ecole nationale veterinaire de lyon
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ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON Année 2010 - Thèse n° CHOIX COMPARATIF D’UNE TECHNIQUE D’INVESTIGATION PAR IMAGERIE MEDICALE DES TUMEURS INTRA-THORACIQUES CHEZ LE CHIEN THESE Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie) et soutenue publiquement le 26 mai 2010 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire par SCHEVENEMENT Aurélie Née le 17 septembre 1985 à AVIGNON (84) ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON - Thèse n° Année 2010 CHOIX COMPARATIF D’UNE TECHNIQUE D’INVESTIGATION PAR IMAGERIE MEDICALE DES TUMEURS INTRA-THORACIQUES CHEZ LE CHIEN THESE Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie) et soutenue publiquement le 26 mai 2010 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire par SCHEVENEMENT Aurélie Née le 17 septembre 1985 à AVIGNON (84) 1 2 3 4 Remerciements A Monsieur le Professeur Francis Turjman, De la faculté de Médecine Claude Bernard de Lyon, Qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence de notre jury de thèse. Hommages respectueux. A Madame le Professeur Frédérique Ponce, De l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon, Pour sa patience et pour m’avoir guidée et encadrée tout au long de ce travail. Sincères remerciements. A Monsieur le Professeur Jean-Luc Cadore, De l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon, Pour avoir accepté de faire partie de notre jury de thèse, pour ses qualités pédagogiques et sa disponibilité en clinique. Sincères remerciements. A Anne-Laure, Pour sa patience, sa disponibilité et tout le temps accordé à ce travail. A Thomas, Pour avoir tenté de me rendre le scanner plus accessible, et pour avoir pris le temps de m’aider. 5 A mes parents, Sans qui tout cela n’aurait jamais été possible. Pour votre patience, pour m’avoir soutenue et aidée tout au long de ces années. Et pour parfois y avoir cru et même stressé plus que moi… Merci… A ma sœur, Malgré nos différences, et nos différents, tu auras toujours une place près de moi, et sache que je crois en toi… A ma mamie Lucette et mon papy Robert, Pour m’avoir aidée tout au long de ces années et m’avoir supportée des mois entiers… A ma mamie Mariette, Pour avoir toujours cru en moi… A mes oncles, tantes, cousins et cousines, Qui me tannent depuis des mois pour savoir quand est-ce qu’ils pourront enfin venir boire un coup à Lyon ! A nos fêtes de famille… A Colas, Pour ta présence, pour l’hébergement, pour ton soutien à l’AX, et pour le petit plus que tu m’as présenté… A la famille Malfatti, Pour son accueil chaleureux et sa gentillesse. 6 A Mélo, Pour tous ces souvenirs d’enfance, pour toutes ces heures passées à sentir le bourrin, pour tous ces fous rires et ces nombreuses bêtises. Pour ta force de caractère face à l’acharnement du destin. A Marion, A ta présence malgré la distance ! A ton grand cœur et ta joie de vivre. Tu me manques mais je ne t’oublie pas. Tu as toujours été là, tel un petit rayon de soleil, directement venu du Sud. Merci. A Sophie, Plus on est proche moins on se voit… Va falloir changer tout ça ! Aux Jurassiens, Qui ont su m’accueillir sans réticences. A Mélan, A nos délires, à ton soutien, Un sacré caractère pour une super Nana qui n’a pas froid aux yeux. Profite ! A Pauline, Pour ton accueil et ta gentillesse. A Sandrine, Qui m’a donné la passion du métier, et m’a toujours aidée ! Pour ta confiance. A mes maitres de stages, Pour m’avoir permis de découvrir la pratique. A mes premiers employeurs, Pour m’avoir laissé ma chance. A tous ces amis rencontrés en Ecole Véto ! J’espère ne pas trop en oublier… A mes colocs’, Pour tous ces bons moments aux Mollières… A Roxane, A toutes ces « soirées filles », pour ta patience et ton soutien sans faille… Tu as un cœur énorme… Garde confiance en toi. A Cécilia, A toutes nos discussions sans fin sur notre avenir, à ces lendemains de soirées pas toujours faciles, à notre passion partagée pour les bonbons… Grâce à toi j’ai appris à danser le Papa Pingouin sans me sentir ridicule et que l’on pouvait porter des colliers en Schtroumpfs avec classe. Tu es un vrai phénomène Toupti… A Gaëlle, Un fort caractère pour un ptit bout de femme ! Trace ton chemin, mais pas trop loin quand même… A Fanny, A ces 7 années partagées. A toutes nos soirées ragots, à ces fous rires, à ces bonnes cuites, à tous ces bons moments partagés, à nos castings et nos répétitions de revue et toutes ces confidences… Tu resteras ma fausse brune préférée ! 7 A Grisou, Pour ton grand cœur, ton petit grain de folie, pour ton sourire même quand tu ne vas pas ! Pour avoir fait la queue des heures avec moi pour une simple photo avec Mickey… Pour tes bisous baveux et tes insultes amicales… A Mumu, Une cousine découverte en Ecole ! Pour ton caractère bien trempé, et pour avoir toujours osé dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. A Panpan, A nos discussions interminables à vouloir refaire le monde et croire en les autres… A Christèle, A ta gentillesse et à toutes ces soirées ! A Claire, Une fille pleine de gentillesse, découverte que tardivement ! Merci pour ton soutien tout au long de l’année dernière. A Baku, Une relation avec des hauts et des bas ! On tourne la page, et on profite des soirées pyjamas ! A Choue, Une ptite blonde à la santé en mousse mais avec une motivation en béton ! A Beubeu, Pour ton humour, ta gentillesse, et ton aide en informatique. Et surtout pour avoir cru en ma carrière de chanteuse ! A Thieb, Nous n’avons pas toujours été d’accord, mais qu’est-ce que tu m’auras fait rire ! A Liolio, A ces retours dans le Sud mémorables, et à ton accent qui me rappellera toujours chez moi. A Marion, A toutes ces discussions ragots, et à notre coloc’ de deux semaines ! A Soph’, Pour ces grands moments de volley ! A Nanou, A tous ces grands goûters, ces discussions à bâtons rompus ! A toutes ces larmes et ces fous rires, ces soirées à danser ! « Je sais qu’c’est toi.. » A nos poulots, Hugo, JB, Tarek, Coco, Mathilde, Claire, Aude et les autres… Sans qui l’accueil et les soirées n’auraient pas été les mêmes ! A Ludi, Pour ton aide, et pour toutes ces tentatives de footing ! 8 A Mathieu, Pour ton soutien, ta confiance, toutes tes petites attentions, et la patience dont tu as fait preuve cette année… A l’espoir que tu as su me donner… Tu peux être fier d’avoir fait migrer une sudiste au fin fond des Vosges ! A tous ces bons moments passés ensemble, et à tous ceux à venir… A nos projets… Je t’aime… 9 10 Table des matières Liste des figures……………………………………………………………………………………..19 Liste des tableaux……………………………………………………………………………………25 Introduction…………………………………………………………………………………………...27 PARTIE I : LES DIFFERENTS TYPES DE TUMEURS THORACIQUES CHEZ LE CHIEN I. RAPPELS ANATOMIQUES ET HISTOLOGIQUES…………………………………………..29 A. Les parois de la cavité thoracique……………………………………………………………...29 1. Les côtes………………………………………………………………………………………..29 2. Le sternum………………………………………………………………………………….…...29 3. Le diaphragme………………………………………………………………………………….29 B. Les poumons……………………………………………………………………………………...30 C. Le médiastin………………………………………………………………………………………32 1. L’appareil cardiovasculaire…………………………………………………………………….37 a. Le cœur………………………………………………………………………………………..37 b. Le péricarde…………………………………………………………………………………..39 c. Les vaisseaux sanguins……………………………………………………………………..39 2. L’œsophage……………………………………………………………………………………..41 3. L’arbre aérifère………………………………………………………………………………….42 a. La trachée……………………………………………………………………………………..42 b. Les bronches………………………………………………………………………………….43 4. Les nœuds lymphatiques et vaisseaux lymphatiques……………………………………...44 5. Les nerfs et ganglions nerveux……………………………………………………………….45 6. Le thymus……………………………………………………………………………………….46 7. Le tissu thyroïdien………………………………………………………………………………47 D. L’espace pleural………………………………………………………………………………….47 II. LES TUMEURS INTRA-THORACIQUES CHEZ LE CHIEN………………………………..48 A. Nomenclature des tumeurs chez le chien……………………………………………………..48 11 1. Les tumeurs dysgénésiques…………………………………………………………………..48 2. Les tumeurs à tissus matures………………………………………………………………...48 a. Les tumeurs épithéliales…………………………………………………………………….48 b. Les tumeurs mésenchymateuses…………………………………………………………..48 c. Les tumeurs des cellules hématolymphopoïétiques……………………………………...49 d. Les tumeurs d’origine nerveuse…………………………………………………………….49 B. Les tumeurs pulmonaires du chien……………………………………………………………..49 1. Aspect et répartition des tumeurs pulmonaires primitives du chien………………………49 a. Les tumeurs pulmonaires épithéliales……………………………………………………..50 α. Les tumeurs pulmonaires épithéliales bénignes………………………………………..50 β. Les tumeurs pulmonaires épithéliales malignes………………………………………..50 b. Les tumeurs pulmonaires mésenchymateuses…………………………………………...52 2. Les métastases pulmonaires………………………………………………………………….53 C. Les tumeurs cardiaques du chien………………………………………………………………54 1. Les tumeurs cardiaques primitives bénignes………………………………………………..54 a. Le myxome……………………………………………………………………………………54 b. Les fibrome et rhabdomyome……………………………………………………………….54 c. Le lipome cardiaque………………………………………………………………………….54 2. Les tumeurs cardiaques primitives malignes………………………………………………..55 a. L’hémangiosarcome………………………………………………………………………….55 b. Le chémodectome……………………………………………………………………………55 c. Le carcinome thyroïdien ectopique…………………………………………………………55 d. Le lymphome cardiaque……………………………………………………………………..55 e. Autres types de tumeurs cardiaques……………………………………………………….56 3. Les métastases cardiaques…………………………………………………………………...56 D. Les tumeurs œsophagiennes du chien………………………………………………………..58 E. Les tumeurs trachéales du chien………………………………………………………………59 F. Les tumeurs des vaisseaux du chien…………………………………………………………..60 G. Les tumeurs des nœuds lymphatiques du chien……………………………………………..61 12 H. Les tumeurs affectant les structures nerveuses du chien……………………………………61 I. Les tumeurs thymiques du chien………………………………………………………………...62 J. Les lipomes médiastinaux du chien…………………………………………………………….62 K. Les mésothéliomes du chien……………………………………………..……………………..62 L. Les tumeurs métastasant dans le médiastin du chien………………………………………..63 M. Les tumeurs germinales extra-gonadiques du chien………..……………………………….63 PARTIE 2 : CHOIX D’UNE TECHNIQUE D’IMAGERIE MEDICALE DANS L’INVESTIGATION DES TUMEURS INTRA-THORACIQUES CHEZ LE CHIEN I. LA RADIOGRAPHIE DANS L’INVESTIGATION DES TUMEURS INTRA-THORACIQUES CHEZ LE CHIEN…………………………………………………………………………………….64 A. Principe……………………………………………………………………………………………64 1. Notions générales………………………………………………………………………………64 2. Application au thorax…………………………………………………………………………..65 3. La radiographie thoracique avec produit de contraste……………………………………..66 B. Images radiographiques thoraciques normales chez le chien………………………………66 1. Les poumons……………………………………………………………………………………66 2. Le médiastin…………………………………………………………………………………….68 a. Le médiastin crânial………………………………………………………………………….68 b. Le médiastin moyen………………………………………………………………………….70 c. le médiastin caudal…………………………………………………………………………..70 3. L’appareil cardiovasculaire…………………………………………………………………….71 a. Le cœur………………………………………………………………………………………..71 b. Les vaisseaux………………………………………………………………………………...75 4. L’œsophage……………………………………………………………………………………..76 5. La trachée……………………………………………………………………………………….76 6. La bifurcation trachéo-bronchique……………………………………………………………77 7. Les nœuds lymphatiques……………………………………………………………………...77 8. L’espace pleural………………………………………………………………………………..77 13 9. Le diaphragme…………………………………………………………………………………..77 C. Les images radiographiques lors de tumeurs intra-thoraciques chez le chien……………78 1. Images radiographiques pulmonaires………………………………………………………..79 a. Définition des différents syndromes d’opacification radiologiques pulmonaires………79 b. Les néoplasies pulmonaires primitives…………………………………………………….82 c. Les métastases pulmonaires………………………………………………………………..83 2. Images radiographiques médiastinales………………………………………………………85 a. Les anomalies de taille du médiastin………………………………………………………86 b. Les déplacements du médiastin……………………………………………………………86 c. Les épanchements médiastinaux…………………………………………………………..86 d. Les masses médiastinales…………………………………………………………………..87 3. Images radiographiques cardiaques……………………………...………………………….89 4. Images radiographiques œsophagiennes……………………………...……………………90 5. Images radiographiques trachéales……………………………...…………………………..91 a. Les déplacements de la trachée…………………………………………………………...91 b. Les masses trachéales …………………………………………………………………….92 6. Images radiographiques bronchiques………………………………………………………..92 7. Images radiographiques des nœuds lymphatiques……………………………….………..93 8. Images radiographiques pleurales……………………………………………………………96 a. Les masses pleurales………………………………………………………………………..96 b. Epanchement pleural………………………………………………………………………...96 c. Masses extra-pleurales………………………………………………………………………97 d. Epaississement pleural………………………………………………………………………97 9 .Images radiographiques diaphragmatiques…………………………………………………97 a. Perte de contour……………………………………………………………………………...97 b. Déplacement………………………………………………………………………………….97 D. Utilisation, intérêt et limites de la radiographie dans l’investigation des tumeurs intrathoraciques chez le chien ………………………………………………………………………….98 1. Les atouts de la radiographie…………….…………………………………………………..99 14 2. Les limites de la radiographie………………………………………………………………99 II. L’ECHOGRAPHIE DANS L’INVESTIGATION DES TUMEURS INTRA-THORACIQUES CHEZ LE CHIEN…………………………………………………………………………………..104 A. Principe…………………………………………………………………………………………..104 B. Images échographiques thoraciques normales du chien………………………………….105 1. Les poumons…………………………………………………………………………………..105 2. Le médiastin…………………………………………………………………………………...106 3. L’appareil cardio-vasculaire………………………………………………………………….106 4. L’œsophage……………………………………………………………………………………113 5. La trachée……………………………………………………………………………………...113 6. Les bronches…………………………………………………………………………………..113 7. Les nœuds lymphatiques ……………………………………………………………………113 8. La plèvre……………………………………………………………………………………….113 9. Le diaphragme………………………………………………………………………………...114 C. Images échographiques thoraciques lors de tumeurs intra-thoraciques chez le chien…………………………………………………………………………………………………114 1. Images échographiques pulmonaires………………………………………………………115 2. Images échographiques médiastinales……………………………...……………………..116 a. Epanchement médiastinal…………………………………………………………………116 b. Masses médiastinales……………………………………………………………………...116 3. Images échographiques de l’appareil cardiovasculaire……………………………...…...117 a. Les tumeurs cardiaques cavitaires………………………………………………………..117 b. Les tumeurs péricardiques………………………………………………………………...119 4. Images échographiques œsophagiennes……………………………...…………………..120 5. Images échographiques pleurales…………………………………………………………..120 a. Epanchement pleural………………………………………………………………………120 b. Epaississement pleural……………………………………………………………………121 c. Les masses pleurales……………………………………………………………………...121 d. Les masses extra-pleurales ……………………………………………………………...122 15 6. Images échographiques diaphragmatiques………………………………………………..122 D. Utilisation, intérêt et limites de l’échographie thoracique dans le diagnostic des tumeurs intra-thoraciques……………………………………………………………………………………123 1. Les atouts de l’échographie………………………………………………………………….123 2. Les limites de l’échographie thoracique……………………………….……………………124 III. LA TOMODENSITOMETRIE DANS L’INVESTIGATION DES TUMEURS INTRATHORACIQUES CHEZ LE CHIEN………………………………………………………………124 A. Principe…………………………………………………………………………………………..124 1. Notions générales…………………………………………………………………………….124 2. Application au thorax…………………………………………………………………………126 B. Les images tomodensitométriques thoraciques normales chez le chien…………………127 1. Les poumons…………………………………………………………………………………..127 2. Le médiastin…………………………………………………………………………………...130 3. L’appareil cardiovasculaire…………………………………………………………………..133 4. L’œsophage……………………………………………………………………………………133 5. La trachée……………………………………………………………………………………...133 6. Les nœuds lymphatiques…………………………………………………………………….133 C. Les images tomodensitométriques lors de tumeurs intra-thoraciques chez le chien…..133 1. Images tomodensitométriques pulmonaires……………………………...………………..134 2. Images tomodensitométriques médiastinales……………………………...……………...136 3. Images tomodensitométriques du cœur……………………………...…………………….136 4. Images tomodensitométriques de l’œsophage…………………………………………….136 5. Images tomodensitométriques des nœuds lymphatiques……………………………......136 6. Images tomodensitométriques de la plèvre……………………………...………………...137 D. Utilisation, intérêt et limites de la tomodensitométrie dans l’investigation des tumeurs intrathoraciques chez le chien…..……………………………………………………………………..138 1. Les atouts de la tomodensitométrie ………………………….………………………….....138 2. Utilisation de la tomodensitométrie………………………………………………………….140 3. Les limites de la tomodensitométrie………………………………………………………...142 16 IV. AUTRES TECHNIQUES………………………………………………………………………143 A. L’imagerie par résonance magnétique dans l’examen du thorax du chien……………….143 B. La scintigraphie dans l’examen du thorax du chien…………………………………………143 C. L’endoscopie dans l’examen du thorax du chien……………………………………………143 D. L’échographie endoscopique dans l’examen du thorax du chien…………………………144 V. BILAN……………………………………………………………………………………………144 A. Intérêts comparés des différentes techniques d’imagerie médicale dans l’investigation des tumeurs intra-thoraciques chez le chien en fonction des structures à étudier………………144 1. Le parenchyme pulmonaire………………………………………………………………….144 2. Le médiastin…………………………………………………………………………………...145 3. Le cœur………………………………………………………………………………………...145 4. La plèvre……………………………………………………………………………………….145 B. Schémas récapitulatifs de la conduite à tenir lors de suspicion de tumeur intra-thoracique chez le chien………………………………………………………………………………………..146 PARTIE 3 : APPLICATIONS A DES CAS CLINIQUES………………………………………154 Cas N°1 : Tumeur pulmonaire primitive………………………………………………………….154 Cas N°2 : Tumeur thyroïdienne et métastases multiples………………………………………160 Cas N°3 : Tumeur médiastinale…………………………………………………………………..171 Cas N°4 : Carcinome primitif du poumon………………………………………………………..179 Cas N°5 : Lymphome………………………………………………………………………………184 Cas N°6 : Adénocarcinome pulmonaire…………………………………………………………190 Cas N°7 : Fibrosarcome avec métastases thoraciques………………………………………..197 Cas N°8 : Hémangiosarcome cardiaque………………………………………………………...201 Cas N°9 : Tumeur pulmonaire et syndrome d’Alamartine Cadiot Ball………………………..206 CONCLUSION……………………………………………………………………………………...215 BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………………..217 17 18 Liste des figures Figure 1 : Cavité thoracique du chien, poumons en place………………………………………30 Figure 2 : Les poumons du chien………………………………………………………………….31 Figure 3 : Coupe d’alvéole pulmonaire de chien…………………………………………………32 Figure 4 : Dissection de la face droite du médiastin du chien…………………………………..33 Figure 5 : Dissection de la face gauche du médiastin du chien………………………………..34 Figure 6 : Coupe transversale du thorax du chien au niveau du médiastin crânial…………..35 Figure 7 : Coupe transversale du thorax du chien au niveau du médiastin caudal…………..36 Figure 8 : Représentation schématique du cœur du chien. Abord gauche……………………38 Figure 9 : Représentation schématique du cœur du chien. Abord droit……………………….38 Figure 10 : Organisation de la paroi d’une artère de chien……………………………………..40 Figure 11 : Coupe transversale de l’œsophage d’un chien……………………………………..42 Figure 12 : Coupe transversale de la trachée d’un chien……………………………………….43 Figure 13 : Localisation des principaux nœuds lymphatiques intra-thoraciques du chien….45 Figure 14 : Représentation schématique d’une portion de lobule thymique de chien……….46 Figure 15 : Coupe transversale du thorax du chien, plèvres et péricarde visibles…………...47 Figure 16 : Schéma récapitulatif de la localisation des principales tumeurs cardiaques du chien…………………………………………………………………………………………………..58 Figure 17 : Représentation schématique des différentes couches de l’œsophage du chien et principales tumeurs correspondantes……………………………………………………………..59 Figure 18 : Représentation schématique des différentes couches de la trachée du chien et principales tumeurs correspondantes……………………………………………………………..60 Figure 19 : Niveaux de gris et opacités radiographiques………………………………………..64 Figure 20 : Représentation schématique des lobes pulmonaires du chien sur une radiographie thoracique de profil…………………………………………………………………..67 Figure 21 : Représentation schématique des lobes pulmonaires du chien sur une radiographie thoracique de face……………………………………………………………………67 Figure 22 : Pli de peau sur une radiographie thoracique de chien, vue de face……………..68 Figure 23 : Visualisation du thymus sur des radiographies thoraciques de profil et de face chez un cane corso de 9 mois……………………………………………………………………..69 Figure 24 : Représentations schématiques du médiastin du chien sur des radiographies thoraciques de face………………………………………………………………………………….70 Figure 25 : Représentation schématique des principaux organes médiastinaux du chien visibles sur une radiographie thoracique de profil………………………………………………..71 Figure 26 : Représentation schématique des principaux organes médiastinaux du chien visibles sur une radiographie thoracique de face………………………………………………...71 19 Figure 27 : Représentation schématique des différentes parties du cœur du chien sur une radiographie thoracique de profil…………………………………………………………………..72 Figure 28 : Représentation schématique du calcul de l’indice de Buchanan chez le chien…73 Figure 29 : Application au calcul de l’indice de Buchanan sur une radiographie thoracique de profil de chien………………………………………………………………………………………...74 Figure 30 : Représentation schématique du cœur du chien sur une radiographique thoracique, vue de face…………………………………………………………………..75 Figure 31 : Représentation schématique de la disposition des vaisseaux pulmonaires par rapport aux bronches sur les radiographies thoraciques du chien……………………………..76 Figure 32 : Représentation schématique de l’aspect du diaphragme du chien sur des clichés radiographiques thoraciques de face……………………………………………………………...78 Figure 33 : Représentation schématique de l’aspect radiologique d’une opacification alvéolaire……………………………………………………………………………………………..80 Figure 34 : Image radiographique d’un bronchogramme aérique sur un cliché thoracique de profil chez un labrador de 8 ans suivi pour un lymphome malin……………………………….80 Figure 35 : Représentation schématique de l’aspect radiologique d’une opacification interstitielle……………………………………………………………………………………………81 Figure 36 : Représentation schématique de l’aspect radiologique d’une opacification bronchique……………………………………………………………………………………………81 Figure 37 : Images radiographiques de profil et de face d’une opacité pulmonaire nodulaire unique chez un labrador de 10 ans présentant une masse à l’épaule………………………...82 Figure 38 : Images radiographiques de métastases miliaires chez un berger allemand de 13 ans, présentant une masse au niveau de l’épaule gauche, sur des clichés de profil et de face……………………………………………………………………………………………………84 Figure 39 : Images radiographiques de métastases pulmonaires en « Lâcher de ballons » sur des clichés de profil et de face d’un beauceron de 11 ans présentant des nodules mammaires…………………………………………………………………………………………...84 Figure 40 : Image radiographique d’un élargissement liquidien du médiastin sur un cliché de face d’un épagneul breton de 1 an et demi suivi pour une suspicion de lymphome…………86 Figure 41 : Images radiographiques d’un épanchement péricardique sur des clichés de profil et de face d’un malinois de 11 ans suivi pour mésothéliome…………………………………...90 Figure 42 : Image radiographique d’une adénomégalie sternale sur un cliché de profil d’un labrador de 8 ans suivi pour lymphome malin …………………………………………………...95 Figure 43 : Image radiographique d’une adénomégalie trachéo-bronchique sur un cliché de profil d’un sharpei de 7 ans suivi pour une tumeur rénale ayant métastasée en plusieurs sites……………………………………………………………………………………………………95 20 Figure 44 : Image radiographique d’un épanchement pleural et de métastases pulmonaires sur une vue de face d’un chien de 11 ans présentant une anémie sévère secondaire à un processus tumoral d’origine non identifiée………………………………………………………..97 Figure 45 : Radiographies thoraciques d’un beagle de 15 ans, présentant des nodules mammaires, traduisant l’intérêt de la réalisation des deux profils dans la détection de nodules pulmonaires……………………………………………………………………………….102 Figure 46 : Représentation schématique d’une coupe échocardiographique para-sternale droite grand axe 4 cavités de chien………………………………………………………………107 Figure 47 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite grand axe 4 cavités en diastole d’un chien……………………………………………………………………107 Figure 48 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite grand axe 4 cavités en systole d’un chien……………………………………………………………………..108 Figure 49: Représentation schématique d’une coupe échocardiographique para-sternale droite grand axe 5 cavités de chien……………………………………………………………..108 Figure 50 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite grand axe 5 cavités, d’un chien………………………………………………………………………………….109 Figure 51 : Représentations schématiques de coupe échocardiographiques para-sternales droites petit axe de chien………………………………………………………………………….109 Figure 52 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite petit axe, au niveau de l’apex, d’un chien : coupe A…………………………………………………………..110 Figure 53 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite petit axe, au niveau des papillaires, d’un chien : coupe B……………………………………………………110 Figure 54 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite petit axe, au niveau des cordages, d’un chien : coupe C……………………………………………………..110 Figure 55 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite petit axe, au niveau de la valve mitrale, d’un chien : coupe D………………………………………………..110 Figure 56 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite petit axe transaortique d’un chien : coupe E……………………………………………………………………..110 Figure 57 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite petit axe, à la bifurcation du tronc pulmonaire, d’un chien : coupe F…………………………………………110 Figure 58 : Représentation schématique d’une coupe échocardiographique apicale gauche 4 cavités de chien. …………………………………………………………………………………..111 Figure 59 : Image échographique d’une coupe cardiaque apicale gauche 4 cavités d’un chien…………………………………………………………………………………………………111 Figure 60 : Représentation schématique d’une coupe échocardiographique apicale gauche 5 cavités de chien…………………………………………………………………………………….112 Figure 61 : Représentation schématique d’une coupe échocardiographique crâniale gauche petit axe de chien…………………………………………………………………………………..112 21 Figure 62 : Image échographique d’une coupe cardiaque crâniale gauche petit axe d’un chien…………………………………………………………………………………………………113 Figure 63 : Image échographique d’une masse pulmonaire chez un berger allemand présentant un fibrosarcome mammaire………………………………………………………….115 Figure 64 : Image échographique d’une métastase pulmonaire chez un labrador présentant un mésothéliome ou un carcinome à petites cellules …………………………………………116 Figure 65 : Image échographique d’une masse cardiaque atriale droite chez un labrador de 10 ans suivi pour une suspicion d’hémangiosarcome cardiaque……………………………..118 Figure 66 : Image échographique d’un épanchement pleural chez un american staffordshire terrier de 9 ans suivi pour mésothéliome………………………………………………………..121 Figure 67 : Image échographique d’une masse pleurale chez un malinois de 11 ans suivi pour un mésothéliome……………………………………………………………………………..122 Figure 68 : Densités tomodensitométriques des différentes structures……………………...126 Figure 69 : Image tomodensitométrique d’une coupe transversale du thorax d’un chien en « fenêtre pulmonaire » au niveau de la 2ème vertèbre thoracique…………………………….128 Figure 70 : Image tomodensitométrique d’une coupe transversale du thorax d’un chien en « fenêtre pulmonaire » au niveau de la 5ème vertèbre thoracique…………………………….128 Figure 71 : Image tomodensitométrique d’une coupe transversale du thorax d’un chien en « fenêtre pulmonaire » au niveau de la 7ème vertèbre thoracique…………………………….128 Figure 72 : Image tomodensitométrique d’une coupe transversale du thorax d’un chien en « fenêtre pulmonaire » au niveau de la 8ème vertèbre thoracique…………………………….129 Figure 73 : Image tomodensitométrique d’une coupe transversale du thorax d’un chien en « fenêtre pulmonaire » au niveau de la 10ème vertèbre thoracique…………………………..129 Figure 74 : Image tomodensitométrique d’une coupe transversale du thorax d’un chien en « fenêtre pulmonaire » au niveau de la 12ème vertèbre thoracique…………………………..129 Figure 75 : Image tomodensitométrique d’une coupe transversale du thorax d’un chien en « fenêtre pulmonaire » au niveau de la 13ème vertèbre thoracique…………………………...130 Figure 76 : Image tomodensitométrique d’une coupe transversale du thorax d’un chien en « fenêtre médiastinale » au niveau de la 1ère vertèbre thoracique……………………………130 Figure 77 : Image tomodensitométrique d’une coupe transversale du thorax d’un chien en « fenêtre médiastinale » au niveau de la 4ème vertèbre thoracique…………………………...131 Figure 78 : Image tomodensitométrique d’une coupe transversale du thorax d’un chien en « fenêtre médiastinale » au niveau de la 5ème vertèbre thoracique…………………………...131 Figure 79 : Image tomodensitométrique d’une coupe transversale du thorax d’un chien en « fenêtre médiastinale » au niveau de la 7ème vertèbre thoracique…………………………...131 Figure 80 : Image tomodensitométrique d’une coupe transversale du thorax d’un chien en « fenêtre médiastinale » au niveau de la 8ème vertèbre thoracique…………………………...132 22 Figure 81 : Image tomodensitométrique d’une coupe transversale du thorax d’un chien en « fenêtre médiastinale » au niveau de la 10ème vertèbre thoracique………………………….132 Figure 82 : Image tomodensitométrique d’une coupe transversale du thorax d’un chien en « fenêtre médiastinale » au niveau de la 11ème vertèbre thoracique………………………….132 Figure 83 : Image tomodensitométrique d’une opacification alvéolaire sur une coupe transversale du thorax en « fenêtre pulmonaire » d’un labrador de 6 ans suivi pour un lymphome malin du péricarde…………………………………………………………………….134 Figure 84 : Image tomodensitométrique de nodules pulmonaires sur une coupe transversale du thorax en « fenêtre pulmonaire » chez un labrador de 6 ans suivi pour un lymphome malin du péricarde………………………………………………………………………………………...135 Figure 85 : Images tomodensitométriques d’un nodule pulmonaire isolé sur une coupe transversale du thorax en « fenêtre pulmonaire » chez un labrador de 5 ans suivi pour un carcinome épidermoïde……………………………………………………………………………135 Figure 86 : Image tomodensitométrique d’une adénopathie sternale sur une coupe transversale du thorax en « fenêtre médiastinale » chez une chienne présentant des tumeurs mammaires …………………………………………………………………………………………137 Figure 87 : Image tomodensitométrique d’un épanchement pleural sur une coupe transversale du thorax en « fenêtre pulmonaire » chez un labrador de 6 ans suivi pour un lymphome malin……………………………………………………………………………………138 Figure 88 : Radiographies thoraciques de profil et de face réalisées dans le cadre d’un bilan d’extension chez un kooikerhondje de 12 ans suivi pour un carcinome mammaire………..141 Figure 89 : Images tomodensitométriques du même kooikerhondje de 12 ans suivi pour carcinome mammaire : coupes transversales du thorax en « fenêtre pulmonaire »……….141 Figure 90 : Conduite à tenir lors de suspicion d’affection thoracique pouvant être tumorale chez un chien……………………………………………………………………………………….146 Figure 91 : Conduite à tenir lors d’affection pulmonaire pouvant être tumorale chez un chien…………………………………………………………………………………………………146 Figure 92 : Conduite à tenir lors de nodule pulmonaire isolé observé sur des radiographies thoraciques chez un chien………………………………………………………………………...147 Figure 93 : Conduite à tenir lors d’opacification diffuse interstitielle ou broncho-interstitielle observée sur des radiographies thoraciques chez un chien …………………………………148 Figure 94 : Conduite à tenir lors d’épanchement pleural observé sur des radiographies thoraciques chez un chien ………………………………………………………………………..148 Figure 95 : Conduite à tenir lors d’opacification pulmonaire nodulaire diffuse observée sur des radiographies thoraciques chez un chien……………………………………………….....149 Figure 96 : Conduite à tenir lors de la réalisation d’un bilan d’extension d’une tumeur primitive chez un chien…………………………………………………………………………….149 Figure 97 : Conduite à tenir lors de suspicion d’affection cardiaque chez un chien………..150 23 Figure 98 : Conduite à tenir lors d’épanchement péricardique chez un chien………………150 Figure 99 : Conduite à tenir lors de suspicion d’affection de l’œsophage chez un chien….151 Figure 100 : Conduite à tenir lors de suspicion d’affection de la trachée chez un chien…..152 24 Liste des tableaux Tableau 1 : Synthèse sur la position des différents organes médiastinaux du chien………..37 Tableau 2 : Principaux nœuds lymphatiques intra-thoraciques du chien……………………..44 Tableau 3 : Nomenclature des tumeurs épithéliales…………………………………………….48 Tableau 4 : Nomenclature des principales tumeurs mésenchymateuses……………………..48 Tableau 5 : Nomenclature des principales tumeurs des cellules hématolymphopoïétiques..49 Tableau 6 : Nomenclature des principales tumeurs d’origine nerveuse……………………….49 Tableau 7 : Les principales tumeurs pulmonaires épithéliales du chien………………………52 Tableau 8 : Les principales tumeurs pulmonaires mésenchymateuses du chien…………….52 Tableau 9 : Association des facteurs pronostiques avec la durée de survie chez le chien lors de tumeur pulmonaire……………………………………………………………………………….53 Tableau 10 : Les principales tumeurs cardiaques du chien…………………………………….57 Tableau 11 : Les principales tumeurs œsophagiennes du chien………………………………59 Tableau 12 : Les principales tumeurs trachéales du chien……………………………………..60 Tableau 13 : Localisation principale de quelques tumeurs pulmonaires du chien……………83 Tableau 14 : Classification des différents stades de tumeurs pulmonaires chez les carnivores domestiques………………………………………………………………………………………….85 Tableau 15 : Signes radiographiques et diagnostic différentiel des masses médiastinales chez le chien…………………………………………………………………………………………88 Tableau 16 : Diagnostic différentiel des déviations de la trachée sur des clichés radiographiques chez le chien……………………………………………………………………..92 Tableau 17 : Signes radiologiques et origine des adénopathies intra-thoraciques chez le chien. …………………………………………………………………………………………………93 Tableau 18 : Récapitulatif des principales anomalies radiologiques d’origine tumorale pouvant être observées au sein du thorax chez le chien………………………………………..98 Tableau 19 : Principales anomalies médiastinales pouvant être détectées par échographie chez le chien.……………………………………………………………………………………….117 Tableau 20 : Comparaison radiographie / scanner dans l’évaluation des nœuds lymphatiques trachéo-bronchiques chez des chiens présentant des tumeurs pulmonaires primitives Ŕ Etude de 2002………………………………………………………………………………………139 Tableau 21 : Intérêt relatif des différentes techniques d’imagerie médicale dans l’examen du thorax chez le chien………………………………………………………………………………..144 25 26 INTRODUCTION La cancérologie vétérinaire est une discipline qui s’est beaucoup développée au cours de ces dernières années, principalement grâce aux avancées importantes réalisées en cancérologie humaine. Aujourd’hui les progrès réalisés en matière de techniques de dépistage permettent un diagnostic et donc la mise en place d’un traitement adapté plus précoces. Ceci participe donc à l’augmentation de l’espérance de vie des carnivores domestiques. Lors d’une suspicion de processus tumoral, la démarche diagnostique consiste tout d’abord à localiser la tumeur primitive puis à effectuer un bilan d’extension loco-régional et général. Ainsi en pratique quotidienne certaines tumeurs, comme les tumeurs cutanées sont généralement de diagnostic assez aisé, cependant le diagnostic des tumeurs profondes reste plus difficile à établir. En effet la suspicion de tumeur profonde est généralement plus tardive, basée sur des signes cliniques d’appels, pas toujours spécifiques. La confirmation de cette hypothèse nécessite alors le recours à des techniques d’imagerie médicale, moins invasives et complexes que la chirurgie exploratrice, notamment au niveau thoracique. Ces techniques d’imagerie tiennent donc une place majeure dans la localisation d’une tumeur primitive mais également dans la réalisation d’un bilan d’extension d’une tumeur au niveau thoracique, les poumons étant entre autres le siège principal d’implantation de métastases. La difficulté réside alors dans le choix de la technique d’imagerie médicale à mettre en œuvre lors de suspicion de tumeur primitive ou dans la recherche de métastases, en fonction de l’organe à explorer. Cette étude devrait permettre au praticien de choisir plus aisément à quel moment de la démarche diagnostique et quelle technique d’imagerie médicale utiliser lors de suspicion de tumeur intra-thoracique, primitive ou métastatique, et permettre ainsi d‘établir un diagnostic le plus précocement possible. Nous rappellerons ainsi dans une première partie les bases anatomiques du thorax ainsi que les différentes tumeurs pouvant y être rencontrées. Puis nous nous intéresserons à la place des principales techniques d’imagerie médicale dans le diagnostic des tumeurs intra-thoraciques, à l’intérêt et aux limites de chacune, afin de déterminer une conduite à tenir lors de suspicion de tumeur intra-thoracique. Puis dans une dernière partie nous illustrerons la place de ces différentes techniques d’imagerie par l’étude de quelques cas cliniques. 27 28 PARTIE 1 : LES DIFFERENTS TYPES DE TUMEURS THORACIQUES CHEZ LE CHIEN La détection des processus tumoraux repose sur une suspicion, basée sur l’anamnèse, les commémoratifs et l’examen clinique, puis sur le recours aux techniques d’investigation les plus indiquées en imagerie médicale. Cependant pour savoir reconnaitre les premiers signes d’un processus tumoral intrathoracique, et pour pouvoir interpréter les images lors de la mise en œuvre de techniques d’investigation en imagerie médicale, il est indispensable de bien connaitre l’anatomie de cette région ainsi que les différentes tumeurs pouvant y être rencontrées. I. RAPPELS ANATOMIQUES ET HISTOLOGIQUES A. Les parois de la cavité thoracique [11, 33] La paroi dorsale de la cavité thoracique est formée des corps vertébraux, des disques intervertébraux et du ligament longitudinal dorsal. La paroi ventrale est formée par le sternum, le ligament sternal et le muscle transverse du thorax. Les côtes et les muscles intercostaux forment les parois latérales, concaves. L'entrée du thorax ou entrée de la poitrine est délimitée par les premières côtes. La base du thorax est formée par le diaphragme. L'ensemble des parois thoraciques est tapissé, sur sa face interne, par le fascia endothoracique, mince plan conjonctif fibro-élastique, doublé par les plèvres pariétales et les plèvres viscérales droite et gauche qui forment un sac complet contenant des organes. C'est l'adossement sur le plan médian des plèvres pariétales qui forment le médiastin. 1. Les côtes [11, 32] Les côtes sont des os pairs, allongés, et courbés en arc qui possèdent une partie osseuse dorsale et une partie cartilagineuse ventrale. Le chien possède treize paires de côtes. Les neuf premières, les côtes sternales, s'articulent avec le sternum. Les quatre dernières, les côtes asternales ou fausses côtes, n'atteignent pas le sternum. 2. Le sternum [11, 32] Le sternum est une structure ostéo-cartilagineuse, située à la face ventrale du thorax. Il s'articule de chaque côté avec les cartilages des côtes sternales. Il est formé d'un corps qui se prolonge crânialement par le manubrium et caudalement par le processus xyphoïde. 3. Le diaphragme [11, 32] Le diaphragme est une structure musculo-tendineuse qui représente la limite caudale de la cavité thoracique et qui la sépare de la cavité abdominale. Il s'insère sur les vertèbres lombaires 3 et 4, puis obliquement de chaque côté de la huitième à la treizième côte puis sur le processus xyphoïde. Sa face crâniale ou thoracique est convexe, au contact du fascia endothoracique et de la plèvre, elle répond également à la base du poumon. 29 Sa face caudale ou abdominale est concave, et presque totalement recouverte par le fascia transversalis et le péritoine. Cette face répond à différents viscères abdominaux (foie, rate, reins). Structurellement, il s'agit d'un muscle formé d'une partie lombaire charnue, les piliers, ainsi que d'une lame aponévrotique intermédiaire, le centre tendineux ou centre phrénique, et également d'une large bande musculaire ou bande charnue périphérique. Il est percé de trois hiatus : aortique, œsophagien, de la veine cave caudale. B. Les poumons [11, 32, 33] Les poumons sont les organes responsables de l'hématose. Ils occupent la majeure partie de la cavité thoracique et sont recouverts par les plèvres. Chaque poumon présente une face costale (latérale), convexe et moulée contre le volet costal, et une face médiale verticale, séparée de son opposée par le médiastin. Le poumon droit est un peu plus volumineux que le gauche. Chez le chien, le poumon gauche ne dépasse pas en arrière et en haut la onzième vertèbre dorsale, et en bas le cartilage de la huitième côte. Le poumon droit atteint en arrière la treizième vertèbre dorsale. Le poumon gauche est formé de 3 lobes : crânial, moyen et caudal. Les lobes crânial et moyen sont unis par leur base. Le poumon droit est constitué de 4 lobes : crânial, moyen, caudal et accessoire. Le hile pulmonaire se trouve en regard du tiers dorsal du quatrième espace intercostal. Lobe crânial Lobe caudal Diaphragme coeur Lobe moyen Cœur Cœur Vue latérale gauche Vue latérale droite Figure 1 : Cavité thoracique du chien, poumons en place [44] 30 Œsophage Trachée Veine cave crâniale Apex du poumon droit Apex du poumon gauche Lobe crânial du poumon droit Lobe crânial du poumon gauche Bord ventral et incisure cardiaque du poumon droit Bord ventral et incisure cardiaque du poumon gauche Scissure interlobaire crâniale Cœur et péricarde Lobe moyen du poumon droit Lobe crânial du poumon gauche Scissure interlobaire caudale Scissure interlobaire Lobe caudal du poumon droit Lobe caudal du poumon gauche Veine cave caudale Lobe accessoire du poumon droit Bord basal du poumon gauche Bord basal du poumon droit Face diaphragmatique du poumon gauche Œsophage Face diaphragmatique du poumon droit Figure 2 : Les poumons du chien [11] Structure histologique : La séreuse : il s'agit du feuillet viscéral de la plèvre. La charpente conjonctivo-élastique : On distingue deux parties dans le conjonctif. La première partie est constituée par le conjonctif qui engaine et prolonge le pédicule broncho-vasculaire du hile jusqu'aux subdivisions les plus fines. La deuxième partie comprend les cloisons qui partent de l'enveloppe conjonctivo-élastique classique et plongent dans le parenchyme en séparant les segments puis leurs subdivisions. Ce conjonctif est caractérisé par sa richesse en fibres élastiques et la présence d'un grand nombre de vaisseaux lymphatiques et veineux. On distingue au sein du poumon deux zones ayant des rôles et des structures différentes : La zone de conduction : Les bronches principales ne possèdent plus que des îlots interrompus de cartilage, qui disparaissent ensuite complètement dans le lobule pulmonaire. Les glandes bronchiques muqueuses, le muscle de Reissessen et le tissu lymphoïde se réduisent également et disparaissent progressivement. L'épithélium respiratoire est constitué de 3 types de cellules : les cellules ciliées, les cellules à mucus, et les cellules basales de renouvellement. La zone respiratoire : Elle commence au niveau des canaux alvéolaires, caractérisés par la présence de nombreuses alvéoles, également marqués par la présence de bourrelets alvéolaires, reliquats de la paroi bronchiolaire (épithélium à cellules cubiques et non ciliées, de fibres élastiques et quelques cellules musculaires lisses). Ces structures disparaissent progressivement pour ne laisser ensuite que des alvéoles seules. Les cloisons inter-alvéolaires, qui séparent les alvéoles, sont formées d'un stroma conjonctif riche en fibres élastiques. Elles contiennent des capillaires, siège de l’hématose. Le revêtement alvéolaire est constitué de deux types de cellules : les pneumocytes I ou membraneux et les pneumocytes II ou granuleux, dont les grains contiennent le surfactant. Des macrophages libres sont également présents dans la lumière des alvéoles. 31 Pneumocyte type I Macrophage Cellule endothéliale Lame basale Région septale Cellule septale Région septale Lame basale Capillaire Macrophage alvéolaire Pore alvéolaire Pneumocytes Type II Pneumocytes Type I Figure 3 : Coupe d’alvéole pulmonaire de chien [8] C. Le médiastin [11, 32, 33] Le médiastin est un espace qui divise le thorax en deux parties latérales. Il possède les mêmes limites crâniale, caudale, ventrale et dorsale que le thorax. Il est classiquement divisé en 3 parties : - Le médiastin crânial correspond à la partie située entre l'entrée de la poitrine et le bord crânial du péricarde, en regard de la troisième côte. Dans sa partie dorsale se trouve la trachée, ventralement à l'œsophage. On y trouve également le tronc brachiocéphalique, les artères carotides communes et subclavières, la veine cave crâniale, les nœuds lymphatiques médiastinaux crâniaux, ainsi que différents nerfs : les nerfs vagues, laryngés récurrents, phréniques et les faisceaux cardiaques du système nerveux sympathique. La partie ventrale du médiastin crânial est un peu déviée à gauche et contient moins de structures que la partie dorsale : on y trouve le nœud lymphatique sternal, au dessus de la deuxième ou troisième sternèbre, les artères et veines thoraciques internes et des vaisseaux lymphatiques. Chez le jeune de moins de 6 mois, on y trouve également le thymus. - Le médiastin moyen s'étend de la troisième à la sixième paire de côtes. Sa partie ventrale contient le cœur, le péricarde, les nerfs phréniques ainsi que la terminaison des veines caves et azygos. 32 La partie dorsale est occupée par une partie de l'œsophage située dorsalement à la bifurcation trachéo-bronchique, les nœuds lymphatiques trachéo-bronchiques, la crosse aortique, le nerf vague gauche qui donne naissance au nerf laryngé récurrent et forme avec le nerf vague droit les troncs vagaux dorsal et ventral, qui longent l'œsophage dans le médiastin caudal. Le ligament sterno-péricardique unissant le cœur et le péricarde au sternum est absent chez le chien. Ainsi lorsque le chien est placé sur le dos, le cœur et le péricarde ont tendance à se « déplacer » dans la cavité thoracique. De plus, le médiastin moyen est perforé et met en communication les deux cavités pleurales. - Le médiastin caudal est de forme globalement triangulaire et est compris entre le bord caudal du cœur et le diaphragme. Sa partie dorsale contient l'aorte, la veine azygos, le canal thoracique, l'œsophage, les nœuds lymphatiques médiastinaux caudaux et les troncs vagaux. Sa partie ventrale contient uniquement le nerf phrénique gauche. Partie M. Figure 4 : Dissection de la face droite du médiastin du chien [11] 33 Racine du Poumon gauche M. longissimus du thorax Partie thoracique du tronc sympathique Œsophage Tronc vagal ventral M. ilio-costal Tronc vagal dorsal Aorte thoracique Figure 5 : Dissection de la face gauche du médiastin du chien [11] 34 A. et V. thoraco-dorsales A. et V. thoraciques externes Figure 6 : Coupe transversale du thorax du chien au niveau du médiastin crânial [11] 35 Figure 7 : Coupe transversale du thorax du chien au niveau du médiastin caudal [11] 36 Tableau 1 : Synthèse sur la position des différents organes médiastinaux du chien [11, 54, 101] Partie dorsale Médiastin crânial Partie ventrale Œsophage Thymus Trachée Tronc brachio-céphalique Artères carotides communes Artères subclavières Veine cave crâniale Crosse aortique Nœuds lymphatiques médiastinaux crâniaux et sternaux Nerfs vague, laryngés récurrents, phrénique, faisceaux cardiaques. Médiastin moyen Œsophage Trachée Aorte descendante Tronc pulmonaire Nerfs vagues Nerf laryngé récurrents Nœuds lymphatiques trachéo-bronchiques Cœur Péricarde Veines caves Veines azygos Nerfs phréniques Médiastin caudal Nerf gauche Œsophage Aorte descendante Veine azygos Troncs vagaux Nerf phrénique droit Veine cave caudale phrénique 1. L’appareil cardiovasculaire a. Le cœur [10, 32, 54, 97] Le cœur est un organe creux, divisé en quatre cavités par deux cloisons : une complète longitudinale, le septum cardiaque qui divise le cœur en cœur gauche et cœur droit, et une cloison transversale, celle-ci incomplète qui divise le cœur en atrium et ventricules, communicant par les interruptions dans la paroi transversale, les ostiums atrio-ventriculaires. Le cœur est situé dans le médiastin moyen, il est entouré de sa propre séreuse, le péricarde. L'aire cardiaque se projette sur le thorax entre la troisième et la sixième côte. Son grand axe forme un angle de 30 à 40° avec le sternum. Le cœur droit est en avant, le cœur gauche, en arrière. Il est en rapport, à travers le péricarde, avec le poumon gauche et le nerf phrénique gauche à gauche, et à droite avec le poumon droit et le nerf phrénique droit. Dorsalement, il est en rapport avec la trachée qui se termine juste au-dessus de l'atrium gauche. Les atriums : La cavité de l'atrium présente deux zones ; l'auricule à paroi épaisse et le corps de l'atrium, où s'abouchent les veines. Les ventricules : On distingue un ventricule gauche et un ventricule droit, chacun délimité par une paroi externe ou marginale et une paroi interne ou septale, convexe du côté du ventricule droit. Celui-ci possède deux ostiums, l'ostium atrio-ventriculaire et l'ostium pulmonaire. La paroi marginale du ventricule gauche est épaisse (2 à 3 fois celle du ventricule droit) et concave. Il possède également deux ostiums : l'ostium atrio-ventriculaire gauche et l'ostium aortique. 37 Les ostiums : Les ostiums atrio-ventriculaires : Chaque ostium est délimité par un anneau fibreux qui donne attache aux cuspides de la valvule. Une valvule est une membrane très mince présentant un bord attaché à l'anneau fibreux et un bord libre dans la lumière du ventricule. Chaque valvule se situe donc à la limite entre l'atrium et le ventricule. La valvule de l'ostium atrio-ventriculaire droit est formée de trois cuspides principales : une septale, une pariétale et une angulaire. Elle est également nommée valvule tricuspide. La valvule de l'ostium atrio-ventriculaire gauche est, quant à elle, bicuspide : une cuspide septale et une pariétale. Elle est encore appelée valvule mitrale. Ces valvules s'ouvrent en début de diastole et se ferment en début de systole au cours du cycle cardiaque. Les ostiums artériels : ils se situent à la limite entre le ventricule et l'artère principale qui en part. Les valves y étant associées sont constituées de 3 valvules semi-lunaires ou encore appelée sigmoïdes. Ces valvules s'ouvrent en début de systole et se ferment en début de diastole. Figure 8 : Représentation schématique du cœur du chien – Abord gauche [31] Figure 9 : Représentation schématique du cœur du chien – Abord droit [31] 38 Le cœur est formé de 3 tuniques : - L'endocarde est la tunique la plus interne, elle est en continuité avec l'endothélium des veines et des artères. Il tapisse l'ensemble des parois internes des atria et ventricules, ainsi que la surface des valvules. Il est constitué d'un endothélium reposant sur une couche sousendothéliale, composée de tissu conjonctif lâche, de fibres élastiques et de cellules musculaires lisses. Entre le myocarde et l'endocarde se trouve une zone sous-endocardique. Il s'agit d'une zone conjonctivo-adipeuse renfermant des vaisseaux, des fibres nerveuses myélinisées ainsi que des cellules cardionectrices. - Le myocarde est le muscle cardiaque. Il est constitué de deux types de cellules musculaires : les cellules myocardiques et les cellules du tissu nodal ou cellules cardionectrices. L'ensemble reposant sur des structures conjonctives : un tissu conjonctif banal entre les cellules ainsi qu'un squelette conjonctif fibreux. Cette charpente fibreuse est formée de 4 anneaux fibreux correspondant aux ostiums, qui sont reliés entre eux pas des trigones fibreux. Le myocarde banal est un muscle strié identique au muscle strié squelettique. Le tissu nodal, lui, est un tissu musculaire spécifique du cœur. Il a la capacité de s'autostimuler : il constitue le tissu automatique du cœur. - L'épicarde est la couche la plus externe, qui tapisse la face externe du cœur. Il s'agit d'une lame fibreuse très fine qui correspond à l'un des feuillets du péricarde. b. Le péricarde [10, 97] Le péricarde est une enveloppe englobant le cœur et les parties proximales du tronc pulmonaire, de l'aorte et des terminaisons des veines caves et pulmonaires et qui suspend le cœur au sein du médiastin. Il est constitué de plusieurs parties : La partie la plus externe est le péricarde fibreux. Sa face externe est revêtue sur sa plus grande partie par la plèvre médiastinale. A sa face interne, il est tapissé par une séreuse, le péricarde séreux. Celui-ci est constitué d'une lame pariétale et d'une lame viscérale. Entre ces deux feuillets, il existe un espace virtuel contenant 2 à 15 ml de liquide péricardique, liquide séreux qui permet le glissement de ces deux feuillets l'un contre l'autre. Il est produit et réabsorbé par le péricarde séreux. Le sac péricardique correspond à l'accolement de la plèvre médiastinale, du péricarde fibreux et de la lame pariétale du péricarde séreux. Cet organe n'est pas indispensable au bon fonctionnement du cœur cependant il a certains rôles importants : fixation anatomique du cœur, protection mécanique du cœur, limitation de la dilatation cardiaque, barrière contre les inflammations, la lubrification ainsi qu'un rôle hémodynamique. c. Les vaisseaux sanguins [8, 28, 32, 54] Au sein de la cavité thoracique, différents vaisseaux sanguins sont présents, dont les plus importants sont : L'aorte qui part du ventricule gauche en position ventrale par rapport à la base du cœur. Elle prend une orientation cranio-dorsale puis s'infléchit en une crosse aortique, avant de se placer ventralement à la colonne vertébrale au niveau de la 6ème ou 7ème vertèbre thoracique puis se dirige caudalement à la face ventrale des corps vertébraux, légèrement à gauche du plan médian. Elle traverse ensuite le diaphragme au niveau du hiatus aortique. Le tronc pulmonaire, issu du ventricule droit, qui part du côté gauche de l'individu, crânialement, avec une inflexion vers l'arrière qui le ramène ventralement et caudalement à l'aorte : il a une convexité crâniale. 39 Il se divise ensuite en deux artères pulmonaires : les artères pulmonaires droite et gauche qui vont aux poumons droit et gauche. Chacune de ces artères pénètre au niveau du hile du poumon puis se ramifie en suivant les divisions lobaires du poumon. La veine cave caudale traverse le diaphragme au niveau du hiatus cave et pénètre alors dans la cavité thoracique. Elle rejoint ensuite le cœur dans l'hémithorax droit, au niveau d'une petite loge du lobe accessoire du poumon. Elle est portée par un petit méso, le pli de la veine cave. La veine cave crâniale qui pénètre dans le thorax au niveau de l'entrée du thorax. La structure fondamentale des artères, veines et capillaires est globalement la même : L'intima : il s'agit de la tunique la plus interne. Elle est constituée d'un endothélium au contact de la lumière des vaisseaux. Celui-ci repose sur une lame basale qui le sépare de la couche sous-endothéliale, formée de tissu conjonctif lâche et parfois de cellules musculaires lisses. Elle est séparée de la tunique suivante, la média, par la limitante élastique interne. De plus, dans l'endothélium des vaisseaux de très petit calibre, on trouve des péricytes qui possèdent une activité contractile. La média est une tunique formée de cellules musculaires lisses entourées de fibres élastiques. Elle est séparée de l'adventice par la limitante élastique externe. L'adventice est formé de fibres de collagène et de fibres élastiques. Lumière Intima Média Adventice Muscle lisse Endothélium Membrane Élastique interne Muscle lisse Figure 10 : Organisation de la paroi d'une artère de chien [8] Il existe deux types d'artères : celles de grands calibres, ou artères élastiques, qui possèdent une intima plus épaisse, une média riche en fibres élastiques et une limitante élastique interne peu distincte ; et les artères de moyen calibre, appelées artères musculaires, qui possèdent une média riche en cellules musculaires lisses. 40 Chez les veines de grand calibre, l'intima est bien développée, la média est assez peu épaisse et comporte des cellules musculaires lisses ainsi qu'un tissu conjonctif abondant. On note également la présence de cellules particulières, les chémorecepteurs, qui appartiennent au système nerveux parasympathique au niveau de l’adventice de la crosse aortique et de la trifurcation carotidienne. Ils sont sensibles aux changements de concentration en CO2, au pH, à la pression en O2 dans les artères. 2. L'œsophage [11, 32, 38] L'œsophage est un conduit musculo-membraneux vide au repos, très dilatable assurant le transport des aliments du pharynx à l'estomac. Il est long d'environ 30 cm chez un chien de taille moyenne et l'épaisseur de sa paroi est d'en moyenne 4 mm. Au sein de la cavité thoracique, l'œsophage présente deux rétrécissements, l'un au niveau de l'entrée du thorax et l’autre au niveau du diaphragme. Ses rapports avec les organes l'entourant sont importants puisqu'il pourra être déplacé ou obstrué par modification de ceux-ci. Il pénètre dans le thorax à gauche de la trachée, puis se place dorsalement à celle-ci dans le médiastin crânial, au sein duquel il est en rapport avec les nœuds lymphatiques médiastinaux crâniaux. Dans le médiastin moyen, il passe au dessus de la base du cœur et de la bifurcation trachéale, et à droite de l'arc aortique, il est au contact des nerfs vagues droit et gauche et des nœuds lymphatiques trachéo-bronchiques. Puis dans le médiastin caudal, il passe sous l'aorte thoracique. Il gagne ensuite la cavité abdominale au niveau du hiatus œsophagien, entre les deux feuillets de la plèvre. Du point de vue histologique, l'œsophage est composé de quatre couches : La muqueuse, elle-même formée de trois couches : un épithélium pavimenteux non kératinisé, une lamina propria, tissu conjonctif dense riche en collagène et fibres élastiques, ainsi qu'une couche de cellules musculaires lisses à disposition longitudinale. Cette dernière partie est seulement présente dans la portion caudale de l'œsophage du chien. La sous-muqueuse est un tissu conjonctif lâche riche en fibres élastiques, contenant des glandes œsophagiennes (tubulo-acineuses ramifiées muqueuses). Elle contient également des follicules lymphoïdes. La musculeuse est formée de fibres musculaires striées uniquement. On distingue une couche circulaire interne épaisse et une couche longitudinale externe. L'adventice, la tunique la plus externe est une enveloppe conjonctive qui est doublée par la plèvre médiastinale dans le thorax. L'adventice, la tunique la plus externe est une enveloppe conjonctive qui est doublée par la plèvre médiastinale dans le thorax. 41 Musculeuse : Couche longitudinale Couche circulaire Sous-muqueuse Muqueuse : Couche de cellules musculaires lisses Lamina propria Epithélium Figure 11 : Coupe transversale de l’œsophage d’un chien [38] 3. L’arbre aérifère [11, 33, 38] a. La trachée La trachée est un organe tubulaire maintenu béant par des anneaux cartilagineux incomplets, fermés par une membrane trachéale dorsale. Elle conduit l'air du larynx aux bronches et est constituée chez le chien de 40 à 45 anneaux, soit une longueur moyenne d'environ 25 cm. Tout comme l'œsophage, ses rapports avec les autres organes sont importants, puisqu'elle peut être déplacée et obstruée par modification de ceux-ci. A sa pénétration dans le thorax, elle répond à l'œsophage situé à sa gauche. Dans le médiastin crânial, dorsalement, elle répond à l'œsophage et est en contact avec les nerfs cardiaques et laryngés récurrents ventralement, ainsi qu'avec le tronc brachiocéphalique et la naissance des artères carotides communes. Elle est également en rapport avec le conduit thoracique, les nœuds lymphatiques médiastinaux crâniaux et le thymus chez le jeune. Dans le médiastin moyen, la trachée se place dorsalement à la base du cœur, et est toujours surplombée par l'œsophage. Elle croise également l'aorte. Dans cette partie du médiastin, la trachée est unie à la base du cœur par du tissu fibreux. Elle se termine par une bifurcation dorsalement à l'atrium gauche, un peu à droite du plan médian. La bifurcation trachéale donne naissance aux deux bronches principales, au niveau de la 4ème ou 5ème vertèbre thoracique. D'un point de vue structural, elle est constituée de l'intérieur vers l'extérieur par : La muqueuse, elle-même formée d'un épithélium pseudo-stratifié cylindrique et cilié, de type respiratoire, avec des cellules caliciformes sécrétant le mucus, des cellules basales, et des cellules en brosse et endocrines. Le muscle trachéal, composé de fibres musculaires lisses. Il est situé à l'extérieur des anneaux, à la face dorsale de la lumière trachéale. La membrane fibro-élastique qui contient les cartilages trachéaux. Elle se continue sans interruption du cartilage cricoïde, jusqu'aux bronches. Une tunique fibro-cartilagineuse, constituée des cartilages trachéaux en anneaux, unis par une membrane fibreuse qui constitue les ligaments annulaires. L’adventice, tunique la plus externe, formée par la densification du conjonctif péri- 42 trachéal, est partiellement doublée par les feuillets de la plèvre médiastinale. A : Epithélium de type respiratoire B : Zone glandulaire C : Sous-muqueuse D : Arceau cartilagineux E : Muscle trachéal lisse Figure 12 : Coupe transversale de la trachée d’un chien [38] La trachée et l'œsophage sont deux organes tubulaires dont les rapports avec les autres organes sont importants. En effet ils peuvent être comprimés ou déplacés lors de modification des organes les entourant. b. Les bronches [11, 32, 33, 38] La trachée se termine par une bifurcation donnant naissance aux bronches principales, une pour chaque poumon. Celles-ci effectuent un trajet extra-pulmonaire, dans le conjonctif médiastinal, dorsalement à la base du cœur. Chacune de ces bronches est dans une gaine conjonctive et est longée par l'artère pulmonaire correspondante et la veine pulmonaire principale. Les rameaux bronchiques des nerfs vagues et des nœuds lymphatiques trachéobronchiques complètent ces rapports. Chaque bronche principale pénètre par le hile pulmonaire dans les poumons puis se divise rapidement en bronches lobaires, chacune desservant un lobe pulmonaire. Chaque bronche lobaire émet ensuite des bronches segmentaires à disposition alternée dont chacune dessert un territoire de ventilation indépendant appelé segment bronchopulmonaire. Au sein de ce territoire, la bronche segmentaire émet alors des rameaux subsegmentaires d'où partent les bronchioles dont les dernières subdivisions (bronchioles terminales puis respiratoires) portent les lobules. Les bronches ont une structure proche de celle de la trachée : La muqueuse est formée d'un épithélium pseudo stratifié, cylindrique et cilié, reposant sur une membrane basale. Aux cellules ciliées se mêlent des cellules muqueuses caliciformes. La muscularis mucosae constitue le muscle bronchique. Cette tunique est formée de fibres circulaires ou spiroïdes lisses, mêlées de fibres élastiques; elle se poursuit jusque dans les bronchioles terminales. La sous muqueuse contient majoritairement des glandes bronchiques tubuloacineuses de type muqueux. La charpente, à l'extérieur, est formée par les cartilages bronchiques, alors sous la 43 forme de plaques multiples réparties tout autour du conduit. Lorsque le calibre des bronches diminue, la taille de ces plaques diminue, puis elles disparaissent progressivement, jusqu'à être absentes au niveau des bronchioles. 4. Les nœuds lymphatiques et vaisseaux lymphatiques [28, 54] Les nœuds lymphatiques sont des « relais » dans la circulation lymphatique, ils communiquent par un système de vaisseaux lymphatiques. Ceux-ci sont limités par un endothélium mince qui filtre le liquide interstitiel. Au sein des nœuds lymphatiques se trouve une trame de cellules réticulées entre des travées conjonctives provenant de la capsule. On y trouve également des lymphocytes, macrophages et plasmocytes. Ils contiennent également un réseau de sinus qui obligent la lymphe à passer dans un sens bien déterminé. Au sein du thorax, on distingue différents nœuds lymphatiques : Tableau 2 : Principaux nœuds lymphatiques intra-thoraciques du chien [28, 54] Nœuds lymphatiques Taille et localisation Zones drainées Nœud lymphatique De 2 à 7 mm, 5ème ou 6ème espace Moitié dorsale de la paroi intercostal intercostal, sous la plèvre thoracique, du diaphragme, du médiastin et des plèvres Nœud lymphatique 0,3 à 2 cm, au-dessous de la 2ème Muscles pectoraux superficiels et sternal crânial articulation chondro-costale profonds, moitié ventrale du médiastin, du diaphragme, de la paroi thoracique (sternèbres, côtes, muscles, plèvre) Nœuds lymphatiques 2 à 6, de 0,3 à 4 cm, au contact de la Parties profondes de la région médiastinaux crâniaux trachée et de l'œsophage, depuis la cervicale basse, trachée, cœur, 1ère côte jusqu'au cœur péricarde, médiastin, œsophage et poumons, diaphragme et paroi thoracique Nœuds lymphatiques 0,5 à 2 cm. 1 droit, 1 gauche, situés Poumons, plèvre, cœur, péricarde, trachéo-bronchiques sur les bronches principales, 1 moyen. partie thoracique de la trachée et Nœuds lymphatiques pulmonaires, de l'œsophage disséminés dans le parenchyme pulmonaire, inconstants 44 Tronc costo-cervical Muscle long du cou Artère vertébrale Artère subclavière gauche Conduit thoracique Tronc brachiocéphalique Tronc trachéal NL Intercostal Mm. Sterno-hyoïdien et sterno-thyroïdien Trachée M. Sterno-céphalique Nl. Cervical profond caudal V. jugulaire externe A. et V. subclavières N.l. médiastinaux crâniaux A. et V. thoraciques internes N.l. sternal crânial Veine cave crâniale Tronc pulmonaire N.l. trachéobronchique gauche Bronche principale gauche N.l. trachéobronchique moyen Diaphragme Cœur (dans le péricarde) Veines pulmonaires Œsophage Aorte thoracique Figure 13 : Localisation des principaux nœuds lymphatiques intra-thoraciques du chien [10] Les cellules cancéreuses peuvent être transportées par la lymphe jusqu'au ganglion satellite, y survivre, y proliférer. C'est pourquoi lors de la découverte d'une tumeur, il faut toujours examiner le nœud lymphatique drainant la région concernée, celui-ci est appelé ganglion satellite. De plus, si les cellules cancéreuses colonisent les sinus, certaines d'entre elles peuvent partir dans la lymphe efférente et coloniser d'autres organes : il s'agit alors de métastases. La localisation des nœuds lymphatiques médiastinaux est particulièrement importante, en effet, ceux-ci peuvent être repérables radiologiquement lorsqu'ils sont hypertrophiés et plus particulièrement lors d'infiltration métastatique. 5. Les nerfs et ganglions nerveux [8, 38] Au sein du thorax, on ne trouve que des nerfs périphériques, constitués d'un nombre variable d'axones myélinisés ou non. Ces fibres nerveuses sont entourées de trois enveloppes : L'épinèvre : couche la plus externe, constituée de fibroblastes, de mastocytes, de cellules adipeuses et de fibres de collagène. Le périnèvre : il s'agit de minces prolongements de l'épinèvre dans le nerf. Il comprend une partie fibreuse, constituée de tissu conjonctif dense et une partie épithéliale semblable à des fibroblastes. 45 L'endonèvre, tunique la plus interne, est constituée d'un réseau de fibres de réticuline qui entoure chaque complexe axone/cellule de Schwann. En effet, dans le cas des fibres amyélinique, les cellules de Schwann entourent les axones avec leur cytoplasme, et dans le cas des fibres myélinisées, les axones sont entourés par des gaines de myéline, produites par ces cellules. On trouve également des ganglions nerveux. Ceux-ci sont répartis en trois étages : L'étage latéro-vertébral qui correspond aux ganglions du tronc sympathique, à répartition axiale. L'étage para-vertébral qui correspond aux ganglions du plexus autonome. Ces ganglions sont situés ventralement à la colonne vertébrale. L'étage viscéral qui correspond aux plexus autonomes viscéraux. On trouve les ganglions contre le cœur, dans les poumons, proche des gros vaisseaux. 6. Le thymus [38, 54] Le thymus est un organe que l'on ne trouve normalement que chez le jeune. Il est constitué de plusieurs lobes, chacun d'entre eux étant entouré d'une capsule de tissu conjonctif donnant naissance à des septums divisant ainsi le lobe en lobules. Chaque lobule est formé d'une partie interne, la médulla et d'une partie périphérique, le cortex. Le cortex est constitué de cellules thymique réticulo-épithéliales également appelées épithéliocytes. Ces cellules forment une trame réticulée, ménageant des espaces colonisés par des lymphocytes et des macrophages. Dans la médulla, on trouve également des épithéliocytes formant des lames puis des cordons. Elle contient moins de lymphocytes et certains macrophages prennent la forme de cellules dendritiques. Capsule Cellules réticuloépithéliales Macrophage Lymphocyte s Ligne continue De cellules épithéliales Cellules dendritiques Artère septale Corpuscule thymique Figure 14 : Représentation schématique d’une portion de lobule thymique de chien [38] 46 7. Le tissu thyroïdien Il est fréquent de retrouver du tissu thyroïdien ectopique dans le médiastin du chien. En effet, pendant l'embryogenèse, la thyroïde et le sac aortique ont un développement étroitement lié. 25 à 80% des chiens auraient du tissu thyroïdien ectopique dans le thorax et 50 % des chiens adultes auraient ce tissu localisé à la base de l'aorte en zone intrapéricardique. D. L'espace pleural [32] Les plèvres sont au nombre de deux, une pour chaque poumon. Ce sont des séreuses formant deux sacs pleuraux qui s'accolent dans le plan médian, pour former le médiastin. Chaque sac pleural est formé d'une plèvre pariétale, contre la paroi thoracique, et d'une plèvre viscérale entourant le poumon. La plèvre médiastinale s'adosse à celle du côté opposé sauf aux endroits où les organes médiastinaux sont situés entre les deux lames. La plèvre pariétale tapisse les poumons et rejoint la plèvre médiastinale au niveau du hile des poumons, formant alors les ligaments pulmonaires. L'espace pleural est un espace quasiment virtuel chez le chien, situé entre les plèvres pariétale et viscérale, qui contient une très petite quantité de liquide séreux à rôle lubrifiant. Ce liquide est produit par la plèvre pariétale et est drainé par les capillaires et vaisseaux lymphatiques de la plèvre viscérale. La plèvre médiastinale est fenestrée par endroit, ce qui permet la communication entre les espaces pleuraux gauches et droits. Sur la face libre de la plèvre pariétale, donc sa partie cavitaire, se trouve un mésothélium, assise unique de cellules plates pourvues de nombreuses microvillosités sur leur face cavitaire. Elles sont susceptibles de se transformer en fibroblastes lors des inflammations. Cette assise cellulaire repose sur une très mince lame basale. Elle même reposant sur une couche de conjonctif comportant un réseau de fibres élastiques et un réseau de fibres de collagène. On y trouve également des fibroblastes et des macrophages. Les vaisseaux sanguins et lymphatiques forment deux réseaux. Aorte Aorte Œsophage poumon Poumon Plèvre Plèvre médiastinale médiastinale Racine du poumon : Bronche principale Médiastin A. et V. pulmonaires Plèvre gauche Plèvre pariétale Fascia endothoracique Plèvre pulmonaire Cavité pleurale Plèvre droite Cœur Péricarde séreux : Lame pariétale Péricarde fibreux Plèvre péricardique Lame viscérale Cavité du péricarde Figure 15 : Coupe transversale du thorax du chien, plèvres et péricarde visibles [32] 47 II. LES TUMEURS INTRA-THORACIQUES CHEZ LE CHIEN Nous traiterons dans cette partie uniquement les tumeurs affectant les organes intrathoraciques. A. Nomenclature des tumeurs chez le chien [39, 72] 1. Les tumeurs dysgénésiques Ces tumeurs sont peu fréquentes. Il en existe trois groupes : Hamartome : Ce sont des tumeurs bénignes, histologiquement correctes, mais qui échappent à l'organisation habituelle. Chorystome : Ces tumeurs peuvent être bénignes ou malignes. La tumeur est histologiquement correcte, mais sa situation topographique est anormale. (ex : tumeur thyroïdienne à la base du cœur). Thératome : Cette tumeur peut être bénigne ou maligne. Il s'agit d'une tumeur constituée de tissu plus ou moins différencié appartenant aux trois feuillets embryonnaires. 2. Les tumeurs à tissus matures a. Les tumeurs épithéliales Tableau 3 : Nomenclature des tumeurs épithéliales [39, 72] Epithélium de revêtement Epithélium glandulaire Tumeur bénignes papillome adénome Tumeurs malignes carcinome adénocarcinome Quelques adjectifs y sont régulièrement associés : Carcinome épidermoïde : cellules malpighiennes (cellules de l'épithélium de revêtement) Carcinome basaloïde : cellules basales b. Les tumeurs mésenchymateuses Pour les tumeurs bénignes, on ajoute -ome au nom de la cellule d'origine. Pour les tumeurs malignes, on ajoute sarcome au nom de la cellule d'origine. Tableau 4 : Nomenclature des principales tumeurs mésenchymateuses [39, 72] Cellules d’origine Tumeurs bénignes Tumeurs malignes Fibroblaste fibrome fibrosarcome Adipocyte lipome liposarcome Cellule endothéliale sanguine hémangiome hémangiosarcome Voies lymphatiques lymphangiome lymphangiosarcome Cartilage chondrome chrondrosarcome os ostéome ostéosarcome Muscle strié rhabdomyome rhabdomyosarcome Muscle lisse léïomyome léïomyosarcome Exception : péricyte : hémangiopéricytome bénin / malin 48 c. Les tumeurs des cellules hématolymphopoïétiques : Pour nommer la tumeur, on va ajouter Ŕ ome au nom de la cellule d'origine, puis on précise le grade. Tableau 5: Nomenclature hématolymphopoïétiques [39,72] des principales tumeurs des Cellules d'origine Nom de la tumeur Caractère de la tumeur Lymphocyte lymphome maligne Mastocyte mastocytome maligne Plasmocyte plasmocytome bénigne Cellule de Langerhans histiocytome bénigne cellules d. Les tumeurs d'origine nerveuse : On ajoute -ome au nom de la cellule d'origine pour les tumeurs bénignes et Ŕ ome + malin pour les tumeurs malignes. Tableau 6 : Nomenclature des principales tumeurs d’origine nerveuse [39, 72] Cellule d'origine Tumeur bénigne Tumeur maligne Cellule de Schwann schwannome schwannome malin Mélanocyte mélanocytome (mélanome) mélanome malin B. Les tumeurs pulmonaires du chien [26, 69, 78, 79, 82] Les tumeurs pulmonaires primitives sont relativement rares chez les animaux en comparaison avec l'homme. Elles représentent seulement environ 1% de l'ensemble des tumeurs de cette espèce. Le carcinome bronchiolo-alvéolaire est la plus fréquente, il représente 80 % des tumeurs pulmonaires primitives. L'âge moyen des chiens atteints d'une tumeur pulmonaire primitive est de 10 ans environ. La fréquence de ces tumeurs est un peu plus élevée chez le Boxer et les chiens de plus de 10 kg. En revanche, les poumons sont le premier site d'implantation métastatique. 1. Aspect et répartition des tumeurs pulmonaires primitives du chien Les tumeurs pulmonaires primitives peuvent apparaître sous la forme de nodules unique ou multiples, ceux-ci pouvant alors être plus ou moins coalescents. Leur distribution peut être focale ou diffuse. On différencie les tumeurs à position péri-hilaire pour les tumeurs situées près des grosses bronches et les tumeurs à position périphérique pour celles situées dans le parenchyme pulmonaire. Les tumeurs pulmonaires apparaissent principalement dans les lobes caudaux. De plus, chez le chien, le poumon droit, anatomiquement plus large que le gauche est le site le plus fréquent d'implantation des néoplasmes pulmonaires primitifs. 49 a. Les tumeurs pulmonaires épithéliales α. Les tumeurs pulmonaires épithéliales bénignes Ces tumeurs sont rares, et sont en général des trouvailles d'autopsie. - L'adénome papillaire : Il s'agit d'une tumeur bénigne formée de structures glandulaires sécrétant du mucus. On suppose que ces adénomes viennent des composants épithéliaux des parois des voies respiratoires. C'est une tumeur très peu rencontrée chez le chien, qui peut être unique ou multifocale, en général bien circonscrite. Elle se situe souvent le long des bronches. – L'adénome bronchioloalvéolaire : Les cellules à l'origine de ces tumeurs seraient les cellules bronchiolaires de Clara et / ou des pneumocytes de type II. Il s'agit généralement d'un nodule unique, pâle, à la périphérie du parenchyme, en zone sous-pleurale. β. Les tumeurs pulmonaires épithéliales malignes [78] Elles peuvent avoir une origine bronchique ou alvéolaire. * Origine bronchique - Les adénocarcinomes : Les adénocarcinomes sont des tumeurs ayant pour origine les cellules glandulaires bronchiques. Ils sont localisés principalement en périphérie des poumons. Le plus fréquemment on observe une masse bien circonscrite, souvent cavitaire. Ce type de carcinome envahit et désorganise le parenchyme pulmonaire, avec une structure grossièrement papillaire ou acineuse et un stroma fibreux. Ils sont généralement très invasifs et destructeurs. Des nodules satellites peuvent être observés dans le poumon, après dissémination par les vaisseaux lymphatiques. Les métastases dans les autres organes sont rares. - Le carcinome épidermoïde : [91] Cette tumeur a pour origine l'épithélium de surface des bronches. Les cellules tumorales sont hautement invasives, elles remplissent la lumière alvéolaire et envahissent les tissus environnants et les chaines lymphatiques locales. Cette tumeur prend naissance typiquement au niveau des bronches les plus larges ce qui explique sa localisation majeure en région péri-hilaire. Elle cause fréquemment des déplacements et/ou compression de la trachée ou des bronches. Les carcinomes épidermoïdes sont moins fréquents que les adénocarcinomes. 50 * Origine bronchiolaire et alvéolaire : - Le carcinome bronchioloalvéolaire : Il s'agit de la tumeur pulmonaire primitive la plus fréquente chez le chien. Les cellules à l'origine de ce type de tumeurs sont les pneumocytes. Il se distingue des autres carcinomes par une structure alvéolaire régulière et la préservation de l'architecture pulmonaire. Il peut occuper tout un lobe. Il s'agit plutôt d'un nodule unique, sous pleural, mais il peut parfois être multicentrique. - Le carcinome anaplasique à petites cellules : Il dérive de l'épithélium alvéolaire, des pneumocytes de type I ou II. Il s'agit plutôt d'une tumeur hilaire. Ce carcinome envahit les alvéoles mais déforme rarement la structure pulmonaire. Il est généralement invasif. Les métastases par voies sanguine et lymphatique sont classiques. Chez le chien ces tumeurs sont divisées suivant l'apparence des cellules en : cellules rondes d'aspect lymphocytaire cellules fusiformes ou « oat cell » en forme de grain d'avoine cellules polygonales - Le carcinome anaplasique à grandes cellules : Ce carcinome dérive également de l'épithélium alvéolaire, des pneumocytes de type I ou II. Cette tumeur est formée de grandes cellules, rondes à polyédriques qui occupent et effacent le parenchyme alvéolaire. L'infiltration dans les voies respiratoires adjacentes est une image marquante de cette tumeur. Cette tumeur est très rare chez les animaux domestiques. Plus de 90% des carcinomes épidermoïdes et anaplasiques métastasent mais seulement 50% des adénocarcinomes produisent des lésions secondaires. Les métastases se localisent principalement aux nœuds lymphatiques et à l'ensemble des poumons, par invasion locale et dissémination par voie lymphatique. La diffusion par voie sanguine conduit à des métastases osseuses, au cerveau... 51 Tableau 7 : Les principales tumeurs pulmonaires épithéliales du chien [78, 91] Type de tumeur Nom de la tumeur Origine de la tumeur Localisation Bénignes Adénome papillaire Epithélium glandulaire de la paroi des voies respiratoires Le long des bronches, unique ou multifocale, bien circonscrite Adénome bronchioloalvéolaire Cellules Nodule unique, bronchiolaires de périphérique clara et/ou pneumocytes II Adénocarcinome Cellules glandulaires Périphérie des bronchiques. poumons, masse bien circonscrite, souvent cavitaire Très invasif et destructeur. Dissémination dans le poumon. Métastases autres organes rares. Carcinome épidermoïde Epithélium de Région péri-hilaire surface bronchique Métastases très fréquentes (environ 100%) Carcinome adénosquameux Origine bronchique Carcinome bronchioloalvéolaire Pneumocytes Nodule unique sous Métastases pleural, parfois ganglionnaires multicentrique dans 26 % des cas Pneumocytes Région hilaire Malignes Carcinome anaplasique petites cellules à Carcinome anaplasique grandes cellules à Pneumocytes Comportement Métastases Métastases fréquentes (90 % des cas), invasifs Infiltration des voies respiratoires adjacentes, métastases fréquentes b. Les tumeurs pulmonaires mésenchymateuses [26, 49] Tableau 8 : Les principales tumeurs pulmonaires mésenchymateuses du chien : Tumeur bénigne Tumeur maligne Fibroblaste fibrome fibrosarcome Os ostéome ostéosarcome cartilage chondrome chondrosarcome Cellule endothéliale sanguine hémangiome hémangiosarcome Muscle lisse léiomyome léiomyosarcome Muscle strié rhabdomyome rhabdomyosarcome D'autres tumeurs ont été rapportées mais extrêmement rarement : hémangiopéricytome [103], myxomes (tumeurs des cellules mésenchymateuses qui produisent et sont résidentes d'une matrice myxoïde) [57]. Ces tumeurs sont très rares chez le chien et le chat. 52 2. Les métastases pulmonaires [69, 80, 82] Les métastases pulmonaires d’autres tumeurs sont bien plus fréquentes que les tumeurs pulmonaires primitives. Elles sont habituellement rencontrées chez les chiens âgés. Elles sont rencontrées lorsque des cellules tumorales sont embolisées dans les petits capillaires et vaisseaux lymphatiques. Les tumeurs primitives qui engendrent fréquemment des métastases pulmonaires sont : l’ostéosarcome, l’hémangiosarcome, le mélanome, les tumeurs mammaires, les autres carcinomes. Quelques cas particuliers : – La granulomatose lymphomatoïde : C'est une tumeur maligne très rare qui atteint les chiens jeunes et adultes. L'étiologie n'est pas connue. Elle ressemble cliniquement aux autres maladies malignes pulmonaires, mais elle présente un pronostic plus favorable. C'est une tumeur maligne caractérisée par l'accumulation de cellules lymphoïdes atypiques dans le poumon, et qui a tendance à envahir les vaisseaux sanguins. La tumeur est formée de cellules lymphoïdes variées, centrées autour des vaisseaux sanguins. L'invasion des vaisseaux sanguins, engendre une infiltration dans le parenchyme pulmonaire voisin. Elle produit des masses pulmonaires diffuses ou bien délimitées, claires, qui deviennent confluentes. - L’histiocytose maligne ou sarcome histiocytaire : [71, 82] L'histiocytose maligne est une prolifération rapide d'histiocytes d'aspect histologique malins, qui métastasent rapidement. Le terme d'histiocytose maligne est utilisé lorsque l'origine de la prolifération est multicentrique. Cette prolifération concerne préférentiellement le Bouvier Bernois, mais elle a aussi été décrite dans d'autres races (Golden Retriever, Rottweiler). Les sites primaires sont la rate, les nœuds lymphatiques, les poumons, la moelle osseuse. Les poumons présentent régulièrement une consolidation diffuse, des opacités nodulaires de grande taille (supérieur à 5 cm) ou des infiltrations diffuses superficielles. Une lymphadénopathie médiastinale, sternale, périhilaire ou bronchique peut également être observée. Tableau 9 : Association des facteurs pronostiques avec la durée de survie chez le chien lors de tumeur pulmonaire [82] Facteurs et classification Médiane (jours) T1 : tumeur unique entourée de plèvre ou de poumon 224 T2 : tumeurs multiples 120 T3 : tumeur envahissant les tissus voisins 45 N0 : pas de signes d’atteinte ganglionnaire (lors de la chirurgie) 345 N1 : atteinte des nœuds lymphatiques trachéo-bronchiques (lors de la chirurgie) 60 M0 : pas de métastases 180 M1 : métastases à distance 14 53 de survie On voit ainsi ici l’importance de la réalisation d’un bilan d’extension. Les tumeurs pulmonaires primitives sont extrêmement rares chez le chien en comparaison avec l'homme. Ces tumeurs concernent majoritairement les chiens âgés. La tumeur pulmonaire primitive la plus fréquente chez le chien est le carcinome bronchioloalvéolaire. En revanche, le poumon est le premier site d'implantation de métastases au sein de l'organisme. Il s'agit donc du premier site à explorer lors d'un bilan d'extension tumorale. C. Les tumeurs cardiaques du chien [39, 54, 68, 82, 97, 104] Les tumeurs cardiaques sont considérées comme peu communes chez le chien. Chaque structure cardiaque est susceptible de présenter un développement néoplasique. On rencontre ainsi des tumeurs affectant le myocarde, l'endocarde, le péricarde, les gros troncs artériels à la base du cœur. Chez le chien 84% des tumeurs cardiaques sont des tumeurs primitives, 80% des tumeurs cardiaques sont malignes, dont 80% sont représentées par des hémangiosarcomes. Le chémodectome est la seconde tumeur cardiaque primitive, puis viennent les mésothéliomes et les myxomes. Les tumeurs cardiaques se rencontrent surtout chez les chiens âgés de 10 ans et plus. 1. Les tumeurs cardiaques primitives bénignes a. Le myxome C’est une tumeur cardiaque rare localisée dans la grande majorité des cas à l'atrium droit, mais elle peut être rencontrée dans de très rares cas au niveau de la valvule tricuspide ou de la chambre de chasse du ventricule gauche. Ce type de tumeur se développe dans la couche sous-endocardique et a pour origine des cellules mésenchymateuses totipotentes. b. Les fibromes et rhabdomyomes Ils sont très rares chez le chien. Les fibromes se développent à partir des fibroblastes de l'endocarde, principalement au niveau de l'atrium droit. Les rhabdomyomes ont pour origine les cellules musculaires striées du myocarde. c. Le lipome cardiaque [17] Les lipomes sont des tumeurs bénignes ayant pour origine les adipocytes et sont fréquentes chez le chien d'âge moyen à avancé. Ils apparaissent généralement comme des masses lisses, molles, bien circonscrites, sous cutanées sur le tronc ou les extrémités proximales. Les lipomes intra-thoraciques sont extrêmement rares. 54 2. Les tumeurs cardiaques primitives malignes a. L’hémangiosarcome L'hémangiosarcome est la tumeur cardiaque la plus fréquente chez le chien, elle représente 80% des tumeurs malignes cardiaques. La moyenne d'âge d'apparition de cette tumeur est d'environ 10 ans et les Bergers Allemands semblent prédisposés. Les femelles stérilisées et les mâles castrés semblent également prédisposés. C'est une tumeur maligne très agressive, localement et à distance, ayant pour origine l'endothélium vasculaire. Elle est localisée dans la majorité des cas à la paroi atriale droite, puis moins fréquemment à l'atrium gauche ou à la chambre de chasse du ventricule droit. Elle peut faire saillie dans la lumière de la cavité ou bien infiltrer le myocarde. L'érosion de celui-ci peut engendrer la rupture de l'atrium. Elle métastase rapidement, et principalement par voie hématogène. Les hémangiosarcomes cardiaques primitifs présentent un fort taux de métastases pulmonaires comparés aux hémangiosarcomes cutanés et spléniques. Ces métastases s'installent rapidement et sont étendues. Les métastases hépatiques et spléniques sont plus rares. Lors de la découverte d'un hémangiosarcome à localisation cardiaque, il peut s'agir d'une tumeur primitivement cardiaque ou bien alors une tumeur métastatique issue d'un hémangiosarcome primitivement localisé à un autre organe, comme la rate. b. Le chémodectome [109] Les chémodectomes représentent 5 à 17 % des tumeurs cardiaques malignes primitives. Les races brachycéphales semblent plus fréquemment atteintes. Ils sont souvent classés dans les tumeurs de la base du cœur, bien qu'ils aient pour origine les chémorécepteurs de l'aorte. Cette tumeur est donc localisée à la base du cœur, dans le médiastin crânial, particulièrement à la base de l'aorte, entre l’aorte et l’artère pulmonaire ou entre l’artère pulmonaire et l’atrium gauche. Ces tumeurs sont localement invasives mais métastasent peu (poumons, vertèbres, NL, foie, pancréas, rein). c. Le carcinome thyroïdien ectopique [40] Les tumeurs ectopiques de la thyroïde représentent 5 à 10 % des masses rencontrées à la base du cœur. De très rares cas de tumeurs d'origine thyroïdienne en position intracardiaque ont été rapportés. Le beagle, le boxer, l'épagneul breton, le golden retriever présentent plus de risques de développer ce type de tumeur. Aucune influence du sexe n'a été mise en évidence. L'âge moyen d'apparition est de 9 ans. Il s'agit de tumeurs malignes dans 95% des cas avec une majorité de carcinomes folliculaires suivis de carcinomes parafolliculaires associant prolifération folliculaire et mésenchymateuse. L’évolution est lente et cette tumeur peut être retirée chirurgicalement lors de dépistage précoce. On observe des métastases dans 35 à 40% des cas, avec atteinte des nœuds lymphatiques cervicaux profonds, plus rarement envahissement de la veine jugulaire, métastases pulmonaires, hépatiques ou rénales. d. Le lymphome cardiaque [68] Le lymphome primaire cardiaque est défini comme un lymphome envahissant le cœur, le péricarde, ou les deux. Chez le chien le cœur est rarement envahi par le lymphome. 55 e. Autres types de tumeurs - Rhabdomyosarcome cardiaque et métastases cardiaques de rhabdomyosarcome [2, 55, 86] C'est une tumeur rare chez le chien. Ce sont des tumeurs très agressives qui infiltrent les tissus environnants et peuvent métastaser rapidement et largement. Un cas de métastases cardiaques de rhabdomyosarcome a été décrit chez un danois de 7 ans. - Les tératomes Ce sont des tumeurs germinales extra-gonadiques survenant suite à une migration anormale de tissu embryonnaire totipotent. - Le fibrosarcome cardiaque [94, 97] Ce type de tumeur est rare aussi bien chez le chien que chez l'homme. La localisation du fibrosarcome cardiaque chez le chien inclut la paroi libre ventriculaire droite, l'endocarde de l'atrium droit, le septum inter-atrial, le septum inter-ventriculaire. Ce sont des tumeurs agressives infiltrant le myocarde et le péricarde. - L’ostéosarcome intracardiaque [92] Les ostéosarcomes extra-squelettiques sont extrêmement rares aussi bien chez le chien que chez l'homme. Leur pronostic est très sombre. Ils sont hautement malins. Un cas d'ostéosarcome primitif a été rapporté chez le chien. - Le chondrosarcome cardiaque [3] Le chondrosarcome cardiaque primitif provient du tissu cartilagineux qui compose le squelette cardiaque. Les chondrosarcomes cardiaques, chez le chien, ont été décrits comme affectant partiellement ou totalement les valvules cardiaques. Un cas de chondrosarcome de l'atrium droit a été décrit chez un golden retriever. - Le myxosarcome [48] Un cas de myxosarcome ventriculaire gauche a été décrit chez un chien. Il s’agit d’une tumeur maligne mésenchymateuse, avec une matrice intercellulaire de mucine abondante. - Le léiomyosarcome [47] Il s’agit d’une tumeur maligne des muscles lisses, localement invasive et à croissance lente. Elle métastase typiquement lentement. Elle affecte généralement le péricarde. 3. Les métastases cardiaques [69, 104] Un certain nombre de tumeurs métastasent préférentiellement au cœur. On retrouvera dans le myocarde des métastases d'hémangiosarcome de la rate et du foie, des métastases de différents carcinomes, notamment mammaires, thyroïdiens et 56 pulmonaires. Ces derniers peuvent aussi métastaser dans le péricarde, où siègent les métastases de lymphome malin. Tableau 10 : Récapitulatif des principales tumeurs cardiaques du chien [69, 97] Tumeurs bénignes Nature de la tumeur Localisation cardiaque Race, âge, sexe principale Comportement de la tumeur primitive Myxome Lumière de l'atrium Non significatif droit, chambre de chasse gauche Croissance lente, pas de métastase Fibrome Atrium droit Rhabdomyome Myocarde Lipome Tumeurs malignes Hémangiosarcome Parois auriculaires Berger Allemand (atrium droit> atrium 10 ans gauche), moins fréquemment chambre de chasse du ventricule droit Métastases très fréquentes et rapides (poumon, foie) Chémodectome Racine de l'aorte, Brachycéphales médiastin crânial Métastases rares, envahissement local Carcinome thyroïdien Base des troncs ectopique artériels, chambre de chasse droite (très rare) Lymphome Myocarde ventriculaire Mésothéliome Péricarde Fibrosarcome paroi libre ventricule droit, atrium droit, septum inter-atrial, septum interventriculaire. Léiomyosarcome Péricarde Rhabdomyosarcome Myocarde, cavités ventriculaires droite et gauche Tumeurs Métastases métastatiques d'hémangiosarcome à localisation (rate, foie) cardiaque Métastases carcinomes (mammaire, thyroïdien, pulmonaire) Myocarde de Myocarde, péricarde Lymphome malin Péricarde Sarcome Myocarde, péricarde Non significatif Envahissement local Non significatif Cancers de siège extracardiaque à haut potentiel métastatique Non significatif Non significatif 57 Lymphome multicentrique Carcinomes thyroïdiens ectopiques Chémodectomes Base du cœur Hémangiosarcomes Atrium gauche Hémangiosarcomes Myxomes Fibromes Fibrosarcomes Atrium droit Valvule tricuspide Valvule mitrale Myxomes Ventricule droit Ventricule gauche Hémangiosarcomes Fibrosarcomes Fibrosarcomes Myxomes Mésothéliomes Lymphomes Métastases d'hémangiosarcomes, carcinomes et sarcomes Péricarde Figure 16 : Schéma récapitulatif de la localisation des principales tumeurs cardiaques du chien [29] Les tumeurs cardiaques sont peu fréquentes chez le chien. Plus de 80% d'entre elles sont primitives. Parmi celles-ci 80% sont malignes et représentées en grande majorité par l’ hémangiosarcome, localisé préférentiellement à l'atrium droit, suivi par le chémodectome. D. Les tumeurs œsophagiennes du chien [18, 45, 50, 65, 79] Les tumeurs œsophagiennes sont très rares chez le chien, en effet, elles représentent moins de 0,5% de la totalité des cancers dans cette espèce sauf en zones endémiques pour un vers parasite de l'œsophage, Spirocerca Lupi, à l'origine de l'apparition de sarcomes œsophagiens. Les tumeurs de l'œsophage se rencontrent surtout chez des animaux âgés. Les tumeurs œsophagiennes malignes sont plus fréquemment observées que les tumeurs bénignes. Leur origine est soit épithéliale, soit mésenchymateuse. Ces tumeurs ont en général une agressivité locale importante, avec un effet de masse pouvant entrainer des obstructions et peuvent infiltrer les tissus avoisinants. Elles métastasent principalement par 58 voie lymphatique. Les sites métastatiques préférentiels des carcinomes œsophagiens sont les poumons et les nœuds lymphatiques bronchiques. Les tumeurs d'origine métastatique sont très peu rapportées. Tableau 11 : Les principales tumeurs œsophagiennes du chien Tumeurs malignes Tumeurs bénignes Carcinome épidermoïde Léiomyosarcome Fibrosarcome Ostéosarcome Carcinome indifférencié Sarcomes ostéogéniques associés à Spirocerca Lupi Léiomyomes Fibrome Adénome Rhabdomyome Muscle strié squelettique Glandes œsophagiennes Fibroblaste Couche de cellules musculaires lisses Epithélium Rhabdomyome Rhabdomyosarcome Adénome Adénocarcinome Lamina propria Léiomyome Léiomyosarcome Carcinome Figure 17 : Représentation schématique des différentes couches de l’œsophage du chien et principales tumeurs correspondantes [38] Il faut cependant noter qu'en zone d'endémie de spirocercose, les sarcomes secondaires à la transformation maligne de nodules parasitaires sont les tumeurs de l'œsophage les plus fréquentes. La cause de cette transformation sarcomateuse serait la synthèse d'un carcinogène par le parasite. Cette affection est à l'état d'endémie sur l'île de la Réunion et en Guyane, en Afrique et dans certaines zones des Etats-Unis. Les tumeurs œsophagiennes sont très rares chez le chien, sauf en zones endémiques pour Spirocerca Lupi, à l'origine de sarcomes. Ces tumeurs sont principalement primitives, malignes et agressives localement. Les plus fréquemment observées sont les sarcomes. E. Les tumeurs trachéales du chien [4, 39, 40, 54, 79] Les tumeurs trachéales sont rares chez les carnivores domestiques en comparaison avec l'homme. Elles sont rencontrées en majorité chez des animaux âgés et de grande taille, bien que des cas d'ostéochondromes aient été rapportés chez de jeunes chiens en croissance. 59 Tableau 12 : Les principales tumeurs trachéales du chien [4] Origine Tumeurs malignes Tumeurs bénignes Tissus osseux et cartilagineux Ostéosarcome Chondrosarcome Ostéochondrome Chondrome Tissus épithélial et glandulaire Carcinome épidermoïde Adénocarcinome Polypes Adénome Tissus conjonctif et musculaire Léïomyosarcome Fibrosarcome Plasmocytome Léïomyome Fibrome Cellules rondes Mastocytome Lymphome Epithélium de type respiratoire Carcinome Lymphocyte Lymphome Plasmocyte Plasmocytome Mastocyte Mastocytome Fibroblaste Fibrome Fibrosarcome Epithélium glandulaire Muscle lisse Chondrocytes Adénome Adénocarcinome Léiomyome Léiomyosarcome Chondrome Chondrosarcome Figure 18 : Représentation schématique des différentes couches de la trachée du chien et principales tumeurs correspondantes [38] Ces tumeurs peuvent s'étendre dans la lumière de la trachée ou envahir les tissus environnants. Elles peuvent métastaser aux nœuds lymphatiques intra-thoraciques et aux poumons pour la partie thoracique de la trachée. Les tumeurs trachéales sont rares chez le chien par rapport à l'homme. On observe des tumeurs malignes comme bénignes. Ces tumeurs envahissent généralement la lumière trachéale entrainant une obstruction partielle. F. Les tumeurs des vaisseaux du chien [54] Les tumeurs qui affectent les vaisseaux sont relativement peu nombreuses. L'endothélium des vaisseaux est à l'origine de tumeurs bénignes : les hémangiomes, ou malignes : les hémangiosarcomes [87]. Ceux-ci se localisent souvent à l'oreillette droite et ne touchent qu'exceptionnellement les gros vaisseaux. 60 Les chémorécepteurs peuvent aussi être le siège de tumeurs : les chémodectomes. Ils surviennent le plus souvent à la base du cœur. De même les péricytes engendrent la formation de tumeurs : les hémangiopéricytomes. Il s'agit de tumeurs, potentiellement malignes qui sont très rares. Un cas de chondrosarcome primitif dans l’artère pulmonaire d’un chien a été décrit. [76] G. Les tumeurs des nœuds lymphatiques [54] Le nombre de types tumoraux primitifs affectant les nœuds lymphatiques et les vaisseaux lymphatiques est relativement restreint. L'endothélium lymphatique est à l'origine des lymphangiomes qui sont des tumeurs bénignes. Les tumeurs malignes qui affectent l'endothélium lymphatiques sont les lymphangiosarcomes. Ces tumeurs atteignent aussi le péricarde. Cas du lymphome [40, 54, 82] Le lymphome est la tumeur hématopoïétique la plus fréquente chez le chien, elle occupe le troisième rang des tumeurs en fréquence. L'âge moyen d'apparition est de 7 ans. Les races de grande taille sont les plus concernées, particulièrement le boxer puis le setter, le berger allemand, le rottweiler... Il s'agit d'une prolifération maligne de cellules lymphoïdes qui affectent primitivement les nœuds lymphatiques, ou organes viscéraux comme le foie, la rate. Le signe principal en cas de forme multicentrique est une polyadénomégalie, cependant le lymphome peut se localiser à une seule région du corps, et en zone profonde (forme médiastinale, forme mésentérique). Les formes les plus rencontrées sont : le lymphome multicentrique (80%), le lymphome médiastinal crânial, gastro-intestinal et la forme cutanée. Le lymphome médiastinal représente environ 5 % des cas de lymphome chez le chien. Cette forme concerne les nœuds lymphatiques médiastinaux crâniaux et/ou le thymus. Les nœuds lymphatiques sternaux sont parfois touchés. Sur le plan histologique, on distingue des lymphomes à cellules T, cellules B ou ni T, ni B. Les nœuds lymphatiques sont le siège d’implantation de cellules métastatiques, du fait de leur rôle de drainage. Une adénomégalie peut donc être le signe d’un envahissement métastatique. Les tumeurs principales affectant les nœuds lymphatiques sont les lymphomes, entrainant en général une adénomégalie. Celle-ci peut alors être visible sur les radiographies du thorax lorsque les nœuds lymphatiques médiastinaux sont affectés. H. Les tumeurs affectant les structures nerveuses du chien [54, 80, 84] Les tumeurs affectant les nerfs périphériques sont peu nombreuses. Les neurones ne peuvent pas être à l'origine de tumeurs car qu'ils ne se divisent pas contrairement aux cellules de Schwann et fibroblastes. On distingue ainsi, de façon simplifiée, les tumeurs des gaines nerveuses et les tumeurs des ganglions nerveux. Les cellules de Schwann sont à l'origine des schwannomes et schwannomes malins. On distingue aussi les neurofibromes et sarcomes neurogéniques qui ont pour origine les 61 cellules de Schwann et d'autres cellules périneurales et sont respectivement bénignes et malignes. On distingue trois types de tumeurs des ganglions : les ganglioneuromes sont des tumeurs bénignes composées de cellules matures, de ganglions nerveux, et d'éléments cellulaires présents dans les gaines nerveuses : des axones, des cellules de Schwann, et des fibroblastes. les neuroblastomes : contrairement aux ganglioneuromes, et bien qu'étant issus des mêmes cellules, ils sont indifférenciés et malins. les ganglioblastomes sont un groupe intermédiaire de tumeurs qui sont à la fois composées de populations cellulaires différenciées et indifférenciées. I. Les tumeurs thymiques du chien [54, 82, 89] Le thymome fait partie du diagnostic différentiel des masses médiastinales crâniales. Cette tumeur est peu commune. Elle est principalement diagnostiquée chez des chiens de plus de 9 ans. Les moyennes et grandes races semblent prédisposées, de même que les femelles. On distingue trois formes de thymome (tumeur de la composante épithéliale du thymus, pouvant présenter des degrés d'infiltration divers par les lymphocytes) : le type épithélial, le type lymphocytaire, le type mixte. Ce sont généralement des tumeurs de grande taille, à croissance lente avec un faible taux de métastases. Le lymphome thymique, est le 2ème type de tumeur pouvant atteindre le thymus, il est plutôt constitué d'un seul type cellulaire, les blastes lymphoïdes en général. Un cas de thymolipome a été rapporté chez le chien. C’est une tumeur bénigne à croissance lente, composée de tissu adipeux et de tissu thymique. [89] Les tumeurs thymiques font partie des masses médiastinales crâniales. Il peut s'agir de thymome, lymphome thymique ou encore carcinome thymique. J. Les lipomes médiastinaux du chien [75, 77, 107] Quelques cas de lipomes médiastinaux ont été rapportés. K. Les mésothéliomes du chien [6, 39, 40, 69, 82] Les mésothéliomes sont des tumeurs rares dans l'espèce canine. Elles sont décrites le plus souvent chez des chiens âgés, et l'exposition à l'amiante ou à des pesticides semble représenter un facteur de risque. Les mâles semblent être plus atteints que les femelles. Cette tumeur se développe à partir des cellules mésothéliales formant une couche unique bordant les cavités pleurale, péricardique, péritonéale et la surface des testicules. Lorsque les cellules mésothéliales sont modifiées par un cancer ou une inflammation, elles prennent les mêmes caractéristiques « réactives », ce qui rend la différenciation de ces deux pathologies difficile. La plupart des mésothéliomes canins se présente comme des plaques granuleuses à veloutées ou comme des nodules qui couvrent la surface mésothéliale. Cette tumeur entraîne le plus souvent des épanchements. 62 Sa dissémination peut se faire par contiguïté entre les différentes cavités cœlomiques, on observe rarement une évolution spontanément multicentrique. Les métastases à distance sont rares, mais peuvent apparaître dans les nœuds lymphatiques loco-régionaux et des organes abdominaux. Elle se comporte la plupart du temps comme une tumeur bénigne, d'évolution lente. Les mésothéliomes thoraciques sont des tumeurs rares, en plaques, couvrant la surface mésothéliale du péricarde et des plèvres, entrainant dans la majeure partie des cas, des épanchements. L. Tumeurs métastasant dans le médiastin du chien [54] La plupart des processus néoplasiques multicentriques peuvent métastaser dans le médiastin, comme les lymphomes, l'histiocytose maligne et le mastocytome malin. Mais également des tumeurs malignes à haut potentiel métastatique : hémangiosarcomes, léiomyosarcomes, liposarcomes, les lymphangiosarcomes, rhabdomyosarcomes. Les tumeurs principales métastasant dans le médiastin sont les processus néoplasiques multicentriques tels que les lymphomes, l'histiocytose maligne, le mastocytome malin, ou les tumeurs à haut potentiel métastatique comme les hémangiosarcomes, léiomyosarcomes... M. Les tumeurs germinales extra-gonadiques [54] Elles surviennent lors d'une anomalie de migration des populations cellulaires au cours de l'embryogenèse. Il s'agit de tumeurs qui sont rarement décrites chez les animaux domestiques. On distingue les tératomes, qui sont les formes bénignes des tumeurs germinales extra gonadiques, des séminomes (dérivés de la cellule germinale non fécondée ou gonocyte), les carcinomes embryonnaires (développés à partir de la cellule embryonnaire au stade indifférencié), le tératocarcinome (formé par dégénérescence de feuillets intra-embryonnaires différenciés), le choriocarcinome (prolifération à partir du syncitio-trophoblaste), le mésoblastome ou tumeur du sinus endodermique dérivé du sac vitellin. 63 PARTIE 2 : CHOIX D’UNE TECHNIQUE D’IMAGERIE MEDICALE DANS L’INVESTIGATION DES TUMEURS INTRA-THORACIQUES CHEZ LE CHIEN [12, 42, 67, 106] L'imagerie médicale est une étape quasiment incontournable dans la démarche diagnostique en cancérologie. Longtemps la radiographie est restée la seule technique d'imagerie disponible, elle reste aujourd'hui l'examen le plus utilisé en médecine vétérinaire. Dans les années 70 et le début des années 80, l'échographie, le scanner, et l'IRM ont été développés et avancés en médecine humaine puis progressivement introduits en médecine vétérinaire. Ces outils ont permis d'augmenter l'exactitude et la précision du diagnostic. Ils jouent un rôle fondamental dans la recherche d’une tumeur primitive et aussi dans le bilan d’extension d’une tumeur primitive. Toutes ces disciplines sont regroupées sous le vocable imagerie médicale. Il faut cependant noter que l'endoscopie ne fait pas partie à proprement parlé de l'imagerie médicale car il s'agit de vision directe. Il faut donc choisir la méthode la plus adaptée en fonction de la localisation de la masse tumorale suspectée. Les différentes techniques d’imagerie n'ont pas la même sensibilité, ni la même spécificité, ne sont pas toutes aussi disponibles les unes que les autres, et n'ont pas le même coût. Nous nous intéresserons ici à la radiographie, l'échographie et au scanner. I. LA RADIOGRAPHIE DANS L’INVESTIGATION DES TUMEURS INTRA-THORACIQUES CHEZ LE CHIEN A. Principe 1. Notions générales [12, 13, 61, 67] La radiographie est basée sur l'utilisation des rayons X, rayonnements électromagnétiques possédant une énergie suffisante leur permettant de traverser la matière, et donc les organismes vivants. L'atténuation du faisceau de rayons X au cours de son passage dans le corps à radiographier n'est généralement pas uniforme. C'est cette différence d'atténuation dans les milieux traversés qui est responsable des différences de niveau de gris, à l'origine de l'image radiographique. L'atténuation des rayons X par la matière organique varie en fonction de l'épaisseur des corps, de leur composition chimique et physique (densité, numéro atomique des atomes constituants) et de l'énergie des rayons X. L'opacité radiographique est la mesure du noircissement du film provoqué par les rayons X. Une opacification augmentée se traduit par une zone plus blanche sur le film, une opacification diminuée se traduit par une zone plus noire. Plus un objet est dense, plus il s'oppose au passage des rayons. On distingue 5 catégories de structures : par ordre d'opacité aux rayons X croissante on distingue l'air, la graisse, l'eau (tissus mous et liquides), l'os et le métal. Figure 19 : Niveaux de gris et opacités radiographiques Noir Blanc Niveaux de gris décroissants Air Graisse Eau 64 Os Métal Les structures qui absorbent peu de rayons incidents sont dites radio-transparentes, celles qui s'opposent au passage des rayons sont dites radio-opaques. Le niveau de gris visible dans une zone du film correspond à la somme des atténuations élémentaires engendrées par les corps successivement traversés. C'est un objet en trois dimensions, formé d'éléments situés dans des plans différents qui contribue à la formation d'image sur un film plan à deux dimensions. Tous les plans de l'objet sont donc confondus dans l'image. Cette superposition d'images de structures complexes sur un plan unique, produit un enchevêtrement avec des lignes et des surfaces tel que l'identification de divers éléments anatomiques et/ou pathologiques est difficile, voire impossible. Il est donc nécessaire d'employer plusieurs incidences pour dégager les structures à analyser. Sur une radiographie, une structure ne peut être distinguée que si elle contraste avec ce qui l'entoure. Ainsi on ne peut pas distinguer le myocarde du sang, on parle alors de silhouette cardiaque. Les images radiographiques sont formées de différents niveaux de gris liés à l’atténuation des rayons X au cours de la traversée du corps à radiographier. Un cliché radiographique donne une image en deux dimensions d'un objet en trois dimensions, on a donc une superposition des images de structures différentes. 2. Application au thorax [12, 13, 61] Le thorax possède un bon contraste naturel, les tissus mous étant au contact de l'air pulmonaire. Toutefois, les structures osseuses (vertèbres, sternèbres, côtes) se superposent aux viscères thoraciques et gênent parfois leur examen. Les structures intra-thoraciques sont composées de tissus organiques avec des atomes de numéro atomique similaire, le contraste est donc uniquement du à la différence d'opacité entre les deux régions. Enfin les mouvements respiratoires et cardiaques sont inévitables. Avant toute interprétation d'une radiographie, il faut vérifier sa qualité en s'intéressant au noircissement du film, au contraste (différence de noircissement entre deux zones du film) et à la finesse (ou résolution spatiale de l'image). Pour les profils gauche et droit, l’animal est placé respectivement en décubitus latéral gauche et droit et les membres thoraciques sont étirés vers l'avant, le cou légèrement tendu, collimation centrée derrière l'épaule. Pour un bon positionnement, les côtes doivent se superposer à leur base et dans leur partie proximale. Sur les vues de face, dorso-ventrale l'animal est placé en décubitus ventral, ventro-dorsale l'animal est placé en décubitus dorsal, membres thoraciques et cous étirés vers l'avant, collimation centrée sur une croix fictive formée par le sternum et une ligne passant derrière les deux épaules. On doit observer une symétrie des deux hémithorax et une superposition des vertèbres et sternèbres. La prise du cliché doit être réalisée en fin d'inspiration afin d'assurer un bon contraste du parenchyme pulmonaire grâce à l'air remplissant les poumons et contrastant avec la vascularisation. En expiration, le champ pulmonaire apparaît de taille réduite, d'opacité augmentée et la silhouette cardiaque paraît de taille faussement augmentée. En inspiration, sur la vue de profil, la coupole diaphragmatique se superpose à la douzième ou treizième vertèbre thoracique. Sur la vue de face, la partie crâniale de la coupole diaphragmatique se superpose à la dixième vertèbre thoracique. 65 3. La radiographie thoracique avec produit de contraste [12, 13, 61] Son utilisation est justifiée par la mauvaise résolution en contraste de la radiologie conventionnelle. L'absence de différentiation entre les tissus mous et les liquides qui constituent une seule et même silhouette, limite fortement l'intérêt de la radiologie pour l'examen des tissus mous thoraciques en dehors des poumons. L'introduction d'une opacité différente de celle des tissus mous, plus ou moins opaque, va permettre de souligner le contenant. On parle de contraste négatif lorsque le produit est moins opaque que les tissus mous (l'air) et de contraste positif lorsque le produit de contraste est plus opaque que les tissus mous (opacité métallique). Cet examen est fréquemment utilisé pour l'examen de l'œsophage. Il est appelé transit baryté œsophagien. Après administration de 8 à 15 mL/kg de suspension de pâte de sulfate de baryum, le transit digestif est étudié par l'observation du passage du produit de contraste dans le tube digestif. Des radiographies sans préparation doivent toujours être prises avant l'administration du produit de contraste. Les radiographies avec produits de contraste sont très utiles au niveau thoracique pour l'examen de l'œsophage. Leur utilisation se justifie par la mauvaise discrimination des tissus mous de la radiographie. B. Images radiographiques thoraciques normales chez le chien [95] Sur une radiographie correcte en phase inspiratoire, on doit observer un bon contraste entre les vaisseaux pulmonaires, la silhouette cardiaque et les poumons remplis d'air. Par convention, les structures à gauche de l'animal se situent à droite sur la radiographie et inversement. Pour étudier une radiographie il faut s'intéresser aux contours des structures, aux déplacements de celles-ci et aux modifications d’opacité. Il est conseillé de comparer des clichés pathologiques avec des clichés normaux. De plus la qualité technique de la radio et le positionnement de l'animal sont très importants. Dans de nombreux cas la radiographie permettra une approche satisfaisante des tumeurs pulmonaires et médiastinales. 1. Les poumons [12, 16, 61, 101] Le champ pulmonaire est radio-transparent en raison de son contenu aérique. Cette radio-transparence est tempérée par la présence du tissu interstitiel, des parois alvéolaires, et surtout des vaisseaux sanguins et lymphatiques. La paroi des bronches est normalement trop fine pour être identifiable, sauf en région hilaire, à l'origine des bronches principales. Il est cependant assez aisé de repérer leur trajet car elles sont toujours accompagnées d'une veine et d'une artère. Les différents lobes ne peuvent pas être différenciés les uns des autres sur les radiographies normales, car ils ont une opacité identique et sont en contact les uns avec les autres. Classiquement une vue dorso-ventrale est préférée pour l'exploration des poumons, ceux-ci étant mieux observés sur cette vue. Cependant, lors de suspicion de lésion du lobe accessoire, la vue ventro-dorsale est conseillée, de même en présence d'épanchement pleural. [20] 66 Figure 20 : Représentation schématique des lobes pulmonaires du chien sur une radiographie thoracique de profil (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) [34, 70, 101] 1 : Lobe crânial 2 : Lobe caudal 3 : Lobe moyen 4 : Lobe accessoire Figure 21 : Représentation schématique des lobes pulmonaires du chien sur une radiographie thoracique de face (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) [34, 70, 101] 1 : Lobe crânial droit 2 : Lobe moyen droit 3 : Lobe caudal droit 4 : Partie crâniale du lobe crânial gauche 5 : Partie caudale du lobe crânial gauche 6 : Lobe caudal gauche 7 : Lobe accessoire Artéfacts : - Chez l'animal âgé, on peut observer de façon normale, un épaississement des parois bronchiques qui peuvent alors devenir visibles, une opacification du parenchyme est aussi évidente, sous la forme d'un voile gris et homogène. - Chez les chiens obèses, une épaisse couche de graisse sous-cutanée entraine une augmentation de l’opacité de toute l'image thoracique, tout d'abord en modifiant le rapport des épaisseurs des tissus radio-transparents par rapport aux tissus radioopaques, et aussi en formant une sorte de carcan autour de la cage thoracique qui gêne l'inspiration profonde, le volume pulmonaire est donc diminué et le champ pulmonaire devient alors plus radio-opaque. - Il faut également examiner la région extra-thoracique pour rechercher la présence 67 - éventuelle de masses et nodules cutanés et sous-cutanés qui en se projetant sur le champ pulmonaire peuvent être à l'origine de confusions avec des opacités pulmonaires. Il faut faire attention aux plis de peau pouvant se superposer à la cavité thoracique, ceux-ci se prolongent généralement au-delà des limites de la cavité thoracique. Figure 22 : Pli de peau sur une radiographie thoracique de chien, vue de face (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) D Pli de peau 2. Le médiastin [70, 73, 74, 101] Certains des organes médiastinaux sont faciles à observer sur les clichés radiographiques (l'aorte, la veine cave caudale, la silhouette cardiaque) car ils sont entourés de tissu pulmonaire rempli d'air, la trachée parce qu'elle contient de l'air. Les autres organes médiastinaux sont difficiles à observer lorsqu'ils ne présentent pas d'anomalies, car ils sont de petite taille et entourés par des organes qui ont la même opacité radiographique et forment ainsi des images de la silhouette positive. Il s'agit de l'œsophage, des nœuds lymphatiques (médiastinaux, trachéo-bronchiques, sternal), de la veine cave crâniale, de l'artère sous-clavière et du tronc brachio-céphalique. a. Le médiastin crânial Sur la vue de face : Les images des parties dorsale et ventrale sont quasiment superposées. Le médiastin cranio-dorsal occupe le plan médian, sous la forme d'une bande opaque de part et d'autre de la colonne vertébrale. Sa taille est considérée comme dans les normes si elle est inférieure à deux fois la largeur de la colonne vertébrale du chien. Le médiastin cranio-ventral (plus étroit) a une position oblique de la droite vers la gauche de l'animal. Sur la vue de profil : La majorité des structures qu'il contient sont de même opacité et on ne peut donc pas les dissocier. Le médiastin cranio-dorsal forme une zone relativement opaque, à l'intérieur de laquelle on peut voir la trachée, tubulaire et transparente, s'étendant de l'entrée du thorax 68 jusqu'à la bifurcation trachéo-bronchique. Dorsalement à celle-ci se trouve l'œsophage, normalement non visible (excepté s'il contient de l'air). Sur la vue de profil, la zone crânio-ventrale est relativement transparente, en raison de la finesse de celui ci, ce qui contraste avec sa partie dorsale plus épaisse et donc plus opaque. On peut observer parfois une ligne de d'opacité liquidienne partant de la troisième ou de la quatrième sternèbre, oblique dans une direction crânio-dorsale caudo-ventrale, qui correspond à un repli du médiastin qui contient les artères et les veines thoraciques internes. Chez le jeune chien, on peut observer dans le médiastin crânio-ventral une image triangulaire d'opacité liquidienne correspondant au thymus. Sur la vue de profil, il est visible en avant de la silhouette cardiaque dont il masque le contour. Sur la vue de face, il est situé dans l'hémithorax gauche de l'animal, juste en avant du cœur et a une forme caractéristique de voile de bateau. Il n'est en général plus visible à partir de 5 à 6 mois. Figure 23 : Visualisation du thymus sur des radiographies thoraciques de profil et de face chez un cane corso de 9 mois (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) Vue de profil Vue de face Thymus Le médiastin cranio-dorsal est mieux définit sur la vue dorso-ventrale. Le médiastin cranio-ventral est plus visible sur les vues en décubitus latéral droit, et sur les vues ventrodorsale. Le médiastin crânio-dorsal est plus étroit et ses bords latéraux sont mieux définis en décubitus sternal, certainement à cause de la gravitation ventrale. En décubitus dorsal les auteurs avancent que le médiastin crânio-dorsal peut graviter sur le corps des vertèbres thoraciques, ce qui conduit à des bords latéraux moins bien définis. Les différentes structures médiastinales crâniales ne sont pas discernables du fait de leur opacité similaire, seule la trachée est vraiment visible. La vue dorso-ventrale permet un meilleur examen du médiastin cranio-dorsal, le vue ventro-dorsale et le profil en décubitus latéral droit permet un meilleur examen du médiastin cranio-ventral. 69 b. Le médiastin moyen Il contient le cœur. Dorsalement à celui-ci, se trouve la bifurcation trachéo-bronchique et la première partie de l'aorte descendante. Les nœuds lymphatiques trachéo-bronchiques qu'il contient ne sont normalement pas visibles. c. Le médiastin caudal [22, 101] Sur la projection de face, le bord gauche du médiastin caudo-dorsal est formé par le bord gauche de l'aorte descendante (son bord droit n'est pas visible). La veine cave caudale forme une opacité tubulaire liquidienne située à droite de la colonne vertébrale de l'animal. Le médiastin caudo-ventral est dévié vers la gauche de l'animal et forme un repli pour le lobe accessoire qui vient de la droite et traverse le plan sagittal. Une portion de ce médiastin caudo-ventral, est visible sous la forme d'une ligne opaque de l'apex cardiaque au diaphragme, ce repli du médiastin est dû à l’extension du lobe accessoire audelà de la ligne du milieu. Figure 24 : Représentations schématiques du médiastin du chien sur des radiographies thoraciques de face (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) [70] Du médiastin dorsal : Du médiastin ventral : Variations physiologiques: Chez les animaux obèses, une grande quantité de graisse peut s'accumuler dans le médiastin crânial et en augmenter la largeur et peut aussi déplacer la trachée vers la droite, ceci s'observe également chez les chiens de race brachycéphale. 70 Figure 25 : Représentation schématique des principaux organes médiastinaux du chien visibles sur une radiographie thoracique de profil [34, 70, 101] Figure 26 : Représentation schématique des principaux organes médiastinaux du chien visibles sur une radiographie thoracique de face [34, 70, 101] 3. L’appareil cardiovasculaire a. Le cœur [16, 21, 30, 61] Généralement la vue dorso-ventrale est préférée pour l'évaluation de la silhouette cardiaque, celle-ci étant moins déformée sur cette vue, l’apex pouvant se déplacer d’un côté comme de l’autre en décubitus dorsal. [20] Le cœur occupe le médiastin moyen, il est entouré de nombreuses structures médiastinales de même radio-opacité que lui (opacité liquidienne). Ainsi, il est impossible de 71 voir le cœur lui-même sur un cliché radiographique, l'image observée, appelée « silhouette cardiaque », est formée par le cœur, le péricarde, l'arrivée et le départ des gros vaisseaux. Le sang, le myocarde, et la paroi vasculaire ont la même opacité radiographique, il est donc impossible de visualiser sur un cliché la limite interne entre la paroi et la cavité. Sur la projection de profil, il a généralement une position oblique dont la base est dorsocrâniale et l'apex est ventro-caudal. La silhouette cardiaque varie considérablement selon les différentes races et les différents types de chien. Chez les chiens à thorax profond et étroit, la silhouette cardiaque est verticale, avec un grand axe presque perpendiculaire à la colonne vertébrale et est ovale. Chez les chiens à thorax peu profond, le grand axe du cœur a une direction plutôt crâniale de telle sorte que le cœur est plus oblique que chez les chiens à thorax profond. Chez les chiens à thorax large ou peu profond, le cœur est arrondi et moins vertical et une grande partie du bord crânial est en contact avec le sternum. Si on trace une ligne allant de la bifurcation trachéo-bronchique à l'apex, on délimite ainsi deux parties : deux tiers pour le cœur droit, crânial, et un tiers, caudal pour le cœur gauche. Figure 27 : Représentation schématique des différentes parties du cœur du chien sur une radiographie thoracique de profil (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) [21] 2 1 4 3 1 : Atrium droit 3 : Ventricule droit 2 : Atrium gauche 4 : Ventricule gauche La distance entre le diaphragme et le bord cardiaque caudal varie selon la phase de la respiration et la conformation de l'animal. A l'expiration chez les animaux à thorax peu profond, la silhouette diaphragmatique peut recouvrir le bord cardiaque caudal. Taille du cœur [21] Les différences de conformation entre les différentes races de chien ont limité l’utilisation de certaines mesures dans l’évaluation de l’élargissement de la silhouette cardiaque. L’estimation de la taille du cœur en projetant le diamètre transverse du cœur sur la vue de profil, en espaces intercostaux a été introduite en 1968. Les normes données sont de 2,5 à 3,5 espaces intercostaux respectivement pour les chiens à thorax profond et ceux à thorax large. Cependant cette technique présente plusieurs limites comme la variation de l’axe du cœur, la conformation du thorax, la phase de la 72 respiration, la superposition des côtes, et l’imprécision des points de mesure. - L’indice de Buchanan : Cette mesure alternative a été développée afin de pallier aux différentes limites des autres techniques. On note sur la vue de profil, la longueur du grand axe du cœur du bord ventral de l’origine de la bronche principale gauche au bord le plus ventral de l’apex cardiaque. Cette mesure reflète la taille combinée de l’atrium gauche et du ventricule gauche. Puis sur cette même vue, on note la longueur maximale du petit axe du cœur, dans la troisième région du cœur, perpendiculairement à l’axe précédemment mesuré. On compare ensuite chacune de ces mesures aux vertèbres thoraciques, en partant du bord crânial de T4 jusqu’à T8. La somme de ces deux distances est ensuite exprimée en nombre de vertèbres thoraciques. Les normes sont de 9,7 +/- 0,5 vertèbres. Cependant, chez certains chiens avec un thorax court comme le Schnauzer nain, un indice de Buchanan supérieur à 11 vertèbres semble normal. Figure 28 : Représentation schématique du calcul de l’indice de Buchanan chez le chien [21] 73 Figure 29 : Application au calcul de l’indice de Buchanan sur une radiographie thoracique de profil de chien (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) Indice de Buchanan : 9,5 Sur la vue de face, le cœur occupe une position centrale, légèrement oblique par rapport au plan médian et s'étend de la troisième à la huitième paire de côtes. L'apex est dirigé vers la gauche de l'animal et forme avec le diaphragme un angle appelé angle cardio-phrénique. Sur l'incidence dorso-ventrale, la silhouette cardiaque des chiens à thorax profond est ovale. Celle des chiens à thorax moins profond est arrondie, avec l'apex situé à gauche de la ligne médiane. Chez les chiens à thorax plus large, elle est arrondie, en position oblique avec un apex situé bien à gauche de la ligne médiane. Sur la vue de face, le diamètre transverse du cœur au point le plus large ne doit pas dépasser 70 % du diamètre transverse de la cage thoracique mesuré au même endroit. Dans le but de situer les différentes structures cardiaques, le cœur peut être assimilé à un cadran horaire dont le midi est placé à l'intersection avec la colonne vertébrale, et 6h à l'apex. On détermine ainsi : 11h-1h crosse aortique 1h-2h Tronc pulmonaire 2h-3h auricule gauche 3h-5h ventricule gauche 5h-9h ventricule droit 9h-11h atrium droit L'écartement des bronches souches caudales droite et gauche à leur départ correspond à l'aire de projection de l'atrium gauche. 74 Figure 30 : Représentation schématique du cœur du chien sur une radiographie thoracique, vue de face [70, 101] D Chez le jeune chien, le cœur apparaît normalement plus globuleux. La taille du cœur varie également avec la phase respiratoire et le cycle cardiaque. La silhouette cardiaque apparaît plus globuleuse au cours de l'expiration et en phase diastolique. Le cœur étant entouré de structures de même opacité, ce n'est donc pas le cœur luimême qui est visible sur les radiographies thoraciques mais la « silhouette cardiaque » correspondant au cœur et aux structures médiastinales l'entourant. Pour son étude la vue dorso-ventrale est préférée à le vue ventro-dorsale. L'indice de Buchanan est une mesure permettant d'estimer la taille du cœur sur la vue de profil. b. Les vaisseaux [12, 61] Les gros vaisseaux de la partie crâniale du thorax constituent une partie de la silhouette médiastinale. L'aorte thoracique apparaît comme une bande d'opacité liquidienne en région caudo-dorsale, parallèle à la colonne vertébrale. Sur les projections de face elle peut être visible au travers de la silhouette cardiaque (11h-1h) dans l'hémithorax gauche de l'animal, en région paravertébrale. Sur les projections de face, la veine cave caudale se trouve dans l'hémithorax droit de l'animal, entre le cœur et le diaphragme. Sur la vue de profil, elle apparaît comme une bande d'opacité liquidienne entre le bord cardiaque caudal et le diaphragme. Les vaisseaux pulmonaires normaux peuvent être clairement visibles dans les zones centrales et moyennes du champ pulmonaire, leur diamètre étant plus important à proximité du cœur. Ils se divisent ensuite de façon régulière et linéaire. On distingue principalement les vaisseaux pulmonaires crâniaux sur la vue de profil, et caudaux sur la vue de face. Chez les très grands chiens seulement, les vaisseaux peuvent être visibles en périphérie. Les vaisseaux pulmonaires sont également plus visibles sur la vue dorso-ventrale que sur la vue ventro-dorsale, le champ pulmonaire étant plus aéré sur la première. Sur l'incidence de profil, les artères et les veines du lobe crânial doivent être de même calibre sans dépasser la largeur du tiers proximal de la quatrième côte. 75 Sur l'incidence de face dorso-ventrale, les artères et les veines sont de taille approximativement égale, et ne devrait pas excéder le diamètre de la neuvième côte à leur intersection. Comme nous l'avons vu précédemment, les bronches sont visibles car accompagnées d'une artère et d'une veine : sur la vue de profil, l'artère est dorsale et la veine ventrale par rapport à la bronche. Sur la vue de face, l'artère est latérale et la veine, médiale. L'association artère-bronche-veine forme une triade caractéristique qui se présente en section longitudinale comme une bande radio-transparente (la bronche) bordée par deux bandes d'opacité liquidienne (artère et veine); en coupe transversale, on observe une image circulaire radio-transparente accompagnée de deux images circulaires d’opacité liquidienne à contour net. Figure 31 : Représentation schématique de la disposition des vaisseaux pulmonaires par rapport aux bronches sur les radiographies thoraciques du chien [70] 4. L'œsophage [101] L'œsophage n'est normalement pas visible sur des radiographies sans produit de contraste. Sur la vue de profil, il se situe dorsalement à la trachée dans le médiastin crânial et moyen puis entre l'aorte et la veine cave caudale dans le médiastin caudal. Sur la projection de face, il se superpose à la colonne vertébrale. L'apparence normale avec produit de contraste révèle un recouvrement de la muqueuse sans rétention significative du produit de contraste. Il apparaît comme un organe tubulaire situé dorsalement à la trachée dans le médiastin crânio-dorsal puis se poursuit jusqu'au hiatus œsophagien. Des stries longitudinales peuvent être visibles, elles sont liées aux replis musculeux longitudinaux. 5. La trachée [16, 61, 101] Elle est facile à identifier grâce à l'air qu'elle contient. Seule la muqueuse est visible car soulignée par l'air intra-trachéal, la face externe est au contraire normalement invisible car elle est entourée de structure de même opacité radiographique. Les cartilages trachéaux peuvent devenir visibles chez l'adulte lorsqu'ils se minéralisent. Elle est visible dans le médiastin crânial, surtout sur les vues de profil, limitée dorsalement par l'œsophage. Elle a un aspect tubulaire, radio-transparent, rectiligne et s'étend de l'entrée de la poitrine au milieu du thorax (cinquième vertèbre thoracique). La surface de la 76 muqueuse est normalement lisse. Elle se divise dans la région du cœur pour donner deux bronches principales droite et gauche qui forment entre elles un angle de 60°. Sur la projection latérale, elle forme un angle aigu (de 20 à 30°) avec la colonne vertébrale. Sur la projection de face (dorso-ventrale), elle se situe légèrement à droite de l'animal ou sur le plan médian. La superposition de la colonne vertébrale et du sternum rend son identification difficile. Selon certains, le diamètre de la trachée devrait être supérieur ou égal à 3 fois la largeur du tiers proximal de la troisième côte. Il peut également être exprimé comme le ratio : normalement approximativement égal à un cinquième de la profondeur de l'entrée du thorax. Il faut faire attention au positionnement, en effet en cas d'erreur, la position de la trachée peut alors être modifiée et interprétée comme un déplacement pathologique. 6. La bifurcation trachéo-bronchique [66] Elle se trouve généralement au niveau du cinquième espace intercostal et est intimement associée à la base du cœur. Sur la vue de face elle se projette sur la ligne médiane et donne une image arrondie, radio-transparente, située à la base du cœur. Seules les bronches primaires proches de la bifurcation sont reconnaissables sur les radiographies normales. 7. Les nœuds lymphatiques [95] Les nœuds lymphatiques font partie des organes médiastinaux non visibles sur les radiographies thoraciques dans des conditions normales. 8. L’espace pleural [16, 101] La plèvre normale est invisible à la radiographie, car très fine et au contact des tissus mous adjacents. Normalement, le champ pulmonaire apparaît étroitement collé aux côtes sur la vue de face et au sternum sur la vue de profil. Chez les animaux gras, les dépôts graisseux sous pleuraux modifient cette image : les lobes pulmonaires sont alors séparés des côtes et du sternum par une zone d'opacité radiographique de type graisseux. Sur la vue de profil, les lobes pulmonaires n'atteignent donc plus le sternum, mais le contour cardiaque reste visible car la graisse et le cœur n’ont pas le même type d’opacité, le cœur ayant une opacité liquidienne. Il ne faut donc pas confondre cette image avec un épanchement pleural. De la même façon, les espaces inter-lobaires ne sont pas visibles chez l'animal normal, mais peuvent le devenir chez l'animal âgé quand les plèvres sont épaissies et calcifiées et si l'axe des rayons est tangentiel à l'axe de l'espace inter-lobaire. 9. Le diaphragme [16, 61, 101] En radiographie, l'image que l'on désigne sous le terme de diaphragme n'a que peu de rapport avec sa réalité anatomique. En effet, l'ombre diaphragmatique que l'on observe est formée d'une ou plusieurs lignes qui représentent la séparation entre deux milieux d'opacité différente, le poumon et le diaphragme. La ligne diaphragmatique observée ne représente donc qu'une partie de la face crâniale du diaphragme, visible grâce à l'air contenu dans les poumons. Sa face caudale forme un signe de la silhouette positif avec les viscères abdominaux. Sur la vue de profil, le diaphragme a un aspect le plus souvent en Y dont les deux branches supérieures correspondant aux deux piliers droit et gauche et la branche verticale à la coupole ventrale. L'hémicoupole la plus crâniale correspond au côté sur lequel le chien est couché, l'hémicoupole gauche est en contact avec l'estomac qui est identifiable grâce à l'air 77 qu'il contient, l’hémicoupole droite est en continuité avec la silhouette de la veine cave caudale. En décubitus latéral droit, les piliers sont plus ou moins parallèles l'un à l'autre alors qu'en décubitus latéral gauche, ils semblent se couper environ au niveau de la veine cave caudale. Le diaphragme forme un angle aigu avec les vertèbres lombaires, c'est l'angle lombodiaphragmatique ou phrénico-lombaire ou angle caudo-dorsal. Il se situe chez le chien entre la douzième et la treizième vertèbre thoracique (à l'inspiration). Sur les vues de face, son aspect est variable suivant le type de la projection. Sur l'incidence dorso-ventrale seule la coupole ventrale est visible sous la forme d'une ligne courbe en forme de dôme. En incidence ventro-dorsale, les deux hémicoupoles droite et gauche sont visibles et apparaissent comme deux demi-cercles à l'intérieur de la coupole ventrale. Chez les chiens brévilignes, il est fréquent de n'observer qu'une seule ligne diaphragmatique. Sur les vues de face, le diaphragme forme avec les côtes, des angles appelés angles costodiaphragmatiques. Figure 32 : Représentation schématique de l'aspect du diaphragme du chien sur des clichés radiographiques thoraciques de face (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) [70, 101] Sur une vue DV Sur une vue VD C. Les images radiographiques lors de tumeurs intra-thoraciques [39, 67] L'objectif général de l'utilisation de la radiographie dans la détection de processus néoplasiques est la mise en évidence de modifications de silhouette, de taille, de position ou encore d'opacité. Un organe pathologique pourra également être reconnu s'il déplace des organes adjacents. Certains signes cliniques mènent à l’utilisation de la radiographie pour l’exploration des organes thoraciques. Les premiers signes incluant la réalisation de radiographies thoraciques sont des signes respiratoires tels que : toux, dyspnée, bruits respiratoires augmentés, pour l'exploration des poumons, de la trachée, du cœur. Cependant des signes cliniques ne sont observés en cas de tumeur métastatique chez le chien que lorsque 70 % du parenchyme pulmonaire est envahi par des métastases. [102] Lors de dysphagie ou de régurgitations, elle est préconisée pour l'exploration de l'œsophage. 78 Des signes pouvant être rapportés à une pathologie cardiaque comme une intolérance à l'effort, toux, dyspnée, syncopes, ascite, arythmie, déficit pulsatile, bruits cardiaques assourdis. Certains signes peuvent être présents lors de masse médiastinale importante : œdème de la tête, du cou, des membres thoraciques, parfois une distension des jugulaires. D'autres signes plus ou moins spécifiques peuvent également conduire à la réalisation de radiographies thoraciques comme : léthargie, hémoptysie, hyperthermie, anorexie, perte de poids, ostéopathie hypertrophique (prolifération périostée de l'extrémité distale des membres). [7] En cancérologie, la radiographie pulmonaire est un examen complémentaire indispensable, d'une part parce que c'est une technique qui permet de diagnostiquer ou de suspecter la présence d'un processus tumoral primitif, d'autre part, la radiographie est un bon moyen et pratiquement le seul à la disposition du praticien vétérinaire de faire un bilan d'extension à distance d'un processus tumoral. Pour détecter ces tumeurs le plus précocement possible, la qualité radiographique doit être parfaite, c'est à dire densité et contraste bons, thorax en fin d'inspiration. Ceci permet d'observer des lésions de plus petite taille et d'éliminer certains artéfacts comme une opacification interstitielle sur un cliché en expiration. 1. Images radiographiques pulmonaires [61, 67, 70, 74, 78, 80, 105] Lors de l'étude des poumons, il faut s'intéresser à des modifications principalement d'opacité mais également de volume des poumons. Différentes pathologies peuvent produire des modifications semblables des champs pulmonaires, il est généralement impossible de déterminer la cause d'une pathologie sur les seuls signes radiographiques. De ce fait, il est plus intéressant de classer les modifications pathologiques en syndromes radiologiques basiques. a. Définition pulmonaires [70] des différents syndromes d’opacification radiologiques Opacification alvéolaire : L'opacification de ce type s'observe lorsque les alvéoles sont remplies de liquide, de débris cellulaires ou d'une infiltration néoplasique ou lors de collapsus alvéolaire. Le liquide ou les débris déplacent l'air alvéolaire et, de ce fait, les alvéoles ne contribuent plus au contraste général. Les bronches contenant de l'air deviennent visibles et forment des structures tubulaires ou ramifiées radio-transparentes qui contrastent avec le tissu pulmonaire plus opaque du fait de l'infiltration. Cela forme des bronchogrammes aériques. En coupe, ils forment de discrètes images circulaires radio-transparentes. Il ne faut pas confondre les espaces entre les artères et les veines lobaires crâniales avec des bronchogrammes aériques. Les bronches remplies de liquide ne sont pas visibles. Le cœur et les gros vaisseaux ne sont plus visibles, le signe de la silhouette est positif. 79 Figure 33 : Représentation schématique de l’aspect radiologique d’une opacification alvéolaire [70] Figure 34 : Image radiographique d’un bronchogramme aérique sur un cliché thoracique de profil chez un labrador de 8 ans suivi pour un lymphome malin (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) Bronchogramme aérique Opacification interstitielle : L'interstitium pulmonaire est la structure de soutien des poumons. Il donne en grande partie l'opacité de fond des radiographies pulmonaires. Il peut être infiltré par du tissu fibreux, des cellules (inflammatoires ou tumorales) ou du liquide. On observe alors une opacification non structurée, avec une augmentation généralisée de l'opacité pulmonaire liée à l'augmentation de l'opacité des tissus interstitiels, le contour des vaisseaux devient moins net mais ils restent quand même identifiables, la paroi des bronches et bronchioles paraît plus épaisse du fait de l'augmentation de la composante interstitielle. 80 Figure 35 : Représentation schématique de l’aspect radiologique d’une opacification interstitielle [70] Opacification bronchique : Les bronches sont anormalement visibles, leur opacité est alors supérieure à celle des tissus qui l'entourent. Cela correspond à une infiltration de la paroi bronchique. On observe alors des images en anneau ou en rail selon leur plan de coupes. Figure 36 : Représentation schématique de l’aspect radiologique d'une opacification bronchique [70] - Opacification vasculaire : Elle traduit une modification de l'aspect des vaisseaux sanguins provoquée par un changement à l'intérieur des vaisseaux eux-mêmes. Hypervascularisation : Augmentation de la taille et du nombre de vaisseaux sanguins ce qui entraine une augmentation de l'opacité pulmonaire. Hypovascularisation : Les vaisseaux sanguins sont épars dans le champ pulmonaire. Chaque vaisseau pris séparément a un calibre inférieur à la normale. Opacification nodulaire : Les tumeurs pulmonaires se manifestent le plus souvent sous la forme d'opacités nodulaires uniques ou multiples, à bords nets. Ce sont des images arrondies d'opacité liquidienne homogène, à contour relativement net et bien défini. On parle de nodule si le diamètre est inférieur à 4 cm, de masses au-delà et de densité miliaire si de nombreux nodules de 2 ou 3 mm de diamètre sont visibles. 81 Figure 37 : Images radiographiques de profil et de face d’une opacité pulmonaire nodulaire unique chez un labrador de 10 ans présentant une masse à l’épaule (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) Vue de profil Opacité pulmonaire nodulaire unique Vue de face Opacité pulmonaire nodulaire isolée b. Les néoplasies pulmonaires primitives Comme nous venons de le voir, les tumeurs pulmonaires se manifestent le plus souvent sous la forme d'opacités nodulaires, cependant, bien moins fréquemment, des opacifications diffuses peuvent être rencontrées lors de tumeurs pulmonaires primitives, ce sont des opacifications interstitielles, alvéolaires ou bronchiques. Le diagnostic différentiel est alors difficile sur les seules images radiographiques. Les différents types de tumeurs peuvent se rencontrer dans toutes les régions du parenchyme pulmonaire, cependant certaines sont plus fréquemment rencontrées en certaines zones, celles-ci sont données à titre indicatif dans le tableau ci-dessous : 82 Tableau 13 : Localisation principale de quelques tumeurs pulmonaires du chien [70, 78, 105] Type de tumeur Localisation principale Signes radiographiques principaux Carcinome broncho- Régions périphérique et - Lésions nodulaires multiples, contour mal alvéolaire moyenne du champ défini pulmonaire - Consolidation lobaire si plaques confluentes - Opacification alvéolaire - Syndrome interstitiel diffus Carcinome bronchique diffus Lésions disséminées Lymphosarcome Souvent hilaire Carcinome épidermoïde Région péri-hilaire Engendre souvent déplacements et/ou compression des bronches ou de la trachée Adénocarcinome Région périphérique Masses bien circonscrites, souvent cavitaires en région - Augmentation d'opacité de type bronchique, les parois bronchiques épaissies et tissu interstitiel péribronchique infiltrés deviennent visibles péri - Opacification interstitielle diffuse souvent symétrique - Petits nodules à bords flous + souvent : hypertrophie des nœuds lymphatiques trachéo-bronchiques, médiastinaux crâniaux, sternal Lors de la présence d'une masse unique il faut, lorsque cela est possible, ponctionner ou réaliser un lavage broncho-alvéolaire pour la différencier d'un abcès, d'un granulome ou d'un hématome. Les images nodulaires de petite taille ne doivent pas être confondues avec des coupes de vaisseaux, ni avec des lésions de métaplasie osseuse, qui ont une opacité généralement plus importantes que les tumeurs du fait de leur calcification. c. Les métastases pulmonaires Elles se manifestent généralement comme des nodules ou masses multiples souvent bien circonscrits. Elles se trouvent plus fréquemment en zone moyenne ou périphérique des poumons. En général, les tumeurs mésenchymateuses, qui ont tendance à métastaser par voie sanguine, donnent des métastases pulmonaires peu nombreuses et relativement denses (sauf métastases d'hémangiosarcome, à contour flou et de forme et de taille variable). Les tumeurs épithéliales métastasent préférentiellement par voie lymphatique et donnent des nodules pulmonaires nombreux et de contour moins distinct. Les métastases pulmonaires peuvent se présenter sous différentes formes : des nodules de densité liquidienne, à contour plutôt net, de tailles différentes et répartis dans tout le poumon (image classique en « lâcher de ballon ») une augmentation de densité généralisée de type miliaire (plutôt chez le chat) une augmentation de densité interstitielle diffuse une opacité isolée à contour net enfin parfois elles peuvent se présenter sous la forme de plages opaques nodulaires à contour flou et irrégulier qui peuvent alors être confondues avec d'autres pathologies : coagulopathies, œdème non cardiogénique, foyer infectieux. 83 Figure 38 : Images radiographiques de métastases miliaires chez un berger allemand de 13 ans, présentant une masse au niveau de l’épaule, sur des clichés de profil et de face (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) Vue de profil Vue de face Figure 39 : Images radiographiques de métastases pulmonaires en « lâcher de ballons » sur des clichés de profil et de face d’un beauceron de 11 ans présentant des nodules mammaires (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) Vue de profil Vue de face Des anomalies radiographiques extra-pulmonaires peuvent être associées aux tumeurs pulmonaires primitives ou secondaires. L'épanchement pleural est la plus fréquente, il est plus souvent associé aux tumeurs pulmonaires primitives qu'aux lésions métastatiques. Il est associé à une extension pleurale de la lésion tumorale ou à la compression de gros 84 vaisseaux par une masse de taille importante. Cet épanchement peut masquer la ou les lésions pulmonaires lorsqu'il est volumineux. On peut également observer une hypertrophie des nœuds lymphatiques trachéobronchiques pouvant traduire une infiltration métastatique de ceux-ci. Lorsqu'une tumeur pulmonaire a été diagnostiquée, il faut faire le bilan d'extension. Les tumeurs pulmonaires peuvent envahir localement les plèvres qui pourront alors apparaître épaissies, ou métastaser dans les nœuds lymphatiques médiastinaux ou trachéobronchiques, qui seront hypertrophiés. La bronchoscopie peut être utile dans l'inspection des tumeurs en position hilaires, elle est peu utile lors de tumeur périphérique. Tableau 14 : Classification des différents stades de tumeurs pulmonaires chez les carnivores domestiques [105] T : Tumeur primitive N : Nœuds lymphatiques régionaux M : Métastases à distance T0 Pas d’évidence de tumeur TX Evidence cytologique de tumeur mais non visible à la radiographie T1 Tumeur unique entourée par le poumon ou la plèvre viscérale T2 Tumeurs multiples de taille variable T3 Tumeur envahissant les structures voisines N0 Pas d’image d’envahissement du nœud lymphatique N1 Nœuds lymphatique bronchique envahit N2 Nœud lymphatique à distance envahit M0 Pas de métastases à distance visible M1 Métastases à distance détectées Les tumeurs pulmonaires, primitives ou métastatiques, se présentent le plus fréquemment sous la forme de nodules uniques ou multiples, des opacifications diffuses peuvent également être observées. Cependant tout nodule ou opacification observés n'est pas forcément tumoral, la radiographie ne permet ainsi pas un diagnostic définitif et une analyse histologique ou cytologique est indispensable. L'évaluation du parenchyme pulmonaire est une étape fondamentale dans le cadre du bilan d'extension d'un processus tumoral. 2. Images radiographiques médiastinales [24, 61, 66, 70, 73, 74, 96, 101] La vue ventro-dorsale est généralement préférée lors de l'évaluation du médiastin crânial et du médiastin caudal, ou encore lors d'épanchement pleural. Sur cette vue la cage 85 thoracique est plus large, ceci entraîne un plus grand écartement du médiastin ventral et en augmente ainsi sa visibilité. [20] a. Les anomalies de taille du médiastin Les seules anomalies de taille du médiastin que l'on rencontre sont des élargissements soit généralisés, soit localisés, liés à la présence d’une masse médiastinale ou bien d’un épanchement. L'évaluation de la taille du médiastin se fait généralement sur la vue de face, elle est possible sur la vue de profil mais bien plus difficilement. Figure 40 : Image radiographique d’un élargissement liquidien du médiastin sur un cliché de face d’un épagneul breton de 1 an et demi suivi pour une suspicion de lymphome (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) La largeur du médiastin crânial > 2 fois largeur de la colonne vertébrale. Il y a donc élargissement du médiastin. b. Les déplacements du médiastin Un déplacement ipsilatéral est du à une diminution du volume pulmonaire, un déplacement controlatéral est du à une augmentation du volume d'un poumon, ou à la présence d'une masse intra-thoracique. Un déplacement est rarement visible sur les vues de profil. La position du médiastin est évaluée sur les vues de face, en notant la position d'organes médiastinaux visibles comme la trachée, le cœur, l'aorte, la veine cave caudale ou en analysant les reflets médiastinaux cranio ou caudo-ventraux. Il peut souvent s'agir du premier signe d'une anomalie thoracique. Un mauvais positionnement de l'animal peut donner une fausse impression de déplacement du médiastin. c. Les épanchements médiastinaux Ils peuvent se former lors d'une rupture œsophagienne, d'une médiastinite, d'une insuffisance cardiaque congestive, d'une masse médiastinale, d’une coagulopathie, d’un traumatisme. 86 Sur la radiographie on observe alors un élargissement du médiastin et la présence de liquide dans les scissures interlobaires. Ce liquide provient du médiastin et se dissémine de manière centrifuge. Ces scissures sont donc larges au centre et leur diamètre diminue vers la périphérie. d. Les masses médiastinales L'apparence des différentes masses médiastinales est souvent similaire, leur étiologie spécifique ne peut être déterminée radiographiquement, il faut avoir recours à des cytoponctions ou biopsies. Les masses pulmonaires sont généralement plus latérales, et sont mieux définies car entourées d'air contenu dans les poumons. Cependant certaines masses médiastinales peuvent être latérales et des masses pulmonaires médiales. Avant toute chirurgie, il est nécessaire de localiser les masses le plus précisément possible, le scanner est alors un outil très intéressant. Les masses médiastinales crâniales causent souvent un déplacement dorsal de la trachée, celle-ci pouvant également être provoquée par l'accumulation de fluide pleural, masquant une masse. Si c'est le cas, plusieurs choses peuvent être réalisées : le liquide peut être retiré puis les radiographies répétées. Le patient peut être positionné verticalement et une radiographie peut être prise horizontalement. La gravité chasse le liquide de la zone suspectée de la masse médiastinale. De plus une échographie ou un scanner peut être utilisé pour localiser la masse. Le fluide pleural créé une excellente fenêtre pour un examen échographique et une aspiration à l'aiguille fine ou une biopsie échoguidée permettent un diagnostic définitif. Ou bien en cas de masse ventrale, une vue ventro-dorsale peut être réalisée, permettant parfois de dégager le médiastin ventral du liquide et d’en observer les contours. De plus l'échographie reste alors la technique la plus performante pour visualiser le médiastin à travers l'épanchement. Souvent moins disponible et nécessitant l'anesthésie de l'animal, l'examen tomodensitométrique permet également de caractériser avec précision la localisation médiastinale de la lésion. Il faut noter que les petites masses médiastinales ne modifient pas les contours médiastinaux, ne le déplacent pas et ne sont donc souvent pas visibles à la radiographie. [62] Cas particulier du thymus [39, 61] - Lymphome thymique ou lymphome médiastinal Chez le chien, il se développe le plus souvent dans les nœuds lymphatiques plutôt que dans le thymus. Il se présente comme une masse médiastinale crâniale et s'accompagne fréquemment d'un épanchement pleural et d'une élévation de la trachée et de l'œsophage. Il est parfois nécessaire d'effectuer une thoracocentèse afin de retirer du liquide et de pouvoir identifier la masse sur les radiographies. Pour plus de détail des signes radiographiques, cf. partie sur les signes de masses médiastinales crâniales. 87 Tableau 15 : Signes radiographiques médiastinales chez le chien [70] et diagnostic différentiel des masses Signes radiographiques Diagnostic différentiel Masses médiastinales cranioventrales - opacification crâniale au cœur, ventrale à la veine cave crâniale - déplacement dorsal et vers la droite de la trachée - déplacement caudal du cœur et disparition de son bord crânial (signe de la silhouette positif) - déplacement caudal +/- collapsus des lobes pulmonaires crâniaux - élargissement du médiastin cranioventral - affections tumorales (lymphome avec adénomégalie sternale ou médiastinale crâniales, chémodectome, tumeur thyroïdienne ectopique, fibrosarcome, hémangiosarcome, mésothéliome, myxome, tumeurs thymiques (à gauche du thorax) - kystes - granulomes - abcès - adénomégalie d'origine non tumorale Masses médiastinales crâniodorsales - déplacement ventral et vers la droite de la trachée - déplacement caudo-ventral de la base du cœur - perte de visualisation du contour de l'aorte crâniale - dilatations œsophagiennes mégaoesophage, corps étranger) - anévrisme aortique - hématome - granulomes - abcès - tumeurs neurogènes - tumeurs para-spinales - tumeur para-vertébrales (tumeur, Masses - augmentation d’opacité en région médiastinales péri-hilaire péri-hilaires - déviation ventrale de la trachée distale +/- compression - augmentation de l'angle entre les deux bronches souches caudales (de face) - déplacement dorsal de la trachée et de l'œsophage origine tumorale : lymphome, chémodectome ou autre tumeur de la base du cœur, histiocytose maligne, tumeur thyroïdienne ectopique - abcès - hématome - adénomégalie des nœuds lymphatiques trachéo-bronchiques d'origine non tumorale - granulome - corps étranger œsophagien en région périhilaire - dilatation de structures cardiaques mimant des masses : dilatation atrium gauche (trachée et bronches souches déplacées dorsalement) Masses médiastinales caudodorsales - déplacement de l'œsophage +/compression - perte de visualisation de la partie dorsale du diaphragme - signe de la silhouette positif - masse œsophagienne (tumeur, corps étranger, abcès, granulome) hernies hiatale, tumeurs ou abcès diaphragmatiques, masses para-vertébrales (tumeurs d'origine nerveuse très rares), - granulomes - abcès - mégaoesophage - hématome Masses médiastinales caudoventrales - déplacement de la veine cave caudale +/- compression - signe de la silhouette positif avec le bord caudal du cœur et/ou le diaphragme - hernie diaphragmatique et hiatale - granulomes - abcès - kystes péricardiques - hématome 88 Le diagnostic radiographique des tumeurs médiastinales est donc relativement difficile, d'une part à cause du manque de contraste du médiastin qui ne permet souvent pas de déterminer l'origine exacte d'un élargissement du médiastin, d'autre part, parce que ces masses provoquent souvent un épanchement médiastinal qui vient masquer le médiastin. De plus la détection d'une masse n'implique pas qu'il s'agisse d'une tumeur. Le diagnostic différentiel avec les abcès, les granulomes ou une adénopathie réactionnelle est impossible radiographiquement. Il faut donc recourir soit à d'autres techniques d'imagerie comme l'échographie ou la tomodensitométrie, soit à une étude histologique ou cytologique après ponction de la masse. 3. Images radiographiques cardiaques [12, 30, 51, 74, 101] La radiographie est une méthode peu sensible et non spécifique pour l'examen du cœur, sauf si des anomalies sont très prononcées. Radiologiquement les tumeurs cardiaques ne provoquent aucun signe spécifique. On peut observer une modification de la taille et/ou de la forme de la silhouette cardiaque normale, mais parfois aucune modification n'est visible. Comme vu précédemment, il est impossible de faire une différence entre la paroi et le contenu du cœur et des vaisseaux, une augmentation de taille ne permet donc pas d'en déterminer l'origine pariétale ou cavitaire. Ce diagnostic est souvent compliqué par un épanchement péricardique ou pleural. Aujourd'hui le recours à l'échographie ou au scanner est indispensable. La vue dorsoventrale est généralement préférée pour l’évaluation de la silhouette cardiaque et des vaisseaux pulmonaires caudaux. [20] Etant donné le manque de spécificité de cette technique dans l'évaluation du cœur, seule une cardiomégalie globale lors d’épanchement péricardique, peut laisser suspecter la présence d'un processus tumoral d'origine cardiaque, ou bien l'image d'une masse en région péri-hilaire lors de tumeur de la base du cœur. Signes de cardiomégalie globale : Sur la vue de profil : diamètre apico-basilaire augmenté distance cœur Ŕ colonne vertébrale diminuée déplacement dorsal de la trachée qui devient parallèle à la colonne vertébrale compression de la bifurcation trachéo-bronchique verticalisation du bord cardiaque caudal augmentation de la surface de contact entre l'extrémité caudale du cœur et le diaphragme indice de Buchanan augmenté - Sur la vue de face : diamètre transverse augmenté rapport cardio-thoracique supérieur à 70% ventricule gauche très arrondi surface de contact cœur diaphragme augmentée apex cardiaque déplacé caudalement. Or une cardiomégalie peut être observée dans de nombreuses pathologies : (endocardiose, cardiomyopathies dilatées..). Lors d'observation de cardiomégalie, toutes les hypothèses doivent être envisagées. 89 Figure 41 : Images radiographiques d’un épanchement péricardique sur des clichés de profil et de face d’un malinois de 11 ans suivi pour mésothéliome (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) Vue de profil Vue de face Lors de tumeurs de la base du cœur, différents examens avec produit de contraste peuvent être réalisés comme la pneumopéricardiographie après péricardiocentèse, pour souligner la masse, l’angiocardiographie pour montrer le déplacement de l'atrium ou des gros vaisseaux ou pour souligner l'opacification de la tumeur elle-même, la vénographie de la veine cave crâniale pour montrer son déplacement ou sa compression, le transit baryté pour montrer un déplacement ou une compression de l'œsophage... Cependant ces techniques sont quasiment abandonnées depuis l'apparition de l'échographie. - Epanchement péricardique [24] L'image radiographique typique correspond aux signes de cardiomégalie globale. Lors d'épanchement discret, le diagnostic radiographique est difficile voire impossible. Son origine est pratiquement impossible à déterminer par l'examen radiographique sans préparation. La radiographie est une méthode peu sensible et non spécifique pour l'étude du cœur. Les tumeurs cardiaques ne donnent pas de signes radiographiques spécifiques, et souvent aucune modification n'est visible. Dans certains cas des modifications de la forme de la silhouette cardiaque peuvent être observées et dans le cas d’un épanchement péricardique, on observera seulement une cardiomégalie globale. 4. Images radiographiques œsophagiennes [52, 67, 70, 101] La présence d'aliments ou de liquide dans l'œsophage est toujours anormale. Toute anomalie n'est significative que si elle se retrouve sur au moins deux clichés avec un volume et une localisation constante. 90 Une tumeur œsophagienne est généralement à l'origine d'une augmentation d'opacité œsophagienne de type liquidienne, mais qui peut aussi être engendrée par un granulome, un abcès, une hernie hiatale, un corps étranger. Lorsque les radiographies sans préparation ne permettent pas d'établir un diagnostic précis, l'examen de l'œsophage avec produit de contraste s'impose. Les clichés radiographiques réalisés après ingestion de produit de contraste (sulfate de baryum) permettent d'identifier des anomalies morphologiques telles que des masses, dilatation, sténose et rupture œsophagienne. Il faut prendre des clichés juste après la déglutition. Il faut alors localiser l'œsophage, localiser le produit de contraste, évaluer la lumière œsophagienne, la paroi œsophagienne, localiser la lésion. Différentes anomalies peuvent être mises en évidence lors de la présence d'une tumeur : Déplacement de l'œsophage : lié à des masses intrinsèques, ou des masses périœsophagiennes Modification de la lumière œsophagienne : une image par soustraction dans le produit de contraste indique un défaut de remplissage de la lumière signant la présence d'une lésion, qui dans le cas d'une tumeur se présente sous la forme d'une lésion pariétale, en continuité avec la paroi avec un aspect souvent irrégulier de la muqueuse (abcès ou granulome aussi), ou encore une lésion extra-pariétale avec déplacement de l'œsophage et rétrécissement asymétrique de la lumière. Modification de la paroi œsophagienne : la localisation précise de la lésion, son étendue, son caractère symétrique ou non doivent être notés. Une masse pariétale (ou une sténose) se présente comme une paroi épaissie, un aspect irrégulier de la muqueuse, l'œsophage n'est pas déplacé. Dilatation localisée de l'œsophage crânialement et parfois caudalement à la zone de rétrécissement. La différentiation entre une masse médiastinale non œsophagienne ou une masse du lobe pulmonaire accessoire et une masse œsophagienne peut être difficile, un examen avec produit de contraste, un scanner ou une endoscopie sont alors nécessaires. Cette dernière permet la réalisation de biopsies, indispensables pour obtenir un diagnostic de certitude. 5. Images radiographiques trachéales [24, 61, 96, 101, 105] a. Les déplacements de la trachée Les déplacements de la trachée peuvent être le premier signe de la présence d'une masse au niveau des tissus environnants, ou encore d'un cœur volumineux. La plupart des masses déplaçant la trachée ne la comprime pas sauf si cette masse est vraiment de grande taille. 91 Tableau 16 : Diagnostic différentiel des déviations de la trachée sur des clichés radiographiques chez le chien [101] Localisation de la déviation Direction de la déviation Diagnostic différentiel Médiastin crânial Dorsal - Adénomégalie médiastinale crâniale - Thymome - Position du cou durant la radio A la base du cœur Ventral - Tumeur neurogène - Elargissement de l'œsophage, masse Dorsal - Tumeur de la base du cœur - Elargissement de l'artère pulmonaire - Dilatation de l’atrium droit Bifurcation trachéale Dorsal - Dilatation atrium gauche Adénomégalie hilaire (généralement ventrale mais peu bien que rarement être dorsale) - Cardiomégalie généralisée Bifurcation trachéale Ventral - Adénomégalie hilaire Avant d'établir un diagnostic de déplacement de la trachée, il faut s'assurer que la position de l'animal est correcte. (Flexion extrême du cou : déplacement ventral, extension exagérée : comprimée à l'entrée du thorax, rotation du thorax : surélévation). Un déplacement de la trachée pouvant traduire la présence d'une masse atteignant les organes voisins, lorsqu'un déplacement est observé, toute la zone autour doit être scrupuleusement étudiée, et un recours à d'autres techniques peut être nécessaire : échographie, scanner. b. Les masses trachéales Il est possible de déceler une masse se projetant dans la lumière trachéale grâce à l'air qui l'entoure. Les lésions intra-murales peuvent causer un épaississement de la paroi avec des déformations intra-luminales. Les lésions intra-luminales sont plus communes que les lésions intra-murales. Les masses peuvent être solitaires ou multiples. Elles produisent des densités circulaires ou irrégulières dans la lumière trachéale. La bronchoscopie (utilisation de produit de contraste) était dans ce cas intéressante mais est aujourd'hui supplantée par l'endoscopie. Les granulomes, néoplasmes, polypes, corps étrangers doivent faire partie du diagnostic différentiel lors d'observation de masses trachéales. L'endoscopie est essentielle pour la confirmation du diagnostic et permet la réalisation de biopsies, en créant peu d'hémorragies. 6. Images radiographiques bronchiques [61] Les bronches peuvent subir des déplacements lors d'affection des zones adjacentes. Ces affections peuvent être des masses pulmonaires, la torsion d'un lobe pulmonaire ou encore l'augmentation de volume des structures médiastinales. 92 7. Images radiographiques des nœuds lymphatiques [67, 73, 90, 101] L'examen des nœuds lymphatiques intra-thoraciques tient une place fondamentale dans le cadre du bilan d'extension d'un processus tumoral. Le décubitus latéral droit est préféré dans l'évaluation du médiastin crânio-ventral et des nœuds lymphatiques sternaux. L’hypertrophie des nœuds lymphatiques semble détectable à partir de 30mm. [62] L'adénomégalie est une des causes les plus fréquentes de masse médiastinale et peut être associée à un grand nombre de maladie. Seule une adénomégalie importante permet de repérer une masse d'opacité liquidienne (= tissulaire) dont la position anatomique peut être précisée par les effets qu'elle produit sur les organes voisins (déplacement et compression). On parle alors d'effet de masse. Tableau 17 : Signes radiologiques et origine des adénopathies intra-thoraciques chez le chien [90] Adénopathie sternale Vue de profil Vue de face Causes Masse à peu près ronde, opacité liquidienne, à contour net, dorsalement 2ème ou 3ème sternèbre. Peut repousser poumons dorsalement Seulement si NL de taille supérieure à la projection de la colonne vertébrale : élargissement arrondi du médiastin crânial Toute pathologie infectieuse, inflammatoire, tumorale atteignant les parties ventrales des parois thoracique et abdominale attenante, le diaphragme, le médiastin et les plèvres, les mamelles. Plus particulièrement concernant les tumeurs intra thoraciques : Lymphome, granulomatose lymphomatoïde, histiocytose maligne, envahissement métastatique Adénopathie médiastinale crâniale Si taille suffisante : Élargissement du médiastin effet de masse dans médiastin crânial et déplacement de la crânial, déplacement dorsal trachée vers la droite de la trachée +/- déplacement ventral de la veine cave crâniale +/- épanchement pleural et médiastinal Si masse de très grande taille : Toute pathologie infectieuse, inflammatoire, tumorale affectant : Les parties profondes des ragions cervicales basses, les parois thoraciques, le diaphragme, les organes médiastinaux, les poumons. Déplacement caudal du cœur et de la bifurcation Plus particulièrement, trachéo-bronchique (au+delà concernant les tumeurs de la 5 ou 6ème paire de thoraciques : côtes) - Lymphome - granulomatose lymphomatoïde - Histiocytose maligne 93 Vue de profil Vue de face Causes Adénopathie médiastinale crâniale + sternale importante - Une seule masse à la radiographie : opacité complète de la région crâniale du thorax - Déplacement trachée contre la colonne vertébrale + souvent épanchement pleural - Opacification région crâniale du thorax - Déplacement caudal et latéral des lobes pulmonaires crâniaux - Granulomatose lymphomatoïde - Histiocytose maligne Adénopathie trachéobronchique Masses de densité liquidienne dorsalement à la trachée Toute pathologie infectieuse, inflammatoire ou tumorale affectant les - Déplacement caudo-latéral viscères thoraciques. de la bronche souche du lobe crânial Plus particulièrement (sa lumière est en général concernant les tumeurs diminuée) thoraciques : Difficile car superposition granulomatose avec le cœur et la colonne lymphomatoïde vertébrale - histiocytose maligne - tumeur pulmonaire primitive Nœuds lymphatiques trachéobronchiques droit et gauche Déviation trachée dorsalement juste en avant de la bifurcation - Déplacement caudo-ventral de la bronche souche du lobe crânial Nœud lymphatique trachéal moyen - Déplacement ventro-cranial de la bifurcation trachéale et du départ des bronches souches caudales droite et gauche et écartement de celles-ci (également provoqué par dilatation atrium gauche mais celle-ci provoque un déplacement dorsal de la bifurcation trachéale) Masse dorsale à la bifurcation trachéale, d'opacité liquidienne +/ovale Difficile car superposition avec le cœur et la colonne vertébrale écartement des bronches souches caudales (jambes de cow-boy) - Masse opacité liquidienne entre les bronches souches caudales 94 Cf. précédemment. Figure 42 : Image radiographique d’une adénomégalie sternale sur un cliché de profil d’un labrador de 8 ans suivi pour lymphome malin (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) Nœud lymphatique sternal Figure 43 : Image radiographique d’une adénomégalie trachéo-bronchique sur un cliché de profil d’un sharpei de 7 ans suivi pour une tumeur rénale ayant métastasée en plusieurs sites (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) Nœuds lymphatiques trachéo-bronchiques Déviation ventrale de la trachée L'étude des nœuds lymphatiques est fondamentale car elle rentre dans le bilan d'extension d'un processus tumoral. Les adénomégalies rentrent dans le diagnostic différentiel des masses médiastinales. 95 8. Images radiographiques pleurales [24, 61, 101] a. Masses pleurales Il s'agit d'abcès, granulomes, tumeurs, épanchements enkystés. Ces masses sont rares et pratiquement toujours masquées par du liquide, le diagnostic radiographique en est donc très difficile. Les tumeurs primitives (mésothéliome) se présentent généralement sous la forme d'épanchements volumineux. Les tumeurs secondaires ont en général pour origine des tumeurs pulmonaires, médiastinales ou encore pariétales. La radiographie permet uniquement de détecter des masses volumineuses, lorsqu'elles sont visibles (après ponction de l'épanchement), elles sont caractérisées par leur forme et leur position fixe lorsque l'on modifie la position de l'animal. Elles peuvent apparaître comme des opacités semi-circulaires ou comme de simples épaississements localisés des plèvres. b. Epanchement pleural Un épanchement pleural est souvent bilatéral et peut être associé à une multitude d'affections. Cependant la radiographie ne permet pas de faire la distinction entre ces différentes causes. En fonction du volume de liquide et de sa distribution, des anomalies vont être plus ou moins visibles. On peut observer des scissures inter-lobaires, caractérisées par de minces lignes opaques entre les lobes pulmonaires. Il faut environ 10 ml de liquide pour un chien de taille moyenne pour que les scissures soient visibles. Lors de petites effusions, les scissures semblent plus visibles sur la vue ventro-dorsale que sur la vue dorsoventrale (le liquide se collecte alors dorsalement au sternum et non dans les scissures). Les scissures sont larges à la périphérie et étroites vers le hile. On peut également observer une rétraction pulmonaire qui est liée à la présence de fluide entre les plèvres viscérale et pariétale. Cette rétraction peut se voir sur les 4 vues. On note un arrondissement des angles costo-diaphragmatiques. On note la présence d'une bande d'opacité liquidienne entre les poumons et les côtes en vue de face, ou entre les poumons et la colonne vertébrale d'une part et entre le cœur et le sternum d'autre part en vue de profil. On observe un effacement des contours de la silhouette cardiaque. Dans les cas sévères, la trachée peut être déplacée dorsalement car les poumons se déplacent dans le liquide. Les signes sont plus marqués lorsque l'épanchement est présent en grande quantité. 96 Figure 44 : Image radiographique d’un épanchement pleural et de métastases pulmonaires sur une vue de face d’un chien de 11 ans présentant une anémie sévère secondaire à un processus tumoral d’origine non identifiée (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) Scissure inter-lobaire c. Masses extra-pleurales Des masses partant de la paroi thoracique, du diaphragme ou du médiastin peuvent se projeter sur le thorax et repousser la plèvre. La pleurographie est une technique qui a été recommandée. Il faut injecter une solution iodée aqueuse dans l'espace pleural, 1 mL/kg PV. Elle est rarement utilisée depuis le développement de l'échographie. d. Epaississement pleural La plèvre devient alors visible alors qu'il n'y a pas d'épanchement pleural significatif. On observe alors les scissures inter-lobaires sous forme de lignes radio-opaques s'étendant du hile à la paroi thoracique. Cela peut être les séquelles d'une pleurésie ou d'une fibrose liée à l'âge. 9. Images radiographiques diaphragmatiques [61] a. Perte de contour La présence d'un épanchement pleural, de masses, ou d'une consolidation des lobes pulmonaires caudaux, de masses médiastinales caudales ou de masses extrapleurales, peut entraîner la disparition complète ou partielle du contour diaphragmatique. Si l'épanchement est peu important, les angles costo-diaphragmatiques apparaissent flous. b. Déplacement Un pneumothorax, un épanchement pleural, des masses intra-thoraciques l'hyperinflation pulmonaire peuvent provoquer un déplacement du diaphragme. 97 et Tableau 18 : Récapitulatif des principales anomalies radiologiques d’origine tumorale pouvant être observées au sein du thorax chez le chien [80] Localisation Signes radiographiques potentiels Signes cliniques potentiels Etiologies tumorales possibles Espace pleural Masse, épanchement ou les deux Dyspnée Intolérance à l'exercice Bruits cardiaques assourdis Lymphome Thymome Adénocarcinome Mésothéliome Médiastin Masse, épanchement, ou les deux Élévation de la trachée, déviation latérale, déviation latérale, et /ou rétrécissement Dilatation œsophagienne Elargissement du médiastin Dyspnée Intolérance à l'exercice Anorexie Régurgitation Syndrome de la veine cave crâniale Ascite Lymphome Thymome Chémodectome Carcinome thyroïdien ectopique Tumeurs trachéales Tumeurs œsophagiennes Cœur Masse (opacification augmentée) à la base du cœur Cardiomégalie Effusion péricardique Arythmie Dyspnée Intolérance à l'exercice Chémodectome Hémangiosarcome Lymphome Chondrosarcome Carcinome thyroïdien ectopique Rhabdomyosarcome Fibrosarcome Myxome Péricarde Cardiomégalie généralisée Intolérance à l'exercice Insuffisance cardiaque droite (ascites, tachycardie, épanchement pleural) Chémodectome Hémangiosarcome Mésothéliome Lymphome Métastases Poumons Masses/ nodules bien circonscrits, unique ou multiples Masses/nodules mal délimités Opacification interstitielle Opacification alvéolaire Perte des contours de la silhouette cardiaque Normale Dyspnée Intolérance à l'exercice Toux Perte de poids Adénocarcinome (généralement masse bien circonscrite, occasionnellement cavitaire, minéralisation possible) Carcinome bronchioloalvéolaire (nodule solitaire au centre ou à la périphérie des poumons, occasionnellement densités péri-bronchiques) Carcinome épidermoïde (péri-hilaire) Granulomatose lymphomatoïde Métastases D. Utilisation, intérêts et limites de la radiographie dans l’investigation des tumeurs intra-thoraciques chez le chien La radiographie est une étape essentielle dans l'évaluation des pathologies thoraciques. Elle fournit une information globale, ce qui est son principal avantage, elle permet d'évaluer la taille, la position et la silhouette des différents organes. 98 1. Les atouts de la radiographie [67, 80] Les avantages de la radiographie par rapport aux autres techniques d'imagerie médicale sont : Sa disponibilité : Pratiquement tous les cabinets et cliniques vétérinaires possèdent aujourd'hui un appareil de radiographie. Il s'agit d'un examen rapide et simple à mettre en œuvre. Il ne nécessite généralement pas d'anesthésie et peut être pratiqué dans la foulée des consultations. Pour les vétérinaires c'est une technique d'imagerie médicale plus facile à appréhender que les autres : obtention d'images standards si l'animal est bien préparé, bien positionné et si les constantes d'exposition sont correctes; moins de nécessité de formations complémentaires spécialisées. Coût raisonnable Apporte des informations plus globales que les techniques plus récentes 2. Les limites de la radiographie [67, 80] La première limite de la radiologie est le danger que représentent les rayons X pour le patient et le manipulateur. Le respect des règles de radioprotection est donc indispensable. Les limites techniques : Limites imposées par l'installation radiographique et ses accessoires : La qualité du matériel (générateur, écran), les réglages adaptés sont des paramètres influençant la qualité du cliché qui est fondamentale pour une bonne interprétation. En effet, l'interprétation d'un cliché médiocre au niveau opacité, netteté, contraste est moins fiable que celle d'un cliché d'excellente qualité. Limites imposées par l'affection : Une tumeur à l'origine d'un épanchement ou d'une calcinose est responsable par là-même d'une perte de contraste voir d'une disparition du contour des organes. La radiographie devient dans ce cas inutile. Les limites liées à l'organe exploré : Superposition des structures : Pour l'exploration de certaines parties du corps, plus particulièrement au niveau du thorax, d'autres techniques d'imagerie médicale ont supplanté la radiographie car celle-ci représente en deux dimensions des éléments en 3D, ce qui implique une superposition des structures. [88] Manque de caractérisation des tissus mous : les fluides et les tissus ont la même densité : une densité de type liquidien. Lorsque l'on observe une masse, la radiographie ne permet pas de faire la différence entre un kyste liquidien, un abcès, une tumeur nécrotique, un hématome ou une prolifération tissulaire tumorale. Son pouvoir de résolution des opacités est faible, ainsi les structures d'opacité proche sont non discernables (ex : parenchyme et liquide). [67] Les trouvailles radiographiques sont très souvent non spécifiques [88]. La radiographie a une faible spécificité, par exemple lors de l'interprétation difficile d'une opacification interstitielle chez les animaux âgés, souvent interprétée comme bénigne mais pouvant être d'origine métastatique (notamment de carcinome). La précision de la radiographie est limitée, en médecine humaine comme en médecine vétérinaire. [60] 99 La radiographie est donc une méthode disponible, peu coûteuse, qui donne des informations globales sur les organes étudiés. Son utilisation implique cependant le recours à des méthodes de radioprotections afin de protéger les manipulateurs des dangers des rayons X. De plus comparée aux techniques d'imagerie plus récentes, la radiographie est moins spécifique, présente une moins bonne discrimination des tissus mous et l'image obtenue est en deux dimensions ce qui entraine une superposition des structures. La radiographie reste donc aujourd'hui souvent un examen de première intention. La radiographie est très souvent utilisée lors de recherche de métastases pulmonaires. Cependant, différents facteurs peuvent influencer la détection radiographique des métastases pulmonaires (et des masses en général): [39, 64, 83, 102, 105] Facteurs intrinsèques : Localisation : Les nodules de petite taille, superposés au cœur, au diaphragme, en région hilaire (peuvent mimer vaisseaux sanguins), costo-diaphragmatique, zone para-spinale, ou zone sous-pleurale sont moins visibles [39]. Ainsi il semble que des nodules de plus de 1 cm de diamètre peuvent passer inaperçus en zone sous pleurale. [102] Taille des nodules : Dans des conditions optimales, la radiographie permet la détection de nodules isolés de diamètre supérieur ou égal à 5 mm, cependant sur des radiographies de mauvaise qualité, des nodules de plus de 2 cm de diamètre peuvent passer inaperçus [74]. Les nodules de diamètre inférieur à 5 mm peuvent être visibles s'ils sont nombreux (on parle alors de densité miliaire). La radiographie est limitée par rapport au scanner, dans la détection des lésions de très petite taille. [88] La présence d'une augmentation d'opacité liée à l'âge de l'animal ou encore d'une pathologie diffuse concomitante, ou encore d'un épanchement pleural diminue la détection des nodules pulmonaires. En effet, la présence d’épanchement médiastinal ou pleural, compromet l'exactitude des radiographies du médiastin ou du champ pulmonaire car les masses sont alors souvent masquées par la présence de ce liquide, cela peut être le cas même pour des nodules de taille importante. [81] Lorsqu'un épanchement pleural est présent, il faut répéter l'examen après thoracocentèse ou bien recourir à un autre examen, échographie ou scanner. [88] - Facteurs techniques radiographiques : * Importance du décubitus : Le poumon dépendant (celui sur lequel l'animal est couché) contient une quantité d'air réduite par rapport au poumon non dépendant ou en décubitus ventral, les structures avoisinantes vont se superposer au parenchyme et en raison de la gravité un afflux de sang va se produire dans ce poumon. Il en résulte donc une diminution du contraste radiographique dans le poumon dépendant par rapport au poumon non dépendant sur les clichés de profil. Ainsi même des nodules de taille considérable (2 à 3 cm de diamètre) peuvent être visibles sur un profil et pas sur l'autre. [1, 19] Une étude tomodensitométrique a été réalisée en 1985 afin d'étudier les variations de volumes des poumons ainsi que les variations dans l'atténuation des rayons X dans les différents décubitus. Il est conclu qu'il n'y a pas de différence significative de volume pulmonaire entre les décubitus dorsal et ventral. Cependant en décubitus latéral, le poumon 100 dépendant a un volume qui diminue environ de moitié par rapport au décubitus ventral. Aucun changement de volume du poumon non dépendant n'a été observé. Aucune différence d'atténuation des rayons X n'a été observée entre les poumons gauche et droit en décubitus ventral comme dorsal. L'atténuation des rayons X du poumon dépendant est invariablement supérieure dans chacun des décubitus latéraux, alors que le poumon non dépendant a une atténuation similaire au décubitus ventral. Ces différences d'atténuation peuvent s'expliquer par le volume sanguin pulmonaire régional et par l'expansion pulmonaire. Cette différence de volume et d'augmentation de l'atténuation des rayons X dans le poumon dépendant explique le risque de sous estimer la présence d'une masse dans le poumon dépendant sur les radiographies thoraciques en décubitus latéral. [1] * Moment de la prise du cliché : Un cliché pris en inspiration permet un meilleur remplissage pulmonaire par de l'air, et donc un meilleur soulignement des anomalies. * Contraste, noircissement, filtration, mAs, développement, mouvements brouillants. - Facteurs d'interprétations : Nombre de lecteurs, expérience, méthode. Dans la recherche de nodules pulmonaires, de nombreux facteurs influencent leur mise en évidence radiographique et sont à prendre en compte, tels que la localisation et la taille de la lésion, le décubitus de l'animal, les facteurs de techniques radiographiques, et le nombre de lecteurs. Lors de la recherche de métastases pulmonaires ou même de tumeurs pulmonaires primitives, le choix des vues à réaliser est important. Plusieurs études ont été réalisées sur la pertinence de chacune des vues et sur la pertinence de chacune des associations possibles dans la détection des tumeurs pulmonaires. Cependant toutes ne s'accordent pas : Classiquement lors du recours à la radiographie dans l'évaluation des poumons, deux vues orthogonales sont réalisées pour une évaluation initiale de désordres pulmonaires. Pour une évaluation plus poussée ou une recherche de métastases, il est commun de réaliser 3 vues. Cela s'explique par le fait que le poumon dépendant étant moins aéré, 2 profils doivent être réalisés lors de recherche de métastases pulmonaires. Cela permettrait une meilleure détection des tumeurs pulmonaires, ainsi un nodule de 2 ou 3 cm peut être visible sur un profil et pas sur l'autre. Une vue de face peut compléter l'examen pour localiser avec plus de précision la lésion [74]. Il est également recommandé d'avoir recours à plusieurs lecteurs. Il faut cependant tenir compte du fait que l'absence de métastases visibles à la radiographie ne signifie pas qu'il y a absence réelle de métastases pulmonaires ou thoraciques, certaines ne pouvant pas être vues. [80] Une étude réalisée en 2002, dans le cadre d’une thèse, sur 36 chiens et 13 chats montre une moins bonne sensibilité dans la détection des métastases pulmonaires de la vue ventrodorsale par rapport aux 2 vues de profil, mais ne montre cependant pas de différence significative entre les deux profils. Il ne ressort pas non plus de différence significative entre les 3 vues pour la détection de tumeur pulmonaire primitive. Il en ressort également que quelque soit le type de tumeur, la combinaison des 3 vues 101 n'améliore pas de façon significative la sensibilité de détection des tumeurs pulmonaire par rapport au protocole avec deux vues de profil. [19] Une étude de 1986 a été réalisée sur 80 chiens présentant des tumeurs malignes afin d'étudier la sensibilité des différentes vues radiographiques dans la détection des métastases pulmonaires chez le chien. Il en ressort que la vue la plus sensible des 3 vues (2 profils et ventro-dorsale) est la vue en décubitus latéral droit, puis la vue en décubitus latéral gauche et enfin la vue ventro-dorsale. La différence de sensibilité entre les différentes associations possibles montre que l'association décubitus latéral gauche + ventro-dorsale serait la moins sensible. Et l'association des deux profils serait l'association la plus sensible des associations de deux vues. Le recours à l'association des 2 profils et de la vue ventro-dorsale permettrait d'atteindre une sensibilité proche des 100% (97 à 100%). La sensibilité augmente significativement avec le nombre de lecteurs. [64] Dans une étude réalisée en 1989 sur 55 chiens présentant des tumeurs malignes ou bénignes, un cliché en décubitus latéral gauche et une en décubitus ventral ont été réalisés sur chacun des chiens. Il en ressort une sensibilité de 65 % et une spécificité de 97%; et une précision de 87%. Aucune opacité inférieure à 6 mm de diamètre n'a été interprétée comme anormale dans cette étude. [102] Il semble qu’aujourd’hui le choix d’utiliser l’association de deux vues de profil, d’une vue de face et une vue de profil ou bien des deux profils et d’une face reste controversé. Figure 45 : Radiographies thoraciques d’un beagle de 15 ans, présentant des nodules mammaires, traduisant l’intérêt de la réalisation des deux profils dans la détection de nodules pulmonaires (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) Profil gauche : Masse 102 Profil droit : Masse Opacification nodulaire Une masse en regard de la bifurcation trachéo-bronchique est visible sur les deux clichés. Cependant sur la vue en décubitus latéral droit, un nodule pulmonaire de 2 cm, caudal au cœur est visible, alors qu’il ne l’est pas sur l'autre profil. La radiographie reste l'examen complémentaire le plus utilisé pour détecter les tumeurs pulmonaires primitives et métastatiques car il s'agit d'un examen simple à mettre en œuvre, rapide et peu couteux [81]. Il s'agit souvent de la première étape intervenant dans la démarche diagnostique en cancérologie car elle participe à l'élaboration du bilan TNM. En raison de sa plus faible spécificité et sensibilité que la tomodensitométrie dans la détection de tumeurs pulmonaires, elle pourrait être remplacée par celle-ci. Elle ne permet pas de donner un diagnostic de certitude, et ne permet pas la réalisation de biopsies simultanées. Il est donc inévitable que la radiographie conventionnelle serve de plus en plus souvent de première étape dans la démarche diagnostique des affections tumorales, suivie par des techniques d'imagerie plus performantes dans le diagnostic spécifique et l'évaluation du stade de la pathologie [67, 106]. Elle a pour rôle principal de sélectionner les patients qui d'après l'anamnèse et les images radiographiques, nécessitent d'autres examens pour confirmer le diagnostic ou préparer une intervention chirurgicale. La radiographie est donc encore fréquemment utilisée pour identifier les masses thoraciques mais perd cependant beaucoup de son intérêt lors de suspicion de masse médiastinale et est moins utile pour différencier l'origine pulmonaire, médiastinale, pariétale thoracique et pour localiser précisément la masse dans un lobe pulmonaire spécifique, pour lesquels le scanner et l'échographie présentent pus d'intérêts [59, 74]. Le choix des différentes vues à réaliser dans le cadre de la recherche de métastases ou de masses intra-thoraciques est fondamental, mais reste très controversé. 103 II. L’ECHOGRAPHIE DANS L’INVESTIGATION DES TUMEURS INTRA-THORACIQUES CHEZ LE CHIEN [31, 67] A. Principe [31] L'échographie médicale est basée sur la production d'ondes ultrasonores (>20 000Hz) produites par la sonde échographique. La réflexion de ces ultrasons par les tissus de l'organisme créé un écho capté et analysé par l'appareil. La sonde échographique a donc un double rôle de production et de réception du signal sonore. Dans un milieu donné, la vitesse de propagation des ultrasons est fonction des caractéristiques de l'onde et de la résistance du milieu à la propagation des ultrasons, c'est l'impédance acoustique. L'impédance acoustique dépend à la fois de l'onde (fréquence et longueur d'onde) et du milieu (densité et dureté). Le choix de la fréquence des ultrasons conditionne la résolution de l'image ultrasonore (qui augmente quand la fréquence augmente) et le pouvoir de pénétration du faisceau (qui diminue quand la fréquence augmente). Une interface est constituée de la juxtaposition de deux milieux d'impédance acoustique différente. Lorsqu'un faisceau ultrasonore franchit une interface entre deux milieux d'impédance acoustique différente, une partie des ultrasons est réfléchie alors que le reste franchit l'interface et est réfracté dans le second milieu. Plus la différence d'impédance entre les deux milieux est grande, plus la réflexion des ultrasons au niveau de l'interface séparant les deux milieux est importante. C'est la partie réfléchie (l'écho) du faisceau qui va former l'image ultrasonore. Au fur et à mesure de sa progression dans l'organisme, celui-ci s'atténue, cette atténuation est fonction de la fréquence des ultrasons (elle augmente avec une plus grande fréquence), et de la nature des milieux traversés (elle augmente lorsque la densité du milieu augmente mais diminue lorsque son impédance acoustique augmente). La vitesse de propagation est supérieure dans les solides (os)>tissus mous>liquides>gaz. Par convention c'est la vitesse de propagation de l'onde ultrasonore dans les tissus mous qui sera utilisée systématiquement par l'échographe lors de la reconstruction de l'image échographique afin de calculer la distance parcourue entre son émission et sa réception. L'échogénicité d’un tissu ou d'une interface est sa faculté à générer un écho. Elle dépend principalement de son homogénéité tissulaire, de sa vascularisation et de sa teneur en graisse et en tissu fibreux. Si toutes les ondes sont réfléchies, alors la surface sera échogène. Dans l'organisme les grandes différences d'impédance acoustique se rencontrent entre les tissus mous et l'air, et entre les tissus mous et les tissus durs (os, calculs, corps étrangers). Une quantité très faible d'ultrasons parvient à traverser ces interfaces très échogènes, si bien qu'aucune structure ne peut être imagée plus profondément. On distingue : Les structures vides d'écho : anéchogènes. Elles apparaissent noires sur l'écran. Ex : les liquides. Les structures hypo-échogènes qui apparaissent relativement sombres (gris foncé) Les structures hyper-échogènes, à l'origine d'un nombre important de réflexions des ultrasons forment une image claire sur l'écran. Ex : os, air... La notion d'hypo ou d'hyper est relative par rapport aux structures avoisinantes. On peut réaliser plusieurs coupes : sagittales, transversales, frontales et obliques. Le mode B (brillance ou bidimensionnelle) est le mode le plus utilisé lors de l'exploration de masses thoraciques : Il permet l'obtention d'une image en deux dimensions qui représente une coupe de la structure explorée. 104 Son application principale au niveau thoracique est la réalisation de coupes du cœur, les mouvements du cœur sont ainsi visualisés en temps réel et en deux dimensions. Analyse colorimétrique : L'examen doppler permet d'étudier les flux sanguins des différentes structures. Généralement, les flux laminaires antérogrades sont, par convention, colorés en rouge et les flux rétrogrades sont colorés en bleu. Les flux turbulents sont codés en mosaïques de couleur. Cet examen permet d'évaluer la vascularisation d'une masse, son rapport avec les grosses structures vasculaires, afin de limiter les risques d'hémorragie lors de ponction et pour mieux préparer une chirurgie. Il permet également d'étudier les différents flux cardiaques. L’échographie est une technique basée sur l’utilisation des ultrasons, qui permet d’obtenir une image de la structure interne des organes. Elle présente un intérêt majeur dans la réalisation de ponctions (aspiration à l'aiguille fine ou biopsies) échoguidées, permettant d'éviter au maximum de provoquer des lésions lors de la réalisation de ponctions à l'aveugle. B. Images échographiques thoraciques normales du chien En routine, l'échographie thoracique se réduit en grande partie à l'examen du cœur car les côtes et les poumons empêchent généralement de visualiser les autres structures thoraciques. La transmission des ondes ultrasonores est inhibée par l'impédance acoustique entre, d'une part, les tissus sous-cutanés et l'os et, d'autre part, les tissus sous-cutanés et les poumons remplis d'air. C'est pourquoi il faut trouver une fenêtre acoustique pour optimiser la visualisation du cœur. Celle-ci se situe de chaque côté de la partie crânio-ventrale du thorax, là où le cœur entre en contact avec les côtes et peut donc être directement visualisé à travers l'espace intercostal. Habituellement la sonde est placée à l'endroit des battements de l'apex et l'on parle d'abord para-sternal. Il est parfois possible d'examiner des tout petits chiens par abord abdominal sous costal, ce qui est intéressant seulement pour l'examen du diaphragme et de la partie caudale du thorax. Plus rarement l'abord peut être supra-sternal et utilise l'entrée du thorax pour visualiser le médiastin crânial et la base du cœur. [67] 1. Les poumons [31, 61, 67] Seule la surface du poumon normal est observée à l’échographie. En effet, les ultrasons étant réfléchis à l'interface tissus mous/air, le poumon ne peut être exploré que lorsque l'air contenu dans les voies aériennes et les alvéoles a majoritairement disparu. De ce fait, l'image échographique normale des poumons est celle d'une ligne lisse hyperéchogène qui représente l'interface plèvre/poumons. Cette interface se déplace d'avant en arrière avec la respiration. Du fait de la réflexion du faisceau ultrasonore, il se forme des artéfacts de réverbération qui projettent une série de lignes hyper-échogènes parallèles réparties dans la totalité de l'image. Il masque ainsi les structures sous-jacentes. 105 2. Le médiastin [24, 31, 61, 85] L'exploration du médiastin peut se faire, bien que relativement difficilement, à partir de la fenêtre échocardiographique classique par voie para-sternale droite : en déplaçant par rapport au cœur, la sonde crânialement pour le médiastin crânial, dorsalement pour le médiastin moyen dorsal et caudalement pour le médiastin caudal. L'abord sous-xyphoïdien (ou sous costal) qui utilise le foie comme fenêtre échographique est parfois intéressant pour la partie caudale du médiastin. La majorité de l'espace médiastinal normal (hormis le cœur) est invisible, masquée par le tissu pulmonaire latéral. Les différentes structures médiastinales ne sont pas visibles (œsophage, ganglion...) sauf par échographie trans-œsophagienne. Seule la veine cave caudale peut être suivie, principalement lors de son passage par le diaphragme (abord parasternal droit ou abord sous-xyphoïdien). La graisse médiastinale apparaît comme une texture granuleuse dans laquelle sont éparpillés des foyers hypo-échogènes. Le thymus normal est visible chez les très jeunes animaux et forme une structure granuleuse échogène de texture uniforme, en avant et à gauche du cœur. Chez les animaux obèses, il n'est pas rare d'observer une masse médiastinale hyperéchogène en avant du cœur correspondant à de la graisse, à ne pas confondre avec une masse organisée de type tumeur. 3. L’appareil cardiovasculaire [24, 31, 51, 85, 98] L'échocardiographie est devenue un outil diagnostique majeur pour l'examen des troubles cardiaques. Elle ne doit pas se substituer à la radiographie : c'est un complément. Les radiographies fournissent plus d'informations sur la taille globale du cœur et sa morphologie, les conséquences vasculaires et pulmonaires alors que l'échographie permet d'en vérifier la structure et la fonction. Grace à l'échographie, l'épaisseur, la taille et la forme des structures cardiaques peuvent être estimées précisément. La présence d'une masse ou d'un épanchement péricardique peut être établie. La cavité péricardique contient à l'état normal 2 à 15 ml de liquide séreux, celui-ci n'étant pas visible à l'examen échographique. Pour l'examen cardiaque la sonde doit être placée sur la zone des battements de l'apex, entre le 4ème et le 6ème espace intercostal. Il doit être effectué du côté droit et du côté gauche. L'examen par la face déclive, effectué sur un animal en décubitus donne une image de meilleur qualité parce que les poumons ont tendance à s'éloigner des côtes. En raison de la présence des côtes et de l'air pulmonaire, l'échocardiographie trans-thoracique est limitée à une relativement petite fenêtre acoustique. Le cœur est classiquement observé et étudié par un abord para-sternal droit. Par abord droit, les structures cardiaques du cœur droit (atrium et ventricule droit) sont rencontrées en premier par le faisceau ultrasonique; inversement, à partir d'un abord para-sternal gauche, atrium gauche et ventricule gauche sont les structures les plus proches de la sonde, donc situées en partie supérieure de l'écran. Lors de l'examen échographique du cœur, les coupes « classiques » les plus utilisées sont : [99, 100] Coupes para-sternales droites: Grande axe : 4 cavités et 5 cavités Petit axe Coupes apicales gauches : 4 cavités 5 cavités 106 Figure 46 : Représentation schématique d’une coupe échocardiographique parasternale droite grand axe 4 cavités de chien [100] RV : Ventricule droit RA : Atrium droit TV : Valvule tricuspide VS : Septum inter-ventriculaire CH : Cordage tendineux LV : Ventricule gauche LA : Atrium gauche MV : valvule mitrale PM : Muscle papillaire LVW : Paroi libre du ventricule gauche Figure 47 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite grand axe 4 cavités en diastole, d’un chien (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) VD VD : Ventricule droit AD : Atrium droit VG : Ventricule gauche AG : Atrium gauche AD VG AG 107 Figure 48 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite grand axe 4 cavités, en systole, d’un chien (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) VD VG AD VD : Ventricule droit AD : Atrium droit VG : Ventricule gauche AG : Atrium gauche AG Figure 49 : Représentation schématique d’une coupe échocardiographique parasternale droite grand axe 5 cavités, d’un chien [100] RV : Ventricule droit RA : Atrium droit AO : Aorte RPA : Artère pulmonaire droite LV : Ventricule gauche LA : Atrium gauche LC : Cuspide gauche de l’aorte 108 Figure 50 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite grand axe 5 cavités d’un chien (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) VD AD VG AO AO O VD : Ventricule droit AD : Atrium droit VG : Ventricule gauche AO : Aorte AG : Atrium gauche AG Figure 51 : Représentations schématiques de coupes échocardiographiques parasternales droites petit axe de chien [100] APM : muscle papillaire sous atrial AO : aorte CH : cordage tendineux LAu : auricule gauche LV : ventricule gauche LPA : artère pulmonaire gauche PA : artère pulmonaire PMV : cuspide postérieure de la valve mitrale PV : valve pulmonaire RAu : auricule droit RPA : artère pulmonaire droite RVo : chambre de chasse du ventricule droit AMV : cuspide antérieure de la valve mitrale CaVC : veine cave caudale LA : atrium gauche LC : cuspide gauche de la valve aortique LVo : chambre de chasse du ventricule gauche NC : cuspide septale (valve aortique) PM : muscle papillaire RA : atrium droit RC : cuspide droite de l’aorte RV : ventricule droit TV : valve tricuspide 109 Figure 52 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite petit axe au niveau de l’apex, d’un chien - coupe A Figure 53 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite petit axe, au niveau des papillaires, d’un chien – coupe B VG VG Figure 54 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite petit axe au niveau des cordages, d’un chien - coupe C Figure 55 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite petit axe, au niveau de la valve mitrale, d’un chien - coupe D VD VG VG Figure 56 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite petit axe trans-aortique d’un chien - coupe E kk mm Figure 57 : Image échographique d’une coupe cardiaque para-sternale droite petit axe, à la bifurcation du j tronc pulmonaire d’un chien coupe F AG AO AO TP TP (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) 110 Figure 58 : Représentation schématique d’une coupe échocardiographique apicale gauche 4 cavités de chien [100] RV : Ventricule droit RA : Atrium droit AS : Septum inter-atrial LV : Ventricule gauche LA : Atrium gauche Figure 59 : Image échographique d’une coupe cardiaque apicale gauche 4 cavités d’un chien (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) VD AD AD : atrium droit AG : atrium gauche VD : ventricule droit VG : ventricule gauche VG AG 111 Figure 60 : Représentation schématique d’une coupe échocardiographique apicale gauche 5 cavités de chien [100] RV : Ventricule droit RA : Atrium droit AO : Aorte LV : Ventricule gauche LA : Atrium gauche Figure 61 : Représentation schématique d’une coupe échocardiographique crâniale gauche petit axe de chien [100] RV : Ventricule droit TV : Valvule tricuspide RA : Atrium droit PV : Valvule pulmonaire PA : Artère pulmonaire RC : Cuspide droite de la valve aortique LC : Cuspide gauche de la valve aortique NC : Cuspide septale de la valve aortique 112 Figure 62 : Image échographique d’une coupe cardiaque crâniale gauche petit axe d’un chien (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) AO : aorte TP : tronc pulmonaire TP AO - Le péricarde : Le péricarde « normal » apparaît comme une structure très échogène qui entoure la surface externe du myocarde : Les deux feuillets péricardiques ne sont pas différentiables l'un de l'autre, car pour un péricarde normal ils sont quasiment accolés. [97] 4. L’œsophage L’œsophage thoracique n’est visible à l’échographie que dans sa partie très distale, par abord trans-diaphragmatique. 5. La trachée [61] La partie intra-thoracique de la trachée ne peut être examinée, en raison de sa situation, entre les poumons et de son contenu aérique. 6. Les bronches [61] Elles ne peuvent pas être examinées, en raison de leur situation, au sein des poumons et de leur contenu aérique. 7. Les nœuds lymphatiques [31, 61] Les nœuds lymphatiques normaux sont généralement hypoéchogènes et de texture uniforme. Les nœuds lymphatiques médiastinaux et péri-hilaires ne sont généralement pas visibles sauf s'ils sont entourés de liquide. 8. La plèvre [31, 61] L'espace pleural normal n'est pas identifiable. L'interface poumon/plèvre forme une ligne brillante hyper-échogène. Celle-ci représente l'interface au niveau de laquelle les poumons 113 glissent d'avant en arrière sur la plèvre à chaque mouvement respiratoire. présente dans l'espace pleural est relativement hypo-échogène. La graisse 9. Le diaphragme [61] L'examen échographique du diaphragme peut s'effectuer par la partie crânio-ventrale de l'abdomen au niveau de l'appendice xiphoïde en utilisant le foie comme fenêtre acoustique. Il est parfois nécessaire de passer par un abord intercostal, en particulier chez les chiens à thorax profond. Le diaphragme ne peut pas être spécifiquement identifié, sauf en présence d'un épanchement pleural ou abdominal. Cependant chez le chien normal, l'interface diaphragmatique est visible à sa limite avec les poumons : cette interface a une forte impédance acoustique et le contour diaphragmatique forme une structure linéaire incurvée, lisse, hyper-échogène, située en avant du foie. Cette structure se déplace d'avant en arrière avec les mouvements respiratoires. On peut voir la veine cave caudale qui le traverse et forme une structure linéaire dans la région centrale et dorsale du thorax. L'aorte est également visible dans une position plus dorsale. Il faut reconnaître les artéfacts d'image en miroir et ne pas les confondre avec les images d'une rupture diaphragmatique. Dans les conditions normales, l’échographie thoracique se résume principalement à l’examen du cœur. En effet, la grande majorité des structures intra-thoraciques ne peut pas être visualisée par échographie en raison de la présence des côtes et de l’air contenu dans les poumons. C. Images échographiques thoraciques lors de tumeurs intra-thoraciques chez le chien [14] L'échogénicité des lésions tumorales est variable et dépend de leur aspect macroscopique et histologique. Les lésions de type cavitaire apparaissent comme multilobées, avec des zones hypo ou anéchogènes correspondant aux cavités nécroticohémorragiques. A l'opposé, lorsque la population cellulaire est homogène, elle apparaît comme une masse hypo-échogène, homogène. (ex. : lymphomes). Une augmentation de l'échogénicité traduit en général une hétérogénéité du milieu, pouvant être due à du tissu normal au milieu d'ilots de cellules tumorales, à une néovascularisation du tissu tumoral ou alors à des phénomènes de nécrose ou d'hémorragies. La détermination de l'origine de la masse tumorale est souvent une préoccupation majeure du clinicien et du chirurgien. Plus la masse est grosse, plus elle est facilement identifiable mais plus elle est difficile à caractériser : il faut alors rechercher des structures reconnaissables caractéristiques d'un organe indéniablement rattaché à la masse tumorale. La délimitation précise et la nature infiltrante de la masse tumorale sont des éléments intéressants pour décider de l'opportunité d'une exérèse chirurgicale. Ces éléments sont fournis par l'échographie en étudiant la périphérie de la masse tumorale. Une masse bien délimitée à l'échographie peut se révéler adhérente lors de la chirurgie mais lorsqu'une masse apparaît mal délimitée avec un aspect infiltrant à l'échographie, ce caractère est souvent confirmé lors d'une exploration chirurgicale. Les renseignements topographiques et structurels apportés par l'échographie, en conjonction avec des données cliniques et les autres examens permet d'envisager une démarche logique pour le diagnostic et le traitement de l'affection. L'observation des autres structures thoraciques n'est possible qu'en présence d'un épanchement pleural, créant une fenêtre acoustique ou lorsque la région à examiner est en 114 contact avec la paroi costale ou le diaphragme. Ainsi elle permet la mise en évidence de masses médiastinales ou pulmonaires si de bonnes conditions d'examen sont réunies. 1. Images échographiques pulmonaires [31, 61, 67, 105] L'échographie est généralement utilisée comme complément de la radiographie du thorax qui aura préalablement permis la détection d’une anomalie parenchymateuse. Elle a l'avantage de pouvoir déterminer le contenu d'une masse anormale (liquidien ou tissulaire). Les ultrasons étant réfléchis à l'interface tissus mous / air, les poumons ne peuvent pas être explorés sauf si l'air contenu dans les voies aériennes et les alvéoles a majoritairement disparu. Seules peuvent être explorées les tumeurs adjacentes à la paroi thoracique, au cœur, au diaphragme ou si un épanchement pleural est présent. Les tumeurs pulmonaires apparaissent généralement à l'échographie comme : souvent circulaires d'échogénicité variable à contour irrégulier avec présence de zones anéchogènes lors de cavitation tumorale (nécrose, hémorragie), difficile à différencier des kystes ou abcès. avec de multiples foyers de minéralisation possible dans les tumeurs de grande taille parfois accompagnées par des stries hyper-échogènes représentant les bronches remplies d'air s'observent parfois. Figure 63 : Image échographique d’une tumeur pulmonaire chez un berger allemand présentant un fibrosarcome mammaire (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) Masse pulmonaire Poumon L'aspiration à l'aiguille fine ou la biopsie représente une technique très intéressante permettant de confirmer le diagnostic. L'utilisation d'une table d'échocardiographie peut être utile, en effet le poumon situé sur la table est alors partiellement collabé et entraîne alors un plus grand contact de la masse avec la paroi thoracique. Dans certains cas, lorsque les métastases pulmonaires sont très périphériques, elles peuvent être visibles à l’échographie. 115 Figure 64 : Image échographique d’une métastase pulmonaire labrador présentant un mésothéliome ou un carcinome à petites cellules chez un Tissus souscutanés Nodule pulmonaire Artefact créé par l’interface plèvre/gaz intrapulmonaire 2. Images échographiques médiastinales [24, 31, 61, 67, 96, 105] a. Epanchement médiastinal Il dissèque les structures médiastinales. Il peut avoir une échogénicité mixte, provoquée par la présence de cavités liquidiennes intercalées entre les diverses structures ou entourant celle-ci. b. Masses médiastinales Les tumeurs les plus communes affectant le médiastin sont les lymphomes et thymomes. L'effet de masse créé par ces tumeurs, si elles sont de taille suffisamment importante, peut être aisément vu sur les radiographies thoraciques sauf si un épanchement pleural est présent. Malgré la présence latérale du tissu pulmonaire qui limite la visualisation du médiastin, l'échographie permet l'exploration de cet espace si une fenêtre échographique est disponible (masse en contact avec le cœur ou la paroi thoracique, épanchement pleural) et encore plus facilement pour les portions du médiastin les moins entourées de tissu pulmonaire (médiastin crânial). Il est ainsi possible de rechercher la présence d'une hypertrophie des nœuds lymphatiques ou la présence d'une masse anormale tissulaire (tumeur) sur le thymus, les trajets vasculaires, et éventuellement l'œsophage. Il est important de déterminer si une seule ou plusieurs masses sont visibles. En général les lésions néoplasiques semblent avoir des bords bien définis alors que des lésions inflammatoires ont des bords plus irréguliers et nébuleux. Le recours à l'échographie doppler du médiastin est intéressant en cas de masse médiastinale est intéressant surtout s'il s'agit de planifier une intervention chirurgicale notamment pour visualiser l'irrigation de la masse. La position des vaisseaux est très importantes, elle permet de déterminer si une intervention chirurgicale est possible ou non. La texture de ces tumeurs varie considérablement. Les plus petites sont souvent homogènes, et tendent à être hypo-échogènes en comparaison avec le tissu graisseux. Certaines tumeurs ont une échogénicité mixte. Les cavitations forment des zones anéchogènes qui représentent une nécrose ou une hémorragie. 116 Les thymomes et sarcomes indifférenciés apparaissent en général comme des masses d'échogénicité mixte. Les thymomes sont généralement bien délimités mais peuvent envahir la veine cave crâniale causant un œdème de la partie antérieure du corps. Le lymphome apparaît typiquement comme une masse ronde hypo-échogène et discrète. Il a souvent une fine capsule échogène et une ligne centrale échogène. Cependant une variété d'autres apparences peuvent être trouvées. Les lymphomes thymiques se présentent généralement comme des masses discrètes, arrondies, principalement hypo-échogènes et de texture uniforme. [61] Les tumeurs de la base du cœur sont généralement bien définies, échogènes et de texture uniforme. Elles peuvent encercler la base du cœur et être observées jouxtant les atria. On observe parfois un envahissement local du cœur. L'échographie permet la réalisation de biopsies échoguidées sans léser les gros troncs vasculaires bien qu'elles soient difficiles à réaliser dans le médiastin. Tableau 19 : Principales anomalies médiastinales pouvant être détectées par échographie chez le chien Localisation médiastinale Anomalies Crânio-ventrale - Tumeurs : lymphosarcome, thymome, tumeur thyroïdienne ectopique - Masse graisseuse (obésité) - Lymphadénopathie - Kyste - Abcès Crânio-dorsale - Dilatation ou masse œsophagienne (abcès, tumeur) - Tumeur de la base du cœur - Kyste Moyenne (péri-hilaire) - Lymphadénopathie - Tumeur de la base du cœur Caudo-dorsale - Dilatation ou masse œsophagienne (abcès, tumeur) - Organe abdominal si hernie diaphragmatique Caudo-ventrale - Organe abdominal si hernie diaphragmatique 3. Images échographiques de l’appareil cardiovasculaire [31, 56, 67, 97, 98, 105] a. Les tumeurs cardiaques cavitaires Lors de tumeurs cardiaques intra-cavitaires, l’examen clinique est généralement peu spécifique et les clichés radiographiques normaux. L'échographie est ainsi le meilleur moyen de détection de ces tumeurs, principalement grâce à sa capacité à différencier les tissus mous et les fluides. La plupart des tumeurs cardiaques donnant naissance à un épanchement péricardique, elles vont être masquées radiographiquement mais elles peuvent alors être détectées par échocardiographie et ce liquide va augmenter la détection de la masse en soulignant celle-ci. Le mode B bidimensionnel est le plus utilisé lors d'exploration à la recherche de masse cardiaque. Il est important que les plans de coupe soient précis et que la sonde soit orientée correctement. Lors de la recherche de processus néoplasique, on utilise les coupes classiques et toutes les vues obliques nécessaires à l'exploration de l'ensemble des cavités et parois. 117 Certaines tumeurs de petite taille ou peu échogènes peuvent passer inaperçues, tout au moins lors du premier examen échographique. L'absence de visualisation d’une masse ne permet pas d'exclure définitivement l’hypothèse tumorale lors d'un premier examen. Cela explique l'intérêt de renouveler l'examen deux fois par mois par voie para-sternale gauche et droite, en étudiant particulièrement : L'atrium droit : siège préférentiel des hémangiosarcomes mais aussi hémangiomes, fibromes, fibrosarcomes. Les masses atriales droites sont mieux imagées à partir de la vue para-sternale droite, mais les incidences para-sternales gauches, et crâniales gauches sont également importantes. [51] La base du cœur (aorte ascendante principalement) lieu privilégié des chémodectomes, des tumeurs des tissus ectopiques (thyroïde, parathyroïde, lymphomes) et des chondrosarcomes. Les tumeurs de la base du cœur requièrent une imagerie multiplanaire de chaque côté du thorax et sont plus homogènes comparées aux tumeurs de l'atrium droit. [51] L'aspect du myocarde : infiltré lors de métastases de carcinome (mammaire, pulmonaire), lors de lymphome ou d’hémangiosarcome, lors de fibrosarcome, de mélanome, de rhabdomyosarcome. [97] La morphologie du péricarde (hétérogène et épais lors de mésothéliome) Ceci est d’autant plus vrai que les hémangiosarcomes grossissent rapidement et peuvent devenir décelables d’une semaine à l’autre. Les hémangiosarcomes pédonculés flottant dans le péricarde peuvent entrer et sortir de l’image très rapidement et peuvent n’être décelés qu’à l’examen rétrospectif de l’enregistrement vidéo de l’échocardiographie. La plupart des tumeurs cardiaques se présentent comme des zones solides d'échogénicité mixte et de taille variable. Figure 65 : Image échographique d’une masse cardiaque atriale droite chez un labrador de 10 ans suivi pour une suspicion d’hémangiosarcome cardiaque (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) Masse atriale droite Les tumeurs de la base du cœur sont généralement observées comme étant adjacentes à l'aorte ou peuvent entourer les gros vaisseaux et s'étendre dans le médiastin. Les tumeurs de la paroi du cœur sont généralement attachées, sur ou à travers la paroi de l'atrium droit. Elles peuvent faire protrusion à l'extérieur du cœur ou à l'intérieur des chambres cardiaques causant des signes d'insuffisance cardiaque droite mécanique. Les masses de taille inférieure à 2 cm ne sont pas toujours faciles à distinguer. 118 Tumeurs cardiaques principales : Hémangiosarcomes : Ils sont la première hypothèse à prendre en compte lors de détection d'une masse dans l'atrium droit. Les hémangiosarcomes se présentent généralement sous la forme d'un tissu hétérogène composé majoritairement de plages hypo-échogènes ou anéchogènes. Ils sont souvent de petite taille et aux contours bien délimités. Chémodectomes : Le chémodectome se localise préférentiellement à la base de l'aorte, entre l'aorte et le tronc pulmonaire ou entre le tronc pulmonaire et l'atrium gauche qu'il comprime alors. Dans ce cas, la distinction entre une masse issue de l'atrium gauche et un envahissement de la paroi atriale par le chémodectome peut s'avérer délicate. Il se présente généralement comme une masse tumorale unique de 0,5 à 12 cm de diamètre mais il peut aussi se présenter sous la forme de petits nodules multiples dans le sac péricardique près de la base du cœur. Il apparait généralement comme un tissu de structure homogène. Lymphomes : Ils apparaissent généralement comme des tissus hyper-échogènes. Les mésothéliomes : Ils sont très difficiles à détecter à l’échographie. Le péricarde peut apparaître épais et hétérogène, un épanchement péricardique est souvent présent. Les myxomes : Les myxomes de l’atrium droit sont typiquement pédiculés, très souvent attachés au septum inter-auriculaire. Il s’agit d’une masse échogène ovoïde intra-luminale, d’aspect grenu aux contours réguliers. On note souvent au centre de la masse tumorale, l’existence d’une zone vide d’écho correspondant aux plages hémorragiques intra-tumorales. Toute masse observée n'est cependant pas une tumeur. Il peut s'agir d'abcès (parois minces, contiennent de larges zones hypo-échogènes et adhèrent au sac péricardique, alors que les autres masses sont plus souvent adhérentes au coeur), d'hématomes, de kystes intra-péricardiques pouvant ressembler à des hémangiosarcomes, les végétations des endocardioses valvulaires végétantes peuvent ressembler à des myxomes. Il ne faut également pas confondre un lobe pulmonaire en collapsus avec une masse située à la base du cœur ou dans le médiastin. b. Les tumeurs péricardiques [31, 67, 106] L'échographie bidimensionnelle est actuellement le moyen le plus simple et le plus sûr pour établir un diagnostic de certitude d'épanchement péricardique. Sa sensibilité est estimée à 90 % et un espace de 1 à 2 mm est déjà significatif. Les tumeurs sont responsables de 57 % des épanchements péricardiques. Le liquide d'épanchement facilite grandement la détection des masses tumorales à l'échographie. Sa sensibilité est de 43 % et sa spécificité de 77 % dans la détection d’une masse péricardique. L'épanchement apparaît comme un espace anéchogène ou faiblement échogène entre le péricarde et l'épicarde. Lorsque le liquide est présent en quantité assez importante, le cœur flotte dans la cavité péricardique et présente des mouvements amples antéro-postérieurs ainsi que des mouvements de rotation. Une pression élevée dans le sac péricardique peut 119 entrainer une déformation et un mouvement anormal de la paroi atriale droite, à l'origine d'une tamponnade. Diagnostic différentiel de l’origine des épanchements péricardiques : tumorale (57%): hémangiosarcome, chémodectome, mésothéliome, métastases. inconnue : idiopathique cardiaque : myocardiopathie, insuffisance mitrale traumatique infectieuse métabolique (urémie) par rupture atriale L'examen échographique, outre le diagnostic d'épanchement péricardique, permet d'évaluer les conséquences hémodynamiques par la mise en évidence des signes de collapsus droit. Une insuffisance cardiaque droite s'ensuit. Dans les cas graves, une diminution de la taille des cavités gauches est également constatée. L’échographie permet souvent d'établir le diagnostic étiologique de l'épanchement péricardique avec mise en évidence d'une cardiopathie par exemple ou d'une tumeur. Cependant, l'absence de masse visible ne permet pas d'éliminer définitivement l'hypothèse tumorale; et toute masse vue à l'échographie n'est pas forcément tumorale. Seule une cytologie sur liquide d'épanchement ou bien une exploration chirurgicale et une biopsie permettent un diagnostic de certitude. Une évolution favorable (diminution voire disparition de l'épanchement) associée à l'absence de visualisation d'une masse intracardiaque sur plusieurs contrôles échographiques constitue un argument en défaveur d'un processus tumoral. Lors de suspicion de tumeur, une échographie abdominale est conseillée pour la recherche d'une tumeur primitive ou la réalisation d'un bilan d'extension : recherche d'un hémangiosarcome splénique, ou hépatique lors de tumeur de l'atrium droit par exemple. La visualisation d'un espace anéchogène en arrière du ventricule gauche ne signifie pas toujours qu'il s'agit d'un épanchement péricardique. En effet, il peut également s'agir d'un épanchement pleural, d'une ectasie auriculaire gauche, de la persistance de la veine cave crâniale gauche, de la dilatation du sinus coronaire. 4. Images échographiques œsophagiennes Des anomalies de l'œsophage peuvent parfois être visibles si celles-ci se situent contre le cœur qui peut alors servir de fenêtre échographique, même si l'échographie ne reste pas l'examen de choix dans ces cas là. 5. Images échographiques pleurales [31, 61, 67] Les tumeurs pleurales s'accompagnent le plus souvent d'un épanchement pleural. Celuici est facilement diagnostiqué par une radiographie du thorax mais le diagnostic étiologique est alors difficile à établir sur le cliché radiographique, le recours à l'échographie est alors intéressant. a. Epanchement pleural L'épanchement pleural est caractérisé à l'échographie par : La présence de liquide dans l'espace pleural, apparaissant comme une zone anéchogène ou hypo-échogène, qui sépare alors les bords pulmonaires hyperéchogènes des côtes. Il délimite ainsi les poumons qui, s'ils sont ventilés, prennent la 120 forme de triangles hyper-échogènes se déplaçant dans le liquide. Un liquide d'épanchement pleural, en mode 2 D, se différencie aisément d'un épanchement péricardique : ce dernier vient mourir au contact des atria alors que l'épanchement pleural se prolonge crânialement au-delà du cœur. Une visualisation des feuillets pariétaux de la plèvre délimitant le médiastin crânial et caudal. Une visualisation du ligament phrénico-péricardique est également possible caudalement. Lors d'épanchement pleural, l'opérateur doit examiner l'ensemble de la cage thoracique afin de rechercher une cardiopathie, une anomalie médiastinale, pulmonaire ou pleurale, un signe de rupture diaphragmatique. Figure 66 : Image échographique d’un épanchement pleural chez un american staffordshire terrier de 9 ans suivi pour mésothéliome Liquide d’épanchement Poumon collabé b. Epaississement pleural On peut alors observer un anneau hypoéchogène le long des limites internes des côtes. Il doit être différencié de la présence de graisse. c. Les masses pleurales Que les tumeurs soient primitives (mésothéliome) ou secondaires (à un chémodectome, lymphosarcome, thymome, carcinome pulmonaire), les tumeurs pleurales s'accompagnent le plus souvent d'un épanchement pleural. L'échographie révèle alors généralement la présence d'une masse non mobile, adhérente à la paroi costale, dans du liquide pleural. Une biopsie échoguidée peut facilement être réalisée, surtout que la lésion est par définition latérale et donc aisément accessible. 121 Figure 67 : Image échographique d’une masse pleurale chez un malinois de 11 ans suivi pour un mésothéliome (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) d. Les masses extra-pleurales La masse jouxte généralement la paroi thoracique et déplace les tissus pulmonaires. Des tumeurs de la paroi thoracique comme les chrondosarcomes ou ostéosarcomes des côtes peuvent causer l'apparition de masse dans l'espace pleural. Des abcès peuvent créer des images similaires. Cas particuliers : Lors de mésothéliome, on observe généralement les mêmes signes que lors de pleurésie chronique : visualisation anormale des feuillets pleuraux en partie proximale de la sonde en raison de leur épaississement (focal ou diffus) volumineux épanchement pleural hétérogène (nombreux éléments en suspension) image cardiaque mauvaise ou « brouillée » en raison de la difficulté de passage des ultrasons à travers la plèvre épaissie. Le diagnostic différentiel lors de masses pleurales comprend les désordres granulomateux. Des cytologies ou biopsies peuvent être utilisées pour éliminer une pathologie granulomateuse (origine fongique fréquente). Des inflammations de la plèvre peuvent également créer des épanchements pleuraux avec des débris cellulaires, à l'origine d'images proches de celles créées par un mésothéliome. 6. Images échographiques diaphragmatiques lors d’affections tumorales [61] L’échographie permet de différencier une masse intra-thoracique associée au diaphragme d'une masse pleurale, en effet, une masse diaphragmatique se déplace avec le diaphragme. 122 L’échographie thoracique se limite le plus généralement à l’échographie cardiaque. Celleci étant l’examen de choix lors de suspicion de tumeur cardiaque. Cependant, dans certaines conditions (présence d’un épanchement pleural, masse en contact avec le cœur, le diaphragme, la paroi thoracique) certaines régions médiastinales et pulmonaires peuvent être explorées. Cependant, comme dans le cas de la radiographie, l’absence de visualisation de masse ne traduit pas forcément l’absence totale de processus tumoral. D. Utilisation, intérêt et limites de l'échographie thoracique 1. Les atouts de l’échographie L'échographie est une technique qui permet très souvent de compléter les informations fournies par la radiographie thoracique, technique qu'elle ne remplace pas [67, 80]. Elle est ainsi souvent employée suite à la visualisation à la radiographie d'une lésion médiastinale ou pulmonaire, ou bien d'une augmentation de la taille de la silhouette cardiaque, ou bien lorsqu'un épanchement pleural est visible à la radiographie. Elle peut également être employée en premier recours lorsque des signes cliniques laissent suspecter une pathologie cardiaque [31]. L'échographie reste la technique d'imagerie la plus utile et la moins invasive pour l'exploration du cœur [39]. Ainsi l’échocardiographie pratiquée systématiquement en utilisant des plans multiples permet une détection et une localisation précise de masses cardiaques et péricardiques chez le chien et a un rôle important dans la prédiction d’une accessibilité chirurgicale des ces lésions. [98, 99] Elle apporte ainsi des informations importantes pour le diagnostic mais également sur la possibilité de recours à la chirurgie. [39] L'échographie présente plusieurs caractéristiques très intéressantes : C'est une technique non invasive qui ne nécessite généralement pas de recours à une sédation ou une anesthésie. [14, 67] Elle permet l'acquisition d'images en haute résolution en temps réel. C'est un examen rapide qui permet de réaliser des coupes des organes internes, dans tous les plans. Elle a beaucoup remplacé la radiographie avec produit de contraste. [106] Elle apporte des informations un peu plus spécifiques que celles apportées par la radiographie [80]. Ainsi elle permet de donner une image de la structure interne des organes. Elle permet en cancérologie de déterminer quels organes sont envahis, de caractériser les lésions, d'évaluer la vascularisation dans et autour de la lésion, ce qui a un intérêt majeur lorsqu'une exérèse chirurgicale est envisagée [67, 106]. Elle permet surtout la caractérisation d'une lésion d'un point de vue topographique et structurel, elle permet d'en déterminer la taille, la consistance, la forme, les rapports et souvent l'origine la plus probable [67]. C'est également un outil important pour assister la réalisation de biopsies ou ponctions : elle permet de bien visualiser la zone à ponctionner, d'éviter les vaisseaux et limite ainsi les risques d'hémorragies. [80] Elle permet également de différencier un épanchement médiastinal d'un épanchement pleural ce qui est rarement possible à la radiographie. Cependant comme toutes les techniques d'imagerie elle ne permet pas à elle seule d'obtenir un diagnostic définitif, des biopsies ou ponctions sont indispensables pour le confirmer. Car toute masse visible à l'échographie n'est pas forcément tumorale. 123 2. Les limites de l’échographie Certains points peuvent cependant limiter l'intérêt de son utilisation : L'utilisation de l'échographie pour l'exploration des viscères thoraciques est relativement limitée par la présence de l'air pulmonaire qui s'interpose entre la sonde et les viscères. [14, 63, 67] De plus, l'apprentissage de l'échographie n'est pas toujours aisé, aussi bien dans la manipulation de la sonde que dans l'interprétation des images. Et l'appareil échographique a un coût non négligeable, ce qui explique que toutes les cliniques vétérinaires ne soient pas encore équipées. [67] L'échographie reste donc une technique intéressante en cancérologie. En effet c'est une technique d'imagerie non invasive qui permet l'obtention d'images de la structure interne des organes en temps réel. Elle permet une évaluation des marges d'une tumeur, et de sa vascularisation, points majeurs à évaluer en vue d'une chirurgie. Elle est un outil fondamental dans la réalisation de biopsies et ponctions à l'aiguille fine, en permettant une visualisation précise des lésions à ponctionner, tout en limitant les risques d'hémorragies. L'échographie est la technique de choix dans l'examen du cœur. Pour les autres organes thoraciques son utilisation est limitée par l'air contenu dans les poumons entourant les autres organes. En effet elle n'est utilisable qu'en présence d'un épanchement pleural, ou bien lorsque les lésions sont en contact avec la paroi thoracique ou le cœur, afin d'avoir une fenêtre échographique. III. LA TOMODENSITOMETRIE DANS L’INVESTIGATION DES TUMEURS INTRATHORACIQUES CHEZ LE CHIEN Les scanners de première génération ont été développés dans les années 1970. Au cours des trente dernières années, les avancées électroniques ont augmenté considérablement la qualité des images et ont réduit leur temps d'acquisition. Couramment ce sont des scanners de troisième ou quatrième génération qui sont utilisés en médecine vétérinaire. La dernière forme de scanner, le scanner spiralé ou hélicoïdal, est extrêmement rapide et précis. A. Principe [9, 12, 37, 67, 80] 1. Notions générales La tomodensitométrie est une technique d'imagerie qui utilise les propriétés de transmission des rayons X à travers les structures traversées. Le principe d'interprétation des images obtenues est le même que celui utilisé lors de la radiographie conventionnelle. On parle également de scanner ou encore de tomographie par rayons X (tomo : tranche, coupe). Le principe repose sur la mesure de l'atténuation d'un faisceau de rayons X qui traverse un segment du corps. L'appareil est constitué d'un tube à rayons X et d'un ensemble de détecteurs disposés en couronne autour de l'animal, réalisant ainsi de nombreuses mesures, selon de multiples incidences. Le tube et les détecteurs tournent autour de l'objet à examiner. Un progrès essentiel a été accompli en 1989 avec l'apparition de la scannérisation 124 hélicoïdale. Identique dans son principe, le faisceau de rayon X, au lieu de ne faire qu'une rotation de 360°, en fait plusieurs, alors que le patient se déplace dans le tube définissant ainsi une acquisition en spirale dont le pas est réglable. C'est cette technologie qui permet la reconstruction en 3 dimensions et la visualisation des volumes. On peut ainsi obtenir par reformatage des coupes transverses, sagittales ou coronales. L'image en volume ainsi obtenue peut être mobilisée sous n'importe quel angle de vue et par seuillage des densités. On peut isoler une structure soit complètement soit en l'épluchant, la coloriant, calculer son volume, ses dimensions et étudier ses rapports avec les structures voisines. Les durées d'exposition par coupe varient fortement en fonction des appareils, de quelques secondes, pour les appareils récents, jusqu'à une minute pour les appareils les plus anciens. L'acquisition des images est standardisée, ce qui permet de séparer les acquisitions de la lecture des examens et permet aussi un réexamen des images avec la même pertinence. Pour limiter les artéfacts liés à la respiration on utilise des séquences avec des temps de répétitions courts, inférieurs à 500 msec. L'image obtenue sera une image en coupe transversale de la partie étudiée. Elle sera formée de la juxtaposition de points d'intensité lumineuse variable correspondant à la capacité de la partie imagée à plus ou moins atténuer un faisceau de rayons X. Aux différents coefficients d'atténuation correspondent différentes tonalités de gris. L'image tomodensitométrique est ensuite reconstruite par un ordinateur à partir de projections radiographiques multiples obtenues pendant l'exposition. L'atténuation complète du faisceau de rayons X se traduit par un blanc absolu et l'absence d'atténuation par un noir absolu. Les valeurs intermédiaires d'atténuation sont figurées par des nuances de gris. La tomodensitométrie est une technique d'imagerie qui utilise les rayons X et permet d'obtenir des images en coupe de la région étudiée. L'image tomodensitométrique est reconstruite par un ordinateur à partir de projections radiographiques multiples obtenues pendant l'exposition à une source de rayons X qui tourne autour du patient. L’image est formée de voxels (pixel en volume) qui représentent la densité moyenne de l’épaisseur du tissu traversé, qui est ainsi représentée sur l’image par une certaine valeur dans l’échelle des gris. Les coefficients de densité des différents tissus sont exprimés en unité Hounsfield UH. C'est une unité « arbitraire » avec le choix d'une valeur de zéro pour l'eau pure, - 1000 pour l'air et + 1000 pour l'os. L'œil humain ne distinguant qu'environ 15 niveaux de gris, les 2000 paliers de densité ne peuvent être vus simultanément sur une seule image. Pour ne pas perdre la richesse des informations recueillies, il est nécessaire de ne présenter qu'une partie de l'échelle. Cette partie est appelée fenêtre, elle correspond aux densités qui apparaitront dans les niveaux de gris à l'écran. En fonction de la région étudiée, on peut sélectionner un niveau d'intérêt dans cette échelle en choisissant une fenêtre adaptée de façon à mieux exploiter les informations enregistrées. Pour une même région, il est alors possible de modifier les caractères de la fenêtre selon la nature des tissus que nous souhaitons observer. Deux paramètres modulables définissent la fenêtre utile de densité : le niveau : valeur centrale des densités visualisées la largeur de la fenêtre détermine le nombre de niveaux de densité En diminuant la fenêtre, le contraste augmente. Une fenêtre étroite centrée sur des tissus mous permet de différencier les tissus des liquides qui apparaissent plus sombres. La tomodensitométrie permet donc une meilleure résolution en contraste que la radiologie. 125 Cette résolution en contraste peut encore être améliorée par l'utilisation presque systématique en tomodensitométrie de produits de contraste iodés qui permettent de renforcer l'atténuation des vaisseaux et des tissus perfusés normalement après administration intraveineuse. Son pouvoir de résolution élevé permet de différencier des structures parenchymateuses des structures liquidiennes mais également les parenchymes entre eux. Il est aussi caractérisé par son pouvoir de désuperposition, ce qui permet de donner de l'organisme une image en coupe et de situer spatialement ces structures. Figure 68 : Densités tomodensitométriques des différentes structures [58] OS Sang ou vaisseaux Organes abdominaux Cerveau Eau Graisse Poumons Air Blanc (hyperdense) + 1000 + 50 à +80 + 50 + 30 0 - 10 à -90 - 700 - 1000 Noir (hypodense) La résolution spatiale des images tomodensitométriques est souvent moins bonne qu’avec un bon système écran-film en radiologie. Cependant le scanner se rattrape par la désuperposition et la meilleure sensibilité en contraste. [81] La tomodensitométrie permet donc une meilleure résolution en contraste que la radiologie. Elle permet notamment de différencier les structures tissus mous des structures liquidiennes. Toutefois, la résolution spatiale des images tomodensitométriques est souvent moins bonne qu'avec un bon système écran-film en radiologie. 2. Application au thorax Le temps nécessaire à l'acquisition de l'image : Il est d'environ 30 secondes pour un thorax entier, le thorax est donc en mouvement pendant les mesures. On aura alors un flou cinétique. Pour limiter ce phénomène, on ballonne l'animal juste avant de déclencher les mesures, on bloque la sortie des gaz expiratoires en fin d’inspiration pour obtenir des poumons bien gonflés, puis on rétablit la respiration normale en fin d'acquisition. L'avantage du blocage en inspiration est de permettre l'examen du poumon non collabé. L'épaisseur de coupe : Elle dépend de la région étudiée. La collimation pourra être importante (2 à 3 mm, donc les coupes seront fines) lors de l'étude du parenchyme pulmonaire, son fort contraste naturel le permet sans avoir à augmenter l'intensité des rayons. Cette collimation sera plus faible (5 à 10 mm) lors de l'étude des vaisseaux médiastinaux. Ceux ci sont souvent obliques par rapport au plan de coupe, ils apparaissent alors ovoïdes et se distinguent plus facilement de structures nodulaires de même densité. 126 - Utilisation des fenêtres : Dans la cavité thoracique, l'échelle des densités est totalement représentée: de Ŕ 1000 UH, densité de l'air contenu dans les alvéoles, à + 1000 UH densité de la paroi costale, en passant par Ŕ 80 UH pour la graisse médiastinale ou + 40 à + 80 UH pour les vaisseaux et les nœuds lymphatiques. Il faut donc cibler l'examen. On utilise principalement 3 fenêtres: La fenêtre médiastinale : N=0, L=400 La fenêtre pulmonaire : N=800, L=800 La fenêtre bronchique : N=400, L=1200 Utilisation des produits de contraste : En tomodensitométrie thoracique, on utilise surtout les produits intraveineux pour la visualisation : des structures vasculaires médiastinales de la vascularisation des tumeurs médiastinales qui permet la distinction entre tumeur kystique ou nécrosée et tumeur vascularisée. les épanchements hémorragiques et les différencier des exsudats inflammatoires le rehaussement de densité des structures vasculaires par rapport aux nodules parenchymateux de petites tailles (métastases) Cette technique a pour caractéristique une bonne résolution en contraste. Car l'utilisation de détecteurs performants permet d'enregistrer des différences d'atténuation très fines entre les différentes structures. B. Images tomodensitométriques thoraciques normales chez le chien La description des images tomodensitométriques se rapproche de celles des clichés radiographiques. En effet, lors de l'étude d'images tomodensitométriques, on s'intéresse aux modifications de densité des différents organes, à leur modification de forme, de taille, aux modifications de positions des différentes structures, à l'apparition de structures anormales, à la répartition du produit de contraste après injection. [83] Cependant les images étant en coupe, les organes sont visualisés directement, sans superposition, on regarde donc seulement les rapports et positions des différentes structures entre elles. Les images tomodensitométriques du thorax sont généralement visualisées avec deux fenêtres : la fenêtre médiastinale et la fenêtre pulmonaire, afin d’avoir une meilleure détection et localisation de toutes les lésions. [58] 1. Les poumons [5, 43] Parce que les images axiales en tomographie sont moins affectées par les artéfacts de mouvement, et qu'il y a un contraste important entre l'air et les tissus, les structures pulmonaires apparaissent avec un haut degré de détails, spécialement quand la fenêtre et le niveau sont ajustés pour le tissu pulmonaire. Un scanner thoracique d'un animal normal en fenêtre « pulmonaire » montre le parenchyme pulmonaire en gris, tandis que l'air contenu dans la trachée et les grosses bronches est noir. La paroi des grosses bronches est blanche, lisse et de diamètre uniforme. [58] Grâce à l’absence de superposition, les différents lobes pulmonaires peuvent être étudiés indépendamment les uns des autres. 127 Images tomodensitométriques de coupes transversales du thorax d’un chien en fenêtre « pulmonaire » [35, 46, 93, 110] Figure 69 : Au niveau de la deuxième vertèbre thoracique (T2) (VOXCAN) Figure 70 : Au niveau de la cinquième vertèbre thoracique - T5 (VOXCAN) Figure 71 : Au niveau de la septième vertèbre thoracique - T7 (VOXCAN) 128 Figure 72 : Au niveau de la huitième vertèbre thoracique - T8 (VOXCAN) Figure 73 : Au niveau de la dixième vertèbre thoracique - T10 (VOXCAN) Figure 74 : Au niveau de la douzième vertèbre thoracique - T12 (VOXCAN) 129 Figure 75 : Au niveau de la treizième vertèbre thoracique - T13 (VOXCAN) 2. Le médiastin [15, 58] L’étude du médiastin se fait en fenêtre « médiastinale ». Les différents organes médiastinaux (cœur, vaisseaux, trachée, nœuds lymphatiques) peuvent alors être visualisés indépendamment les uns des autres. Coupes transversales du thorax d’un chien en fenêtre « médiastinale » [5, 15, 35, 46, 93, 110] : Figure 76 : Au niveau de la première vertèbre thoracique - T1 (VOXCAN) 130 Figure 77 : Au niveau de la quatrième vertèbre thoracique - T4 (VOXCAN) Figure 78 : Au niveau de la cinquième vertèbre thoracique - T5 (VOXCAN) Figure 79 : Au niveau de la septième vertèbre thoracique - T7 (VOXCAN) 131 Figure 80 : Au niveau de la huitième vertèbre thoracique - T8 (VOXCAN) Figure 81 : Au niveau de la dixième vertèbre thoracique - T10 (VOXCAN) Figure 82 : Au niveau de la onzième vertèbre thoracique - T11 (VOXCAN) 132 3. L’appareil cardiovasculaire [5, 43, 58] Le cœur est visualisable lors d’étude d’images dans la fenêtre médiastinale. Les différentes cavités sont visualisables, tout comme les poumons, indépendamment les unes des autres, en fonction de la zone imagée. Le contraste entre le sang circulant dans le cœur et le cœur est faible mais il peut être amélioré par l'administration de produit de contraste. Cependant sur les images de scanner, il y a beaucoup de flous cinétiques, ainsi l’étude des cavités cardiaques ne peut être quantifiée, l’échographie est un examen beaucoup plus adapté. Les vaisseaux sanguins ont une paroi blanche, dont le contraste est faible avec le sang y circulant. La veine cave crâniale, la veine cave caudale et l’aorte sont visualisables au sein du médiastin en fenêtre médiastinale. Les vaisseaux pulmonaires sont visualisables au sein des poumons et sont de section globalement circulaire. 4. L’œsophage [58] L’œsophage est visible, surtout dans la fenêtre médiastinale, d’abord à gauche de la trachée puis au-dessus de celle-ci. Après la bifurcation trachéo-bronchique, il apparait seul dans le médiastin dorsal. Il apparait comme de densité tissu mou, il est normalement vide mais peut parfois contenir une petite quantité d’air qui apparait alors noir. 5. La trachée [58] La trachée a une section circulaire. L’air qu’elle contient apparait noir, et sa paroi est blanche et lisse. 6. Les nœuds lymphatiques Les nœuds lymphatiques de taille normale ne sont pas visibles. C. Les images tomodensitométriques thoraciques lors de tumeurs intra-thoraciques chez le chien Comme nous l’avons vu précédemment, le scanner permet de distinguer les structures anatomiques qui sont normalement superposées à la radiographie. Ainsi la distinction entre les tumeurs pulmonaires périphériques et les tumeurs pleurales, et entre les nodules pulmonaires et les masses médiastinales est possible. L’injection de produits de contraste permet aujourd’hui d’évaluer la vascularisation d’une tumeur et sa localisation [59]. On s’intéresse alors à la prise du produit de contraste (uniforme, irrégulier...) [108]. Lorsque l’on compare la densité d’une tumeur après l’injection de produit de contraste, on peut classer les lésions en tumeur kystique, nécrosée ou tumeur vascularisée [9]. Les tumeurs pulmonaires ou médiastinales se présentent comme des masses anormales, ou encore des nodules, qui peuvent apparaître isodense, hypo ou hyperdense par rapport aux tissus environnants, et présente généralement un rehaussement hétérogène après injection de produit de contraste. [67, 88] 133 1. Images tomodensitométriques pulmonaires [60] Le scanner permet de visualiser des masses non visibles à la radiographie (lors d’épanchement pleural, masse en région hilaire, sous costale…) ou bien de localiser le lobe affecté lorsque la lésion est déjà visible sur les clichés radiographiques. [23] Il permet également de mesurer l’épaisseur de la paroi des bronches, et de mieux visualiser les tissus péri-bronchiques et interstitiels. Il permet également de différencier une tumeur d’une consolidation pulmonaire inflammatoire. [58] Différents types d'anomalies peuvent être observées sur les images tomodensitométriques pulmonaires : opacités linéaires et réticulaires, épaississement anormal de l’interstitium péribronchique qui peut être nodulaire, lisse ou irrégulier, épaississement de l’interstitium sous-pleural, opacités nodulaires et nodules, augmentation de densité pulmonaire et diminution de la densité pulmonaire. Ces augmentations de densité pulmonaire sont semblables à celles décrites sur des radiographies : densification interstitielle, bronchique, nodulaire, alvéolaire, et ont le même aspect. Figure 83 : Image tomodensitométrique d’une opacification alvéolaire sur une coupe transversale du thorax en « fenêtre pulmonaire » d’un labrador de 6 ans suivi pour un lymphome malin du péricarde (VOXCAN) Opacification alvéolaire et bronchogramme aérique Une nécrose centrale arrive fréquemment dans le cas d’un néoplasme pulmonaire primitif, bien plus rarement dans les cas de nodules métastatiques, donnant l'apparence d'une lésion cavitaire avec une paroi épaisse et irrégulière. Une lésion bénigne cavitaire (abcès, granulome, abcès) est généralement délimitée par une paroi plus fine et plus régulière. Ces images ne sont pas visibles à la radiographie, mais le sont au scanner. C’est l’injection de produit de contraste qui permet la classification en lésion nécrosée, kystique, vascularisée. [9] Le scanner permet également de guider des biopsies ou des aspirations à l’aiguille fine de masses pulmonaires. Ceci permet d’obtenir un diagnostic plus précis. 134 Métastases pulmonaires [67, 88] Elles apparaissent généralement comme des opacités nodulaires hyperdenses. La tomodensitométrie permet généralement de détecter des lésions nodulaires de 3 mm de diamètre, jusqu’à 1,5 mm aujourd’hui avec les scanners les plus récents. Les métastases de carcinome ont généralement une forme en pinceau et sont le plus souvent situées en zone sous-pleurale. La recherche de métastases pulmonaires ne nécessite pas l’injection de produit de contraste. [9] Figure 84 : Image tomodensitométrique de nodules pulmonaires sur une coupe transversale du thorax en « fenêtre pulmonaire » chez un labrador de 6 ans suivi pour un lymphome malin du péricarde (VOXCAN) Nodules pulmonaires coalescents Figure 85 : Images tomodensitométriques d’un nodule pulmonaire isolé sur une coupe transversale du thorax en « fenêtre pulmonaire » chez un labrador de 5 ans suivi pour un carcinome épidermoïde ( VOXCAN) Agrandissement de la même zone Nodule pulmonaire isolé de densité tissulaire 135 2. Images tomodensitométriques médiastinales En raison de sa bonne résolution en contraste, le scanner va permettre de distinguer les différents organes médiastinaux, contrairement à la radiographie avec laquelle seuls les contours globaux du médiastin sont généralement observés. Il est l’examen de choix dans l’évaluation des masses médiastinales chez l’homme. [58] Ainsi lorsqu’une masse médiastinale est présente, le scanner permet d’en déterminer l’organe d’origine. Les masses sont caractérisées par leur augmentation de contraste, leur architecture interne, leur taille, l'étendue de leur invasion locale, la présence de liquide pleural, et la présence d’un envahissement régional vasculaire. [108] Les masses médiastinales caudales d’origine non œsophagienne sont extrêmement rares chez le chien mais sont mieux visualisées par tomodensitométrie. Le scanner permet de visualiser les marges de la masse, d’évaluer son éventuelle extension aux nœuds lymphatiques régionaux et de voir des métastases pulmonaires. Les injections de produit de contraste sont intéressantes pour bien repérer les rapports de la tumeur avec le contenu broncho-vasculaire du médiastin [9]. Ceci permet donc d’évaluer si une chirurgie est justifiée, possible et si oui quelle sera la technique la plus appropriée. Elle permet également de définir les contours d’une lésion pour planifier une radiothérapie, ou encore d’aider à la détermination du traitement pour les lésions médiastinales proches du cœur. Cela permet ainsi de donner un pronostic. 3. Images tomodensitométriques du cœur Les tumeurs de la base du cœur peuvent être diagnostiquées par scanner [80]. Cependant pour la recherche de tumeurs cardiaques, la tomodensitométrie ne peut pas remplacer l’échocardiographie car les mouvements cardiaques interfèrent pendant l’acquisition des images. On s’intéresse à la forme du cœur, sa taille, sa position. En effet un déplacement ou une déformation de cet organe peuvent être observés lorsqu’une tumeur adjacente est présente. 4. Images tomodensitométriques de l’œsophage La tomodensitométrie permet la visualisation directe de l’œsophage, il permet donc de visualiser la présence d’un déplacement, d’une compression, d’une modification du diamètre ou encore permet le repérage d’un épaississement de la paroi, alors qu’en radiographie, le recours à un examen avec produit de contraste est souvent indispensable. Une suspicion de tumeur œsophagienne est donc une indication du scanner. [46] 5. Images tomodensitométriques des nœuds lymphatiques La tomodensitométrie ne permet pas d'apprécier l'architecture interne des nœuds lymphatiques. Ainsi la mise en évidence d'une adénopathie repose uniquement sur l'augmentation de volume du nœud lymphatique, ou sur la prise et la répartition du produit de contraste. L'étude des nœuds lymphatiques au scanner inclus comme critère standard : la taille, la forme, et présence d'une modification de leur densité. 136 On considère qu'il y a infiltration métastatique ou inflammatoire lorsque le diamètre des nœuds lymphatiques est augmenté, la forme n'est plus uniformément ronde, une augmentation de contraste est observée après injection de produit de contraste [83]. Contrairement aux examens tomodensitométriques en médecine humaine, aucune norme de taille n'existe, et cela en raison d'une trop grande diversité dans la conformation et la taille des chiens [67, 88]. C’est donc l’expérience qui permettra de visualiser une adénomégalie. Cependant parfois la présence de métastases au sein d'un nœud lymphatique ne s'accompagne pas d'une adénomégalie, et dans ce cas, l'envahissement peut être seulement rehaussé par le produit de contraste. [88] Figure 86 : Image tomodensitométrique d’une adénopathie sternale sur une coupe transversale du thorax en « fenêtre médiastinale » chez une chienne présentant des tumeurs mammaires (VOXCAN) Nœud lymphatique sternal 6. Images tomodensitométriques de la plèvre Les modifications d’aspect de la plèvre (épaississement et masses) sont rarement visualisables sur les radiographies thoraciques. Souvent seul un épanchement pleural est visible, mais l’origine de celui-ci l’est rarement. Dans ce cas là, le scanner peut être utile pour visualiser ces modifications plus précocement qu’avec la radiographie. [23] Les études de pathologies pleurales ou pariétales sont facilitées par l'injection de produit de contraste. [9] 137 Figure 87 : Image tomodensitométrique d’un épanchement pleural sur une coupe transversale du thorax en « fenêtre pulmonaire » chez un labrador de 6 ans suivi pour un lymphome malin (VOXCAN) Epanchement pleural D. Utilisation, intérêt et limites de la tomodensitométrie dans l’investigation des tumeurs intra-thoraciques chez le chien Le scanner est une technique d'imagerie bien plus utilisée en médecine humaine, chez qui elle est devenue un outil standard dans le cadre de la recherche de nodules pulmonaires. 1. Les atouts de la tomodensitométrie Le scanner présente de nombreux avantages par rapport à la radiographie : C'est un examen rapide et exhaustif permettant d'étudier plus finement l'ensemble des structures. [9] Il permet l'élimination des superpositions présentes à la radiographie [88]. Ceci est permis par l'acquisition d'images en coupe des organes, cela permet ainsi une meilleure évaluation des régions costo-diaphragmatiques et sous-pleurales, zones difficilement évaluables à la radiographie, de même que la région hilaire. De plus il permet des reconstitutions multiplanaires, qui permettent une interprétation plus facile. [9, 60] Sa résolution en contraste est supérieure à celle de la radiographie [88]. Il a une meilleure discrimination des densités par rapport à la radiographie et permet ainsi de faire la distinction entre les parenchymes et les structures liquidiennes mais également entre les parenchymes entre eux [67, 108]. Des mesures quantitatives des densités de tissus peuvent également être obtenues et peuvent être utiles cliniquement dans la discrimination entre tissu normal et anormal, de densité apparemment similaire. [106] Le scanner a une meilleure résolution des petites structures que la radiographie, il est donc préconisé pour la recherche de métastases occultes [60]. D'après une étude de 2006, le scanner serait susceptible de mettre en évidence des nodules d'environ 1 mm de diamètre, contre 7 mm sur les radiographies [81]. Plus généralement le scanner est considéré comme pouvant détecter des nodules de plus de 3 mm alors que la radiographie ne permet de détecter que des nodules de 5 mm de diamètres [66]. Il permet ainsi une détection plus précoce des métastases intra-thoraciques ce qui allonge ainsi les durées de survie après un diagnostic plus précoce. Le scanner permet également de détecter des nodules dans un plus grand nombre 138 de lobes pulmonaires comparé à la radiographie, et permet ainsi une localisation plus précise des lésions. [81] Il permet une meilleure localisation et définition de l'étendue exacte des anomalies médiastinales. Même si la masse médiastinale est visible à la radiographie, cela est souvent insuffisant pour déterminer l'origine et les caractéristiques des lésions comme la résectabilité de cette masse. [108] Il permet également de distinguer les tumeurs pulmonaires périphériques des tumeurs pleurales, et les nodules pulmonaires des masses médiastinales [67]. Les nœuds lymphatiques médiastinaux et trachéobronchiques sont également détectables. Il est utilisé pour déterminer la cause d’un pneumothorax ou d’un épanchement pleural et permet l’étude du parenchyme pulmonaire en présence d’un épanchement pleural. Le scanner permet également la mise en œuvre de techniques de ponction. [67] Son excellente résolution en contraste et sa bonne résolution des petites structures, ses images sans superposition, rendent le scanner plus performant que la radiographie dans la détection de masses intra-thoraciques et dans l'évaluation de la localisation, de la taille et du nombre de masses présentes. Il apporte des informations supplémentaires intéressantes pour la gestion, le traitement et le suivi thérapeutique des maladies thoraciques non cardiaques. [88] Différentes études ont été réalisées afin de comparer le scanner et la radiographie : Une étude réalisée en 2002 montre une plus grande précision du scanner par rapport à la radiographie dans l’évaluation des nœuds lymphatiques trachéo-bronchiques. La sensibilité, la spécificité, les valeurs prédictives positive et négative sont toutes supérieures à 82 % et surtout toutes supérieures à celle de la radiographie sauf pour la spécificité. Ceci est important car une forte association entre la présence de métastases dans les nœuds lymphatiques et la diminution de la durée de survie a été notée. [83] Tableau 20 : Comparaison radiographie / scanner dans l’évaluation des nœuds lymphatiques trachéo-bronchiques chez des chiens présentant des tumeurs pulmonaires primitives – Etude de 2002 [83] En % Sensibilité Spécificité Valeur prédictive positive Valeur prédictive négative Précision Scanner 83 100 100 89 93 Radiographie 0 100 0 57 57 Une autre étude réalisée en 2005, s'est intéressée à l'efficacité de ces deux techniques dans la détection des nodules pulmonaires chez le chien. Il en ressort que 90 % des nodules pulmonaires visibles au scanner ne sont pas détectés sur les radiographies thoraciques. Seulement 9 % des nodules pulmonaires détectés au scanner ont été identifiés sur les radiographies thoraciques, de façon significative. Cette étude indique donc que le scanner est plus sensible que la radiographie dans la détection des nodules pulmonaires chez le chien, ce qui confirme les résultats des études précédentes. 139 De plus dans le cas de certaines métastases à contours irréguliers (ostéosarcomes, sarcomes tissus mous) qui sont souvent difficiles à évaluer sur des radiographies, le scanner permet une étude plus précise. [81] 2. Utilisation de la tomodensitométrie Le scanner est devenu un important complément dans le diagnostic et l'évaluation des désordres thoraciques. Il est indiqué principalement pour : [9, 36] La détection et localisation d'une tumeur (scanner apporte plus de précisions que la radiographie) Le bilan d'extension locale d'une tumeur identifiée et localisée par un autre moyen La participation au bilan d'extension régional et général d'un processus néoplasique (nœuds lymphatiques médiastinaux souvent sous estimés à la radiographie) L’aide au traitement et suivi thérapeutique La clarification des relations spatiales La planification d'une technique chirurgicale En effet, les images tumorales obtenues par tomodensitométrie étant bien plus précises que celles obtenues à la radiographie, le scanner est très utile pour l'estimation des possibilités d'exérèse d'une tumeur, en permettent une meilleure évaluation des marges de la tumeur, la présence et l'étendue de l'envahissement vasculaire ou des nœuds lymphatiques, non visibles à la radiographie; ou encore dans l'établissement d'un plan de traitement de radiothérapie. [67, 59] Le recours au scanner est fortement recommandé lors de la recherche de métastases pulmonaires chez des patients chez qui aucune maladie métastatique n'a été observée sur des radiographies thoraciques mais quand une chirurgie importante est prévue pour l'exérèse d’une tumeur primitive, lorsqu'une radiographie est douteuse. [81, 88] Le recours au produit de contraste permet d'évaluer la vascularisation d'une tumeur, le volume sanguin tumoral, important à prendre en compte lorsqu’une exérèse chirurgicale est prévue. [106] 140 Intérêt du scanner dans la détection de métastases pulmonaires par rapport à la radiographie : Figure 88 : Radiographies thoraciques de profil et de face réalisées dans le cadre d’un bilan d’extension chez un kooikerhondje de 12 ans suivi pour un carcinome mammaire (Service d’Imagerie Médicale de l’ENVL) D . Vue de profil Vue de face Figure 89 : Images tomodensitométriques du même kooikerhandje de 12 ans suivi pour carcinome mammaire : coupes transversales du thorax en « fenêtre pulmonaire » (VOXCAN) Nodules pulmonaires 141 Aucun nodule pulmonaire n’est visible sur les clichés radiographiques, cependant des nodules pulmonaires de petite taille sont visibles sur les images tomodensitométriques. Le scanner est ainsi à la fois un outil diagnostique et un outil pour planifier une chirurgie ou estimer les possibilités d'exérèse d'un processus néoplasique. [66, 105] Il présente un intérêt majeur dans la détection de métastases plus précocement qu'avec la radiographie, et pour la recherche de métastases quand un traitement lourd est envisagé. [14] 3. Les limites de la tomodensitométrie Cependant malgré sa supériorité sur de nombreux points par rapport à la radiographie, la tomodensitométrie présente tout de même certaines limites : Une des principales limites du scanner est que la précision des images est limitée par les mouvements du patient, le recours à l'anesthésie est donc indispensable [12, 80]. Et pour lutter contres les artéfacts liés aux mouvements respiratoires, l'hyperventilation est couramment utilisée. Ainsi tout animal instable ou présentant des troubles cardiaques ou respiratoires importants ne pourra pas forcément subir un scanner. [88] Les mêmes dangers liés aux rayonnements ionisants qu'en radiographie sont présents, des mesures de protections sont donc indispensables, bien que souvent plus faciles à mettre en place, l'animal étant sous anesthésie générale. [12] Cet examen a un coût encore relativement élevé, comparé à la radiographie et l'échographie. Il n'existe encore qu'un faible nombre d'installations en France, bien que ce nombre soit en constante augmentation. Sa résolution en contraste est supérieure à celle de la radiographie mais reste inférieure à l'échographie ou à l'IRM, mais ces deux derniers examens sont souvent moins intéressants en région thoracique. [12] L'interprétation des images n'est pas toujours aisée. En effet, l'anatomie en section transverse est assez peu connue des vétérinaires. Les zones proches du cœur sont assez mal visualisées en raison des battements cardiaques. Quelques structures comme les nœuds lymphatiques médiastinaux crâniaux et trachéo-bronchiques peuvent être difficiles à évaluer complètement avec le scanner en raison de leur petite taille. Ainsi des changements subtiles peuvent passer inaperçus. [81] Selon certaines études, le scanner pourrait parfois avoir une spécificité inférieure à celle de la radiographie, en raison de sa capacité à détecter des nodules de petite taille, des nodules trop petits, non néoplasiques, cliniquement non significatifs sont susceptibles d'être mis en évidence. [81] Le coût de l’examen tomodensitométrique ainsi que le recours indispensable à l’anesthésie sont deux points limitant tout de même son utilisation. De même les images des zones cardiaques et péri-cardiaques étant de moins bonne qualité, son utilisation est peu fréquente pour l’étude du cœur. 142 IV. AUTRES TECHNIQUES A. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) dans l’examen du thorax du chien L'IRM est fondée sur la mesure du magnétisme nucléaire de l'hydrogène contenu dans les tissus. Les images sont produites grâce à l'interaction entre des ondes radiofréquentes et les protons des tissus sous l'application d'un champ magnétique. Les images d'IRM sont des coupes de la région étudiée reconstruites par l'ordinateur dans le plan demandé. [43, 67] La résolution en contraste des images d'IRM est excellente et en fait tout son intérêt, surtout dans l’imagerie des tissus mous. Il n’y a pas de superposition des structures. L'IRM a une excellente résolution spatiale et a l'avantage de fournir d'excellents détails anatomiques concernant les tissus mous excepté le tissu pulmonaire. [12, 43, 58] Malgré ces différents intérêts, la dégradation de l'image due aux mouvements respiratoires et cardiaques, l'efficacité de l'échographie et du scanner, font que l'IRM reste très peu utilisée pour l'imagerie du thorax. Les appareils disponibles en Europe en milieu vétérinaire ne sont pas suffisamment puissants pour permettre l'obtention d'images thoraciques de suffisamment bonne qualité. Ils sont ainsi limités en ce qui concerne la résolution spatiale et le bruit important. [12, 27] De plus elle nécessite une anesthésie générale et des mesures de protections en ce qui concerne les objets métalliques. La durée d'acquisition des images est nettement plus longue (20 à 90 minutes) qu’avec la tomodensitométrie. Il s’agit également d’un examen plus coûteux que le scanner. [58] Le peu d’intérêt de son utilisation dans le diagnostic des tumeurs thoraciques explique le fait que cette technique n’ait pas été développée. B. La scintigraphie dans l’examen du thorax du chien [12, 67] Le principe de la médecine nucléaire est d'introduire dans l'organisme un traceur spécifique d'un organe ou d'une fonction et de visualiser son devenir dans l'espace (statique) et dans le temps (dynamique). Elle permet de visualiser l'état fonctionnel d'un organe. Elle peut être utile au niveau thoracique dans la mise en évidence de tumeurs thyroïdiennes ectopiques. Les images scintigraphiques sont caractérisées par une très faible résolution spatiale. Elle est considérée comme un système d'imagerie fonctionnelle. Les images scintigraphiques sont le reflet non pas de l'anatomie de la région explorée, mais du métabolisme de ces mêmes régions. La scintigraphie peut présenter un intérêt dans la recherche de métastases thoraciques de tumeurs thyroïdiennes ou encore dans l’investigation de tumeur thyroïdienne ectopique, en utilisant des isotopes radioactifs de l’iode. Cet intérêt semble cependant plus limité dans le cas de tumeurs non sécrétantes. En raison de l’évolution des différentes techniques d’imagerie médicale, elle reste très peu utilisée aujourd’hui. C. L’endoscopie dans l’examen du thorax du chien [25] L’endoscopie est une technique qui permet d’observer les cavités naturelles de l’organisme, en particulier la lumière du tube digestif, de l’appareil respiratoire, les cavités thoraciques et abdominales. Elle permet ainsi une exploration au niveau thoracique de la 143 trachée, des bronches, de l'œsophage. Elle permet de mieux localiser le siège de la lésion et également la réalisation de prélèvement. Cependant puisqu’elle permet la visualisation directe des organes, elle ne fait pas partie des techniques d’imagerie médicale. D. L’échographie endoscopique dans l’examen du thorax du chien [53] Cette technique a initialement été développée chez l'homme pour pallier aux limites de l'échographie conventionnelle dans l'examen d'organes internes dues aux os et champs remplis d'air interposés. Au niveau thoracique, elle permet une exploration intéressante du médiastin. Elle peut être associée à des biopsies et différentes interventions curatives. En médecine vétérinaire, elle est encore très peu utilisée. Ses applications majeures seraient une exploration cardiaque, des vaisseaux médiastinaux caudaux, de l’aorte descendante, … V. BILAN : Tableau 21 : Intérêt relatif des différentes techniques d'imagerie dans l’examen du thorax chez le chien [41, 67] Radiographie Echographie Scanner Médiastin + - à +++ +++ Trachée, bronches ++ - +++ Parenchyme ++ pulmonaire -/+ +++ Cœur + +++ - Plèvre ++ - à +++ + A. Intérêts comparés des différentes techniques d’imagerie médicale dans l’investigation des tumeurs intra-thoraciques en fonction des structures à étudier [46] 1. Le parenchyme pulmonaire La radiographie : elle reste l'examen de première intention, indispensable pour diagnostiquer ou suspecter un processus tumoral ou faire un bilan d'extension à distance. Pour une détection précoce, la qualité doit être maximale. [74] L’échographie : selon la localisation de la masse au sein du thorax, l’échographie peut permettre la réalisation de cytoponctions échoguidées. Le scanner : son intérêt réside dans sa grande résolution en contraste. Sa meilleure indication reste la recherche de métastases non visibles à la radiographie, surtout lorsqu'une chirurgie importante est envisagée. 144 2. Le médiastin La radiographie : Elle reste l'examen de première intention de par sa facilité d'utilisation et sa valeur diagnostique. Mais en raison de son manque de résolution en contraste et de la présence fréquente d'un épanchement pleural qui masque alors le médiastin, le diagnostic radiographique est difficile, de même que la différence entre une masse médiastinale et une masse pulmonaire est souvent difficile. [74, 101] L'échographie : Elle présente peu d'intérêt, en raison de la faible accessibilité du médiastin à cet examen, sauf si une masse de grande taille est présente ou d’un épanchement. Le scanner : Il permet la détection de certains processus néoplasiques non visibles à la radiographie, principalement en raison de la suppression des superpositions et sa meilleure discrimination en contraste, notamment en région médiastinale crâniale. Une suspicion de tumeur œsophagienne ou de toute autre suspicion de masse médiastinale est donc une indication du scanner. Il est en particulier intéressant dans la préparation d'une chirurgie [36, 101]. C'est la technique la plus sensible pour la mise en évidence de l'envahissement et de la taille des nœuds lymphatiques. [4] 3. Le cœur La radiographie : Elle est indispensable dans tout bilan cardiaque, elle permet d'apprécier la taille et la forme de la silhouette cardiaque. L’échographie : C'est l'examen de choix : permet un examen dynamique du cœur et la visualisation des différentes cavités cardiaques. Le scanner : Cet examen est gêné par la cinétique cardiaque, ce qui lui enlève une grande partie de son intérêt. 4. La plèvre La radiographie : Elle permet la mise en évidence d'un épanchement ou d'un pneumothorax. L’échographie : C'est l'examen de choix lors d'épanchement pleural. Le scanner : Il peut permettre d'affiner l'étude échographique en mettant par exemple en évidence un cloisonnement de l'épanchement, on peut ainsi déterminer précisément un site de ponction. Le diagnostic de mésothéliome peut être intéressant avec le scanner, surtout quand il n'en est encore qu'au stade de l'épaississement de la paroi pleurale. Mais souvent ces affections ne sont pas suspectées suffisamment précocement. 145 B. Schémas récapitulatifs de la conduite à tenir en cas de suspicion de tumeur intrathoracique chez un chien [46] Figure 90 : Conduite à tenir lors de suspicion d’affection thoracique pouvant être tumorale chez un chien Figure 91 : Conduite à tenir lors d’affection pulmonaire pouvant être tumorale chez un chien [4] 146 Figure 92 : Conduite à tenir lors de nodule pulmonaire isolé observé sur des radiographies thoraciques chez un chien 147 Figure 93 : Conduite à tenir lors d’opacification diffuse interstitielle ou bronchointerstitielle visible sur des radiographies thoraciques chez un chien Figure 94 : Conduite à tenir lors d’épanchement pleural observé sur des radiographies thoraciques chez un chien 148 Figure 95 : Conduite à tenir lors d’opacification nodulaire diffuse observée sur des radiographies thoraciques chez un chien Figure 96 : Conduite à tenir lors de la réalisation d’un bilan d’extension d’une tumeur primitive chez un chien 149 Figure 97 : Conduite à tenir lors de suspicion d’affection cardiaque chez un chien Figure 98 : Conduite à tenir lors d'épanchement péricardique chez un chien [97] 150 Figure 99 : Conduite à tenir lors de suspicion d’affection de l’œsophage chez un chien 151 Figure 100 : Conduite à tenir lors de suspicion d’affection de la trachée chez un chien [4] 152 La radiographie reste donc une technique à utiliser en première intention lors de suspicion de pathologie thoracique (pulmonaire, médiastinale, œsophagienne, cardiaque..), dans le cadre de la cancérologie, lors de la recherche de tumeur pulmonaire primitive et pour la réalisation du bilan d'extension thoracique de tumeurs osseuses, mammaires, abdominales. Cependant elle reste peu fiable en présence de tumeur médiastinale pour lesquelles la tomodensitométrie doit être préférée, mais vu la faible accessibilité de celle-ci, son coût et le stade souvent avancé de la tumeur au moment de la réalisation de l'examen, la radiographie permet tout de même d'en diagnostiquer un certain nombre [73]. Le recours à la tomodensitométrie est également intéressant dans la recherche de métastases pulmonaires, pour leur détection plus précoce, particulièrement lorsqu’une chirurgie importante est prévue en vue de l’exérèse de la tumeur primitive. Son utilisation est aussi très utile dans la préparation d’une chirurgie d’exérèse de tumeur intra-thoracique afin de mieux visualiser les marges de la tumeur, la vascularisation et l’envahissement des structures adjacentes. De même lors d'épanchement pleural ou de suspicion de tumeurs cardiaques, l'échographie doit être préférée. 153 PARTIE 3 : APPLICATION A DES CAS CLINIQUES CAS N°1 : TUMEUR PULMONAIRE PRIMITIVE Commémoratifs Anamnèse - OLYMPE Chien Labrador Femelle 10 ans - Toux évoluant depuis 3 mois malgré vermifugation. - Examen clinique du 16/10/2008 Hypothèses diagnostiques - - Bruits respiratoires expiratoires et inspiratoires augmentés, avec bruits de crépitements surajoutés. Très forte zone de matité à gauche à la percussion du thorax. Toux forte dès le moindre effort. Présence d’une masse indurée en région du cou. Tumeur (pulmonaire, trachéale, œsophagienne). Epanchement pleural. Pneumonie Bronchite Obstruction par corps étranger (trachée, poumon). EXAMENS COMPLEMENTAIRES Radiographies thoraciques du 16/10/2008 Vue de profil 154 Radiographies thoraciques du 16/10/2008 Vue de face Interprétation - - Une plage d’opacité alvéolaire circulaire d’environ 10 x 8 cm (bronchogramme) est visible en regard du lobe pulmonaire caudal gauche. La silhouette cardiaque est repoussée vers la droite de l’animal. Une opacification interstitielle modérée est observée sur l’ensemble du champ pulmonaire, non spécifique. Image circulaire, d’opacité alvéolaire, de grande taille compatible avec la présence d’une masse pulmonaire en regard du lobe caudal gauche d’origine probablement tumorale ou alors moins probablement un abcès ou un granulome. Vue de profil Zone d’opacité alvéolaire Bronchogramme aérique 155 Zone d’opacité alvéolaire dans le lobe caudal gauche Vue de face Silhouette cardiaque déplacée vers la droite Un scanner thoracique est réalisé afin d’effectuer un bilan d’extension suite à une suspicion de processus néoplasique pulmonaire : Scanner thoracique du 16/10/2008 Coupe transversale au niveau de la vertèbre thoracique T7 Fenêtre pulmonaire 156 Coupe transversale au niveau de la vertèbre thoracique T8 Fenêtre pulmonaire Coupe transversale au niveau de la vertèbre thoracique T1 Fenêtre médiastinale Coupe transversale au niveau de la vertèbre thoracique T7 Fenêtre médiastinale 157 - Scanner thoracique du 16/10/2008 - Interprétation - - Une volumineuse masse pulmonaire d’opacité tissulaire, isodense au muscle, est située dans le lobe caudal gauche, de 110 x 80 x 75 mm, au contact de la paroi costale et du cœur qu’elle repousse sur la droite. Elle présente un rehaussement hétérogène après injection de produit de contraste. Les nœuds lymphatiques axillaire, axillaire accessoire et trachéobronchiques gauche et moyen sont de taille augmentée. Le nœud lymphatique trachéo-bronchique gauche déplace la trachée vers la droite. Le nœud lymphatique trachéo-bronchique moyen sépare les bronches souches caudales gauche et droite. Ils présentent un rehaussement hétérogène après injection de produit de contraste. De nombreux nodules d’opacité tissulaire, de taille variable sont observés au sein du parenchyme pulmonaire, de manière plus marquée dans les lobes gauches. On note la présence de zones d’épaississement sous-pleural (certaines de forme triangulaire). Images compatibles avec la présence d’une volumineuse masse pulmonaire caudale gauche d’origine tumorale. Polyadénomégalie d’origine métastatique. Modifications pulmonaires parenchymateuses typiques de lésions métastatiques carcinomateuses. Coupe transversale au niveau de la vertèbre thoracique T7 Nodules pulmonaires Fenêtre pulmonaire Masse pulmonaire Ŕ lobe caudal gauche Coupe transversale au niveau de la vertèbre thoracique T8 Bronchogramme aérique Fenêtre pulmonaire Cœur déplacé vers la droite 158 Coupe transversale au niveau de la vertèbre thoracique T1 Nœud lymphatique axillaire de taille augmentée Fenêtre médiastinale Coupe transversale au niveau de la vertèbre thoracique T7 Nœud lymphatique trachéo-bronchique moyen de taille augmentée Fenêtre médiastinale Forte suspicion de tumeur primitive thoracique (carcinome bronchique) ou de carcinome épidermoïde multicentrique. Ce cas nous montre l’intérêt du scanner dans la suppression des superpositions présentes sur les clichés radiographiques. En effet sur les radiographies, seule la masse pulmonaire du lobe caudal gauche est visible, or la désuperposition du scanner permet la visualisation de nombreux autres nodules pulmonaires. On note ainsi l’importance du scanner dans le bilan d’extension d’une tumeur primitive, notamment lorsqu’une exérèse chirurgicale est envisagée. 159 CAS N°2 : TUMEUR THYROIDIENNE ET METASTASES MULTIPLES - Commémoratifs Antécédents médicaux HOFFMAN Chien Rottweiler Mâle castré 11 ans - Mai 2008 : tumeur testiculaire -> Leydigome -> castration. Juin 2009 : nodule ulcéré entre les doigts 2 et 3 du membre thoracique gauche -> cytoponctions : granulome histiocytaire -> soins locaux. Anamnèse - Amaigrissement important. Dysorexie depuis 4 mois. Examen clinique du 16/11/2009 - Score corporel : 2,5/5. Dyspnée à composante inspiratoire plus marquée. Un nodule ulcéré est présent entre les doigts 2 et 3 du membre thoracique gauche. Un nodule de 3 cm est palpable en regard de la thyroïde, 3 à 4 cm endessous du larynx. - Hypothèses diagnostiques - - Masse cervicale : origine tumorale (thyroïde, œsophage, nœud lymphatique), inflammatoire (perforation œsophagienne, granulome), abcès… Masse digitée : origine tumorale (carcinome épidermoïde), granulome inflammatoire ancien. EXAMENS COMPLEMENTAIRES Analyses sanguines - Numération formule sanguine : Thrombocytose (Plaquettes : 518 000/mm3 Ŕ VU [200-500 m/mm3]). Biochimie sanguine : Hypercholestérolémie (8,9 mmol/L Ŕ VU [3,1-7,1]) TSH : 0,24 ng/mL (VU < 0,5 ng/ml). 160 Echographie thyroïde droite Echographie thyroïde gauche Echographie cervicale du 16/11/2009 Thyroïde droite : aucune anomalie n’est décelée. Thyroïde gauche : une masse sphérique encapsulée, de 28 mm de diamètre, d’aspect hétérogène, vascularisée est observée. - Le nœud lymphatique rétro-pharyngien gauche est de taille fortement augmentée et d’aspect hétérogène. Masse thyroïdienne compatible avec un processus néoplasique thyroïdien et adénomégalie rétropharyngienne compatible avec un processus métastatique ou réactionnel. - 161 Artère carotide Echographie thyroïde droite Thyroïde droite Echographie thyroïde gauche Masse thyroïdienne gauche Cytoponctions masse thyroïdienne gauche L’analyse cytologique confirme l’hypothèse d’une tumeur endocrine dont la présentation orienterait prioritairement vers un carcinome médullaire de la thyroïde. Dans le cadre d’un bilan d’extension, des radiographies thoraciques sont réalisées. 162 Radiographies thoraciques du 16/11/2009 Vue de profil Vue de face - Interprétation - Une discrète opacification interstitielle est observée sur l’ensemble du champ pulmonaire. 2 masses circulaires d’opacité alvéolaire de 45 et 37 mm sont visibles en regard de l’œsophage, dans les lobes pulmonaires caudo-dorsaux. Un nodule d’opacité liquidienne d’environ 18 mm de diamètre est suspecté en regard du bord crânio-dorsal du cœur. Des productions osseuses sont observées ventralement aux vertèbres thoraciques T5, T6, T7, T8, T9. Nodule pulmonaire compatible avec une métastase pulmonaire. Masses d’opacité alvéolaire en regard de l’œsophage caudal, compatibles avec des métastases pulmonaires ou œsophagiennes, ou un autre processus néoplasique ou encore une spirocercose. Opacification interstitielle diffuse compatible avec l’âge de l’animal. 163 Radiographies thoraciques du 16/11/2009 Masses d’opacité alvéolaire Vue de profil Nodule d’opacité liquidienne Nodule d’opacité liquidienne Vue de face Elargissement du médiastin caudal Un scanner est programmé en vue de réaliser un bilan d’extension général. 164 Scanner du 23/11/2009 : Coupe transversale en région cervicale au niveau des vertèbres cervicales C3 - C4 Fenêtre médiastinale Coupe transversale du thorax au niveau de la vertèbre thoracique T4 Fenêtre pulmonaire Reconstruction par tomodensitométrie 165 Reconstruction par tomodensitométrie Coupe transversale du thorax au niveau de la vertèbre thoracique T11 Fenêtre pulmonaire Scanner abdominal 166 Région cervicale : - Scanner du 23/11/2009 Interprétation Deux masses d’opacité tissulaire sont visibles au contact de la trachée, à gauche, en région cervicale ventrale en regard de C1 à C3, à l’emplacement de la thyroïde gauche. Leur parenchyme est homogène. On note un rehaussement important et hétérogène de ces masses après injection de produit de contraste, avec des zones hypo-denses ne prenant pas le produit de contraste. Aucun envahissement des tissus périphériques aux masses n’est noté. Le nœud lymphatique rétro-pharyngien médial gauche est de taille modérément augmentée. Thorax : - 3 nodules d’opacité tissulaire sont visibles : un dans le lobe accessoire de 6 mm de diamètre, une dans le lobe crânial gauche de 14 mm de diamètre, un dans le lobe pulmonaire caudal gauche de 8 mm de diamètre, en zone souspleural. Un rehaussement homogène et diffus de ces nodules est noté après injection de produit de contraste. Une masse est observée dans l’œsophage thoracique dans sa portion caudale. - Abdomen : Une masse hépatique de 100 mm de diamètre est observée dans les lobes gauches. Les nœuds lymphatiques hépatiques sont de taille très augmentée. Masses cervicales compatibles avec l’existence d’une tumeur thyroïdienne. Nodules pulmonaires compatibles avec l’existence de métastases thoraciques. Masse œsophagienne compatible avec un processus tumoral primitif ou métastatique ou une masse d’origine inflammatoire. Masse hépatique gauche compatible avec un processus tumoral primitif ou secondaire à la masse thyroïdienne. Adénomégalie hépatique pouvant correspondre à l’existence de métastases lymphatiques. Coupe transversale en région cervicale au niveau des vertèbres cervicales C3 - C4 Fenêtre médiastinale Masse thyroïdienne gauche 167 Coupe transversale du thorax au niveau de la vertèbre thoracique T4 Nodule d’opacité tissulaire Ŕ Lobe pulmonaire crânial gauche Fenêtre pulmonaire Ce nodule est difficilement distinguable au niveau du bord crânio-dorsal du cœur sur la radiographie de profil. Nodule d’opacité tissulaire Reconstruction par tomodensitométrie Nodule d’opacité tissulaire 168 Coupe transversale du thorax au niveau de la vertèbre thoracique T11 Nodule d’opacité tissulaire, en zone sous-pleurale- lobe caudal gauche Fenêtre pulmonaire Ce nodule étant situé en région sous-pleurale, il n’est pas visible sur les clichés radiographiques. Masse hépatique Scanner abdominal L’hypothèse la plus probable reste donc l’hypothèse d’une tumeur thyroïdienne endocrine métastasée. Etant donnée la dégradation de l’état général rapide de Hoffman, celui-ci est euthanasié le 1er janvier 2010. 169 Ainsi ce cas nous montre en divers points l’intérêt du scanner par rapport à la radiographie : - 2 nodules pulmonaires d’opacité tissulaire visibles sur les images tomodensitométriques ne le sont pas sur les clichés radiographiques, en raison de leur taille et/ou de leur localisation (l’un est en zone souspleurale). Le troisième est difficilement visible en région crânio-dorsale du cœur, en raison de sa taille mais aussi de sa superposition avec le médiastin crânial. - Le scanner a également permis de mieux localiser ces nodules dans les différents lobes pulmonaires. - Le scanner a permis de déterminer l’origine œsophagienne des masses visibles sur les clichés radiographiques en regard de la partie caudale de l’œsophage. En effet sur les radiographies il est impossible de différencier une origine pulmonaire d’une origine œsophagienne, bien qu’un élargissement du médiastin caudal sur la vue de face soit en faveur d’une masse œsophagienne, seul le scanner permet de faire la différence, pas sa capacité de désuperposition. 170 CAS N°3 : TUMEUR MEDIASTINALE Commémoratifs Anamnèse Examen clinique du 15/05/2008 - Depuis début mai 2008 : - Œdème du membre thoracique gauche. - Hyperthermie à 40°C. - Appétit conservé. - Ptose de la paupière supérieure et procidence de la membrane nictitante sur l’œil gauche. Traité à deux reprises à l’aide d’anti-pyrétique + Baytril ND (Enrofloxacine) sans effet. Mi mai : - Ponction du liquide d’œdème du membre thoracique gauche par le vétérinaire traitant : sang. - Thrombocytose. - Radiographie thorax + membre thoracique gauche + endoscopie : mise en évidence d’un méga-œsophage. Injection de corticoïdes. Un épisode de détresse respiratoire le lendemain : consultation à l’ENVL. - Hypothèses diagnostiques POLLUX Chien Berger allemand Mâle castré 8 ans Dyspnée expiratoire, polypnée, bruits inspiratoires augmentés. Suspicion d’organomégalie abdominale crâniale. Œdème du membre thoracique gauche avec induration du nœud lymphatique axillaire gauche. Ptose paupière supérieure gauche et anisocorie discrète. Masse thoracique à l’origine : - de la dyspnée. - de l’apparition d’un méga-œsophage. - d’une adénomégalie axillaire (réactionnelle ou métastatique). - d’un défaut de retour veineux et/ou lymphatique responsable de l’œdème du membre thoracique gauche. - d’un syndrome de Claude Bernard Horner. 171 EXAMENS COMPLEMENTAIRES Radiographies du thorax du 15/05/2008 : Vue de profil Vue de face Interprétation Sur la vue de profil : Une zone d’opacité liquidienne est visible dans la partie cranio-ventrale du thorax repoussant la silhouette cardiaque caudalement et dorsalement. Un déplacement dorsal de la trachée est noté. Une zone d’opacité aérique est visible en regard de la zone de projection de l’œsophage, avec une visualisation anormalement bonne des parois dorsale et ventrale de l’œsophage sur toute sa longueur. Une opacification interstitielle modérée est observée sur l’ensemble du champ pulmonaire Spondylose vertébrale 172 Sur la vue de face : Zone d’opacité liquidienne repoussant la silhouette cardiaque Radiographies caudalement du thorax du Elargissement marqué du médiastin crânial 15/05/2008 : Déplacement latéralement à droite de la trachée Elargissement du médiastin compatible avec une masse de grande taille : processus tumoral (thymome, lymphome, liposarcome, thyroïde ectopique), une adénomégalie, un granulome, un abcès ; ou un épanchement médiastinal Mégaoesophage Opacification interstitielle diffuse du champ pulmonaire compatible avec le collapsus pulmonaire Spondylose vertébrale Zone d’opacité aérique en regard de l’œsophage Vue de profil Déplacement dorsal de la trachée Déplacement caudal de la silhouette cardiaque Masse médiastinale crâniale Vue de face Elargissement du médiastin crânial Trachée déviée à droite Silhouette cardiaque déplacée caudalement 173 En raison de la taille importante de la masse médiastinale, une échographie thoracique est réalisée. Echographie thoracique du 16/05/2008 Abord intercostal gauche Abord intercostal droit Interprétation - - Une masse médiastinale hypo-échogène, mal délimitée, est visible du ème ème premier au 7 espace intercostal. Au niveau du 6 espace intercostal elle est visualisée au contact du ventricule gauche du cœur. Une seconde masse plus superficielle que la précédente est visualisée, ème ème bien individualisée entre le 4 intercostal à droite et le 7 à gauche, compatible avec l’hypertrophie d’un nœud lymphatique médiastinal. La masse médiastinale crâniale est compatible avec un thymome, un lymphome thymique ou un lymphome ganglionnaire ou toute autre tumeur médiastinale crâniale. Hypertrophie d’un nœud lymphatique médiastinal. Des cytoponctions de la masse et du nœud lymphatique sont réalisées : résultats non concluants. 174 Echographie thoracique du 16/05/2008 Masse au niveau du ème 4 espace intercostal gauche Abord intercostal gauche Masse au niveau du ème 7 espace intercostal droit Abord intercostal droit Afin d’avoir une meilleure évaluation des contours et relations de la masse avec les organes environnants, ainsi qu’effectuer un bilan d’extension plus précis, un scanner est réalisé. Scanner thoracique du 19/05/2008 Coupe transversale au niveau de la vertèbre thoracique T1 Fenêtre médiastinale 175 Scanner thoracique du 19/05/2008 Reconstruction d’une coupe longitudinale du thorax - Interprétation - Une masse médiastinale cranio-ventrale d’opacité tissulaire discrètement hétérogène est observée au contact du sternum et des deux premières paires de côtes de 110x96x70 mm. Elle déplace la trachée vers la droite, et repousse les lobes pulmonaires crâniaux caudalement ainsi que l’artère sous clavière gauche et la veine axillaire gauche latéralement. Après injection de produit de contraste elle apparait hétérogène avec des plages hypo-denses. Les lobes pulmonaires présentent une opacification interstitielle à péribronchique, plus marquée à gauche en région crâniale. Le cœur apparait déplacé à gauche de l’animal. L’oesophage est dilaté, du liquide est visible dans sa lumière Nœuds lymphatiques axillaire, axillaire accessoire gauche et sternal sont de taille augmentée. L’artère sous-clavière gauche, les artères carotides communes, les veines axillaires gauche et droite, la veine cave crâniale sont visibles au sein de la masse. Masse médiastinale crânio-ventrale compatible avec un processus tumoral médiastinal de type thymome ou lymphome thymique, présentant des signes d’envahissements des vaisseaux médiastinaux crâniaux. Méga-œsophage Adénomégalie pouvant expliquer l’œdème du membre thoracique gauche par compression des vaisseaux adjacents, et compatible avec la présence de métastases lymphatiques Opacification pulmonaire non spécifique 176 Nœud lymphatique axillaire gauche de taille augmentée Coupe transversale au niveau de la vertèbre thoracique T1 Masse médiastinale crâniale envahissant les côtes Fenêtre médiastinale Trachée déplacée vers la droite de l’animal Masse médiastinale envahissant les vaisseaux médiastinaux crâniaux Reconstruction d’une coupe longitudinale du thorax Lobes pulmonaires crâniaux repoussés caudalement Cœur repoussé caudalement - - En raison de l’envahissement important des vaisseaux par la masse, son exérèse chirurgicale s’avérerait très délicate. La masse très volumineuse et envahissante explique la dyspnée. L’adénomégalie axillaire gauche secondaire à l’envahissement de la paroi thoracique par la tumeur est à l’origine de l’œdème du membre par défaut de retour veineux, et d’un syndrome de Claude Bernard Horner intermittent par compression nerveuse. Méga-œsophage lié à la prise en masse du nerf vague par la masse. 177 Suivi Dégradation de l’état général le 20 mai, une exérèse chirurgicale est planifiée en urgence. Lors de la thoracotomie, une masse de taille très importante prend en masse les gros vaisseaux du thorax et du membre thoracique gauche, avec l’aspect macroscopique d’un sarcome. En raison de l’absence de possibilité thérapeutique, l’euthanasie est décidée. Une analyse histologique des prélèvements réalisés pendant la chirurgie conclu à la présence d’une tumeur maligne peu différenciée compatible avec un mastocytome anaplasique, un carcinome anaplasique, ou un lymphome anaplasique. Ce cas nous montre : - Les limites de la radiographie en présence d’une masse médiastinale, son incapacité à bien en définir les contours, l’origine … - L’intérêt de l’échographie thoracique lors de masse médiastinale crâniale de taille importante, repoussant ainsi ici les lobes pulmonaires crâniaux formant ainsi une fenêtre échographique. Celle-ci permet ainsi de visualiser les contours de la masse, sa vascularisation, sa taille ainsi que sa localisation plus précise par mesure de la profondeur. - L’intérêt majeur du scanner est qu’il permet une meilleure visualisation d’une masse médiastinale, de l’envahissement des structures adjacentes et la visualisation des adénomégalies. 178 CAS N° 4 : CARCINOME PRIMITIF DU POUMON Commémoratifs Anamnèse Examen clinique du 11/03/2009 - OLIA Chien croisé Berger des Pyrénées Femelle 11 ans - Toux évoluant depuis 2 mois, d’intensité plutôt faible, en quintes, ne semblant pas liée à l’exercice ni à un moment particulier de la journée Dysorexie et amaigrissement depuis 10 jours Polydipsie depuis 10 jours Hémoptysie depuis la veille Sous Prilenal ND (Enalapril) et Prilactone ND (Spironolactone) depuis 1,5 mois suite à une suspicion de cardiopathie sur une radiographie thoracique réalisée par le vétérinaire traitant montrant une masse caudale au cœur -> traitement sans effet. - - Hypothèses diagnostiques Abattement Amyotrophie Hyperthermie à 39,4°C Tachycardie (160 battements par minute), bruits cardiaques étouffés en région ventrale et crâniale gauche, augmentés à droite Toux faible facilement déclenchable à la palpation de la trachée Dyspnée inspiratoire discrète, bruits inspiratoires augmentés sauf en région ventrale et crâniale gauche où ils sont diminués Palpation abdominale inconfortable Nodules mammaires en M3 et M4 à gauche Masse sous-cutanée de consistance diminuée de 5 mm de diamètre en arrière de la pointe sternale à gauche. Toux : Processus néoplasique primitif ou métastatique Bronchopneumonie infectieuse (fausse déglutition, corps étranger..) Bronchopneumonie parasitaire (dirofilariose, angiostrongylose, larva migrans) Bronchopneumonie éosinophilique Fibrose pulmonaire Insuffisance cardiaque congestive Polyurie Ŕ polydipsie : Insuffisance rénale, pyélonéphrite Dysendocrinie : diabète sucré, hyperadrénocorticisme Pyomètre Insuffisance hépatique Syndrome paranéoplasique (hypercalcémie) 179 EXAMENS COMPLEMENTAIRES Radiographies thoraciques du 11/03/2009 Vue de profil Vue de face - Interprétation - - Une masse d’opacité alvéolaire, de 50 mm de diamètre est visible en ème regard du 6 espace intercostal sur la vue de profil, et sur la vue ème de face, à gauche en regard du 7 espace intercostal. Une opacification alvéolaire marquée est notée en regard des lobes pulmonaires crâniaux sur la vue de profil, avec présence de nombreux bronchogramme aérique et d’une ligne pleurale en regard ème du 5 espace intercostal. Cette opacification est visible sur la vue de face en regard des parties crâniale et caudale du lobe crânial gauche. Une opacification interstitio-alvéolaire est visible dans le lobe pulmonaire caudal gauche 180 Radiographies thoraciques du 11/03/2009 - Interprétation - suite - Une opacification interstitio-alvéolaire est visible dans le lobe pulmonaire caudal gauche La silhouette cardiaque est déplacée vers la droite sur la vue de face, l’indice de Buchanan est de 9. La veine cave caudale semble de taille diminuée sur la vue de profil. Opacification alvéolaire marquée du lobe crânial gauche et une masse présente dans le lobe caudal gauche compatible avec un processus tumoral, moins probablement avec une bronchopneumonie. Diminution de la taille de la veine cave caudale compatible avec une hypovolémie. Masse d’opacité alvéolaire Vue de profil Bronchogramme aérique Opacification alvéolaire en regard des lobes crâniaux Opacification alvéolaire du lobe crânial gauche Vue de face Silhouette cardiaque déplacée vers la droite 181 Très forte suspicion de tumeur pulmonaire dont la nature reste à déterminer. Echographie abdominale Absence d’anomalie Echographie thoracique du 12/03/2009 - Interprétation - Une masse sphérique de 29 mm de diamètre est observée dans le parenchyme pulmonaire en partie crâniale du lobe caudal gauche ème (masse visualisable en partie dorsale du 8 espace intercostal). Elle est hétérogène avec présence d’éléments hyper-échogènes formant des artéfacts en queue de comète compatibles avec du gaz (persistance d’air en intra-pulmonaire ou abcès), et de cavités liquidiennes. Le lobe pulmonaire gauche est entièrement remanié, hyper-échogène, dense et discrètement hétérogène. Le nœud lymphatique médiastinal crânial est de taille augmentée (10,2 mm de diamètre). Masse dans le lobe pulmonaire caudal gauche compatible avec une masse tumorale accompagnée ou non d’un processus infectieux. Hépatisation du lobe crânial gauche compatible avec une infiltration tumorale le plus probablement. Des cytoponctions de la masse et du lobe crânial gauche sont réalisées. 182 Masse Echographie thoracique du 12/03/2009 Interprétation Air pulmonaire Cytoponctions Suivi Le même type cellulaire est observé dans la masse et le lobe pulmonaire hépatisé Carcinome au sein d’une violente stroma réaction inflammatoire sans mise en évidence d’un caractère septique Certainement carcinome primitif du poumon En raison du mauvais pronostic, l’euthanasie est décidée. Ce cas nous montre : - L’intérêt de la radiographie dans l’exploration des causes d’une toux. - L’intérêt de l’échographie thoracique pour compléter les images radiographiques lors de la visualisation d’une masse de taille suffisante et de localisation suffisamment proche des parois thoraciques, pour être explorable par échographie. Celle-ci tient un rôle important dans la réalisation de cytoponctions qui dans ce cas ont été diagnostiques. 183 CAS N°5 : LYMPHOME Commémoratifs - ROQUETTE Chien Setter anglais Femelle 9 ans Il y a une semaine : distension abdominale qui a motivé une consultation chez son vétérinaire traitant -> aucune anomalie notée. Depuis 3 jours : Anorexie Dyspnée Référée à l’ENVL. - Anamnèse Examen clinique du 2/02/2009 - - Hypothèses diagnostiques Abattement. Hyperthermie à 39,4°C. Bruits cardiaques étouffés. Pouls fémoral faible. Dyspnée inspiratoire, tachypnée, bruits respiratoires augmentés dorsalement dans les deux hémithorax, matité ventrale à la percussion du thorax. Distension abdominale sans signe du flot, douleur vive à la palpation de l’abdomen crânial. Nœuds lymphatiques pré-scapulaires et inguinaux de taille augmentée. Forte suspicion d’épanchement pleural : Insuffisance cardiaque droite (épanchement péricardique, cardiomyopathie dilatée, endocardiose tricuspidienne, cœur pulmonaire..). Processus néoplasique (lymphome, mésothéliome…). Torsion de lobe pulmonaire. Hernie diaphragmatique. Hypo-albuminémie. Pyothorax. Hémothorax. Chylothorax… EXAMENS COMPLEMENTAIRES Echographie thoracique rapide d’urgence le 02/02/2009 - Présence d’un épanchement pleural en quantité importante. Absence d’épanchement péricardique. Thoracocentèse : liquide séro-hémorragique. 184 Radiographies thoraciques du 03/02/2009 après thoracocentèse Vue de profil Vue de face Interprétation - Des scissures inter-lobaires sont visibles. Une bande d’opacité liquidienne est visible en regard de l’espace pleural. Une opacification tissulaire, plurilobée, est notée en regard du bord ventral des lobes caudaux sur la vue de profil. Une opacification interstitio-alvéolaire est observée en regard du lobe pulmonaire moyen droit et de la partie ventrale des lobes caudaux. La silhouette cardiaque est difficilement évaluable. Epanchement pleural modéré. Forte suspicion de masse intra-thoracique caudo-ventrale. Opacification pulmonaire compatible avec un collapsus pulmonaire, une infiltration tumorale, un œdème cardiogénique, des hémorragies pulmonaires. 185 Radiographies du thorax après thoracocentèse le 03/02/2009 Vue de profil Opacification tissulaire Bande d’opacité liquidienne Vue de face Scissure inter-lobaire Analyses sanguines On note une leucocytose neutrophilique et éosinophilique: 9 9 Globules blancs : 25,7.10 /L (VU : 6 - 17.10 /L) Analyses biochimiques sanguines sans anomalie 186 Echographie thoracique du 03/02/2009 - Interprétation - Une masse hétérogène de 51 mm de diamètre est visible dans l’espace pleural caudo-ventral, sans continuité avec le parenchyme pulmonaire mais avec les tissus sous-cutanés thoraciques. Des lames d’épanchement pleural sont observées. La surface pulmonaire est irrégulière. Le nœud lymphatique sternal est de taille très augmentée (environ 15 mm d’épaisseur). Images compatibles avec un processus tumoral ou moins probablement un processus inflammatoire (granulome autour d’un corps étranger). 187 Echographie thoracique du 03/02/2009 Continuité avec les tissus mous Côte Masse hétérogène Surface pulmonaire irrégulière Echographie abdominale Aucune anomalie n’est observée. Examens cytologiques du Hémopathie maligne à grandes cellules dans un important contexte liquide éosinophilique. d’épanchement Un lymphome T est à envisager en priorité avec un syndrome paranéoplasique éosinophile associé. Roquette présente donc une masse intra-thoracique ainsi qu’un épanchement pleural secondaire à un lymphome T de haut grade, néoplasie répondant peu à la chimiothérapie. Ainsi en raison du pronostic réservé l’euthanasie est décidée par les propriétaires le 04/02/2009. 188 - Autopsie Présence de liquide hémorragique à l’ouverture des grandes cavités. Des masses de grande taille sont observées en arrière du thorax et de chaque côté, d’autres plus petites dans les espaces inter-costaux, sur le diaphragme, le péricarde, le médiastin qui est rouge, épaissi et tomenteux. Ces nodules recouverts de la plèvre sont implantés dans les muscles et leur section montre un tissu blanc-beige infiltré d’hémorragies. Diaphragme Paroi thoracique Ce cas nous montre : Les difficultés rencontrées dans l’observation d’une masse sous-pleurale à la radiographie, surtout en présence d’un épanchement pleural. L’intérêt de l’échographie dans l’exploration du thorax en présence d’un épanchement pleural, et surtout dans la réalisation de cytoponctions pour examen cytologique permettant d’aboutir à un diagnostic. 189 CAS N°6 : ADENOCARCINOME PULMONAIRE Commémoratifs - PAPAO Chien Bouvier bernois Mâle castré 8 ans - Intolérance et fatigabilité à l’effort depuis 4 mois : démarche normale quelques mètres puis raccourcissement des foulées, raideur surtout au niveau des membres pelviens. Puis après quelques minutes de repos, démarche de nouveau normale. Amaigrissement de 5 kg en 4 mois. Sous Mestinon ND (piridostigmine) depuis mi septembre pour myasthénie. Diminution d’efficacité progressive. Anamnèse - Examen clinique du 12/11/2007 Hypothèses diagnostiques - Douleur à l’extension et à l’abduction des hanches. Reflexes médullaires et réactions posturales normales. Diminution intensité du reflexe palpébral après plusieurs réalisations successives. En raison des signes cliniques et de la réponse aux anti-cholinestérasiques, l’hypothèse principale est : Une myasthénie grave paranéoplasique. En vue de rechercher une tumeur pouvant être à l’origine de cette myasthénie, une échographie abdominale et des radiographies thoraciques sont réalisées. Echographie abdominale du 12/11/2007 Une hyperplasie glandulo-kystique modérée de la prostate est notée. 190 Radiographies thoraciques du 12/11/2007 Vue de profil Vue de face Interprétation Une masse pulmonaire d’opacité liquidienne à bords nets, de 5 cm x 4 cm est observée, superposée à la zone de projection de l’atrium gauche sur la vue de profil, en regard des parties médiale et crâniale du lobe pulmonaire caudal gauche ou du lobe accessoire. Compatible avec une tumeur primitive, un abcès ou un granulome. 191 Radiographies thoraciques du 12/11/2007 suite Masse pulmonaire d’opacité liquidienne Vue de profil Masse pulmonaire d’opacité liquidienne Vue de face Un bilan pré-opératoire par tomodensitométrie du thorax est réalisé en vue d’une exérèse chirurgicale. 192 Scanner thoracique du 14/11/2007 Coupe transversale au niveau de la vertèbre thoracique T7 Fenêtre pulmonaire Coupe transversale thoracique Fenêtre pulmonaire Coupe transversale thoracique Fenêtre médiastinale 193 Scanner thoracique du 14/11/2007 suite - - Interprétation - Une masse de densité tissulaire de forme ovoïde de 39 x 28 x 32 mm, est observée dans le lobe pulmonaire caudal gauche. Elle est située caudo-médialement à la bronche souche lobaire caudale gauche qu’elle comprime en partie et crânio-ventralement à la veine pulmonaire du lobe caudal gauche qu’elle déplace légèrement également. Arès injection de produit de contraste, on observe un rehaussement homogène et diffus de cette masse. Un déplacement du cœur est observé vers la droite de l’animal. Un nodule de 9 mm contenant des cavités remplies d’air est visible dans la partie ventrale et caudale du lobe caudal gauche. Il est modérément rehaussé après injection de produit de contraste. Une densification alvéolaire est visible en regard des lobes pulmonaires moyen et caudal droits en région dorsale. Une masse tissulaire de 17 x 8 mm est visible dans le repli du médiastin crânio-ventral, pouvant représenter le thymus. Masse pulmonaire et nodule dans le lobe caudal gauche, masse médiastinale probablement thymique. 1 Ŕ Thymome avec métastase pulmonaire. 2 Ŕ Tumeur pulmonaire primitive avec métastase in situ et vestige thymique. 3 Ŕ Tumeur multicentrique en particulier histiocytose maligne compte tenu de la race et la distribution (poumons et structures lymphatiques). Collapsus pulmonaire droit secondaire à l’anesthésie (des lésions métastatiques peuvent être masquées par cela). Masse pulmonaire Coupe transversale au niveau de la vertèbre thoracique T7 Bronche souche lobaire caudale gauche comprimée Cœur dévié vers la droite Fenêtre pulmonaire 194 Coupe transversale thoracique Nodule pulmonaire Fenêtre pulmonaire Coupe transversale thoracique Masse médiastinale Fenêtre médiastinale Intervention chirurgicale du 20/11/2007 Suivi - Une lobectomie du lobe pulmonaire caudal gauche et une exérèse d’une masse médiastinale crâniale sont réalisées. - 7 janvier 2008 : fatigabilité plus marquée depuis 1 semaine, polypnée et bruits respiratoires augmentés dans les deux hémithorax. Radiographie : un discret épanchement pleural est visible. - 195 Ce cas montre ainsi : - L’intérêt du scanner par rapport à la radiographie dans la localisation précise de la masse pulmonaire, en effet la radiographie ne permettait pas ici de différencier une masse dans le lobe caudal gauche d’une masse située dans le lobe accessoire. Il permet ainsi de planifier une exérèse chirurgicale avec plus de précision. - Le nodule pulmonaire et la masse médiastinale n’étaient pas visibles sur les clichés radiographiques, mais l’étaient au scanner. Ainsi le scanner semble permettre une meilleure détection des métastases. 196 CAS N° 7 : FIBROSARCOME AVEC METASTASES THORACIQUES Commémoratifs Anamnèse - TOSCA Chien Montagne des Pyrénées Femelle 6 ans - Une masse en regard de l’épaule gauche constatée il y a 3 semaines par les propriétaires. Synulox ND (Amoxicilline et Acide Clavulanique) et Mégasolone ND (prednisolone) prescrit par le vétérinaire traitant, depuis 15 jours. Absence d’évolution depuis. - Examen clinique du 10/01/2008 Analyse cytologique de la masse Analyse sanguine - Absence d’anomalie à l’examen clinique général. Une masse profonde, volumineuse, hétérogène, adhérente au plan sous-jacent, est observée à la pointe de la scapula gauche. Diamètre : 160 à 170 mm. Tumeur de la série mésenchymateuse avec des critères cytologiques de malignité modérés (fibrosarcome de bas grade ou de grade intermédiaire de malignité). Une exérèse la plus large possible avec contrôle histologique est conseillée. Numération formule et biochimie sanguine dans les valeurs usuelles. Avant de planifier une chirurgie, un bilan d’extension est réalisé le 29/01/2008. Scanner du 29/01/2008 Coupe transversale du thorax Fenêtre pulmonaire 197 Coupe transversale du thorax Fenêtre pulmonaire Coupe transversale du thorax Fenêtre médiastinale - Scanner du 29/01/2008 Interprétation - Plusieurs nodules pulmonaires de petite taille (1,5 à 2 mm de diamètre) sont observés sur l’ensemble des champs pulmonaires. 3 nodules moins denses (2,8 à 4,5 mm de diamètre) sont visibles en région sous-pleurale des lobes crâniaux gauche et droit. Un rehaussement modéré des nodules est noté après injection de produit de contraste. Aucune adénomégalie n’est visible. Une masse de densité tissulaire sous-cutanée, discrètement hétérogène, ovoïde de 110 mm x65 mm est visible en région scapulaire gauche, dorso-latéralement au muscle trapèze gauche qu’elle semble infiltrer. L’épine scapulaire ne semble pas avoir subie d’ostéolyse. Les muscles infra et supra-épineux ne sont pas infiltrés. Un rehaussement discret et hétérogène de la masse avec présence de plages hypodenses est noté après injection de produit de contraste. Tumeur scapulaire gauche bien délimitée. Présence de nodules pulmonaires en faible nombre, compatibles avec la présence de métastases pulmonaires. Métaplasie osseuse. 198 Nodule Ŕ lobe pulmonaire crânial gauche Coupe transversale du thorax Fenêtre pulmonaire Coupe transversale du thorax Nodule souspleural Ŕ lobe pulmonaire crânial droit Fenêtre pulmonaire Masse scapulaire sous-cutanée Coupe transversale du thorax Fenêtre médiastinale 199 Fibrosarcome avec métastases pulmonaires petites et peu nombreuses. L’exérèse chirurgicale de la masse scapulaire est conseillée malgré la forte suspicion de métastases pulmonaires et le risque de récidives locales afin de prolonger la vie à moyen terme de l’animal. Chirurgie Analyse histologique de la masse Suivi Une exérèse large avec scapulectomie partielle est réalisée. - Hémangiosarcome sous-cutané. La taille importante de la masse, la présence de cellules tumorales en plages compactes uniquement dans les parties profondes et la présence de très importantes et inhabituelles réactions fibroblastiques, permettent d’expliquer l’apparente discordance entre les résultats cytologiques et histologiques. L’animal est euthanasié le 25/02/2008 suite à des complications chirurgicales. Ce cas nous montre l’intérêt du scanner dans le bilan d’extension des tumeurs. 200 CAS N° 8 : HEMANGIOSARCOME CARDIAQUE Commémoratifs Anamnèse Examen clinique du 30/10/2008 - GOLIATH Chien Berger allemand Mâle 11 ans - Abattement depuis 2 jours. Anorexie depuis 24h. Affaiblissement important depuis ce jour. - Bruits cardiaques étouffés, extrasystoles supraventriculaires à l’ECG, tachycardie modérée, hypotension marquée. Suspicion d’ascite et douleur abdominale à la palpation. - Hypothèses diagnostiques Etat général et anomalies de l’appareil cardio-vasculaire : Epanchement péricardique (origine tumorale : chémodectome, mésothéliome, hémangiosarcome atrial, lymphome, idiopathique). Décompensation d’une insuffisance cardiaque congestive droite ou globale. Traumatisme (rupture atriale). Origine septique moins probable. Suspicion d’ascite : Hypo-albuminémie. Hypertension portale post-hépatique (insuffisance cardiaque congestive droite, obstruction de la veine cave caudale, hépatique : néoplasie, surcharge). Origine septique. Traumatisme. EXAMENS COMPLEMENTAIRES Echographie thoracique du 31/10/2008 201 Echographie thoracique du 31/10/2008 - Interprétation Un épanchement pleural modéré est visible. Un épanchement péricardique sévère est présent avec tamponnade cardiaque. Aucune masse n’est visualisée en regard de l’atrium. Une thoracocentèse et une ponction de l’épanchement péricardique sont réalisées sous échographie. Epanchement péricardique Cœur Echographie abdominale du 31/10/2008 - Des masses hépatiques sont visibles, compatibles avec un processus tumoral, des abcès, des hématomes ou une hyperplasie nodulaire. Le parenchyme pancréatique est hétérogène, compatible avec des anciennes lésions de pancréatite. Une hyperplasie glandulo-kystique de la prostate est notée. Analyse cytologique des Epanchements péricardique, pleural et abdominal : Aspects de transsudats hémorragiques modifiés multicavitaires, sans mise en liquides d’épanchements évidence formelle d’un processus tumoral sous-jacent. La présence d’une tumeur ne desquamant pas ou peu dans le sac péricardique (type hémangiosarcome ou chémodectome) ne peut être exclue, et devrait inciter parallèlement au suivi de l’imagerie médicale, à un contrôle du liquide d’épanchement péricardique. Traitement Hospitalisation au service des urgences de l’ENVL : Butorphanol Furosémide En raison de l’amélioration de son état général Goliath est rendu à ses propriétaires le 31/10/2008. 202 Consultation de suivi du 21/11/2008 - Abattement important. Anorexie. Cachexie. Déshydratation. Pâleur des muqueuses. Bruits cardiaques étouffés. Bruits respiratoires augmentés. Pouls fémoral paradoxal. Signe du flot positif. Echographie cardiaque du 21/11/2008 203 Echographie cardiaque du 21/11/2008 Interprétation - Un épanchement péricardique majeur est présent. Une masse est visible en regard de la paroi atriale droite. Masse atriale droite très évocatrice d’un hémangiosarcome. Ponction des épanchements pleural et péricardique. Epanchement péricardique Cœur Masse atriale droite Cœur 204 Epanchement péricardique Echographie cardiaque du 21/11/2008 suite Masse atriale droite Cœur Analyse cytologique des épanchements Aspect d’hémorragies cavitaires probablement diluées dans un transsudat, sans mise en évidence de cellules suspectes. L’hypothèse d’une tumeur responsable du 21/11/2008 d’hémorragie cavitaire sans desquamation (type chémodectome ou hémangiosarcome) demeure possible. Résultat à confronter au résultat de l’histopathologie. Autopsie Analyse histologique Observation d’un épanchement péricardique volumineux ainsi que d’une masse en regard de l’atrium droit. - Masse atriale droite : Hémangiosarcome Infiltration hépatique du même type En raison de la récidive rapide des épanchements et de la forte suspicion de tumeur, l’euthanasie est décidée le 21/11/2008. Ce cas nous montre : - L’intérêt de répéter les examens d’imagerie médicale lors de suspicion de pathologie tumorale lorsque aucune masse n’est visualisée lors du premier examen, surtout lors de visualisation d’épanchement péricardique à l’échocardiographie. - Les difficultés diagnostiques des examens cytologiques des liquides d’épanchements, surtout en présence de tumeur desquamant peu. Ce qui implique qu’il ne faut jamais négliger l’hypothèse tumorale en présence d’épanchement cavitaire, même en l’absence de masse visible ou lors de résultats cytologiques négatifs. 205 CAS N°9 : TUMEUR PULMONAIRE ET SYNDROME D’ALAMARTINE CADIOT BALL Commémoratifs Antécédents médicaux Anamnèse Examen clinique du 23/04/2009 Hypothèses diagnostiques - TOY Chien Labrador Mâle castré 7 ans - Octobre 2006 : suspicion d’ostéosarcome du membre thoracique droit -> amputation (aucune analyse histologique) chez le vétérinaire traitant. Depuis 1 mois : Abattement. Perte de 2 kg avec appétit conservé. Hyperthermie (39,5°C). 3 membres enflés et douloureux. Abattement. Hyperthermie (39,5°C). Polypnée, bruits respiratoires légèrement augmentés. Toux. 3 membres gonflés et douloureux à la palpation -> radiographie du membre thoracique gauche chez le vétérinaire traitant : Suspicion de syndrome d’Alamartine Cadiot Ball. - - Syndrome d’Alamartine Cadiot-Ball. Lésion pulmonaire inflammatoire ou tumorale à l’origine du syndrome paranéoplasique. EXAMENS COMPLEMENTAIRES Radiographies des 3 membres du 23/04/2009 Une réaction périostée est observée sur la diaphyse des os longs des 3 membres et des doigts. 206 Radiographies du membre antérieur gauche Radiographies du thorax du 23/04/2009 Vue de profil 207 Radiographies du thorax du 23/04/2009 suite Vue de face Une masse circulaire de 10 cm de diamètre, bien circonscrite, d’opacité liquidienne est observée en regard de la partie crânio-dorsale du lobe pulmonaire caudal droit, on note ainsi un effacement des contours de la silhouette cardiaque dorsalement et à droite. Le reste du champ pulmonaire est dans les limites de la normale. Masse pulmonaire d’opacité liquidienne compatible avec un processus néoplasique ou encore avec un abcès pulmonaire, ou un granulome (inflammatoire, mycobactérien, spirocerca). - Interprétation Masse pulmonaire d’opacité liquidienne Vue de profil 208 Radiographies du thorax du 23/04/2009 suite Masse pulmonaire d’opacité liquidienne Vue de face En raison de la taille importante de la masse observée sur les clichés radiographiques et de sa localisation contre la paroi thoracique, une échographie est réalisée : Echographie thoracique du 23/04/2009 : 209 Echographie thoracique du 23/04/2009 suite - Interprétation Observation d’une masse pulmonaire délimitée par une paroi épaisse, présentant des cavités anéchogènes et des zones de minéralisation créant des cônes d’ombres. Images compatibles avec un abcès ou un granulome sur corps étranger ou un processus néoplasique. Cavité anéchogène Masse pulmonaire Air pulmonaire 210 Zones de minéralisation Cavité anéchogène Echographie thoracique suite Masse pulmonaire - Des cytoponctions de la masse sont donc réalisées : Collection inflammatoire neutrophilique sans mise en évidence ni d'un caractère septique ni de cellules diagnostiques d'une origine tumorale a fortiori maligne Mais ce résultat n'exclut pas une lésion inflammatoire organisée autour d'une tumeur sous-jacente. Une chirurgie étant envisagée un scanner thoracique est réalisé. Scanner thoracique du 24/04/2009 Coupe transversale au niveau de la vertèbre thoracique T8 Fenêtre pulmonaire 211 Coupe transversale du thorax après injection de produit de contraste Fenêtre médiastinale Reconstruction par scanner Scanner thoracique du 24/04/2009 Une masse de densité tissulaire de 70 mm de diamètre, d’aspect hétérogène avec des foyers de minéralisation, est présente dans la partie crâniale du lobe pulmonaire caudal droit, au contact de la paroi thoracique droite et de la bronche lobaire caudale droite qu’elle écrase et déplace ventralement. Cette masse présente un rehaussement hétérogène après injection de produit de contraste, avec une majorité de zones hypo-denses. Images compatibles avec une masse pulmonaire caudale droite. Au vue de ses caractéristiques, une lésion tumorale à composante nécrotique ou un abcès pulmonaire peuvent être retenus. 212 Masse pulmonaire Coupe transversale au niveau de la vertèbre thoracique T8 Ecrasement de la bronche Fenêtre pulmonaire Lobe pulmonaire caudal droit Coupe transversale du thorax après injection de produit de contraste Masse pulmonaire largement cavitaire Fenêtre médiastinale Ecrasement de la bronche Reconstruction par scanner Masse pulmonaire 213 - Traitement - - Suivi Suite aux résultats du scanner, l’hypothèse principale est un syndrome d’Alamartine Cadiot Ball secondaire à une masse thoracique inflammatoire ou tumorale. En raison de la bonne délimitation de la masse, de l’absence de métastase visible, malgré le pronostic réservé, une exérèse est programmée. Une lobectomie pulmonaire caudale droite est réalisée le 24/04/2009 Examen histologique : ostéosarcome bien différencié primitif ou métastatique. Juin 2009 : dégradation de l’état général depuis 15 jours, dysorexie, masse de 5 cm de diamètre sur le carpe gauche et 2 masses de 4 cm de diamètre sur le membre pelvien gauche, palpation d’une masse en regard du rein droit. Radiographie thoracique : aucune anomalie n’est observée. Radiographie membre thoracique gauche et membre pelvien gauche : une réaction périostée importante est visible. Echographie abdominale : présence d’une masse en regard du rein droit, et d’une adénomégalie splénique. Cytoponctions de la masse rénale : Ostéosarcome rénal. CCL : Extension multicentrique métastases en regard du rein. de l’ostéosarcome avec présence de Ce cas nous montre : - L’intérêt de la radiographie thoracique en première intention lors de recherche de masse intra-thoracique en présence d’un syndrome paranéoplasique tel que le syndrome d’Alamartine Cadiot Ball. - L’intérêt de l’échographie thoracique lors de masse de taille importante, en contact avec la paroi, permettant ainsi la réalisation de ponctions échoguidées. - L’intérêt du scanner dans la planification d’une chirurgie : meilleur visualisation des contours de la masse, recherche de métastases non visibles à la radiographie. 214 CONCLUSION Les tumeurs intra-thoraciques constituent chez le Chien un ensemble hétérogène, regroupant les tumeurs pulmonaires, médiastinales et pleurales. Ces tumeurs sont difficiles à diagnostiquer en raison des signes cliniques souvent non spécifiques qu’elles engendrent, mais également en raison de leur position plus ou moins profonde au sein de la cavité thoracique, les moyens d’exploration de celle-ci, à la disposition du vétérinaire, étant relativement limités. L’imagerie médicale constitue une étape indispensable dans la démarche diagnostique face à une suspicion de tumeur intra-thoracique, mais également dans le cadre de la réalisation d’un bilan d’extension d’une tumeur primitive préalablement diagnostiquée, les poumons étant le premier site d’implantation de métastases chez le Chien. Cependant, selon l’organe atteint et la localisation de la tumeur au sein de la cavité thoracique, les différentes techniques d’imagerie médicale ne présentent pas toutes les mêmes intérêts dans l’évaluation de ces tumeurs. Le choix de l’examen d’imagerie à utiliser doit ainsi se faire de façon raisonnée en fonction de l’anamnèse, de l’examen clinique, des résultats des premiers examens complémentaires réalisés et des performances techniques de chaque examen.. Le contrôle de la progression d’un cancer repose sur une démarche diagnostique raisonnée et la mise en place précoce d’un traitement adapté. Les progrès réalisés en imagerie médicale vétérinaire, associés au travail des cliniciens et des anatomopathologistes permettent aujourd’hui un diagnostic de plus en plus précoce pour une meilleure prise en charge des tumeurs intra-thoraciques. 215 216 BIBLIOGRAPHIE 1. AHLBERG N.-E., HOPPE F., KELTER U., SVENSSON L., A computed tomographic study of volume and x-ray attenuation of the lungs of beagles in various body positions, Vet. Radiol., 1985, 26(2): p. 43-47. 2. 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Ce travail a pour objectif d’aider le clinicien dans le choix d’une technique d’imagerie médicale la plus adaptée à la progression de la démarche diagnostique en cas de suspicion de tumeur intra-thoracique. MOTS CLES : - Radiographie - Echographie - Scanner - Tumeur - Thorax JURY : Président : Monsieur le Professeur Francis TURJMAN 1er Assesseur : Madame le Professeur Frédérique PONCE 2ème Assesseur : Monsieur le Professeur Jean-Luc CADORE DATE DE SOUTENANCE : Mercredi 26 mai 2010 ADRESSE DE L’AUTEUR : 16 lot arc-en-ciel 84370 BEDARRIDES