Dossier Sports nautiques au Maroc

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Dossier Sports nautiques au Maroc
Maroc
International
Juin 2010
Dossier Sports nautiques au Maroc
L
es loisirs nautiques gagnent du terrain, encouragés par le développement des marinas et des
stations balnéaires. Les plaisanciers ont l’embarras du choix. Yachting, jet-ski ou surf, chacun en
fonction de son budget.
Des eaux calmes de la Méditerranée aux rives tumultueuses de l’Atlantique, le Maroc possède une série
d’atouts pour le développement des loisirs nautiques. En effet, le Royaume est doté de centaines de
kilomètres de plages accessibles, avec des sites adaptés à chaque activité nautique. Du yachting au surf
en passant par le jet-ski, ces activités déchaînent l’enthousiasme des amateurs du nautisme, qui n’ont
que l’embarras du choix. A commencer par les mieux lotis, qui peuvent s’offrir des yachts dont le coût
démarre à 300.000 DH pour atteindre des sommes faramineuses. Rien n’est trop cher pour assouvir sa
passion.
En effet, le yachting connaît un développement attesté depuis quelques années, notamment avec la
création des marinas et des stations balnéaires. «Le Maroc est un marché qui offre de réelles
perspectives de développement. Surtout pour une marque comme la nôtre qui bénéficie d’une image
très forte», selon Laurent Haussy, directeur de développement de Princess Yachts Maroc. Et «les clients
marocains nous ont étonné par la très bonne connaissance qu’ils ont de nos bateaux, ayant déjà une
idée précise de ce qu’ils projettent d’acquérir», ajoute-t-il. Akwalys International détient l’exclusivité de
la distribution au Maroc des yachts V-Class et Flybridge de 42 à 95 mètres. Cet engouement est en partie
le résultat du plan Azur qui a permis de mettre en place une série de marinas, qui offrent des places de
stationnement sur leurs pontons ou corps-mort. Et avec 3.500 km de côtes, «le Maroc présente des
attraits indéniables. Alors que les ports européens manquent cruellement de places, cette destination
propose une alternative particulièrement séduisante», souligne Haussy.
Le littoral marocain est en effet séparé en deux zones de navigation: atlantique et méditerranéenne. Le
choix du port d’attache, où sera stationné le bateau, détermine la zone de navigation et par conséquent
le choix du yacht adapté aux conditions de mer et de météo de cette zone. Ainsi, avec les ports de
Tanger, Saïdia, Kabila et Marina Smir en Méditerranée, ainsi que Bouregreg, Agadir, Mohammedia et
prochainement Casablanca, les places ne manquent pas. Celles-ci peuvent être louées de façon
permanente ou pour une période provisoire, à la journée, mois ou année. Les tarifs commencent à 58
DH la journée pour un espace de 6×2,5 mètres en basse saison et 97 DH en haute saison, pour atteindre
2.300 DH en basse saison et 4.600 DH en haute saison, pour un espace de 70×12 mètres. Des réductions
sont prévues pour les locations d’un mois (15%) ou d’une année (40%).
Néanmoins, l’acquisition d’un yacht génère une série de frais, notamment en termes d’entretien, de
stationnement et de carburant. Car le navire a besoin de sortir régulièrement naviguer. Et plus il est
grand, plus il demande d’entretien. C’est pour cela qu’une autre catégorie d’amateurs de nautisme,
moins bien lotie, opte pour une autre activité qui connaît également un grand essor.
En effet, le jet-ski est un sport à la mode. De plus en plus de Marocains commencent à pratiquer le sport
favori de leur Roi. Des clubs de jet-ski ont été créés dans les différentes villes côtières. Mais outre son
aspect de sport de compétitions, le jet-ski reste un loisir très prisé sur les plages pendant l’été. Ces
scooters de mers sont présents sur la quasi-totalité des plages du Royaume, au point où ils commencent
à créer un vrai danger pour les nageurs. Mais c’est une activité qui reste «très dominée par l’informel. Il
n’y a que très peu de professionnels, et n’importe qui peut ramener deux ou trois jet-skis pour les
louer», déplore Mohamed Taarabti, gérant associé de Fun Med, l’une des rares sociétés structurées
opérant dans ce créneau, notamment sur la plage d’Al Hoceima.
Il affirme que les «sociétés professionnelles sont minoritaires face à la floraison des opérateurs
informels qui exercent sans autorisation et ne respectent pas les clauses de la Charte bleue». Cette
charte, mise en place en 2008, entend en effet réglementer cette activité en insistant sur l’aspect
sécuritaire. Port de gilets de sauvetage, scooters ne dépassant pas trois ans… ces dispositions sont
rarement respectées par ces opérateurs «qui louent des machines qui ont plus de 8 ans», selon Taarabti.
Actuellement, «nous assistons à un début de réglementation du secteur, mais il faut encore plus de
contrôle», ajoute-t-il.
Cette différence de statut et de la qualité des services influence certainement le niveau des prix
pratiqués. Pour les opérateurs informels, les jet-skis sont loués à partir de 200 DH pour une demi-heure.
Alors que dans une société structurée comme Fun Med, ils démarrent à 350 DH pour une quinzaine de
minutes jusqu’à 1.600 DH pour une heure, pour un jet-ski de luxe. Ces sociétés présentent plusieurs
gammes de scooters de mer, du basique au luxueux, avec des motorisations normales et d’autres plus
speed, pour les plus expérimentés. Des offres de location pour une journée ou une semaine sont
également disponibles. En ce qui concerne le niveau des prix assez élevé, Taarabti estime que «cela est
dû aux charges de gestion, à partir de l’acquisition de jet-ski dernier-cri, jusqu’aux frais de maintenance
et du carburant». La location des jet-skis implique nécessairement l’occupation d’un espace sur la plage.
Celui-ci étant un domaine public, l’octroi d’une autorisation est nécessaire pour occuper les lieux et
exercer cette activité.
Le premier article du dahir du 1er juillet 1914, définit le domaine maritime comme étant «le rivage de la
mer jusqu’à la limite des plus hautes marées, ainsi qu’une zone de 6 mètres mesurée à partir de cette
limite». C’est un bien public dont l’utilisation peut être cédée à des privés, comme c’est le cas des
sociétés de location de jet-ski. Cette autorisation est accordée par la Direction des ports et du domaine
maritime qui relève du ministère de l’Equipement. Mais avant d’avoir l’autorisation, «un dossier
complet de la société et de l’activité à exercer est présenté au CRI, puis examiné par une commission
composée des différentes autorités compétentes. Ce n’est qu’après leur accord que l’autorisation est
délivrée», explique Taarabti.
Pour occuper cet espace public au bord de la mer, des redevances sont perçues annuellement. Leur
montant est fixé par l’arrêté conjoint n° 32/799 de 1997, des ministères de l’Equipement et des
Finances. Ces redevances sont calculées selon le lieu, la superficie exploitée et l’activité projetée.
Parallèlement à ces activités nautiques à moteurs, des sports plus «naturels» comme le surf et les
planches à voile sont également très pratiqués sur les côtes marocaines. Sur le littoral sud, les plages
d’Essaouira, Taghazoute, Mirleft jusqu’à Dakhla sont investies par les surfeurs, durant toute l’année.
Ceux-ci sont séduits par les vagues immenses de ces régions ainsi que par le coût assez bas de
l’hébergement. Equipés de leurs planches et combinaisons, ils peuvent se contenter d’un petit budget
pour les frais de séjour dans l’un des nombreux campings locaux.