Article 2 - Doudou

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Article 2 - Doudou
MONS - CENTRE 쑺 19
SAMEDI 26 ET DIMANCHE 27 NOVEMBRE 2005
Le Doudou accède
au rang qu’il mérite
■ L’Unesco reconnaît
l’extraordinaire richesse
de la ducasse rituelle de
Mons
MONS ▼ “Je pense que nous devons dédier cette distinction extraordinaire à tous ceux qui font le Doudou
et qui l’ont fait depuis le 14e siècle !”
C’est avec un sentiment de soulagement qu’Elio Di Rupo, bourgmestre
en titre de Mons, a annoncé officiellement, hier un peu après 11 h, que
le Doudou était reconnu par
l’Unesco comme chef-d’œuvre du
patrimoine oral et immatériel de
l’humanité. “Nous savions que le Doudou a une valeur exceptionnelle et
malgré notre notoriété, il fallait l’asseoir sur le plan international. C’est
important pour ce que nous représentons aux yeux du monde extérieur…”
Désormais, en effet, le monde entier saura où se trouve Mons tout
comme il sait déjà depuis deux ans
où a lieu le plus célèbre carnaval de
Belgique. Et c’est sans doute primordial dans l’optique de la candidature de Mons capitale européenne
de la culture en 2015.
Et Elio Di Rupo d’ajouter, n’en déplaise aux Athois, que la candidature de Mons, englobée dans une
candidature multiple, a joué un rôle
moteur. “Nous avons fourni de gros
efforts pour réécrire un certain nombre de textes, pour retravailler la candidature afin qu’elle soit plus conforme à la grandeur de notre ducasse. Pour tout vous dire, nous avions au départ certaines craintes car à
la lecture du premier dossier il est clairement apparu qu’il fallait le retravailler…” “En fait, à un moment
donné, l’Unesco nous a dit que le dossier devait être densifié,” ajoute Gille
Henri Brouet, Elio Di Rupo, Gilles Mahieux et Joëlle Wattiez se sont
réjouis de l’annonce faite par l’Unesco, hier, sur le coup de 11 h. (AVPRESS)
Mahieux, chef de cabinet de Fadila
Laanan, ministre de la Culture de la
Communauté française.
Et jeudi après-midi, rien n’était encore joué, non pas en raison du dossier mais à cause de la multiplicité
de la candidature. Une guéguerre
politique aux Pays-Bas a eu pour
RÉACTION
Henri Brouet, président de la procession
MONS ▼ “C’est la reconnaissance d’un état d’esprit unique qui
est marqué par la convivialité. La
ducasse de Mons confond tous les
hommes et les femmes de la cité
quel que soit leur âge, leur philosophie ou leur position sociale. Ce qui
est aussi unique, c’est le fait que l’aspect religieux de la procession et le
combat qui est un dérivé laïque
conséquence que la candidature de
Ven Lo n’était plus soutenue par
son propre pays. “Il a donc été décidé
de retirer Ven Lo en toute dernière minute afin de ne pas faire capoter l’ensemble de la candidature,” conclut
Gilles Mahieux.
H. Bux.
Ouf !
soient organisés en harmonie. Le Lumeçon est la représentation du combat entre le bien et le mal, ce qui
montre l’universalité de la ducasse.
Ce qui est extraordinaire c’est cette
tradition qui a traversé les siècles en
mémoire de Ste Waudru, sans qui
rien ne serait jamais arrivé. En ce
qui concerne la reconnaissance, on
ne l’a pas attendue pour être ce que
l’on est. Mais je pense que Mons va
connaître un plus grand rayonnement. La ducasse de Mons provoque un état de grâce pendant une
semaine, maintenant il faut reporter cet état de grâce toute l’année !”
RÉACTION
RÉACTION
RÉACTION
Didier Gerhards,
Directeur du jeu
Anne-Sophie Charle
Chef de cabinet
Richard Miller, écrivain et philosophe
MONS ▼ “Nous allons continuer à faire évoluer la tradition de
la même manière que la société
évolue. Par exemple, il a été décidé
d’agrandir l’arène de deux mètres
vers l’hôtel de ville ce qui va permettre d’effectuer un renversement de chin-chins à hauteur du
kiosque. C’est quelque chose qui
ne pouvait plus être effectué avec
le nouveau dragon en raison de sa
taille plus imposante. Les gens qui
se trouvent près du kiosque
étaient frustrés de ce mouvement
et donc le public du côté
Havré-Chaussée aura également
son coup de queue. J’espère que la
reconnaissance de la ducasse de
Mons fera prendre conscience aux
décideurs qu’il faut lui accorder
plus de moyens humains notamment au niveau de la régie qui est
la pierre d’angle du Lumeçon. Il
faudrait deux personnes toute l’année pour tout préparer. Il est évident que Mons retiendra désormais l’attention ne fut-ce qu’avec
la participation de l’ancien dragon
à une exposition qui se tiendra à
Paris d’avril à novembre.”
MONS ▼ “On a énormément
travaillé sur le dossier afin qu’il réponde parfaitement aux exigences de l’Unesco et le travail a porté
ses fruits car c’était loin d’être gagné d’avance. Je pense que c’est la
rigueur avec laquelle la ducasse rituelle est organisée chaque année
qui a séduit le jury composé de 18
membres.
La reconnaissance annoncée
aujourd’hui à Paris est une excellente nouvelle pour la ville de
Mons et ses habitants. On va
d’ailleurs fêter cela vendredi prochain sur la Grand-Place avec tous
les Montois et ce, à l’issue d’une semaine de réflexion sur l’avenir de
la ville, une semaine qui se termine d’ailleurs par des ateliers sur
la manière de mettre en valeur le
Doudou.
Nous allons inviter à cette fête
toutes les autres villes belges qui
ont été reconnues par l’Unesco
(Ath, Bruxelles, Derdemonde et
Malines, Ndlr). En fait, toutes celles et ceux qui veulent s’associer à
notre joie seront les bienvenus.”
MONS ▼ “C’est en tant
qu’auteur d’un cycle de conférences sur Saint Georges et le dragon
que je tiens à réagir à cette bonne
nouvelle. J’éprouve un sentiment
de satisfaction personnel. Comme
tout le monde le sait, je suis arrivé
récemment dans cette ville et le
bourgmestre m’a fait l’honneur de
m’associer au travail de composition du dossier de candidature.
C’est grâce au travail que j’ai
fourni sur Saint Georges et le dragon pendant une année – Elio Di
Rupo avait d’ailleurs apprécié les
conférences – qu’il m’a associé au
projet. Pour moi, la nouvelle reçue
ce vendredi est un grand moment
de joie… Il reste néanmoins beaucoup de travail à fournir pour mettre le Doudou plus en valeur dans
la ville car quand le visiteur arrive
à Mons et qu’il veut savoir ce que
le Doudou représente, il reste sur
sa faim. Un exemple, le dernier livre écrit sur la ducasse rituelle remonte à 1932. Il avait été écrit par
Jules Destrée. Depuis les choses
ont spectaculairement évolué…”
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