CM) : plus de 9
CM sur 10 peuvent être diagnostiquées
par une coloscopie gauche : résultats de
la cohorte nationale ANGH (COLMI)
2- Pardi DS, Loftus AV, Smyrk TC et al. The epidemiology
of microscopic colitis : a population-based study in Olmsted
County, Minnesota. Gut 2007 ; 56 : 504-8.
3- Limsui D, Pardi DS, Smyrk TC et al. Observer variability in
the histologic diagnosis of microscopic colitis. Inflamm Bowel
Dis 2009 ; 15 : 35-8.
G. Macaigne (1), C. Locher (2), J.-F. Boivin (1),
B. Lesgourgues (3), M. Yver (2), L. Costes (4),
I. Abd Alsamad (4), C. Charpignon (5), H. Guyot (5),
J.-L. Payen (6), J.-M. Ghilain (7), M.-O. Peny (7),
V. Calès (8), S. de Montigny-Lenhardt (9),
G. Bellaiche (10), P. Lahmek (11), E.-A. Pariente (8),
S. Nahon (3)
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9593 (1) Jossigny; (2) Meaux; (3) Montfermeil; (4) Créteil; (5)
Villeneuve-Saint-Georges; (6) Montauban; (7) Jolimont,
BELGIQUE; (8) Pau; (9) Aubagne; (10) Aulnay-sous-Bois;
(11) Limeil Brévanne.
Introduction : Les buts de ce travail étaient d’évaluer
les caractéristiques et la topographie des lésions diagnostiques
histologiques des CM, lymphocytaire (CL) et collagène (CC),
à partir de la cohorte nationale COLMI (1) menée entre
septembre 2010 et juin 2012 dans les centres ANGH.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.46
Patients et Méthodes :
Les malades de la
cohorte COLMI ayant une CM ont été inclus. Chaque malade
a eu une coloscopie avec biopsies iléales et coliques étagées
en pots séparés (rectum, sigmoïde et colon gauche, colon
transverse et droit). Le diagnostic de CL était défini par un taux
de lymphocytes intra-épithéliaux supérieur ou égal à 20% et
celui de CC par un épaississement collagène de la membrane
basale épithéliale supérieur ou égal à 10μm. Le diagnostic
était porté par l’anatomo-pathologiste de chaque centre sans
relecture centralisée, le diagnostic de CM étant hautement
reproductible avec une très variabilité intra et inter-observateur
(2, 3).
COMMUNICATIONS ORALES
Résultats : Parmi les 433 malades inclus, 129 avaient
une CM (87 CL et 42 CC) : 99 malades (72 CL et 27 CC) ont
eu des biopsies étagées dans chaque segment colique et ont
été retenus pour l’analyse. L’épaississement médian de la
membrane collagène augmentait significativement du rectum
au colon droit, respectivement 14.5 microns +/- 15.8, 20 +/15.2, 20 +/- 11.8, 22.5 +/- 16.2. Le taux médian de LIE était
significativement plus bas au niveau du rectum (22.5% +/21.5) et identique au niveau des colon gauches, transverse et
droit, respectivement 30% +/- 22.2, 30% +/- 23.4, 30% +/- 22.3.
La sensibilité diagnostique des biopsies était maximale au
niveau du colon droit, respectivement 93% et 97% pour les CC
et CL, et minimale au niveau du rectum, respectivement 77%
et 74% pour les CC et CL. La réalisation de biopsies rectales
et coliques gauches permettait de porter le diagnostic de CC
et de CL dans 93% et 94% des cas. La réalisation de biopsies
supplémentaires au delà de l’angle colique gauche permettait
de diagnostiquer la totalité des CM
En cas de CC, un épaississement collagène plus important
de la membrane basale était significativement associé à la
présence d’une maladie auto-immune (p = 0.02).
Aucune corrélation significative n’était notée entre l’intensité
des lésions histologiques et la sévérité du tableau clinicobiologique. En cas de CL, un taux plus élevé de LIE était
significativement associé à l’absence de douleur abdominale
(p = 0.01) et à une durée moindre de la diarrhée (p = 0.001).
Conclusion : Dans ce travail, la sensibilité diagnostique
des biopsies coliques est maximale au niveau du colon droit
et minimale au niveau du rectum. La réalisation de biopsies
rectales et coliques gauches au cours d’une coloscopie courte
permet de diagnostiquer plus de 9 colites microscopiques sur
10.
Références : 1- Macaigne G, Lahmek P, Locher C
et al. Microscopic colitis or functional bowel disease with
diarrhea : a French prospective multicenter study. Am Journal
Gastroenterol 2014 Sep ; 109 (9) : 1461-70.
31
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.47
CO.48
Caractéristiques diagnostiques de la
sprue cœliaque réfractaire de type I
Conséquences physiopathologiques de la
perte de fonction de Cdx2 dans l’intestin
adulte
P. Rompteaux (1), G. Malamut (1), B. Meresse (1),
S. Khater (1), N. Brousse (1), E. Macintyre (1),
N. Cerf-Bensussan (1), C. Cellier (1)
C. Balbinot (1), O. Armant (2), E. Declara (1),
F. Beck (3), J. Deschamps (4), E. Martin (1),
J.-N. Freund (1), I. Duluc (1)
(1) Paris.
(1) Strasbourg; (2) Karlsruhe, ALLEMAGNE; (3) Londres,
ANGLETERRE; (4) Utrecht, PAYS-BAS.
Introduction :
Un petit nombre de patients avec
maladie coeliaque deviennent résistants au régime sans gluten.
La sprue réfractaire (SR) est caractérisée par la persistance
d’un syndrome de malabsorption et d’une atrophie villositaire
après un an de régime sans gluten strict. La SR de type I
(SRI) est caractérisée par une augmentation de lymphocytes
intra-épithéliaux (LIE) de phénotype normal contrairement
à la SR de type II (SRII) qui est clonale. Pour l’instant seule
une enquête diététique approfondie permet, en contrôlant le
régime strict sans gluten, de distinguer une SRI d’une maladie
coeliaque active.
Introduction : Le gène homéotique Cdx2 code un
facteur de transcription essentiel pour le développement et
l’homéostasie de l’intestin. Il définit l’identité tissulaire de
l’endoderme puis des cellules souches intestinales adultes,
il participe à l’organisation de la niche des cellules souches
et il contrôle la différentiation terminale des cellules matures
(Stringer et al, 2012 Development 139 : 465-74). La réduction
de son expression dans les cancers du côlon est de mauvais
pronostic chez l’homme (De Sousa E Melo et al, 2013 Nat
Med 19 : 614-8) et contribue à la progression tumorale dans
des modèles murins (Bonhomme et al, 2003, Gut 52 : 146571 ; Gross et al 2008 Oncogene 27 : 107-15). Par ailleurs des
tumeurs colorectales de phénotype gastrique caractérisées par
la perte d’expression de Cdx2 ont été identifiées chez l’Homme
(Matsuda et al 2010 Pathol Int 60 : 673-80). L’objectif de ce
travail est de définir les conséquences physiopathologiques de
la perte de fonction de Cdx2 à long terme.
But du travail : réaliser une caractérisation clinique,
biologique, histopathologique et phénotypique précise de la
SRI permettant d’isoler des caractéristiques diagnostiques.
COMMUNICATIONS ORALES
Patients et Méthodes : 202 patients ont été
explorés dans notre centre pour atrophie villositaire intestinale
résistante au régime sans gluten entre 2000 et 2013. Après
étude clinique et biologique, enquête diététique, étude
immunohistochimique et moléculaire des biopsies intestinales
et analyse phénotypique des LIE intestinaux, le diagnostic de
SRI a été retenu chez 20 patients.
Matériels et Méthodes : Les souris Cdx2flox/
flox//AhCreERT et Cdx2flox/flox//AhCreERT//APC∆14/+ ont
subi 4 injections de Tamoxifène et B-naphthoflavone (10 mg/kg
chacun) à l’âge de 3 mois puis sacrifiées après 8-12 mois. Les
lésions intestinales ont été analysées au niveau histologique,
immunohistologique et moléculaire (RNAseq).
Résultats : Dans notre expérience, les SRI représentent
10% des causes d’entéropathies avec atrophie villositaire
résistante au régime sans gluten. La grande majorité (17/20)
des patients SRI (16F/6M ; âge moyen au diagnostic de
maladie coeliaque : 41 ans) ont une résistance d’emblée au
régime sans gluten. Trois patients ont connu une aggravation
des symptômes après une amélioration transitoire sous
régime après un délai moyen de 25 ans [14-35 ans] après
le diagnostic de la maladie coeliaque. Au diagnostic de SRI,
8 patients conservaient des anticorps coeliaques positifs.
Un tiers des patients avaient une malnutrition marquée avec
hypoalbuminémie et carence martiale. Une patiente était HLADQ8, les autres HLA-DQ2 et six patients (30%) étaient HLADQ2 homozygotes. Sept patients (35%) avaient des maladies
extra-intestinales autoimmunes associées, principalement
une thyroidite autoimmune, 44% (7/16) des patients avaient
des anticorps sériques anti-nucléaire et/ou anti-tissu. Au
diagnostic de SRI la moitié des patients (10/20) avaient une
atrophie villositaire sévère avec augmentation significative des
LIE (CD3+CD8+ : 69 %) et un quart un épaississement de la
membrane basale collagène duodénale (5/20). La proportion
des LIE CD3+CD4+ (10.5%) était significativement plus
importante que chez des coeliaques actifs (4.5% ; p = 0.01) ne
suivant pas de régime sans gluten. Une colite microscopique,
collagène ou lymphocytaire, était observée chez 86% (6/7) des
patients ayant bénéficié d’une coloscopie.
Résultats : La perte de fonction massive de Cdx2 dans
l’épithélium intestinal adulte est létale suite à l’altération des
fonctions digestives (souris Cdx2flox/flox//VilCreERT2, Verzi et
al, 2011 Mol Cell Biol 31 : 2026-39) tandis que l’invalidation
mosaïque permet la survie des animaux (Stringer et al, 2012
Development 139 : 465-74). A long terme (8 mois), ces souris
développent des lésions polypoïdes au niveau du cécum
(1-3 lésions par animal). Ces lésions sont dysplasiques mais
non-néoplasiques et présentent une perte du phénotype
intestinal au profit d’un phénotype gastrique. De plus, l’analyse
transcriptomique révèle une dérégulation de plusieurs voies
de signalisation pro et anti-oncogéniques. Cependant, même
à long terme, après 12 mois, ces lésions n’évoluent pas
spontanément vers un phénotype néoplasique. Afin d’évaluer
la pathogénicité des lésions caecales lorsqu’elles sont placées
dans un contexte génétique de prédisposition au cancer de
l’intestin, les souris Cdx2flox/flox//AhCreERT ont été croisées
avec des souris APC∆14/+ qui développent spontanément
de multiples polypes intestinaux, principalement localisés
au niveau de l’intestin grêle. Cinq mois après l’invalidation
de Cdx2, les souris Cdx2flox/flox//AhCreERT//APC∆14/+
développent un nombre équivalent de lésions cæcales par
rapport aux souris Cdx2flox/flox//AhCreERT. Cependant, les
analyses histologiques et moléculaires indiquent que ces
lésions contiennent des zones néoplasiques, contrairement
aux lésions des souris Cdx2flox/flox//AhCreERT et alors
que les souris APC∆14/+ ne développent pas de néoplasies
au niveau cæcal. Par ailleurs, les souris Cdx2flox/flox//
AhCreERT//APC∆14/+ présentent environ trois fois plus de
tumeurs dans l’intestin grêle que les souris APC∆14/+.
Conclusion : La sprue réfractaire de type I se
distingue par un fort pourcentage d’homozygotie HLA-DQ2
(30%) et de maladies autoimmunes extra-intestinales (35%).
Outre l’atrophie villositaire, les lésions intestinales de la SRI
comportent un infiltrat augmenté de lymphocytes T CD4+
de l’épithélium intestinal avec une fréquence inhabituelle de
sprues collagènes (25%) et de colites microscopiques (86%)
associées.
Conclusion :
La perte de fonction de Cdx2 dans
l’épithélium intestinal produit des lésions non-néoplasiques
au niveau du caecum et accentue la tumorigénèse induite
par la perte du gène suppresseur de tumeurs Apc. Les souris
combinant l’altération d’Apc et de Cdx2 pourraient constituer
un modèle animal des tumeurs colorectales humaines de
phénotype gastrique.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9963 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9475 32
CO.50
Facteurs prédictifs de cancer de novo
après transplantation hépatique
pour cirrhose alcoolique : une étude
rétrospective de 398 patients sur 20 ans
Prévalence et pronostic de la cirrhose
alcoolique récidivante après
transplantation hépatique
J. Dumortier (1), S. Dharancy (2), A. CannessonLeroy (2), G. Lassailly (2), B. Rolland (2),
F.-R. Pruvot (2), O. Boillot (2), S. Faure (3),
O. Guillaud (1), H. Rigole-Donnadieu (3),
A. Herrero (3), J.-Y. Scoazec (4), P. Mathurin (2),
G.-P. Pageaux (3)
J. Dumortier (1), E. Thimonier (1), O. Guillaud (1),
E. Ducroux (1), M. Vallin (1), T. Walter (1), O. Boillot (1)
(1) Lyon.
Introduction : En France, la cirrhose alcoolique
(CA) (compliquée ou non de carcinome hépato-cellulaire)
est la première indication de transplantation hépatique (TH).
La survie après TH est de 86.8%, 75.1% et 59.7% à 1, 5 et
10 ans, respectivement (période 1993-2010, données de
l’Agence de la Biomédecine). Cette survie est similaire aux
autres indications initialement mais décline significativement
après 5 ans, et surtout 10 ans, en raison de la survenue de
cancers de novo et de récidive de la CA (en cas de rechute
alcoolique massive). Les buts de cette étude rétrospective
étaient d’évaluer le risque de cancer de novo après TH pour
CA, et d’en identifier les facteurs favorisants.
(1) Lyon; (2) Lille; (3) Montpellier; (4) Villejuif.
Introduction : La cirrhose alcoolique est la première
indication de transplantation hépatique (TH) en France. La
cirrhose alcoolique récidivante (RAC) après TH a été très
peu étudiée. Les objectifs de cette étude étaient d’estimer sa
prévalence, ses facteurs prédictifs et son histoire naturelle.
Patients et Méthodes : Tous les patients
transplantés pour cirrhose alcoolique entre 1990 et 2007 dans
3 centres français étaient inclus. La rechute massive d’alcool
après TH a été détectée par le suivi clinique, biologique et
histologique. Le diagnostic de RAC a été basé sur une preuve
histologique ou un ensemble de caractéristiques cliniques,
biologiques et morphologiques dans un contexte de rechute.
Patients et Méthodes : De 1990 à 2010, une
TH a été réalisée à l’hôpital Edouard Herriot de Lyon chez 712
patients adultes présentant une cirrhose, d’origine alcoolique
dans 398 cas (55.9%). L’incidence cumulée de cancers de
novo (à l’exclusion des PTLD et des cancers cutanés) a été
calculée. Les facteurs prédictifs étudiés étaient : (1) à la TH :
genre, âge, IMC, classe de Child-Pugh, score MELD, presence
d’un carcinome hépato-cellulaire et (2) après TH : tabagisme,
type d’immunosuppression, IMC, présence de diabète,
d’hypertension artérielle, d’hypercholesterolémie, récidive
massive alcoolique, cancer cutané.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.49
Résultats : Parmi 1894 patients adultes transplantés,
696 ont été transplantés pour cirrhose alcoolique et ont
survécu à plus de 6 mois. Après un suivi moyen de 9.0 ans,
81.6% de patients ont été abstinent ou buveur occasionnel,
et une récidive massive a été observée chez de 128 patients
(âge moyen à la TH 47.2±7.1 ans, hommes 78,9%). La rechute
massive s’est produite après un délai moyen de 2.4±2.1 ans
après TH. Le diagnostic de RAC a été porté chez 41 patients
(32%), dans un délai moyen de 6.1±4.1 ans après TH et
4.2±2.7 ans après la récidive alcoolique. La survenue de
RAC était significativement associée à un plus jeune âge et
une durée de sevrage de moins de 6 mois avant la TH. Les
survies à 1-, 5-, 10- et 15-ans étaient de 100%, 87.6%, 49.7%
et 21.0%, respectivement pour les maladies avec RAC Vs..
100%, 89.4%, 69.9% and 41.1%, respectivement pour les
patients sans RAC (p<0.001). La principale cause de décès
dans le groupe RAC était la perte du greffon (69.4%).
Résultats :
Des 398 patients transplantés pour CA,
367 ont survécu après 6 mois et ont été inclus dans la cohort
d’étude (283 hommes et 84 femmes), d’âge median à la TH
52.4 ans (30-70). Il existait un carcinome hépato-cellulaire
associé dans 110 cas (30.0%).Le suivi médian après TH était
de 106 mois (36-260). La survie globale après les 6 premiers
mois était de 99.2% à 1 an, 87.5% à 5 ans, 75.0% à 10 ans,
58.3% à 15 ans et 49.4% à 20 ans. Parmi les 367 patients
de l’étude, 90 (24.5%) ont présenté au moins un cancer de
novo, après un délai médian de 81 mois. Il s’agissait dans
la majorité des cas d’un cancer des voies aero-digestives
supérieures (78.3%). L’incidence cumulée était de 1.9%
à 1 an, 9.1% à 5 ans, 23.8% à 10 ans, et 37.3% à 15 ans.
En analyse univariée actuarielle, la survenue d’un cancer
de novo était associée au genre masculin et au tabagisme
(facteurs favorisants), ainsi qu’à un ATCD de cancer cutané,
à l’existence d’une hypercholestérolémie, d’une HTA, ou
d’une obésité (IMC>30), à l’utilisation initiale après la TH de
mycophénolate mofétil (facteurs protecteurs). En analyse
multivariée, étaient associés à la survenue d’un cancer de
novo : tabagisme (RR 3.94 (IC 95% 1.85-8.37), utilisation de
mycophénolate mofétil (RR 0.54 (IC 95% 0.34-0.88), IMC>30
(RR 0.47 (IC 95% 0.47-0.92) et ATCD de cancer cutané (RR
0.29 (IC 95% 0.09-0.94). En cas de survenue d’un cancer de
novo, la survie après TH était significativement réduite, 47.1%
à 10 ans Vs.. 76.5% (p<0.001).
Conclusion : La RAC concerne moins de 6% de
patients transplantés pour cirrhose alcoolique. Mais un tiers
des rechuteurs développe une RAC avec un pronostic très
sévère.
COMMUNICATIONS ORALES
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9631 Conclusion : Nos résultats confirment à partir d’une
large cohorte avec un long suivi, que la survenue de cancer
de novo après TH pour CA est fréquente, et est un facteur
extrêmement péjoratif. L’arrêt du tabac et la minimisation de
l’immunosuppression à base d’inhibiteur de la calcineurine doit
être un objectif majeur pour en minimiser le risque.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9700 33
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.51
La transplantation hépatique est-elle
légitime dans l’adénomatose hépatique ?
Une étude européenne
La définition de l’AH doit donc être étendue. Ce travail met
en évidence la légitimité de la TH dans cette pathologie.
Cependant celle-ci est un traitement exceptionnel qui ne doit
pas être décidé sur un risque théorique de dégénérescence
mais sur une preuve de CHC, sans néanmoins attendre une
transformation massive.
A. David (1), P. Bioulac (1), R. Adam (2),
J. Klempnauer (3), J. Lerut (4), R. Troisi (5),
M. Colledan (6), J. Tovar (7), J. Dumortier (8),
J.-Y. Mabrut (8), F.-R. Pruvot (9), F. Navarro (10),
J. Gugenheim (11), P. Bachelier (12), B. Suc (13),
E. Salamé (14), D. Castaing (2), E. Vibert (2),
L. Chiche (1)
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9418 (1) Bordeaux; (2) Villejuif; (3) Hanovre, ALLEMAGNE;
(4) Bruxelles, BELGIQUE; (5) Ghent, BELGIQUE; (6)
Bergame, ITALIE; (7) Madrid, ESPAGNE; (8) Lyon; (9)
Lille; (10) Montpellier; (11) Nice; (12) Strasbourg; (13)
Toulouse; (14) Tours.
Introduction : L’adénomatose hépatique (AH)
concerne des adénomes multiples sur foie sain. Grâce
aux récents progrès sur les adénomes, cette entité est
mieux appréhendée mais sa prise en charge reste encore
controversée, notamment la place de la transplantation
hépatique (TH). Le but de cette étude est de décrire les
indications et les modalités de la TH pour AH en incluant toutes
les formes d’adénomes multiples (y compris sur glycogénose)
afin d’en étudier la légitimité et les résultats.
COMMUNICATIONS ORALES
Matériels et Méthodes : Etude multicentrique
européenne rétrospective sous l’égide de l’ELITA et l’ELTR,
réalisée sur 54 centres européens incluant 49 AH transplantées
de 1986 et 2013. La population a été décrite dans sa totalité et
2 sous-groupes de patients ont été comparés en fonction de
leur atteinte ou non par une glycogénose. Les explants ont été
analysés avec une étude immuno-histochimiques quand cela
était possible.
Résultats : Dans la population globale, il y avait 64%
de femmes, la médiane d’âge de greffe était de, 28 [23 ; 41]
et 22% ont présenté un épisode hémorragique avant la greffe.
Parmi ces patients, 37% étaient atteints de glycogénose type
Ia, 13% avaient une malformation vasculaire et 13% avaient
un diabète. Il y avait 57 % de forme massive d’AH et 43% de
forme multifocale. Avant la greffe, 50 % des patients ont eu
une biopsie hépatique pour étude histologique. Les indications
principales de TH étaient : le risque de dégénérescence pour
33% patients, la dégénérescence prouvée pour 31% d’entre
eux, l’évolution des lésions pour 20 %, le risque de saignement
pour 10% et les AH symptomatiques avec impossibilité de
résection chirurgicale « simple » pour 6%. Les patients atteints
de glycogénose n’étaient pas significativement différents des
patients non atteints de glycogénose, excepté pour l’âge
de greffe (p = 0,034) et sur le diagnostic de CHC confirmé
avant la greffe (p = 0,034). Pas de différences significative
mis en évidence concernant le type d’AH (massive vs.
multifocale), le nombre d’adénome, la taille des adénomes, le
socle de malformation vasculaire sous jacente, ni le taux de
dégénérescence total. Après étude histologique, 8 patients sur
13 ayant présenté un CHC, avaient un CHC multifocal. Nous
avons pu récupérer 21 (43%) études immuno-histochimiques
chez ces patients mettant en évidence de nombreux
phénotypes variés sur les pièces d’hépatectomie totale :
adénomes mutés B-cat ; adénomes inflammatoire ; mutation
HNF1α ; adénome B-cat et inflammatoire et adénome « Bcat
+ inflammatoire + inflammatoire-Bcat » . Avec pour chaque
profil immuno-histochimique des dégénérescences mise en
évidence sur la pièce opératoires. Concernant la mortalité
post-opératoire (90 jours), 3 patients sont décédés. La survie
globale, était de 94% à 1 an, 90% à 5 ans et 90 % à 10 ans. La
survie du greffon, était de 89% à 1 an, 81% à 5 ans, et 81% à
10 ans. Il y a 3 patients qui ont présenté une récidive de CHC
et 5 patients ont nécessité une re-transplantation.
Conclusion : L’AH est une pathologie rare, bénigne
mais qui peut être symptomatique et compliquée, notamment
de dégénérescence. Aujourd’hui, le traitement ne dépend pas
que du socle hépatique sous-jacent mais également du nombre,
de la taille et de la dégénérescence des adénomes hépatiques.
34
CO.53
Rôle de l’acide ursodésoxycholique dans
la prévention de la récidive de la cirrhose
biliaire primitive après transplantation
hépatique
La laparoscopie permet de réduire
les complications pulmonaires après
hépatectomie majeure : analyse avec
score de propension
A. Bosch (1), J. Dumortier (1), F. Conti (2),
I. Morard (3), L. Rubbia-Brandt (3), J.-Y. Scoazec (4),
D. Wendum (2), B. Terris (2), O. Boillot (1),
O. Guillaud (1), S. Radenne (1), O. Chazouillères (2),
Y. Calmus (2), E. Giostra (3), C. Corpechot (2)
D. Fuks (1), F. Cauchy (1), T. Nomi (1), S. Fteriche (2),
L. Schwarz (1), O. Scatton (1), J. Belghiti (2),
B. Gayet (1), O. Soubrane (1)
(1) Lyon; (2) Paris; (3) Genève, SUISSE; (4) Villejuif.
Introduction : Bien que la laparoscopie soit de plus
en plus utilisée en chirurgie hépatique, aucune étude n’a
pour l’heure étudié le bénéfice potentiel de cette approche en
termes de complications pulmonaires postopératoires (CPPs)
après hépatectomie majeure. L’objectif de cette étude était
de comparer les taux et types de CPP après hépatectomie
majeure par voie laparoscopique (HML) comparativement à la
voie ouverte (HMO).
(1) Paris; (2) Clichy-la-Garenne.
Introduction : La cirrhose biliaire primitive (CBP) est
une maladie chronique inflammatoire des petites voies biliaires
intrahépatiques. La transplantation hépatique (TH) est le
traitement de référence pour les patients à un stade avancé de
la maladie. La récidive de la maladie sur le greffon hépatique
est une entité bien décrite mais les facteurs de risques de
récidive sont peu connus. L’objectif de notre étude était
d’identifier les facteurs de risque et d’évaluer l’effet préventif
potentiel de l’acide ursodésoxycholique (AUDC) sur la récidive
dans une cohorte de patients avec un long suivi.
Patients et Méthodes : De 1998 à 2013, les
données de tous les patients opérés d’une HML ou HMO dans
3 centres ont été analysées. Les facteurs de risque associés
au développement de CPP ont été déterminés en analyse
multivariée. Les taux de CPPs ont été comparés dans les 2
groupes avant et après appariement par score de propension.
Patients et Méthodes : Cent vingt-trois patients
ont été transplantés hépatiques pour CBP entre 1988 et 2010
dans 4 centres français et un centre suisse. Les patients
décédés dans la première année et les patients perdus de vue
ont été exclus. Au total 90 patients ont pu être inclus de façon
rétrospective. Le diagnostic de récidive a été effectué sur les
biopsies hépatiques réalisées de façon protocolaire à 1, 3, 5,
10 et 15 ans ou lors de perturbation du bilan hépatique.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
CO.52
Résultats : Une HML étaient réalisée chez 226 (18,6%)
des 1214 patients inclus. Au moins une CPP survenait chez
480 (39,5%) patients, y compris un épanchement pleural
symptomatique chez 366 (30,1%) patients, une insuffisance
respiratoire chez 141 (11,6%), un SDRA chez 84 (6,9%), une
pneumopathie chez 80 (6,5%) et une embolie pulmonaire chez
47 (3,8%) patients. En analyse multivariée, la voie ouverte (HR
2,481, IC95% 1,141-6,024, p = 0,024), une hypoprotidémie
préopératoire (HR 1,341, IC95% 1,001-1,795, p = 0,049), une
hépatectomie droite (HR 2,143, IC95% 1,544-2,975, p<0,001),
une résection d’organes adjacents (HR 1,742, IC95% 1,1032,750, p = 0,017), une transfusion peropératoire (HR 2,851,
IC95% 2,067-3,935, p<0,001) et une durée opératoire> 6
heures (HR 1,510, IC95% 1,127-2,022, p = 0,006) étaient
significativement associés au développement de CPPs. Après
appariement, les taux de CPPs globales (15,6% vs.. 33,3%,
p<0,001), d’épanchement pleuraux symptomatiques (12,2%
vs. 26,2%, p = 0,002) et d’insuffisance respiratoire (2,2% vs..
8,3%, p = 0,005) étaient significativement diminué après HML.
Résultats : Le suivi moyen après transplantation était
de 11.7 ans (SD 5.52). Un traitement par AUDC était prescrit
chez 19 malades au long cours après la TH. Le diagnostic
de récidive a été porté chez 48 (53.3%) des 90 patients avec
un délai moyen de récidive de 6.35 ans (SD 5.01) ; 44% des
patients ayant récidivé avaient un taux de phosphatases
alcalines normal au moment du diagnostic. Le dosage
pondéral des IgM étaient significativement plus élevé en cas
de récidive (p = 0.005). La probabilité de récidive a été estimé
à 27.2 % (IC : 0.172-0.359) à 5 ans, 46.9% (IC : 0.345-0.57)
à 10 ans et 61.3 % (IC : 0.463-0.721) à 15 ans. En analyse
univariée et multivariée le seul facteur associé à la récidive est
l’absence d’AUDC (HR : 0.35, IC 0.12-1.0 p = 0.05). Passée
la première année, la survie globale après TH était excellente,
97.7% à 5 ans, 93.7% à 10 ans et 74.5% à 15 ans ; la récidive
n’avait pas d’impact sur la survie.
Conclusion : L’approche laparoscopique permet de
réduire les CPP après hépatectomie majeure et devrait être
proposée chaque fois que possible.
Conclusion :
Dans notre étude comportant un
long suivi, le taux de récidive de CBP après TH était élevé
(53,3%). Des biopsies de foie systématiques permettent de
diagnostiquer des récidives en l’absence de perturbations
du bilan biologique hépatique (le dosage pondéral des IgM
peut probablement être utile). L’AUDC semble permettre de
prévenir la récidive.
COMMUNICATIONS ORALES
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9031 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9662 35
JFHOD2015
CO.54
P.01
Le gradient porto-cave après
hépatectomie majeure est prédictif de la
morbi-mortalité post-opératoire
Malades dérivés après une résection
iléo-cæcale pour maladie de Crohn : la
morbidité post-opératoire reste élevée
M.-A. Allard (1), O. Ciacio (1), G. Pittau (1),
A. Sa Cunha (1), D. Castaing (1), D. Cherqui (1),
R. Adam (1), E. Vibert (1)
M. Bejaoui (1), N. Ben Mustapha (1), A. Makni (1),
M. Mahmoudi (1), M. Serghini (1), M. Fekih (1),
S. Matri (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1)
(1) Villejuif.
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction : Sur une étude rétrospective, il a été
Introduction :
Patients et Méthodes :
L’objectif de cette étude était d’analyser chez nos malades
suivis pour une MC, la morbidité après résection iléocæcale
avec stomie provisoire.
Dans les situations à haut risque de
fistule anastomotique au décours d’une résection iléocecale
pour maladie de Crohn (MC), une dérivation digestive provisoire
est préconisée. Cependant la morbidité postopératoire de ces
malades demeure peu étudiée.
montré que la pression portale après hépatectomie pouvait
prédire l’apparition d’une insuffisance hépatique. Nous avons
évalué ici prospectivement, la relation entre le gradient portocave (GPC) et la pression portale (PP) et la morbi-mortalité
post-opératoire.
De janvier 2013
à juin 2014, les mesures de la pression cave et portale ont
été réalisées après hépatectomies majeures dans un centre
unique. Les données pré-, per- et post-opératoires ont été
colligées prospectivement sur la base de donnée e-HpbChir.
Le critère de jugement principal était un score de DindoClavien≥3, les critères secondaires étaient le score CCI
(comprehensive complication index) , la bilirubine et le temps
de prothrombine (TP) à J1, J3, J5 et J7.
Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude
rétrospective descriptive et analytique étalée sur une période
de seize ans entre 1998 et 2013 ayant colligé les patients
consécutifs opérés d’une résection iléocaecale pour maladie
de Crohn, dans notre centre ont eu une dérivation digestive
(double iléocolostomie ou iléostomie en amont d’une
anastomose iléocolique). Le recueil des données a été fait de
manière rétrospective. Les données quantitatives ont fait l’objet
d’une analyse statistique descriptive. Les comparaisons ont
été faites par le test du Chi2.
Résultats : Un total de 119 patients avec hépatectomie
majeure (≥ 3 segments) a été analysé (65H/ 54F - age : 57
(±14) ans). Les valeurs médianes (min-max) de GPC et de PP
(en mmHg) étaient de 6 (0-22) et 13 (3 - 29), respectivement.
Le seuil optimal permettant de prédire la survenue d’une
complication classée Dindo-Clavien≥3 était de 12 mmHg pour le
GPC (AUC = 0,657) et de 18 mmHg pour la PP (AUC = 0,664).
La survenue de complications Dindo-Clavien≥3 était plus
fréquente chez les patients ayant un GPC ≥ 12 mmHg (70%
vs. 25% ; P = 0,0001) et chez ceux ayant une PP≥18 mmHg
(69% vs. 23% ; P<0,0001). Le GPC (Rho = 0,28 ; P = 0,001) et
la PP (Rho = 0,34 ; P<0,001) étaient linéairement corrélés au
CCI. Les patients ayant un GPC ≥ 12 mmHg avaient un taux
de bilirubine significativement plus élevé à J7, un TP plus bas
à J5 et J7. Les mêmes différences étaient observées chez les
patients ayant une PP≥18 mmHg.
Résultats : Sur les 186 patients ayant eu une résection
iléoceacale, 53 ont eu une stomie provisoire, soit une
prévalence de 28,4%. Ils étaient répartis en 30 hommes et 23
femmes (sex-ratio H/F = 1,3) avec un âge moyen de 33,5 ans.
Le pourcentage des fumeurs dans les deux groupes (G1 des
patients ayant eu une stomie et G2 n’ayant pas eu de stomie)
étaient comparables (25,5% vs. 20,7% respectivement ;
p = 0.765).
Il y avait dans G1 significativement plus de complications
spécifiques de la maladie : collections (9,4 vs. 3 %, p = 0.032),
fistules dirigées (15 vs. 4,5 %, p = 0.021), occlusions (7,5 vs.
1,5 %p = 0.043) ainsi que d’interventions en urgence (7,5 vs.
0%, p = 0,018), et par laparotomie (39,6 vs. 23,3%, p = 0,037)
par rapport à G2.
La morbidité globale dans G1 était de 24,5 % (n = 13) : abcès
profonds (7,5% ; n = 4 dont un cas de péritonite), iléus (5,6% ;
n = 3) et complications médicales (9,4% ; n = 5). Deux malades
ont nécessité une reprise chirurgicale.
Comparée à G2 (12,7% ; n = 17) la morbidité globale dans G1
était significativement plus importante (p = 0.038).
La durée moyenne d’hospitalisation étaient plus longue dans
G1 par rapport à G2 : 11,1 jours vs. 7,3 p = 0.014. Deux décès
ont été déplorés dans G1 et aucun dans G2.
Conclusion : Ces résultats valident prospectivement
la valeur prédictive du GPC, comparable à celle de la PP
après hépatectomie majeure pour la survenue d’une mortalitémorbidité sévère.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9947 Conclusion : Une dérivation digestive provisoire dans
les résections iléocaecales pour maladie de Crohn est réalisée
dans le but de prévenir les complications postopératoires.
Dans notre expérience, la morbidité post opératoire demeure
élevée par rapport aux patients non protégés. Les malades
doivent en être informés.
POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9972 36
P.03
Facteurs prédictifs de diagnostic
secondaire de maladie de Crohn devant
un premier épisode d’iléite aiguë : rôle de
la persistance d’une CRP élevée à un mois
Résection iléo-cæcale pour maladie de
Crohn : récidive post-opératoire
O. Daboussi (1), L. Mouelhi (1), E. Chakroun (1),
H. Ben Temime (1), S. Khedher (1), M. Salem (1),
K. Jery (1), Y. Said (1), R. Dabech (1), F. Houissa (1),
T. Najjar (1)
M. Bejaoui (1), N. Ben Mustapha (1),
M. Mahmoudi (1), M. Serghini (1), L. Kallel (1),
M. Fekih (1), S. Matri (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1)
(1) Tunis, TUNISIE.
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction :
Malgré l’amélioration des stratégies
thérapeutiques, le recours à la chirurgie reste fréquent au
cours de la maladie de Crohn. L’intervention la plus fréquente
est représentée par la résection iléo-coecale.
Introduction :
L’iléite aiguë constitue un motif de
consultation non négligeable aux urgences. Bien que les
causes infectieuses prédominent, une poussée inaugurale
d’une maladie de Crohn (MC) iléale doit être évoquée.
Buts : Evaluer les résultats de la résection iléo-coecale
au cours de la maladie de Crohn et déterminer les facteurs
prédictifs de récidive post-opératoire.
L’objectif de cette étude est d’identifier des facteurs prédictifs
de MC au sein d’une population présentant une première iléite
aiguë.
Patients et Méthodes :
Etude rétrospective
ayant porté sur des patients ayant eu une résection iléocoecale pour maladie de Crohn. Une révidive clinique était
définie par la réapparition des symptômes liés à l’activité de la
maladie mise en évidence par les examens complémentaires
biologiques, endoscopiques ou radiologiques.
Patients et Méthodes :
Il s’agit d’une étude
de suivi monocentrique étalée sur 4 ans entre janvier 2010
et décembre 2013. Les patients hospitalisés pour un tableau
d’iléite aiguë confirmée radiologiquement ont été colligés.
Un bilan clinique, biologique et morphologique initial a été
réalisé puis les patients étaient revus en consultation à 1 mois
avec un bilan biologique. En fonction de l’évolution clinique un
bilan endoscopique complémentaire était réalisé si nécessaire.
Une analyse univariée et multivariée à la recherche de facteurs
prédictifs de MC était réalisée.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.02
Résultats :
Soixante dix sept patients ont été inclus
dans notre étude. Le sex-ratio était de 1.73. L’âge moyen était
de 33 ans. Le suivi moyen était de 85 mois (6 - 288 mois). Une
récidive post-opératoire était retrouvée chez 49% des patients.
Le délai moyen de récidive était de 54 mois (6 - 264 mois).
Les taux actuariels de récidive clinique étaient de 10% à 1 an,
60% à 5 ans et 90% à 10 ans. En analyse multivariée, les
paramètres associés à un plus grand risque de récidive postopératoire étaient le traitement corticoïde avant chirurgie (OR :
2.44), la sclérolipomatose (OR : 2.1), le granulome (OR : 2.83),
l’hypoalbuminémie (OR : 3) et le phénotype pénétrant (OR :
1.31).
Résultats :
Les données ont été analysées chez 31
patients dont 14 femmes et 17 hommes (sex ratio H/F = 1,21).
L’âge médian était de 29,4 ans (extrêmes : 17 à 48 ans).
Dix patients étaient tabagiques (32,2%), 4 avaient des
antécédents familiaux de MC (12,9%) et 7 des antécédents
d’appendicectomie (22,5%). Un seul malade avait une défense
abdominale au moment de l’inclusion. La leucocytose moyenne
était 13598 éléments/mm3 et la CRP moyenne de 39,4 mg/
ml. Une collection intra-abdominale était présente initialement
dans 9,6 % des cas (n = 3).
Les principales causes étaient une iléite infectieuse banale
dans 67,7% des cas (n = 21), une MC iléale en poussée chez
22,5% des malades (n = 7) dont 3 cas compliqués de collection
intra-abdominale et 3 cas de tuberculose iléoceacale (9,6%).
Le délai moyen avant de réaliser le diagnostic de MC était
de 7,3 semaines. Au bout d’un an de suivi, cinq patients ont
nécessité une prise en charge chirurgicale (16,1%).
En analyse univariée, l’existence d’un abcès au moment du
diagnostic (p = 0,02) et la persistance d’une CRP élevée à la
consultation de contrôle à 4 semaines après l’hospitalisation
(p = 0.012) étaient deux facteurs prédictifs de MC. Seul
ce dernier paramètre était retrouvé en analyse multivariée
(p = 0,038).
Conclusion : La connaissance des facteurs de risques
prédictifs de récidives post-opératoires dans une population
donnée de patients atteints de la maladie de Crohn permet
d’identifier un groupe à haut risque de récidives et d’optimiser
ainsi la prise en charge thérapeutique.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10021 POSTERS
Conclusion : D’après les résultats de cette étude,
une iléite aigue est le plus souvent d’origine infectieuse et
rapidement résolutive. La réalisation d’une iléocoloscopie
ne doit pas être systématique mais s’impose en cas de
persistance d’une CRP élevée après un mois ; facteur prédictif
de diagnostic secondaire de MC. Résultats à confirmer par
d’autres études prospectives.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9967 37
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.04
P.05
La grossesse influence-t-elle l’évolution à
long terme des maladies inflammatoires
chroniques de l’intestin ? Etude
prospective
Impact de l’âge sur les caractéristiques
cliniques, thérapeutiques et évolutives de
la rectocolite hémorragique
M. Serghini (1), N. Ben Mustapha (1), M. Fekih (1),
L. Kallel (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1)
L. Kecili (1), N. Kaddache (1), N. Bounab (1),
T. Boucekkine (1), S. Berkane (1)
(1) Tunis, TUNISIE.
(1) Alger, ALGÉRIE.
Introduction
Introduction : Les caractéristiques cliniques et
évolutives de la rectocolite hémorragique (RCH) diagnostiquée
à un âge tardif sont mal connues. Le but de ce travail
est de préciser l’impact de l’âge sur les caractéristiques
épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives de
la RCH.
:
Les maladies inflammatoires
chroniques de l’intestin (MICI) touchent le plus souvent des
femmes en période d’activité génitale et en âge de procréer.
Le risque de rechute des MICI au cours de la grossesse
(Gss) est sensiblement identique à celui des femmes non
enceintes, il augmente si la maladie est active au moment de la
conception.A l’opposé, un effet bénéfique de la Gss sur la MICI
a été signalé se manifestant par une diminution de l’activité de
la maladie voire une amélioration à long terme.
Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude
rétrospective ayant inclus les patients hospitalisés pour une
première poussée de RCH de 2000 à 2009. Les données
démographiques, cliniques, thérapeutiques et celles relatives
à l’évolution de la RCH ont été relevées. Les patients ont été
répartis en 2 groupes en fonction de l’âge : groupe (A) : 20
- 40 ans et groupe (B) : > 40 ans. Une régression logistique
univariée a été réalisée afin de comparer les deux groupes.
Patients et Méthodes : Le but de cette étude
est de préciser l’évolution de la MICI à long terme en tenant
compte du statut évolutif de la maladie exprimée en termes
d’état stationnaire, d’amélioration, d’aggravation en précisant
les traitements administrés.
261 patientes (129 RCH et 132 MC) ont été incluses entre le
1/1/ 2005 et 31/12/2009, réparties en 2 groupes en fonction de
leur statut gestationnel : - Le 1er groupe (GI) constitué par 224
(112 RCH, 112 MC) patientes enceintes à l’inclusion ou ayant
déjà eu des Gss (85.8%), le 2eme groupe (GII) représenté par
37 (17 RCH, 20 MC) patientes en période d’activité génitale,
souffrant de MICI n’ayant pas eu de Gss avant ni après
l’installation de la MICI, qu’elles soient susceptibles ou non de
procréer (14,2%) ; les patientes ménopausées ont été exclues
de l’étude.
- Ces patientes souffrant de RCH et de MC sont parfaitement
comparables particulièrement lorsqu’on étudie les groupes
MICI/Gss+ et MICI/Gss- sur les plans démographiques,
anatomiques, cliniques et thérapeutiques. - Elles ont été
revues systématiquement au moins tous les 6 mois, une
consultation supplémentaire était prévue en cas de poussée
ou à la demande pour toute manifestation anormale ; et cela
durant 5 ans. Une hospitalisation a été décidée en cas de
poussée sévère et / ou de complications.
Résultats :
Au total, 100 patients ayant un âge moyen
de 38 + 13 ans [20 - 67] ont été inclus et répartis en groupe
A (n = 61) et groupe B (n = 39). Au moment du diagnostic
de la RCH, une proportion plus importante d’hommes était
retrouvée dans le groupe B (59 %) par rapport au groupe A
(37,7 %) (p = 0,03). Il n’y avait pas de différence significative
concernant la localisation initiale de la RCH, la gravité de la
première poussée ni le type de traitement prescrit pour traiter
cette poussée. Le taux de rémission clinique était similaire
entre les 2 groupes. La coloscopie de contrôle était plus
fréquemment réalisée dans le groupe A (59,8 %) par rapport
au groupe B (37,8 %) (p = 0,036) sans qu’il y ait de différence
significative entre les 2 groupes concernant l’obtention d’une
rémission endoscopique. Le traitement d’entretien était prescrit
plus fréquemment dans le groupe (A) que le groupe (B)
(94,4% Vs. 77,7%, p = 0,018). Cette différence serait imputée
à l’azathioprine qui était plus fréquemment prescrit chez
les sujets jeunes (24%) par rapport au groupe plus âgé (8,3
%) (p = 0,048). Après un suivi moyen de 41 mois [0 - 132],
il n’y avait pas de différence significative entre les 2 groupes
concernant la survenue de récidive (p = 0,336), de colite aigue
grave (p = 0,4), l’extension des lésions (p = 0,32) ou le recours
à la chirurgie (p = 0,43).
POSTERS
Résultats : Sur le plan gestationnel, on notera que les
patientes atteintes de MICI, sont le plus souvent multipares
aussi bien dans la RCH (76,8%) que dans la MC (75%) que
chez les parturientes témoin (66%). Le nombre total de Gss est
sensiblement identique dans les 2 affections de même que le
nombre moyen de Gss/patiente (RCH = 2,7 ; MC = 2,6)
Pour apprécier le devenir des patientes à long terme, nous
avons comparé les modifications éventuelles du statut évolutif
des patientes atteintes de MICI du groupe I à celles des
patientes MICI du groupe II.
- Au cours de la RCH :
La comparaison entre les groupes I et II ne montre aucune
différence statistiquement significative pour ce qui est de
l’évolution à long terme de la maladie [statut sans changement
(59% Vs. 64,7%) ; amélioration (14,5% Vs. 17,6%), aggravation
(26,4% Vs. 23,5%) ], encore que le recours à la colectomie ait
été plus fréquent dans le groupe I (8,2% Vs. 5,8% p>0,05).
- Au cours de la MC :
L’évolution à long terme de la MC, chez la patiente ayant déjà
eu des Gss semble plus péjorative que celle des patientes
n’ayant jamais conçu de Gss, c’est ce qui apparait lorsqu’on
compare : Les taux de statut sans changement (GI : 56,4% Vs.
GII : 65% ; p<0,05) ; l’incidence des situations améliorées (GI :
9% Vs. GII : 15% ; p<0,05) ; le taux de situations aggravées
(GI : 34,5% Vs. GII : 20% p<0,05) et le recours à la chirurgie
(GI : 9% Vs. GII : 5% p<0,05).
Conclusion : La RCH diagnostiquée à un âge
avancé touche plus souvent les hommes que les femmes.
Chez ces patients, la prescription plus restreinte des
immunosuppresseurs, ne semble pas avoir d’impact sur le
cours évolutif de la RCH.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9616 Conclusion : Dans ce travail, A long terme, après
5 ans de suivi, il semble que la (les) grossesse(s) n’avait pas
d’influence négative sur l’évolution de la maladie au cours de
la RCH ; alors que, au contraire, dans la MC la maladie semble
avoir été aggravée par les gestations.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9886 38
Impact d’un retard diagnostique sur
l’évolution de la maladie de Crohn :
analyse d’une cohorte prospective de 497
patients
M. Collins (1), H. Sarter (1), M. Fumery (2),
L. Armengol-Debeir (3), E. Laberenne (4),
D. Turck (1), B. Pariente (1), L. Dauchet (1),
L. Peyrin-Biroulet (5), C. Gower (1), G. Savoye (3)
S. Nahon (1), T. Paupard (2), P. Lahmek (3),
S. Chaussade (4), B. Lesgourgues (1),
L. Peyrin-Biroulet (5), V. Abitbol (4)
(1) Lille; (2) Amiens; (3) Rouen; (4) Seclin; (5) Vandœuvrelès-Nancy.
(1) Montfermeil; (2) Dunkerque; (3) Limeil Brévanne; (4)
Paris; (5) Vandœuvre-lès-Nancy.
Introduction : La maladie de Crohn (MC) est une
maladie inflammatoire chronique de l’intestin dont le délai
diagnostique (DD) est très variable. Un retard au diagnostic de
MC peut être préjudiciable pour le patient, retardant une prise
en charge thérapeutique adaptée. Les facteurs influençant le
DD peuvent être fonction du système de santé du pays mais
aussi liés à une présentation clinique particulière. L’objectif
de cette étude était de mesurer le DD de la MC à partir des
données exhaustive d’un registre en population générale, de
décrire sa distribution et son évolution dans le temps et de
mettre en évidence les facteurs associés à un DD long (> Q3).
Introduction : Déterminer si un retard au diagnostic
est associé à une évolution péjorative de la maladie de Crohn
(MC), comme cela a été suggéré dans une cohorte suisse (1).
Patients et Méthodes : Les caractéristiques de
la MC et les données socio-économiques et les traitements
médicaux et chirurgicaux des patients suivis dans trois centres
hospitaliers drainant des bassins de population différents
sont collectées prospectivement dans une base de données
informatisée (Focus_MICI®). Les dates du diagnostic et
des premiers symptômes sont systématiquement saisies
permettant de calculer le délai diagnostique. Un diagnostic
tardif est défini par un délai au delà du 75ème percentile.
Les patients ayant un diagnostic tardif ont été comparés aux
patients ayant un diagnostic plus précoce (en analyse univariée
et multivariée) pour les données suivantes : 1) taux première
chirurgie intestinale majeure (chirurgie proctologique exclue),
2) taux de traitement par immunosuppresseur (IMS) et 3)
taux de traitement par anti-TNF. L’analyse de la durée entre le
diagnostic et : 1) la première chirurgie, 2) le premier traitement
anti-TNF et 3) le premier traitement IMS a été effectuée selon
la méthode de Kaplan-Meier et la comparaison statistique des
distributions de chaque groupe selon la méthode du Log-Rank.
Patients et Méthodes : Tous les patients atteints
de MC certaine ou probable entre 1990 et 2010 recensés par
le Registre Epimad ont été inclus. Les caractéristiques socio
démographiques collectées comprenaient : la zone INSEE
d’habitation du patient au moment du diagnostic classée en
zone urbaine, rurale ou semi urbaine, la distance en km entre
le lieu d’habitation du patient et le cabinet du gastroentérologie
le plus proche et le centre hospitalier (CH) le plus proche. Les
symptômes cliniques et le phénotype de la MC au diagnostic
selon la classification de Montréal ont été recueillis. L’index de
déprivation sociale territoriale, le FDep99 a été pris en compte
comme variable associée.
Résultats : Les données de 497 patients (dont 53,6%
de femmes) atteints de MC ont été analysées. L’âge médian
au diagnostic était de 25,6 ans (IQR 25-75 : 19,4-35,2) Le délai
médian du diagnostic était de 5 mois ; un diagnostic précoce
correspondait à un délai < 2 mois (n = 122) et un diagnostic
tardif à un délai > 13 mois (n = 122 patients). Le délai médian
de suivi était de 9 ans (IQR 25-75 : 4-16,2 ans). 138 (28,3%)
patients étaient fumeurs actifs et 109 (22,4%) l’avaient été. Les
caractéristiques de la MC selon la classification de Montréal
étaient : 196 (41,1%) localisation L1, 121 (25,4%) localisation
L2 et 154 (32,3%) localisation L3 ; 272 (58,1%) phénotype B1,
143 (30,6%) phénotype B2 et 53 (11,3%) phénotype B3. 148
(29,8%) patients ont eu une chirurgie majeure. Concernant
les traitements : 161 (37,1%) recevaient et 132 (30,4%)
avaient reçu des thioguanines ; 28 (6,5%) recevaient et 50
(11,7%) avaient reçu du MTX ; 87 (20,2%) recevaient et 69
(16%) avaient reçu de l’infliximab ; 118 (27,3%) recevaient
et 48 (11,1%) avaient reçu de l’adalimumab. Il n’existait pas
de différence statistiquement significative entre les patients
ayant un diagnostic tardif comparativement à ceux ayant un
diagnostic plus précoce pour les données suivantes : âge au
diagnostic, le phénotype, les taux globaux : d’IMS (p = 0,6) et
d’anti-TNF (p = 0,7). En revanche, le délai entre le diagnostic
et la première chirurgie était statistiquement plus court chez les
patients ayant un diagnostic plus tardif (p = 0,05) ; il n’existait
pas de différence pour le délai entre le diagnostic et l’initiation
d’un traitement par IMS ou anti-TNF.
Résultats : 8704 patients atteints de MC présentaient un
DD médian de 3 mois (Q1 = 1-Q3 = 7), inchangé au cours de
la période. Un DD ≥ 7 mois a été considéré comme un retard
diagnostique. En analyse univariée, au diagnostic, l’absence
d’amaigrissement (27% vs. 25% ; p = 0,03), la présence de
manifestations extradigestives (29% vs. 26%, p = 0,02), la
localisation iléale isolée (L1) (34% vs. 27% p<10-2) et le
phénotype sténosant (B2) (33% vs. 25% ; p<10-3) étaient
associés à un retard diagnostique. En analyse multivariée,
seules l’absence d’amaigrissement (OR = 1,16 [1,04-1,28]
et la localisation iléale isolée (OR = 1,36 [1,18-1,56] étaient
significativement associés à un retard diagnostique. Le niveau
de déprivation socioéconomique, la zone INSEE d’habitation
du patient et la distance le séparant du gastroentérologue
ou du CH les plus proches n’étaient pas associé à un retard
diagnostique
Conclusion : Cette étude en population générale
montre que le délai diagnostique médian de la MC est l’un
des plus court actuellement publié, mesuré à 3 mois et stable
sur une période de 21 ans. Néanmoins, 25% des patients ont
un retard diagnostique significativement associé à l’absence
d’amaigrissement et à une localisation de la maladie limitée
au grêle. Aucune variable socio-économique ou reflétant
l’accès aux soins n’a été retrouvée comme influençant le délai
diagnostique de la MC.
Conclusion :
Dans cette large cohorte prospective et
multicentrique de patients ayant une MC, les taux globaux de
traitement par IMS et anti-TNF ne sont pas influencés par un
retard diagnostique. En revanche, les patients diagnostiqués
plus tardivement sont opérés plus précocement.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9429 Remerciements, financements, autres
: Références : Schoeper A.M et al. Am J Gastroenterol 2013 ;
108 : 1744-53.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9214 39
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.07
Délai diagnostique et facteurs associés
dans une cohorte de maladie de Crohn en
population générale
POSTERS
P.06
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.08
P.09
Impact de la fistulisation ano-périnéale
sur les caractéristiques anatomo-cliniques
et évolutives de la maladie de Crohn
luminale. Etude prospective
Prévalence et facteurs prédictifs de
dénutrition au cours de la maladie de
Crohn
M. Sabbah (1), N. Bibani (1), D. Trad (1),
H. Elloumi (1), A. Ouakaa-Kchaou (1), D. Gargouri (1),
A. Kochlef (1), J. Kharrat (1)
N. Bounab (1), L. Kecili (1), A. Balamane (1),
K. Belhocine (1), K. Layaida (1), L. Gamar (1),
N. Kaddache (1), T. Boucekkine (1), S. Berkane (1)
(1) Tunis, TUNISIE.
(1) Alger, ALGÉRIE.
Introduction : La maladie de Crohn (MC) est souvent
Introduction : La fistulisation abdominale ou périnéale
associée à une dénutrition qui peut être lié à l’exsudation
grêlique, ou à l’inflammation. Celle-ci favorise les complications
infectieuses et ralentit la cicatrisation muqueuse chez ces
patients fragiles. Le but de notre travail était d’évaluer
la prévalence et de rechercher les facteurs prédictifs de
dénutrition chez des patients atteints de MC.
représente une des principales caractéristiques de la Maladie
de Crohn (MC). La relation entre ces 2 sièges de lésions
pénétrantes n’est pas clairement établie et demande à être
évaluée.
Le but de ce travail est d’etudier l’influence des lésions
fistulisantes ano- périnéales sur les caractères phénotypiques
et évolutives à long terme de la MC luminale.
Patients et Méthodes :
Il s’agit d’une étude
rétrospective comparative incluant tous les patients atteints
de MC hospitalisés au service de gastroentérologie entre
2002 et 2011. Dans notre service entre juin et décembre
2007. L’indice de masse corporelle [IMC : poids en kg/ (taille
en m) 2], a été relevé pour l’évaluation du statut nutritionnel
ainsi que les paramètres nutritionnels (taux d’hémoglobine
(g/dL), taux d’albuminémie (g/L), taux de prothrombine, bilan
phosphocalcique et bilan lipidique). Les caractéristiques
épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives des
patients ont été recueillies ainsi que celles liées à la maladie
et à sa prise en charge et ont été comparées à l’aide du
logiciel SPSS 18.0 afin de rechercher les facteurs prédictifs de
dénutrition au cours de la MC.
Patients et Méthodes : 169 patients consécutifs
souffrant de MC intestinale recrutés entre 1/1/2005 et le
31/12/2008 au moment du diagnostic de la maladie ont été
suivis de façon prospective jusqu’au 31/12/2013 (Durée
moyenne du suivi = 6,9 ans). Tous ces patients ont bénéficié
d’une exploration initiale complète ; un contrôle clinique
systématique complété d’une étude endoscopique et/ou
radiologique si nécessaire a été effectué tous les 6 à 12 mois
et à la demande. L’analyse statistique a utilisé les tests t de
Student Fisher et U de Mann Whitney.
Résultats : 59 patients présentaient outre une atteinte
intestinale, des fistules ano-perineales (GI = 34,9%) dont
18 étaient présentes au moment du diagnostic et 41 durant
le suivi. 110 patients en étaient indemnes (GII = 65,1%). La
comparaison de ces 2 groupes de patients ne montre aucune
Différence Statistiquement Significative (DDS) pour ce qui est :
1/ l’âge moyen au moment du diagnostic (GI : 31.3 ans Vs. GII :
30.9 ans) ; 2/ le sexe (SR F/H = GI : 1.1 Vs. GII : 1.1) ; 3/ la
durée de la maladie avant le diagnostic (GI : 11.6 mois Vs. GII :
13.4 mois) ; 4/ de l’existence de formes familiales (GI : 8.4%
Vs. GII : 8.2%) ; 5/ le nombre de fumeurs (GI : 33.9% Vs. GII :
33.6%) ; 6 / la présence de manifestations extra-intestinales
(GI : 17% Vs. GII : 17.3%).
Chez les patients du GI, étaient plus fréquentes mais
n’atteignaient pas toujours une DSS : 1/ l’atteinte colique (GI :
33% Vs. GII : 19.2% ; p = 0,0698) ; 2/ les formes luminales
pénétrantes aussi bien au moment du diagnostic (GI : 27.8%
Vs. GII : 18.6% ; p 0,5382), qu’au terme du suivi (GI : 33.9%
Vs. GII : 18.2%, p = 0.0358) ; 3/ le nombre moyen de poussées
par an (GI : 0,8 Vs. GII : 0,7) ; 4/ certaines complications :
abcès (GI : 20.2% Vs. GII 4.5% ; p = 0,0029) , fistules enteroenterales (GI : 11.7% Vs. GII : 5.4% ; p = 0,2425), fistules
entero -vésicales (GI : 3.4% Vs. GII : 0.9% ; p = 0,5737), fistules
entero- cutanées (GI : 6.8% Vs. GII : 3.6% ; p = 0,5790) ; 5/ la
nécessité d’une première exérèse intestinale (GI : 38.9% Vs.
GII : 32.7% ; p = 0,5242), ainsi que le risque d’un second geste
opératoire (GI : 20,3% Vs. GII : 12,7% ; p = 0,2790) voire d’une
3eme exérèse (GI : 8,5% Vs. GII : 2,7% ; p = 0,1889).
Résultats : 184 patients atteints de MC ont été inclus
dans notre étude. L’âge moyen de 35,6 ans [17 - 77 ans] et le
sexe ratio de 1,6 [113 hommes et 71 femmes. La MC évoluait
depuis en moyenne de 3,2 ans [1 mois - 12 ans]. Le siège de la
maladie était colique, iléo-colique et iléal dans respectivement
43,4%, 29,3% et 27,3% des cas. La maladie était en poussée
dans 75 cas (40%). Parmi les 184 patients, 24 (13%) étaient
dénutris (IMC<18,5). Les caractéristiques épidémiologiques
et socioéconomiques, la durée d’évolution de la maladie, et
le traitement corticoïde ou immunosuppresseur n’étaient pas
prédictifs de dénutrition dans notre étude. En revanche, le
tabagisme (p = 0,043), la poussée (p = 0,02) et la localisation
iléale ou iléo-colique de la maladie (p = 0,001) étaient
prédictifs de dénutrition dan notre série. Enfin, concernant
les caractéristiques biologiques, il semblerait que le taux
d’albuminémie soit le mieux corrélé (p = 0,01) à l’IMC par
rapport aux autres paramètres (hémoglobine, bilan lipidique et
phosphocalcique).
Conclusion : Une dénutrition était observée chez 13%
des patients dans notre étude. Le tabagisme, la poussée de
la maladie et la localisation grêlique étaient les principaux
facteurs prédictifs de dénutrition au cours de la MC que nous
avons retrouvés dans notre étude.
POSTERS
Conclusion : Dans la MC, l’atteinte fistulisante
anopérinéale est plus fréquemment associée à long terme à
une forme pénétrante intestinale et à une maladie plus sévère.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9977 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9276 40
P.11
Comportements alimentaires au cours de
la maladie de Crohn
Evaluation de la perte osseuse au cours
des MICI
M. Bejaoui (1), N. Ben Mustapha (1),
M. Mahmoudi (1), M. Serghini (1), M. Fekih (1),
L. Kallel (1), S. Matri (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1)
A. Medine (1), H. Abid (1), I. Mellouki (1),
N. Aqodad (1), D.-A. Benajah (1), M. El Abkari (1),
A. Ibrahimi (1), M. El Yousfi (1)
(1) Tunis, TUNISIE.
(1) Fès, MAROC.
Introduction :
Introduction : Les maladies inflammatoires
chroniques de l’intestin (RCH+Crohn) peuvent être associées
à d’autres manifestations extradigestifs notamment la perte
osseuse pouvant entrainer des fractures spontanées ce qui
peut mettre en jeu le pronostic fonctionnel des patients .Notre
étude a été conçue afin de déterminer le degré de la baisse de
la densité osseuse chez les patients porteurs de MICI.
Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude
monocentrique étalée sur une période de 6 mois (Avril à
Septembre 2014) ayant colligé tous les patients suivis pour
MC diagnostiquée au moins 3 mois avant la date du début de
l’étude. Un questionnaire pré-établi a été proposé aux patients.
Matériels et Méthodes : C’est une étude
prospective étalée sur une période de 36 mois, menée à partir
du mois avril/2011 au sein du service de gastro-entérologie au
CHU HASSAN II de Fés, on a inclus tous les patients MICI
ayant bénéficié d’une ostéodensitométrie. On a évalué les
paramètres cliniques et biologique ainsi que les donnée de
l’ostéodenstométrie selon la classification de l’OMS : normal si
T-score> -1 écart type ; Ostéopénie si le T-score entre -1 et -2,5
et ostéoporose si le T-score > -2,5 écart type.
Les patients atteints d’une maladie de
Crohn (MC) peuvent souffrir d’un large éventail de carences
nutritionnelles expliquées en partie par leurs croyances et
comportements alimentaires.
L’objectif de l’étude était d’enquêter les croyances et les
comportements alimentaires sur une cohorte de patients avec
une MC et d’évaluer leur impact sur la vie sociale des patients.
Résultats :
Au total, 174 patients ont répondu au
questionnaire. L’âge moyen des patients était de 33,21 ans
(14-71 ans) avec un sex-ratio H/F à 0,87. La durée moyenne
de suivi est estimée de 29.9 mois (3-240 mois).
Parmi nos patients, 29,3 % (n = 51) des patients croyaient que
l’alimentation avait pu déclencher leur maladie, alors que 66,6 %
(n = 116) pensaient qu’elle pouvait également jouer un rôle
dans le déclenchement d’une poussée.
Au total, 89 % des patients (n = 155) avaient déjà reçu des
conseils concernant leur alimentation depuis le diagnostic de
leur maladie. Le plaisir de manger était altéré chez 18,3%
des patients (n = 32). Soixante-treize pourcent des malades
(n = 127) pensaient que leur comportement alimentaire pourrait
causer des déficits nutritionnels
Afin de prévenir une poussée de la maladie, les aliments à
éviter selon nos patients étaient principalement : les aliments
épicés (93.1% ; n = 162), les fruits et légumes en général
(43.1% ; n = 75) et plus particulièrement les tomates, les
agrumes, les crucifères, les légumes et les légumineuses et
les produits laitiers (31% ; n = 54).
Cent-cinq patients (60,3 %) déclaraient refuser des repas
à l’extérieur par peur de déclencher une poussée et 12 %
(n = 21) ne partageaient pas le même menu que les autres
membres de leur famille.
Au moment des poussées, seul un 6,3 % des patients (n = 11)
suivaient un régime alimentaire normal alors que 93,6 %
(n = 163) adoptaient un régime pauvre en résidus (52.8% ;
n = 92) et/ ou en produits laitiers (26,4% ; n = 46)
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.10
Résultats :
Sur la période d’étude, 49 patients étaient
inclus, avec un âge moyen de 49 ans [20-72], avec une
prédominance féminine (sexe ratio F/H : 2,06). 25 patients
(51%) sont porteurs de la maladie de RCH et 24 patients
(49%) sont porteurs de la maladie de Crohn. 34 patients (68%)
avaient une maladie évoluant de plus de 1 ans. L’ATCD de
corticothérapie était observé chez 11 malades (22%). L’IMC
moyen est de 23 avec des extrêmes entre 15 et 31, il est moins
de 18 chez 9 malades (18%). L’hémoglobine moyenne de ces
malades est de 11,3 mg/dl ; la calcémie corrigée moyenne est
de 91 mg /l ; la vit D est revenue basse chez 36% malades
(N = 18). La densité minérale moyenne est de 0.846 g/cm2. Le
T-score moyen au niveau du rachis lombaire est à -1,8 chez les
patient porteur de RCH, et à -1,9 chez les patient avec Crohn ;
le T-score moyen au niveau du col de fémur est à -0,9 chez les
patients avec RCH, et à -1.5 chez les patients avec une maladie
de Crohn. 20% seulement des malades (N = 10) ne présentent
pas de perte osseuse, alors que 79% des patients présentent
une perte osseuse dont 22 (44%) présentent une ostéopénie ;
alors que 34% (N = 17) présentent une ostéoporose dont 10
porteurs de maladie de Crohn (58%). Une fracture spontanée
au niveau lombaire a été noté chez un seul malade avec une
ostéoporose lombaire.
Conclusion : La perte osseuse est fréquente au cours
des MICI, elle est retrouvée chez 79% de nos patients au cours
de l’étude ce qui nous incite à demander l’osteodensitométrie
de façon systématique pour tous patients MICI dans le but de
leur éviter des éventuelles complications graves tel que les
fractures spontanées et améliorer ainsi leur qualité de vie .
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9964 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9951 POSTERS
Conclusion : La plupart de nos patients suivis pour
une MC adoptent des régimes restrictifs ayant un effet délétère
aussi bien sur leur état nutritionnel que leur vie sociale.
Une information appropriée concernant ces répercussions
devraient être divulguée.
41
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.12
P.13
Troubles émotionnels associés aux
maladies inflammatoires chroniques de
l’intestin
Prévalence des manifestations
hépatobiliaires au cours des MICI
R. Osmane (1), I. Gherib (1), M. Aissaoui (1),
M. Nakmouche (1)
A. Ait Errami (1), F. Pratic (1), S. Oubaha (1),
Z. Samlani (1), K. Krati (1)
(1) Alger, ALGÉRIE.
(1) Marrakech, MAROC.
Introduction : Les MICI sont fréquemment associées
à des manifestations extra digestives ; dermatologiques,
ophtalmologiques et hépato-biliaires.
La prévalence des manifestations hépatobiliaires associées
aux maladies inflammatoires de l’intestin (MICI) est élevée
(jusqu’à 50%).
Les mécanismes de ces lésions hépatobiliaires sont variés :
- Pathogénie commune aux MICI.
- Complications directes et indirectes des MICI.
Le but de notre étude est d’évaluer la fréquence des
manifestations hépatobiliaires au cours des MICI et d’étudier
les caractéristiques cliniques et évolutives de la MICI sur la
survenue de l’hépatopathie.
Introduction : Les troubles émotionnels (dépression
et anxiété) au cours des maladies inflammatoires chroniques
de l’intestin (MICI) sont rapportés dans la littérature. Plusieurs
hypothèses explicatives de cette comorbidité ont été émises.
L’objectif de notre travail est d’évaluer la prévalence de ces
troubles émotionnels chez des patients atteints de MICI,
comparativement à un groupe témoin et discuter le rapport qui
pourrait exister entre ces troubles émotionnels et les MICI.
Patients et Méthodes : Une étude transversale
a été menée auprès de patients suivis pour MICI des témoins
appariés selon l’âge et le sexe. Une fiche de renseignement
explorant les caractéristiques socio démographiques, cliniques
et thérapeutiques a été remplie pour chaque patient.. Chacun
des participants a répondu au HAD pour le dépistage de la
dépression et de l’anxiété.
Patients et Méthodes : Dans notre étude nous
avons éliminé les perturbations transitoires du bilan hépatique
et les hépatites médicamenteuses secondaires aux traitements
des MICI.
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive de la survenue
des hépatopathies sur une population porteuse d’une MICI
(rectocolite ulcéro-hémorragique, maladie de crohn) suivie
dans un service de gastro entérologie sur une période allant
de 2000 à 2013 .
Tous les patients ont bénéficiés initialement d’une exploration
clinique, biologique, morphologique complète ainsi qu’une
exploration clinique, biologique, endoscopique à chaque
poussée.
Tous les patients qui ont présenté une perturbation du bilan
hépatique ont bénéficié d’une exploration complémentaire à
visée étiologique.
Résultats : Parmi les malades, les taux d’anxiété et de
la dépression étaient, respectivement, de 52%, 44%, alors que
pour le groupe témoins était respectivement de 22%, 14% .
L’anxiété était plus fréquente chez les malades en poussée ;
il en fut de même pour la dépression . La relation entre ces
toubles émotionnels et les MICI semble être affectée par le
nombre d’hospitalisations, le nombre de poussées par an,
l’existence de manifestations extra intestinales et le recours à
un traitement chirurgical.
Conclusion : La comorbidité des troubles émotionnels
avec les MICI parait importante. Le repérage de ces troubles,
par le somaticien, en s’aidant éventuellement d’échelles
spécifiques, devrait permettre d’optimiser la prise en charge du
patient, en associant aux médications habituelles des MICI, un
traitement efficace de ces troubles émotionnels.
Résultats : 686 patients porteurs d’une MICI ont été
colligés, 459 maladie de Crohn et 227 de RCH avec un âge
moyen de 42,4 ans [41ans-61]
Des hépatopathies chroniques ont été diagnostiqués dans
32%des cas, 13 cas chez les patients porteurs d’une
maladie de crohn [8 hommes-5 femmes] et 09 cas chez
les patients porteurs de rectocolite ulcéro-hémorragique [6
hommes -3 femmes] 18 cas d’hépatopathies ont été révélés
par une perturbation du bilan hépatique, 3 cas révélés par
une hypertension portale par bloc intra hépatique, un cas
d’ictère.L’exploration étiologique a mis en évidence 14 cas
de cholangite sclérosante primitive (CSP), 03 cas de stéatose
hépatique, 01 cas de péliose hépatique et un cas de syndrome
de chevauchement (cholangite sclérosante primitive +hépatite
auto-immune).
L’étude des caractéristiques cliniques et morphologiques
ont permis de mettre en évidence que les manifestations
hépato biliaires sont plus fréquentes chez les patients de
sexe masculin et dans les formes ileo-coliques de la maladie
de crohn et les formes pancoliques de la rectocolite ulcérohémorragique.La maladie inflammatoire chronique de l’intestin
est le plus souvent chronique active avec une durée d’évolution
supérieur à 5 ans.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9927 POSTERS
Conclusion : Les manifestations hépato-biliaires
sont relativement rares, elles sont souvent révélées par une
perturbation du bilan hépatique survenant le plus souvent
sur une MICI ancienne évolutive et étendue. L’étiologie la
plus fréquente est représentée par la cholangite sclérosante
primitive.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9876 42
P.15
Perturbation des tests biologiques
hépatiques au cours des MICI : fréquence,
causes et impact sur la prise en charge
Prévalence et facteurs prédictifs de la
surcharge pondérale et de l’obésité au
cours de la maladie de Crohn
S. Bonnivard (1), A. Heurgué-Berlot (1), H. Brixi (1),
C. Barbe (1), L. Vandromme (1), P. Renard (1),
G. Cadiot (1)
M. Serghini (1), A. Labidi (2), N. Ben Mustapha (1),
M. Fekih (1), L. Kallel (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1)
(1) Tunis, TUNISIE; (2) La Marsa, TUNISIE.
(1) Reims.
Introduction :
Malgré le risque de retentissement
de la maladie de Crohn sur l’état nutritionnel des malades,
certaines études récentes ont rapporté une fréquence
relativement élevée de la surcharge pondérale et de l’obésité
chez les patients porteurs d’une maladie de Crohn. Les buts
de cette étude étaient d’évaluer la prévalence de la surcharge
pondérale et de l’obésité chez des patients ayant une MC et
d’en déterminer les facteurs prédictifs.
Introduction : Les objectifs de l’étude étaient d’évaluer,
à l’ère des biothérapies, la fréquence des perturbations des
tests biologiques hépatiques au sein d’une large cohorte
bi centrique de patients atteints de maladie inflammatoire
chronique intestinale (MICI), de définir les différentes causes
de perturbation de ces tests et d’évaluer les conséquences sur
la prise en charge des MICI.
Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude
rétrospective colligeant les patients hospitalisés dans notre
service pour prise en charge d’une MC sur une période de
12 mois. Pour chaque patient, nous avons relevé les données
épidémiologiques, cliniques (antécédents de diabète et de
dyslipidémie, poids, taille, indice de masse corporelle (IMC),
tension artérielle, caractéristiques de la maladie) et biologiques
(glycémie à jeun, bilan lipidique). Une surcharge pondérale
était définie par un IMC entre 25 et 30 Kg/m2 et une obésité
par un IMC > 30 Kg/m2. Les patients ayant au moins une
surcharge pondérale (groupe A) ont été comparés aux patients
ayant un IMC < 25 Kg/m2 (groupe B). La saisie et l’analyse des
données ont été réalisées au moyen du logiciel spss version
21.0.
Matériels et Méthodes : Ont été inclus
rétrospectivement tous les patients atteints de MICI, pris
en charge pour la première fois entre le 01/01/2000 et le
31/12/2006 dans 2 centres publique et privé, avec un suivi
jusqu’au 01/06/2012. Les perturbations des tests biologiques
hépatiques étaient définies comme légères si les paramètres
biologiques hépatiques étaient entre la limite supérieure de
la normale (N) et 2N et comme modérées à sévères si les
perturbations étaient > 2N, confirmées sur 2 prélèvements.
Tous les dossiers des patients ayant des tests biologiques
hépatiques perturbés étaient réexaminés par un hépatologue
afin d’aboutir à un diagnostic précis de la maladie hépatique.
Résultats : 210 patients (115 femmes, 55% ; âge
moyen au diagnostic 31,5+15 ans) ont été inclus : 155 étaient
atteints de maladie de Crohn (MC) (74%), 50 de rectocolite
hémorragique (RCH) (24%) et 5 de colite inclassée (2,4%).
Après un suivi médian de 7,3 ans (extrêmes : 0,6-12,2 ans),
des anomalies biologiques hépatiques étaient observées chez
85 patients (40,5%), équitablement réparties entre MC et
RCH (40% vs. 41,8%). Les causes les plus fréquentes étaient
médicamenteuses (n = 32 ; 38%), la stéatose hépatique
(n = 20 ; 23,5%), l’activité de la MICI (n = 14 ; 16%), l’origine
indéterminée (n = 13 ; 15%), l’éthylisme chronique (n = 7 ; 8%)
et la lithiase biliaire symptomatique (n = 5 ; 6%). Il existait 3 cas
d’HNR, 2 cas de CSP, un cas de thrombose porte et un cas
d’hémochromatose. Parmi les patients stéatosiques, l’indice de
masse corporelle médian était de 29 kg/m2 (extrêmes : 21,5-34
kg/m2), 95% des patients étaient en surpoids et 45% obèses.
Les thiopurines (n = 13 ; 52%) et le méthotrexate (n = 7 ;
22%) étaient les 2 principaux médicaments responsables de
perturbation des tests biologiques hépatiques. Des anomalies
ont été observées chez 9% des patients traités par thiopurine
(azathioprine, 5,7% ; 6-mercaptopurine, 23,8%) et 15,2% des
patients traités par méthotrexate. Il n’y a eu que 2 cas d’atteinte
hépatique (2,9%) dont 1 sévère avec ictère chez les 70 patients
traités par anti-TNFα (infliximab dans les 2 cas). Les anomalies
biologiques hépatiques ont conduit à une modification
thérapeutique chez 30 patients (35,3%) : réduction de dose
(n = 1), arrêt de traitement (n = 27 ; 31,8%) et introduction d’un
nouveau traitement (n = 18 ; 21,2%). En cas d’introduction d’un
nouveau traitement, celle-ci a été retardée chez 5 patients
(délai médian : 97 jours ; extrêmes : 30 à 180 jours).
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.14
Résultats : Nous avons colligé 44 patients d’âge moyen
de 30,3 ans (14- 65 ans). Il s’agissait de 24 hommes et de
20 femmes. La localisation de la maladie était iléale (36%),
colique (20%) et iléo-colique (44%). Le phénotype de la MC
était inflammatoire (50%), sténosant (36%) et fistulisant (14%).
Le traitement reçu était : salicylés (41%), corticoïdes (toutes
formes confondues) (52%), thiopurines (39%) et infliximab
(14%). Une résection intestinale a été réalisée chez 23% des
patients. Selon l’IMC, 16% des patients avaient au moins une
surcharge pondérale (groupe A) avec 7% des malades qui
étaient obèses. Les facteurs associés à la surcharge pondérale
étaient : l’âge du diagnostic de la MC qui était plus avancé
dans le groupe A par rapport au groupe B (40 vs. 28 ans ;
p = 0,016), la localisation colique (71% vs. 11% ; p = 0,001)
et la colite aigue grave (40% vs. 2,7%, p = 0,013). Il n’y avait
pas de différence entre les deux groupes concernant le type
du traitement reçu. Par ailleurs, la pression artérielle systolique
était plus élevée dans le groupe A par rapport au groupe B
(12,7 mm/Hg vs. 10,7 mm/Hg ; p<0,0001) de même que la
glycémie à jeun (1,06 vs. 0,88g/l ; p = 0,05).
Conclusion : La surcharge pondérale n’est pas rare au
Conclusion : Près d’un patient atteint de MICI sur 2
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9614 présente des anomalies biologiques hépatiques. Les causes les
plus fréquentes sont les médicaments, la stéatose, et l’activité
de la MICI. La grande fréquence des atteintes hépatiques liée
à la stéatose hépatique est expliquée par la forte prévalence
de l’obésité dans cette population. Dans un tiers des cas, les
perturbations des tests biologiques hépatiques modifient la
prise en charge de la MICI avec un arrêt de traitement. Les
anti-TNFα sont exceptionnellement en cause. L’apparition
d’anomalie des tests biologiques hépatiques nécessite une
collaboration étroite entre hépatologues et gastroentérologues.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9704 43
POSTERS
cours de la maladie de Crohn et semble être favorisée par l’âge
de diagnostic de la maladie, sa localisation colique et la gravité
des poussées. Ces patients ont plus tendance à développer un
syndrome métabolique et devraient bénéficier d’une prise en
charge spécialisée.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.16
P.17
Prévalence et facteurs prédictifs du déficit
en vitamine D au cours de la maladie de
Crohn : résultats d’une étude prospective
tunisienne
Anémie et maladies inflammatoires
chroniques de l’intestin
N. Ryad (1), F. Ajana (1), M. El Bakkali (1),
M. Haddouch (1), W. Essamri (1), I. Benelbarhdadi (1),
R. Afifi (1), A. Essaid El Feydi (1)
M. Serghini (1), H. Dabbebi (1), S. Matri (1),
N. Ben Mustapha (1), L. Kallel (1), M. Fekih (1),
J. Boubaker (1), A. Filali (1)
(1) Rabat, MAROC.
Introduction : L’anémie est le signe extradigestif le
(1) Tunis, TUNISIE.
plus fréquent au cours de maladies inflammatoires chroniques
de l’intestin (MICI) que sont la maladie de Crohn et la rectocolite
hémorragique (RCH). Le but de cette étude était de déterminer
la prévalence de l’anémie chez les patients suivis pour MICI,
d’étudier le mécanisme et les facteurs associés à l’anémie et
sa réponse au traitement.
Introduction :
La prévalence de l’hypovitaminose
D au cours de la maladie de Crohn varie de 16 à 88 %
selon les études. Cette disparité est expliquée par plusieurs
facteurs liés en particulier à l’origine géographique différente
des populations. Les buts de ce travail étaient d’évaluer la
prévalence du déficit en vitamine D au cours de la MC dans
une population Tunisienne et d’en déterminer les facteurs
prédictifs.
Patients et Méthodes : Cette étude rétrospective
avait inclus 814 patients atteints de MICI, dont 614 patients
atteints de la maladie de crohn et 200 patients atteint de la
RCH. Cette étude s’étalait sur une période de 14 ans. D’après
l’OMS, l’anémie était définie comme suit : l’hémoglobine < 13
g/dl chez l’homme, l’hémoglobine < 12 g/dl chez la femme.
L’anémie est considérée sévère si l’hémoglobine < 8 g/dl.
Patients et Méthodes :
Nous avons mené une
étude prospective incluant des patients ayant une MC. Les
critères d’exclusion étaient : antécédents de néphropathies,
antécédents de résection intestinale et traitement par vitamine
D, calcium et/ou biphosphonates au moment de l’inclusion ou
depuis moins d’un mois. Le dosage de la 25 hydroxy vitamine
D 25 (OH) D a été réalisé par méthode radio immunologique.
Le déficit en vitamine D était défini par un taux de 25 (OH) D <
30 ng/ml et subdivisé en insuffisance vitaminique : 30< 25 (OH)
D <10ng/ml) et carence vitaminique : 25 (OH) D <10ng/ml.
Résultats : L’âge moyen était de 37 ± 12 ans, avec une
légère prédominance féminine (57,6%). La localisation de la
maladie de crohn était essentiellement grêlo-colique chez la
moitié de nos patients (51,1%), colique chez 32%, et grêlique
chez 15% des patients. La localisation de la RCH était basse
dans 53,5% des cas, gauche dans 18,5% des cas et pancolite
dans 28,2% des cas. L’anémie a été retrouvée chez 354
patients ayant une maladie de crohn (69,5%) et 93 patients
ayant une RCH (47%), le mécanisme de l’anémie chez ces
malades a été résumé dans le tableau1 :
Tableau 1 : Mécanisme de l’anémie chez les malades atteints
de MICI :
Résultats :
Il s’agissait de 64 patients (26 hommes et
38 femmes) d’âge moyen de 35,5 ans. La durée d’évolution
de la MC était de 63 mois [1- 228]. L’âge moyen du diagnostic
était de 30,4 ans [14- 63] et 62% étaient A2. La localisation
colique était la plus fréquente (47%), suivie par la localisation
iléale (28%) et iléo-colique (25%). La MC était de phénotype
pénétrant dans 47% des cas. Au moment de l’inclusion, 44%
des patients étaient en poussée. La majorité des patients
(94%) étaient de phototype foncé, 75 % étaient tabagiques et
56% des femmes étaient voilées. Les prélèvements ont été
réalisés dans 60 % des cas pendant la période estivale. Une
supplémentation vitamino-calcique antérieure était notée dans
48% des cas. Le taux moyen de vitamine D était de 14,2 ng/
ml [4,45 - 35,6]. Un déficit en vitamine D a été retrouvé chez
98% des patients. Une carence en vitamine D a été retrouvée
dans 66 % des cas et une insuffisance dans 32% des cas.
Les facteurs associés à la carence en vitamine D étaient :
le sexe féminin (81% vs. 43% ; p = 0,03), la prescription
antérieure d’une supplémentation vitamino-calcique qui
était moins fréquente en cas de carence vitaminique (32%
vs. 57% ; p = 0.04), le traitement par azathioprine (40 % vs.
59% ; p = 0.04) et le traitement par anti-TNFα (14% vs. 24% ;
p = 0,05). Le seul paramètre biologique associé à la carence
en vitamine D était le taux de phosphorémie (35,5 mg/l vs.
31,9 mg/l ; p = 0.04).
ferriprive
mixte
Déficit
vit B121
Déficit
ac. Folique
Toxicité
médicamenteuse2
Crohn
209 (59%
80 (23%)
20 (5,6%)
36 (10%)
4 (1,1%)
5 (1,4%)
RCH
55 (59%)
33 (35%)
5 (5,3%)
-
-
4 (4,3%)
(1) déficit de la vitamine B12 chez des patients ayant bénéficié
d’une résection de la dernière anse iléale.
(2) toxicité médicamenteuse secondaire au traitement par
immunosuppresseurs (6-mercaptopurine).
Une analyse en régression logistique univariée et multivariée a
montré que dans la maladie de Crohn, les Odds ratio (OR) de
la l’anémie ont été augmentés avec l’âge jeune (OR = 0, 971 ;
IC à 95% : 0,956-0,986 ; p <0,001), et la présence de fistules
que ça soient interne ou externes (OR = 2, 005 ; IC à 95% :
1,980-4,101 ; p = 0,045). Dans la RCH, les Odds ratio (OR)
de la l’anémie ont été augmentés avec l’âge jeune (OR = 0,
973 ; IC = 0,095-0,996 ; p = 0, 02), le sexe féminin (OR1,
870 ; IC = 1,054-3, 320 ; p = 0,03), et la localisation pancolite
(OR = 2, 174 ; IC = 1,533-3,084, p = <0,001).
Les résultats de la conduite thérapeutique étaient comme
suit : la transfusion pour une anémie sévère chez 20 patients
ayant une maladie de crohn et 15 patients ayant une RCH. Le
traitement par fer par voie orale a été instauré chez 86 patients
ayant une maladie de crohn et chez 15 patients ayant une RCH
et par voie injectable chez 141 malade ayant une maladie de
crohn et 16 patients ayant une RCH, avec une amélioration
de taux de l’hémoglobine de 1.02 g/dl et de la férritinémie.
Pour les malades atteints de l’anémie par toxicité suite aux
immunosuppresseurs, une diminution de la dose ou un arrêt
définitif a été indiqué. L’anémie par carence en vitamine B12
et l’acide folique a été corrigé par une supplémentation de la
carence.
Conclusion : Malgré l’importance de l’ensoleillement
en Tunisie, le déficit en vitamine D est retrouvé chez la majorité
des patients ayant une maladie de Crohn. Ce déficit semble
être associé à la sévérité de la maladie. La supplémentation
vitamino-calcique systématique constitue probablement le seul
moyen permettant de prévenir cette carence vitaminique.
POSTERS
inflammatoire
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9612 Conclusion :
Notre étude a montré que l’anémie
est très fréquente chez les patients atteints de MICI, son
mécanisme est complexe dominé par l’inflammation et la
carence martiale absolue. Le contrôle de l’inflammation reste
le pivot de traitement mais souvent insuffisant.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9610 44
P.19
Abcès du psoas au cours de la maladie de
Crohn : expérience d’un centre hospitalier
marocain
Manifestations articulaires paradoxales
au cours du traitement anti-TNFα chez les
patients atteints de MICI
F. Benali (1), M. Tahiri (1), R. Meharich (1),
S. Oussama (1), F. Haddad (1), A. Bellabah (1),
W. Badre (1), W. Hliwa (1)
H. Thiebault (1), P. Boyard-Lasselin (1),
C. Guignant (1), A. Wacrenier (1), F. Brazier (1),
J. Meynier (1), E. Nguyen-Khac (1), V. Goeb (1),
J.-L. Dupas (1), M. Fumery (1)
(1) Casablanca, MAROC.
(1) Amiens.
Introduction : L’abcès du psoas était historiquement
lié à la tuberculose, toutefois la maladie de Crohn (MC)
devient actuellement une étiologie fréquemment responsable
de l’abcès du psoas. Le but de notre étude est de
déterminer la prévalence de l’abcès du psoas au cours de
la maladie de Crohn, et de décrire le profil épidémiologique,
socioéconomique, clinique, paraclinique, thérapeutique et
évolutif de ces malades.
Introduction : Les manifestations articulaires sont les
Patients et Méthodes :
Patients et Méthodes :
plus fréquentes des manifestations extra-digestives associées
aux Maladies Inflammatoires Chroniques intestinales (MICI).
Elles sont dites paradoxales lorsqu’elles surviennent au cours
d’un traitement anti-TNF. Le but de cette étude était d’évaluer la
fréquence, de préciser les caractéristiques et de rechercher les
facteurs prédictifs de survenue de ces manifestations.
Il s’agit d’une étude
rétrospective cas/témoins portant sur les patients atteint
d’une maladie de Crohn hospitalisés au service de gastroentérologie du CHU Ibn Rochd de Casablanca entre l’année
2005 et l’année 2013. Le diagnostic de l’abcès du psoas était
posé sur les données scanographiques. Les caractéristiques
épidémiologiques, cliniques, paracliniques et thérapeutiques
des malades atteints de MC compliquée d’abcès du psoas ont
été analysées, puis comparées à celles des autres malades
Crohniens (groupe témoin).
Dans cette étude
monocentrique prospective, une consultation rhumatologique
a été proposée à tous les patients atteints de MICI traités
par infliximab (IFX) ou adalimumab (ADA) afin d’évaluer la
prévalence des manifestations articulaires et de distinguer
celles qui étaient liées au traitement de celles liées à la
MICI. Les manifestations paradoxales ont été définies par
la survenue de manifestations articulaires (hors lupus induit
et réaction d’hypersensibilité) après le début du traitement
par anti-TNF chez un patient en rémission sur le plan
intestinale. Un bilan biologique systématique à la recherche
d’anomalies inflammatoires (NFS, CRP) ou immunologiques
(immunoglobulines, Ac anti-nucléaires, Ac anti-DNA, Ac
anti-CCP, fraction du complément, facteur rhumatoïde, antiantigène nucléaire soluble, ASCA, HLA B27) ainsi qu’un
dosage des taux sériques d’IFX et des anticorps anti-infliximab
étaient systématiquement réalisés.
Résultats : 126 patients atteints de MC ont été inclus
durant cette période. Les patients atteints de maladie de
Crohn compliquée d’abcès du psoas représentaient 7.9%
(n = 10) des patients Crohniens hospitalisés. L’âge moyen était
de 35.6 ans (17 - 51 ans), Il y avait une nette prédominance
masculine dans ce groupe de patients avec un sexe ratio H/F
de 9 versus 0.9 dans le groupe témoin. Il s’agissait de malades
de bas niveau socioéconomique. La durée d’évolution de la
MC était en moyenne de 37.6 mois versus 63.9 mois dans le
groupe témoin. La localisation de la MC était iléo-caecale dans
60% des cas versus 23% dans le groupe témoin. 60% de nos
patients étaient connus porteurs d’une maladie de Crohn dont
3 patients sous 5-ASA et 3 sous azathioprine, tandis que chez
les autres patients (40%), l’abcès du psoas était inaugural et
révélateur d’une MC jusque-là méconnue. 70% des patients
étaient dénutris avec un index de masse corporel ou IMC <
18,5 kg/m2. Les signes cliniques étaient dominés par la douleur
de la fosse iliaque droite (FID), l’empâtement de la FID, le
psoïtis et la fièvre. La tomodensitométrie abdomino-pelvienne
et/ou l’entéroscanner ont permis de poser le diagnostic positif
de l’abcès du psoas, de préciser son siège (droit chez tous
nos patients) et de mesurer sa taille (qui atteignait 128/41 mm
pour le plus volumineux). Les explorations ont été complétées
par une coloscopie chez tous nos patients. Le traitement de
l’abcès du psoas était médico-chirurgical dans tous les cas.
Le traitement médical consistait en une bi-antibiothérapie et
une mise au repos du tube digestif. Tous nos patients avaient
bénéficié d’une chirurgie avec résection intestinale. Cette
dernière était précédée d’un drainage percutané de l’abcès
dans 20% des cas. L’évolution était bonne dans 80% des cas
avec un recul moyen de un an, mais était greffée de mortalité
dans deux cas (20%).
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.18
Résultats :
Conclusion : Les manifestations articulaires
paradoxales chez les patients atteints de MICI traités par AntiTNF sont fréquentes, touchant plus de 10% des patients. Ces
manifestations ne sont généralement pas responsables d’un
arrêt du traitement par anti-TNF.
Conclusion : L’abcès du psoas est une complication
relativement rare de la maladie de Crohn. Il complique 0,6 à
10% des MC, selon les séries. Dans notre étude, la prévalence
de l’abcès du psoas chez les patients Crohniens hospitalisés
était de 7,9%. Le diagnostic peut être difficile, en particulier
lorsqu’il révèle la maladie. Le traitement est médico-chirurgical.
L’amélioration des techniques de drainage percutané a permis
de pratiquer la résection chirurgicale dans de meilleures
conditions et d’améliorer le pronostic. La mortalité reste
cependant non négligeable (20% dans notre série).
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9576 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9590 45
POSTERS
Entre le 1er mai 2013 et 30 avril 2014, 79
patients atteints de maladie de Crohn (MC) et 20 patients
atteints de rectocolite hémorragique (RCH) traités par, IFX
(n = 80) ou ADA (n = 19) ont été inclus. Un immunosuppresseur
(azathioprine/méthotrexate) était associé dans 12% des cas.
Des manifestations articulaires existaient chez 50 (62%)
patients traités par IFX et chez 12 (63%) des patients traité
par ADA. 12% (n = 12) étaient considérés comme associées
à la MICI et 16% (n = 16) associées à l’anti-TNF. Parmi les
manifestations survenant sous anti-TNF, on dénombrait 12%
(n = 12) d’effets paradoxaux, 2% (n = 2) de lupus induit et
2% (n = 2) de réaction d’hypersensibilité. Les 12 patients
présentant des effets paradoxaux sous IFX (n = 9) ou
adalimumab (n = 3), étaient traités pour une MC en rémission
clinique, avec atteinte périphérique dans 90% des cas ; 25%
présentaient une spondylarthropathie. Des manifestations
cutanées paradoxales étaient associées dans 25% des cas. La
durée médiane de traitement par anti-TNF, chez ces patients,
était de 47 mois (Q1 = 30 ; Q3 = 77). Ces manifestations n’ont
jamais justifié l’arrêt du traitement anti-TNF. Trois patients
ont été traités par méthotrexate. Aucun facteur clinique ou
biologique n’était associé à l’apparition des manifestations
articulaires paradoxales.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.20
P.21
Association maladie cœliaque et maladie
inflammatoire chronique de l’intestin : à
propos de 8 cas
Manifestations extradigestives dans les
maladies inflammatoires chroniques de
l’intestin
F. Lounes (1), N. Aliarous (1), S. Cheraitia (1),
Y. Chikhi (1), O. Louahadj (1), R. Ouldgougam (1),
Z.-C. Amir (1), F. Asselah (1), K. Belanteur (1),
S. Berkane (1), S. Ayoub (1), H. Asselah (1),
M. Lahcene (1)
M. Bakkali (1), F. Ajana (1), I. Benelbarhdadi (1),
W. Essamri (1), R. Afifi (1), A. Essaid El Feydi (1)
(1) Rabat, MAROC.
Introduction : Les manifestations extradigestives au
cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin
(MICI) sont relativement fréquentes, leur prévalence varie
selon les séries entre 6 et 25 %. Le but de notre travail est
d’étudier la fréquence des anomalies extradigestives au cours
des MICI et les décrire.
(1) Alger, ALGÉRIE.
Introduction : L’association d’une maladie cœliaque
(MC) à une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI)
est rare. En fait, peu d’études en ont évalué la prévalence.
L’objectif de l’étude a été de préciser la fréquence ainsi que
les caractéristiques anatomo-cliniques et évolutives de cette
association.
Matériels et Méthodes :
c’est une étude
rétrospective descriptive sur une période de 24 ans incluant
tous les malades suivis pour MICI ayant des manifestations
extradigestives associées.
Patients et Méthodes : L’étude a été
prospective, unicentrique et a porté sur 8 cas de MC associée
à une MICI, recrutés en 26 ans (juin 1987 - décembre 2013)
dans une cohorte de 320 MC.
Résultats : Sur 999 malades étudiés 30% avaient des
manifestations extradigestives associées dont 26% suivis pour
rectocolite hémorragique (RCH) et 74% suivis pour maladie de
crohn (MC).
L’âge moyen de nos malades était de 34 ans avec des
extrêmes d’âge entre 72 et 12 ans, il y avait 177 femmes et 116
hommes avec un sexe ratio de 1,52.L’atteinte extradigestive
était unique chez 84% des malades et multiple chez 15% des
malades.
L’atteinte articulaire périphérique était notée dans 82% des
malades suivis pour RCH et 73% des malades atteints d’une
maladie de crohn .L’atteinte axiale était présente chez 18 %
des malades suivis pour RCH et 43% des malades suivis
pour MC. 7% des malades suivis pour la MC présentaient un
retentissement osseux de la maladie.
Les manifestations cutanéomuqueuses étaient notées dans
11% des cas dont 7 cas de RCH et 27 cas de MC. Nous avons
noté une aphtose dans 2 cas de RCH et 7 cas de MC, un
érythème noueux dans 1 cas de RCH et 8 cas de MC, une
pyoderma gangrunosum dans 1 cas de RCH et 2 cas de MC,
une dermatite bulleuse dans 1 cas de RCH et 1 cas de MC, un
psoriasis dans 1 cas de RCH et 4 cas de MC et une urticaire
dans 1 cas de RCH et 1 cas de MC. D’autres lésions cutanées
ont été retrouvées chez les malades suivis pour MC dont 2
cas de lichen plan, , 1 cas de sécheresse cutanée et 1 cas de
vascularite.
3% des malades avaient une atteinte oculaire associée dont
11 cas de MC et 4 cas de RCH. Il s’agissait d’une uvéite
antérieure dans 1 cas de RCH et 4 cas de MC, une cataracte
dans 1 cas de RCH et 1 cas de MC, une sécheresse oculaire
dans 1 cas de RCH, une myopathie oculaire dans 1 cas de MC
et une épisclérite dans 1 cas de MC .
D’autres manifestations ont été objectivée chez les malades
suivis pour MC tels les manifestations hépatobiliaires (7% des
cas), neurologiques (3%) et vasculaires (3%).
Le diagnostic de MC a été établi sur le dosage des auto anticorps
spécifiques, le typage HLA de classe II, le MICA ainsi qu’une
endoscopie digestive haute avec étude histopathologique
des biopsies duodénales. Celui de la MICI a été porté sur un
faisceau d’arguments cliniques, endoscopiques, radiologiques,
histologiques et évolutifs. Tous les patients ont été soumis à
un régime sans gluten à vie et à un traitement spécifique de
la MICI.
POSTERS
Résultats : Dans la cohorte de MC, la fréquence de
l’association MC-MICI a été de 2,5%. Le sex-ratio (H/F) a été
de 0,33. L’âge moyen du diagnostic de la MC a été de 33,6 ans
[25-45], celui de la MICI de 36,8 ans [27-44]. Le diagnostic des
2 affections a été concomitant chez 4 patients (50%), celui de
la MC a précédé celui de la MICI dans 3 cas, la MICI a été
inaugurale dans le dernier cas. La diarrhée chronique a été
constante, une anémie a été observée dans 50% des cas, des
manifestations articulaires dans 4 cas et une aphtose buccale
chez 2 patients. Les anticorps IgA anti transglutaminase et/ou
antiendomysium ont été présents dans tous les cas. Les patients
étaient HLADQ2 dans tous les cas, DQ5 et DQ6 respectivement
dans 2 et 1 cas. A l’étude du gène MICA, 4 patients étaient [val/
met] et 2 [val/val]. L’aspect endoscopique a été évocateur de
MC dans 75% des cas. L’étude histopathologique des biopsies
duodénales a révélé un stade III de Marsh-Oberhuber dans
les 8 cas. La MICI était à type de maladie de Crohn chez 4
patients et de colite ulcéreuse (CU) dans les cas restants.La
maladie de Crohn a été sténosante dés le diagnostic chez les
4 patients avec tableau occlusif révélateur ayant nécessité une
résection chirurgicale segmentaire en urgence chez 3 patients
suivi d’un traitement par azathioprine.La topographie de la
maladie de Crohn a été iléale dans 2 cas avec manifestation
anopérinéale chez un patient, duodéno-jéjuno-colique dans 1
cas et jéjunale isolée 1 fois. Cette dernière localisation ayant
été bien documentée (histopathologie de la pièce opératoire,
multiples biopsies duodénales et tests sérologiques). La CU,
quant à elle, a été pancolique, sévère, à évolution chronique
active dans 3 cas et localisée au rectum dans le dernier cas.
Le traitement de la CU a comporté de l’azathioprine chez 3
patients, en association à l’infliximab dans 2 cas. La forme
rectale a bénéficié d’un traitement local par 5 ASA. La durée
moyenne du suivi a été de 5,75 ans [4-9]. L’évolution a été
marquée par le décès d’un patient atteint d’une maladie de
Crohn dans les suites opératoires immédiates, des poussées
modérées dans 2 cas de CU et une stabilité chez les 5 derniers
patients avec amélioration histologique sous RSG.
Conclusion : Les manifestations extradigestives sont
fréquente dans notre contexte (30%).l’atteinte rhumatologique
est dominante dans 86% des cas.
Certaines de ces manifestations peuvent être plus
préoccupantes que la maladie intestinale sous jaçente et
aggravent le pronostic vital.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9432 Conclusion : L’association MC-MICI est rare, observée
autant dans la maladie de Crohn que dans la colite ulcéreuse
et est marquée surtout par la sévérité de la présentation de
la MICI.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9495 46
P.23
Atteinte rénale au cours de la maladie de
Crohn : résultats d’une étude prospective
Valeur ajoutée de l’index récepteur soluble
de la transferrine/log ferritine dans le
diagnostic de carence martiale au cours
des maladies inflammatoires chroniques
de l’intestin
L. Kallel (1), M. Amri (1), M. Hafi (1), L. Rais (1),
N. Ben Mustapha (1), M. Serghini (1), S. Matri (1),
M. Fekih (1), J. Boubaker (1), F. Ben Moussa (1),
A. Filali (1)
V. Abitbol (1), D. Borderie (1), V. Polin (1),
F. Maksimovic (1), G. Sarfati (1), A. Esch (1),
T. Tabouret (1), M. Dhooge (1), J. Dreanic (1),
G. Perkins (1), S. Chaussade (1)
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction : L’atteinte rénale constitue une
manifestation extra-digestive sévère de la maladie de Crohn
pouvant même engager le pronostic vital des patients. Le
but de notre travail était de préciser la fréquence de cette
manifestation et d’analyser ses caractéristiques clinicobiologiques et histologiques.
(1) Paris.
Introduction : Une carence martiale (CM) est
fréquente chez les patients souffrant de maladie inflammatoire
chronique de l’intestin (MICI). La CM peut être difficile à
diagnostiquer en présence d’inflammation. Une ferritinémie
(F) <30 ng/ml est un critère diagnostique de CM. Selon des
recommandations (1) une F entre 30-100 ng/ml en présence
d’inflammation indique une CM. Si l’augmentation des seuils
de F augmente sa sensibilité, elle diminue sa spécificité. La
confirmation d’une vraie CM est importante avant de traiter par
fer intraveineux, non dénué de risque en période inflammatoire
ou en administration répétée (2). L’index récepteur soluble de
la transferrine/log ferritine a une bonne sensibilité et spécificité
pour le diagnostic de CM dans les maladies chroniques (3). Le
but de cette étude était d’évaluer la valeur ajoutée de l’index
TfR-F dans le diagnostic de CM dans une cohorte prospective
de patients ayant une MICI.
Patients et Méthodes :
Il s’agit d’une étude
prospective menée conjointement par les services de
gastro-entérologie A et de néphrologie de l’hôpital la Rabta
de Tunis, sur une période d’une année et qui a inclus tous
les patients hospitalisés durant la période de l’étude dans
le premier service. Tous les patient inclus ont bénéficié d’un
test de dépistage aux bandelettes urinaires à la recherche
d’anomalies uriniaires, de même qu’une étude de la fonction
rénale notamment par le calcul de la clairance de la créatinine
selon la formule MDRD ainsi que d’une échographie rénale.
D’autres examens ont été réalisés en fonction du résultat de
ces examens systématiques, notamment un dosage pondéral
de la protéunirie des 24h, une biopsie des glandes salivaires
ou une ponction biopsie rénale (PBR).
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.22
Patients et Méthodes : La participation à cette
étude était proposée aux patients consécutifs vus pour une
MICI dans notre hôpital entre février 2013 et mars 2014. Les
critères d’exclusion comprenaient une transfusion sanguine
dans le mois précédent, une supplémentation en fer dans les
3 mois ou l’absence de consentement. L’activité de la MICI était
évaluée sur les symptômes et les marqueurs d’inflammation
(CRP, endoscopie, calprotectine fécale). Les patients ont
eu des dosages sériques d’hémoglobine, CRP, F, vitamine
B9 et B12, LDH, haptoglobine et le récepteur soluble de la
transferrine (sTfR). Le ratio sTfR/log Ferritine (TfR-F) était
calculé systématiquement. La CM était définie par F<30 ng/
ml ou un TfR-F>2 en présence d’inflammation ; un TfR-F<1
excluait la CM.
Résultats : Cent patients ont été inclus, 62 femmes et 38
hommes. La Maladie de Crohn évoluait depuis une moyenne
de 3,5 ans et était de localisation iléo-colique dans 80% des
cas, colique dans 19% des cas et ano-périnéale chez un 1%
des patients. L’examen des urines aux bandelettes réactives
a objectivé des anomalies uriniaires chez 44% des patients,
à type de protéinurie dans 25% des cas, une leucocyturie
sans germes, un pH alcalin et une hématurie microscopique
dans respectivement 15%, 8%, 3% et 2% des cas. Une microprotéinurie et une macro protéinurie ont été retrouvés dans
25% des cas et 12% des cas respectivement. La clairance de la
créatinine a permis d’objectiver une hyperfiltration glomérulaire
dans 27% des cas et une insuffisance rénale chez 22% des
patients. Une biopsie des glandes salivaires accessoires a été
réalisée chez 13 patients et une PBR dans 3 cas.
Résultats :
Au terme de ce bilan, nous avons retenu le diagnostic d’une
amylose rénale dans 7 cas, une glomérulonéphrite extramembraneuse dans un cas et une glomérulonéphrite d’origine
indéterminée chez un autre patient. Une néphropathie
interstitielle chronique a été diagnostiquée chez 23 patients.
Une pathologie lithiasique a été trouvée chez 9 patients.
Conclusion :
Notre travail a permis de montrer que
l’atteinte rénale au cours de la maladie de Crohn n’est pas rare,
et qu’elle est plutôt sous-estimée en rapport avec son caractère
infra-clinique. Un dépistage systématique avec une prise en
charge précoce spécifique associée à un traitement de la
maladie inflammatoire digestive pourrait permettre d’améliorer
le pronostic de cette atteinte.
Conclusion : Cette étude prospective dans les MICI
montre que l’index TfR-F ajouté au critère basé sur la F<30
ng/ml augmente de 36 % le taux diagnostique de CM. L’index
TfR-F est utile au diagnostic CM chez les patients ayant une
MICI active et permet de ne pas surtraiter par fer intraveineux
en cas de stock martial normal. Pour des contraintes de coût
et de disponibilité du dosage de sTfR, nous proposons une
stratégie diagnostique en 2 étapes : dosage de la F en 1ere
intention, puis analyse du TfR-F en cas de maladie active et
F normale.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9168 Références : (1) Gasche et al. Guidelines on the
diagnosis and management of iron deficiency and anemia
in inflammatory bowel diseases. Inflamm Bowel Dis 2007 ;
13 : 1545-1553. (2) Teehan al. Iron storage indices : novel
predictors of bacteremia in hemodialysis patients initiating
intravenous iron therapy. Clin Infect Dis Off Publ Infect Dis Soc
Am 2004 ; 38 : 1090-1094. (3) Weiss et al. Anemia of chronic
disease. N Engl J Med 2005 ; 352 : 1011-1023.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9048 47
POSTERS
150 patients âgés de 38 (16-78) ans,
69 hommes, 105 malades de Crohn, 43 RCH et 2 colites
inclassées ont été inclus. 68 patients (45,3%) avaient une
maladie active. 42 patients (28%) avaient une anémie. 9
patients (6%) avaient une carence en vitamine B12 et 9 (6%)
en vitamine B9. 36 patients (24%) avaient une F<30 ng / ml,
69 (46%) une F 30-100 ng/mL et 45 (30%) une F>100 ng/
mL. 32 patients (21,3%) avaient une F 30-100 ng/mL et une
inflammation : 2 avaient une carence en vitamine B12 excluant
l’analyse du TfR-F, 13/30 patients (43,3%) avaient TfR-F>2, 16
(53.3%) un TfR-F de 1 à 2 et un patient (3.3%) TfR-F<1. Sept
patients (17,1%) avec F>100 ng/mL avaient un TfR-F>2. Au
total, une CM était diagnostiquée chez 49/150 patients (32,7%)
dont 36 sur la base d’une F<30 ng /ml et 13 avec l’index
TfR-F>2 en présence d’inflammation.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.24
P.25
La lipocaline fécale permet de détecter
une activité endoscopique et la présence
d’ulcérations dans la maladie de Crohn
Un nouveau test rapide de dosage
de la calprotectine dans les maladies
inflammatoires chroniques intestinales
A. Buisson (1), N. Barnich (1), M. Goutte (1),
E. Vazeille (1), R. Minet-Quinard (1), B. Pereira (1),
G. Bommelaer (1)
M. Dranga (1), C. Mihai (1), C. Cijevschi Prelipcean (1)
(1) Clermont-Ferrand.
Introduction : Introduction :
(1) Iasi, ROUMANIE.
Le
diagnostique et le suivi des patients ayant une MICI est difficile
vu les nombreux explorations invasives nécessaires. Dans ce
contexte, l’intérêt de trouver des marqueurs noninvasifs fiables
augmente. Les plus étudiés récemment sont les marqueurs
fécaux, en spécial la calprotectine fécale. But : l’évaluation de
l’efficacité de test semi quantitatif rapide CalDetect Sofar dans
les MICI.
Introduction :
La lipocaline-2 (LCN2) fécale, aussi
connue sous le nom d’oncogène 24p3 ou lipocaline associée
à la gelatinase (NGAL), est une protéine exprimée dans les
polynucléaires neutrophiles et dans les cellules épithéliales
du tube digestif, qui a montré une très bonne corrélation avec
la sévérité des colites expérimentales en modèles murins. Le
développement de nouveaux objectifs thérapeutiques tels que
la cicatrisation muqueuse endoscopique ou la prévention de la
destruction digestive dans la maladie de Crohn (MC) nécessite
la répétition des évaluations endoscopiques qui peuvent
altérer la qualité de vie des patients. Le développement de
biomarqueurs corrélés à l’activité endoscopique apparait donc
comme un enjeu majeur dans la MC. Le but de notre étude
était d’évaluer la capacité de la LCN2 fécale à détecter une
activité endoscopique et la présence d’ulcérations dans la MC.
Matériels et Méthodes : L’étude prospective a
inclus 154 patients MICI (103 avec une RCUH, 51 avec une
maladie de Crohn) admissent à l’hôpital de janvier 2011 jusqu’à
l’avril 2013. Le diagnostique a été confirmé par colonoscopie et
l’examen histologique. La calprotectine fécale a été mesurée
par le test rapide semi quantitatif CalDetect® Sofar.
Résultats : Nous avons étudié 103 patients avec une
RCUH et 51 avec MC. 53.39% des patients atteints de colite
ulcéreuse avait une maladie active. 21 d’entre eux avaient un
épisode sévère, 16 avaient un épisode modéré, tandis que 18
avaient une activité légère. 15 des patients avaient une rectite,
42 une colite gauche et 46 une pancolite. La calprotectine
fécale ne présente pas de corrélation avec la localisation des
lésions. Les données ont montré une forte corrélation entre
la sévérité de la maladie active, évaluée par le score UCDAI
(Mayo) et la calprotectine. Dans le sous groupe de la maladie
de Crohn, 18 patients étaient en rémission, 13 présentaient une
activité légère, 18 avaient une activité modérée et 3 avaient
une poussée sévère. Chez 14 patients les lésions étaient
iléo-coliques, 27 avaient seulement des lésions coliques,
chez 8 patients les lésions étaient situées sur l’intestin grêle
et 2 patients avaient des lésions du tube digestif supérieur
associées. Chez les patients atteints de la maladie de Crohn il
n’y avait pas de corrélation entre la localisation, le pattern de la
maladie et la calprotectine. Les données de l’étude ont montré
une forte corrélation entre la calprotectine et le score CDAI.
Patients et Méthodes : Tous les patients atteints
de MC nécessitant une iléocoloscopie au CHU de ClermontFerrand ont été inclus prospectivement et consécutivement
entre Septembre 2013 et Août 2014. Un prélèvement de selles
était réalisé dans les 48 heures encadrant l’endoscopie pour
congélation puis dosage du taux de LCN2 fécale par méthode
ELISA. Les caractéristiques démographiques des patients ont
été recueillies prospectivement ainsi que le Crohn’s Disease
Activity Index (CDAI) et le dosage de la CRP.
Seules les ulcérations superficielles et les ulcérations
profondes étaient considérées comme des ulcérations
(érosions aphtoïdes exclues). Une MC était considéré comme
active endoscopiquement si le CDEIS ≥ 6.
Les résultats sont exprimés en moyenne (±écart type) ou
médiane [interquartile].
Résultats : Au total, 54 patients atteints de MC ont été
Conclusion : Le test rapidede dosage de la
calprotectine pourrait être utile pour l’évaluation de la sévérité
des maladies inflammatoire intestinales.
POSTERS
inclus dont 32 femmes (59.3%) et 19 fumeurs (35.2%). L’âge
moyen des patients à l’inclusion était de 36.3 (±16.4) ans, alors
que la durée médiane de la maladie à l’inclusion était de 4.0
[1-9] ans. La localisation de la maladie était iléal pure (L1) chez
21 patients (38,8 %), colique pure chez 10 patients (18,5 %) et
iléocolique chez 23 patients (42,6 %). Les valeurs medianes
du CDAI, de la CRP et du CDEIS étaient 162.5 [64.5-231],
8.6 mg/L [3-24.5], et 3.25 [0.0-5.02], respectivement. Tandis que
12 patients (22,2 %) avaient une MC active endoscopiquement
définie par un CDEIS ≥ 6, 42 patients avaient un CDEIS < 6.
Parmi tous les patients, 26/54 avaient des ulcérations (48,2
%). Le taux de LCN2 était significativement plus élevé chez
les patients ayant des ulcérations en comparaison des patients
sans ulcération (5245,8 vs.1406,6 ; p = 0,046). Le taux de LCN2
était également significativement plus élevé chez les patients
ayant activité endoscopique (CDEIS ≥ 6) en comparaison des
patients avec un CDEIS < 6 (7725,7 vs. 1939,4 ; p = 0,05).
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9717 Conclusion :
La lipocaline fécale semble être un
biomarqueur efficace pour détecter une activité endoscopique
et la présence d’ulcération dans la maladie de Crohn. Des
études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces
résultats dans une cohorte indépendante.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10017 48
P.27
Le taux sérique de NTproBNP est corrélé
à l’activité des maladies inflammatoires
chroniques intestinales
Cholangite sclérosante primitive et
maladies inflammatoires chroniques de
l’intestin : état des lieux en 2014
A. Wacrenier (1), A.-M. Bourgeois (1), J. Ausseil (1),
C. Szymanski (1), H. Thiebault (1), F. Brazier (1),
A. Galmiche (1), E. Nguyen-Khac (1), J.-L. Dupas (1),
J.-F. Colombel (2), M. Fumery (1)
C. Jarlot (1), P. Faure (2), H. Marotte (1),
S. Nahon (3), E. Del Tedesco (1), L. Clavel (1),
L. Peyrin-Biroulet (4), J.-M. Phelip (5), X. Roblin (1)
(1) Amiens; (2) New York, ETATS-UNIS D’AMERIQUE.
(1) Saint-Étienne; (2) Toulouse; (3) Montfermeil; (4)
Vandœuvre-lès-Nancy; (5) Saint-Priest-en-Jarez.
Introduction :
Introduction :
Matériels et Méthodes : Dans cette étude
monocentrique, un dosage de NTproBNP a été réalisé chez
des patients atteints de MC ou de rectocolite hémorragique
(RCH), chez des patients atteints de syndrome de l’intestin
irritable (SII) et chez des témoins sains. Les caractéristiques
cliniques (score d’Harvey-Bradshaw (HB), score clinique
Mayo), biologiques (CRP) et endoscopiques (CDEIS, UCEIS)
ont été recueillies au moment du dosage de NTproBNP. Une
échographie cardiaque était réalisée en cas de taux sérique de
NTproBNP > 124pg/ml.
Matériels et Méthodes : En association avec
le CREGG, nous avons réalisé une étude observationnelle
par questionnaire afin d’étudier l’association CSP et MICI. Les
questionnaires étaient remplis par les médecins, pour la plupart
libéraux, et portaient sur les caractéristiques épidémiologiques,
cliniques et paracliniques, et sur l’histoire de la maladie et la
prise en charge en termes de traitement et de suivi.
Le NTproBNP est actuellement utilisé
comme marqueur diagnostique de l’insuffisance cardiaque.
Une corrélation significative entre le NTproBNP et la CRP a
récemment été rapportée dans la polyarthrite rhumatoïde (1) et
dans la maladie de Crohn (MC) (2). Le but de cette étude était
de rechercher l’intérêt du dosage du NTproBNP pour évaluer
l’activité des maladies inflammatoires chroniques intestinales
(MICI).
La cholangite sclérosante primitive
(CSP) est une pathologie rare, pour laquelle il existe peu de
données et recommandations. Un des enjeux important est
le dépistage des néoplasies coliques et biliaires chez ces
patients à haut risque. Nous nous sommes intéressés aux CSP
associées aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin
(MICI) et à leur prise en charge. Notre objectif principal était de
réaliser une analyse descriptive de notre échantillon de patient.
Nos objectifs secondaires étaient de rechercher des facteurs
associés à la survenue de complications hépatiques et à la
survenue de complications coliques.
Résultats : 118 patients atteints de MC, 26 atteints de
RCH, 20 atteints de SII et 18 témoins sains ont été inclus. Le
taux sérique médian de NTproBNP était de 50,5 pg/ml [Q1 :
28-Q3 : 94] dans le groupe MC, de 72 pg/ml [46-138] dans le
groupe RCH, de 43,5 pg/ml [26,75-111,25] dans le groupe SII
et de 34,5pg/ml [26,5-49,75] dans le groupe témoin. Il existait
une augmentation significative du taux de NTproBNP chez les
patients MC ayant un score HB>4 (p = 0.02) ou une RCH ayant
un score clinique Mayo>2 (p = 0.03). Il existait une corrélation
significative entre le NTproBNP et, respectivement, le score
HB (r = 0.31, p = 0.0005), et le score clinique Mayo (r = 0.45,
p = 0.01). Une augmentation significative du NTproBNP était
observé chez les patients MC (p<0.001) et RCH (p<0.0016)
ayant une CRP >10 mg/l. Il existait une corrélation significative
entre NTproBNP et CRP dans le groupe MC (r = 0.64, p<0.001)
comme dans le groupe RCH (r = 0.8, p<0.001). Chez les 34
patients ayant eu une coloscopie, il existait une corrélation
significative entre le NTproBNP et, respectivement, le CDEIS
(r = 0.85, p<0.001), et le UCEIS (r = 0.78, p = 0.007). Un taux
de NTproBNP de 57pg/ml avait une sensibilité (Se) de 70%
et une spécificité (Sp) de 63% (AUC 0.73, IC95% [0.63-0.83]
) pour prédire un taux de CRP>10 mg/l au cours de la MC.
Dans la RCH, un taux de NTproBNP de 75 pg/ml avait une
Se de 88% et une Sp de 75% (AUC 0.87, IC95% [0.71-1] )
pour prédire un taux de CRP>10 mg/l. Toutes les échographies
cardiaques réalisées étaient normales.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.26
Résultats : 81 patients (54 RCH) ont été inclus. L’âge
moyen était de 41,7 ans, le sexe ratio de 2,5 hommes pour
1 femme. Les CSP des petits canaux représentaient 31,4%
des patients. Dans 60,5% des cas, la MICI était diagnostiquée
avant la CSP. Sur le plan thérapeutique, 53% des MICI
n’avaient reçu aucun traitement ou seulement un traitement
par 5ASA ou corticoïdes en cures courtes. En comparant les
patients selon l’activité de leur MICI, nous avons retrouvé
un âge moyen plus bas chez les patients avec une MICI à
évolution péjorative (38,3 vs. 45,4 ans) que chez ceux avec
une MICI quiescente (p = 0,042). Parmi les complications,
9,9% avaient développés une néoplasie colique, 34,6% une
cirrhose et 8,6% un cholangiocarcinome. En analyse en sousgroupe, les facteurs associés à la survenue de complications
hépatiques étaient : les CSP des grands canaux : OR = 4,922,
p = 0,024, l’âge : OR = 0,924, p<0,005 et le diagnostic de
CSP porté en premier : OR = 3,926, p = 0,037. Aucun facteur
n’était associé à la survenue de complications coliques. Sur
le plan thérapeutique, 60,6% des patients étaient traités par
acide ursodésoxycholique à la dose recommandée et 18,5%
n’étaient pas traités. Dans notre étude, les patients atteints de
RCH étaient plus souvent traités par AUDC que les patients
atteints d’une MC, avec respectivement 90,7% et 63% des
patients traités (p = 0,002). Concernant la surveillance,
93,8% des patients n’avaient pas bénéficié de la surveillance
optimale définie par une coloscopie avec chromoendoscopie
et une imagerie hépatique annuelles et dosage des marqueurs
tumoraux tous les 6 mois.
Conclusion : Le NTproBNP est corrélé respectivement
à l’activité clinique, biologique et endoscopique et pourrait être
un biomarqueur inflammatoire utilisable dans les MICI.
Dans cette étude observationnelle
de patients suivis en majorité par des gastro-entérologues
libéraux, nous retrouvons des donnés similaires à celles de la
littérature en termes d’épidémiologie et d’évolution. Très peu
de patients ont bénéficié d’un suivi optimal pour le dépistage
de néoplasies coliques et hépatiques. Cet élément nécessite
la réalisation d’une évaluation des pratiques professionnelles
plus large afin d’améliorer le prise en charge.
(2) Jean-Frederic Colombel et al. ECCO 2012.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9570 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9177 49
POSTERS
Conclusion :
Références : (1) Provan SA et al. Arthritis Res Ther 2008
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.28
P.29
La M2-pyruvate kinase, un nouveau
marqueur fécal capable de déterminer
l’activité endoscopique des maladies
inflammatoires chroniques de l’intestin ?
Intérêt de la calprotectine fécale sur la
prise en charge des patients atteints de
maladie de Crohn
S. Habes (1), C. Trang (1), S. Bruley des Varannes (1),
A. Bourreille (1), M. Flamant (1)
G. Boschetti (1), S. Boyer (1), M. Chauvenet (1),
K. Stroeymeyt (1), N. Benech (1), J. Drai (1),
B. Flourie (1), S. Nancey (1)
(1) Nantes.
(1) Lyon.
Introduction : La calprotectine fécale est une protéine
exsudée dans la lumière du tube digestif, retrouvée dans les
selles en cas d’inflammation intestinale. Il existe une bonne
corrélation entre sa concentration fécale et la sévérité des
lésions endoscopiques. L’évaluation de la calprotectine chez
des patients atteints de MICI pourrait influencer la prise en
charge des patients.
Introduction : La M2-pyruvate kinase (M2-PK) est une
enzyme clé de la glycolyse conduisant à une augmentation de la
production d’ATP ; elle est surexprimée en cas d’augmentation
des besoins énergétiques. Ainsi, elle a été proposée comme
marqueur non invasif de l’inflammation intestinale. L’objectif de
notre étude était de comparer les performances respectives
de la fM2-PK et de la calprotectine (fCal) dosées dans les
selles dans la détection des lésions endoscopiques en cas de
rectocolite hémorragique (RCH) et de maladie de Crohn (MC).
L’impact du dosage de la calprotectine fécale sur la prise en
charge des patients atteints de maladie de Crohn a été évalué
rétrospectivement dans notre étude.
Patients et Méthodes : Tous les patients
consécutifs présentant une MC ou une RCH et devant bénéficier
d’une iléocoloscopie ont été inclus. Lors de l’iléocoloscopie la
sévérité des lésions était évaluée par les scores endoscopiques
SES-CD (actif si SES-CD >2) et de Rachmilewitz (actif si score
> 2), respectivement pour la MC et la RCH. Un échantillon de
selles était collecté avant la préparation colique pour dosage
par ELISA de la fCal (Bühlmann) et de la fM2-PK (Schebo
Biotech). Les performances respectives des 2 marqueurs
étaient mesurées par l’aire sous la courbe ROC (AUROC) ;
les sensibilités (Sen), spécificités (Spe), valeurs prédictives
positives (VPP) et négatives (VPN) et la performance globale
(PG) ainsi que les corrélations entre les marqueurs fécaux et
les scores endoscopiques étaient déterminées.
Patients et Méthodes : La calprotectine fécale
Résultats : Soixante-dix-huit patients (52 MC, 26 RCH)
de Crohn ont été inclus. Vingt-trois pourcent avaient un
phénotype iléal (L1), 28% un phénotype colique (L2), et 49%
un phénotype ileocolique (L3). Au moment du dosage, 44 %
avaient des symptômes de diarrhée ou douleurs abdominales.
Douze patients (29%) avaient une calprotectine inférieure
à 50 mg/kg, 17 patients (40%) un taux intermédiaire et 13
patients (31%) supérieure à 200 mg/kg. Une coloscopie a été
évitée dans les 6 mois suivant le résultat de la calprotectine
chez 10 /12 patients (83%) du groupe « dosage normal »,
tandis qu’elle a été réalisée chez 5/17 patients (29%) du groupe
intermédiaire et 6/13 patients (46%) du groupe « dosage
élevé » . Une intensification thérapeutique a été effectuée
chez 0/12 patients du groupe « normal », 5/17 patients (29%)
du groupe intermédiaire et 6/13 patients (46%) du groupe
« élevé » . Dans le groupe « élevé » cette intensification
thérapeutique a été réalisée sans recours à une coloscopie
d’évaluation chez 3/13 patients (23%).
a été dosée par méthode ELISA (Buhlmann) sur les selles
fraiches de 42 patients atteints de maladie de Crohn. Un taux
de calprotectine inférieur à 50 mg/kg était considéré comme
normal, un taux supérieur à 200 mg/kg comme élevé, un taux
compris entre ces deux bornes comme intermédiaire. Les
données cliniques et démographiques ont été recueillies au
moment du dosage. Pour chaque patient, les modifications
des traitements et les examens endoscopiques ont été
précisés dans les 6 mois suivant le dosage de calprotectine.
Les coloscopies envisagées au moment du dosage de la
calprotectine fécale n’ont été réalisées qu’après l’obtention des
résultats.
Résultats : Quarante deux patients atteints de maladie
POSTERS
ont été inclus dans notre étude. Tandis que les concentrations
de fM2-PK ne différaient pas dans la MC entre les patients
selon l’activité endoscopique, les concentrations de fM2PK étaient plus élevées dans les formes actives de RCH
comparées aux formes inactives. Les taux de fCal étaient
significativement plus élevés chez les patients présentant une
activité endoscopique aussi bien dans la MC que dans la RCH.
Les AUROC de la fM2-PK et fCal étaient supérieures dans la
RCH (0,95 et 0,93, respectivement) comparées à celles dans
la MC (0,60 et 0,80, respectivement). Les concentrations de
fM2-PK étaient significativement corrélées avec les scores
endoscopiques (coefficients de corrélations r = 0,75, (p<0,001)
pour la RCH et r = 0,37 pour la MC (p = 0,006) ) et avec les
taux de fCal (r = 0,83, (p<0,001) pour la RCH ; r = 0,43 pour
la MC ; (p = 0,001) ). Les caractéristiques de la fM2-PK et fCal
sont résumées dans le tableau en tenant compte des seuils
optimaux déterminés à partir des courbes ROC.
Sen
(%)
Spe
(%)
VPP
(%)
VPN
(%)
PG
(%)
fM2-PK
Crohn (seuil optimal = 1.35 UI/mL)
RCH (seuil optimal = 13,6 UI/mL)
48
89
62
85
65
94
45
75
53
88
fCal
Crohn (seuil optimal = 250 ⎧g/g)
RCH (seuil optimal = 250 ⎧g/g)
51
89
95
71
93
89
61
71
71
85
Conclusion : Nos résultats suggèrent un impact de la
calprotectine fécale sur la prise en charge des patients atteints
de maladie de Crohn en évitant de façon très importante le
recours à la coloscopie en cas de valeur normale et dans une
moindre mesure en cas de valeurs élevée.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9158 Conclusion : Le dosage de la fM2-PK est un marqueur
fiable de l’activité endoscopique dans la RCH avec une
performance comparable voire supérieure à celle de la fCal.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9449 50
Définitions des lésions élémentaires
endoscopiques de la maladie de Crohn :
recommandations d’experts et étude de
reproductibilité
fond ne peut être vu, productif (issue de matière ou de pus) OU
pour lequel l’endoscopiste suspecte une communication avec
un autre organe (TA = 93 % ; 28/30). L’étude de reproductibilité
des définitions des EA, US et UP est en cours.
Conclusion : Les définitions des lésions élémentaires
A. Buisson (1), J. Filippi (2), A. Amiot (3), G. Cadiot (4),
M. Allez (5), P. Marteau (5), Y. Bouhnik (6), G. Pineton
de Chambrun (7), A.-L. Pelletier (5), S. Nancey (8),
D. Moussata (8), A. Attar (5), A. Blain (5),
L. Vuitton (9), G. Vernier-Massouille (10), P. Seksik (5),
M. Nachury (7), J.-L. Dupas (11), R. Modigliani (5),
L. Peyrin-Biroulet (12), J.-Y. Mary (5), E. Louis (13)
Remerciements à G Brillault, M Goutte et au GETAID.
(1) Clermont-Ferrand; (2) Nice; (3) Créteil; (4) Reims;
(5) Paris; (6) Clichy-la-Garenne; (7) Lille; (8) Lyon; (9)
Besançon; (10) Tourcoing; (11) Amiens; (12) Vandœuvrelès-Nancy; (13) Liège, BELGIQUE.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9893 endoscopiques de la MC issues de ce panel d’expert, si
leurs reproductibilités était confirmées, permettraient une
standardisation et une plus large utilisation des scores
endoscopiques (CDEIS).
Remerciements, financements, autres :
Introduction :
Le développement récent d’objectifs
thérapeutiques tels que la cicatrisation muqueuse
endoscopique ou la prévention de la destruction digestive dans
la maladie de Crohn (MC) a remis en évidence l’intérêt des
scores endoscopiques dont le Crohn’s Disease Endoscopic
Index of Severity (CDEIS), actuellement le mieux validé pour
évaluer la sévérité des lésions endoscopiques. La clarification
des définitions des lésions élémentaires composant cet indice
représente un enjeu majeur pour optimiser la reproductibilité
de ce score.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.30
Matériels et Méthodes : 12 gastroentérologues
spécialisés dans les MICI et membres du GETAID ont formé le
panel d’expert. Une revue de la littérature exhaustive a permis
d’identifier les définitions endoscopiques présentes dans la
littérature : pour les érosions aphtoïdes (EA) ou synonymes,
les ulcérations profondes (UP), les ulcérations superficielles
(US), les sténoses et les fistules. Le processus d’élaboration
des définitions a été réalisé selon la méthode Delphi. Chaque
expert participait de manière indépendante. Lors du 1er tour,
les définitions existantes ont été proposées aux experts. Ceux
qui le souhaitaient ont pu proposer leur propre définition. Lors
du 2ème tour les définitions issues de la littérature et celles
proposées par le panel ont été soumises aux 12 experts. Seules
les définitions recevant au moins un vote ont été soumises au
panel lors du 3ème tour, où seules les propositions recueillant
plus de la moitié des suffrages ont été conservées. Le 4ème
tour de vote a permis de sélectionner une définition par item
d’intérêt. Ces définitions ont été soumises à 30 membres du
GETAID n’ayant pas participé au processus d’élaboration
des définitions afin de définir leur taux d’acceptation. L’étude
de reproductibilité inter et intra-observateur a été réalisée
pour la définition des EA, des UP et des US à partir d’une
vidéo composée de séquences de film mettant en évidence
100 lésions élémentaires (incluant des lésions factices)
puis les mêmes 100 séquences vidéo mais dans un ordre
randomisé aléatoire 1 mois plus tard. 15 membres du GETAID,
dont 9 n’avaient pas élaboré ces définitions, ont participé
individuellement et de manière indépendante à cette étude de
reproductibilité.
Résultats :
POSTERS
Bien que le terme d’ulcération aphtoïde
puisse être employé, le panel d’experts recommande d’utiliser
le terme d’érosion aphtoïde moins confusiogène (ces EA
n’entrant pas dans l’évaluation de la surface ulcérée pour le
calcul du CDEIS). Une EA est définie endoscopiquement
par une ulcération dont le centre blanc est inférieur à 5 mm
de diamètre, avec halo érythémateux (Taux d’acceptation
(TA) = 96,6 % ; 29/30). Une UP (ou creusante) est définie
endoscopiquement par une rupture nette de niveau par rapport
à la muqueuse périphérique OU des striations visibles dans le
fond de l’ulcération OU des décollements muqueux OU des
ulcérations en puits (TA = 83 % ; 24/29). Les US en endoscopie
correspondent à toute ulcération dont la définition ne correspond
ni à une EA ni à une UP comme définies précédemment
(TA = 83 % ; 24/29). Une sténose endoscopique correspond
à une réduction de calibre de la lumière digestive rendant
impossible ou difficile le franchissement de la zone rétrécie par
un coloscope adulte (TA = 86 % ; 26/30). Une fistule est définie
en endoscopie comme un orifice bien limité, profond, dont le
51
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.31
P.32
Corrélation entre lésions endoscopiques
et histologiques au cours des MICI
Utilité de la protéine C-réactive comme
marqueur d’activité de la maladie de
Crohn en fonction de la localisation
M. Sokpon (1), M. Salihoun (1), L. Amrani (1),
M. Acharki (1), I. Serraj Andaloussi (1), M.-H. Nya (1),
N. Kabbaj (1)
M. Mahmoudi (1), N. Ben Mustapha (1), R. Ben
Jemaa (1), M. Serghini (1), M. Fekih (1), L. Kallel (1),
S. Matri (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1)
(1) Rabat, MAROC.
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction :
Introduction :
L’endoscopie est l’examen de base pour le diagnostic et le
suivi des Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin
(MICI). Elle sera complétée par une étude histologique des
lésions endoscopiques. Le but de ce travail est de montrer
la correlation entre les lésions endoscopiques et les données
histologiques.
La protéine C-réactive (CRP) est un marqueur sérologique de
l’activité de la maladie de Crohn (MC), mais il peut être moins
utile dans l’évaluation de l’activité de la MC iléale.
Le but de notre étude est d’étudier l’utilité de la CRP comme
un marqueur de l’activité de la maladie en fonction de la
localisation de la maladie.
Matériels et Méthodes :
Patients et Méthodes :
De janvier 2010 à Août 2014, 135 patients explorés pour
suspicion de MICI ont été inclus. Tous les patients ont
bénéficié d’une iléo coloscopie avec biopsies. L’analyse
statistique des données a été réalisé par le logiciel SPSS 20.0,
la concordance entre l’endoscopie et l’histologie a été étudié
par le test Khi-deux de Pearson, un P˂0,05 a été considérée
comme statistiquement significative.
Nous avons colligés de façon rétrospective les malades
hospitalisés dans notre structure pour prise en charge d’une
maladie de Crohn. Nous avons recherché les facteurs associés
à un taux élevé de CRP au moment du diagnostic de MC,
ainsi que le risque de recours à la chirurgie en fonction de la
localisation.
Résultats :
Résultats :
L’âge moyen des patients était de 39 ± 12,6 ans. Une
prédominance féminine était observée 58,5% avec un sex ratio
(H/F) de 0,71.
Cent quatre vingt patients ont été inclus, répartis comme
suit : MC iléale dans 38% des cas, MC colique dans 25% des
cas, et iléo-colique dans 37% des cas. En étude analytique,
un taux de CRP élevé était associé à l’hypoalbuminémie, à
une thrombocytose, à une activité de la maladie modérée à
sévère, et à la localisation iléo-colique et colique. Le taux de
CRP élevé était significativement corrélé avec le CDAI chez
tous les patients (p <0,05). Cependant, cette association était
plus marquée chez les malades ayant une MC iléo-colique ou
colique, par rapport à la localisation iléale. Un taux de CRP
élevé était un facteur de risque de recours à la chirurgie pour
des lésions coliques ou iléo-coliques. Le risque de recours à
la chirurgie pour des lésions iléales n’était pas corrélé au taux
de CRP.
Les lésions endoscopiques étaient : rectite congestive et
ulcérée (32,6%) ; iléite congestive et ulcérée (25,9%) ; pancolite
congestive et ulcérée (15,6%) ; rectosigmoïdite congestive et
ulcérée (14,8%) et une iléite sténosante dans 3,7%. L’histologie
était en faveur d’une rectocolite hémorragique (RCH) 47,4% ;
une maladie de Crohn (MC) 23,7% ; une colite interstitielle
non spécifique (18,5%) ; une colite indéterminée (9,6%) et un
granulome dans 0,7%. L’histologie avait confirmé le diagnostic
endoscopique de MICI dans 75,2% des cas. Il existe une
corrélation moyenne (r = 0,42) statistiquement significative
(P<0,001) entre les résultats endoscopiques et l’histologie au
cours des MICI.
Conclusion :
Conclusion :
La CRP est moins utile en tant que marqueur d’activité de la
maladie chez les patients atteints de la MC iléale que ceux
avec MC iléo-colique ou colique.
Il existe une corrélation positive entre les lésions
endoscopiques et histologique des MICI. Ainsi l’endoscopie
paraît indispensable dans le diagnostic rapide et l’évaluation
des lésions au cours des MICI, en attendant la confirmation
histologique.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9966 POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9785 52
P.34
Apport de l’IRM dans l’évaluation de
l’activité inflammatoire de la maladie de
Crohn
Intérêt du méthotrexate dans la perte de
réponse à l’infliximab. Résultats d’une
étude descriptive au sein d’une cohorte de
patients atteints de maladies chroniques
inflammatoires intestinales
O. Daboussi (1), L. Mouelhi (1), H. Ayadi (1),
R. Bennacer (1), S. Kheder (1), H. Ben Temime (1),
K. Jery (1), Y. Said (1), M. Salem (1), R. Dabech (1),
N. Menif (1), F. Houissa (1), T. Najjar (1)
E. Ferrand (1), D. Ternant (1), L. Picon (1),
A. Aubourg (1)
(1) Tunis, TUNISIE.
(1) Tours.
Introduction : La maladie de Crohn est une maladie
inflammatoire chronique de l’intestin qui nécessite une
cartographie lésionnelle précise et une évaluation de son
activité inflammatoire pour une meilleure prise en charge
thérapeutique. L’entéro-IRM grâce à son caractère non invasif,
non irradiant et son excellente résolution en contraste est
devenue une technique performante dans l’exploration des
patients.
Les buts de ce travail étaient de revoir la technique de
réalisation de l’entéro-IRM, de décrire la sémiologie IRM de
la maladie de Crohn, de connaitre ses performances dans
l’évaluation de l’activité inflammatoire de la maladie et de
préciser ses perspectives dans l’exploration de la maladie de
Crohn.
Introduction : L’infliximab a profondément modifié
la prise en charge des patients atteints de maladies
inflammatoires de l’intestin (MICI). Néanmoins, 30 à 50% des
patients présentent une perte de réponse et le nombre limité
d’alternatives thérapeutiques rend nécessaire une meilleure
compréhension du mécanisme. Nous rapportons les résultats
d’une étude rétrospective menée de janvier 2009 à décembre
2012 au sein d’une cohorte de patients traités par infliximab
pour une maladie inflammatoire chronique intestinale.
Matériels et Méthodes : Notre étude a porté sur
les patients pris en charge pour la mise en route d’un traitement
par infliximab entre le 01/01/2009 et le 31/01/2012. Les patients
traités épisodiquement ou uniquement selon un schéma
d’induction ont été exclus. Les données recueillies étaient
les suivantes : données démographiques, caractéristiques
de la maladie, concentrations sériques de C-réactive protéine
et d’albumine ainsi que corticorésistance à l’initiation,
concentration sérique résiduelle d’infliximab à la 14ème
semaine. Chez les patients présentant une perte de réponse,
les concentrations sériques résiduelles d’infliximab lors du
diagnostic (T0), lors des 2 perfusions précédentes (T-1, T-2) et
lors des 4 perfusions suivantes (T+1 à T+4) ont été recueillies.
Les concentrations sériques d’infliximab ont été mesurées par
test ELISA. Les anticorps dirigés contre l’infliximab ont été
recherchés par un test ELISA double antigène.
Patients et Méthodes : Etude rétrospective,
descriptive qui a inclus 45 patients (23 femmes et 22 hommes,
moyenne d’âge 26 ans) atteints d’une maladie de Crohn
confirmée, ayant bénéficié de 50 entéro-IRM.
Résultats : Le segment digestif le plus atteint était la
dernière anse iléale (72%). Un épaississement pariétal était
objectivé au niveau de tous les segments atteints. L’analyse
de l’épaississement pariétal a objectivé un hypersignal T2
(n = 43), des ulcérations pariétales (n = 18). Le rehaussement
pariétal en cible et l’hypersignal diffusion étaient plus fréquents
dans les formes actives de la maladie de Crohn. La mesure de
l’ADC a mis en évidence une restriction de la diffusion au niveau
des segments digestifs atteints. L’hyperhémie mésentérique
(n = 40) et les ganglions mésentériques (n = 41) témoignaient
de l’activité inflammatoire de la maladie, par contre la
sclérolipomatose (n = 24) n’était pas un signe d’activité de la
maladie de Crohn. L’entéro-IRM a mis en évidence plusieurs
complications : fistules (n = 22), sténoses (n = 9), abcès (n = 4),
des complications urinaires (n = 3).
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.33
Résultats :
Quatre-vingt-un patients ont été inclus.
Trente-quatre patients ont présenté une perte de réponse
à l’infliximab (42 %) et quarante-sept patients sont restés en
rémission clinique. La prise en charge de la perte de réponse a
consisté pour l’ensemble des patients en une augmentation de
posologie en première intention. Quatorze patients (41 %) en
échec de l’optimisation ont été traités par l’ajout/changement
d’un traitement immunomodulateur (n = 8), un switch d’antiTNF (n = 5) ou une chirurgie (n = 1). Une corrélation significative
a été mise en évidence entre la cortico-résistance initiale et
la perte de réponse ultérieure (OR = 2,9 [1,1-7,9], p = 0.035).
La concentration sérique d’infliximab à la semaine 14 était
associée de façon significative à l’albuminémie (p = 0.003) et
diminuée significativement en cas de cortico-résistance initiale
(p = 0.05).
Conclusion : L’entéro-IRM permet la cartographie
lésionnelle, la recherche des signes d’activité et la détection
des formes compliquées de la maladie de Crohn. Son
caractère non irradiant, non invasif fait d’elle l’examen de choix
chez ces patients jeunes fréquemment explorés.
Conclusion : Notre étude confirme la fréquence
importante de la perte de réponse à l’infliximab dans les
maladies inflammatoires intestinales. Elle permet d’identifier
quelques situations à risque et notamment les maladies
de présentation clinico-biologique sévère pouvant justifier
d’un suivi pharmacologique précoce. La mise en route d’un
traitement par méthotrexate semble être une bonne stratégie
pour récupérer une réponse.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10002 53
POSTERS
Le méthotrexate, utilisé chez 6 patients en deuxième
intention, a permis la restauration d’une réponse clinique et
l’augmentation rapide des concentrations sériques d’infliximab
chez 5 des 6 patients. Deux de ces patients présentaient des
anticorps dirigés contre l’infliximab. Pour l’un d’entre eux, les
anticorps ont disparu. Les deux patients ont présenté une
réponse clinique.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10010 JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.35
P.36
Prise en charge des fistules
ano-périnéales au cours de la maladie de
Crohn
Optimisation des anti-TNFα : à efficacité
clinique au moins égale, l’utilisation
des taux résiduels d’anti-TNFα permet
d’importantes économies de santé
comparée à la stratégie empirique actuelle
R. Ben Jemaa (1), M. Fekih (1), M. Mahmoudi (1),
M. Serghini (1), N. Ben Mustapha (1), L. Kallel (1),
J. Boubaker (1), A. Filali (1)
X. Roblin (1), A. Attar (2), M. Lamure (3),
B. Savarieau (2), P. Brunel (1), G. Duru (3),
L. Peyrin-Biroulet (4)
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction :
(1) Saint-Étienne; (2) Paris; (3) Lyon; (4) Vandœuvre-lèsNancy.
Les lésions anopérinélaes touchent
près du tiers des patients atteints de maladie de Crohn (MC).
Les fistules sont les plus fréquentes de ces lésions. Elles sont
invalidantes et dégradent notablement la qualité de vie des
patients. Leur prise en charge n’est pas bien codifiée malgré la
multiplicité des moyens thérapeutiques.
L’objectif de ce travail est d’évaluer la prévalence ds fistules
anopérinéales chez les patients atteints de MC et de rapporter
les modalités diagnostiques et thérapeutiques de celle-ci à
travers une étude monocentrique.
Introduction : Les taux résiduels d’anti-TNF et leurs
anticorps sont d’utilisation croissante dans les MICI* sans
savoir si leur utilisation est associée, à efficacité au moins
égale, à des économies de santé.
Matériels et Méthodes : Deux cohortes de
patients ayant une maladie de Crohn traité par anti-TNF
(infliximab puis adalimumab en cas d’échec) et présentant
une perte de réponse ont été modélisées (i) selon la stratégie
empirique actuelle (augmentation de dose ou modification
d’intervalle interdoses) ou (ii) selon les résultats des tests au
moment de la première récidive de la maladie, après réponse
initiale. Le modèle mathématique utilisé dit à événements
discrets permet de suivre pendant une période donnée
chaque patient des 2 cohortes (n total = 10 000) selon une
évolution aléatoire et asynchrone tout en gardant pour chaque
patient toute l’information de la stratégie de la cohorte. Les 2
cohortes ont été modélisées selon des paramètres d’état où les
probabilités de transition d’un état à un autre (échec ou succès
d’une stratégie) ont été tirés des résultats des études publiées.
Une analyse de sensibilité stochastique sur ces transitions a
été menée pour évaluer la stabilité du modèle. Pour l’analyse
économique du différentiel de coût entre les 2 stratégies dans
le cadre du système de santé français, nous avons utilisé
le prix de 100€ du test disponible en France (LisaTracker,
Theradiag, France) .
Matériels et Méthodes :
Il s’agit d’une étude
rétrospective menée sur 14 ans de (2000 à 2013) portant sur les
malades atteints de MC compliquée de fistules anopérinéales.
Les données recueillies étaient l’âge, le sexe, les antécédents
personnels et familiaux, le phénotype de la maladie et son
ancienneté. Les moyens diagnostiques et thérapeutiques ont
été précisés et l’efficacité du traitement a été évaluée.
Résultats :
POSTERS
Sept cent quatre-vingt-dix-neuf dossiers
ont été étudiés. Quatre-vingt-six patients avaient des fistules
anopérinéales. Il s’agissait de 46 hommes et 40 femmes dont
l’âge moyen était de 30,64 ans. Le délai moyen d’apparition
des fistules anopérinéales par rapport à la date de diagnostic
de la MC était de 4,32 ans. Les lésions anopérinéales étaient
isolées dans 8,1 % des cas, associées à une atteinte iléale
dans 16,8 % des cas, à une atteinte colique dans 26,7 %
des cas et à une atteinte iléo-colique dans 48,8 % des cas.
La MC était inflammatoire, sténosante ou fistulisante chez
respectivement 51,8 %, 14, 2%, 26 % des malades.
La symptomatologie clinique des fistules anopérinéales était
représentée par un écoulement péri anal purulent dans 81,4%
des cas et par l’issue de gaz ou de selles par le vagin dans 8,1%
des cas. L’examen proctologique a permis d’individualiser en
plus des fistules, des fissures anales chez 28% des patients et
des sténoses anales chez 3% des patients.Une IRM pelvienne
a été réalisé dans le but de classer les fistules et de rechercher
des collections pelviennes dans 2/3 des cas. Cet examen a
montré des fistules complexes chez 59% des patients. Une
antibiothérapie à base de Ciprofloxacine ou de Métronidazole
a été prescrite chez tous nos patients. Elle était associée à
un drainage par séton lâche dans 51% des cas. Un traitement
par Infliximab a été administré chez 43 % des malades. Ce
traitement était associé à l’azathioprine dans 30% des cas.
L’évolution des lésions était satisfaisante (réponse complète ou
partielle) dans 82% des cas. Le délai moyen de suivi était de
3,87 ans avec une réapparition des fistules dans 12 % des cas.
Résultats : Le coût global de la cohorte suivie selon
les résultats des tests était très nettement inférieur à celui de
la cohorte gérée empiriquement. Sur les 10 000 patients, la
diminution de coût par patient est de respectivement 2 385€,
8 859 € et 13130€ à 1, 3 et 5 ans avec une diminution de
coût total de la cohorte de 131 300 293€. Les résultats étaient
comparables pour une population simulée moins importante,
de 3 000 patients avec diminution des coûts par patients de
12 899 (IC95% 11 820 - 13 977). L’analyse de sensibilité
stochastique (30 simulations avec un tirage aléatoire des
probabilités de transition selon une loi uniforme de support
donné et 3000 réplications par bootstrap de l’échantillon de
trajectoires patients ainsi obtenu) montrait que les résultats
restaient stables avec une diminution moyenne du coût
par patient à 5 ans de 13 408,40 €, IC95 [13 251,74 € - 13
565,05 €]. Le coût des tests n’avait pas d’impact sur les gains
simulées par le modèle puisque les résultats étaient similaires
en augmentant le prix du test à 2 000€.
Conclusion : Dans notre série la prévalence des
fistules anopérinéales au cours de la MC était de 11%. La
prise en charge de ces lésions reste complexe et obéit à une
stratégie intégrant les différents procédés thérapeutiques
disponibles.
Conclusion : Une stratégie d’optimisation des anti-TNF
en cas de rechute basée sur les tests permet des économies
de coûts de santé substantielles. Ces résultats suggèrent
que ces tests seraient utiles en pratique courante et que la
validation de l’économie réalisée en vie réelle pourrait être
conduite par le système de santé français.
Remerciements, financements, autres :
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9983 Avec le soutien de Theradiag.
Références : *Velayos FS and al.Clin Gastroenterol
Hepatol 2013 ; 11, 654-66.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9978 54
P.38
Degré d’éducation des patients tunisiens
suivis pour une maladie de Crohn
concernant leur maladie et les risques liés
au traitement
Efficacité du dépistage de la tuberculose
avant traitement par anti-TNF au cours
des MICI dans un pays d’endémicité
M. Amri (1), M. Hafi (1), N. Ben Mustapha (1),
M. Serghini (1), L. Kallel (1), M. Fekih (1),
J. Boubaker (1), A. Filali (1)
M. Mahmoudi (1), N. Ben Mustapha (1),
M. Bejaoui (1), M. Serghini (1), M. Fekih (1),
L. Kallel (1), S. Matri (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1)
(1) Tunis, TUNISIE.
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction : L’élimination d’une tuberculose latente
est obligatoire avant un traitement par anti-TNF, toutefois cette
stratégie n’est pas totalement protectrice des réactivations.
Actuellement, il n’existe pas de données concernant le risque
de réactivation dans les pays à endémicité élevée. Ce travail
tente d’évaluer l’efficacité de ce screening systématique dans
un service de gastroentérologie d’un pays endémique avec
une vaccination systématique par le BCG.
Introduction :
La prise en charge de la maladie
de Crohn (MC) se doit d’être globale et souvent agressive
impliquant une participation active du patient non seulement
dans l’observance du traitement mais aussi dans les stratégies
thérapeutiques.
De même, une bonne connaissance de la maladie et des
risques inhérents aux traitements administrés constitue un
facteur primordial pour une bonne relation médecin-malade.
Le but de cette étude est d’évaluer et analyser les lacunes
dans l’éducation des patients tunisiens suivi pour une maladie
de Crohn.
Patients et Méthodes : étude rétrospective
monocentrique qui a inclus les patients mis sous anti-TNF
entre janvier 2006 et mai 2014.
Le dépistage d’une tuberculose latente s’est fait par la
recherche d’antécédents suggestifs d’une infection latente,
la pratique d’une radiographie du thorax, Intradermo-réaction
(seuil>5 mm) et quantiferon pour tous les patients. Une
chimioprophylaxie a été prescrite si positivité des tests de
dépistage ou en cas d’immunodépression ou de dénutrition
profonde quel que soit le résultat des tests.
Patients et Méthodes :
Il s’agit d’une étude
monocentrique étalée sur une période de 6 mois (Avril à
Septembre 2014) ayant colligé tous les patients suivis pour
MC diagnostiquée au moins 3 mois avant la date du début de
l’étude. Un questionnaire pré-établi a été proposé aux patients.
Résultats : Durant la période de l’étude, 174 patients
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.37
Résultats :
ont été inclus. L’âge moyen des patients était de 33,21 ans (1471 ans) avec un sex-ratio H/F à 0,87. La durée moyenne de
suivi est estimée de 29.9 mois (3-240 mois). La topographie
des lésions intestinales au moment du diagnostic était grêlique
chez 20.6 % des patients, colique dans 27% et iléo-colique
dans 52,3 % et le phénotype était inflammatoire chez 59,7% de
nos malades, sténosant chez 13.8% et pénétrant chez 26.4%
d’entre eux.
L’origine urbaine a été notée chez 68,3% des cas (N = 119).
Quatre-vingt pourcent de nos patients pourcent des patients
(N = 141) sont alphabètes et 27 % de nos patients (N = 47)
sont des universitaires.
Parmi nos patients, 35% ne connaissaient pas le nom de leur
maladie (n = 61). Tous les patients étaient au courant de son
caractère chronique et 78,7.% des reconnaissent son caractère
inflammatoire (N = 137). L’existence d’une composante
génétique était connue par le tiers de nos patients (N = 59).
L’intégralité de nos patients reconnaît le rôle néfaste du
tabagisme sur le génie évolutif de la maladie.Les manifestions
extradigestives font partie de la maladie pour 58.6% de nos
patients (N = 102).
Le recours à la chirurgie constituait la complication la
plus redoutée pour 47,7% des cas (N = 83) suivie par la
dégénérescence (39,6% ; n = 69).
Soixante-deux pourcent de nos malades porte un intérêt à
leur régime alimentaire au moment des poussées (N = 108).
Quoique 91.9 % de nos patients reconnaissent avoir reçu des
informations concernant leurs traitements, seulement 41,9 %
savaient le nom des médicaments qu’ils prenaient (N = 73)
et 40 parmi eux (23%) reconnaissent avoir interrompu un
traitement en raison d’un effet indésirable dont ils n’étaient
pas avisés s’agissant des corticoïdes dans 80% des cas
(N = 32/40).
La principale source d’informations était le médecin traitant
pour 78.7 % des patients (N = 137) suivi de loin (16%) par
internet (N = 28) et la relation médecin-malade était estimée
satisfaisante à excellente pour 92,5% des cas (N = 161). Le
degré de connaissance des malades concernant leur maladie
était fortement corrélé à un niveau scolaire élevé et au niveau
socio économique (OR = 3.1 ; IC = 95%, p <0.0001).
52 patients ont été inclus, 29 hommes
et 23 femmes. L’âge moyen était de 30.7 ans (12 -61). 42
avaient une MC, 8 une RCH. La durée moyenne d’évolution
de la maladie était de 5.15 ans (1-23). La durée moyenne de
suivi après mise sous anti-TNF était de 2 ans (15 J-7 ans). La
molécule utilisée était l’infliximab chez 47 cas soit 90.4% des
cas, l’adalimumab chez 5 cas soit 9.6% des cas. 17 patients
étaient sous immunosuppresseurs au moment du screening
soit 32.7% des cas.
Les résultats du screening : Tous les patients avaient une IDR
négative et un quantiferon négatif. 17 patients en tout ont été
mis sous chimioprophylaxie devant des anomalies à la Radio
thorax chez deux (3.8%), une dénutrition sévère (BMI<18
kg/m², albuminémie<25 g/l) malgré un screening négatif : 6
ont reçu 9 mois d’INH, 10 ont eu 6 mois d’INH et 1 patient
a eu 3 mois d’HR. 2 patients ont développé une tuberculose
pulmonaire évolutive au bout de 2 mois et de 24 mois parmi
eux 1 seul avait reçu une chimioprophylaxie. Tous les deux
étaient sous immunosuppresseurs au moment du dépistage.
Le traitement a été arrêté, et les patients ont été mis sous
isoniazide, rifampicine, pyrazinamide et ethambutol devant un
quantiferon positif.
Discussion :
Ces résultats montrent les limites des
tests de dépistage dont on dispose vue que leur sensibilité
ne permet pas d’éliminer de façon définitive une tuberculose
latente.
Conclusion :
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9868 Conclusion : Notre étude a signalé plusieurs lacunes
en termes de connaissances de la maladie et des risques
inhérents à son traitement notamment chez le sous groupe des
patients avec un niveau scolaire et socioéconomique bas. Une
meilleure sensibilisation de ces patients via des programmes
adaptés à leur condition s’impose.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9976 55
POSTERS
Compte-tenu de l’importance de
l’endémie tuberculeuse sous nos cieux, le dépistage d’une
infection latente, malgré sa faible sensibilité, demeure
nécessaire afin de prescrire une chimioprophylaxie permettant
d’éviter aux patients des réactivations parfois sévères.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.39
P.40
Résultats du traitement d’entretien par
thiopurines au décours d’une colite
aiguë grave chez les patients porteurs de
maladies inflammatoires chroniques de
l’intestin
Automédication par corticoïdes dans
les maladies inflammatoires chroniques
intestinales à l’ère des biothérapies
V. Filipe (1), L. Peyrin-Biroulet (3)
(1) Vandoeuvre-lès-Nancy.
M. Amri (1), R. Ben Jemaa (1), N. Ben Mustapha (1),
M. Serghini (1), L. Kallel (1), M. Fekih (1),
J. Boubaker (1), A. Filali (1)
Introduction : L’exposition aux corticoïdes ne diminue
pas chez les patients atteints de maladie inflammatoire
chronique de l’intestin (MICI) diagnostiqués à l’ère des
biothérapies.
Le but de l’enquête était d’ étudier la fréquence et les modalités
de l’automédication avec des corticoïdes chez des patients
adultes atteints de MICI.
Patients et Méthodes : Nous avons interrogé les patients en
utilisant un questionnaire composé de 11 items. Cette enquête
a inclus des patients suivis pour une MICI dans le service
de Gastro-entérologie du CHU, vus de façon successive en
hôpital de jour, de novembre 2012 à mai 2013.
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction : L’objectif de notre étude est d’évaluer
le génie évolutif des maladies inflammatoires chroniques de
l’intestin (MICI) sous thiopurines comme traitement de fond mis
au décours d’une colite aigue grave (CAG) mise en rémission
par le traitement médical.
Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude
rétrospective colligeant les patients ayant une MICI et traités
par thiopurines au décours d’une CAG sur une période allant
de 2006 à 2012. Pour chaque patient nous avons relevé les
caractéristiques épidémiologiques, cliniques et l’évolution de la
MICI après la mise sous thiopurines. L’échec de traitement est
défini par l’absence de maintien de la rémission au cours des 9
premiers mois de traitement et la perte de réponse est définie
par la survenue d’une poussée sévère ou plus de 2 poussées
par an après 9 mois de traitement.
Résultats :
Au total, 100 patients ont participé à
l’enquête. Parmi les patients interrogés, 73 avaient une maladie
de Crohn (MC) et 27 une rectocolite hémorragique (RCH). 53
% étaient des hommes. 98% étaient traités avec un anti-TNFα
(infliximab 95 %, adalimumab 4 %, certolizumab 1 %).
15 patients avaient déjà pris des corticoïdes sans prescription
médicale. 73 % d’entre eux étaient des hommes. 27 % des
patients ont pris des corticoïdes en automédication pendant
un traitement par anti-TNFα. La durée moyenne de traitement
était de 24 jours (range, 1.5-105). Quatre patients (27 %) ont
utilisé des corticoïdes à plus de 10 reprises sans prescription
médicale (range 1-20). Les deux principales raisons évoquées
étaient : la nécessité d’être soulagé rapidement (n = 6) et
l’absence de volonté de consulter un médecin (n = 3).
Résultats : Nous avons colligé 79 patients. 49 patients
avaient une maladie de crohn, 22 avaient une RCH et 8 avaient
une colite inclassée. Un antécédent familial de MICI était noté
dans 10 cas.
3 patients (3.7%) ont eu une poussée légère, 17 patients
(21.5%) ont eu une poussée modérée, 7 patients ont eu au
moins une poussée sévère (8.8%) et une CAG était survenue
chez 11 patients (14%). Le recours à la chirurgie a été noté chez
11 patients (14%). L’échec du traitement était noté dans 5 cas
(6.3%), La perte de réponse survenait dans 13 cas (16.5%), le
traitement a été arrêté dans 11 cas (14%) : chez 3 pour réaction
immunoallergique et 8 pour un échec ou une perte de réponse.
En analyse univariée, la présence d’antécédents familiaux
de MICI était associée à l’échec ou la perte de réponse au
traitement (p = 0,026). Le maintien de rémission était supérieur
chez les porteurs de maladie de crohn (85.7%) que les RCH
(70%) avec p = 0.07.
Conclusion : Une proportion relativement élevée de
patients atteints de MICI utilise des corticoïdes sans prescription
médicale. En raison de leurs effets secondaires et du fait que
l’automédication puisse témoigner d’une corticodépendance,
il semble crucial d’interroger les patients pour identifier
l’automédication. L’automédication par corticoïdes chez les
patients avec une MICI pourrait être discutée après information
et éducation des patients.
Conclusion :
Les thiopurines comme traitement de
fond au décours d’une CAG, maintenaient la rémission dans
75% des cas. L’existence d’antécédents familiaux de MICI
est prédictive, dans notre série, de l’échec de ce traitement et
pourrait donc inciter à la mise sous biothérapie d’emblée.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9864 POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9865 56
P.42
Innocuité des thiopurines dans le
traitement des maladies inflammatoires
chroniques de l’intestin
Evaluation nutritionnelle d’une cohorte
de patients atteints de maladies
inflammatoires chroniques intestinales
traités par infliximab
M. Hafi (1), M. Serghini (1), M. Mahmoudi (1),
N. Ben Mustapha (1), L. Kallel (1), M. Fekih (1),
J. Boubaker (1), A. Filali (1)
C. Baudry (1), N. Lourenço (1), L. Biard (1),
M. Maillet (1), M. Simon (1), M. Allez (1),
J.-M. Gornet (1)
(1) Tunis, TUNISIE.
(1) Paris.
Introduction :
Λe but de notre étude était d’évaluer
l’innocuité du traitement par thiopurines chez les patients
porteurs de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin
(MICI), et de déterminer les facteurs de risque d’effets
indésirables (EI) à travers une cohorte rétrospective tunisienne.
Introduction :
Patients et Méthodes :
L’objectif de notre étude est de décrire le statut nutritionnel
d’une cohorte de patients ambulatoires traités par infliximab
pour maladie de Crohn (MC) ou recto-colite hémorragique
(RCH) dans un centre tertiaire.
Grâce au meilleur contrôle de
l’inflammation et à l’épargne cortisonique, les traitements anti
TNF ont participé à modifier le statut nutritionnel des patients
atteints de maladies inflammatoires chroniques intestinales.
C’est une étude
rétrospective incluant les patients traités par thiopurines pour
une MICI entre 2006 et 2012 . Les caractéristiques des malades
ont été recueillies à partir des dossiers médicaux. Les effets
indésirables pour lesquels les thiopurines ont été incriminées
ont été recherchés chez tous les patients. L’analyse des
données a été faite par le logiciel spss version 21.0.
Patients et Méthodes : Tous les patients
recevant une perfusion d’infliximab dans l’hôpital de jour du
service de gastroentérologie de l’hôpital Saint-Louis ont été
consécutivement inclus d’avril à juin 2014. Un bilan biologique
standardisé à la recherche de carences en micronutriments
ainsi que les données anthropométriques des patients ont
été recueillis. Nous avons étudié les facteurs associés à une
altération de l’état nutritionnel, mesurée sur l’indice de masse
corporelle (IMC) et la présence d’au moins 3 carences en
micronutriments (vitamines et/ou oligoéléments) à l’aide de
régressions univariées linéaire et logistique respectivement.
Résultats : On a colligé 210 patients (98 hommes et 112
femmes), avec un âge moyen de 29.8 ans (8-62). 169 patients
avaient une maladie de crohn (MC) soit 80.5%, 27 avaient
une rectocolite hémorragique soit 12.9% et 12 (5.7%) avaient
une MICI non classée . L’AZT et le 6MP ont été prescrits
respectivement chez 206 (98.1%) et 19 (9%) des patients.
Patients : N(%)
Ttt d’entretien après colite aigue grave
79 (37.6)
Prévention récidive post-opératoire
51(24.4)
Corticodépendance
37 (17.6)
EI des thiopurines
Patients N
Intolérance digestive
14
Réaction immunoallergique
8
Pancréatite aigue
5
Rash cutané
3
Toxicité hématologique
25
Toxicité hépatique
6
Cholestase
3
Cytolyse aigue
4
Leucémie myéloide
1
Résultats :
Cent quatre-vingt-onze patients ont été
inclus (147 MC ; 44 RCH ; âge moyen 39 ans ; H : 57%).
Ils recevaient un traitement concomitant par corticoïdes ou
immunosuppresseurs dans 5% et 55% des cas respectivement.
Un antécédent de résection intestinale était noté dans 34% des
MC et 9% des RCH. Parmi les MC, le phénotype était sténosant
ou pénétrant dans 42% des cas. La maladie était inactive chez
69% des MC (score de Harvey-Bradshaw < 4) et 66% des RCH
(sous-score de Mayo < 3). La CRP était normale chez 69%
des MC et 80% des RCH. L’IMC était normal (18,5 à 25) dans
61% des cas (MC 63% ; RCH 57%) et bas (< 18,5) dans 7%
des cas (MC 10% ; RCH 0%). Un surpoids (IMC entre 25 à
30) était noté dans 23% des cas (MC 20% ; RCH 32%) et une
obésité (IMC > 30) dans 8% des cas (MC 7% ; RCH 11%). Les
carences les plus fréquemment observées étaient : vitamine D
(92%), zinc (85%), vitamine C (57%), cuivre (33%), sélénium
(28%) et vitamine A (26%). La ferritinémie n’était abaissée (<
30 μg/L) que dans 5% des cas. La diminution de l’IMC était
significativement associée à un âge jeune (p = 0.0002) et au
phénotype sténosant ou pénétrant (p = 0.011) chez les MC et à
un âge jeune (p<0.0001) et à une CRP < 5 (p = 0.029) chez les
RCH. La présence d’au moins 3 carences en micronutriments
était significativement associée au sexe masculin (p = 0.01),
à une albuminémie basse (p = 0.012) et à un phénotype
sténosant ou pénétrant (p = 0.015) chez les MC. Il n’y avait
pas de facteurs associés significativement à la présence d’au
moins 3 carences en micronutriments chez les patients atteints
de RCH.
En analyse univariée, les patients ayant une MC avaient
significativement moins d’EI (30% vs.70%, p = 0.008).
les réactions immunoallergiques semblent survenir moins
fréquemment chez les patients ayant déjà été traités par
corticoïdes (p = 0.09).les patients ayant une atteinte iléale
étendue et qui avaient débuté leur maladie après l’age 20 ans
ont développé des EI plus tardivement (respectivement p = 0.06
et p = 0.04).Les patients ayant un profil de corticorésistance ont
développé moins d’effets indésirables (p = 0.08).
Conclusion : Parmi les MC, un IMC bas est observé
principalement chez les sujets jeunes et les patients ayant un
phénotype sténosant ou pénétrant. Un tiers des patients de
la cohorte est en surpoids, dont près de la moitié des RCH.
Bien que la majorité des patients soit en rémission clinicobiologique, les carences en micronutriments sont fréquentes et
méritent d’être dépistées.
Conclusion : L’utilisation des thiopurines en cas de
MICI est dans l’ensemble sure. Les toxicités hématologique et
hépatique sont les plus fréquentes .Ces EI devraient être pris
en compte par les praticiens pour optimiser la prise en charge
des patients.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9694 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9807 57
POSTERS
Indication du ttt
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.41
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.43
P.44
Complications cutanées sévères sous
Remicade dans une cohorte MICI
pédiatrique
Evaluation et impact à long terme de
la cicatrisation endoscopique chez les
patients atteints de maladie de Crohn
traités par infliximab
C. Gay (1), B. Pigneur (1), O. Goulet (1),
C. Talbotec (1), H. Garnier-Lengliné (1),
C. Bodemer (1), F. Ruemmele (1)
L. Libier (1), M. Collins (1), D. Koriche (1),
M. Nachury (1), C. Gower (1), P. Zerbib (1),
A. Cortot (1), J.-F. Colombel (2), P. Desreumaux (1),
G. Pineton de Chambrun (1)
(1) Paris.
(1) Lille; (2) New York, ETATS-UNIS D’AMERIQUE.
Introduction : Les atteintes cutanées sous anti TNF
alpha sont connues. En pédiatrie, les atteintes cutanées sont
peu décrites et semblent différentes de celles observées chez
l’adulte avec une part infectieuse majeure.
L’objectif de notre étude était de décrire les cas d’atteintes
cutanées sévères sous Rémicade dans une cohorte
monocentrique de patients pédiatriques atteints de MICI.
Introduction : L’objectif principal du traitement de la
MC a longtemps été la rémission clinique. Depuis l’introduction
des traitements anti-TNFα, la cicatrisation endoscopique est
apparue comme un nouvel objectif thérapeutique mais son
impact au long cours sur l’histoire naturelle de la maladie reste
discuté. L’objectif de notre travail était d’évaluer la cicatrisation
endoscopique chez les patients atteints de MC traités par
infliximab (IFX) et son impact sur l’évolution de la MC.
Patients et Méthodes :
Cohorte de patients
MICI (<18 ans au diagnostic) traités par Rémicade entre
2003 et 2014 : pour chaque patient les données cliniques,
biologiques, démographiques et notamment la survenue
de complications cutanées au décours du traitement ont été
recueillies rétrospectivement. Les lésions cutanées prises en
compte pour ce travail étaient celles nécessitant une prise en
charge thérapeutique spécifique.
Patients et Méthodes : Il s’agissait d’une étude
descriptive, rétrospective, monocentrique évaluant de façon
consécutive les patients atteints de MC, recevant un traitement
d’entretien par IFX entre 2007 et 2010 et qui présentaient des
lésions endoscopiques (présence d’ulcérations) en début de
traitement. La cicatrisation endoscopique a été évaluée à
partir du compte rendu de la première endoscopie faite après
le début de l’IFX et était définie comme l’absence complète
d’ulcérations. La rémission clinique définie par le jugement
du médecin réfèrent était évaluée trois à six mois après le
début du traitement par IFX. Les hospitalisations pour MC,
les interventions chirurgicales pour MC, la modification du
traitement et l’arrêt de l’IFX ont été recueillisaprès le début du
traitement par IFX.
POSTERS
Résultats : 12 patients présentant des lésions cutanées
sévères ont été identifiés parmi les 65 patients traités par
Rémicade entre 2003 et 2014.
Chez ces 12 sur 65 patients, l’âge moyen au diagnostic
était de 10 ans 11 mois, on retrouvait 9 maladies de Crohn,
1 rectocolite hémorragique et 2 colites indéterminées. L’âge
moyen d’introduction du Rémicade était de 12 ans 6 mois,
et la maladie évoluait depuis 16 mois. Deux patients étaient
tabagiques, 4 avaient des antécédents personnels et 2 des
antécédents familiaux d’atopie, psoriasis ou eczéma.
Les différentes atteintes cutanées recensées durant le suivi
étaient les suivantes : eczéma, folliculite, impétigo, herpès,
molluscum contagiosum, abcès cutané, adénite suppurée,
perlèche, et psoriasis. Deux atteintes cutanées étaient
nettement prédominantes : la folliculite dans 92% des cas (11
patients) et l’eczéma dans 83% des cas (10 patients).
A l’apparition de la première lésion cutanée, l’âge moyen des
patients était de 13 ans 2 mois, et le traitement par Rémicade
était débuté depuis 10.6 mois. Huit patients avaient une
maladie quiescente, et neuf patients étaient sous bithérapie
par Imurel. La CRP moyenne était à 8 mg/l, et seulement 3
patients avaient une CRP légèrement supérieure à la normale.
Huit patients avaient un prélèvement bactériologique positif
et 10 ont nécessité une antibiothérapie (5 locales et 7
systémiques). Les prélèvements bactériologiques étaient
positifs dans 54% des folliculites, tous à staphylocoque doré,
82% des folliculites ont reçu une antibiothérapie locale, et 45%
une antibiothérapie systémique. Dans 48% des cas on ne
notait pas d’efficacité du traitement topique.
Pour 2 patients sur 12 (17%) il a été nécessaire d’arrêter
le traitement par Rémicade en raison des complications
dermatologiques infectieuses.
83.3% des patients ont déclarés leurs lésions au cours de
leur puberté. Seul 1 patient a développé des lésions cutanées
avant l’âge pubertaire. Chez 38% des patients les lésions ont
régressé spontanément après la puberté.
Résultats : Après un délai médian de 62 mois (Q1-Q3 :
18-152) après le diagnostic de MC, 153 patients ont reçu un
traitement par IFX entre 2007 et 2010. La durée moyenne
de suivi des patients après introduction de l’IFX dans notre
cohorte était de 44±22 mois. Soixante-quatorze patients (48%)
ont eu une coloscopie de contrôle dans un délai moyen de
26±17 mois.Le taux de cicatrisation endoscopique était de
50% (37/74).Les caractéristiques démographiques et cliniques
des patients avec et sans cicatrisation endoscopique avant
l’introduction de l’IFX étaient comparables. Le taux de rémission
clinique trois à six mois après le début de l’IFX était comparable
entre les patients avec et sans cicatrisation endoscopique
(59% vs.. 57%, p = ns). Concernant l’évolution à long terme
de la MC, les patients avec cicatrisation endoscopique étaient
moins souvent hospitalisés (13% vs.. 38%, Log-rank p = 0,018)
et moins souvent opérés (3% vs.. 27%, Log-rank p = 0,002).
Les patients avec cicatrisation endoscopique présentaient
significativement moins de modifications thérapeutiques
(24% vs.. 51%, Log-rank p = 0,027), d’arrêt de l’IFX pour
inefficacité ou intolérance (11% vs.. 43%, Log-rank p = 0,008)
et de passage à un autre anti-TNFα (3% vs.. 22%, Log-rank
p = 0,013).En analyse multivariée, l’absence de cicatrisation
endoscopique était associée au risque d’hospitalisation
(RR = 3,6 ; IC 95% : 1,2-11,2) et de chirurgie (RR = 8,0 ; IC
95% : 1,5-43,2) pour MC au cours du suivi.
Conclusion : Dans notre cohorte, une cicatrisation
endoscopique était obtenue chez la moitié des patients atteints
de MC traités en entretien par IFX et était significativement
associée à un meilleur contrôle de la MC avec moins
d’hospitalisation, de chirurgie, de modification de traitement et
d’arrêt de l’IFX au cours du suivi. L’obtention d’une cicatrisation
muqueuse endoscopique apparaît donc comme un objectif
thérapeutique souhaitable chez les patients atteints de MC et
traités par anti-TNFα.
Conclusion :
Les atteintes cutanées sont fréquentes
chez les patients pédiatriques traités par Rémicade et diffèrent
de celles observées chez l’adulte avec moins de psoriasis mais
plus de folliculite infectieuse. L’apparition des lésions ne semble
pas dépendre de la gravité de la maladie digestive ni du degré
d’immunosuppression. Un facteur de risque de développement
des lésions pourrait être les hormones sexuelles comme en
témoigne le lien particulier avec la survenue de la puberté.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9471 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9600 58
P.46
L’efficacité des anti-TNFα en prévention
de la récidive post-opératoire de la
maladie de Crohn dépend de l’exposition
antérieure aux anti-TNFα
Traitement précoce par infliximab chez les
patients atteints de maladie de Crohn
(1),
(1),
(2),
(1),
(1) Lille; (2) New York, ETATS-UNIS D’AMERIQUE.
Introduction : L’objectif du traitement de la maladie
de Crohn (MC) est de diminuer son activité inflammatoire afin
de limiter la destruction intestinale et éviter le recours à la
chirurgie. L’intérêt d’un traitement précoce par anti-TNFα pour
réaliser cet objectif thérapeutique est encore discuté. Le but
de notre travail était d’étudier l’effet d’un traitement précoce
par infliximab (IFX) sur l’évolution à court et moyen terme des
patients atteints de MC naïfs d’anti-TNFα.
(1) Lille; (2) New York, ETATS-UNIS D’AMERIQUE;
(3) Vandœuvre-lès-Nancy.
Introduction : Près de la moitié des patients atteints
de maladie de Crohn (MC) nécessite une résection intestinale
au cours de leur suivi. L’infliximab et l’adalimumab, deux
anticorps anti-TNFα, sont efficaces dans la prévention de la
récidive post-opératoire chez les patients naïfs d’anticorps antiTNFα. L’impact de l’exposition antérieure aux anticorps antiTNFα sur la prévention de la récidive postopératoire par ces
traitements reste méconnu. Le but de ce travail était d’évaluer
l’efficacité des anticorps anti-TNFα dans la prévention de la
récidive endoscopique et clinique post-opératoire de la MC
chez des patients déjà exposés ou non à ces traitements avant
la chirurgie.
Patients et Méthodes : De 2007 à 2010, nous
avons réalisé une étude rétrospective et comparative des
patients naïfs d’anti-TNFα ayant bénéficié d’un traitement
précoce ou tardif par IFX dans notre centre. Le traitement
précoce par IFX était défini comme la réalisation d’une
première perfusion d’IFX dans les 18 mois suivant le diagnostic
de la MC. Lorsque l’IFX était débuté au-delà de 18 mois après
le diagnostic de MC, on considérait alors le traitement comme
tardif. L’activité clinique était évaluée 3 à 6 mois après le
début de l’IFX. La cicatrisation endoscopique était évaluée
sur la première coloscopie réalisée après le début de l’IFX.
Les hospitalisations pour MC, les résections intestinales, la
modification du traitement et l’arrêt de l’IFX ont été recueillis
après le début de l’IFX. Le taux de chirurgie globale était définit
par le nombre de patients opérés au cours du suivi depuis le
diagnostic de la MC. Le taux de chirurgie cumulée était définit
par le nombre de chirurgie par patients au cours du suivi depuis
le diagnostic de la MC.
Patients et Méthodes : Nous avons recensé
rétrospectivement dans notre centre les patients opérés d’une
résection intestinale pour MC entre janvier 2005 et juin 2012 et
traités par un anticorps anti-TNFα en prévention de la récidive
post-opératoire. L’infliximab, l’adalimumab et le certolizumab
pegol étaient considérés comme traitement prophylactique
de la récidive post-opératoire s’ils étaient débutés dans les
3 mois après le rétablissement de la continuité. La récidive
endoscopique définie par un score de Rutgeerts ≥ i2 et la
récidive clinique définie par le jugement du médecin référent
étaient évaluées un an après la chirurgie et au cours du suivi.
Résultats : Sur les 153 patients traités par IFX de 2007 à
2010, 36 (24%) avaient reçu précocement l’IFX et 83 (54%) plus
tardivement. La durée moyenne de suivi depuis le diagnostic
de MC était plus élevée dans le groupe IFX tardif que dans le
groupe IFX précoce (172±98 mois vs.. 49±21 mois, p<0,01)
alors que le suivi après le début de l’IFX était comparable dans
les deux groupes (42±21 mois vs.. 44±23 mois, p = 0,643).
Les patients traités précocement par IFX avaient été moins
opérés et moins traités par thiopurines avant l’IFX comparés
à ceux traités tardivement (6% vs.. 46%, p<0,0001 et 47%
vs.. 78%, p = 0,001). L’activité clinique de la MC et les taux
de cicatrisation endoscopique étaient comparables entre les
deux groupes. Après introduction de l’IFX, les patients traités
précocement présentaient une fréquence d’hospitalisation
(17% vs.. 18%, p = 0,89), de chirurgie (8% vs.. 8%, p = 0,98)
et d’arrêt de traitement (47% vs.. 49%, p = 0,83) comparables
aux patients traités tardivement. Le taux de chirurgie globale
était par contre plus élevé dans le groupe IFX tardif par rapport
au groupe IFX précoce (52% vs.. 14%, p = 0,007). Le taux
de chirurgie cumulée était plus élevé dans le groupe IFX tardif
avec plus de patients ayant été opérés deux fois ou plus (20%
vs.. 0%, p = 0,004).
Résultats : Cinquante-sept patients (23 hommes, 34
femmes) atteints de MC, ayant eu une résection intestinale
avec rétablissement de la continuité et un traitement
prophylactique par anticorps anti-TNFα ont été inclus. Vingtdeux (39%) patients avaient déjà été opérés pour la MC, 17
(30%) étaient fumeur actif et aucun d’entre eux n’avait stoppé
le tabac en post opératoire. Quarante-cinq patients (79%)
avaient été traités par au moins un anticorps anti-TNFα avant
la chirurgie, 24 (42%) avaient reçu au moins deux anticorps
anti-TNFα et 12 (21%) étaient naïfs de toute biothérapie antiTNFα. Trente-neuf patients (67%) ont eu une coloscopie de
contrôle systématique un an après la chirurgie. Globalement,
les taux de récidive endoscopique et clinique à un an étaient
respectivement de 42% (17/39) et 19% (11/57). Les patients
ayant reçu au moins deux anticorps anti-TNFα avant la
chirurgie présentaient un taux de récidive endoscopique à un
an plus élevé que ceux ayant reçu un seul ou aucun anticorps
anti-TNFα avant la chirurgie (62%, n = 13/21 vs.. 31%, n = 4/13
vs.. 20%, n = 1/5). Les patients ayant reçu au moins deux
anticorps anti-TNFα présentaient moins de récidive clinique
par rapport à ceux ayant reçu moins de deux anticorps antiTNFα avant la chirurgie (37%, n = 9/24 vs.. 12%, n = 4/33,
p = 0,05). En analyse multivariée, le tabagisme (HR = 3,2 ;
IC 95% : 1,2-7,8) et l’exposition antérieure à au moins deux
anticorps anti-TNFα (HR = 4,3 ; IC 95% : 1,3-14,0) étaient
significativement associés à un risque plus élevé de récidive
clinique post-opératoire.
Conclusion : Une introduction précoce d’un traitement
par IFX chez les patients atteints de MC semble permettre de
diminuer le recours à la chirurgie dans les premières années
d’évolution. Une fois initié, l’IFX semble aussi efficace à moyen
terme chez les patients naïfs d’anti-TNFα traités précocement
ou tardivement. Ces résultats doivent être confirmés par
des études prospectives avec un suivi des patients traités
précocement par IFX.
Conclusion : L’exposition antérieure à au moins deux
anticorps anti-TNFα était significativement associée au risque
de récidive clinique post-opératoire chez les patients atteints
de MC traités par un anticorps anti-TNFα pour prévention de
la récidive. L’exposition antérieure aux anticorps anti-TNFα doit
être prise en compte dans le choix d’un traitement préventif
de la récidive et l’évaluation de nouvelles molécules dans
cette situation doit être privilégiée chez les patients exposés
antérieurement à des anticorps anti-TNFα.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9478 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9485 59
POSTERS
M. Collins (1), H. Sarter (1), C. Gower D. Koriche (1), M. Nachury (1), L. Libier A. Cortot (1), P. Zerbib (1), J.-F. Colombel L. Peyrin-Biroulet (3), P. Desreumaux G. Pineton de Chambrun (1)
G. Pineton de Chambrun (1), L. Libier (1),
M. Nachury (1), M. Collins (1), D. Koriche (1),
C. Gower (1), P. Zerbib (1), A. Cortot (1),
J.-F. Colombel (2), P. Desreumaux (1)
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.45
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.47
P.48
Un traitement combiné par azathioprine
et infliximab permet un meilleur contrôle
de la maladie de Crohn et une meilleure
tolérance de l’infliximab qu’un traitement
par infliximab seul
Rémission endoscopique et histologique
sous ciclosporine au cours de la
rectocolite hémorragique
C. Fron (1), E. Chabrun (1), F. Poullenot (2),
C. Subtil (2), M. Capdepont (1), F. Zerbib (1),
D. Laharie (2)
G. Pineton de Chambrun (1), L. Libier (1),
M. Collins (1), M. Nachury (1), D. Koriche (1),
C. Gower (1), P. Zerbib (1), A. Cortot (1),
J.-F. Colombel (2), P. Desreumaux (1)
(1) Bordeaux; (2) Pessac.
Introduction : La ciclosporine (CsA) constitue un
traitement des poussées sévères cortico-résistantes de
recto-colite hémorragique (RCH). Au cours cette affection,
la rémission endoscopique (RE) est désormais un objectif
thérapeutique et l’obtention d’une rémission histologique
(RH) pourrait le devenir. Cependant, l’évolution des lésions
endoscopiques et histologiques sous CsA demeure mal
connue. L’objectif de notre étude était d’étudier la RE et la RH
sous CSA et d’évaluer leurs valeurs pronostiques respectives.
(1) Lille; (2) New York, ETATS-UNIS D’AMERIQUE.
Introduction : Le traitement combiné par infliximab
(IFX) et azathioprine (AZA) est supérieur à l’IFX seul pour
l’induction de la rémission chez les patients atteints de
maladie de Crohn (MC) active modérée à sévère. Son effet
sur l’évolution de la MC au cours du temps dans la pratique
clinique est encore méconnu. L’objectif de notre travail était
d’évaluer l’intérêt d’un traitement combiné par IFX et AZA par
rapport à l’IFX seul chez les patients atteints de MC, dans un
centre tertiaire.
Patients et Méthodes : Tous les patients
hospitalisés dans deux services de gastroentérologie tertiaires
et traités par CsA pour RCH entre Janvier 2008 et Janvier 2014
étaient éligibles et suivis jusqu’à la rechute ou la date-point du
31 Juillet 2014. Seuls les patients répondeurs à la CsA qui
avaient eu une évaluation endoscopique avant et à l’arrêt de
la CsA étaient analysés rétrospectivement. Tous étaient traités
en bridge pour un traitement de fond par azathioprine. La RE
était définie par un sous-score Mayo endoscopique 0 ou 1 et
la RH soit par l’absence de plasmocytose basale (PB) soit
par un score de Geboes < 3.1. (1, 2) Le critère de jugement
principal était la survenue d’une rechute sous azathioprine,
définie par la survenue de signes d’activité clinique et
endoscopique de la RCH justifiant l’introduction d’un traitement
systémique (corticoïdes, immunosuppresseur ou anti-TNF) ou
la colectomie.
Patients et Méthodes : Les patients atteints de
MC recevant en entretien l’IFX seul ou associé à l’AZA entre
2007 et 2010 dans notre centre ont été rétrospectivement inclus
dans l’étude. L’activité clinique, radiologique, la cicatrisation
muqueuse, les hospitalisations et les interventions chirurgicales
pour MC, la modification du traitement et l’arrêt de l’IFX au
cours du suivi étaient recueillis. La cicatrisation endoscopique
était évaluée sur le compte rendu de la coloscopie faite
après le début de l’IFX avec un délai moyen de 24±16 mois
et était définie par l’absence d’ulcération. L’activité clinique
était définie par le jugement du médecin référent comme
une maladie quiescente, une poussée modérée ou sévère.
L’activité radiologique était définie par la présence de signes
radiologiques inflammatoires décrits sur le compte rendu de la
tomodensitométrie ou de l’IRM abdominopelviennes.
Résultats : Parmi les 39 malades traités par CsA au
cours de la période, 18 étaient exclus (14 échecs, 4 sans
évaluation endoscopique) et 21 (54 %) ont été analysés (11
femmes ; âge médian de 36 [extrêmes : 16-69] ans). Avec
une durée médiane de traitement par CsA de 103 [60 - 145]
jours, 81 % étaient en RE et 85 % en RH selon l’absence de
PB et 65 % en RH selon le score de Geboes. Avec une durée
médiane de suivi de 42 [0,3 - 66,1] mois, les taux de survie
sans rechute à un an et à deux ans étaient respectivement
de 79 % et de 79% chez les malades en RE et de 50 % et
de 25 % en l’absence de RE (p = 0,040). Quelle que soit la
définition retenue, les taux de survie sans rechute n’étaient
pas différents entre les malades en RH et ceux sans RH. En
analyse multivariée, un sous score Mayo endoscopique à 0
était le seul facteur associé à l’absence de rechute au cours
du suivi, avec un risque relatif de 12 (IC 95 % : 1,05 - 136,79).
POSTERS
Résultats :
Un traitement d’entretien par IFX était
donné à 153 patients atteints de MC entre 2007 et 2010. La
durée moyenne de suivi après introduction de l’IFX était de
44±22 mois. Sur les 153 malades, 76 recevaient de l’IFX
seul (50%) et 62 en plus de l’AZA (40%). Les caractéristiques
démographiques et cliniques des patients traités par IFX seul
ou en traitement combiné étaient comparables. Trois à six mois
après le début de l’IFX, les patients sous traitement combiné
présentaient moins de poussée sévère et plus de maladie
quiescente comparés à ceux traités par IFX seul (0% et 73% vs..
9% et 59%, p = 0,023). A six mois, les patients sous traitement
combiné avaient moins d’activité inflammatoire radiologique
comparés à ceux sous IFX seul (37%, n = 10/27 vs.. 66%,
n = 29/44, p = 0,018). Les patients sous IFX et AZA avaient
plus de cicatrisation endoscopique comparés à ceux sous IFX
seul (75%, 24/32 vs.. 48%, n = 20/42, p = 0,017). Les malades
sous traitement combiné étaient moins hospitalisés pour leur
MC et moins opérés pour résection intestinale que ceux sous
IFX seul (13% vs.. 25%, p = 0,075 et 1% vs.. 12%, p = 0,021).
La fréquence de changement de traitement ou d’arrêt de l’IFX
était la même dans les deux groupes. Cependant, il y avait
moins d’arrêt de l’IFX pour réaction allergique chez les patients
traités par IFX et AZA que chez ceux traités par IFX seul (0%,
n = 0/16 vs.. 38%, n = 9/24, p = 0,006).
Conclusion : Au cours de la RCH, une RE est obtenue
chez 81 % des malades répondeurs à la CsA et celle-ci prédit
l’absence de rechute au cours du suivi. A l’inverse, la RH, qui
est obtenue chez 65 - 85 % des malades, n’est pas prédictive
de la rechute. Ces données avec la ciclosporine, comme celles
obtenues avec les autres traitements de la RCH, confirment
l’importance d’obtenir une RE dans cette affection.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9080 Conclusion : Les patients traités par IFX et AZA
pour MC présentaient une évolution plus favorable à court
et moyen terme que ceux traités par IFX seul avec moins
d’hospitalisation et moins de résection intestinale au cours du
suivi. L’association de l’AZA à l’IFX permettait de diminuer les
réactions allergiques à l’IFX. Ce travail souligne l’intérêt du
traitement combiné par IFX et AZA dans le traitement de la MC.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9477 60
Cd62l (l-selectin) shedding pour
l’évaluation du blocage fonctionnel
du TNFα chez les patients atteints de
maladies inflammatoires intestinales
traités par agents anti-TNFα : utilisation
clinique et perspectives
Remerciements, financements, autres :
Ce travail a été soutenu par un fond de recherche de la
fondation the Ruth & Arthur Scherbarth.
Références :
1) Patuto, N. Et al. DDW 2011,
Gastroenterol. 140 (5) Suppl. 1 : S-689-90.
P. Juillerat (1), P. Andrew (1), J. Macpherson (1),
E. Slack (1), J. Cahenzli (1), R. Ruetsch (1),
F. Seibold (1), K. Mccoy (1), A. Macpherson (1)
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9078 (1) Berne, SUISSE.
Introduction : L’inhibition du TNFα est devenue centrale
dans l’arsenal thérapeutique des maladies inflammatoires
chronique intestinales (MICI). Toutefois, la durabilité et
l’efficacité de ce blocage n’ont pas été suffisamment bien
étudiées et une meilleure compréhension de ce phénomène est
cruciale tant pour l’évaluation de ces traitement au long terme
que pour la prise de décision médicale. Au-delà du dosage des
taux sériques et des anticorps contres ces médicaments, nous
évaluons, ici, la validité d’un nouveau test destiné à prédire la
réponse cellulaire individuelle au blocage du TNFα.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.49
Patients et Méthodes : Une série consécutive
de patients MICI traités par des agents anti-TNFα (infliximab
(IFX) ou adalimumab) de l’université de Berne a été identifiée
et suivie prospectivement. Le sang frais de ces patients a été
stimulé in-vitro à doses progressives par du TNFα humain ou
par un lipopolysaccharide bactérien (stimulateur des récepteurs
toll). Cette stimulation induit l’activation des granulocytes et
des monocytes qui perdent alors leur marqueur de surface,
le CD62L. L’évolution de la perte du marqueur, mesurée
par cytométrie de flux (réf.1), en fonction des différentes
concentrations de TNFα nous a permis de calculer l’EC50, soit
la concentration de TNF requise pour induire 50% de perte du
marqueur de surface CD62L. La différence de concentration
EC50 avant et après l’administration de l’agent anti-TNFα a été
utilisée pour prédire la capacité de blocage (réponse in vitro au
traitement). Cette prédiction de la réponse a été corrélée au
suivi clinique à long terme des patients afin de déterminer le
pouvoir d’identification de ce test quant à la perte de réponse
clinique.
Résultats :
POSTERS
Entre juin 2012 et octobre 2014, nous
avons collecté prospectivement les données cliniques et le
sang frais de 33 patients MICI avant et après l’administration
de l’inhibiteur du TNFα. Il s’agissait de 25 patients atteints de
maladie de Crohn et 8 de rectocolite ulcéro-hémorragique
(45% de femmes). Le test montre un blocage fonctionnel pour
22 patients répondeurs, tandis que 11 étaient non répondeurs.
Les caractéristiques cliniques entre les 2 groupes étaient
comparables. Parmi les 22 patients ayant une bonne réponse
prédite in vitro au traitement, seul 1 patient était en poussée, sur
la base de l’évaluation clinique des gastro-entérologues MICI
universitaires (PJ, FS, AM), et parmi les 11 non répondeurs
in vitro, 3 n’avaient pas de perte de réponse clinique. Ce
qui donne une sensibilité du test de 95% et une spécificité
de 73%. L’aire sous la courbe (AUC) ajustée pour l’âge est
de 0.81. Des mesure d’anticorps et de taux du médicament
avant la prochaine dose ont été pratiquées chez 15 patients
avec du sérum disponible. Seuls 2 patients ont développé
des anticorps alors que 62% (8/13) des patients restant ont
eu un taux thérapeutique supérieur à 1,5. Pendant le suivi
clinique (durée médiane 22 mois, min. 7- max. 26 ; 53 annéespatients) 14 événements “ importants ” ont été observés (9
poussées traitées par traitement médicamenteux, 3 résections
intestinales et 1 fistule de novo avec 1 récidive) 4 dans le
groupe répondeurs et 10 dans le groupe non répondeurs (9%
vs.. 50% des années de suivi ; p<0.01).
Conclusion : La mesure de la perte du marqueur de
surface CD62L (L-Sélectine) lors de l’activation in vitro des
cellules inflammatoires est le premier test validé de mesure
fonctionnelle de l’efficacité du blocage par des agents antiTNF alpha. Il s’avère un instrument utile afin d’orienter une
prise de décision médicale optimale et rapide concernant ces
thérapies biologiques onéreuses. Des études prospectives
complémentaires sont encore requises avant d’implémenter ce
test dans la pratique clinique.
61
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.50
P.51
Les seuils d’efficacité d’infliximab résiduel
varient en fonction du critère d’efficacité
choisi au cours des MICI
Impact du dosage des métabolites des
thiopurines dans la prise en charge de la
maladie de Crohn
X. Roblin (1), E. Del Tedesco (1), N. Bouarioua (1),
L. Rinaldi (2), J.-M. Phelip (2), S. Paul (1)
M. Ouabid (1), F. Ajana (1), W. Essamri (1),
I. Benelbarhdadi (1), R. Afifi (1), A. Essaid El Feydi (1)
(1) Saint-Étienne; (2) Saint-Priest-en-Jarez.
(1) Rabat, MAROC.
Introduction :
Introduction : L’azathioprine et son métabolite, la
6-mercaptopurine, sont des médicaments clés dans la prise
en charge de la maladie de Crohn. Il est généralement admis
que les 6-thioguanine nucléotides (6-TGN) sont le métabolite
final actif de ces molécules. Il est possible de doser les
6-TGN et la 6-méthylmercaptopurine (6-MMP), métabolites
de l’azathioprine/6-mercaptopurine. L’intérêt du dosage de
ces métabolites dans la prise en charge des patients atteints
de Maladie de Crohn est controversé. Le but de notre étude
est savoir si les taux de ces métabolites corrélaient avec
une rémission ou une hépatotoxicité d’une part et avec les
constations endoscopiques d’autre part et d’évaluer l’impact de
ces dosage dans la prise en charge thérapeutique.
De nombreuses études et métaanalyses ont montré une corrélation entre taux résiduel
d’infliximab (TRI) et rémission clinique. Les cut-off isolés
varient en fonction des techniques utilisées. Aucune étude n’a
recherché si ce cut-off variait en fonction de critère d’analyse
(rémission, cicatrisation muqueuse..). Le but de notre étude a
été de comparer si ce seuil était comparable au cours de la
rémission clinique ou des biomarqueurs dans les MICI.
Patients et Méthodes : il s’agissait d’une étude
observationnelle mono centrique ayant inclus toute MICI
traitée par IFX entre 2010 et 2013 et suivie dans le service.
Les dosages des TRI (Technique ELISA) étaient pratiqués
juste avant une perfusion d’IFX (5 mg/kg) en même temps
que la CRP (mg/L) et que la calprotectine fécale (µg/g selles).
Les scores CDAI ou Mayo partiel était rapporté chez tous les
patients. Etaient exclus les patients non répondeurs primaires
à l’IFX, les patients traités auparavant par un autre anti TNF, et
les patients optimisés à une dose autre que 5 mg/kg/8S ainsi
que la MC anopérinéale exclusive. Une rémission clinique était
définie pour la MC par un CDAI < 150 et pour la RCH par un
score Mayo partiel < 3. Une CRP normale était définie par une
CRP < 5 mg/L chez des patients ayant au début du traitement
une CRP élevée. Une calprotectine fécale était définie comme
normale pour un taux inférieure à 250 µg/g selles. La recherche
d’un cut-off de TRI par analyse d’une courbe ROC a été faite
afin d’isoler un seuil associée à une rémission clinique, une
CRP normale et une calprotectine normale.
Patients et Méthodes : Sur un collectif de 134
patients prenant de l’azathioprine ou de la 6-mercaptopurine,
n’ont été inclus que patients qui remplissaient les critères
de sélection de l’étude, il s’agit de patients traités depuis au
moins un an par immunosuppresseur ayant bénéficié d’un
dosage des métabolites de l’AZA/6MP et d’une évaluation
endoscopique dans la même période.
Résultats :
Au total 16 patients atteints de maladie
de crohn ont remplis les critères de l’étude 11F et 5 H, le
traitement immunosuppresseur a été instauré en raison
d’une corticodépendance chez 8 patients, et en prévention
de la récidive post opératoire après résection iléo-caecale
chez les 8 autres cas, la durée moyenne du traitement
immunosuppresseur est de 3 ans, et le délai moyen du dosage
des métabolites par rapport à l’introduction du traitement
immunosuppresseur est 3 ans, ce délai relativement retardé
du monitorage s’explique par l’introduction récente de ce type
de dosage dans nos laboratoires, Les taux médians respectifs
de 6-TGN et de 6-MMP étaient de 270,8 pmol/8.108 GR (zone
thérapeutique optimale 235-450 pmol/8.108 GR) et de 3108,6
pmol/8.108 GR (zone thérapeutique <5700 pmol/8.108 GR).
12 (75 %) patients avaient une bonne corrélation entre le taux
des 6-TGN et la réponse clinique (asymptomatiques pour
des doses thérapeutique de 6TGN et en poussée pour des
valeurs inférieures à la normale), 6 patients (37,5%) avaient
une bonne corrélation entre le taux des 6-TGN et les données
endoscopiques (rémission endoscopique pour des valeurs
thérapeutiques, et poussée endoscopique pour des valeurs
basses), De plus, aucun cas d’hépatoxicité n’a été observé
même chez les 2 patients qui avaient des taux de 6-MMP >
5,700 pmol/8 x 10 8 érythrocytes. Le dosage des 6 TGN a
permis une adaptation de la posologie dans 6 cas, un arrêt
de l’immunosuppression dans 4 cas, de conclure à une vrai
résistance aux immunosuppresseurs et donc de switcher
vers le remicade dans 4 cas et par faute de moyen vers le
methotrexate dans 2 cas.
Résultats : 213 patients (131 MC, Age moyen : 38+/-
16,2 ans, sex ratio H/F : 0,8, durée d’IFX : 14,9+/-6,3 mois) ont
été inclus. 145 patients étaient en rémission clinique. Les taux
d’IFX moyen étaient significativement plus élevés en présence
d’une rémission (2,6 vs. 1,2 µg/ml ; p<0,01). Le cut-off optimal
associé à une rémission clinque était de 2,1µg/ml (sensibilité :
78% ; spécificité 76%). 85 patients présentaient une CRP
normale sur 140 patients ayant une CRP élevée au début du
traitement. Les taux d’IFX moyen étaient significativement plus
élevés en présence d’une CRP normale (3,5 vs. 1,6 µg/ml ;
p<0,01). Le cut-off optimal associé à une CRP normale était
de 2,9 µg/ml (sensibilité : 69% ; spécificité : 66%). 121 patients
présentaient une calprotectine fécale normale. Les taux d’IFX
moyen étaient significativement plus élevés en présence d’une
calprotectine fécale normale (4,9 vs. 1,7 µg/ml ; p<0,001). Le
cut-off optimal associé à une calprotectine fécale normale était
de 3,9µg/ml (sensibilité : 74% ; spécificité 80%).
POSTERS
Conclusion : le seuil d’infliximab à obtenir varie en
fonction du but thérapeutique choisi dans les MICI. Ce taux
est plus élevé pour l’obtention d’une normalisation d’un
biomarqueur objectif de l’inflammation témoignant d’une
cicatrisation muqueuse (calprotectine fécale) que pour
l’obtention d’une rémission clinique.
Conclusion : Bien que le rôle de ces dosages dans la
pratique clinique reste controversé, ils permettent de vérifier
la compliance médicamenteuse, de décider des modifications
thérapeutiques plus rapidement en cas de réponse incomplète
et également d’optimiser le traitement chez des malades
ayant un métabolisme particulier des thiopurines favorisant
la production de 6-MMP lorsque les taux de 6-TG restent bas
malgré une adaptation de la posologie.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9053 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9675 62
Observatoire Prospectif, longiTudinal
dans la prise en charge thérapeutIque
de la rectocolite héMorragiqUe légère à
Modérée (OPTIMUM) : suivi à 2 ans
une amélioration de l’observance à 2 ans, le taux de patients
ayant une bonne observance du traitement reste faible. La
suite de l’observatoire OPTIMUM permettra d’affiner ces
résultats et notamment d’analyser les rechutes éventuelles sur
les 3 ans de suivi.
S. Nahon (1), G. Bonnaud (2), N. Mammar (3)
Remerciements, financements, autres :
(1) Montfermeil; (2) Cornebarrieu; (3) Gentilly.
Les auteurs remercient tous les médecins qui participent à
l’observatoire OPTIMUM ainsi que l’ANGH et le CREGG pour
leur soutien scientifique.
Introduction : L’observatoire OPTIMUM a été mis en
place en France en 2011. Cet observatoire a pour objectif de
décrire l’évolution et les modalités de prise en charge de la
rectocolite hémorragique (RCH) légère à modérée, d’évaluer
le taux et la durée de la rémission et les facteurs prédictifs de
rechute des patients en poussée.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9692 Patients et Méthodes : Cet observatoire
a inclus les patients de 18 ans ou plus, ayant une poussée
de RCH légère à modérée. Les données des patients sont
recueillies dans un CRF électronique au cours de consultations
réalisées dans le cadre du suivi habituel. A chaque visite, un
questionnaire sur l’observance au traitement était distribué
et complété par le patient. De juin 2011 à juin 2012, 812
patients (51% femmes, âge moyen 45±15 ans) ont été inclus
dans l’observatoire, par 130 gastroentérologues (dont 64%
de gastroentérologues libéraux). Un suivi de 3 ans est prévu.
L’analyse descriptive des données à 2 ans est présentée ici.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.52
Résultats : En août 2014, les données d’une visite
à un an et à 2 ans étaient disponibles chez respectivement
559 (69%) et 393 (48%) des patients. 90 (11%) patients ont
arrêté prématurément l’étude principalement en raison d’une
colectomie pour 10 patients, une modification du diagnostic
pour 4 patients, un décès lié à un thymome malin et 28 perdus
de vue.Selon le score UCCS 437 (78%) patients étaient en
rémission (score 0 à 2) au cours de la première année et 317
(81%) à la 2ème année (Tableau 1).
Tableau 1 : Score UCCS d’activité de la RCH à chaque Visite
Score UCCS d’activité
de la RCH
Un an
(n=559)
Deux ans
(n=393)
Manquant
6 (1,1 %)
1 (0,3 %)
0-2 Rémission
437 (78,2%)
317 (80,7%)
3-5 Activité légère
75 (13,4% )
45 (11,5 %)
6-10 Activité modérée
41 (7,3 %)
30 (7,6%)
POSTERS
Un traitement de la RCH était en cours chez 474 (85%) patients
à 1 an et 327 (83%) patients à 2 ans. Un traitement par 5-ASA
oral était en cours chez 253 (77 %) des patients au moment
de la visite à 2 ans et le même traitement était renouvelé à
l’issue de la consultation chez près de Ÿ des patients. Un
traitement par corticoïdes était prescrit chez 86 (18%) patients
à 1 an et 46 (14%) patients à 2 ans. Moins de 10% des patients
recevaient un anti-TNF à chaque visite annuelle (4% à 1 an et
6% à 2 ans). Les immunosuppresseurs ont été prescrits chez
81 (17%) des patients à 1 an et 59 (18%) patients à 2 ans.
Le questionnaire del’observance du traitement (MMAS-8), était
complété par 370 (78%) et 213 (65%) patients respectivement
à 1 an et 2 ans. L’observance était bonne chez 104 (28%)
patients à 1 an et 83 (39%) patients à 2 ans. Au moins une
rechute de la RCH dans l’année était rapportée chez 183 (33%)
patients à 1 an et 119 (30%) patients à 2 ans. La concordance
entre l’évaluation fonctionnelle globale du patient et celle du
médecin est modérée (coefficients Kappa proches de 0,50).
Un cancer colorectal ou une dysplasie ont été rapporté chez
3 patients. Au moins un événement indésirable a été rapporté
chez 20 patients (3%).
Conclusion : A un et deux ans de suivi de la cohorte
OPTIMUM, le taux de rechute est d’environ 30%. Les 5-ASA
par voie orale sont les traitements les plus prescrits à l’issue de
chaque visite. Le recours à la corticothérapie et aux traitements
par immunosuppresseurs et anti TNF alpha est limité. Malgré
63
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.53
P.54
L’entérocolo-IRM de diffusion
pré-thérapeutique permet de prédire une
rémission après traitement d’induction par
anti-TNFα dans la maladie de Crohn
Efficacité et tolérance des anti-TNFα chez
les patients transplantés hépatiques pour
cholangite sclérosante primitive atteints
de maladie inflammatoire chronique de
l’intestin
A. Buisson (1), C. Hordonneau (1), J. Scanzi (1),
F. Goutorbe (1), M. Goutte (1), B. Pereira (1),
G. Bommelaer (1)
R. Combes (1), R. Altwegg (1), D. Laharie (2),
V. de Lédinghen (2), S. Radenne (3), F. Conti (4),
O. Chazouillères (4), C. Duvoux (5), L. PeyrinBiroulet (6), J. Dumortier (3), V. Leroy (7), X. Treton (8),
F. Durand (8), S. Dharancy (9), M. Nachury (9),
F. Goutorbe (10), G. Lamblin (10), G.-P. Pageaux (1)
(1) Clermont-Ferrand.
Introduction :
Les anti-TNF représentent à l’heure
actuelle la classe thérapeutique la plus efficace dans le
traitement de la maladie de Crohn. Cependant, près d’un
tiers de patients sont non répondeurs primaires aux antiTNF. En raison du coût et des potentiels effets secondaires
non négligeables de ces traitements, établir des facteurs
prédictifs d’efficacité de ces traitements est un enjeu essentiel.
L’entérocolo-IRM de diffusion (DW-MREC) sans préparation
colique ni distension rectale a montré son efficacité dans
la détection et l’évaluation de l’activité inflammatoire de la
maladie de Crohn (MC) 1,2,3.
Le but de notre étude était de rechercher des facteurs IRM
prédictifs de rémission profonde (CDAI < 150 ET CRP < 5) ou
de recours à la chirurgie après 12 semaines de traitement par
anti-TNF.
(1) Montpellier; (2) Pessac; (3) Lyon; (4) Paris; (5) Créteil;
(6) Vandœuvre-lès-Nancy; (7) Grenoble; (8) Clichy-laGarenne; (9) Lille; (10) Clermont-Ferrand.
Introduction
: Le traitement des Maladies
Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI) chez les
patients transplantés hépatiques (TH) pour Cholangite
Sclérosante Primitive (CSP) est complexe dans le contexte
d’immunosuppression et devant le risque d’aggravation de la
MICI après la greffe. L’objectif principal de l’étude était d’étudier
l’efficacité et la tolérance des anti-TNF dans cette population.
Matériels et Méthodes : Il s’agissait d’une
étude descriptive rétrospective multicentrique nationale.
Tous les centres de greffe hépatique adulte français ont été
contactés afin d’identifier les patients ayant bénéficié d’une TH
pour CSP entre Janvier 1985 et Décembre 2012 puis traités
par anti-TNF pour MICI, ont été inclus. Les dossiers médicaux
ont été étudiés pour déterminer l’efficacité clinique après
induction et en fin de traitement ou aux dernières nouvelles,
l’efficacité endoscopique et la tolérance.
Résultats : Dix-huit patients (14 hommes, 4 femmes)
atteints de MICI et transplantés hépatiques pour CSP entre
1989 et 2012, suivis dans 9 des 20 centres de greffe hépatique
adulte français ont été traités entre 2004 et 2014 par anti-TNF
pour MICI après la TH. Tous présentaient une atteinte colique.
L’âge médian au début du traitement par anti-TNF (J0) était de
37.2 ans (24.0-51.9). Le délai médian entre la TH et le J0 était
de 5.9 ans (1.1-20.8). La durée médiane d’évolution de la MICI
au J0 était de 14.1 ans (0.4-27.6).
Sept patients (38.9%) ont reçu de l’infliximab, 7 (38.9%) de
l’adalimumab et 4 (22.2%) successivement les 2 molécules. La
durée médiane de traitement était de 10.4 mois (2.7-30.6) et
le suivi médian après J0 de 20.9 mois (5.0-72.5). Six patients
(33%) étaient traités en combothérapie avec l’azathioprine.
Dix-sept (94.4%) étaient sous tacrolimus et 1 (5.6%) sous
ciclosporine.
Après induction, 16 patients (88.9%) étaient en réponse clinique
dont 10 (55.6%) en rémission clinique. A la date des dernières
nouvelles, 12 patients (66.7%) étaient en réponse clinique dont
7 (38.9%) en rémission clinique. Une amélioration des lésions
endoscopiques était retrouvée chez 9 des 14 patients (64.3%)
ayant eu un suivi endoscopique. Le traitement était poursuivi
chez 10 des 18 patients (55.6%).
Six patients (33.3%) ont présenté au moins une infection au
cours du suivi. Au total, 9 infections ont été répertoriées dont
3 épisodes d’angiocholites à répétition après récidive de
CSP, 2 cas d’infection à Clostridium difficile, 1 bactériémie à
Enterococcus faecalis, 1 infection à CMV, 1 cryptosporidiose
digestive et 1 hépatite virale E chronique.
Trois patients (16.7%) ont développé un cancer colique dont
1 d’évolution fatale. Ils étaient atteints d’une MICI évoluant
depuis respectivement 14, 27 et 28 ans et avaient reçu un
traitement par anti-TNF respectivement 7, 2 et 8 mois avant
le diagnostic de cancer. Une patiente a développé un cancer
du col utérin.
Conclusion : L’efficacité des anti-TNF pour les
patients en poussée de MICI après une TH pour CSP semble
superposable avec celle observée en dehors du contexte de
TH. La tolérance paraît acceptable avec un risque infectieux
inhérent au contexte et au cumul d’immunosuppression. La
surveillance endoscopique avec dépistage de la dysplasie
colique est indispensable dans cette population.
Patients et Méthodes :
POSTERS
40 patients atteints
d’une MC ont été prospectivement et consécutivement inclus
du 01/01/ 2013 au 01/01/2014. Tous les patients inclus
devaient recevoir des anti-TNF pour une MC luminale active
(indication posée selon le jugement du clinicien), à l’exclusion
du traitement préventif de la récidive post-opératoire, ET avoir
un CDAI> 150. Ils ont tous ont eu une DW-MREC selon un
protocole standardisé dans les 4 semaines précédant le début
du traitement par adalimumab (ADA) ou infliximab (IFX). L’ADA
était prescrit selon le schéma 160 mg à S0, 80 mg à S2 puis
40 mg toutes les 2 semaines. L’IFX était prescrit à 5 mg/kg
à S0, S2 et S6. Les paramètres IRM collectés étaient les
suivants : score de Clermont, coefficient apparent de diffusion
(ADC) moyen, ADC minimal, Magnetic Resonance Index
of Activity (MaRIA) moyen, MaRIA total, sténose, dilatation
pré-sténotique, fistule, abcès, signe du peigne (comb sign),
adénopathie mésentérique.
Résultats : La durée moyenne d’évolution de la maladie
et l’âge moyen à l’inclusion étaient de 8,6 ans (± 10,6) et 39 ans
(± 21), respectivement. Parmi les 40 patients, 17 (42,5 %)
étaient fumeurs, 10 (25,0 %) étaient des « early Crohn » selon
la définition de Paris, 9 (22,5 %) avaient un antécédent de
résection intestinale et 13 avaient des lésions ano-périnéales.
Parmi eux, 18 patients (45,0 %) avaient une MC ileale pure
(L1), 5 (12,5 %) une localisation colique pure (L2), 17 (42,5 %)
une atteinte iléo-colique (L3) et 5 (12,5 %) une atteinte du
tube digestif haut (L4). Le phénotype de la maladie était non
sténosant non fistulisant (B1), sténosant (B2) et fistulisant
(B3) chez 12 (30,0 %), 17 (42,5 %), et 11 (27,5 %) patients,
respectivement. Tandis que 19 patients recevaient de l’IFX
(52,5 %), 21 étaient traités par ADA (52,5 %). Parmi eux,
16 patients (40,0 %) recevaient des thiopurines de manière
concomitante. A l’inclusion, le CDAI moyen était de 237 (± 56)
et la CRP moyenne de 37,7 mg/L (±52,0).
Parmi l’ensemble des critères IRM étudiés, seul un ADC
moyen bas (témoignant d’un caractère inflammatoire plus
marqué) était prédictif d’une rémission profonde à S12 (1,88
vs. 2,05 ; p = 0,027) alors qu’aucun critère IRM ne permettait
de prédire le recours à la chirurgie à S12.
Conclusion : L’activité inflammatoire évaluée par IRM
de diffusion est prédictive d’une rémission après un traitement
d’induction par anti-TNF. L’entéro-colo-IRM de diffusion est
donc un outil efficace dans la détection et l’évaluation de
l’activité inflammatoire de la MC mais aussi prédictif d’une
rémission après traitement par anti-TNF.
Références : (1) Buisson A et al., Aliment Pharmacol
Ther 2013 ; 37 : 537-45. (2) Hordonneau C et al., Am J
Gastroenterol 2014 ; 109 : 89-98. (3) Caruso A et al. Inflamm
Bowel Dis 2014 ; 20 : 1575-83.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9059 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9696 64
P.56
Maladie de Crohn du grêle en rémission
sous infliximab : recherche de facteurs
prédictifs de rechute clinique, à
l’entéro-IRM
La dissection sous-muqueuse au niveau
de l’intestin grêle - Une nouvelle technique
L. Clavel (1), M. Cuilleron (1), S. Strobel (1),
C. Jarlot (1), E. Del Tedesco (1), M. Lamure (2),
G. Duru (2), J.-M. Phelip (1), X. Roblin (1)
(1) Strasbourg.
(1) Saint-Étienne; (2) Lyon.
une ablation ‘en bloc’ des lésions même plates d’une taille de
plus de 2 cm. En même temps elle réduit le taux de récidives
en cas de résection macroscopiquement complète sur un
minimum. Par contre cette technique n’est pas encore établie
au niveau de l’intestin grêle et globalement peux de centres la
pratiquent jusqu’à présent.
J. Hochberger (1), I. Tchoumak (1), E. Wedi (1),
A. Sportes (1)
Introduction : La dissection sous-muqueuse permet
Introduction : L’entéro IRM est validée comme
examen de référence dans l’évaluation au diagnostic d’une
maladie de Crohn grêlique. En revanche, la valeur prédictive
de rechute de l’entéroIRM n’a jamais été étudiée. Le but de
cette étude a été de rechercher des signes radiologiques en
entéroIRM prédictifs d’une perte de réponse.
Patients et Méthodes :
De 12-2013 jusqu’à
09-2014 une totalité de 6 dissections sous-muqueuses au
niveau de la papille, du jejunum et de l’iléon ont été effectué
dans 5 patients à cause de lésions mucosales de ≥2 cm. Deux
résections étaient effectuées au niveau de la papille, une au
niveau du jéjunum à 50 cm distal Treitz et trois au niveau
d’un réservoir grêlique après colectomie pour adénomatose
familiale (f = 3, m = 2 ; 43 - 83 ans). Toutes les interventions
étaient effectuées au bloc opératoire sous anesthésie générale
et sous CO2. Après marquage et injection généreuse de
Voluven 6% / Indigocarmin (0,5 ml 0,8%/ 500 cc) l’incision
et dissection sous-muqueuse était effectuée en utilisant un
Flushknife d’une longueur de 1,5 mm.
L’instrument permet en combinaison avec une pompe électrique
une ré-injection répétitive de la solution à macromolécules
pendant la dissection sous-muqueuse.
Pour les deux résections au niveau de la papille un latéroscope
seul ou en combinaison avec un gastroscope à double canal
opératoire était utilisé, au niveau du jejunum un coloscope à
haute résolution et dans les trois patients avec un réservoir
grêlique artificiel un gastroscope à canal unique ou double
étaient utilisés. Tous les patients donnaient leur consentement
écrit après discussion des différentes méthodes standards
alternatives et les risques potentielles de l’intervention.
Matériels et Méthodes : Au cours d’une
étude prospective monocentrique, nous avons inclus tout
patient atteint d’une maladie de Crohn grêlique en rémission
clinique (CDAI<150) depuis au moins 3 mois sous Infliximab
(IFX) en traitement d’entretien. Les caractéristiques cliniques
et biologiques des patients inclus ont été recueillies. Chaque
patient a bénéficié d’une entéroIRM, relue par un radiologue
expert et un observateur, en aveugle des données cliniques
et biologiques. Les patients ont ensuite été suivis au moins
6 mois. La rechute clinique, critère de jugement principal, a
été définie comme l’apparition de symptômes nécessitant
un changement thérapeutique (optimisation, changement de
traitement ou chirurgie) dans les 6 mois après inclusion.
Résultats : 56 patients (âge moyen 35.8 ans, sexe ratio
H/F 2.1, durée moyenne d’évolution de la maladie 8.9 ans,
tabagisme actif 23%) ont été inclus. 16 patients (28.6%)
ont rechuté dans les 6 mois (délai moyen 4.6 mois). Les
caractéristiques cliniques des patients étaient comparables
chez les rechuteurs et les non rechuteurs. Dans le groupe
non rechuteurs, 15/40 (37.5%) avaient une IRM strictement
normale ou avec signes inflammatoires minimes versus 4/16
(25%) dans le groupe rechuteurs. En analyse univariée, le
seul facteur significativement prédictif de rechute clinique en
enteroIRM était la présence d’un hypersignal T1 en couche :
(OR = 4.71, IC95 : 1.31-16.94, p = 0.017). Après intégration de
nos données dans un modèle bayésien, la récidive clinique était
fortement influencée par l’association d’une CRP anormale, un
épaississement pariétal, une diminution du calibre luminal, la
présence d’ulcérations profondes et l’absence d’hypersignal
T2, (la probabilité passant de 28.57% a priori à 92.84% a
posteriori).
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.55
Conclusion : L’entéroIRM ne peut pas, à l’heure
actuelle, être proposée comme un examen prédictif de rechute
clinique chez des patients porteurs d’une maladie de Crohn
grêlique en rémission clinique sous IFX. Cependant, après
intégration des données dans un réseau bayésien, il semblerait
exister un arbre de maximisation probabiliste de la récidive
basé sur les signes d’IRM, mais ces résultats devront être
confirmés par une étude prospective avec un grand nombre
de patients.
Conclusion : La dissection sous-muqueuse au niveau
de l’intestin grêle semble faisable mais nécessite l’expertise et
l’environnement d’un centre spécialisé. Elle offre une résection
‘en bloc’ comme alternative à multiples résections ‘piecemeal’
en plusieurs sessions. A cause de la finesse de l’intestin grêle
et le risque élevé de complications dans toutes les techniques
de résection cette méthode doit être évaluée dans des études
prospectives avec des nombres de patients plus importants
avant une conclusion définitive.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9281 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10067 65
POSTERS
Résultats : Dans 5 des 6 dissections et dans 4 des 5
patients une résection ‘en bloc’ de la lésion plus marge de
sécurité était possible sans complication (83%). Un patient
avec une lésion papillaire de 2,5 cm nécessitait une conversion
chirurgicale à cause d’une résection difficile et une situation
locale incertaine. La suite clinique était par contre sans
complications. Le terrain de résection (tr) respectivement la
pièces réséquée ‘en bloc’ (4/5) mesurait entre 2x1,5 cm et
10x3 cm. Dans 5 des 6 cas l’histo-pathologie montrait des
dysplasies de bas grade. Dans une patiente avec un syndrome
d’intestin court sur adénomatose familiale le résultat histopathologique de la pièce de résection de 6,2x4,8 cm montrait
un adénocarcinome focal (pTis) réséqué R0.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.57
P.58
L’injection haute pression de glycérol
à l’aide de l’hybrid knife est possible
et augmente la facilité et la vitesse de
dissection sous-muqueuse chez le
porcelet anesthésié
L’endomicroscopie confocale en routine
sur un plateau hyper-spécialisé dans la
prise en charge de la pathologie digestive
par mucosectomie, dissection sousmuqueuse, prothèses et ponctions :
résultats des 15 premiers mois
d’utilisation
J. Jacques (1), D. Sautereau (1), P. Carrier (1),
T. Tabouret (1), V. Valgueblasse (1), M. DebetteGratien (1), A. Le Sidaner (1), C.-Y. Couquet (1),
V. Loustaud-Ratti (1), R. Legros (1)
J.-M. Canard (1) (1) Paris.
(1) Limoges.
Introduction : L’endomicroscopie confocale par
minisonde (ECM) est une technique d’imagerie permettant de
réaliser un examen microscopique extemporané d’une lésion
avant traitement ou pour contrôler la qualité du traitement
endoscopique.
Cette technique est de plus en plus utilisée dans la pratique
courante. Les études de cas proposées offrent un exemple
d’utilisation en routine sur un plateau hyper spécialisé dans la
prise en charge de la pathologie digestive par mucosectomie,
dissection sous muqueuse, prothèses et ponctions.
Introduction :
Le couteau hybride «Hybridknife»
(ERBE, Tubingen, Germany) permet d’injecter sous pression
et de disséquer avec le même instrument. Cet instrument a
déja montré une augmentation de la vitesse de dissection et
une diminution du risque de perforation dans les procédures
de dissection sous muqueuse. Un mélange à base de Glycerol
est le soluté d’injection de choix pour les experts japonais car
il permet un soulévement durable des lésions à réséquer.
La combinaison de l’utilisation de l’hybridknife et du glycerol
injecté à haute pression n’a jamais été évaluée à ce jour.
Matériels et Méthodes : En 15 mois de pratique
(du 16 Mai au 1 Octobre 2014), au cours de 891 endoscopies,
106 procédures d’ECM ont été réalisées. Dans 99 cas,
l’examen de l’anatomopathologiste permettait de vérifier les
conclusions de l’examen microscopique par minisonde ; dans
5 cas, la biopsie n’avait pas été réalisée et dans un cas le
Cellvizio n’obtenait pas d’images en raison d’une lésion trop
difficile à atteindre.
Parmi ces 106 procédures, 6 sont présentées :
- une au niveau de l’œsophage montrant l’utilité de l’ECM pour
retrouver une zone de dysplasie sur un Endobrachyœsophage
étendu avant mucoscectomie suivie d’une destruction par
BARRX
- une au niveau du colon montrant l’utilité de l’ECM pour
différencier les polypes festonnés des polypes hyperplasiques
afin de réaliser une résection immédiate
- une au niveau de l’estomac montrant l’utilité de l’ECM pour
retrouver une zone de dysplasie gastrique au sein de plusieurs
anomalies de relief et la traiter par dissection sous-muqueuse
- une au niveau du duodénum montrant l’utilité de l’ECM
pour différencier un granulome inflammatoire d’un résidu
adénomateux justifiant un traitement par ARGON et/ou une
mucosectomie sur une cicatrice duodénale ou colique droite
pouvant être source de complications majeures
- une au niveau des voies biliaires montrant l’utilité de l’ECM
pour le diagnostic du cholangiocarcinome (1) immédiat
permettant de choisir la prothèse la plus adaptée à la situation
- une au niveau du pancréas montrant l’utilité de l’ECM pour
le diagnostic différentiel des kystes du pancréas (séreux,
mucineux, faux kyste et forme kystique des tumeurs
neuroendocrines).
Matériels et Méthodes : Nous avons réalisé
une étude prospective comparative non randomisé comparant
chez des porcelets anesthésiés des ESD gastriques réalisés
à l’aide d’hybridknife injectant sous pression du glycérol à des
ESD gastriques réalisés à l’aide d’hybridknife injectant sous
pression du sérum physiologique comme recommandé par le
fournisseur. 20 dissections gastriques ont été réalisées (10 par
groupe) chez 4 porcelets anesthésiés. La vitesse de dissection
(mm2/min), La taille du spécimen, le taux de résection
monobloc, et les taux de perforation et de saignement ont été
analysés de façon prospective. L’évaluation du confort et de
la sensation de sécurité ont été analysé à l’aide d’une échelle
numérique (0 confort minimal, 10 confort maximal).
Résultats : L’injection sous pression de glycérol à l’aide
de l’hybridknife a été possible sans complication. La vitesse
de dissection était significativement augmentée dans le groupe
Glycérol (27.44 vs.. 16.44 mm2/min ; p<0.001). Le score de
confort était significativement meilleur dans le groupe Glycerol
par rapport au groupe NaCl (5.9 vs.. 2.9 ; p<0.001) indiquant
que les opérateurs se sentaient plus à l’aise et plus en
sécurité en utilisant du Glycérol avec l’hybridknife. Il n’existait
aucune différence en terme de complications (perforation et
saignement).
POSTERS
Discussion
: La dissection sous muqueuse
endoscopique est une technique difficile d’apprentissage
longue en particulier dans les pays occidentaux dont
l’épidémiologie des tumeurs digestives superficielles ne
permet pas l’apprentissage classique par compagnonage. La
création d’un soulévement satisfaisant est l’étape préliminaire
indispensable condtionnant à la fois l’efficacité et la sécurité de
cette procédure. L’utilisation d’un seul outil hybride permettant
de réaliser toutes les étapes de la dissection a déja montré
un gain de temps par rapport aux couteaux classiques en
particulier chez des praticiens débutants. Cependant le serum
physiologique est jusqu’ici le seul soluté ayant été injecté
à haute pression chez l’homme alors que des soluté plus
visqueux dont le glycerol sont les soluté de base chez les
experts japonais au vu de leur efficacité supérieur en terme
de soulévement et de durabilité de celui-ci. Cette étude est
la première étude in-vivo démontrant la possbilité d’injection
haute pression de Glycerol à l’aide du couteau hybride
«Hybrid-knife».
Résultats :
Pour ces 106 premières procédures
réalisées lors des 15 premiers mois d’utilisation de l’ECM, la
répartition était la suivante : 6 cas au niveau de l’œsophage
(6%), 7 au niveau cardia (7%), 10 au niveau de l’estomac (9%),
11 au niveau du duodénum (10%), 1 au niveau du grêle (1%),
52 au niveau du colon (49%), 9 au niveau des voies biliaires
(8%), 6 au niveau de l’ampoule de Vater (6%), 3 au niveau du
rectum (3%) 1 au niveau du pancréas (1%).
Les résultats ont été les suivants : dans 82 cas (soit 83%),
le diagnostic de l’ECM était en accord avec le diagnostic de
l’anatomopathologiste. Dans 13 cas (13% des cas, 4 cas au
niveau cardia EB0, 2 au niveau de l’estomac, 3 au niveau des
cicatrices de mucosectomie du colon, 2 au niveau d’un polype
du colon, 1 au niveau de l’ampoule de Vater, 1 au niveau du
duodénum), l’ECM avait sur-évalué la lésion. Dans 4 cas (4%
des cas avec 2 cas au niveau d’un polype du colon, 1 cas au
niveau des cicatrices de mucosectomie gastrique, 1 cas au
niveau d’une lésion œsophagienne) ), l’ECM ne concordait pas
avec le diagnostic de l’anatomopathologiste.
Conclusion : Dans un modèle in-vivo, l’injection haute
pression de glycérol à l’aide de l’hybridknife est possible et
augmente la vitesse de dissection et le confort de l’opérateur
par rapport à l’utilisation classique injectant du sérum
physiologique.
Références :
Lingenfelder T et al. Combination of
water-jet dissection and needle-knife as a hybrid knife simplifies
endoscopic submucosal dissection. Surg Endosc 2009.
Pioche M et al. High-pressure jet injection of viscous solutions
for endoscopic submucosal dissection : a study on ex vivo pig
stomachs. Surg Endosc 2014.
Conclusion :
Les biopsies optiques ont été utiles
dans la prise en charge des lésions de tout le tube digestif (et
ceci dans 106 cas sur 891, soit 11,9% des cas) avant E.M.R,
E.S.D, la pose de prothèses biliaires, le traitement des kystes
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10049 66
Efficacité de la dissection sousmuqueuse de larges lésions rectales
superficielles grâce à une formation
continue sur cochon : étude prospective
monocentrique
Références : (1) M. Giovannini, F. Caillol, E. Bories,
G.M. Monges, Emid Study : Final Results of a Prospective
Bicentric Study Assessing Probe-Based Confocal Laser
Endomicroscopy (pCLE). Impact in the Management of Biliary
Strictures, Gastrointestinal Endoscopy, May 2013.
J. Jacques (1), R. Legros (1), P. Carrier (1),
V. Valgueblasse (1), A. Le Sidaner (1), M. Debette-Gratien (1),
T. Tabouret (1), R. Daloko (1), V. Loustaud-Ratti (1),
D. Sautereau (1)
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9918 (1) Limoges.
Introduction : La dissection sous muqueuse
est une technique difficile devenue sous l’impulsion des
experts japonais la technique de résection endoscopique de
référence des tumeurs digestives superficielles étendues.
La différence d’épidémiologie avec les pays occidentaux
rend l’apprentissage par compagnonage non possible en
France. Les premiers résultats occidentaux publiés au niveau
des lésions rectales sont loin des résultats japonais. Nous
proposons un modèle d’apprentissage et de formation continue
sur cochon anésthésié permettant la réalisation efficace de
dissection sous muqueuse de larges lésions rectales.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.59
pancréatiques et pour contrôler la nature des résidus éventuels
sur cicatrice d’E.M.R ou E.S.D.
Matériels et Méthodes : Après une formation
à la technique lors d’un workshop sur 48h (IRCADE 2012) ; 19
lésions rectales humaines de grandes tailles ont été réséquées
par ESD en alternance avec 37 lésions gastriques virtuelles
sur cochon anésthésié entre décembre 2012 et octobre 2014.
Toutes les dissections ont été réalisées à l’aide d’un hybridknife
de type T (Erbe Medical, Allemagne).Il s’agit d’une double
cohorte prospective humaine (ESDs rectales) et porcine (ESDs
gastriques).
Résultats :
Discussion : Les recommandations européennes
stipulent la réalisation de 5 dissections gastriques sur modèle
animal et l’observation de 15 cas chez un expert avant de
débuter la dissection sous muqueuse. Cependant les premiers
français d’une étude prospective multicentrique après une telle
formation sont décevants avec un taux de résection monobloc
oscillant entre 64% des cas et un taux de résection complète
à 53% et un taux de perforation de 18%. Une des principales
raisons de ces résultats est le manque de recrutement initial
des centres se lançant dans cette nouvelle procédure rendant
rapidement la formation animale initiale lointaine.
Conclusion :
L’utilisation d’un modèle porcin in-vivo
permet de compenser le manque de recrutement initial et ainsi
d’obtenir de résultats proches de ceux publiés par les équipes
expertes japonaises pour la dissection sous muqueuse
endoscopique de larges lésions rectales superficielles.
67
POSTERS
Lésions gastriques sur cochon : 38 ESDs
gastriques ont été réalisées sur 10 cochons. 37/38 (97,3%)
ont été monoblocs. 2,7% (1/38) de perforation et 18,4% (7/38)
de saignement ont été déplorés. La surface moyenne étéait
de 1128 mm2, pour une durée moyenne de procédure de
50,9 min soit une vitesse moyenne de 22,16 mm2/min. La
vitesse de dissection était significativement inférieure lors des
10 première dissection gastrique en mm2/min par rapport à
chaque groupe de 10 dissections gastriques suivantes (15,7
vs. 24,83 ; vs. 28,49 et vs. 21,93 mm2/min. P<0,05)
Lésions rectales humaines : 19 lésions rectales ont été réalisées.
Seule la première dissection rectale n’a pas été réséqué en
monobloc (18/19 = 94,7 % de monobloc). 84,2% (16/19)
étaient des lésions villeuses, 52,6% (10/19) comportaient des
lésions d’adénocarcinome in situ. La taille moyenne des plus
grand et plus petit diamètre était respectivement de 58,8 et
45,5 mm. La surface moyenne était de 2494 mm2, pour une
durée moyenne de procédure de 227 min soit une vitesse
moyenne de 11,7 mm2/min.La durée moyenne de séjour
était de 4 jours. La vitesse était significativement supérieure
lors des 10 dernières ESDs comparées aux 9 premières (7,08
vs. 15,8 mm2/min ; p < 0,05). Les marges étaient saines dans
15/19 des cas soit 78,9% de R0. Aucune récidive à 3 mois
(0/13) et à 1 an (0/5) n’ a été observé. 1 seule perforation
(2,6%) traitée endoscopiquement a été observé et 3 patients
(15,7%) ont presenté une hémorragie retardée traitée par voie
endoscopique.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.60
Références : Deprez P, et al. Current practice with
endoscopic submucosal dissection in Europe : position
statement from a panel of experts. Endoscopy. 2010 Jul 9 ; 42
(10) : 853-8.
Rahmi G, et al. Endoscopic submucosal dissection for
superficial rectal tumors : prospective evaluation in France.
Endoscopy. 2014 (epub ahead of print).
Création d’un modèle de fistule
œso-cutanée chez le porc selon une
technique combinée endoscopicochirurgicale
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10044 (1) Paris; (2) Strasbourg; (3) Nice; (4) Marseille.
G. Rahmi (1), S. Perretta (2), L. Pidial (1),
G. Vanbiervliet (3), P. Halvax (2), A. Legner (2),
M. Barthet (4), V. Lindner (2), B. Dallemagne (2),
C. Cellier (1), O. Clément (1)
Matériels et Méthodes : Au total, 8 porcs ont été
nécessaires (8 femelles, 6 porcs jeunes et 2 adultes) pour créer
13 fistules. Après incision et dissection des tissus du cou sous
AG, l’œsophage était repéré et incisé en s’aidant de la lumière
de l’endoscope. Une ou deux prothèses (queue de cochon (10
fr) ou drains de Kehr (9 fr) ) étaient placées entre la lumière de
l’œsophage et la peau grâce à l’utilisation d’un fil guide. Elles
étaient laissées en place pendant 30 jours. Pour 4 fistules, la
voie échoendoscopique seule a été utilisée : après repérage de
l’épine dorsale et des vaisseaux, une ponction transpariétale
(aiguille de 19 G, Cook) a permis de coulisser une prothèse
plastique en queue de cochon (7 fr, 10 cm) sur un fil guide.
La fixation cutanée des prothèses était faite par 10 points
de sutures. Un contrôle endoscopique et une fistulographie
étaient réalisés à J30, juste après l’ablation des prothèses, et
à J45 avant l’euthanasie. Une comparaison de la qualité de la
fistule a été faite en fonction du nombre de prothèses utilisées
(1 vs. 2) et de l’âge du porc (jeune vs.. Adulte).
Résultats :
Aucune complication n’est survenue.
Le trajet fistuleux a été créé avec 1 (groupe 1, n = 6) ou 2
prothèses en parallèle (groupe 2, n = 7). Au début de l’étude,
une migration précoce et complète est survenue dans 3 cas
(groupe 1) entrainant une fermeture de la fistule (exclues de
l’analyse finale). Une migration partielle (n = 3) entre J8 et
J10 a nécessité une reprise sous AG pour repositionnement
et nouvelle fixation par des points de sutures. A J30, après
ablation des prothèses, le diamètre mesuré de l’orifice externe
était plus important dans le groupe 2 (5,2 ±1,1 vs. 2,6 ±0,4)
et l’aspect de l’orifice interne endoscopique plus souvent
inflammatoire (5/7 ; 72% vs. 1/3 ; 33%). La fistulographie a
montré un trajet fistuleux dans tous les cas, associé à un ou
plusieurs abcès. A J45, le trajet fistuleux était encore présent
dans 100% des cas. L’orifice externe s’était refermé dans 3/3
cas dans le groupe 1 et seulement 1/7 cas dans le groupe
2. L’orifice interne était perméable dans 9/10 des cas (1 cas
une fermeture complète). Une fine couche de muqueuse a
nécessité l’utilisation d’un cathéter pour retrouver le trajet
fistuleux (6 cas, dont les 3 cas dans le groupe 1). L’analyse
histologique a montré un trajet fistuleux dans 100% des cas.
Les porcs adultes par rapport aux jeunes, avaient des fistules
plus souvent multiples (1 à 2 vs.. 1 à>3), avec plus de nécrose
fibrino-leucocytaire et une épaisseur maximale de la fibrose
plus importante (0,3 à 0,9 cm vs.. 0,6 à 1 cm). En revanche
l’apparition d’une ré-épithélialisation du trajet fistuleux était
comparable (un cas dans chaque groupe).
POSTERS
Discussion : L’utilisation de 2 prothèses en parallèle
semble plus efficace en raison du passage en continu par
capillarité des sécrétions digestives entre les 2 prothèses
pendant un mois. D’autre part, les porcs adultes semblent
mieux adaptés à la création d’un tel modèle en raison de leur
moins bonne capacité de cicatrisation.
Remerciements, financements, autres :
Financement IHU Strasbourg (Projet ITECGI).
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9777 68
P.62
Nouveau modèle de côlon de bovin pour
apprendre la dissection colorectale en
Europe : protocole de préparation et
validation par deux endoscopistes en
formation
Efficacité du clip OTSC® pour les fistules
et perforations compliquant une chirurgie
ou une endoscopie. Série prospective de
21 cas successifs
J. Deflandre (1), A.-C. Dandrifosse (1),
M. Demarche (1),
D. Dresse (1),
N. Kotzampassakis (1), B. Delhougne (1),
A. Vijverman (1), A.-M. Frère (1), J. Deflandre (1)
M. Pioche (1), J. Rivory (1), G. Aguero Garcete (1),
O. Guillaud (1), C. Lafon (1), T. Uraoka (2),
N. Yahagi (2), T. Ponchon (1)
(1) Lyon; (2) Tokyo, JAPON.
(1) Liège, BELGIQUE.
Introduction : L’ESD est la technique de reference
pour la resection En Bloc des lesions de plus de 20 mm du
tube digestif. Cependant, c’est une technique difficile, longue
et risqué. Pour réduire les risques des premières procedures,
il est recommandé de travailler sur des modèles aniamaux et
l’estomac de porc a été le plus étudié. Cependant, ce dernier
est épais et assez facile en comparaison du colon humain et
nous avons besoin de modèles dédiées à l’apprentissage de la
dissection colo-rectale. Dans cette etude, nous avons define
un nouveau modèle de colon de bovin pour apprendre la
dissection rectale en rétrovision. Nous rapportons la première
evaluation de ce modèle.
Introduction : Depuis quelques années, le traitement
de première ligne des perforations digestives glisse du domaine
chirurgical à celui de l’endoscopie grâce au développement de
divers matériels et techniques.
Le clip OTSC° Ovesco° présente l’avantage d’une suture séroséreuse accessible même pour des brèches de grande taille.
Notre travail rapporte les résultats obtenus avec ce dispositif
utilisé dans un centre hospitalier régional.
Patients et Méthodes : Entre le 27 mai 2010 et le 10
octobre 2014, 21 patients ont bénéficiés d’une procédure
interventionnelle utilisant un ou plusieurs clips OTSC°, ils ont
tous été inclus dans notre étude.
Il s’agissait de :
- 11 (52%) perforations endoscopiques (3 résections
muqueuses, 4 colonoscopies, 1 cholangiographie rétrograde,
1 retrait de gastrostomie, 1 dilatation, 1 kysto-gastrostomie),
- 8 (38%) fistules post chirurgicales (4 chirurgies bariatriques, 1
iléo-colectomie, 1 CHIP + gastrectomie, 1 pancreatectomie, 1
pneumectomie + œsophage post radique),
- 1 (5%) perforation spontanée du duodénum,
- 1 (5%) fistule trachéo- œsophagienne après trachéotomie.
Patients et Méthodes : Dans un premier temps,
nous avons préparé 6 colons de bovin afin de préciser le
protocole de preparation et tester la dissection avec le Dual
Knife® et le bistouri Nestis® avec 12 procédures. Dans
un second temps, deux endoscopistes expérimentés sans
expérience préalable en ESD ont mené 62 procédures de
30 mm sur 8 modèles préparés selon le protocole prédéfini.
L’âge du bovin dont était prélevé le colon était noté ainsi
que le caractère complet de la résection, la survenue d’une
perforation, le temps de procédure et le volume de sérum
physiologique injecté.
Résultats : Un protocole précis de décongélation,
de préparation et de marquage a été élaboré. Les deux
étudiants ont obtenu 89.1% de résections en bloc avec 6.2%
de perforation. Une large hétérogénéité est apparue d’un
intestin à l’autre en terme de soulèvement sous muqueux et de
vitesse de dissection. Cette différence était significativement
liée à l’âge du bovin prélevé, les jeunes animaux de moins de
12 mois ayant une sous-muqueuse trop fine pour permettre
des procédures reproductibles. Ainsi les taux d’échecs et
la vitesse de dissection étaient significativement différents
chez les veaux et les bovins adultes. Une progression était
significativement constatée pour les deux étudiants entre la
première et la deuxième moitié du protocole avec 0.49 et 0.59
cm2/min.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.61
Résultats :
Dans 15 cas (71%) nous avons obtenu
une fermeture immédiate et définitive, parmi ceux-ci, les 11
patients chez lesquels la suture a été réalisée pour perforation
endoscopique.
Les 4 fistules survenues après une chirurgie bariatrique
ont nécessité un traitement endoscopique complémentaire
(prothèse) en raison de la persistance ou la récidive fistuleuse.
Quant à la fistule oeso-pleurale sur œsophage post radique
et celle survenue au niveau gastrique chez le patient ayant
subi une pancréatectomie, elles ont nécessités des soins
de drainages externes prolongés mais leur évolution a été
favorable.
En dépit d’une suture endoscopique efficace, 3 (14%)
patients sont décédés dans les 4 semaines suivant le geste
thérapeutique (1 insuffisance respiratoire, 1 sepsis, 1 limitation
de soins chez une patiente âgéeayant présenté un AVC avec
séquelles majeures).
Discussion : Ce modèle bovin, facile à obtenir, semble
adapté à l’apprentissage de la dissection rectale en rétrovision
et semble plus exigent que l’estomac de porc qui est associé à
un risque très faible de perforation. De plus, il peut constituer
un modèle évolutif car il est possible de travailler de plus en
plus haut dans le colon avec un intestin de plus en plus fin.Il
faut cependant prendre garde à l’âge du bovin et utiliser des
colons de bovins adultes pour avoir une sous-muqueuse de
bonne qualité permettant des expériences reproductibles.
Nos résultats confirment la grande
efficacité du clip OTSC° dans le traitement des perforations
endoscopiques. Dans notre expérience, son intérêt paraît
moins probant pour la fermeture des fistules post opératoires,
notamment après chirurgie bariatrique. Dans ces situations
plus complexes, la suture OTSC associée à des traitements
endoscopiques et locaux complémentaires a, toutefois, permis
d’éviter le recours à la chirurgie.
Conclusion :
Le colon de bovin adulte préparé est
un bon modèle pour apprendre l’ESD rectale en rétrovision.
L’épaisseur de l’intestin est proche de celle de l’intestin humain.
Une validation à plus grande échelle de ce modèle est prévue
avec un nombre plus important d’étudiants.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9706 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9061 69
POSTERS
Conclusion :
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.63
P.64
Traitement endoscopique de l’obésité
et du diabète de type 2 par manchon
duodéno-jéjunal Endobarrier® : étude
pilote
Intérêt de la vidéocapsule dans les
hémorragies digestives obscures
H. El Bacha (1), F. Ouiazza (1), M. Salihoun (1),
I. Serraj (1), M. Bakkar (1), I. Ait Ahmed (1),
A. Bargach (1), M. Sokpon (1), L. Amrani (1),
M. Acharki (1), N. Kabbaj (1)
J. Branche (1), R. Caiazzo (1), H. Verkindt (1),
F. Torres (1), M. Pigeyre (1), V. Maunoury (1),
F. Pattou (1)
(1) Rabat, MAROC.
(1) Lille.
Introduction
: Les hémorragies digestives
obscures (HDO) sont définies par un saignement digestif
d’origine indéterminé après la réalisation d’une Fibroscopie
œsogastroduodénale et une iléocolonoscopie, ils comprennent
les hémorragies digestives extériorisées (HDE) et les
hémorragies digestives occultes. Le but de notre travail est
d’objectiver les principales lésions responsables des HDO.
Introduction :
La chirurgie bariatrique reste invasive
et diverses alternatives endoscopiques se développent. Dans
cette étude pilote, nous rapportons notre expérience de la mise
en place par voie endoscopique du manchon duodénojénjunal
Endobarrier®, de ses complications et de ses résultats
métaboliques.
Matériels et Méthodes :
Patients et Méthodes : Dix patients (7F/3H)
ont bénéficié de la mise en place d’un Endobarrier,
après préparation nutritionnelle préopératoire similaires
aux recommandations de l’HAS dans la prise en charge
chirurgicale de l’obésité sévère. L’Endobarrier®, estimé
comme le dispositif endoscopique le plus abouti aujourd’hui,
est une prothèse textile tubulaire qui recouvre le duodénum
et le jéjunum proximal en isolant le bol alimentaire du flux
bilio-pancréatique sur une distance de 60 cm. La prothèse
est mise en place sous anesthésie générale par un binôme
endoscopiste-chirurgien. L’implantation du dispositif est prévue
pour une durée maximale de 12 mois.
La sortie était autorisée le lendemain de l’intervention après
un contrôle par un transit oesogastroduodénal. Les patients
étaient revus à 15 jours, 1 mois, 3 mois, 6 mois et 1 an de
l’intervention.
Il s’agit d’une étude
rétrospective, effectuée durant la période 2001-2014 au service
des EFD-HGE de l’Hôpital Ibn-Sina, incluant l’ensemble des
patients ayant bénéficié d’une VCE pour HDO. Les paramètres
notifiés ont été : l’âge, le sexe, l’anémie, les comorbidités, le
type d’hémorragie et le résultat de l’examen.
Résultats :
113 patients ont été inclus dans notre
étude, 59% de femmes 41% d’hommes pour un âge moyen de
51 ans (19-85). 41% des patients ont bénéficié d’une VCE pour
HDO contre 59% pour HDE dont 54 mélénas 11 rectorragies.
39% des patients présentaient des antécédents ou des tares
associés : 16,5% une cardiopathie ischémique, 10% une
insuffisance rénale chronique, 1 une maladie rendu Osler, 1
une spondylarthrite ankylosante, 1 une ingestion de caustique.
Le taux d’hémoglobine moyen était de 7,5 g /dl (2,5 et 10g/dl)
83% des patients ont nécessité une transfusion.
Les lésions retrouvées étaient des lésions d’angiodyplasies
gréliques dans 39% des cas, un processus tumorale dans
19% des cas, un aspect non concluant dans 16% cas, un
saignement actif en rapport avec une prise AINS dans 10%
cas, des lésions de la maladie de Crohn dans 5% cas, un
polype iléale dans 1% des cas, une hernie hiatale avec lésion
hémorragique et ulcérative de la grosse tubérosité dans 1%
des cas, un aspect en faveur de la maladie cœliaque dans 1%
des cas, un corps étranger dans 1% des cas.
Résultats : Avant l’intervention, le poids moyen était de
106,5 kg [87 ; 135] avec un IMC moyen de 38 ± 5 kg/m2 [31 ;
46]. Huit patients étaient diabétiques (5 sous antidiabétiques
oraux seuls, 3 sous insuline), 2 patients étaient pré-diabétiques.
L’HbA1C moyenne était de 7.9% [5,8 ; 10,2].
La durée moyenne de la procédure était de 37 min (20 - 47).
Les patients ont tous présenté des douleurs transitoires de
l’hypocondre droit sans vomissement. A ce jour, 2 patients ont
du se voir retirer le dispositif avant 12 mois en raison d’une
migration. Le diagnostic a été évoqué sur une dégradation
isolée des paramètres métaboliques. Les ablations de
dispositifs (à terme ou prématurées) ont été réalisées sans
complication.
La perte d’excès de poids était de 27 ± 24 % à 3 mois (p = 0.028
IMC à 3 mois vs. baseline, Wilcoxon) et est restée stable à
6 et 12 mois si le dispositif était maintenu en place.Chez les
patients diabétiques, l’amélioration de l’équilibre glycémique a
permis de diminuer le traitement antidiabétique chez 6 des 8
patients dès 3 mois. La réalisation de repas-tests standardisés
a permis d’objectiver une sécrétion post-prandiale accrue du
GLP 1.
Conclusion :
Avec un rendement de 85% dans
notre série, la VCE représente une technique efficace et non
invasive pour l’exploration des HDO. Les angiodysplasies sont
les lésions les plus fréquentes 39% lors des HDO, cependant
avec 19% des cas les tumeurs du grêle représentent les
lésions les plus graves.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10035 POSTERS
Conclusion :
Cette étude préliminaire confirme la
simplicité de la mise en place endoscopique d’un manchon
duodéno-jéjunal et sa bonne tolérance clinique. Les résultats
métaboliques à court terme sont encourageants. La perte de
poids survient au cours des 3 premiers mois et reste stable
tant que le dispositif est en place. Ces résultats justifient
l’évaluationmédico-économique de ce dispositif dans le cadre
d’une étude multicentrique randomisée.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9778 70
P.66
La vidéocapsule du grêle peut-elle être
déléguée en totalité à l’infirmière ?
La vidéocapsule du grêle : peut-on
déléguer la sélection des clichés à
l’infirmière ?
J. Dreanic (1), M. Dhooge (1), V. Goncalves (1),
C. Michel (1), M. Gaudric (1), S. Leblanc (1),
E. Sion (1), F. Prat (1), D. Lalo (1), R. Coriat (1),
S. Chaussade (1)
J. Dreanic (1), M. Dhooge (1), V. Goncalves (1),
C. Michel (1), M. Gaudric (1), S. Leblanc (1),
E. Sion (1), D. Lalo (1), F. Prat (1), R. Coriat (1),
S. Chaussade (1)
(1) Paris.
(1) Paris.
Introduction : La vidéocapsule du grêle (VCG) est une
Introduction :
technique d’exploration non invasive et validée. Cet examen
génère plus de 40.000 images avec un temps de lecture
médical pouvant excéder 1h. Depuis la loi HPST de 2009, la
délégation de tache médicale aux infirmières (IDE) peut être
réalisée sous réserve de l’acceptation du dossier de délégation
par l’Agence Régionale de Santé (ARS). Une délégation
de l’ensemble de l’examen vidéoendoscopique à l’IDE est
pour cela envisageable. Nous avons réalisé une étude de
faisabilité de la délégation de la VCG du gastroentérologue à
l’IDE. L’objectif principal était l’évaluation de la faisabilité de la
délégation de la VCG en totalité aux IDE.
La vidéocapsule du grêle (VCG)
est une technique d’exploration non invasive et validée. Cet
examen génère plus de 40.000 images avec un temps de
lecture médical pouvant excéder 1h. Depuis la loi HPST de
2009, la délégation de tache médicale aux infirmières (IDE)
peut être réalisée sous réserve de l’acceptation du dossier de
délégation par l’Agence Régionale de Santé (ARS). C’est dans
ce contexte que nous avons réalisé une étude de faisabilité
de la délégation de la pré-sélection des images pathologiques
de la VCG du gastroentérologue à l’IDE. L’objectif principal
était l’évaluation de la faisabilité de la délégation aux IDE. Les
objectifs secondaires étaient l’évaluation du gain du temps
médical et la pertinence du diagnostic établi grâce à cette
délégation.
Matériels et Méthodes : Vingt VCG ont été
sélectionnées et interprétées par 2 médecins experts (groupe
A). Deux IDE ayant une expérience en endoscopie ont été
formées à la lecture des VCG puis ont réalisé la lecture et
l’interprétation de 20 VCG (groupe B). Le temps de lecture et
d’interprétation, les temps de passage dans l’estomac et dans
le grêle ont été notés. L’interprétation de la VCG établi entre
les deux groupes a été comparée. Toutes les interprétations
discordantes ont été revues par les médecins experts.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.65
Matériels et Méthodes : Vingt VCG ont été
sélectionnées et interprétées par 2 médecins experts (groupe
A). Deux IDE ayant une expérience en endoscopie ont été
formées à la lecture des VCG puis ont réalisé la pré-sélection
des images pathologiques sur 20 VCG. Un binôme médecin
expert-IDE a été créé afin d’établir le compte rendu définitif
à partir des images présélectionnées (groupe B). Le temps
de lecture, les temps de passage dans l’estomac et dans le
grêle ont été notés. L’interprétation de la VCG établi entre
les deux groupes a été comparée. Toutes les interprétations
discordantes ont été revues par les experts.
Résultats :
Aucune différence significative n’était
observée entre les groupes A et B concernant la mesure
du temps de passage dans l’estomac et dans le grêle, et
l’identification d’un examen normal. Dans 80% des cas
(16/20) les comptes rendus des médecins A et des IDE étaient
concordants. La relecture des examens discordants a identifié
un défaut de sélection des images pathologiques par l’IDE
(n = 2), et un défaut d’interprétation par les IDE (n = 2) malgré
une sélection adaptée des images d’intérêt. Les conclusions
des comptes rendus entre les deux groupes étaient
concordantes dans 90% des cas (18/20). Le temps moyen de
lecture et d’interprétation des VCG n’était significativement pas
différent dans les groupes A et B (34min +/- 9.9 vs. 34.1min
+/- 4.1 ; p = 0,53).
Résultats :
La comparaison entre les deux groupes
ne retrouvent pas de différence significative sur les critères
suivants : la mesure du temps de passage dans l’estomac
et le grêle, et l’identification d’un examen normal. Dans 95%
des cas (19/20), les comptes rendus étaient concordants entre
les deux groupes. Dans 1 cas, les IDE n’ont pas sélectionné
l’image pathologique. Le temps de lecture moyen des VCG par
les experts à l’aide de la pré-sélection des images par l’IDE
était significativement plus court que celui du groupe A (9.2min
+/- 0.5 vs. 34min +/-9.9 ; p < 0,01). Le gain moyen par examen
était de 25 minutes.
Conclusion :
L’interprétation des VCG faite par
délégation complète du gastroentérologue à l’IDE apparait
perfectible, et les résultats actuels avec 80% de concordance
ne soutiennent pas cette pratique.
Conclusion :
Lors d’une VCG, la pré-sélection des
images par une IDE peut s’intégrer dans une délégation des
taches comme proposée par l’ARS, et apparait réalisable en
pratique courante avec un gain moyen de temps d’interprétation
par le gastroentérologue de 25 minutes.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9903 POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9898 71
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.67
P.68
Le rôle de l’entéroscopie à double ballon
dans les tumeurs malignes du grêle
Apport du coloscanner à l’eau chez le
sujet âgé symptomatique : résultats
préliminaires d’une étude prospective
E. Pérez-Cuadrado Robles (1), E. Fiot (2),
P. Bebia Conesa (1), B. Martinez Andrés (1),
P. Esteban Delgado (1), E.-F. Perez-Cuadrado Martinez (1)
N. Elleuch (1), H. Romdhane (1), R. Ennaifer (1),
M. Cheikh (1), W. Bougassas (1), H. Ben Nejma (1),
N. Bel Hadj (1)
(1) Murcie, ESPAGNE; (2) Paris.
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction : Les tumeurs malignes du grêle (TMG)
sont un groupe relativement rare et hétérogène de tumeurs
avec une présentation clinique non spécifique. Tout cela
provoque que la suspicion clinique et la caractérisation par
des techniques d’imagerie soit difficile. L’entéroscopie à double
ballon (EDB) pourrait jouer un rôle clé dans ces lésions, non
seulement dans le diagnostic, mais aussi dans l’approche
chirurgicale de ces patients.
Introduction :
De nouvelles explorations coliques
se sont développées ces dernières années. Parmi elles, le
coloscanner à l’eau semble une alternative satisfaisante.
Les indications du coloscanner à l’eau restent à l’heure actuelle
imprécises. En effet, nous ne bénéficions que de peu d’études
évaluant ses performances. Cet examen est recommandé par
les sociétés savantes de gastro-entérologie et de radiologie
pour rechercher de grosses tumeurs chez des patients fragiles
Le but de notre étude était d’évaluer l’apport diagnostique du
coloscanner à l’eau chez le sujet âgé symptomatique.
Patients et Méthodes : Tous les patients
ayant eu une EDB diagnostiqués d’une TMG entre 2004 et
2014 ont été inclus. Les données cliniques, histologiques et
endoscopiques ont été colligées rétrospectivement. Nous
avons analysé l’impact de la technique. Eviter ou modifier le
caractère urgent ou électif d’une intervention chirurgicale a été
considérée comme le critère d’évaluation principal.
Patients et Méthodes : Nous avons réalisé
une étude prospective à l’hôpital Mongi Slim, entre Juin 2014
et décembre 2014. Nous avons inclus les patients explorés
par colonoscopie endoscopique et coloscanner pour une
symptomatologie clinique orientant vers une pathologie
recto colique chez les patients âgés de plus que 60 ans. Le
coloscanner a été réalisée chez tous les patients à la recherche
de polypes, de tumeurs, de diverticules et a été interprétée par
un radiologue sénior. La colonoscopie endoscopique était
l’examen de référence pour retenir le diagnostic de ces lésions.
POSTERS
Résultats : Parmi 627 patients ayant subi une EDB, 27
(4.3%) (19 hommes, âge moyen ± SD : 60 ± 17.3 ans) ont
été inclus. La présentation clinique était l’hémorragie digestive
obscure (n = 19, 70.4%), le syndrome occlusif (n = 7, 25.9%)
et la diarrhée (n = 1, 3.7%). Le diagnostic a été confirmé par
biopsie endoscopique (n = 18, 66.7%), analyse histologique de
la pièce opératoire (n = 7, 22.2%) et par données d’imagerie
endoscopique (n = 2, 7.4%). Une masse suspecte a été
identifiée dans 6 cas (22.2%) par des études radiologiques.
L’EDB a été indiqué devant les résultats de la capsule
endoscopique (n = 17, 63%), du scanner (n = 7, 25.9%) et
d’autres résultats d’études radiologiques (n = 3, 11.1%).
Sept types histologiques différents de TMG ont été trouvés.
La plupart d’entre eux étaient situés dans le jéjunum (n = 18,
66,7%), suivie par l’iléon (n = 8, 29.6%) et le duodénum (n = 1,
3.7%). La tumeur stromale gastro-intestinal (GIST) a été la plus
fréquente (n = 8, 29.6%), suivi par l’adénocarcinome (n = 7,
25.9%), le lymphome (n = 4, 14.8%), la tumeur neuroendocrine
(n = 4, 14.8%), la métastase (n = 3, 11.1%) et le sarcome
de Kaposi (n = 1, 3.7%). Chez 2 patients avec un GIST, une
fistule entérique a été identifiée avec le passage du produit de
contraste dans le péritoine de sorte que la chirurgie d’urgence
a été indiquée. Chez un autre patient avec un GIST ulcérée
saignant activement l’hémostase endoscopique a pu empêcher
une intervention chirurgicale urgente. Un patient a subi une
EDB en raison d’une masse suspectée au TDM. Finalement,
deux adénocarcinomes du jéjunum synchroniques ont été
trouvés en modifiant l’approche chirurgicale. Il y avait 3 patients
avec un adénocarcinome sténosante au total. Chez l’un d’entre
eux une prothèse entérale a évité la chirurgie d’urgence. Parmi
les lymphomes, il y avait 3 MALT et 1 lymphome de Burkitt. La
moitié des patients avec des tumeurs neuroendocrines avaient
de multiples petites tumeurs en plus de la lésion principale
iléale, non diagnostiquées par le scanner précédent. Une
patiente avec un sarcome de Kaposi avait multiples lésions,
l’une d’eux saignant activement. L’hémostase endoscopique
a évité la chirurgie d’urgence. L’EDB a également modifié
l’approche chirurgicale chez un patient atteint d’un syndrome
occlusif en raison de métastases. Le tatouage de la lésion
a été réalisée dans 21 cas (77,8%) en guidant la chirurgie
élective (n = 8, 29,6%) ou d’urgence (n = 5, 18,5%). L’impact
de la technique a été finalement constaté dans 7 cas (25,9%) :
de retarder ou éviter une chirurgie d’urgence (n = 3), modifier
l’approche chirurgicale (n = 2) et indiquant une résection
partielle d’urgence au lieu de l’approche élective (n = 2).
Résultats : Sur les 50 patients inclus dans l’étude, 24
malades ont déjà eu leur coloscopie et leur coloscanner à l’eau.
Les patients étaient âgés en moyenne de 66,8 ans [61-90]. Il
s’agissait de 6 hommes et 18 femmes. La symptomatologie
clinique était dominée par la constipation (41,6%). Des signes
d’alarme ont été notés dans 25% cas. Les résultats de la
colonoscopie endoscopique étaient comme suit : Normale
dans 18 cas (75%), polypes dans 4 cas (16,6%) dont un
cas de polypose familiale atténuée, diverticules dans 1 cas,
et un épaississement sigmoïdien sténosant dans 1 cas. Le
coloscanner à l’eau était normal dans 21 cas (87,5%). Ailleurs,
il a montré des diverticules dans 2 cas et un épaississement
circonférentiel de la charnière recto sigmoïdienne étendu sur
2 cm dans 1 cas. Aucun polype n’a été retrouvé au coloscanner
à l’eau et la polypose colique à l’endoscopie n’avait pas de
traduction radiologique. Une concordance des résultats de la
coloscopie et du coloscanner à l’eau a été notée dans 75%
des cas.
Conclusion :
Dans notre étude, et à partir de ces
résultats préliminairess, la concordance des résultats de la
coloscopie et du coloscanner à l’eau n’était que de 75% des
cas. Bien que le coloscanner est un examen rapide, simple
à réalise, mieux toléré que la colonoscopie endoscopique et
permettant la visualisation à la fois de la surface endoluminale,
de la paroi colique et du reste de l’abdomen, la colonoscopie
endoscopique demeure toutefois, le gold standard en matière
de détection des lésions recto-coliques.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9841 Conclusion : L’EDB permet le diagnostic
histopathologique dans la plupart des patients. Cette technique
a précisé la localisation de la tumeur et ses caractéristiques
permettant la thérapeutique endoscopique et le tatouage de
la lésion pour guider la chirurgie. Pourtant, l’EDB a un impact
critique dans les TMG et peut retarder ou éviter une intervention
d’urgence en améliorant le pronostic de ces patients.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9889 72
P.70
Maladie de Crohn et entéro-IRM :
évaluation de l’activité de la maladie et du
dommage tissulaire
Traitement endoscopique hémostatique
des varices gastroduodénales par colle
chimique mélangée avec du sérum
glucosé
F.-Z. Kettabi (1), N. Benzzoubeir (1), I. Errabih (1),
L. Ouazzani (1), H.-E. Krami (1), H. Ouazzani (1)
(1) Rabat, MAROC.
A. Lamine Sejai (1), M. El Agheb (1), I. Mellouki (1),
M. El Yousfi (1), N. Aqodad (1), M. El Abkari (1),
A. Ibrahimi (1), D.-A. Benajah (1)
Introduction :
(1) Fès, MAROC.
L’entéro-IRM est une technique
d’exploration non irradiante et non invasive, ayant une
excellente résolution en contraste et permettant une étude
multiplanaire. Elle a montré son efficacité pour quantifier
l’activité inflammatoire de la maladie de Crohn (MC) lors
d’une poussée et le dommage tissulaire cumulé, données
primordiales pour le planning thérapeutique. Ainsi, elle devient
incontournable dans l’exploration et la mise au point de la
MC. Le but de ce travail : montrer la contribution de l’entéroIRM dans la précision de la cartographie lésionnelle pariétale
et extra pariétale de la MC, l’évaluation de son activité, et la
recherche de ses complications.
Introduction : Les hémorragies digestives par rupture
de varices gastroduodénales ont une incidence de 3 à 30%
et représentent environ 10% de l’ensemble des hémorragies
digestives hautes associées à une hypertension portale (HTP).
Le but de ce travail est d’évaluer l’efficacité thérapeutique et
les complications de l’injection de colle chimique diluée dans le
sérum glucosé comme technique d’hémostase endoscopique.
Patients et Méthodes :
Etude rétrospective
portant sur 15 patients entre 2012 et 2014. Tous les patients
étaient admis pour hémorragie digestive haute, chez qui la
fibroscopie oeso-gastroduodénale réalisée, avait objectivé
un saignement en rapport avec la rupture de varices
gastroduodénales. Le n-butyl-2-cyanoacrylate associé au
Methacryloxysulfolane (Glubran 2) était préparé avec du sérum
glucosé. Le traitement endoscopique réalisé sous sédation,
consiste à l’injection de colle chimique au niveau des varices
gastroduodénales.
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude
rétrospective incluant 44 patients porteurs d’une maladie de
Crohn avérée, ayant bénéficié d’une entéro-IRM, colligés de
janvier 2010- septembre 2014. L’entéro-IRM sans entéroclyse
avec injection de gadolinium ou de diffusion a été réalisée sur un
imageur de 1.5 Tesla. Après ingestion de 1000 ml de mannitol
à 5%, 45 minutes avant l’entéro-IRM. Les acquisitions ont été
prise aux plans axial et coronal en apnée, en pondération T1 et
T2 avec injection de gadolinium.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.69
Résultats : L’injection de colle au niveau des varices
gastriques était réalisé chez 13 patients (86,7%) et au niveau
de varices ectopiques duodénales chez 2 patients (13,3%).
L’injection était réalisée au niveau d’un ou deux sites de la
varice rompue. L’âge moyen de nos patients était de 51 ans
[23 ans -76 ans]. Une nette prédominance féminine a été
notée, soit 76%. L’hémostase initiale a été obtenue dans 100
% des cas. On a noté une récidive chez 2 patients et on n’a
noté aucune complication immédiate ou retardée.
Résultats : 44 patients atteints de MC ont été inclus.
L’âge moyen était de 43 ans (extrêmes 20-66 ans), avec une
prédominance féminine (n = 27,75 %), sexe ratio F/H : 2,5.
L’entéro-IRM était pathologique (n = 40,90 %), avec atteinte
iléale (25%), atteinte iléo-colique (60%) et une atteinte colique
isolée (15%). L’entéro-IRM avait objectivé : 1) le caractère
inflammatoire sous forme d’épaississement de la paroi avec
prise de contraste pathologique de la muqueuse chez 90 %
des cas 2) une fibrose pariétale induisant un rétrécissement
luminal (10%).3) des ulcérations profondes (n = 4,20%).4) des
atteintes extra pariétales : adénopathies mésentériques (20%),
aspect peigné du mésentère (15%), sclérolipomatose (25%)
Les complications observées étaient sous forme : d’abcès
(15%), des fistules : iléo-iléales chez (12,5%) et iléo-coliques
(5%), des sténoses symptomatiques (12,5%) patients et
asymptomatiques (n = 2,5%).
Conclusion : Le traitement endoscopique
hémostatique des hémorragies liées à la rupture des varices
gastroduodénales par la colle chimique diluée dans le sérum
glucosé paraît efficace et moins coûteux par rapport à la
dilution dans le Lipiodol qui est cher et non toujours disponible
dans notre contexte. Nos résultats sont préliminaires et doivent
être confirmés dans l’avenir par un effectif plus important.
Conclusion : La MC est perçue aujourd’hui comme
une maladie progressive durant lequel le dommage tissulaire
intestinal s’accumule. L’entéro-IRM permet de mesurer et de
quantifier l’importance des sténoses, de même que les lésions
pénétrantes .Ces paramètres sont ajoutés aux éventuelles
résections intestinales pour grader le dommage tissulaire
cumulé d’un patient à un moment de son histoire. Ceci devrait
aider à adapter les traitements en pratique clinique ainsi qu’à
valider de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à limiter le
dommage tissulaire cumulé sur le long terme.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9824 POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9199 73
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.71
P.72
Hémorragies digestives hautes en Côte
d’Ivoire : étude multicentrique prospective
Apport de la fibroscopie digestive
haute et des biopsies duodénales dans
l’exploration de l’anémie ferriprive
N. Ndri (1), A.-S. Thot O (1), M. Diakité (1),
A.-J.-B. Okon (1), A. Kone (1), C. Assi (2), S. Kone (2),
A. Ouattara (2), D. Soro (2), E. Allah-Kouadio (2),
M.-J. Lohoues Kouacou (2), Y.-F. Bathaix (3),
D. Bangoura (3), A.-H. Kissi-Anzouan Kacou (3),
A. Mahassadi (3), K.-A. Attia (3), T. Ndri- Yoman (3)
M. Amri (1), N. Ben Mustapha (1), R. Ben Jemaa (1),
M. Serghini (1), J. Boubaker (1), A. Filali (1)
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction : La prévalence de lʼanémie ferriprive est
(1) Bouaké, CÔTE D’IVOIRE; (2) Abidjan Cocody, CÔTE
D’IVOIRE; (3) Abidjan Yopougon, CÔTE D’IVOIRE.
de 2% dans la population adulte, elle représente près de 13%
des motifs de consultation en gastroentérologie. Le saignement
digestif occulte et la malabsorption en sont les causes
principales, imposant ainsi une exploration endoscopique
systématique dans le cadre du bilan étiologique On se propose
dans ce travail de déterminer l’apport de lʼendoscopie digestive
haute et des biopsies duodénales systématiques dans le bilan
étiologique de lʼanémie ferriprive.
Introduction : Les caractéristiques des hémorragies
digestives sont très incomplètes en Afrique fautes d’études
prospectives multicentriques. Pour pallier à cette insuffisance,
l’OHDHAF a initié en 2010 une étude multicentrique
prospective dans 18 pays francophones dont la Côte d’Ivoire.
Cette étude est l’exploitation complète des données d’un des
pays participants. Objectifs de l’étude : Décrire les aspects
épidémiologiques, étiologiques, thérapeutiques et évolutifs des
hémorragies digestives hautes (HDH).
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude
monocentrique rétrospective et descriptive étalée sur une
période de 6 ans de Janvier 2008 au mois de décembre 2013
colligeant les patients adressés pour exploration dʼune anémie
hypochrome microcytaire au service de Gastroentérologie A
La Rabta et ayant eu une fibroscopie œsogastroduodénale
(FOGD) avec des biopsies duodénales systématiques.
Patients et Méthodes : Etude prospective
(janvier 2010 à décembre 2013) et multicentrique (03 centres),
incluant tous les patients hospitalisés pour hémorragie digestive
haute. Une régression logistique pas à pas a été réalisée pour
identifier les facteurs associés au décès des patients.
Résultats : Deux cents soixante-dix-neuf patients ont été
inclus dont 167 femmes (sex-ratio 0.67), dʼâge moyen 49,3 ans
(17- 82 ans). La FOGD a montré une anomalie macroscopique
dans 159 cas (57%) : 58 cas de gastropathie congestive
(20.7 %), 27 cas de gastropathie nodulaire (9,6%), 22 cas de
gastropathie ulcérée (7,8%).Par ailleurs nous avons retrouvé
40 ulcères gastriques ou duodénaux (14,3%) : 28 ulcères
bulbaires, 12 ulcères gastriques. 3 cas de polypes gastriques
ont été observé. Dans 12 cas on a noté une diminution de la
hauteur des plis duodénaux évoquant une atrophie villositaire
(4,3%) et dans 5 cas une duodénite ulcérée. Les biopsies
duodénales systématiques ont révélé une atrophie villositaire
cadrant avec une maladie cœliaque dans 4 cas (1,4%) et une
hyper lymphocytose isolée sans atrophie villositaire dans 1
cas (0,3%). Une duodénite non spécifique sans atrophie a été
notée chez 50 patients (17,9%). Aucun cas de parasitose n’a
été noté dans cette série.
Résultats :
POSTERS
Deux cent quatre-vingt neuf (sexratio = 3,38) cas ont été inclus (respectivement 168, 66 et 55
dans les centres 3, 1 et 4). L’âge moyen des patients étaient
47,21±17,23 ans. Le méléna et l’hématémèse étaient les
principaux modes de révélations de l’HDH, respectivement à
87,8% et 73,7%. La pression artérielle systolique était inférieure
100 mmHg chez 30,4%. La pression artérielle diastolique des
patients étaient inférieure à 60 mmHg dans 30,10% des cas.
Le taux d’hémoglobine moyen était de 6,68 ± 2,5 g/dl. Un
antécédent d’hémorragie digestive était retrouvé chez 18%
des malades et 14,4% avaient une comorbidité. La prise de
médicaments gastrotoxiques (AINS et aspirine) était rapportée
dans 17,3% des cas . La gastroscopie avait été réalisée chez
221 patients (76,4% des cas). Le délai moyen entre l’admission
et la réalisation de la FOGD était en moyenne de 72 heures.
L’ulcère gastro-duodénal a été la lésion endoscopique la plus
retrouvée (41,6%) suivie des varices œsophagiennes (30,3%).
Seuls deux patients (ligature de varices œsophagiennes) ont
eu une hémostase endoscopique ; aucun traitement vasoactif n’a été effectué. La mortalité a été de 9,4%. Les facteurs
prédictifs de décès étaient : l’existence les hémorragies
d’origine hypertensives (OR = 47,1 [IC95% 53,9-570,6] ), la
présence de sang lors de la gastroscopie (OR = 52,6 [IC95%
3,3-839,8] ). La réalisation précoce de la gastroscopie (< 24
heures) diminuait le risque de décès (OR = 0,142 [IC95% 0,020,78] ).
Conclusion : A travers ce travail, la FOGD reste un
moyen pertinent dans lʼexploration de lʼanémie ferriprive,
en permettant lʼidentification des lésions macroscopiques
et le dépistage des lésions microscopiques par les biopsies
systématiques orientant ainsi la conduite thérapeutique.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10063 Conclusion : les hémorragies digestives surviennent
chez des patients relativement jeunes. Leurs étiologies sont
dominées par les ulcères gastroduodénaux et les varices
œsophagiennes. Les moyens thérapeutiques sont encore
limités impactant le pronostic. La réalisation précoce de la
gastroscopie semble être un facteur indépendant de diminution
de la mortalité. L’accessibilité aux médicaments recommandés
et l’amélioration du plateau technique dans nos différents CHU,
pourraient améliorer le pronostic de nos patients.
Mots clés :
hémorragie digestive - épidémiologie diagnostic - traitement - pronostic.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9382 74
P.74
Intérêt de la sélection des patients avant
endoscopie pour les patients souffrant de
reflux gastro-œsophagien
Efficacité de la dilatation endoscopique
des ulcères bulbaires sténosants
A. Medine (1), J. Querrache (1), I. Mellouki (1),
M. El Yousfi (1), N. Aqodad (1), M. El Abkari (1),
A. Ibrahimi (1), D.-A. Benajah (1)
H. El Bacha (1), M. Salihoun (1), A. Bargach (1),
M. Bakkar (1), I. Ait Ahmed (1), M. Sokpon (1),
I. Serraj (1), L. Amrani (1), M. Acharki (1), N. Kabbaj (1)
(1) Fès, MAROC.
(1) Rabat, MAROC.
Introduction : La sténose pyloro-duodénale est une
Introduction :
complication de la pathologie ulcéreuse gastroduodénale
devenue de plus en plus rare dans les pays développés,
mais qui reste assez fréquente dans notre pays. Elle était une
indication chirurgicale absolue avant l’avènement du traitement
médical et du traitement endoscopique.
le Reflux Gastro-Oesphagien (RGO)
est un motif fréquent de consultation 10 a 20 % de la population
général souffre de RGO. Selon les études la fibroscopie
oesogastroduodenale (FOGD) présente une sensibilité de 30a
50 % pour le diagnostic de RGO. Le but de notre étude est de
montrer l’intérêt de la sélection des malades souffrant de RGO
avant indication de FOGD.
Matériels et Méthodes : C’est une étude
rétrospective
menée
au
sein
du
service
d’hépatogastoenterologie au CHU HASSAN II de Fès
Maroc. Tous les patients présentaient une sténose pyloroduodénale d’origine ulcéreuse, symptomatique, confirmée
par la fibroscopie œsogastroduodénale et/ou au transit
œsogastroduodénal. Un traitement antisécretoire était instauré
systématiquement. La dilatation a été réalisée au ballonnet
hydrostatique. La bonne réponse au traitement était jugée sur
la clinique et le contrôle endoscopique. Nous avions analysé
le nombre de séance de dilatation et le taux de réussite et
d’efficacité de la dilatation.
Matériels et Méthodes :
Il s’agit d’une étude
rétrospective menée entre 2008 et 2014 au service des EFDHGE.
Durant notre étude nous avons inclus l’ensemble des patients
présentant des symptômes de RGO typique avec des signes
d’alarmes (odynophagie amaigrissement hématémèse… ),
ainsi que ceux présentant un RGO atypique, nous avons exclu
de cette étude les patients de moins de 45 ans présentant un
RGO typique sans signe d’alarme.
Tous les patients ont bénéficié d’une FOGD avec coloration
virtuelle ou vitale à la recherche de endobrachyœsophage
(EBO), nous avons utilisé la classification de Savary-Miller pour
la classification de l’œsophagite peptique.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.73
Résultats : Sur une période de 7 ans (octobre
2007-septembre 2014), 20 patients étaient inclus dont 7
femmes et 13 hommes, d’un âge moyen de 47 ans [17-70].
Tous les patients présentaient une sténose infranchissable à
la fibroscopie œsogastroduodénale avec un estomac de stase.
Le TOGD était réalisé chez 6 malades et avait montré une
sténose pylorique serrée. Le nombre moyen de séances de
dilatation par patient était de 1,25 séance (1 - 2séances). Un
succès immédiat après une seule séance de dilatation était
obtenu chez 11 malades (55 %), On a eu recours à la chirurgie
chez 08 patients (40%).
Résultats :
Durant cette période, nous avons effectué 9300 FOGD, 346
ont été effectuées pour explorer des patients souffrant de RGO
(3,72 % de prévalence), l’âge moyen de nos patients était de
45 (extrêmes 17-85), la plupart d’entre eux étaient des femmes
de 56% (n : 196) pour un sex-ratio H / F de 1,3 .
La FOGD était normale pour 13 patients 3,8 % .Les lésions
retrouvées étaient représentées par : une hernie hiatale dans
20 % des cas (n : 69), une œsophagite à 13,8 % des cas (n :
48) : stade I 52 % (n : 25), la phase II de 35% (n : 17), stade III
13 % (n : 6) ; un EBO a été retrouvé dans 5,2 % des cas (n :
18) l’étude anatomopathologique a retrouvé une dysplasie de
bas grade dans 2 cas, une dysplasie de haut grade dans 1 cas
et 3 cas d’adénocarcinome (ADK). Une gastite à Helicobacter
Pilori a été retrouvé dans 57,2 % des cas.
Conclusion : La dilatation hydrostatique au ballonnet
des ulcères bulbaires sténosants donne des résultats
immédiats satisfaisants, et peut constituer une alternative
intéressante à la chirurgie.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9925 Conclusion : Notre étude démontre l’intérêt de la
sélection des malades qui permet une d’améliorer la sensibilité
de la FOGD pour atteindre 96,2% .
Avec une incidence de 5,2 % l’EBO ainsi l’ADK représentent
les complications les plus redoutables du RGO soulignant
l’importance d’un traitement précoce et rigoureux du RGO qui
reste une pathologie bénigne.
POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10059 75
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.75
P.76
Traitement par prothèse biodégradable
des sténoses cardiales réfractaires après
chirurgie anti-reflux : une étude pilote
Endoscopie digestive haute pédiatrique :
expérience d’un centre tunisien
d’endoscopie adulte
S. Lecleire (1), M. Antonietti (1), R. Alhameedi (1),
A. Di Fiore (1), L. Thomassin (1), A. Gangloff (1),
E. Huet (1), P. Ducrotté (1)
I. Doghri (1), G. Mohamed (1), H. Ben Abdallah (1),
B. Ben Slimene (1), S. Bizid (1), R. Bouali (1),
F. Bayoudh (1), N. Abdelli (1)
(1) Rouen.
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction :
Introduction
: L’endoscopie digestive haute
pédiatrique est de nos jours de plus en plus pratiquée par
des pédiatres endoscopistes et ocasionnellement par des
gastroentérologues adultes. Elle présente des particularités
et des risques inhérents à l’âge des patients. Les objectifs de
notre travail étaient d’étudier les indications et la contribution
diagnostique de l’endoscopie digestive haute pédiatrique
effectuée dans une unité d’endoscopie adulte.
les sténoses cardiales survenant
après chirurgie anti-reflux peuvent entraîner une dysphagie
sévère. Le traitement de ces sténoses repose en première
intention sur la dilatation endoscopique au ballonnet, qui peut
s’avérer inefficace ou voir son efficacité diminuer au cours
du temps, exposant les malades à des dilatations répétées.
Au-delà de trois dilatations, ces sténoses fibreuses sont
qualifiées de réfractaires. La chirurgie chez ces malades étant
particulièrement complexe, les patients ont actuellement peu
d’options thérapeutiques. Les prothèses biodégradables SXELLA tressées en fil de suture chirurgical sont un nouveau
matériel en endoscopie digestive, permettant une dilatation
prolongée durant 2 à 3 mois avant leur résorption spontanée
et progressive.
Matériels et Méthodes :
Etude rétrospective
colligeant tous les actes d’endoscopie digestive haute à visée
diagnostique effectués dans l’unité d’endoscopie adulte du
service de gastroentérologie de l’Hôpital militaire de Tunis chez
des enfants âgés de moins de 15 ans, et ce, entre janvier 2009
et octobre 2014. L’endoscopie a été considérée contributive
lorsqu’un impact thérapeutique direct en découlait.
But de l’étude : Le but de notre étude était d’évaluer
prospectivement l’efficacité des prothèses biodégradables
(BD) chez les patients présentant une dysphagie sur sténose
réfractaire du cardia après chirurgie anti-reflux.
Résultats : Un total de 142 patients ont été inclus. L’âge
médian était de 9 ans (1-15 ans) et une prédominance féminine
(62.6%) a été notée. Environ 15% des enfants étaient âgés de
moins de 2 ans. La majorité des enfants (95%) étaient adressés
par un pédiatre. L’examen a été pratiqué sous sédation légère
dans 14% cas ou sous anesthésie générale dans 4 % des
cas. Les douleurs abdominales, l’ingestion de caustiques,
les symptômes de reflux gastro-œsophagien et l’hémorragie
digestive représentaient respectivement 35.2, 13.4, 12 et 11.3%
des indications. L’anémie ferriprive, la diarrhée chronique,
le retard staturo-pondéral et la positivité de la sérologie
de la maladie coeliaque avaient motivé la pratique d’une
endoscopie avec biopsies duodénales dans 22.5% des cas.
Les indications plus rares étaient essentiellement représentées
par la recherche de signes d’hypertension portale, le bilan
d’une pathologie associée et la dysphagie. L’endoscopie n’était
contributive que dans 4% des cas de douleurs abdominales et
6% des cas de reflux gastro-œsophagien. Par contre, en cas
de suspicion de maladie coeliaque, l’endoscopie avec biopsies
duodénales était contributive dans 22% des cas. Aucune
complication n’a été notée durant la période de l’étude.
Patients et Méthodes : Tous les patients ayant
bénéficié de la pose d’une prothèse BD SX-ELLA entre juin
2013 et septembre 2014 dans le cadre d’une sténose cardiale
réfractaire après chirurgie anti-reflux étaient inclus dans cette
étude prospective. Les sténoses cardiales étaient qualifiées
de réfractaires après l’échec symptomatique d’au moins trois
dilatations antérieures. La prothèse SX-ELLA est une prothèse
en fil de suture résorbable, totalement biodégradable en 8 à
12 semaines, mesurant 25 mm de diamètre pour une longueur
pouvant varier de 6 cm à 13.5 cm. Le degré de dysphagie
était relevé pour tous les malades avant la pose de prothèse
biodégradable et à 1, 3 et 6 mois après la pose de la prothèse.
Les complications précoces (< 7 jours) et tardives (> 7 jours)
étaient notées.
POSTERS
Résultats : Douze malades ont été inclus dans l’étude.
Les malades avaient bénéficié en moyenne de 4.2 dilatations
avant la pose de la prothèse BD. L’âge moyen était de 62 ans,
58% étaient des femmes. Le taux de succès initial de la pose
de prothèse BD sur la dysphagie était de 75% (9/12) avec
un degré de dysphagie passant d’un grade 3 à un grade 1
en moyenne (p<0.03). Les complications précoces étaient
dominées par des douleurs dans 50% des cas, nécessitant
des antalgiques de grade 3 dans 25% des cas durant 10 jours
en moyenne. Les autres complications comprenaient une
hémorragie digestive non sévère traitée par Hémospray à J1
(8%), et une migration partielle précoce à J1 ayant nécessité
le repositionnement de la prothèse BD en endoscopie sans
anesthésie (8%). Les complications tardives comprenaient
le développement d’un tissu d’hyperplasie muqueuse après
la biodégradation de la prothèse chez 2 malades (16.5%),
avec une sténose symptomatique chez 1 malade traitée
par prothèse couverte métallique. Le suivi de ces malades
permettait d’observer une amélioration significative de la
dysphagie à 1 mois chez 75% des malades, à 3 mois chez
66% des malades, et à 6 mois chez 58% des patients.
Conclusion : L’endoscopie digestive haute pédiatrique
peut être pratiquée par des gastroentérologues adultes sans
risques moyennant une collaboration étroite avec les pédiatres.
Sa contribution diagnostique est faible en cas de douleurs
abdominales et de reflux gastro-œsophagien, indications
pourtant fréquentes dans notre série, et non négligeable en
cas de suspicion de maladie coeliaque et qui pourrait, dans ce
cas, être améliorée par la recherche première de marqueurs
immunologiques.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9621 Conclusion :
Le traitement par prothèse BD des
sténoses cardiales réfractaires post-chirurgie anti-reflux
améliore significativement la dysphagie dans 75% des cas
à 1 mois. Les complications précoces sont dominées par
les douleurs qui sont présentes dans 50% des cas. Le taux
de migration complète est de 0%. A 6 mois, l’amélioration
significative de la dysphagie persiste chez 58% des malades.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9710 76
P.78
Mucosectomie endoscopique du cancer
épidermoïde de l’œsophage.
Etude rétrospective monocentrique
M. Jacolot-Benestan (1), F. Cholet (1),
L. Doucet (1), J. Jezequel (1), J.-B. Nousbaum (1),
M. Robaszkiewicz (1)
L’endomicroscopie confocale, une
stratégie dominante pour la prise
en charge des lésions néoplasiques
de haut grade associées à
l’endobrachyœsophage. Résultats d’une
modélisation économique en France
(1) Brest.
C. Le Pen (1), E. Coron (2), J.-P. Galmiche (3)
(1) Paris; (2) Nantes; (3) Rouen.
:
Le traitement endoscopique
et notamment la mucosectomie, est le traitement de
première intention des cancers superficiels de l’œsophage.
En Europe, on dispose de larges séries concernant le
traitement endoscopique de l’adénocarcinome superficiel
sur endobrachyœsophage, mais cette technique est moins
bien évaluée pour le carcinome épidermoïde qui reste le type
prédominant en France.
L’objectif de l’étude était d’évaluer de façon rétrospective
les performances de la mucosectomie pour le traitement du
carcinome épidermoïde superficiel de l’œsophage, la survie
globale et les facteurs de récidive.
Introduction : La performance et l’impact
clinique de l’endomicroscopie confocale (Confocal Laser
Endomicroscopy, CLE) sur la prise en charge des patients
atteints d’endobrachyœsophage (surveillance et traitement)
ont été analysés dans une étude randomisée récente (Canto
et al, 2013). Le présent travail s’appuie sur les données de
cette étude afin de déterminer les conséquences économiques
de l’utilisation de CLE, dans le contexte du système de santé
français.
Matériels et Méthodes : Un modèle de type
« arbre de décision » probabiliste comparant les coûts et
résultats de CLE par rapport à la procédure traditionnelle
(endoscopie par lumière blanche et biopsies étagées selon
le protocole de Seattle) a été construit. Les paramètres
cliniques reposaient sur les données de performance clinique
rapportées dans la publication de Canto et al (1) comparant
deux stratégies : (I) endoscopie par lumière blanche (HDWLE)
+ CLE et biopsies ciblées (II) endoscopie par lumière blanche
et biopsies aléatoires (stratégie traditionnelle). Cette étude
concluait à une sensibilité de 95% pour le diagnostic de lésions
de haut grade ou précancéreuses pour la CLE vs.. 40% pour
la stratégie standard, sans différence significative en termes
de spécificité (92% vs.. 98% respectivement). Le nombre
moyen de biopsies prélevées par patient était de 1,26 vs.. 5,91
respectivement.
Les paramètres économiques ont été établis sur la base de
la tarification des actes établie par la CCAM puis intégrés
au modèle (piggyback study). Dans le cas de la stratégie
conventionnelle, deux tarifs étaient applicables (endoscopie
diagnostique et endoscopie thérapeutique). En ce qui concerne
CLE il n’existe à ce jour pas d’acte spécifique la rémunérant.
Le modèle supposait la création d’un acte nouveau par la
CCAM intitulé « endoscopie digestive avec endomicroscopie
et anesthésie » auquel a été affecté par hypothèse un tarif
hospitalier équivalent à celui de l’endoscopie thérapeutique.
Dans le privé, les actes « en sus » restaient supposément au
même tarif que pour la stratégie traditionnelle.
Patients et Méthodes :
Il s’agit d’une étude
rétrospective monocentrique observationnelle recueillant tous
les actes de mucosectomie œsophagienne pour carcinome
épidermoïde superficiel effectués entre le 1er janvier 1998 et
le 31 décembre 2013.
Résultats : Cinquante-huit patients étaient inclus (48
hommes et 10 femmes). L’âge moyen au diagnostic était
de 65 ans. 63,8% des tumeurs n’envahissaient pas la sousmuqueuse (≤ m3). Les marges profondes étaient saines dans
72,4% des cas. Une seule perforation a été déplorée (1,7%), et
15,5% des patients ont présenté une sténose œsophagienne
symptomatique. Aucune hémorragie significative n’est
survenue. Vingt et un patients sont décédés au cours du suivi
(36,2%), dont seulement 4 de leur carcinome épidermoïde
(6,9%). Les taux de survie globale à 1, 3 et 5 ans étaient
respectivement de 91,3% (IC 95% : 84,4-98,9), 80,9% (IC
95% : 70,8-92,4), et 72,4% (IC 95% : 60,3-87,1). Au cours du
suivi, 14 récidives ont été diagnostiquées (24,1%), dans 85,7%
des cas sur le site de la mucosectomie. Le taux de survie
sans récidive à 5 ans était de 66,6% (IC 95% : 53,3-83,2). Les
facteurs de risque de récidive étaient le tabagisme (p = 0,031),
les antécédents de cancer ORL (p = 0,031), l’absence de
traitement dit « de rattrapage » (p = 0,033).
Conclusion
: La mucosectomie endoscopique
est une technique efficace et sûre pour le traitement des
carcinomes épidermoïdes de l’œsophage. La mortalité à 5 ans
est majoritairement due aux comorbidités car la mortalité
spécifique liée à l’évolution du cancer de l’œsophage n’était
que de 6,9%.
Résultats : Malgré un coût par procédure supérieur, la
stratégie HD-WLE + CLE s’avère dominante par rapport à la
stratégie HD-WLE seule : le nombre de patients « correctement
dépistés » est supérieur (93/100 contre 86/100) pour un cout
inférieur (89.313,29 € vs.. 92.504 €) dans le secteur public et
74.100 € contre 77.700 € dans le secteur privé. Le coût par
patient « correctement dépisté » passe ainsi de 1075 € à 960
€ dans le secteur public et de 900 € à 800 € dans le prive. Les
analyses stochastiques de type Monte Carlo ont été menées
sur les variables de sensibilité et de spécificité, confirmant la
robustesse des résultats.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9585 Discussion : Sous des hypothèses assez générales et
compte tenu des données cliniques comparatives disponibles
à ce jour, le recours à la CLE permet une détection des lésions
dysplasiques de haut grade à un « coût par patient correctement
dépisté et traité » inférieur à celui de la technique diagnostique
classique, pourvu que le coût du séjour hospitalier soit inférieur
ou égal à 990,43 € dans le secteur public.
Conclusion : Ceci correspond à une stratégie
dominante pour le système de santé français.
Références : Canto MI, Anandasabapathy S, Brugge
W, Falk GW, Dunbar KB, Zhang Z, Woods K, Almario JA,
Schell U, Goldblum J, Maitra A, Montgomery E, Kiesslich
R ; Confocal Endomicroscopy for Barrett’s Esophagus or
Confocal Endomicroscopy for Barrett’s Esophagus (CEBE)
77
POSTERS
Introduction
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.77
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.79
Endomicroscopie confocale dans
l’œsophage : potentiel apport au cours
d’une endoscopie thérapeutique pour
dysplasie sur EBO
Trial Group. In vivo endomicroscopy improves detection
of Barrett’s esophagus-related neoplasia : a multicenter
international randomized controlled trial (with video).
Gastrointest Endosc.2014 Feb ; 79 (2) : 211-21. Doi : 10.1016/j.
gie.2013.09.020. Epub 2013 Nov 9.
F. Caillol (1), E. Bories (1), C. Pesenti (1),
J.-P. Ratone (1), F. Poizat (1), M. Giovannini (1)
(1) Marseille.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9542 Introduction : Le traitement endoscopique des lésions
dysplasiques œsophagiennes sur endobrachyœsophage
(EBO) repose sur plusieurs modalités de traitement
endoscopique (ESD, EMR, destruction, surveillance)
dont la décision dépend en grande partie de l’histologie..
L’endomiscropie confocale (CLE) permet l’obtention de
biopsies optiques en temps réel. Nous avons voulu évaluer
son potentiel apport dans la prise en charge thérapeutiques
des EBO.
Patients et Méthodes : Les patients adressés
pour prise en charge thérapeutique de lésions dysplasiques
sur EBO avaient au cours de l’endoscopie thérapeutique
une étude en CLE des zones suspectes endoscopiques. Le
résultat était noté en temps réel et comparé à la pièce de
résection endoscopique. Les résultats de la CLE (muqueuse
normale, EBO, DBG, DGH/ADK) étaient comparés à la pièce
de résection endoscopique ; de même les biopsies préopératoires indiquant la prise en charge étaient comparées à
la pièce de résection.
Résultats : 30 patients (23 hommes, âge
moyen = 63 ans) ont eu une résection endoscopique de 2011
à 2014 précédé de CLE dans le même temps endoscopique.
L’histologie de la pièce de résection comportait : 12 DHG/ADK,
9 DBG, 7 EBO simple, 2 muqueuses normales.
La concordance des biopsies préopératoire était de 50%.
La concordance du CLE avec la pièce opératoire était de
70%. La concordance était meilleure mais non stastiquement
significative.
La sensibilité de la CLE pour la DHG/ADK était de 93%, la
spécificité était de 70%.
Conclusion : La CLE ne permet pas de résoudre tous
les problèmes histologiques de concordance entre histologie
pré-opératoires et pièce de résection. Cependant elle
semble équivalente à l’histologie classique dans la prédiction
histologique. Son application per-opératoire pourrait nous aider
à la décision thérapeutique (ESD, EMR, destruction).
POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9491 78
Haut niveau de résistance primaire à la
clarithromycine chez Helicobacter pylori
dans une population marocaine : étude
prospective multicentrique
Conclusion : Nous rapportons pour la première fois
au Maroc une prévalence élevée de la résistance primaire de
H. pylori à la clarithromycine : 28,2%. Ce taux de résistance
est bien au-delà de la limite de 20% à partir de laquelle il
est recommandé de ne pas utiliser la trithérapie à base de
clarithromycine en traitement empirique de première ligne. Un
changement de stratégie thérapeutique s’impose au Maroc en
recourant à une quadrithérapie empirique bismuthée ou non
ou à une stratégie basée sur la détection de la résistance qui
devrait être développée au Maroc.
N. Bouilhat (1), C. Burucoa (2), A. Benkirane (1),
A. El Idrissi - Lamghari (1), A. Al Bouzidi (1),
A. El Hassani (1), A. Essaid El Feydi (1),
M. Elouennass (1), A. Benouda (1)
(1) Rabat, MAROC; (2) Poitiers.
Introduction : Helicobacter pylori infecte la muqueuse
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9423 gastrique de la moitié de l’humanité entrainant une gastrite
qui peut évoluer vers un ulcère, un adénocarcinome ou un
lymphome du MALT. La prévalence de l’infection à H. pylori est
variable selon les pays. Deux études ont estimé la prévalence
de l’infection à H. pylori dans la population marocaine à 69 et
75%.
La clarithromycine est l’un des antibiotiques les plus efficaces
dans le traitement de l’infection à H. pylori. La clarithromycine
inhibe la synthèse des protéines bactériennes par une
liaison aux sous unités ribosomales 50S. La résistance à
cet antibiotique est due à 3 mutations ponctuelles (A2142G,
A2143G et A2142C) dans le gène de la peptidyl-transférase
codant le domaine V de l’ARNr23S de H. pylori.
La résistance à cette molécule apparaît comme un des
principaux facteurs d’échec du traitement d’éradication de
H. pylori. Les conférences de consensus recommandent
de ne plus utiliser la trithérapie empirique comprenant de la
clarithromycine (IPP-amoxicilline-clarithromycine) en cas de
prévalence de la résistance primaire (avant toute tentative
d’éradication) dépassant 20%. Au Maroc, en absence de
données sur la prévalence de la résistance de H. pylori, la
trithérapie à base de clarithromycine est largement prescrite
comme traitement d’éradication de première ligne.
L’objectif de notre étude était de déterminer la prévalence de
la résistance primaire à la clarithromycine de H. pylori pour la
première fois au Maroc et de détecter les mutations impliquées
dans cette résistance.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.80
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude
prospective multicentrique réalisée du 1er janvier 2011 au 31
mai 2014. Cent douze patients adressés pour une FOGD ont
été inclus dans les trois centres hospitaliers universitaires de
Rabat. Aucun des patients inclus n’avait été traité auparavant.
Pour chaque patient, trois biopsies ont été prélevées dans
l’antre : une pour l’examen histologique, une pour un test
rapide à l’uréase et une congelée pour la détection de la
résistance à la clarithromycine. Des données démographiques
et cliniques ont également été recueillies. L’extraction de l’ADN
bactérien a été réalisée après broyage de la biopsie en utilisant
le kit QIAMP DNA Minikit (Qiagen) selon les indications du
fournisseur. La détection de la résistance à la clarithromycine
a été réalisée au laboratoire de Bactériologie du CHU de
Poitiers par une technique de PCR scorpion qui détecte à la
fois la présence de H. pylori et les mutations qui confèrent la
résistance à la clarithromycine directement dans les biopsies
(Burucoa.et al JCM 2008). Un contrôle d’extraction a été
effectué pour tous les échantillons négatifs en PCR scorpion
en amplifiant un gène de ménage humain : la b-globine.
POSTERS
Résultats : La présence de H. pylori a été détectée
par PCR Scorpion chez 77 des 112 échantillons analysés. La
prévalence de l’infection dans cette échantillon de patients
marocains adressés pour FOGD est donc de 69,4%. Une
mutation conférant la résistance à la clarithromycine a été
détectée chez 22 des 77 échantillons positifs. La prévalence
de la résistance primaire à la clarithromycine est de 28,2%.
La mutation A2142G a été détectée dans 15 des 22 des
échantillons résistants (68%), la mutation A2143G dans 6
échantillons (27,3%) et la mutation A2142C dans 2 échantillons
(9,1%). En utilisant la PCR Scorpion, nous avons révélé la
présence d’une population double (sensible et résistante) chez
16 des 22 biopsies avec une souche résistante soit (20,8%).
Un patient était infecté par deux souches résistantes porteuses
de deux mutations différentes : A2142G et A2143G.
79
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.81
P.82
Gestion de l’impaction intra-muqueuse
des prothèses œsophagiennes
partiellement couvertes par la technique
«Stent-in-Stent»
L’ingestion caustique accidentelle à l’eau
de javel : intérêt de la FOGD
F.-A. Ibn Ghazala (1), A. El Khalifa (1), K. Brari (1),
A. Bellabah (1), M. Tahiri (1), F. Haddad (1),
W. Hliwa (1), W. Badre (1)
W. Melki (1), H. Loghmari (1), W. Bouhlel (1),
W. Ben Mansour (1), O. Hellara (1), F. Bdioui (1),
L. Safer (1), H. Saffar (1)
(1) Casablanca, MAROC.
Introduction : L’ingestion des produits caustiques
chez l’adulte constitue une urgence assez fréquente dans
notre contexte. L’intoxication à l’eau de javel représente
le produits ménager le plus fréquemment rencontrés, il
s’agit le plus souvent de l’eau de javel dilué à 12 degrés ;
l’ingestion du produit peut se faire accidentellement en
cas de déconditionnement du produit comme elle peut se
faire dans un but d’autolyse. L’endoscopie digestive haute
constitue l’élément diagnostique essentiel. Le but de ce travail
est d’étudier l’aspect endoscopique des lésions digestives
produites par l’eau de javel dans notre contexte.
(1) Monastir, TUNISIE.
Introduction :
les protheses partiellement couverte
(PC) sont generalement preferees dans le traitement des
stenoses œsophagiennes benignes en raison de leur faible
taux de migration. Cependant elles exposent au risque
d’impaction intramuquseuse.
Patients et Méthodes : il s’agit d’un rapport de
3 cas.
Résultats : nous rapportant 3 cas d’impaction
intramuquseuse de PPC inserrees pour des stenoses benignes
rebelles (2 cas de stenose caustique et 1 cas de stenose post
radique). Le controle endoscopique a montre une impaction
presque totale des colorettes. Une prothese TC a ete inserree
dans la premiere et laisser en place 5 a 7 jours . L ‘extraction
des 2 protheses etait realisee avec succes chez les 3 patients.
Un patient a presente un saignement modere. Aucun cas de
perforatio n’a ete note.
Patients et Méthodes : il s’agit d’une études
rétrospective intéressant 30 cas colligés au service d’hépatogastro-entérologie du chu ibnou rochd à Casablanca sur une
période de 3 ans et demi entre janvier 2010 et aout 2013.la
FOGD a été réalisée chez tous les patients, elle a permis de
classer les lésions caustiques œsophagiennes, gastriques et
bulbo -duodénale selon la classification de di costanzo.
Résultats : le sexe ratio était de0 , 2 (25 femmes et
5 hommes) à prédominance féminine, l’âge moyen était de
26 ans . Le délai moyen de réalisation de l’endoscopie était
de 12 h. Une œsophagite stade I était retrouvée chez 10cas,
stade IIa chez 2 cas, une muqueuse œsophagienne normal
chez 18cas .une gastrite stade I était retrouvée chez 15 cas,
stade IIa chez 2 cas, une muqueuse gastrique normale dans
13 cas, la bulbo duodénite stade I était objectivé chez 5 cas
avec une absence d’anomalie bulbo duodénale chez les 25
cas restants.
Conclusion :
la technique Stent-in-Stent est une
alternative efficace pour gerer l’impaction intramuqueuse des
protheses partiellement couverte.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9291 Conclusion : l’ingestion caustique à l’eau de javel
entraîne des lésions minimes au niveau oesogastroduodénal
ce qui remet en question l’intérêt de l’indication d’une FOGD
lors de cet incident.
POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9165 80
P.84
Pertinence de l’indication de la
gastroscopie selon les critères de l’EPAGE
dans un centre hospitalier universitaire
marocain d’endoscopie digestive
Prévalence d’Helicobacter pylori dans la
maladie ulcéreuse gastro-duodénale au
Burkina Faso
R. Sia (1), H.-S. Godonou (1), B. Pereira (2),
J. Scanzi (2), K. Cisse (1), A.-K. Serme (1),
A.-R. Sombie (1)
S. Majdouli (1), H. Delsa (1), M. Bakkar (1),
M. Salihoun (1), L. Amrani (1), M. Acharki (1),
I. Serraj (1), N. Kabbaj (1)
(1) Rabat, MAROC.
(1) Ouagadougou, BURKINA FASO; (2) ClermontFerrand.
Introduction : La demande croissante d’endoscopie
Introduction : L’infection à Helicobacter pylori (HP) fait
partie des infections bactériennes les plus rependues dans le
monde. En Afrique, sa prévalence est estimée à plus de 80%.
Au Burkina Faso, aucune étude n’a porté sur la prévalence
de cette infection au cours de cette dernière décennie. Le but
de notre travail était d’évaluer le taux d’infection à HP dans
la maladie ulcéreuse gastro-duodénale dans notre centre
d’endoscopie.
digestive a causé une augmentation des coûts et la prolongation
des listes d’attente pour ces procédures. La fibroscopie
œsogastroduodénale (FOGD) est incontestablement l’examen
de référence pour le diagnostic des anomalies du tube digestif
haut. Sa prescription doit être rationalisée tenant compte du
rapport coût/bénéfice. Les critères de l’EPAGE (European
Panel on the Appropriateness of Gastrointestinal Endoscopy)
ont été élaborés afin d’évaluer la pertinence des indications
de la FOGD. A notre connaissance, aucune étude n’a évalué
ces critères au Maroc. Les objectifs de notre étude étaient
d’évaluer la pertinence des indications de la FOGD selon les
critères de l’EPAGE et rechercher une éventuelle corrélation
entre la pertinence de l’examen et le résultat endoscopique.
Patients et Méthodes : Etude prospective
descriptive réalisée dans le centre médical Schiphra de
Ouagadougou (Burkina Faso) du 01 Avril au 22 Septembre
2014. Nous avons inclu tous les patients âgés de plus de
18 ans et ayant présenté un ulcère gastrique ou duodénal
à l’endoscopie digestive haute. Pour chaque patient, deux
biopsies antrales, deux biopsies fundiques et une biopsie au
niveau de l’angulus ont été réalisées au cours de l’endoscopie
pour analyse anatomopathologique avec recherche d’HP.
Patients et Méthodes :
Tous les patients
consécutifs ayant eu une FOGD au cours de l’année 2013 ont
été inclus et la pertinance de l’indication a été jugée appropriée
et nécessaire, appropriée, incertaine, inappropriée ou critères
non applicables) à l’aide d’un logiciel élaboré par l’EPAGE
et disponible sur le site http : //www.epage.ch. Les résultats
de l’endoscopie étaient classés en lésions cliniquement
significatives ou non. Les caractéristiques épidémiologiques et
les résultats de la FOGD étaient comparés selon la pertinence
de l’indication. Les médecins référents étaient classés en
gastroentérologiste, interniste, chirurgien, généraliste et autre.
Les patients ayant bénéficié d’endoscopie interventionnelle,
surveillance après ligature de varices œsophagiennes ou
œsophage de Barrett ont été exclus. Le seuil de signification
a été fixé à 0,05.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.83
Résultats : Au cours de notre période d’étude,
un ulcère gastrique et/ou duodénal a été diagnostiqué à
l’endoscopie chez 197 patients. Notre étude a porté sur 71
patients (126 patients n’ont pas pu réaliser leur examen
anatomopathologique pour des raisons financières). L’âge
moyen des patients était de 42,4 ans avec des extrêmes de
19 et 71 ans. Le sex-ratio H/F était de 1,2. 70% des patients
avaient un niveau socioéconomique bas. L’endoscopie était
réalisée principalement pour bilan d’épigastralgies (85,5%
des cas), les autres indications de l’endoscopie étaient bilan
de reflux gastro-œsophagien (4,4%), hémorragie digestive
(4,4%) et bilan d’hypertension portale (4,4%). Un ulcère
gastrique était retrouvé dans 58,6 %, un ulcère bulbaire
dans 38,6 % et l’association des deux dans 2,9%. L’examen
anatomopathologique a retrouvé la présence d’HP dans
57,1%, une gastrite chronique active dans 55,7%, une gastrite
aiguë dans 42,9%, de la métaplasie intestinale sans dysplasie
dans 7,1% et aucun cas de cancer. Tous les patients infectés
par HP présentent une gastrite aiguë et/ou chronique à
l’examen anatomopathologique.
Résultats : Six Cents quarante FOGD dont l’indication
figurait parmi la liste de l’EPAGE ont été retenues. Il s’agissait
de 415 femmes et 225 hommes. L’âge moyen était de
43.6±16.6 ans. Les indications étaient jugées appropriées et
nécessaires, appropriées, incertaines et inappropriées dans
respectivement : 27,6%, 41,5%, 20,2% et 10,6%. Parmi
les patients ayant une indication appropriée, des lésions
significatives ont été retrouvés dans 42,2% vs. 25,6% seulement
chez ceux avec une indication inappropriée (p = 0.006). Les
cancers étaient diagnostiqués exclusivement dans le groupe
d’indications appropriées. Le groupe de médecins avec le taux
d’indication appropriée élevé étaient les gastroentérologues
(90.2%) suivis par les généralistes (89.6%). Ce taux était
significativement élevé pour les gastroentérologistes et les
généralistes par rapport aux autres praticiens (p = 0.001et
p = 0.022 respectivement). L’indication appropriée la plus
fréquente était les épigastralgies persistentes après un
traitement bien conduit (35.4%). L’indication inappropriée la
plus représentée était la dyspepsie sans traitement médical
empirique préalable (48.4%). Les sujets avec une indication
appropriée étaient plus âgés (60,5 ans versus 34,5 ans,
p = 0,0001).
Conclusion : Le taux d’infection à Helicobacter pylori
dans la maladie ulcéreuse gastro-duodénale semble être
relativement élevé dans la population du Burkina Faso.
POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9565 Conclusion : les critères de l’EPAGE sont
significativement corrélés à la présence de lésions
endoscopiques significatives. La FOGD réalisée pour une
indication appropriée avait une probabilité élevée pour
un résultat endoscopique positif. Dans notre pratique, les
critères de l’EPAGE constituent un outil utile pour la rentabilité
diagnostique de la FOGD réduisant ainsi le taux des indications
inappropriées.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9037 81
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.85
P.86
Prise en charge de l’ingestion des produits
caustiques
Le traitement endoscopique des sténoses
peptiques de l’œsophage : à propos de 16
cas
K. Sarghini (1), S. Oubaha (1), Z. Samlani (1),
K. Krati (1)
M. El Makkaoui (1), F. Haddad (1), M. Tahiri (1),
W. Hliwa (1), A. Bellabah (1), W. Badre (1)
(1) Marrakech, MAROC.
(1) Casablanca, MAROC.
Introduction :
L’ingestion de produits caustiques est
une urgence diagnostique et thérapeutique, qui nécessite une
prise en charge médico-chirurgicale immédiate. L’endoscopie
digestive haute permet de faire une cartographie des lésions,
conditionne le pronostic, et oriente la stratégie thérapeutique.
Le but de ce travail est d’étudier le profil épidémiologique et
endoscopique des lésions digestives caustiques.
Introduction : Les sténoses peptiques de l’œsophage
sont des complications majeures du reflux gastro-œsophagien,
cependant leur traitement reste simple. L’endoscopie joue un
rôle diagnostique et thérapeutique.
Le but de notre travail est de déterminer les caractéristiques
épidémiologiques, endoscopiques, radiologiques et les
résultats thérapeutiques des patients ayant des sténoses
peptiques.
Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude
rétrospective descriptive sur une période de 5 ans, étalée
entre Octobre 2007 et Décembre 2013, réalisée au service
d’endoscopie digestive.
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude
rétrospective menée au service de gastroentérologie du CHU
Ibn Rochd entre Avril 2009 et Avril 2013, colligeant tous les
malades présentant une sténose peptique de l’œsophage
sur des arguments cliniques, endoscopiques, histologiques
et radiologiques. Nous avons inclus tous les patients ayant
bénéficié d’une dilatation endoscopique.
Résultats :
153 patients ont été colligés. L’âge moyen
était de 30 ans. 53 % était de sexe masculin avec un sex ratio
de 1,1. L’ingestion de caustiques était accidentelle dans 62%
des cas et dans un but d’autolyse dans 38 % des cas. L’acide
chlorhydrique était le produit caustique le plus utilisé (77 %
des cas). L’endoscopie digestive haute était réalisée chez tous
nos patients. L’œsophagite stade II était retrouvée dans 51
% des cas. Au niveau gastrique, la gastrite caustique stade II
était la plus fréquente (72 %). La bulbo duodénite stade I était
objectivée dans 18 % des cas. La principale complication était
la sténose œsophagienne ayant survenue dans 20 % des cas.
Résultats : nous avons colligé 16 cas de dilatation
endoscopique sur sténose peptique de l’œsophage,
11hommes et 5 femmes, l’âge moyen était de 49 ans. 37% des
patients étaient tabagiques, la moitié des patients avaient un
reflux gastro-œsophagien chronique traité par automédication.
Le tableau clinique était constitué d’une dysphagie basse mixte
chez tous les patients, la fibroscopie oeso-gastroduodénale a
retrouvé une sténose du tiers inférieur de l’œsophage dans
68,75% des cas et une sténose du tiers moyen dans 31,25%
des cas. Le transit oeso-gastroduodénal réalisé chez tous
les malades, a montré une sténose courte. La dilatation
œsophagienne était réalisée par ballonnet chez 12 patients et
par bougies chez 4 patients sans aucune complication à type
de perforation, ou d’hémorragie abondante. 6% des patients
avaient nécessité 3 séances de dilatation avant une rémission
complète. 50% des patients avaient nécessité 2 séances de
dilatation et 44% des patients avaient nécessité une seule
séance de dilatation. Tous nos patients ont reçu un inhibiteur
de pompe à proton.
Conclusion :
L’endoscopie digestive haute a un
intérêt diagnostique, pronostic et thérapeutique. La prise en
charge des lésions caustiques repose essentiellement sur
la surveillance stricte, le dépistage, et la prise en charge des
complications.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9759 Conclusion :
la sténose peptique œsophagienne
est une complication du reflux gastro-œsophagien qui altère
la qualité de vie des patients par la dénutrition et le gène
qu’elle entraine. La dilatation endoscopique représente le
traitement de choix avec une très bonne efficacité et un taux
de complications faible si l’on respecte les principales règles
de sécurité.
POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9323 82
P.88
La tuberculose péritonéale : étude d’une
série de 252 cas
La tuberculose péritonéale : étude d’une
série monocentrique à propos de 84 cas
M. El Ouardi (1), W. Hliwa (1), A. Bellabah (1),
M. Tahiri (1), F. Haddad (1), W. Badre (1)
R. Ben Jemaa (1), M. Serghini (1), M. Amri (1),
L. Kallel (1), N. Ben Mustapha (1), M. Fekih (1),
A. Filali (1)
(1) Casablanca, MAROC.
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction :
La tuberculose est un problème de
santé publique au Maroc malgré le programme national de
lutte anti-tuberculeuse. La localisation péritonéale est la plus
fréquente des localisations intra-abdominales.
Le but de ce travail est de décrire les caractéristiques
épidémiologiques, cliniques, paracliniques et thérapeutiques
de la tuberculose péritonéale dans un service hospitalier
universitaire au Maroc.
Introduction : La tuberculose est un problème de
santé publique dans certaines régions endémiques du monde
dont la Tunisie. Le péritoine représente une des localisations
extra-pulmonaires les plus fréquentes de la tuberculose. La
tuberculose péritonéale est caractérisée par un polymorphisme
clinique, biologique et radiologique.
Le but de cette étude est de déterminer la prévalence
de la tuberculose péritonéale et de décrire ses aspects
épidémiologiques, cliniques, biologiques, diagnostiques,
thérapeutiques et évolutifs.
Patients et Méthodes :
Tous les cas
de tuberculose péritonéale colligés dans le service de
gastroentérologie du CHU IbnRochd de Casablanca entre
janvier 2005 et juillet 2014, ont été rétrospectivement analysés.
Le diagnostic a été retenu sur des arguments histologiques
chez 233 malades et sur un faisceau d’arguments cliniques,
paracliniques et évolutifs chez 19 patients.
Matériels et Méthodes :
Il s’agit d’une étude
rétrospective menée de Janvier 2000 à Décembre 2011
incluant tous les cas de tuberculose péritonéale colligés dans
notre service.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.87
Résultats : Quatre-vingt-quatre patients ont été inclus. Il
s’agissait de 21 hommes et 63 femmes dont l’âge moyen était
de 43 ans. Six patients avaient un antécédent de tuberculose
pulmonaire traitée. Les facteurs de risque à type de diabète,
d’hémopathie et de déficit immunitaire congénital ont été noté
chez 12% des patients.
Le symptôme le plus fréquent était l’ascite (77%) suivi des
douleurs abdominales (66%) et de la fièvre (66%) . La biologie
a montré un syndrome inflammatoire biologique dans 84%
des cas, une lymphopénie dans 75% cas et une anémie
normochrome normocytaire dans 39% des cas. La ponction
exploratrice du liquide d’ascite a révélé une ascite exsudative
à prédominance lymphocytaire chez plus de 90% des patients.
Le diagnostic de tuberculose péritonéale a reposé sur
l’examen anatomopathologique chez 76 patients, l’examen
bactériologique chez un patient et sur un faisceau d’arguments
-épidémiologiques, anamnestiques, cliniques, biologiques
et morphologiques- chez 7 patients. Une localisation extrapéritonéale était présente dans 57% des cas. Un seul patient
est décédé avant d’entamer le traitement suite à une détresse
respiratoire secondaire à une miliaire tuberculeuse. Tous les
autres patients ont eu une évolution favorable moyennant un
traitement par des anti-tuberculeux du groupe 1 de l’OMS pris
pendant environ 9,6 mois.
Résultats : Deux-cent-cinquante-deux patients ont
été inclus. Il s’agissait de 94 hommes et 158femmes soit un
sex ratio (F/H) de 1,6. L’âge moyen de nos malades était
de 31,2 ans et 80% avaient moins de 40 ans. Un contage
tuberculeux était rapporté dans 16 %des cas avec un
antécédent personnel de tuberculose dans 2,8% des cas soit
7 malades.Outre la présence d’une distension abdominale
(100 %), le tableau clinique était dominé par l’existence d’une
fièvre (66,2 %) et d’une douleur abdominale (53,8 %). Le délai
moyen entre la date d’apparition du premier symptôme et la
consultation était de 5,3 mois. L’ascite était exsudative dans
100% des cas avec une prédominance lymphocytaire dans
96,6% des cas. Deux-cent-trente-trois patients ont eu une
exploration chirurgicale avec biopsies péritonéales mettant en
évidence les lésions caséo-folliculaires, chez les 19 restants le
diagnostic a été retenu sur un faisceau d’arguments : clinique
évocatrice, dosage d’ADA supérieur à 50 UI/l, données de la
radiologie et la bonne évolution sous traitement antibacillaire.
Les localisations associées étaient : ganglionnaires chez 103
malades soit 41% des cas et pleuro-pulmonaires chez 83
patients soit 33% des cas. La durée moyenne du traitement était
de 7.8 mois. L’évolution était favorable et sans complications
pour 212 patients soit 87% des cas, par ailleurs 25 malades
ont fait une intolérance digestive, 9 une réaction cutanée et 8
une hépatotoxicité. On a noté 5 décès et 18 patients ont été
perdus de vue.
La tuberculose péritonéale est
particulièrement fréquente au Maroc. Son diagnostic repose
sur les résultats des biopsies réalisées lors de la coelioscopie.
Son évolution est le plus souvent favorable sous traitement
antibacillaire.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9169 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9809 83
POSTERS
Conclusion : Dans notre série la tuberculose
péritonéale était plutôt l’apanage des femmes jeunes. Il faut
souligner qu’elle doit être évoquée devant toute ascite fébrile
lymphocytaire, même en l’absence d’immunodépression
évidente. Le diagnostic est retenu dans la majorité des cas
sur les données de l’histologie à défaut de nouveaux tests
diagnostiques. La localisation extra-péritonéale est fréquente.
L’évolution sous traitement est souvent favorable.
Conclusion :
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.89
P.90
Taux des lymphocytes dans le liquide
d’ascite : valeur diagnostique pour la
tuberculose péritonéale en cas d’ascite
riche en protides non associée à une
hypertension portale
Association entre obésité et certaines
pathologies digestives hautes et basses
lors d’un bilan endoscopique
A. Abou Rached (1)
(1) Baabda, LIBAN.
I. Ben Aounallah (1), G. Mohamed (1), M. Bejaoui (1),
H. Ben Abdallah (1), B. Ben Slimene (1), S. Bizid (1),
R. Bouali (1), N. Abdelli (1)
Introduction : Les patients ayant un surpoids et
les patients obèses ont prédisposition plus élevée pour
développer plus certaines pathologies digestives et certaines
lésions endoscopiques. Le but de cette étude prospective est
de déterminer l’existence d’une relation entre l’IMC, l’obésité
abdominale (H>102 cm, F>88 cm) et les lésions endoscopiques
découvertes lors d’une gastroscopie et d’une coloscopie.
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction : La tuberculose demeure un problème de
santé publique dans plusieurs pays au monde. La tuberculose
péritonéale représente 5 à 15% des cas de tuberculose
extrapulmonaire dont la proportion ne cesse d’augmenter
partout dans le monde en raison d’une baisse lente et
disproportionnée de son incidence par rapport à celle de la
tuberculose pulmonaire. Le but de notre étude était d’analyser
la valeur diagnostique pour la tuberculose péritonéale du taux
des lymphocytes dans le liquide d’ascite en cas d’ascite riche
en protides.
Patients et Méthodes : Etude prospective sur
15 jours dans 15 différents centres d’endoscopies couvrant
pratiquement tout le territoire libanais avec la participation de
35 gastroentérologues. Plusieurs facteurs ont été étudiés dont
l’âge, le sexe, l’IMC, périmètre abdominal, la consommation de
tabac et d’alcool, la prise de médicaments gastrotoxiques, les
indications à la pratique du geste endoscopique et les résultats.
Patients et Méthodes :
Résultats : Durant cette période, 1502 patients ont eu
il s’agit d’une étude
rétrospective sur 5 ans (janvier 2010-septembre 2014)
colligeant tous les malades hospitalisés au service de
gastroentérologie pour exploration d’une ascite riche en
protides sans signes d’hypertension portale associés.
L’analyse biochimique et cytologique du liquide d’ascite a été
recueillie chez tous ces patients. Une ascite riche en protides a
été définie par un taux de protides supérieur à 25 g/L.
une gastroscopie et/ou une coloscopie
Dans le groupe des patients ayant une gastroscopie l’âge
moyen : 47.67, poids moyen : 73.21, périmètre abdominal :
92.17, IMC moyen : 26.22. Les principales indications à la
pratique de la gastroscopie : douleurs épigastriques (56.45%),
symptômes de RGO (23.68%), nausées et vomissements
(11.67%0, anémie (9.65%), dyspepsie (7.63%), hémorragie
digestive (5.05%). Résultats : gastrite (51.5%), hernie
hiatale (28%), œsophagite (15.9%), absence de lésions
endoscopiques (15%). La présence d’œsophagite, d’hernie
hiatale étaient significativement plus élevées (p<0.01)
chez les patients obèses par rapport aux patients ayant un
surpoids et les patients non obèse ces mêmes résultats ont
été retrouvés en cas d’ulcère gastrique. De même en cas
d’obésité abdominales l’œsophagite et l’hernie hiatale étaient
plus fréquentes chez les hommes et les femmes ayant un PA
élevées par rapport a ceux ayant une PA normal (p<0.01%),
ces mêmes résultats étaient présents chez les femmes avec
ulcère gastrique.
Les patients ayant eu une coloscopie, l’âge moyen était de
50.23, poids moyen : 73.23Kg, périmètre abdominal : 92.72. Les
indications a la pratique de la coloscopie étaient les douleurs
abdominales (31.5%), troubles du transit ( (30.8%), rectorragie
(31%), anémie (10%), . Les lésions retrouvées étaient des
hémorroïdes (17.9%), polypes (15.5%), diverticulose colique
(7,5%), MICI (6.2%), cancer colique (4.6%)… La présence
d’hémorroïdes, diverticulose colique et polypes coliques
étaient significativement plus élevées (p<0.01) chez les
patients obèses que chez les patients non obèses. Ces mêmes
résultats ont été retrouvés en cas d’obésité abdominale.
Résultats :
POSTERS
Quarante-quatre patients ont été inclus.
L’âge moyen était de 56 ans (20-89 ans) et le sex-ratio de 0,9
(21 H/23F). Les causes de l’ascite étaient représentées par la
tuberculose péritonéale, la carcinose et l’insuffisance cardiaque
dans respectivement 36, 50, et 14% des cas. Chez tous les
patients avec une tuberculose péritonéale, le diagnostic a
été établi par l’analyse histologique des biopsies péritonéales
réalisées par voie laparoscopie. Chez les patients avec une
carcinose péritonéale le cancer primitif était d’origine digestive,
ovarienne et indéterminée dans respectivement 12, 6, et 4 cas.
Il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre
les patients avec ou sans ascite tuberculeuse quant à l’âge
(51,8 vs. 56 ans : p = 0,17), le sexe (SR : 1,1 vs. 0,6 : p = 0,11)
et le taux de protides dans le liquide d’ascite (49,6 vs. 43,3 :
p = 0,7). Le taux moyen des lymphocytes était significativement
plus élevé en cas d’ascite tuberculeuse (1010 vs. 209,8 e/
mm3 : p = 0.001). En analyse ROC l’aire sous la courbe du taux
des lymphocytes pour le diagnostic de tuberculose péritonéale
était de 0,95 (95% CI : 0,93- 0,97). La valeur seuil de 450
éléments /mm3 avait une sensibilité de 93%, une spécificité
de 89%, une valeur prédictive positive de 82% et une valeur
prédictive négative de 96% pour le diagnostic de tuberculose
péritonéale.
Conclusion : Au sein des malades avec une
ascite riche en protides, le taux des lymphocytes était
significativement plus élevé chez le sous-groupe de patients
atteints de tuberculose péritonéale. La valeur seuil de 450
éléments/mm3 avait une excellente sensibilité et spécificité
pour retenir le diagnostic de tuberculose péritonéale. Etant
donné que l’enquête bactériologique est souvent négative
et qu’une preuve histologique est souvent nécessaire pour
confirmer diagnostic de tuberculose péritonéale, cette valeur
seuil pourrait être choisie pour sélectionner les malades qui
devraient bénéficier de biopsies péritonéales d’emblée.
Conclusion :
Cette étude prospective montre
l’existence d’une prévalence plus élevée de certaines
pathologies digestives haute (hernie hiatale, œsophagite
et ulcère gastrique) et basse (maladie hémorroïdaire,
diverticulose colique et polypes coliques) chez les patients
obèses par rapport à la population non obèse.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9803 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9998 84
P.92
La tuberculose abdominale dans la région
de Marrakech : profil épidémiologique,
diagnostique et thérapeutique (à propos
de 250 cas)
L’exposition du personnel médical aux
radiations ionisantes au cours de la
cholangiopancréatographie rétrograde
endoscopique
H. Cherquaoui (1), Z. Samlani (1), S. Oubaha (1),
K. Krati (1)
A. Ouakaa-Kchaou (1), H. Elloumi (1), N. Bibani (1),
D. Trad (1), A. Kochlef (1), D. Gargouri (1),
J. Kharrat (1)
(1) Marrakech, MAROC.
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction : La tuberculose constitue toujours un
réel problème de santé publique au Maroc. Les mouvements
migratoires, l’utilisation de plus en plus fréquente de
thérapeutiques immunosuppressives et l’infection par le virus
d’immunodéficience humaine (VIH) sont responsables de la
recrudescence de la tuberculose dans les pays industrialisés.
La tuberculose abdominale constitue l’une des localisations
les plus communes de la tuberculose extra-pulmonaire.
L’objectif de notre étude est d’analyser les particularités
épidémiologiques, cliniques, diagnostiques, thérapeutiques et
évolutives de la tuberculose abdominale au centre hospitalier
universitaire Mohamed VI de Marrakech.
Introduction :
Patients et Méthodes :
aux radiations ionisantes durant une année du personnel
médical et paramédical exerçant en salle d’endoscopie
interventionnelle soumis aux radiations ionisantes. L’exposition
était mesurée par dosimétrie individuelle externe passive.
La mesure de l’exposition se faisait au centre national de
radioprotection avec des résultats tous les 2 à 4 mois. La
mesure de la dose annuelle était ensuite calculée. La dose
d’exposition était calculée pour le corps entier et pour la peau.
Elle était mesurée en millisievert (mSv). Selon la législation
tunisienne, la limite annuelle d’équivalent de dose effectif pour
les travailleurs exposés est de 50 mSv et de 500 mSv pour
chaque organe ou tissu excepté pour le cristallin où la limite est
fixée à 150 mSv (décret n°86-433 du 28 mars 1986 relatif à la
protection contre les rayonnements ionisants) .
Les endoscopistes qui pratiquent
la cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique
(CPRE) utilisent la fluoroscopie de façon courante. Ils sont par
conséquent exposés, ainsi que leurs aides, aux rayonnements
ionisants. Ce risque est variable selon les pratiques et les
équipements.
Le but de ce travail était d’évaluer l’exposition aux radiations
ionisantes du personnel médical et paramédical en salle
d’endoscopie digestive interventionnelle.
Matériels et Méthodes : Mesure de l’exposition
C’est une étude
rétrospective étalée sur 10 ans (Juin 2004-Juin 2014)
incluant toutes les tuberculoses abdominales admises au
service d’hépato-gastroentérologie du CHU Mohamed VI
de Marrakech. Le diagnostic a été posé sur des preuves
histologiques. En leur absence, il a été porté sur un faisceau
d’arguments. Durant la période d’étude, 250 patients ont été
inclus.
Résultats : L’âge moyen de nos patients a été de
38,3 ans (17-90 ans). Le sexe féminin représentait 62,5 %
des cas. Les circonstances de diagnostic étaient variables :
classiques (ascite, douleurs abdominales, altération de l’état
général), parfois trompeuses (tableau pseudochirurgical).
Différentes formes de tuberculose abdominale étaient
relevées : forme péritonéale dans 60% des cas (150), forme
intestinale dans 24,8% des cas (62), forme péritonéo-intestinale
dans 4,8% des cas (12), forme péritonéo-ganglionnaire
dans 2,4% des cas (6), forme intestino-ganglionnaire dans
2,4% des cas (6), forme ganglionnaire profonde isolée dans
4% des cas (10), forme hépatique dans 1,2% des cas (3) et
pancréatique dans 0,4% des cas (1). Le diagnostic de certitude
s’est basé sur l’étude histologique des biopsies réalisées au
cours de la laparoscopie ou de la laparotomie exploratrice, et
perendoscopique. Le diagnostic de tuberculose a été formel
dans 42,3 % et de présomption dans 57,7 % des cas. Un
traitement antituberculeux a été instauré chez tous les patients.
L’évolution a été favorable dans 95% des cas.
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.91
Résultats :
Durant l’année d’étude, 7 médecins, 1
infirmière et 1 technicienne anesthésiste ont été régulièrement
soumis à la mesure de leur exposition aux radiations ionisantes.
La dose annuelle cumulée moyenne de tout le personnel
opérant en salle d’endoscopie était au niveau du corps entier
de 0,82 ±0,03 mSv [extrêmes : 0,77 - 0,88 mSv]. Au niveau
de la peau, la dose annuelle cumulée moyenne des différents
opérateurs était de 0,77 ±0,06 mSv [extrêmes : 0,7 - 0,8 mSv].
Il n’y avait pas de différence statistiquement significative de
l’exposition aux rayonnements ionisants entre les différents
opérateurs, quelle que soit leur fonction.
Conclusion : L’exposition aux rayonnements ionisants
du personnel exerçant en salle d’endoscopie interventionnelle
était inférieure à 5 mSv/an, comparable à celle de la plupart
du personnel médical exposé aux rayonnements ionisants.
Néanmoins, les mesures de radioprotection doivent toujours
être optimisées.
Conclusion :
L’atteinte tuberculeuse abdominale
constitue dans notre pays l’une des localisations les plus
fréquentes. La nature tuberculeuse des lésions constatées ne
peut être prouvée qu’histologiquement sur des prélèvements
biopsiques effectués essentiellement lors des examens
endoscopiques. Le traitement spécifique bien conduit amène
la guérison dans la majorité des cas. Enfin, soulignons
l’intérêt de la prévention, la lutte contre la tuberculose bovine,
l’amélioration du niveau de vie des citoyens des pays en voie
de développement et le dépistage systématique autour des cas
de tuberculose diagnostiqués.
POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9394 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9605 85
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
POSTERS
P.93
P.94
La tuberculose péritonéale : étude d’une
série de 182 cas
Cartographie des risques a priori en
endoscopie digestive : outils et méthodes,
expérience pilote d’un centre
d’endoscopie digestive
D. Titsaoui (1), I. Oukas (1), T. Guendouzi (1),
T. Djadel (1)
(1) Sidi Bel Abbès, ALGÉRIE.
E. Bertrand (1), M. Bouvier (2), F. Espinasse (3),
P. Crenn (2)
Introduction : La tuberculose reste une pathologie
fréquente en Afrique et notamment en Algérie malgré les
progrès diagnostiques et thérapeutiques. La localisation
péritonéale représente la forme la plus fréquente des
localisations intra abdominales et constitue la deuxième
cause des ascites exsudatives après la carcinose péritonéale.
L’objectif de notre étude est de déterminer les aspects
épidémiologiques et cliniques, et d’évaluer les difficultés
diagnostiques et thérapeutiques dans notre région.
(1) Paris; (2) Garches; (3) Boulogne-Billancourt.
Introduction : L’endoscopie digestive est une
pratique à risque. Outre les risques médicaux associés à
l’acte, le circuit du patient avant, pendant et après l’examen,
ainsi que l’environnement offrent la possibilité de nombreux
dysfonctionnements et évènements indésirables. L’objectif de
ce travail a été d’analyser et de cartographier les risques à priori
associés à cet acte pour la gastroscopie, afin de proposer des
axes d’amélioration (prévention et protection) pour contrôler et
maîtriser les risques liés au système.
Patients et Méthodes :
Matériels et Méthodes : L’analyse préliminaire
Il s’agit d’une étude
rétrospective qui a permis de colliger 182 cas de tuberculose
péritonéale durant une période de 10 ans (de janvier2004 à
décembre2013) . Le diagnostic était porté sur des éléments de
certitude ou de présomption. Tous les malades ont bénéficié
d’un traitement antituberculeux avec un suivi régulier pendant
la durée du traitement.
des risques (APR) est une méthode analytique, inductive
et semi-quantitative. Elle permet d’identifier les scénarios
conduisant à un événement redouté, en présence de danger
ou de situations dangereuses à partir de la description
fonctionnelle du système, puis de lister les actions de
diminution des risques. L’APR repose sur 8 étapes : 1)
définition du périmètre d’analyse du système, 2) analyse
fonctionnelle externe (décomposition de chaque phase en
sous-fonctions), 3) mise en place de la cartographie des
dangers génériques et spécifiques en prenant en compte les
performances et contraintes du système, 4) construction de
la cartographie des situations dangereuses, 5) définition des
échelles de gravité (1 à 5), de vraisemblance d’occurrence,
de criticité (1 à 3) et d’effort, 6) élaboration des scénarios et
cotation à l’aide des échelles pour aboutir à des propositions
de résolution et des actions de suivi, 7) après mise en place
des actions de réduction des risques, construction de la
cartographie des risques avec représentation graphique sous
forme de diagrammes permettant la visualisation de l’impact
sur le système à priori, et 8) mise en place d’un plan d’action
de réduction des risques et d’un catalogue des paramètres de
sécurité.
Résultats : La tuberculose péritonéale représentait
5,1%des hospitalisations. C’est le 6eme motif d’admission après
les cirrhoses, les cancers digestifs, les maladies inflammatoires
chroniques de l’intestin, les ulcères gastroduodénaux et la
maladie cœliaque dans notre région. L’âge moyen de nos
malades était 31 ans (16-81 ans) avec 80% moins de 40 ans.
On notait une nette prédominance féminine avec un sexe
ratio (F/H) de 2,5. Un contage tuberculeux était présent dans
25% des cas. Le tableau clinique était dominé par les signes
généraux dans100% des cas, la distension abdominale dans
90% des cas et les douleurs abdominales dans 34,5% des
cas avec un délai moyen diagnostic de 2,5 mois. La forme
ascitique était la plus fréquente (91% des cas) et seulement
9% des cas représentait la forme fibro-adhésive, révélée
par une complication chirurgicale. L’ascite était exsudative
à prédominance lymphocytaire dans 93% des cas. La
recherche du BK dans le liquide d’ascite était constamment
négative à l’examen direct. La culture sur milieu spécifique
n’était effectuée dans aucun cas. Le dosage de l’activité de
l’adénosine désaminase dans le liquide d’ascite (ADA) réalisé
chez 22% des malades seulement était fortement positif dans
tous les cas. Deux cas avec localisation pulmonaire associée
avaient le BK positif dans les crachats. Il existait un syndrome
inflammatoire dans 77% des cas, une anémie dans 50% des
cas et l’intradermoréaction était positive dans 27,5% des cas.
Aucun malade n’a bénéficié de dosage de l’interféron Gamma ni
de test de la polymérase Chain Réaction (PCR). Ces examens
de cout très élevé ne sont pas de pratique courante sauf dans
des cas particulier. Aucun cas d’immunodépression n’a été
retrouvé dans notre série. L’échographie abdominopelvienne
et l’examen gynécologique pour toutes les femmes n’avaient
objectivé aucune anomalie orientatrice. Une localisation extra
péritonéale associée était retrouvée dans 33,5% des cas en
particulier pleural et ganglionnaire. Environ 1/3 des malades
ont bénéficié de laparoscopie diagnostique. Les granulations
péritonéales étaient quasi constantes. L’étude histologique
retrouvait le granulome tuberculoïde caséifié confirmant
le diagnostic. Le traitement antituberculeux a permis la
guérison chez tous les cas. Seulement 8% ont présenté une
hépatotoxicité et 1,1% de réaction cutanée qui ont entrainé
l’arrêt puis reprise de traitement sans complication.
Résultats : L’APR a permis d’identifier et cartographier
17 situations dangereuses prioritaires corroborées par 17
scénarios. Les dangers génériques concernaient la prise en
charge clinique (n = 6), la sécurité technique et environnementale
(n = 3), le management organisationnel (n = 4) et économique
(n = 4). La gravité initiale était cotée à 5 (forte dégradation du
système et échec de la sécurité) dans 6 cas dont 2 cliniques
et 3 de sécurité technique et environnementale. La criticité
initiale était inacceptable (cotation 3) dans 15 cas et tolérable
sous contrôle (cotation 2) dans 2 cas. Un plan des actions de
réduction des risques a pu être proposé dans les 17 cas avec
un effort considéré comme important à très important (dont un
coût estimé supérieur à 5000 euros) dans 2 cas, moindre dans
les autres cas. La criticité résiduelle ne restait inacceptable que
pour 2 scénarios (en rapport avec le risque infectieux malgré
la traçabilité), de gravité résiduelle 5 dont la seule solution à
terme est l’endoscope à usage unique. La criticité résiduelle
devenait tolérable sous contrôle pour 7 scénarios et acceptable
(cotation 1) pour 8 scénarios.
Conclusion : Une cartographie des risques à priori
pour l’endoscopie digestive a pu être établi dans notre
système. La méthode APR a permis de définir des actions de
réduction des risques adaptées. Ce plan d’action aboutira à
la mise en place de fiches-actions hiérarchisées afin de les
prioriser en fonction du degré d’acceptabilité. Un catalogue
des paramètres de sécurité pour les scénarios de criticité
résiduelle tolérable sous contrôle sera intégré pour maintenir
un contrôle continu du système. Cette analyse de gestion des
risques par les méthodes d’analyse fonctionnelle et de l’APR
pourrait être appliquée à d’autres structures d’endoscopie afin
de comparer les conclusions de leur analyse. Si une synthèse
peut être réalisée, il sera alors possible de discuter avec les
sociétés savantes pour aboutir à l’harmonisation des pratiques
par la rédaction de protocoles et de documents de traçabilité
similaires à l’échelon national afin de fiabiliser ce système à
risque.
Conclusion : La tuberculose péritonéale est encore
fréquente dans notre pays malgré l’efficacité du traitement et la
vaccination. La laparoscopie est l’examen de choix, toutefois,
son utilisation en pratique reste limitée vu qu’il s’agit d’un geste
aggressif. Le dosage de l’ADA est un test rapide, reproductible,
peu couteux avec une excellente sensibilité et spécificité pour
le diagnostic de la tuberculose péritonéale. Il pourrait être une
alternative à la laparoscopie dans les pays à forte endémicité.
Références :
Desroches A., Gatecel C. L’analyse
préliminaire des risques : un outil adapté aux établissements
de soins. Risques et Qualité 2006 ; 3 : 141-50.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9285 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9159 86
P.96
Etat des lieux des plateaux techniques en
endoscopie en 2013. Enquête SFED : une
semaine d’endoscopie en France
Quelles étaient les conditions de la
réalisation d’une endoscopie en France
en 2013 ? Enquête SFED : une semaine
d’endoscopie en France
D. Bernardini (1), C. Boustière (2), P. Bulois (3),
J.-M. Canard (4), M. Robaszkiewicz (5),
D. Heresbach (6), I. Joly (7), S. Chaussade (4),
J. Lapuelle (8), T. Lecomte (9), G. Lesur (10),
P. Pienkowski (11),
T. Ponchon (12),
R. Systchenko (13), C. Cellier (4), L. Palazzo (4),
E. Bories (2), C. Lefort (12), B. Richard-Molard (14)
D. Bernardini (1), C. Boustière (2), P. Bulois (3),
J.-M. Canard (4), M. Robaszkiewicz (5),
S. Chaussade (4), D. Heresbach (6), I. Joly (7),
C. Lefort (8), J. Lapuelle (9), T. Lecomte (10),
G. Lesur (11), P. Pienkowski (12), T. Ponchon (8),
R. Systchenko (13), C. Cellier (4), L. Palazzo (4),
E. Bories (2), B. Richard-Molard (14)
(1) Aubagne; (2) Marseille; (3) Lille; (4) Paris; (5) Brest;
(6) Redon; (7) Saint-Brieuc; (8) Toulouse; (9) Tours; (10)
Boulogne-Billancourt; (11) Montauban; (12) Lyon; (13)
Irigny; (14) Bordeaux.
(1) Aubagne; (2) Marseille; (3) Lille; (4) Paris; (5) Brest; (6)
Redon; (7) Saint-Brieuc; (8) Lyon; (9) Toulouse; (10) Tours;
(11) Boulogne-Billancourt; (12) Montauban; (13) Irigny;
(14) Bordeaux.
Introduction : La SFED a souhaité en 2013 établir
Introduction : Comme chaque année la SFED réalise
une enquête de pratique « une semaine d’endoscopie en
France » complétement réalisée en ligne depuis 3 ans. Un des
objectifs était d’évaluer les conditions de la réalisation d’une
endoscopie en France en 2013.
un état des lieux des plateaux techniques en endoscopie sur
la base des enquêtes en ligne réalisées annuellement. Cet
état des lieux a été le corollaire de la rédaction en 2014 de
recommandations pour l’organisation et le fonctionnement
d’une unité d’endoscopie digestive.
Matériels et Méthodes : 383 gastroentérologues
JFHOD2015 / JEUDI 19 MARS
P.95
Résultats :
27,9 % ont déclaré pratiquer de
l’échoendoscopie, 23,2 % des CPRE, 8,9 % de la dissection
sous muqueuse, pour ces deux dernières, elles étaient
réalisées de façon significativement plus fréquente dans une
structure hospitalière.
Il existait de façon significative plus de salles dédiées à
l’interventionnel avec plus souvent du personnel IDE dédié
dans le secteur public.
La moyenne du nombre d’endoscopes utilisés par l’ensemble
des gastroentérologues était de 18,3 dont les 2/3 en HD, il n’y
avait pas de différence significative entre le secteur public et
privé.
86 % disposaient d’une pompe de lavage colique. Le parc
d’endoscopes était significativement plus ancien dans le
secteur public (26% vs. 18 % avait plus de 5 ans).
Dans 83 % des cas les établissements avaient une politique de
renouvellement des endoscopes il n’y avait pas de différence
entre le secteur public et le secteur privé. Le critère principal
de renouvellement était dans 96 % des cas l’ancienneté de
parc, il était tenu compte du nombre d’actes par endoscope
dans 40 % dans le privé comme dans le public. En revanche
étaient plus souvent pris en compte de façon significative les
progrès technologiques dans le secteur hospitalier. Un contrat
de maintenance était plus souvent établi de façon significative
(89 vs. 80 %) dans le secteur privé que public.
En ce qui concerne les laveurs désinfecteurs d’endoscopes
(LDE) 90 % des établissements étaient équipés avec en
moyenne de 3 LDE, sans différence en fonction des secteurs
d’activités. Un parc de plus de 5 ans était significativement plus
fréquent (38 vs. 27%) dans le secteur public. La désinfection
par glutaraldéhyde était utilisée dans 8 % du secteur hospitalier
et 11 % du secteur privé. 52 % du secteur hospitalier était
équipé en armoire de stockage contre 60 % dans le secteur
privé différence non significative.
Résultats : Parmi eux 27,9 % ont déclaré pratiquer
de l’échoendoscopie, 8,9 % de la dissection sous muqueuse
et 23,2 % des CPRE et pour ces deux dernières de façon
significativement plus fréquente dans une structure hospitalière.
Les répondants étaient des libéraux dans 65,5 % et des
hospitaliers à 34,5 % des cas. L’âge moyen était de 51,1 ans
(53,4 ans en libéral) 60,8 % avaient plus de 55 ans, les femmes
représentaient 28,5 % de l’effectif.
Les examens étaient réalisés dans les établissements privés,
publics, cabinet de ville, centre autonome, PSPH, centre anti
cancéreux dans respectivement 62,2 %, 42,8 %, 6 %, 4,7 %,
9,3 % et 0,5 % des cas.
65,5 % des examens étaient réalisés en ambulatoire, 11,9
% en externe. 67,2 % des gastroscopies et 90,7 % des
coloscopies étaient réalisés avec anesthésie générale.
L’anesthésie était pratiquée par un anesthésiste dans 24,8 %
des cas, par un IADE dans 30,6 % et les deux dans 24,5 %
des cas. La sédation n’était réalisée par un gastroentérologue
que dans 0,4 % des cas. 19,7 % des examens étaient réalisés
sans sédation. 9,3 % des coloscopies étaient réalisées
sans anesthésie. En moyenne les opérateurs réalisaient 1,7
demi-journées d’endoscopie sans anesthésie. Quand une
gastroscopie sans anesthésie était réalisée dans 32,5 % des
cas un nasogastroscope était utilisé.
Dans 100 % des cas une information au patient était considérée
comme délivrée et signée dans 78,5 % des cas et dans 83,
5 % pour une coloscopie. Cette information était délivrée au
cours d’une consultation pré-endoscopie dans 81,7 % des cas
et dans 93,3 % pour une coloscopie. Elle était délivrée par le
gastro-entérologue lui-même dans 90,6 % et dans 8,5 % par
un autre spécialiste et respectivement dans 94,3 % et 4,3 %
pour la coloscopie.
La « check list » était utilisée dans 89,3 % de cas, elle a fait
l’objet d’une évaluation dans 53 % et suivie dans 36 % des
cas d’actions d’amélioration. Elle aurait permis ainsi d’éviter un
incident dans 25 % des cas.
Conclusion :
Dans l’immense majorité des cas
(97 %) les salles sont dédiées à l’endoscopie digestive. Il y
a plus souvent de façon significative des salles dédiées à
l’interventionnel (49 vs. 32%) dans le secteur public et plus
souvent des IDE dédiés (94 vs. 81 %).
Conclusion : La plupart des examens endoscopiques
étaient réalisés sous anesthésie générale (67,2% des
gastroscopies, 90,7 % des coloscopies). La proportion d’actes
doubles était de 21%.
L’anesthésie était quasiment constamment réalisée par du
personnel compétent et formé à cette pratique (99,6%).
L’information du patient et l’utilisation de la « check list »
font partie aujourd’hui de la pratique quotidienne et de plus,
inscrites dans une démarche qualité prévenant les incidents.
Le parc d’endoscopes et LDE avaient une tendance à être
plus ancien de façon significative dans le secteur public mais
le progrès technologique était plus souvent pris en compte.
Plus de la moitié des structures sont équipées en armoire de
stockage.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9075 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9077 87
POSTERS
Matériels et Méthodes : Cette année 383
gastroentérologues ont répondu à un questionnaire du 2 au
8 décembre 2013 sur la base de 2600 médecins pratiquant
régulièrement l’endoscopie en France, permettant ainsi
d’étudier 7 672 dossiers soit 3 448 gastroscopies, 3778
Coloscopies dont 21 % d’actes doubles, 286 échoendoscopies
et 150 CPRE.
représentatifs des 2600 médecins pratiquant régulièrement
l’endoscopie en France ont répondu à un questionnaire du 2
au 8 décembre 2013. L’enquête avait pour but d’évaluer dans
son ensemble le plateau technique en endoscopie.
VENDREDI
20 MARS
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
JFHOD2015
CO.56
Efficacité de l’acide ursodésoxycholique
dans la cholestase intra-hépatique
gravidique et facteurs prédictifs
de réponse au traitement. Étude
observationnelle de 98 malades
Évaluation de l’élastographie ShearWave
pour le diagnostic non invasif de fibrose
hépatique
N. Huet (1), I. Bricault (1), A. Martino (1),
M. Medici (1), E. Chipon (1), N. Sturm (1),
J.-P. Zarski (1), A. Moreau-Gaudry (1), V. Leroy (1)
Y. Bacq (1), M. Le Besco (1), C. Gendrot (1),
A.-I. Lecuyer (1),
J. Potin (1),
A. Aubourg (1), C. Andres (1)
(1) Tours.
(1) Grenoble.
Introduction : La cholestase intrahépatique gravidique
(CIG) est une hépatopathie spécifique de la grossesse,
se manifestant par un prurit associé à une élévation des
aminotransférases et/ou des acides biliaires (AB) au deuxième
ou au troisième trimestre. Des mutations sur le gène ABCB4
codant MDR3 sont retrouvées chez environ 15 % des
malades. Le traitement médical repose principalement sur
l’acide ursodésoxycholique (AUDC) qui, selon les résultats
d’une méta-analyse, améliore le prurit, l’activité sérique des
transaminases, et la concentration sérique des AB. Les
facteurs prédictifs de réponse au traitement par AUDC ne
sont pas connus. Le but de ce travail était d’évaluer l’efficacité
de l’AUDC dans la vraie vie et de rechercher des facteurs de
réponse au traitement.
Introduction : La biopsie hépatique est la méthode
de référence pour l’évaluation du stade de fibrose hépatique,
malgré ses limites (biais d’échantillonnage, variabilité interet intra-observateurs). Chez certains patients souffrant
d’hépatite virale chronique, l’évaluation du degré de fibrose par
élastométrie impulsionnelle (Fibroscan® (FS) ) est validée et
a permis de remplacer la biopsie dans certaines indications.
L’élastographie ultrasonore ShearWave (SWE) est une
méthode alternative récente, permettant l’affichage d’une
cartographie élastographique en temps réel et une mesure
non-invasive de l’élasticité hépatique.
L’objectif de cette étude était d’évaluer la performance de
SWE par rapport au FS pour le diagnostic de fibrose chez des
malades atteints d’hépatite chronique B ou C, la biopsie étant
l’examen de référence.
Patients et Méthodes : Les dossiers de toutes
les malades examinées en consultation d’hépatologie dans
un centre hospitalier au cours de la grossesse et traitées par
AUDC, entre janvier 1999 et décembre 2013, ont été revus.
Le diagnostic de cholestase reposait sur l’existence d’un prurit
associé à une élévation de l’ALAT et/ou des AB confirmée
par un deuxième prélèvement. Les malades ayant une
hépatopathie aiguë intercurrente, une hépatopathie chronique,
ou perdues de vue après l’accouchement ont été exclues, et
98 malades ont été retenues pour l’analyse. Le gène ABCB4
a été étudié par séquençage chez toutes les malades. Les
critères de jugement pour rechercher les facteurs prédictifs de
réponse au traitement par AUDC étaient l’amélioration ou non
du prurit avant l’accouchement (évaluée selon le ressenti de
la malade), la diminution ou non d’au moins 50 % de l’activité
sérique de l’ALAT, et la diminution ou non d’au moins 50 %
de la concentration sérique des AB, après 2 ou 3 semaines
de traitement.
Matériels et Méthodes : Étude prospective sur
26 mois au CHU de Grenoble, enregistrement Clinical Trials
NCT01537965. Le protocole a été approuvé par le comité de
protection des personnes et tous les patients ont signé un
consentement éclairé avant leur inclusion dans l’étude. Pour
chaque patient, 10 mesures d’élasticité hépatique par FS
avec une sonde M ou XL et 3 mesures par SWE à l’aide de
l’échographe AixplorerTM étaient réalisées au niveau du foie
droit, suivies d’une biopsie hépatique.
Conclusion : L’élastographie ShearWave a montré des
performances similaires au Fibroscan pour le diagnostic de
fibrose significative ou sévère dans cette population de patients
porteurs d’une hépatite chronique virale B ou C. Son utilisation
est rapide et facile, ce qui pourrait permettre un dépistage de la
fibrose lors d’échographies hépatiques de routine.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9508 Conclusion :
Cette étude confirme l’efficacité et la
bonne tolérance de l’AUDC dans la vraie vie pour traiter
le prurit et améliorer les tests hépatiques dans la CIG. Les
résultats montrent que l’activité sérique des transaminases
diminue dès la première semaine de traitement et qu’une forte
élévation initiale de l’ALAT est un facteur prédictif de réponse
au traitement.
89
COMMUNICATIONS ORALES
Résultats : 90 patients souffrant d’une hépatite chronique
B ou C ont été inclus. La biopsie a permis de les classer selon
leur stade de fibrose METAVIR ; il y avait 6 patients F0, 46 F1,
25 F2, 10 F3 et 3 F4. Le nombre d’échec des 2 méthodes FS
et SWE était comparable (11/90 pour SWE vs.. 13/90 pour FS),
mais seuls 5 patients étaient en échec simultanément pour les
2 méthodes. Un indice de masse corporelle et une épaisseur
sous-cutanée élevés étaient significativement associés aux
échecs de SWE et FS.
L’analyse a porté sur les 71 patients ayant pu être mesurés à
la fois par SWE et par FS. La performance diagnostique pour
le stade de cirrhose (F4) n’a pas pu être déterminée en raison
d’un trop faible nombre de patients cirrhotiques dans notre
population. Pour le diagnostic de fibrose significative (F≥2),
les aires sous les courbes ROC (AUROC) étaient de 0.79
[intervalle de confiance à 95% (IC) : 0.68-0.90] pour SWE et
0.76 [IC : 0.65-0.87] pour FS (p = 0.68). Pour la fibrose sévère
(F≥3), les AUROC étaient de 0.88 [IC : 0.73-1] pour SWE et
0.79 [IC : 0.59-1] pour FS (p = 0.08).
Résultats : La durée moyenne du traitement par AUDC
était de 30 jours (extrêmes : 1-118 jours), et la dose moyenne
de 992 mg/J (14 mg/kg/J, 750 à 1000 mg/J). Une seule malade
a interrompu son traitement avant l’accouchement pour effets
indésirables (aggravation du prurit). Le traitement par AUDC
était associé à une amélioration du prurit avant l’accouchement
dans 77% des cas (régression chez 51% des malades et
disparition chez 26% des malades). L’activité sérique des
transaminases diminuait entre le début du traitement et
la 1ère semaine de traitement (ALAT, 303±274 vs. 192 ±
213 UI/l, p = 0,002 ; ASAT, 168 ± 165 versus 91±101 UI/l,
p = 0,0002), et entre la 1ère et la 2ème semaine de traitement
(ALAT, 192±213 vs. 107±147 UI/l, p = 0,002 ; ASAT, 91±100
versus 54±59 UI/l, p = 0,004). La concentration sérique des
AB diminuait entre le début du traitement et la 2ème semaine
de traitement (27,5±30,7 versus 17,0±19,1 µmol/l, p = 0,01).
Après 2 à 3 semaines de traitement, l’activité sérique de l’ALAT
diminuait d’au moins 50 % dans 78% des cas, et le taux des AB
diminuait d’au moins 50 % dans 41% des cas. Selon le critère
de jugement «diminution de 50% de l’ALAT», un antécédent de
CIG était associé à une mauvaise réponse au traitement par
AUDC (RR, 0,70 ; IC95% 0,54-0,91 ; p = 0,003), alors qu’une
activité sérique initiale de l’ALAT > 175 UI/l (RR, 1,73 ; IC95%
1,29-2,32 ; p = 0,0001) était associée à une bonne réponse
au traitement. L’existence d’une mutation sur ABCB4 (17/98
malades) était associée à un début plus précoce du prurit
(192±41 vs. 215±21 jours d’aménorrhée, p = 0,04), à un taux
d’AB plus élevé (42,9±36,7 vs. 24,3±28,5 µmol/l, p = 0,02), et
à une durée plus longue du traitement (45±31 vs. 27±15 jours,
p = 0,04), mais n’était pas un facteur prédictif de réponse au
traitement.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9516 JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.55
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.57
CO.58
Le diabète de type 2 modifie la
méthylation et l’expression de plusieurs
gènes hépatiques, suggérant un contrôle
épigénétique du risque d’hépatopathie
stéatosique
L’hépatopathie associée à l’insuffisance
intestinale en nutrition parentérale
prolongée (NPP) chez l’adulte : mythe ou
réalité ?
D. Cazals-Hatem (1), V. Bondjemah P.-E. Rautou (1), O. Corcos (1), F. Joly (1)
S. Cauchi (1),
B. Pichard (1),
A.-S. Régent (1), M. Canouil (1), G. Lassailly (1),
R. Caiazzo (1), S. Lobbens (1), L. Yengo (1),
A. Leloire (1), P. Mathurin (1), V. Raverdy (1),
F. Pattou (1), P. Froguel (1)
(1) Lille.
(1) Clichy-la-Garenne; (2) Douai.
Introduction : Depuis les années 90, l’optimisation
des prescriptions de la NPP a permis d’améliorer la survie des
malades tout en diminuant les complications métaboliques.
La survenue d’une hépatopathie chronique observée chez
les adultes en NPP pour insuffisance intestinale chronique et
bénigne semble rare mais reste mal définie. Le but de ce travail
était d’analyser rétrospectivement dans une cohorte d’adultes
en NPP, la prévalence et les caractéristiques cliniques et
histologiques des malades avec des perturbations des tests
hépatiques, ainsi que les facteurs associés à la survenue de
lésions hépatiques à l’histologie.
Introduction
: L’hépatopathie stéatosique
dysmétabolique est la première cause de maladie hépatique
chronique dans les pays développés. L’obésité et le syndrome
métabolique jouent un rôle à la fois dans le développement
du diabète de type 2 (DT2) et dans l’apparition de la stéatose
hépatique. Du fait de mécanismes pathogéniques communs,
le DT2 peut compliquer l’hépatopathie stéatosique et
l’hépatopathie stéatosique peut précéder l’apparition d’un
DT2. La méthylation de l’ADN est un mécanisme épigénétique
influant sur l’expression génique et pourrait au niveau
hépatique médier les interactions entre DT2, hépatopathie
dysmétabolique et obésité. Les objectifs du travail sont
d’étudier les profils de méthylation de l’ADN associés au DT2
dans le foie, et d’étudier les associations de ces marques
épigénétiques avec les paramètres de l’hépatopathie
stéatosique dysmétabolique.
Patients et Méthodes :
Il s’agit d’une étude
monocentrique réalisée à partir des résultats d’un centre agréé
de NPP. Les malades ayant débuté une NPP après 1996, pour
une durée > 3 mois, ayant eu une biopsie hépatique au cours
de leur suivi (entre 1997 et 2013) pour : a) des tests hépatiques
perturbés de manière prolongée en l’absence d’hépatite virale,
et b) dans le cadre d’un bilan pré-greffe intestinale, ont fait
l’objet d’une analyse rétrospective. Les variables suivantes
ont été recueillies : le sexe, l’IMC, l’âge de début, la durée
et la composition de la NPP, le nombre de perfusion et son
volume par semaine, les tests hépatiques (ALAT, phosphatase
alcaline, bilirubine), l’existence d’un diabète, d’un ATCD de
consommation excessive d’alcool, d’un segment intestinal
exclu, d’une pullulation bactérienne chronique du grêle, de
sepsis récurrents, la cause de l’insuffisance intestinale et
la longueur de grêle restant (en cas de syndrome de grêle
court). L’influence de ces variables sur la survenue de lésions
hépatiques a été évaluée par le Log-rank test pour les variables
binomales et le test de Cox pour les variables continues. Les
données sont présentées sous forme de médiane [extrêmes].
Matériels et Méthodes : Les tissus
hépatiques de 96 sujets obèses DT2 et 96 sujets obèses
normoglycémiques appariés sur l’indice de masse corportel,
l’âge et le genre ont été obtenus au cours de chirurgie
bariatrique. Les différences de méthylation de l’ADN et les
différences d’expression génique entre les deux groupes ont
été évaluées grâce aux biopuces iIlumina HumanMethylation
450K et iIlumina HumanHT12 v4.
COMMUNICATIONS ORALES
Résultats : Les niveaux de méthylation de 381 sites de
méthylation étaient associés au DT2 (p<1,21x10-7). Ces sites
étaient globalement hypométhylés chez les DT2 par rapport
aux contrôles (-4,39±0,2% ; p = 2x10-4). Pour 6 des 381 sites
de méthylation associés au DT2, les niveaux de méthylation
hépatique étaient corrélés avec les niveaux d’expression de
gènes voisins des sites de méthylation (p<5x10-3). Trois de
ces 6 sites étaient situés sur le gène FAT Atypical Cadherin
1 (FAT1) , un sur le gène Ras Homolog Family Member Q
(RHOQ), un sur le gène Pellino E3 Ubiquitin Protein Ligase
Family Member 2 (PELI2), et un sur le gène Ankyrin Repeat
Domain 29 (ANKRD29). Chez les sujets normoglycémiques les
niveaux de méthylation de FAT1 étaient corrélés négativement
à la glycémie (r = -0,24 ; p = 0,02), les niveaux de méthylation
de FAT1 et ANKRD29 étaient corrélés négativement à
l’insulinémie (respectivement r = -0,2 ; p = 4,4x10-2 et r = -0,42 ;
p = 3,02x10-5), et les niveaux de méthylation de ANKRD29
étaient corrélés négativement à l’insulinorésistance définie par
le score HOMA-2IR (r = -0,42 ; p = 3,12x10-5). Sur l’ensemble
des individus, après ajustement sur l’âge, l’IMC, le genre et
sur le statut diabétique, les niveaux de méthylation des gènes
FAT1, PELI2, et ANKRD29 étaient associés au pourcentage
de stéatose hépatique visualisé sur les biopsies hépatiques
(respectivement p = 2,2x10-3 ; p = 2,2x10-2 et p = 4,3x10-2).
Les niveaux de méthylation de PELI2 et ANKRD29 étaient
également associés au diagnostic de stéatohépatite non
alcoolique (respectivement p = 1,2x10-2 et p = 2,46x10-3).
Résultats : Parmi 634 malades, 32 ont eu une biopsie
hépatique (17M- 15F, âge 46 ans [18-69] ), en NPP depuis
4 ans [1-16]. L’indication principale de la NPP était un grêle
court (n = 24), une pseudo-obstruction intestinale chronique
(n = 5) ou une entérite avec malabsorption (n = 3). Douze
malades avaient un segment intestinal exclu, 8 un diabète
et 6 un éthylisme chronique. Les taux sériques des ALAT,
phosphatase alcaline et bilirubine étaient de 81 UI/L [35-192],
241 UI/L [114-558] et 13 µmol/L [5-349], respectivement. A
l’examen histologique, 18 (56 %) avaient une hépatopathie : 13
avaient une stéatohépatite* dont 9 avec fibrose F3 ; 5 malades
avaient une fibrose F3 ou F4 sans stéatopathie, dont deux avec
ictère ; 14 des 32 malades n’avaient pas de lésion histologique
significative. Les seuls facteurs associées à l’existence sur la
biopsie d’une fibrose ou d’une stéatohépatite était la quantité
de protéines administrées (p = 0,012), la longueur du grêle
restant (p<0,001), et le diabète (p<0,004). Le risque cumulé
à 5 ans de développer une fibrose ou une stéatohépatite était
de 20 % en l’absence de diabète et de grêle ultra-court ≤30 cm
et de 86 % en présence de ces deux facteurs (p<0,001, cf.
Figure). Cinq décès ont été observés : 4 des 18 malades du
groupe avec fibrose ou stéatohépatite vs.. 1 des 14 malades du
groupe sans lésion histologique, 22 % vs..4 % (p<0,05).
Conclusion :
Plusieurs centaines de sites de
méthylation étaient hypométhylés dans le tissu hépatique des
obèses diabétiques. L’expression de 4 gènes était associée au
DT2 et aux niveaux de méthylation hépatique. Trois sites ont
également été associés au risque d’hépatopathie stéatosique
dysmétabolique. Ces résultats suggèrent que dans l’obésité,
le diabète modifie la méthylation et l’expression de certains
gènes hépatiques et ainsi contribue au développement de
l’hépatopathie dysmétabolique.
Conclusion : Dans un centre expert, la survenue d’une
hépatopathie chez l’adulte en NPP est devenue rare, avec une
prévalence d’environ 3 %. Sa présentation la plus fréquente
est une stéatohépatite d’installation rapide. Tout malade avec
un grêle ultra-court et un diabète préexistant ou se révélant lors
de la NPP doit faire l’objet d’une surveillance particulière car à
très haut risque de développer des complications hépatiques
sévères en l’absence de greffe intestinale.
Remerciements, financements, autres :
European Genomic Institute for Diabetes ; CNRS ; INSERM ;
Université Lille 2 ; Institut Pasteur de Lille ; Société Francophone
du Diabète ; European Research Council ; Région Nord Pas
De Calais ; CHRU de Lille ; ANR.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9956 (2),
90
H. Lison (1), A. Garioud (1), F. Roudot-Thoraval (2),
V. Behar (2), D. Belloula (1), M. Medmoun (1),
G. Pulwermacher (1),
C. Fourny (2),
I. Rosa-Hézode (2), H. Hagege (2), J.-F. Cadranel (1),
C. Barrault (2)
(1) Creil; (2) Créteil.
Introduction : Plusieurs études suggèrent une
efficacité du baclofène (BAC) chez les patients alcoolodépendants. Cette molécule fait l’objet d’une recommandation
temporaire d’utilisation dans cette indication par l’ANSM depuis
mars 2014. Le but de cette étude était d’évaluer l’efficacité et la
tolérance du BAC chez des patients alcoolo-dépendants avec
ou sans cirrhose. Nous présentons les résultats après 1 an de
suivi.
Patients et Méthodes : Tous les patients
consécutifs ayant débuté un traitement par BAC entre juin
2010 et septembre 2013 (en hospitalisation ou en ambulatoire)
dans les services d’Hépato-gastroentérologie et d’Alcoologie
de 2 centres hospitaliers ont été inclus dans cette étude
prospective ouverte. Une fiche d’information était remise aux
patients avant le début du traitement. Le BAC était associé à
une prise en charge socio-psycho-éducative et sa posologie
était augmentée par paliers jusqu’à obtenir une indifférence
vis-à-vis de l’alcool. Le suivi était assuré par un hépatologue
et/ou un addictologue.
Références : *Hepatology 2012. 56 (5) : 1751
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9160 Résultats : Cent patients (hommes : 75%) d’un
âge moyen de 53 ans ont été inclus. Soixante cinq étaient
cirrhotiques et 16 avaient un antécédent de pancréatite aiguë.
A 1 an, 86 patients étaient toujours suivis dont 83 sous BAC, 9
étaient perdus de vue, 4 étaient décédés et 1 était transplanté.
Avec une dose médiane de BAC de 40 mg/j [30-210], on
observait une diminution significative de la consommation
déclarée d’alcool (CDA) moyenne de 106 g/j à 18 g/j (p<0,001).
On observait une diminution de la consommation de plus de
50% chez 77 % des patients. Parmi eux, 44 patients étaient
abstinents et 20 avaient une consommation résiduelle ≤ 30g/j.
Aucun facteur prédictif de réponse n’a été mis en évidence.
Dans ce sous-groupe de 64 patients avec une consommation
de 0 à 30g/j, on observait ainsi une amélioration significative
des marqueurs biologiques : diminution du taux de la GGT de
4,8N à 2N (p<0,001), de l’ASAT de 2,6N à 1,1N (p<0,001), du
VGM de 100,6 μ3 à 92,8 μ3 (p<0,001) et une augmentation
du taux de plaquettes de 171 000/mm3 à 193 000/mm3
(p = 0,032). Enfin, chez les 39 cirrhotiques de ce sous-groupe,
les tests de fonction hépatique s’amélioraient significativement
(TP : 77% vs. 69% (p<0,001), bilirubinémie : 19,5 µmol/L vs.
34,2 µmol/L (p = 0,026), albuminémie : 37,2 g/L vs. 34,2 g/L
(p = 0,007) ). Vingt patients ont rapporté des effets indésirables
non sévères nécessitant un arrêt du BAC dans 2 cas.
Conclusion : Ces résultats suggèrent que l’efficacité
du BAC, même à faible dose, dans le traitement de l’alcoolodépendance se maintient à 1 an avec une abstinence dans
40% des cas. Le BAC a permis, au prix d’effets secondaires non
sévères, de diminuer de manière significative la consommation
d’alcool chez 3/4 des patients avec une amélioration des
marqueurs biologiques ainsi qu’ une amélioration de la fonction
hépatique chez les patients cirrhotiques.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9917 91
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
Efficacité à 1 an d’un traitement par
baclofène chez 100 patients alcoolodépendants
COMMUNICATIONS ORALES
CO.59
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
COMMUNICATIONS ORALES
CO.60
CO.61
Utilisation combinée des modèles
pronostiques dans l’hépatite alcoolique
sévère : prédiction du pronostic selon un
spectre de mortalité
Risque de dysplasie et de cancer
compliquant les sténoses coliques au
cours des maladies inflammatoires
intestinales
A. Louvet (1), J. Labreuche (1), F. Artru (1),
J. Boursier (2), J. O’Grady (3), R. Carithers (4),
S. Naveau (5), E. Diaz (6), G. Lassailly (1),
A. Cannesson-Leroy (1), V. Canva-Delcambre (1),
S. Dharancy (1), T. Morgan (7), A. Duhamel (1),
P. Mathurin (1)
M. Fumery (1), G. Pineton de Chambrun (2),
C. Stefanescu (3), A. Buisson (4), A. Bressenot (5),
L. Beaugerie (6), A. Amiot (7), R. Altwegg (8),
G. Savoye (9), V. Abitbol (6), G. Bouguen (10),
M. Simon (6), J.-P. Duffas (11), X. Hébuterne (12),
S. Nancey (13), X. Roblin (14), J.-P. Le Mouel (1),
Y. Bouhnik (3), L. Peyrin-Biroulet (15)
(1) Lille; (2) Angers; (3) Londres, ANGLETERRE; (4)
Seattle, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (5) Clamart; (6)
Béthune; (7) Long Beach, ETATS-UNIS D’AMERIQUE.
(1) Amiens; (2) Lille; (3) Clichy-la-Garenne; (4) ClermontFerrand; (5) Reims; (6) Paris; (7) Créteil; (8) Montpellier; (9)
Rouen; (10) Rennes; (11) Toulouse; (12) Nice; (13) Lyon;
(14) Saint-Étienne; (15) Vandœuvre-lès-Nancy.
Introduction : L’évaluation du pronostic des patients
atteints d’hépatite alcoolique sévère est habituellement
basée sur l’utilisation d’un seul modèle prédictif, qu’il soit
calculé à l’admission du patient ou de manière dynamique
après évaluation de la réponse au traitement. Une nouvelle
approche pourrait être de combiner l’information obtenue par
ces deux types de modèles et de définir un spectre de risque
de mortalité.
Introduction :
La prise en charge des sténoses
coliques au cours des Maladies Inflammatoires Chroniques
Intestinales (MICI) reste un défi en pratique clinique et conduit
souvent à une résection chirurgicale en raison de la crainte
d’une dysplasie ou d’un cancer associé. Hors, le risque de
dysplasie ou de cancer compliquant les sténoses coliques
au cours des MICI reste méconnu. Le but de cette étude était
de déterminer la fréquence de la dysplasie et du cancer chez
les patients adultes atteints de MICI opérés pour sténose
colorectale sans dysplasie ou cancer connu au moment de la
chirurgie.
Patients et Méthodes : Le GETAID a mené
une étude nationale multicentrique rétrospective. Les centres
participant devaient avoir une base de données incluant de
façon consécutive tous les patients atteints de MICI opérés.
Tous les patients ayant eu une résection chirurgicale pour
une sténose colique ont été inclus dans l’étude. Les patients
présentant des signes préopératoires de dysplasie/cancer ont
été exclus. Les données démographiques, endoscopiques,
chirurgicales, et les résultats histopathologiques ont été
recueillis.
Résultats : Parmi 12 013 patients atteints de MICI
opérés dans 16 centres entre août 1992 et janvier 2014,
293 patients ont été opérés pour une sténose colique. 248
patients étaient atteints de maladie de Crohn (MC), 39 de
rectocolite hémorragique (RCH) et 6 de colites indéterminées.
155 (53%) étaient des hommes et l’âge médian au diagnostic
de la sténose était de 40 ans (Q1 = 28-Q3 = 50). La durée
médiane d’évolution de la maladie au diagnostic de la
sténose était de 8 (3-14) ans. Tous les patients ont eu une
coloscopie préopératoire. La longueur médiane de la sténose
était de 6 cm (4-10), elle était symptomatique chez 67% des
patients et franchissable en coloscopie dans 73% des cas. La
sténose était située dans le côlon droit, transverse, gauche
ou rectale chez respectivement 16%, 14%, 64% et 6% des
patients atteints de MC, et respectivement 6%, 13%, 62% et
19% des patients atteints de RCH. L’intervention chirurgicale
était une colectomie segmentaire, colectomie subtotale ou
coloprotectomie chez, respectivement, 79%, 19% et 10% des
patients atteints de MC et chez, respectivement, 18%, 28% et
54% des patients atteints de RCH. Dans la MC, une dysplasie
de bas grade a été observée chez 3 patients (1,2%), une
dysplasie de haut grade chez un patient (0.4%) et un cancer
chez 2 patients (0.8%). Dans la RCH, une dysplasie de bas
grade a été observée chez un patient (2.5%) une dysplasie de
haut grade chez 2 patients (5%) et un cancer chez 2 patients
(5%). Le suivi médian après la résection de la sténose était
de 4,1 (1,4-7,3) ans. Tous les patients ayant une dysplasie ou
un cancer ont reçu un traitement curatif, mais un patient est
décédé d’un cancer colorectal au cours du suivi. Parmi les 283
patients sans dysplasie ou cancer sur la pièce opératoire, 4 ont
présenté un cancer colique au maximum de suivi. Une maladie
considérée comme inactive au moment de la chirurgie était
le seul facteur associé à une dysplasie/cancer sur la sténose
(OR, 4,86 ; [1,11 à 21,27], p = 0,036).
Conclusion : Une dysplasie ou un cancer a été
observé chez 3,5% des patients atteints de MICI opérés
pour sténose colique. Ces résultats devraient être utilisés en
pratique clinique pour guider la stratégie thérapeutique devant
une sténose colique compliquant une MICI.
Patients et Méthodes : En utilisant une base
de données de patients atteints d’hépatite alcoolique sévère
(score de Maddrey ≥32) traités par corticoïdes, nous avons
combiné des modèles pronostiques initiaux (scores de
Maddrey et MELD) et dynamiques (score de Lille). L’analyse
statistique a utilisé en particulier une régression de Cox.
Résultats : 897 patients ont été inclus : âge 50,6 ans,
58,5% d’hommes, bilirubine 156 µmol/l, temps de Quick 20,2
secondes, créatinine 8 mg/l, score de Maddrey 55, score
MELD 25,2, score de Lille 0,34. La survie à 6 mois était de
64,1%. La relation statistique entre le score de Lille et la survie
à 6 mois était linéaire alors qu’elle ne l’était pas pour le score
de Maddrey avec un effet seuil à un score de 90. Grâce à
une régression de Cox, nous avons généré des courbes de
niveau de mortalité pour évaluer le risque de décès à 6 mois
en utilisant le score de Maddrey au début du traitement et le
score de Lille au septième jour de traitement (Figure, haut).
Par exemple, un patient admis avec un score de Maddrey
à 100 et ayant un score de Lille à 0,25 a une probabilité de
survie de 73% à 6 mois, qui diminue à 27,7% si le score de
Lille est à 0,7 pour un même score de Maddrey initial. La
vraisemblance du modèle multivarié incluant le score de Lille
et le score de Maddrey était améliorée par rapport à un modèle
basé uniquement sur le score de Lille (p = 0,016). Nous avons
effectué une deuxième analyse en combinant le score de Lille
au score MELD chez les 638 patients pour lesquels le score
MELD était disponible (Figure, bas). L’efficacité du modèle
combiné était également meilleure que chaque modèle pris
isolément (p<0,001). Par exemple, un patient admis avec un
score MELD à 28 ayant un score de Lille au septième jour à
0,25 a une probabilité de survie de 73% à 6 mois, qui passe à
30,3% si le score de Lille est à 0,7.
Conclusion : Cette étude stratifie le risque de mortalité
dans l’hépatite alcoolique en se basant sur la sévérité initiale
de l’hépatopathie et l’évolution sous traitement. Une telle
approche permet de donner un pronostic plus précis qu’une
prédiction binaire du décès à 6 mois et permet d’affiner la
stratégie thérapeutique.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9066 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9695 92
CO.63
Evolution de la maladie de Crohn chez les
patients intolérants aux thiopurines
Augmentation significative de l’incidence
de la maladie de Crohn et de la rectocolite
hémorragique chez l’adolescent sur une
période de 21 ans (1988-2008)
J. Attali (1), P. Seksik (1), A. Bourrier (1),
I. Nion-Larmurier (1), H. Sokol (1), L. Beaugerie (1),
J. Cosnes (1)
S. Ghione (1), H. Sarter (1), L. Armengol-Debeir (2),
M. Fumery (3), G. Savoye (2), D. Ley (1),
C. Spyckerelle (1), B. Pariente (1), O. Mouterde (2),
D. Djeddi (3), L. Peyrin-Biroulet (4), D. Turck (1),
C. Gower (1)
(1) Paris.
Introduction : La place des thiopurines (azathioprine et
purinéthol) dans le traitement de la maladie de Crohn (MC) est
aujourd’hui discutée en raison d’une efficacité et d’une sûreté
d’emploi inférieures à celles des anti-TNF. Environ 10% des
patients placés sous thiopurines ont une intolérance immunoallergique précoce interdisant la poursuite de ce traitement. Ce
travail a pour but de préciser la perte de chance que représente
l’intolérance aux thiopurines avant et après l’ère des anti-TNF
afin de mesurer «en miroir» l’utilité des thiopurines au cours
de la MC.
(1) Lille; (2) Rouen; (3) Amiens; (4) Vandœuvre-lès-Nancy.
Introduction
: Les maladies inflammatoires
chroniques de l’intestin (MICI) de l’adolescent (10-17 ans) ont
une évolution plus péjorative pouvant justifier un traitement
rapidement agressif. Peu de données sont disponibles sur
l’évolution à long terme de l’incidence des MICI chez les
adolescents. Le but de notre étude était d’étudier les variations
d’incidence et de présentation clinique des MICI dans cette
population entre 1988 et 2008.
Patients et Méthodes : L’évolution de 115
patients (43 H, 72 F, 34 +/- 15 ans) ayant une intolérance
précoce aux thiopurines (ayant entraîné l’arrêt définitif dans
la 1ère année de prescription) a été comparée à celle de 230
contrôles appariés 2 pour 1 en âge, sexe et ancienneté de la
MC, traités par thiopurines à la même date mais tolérants. Les
dossiers ont été extraits du registre MICISTA qui répertoriait
1285 patients consécutifs ayant eu dans notre Centre une 1ère
prescription de thiopurines entre le 1/01/1994 et le 31/12/2006.
Les patients ont été divisés en 2 cohortes calendaires, avant
(1994-2000, n = 31) et après (2001-06, n = 84) l’arrivée des
anti-TNF. Le critère principal de jugement était le recours à une
chirurgie intestinale (analyse actuarielle selon Kaplan Meier).
Les critères accessoires étaient le % de patients-années
avec maladie cliniquement active, le recours secondaire aux
antiTNF, et la survenue d’un événement grave (stomie, cancer
ou décès).
Patients et Méthodes : La cohorte des patients
atteints de MICI à début pédiatrique (diagnostic avant l’âge de
17 ans) a été extraite d’un registre en population générale. Les
groupes d’âge et la localisation digestive de la MICI ont été
définis selon la classification de Paris : âge au diagnostic < 10
ou ≥ 10 ans (adolescents) ; pour la maladie de Crohn (MC) :
atteinte isolée du grêle (L1), isolée du côlon (L2) ou iléo-colique
(L3) ; pour la rectocolite hémorragique (RCH) : atteinte rectale
isolée (E1), du côlon gauche (E2), du côlon transverse (E3), ou
dépassant l’angle colique droit (E4).
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.62
Résultats : Entre 1988 et 2008, 1147 cas incidents de
MICI à début pédiatrique ont été recensés (8% de l’ensemble
des cas) dont 846 MC (73,8%), 271 RCH (23,6%) et 30 colites
chroniques inclassables (CCI) (2,6%). Les garçons étaient
significativement plus atteints de MC que de RCH (53,4% vs.
45,0% ; p = 0,02). L’âge médian au diagnostic était similaire
dans la MC (14,5 ans [Q1 = 11,9-Q3 = 16,1] ) et la RCH
(14,1 ans [11,0-16,0] ), et ne variait pas au cours du temps.
Le délai diagnostique était de 3 mois [1-6], inchangé au cours
du temps. L’incidence moyenne annuelle des MICI était de
4,0/105 (3,0 pour la MC ; 0,9 pour la RCH ; et 0,1 pour les CCI).
Une augmentation importante de l’incidence de la MC et de la
RCH a été observée chez les adolescents (10-16 ans) dans
les 2 sexes : pour la MC, de 4,3/105 en 1988-1990 à 9,6/105
en 2006-2008 (+ 123% ; p<10-3) ; pour la RCH, de 1,6/105
à 2,9/105 (+ 81% ; p<10-3). La répartition des localisations
digestives initiales ne variait pas au cours du temps, ni dans la
MC (L1 : 12,2%, L2 : 14,5% et L3 : 73,3%) ni dans la RCH (E1 :
31,1%, E2 : 25,4%, E3 : 10,5% et E4 : 33%).
Résultats : L’intolérance aux thiopurines a conduit à
les substituer dans l’année par du Méthotrexate (n = 69) ou
un anti-TNF (n = 20). Au cours du suivi, 40 intolérants (35%)
ont été opérés vs.. 66 contrôles (29%). Le risque cumulé de
chirurgie intestinale à 5 ans était de 27% (IC 95%, 19-37)
chez les intolérants vs.. 22% (17-28) chez les contrôles (log
rank p = 0.05). Le pourcentage d’années actives était de
40% (361/900) chez les intolérants et 30% (633/2118) chez
les contrôles (p<0.001). Le taux cumulé de recours aux antiTNF à 5 ans était de 46% (36-56) chez les intolérants vs..
29% (23-35) chez les contrôles (p<0.001). Le taux cumulé
de survenue d’un événement grave à 10 ans était de 10%
(4-22) chez les intolérants et 5% (2-11) chez les contrôles
(p = 0.13). L’analyse des cohortes calendaires confirmait les
différences significatives entre intolérants vs.. Contrôles au
sein de la cohorte 1994-2000 pour les recours à la chirurgie (à
5 ans 40% vs.. 28%, p<0.05) et aux a-TNF (à 5 ans 27% vs..
12%, p<0.001) et l’activité clinique (44% vs.. 31%, p<0.001).
Dans la cohorte 2001-06, les intolérants avaient plus souvent
une maladie active (38% vs.. 29%, p<0.001) et recours aux
anti-TNF (à 5 ans 53% vs.. 36%, p<0.01), mais le recours à la
chirurgie n’était pas significativement différent (à 5 ans 22 vs..
19%, p = 0.29).
L’incidence de la MC et de la RCH a
augmenté considérablement chez l’adolescent de 1988 à
2008 dans cette étude prospective en population générale,
sans modification de la localisation digestive initiale ni du délai
diagnostique ; ces résultats suggèrent que les facteurs de
risque sont toujours actifs dans notre région.
Conclusion : Les patients intolérants précoces aux
thiopurines ont une MC d’évolution plus sévère que ceux qui
sont tolérants, traduisant la perte de chance que représente
l’impossibilité d’utiliser ces traitements au cours de la MC. La
mise à disposition des antiTNF compense seulement en partie
ce handicap. Ces résultats démontrent indirectement que les
thiopurines gardent leur intérêt thérapeutique au cours de la
MC.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9434 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9792 93
COMMUNICATIONS ORALES
Conclusion :
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.64
CO.65
Histoire naturelle de la maladie de Crohn
périanale et impact des stratégies
thérapeutiques sur son évolution
Evolution de l’index de Lémann au cours
des premières années de la maladie de
Crohn
C. Reenaers (1), A. Natalis (1), C. Vankemseke (1),
J. Belaiche (1), E. Louis (1)
C. Gilletta (1), M. Lewin (2), A. Bourrier (2),
I. Nion-Larmurier (2), S. Rajca (2), L. Beaugerie (2),
H. Sokol (2), B. Pariente (3), P. Seksik (2),
J. Cosnes (2)
(1) Liège, BELGIQUE.
(1) Caen; (2) Paris; (3) Lille.
Patients et Méthodes : Une étude rétrospective
a été menée à partir de la base de données des patients
atteints de MC à l’hôpital Universitaire de Liège, Belgique.
Toutes les lésions périanales, à savoir les abcès, les fistules
(simples et complexes), les fissures et les sténoses anales,
ont été consignées de même que les traitements médicaux
(antibiothérapies) et chirurgicaux (drainage avec ou sans
seton, stomie) entrepris pour la prise en charge aiguë de ces
complications. Les traitements médicaux incluant les IM et les
anti-TNF ont été relevés au diagnostic de la MCp et durant le
suivi. Une rechute de MCp a été définie comme le recours à
une antibiothérapie pour une récidive d’abcès, la nécessité
d’un nouveau drainage chirurgical ou la mise en place d’une
stomie pour maladie périanale. Les sous-groupes de patients
suivis jusque l’année 2000 et à partir de 2000 ont été comparés.
Introduction : La maladie de Crohn (MC) se
complique après un temps variable de lésions sténosantes et/
ou perforantes pouvant conduire à des exérèses chirurgicales.
L’index de Lémann (Pariente et al. Gastroenterology 2014)
mesure la destruction du tissu digestif au cours de l’évolution
de la MC. Cet index n’a encore jamais été utilisé en pratique.
Le but de ce travail est de décrire l’évolution de l’index
dans une cohorte de patients ayant une MC nouvellement
diagnostiquée et de rechercher les facteurs associés à la
destruction tissulaire.
Patients et Méthodes : Nous avons étudié
218 patients (106 H, 112 F, âge 28 +/-12 ans) ayant une
MC diagnostiquée entre 2004 et 2011 et ayant eu 2 ou 3
évaluations morphologiques du tube digestif (dont TDM et/
ou IRM abdominales), successivement l’année du diagnostic
(n = 218), 3 à 5 ans plus tard (n = 189), et plus de 5 ans plus
tard (n = 144). Les TDM et IRM ont été relues en insu de
l’histoire clinique par un couple radiologue-gastroentérologue
puis l’index calculé en prenant en compte les données cliniques
et endoscopiques et les relectures radiologiques. La MC a été
considérée comme non destructrice en cas de valeur faible de
l’index lors de la dernière évaluation (index <2.5 à 5 ans) et
en l’absence d’augmentation franche par rapport à sa valeur
initiale (delta <1 en 5 ans), et destructrice dans tous les autres
cas. Les facteurs associés à la destruction ont été analysés en
univarié puis par régression logistique.
Résultats : Cent quatre-vingt-un patients atteints de
MCp ont été identifiés. La durée médiane entre le diagnostic
de MC et de MCp était de 6,3 ans Au diagnostic, 98/181
patients (51%) présentaient un abcès, 91/181 (50%) une fistule
(complexe chez 77/91), 28/181 (17%) une fissure, 18/181
(47%) une sténose anale. La prise en charge au diagnostic fut :
un drainage d’abcès chez 31/181 patients (17%), un drainage
avec mise en place de seton chez 44/181 (24%), une stomie
chez 18/181 (10%). Cent trente-deux patients sur 181 (74%) et
83/181 (47%) recevaient respectivement des IM ou des antiTNF au diagnostic. Durant le suivi médian de 7,9 ans, 21%
des patients rechutèrent, 15% bénéficièrent d’une stomie.
Les facteurs au diagnostic prédictifs de rechute étaient un
abcès (p<0.0001, HR = 4,4), une fistule (p<0,0001, HR = 4,5),
un drainage (p<0,0001, HR = 4,5), un âge jeune (28 versus
31, p = 0.02), un délai court entre les diagnostics de MC et
MCp (5,7 versus 7 years, p = 0,01), la prise d’IM (p = 0,04,
HR = 1,8) et d’anti-TNF (p = 0,01, HR = 1,5). Durant le suivi,
le délai médian d’introduction des anti-TNF était de 75 mois.
Ni leur utilisation, en mono ou en combo, ni le délai de leur
introduction, ni la durée du traitement n’étaient prédictifs de
rechute. Les sous-groupes suivis avant et après 2000 avaient
les mêmes caractéristiques, hormis un usage plus important
d’IM (87% vs. 48%, p<0.0001) et d’anti-TNF (3% vs. 68%,
p<0.0001) après 2000, et la même histoire naturelle (rechute,
chirurgie, stomie).
Résultats : L’index de Lémann [médiane (IQR) ] était de
2.3 (1.2-3.9) l’année du diagnostic, de 3.9 (1.6-9.8) à 3-5 ans
et de 8.3 (1-12.3) à 5-10 ans. Comparé à sa valeur initiale,
l’index était significativement augmenté à 3-5 ans (Wilcoxon
apparié, p<0,001) et à 5-10 ans (p<0,001). L’augmentation
entre 3-5 ans et 5-10 ans était aussi significative (p<0,001). La
MC était classée destructrice chez 135 patients [ (index 5 ans
8.2 (5.3-12.3), delta +5.3 (2.0-9.3) ] et non destructrice chez
83 [index 5 ans 0.5 (0-1.3), delta -0.5 (-2.9-0) ]. En analyse
univariée, il n’y avait pas de facteurs démographiques (âge,
sexe, niveau socioéconomique, tabac) ou descriptifs de la MC
(siège des lésions, lésions anopérinéales, histoire familiale,
granulome, manifestations extradigestives, corticothérapie)
présents au diagnostic significativement associés à la
destruction. Au cours de l’évolution, 88 patients (40%) ont eu
une chirurgie d’exérèse. Les MC destructrices avaient un % de
temps passé avec une MC cliniquement active supérieur aux
MC non destructrices (34 +/- 2 % vs.. 20.8 +/-2 %, p<0.001).
Les précocités de prescription des immunosuppresseurs ou
des anti-TNF et la durée de leur administration (en % du temps
séparant les évaluations) n’avaient pas d’effet significatif.
En régression logistique, la chirurgie d’exérèse (p<0.001) et
la durée d’activité clinique (p<0.001) étaient associées à la
destruction. L’analyse des périodes thérapeutiques montrait,
comparée à l’absence de traitement immunosuppresseur
(n = 138, delta médian 0.7 (0-7.3), une progression moindre
de la destruction sous anti-TNF [n = 76, delta médian 0 (-1.15.4), p<0.05] mais non sous immunomodulateurs [n = 96, delta
médian 0.4 (0-4), p = 0.52].
COMMUNICATIONS ORALES
Conclusion : Dans notre cohorte de MCp, la moitié des
patients a présenté une rechute durant le suivi avec recours
à la chirurgie dans plus de 2/3 des cas. Au diagnostic, la
présence d’un abcès, d’une fistule, d’un drainage chirurgical,
d’un âge jeune, la prise d’IS et d’anti-TNF étaient associés
à un risque accru de rechute future. Bien que la prescription
d’IM et d’anti-TNF se soit significativement majorée depuis
2000, l’histoire naturelle de la MCp est restée inchangée. De
nouvelles stratégies thérapeutiques, plus précoces, doivent
être étudiées dans la prise en charge spécifique de la MCp.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9235 Conclusion : La destruction intestinale, mesurée
par l’index de Lémann, augmente significativement au cours
des 1ères années suivant le diagnostic de MC, avec plus de
la moitié de malades ayant une maladie considérée comme
destructrice. Les facteurs associés à la destruction intestinale
sont le recours à une chirurgie d’exérèse et la durée de l’activité
clinique de la maladie. Ces résultats soulignent l’importance
d’obtenir une rémission prolongée pour prévenir la destruction
intestinale dans la MC.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9155 94
Cartographie de l’infection gastrique à
Helicobacter pylori : où biopsier pour
détecter Helicobacter pylori, combien de
biopsies pour détecter la résistance ?
C. Templier (1), H. Sarter (1), D. Turck (1),
M. Fumery (2), G. Savoye (3), B. Catteau (1),
C. Spyckerelle (1), E. Laberenne (4), O. Mouterde (3),
D. Djeddi (2), S. Buche (1), L. Peyrin-Biroulet (5),
E. Delaporte (1), C. Gower (1)
C.-T. Tran (1), C. Debiais (1), S. Gautier E. Ouvrard (1), M. Abbaléa (1), C. Bodet J.-P. Faure (1), S. Milin (1), D. Tougeron P. Vasseur (1), M. Garcia (1), M. Garnier J. Cremniter (1), C. Burucoa (1)
(1) Lille; (2) Amiens; (3) Rouen; (4) Seclin; (5) Vandœuvrelès-Nancy.
(1) Poitiers.
(1),
(1),
(1),
(1),
Introduction : H. pylori infecte la muqueuse gastrique
de la moitié de l’humanité entrainant une gastrite qui peut
évoluer vers un ulcère, un adénocarcinome ou un lymphome
du MALT. Les indications d’une fibroscopie gastroduodénale
avec réalisation de biopsies pour le laboratoire de bactériologie
afin de rechercher une résistance aux antibiotiques sont
une nécessité croissante face aux nombreux échecs des
traitements d’éradication. L’antre est considéré comme le site
le plus contributif à l’analyse bactériologique de l’estomac
mais cette notion repose sur des études analysant un nombre
restreint de biopsies. Ces études limitées en nombre de biopsie
ont décrit une répartition hétérogène de l’infection.
Introduction :
Les manifestations cutanées sont
les signes extra-digestifs (SED) les plus fréquents au cours
de la maladie de Crohn (MC) de l’adulte. Aucune étude
n’a déterminé leur incidence dans la MC de l’enfant. Les
objectifs de cette étude étaient de 1) mesurer l’incidence des
manifestations cutanées associées à la MC dans une cohorte
pédiatrique en population générale ; 2) identifier les facteurs
socio-démographiques et cliniques au diagnostic de MC
associés à la présence de manifestations cutanées.
Patients et Méthodes : Tous les patients
recensés par le Registre EPIMAD, dont le diagnostic de MC
a été posé avant l’âge de 17 ans entre le 01/01/1988 et le
31/12/2004 ont été inclus. Les données concernant les SED
cutanés (aphtose buccale (AB) ; érythème noueux (EN) ;
pyoderma gangrenosum (PG) ] ont été collectées ainsi que
les caractéristiques démographiques, la localisation et le
phénotype de la MC selon la classification de Montréal,
les traitements médicaux et chirurgicaux et les autres SED
(articulaires, oculaires et hépato-biliaires). Le sous-groupe de
malades présentant des SED cutanés (AB, EN ou les deux) a
été comparé au groupe sans SED cutanés pour les paramètres
au diagnostic et au maximum du suivi.
Matériels et Méthodes :
L’opportunité de
disposer de résections subtotales d’estomacs de 3 patientes
obèses morbides infectées par H. pylori bénéficiant d’une
chrurgie bariatrique de type «Sleeve-Gastrectomy» nous a
permis d’analyser :
• La répartition et la densité de l’infection par culture et PCR
temps réel quantitative ciblant le gène glmM pour 80 biopsies
par estomac
• La diversité de l’infection par détection des résistances
aux antibiotiques (antibiogramme et PCR-TR Scorpion),
génotypage par PCR (RAPD) et détection PCR du gène de
virulence cagA pour 20 biopsies par estomac
Résultats : Les trois patientes obèses (age moyen
33 ans, 29-42) sans dyspepsie présentaient une gastrite
chronique active sans ulcère ni pathologie cancéreuse ou
précancéreuse.
H. pylori était détectable à pratiquement tous les sites explorés,
les très rares biopsies négatives n’avaient pas de localisation
particulière dans l’estomac (11/365 (3%) biopsies négatives
par culture, 14/370 (4%) négatives par PCR-TR).
La plus forte densité antrale n’est retrouvée que chez une
patiente sur trois.
L’estomac contient 5 105 bactéries cultivables en moyenne.
La PCR-TR mesure 7,4 107 génomes d’H. pylori par estomac
soit 150 fois plus que la culture.
Dans chacun des 3 estomacs infectés quasi exclusivement
par une souche sensible aux antibiotiques nous avons pu
détecter : 1 isolat résistant à la clarithromycine dans deux des 3
estomacs (1 biopsie sur 25 et 1 biopsie sur 85 respectivement)
et 1 isolat résistant au métronidazole dans le 3ème estomac (2
biopsies sur 19).
Le typage génétique démontre une infection par une souche
unique cagA négative pour une patiente et cagA positive
pour une deuxième patiente. Pour ces deux patientes l’isolat
résistant à la clarithromycine est du même génotype que les
20 isolats sensibles étudiés. La troisième patiente est infectée
par deux clones de génotype différents, cagA positif (10/21
biopsies, 26/108 isolats) ou négatif (17/21 biopsies, 82/108
isolats) et de sensibilité variable au métronidazole (2/21
biopsies, 9R/94 isolats).Huit biopsie sur 21 contenaient des
isolats de génotype (8) ou d’antibiotype (2) différents.
Résultats :
Parmi les 537 cas de MC pédiatriques
recensés, 148 (27,6%) ont présenté au moins un SED cutané
au cours du suivi (médiane de suivi 11 ans [Q1 = 7-Q3 = 15]
). L’âge médian au diagnostic de MC était significativement
plus jeune en cas de SED (13,9 ans vs. 15,0 ans ; p<0,05).
Une AB est survenue chez 85 patients (15,8%) associée
significativement avec une localisation digestive haute L4
(60,8% vs. 32,5%, p<10-3). Un EN a été observé chez 34
patients (6,3%) associé significativement à une localisation
iléocolique L3 (81,3% vs. 69,8%, p<0,05) et des lésions anopérinéales (11,5% vs. 5,9%, p<0,05). Le PG n’a concerné
que 1,3% des patients. Les SED cutanés étaient davantage
associés à des SED articulaires (52,7% vs. 21,8%, p<10-3)
et oculaires (11,5% vs. 0,5%, p<10-3). Les adolescents ayant
un SED cutané recevaient plus fréquemment un traitement
par anti-TNF alpha (52,9% vs. 31,9%, p<0,05). Le risque
cumulé de recevoir un immunosuppresseur (azathioprine,
methotrexate) dans le groupe SED cutanés était de 24,6%,
63,9%, 80,9% et 84,7% à respectivement 1, 5, 10 et 18 ans,
significativement plus fréquent (p<0,05) que dans le groupe
sans SED cutanés : 19,7 %, 46,5 %, 60,2 % et 66,4 % aux
mêmes périodes.
Conclusion : Notre étude montre que plus d’un enfant
sur 4 atteint de MC présentera un SED cutanés au cours des
10 premières années d’évolution. La présence de SED cutanés
semble associée chez l’enfant à une extension plus importante
de la maladie et à une prise en charge thérapeutique plus
agressive Une étroite collaboration entre dermatologues et
pédiatres gastro-entérologues est essentielle pour optimiser la
prise en charge thérapeutique de ces patients.
Conclusion : L’infection par H. pylori est localisée à
pratiquement l’ensemble de l’estomac et nous ne pouvons
recommander un site particulier pour la détection d’une
infection à H. pylori. Les trois estomacs étudiés présentaient
tous une sous population très minoritaire mais toujours
présente de clones résistants à un antibiotique. Ces sous
populations résistantes sont indétectables en pratique clinique
où il est impensable de faire 25 biopsies. Ces résultats
justifient le recourt à des associations d’antibiotiques pour les
traitements d’éradication et pourraient expliquer les échecs
thérapeutiques observés même quand la souche isolée sur 1
ou 2 biopsies seulement est sensible aux antibiotiques.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9414 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9377 95
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.67
Incidence, prévalence et facteurs associés
des manifestations cutanées dans la
maladie de Crohn de l’enfant : étude en
population générale
COMMUNICATIONS ORALES
CO.66
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.68
CO.69
L’analyse spectrale de la lumière réfléchie
permet de différencier les différentes
étapes des lésions inflammatoires de
la muqueuse gastrique dans un modèle
expérimental d’infection à Helicobacter
pylori chez la souris
Expression des cytokines Th17 et
des peptides antimicrobiens dans
l’inflammation gastrique médiée par
l’infection par Helicobacter pylori
J. Cremniter (1), C. Bodet (1), D. Tougeron (1),
X. Dray (2), J. Guilhot (1), F. Morel (1), J.-C. Lecron (1),
C. Silvain (1), C. Burucoa (1)
S.-E. Martinez Herrera (1), E. Touati (2),
Y. Benezeth (3), M. Boffety (1), V. Michel (2),
L. Fiette (2), J.-F. Emile (4), F. Marzani (3),
F. Goudail (1), D. Lamarque (4)
(1) Poitiers; (2) Paris.
Introduction
: L’infection de l’estomac par
Helicobacter pylori (H. pylori) entraîne une inflammation de
la muqueuse gastrique qui peut conduire à des pathologies
sévères (ulcère, cancer et lymphome du MALT). Le facteur
de virulence majeur de H. pylori est l’îlot de pathogénicité Cag
codant pour un appareil de sécrétion de type IV qui permet
l’injection de l’oncoprotéine effectrice CagA. Le gène de la
cytotoxine vacuolysante VacA comporte 3 zones importantes :
s, m et i qui peuvent exister chacune sous deux formes
alléliques 1 ou 2. Les souches hébergeant la protéine CagA
et qui possèdent l’allèle m1, s1 et i1 de VacA potentialisent
l’évolution vers le cancer. En réponse à l’infection par H. pylori
le système immunitaire produit une réponse inflammatoire antiinfectieuse avec production de cytokines pro-inflammatoires et
de peptides antimicrobiens. Cependant, le rôle des cytokines
dans cette relation inflammation-cancer est mal connu. Lors de
la réponse anti-infectieuse Th-17, les lymphocytes produisent
de l’IL-8, l’IL-17A et de l’IL-22 ce qui entraine la production
de peptides antimicrobiens comme BD2 et S100A9 par les
cellules épithéliales. Nous avons donc étudié la réponse Th17
dans les biopsies des patients infectés par H. pylori afin de
caractériser cette réponse.
(1) Palaiseau; (2) Paris; (3) Dijon; (4) Boulogne-Billancourt.
Introduction : La gastrite induite par l’infection par
H. pylori n’a pas de traduction endoscopique. Ces lésions
inflammatoires devraient cependant modifier l’interaction
entre la lumière et la muqueuse et altérer la réflexion
(réflectance) des ondes lumineuses. Les progrès de l’imagerie
multispectrale permettent d’analyser l’intensité de la réflectance
de la muqueuse gastrique à différentes longueurs d’onde pour
aboutir à un spectre qui pourrait être caractéristique des lésions
tissulaires. Ces lésions sont reproduites expérimentalement
dans le modèle de souris NMRI infecté par H. pylori, de
la phase aigüe à la chronicité. Le but de cette étude a été
d’identifier les spectres de réflectance associés aux différents
stades de l’inflammation dans le modèle de souris NMRI
infecté par H. pylori.
Patients et Méthodes : Les souris NMRI ont été
sacrifiées après 1 mois, 3 mois et 7 mois suivant l’infection par
la souche H. pylori SS1. Des souris NMRI non infectées étaient
utilisées comme témoins. L’examen histologique des estomacs
était réalisé en aveugle de l’analyse de la réflectance.
La réflectance de la muqueuse gastrique était mesurée
immédiatement après le sacrifice en utilisant le spectromètre
Konica Minolta 3600d entre 400 et 740 nm. Les mesures de
l’intensité de la réflectance étaient effectuées sur 4 zones
de muqueuses réparties aléatoirement sur l’estomac. Le
spectre des longueurs d’onde était comparé au témoin à
chaque période par une analyse qualitative selon le test de
Friedman. Une analyse quantitative selon le test de Mann
Whitney identifiait les bandes de réflectance significativement
différentes.
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude
prospective et multicentrique française (PHRC Pylorikine)
ayant inclus 1214 patients ayant bénéficié d’une fibroscopie
gastrique avec suspicion d’infection à H. pylori de 2011 à
2013. A partir de chaque biopsie, la détection de H. pylori a
été effectuée par culture et par biologie moléculaire. Chaque
échantillon positif pour H. pylori a été catégorisé à partir
des résultats de la fibroscopie gastrique en se basant sur
l’histologie. Ainsi, parmi les patients infectés 70 gastrites, 15
ulcères (10 duodénaux et 5 gastriques), 41 pathologies précancéreuses et cancers (15 atrophies, 15 métaplasies, 1
dysplasie, 1 cancer) et un groupe contrôle constitué de 120
muqueuses saines (absence de H. pylori) ont été étudiés. A
partir des biopsies les marqueurs de l’inflammation IL-8, IL17A, IL-22 et des peptides antimicrobiens BD2 et S100A9
ont été quantifiés par RT-PCR quantitative. Les souches de
H. pylori ont été détectées par PCR quantitative temps réel et
obtenues par culture. A partir des souches, la résistance à la
clarithromycine et les gènes de virulence cagA et vacA ont été
étudiés.
COMMUNICATIONS ORALES
Résultats : Après 1 mois l’examen histologique révélait
un infiltrat inflammatoire discret, à 3 mois on notait une
inflammation plus sévère avec une infiltration plus dense et
présence de polynucléaires, à 7 mois existait une inflammation
chronique avec un infiltrat lymphocytaire. La réflectance de
la muqueuse gastrique était mesurée chez 12 souris NMRI
infectées et 8 témoins non infectés. Aucune lésion muqueuse
n’était visible dans aucun des groupes. L’analyse spectrale
montrait à un mois une baisse de la réflectance à 440 nm (P <
0.0017) et une augmentation entre 620 et 660 nm par rapport
au témoin (P < 0.0023). A 3 mois, il était observé une baisse
globale de la réflectance de 440 à 700 nm (P < 1.35 e-6). A
7 mois, une diminution de la réflectance était notée entre 480
et 590 nm (P < 0.0033).
Finalement la prise en compte des modifications de la
réflectance à 440 nm, entre 480 et 590nm et entre 620 et 700
nm permettait de distinguer les trois périodes de l’inflammation
après l’infection.
Tableau : Modifications significatives de la réflectance selon
les longueurs d’onde aux différentes phases de l’inflammation
après infection par H. pylori.
440 nm
480 - 590nm
620 -700 nm
Abaissement
Non modifiée
Augmentation
3 mois : Gastrite active
Non modifiée
Abaissement
Abaissement
7 mois : Gastrite chronique
Non modifiée
Abaissement
Non modifiée
1 mois : Inflammation faible
Résultats : H. pylori a été détecté dans 174 biopsies
par PCR dont 137 souches (78.8%) ont été isolées en culture.
Parmi ces souches 70% possédaient un phénotype sensible et
30% étaient résistantes à la clarithromycine. Le gène cagA est
présent chez 53% des souches « gastrite » , 86,5% de celles
« ulcère », 63,3% d’atrophie, 74% de métaplasie et 100% de
cancer. Dans les souches de H. pylori isolées de pathologies
précancéreuses et cancer, la prévalence de la protéine CagA
et des allèles s1, m1 et i1 de VacA étaient significativement
plus forte que dans les gastrites. La présence du gène cagA
était fortement associée aux allèles s1, m1 et i1 du gène
vacA. L’expression des médiateurs a été analysée pour 133
biopsies de patients infectés par H. pylori et 120 de patients
non infectés. L’expression des médiateurs de l’inflammation IL8, IL-17A, BD2 et S100A9 était significativement augmentée en
cas d’infection sans différence observée entre les différentes
pathologies. L’expression de BD2, IL-8, IL-17A était augmentée
quand la souche infectante possède le gène cagA seulement
BD2 en cas de souche de H. pylori possédant l’allèle i1 de
vacA.
Conclusion : Cette étude montre que les différentes
phases de l’inflammation provoquent des variations
significatives du spectre de réflectance de la muqueuse
gastrique après infection par H. pylori. Cette technique permet
d’envisager l’analyse multi-spectrale comme une aide à
la reconnaissance des lésions tissulaires par l’endoscopie
digestive.
Conclusion : Les pathologies sévères gastriques
(ulcère, cancer, lésions précancéreuse) sont associées à la
présence du gène cagA et des allèles s1 et i1 du gène vacA
avec une augmentation significative de l’expression des
cytokines IL-8 et IL-17A et des peptides antimicrobiens BD2
et S100A9. Les différents profils inflammatoires ne permettent
cependant pas de discriminer les différentes pathologies.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9470 96
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9872 CO.71
Observance du traitement d’éradication
d’Helicobacter pylori selon trois modalités
de prescription
Prise en charge conjointe
gastroentérologue/généraliste de
l’infection à Helicobacter pylori à l’aide
de la fiche de recommandations du
GEFH (Groupe d’Etude Français des
Helicobacter). Quel est le ressenti du
médecin généraliste ? Il est excellent !
A. Le Méhauté (1), D. Diaz (2), A. Thibault (1),
R. Altwegg (3), G. Danan (3), L. Caillo (3),
V. Phoutthasang (1), N. Funakoshi (3), P. Blanc (3),
J.-F. Bourgaux (1), P. Pouderoux (1)
(1) Nîmes; (2) Perpignan; (3) Montpellier.
A. Moënne-Loccoz (1), A. Montchaud A. Hosari (1), S. Pestour (1), B. Brusset J. Pofelski (1), P. Oltean (1), M. Baconnier E. Maillard (1), P. Capony (1), J. Jund F. Heluwaert (1)
Introduction :
Les traitements d’Helicobacter pylori
(Hp) actuellement recommandés permettent d’obtenir des
taux d’éradication de plus de 80%. Peu d’études ont évalué
l’observance de ce traitement. Le but de cette étude a été
d’évaluer l’observance d’un même traitement selon 3 modalités
de prescription.
(1) Annecy.
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude
Introduction : La prise en charge de l’infection a
H. pylori est de plus en plus assurée conjointement par le
gastro-entérologue (HGE) et le médecin généraliste. Afin
d’améliorer cette collaboration, le GEFH a élaboré une fiche
de recommandation qui a reçu un très vif succès (17500
téléchargements/an), disponible sur le site helicobacter.fr.
Elle est largement utilisée dans notre centre hospitalier, et il
nous a semblé important d’évaluer le ressenti de nos confrères
généralistes sur ce mode de collaboration gastro-entérologue /
généraliste qui est effectif depuis plus de 3 ans.
prospective ayant inclus des patients en CHU et chez un
gastroentérologue libéral. Les patients Hp+ naïfs de tout
traitement d’éradication recevaient un traitement séquentiel,
ou une quadrithérapie bismuthée en cas d’allergie, après une
gastroscopie diagnostique. Les patients présentant une gastrite
Hp+ étaient inclus et répartis aléatoirement en trois groupes : 1)
groupe « envoi patient » où étaient transmises par voie postale
les ordonnances du traitement et les ordonnances nécessaires
pour réaliser un test respiratoire avec une fiche explicative sur
l’intérêt du traitement et ses modalités, 2) groupe « médecin
traitant » ou le traitement devait être instauré par le médecin
traitant informé par courrier spécifique dans lequel figurait le
détail du traitement séquentiel et stipulant un contrôle par test
respiratoire, 3) groupe « gastro-entérologue » où le traitement
d’éradication était instauré lors d’une consultation spécialisée.
Le recueil des résultats a été réalisé 4 mois après envoi
postal au patient ou au médecin traitant, ou 4 mois après la
consultation spécialisée. Le critère de jugement principal était
l’éradication d’Hp objectivé par un contrôle d’éradication par
test respiratoire négatif. En cas de non réalisation du contrôle,
un entretien téléphonique était réalisé à la fin de la période de
suivi afin de savoir si le traitement avait été pris.
Matériels et Méthodes : Une enquête de
pratique a été adressée via un questionnaire mail à 415
médecins généralistes de Haute Savoie entre juillet et Aout
2014. Le taux de réponses a été de 21% (n = 89). Le sexe ratio
F/H était 1,5, d’un âge moyen de 38 ans, 90 % des répondants
ayant été confrontés à l’éradication d’H. pylori au cours de leur
carrière. 41 médecins ne connaissaient pas la fiche (population
1) et 48 la connaissaient (population 2).
Résultats : 1. Perception du généraliste sur la fiche
patients consécutifs (sex ratio 1, âge moyen 53 ans) dont 46
dans le groupe « médecin traitant », 52 patients dans le groupe
« envoi patient » et 60 dans le groupe « gastro-entérologue »
. Le traitement était séquentiel pour 142 patients (89%) ou par
quadrithérapie avec bismuth pour 16 patients (11%). Onze
patients ont été perdus de vue.
L’éradication n’était prouvée par test respiratoire que chez
30,5% des patients du groupe « médecin traitant », similaire aux
deux autres groupes (48 et 45%). Ce taux d’éradication faible
était expliqué tout d’abord par un taux important de patients
non traités. Ainsi 41% des patients du groupe « médecin
traitant » déclaraient ne pas avoir été traités, contre 24% du
groupe « gastro-entérologue » et 11,5% du groupe « envoi
patient » (p<0,05). Le traitement (avec ou sans contrôle) était
aussi souvent pris dans le groupe « gastro-entérologue »
que dans le groupe « envoi patient » . D’autre part 24% des
patients traités, tous groupes confondus, avaient omis de faire
un contrôle d’éradication (25% vs. 23 et 24% NS). Le taux
moyen de résistance au traitement était de 11.5%. Le taux
d’éradication était similaire pour les patients pris en charge en
secteur libéral (52%) ou en CHU (40%).
Le taux d’éradication n’était pas influencé par le sexe ou le
mode de découverte de Hp qu’il soit fortuit ou associé à des
symptômes.
2. Perception du généraliste sur l’implication du patient.
La population 1 estime qu’avec ce type de collaboration le
patient est impliqué dans sa PEC et qu’il serait plus observant
en revoyant son généraliste dans 48 et 54% des cas. Ces
impressions dans la population 2 passent respectivement à
70% et 79%. Ce mode de collaboration spécialiste - généraliste
- patient permet probablement de sensibiliser le patient à sa
prise en charge, 93% des médecins ayant le sentiment que le
patient est content de revoir son généraliste.
3. Ressenti du généraliste utilisant cette fiche vis-à-vis de
sa collaboration avec le gastro-entérologue. Le médecin
généraliste n’a pas le sentiment que l’ HGE lui donne du travail
en plus (84%), ni qu’il se décharge de ses responsabilités
(95,4%), ni qu’il le considère comme un incompétent (95,4%).
Le partage des compétences HGE/généraliste est considéré
comme facile à appliquer pour 97,7% d’entre eux et 93%
souhaitent travailler selon ce protocole avec un sentiment
d’être utile pour leurs patients (89% des cas) en étant au centre
de la prise en charge (97%).
Conclusion : Cette étude montre que 40% des patients
dont le traitement d’éradication d’Hp est confié à un médecin
généraliste ne sont pas traités malgré un courrier spécifique.
Les taux de patients non traités ou non contrôlés demeurent
élevés même lorsque le traitement et le contrôle sont prescrits
par le gastroentérologue.
Conclusion : Apres avoir montré une amélioration de
la prise en charge globale de l’infection H. pylori, l’utilisation
de la fiche de recommandation du GEFH apparait comme un
outil simple et optimal pour la collaboration HGE/généraliste.
Plébiscitée par nos confrères généralistes, elle délivre des
97
COMMUNICATIONS ORALES
de recommandation du GEFH. Elle a une présentation claire
et aérée pour 85% des répondants, est simple à comprendre
pour 94%. Elle donne le sentiment de travailler selon les
données de la science dans 87,3%. Les médecins la conserve
en version papier (53%), ou sur support informatique (33%) et
certains (10%) la consulte directement sur le site helicobacter.
fr. Les médecins de la population 1 pensent qu’ils s’y référeront
dans 89% des cas, ceux qui l’utilisent s’y reporte toujours
ou la plupart du temps dans 75% des cas, notamment pour
la bonne prescription des traitements séquentiels ou de la
quadrithérapie bismuthée. Ce chiffre plus bas étant en partie
expliqué par une meilleure connaissance de la prise en charge
(PEC) de l’infection grâce à cette collaboration depuis plus de
3 ans.
Résultats : Ont été inclus sur une durée de 8 mois 158
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9737 (1),
(1),
(1),
(1),
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.70
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.72
Prévalence du human papillomavirus dans
l’œsophage de Barrett par rapport à des
sujets contrôles
informations synthétiques et claires, améliorant leurs pratiques.
Véritable support d’une collaboration efficace pour traiter nos
patients, sa diffusion et sa mise en application au sein de notre
spécialité mérite d’être généralisée.
C. Brochard (1), A. Ducancelle (1), A. Ricard (1),
A. Pivert (1), E. Cesbron-Métivier (1), E. Coron (2),
C. Couffon (1), N. Dib (1), D. Luet (1), N. Musquer (2),
S. Bertrais (1), F. Lunel Fabiani (1), F.-X. Caroli-Bosc (1)
Remerciements, financements, autres :
Les auteurs remercient l’ensemble des médecins généralistes
de Haute Savoie ayant participé à cette enquête.
(1) Angers; (2) Nantes.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9341 Introduction : Les études concernant le Human
Papillomavirus (HPV) et l’œsophage sont peu nombreuses
et controversées. Celles s’intéressant spécifiquement à
l’adénocarcinome de l’œsophage et l’endobrachyœsophage
(EBO) sont encore plus rares. Au vu des données prometteuses
concernant l’HPV et les cancers des voies aérodigestives
supérieures (meilleur pronostic, application potentielle du
vaccin prophylactique contre l’HPV 16), l’objectif principal de
notre étude était de déterminer si l’HPV était associé à l’EBO.
Patients et Méthodes : Notre étude cas-témoins
prospective bicentrique (Angers, Nantes) devait inclure
177 patients (118 témoins et 59 patients EBO), pour être en
mesure de mettre en évidence une différence significative
de prévalence de l’HPV entre les patients avec un EBO et
les témoins sous l’hypothèse d’une prévalence de l’HPV de
15% chez les témoins et de 35% chez les patients EBO (avec
〈 = 5% et 1-® = 80%). L’autorisation de réaliser l’étude a été
obtenue auprès de l’Affssaps (Numéro Afssaps : 2011-A0168041). Pour le groupe EBO, la description endoscopique de
l’EBO a utilisé la classification de Prague et les biopsies ont été
réalisées selon le protocole de Seattle. 4 biopsies en zone saine
(2 pour analyse histologique et 2 pour analyse virologique) et
4 biopsies en zone pathologique (2 pour analyse histologique
et 2 pour analyse virologique) ont été réalisées. Les patients
témoins se présentaient pour une endoscopie digestive haute
et n’avaient pas de symptomatologie œsophagienne ni de
lésion œsophagienne visible endoscopiquement ; 4 biopsies
étaient réalisées : 2 pour l’étude histologique, 2 pour l’étude
virologique. L’analyse virologique a utilisé une technique
de PCR quantitative et qualitative pour détecter, quantifier
et génotyper l’HPV (INNOLIPA et phénotypage). Elle a été
complétée par un marquage immunochimique pour identifier
une surexpression de p16.
Résultats : 167 patients ont été inclus de Février 2012
COMMUNICATIONS ORALES
à Juillet 2014. A ce jour, les résultats sont disponibles chez
157 patients (119 témoins, 38 patients EBO, M/F = 88/69
patients, âge moyen ± écart-type [min-max] = 61 ans ± 16
[23-92] ). Les témoins n’avaient aucune lésion histologique.
Parmi les patients EBO, 22 (58%) avaient de la métaplasie
sans dysplasie, 16 avaient de la métaplasie avec dysplasie
(13 de bas grade, 3 de haut grade). Aucun patient n’avait de
foyer d’adénocarcinome. Par rapport aux témoins, les patients
du groupe EBO étaient plus âgés en moyenne (67 ans ± 11
vs. 59 ans ± 16, p<0,001) et plus fréquemment des hommes
(68% vs. 52%, p = 0,08). La répartition des patients en fonction
du statut tabagique (non-fumeur/ex-fumeur/fumeur) était 56%
/ 20% / 24% dans le groupe témoins et 71% / 20% / 9% dans
le groupe EBO (p = 0,12). La prévalence de l’HPV dans la
population était globalement de 5,7%, et respectivement de
8,0% chez les hommes et de 2,9% chez les femmes (p = 0,30).
La présence d’HPV a été mise en évidence chez 5 témoins et 4
patients EBO (3 en zone pathologique seulement et 1 en zone
saine également) (4,2% vs. 10,5%, p = 0,22). En univarié, l’âge
(p = 0,08) et le statut tabagique (p = 0,03) étaient associés
significativement à la présence d’HPV. Après ajustement sur
le sexe, l’âge et le statut tabagique, l’HPV n’était pas associé
significativement à l’EBO (p = 0,51) : odds-ratio [intervalle de
confiance à 95%] = 1,72 [0,35-8,60].
Conclusion :
L’HPV est présent chez les patients
témoins et chez les patients ayant un EBO. Les résultats
préliminaires ne sont pas en faveur d’une relation significative
entre HPV et EBO. La prévalence observée de l’HPV est
beaucoup plus faible que ce qui était attendu, diminuant la
puissance statistique de l’étude. Les résultats actuels sont
cependant partiels à ce jour et les résultats complets seront
présentés au congrès.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9914 98
CO.74
Caractérisation d’une cohorte de patients
souffrant de SII avec micro-inflammation
Les troubles fonctionnels intestinaux
et leur association avec l’IMC dans un
échantillon de population adulte française
C. Melchior (1), T. Aubry (1), G. Gourcerol (1),
M. Coëffier (1), A.-M. Leroi (1), P. Ducrotté (1)
D. Le Pluart (1), J.-M. Sabaté (2), M. Bouchoucha (1),
S. Hercberg (1), R. Benamouzig (1), C. Julia (1)
(1) Rouen.
(1) Bobigny; (2) Colombes.
Introduction : Le Syndrome de l’Intestin Irritable (SII)
Introduction : Un recoupement entre les différents
diagnostics de Troubles Fonctionnels Intestinaux (TFI) et une
association avec l’indice de masse corporelle (IMC) a déjà été
suggéré mais reste discuté.
est une pathologie multifactorielle. Le rôle de l’inflammation
intestinale de bas grade a été récemment évoqué pour un
sous-groupe de malades. Le dosage de la calprotectine fécale
est un moyen simple de rechercher la présence de cette
inflammation intestinale.
L’objectif de notre étude était d’étudier les recoupements
diagnostics entre quatre diagnostics de TFI : la dyspepsie,
le syndrome de l’intestin irritable (SII), la constipation et la
diarrhée ainsi que d’étudier la relation entre l’IMC et les TFI
dans un échantillon de population adulte française issu de la
population générale.
Objectifs :
Caractériser de manière prospective un
sous-groupe de patients ayant une élévation de la calprotectine
fécale et identifier les caractéristiques cliniques et paracliniques associées à cette inflammation de bas grade.
Patients et Méthodes : Cette étude prospective
a inclus tout nouveau patient SII répondant aux critères
de Rome III. Chaque patient a bénéficié d’un dosage de
la calprotectine fécale par méthode ELISA (Laboratoires
Bühlmann) sur au moins 50 mg de selles émises depuis moins
de 24h et conservées au réfrigérateur. En cas de calprotectine
fécale ≥ 50µg/g, une recherche d’ANCA/ASCA négative et une
exploration normale du grêle par entéro-scanner, entéro-IRM
ou vidéo-capsule étaient exigées pour considérer que le malade
souffrait d’un SII. Les caractéristiques du SII (durée d’évolution,
sous-type, caractère post-infectieux ou non, aggravation par le
stress, score de Francis, Score de Giqli, HAD dépression et
anxiété) ont été recueillies en consultation et un bilan standard
a été proposé à tous les patients (tests respiratoires au glucose
et au fructose à la recherche d’une pullulation microbienne et
d’une malabsorption du fructose, coloscopie avec biopsies
coliques à la recherche d’un infiltrat inflammatoire, barostat
rectal à la recherche d’une hypersensibilité digestive).
Matériels et Méthodes : Les sujets participants
à l’étude de cohorte française Nutrinet-Santé ont remplis un
questionnaire spécifique basé sur les critères de Rome III.
Les données anthropométriques, socio-démographiques et
concernant le mode de vie ont été collectées auprès des sujets
par des questionnaires auto-administrés. L’association entre
l’IMC et les TFI a été étudiée par un modèle de régression
logistique multivariée.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.73
Résultats :
35447 sujets ont été inclus dans l’analyse.
Parmi les sujets ayant au moins un TFI, 10.4% d’entre
eux présentaient plus d’un diagnostic. La dyspepsie était
le diagnostic le plus fréquemment associé à d’autres TFI,
notamment avec le SII (23.6%) et la constipation (15.1%).
L’association entre l’IMC et la dyspepsie était différente selon
le sexe. Chez les femmes, les sous-groupes « maigre » et
« obèse classe I, II et III » présentaient un plus grand risque de
dyspepsie par rapport au groupe « poids normal » (OR = 1.26
(0.99-1.59), OR = 1.35 (1.08-1.69), OR = 1.20 (0.81-1.77),
OR = 1.47 (0.89-2.42) respectivement, p = 0.06). Cette relation
en U a été confirmée par des modèles de régression par
splines. En revanche, chez les hommes, il n’a pas été trouvé
d’association statistiquement significative (p = 0.23).
Chez les femmes, la diarrhée était significativement associée à
l’IMC (OR = 1.05 (1.03-1.07), p<0.001).
Chez les hommes, une association linéaire inverse
statistiquement significative, entre l’IMC et le SII a été observée
(OR = 0.97 (0.94-0.99), p = 0.04).
Résultats : Quatre-vingt treize patients d’âge moyen
43 ans ont été inclus (ratio F/H : 2.7). Les patients présentaient
un sous-type diarrhéique dans 66.7% des cas et un SII postinfectieux dans 26.9% des cas. La maladie évoluait depuis
6.9 ans en moyenne avec un score de sévérité moyen
de 258/500. Parmi ces patients, 34 (36.6%) avaient une
calprotectine augmentée. Ce sous-groupe avait tendance à
être plus âgé (p = 0.06). Cette élévation n’était pas affectée par
les caractéristiques du SII (sous-type, post-infectieux, sévérité,
durée d’évolution, effet de l’anxiété et de la dépression, qualité
de vie... ), ni par les résultats des autres tests (positivité des
tests respiratoire au glucose et au fructose, hypersensibilité
rectale au barostat, infiltrat inflammatoire aux biopsies
coliques). Chez les malades avec calprotectine élevée, le taux
de calprotectine était corrélé à l’âge (p = 0.03, r = 0.22) et à
la pression maximale atteinte (mmHg) lors de la distension
rectale par barostat (p = 0.03, r = 0.3799).
Notre étude montre un important
recoupement diagnostic entre les différents TFI. Ces
données sont cohérentes avec l’hypothèse de mécanismes
physiopathologiques sous jacent communs. Les relations
entre l’IMC et les TFI semblent être différentes selon le sexe.
De nouvelles investigations sont nécessaires afin d’explorer
l’interaction entre le sexe et les TFI.
Conclusion :
Ce travail confirme qu’1/3 des patients
souffrant d’un SII ont une élévation de la calprotectine fécale.
Le phénotype clinique de ces malades ne permet pas de
les identifier. L’élévation de la calprotectine est d’autant
plus marquée que le patient est âgé et ne souffre pas
d’hypersensibilité.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9657 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9653 99
COMMUNICATIONS ORALES
Conclusion :
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
COMMUNICATIONS ORALES
CO.75
CO.76
Transplantation de microbiote fécal dans
le syndrome de l’intestin irritable avec
ballonnement : résultats d’une étude pilote
La glie entérique, un nouvel acteur dans
la physiopathologie du syndrome de
l’intestin irritable
T. Holvoet (1), J. Boelens (1), S. Laurent (1),
M. Joosens (1), J. Raes (1), M. de Vos (1),
D. de Looze (1)
L. Quénéhervé (1), N.-L. Lilli (1), T. Durand (1),
P. Aubert (1),
M. Rolli-Derkinderen (1),
A. Bourreille (1), G. Barbara (2), R. de Giorgio (2),
S. Bruley des Varannes (1), M. Neunlist (1),
E. Coron (1)
(1) Gand, BELGIQUE.
Introduction : La dysbiose intestinale peut jouer un
rôle important dans la physiopathologie du syndrôme de
l’intestin irritable (SII), en particulier chez les patients ayant
une diarrhée et ballonnement [1,2]. La transplantation de
microbiote fécale (TMF) est le traitement de préférence dans
le cadre d’une infection à Clostridium difficile récidivante (3).
Corriger la dysbiose par la TMF dans le SII peut être une piste
thérapeutique attractive. Dans cette étude pilote, nous avons
investigué les effets d’une TMF sur les symptômes du SII.
Patients et Méthodes : Des patients souffrant
d’un SII avec ballonnement prédominant ont été inclus. La
sélection des patients se faisait par questionnaires adaptés
pour sélectionner les patients avec SII-diarrhée et ballonnement
(“ bloating ” ). Les donneurs pour la TMF étaient testés comme
dans les protocoles pour le Clostridium (hépatite, VIH, syphilis,
coproculture… ). Après un lavage colique, les patients étaient
transplantés avec des selles fraîches (<6 heures de delai
entre la production et la transplantation) dans le côlon droit
par voie endoscopique (4). Le suivi des patients consistait en
un questionnaire à 4 et 12 semaines. Le succès du traitement
était défini comme “ amélioration importante des symptômes
du SII en général et du ballonnement en particulier ” 12
semaines après la TMF. Les objectifs secondaires étaient : un
changement des scores sur les symptômes de SII et la qualité
de vie. Les selles ont été collectées avant la TMF et à différents
moments après la transplantation pour étude du microbiote
intestinal.
Résultats : Entre novembre 2013 et avril 2014 douze
patients avec un SII ont reçu une TMF sans apparition de
complications importantes. Respectivement 4 et 12 semaines
après la TMF 67% et 75% des patients rapportaient une
amélioration significative des symptômes du SII en général
et du ballonnement en particulier. Après 4 semaines il y avait
une réduction significative de l’inconfort abdominal (réduction
moyenne de 35%, p = 0,007), de l’urgence défécatoire (-29,5%,
p = 0.038), de la douleur abdominale (-31%, p = 0.012), du
ballonnement (-32%, p = 0.007) et de la flatulence (-28%,
p = 0.017). Résultats à 12 semaines : inconfort abdominal
(-20%, p = 0.037), douleur abdominale (-35%, p = 0.008),
ballonnement (-25%, p = 0.011) et flatulence (-32%, p = 0.005).
De plus, pendant la durée de l’étude on notait une amélioration
de la qualité de vie, indiquée par une réduction significative
des scores du questionnaire spécifique (réduction moyenne de
16.3 points, p = 0.011).
Conclusion : Le transplantation fécale avec des selles
normales peut être un traitement efficace pour les patients
souffrant d’un SII réfractaire, avec prédominance de diarrhée
et ballonnement. Selon ces résultats préliminaires, une étude
randomisée controlée est mandatoire.
Références : 1. Dupont HL. Review article : evidence
for the role of gut microbiota in irritable bowel syndrome and its
potential influence on therapeutic targets. Aliment Pharmocol
Ther 2014 ; 39 : 1033-42
2. Kassinen A, Krogius-Kurikka L, Mäkivuokko H, et al. The
fecal microbiota of irritable bowel syndrome patients differs
significantly from that of healthy subjects. Gastroenterology.
2007 ; 133 : 24-33.
3. Van Nood E, Vrieze A, Nieuwdorp M et al. Duodenal infusion
of donor feces for recurrent Clostridium difficile. New Eng J
Med 2013 ; 368 : 407-415
4. Borody TJ, Parasmothy S, Agrawal G. Fecal microbiota
transplantation : indications, methods, evidence and future
directions Curr Gastroenterol Rep 2013 ; 15 : 337.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9697 (1) Nantes; (2) Bologne, ITALIE.
Introduction : La physiopathologie du syndrome de
l’intestin irritable (SII) reste mal comprise et ne permet pas
de contribuer à améliorer la prise en charge thérapeutique.
Un nombre croissant d’études suggère le rôle central d’une
dysfonction de la barrière épithéliale intestinale (BEI). Les
qualités et les fonctions de la BEI sont largement contrôlées
par le système nerveux entérique, cependant le rôle des
cellules gliales entériques (CGE) n’a jusqu’à maintenant pas
été évalué dans le SII. Le but de cette étude était donc 1) de
caractériser les lésions potentielles des CGE chez les patients
SII et 2) de déterminer le rôle des facteurs solubles produits par
le microenvironnement colique dans la genèse de ces lésions.
Patients et Méthodes : Les patients et témoins
étaient inclus lors d’une hospitalisation pour coloscopie,
respectivement pour des symptômes compatibles avec
un SII ou pour des antécédents personnels ou familiaux
d’adénomes coliques. Après avoir reçu une information sur
l’étude et avoir donné leur consentement, ils répondaient au
questionnaire de Rome III ainsi qu’à un questionnaire sur les
douleurs abdominales et les ballonnements et faisaient l’objet
de biopsies coliques gauches. Le surnageant était obtenu par
incubation de 4 biopsies dans un solution de Krebs-Hepes
pendant 25 minutes à 37°C. A la fin de l’incubation, les biopsies
étaient récupérées dans du tampon pour analyse ultérieure en
Western Blot. Les expressions de la Glial fibrillary acidic protein
(GFAP) et de S100® ont été analysées dans les biopsies en
Western blot. L’expression de l’ARNm des marqueurs gliaux
(Sox-10 ; S100®) dans les biopsies a été mesurée en qPCR.
Le flux intracellulaire de calcium en réponse à la stimulation
par adénosine triphosphate (ATP), qui reflète les fonctions
gliales, a été mesuré en utilisant la sonde de Fluo-4 dans des
cultures de CGE de rat après 48 heures de culture avec les
surnageants de patients ou de témoins ou avec un agoniste
des récepteurs PAR (protease activated receptor), ou de
l’histamine. L’expression des marqueurs gliaux a également
été analysée dans ces cellules en qPCR et en Western blot
ainsi que l’expression de la connexine-43, protéine impliquée
dans la réponse calcique des CGE à l’ATP.
Résultats : 25 patients SII (âge moyen : 51,2±15 ans)
dont 7 à prédominance de constipation (C-SII), 8 à
prédominance de diarrhée (D-SII) et 10 à transit mixte (M-SII)
ont été inclus ainsi que 14 témoins (âge moyen : 41,4±9 ans).
L’intensité et la fréquence des douleurs abdominales et des
ballonnements étaient significativement plus importantes chez
les patients SII que chez les témoins. L’expression de la GFAP,
de S100ß et de Sox10 dans les biopsies était similaire dans
les différents groupes. La culture de CGE avec du surnageant
de biopsies de patients SII ne modifiait pas l’expression des
marqueurs gliaux par rapport aux cellules mises en culture en
présence de surnageant de témoins. En revanche, l’amplitude
du flux calcique dans les CGE induit par l’ATP diminuait
significativement lorsqu’elles avaient été cultivées en présence
de surnageant de patients SII par rapport à celles cultivées
avec du surnageant de témoins. Ainsi les cellules mises en
culture avec du surnageant de témoins avaient une amplitude
moyenne de 99,5±7,0 (chaque amplitude de contrôle étant
rapportée à la moyenne des contrôles de l’expérience) contre
91,0±7,3 (p = 0,034) chez les C-SII, 89,1±4,7 (p = 0,007)
chez les D-SII et 88,7±6,8 (p = 0,007) chez les M-SII. La
culture avec de l’histamine ou un agoniste des récepteurs
PAR ne reproduisait pas cet effet. L’expression de l’ARNm de
la connexine-43 était augmentée significativement chez les
patients SII par rapport aux témoins (p = 0,042).
Conclusion : Ces résultats suggèrent la présence de
modifications fonctionnelles des CGE au cours du SII dont les
médiateurs responsables ainsi que les conséquences sur leur
contrôle des fonctions neuronales ou de la BEI restent à définir.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9295 100
CO.78
Modulation de l’expression des peptides
gastroduodénaux par la stimulation
électrique gastrique
M. Meleine (1), A. Penfornis (2), B. Coffin (3),
P. Ducrotté (1), G. Gourcerol (1)
Les résultats de la pH-impédancemétrie
pré-opératoire permettent-ils de prédire le
résultat de la fundoplicature chirurgicale
dans le RGO réfractaire ? Résultats d’une
étude monocentrique rétrospective
(1) Rouen; (2) Besançon; (3) Colombes.
M. Desjardin (1), G. Luc (1), D. Collet (1), F. Zerbib (1)
(1) Bordeaux.
Récemment, la stimulation électrique
gastrique (SEG) a permis d’améliorer la symptomatologie
des patients gastroparétiques réfractaire au traitement
pharmacologique, en particulier les nausées et vomissements,
ainsi que le statut nutritionnel. Cepdendant les mécanismes
d’action sous-tendant l’efficacité clinique observée au cours
de cette thérapie ne sont pas connus. L’objectif principal de
ce travail est de mettre en évidence une modification du profil
d’expression des peptides digestifs par la SEG.
Patients et Méthodes : Les patients issus
de la cohorte ENTERRA et présentant des nausées et/ou
vomissements réfractaires aux traitements pharmacologiques
ont été inclus dans cette étude randomisée en double
aveugle. Seuls les résultats acquis chez des patients (n = 10)
avec stimulation effective (groupe ON) sont présentés. Des
prélèvements gastriques et duodénaux ont été réalisés en
période pré-opératoire puis 5 mois après l’implantation du
stimulateur. Trois prélèvements sanguins ont été réalisés avant,
2 et 4h après la prise d’un repas test (250 Kcal) en période
pré-opératoire puis à 5 mois après l’implantation. La ghréline,
la leptine et le polypeptide inhibiteur gastrique (GIP) ont été
dosés dans les extraits gastriques et le peptide glucagon-like
1 (GLP-1) et le peptide YY (PYY) dans les extraits duodénaux
par analyse multiplex. Ces cinq médiateurs peptidiques ont
également été dosés dans le plasma par cette même méthode
d’analyse. Enfin, les ARNm codant ces cinq peptides ont été
quantifiés dans les extraits tissulaires par RT-qPCR.
Résultats : L’expression de la ghréline, de la leptine
et du GIP au sein de la paroi gastrique n’était pas modifiée
par la SEG. De même, l’expression des peptides duodénaux
GLP-1 et PYY n’était pas modifiée par le traitement à 5 mois.
L’analyse des transcrits codant ces peptides ne montrait pas
de différence d’expression au sein des extraits tissulaires entre
les périodes pré et post-opératoires. Au niveau plasmatique,
une augmentation non significative de la concentration en
ghréline était observée suite à la SEG avant et 2h après repas
test. Quatre heures après le repas test, une baisse importante
de la concentration plasmatique en ghréline était observée,
uniquement en période post-opératoire. La SEG ne modifiait
pas la concentration plasmatique en leptine, GIP et GLP-1 pour
aucun des points de cinétique testés. Enfin la concentration
plasmatique en PYY était significativement réduite (p<0,05)
2h après mise à jeun suite à la SEG puis revenait à des taux
comparables à ceux de la période pré-opératoire à 4h.
Conclusion : Cette étude met en évidence un effet
de la SEG sur la concentration plasmatique en PYY 2h après
mise à jeun des patients alors qu’aucun des autres peptides
quantifiés ne semble avoir une expression modifiée par la
SEG. Il reste à corréler les taux plasmatiques du PYY avec
la symptomatologie des patients souffrant de gastroparésie
réfractaire afin de déterminer s’il s’agit d’un biomarqueur de
l’efficacité de la SEG.
Introduction : La prise en charge chirurgicale du reflux
gastro-œsophagien (RGO) réfractaire est difficile. Quelques
études ont suggéré l’utilité de la pH-impédancemétrie préopératoire pour sélectionner les meilleurs candidats à la
chirurgie. Le but de cette étude rétrospective monocentrique
était d’évaluer l’impact des résultats de la pH-impédancemétrie
préopératoire sous traitement sur les résultats fonctionnels de
la fundoplicature dans le RGO réfractaire.
Patients et Méthodes :
Ont été évalués
35 patients (19 femmes, âge médian 46 ans, ext 1764 ans) opérés d’un RGO réfractaire par fundoplicature
coelioscopique (Toupet) après une pH-impédancemétrie
sous double dose d’IPP. Un suivi postopératoire minimal de
6 mois était nécessaire pour inclusion dans l’étude. L’échec
de la fundoplicature était défini par un score de Visick >2.
Les symptômes étaient évalués par le score RDQ. Les
paramètres de pH-impédancemétrie sous traitement pris en
compte pour l’analyse étaient : le nombre de reflux (acides
et non acides), l’exposition acide de l’œsophage, l’exposition
bolus de l’œsophage, et l’association symptômes-reflux pour
le pyrosis et les régurgitations évaluée par un Symptom Index
(SI) > 50% et/ou une probabilité d’association symptomatique
(PAS) >95%. 33 des 35 patients opérés avaient initialement
une impédancemétrie considérée comme positive (au moins
un des paramètres précédents pathologique).
Résultats : Au terme d’un suivi médian de 40,5 mois
(de 7 à 102,2 mois), 8/35 (22,9%) patients étaient considérés
en échec avec un score de Visick > 2. Ces patients avaient
des scores RDQ plus élevés dans les dimensions brûlures (p
< 0,05) et dyspepsie (p < 0,05) et prenaient plus fréquemment
des IPP (62% versus 26%, p = 0,09). Par rapport aux patients
Visick < = 2, il n’existait pas de différence significative pour
l’âge médian (34,5 ans vs. 47,0 ans, p = 0,11), le sexe féminin
(75% vs. 48%, p = 0,24) et la présence d’une œsophagite
en préopératoire (38% vs. 52%, p = 0,69). Tous les patients
Visick> 2 avaient une impédancemétrie positive sous
traitement. Une PAS positive pour les régurgitations était le
seul critère en impédancemétrie significativement associé au
succès de la chirurgie (41% PAS positif vs. 0% dans le groupe
échec, p = 0,037).
Conclusion : Cette étude montre que le taux d’échec
de la fundoplicature coelioscopique pour RGO réfractaire
est élevé (23%) malgré la sélection des patients par une
pH-impédancemétrie préopératoire sous traitement. Le seul
paramètre prédictif d’un succès de la chirurgie est la PAS
positive entre régurgitation et reflux. Ces résultats doivent être
confirmés par des études prospectives.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9088 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9926 101
COMMUNICATIONS ORALES
Introduction :
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.77
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.80
Mesure de la compliance pylorique au
cours de la gastroparésie
Etude multicentrique prospective
interventionnelle sur le dépistage
endoscopique de la dysplasie et de
l’adénocarcinome de l’intestin grêle dans
la maladie de Crohn, chez des patients à
risque élevé (Etude DYDJI)
F. Tissier (1), C. Melchior (1), J.-Y.-O. Touchais (1),
E. Huet (1), G. Prevost (1), A.-M. Leroi (1),
P. Ducrotté (1), G. Gourcerol (1)
(1) Rouen.
Introduction : La gastroparésie touche prés de 0.5%
de la population générale et altère la qualité de vie, voire le
statut nutritionnel des patients. Paradoxalement, le rôle du
pylore dans la vidange gastrique n’a été que peu exploré. Nous
avons donc recherché dans cette étude si une modification de
la pression et/ou de la distensibilité pylorique était associée à
la gastroparésie diabétique.
Patients et Méthodes :
La pression et la
compliance pylorique ont été étudiées chez 21 volontaires sains
(Vs.), 27 patients gastroparétiques (PG ; diabétiques : n = 4 ;
post-fundoplicature : n = 3 ; idiopathique : n = 20), et 5 patients
ayant eu une intervention de Lewis-Santy sans pyloroplastie,
considérés comme des contrôles positifs de pylorospasme.
La pression et la compliance pylorique ont été mesurées à
jeun par le système EndoFLIP®. Le positionnement intrapylorique de la sonde a été vérifié par videofluoroscopie. Le
temps de demi-vidange gastrique (T1/2) a été mesurée par
le test respiratoire à l’acide octanoique marqué au 13C. Les
symptômes dyspeptiques ont été mesurés par une échelle de
Likert et la qualité de vie par le score GIQLI.
Résultats : La compliance pylorique moyenne à jeun
était de 25.2±2.4 mm²/mmHg chez les Vs., et était diminuée
chez les PG (16.9±2.1 mm²/mmHg ; p<0.05) et les patients
avec Lewis Santy (10.9±2.9 mm²/mmHg ; p<0.05). A l’inverse,
la pression pylorique à jeun n’était pas différente entre ces
trois groupes. La compliance et la pression pylorique à jeun
étaient corrélées au T1/2 chez les PG (R = -0.43 ; p = 0.04).
La compliance pylorique à jeun, mais pas la pression, était
corrélée aux symptômes dyspeptiques ainsi qu’à la qualité
de vie. Enfin, une dilatation hydraulique du pylore (20 mm) a
été réalisée chez les 10 GP présentant une diminution de la
compliance pylorique, définie par le 90 eme percentile inférieur
mesuré chez les Vs.. La dilatation pylorique a normalisé la
compliance pylorique à jeun chez tous les patients (p<0.01), a
accéléré le T1/2 chez 7 malades sur 8, et a amélioré le score
GIQLI qualité de vie (p = 0.04).
Conclusion : Notre étude est la première a mettre en
COMMUNICATIONS PLÉNIÈRES
Plénière
CO.79
évidence un trouble de la compliance pylorique chez les PG.
La compliance pylorique était associé à la vidange gastrique
ainsi qu’aux symptômes et la qualité de vie des malades. Cette
mesure pourrait permettre à l’avenir de mieux sélectionner les
PG candidats à un geste pylorique (Toxine Botulique, dilatation,
chirurgie… ).
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9500 M. Simon (1), J. Cosnes (1), P. Seksik (1), M. Allez (1),
C. Stefanescu (2), A. Blain (1), M. Nachury (3),
S. Nancey (4), L. Vuitton (5), G. d’Haens (6),
J. Filippi (7), S. Chevret (1), D. Laharie (8)
(1) Paris; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Lille; (4) Lyon; (5)
Besançon; (6) Amsterdam, PAYS-BAS; (7) Nice; (8)
Pessac.
Introduction :
Le dépistage endoscopique de la
dysplasie et du cancer colorectal est recommandé au cours
de la maladie de Crohn (MC) colique étendue et ancienne. Il
existe également un sur-risque d’adénocarcinome du grêle
(AG) en cas de la MC grêlique ancienne. Toutefois, l’intérêt
d’un dépistage endoscopique dans cette situation n’a jamais
été étudié. Le but de notre étude était d’évaluer la faisabilité
et la rentabilité diagnostique du dépistage endoscopique de
la dysplasie de l’intestin grêle dans une cohorte de patients
atteints de MC à risque élevé d’AG.
Patients et Méthodes : Il s’agissait d’une étude
de cohorte, multicentrique, prospective et interventionnelle
incluant des malades atteints de MC grêlique ayant des lésions
en place connues depuis plus de 10 ans avec un examen
d’imagerie datant de moins de 24 mois. Après signature du
consentement, les malades étaient inclus et avaient une
exploration endoscopique du grêle par voie haute ou basse,
selon le siège de l’atteinte, avec réalisation de biopsies
systématiques (4 par segment de 20 cm) et ciblées après
coloration à l’indigo carmin. Les lésions en relief ainsi que les
berges de sténoses étaient biopsiées sur des pots séparés.
Les sténoses infranchissables étaient dilatées en cas de
symptômes obstructifs. L’examen était considéré comme
complet si l’ensemble de la zone atteinte avait été exploré,
coloré et biopsié. Le suivi clinique était mené jusqu’à un an
après l’inclusion.
Résultats : Entre février 2010 et décembre 2013, 103
patients (39 femmes, âge moyen 47,7 ± 13,6 ans) ont été
inclus dans 10 centres. La durée médiane (IQR) d’évolution
de la MC était de 19 [13,8-26,9] ans et celle de l’atteinte du
grêle de 15,7 ans [13-25,4]. A l’inclusion, 29 (28 %) patients
étaient symptomatiques. L’exploration endoscopique était
menée par voie haute (longueur explorée moyenne = 40 cm),
par voie basse (longueur explorée moyenne = 25,5 cm) et
par double abord (moyenne = 40,2 cm) chez respectivement
7, 90 et 4 patients. Quarante-et-un (39 %) examens étaient
incomplets, en raison d’une sténose de l’intestin grêle (n = 31),
d’une préparation insuffisante (n = 3), d’un problème technique
(n = 2) ou autre (n = 5). Aucun examen n’était compliqué. Le
dépistage endoscopique permettait d’identifier 2 (2 %) patients
avec de la dysplasie indéterminée de l’intestin grêle : l’un était
opéré en raison d’une sténose infranchissable symptomatique
et présentait un adénocarcinome indifférencié T4N0 sur la
pièce opératoire, l’autre était surveillé sans survenue d’un AG
après 36 mois de suivi. Hormis le patient opéré au décours
de l’endoscopie de dépistage, 4 autres malades avaient
une résection chirurgicale au cours du suivi, en raison d’une
sténose symptomatique de l’intestin grêle parmi lesquels 2
malades avaient un AG sur l’analyse de la pièce opératoire
(T3N0M0 et T4N0M1 respectivement), sur le versant de la
sténose inaccessible en endoscopie.
Conclusion : Dans une population de MC à haut-risque
d’AG du grêle, la prévalence de la dysplasie ou du cancer était
de 4 %. Le dépistage endoscopique, qui n’était optimal que
dans 61 % des cas, n’a permis d’identifier qu’1/3 des cas
d’AG. Il ne peut donc être recommandé dans cette situation.
Une sténose grêlique ancienne et symptomatique constitue
une indication chirurgicale au cours de la MC car elle peut être
associée à un AG.
Remerciements, financements, autres :
Nous remercions l’AFA et la SNFGE.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9791 102
C. Gronnier (1), B. Meunier (2), D. Pezet (3),
C. Dalban (4), D. Collet (5), P.-A. Thomas (6),
C. Brigand (7), T. Perniceni (8), N. Carrere (9),
C. Mariette (1)
(1) Lille; (2) Rennes; (3) Clermont-Ferrand; (4) Dijon; (5)
Bordeaux; (6) Marseille; (7) Strasbourg; (8) Paris; (9)
Toulouse.
Introduction : La résection chirurgicale est considérée
comme la seule option curative pour le cancer de l’œsophage
résécable, mais les complications postopératoires, en
particulier pulmonaires survenant chez plus de la moitié des
patients après œsophagectomie par voie ouverte, demeurent
un problème majeur. Le but de cette étude était d’évaluer
si l’œsophagectomie cœlio-assistée avec thoracotomie
droite (OCA) permettait de réduire la morbidité par rapport
à l’œsophagectomie par voie ouverte (laparotomie thoracotomie, OVO).
Patients et Méthodes : Une étude randomisée,
contrôlée a été réalisée dans 12 centres entre Octobre 2009 et
Avril 2012. Les patients de 18 à 75 ans porteurs d’un cancer
de l’œsophage sous carènaire ont été randomisés entre
OVO et OCA avec stratification sur le centre. La technique
chirurgicale a été standardisée grâce à des visites sur site et
des vidéos d’une procédure de Lewis-Santy avec gastrolyse
cœlioscopique et thoracotomie droite. Le critère de jugement
principal était la morbidité majeure à 30 jours, de grade II à
IV selon la classification de Dindo-Clavien. L’analyse a été
réalisée en intention de traiter.
Résultats : 104 patients ont été randomisés dans
le groupe OVO et 103 dans le groupe OCA. 67 (64,4%)
patients dans le groupe OVO ont présenté une complication
postopératoire majeure versus 37 (35,9%) dans le groupe OCA
(OR 0,31, IC à 95% 0,18-0,55, p = 0,0001). 31 (30,1%) patients
dans le groupe OVO ont présenté une complication pulmonaire
majeure versus 18 (17,7%) dans le groupe OCA (p = 0,037),
alors que la mortalité à 30 jours était respectivement de 5
(4,9%) versus 5 (4,9%).
Conclusion : L’OCA permet une diminution de la
morbidité postopératoire pour les patients opéré d’un cancer
de l’œsophage résécable (NCT00937456).
Remerciements, financements, autres :
INCa, Programme Hospitalier pour la Recherche Clinique
2008.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9263 CO.82
Plénière
PRODIGE 20 : étude de phase
II randomisée évaluant l’apport
du bévacizumab associé à une
chimiothérapie de 1ère ligne pour un
cancer colorectal métastatique (CCRm)
chez les patients de 75 ans et plus
T. Aparicio (1), O. Bouché (2), E. François (3),
E. Maillard (4), S. Kirscher (5), J. Taïeb (6),
P.-L. Etienne (7), R. Faroux (8), F. Khemissa (9),
F. El Hajbi (10), C. Locher (11), Y. Rinaldi (12),
T. Lecomte (13),
S. Lavau-Denes (14),
M. Baconnier (15), A. Gangloff (16), D. Genet (14),
R. Coriat (6), D. Tougeron (17), V. Hautefeuille (18),
L. Choné (19), L. Bedenne (4)
(1) Bobigny; (2) Reims; (3) Nice; (4) Dijon; (5) Avignon;
(6) Paris; (7) Saint-Brieuc; (8) La Roche-sur-Yon; (9)
Perpignan; (10) Lille; (11) Meaux; (12) Marseille; (13)
Tours; (14) Limoges; (15) Annecy; (16) Rouen; (17)
Poitiers; (18) Amiens; (19) Nancy.
Introduction : Une étude de phase III a démontré
un gain de survie sans progression (SSP) de l’association
capécitabine + bévacizumab comparée à la capécitabine seule
chez les patients (pts) de plus de 70 ans atteints de CCRM
(1). Le bénéfice d’un traitement par bévacizumab (BEV) n’a
jusqu’à maintenant pas été évalué en association avec les
autres protocoles usuels de chimiothérapie chez les pts âgés.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
Plénière
Œsophagectomie pour cancer par voie
ouverte ou cœlio-assistée : étude de
phase III, prospective, randomisée,
contrôlée, multicentrique (essai MIRO)
Patients et Méthodes : L’étude a inclus des
pts de 75 ans et plus atteints de CCRM en 1ère ligne de
chimiothérapie (CT). Les CT autorisées étaient le LV5FU2,
le FOLFOX et le FOLFIRI selon le choix de l’investigateur.
La randomisation (1 : 1) portait sur BEV (BEV-CT) vs. pas
de BEV (CT). Le critère de jugement principal était un critère
composite évalué 4 mois après la randomisation comportant :
une composante efficacité définie par le contrôle tumoral
(réponse objective ou stabilité) et l’absence de détérioration
du score Spitzer QoL Index et une composante tolérance
définie par l’absence de toxicités cardiovasculaires sévères et
d’hospitalisations non liées à l’administration du traitement. Les
règles de décision pour le bras expérimental étaient : si 15 pts
ou plus sur 46 répondaient au critère d’efficacité, le traitement
BEV-CT était jugé efficace ; et si 25 pts ou plus n’avaient pas
présenté un évènement entrant dans le critère de tolérance, le
traitement était jugé bien toléré.
Résultats : 102 pts ont été randomisés de juillet 2011
à juillet 2013 (51 bras BEV-CT et 51 bras CT), d’âge médian
80 ans (extrêmes : 75-91), hommes (55%), ECOG 0 : 28
(27%), 1 : 54 (53%) et 2 : 20 (20%). La chimiothérapie était
le LV5FU2 chez 53 pts (52%) (27 BEV-CT et 26 CT) et une
bichimiothérapie chez 49 pts (48%) (24 BEV-CT et 25 CT)
dont 23 FOLFOX et 26 FOLFIRI. Deux pts sont décédés avant
de recevoir leur traitement (CT). La tumeur primitive était
réséquée chez 31 pts (61%) BEV-CT et 30 pts (59%) CT. Sur
les 46 pts évaluables dans le bras BEV-CT, 23 pts (50% [IC
95% : 34,9-65,1] ) ont répondu au critère d’efficacité et 28 pts
(61% [IC 95% : 45,4-74,9] ) n’ont pas présenté un évènement
entrant dans le critère de tolérance. Le critère composite était
obtenu chez 16 pts (35% [IC 95% : 21,4-50,3] ). Sur l’ensemble
du traitement, une toxicité grade 3-4-5 était observée chez
80% (BEV-CT) et 65% (CT) des pts. Le taux de pts ayant reçu
plus de 2/3 de la dose protocolaire dans les 4 premiers mois
étaient 67% (BEV-CT) et 73% (CT). Le temps médian jusqu’à
dégradation de l’autonomie était de 5,9 mois (BEV-CT) [IC
95% : 3,8-14,8] et 5,5 mois [IC 95% : 3,8-NA] (CT). Le temps
médian jusqu’à détérioration de la qualité de vie était non
atteint (BEV-CT) et de 13,6 mois [IC 95% : 11,6-NA] (CT). La
SSP médiane était de 10,7 mois [IC 95% : 8,2-13,8] (BEV-CT)
et 7,8 mois [IC 95% : 6,6-10,6] (CT). La survie globale médiane
était de 21,7 mois [IC 95% : 14,6-NA] (BEV-CT) et 19,7 mois
[IC 95% : 13,4-21,9] (CT).
Conclusion : Les pts du bras BEV-CT ont répondu au
critère d’efficacité et de tolérance. L’ajout du bévacizumab à
103
COMMUNICATIONS PLÉNIÈRES
CO.81
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.83
une chimiothérapie de 1ère ligne chez les patients âgés de
plus de 75 ans atteints d’un CCRM est efficace et bien toléré.
Remerciements, financements, autres :
Remerciements à tous les investigateurs et à l’équipe du
CRGA de la FFCD
Financements : PHRC (promotion CHU de Dijon) et subvention
du laboratoire Roche.
Références : Réf (1) : Cunningham D et al Lancet
Oncol 2013.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9301 Plénière
Le diabète, le syndrome métabolique
et le tabac sont des facteurs de risque
indépendants de développer un carcinome
hépatocellulaire sur foie non fibreux
(nfCHC) : premiers résultats de l’étude
multicentrique française cas témoin
NoFLIC
J.-F. Blanc (1), M.-Q. Picat (1), A. Maillard (1),
C. Bouyssou-Cellier (1), C. Costentin (2), M. Ziol (3),
O. Rosmorduc (4), L. Chiche (5), I. Rosa Hezode (2),
L. Leteneur (1), K. Leffondre (1), A. Dousseau (1),
J. Zucman-Rossi (4)
(1) Bordeaux; (2) Créteil; (3) Bondy; (4) Paris; (5) Caen.
Introduction : La survenue d’un CHC sur foie non
fibreux (F0/F1) est un événement rare (5% des cas). Les
facteurs qui concourent à l’apparition d’un CHC sur foie non
fibreux restent encore mal connus. Outre les cas liés à une
transformation d’un adénome, certains cas sont liés à l’abus
d’alcool, une infection chronique par l’hépatite B, ou très
rarement C. D’autres cas pourraient être associés à des
expositions à des toxiques inconnus. L’étude NoFLIC est une
étude cas-témoin, exploratoire, dont le but était de rechercher
des facteurs directement hépato-carcinogènes sur foie non
fibreux. Dans cette étude nous avons émis l’hypothèse d’une
association entre syndrome métabolique et nfCHC et analysé
le rôle de la consommation de tabac.
Patients et Méthodes :
COMMUNICATIONS PLÉNIÈRES
Etude multicentrique
française cas-témoins dans laquelle les témoins ont été
recrutés en milieu hospitalier en prenant soin que le motif
d’hospitalisation ne soit pas lié aux principales expositions
étudiées. Un appariement de fréquence sur l’âge (+/- 10 ans
au diagnostic) et le sexe a été mené. Les données recueillies
comportaient les paramètres du syndrome métabolique défini
selon les critères NCEP-ATP3, les consommations d’alcool,
de tabac. Les données étaient issues du dossier médical du
patient, des résultats de la prise de sang effectuée pour cette
étude et d’un questionnaire détaillé sur la consommation de
tabac et d’alcool. Une régression logistique ajustée sur l’âge et
le sexe a été réalisée pour déterminer l’association de chacun
des facteurs de risque avec le statut du patient (cas/témoins).
Ensuite, une analyse multivariée a été effectuée en étudiant
l’effet de plusieurs facteurs de risque associés afin de contrôler
les facteurs de confusion, en ajustant toujours sur l’âge et le
sexe.
Résultats : Au total, 109 nfCHC (cas) et 163 témoins
ont été inclus dans 12 hôpitaux français entre 2010 et 2013.
Après ajustement sur l’âge et le sexe, il existait une association
significative entre syndrome métabolique et la présence
d’un nfCHC (OR 2.93 ajusté sur l’âge et le sexe ; 1.45-5.91
IC95% p = 0.0026). Parmi les composants du syndrome
métabolique, le diabète ou une glycémie à jeun ≥ 6.1mmol/l
étaient significativement associés au risque de nfCHC (OR
3,10 ajusté sur l’âge et le sexe ; 1.71-5.64 IC95% p = 0.0002)
alors qu’il n’existait pas d’association significative avec l’IMC,
l’HTA, ou l’existence d’une dyslipidémie. Le statut fumeur
(oui/non) était aussi associé au nfCHC (OR 2.23 ajusté sur
l’âge et le sexe ; 1.28-3.88 IC95% p = 0.0044). En analyse
multivariée, (incluant la consommation d’alcool dans le passé)
le syndrome métabolique, le diabète ou une glycémie élevée
et la consommation de tabac étaient des facteurs de risque
indépendants de développer un nfCHC.
Conclusion :
Il s’agit de la première étude castémoin étudiant spécifiquement les facteurs associés à la
survenue d’un nfCHC. Les résultats montrent une association
significative entre syndrome métabolique, diabète, tabac et
la survenue d’un CHC sur foie non fibreux suggérant un rôle
important de ces facteurs dans la carcinogenèse hépatique
indépendamment de l’existence d’une cirrhose.
Remerciements, financements, autres :
Etude financée conjointement par l’INCA, l’ARC et l’ANRS
dans le cadre du PAIR CHC.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9857 104
CO.85
Validation des avis d’experts de l’AFEF
« Evaluation de la sévérité de la maladie
hépatique pour initier un traitement de
l’hépatite C »
Analyse poolée de tolérance et d’efficacité
chez 515 malades infectés par le VHC,
avec une cirrhose compensée, traités
par ledipasvir/sofosbuvir avec ou sans
ribavirine
(1) Angers; (2) Grenoble; (3) Paris; (4) Bondy; (5)
Montpellier; (6) Poitiers; (7) Pessac.
Introduction : La prescription des nouveaux
traitements de l’hépatite chronique C s’effectue actuellement
selon la sévérité de la maladie hépatique, c’est-à-dire sauf
cas particulier le degré de fibrose hépatique. Ainsi, le rapport
Dhumeaux recommande la prescription d’un traitement
pour les stades histologiques de fibrose F≥2. Suite aux
recommandations de la Haute Autorité de Santé en 2008,
les tests non-invasifs de fibrose ont largement remplacé la
ponction biopsie hépatique en pratique courante au cours de
l’hépatite chronique C. L’AFEF a donc émis un avis d’expert en
septembre 2014 sur l’évaluation de la sévérité de la maladie
hépatique à l’aide des tests non-invasifs de fibrose pour initier
un traitement de l’hépatite C. Notre objectif était d’évaluer cet
avis d’experts.
Patients et Méthodes : 679 patients avec une
hépatite chronique C pour lesquels une biopsie hépatique
(stade Metavir F), un Fibroscan (FS), un Fibrotest (FT), et un
FibroMètreV2G (FM) étaient disponibles ont été inclus. Le
traitement antiviral était considéré comme «théoriquement
indiqué» pour les patients avec un stade de fibrose histologique
F≥2, et «théoriquement non-indiqué» pour les patients F0/1.
Selon l’avis d’expert de l’AFEF, l’utilisation séquentielle de 2
tests de fibrose (test sanguin puis FS, ou l’inverse) classait
les patients en 3 catégories de maladie hépatique : «sévère
(traitement à court terme)», «intermédiaire (surveillance à 1 an,
envisager un traitement à moyen terme [2-3 ans] ))», et «peu
sévère (surveillance annuelle, traitement à court terme non
nécessaire)»
Résultats : La répartition des stades histologiques de
fibrose était : F0 : 3,7%, F1 : 38,9%, F2 : 25,5%, F3 : 17,8%,
F4 : 14,1%. Quatre stratégies étaient possibles : FS puis FT,
FS puis FM, FT puis FS, FM puis FS qui donnaient toutes des
résultats globalement similaires. Selon les stratégies, 51 à
56% des patients étaient classés comme ayant une maladie
hépatique «sévère», 14-19% avec une maladie de sévérité
«intermédiaire», et 27-35% avec une maladie «peu sévère»
. 75-82% des patients classés avec une maladie «sévère»
et 46-56% des patients avec une maladie «intermédiaire»
avaient une indication théorique de traitement. Si on
considérait un traitement antiviral chez les patients avec une
maladie hépatique «sévère» ou «intermédiaire», la décision
thérapeutique était correcte dans 72-74% des cas (indication
théorique de traitement et traitement prescrit : 48-51% des
patients, pas d’indication théorique et pas de traitement
prescrit : 21-26% des patients). Le traitement était prescrit
«par excès» (pas d’indication théorique) dans 17-21% des cas.
Enfin, 6-9% des patients n’avaient pas de traitement alors qu’il
était théoriquement indiqué. De façon importante, seulement
1-2% des patients cirrhotiques ne recevaient pas de traitement.
Conclusion : Les tests non-invasifs de fibrose, utilisés
de façon séquentielle selon l’avis d’experts émis par l’AFEF
en septembre 2014, permettent de bien sélectionner la
majorité des patients pour l’accès aux nouveaux traitements
de l’hépatite chronique C. Le traitement est prescrit par excès
dans environ 20% des cas, mais ceci apparait raisonnable
compte tenu de son excellente efficacité avec peu d’effets
secondaires. La quasi-totalité des patients les plus sévères,
notamment les patients cirrhotiques, sont sélectionnés pour un
traitement antiviral.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9406 M. Bourlière (1), M. Sulkowski (2), M. Omata (3),
S. Zeuezm (4), J. Feld (5), E. Lawitz (6), P. Marcellin (7),
S. Knox (8), P. Pang (8), M. Subramanian (8),
J. Mchutchison (8), A. Mangia (9), E. Gane (10),
R. Reddy (11), M. Mizokami (12), S. Pol (13),
N. Afdhal (14)
(1) Marseille; (2) Baltimore, ETATS-UNIS D’AMERIQUE;
(3) Yamanashi, JAPON; (4) Francfort, ALLEMAGNE;
(5) Toronto, CANADA; (6) San Antonio, ETATS-UNIS
D’AMERIQUE; (7) Clichy-la-Garenne; (8) FosterCity, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (9) San Giovanni
Rotondo, ITALIE; (10) Auckland, NOUVELLE-ZELANDE;
(11) Philadelphie, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (12)
Chiba, JAPON; (13) Paris; (14) Boston, ETATS-UNIS
D’AMERIQUE.
Introduction : Les malades infectés par le VHC et
souffrant d’une cirrhose représentent une population prioritaire
à traiter. Cependant, il est difficile de guérir ces patients avec un
traitement à base d’interféron et ceux-ci sont, par conséquent,
souvent sous-représentés dans les essais cliniques.
Des études de phase II et III portant sur l’association lédipasvir/
sofosbuvir (LDV/SOF) ont inclus plus de 500 patients souffrant
d’une cirrhose compensée. Nous avons analysé la tolérance et
l’efficacité de ce traitement dans cette population.
Patients et Méthodes : Dans cette analyse
poolée, ont été inclus des patients infecté par le génotype 1,
souffrant d’une cirrhose compensée, jamais traités ou en échec
d’un traitement antérieur et ayant reçu l’association LDV/SOF
+/- ribavirine (RBV) pendant 12 ou 24 semaines dans les
études de Phase II et III.
Résultats : 514 sujets souffrant d’une cirrhose
compensée ont été identifiés. Pour la majorité des patients
(91 %), la cirrhose a été diagnostiquée par biopsie ou par
FibroScan (> 12,5 kPa). Sur les 293 patients ayant bénéficié
d’un FibroScan, 137 (47 %) présentaient une valeur supérieure
à 20 kPa.
La majorité d’entre eux étaient des hommes (343, 67 %), en
échec d’un traitement antérieur (353, 69 %), GT1a (307, 60
%), IL28B non CC (405, 79 %). 238 patients (67 % des patients
traités antérieurement) avaient été traités avec un inhibiteur de
protéase. A l’initiation du traitement, 91 patients (18 %) avaient
une numération plaquettaire inférieure à 90 000/mm3, et 59
patients (11 %) avaient une albumine inférieure à 3,5 g/dl.
Les patients ont bénéficié de l’un des schémas thérapeutiques
suivants : 12 semaines de LDV/SOF avec (206, 40 %) ou sans
RBV (118, 23 %) ou 24 semaines de LDV/SOF avec (58, 11 %)
ou sans RBV (132, 26 %).
La tolérance de LDV/SOF chez les patients souffrant d’une
cirrhose était similaire à celle rapportée précédemment
chez les patients sans cirrhose, alors que les événements
indésirables liés à la RBV, dont l’anémie, étaient plus fréquents
chez les patients cirrhotiques. Aucune autre tendance dans
les événements indésirables ou les événements indésirables
graves n’a été rapportée. Une RVs.12 a été rapportée chez
269 (95 %) des 284 patients pour lesquels les données sont
disponibles à ce jour. Les données de tolérance et d’efficacité
pour la totalité des 514 malades seront présentées.
Conclusion : Ces résultats collectés sur plus de 500
patients, démontrent que l’association LDV/SOF est efficace,
sûre et bien tolérée dans le traitement des patients infectés par
le VHC de génotype 1 et souffrant d’une cirrhose compensée.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9404 105
COMMUNICATIONS ORALES
J. Boursier (1), V. Leroy (2), O. Chazouillères (3),
N. Ganne Carrie (4), G.-P. Pageaux (5), C. Silvain (6),
P. Sogni (3), V. de Lédinghen (7)
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.84
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.86
CO.87
Les tests non invasifs de fibrose sont-ils
aussi performants dans la NAFLD que
dans l’hépatite C ? Evaluation d’un panel
de 14 tests
Carcinomes hépatocellulaires avancés
: NIACE, un score pronostique simple
pour les patients traités par sorafénib.
Résultats à partir de 4 cohortes
regroupant 361 patients
V. Leroy (1), J. Vergniol (2), J. Boursier (3),
N. Sturm (1), B. Le Bail (4), M.-C. Rousselet (3),
J.-P. Zarski (1), F. Oberti (3), V. de Lédinghen (4)
(1) Grenoble; (2) Pessac; (3) Angers; (4) Bordeaux.
Introduction : La plupart des tests non-invasifs
de fibrose ont été développés dans l’hépatite C et 4 sont
recommandés par la HAS dans cette indication. Ces tests sont
toutefois fréquemment utilisés en pratique clinique quelle que
soit l’étiologie de l’hépatopathie. Un seul test est spécifique
de la NAFLD (NAFLD fibrosis score) et est recommandé par
l’AASLD. Notre but principal était de comparer la performance
diagnostique des principaux tests disponibles selon l’étiologie
(hépatite C et NAFLD).
Patients et Méthodes : La référence était
le stade F Metavir d’après la PBH. Six cent soixante-seize
malades atteints d’hépatite chronique C ont été inclus dans
la population #1 : F0 : 4%, F1 : 38%, F2 : 25%, F3 : 18%,
F4 : 14%. La distribution selon la longueur de la PBH était <20
mm : 28%, ≥20mm : 72%. Deux cent vingt-cinq malades avec
NAFLD ont été inclus dans la population #2 : F0 : 25%, F1 :
37%, F2 : 17%, F3 : 16%, F4 : 5%. Quatorze tests (11 sanguins,
1 élastométrique et 2 combinés sanguins + élastométriques)
ont été évalués : APRI, Fib-4, Fibrotest (FT), FibroMètre virus
(FM) 2G et 3G, CirrhoMètre virus (CM) 2G et 3G, Hepascore
(HS), NAFLD fibrosis score (NFS), FM NAFLD, QuantiMètre
(QM estimant l’aire de fibrose) NAFLD, Fibroscan (FS), ElastoFM (EFM) 2G et 3G. La performance diagnostique a été
évaluée selon l’index d’Obuchowski (équivalent d’AUROC pour
les 5 stades F Metavir), les AUROC pour la fibrose significative
(F≥2) ou sévère (F≥3) ou la cirrhose et enfin par le taux de
bien classés pour les tests disposant de classification détaillée.
COMMUNICATIONS ORALES
Résultats :
Population #1 VHC. La longueur de la
biopsie influençait la performance (index d’Obuchowski)
des tests sanguins, e.g. FM2G : <20 mm : 0,754, ≥20mm :
0,809 mais peu les tests combinés, e.g. EFM2G : <20 mm :
0,797, ≥20mm : 0,821. Les index d’Obuchowski étaient dans
la population PBH ≥20 mm par ordre décroissant : EFM3G :
0,822, EFM2G : 0,821, FM2G : 0,809, FM3G : 0,801, CM2G :
0,775, FT : 0,775, CM3G : 0,763, APRI : 0,763, Fib-4 : 0,762,
HS : 0,757. Le taux de biens classés selon les classifications F
était dans la population totale par ordre décroissant : EFM3G :
92,5%, EFM2G : 91,6%, FM2G : 83,7%, CM2G : 82,5%,
FM3G : 81,3%, CM3G : 81,0%, FT : 38,7%.
Population #2 NAFLD. Les index d’Obuchowski étaient dans
la population totale par ordre décroissant : EFM2G : 0,846,
EFM3G : 0,840, FS : 0,808, QM : 0,801, FM2G : 0,773,
CM2G : 0,749, FM3G : 0,748, CM3G : 0,723, FM NAFLD :
0,716, Fib-4 : 0,693, APRI : 0,676, NFS : 0,674, FT : 0,670.
La performance diagnostique évaluée par AUROC était pour la
fibrose sévère (F≥3 Metavir) : EFM2G : 0,920, EFM3G : 0,917,
FS : 0,886, QM : 0,866, FM2G : 0,821, CM2G : 0,818, FM3G :
0,807, CM3G : 0,796, FM NAFLD : 0,759, Fib-4 : 0,784, NFS :
0,744, APRI : 0,742, FT : 0,721.
Discussion : Les tests combinant biomarqueurs et
élastométrie sont les plus performants quel que soit l’étiologie.
L’ensemble des tests évalués dans la population VHC ont
une performance acceptable. En revanche, 4 tests ont une
performance insuffisante dans la population NAFLD (APRI,
Fib-4, FT et le test spécifique NFS recommandé par l’AASLD).
Le meilleur test sanguin dans la NAFLD est celui construit
selon l’aire de fibrose.
Conclusion : Certains tests développés pour l’hépatite
C ont aussi une performance satisfaisante dans la NAFLD. Les
tests combinant biomarqueurs et élastométrie sont les plus
performants dans les deux étiologies et donc validés, pour la
première fois, dans la NAFLD.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9953 X. Adhoute (1), G. Penaranda (1), J.-F. Blanc (2),
J. Edeline (3), G. Conroy (4), P. Castellani (1),
H. Perrier (1), V. Oules (1), G. Lefolgoc (1),
O. Monnet (1), J.-L. Raoul (1), J.-P. Bronowicki (4),
M. Bourlière (1)
(1) Marseille; (2) Bordeaux; (3) Rennes; (4) Vandœuvrelès-Nancy.
Introduction :
Le sorafenib est recommandé pour
les carcinomes hépatocellulaires (CHC) stade C de la
classification de Barcelone (BCLC C), pour les CHC évolutifs
après chimioembolisation (CEL) ou contre-indiqués pour
la CEL, avec une efficacité variable (taux de contrôle sous
sorafenib : 43% vs.. 32% pour le groupe placebo (P = 0.002)
dans l’essai SHARP). Le score NIACE, définit à partir des
variables pronostiques d’une population de 160 CHC BCLC C
en utilisant une méthode de régression multivariée, distingue
au sein de ce groupe deux populations ayant une survie
significativement différente avec une valeur seuil à 3, avec un
résultat validé dans 3 cohortes externes regroupant au total
543 patients BCLC C, indépendamment du traitement (AFEF
2014 CO-13).
Objectifs : Distinguer parmi les CHC avancés traités
par Sorafenib des sous-groupes de pronostics différents à
l’aide d’un score simple : 1x (Nodules : 0 si<3, 1 si≥3) + 1.5x
(Infiltrant : 0 si non, 1 si oui) + 1.5x (AFP : 0 si<200, 1 si ≥200
ng/ml) + 1.5x (ChildPugh : 0 si A, 1 si B) + 1.5x (ECOG (ps) : 0
si 0, 1 si≥1). Confirmer la valeur pronostique du score NIACE
dans cette population de CHC traités par sorafenib. Optimiser
la stratification des patients sous sorafenib orientés vers la
recherche clinique.
Patients et Méthodes : Nous avons sélectionné
les patients ayant un CHC BCLC C au diagnostic ou lors
du suivi, traités par du sorafenib en monothérapie, sans
traitement complémentaire, sur une période d’environ cinq
ans. Au total 361 patients répondant à ces critères ont été
inclus, traités sur Marseille (n = 76), Nancy (n = 83), Rennes
(n = 83) et Bordeaux (n = 119). Les 4 cohortes avaient des
caractéristiques comparables concernant l’âge (≥65 ans), la
prédominance masculine (≥ 85%), l’étiologie de l’hépatopathie
(majoritairement virale et liée à l’alcool), le score de ChildPugh (A, ≥ 60%), le grade ECOG (ps) (≥ 1, ≥ 50%), l’atteinte
vasculaire (≥ 50%), le caractère infiltrant de la tumeur (≥ 45%),
le caractère métastatique de la maladie (≤ 50%). Le sorafenib
était administré à la posologie de 800 mg / jour en deux prises
quotidiennes dans la majorité des cas.
Résultats :
La durée moyenne de traitement pour
l’ensemble des cohortes variait de 4.6 à 7.2 mois. Le score
NIACE appliqué aux quatre cohortes distinguait avec une valeur
seuil < 3, deux groupes ayant une survie significativement
différente : Marseille, NIACE < 3 (n = 23), 25.4 mois [15.8 41.6] vs.. NIACE ≥ 3 (n = 53), 7.1 mois [5.1 - 9.2] (p<.0001) ;
Nancy, NIACE < 3 (n = 28), 16 mois [14 - 25] vs.. NIACE ≥ 3
(n = 55), 6 mois [4 - 8] (p <.0001) ; Rennes NIACE < 3 (n = 37),
10,6 mois [4,1 - 17,1] vs.. NIACE ≥ 3 (n = 46), 5,1 mois [2,9 7,4] (p<.0001) ; Bordeaux NIACE < 3 (n = 44), 11.3 mois [8.1
- 15.9] vs.. NIACE ≥ 3 (n = 75), 6.0 mois [4.3 - 7.6], (p<.0001).
Conclusion :
Cette série multicentrique confirme la
valeur pronostique du score NIACE dans une population de
CHC traités par sorafenib, en distinguant deux populations
ayant une survie significativement différente. Un score NIACE
> 3 est associé à un pronostic défavorable. Ces résultats
doivent être confirmés dans une étude prospective.
Références : Llovet JM, Ricci S, Mazzaferro V, Hilgard
P, Gane E, Blanc JF, et al. Sorafenib in advanced hepatocellular
carcinoma. The New England journal of medicine 2008 ; 359 :
378-390.Bruix J, Raoul JL, Sherman M, Mazzaferro V, Bolondi
L, Craxi A, et al. Efficacy and safety of sorafenib in patients with
advanced hepatocellular carcinoma : subanalyses of a phase
III trial. Journal of hepatology 2012 ; 57 : 821-829.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9457 106
CO.89
Le variant génétique TM6SF2-T co-module
avec PNPLA3-G le risque de carcinome
hépatocellulaire chez les patients
caucasiens ayant une cirrhose alcoolique.
Validation inter-cohorte chez 1068 patients
Evaluation de la tolérance du sorafénib
dans le traitement du carcinome
hépatocellulaire chez les patients âgés de
75 ans et plus
(1) Bondy; (2) Paris; (3) Bruxelles, BELGIQUE.
Introduction : Des études pangénomiques conduites
chez des patients ayant une stéatopathie dysmétabolique
ou une maladie alcoolique du foie ont identifié plusieurs
variants impliqués dans le métabolisme des lipides comme
des facteurs génétiques associés à des atteintes hépatiques
plus sévères. Parmi eux, le variant PNPLA3 (rs738409) C>G
a été fortement associé à la prédisposition au carcinome
hépatocellulaire (CHC) chez les patients ayant une cirrhose
alcoolique et ce de manière reproductible dans plusieurs
cohortes européennes. Plus récemment, un nouveau variant
TM6SF2 (rs58542926) C>T semble être impliqué dans la
progression des lésions hépatiques chez les patients ayant
une stéatopathie dysmétabolique. Le but de ce travail était 1)
d’évaluer l’implication potentielle de TM6SF2 (rs58542926)
C>T dans la carcinogénèse alcoolique, et 2) d’étudier son rôle
additionnel sur le risque de CHC en association avec le variant
PNPLA3 (rs738409) C>G.
Patients et Méthodes : Trois cohortes distinctes
ont été génotypées pour les SNPsrs738409 et rs58542926 C>T.
La première cohorte (Belgique, cohorte 1) était une cohorte
cas-témoin de 553 patients ayant une cirrhose alcoolique sans
(n = 483) et avec CHC (n = 70). La deuxième cohorte (France,
cohorte 2OH) était une cohorte prospective de patients ayant
une cirrhose alcoolique prouvée histologiquement (n = 249),
inclus entre 1997 et 2007, actuellement en cours de suivi et
dépistés pour le risque de CHC (cas incidents sur 68 mois
de suivi, n = 51, 21%). La troisième cohorte (France, cohorte
3VHC) était superposable à la précédente et a inclus 267
patients ayant une cirrhose virale C chez qui 84 (31%) CHC
ont été dépistés pendant 102 mois de suivi.
Résultats : Dans la cohorte cas-témoin 1, les patients
avec CHC étaient plus souvent porteurs d’au moins un allèle
à risque TM6SF2-T [n = 20 (28,5%) vs. n = 70 (14,5%),
P = 0,0005). L’allèle TM6SF2-T était sélectionné par le modèle
multivariable, incluant également l’âge, le sexe masculin, un
BMI élevé et la présence d’un diabète, comme un facteur
indépendant associé à la présence d’un CHC [OR = 2,5 (1,44,4), P = 0,001]. La proportion de patients porteurs d’un allèle
à risque PNPLA3-G et/ou TM6SF2-T était plus importante
parmi les patients avec CHC (n = 17 (24,3%) vs. 67 (13,9%)
et 3 (4,3%) vs. 3 (0,6%) respectivement, OR = 2,9 (1,46,1), P = 0,005] Dans la cohorte 2OH, bien que la sévérité
de la maladie du foie à l’inclusion ne différait pas selon le
SNP TM6SF2, le portage d’ au moins un allèle TM6SF2-T
(n = 43/249, 17,2%) était un facteur de risque de survenue
du CHC (HR = 2.49 [1.35-4.57], Log-rank = 0.003). Lorsque
la population était stratifiée en 3 groupes selon la présence
d’aucun (n = 179), d’au moins un (n = 64) ou deux (n = 6)
allèles à risque PNPLA3-G et/ou TM6SF2-T, le nombre de CHC
incidents augmentait progressivement selon ces 3 groupes
[27 (15,1%) vs. 19 (29,7%) vs. 5 (83,3%) respectivement,
P<0,0001]. Cette association génotypique était un facteur
indépendant de risque de survenue du CHC (HR = 2.31 [1.533.47], Log-rank<0.0001), sans risque compétitif de mortalité
non liée au CHC chez ces patients [n = 54 décès liés au foie
hors CHC (21,7%), HR = 1.2 (0.6-2.4), Log-rank = 0,4]. Dans
la cohorte 3VHC, la présence d’au moins un variant TM6SF2-T
(n = 43/267, 16,1%) n’influençait pas le risque de survenue du
CHC (HR = 0.89 [0.48-1.65], P = 0.7).
Conclusion : Le variant TM6SF2 (rs58542926) C>T
est associé au risque de survenue du CHC chez les patients
avec cirrhose alcoolique. L’association des allèles à risque
TM6SF2-T et PNPLA3-G permet de stratifier ces patients en
plusieurs groupes ayant une probabilité de développement de
CHC croissant avec le nombre d’allèles à risque.
L. Clavel (1), N. Bouarioua (1), A. Bourmaud (1),
C. Jarlot (1), X. Roblin (1), G. Barabino (1),
C. Verot (1), P. Merle (2), J.-M. Phelip (1)
(1) Saint-Étienne; (2) Lyon.
Introduction : Le sorafenib est un traitement standard
des carcinomes hépato-cellulaires (CHC) avancés. Nous avons
voulu évaluer la tolérance et la compliance du sorafenib chez
les patients âgés de 75 ans et plus, et identifier les facteurs de
risque d’événements indésirables de grades 3 et/ou 4.
Patients et Méthodes : Dans une étude
rétrospective française multicentrique, nous avons inclus les
patients atteints de CHC localement avancés ou métastatiques
traités par sorafenib. Les critères d’inclusion étaient l’âge ≥
75 ans au début du traitement, un CHC localement avancé
ou métastatique, contre-indication à un traitement spécifique
(transplantation hépatique, résection chirurgicale, destruction
percutanée, chémo-embolisation), et un état général conservé
(score performance status (PS) < 3). Le critère de jugement
principal était un grade de toxicité incluant tout effet indésirable
de grade > 3, dans la classification du National Cancer Institue
Common Terminology Criteria (NCICTC), version 3.0.
Résultats : 51 patients ont été inclus : 31 patients du
CHU de Lyon, et 20 patients du CHU de Saint-Etienne. L’âge
médian était de 78 ans, le sexe ratio H/F était de 4/1, 98%
étaient PS ≤ 1, 68.6% avaient une hypertension artérielle,
45.1% des facteurs de risque cardio-vasculaires, 88.2%
avaient une cirrhose dont 95.6% Child A. 54.9% avaient une
cirrhose d’étiologie alcoolique. 60.8% ont débuté la prise du
sorafenib à pleine dose soit 800 mg/j. La durée moyenne de
traitement a été de 219 jours.
Tous les patients ont présenté un effet indésirable (grade 1 à
5). 33 patients (64.7%) ont présenté au moins un événement
indésirable de grade ≥ 3. Le plus fréquemment il s’agissait de
l’asthénie (41.2% de grade 3, 2% de grade 4) et du syndrome
main-pied (11.8% de grade 3).
En analyse multi variée, après ajustement sur les comorbidités
et traitements antérieurs, un âge > 78 ans était le principal
facteur de risque de toxicité de grade ≥ 3 : OR : 8.37 (IC 95 :
1.75-40.13, p = 0.003).
Un âge > 78 ans (OR = 4.27, p = 0.05), un score PS ≥ 1
(OR = 9.84, p = 0.002) et la présence d’antécédents cardiovasculaires (OR = 21.38, p = 0.002) étaient les principaux
facteurs de risque indépendants d’arrêt prématuré du
traitement pour toxicité.
Conclusion : Une toxicité de grade 1 à 5 a été rapportée
chez tous les patients de ≥ 75 ans traités par sorafenib. 64.7%
étaient des toxicités de grade ≥ 3. Un âge > 78 ans constitue
le principal facteur de risque de toxicité et d’arrêt prématuré
du traitement ; la présence d’antécédents cardio-vasculaires et
une altération de l’état général apparaissent eux, comme deux
facteurs de risque importants d’arrêt du traitement pour toxicité.
Malgré une sélection rigoureuse des patients (OMS 0 ou
1, cirrhose Child A) et une dose fréquemment réduite (1/3 à
Œ dose), la toxicité du sorafenib chez les patients âgés est
nettement plus importante que celle rapportée dans l’essai
SHARP et impose une très grande vigilance.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9279 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9443 107
COMMUNICATIONS ORALES
P. Nahon (1), Q. Cao (2), E. Guyot (1), P. Rufat (2),
A. Sutton (1), N. Ganne Carrie (1), M. Ziol (1),
J.-C. Trinchet (1), E. Quertinmont (3), J. Schreiber (3),
D. Degré (3), A. Lepida (3), J. Devière (3),
T. Gustot (3), C. Moreno (3), D. Franchimont (3),
J. Zucman-Rossi (2), E. Trépo (3)
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.88
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CO.90
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Evaluation sur le long terme de la
morbidité globale des patients présentant
une polypose adénomateuse familiale
Caractérisation des cancers colorectaux
de phénotype RER+ et apport d’une
analyse somatique complète dans le
diagnostic de syndrome de Lynch
C. Morin (1), O. Guillaud (1), M. Pioche (1),
C. Bergoin (1), T. Ponchon (1), J.-C. Saurin (1)
(1) Lyon.
Introduction : La polypose adénomateuse familiale
est une maladie caractérisée par le développement précoce
d’adénomes du tractus digestif haut et bas. Des traitements
chirurgicaux et endoscopiques lourds sont nécessaires
pour prévenir le développement de cancers colorectaux et
duodénaux. Cette étude évalue l’incidence des complications
de ces interventions qui impactent considérablement la qualité
de vie.
Patients et Méthodes : Etude de cohorte.
Evaluation par questionnaire téléphonique ou en consultation
des patients suivis à Lyon dans le cadre de la base nationale
des polyposes digestives rares. Les patients ont été interrogés
systématiquement sur leurs antécédents de complications
chirurgicales, endoscopiques, sur les résultats fonctionnels de
la colectomie et les différents cancers qu’ils ont pu présenter.
Les données d’interrogatoires ont été croisées avec les
données factuelles des dossiers cliniques.
Résultats :
L’étude s’est faite sur 147 patients,
correspondant à un suivi global après colectomie de 2466
patients-années. Un tiers ont déclaré des complications
chirurgicales, avec une incidence évaluée à 3 cas/100
années-patients. L’occlusion était la complication la plus
fréquente (17%). Quarante-sept patients (33%) ont déclaré
des complications endoscopiques, avec une incidence de 3
cas / 100 années-patients depuis l’âge de la colectomie. La
principale complication était l’hémorragie digestive (24.5%).
Neuf cas de perforation endoscopique (6.1%) ont été décrits.
Les 11 cancers coliques diagnostiqués dans cette série étaient
des cancers inauguraux de la maladie. Sur 90 colectomie avec
anastomose iléorectale initiale, 2 cas de cancer rectal sont
rapportés. Il n’y a pas eu de cancer duodénal ou gastrique
au cours du suivi dans cette cohorte. Les tumeurs desmoïdes
affectent 18.4% des patients de la cohorte.
Conclusion :
Le suivi actuel des patients porteurs
d’une PAF semble efficace pour prévenir le développement
de cancers duodénaux, gastriques, ou rectaux. Les examens
répétés et traitement endoscopiques ont des conséquences
logiques en termes de complications parfois sévères. Ce travail
montre l’importance relative des complications iatrogènes,
chirurgicales, endoscopiques et l’évolution propre (cancers) de
la maladie chez ces patients.
Fréquence
dans la cohorte
Incidence pour
100 années - patient)
Complications chirurgicales
35%
3*
Complications endoscopiques
33%
3*
Cancer
18%
0.5**
COMMUNICATIONS ORALES
Type de morbidité
* depuis la colectomie prophylactique
** depuis la naissance.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9230 A.-P. Laurenty (1), J. Selves (1), D. Bonnet (1),
A. Staub (1), C. Hervé (2), M. Danjoux (1),
E. Chipoulet (1), K. Bouyoucef (1), S. Babaameur (1),
C. Toulas (1), R. Guimbaud (1)
(1) Toulouse; (2) Grenoble.
Introduction :
Si les différences de caractéristiques
entre CCR RER+ et RER- ont été largement établies, la
comparaison des différents sous-groupes au sein des RER+
est peu étudiée.
Le but de ce travail a été :
1) Comparer les caractéristiques anatomopathologiques et
cliniques des différents sous-groupes de CCR de RER+.
2) Evaluer l’apport du phénotypage complet RER avec analyse
de l’instabilité microsatellitaire (IMS), l’immunohistochimie
(IHC) des 4 protéines MMR, l’hyperméthylation hMLH1 et
mutation BRAFV600E, dans la stratégie d’identification des
syndromes de Lynch (SL).
Patients et Méthodes : Tous les patients avec
CCR dont le phénotype RER+ a été établi entre janvier 2007
et décembre 2012 dans notre centre ont été inclus. L’instabilité
microsatellitaire (IMS), la recherche d’hyperméthylation du
promoteur hMLH1 et la mutation BRAF V600E ont été faites par
biologie moléculaire (BM). L’expression des 4 protéines MMR
a été analysée en IHC. Les données cliniques, chirurgicales,
anatomopathologiques et oncogénétiques ont été recueillies.
Résultats : 1511 patients avec CCR ont bénéficié d’un
test RER : 212 avaient un CCR RER+ (14.2%).
Parmi ces 212 cas, ont été identifiés : 36% de CCR sporadiques,
27% de SL (avec mutation MMR constitutionnelle), 16%
de Lynch-Like (non classables dans les 2 sous-groupes
précédents malgré la réalisation des analyses somatiques
et constitutionnelles) ; 21% étaient inclassables (analyse
constitutionnelle incomplète pour 17%, analyse somatique non
contributive dans 4% des CCR).
Les trois sous-groupes (Sporadiques / SL / LL) ne présentent
pas de différence statistique anatomo-pathologique : il s’agit de
CCR de localisation droite (68 %), localement avancés (79%
de T3-T4), au faible pouvoir invasif (61% N0 ; 86% M0) ; 36.5%
d’entre eux sont peu différenciés.
Ils diffèrent par l’âge de survenue du CCR (Sporadiques :
68.5 ans, SL : 46 ans et LL : 47 ans, p<0.0001) et par le
regroupement d’antécédents familiaux du 1er et 2nd degré :
plus importants pour les SL (respectivement 81.5% et 70%)
par rapport aux LL (respectivement 42.4% et 17.2%) et aux
sporadiques (respectivement 42.4% et 22.4%) ; p<0.0001.
La caractérisation somatique approfondie du statut RER (IHC,
IMS, analyse de méthylation hMLH1 et BRAFV600E) a été
possible pour 96% de la population étudiée. Lorsqu’on lui
associe un recueil de caractéristiques cliniques simples (âge,
antécédent personnel de CCR ou cancer de l’endomètre,
localisation), le pré-criblage somatique permet d’éliminer
l’hypothèse d’un SL et d’épargner des consultations
d’oncogénétique chez 25.5% des 212 patients avec CCR
RER+.
Conclusion
:
Les
caractéristiques
anatomopathologiques ne permettent pas de différencier les
sous-groupes de CCR RER+.
La caractérisation somatique complète telle qu’elle est
appliquée aujourd’hui des CCR RER+ permet de mieux
les classer en SL ou Sporadique et d’épargner un quart de
consultations oncogénétiques.
Mais malgré une analyse somatique et génétique complète,
un tiers des CCR RER+ ne peuvent être classés ni comme
sporadiques ni comme SL. C’est par l’amélioration des outils
somatiques (profils d’expression de microARN tumoraux,
séquençage haut débit de cellules tumorales) et génétiques
que l’on peut espérer mieux caractériser cette population.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9352 108
Estimation du risque de polypose
colorectale chez les porteurs
monoalléliques d’une mutation du gène
MYH
Conclusion :
N. El Hachem (1), C. Abadie (1), M. Longy (2),
S. Grandjouan (3), C. Colas (3), S. Fert-Ferre (4),
D. Leroux (5), P. Grandval (6), F. Prieur (7),
S. Olschwang (6), M.-A. Collongerame (8),
L. Olivier-Faivre (9), J.-P. Fricker (10), J. Duffour (11),
F. Zerbib (2), I. Coupier (11), E. Cauchin (12),
H. Ouadfel (1), J.-C. Saurin (1)
Cette étude prospective apporte des
données uniques concernant les porteurs mono-alléliques
d’une mutation du gène MUTYH en contexte de polypose
adénomateuse familiale. Ces porteurs mono-alléliques de
mutation ne présentent pas de polypose adénomateuse
colorectale et n’ont pas de manifestation digestive haute de la
polypose justifiant un suivi endoscopique.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9387 (1) Lyon; (2) Bordeaux; (3) Paris; (4) Chambéry; (5)
Grenoble; (6) Marseille; (7) Saint-Étienne; (8) Besançon;
(9) Dijon; (10) Strasbourg; (11) Montpellier; (12) Nantes.
Introduction :
La polypose récessive liée à une
mutation biallélique du gène Mutyh est la seconde polypose
adénomateuse génétique identifiée à ce jour. Le suivi des
patients porteurs d’une double mutation, et donc de la
polypose, est bien défini. Les données concernant leurs
apparentés au premier degré porteurs en général d’une seule
mutation sont très fragmentaires et jamais prospective. Nous
avons réalisé une étude nationale prospective dans le cadre
d’un PHRC afin d’évaluer le risque digestifs de ces apparentés
mono-alléliques.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.92
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude
de cohorte prospective incluant 62 patients de différents
centres français, tous apparentés au premier degré d’un
patient polypose bi-allélique et porteurs d’une seule mutation.
Tous ont eu un bilan endoscopique optimisé (coloscopie
avec chromoscopie et duodénoscopie), un recueil des
éléments suivants : consommation de tabac, d’alcool et d’antiinflammatoires non stéroïdiens, présence de manifestations
extradigestives de la polypose MYH.
Résultats :
Au niveau digestif haut : polypose glandulo-kystique 3 patients
(tous sans IPP, 5-10 polypes) ; adénome duodénal : aucun
sujet ; manifestations extradigestives : dents surnuméraires
1 cas, tumeur desmoide : aucun cas. Des adénomes ou
adénomes festonnés étaient présents chez 26 % des patients
fumeurs (13) et 20 % des non-fumeurs (10), NS). Les deux
mutations faux sens c.1145G>A, p.Gly382Asp et c.494A>G,
p.Tyr165Cys étaient présentes respectivement chez 44 et
30 % des sujets. Seuls les sujets porteurs d’une mutation
p.Gly382Asp avaient des adénomes en dysplasie de haut
grade. L’étude a été compliquée d’une perforation colique
sigmoïdienne qui a été traité par une suture colique sous
cœlioscopie sans séquelles.
Colon proximal
Colon distal
14
10 (16%)
10
9 (14%)
Nb. d’adénomes dysplasie haut grade
Nb. de sujets (%)
3
3 (5%)
2
2 (3%)
Nb. polypes festonnés sessiles
Nb. de sujets (%)
5
3 (5%)
1
1 (1%)
Nb. d’adénomes dysplasie bas grade
Nb. de sujets (%)
Nb. de sujets ayant un adénome (%)
7 (11%)
Nb. de sujets ayant 2-5 adénomes (%)
9 (14%)
109
COMMUNICATIONS ORALES
Soixante-deux patients inclus (femmes
55%, âge moyen 54 ans, extrêmes 30-70 ans). Des polypes
colorectaux ont été identifiés chez 53% des sujets, des
adénomes chez 25% (dysplasie de bas grade (DBG) : colon
proximal 16 %, colon distal14% ; dysplasie de haut grade
(DHG) : colon proximal 5 %, colon distal 3 %), de polypes
hyperplasiques chez 13%, des polypes adénomateux et
festonnés chez 13% et festonnés uniquement chez 1 %.
Le nombre d’adénomes était entre 1 et 5 chez 14% et 11%
avaient un adénome unique. Aucun patient ne présentait plus
de 5 adénomes. Au total ont été détectés environ 155 polypes
hyperplasiques, 24 adénomes en DBG, 5 adénomes en DHG,
6 lésions festonnées sessiles (6% des sujets majoritairement
dans le colon proximal). Tous les polypes détectés étaient
infracentimériques.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
COMMUNICATIONS ORALES
CO.93
Surveillance et traitement endoscopique
des polypes de l’intestin grêle au cours du
syndrome de Peutz-Jeghers : résultats de
12 ans de suivi
S. Scialom-Han (1), E. Samaha (1), G. Rahmi (1),
J. Edery (1), G. Malamut (1), J.-M. Canard (1),
A. Vienne (1), R. Saade (2), P.-L. Puig (1), C. Cellier (1)
(1) Paris; (2) Suresnes.
Introduction : Le dépistage des polypes de l’intestin
grêle dans le syndrome de Peutz-Jeghers (PJ) a évolué
depuis l’introduction de nouvelles techniques d’exploration
non invasives comme la vidéo-capsule endoscopique
(VCE), l’entéro IRM (E-IRM) ou l’entéroscanner (E-TDM). La
polypectomie lors d’une entéroscopie double ballon (EDB) ou
spiralée (ES) est devenue le traitement de première intention
de ces polypes. Nos objectifs étaient de : 1) décrire la rentabilité
diagnostique de la VCE et de l’imagerie pour le dépistage des
polypes du grêle et 2) d’évaluer le rendement thérapeutique de
l’EDB ou l’ES dans le syndrome de PJ.
Conclusion : La VCE et l’imagerie du grêle par E-IRM
ou E-TDM ont une excellente rentabilité diagnostique avec
une bonne concordance concernant le nombre, la taille et la
localisation des polypes du grêle dans le syndrome de PJ. La
polypectomie endoscopique par EDB ou ES suffit à elle seule
dans 3/4 cas à éradiquer les polypes du grêle et dans 90% des
cas si l’on rajoute l’entéroscopie per opératoire. La résection
chirurgicale grêlique est devenue très rare, elle reste indiquée
dans les cas difficiles ou les récidives post-opératoires
compliquées.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10039 Patients et Méthodes : Etude rétrospective,
entre 2002 et 2014, portant sur 21 patients (H/F = 13/8,
âge moyen = 35 ans, antécédent de résection du grêle
16/21 = 76%) ayant un syndrome de PJ et pris en charge dans
un centre spécialisé. Le dépistage des polypes de l’intestin
grêle était réalisé tous les 2 à 3 ans par VCE, E-IRM ou
E-TDM. Un traitement endoscopique a été réalisé chez tous
les patients ayant des polypes supra centimétriques identifiés.
En cas d’échec ou de traitement incomplet, une entéroscopie
per opératoire ou une résection chirurgicale était réalisée.
Résultats : Pendant un suivi moyen de 58 mois, 19/21
patients (90%) ont eu 33 examens par VCE (1,7 VCE/patient
(1-4) ), 12/21 patients (57%) ont eu 18 examens d’imagerie par
E-TDM (n = 10) ou E-IRM (n = 8) (1,5 examen/patient [1-3] )
et 20/21 patients (95%) ont eu 41 entéroscopies (35 par voie
haute dont 14 ES et 6 par voie basse) (2 examens/patient, [15] ). La rentabilité diagnostique pour la détection de polypes
était de 94% pour la VCE et de 89% pour l’imagerie. Parmi
14 patients ayant eu initialement une VCE avant l’entéroscopie
dans un délai moyen inférieur à 1 an, on retrouvait, de façon
similaire, 4 patients présentant de 1 à 5 polypes, 2 patients avec
6 à 9 polypes et 8 patients avec plus de 10 polypes (p = NS).
Les polypes étaient localisés dans le duodénum, le jéjunum et
l’iléon respectivement chez 6, 13 et 9 malades d’après la VCE
et chez 6, 14 et 6 malades d’après l’entéroscopie (P = NS). La
taille moyenne maximale des polypes observés était de 32 mm
d’après la VCE, contre 38 mm à l’entéroscopie (p = NS).
Cinq patients ont eu initialement un examen d’imagerie du
grêle (E-IRM ou E-TDM) avant une entéroscopie, dans un
délai moyen d’un an. On trouvait 4 patients présentant de 1
à 5 polypes, un patient avec 6 à 9 polypes et aucun patient
avec plus de 10 polypes d’après les examens d’imagerie du
grêle et respectivement 3, 1 et 1 patients après l’entéroscopie
(p = NS). Les polypes étaient localisés dans le duodénum chez
2 patients (vs. 3 par entéroscopie), le jéjunum chez 5 patients
et l’iléon chez 2 patients aussi bien par l’imagerie que par
entéroscopie (p = NS). La taille moyenne maximale observée
par la technique d’imagerie était de 26 mm versus 34 mm par
entéroscopie (p = NS).
Le traitement endoscopique lors d’une EDB (n = 27) ou ES
(n = 14) a permis la résection de 177 polypes chez 20 patients
(8,8 polypes/patient [1-45] ) et était considéré complet chez
15/20 patients (75%). Aucune hémorragie grave ni aucune
perforation n’est survenue au cours de ce traitement. Une
entéroscopie per opératoire complémentaire a été réalisée
chez 3/20 patients (15%) permettant la résection de 43 polypes
supplémentaires (14,3 polypes/patient [7-25] ). Un traitement
chirurgical par résection intestinale a été indiqué chez 2/20
patients (10%), le premier pour un volumineux polype de 6 cm
difficilement résécable par voie endoscopique, et le deuxième
pour une récidive plane d’un polype anastomotique. En
comparant ce chiffre avec le taux initial de résection intestinale
de 76% de la cohorte, la différence est significative (p<0,001).
110
CO.95
Evaluation de l’efficacité de la
polypectomie par entéroscopie double
ballon et analyse médico-économique
Indicateurs qualité et risque de cancer
d’intervalle après coloscopie : une étude
de cohorte au sein du programme de
dépistage organisé du cancer colorectal
par Hemoccult®
(1) Paris; (2) Strasbourg; (3) Brétigny-sur-Orge; (4)
Bordeaux; (5) Lyon; (6) Nantes; (7) Grenoble.
Introduction : La polypectomie lors d’une entéroscopie
double ballon (EDB) est devenu le traitement de première
intention des polypes de l’intestin grêle. Notre objectif était 1/
d’évaluer son efficacité et 2/ d’estimer son coût total à 1 an par
rapport au coût d’une prise en charge chirurgicale.
Patients et Méthodes :
Etude ouverte,
prospective, multicentrique et observationnelle française
de février 2007 à décembre 2010 (15 centres) incluant 494
patients avec une CE positive puis une EDB. La CE a montré
un ou plusieurs polypes chez 62 (12,5%) patients (32 H, âge
49±15 ans). Le suivi était d’un an. La récidive était définie par
la nécessité d’une nouvelle EDB pour polypectomie. Le cout
total de l’EDB a été estimé par la méthode du microcosting
comprenant : 1/ le coût du séjour initial : l’acte (CE et EDB)
et le séjour hospitalier ; et 2/ le coût du suivi pendant un an.
Les données des patients de l’étude avec EDB provenaient
du cahier d’observation et les données du groupe chirurgie
provenaient du PMSI des patients opérés pour un polype du
grêle durant la même période. Les données utilisées pour
la valorisation provenaient de l’Echelle Nationale des Couts
pour les séjours hospitaliers, des tarifs de la CCAM pour les
examens complémentaires, et des tarifs pratiqués aux hôpitaux
pour le personnel et la logistique (matériel + salle).
Résultats : La CE était réalisée pour une anémie dans
26 (42%) cas, des douleurs abdominales dans 6 (10%) cas,
et un antécédent de polypose dans 19 cas (30%) (sd de
Peutz-Jeghers : 15 (24%) cas ou sd de Lynch : 4 (6%) cas).
L’imputabilité du polype à la CE était douteuse (P1 = 24%) ou
typique (P2 = 53%). La longueur moyenne de grêle exploré était
de 218 ±99 cm par voie haute et de 88 ±59 cm par voie basse.
La durée moyenne était de 80 ±33 minutes. La progression était
difficile dans 17 (27%) cas en raison de nombreuses boucles.
Une lésion a été retrouvé dans 49 (79%) cas, il s’agissait d’un
polype 36 (58%) cas. Le nombre moyen de polypes par patient
était de 2,1 ±1,4. Dans les autre cas il s’agissait d’une autre
lésion de type lymphangiectasie, tumeur sous muqueuse ou
lymphome. La mortalité liée à la polypectomie était nulle et 4
patients (6,4%) ont eu une hospitalisation prolongée. A 1 an,
26 (42%) patients ont récidivés et ont nécessité une nouvelle
EDB pour la résection de polype. Aucun facteur prédictif de
la récidive n’a été mis en évidence. Le recours à la chirurgie
dans l’année qui a suivi l’EDB a été nécessaire chez 8 (13%)
patients. Concernant l’analyse médico-économique, les
groupes EDB et chirurgie étaient comparable en termes d’âge
(49 ± 15 v. 53±16, p = 0,18) et de sexe (hommes 52% vs.. 49%,
p = 0.8). La durée du séjour était plus courte dans le groupe
EDB (2.7 ± 1.9 jours vs.. 10.9 ± 6.8, p<0.0001) et le coût total
du séjour initial moins cher (4014 ± 2239€ vs.. 11620 ± 7183€,
p<0.0001). Enfin, le coût total de prise en charge à un an était
moins cher dans le groupe EDB (8438 ± 9227€ vs.. 13402 ±
7919€, p<0.0001). Le nombre de réhospitalisation par patient
était plus important dans le groupe EDB mais non significatif
(1.0 ±1.5 vs.. 0.5 ±0.8, p = 0,21).
Conclusion : L’EDB est une technique sure et efficace
pour le traitement des polypes de l’intestin grêle. Pour la
première fois en France, cette étude montre que le cout total à
1 an de la polypectomie par EDB est moins chère par rapport à
une chirurgie et doit rester le traitement de première intention.
B. Denis (1), I. Gendre (1), E. Marrer (2), P. Perrin (1)
(1) Colmar; (2) Mulhouse.
Introduction : L’Assurance Maladie a proposé
récemment d’évaluer le rendement des gastroentérologues
(GE) lors des coloscopies du dépistage organisé du cancer
colorectal (CCR) par Hemoccult et fixé à 15-20% l’objectif
à dépasser pour le taux de détection des adénomes (TDA).
Ce seuil n’a pas de rationnel scientifique. Buts : Evaluer
l’association entre certains indicateurs qualité de la coloscopie
et le risque de CCR d’intervalle (CCRI).
Patients et Méthodes : Tous les résidents d’un
département pilote explorés par coloscopie pour Hemoccult
positif de 2003 à 2009 ont été inclus et suivis jusqu’au
31/12/2010. Tous les CCR invasifs (carcinomes in situ exclus)
diagnostiqués entre 2003 et 2010 ont été recensés par le
registre des cancers. Un CCRI était un CCR diagnostiqué
dans un délai > 6 mois et < 3 ou 5 ans après une coloscopie.
Le rendement des GE était évalué par 4 indicateurs : taux
de détection des adénomes (TDA) et des polypes (TDP) et
nombre moyen d’adénomes (NMA) et de polypes (NMP)
par coloscopie. Les GE étaient répartis selon leur TDA en 3
classes : faibles (<35%), forts (35%-45%) et très forts (≥45%)
détecteurs.
Résultats :
5753 personnes étaient inclues, leurs
coloscopies réalisées par 37 GE. 21 CCRI étaient colligés
après un suivi médian de 4,4 années (extrêmes 0 - 7,3),
soit un total de 24426 personne-années de suivi. Ces CCRI
représentaient 5,5 % de tous les CCR diagnostiqués. 15 CCRI
ont été diagnostiqués dans un délai < 3 ans et 6 dans un délai
< 5 ans. 22 GE n’avaient aucun CCRI, 11 en avaient 1, 3 en
avaient 2 et 1 en avait 4. 15 (71%) CCRI étaient situés dans
le colon proximal, 4 (19%) dans le colon distal et 2 (10%)
dans le rectum. Ils se répartissaient en 5 stades I, 7 stades
II, 5 stades III et 4 stades IV, soit 43% de CCR évolués.
13 (62%) correspondaient probablement à des lésions
non vues à la coloscopie initiale et 7 (33%) à des lésions
incomplètement réséquées. Un seul (5%) semblait relever
d’un développement rapide. Les GE se répartissaient en 17
(46%) faibles détecteurs, 14 (38%) forts et 6 (16%) très forts
détecteurs. 12 (57%) CCRI étaient observés dans le groupe
des faibles détecteurs, 8 (38%) dans celui des forts et 1 (5%)
dans celui des très forts (p = 0,5). Le risque cumulé de CCRI
était globalement de 0,9 cas pour 1000 personne-années de
suivi. Il variait selon le GE de 0 à 6 cas pour 1000 personneannées de suivi. Il était de 1,1 cas pour 1000 personne-années
de suivi dans le groupe des faibles détecteurs, 0,8 dans celui
des forts, et 0,3 dans celui des très forts détecteurs. Les autres
indicateurs, TDP, NMA et NMP, permettaient de classer les GE
selon leur risque cumulé de CCRI avec la même précision que
le TDA. Un seul GE avait émis des réserves sur la qualité de
la préparation colique lors de la coloscopie initiale. Un seul GE
avait un taux de coloscopies complètes < 93%. Seul, le GE
avec 4 CCRI avait réalisé ses coloscopies au cabinet. Tous
les autres CCRI suivaient des coloscopies réalisées sous
anesthésie en établissements de santé.
Conclusion : Cette étude est la première à évaluer le
risque de CCRI après coloscopie en France. Il est de 0,9 cas
pour 1000 personne-années de suivi et est inversement corrélé
au TDA. Si l’objectif de la coloscopie est de prévenir le CCR,
c’est à 45% qu’il faut fixer le seuil de TDA à dépasser pour
minimiser le risque de CCRI. Les autres indicateurs, TDP (ou
taux de polypectomie), NMA et NMP, sont aussi performants
que le TDA avec des seuils respectifs de 60%, 0,8 et 1,3.
Remerciements, financements, autres :
Soutient aux Technonologies Innovantes et Coûteuses, 2005.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9782 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9916 111
COMMUNICATIONS ORALES
G. Rahmi (1), M.-A. Vinet (1), E. Samaha (1),
G. Gay (2), K. Vahedi (3), M. Delvaux (2),
H. Lamouliatte (4), J.-C. Saurin (5), T. Ponchon (5),
M. Le Rhun (6), D. Coumaros (2), P. Bichard (7),
T. Manière (1), M. Esvan (1), G. Chatellier (1),
C. Cellier (1)
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.94
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.96
CO.97
Diagnostic des kystes pancréatiques par
microscopie confocale : validation externe
des critères de référence
Facteurs prédictifs de malignité des
TIPMP des canaux secondaires
B. Napoléon (1), A.-I. Lemaistre (1), B. Pujol (1),
F. Caillol (2), F. Fumex (1), C. Lefort (1), V. Lépilliez (1),
L. Palazzo (3), M. Giovannini (2)
(1) Lyon; (2) Marseille; (3) Paris.
Introduction : L’endomicroscopie confocale par
minisonde au travers d’une aiguille (nCLE : needle-based
Confocal Laser Endomicroscopy) est une technique d’imagerie
permettant de réaliser un examen microscopique in vivo et en
temps réel, au cours d’une procédure d’ échoendoscopie avec
ponction (EE-P).
Une étude prospective multicentrique française (CONTACT),
a pour objectif d’évaluer les performances de la nCLE pour
le diagnostic des kystes pancréatiques uniques chez des
patients sans pancréatite chronique avérée, ni communication
évidente en imagerie. Des critères d’interprétation ont été
définis dans la première phase de l’étude : la papille pour le
diagnostic de TIPMP, le maillage vasculaire superficiel (MVs.)
pour le diagnostic de cystadénome séreux (CS), le champ de
particules brillantes pour le diagnostic de pseudokyste (PK) et
la bordure épithéliale pour celui de cystadénome mucineux
(CM). Une première validation de ces critères a été réalisée
rétrospectivement par les investigateurs de l’étude, experts en
nCLE. Les résultats mettaient en évidence une spécificité de
100% pour le diagnostic de CS ainsi que pour la distinction
entre lésions mucineuses et non-mucineuses. La concordance
inter-observateurs globale était bonne pour le diagnostic de CS
et de pseudokyste et pour la distinction entre lésion mucineuse
et non-mucineuse.
But : Evaluer quelles sont les performances d’observateurs
novices en nCLE pour le diagnostic de nature des kystes
pancréatiques basés sur ces signes.
Matériels et Méthodes : Lors d’une session
commune, les quatre gastroentérologues non experts en nCLE
(CL, VL, FF, LP) ont visionné le 3 Décembre 2013 10 vidéos
indépendantes de cas leur présentant les critères pour chaque
type de kyste (3 CM, 2 TIPMP, 3 CS et 2 PK). Secondairement
ils visualisaient les enregistrements de nCLE des 31 patients
de l’étude CONTACT 1, individuellement, en ordre aléatoire et
à l’aveugle des données cliniques et radiologiques. Ils devaient
conclure à un diagnostic : CS, PK, TIPMP, CM, ou répondre
indéterminé en l’absence de visualisation des critères. L’accord
inter-observateur était évalué. Dans une seconde phase,
les observateurs ont revu uniquement les cas discordants,
pour établir, si possible, un consensus. Les résultats étaient
comparés au diagnostic final.
E. Pérez-Cuadrado Robles (1), J. Cros (2),
M.-P. Vullierme (2), V. Rebours (2), F. Maire (2),
O. Hentic (2), A. Aubert (2), P. Hammel (2),
A. Sauvanet (2), P. Lévy (2), P. Ruszniewski (2)
(1) Murcie, ESPAGNE; (2) Clichy-la-Garenne.
Introduction : Une conférence d’experts internationaux
en 2012 a publié des critères (Sendai) de résection chirurgicale
en cas de tumeurs intra-canalaires papillaires et mucineuses
du pancréas des canaux secondaires (TIPMP-CS). Leur
sensibilité, spécificité et valeur prédictive de malignité sont
encore mal connues. Objectif : Déterminer les facteurs
prédictifs de malignité de TIPMP-CS et analyser leur valeur
prédictive par rapport aux critères SENDAI.
Patients et Méthodes : Etude monocentrique
rétrospective. Tous les patients opérés pour TIPMP-CS,
de 2006 à 2014 étaient inclus. Les données cliniques
(âge, symptômes relatifs à la TIPMP), morphologiques pré
opératoires (TDM, IRM et échoendoscopie) et histologiques
étaient revues par des radiologues et pathologistes experts.
Les lésions étaient classées comme malignes en cas de
dysplasie de haut grade ou de carcinome invasif sur la pièce
opératoire. Les valeurs diagnostiques des facteurs prédictifs de
malignité (Sendai 2012) étaient analysées.
Résultats : Cent vingt patients étaient inclus (dont 65
hommes, âge médian : 57 ans). L’indication chirurgicale était la
présence d’au moins un critère de résection Sendai (CR) chez
89 pts (74.1%), des symptômes chez 23 pts, des antécédents
familiaux chez 5 pts, la multifocalité chez 3 pts. Chez 36 pts,
la TIPMP était maligne. Chez les 89 pts avec au moins un CR
(Sendai-positifs), 34 avaient une forme maligne (sensibilité :
94,4%, spécificité : 34,5%). Chez les 31 pts Sendai-négatifs,
29 (93,5%) avaient une lésion bénigne. Le nombre de CR était
plus élevé en cas de forme maligne (2.06 vs.. 0.99, p < 0.001).
En analyse univariée et multivariée, un ictère (p = 0.002),
un nodule mural (NM) (taille médiane : 10 mm) (p = 0.005),
l’épaississement des parois kystiques (p = 0.019) et un Ø du
canal pancréatique principal (CPP) entre 5 et 9 mm (p = 0.004)
étaient associés à une forme maligne. L’âge, une histoire
familiale de cancer du pancréas, la multifocalité, la taille ≥
30 mm n’étaient pas prédictifs d’une forme maligne.
* (nombre de forme
maligne)
COMMUNICATIONS ORALES
Résultats : L’accord entre les observateurs était total
dans 32% des cas et un consensus était obtenu dans tous les
cas discordants. Un diagnostic était porté dans 71% des cas,
29 % restant indéterminés.
Conclusion : Les résultats obtenus par les observateurs
non experts en nCLE sont en accord avec les résultats obtenus
par les investigateurs initiaux. L’excellente spécificité pour le
diagnostic du CS et les très bonnes spécificités des autres
critères sont maintenues, ce qui laisse envisager une courbe
d’apprentissage rapide et le fort impact clinique que peut avoir
la nCLE.
Une validation prospective des performances de la nCLE est
en cours afin de confirmer ces résultats.
VPP
VPN
Ictère
Nb de pts Sensibilité Spécificité
5 (5)*
14%
100%
100%
73%
Epaississement des parois
des lésions (IRM ou TDM)
27 (13)*
36%
83%
48%
75%
Ø du canal de Wirsung
de 5 à 9 mm
44 (19)*
53%
70%
43%
82%
Nodule mural
(IRM ou CT scan)
17 (10)*
28%
92%
59%
75%
Nodule mural
(écho endoscopie)
17 (9)*
25%
90%
53%
74%
Conclusion : La valeur prédictive positive des critères
prédictifs de malignité, est faible. Cela explique qu’un nombre
important de résections sont réalisées pour des lésions
bénignes. Ces critères doivent donc être affinés ; l’apport
d’autres moyens d’investigation, comme l’analyse du liquide
de ces lésions par transcriptomique, protéomique pourrait être
complémentaire dans les années à venir.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9831 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9884 112
CO.99
Chirurgie des tumeurs pancréatiques :
quelle est la précision de nos indications ?
Evaluation prospective du profil
étiologique des pancréatites aiguës chez
les patients adultes de moins de 35 ans
(1) Marseille; (2) Clichy-la-Garenne.
Introduction : Les tumeurs pancréatiques, peuvent
être bénignes (TB), à potentiel malin (TPM) ou malignes (TM).
Les identifier correctement en pré-opératoire est nécessaire
pour adapter indication et geste. Ce travail a évalué la précision
diagnostique préopératoire en la corrélant à l’histologie
définitive obtenue après résection.
Matériels et Méthodes : De 2005 à 2013, 851
pancréatectomies (lésions ampullaires, biliaires, duodénales
et non tumorales exclues) ont été étudiées. Le diagnostic
préopératoire établi en RCP a été comparé au diagnostic
histologique définitif selon les données démographiques,
symptômes, examens diagnostiques, au minimum TDM et/ou
IRM dédiée ; l’échoendoscopie (EE) +/- ponction, l’octréoscan,
et le PETscan étant faits à la demande.
Résultats : L’âge médian était de 58 ans, 55%
étaient des femmes et 38% n’avaient pas de symptômes.
Le nombre moyen d’examens réalisés était de 3,2, et 25%
des patients ont eu TDM+IRM+EE+biopsie. Au total, 51%
(n = 435) patients ont eu une duodénopancreatectomie, 28%
(n = 238) une pancréatectomie gauche et 20% (n = 174) une
résection limitée (13% (n = 111) énucléations et 7% (n = 63)
pancréatectomies médianes). La morbidité et la mortalité
étaient de 65% (n = 521) et 1% (n = 10), respectivement. En
histologie définitive, il y avait 8% (n = 67) TB dont 31% (n = 21)
asymptomatique, 43% (n = 370) TPM et 49% (n = 414) TM.
Le diagnostic préopératoire était confirmé chez 90% (n = 770)
patients. Parmi les 10% (n = 81) de patients ayant eu un
diagnostic préopératoire erroné, 32% (2% de la série) ont eu
une intervention inutile ou inadaptée. Chez ces patients, la
morbidité et la mortalité étaient de 55% et 0%, respectivement.
Les diagnostics préopératoires de TB, TPM et TM étaient
confirmés dans 82%, 89% et 92% des cas, pour les tumeurs
solides dans 100%, 94% et 95% des cas, pour les tumeurs
kystiques dans 80%, 86% et 78% des cas, pour les tumeurs
<2 cm dans 83%, 92% et 92% et pour les tumeurs ≥2 cm dans
83%, 85% et 94% des cas respectivement.
Chez les patients avec un diagnostic histologique
d’adénocarcinome (ADK) (35% ; n = 294), de cystadénome
mucineux (CAM) (5% ; n = 42) et de tumeur solide et
pseudopapillaire (TSPP) (3% ; n = 25), 7% (n = 22), 10%
(n = 4) et 24% (n = 6) avaient un diagnostic préoperatoire
incorrect. Ces erreurs diagnostiques ont eu un impact
clinique chez 4 patients qui avaient eu une résection limité du
pancréas (diagnostic préopératoire : CAM = 1 ; cystadénome
séreux = 3 ; tumeur intracanalaire papillaire et mucineuse = 1 ;
tumeur neuroendocrine <2 cm N0M0 = 1).
Parmi les patients avec un diagnostic histologique de TIPMP
(17% ; n = 141), le diagnostic préopératoire était incorrect chez
5% des patients (n = 7).
Concernant les patients avec un diagnostic histologique de
TNE (30% ; n = 255), 5% (n = 13) ont été opérés avec un
diagnostic préopératoire erroné. Cependant, parmi tous ces
patients, la chirurgie était indiquée (lésion symptomatique,
TPM ou TM).
En analyse univariée, les facteurs de risque d’erreur avec
impact clinique étaient un jeune âge, l’absence de symptômes,
et le caractère kystique de la tumeur.
Conclusion : Avec un bilan préopératoire exhaustif,
un diagnostic préopératoire précis peut être porté pour 90%
des TP. La prise en charge reste inadaptée pour 2% des TP,
justifiant une attention particulière chez les jeunes patients, en
cas d’incidentalome, de tumeur kystique et/ou de petite taille.
A. Culetto (1), B. Bournet (1), A. Haennig (1),
L. Alric (1), J.-M. Péron (1), L. Buscail (1)
(1) Toulouse.
Introduction :
Nous avons récemment confirmé et
complété l’algorithme du bilan étiologique de la pancréatite
aiguë (PA) préconisé par la conférence de consensus
française de 2001 avec : un bilan initial (clinique, biologique et
radiologique comprenant échographie et TDM) puis à distance
en cas de PA d’origine indéterminée incluant l’échoendoscopie
(EE) et la cholangiopancréatographie par voie IRM (CPRM) et
en option un bilan immunologique et génétique (Thévenot A.
Et al. Dig. Dis. Sci. 2013). La survenue des PA avant 35 ans
dans le cadre des pancréatites génétiques (Rebours V. Et al.
Gut 2009) ou des pancréatites autoimmunes de type 2 ainsi
que le rapport alarmant des Organismes Régionaux de Santé
sur l’usage de l’alcool et de la drogue chez l’adulte jeune en
particuliers chez les lycéens, nous a amené à poser deux
questions : quelles sont les causes actuelles des PA chez
l’adulte de moins de 35 ans ? Le bilan étiologique des PA dans
cette catégorie de patients doit-il être spécifique et différent des
autres adultes ou non ?
Patients et Méthodes : Entre Septembre
2012 et Décembre 2013, 309 patients adultes admis dans
notre CHU pour PA ont été inclus. Tous les patients ont eu
un bilan étiologique initial «interrogatoire sur médicaments,
consommation d’alcool et de drogue, clinique, biologique et
radiologique (incluant échographie et TDM)» . En l’absence
d’étiologie « formellement » reconnue, un bilan à distance de
la PA était effectué (à 2 mois ou plus en cas de PA grave avec
nécrose) comportant nouvel interrogatoire sur la consommation
d’alcool et de drogue, biologie (incluant immunologie),
EE et CPRM. Pour les patients entre 16 et 35 ans un bilan
génétique était systématiquement effectué à ce stade en cas
de PA idiopathique. Un suivi clinique et para-clinique était aussi
systématiquement conduit ensuite.
Résultats : 66 patients de moins de 35 ans ont été
inclus (H : 36, F : 30, âge moyen 26 ± 5,3 ans - extrêmes 16
- 35 ans). 34 étiologies ont été reconnues lors du bilan initial :
biliaires n = 12, Alcool n = 5, autres n = 17 (médicaments,
cannabis, traumatisme, TIPMP, hypertriglycéridémie). 32 PA
sont restées à priori idiopathiques soit 48,5 % des cas. Le
bilan et le suivi effectués à distance (4 perdus de vue) de
la PA initiale a révélé des causes : génétiques n = 6 (CFTR
hétérozygote deltaF508 et/ou 5T ; SPINK-1), cannabis = 4 cas
supplémentaires, divers n = 5. L’EE et la CPRM ont participé
au diagnostic étiologique dans seulement 5 cas (soit 13%, EE
et CPRM étant concordantes dans tous les cas). Au terme du
bilan étiologique, la comparaison avec le sous-groupe des 243
patients adultes de plus de 35 ans (H : 157 ; F : 86 ; age moyen
60,3 ± 16,4) fait apparaître une différence significative : les
adultes jeunes ont moins de PA biliaires (21,2% vs. 42,8 %,
p = 0.001) et alcooliques (7,6% vs. 23,5%, p = 0.004) et plus de
PA médicamenteuses (15,1% vs.. 3.3%, p = 0.001), génétiques
(9,2% vs. 1,3%, p = 0.0031) et secondaire à la consommation
chronique de cannabis (12,1% vs. 0,8%, p <0.0001).
Conclusion :
Chez l’adulte de moins de 35 ans
le profil étiologique des PA est significativement différent
de celui des autres adultes. Le nombre de PA survenant
chez les consommateurs réguliers de cannabis en dehors
d’autres causes reconnues, doit nous amener à rechercher
systématiquement cette étiologie chez l’adulte jeune.
L’algorithme du bilan étiologique pourrait être allégé excluant
notamment l’échoendoscopie, mais systématiquement
considérer le bilan génétique et l’enquête pharmacovigilance
et d’addiction.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9226 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10009 113
COMMUNICATIONS ORALES
D. Birnbaum (1), S. Gaujoux (2), J. Berbis (1),
J. Cros (2), S. Dokmak (2), B. Aussilhou (2),
M. Ronot (2), M.-P. Vullierme (2), P. Ruszniewski (2),
P. Hammel (2), P. Lévy (2), A. Sauvanet (2)
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.98
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.100
CO.101
Les pathologistes doivent-ils continuer à
tester hENT1 dans les adénocarcinomes
du pancréas ? Une comparaison entre les
anticorps souris et lapin
Adénocarcinomes du pancréas borderline
et localement avancés réséqués après
chimiothérapie d’induction par FOLFIRINOX :
résultats d’une étude multicentrique
AGEO/FRENCH
J. Cros (1), R. Maréchal (2), J.-B. Bachet (3),
P. Laurent-Puig (3), J.-F. Fléjou (3), P. Demetter (2),
M. Svrcek (3)
(1) Clichy-la-Garenne; (2) Anderlecht, BELGIQUE; (3)
Paris.
Introduction :
La gemcitabine est le traitement
adjuvant standard des malades atteints d’un adénocarcinome
canalaire du pancréas (ACP). Human equilibrative nucleoside
transporter 1 (hENT1) est l’un des principaux transporteurs
de la gemcitabine dans les cellules. Un niveau d’expression
élevé d’hENT1 dans les ACP a été rapporté comme prédictif
du bénéfice de la gemcitabine en situation adjuvante (1). Ces
résultats ont été obtenus à l’aide d’un anticorps monoclonal de
souris (clone 10D7G2), non disponible commercialement. Un
autre anticorps anti-hENT1 a été développé et diffusé (anticorps
monoclonal de lapin, clone SP120, Springbiosciences/
Ventana). Avec ce dernier anticorps, l’expression de hENT1
ne semble pas prédictive de l’efficacité de la gemcitabine en
situation localement avancée/métastatique (2,3) ou adjuvante
(4). Ces résultats posent la question de l’équivalence entre les
deux anticorps. Pour cela, nous avons comparé l’expression
d’hENT1 avec les deux anticorps (souris et lapin) dans une
série d’ACP réséqués.
Résultats : Le taux de tumeurs “ hENT1 fort ” était
plus faible avec le clone lapin SP120 (set 1 : 7 versus 48%,
set 2 : 11 versus 38%). Avec la technique d’amplification, le
taux de tumeurs “ hENT1 fort ” était globalement identique
avec les deux anticorps lapin SP120 et murin 10D7G2 (43%
et 38%, respectivement). Cependant, la concordance entre
les deux anticorps n’a été observée que dans 50% des cas
(27 des 54 tumeurs “ hENT1 fort ” avec l’anticorps murin).
Chez les malades recevant de la gemcitabine (n = 78), un
taux d’expression élevé d’hENT1 était prédictif de la survie
globale avec l’anticorps murin (HR = 0,49 ; IC 95% : 0,24-0,98 ;
P = 0,045) mais pas avec l’anticorps lapin (HR = 1,61 ; IC 95% :
0,80-3,21 ; P = 0,18).
Conclusion :
COMMUNICATIONS ORALES
Nos résultats suggèrent que les
deux anticorps anti-hENT1 ne sont pas équivalents et ne
reconnaissent probablement pas le même épitope. D’autres
études prospectives semblent nécessaires avant d’étudier
l’expression de hENT1 en routine chez les malades atteints
d’un ACP.
Des études complémentaires en cours seront rapportées
durant les JFHOD : 1/ analyse de l’expression de l’Ac lapin sur
une série plus large (n = 471) ; 2/ évaluation d’autres anticorps
anti-hENT1 ; 3/ corrélation entre l’expression protéique et
le niveau de l’ARNm (tumeur primitive) ; 4/ comparaison
de l’expression d’hENT1 en IHC dans des couples tumeur
primitive-métastases.
Références : 1. Marechal R et al. Gastroenterology
2012 ; 143 : 664-674.e1-6. 2. Poplin E et al. J Clin Oncol
2013 ; 31 : 4453-61. 3. Ormanns S et al. Eur J Cancer. 2014 ;
50 : 1891-9. 4. Sinn M et al. J Clin Oncol 2014 ; 32 (15_suppl) :
abstr 4124.
D. Pietrasz (1), M. Wagner (1), A. Sa Cunha (2),
L. Marthey (3), J.-R. Delpero (4), J.-F. Blanc (5),
E. Terrebonne (5), O. Hentic-Dhomé (6), R. Coriat (1),
I. Trouilloud (1), N. Regenet (7), P. Artru (1),
E. François (8), L. Schwarz (1), S. Manfredi (9),
D. Solub (10), C. Lecaille (5), T. Aparicio (11),
F. Paye (1), J.-C. Vaillant (1), M. Karoui (1),
J.-B. Bachet (1)
(1) Paris; (2) Villejuif; (3) Clamart; (4) Marseille; (5)
Bordeaux; (6) Clichy-la-Garenne; (7) Nantes; (8) Nice; (9)
Rennes; (10) Chartes; (11) Bobigny.
Introduction : Le FOLFIRINOX (FLX), validé dans
les formes métastatiques, est en cours d’évaluation dans
l’adénocarcinome du pancréas (ADCP) borderline (BR) ou
localement avancé (LA). Le but de cette étude était d’analyser
les suites opératoires de patients (pts) réséqués pour ADCP
BR/LA après traitement d’induction par FLX.
Résultats : De Nov. 2010 à Déc. 2013, 80 pts (âge
médian 59 ans) ont été opérés après une médiane de 6 cycles
(1-30) de FLX, 65% (n = 52) ont reçus une radiochimiothérapie
(RCT) préopératoire après FLX. Au diagnostic, 47 pts (59%)
étaient classés BR et 33 (41%) LA. La taille moyenne tumorale
était de 33 mm (+/-12,9), et 82,5% (n = 66) des tumeurs étaient
céphaliques. Une résection veineuse a été réalisée chez 30
pts (37,5%).
La mortalité et la morbidité (Clavien grade III-IV) étaient de
3,7% (n = 3) et 22% (4% de fistule pancréatique). Le taux de
résections R0 était de 84%, avec 15% de réponse histologique
complète. Après une médiane de suivi post-chirurgicale de
22 mois, 16 pts (20%) sont décédés et 34 (42,5%) ont présenté
une récidive tumorale [locale n = 9, à distance n = 21, locale et
à distance n = 4]. La survie sans récidive (SSR) après chirurgie
était de 17,7 mois [IC 95% : 5,2-30,1]. Les médianes de survie
globale depuis le diagnostic (SGD) et après chirurgie (SGC)
n’étaient pas atteintes. Les taux de SGD à 2 et 3 ans étaient de
82% et 69%, et les taux de SGC à 1 et 2 ans étaient de 80%
et 72%, respectivement. Les patients présentant des tumeurs
classées ypT0-T1N0 présentaient une SGD significativement
prolongée comparée aux patients ypT2-T4N0 ou les patients
ypTxN1 avec, respectivement, des taux de SCG à 36 mois de
100%, 53% et 72% (p = 0,017). En analyse multivariée, seule
la taille tumorale au diagnostic était un facteur indépendant de
SGD (HR = 0,92 ; p = 0,03) et de SGC (HR = 0,91 ; p = 0,026).
Conclusion : La résection chirurgicale pour ADCP BR/
LA après FLX +/- radiochimiothérapie est R0 dans 84% des
cas, associée à une faible morbidité, et permet d’obtenir des
SSR et SG proches de celles des pts résécables d’emblée.
Ces résultats justifient une évaluation prospective du FLX dans
ces indications.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9098 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9773 114
Incidence cumulée, facteurs de
risque et évolution des complications
dermatologiques des anti-TNFα au cours
des maladies inflammatoires chroniques
de l’intestin sur une période de 14 ans
X. Roblin (1), S. Paul (1), G. Duru (2),
L. Clavel (1), J.-M. Phelip (3), E. Del Tedesco (1),
L. Peyrin-Biroulet (4)
(1) Saint-Étienne; (2) Lyon; (3) Saint-Priest-en-Jarez; (4)
Vandœuvre-lès-Nancy.
(1) Vandœuvre-lès-Nancy.
Introduction :
La notion de rémission profonde
(rémission clinique et cicatrisation muqueuse) est un objectif
important à obtenir sous traitement. L’arrivée de biomarqueurs
de l’inflammation et pharmacologiques pourraient permettre de
manière non vulnérante de prédire l’évolution d’une maladie de
Crohn (CD) Le but de notre travail était de proposer un modèle
prédictif de rechute au cours de la MC traitée par infliximab
(IFX) et en rémission clinique.
Patients et Méthodes : il s’agissait d’un travail
prospectif, monocentrique ayant inclus toute MC traitée par
IFX en traitement d’entretien (5 mg/kg) et en rémission clinique
depuis au moins 16 semaines (CDAI< 150), entre 2011 et 2014.
Tous ces patients ont eu le jour de la perfusion d’IFX un dosage
de calprotectine fécale (Technique Buhlmann), un dosage de
CRP et des dosages pharmacologiques de l’IFX (technique
ELISA, Theradiag). Des TRI (> 2µg/ml) et ATI (<20ng/ml)
étaient considérés comme normaux ainsi qu’ une CRP <
5 mg/l et une calprotectine fécale < 250 mg/g selles. Tous les
patients inclus ont eu un suivi minimum de neuf mois. A chaque
perfusion d’IFX, un score CDAI était calculé. Un patient était
défini en perte de réponse (rechuteur) à l’IFX lorsque le CDAI
était supérieur à 220 avec nécessité jugée par le médecin
prescripteur d’un changement thérapeutique (optimisation de
l’IFX, changement de traitement médical incluant l’utilisation de
corticoïdes, recours à la chirurgie).
Résultats : 119 patients (âge moyen : 34 +/- 12 ans,
sexe ratio H/F : 1,2, durée moyenne d’évolution de la maladie
7,8 ans) ont été inclus. La durée moyenne de suivi a été de
20,4 mois. 17 % des patients étaient en bithérapie IFX et
azathioprine. Dans le suivi, 37 patients (31,1%) sur les 119
ont rechuté, 78% dans les 6 premiers mois (délai moyen :
4,6 mois). Si les caractéristiques cliniques étaient comparables
chez les rechuteurs et les non rechuteurs, en analyse univariée,
quatre facteurs significatifs étaients isolées : CRP > 5 mg/l
(p = 0,043), ATI > 20ng/ml (p<0,001), TRI > 2 µg/ml (p<0,001)
et calprotectine > 250 µg/g selles (p<0,001). Apres régression
logistique, deux facteurs indépendants étaient associés à une
perte de réponse clinique : TRI < 2µg/ml (OR : 4,34 ; IC95 :
1,28-10,7 ; p = 0,001) et calprotectine fécale > 250µg/g selles
(OR : 3,5 ; IC95 : 1,5-8,7 ; p = 0,001).Aux vues des résultats,
de manière aléatoire, une cohorte d’apprentissage de 55
patients a été isolée afin de mettre en place un modèle prédictif
de rechute chez des patients en rémission clinique sous IFX.
L’association d’une calprotectine > 250µg/ml avec des TRI
< 2µg/ml prédisait une rechute dans 95% des cas dans les
12 mois. Ce modèle a été validé sur la cohorte test de 64
patients avec une VPP de 95% et VPN de 95%.
Conclusion : Dans la MC traitée par IFX et en
rémission clinique, l’association TRI (< 2µg/ml) et calprotectine
fécale (>250µg/g selles) prédit une récidive clinique dans 95%
des cas dans les 12 mois. Des études d’intervention s’imposent
pour apprécier l’impact de modifications thérapeutiques dans
ce groupe de patients.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9056 E. Fréling (1), C. Baumann (3), J.-F. Cuny (3),
M.-A. Bigard (3), J.-L. Schmutz (1), A. Barbaud (1),
L. Peyrin-Biroulet (1)
Introduction : L’utilisation de plus en plus large et
prolongée des agents anti-tumor necrosis factor (anti-TNF)
au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin
(MICI) pourrait exposer les patients à un risque plus élevé de
complications induites par les anti-TNF, en particulier des effets
secondaires dermatologiques. L’objectif de notre étude était de
déterminer l’incidence cumulée, la prise en charge, l’évolution
et les facteurs de risque des complications dermatologiques
secondaires aux anti-TNF dans une large cohorte de patients
atteints de MICI.
Patients et Méthodes : Il s’agissait d’une étude
rétrospective observationnelle monocentrique incluant tous
les patients traités par au moins un anti-TNF dans le cadre
d’une MICI, sur une période de 14 ans. Pour tous les patients,
les données démographiques, les données relatives à la
MICI, les modalités du traitement anti-TNF et les traitements
immunosuppresseurs concomitants étaient collectés. Pour les
patients ayant présenté des complications dermatologiques,
la description clinique, la prise en charge dermatologique, la
conduite-à-tenir vis-à-vis du traitement anti-TNF et l’évolution
cutanée étaient collectés. Une analyse de survie était réalisée
afin de déterminer l’incidence cumulée ; une analyse bivariée
puis multivariée était réalisée pour rechercher les facteurs
de risque associés au développement de complications
dermatologiques.
Résultats : Parmi 583 patients traités par antiTNF (maladie de Crohn : n = 480 ; homme : n = 227), 176
complications dermatologiques étaient rapportées, touchant
20,5 % des patients. La majorité d’entre eux avaient été
examinés par un dermatologue. Les psoriasis paradoxaux
(10,1 % ; 59/583) et les infections cutanées (11,6 % ;
68/583) étaient les complications les plus fréquentes avec
une incidence cumulée respectivement de 28,9 % et 17,6 %
à 10 ans. Elles conduisaient à l’arrêt du traitement anti-TNF
respectivement chez 18,6 % et 2,9 % des patients. 52,5% des
éruptions psoriasiformes (31/59) étaient améliorées totalement
ou partiellement par un traitement dermatologique spécifique.
En cas de switch pour un autre anti-TNF en raison d’un
psoriasis paradoxal, on observait une récidive des lésions chez
57 % des patients. La maladie de Crohn était identifiée comme
un facteur de risque de survenue d’infections cutanées (HR
0,25 ; IC 95 %, 0,09-0,68 ; p = 0,007). En cas de traitement par
infliximab, une posologie plus élevée d’infliximab, une durée
plus longue de traitement et le régime de maintenance étaient
associés à un risque plus élevé de développer des infections
cutanées (respectivement, p = 0,01, p<0,001 et p = 0,04) ; une
tendance à la significativité était observée pour un intervalle
plus court entre deux perfusions d’infliximab (p = 0,055). Le
risque de lésions psoriasiformes était significativement plus
élevé durant la première ligne de traitement anti-TNF (HR
0,54 ; IC 95 %, 0,31-0,94 ; p = 0,01). Un plus jeune âge lors
de l’initiation du traitement anti-TNF était identifié comme un
facteur de risque de développer un psoriasis paradoxal (HR
0,95 ; IC 95 %, 0,93-0,97 ; p<0,001), indépendamment de ses
autres caractéristiques.
Conclusion : Un patient sur 5 atteints de MICI et
traités par anti-TNF présente au moins une complication
dermatologique au cours du suivi. La corrélation des infections
cutanées avec une posologie plus élevée d’infliximab, une
durée plus longue de traitement et le régime de maintenance
est une information clé de notre étude, suggérant un effet
dose. Un arrêt de l’anti-TNF est nécessaire chez un patient
sur 5 développant des lésions psoriasiformes, mais une prise
en charge dermatologique adaptée permet la poursuite du
traitement avec une rémission ou une amélioration partielle
dans la moitié des cas.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9783 115
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.103
Développement d’un score non invasif
prédictif de l’évolution clinique sous
infliximab dans la maladie de Crohn
COMMUNICATIONS ORALES
CO.102
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
COMMUNICATIONS ORALES
CO.104
Balance bénéfice-risque de l’arrêt des
thiopurines chez les patients avec maladie
de Crohn en rémission prolongée : une
analyse de décision
J. Kirchgesner (1), F. Carrat (1), J. Cosnes (1),
M. Schwarzinger (1), L. Beaugerie (1)
(1) Paris.
Introduction : La maladie de Crohn (MC) est
associée à une surmortalité comparée à la population
générale. Le traitement prolongé par thiopurines réduit
l’incidence des poussées, le nombre d’hospitalisations, les
infections liées à l’inflammation intestinale et probablement le
risque de cancer colorectal lié à l’inflammation en cas de colite
étendue. Cependant les thiopurines font courir des risques
vitaux liés à l’immunosuppression : infections sévères et
cancers. L’objectif de notre étude était d’évaluer les bénéfices
et les risques sur la vie entière de l’arrêt des thiopurines chez
les patients avec MC en rémission prolongée.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9658 Matériels et Méthodes : Nous avons
développé un modèle de Markov évaluant 2 stratégies : l’arrêt
ou la poursuite des thiopurines dans une cohorte simulée de
patients avec MC en rémission prolongée depuis 5 ans sous
thiopurines, introduits dans l’année du diagnostic. Le modèle
a été stratifié sur l’âge, le sexe et la présence ou non d’une
colite étendue. Quatre événements ont été associés à un
surrisque de décès : rechute sévère, infections opportunistes,
cancer colorectal, lymphome. La séquence de traitement après
rechute sévère comprenait la réintroduction des thiopurines,
l’infliximab et l’adalimumab. Les paramètres du modèle ont été
estimés à partir de cohortes de patients avec MC (CESAME,
MICISTA), du registre national des cancers (FRANCIM)
et décès (CépiDc), du Programme de médicalisation des
systèmes d’information (PMSI), et d’une revue systématique
de la littérature. Le critère de jugement principal était
l’espérance de vie à l’arrêt ou poursuite des thiopurines. Les
critères de jugement secondaire étaient les probabilités de
rechute, cancer colorectal, lymphome et les causes de décès.
Résultats : Chez les patients âgés de 35 ans à la
décision, la poursuite des thiopurines augmentait l’espérance
de vie de 0,02 années chez les hommes et les femmes sans
colite étendue. Le risque de lymphome augmentait de 13,2%
(de 0,38 à 0,43/1.000 patients-années ; de + 15 à + 33%
comparé à la population générale sans MC), alors que le risque
de rechute sévère diminuait de 51,3% (de 0,39 à 0,19/1.000
patients-années). En cas de colite étendue, la poursuite des
thiopurines augmentait l’espérance de vie de 0,09 années
chez les hommes et 0,08 années chez les femmes. Le risque
de cancer colorectal diminuait de 13,3% (de 1,5 à 1,3/1.000
patients-années ; de +20 % à +6% comparé à la population
générale sans MC). Chez les patients âgés de 65 ans à la
décision, l’arrêt du traitement augmentait l’espérance de vie de
0,07 et 0,05 années respectivement chez les hommes et les
femmes sans colite étendue. Le risque de lymphome diminuait
de 43% (de 0,72 à 0,41/1.000 patients-années ; de + 220% à
+ 84% comparé à la population générale sans MC). En cas
de colite étendue, la poursuite des thiopurines augmentait
l’espérance de vie de 0,10 années chez les hommes et
0,11 années chez les femmes. Le risque de cancer colorectal
diminuait de 34,5% (de 2,9 à 1,9/1.000 patients-années ; de
+218 % à +106% comparé à la population générale sans MC).
Le seuil d’âge à la décision à partir duquel l’arrêt du traitement
était supérieur en gain d’espérance de vie était de 41,7 et
47 années respectivement pour les hommes et les femmes
sans colite étendue. La poursuite du traitement était supérieure
quel que soit l’âge à la décision chez les hommes et les
femmes avec colite étendue. Les résultats du modèle étaient
robustes dans les analyses de sensibilité faisant varier l’activité
de la maladie, le surrisque de cancer colorectal en cas de colite
étendue, et l’effet chimioprotecteur des thiopurines.
Conclusion : Les paramètres de mortalité déterminant
l’espérance de vie en cas d’arrêt ou poursuite des thiopurines
chez les patients avec MC en rémission prolongée varient
substantiellement selon l’âge, le sexe et la présence d’une
colite étendue. La décision du maintien des thiopurines chez
les patients avec MC en rémission prolongée devrait être
adaptée à l’âge, au sexe et au phénotype de la maladie.
116
CO.106
Evolution de la charge virale tissulaire
colique ou rectale de cytomégalovirus
chez des patients en poussée modérée à
sévère ou colite aiguë grave de rectocolite
ulcéro-hémorragique après initiation ou
optimisation d’un traitement par infliximab
Facteurs prédictifs de la récidive
endoscopique post-opératoire de
la maladie de Crohn : une étude
multicentrique prospective du groupe
REMIND
(1) Nîmes; (2) Montpellier; (3) Saint-Étienne.
Introduction :
Le rôle du cytomégalovirus (CMV)
au niveau colique ou rectal sur l’évolution des poussées de
rectocolite ulcéro-hémorragique (RCH) reste controversé.
Certaines études ont montré que la présence de CMV
tissulaire ne semblait pas modifier l’histoire naturelle de la RCH
et serait un simple marqueur de sévérité, alors que d’autres
concluaient à une augmentation du risque de corticorésistance
et de colectomie.
Le but de notre étude était d’évaluer la cinétique de la charge
virale tissulaire du CMV sur des biopsies coliques ou rectales
chez des patients en poussée modérée à sévère de RCH
après initiation ou optimisation d’un traitement par infliximab
(IFX), sans traitement antiviral.
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude,
prospective, bicentrique, débutée en janvier 2013. Les critères
d’inclusion étaient les suivants : RCH en poussée modérée
à sévère selon les critères de Lichtiger et Mayo clinique +
présence de CMV tissulaire (PCR qualitative) sur les biopsies
coliques ou rectales + absence de virémie CMV (PCR sang).
Tous les patients inclus avaient un traitement par IFX, initié à
5 mg/Kg ou optimisé. Aucun patient n’était traité initialement
par ganciclovir. En cas de persistance de CMV sur les biopsies
et/ou en l’absence de réponse à l’IFX, l’initiation d’un traitement
par ganciclovir était laissée à l’appréciation des investigateurs.
Les patients étaient évalués à J0 et S14. Le critère principal
d’évaluation était l’évolution de la charge virale tissulaire entre
J0 et S14. Les critères secondaires étaient l’évolution clinique
et endoscopique de la RCH entre J0 et S14.
Résultats : Parmi les 91 patients en poussée modérée
à sévère de RCH évalués pendant la période d’étude, la
présence de CMV tissulaire était avérée chez 24 d’entre eux
(26.3%). Seuls 12 patients remplissaient tous les critères
d’inclusion. Il y avait 6 hommes et 6 femmes, d’âge médian
53 ans [19-82].
Quatre patients étaient corticorésistants, 2 corticodépendants
et 6 patients n’avaient pas de traitement par corticoïdes au
moment de l’inclusion. Deux patients étaient déjà traités par
IFX.
A J0, la charge virale (CV) médiane de CMV tissulaire était de
73 copies/100000 cellules [3-16564].
A S14, dix patients sur douze (83.3 %) n’avaient plus de CMV
tissulaire. Parmi les 2 non répondeurs, un avait une diminution
de la CV (de 246 à 2 copies/100000 cellules). Le second
présentait une augmentation (de 65 à 457 copies/100000
cellules), malgré une amélioration des symptômes clinicoendoscopiques. Aucun patient n’a présenté de virémie CMV
au cours du suivi, et aucun patient n’a été traité par ganciclovir.
Sur le plan clinique et endoscopique, six patients étaient
classés E2 et six E3 selon la classification de Montréal. A J0,
le score Mayo clinique médian était de 9.5 [6-12], le score
de Lichtiger médian était de 11 [4-16]. Les patients avaient
une atteinte endoscopique Mayo 2 (4 patients) ou Mayo 3 (8
patients).
A S14, onze patients (91,6%) avaient une amélioration des
scores cliniques. Six ont amélioré leurs scores de Mayo
endoscopique, les 6 autres sont restés stables.
Conclusion : Ces résultats préliminaires suggèrent
que chez les patients en poussée modérée à sévère de RCH
avec PCR tissulaire positive pour le CMV traités par IFX, on
observe une négativation de la charge virale tissulaire CMV
chez 83% des patients sans utilisation de ganciclovir.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9558 M. Allez (1), C. Stefanescu (2), S. Nancey (3),
A. Buisson (4), P. Desreumaux (5), P. Marteau (1),
M. Fumery (6), J. Filippi (7), N. Barnich (4),
H. Sokol (1), B. Pariente (1), P. Hofman (7),
X. Treton (2), P. Seksik (1)
(1) Paris; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Lyon; (4) ClermontFerrand; (5) Lille; (6) Amiens; (7) Nice.
Introduction : La plupart des patients ayant une
maladie de Crohn (MC) subissent au moins une résection
intestinale au cours de leur maladie. La maladie récidive après
résection intestinale chez plus de deux tiers des patients. La
rechute clinique est précédée d’une rechute endoscopique,
localisée au niveau de l’anastomose et en amont, sur le
segment iléal. Le groupe REMIND constitue depuis septembre
2010 une cohorte (POP-REMIND) homogène, prospective,
multicentrique de patients opérés MC iléale et/ou iléocolique.
Des prélèvements sont réalisés sur la pièce opératoire et
lors de l’endoscopie, stockés de façon centralisée dans une
bio-banque, et analysés pour identifier des facteurs associés
à la récidive. L’objectif de ce travail est, à partir d’un recueil
exhaustif des données cliniques, biologiques, microbiologiques,
immunologiques, histologiques, endoscopiques et évolutives,
d’obtenir une modélisation intégrée des phénomènes impliqués
dans récidive post-opératoire. L’objectif de ce premier travail
présenté ici était la recherche des facteurs cliniques associés
à cette récidive.
Patients et Méthodes : Les malades ont été
recrutés dans 9 centres du groupe REMIND. Les critères
d’inclusion étaient : âge ≥18 ans, MC iléale ou iléo-caecale
nécessitant une résection intestinale. Les données ont été
recueillies à l’aide d’un CRF électronique. Le traitement postopératoire était prescrit selon un algorithme préétabli. Les
données évolutives cliniques, thérapeutiques, biologiques et
endoscopiques étaient recueillies à 6 mois de l’intervention.
Les données endoscopiques suivantes étaient recueillies :
description et distribution des lésions élémentaires, score de
récidive endoscopique (classification de Rutgeerts). La récidive
endoscopique était définie par un score de Rutgeerts >1. Les
facteurs cliniques (variables démographiques, phénotypiques
et les traitements post-opératoires) associés à la récidive
endoscopique étaient recherchés par analyse univariée et
regression logistique (multi-variée).
Résultats : 210 patients ont été inclus. Les résultats
sont présentés pour 143 malades ayant eu leur évaluation
endoscopique à 6 mois. Il s’agissait de 73 hommes et 70
femmes, d’âge médian 32 ans (18-70), dont 47 fumeurs
actifs (33%) et 40 anciens fumeurs (28%). L’ancienneté de
la maladie était de 6 ans (0-35). Des granulomes étaient
décrits chez 36 malades (25%). Des lésions ano-périnéales
étaient survenues chez 30 malades (21%). Il s’agissait de
la première résection intestinale chez 119 patients (83%).
L’analyse macroscopique de la pièce opératoire montrait la
présence de fistule (avec ou sans sténose) chez 58 malades
(41%) ou de sténose (sans fistule) chez 77 malades (54%).
Un traitement par thiopurines et/ou anti-TNF avaient été
donné avant l’intervention chez respectivement 94 (66%) et
81 (57%) patients. Dix-huit patients (38% des fumeurs actifs)
arrêtaient le tabac après l’intervention. En post-opératoire, 29
malades (21%) recevaient des thiopurines et 46 (32%) des
anti-TNF. Une récidive endoscopique (score de Rutgeerts>1)
était observée chez 63 malades (44%). Dans notre cohorte
prospective POP-REMIND, le sexe féminin (OR -1,07 IC95%
0,16-0,73), la présence d’une sténose (OR -2,54 ; IC95% 0,010,81) ou d’une fistule (OR -2,49 ; IC95% 0,01-0,87) étaient
protecteurs de la récidive endoscopique et le tabagisme (OR
1,46 IC95% 1,90-9,74) était un facteur aggravant de ce risque.
Conclusion : La cohorte prospective POP-REMIND
possède des caractéristiques classiques de patients ayant
117
COMMUNICATIONS ORALES
A. Le Méhauté (1), G. Danan (2), S. Pillet (3),
E. Del Tedesco (3), V. Foulongne (2), L. Caillo (2),
D. Christophorou (2),
F. Gonzalez (2),
G.-P. Pageaux (2), X. Roblin (3), R. Altwegg (2)
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.105
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.107
une résection intestinale pour MC. Le seul facteur réversible
associé au risque de récidive endoscopique reste le tabac.
Ces résultats justifient pleinement la recherche de biomarqueurs prédictifs de la récidive post-opératoire et l’intérêt
que représentent la constitution et l’exploitation future d’une
telle cohorte.
Intérêt du dosage de la calprotectine
fécale pour le diagnostic de la récidive
endoscopique post-opératoire de la
maladie de Crohn chez des patients
asymptomatiques
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9880 G. Boschetti (1), M.-H. Laidet (1), D. Moussata (1),
C. Stefanescu (2), X. Roblin (3), G. Phelip (1),
E. Cotte (1), G. Passot (1), Y. Francois (1), J. Drai (1),
E. Del Tedesco (3), Y. Bouhnik (2), B. Flourie (1),
S. Nancey (1)
(1) Lyon; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Saint-Étienne.
Introduction : Au cours de la maladie de Crohn (MC),
la calprotectine fécale (fCal) est utilisée comme un marqueur
de l’inflammation intestinale fortement associé à la sévérité
des lésions endoscopiques.. L’intérêt de son dosage en cas de
lésions minimes, notamment en situation post-opératoire, n’est
pas établi. Le but de cette étude était d’analyser les relations
entre les concentrations de fCal et de CRP ultrasensible
(CRPus) et la sévérité des lésions endoscopiques postopératoires chez des patients asymptomatiques atteints de MC
(Score de Harvey-Bradshaw ≤ 3).
Patients et Méthodes : Tous les patients
asymptomatiques bénéficiant d’une iléo-coloscopie de
surveillance dans les 18 mois suivant une résection iléo-colique
pour MC ont été consécutivement inclus. Dans le même temps,
des prélèvements de sang et de selles ont été réalisés pour la
mesure de la fCal et de la CRPus et la récidive endoscopique
post-opératoire a été évaluée selon le score de Rutgeerts.
Résultats :
86 patients ont été inclus dans cette
cohorte
prospective
multicentrique
observationnelle.
Les concentrations de fCal étaient significativement plus
élevées chez les patients en récidive endoscopique postopératoire comparativement à ceux qui restaient en rémission
endoscopique (moy ± ESM : 473 ± 78 ⎧g/g vs. 115 ± 18 ⎧g/g ;
p<0,0001). L’aire sous la courbe ROC pour discriminer les
patients en rémission endoscopique de ceux en récidive, était
de 0,86 pour la fCal contre 0,70 pour la CRPus. Au seuil de 100
µg/g, la sensibilité, la spécificité, la valeur prédictive négative, la
valeur prédictive positive et la performance globale du dosage
de la fCal à distinguer les patients en récidive endoscopique
post-opératoire de ceux en rémission endoscopique était de 95
%, 54%, 69%, 93% et 77%, respectivement.
Conclusion :
COMMUNICATIONS ORALES
Le dosage de la fCal est un outil
prometteur pour le suivi des patients après résection iléocolique pour MC. Compte tenu de sa très forte valeur prédictive
négative, une mesure de fCal inférieure au seuil de 100 µg/g de
selles permet d’éviter une iléo-coloscopie systématique chez
30% des patients de cette population.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9472 118
CO.109
Evaluation prospective de la performance
diagnostique de l’aspiration de bile avant
et après brossage biliaire en association
au brossage biliaire par CPRE dans le
diagnostic des sténoses biliaires malignes
Validation de la fiabilité diagnostique
de l’endomicroscopie confocale pour la
caractérisation des sténoses biliaires
indéterminées : résultats d’une étude
prospective, internationale, multicentrique
G. Roth (1), P. Bichard (1), H. Roth (1),
M. Fior-Gozlan (1), J. Auroux (1), I. Bricault (1),
C. Letoublon (1), V. Leroy (1), T. Decaens (1)
M. Giovannini (1), A. Slivka (2), I. Gan (3),
P. Jamidar (4), P. Cesaro (5), G. Costamagna (6),
F. Caillol (1), M. Kahaleh (7)
(1) Grenoble.
(1) Marseille; (2) Pittsburgh, ETATS-UNIS D’AMERIQUE;
(3) Seattle, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (4) New Haven,
ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (5) Brescia, ITALIE; (6) Rome,
ITALIE; (7) Charlottesville, ETATS-UNIS D’AMERIQUE.
L’objectif de cette étude est d’évaluer la performance
diagnostique de l’association du brossage biliaire et de
l’aspiration de bile avant et après brossage biliaire au cours
d’une cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique
(CPRE), en comparaison au brossage biliaire seul.
Patients et Méthodes : Entre janvier 2007 et
décembre 2012, les patients ayant bénéficié d’une CPRE
dans le traitement d’une sténose biliaire ont été inclus. Les
sténoses secondaires à une compression extrinsèque par
nodules pancréatiques tumoraux primitifs ou secondaires,
et adénopathies ont été exclues. Nous avons également
considéré un groupe de sténoses indéterminées qui
correspondait à la situation où les imageries pré opératoires
n’avaient permis aucune orientation étiologique.
Les résultats des examens cytologiques devaient être
confirmés soit par une analyse histologique, soit par le suivi
du patient d’une période minimale d’un an pour éliminer tout
faux négatif.
La procédure endoscopique consistait en une sphinctérotomie
première, suivie du franchissement de la sténose par un
fil guide, avec mise en place au niveau de la sténose d’une
cytobrosse à usage unique protégée par un cathéter de 8 Fr. 3
à 10 ml de bile étaient aspirés par le cathéter et récoltés dans
un tube sec avant et après brossage. Le brossage comprenait
10 passages au sein de la sténose avec réalisation d’une
analyse cytologique classique et en couches minces.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9179 Introduction : Le diagnostic des sténoses biliaires
indéterminées représente un problème clinique majeur.
Les prélèvements endocanalaires constituent l’examen de
référence pour le diagnostic de cholangiocarcinome, mais
sont associés à une faible sensibilité. Les difficultés de lecture
anatomopathologique restent fréquentes expliquant en partie
des performances globalement basses. Plusieurs études
récentes ont démontré l’excellente précision diagnostique
de l’endomicroscopie confocale (pCLE - probe based
confocal laser endomicroscopy) au cours de CPRE pour la
caractérisation de ces lésions.
Cette étude présente les résultats finaux d’un essai prospectif,
international et multicentrique visant à valider ces résultats
prospectivement.
Patients et Méthodes : 136 patients présentant
une sténose biliaire indéterminée ont été pris en charge dans
un des 6 centres internationaux de l’étude (2 en Europe, 4 aux
Etats-Unis) et ont subi une procédure pCLE au cours d’une
procédure standard de CPRE. Lors de chaque procédure,
l’investigateur fournissait séquentiellement les informations
suivantes : 1. Diagnostic présomptif sur la base de l’histoire
clinique et de l’impression CPRE, 2. Diagnostic présomptif
sur la base de l’examen pCLE 3. Diagnostic présomptif sur la
base des résultats des prélèvements tissulaires. Par ailleurs,
chaque cas était rétrospectivement analysé par un second
investigateur, sans les informations pCLE. Il lui était demandé
de fournir de manière séquentielle 1. Un diagnostic présomptif
sur la base de l’historique clinique et de l’impression CPRE,
2. Un diagnostic présomptif sur la base des résultats des
prélèvements tissulaires.Tous les patients étaient suivis pour
un minimum de 6 mois.
Résultats : Sur 112 patients évaluables, 71 présentaient
un diagnostic de cholangiocarcinome. Les performances
des prélèvements endocanalaires étaient les suivantes :
(sensibilité, spécificité, précision diagnostique : 56%, 100%,
72%). Les performances du pCLE associé à l’impression
ERCP : (sensibilité, spécificité, précision diagnostique : 89%,
71%, 82%). La performance du pCLE associé à l’impression
ERCP et aux prélèvements tissulaires était de 88%.
Conclusion : La précision diagnostique basée sur
l’impression clinique et les données pCLE surpasse celle
obtenue par analyse du prélèvement tissulaire. L’ajout de cette
technique à l’arsenal diagnostique des sténoses biliaires, peut
permettre une évaluation plus précise de ces lésions, tout
en optimisant les coûts et délais associés à la répétition des
examens diagnostiques.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9473 119
COMMUNICATIONS ORALES
Introduction : Le diagnostic cytologique obtenu par
cytobrossage biliaire des sténoses suspectes est considéré
comme spécifique mais très peu sensible. Peu d’études
cliniques proposent des techniques visant à améliorer les
performances diagnostiques de cette cytologie biliaire.
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CO.108
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CO.111
Peut-on considérer qu’un patient est
guéri quand de l’adénocarcinome est
présent sur une pièce d’ampullectomie
endoscopique ?
Cholangiocarcinome avancé : quels sont
les facteurs prédictifs de morbi-mortalité
du drainage transhépatique percutané des
voies biliaires ?
I. Oria (1), O. Luna (2), C. Lefort (3), G. Rodica (3),
J.-Y. Scoazec (4), F. Fumex (3), R. Bourdariat (3),
V. Lépilliez (3), A.-I. Lemaistre (3), B. Napoléon (3)
L. Cordiez (1), G. Sergent (1), H. Béhal (1),
O. Ernst (1), J. Branche (1), S. Dharancy (1),
V. Canva-Delcambre (1), A. Louvet (1),
E. Boleslawski (1), S. Truant (1), F.-R. Pruvot (1),
P. Mathurin (1), S. Cattan (1)
(1) Buenos Aires, ARGENTINE; (2) Rio de Janeiro,
BRÉSIL; (3) Lyon; (4) Villejuif.
(1) Lille.
Introduction : Selon la classification TNM des tumeurs
ampullaires, un adénocarcinome pT1 est limité à l’ampoule de
Vater sans infiltration de la musculeuse duodénale. Le risque
de métastases ganglionnaires (N+) est chiffré autour de 20%
dans les séries chirurgicales occidentales. La classification
japonaise subdivise les lésions pT1 en tumeurs d0, limitées
au sphincter d’Oddi (risque de N+ = 0%) et en tumeurs d1
envahissant la sous-muqueuse duodénale (risque de N+ = 30
%). Les chirurgiens japonais considèrent une lésion d0 sans
embol vasculaire comme un cancer précoce pouvant être traité
curativement par un geste local. Aucune série endoscopique
n’a pour le moment évalué si l’ampullectomie endoscopique
(AE) était réellement curative dans cette situation.
But du travail : Evaluer dans quels cas une
ampullectomie endoscopique pouvait être considérée comme
curative en cas d’adénocarcinome ampullaire.
Matériels et Méthodes :
172 patients ont
été traité par AE entre Mai 1999 et Juillet 2013 et ont été
prospectivement inclus dans une base de données. Un foyer
d’adénocarcinome était présent sur ​​la pièce de résection dans
25 cas. Dans 11 cas (Groupe 1), l’envahissement était limité
au sphincter d’Oddi (d0). Dans 14 cas (Groupe 2), il existait
un envahissement de la sous-muqueuse (d1). Les données
histopathologiques et le suivi des patients ont été analysés
rétrospectivement.
COMMUNICATIONS ORALES
Résultats : Groupe
1 : Cinq patients (45%) avaient
des marges de résection négatives (R0), aucun embol
vasculaire et des biopsies de controle normales. Aucune
récidive n’a été mise en évidence au cours du suivi (moyenne
52 mois (12-96) ). Six patients (55%) avaient des marges de
résection positives (R1) dont un avec embols vasculaires. Une
duodénopancréatectomie céphalique (DPC) complémentaire a
été réalisée 3 fois (1 d1N-, 1d1N+, 1 sans tumeur résiduelle).
Les 3 autres patients R1 présentaient des contre-indications
opératoires et ont été suivis. Il n’y avait pas de récidive de
cancer ni de décès lié à la maladie pour 2 d’entre eux après
36 et 72 mois de surveillance. Un patient a été perdu de vu.
Groupe 2 : Dix patients (71%) étaient R1 et 4 (29%) R0.
Des embols vasculaires étaient présents dans 5 cas (36%).
Huit patients ont eu une DPC complémentaire, 6 étaient N+
(62%) dont 4 avaient un adénocarcinome résiduel (50%). Deux
patients étaient sans tumeur. Six patients ont été réfutés pour
la chirurgie. Au cours de la surveillance (moyenne 24 mois (1248) ) 3 ont récidivé (1 N +, une récidive locale, 1 M + foie), 2
sont morts de complications de la chimiothérapie et 1 est resté
en vie sans récidive à 24 mois.
Conclusion :
En accord avec la classification
japonaise cette étude confirme que le pronostic des
carcinome T1 de l’ampoule de Vater est très différent s’il y a
ou non un envahissement de la sous-muqueuse duodénale.
Devant un adénocarcinome limité au sphincter d’Oddi, sans
embol vasculaire, et avec une résection R0 le traitement
endoscopique peut être considéré comme curatif. Dans les
autres cas, une DPC complémentaire doit être discutée.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9805 Introduction : Le drainage transhépatique percutané
(DTP) des voies biliaires est le traitement symptomatique de
choix des formes non résécables de cholangiocarcinome
intrahépatique ou périhilaire. Ce geste vise à améliorer
la survie, la qualité de vie et à permettre l’administration
d’une chimiothérapie palliative. Cependant, la morbidité
potentiellement sévère du DTP conduit parfois à s’interroger
sur le rapport bénéfice-risque de ce geste chez des patients
fragilisés, ce d’autant que les facteurs prédictifs de complication
restent méconnus. L’objectif principal de notre étude était
d’identifier les facteurs prédictifs de morbi-mortalité du DTP
chez les patients atteints de cholangiocarcinome avancé afin
d’améliorer le rapport bénéfice risque de ce geste.
Patients et Méthodes : Tous les patients
ayant bénéficié d’un premier DTP à visée palliative pour
cholangiocarcinome avancé entre janvier 2005 et décembre
2011 ont été inclus. La non résécabilité du cholangiocarcinome
était validée en réunion médico-chirurgicale. Les données
recueillies rétrospectivement incluaient les données
démographiques, le score ASA, l’existence d’un Syndrome de
Réponse Inflammatoire Systémique (SIRS), les antécédents
de cholangio-pancréatographie par voie endoscopique (CPRE)
et de pose de prothèse biliaire endoscopique, l’hémogramme,
le bilan hépatique, la fonction rénale, l’albuminémie, l’INR et
la CRP. La présence de métastases hépatiques, d’ascite, de
carcinose péritonéale et la localisation du cholangiocarcinome
sur l’arbre biliaire ont été colligées. Enfin, les procédures de
radiologie interventionnelle (nombre de drain et de prothèse)
et les complications (sepsis, nécessité d’une transfusion
sanguine, perforation d’organe ou faux trajet, fuite biliaire et
décès) ont été analysées.
Résultats : Au total, 97 patients (58 % d’hommes) d’âge
médian 70 ans [36-87] ont été inclus. Le cholangiocarcinome
était de localisation péri-hilaire chez 77 % des patients (n = 75).
Quatorze patients présentaient une ascite. Le score ASA était
entre 1 à 3 chez 80 patients. Une CPRE avait été réalisée dans
les 30 jours précédant le DTP chez 24 patients, avec pose
de prothèse chez 10 d’entre eux. Le taux moyen de bilirubine
totale était de 351 μmol/L. Une complication majeure est
survenue chez 57 % des patients (n = 55) au cours des 15
jours suivant le DTP : sepsis (n = 48 %), transfusion sanguine
(19 %), infection locale (7 %), fuite biliaire (5 %), faux trajet (5
%). Le drainage biliaire isolé (envahissement de l’arbre biliaire
rendant impossible la pose d’endoprothèse radiologique ;
n = 51) était un facteur de risque indépendant de complication
majeure, essentiellement septique (p = 0,0002). Le taux de
mortalité précoce (à 30 jours) était de 22 % (n = 22 dont 2
décès imputables au geste) et la survie médiane de 134 jours.
Les facteurs de risque prédictifs indépendants de mortalité
précoce étaient la présence d’ascite (OR = 6,92 ; p = 0,007),
la présence d’un SIRS (OR = 3,41 ; p = 0,03) et le taux de
créatinine (OR = 3,07 ; p = 0,02).
Conclusion : Chez les patients atteints de
cholangiocarcinome avancé l’impossibilité de pose de
prothèse radiologique au cours du drainage percutané est
un facteur prédictif de complication précoce. La présence
avant le drainage d’une ascite, d’un Syndrome de Réponse
Inflammatoire Systémique et d’une insuffisance rénale sont
des facteurs prédictifs de mortalité précoce. Ces données
devraient faciliter la sélection et la mise en condition des
patients avant ce geste.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9130 120
CO.113
Drainage biliaire guidé par
échoendoscopie en cas d’échec ou
d’impossiblité de CPRE : expérience
cumulée monocentrique au terme de 101
procédures
Apport de l’infundibulotomie précoce dans
les CPRE difficiles : une étude prospective
L. Poincloux (1), O. Rouquette (1), D. Pezet (1),
M. Dapoigny (1), G. Bommelaer (1), A. Abergel (1)
(1) Rouen.
Introduction : En cas d’échec ou d’impossibilité de
CPRE, le drainage biliaire guidé par échoendoscopie (DB/
EE) est une alternative au drainage biliaire percutané. Nous
présentons notre expérience cumulée sur 7 ans des DB/EE
pour ictère rétentionnel.
Patients et Méthodes : Entre février 2006 et
février 2013, 101 patients présentant un ictère obstructif (98
sténoses biliaires malignes et 3 bégnines) avec impossibilité
ou échec de CPRE ont bénéficié d’un abord biliaire
échoendoscopique intra ou extrahépatique par un seul
opérateur. L’indication de DB/EE était une sténose duodénale,
un bypass chirurgical, un échec de cannulation ou un drainage
biliaire incomplet pour tumeur du hile dans respectivement 25,
8, 41 et 27 cas. Sur la durée de l’étude et selon le type d’abord,
plusieurs types de prothèses ont été utilisés : plastique (n = 5),
métallique couvertes (n = 22), 2 stents emboités (couvert +
non couvert) (n = 36) ou semi-couvert (n = 38). Dans l’optique
de diminuer le risque de fuite biliaire, un drain nasobiliaire
transprothétique temporaire (48h) était associé chaque fois
que possible (n = 54) ainsi qu’une perfusion postopératoire
d’octreotide pendant 48h à partir du 25ème patient (n = 77).
Résultats : 71 patients ont eu un abord intrahépatique
(66 hepaticogastrostomies (dont 16 avec stent transpapillaire
antérograde associé) et 5 RDV guidés par EE), et 30 patients
un abord extrahépatique (26 choledocoduodénostomies,
1 choledocojejunostomie, 1 choledochoantrostomie et 2
cholangiographies guidées par EE). Les taux de succès
technique et fonctionnel étaient respectivement de 98% et 92%.
Il n’y avait pas de difference entre les hepaticogastrostomies et
les choledocoduodenostomies en terme d’efficacité (94% vs.
90%, p = 0.69) ou en terme de complications (10.6% vs. 7%,
p = 1). 12 patients ont présenté des complications : 10 dans
le groupe hepaticogastrostomies (HG) (2 pneumopéritoines
limités, 1 hématome intrahépatique, 5 fuites biliaires dont
1 par internalisation du stent, 2 sepsis), et 2 dans le groupe
choledocoduodenostomies (CD) (1 hémorragie par fistule
artériobiliaire et 1 sepsis). 6 décès post-procédures sont
survenus (3 secondaires à une péritonite biliaire et 3
secondaires à un sepsis), dont 5 parmi les 50 premiers patients
entre 2006 et 2011 et 1 parmi les 51 derniers patients entre
2011 et 2013 (p = 0.08 après comparaison par méthode de
Kaplan-Meier des décès post-procédure selon la période de
suivi). Le type de procedure (HG vs. CD), le type de prothèse
(plastique vs. métallique), le type de stenting (2 stent emboités
vs. 1 stent), un drain nasobiliaire ou une perfusion postopératoire d’octreotide n’étaient pas pronostiques en terme
de fuite biliaire. Le suivi median était de 280 jours (3-775j) :
9 patients ont présenté une occlusion du stent (moyenne de
perméabilité 174j) dont 5 ont été reperméabilisés avec succès.
Une migration de stent a été notée dans 1 cas.
Conclusion : Le drainage biliaire guidé par EE est une
technique efficace mais avec une morbidité significative qui
semble décroitre avec la courbe d’apprentissage. Elle devrait
etre réalisée dans des centres experts chez des patients
selectionnés. Des études prospectives comparatives avec le
drainage percutané sont nécessaires pour préciser la place de
cette technique.
Introduction : Le cathétérisme difficile de la voie
biliaire principale (VBP) reste un problème fréquent dans la
CPRE (environ 10-25% selon les études). Il existe plusieurs
techniques endoscopiques utilisées pour le cathétérisme difficile
de la VBP, incluant notamment la pré-coupe-sphinctérotomie
et l’infundibulotomie ou fistulotomie supra-papillaire. Toutefois,
le taux de complications avec ces techniques de CPRE
avancées semble être plus élevé que pour les patients qui ont
bénéficié d’une sphinctérotomie conventionnelle. Certaines
études ont identifié l’infundibulutomie comme un facteur de
risque indépendant de complications sévères post-CPRE.
Cependant, l’infundibulotomie est souvent utilisée tardivement
après un temps de cathétérisme conventionnel très variable
selon les études, généralement supérieur à 15 minutes. Le but
de notre étude était d’évaluer prospectivement :
1) l’efficacité de l’infundibulotomie de sauvetage après échec
de cathétérisme standard de la papille
2) le meilleur timing pour l’infundibulotomie de sauvetage avec
la mesure du taux de complications post-CPRE en fonction du
délai après lequel l’infundibulutomie est pratiquée.
Patients et Méthodes : Tous les patients ayant
bénéficié d’une CPRE thérapeutique entre le 01/01/13 et
le 08/10/2014 ont été inclus dans notre étude prospective.
Les patients ont été divisés en trois groupes en fonction de
la durée de cathétérisme de la VBP avant l’infundibulotomie
(<5 min, entre 5 et 15 min et 15 min). L’augmentation du
taux de cathétérisme grâce à l’infundibulotomie, ainsi que la
corrélation entre les complications post-CPRE et le timing de
l’infundibulotomie ont été analysés pour les trois groupes. Le
timing de l’infundubulotomie a été déterminé au cours de la
procédure de CPRE selon des critères laissés à l’appréciation
de l’endoscopiste. Les opérateurs étaient des médecins
endoscopistes ayant une expérience de plus de 500 CPRE et
maîtrisant l’infundibulotomie.
Résultats : Deux cent trente deux patients ont été
analysés. Dans 167 cas, le cathétérisme biliaire a été
obtenu par la procédure conventionnelle (71%). Chez 65
patients, une infundibulotomie a été réalisée avec un succès
total de cathétérisme biliaire chez 222 malades (96%).
L’infundibulotomie a donc permis de passer de 71% de
succès de cathétérisme biliaire à 96% (p = 0.03). Chez 10
patients, le cathétérisme n’était pas possible, y compris par
infundibulotomie pour 6 d’entre eux, les 4 restants présentant
une contre-indication à l’infundibulotomie. Chez 17 patients,
une pancréatite post-CPRE (PPC) a été observée (7%). Chez
70% des patients atteints d’une PPC, la durée de cathétérisme
de la VBP était de plus de 15 min. Il y avait une corrélation
significative entre la survenue de la PPC et la durée de
tentative de cathétérisme > 15 min (p <0,001). Il n’ y avait
pas de corrélation significative entre la survenue d’une PPC
et l’infundibulotomie (p = 0.33). Aucun cas de perforation ou
d’hémorragie significative n’était relevé. La mortalité était de
0%. Nous n’avons pas observé de PPC chez les patients avec
une infundibulotomie précoce (<10 min).
Conclusion :
L’infundibulotomieprécoce est une
procédure efficace qui augmente le pourcentage du taux de
réussite de la CPRE de 71% à 96%. La survenue d’une PPC
est corrélée à la durée de la tentative de cathétérisme de la
VBP mais pas à l’infundibulotomie. L’infundibulotomie précoce
pourrait éviter la PPC si elle était utilisée précocement, avant
10 min de tentative de cathétérisme biliaire.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9247 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9919 121
COMMUNICATIONS ORALES
(1) Clermont-Ferrand.
R. Alhameedi (1), A. Di Fiore (1), A. Gangloff (1),
L. Thomassin (1), B. Haddouche (1), P. Michel (1),
P. Ducrotté (1), S. Lecleire (1)
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
CO.112
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.97
P.98
Le polymorphisme génétique de la
manganèse superoxide dismutase (SOD)
dans l’hépatite alcoolique aiguë sévère
La mutation H63D/H63D prédispose au
développement du syndrome métabolique
E. Nguyen-Khac (1), V. Lloyd (1), R. Buttolo (1),
M. Naassila (1), H. Houchi (1)
(1) Amiens.
Introduction : Le stress oxydatif joue un rôle essentiel
dans la physiopathologie de l’hépatite alcoolique aigue (HAA).
La manganese superoxide dismutase (MnSOD) est une
enzyme anti-oxydante mitochondriale primordiale. Son activité
est cependant diminuée au cours de l’HAA. Le polymorphisme
rs4880 C>T du gène SOD2 codant la MnSOD est associé à
une baisse de l’activité de l’enzyme. Le but de notre travail est
de déterminer la distribution génotypique du polymorphisme
rs4880 C>T du gène SOD2 dans l’hépatite alcoolique aigue.
Patients et Méthodes : Le génotypage rs4880
C>T du gène SOD2 était réalisé par PCR avec la technologie
Taqman (LifeTechnologies, Applied Biosystems, ref :
C_8709053_10) dans une population de 201 individus, dont
71 HAA, 67 cirrhotiques alcooliques sans HAA et 63 témoins
sains appariés sur l’âge et le sexe. Les données cliniques,
biologiques et les scores pronostiques (Child, MELD, Maddrey)
étaient déterminés dans les groupes HAA et Cirrhose sans
HAA. Le modèle de Lille (seuil à 0,56) a été calculé à J7 dans
le groupe HAA. La survie était évaluée à 6 mois.
Résultats : Les patients du groupe cirrhose étaient
âgés de 57±0,2 ans, avaient un score de Child à 7,6±0,1 et
un score de MELD à 12,5±1,2. Comparativement au groupe
cirrhose, les principales données des patients du groupe HAA
statistiquement différentes étaient l’âge (54±1 ans ; p = 0.005),
le score de Child (11,7±0,3 ; p<0,001) et le score de MELD
(24,2±0,9 ; p<0,001). Le score de Maddrey était à 57,8±2,6
dans le groupe HAA.
La distribution génotypique du rs4880 respectait l’équilibre
d’Hardy-Weimberg dans nos trois populations (p>0.847). La
fréquence de l’allèle ancestral C n’était pas significativement
différente entre les groupes HAA et Cirrhose (respectivement,
42.2% et 38,9% ; p = 0.80). La répartition des génotypes C/C,
C/T et T/T n’était pas différente dans le groupe HAA comparée
au groupe cirrhose (p = 0,50). Parmi le groupe HAA ; les scores
de Child, MELD et Maddrey étaient comparables selon les
génotypes (p = 0,19 ; p = 0,09 ; p = 0,35 respectivement). Il
n’existait pas de différence dans la répartition des génotypes
concernant la réponse au traitement selon le score de Lille à
0,56 (p = 0,52) ou la survie à 6 mois (p = 0,63).
Conclusion :
Dans cette étude, le polymorphisme
rs4880 du gène SOD2 codant la manganese superoxide
dismutase ne semble pas associé à la survenue d’une hépatite
alcoolique aigue. Il n’est pas retrouvé d’association entre le
génotype et le pronostic de l’hépatite alcoolique aigue selon le
modèle de Lille à 0,56 et la survie à 6 mois.
Remerciements, financements, autres :
POSTERS
Groupe PicHAAr (Picardie Hépatite Alcoolique Aigue Sévère)
Projet financé par le Conseil Régional de Picardie.
A. Castiella (1), E. Zapata (1), M.-D. de Juan (2),
L. Zubiaurre (1), A. Iribarren (1), P. Otazua (3),
F.-J. Fernandez Fernandez (4), A. Arriola (2),
E. Elosegui (2), E. Utrilla (5), J.-L. Cabriada Nuno (4),
F. Mugica (2)
(1) Mendaro, ESPAGNE; (2) Donostia, ESPAGNE; (3)
Mondragon, ESPAGNE; (4) Galdakao, ESPAGNE; (5)
Zarauz, ESPAGNE.
Introduction : Près du 25% de la population dans les
pays occidentaux présentent le syndrome métabolique (SM).
Le SM est fréquentement associée a l’hyperferritinémie et
celle-ci peut être produite par les mutations au gène HFE (1).
Les mutations au gène HFE, comment la H63D/H63D, peuvent
être associées au SM (1).
Patients et Méthodes :
Étude prospective de
132 patients consécutifs avec HF (> 200µg/L femmes ; >300
µg/L hommes) inclus dans un période d’un an. Le syndrome
métabolique a été défini par les critéres de l’IDF Epidemiology
Task Force Consensus (1). L’étude du gène HFE a été réalisée
par PCR multiplex en temps réel (LC 1.0). La détection
simultanée des mutations C282Y, H63D et S65C a été
réalisée en utilisant LC-Red 640, LC-Red 705 et des sondes
d’hybridation marquées à la fluorescéine (Tibmolbiol, Berlin,
Allemagne).
Résultats :
En 97 patients (80 hommes ; 17 femmes)
des 132, on a eu tous les parametres pour déterminer la
présence du SM. 54 patients avaient des critéres du SM (44/80
hommes ; 10/17 femmes). Dans 51 patients avec SM on a
determiné les mutations du gène HFE : C282Y/wt 2 (3.92%),
H63D/H63D 11 (21.56%), H63D/wt 15 (29.41%), C282Y/
H63D 3 (5.88%), wt/wt 19 (37.25%), S65C/wt 1 (1.96%). La
fréquence genotypique a été comparé avec celle des contrôles
de la même region (2). La mutation H63D/H63D était 21.56%
vs. 7.76% au groupe contrôle. La fréquence allélique de la
mutation H63D est de 42.15% au groupe SM vs. 30.83% au
groupe contrôle.
Conclusion : Le genotype H63D/H63D et l’allele H63D
prédispossent au développement du SM dans les patients
atteints d’hyperferritinémie.
Références : 1.Tello-Basco S, et al. HFE gene
mutations in hyperferritinemia associated with one or more
components of metabolic syndrome. J Am Soc Hypertens
2014 ; 8 : e109-e111 : P191.
2. De Juan MD, et al. HFE gene mutations analysis in Basque
hereditary hemochromatosis patients and controls. Eur J Hum
Genet 2001 ; 9 : 961-4.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9187 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9561 122
Étude des mutations atypiques du gène
HFE et des gènes TFR2 et FPN1 sur des
patients atteints d’une hémochromatose
phénotypique et sans mutation C282Y/
C282Y
basque population with hemochromatosis. J Gastroenterol
Hepatol 2010 ; 25 : 1295-1298.
4 Bittencourt PL, et al. Analysis of HFE and non-HFE gene
mutations in Brazialian patients with hemochromatosis. Clinics
2009 ; 64 : 837-41.
A. Castiella (1), E. Zapata (1), M.-D. de Juan (2),
L. Aragon (2), L. Zubiaurre (1), A. Iribarren (1),
P. Otazua (3), F.-J. Fernandez Fernandez (4),
O. Zuriarrain (2), A. Gorostidi (2), A. Arriola (2),
E. Elosegui (2), E. Utrilla (5), J.-L. Cabriada Nuno (4),
F. Mugica (2)
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9185 (1) Mendaro, ESPAGNE; (2) Donostia, ESPAGNE; (3)
Mondragon, ESPAGNE; (4) Galdakao, ESPAGNE; (5)
Zarauz, ESPAGNE.
Introduction : Le génotype le plus fréquemment
associée à l’hémochromatose héreditaire est le C282Y/C282Y.
Dans le Pays Basque, près de la moitié des patients atteints
d’hémochromatose phénotypique (HF) sont homozygotes pour
cette mutation, mais le reste non (1-3). D’autres mutations
dans les gènes HFE, TFR2 et FPN1 peuvent être impliqués
dans le développement de HF chez ces patients (4).
Objectif : Évaluer le rôle des mutations dans les gènes
HFE, TFR2 et FPN1 (SCL40A1) chez les patients d’une
cohorte historique de la vallée du Deba (Gipuzkoa) sans
mutations typiques.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.99
Patients et Méthodes :
Étude rétrospective,
période 1997-2007. Nous avons étudié les patients atteints
d’une HF dans vallée du Deba. Critères d’inclusion : patients
atteints d’une HF : concentration hépatique en fer par biopsie
(CHF) > 4.000μg / g ; index de charge hépatique en fer
rapporté a l’âge> 1,9 ; absence de la surcharge secondaire
en fer ; Alcool <60g / j ; absence des facteurs de risque ou
des signes histologiques de stéatohépatite non alcoolique ;
et l’exclusion d’autres causes de maladie du foie (3). L’étude
du gène HFE a été réalisée par PCR multiplex en temps
réel (LC 1.0). La détection simultanée des mutations C282Y,
H63D et S65C a été réalisée en utilisant LC-Red 640, LC-Red
705 et des sondes d’hybridation marquées à la fluorescéine
(Tibmolbiol, Berlin, Allemagne). Chez les patients présentant
des critères de HF sans homozygose C282Y l’étude des autres
mutations a été considéré. Parmi les mutations non classiques
plus fréquemment associés à HH on a étudie : HFE (V53M,
V59M, H63H, Q127H, P 160delC, E168Q, E168X, W169X,
Q283P), TFR2 (E60X, M172K, Y250X, AVAQ594-597del) ) et
FPN1 (N144H, V162del) en utilisant une PCR-SSO inverse,
l’Hemochromatosis StripAssay A®.
Conclusion : Au Pays Basque (Gipuzkoa), les patients
atteints d’une HF sans la mutation C282Y/C282Y n’ont pas
d’autres mutations atypiques (HFE, TFR2, FPN1).
Remerciements, financements, autres :
* Bourse de la Société Vasco-Navarra de Pathologie Digestive
2013.
Références :
1.-Bauduer F, et al. Distribution
of the C282Y and H63D polymorphisms in hereditary
hemochromatosis patients from the french Basque Country.
Ann Hematol 2005 ; 84 : 99-102.
2 De Juan MD, et al. HFE gene mutations analysis in Basque
hereditary hemochromatosis patients and controls. Eur J Hum
Genet 2001 ; 9 : 961-4.
3-Castiella A, et al. Significance of H63D homozygosity in a
123
POSTERS
Résultats : 40 patients consécutifs atteints de HF (31
hommes, 9 femmes) ont été inclus. L’âge moyen était de 54,82
± 13,73, la férritine sérique 707,21 ± 1078,56 ; la saturation
de la transferrine (n%) : 68.33 ± 22.25. L’étude a révélé des
mutations classiques du gène HFE : C282Y / C282Y-20 (50%)
C282Y / H63D : 5 (12,5%), H63D / H63D : 3 (7,5%), H63D /
wt : 10 (25%), wt / wt : 2 (5%). Dans les non-C282Y / C282Y
on a mené l’étude des mutations atypiques : les 20 patients
ne présentaient aucune des mutations atypiques mentionnées
ci-dessus.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.100
P.101
Evaluation des tests hépatiques chez les
patients sous antidépresseurs suivis en
psychiatrie : étude observationnelle dans
la «vraie vie»
Efficacité et complications du TIPS dans
l’hypertension portale non cirrhotique :
étude observationnelle de 24 cas
C.-S. Voican (1), S. Martin (2), E. Corruble (2),
G. Perlemuter (1)
(1) Clamart; (2) Kremlin-Bicêtre.
Introduction
: Les antidépresseurs peuvent
potentiellement induire des hépatites médicamenteuses, même
aux doses thérapeutiques. Les informations disponibles sur
l’hépatotoxicité des antidépresseurs reposent essentiellement
sur les cas publiés ou rapportés aux autorités de contrôle
du médicament et dans une moindre mesure sur des essais
cliniques de phase III. De plus, les bilans hépatiques ne sont
pas systématiquement pratiqués par les psychiatres. Par
conséquent, la véritable incidence des hépatites liées aux
antidépresseurs en prescription usuelle reste mal connue.
Le but de cette étude observationnelle était d’analyser la
pratique de surveillance du bilan hépatique chez les patients
sous antidépresseurs suivis en psychiatrie et d’évaluer la
prévalence et les causes des anomalies du bilan hépatique.
Patients et Méthodes : Nous avons analysé les données de 321
patients inclus de façon prospective dans l’étude METADAP
(évaluation de l’effet des antidépresseurs sur le métabolisme)
dans le service de psychiatrie au CHU Bicêtre, entre 2007 et
2012, ayant un trouble dépressif majeur unipolaire, hospitalisés
ou ambulatoires, nécessitant l’introduction d’un traitement
antidépresseur. Les bilans hépatiques disponibles dans les
6 mois précédant l’initiation du traitement et les premiers
6 mois de traitement ont été recueillis. Les données cliniques et
biologiques nécessaires pour définir le syndrome métabolique
ont été analysées ainsi que les bilans étiologiques réalisés en
cas d’anomalies des tests hépatiques.
POSTERS
Résultats :
Au moins un bilan hépatique était
disponible chez 116 (36,1%) des 321 patients sous traitement
antidépresseur. Ces patients étaient plus souvent des
patients hospitalisés que suivis de façon ambulatoire. Les
antidépresseurs étaient les suivants : imipraminiques 11%
(clomipramine, amitriptyline, maprotiline), IRSN 43,1%
(venlafaxine, minalcipran, duloxétine), ISRS 37,4% (fluoxétine,
paroxétine, sertraline, citalopram, escitalopram) et autres 8,5%
(miansérine, mirtazapine). Des anomalies des tests hépatiques
étaient observées chez 25 (21,5%) des 116 patients avec bilan
hépatique disponible. La prévalence du syndrome métabolique
était plus élevée chez les patients avec anomalies du bilan
hépatique par rapport à ceux avec bilan hépatique normal
(44% vs.. 23.3%, p = 0.04). La stéatopathie non alcoolique
était la cause principale de bilan hépatique perturbé (7 patients,
28%). Une hépatite médicamenteuse liée au traitement
antidépresseur était retrouvées chez 3 (12%) des 25 patients.
Les antidépresseurs impliqués étaient escitalopram (1 cas),
venlafaxine (1 cas) et amitriptyline (1 cas). Le patient avec
hépatite induite par amitriptyline était porteur du variant perte
de fonction CYP2D6*4 et variante d’hyperactivité enzymatique
CYP2C19*17. Les autres causes d’anomalies du bilan
hépatique étaient : la consommation d’alcool (4 patients),
l’hépatite virale C (2 patients), l’insuffisance cardiaque (1
patient). L’étiologie n’était pas explorée chez 8 (32%) des 25
patients avec anomalies des tests hépatiques.
Conclusion : Les résultats suggèrent que le bilan
hépatique est rarement effectué par les psychiatres chez les
patients sous antidépresseurs. Un bilan hépatique basal et
pendant les premiers mois de traitement antidépresseur peut
être utile pour mettre en évidence les maladies hépatiques
sous-jacentes, en particulier la stéatopathie dysmétabolique,
et diagnostiquer précocement une hépatite médicamenteuse.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9689 L. d’Alteroche (1), C. Nicolas (1), J. Pucheux (1),
J. Ayoub (1), Y. Bacq (1), J.-M. Perarnau (1)
(1) Tours.
Introduction :
L’hypertension portale (HTP) non
cirrhotique est associée à un groupe hétérogène de maladies,
reliées par une HTP souvent sévère et une insuffisance
hépatocellulaire modérée correspondant théoriquement
aux conditions optimales d’efficacité du TIPS. Cependant,
seules 16 observations ont été rapportées, dont 10 pour une
hyperplasie nodulaire régénérative (HNR). Le but de ce travail
était de rapporter notre expérience du TIPS dans l’HTP non
cirrhotique.
Patients et Méthodes : Les dossiers de tous
les malades (n = 40) ayant eu un TIPS dans le même centre
hospitalier entre 2004 et 2014 pour une HTP non cirrhotique
ont été revus (sur 620 TIPS réalisés pendant la même période).
Aucun malade ne devait présenter d’élément clinicobiologique
en faveur d’une cirrhose et tous devaient avoir un gradient sus
hépatique bloqué ≤10 mmHg et une pression porte ≥12 mmHg
et/ou un examen histologique hépatique montrant l’absence
de cirrhose et des lésions histologiques compatibles avec
une HTP non cirrhotique. Les malades ayant un syndrome de
Budd-Chiari (n = 8) ont été exclus.
Résultats : Parmi les 24 malades inclus dans l’analyse
(13 H/11 F, âge moyen 54 ans), 21 avaient eu un examen
histologique hépatique révélant des lésions de dilatation
sinusoïdale (n = 3), de granulomatose (n = 3), d’HNR (n = 9),
de veinopathie portale oblitérante (n = 3), ou un foie subnormal
(n = 3). Les entités pathologiques associées à cette HTP
étaient : thrombophilie, sarcoïdose, déficit immunitaire commun
variable, sclérodermie, maladie de Castleman, cirrhose
biliaire primitive débutante, fibrose hépatique congénitale,
cathétérisme ombilical néonatal, chimiothérapie, prise de
Purinéthol, varices congénitales, angiomatose mésentérique.
Les résultats des examens biologiques étaient les suivants :
plaquettes : 148±75 G/L, TP : 74±15%, albuminémie : 35,7±5,6
g/L, bilirubinémie : 15,8±7,3 µmol/L. Les indications étaient :
hydrothorax (n = 1), ascite réfractaire (n = 4), prévention
de la récidive hémorragique (9 varices œsophagiennes, 4
gastriques, 2 mésentériques, 1 gastropathie d’HTP), indication
mixte (ascitique et hémorragique, n = 3). Six malades avaient
une thrombose porte complète avec cavernome et 1 malade
une thrombose partielle. Le gradient sus-hépatique bloqué
(disponible dans 12 cas) était à 4,6±2,1 mmHg (extrêmes :
3-10). Le TIPS s’est révélé techniquement impossible chez 1
malade (cavernome). Chez les autres la pression portale directe
était à 21±4,4 mmHg (extrêmes : 12-28) et le gradient portocave passait de 15±3,9 mmHg avant shunt à 4,7±2,1 mmHg
après shunt. Un geste d’occlusion variqueuse était associé
dans 8 cas et une embolisation splénique partielle dans 2 cas.
Cinq complications sont survenues lors de la procédure (dont
4 chez des malades avec cavernome) : 2 ponctions biliaires,
2 effractions variqueuses responsables d’un hématome périprothétique, un positionnement inhabituellement bas d’un
stent couvert responsable d’une défaillance hépatique. Un
malade a également fait une thrombose précoce du stent
décelée à l’échographie et un autre est décédé d’une récidive
hémorragique cataclysmique à J19. Avec un recul moyen de
42±33 mois (extrêmes : 19 jours-9 ans), 6 malades (26%) ont
présenté un épisode d’encéphalopathie, de 1 à 4 mois après
la mise en place du TIPS, résolutifs sous traitement médical
sauf dans 1 cas ayant nécessité une réduction de shunt.
Quatre malades (17%) ont eu une récidive du symptôme initial
(2 ascites et 1 hydrothorax contrôlés après réfection du TIPS
et une hémorragie fatale) 19 jours, 5, 7 et 12 mois après la
procédure et 2 autres ont eu une dysfonction hémodynamique
asymptomatique, à 17 et 18 mois.
Conclusion : Les résultats de cette étude montrent
que le TIPS est efficace dans l’HTP non cirrhotique, au prix
d’une morbidité précoce non négligeable notamment en cas de
cavernome ancien et d’un risque non nul d’encéphalopathie à
long terme. Des études multicentriques sont nécessaires pour
confirmer ces résultats, et évaluer le bénéfice du TIPS à un
stade plus précoce de la maladie.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9667 124
P.103
Facteurs associés à la survenue d’une
atteinte hépatique au cours des troubles
du comportement alimentaire
Diagnostic étiologique percutané
des ascites exsudatives. Résultats
préliminaires d’une étude prospective
T. Perrichot (1), M. Le Gall (1), S. Guillerm (1),
L. de Saint Martin (1), S. Montavon (1),
J. Delarue (1), F. Tanne (1), M. Robaszkiewicz (1),
J.-B. Nousbaum (1)
M. Amri (1), M. Hafi (1), M. Fekih (1), M. Serghini (1),
N. Ben Mustapha (1), L. Kallel (1), J. Boubaker (1),
A. Filali (1)
(1) Brest.
Introduction :
Les anomalies biochimiques du foie
sont fréquentes chez les malades ayant des troubles du
comportement alimentaire (TCA). Plusieurs cas d’insuffisance
hépatique aiguë ont été rapportés chez des sujets sévèrement
dénutris en particulier en cas d’anorexie mentale (AM),
probablement par autophagie hépatocytaire1. Les facteurs
associés à la survenue de ces anomalies modérées ou
sévères ne sont pas encore bien caractérisés. Le but de notre
étude était de préciser les facteurs associés aux anomalies
biochimiques du foie et à l’insuffisance hépatique dans une
population de malades hospitalisés.
Patients et Méthodes : Une étude prospective
et rétrospective a été menée chez des patients hospitalisés
pour TCA entre 2004 et 2014 dans un centre hospitalier
universitaire. Les critères d’exclusion étaient : absence de
données biologiques complètes, de données morphologiques,
existence d’une hépatopathie chronique. Les patients ont été
répartis en 4 groupes selon la valeur des ALAT : A : ALAT ≤
1,25N ; B (minime) : 1,25N < ALAT ≤ 2N ; C (modérée) : 2N <
ALAT ≤ 5N ; D (sévère) : ALAT > 5N.
Résultats : 114 patients (110 femmes, 4 hommes) ont
été inclus. 34 (29,8%) avaient une augmentation des ALAT >
1,25N. En analyse univariée, les patients ayant une cytolyse
hépatique étaient significativement plus âgés (31,5 ± 13,6 ans
vs.. 25,5 ± 11,3, p = 0,023), avaient un IMC significativement
plus bas (13,07 ± 2,46 kg/m² vs.. 16,02 ± 3,01 kg/m², p < 0,001)
et avaient davantage d’anomalies sévères (hypoglycémie,
hypophosphorémie, hypocholestérolémie, rapport urée/
créatinine élevé, cytopénies) que les patients ayant des tests
hépatiques normaux. En analyse multivariée, l’IMC inférieur
à 13 kg/m² et l’hypophosphorémie étaient associés de façon
indépendante aux anomalies biochimiques du foie. Le groupe
des patients ayant des ALAT > 5N (n = 9, ALAT max. 1694
UI/L, ASAT max. 2025 UI/L), avait un IMC moyen à 11,3 kg/m²,
un pourcentage de poids actuel/poids idéal théorique de 53%.
Conclusion : Une cytolyse hépatique est observée
chez près de 30% des patients ayant un TCA. L’IMC inférieur
à 13 kg/m² et l’hypophosphorémie sont associés de façon
indépendante aux anomalies biochimiques. Ces observations
sont cohérentes avec le concept d’une autophagie compensée
jusqu’à un seuil critique de dénutrition. Nos données suggèrent
que ces seuils critiques sont les suivants : un IMC <11,5 kg/
m² et/ou un pourcentage de poids par rapport au poids idéal
théorique <55%. La renutrition de ces malades est urgente
lorsqu’il existe une cytolyse modérée.
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction : La cœlioscopie diagnostique est
actuellement le gold standard dans le diagnostic étiologique
d’une ascite exsudative. Nous nous proposons de montrer la
place de la biopsie percutanée sous contrôle échographique
dans le diagnostic étiologique d’un épanchement intra
péritonéal exsudatif à travers une série de 15 patients.
Patients et Méthodes :
il s’agit d’une étude
prospective consécutive dans laquelle nous avons inclus les
patients présentant une ascite exsudative dont le diagnostic
étiologique n’a pu être déterminé par le contexte clinicobiologique et l’étude cytologique du liquide. Tous les patients
ont eu une échographie abdominale haute résolution préalable
à la recherche de nodules péritonéaux. Les biopsies ont été
réalisées sous contrôle échographique à l’aide d’aiguilles
semi automatiques 18 gauges après avoir écarté toute contreindication et en particulier les troubles d’hémostase.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.102
Résultats : 15 patients ont été inclus au départ. Quatre
ont été exclus vu qu’ils ne présentaient pas d’épaississement,
ou leurs nodules mesuraient moins de 5 mm, ou ne
présentaient pas un épanchement péritonéal suffisamment
important pour permettre le geste interventionnel. L’âge
moyen des patients des 11 patients retenus était de 45 ans
(25-82 ans). La taille des nodules péritonéaux variait entre
5 et 10 mm. Les nodules péritonéaux siégeaient à l’étage
sous ombilical (hypogastre, fosse iliaque droite, fosse iliaque
gauche) dans 9 cas et en péri hépatique dans 2 cas. La biopsie
péritonéale était concluante dans 9 cas : 7 cas de tuberculose
et 2 cas de carcinose péritonéales ce qui fait une efficacité
diagnostique de 81%. Dans deux cas la biopsie était négative
et la coelio-diagnostique a permis de retenir le diagnostic d’une
tuberculose péritonéale.
Conclusion : La biopsie des nodules péritonéaux est
une alternative séduisante à la coelioscopie diagnostique. Elle
doit faire partie de la stratégie diagnostique devant toute ascite
exsudative. Une échographie haute résolution est un préalable
nécessaire à la recherche de nodules péritonéaux justiciables
d’une biopsie percutanée.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9891 Références : 1Rautou et el. Gastroenterology 2008 ;
POSTERS
135 : 840-8.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9654 125
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
POSTERS
P.104
P.105
Hépatopathies et grossesse : à propos
d’une série de 102 cas
Evolution à long terme des hépatites autoimmunes sous traitement
M. Trimeche (1), W. Melki (1), A. Abdelmoula (1),
M. Belhadj (1), W. Bouhlel (1), W. Ben Mansour (1),
H. Loghmari (1), O. Hallara (1), N. Ben Chaabene (1),
F. Bdioui (1), L. Safer (1), H. Saffar (1)
M. Corouge (1), A.-P. Chuong (1), V. Mallet (1),
A. Vallet-Pichard (1), J.-B. Trabut (2), S. Tripon (1),
H. Fontaine (1), P. Sogni (1), S. Pol (1)
(1) Monastir, TUNISIE.
Introduction : La survenue d’une hépatopathie
au cours d’une grossesse peut compromettre le pronostic
maternofoetal. Un diagnostic précoce et une prise en
charge multidisciplinaire permettent d’améliorer nettement
le pronostic maternofoetal. Notre objectif était de décrire
les caractéristiques cliniques, détailler la prise en charge
thérapeutique et dégager les éléments de mauvais pronostic
maternel des hépathopathies gravidiques dans notre région.
Matériels et Méthodes : Etude rétrospective
portant sur 102 patientes colligées au service de gynécoobstétrique de Monastir durant une période de 7 ans.
Résultats :
Nous avons colligé 102 patientes d’âge
moyen de 30 +/- 4,5 ans. Chez nos patientes il n y avait
pas des antécédents hépatobiliaires, pas de notion de prise
médicamenteuse. Les patientes étaient multipares dans 83%
des cas. Le diagnostic était posé devant des circonstances
multiples : douleur abdominale, nausées et vomissements,
troubles dyspepsiques, Ictère, un prurit généralisé.
Vingt-neuf patientes ont présenté un HELLP syndrome et 27
patientes une stéatose hépatique aigue gravidique (SHAG)
dont le diagnostic a été confirmé histologiquement et/ou devant
un tableau typique d’IHC survenant au cours du 3ème trimestre
de grossesse. Le terme de grossesse a été de 36,3 SA (30 à 42
SA), la phase pré ictérique a été présente chez douze patientes
(44,44%), phase caractérisée par une symptomatologie
digestive 62%, 16 patiente ont développé un ictère soit à leur
admission, soit durant l’évolution. Sur le plan biologique, le
bilan hépatique était perturbé dans 100% des cas. Nous avons
notés une cytolyse hépatique dans 71% des cas, une tendance
à l’hypoglycémie dans 80% des cas, une hypo protidémie dans
56% des cas, une CIVD dans 27% des cas. Durant leur séjour
en réanimation 13 patientes ont développé une ou plusieurs
défaillances viscérales associées à l’atteinte hépatique.
Après un séjour moyen de 8,3 jours 8 patients ont décédés,
dont les éléments corrélés avec un mauvais pronostic sont :
l’installation de l’ictère, l’état de choc, la défaillance viscérale,
l’encéphalopathie hépatique et finalement le retard de la prise
en charge. L’évacuation utérine urgente a été indiquée dans
tous les cas. Le tableau clinique était dominé par le prurit qui
a été associé au moment du diagnostic à un ictère dans tous
les cas., sur le plan biologique, une cytolyse (2 à 3N), une
cholestase (3 à 5N) et un TP bas ont été notés chez toutes les
patientes, l’échographie abdominale était normale chez toutes
les patientes. Une extraction fœtale a été indiquée chez toutes
les patientes à un terme de 36SA. L’évolution était marquée
par la survenue d’un accouchement à terme dans huit cas,
accouchement prématuré dans trois cas et d’une mort fœtale
in utéro dans 2 cas. Vingt-sept patientes sont consulté pour
des vomissements incoercible, elles avaient à la biologie :
une cytolyse hépatique avec une hypertransaminasemie
importante avec un TP bas et éventuellement un ictère dans
7 cas aves des sérologies virales négatives. Ces troubles ont
disparu après correction des désordres hydro électrolytiques et
instauration d’un traitement antiémétique.
(1) Paris; (2) Limeil-Brévannes.
Introduction : Une augmentation de l’incidence de
certaines maladies allergiques et auto-immunes (maladie
de Crohn, diabète de type 1, sclérose en plaques) dans les
pays développés est établie sur les 30 dernières années. Le
but de cette étude était de confirmer l’impression clinique
d’une augmentation parallèle de l’incidence des hépatites
auto-immunes et d’évaluer l’efficacité des traitements
immunosuppresseurs ainsi que leur impact à long terme sur la
morbidité et la mortalité des patients.
Patients et Méthodes : Tous les patients ayant
eu dans le service un diagnostic d’hépatite auto-immune sur
les critères de l’International Autoimmune Hepatitis Group
révisés en 1999 ont été inclus.
Résultats : Entre 2003 et 2012, 140 (215 sur la période
1982-2012) nouveaux cas d’hépatite auto-immune ont été
diagnostiqués avec une augmentation constante. Sur les 215
patients, 164 (76%) étaient des femmes avec un sex ratio
stable au cours du temps, l’âge médian au diagnostic était de
49 ans. Le pourcentage de patients ayant une fibrose extensive
ou cirrhose était de 29,3% et celui avec un syndrome de
recouvrement de 20%. Une bithérapie par corticoïdes à doses
dégressives et azathioprine, traitement de référence, a permis
d’éviter toute transplantation hépatique et de contrôler l’activité
de l’hépatopathie chez plus de 90% des patients. Les autres
traitements immunosuppresseurs utilisés en cas d’échec
(1,3%) ou d’intolérance (12,8%) du traitement de référence
ont été ciclosporine, purinethol, ou mycophénolate mofétil.
Après arrêt de l’azathioprine avec maintien de faibles doses
de corticoïdes au long cours, le taux de rechute était de 50%
(3 patients sur 6). Sans corticoïdes, l’arrêt de l’azathioprine
s ‘accompagnait d’un taux de rechute de 43% après une
médiane de 6 mois, alors que des posologies réduites
d’azathioprine (75 ou 50 mg/j), initialement ou en cours de
traitement, permettaient de maintenir une inactivation de la
maladie (sans nécessité d’arrêt du traitement pour intolérance
ou inefficacité) chez 81% des patients. Sur une période
médiane de suivi de 53,8 mois (IQR : 17,3-126,9), la mortalité
était de 6,4% et la morbidité par cancers extrahépatiques de
7,6%, diabète -déséquilibre ou de novo- de 4,3%, infections
sévères de 2,9%. Quatre patients ont été greffés et deux ont
présenté un carcinome hépatocellulaire. Une régression de
cirrhose était observée chez 38% des patients re-biopsiés.
Conclusion : L’incidence des hépatites auto-immunes
augmente comme celle d’autres maladies auto-immunes
et doit être diagnostiquée avec des moyens diagnostiques
simples. Le traitement par corticoïdes à doses dégressives
et azathioprine en traitement d’entretien est à recommander
comme traitement au long cours car il assure une survie sans
d’excès d’effets secondaires et permet une régression de
cirrhose chez un tiers des patients cirrhotiques.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9273 Conclusion :
La survenue d’une hépatopathie
au cours de la grossesse rend la grossesse à risque. Les
médecins traitants ou spécialistes et les équipes obstétricales
qui assurent la surveillance régulière des femmes enceintes
doivent connaitre les principaux symptômes révélateurs de ces
maladies afin qu’il n’y ait pas de retard dans la prise en charge.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9286 126
Impact de la veinopathie portale
oblitérante de l’infection par le virus de
l’immunodéficience humaine (HIVOP)
L. Bauguion (1), J.-F. Mosnier (1), I. Archambeaud (1),
J. Gournay (1)
C. Hollande (1), V. Mallet (1), V. Verkarre (1),
B. Terris (1), H. Gouya (1), P. Sogni (1), S. Pol (1)
(1) Nantes.
(1) Paris.
Introduction :
La prise en charge et le traitement
des hépatites auto-immunes (HAI) ont été définis par l’étude
de Soloway (Gastroenterology 1972 ; 63 : 820-33) et celle
de Johnson (NEJM 1995 ; 333 : 958-63). Il y a eu depuis des
avancées : amélioration des critères diagnostiques (scores),
nouveaux marqueurs immunologiques, identification de
formes mixtes (overlap) et nouveaux traitements. L’objectif
de l’étude était de préciser les caractéristiques cliniques et
immunologiques, la nature, l’efficacité et la tolérance des
traitements chez les patients pris en charge pour une HAI, afin
d’apprécier l’évolution des pratiques.
Patients et Méthodes :
Etude rétrospective
monocentrique d’octobre 1994 à février 2013 de tous les
patients consécutifs initialement pris en charge pour une
HAI dans le service d’hépatologie du CHU de Nantes. Les
patients qui avaient été pris en charge et traités dans une autre
structure ont été exclus.
Résultats : 91 patients, dont 69 femmes, ont été inclus
avec un âge moyen de 49±20,5 ans. Lors du diagnostic,
41 patients étaient asymptomatiques. Pour 8 patients, un
facteur déclenchant a été évoqué : viral pour 2 patients,
médicamenteux pour les 6 autres. 77 patients avaient au
moins un auto-anticorps décelable (3 avaient seulement des
anticorps anti-SLA) et 14 patients n’en avaient pas. Parmi
eux, 4 ont secondairement développé des auto-anticorps. Une
ponction-biopsie hépatique a été réalisée chez 90 patients :
une hépatite d’interface a été observée chez 72 patients, un
infiltrat portal chez 78 patients et une cirrhose chez 13 patients.
Le score simplifié d’HAI était ≥ 6 (diagnostic probable) sans
intégrer les données histologiques chez 21 patients : tous
avaient des lésions d’hépatite chronique et 3 d’entre eux des
lésions biliaires correspondant à une forme mixte. 25 patients
avaient plus de 65 ans au moment du diagnostic : il s’agissait
le plus souvent de femmes (n = 23) et le score d’Ishak étaiet
significativement plus élevé (p<0,05). 17 patients avaient une
forme mixte : l’HAI était associée à une cirrhose biliaire primitive
chez 13 patients et à une cholangite sclérosante primitive chez
les 4 autres. Les patients avec une forme mixte étaient plus
souvent asymptomatiques (65 vs. 30%, p<0,05) et avaient
une atteinte histologique moins sévère (p<0,05). Le taux de
mortalité des 16 patients cirrhotiques était plus élevé (25% vs.
3%, p = 0.0011). 89 patients ont été traités : 74 initialement par
des corticoïdes et de l’azathioprine, associés à l’AUDC dans
29 cas. Parmi les patients traités, 85 ont reçu un traitement de
fond qui comprenait de l’azathioprine dans 53 cas, associé à
l’AUDC dans 14 cas, associé aux corticoïdes dans 16 cas. 9
patients ont reçu un traitement de fond alternatif (budésonide,
tacrolimus, ciclosporine, MMF) : intolérance à l’azathioprine
dans 5 cas, échec du traitement par corticoïdes et azathioprine
pour les 4 autres. Sur les 89 patients traités, 69 ont eu une
réponse complète initiale (ALAT < N), 10 ont eu une réponse
partielle initiale (ALAT < 2N), 3 n’ont pas répondu et les 7
autres ont été perdus de vue. Le taux de réponse globale était
de 50% à 3 mois, 63% à 6 mois, 73% à 12 mois. Après réponse
complète, le taux de rechute à 1 an, 2 ans, 3 ans et 4 ans était
respectivement de 20, 36, 40 et 46%. Le seul facteur prédictif
de rechute était le sexe féminin.
Conclusion : L’impact des progrès récents sur la prise
en charge des HAI semblait limité dans notre étude : 83% des
patients ont été traités par l’association corticoïdes-azathioprine
et seulement 10% ont reçu un traitement alternatif. Dans 1/4
des cas, la PBH pourrait être évitée. La réponse au traitement
peut être retardée (au delà de 6 mois). Des rechutes peuvent
être observées plus de 3 ans après rémission. Les HAI peuvent
survenir à tout âge : plus d’un quart des patients avaient plus
de 65 ans au moment du diagnostic. Le diagnostic d’HAI doit
être évoqué devant toute hépatite médicamenteuse ou virale
d’évolution prolongée ou en cas de rechute. L’absence d’autoanticorps ne doit pas faire rejeter le diagnostic d’HAI.
Introduction :
L’HIVOP est liée à une obstruction
de la microvascularisation hépatique, possiblement par
trouble de l’immuno-restauration responsable de la présence
d’anticorps (anti-protéine S notamment) à l’origine d’un état
prothrombotique. Le but de ce travail était de décrire sa
présentation clinico-biologique et son impact en terme de
morbidité.
Patients et Méthodes : Suivi prospectif
monocentrique (6,1 ans en moyenne) de 26 patients infectés
par le VIH-1 (12 ans d’infection ; nadir de CD4 de 180/
mm3, incluant six patients avec un antécédent d’infection
opportuniste, treize exposés à la zidovudine et vingt-quatre à la
didanosine) avec une HIVOP histologiquement prouvée.
Résultats :
Modes de révélation : cytolyse et/ou
cholestase (60%), hypertension portale symptomatique
(rupture de varices œsophagiennes -15%-, ascite -8%-,
cytopénie -8%-) ou non (15%), voire fortuit (8%).
Symptômes : hypoalbuminémie (≤35g/l) chez huit (31%),
thrombopénie (<150 000 plaquettes) chez quatorze (54%)
ou TP <70% chez deux (8%) ; varices œsophagiennes
chez 89%, toutes traités par ligature en prophylaxie primaire
ou secondaire. Une thrombophilie était présente chez
vingt-trois patients (88%) : déficit en protéine S (60%),
hyperhomocystéinémie (12%), résistance à la protéine C
activée, mutation hétérozygote du facteur V, mutation du
facteur II, et anticorps anti-phospholipides/anti-cardiolipine et
anticorps anti-cardiolipine isolés chez 4% chacun.
89% des IRM montraient au moins une anomalie
morphologique, dont un aspect unique en entonnoir du
segment IV chez cinq (26%), des nodules chez 47%, des
signes d’HTP chez 58%. Enfin, le tronc porte était normal
chez onze (58%), ses parois épaissies chez sept (37%) et une
thrombose portale présente chez quatre (21%) dont trois avec
cavernome. La valeur moyenne du fibroscan était de 8,3kPa.
Evolution : Aucune amélioration radiologique ni aucune
reperméabilisation des veines portes thrombosées malgré le
traitement anticoagulant prescrit chez huit patients. La moitié
des patients a présenté une rupture de VO, neuf patients
(35%) une ascite, huit (31%) une thrombose de la veine porte,
six (23%) une carence martiale et un (4%) une entéropathie
exsudative, incluant douze patients (46%) avec plusieurs
évènements et seulement onze (42%) n’ont présenté aucun
événement.
Deux tentatives de TIPS pour hémorragie digestive récidivante
ont échoué chez un patient. Quatre patients (15%) ont été
transplantés, dont un (25%) a récidivé l’HIVOP sur le greffon et
un patient est en attente de greffe.
Conclusion : L’HIVOP est une pathologie associée à
une morbidité élevée dominée par les complications de l’HTP.
Le possible trouble de l’immuno-restauration responsable de
l’obstruction veinulaire hépatique, l’absence d’efficacité des
anticoagulants pour reperméabiliser les thromboses portales
ou prévenir la récidive sur le greffon posent la question
d’alternatives thérapeutiques, notamment immunomodulatrices
précoces.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9180 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9464 127
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.107
Prise en charge des hépatites autoimmunes : étude monocentrique de 91
patients
POSTERS
P.106
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.108
P.109
Evaluation des effets d’un extrait de
Lycium chinense et de nutriments sur
les fonctions hépatiques : une étude
contrôlée, randomisée et menée en
double aveugle vs. placebo
Concentration hépatique en fer sur
l’hyperferritinémie dysmétabolique.
Est-elle augmentée ?
A. Castiella (1), E. Zapata (1), L. Zubiaurre (1),
J.-M. Alustiza (2), A. Iribarren (1), E. Salvador (2),
P. Otazua (3), F.-J. Fernandez Fernandez (4),
E. Elosegui (2), F. Mugica (2), A. Arriola (2), E. Utrilla (5),
J.-L. Cabriada Nuno (4), J. Emparanza (2)
F. Allaert (1)
(1) Dijon.
Introduction :
Objectifs. Le but de cet essai est
d’évaluer versus placebo l’amélioration des fonctions
hépatiques (objectif principal) induite par Han Hepa® (composé
d’extraits de plantes dont Lycium Chinense et de nutriments)
et d’évaluer les facteurs de risque cardiovasculaires pour
lesquels le métabolisme hépatique est impliqué (objectifs
secondaires). Cette étude est menée en association avec
les recommandations portées sur l’hygiène de vie et sur la
réduction de la consommation d’alcool.
Patients et Méthodes : Schéma de l’étude :
étude contrôlée, randomisée menée en double aveugle
versus placebo. Critères d’inclusion : patients âgés de plus
de 18 ans, présentant une augmentation des niveaux de
transaminases (ASAT et ALAT) deux fois supérieurs à la
valeur de référence. Critère d’évaluation principal : mesure
des valeurs plasmatiques des ASAT et des ALAT reflétant une
cytolyse hépatique. Critères d’évaluation secondaire : mesure
des niveaux de phosphatases alcalines, de cholestérol total,
HDL et LDL et des triglycérides. Les patients étaient suivis
pendant 12 semaines.
Résultats : 46 patients (24 dans le groupe Han Hepa®
(GHH) et 22 dans le groupe placebo (GPl) ) ont été inclus.
Après 12 semaines, les résultats montrent une diminution des
ALAT statistiquement supérieure dans le GHH que dans le
GPl : -44,3 ± 47,8 vs. -8,5 ± 65,4 (p = 0,0389), correspondant
respectivement à une réduction de 39,4% et 9,5% par rapport
aux valeurs de référence obtenues lors de l’inclusion, ces
réductions sont significatives pour le GHH (p<0,0001) et
non significative pour le GPl (p = 0,5465). Il est observé une
diminution d’au moins 50% des ALAT pour 41,7% des patients
du GHH versus 13,6% des patients du GPl (p = 0,03). Les
GGT diminuent de manière plus importante dans le GHH
que dans le GPl : -43,7 ± 73,4 vs. 15,5 ± 121,1 (p = 0,0525).
Concernant l’évolution des niveaux de phosphatases alcalines,
de cholestérol total, HDL et LDL et des triglycérides, aucune
différence significative n’a été observée entre les groupes et au
sein de chaque groupe.
Conclusion : En association avec les recommandations
portées sur l’hygiène de vie et spécialement sur la réduction de
la consommation d’alcool, Han Hepa® contribue à restaurer
significativement les fonctions hépatiques.
POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9126 (1) Mendaro, ESPAGNE; (2) Donostia, ESPAGNE; (3)
Mondragon, ESPAGNE; (4) Galdakao, ESPAGNE; (5)
Zarauz, ESPAGNE.
Introduction :
Près du 25% de la population dans
les pays occidentaux presentent le syndrome métabolique
(SM). L’hyperferritinémie (HF) est trés fréquente dans ces
patients. Il y a des études qui appuient que la HF entraîne une
concentration hépatique en fer elevée chez ces patients, mais
il y a a des doutes sur cette hypothése (1-3).
Patients et Méthodes :
Étude prospective de
132 patients consécutifs avec HF (> 200µg/L femmes ; >300
µg/L hommes) inclus dans un période d’un an. Le syndrome
métabolique a été défini par les critéres de l’IDF Epidemiology
Task Force Consensus (4). La concentration hépatique en fer
(CHF) a été déterminée para l’IRM de 1,5 Tesla (SIR method),
avec la sequence T1 (T1 weighted sequence) en phase et en
phase oposée, pour éviter la surestimation qui peut survenir en
cas de stéatose.
Résultats :
En 97 patients (80 hommes ; 17 femmes)
des 132, on a eu tous les paramètres pour déterminer la
présence du SM. 54 patients avaient des critéres du SM. L’age
moyenne était 55.77±11.95 dans le groupe SM et 50.27±8.10
dans le groupe sans SM.
La ferritine sérique moyenne était 610.04±298.51 (hommes)
et 554.77±355.95 (femmes) dans le groupe SM. Au total,
596.22±309.43. Dans le groupe sans SM, 662.54±284
(hommes), 462.6±207.91 (femmes), total 607±274.95. La
saturation de la transferrine moyenne était de 40.26±12.09
(hommes), 49.11±20.77 (femmes) dans le groupe SM. Au total
42.77±14.91. Dans le groupe sans SM, 48.92±8.88 (hommes),
53.8±4.60 (femmes), et au total 50.27±8.10.
On a obtenu la CHF par l’IRM dans 54 cas au total. Dans le
groupe SM (54/97 patients ; 44 hommes et 10 femmes), on
a eu la CHF en 27 hommes et 9 femmes (36 cas) ; la CHF
moyenne était 27.63±29.18 (hommes) et 28.44±18.31
(femmes). Au total 27.83±20.90.
Dans le groupe sans SM (43/97 patients ; 36 hommes, 7
femmes), on a eu la CHF en 13 hommes et 5 femmes (18 cas) ;
la CHF moyenne était 30.84±23.79 (hommes) et 39.2±23.79
(femmes). Au total 33.16±19.61.
En comparant les moyennes de CHF entre les deux groupes
(SM vs. non SM) -chi² de Pearson- on n’a pas trouvé des
différences significatives (p = 0.067).
Conclusion : Les patients présentant un SM avec HF
(hyperferritinémie dysmétabolique) ont une CHF moyenne
dans les valeurs normales et ne différent pas de celles des
patients sans SM avec HF.
Références : 1.-Chen LY, Chang SD, Sreenivasan
GM, et al. Dysmetabolic hyperferritinemia is associated with
normal transferrin saturation, mild hepatic iron overload, and
elevated hepcidin. Ann Hematol 2011 ; 90 : 139-43.
2.- Jézéquel C, Lainé F, Bardou-Jacquet E, Deugnier Y. Le
stock en fer de l’organisme est bien augmenté au cours de
l’hépatosidérose dysmétabolique. Etude cas-contrôle. Livre de
Résumés. JFHOD 2014 (Paris 20-23 Mars 2014) ; 278 : P. 382.
(http : //www.snfge.org/resumes/8475).
3.- Licata A, Nebbia ME, Cabibbo G, et al. Hyperferritinemia
is a risk factor for steatosis in chronic liver disease. World J
Gastroenterol 2009 ; 15 : 2132-2138.
4.-Alberti KG, Zimmet P, Shaw J ; IDF Epidemiology Task Force
Consensus group. The metabolic syndrome-a new world wide
definition. Lancet 2005 ; 366 : 1059-1062.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9107 128
P.111
Caractérisation de la fatigue chez
l’alcoolique chronique et effet du sevrage
Evaluation des apports en acides gras
omega 3 et omega 6 au cours de la
stéatose hépatique
(1) Nice.
Introduction :
L’impact de la fatigue sur la qualité
de vie chez l’alcoolique chronique (AC) est mal documenté.
Les buts de ce travail étaient de caractériser la fatigue chez
l’alcoolique chronique (AC), de la comparer à d’autres
pathologies digestives incluant le syndrome de l’intestin
irritable (SII) et l’hépatite chronique C (HCC), et d’évaluer l’effet
d’un sevrage de 7 à 15 jours.
Patients et Méthodes : Nous avons étudié
prospectivement 164 patients AC, 82 HCC, 42 SII et 45 sujets
sains. Le diagnostic d’AC était retenu sur les critères DSM-IV,
le SII sur les critères de Rome III, l’HCC sur la sérologie et
une virémie positive. Les sujets sains étaient asymptomatiques
et évalués à l’occasion d’une coloscopie de dépistage. Tous
les sujets complétaient des auto-questionnaires permettant
d’évaluer la sévérité de la fatigue (Fatigue Impact Scale),
l’anxiété et la dépression (Hospital Anxiety and Depression
Scale), et de la qualité de vie (SF-12). Chez les AC, les
paramètres étaient mesurés au début de leur hospitalisation et
pour 40 d’entre eux après 7 ou 15 jours de sevrage hospitalier.
Résultats : Comparé aux sujets sains, la fatigue avait
un impact important sur la qualité de vie des malades AC
(fatigue totale 52±39 vs. 15±5, p<0,01) avec un retentissement
prédominant sur le domaine psychosocial (24±20 vs. 6±5,
p<0,01), physique (15±10 vs. 4±4 p<0,01) et cognitif (12±10
vs. 4±4 p<0,01). Chez l’AC, l’anxiété (18±7 vs. 3±2, p<0,01) et
la dépression (17±9 vs. 2±4, p<0,01) étaient significativement
plus élevées que chez les sujets sains. La fatigue était corrélée
négativement à la durée de l’intoxication alcoolique (r = -0,23 ;
p = 0,002) mais pas à la quantité d’alcool consommée ou aux
paramètres biologiques hépatiques. La sévérité de la fatigue
était significativement plus prononcée chez les AC que chez
les malades atteints de SII (p = 0.04) ou d’HCC (p<0,01). La
réduction du score total de fatigue était significativement plus
marquée après 15 jours que 7 jours de sevrage (-27±42 vs.
-14±23, p = 0.04). Les scores d’anxiété et de dépression
diminuaient significativement dès 7 jours de sevrage puis
restaient stables. En revanche, la qualité de vie générale
mesurée par le SF-12 n’était pas modifiée significativement.
Conclusion : La fatigue a un impact important sur la
qualité de vie des malades AC. Son retentissement est plus
marqué qu’au cours du SII ou de l’HCC. Un sevrage de 7 à
15 jours diminue la sévérité de la fatigue sans la normaliser.
La sévérité de la fatigue est d’autant plus importante que la
durée de l’AC est courte. Ces données suggèrent l’intérêt du
sevrage précoce dans l’AC, afin que les malades puissent
mieux percevoir le bénéfice du sevrage sur l’amélioration de
la fatigue.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9232 O. Daboussi (1), L. Mouelhi (1), A. Bahlous (1),
S. Kheder (1), M. Salem (1), H. Ben Temime (1),
K. Jery (1), Y. Said (1), R. Dabech (1),
J. Abdelmoula (1), F. Houissa (1), T. Najjar (1)
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction : La stéatose hépatique non alcoolique
est reconnue comme un problème majeur de santé publique.
Il s’agit d’une affection multifactorielle où l’alimentation joue
un rôle essentiel. Certains aliments comme les acides gras
polyinsaturés (AGPI) et plus particulièrement l’oméga 3 et 6
semblent jouer un rôle primordial au cours de cette affection.
De ce fait, les apports alimentaires en cas nutriments pourraient
constituer une base thérapeutique de cette pathologie.
Buts du travail : Evaluer le niveau de consommation des AGPI
[l’acide linoléique (LA) ω6 et alpha-linolénique (ALA) ω3] chez
des patients atteints de stéatose hépatique par rapport à un
groupe témoin et comparer le niveau sérique de ces 2 AGPI
afin de rechercher l’existence d’une corrélation entre un apport
faible en AGPI et la survenue de stéatose hépatique.
Patients et Méthodes : Notre étude a inclus 30
patients ayant une stéatose hépatique non alcoolique dont le
diagnostic était basé sur l’échographie abdominale (groupe I)
et 30 témoins. Une analyse de l’enquête alimentaire de ces
patients a été réalisée au moyen du logiciel NUTRIPRO7. Un
dosage de l’oméga 3 (ALA) et oméga 6 (LA) a été réalisé chez
tous les patients.
Résultats :
La comparaison entre les deux groupes a
montré :
> Le tour de taille et l’index de masse corporelle étaient plus
élevés dans le groupe I par rapport au groupe II (p = 0,0001).
> Le syndrome métabolique a été retrouvé chez 16 patients
(53%) du groupe I avec une différence significative par rapport
au groupe II (p<0.001).
> Le profil lipidique était similaire dans les 2 groupes, sauf pour
le HDL qui était significativement plus faible dans le groupe I
(p = 0,005).
> La fréquence de consommation d’huile de mais était plus
élevée dans le groupe II par rapport au groupe I (p<0,0001).
> La fréquence de consommation des fruits oléagineux était
plus élevée dans le groupe II par rapport au groupe I (p = 0,04).
> L’apport en ALA était plus faible dans les deux groupes
n’atteignant pas la valeur optimale dans la majorité des cas.
> L’apport en LA était plus élevé dans le groupe II par rapport
au groupe I (p = 0,007).
> Le rapport LA/ALA était plus faible dans le groupe I par
rapport au groupe II (p = 0,042).
> Le dosage biologique de LA et ALa avait confirmé les
résultats de notre enquête alimentaire.
> En analyse univariée un rapport LA/ALA entre 5 et 12,5 était
un facteur de risque de survenue de stéatose hépatique avec
un Odds ratio de 4.
Conclusion :
Notre étude incite à insister au près
de nos patients sur l’intérêt de la diversification des sources
alimentaires des oméga 3 et des oméga 6, en particulier chez
les patients atteints de stéatose hépatique.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10027 129
POSTERS
T. Piche (1), D. Pishvaie (1), R. Anty (1), Y. Oreste (1),
R. Truchi (1), C. Carrere (1), A. Gazzera (1),
R. Dainese (1), E. Gelsi (1), A. Tran (1)
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.110
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.112
P.113
Augmentation sensible de la performance
diagnostique et pronostique d’un test de
fibrose hépatique par multiciblage
Analyse computérisée de la fibrose sur
la biopsie hépatique : corrélations avec
la pression portale, l’histologie et les
paramètres cliniques
P. Cales (1), J. Boursier (1), F. Oberti (1), V. Moal (1),
I. Hubert-Fouchard (1), S. Bertrais (1), G. Hunault (1),
M.-C. Rousselet (1)
(1) Angers.
(1) Genève, SUISSE.
Introduction :
Les tests non-invasifs de fibrose
hépatique ont été mis au point en France en 1997. Leur
principe est de faire un lien statistique entre des biomarqueurs
et une cible diagnostique. La cible diagnostique initiale était
la classification Metavir mais cette classification ordinale
en 5 stades était transformée en cible binaire, la fibrose
significative, du fait de la contrainte de la fonction statistique
utilisée, la régression logistique binaire. Cette méthode est
celle actuellement appliquée à tous les tests diagnostiques
reflétant une classification ordinale. Elle est performante mais
a l’inconvénient majeur de privilégier une cible diagnostique.
Or celle-ci peut être éloignée du stade du patient chez lequel
on applique le test ; d’autre part, l’intérêt de la cible peut
changer au cours du temps. Ainsi, au début des années 2000,
la fibrose significative était une cible diagnostique importante
pour l’hépatite C mais actuellement c’est la cirrhose. Le but de
notre étude était de mettre au point une nouvelle méthode pour
pallier l’inconvénient réductionniste d’une cible diagnostique
unique, pouvant s’appliquer à tout test diagnostique construit
d’après une classification.
Patients et Méthodes : 3247 patients ont été
inclus. 1688 patients avec hépatite C ont été inclus dans 2
populations diagnostiques : 1012 dans la population test et
676 dans la population de validation. La référence était le
stade F Métavir de la PBH. Nous avons inclus 1559 patients
avec hépatopathie de causes diverses dans une cohorte
pronostique ; la référence était la mortalité hépatique. Dans
ces 3 populations, nous avons évalué 11 biomarqueurs
disponibles dans les tests recommandés par la HAS. La
création d’un test multicible comportait les étapes suivantes :
1/ Construction de tests monocibles par régression logistique
binaire ciblés chacun sur chacune des 4 cibles Metavir
possibles (F≥1, F≥2, F≥3, F = 4). 2/ Parmi les 4 tests obtenus,
3 avaient une prédiction indépendante pour différents niveaux
de fibrose mais avec interaction significative entre eux. 3/ C’est
pourquoi nous avons scindé ces tests en différentes portions
en utilisant les classifications en stade de fibrose issues des
scores numériques (0 à 1). 4/ La comparaison statistique
des performances de classification permettait de choisir les
portions de tests les plus performantes pour chacun des 3
tests monocibles. On obtenait ainsi une classification unique
à 6 classes de fibrose d’un test multicible par fusion de ces 3
portions de tests monocibles.
Résultats :
POSTERS
L. Spahr (1), N. Goossens (1), S. Restellini (1),
S. Clément (1), L. Rubbia-Brandt (1)
Dans la population test, la performance
diagnostique (% de bien classés) du test multicible était
de 92,7% vs.. 87,6% (p<0,001) pour le test monocible de
référence recommandé par la HAS. L’amélioration du spectre
de performance était étendue à tous les stades F sauf F0 :
ainsi pour la cirrhose, la sensibilité était de 91,3% vs. 87,7%
(test multicible vs. monocible, p<0,05) et la valeur prédictive
positive était de 96,0% vs. 79,2% (respectivement, p<0,001).
Dans la population de validation, le test multicible avait une
performance diagnostique de 88,2% vs. 83,6% (p<0,001) pour
le test monocible. Dans la cohorte, le test multicible avait une
meilleure valeur pronostique pour la mortalité hépatique, en
particulier entre les classes F3/4 et F4 (p<0,001) que le test
monocible de référence (p = 0,003).
Conclusion : La valeur diagnostique ou pronostique
d’un test de fibrose hépatique peut être très significativement
augmentée par multiciblage. Le spectre de performance parmi
les stades F est significativement amélioré en particulier pour
la cirrhose. Cette nouvelle technique peut être appliquée à tout
test diagnostique construit d’après une classification.
Introduction : La fibrose hépatique joue un rôle
prépondérant dans le développement de l’hypertension
portale. Dans les maladies chroniques du foie, l’évaluation
de cette fibrose est importante tant sur un plan diagnostic
que pronostic. La détermination du gradient de pression porto
sus-hépatique (GPH) permet de mesurer la pression portale
en pratique clinique. Le but de cette étude était de déterminer
une valeur seuil de densité de fibrose hépatique associée à
la présence d’anomalies cliniques, biologiques, histologiques
et élastométriques (Fibroscan, FS), chez des patients atteints
de maladie chronique du foie adressés pour une biopsie
hépatique par voie transjugulaire.
Patients et Méthodes :
Nous avons inclus
86 patients (cirrhose 67%, d’origine alcoolique 61%, virale
C 25%, mixte 14%, score de MELD 15.4 + 6, avec ascite :
45%, et un GPH de 19 + 5.4 mmHg), ainsi que 9 sujets sains
donneurs vivants de foie. La biopsie hépatique (obtenue par
voie transjugulaire avec un TJL-101-ET needle set Cook)
était colorée au picrosirius (fibres collagènes) puis la densité
de fibrose (DF) (%fibrose/surface totale analysée) était
déterminée.
Résultats : La DF était plus élevée chez les patients
que chez les sujets sains (7.8% vs. 1%, p<0.001), et chez les
patients avec maladie alcoolique du foie que chez les patients
avec HCV (9% vs. 4.9%, p<0.01) Tableau : corrélation de la DF
avec les paramètres étudiés
Variable
GPH (mmHg)
FS (kPa)
Score MELD
DF basse
(<4.8%)
DF haute
(>4.8%)
13.2
17.8
0.01
18
40
0.04
P value
13
18
0.01
Présence d’ascite
37%
63%
0.04
Cholestase (histo)
23%
61%
0.01
Ballonisations (histo)
26%
54%
0.02
Stéatose (histo)
43%
34%
0.81
L’analyse multivariée révélait que seul le GPH était associé à
la DF (OR 1.3 par unité d’élévation du GPH, 95 CI [1.1-1.7],
p = 0.009).
Conclusion :
Chez des patients avec maladie
chronique du foie d’origine alcoolique et virale C, la DF mesurée
sur la biopsie hépatique après coloration au picrosirius et
assistée par ordinateur est corrélée à la pression portale, à
l’élastométrie, et à des lésions histologiques. Une valeur seuil
de 4.8% de DF discrimine deux groupes de patients avec des
caractéristiques distinctes.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9081 Remerciements, financements, autres :
Groupes multicentriques (tests de fibrose 12 & 17, ANRS HC
23).
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9852 130
P.115
NAFLD (non alcoolic fatty liver disease) : la
rigidité artérielle est corrélée à la sévérité
de la fibrose hépatique
Thrombose porte non tumorale chez le
cirrhotique : efficacité et profil de sécurité
de l’anti-coagulation
S. Taharboucht (1), F. Hamrour (1), A. Mammeri (1),
A. Hatri (1), R. Guermaz (1), F. Kessal (1),
O. Hocine (1), S. Zekri (1), M. Brouri (1)
M. Bejaoui (1), D. Trad (1), A. Ouakaa-Kchaou (1),
N. Bibani (1), H. Elloumi (1), A. Kochlef (1),
D. Gargouri (1), J. Kharrat (1)
(1) Alger, ALGÉRIE.
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction : Le pronostic de la stéatose hépatique
non alcoolique n’est pas seulement lié au risque de fibrose
hépatique bien connu, mais aussi au risque d’accidents
cardiovasculaires suggéré par certaines études. La rigidité
artérielle est un des marqueurs puissants de la maladie
athéromateuse. L’objectif de notre travail est de rechercher un
lien entre la rigidité artérielle et la fibrose hépatique chez des
patients non diabétiques.
Introduction : La thrombose portale (TP) lorsqu’elle
Patients et Méthodes :
Patients et Méthodes :
Résultats : L’élasticité hépatique moyenne des 95
patients (51 femmes, 44 hypertendus, 06 NASH (6,31%), âge
49,76±9,6 ans, BMI 29,7±3,7 kg/m², tour de taille 101,4±7,7 cm,
glycémie 0,95 ± 0,15 g/l) était de 5,67±1,91kp (Fibrose 9,5%).
La VOP moyenne était de 10,92±3,22 m/s (rigidité 57,9%),
plus accélérée chez les patients avec fibrose hépatique que
chez les patients sans (14,7±1,3 vs. 10,2 ±0,3, P<0,0001). Une
corrélation était notée entre la VOP et l’élasticité hépatique
(r : 0,349 p <0,001) ; celle ci restait présente même après
ajustement selon l’âge et la pression artérielle systolique,
chez les patients non hypertendus (p = 0,002) et chez les
hypertendus non traités (P = 0,025), par contre absente chez
les hypertendus traités (P = 0,181) .
Conclusion :
La fibrose hépatique évaluée par
fibroscan est étroitement liée à la rigidité artérielle témoin du
risque cardiovasculaire potentiel et indépendant des patients
« NAFLD ».
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9094 Il s’agit d’une
étude rétrospective descriptive colligeant tous les patients
cirrhotiques ayant développé une TP (Janvier 2002- Mai 2013).
Un traitement anticoagulant était instauré systématiquement
chaque fois qu’il existe un état prothrombotique sévère ou une
extension vers les vaisseaux mésentériques. Il a été discuté au
cas par cas dans les autres situations. Les patients ayant un
carcinome hépatocellulaire (CHC) au moment ou précédent le
diagnostic la TP ont été exclus. Le diagnostic de TP ainsi que le
suivi de la reperméabilisation ont été réalisés par échodoppler,
angio-TDM et/ ou angio-IRM.
Les données ont été saisies sur le logiciel SPSS 21 et
analysées selon le test khi 2 de Pearson et le test de Student.
Une association de variables était considérée comme
statistiquement significative si p < 0.05.
Résultats : Au cours de la période d’étude, les dossiers
des 548 cirrhotiques hospitalisés ont été étudiés. Au total, 41
patients ayant une cirrhose non dégénérée avec TP ont été
inclus. L’âge moyen était de 55,7 ans et le sex-ratio (H/F) de
1,05. Le délai d’évolution moyen de la cirrhose au moment du
diagnostic de la TP était de 15,3 mois et la durée moyenne de
suivi de 26,4 mois.
Vingt-trois patients (56%) ont reçu un traitement anticoaguant.
Une reperméabilisation a été obtenue chez 16 patients traités
(69,5%) et 5 patients non traités (55,8%) avec une différence
significative (p = 0.008). Celle-ci était complète chez 30,4%
des patients traités mais pas chez les patients non traités.
Tous les patients traités durant 12 mois ou plus (n = 12) ont
eu une reperméabilisation complète de leur TP. En revanche,
chez les 11 patients traités pendant moins de 6 mois une
reperméabilisation est obtenue dans 36,3 % des cas (n = 4)
dont un patient a vu sa thrombose réapparaitre au cours du
suivi et ce en dehors d’un contexte de thrombophilie.
En analyse univariée les facteurs associés à la
reperméabilisation étaient le caractère partiel de la TP
(p = 0.027) et le traitement initié dans les 7 jours (p = 0.005).
En analyse multivariée seul ce dernier paramètre était corrélé
à la reperméabilisation.
Les patients, chez qui une reperméabilisation a été
obtenue, ont développé moins de complications liées à
leur hépatopathie (hémorragie liée à l’hypertension portale,
ascite et encéphalopathie hépatique) au cours de la période
de suivi, mais cette différence n’était pas statistiquement
significative (p = 0,06). Au cours de la période du suivi, un cas
d’hémorragie digestive et 2 cas d’hémorragie extra-digestive
(épistaxis) probablement liés au traitement anticoagulant ont
été recensés. Le délai moyen de survenue d’une complication
hémorragique était de 1,7 mois. Aucun facteur n’était corrélé à
la survenue d’hémorragie digestive. Aucun décès secondaire
au traitement anticoagulant n’a été déploré.
Conclusion : D’après les résultats de cette étude,
l’instauration d’un traitement anticoagulant chez les
cirrhotiques ayant une TP semble être une approche à la fois
sûre et efficace avec une recanalisation partielle ou totale de la
veine porte chez 55 % des patients. Résultats à confirmer par
d’autres travaux à plus grande échelle.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9065 131
POSTERS
Il s’agit d’une étude
prospective. Ont été enrôlés des patients non diabétiques
(glycémie à jeun <1,26g/l) avec stéatose hépatique
diagnostiquée par échographie. Ils ont eu une mesure de
l’élasticité hépatique valide (8/10) par fibroscan® (fibrose :
élasticité hépatique ≥8kp) et de la vitesse de l’onde de pouls
(VOP) par tonomètre d’aplanation (Shygmocor®) (rigidité
artérielle VOP ≥10m/s).
n’est pas tumorale, est considérée à la fois comme un
événement peu fréquent et péjoratif dans l’histoire naturelle
de la cirrhose. Instaurer un traitement anticoagulant constitue
une approche, certes non consensuelle, mais fréquemment
utilisée. Nous nous proposons dans ce travail d’étudier le profil
de sécurité et d’efficacité de l’anticoagulation dans une série de
cirrhotiques ayant une TP non néoplasique.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.114
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.116
P.117
Cirrhose compliquée de thrombose porte
sans carcinome hépatocellulaire : apport
des anti-coagulants
Devenir de la thrombose aiguë de la veine
porte sous traitement anti-coagulant : à
propos de 42 patients
R. Ouldgougam (1), S. Faraoun (1), Y. Chikhi (1),
A. Guesmia (1), S. Haffaf (1), F. Lounes (1),
N. Zemmouchi (1), N. Aliarous (1), S. Cheraitia (1),
M. Djelali (1), S. Aityounes (1), F. Amir (1),
S. Berkane (1), M. Lahcene (1), H. Asselah (1)
R. Ouldgougam (1), S. Faraoun (1), S. Haffaf (1),
A. Guesmia (1), Y. Chikhi (1), F. Lounes (1),
N. Zemmouchi (1), N. Aliarous (1), S. Cheraitia (1),
M. Djelali (1), S. Berkane (1), M. Lahcene (1),
H. Asselah (1)
(1) Alger, ALGÉRIE.
(1) Alger, ALGÉRIE.
Introduction :
Introduction : Un consensus est actuellement établi
pour un traitement anticoagulant précoce des patients atteints
de thrombose aiguë de la veine porte. Le bénéfice à court
terme est bien établi, malgré le manque d’essais randomisés.
Le but de cette étude est de préciser le devenir des patients à
moyen terme.
La survenue d’une thrombose de la
veine porte (TVP) chez un patient cirrhotique peut aggraver la
détérioration de la fonction hépatique et l’hypertension portale,
et augmenter la morbidité et la mortalité, notamment en posttransplantation hépatique.
Le but de notre étude est d’évaluer l’efficacité et la tolérance
des anticoagulants chez les patients avec cirrhose sans
cancer, en particulier le carcinome hépatocellulaire (CHC).
Patients et Méthodes :
De janvier 2008 à
juin 2014, 94 parmi 345 patients cirrhotiques consécutifs
avaient une thrombose porte (27.2%). 67 patients avaient un
carcinome hépatocellulaire et étaient exclus de l’étude (19.4
%). Nous avons retenu 27 patients cirrhotiques atteints de
thrombose porte sans CHC (7.8 %). La présence, l’extension
et le caractère cruorique de la TVP étaient confirmés par un
angioscanner et/ou une IRM. Le bilan complet de thrombophilie
était effectué chez les patients de stade A ou B de CHILDPUGH. Après le consentement éclairé, 19 patients ont reçu
un traitement anticoagulant (HBPM puis antivitamine K). En
cas de saignement des varices œsogastriques, un traitement
endoscopique est entrepris jusqu’à éradication des varices.
Résultats : Notre étude a comporté 11 hommes et 16
femmes (sex ratio = 0.68) avec un âge moyen de 48.4 [3781] ans. Le diagnostic de cirrhose était déja connu chez 14
patients (52%), et les manifestations cliniques de la TVP ont
révélé la cirrhose chez 13 patients (48%). Les circonstances
diagnostiques de la TVP étaient : découverte à l’échographie
de surveillance (n = 9), complications de l’HTP (n = 9),
douleur abdominale aiguë (n = 6) et un tableau d’ischémie
mésentérique intestinale aigue (n = 3). 12 patients avaient
présenté au moins un facteur prothrombotique (44.4%).
Durant la période du suivi, de 29 +/- 7.56 [21 - 62] mois, le
traitement anticoagulant a permis l’obtention d’une perméabilité
complète du système veineux portal chez 12 patients (63.1 %)
à la fin de l’étude. Nous avons noté l’absence d’aggravation de
la maladie hépatique chez les patients traités par anticoagulant
par rapport aux patients non traités (10.5% vs. 75%, p <
0.001 ; une décompensation ascitique minime facilement
traitée par les diurétiques, une décompensation hémorragique
et aucune neuropsychique). De même, nous avons enregistré
amélioration du score CHILD d’au moins 2 points (52.6%
vs. 0%, p< 0.0001). Aucun effet secondaire significatif des
anticoagulants n’a été observé durant le traitement.
Conclusion :
POSTERS
Chez les patients cirrhotiques avec
thrombose porte et sans CHC, le traitement anticoagulant est
efficace et bien toléré. Notre étude montre une amélioration du
pronostic à court et à long terme des patients.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9564 Patients et Méthodes : Notre étude, unicentrique
et prospective, a inclus 42 patients consécutifs (16 hommes
et 26 femmes) atteints de thrombose aiguë de la veine porte
(ou de ses branches gauche ou droite), et recrutés entre
janvier 2008 et juin 2014. Le diagnostic a été confirmé sur les
données de l’echodoppler et/ou de l’angio-scanner abdominal.
Un facteur de risque local a été identifié chez 26 % des patients
et un ou plusieurs facteurs généraux dans 69% des cas. Tous
les patients ont bénéficié d’un traitement anticoagulant (HBPM
relayée par un antivitamine K). Les patients avaient un suivi
régulier clinique et morphologique (à 1 mois puis chaque
3 mois). L’extension de la thrombose et la recanalisation
étaient évaluées par un radiologue expert.
Résultats :
Le délai moyen entre le début des
symptômes et le diagnostic a été de 22± 14.81 [1 - 53] jours ;
et il a été de 5 [1 - 36] jours entre le diagnostic et le début
du traitement. La douleur abdominale aiguë a été le maitre
symptôme (95 %), et un tableau d’infarctus mésentérique a été
enregistré chez 8 patients (19 %).
Sous anticoagulants, une amélioration clinique (disparition de
la douleur, de la fièvre et amélioration de l’état général) a été
obtenue dans tous les cas, y compris les patients en échec de
reperméabilisation. Le taux de reperméabilisation complète à
6 mois de traitement anticoagulant a été de 59.5 % (n = 25).
Après un suivi moyen de 31.7 [11 - 69] mois, la perméabilité
du système veineux portal a été maintenue dans tous les cas
aprés la reperméabilisation complète à 6 mois ; il n’y avait
aucune récidive thrombotique ou d’incidence d’hémorragie liée
à l’HTP. Aucun effet grave ou décès lié aux anticoagulants n’a
été enregistré durant le traitement. Deux facteurs d’échec de
la reperméabilisation ont été identifiés, il s’agit de : la présence
de l’ascite et l’atteinte thrombotique de la veine splénique.
Chez les patients en échec de reperméabilisation (n = 17), des
varices œsophagiennes ont été dépisté chez 47 % des patients
(n = 8) dans un délai moyen de 8 [6 - 13] mois, avec la survenue
d’une décompensation hémorragique chez un patient.
Conclusion : Notre étude confirme l’efficacité du
traitement anticoagulant à moyen et à long terme chez
les patients avec thrombose aiguë de la veine porte.
L’obtention d’une reperméabilisation complète constitue un
facteur pronostique majeur en prévenant la constitution de
l’hypertension portale.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9574 132
P.119
Thrombose du système porte d’origine
extra-hépatique : à propos de 90 cas
Profil morphologique des lésions
obstructives du syndrome de Budd-Chiari
S.-A. Faraoun (1),
M.-A. Boudjella (1),
R. Oueldgougam (1), N. Benidir (1), N. Guessab (1),
N. Afredj (1), N. Debzi (1), S.-E. Bendib (1)
S.-A. Faraoun (1), M.-A. Boudjella (1), N. Afredj (1),
N. Benidir (1), N. Debzi (1), S.-E. Bendib (1)
(1) Alger, ALGÉRIE.
Introduction :
Les thromboses veineuses du
système porte sans cirrhose représentent la deuxième cause
d’hypertension portale dans le monde. Grâce aux progrès de
la biologie moléculaire, son enquête étiologique permet de
retrouver une cause dans la majorité des cas. Cette étude a
pour buts d’étudier le profil morphologique et les étiologies des
thromboses veineuses portes (TVP) d’origine extra-hépatique.
Matériels et Méthodes : Etude prospective
unicentrique qui a portée sur 90 patients recrutés de 2008
à 2013 (âge moyen : 39 ans, hommes : 52, ancienneté
moyenne des symptômes : 9 mois). Une écho-Doppler et
un scanner multidétecteurs en technique multiphasique ont
été systématiquement réalisés. Le diagnostic de thrombose
récente était retenu à l’écho-Doppler devant la présence
d’un matériel échogène dans la lumière d’un vaisseau du
système porte et donnant un aspect hypodense au scanner
post contraste. La forme ancienne était définie par la présence
d’un cavernome porte et/ou d’une involution veineuse. L’étude
histologique a montré une architecture hépatique conservée,
sans signes de nécrose ni de fibrose significative (> F1) chez
tous les patients. Le bilan étiologique à comporté : une FNS,
une biologie moléculaire, une biopsie ostéomédullaire, un
dosage des protéines S et C, de l’antithrombine et des facteurs
de coagulation, le bilan du SAPL, le bilan de la maladie
cœliaque, une homocystéinimie et une cytométrie de flux.
Résultats :
Les formes chroniques et les formes
aigües de TVP étaient notées dans respectivement 69%
et 31 % des cas. Les prévalences des différentes formes
topographiques étaient : tronc porte (89%), branches
portales (78%), veine mésentérique supérieure (51%), veine
splénique (44%), thrombose extensive mésentérico-splénoporte (30%). Les signes morphologiques associés étaient :
dérivations porto-caves (60%), cavernome porte (57%),
cholangiopathie portale (21%), infarctus intestinal (7%). Les
syndromes myéloprolifératifs (SMP) et les déficits en facteurs
de coagulations (DFC) étaient les causes les plus fréquentes
(SMP : 38%, DFC : 29%, mutation Jak 2 : 25%, Résistance
protéine C activée : 19%, MC : 12%, SAPL : 9%, facteur V
Leiden : 5%, maladie de Behçet : 2,4%). Un facteur de risque
locorégional a été noté chez 40 % des patients.
Conclusion :
Dans notre étude, la TVP était de
diagnostic souvent tardif. Elle était fréquemment associée
à d’autres atteintes du système porte. Ses complications
ischémiques étaient rares. Les SMP et les états
d’hypercoagulabilité étaient les étiologies les plus fréquentes.
(1) Alger, ALGÉRIE.
Introduction : Evaluer par l’échographie Doppler, le
scanner multibarettes et l’IRM la nature des lésions obstructives
du syndrome de Budd Chiari (SBC), leur topographie et leur
ancienneté.
Matériels et Méthodes :
Etude prospective,
unicentrique d’une série de 176 patients atteints de SBC primitif
(101 femmes, 75 hommes, sex-ratio : 0.74). L’âge moyen
était de 33 ans (extrêmes : 12 à 70 ans). Les formes aigües,
subaigües et chroniques étaient notées dans respectivement
6.3%, 16.5% et 77.2%. Le protocole en imagerie de contraste
était multiphasique incluant une phase artérielle, portale et
deux phases tardives. Le diagnostic du SBC a été retenu
devant la mise en évidence d’une occlusion des veines
hépatiques et/ou de la veine cave inférieure rétro-hépatique
sous forme d’une thrombose et/ou d’une sténose visualisés à
l’échographie Doppler et/ou au scanner et/ou à l’IRM.
Résultats : L’atteinte des VH était constante (100%).
Elle était associée à une atteinte de la VCI chez un tiers des
patients (29%). Une occlusion concomitante des trois VH était
observée chez 156 patients (89%). Les lésions thrombotiques
ont représenté 96% des cas. Celles-ci étaient associées
à des sténoses chez un tiers des patients (34%). Les taux
respectifs de thrombose de la VH droite, médiane et gauche
étaient de 85%, 82% et 63%. Le caractère ancien des lésions
thrombotiques a été noté dans 92% des cas. Les sténoses
étaient monotronculaires chez plus de la moitié des patients
(57%). Dans ces cas, elles étaient le plus souvent localisées
au niveau de la VH gauche (83%), de type court (82%) et de
siège ostéal (85%). Les lésions obstructives de la VCI étaient
de nature thrombotique chez Ÿ des patients (74.51%) et de
type sténotique chez le œ restant.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.118
Conclusion : Dans notre étude, l’évaluation du SBC
primitif par l’écho-Doppler, l’IRM et le scanner en technique
multiphasique a permis de noter que les lésions obstructives
des veines hépatiques étaient constantes et correspondaient
dans la majorité des cas à des thromboses tritronculaires
anciennes et étendues à la veine cave inférieure dans un tiers
des cas.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9383 POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9384 133
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.120
P.121
Hypertrophie importante du segment I du
foie : un signe hautement spécifique du
syndrome de Budd-Chiari
Impact à long terme des maladies
vasculaires hépatiques des transplantés
rénaux
S.-A. Faraoun (1), M.-A. Boudjella (1), N. Afredj (1),
N. Debzi (1), N. Benidir (1), S.-E. Bendib (1)
A. Vallet-Pichard (1), L. Meunier (1), V. Verkarre (1),
B. Nalpas (1), V. Mallet (1), F. Carnot (1),
H. Fontaine (1), C. Legendre (1), S. Pol (1)
(1) Alger, ALGÉRIE.
(1) Paris.
Introduction : Le Syndrome de Budd Chiari (SBC)
est souvent à l’origine d’une hypertrophie du segment I, elle
même liée aux caractéristiques anatomiques des veines
de drainage de ce segment qui se terminent directement
en amont de l’ostium des principales veines sus hépatiques
(Vs.H). Ainsi, elles arrivent à créer des anastomoses avec
la circulation collatérale intra-hépatique, ce qui leur confère
un rôle protecteur du foie. Cette étude a pour buts d’évaluer
la prévalence de l’hypertrophie du segment I dans le SBC
et d’apprécier ses performances dans le diagnostic de cette
affection.
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude
prospective et unicentrique qui a inclue, de 2008 à 2013,
176 patients atteints de SBC primitif [âge moyen : 33 ans,
hommes : 75, Formes cliniques : chronique (77,2 %), forme
subaigüe (16,5%), forme aigüe (6,3%) ]. Le diagnostic de
SBC a été retenu devant une occlusion des Vs.H et/ou de la
VCI rétro-hépatique sous forme d’une thrombose et/ou d’une
sténose et/ou d’un cordon fibreux visualisés à l’écho-Doppler
et/ou à l’imagerie de contraste multiphasique. L’hypertrophie du
segment I était classé, en minime (30 à 40 mm), modérée (40 à
50 mm) et importante (>50 mm). Les valeurs diagnostiques ont
été calculées par comparaison de groupe de SBC à un groupe
témoin de 176 patients porteurs d’hépatopathies chroniques
cirrhogènes, non vasculaires.
Résultats : La prévalence de l’hypertrophie du
segment I dans le groupe SBC et dans le groupe témoin était
respectivement de 86% et 10.2%. Les tailles moyennes étaient
respectivement de 54 mm (extrêmes : 35 mm - 115 mm) et
42 mm (extrêmes : 35 mm - 55 mm). Les valeurs respectives
de la spécificité et de la sensibilité de l’hypertrophie du segment
I dans le diagnostic de SBC étaient de 89.8% et 84.1%. En cas
d’hypertrophie importante, la spécificité était de 98%.
Conclusion : Notre étude a montré que l’hypertrophie
importante du segment I est un signe hautement spécifique
du SBC. De ce fait, sa découverte doit conduire à un examen
attentif des Vs.H.
POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9381 Introduction : La péliose et l’hyperplasie nodulaire
régénérative (HNR) sont des maladies vasculaires hépatiques
rares, d’étiologies incertaines, observées notamment chez les
transplantés rénaux (TR). Le but de cette étude était de décrire
leur histoire naturelle et leur impact à long terme sur la morbimortalité des TR.
Patients et Méthodes : Inclusion rétrospective
de 32 patients TR ayant une maladie vasculaire du foie
histologiquement prouvée 5,7 ans en moyenne après la greffe
rénale.
Analyse des évolutions histologique et clinique de ces patients
et comparaison de la survie médiane des patients et greffons
à un groupe contrôle de TR sans maladie vasculaire du foie.
Résultats : A l’inclusion, 17 patients (40,6%) avaient une
HNR et 19 (59,3%) une péliose, dont 4 avec les 2 atteintes
histologiques. Six pour cent des patients avaient des anomalies
cliniques, 87,5% des anomalies biologiques et 56,2% des
signes d’hypertension portale au moment du diagnostic. La
coloration négative de Whartin-Starry (n = 32) ne suggérait
pas d’infection bactérienne active et l’absence de l’ARN 16S
spécifique intra-hépatique réalisé par PCR sur 10 biopsies
hépatiques éliminait une infection par Bartonella Henselae.
Trois quart des TR avec maladie vasculaire hépatique avaient
une infection virale B ou C associée (contre moins d’un quart
habituellement).
Au cours du suivi, 24 des 32 patients (75%) ont eu une au moins
une 2ème biopsie hépatique après un délai moyen de 8,4 ans :
5 des 9 HNR restaient stables, 2 évoluaient vers une cirrhose
septale incomplète et 2 (patients co-infectés par le VHB et le
VHC) évoluaient vers une cirrhose ; la péliose régressait chez
13 des 15 patients (86,7%) mais aucun d’entre eux n’avait un
foie normal, (HNR ou HNR puis une sclérose hépato-portale ou
hépatites chroniques virales). Enfin, un doute persistait entre
HNR et cirrhose macronodulaire secondaire à une hépatite B
ou à une hépatite C chez 2 patients.
Au plan clinique, 69% des patients ont eu des symptômes
d’hypertension portale, 28,1% une encéphalopathie hépatique
(tous avaient des comorbidités hépatiques) et 12,5% un
carcinome hépatocellulaire, dont 1 patient sans comorbidité
hépatique. Une anastomose chirurgicale porto-cave chez 3
patients (9,5%) ou un TIPS chez 2 (6,2%) pour hémorragie par
rupture de VO incontrôlée ou ascite réfractaire ont entrainé une
EH porto-cave et le décès de 4 patients. Six patients (18,75%)
ont eu une transplantation hépatique pour hypertension portale
non cirrhotique.
Pendant un suivi moyen de 16,3 ans, 9 des 32 patients (28,1%)
sont décédés, 4 décès (15,5%) étant directement liés à la
maladie vasculaire du foie.La survie médiane des patients et
des greffons était comparable entre le groupe avec maladie
vasculaire du foie et le groupe contrôle, mais si HNR et péliose
étaient séparées, la mortalité était significativement plus
fréquente dans le groupe HNR que dans le groupe péliose, qui
avait une survie similaire au groupe contrôle.
Conclusion : Les maladies vasculaires du foie sont
rares chez les patients transplantés rénaux et leur origine n’est
pas claire. Elles impactent la morbidité hépatique mais seule
l’HNR semble augmenter la mortalité. En cas d’hypertension
portale non cirrhotique du transplanté rénal, la transplantation
hépatique doit être préférée à l’anastomose porto-cave,
chirurgicale ou par TIPS.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9378 134
P.123
Le micro ARN-122 : un marqueur potentiel
du carcinome hépatocellulaire sur
cirrhose d’origine alcoolique
Comparaison clinique et épidémiologique
des cholangiocarcinomes intra-hépatiques
développés chez les patients au foie de
fibrose sévère vs. foie de fibrose modérée
ou non fibreux
H. Houchi (1), V. Dejour (1), R. Buttolo (1),
H. Bouhlal (1), M. Naassila (1), E.-D. Nguyen-Khac (1)
(1) Amiens.
Introduction : Les micro ARN (miR) interviennent
dans la régulation post transcriptionnelle des gènes. Les
miR-495 et miR-122 seraient impliqués dans les mécanismes
de carcinogénèse hépatique. Nous avons étudié miR-495
et miR-122 in vitro et chez des patients ayant un carcinome
hépatocellulaire (CHC) développé sur une cirrhose alcoolique.
Patients et Méthodes : Une détermination
relative des taux de miR était réalisée par RT-PCR (i) sur
deux modèles cellulaires de CHC (HepG2 et HUH7), puis (ii)
dans quatre groupes de patients : CHC sur cirrhose alcoolique
(n = 30), Cirrhose sans CHC (n = 20), Fibrose alcoolique
(n = 20), et témoins sains (n = 20). Une ANOVA à un facteur
était utilisée pour comparer les taux de miR dans les sérums.
Résultats : miR-495 n’était pas sécrété à des quantités
détectables dans les milieux de culture ni dans le sérum de
patient et ne constitue donc pas un marqueur non-invasif de
CHC. Inversement, miR-122 était détectable dans les milieux
de culture de cellules HepG2 et HUH7. Comparativement à la
lignée HUH7, la lignée HepG2 présentait spontanément des
taux de miR-122 de 1.6 à 2.4 fois plus élevés. La réponse à
un agent inhibiteur intracellulaire de la prolifération (SLAMF3)
n’a aucun effet sur le taux de miR-122 de la lignée HUH7, alors
que le même traitement se solde par l’inhibition de la sécrétion
de miR-122 par la lignée HepG2.
Les taux sériques de miR-122 dans nos quatre populations
CHC, Cirrhose, Fibrose et Témoins, étaient respectivement
à : 0.036±0.008 ; 0,012±0.002, 0,016±0.002 ; 0.002±0,001
(exprimés en x1.6x108 copies/µl) (ANOVA F (3,87) = 7.6 ;
p<0.001). L’analyse post-hoc montrait des taux de miR122 plus élevés dans le groupe CHC versus tous les autres
groupes Cirrhose, Fibrose et Témoins sains (respectivement
p = 0.006, p = 0.013, p<0.001). Il n’y avait pas de différence
entre les groupes Cirrhose et Fibrose (p>0,05).
Conclusion :
In vitro, miR-122 est spontanément
sécrété par les cellules HepG2 et HUH7. Sans effet sur la lignée
HUH7, un inhibiteur intracellulaire de la prolifération inhibe la
sécrétion de miR-122 dans la lignée HepG2. Le miR-122 est
significativement associé au carcinome hépatocellulaire sur
cirrhose alcoolique, et pourrait être un biomarqueur sérique du
CHC sur cirrhose alcoolique.
Remerciements, financements, autres :
Remerciements à la Biobanque de Picardie.
G. Ouziel (1), B. Bancel (1), J.-Y. Mabrut (1),
P. Merle (1)
(1) Lyon.
Introduction : Le cholangiocarcinome intrahépatique
(ICC) est une pathologie peu fréquente (< 10% des
cholangiocarcinomes) de mauvais pronostic. Les facteurs
de risques connus sont toutes les causes d’inflammation
biliaire chronique et les hépatopathies chroniques quelqu’en
soit l’étiologie. L’objectif de cette étude rétrospective était de
comparer les caractéristiques épidémiologiques et le pronostic
des ICC développés sur foie peu ou pas fibreux par rapport à
des ICC développés sur foie présentant une fibrose sévère.
Patients et Méthodes :
Il s’agit d’une étude
rétrospective portant sur tous les patients pris en charge
entre Janvier 2000 et Décembre 2012 pour un diagnostic
d’ICC dans un CHU. Nous avons collecté les données
anatomopathologiques, cliniques et épidémiologiques. Nous
avons comparé deux groupes en fonction du taux de fibrose
selon Métavir : F0-F2 vs. F3-F4.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.122
Résultats : Au total, l’étude a porté sur 72 patients (âge
moyen de 62.2 ans, sexe ratio : 1.4), 42 dans le groupe (1)
F0-F2, 30 le groupe (2) F3-F4. La survie globale à 5 ans était
de 22.5% (20% vs. 30%, p = 0.7). Quarante-huit patients ont
été traités par chirurgie (66.7%), (gr 1 : 76% vs. gr 2 : 53%,
p = 0.07). Les patients présentant une fibrose sévère étaient
plus souvent infectés par le virus de l’hépatite B (21% vs. 0%,
p = 0.04). Ils avaient des tumeurs significativement plus petites
(50,7 mm vs. 83.2 mm, p = 0.0022) et moins différenciées
(p = 0.04). La sévérité de la fibrose n’influençait pas la survie
globale ni la survie sans progression. Les facteurs pronostics
de survie globale étaient la prise en charge chirurgicale
(p = 0.0001), l’absence de métastases à distance (p = 0.05) et
l’absence de diabète (p = 0.0026). Un taux initial de CA19.9 >
200UI/L semblait influencer défavorablement la survie globale.
Conclusion :
Le pronostic était davantage lié à la
pathologie néoplasique qu’à l’hépatopathie sous-jacente. Il
existait néanmoins des différences clinico-pathologiques selon
la sévérité de la fibrose sous-jacente, renforçant l’hypothèse
d’une pathogénie différente selon ces deux groupes.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9483 POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9525 135
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.124
P.125
Prévalence du carcinome hépatocellulaire
chez les porteurs d’hépatopathie
chronique à Yaoundé, Cameroun
Rôle du syndrome métabolique dans la
survenue d’un carcinome hépatocellulaire
sur foie de cirrhose
D. Noah Noah (1), F. Ankouane Andoulo (1),
A. Bonny Bonny (2), B. Deliota Doungue (1),
S.-A.-F. Eloumou Bagnaka (2), P. Ongolo Zogo (1)
A. Ouakaa-Kchaou (1), N. Elleuch (1), D. Trad (1),
N. Bibani (1), H. Elloumi (1), A. Kochlef (1),
D. Gargouri (1), J. Kharrat (1)
(1) Yaoundé, CAMEROUN; (2) Douala, CAMEROUN.
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction : Le carcinome hépatocellulaire (CHC)
est la tumeur maligne la plus fréquente du foie. Son incidence a
connu une nette augmentation ces dernières années. Dans les
régions où les hépatites virales sont endémiques, l’incidence
de ce cancer est croissante. L’objectif de cette étude était de
déterminer la prévalence du carcinome hépatocellulaire chez
les patients porteurs d’hépatopathie chronique pris en charge
à Yaoundé.
Introduction :
Patients et Méthodes : Il s’agissait d’une étude
descriptive et transversale menée dans 3 hôpitaux à Yaoundé
(hôpital central, hôpital général et le CHU) comprenant deux
phases : une phase rétrospective allant de janvier 2013 à
Septembre 2013, et une phase prospective allant d’Octobre
2013 à Mars 2014. Etaient inclus dans cette étude toutes
les personnes à risques de développer un CHC, à savoir les
patients atteints de cirrhose hépatique cliniquement établie
toutes causes confondues, les patients ayant une hépatite
chronique B, C ou une co-infection. Etaient exclus les
personnes ne présentant pas les conditions décrites plus haut
ou n’ayant réalisé aucun examen prouvant leur appartenance
au groupe à risque.
Le diagnostic de CHC était posé lorsque l’échographie
abdominale révélait la présence d’un ou plusieurs nodules
évocateurs dans le foie, le taux d’AFP et le contexte
clinique du patient permettait d’exclure des métastases, un
cholangiocarcinome ou des nodules de régénération en terrain
cirrhotique.
Le recrutement s’était fait de manière consécutive.
Les analyses statistiques ont été effectuées grâce au logiciel
SPSS 20 vers lequel a été exportée la base de données saisie.
Le seuil de significativité a été fixé à 5%.
POSTERS
Résultats : Au total, 150 patients ont été recrutés. L’âge
des patients variait entre 12 ans et 86 ans. La moyenne d’âge
était de 48,11± 17 ans. Les tranches d’âge de 30-40 ans et de
40-50 ans étaient les plus représentées.
Selon le sexe, on avait 59,33% (n = 89) d’hommes et 40,67%
(n = 61) de femmes.
Le sexe ratio homme/femme était de 1,45.
Selon la maladie hépatique, 56,00% (n = 84) des patients
recrutés avaient une hépatite virale B chronique ; 26,67%
(n = 40) avaient une hépatite virale C chronique ; 2,00%
(n = 3) avaient une cirrhose alcoolique ; 4,67% (n = 7) avaient
une co-infection HVB+HVC ; 4,67% (n = 7) avaient une coinfection HVB+HVD, et 6,00% (n = 9) présentaient des masses
hépatiques à l’échographie abdominale.
La prévalence du CHC dans cette population était de 24,67%
(n = 37).
Parmi les patients ayant un CHC (n = 37), 23 avaient une
HVB chronique (62,16%), 10 avaient une hépatite C chronique
(27,02%), 4 avaient des masses hépatiques (10,81%) et
aucun cas de CHC n’a été retrouvé chez les patient ayant une
cirrhose alcoolique et dans le groupe des patients ayant les
co-infections HVB+HVC, et HVB+HVD.
L’augmentation dans nos sociétés
de la fréquence des maladies de surcharge notamment
l’obésité, le diabète de type 2 et le syndrome métabolique (SM)
coïncide avec celle des cancers et notamment le carcinome
hépatocellulaire (CHC).
Les buts de notre étude étaient de déterminer les facteurs
prédictifs de CHC d’une part et d’évaluer plus particulièrement
l’impact du SM et de ses différents éléments sur le risque de
survenue d’un CHC sur foie de cirrhose.
Patients et Méthodes :
Il s’agit d’une étude
rétrospective comparative, colligeant 130 observations de
patients cirrhotiques, sur une période de 11 ans. Les malades
ayant un CHC inaugural étaient exclus de l’étude. Les patients
ont été répartis en deux groupes selon la survenue d’un CHC.
- Groupe 1 : patients cirrhotiques n’ayant pas de CHC
« CHC- » .
- Groupe 2 : patients cirrhotiques ayant un CHC « CHC+ » .
Le SM était défini par l’association de trois des quatre
comorbidités suivantes : Hypertension artérielle (≥
130/85mmHg, ou traitée médicalement), glycémie à jeun
augmentée (≥ 1,1g/dl soit 6,1 mmol/l) ou diabète traité, obésité
définie par un indice de masse corporelle sec ≥ 30 Kg/m2et
dyslipidémie.
Résultats : En analyse univariée, les facteurs de risque
d’évolution vers le CHC identifiés étaient le sexe masculin
(p = 0,012 ; OR = 2,5), le tabagisme (p = 0,014 ; OR = 2,47), le
SM (p = 0,021 ; OR = 2,76), le surpoids (p = 0,02 ; OR = 2,31),
l’hypertension artérielle (p = 0,05 ; OR = 2,05) et l’étiologie
virale B de la cirrhose (p = 0,009 ; OR = 3,24). Le diabète
était plus fréquemment observé dans le groupe CHC (46,2%
vs.. 30,8%), toutefois, la différence n’était pas statistiquement
significative (p 0,07).
En analyse multivariée, le surpoids, le sexe masculin et
l’étiologie virale B étaient associés de façon indépendante au
risque d’apparition du CHC avec respectivement un OR à 3
[1,14 - 7,48] ; p = 0,02 ; 6,3 [1,57 - 25,9] ; p = 0,01 et 10,7 [1,73
- 66,3] ; p = 0,01.
Conclusion :
Dans notre étude, le SM ainsi que
certains de ses éléments comme le surpoids et l’hypertension
artérielle semblaient favoriser la survenue du CHC.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9385 Conclusion : La prévalence du carcinome
hépatocellualire chez les porteurs d’hépatopathie clinique est
de 24,67%, ce qui montre l’importance de ce cancer dans notre
pays. L’hépatite virale B est la principale hépatopathie associée
à ce cancer, et la cirrhose en est la principale anomalie.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9712 136
P.127
Impact pronostique et thérapeutique du
dépistage systématique du carcinome
hépatocellulaire : étude prospective d’une
cohorte hospitalière de 176 cas
Incidence du carcinome hépatocellulaire
au cours du portage chronique du virus de
l’hépatite C en Afrique subsaharienne
(1) Alger, ALGÉRIE.
Introduction : Le carcinome hépatocellulaire (CHC)
est une tumeur relativement fréquente et dont l’incidence est
en progression. Les patients souffrant d’une hépatopathie
chronique et d’une cirrhose ont un risque accru de CHC.
Cette particularité conditionne le pronostic et la démarche
thérapeutique. Le but de notre travail prospectif est d’évaluer
le bénéfice du programme de dépistage systématique du CHC
chez les cirrhotiques sur la survie et l’accès au traitement
quelle que soit l’étiologie de la cirrhose.
Patients et Méthodes : Nous avons colligé 176
cas de CHC dans le service entre janvier 2009 et septembre
2013.
Les patients dont le CHC avait été diagnostiqué dans le cadre
d’un dépistage semestriel constituaient le groupe dépisté. Les
autres constituaient le groupe non dépisté.
Résultats : Durant la période de l’étude, 176 patients
porteurs de CHC (63 % d’hommes) ont été étudiés : 34 étaient
dépistés, 142 non dépistés dont 131 symptomatiques et 11 de
découverte fortuite.
L’étiologie de la cirrhose était notamment virale C (47% groupe
dépisté vs. 43,6% groupe non dépisté) ou virale B (26,5% vs.
31%).
L’âge moyen au diagnostic était de 62,1 ans (43-79 ans) pour
le groupe dépisté vs. 63 ans,
Les patients étaient classés Child-Pugh A, B ou C
représentaient respectivement 41%, 44% et 15 % des cas du
groupe dépisté vs. 44%, 20% et 17,6%.
Les CHC dépistés étaient classés selon la classification de
BCLC stade A (41%), B (29,5%), C (11,7%) et D (17,6%) vs.
patients non dépistés A (19%), B (22%), C (26%) et D (19%)
et ont bénéficié plus fréquemment d’un traitement à visée
curative (29 % vs. 16%).
Conclusion : En dépit des recommandations, le
dépistage systématique ne concernait que 19,3 % des patients
vus pour CHC. L’impact bénéfique du dépistage sur la survie a
été observé dans cette population. Néanmoins, seuls 29 % des
patients dépistés ont eu accès à un traitement curatif.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9278 R. Ntagirabiri (1), B. Munezero (1), H. Kaze (1),
S. Manirakiza (1), E. Ndirahisha (1)
(1) Bujumbura, BURUNDI.
Introduction :
Le portage chronique du virus de
l’hépatite C (VHC) est élevé en Afrique subsaharienne.
Le génotype 4 est le plus fréquent dans notre région. Les
complications redoutables sont notamment la cirrhose et le
carcinome hépatocellulaire (CHC). Ce risque est potentialisé
par d’autres carcinogènes comme l’aflatoxine B1 et les
caractères ethniques. Le but de notre travail était de déterminer
l’incidence du CHC chez les patients (P) porteurs chroniques
du VHC suivis régulièrement pendant une période de 5 ans.
Patients et Méthodes :
Etude de cohorte
prospective ayant inclus les P porteurs chroniques du VHC, qui
ont eu une échographie tous les 6 à 12 mois durant la période
de Juin 2009 à Mai 2014. Les échographies étaient réalisées
par des praticiens ayant des compétences et un minimum de
cinq ans d’expérience en échographie. Ils utilisaient un appareil
haute résolution HITASHI EUB 625 équipé d’une sonde linéaire
et d’une sonde sectorielle à balayage électronique couplé à
un module doppler couleur et doppler pulsé. L’évaluation de
la fibrose était basée sur le Fibrotest et/ou le Fibroscan. Le
portage chronique était défini par les Ac anti VHC positifs, une
charge virale C (ARN-VHC) détectable. Le CHC était défini sur
des critères échographiques, évolutifs et sur la valeur de l’alfa
fœto-protéine. Le logiciel « Le Sphinx Plus² » a servi pour la
saisie et l’analyse des données. Certaines valeurs des résultats
ont été exprimées assorties de leurs intervalles de confiance
à 95% (IC). Le test du Chi carré a été utilisé pour comparer
les proportions. La valeur de p<0,05 a été considérée comme
statistiquement significative. Le Risque relatif (RR) et l’Odds
ratio (OR) ont été calculés.
Résultats : 265P porteurs du VHC ont été retenus pour
l’étude. 151P (57,0%) étaient de sexe féminin et 114P (43,0%)
étaient de sexe masculin. L’âge moyen était de 51,2 ans ±
13,5 ans. 171P (64,5%) avaient une charge virale inférieure à
800.000 UI/ml et 262 P (98,9%) avaient un génotype 4. Selon
le stade de fibrose, 210P (79,1%) avaient une fibrose >F2 mais
<F4 et 55P (20,9%) avaient une fibrose estimée à F4 (cirrhose).
Au cours de la période de suivi, l’incidence globale du CHC a
été de 4,5% (12P/265, 8femmes et 4hommes) IC : [2,0 - 7,0%]
soit une incidence annuelle de 0,9%. Dans le groupe de fibrose
F4, l’incidence du CHC a été de 9,1% (5P/55 : 3femmes et
2hommes) IC : [1,5 - 16,7%] soit une incidence annuelle
de 1,8%. L’incidence du CHC dans le groupe <F4 a été de
3,3% (7P/210 5femmes et 2hommes) IC : [0,9 - 5,8%] soit
une incidence annuelle de 0,7%. Dans les deux groupes de
fibrose, X² = 3,34, p>0,05. Le RR du CHC lié à la présence de
la cirrhose (F4) était de 2,7 ; OR = 2,9 IC : [0,9-9].
Conclusion : Le risque de CHC est élevé en cas de
portage chronique du VHC en Afrique noir. Le pic est observé
au stade de cirrhose. L’incidence du CHC aux stades >F2
mais <F4 et au stade F4 semble statistiquement identique
car les patients meurent tôt des complications de la cirrhose
avant l’apparition du CHC. Les femmes semblent être les plus
touchées par rapport aux hommes. Des études multicentriques
sont nécessaires.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9164 137
POSTERS
N. Benhassine (1), R.-A. Benelhadj (1), Y. Chikhi (1),
S. Berkane (1), S. Cheraitia (1), N. Aliarous (1),
F. Lounes (1), R. Ouldgougam (1), O. Louahadj (1),
S. Ait Younes (1), F.-Z. Amir (1), M. Bendaoud (1),
F. Asselah (1), H. Asselah (1), M. Lahcene (1)
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.126
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.128
P.129
Incidence du carcinome hépatocellulaire
au cours du portage chronique du virus de
l’hépatite B en Afrique subsaharienne
Carcinome hépatocellulaire : la vie après
CHANGH. A propos d’une cohorte de 134
patients pris en charge dans un hôpital
général
R. Ntagirabiri (1), H. Kaze (1), B. Munezero (1),
E. Ndirahisha (1), S. Manirakiza (1)
(1) Bujumbura, BURUNDI.
F. Khemissa (1), A. Guibal (1), G. Farouil (1),
S. Dahmouni (1), C. Amouroux (1), M. Kouaouci (1),
P. Serban (1), A.-J. Remy (1)
Introduction :
(1) Perpignan.
Le portage chronique du virus de
l’hépatite B (VHB) est très élevé en Afrique subsaharienne. Les
complications redoutables sont notamment la cirrhose et le
carcinome hépatocellulaire (CHC). Celui-ci peut survenir avant
même le stade de cirrhose en cas de portage chronique actif
du VHB. Ce risque est potentialisé par d’autres carcinogènes
comme l’aflatoxine B1 et les caractères ethniques. Le but de
notre travail était de déterminer l’incidence du CHC chez les
patients (P) porteurs chroniques du VHB suivis régulièrement
pendant une période de 5 ans.
Patients et Méthodes :
Etude de cohorte
prospective ayant inclus les P porteurs chroniques du VHB, qui
ont eu une échographie tous les 6 à 12 mois durant la période
de Juin 2009 à Mai 2014. Les échographies étaient réalisées
par des praticiens ayant des compétences et un minimum de
cinq ans d’expérience en échographie. Ils utilisaient un appareil
haute résolution HITASHI EUB 625 équipé d’une sonde linéaire
et d’une sonde sectorielle à balayage électronique couplé à
un module doppler couleur et doppler pulsé. L’évaluation de
la fibrose était basée sur le Fibrotest et/ou le Fibroscan. La
définition du portage chronique actif était basée sur le dosage
de l’AgHBs, de l’AgHBe, sur la quantification de l’ADN virale B
et sur les transaminases. Le CHC était défini sur des critères
échographiques, évolutifs et sur la valeur de l’alfa fœtoprotéine. Le logiciel « Le Sphinx Plus² » a servi pour la saisie
et l’analyse des données. Certaines valeurs des résultats
ont été exprimées assorties de leurs intervalles de confiance
à 95% (IC). Le test du Chi carré a été utilisé pour comparer
les proportions. La valeur de p<0,05 a été considérée comme
statistiquement significative. Le risque relatif (RR) et l’Odds
ratio (OR) ont été utilisés.
Résultats : 172P porteurs du VHB ont été retenus pour
analyse. 71P soit 41,3% IC : [34-49%] étaient de sexe féminin et
101P soit 58,7% IC : [51-66%] étaient de sexe masculin. L’âge
moyen était de 38,9 ans ±10,5 ans. 130P (75,6%) avaient une
charge virale inférieure à 2000 UI/ml et 159P (92,4%) avaient
un AgHBe négatif. Selon le stade de fibrose, 28P (16,3%, 22
hommes et 6 femmes) avaient une fibrose estimée à F4. Au
cours de la période de suivi, l’incidence globale du CHC a été
de 8,7% (15P/172, 3femmes et 12 hommes) IC : [4,5-12,9%]
soit une incidence annuelle estimée à 1,7%. L’incidence du
CHC dans le groupe <F4 a été de 4,4% (7P/160) IC : [1,27,5%] soit une incidence annuelle de 0,9%. Dans le groupe
de fibrose F4 et cirrhose décompensée, l’incidence du CHC
a été de 28,6% (8P/28P) IC : [11,8-45,3%] soit une incidence
annuelle de 5,7%. La différence était significative entre les
deux groupes : p<0,001. Le RR de CHC lié à la présence de la
cirrhose était de 5,3. L’OR = 6,5 IC : [2,4-17,4].
POSTERS
Conclusion : Le VHB parait être un oncogène puissant
en Afrique Sub-saharienne. La cirrhose multiplie par 5 le risque
de CHC. Celui-ci survient le plus souvent tôt, avant même la
décompensation de la cirrhose. Le sexe masculin est le plus
touché.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9161 Introduction : Le carcinome hépatocellulaire (CHC)
est la 5ème tumeur la plus fréquente en France et la 3ème
cause de mortalité par cancer. L’étude CHANGH avait permis
d’avoir des données épidémiologiques ainsi que des données
sur la prise en charge du CHC en France.
Patients et Méthodes : Le but de notre travail
était d’avoir des données épidémiologiques locales et de
comparer la prise en charge thérapeutique des patients
porteurs d’un carcinome hépatocellulaire en fonction du score
de Barcelone (BCLC) et aux résultats de la cohorte CHANGH.
134 patients quasiment tous caucasiens, ont été analysés
rétrospectivement entre janvier 2010 et avril 2014. Ils se
répartissaient en 117 hommes et 17 femmes d’âge moyen 66
(+/-11) ans.
Résultats : Une cirrhose était présente dans 98% des
cas avec un score de Child Pugh A, B et C dans 44%, 29%
et 24% des cas respectivement. L’origine de la cirrhose était
alcoolique chez 50% des patients, virale C chez 27%, post
NASH chez 10% et multiple chez 6%. Le diagnostic était
posé grâce au dépistage chez 41% (20% pour CHANGH) des
patients et au décours de complications de la cirrhose ou du
carcinome hépatocellulaire dans 37% des cas. Une histologie
a été disponible dans 21% des cas. 55% des malades avaient
une forme multinodulaire et 28% unilodulaire avec une taille
moyenne du nodule de 46 mm. Pour le score BCLC : 21%
patients étaient classées BCLC A, 24% classées B, 23%
BCLC C, et 28% classées BCLC D. Parmi les patients classés
BCLC A, 85 % (85% pour CHANGH) ont eu un traitement
adapté : chirurgie 15%, radiofréquence (ou microwave) 69%
ou transplantation 11% (dont 2 patients traités en attente par
radiofréquence), la chirurgie était le plus souvent récusée en
faveur de la radiofréquence du fait de l’hypertension portale.
Pour les patients stade B, 81% avaient eu un traitement
adapté par chimio-embolisation ; 3 patients ont bénéficié de la
chirurgie. Pour les patients stade C, 74% ont eu un traitement
par sorafenib (89% pour CHANGH). Une chemoembolisation a
été possible du fait d’une thrombose porte segmentaire chez 7
patients. Pour les patients classés D, 100% ont eu accès aux
de confort selon les recommandations BCLC. La survie globale
des patients à 1 an était de 42% (40% pour CHANGH).
Conclusion : Nos résultats ne sont pas significativement
différents de ceux de CHANGH avec une bonne corrélation
entre la prise en charge réelle et les recommandations
de Barcelone BCLC . Seule existe une différence dans le
traitement des stades C qui résulte de la possibilité de réaliser
dans notre centre des gestes de chimio-embolisation malgré la
thrombose porte segmentaire. La faible survie à un an montre
malheureusement que le diagnostic reste toujours tardif malgré
un dépistage plus actif.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9092 138
P.131
Impact pronostique des facteurs
anthropométriques chez les patients
atteints de carcinome hépatocellulaire et
traités par sorafénib
Traitements du carcinome hépatocellulaire
avancé (BCLC C) : chimioembolisation
et/ou sorafénib. Etude comparative
monocentrique
F. Leveque (1), C. Hoeffel (1), J.-L. Legoux (2),
F. Ehrhard (1), B. Dauvois (2), A. Heurgué-Berlot (1),
J.-P. Lagasse (2), B. Bernard-Chabert (1),
D. Sommacale (1), M. Drame (1), G. Thiefin (1)
X. Adhoute (1), G. Penaranda (1), P. Castellani (1),
H. Perrier (1), O. Monnet (1), O. Bayle (1), V. Oules (1),
G. Lefolgoc (1), C. Boustière (1), A. Laquière (1),
P. Beaurain (1), J.-L. Raoul (1), M. Bourlière (1)
(1) Reims; (2) Orléans.
(1) Marseille.
Les facteurs angiogéniques sécrétés
par le tissu adipeux viscéral pourraient être impliqués dans le
développement de divers cancers et diminuer l’efficacité de la
thérapie ciblée anti-VEGF. Le but de cette étude était d’analyser
l’influence des paramètres anthropométriques sur la survie
globale de patients atteints de carcinome hépatocellulaire
(CHC) et traités par sorafenib, un agent anti-angiogénique.
Patients et Méthodes : Une série rétrospective
de 58 patients atteints de CHC avancé et traités par sorafenib
a été étudiée. Les surfaces de graisse viscérale (SGV),
de graisse sous-cutanée (SGS) et de muscle squelettique
(SMS) ont été mesurées sur des clichés scannographiques
abdominaux effectués dans les 3 mois précédant la mise
en route du sorafenib. Les données clinico-biologiques ont
été collectées dans les dossiers médicaux. Pour l’analyse,
les valeurs de SGS ont été dichotomisées selon la médiane
et les valeurs de SGV et SMS selon des critères récemment
décrits définissant l’obésité viscérale et la sarcopénie. Des
modèles de Cox uni- et multivariés ont été utilisés pour
évaluer l’association entre la survie globale et les facteurs
anthropométriques incluant l’index de masse corporelle
(IMC), ajustés sur différentes variables clinico-biologiques.
Les paramètres anthropométriques étant fortement corrélés,
différents modèles ont été utilisés pour analyser séparément
chacun d’entre eux et éviter les effets de collinéarité.
Résultats : Quatre-vingt quinze % des patients étaient
des hommes. L’âge moyen était de 65.3 ± 8.8 ans. Une cirrhose,
principalement d’origine alcoolique, était diagnostiquée chez
90% d’entre eux. Elle était classée Child-Pugh A5-6 dans
82.7% des cas et Child-Pugh B7 pour les autres. Lors du
début du traitement par sorafenib, 1/3 des patients avaient un
envahissement portal et 1/3 des métastases extrahépatiques.
Le sorafenib était le traitement de première ligne chez 45%
des patients et la durée médiane du traitement était de 183
jours. Il était réduit à 400 mg/jour chez 36 % des patients.
Cinquante-deux % des patients avaient une obésité viscérale
42.3% avaient une sarcopénie. Onze patients (19%) avaient
une obésité sarcopénique. La durée médiane de survie était de
357 jours (IC 95% [256-458] ).
Un IMC inférieur à 18,5 kg/m² était le seul facteur
anthropométrique indépendant, associé à une survie
plus courte (médianes : 71j vs. 293 j ; HR : 10.8 [2.4-40.1],
p = 0.0004). L’obésité viscérale, l’abondance de graisse souscutanée et la sarcopénie n’avaient pas d’influence significative
sur la survie globale. Les autres facteurs prédictifs indépendants
d’une survie plus courte étaient l’hypoalbuminémie < 35 g/L
(médianes : 251 j vs. 427 j ; p = 0.0002 à 0.006 selon les
modèles multivariés) et l’envahissement vasculaire porte
(médianes : 251 j vs. 427 j ; p = 0.02 à 0.03). La survenue
précoce d’un syndrome mains-pieds sévère était prédictive
d’une survie prolongée (médianes : 544 j vs. 305 j ; p = 0.02
à 0.08).
Conclusion :
Chez les patients atteints de CHC et
traités par sorafenib, l’obésité viscérale n’a pas d’impact
significatif sur la survie globale alors que la maigreur (IMC
< 18,5kg/m²) est prédictive d’un temps de survie plus court.
La survenue d’un syndrome mains-pieds sévère pourrait être
un marqueur prédictif de l’efficacité du sorafenib, d’un grand
intérêt clinique pour individualiser la stratégie thérapeutique.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9202 Introduction : Le carcinome hépatocellulaire est le
plus souvent diagnostiqué à un stade avancé (stade C de la
classification de Barcelone). Ce groupe inclut un large spectre
de tumeurs, symptomatiques, ECOG (PS) 1-2, métastatiques
et / ou avec envahissement vasculaire, Child-Pugh A ou B. Le
traitement recommandé est le sorafenib selon l’algorithme du
BCLC. Certains auteurs préconisent d’étendre les indications
de la chimioembolisation (CEL) à certains patients BCLC C ; la
progression tumorale étant rarement métastatique. En pratique
courante, la CEL est le traitement le plus utilisé dans le CHC.
En dehors des stades intermédiaires, elle est utilisée à des
stades plus avancés, en Asie notamment, comme le montre la
nouvelle classification HKLC. Objectifs : Comparer l’efficacité
du sorafenib, de la chimioembolisation et d’un traitement
séquentiel (CEL puis sorafenib) dans une population de CHC
BCLC C (avec et sans thrombose porte).
Patients et Méthodes : Ont été sélectionnés
172 patients porteurs d’un CHC BCLC C (01/2007 _ 12/3013)
parmi lesquels 103 patients avec une thrombose porte. Dans
cette population de patients BCLC C, 82 patients ont été traités
par CEL en 1ère intention (ECOG (PS) 0-1, Child-Pugh A/B7,
thrombose porte segmentaire ou sectorielle (n = 46) ), dont
44 patients exclusivement et 84 patients ont été traités par
par sorafenib : 46 en 1èreintention (ECOG (PS) 1-2, ChildPugh A/B, thrombose porte segmentaire (n = 17), tronculaire
(n = 12) ) et 38 patients après CEL (thrombose porte n = 23).
44 patients ont reçu d’emblée des soins de supports (.ECOG
(PS) > 2, Child-Pugh B8/9). Le sorafenib était administré à la
posologie de 800 mg/jour en deux prises quotidiennes dans la
majorité des cas.
Résultats : Notre population comportait une majorité
d’hommes (87%), d’âge médian 68 ans [64-70], de grade
ECOG (PS) ≥ 1 (85%), porteurs d’une cirrhose (95%) d’origine
virale (47%) ou liées à l’alcool (30%), child-pugh A (62%), B
(38%). 44% des CHC étaient multinodulaires (≥3 nodules),
50% des CHC étaient des tumeurs étaient infiltrantes. Une
thrombose porte était présente dans 60% des cas (tronculaire :
18%, non tronculaire : 42%), des métastases dans 12% des
cas. La maladie était révélée le plus fréquemment par des
symptômes (50%). Le taux médian d’AFP était de 122 ng/ml
[54-380] avec 45% des patients ≥ 200 ng/ml. La durée moyenne
de traitement par sorafenib : 4.0 mois [2.5 ; 5.5] dans le groupe
BCLC C, 3.6 mois [2.6 ; 4.6] dans le groupe thrombose porte.
Le nombre moyen de cures de CEL : 1.8 [1.5 ; 2.1] dans le
groupe BCLC C, 1.7 [1.4 ; 2.0] dans le groupe thrombose porte.
Le taux de réponse (partielle et complète) (critères EASL) était
de 33% (groupe BCLC C), 21% (groupe thrombose porte). 13%
des patients ont présenté une aggravation du score de ChildPugh post CEL ≥2 points lors de la réévaluation, mais aucun
décès toxique n’est survenu. La durée médiane de survie dans
le groupe BCLC C : sorafenib 7 mois [5-10], CEL exclusive
10 mois [6-15], CEL puis sorafenib 13 mois [10-15], p = 0.462.
La durée médiane de survie dans le groupe thrombose porte :
sorafenib 6.1 mois [4.3 ; 10.0], CEL exclusive 7.1 mois [5.0 ;
13.2], CEL puis sorafenib 10.2 mois [8.1 ; 13.2], p = 0.68. Dans
cette série ; le nombre de nodules (1-2 vs.. 3), le caractère
infiltrant du CHC, l’AFP (±200 ng/ml), le score de child-pugh (A
vs.. B), le grade ECOG (PS) (0 vs.. ≥ 1) étaient des variables
pronostiques indépendantes associées à la survie.
Conclusion : Dans cette série de CHC BCLC C, la
durée médiane de survie des patients traités par sorafenib ou
chimioembolisation est comparable, avec et sans thrombose
porte. Un traitement séquentiel (chimioembolisation puis CEL)
semble apporter un bénéfice. L’association CEL puis sorafenib
mérite d’être évaluée dans une population de CHC BCLC C
sélectionnée lors d’une étude prospective.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9775 139
POSTERS
Introduction :
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.130
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.132
Suspicion de thrombose porte
tumorale chez un patient cirrhotique.
Intérêt de la biopsie du thrombus
sous échoendoscopie. Expérience
monocentrique à propos de 30 cas
Conclusion :
P. Castellani (1), X. Adhoute (1), C. Boustière (1),
V. Oules (1), H. Perrier (1), O. Monnet (1),
A. Laquière (1), A. Chollat-Namy (1), P. Beaurain (1),
O. Bayle (1), G. Lefolgoc (1), J.-L. Raoul (1),
M. Bourlière (1)
La biopsie de thrombus porte sous
échoendoscopie chez un patient cirrhotique est un geste
sûr, toujours réalisable et utile dans les cas ou les critères
radiologiques manquent de précision. Elle peut modifier
de manière significative la prise en charge en affirmant le
caractère cruorique ou tumoral de la thrombose, en permettant
le diagnostic différentiel avec un cholangiocarcinome
intrahépatique et elle apporte des arguments thérapeutiques
grâce à l’immunomarquage.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9458 (1) Marseille.
Introduction : La présence d’une thrombose porte
tumorale modifie le pronostic du carcinome hépatocellulaire
(CHC). Les critères radiologiques diagnostiques (EASL,
AASLD) ne sont pas applicables à tous les CHC sur
cirrhose, en particulier les CHC de type diffus, ainsi qu’aux
cholangiocarcinomes intrahépatiques (CIH), tous deux
fréquemment associés à un envahissement du système porte.
Une thrombose porte non tumorale peut également compliquer
l’évolution d’une cirrhose.
Objectifs : faisabilité, complications, taux de réussite
et analyse de la répercussion thérapeutique de la ponction du
thrombus porte sous écho endoscopie.
POSTERS
Patients et Méthodes : Ont été sélectionnés
les patients porteurs d’une tumeur maligne primitive du
foie accompagnée d’un thrombus porte (tronculaire et non
tronculaire) et les patients porteurs d’une thrombose porte
isolée dans un contexte de maladie chronique du foie. Au total
162 patients majoritairement cirrhotiques (88%) répondant
à ces critères ont été hospitalisés de 01/2008 à 12/2013.
Le diagnostic de CHC ou de CIH a été retenu pour 132
patients, dans respectivement 84% et 16% des cas (Critères
radiologiques EASL / AASLD ; histologie sur pièces opératoires
ou biopsies parenchymateuses). En l’absence de ces critères,
pour confirmer le diagnostic et / ou le caractère tumoral de la
thrombose, 30 patients cirrhotiques ont eu une cytoponction et
microbiopsie du thrombus porte. Les patients biopsiés (n = 30)
étaient majoritairement des hommes, d’âge médian 59 ans [5668], porteurs d’une cirrhose (100% des cas), d’origine virale
(66%), Child-Pugh A (56%), B (33%), C (11%). Les thromboses
portes étaient essentiellement découvertes lors d’une
surveillance systématique (41%), ou lors de symptômes (47%).
50% des patients avaient des VO grade 2 ou 3, 13% des VO
grade 1. 33% des patients avaient une thrombopénie inférieure
à 100 000 elts / mm 3 avec une médiane à 145000 elts / mm
3 (Min 32000), Le TP médian était à 77 % (Max 100%, Min
26%). Nous avons utilisé un échoendoscope linéaire, la biopsie
a été pratiquée à l’aide d’une aiguille de 22G en position trans
duodénale ou transgastrique.
Résultats : La durée moyenne de l’examen était de 20
minutes, pour le bilan d’hypertension portale et la réalisation
de la ponction. Une seule procédure a été suffisante pour
l’ensemble des patients. Un prélèvement du thrombus a pu
être effectué dans tous les cas ; la coagulation ou la présence
d’ascite n’ont pas modifié ou différé le geste. La majorité des
examens a été réalisée en ambulatoire. Aucun patient n’a
présenté de complication immédiate ou tardive. Les thrombus
étaient segmentaires (15/30), tronculaires (15/30). La
thrombose était isolée sans lésion parenchymateuse associée
dans 11/30 cas (36,6%), elle était, dans ce cas, segmentaire
(n = 8), tronculaire (n = 3). L’étude histologique du thrombus
a confirmé l’existence d’un CHC dans 100 % des cas. Un
immunomarquage a pu être effectué sur tous les prélèvements
(anticorps pan-cytokératines KL1, Glypican GPC3), ainsi
qu’une immunodétection complémentaire du gène C-MET
dans le but de proposer une alternative thérapeutique.
La biopsie du thrombus a permis d’orienter de manière
significative la décision avec moins d’abstention thérapeutique
(16% vs.. 35%) dans le groupe de patients biopsiés, plus de
patients sous sorafenib (56% vs.. 28%) (p = 0.04), plus de
traitements endovasculaires (chimioembolisations sélectives,
lipiocis) (53% vs.. 33%).
140
P.134
La CRP est un facteur pronostique
chez les patients cirrhotiques ayant un
carcinome hépatocellulaire traités par
(chimio)embolisation artérielle
Proctalgie fugace : prévalence et
caractères sémiologiques dans une
population marocaine
(1) Bondy.
F. Benali (1), M. Tahiri (1), S. Oussama (1),
R. Meharich (1), F. Haddad (1), A. Bellabah (1),
W. Badre (1), W. Hliwa (1)
(1) Casablanca, MAROC.
Introduction :
Introduction : La (chimio) embolisation intra-artérielle
est le traitement de référence des carcinomes hépatocellulaires
« intermédiaires » classés BCLC B . Cependant, cette
population de patients reste hétérogène et des nouveaux
marqueurs pronostiques restent à identifier afin de pouvoir
stratifier en différents sous-groupes. Notre but est d’identifier
les facteurs cliniques, biologiques et radiologiques évaluables
avant traitement associés au pronostic de ces patients.
Matériels et Méthodes :
Tous les patients
cirrhotiques avec un CHC prouvé histologiquement ou avec
des critères non invasifs et traités à l’hôpital Jean Verdier
par une première séance d’embolisation intra-artérielle,
chimioembolisation intra-artérielle ou DC beads de 2007 à
2013 ont été inclus. Les caractéristiques cliniques, biologiques
et radiologiques avant traitement ont été recueillies. Pour
l’analyse de la survie globale la date de point était septembre
2014. La survie a été analysée en utilisant la méthode de
Kaplan-Meier et le test du Log Rank. L’association des
différentes variables avec la survie a été analysée en utilisant
un modèle de Cox en univarié puis multivarié.
Résultats :
155 patients cirrhotiques ayant un CHC
traités par embolisation intra-artérielle (n = 132, 85%),
chimioembolisation intra-artérielle (n = 14,9%) ou DC beads
(n = 9, 6%) ont été inclus. Le nombre moyen de traitements
intra-artériels reçus était de 1.9. L’âge moyen des patients était
de 68 ans (IQR 25-75th : 61-77), 87% étaient des hommes,
Child Pugh A dans 88% des cas et B dans 12% des cas et
le taux sérique médiane d’AFP étaient de 39.5 ng/ml (IQR
25-75th : 7-484). Les causes d’hépatopathie sous-jacente
étaient l’alcool (n = 86, 55%), le VHC (n = 50, 32%), le VHB
(n = 17, 11%), la NASH (n = 48, 31%) ou l’hémochromatose
(n = 3, 2%). 32% (n = 49) des patients avaient plus d’une cause
d’hépatopathie chronique. Tous les patients traités étaient hors
des critères de Milan, 30 (19%) étaient dans les critères « up
to 7 » et 125 (81%) hors de ces critères. 140 patients (89%)
étaient classés BCLC B et 15 patients BCLC C (11%) en raison
de la présence d’une thrombose portale tumorale segmentaire.
La taille médiane du plus gros CHC était de 59 mm (IQR 2575th : 30-80 mm) et 101 patients avaient plus de 3 nodules
de CHC. 128 patients avaient une CRP disponible avant
traitement et 39 patients (30%) avaient une CRP>10 mg/l.
La valeur médiane de CRP avant traitement était de 4 mg/l
(IQR : 2-12.75) . La survie médiane des patients étaient de
15.8 mois et 71 % des patients étaient décédés (n = 101) ou
transplantés (n = 9) à la fin du suivi. Les patients ayant un
taux de CRP<10 mg/l avaient une survie globale plus longue
que les patients avec une CRP>10 mg/l (20 mois versus
6.7 mois de médiane respectivement, P = 0.0005). En analyse
univariée, la CRP>10 mg/l (HR : 2.17 (1.39-3.41), P = 0.0007),
l’AFP<200ng/ml (HR : 0.64 (0.42 ; 0.97) P = 0.034) et le
Child Pugh (HR : 1.40 (1.10 ; 1.78) ) étaient significativement
associés à la survie globale. En analyse multivariée, seule la
CRP>10 mg/l (HR : 1.79 (1.08-2.97) P = 0.027) était un facteur
indépendant de décès.
La proctalgie fugace (PF) est une
algie intermittente, en général chronique, intégrée dans
la classification des troubles fonctionnels ano-rectaux. La
prévalence des proctalgies fugaces est sous-estimée et
sa sémiologie reste mal évaluée. Le but de notre travail
est d’évaluer la prévalence de la PF dans une population
marocaine et de préciser sa sémiologie.
Matériels et Méthodes : L’enquête a été menée
de façon prospective, 208 personnes âgées de 17 ans et plus
ont répondu à un questionnaire basé sur les critères de Rome III
(CRIII) pour le diagnostic du syndrome de l’intestin irritable (SII)
et la proctalgie fugace. Le questionnaire comportait en outre
des données épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques.
Résultats : 208 personnes ont été interrogées. La
prévalence de la PF et du SII était de 10 % (21 cas) et de
33.6% (70 cas) respectivement. 20% des patients atteints de
SII ont une PF, néanmoins elle représentait que 3% chez les
patients non atteints de SII. L’âge moyen était de 44 ans (3160), avec une légère prédominance masculine, sex-ratio à 1.1.
La plupart (78 %) n’avaient jamais consulté pour la PF. Les
crises survenaient aussi bien le jour (32 %), que la nuit (30%)
ou les deux (38 %), sans facteur déclenchant dans 62.5% des
cas. Le nombre annuel moyen de crises étaient de 9 (1-20). Il
s’agissait surtout de crampes (38.3 %), de spasmes (38.3%)
ou de coups de poignard (23 %), le plus souvent sans
irradiation (81 %) et sans signe associé (66.6%). Ces douleurs
duraient en moyenne 11 minutes (5 s - 60 min) et cessaient
de façon spontanée dans 47.6 % des cas. Les principaux
moyens pour abréger les crises étaient la défécation (29 %),
l’administration d’un suppositoire (24 %), la marche (10.5%), et
le toucher anal (5 %).
Conclusion :
La prévalence de la PF dans notre
population est de l’ordre de 10 %, dont la majorité n’a jamais
consulté (78 %). La PF dans notre contexte est observée aussi
bien chez l’homme que chez la femme (sex-ratio de 1.1) et liée
essentiellement aux SII (76%).
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9579 Conclusion : Chez les patients cirrhotiques ayant un
CHC traité par (chimio) embolisation intra-artérielle, le taux
de CRP sérique pré-thérapeutique est un facteur indépendant
pronostique de la survie globale.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9770 141
POSTERS
S. Rekik (1), E. Guyot (1), M. Bhais (1), O. Seror (1),
Y. Ajavon (1), V. Grando (1), V. Bourcier (1),
G. Nkontchou (1), P. Nahon (1), J.-C. Trinchet (1),
N. Ganne Carrie (1), J.-C. Nault (1)
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.133
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.135
P.136
Est-il nécessaire de réaliser une
coloscopie chez les patients âgés de 45
ans ou plus suivis pour des rectorragies
sur pathologie hémorroïdaire ?
Emborrhoid : traitement par embolisation
des hémorroïdes internes : expérience
initiale chez 14 patients dans deux centres
A. Medine (1), F. Babakhouya (1), M. El Yousfi (1),
I. Mellouki (1), N. Aqodad (1), D.-A. Benajah (1),
A. Ibrahimi (1), M. El Abkari (1)
(1) Fès, MAROC.
Introduction : La coloscopie permet la visualisation de
la totalité de la muqueuse colique. Son rendement diagnostique
dépend cependant de plusieurs facteurs notamment les
indications. Est-il nécessaire de réaliser une coloscopie totale
chez les patients suivie pour des rectorragies sur pathologie
hémorroïdaire ?
L’objectif de notre travail était de déterminer la nécessité de
réaliser une coloscopie totale chez ces patients âgés de 45 ans
ou plus ayant déjà bénéficié un examen proctologique.
Matériels et Méthodes : Pour atteindre ce but,
nous avons procédé à une étude rétrospective de 100 patients
âgés de 45 ans ou plus allant de Janvier 2010 à octobre 2014
suivis pour des rectorragies sur pathologie hémorroïdaire et
ayant bénéficié d’une coloscopie total.
Résultats : Au total 1104 coloscopies ont été colligées.
Parmi elles 100 (10.9%) répondaient à nos critères d’inclusion.
L’âge moyen était de 58 ans [45 ans- 87 ans]. Nous avons noté
une prédominance masculine avec un sexe ratio H/F de 1,2.
Tous les patients avaient consulté pour des rectorragies, les
symptômes associés étaient les proctalgies (7%) des cas et
de la constipation (3%) des cas ; les hémorroïdes internes
étaient retrouvés chez 98% des cas dont 56% stade II, 34%
stade I ; 10% stade III ; des fissures anales ont été retrouvé
chez 18% des cas et des fistules sur 4% .la coloscopie était
pathologique chez 32% des cas. Les lésions retrouvées étaient
des polypes sur 59.7% des cas, des diverticules sur 3% des
cas, d’angiodisplasie sur 2% de cas, de lésions congestives
sur 3% des cas, tumeur sur 2% des cas, des, d’ulcération 2%
des cas ; un lipome sur 1% des cas.
Conclusion : Dans notre travail 32% des patients ont
une coloscopie totale pathologique. C’est une proportion non
réglable. Ainsi la coloscopie a sa place sur les sujets âgés
suivie pour une pathologie hémorroïdaire.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9958 M. Sapoval (1), V. Vidal (2), I. Sielezneff (2),
G. Louis (2), J.-M. Bartoli (2), O. Pellerin (1),
V. de Parades (1)
(1) Paris; (2) Marseille.
Introduction : Les ligatures sous contrôle doppler sont
une technique reconnue dans le traitement de la pathologie
hémorroïdaire interne. Elles consistent à ligaturer par voie
endorectale et sous contrôle doppler les branches terminales
sous-muqueuses de l’artère rectale supérieure.
Nous proposons de réaliser l’occlusion de ces artères par
voie endovasculaire par une embolisation au moyen de spires
métalliques (coils).
Patients et Méthodes : Dans deux centres,
nous avons inclus 14 patients consécutifs (11 hommes). Ils
avaient tous des saignements et le prolapsus était de grade II
de Goligher chez 10 patients, de grade III chez 3 patients et de
grade IV chez 1 patient.
La décision d’embolisation était prise après consensus
multidisciplinaire (proctologue médico-chirurgical et radiologue
interventionnel).
Sept patients avaient déjà eu un geste chirurgical hémorroïdaire
et 10 patients avaient des troubles de la coagulation (cirrhose
ou traitement anticoagulant en cours).
Les coils ont été injectés au moyen d’un microcathéter
positionné en distalité dans les branches rectales supérieures
après cathéterisme de l’artère mésentérique inférieure.
Résultats : Nous avons eu un succès technique avec
un arrêt immédiat des saignements dans tous les cas (100 %).
A un mois de suivi, le taux de succès clinique (absence
de récidive de saignement) était de 71 % (10/14 patients).
Parmi les 4 patients chez qui les saignements ont récidivé
après la première embolisation, une deuxième séance a
permis d’obtenir un succès clinique complet avec arrêt des
saignements.
Nous n’avons pas observé de complication chez 13/14
patients, un patient ayant eu un épisode transitoire d’oedème
douloureux de la marge anale.
Conclusion : Cette expérience bicentrique préliminaire
a montré la faisabilité de cette technique d’embolisation des
artères hémorroïdales. Il est cependant nécessaire de l’évaluer
sur une plus grande échelle et avec davantage de recul.
POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10048 142
P.138
Evaluation de la valeur prédictive
positive d’un diagnostic de pathologie
hémorroïdaire posé par un praticien non
spécialiste, chez les patients adressés
dans un centre proctologique tertiaire
La technique d’hémorroidoplastie au laser
(LHP) : une nouvelle technique dans le
traitement des hémorroïdes chirurgicales
(1) Clermont-Ferrand; (2) Riom.
(1) Paris.
Introduction : Les pathologies proctologiques
constituent un motif de consultation important en médecine
générale et en médecine d’urgences. Comme les pathologies
hémorroïdaires (PH) sont à la fois les plus connues du grand
public et les plus fréquentes, le risque de poser ce diagnostic
par excès est élevé. Les objectifs ne notre étude étaient 1)
d’étudier la valeur prédictive positive (VPP) d’un diagnostic de
PH posé par un praticien non proctologue chez les patients
adressés dans un centre tertiaire ; 2) d’étudier cette VPP selon
la spécialité du praticien adressant le patient ; 3) de rechercher
des facteurs prédictifs de diagnostic erroné de PH.
Patients et Méthodes : Cette étude
épidémiologique a été menée rétrospectivement à partir des
dossiers informatisés de patients vus entre mai 2012 et août
2014 au CHU de Clermont-Ferrand par 2 gastroentérologues
(AB et EC) diplômés en proctologie et membres de la Société
Nationale Française de Colo-Proctologie (SNFCP). Etaient
inclus tous les patients adressés pour « suspicion de PH »
. Les patients adressés pour un ou des symptômes sans
mention de diagnostic de PH étaient exclus. Les paramètres
recueillis étaient donc le type de praticien adressant le patient
(Médecin généraliste (MG), hépato-gastroentérologue (HGE)
chirurgiens digestifs (CD), médecins urgentistes, autres), les
caractéristiques de la population (âge, sexe, antécédents de
traitement hémorroïdaire ou de grossesse), et les symptômes
associés (constipation, diarrhée, saignement, douleur anale,
impression de tuméfaction ou de prolapsus). Les vrais positifs
et les faux négatifs étaient définis par rapport au diagnostic
posé par le proctologue défini comme gold standard. Les
PH incluaient les PH internes et externes. Les résultats
étaient obtenus par régression logistique en analyse uni puis
multivariée et exprimées en Odds Ratio (OR) assortis de leur
précision exprimée par l’intervalle de confiance à 95% (IC95).
Résultats : Au total, 100 patients ont été inclus dans
l’étude dont 55 femmes et 45 hommes. Ils étaient adressés
par un MG dans 73% des cas et dans 27 % des cas par un
autre spécialiste (HGE = 12 %, Urgentistes = 5 %, CD = 3 %,
autres = 7 %). Parmi eux, 81 patients ont eu un diagnostic de
PH dont 70 PH internes (70 %) et 11 PH externes (thromboses)
(11 %). Les diagnostics différentiels étaient une fissure anale
(10 %), une absence de diagnostic (5 %) un cancer du canal
anal (1 %), un abcès de la marge anale (1 %) et une rectite
(1 %). La VPP globale était de 82%. La VPP était de 100 %
chez les HGE (12/12) et les CD (3/3) alors qu’elle était de 78 %
pour les MG (57/73) et de 80 % pour les Urgentistes (4/5). La
douleur anale (OR = 7,87 ; IC95 (1,59-38,86) ) et la constipation
(OR = 4,37 ; IC95 (1,13-16,87) ) apparaissaient comme des
facteurs prédictifs indépendants d’erreur diagnostique de PH.
Conclusion :
Dans cette étude, près d’un médecin
généraliste ou médecin urgentiste sur 4, adressaient un
patient au proctologue avec un diagnostic erroné de pathologie
hémorroïdaire. La douleur anale constitue un signe d’alarme
qui doit conduire à rechercher un diagnostic différentiel
notamment une fissure anale. Malgré les limites de cette
étude, elle montre la nécessité de poursuivre et développer
la formation médicale continue des médecins généralistes et
urgentistes en proctologie. La fluidité des réseaux entre les
médecins généralistes et leurs proctologues correspondants
reste un enjeu majeur pour une prise en charge optimale des
patients.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9923 Introduction : Le traitement chirurgical de référence
des hémorroïdes reste le Milligan et Morgan pouvant
être associé à une anoplastie au pôle postérieur (Bellan).
Cependant, elle nécessite une hospitalisation de quelques
jours et les suites post opératoires sont longues avec un risque
de complications post opératoire (hémorragique, infection ou
encore de sténose du canal anal) et est souvent douloureuses
occasionnant un arrêt de travail d’au moins 15 jours. Ainsi
d’autres techniques chirurgicales ayant une faible morbidité
dites techniques « mini-invasives » ont été développées
(intervention de Longo, l’hémorroidopexie avec ligature des
artères hémorroïdaires guidée par le doppler (HAL, THD) ou
non (Hemorpex). Cependant leurs résultats sont moins bons
que l’hemorroidectomie classique. C’est la raison pour laquelle
la recherche d’autres traitements reste active. Parmi ceuxci, la technique d’hémorroidoplastie au laser (LHP : Laser
HemorroidoPlasty)..
Patients et Méthodes : Cette technique
« mini-invasive » vise à réduire le flux sanguin vers les plexus
hémorroïdaires en photocoagulant avec une fibre laser les
branches terminales de l’artère rectale supérieure. L’énergie
du laser est délivrée à environ 4,3 cm au-dessus de la ligne
pectinée, là où les branches artérielles ont tendance à sortir
en direction de la surface de la muqueuse. Il n’y a pas de
mucopexie associée. Les différentes étapes de l’intervention
sont les suivantes : incision sous muqueuse aux ciseaux
jusqu’au paquet hémorroïdaire, Introduction de la fibre
laser le plus loin possible, Coagulation au laser en retirant
progressivement la fibre avec une quantité moyenne de 150
Joules par paquet hémorroïdaire Répétition de l’intervention
pour chacun des paquets (trois le plus souvent, parfois quatre).
Pansement hémostatique.
Entre le 26/03/2013 et le29/07/2014 nous avons réalisé
en ambulatoiredans 95% des cas, 93 LHP, 8 Femmes et
85 hommes, âge moyen 44 ans +/-10, indication 64% (39)
rectorragies résistantes au traitement instrumental, 36% pour
prolapsus hémorroîdaire stade 3, en moyenne 510 Joules
+/- 80 ont été délivré sur trois paquets 70% et quatre paquets
30%.. Les suites sont peu ou pas douloureuse nécesstiant un
arret de travail inférieur à 4 jours.
Résultats : 5 (5,37%) complications ont été notées : Un
hématome nécessitant une reprise chirurgicale pour évacuation
à J15 d’une LHP pour rectorragies, trois paquets 520 Joules.
Un abcès antéro droit mise à plat à J39 d’une LHP pour
rectorragies, trois paquets 420 J. Une hémospermie survenue
une semaine après LHP chez une Homme de 49 ans pour
rectorragies trois paquets 540 joules, l’IRM prostatique réalisé
à J45 était normale. Soulignons que ces trois complications
sont survenues au début de notre expérience pouvant être
liée à notre maitrise imparfaite de la technique.Une thrombose
hémorroïdaire cédant au traitement médical dans les suites
immédiates d’une LHP pour prolapsus hémorroidaire stade
3 trois paquets 510 Joules. Deux rectorragies, l’une en post
opératoire immédiat cédant a un pansement compressif,
l’autre trois jours après l’intervention. Dans les deux cas il
s’agit d’hémorragie au niveau d’un des points d’incisions.
Chez 94,5% des patients (88), les rectorragies et le prolapsus
grade 3 n’ont pas récidivé. 4 patients (5%) ont présenté une
récidive des rectorragies (en moyenne dans les 12 semaines
+/- 3 après la LHP), moins importantes qu’avant l’intervention
nécessitant un nouveau traitement instrumental, Une fois le
prolapsus a seulement été amélioré mais toujours présent
quatre semaines après l’intervention.
143
POSTERS
C. Allimant (1), E. Cruzille (2), M. Goutte (1),
M. Dapoigny (1), L. Ouchchane (1), A. Buisson (1)
N. Lemarchand (1), M. Aubert (1), A. Portal (1),
A. Barré (1), J. Attali (1), P. Benfredj (1),
N. Fathallah (1), K. Fellous (1), B. Mory (1),
H. Pillant- le Moult (1), E. Pommaret (1),
D. Soudan (1), S. Sultan (1), V. de Parades (1)
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.137
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.139
Conclusion : L’LHP donne à court terme de bon
résultat, (94, 5%) mais comme toutes ces nouvelles techniques
seul le temps permettra de confirmer ou non son efficacité en
comparaison à l’hémorroïdectomie classique.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9284 La ligature élastique des hémorroïdes
internes symptomatiques au Bénin : notre
expérience à propos de 66 cas
K.-R. Vignon (1), A. Vinasse (1), N. Kodjoh (1),
A.-R. Kpossou (1), R. Akadiri (1)
(1) Cotonou, BENIN.
Introduction : La maladie hémorroïdaire requiert de
différents moyens de prise en charge : médicaux, chirurgicaux
et instrumentaux dont la ligature élastique qui est considérée
comme une technique efficace largement répandue dans le
monde. Le but de cette étude est de rapporter notre expérience
en matière de méthodologie et de résultats à court et à moyen
terme dans une population qui redoute fortement la chirurgie.
Patients et Méthodes :
Il s’agit d’une étude
prospective et descriptive ayant porté sur 66 patients qui ont
été traités en ambulatoire par des ligatures élastiques pour des
hémorroïdes internes symptomatiques. Ces patients ont été
colligés sur une période de 2 ans (janvier 2011 à décembre
2012) à la Clinique de la Marina de Cotonou et suivis jusqu’en
octobre 2014. Un régulateur de transit a été prescrit aux
sujets souffrant de constipation. Des mesures diététiques et
d’hygiène défécatoire étaient prescrites à tous les patients.
Ont été exclus, les patients perdus de vue avant le terme du
protocole fixé (1er octobre 2014).
Résultats :
L’âge moyen de nos patients était de
41,6 ± 10,9 ans (extrêmes 22 - 76 ans) et la sex-ratio de
5,6 (prédominance masculine). Les signes cliniques étaient
dominés par les rectorragies (89,4%) compliquées d’une
anémie modérée dans 15 cas et d’une anémie sévère ayant
nécessité une transfusion sanguine dans 3 cas ; suivis de la
douleur (57,6%). Des antécédents familiaux d’hémorroïdes
étaient présents chez 42 patients (63,6%). Un antécédent
personnel d’hémorroïdectomie a été noté dans un cas. Les
indications de la ligature élastique étaient les hémorroïdes
internes symptomatiques de grade 3 (66,7%) et de grade 2
(33,3%). Le bilan de la crase sanguine (taux de prothrombine
et numération des plaquettes) était jugé bon chez tous les
patients. Le nombre moyen de séances de ligature ayant
permit d’atteindre l’objectif thérapeutique a été de 2,23
séances (1 - 3). Le nombre moyen d’anneaux par séance a
été de 2,07 anneaux (1 - 3). Une douleur modérée à intense
a été rapportée par 17 patients (25,7%) dans les 6 heures
suivant la ligature, et a été soulagée par du paracétamol 1g
per os. Une rectorragie minime a été rapportée dans 6 cas
(9,1%) entre le cinquième et le huitième jour de la ligature, et
ayant motivé la prescription de topiques anti-hémorroïdaires
plus une pommade cicatrisante. Pas de complication majeure
ayant nécessité une hospitalisation. Une récidive a été notée
dans 2 cas (3,03%) après un recul respectif de 27 mois et
42 mois. Ces derniers patients ont été traités médicalement
avec succès.
POSTERS
Conclusion :
La ligature élastique des hémorroïdes
internes est une technique efficace pour le traitement des
hémorroïdes internes symptomatiques de grade 2 et 3. Les
résultats obtenus dans cette étude ont été très rassurants et
motivants du fait probablement d’avoir agit sur le transit (par la
consommation de légumes et fruits riches en fibres, ainsi que
la prise momentanée de laxatifs en cas de selles dures difficiles
à évacuer) et l’hygiène défécatoire des patients.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9249 144
Observatoire de la prise en charge non
invasive de la dysurie post-opératoire en
proctologie
O. Belhaj Soulami (1), M. El Yousfi (1), I. Mellouki (1),
N. Aqodad (1), D.-A. Benajah (1), A. Ibrahimi (1),
M. El Abkari (1)
M. Eléouet-Kaplan (1), C. Favreau-Weltzer (1),
D. Bouchard (1), E. Vincent (1), F. Pigot (1)
(1) Fès, MAROC.
Introduction :
La consultation de proctologie, tout
comme celle de gynécologie ou d’urologie, est particulière de
par la dimension intime qu’elle présente à tel point qu’ il n’est
pas toujours facile de consulter au sujet de problèmes anaux ou
rectaux. Pourtant, les plaintes proctologiques sont fréquentes
et peuvent être le plus souvent traités d’où l’importance de
prendre en considération le point de vue des malades vis-à vis
l’examen proctologique afin d’atténuer la barrière psychique à
propos de la consultation en proctologie. Le but de notre travail
est d’apprécier, à travers une étude prospective, les points de
vue des malades concernant leur consultation en proctologie.
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude
prospective menée au service d’explorations fonctionnelles
au CHU Hassan II de Fès en se basant sur un questionnaire
avant et après l’examen proctologique. Nous avons inclus 107
patients ayant bénéficié d’un examen proctologique pour la
première fois durant la période allant du septembre 2013 au
septembre 2014. Nous avons ainsi exclus les malades qui ont
déjà bénéficié d’un examen proctologique.
Résultats :
Nous avons colligé 107 patients de niveau
intellectuel différent. L’âge moyen de ces patients était de
41 ans. Une prédominance masculine avec 56 hommes et 51
femmes avec un sex ratio proche de 1. Le motif de l’examen
proctologique selon le point de vue des patients était les
rectorragies dans 32 cas (30% des patients), les proctalgies
dans 30 cas (28% des patients), l’écoulement purulent dans
19 cas (17% des patients), la constipation dans 6 cas (5%
des patients), la diarrhée dans 5 cas (4% des patients) alors
que 5 patients n’ont pas pu préciser leur motif de consultation
(4% des patients). Avant l’examen proctologique, 31 patients
(29% des consultants) ont considéré cet examen n’a pas de
particularités comme les autres examens tandis que 76 patients
(71% des patients) ont exprimé leur peur ou leur honte vis-à-vis
cet examen et 84 patients (78% des consultants) ont préféré
d’être examiné par un médecin de même sexe. Après l’examen
proctologique, 56 malades (52% des patients) ont exprimé que
l’examen proctologique est douloureux alors que 41 patients
(26% des patients) ont vu que la position de cet examen est
inconfortable. 98 patients (91% des malades) préfèrent le
traitement par la voie orale et seulement 12 patients (11% des
malades) ont choisi la chirurgie.
Conclusion : L’examen proctologique est une étape
primordiale pour la prise en charge des pathologies anaux et
rectaux mais cet examen est malheureusement gênant pour la
plupart des patients vu son caractère intime, d’autres études
à propos de la manière de la perception des malades de cet
examen sont nécessaires pour rendre l’examen proctologique
comme tout autre examen.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9207 (1) Talence.
Introduction : Evaluer l’efficacité d’un protocole de
prise en charge non invasive de la dysurie.
Patients et Méthodes : Etaient prospectivement
inclus les malades opérés et hospitalisés dans le service de
proctologie entre le 1 novembre 2012 et le 30 avril 2013. Toutes
les interventions étaient faites sous anesthésie générale avec
un bloc pudendal non guidé sauf en cas de suppuration ou de
traitement anticoagulant. Le traitement antalgique était débuté
systématiquement en peropératoire (paracetamol, ketoprofen,
solumedrol, ketamine), puis poursuivi per os (paracetamol,
+ ketoprofen, + tramadol), complété si besoin par morphine
per os, voire nefopam et/ou tramadol IV. En cas de dysurie le
protocole prévoyait de vérifier le bon contrôle de la douleur,
de mettre en place des artifices de stimulation de la miction
(eau qui coule, douche, déambulation), la prise de tetrazepam
25 mg (remplacé par alprazolam 0,125 à 0,25 mg à partir du
1 janvier 2013) et de silodosine 8 mg. La mise en place du
protocole pouvait être graduée par l’infirmière. Le malade
était sondé si un globe urinaire était cliniquement constaté
et douloureux (sans évaluation échographique). Le sondage
signait l’échec de la prise en charge non invasive.
Résultats : 757 interventions ont été pratiquées chez
712 patients (âge moyen 44 ans (± 15) ; 292 F = 41%). Les
interventions pratiquées étaient 202 suppurations anales
(27 %), 197 hémorroïdes (dont 10 Longo) (26%), 107 kystes
sacro-coccygiens (14 %), 65 fissures anales (fissurectomie +/anoplastie) (9 %), 45 condylomes (6 %), 61 tumeurs rectales
(1 %), 15 reprises pour hémostase (2 %), 65 divers (9 %).
La durée de séjour moyenne était de 1,2 jours, dont 259
interventions (36 %) effectuées en ambulatoire. Le protocole
dysurie a été ouvert pour 39 malades (5,5 %) (14F = 36%),
d’âge moyen 46 ans (± 13). Parmi eux 4 hommes (10 %)
présentaient un antécédent de dysurie avant l’intervention.
Il s’agissant de 28 chirurgies hémorroïdaires (dont 1 Longo)
(72 %), de 7 fissurectomies (18 %), de 2 abcès anaux (5 %).
Un bloc pudendal avait été effectué dans 30 (77%) des cas.
L’antalgie postopératoire avait nécessité chez 2 patients (5 %)
de la morphine rapide, et chez 10 (26 %) un traitement intraveineux (nefopam dans 90% des cas). Aucun de ces malades
n’était prévu en hospitalisation ambulatoire. Leur durée de
séjour a été de 2,0 jours vs. 1,2 sans dysurie (p<0,05).
Le protocole dysurie a été efficace 31/39 fois (79 %), après que les
patients aient bénéficié 26 fois d’artifices de stimulation (67 %),
34 fois de la silodosine (87 %), 28 fois de l’alprazolam (72 %) et
5 fois du tetrazepam (13 %).
Les 8 patients en échec du protocole ont été sondés (5F/3H),
âge moyen = 42,5 ans (±13), les 5 femmes en « aller-retour »
et les 3 hommes pour 24h. Il s’agissait dans 75% des cas
d’une chirurgie hémorroïdaire (0% de Longo), et de 25% des
cas d’une chirurgie de fissure anale. Le sondage a eu lieu en
moyenne 24 ± 9 heures après la fin de la chirurgie. La quantité
moyenne d’urine évacuée était de 663 ± 304 ml. Il est à noter
que chez 4 malades (50 % des sondés) le volume évacué par
sondage était ≤ 500 ml. Après ablation de la sonde, une miction
spontanée a été obtenue chez 7 malades 3 ± 1 heures après le
retrait de la sonde. Une patiente a dû être sondée une seconde
fois.
Conclusion : La dysurie post-opératoire a concerné
5% des patients, dont 0% en ambulatoire. Le protocole mis en
place chez ces patients a été efficace dans 80% des cas. Au
total ont été sondés 1% des malades opérés. En l’absence de
contrôle échographique de la réplétion vésicale, un malade sur
deux a peut-être été sondé trop tôt.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9666 145
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.141
Consultation de proctologie : quel est le
point de vue des malades ? A propos de
107 cas
POSTERS
P.140
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.142
P.143
Indications et résultats de la manométrie
anorectale chez l’enfant : étude
comparative selon le sexe
Evaluation systématique des atteintes
œsophagiennes et anorectales dans la
sclérodermie systémique
M. Sabbah (1), O. Daboussi (1), L. Mouelhi (1),
Y. Zaaimi (1), Y. Said (1), K. El Jeri Daldoul (1),
H. Ben Temime (1), R. Debbeche (1), H. Mekki (1),
S. Khedher (1), M. Salem (1), F. Houissa (1),
T. Najjar (1)
L. Luciano (1), E. Bernit (1), K. Mazodier (1),
V. Veit (1), R. Jean (1), J.-M. Durand (1), L. Chiche (1),
N. Schleinitz (1), B. Granel (1), J.-R. Harle (1),
J.-C. Grimaud (1), V. Vitton (1)
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction :
Les troubles fonctionnels anorectaux de l’enfant sont fréquents et leur diagnostic repose
essentiellement sur la réalisation d’une manométrie anorectale (MAR). Mais les indications ainsi que les résultats de
celle-ci sont variable selon le sexe. Le but de notre étude était
de comparer les indications et les résultats de la manométrie
ano-rectale selon le sexe dans notre expérience.
Patients et Méthodes : Nous avons réalisé
une étude rétrospective comparative incluant tous les enfants
ayant bénéficié d’une MAR au service de gastro-entérologie
de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis sur une période de 3 ans
[2010 - 2012]. Les patients ont été répartis en deux groupes :
groupe 1 : patients de sexe masculin et groupe 2 : patients de
sexe féminin. Les indications et les résultats de la MAR ont
été comparés entre les deux groupes à l’aide du logiciel SPSS
18.0. Une association de variables était considérée comme
statistiquement significative si p<0,05.
Résultats : Nous avons inclus 326 enfants dans notre
étude. L’âge moyen était de 8 ans et demi (1 an - 17 ans). Le
groupe 1 (sexe masculin) comportait 225 enfants et le groupe
2 (sexe féminin) 101 patients soit un sexe ratio de 0,69. En
comparant les deux groupe, nous avons n’avons objectivé
aucune différence significative concernant l’âge et la durée
d’évolution des symptômes. Cependant, concernant les
indication de la MAR, l’incontinence était plus fréquente chez
les sujets de sexe masculin (p = 0,05) alors que la constipation
et l’encoprésie étaient équitablement réparties entre les
deux groupes. Concernant les paramètres manométriques,
le groupe 1 présentait un volume maximum tolérable plus
élevé que le groupe 2 (p = 0,008) et un reflexe ano-rectal plus
fréquemment aboli (p = 0,001). Il n’y avait pas de différence
entre les deux groupes concernant les autres paramètres
manométriques (synchronisme ano-rectal, pression moyenne
du sphincter interne et externe, ou contraction volontaire).
Conclusion : Les troubles fonctionnels ano-rectaux
touchent les enfants de sexe masculin dans 69% des cas dans
notre série. Les indications sont les mêmes dans les deux
sexes mis à part pour l’incontinence anale qui prédomine chez
les enfants de sexe masculin. Nos données rejoignent celles
de la littérature confirmation la prédominance de la Maladie
de Hirschprung et du mégarectum chez les enfants de sexe
masculin.
POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10050 (1) Marseille.
Introduction :
Au cours de la Sclérodermie
systémique (ScS), les atteintes œsophagiennes et anorectales
sont fréquentes et très souvent associées. Depuis 2009, la
Haute Autorité de Santé (HAS) a établi des recommandations
et suggère la réalisation d’une manométrie œsophagienne lors
du bilan initial et des explorations anorectales en fonction des
symptômes. Néanmoins, en pratique clinique, il semble que,
si le bilan œsophagien est souvent prescrit, le bilan anorectal
n’est que très rarement proposé. Cependant, l’atteinte
anorectale est souvent méconnue et non explorée alors qu’un
dépistage précoce des troubles anorectaux chez ces patients
pourrait permettre de prévenir la survenue de symptômes
invalidants tels qu’une incontinence fécale. L’objectif principal
de notre étude a été l’évaluation manométrique systématique
des atteintes œsophagiennes et anorectales de patients
atteints de ScS.
Patients et Méthodes : Dans cette étude de
cohorte rétrospective monocentrique, tous les patients atteints
de ScS (diffuse ou limitée) adressés dans l’Unité d’ Explorations
Fonctionnelles Digestives - CHU Nord - Marseille pour bilan
fonctionnel œsophagien et anorectal étaient éligibles. Des
auto-questionnaires symptomatiques et de qualité de vie
étaient remis systématiquement aux patients lors de leur
passage. Tous les patients étaient explorés par manométrie
œsophagienne haute résolution (MOHR), échographie endo
anale (EEA) et manométrie anorectale haute résolution 3D
(MARHR3D).
Résultats : Entre décembre 2012 et juin 2014, 44
patients, dont 41 femmes, d’âge moyen 59,8±12 ans ont
été inclus. Concernant les symptômes, 45,5% des patients
présentaient un reflux, 66,9% une dysphagie, 65,9% une
constipation et 77,3% une incontinence. La fréquence de
l’atteinte œsophagienne était de 65,9%, celle de l’atteinte
anorectale et des deux associées de 43,2%. En présence
d’une atteinte en MOHR typique, 89,7 % des patients
étaient symptomatiques (reflux et/ou une dysphagie), 94,7%
(incontinence et/ou constipation) en présence de l’atteinte
anorectale et 89,5% (symptômes œsophagiens et anorectaux)
en présence d’une atteinte combinée. Seules l’ancienneté
de la ScS et l’altération de la qualité de vie était corrélée à
l’atteinte digestive. Aucun lien n’était retrouvé entre atteinte et
profil sérologique ou type de sclérodermie.
Conclusion : L’atteinte anorectale semble intimement
liée à l’atteinte œsophagienne. Son dépistage systématique,
au même titre que celui de l’atteinte œsophagienne, apparaît
indispensable pour limiter l’apparition de symptômes
invalidants tels que l’incontinence anale.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9274 146
Le profil étiologique, thérapeutique et
évolutif des périnées poly-fistuleux chez
une population marocaine
S. Roman (1), F. Prieur (1), A. Ropert (2),
M. Bouvier (3), H. Damon (1), C. Brochard (2),
S. Marjoux-Amouyal (1), V. Vitton (3), N. Lesavre (3),
F. Mion (1)
M. Fahimi (1), W. Badre (1), N. Elhammani (1),
M. Tahiri (1), F. Haddad (1), W. Hliwa (1),
A. Bellabah (1)
(1) Lyon; (2) Rennes; (3) Marseille.
Introduction : Le périnée polyfistuleux représente une
Introduction : La manométrie ano-rectale de haute
résolution en 3 dimensions (3D-MHRAR) a été récemment
développée. Les valeurs normales restent encore à définir. Les
résultats préliminaires de notre étude multicentrique présentent
les valeurs obtenues chez des femmes asymptomatiques en
comparaison avec celles obtenues chez des femmes souffrant
d’incontinence anale (IA).
Patients et Méthodes : Cinquante-sept femmes
(29 contrôles et 28 avec IA) ont été incluses dans 3 centres.
Le score de Vaizey a été utilisé pour définir l’IA : les contrôles
avaient un score de 0 ou 1 alors que les patients avaient un
score supérieur à 6. Une échographie endo-anale était réalisée
à la recherche d’un défect sphinctérien chez les patients
avec IA. La 3D-MHRAR était réalisée avec une sonde rigide
(Given Imaging, Duluth, GA). Le protocole de manométrie
comportait une période de repos de 2 minutes, 2 manœuvres
de contraction volontaire et 2 manœuvres de poussée. La zone
de haute pression (ZHP) correspondant au canal anal était
identifiée à l’isocontour 20 mmHg. La hauteur et la pression
moyenne de la ZHP était mesurée sur 20 secondes à la fin
de la période de repos et au début de chaque contraction.
La capacité contractile au repos et lors de la contraction
(exprimée en mmHg.cm.s) était calculée comme le produit de
la hauteur de la ZHP par la pression moyenne de la ZHP par
20 secondes. Les données sont présentées comme médiane
(extrêmes) et comparés entre les groupes à l’aide de tests non
paramétriques.
Résultats :
Les contrôles étaient plus jeunes que
les patients avec IA (45 ans (18-70) contre 58 (31-74) ).
Quatorze patientes avec IA présentaient un défect sphinctérien
en échographie. Les données manométriques étaient
significativement différentes entre les contrôles et les patientes
avec IA au repos et lors de la contraction (tableau). Aucune
différence n’était observée entre les 2 groupes concernant
la poussée. La carte en 2D des profils de pression du canal
anal montrait un aspect en lambda au repos et en contraction
chez les contrôles. Cet aspect typique était moins marqué
chez les patientes avec IA, particulièrement en cas de défect
sphinctérien.
Discussion :
Hauteur ZHP repos (cm)
Pression ZHP repos
(mmHg)
Capacité contractile au
repos (mmHg.cm.s)
Hauteur ZHP en
contraction (cm)
Pression ZHP en
ontraction (mmHg)
Capacité contractile en
contraction (mmHg.cm.s)
Contrôles
IA
p
3 (2-5)
3 (0-5)
0.02
51 (29-74)
40 (11-70)
<0.01
3217 (1444-6512)
2552 (307-7006)
<0.01
<0.01
4 (3-5)
4 (1-5)
79 (49-135)
53 (14-124)
<0.1
7175 (4051-10536)
4195 (583-11307)
<0.01
Conclusion : Cette étude préliminaire permet
l’établissement de valeurs normales chez des femmes
asymptomatiques avec la 3D-MHRAR. Il existe des différences
nettes entre les contrôles et les patientes avec IA. Les données
en 3D pourraient être interprétées comme des images en
complément des variables quantitatives.
Remerciements, financements, autres :
Financement Given Imaging.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9530 (1) Casablanca, MAROC.
entité qui peut rentrer dans le cadre de plusieurs étiologies
dans notre pays et pose un problème de diagnostic étiologique
surtout dans notre contexte ou la tuberculose occupe toujours
une place importante. Le but du travail et de mettre le point sur
les difficultés diagnostiques et d’analyser le profil étiologique,
thérapeutique et évolutif du périnée polyfistuleux dans notre
pays.
Matériels et Méthodes : Une étude rétrospective
de 60 patients colligés au service de gastroentérologie
et de proctologie durant une période de 3 ans. La récolte
des données a été faite à l’aide d’une fiche dument remplis
à partir des dossiers des malades hospitalisés et ceux
suivis en proctologie. Tous les patients ont bénéficié d’un
interrogatoire, un examen clinique et proctologique détaillé, un
bilan de la tuberculose à savoir une intradermoréaction à la
tuberculine, une radio du thorax et la recherche de BK dans les
expectorations, un bilan digestif endoscopique fait d’une FOGD
et une colonoscopie avec biopsies pour étude histologique et
recherche de BK et une biopsie chirurgicale avec recherche
de BK au niveau des collerettes cutanées. Un transit du grêle,
une échographie abdominale, l’IRM pelvienne a été réalisée
chez 28 patients.
Résultats : L’âge moyen des patients est de 42 ans,
aves des extrêmes allant de 18 ans à 70 ans, avec une nette
prédominance masculine 85%, 32% des patients ont été
opérés à plusieurs reprises pour une cure chirurgicale des
fistules anales non spécifique. 8 patients présentent en plus
du périnée polyfistuleux une diarrhée chronique, 2 patients
ayant une surinfection condylomateuse des fistules et 1
patient présente une sérologie VIH positive. Au terme de ce
bilan, le diagnostic de la maladie de crohn a été retenu dans
40% des cas devant la présence de lésions digestives à
l’examen endoscopique chez 50% des patients, la présence
de granulome inflammatoire non nécrosant chez 20% et chez
30% des patients devant la non amélioration sous traitement
anti-bacillaire probabiliste et l’efficacité de traitement par
l’azathioprine, le diagnostic de la tuberculose a été retenu
chez 16% des patients avec la présence d’une localisation
pulmonaire de la tuberculose chez 2 patients ; l’isolement des
BK au niveau des collerettes cutanées chez 2 patients et la
présence de granulome épithéliogégantocellulaire au niveau
des biopsies chirurgicales chez 3 patients ; pour 3 patients
le diagnostic de la tuberculose a été retenu sur l’amélioration
clinique sous un traitement probabiliste par les antibacillaires ;
le diagnostic de la maladie de verneuil a été retenu chez 7%
des patients, Dans 35% des cas aucun diagnostic n’a été
retenu car tout le bilan réalisé est négatif et les biopsies sont
non spécifiques. Tous les patients ont été mis initialement
sous antibiotiques à base de métronidazol et ciprofloxacine ;
les antibacillaires chez 16 patients, l’Azathioprine chez 6
patients ; et l’infleximab chez 3 patients ; 20 de nos patients
ont bénéficié d’un drainage chirurgicale des fistules par anses
élastiques ; une Cure chirurgicale des condylomes réalisée
chez 2 patients ; et une colostomie de décharge chez deux
patients. L’évolution a été marquée par des récidives chez 20
patients ; jugée bonne chez 23 patients ; 17 patients sont en
cours d’évaluation.
Conclusion : Le périnée polyfistuleux pose de difficiles
problèmes de diagnostic étiologique, les étiologies restent
dominées dans notre contexte par la maladie de crohn, par
ailleurs la tuberculose occupe toujours une place dans la
survenue des suppurations péri-anale dans notre pays ; la
conduite diagnostique nécessite une démarche rigoureuse
basée sur un faisceau d’arguments cliniques, morphologiques,
endoscopiques, anatomopathologiques et évolutifs. Une
association médico-chirurgicale dans la prise en charge
proctologique des fistules ; L’évolution est caractérisée par la
fréquence de récidives.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9810 147
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.145
Valeurs normales pour la manométrie
anorectale haute résolution en 3
dimensions : données préliminaires
POSTERS
P.144
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.146
P.147
Traitement des fistules anales par «
ligation of intersphinteric fistula tract »
(LIFT) : résultats préliminaires portant sur
les 12 premiers patients traités dans notre
centre
FILAC (Fistula Laser Closure), une
technique prometteuse d’épargne
sphinctérienne dans le traitement des
fistules anales hautes
C. Thomas (1), I. Etienney (1), A.-C. Lesage (1),
N. Rabahi (1), J. Bourguignon (1), M. Taouk (1),
H. Safa Far (1), J.-D. Zeitoun (1), Y. Dahlouk (1),
P. Atienza (1)
(1) Paris.
(1) Paris.
Introduction : le traitement des fistules anales a pour
but la cicatrisation de la fistule tout en préservant la fonction
sphinctérienne anale. Le traitement des fistules anales
complexes et/ou trans sphinctériennes supérieures comporte
deux ou trois temps, soit utilisant la technique des sétons,
potentiellement délétère sur la fonction sphinctérienne, soit
par des interventions d’épargne sphinctérienne. Parmi les
interventions d’épargne sphinctérienne, l’intervention par LIFT
est une technique récemment développée et réputée efficace.
Le but de l’étude était d’évaluer la cicatrisation, le taux de
récidive et la fréquence d’incontinence anale post opératoire
chez les 12 premiers patients traités par LIFT entre juin 2013
et avril 2014.
Introduction :
Patients et Méthodes :
12 patients (10
hommes) d’âge moyen 41 ans (23 - 61) ont été traités entre
juin 2013 et avril 2014. Lors du premier temps, 8 fistules
étaient transphinctériennes (TS) supérieures, 3 fistules étaient
suprasphinctériennes et 1 fistule était en fer à cheval antérieur ;
4 patients avaient une fistule intersphinctérienne associée au
trajet trans sphinctérien. Chez un patient, la fistule révélait une
maladie de Crohn. 1 patient était suivi pour une infection par le
VIH. Le LIFT était réalisé lors du deuxième temps, après 6 à 8
semaines de drainage. Les patients étaient revus tous les mois
en post opératoire jusqu’à cicatrisation. Tous les patients ont
été joints par téléphone en septembre 2014.
Résultats : le suivi post opératoire moyen était de
10 mois (5 -15 mois). La durée moyenne de cicatrisation
était de 1,3 mois (1 -2). 11 patients (91%) ne présentaient
pas de récidive et 1 patient présentait une récidive de fistule
suprasphinctérienne 5 mois après cicatrisation. 3 patients
(25%) rapportaient une incontinence aux gaz : 2 patients
traités pour fistule TS supérieures et 1 patient traité pour
fistule suprasphinctérienne. Aucun patient ne présentait
d’incontinence aux selles liquides ou solides.
Le traitement des fistules anales
hautes comprend deux temps, le premier temps consiste à la
mise en place d’un séton pour drainer le trajet, le deuxième
temps, après la cicatrisation, est classiquement la section du
trajet. Si le taux de récidive est faible de l’ordre de 2,5%, le
retentissement sur la continence n’est pas négligeable. De
nombreuses techniques d’épargnes ont été proposées (Colle
biologique, Plug, Flap etc..), mais leurs résultats en terme de
récidive sont décevants. L’utilisation d’une fibre de Laser pour
l’obturation des fistules anales hautes est une autre technique
d’épargne sphinctérienne.
Patients et Méthodes : Sous anesthésie, lors
du deuxième temps, le séton est remplacé par une fibre souple
de Laser FiLaCTM (Biolitec AG, Jena, Germany ; de 1470
nm de diametre, 15 watt, energie : 100-120 joule/cm), après
avivage du trajet fistuleux par brossage. En débutant à partir de
l’orifice interne, un tir est délivré pendant six secondes tous les
centimètres jusqu’à l’orifice externe. La même procédure est
utilisée pour le traitement du passage controlatéral en cas de
fistule en Fer à Cheval ou d’intramural résiduel. Les suites sont
indolores, sans soins locaux et ne justifient pas d’arrêt maladie.
Nous avons volontairement réservé le FILAC dans le traitement
du deuxième temps opératoire des fistules hautes, l’exérèse en
un temps des fistules transsphinctériennes basses est simple
et sans retentissement sur la continence anale de même nous
avons exclu les fistules de la maladie de Crohn.
Résultats : Entre le 20/03/2013 et le 06/08/2014, 45
Conclusion : Les résultats préliminaires de cette étude
patients ont été opéré : 10 Femmes, 35 Hommes . Il s’agissait
31 fois (69%) de la récidive d’une fistule anale. Le trajet de la
fistule était 27 fois (60%) transsphinctérien supérieur dont 8
fistules en Fer à Cheval, 18 fois (40%) suprasphinctérien dont
4 fistule en Fer à Cheval. En moyenne 640 joules/cm +/-280
ont été délivré pendant l’opération. Aucune complication n’a été
notée. Aucun des patients n’a présenté de modification de la
continence anale . Chez 80% des patients (36) la cicatrisation
est complète (obturation des orifices externe et interne) en
moyenne en 55 jours +/- 10 jours sans signe de récidive de la
fistule. 9 patients ont récidivé, il s’agissait 6 fois (37%) d’une
fistule mutiopérée : 3 fistules suprasphinctériennes (33%) et 6
fistules transsphinctériennes supérieures dont 2 Fer à Cheval.
En moyenne 630 joules/cm +/-275 avaient été délivré chez
ces 9 patients. Dans tous les cas la récidive est précoce dans
les trois mois suivant le FILAC, le trajet fistuleux initial était
retrouvé et perméable.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9237 Discussion : Il n’existe pas, dans notre série, de facteur
prédictif à la récidive puisque dans les deux groupes il n’existe
pas de différence significative dans le pourcentage de fistule
multi opérée, la hauteur de la fistule et le nombre de joules/cm
délivré lors du Filac..
pilote monocentrique, comportant la période d’apprentissage
de la technique du LIFT et portant sur un nombre limité de
patients, sont identiques à ceux rapportés par la littérature en
terme de cicatrisation et d’impact sur la fonction sphinctérienne
dans la prise en charge des fistules anales. Ces résultats
préliminaires nécessitent d’être confirmés par une étude
prospective portant sur un plus grand nombre de patients.
POSTERS
N. Lemarchand (1), M. Aubert (1), J. Attali (1),
A. Barré (1), P. Benfredj (1), N. Fathallah (1),
K. Fellous (1), B. Mory (1), H. Pillant- le Moult (1),
E. Pommaret (1), D. Soudan (1), S. Sultan (1),
V. de Parades (1)
Conclusion : Cette étude laisse espérer que le FILAC
dans le traitement du deuxième temps opératoire des fistules
hautes semble donner des résultats supérieur aux autres
techniques d’épargne sphinctérienne, ce qui évidemment reste
à confirmer par des cohortes plus importantes et des délais de
surveillance plus long.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9563 148
P.149
Le lambeau d’avancement rectal avec
léïomyoplicature par points séparés est
efficace pour fermer les fistules anales et
préserver la continence
Le port de talons hauts peut-il influencer
les caractéristiques de l’incontinence
anale ?
P. Atienza (1), M. Taouk (1), J. Bourguignon (1),
A.-C. Lesage (1), C. Thomas (1), J.-D. Zeitoun (1),
H. Safa Far (1), N. Rabahi (1), I. Etienney (1)
(1) Paris.
Introduction : L’intérêt d’un lambeau d’avancement
rectal avec léïomyoplicature (LMP) a été démontré dans une
série de 23 fistules rectovaginales avec 65% de fermeture
complète sans altérer la continence*. Cette technique pourrait
être étendue à la prise en charge de toutes les fistules
anovaginales ou anopérianéales et le remplacement du surjet
par des points séparés pourrait en accroître les performances.
Patients et Méthodes :
De juillet 2010 à
juin 2014, 18 LMP à points séparés ont été réalisées après
6 semaines au moins de drainage par mersuture du trajet
fistuleux. Une préparation colique était réalisée et une voie
centrale posée pour une nutrition parentérale totale de 7 jours
en post-opératoire. La LMP, précédée par la fermeture de
l’orifice primaire, était assurée par 3 points séparés de Vicryl
1, puis recouverte par le lambeau de muqueuse rectale. Une
antibiothérapie per et post-op par métronidazole était instituée.
Un score de Wexner était colligé en pré et post-op (J + 6 sem).
Résultats :
Un homme et 17 femmes d’âge moyen
39 [24-63] ans, ont été traités pour des fistules anovaginales
(12/18) ou anopérinéales (6/18), Crohniennes (3/18) ou non.
Quatorze patients (78%) avaient une fermeture totale de
la fistule avec un recul moyen de 9,8 [0,8-46] mois. Le taux
de fermeture complète de la fistule était de 75% (9/12) dans
les fistules anovaginales et de 83% (5/6) dans les fistules
anopérinéales. Des passages sporadiques de gaz sans
selles persistaient dans 3 cas de fistules anovaginales (25%).
Un échec (5%) était constaté avec réouverture d’une fistule
anopérinéale, après fermeture complète durant 1 mois. Un
tabagisme actif était noté chez 50 % des patients en échec
de la technique (2/4) versus 28% (4/14) en cas de succès. La
pose d’une voie centrale était compliquée dans un cas d’un
pneumothorax d’évolution favorable sous drainage. Le score
d’incontinence de Wexner évalué pour 15 patients passait de
6 (3-13) à 1 (0-6).
V. Vitton (1), A. Benezech (1), K. Baumstarck (1),
S. Ortiz (1), J.-C. Grimaud (1), M. Bouvier (1)
(1) Marseille.
Introduction : Le port de talons hauts est de plus
en plus répandu. Si son retentissement sur la statique dorso
lombaire est évalué dans la littérature, ses conséquences sur
la statique pelvienne sont peu connues. Quelques travaux
rapportent une fréquence accrue d’incontinence urinaire
chez les femmes portant des talons hauts mais aucune
étude n’a à ce jour évalué le lien entre le port de talons hauts
et l’incontinence anale. Le but de cette étude a été d’étudier
l’influence du port de talons hauts sur les caractéristiques des
symptômes chez des patientes souffrant d’incontinence anale.
Patients et Méthodes : Dans cette étude
rétrospective, toutes les patientes adressées dans le service
pour bilan ano-recta (manométrie ano-rectale et échographie
endo-anale) au cours des 6 derniers mois étaient éligibles.
Une femme était considérée comme porteuse de talons hauts
si elles en portait au moins 4 heures par jours, 4 jours par
semaine et depuis plus d’un an, la variable talon haut étant
définie par un talon d’au moins 3 cm. Les caractéristiques
démographiques étaient recueillies, ainsi que l’ancienneté des
symptômes, le score de sévérité de Wexner, et les valeurs de
la manométrie ano-rectale.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.148
Conclusion : Dans cette étude rétrospective, le port de
talons hauts n’apparaît pas comme un facteur influençant les
caractéristiques cliniques ou manométriques de l’incontinence
anale. En revanche cette étude confirme le lien entre port
de talons hauts et incontinence urinaire. Ces résultats, bien
qu’issus d’une série rétrospective, confirme les données de
la littérature en faveur d’un impact du port de talons hauts
prédominant sur le périnée antérieur.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9143 Discussion : Les résultats de la LMP en terme de
fermeture du trajet fistuleux sont comparable aux lambeaux
d’abaissement musculo-muqueux, colligés dans la littérature
pour les fistules anovaginales, mais la LMP ne sectionne pas
le sphincter anal interne préservant ainsi la continence. La
LMP peut être réalisée dans les fistules de Crohn, contrôlées
médicalement, sans sténose anale avec muqueuse rectale non
inflammatoire. Cette étude confirme la supériorité de la LMP
aux techniques d’épargne par colle ou plug.
Conclusion :
Références : * Endorectal advancement flap with
muscular plication : a modified technique for rectovaginal fistula
repair. Colorectal Dis. 2011 Aug ; 13 (8) : 921-5.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9592 149
POSTERS
La LMP est un traitement d’épargne
efficace des fistules anovaginales ou anopérinéales. Le
remplacement du surjet par des points séparés, pourrait
accroître son efficacité.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.150
P.151
La lipostructure par greffe d’adipocytes
autologues améliore la continence anale
Dysfonction anorectale dans la rectocolite
hémorragique : troubles de l’adaptation ou
de la perception rectale ?
M. Queralto (1), J. Levy (1), S. Kirzin (2),
P. Cabarrot (1), N. Boucher (3), J.-P. Chotard (4),
G. Bonnaud (1), G. Portier (2)
(1) Cornebarrieu; (2) Toulouse; (3) Muret; (4) Colomiers.
C. Brochard (1), G. Bouguen (2), A. Mallak (2),
A. Ropert (2), J.-F. Bretagne (2), L. Siproudhis (2)
(1) Angers; (2) Rennes.
Introduction : L’incontinence anale passive (IAp)
peut être conséquence d’un sphincter interne (SI) lésé ou
incompétent. Lorsque les traitements simples sont inefficaces,
certaines équipes ont alors recours aux « bulkings agents »
avec 2 inconvénients le coût et le devenir à long terme des biomatériaux. L’injection de graisse autologue après purification
et suspension dans du sérum physiologique a été abandonné
du fait de la résorption rapide de la graisse responsable de
mauvais résultats. Colleman en 1994 puis Collet en 2013
décrivaient la lipostructure par micro réinjection d’adipocytes
autologues.
But : évaluer la faisabilité et l’efficacité de la greffe par micro
ré-injection d’adipocytes chez des patients présentant une IAp
en rapport avec un un SI incompétent ou lésé.
Patients et Méthodes : De Mars 2012 à Mai
2013 nous avons proposé ce traitement à tous les patients
consécutifs présentant une IAp en rapport avec un SI
incompétent ou lésé. Les patients étaient informés du fait que
la technique n’était pas validée, le consentement signé était
récupéré.
La continence était évaluée en pré opératoire, à 6 et 12 mois
par un calendrier des selles et le FISI ; la qualité de vie par
le FIQL.
Les patients avaient en pré opératoire une échographie
endo anale, une manométrie ano rectale, la manométrie était
renouvelée à 6 mois. L’intervention sous AG se déroulait en 3
temps : prélèvement d’adipocytes, centrifugation et purification,
puis dépose de greffons d’adipocytes en couches multiples au
niveau des défects sphinctériens .
Des résultats inférieur à une amélioration à 30%
correspondaient à un échec, entre 30 et 50% ils étaient classés
médiocres, comme bons entre 50 et 75%, et enfin excellents
lorsque l’amélioration était de plus de 75%.
Résultats : 20 patients répondaient aux indications et
contre indications, 16 patients dont 13 femmes, d’âge moyen
57,56 ans, acceptaient ce traitement. Nous avons observé : 2
échecs, 6 résultats médiocres, 5 bons résultats, et 3 excellents
(50% de bons ou excellents résultats). A 24 mois une patiente
aux résultats bons se détériorait probablement conséquence
d’un amaigrissement. Aucune complication n’était observée.
Introduction :
Une polychésie et des impériosités
avec fuites anales sont souvent rapportées par les patients
porteurs de rectocolite hémorragique (RCH). Les mécanismes
de ses symptômes restent mal élucidés. L’objectif principal de
l’étude était d’analyser l’adaptation et la perception anorectales
en réponse à une distension rectale isobarique chez des
patients ayant une RCH en poussée modérée.
Patients et Méthodes :
Les réponses
anales et rectales à la distension rectale ont été étudiées
prospectivement, à l’aide d’un enregistrement concomitant
par manométrie anorectale et barostat électronique chez 10
patients ayant une RCH et 10 sujets sains. Les distensions
rectales isobariques ont été réalisées à l’aide d’un sac de
polyéthylène connecté à un barostat électronique selon des
modes phasique (insufflation par paliers de 5 mmHg maintenue
pendant 60 s) et tonique lent (insufflation de 1 mmHg toutes les
12 s). Les paramètres enregistrés étaient la pression du canal
anal (au repos, pendant la contraction volontaire et pendant les
distensions), le volume rectal (initial, maximal, et les variations
de volume), la pression rectale maximale et l’intensité de
perception sur une échelle de 0 à 5. L’analyse des données
reposait sur un modèle d’ANOVA par mesures répétées avec
étude de l’interaction groupe/pression.
Résultats : Les deux groupes de patients étaient
comparables pour l’âge, le sexe ratio et la parité. Les pressions
maximales et moyennes du canal anal n’étaient pas différentes
entre les deux groupes au repos mais elles étaient plus faibles
à la partie basse chez les patients ayant une RCH (p = 0,040
et p = 0,018 respectivement). Lors des distensions rectales
isobariques phasique et tonique, les patients ayant une RCH
avaient des pressions anales à la partie haute plus élevées
(p = 0,010 et p = 0,021 respectivement), des volumes rectaux
initiaux (p = 0,0001 pour les 2 modes) et maximaux plus faibles
(p = 0,0001) (figure), des variations de volume à la distension
plus faibles (p = 0,0001) et des pressions rectales maximales
moins élevées (p = 0,048) que les volontaires sains. Les
niveaux de perception étaient comparables entre les 2 groupes.
Figure : Valeurs des volumes rectaux maximaux en fonction
de la pression rectale lors de distension phasique.
Discussion : Ce traitement est simple, non couteux.
Il obéit à certaines contraintes : épaisseur du pannicule adipeux
au niveau du site de prélèvement, dans l’idéal plusieurs
sites sont nécessaires pour obtenir une greffe d’adipocytes
«durable» malgré un éventuel amaigrissement.
Conclusion : La lipostructure améliore l’IAp et peut être
POSTERS
utilisée en complément d’autres traitements.
Ce travail d’être confirmé par une étude multicentrique.
Remerciements, financements, autres :
Remerciements au Dr JC PUECH Clinique des Cèdres
Cornebarrieu.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9959 Conclusion : Cette étude met en évidence, chez les
patients ayant une RCH modérée, des troubles de l’adaptation
rectale à la distension, sans troubles de la sensibilité. Ceci
suggère non seulement des anomalies viscoélastiques
de la paroi rectale mais aussi des troubles de l’innervation
intrinsèque.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9647 150
P.153
Incontinence anale : quel est l’apport
du couple manométrie anorectale/
échographie endoanale ?
Évaluation de la toxine botulique
intrarectale dans le traitement de
l’incontinence fécale
A. Bargach (1), L. Amrani (1), I. Serraj (1),
E. Sobkeng (1), N. Amrani (1)
C. Benard (1), O. Touchais (1), V. Bridoux (1),
C. Melchior (1), P. Ducrotté (1), A.-M. Leroi (1),
G. Gourcerol (1)
(1) Rabat, MAROC.
(1) Rouen.
Introduction :
L’échographie endo-anale (EEA)
et la manométrie ano-rectale (MAR) sont des modalités
diagnostiques non invasives, permettant une étude précise
de l’appareil sphinctérien anal. Leurs performances sont
susceptibles de modifier l’arbre décisionnel diagnostique et
thérapeutique dans la prise en charge de l’incontinence anale.
Le but de ce travail est d’évaluer la concordance de ces deux
examens.
Patients et Méthodes :
Il s’agit d’une étude
prospective, descriptive portant sur 66 patients consécutifs
présentant une incontinence anale, explorés par manométrie
ano-rectale et échographie endo-anale.
Résultats : Il s’agit de 52 femmes et 14 hommes. L’âge
moyen était de 42,7 ans (extrêmes : 13 à 74 ans). Les facteurs
de risques identifiés étaient essentiellement, des antécédents
d’accouchement traumatique (38,3%), de fistule anale
opérée (20,4%), et d’hémorroïdectomie (18,6%). Sur le plan
manométrique, l’hypotonie anale de repos était observée dans
50% des cas et l’hypotonie des contractions volontaires dans
41,6%. En EEA, les ruptures sphinctériennes étaient les plus
fréquentes (58,3%), suivie d’une atrophie sphinctérienne dans
13,8% des cas. L’hypotonie isolée du sphincter interne était
associée à une rupture du sphincter interne dans 50% des cas,
à une atrophie sphinctérienne dans 25% des cas et à aucune
anomalie échographique dans 25% des cas. L’hypotonie
isolée du sphincter externe était associée à une rupture des
deux sphincters dans 53% des cas, à une rupture isolée du
sphincter interne dans 6,6% des cas et à aucune anomalie
échographique dans 33,3% des cas. En cas d’hypotonie des
deux sphincters, une rupture sphinctérienne était observée
dans 71,4% des cas.
Conclusion : L’hypotonie anale de repos par
rupture sphinctérienne est l’association pathologique la
plus fréquente dans notre série. L’existence d’anomalies
échographiques est quasi certaine en cas d’hypotonie mixte
ou isolée du sphincter interne. En revanche, en l’absence
d’anomalies échographiques, la manométrie ano-rectale a été
déterminante dans l’orientation diagnostique et thérapeutique.
La MAR et l’EEA sont complémentaires. Elles devraient être
systématiques dans l’exploration de toute incontinence anale.
le traitement de l’incontinence urinaire liée à une hyperactivité
vésicale. Récemment, il a été suggéré chez 6 patients
présentant un rectum ou réservoir colique après proctectomie
hyperactifs, que l’injection de TB améliorait l’incontinence
fécale (IF). L’efficacité de la TB n’a jamais été étudiée chez des
patients incontinents anaux sans hyperactivité rectale.
Patients et Méthodes : La TB a été réalisé chez
des patients avec une IF en échec de traitement médical et/
ou chirurgical. Pour chaque patient, 10 injections de 50 UI
de Dysport® ont été réalisées dans le rectum ou le réservoir
colique. L’efficacité clinique et la qualité de vie (scores de
Wexner et FIQL) ont été évaluées avant l’injection, puis lors de
visites à 1-3 mois et à 4-6 mois. Une manométrie ano-rectale a
été réalisée avant puis à 1-3 mois.
Résultats : Vingt et un patients ont eu recours à l’injection
de TB entre Avril 2008 et Avril 2014. Parmi eux, 10 patients
avaient un rectum ou réservoir colique hyperactif. Comparé
aux valeurs pré-opératoires, les moyennes des scores de
Wexner (12.7±1.2) et de FIQL (7.8±0.6) sont améliorés à
1-3 mois après l’injection (9.8±1.2 et 9.4±0.9 respectivement,
p<0.05 pour les 2). A la deuxième évaluation à 4-6 mois, les
scores étaient revenus à leurs valeurs pré-opératoires.
Chez les patients ayant réalisé une deuxième séance
d’injection de TB, les scores étaient significativement améliorés
par rapport aux valeurs initiales. A 1-3 mois, les paramètres
manométriques (pressions anales, volumes rectaux et
compliance) n’ont pas été affectés. L’analyse univariée n’a pas
mis en évidence de facteurs prédictifs d’une mauvaise réponse
à la TB. On ne retrouve pas de différence de réponse entre
les patients présentant une hyperactivité rectale et ceux sans
hyperactivité.
Conclusion : Cette étude est la première à démontrer
l’efficacité de la TB à 1-3 mois chez des patients présentant
une IF en échec de traitement médical et/ou chirurgical, quelle
qu’en soit l’étiologie. La répétition des séances semble garantir
l’efficacité de la TB à long terme.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9517 POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9924 Introduction : La toxine botulique (TB) est efficace pour
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.152
151
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.154
P.155
Polymorphismes des gènes NOD2/
CARD15 et IL23R chez 204 patients
algériens suivis pour maladie de Crohn
Polymorphismes du gène de l’IL1-β
chez des patients algériens atteints de
maladies inflammatoires chroniques de
l’intestin (MICI)
L. Kecili (1), Y. Medddour (1), S. Chaib (1),
R. Tamouza (2), M. Abbadi (1), N. Bounab (1),
N. Kaddache (1), K. Belhocine (1), L. Gamar (1),
A. Bousseloub (1), T. Boucekkine (1), S. Berkane (1)
(1) Alger, ALGÉRIE; (2) Paris.
(1) Alger, ALGÉRIE.
Introduction : Les genes NOD2/CARD15 et IL23R
jouent un rôle important dans la susceptibilité à la maladie
de Crohn (MC). L’étude du génétotype-phenotype suggère
que ces variants sont associés à la maladie et à un certain
phénotype clinique. L’analyse de ces polymorphismes n’a
jamais été effectuée auparavant sur la population Algérienne.
Patients et Méthodes : Dans cette étude castémoins, 204 patients atteints de MC et évoluant depuis 5 ans
ont été comparés à une population de 201 témoins sains.
Le génotypage a été réalisé par technique PCR Taqman en
analysant deux polymorphismes NOD2/CARD15 : R702W
(SNP8, rs2066844), G908R (SNP12, rs2066845) et un
polymorphisme IL23R : R381Q (rs11209026).
Résultats :
1/ NOD2/CARD15 908R a été retrouvé chez 3% des patients
atteints de MC et absent chez les sujets contrôles (χ2 = 8.6,
Pc = 0.003, OR = 13.20).
2/ NOD2/CARD15 702W a été retrouvé associé à la MC
(χ2 = 17.2, Pc = 0.00003, OR = 12.5) et à un âge jeune du
début de la maladie (groupe A1, χ2 = 19.3, Pc = 1.10-5,
OR = 14.05, PM-H = 2.10-6).
3/ Le variant IL23R 381Q est plus fréquent chez les sujets
suivis pour MC comparé aux controles (χ2 = 8, Pc = 0.005,
OR = 3.48). Il est également associé à un début précoce
(groupe A1, χ2 = 7.1, Pc = 0.007, OR = 1.04, PM-H = 0.002),
aux manifestations extra-intestinales (χ2 = 10.6, Pc = 0.001,
OR = 1.05, PM-H = 0.002) ainsi qu’à une localisation ileocolique
de la maladie (χ2 = 6.8, Pc = 0.009, OR = 1.05, PM-H = 0.001).
Conclusion : Les résultats de ce travail montrent, que
dans cette cohorte de patients Algériens, les variants NOD2/
CARD15 et IL23R sont associés à la Maladie de Crohn et
soulignent un phénotype clinique particulier.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9875 H. Mesbah-Amroun (1), A. Boukercha (1),
A. Bouzidi (1), H. Saoula (1), M. Nakmouche (1),
C. Touil-Boukoffa (1)
Introduction : Les Maladies inflammatoires
chroniques de l’intestin (MICI), maladie de Chron (MC) et
rectocolite ulcéro-hémorragique (RCUH) sont caractérisées
par une réponse inflammatoire dérégulées face aux
constituants normaux de la flore intestinale chez des individus
génétiquement prédisposés. La cytokine pro-inflammatoire,
l’interleukine 1 beta (IL-1β) est un modulateur clé dans
l’initiation et le maintien de l’inflammation. L’objectif de notre
travail est de déterminer si les polymorphismes de type SNP
(single nucleotide polymorphisms) du gène de l’IL-1β sont
associés aux MICI dans la population Algérienne.
Patients et Méthodes :
L’analyse génétique
des deux SNPs C-511T (rs16944) en position -511 et C+3953T
(rs1143634) situé dans l’exon 5 a été réalisée par PCR-RFLP.
Les données concernent 24 sujets MICI pris en charge au
niveau du service de gastroentérologie de l’hôpital Maillot
d’Alger ainsi que 50 sujets bénévoles ne présentant aucun
antécédent familial pour des pathologies auto-immunes et/
ou inflammatoires. Tous les participants ont consentis par
écrit à leur enrôlement dans cette étude. L’analyse statistique
est réalisée par comparaison des fréquences alléliques et
génotypiques des SNP entre patients et témoins, par le test du
chi2. Les résultats sont considérés statistiquement significatifs
à (p<0.05).
Résultats : Les deux SNP C-511T (rs16944) et
C+3953T (rs1143634) sont présents aussi bien chez les sujets
MICI que chez les témoins. Pour le SNP C-511T, le génotype
homozygote muté -511 (TT) est retrouvé plus fréquemment
chez les sujets MC comparativement aux témoins (23.1%
vs. 13.8). L’allèle muté -511T IL1-β est plus fréquent chez
les sujets MC que dans le groupe témoin (50% vs. 41.4%).
Pour le SNP C+3954T, aucun génotype homozygote muté n’a
été retrouvé lors de notre étude. Le génotype hétérozygote
+3954 (CT) est plus fréquent chez les sujets RCUH (81.8% vs.
75.9%). L’allèle muté +3954T IL1-β est plus fréquent chez les
sujets RCUH comparativement au groupe témoin et au sujets
MC (40.9%, 37.9%, 34.6% respectivement). Par ailleurs, la
présence des allèles mutés -511T IL1-β et +3954T IL1-β est
retrouvée associée à un âge précoce de diagnostic aussi bien
chez les patients MC que les patients RCUH. Ces différences
ne sont cependant pas statistiquement significatives (p>0.05),
probablement en raison du faible effectif de notre échantillon.
POSTERS
Conclusion :
Nous montrons pour la première
fois, la présence des variants alléliques mutés -511T et
+3954T du gène de l’IL1-β dans la population Algérienne.
Ces résultats qui sont préliminaires, seraient en faveur de
l’implication des polymorphismes du gène de l’IL1-β dans la
susceptibilité génétique aux MICI. Toutefois, la différence de
fréquence, statistiquement non significative entre les patients
MICI et sujets témoins, indique la nécessité d’un plus grand
échantillonnage.
Mots clés : MICI, maladie de Crohn, Rectocolite ulcérohémorragique., IL1-β, PCR-RFLP, SNP.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9856 152
P.157
Polymorphismes du gène MDR1 et les
maladies inflammatoires chroniques de
l’intestin : étude cas-témoins dans la
population marocaine
La qualité de vie chez les patients atteints
de maladies inflammatoires chroniques de
l’intestin (à propos de 100 cas)
N. Senhaji (1), M. Fahimi (1), Y. Kassogue (1),
N. Serbati (1), W. Badre (1), S. Nadifi (1)
(1) Casablanca, MAROC.
Introduction
:
Les maladies inflammatoires
chroniques de l’intestin (MICI) sont des maladies chroniques
et multifactorielles affectant le tractus gastro-intestinal,
leur prévalence est en augmentation permanente dans la
population marocaine. Le MDR1/ABCB1 est un gène qui
code pour la P-glycoprotéine qui semble avoir une grande
importance dans le maintien de l’homéostasie intestinale
et dans la protection des cellules épithéliales intestinales
contre la toxicité des xénobiotiques ainsi que les substances
nocives ; Il a été démontré que la réduction de la fonction et de
l’expression de la P-glycoproteine est associée à des troubles
inflammatoires de l’intestin.
Des polymorphismes du gène MDR1 ont été impliqués dans
le risque de développement des MICI, cependant les résultats
présentés sont discordants. Ainsi, le but de notre étude
était d’évaluer les polymorphismes C3435T et C1236T du
gène MDR1 dans la susceptibilité génétique aux MICI et de
déterminer un effet possible de ces variantes sur le phénotype
de la maladie.
Matériels et Méthodes : Un ensemble de 214
sujets (114 patients et 100 témoins sains) ont été inclus dans
notre étude. La recherche des polymorphismes du gène MDR1
a été réalisée par PCR suivie d’une analyse RFLP ; Un examen
des dossiers médicaux a été réalisé chez les patients MICI et
une corrélation génotype-phénotype a été étudiée. L’analyse
des données a été faite à l’aide du logiciel SPSS.
Résultats : Nous n’avons retrouvé aucune association
statistiquement significative entre les fréquences alléliques
et génotypiques des polymorphismes C3435T et C1236T du
gène MDR1 pour les patients étudiés et le développement de la
maladie de Crohn chez les patients Marocains. Parallèlement,
aucune différence significative des fréquences alléliques et
génotypiques n’a été présente entre les patients RCH et les
contrôles pour le polymorphisme C3435T.
Cependant,
nous
avons
observé
une
fréquence
significativement plus élevée du génotype 1236TT chez les
patients RCH par rapport à la population générale (P = 0,01 ;
OR = 3.41 ; IC : 1.17-9.94).
A. El Khadir (1), W. Hliwa (1), M. Tahiri (1),
F. Haddad (1), A. Bellabah (1), W. Badre (1)
(1) Casablanca, MAROC.
Introduction : Les maladies inflammatoires chroniques
de l’intestin (MICI) sont une entité clinico-biologique qui inclut la
maladie de Crohn (MC) et la recto-colite hémorragique (RCH).
Elles sont des affections chroniques invalidantes qui évoluent
par poussées entrecoupées de périodes de rémission. Elles
peuvent occasionner une altération majeure de la qualité de
vie (QDV). L’appréciation du retentissement des MICI sur la
qualité de vie (QDV) apparaît donc être un élément essentiel
de la prise en charge des malades. Le but de notre étude
est d’évaluer l’impact des MICI sur la QDV, et d’identifier les
principaux facteurs qui influencent cet impact.
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude
prospective, effectuée entre Décembre 2013 et septembre
2014, colligée au service de gastro-enterologie du CHU Ibn
Rochd de Casablanca. La population cible est constituée de
100 patients suivis pour MICI. Le groupe de comparaison est
constitué de 60 personnes de la population générale, déjà
publié dans une étude marocaine sur la qualité de vie. La
collecte des données est faite grâce au SF-36.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.156
Résultats : La qualité de vie des malades marocains
avec une maladie inflammatoire chronique de l’intestin,
mesurée par le SF-36, est plus mauvaise que celle de la
population témoin. Les facteurs comme des poussées ou
des hospitalisations antérieures, l’ancienneté de la maladie,
l’antécédent de résection intestinale, la durée de rémission, le
traitement d’entretien, le statut civil et le tabagisme n’avaient
pas d’impact significatif sur la qualité de vie de ces malades.
Conclusion : La plupart des patients avec une
maladie inflammatoire chronique de l’intestin ont une altération
modérée de leur qualité de vie. Cependant, les femmes, les
malades ayant une maladie de Crohn active et un niveau
socio-économique bas sont les plus affectés. Une meilleure
prise en charge clinique et un soutien psychologique de ces
malades vulnérables peut améliorer leur qualité de vie.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9846 Conclusion : Nous suggérons que le polymorphisme
C1236T du gène MDR1 est associé à la prédisposition
génétique de la rectocolite hémorragique chez les patients
Marocains. Par ailleurs, les polymorphismes étudiés ne
semblent pas être un facteur de risque pour la survenue de la
maladie de Crohn.
POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9720 153
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.158
P.159
Les aspects épidémiologiques des
maladies inflammatoires chroniques de
l’intestin : expérience du service d’hépatogastroentérologie, CHU Ibn Sina de Rabat
Les facteurs de risque des pertes
osseuses chez les patients marocains
au cours des maladies inflammatoires
cryptogénétiques de l’intestin
Z. Elazzaoui (1), H.-E. Krami (1), N. Benzoubeir (1),
I. Errabih (1), L. Ouazzani (1), H. Ouazzani (1)
A. Chakkor (1), F. Rouibaa (1), T. Adioui (1),
M. Tamzaourte (1), A. Maghraoui (1), A. Aourarh (1)
(1) Rabat, MAROC.
Introduction : Dans le monde la répartition des
maladies inflammatoires chroniques de l’intestin est inégale,
leur fréquence est plus importante dans l’hémisphère nord et
les pays industrialisés comparé à l’hémisphère sud. En Afrique,
l’émergence des colites infectieuses et l’insuffisance de
système de santé expliquent la sous estimation et la difficulté
de préciser l’incidence réelle de ces maladies. Au Maroc, les
chiffres disponibles émanent des séries hospitalières des 4
centres hospitaliers universitaires. L’objectif de notre travail
est de décrire les caractéristiques épidémiologiques, socio
démographiques, génétiques et topographiques des patients
porteurs des MICI suivi dans notre formation.
Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude
rétrospective descriptive portant sur 334 malades atteints de
maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) suivis
au service de la clinique médicale B de CHU de Rabat, colligés
sur une période de 7 ans (janvier 2005- décembre 2011) Les
données sont recueillies à l’aide d’une fiche d’exploitation
préétablie et l’analyse statistique grâce au logiciel SPSS 18.
Résultats :
Nous avons colligé 334 cas de MICI dont
194 cas de maladie de Crohn (58 %) et 140 cas de RCH (42 %
). L’âge moyen était de 32,46 ans (+/-11,5) pour la maladie de
Crohn (MC) et de 35,4 ans (+/-11,4) pour la RCH. Le sexe ratio
F/H était de 1,57 pour la maladie de Crohn et de 1,4 pour la
RCH. La quasi-totalité de nos malades provenaient d’un milieu
urbain et le niveau socio économique était bas dans 67,3 % des
cas. 14,4 % des malades atteints de RCH étaient tabagiques
versus 13,7 % de ceux atteints de MC. 6,8 % des cas de
patients atteints de MC avaient un ATCD d’appendicectomie
versus 0 % dans la RCH, 3 % de MC avaient un ATCD de
tuberculose versus 0 % dans la RCH. 5,1 % des cas de MC
avaient au moins un ATCD familial de MICI et 4,8 % dans RCH.
La mutation NOD2/CARD15 était notée dans 13,86 % des cas
atteints de MC.
Conclusion :
Au terme de cette étude les MICI ne
sont pas rares dans notre contexte. Leur incidence est en
augmentation et leurs caractéristiques ne semblent pas
différentes à ce qui est décrit dans la littérature. Notre étude
a contribué non seulement à une meilleure connaissance
de leurs caractéristiques épidémiologiques mais encore à la
nécessité de la réalisation d’une étude nationale basée sur
un registre national pour une meilleure connaissance de ces
pathologies.
(1) Rabat, MAROC.
Introduction : Les pertes osseuses ont été
rapportées chez 7% à 56% des patients atteints de maladies
inflammatoires cryptogénétiques de l’intestin (MICI) dans les
études transversales et prospectives. L’ostéopénie est un
facteur de risque majeur pour les fractures ostéoporotiques.
Ces fractures peuvent représenter un sérieux handicap chez
les jeunes patients qui ont une espérance de vie normale.
Chez les patients atteints de MICI, plusieurs facteurs pourraient
contribuer à l’ostéopénie : corticothérapie, activité physique
réduite, les cytokines inflammatoires, atteinte ou résection de
l’intestin grêle et carence en vitamine D.
Notre travail vise à déterminer les facteurs de risque et la
prévalence des pertes osseuses chez les patients marocains
atteints d’une MICI.
Matériels et Méthodes : il s’agit d’une étude
prospective réalisée dans notre centre sur une période de
2 ans. 103 patients atteints de MICI (61 MC, 42 RCH) ont
été inclus. L’âge moyen était de 39 ± 17 ans (18-70 ans).
Les Mesures de la densité minérale osseuse (DMO) ont été
obtenus par Absorptiométrie biphotonique à rayons X au
niveau du col fémoral et au rachis lombaire. Une analyse
multivariée y compris les facteurs significativement associés à
une DMO basse dans l’analyse univariée a été utilisée pour
identifier les facteurs de risque indépendants.
Résultats : En utilisant le T-score, la prévalence globale
des pertes osseuses était de 57,4% : l’ostéopénie était de
41,6%, et l’ostéoporose était de 11,9%. Seulement 25,3% des
patients présentaient une DMO normale. Sur une analyse de
régression, l’index de masse corporelle (IMC) et l’âge ont été
les principaux facteurs de risque des pertes osseuses chez nos
patients ayant une MICI.
Conclusion : Dans notre série, Les patients marocains
atteints d’une MICI présentaient un risque accru d’ostéopénie.
La prévalence était similaire quelque soit le type de la maladie
(MC et RCH). L’IMC et l’âge étaient les facteurs prédictifs
indépendants d’une DMO basse.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9329 POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10045 154
P.161
La qualité de vie chez les patients atteints
de rectocolite ulcéro-hémorragique
Le risque d’irradiation au cours de la
maladie de Crohn
O. Gavrilescu (1), C. Cijevschi Prelipcean (1),
C. Mihai (1), M. Dranga (1)
R. Ben Jemaa (1), M. Serghini (1), L. Kallel (1),
M. Mahmoudi (1), J. Boubaker (1), M. Fekih (1),
A. Filali (1)
(1) Iasi, ROUMANIE.
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction :
L’objectif de cette étude réalisée de
façon prospective sur une année a été d’évaluer la qualité de
vie chez les patients atteints de rectocolite ulcéro-hémorragique
(RCUH) et de déterminer leurs facteurs susceptibles.
Matériels et Méthodes : On a inclus un total
de 140 patients avec RCUH. Aux mois 0 (M0), M6 et M12,
les patients ont complété un questionnaire standardisé sur la
qualité de vie dans les maladies inflammatoires intestinales
(IBDQ Bowel Disease Questionnaire 32-inflammatory). On a
analysé l’impact sur la qualité de vie des facteurs suivants :
âge, sexe, durée et localisation de la RCUH, présence de
manifestations extradigestives ou d’une maladie concomitante,
évolution de la maladie, traitements médicaux et chirurgicaux.
On a utilisé une échelle visuelle analogique pour étudier les
corrélations entre la qualité de vie et l’activité de la maladie
évaluée par les patients et les spécialistes.
Résultats :
Au M0, tous les scores du IBDQ-32 ont
été significativement inférieurs à ceux enregistrés pour la
population standard (90-180 vs. 150-220, p <0,05). Les
principaux inquiétudes des patients ont d’abord été liées à la
possibilité d’avoir « une poche de stomie » suivi du « caractère
incertain de la maladie », le « niveau d’énergie », et enfin,
l’éventualité d’une « intervention chirurgicale » . Des scores
significativement inferieures ont été enregistrés chez ceux qui
présentaient une longue et sévère période d’activité (50-140)
aussi que chez ceux avec des formes rémittentes fréquents
(50-100). Aux M6 et M12, la qualité de vie a été meilleure chez
les patients qui avaient arrêté de fumer (p <0,05) et ceux en
rémission (p <0,05). Un facteur important a été le traitement
appliqué : les agents biologiques ont eu tendance à augmenter
la qualité de vie (110-200), tandis que le besoin continu de
corticoïdes l’a diminué (80-170). Les facteurs significatifs
contribuant à la diminution de la qualité de vie ont été : le sexe
féminin, le tabac, l’activité de la RCUH, l’implication du côlon,
l’hospitalisation, la corticothérapie prolongée et la chirurgie
dans les 3 derniers mois. Les agents biologiques ont amélioré
la qualité de vie.
Conclusion :
La qualité de vie est altérée chez
les patients avec RCUH. Le tabac, l’hospitalisation et la
corticothérapie ont un impact négatif sur la qualité de vie. Les
agents biologiques est associée à une meilleure qualité de vie.
Matériels et Méthodes : Il s’agissait d’une
étude rétrospective ayant colligé les patients suivis pour une
MC diagnostiquée entre 1998 et 2005. Les caractéristiques
épidémiologiques des patients, les paramètres liés à la
maladie, le type des examens radiologiques effectués durant
le suivi, leurs indications et la dose effective cumulée ont
été déterminés pour chaque patient. Les facteurs de risque
associés à une forte irradiation ont été par la suite déterminés.
Résultats : Nous avons inclus 167 patients. Il s’agissait
de 92 hommes (55,1%) et de 75 femmes (44,9%) d’âge
moyen au moment du diagnostic de 31,4 ans (11- 75 ans).
La dose globale moyenne d’irradiation était de 18,81 mSv
(0,02 -120,02). Vingt-sept patients (16,2%) ont été exposés à
une dose globale supérieure à 35 mSv et 4 patients (2,4%)
ont été exposés à une dose supérieure à 75 mSv. Le recours
à l’infliximab, l’âge inférieur ou égal à 24 ans au moment du
diagnostic et le nombre de poussées supérieur ou égal à 8
constituaient les facteurs de risque indépendants associés
à une exposition supérieure à 35 mSv avec des OR ajustés
respectifs de 2,543 ; 1,631 et 3,158. De même, le recours à
l’infliximab et le nombre de poussées supérieur ou égal à 8
constituaient les facteurs de risque indépendants associés
à une exposition supérieure à 75 mSv avec des OR ajustés
respectifs de 4,256 et 7,012. L’indication la plus fréquente était
la recherche de complications. Le scanner abdominal était
l’examen le plus incriminé dans cette irradiation.
Conclusion : Le risque d’irradiation parait majoré
par le génie évolutif sévère de la MC. Cette irradiation reste
la responsabilité conjointe du médecin traitant et du médecin
radiologue qui devraient minimiser l’exposition aux radiations
ionisantes. Le choix de l’entéro-IRM pourrait réduire ce risque.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9618 POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9686 Introduction : La maladie de Crohn (MC) est une
maladie de la vie entière. Plusieurs explorations radiologiques
sont réalisées au cours du suivi. Il en résulte une surexposition
excessive aux radiations ionisantes. Le but de ce travail était
d’établir la dose moyenne d’irradiation chez les malades
ayant une maladie de Crohn évoluant depuis au moins 5 ans
et de dégager les éventuels facteurs de risque associés à
l’exposition à une forte irradiation.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.160
155
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
POSTERS
P.162
P.163
Prévalence de l’ostéoporose dans une
population algéroise atteinte de maladies
inflammatoires chroniques de l’intestin
Caractéristiques environnementales des
maladies inflammatoires chroniques
intestinales dans une population
marocaine : à propos de 100 cas
K. Belhocine (1), L. Yargui (1), B. Mansouri (1),
N. Kaddache (1), N. Bounab (1), L. Kecili (1),
K. Layaida (1), L. Gamar (1), T. Boucekkine (1),
S. Berkane (1)
(1) Alger, ALGÉRIE.
Introduction : L’ostéopénie et l’ostéoporose sont
fréquemment observées au cours des Maladies Inflammatoires
Chroniques de l’Intestin (MICI), leurs prévalences variant
de 20% à 30 % pour l’ostéoporose et de 50% à 60 % pour
l’ostéopénie (1). Leur survenue compromet la qualité de vie des
patients et les expose à une morbi-mortalité non négligeable en
sus de celle de leur pathologie sous-jacente. L’absorptiométrie
biphotonique aux rayons X (ostéodensitométrie) est
actuellement l’examen de référence pour apprécier le déficit
de densité minérale osseuse au cours des MICI et identifier les
patients à risque de fracture.
Le but de ce travail était d’évaluer la prévalence spécifique
de l’ostéopénie-ostéoporose dans une population de patients
adultes algérois atteints de MICI.
Patients
et
Méthodes
:
Cette étude
observationnelle, prospective, réalisée sur 12 mois a inclus
consécutivement tous les patients âgés ou de plus de 15 ans
originaires d’Alger consultant au sein de notre structure pour
MICI et ayant signé le consentement éclairé. Tous les patients
ont bénéficié d’un bilan clinique (état nutritionnel, topographie,
durée, gravité, traitements de la MICI), d’un bilan biologique
(calcémie, vitamine D, Pyrillinx-D, Ostéocalcine) et d’une
ostéodensitométrie réalisée au niveau du fémur, du rachis
lombaire ainsi que du squelette total.
L’étude statistique a été réalisée par les tests de Student,
Fisher, Chi2 et de Wilcoxon et Kruskall et Wallis. Le logiciel
SPSS (version 13.0) a permis l’analyse. Le degré de
significativité était fixé à p<0.05.
Résultats : Cent-dix patients (49 H) ont été évalués,
d’âge moyen 40.5 ± 12.3 ans (15-73 ans). Six pourcent des
patients avaient un indice de masse corporel (IMC) < 18.5
kg/m². Les deux-tiers présentaient une maladie de Crohn
(MC), 33% une rectocolite hémorragique (RCH). La durée
d’évolution de la maladie était de 8.6 ± 6.9 années. Les formes
évolutives de MC étaient plus sévères (p = 0.002). 68% des
patients recevaient ou ont reçus des CTC (11%>3cures).
Les patients avec MC recevaient plus fréquemment des
immunosuppresseurs 50% et 27% pour la RCH (p = 0.03).
Trente patients avaient une hypocalcémie et 88% une
hypovitaminose D. Onze patients avaient des taux diminués
d’ostéocalcine, 2/3 avaient une augmentation des Pyrilinks-D,
significativement associée à la sévérité de la maladie
(p = 0.03).
La moyenne des densités de masse osseuse (DMO en g/cm²)
du rachis était de 0.94 ± 0.18 et de 0.96 ± 0.16 pour le fémur
avec une corrélation significative entre les DMO du rachis et du
fémur (r = 0.7 ; p = 0.0001).
Avec le Z-Score la prévalence de l’ostéopénie et de
l’ostéoporose était de 33% et 30%, respectivement. Une bonne
concordance (Kappa = 0.754 ; p < 10-6) était retrouvée entre
T-Score Fémur et/ou Rachis et Z-Score Fémur et/ou Rachis.
Ostéopénie-ostéoporose étaient associées de façon
significative aux IMC les plus bas (p = 0.06).
Conclusion : Ce travail montre une prévalence élevée
de l’ostéoporose (30%) au cours des MICI dans cet échantillon
de population algéroise, liée essentiellement à un excès
de résorption osseuse. Phénomène délétère, évolutif mais
aussi réversible au cours des MICI, la perte osseuse impose
une prise en charge globale du malade permettant ainsi de
proposer des mesures préventives adéquates.
I. Sidki (1), W. Badre (1), W. Hliwa (1), F. Haddad (1),
M. Tahiri (1), A. Bellabah (1)
(1) Casablanca, MAROC.
Introduction
: Les maladies inflammatoires
chroniques intestinales (MICI), à savoir la maladie de Crohn
(MC) et la recto-colique hémorragique (RCH) sont de causes
multifactorielles, génétiques et environnementales. Elles sont
un motif fréquent de consultation et d’hospitalisation en gastroentérologie.
Patients et Méthodes : Illustrer les spécificités
des facteurs étiologiques environnementaux classiques
des MICI dans notre contexte. Nous avons mené une étude
prospective préliminaire de 100 cas colligés durant 1 an
au service de gastro-entérologie du CHU IBN ROCHD de
Casablanca.
Résultats :
Notre population d’étude se caractérise
par une moyenne d’âge de 35,8 ans (15-64), avec 25% de
patients entre 20 et 30 ans et un sex ratio de 1,76 en faveur
des hommes.
La MC est 3 fois plus fréquente que la RCH (75,9 % versus
24,1 %).
La MC est de localisation iléo colique dans 65,9% des cas,
tandis que la RCH est avant tout recto-colique (87,5 %). La
grande majorité de notre population d’étude vit en milieu urbain
(60,4%) ; toutefois, 39,6 % de tous les cas étaient d’origine
rurale.
Les antécédents familiaux (26 %) et tabagiques (27,5 %)
se distribuent de manière homogène au niveau des deux
maladies. Une appendicectomie est effective dans 17,2 % des
cas, majoritairement le groupe MC.
Les antécédents de consanguinité (27,5 %), de contraception
(38 % des femmes), de prise de toxiques (24 %) et de
médicaments (17,2 %) et/ou d’infection relèvent dans leur
quasi-totalité de cas de MC. 77,5% des malades vivent
avec moins d’un dollar par jour, 47 % des cas vivent dans la
promiscuité ; respectivement 10, 8 et 10 % n’ont pas accès
à l’eau potable, à un réfrigérateur et au sanitaire.65 % des
cas sont de niveau secondaire/universitaire versus 35 %
d’analphabètes / niveau primaire. 17 % des patients n’étaient
pas exposés au soleil (MC dans 9 cas sur 10). Pour les autres,
les durées d’exposition étaient réparties de manière homogène
au niveau des 2 maladies, tout comme la sédentarité (28 %)
et le stress 83 % dont 11% présentent un stress pathologique
selon l’OMS .
Par ailleurs, le sous-groupe MC avait plus tendance à
consommer des sucres raffinés, de fast food et de produits
congelés.
Conclusion
: Il existe des différences
environnementales significatives entre les 2 sous-groupes
MC et RCH, notamment au niveau des comportements et des
habitudes alimentaires.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9213 Références :
(1) Bernstein CN, Leslie WD. Review
article : osteoporosis and inflammatory bowel disease. Aliment
Pharmacol Ther 2004 ; 19 : 941-95
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9571 156
P.165
Les complications au cours de la RCH :
quels facteurs de risque ?
Pancréatite aiguë médicamenteuse à
l’azathioprine
L. Kabbage (1), I. Errabih (1), N. Benzoubeir (1),
H.-E. Krami (1), L. Ouazzani (1), H. Ouazzani (1)
N. El Hammani (1), M. Fahimi (1), I. Sidki (1),
W. Badre (1), M. Tahiri (1), F. Haddad (1), W. Hliwa (1),
A. Bellabah (1)
(1) Casablanca, MAROC.
Introduction :
L’évolution clinique de la rectocolite
hémorragique (RCH) peut être quiescente avec de longues
périodes de rémission ou être émaillé de complications
survenant à court ou à long terme. La complication la plus
fréquente et la plus redoutable est la colite aigue grave,
représentant un challenge thérapeutique pour le clinicien,
incitant à rechercher les facteurs prédictifs de complications en
général, afin d’éviter l’évolution vers celles-ci.Le but de notre
travail est d’étudier la prévalence des complications au cours
de la RCH et de mettre en évidence les facteurs prédictifs de
ces complications au cours de l’évolution de la maladie.
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude
rétrospective menée au Service de Gastro-entérologie
Médecine B du CHU Ibn Sina de Rabat sur une période de
10 ans (2004-2014), portant sur 205 cas de RCH suivies
dans notre formation. Nous avons exclu de l’étude les cas de
dysplasie et de cancer colorectal ainsi que les complications
métaboliques, hématologiques et thromboemboliques. Tous
les patients avaient bénéficié initialement d’une endoscopie
digestive basse avec biopsies à la recherche de CMV, un bilan
biologique notamment une NFS, Vs., CRP et albumine. Les
données sont recueillies sur une fiche d’exploitation établie à
cet effet.
Résultats : Dans notre série, la colite aigue grave (CAG)
est la complication exclusivement retrouvée (n = 34). Aucun cas
de perforation, de colectasie, ni d’hémorragie digestive basse
massive n’a été noté. Il s’agit de 24 hommes et de 10 femmes
avec un sexe ratio H/Fde 2,4. L’âge moyen de nos patients
est de 31 ans. La durée moyenne d’évolution de la maladie
est de 56,7 mois. L’âge moyen de nos patients au moment du
diagnostic est de 25 ans. Les fumeurs représentaient 41,2% des
cas. Aucun patient n’avait un antécédent d’appendicectomie.
La RCH était initialement pancolitique dans 64,7% des cas et
colique gauche dans 35,3% des cas. La poussée inaugurale
de la maladie était sévère dans 41,2% des cas, modérée dans
52,9% des cas et légère dans 5,9% des cas. Au moment du
diagnostic de la RCH une anémie était notée dans 64,7% des
cas et une hypoalbuminémie dans 52,9% des cas. La rémission
clinique était maintenue sous 5-ASA dans 88,2 % des cas et
sous thiopurines dans 11,8% des cas. Une corticothérapie était
nécessaire dans 41,2% des cas. L’observance thérapeutique
n’était effective que dans 41,2% des cas. Le recours à la
colectomie, après échec de la corticothérapie, était nécessaire
chez 10 de nos patients exclusivement de sexe masculin. Les
signes de sévérité endoscopiques étaient objectivés dans
80% des cas. L’anémie et l’hypoalbuminémie sont associés à
l’échec du traitement de première ligne chez ces patients avec
un taux moyen respectivement de 10,1 g/dl et de 26,8 g/l.
Introduction : L’Azathioprine est largement utilisé
dans la maladie de Crohn. Sa toxicité pancréatique est rare.
Elle constitue l’un des effets secondaires allergiques non dose
dépendant. Le but de ce travail est de rapporter 3 nouvelles
observations de pancréatite aigue secondaire à l’Azathioprine
dans le cadre d’une maladie de Crohn.
Patients et Méthodes :
nous rapportons 4
nouvelles observations de pancréatite aigue médicamenteuse
à l’azathioprine chez des malades suivis pour maladie de
crohn.
Résultats : Il s’agit de 4 patients 2 hommes et 2 femmes
âgés respectivement de 48 ans, 21 ans, 44 et 30 ans ans suivis
pour maladie de crohn classée respectivement A3L1B2B3,
A2L3B3p, A3p, A2L2B3, selon la classification de Montréal,
mis sous traitement d’entretien par azathioprine et ayant
développés une pancréatite aigue. Le délai d’apparition de
la symptomatologie clinique était respectivement de 7 jours,
7 jours, 15 jours et 21 jours après le début du traitement.
La symptomatologie s’est présenté par des épigastralgies
transfixiantes et des vomissements chez les trois premiers
malades et par des épigastralgies transfixiantes seules chez
la dernière malade. La lipasémie et l’amylasémie étaient
très élevées chez les 4 malades, le bilan radiologique
(échographie+TDM abdominales) réalisé chez deux malades
a objectivé un pancréas œdématié sans nécrose. Le
diagnostic de pancréatite aigue à l’azathioprine a été retenu
devant l’absence d’autre cause de pancréatite aigue et devant
l’amélioration clinico-biologique après l’arrêt de l’azathioprine.
L’azathioprine, qui a été remplacé par le Remicade chez les
trois premiers malades et par 5ASA chez la dernière malade.
Conclusion :
la pancréatite aigue médicamenteuse
à l’azathioprine développée chez les 4 malades était
œdémateuse et bénigne. Cet effet secondaire reste rare et
réversible après arrêt du traitement ce qui confirme son lien
de causalité.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9881 Conclusion : La colite aigue grave est la complication
exclusive observée dans notre série survenant à court
terme. L’âge jeune et la présence d’une anémie au moment
du diagnostic, l’atteinte pancolitique initiale et une poussée
inaugurale d’emblée sévère de la maladie semblent être des
facteurs de risque de cette complication.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9145 157
POSTERS
(1) Rabat, MAROC.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.164
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.166
P.167
Effets d’un traitement par la
neurostimulation vagale dans la maladie
de Crohn : une étude pilote
Intérêt du quantiféron dans le diagnostic
différentiel entre tuberculose intestinale et
maladie de Crohn
B. Bonaz (1), S. Pellissier (2), D. Hoffmann (1),
N. Mathieu (1), V. Sinniger (1), M. Baudrant (1),
C. Picq (1), C. Trocmé (1), C. Dantzer (2),
J.-L. Cracowski (1), L. Vercueil (1), O. David (1),
D. Clarençon (1)
I. Derrouich (1), I. Errabih (1), N. Benzoubeir (1),
H.-E. Krami (1), L. Ouazzani (1), H. Ouazzani (1)
(1) Grenoble; (2) Chambéry.
Introduction : Le nerf vague a des propriétés anti-
inflammatoires via la voie cholinergique anti-inflammatoire. En
effet, l’acétylcholine libérée à l’extrémité du nerf vague inhibe
la libération du TNF par les macrophages en interagissant avec
les récepteurs alpha7 nicotiniques. Nous avons précédemment
montré que la neurostimulation vagale (NSV) améliorait une
colite expérimentale chez le rat (Auton Neurosci 2011 ; 160 :
82-9). C’est dans ce contexte que nous avons mené une étude
pilote de NSV chez des patients avec maladie de Crohn (MC)
active (AAP translationnel INSERM-DGOS ; ClinicalTrials.gov
NCT01569503).
Patients et Méthodes :
Des patients avec
MC en poussée modérée à sévère ont été inclus. Ces
patients étaient sélectionnés sur des critères cliniques
(220<CDAI<450), biologiques (taux de CRP et de calprotectine
fécale), radiologique (signes d’activité sur l’échographie de
contraste) et endoscopique (CDEIS). Une analyse de la
variabilité du rythme cardiaque (HRV : heart rate variability),
marqueur de l’activité vagale, était également réalisée avant
la NSV et régulièrement au cours du suivi de la NSV sur une
période d’1 an. La NSV était réalisée à l’aide d’une électrode
positionnée autour du nerf vague cervical gauche, au cours
d’une intervention neurochirurgicale (1h), tunnélisée sous
la peau et reliée à un neurostimulateur (Cyberonics, Lyon,
France) placée dans la région sous-claviculaire gauche. Les
paramètres de neurostimulation étaient les suivants : 10 Hz,
500 μicros, 0,5 mA, 30 s ON, 5 min OFF en cycles continus.
Les patients étaient suivis de façon régulière pendant 1 an
sur le plan clinique (CDAI), biologique (CRF, calprotectine) et
endoscopique (iléo-coloscopie à 6 et 12 mois post NSV). En
cas d’aggravation, les patients sortaient de l’étude et étaient
traités par immunosuppresseurs/anti-TNF ou chirurgie.
POSTERS
Résultats : Six patients (4 hommes, 2 femmes) avec
MC iléale et/ou colique ont été inclus de façon prospective
dans cette étude. Trois patients étaient naïfs de traitement
à l’inclusion, deux patients étaient sous azathioprine (AZA)
et un patient avait arrêté l’AZA 3,5 ans plus tôt. A ce jour,
quatre patients sont en rémission clinique, biologique et
endoscopique. Le premier patient implanté est en rémission
profonde avec un suivi de 28 mois. Ce patient a interrompu
l’AZA depuis 12 mois et n’a actuellement que la VNS comme
seul traitement de sa MC. Ce cas a été rapporté récemment
dans la littérature comme le 1er cas de NSV dans la MC (Brain
Stimul 2014 Aug 7). Le deuxième patient a amélioré son CDAI
mais a dû être opéré au bout de 3 mois de NSV devant la
persistance d’une MC active avec fistule entéro-entérale et
abcès. Ce patient a poursuivi la NSV en tant que traitement
unique en post-opératoire avec une rémission clinique et
endoscopique aujourd’hui de 6 mois. Le 3ème patient est en
rémission profonde après 1 an de NSV sans autre traitement.
Le 4ème patient a reçu une association AZA + Infliximab après
3 mois de NSV pour une MC non contrôlée par NSV malgré
une amélioration clinique transitoire. Le 5ème patient est en
rémission clinique avec une calprotectine fécale normale à
5 mois post NSV. Le 6ème patient vient d’être implanté avec
une amélioration clinique et biologique. Une amélioration de
l’HRV a été observée après 6 mois de NSV chez les patients
en rémission. La NSV a été bien supportée chez nos 6 patients.
(1) Rabat, MAROC.
Introduction :
De nombreuses similitudes cliniques,
endoscopiques, et histologiques existent entre la tuberculose
intestinale (TI) et la maladie de Crohn essentiellement dans
sa localisation iléo-caecale rendant le diagnostic positif et
donc la prise en charge thérapeutique difficiles à entreprendre
pour le clinicien. Le but de notre travail est de montrer l’intérêt
du quantiféron dans le diagnostic différentiel entre ces deux
pathologies.
Patients et Méthodes : Une étude rétrospective
s’étalant sur une période de 10 ans (décembre 2004 au janvier
2014) a été menée au Service de Médecine B du CHU Ibn
Sina de Rabat. 365 cas de maladie de Crohn ont été recensés
dont 96 cas de Crohn iléo-coecal, et durant la même période
48 patients atteints de TI ont été inclus dans cette étude.
Le quantiferon a été réalisé chez seulement 26 patients par
manque de moyens ; tous les patients ont bénéficié d’un bilan
endoscopique avec biopsies, un bilan inflammatoire, un bilan
phtysiologique et un enteroscanner, une étude statistique
par le logiciel SPSS18 a été réalisée pour étudier la valeur
prédictive positive (VPP) et la valeur prédictive négative (VPN)
du quantiferon dans le diagnostic positif de la TI.
Résultats : L’âge moyen de nos patients était de 36 ans
pour la TI et de 32 ans pour la maladie de Crohn iléo-caecale
avec un sex-ratio F/H = 2,3 et F/H = 1 dans les deux groupes
de malades respectivement. Parmi les 26 patients ayant fait
le quantiferon ; le test est revenu positif chez 10 malades
(avec IDR - chez 4malades, IDR+ chez 2 malades et IDR non
faite chez 4malades par manque de tuberculine) et chez qui
le reste du bilan est revenu en faveur d’une tuberculose iléocaecale, par ailleurs 16 malades avaient un test négatif (avec
IDR - chez 5 malades, IDR non faite chez 11malades toujours
par manque de tuberculine), et le reste du bilan était en faveur
d’une maladie de Crohn chez 14 malades et en faveur d’une
TI chez 2 malades. Notre étude statistique a conclu à une VPP
de quantiferon dans le diagnostic de la TI de 86,4% et une
VPN de 43%.
Conclusion : Il ressort de notre étude que le quantiferon
a un apport important dans le diagnostic différentiel entre la
tuberculose intestinale et la maladie de Crohn, permettant
d’asseoir le schéma thérapeutique adéquat pour chaque
pathologie. Le couple ASCA-Quantiféron permet encore plus
d’affiner ce diagnostic différentiel.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9071 Conclusion :
La NSV nous apparait comme
une alternative thérapeutique intéressante au traitement
médicamenteux conventionnel. Cette technique, bien tolérée,
utilise une voie cholinergique anti-TNF physiologique et permet
de se prémunir des problèmes d’observance classiquement
rencontrés chez les patients avec MICI.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9980 158
P.169
Faisabilité et intérêt d’un dosage d’antiTNFα dans les selles au cours des MICI
en perte de réponse clinique : étude
préliminaire
IgE anti-infliximab et tests cutanés
dans les hypersensibilités immédiates
à l’infliximab au cours des maladies
inflammatoires chroniques de l’intestin
S. Paul (1), E. Del Tedesco (1), C. Jarlot (1),
L. Rinaldi (2), J.-M. Phelip (2), N. Bouarioua (1),
W. Dronne (1), X. Roblin (1)
E. Fréling (1), A. Barbaud (1), C. Poreaux (1),
A. Morali (1), J.-L. Schmutz (1), J.-L. Gueant (1),
L. Peyrin-Biroulet (1)
(1) Saint-Étienne; (2) Saint-Priest-en-Jarez.
(1) Vandœuvre-lès-Nancy.
Introduction : Dans une étude préliminaire (1) ayant
Introduction : L’infliximab (IFX) est un anticorps
monoclonal chimérique dirigé contre le Tumor Necrosis Factor
alpha, utilisé dans le traitement des maladies inflammatoires
chroniques de l’intestin (MICI). Des réactions d’hypersensibilité
(RH) immédiates sont fréquemment rapportées, dont le
mécanisme est encore mal connu. Notre objectif principal était
d’étudier le potentiel mécanisme IgE médié des RH immédiates
à l’IFX. Nos objectifs secondaires étaient d’évaluer l’intérêt du
bilan allergologique dans la prise en charge thérapeutique des
patients MICI ayant présenté une RH immédiate à l’IFX et
d’évaluer la tolérance de la reprise de l’IFX chez ces patients.
Patients et Méthodes : il s’agissait d’une étude
rétrospective ayant inclus à partir d’une base de données
cliniques et d’une collection biologique, les 36 premiers
patients MICI avec calprotectine fécale supérieure à 1800µg/g
selles. Un dosage d’anti TNF dans les selles a été pratiqué
chez tous ces patients et comparé à ceux de 6 patients MICI
consécutifs ayant un taux de calprotectine fécal (inférieur à
500µg/g dans 3 cas et inférieur à 100µg/g dans 3 autres cas).
Résultats : 42 prélèvements ont été analysés (20
MC, traitement par IFX : 22 cas). Les 36 patients ayant une
calprotectine fécale > 1800 µg/g étaient en activité clinique.
Un taux d’anti TNF (> 0,2µg/ml selles) était rapporté dans 7
cas (16,6%). Dans 5 cas, le patient était traité par IFX (22,7%)
et dans deux cas par ADA (10%) (p : NS). La présence d’anti
TNF dans les selles était retrouvée dans 5 cas de RCH
(22,7%) et dans deux cas de MC colique (10%) (p : NS). Un
seuil d’anti TNF positif dans les selles n’était isolé qu’en cas
de calprotectine supérieure à 1800µg/g selles (19,4%). Aucune
corrélation avec la gravité clinique, la réponse à l’optimisation
n’était rapporté entre les patients avec ou sans anti TNF dans
les selles. Les taux circulants d’anti TNF au moment dosage
étaient plus élevés tant pour l’IFX que pour l’ADA en présence
d’anti TNF dans les selles. Dans les 7 cas avec anti TNF
dans les selles, l’endoscopie retrouvait des ulcérations de la
muqueuse colique (100%) contre 5 atteintes coliques avec
ulcérations en l’absence d’anti TNF dans les selles (14%,
p<0,05).
Conclusion : la présence d’anti TNF dans les selles est
retrouvée tant dans la MC que la RCH et ce quelque soit l’anti
TNF utilisé. La présence d’ulcérations coliques parait être une
condition nécessaire à cette perte digestive qui inversement
n’impacte pas les taux circulants d’anti TNF. Des études
prospectives à large échelle permettront de mieux cerner
l’intérêt potentiel de ce nouveau dosage dans les MICI.
Références : 1- Brandse JF, Presented at DDW 2013
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9055 Matériels et Méthodes : Il s’agissait d’une
étude prospective monocentrique portant sur les patients
(enfants et adultes) atteints de MICI ayant présenté une RH
immédiate à l’IFX. Les tests cutanés à l’IFX, comprenant prick
tests et intradermoréactions (IDR), et le dosage des IgE antiIFX ont été réalisés au moins 4 semaines après la survenue de
la RH. En cas de tests cutanés négatifs et en l’absence d’IgE,
la ré-administration d’IFX était proposée après prémédication
et avec une réduction de moitié de la vitesse de perfusion. En
cas de positivité des tests ou de récurrence d’une RH lors de la
ré-administration de l’IFX, un protocole d’induction de tolérance
en douze étapes était proposé.
Résultats :
24 patients étaient inclus (maladie de
Crohn : n = 20, rectocolite hémorragique : n = 4), âgés de 12
à 70 ans (médiane 34). Les RH survenaient entre la 1ère et
la 78ème cure (médiane 6), et étaient de grade 1 dans 8 cas,
grade 2 dans 11 cas et grade 3 dans 5 cas, sans réaction de
grade 4. Le délai de survenue de la réaction après le début de
la perfusion était connu dans 17 cas et le délai moyen était de
35 min (Méd 5 ; σ 52,6 ; valeurs extrêmes 5-210). Les prick
tests à l’IFX étaient tous négatifs. L’IDR était positive chez un
seul patient. Les anticorps IgE anti-IFX étaient négatifs chez 21
patients, positifs chez un patient et de réactivité intermédiaire
pour deux patients. Il n’existait pas de relation entre les
tests cutanés positifs et la présence d’IgE anti-IFX. Le relais
par adalimumab était bien toléré pour 10/11 patients. La réadministration d’IFX à un débit réduit après prémédication
était bien tolérée pour 4/11 patients. Néanmoins, 7/11 patients
présentaient une récidive de RH immédiate non sévère
(grade 2 : n = 1 ; grade 1 : n = 1), malgré la négativité du bilan
allergologique. Le protocole d’induction de tolérance à l’IFX
était réalisé avec succès pour 3 patients sur 4.
Conclusion : Les réactions d’hypersensibilité
immédiate à l’IFX ne sont pas IgE médiées dans leur vaste
majorité. Le bilan allergologique, incluant des tests cutanés et
le dosage des IgE anti-IFX, a un intérêt clinique limité. En effet,
sa négativité ne permet pas de prédire l’absence de récidive
de réactions lors de la reprise de l’IFX, même à débit réduit
sous couvert d’une prémédication. Les protocoles d’induction
de tolérance offrent une intéressante opportunité de poursuivre
l’IFX, avec efficacité et bonne tolérance, chez les patients
atteints de MICI après la survenue d’une RH immédiate.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9040 159
POSTERS
inclus 11 patients porteurs de RCH sévères et traitées en
induction par IFX, les auteurs retrouvaient une association
entre les taux d’IFX dans les selles, la baisse des taux résiduels
d’IFX circulant et l’absence de réponse thérapeutique. A notre
connaissance, aucune étude n’a été rapportée sur les taux
d’anti TNF dans les selles (IFX et ADA) en cas de perte de
réponse thérapeutique à la molécule dans la RCH et la MC. Le
but de ce travail préliminaire était d’apprécier la faisabilité de
ce test pour les deux anti TNf dans les deux types de MICI et
de rechercher s’il existait une corrélation avec l’activité clinique
ou endoscopique.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.168
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.170
P.171
Système nerveux autonome et maladie de
Crohn de l’enfant
Tabac et MICI : épidémiologie et impact
sur l’évolution
R. Cheriet (1), F. Telliez (1), A. Vanrenterghem (1),
C. Bretagne (1), D. Djeddi (1)
M.-A. Benkhemmar (1), N. Benzzoubeir (2),
H.-E. Krami (2), L. Ouazzani (2), I. Errabih (2),
H. Ouazzani (2)
(1) Amiens.
(1) Temara, MAROC; (2) Rabat, MAROC.
Introduction :
Les anti-TNF alpha représentent
actuellement un traitement de référence de la maladie de
Crohn (MC) de l’adulte et de l’enfant. Cependant leurs coûts
sont importants et leurs toxicités non négligeables. D’autres
voies thérapeutiques permettant de moduler l’inflammation
sont en cours de développement. Les études sur les
interactions entre le système nerveux central et digestif chez
l’animal et chez l’humain adulte soutiennent de plus en plus
l’implication du système nerveux autonome (SNA) dans la
sévérité et l’évolution des de la MC. L’objectif de notre étude
était la caractérisation de l’activité du SNA dans une cohorte
de MC pédiatriques selon le statut inflammatoire et d’étudier
l’impact des biothérapies anti-TNF sur cette activité et sur la
boucle de régulation neurovégétative.
Matériels et Méthodes : Les données cliniques
et biologiques composant le score wPCDAI (index pondéré
d’activité de la MC pédiatrique) ont été recueillies dans une
cohorte d’enfants (6 ans à 17 ans) admis de novembre 2013
à aout 2014 pour une cure d’Infliximab (Remicade®) dans le
cadre d’une MC. L’étude de la variabilité du rythme cardiaque
(VRC) dans les domaines fréquentiel (Basses fréquences BF
et Hautes fréquences HF) et temporel était déterminée en
position couchée et debout (manoeuvre de sensibilisation),
avant et après traitement par Infliximab.
Résultats : Dix patients (16±3 ans) ont été inclus. La
composante sympathique était plus importante dans le groupe
« MC active » (wPCDAI ≥12,5) comparativement au groupe
« rémission » (BFnu 65,9 (16) vs. 37 (12) ). Alors que la
composante parasympathique était plus basse (HFnu 34 (16)
vs. 62 (20) ). Aucune influence du traitement par Infliximab à
court terme ni des marqueurs biologiques de l’inflammation
(Vs.) n’a été mis en évidence lors de l’étude de la VRC en
position couchée et debout.
Conclusion :
Notre étude préliminaire a permis
de constater chez des enfants suivis pour MC une activité
différente du SNA selon leur profil inflammatoire. D’autres
études sont nécessaires afin de mieux caractériser cette
différence et définir son influence sur le statut inflammatoire
lors de la MC. Ainsi il sera possible si nos résultats se
confirmaient, d’envisager certaines thérapeutiques agissant
sur le SNA comme des traitements adjuvants de la MC.
POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9854 Introduction :
L’étiologie précise des maladies
inflammatoires de l’intestin (MICI) reste inconnue. Même si
les deux entités partagent de nombreuses caractéristiques
cliniques, il existe des différences en ce qui concerne le site,
l’extension et les résultats histologiques. Une autre distinction
frappante est l’association au tabagisme. Alors que l’effet
néfaste du tabagisme sur le cours de la maladie de Crohn est
démontré, la recto-colite hémorragique (RCH) est en grande
partie une maladie des non-fumeurs et le tabagisme a une
influence bénéfique sur l’évolution de la maladie.
Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude
rétrospective menée sur une période de 10 ans (de juillet 2004
à juillet 2014) portée sur 570 cas de MICI colligés au service
d’hépato-gastro-entérologie. Ont été inclus tous les patients
fumeurs actifs et suivis pour MICI.
Résultats :
Parmi 205 cas de RCH, seuls 21 patients
étaient des fumeurs actifs (10,2%), l’âge moyen était de
40,2 ans et tous étaient de sexe masculin. 62% (n = 13) des
malades avaient une atteinte recto-sigmoïdienne et 38%
(n = 8) présentant une atteinte pancolique. Le nombre moyen
des poussées était de 2,3 ayant nécessité une hospitalisation
au service. 47% (n = 10) des patients ont eu recours à une
corticothérapie au cours d’une poussée et tous les malade
prenaient des amino-salicylés comme traitement de fond.
Aucun cas de colpo-proctectomie n’a été recensé chez ces
malades. Parmi 365 cas de maladie de crohn, 83 patients
étaient des fumeurs actifs (22.7%).l’âge moyen était de de
29.3 ans et la majorité des fumeurs étaient de sexe masculin
(90%). Chez 84% des patients (n = 70) l’atteinte était iléocolique. Le nombre de poussées en moyenne était de 3,3
ayant nécessité une hospitalisation au service. Dans 77% des
cas (n = 64), on a eu recours à une corticothérapie au cours
de l’une des poussées et 56,6% des malades (n = 47) ont
subi une intervention chirurgicale puis le recours aux immunosuppresseurs comme traitement de fond. Enfin, 33.7% des
malades (n = 28) ont présenté une récidive post-chirurgicale
ayant nécessité une nouvelle intervention.
Conclusion
: Parmi les nombreux facteurs
d’environnement impliqués dans les MICI, le tabac est le
seul dont les effets aient été clairement démontrés. De façon
curieuse, et encore non expliquée, ces effets apparaissent
différents, même parfois opposés, dans les deux types de
maladie inflammatoire. Fumer protège de la RCH et tend
à en ralentir l’évolution, mais favorise la survenue de la MC
et en aggrave le cours évolutif. Le rôle du tabac dans le
développement d’une MICI est certainement d’importance
secondaire par rapport à celui de la prédisposition génétique.
Ainsi, le tabac n’a pas d’effet apparent dans une population
à très forte incidence de MICI, mais il pourrait, sur un même
terrain génétique prédisposant, être décisif de l’expression
phénotypique de la maladie inflammatoire, RCH ou MC.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9328 160
P.173
Positivité des anticorps antinucléaires
dans la rectocolite hémorragique et
cortico-dépendance
Étude du polymorphisme du récepteur de
la vitamine D au cours de la maladie de
Crohn. Résultats d’une étude prospective
M. Zakhama (1), M. Medhioub (1), L. Hamzaoui (1),
H. Gdoura (1), S. Elbouchtili (1), H. Ezzine (1),
M. Azouz (1)
M. Serghini (1), H. Dabbebi (1), S. Matri (1),
N. Ben Mustapha (1), L. Kallel (1), M. Fekih (1),
J. Boubaker (1), A. Filali (1)
(1) Nabeul, TUNISIE.
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction : Les
Introduction :
Matériels et Méthodes : Il s’agissait d’une
étude prospective incluant 21 cas de RCH, colligés entre
2001 et 2014 dans le service de Gastroentérologie de l’hôpital
Mohamed Tahar Maamouri. Les AAN et anticorps anti-DNA
natifs ont été dosés chez tout les patients. Les données
cliniques et biologiques ont été rapportées.
Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude
prospective incluant des patients ayant une MC. Le dosage de
la 25 hydroxy vitamine D [25 (OH) D] a été réalisé par méthode
radio immunologique. Le déficit en vitamine D était défini par
un taux de 25 (OH) D < 30 ng/ml et subdivisé en insuffisance :
30< 25 (OH) D <10ng/ml) et carence vitaminique : 25 (OH) D
<10ng/ml. Les polymorphismes Bsm1, Fok1, Taq1 et Apa1 ont
été étudiés par Polymerase Chain Reaction et méthode de
restriction enzymatique.
phénomènes auto-immuns et le
profil des auto-anticorps sont de plus en plus étudiés dans la
recto-colite hémorragique (RCH). Peu d’études ont exploré la
prévalence des anticorps antinucléaire (AAN) et leur association
à la cortico-dépendance au cours de cette pathologie. Le but
de notre étude était de Déterminer la prévalence des AAN chez
les patients ayant une RCH et d’étudier leur association à la
cortico-dépendance chez ces malades.
Résultats : Vingt et un patients ont été inclus : 16
femmes (76,2%) et 5 hommes (23,8%) ; l’âge moyen était
de 48,1 ± 18,3 ans. L’âge au moment du diagnostic était de
41,8±20 ans et la durée moyenne d’évolution de la maladie
était de 91,6±70,5 mois. La maladie était distale chez 11
patients (52,4%), colique gauche chez 2 patients (9,5%) et
pancolique chez 8 patients (38,1%). Des manifestations extraintestinales à type de spondylarthrite ankylosante étaient
présentes chez 2 patients (9,5%). Une cortico-dépendance
était notée chez 5 malades (23,8%) et une cortico-résistance
chez 2 patients (9,5%). Au moment de l’évaluation, 11patients
(52,4%) étaient sous amino-salicylés et 10 (47,6%) sous
imurel. La prévalence de la positivité des AAN était de 28,6%
(6 patients), les anticorps anti-DNA natifs étaient négatifs chez
tous les patients. La prévalence de la positivité des AAN était
plus importante dans le groupe de patients ayant une corticodépendance par rapport au deuxième groupe (80% versus
14,2%, p = 0,011), et aussi pour les patients ayant une CRP
positive (80% versus 14,2%, p = 0,011). Aucune association
n’a été observée avec le sexe, l’âge, l’étendue de la maladie,
la cortico-résistance ou la présence de manifestations extraintestinales.
Conclusion : La positivité des AAN est associée à la
cortico-dépendance au cours de la RCH mais d’autres études
sont nécessaires pour déterminer le rôle des AAN comme
marqueur sérologique de prédiction de la cortico-dépendance
afin d’utiliser précocement un traitement adéquat.
Résultats : Il s’agissait de 54 patients (21 hommes
et 33 femmes) d’âge moyen de 35,5 ans. L’âge moyen du
diagnostic de la MC était de 30,4 ans [14- 63]. La localisation
colique était la plus fréquente (47%). La MC était de phénotype
pénétrant dans 47% des cas. Au moment de l’inclusion, 44%
des patients étaient en poussée. Le taux moyen de vitamine D
était de 14,2 ng/ml [4,45 - 35,6]. Un déficit en vitamine D a été
retrouvé chez 98% des patients : insuffisance (66%) et carence
(32%). L’étude génétique des polymorphismes du récepteur de
la vitamine D a montré : le polymorphisme Apa1 était de type
GG, GT et TT dans respectivement 13%, 61% et 26% des
cas ; le polymorphisme Bsm1 était de type BB, Bb et bb dans
respectivement 22%, 43% et 34% des cas ; le polymorphisme
Fok1 était de type FF, Ff et ff dans respectivement 52%, 35%
et 13% des cas et le polymorphisme Taq1 était TT, TC et
CC dans respectivement 35%, 56% et 9% des cas. L’étude
de corrélation avec le statut vitaminique D a retrouvé une
association significative des génotypes homozygotes TT et
CC du polymorphisme Taq1 qui étaient plus fréquents en cas
de carence en vitamine D (41% et 24% respectivement) par
rapport aux patients non carencés (32% et 3% respectivement)
(p = 0,02) et ceci au dépens du génotype hétérozygote TC était
(35% vs. 65%) (p = 0,02). Il n’y avait pas d’association avec les
autres polymorphismes étudiés.
Conclusion : Le déficit en vitamine D est très fréquent
au cours de la maladie de Crohn. Certains polymorphismes du
gène du récepteur de la vitamine D sont associés à la carence
en vitamine D au cours de la maladie de Crohn.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9611 POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9691 L’hypovitaminose D est fréquente au
cours de la maladie de Crohn. La relation de cause à effet
reste à prouver. L’étude du polymorphisme du récepteur de la
vitamine D pourrait apporter un éclairage à la question. Les
buts de ce travail étaient d’évaluer la prévalence de certains
polymorphismes du gène du récepteur de la vitamine D chez
des patients ayant une MC et de rechercher une association
entre ces polymorphismes et le statut vitaminique D.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.172
161
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.174
P.175
Existe-t-il un rôle étiopathogénique de
la vitamine D au cours de la maladie
de Crohn ? Résultats d’une étude
cas-témoins
Vers un biomarqueur simple de
dysbiose associée aux MICI : le rapport
isoLCA/LCA, témoin de l’altération de
l’isomérisation des acides biliaires dans la
lumière intestinale
M. Serghini (1), H. Dabbebi (1), S. Matri (1),
N. Ben Mustapha (1), L. Kallel (1), M. Fekih (1),
J. Boubaker (1), A. Filali (1)
(1) Tunis, TUNISIE.
Introduction :
L’étiopathogénie de la maladie de
Crohn bien que partiellement élucidée est tributaire de facteurs
endogènes et exogènes. Parmi ces facteurs, la vitamine D a
suscité un grand intérêt ces dernières années et ce depuis
la découverte de son action sur la réponse immunitaire
innée et acquise. Les buts de ce travail étaient d’étudier le
statut vitaminique D et certains polymorphismes du gène du
récepteur de la vitamine D chez des patients ayant une MC
et de comparer ces données à celles d’un groupe contrôle
apparié selon l’âge et le sexe.
Patients et Méthodes :
Il s’agit d’une étude
prospective incluant des patients ayant une MC. Le dosage de
la 25 hydroxy vitamine D [25 (OH) D] a été réalisé par méthode
radio immunologique. Le déficit en vitamine D était défini par
un taux de 25 (OH) D < 30 ng/ml et subdivisé en insuffisance :
30< 25 (OH) D <10ng/ml) et carence vitaminique : 25 (OH) D
<10ng/ml. Les polymorphismes Bsm1, Fok1, Taq1 et Apa1 ont
été étudiés par Polymerase Chain Reaction et méthode de
restriction enzymatique.
POSTERS
Résultats : Il s’agissait de 64 patients (26 hommes
et 38 femmes) d’âge moyen de 35,5 ans et de 61 témoins
appariés selon l’âge et le sexe. Il n’y avait pas de différences
statistiquement significatives entre les 2 groupes concernant
le phototype, les habitudes vestimentaires, le tabagisme et
la saison pendant laquelle les prélèvements ont été réalisés.
L’âge moyen du diagnostic de la MC était de 30,4 ans [1463]. La localisation colique était la plus fréquente (47%).
La MC était de phénotype pénétrant dans 47% des cas. Au
moment de l’inclusion, 44% des patients étaient en poussée.
Le taux moyen de vitamine D était de 14,2 ng/ml [4,45
- 35,6] au cours de la MC et de 15,6 ng/ml dans le groupe
contrôle sans différence significative entre les deux groupes
(p = 0,4). Un déficit en vitamine D a été retrouvé chez 98%
des patients et 97% des témoins (p = 0.4). De même, il n’y
avait pas de différence significative concernant la fréquence
de l’insuffisance (66% vs. 72% ; p = 0.4) et de la carence (34%
vs. 24% ; p = 0,2) en vitamine D entre les 2 groupes. L’étude
génétique des polymorphismes du récepteur de la vitamine D
a pu être étudiée chez 54 patients et 58 témoins du fait de
raisons techniques liées à un défaut de précipitation de l’ADN.
Au cours de la MC, le polymorphisme Apa1 était de type GG,
GT et TT dans respectivement 13%, 61% et 26% des cas ;
le polymorphisme Bsm1 était de type BB, Bb et bb dans
respectivement 22%, 43% et 34% des cas ; le polymorphisme
Fok1 était de type FF, Ff et ff dans respectivement 52%, 35% et
13% des cas et le polymorphisme Taq1 était TT, TC et CC dans
respectivement 35%, 56% et 9% des cas. Il n’y avait aucune
différence statistiquement significative entre les deux groupes
en ce qui concerne la fréquence et le type des polymorphismes
étudiés.
Conclusion : Le déficit en vitamine D est aussi fréquent
au cours de la maladie de Crohn que dans la population
générale. Aucune association n’a été retrouvée entre les
polymorphismes étudiés du gène du récepteur de la vitamine
D et la maladie de Crohn.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9609 T. Bazin (1), C. Landman (1), M. Charrier C. Hannotte (1), L. Humbert (1), L. Brot V. Leducq (1), E. Quévrain (1), J. Cosnes L. Beaugerie (1), H. Sokol (1), P. Seksik D. Rainteau (1), M.-A. Maubert (1)
(1),
(1),
(1),
(1),
(1) Paris.
Introduction : La dysbiose impliquée dans la
physiopathologie des MICI est associée à une dysmétabolose
des acides biliaires (AB) de la lumière intestinale. Nous
avions ainsi montré une altération de la déconjugaison, de la
transformation et de la désulfatation de ce pool d’AB. L’activité
d’isomérisation des AB portée par les bactéries de la famille
des Clostridiaceae, modifie les AB en une forme iso entraînant
un changement dans leurs propriétés physico-chimiques
et dans leurs fonctions. Les techniques de spectrométrie de
masse permettent de les quantifier. L’objectif de notre étude
était d’étudier l’impact de la dysbiose associée aux MICI sur
l’activité d’isomérisation des AB, en particulier l’isomérisation
du LCA (acide lithocholique) en iso-LCA afin de rechercher des
biomarqueurs simples de cette dysbiose.
Patients et Méthodes :
Des échantillons
fécaux de patients atteints de MICI (sex ratio M/F 0,75 ; âge
moyen 34+/-2,4 ans, maladie de Crohn n = 25, RCH n = 27)
dont L’activité de la maladie était évaluée par le Harvey
Bradshaw Index (MC), ou un score simplifié de colite (RCH)
et de 28 témoins (sex ratio1,1 ; âge moyen 28+/-2,7 ans)
étaient recueillis à distance d’au moins 3 mois de toute
prise d’antibiotique. La composition du microbiote fécal était
déterminée par PCR quantitative en temps réel ciblant les
groupes principaux de l’écosystème intestinal et exprimée
en log10 de bactéries par g de selles ; en parallèle, les
concentrations fécales en AB, exprimées en pourcentages
des AB totaux, ont été mesurées par spectrométrie de
masse tandem couplée à une chromatographie liquide. Les
comparaisons entre groupes de patients et témoins pour
la composition du microbiote et des taux d’AB étaient faites
par test non paramétrique de Wilcoxon et la recherche de
corrélations par test de Spearman. La recherche d’un seuil de
différents marqueurs de dysmétabolose était recherchée pour
la meilleure performance diagnostique (MICI vs. témoins).
Résultats : On observait une dysbiose chez les patients
atteints de MICI par rapport aux témoins caractérisée par un
déficit en Firmicutes notamment en C. Leptum (8,9+/-0,1 vs.
9,8+/-0,1 ; p<10-2) et en F. Prausnitzii (9,5+/-0,2 vs. 10,9+/0,2 ; p<10-2) et un excès d’E. Coli (8,9+/-0,2 vs. 8,4+/-0,2 ;
p<0,05). En plus d’une diminution de la déconjugaison, de la
transformation et de la désulfatation observée chez les MICI,
l’isomérisation du LCA (rapport isoLCA/LCA) était également
diminuée par rapport aux témoins (10%+/-9 vs. 20%+/-5 ; p
<0,05), et était plus faible chez les patients en poussée par
rapport aux patients en rémission (8,5%+/-8 vs. 14%+/-4 ;
p<0,05). Par ailleurs, le rapport isoLCA/LCA était corrélé
positivement aux concentrations en C. Leptum (r = 0,57) et en
F. Prausnitzii (r = 0,50). La performance du rapport isoLCA/LCA
avec un seuil à 0,73 pour le diagnostic de MICI était supérieure
à tous les autres marqueurs de dysmétabolose des AB, avec
pour un seuil à 0,73 une sensibilité de 0,85, une spécificité de
0,56, une VPP de 0,79, une VPN de 0,65 et une aire sous la
courbe de la courbe ROC de 0,82.
Conclusion : La dysmétabolose des AB associée
à la dysbiose associée aux MICI comprend un déficit en
isomérisation des AB. Le rapport isoLCA/LCA semble corrélé
à la dysbiose, au diagnostic de MICI et à l’activité de la MICI
et pourrait constituer dans ce contexte un biomarqueur simple
de dysbiose.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9310 162
P.177
Une plexite sous-muqueuse est-elle
prédictive de la rechute clinique après
résection iléale ou iléo-cæcale pour
maladie de Crohn ?
Propriétés anti-inflammatoires d’une
matrice riche en lysozyme sur un modèle
d’iléite chez la souris
T. Jomni (1), I. Abdelaali (1), L. Ben Yaghlène (1),
A. Labidi (1), K. Bellil (1), M.-H. Dougui (1)
S. Yvon (1), M. Peter (1), M. Leveque (1), G. Jard (1),
H. Tormo (1), M. Gaucher (1), F. Violleau (1),
D. Ali Haimoud-Lekhal (1), H. Eutamene (1)
(1) La Marsa, TUNISIE.
(1) Toulouse.
Introduction : La prise en charge post-opératoire des
Introduction : Le lait d’ânesse (LA), connu depuis
l’Antiquité pour ses vertus cosmétiques, semble avoir des
propriétés nutritionnelles importantes pour l’homme de part
sa composition similaire au lait humain (Guo et al., 2007). Il
pourrait, sous réserve d’une supplémentation en acides gras
saturés, être utilisé comme lait infantile pour les enfants n’ayant
pas la possibilité de bénéficier de l’allaitement maternel, ou en
tant que substitut pour des patients allergiques au lait de vache
(Carrocio et al., 1999). Son intérêt est renforcé par de fortes
teneurs en peptides antimicrobiens (lysozyme, lactoferrine)
qui lui confère des propriétés anti-bactériennes, anti-tumorales
et anti-inflammatoires (Vincenzetti et al., 2005 ; Salimei et al.,
2004 ; Zhang et al., 2008 ; Mao et al., 2009). Parmi les maladies
inflammatoires chroniques de l’intestin, la maladie de Crohn
(MC) se caractérise par une atteinte préférentielle de l’iléon.
Une dysbiose associée à un dysfonctionnement des cellules de
Paneth ont été décrites dans la MC. Ce dysfonctionnement se
traduit par une moindre production de peptides antimicrobiens
(lysozyme, α-défensines) par ces cellules. Ainsi, le but de notre
étude était d’évaluer l’effet d’un apport exogène en LA riche en
lysozyme sur un modèle d’iléite chez la souris.
patients opérés pour maladie de Crohn iléale ou iléo-colique
reste difficile. Certains facteurs sont considérés comme
prédictifs établis et d’autres facteurs sont dits non établis par
manque de données, comme par exemple la sous-muqueuse.
L’objectif principal de cette étude était donc d’évaluer la relation
entre la présence d’une plexite sous-muqueuse et la survenue
de récidives endoscopiques et cliniques post-opératoires.
Patients et Méthodes :
Il s’agissait d’une
étude rétrospective, monocentrique, ayant évalué 15 patients
opérés d’une résection iléale ou iléo-colique pour maladie
de Crohn entre 2008 et 2013. Les lames correspondant à la
limite proximale de résection ont été revues en aveugle. Une
plexite était définie par la présence de cellules inflammatoires
(lymphocyte, mastocyte ou polynucléaire éosinophile) à
l’intérieur ou au contact d’un plexus.
Les liens entre une éventuelle plexite sous-muqueuse avec les
récidives cliniques et endoscopiques ont été évalués.
Résultats :
Des lésions de plexite, au niveau de la
marge de résection proximale, ont été observées dans 40%
des cas (6/15). 4 parmi les 6 patients (66%) ayant une plexite,
ont présenté une récidive clinique anastomotique dans un
délai médian de 16 mois. Les 9 malades sans plexite n’ont pas
récidivé.
Conclusion : Ce travail montre que l’existence d’une
plexite sous-muqueuse au niveau de la marge proximale de
résection est associée à une récidive clinique à 16 mois.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.176
Matériels et Méthodes : Des souris C57BL/6
ont reçu une administration orale d’indométacine afin de
développer une iléite et ont été traitées ou non par du lait
d’ânesse contenant des taux élevées en lysozyme (3.6±
1.3 mg/ml de lait) et une activité de 23200 U/jour. Des scores
lésionnels macroscopiques, microscopiques, une évaluation
des niveaux d’expression des α-défensines, des taux de
lysozyme dans les cellules de Paneth et le niveau de dysbiose
ont été évalués chez ces souris.
Résultats : L’indométacine a provoqué une iléite chez la
souris se traduisant par 1) une chute de la masse corporelle,
2) une augmentation (p<0.05) des scores lésionnels, 3) une
dysbiose et 4) une réduction d’expression des α-défensines
et de lysozyme dans les cellules de Paneth. Un traitement
chronique au LA a réduit de façon significative l’ensemble des
altérations mesurées dans ce modèle d’iléite.
Conclusion :
Le Lait d’anesse, matrice riche en
lysozyme exerce des propriétés anti-inflammatoires en palliant
au déficit endogène en peptides antimicrobiens observés lors
d’une iléite et en réduisant la dysbiose intestinale. L’ensemble
de ces données permet de proposer le lait d’ânesse dans
le cadre d’une stratégie thérapeutique d’appoint visant à
maintenir/prolonger les périodes de rémission de la maladie
de Crohn.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9512 POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9566 163
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.178
P.179
Caractérisation du modèle d’inflammation
digestive chez le rat transgénique
HLA-B27
Comparaison de scores histologiques
évaluant l’activité de la maladie dans la
RCH
C. Chater (1), D. Koriche (1), I. Billaut (1),
L. Dubuquoy (1), L. Ravasi (1), S. Speca (1),
C. Dubuquoy (1), F.-R. Pruvot (1), P. Zerbib (1),
P. Desreumaux (1)
A. Bressenot (1), J. Salleron (4), C. Bastien (4),
C. Boulagnon-Rombi (1), L. Peyrin-Biroulet (2)
(1) Lille.
Introduction : L’évaluation de l’activité de la maladie
dans la Rectocolite hémorragique (RCH) est importante
pour déterminer une stratégie thérapeutique optimale. Il n’y
a actuellement aucun score histologique validé pour évaluer
l’activité de la maladie. Le but de cette étude est de comparer
les reproductibilités intra-observateur et inter-observateurs des
scores histologiques actuellement disponibles.
Introduction : Afin d’avancer dans la compréhension
de pathologies humaines comme les maladies inflammatoires
chroniques de l’intestin (MICI), les modèles animaux bien
caractérisés sont indispensables. La présence du gène
HLA-B27 est fortement associée aux spondylarthropathies
mais aussi à l’inflammation digestive. Le rat transgénique
HLA-B27 développe spontanément une arthrite et une colite,
et constitue ainsi un modèle animal intéressant dans l’étude de
ces maladies. Ce modèle est assez mal caractérisé notamment
concernant la cinétique d’apparition, l’étendue et la sévérité de
l’inflammation digestive.
L’objectif de notre travail est de caractériser l’inflammation
digestive chez le rat HLA-B27 avec un suivi à 40 semaines
à l’aide de différentes méthodes d’analyse : macroscopique,
microscopique, biologie moléculaire et imagerie fonctionnelle.
Matériels et Méthodes : Des rats transgéniques
(Tg) HLA-B27 et des rats non transgéniques contrôle (nTg) de
la souche F344 ont été inclus dans notre étude. Nous avons
réalisé une étude prospective longitudinale avec recueil de
critères macroscopiques tous les 10 jours (poids, alopécie,
uvéite, diarrhée, boiterie). Des sacrifices ont été réalisés aux
semaines 6, 8, 10, 12, 15, 18, 20, 22, 25, 30, 35 et 40 avec
recueil de l’état macroscopique de l’estomac, duodénum,
intestin grêle, cæcum et colon. A chaque sacrifice, nous
avons réalisé des prélèvements au niveau du duodénum,
iléon distal et colon pour analyses microscopiques (coupe
histologique et coloration au M.G.G.), et dosage des cytokines
inflammatoires : TNFα IL17a, IL2, IL23, IL1β, IL10, IL6 et IFNγ.
Un suivi prospectif a également été réalisé par micro-TEP TDM
centré sur l’abdomen à 7, 10, 15, 18, 20, 25 et 35 semaines
de vie.
POSTERS
Résultats : 80 rats ont été inclus dans notre étude, 40
Tg et 40nTg. Chaque sacrifice comportait 6 rats, 3Tg et 3nTg.
Huit rats (4Tg et 4nTg) ont été suivis par micro-TEP TDM. Nous
avons constaté une colite macroscopique avec augmentation
de la vascularisation et épaisseur colique chez tous les rats Tg
dès l’âge de 12 semaines par rapport aux rats nTg. Il n’existait
pas d’éléments macroscopiques objectifs en faveur de gastrite,
duodénite ou d’iléite chez tous les rats.
Les signes histologiques de colite étaient plus précoces et
apparaissaient dès l’âge de 10 semaines. Il n’existait pas de
signe histologique de duodénite ou d’iléite.
La colite présente chez les rats Tg était associée à une
augmentation significative de l’induction des cytokines
inflammatoires : TNFα, IL17a et IL1β.
L’imagerie par micro-TEP TDM au 18-FDG révélait une
hyperfixation au niveau du colon et de l’iléon distal chez les rats
Tg par rapport aux rats nTg, et ce dès la première acquisition
à 7 semaines. L’hyperfixation colique était deux fois plus
importante qu’au niveau de l’iléon distal.
Conclusion : Notre étude caractérise, pour la première
fois, de manière longitudinale l’inflammation intestinale chez le
rat HLA-B27 à l’aide de différentes méthodes complémentaires.
Nos analyses macroscopiques, microscopiques, de biologie
moléculaire et par imagerie fonctionnelle objectivent et
quantifient cette inflammation qui est induite spontanément au
niveau du colon et peu ou pas retrouvée sur le reste du tube
digestif.
Cette étude suggère que le rat HLA-B27 est un bon modèle
d’étude des MICI et peut servir de base pour développer des
études originales pour mieux comprendre la physiopathologie
des MICI et développer de nouvelles stratégies thérapeutiques.
(1) Reims; (2) Vandœuvre-lès-Nancy.
Patients et Méthodes :
Cent deux biopsies
(collectées entre 2003 et 2014) ont été évaluées par 3
pathologistes de façon indépendante en determinant les
indexes de Geboes, Riley, Gramlich, Gupta et une évaluation
visuelle globale de l’activité de la maladie (EVG). Deux de
ces trois pathologistes ont realisé une double lecture à 1 mois
d’intervalle. Les reproductibilités intra-observateur et interobservateurs pour les indexes ainsi celles pour les items
histologiques constituants ces indexes ont été étudiées en
déterminant le coefficient de correlation intra-classe (CCI) pour
les paramètres quantitatifs. Pour les paramètres qualitatifs,
elles ont été étudiées par détermination des valeurs kappa et
de l’index de Krippendorf. La correlation entre les indexes a
été analysée par le calcul des coefficients de corrélation de
Pearson et Spearman.
Résultats : Les indexes de Geboes, Riley, Gramlich,
Gupta et l’évaluation globale visuelle (EGV) ont des bonnes
reproductibilités intra et inter-observateurs. Les items
histologiques qui montrent la meilleure reproductibilité interobservateur sont “ Erosion/ulceration ” et “ infiltration de la
lamina propria par des polynucléaires neutrophiles ” avec des
indexes de Krippendorf respectivement de 0.9 (0.79 ; 0.97) et
0.85 (0.82 ; 0.88 ).
La corrélation étaient très forte entre les indexes de Geboes et
de Riley (coefficient de corrélation R = 0.93 ; <0.0001), entre
les indexes de Geboes la EGV (R = 0.95 ; <0.0001), et entre
les indexes de Riley et la EGV (R = 0.96 ; <0.0001).
On retrouvait égalemenet une très forte corrélation entre les
indexes de Gramlich et Geboes (R = 0.91 ; <0.0001), entre les
indexes de Gramlich et Riley (R = 0.88 ; <0.0001) et entre les
indexes de Gramlich et la EGV (R = 0.90 ; <0.0001).
Conclusion : La correlation entre les indexes est très
forte. Les reproductibilités intra et inter-observateurs pour tous
les indexes sont très bonnes. Les items histologiques montrant
la meilleure reproductibilité inter-observateur sont “ Errosion/
ulceration ” et “ polynucléaires neutrophiles dans la lamina
propria ” . Ces résultats devront être pris en compte pour
l’élaboration et la validation d’un future score histologique de
l’activité de la maladie dans la RCH.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9123 Remerciements, financements, autres :
- Inserm U987, Pr Breban, Université Versailles-Saint-Quentinen-Yvelines, Paris, Iserm U995, Lille, IFR 114, IMPRT, Lille,
Institut Pasteur, Lille, CHRU Lille, Faculté de médecine, Lille.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9504 164
P.181
Altérations gliales entériques dans les
maladies inflammatoires chroniques
intestinales
Les macrophages dérivés de monocytes
issus de patients atteints de maladie
de Crohn ont un défaut de contrôle de
la multiplication intra-cellulaire des
Escherichia coli adhérents et invasifs
et une modification de leur profil
d’expression des cytokines
(1) Nantes.
Introduction :
Les cellules gliales entérique (CGE)
sont les plus abondantes cellules du système nerveux
entérique et régulent la perméabilité de la barrière épithéliale
intestinale. Des modifications d’expression des marqueurs
gliaux ont été décrites au cours des maladies inflammatoires
chroniques intestinales (MICI) mais les résultats des différentes
études sont discordants. Ces variations d’expression peuvent
être induites par un micro-environnement pathologique ou être
constitutives et liées aux MICI. Les objectifs de notre études
étaient (i) de déterminer ex vivo l’expression des marqueurs
gliaux sur des biopsies de patients ayant une maladie de
Crohn (MC), une rectocolite hémorragique (RCH) et de
patients contrôles ; (ii) de déterminer si la stimulation de CGE
de rat en culture primaire par un environnement inflammatoire
pouvait reproduire les modifications gliales observées dans
les biopsies ; (iii) de tenter de reproduire les modifications
observées dans les biopsies en traitant des CGE humaines de
sujets contrôles en culture primaire avec les surnageants des
biopsies coliques analysées.
Matériels et Méthodes : Les marqueurs gliaux
ont été analysés sur des biopsies de patients ayant une MICI
(18 MC, 9 RCH) ainsi que des sujets contrôles (15 CONT).
Les biopsies étaient réalisées au cours d’une endoscopie dans
des zones macroscopiquement saines (NI) et inflammatoires
(I) pour chaque patient ayant une MICI. Les CGE de rat étaient
soumises à un stress inflammatoire chronique par un traitement
par TNFα et interleukine -1β (TI : 1ng/ml) ou lipopolysacharide
(LPS : 0,1µg/ml) pendant 4 jours. Les CGE humaines en
culture primaire obtenues à partir de pièce opératoire de sujets
contrôles étaient traitées 24h avec du surnageant de biopsie
colique à la concentration de 5% dans du milieu sans sérum. Le
surnageant était obtenu après incubation des biopsies en zone
I et NI pour chaque patient ayant une MICI. L’expression des
marqueurs gliaux Sox10, S100β et glial fibrillary acid protein
(GFAP) était quantifiée par PCR quantitative et Western Blot.
Résultats :
Dans les biopsies, le taux d’expression
d’ARN m des marqueurs Sox10 et S100β était significativement
augmenté dans les zones NI et I des patients ayant une MC
comparartivement aux patients ayant une RCH (p<0.001) et
aux patients contrôles (p<0.001). L’isoforme intermédiare de
GFAP était augmentée dans les zones I des patients ayant une
MC comparativement aux contrôles (p<0.05). Le traitement
par TI des CGE de rat en culture entrainait une augmentation
d’expression significative des trois marqueurs gliaux (p<0.05).
La stimulation par du LPS induisait aussi une augmentation
d’expression de Sox 10 (p<0.05) et S100β (p<0.05) mais pas
de GFAP. Nous n’avons pas réussi à reproduire l’augmentation
d’expression de l’ARNm de Sox10 et S100β en traitant des
CGE humaines en culture primaire avec du surnageant de
biopsie colique de patients ayant une MC.
Conclusion : Notre étude a montré que l’expression
de GFAP était régulée différement par les cytokines
inflammatoires et les endotoxines. Le LPS induisait une
augmentation d’expression de Sox10 et S100β sur les CGE
de rat en culture, comme observé in vivo dans les biopsies de
patients atteints de MC. Cependant les surnageants de ces
biopsies ne modifiaient pas l’expression des marqueurs gliaux
dans des cultures primaires de CGE humaines.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9275 A. Buisson (1), E. Vazeille (1), M.-A. Bringer (1),
M. Goutte (1), L. Ouchchane (1), J.-P. Hugot (2),
A. de Vallée (1), N. Barnich (1), G. Bommelaer (1),
A. Darfeuille-Michaud (1)
(1) Clermont-Ferrand; (2) Paris.
Introduction : Les lésions iléales de plus d’un tiers des
patients atteints de maladie de Crohn (MC) sont colonisées par
des Escherichia coli adhérents et invasifs (AIEC), capables de
survivre en macrophages murins ou humains (sujets sains) en
culture. Le but de notre travail était 1) d’étudier le comportement
des macrophages dérivés de monocytes (MDM) issus de
patients atteints de MC vis-à-vis de l’infection par AIEC,
comparés aux MDM issus de patients atteints de rectocolite
hémorragique (RCH) et de sujets sains ainsi 2) de rechercher
des facteurs associés à ces différents comportements 3)
d’analyser le profil d’expression des cytokines produites par
ces différents MDM infectés.
Matériels et Méthodes :
A partir de
prélèvements veineux périphériques, nous avons obtenus des
MDM issus de 24 patients atteints de MC, 5 atteints de RCH
et 12 sujets sains. Ces macrophages ont été infectés par des
bactéries AIEC (LF82) ou des Escherichia coli C600 K12 (K12)
(contrôle négatif). Le nombre de bactéries intra-cellulaires à
1h (entrée) et 10h (survie) post-infection était déterminé après
un test de protection à la gentamycine. La multiplication intramacrophagique des bactéries était défini comme le rapport
10h/1h. Tous les patients et les sujets sains étaient génotypés
pour les principales mutations ou polymorphismes NOD2
(SNP8, SNP12, and SNP13) et ATG16L1 (rs2241880). Les
niveaux d’expression d’interleukine 6 (Il6), 8 (Il8) et de TNFα
étaient évalués à 10h post-infection par ELISA. L’effet de
l’infliximab (1 μg/ml) sur la mulplication intra-macrophagique
des AIEC LF82 était analysé à 10h post-infection. Les données
ont été analysées par les tests de Mann Whitney, KruskallWallis et Spearman.
Résultats : L’entrée des bactéries AIEC LF82 et des
bactéries K12 semblait plus importante dans les MDM issus
de patients atteints de MC en comparaison de ceux issus de
RCH et sujets sains (p = 0,08 et p = 0,007, respectivement pour
AIEC et K12). Tandis que les bactéries K12 ne se multipliaient
pas dans les différents MDM, la multiplication des AIEC était
significativement plus importante dans les MDM issus de
patients atteints de MC en comparaison de ceux issus de RCH
et sujets sains (p = 0,0167). Ce défaut de contrôle de l’infection
par AIEC LF82 par les MDM issus de patients atteints de MC
semblait associé au polymorphisme ATG16L1 (rs2241880).
Aucun autre facteur clinique, biologique ou génétique n’était
associé à ce défaut de contrôle. Les niveaux d’expression d’Il6
et de TNFα étaient augmentés de manière plus importante dans
les MDM issus de patients atteints de MC en comparaison de
ceux issus de RCH et sujets sains (p = 0,0157 et p = 0,0256,
respectivement), et variaient en fonction de l’activité de la MC
du patient prélevé. Le niveau d’expression d’Il8 était diminué
de manière plus importante dans les MDM issus de patients
atteints de MC en comparaison de ceux issus de RCH et sujets
sains (p = 0,0462). L’infliximab n’avait aucun effet in vitro sur la
multiplication intra-macrophagique des AIEC.
Conclusion : Les MDM issus de patients atteints de
MC ont un comportement différent de ceux issus de RCH et
sujets sains incluant une plus grande permissivité, un défaut
de contrôle de la multiplication intra-cellulaire des AIEC et un
profil d’expression cytokinique différent. Ce défaut de fonction
des macrophages pourrait être lié à un défaut d’autophagie.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9711 165
POSTERS
M. Freyssinet (1),
T. Clairembault (1),
S. Coquenlorge (1), J. Jaulin (1), E. Coron (1),
S. Bruley des Varannes (1), M. Neunlist (1),
M. Derkinderen (1), A. Bourreille (1)
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.180
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.182
P.183
Effet de la cigarette électronique sur
la réponse inflammatoire des cellules
épithéliales intestinales
Association du polymorphisme MICA-129
avec le risque de survenue du cancer
gastrointestinal en Tunisie
L. Brot (1), E. Quévrain (1), J. Masliah (1),
G. Trugnan (1), G. Thomas (1), M. Bachelet (1),
P. Seksik (1)
F. Ayari (1), A. Ben Chaaben (1), O. Baroudi (1),
N. Ouni (1), H. Abaza (1), H. Douik (1), Z. Zid (1),
A. Arfaoui (1), G. Kablouti (1), J. Bouassida (1),
T. Mamoghli (1), L. Harzallah (1), R. Tamouza (2),
F. Guemira (1)
(1) Paris.
Introduction : Depuis son invention par le pharmacien
chinois Hon Lik il y 14 ans, la cigarette électronique (e-cigarette)
a connu un succès croissant qui a littéralement explosé depuis
2010. Son usage permettrait de limiter la consommation de
tabac et en même temps les risques pour la santé tels que la
maladie de Crohn. La e-cigarette pourrait aussi comporter des
risques sur lesquels subsistent de nombreuses incertitudes
qu’il est important d’éclaircir. Notre équipe a précédemment
étudié les effets de l’exposition à la fumée de cigarette sur des
cellules immunes issues de patients MICI concluant à un effet
dual du tabac dans ce type de pathologie [1]. Dans ce contexte,
la toxicité des produits contenus dans la fumée de cigarette
traditionnelle vs. de e-cigarette sur les cellules épithéliales
intestinales semble intéressante à explorer. Le but de notre
étude a été de comparer l’impact de la e-cigarette à celui du
tabac sur la réponse inflammatoire de l’épithélium intestinal
modélisé en culture.
Matériels et Méthodes : La réponse
inflammatoire intestinale a été évaluée sur une lignée
épithéliale intestinale humaine (HT29) transfectée de manière
stable par le récepteur du LPS bactérien, MD-2. Ce modèle
présente une réponse inflammatoire accrue ainsi qu’une
réponse aberrante aux bactéries, deux caractéristiques qui
son aussi présentes dans la maladie de Crohn. La libération
d’interleukine (IL) -8, témoin de l’inflammation, a été mesurée
par test ELISA sur des cellules contrôles ou stimulées par
du LPS et exposées aux extraits de fumée de cigarettes
traditionnelles ou de e-cigarettes préparées en parallèle sur
une machine permettant de mimer les effets des fumeurs.
Les quantités de nicotine étaient équivalentes dans les deux
extraits et des contrôles ont été effectués en présence d’extrait
de e-cigarette contenant le solvant seul (propylène glycol). La
toxicité de ces extraits de fumée de cigarette a été évaluée par
un test de toxicité au MTT (sel de tetrazolium).
Résultats :
La réponse inflammatoire était plus élevée
dans le cas de cellules exposées à l’extrait de fumée de
cigarettes traditionnelles (ct), comme en témoigne la libération
d’IL-8 (pg/mg protéines). La réponse des cellules exposées
à la fumée de la e-cigarette (ec) était comparable à celle
des témoins (sol) et significativement inférieure à celle de la
cigarette traditionnelle (ct) Pour des cellules non stimulées
par le LPS : 79,6±10,1 (témoin) vs. 175,2±16,6 (ct) ; pour des
cellules stimulées avec 10 µg/ml LPS : 1507,8 ±228,6 (témoin)
vs. 2684,7±632,1 (ct) ; pour des cellules non stimulées par
le LPS : 68,6±4 (ec) vs. 77,7±10,7 (sol) ; pour des cellules
stimulées par le LPS : 1287,5±235 (ec) vs. 1570,9±224,8 (sol).
POSTERS
Conclusion :
Nos résultats suggèrent que la
e-cigarette n’altère pas la réponse inflammatoire de l’épithélium
intestinal. La recherche des conséquences de la e-cigarette
sur des cellules immunes viendra compléter ces résultats
encourageants afin de d’affiner nos connaissances sur l’effet
dual du tabac dans la maladie de Crohn et la rectocolite
hémorragique.
Références :
[1] Bergeron V, Grondin V, Rajca S,
Maubert MA, Pigneur B, Thomas G, Trugnan G, Beaugerie L,
Cosnes J, Masliah J, Sokol H, Seksik P, Bachelet M. (2012)
Current smoking differentially affects blood mononuclear cells
from patients with Crohn’s disease and ulcerative colitis :
relevance to its adverse role in the disease. Inflamm Bowel
Dis. 18 (6) : 1101-1111.
(1) Tunis, TUNISIE; (2) Paris.
Introduction : Le cancer gastro-intestinal est classé
parmi les affections les plus fréquentes en Tunisie et pose
actuellement un véritable problème de santé publique à cause
de son prise en charge thérapeutique généralement tardive et
de son taux de mortalité très élevé.
L’objectif de cette étude rétrospective est d’étudierla nature de
la contribution de polymorphisme (129 Met/Val) qui touche le
codon 129 au niveau de l’exon 3 du gène MICA (rs105 1792)
dans l’histoire du développement du cancer colorectal (CCR)
et du cancer gastrique (CG) en Tunisie.
Patients et Méthodes : Notre étude cas-témoin
a porté sur 181 patients atteints d’un CCR et 61 malades
atteints de CG comparés à 203 témoins sains. Le génotypage
de ces individus a été effectué par la technique PCR-RFLP.
Résultats : L’analyse de nos résultats a révélé, dans
le cas du CCR, que le génotype MICA-129Val/Val est associé
au groupe patient plus que le groupe témoin (33%vs. 19%,
p = 0.002, OR = 2.09 IC 95% = [1.28-3.43] ). L’allèle MICA129Val est plus fréquent chez les patients par rapport aux
témoins d’une manière significative (65% vs. 55%, p = 0.004) et
forme un facteur de risque pour le CCR en Tunisie (OR = 0.67,
IC 95% = [1.11-2.01] ).
Concernant le CG, le génotype muté MICA-129Val/Val a été
trouvé beaucoup plus fréquent chez les patients que chez les
témoins (41%vs. 19%, p = 5.2 10-4, OR = 2.92 ; IC 95% = [1.49-5.65] ). L’allèle MICA-129Val est associé au groupe
patient plus qu’au groupe témoin (69% vs. 55%, p = 0.007) et
augmente le risque du CG en Tunisie (OR = 1.8, IC 95% = [1.17-2.78] ).
Par ailleurs, l’analyse des corrélations potentielles entre ce
polymorphisme et différents critères du statut TNM ont montré,
dans le cas du CCR, qu’il existe une association significative
du génotype MICA-129 Val/Val et l’extension tumorale avancée
(stades T3-T4) (p = 2.510-15 ; OR = 53.78, IC 95% [14.26216.31] ).
Nous avons aussi observé une association statistiquement
significative de ce génotype avec la présence d’un
envahissement ganglionnaire (p = 4.2 10-5 ; OR = 6.26, IC
95% [2.40-16.53] ).
Conclusion : A la lumière de tous ces résultats, on peut
suggérer que le polymorphisme MICA-129 Met/Val observé
chez les patients pourrait être la cause de l’échappement
tumoral et par conséquent le développement du cancer gastrointestinal en Tunisie. En effet, ce variant pourrait être utilisé
comme étant un biomarqueur qui serait avantageux dans le
diagnostic précoce et le pronostic des patients et donc une
meilleure prise en charge des cancers digestifs.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9303 Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9309 166
Code barre moléculaire pronostique dans
les cancers coliques stade II-III sans
instabilité des microsatellites (MSS)
M. Lahlali (1), N. Lahmidani (1), A. Salih (1), B. DafrAllah (1), A. Ibrahimi (1), M. El Abkari (1), M. Sekal (1),
H. Ameurtesse (1), L. Chbani (1), T. Harmouch (1),
A. Amarti Riffi (1), K. Ouldim (1), A. Boulouz (1),
E.-B. Benjelloun (1), A. Oussaden (1), K. Ait Taleb (1),
I. Toghrai (1), S. Ait Alim (1), K. Mazaz (1), S. Arifi (1),
N. Mellas (1), K. El Rhazi (1)
(1) Fès, MAROC.
Introduction : Le cancer colorectal est le deuxième
cancer digestif au Maroc après celui de l’estomac. Son
incidence reste moins élevée que celle des pays occidentaux
(2.5 à 3.3 /100 000 ha) mais rejoint celle des pays du
Maghreb (à l’exception de la Lybie). Ce cancer touche les
sujets jeunes dans 27% des cas. Le cancer colorectal (CCR)
est un des meilleurs exemples du processus multi étape
de cancérogenèse. La connaissance des caractéristiques
immuno-histochimiques et moléculaires du CCR conditionnera
certainement nos attitudes thérapeutiques. Le but de ce
projet est de décrire les données épidémiologiques et
biopathologiques du cancer colorectal au Maroc, et mettre en
place de nouveaux outils biologiques, anatomopathologiques,
et génétiques pour une meilleure prise en charge des
patients atteints du CCR et de leurs familles. Cette approche
multidisciplinaire est une première nationale, rendant ainsi
notre structure de pratique et de recherche médicale l’une des
plateformes de prise en charge multidisciplinaire du cancer
colorectal au Maroc.
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une cohorte
prospective descriptive et analytique ouverte entamée en
Janvier 2010, réalisée au sein du CHU Hassan II de Fès
par le laboratoire « Biologie des Cancers » de la faculté de
Médecine et de Pharmacie de Fès. Cette étude inclus tous
les adénocarcinomes colorectaux n’ayant pas encore reçu
de thérapeutiques néo adjudantes. L’ensemble des données
cliniques, épidémiologiques, endoscopiques, biologiques,
radiologiques, thérapeutiques et évolutives sont rapportées
sur un dossier partagé au niveau de la plateforme informatique
du CHU Hassan II de Fès. Sur le plan moléculaire une
tumorothèque et une banque d’ADN tumoral, constitutionnel et
d’une banque d’ARN tumoral ont été mis en place .L’analyse
des résultats a été réalisée par le logiciel SPSS.
Résultats : 385 patients ont été inclus jusqu’à Aout
2013. L’âge moyen est de 55,08 (18-88 ans). Les sujets de
moins de 50 ans représentent 36.5% des cas. Le sexe ratio
H/F est de 1 , 05. La localisation rectale représente 49.3% des
cas. L’adénocarcinome à cellules indépendantes représente
3.4% des formes. La tumeur est classée c T3 -T4 dans 90%
des cas. Dans 42% des cas le cancer colorectal était d’emblée
métastatique. Sur le plan Immuno histochimique et moléculaire,
214 patients ont bénéficié de la recherche d’extinction des
protéines MMR. La prévalence des cas MSI probable est
de 11.2%, il s’agissait dans 66.7% des cas de l’extinction
MLH1-PMS2. Vingt pourcent des cancers colorectaux sont
caractérisés par une surexpression de la P53. La recherche
de la mutation Kras (exon 2) a été réalisée chez 70 patients
selon l’indication de la RCP, sa prévalence est de 28%. Aucune
mutation Braf n’a été détécté chez les 154 cas analysés. Les
cas MSI sont caractérisés par une prédominance masculine
(p = 0.007), siègent principalement dans le colon ascendant
(p = 0.00001), une tumeur synchrone a été retrouvée dans 26
% des cas (0.0003), il s’agissait d’adénocarcinome mucineux
dans 20.8% des cas (p = 0.43) et de meilleur pronostic
(absence de métastases ganglionnaire et de stade T4).
Conclusion : Le cancer colorectal survient dans notre
population chez des patients plus jeunes. Quarante-deux
pourcent des cancers colorectaux sont d’emblée métastatiques.
A l’immunohistochimie le statut MSI est probable dans 11,2%
des cas. La prévalence de la mutation Kras est de 28%. Ces
données permettront certainement d’adapter nos attitudes
thérapeutiques pour une meilleure prise en charge du patient
et de sa famille.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/10028 D. Sefrioui (1), T. Vermeulin (1), C. Chapusot (2),
L. Debeir-Armengol (1), F. Blanchard (1),
A. Gangloff (1), M. Hebbar (3), M.-C. Copin (3),
J.-J. Tuech (1), E. Houivet (1), R. Sesboue (1),
T. Frébourg (1), J.-C. Sabourin (1), C. Lepage (2),
P. Michel (1), F. Di Fiore (1)
(1) Rouen; (2) Dijon; (3) Lille.
Introduction : Le cancer colique (CC) est une maladie
génétique complexe dans laquelle l’instabilité chromosomique
est retrouvée dans environ 80% des cas. Si certaines
altérations génomiques quantitatives sont récurrentes, leur
impact pronostique chez les patients traités pour CC localisé
sans instabilité des microsatellites (MSS) n’est pas établi.
Nous avons mené une étude multicentrique dont l’objectif
principal était d’évaluer l’impact pronostique sur la survie
sans récidive (SSR) d’un code barre moléculaire d’altérations
génomiques quantitatives ciblées chez des patients traités
pour d’un CC stade II-III et MSS (PHRC 2007, NCT02110329).
Patients et Méthodes : Les patients traités
entre 01/2002 et 01/2009 pour un CC/MSS de stade II-III
avec conservation congelée de la tumeur étaient éligibles
pour l’étude. La méthode de détection des altérations
génomiques quantitatives était basée sur la Quantitative
Multiplex PCR of Short Fluorescent Fragments (QMPSF). Pour
les besoins du travail, la méthode QMPSF a été développée
afin de permettre la détection simultanée et en un seul temps
d’anomalies quantitatives de 8 gènes cibles situées sur des
régions chromosomiques d’intérêt pronostique ou biologique
selon les données de la littérature : DCC (18q21) ; EGFR
(7p12) ; TP53 (17p13.1) ; BLK (8p23-p22) ; MYC (8q24.12) ;
APC (5q22.2) ; ERBB2 (17q12) ; STK6 (20q13.31) ; et deux
gènes témoins : PCBD2 (5q31.1) ; HMBS (11q23.3). L’objectif
principal était l’étude de la SSR en fonction du ou des profil(s)
moléculaire(s). Sur la base d’un taux de récidive attendu de
22% dans la population stade II-III, l’effectif calculé était de
400 patients pour un risque de 40% en cas de présence d’au
moins une altération. Les altérations associées à la SSR en
analyse univariée (p<0.15) ont été retenue pour établir une
combinaison dont l’impact pronostique a ensuite été testé en
analyse multivariée ajustée sur l’âge, le sexe, la localisation
tumorale, le stade et la différenciation.
Résultats : Au total, 401 ont été inclus avec un suivi
médian de 51 mois. Il s’agissait de 236 stades II and 165
stades III avec un taux de récidive globale de 30.2%. La perte
de copie de DCC/18q, TP53/17p, BLK/8p, et APC/5q a été
détectée dans respectivement 33.2%, 26.7%, 22.7%, 9.7%
des cas alors que le gain de copies de EGFR/7p, MYC/8q,
ERBB2/17q and STK6/20q était observé dans 31.7%, 35.7%,
18.7% et 48.9% des cas, respectivement. Aucune interaction
significative a été retrouvée entre les altérations moléculaires
détectées et le stade tumoral. En analyse univariée, la SSR
était significativement diminuée en cas de perte de copies de
DCC/18q (57.5% versus 70.6%, p = 0.02) avec une tendance
pour la perte de BLK/8p (59.8% vs. 68.6%, p = 0.08) et le gain
de ERBB2/17q gain (59.2 vs. 68.5%, p = 0.13). En analyse
multivariée ajustée sur l’âge, le sexe, la localisation tumorale,
le stade et la différenciation, la combinaison perte DCC/18q et/
ou perte BLK/8p et/ou gain ERBB2/17q était significativement
associée à la SSR. La SSR diminuait ainsi significativement
de 74.2% à 61.7% (HR = 1.70, IC95 : 1.09-2.65) et à 57.2%
(HR = 2.01, IC95 : 1.22-3.29) chez les patients présentant
respectivement 0, 1 et au moins 2 des 3 altérations (p = 0.003).
Conclusion : Nos résultats montrent que la
présence d’altérations génomiques quantitatives au sein
de la combinaison DCC/18q-BLK/8p-ERBB2/17q est
significativement associée au pronostic des patients traités
pour un cancer colique MSS stade II-III.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9987 167
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.185
Caractéristiques histo-pathologiques
et moléculaires du cancer colorectal au
Maroc : résultats de la cohorte « Colorec
Fez »
POSTERS
P.184
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.186
P.187
Caractéristiques épidémiologiques
cliniques et bio-pathologiques du cancer
colorectal chez le sujet jeune : résultats de
la cohorte «Colorec Fez»
Mutations constitutionnelles des gènes
POL : nouvelle entité en oncogénétique
digestive
A. Salih (1), M. Lahlali (1), N. Lahmidani (1),
D.-A. Benajah (1), A. Ibrahimi (1), M. El Abkari (1),
M. Sekal (1), H. Ameurtesse (1), L. Chbani (1),
T. Harmouch (1), A. Amarti Riffi (1), K. Ouldim (1),
A. Boulouz (1), E.-B. Benjelloun (1), A. Oussaden (1),
K. Ait Taleb (1), I. Toghrai (1), S. Ait Alim (1),
K. Mazaz (1), S. Arifi (1), N. Mellas (1), K. El Rhazi (1)
(1) Fès, MAROC.
Introduction : Le cancer colorectal est le deuxième
cancer digestif au Maroc après celui de l’estomac. Son
incidence reste moins élevée que celle des pays occidentaux
(2.5 à 3.3 /100 000 ha) mais rejoint celle des pays du Maghreb
(à l’exception de la Lybie).Ce cancer touche les sujets jeunes
dans 27% des cas. La proportion des sujets de moins de
50 ans atteints de CCR connaît cependant une augmentation
de fréquence depuis plusieurs années. Le but de notre étude
est de décrire les données épidémiologiques, clinique et
biopathologique du cancer colorectal chez le sujet jeune.
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude
prospective ouverte entamé en janvier 2010 colligeant tous les
cas de cancers colorectaux diagnostiqués chez les patients
de moins de 50 ans au service de gastroentérologie de CHU
Hassan II de Fès. Les critères suivant ont été étudiés pour
chaque patient : les antécédents personnels et familiaux, les
données cliniques et anatomopathologiques. L’analyse des
résultats a été réalisée par le logiciel SPSS.
Résultats : Durant cette période, nous avons colligé 113
cas de cancer colorectal. Les résultats sont présentés sur le
tableau suivant
Antécédents familiaux de CCR
comorbidité
Sujets de moins de 50 ans
N= 35 (30,9%)
Sujets de plus de 50 ans
N= 78 (69,1%)
p
N=3 (8,6%)
N=1 (1, 3%)
NS
N=2(5,7%)
N=27(34,6%
0,001
N=5 (14,3%)
N=1(1,3%)
0,011
N=0 (0%)
N=3 (3,8%)
0,05
N=15(42,8%)
N=24 (30,8%)
0,02
N=2(5,7%)
N=3 (3,8%)
0,06
-N=25 (71,4%)
-N=3 (8,6%)
-N=4 (11,4%)
-N=69 (88,5%)
-N=8 (10,3%)
-N=0 (0%)
0,01
Forme peu ou indifférenciée
N=6 (17,1%)
N=2(2,6%)
0,07
Composante colloïde muqueuse
N=6 (17,1%)
N=12(15,4%)
0,1
0,01
Découvert lors d’un bilan d’anémie
Hépatomégalie métastatique
Accessibilité de la tumeur au toucher rectal
Localisation multiple
Type histologique :
-adénocarcinome
-adénocarcinome mucineux
-carcinome à cellules indépendantes
Composante à cellules indépendantes
N=6 (17,1%)
N=2(2,6%)
Formes résécables
N=11 (31,4%)
N=28 (35,9%)
0,4
Immunohistochimie
-MLH1
-Autres protéines (MSH2, MSH6, PMS2)
-N=2 (5,7%)
-N=9 (25,7%)
-N=2 (2,6%)
-N=3 (3,8%)
NS
NS
Classification TNM
pT3, T4
N1, N2
-N=15 (42,8%)
-N=6 (17,1%)
-N=28 (35,9%)
-N=13 (16,7%)
0 ,9
POSTERS
Conclusion : Le cancer colorectal chez le sujet jeune
connait une augmentation en fréquence, Histologiquement,
le type peu ou indifférencié a une fréquence plus élevée par
rapport au sujet âgé témoignant son agressivité. Cependant le
diagnostic est tardif reflété par le stade avancé de découverte
(plus de 40% pT3T4).
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9885 M. Dhooge (1), S. Grandjouan (1), R. Guimbaud (2),
D. Bonnet (2), A. Denise (1), M.-O. North (1),
N. Hamzaoui (1)
(1) Paris; (2) Toulouse.
Introduction : Il a été montré en 2013 que des
mutations du domaine exonucléase des polymérases POLE
et POLD1 pouvaient être à l’origine d’une nouvelle entité de
prédisposition autosomique dominante à des cancers coliques
familiaux. Une approche génomique extensive a suggéré la
responsabilité causale de mutations constitutionnelles de ces
gènes dans 3 parmi 15 familles dont le phénotype associait
des tumeurs du spectre du syndrome de Lynch et des
polyposes coliques adénomateuses, restées sans explication
génotypique (1) . Notre travail contribue à démontrer
l’existence de mutations constitutionnelles des gènes de ces
deux polymérases et leur rôle causal.
Patients et Méthodes : 9 cas index de familles
indépendantes ont été sélectionnés selon ces critères
phénotypiques (adénocarcinomes coliques, endométriaux,
grêliques, et/ou tumeurs cérébrales ; et/ou polyposes coliques
adénomateuses atténuées ; toutes tumeurs microsatellites
stables (MSS) ) ; sans mutation identifiable des gènes MMR
(voie Lynch), APC ou MutYH. 3 familles étaient atteintes sur
≥ 3 générations, 2 sur 2 générations et 4 sur une génération.
Les analyses génomiques constitutionnelles ont porté sur le
domaine exonucléase de POLE et POLD1, par amplification
des régions exoniques et introniques flanquantes par PCR
multiplex puis séquençage des amplicons par séquenceur
nouvelle génération (NGS) Ion Torrent. Confirmation des
résultats par séquençage direct Sanger.
Résultats : 3 mutations constitutionnelles différentes
du domaine exonucléase de POLE ont été identifiées.
Respectivement : mutation faux-sens de l’exon 9 pour la famille
1 (F1) et mutations faux-sens de l’exon 11 pour les familles 2
(F2) et 3 (F3). Aucune de ces 3 mutations constitutionnelles
n’avait été décrite à ce jour (1,2) . Toutes affectent des acides
aminés strictement conservés de l’homme à la levure. Tous
les apparentés atteints médicalement étaient porteurs de
la mutation familiale, soit 6 personnes dans F1, 5 dans F2,
6 dans F3. Ces 3 familles présentaient le phénotype le plus
complet, sur ≥ 3 générations. Aucune mutation de POLD1 n’a
été identifiée. L’analyse de co-segrégation est en cours par
l’analyse constitutionnelle d’apparentés non médicalement
atteints des 3 familles porteuses de mutations du gène POLE.
Discussion :
Notre approche en oncogénétique
clinique de familles documentées et suivies depuis plusieurs
années, prouve par son ratio de succès (3/9) l’utilité médicale
d’analyses génétiques constitutionnelles réitérables au gré
de faits nouveaux. Les critères phénotypiques de sélection
suggèrent que a) le caractère autosomique dominant doit
être avéré sur ≥2 générations b) le spectre tumoral évoque un
syndrome de Lynch, mais y associe des polyposes coliques
adénomateuses. La pratique systématique de tests somatiques
reste nécessaire : a) pris isolément, le phénotype MSS ne
doit pas exclure d’approche constitutionnelle b) dans le cas
des familles «POL», le phénotype moléculaire des tumeurs
est réputé «hypermuté» ; ceci peut justifier un nouveau test
d’orientation par NGS somatique.
Conclusion :
Les mutations constitutionnelles des
gènes POL constituent une nouvelle entité en oncogénétique
digestive, prédisposant à des tumeurs du spectre du syndrome
de Lynch de phénotype MSS et à des polyposes coliques
adénomateuses, de transmission autosomique dominante.
Jusqu’à l’achèvement d’analyses de co-ségrégation probantes,
la prudence médicale oblige à ne pas dispenser de surveillance
les apparentés non atteints, non porteurs de mutation dans
ces familles. Les recommandations de surveillance seront
adaptées aux descriptions phénotypiques prospectives, mais
doivent à ce jour demeurer au moins celles en vigueur dans les
syndromes de Lynch.
Références : 1) Palles et al. Nat Genet 2013,45 : 136
2) Valle et al., Hum Mol Genet 2014, 23 : 3506.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9794 168
P.189
Etude descriptive et comparative du
phénotype colorectal des cancers
colorectaux MSI sporadiques
Association du polymorphisme
GPX-1C599T dans la survenue du cancer
gastrointestinal en Tunisie
M.-L. Tran-Minh (1), D. Moussata (1), J.-C. Pagès (1),
S. Guyetant (1), D. Tougeron (2), S. Herrmann (2),
E. Ferrand (1), B. Godart (1), L. de Calan (1),
E. Dorval (1), M. Caulet (1), T. Lecomte (1)
B. Olfa (1), F. Ayari (1), A. Ben Chaaben (1),
I. Omrane (1), I. Medimegh (1), H. Ayari (1),
M. Ferchichi (1), W. Bedhiafi (1), Y.-J. Bignon (2),
N. Uhrhammer (2), A. Mezlini (1), K. Bougatef (1),
A. Benammar-Elgaaied (1)
Introduction : Les voies de la cancérogénèse colique
sont multiples. On distingue les cancers colorectaux (CCR)
avec un phénotype d’instabilité des microsatellites (MSI) qui
sont le plus souvent sporadiques et représentent environ 12%
des CCRs. Les lésions pré-cancéreuses de ce type de cancers
semblent être liées à une « voie festonnée » . Il existe peu de
données descriptives précises du phénotype colorectal associé
à ces CCR MSI sporadiques, alors qu’une connaissance plus
précise de ce phénotype pourrait impacter sur la stratégie
de surveillance endoscopique de ces patients. Le but de ce
travail a été de décrire le phénotype colorectal retrouvé chez
les patients avec un CCR MSI sporadique, en comparaison
à celui de patients ayant un CCR avec des microsatellites
stables (MSS).
Patients et Méthodes :
Il s’agit d’une étude
rétrospective monocentrique d’une série de patients opérés
d’un CCR entre 2004 et 2014 pour lequel le phénotype
moléculaire MSI a été recherché de façon systématique (944
recherches MSI/1008 CCR). Les données démographiques
des patients (pts), les statuts MSI/MSS et BRAF des CCRs
ainsi que leurs caractéristiques histologiques ont été analysés.
Le nombre, la localisation et les types histologiques des lésions
colorectales associées, déterminés à partir des coloscopies
initiales et des pièces opératoires, ont été recueillis. Les CCRs
héréditaires ont été exclus. Les CCRs MSI ont été comparés à
un groupe contrôle de CCRs MSS appariés selon l’âge, le sexe
et la localisation du cancer.
Résultats : 75 pts avec un CCR MSI sporadiques ont
été inclus. Il y avait une majorité de femmes (69%). L’âge
médian était de 84 ans (38-95 ans). Les CCRs étaient localisés
sur le côlon proximal dans 89,4% des cas. 38 pts (50,6%) avec
un CCR MSI présentaient un total de 128 lésions colorectales
synchrones. La répartition entre les types de lésions était la
suivante : 48,4% d’adénomes tubuleux, villeux ou tubulovilleux (n = 62), 8,6% d’adénomes festonnés (AF) (n = 11),
28,1% de polypes hyperplasiques (PH) (n = 36) et 6,2%
d’adénocarcinomes synchrones (n = 8). 8,6% des polypes
n’avaient pas été analysés (n = 11). 33% des pts (n = 23)
avaient au moins un adénome. Les lésions étaient situées
dans le colon proximal dans 61% des cas. 12% des pts (n = 9)
avaient des AF et 89% (n = 8) de ces pts avaient un CCR MSI
associé à un BRAF muté. 70 pts avec un CCR MSI ont pu
être comparés à un groupe apparié de 70 pts avec un CCR
MSS. Le pourcentage de pts avec des lésions colorectales
synchrones n’était pas significativement différent entre les deux
groupes (51.4% dans le groupe MSI et 62.9% dans le groupe
MSS, p<0.05) de même que le nombre, le type et la localisation
des lésions. L’association AF - « adénome conventionnel »
était significativement plus fréquente dans le groupe MSI par
rapport au groupe MSS (6% dans le groupe MSS vs. 22%
dans le groupe MSI, p<0,05). Pour le côlon proximal, le ratio
lésions festonnées (AF et PH) / adénomes conventionnels était
significativement plus élevé dans le groupe MSI comparé à
celui observé dans le groupe MSS (0,8 versus 0,26 p<0,05).
(1) Tunis, TUNISIE; (2) Clermont-Ferrand.
Introduction : L’exposition à des agents mutagenèse
induit une élévation de radicaux libres d’oxygène ce qui
provoque une augmentation des lésions de l’ADN et peuvent
perturber sa réparation. Dans notre étude, nous nous sommes
intéressés à l’étude de l’association du polymorphisme C599T
du gène GPx-1 avec la susceptibilité du cancer gastro-intestinal
en Tunisie, par la suite nous avons cherché une interaction
entre les facteurs environnementaux et la survenue du cancer
gastrique et colorectal.
Patients et Méthodes :
Un total de 39 cas
atteints de cancer gastrique, 63 cas atteints de cancer
colorectal et 129 témoins sains ont été génotypé en utilisant
une méthode de la PCR-RFLP. Le produit de digestion a été
résolu sur gel d’agarose à 3%.
Résultats : Nous avons pu montrer que le génotype
CT + TT versus CC est été associés à un risque de cancer de
l’estomac (P = 0,0001 ; OR = 5,41, IC 95% = 1,98 à 15,58) et
de cancer colorectal (P = 0,00008 ; OR = 4,40, IC 95% = 1,93
à 10,27). De même, l’allèle T est associée à la survenue de
cancer gastrique (P = 0,0001 ; OR = 3,67, IC 95% = 1,96 à
6,92), et colorectal (P = 0,0001 ; OR = 3,12, IC 95% = (1,67 à
5,85) dans notre population. Par ailleurs nous avons démontré
l’effet additif du génotype à risque CT + TT versus CC et
l’apport alimentaire. Cet effet additif donne une information
clairement sur ​​l’impact de l’interaction gène-environnement
et la survenue ​​du cancer. En effet on a démontré que l’effet
additif de génotype à risque et les facteurs environnementaux
augmentent le risque de cancer dans notre étude. Ainsi, nous
avons observé l’augmentation du risque de cancer dans le cas
d’un effet additif de génotype CT + TT et la faible consommation
de poisson, la faible consommation de fruits et une faible
consommation de légumes (moins de trois fois par semaine
dans le groupe de patients atteints de cancer colorectal).
Conclusion :
Nous avons évalué le risque éventuel du polymorphisme
C599T du gène GPX-1 sur la survenue du cancer gastrointestinal dans notre population, et par le biais de corrélation
de nos donnés avec les facteurs environnementaux on a ainsi
suggéré que le style de vie influence la susceptibilité au cancer
colorectal et gastrique dans notre population.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9408 Conclusion : Le phénotype colique associé aux CCR
MSI sporadiques comprend des adénomes de localisation
proximale situés à proximité de la tumeur primitive. Ce
phénotype n’est pas très différent de celui des patients
avec un CCR MSS. Cependant, les patients avec un CCR
MSI, en particulier ceux avec une tumeur pour laquelle le
gène BRAF est muté, ont une proportion plus importante de
lésions précancéreuses caractéristiques de la voie festonnée
comparés aux patients avec un cancer MSS. Ce résultat
suggère que le risque de CCR métachrone est peut être plus
élevé chez ces patients.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9668 169
POSTERS
(1) Tours; (2) Poitiers.
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.188
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.190
P.191
Association entre les polymorphismes
D299G et T399I de TLR4 et la gravité du
cancer colorectal
Performance d’un test de méthylation
sérique (Colohybritest) pour le dépistage
du cancer colorectal : une étude
transversale sur 878 sujets
I. Omrane (1), N. Ouni (1), F. Ayari (1),
A. Ben Chaaben (1), O. Baroudi (1), I. Medimegh (1),
H. Ayari (1), N. Stambouli (1), M. Ferchichi (1),
W. Bedhiafi (1), N. Kourda (1), N. Uhrhammer (2),
Y.-J. Bignon (2), A. Mezlini (1), K. Bougatef (1),
A. Benammar-Elgaaied (1)
(1) Tunis, TUNISIE; (2) Clermont-Ferrand.
Introduction : Les Toll-like récepteurs (TLR)
sont considérés comme des récepteurs majeurs des
lipopolysaccharides bactériens et comme des capteurs
essentiels de l’immunité innée. Les TLR reconnaissent des
motifs moléculaires associés à des pathogènes ; induisant
ainsi l’expression des gènes effecteurs impliquant les cytokines
inflammatoires et donc l’initiation des réponses immunitaires
adaptatives contre les agents pathogènes. Récemment, il a
été montré que les TLR sont impliqués dans la progression
tumorale. En effet, l’augmentation du niveau d’expression de
TLR4 est associée à la progression de tumeurs malignes du
côlon. De plus, il a été montré que le polymorphisme au niveau
du gène TLR4 est associé à une prédisposition au cancer
colorectal.
Patients et Méthodes :
Notre étude vise à
étudier une association entre les deux variants de TLR4
Asp299Gly (D299G) et Thr399Ile (T399I) chez des patients
tunisiens atteints de cancer colorectal. Le génotypage de ces
deux polymorphismes a été effectué chez 100 patients atteints
de cancer colorectal et 140 témoins sains par la méthode
extension d’amorce (SnaPshot).
Résultats : Nous avons montré une association
significative entre le polymorphisme T399I et la différenciation
de la tumeur (p = 0,027) ainsi qu’avec l’aspect de la tumeur
(p = 0,02) chez les patients CCR. Nous avons également
montré une association significative du polymorphisme D299G
avec un risque accru du stade avancé de la maladie (p = 0,03).
Enfin, nous avons observé un lien positif entre les deux
variants D299G et T399I et l’atteinte ganglionnaire lymphatique
(p = 0,00024, p = 0,0005, respectivement) et avec les
métastases (p = 0,001 ; p = 0,002, respectivement). Cependant,
nous n’avons trouvé aucune association significative entre
les polymorphismes D299G et T399I du gène TLR4 et la
susceptibilité au cancer colorectal. Nos résultats suggèrent que
ces deux variants de TLR4 sont associés de façon significative
avec la présentation de la maladie et sa gravité.
Conclusion : Les polymorphismes de TLR4 peuvent
servir comme biomarqueurs de la progression du cancer
colorectal. Par conséquent, nos résultats doivent être
confirmés dans des études plus approfondies.
POSTERS
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9399 E. Guery (1), F. Canoui-Poitrine (1), C. Locher (2),
E. Zhrien (3), M. Prieto (2), M. Cavicchi (3),
P. Capelle (4), S. Peyvandi (1), A. Rosenbaum (4),
J.-M. Gornet (5), J.-C. Barral (6), L. Costes (1),
T. Simon (5), R. Ziaeie (5), I. Sobhani (1)
(1) Créteil; (2) Meaux; (3) Charenton-le-Pont; (4) Antony;
(5) Paris; (6) Amiens.
Introduction : Le cancer colorectal (CCR) reste une
maladie fréquente, de mauvais pronostic et coûteuse. Son
dépistage non invasif a permis de réduire son incidence,
sa mortalité et son coût. La participation au programme de
dépistage organisé (DO) utilisant le test fécal Hemoccult®
reste toutefois faible en France. Il a été montré que l’utilisation
d’un test sanguin améliorait la participation au dépistage.
L’objectif principal était d’évaluer la performance diagnostique
d’un test sanguin (Colohybritest) de méthylations aberrantes.
Matériels et Méthodes : L’étude a inclus des
patients ayant une coloscopie programmée dans 28 hôpitaux
franciliens, (pour symptômes ou dans le cadre d’un dépistage
individuel) et des sujets ayant un Hemoccult® positif dans le
cadre du DO du cancer colorectal dans 5 départements d’Ilede-France entre septembre 2010 et fin septembre 2014. Pour
chaque individu, un profil quantitatif de méthylation visant
les cibles NPY, PENK et WIF a été réalisé par la technique
de Methyl Specific PCR (MSP) sur un prélèvement sanguin,
avec un seuil de positivité à 2% de méthylation totale. Tous
les sujets ont eu une coloscopie avec examen anatomopathologique, constituant le gold standard pour le diagnostic
de CCR. Pour le sous-groupe de sujets inclus dans le cadre
du DO, un dosage d’hémoglobine dans les selles (FIT, test
immunologique, Oc SEnsor), avec un seuil de positivité de
100 ng/mL a été réalisé. Les performances diagnostiques du
test sanguin ont été estimées par le calcul de la sensibilité,
spécificité et leurs intervalles de confiance. L’association
entre la positivité du Colohybritest et le CCR a également été
estimée par un modèle multivarié après ajustement sur l’âge, le
FIT, la présence de symptômes et les antécédents personnels
et familiaux de cancer.
Résultats : Sur les 1003 sujets inclus, 878 (60.7 ans
(écart-type : 11.5), 47.3% femmes), 500 issus du parcours de
soins et 378 du DO ont été analysés. Soixante cinq cancers
colorectaux (7.4%) et 96 adénomes avec contingent villeux
(10.9%) ont été diagnostiqués par la coloscopie. Soixante
et onze sujets (8.1%) avaient un test sanguin positif. Les
sensibilité/spécificité [Intervalle de Confiance à 95%] du test
étaient respectivement de 21.1% [15.1 - 28.2] /94.8% [92.9
- 96.3] pour la détection des adénomes villeux et CCR et de
40% [28.1 - 52.9] /94% [92.7 - 95.9] pour les CCR uniquement.
En analyse multivariée, le test sanguin était indépendamment
associé au CCR (OR ajusté >2% méthylation versus ≤
2% = 11.86 [5.34 - 26.38] ; p<0.001) après ajustement sur
le FIT, l’âge, la présence de symptômes et les antécédents
personnels et familiaux de cancer (Aire sous la courbe
ROC = 0.81 [0.73 - 0.89] ).
Conclusion : Le test sanguin basé sur la quantification
de méthylations aberrantes de 3 gènes (NPY, PENK et
WIF1) a, pour un seuil de positivité de 2%, une très bonne
spécificité mais une sensibilité non satisfaisante. Cependant,
il est associé au CCR indépendamment du dosage quantitatif
de l’hémoglobine dans les selles suggérant une possible
complémentarité en termes de dépistage et/ou diagnostic.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9476 170
P.193
Implication du polymorphisme G197A
de l’interleukine 17 A dans le cancer
colorectal en Tunisie
Etat des lieux des bases de données
françaises pour les variants génétiques
des prédispositions héréditaires au cancer
colorectal (polyposes adénomateuses
familiales liées à APC et MUTYH,
syndrome de Lynch)
I. Omrane (1), F. Ayari (1), A. Ben Chaaben (1),
N. Ouni (1), O. Baroudi (1), I. Medimegh (1),
H. Ayari (1), N. Stambouli (1), M. Ferchichi (1),
W. Bedhiafi (1), N. Kourda (1), A. Mezlini (1),
K. Bougatef (1), Y.-J. Bignon (2), A. BenammarElgaaied (1)
(1) Tunis, TUNISIE; (2) Clermont-Ferrand.
Introduction :
L’interleukine 17A est une cytokine
inflammatoire exprimée par les cellules Th17. Elle joue un rôle
dans l’inflammation en induisant la libération de cytokines proinflammatoires et en mobilisant des neutrophiles.
Patients et Méthodes : Au cours de travail,
nous avons étudié l’association entre le cancer colorectal
et le polymorphisme de l’IL17A (rs2275913/G197A) chez
241 sujets (102 patients atteints de cancer colorectal et 139
témoins sains) par la méthode fbPCR-RFLP (fluorescentbased PCRrestriction fragment length polymorphism). Nous
avons aussi étudié l’association entre les caractéristiques
moléculaires du gène en fonction des caractéristiques cliniques
des patients.
Résultats : Nos résultats montrent une différence
significative entre les fréquences génotypiques du variant
G197A chez les sujets sains (GG 68,34% et GA + AA 31,65%)
et chez les patients atteints de cancer colorectal (GG 47,05%
et GA + AA 52,94%) (p = 0,001 avec OR 2,45 (1,43-4,11) ).
En particulier nous remarquons que ce polymorphisme est
associé au cancer du côlon. En effet, le génotype GG de
l’IL17A pourrait être considéré comme un facteur de protection
contre le cancer du côlon (p = 0,000005) avec OR 4,31
(2,31-8,01). Nous notons aussi une association significative
du SNP G197A d’IL17A non seulement avec la localisation
tumorale (p = 0,0001), mais aussi avec la différenciation
tumorale (p = 0,00001) chez les patients CCR. Nous montrons
également, une association significative de G197A avec un
risque accru de stade avancé de la maladie (p = 0,002).
Notre résultat suggère que l’allèle A
du gène IL17A est impliqué dans la susceptibilité au cancer
colorectal et qu’il est aussi associé à des manifestations
cliniques comme la localisation, la différenciation et le stade
TNM de la tumeur.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9426 (1) Marseille; (2) Rouen.
Introduction : Les prédispositions héréditaires au
cancer colorectal regroupent la polypose adénomateuse
familiale (gène APC), le syndrome de Lynch (gènes du
système MMR -MLH1/MSH2/MSH6), et la polypose familiale
atténuée (gène MUTYH). La première base de données
recensant les variations génétiques a concerné le gène APC
et a été créée en 1991. Depuis, nous avons développé une
base spécifique pour chacun de ces gènes. Le but du travail
était de présenter les résultats actualisés de l’ensemble de ces
bases de données.
Patients et Méthodes : L’ensemble des variants
identifiés par le réseau français des laboratoires est caractérisé
selon la classification internationale (IARC) en 5 classes
(1 = neutre / 2 = probablement neutre / 3 = de signification
inconnue / 4 = probablement causal / 5 = causal). Les variants
dits « tronquants » sont des variants non-sens, entrainant un
décalage du cadre de lecture ou affectant l’épissage de l’ARN.
Les autres variants, dits « de signification inconnue » (Vs.I),
nécessitent d’être caractérisés selon une méthode récemment
publiée (1). L’ensemble des variants collectés, une fois analysé
par le groupe d’expert du réseau, est inclus dans la base. Ces
bases sont construites sur le modèle LSDB (Locus Specific
DataBases) et utilisent le logiciel UMD (Universal Mutation
Databases) développé par Béroud et col (2).
Résultats : En Octobre 2014, nous avons recensé 692,
531 et 576 variants distincts pour APC, MLH1/MSH2/MSH6
et MUTYH, représentant un nombre total de 8088 patients.
Les variants de signification inconnue ont pu être caractérisés
en raison d’une altération de l’épissage (48 variants pour
APC, 330 pour MLH1/MSH2/MSH6, et 8 pour MUTYH) et
de la co-occurrence d’un autre gène causal (56, 196, 41
respectivement). Les autres variants ont été caractérisés grâce
aux données de ségrégation, de fréquence allélique ou de
publications. Au total, 79 (11.4%), 464 (27.9%) et 54 (31.4%)
de ces variants restent des variants de classe 3 à caractériser.
Ces bases de données sont accessibles en ligne à l’ensemble
de la communauté scientifique et permettent de disposer des
caractéristiques phénotypiques, génotypiques, fonctionnelles
(http://www.umd.be/). Elles proposent en outre plusieurs outils
permettant d’analyser les conséquences des variants sur la
fonction et l’épissage des gènes (UMD Predictor®, Human
Splicing Finder®). Elles sont réactualisées deux fois par an
par le panel d’expert et le curateur de la base pour chaque
nouveau variant ou nouvelles informations concernant un
variant déjà classé.
Conclusion : Grâce au développement de ces bases
de données, la communauté médicale et scientifique dispose
maintenant de l’ensemble des données à jour concernant
les variants des gènes APC, MMR et MUTYH identifiés par
le réseau français et classés selon les recommandations
internationales. Au vu des perspectives de séquençage
haut débit (« Next Generation Sequencing » ) où le nombre
de gènes analysés chez les personnes à risque est en
constante évolution, ces bases, toutes interconnectées par les
analyses de co-occurrence, apparaissent comme des outils
indispensables à la caractérisation des nouveaux variants.
Remerciements, financements, autres :
Financements : DGOS, INCA.
Remerciements : membres du réseau français
des laboratoires : S. Baert-Desurmont (Rouen), M. Blayau
(Rennes), MP. Buisine (Lille), F. Coulet (Paris), A. Ferrari
(Lyon), C. Maugard (Strasbourg), A. Remenieras (Marseille),
E. Rouleau (Paris), S. Pinson (Lyon), J. Tinat (Rouen), N.
Urhammer (Clermond-Ferrand), Q. Wang (Lyon), Réseau
PHRATries.
Références :
(1) Grandval P et al. Hum Mutat. 2013
(6) : 920-2. (2) Béroud C et al. Hum Mutat. 2000 ; (1) : 86-94.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9308 171
POSTERS
Conclusion :
A. Fabre (1), P. Gaildrat (2), C. Beroud (1),
S. Olschwang (1), P. Grandval (1)
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.192
JFHOD2015 / VENDREDI 20 MARS
P.194
P.195
Implication du polymorphisme des gènes
MCP-1 (A2518G) et MMP-9 (-1562C/T)
avec la susceptibilité et le développement
du cancer colorectal
Impact pronostique de la mutation BRAF
dans le cancer colorectal avec et sans
instabilité microsatellitaire
R. Boughriba (1), D. Ounissi (1), I. Chaar (1),
M. Weslati (1), S. Amara (1), M. Dhraief (1),
T. Khalfallah (1), S. Mzabi (1), S. Bouraoui (1)
(1) La Marsa, TUNISIE.
Introduction : Les chimiokines, produites par
l’activation des cellules du système immunitaire inné,
sont les composantes les plus importantes, orchestrant le
microenvironnement inflammatoire de la tumeur. Comme une
chimiokine importante, le Monocyte chemoattractant protein-1
(MCP-1) / CCL2, est une chimiokine-CC inductible qui se lie à
son récepteur couplé à une protéine G (CCR2), peut induire
le recrutement des macrophages, l’expression des facteurs
angiogéniques et l’activation de la matrice métalloprotéinase
9 (MMP-9) responsable de la dégradation de la membrane
basale et la matrice extracellulaire pour l’invasion tumorale.
L’objectif de notre travail est d’étudier dans un premier volet
l’impact du polymorphisme du gène MCP-1 et MMP-9 sur la
susceptibilité et le développement du cancer colorectal (CCR).
Dans un second volet, nous avons exploré l’association du
polymorphisme du gène MCP-1 avec la variation d’expression
du gène MMP-9.
Matériels et Méthodes :
Les polymorphismes
de MCP-1 (A2518G) et MMP-9 (C1562T) ont été étudié
utilisant la technique de (PCR-RFLP) diagnostiqués chez des
patients atteints de CCR et des témoins sains de la même
région. L’expression du gène MMP-9 a été déterminée utilisant
la transcription inverse (RT-PCR).
POSTERS
Résultats :
Le résultat du polymorphisme du gène
MCP-1 A2518G a montré une différence statistiquement
significative entre la population contrôle (143 cas) et les
patients (120 cas) (p = 0.018 ; X² = 5.11 ; OR = 2.024 ;
95%CI = 1.091-3.753). Les individus qui portent au moins une
seule mutation augmente de 1.76 le risque de susceptibilité
de développer le cancer colorectal (95%CI = 1.069-2.898). La
confrontation des résultats du polymorphisme de MCP-1 avec
les critères clinicopathologiques montrent que MCP-1 2518 G
était corrélé avec l’invasion tumorale (pT3-pT4) (p = 0.055), la
métastase ganglionnaire lymphatique (p = 0.005) et un stade
avancé d’Astler-Coller (p = 0.039). L’étude du polymorphisme
du gène MMP-9 était sur un total de 106 patients atteints de
cancer colorectal et 138 contrôles. L’analyse statistique du
polymorphisme du gène MMP-9 a montré que les fréquences
allèliques étaient 75.5 % pour l’allèle C et 24.5 % pour
l’allèle T chez les patients tandis que 87 % et 13 % ont été
respectivement enregistré chez les contrôles (p = 0.001 ; X² = 10.7 ; OR = 2.17 (95 % CI ; 1.355-3.466) ). Les analyses
combinées des polymorphismes MCP-1A2518G et MMP-9
(-1562C/T) ont montré une association significative. En effet,
nous avons constaté que la majorité des cas avec le génotype
hétérozygote muté (MCP1 AG) était corrélée avec le génotype
CT du gène MMP-9 (p = 0.007 ; X ² = 14.04). Nous avons
ensuite examiné la présence ou l’absence de corrélations
statistiquement significatives entre le polymorphisme du MCP1A2518G avec la variation de l’expression du gène MMP-9
(ADNc). Les patients portant au moins un allèle muté (AG/GG)
du gène MCP-1 présentent une expression élevée du gène
MMP-9 (P = 0.001 ; X ² = 14.84), Les patients homozygote
sauvage pour le gène MCP-1 expriment mal ou modérément
MMP-9.
Conclusion :
Nos résultats suggèrent le rôle du
polymorphisme du gène MCP-1 (A2518G) et MMP-9
(-1562C/T) comme des facteurs de risque impliqués dans le
développement du cancer colorectal dans notre population.
Pour consulter ce résumé en ligne:
http://www.snfge.org/resumes/9120 S. Herrmann (1), M.-L. Tran-Minh (2), L. Karayan Tapon (1),
K. Guilloteau (1), J.-C. Pagès (2), E. Frouin (1),
C. Lefèvre (1), V. Croquet (3), A. Aleba (4),
J.-L. Reynoard (5), A. Ferru (1), P. Liagre (1),
P.-A. Haineaux (1), P. Levillain (1), C. Silvain (1),
T. Lecomte (2), D. Tougeron (1)
(1) Poitiers; (2) Tours; (3) Thouars; (4) Niort; (5)
Angoulême.
Introduction : La mutation BRAF est présente
dans environ 12% des cancers colorectaux (CCR) et est
associée à un mauvais pronostic. En revanche, l’instabilité
des microsatellites (MSI) est présente dans 15% des CCR
et est associée à un bon pronostic par rapport aux CCR
microsatellites stables (MSS). La mutation BRAF est associée
au phénotype MSI dans environ 50% des cas. La plupart
des études ont évalué le pronostic des mutations BRAF
indépendamment du statut MSI. L’objectif de l’étude était
d’évaluer l’impact pronostique de la mutation de BRAF dans
les CCR MSI par rapport aux CCR MSS.
Patients et Méthodes : Nous avons réalisé une
étude rétrospective multicentrique dans 7 centres français des
patients atteints de CCR avec une mutation BRAF et/ou un
statut MSI entre 2007 et 2013. Le critère de jugement principal
était la survie globale (SG). Les patients avec un CCR MSS/
BRAF-sauvage n’ont pas été inclus. Les CCR étaient divisés
en 3 groupes : MSI/BRAF-sauvage, MSI/BRAF-muté et MSS/
BRAF-muté. Les facteurs associés avec la SG ont été analysés
en analyse univariée et multivariée par un modèle de Cox.
Résultats : Au total, 222 patients ont é