Demission-Conseil-de
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Demission-Conseil-de
À Paule Beaugrand-Champagne, Présidente du Conseil de presse Aux membres du c.a Aux membres du comité d’appel Au directeur général, M. Guy Amyot Montréal, le 30/03/2015 Mesdames, messieurs, Par la présente, je vous annonce ma démission en tant que membre du comité d’appel du Conseil de presse. La dernière séance, tenue le 25 mars, a confirmé un constat que j’avais commencé à dresser depuis les derniers mois ; que l’on cherche parfois à prendre les journalistes et les médias en défaut, à laver plus blanc que blanc, sans s’arrêter uniquement aux faits, et que le processus de traitement d’une plainte en appel peut être biaisé et partial, le rendant ainsi futile, sans vouloir porter atteinte aux membres du comité que je respecte au plus haut point. Cette constatation est d’autant plus grave lorsqu’une décision du conseil peut hypothéquer la carrière d’un journaliste, qu’il ait ou non une réputation dans le milieu. Je considère que dans le cas de l’étude de la plainte contre Stéphane Tremblay, les suppositions ou les idées préconçues ont pris le pas sur les faits. Ce qui est justement ce qu’un journaliste rigoureux doit éviter. Je m’interroge également sur le fonctionnement et la structure du processus et des réunions du comité d’appel. L’absence imprévue d’un membre lors de la dernière rencontre du comité a-t-il eu un impact sur la décision serrée concernant Stéphane Tremblay ? Nous ne le saurons jamais mais l’on peut se poser la question alors que le vote des cinq membres présents fût de trois contre deux. Mais plus fondamental, malgré tout le respect que je lui voue, je m’interroge également sur la part active que prend notre directeur général, M. Guy Amyot, à la discussion. Ce dernier n’a pas droit de vote, pourtant il s’exprime régulièrement plus activement que des membres des comités, pouvant influencer leur décision ou carrément contaminer le processus en appel puisqu’il a déjà fait tout l’exercice en première instance. Alors que le terme conflit de loyauté est à la mode dans les médias, cette situation est particulière lorsque l’on réalise que M. Amyot reçoit la plainte initiale, correspond avec les plaignants et les défendeurs, mène l’enquête sur la plainte, recueille les versions, rédige et oriente, avec son équipe, le premier projet de décision pour le comité de plainte, participe activement à la discussion du comité de première instance, prend part à la rédaction finale de la décision, accueille de nouveau la plainte en appel, prépare de nouveau le dossier, rédige de nouveau le projet de décision, participe de nouveau activement aux discussions du comité d’appel et prend part de nouveau à l’élaboration finale du jugement cette fois-ci sans appel. Je comprends que les membres du comité d’appel doivent baser leur décision sur la preuve principalement recueillie avant le jugement de première instance. Cependant, on ne devrait pas retrouver à la table de discussion du comité d’appel une personne, d’autant plus si elle est influente, qui a pris part aux discussions de première instance. On se plait souvent à comparer la structure du Conseil avec celle des tribunaux. On ne verrait jamais un juge de la Cour du Québec prendre part aux réflexions de ses homologues de la Cour d’appel en cas de contestation de son jugement. Le processus d’appel du Conseil devrait être davantage indépendant du premier. Cette situation, selon moi, rend plus difficile le renversement d’une décision de première instance. Ayant maintenant l’impression de perdre mon temps au comité d’appel, je ne crois plus avoir la légitimité pour continuer. En espérant toutefois que ma démarche provoque une réflexion au sein du Conseil pour lequel j’ai un très grand respect. Je souhaite longue vie au Conseil où j’ai côtoyé des gens extraordinaires. Veuillez agréer mes salutations les plus distinguées Daniel Renaud Ex membre du comité d’appel Représentant de la FPJQ Journaliste à La Presse Cc/ Lise Millette, présidente FPJQ