2 janvier et lundi de Pentecôte: jours fériés pour
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2 janvier et lundi de Pentecôte: jours fériés pour
Votations cantonales du 17 juin 2007 Votations sur 1Initiative populaire «2 janvier et lundi de Pentecôte: jours fériés pour toutes et tous» 2Initiative populaire «La Parole aux communes!» En bref Le 17 juin 2007, les citoyennes et citoyens vaudois sont appelés à se prononcer sur deux objets cantonaux. Le premier est une initiative populaire législative visant à ajouter le 2 janvier et le lundi de Pentecôte à la liste des jours fériés assimilables à des dimanches dans la loi cantonale sur l’emploi. 1 Initiative populaire «2 janvier et lundi de Pentecôte: jours fériés pour toutes et tous» La question à laquelle vous aurez à répondre : Acceptez-vous l’initiative populaire «2 janvier et lundi de Pentecôte: jours fériés pour toutes et tous»? Le second est une initiative populaire constitutionnelle visant à accorder aux communes un droit de référendum qui aurait le même effet que le droit de référendum populaire. Ce texte propose que les lois et les décrets du Grand Conseil soient soumis au peuple si 10% au moins des municipalités du canton en font la demande. Le Conseil d’Etat et le Grand Conseil recommandent le rejet des deux initiatives. L’initiative populaire «2 janvier et lundi de Pentecôte: jours fériés pour toutes et pour tous» vise à ajouter deux jours à la liste des jours fériés inscrits dans l’actuelle loi sur l’emploi. Ces jours, aux termes de la loi, sont assimilés à des dimanches. Le Conseil d’Etat et le Grand Conseil recommandent au peuple vaudois de rejeter l’initiative. Le motif essentiel invoqué pour le rejet est que l’initiative empêcherait les commerces d’ouvrir ces deux jours-là, d’où une probable perte de chiffre d’affaires au profit des commerces concurrents situés en France voisine. Information: p. 4-6 2 Initiative populaire « La Parole aux communes ! » La question à laquelle vous aurez à répondre : Acceptez-vous l’initiative populaire «La Parole aux communes!»? Texte soumis au vote: p. 7 L’initiative populaire «La Parole aux communes!» propose d’accorder aux municipalités un droit de référendum sur le modèle de celui qui est déjà donné à 12 000 citoyens. Ce droit pourrait s’exercer contre toute loi ou décret du Grand Conseil et il faudrait, pour que la demande aboutisse et que l’acte contesté soit soumis au vote du peuple, qu’un dixième des municipalités la soutienne. Le Conseil d’Etat et le Grand Conseil recommandent au peuple vaudois de rejeter l’initiative, jugeant qu’elle donne un pouvoir de blocage excessif à un petit nombre de municipalités, quel que soit le nombre de citoyens des communes concernées. Information: p. 10-12 Texte soumis au vote: p. 13 JOURS FÉRIÉS Initiative populaire «2 janvier et lundi de Pentecôte: jours fériés pour toutes et tous» Résumé des enjeux L’ initiative populaire «2 janvier et lundi de Pentecôte: jours fériés pour toutes et tous» vise à faire bénéficier la population du canton de Vaud de deux jours fériés supplémentaires. Lancée en 2004 par les syndicats et les partis de gauche, cette initiative a recueilli, dans les délais légaux, plus de 14 000 signatures. Les compétences des cantons Il y a lieu de signaler que les jours fériés en Suisse sont déterminés par les cantons à l’exception du jour de la Fête nationale, qui est un jour férié national inscrit dans la constitution fédérale. Leur désignation et leur nombre varient en fonction de facteurs religieux, traditionnels, régionaux ou culturels. En plus du 1er août, les cantons ont la possibilité d’en choisir huit, qui sont assimilés à des dimanches, selon la loi fédérale sur le travail. Six autres jours sont déjà désignés comme étant des jours fériés dans le canton de Vaud : il s’agit du 1er janvier (Nouvel An), du Vendredi Saint, du lundi de Pâques, de l’Ascension, du lundi du Jeûne fédéral et du jour de Noël. Diversité des législations cantonales Il existe une assez forte disparité des jours fériés en Suisse. Les cantons limitrophes bénéficient de neuf jours fériés, y compris le 1er août, à l’exception du canton de Neuchâtel qui en offre huit, dont le 2 janvier, à condition qu’il tombe sur un lundi. Il est également férié dans trois autres cantons (Argovie, Berne et Thurgovie), mais n’est pas considéré comme jour férié officiel dans les autres cantons romands. Actuellement, le 2 janvier est usuellement non travaillé dans dix autres cantons, dont le canton de Vaud. Quant au lundi de Pentecôte, il est désigné comme jour férié officiel dans treize cantons en Suisse et usuellement non travaillé dans douze autres cantons, dont le canton de Vaud. Enjeu principal : l’ouverture des commerces En cas d’acceptation de l’initiative populaire, le 2 janvier et le lundi de Pentecôte deviendraient des jours Les débats au Grand Conseil Avant le lancement de l’initiative «2 janvier et lundi de Pentecôte: jours fériés pour toutes et tous», le Grand Conseil s’était déjà prononcé sur une initiative législative visant à rendre férié le lundi de Pentecôte. Il avait rejeté sa prise en considération (80 voix contre 63 et 4 abstentions). fériés obligatoires, dont bénéficierait l’ensemble de la population et notamment le personnel de vente. Il faut relever à cet égard que les deux jours proposés comme nouveaux jours fériés succèdent déjà à des jours fériés ou à des dimanches, ce qui priverait la population de l’accès aux commerces plusieurs jours consécutivement. Aux yeux du Conseil d’Etat, cette situation serait regrettable pour les commerces qui L’initiative populaire qui fait l’objet de la votation du 17 juin 2007 a également été soumise préalablement au Grand Conseil, comme le veut la Constitution. Une fois encore le Grand Conseil s’est opposé à l’instauration de jours de congé officiels supplémentaires. Par 81 voix 66 avec 6 abstentions, il recommande au peuple de rejeter cette initiative. JOURS FÉRIÉS Texte soumis au vote Le texte actuel de l’article 47 de la loi cantonale sur l’emploi est le suivant: Les jours fériés assimilés aux dimanches au sens de la LTr (loi fédérale sur le travail dans l’industrie, l’artisanat et le commerce) sont : le Nouvel An, le Vendredi Saint, le lundi de Pâques, l'Ascension, le 1er août, le lundi du Jeûne fédéral et le jour de Noël. Les conventions collectives de travail et les contrats-types de travail peuvent introduire des jours de congé supplémentaires aux jours fériés susmentionnés. n’auraient plus la possibilité de réaliser des recettes ces jours-là, alors que les magasins sont ouverts en France voisine et dans la plupart des cantons limitrophes. Face à cette fuite des achats, les commerçants vaudois seraient défavorisés par rapport à leurs concurrents. Sur un plan général, de l’avis du Conseil d’Etat, il y a lieu de veiller à maintenir globalement une attractivité économique et une flexibilité du travail dans les divers secteurs d’activité. S’agissant des doits des employés, il est incontestable que les jours fériés sont rétribués pour le personnel bénéficiant d’un salaire mensualisé. Tel n’est pas forcément le cas, en revanche, pour les ouvriers et employés payés à l’heure. La voie de la négociation collective entre partenaires sociaux paraît la plus indiquée. En cas de rejet En cas de rejet de l’initiative, ce serait le statu quo: le 2 janvier et le lundi de Pentecôte demeureraient des jours usuellement non travaillés mais non fériés officiellement. Les commerces pourraient rester ouverts ces jours-là. L’initiative populaire «2 janvier et lundi de Pentecôte: jours fériés pour toutes et tous» propose de modifier cet article 47 en y ajoutant deux jours à la liste des jours fériés. Le nouveau texte aurait la teneur suivante : Les jours fériés assimilés aux dimanches au sens de la LTr (loi fédérale sur le travail dans l’industrie, l’artisanat et le commerce) sont : le Nouvel An, le 2 janvier, le Vendredi Saint, le lundi de Pâques, l'Ascension, le lundi de Pentecôte, le 1er août, le lundi du Jeûne fédéral et Noël. Les conventions collectives de travail et les contrats-types de travail peuvent introduire des jours de congé supplémentaires aux jours fériés susmentionnés. En cas d’acceptation En cas d’acceptation de l’initiative populaire, le nombre de jours fériés dans le canton de Vaud serait de neuf, si on inclut le 1er août. Selon les initiants, la liberté offerte aux cantons par la loi fédérale sur le travail de désigner les jours fériés a provoqué une faille législative, qui serait ainsi corrigée. Dans le secteur de la vente, plus particulièrement concerné, le personnel aurait la garantie d’en disposer également. Positions des partis politiques représentés au Grand Conseil POP et gauche en mouvement Parti socialiste Les Verts Parti démocrate chrétien OUI OUI OUI OUI Parti radical Union Parti libéral démocratique du centre NON NON NON JOURS FÉRIÉS Avis du comité d’initiative B eaucoup l’ignorent mais le 2 janvier et le lundi de Pentecôte ne sont pas des jours fériés officiels dans le canton de Vaud. Dans la pratique, l’usage veut pourtant que la plupart des salariés aient actuellement congé le 2 janvier et le lundi de Pentecôte. Les choses sont toutefois en train de changer. Sous l’impulsion des grandes chaînes de distribution, les commerces commencent depuis quelques années à ouvrir leurs portes le 2 janvier et le lundi de Pentecôte. Le personnel de vente, déjà soumis à des conditions de travail difficiles, est donc la première victime de l’extension des horaires de travail. Et demain ? Si rien n’est entrepris pour inscrire ces deux jours fériés dans la loi, il faut craindre que de plus en plus de salariés soient contraints de travailler ces deux jours. Dans tous les secteurs économiques, les employeurs seraient en effet en droit – sauf si une convention collective l’interdit – de faire travailler les employés, sans aucune compensation, le 2 janvier et le lundi de Pentecôte. Enfin, les Suisses sont aujourd’hui inégaux devant les jours fériés. Selon la loi fédérale, les cantons peuvent inscrire au calendrier, en plus du 1er août, 8 jours fériés assimilés à un dimanche. Aujourd’hui, le canton de Vaud fait partie des plus pingres avec 6 jours fériés seulement. En proposant de rajouter le 2 janvier et le lundi de Pentecôte dans la liste des jours fériés officiels, l’initiative corrige cette inégalité et mettra le canton de Vaud au même niveau que la plupart des cantons suisses. Le 17 juin, il faut voter OUI à l’initiative populaire «2 janvier et lundi de Pentecôte: jours fériés pour toutes et tous» Avis du Conseil d’Etat V ouloir intégrer le 2 janvier et le lundi de Pentecôte dans la loi cantonale reviendrait à les instituer en tant que jours fériés officiels et à les rendre obligatoires. Ces deux jours succédant déjà à un jour férié ou à un dimanche, la population vaudoise se verrait ainsi privée de tous services durant plusieurs jours consécutifs. Les commerçants ne pourraient en outre plus réaliser des recettes, et auraient ainsi des difficultés à faire face à la concurrence toujours plus grande qu’ils subissent de la part des commerces situés en France voisine et dans la plupart des cantons limitrophes. A cet égard, le Conseil d’Etat est d’avis qu’il y a lieu de veiller à maintenir globalement une certaine attractivité économique du canton. Il paraît par ailleurs indiqué de laisser cas échéant le soin aux partenaires sociaux de négocier des accords entre eux, et de garantir aux diverses branches d’activités économiques la flexibilité du travail qui prévaut aujourd’hui. Enfin, bien qu’ils ne soient pas des jours fériés officiels, le 2 janvier et le lundi de Pentecôte sont traditionnellement déjà des jours non travaillés dans le canton Vaud. La plupart des entreprises de nombreux secteurs d’activité sont en effet fermées ces jours-là. Pour ces raisons, le Conseil d’Etat se prononce en faveur du statu quo et, par conséquent, invite la population vaudoise à rejeter l’initiative populaire « 2 janvier et lundi de Pentecôte : jours fériés pour toutes et tous ». • Soutenir l’initiative, c’est refuser de porter atteinte aux conditions de travail du personnel de vente. • C’est aussi mettre un frein à une libéralisation des horaires de travail qui pourrait concerner demain des catégories toujours plus importantes de salariés et remettre en cause les jours fériés fixés dans les conventions collectives de travail. PAROLE AUX COMMUNES Initiative populaire «La Parole aux communes!» Résumé des enjeux L’initiative dans le contexte Sa faisabilité Conformément à la Constitution vaudoise, c’est le Grand Conseil qui exerce le pouvoir législatif, c’est-à-dire qui vote les lois et les décrets. La Constitution prévoit également le contrôle de ces décisions par les citoyens auxquels elles vont s’appliquer: si 12 000 d’entre eux le demandent, le texte (loi ou décret) adopté par le Grand Conseil doit être soumis au corps électoral. C’est le peuple, dans le cadre d’une votation, qui décide alors en dernier ressort de le mettre ou non en vigueur. Le projet des initiants a été jugé conforme à la Constitution par le Grand Conseil. Par ailleurs, quelques cantons accordent déjà un tel droit à leurs communes. L’initiative pourrait donc être mise en œuvre sans difficulté particulière, moyennant adoption des dispositions d’application utiles. L’initiative « La Parole aux communes ! » propose d’accorder un pouvoir équivalent aux communes, plus exactement à leurs municipalités : aux conditions qu’elle prévoit, une loi ou un décret du Grand Conseil devrait également être soumis à la sanction populaire si un dixième des municipalités le demande dans un délai de quarante jours. 10 Accepter ou rejeter l’initiative «La Parole aux communes!» résultera donc d’une appréciation de principe et d’opportunité. Les motivations des initiants Pour les initiants, issus des autorités communales et de la Ligue vaudoise, l’octroi d’un droit de référendum aux communes est vital à l’heure où, selon eux, l’Etat tend à vider ces dernières de leur substance politique et financière et à reporter certaines charges sur elles: - si le besoin s’en fait sentir, ce droit permettra aux communes de défendre leurs intérêts fondamentaux directement devant le peuple; - du seul fait de son existence, il incitera les autorités cantonales à tenir davantage compte des intérêts des communes; - par son utilisation judicieuse, il contribuera au rééquilibrage des relations canton-communes. La position des autorités cantonales Suivant le préavis du Conseil d’Etat, la majorité du Grand Conseil a décidé, par 89 voix contre 24 et 6 abstentions, de recommander aux électrices et aux électeurs de rejeter cette initiative. Cette opposition tient principalement aux motifs suivants: - les communes sont fortement représentées au Grand Conseil et ont donc le moyen d’y faire entendre leur voix ; au besoin, elles peuvent également recourir au référendum populaire existant ; - alors que les comités ordinaires doivent recueillir 12 000 signatures, l’appui de moins de 200 conseillers municipaux suffirait pour obtenir le même résultat ; de telles conditions ne sont pas équitables et manquent d’assise démocratique; - selon l’usage qui en est fait, un tel droit pourrait engendrer des distorsions dans la répartition des tâches, des ressources et des charges entre le Canton et les communes, voire créer des difficultés dans la conduite de l’Etat. La situation dans les autres cantons Six cantons connaissent actuellement un droit de référendum des communes. Dans trois d’entre eux (BL, SO, JU), c’est l’organe législatif, et non la municipalité, qui est compétent pour décider de la participation d’une commune au lancement d’un référendum. Dans les trois autres (TI, ZH, GR) cette compétence peut être exercée par l’exécutif ou par le législatif selon les règlements communaux. Le Canton de Vaud serait ainsi le seul à réserver le droit de référendum exclusivement aux municipalités. 11 PAROLE AUX COMMUNES Le débat au Grand Conseil •les communes et leurs associations peuvent aussi faire appel au référendum populaire pour assurer la défense de leurs intérêts. Le débat de fond qui s’est tenu en commission puis au sein de l’assemblée plénière du Grand Conseil fit clairement ressortir les positions des partisans et des adversaires de l’initiative. Arguments des partisans •le référendum des communes est susceptible de contribuer au rééquilibrage des relations Etatcommunes; •la possibilité d’en appeler au peuple conférera aux communes un certain contrôle des décisions qui les touchent, notamment en matière d’organisation, de finances et d’autonomie locale; •la menace d’un référendum incitera les autorités cantonales à mieux tenir compte de leurs partenaires locaux; •en dernier ressort, les communes pourront défendre leurs intérêts devant le peuple, appelé à trancher; •dans les cantons où ce droit existe déjà (Bâle-Campagne, Grisons, Jura, Soleure, Tessin et Zurich), il n’a posé aucun problème ; par ailleurs, un droit de référendum des cantons existe au niveau fédéral; •la compétence municipale se justifie pour des motifs d’ordre pratique (difficulté d’obtenir une décision rapide d’un conseil communal ou général). Arguments des opposants •il n’est pas normal qu’une centaine de citoyens suffise à faire aboutir une demande de référendum des communes alors qu’un comité ordinaire doit réunir 12 000 signatures d’électeurs pour une demande de référendum populaire ; •il n’est pas légitime que la municipalité puisse engager la commune dans une telle démarche, sans que le Conseil communal (ou général) et les citoyens aient voix au chapitre; •il est excessif que les communes puissent faire obstacle à n’importe quelle loi ou décret, même sans rapport avec leur activité; •une minorité de personnes serait en mesure, pour défendre des intérêts sectoriels ou de circonstance, de retarder la mise en œuvre de décisions cantonales; •les communes bénéficient déjà d’une forte représentation au Grand Conseil: à ce jour, plus de la moitié des députés font partie d’une autorité communale (dont 21 conseillers municipaux et 10 syndics); 12 Vote final Le Grand Conseil a conclu au rejet de l’initiative par 89 voix contre 24 et 6 abstentions. Texte soumis au vote Actuellement, le droit de déposer une demande de référendum est réservé à 12'000 citoyens par l’article 84 de la Constitution du 14 avril 2003 du Canton de Vaud, ci-dessous: Article 84. Référendum facultatif 1. Sont sujets au référendum facultatif: a) les lois et les décrets; b) les traités internationaux et les concordats qui dérogent à la loi ou qui la complètent. 2. Ne sont toutefois pas sujets au référendum: a) les objets dont le Grand Conseil prend acte; b) le budget, les crédits supplémentaires, les emprunts, les dépenses liées et les comptes; c) les élections; d) la grâce; e) les naturalisations; f) les droits d'initiative et de référendum exercés par le Grand Conseil en vertu du droit fédéral. 3. La demande de référendum aboutit si elle a recueilli 12 000 signatures dans un délai de quarante jours dès la publication de l'acte. Les initiants proposent de compléter cet article d’un alinéa 4 (nouveau) formulé comme suit: 4. La demande de référendum aboutit également si elle a recueilli, dans un délai de quarante jours dès la publication de l’acte, le soutien d’un dixième des communes, arrondi à l’unité supérieure. La décision de soutenir la demande est prise par la municipalité. Positions des partis politiques représentés au Grand Conseil POP et gauche en mouvement Parti socialiste Les Verts Parti démocrate chrétien NON NON NON NON Parti radical Union Parti libéral démocratique du centre NON NON OUI 13 PAROLE AUX COMMUNES Avis du comité d’initiative Avis du Conseil d’Etat Les communes vaudoises assurent un grand nombre de services importants. Leurs décisions sont des décisions de proximité, prises par ceux qu’elles concernent. La plupart d’entre elles réduisent considérablement leurs coûts de fonctionnement grâce au bénévolat des citoyens. Enfin, par leur volonté d’autonomie, elles offrent un contrepoids bienvenu au centralisme notoire de l’Etat de Vaud. Le Conseil d’Etat appelle les Vaudoises et les Vaudois à rejeter l’initiative «La Parole aux communes!». Il estime que cette initiative ne constitue pas une avancée démocratique, mais introduit au contraire une concurrence entre les citoyens et les exécutifs communaux. A ses yeux, les municipalités d’une quarantaine de communes n’ont pas autant de légitimité pour obtenir un référendum que 12 000 citoyens. On constate malheureusement que la situation des communes se précarise depuis des années. Elles doivent prendre à leur charge des dépenses considérables, exceptionnelles ou permanentes. Des décisions lourdes qui les touchent de près, dans le domaine du social, de la police, des pompiers, de l’école sont prises sans qu’on tienne suffisamment compte de leurs intérêts, de leurs problèmes et de leurs avis. Leurs relations avec l’Etat souffrent d’un déséquilibre croissant. Selon cette initiative, les exécutifs de 10% des communes (soit aujourd’hui 38 municipalités), sans considération du nombre de leurs habitants, auraient la possibilité de provoquer un référendum sur toute loi ou tout décret voté par le Grand Conseil, cela sans consulter leurs conseils communaux ou généraux. Ce serait là une situation unique en Suisse; en effet, dans les six cantons qui connaissent actuellement le référendum des communes, la décision de participer à un référendum revient en règle générale à l’organe législatif. L’initiative «La Parole aux communes!» a été lancée pour rétablir l’équilibre: dans un délai de quarante jours dès la publication d’une loi ou d’un décret, un dixième des communes vaudoises (soit trente-huit à l’heure actuelle) peut demander que l’acte en question soit soumis au vote du peuple. La décision de référendum serait prise par les municipalités et non par les conseils généraux ou communaux. En effet, seules les municipalités ont à la fois la vision de l’ensemble et la connaissance des détails, ce qui leur permet de prendre la décision en toute responsabilité. L’initiative a été déposée en décembre 2004 et a recueilli plus de 13 800 signatures. Un sondage organisé à l’époque par l’Union des communes vaudoises a révélé que plus des deux tiers des communes étaient favorables à l’initiative. «La Parole aux communes!» est la version vaudoise d’une tendance qui se manifeste dans toute la Suisse. Le Canton du Jura a introduit le référendum des communes en 1979, Soleure en 1986, Bâle-Campagne en 1987, le Tessin en 1998, les Grisons en 2004 et Zurich en 2005. Il est important de souligner qu’on n’a pas constaté le moindre blocage institutionnel dans ces cantons. 14 Ainsi, moins de deux cents personnes seulement pourraient imposer un référendum. Comment justifier la facilité avec laquelle un nombre limité de municipalités pourrait provoquer un référendum, quand les comités référendaires doivent rassembler 12 000 paraphes de citoyennes et de citoyens dans le même délai de 40 jours? Le Gouvernement ne s’oppose pas par principe à l’extension du droit de référendum. Il demande à ce qu’un nouveau droit dans ce domaine ait une assise démocratique solide. Or une municipalité de 3 à 7 membres ne peut prétendre représenter l’opinion de tous les citoyens d’une commune sur les sujets très divers susceptibles d’être soumis à référendum. La facilité donnée à quelques personnes de lancer un référendum pourrait ralentir voire bloquer la concrétisation de nombreux projets, parfois cruciaux pour le canton sans que des solutions constructives alternatives soient proposées. Le Conseil d’Etat souligne que l’autonomie communale, à laquelle il est très attaché, comme les intérêts des communes, ne sont pas menacés. Le système actuel du référendum populaire est manifestement suffisant. Les communes peuvent aussi y faire appel. Ce fut le cas à l’encontre du décret du 13 décembre 2005 sur le financement des transports publics. 15 Le Conseil d’Etat et le Grand Conseil recommandent au peuple vaudois de voter NON à l’initiative «2 janvier et lundi de Pentecôte: jours fériés pour toutes et tous» La recommandation du Grand Conseil a été adoptée par 81 voix contre 66 avec 6 abstentions et NON à l’initiative «La Parole aux communes!» La recommandation du Grand Conseil a été adoptée par 89 voix contre 24 avec 6 abstentions