Technologie Appropriée - Research Information Ltd
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Volume 34, No. 3 Septembre 2007 Technologie Appropriée Edition française (maquette) écoles flottantes alimentées par le soleil Technologie Appropriée Edité par David Dixon Le journal trimestriel pour un changement pratique dans les pays en voie de développement «Si vous travaillez dans un pays en voie de développement et que vous n’ayez les moyens que pour un seul journal, c’est celui-ci qu’il vous faut acheter» – Appropriate Technology Sourcebook Partout où vous êtes dans le monde, vous trouverez très intéressant Technologie Appropriée. En se concentrant sur de véritables expériences et des problèmes concrets ce journal s’occupe du développement pratique d’une façon claire et simple. Et les leçons peuvent s’utiliser sur toute la surface du globe. Le contenu de Technologie Appropriée est orienté vers la diffusion de technologies, de politiques et d’idées nouvelles et pratiques, avec pour but l’élimination de pauvreté et de faim. Plus de 20.000 agronomes, chercheurs, responsables de développement, chefs de projet, et de dirigeants non gouvernementaux le lisent partout dans la monde. Publié trimestriellement, il est en vente seulement par abonnement. Technologie Appropriée s’est élargi à 72 pages par numéro, et comprend diverses nouvelles parties, y compris une partie de «gate». Le matérielle de «gate» vient du département d’échange de GTZ – de technologie appropriée Allemande, l’organisation gouvernementale Allemande pour la coopération technique. Rubriques régulières GTZ/gate: Les articles récents ont traité – des services complémentaires qui doivent accompagner l’électrification rurale; de l’attribution des subventions préparer pour le développement durable; des programmes de santé des écoliers payés par les dividendes; des rechauds «Rocket Loreno» améliorent la qualité de vie en Uganda; du développement de briqueteries en Inde rurale; de l’extraction de l’eau potable à partir de l’eau saline; de la désinfection solaire de l’eau; et de pompes à eau photovoltaïques. Action pratique/tâches techniques: l’utilisation d’un digéreur de biogaz; les éperons et fossés comme protection contre les inondations; les jardin flottants au Bangladesh; le traitement des graines oléagineuses de petite taille; le production de l’électricité éolienne; la récolte des champignons; les cuirs de fruits; la pisciculture de petite taille au Bangladesh. L’Agroforesterie: les articles récents comprennent la source de revenus viables en agroforesterie; le bétail nourrit par des arbres hybrides; baobabs pour Burkina Faso; le cacao peut rendre les femmes plus fortes; et améliorer les sources de revenus avec les fruits mineurs des arbres tropicaux. L’eau/l’état sanitaire: les nouvelles structures rechargent les nappes phréatiques; les pauvres urbains de Kampala obtiennent de l’eau pure et un bon état sanitaire; les femmes surmontaient le manque d’eau; le réseau des étangs relativise le manque d’eau; les Indiens réutilisent les techniques traditionnelles de collecte de l’eau; l’eau courante change des vies et des importations de céréales chinoises augmenteront tandis que les réserves d’eau diminuent. L’énergie renouvelable: l’éclairage de l’Inde rurale; le fourneau brûle les déchets des récoltes; le biogaz et l’électricité avec des restes de nourriture; l’énergie solaire abordable pour les villages ruraux; utiliser l’énergie des taureaux; l’énergie pour les pauvres; le biogaz à partir des déchets des humains et des porcs;le Mali se tourne vers l’énergie éolienne; l’Inde se tourne vers les agrocarburants; UNEP a cartographié les sites de l’énergie solaire et éolienne; l’Inde: une énergie éolienne émergeante; l’énergie solaire pour les communautés rurales. Pour les articles des numéros récents: un exemple en format Adobe Acrobat, S.V.P. visiter: www.technologieappropriee.com www.technologieappropriee.eu Technologie Appropriée Incorporant Agriculture & Equipment International Table des matières 4 Commentaire Conflits pour l'Energie Renouvelable 5 Nouvelles brèves De plus en plus de familles en milieu rural gagnent de l'argent dans le travail non-agricole Les océans trop salés constituent des signes précurseurs annonçant le changement climatique 7 Energies renouvelables La culture de plantes pour la production de carburant biologique pourrait assécher les pays en développement On parle si peu et injustement des plus grandes opportunités de l'agriculture: écoutons les deux arguments! La popularité du combustible à base de manioc 12 Technologie de l'information Un meilleur accès aux ordinateurs pour les handicapés visuels en Afrique Le téléphone portable développe le commerce en Afrique 16 GTZ Des services gratuits doivent accompagner l'électrification rurale 21 Prix Asden pour l'Energie Renouvelable Une Energie solaire que les pauvres des zones rurales peuvent se procurer International Agricultural Development L Rédacteur David Dixon “Carpenters”, Chetnole Sherborne Dorset DT9 6PF, UK Tel: +44 (0)1935 872 695 [email protected] Septembre 2007 Volume 34, No 3 ISSN 0305-0920 (Version Imprimé) ISSN 1751-6900 (En Ligne) Rédacteur Conseillers John Madeley George Macpherson 2008 Abonnements: Individuals: £52 (US$104) per annum All other subscribers: £150 (US$315) Publié trimestriellement en Grand Bretagne par Research Information Ltd Grenville Court, Britwell Road, Burnham, Buckinghamshire SL1 8DF, UK Tel:+44(0)1628 600499 Fax: +44 (0)1628 600488 [email protected] www.appropriate-technology.org (c)Copyright 2008 No part of this publication may be reproduced or transmitted in any form or by any means, or used in any information storage or retrieval system, without the prior written permission of the publisher, except as follows: (1) Subscribers may reproduce, for local internal distribution only, the highlights, topical summary and table of contents pages unless those pages are sold separately; (2) Subscribers who have registered with The Copyright Licensing Agency Ltd., 90 Tottenham Court Road, London W1P 9HE, UK or, The Copyright Clearance Center, USA and who pay the fee of US$2.00 per page per copy fee may reproduce portions of this publication, but not entire issues. 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Shidhulai emporte une gamme de services éducationnelles et de l’énergie renouvelable à plus de 400 000 personnes avec sa flotte de 88 bateaux à fond plat. Credit: Ashden Awards 3 Commentaire Conflits pour l'Energie Renouvelable L'un des plus grands défis auxquels le monde est confronté est le changement climatique. Le débat couvre un grand nombre de sujets, et il englobe en particulier l'utilisation du pétrole et du charbon qui sont considérés comme les grandes causes du réchauffement climatique, et comment utiliser les sources alternatives d'énergie. Selon les autorités de l'Organisation des Nations Unis pour l'Agriculture et l'Alimentation (FAO), la grande urgence de s'attaquer au changement climatique ainsi que la montée du prix du pétrole vont déterminer une grande mutation au plan international vers l'utilisation de biocarburant dans un peu plus d'une décennie. Le changement vers le biocarburant voudra dire une production d'énergie à partir de matériaux biologiques - huile de palme, canne à sucre, maïs, culture de plantes oléagineuses et de biomasse fibreuse. On pense que, étant donné que la plupart de ces matières premières sont mieux cultivées sous les tropiques, il y a là une énorme opportunité pour les pays en développement de remplacer, par exemple, le pétrole importé par l'énergie produite localement. Les chercheurs de l'Université Kwame Nkrumah des Sciences et de la Technologie du Ghana ont récemment présenté, à une réunion d'experts en Ethiopie, un rapport qui indiquait que l'Afrique avait un potentiel en biocarburant hautement plus signifi- catif que l'Europe et même que l'Amérique du Nord. D'après les experts cette demande en biocarburant peut donner aux agriculteurs africains l'opportunité de produire une agriculture qui répond à ce besoin et peut de ce fait leur procurer des revenus plus importants. Elle pourrait aussi permettre à la majorité des pays africains importateurs de pétrole d'économiser de précieuses devises qui autrement seraient dépensées pour l'importation de pétrole. En théorie, elle pourrait donner naissance à une situation gagnant-gagnant à certains pays en développement et cette occasion leur permettrait de faire d'importants pas vers l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). C'est là une école de pensée. De l'autre côté, se trouvent ceux qui défendent l'idée que la production de biocarburant sera en compétition directe avec la production d'une agriculture nourricière et va utiliser des ressources rares comme l'eau. Dans ce numéro de 'Appropriate Technology' [Technologie Appropriée] nous examinons certains avantages et inconvénients de cette pratique. De 'GRAIN' nous lisons qu'il y a un inquiétant discours qui dit que l'expansion de la production de biocarburants constitue une réelle menace à l'environnement, à l'agriculture vivrière et aux moyens d'existence de certaines L'un des gagnants du Prix Ashden 2007 pour l'Energie Renouvelable, Mohamedrafik Parpia de Zara Solar, Tanzanie avec Sa Majesté le Prince de Galles. Zara Solar a gagne le prix pour l'Afrique avec son système d'énergie solaire de haute qualité et cependant bon marché. Crédit: Andrew Aitchison 4 communautés. Un texte de 'International Water Management Institute' [l'Institut International de la Gestion de l'Eau] examine l'utilisation de l'eau et souligne la compétition possible qui peut exister entre la culture de biocarburant et la culture vivrière pour l'accès à une eau rare. Il y a toutefois des exemples où la culture de plantes productrices de biocarburant est en parfaite harmonie avec l'environnement local et bénéfique aux communautés locales. En Amérique du Sud, le manioc, la production agricole des gens pauvres, est maintenant cultivé par de petits exploitants pour être transformé en énergie. En Inde, un projet engage des communautés dans la production soutenue de biomasse locale pour la production de biodiésel. Il y aussi une contribution d'un de nos consultants qui réclame plus de pragmatisme dans ce débat. Mais quelle est votre propre expérience? En tant que décideur politique, chercheur, directeur commercial ou éducateur académique, dans quelle mesure ces conflits affectent-ils vos projets de développement dans votre zone? Nos sommes toujours heureux d'avoir de vos nouvelles - par e-mail, par lettre ou par téléphone. Quels sont les opportunités, les défis et les menaces là où vous vivez? Et quelles sont les conséquences du changement climatique incontrôlable dans votre pays? Voulez-vous vous joindre au débat? Dans cette édition, nous présentons aussi le détail des gagnants du prix Ashden 2007 pour l'Energie Renouvelable. Tous les gagnants présentent des projets concernant l'utilisation de l'énergie solaire, du biogaz, et de l'énergie hydraulique dans une forme ou dans une autre. Ils montrent le nombre de communautés utilisant leurs ressources locales pour produire de l'énergie aux fins de leur usage propre et de façon durable. Ces projets sont des exemples de ce qui peut être fait et leurs impacts sur les moyens d'existence des populations est énorme. Appropriate Technology, Vol 34, No 3 Nouvelles brèves De plus en plus de familles en milieu rural gagnent de l'argent dans le travail non-agricole L'agriculture reste encore la première source de revenus pour les habitants du monde rural, en dépit de la diversification grandissante. Les revenus d'une proportion de plus en plus importante de familles vivant dans les zones rurales proviennent d'activités non agricoles telles que le commerce, la fourniture de subsides provenant de l'immigration. Cependant les revenus venant de l'agriculture continuent à être des sources fondamentales de moyens d'existence pour 90 pourcent des familles rurales, particulièrement pour les pauvres, selon un rapport publié par l'Organisation des Nations Unis pour l'Agriculture et l'Alimentation (FAO). Le rapport, intitulé 'Rural Income Generating Activities: A Cross Country Comparison', [Les Activités Génératrices de Revenues en Milieu Rural: Une étude Croisée de Plusieurs Pays] fait partie d'un grand projet sur les activités génératrices de revenus en milieu rural (RIGA) supervisé par la division de la FAO chargé du développement économique dans le secteur agricole (ESAE). Il est fondé sur une base de données récemment développée suite à des enquêtes croisées portant sur plusieurs familles rurales, qui inclus des informations sur Appropriate Technology, Vol 34, No 3 plusieurs catégories de revenus et sur l'accès à des biens générateurs de richesses de familles rurales. "Les activités non agricoles, même si elles sont plus rémunérées que le travail agricole, ne sont pas accessibles aux familles les plus pauvres car elles souffrent le plus souvent du manque d'éducation, de capitaux et de crédit nécessaires pour participer dans ces domaines d'activités", dit Kostas Stamoulis, le chef du ESAE. "Cette étude systématique des sources de revenus des familles vivant en milieu rural remplira certains des fossés existant dans notre compréhension de qui a l'accès à quel type de revenus et de telles informations pourraient se révéler très utiles aux preneurs de décisions politiques qui cherchent des moyens pour réduire la pauvreté" Les nouveaux rapports ont été rendus possibles grâce à un projet piloté par plusieurs agences qui ont emmené la FAO, la Banque Mondiale et l'Université Américaine à travailler ensemble sur le projet RIGA. . Le projet RIGA combine les infor- mations sur les sources de revenus de familles rurales en utilisant 23 séries de données venant de 15 pays. Ces sources comprennent l'agriculture et l'élevage, des salaires non agricoles et des revenus d'auto-emplois, et de transferts publics ou privés. Le projet est conçu pour aider les analystes et pratiquants du développement à comprendre le comportement de la famille rurale pour qu'ils puissent arriver à dresser les chemins de sortie de la pauvreté. Le rapport 'Rural Income Generating Activities: A Cross Country Comparison' a été dressé par Benjamin Davis, Katia Covarrubias, Esteban Quinones, Alberto Zezza, Kostas Stamoulis, Genny Bonomi et Stefania DiGiuseppe de la FAO, Paul Winters de l'Université Américaine et Gero Carletto de la Banque Mondiale. Pour plus amples informations, contacter la FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie. Tel: +39-06570-52796. E-mail: [email protected]; web site: www.fao.org 5 Nouvelles brèves Les océans trop salés constituent des signes précurseurs annonçant le changement climatique La surveillance de la salinité des océans pourrait fournir une première indication du changement climatique. Les augmentations ou la baisse significative du sel dans certaines zones clés pourraient constituer un avertissement du changement climatique dans 10 ou 20 ans. En présentant leur découverte à une récente conférence de 'European Science Foundation (ESF)', les scientifiques ont prédit que les eaux des océans de l'hémisphère sud autour de l'Afrique du Sud et de la Nouvelle Zélande sont des zones à surveiller. Les données climatiques de l'ère Paléolithique montrent que les courants marins actuels (comme le Gulf Stream et son partenaire des profondeurs marines de l'Atlantique Nord) sont capables de changer de vitesse très brusquement. Maintenant les scientifiques réalisent de plus en plus que le sel est la clé de ce changement. Leurs études montrent qu'un entassement d'eau salée peut 6 stimuler la circulation des eaux des profondeurs, alors qu'une dilution des eaux est liée à une faible vitesse de circulation. "Le sel joue un rôle beaucoup plus important que nous le pensions'' déclare Professeur Rainer Zahn, un paléo-climatologiste à l'Université Autonome de Barcelone en Espagne. Le sel augmente la densité de l'eau. Une fois qu'une pochette d'eau devient assez salée, elle s'enfonce, attirant plus d'eau des zones environnantes, et amorce une boucle de circulation de l'eau de l'océan, appelé 'thermohaline overturning'. Les chercheurs ont découvert qu'un amoncellement de sel dans les eaux aux larges des côtes de l'Afrique du Sud peut contribuer à augmenter la vitesse de circulation des eaux de l'océan dans l'Atlantique Nord, malgré le fait que les deux zones soient à des milliers de kilomètres de distance. "Une montée soudaine du sel est suffisante pour déclencher rapidement une circulation", dit Zahn. En même temps, une diminution de la salinité des eaux de l'Afrique du Sud peut être lié à un ralentissement de la circulation dans l'Atlantique Nord. Quelle que soient les vitesses de circulation des océans, leur accélération ou ralentissement cause un changement climatique significatif, qui altère le cycle hydrologique et affecte le schéma de circulation atmosphérique. Zahn pense que des mesures régulières des eaux autour de l'Afrique du Sud et de la Nouvelle Zélande peuvent être utiles. "Cela pourrait agir comme un système d'alerte avancé du changement climatique dans 10-20 ans", dit-il. Contacter Rainer Zahn, Université Autonome de Barcelone, Edifici B, 08193 Bellaterra (Barcelona), Spain. Tel: +34 (0)93 581 3324; Email: [email protected] Appropriate Technology, Vol 34, No 3 Energies renouvelables La culture de plantes pour la production de carburant biologique pourrait assécher les pays en développement La production de carburant biologique augmentera la demande pour les terres agricoles au détriment des écosystèmes naturels. Charlotte de Fraiture écrit que cette production nécessitera de grandes quantités d'eau - ce qui constitue déjà un obstacle majeur pour l'agriculture dans plusieurs parties du monde. La production de biocarburant dans des pays qui manquent d'eau accentuera la pression sur cette ressource déjà rare et l'énergie verte va ainsi constituer une grande menace pour les autres ressources. Dans la récente publication du 'Comprehensive Assessment of Water Management in Agriculture' [Evaluation Complète de la Gestion de l'eau Utilisée dans l'Agriculture] il est estimé que 1.2 milliard de personnes vivent dans des zones affectées par la sécheresse, là où les ressources en eau ne sont pas suffisantes pour couvrir les besoins agricoles. Dans plusieurs de ces zones, les personnes dépendent de l'agriculture irriguée. En Inde, par exemple, plus de 60 pour cent de la récolte de céréale pour l'alimentation et l'élevage provient de la culture irriguée - et en Chine, ce taux est de plus de 70 pour cent. L'irrigation requiert de grandes quantités d'eau, selon à la fois le type de culture et la région, et aussi le climat et le mode de culture (agriculture à investissement élevé opposé à une agriculture de faible investissement). Par exemple, un kilogramme de riz indien nécessite l'évaporation d'environ 1100 litres d'eau irriguée. Au contraire, en Chine, un kilogramme de blé nécessite l'évaporation de 820 litres. En Chine comme en Inde, du fait de la sévérité du manque d'eau et du besoin grandissant en eau, on a déjà initié de grands projets de transfert de zones où l'eau est abondante vers des zones de faible abondance. Le projet de transfert du Sud vers le Nord en Chine et le projet de Rencontre des Fleuves en Inde constituent deux exemples de ce Appropriate Technology, Vol 34, No 3 transfert. Mais de tels projets sont critiqués à cause de leurs coûts élevés, de leurs impacts environnementaux et du déplacement des populations qu'ils entraînent. La culture de biocarburants augmente le malaise. Dans les pays où l'eau manque, la production grandissante de biocarburants va tout simplement augmenter le malaise sur les ressources en eau qui sont déjà soumises à de fortes pressions. Presque la totalité de la canne à sucre produite en Inde - la plus grande culture productrice d'éthanol du pays - est irriguée, ainsi qu'environ 45 pour cent de la culture du maïs en Chine, la plus grande plante productrice de biocarburant dans ce pays. Les besoins en eau pour la transformation de plantes en biocarburant sont négligeables en comparaison aux quantités requises pour les cultiver. Les recherches menées à l'IWMI (Institut pour la Gestion de l'Eau) au Sri Lanka ont montré que globalement, en moyenne, la biomasse nécessaire à la production d'un litre de biocarburant requiert l'évaporation de 1000 à 4000 litres d'eau, en fonction de la matière végétale et de la technique de conversion utilisée. Au Brésil la canne à sucre évapore environ 2200 litres pour chaque litre d'éthanol. Mais dans cette région riche en eau, la demande est facilement satisfaite par d'abondantes précipitations. Dans des régions plus arides, c'est l'irrigation qui doit combler le manque d'eau de pluie. En Inde, par exemple, la production d'un litre d'éthanol de canne à sucre requiert 3500 litres d'eau d'irrigation. Plus, beaucoup plus, encore plus Etant donné que la population augmentera au cours des quatre prochaines décades, la demande en nourriture, et par conséquence en eau, continuera de s'accroitre à travers le monde. Ceci est particulièrement vrai pour les pays qui se développent rapidement tels que la Chine et l'Inde, où le niveau de vie des populations qui s'améliore va causer un changement au niveau du régime alimentaire. Ce régime alimentaire va devenir plus sucré, gras, il va comprendre plus de légumes, de viande et de produits laitiers, qui tous ont généralement besoin d'eau pour leur production. Du fait de leur ressources limitées en eau, de tels pays seront confrontés à de sérieux défis pour faire face aux prévisions de l'accroissement de la demande en produits alimentaires, encore plus pour soutenir toute forme de croissance insufflée par la production de plus en plus grandissante de biocarburant. En 2030, on estime que la demande de céréale de l'Inde va augmenter de 60 pour cent, et va plus que doubler pour le sucre. Une analyse de l'IWMI indique que même dans le cas des scenarios les plus optimistes, la demande en eau d'irrigation va croitre de 13 pour cent - équivalent à 84,000 milliards de litres, ou en gros au débit annuel du fleuve Krishna. Cultiver la canne à sucre pour produire les neuf milliards de litres de bioéthanol dont on a besoin pour produire juste dix pour cent de la demande en pétrole de l'Inde en 2030 nous amènerait à ajouter 22.000 milliards de litres d'eau d'irrigation à ce chiffre. Et ceci en assumant que l'efficacité de l'eau s'améliore. En Chine, on estime que la demande en céréale va croitre de 45 pour cent, principalement pour nourrir le bétail. La quantité d'eau d'irrigation nécessaire pour l'entretien de ce même bétail est estimée à 73,000 milliards de litres une augmentation de 14 pour cent de la demande actuelle pour la culture de céréale. La culture du mais pour la production de suffisamment d'éthanol pour couvrir 9 pour cent de la demande prévue de carburant pour la 7 Energies renouvelables Dans plusieurs pays en développement, les habitants comptent sur l'irrigation pour leur production agricole. En Inde, par exemple, plus de 60 pour cent de la production céréalière destinée à l'alimentation dépend de l'irrigation et au fur et à mesure que la demande en céréale croit, la demande en eau d'irrigation croit aussi. Crédit: IWMI Chine en 2030 ajouterait à ce total 26,000 milliards de litres supplémentaires. Certaines parties de la Chine et de l'Inde ont déjà dépassé les limites de l'utilisation durable de l'eau, sans même compter avec l'effort supplémentaire d'essayer de produire des quantités significatives de biocarburants. Des signes visibles du problème toujours grandissant sont les fleuves qui s'asséchessent, comme c'est le cas du Yellow River [le Fleuve Jaune], qui n'atteint plus la mer pendant les mois de sécheresse; le niveau hydrostatique qui 8 s'affaisse comme c'est le cas dans les plaines du Nord de la Chine et dans la région nourricière de l'Inde, le Panjab; et la pollution, et la compétition intense pour avoir accès à l'eau. A moins qu'on examine d'autres alternatives qui utilisent moins d'eau pour l'alimentation du bétail, les biocarburants ne sont pas durables sur le plan environnemental. Il est grand temps que les discussions sur la production de biocarburant mettent l'énergie verte dans le contexte de l'aventure et prennent en compte les problèmes hydrauliques.. Charlotte de Fraiture est un chercheur cadre et chef du ' Global Change' et du 'Groupe Environnement' à l'Institut de la Gestion de l'Eau au Sri Lanka. Cet article a été publié dans ' SciDev.Net' et a été reproduit avec leur permission. Pour plus d'information, veuillez contacter Charlotte de Fraiture, IWMI, P . O. Box 2075, Colombo, Sri Lanka. Tel: +94-11 2787404, 2784080: Fax: +94-11 2786854; email@[email protected]; web site: www.iwmi.org Appropriate Technology, Vol 34, No 3 opinion On parle si peu et injustement des plus grandes opportunités de l'agriculture: écoutons les deux arguments! Des rapports confus, biaisés, délirants à propos du développement et de la production excessifs de 'biocarburants', sont en train de gêner le progrès des fermiers et de leurs familles à l'heure où ils cherchent à profiter au maximum des nouvelles possibilités qu'offrent l'agriculture, la foresterie et les petites industries locales. Le réchauffement climatique mondial et le changement climatique sont des sujets qui, enfin, ont gagné l'intérêt des politiques. L'inondation des îles basses, des vallées, des rivières et des villes; les vagues de chaleur sans précédent et les sécheresses envahissent les unes des journaux partout dans le monde. Les scientifiques nous disent que nous devons réduire nos rejets de gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone et le méthane et cela veut dire trouver des sources alternatives d'énergie pour le carburant de nos véhicules et de nos générateurs électriques. Ils disent aussi que nous devons opérer des économies sur notre surconsommation d'énergie. A cause des 'rapports' hystériques des groupes de pression et des antimondialistes (quoi que cela veuille dire) les lobbyistes ont donné un sens presque négatif à la notion d' ''énergie renouvelable''. Malheureusement il semble que toutes les sources d'énergie alternative, durable sont mises dans le même paquet, dans l'esprit des reporters de journaux de la presse écrite, des télévisions et des radios, alimentés par de tels 'rapports'. Bien évidemment, l'énergie renouvelable comprend l'énergie solaire, la pompe à chaleur qui collecte la chaleur à partir du sol, l'énergie éolienne, l'énergie hydro-électrique, l'énergie ligneuse, l'énergie géophysique (recueillir des sources naturelles de la terre l'eau chaude des Appropriate Technology, Vol 34, No 3 rochers), l'énergie des vagues et des marées et les 'biocarburants'. 'Nous devons évidemment réduire notre utilisation gourmande de l'énergie, mais qui va décider qui va avoir un réfrigérateur? Ou conduire une voiture? Et qui va décider quelles plantes un fermier va cultiver, et où? 'Le marché', gardé à l'intérieur des barrières sensibles par le monde et le gouvernement national? Mais que sont les 'biocarburants' et comprennent-ils l'amincissement et la décoration des forêts, les arbres taillées courts en rotation, les résidus de cultures vivrières et la culture de l'herbe comme l'herbe des éléphants (miscanthus) et switch-grass? Ils comprennent certainement le maïs. Les prix des grains dans le monde ont augmenté sensiblement pendant l'année dernière car beaucoup d'agriculteurs aux Etats-Unis ont trouvé de nouveaux marchés pour leur maïs, qui est en train d'être converti en bioéthanol pour le carburant des voitures. On est aussi en train d'acheter le 'surplus' de blé en Europe de l'ouest pour faire du bioéthanol. Les 'biocarburants' comprennent les cultures oléagineuses, telles que le jatrophe, l'huile de palme, le colza et bien d'autres qui sont largement plantés pour satisfaire la demande du marché. Et oui, ils sont en train d'être plantés et financés par les compagnies multinationales - pas toujours dans les zones ou de façon qui peuvent mener à la durabilité - et cependant, on est en train de déplacer des personnes, des habitations sont en train d'être détruites et des dégâts sérieux sont en train d'être portés à l'environnement. Mais cela ne veut pas dire que tout le concept doit être mis dans un sac et rejeté comme 'mauvais'. Les groupes de pression environnementaux sont très efficaces à donner un message sans discernement au public dans les nations d'Europe les plus riches d'Amérique du Nord, d'Asie et d'Australie, où on déclare que 'les biocarburants constituent une réelle menace à l'environnement' sans définir ce qu'ils entendent par biocarburant - et en choisissant quelques projets très mal planifiés pour les condamner tous ! Juste au moment où de petits propriétaires de fermes et autres propriétaires terriens peuvent chercher des fonds d'investissement du gouvernement et d'organisations de donateurs, et la permission d'aller en avant avec des plans de production d'énergie parfaitement sécurisés, ces avertissements freinent à bloc. En Afrique du Sud, par exemple, des compagnies réclament de grands espaces de jatrophe sur des terres qu'on considère comme inutilisables pour tout autre chose. Si ces terres sont correctement délimitées et cultivées, la culture pourrait améliorer l'environnement et créer un nouvel habitat pour la faune - à cela s'ajoute la création de travail pour plusieurs milliers de personnes vivant dans les zones rurales, mais en Europe la pression des groupes 'd'environnementalistes' rejette de tels plans. Bien sûr, les biocarburants peuvent constituer une menace à l'environnement. Mais presque toute autre chose peut constituer une menace, si elle n'est pas correctement prise en main et en tenant compte de toutes les implications. Qui peut réfuter que la destruction sans discernement des forêts vierges pour créer des plantations de palmiers à huile constitue un grave préjudice? Ou que la destruction des mangroves pour procéder à la culture de crevettes ravage le littoral et tous les biosystèmes? La condamnation ignorante par les media, déclenchée par des groupes de 9 Energies renouvelables pression fortement biaisés, est tout aussi négative et destructrice que l'exploitation des terres pour de l'argent, de l'eau et de l'air pour la production d'énergie renouvelable. C'est à nous qui travaillons dans le domaine du développement rural, de l'agriculture, de la foresterie et de la pêche qu'il appartient d'éduquer la presse et de répondre aux groupes de pression en formant les politiciens et le public en général sur les différences entre les 'cultures bioénergétiques', 'les cultures énergétiques' et la 'biomasse énergétique' - et en démontrant les différences qui existent entre les projets et plans individuels. Ensuite, les preneurs de décision au plan mondial tels que les Nations Unies, les agences des gouvernements nationaux et locaux peuvent trouver les règles et régulations qu'il faudra apporter pour s'assurer que chacun des projets et plans sont appropriés à l'environnement dans lequel ils sont implantés. Serait-ce une si mauvaise chose que les prix des denrées s'enflamment partout dans le monde? Certainement si les fermiers propriétaires de petites exploitations peuvent obtenir plus de leur production, ils sont plus motivés à utiliser des méthodes plus efficaces pour augmenter les rendements et il n'y a aucune raison que ces méthodes ne soient pas durables au plan environnemental - en utilisant des techniques bien connues. Si l'eau d'irrigation devient rare et précieuse, alors elle devra être limitée à des cultures de grande valeur - probablement de protéines - qui peuvent rentabiliser de tels intrants. Les agriculteurs européens, par exemple, pourraient très rapidement augmenter leurs productions de céréales, d'huile et de protéine en emmenant des terres pour lesquels ils sont payés pour NE PAS cultiver (réservées). Il y a plus, beaucoup plus de façons de rendre la production plus durable et de l'augmenter très largement, une fois qu'elle sera devenue financièrement viable, sans détruire nos ressources de base. La recherche agricole a été mise en veilleuse pendant trop longtemps car elle ne pouvait pas obtenir de 10 financement. Les agriculteurs ont vécu dans la pauvreté car ils ne pouvaient pas obtenir assez d'argent de leurs productions agricoles. Rendons cette agriculture rentable pour leurs efforts physiques et mentaux et le travail pourra être fait de manière plus efficace. La conservation du sol et de l'eau sont souvent ignorées car il y a insuffisamment de fonds disponibles pour s'attaquer à ce problème. N'importe quel agriculteur sait que pour appuyer sa production, il devra protéger les média qui veillent sur sa production agricole et sur ses stocks mais si les revenus ne sont pas suffisants, quelque chose devra être fait et l'agriculture pourrait entamer une spirale descendante très négative. Maintenant, enfin, il y a des signes que la spirale est en train d'emprunter le chemin inverse - l'agriculture, la production du bétail, l'horticulture, la foresterie, la pêche, et toutes leurs industries dérivées sont 'sur la voie' de la prospérité - et ceux d'entre nous qui sommes dans ces industries devons faire entendre nos voix: nous avons de très belles histoires de conservation, de développement et d'amélioration de l'environnement à raconter Racontons-les! La durabilité est certainement un équilibre entre 'le marché' et 'la régulation prudente'. Les politiciens doivent arriver à des compromis qui en premier lieu protègent la terre sur laquelle nous dépendons tous; ensuite qui restreignent l'instinct humain naturel de gourmandise et d'accaparement d'une part non justifiée des ressources; et troisièmement qui assurent que ceux qui sont moins forts aux plans technique et économique reçoivent une part équitable de ce qui peut être produit, en utilisant judicieusement notre intelligence humaine, par la lumière solaire, le sol, l'eau et l'air. George Macpherson*, Consultant Editor *Auteur de 'First Steps in Village Mechanisation'; Tanzania Publishing House 1975, et de 'Home-Grown Energy from Short Rotation Coppice'; Farming Press 1995. La popularité du combustible à base de manioc Le manioc, qui est connu comme la culture du pauvre, commence à émerger comme une culture qui peut contribuer à l'agro industrie et au développement des petits fermiers dans les tropiques. L'une de avancées les plus récentes utilisation du manioc pour la production de l'alcool lampant - a ouvert des opportunités multiples, entre autre pour les petits fermiers. Le Centre International pour l'Agriculture Tropicale (CIAT) en Colombie est l'un de ceux qui commencent à jouer un rôle actif dans le développement de cette production. L'approche promue par le CIAT, en partenariat avec le Consortium Latinoaméricain et Caribéen pour la promotion de la Recherche sur quoi ? et le Développement du Manioc (CLAYUCA) et la "Dutch company Diligent Energy Systems ", facilite la participation des petits fermiers dans la production du manioc en tant que matière première et dans les activités d'avant transformation du produit. Ces activités comprennent la transformation initiale du tubercule de manioc en éthanol à 50 pour cent de concentration, qui sera ensuite emmené à une distillerie centrale pour produire de l'alcool lampant (éthanol à 99.5 pour cent de concentration). Des usines de transformation artisanales peuvent facilement être implantés dans plusieurs communautés rurales du fait de leur faible coût d'installation. En plus, les résidus de la transformation peuvent être utilisés comme aliment de bétail et comme fertilisant. Pour faciliter l'implantation de cette approche décentralisée, le CIAT et le Appropriate Technology, Vol 34, No 3 Le manioc est maintenant objet de beaucoup d'attention car il est la matière première d'une production de biocarburant. Crédit: CIAT CLAYUCA ont reçus un appui financier du Ministère Colombien de l'Agriculture pour établir, dans la seconde moitié de 2007, un usine pilote pour la transformation en éthanol du manioc, de la patate douce et d'autres sources de biomasse. La capacité de transformation de l'usine sera de 800 litres par jour. Cet effort vise à positionner le manioc en tant qu'option de produit agricole qui peut aider les fermiers colombiens à améliorer leurs revenus et leur qualité de vie. Il devrait aussi aider à valider les options de durabilité et de compétitivité du développement énergétique et agro industriel actuellement implémenté par le gouvernement colombien. L'expérience peut servir de modèle à d'autres pays en Afrique, en Asie et en Amérique latine qui cherchent le développement durable des programmes de bioénergie utilisant les produits agricoles traditionnels. Le projet ne se limite pas seulement à la production de biocarburant. Il vise Appropriate Technology, Vol 34, No 3 aussi à résoudre le problème de la contamination par les déchets solides et liquides. Les compagnies nord américaines Feeco, Encap et Soil Net LLC (toutes de Wisconsin), les raffineries de sucre de Mayagüez, Providencia et de Riopaila, les plus grands manufacturiers de papier de la Colombie (Propal), CLAYUCA et CIAT ont récemment formé une alliance pour transformer les résidus contaminants résultant de la manufacture de l'éthanol (les effluents de l'industrie du sucre, aussi connu sous le nom de vinasse) en produits compétitifs, et ainsi d'aider à réduire les impacts environnementaux négatifs de ces résidus sur le sol et les ressources aquifères de la région. Avec la signature de cet accord, la Colombie va avoir sa première usine pilote qui utilise les effluents industriels du sucre pour produire des fertilisants et des aliments de bétail en 2008. L'usine sera située au quartier général de CIAT. "Nous travaillons pour générer un processus innovant et décentralisé, où les petits fermiers vont participer davantage et où la production est orientée vers un concept de raffinerie bio, dans laquelle les produits agricoles potentiels tels que le manioc et la patate douce sont recueillis pour obtenir du biocarburant, pour convertir les déchets en fertilisants et en aliment de bétail et pour transformer les effluents liquides en biogaz" , déclare Bernardo Ospina, directeur exécutif de CLAYUCA. Cet article était publié par le ' Global Knowledge Center for Crop Biotechnology' dans leur Journal d'Information 'Crop Biotech Update Newsletter' - www.isaaa.org Pour de plus amples informations, contacter Bernado Ospina, CLAYUCA, A.A, 6713, Cali, Colombie. Tel: +57 2 44 50 000 (ext: 3157 or 3159); e-mail: [email protected]; web site: www.ciat.cgiar.org 11 Technologie de l'information Un meilleur accès aux ordinateurs pour les handicapés visuels en Afrique L'accès aux ordinateurs est généralement disponible à la grande majorité des personnes, mais pour ceux qui sont handicaps visuellement cet accès a longtemps été limité aux ordinateurs adaptés à leur condition. En 2005, bien qu'une nouvelle technologie développée aux RU leur a rendu possible l'accès à tout ordinateur. Maintenant cette technologie va être disponible en Afrique. Mettre le Sightsavers Dolphin Pen en marche. Crédit Sightsavers International Les handicapés visuels africains sont sur le point de voir leur vie transformée par l'arrivée sur le continent de la récente génération de logiciels d'accessibilité aux ordinateurs. Sightsavers International, l'organisme caritatif qui combat la cécité évitable dans les pays en développement, et Dolphin Computer Access Ltd, le développeur britannique de logiciels d'accessibilité, se sont mis ensemble pour lancer le Sightsavers Dolphin Pen, le logiciel facile à utiliser qui rend possible l'utilisation par les aveugles et les mal voyants de leur magnifique logiciel intégré ou lecteur d'écran sur PC partout où ils se trouvent. Lawrence au cours de Braille Crédit Sightsavers International 12 Appropriate Technology, Vol 34, No 3 Sightsavers Dolphin Pen est une variante particulière du très célèbre logiciel Dolphin SuperNova, L'unique logiciel combiné de lecteur d'écran et d'amplificateur de caractères de stylo électronique sur USB, assurant les utilisateurs de l'entière portabilité de leur logiciel d'accessibilité. Sightsavers Dolphin Pen fera que les enfants et adultes handicapés visuels africains vont avoir un accès total à l'information sur écran à partir de leur PC soit sous forme de caractères amplifiés ou sous forme de parole synthétisée. Cela va rendre les utilisateurs capables de produire des documents, d'envoyer des emails et de surfer sur le net - en offrant le même niveau d'indépendance aux handicapés visuels qu'à leur camarades utilisateurs d'ordinateur qui passent de leur PC au travail, à l'école ou à l'université Sightsavers International rend disponible le programme d'assistance technique de Sightsavers Dolphin Pen en Afrique y compris les programmes pour enfants. "Dans plusieurs pays africains il n'existe aucun service ou infrastructures développés à l'intention des adultes et des enfants ayant une mauvaise vision " a déclaré Robin Spinks, conseiller en technologie d'assistance et aux handicapés de Sightsavers. "L'arrivée de Sightsavers Dolphin Pen va augmenter l'utilisation et la disponibilité des PC, dans la mesure où ils peuvent installer leur propre besoin en matière d'accessibilité sur n'importe quel ordinateur." "Il est important que notre partenariat avec Sightsavers International puisse permettre à des milliers d'handicapés visuels africains de bénéficier d'une solution unique et combinée qui assure la parole et l'amplification des caractères en un seul lot stable, contribuant à donner aux utilisateurs d'ordinateur l'occasion réelle d'un style Une expérience qui change le cours de la vie Fred Haga Ochieng est un Développeur de Curricula à l'Institut d'Education du Kenya. Etant la seule personne totalement aveugle dans un établissement de plus de cinq cent travailleurs, il a longtemps du se contenter de l'assistance limitée qu'il pouvait obtenir de ses collègues de bureau dans le cadre de ses tâches professionnelles. "Il m'arrivait de passer beaucoup de temps au bureau à ne rien faire parce que je n'avais personne avec qui travailler," se rappelle-t-il. "Je passais plus de temps à transporter des livres et des machines de Braille du bureau à ma maison où je restais assis pendant des heures jusqu'à tard dans la nuit avec ma femme ou avec quelques autres membres de la famille à qui je dictais mon travail de bureau. Le matin je devais accomplir le même trajet pour me rendre au bureau, portant mes livres et mes machines de Braille" Bien que Fred savait utiliser un ordinateur, il n'avait pas accès à la technologie d'assistance. Vers la fin de 2005, l'institut installa dans nos locaux des ordinateurs, et Fred demanda aux autorités de l'institut d'acheter et d'installer un logiciel d'assistance sur un des ordinateurs pour son usage, mais ils refusèrent. Donc Fred dut demander à son jeune frère de venir au bureau et ensemble ils durent dicter son travail Appropriate Technology, Vol 34, No 3 en Braille pour qu'il puisse être tapé à la machine. Le travail du jeune frère comprenait aussi la lecture de ses emails et de ses travaux de recherche sur l'Internet. Au début de l'année, Fred reçut un Dolphin Pen de l'Association kenyane pour les Aveugles. Ce fut là une importante étape dans sa vie, particulièrement dans sa vie professionnelle. "Depuis lors, je ne fus plus obligé de "trainer" mon frère avec moi pour aller au travail, Je ne fus plus obligé de transporter mes livres et mes machines de Braille tous les jours pour aller ou revenir de mon lieu de travail, je ne fus plus obligé de rester assis une bonne partie de la nuit, ma femme lisant ou me dictant mes notes. Qui plus est, je suis maintenant capable d'utiliser n'importe quel ordinateur à l'institut en toute liberté, de faire mes propres recherches sur l'Internet et de lire et répondre à mes messages électroniques en toute indépendance et en privé," expliqua-t-il tout excité. Fred, dont le travail consiste à adapter des livres de cours pour apprenants mal voyants, dit que la plus grande contribution que la technologie Dolphin a apporté dans sa vie professionnelle est que, pour la première fois de sa vie, il est capable de travailler en toute indépendance et d'adapter des livres de cours sans aucune aide logistique. En juillet 2006, après que Dolphin technology ait eu un impact sur sa vie, Fred fit une présentation à la 12ème Conférence Mondiale de l'ICEVI à Kuala Lumpur, en Malaisie, sur l'accès aux ordinateurs et les technologies d'assistance pour les apprenants mal voyants au Kenya. Lors du 4ème Forum tenu en mars 2007, il fit une présentation sur Microsoft Power Point, pour dire pourquoi, maintenant que la technologie d'assistance est si facilement accessible, l'enseignement devrait être la seule profession réservée aux personnes visuellement handicapés en Afrique. Je suis fortement convaincu qu'avec l'éventail d'occasions et de libertés que Dolphin technology offre à présent, l'enseignement ne devrait plus être la seule profession ouverte aux personnes aveugles." Il conclut " Au forum j'ai pu démontrer que quelqu'un qui est totalement aveugle peut faire une présentation Power Point grâce à la technologie assistive. Maintenant, Fred est maintenant l'un des employés les plus efficaces de son département, mais aussi le plus ardent défenseur de la technologie d'assistance pour les handicapés visuels du Kenya. Il assure aussi la formation de jeunes professionnels pour l'utilisation du Dolphin Pen. 13 Technologie de l'information A l'école de Kilimani, Angeline, une enseignante qui a étudié dans cette école, donne des cours à Lawrence, qui lui aussi est aveugle. Crédit Sightsavers International de vie indépendant, " a dit Noel Duffy directeur général de Dolphin Computer Access Ltd. Le Sightsavers Dolphin Pen est un stylo léger avec un écran amplificateur et un lecteur d'écran. Ses principaux avantages. Il intègre l'amplification, la parole et le Braille à n'importe quel PC sans avoir à y installer un programme ou un CD. Facile à utiliser et rapide à installer, il suffit simplement de le mettre sous tension et à commencer le travail. Entière portabilité pour les utilisateurs. Le stylo est un outil de petite taille, léger mais résistant, qui peut être contenu dans une poche. Permet d'accéder à n'importe quel ordinateur. Les utilisateurs ne sont plus assujettis à un seul ordinateur (ce qui est parfait pour les écoles, les bibliothèques et les universités). Il offre la même flexibilité et indépendance qu'aux autres utilisateurs d'ordinateurs. Un IMFUNDO (un sous-département du département britannique pour le Développement International) a fait un don de 240 stylos électroniques qui ont été placés stratégiquement dans des écoles à travers le Kenya. Roger Bonner est un utilisateur qui travaille pour le Ministère de l'Education du Kenya et qui est lui-même handicapé: Il déclare 14 "L'utilisation du stylo Sightsavers Dolphin m'a donné tellement plus de mobilité et de liberté - seule une personne qui a été totalement dépendante des autres peut pleinement apprécier mon nouveau statut. Je pense sincèrement que cet ensemble facile à utiliser va donner beaucoup plus d'opportunités à des personnes qui ont les mêmes problèmes que moi." Le stylo électronique Sightsavers Dolphin est utilisé à l'école de Kilimani, qui se situe près d'un des plus grands bidonvilles de Nairobi. Cette école compte 1.200 élèves âgés de cinq à quatorze ans, qui pour la plupart sont issus de familles défavorisées. La taille moyenne des classes est de 50 élèves. Il n'y a qu'un ordinateur dans cette école, et les élèves utilisent en ce moment le logiciel de lecteur d'écran JAWS - qui n'est pas l'idéal car n'étant qu'une version d'essai, ce qui veut dire que vous devrez redémarre l'ordinateur toutes les 40 minutes. Le programme d'Education Intégrée de Kilimani pour aveugles et mal voyants a été mis en place depuis 1983 et certains de ces anciens élèves ont terminé leurs études universitaires. Le programme bénéficie de l'appui de Sightsavers International, qui est un ardent défenseur de l'éducation totale. En tout, 220 jeunes aveugles et mal voyants sont inscrits dans les écoles publics classiques de Nairobi - et des logiciels tels que le stylo électronique leur permettra d'accéder aux mêmes avantages technologiques qu'aux élèves non handicapés visuels. Sightsavers est membre de Global Campaign for Education [Campagne Mondiale pour l'Education] (un engagement de toutes les autorités mondiales qui se proposent d'inscrire tous les enfants à l'école primaire en 2015) et de rendre le stylo électronique disponible dans les écoles et universités partout où c'est possible, ce qui fera qu'autant d'enfants que possible seront capables d'utiliser un PC. Pour plus amples informations, contacter Sightsavers International, Grosvenor Hall, Bolnore Road, Haywards Heath, West Sussex RH16 4BX, Royaume Uni. Tel: +44 1444 446600; e-mail: [email protected] Le téléphone portable développe le commerce en Afrique L'utilisation du téléphone portable se développe à une vitesse exponentielle en Afrique, au Sud du Sahara. Alors qu'en 1999 seul 10 pour cent de la population bénéficiait de la connexion au réseau, aujourd'hui plus de 60 pour cent en bénéficie, un chiffre qui est en voie de dépasser 85 pour cent en 2010, selon l'Association GSM, un groupement commercial d'industrie. Cela fournit l'infrastructure pour un marché panafricain. Une compagnie qui produit des logiciels au Ghana a initié un service novateur d'informations sur le marché agricole permettant à des producteurs et des commerçants à travers toute l'Afrique de partager des informations sur les prix, les contacts et les propositions grâce à leurs téléphones portable. BusyLab, une entreprise de recherche et développement de Appropriate Technology, Vol 34, No 3 logiciels basée à Accra, a passé les deux dernières années à mettre en place un ensemble d'outils ciblant le secteur agricole à travers toute l'Afrique avec des idées novatrices de ventes des biens et services. Le service, connu sous le nom de 'TradeNet' permet aux utilisateurs de s'abonner à un service d'alerte sur SMS pour n'importe quel denrée et pour tout endroit qui les intéressent. Les utilisateurs peuvent s'enquérir des prix pratiqués sur plusieurs marchés qui sont fournis en temps réel sur le réseau à l'aide d'énumérateurs qui sont actifs sur 380 marchés éparpillés sur tout le continent. Les utilisateurs peuvent aussi indiquer l'emplacement de leur commerce et recevoir instantanément une alerte d'offre d'achat ou de vente sur SMS sitôt que quelqu'un d'autre sur le réseau soumet une offre avec son téléphone portable. Pendant les 12 dernières années, le service à été piloté en partenariat avec MISTOWA/IFDC en Afrique de l'Ouest, avec Foodnet en Uganda, et avec CGIAR en Honduras et en El Salvador. Les gestionnaires du contenu dans tous ces pays ont très bien été formés pour utiliser le système et pour télécharger les informations sur les marchés qui sont alors librement accessibles au public sur le site de TradeNet (www.tradenet.biz) ou sur leurs téléphones portables. Le service en ligne permet aux analystes de situer les tendances des données historiques des prix en comparant les marchés et les denrées. Les pays peuvent ajouter les prix des denrées sur le marché international, et générer des rapports spéciaux de marchés qui peuvent être imprimés et affichés dans les cybercafés locaux et dans les marchés de la commune. Les utilisateurs individuels peuvent installer gratuitement leurs propres sites web avec leur propre adresse Internet habituelle pour faire la publicité de leurs marchandises et offres de prix. Et les fermiers et groupes de producteurs peuvent installer leur site web gratuit pour gérer tous ces services et contenus pour leurs membres. Un puissant outil d'intégration entre Appropriate Technology, Vol 34, No 3 opérateurs de téléphone portable permet à chacun de choisir les utilisateurs cibles et de publier un contenu spécifique à des milliers de téléphones portables à travers le continent. Et au cours des douze prochains mois, des possibilités de prêt à des groupes de producteurs seront intégrés dans les plateformes permettant aux institutions financières de relever le niveau de la base de données et de la plateforme en vue d'atteindre ceux qui n'ont pas de couverture bancaire. 'C'est là un projet prometteur', déclare Mark Davies, l'investisseur de TradeNet. 'Nous utilisons les expertises locales pour construire des logiciels de classe mondiale.Tout le monde est enthousiasmé par le réseau de téléphone portable qui joue le rôle de canal de distribution en ce qui concerne les transactions et les services… Je pense que cette équipe est la première à créer un produit utile pour tous'. L'USAID approuve d'autant plus que leur Mission Régionale Ouest Africaine a accordé un financement de 11 millions de dollars US à MISTOWA. L'objectif est d'augmenter le commerce intra-régional de 20 pour cent. 'Nous voyons déjà que certaines choses intéressantes sont en train de se produire', dit Dr. Kofi Debrah, IFDC, chef du projet MISTOWA. 'Les producteurs d'oignons du Burkina trouvent des débouchés pour leurs produits à Accra. Nous avons même eu un commerçant du Moyen-Orient qui cherchait un vendeur d'engrais au Nigeria. Je crois vraiment que TradeNet peut bien localiser de petits commerces aussi bien que stimuler des connexions sur le plan international, et ceci est une nécessité pour l'Afrique'. 'Sachant que 60 pour cent de la masse laborieuse de l'Afrique est engagée dans le commerce et l'agriculture, et que des règles contraignantes de traçabilité et de responsabilité existent à présent, le secteur africain de l'agriculture doit évoluer rapidement pour augmenter sa part de marché dans l'économie mondiale', commente Mark Davies. Il ajoute,' Nous voulons que le pouvoir de l'Internet fasse la promotion des biens et services africains et crée la richesse. Nous ne sommes pas naïfs, mais nous pensons vraiment que le réseau de téléphones portables offre une nouvelle occasion de nous placer sur le chemin'. Pour de plus amples informations contacter TradeNet, 42 Ring Road, PMB CT90, Accra, Ghana. Tel: +233 21 258803; e-mail: [email protected]; web site: www.tradenet.biz Un message SMS typique dans lequel MAIW veut dire 'Maïs blanc' et GHC veut dire 'monnaie Ghanéenne : cedi'. Crédit Tradenet 15 Des services gratuits doivent accompagner l'électrification rurale Plusieurs programmes destinés à apporter l'électricité dans les zones rurales des pays en développement se contentent d'assurer le financement et l'installation. Les experts sont maintenant d'accord que pour que l'électrification soit efficace elle doit être accompagnée de services gratuits. Jörg Peters, Marek Harsdorff et Florian Ziegler dressent le rapport de leur expérience acquise pendant la préparation de l'électrification rurale au Bénin. Pendant la préparation de l'électrification rurale au Bénin, les auteurs ont mené une enquête sur un échantillon de presque 500 familles, institutions sociales, artisans et entreprises commerciales. Des villages semblables ont récemment été électrifiés par la compagnie publique nationale, la Société Béninoise d'Electricité et d'Eau (SBEE) qui a mené une enquête pour recueillir les impressions des usagers après l'électrification. Le fait troublant qui ressort de cette enquête est que le groupe cible - que ce soit les familles, les entreprises ou les institutions sociales n'est généralement pas conscient du potentiel économique de l'électricité et en conséquent ne comprend pas les avantages financiers de l'utilisation du réseau électrique. Les familles Comme dans nombre de pays africains, les familles qui veulent se connecter au réseau électrique contribuent au coût de la connexion en payant un tarif unique. Au Bénin, cette somme varie entre 50,000 FCFA ($100) et 100,000 FCFA ($200), selon que ce soit des donateurs ou des projets politiques qui parrainent la région à électrifier. Etant donné que le revenu mensuel moyen est de 65,000 FCFA ($130) dans les zones rurales, il est évident que les frais d'accès du point de vue du client sont lourds et dans plusieurs cas prohibitifs. Prenant en compte les dépenses indispensables comme celles relatives à l'alimentation, la santé l'énergie ou les frais scolaires, la moyenne des familles qui épargnent un surplus sur le total de leurs revenus mensuels pourraient payer les frais de connexion après dix mois. Les services gratuits doivent garantir, tout au début, que la population est consciente des investissements associés à la connexion 16 au réseau. Ceci comprend la mise en place de comptes d'épargne, si possible en coopération avec les Institutions de Micro Finance (MFI). Les MFI pourraient concevoir des produits financiers qui permettent d'étaler les frais sur plusieurs mois avant et après la connexion. En plus, on doit informer les populations sur les avantages à investir dans la connexion au réseau en leur montrant les épargnes potentiels qu'il y a à ne pas utiliser des sources alternatives d'énergie comme le pétrole, les batteries ou le bois. Les schémas de consommation dans les zones rurales sont souvent déteminés par de simples calculs économiques. Des calculs qui semblent aller de soi parfois se révèlent être inapplicables dans le contexte de comportement en milieu rural. Un exemple frappant est que la majorité des familles disposant de connexion au réseau électrique (79 pour cent) continue d'utiliser des batteries pour leurs lampes torches et radios et du pétrole pour l'éclairage. Bien que la simple arithmétique nous dit que, dans le cas de l'application,l'électricité serait la source d'énergie la moins chère, les populations ne gravissent pas "l'échelle énergétique " naturellement. Le coût d'utilisation de la radio par exemple est presque 60 pour cent plus élevé dans le cas où on utilise les batteries au lieu du réseau électrique (4,9 FCFA /heure contre 3,1 FCFA /heure). Les raisons qui expliquent cet état de fait sont de plusieurs ordres: pour commencer, la peur des factures mensuelles, particulièrement parmi les couches les moins éduquées, est suffisamment forte pour que cette frange de la population préfère utiliser les sources traditionnelles d'énergie qui entraînent des frais qui sont plus contrôlables et prévisibles - même si les coûts unitaires sont plus élevés que pour l'électricité. Ceci devient évident dans l'enquête qui montre une capacité d'assurer le paiement des services énergétiques de base jusqu'à hauteur de 7.500 FCFA par mois - indiqué par le coût réel de l'énergie dans les villages non électrifiés. Le coût effectif de l'énergie dans les villages électrifiés est beaucoup plus bas (environ 2.300 FCFA /mois). Si les familles remplaceait totalement les lampes à pétrole et les radios à batteries par des appareils électriques, le coût énergétique pour les appareils respectifs serait de 3.200 FCFA /mois. Ensuite, l'utilisation des lampes à pétrole semble être profondément enracinée dans les habitudes, même dans les maisons électrifiées. Ceci peut s'expliquer par un phénomène de culture. Les personnes continuent d'utiliser les lampes à pétrole pendant la nuit car elles préfèrent dormir dans des chambres assez faiblement éclairées. En plus, les femmes ont généralement l'habitude d'avoirs des veilleuses près d'elles. Les services gratuits pourraient informer les gens sur les avantages des applications électriques (par exemple : les ampoules atténuables, les LED ou les lampes qui économisent l'énergie, et les interrupteurs placés aux pieds du lit ainsi que sur la pollution de l'air à l'intérieur des chambres à coucher causée par le pétrole qui brule). En plus, les épargnes potentielles doivent être expliquées d'une manière que les gens comprennent, c'est à dire le coût mensuel de chaque appareil électrique quand ils sont utilisés d'une certaine façon. Les utilisateurs commerciaux Comme les premiers résultats de l'enquête le montrent, le branchement des utilisateurs commerciaux n'est pas une évidence. La part des entreprises Appropriate Technology, Vol 34, No 3 connectées au réseau se situe entre 12 pour cent en Perma et 64 pour cent en Copargo. Alors que les 12 pour cent semblent être extrêmement bas, les 64 pour cent pourraient être en accord avec des exceptions. Cependant, en regardant attentivement le Copargo, on note des résultats assez surprenants: seules la plupart des entreprises parmi les 64 pour cent utilisent l'électricité pour l'éclairage. Bien que cette utilisation soit sans aucun doute productive - 56 pour cent des entreprises connectées au réseau déclarent qu'elles travaillent pendant plus longtemps grâce à la lumière. Il est néanmoins surprenant que seules quelques entre- prises qui pourraient utiliser le courant électrique pour leurs machines à outils (menuiserie, minoterie, soudure etc.) ont décidé de se brancher à l'électricité. Les entreprises branchées au Perma sont principalement les bars et les petits restaurants, qui utilisent l'électricité pour réfrigérer leurs boissons et pour alimenter leur radio et pour avoir de la musique; il n'y en a pas une seule qui utilise l'électricité pour faire fonctionner une machine. Selon les réponses d'un tiers des entrepreneurs interrogés, la raison du faible investissement en machines électriques est en partie due au manque de possibilités financières et à un accès limité au crédit. Par exemple, un menuisier a investi 5.5 million FCFA ($11,400), mais son gain est en gros de 120.000 FCFA /mois ($250). En plus, les entreprises disent préférer travailler avec les machines traditionnelles non électriques et avec leurs outils. La connaissance de la façon d'utiliser les machines électriques est très approximative, ce qui indique l'importance des services gratuits. Un entrepreneur qui n'a jamais utilisé d'électricité et de machines électriques n'a aucune idée comment marche un système moderne de production, ni aucune expérience et connaissance de la production d'un plan d'affaire pour Rassembler les données de l'enquête qui a montré que plusieurs personnes au Bénin ne sont pas souvent au courant des potentialités économiques de l'électricité. Crédit GTZ Appropriate Technology, Vol 34, No 3 17 une banque. La formation professionnelle et les campagnes d'information sont indispensables - 80 pour cent des entreprises localisées dans des villages non électrifiés qui ont été interrogées ont exprimé leur besoin de formation. Qui plus est, les MFI doivent être mobilisées et, si nécessaire, conseillées sur la production d'instruments de financement appropriés. Cela pourrait inclure une assistance en matière de financement, dans la mesure où les instruments habituels de microfinancement ne s'appliquent pas aux petites entreprises qui ont besoin d'un investissement initial assez substantiel. Par exemple, dans plusieurs cas les MFI n'acceptent pas qu'une machine soit acquise sur la base d'un crédit, comme c'est généralement le cas dans les pays industrialisés. Il serait utile de mettre sur pied une institution à base communautaire pour remplacer les garanties personnelles qui sont requises lorsque des petites entreprises font une demande de microcrédit. En général, alors que Copargo montre au moins quelque preuve qu'une affaire se met en place suite à un branchement au réseau,11 pour cent des entreprises actuellement installées l'ont été récemment. Il n'y a pas une telle activité économique dans le Perma. La raison de ces différences dans la performance économique entre les deux villages pourrait s'expliquer par la différence dans le moment où le branchement a eu lieu - Copargo a été électrifié un an avant Perma. Cependant, les entrepreneurs locaux pensent que les raisons sont plutôt liées aux activés - Copargo donne naissance à un vibrant marché local. En plus, de meilleures institutions informelles dues à la présence d'un centre administratif local et d'un petit nombre de fonctionnaires facilitent un certain nombre de processus bureaucratiques. Au contraire, la majorité des entreprises Perma, déclarent que c'est l'absence d'accès aux marchés qui les empêchent d'étendre leurs affaires. Certaines entreprises disent que les marchés des villages sont trop restreints du fait du pouvoir d'achat limité des habitants. Entre 24 et 40 pour cent des entreprises dans des villages électrifiés et non électrifiés déclarent que le faible nombre de clients et leur faible pouvoir d'achat constituent le problème le plus sérieux. La majorité de ces compagnies fournissent des services tels que les Un village dans la zone rurale du Bénin qui a été récemment connecté au réseau électrique. Crédit GTZ 18 Appropriate Technology, Vol 34, No 3 coiffeurs, (c'est à dire des marchandises non négociables). En plus, les marchandises qui sont facilement produites à la maison ne sont pas rentables si elles sont produites de manière commerciale, ce qui indique l'absence de la division du travail. Les entreprises les plus rentables sont celles qui fournissent des biens et services au-delà des frontières du village. Ainsi, la perception de l'accès aux marchés si fréquemment mentionnés comme l'obstacle majeur au développement économique des villages semble se confirmer dans les régions ciblées. En général, le dilemme des entreprises rurales est perçu dans pays en développement: Les machines remplacent potentiellement le travail manuel qui est comparativement moins cher ou, dans le cas d'une affaire pilotée par un seul homme, presque gratuit. Les théories économiques proposent d'utiliser le travail libéré de manière plus productive. Cependant, avec un personnel peu éduqué, cela n'est pas très facile à réaliser, en particulier si l'accès aux marchés est limité et que le chiffre d'affaire ne peut pas simplement être développé. La question de savoir comment les services gratuits peuvent s'attaquer à ce problème n'est pas du tout évidente. Alors que la formation professionnelle peut résoudre en partie ce problème, l'absence de pouvoir d'achat est certainement insoluble dans le court terme. Cependant, l'utilisation appropriée de l'électricité par les familles pourrait accroitre les possibilités financières de manière significative. Néanmoins, on pourrait essayer d'étendre les marchés des entreprises locales en les sensibilisant au prix et à la demande dans les régions avoisinantes et aussi aux possibilités de transport. En plus, la formation professionnelle doit répondre à de nouvelles demandes. En fait, ce sont là les fonctions originales des chambres de commerce et des fédérations commerciales. Cependant dans les pays en voie de développement, certaines institutions n'ont pas d' infrastructures adaptées à leur disposition dans les zones rurales. Appropriate Technology, Vol 34, No 3 Les institutions sociales Comme dans le cas des entreprises, les institutions sociales comme les écoles, les centres de santé et les locaux administratifs n'ont pas nécessairement à payer des frais d'abonnement au réseau, même si cela semble être économiquement raisonnable du point de vue économique. Sept centres de santé sur dix dans les villages non électrifiés déclarent que l'absence d'électricité est un problème majeur, chacun d'entre eux polarise une zone où vivent 11.000 personnes en moyenne. Les chiffres relatifs aux coûts d'énergie confirment cette déclaration: un frigidaire à pétrole dans les régions non électrifiées coûte 14.000 F CFA par mois en énergie, comparé à 2.000 F CFA par mois pour un réfrigérateur électrique moderne. De la même façon, le coût moyen du carburant nécessaire à cinq lampes à pétrole est de 10.000 F CFA par mois, comparé à 7.000 F CFA par mois pour l'électricité utilisée par des lampes fluorescentes, qui fournissent beaucoup plus de lumière. Bien qu'il y ait de grandes différences dans les coûts d'exploitation, seul un centre de santé sur trois dans les villages électrifiés est branché au réseau électrique. Cependant, mêmes les centres de santé connectés au réseau électrique, tels que ceux de Perma, maintiennent souvent l'usage de vieux appareils tels que les frigidaires à pétrole. Dans une première étape, les services gratuits devraient aider les employés responsables des institutions de santé à planifier leur maigre budget pour leur permettre de se brancher et d'acheter des appareils électriques. Les avantages de faibles coûts d'opération devront être expliqués au personnel de façon convaincante et compréhensible... Le besoin d'avoir l'électricité dans les écoles primaires (élèves âgés 6 à 12 ans) dans les régions cibles semble ne pas être assez fort, étant donné que les heures de cours se situent de 8 à 12 heures le matin et de 15 heures 17 heures le soir. Cependant, les directeurs d'écoles des villages non électrifiés n'étaient pas opposés à l'idée d'être branchés sur le réseau. La raison la plus importante de vouloir se connecter est d'éclairer les salles de classe pendant la saison des pluies. Certains disent que la lumière est importante car les enseignants vont avoir la possibilité d'utiliser les nouvelles technologies de l'information pour leurs préparations le soir. Pas plus de deux sur neuf écoles primaires dans les zones électrifiées sont branchées au réseau, et seule une école a des lampes dans les salles de classe et une radio électrique dans le bureau du directeur. Par conséquent, les services gratuits doivent s'assurer que la connexion au réseau des écoles primaires est raisonnable. Cette connexion est raisonnable si des écoles primaires envisagent sérieusement d'inclure dans leurs programmes des cours qui nécessitent des appareils électriques ou qui désirent de prolonger les heures de cours dans la soirée. La dernière possibilité pourrait se révéler être raisonnable si les taux de fréquentation peuvent être augmentés en proposant des cours du soir. Les appareils électriques pour l'enseignement seront bien utilisés si on donne aux enseignants la formation nécessaire. Dans le cas des écoles secondaires, (élèves âgés de 13 à 18 ans), l'extension à la fois des programmes et des heures de cours doit être sérieusement défendue par des services gratuits. La raison est que les cours utilisant les appareils électriques ont une très grande valeur, particulièrement si les étudiants apprennent des habiletés à utiliser des technologies comme l'Internet, les systèmes de communication, la maintenance des appareils électriques, etc. Les preuves recueillies dans d'autres pays corroborant l'idée que les élèves des écoles secondaires formées sur l'utilisation des appareils électriques augmentent de façon significative le potentiel économique de la région, car cette formation permet aux entreprises locales d'utiliser des machines et des équipements qui ne pouvaient pas être utilisée avant. Le fait de proposer des cours du soir est indispensable pour que les étudiants puissent travailler dans des entreprises de famille et continuer leur éducation en même temps. Ceci pourrait relever le taux d'inscription, qui est aux alentours 19 de 42 pour cent dans les villages non électrifiés de l'enquête. Dans les villages électrifiés, toutes les écoles secondaires sont branchées au réseau, alors qu'une équipée d'un petit laboratoire de IT [technologie de l'information] avec une vingtaine d'ordinateurs, d'autres écoles n'ont pas les fonds nécessaires. De plus, le laboratoire IT, n'est pas financé par le budget de l'école, mais par celui de certaines ONG. D'autres programmes de développement rural doivent être mobilisés pour rehausser l'effet de l'électrification sur l'éducation. Dans plusieurs des cas, ceci doit inclure la formation des enseignants qui doit comprendre le cours sur les appareils électriques. En plus, la gestion scolaire doit accepter les frais d'opération induits par l'électricité. Ceci est obligatoire, car les écoles font face à de nouveaux frais relatifs à la consommation du courant électrique, alors que les entreprises et les familles économisent souvent de l'argent après le branchement au réseau (au moins sur les frais d'éclairage). En plus, les services gratuits doivent faire une enquête sur la demande concernant les cours du soir et sur les étudiants potentiels. Qui plus est, on doit demander aux étudiants potentiels pourquoi ils ne fréquentent pas l'école. Etant donné qu'un nombre significatif de personnes serait capable et disposé à aller aux cours du soir, l'électrification de l'école possède un important potentiel si elle est faite avec sagesse. Conclusion La question de savoir comment mettre en place les projets d'électrification rurale de façon appropriée a été l'objet de discussions qui se poursuivent encore. Ce document donne des preuves anecdotiques qui supportent l'idée d'accompagner les activités d'électrification par des composants généraux de développement rural. Tout en reconnaissant les difficultés qui existent à transférer les idées à d'autres régions, nous supportons l'idée que les services gratuits sont cruciaux pour assurer un impact rapide sur la pauvreté dans les secteurs locaux publics et privés. Pour 20 la réalisation de ces objectifs, un contact rapproché avec la région cible est indispensable. La compagnie publique distributrice doit assurer la plus grande part de responsabilité des services requis, spécialement pour encourager l'utilisation productive de l'énergie. La raison est que l'utilisation de l'énergie de manière productive est un des prérequis les plus importants pour la connexion durable des zones rurales. D'abord, cette connexion augmente les ventes de la compagnie d'électricité dans la région et ensuite, une utilisation productive forte améliore la charge productive. En plus, à la longue l'utilisation productive de l'énergie contribue à création de revenus et, de ce fait, augmente potentiellement la demande d'énergie privée. En conséquence, c'est dans le propre intérêt d'un service public que d'accompagner les activités d'électrification rurale en promouvant les activités de sensibilisation et de formation. L'introduction de tels services gratuits pourrait être inclus dans la réforme des services publics en ce qui concerne leur stratégie commerciale. Cependant cela ne veut pas dire que ces activités d'accompagnement sont conduites par la compagnie ellemême. Une alternative consiste à faire effectuer ces services par d'autres organisations privées. Etant donné que les services d'utilité publique dans la plupart des pays africains n'ont pas à leur disposition une infrastructure appropriée en milieu rural pour mettre en place ces services gratuits, les projets d'électrification rurale financés par le secteur public devraient incorporer les ONG et les communautés locales dans la création d'un environnement favorable dans les régions cibles. A la longue, ces institutions vont devenir de potentiels partenaires des compagnies d'utilité publique chargés de la distribution de l'électricité. Contrairement aux services gratuits aux commerçants et aux familles, la conscientisation et la provision de conseils aux institutions sociales ne sont pas nécessairement la responsabilité de la compagnie publique, car les écoles et les centres de santé ne sont pas économiquement importants à la compagnie de service public. Donc, même dans le long terme, cette responsabilité doit être celle du gouvernement ou de quelque autre programme de développement rural qui doit s'assurer que les institutions sociales reçoivent les services appropriés. Les chiffres et données qui soustendent les arguments défendus dans ce document relèvent , comme l'indique le titre, de l'anecdote, c'est-à-dire sont représentatifs seulement d'un petit échantillon d'une très grande population. Dans le but de rehausser la compréhension des processus de développement rural, une recherche empirique dans le domaine devrait être intensifiée. Dans cette optique, un système soigneusement planifié de surveillance d'impacts qui rassemble assez de données socioéconomiques avant, pendant et après les projets de distribution d'énergie est crucial. Dans l'idéal un tel système de surveillance des impacts peut être harmonisé entre différents pays, à travers les conseils économiques régionaux et les associations internationales dans le but d'augmenter sa comparabilité et son pouvoir d'explication. Les résultats de ces enquêtes doivent supporter les processus de réforme qui intéressent la commercialisation des compagnies publiques. Le projet est mis en place par Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH dans le cadre de Energising Development (EnDev), qui est un partenariat Hollande-Allemagne ayant pour objectif la fourniture de services modernes d'énergie à cinq millions de personnes vivant dans les zones rurales des pays en développement. Pour de plus amples informations, contacter Jörg Peters, Division "Environment and Resources" [Environnement et Ressources], Rheinisch-Westfälisches Institut für Wirtschaftsforschung (RWI Essen), Hohenzollernstr. 1-3, 45128 Essen, Germany, E-Mail: [email protected] ou Florian Ziegler, Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH, [email protected] Appropriate Technology, Vol 34, No 3 Prix Asden pour l'Energie Renouvelable Une Energie solaire que les pauvres des zones rurales peuvent se procurer Zara Solar Ltd., en Tanzanie, gagne le Prix pour l'Afrique La Tanzanie a l'un des plus faibles taux d'électrification du monde. Seul dix pour cent de la population a accès au réseau électrique, et dans les zones rurales seul deux pour cent bénéficient de cet accès. Il y a un grand nombre de demandes en attente d'une connexion, et cette liste d'attente s'allonge avec l'arrivée récente du téléphone mobile et de la télévision. La conscience grandissante qui entoure l'énergie solaire et ses avantages ont fait que les gens sont de plus en plus attirés vers l'énergie photovoltaïque (PV). Grace a l'énergie solaire, ces jeunes peuvent regarder la télé. Système fourni par Zara Solar, Tanzanie. Appropriate Technology, Vol 34, No 3 Le coût initial de l'énergie photovoltaïque est un obstacle majeur auquel beaucoup des personnes démunies vivant dans le monde rural sont confrontés, et il y a aussi le problème de beaucoup de petits commerces et d'entreprises électriques proposant des modules PV bon marché mais de piètre qualité qui sont installés et qui ressemblent à des marques bien connues de bonne qualité. Ces appareils tombent en panne très rapidement et font une mauvaise publicité à la technologie solaire PV. Zara Solar Ltd, le plus grand fournisseur d'énergie solaire PV au nord de la Tanzanie, travaille dure pour vaincre ces obstacles en aidant les personnes à identifier les 'faux' équipements et en leur fournissant un système d'énergie solaire PV de haute qualité à bon marché. Comme le dit un client: "Je suis très satisfait des lampes et la radio que me procure le système de panneau solaire unique que j'ai acheté de Zara Solar, donc je suis revenu pour en acheter un autre. Avant de venir à Zara j'avais acheté un panneau bon marché d'un autre vendeur, qui ne m'a pas donné de bons résultats, ce fut une perte d'argent." Les efforts de Zara Solar ont rendu le solaire PV attractif aux yeux de beaucoup de gens. Suite à cet état de fait, les ventes se sont rapidement accélérées. Jusqu'à ce jour, Zara Solar et sa compagnie sœur 'Mona-Mwanza Electrical & Electronics', ont vendu plus de 3,600 systèmes PV solaires, qui bénéficient directement à plus de 18,000 personnes et on s'attend à ce que ce chiffre croisse de façon significative au cours des prochaines années. Dans le but d'atteindre des zones plus éloignées, Zara Solar utilise un réseau de 21 Prix Asden pour l'Energie Renouvelable Un homme debout devant son système solaire domestique dans le nord de la Tanzanie. 22 Appropriate Technology, Vol 34, No 3 techniciens locaux bien formés qui peuvent assurer la maintenance des appareils de leurs propres clients locaux et en même temps fournir aux clients une formation assez solide pour assurer la maintenance correcte du système après l'installation.. Du fait du mauvais accès par la route, le coût du pétrole lampant est beaucoup plus cher dans les zones rurales. Pour une famille typique utilisant six à neuf litres/mois, cela représente un coût mensuel de 12.000 à 18.000 shillings tanzaniens (£4.80 à £7.20), un fardeau substantiel dans une région où le salaire minimum n'est que de 50,000 shillings tanzaniens (£20) par mois. A partir des seules économies sur le pétrole, les clients de Zara dans les zones rurales peuvent facilement couvrir les coûts d'un système PV en moins de deux ans si les méthodes correctes de financement sont disponibles. Impact L'utilisation du PV fournit des avantages sociaux significatifs sur la santé, le bienêtre et l'éducation. Dans les centres de santé, la bonne qualité de l'éclairage et la possibilité de charger les téléphones mobiles sont très utiles: dans un centre on s'est rendu compte que beaucoup plus de femmes sont venues accoucher après que les lampes à pétrole ont remplacé l'éclairage au PV dans les salles d'accouchement. Là où l'énergie solaire est utilisée dans les salles de classe les étudiants peuvent bénéficier d'un meilleur éclairage le soir et de l'utilisation de quelques matériels électriques. L'une des plusieurs organisations qui s'occupent des enfants de la rue a utilisé des télévisions solaires pour rendre la vie plus attrayante en dehors de la rue. Selon le coordinateur de la famille 'Upend Daima Maison pour enfants de la rue': "Le fait de disposer de l'électricité pour l'éclairage et la TV donne une vie plus attrayante aux enfants, c'est l'une de choses qui les encouragent à ne pas retourner dans la rue". Plusieurs clients de Zara Solar gagnent un revenue supplémentaire à partir de leur système PV solaire, dû en partie du fait que le PNUD a fourni un don équivalent à 60 pour cent de coûts aux personnes désireuses d'acheter des équipements pour installer ou appuyer un petit commerce. Un certain nombre de bars et de cafés utilisent leur système PV solaire pour l'éclairage et la TV, ce qui attire plus de clients et augmente les chiffres d'affaires. Un exemple de commerce novateur est le commerce qui fournit de petits poisons qu'on utilise pour server d'appât quand la pompe qui sert à aérer l'eau du basin dans les réservoirs de ponte marche grâce à l'énergie solaire. La limitation majeure à un accroissement future est la disponibilité de financement du consommateur. Zara Solar tente de résoudre ce problème en explorant plusieurs schémas de micro financement qui vont fournir aux populations démunies des zones rurales l'occasion de rembourser le coût du système à terme. L'argent du Prix Ashden sera utilisé pour assurer la maintenance des systèmes dans les zones rurales ce qui permettra aux techniciens d'acheter et de stocker localement au lieu d'avoir à se rendre en ville pour piloter un système de micro financement et pour lancer le marché du système PV solaire plus largement. Pour de plus amples informations, contacter M. Mohamedrafik A. Parpia, PO Box 110, Mwanza, Tanzania. Tel:+255 28 2502910, email:[email protected] Ces clients montrent au personnel Zara un faux module PV, acheté ailleurs. Zara Solar, Tanzanie. Appropriate Technology, Vol 34, No 3 23 Prix Asden pour l'Energie Renouvelable Energie solaire pour les communautés rurales Deng Ltd. obtient le second prix pour l'Afrique Les chances des communautés rurales de figurer sur le réseau national sont minces, même si elles y parvenaient, les familles les plus pauvres sont réticentes à s'engager pour le paiement de factures d'électricité mensuelle. La recherche d'alternatives a conduit à un grand intérêt pour le photovoltaïque solaire (PV), mais plusieurs systèmes ont échoué à cause de la mauvaise qualité des installations et de l'entretien. Deng Ltd, une compagnie d'électricité établie à Accra, constitue l'exception à cette règle. Ils vendent un système autonome de PV pour l'éclairage et les appareils électriques. Deng Ltd. s'est positionné comme une compagnie qui a réussi à établir un model pour l'approvisionnement de l'énergie solaire qui est à la fois viable et renouvelable, particulièrement dans Concessionnaire Deng Arthur Manu debout devant sa boutique à Nkhoranza, Ghana 24 Appropriate Technology, Vol 34, No 3 les zones rurales. Elle y est parvenue en prenant le risque de sortir d'Accra et en initiant de petits réseaux de détaillants qui peuvent fournir de petites installations et un service de maintenance de grande qualité à des clients locaux. Deng est la seule compagnie au Ghana à fournir un service d'approvisionnement en électricité hors de la capitale, donnant ainsi l'opportunité aux entrepreneurs de rester dans leur communauté de base. En y associant des hommes d'affaires locaux, Deng se propose aussi d'étendre ce réseau dans les régions éloignées qui sont intéressés par la vente de système PV. Depuis 1998, Deng et son réseau de distributeurs ont fourni et installé plus de 1000 systèmes fixes (dans des maisons, des écoles et des centres de santé) et environ 6000 lampadaires solaires. Pendant que Deng s'occupe de la vente et de l'installation de systèmes de panneaux PV de secours aux alentours de la ville d'Accra, La passion et le point focal du fondateur de Deng, Frede Bosteen, est de fournir l'électricité aux zones rurales qui n'ont pas accès aux panneaux solaires et c'est dans ce domaine qu'il voudrait étendre son expertise. Un panneau faisant la publicité des services offerts par Arthur Manu, Nkhoranza, Ghana. Appropriate Technology, Vol 34, No 3 25 Prix Asden pour l'Energie Renouvelable Formation Deng s'est directement engagé à satisfaire le besoin de formation et a installé un centre en collaboration avec l'Université Kwame Nkrumah des Sciences et Technologie (KNUST) au Ghana et avec le service Australien de l'énergie renouvelable. Le centre est unique en son genre en Afrique au sud du Sahara. Jusqu'à présent, environ 120 hommes et femmes ont été formés, comprenant des techniciens des services de santé et des universitaires. En assurant la formation de personnes venant d'autres secteurs, le centre contribue à la croissance du marché de l'énergie solaire PV au Ghana. Impact Le marché de l'énergie solaire de Deng au Ghana est l'exemple d'un système basé sur un intérêt commercial et sur un fort désir d'améliorer l'existence des pauvres qui vivent dans les zones rurales. Les résultats montrent qu'il est en train de réussir. Non seulement il a généré de l'emploi par l'extension du réseau de Deng, mais le système a aussi conduit à la création de petits commerces tels que des bars disposant de frigidaires et de télévision alimentés par l'énergie solaire. Les consommateurs trouvent que le fait d'utiliser les panneaux solaires en lieu et place des lampes à pétrole pour l'éclairage fournit une meilleure lumière et un environnement plus propre, et les familles en général épargnent environ 20 000 Cedis/mois (juste un peu plus d'une livre sterling) qui seraient dépensés pour l'achat de lampes à pétrole. Les clients dans les zones qui disposent de panneaux solaires trouvent que les PV fournissent un approvisionnement plus régulier et n'entrainent pas une facture d'électricité mensuelle! Les femmes et les enfants tirent aussi profit de l'existence d'un éclairage de bonne qualité sur lequel on peut compter pour étudier ou pour accomplir des taches ménagères une fois la nuit tombée. Les adultes comme les enfants utilisent aussi les 600 écoles équipées de systèmes PV de 80 qui peuvent restées ouvertes pour les cours du soir et les sessions de devoirs et les cours pour adultes. En sensibilisant les utilisateurs à l'énergie solaire, on attire aussi leur attention sur les bienfaits de l'énergie renouvelable. Les soins maternels se sont améliorés grâce à l'utilisation de lampes solaires par les matrones traditionnelles et les systèmes PV des hôpitaux bénéficient d'un éclairage plus régulier, d'une réfrigération pour les vaccins et pour l'insuline et d'un approvisionnement en eau plus régulier. L'argent du prix Ashden sera utilisé pour l'expansion du réseau des distributeurs Deng dans les zones qui sont les moins probables à accéder à la connexion aux panneaux solaires. Les outils de formation seront développés pour inclure des pompes à eau solaire de biogaz et des moulins à vent. Pour plus d'informations contacter M. F.B.Bosteen, Deng Limited, House No. C12/15, South East Alajo, PO Box AN 19996, Accra, Ghana. Tel: +233 21 257099, +233 21 257100 or 257100; fax: +233 21 222276. Email: [email protected] or [email protected]; web site: www.dengltd.com Un cour au centre de formation de Deng au Ghana. 26 Appropriate Technology, Vol 34, No 3 Souscrivez Aujourd'hui! Veuillez écrire mon abonnement pour Technologie Appropriée comme ci-dessous. Les prix incluent la livraison par avion. Abonnement un an (4 numéros trimestriels) Taux institutionnel, prix d'offre spéciale £100/US$200 Taux personnel £52/US$104 Veuillez débuter mon abonnement avec l'édition de: Jan-Mar Avr-Jui Jui-Sep (Prix ordinaire £150/US$300) Oct-Dec (Les numéros trimestriels sont édités en mars, juin, septembre et décembre) * Vous pouvez connaître des individus, des collègues et des amis dans les pays en voie de développement qui trouveraient la Technologie Appropriée une ressource d’information valable et vie-changeante. 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