La bourse de Paris n`a pas tenu ses promesses en 2014
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La bourse de Paris n`a pas tenu ses promesses en 2014
mercredi 31 décembre 2014 LE FIGARO 16 L'ÉVÉNEMENT La Bourse de Paris n’a pas tenu ses promes Après une forte remontée au premier semestre, le CAC 40 a effacé tous ses gains depuis l’été, victime de la morosité DANIÈLE GUINOT £@danieleguinot Baisse de l’indice CAC 40 depuis le 1er janvier 4 600 4 400 3 800 4 295,95 > 31 déc. 2013 en % 2,5 LA SPECTACULAIRE CHUTE DES TAUX 2,0 1,5 » CHRISTOPHE DONAY, 0,822 1,0 CHEF STRATÉGISTE DE PICTET & CIE 31 déc. 2013 FORCE4MEDIA 3 600 MARS Orange a survolé le palmarès du CAC 40 C Le palmarès des quarante plus grandes valeurs parisiennes se révèle contrasté avec autant de gagnants que de perdants : au 30 décembre, 21 valeurs affichent une performance positive sur un an, quand 19 sont en retrait. La palme revient à Orange, en hausse de 57 %. Après cinq années de baisse consécutives, le titre avait commencé à se redresser en 2013 et les derniers résultats du groupe ont montré sa capacité à stabiliser son taux de marge sur fond d’amélioration de la performance commerciale en France et en Europe. Tout en excluant une opération capitalistique de grande ampleur, l’ex-France Télécom, à qui les années 2000 n’avaient guère souri, a aussi séduit les investisseurs par sa volonté de rationaliser son portefeuille, avec la cession annoncée de ses parts dans EE en GrandeBretagne et le rachat de Jazztel en Espagne. Généralement, les télécoms ont bénéficié d’un courant d’achat : Numericable-SFR a pris 53 %, dopé par le rapprochement des deux entreprises, et Iliad, maison mère de Free, 30 %. Revenu au sein du CAC 40 après treize années d’absence, Valeo prend la deuxième place du palmarès. Le titre a ajouté 29 % de gains aux 120 % engrangés en 2013. La reprise du marché automobile européen s’est globalement confirmée tout au long de l’année, faisant du Vieux Continent le deuxième moteur du groupe après l’Asie. L’automobile connectée constitue en outre un gisement de croissance sur lequel Valeo est bien positionné. Complétant le podium, Veolia Environnement a grimpé de 25 %, favorisé par la baisse de son endettement et le maintien d’un dividende confortable. Dans le vert pour la troisième année consécutive, le titre demeure cependant encore nettement en deçà de ses sommets d’avant la crise financière. MAI » STRATÉGISTE CHEZ CHOLET DUPONT Le pessimisme actuel envers la France est exagéré » PETER VAN DER WELLE CHEZ ROBECO JUIN ANNE BODESCOT [email protected] VINCENT GUENZI, STRATÈGE C’est du jamais-vu : pour la première fois de son histoire, le taux d’intérêt de la dette publique française à 10 ans est tombé sous la barre de 1 %, à 0,82 % fin décembre. En un an, l’OAT française (référence des emprunts d’État) a vécu une chute de plus de 150 points de base. Le mouvement est général en Europe : les investisseurs, inquiets de la faiblesse de la croissance, se ruent sur les actifs jugés les plus sûrs, même s’ils ne leur rapportent pratiquement plus rien. JUILLET AOÛT SEPTEMBRE Les gérants pleins d’espoirs pour 2015 Un apaisement des tensions internationales entraînerait des flux importants vers les actions VS E-MEDIA GUILLAUME BAYRE £@GuillaumeBayre À l’opposé, ArcelorMittal a subi une cinquième année consécutive de baisse, perdant 29,6 % en raison de la faiblesse persistante des cours des matières premières. Plombée plus spécifiquement par la chute du pétrole, synonyme de diminution des budgets des majors, la société parapétrolière Technip a abandonné 29 %. Troisième des plus fortes baisses du CAC 40, Airbus Group a mis fin à une séquence de cinq exercices consécutifs de progression. La fin d’année a été particulièrement difficile pour l’ex-EADS qui a cédé 26,5 %. La direction a déclaré ne plus attendre qu’une stabilité du niveau de bénéfice opérationnel à horizon 2016 et a reconnu une déception sur la dynamique commerciale de son appareil très gros porteur l’A 380. Hors de l’indice phare, 2014 a été sans ambiguïté l’année des biotechs : les cinq plus fortes hausses du CAC « all tradable » reviennent à cinq de ces jeunes sociétés biopharmaceutiques : Adocia, DBV Technologies, Genfit, Nanobiotix et Erytech. ■ AVRIL 30 déc. 2014 Source : Bloomberg Infographie FÉVRIER > 4 595 que l’effondrement du rouble dans le sillage des cours de l’or noir et les craintes d’une nouvelle crise politique en Grèce, a fait à nouveau dévisser les marchés (le CAC perdant près de 10 % en six séances). « Le retour d’une forte volatilité sur les marchés européens et dans une moindre mesure américains a aussi coïncidé avec l’arrêt de la politique monétaire accommodante de la Réserve fédérale américaine », souligne Mathieu L’Hoir. De son côté, Pierre Sabatier, stratège chez PrimeView, considère que l’Europe est arrivée à la fin d’un cycle. « La disparition des craintes d’une crise systémique a fait baisser les taux obligataires et soutenu les actions. Mais ce moteur a disparu car les taux sont très bas. Les résultats des entreprises, dont les marges restent faibles, ne peuvent pas encore servir de nou- TAUX DE L’OAT À 10 ANS La crise systémique en Europe peut revenir ÉVOLUTION DU CAC 40 EN 2014, en points JANVIE R pétrole, signe d’une baisse de la demande mondiale et d’une offre excédentaire, a eu raison de l’optimisme des investisseurs. La stagnation des économies française et italienne et le ralentissement surprise de la production industrielle en Allemagne ont amplifié le repli des Bourses, le CAC 40 plongeant de 11,5 % en quinze jours. Cette secousse a été suivie d’un beau rebond, grâce notamment à la mise en place d’une nouvelle politique monétaire accommodante au Japon. Mais, début décembre, un nouveau cocktail explosif de mauvaises nouvelles, telles 10 juin 2014 4 200 4 000 Londres ou encore Milan devraient finir en légère baisse, alors que Lisbonne (- 26,8 %) et Athènes (- 29,86 %), pénalisée par une nouvelle crise politique, accusent le coup. « Les marchés européens ont enregistré une performance décevante. Cela est dû à une avalanche d’éléments négatifs tant sur le plan géopolitique avec la crise en Ukraine qu’économiques », explique Mathieu L’Hoir, stratégiste chez Axa IM. Les espoirs de reprise économique en Europe ne se sont pas concrétisés. La zone euro est restée engluée dans la crise et les risques de déflation se sont accrus. Au début de l’automne, la chute des cours du PICTET & CIE - 1,17 % MARCHÉS C’est une année boursière très contrastée et chahutée qui s’achève aujourd’hui, avec Wall Street au sommet, des marchés européens en petite forme et des pays émergents aux performances très hétérogènes. La Bourse de Paris, qui avait retrouvé ses niveaux de 2008 à la fin du premier semestre, devrait tourner la page de 2014 à 14 heures, légèrement dans le rouge (hier, le CAC 40 a perdu 1,68 % à 4 245 points, soit un recul de 1,17 % depuis le 1er janvier). Une contre-performance que les spécialistes n’avaient pas anticipée. Les secteurs cycliques (industrie, matériaux de base) et pétroliers ont été les plus malmenés. A contrario, les télécoms (+ 58 %) ont enregistré un rebond spectaculaire. Dans une bien moindre mesure, les secteurs défensifs (santé, biens de consommation…) et les valeurs technologiques ont aussi bien résisté. Après avoir connu une année extrêmement agitée, l’indice des petites valeurs tire lui aussi son épingle du jeu (+ 7,60 %). Les Bourses de Francfort (+ 2,65 %) et de Madrid (+ 3,66 %) seront les seules sur le Vieux Continent à clôturer 2014 sur un gain relativement modeste. En revanche, L’année 2015 devrait être plus faste pour les actions européennes que 2014. C’est du moins ce qu’imaginent les sociétés de gestion, nombreuses à prévoir une hausse de 7 % à 11 % du CAC 40 l’an prochain (lire le tableau ci-dessous). L’indice vedette de la Bourse de Paris devrait ainsi finir autour de 4 600 à 4 800 points. Une poignée d’optimistes – Amundi, CPR AM ou Lazard Frères Gestion – espèrent même le voir bondir de plus de 15 %, vers les 5 000 points. L’an dernier, déjà, à la même époque, les stratèges se plaisaient à annoncer une hausse des actions européennes. Espoir déçu car la timide reprise économique qu’ils attendaient sur le Vieux Continent a fait long feu, et les profits des entreprises n’ont pas été au rendez-vous. Partie remise ? Cette nouvelle année en tout cas va démarrer sous de meilleurs auspices. « La baisse du pétrole est un coup de fouet pour l’économie mondiale. Et celle de l’euro bénéficiera aux actions européennes », rappelle Julien-Pierre Nouen, stratégiste chez Lazard Frè- res Gestion. Surtout, la Banque centrale européenne (BCE) laisse espérer une politique monétaire plus accommodante. « Ce sera un grand soutien pour les marchés », affirme Generali Investments Europe. Même si quelques stratèges, comme Mathieu L’Hoir chez Axa IM, se demandent si la BCE aura bien la liberté d’aller aussi loin que Mario Draghi le souhaite, les gestionnaires ne voient pas la déflation gagner l’Europe. « Les politiques de reflation à l’œuvre partout dans le monde doivent réussir », prédit CPR AM. Meilleure visibilité aux États-Unis Mais la croissance européenne restera faible. En France, les réformes structurelles, si elles voient le jour, « pourraient miner la croissance des salaires et peser sur les ventes de détail dans le pays », souligne Robeco. Impressionnés de voir Wall Street voler ces derniers mois de record en record, quand les places européennes sombraient dans la morosité, de nombreux épargnants sont prêts à faire le pari des actions américaines, dont les performances sont dopées par l’envolée du dollar. « Mais le marché américain est plus cher et monte depuis longtemps. À quel niveau les gérants voient-ils le CAC 40 dans un an ? CAC 40 EN POINTS FIN 2015, en points Pictet 4 250 KBL Richelieu Gestion 4 600 Cholet Dupont 4 800 Russell Investments 4 320 La Française AM 4 600 ING IM 4 800 Groupama AM 4 400 Natixis AM 4 600 Montpensier Finance 4 800 Edram 4 430 Mirabaud AM 4 600 Ofi AM 4 800 SwissLife Banque Privée 4 485 Mandarine Gestion 4 625 Primonal AM 4 850 Quilvest Gestion 4 500 State Street Global Ad. 4 665 Amundi 5 000 Oddo AM 4 500 Syz AM 4 680 CPR AM 5 000 Saxo Banque 4 530 BNP Paribas IP 4 700 Lazard Frères gestion 5 100 Robeco 4 550 Candriam 4 700 Generali Investments Europe 4 600 Axa IM 4 800 Infographie Il va se stabiliser », prévoit JeanMarie Mercadal, directeur général délégué chez Ofi AM. D’autant que la Réserve fédérale américaine s’apprête à relever ses taux directeurs. Une décision que les marchés apprécient d’ordinaire peu. Autant de raisons, pour de nombreux gérants, de préférer l’Europe en 2015 « car les valorisations y sont attrayantes, et que les marges bénéficiaires des entreprises peuvent s’améliorer », note BNP Paribas IP. D’autres sont moins affirmatifs. Car les États-Unis, où l’investissement et l’emploi repartent, « auront entre 3 % à 3,5 % de croissance l’an prochain », rappelle State Street Global Advisors. Ce dynamisme devrait continuer à soutenir les profits des entreprises. « C’est là où la visibilité des résultats est la plus forte et c’est là qu’il faut aller », renchérit Groupama AM. L’Europe, avec sa dette de plus en plus lourde “ La hausse des profits dans la zone euro sera soutenue CPR AM ” et sa croissance anémique, est jugée plus risquée. « Tous nos espoirs sont tournés vers les États-Unis et nulle part ailleurs », martèle Christophe Donay chez Pictet, qui n’a plus d’actions de la zone euro en portefeuille. La banque suisse est d’ailleurs le plus pessimiste de tous les établissements interrogés, et l’un des rares à prédire en 2015 une nouvelle année blanche pour la Bourse de Paris. Pessimistes ou optimistes pour 2015, tous les stratèges sont en tout cas d’accord pour promettre une année riche en rebondissements sur les marchés, soulignant « le retour de la nervosité des investisseurs ». De trop fortes attentes sur la croissance mondiale, la politique de la BCE, ou la vigueur de l’appréciation du dollar pourraient susciter de cuisantes déceptions. C’est d’ailleurs surtout au second semestre que les places européennes devraient accélérer l’allure, quand les investisseurs y verront plus clair. ■ ANDREW BURTON/AFP ses en 2014 économique et des risques géopolitiques. veau moteur d’investissement », estime-t-il. Wall Street au plus haut historique A contrario, à Wall Street, le millésime 2014 restera dans les annales. La Bourse de New York s’est rarement aussi bien portée, pulvérisant une pluie de records historiques tout au long de l’année. Le Dow Jones clôturera ce soir sa sixième année consécutive de hausse, juste en dessous des 18 000 points (+ 8,54 % par rapport au 1er janvier 2014). Du jamais-vu ! Le Nasdaq, au plus haut depuis quatorze ans, gagne plus de 14 %. « Contrairement à ce que l’on constate dans les autres régions du monde, la croissance américaine est plus robuste, tout comme le résultat des entreprises. De plus, la Bourse de New York inclut de nombreuses va- leurs défensives de qualité, très recherchées en 2014 », justifie Didier Saint-Georges, managing director et membre du comité d’investissement de Carmignac. La Bourse de Tokyo s’est également bien tenue (+ 9 %). Les pays émergents ont, eux, connu des fortunes très diverses, les producteurs de pétrole étant pénalisés. Également fragilisée par les sanctions internationales liées au conflit en Ukraine, la Bourse de Moscou (- 19 %) a sévèrement accusé le coup. À l’opposé, l’Asie boursière s’en est plutôt bien sortie. En particulier, la Bourse de Bombay (+ 29 %), portée par les espoirs de réforme du pays, et celle de Shanghaï (+ 30 %). « En fin d’année, la baisse des taux d’intérêt a incité les épargnants chinois à investir en Bourse », explique Didier Saint-Georges. ■ DOW JONES, en points 17 991 18 000 16 576 16 000 15 000 31 décembre 2013 30 décembre 2014 (en séance à 18h) 4 245,54 30 déc. 2014 > 415 005,38 décembre 2014 > 316 918,62 octobre 2014 Infographie CATÉGORIE Actions de la zone euro Actions américaines Actions japonaises Actions des pays émergents Obligations zone euro Obligations à haut rendement Infographie + DÉCEMBRE 1,95 % + 2,26 % + 22,3 % + 6,37 % + 5,86 % + 5,33 % + 4,38 % Source : Europerformance Six Telekurs, chiffres arrêtés au 19/12/2014 Ces sicav qui ont fait des prouesses ANNE BODESCOT [email protected] Les meilleurs gestionnaires d’actions françaises sauvent l’honneur. Des fonds célèbres comme Centifolia ou Gallica, chez DNCA, ou MAM Entreprises familiales, chez Meeschaert, ont gagné plus de 5 % cette année, et battu le CAC 40. Mais ils sont éclipsés par ceux dédiées aux petites valeurs, dopés par le lancement du PEA PME. En tête du palmarès, Pluvalca Initiatives PME, de la Financière Arbevel, s’est ainsi envolé de 16 % en 2014, selon Europerformance. Avec une progression de plus de 10 %, Portzamparc PME ou CCR Microcap se distinguent aussi. Les fonds dédiés à la zone euro, plus diversifiés, ont moins souffert que les sicav cantonnées à la France. En privilégiant des actions peu liées au cycle économique, en jouant des tendances de long terme (vieillissement de la population…), en préférant les entreprises qui comptent sur leur dynamique propre pour se développer, Sycomore European Growth, par exemple, l’un des fonds vedettes de Sycomore AM, a réussi à grimper de plus de 7 %. Même performance pour Tobam Anti Benchmark Euro Equity, régulièrement à l’honneur dans les classements, porté par un portefeuille très diversifié, et la volonté de miser sur des sociétés aux stratégies innovantes. À l’honneur également, un gérant américain, Legg Mason, dont le fonds sur les actions de la zone euro progresse de près de 9 %. Mais ces belles performances sont éclipsées par celles, spectaculaires, des meilleurs fonds d’actions américaines. Le meilleur de la classe, Janus Opportunistic Alpha, qui réplique un fonds à succès outreAtlantique, bondit ainsi de 35 % en un an. Commercialisé en France depuis mars, il ne s’intéresse qu’aux valeurs américaines méconnues, peu suivies par les analystes. Juste derrière lui, d’autres fonds emblématiques gagnent aussi plus de 30 %, comme ceux de Fidelity (FF American Fund, ou FF American Spécial Situations). TORU YAMANAKA/AFP PERFORMANCES MOYENNES DES SICAV EN 2014 O CTOBREActions françaisesNOVEMBRE NIKKEI, en points 18 000 17 450 17 000 16 291 16 000 De nouvelles fermetures de cabinets sont attendues, ainsi qu’une « grève de la carte Vitale ». SANTÉ Dans son conflit avec les professions de la santé, Marisol Touraine a déminé un des fronts, mais pas le principal. La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), qui regroupe les dirigeants de 1 000 cliniques et hôpitaux privés, renonce en effet à sa grève illimitée qui devait débuter le 5 janvier. Une décision prise après que la ministre de la Santé s’est engagée à mettre en place, début janvier, un groupe de travail pour réfléchir aux conditions dans lesquelles les cliniques appartenant au « service public hospitalier » (SPH) pourront avoir des médecins pratiquant des dépassements d’honoraires. Jusqu’à présent, le projet de loi santé interdisait une telle souplesse. « Les dangers premiers de ce texte de loi sont écartés à ce jour, même si nous restons vigilants », a toutefois prévenu Lamine Gharbi, le président de la FHP. Se démarquant du patronat des cliniques, le « Bloc » – qui réunit des syndicats de spécialistes libéraux travaillant en établissements - a quant à lui précisé qu’il appelait toujours à la grève à compter de lundi. La colère ne diminue pas non plus chez les autres syndicats de médecins. « La porte de la concertation est toujours ouverte », a rappelé mardi sur Europe 1 la ministre de la Santé. « Ce n’est pas un gage suffisant. Il faut réécrire le projet de loi santé à 80 % », lui répond Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, le premier syndicat de médecins. Les praticiens s’opposent à la généralisation du tiers payant (avance de frais), à l’autorisation de vacciner accordée aux pharmaciens et à une réforme de l’organisation du système de soins synonyme pour eux d’étatisation. Les généralistes réclament quant à eux une revalorisation de la consultation de 23 à 25 euros. ve des généralistes et des spécialistes – qui a débuté le 23 décembre et été rejointe lundi par SOS Médecins – s’achèvera bien ce mercredi, MG France maintient son appel à la fermeture des cabinets le 6 janvier. Au-delà, les principaux syndicats se concertent pour lancer une « grève de la carte Vitale », les médecins remettant à leurs patients des feuilles de soins papiers. Avec charge pour eux de les envoyer à l’Assurance-maladie. Le but ? Noyer la Sécu. À Marisol Touraine qui a estimé mardi que les patients seraient pénalisés par un remboursement plus lent, les syndicats répondent que seuls les patients volontaires reviendraient à la feuille de soins. Le climat reste donc très tendu avec la ministre de la Santé. « Dans la manifestation de Rennes, nous avons entendu parler de déconventionnement », avertit Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France. « D’autres fermetures de cabinets et des manifestations ne sont pas impossibles », ajoute Claude Leicher, tandis que Jean-Paul Ortiz parle, lui, de « guérilla ». Les Français n’en ont visiblement pas fini avec la grogne des médecins… ■ SOS Médecins a rejoint lundi le mouvement de grève débuté le 23 décembre par les médecins généralistes. PHILIPPE HUGUEN/AFP Nouvelle grève le 6 janvier « Lorsqu’on voit comment Marisol Touraine a cédé aux urgentistes et a lâché du lest aux cliniques, nous sommes amers », déclare Claude Leicher, président de MG France, syndicat de généralistes. Si la grè- 15 000 14 000 13 000 Le chèque-santé disponible vendredi 31 décembre 2013 30 décembre 2014 ÉRIC DE LA CHESNAIS £@plumedeschamps De bonnes surprises Malgré la forte volatilité des Bourses émergentes cette année, les gérants les plus talentueux dans cette catégorie ont aussi récompensé leurs souscripteurs, avec des hausses de 15 % à plus de 20 %. C’est le cas notamment du fonds Templeton Emerging Markets Small Companies, du fonds de JP Morgan sur les petites valeurs émergentes, ou encore des ceux de Nordea (Emerging Stars ou Emerging Markets Focus). Mais la surprise de l’année est venue des fonds obligataires, dopés par la baisse des taux d’intérêt, que personne n’attendait. Les plus brillants parmi ceux qui misent sur les obligations euro long terme, ont progressé de 10 % à 20 %. Les épargnants friands de fonds diversifiés sur toutes les classes d’actifs doivent souvent se contenter de performances plus mitigées. Mais Carmignac Patrimoine redore son blason après plusieurs années de performances décevantes, et gagne plus 7 %. Eurose, le fonds vedette de DNCA, lui, progresse de moins de 5 %, comme M & G Optimal Income, « qui bat toujours des records de collecte », selon JeanPaul Raymond, directeur du développement de Quantalys. ■ Les cliniques renoncent à leur grève, les médecins durcissent leur mouvement CÉCILE CROUZEL £@ccrouzel 17 000 1717 DAX, en points 9 860 10 000 9 552 9 500 9 000 8 500 30 décembre 2013 30 décembre 2014 Chèque-Restaurant, chèqueculture, voyage, cadeau… l’éventail est large. À partir de vendredi, il faudra aussi compter sur les chèques-santé. « Cela fait trois ans que nous travaillons sur ce dispositif », explique au Figaro Vincent Daffourd, cofondateur de Care Labs SAS, la société émettrice des premiers chèques-santé distribués en France. Le principe, simple, suit les règles du chèque-cadeau. Le bénéficiaire peut être salarié d’une petite ou d’une grande entreprise, du secteur public ou privé, qui a décidé d’octroyer, dans le cadre de sa politique sociale, ce nouvel avantage en nature. « Le chèque-santé est défiscalisé et exonéré de charges sociales et patronales, à hauteur de 156 euros par an et par salarié », précise Manuela Diaz, associée de Catalane Performances, un centre de formation d’Argelès qui va distribuer des chèques-santé à ses salariés. Selon Care Labs SAS, une centaine d’entreprises - dont une de 46 000 salariés - ont déjà adopté ce produit. S’il en existe un, le comité d’entreprise peut participer à ce financement. Le bénéficiaire pourra utiliser ses chèques-santé pour payer des actes non remboursés par la Sécu, comme l’orthodontie ou la part de la consultation d’un médecin généraliste qui dépasse le plafond remboursé par l’Assurance-maladie et la mutuelle. « Il n’y aura pas de problème de rendu de monnaie, le chèque-santé est dématérialisé, indique Vincent Daffourd. Il prend la forme d’une carte de crédit ou d’une application téléchargeable sur smartphone. » Banque et mutuelle Dix mille professionnels de santé ont déjà donné leur accord pour être réglés par ce nouveau système. Il s’agit d’ostéopathes, de psychothérapeutes ou encore d’opticiens… « Nous visons les 100 000 praticiens dans notre réseau à la fin 2015 et l’émission de 10 000 chèques-santé », insiste Vincent Daffourd. En attendant que leur entreprise ne se convertisse au chèque-santé, les salariés pourront prochainement se tourner vers leur banque, compagnie d’assurances ou mutuelle pour obtenir des chèquessanté. Mais à leurs frais. « Nous allons signer un accord avec la mutuelle ViaSanté du groupe Ag2R La Mondiale et avons d’autres partenariats en cours d’achèvement », assure le responsable. ■ Le chèque« santé est dématérialisé. Il prend la forme d’une carte de crédit ou d’une application téléchargeable sur smartphone VINCENT DAFFOURD » C C EM BRE mercredi 31 décembre 2014 ÉCONOMIE L'ÉVÉNEMENT REUTERS s LE FIGARO