Le Sénat - Gérard Larcher

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Le Sénat - Gérard Larcher
SÉNATORIALES 2014
GÉRARD LARCHER
Le Sénat
peut relever
la République
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Le Sénat
peut relever
la République
L’
SÉNATORIALES 2014
GÉRARD LARCHER
Mes chères collègues,
Mes chers collègues,
élection sénatoriale de septembre 2014 ne sera pas une élection comme les autres.
J’ai la conviction qu’elle marquera une étape dans l’histoire de nos institutions. Certains
penseront que je dramatise l’enjeu, et pourtant les faits sont là.
Il y a les urgences économiques et sociales qu’il nous faut traiter si l’on veut éviter à
notre Nation le déshonneur du déclassement, vous les connaissez mieux que
quiconque.
Mais je veux parler des dangers qui menacent la République elle-même :
- l’institution présidentielle est rabaissée comme jamais ;
- l’Assemblée nationale ne tient qu’à une majorité fragile et désunie ;
- nous avons un Gouvernement de pure communication sans véritable cap ;
- et que dire de ce désespoir qui conduit une fraction de plus en plus grande de l’électorat
de tous horizons à s’abstenir ou à écouter les sirènes des populismes ?
Avec un chef de l’État dont seuls 3 % des Français souhaitent la réélection, avec une
Assemblée nationale aux mains d’un parti peinant à atteindre 20 % des suffrages aux
élections intermédiaires, avec un Front national qui s’autoproclame « premier parti de
France » depuis les élections européennes, avec aussi - soyons sincères - une opposition
républicaine qui doit se reconstruire, la Vème République me paraît à un tournant, pour
ne pas dire un virage dangereux.
En cette période de circonstances exceptionnelles où le doute s’installe, il faut des
repères à la fois sûrs et légitimes. Je crois que le Sénat en est un. Nous devons donc
placer ensemble notre Assemblée à la hauteur de sa responsabilité.
«
A mille lieux des discours démagogiques, il
faut dire haut et fort que le Sénat détient
la légitimité de tous les territoires.
Il n’y aucune raison pour que la confiance
de nos concitoyens pour leurs élus de
terrain ne se retrouve pas dans un attachement sincère pour le Sénat, avec tout ce
qu’un bicamérisme vivant peut offrir de
positif à la République.
Pourtant, depuis trois ans, la distance entre
les Français et notre institution s’est creusée.
En octobre 2011, l’actuelle majorité sénatoriale s’est artificiellement réunie autour
de la distribution des fonctions et des
postes. Son ciment fut d’abord l’opposition
au Gouvernement et au Président Nicolas
Sarkozy.
Mais les lendemains de la victoire de
François Hollande ont montré combien
cette construction était fragile. Elle a rapidement volé en éclats. Le Sénat s’est alors avéré
incapable de peser dans le débat politique.
Et, il faut l’admettre, sa présidence tout
autant !
Quant au fond, qui peut citer un dossier
impor tant sur lequel la majorité sénatoriale aurait pesé ou pris des initiatives
for tes qui auraient montré son autorité,
éclairé le débat ? Qui ne voit pas que la
gauche à l’Assemblée nationale a passé son
temps à régler le compte de la gauche au
Sénat ?
Chacun d’entre nous a pu mesurer dans
son travail au Sénat la perte d’influence de
notre institution. Nous ressentons tous,
comme une ardente nécessité, le besoin
de revaloriser notre travail et peser à nouveau sur les dossiers et débats.
Nous les Sénateurs éprouvons le besoin
d’un sentiment d’utilité au service du Sénat
et de la République.
A cet égard, nous devons réfléchir au rôle
que va devoir tenir le Président du Sénat
dans les trois ans à venir, dans une République
dont l’opinion désapprouve l’Exécutif de
manière toujours plus écrasante.
Le Sénat, nous le savons, peut devenir la
seule institution d’opposition nationale. Il
faudra alors que l’opposition républicaine,
redevenue majoritaire à la Haute Assemblée,
soit à la fois politiquement ferme, constructive, assumant pleinement sa fonction de
représentation de nos territoires et de nos
concitoyens qui y vivent.
C’est donc le moment d’affirmer le rôle
constitutionnel et politique du Président
du Sénat : celui d’être non seulement le
Président d’une Assemblée, mais aussi un
« interpellateur » du Gouvernement sur les
grands dossiers, au premier rang desquels
il y aura, bien sûr, la réforme territoriale.
Ce rôle d’opposant découle des qualités
propres à notre Assemblée. Il est possible
car le Sénat a toujours été et restera un
roc de stabilité républicaine.
«
Dans un océan d’incrédulité à l’égard de la
politique, il y a encore un îlot de confiance :
c’est la figure de l’élu local. Le maire, l’élu de
proximité, reste épargné.
Nous devons nous appuyer sur cette force
du local pour irriguer la République par le
Sénat.
Dans
un océan
d’incrédulité
à l’égard de
la politique,
il y a encore
un îlot de
confiance :
c’est la
figure de
l’élu local.
Le maire,
l’élu de
proximité,
reste
épargné.
Il nous faut :
• installer une nouvelle majorité utile à la République et au Sénat
• affirmer l’exigence territoriale
• retrouver l’exigence parlementaire
• faire mieux rayonner le Sénat
• reconquérir l’opinion
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Le Sénat
peut relever
la République
Une nouvelle majorité utile
à la République et au Sénat
COORDONNER LA DIVERSITÉ DE NOTRE MAJORITÉ POUR FAIRE ENTENDRE LA VOIX DU SÉNAT.
DÉPASSER LES CLIVAGES AU NOM DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL. PARTAGER LES RESPONSABILITÉS.
Le Sénat n’a de sens que s’il a une majorité qui sait faire des choix, s’il n’est pas le clone de
l’Assemblée Nationale. Sa légitimité est de faire entendre une voix différente. C’est pourquoi
il conviendra que chacune des composantes de la nouvelle majorité soit valorisée.
Le Sénat a besoin d’un « chef d’orchestre ». Certes, chaque Sénateur, chaque groupe doit pouvoir
jouer sa partition. Mais c’est tous ensemble que nous ferons entendre la voix du Sénat.
Notre diversité sera une richesse à condition d’être organisée, grâce au dialogue et à des
accords respectueux de la juste représentation des sensibilités désireuses de participer à un
pacte majoritaire concret et équilibré.
Je propose que les présidents de groupe tiennent des réunions régulières des composantes de
la majorité, dans le respect de sa diversité. Ils devront, dans la mesure du possible et du souhaité,
harmoniser les points de vue, décider d’actions conjointes, coordonner les interventions en
séance publique. Ils auront aussi, le cas échéant, à trouver les bons compromis ou à gérer
l’expression publique des divergences.
Nous devrons, par ailleurs, être ouverts aux majorités d’idées sur des sujets d’intérêt national
majeur.
Quand une majorité est solide, elle ne craint pas le dialogue constructif avec ses oppositions.
Plus le Sénat résistera aux tentations du manichéisme, plus il apportera à la démocratie. Plus il érigera en règle le respect des groupes minoritaires, plus il rencontrera l’estime de nos concitoyens.
Sur nombre de sujets, l’intérêt national est en jeu. Face à l’ampleur des réformes à accomplir,
les Français attendent que leurs représentants aient le courage d’assumer des choix difficiles qui
dépassent les clivages partisans.
Cette démarche fait partie de « l’ADN » du Sénat. Elle le distingue des autres institutions en lui
permettant d’exprimer une vision large de l’intérêt général.
Une des manières d’atteindre cet « optimum consensuel », sans renoncer en rien à nos valeurs,
est de partager les responsabilités entre majorité et opposition, principalement dans les
travaux de contrôle, en désignant un Rapporteur et un Président qui soient, l’un de la majorité,
l’autre de l’opposition.
Notre Assemblée le fait déjà, et il nous faudra poursuivre cet effort même s'il nous donne parfois
l'impression de refréner une expression vigoureuse de nos convictions.
Dans le climat actuel de crispation, toute idée, même la meilleure, ne vaudra réellement que
dans la mesure où elle sera portée par un large spectre de sensibilités politiques et acceptée par
l’opinion.
Cette méthode, que j’appellerais volontiers la « méthode sénatoriale », c’est aussi notre marque
de fabrique. C’est sans doute ce qu’attend le pays.
L’exigence territoriale
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NOS TERRITOIRES SONT TRAVERSÉS PAR DES VENTS CONTRAIRES QUI MENACENT DE SE CHANGER EN VENTS
DE COLÈRE. MAIS NE NOUS Y TROMPONS PAS : CE QU’IMPOSENT CES CIRCONSTANCES EXCEPTIONNELLES,
CE N’EST PAS MOINS, MAIS PLUS DE SÉNAT.
Les textes les plus impor tants seront
examinés à l’automne : ils devront être un
marqueur pour le Sénat.
Nous allons pouvoir démontrer ce qu’est
une Assemblée de connaisseurs des territoires qui fait de l’intérêt national, de la
démocratie locale et de la bonne gestion
des deniers publics le cœur de son action.
Si vous me faites confiance, ce sera ma tâche
première. J’entends l’assumer pleinement, en
utilisant, dans toute leur plénitude, les outils
institutionnels, politiques, juridiques, dont
disposent le Sénat, son Président, ses Commissions et sa Conférence des Présidents.
Dès le mois d’octobre, l’urgence sera de
mettre au service de l’intérêt général les
projets de réforme territoriale. Je m’y
engage solennellement : cette réforme
portera les couleurs du Sénat.
L’Exécutif et l’Assemblée nationale vont
apprendre à compter avec l’Assemblée
des territoires. Nous interpellerons le
Président de la République.
Le Sénat, passage obligé de la navette, c’est
fini !
Le Sénat, corvée de relecture sans apport
politique, c’est fini !
Le Sénat, bénisseur de projets de coin de
table, c’est fini !
La légitimité territoriale :
sortir le Sénat de Paris
Cette réforme territoriale, on ne peut
décemment pas la conduire telle qu’elle a
été conçue, dans l’improvisation.
Elle mérite d’être traitée comme une juste
cause, pas comme un désespoir de cause !
Elle mérite mieux que des études d’impact
insuffisantes et des économies budgétaires
chimériques.
Elle mérite de respecter les populations,
et donc de respecter l’échelon départemental, ancrage de notre démocratie. Qui
sinon prendra en charge la proximité et la
cohésion, entre la grande région, la métropole et l’ intercommunalité ? Qui sinon
s’occupera des SDIS ? Du social ? Et quel
avenir pour les personnels territoriaux ?...
Ma vision pour la France, ce n’est pas un
grand « no man’s land » entre quelques
puissantes métropoles et leurs régions !
Pour asseoir plus encore notre légitimité
locale, je vous propose de multiplier les
initiatives renforçant la « ligne directe »
avec le terrain.
Je fais miennes les suggestions faites en ce
sens par nombre d’entre nous : organiser
plus de réunions décentralisées de commissions et délégations ; faire du palais du
Luxembourg la vitrine des réussites locales,
l’agora des associations d’élus ; réexaminer
les règles de représentation des territoires
pour ne pas pénaliser ceux qui sont moins
peuplés ; rétablir les prestations d’expertise
et de conseil aux élus qu’assurait la Direction des collectivités locales.
Je serai sur ces sujets par ticulièrement
ouvert à vos suggestions. Il ne faut négliger
aucune idée contribuant à moderniser le
titre distinctif du Sénat qu’est la proximité
avec les élus locaux.
«
La ligne directe avec le Sénat dépasse les
frontières de l’hexagone. Notre Assemblée
a prouvé sa capacité à s’intéresser aux
enjeux des Outre-Mer. Nous pouvons
valoriser encore davantage les atouts dont
elle dispose en tant que représentants des
collectivités territoriales d’Outre-Mer.
De la même manière, même si elle partage
avec l’Assemblée nationale la représentation des Français établis hors de France, le
Sénat dispose d’une expérience unique,
c’est une source de légitimité et de rayonnement que j’aimerais voir confortée.
Promouvoir la vitalité de
nos territoires : une délégation
aux entreprises
Les territoires sont le vrai berceau de la
croissance française et donc de notre
priorité à tous : l'emploi.
Dans le débat national, on aborde trop
souvent l’économie en des termes abstraits,
alors que c’est du terrain, des entrepreneurs,
que viendront les idées, les projets, la
prospérité.
Avec le Sénat, l’avenir des entreprises ne se
décidera pas uniquement à Bercy.
Pour éviter une vision par trop « hors-sol »
de la croissance, je crois en l’utilité de cette
délégation. Les entreprises pourraient
ainsi être mieux relayées au Sénat. Notre
Assemblée serait alors le chaînon manquant entre les besoins des créateurs de
richesse, l’évolution de la loi et la dynamique
des territoires.
Inégalité des moyens, fracture numérique,
handicap démographique, services publics,
infrastructures : la lutte contre la fracture
territoriale, une mission constitutionnelle
du Sénat.
«
Réforme territoriale :
respecter le Sénat
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Le Sénat
peut relever
la République
Retrouver l’exigence parlementaire
LE SÉNAT DOIT RENOUER AVEC LA VOLONTÉ DE DONNER LE MEILLEUR DE LUI-MÊME, QUE CE
SOIT DANS SON ACTION LÉGISLATIVE, SON TRAVAIL DE CONTRÔLE ET DE PROSPECTIVE OU SA
PROPRE GESTION.
Le Sénat, garant d’une meilleure qualité de la loi
Mieux faire la loi
L’emploi du temps sénatorial doit être rééquilibré. C’est une des responsabilités majeures
de la Conférence des Présidents. Il faudra revoir le rôle des commissions et de la séance
publique afin de donner à la loi une meilleure visibilité comme une meilleure qualité.
Nous ne travaillons pas assez sur l’impact des mesures qui nous sont soumises - ce qui nous
empêche d’ailleurs d’appliquer pleinement les règles d’irrecevabilité. Je propose que les
commissions permanentes puissent saisir une structure spécialisée chargée notamment de
passer au crible les études d’impact pour les mesures législatives les plus emblématiques.
Simplifier la loi : une priorité absolue
N’est-il pas temps de prévoir un audit systématique, chaque année, du volume et de la
qualité des normes applicables, notamment aux collectivités territoriales et aux entreprises ?
Je suis persuadé que ce contrôle, qui serait une vraie spécificité sénatoriale, aboutirait
à d’intéressantes propositions de « lois anti-loi » lorsque des normes se révéleront
inadaptées, inefficaces ou obsolètes.
Des consultations publiques par internet pourront utilement éclairer nos débats.
Mieux suivre la loi
Le rapport annuel sur l’application des lois gagnerait à être porté en commun par les
Présidents des commissions permanentes et à donner lieu à débat en séance publique.
Les ministres devraient être invités à répondre publiquement de ce qui ne va pas : décrets
d’application en souffrance, textes ne traduisant pas fidèlement la volonté du législateur,
normes manifestement contreproductives...
Il faudrait, à cet égard, rendre aux commissions permanentes la plénitude de leurs
prérogatives. Au vu des retours d’expérience sur la commission de l’application des lois
créée en 2011, il me paraîtrait plus sage de revenir à la pratique antérieure, en chargeant
de ce suivi les commissions permanentes elles-mêmes.
Dans le même ordre d'idée, nous ne devons pas nous interdire de relancer la réflexion
sur le nombre et le périmètre des commissions permanentes.
«
Un contrôle effectif
Pour mieux contrôler le Gouvernement,
mais plus généralement mieux exercer
notre mission d’évaluation et de prospective,
nous devons progresser dans la réalisation et
la mise en valeur de notre savoir-faire.
Je propose de remplacer les « questions
cribles thématiques » par des « questions
cribles ministérielles ».
Nous avions souhaité, en 2009, muscler
le contrôle du Gouvernement grâce à
des questions en séance publique plus
fréquentes, et ainsi nous rapprocher du
rythme de l’Assemblée nationale.
Force est de constater que, à quelques
exceptions près, ce dispositif n’a pas tenu
ses promesses : nos questions cribles n’ont
pas le même succès que les questions au
Gouvernement, et pour tant elles ont la
même couverture médiatique !
Je ne dis pas que nous devons renoncer :
je dis qu’il est possible de nous adapter.
Nous pourrions expérimenter, toujours
au même rythme de deux fois par mois,
des questions ministérielles passant au
crible l’ensemble des politiques placées
sous la responsabilité d’un membre du
Gouvernement.
L e r e n fo r c e m e n t d e l a fo n c t i o n d e
contrôle doit être une priorité. Il faudra
mieux la coordonner pour plus de visibilité.
Je vous propose donc qu’en début de
mandat, un groupe de travail pluraliste
fasse le bilan des réformes du règlement
de 2009 et 2011 et réfléchisse à une meilleure coordination de nos travaux. Un de
ses objectifs sera de permettre aux sénateurs d’avoir des agendas plus cohérents,
plus prévisibles et donc plus efficaces en
répar tissant mieux les tâches entre les
commissions et la séance.
«
Mieux proposer la loi est possible
L’initiative sénatoriale doit davantage
s’appuyer sur les travaux de contrôle et de
prospective. Son efficacité impose une
coordination renforcée en Conférence des
Présidents en lien avec les Présidents de
délégation, un approfondissement des relations entre le ou les auteurs d’une proposition de loi, le groupe auquel il appartient
et la commission chargée d’instruire le
texte.
Je vous propose
donc qu’un
groupe de travail
pluraliste fasse le
bilan des réformes
du règlement
de 2009 et 2011
et réfléchisse à
une meilleure
coordination
de nos travaux :
des agendas plus
cohérents, un
meilleur équilibre
commissions/
séances publiques.
Une gestion responsable
Quant à mieux gérer, je crois qu’ensemble,
nous avons conduit entre 2008 et 2011
cer taines réformes utiles. Elles ont été
mises en œuvre.
Le Sénat doit être un gestionnaire responsable, sans jamais sacrifier sa force de
frappe institutionnelle sur l’autel de je ne
sais quel culte du chiffre.
Je vous propose de poursuivre sur ce chemin,
en réfléchissant avec vous, avec nos collègues
Questeurs et avec le Bureau, à la manière
dont la dotation versée au Sénat accompagne la réduction des dépenses publiques.
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Le Sénat
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la République
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• Europe : veiller au respect
du principe de subsidiarité
et des compétences des
parlements nationaux
• Approfondir la relation
franco-allemande
• Renforcer la commission
des affaires européennes
Mieux rayonner
LA CONDUITE DE LA DIPLOMATIE EST CERTES L’APANAGE DE L’EXÉCUTIF, MAIS L’AUTONOMIE DU
SÉNAT LUI PERMET DE TISSER AVEC LES PARLEMENTS ET LES ACTEURS POLITIQUES D’AUTRES ÉTATS DES
RELATIONS ORIGINALES QUI CONTRIBUENT AU RAYONNEMENT DE LA FRANCE.
Au niveau européen, il y a un fort enjeu de valorisation
de nos territoires, que le Sénat est le mieux à même de
relever.
Le Traité de Lisbonne a fait du Parlement européen un
partenaire du Sénat à qui il incombe de faire respecter
les compétences de la France – et donc des territoires –
via le principe de subsidiarité. C’est pour notre Assemblée
une opportunité cardinale à mieux saisir. Il faudra pour
cela mettre en place un travail législatif parallèle sur de
nombreux dossiers, ainsi que des échanges accrus dans les
domaines les plus stratégiques, comme les négociations
commerciales. Nous devons davantage recourir « au
levier » des résolutions européennes.
Le couple franco-allemand, moteur de la construction
européenne, doit continuer à trouver une expression
originale au Sénat et à l’Assemblée nationale. En février
2011, la première déclaration parlementaire commune
sur la réforme de la PAC fut un acte fondateur. Cette
stratégie doit être poursuivie et amplifiée. Elle permettra
au Sénat de peser dans le processus décisionnel européen, particulièrement là où son rôle de représentant des
territoires lui confère une légitimité évidente, comme en
matière d’environnement, d’énergie, de recherche. Dans
le contexte actuel, notre action devra porter en priorité
sur les questions économiques et financières.
Je militerai pour que nous nous donnions les moyens de
notre ambition : une commission des affaires européennes
dans laquelle les commissions permanentes soient mieux
représentées, davantage de moyens pour l’antenne du
Sénat à Bruxelles, une présence à Strasbourg lors des
sessions plénières du Parlement européen, notamment
pour mieux anticiper les textes européens en raison
de leur impact sur notre propre législation ; de ce point
de vue, le droit comparé peut être une aide.
Le Sénat peut donner toute la mesure de ses possibilités dans les relations internationales.
La commission des Affaires étrangères, de la Défense
et des Forces armées a une responsabilité de premier
ordre à cet égard. Son action est un atout ; il faudra
l’amplifier. De même, il conviendra de renforcer notre
influence dans les domaines emblématiques que sont
le multilatéral (UIP) et la francophonie (APF). Je vous
propose trois axes de travail prioritaires : une meilleure
coordination et une valorisation accrue des travaux des
groupes interparlementaires d’amitié ; un appui renforcé
à la coopération décentralisée ; un accompagnement
des politiques de co-développement via la coopération
avec les parlements des pays concernés.
Enfin, si le Sénat peut apporter beaucoup au rayonnement de la France, n’oublions pas que cette activité
apportera aussi, en retour, au rayonnement du Sénat.
C’est notamment vrai pour la valorisation du bicamérisme. Afin de promouvoir cet élément fondamental de
la démocratie, le Sénat français devra être en pointe
dans le dialogue avec ses homologues des pays où le
bicamérisme est vivant.
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Reconquérir l’opinion
NOTRE COMMUNICATION DOIT SE DÉPLOYER EN PROFONDEUR, À LA FOIS DANS LES NOUVEAUX MÉDIAS
ET DANS NOS TERRITOIRES.
«
Une reconquête
en profondeur
de l’opinion
reposera aussi
sur une stratégie
d’influence
de notre
Assemblée.
Les questions d’actualité au Gouvernement
sont un temps fort qui scande l’activité parlementaire aux yeux de la plupart de nos
concitoyens. Elles doivent être encore plus
visibles, pour une démocratie plus vivante.
Pour cela, pourquoi ne pas réserver les deux
premières questions au groupe majoritaire
et au premier groupe d’opposition, puis
après, appliquer la règle du « tourniquet »
assurant à chaque groupe un temps d’expression proportionnellement égal ?
notre Assemblée aux postes auxquels il est
pourvu par décision du Président et des
commissions, optimiser la représentation
des Sénateurs et du Sénat dans les organismes extraparlementaires, s’inspirer de
l’IHEDN en rassemblant chaque année des
« hauts potentiels » de tous horizons autour
du travail sénatorial, accentuer la mobilité
de nos personnels au sein d’organismes
stratégiques, accueillir des fonctionnaires
d’autres administrations.
Notre communication doit être plus
diversifiée qu’aujourd’hui dans sa forme.
Elle doit mieux utiliser toute la palette des
vecteurs disponibles et tout particulièrement les réseaux sociaux. Je crois aussi que
le Sénat aurait intérêt à nouer davantage
de partenariats avec la presse quotidienne
régionale et les médias locaux : France 3
région, France Bleue et radios locales.
Public Sénat a désormais atteint une réelle
maturité. Dans le respect de son indépendance, il convient de réaffirmer l’idée d’une
chaîne sénatoriale qui ne soit pas une
chaîne d’information continue (ce qu’elle
n’est pas), mais qui participe pleinement au
rayonnement de notre Assemblée.
Nos supports de communication doivent
être rendus plus homogènes dans leur
forme et plus attractifs pour les médias.
Des synthèses claires résumant les idées
politiques des rappor ts devraient être
systématisées et relayées auprès des
publics-cible. Une lettre électronique
spécifique pourrait être mise en place à
destination des exécutifs locaux.
Je suggère de tisser des liens plus étroits
avec les forces vives des territoires, chefs
d’entreprise, partenaires sociaux, universitaires, magistrats, militaires, cercles de
réflexion, etc.
Dans le respect des travaux des commissions
et délégations, nous pourrions imaginer des
manifestations en lien avec notre cœur de
métier, ainsi que l’accueil de grands acteurs
de la société civile pour des échanges avec
les Sénateurs sur des sujets d’actualité.
Cet effor t en direction des médias est
essentiel mais doit être complété. Une
reconquête en profondeur de l’opinion
reposera aussi sur une stratégie d’influence
de notre Assemblée.
Pour cela, nous avons plusieurs leviers utiles :
nommer des élus ou des connaisseurs de
Notre communication a beaucoup progressé, mais parfois en ordre dispersé.
Le Sénat gagnerait ainsi à se doter d’un
comité exécutif de la communication institutionnelle.
Ce serait un lieu d’échange sur les projets
de communication des uns et des autres, et
d’identification des meilleurs vecteurs.
Y siègeraient, autour du Président, la
délégation du Bureau à la communication,
les Présidents de commissions permanentes et de délégations ainsi que, le cas
échéant, les Présidents des commissions
spéciales, des commissions d’enquête et
des missions communes d’information.
Le comité exécutif devra aussi veiller à ce
que des outils appropriés soient proposés
pour aider celles et ceux d’entre nous qui
le souhaitent à optimiser leurs capacités de
« communiquant ».
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Le Sénat
peut relever
la République
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F
Mes chers collègues,
Mes chères collègues,
ort d’une majorité solide, d’une légitimité territoriale réaffirmée, d’une ambition
de mieux faire, de mieux faire savoir et d’une activité internationale consolidée,
le Sénat pourra, avec nous, relever la République.
La Haute Assemblée qui sortira des urnes cet automne doit être à la hauteur de
ce défi, en pratiquant une opposition de construction sur les sujets stratégiques de
la Nation, sans jamais perdre de vue son rôle de « chambre d’écho » des territoires
et des élus locaux.
Nous devons le rappeler sans relâche :
Il y a une France des territoires qui a le sentiment d’être abandonnée.
Il y a une France des marges et des périphéries qui se sent méprisée.
Cette France est une France oubliée.
Il appartient au Sénat de faire entendre sa voix et de lui redonner espoir.
Il y a aussi une France des innovations enracinées, une France des terroirs d’excellence,
des batailles gagnées par des élus et des chefs d'entreprise passionnés.
Il appartient également au Sénat de valoriser cette France des réussites locales et
de répondre à ses attentes.
Cet espoir, cette valorisation viendront du sentiment d’être dignement représenté.
Le Peuple Français a un besoin éperdu de confiance en ses élus. Plus que jamais,
notre Assemblée peut et doit tenir ce rôle.
J’en suis persuadé : le Sénat a tant à apporter à nos concitoyens, tant à apporter à
nos territoires, tant à apporter à la République que la mission qui nous attend pour
les trois prochaines années sera exaltante !
Voilà le projet que je vous propose de partager.
GÉRARD LARCHER
SÉNATORIALES 2014
GÉRARD LARCHER
Contact :
Gérard Larcher, Sénateur des Yvelines
• 15, rue de Vaugirard - 75006 Paris
01 42 34 27 91 - [email protected]
• Permanence Yvelines
7 bis rue Dreyfus - 78120 Rambouillet
01 34 83 15 92
• Twitter : @gerard_larcher
gerardlarcher.fr

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