Dossier de presse - 90 ans de l`aéronautique - Audacity Saint

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Dossier de presse - 90 ans de l`aéronautique - Audacity Saint
Dossier de presse
12 Avril 2013
1
Sommaire
L’aéronautique à Saint-Nazaire : 90 ans de passion
p. 3
Le Forum des métiers de l’aéronautique
p. 5
Le Festival aérien, l’exposition, les portes-ouvertes
p. 9
Retour sur 90 ans d’aéronautique à Saint-Nazaire
par Daniel Sicard, historien
p.10
2
L’aéronautique à Saint-Nazaire : 90 ans de passion
En 1923 les chantiers de construction navale de Penhoët diversifient leur activité en
produisant un hydravion, le pentamoteur Richard- Penhoët.
Depuis cette audacieuse aventure, l’agglomération de Saint Nazaire est devenue le nid des
avions les plus prestigieux : L-301, Vautour, SO-30 Bretagne, Caravelle ou Concorde ont
marqué un passé de pionniers.
90 ans plus tard, Saint Nazaire poursuit sa tradition de terre d’innovation et de défis. Les
avions d’aujourd’hui comme l’A380 ou l’A300M sont des fleurons de l’industrie
aéronautique mondiale. C’est cette histoire ininterrompue de succès que l’agglomération
de Saint-Nazaire va fêter d’avril à septembre 2013.
Un territoire qui accueille le leader mondial
Airbus Saint-Nazaire, avec plus de 2 200 salariés et près de 515 entreprises sous-traitantes,
est l’un des sites majeurs d’Airbus, devenu leader mondial de l’aéronautique. Pôle
d’excellence spécialisé dans l’intégration et l’équipement des fuselages avant et centraux
des toutes les familles d’Airbus (A320, A330, A350, A380 et A400M), il est tourné vers
l’avenir grâce, par exemple, au nouveau laboratoire d’innovations et à la création d’une
plateforme industrielle de réalité virtuelle partagée au niveau régional.
Le site de Saint-Nazaire est également une plaque tournante pour la logistique d’Airbus avec
son hub logistique Ouest piloté par Kuehne+Nagel et grâce à la proximité immédiate de
l’aéroport et du port de Montoir-de-Bretagne, qui permettent le transport des fuselages par
avion « Beluga » ou encore par bateaux rouliers spécialement adaptés aux éléments de
l’A380.
Le succès d’Airbus ne se dément pas. Ainsi, le loueur d’avions américain Air Lease
Corporation (ALC) a annoncé, début février, une commande géante auprès d’Airbus évaluée
à 9 milliards de dollars, puis courant mars la commande de 230 A320 par Lion Air pour 20
milliards de dollars. Dans le même temps, Airbus annonce que 615 exemplaires de l’A350
ont déjà été commandés par une trentaine de clients.
Un territoire qui vit au rythme de l’aéronautique
Héritier d’un savoir-faire unique et moteur de l’évolution technique du secteur, notre
territoire est devenu un acteur incontournable de la production de sous-ensemble pour les
plus grands industriels du secteur .
Plus de 500 sous-traitants et fournisseurs liés à ce secteur. Les domaines d’activité des
entreprises liées à des degrés divers à l’aéronautique recouvrent la mécanique/usinage, la
plasturgie et les matériaux, SSI et ingénierie, logistique, électrotechnique, maintenance, TIC,
etc.
Si Airbus constitue le seul grand donneur d’ordre aéronautique de la région, les soustraitants travaillent également pour la plupart des grands constructeurs mondiaux. Ainsi,
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Boeing, dont la France est le deuxième fournisseur européen, est client de plusieurs de ces
entreprises qui se sont positionnées sur des créneaux très spécialisés (connectique,
simulateurs de vol, isolants thermique et acoustiques, communication aéronautique, etc.).
La sous-traitance nazairienne compte un large réseau d’entreprises de haut-niveau : Tiernay
Metals, Spekon, Sefca, Daher, IDEA Groupe… autant d’acteurs de renom de la filière qui
contribuent à confirmer la spécificité des compétences ligériennes, à densifier le pôle
aéronautique métropolitain et à valoriser le potentiel unique d’un site comme Saint-Nazaire
/ Gron.
Un territoire en appui de son pôle aéronautique
Dans le cadre de sa compétence « développement économique » la CARENE soutient
financièrement le pôle aéronautique. Elle a notamment soutenu l’extension d’Airbus à SaintNazaire (Gron). Ce site est positionné par le groupe comme « structure clé » dans le
domaine du pré-assemblage. Le constructeur y a en effet renforcé ses capacités de
production et d’assemblage.
Ainsi, en 2007, l’agglomération de Saint-Nazaire a accompagné financièrement ce projet
ambitieux impactant directement le paysage de la co-traitance aéronautique et des services
connexes.
Le parc d’activités de Saint-Nazaire / Gron qui s’étend sur 440 ha permet non seulement de
répondre aux besoins d’extension des entreprises déjà présentes sur le territoire, mais
également d’accueillir des entreprises contribuant au développement et à la diversification
de l’activité aéronautique.
Un territoire qui rend hommage à son histoire aéronautique
Afin de souligner le succès continu de la filière aéronautique sur son territoire et le faire
partager au plus grand nombre, la CARENE a souhaité organiser un événement hommage à
90 ans d’histoire aéronautique du mois d’avril au mois de septembre 2013.
Forum des métiers, défilé aérien, exposition, portes ouvertes se succéderont pour confirmer
le poids de l’activité aéronautique et valoriser son apport en matière de formation,
d’emploi, d’innovation, d’attractivité, de rêve et de passion à l’agglomération nazairienne.
Il s’agit également de renforcer le lien entre la population et cette activité pleine de
promesses pour le développement du territoire.
Cet événement est organisé par la CARENE en partenariat avec la Ville de Saint-Nazaire, Le
Conseil Général de Loire-Atlantique, La Région Pays de la Loire, La CCI, Chambre Régionale
d’Artisanat. Mais aussi : Airbus, Aerolia, Spirit Aerosystems, Daher, FAMAT, Halgand,
Neopolia et de nombreux sous-traitants.
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Le Forum des métiers de l’aéronautique
Dans le cadre des festivités liées aux 90 ans de l’aéronautique à Saint-Nazaire, la Carene et
ses partenaires ont souhaité proposer un forum des métiers de l’aéronautique pour
valoriser l’apport de l’activité aéronautique en matière de formation, d’emploi et
d’innnovation.
Il s’agit également d’éclairer le public sur l’intérêt et les débouchés de cette industrie en lui
permettant de rencontrer les acteurs de la filières.
Ce forum des métiers est aussi l’occasion de permettre aux industriels du territoire
d’orienter les jeunes vers les métiers de l’aéronautique, de recruter de futurs compagnons,
techniciens, ingénieurs et cadres et de mettre la lumière sur le bassin nazairien, sa richesse
industrielle et humaine.
Cet événement se déroulera les 12 avril de 9h à 17h et le 13 avril de 9h à 13h à l’IUT de
Saint-Nazaire, cadre idéal pour la valorisation d’un secteur plein de promesses.
Le Forum des métiers de l’aéronautique, une occasion unique pour :
1 - DÉCOUVRIR COMMENT SE FORMER AUX MÉTIERS DE L’AÉRONAUTIQUE
Avec l’IUT, l’IUMM, l’ADEFIM44, l’AFPA, l’AFPI, le GRETA, La Mission Locale, Le Centre
d’Informations et d’Orientation, l’équipe Sales Training d’Airbus, la
Chambre des Métiers de la Loire Atlantique et son dispositif « Métalogik » pour s’essayer en
live aux métiers de l’aéronautique.
2 - RENCONTRER LES ENTREPRISES QUI FONT L’AERONAUTIQUE
Avec NEOPOLIA, MECALIA, HALGAND, SMCT, FAMAT, SPIRIT Aerosystems, AIRBUS, AEROLIA
et de nombreux sous-traitants et les artisans du réseau ABISS.
3 - FAIRE LE POINT SUR LES METIERS ET LES FILIERES QUI RECRUTENT
De nombreux métiers : Ajusteur structures, Monteur systèmes électriques, Monteur
systèmes mécaniques, Métiers de la qualité, Métiers de la logistique, Métiers de
l’industrialisation (préparation et coordination / Ingénierie aéronautique / Outilleurs),
Ajusteurs cellules, Chaudronniers, Soudeurs, Opérateurs, etc.
Des filières variées : Mécanique : production (monteur de systèmes) et exploitation
(mécanicien spécialiste cellule, mécanicien spécialiste moteur)
Electricité / Electronique : production (monteur de câbles et d’instruments) et exploitation
(mécanicien spécialiste avionique)
Structure : production (ajusteur cellule, chaudronnier) et exploitation (chaudronnier
aéronautique)
Ingénierie : production (ingénierie d’assemblage) et exploitation (ingénierie de
maintenance)
Logistique et Supply chain
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4 - MIEUX CONNAITRE LE SECTEUR DE L’AERONAUTIQUE EN ASSISTANT A DES
CONFERENCES, SPEED MEETING ET TABLES-RONDES
PROGRAMME DU VENDREDI 12 AVRIL DE 9 H A 17H
Les speed meeting (Amphi C)
En quelques minutes, formateurs, chercheurs, industriels et étudiants vous disent tout sur
l’aéronautique et ses métiers.
10 h / 10 h 45 : « L’aéronautique : des métiers pour tous »
Le point sur la variété et la spécificité des métiers proposés dans l’aéronautique.
Avec :
- Philippe Balmas, Directeur de SMCT
- Dominique Le Flohic d’Airbus
- Jean-Luc Tobie, ingénieur pour l’école Airbus
- Jean-Yves Bivaud, chef de travaux du Lycée 3 rivières
- Dominique Vallée, chef de travaux du Lycée Brossaud Blancho
- Ronald Guillèn, responsable du laboratoire GEM de l’IUT
- Antoine Lucas, étudiant GLT à l’IUT
14 h / 14 h 20 : « L’aéronautique : c’est quoi exactement ? »
Comprendre la réalité de l’aéronautique et bien identifier les métiers proposés.
Avec :
- Vincent Maisonneuve du Lycée Marcel Callo
- Dominique Legru, Responsable formation, compétence et recrutement pour Airbus
- Thibault Michaudet, étudiant GPIA à l’IUT
- Adam Lebars, étudiant GPIA à l’IUT
15 h 15 / 15 h 40 : « L’aéronautique : des métiers ouverts aux femmes »
Au delà des idées reçues, les métiers de l’aéronautiques sont largement ouverts aux
femmes.
Avec :
- Anne-Marie Haute, Pilgrim Consultant
- Véronique Le Pennedu, Directrice de PSM
- Séverine Poupard, Responsable Supply Chain pour Airbus
- Carole Hachet, Responsable des inspections clients pour Airbus
- Olivier Daniel, étudiant GLT à l’IUT
- Lucie Legal, Aerolia
16 h 15 / 17 h : « L’aéronautique des métiers qui font rêver »
Travailler dans l’aéronautique c’est participer aux grands défis industriels.
Avec : Jérémy Pruvost, Professeur des Universités en charge du laboratoire GePea de l’IUT,
Hicham Abbad, Maître de conférence logistique et SCM, Laurent Delplace, consultant pour
B&D
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Les conférences (Amphi B)
En 30 minutes, un expert, un chercheur ou un industriel vous permet de faire le tour d’une
des problématiques de l’aéronautique.
9h45 / 10h15 : « Les métiers d’Aerolia »
par une équipe de l’entreprise Aerolia
10 h 30 / 11 h : « L’innovation dans l’aéronautique »
par Yann-Henri Laudrain, chercheur pour Airbus.
15 h / 15 h 30 : « Les biocarburants »
par Benjamin Moutel, chercheur à l’IUT de Saint-Nazaire.
Et en alternance toute la journée découvrez le film « Future by Airbus » et « les métiers de
l’aéronautique » par la Région des Pays de la Loire et Télénantes.
Visite au cœur des ateliers de l’IUT
Partez à la découverte des ateliers « Mesures Physiques », « Génie Civil », « Génie Industriel
et Maintenance ». Départ toutes les 30 minutes depuis le hall de l’IUT.
PROGRAMME DU SAMEDI 13 AVRIL DE 9 H A 13H
Les tables-rondes (Amphi C)
En quelques minutes, formateurs, chercheurs, industriels et étudiants vous disent tout sur
l’aéronautique et ses métiers.
9 h 30 / 10 h : « Se reconvertir dans l’aéronautique c’est possible ! »
Le point sur les différentes filières pour rejoindre le secteur aéronautique.
Avec Florence André, Directrice de l’ADEFIM 44 et représentante de l’UIMM 44, Lucie Legal
d’Aerolia et Gavin Wood d’Airbus.
10 h 15 - 10 h 45 : « Avez-vous le profil aéronautique ? »
Quels candidats les industriels et les artisans de l’aéronautique recrutent-ils?
Avec Vincent Maisonneuve du Lycée Marcel Callo, Laurent Delplace de B&D consultant et
Gavin Wood d’Airbus.
11 h 30 - 12 h : « 90 ans de savoir-faire et toujours à la pointe »
L’aéronautique : un secteur et des métiers en évolution constante.
Avec Claude Chigot, Henri Bertreux, Yves Hamonou de l’association « Je me souviens » et
Laurent Delplace de B&D consultant.
12 h 15 / 12 h 45 : « Les métiers de l’aéronautique : un passeport pour l’international » Les
métiers de l’aéronautique c’est la possibilité de se former à Saint-Nazaire pour travailler
avec le monde entier.
Avec : Jean-Luc Tobie, Airbus, ingénieur pour l’école Airbus, Dominique Vallée, chef de
travaux au Lycée Brossaud Blancho, Daniel Dréau, chef de travaux au Lycée Aristide Briand
et Lucie Legal d’Aerolia.
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Les conférences (Amphi B)
9 h / 9 h 30 : découvrez le film « Future by Airbus » et « les métiers de l’aéronautique » par
la Région des Pays de la Loire et Télénantes.
9 h 45 / 10 h 15 : « A la découverte des drones »
par Anne-Marie Haute de Pilgrim consultant.
10 h 30 / 11 h : « Les matériaux composites »
par Pascal Casarit, chercheur à IUT.
11 h 15 / 11 h 45 : « Le contrôle non destructif des composites »
par Guillaume Wasselynck, chercheur à l’IUT.
Visite au cœur des ateliers de l’IUT
Partez à la découverte des ateliers « Mesures Physiques », « Génie Civil », « Génie Industriel
et Maintenance ». Départ toutes les 30 minutes depuis le hall de l’IUT.
Le Forum des métiers de l’aéronautique est un événement organisé par la Ville de SaintNazaire et la CARENE, communauté d’agglomération en partenariat avec La Région des Pays
de la Loire, le Conseil général de la Loire Atlantique et la Chambre de Commerce Nantes /
Saint-Nazaire.
Sur ce forum, retrouvez les industriels, artisans, formateurs et promoteurs de la filière
aéronautique : Airbus, Aerolia, Famat, Spirit Aérosystems, Neopolia, Mecalia, SMCT,
Halgand, PSM, Chatal, Latecis, Europe Technologies, l’Association ABSIS, La Région Pays de la
Loire, l’UIMM, L’ADEFIM, L’Apave, La Chambre des métiers, l’AFPA, l’AFPI, la Mission locale,
le Centre d’Information et d’Orientation, le GRETA, Les Lycées Aristide Briand, Brossaud
Blancho, 3 Rivières et Marcel Callo, L’IUT de Saint-Nazaire, Pilgrim consultant, Randstat.
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Une exposition et un festival aérien pour retracer
90 ans d’aventure aéronautique
Dans le cadre des 90 ans de l’aéronautique, la Ville de Saint-Nazaire a souhaité organiser
deux événements grand public :
- Une exposition qui se tiendra sur le toit de la base sous-marine en juin et qui sera
itinérante à partir de juillet
- Un défilé aérien le dimanche 30 juin sur le front de mer de Saint-Nazaire
L’exposition
L’exposition aura pour objet de mettre en valeur 90 ans d’aéronautique à Saint-Nazaire à
travers une fresque composée de 5 volets :
-
-
-
1 Volet historique autour de la filière aéronautique
o 9 décennies, 9 événements-clés
1 Volet économique
o Atouts de la filière / Formation / Emploi
1 Volet technologique
o Découvertes, innovations
o Focus sur l’hydravion
1 Galerie de portraits
o L’aéronautique étant aussi une aventure humaine, l’exposition proposera
une galerie de portraits de chercheurs, aventuriers, capitaines d’industrie…
1 volet sur les perspectives et projets de la filière
L’exposition déménagera sur le front de mer pour le week-end des 29 et 30 juin à l’occasion
du festival aérien qui se tiendra sur le front de mer.
Le festival aérien
Le défilé aérien, d’une durée d’environ 50 minutes, sera composé de 6 tableaux retraçant 90
ans d’aventure aéronautique.
Un feu d’artifice sur le thème des 90 ans de l‘aéronautique viendra clôturer cette journée de
festivités.
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Retour sur 90 ans d’aéronautique à Saint-Nazaire
Pa r Da ni el Si ca rd, hi s tori en
Drôles d’oiseaux, les hydravions combinent les matériaux, exhibent leurs
structures et jouent avec les éléments. Entre les Deux guerres, ils prenaient leur
envol depuis l’Estuaire à Saint-Nazaire.
Joseph Kessel, écrivait en 1933 : « les aventures de l’Aire sont la suprême chanson de geste
de notre temps ». Ce début de siècle voyait se réaliser une utopie extraordinaire : le vol des
objets plus lourds que l’air. La période de l’Entre-deux Guerres permettait aux industriels de
se lancer dans l’aventure technologique d’un nouveau moyen de transport prometteur.
Pilotes et constructeurs d’avions, véritables pionniers de l’air, vont alors, en moins d’un
demi-siècle, transformer l’avion – objet bricolé par des inventeurs – en un efficace produit
manufacturé. Ce succès technologique un aboutissement spectaculaire, puisque dans les
années 1950, l’avion finit par détrôner de sa suprématie incontestée, le navire, avec le déclin
et la disparation des célèbres lignes transatlantiques.
Dans les années 1970, l’industrie aéronautique en Basse-Loire sur les sites de Saint-Nazaire,
de Montoir-de-Bretagne et de Bouguenais, transforme son outil de travail en construisant
des avions par tronçon, grâce au programme du Concorde.
Cette modernisation a permis aux unités locales de l’Aérospatiale de faire partie aujourd’hui
du gigantesque puzzle européen de la famille des constructeurs d’avions Airbus.
Cette aventure industrielle a commencé à Saint-Nazaire entre 1924 et 1948 avec la
construction de plus de 200 hydravions littéralement lancés sur les eaux de l’Estuaire de la
Loire, tels des navires.
L’industrie aéronautique née de la construction navale
Après le premier conflit mondial, les deux chantiers de construction navale « Loire » et
« Penhoët » de Saint-Nazaire se trouvent atteints par la grande dépression économique
mondiale des années 1920. Dans un premier temps, ces deux chantiers navals envisagent
aussitôt des solutions des diversifications de leurs productions industrielles dans ce nouveau
secteur de l’aviation.
Le chantier de Penhoët commence le premier cette reconversion, après avoir réduit ses
effectifs de 3 500 à 1 700 salariés en 1922. Il recrute en 1923 l’ingénieur aéronautique PaulAimé Richard pour réaliser un véritable défi en construisant un hydravion penta-moteurs
géant pour l’époque, de 40 m d’envergure, avec une coque centrale en bois et dont le poids
en charge pleine pouvait atteindre 25 tonnes. Cet hydravion appelé le Richard- Penhoët,
était destiné à transporter 40 passagers pour des liaisons régulières entre Marseille et Alger.
Après trois années d’efforts, le chantier de Penhoët, achève cet hydravion qui effectue alors
en 1926 une série d’essais en vol dans l’Estuaire de la Loire.
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Le « Richard Penhoët » source Ecomusée
Ce « veau marin » a bien du mal à atteindre plus de 50 m d’altitude. Le 25 mars 1928 il finit
par couler dans la Loire provoquant un décès chez l’équipage qui procédait aux essais. Le
chantier de Penhoët abandonne alors définitivement ce type d’activité aéronautique. Par
contre, il aura plus de succès pendant cette période en devenant le premier constructeur
français de catapultes d’avions et d’hydravions.
En 1924, le chantier de Penhoët obtient l’étude de deux catapultes à air comprimé et à
poudre. Après le premier catapultage d’un avion Gourdou-Leseurre à Brest, le 22 octobre
1926, de nombreux essais auront lieu par la suite à Saint-Nazaire, à partir de la jetée ouest
de l’entrée sud du port.
Ces catapultes, d’une longueur de 20 m, pouvaient fournir une vitesse de 80 km/h pour un
appareil pesant 1,6 tonne. En 1928, le chantier de Penhoët qui construisant le paquebot
transatlantique Ile de France y installe ce type d’appareil permettant de catapulter un
hydravion postal à 750 km de New York. Le courrier transatlantique gagnait ainsi 24 h.
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Catapulte à air comprimé – Source Ecomusée
Entre 1929 et 1933, le chantier de Penhoët fera une nouvelle tentative dans la construction
d’un hydravion en s’associant avec le célèbre constructeur d’avions métalliques Michel
Wibault. L’hydravion Wibault-Penhoët P5, trimoteur de transport civil pour 8 passagers
restera le seul appareil issu de cette association, avec également une fin malheureuse
puisqu’il coulera le 5 octobre 1933 lors d’un essai sur la Loire. En 1934, la société WibaultPenhoët, atteignant un déficit de 1,5 milliard de Francs sera reprise par la société Breguet,
installée, à Nantes-Bouguenais ou elle a aménagé l’aérodrome de Chateaubougon pour la
mise en ordre de vols de ses propres appareils. Cette dernière, avec ses installations, passe
alors sous le contrôle de la SNCAO dans le cadre des nationalisations du Front Populaire.
Plus spectaculaires sont les activités d’avionneur du Chantier de la Loire.
A la fin de 1925, soit deux ans après le chantier voisin de Penhoët. Les Ateliers et Chantiers
de la Loire proposent au ministre de l’Air de l’époque de réserver 3 300 m2 de surface
d’ateliers et près de 600 ouvriers pour une production aéronautique.
Contrairement au Chantier de Penhoët, le Chantier de la Loire refuse de se lancer dans
l’élaboration couteuse et incertaine de prototypes et préfère capitaliser de l’expérience
technique en produisant sous licence à partir de 1927, des chasseurs Gourdou-Lesseurre 32.
Ainsi 415 chasseurs Loire-Gourdou-Lesseurre seront construits, ce qui permet au chantier
naval de la Loire de créer en 1930 sont propre département aéronautique Loire Avion, doté
de bureaux d’études respectivement consacrés aux avions terrestres sous la conduite de
l’ingénieur Asselot, et aux hydravions sous la tutelle de l’ingénieur Jan-Kerguistel. Ainsi plus
de 220 appareils (avions et hydravions) seront entièrement étudiés et montés sur le site de
Loire-Aviation pendant ces années 30.
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Le 1 er juillet 1935, la société Loire Aviation fusionne avec la société des Avions Nieuport
d’Issy-les-Moulineaux, pour devenir la société la société Loire Nieuport. Cette dernière,
comme Breguet, nationalisée en 1936 se retrouve réunie dans la nouvelle SNCAO, le 16
janvier 1937. Le site Nazairien appartiendra successivement à de nouvelles sociétés : la
SNCASO en 1942, Ouest-Aviation en 1956, Sud-Aviation en 1957, la SNIAS en 1970, puis
l’actuelle Aérospatiale en 1972.
Aujourd’hui, constructeurs de navires et avionneurs sont toujours de proches voisons
géographiquement à Saint-Nazaire, avec leurs propres logiques de production. Les unes
réalisent des tronçons d’avions et les autres des navires entiers. Cette greffe d’une industrie
aéronautique à Saint-Nazaire dans les années 30 s’est réalisée grâce à la production des
hydravions Loire, objets bâtard à mi-chemin entre le navire et l’avion.
Kerguistel, l’inventeur des hydravions Loire
De la dizaine de prototypes d’hydravions imaginés et construits pendant cette période
d’Avant-Guerre, un seul obtiendra un succès commercial, le Loire 130. Sinon, les autres
restaient parfois à l’état de simples prototypes dont les silhouettes fortement haubanées
défiaient souvent certaines règles élémentaires de l’aérodynamisme.
Loire 130 – Source Ecomusée
Ces « dinosaures » semi-aquatiques étaient surnommés, non sans humour, par certains
journalistes de l’époque « Les Châteaux de la Loire ». L’ingénieur Yves Jan-Kerguistel (18921971), le père de ces hydravions, connaissant parfaitement les deux milieux très différents
de la marine et de l’aéronautique, fera figure de pionnier dans l’aéronavale. Ce fils de
capitaine de vaisseau est affecté à l’âge de 19 ans, à l’Ecole Navale de Toulon. En 1915, à la
suite des opérations militaires en Méditerranée orientale, il se passionne pour
l’aéronautique maritime. Cette vocation s’affirmera ensuite lors de son admission à la toute
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nouvelle Commission d’Etudes Pratiques de l’Aéronautique Navale (CEPA), en qualité de
pilote d’essai aux côtés de René Pugnet, futur Pacha du Paquebot Normandie. Il deviendra
ingénieur de l’Ecole supérieure d’aéronautique et à la fin des années 1920, il rentre à l’Etat
major d’Aéro-Escadre d’où il sort capitaine de corvette. Fervent partisan de l’hydravion, il
opte en 1930, pour l’entreprise privée en devenant directeur technique de Loire aviation à
Saint-Nazaire. Pendant 10 années il étudiera puis suivra la construction des hydravions Loire
dans toutes leurs étapes, depuis la production jusqu’aux essais officiels.
Il quitte l’usine de Saint-Nazaire en 1941et devient Maire de Mesquer pendant la Seconde
Guerre Mondiale. Un rapport d’époque souligne que c’est bien lui « qui a formé le bureau
d’études hydravion, que le tracé des coques qui a toujours fait le succès des appareils Loire,
est strictement son œuvre personnelle. »
A la Libération, il ne pourra retrouver son poste à la SNCASO de Saint-Nazaire. La période
des hydravions appartenait déjà au passé. Et une nouvelle ère commençait, celle des avions
à réaction.
Nadot, pilote d’essai
L’élaboration et la mise au point des hydravions Loire était orchestrées par deux
personnages : d’une côté le constructeur Jan-Kerguistel, de l’autre le pilote d’essai Pierre
Nadot (1901 – 1991). Ce dernier, ingénieur des Arts et Métiers, obtient le brevet de pilote à
l’âge de 22 ans. Comme Jan-Kerguistel, il obtient le grade de capitaine de corvette dans
l’aéronautique navale. Il entre comme pilote d’essai en 1932 à Loire-Aviation de SaintNazaire. Le 11 juin 1932, il effectue les premiers essais dans l’Estuaire de l’hydravion
prototype Loire 60 et le 20 janvier 1933, à partir du terrain d’Escoublac à La Baule, le
premier vol du chasseur Loire 45.
Son parcours exemplaire de 35 années au services de l’aéronautique française sera du à son
extraordinaire capacité de maîtriser et de faire voler tous les types d’appareils, des
hydravions Loire jusqu’aux premiers vols de la Caravelle à Toulouse en 1955. Sa formation
d’ingénieur lui permit d’apporter les améliorations nécessaires aux prototypes des
hydravions Loire. Le tandem Jan-Kerguistel-Nadot s’acheva en 1940.
Avant sa mobilisation et son départ de Saint-Nazaire, il fera un dernier exploit à bord de
l’hydravion prototype Loire-Nieuport 10, en rapatriant cet appareil nazairien de SaintRaphaël à Biscarosse, le 18 mai 1940, en 2 heures et 5 minutes de vol, distançant de très
loin, sur le même parcours, les concurrents du Loire-Nieuport qu’étaient le Bloch 480-01 et
le Farman 410 auxquels il faudra 3 heures 45 minutes de vol. Pierre Nadot continuera ses
exploits de pilote à Toulouse jusqu’en 1964.
Le rêve des hydravions transatlantiques
Les premiers hydravions Loire ont, au départ, des dimensions et des performances
modestes, tels que le Loire 50 (1931), le Loire 60 (1932). En 1934, c’est le succès du Loire
130, petit hydravion monomoteur de 720 cv propulsif à coque centrale et catapultable. La
Marine nationale commande la construction de 135 Loire 130 à Loire Aviation.
Cet appareil avait l’avantage d’être robuste et rapidement démontable pour être stocké à
bord des croiseurs et cuirassés. Cet hydravion sera le plus utilisé par l’aéronavale française
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pendant la Seconde Guerre Mondiale et dans les Colonies. Certains d’entre eux serviront
sous les couleurs du gouvernement de Vichy. Le dernier Loire 130, encore en activité après
la guerre fera la Campagne d’Indochine en 1949.
Loire 21 – Source Ecomusée
Après la construction de 20 exemplaires de l’hydravion de chasse Loire 21 (1935-1938) et de
8 exemplaires de l’hydravion trimoteur d’exploration Loire 70 (1933), Jan-Kerguistel se lance
dans l’aventure des hydravions transatlantiques avec le Loire102 Bretagne en 1935. Cet
hydravion quadrimoteur de transport civil postal et passagers était destiné à servir la ligne
commerciale de l’Atlantique-sud, reliant Dakar à Natal au Brésil.
En mai 1930, Mermoz avait inauguré cette nouvelle ligne de l’Aéropostale avec l’hydravion
Comte de la Vaulx. Composé d’une importante coque centrale de 23 m, le Loire 102 avait
une envergure de 34 m avec de nombreux mâts et haubans reliant entre eux les ailes, les
ballonnets et le fuselage. Toutefois, ce « paquebot volant », dans sa version transatlantique,
ne pouvait transporter que 4 passagers dans une cabine avec cuisine et lavabo ainsi que 6
membres d’équipage.
Dans une autre version, pour le réseau méditerranéen il aurait pu transporter 26 passagers.
Le rêve transatlantique s’estompe au bout de deux années d’essais infructueux de cet
appareil qui ne restera qu’un prototype relégué à la Marine nationale en 1939 pour des
essais d’instruments de navigation à bord. Jan-Kerguistel continuera cependant ses efforts
sur des appareils différents tels que les 40 exemplaires de l’hydravion-école CA.30 (1938) et
le prototype hydravion de combat Noir Nieuport 10 (1939).
En 1938, la France arrivait avec beaucoup de retard sur ses concurrents américains,
allemands et britanniques, dans la compétition d’hydravions transatlantiques géants pour la
conquête des lignes commerciales de l’Atlantique-nord.
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La société industrielle d’aviation Latécoère (Silat), basée à Biscarosse obtient la commande
d’un prototype d’hydravion destiné à cette lutte. Il s’agit du Latécoère 631 capable de
transporter 46 passagers et 5 personnes d’équipage, avec une envergure de 57, 47 m et une
longueur de 43,46 m. L’aménagement intérieur était confortable et luxueux et muni de
mobilier en duralinox. Ce paquebot volant, équipé de 6 moteurs Wright de 1 600 chevaux
chacun avait une autonomie de vol de 6 000 km.
Latécoère 631 – Source Ecomusée
Après la guerre de 1939-1945, sous l’impulsion du ministre de l’Air Charles Tillon, Air France
commande la production en série de 8 exemplaires dont la construction devait s’effectuer
sur différents sites. A Saint-Nazaire, à partir de 1947, quatre parties centrales d’ailes sont
produites dans les usines de la SNCASO, puis assemblées aux autres éléments produits à
l’extérieur. Ces quatre Latécoère 631 effectuent leur mise en ordre de vol sur les eaux de
l’Estuaire de la Loire, au moyen d’un grand slipway construit à cet effet.
Cet épisode marquera la fin de cette période des hydravions construits et essayés en Loire.
Après une série d’accidents meurtriers en 1948, sur la ligne des Antilles exploitée par Air
France Transatlantique, s’achevait l’époque de ces hydravions-paquebots, laissant la place à
l’aviation commerciale à réaction avec La Caravelle des années 1960. Il n’empêche que
Saint-Nazaire a cru au moment de la Libération en un avenir prometteur de ces grands
hydravions transatlantiques.
La SNCASO envisageait alors la création dans l’Estuaire d’une hydrobase et d’un aéroport
permettant de répondre aux besoins de ces liaisons transatlantiques aériennes avec
parallèlement une importante chaîne de montage moderne de grands hydravions selon les
principes de la construction navale en série. En 1948, le site concurrent de Biscarosse était
choisi au détriment de celui de Saint-Nazaire pour la construction de l’hydrobase française.
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La véritable modernisation de l’outil de production de l’aéronautique nazairienne viendra
beaucoup plus tard, à partir des années 1970 avec le système de fabrication des avions par
tronçon, grâce au programme national de Concorde puis des Airbus.
Tronçons de Concorde – Source Ecomusée
Pilotes de Concorde – Source Ecomusée
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