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FACILITE D’INNOVATION POUR LE SECTEUR PRIVE DANS LE DOMAINE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE FISP - CLIMAT SECRETARIAT DU FONDS FRANÇAIS POUR L’ENVIRONNEMENT MONDIAL Annexe 1 : Feuille de Route SOMMAIRE INTRODUCTION I ELEMENTS DE SYNTHESE DES PRINCIPAUX INSTRUMENTS FINANCIERS SUR LE CLIMAT ET POSITIONNEMENT DE LA FISP-CLIMAT....................................................................................................... 3 I.1 UN SCHEMA COMPLEXE D’INSTRUMENTS DE FINANCEMENT CLIMAT ............................................................ 3 I.2 PRESENTATION D’UNE SELECTION D’INSTRUMENTS MULTILATERAUX ET BILATERAUX DE FINANCEMENT CLIMAT 6 I.2.1 Présentation d’instruments bilatéraux de financement climat ..................................................... 6 I.2.2 Présentation d’instruments multilatéraux de financement climat................................................. 8 I.3 COMPARAISON DES PRINCIPAUX OUTILS PRESENTES ET POSITIONNEMENT DE LA FISP ............................. 11 II LA FISP-CLIMAT : UNE FACILITE PERMETTANT DE LEVER DES FREINS ET REPONDANT AUX BESOINS DES PAYS HOTE .......................................................................................................................... 12 II.1 LES PRINCIPAUX FREINS AUX INVESTISSEMENTS DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT DANS LE DOMAINE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE ........................................................................................................................ 12 II.1.1 Les freins liés au financement ................................................................................................... 12 II.1.2 Les freins liés à l’incertitude sur le fonctionnement de la technologie dans les conditions du pays hôte................................................................................................................................................. 12 II.1.3 Les freins liés au contexte politique et réglementaire du pays hôte.......................................... 12 II.1.4 Le besoin d’une présence locale à tous les stades du projet .................................................... 13 II.1.5 Bilan de l’impact potentiel de la FISP-CLIMAT sur les principaux freins................................... 13 II.2 IDENTIFICATION DES BESOINS EN MATIERE DE TRANSFERT TECHNOLOGIQUE DANS LES PAYS VISES ....... 14 II.2.1 Les sources d’émissions de GES dans les pays en développement ........................................ 14 II.2.2 La vulnérabilité aux impacts de changement climatique pour les pays en développement...... 14 II.2.3 Les besoin technologique des pays en développement............................................................ 14 II.2.4 Les thématiques retenues par la FISP-CLIMAT pour répondre à ces besoins ......................... 15 CONCLUSION 1/17 INTRODUCTION Pour lutter contre les changements climatiques, et s’adapter à leurs conséquences, les investissements nécessaires au développement et au transfert de technologies vertes dans les pays en voie de développement sont encore insuffisants. On attribue en partie cette situation au manque de coopération entre les acteurs du financement public et les entreprises privées. L’enjeu est de permettre aux pays en développement de bénéficier de technologies innovantes et permettant de lutter contre les changements climatiques, sans passer par le stade de développement fortement émetteur qu’ont emprunté les pays développés. Le FFEM souhaite contribuer à la facilitation de ce transfert de technologies innovantes en mettant en place une nouvelle facilité : « Facilité d’Innovation pour le Secteur Privé » dans le domaine du changement climatique (FISP-Climat). Du fait de ses compétences opérationnelles, de son réservoir d’innovation et de sa capacité à diffuser à grande échelle ses innovations, le secteur privé constitue un partenaire incontournable du FFEM, qui souhaite soutenir et encourager les entreprises mettant leurs compétences au service du développement des pays du Sud et de la protection de l’environnement. Cette feuille de route vise à : - confronter la FISP-Climat aux divers instruments de financement climat existant afin d’identifier le positionnement de cette nouvelle facilité ; comprendre dans quelle mesure la FISP peut lever les barrières auxquelles sont confrontés les développeurs de projets ; identifier les thématiques retenues pas la FISP pour répondre à des besoins identifiés dans les pays en développement visés. 2/17 I ELEMENTS DE SYNTHESE DES PRINCIPAUX INSTRUMENTS FINANCIERS SUR LE CLIMAT ET POSITIONNEMENT DE LA FISP-CLIMAT Depuis la conférence des parties de Copenhague en 2009, les négociations internationales sur le changement climatique ont abouti à une nouvelle architecture financière mondiale. Les pays développés se sont notamment accordés sur la création d’un fonds de financement de projets d’adaptation et atténuation dans les pays en voie de développement de $100 milliards par an d’ici 2020. L’ensemble des moyens innovants de la finance du climat sont articulés autour de quatre notions piliers, définies dans le rapport de la Climate Policy Initiative, « Landscape of Climate Finance, 2011 » et présentées dans la figure suivante. Sources d’alimentation des fonds • Revenus du marché Carbone Intermédiaires Instruments de financement Portée • Bilat éraux • Polit ique d’invest issement dans le climat • At t énuat ion • Revenus de t axes • Mult ilat éraux • Marché volont aire de compensat ion • Adapt at ion • Compensat ion Carbone • Fonds • Subvent ions • Marchés de Capit aux Mondiaux • Philant hropie • Prêt s concessionnels • Capit al Figure 1: Présentation des piliers de la finance climat I.1 Un schéma complexe d’instruments de financement climat Aujourd’hui, les financements existants pour soutenir la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement sont délivrés par un panel d’acteurs diversifiés (institutions multilatérales et bilatérales, fonds privés etc.). La figure ci-dessous illustre les flux de capitaux qui sont in-fine utilisés dans des projets d’atténuation ou d’adaptation du changement climatique. Figure 2: Flux financiers dans le cadre de la lutte contre le changement climatique (Source : CPI, 2011), sur la base des derniers chiffres disponibles (2010 ou 2009), en milliards de dollars 3/17 Un grand nombre d’instruments ont été créés par ces institutions financières bilatérales et multilatérales, parfois seules et parfois en coopération. Ainsi, sur l’ensemble des financements publics internationaux, 57% des financements sont mis en œuvre de manière bilatérale essentiellement au travers des grandes banques bilatérales de développement (KFW, la JICA et l’AFD), 36% par les banques de développement multilatérales et environ 7% par les fonds spécialisés (FEM, CIF, fonds adaptation...). Source Total** (millions Adaptation Mitigation Adaptation (millions Mitigation (millions $) (%) (%) $) $) Bilatérale 22 767 16% 84% 3 641 19 127 Multilatérale 14 361 3% 97% 475 13 886 Fonds 2 492 3% 97% 65 2 428 Offsets * 2 250 0% 100% 0 2 250 Philanthropie*** 450 47% 53% 210 240 Finance Privée 54 600 0% 100% 0 54 600 Total 96 920 5% 95% 4 390 92 531 * le fond d’adaptation « adaptation fund » est inclus dans la catégorie « Fonds » ** Cette colonne contient des estimations de mi-parcours disponibles ***Cela inclut $240 millions issus de marché volontaires du carbone Tableau 1 : Les sources de financement de la lutte contre le changement climatique (source: CPI, 2011) Sur la base du Tableau 1, on estime qu’environ 97 milliards de dollars sont utilisés dans les pays en développement pour financer des projets d’atténuation ou d’adaptation au changement climatique. Sur ces $97 milliards, plus de la moitié serait issue de financements privés. Le chiffre atteint semble proche de l’engagement pris à Copenhague, mais ces financements ne sont pas uniquement issus de sources publiques et il est difficile de savoir quelle part de ces financements est vraiment additionnelle par rapport à la situation antérieure à l’accord de Copenhague. Le financement public des projets climat passe en majorité par des banques bilatérales. Les trois banques bilatérales qui agissent le plus dans le domaine du climat sont présentées dans le tableau ci-dessous. Organismes Bilatéraux Description – Objectifs Financements totaux dans le domaine du climat AFD « La mission de l’AFD est de réaliser des opérations financières de toute nature, en vue de contribuer à la mise en œuvre de la politique d’aide au développement de l’État à l’étranger, au développement des départements et des collectivités d’outre mer ainsi que de la Nouvelle Calédonie. À cette fin, l’AFD finance des opérations de développement économique dans le respect de l’environnement et peut conduire d’autres activités et prestations de service se rattachant à sa mission. L’AFD est en particulier chargée d’assurer, directement ou indirectement, des prestations d’expertise technique destinées aux bénéficiaires de ses concours. » 1 €2 800 millions en 2010 KfW Entwicklungsbank Au nom du gouvernement fédéral allemand, KfW Entwicklungsbank est en charge de la coopération financière, l'un des instruments les plus importants de la coopération bilatérale allemande. La mission de KfW Entwicklungsbank est d’aider le gouvernement fédéral allemand à mettre en œuvre ses objectifs de coopération internationale avec les pays en développement et émergents et d’orienter les activités pour répondre aux besoins de ces pays et à ceux de leurs populations $3 451 millions en 2010 JICA La JICA met en œuvre la politique d’aide au développement du gouvernement japonais, à travers des programmes d’assistance tels que la coopération technique, les prêts d’APD et l’aide financière non remboursable. $7 200 millions en 2010 Tableau 2 Description des instruments bilatéraux et montants impliqués dans le financement climat en faveur des pays en développement Ces institutions bilatérales financent des projets de lutte contre le changement climatique en utilisant la dette principalement. Ces dettes concessionnelles peuvent être directement attribuées par les banques bilatérales, ou bien distribuées par l’intermédiaire de banques locales qui viennent puiser dans des lignes de crédit développées par l’institution bilatérale. Les ONG, les fondations et l’ensemble des institutions philanthropiques qui financent des projets de développement dans les pays en développement prennent également part au transfert de technologies dans le domaine du changement climatique. Ces financements « philanthropiques » dans le domaine du changement climatique dans les pays en développement représenteraient environ $450 millions 1 Source : Document de référence de l’AFD. Exercice 2011. 4/17 annuellement (CPI, 2011). A l’opposé des institutions bilatérales et multilatérales, ces fonds sont le plus souvent utilisés pour des projets de taille assez modeste et dans un objectif affiché de lutte contre la pauvreté. Ces projets ont le plus souvent pour objectif d’atteindre des populations très pauvres qui n’ont pas accès à des services de base. Ces financements de type philanthropique utilisent aussi le marché du carbone volontaire, quand cette démarche s’inscrit dans des objectifs de réductions de gaz à effet de serre volontaires. millions USD Globalement, les projets d’adaptation représentent une partie assez négligeable des financements, avec seulement $4 milliards sur un total de $97 milliards. Les projets d’adaptation étant financés en grande majorité par des institutions bilatérales. 18 000 16 000 14 000 12 000 10 000 8 000 6 000 4 000 2 000 0 Bilateral Multilateral Figure 3: Contribution des institutions bilatérales et multilatérales dans le financement contre le changement climatique en 2010 (Source: CPI, 2011) D’après la figure ci-dessus, c’est en grande majorité par la dette concessionnelle et non-concessionnelle que les institutions bilatérales et multilatérales financent les projets. Les institutions multilatérales offrent en grande majorité de la dette non-concessionnelle, tandis que les institutions bilatérales offrent davantage de dette concessionnelle, mais aussi des subventions. Parmi les instruments financiers de lutte contre le changement climatique impliquant les pays en développement, il convient également de citer les mécanismes de flexibilité du Protocole de Kyoto, ou Mécanismes de Développement Propre (MDP). Les projets éligibles au MDP engendrent des réductions d’émissions de gaz à effet de serre dans les pays en développement par rapport à un scénario de référence, notamment via le développement d’une technologie propre non utilisée dans le pays concerné, et contribuent donc au transfert de technologie. Le MDP a fortement profité aux pays émergents et en particulier à la Chine, alors que les pays du continent africain ont peu bénéficié de ce mécanisme. Les projets MDP les plus faciles à réaliser étaient ceux dans les pays fortement émetteurs et industrialisés, ce qui n’est pas le cas de l’Afrique. Le bilan en terme de transfert de technologie est difficile à estimer, même s’il est clair que le MDP a permis une diffusion plus rapide de certaines technologies visant à limiter les émissions de GES. Sans accord international donnant suite au protocole de Kyoto, et dans un contexte de forte baisse de la demande des crédits MDP sur le marché européen, l’avenir du MDP est menacé, et il est nécessaire de trouver d’autres mécanismes de financement des projets de réductions des GES dans les pays en développement, au moins pendant une période de transition avant qu’un nouvel accord international soit trouvé. 5/17 I.2 Présentation d’une sélection d’instruments multilatéraux et bilatéraux de financement climat Une sélection d’instruments issus d’organismes multilatéraux, bilatéraux, d’initiatives et de fonds internationaux est présentée dans les tableaux suivants. I.2.1 Présentation d’instruments bilatéraux de financement climat Instrument Nordic Climate Facility Entité gestionnaire NEFCO - Nordic Environment Finance Corporation and NDF – Nordic Development Fund Objectifs Le programme Nordic Climate Facility finance sous forme de subventions des projets de développement qui permettent de lutter contre le changement climatique ou de s’adapter. Seules les entités nordiques peuvent répondre à l’appel à projet. Le critère « Innovation et transfert de savoir-faire » est un élément important dans la sélection des projets. Type enveloppe financement Montants alloués et de totaux Subventions comprises entre 250 000 € et 500 000 € €18 millions ont été attribués entre octobre 2009 et octobre 2011. Instrument DKTI - German Climate Technology Initiative Entité gestionnaire Initiative des ministères allemands BMU & BMZ Objectifs Le DKTI favorise la diffusion des technologies dans les pays émergents et en développement dans le but de réduire les gaz à effet de serre. Agences d'execution: GIZ, KfW, DEG Les entreprises allemandes sont les cibles de cette initiative. Cette initiative est financée par 32% des recettes perçues lors des enchères EU ETS. Type enveloppe financement Montants alloués et de totaux Le ticket par projet est de l’ordre de 100 millions d’euros versé sous forme de prêts à taux réduit, distribué par Appel à Manifestation d’Intérêt. €780 millions en 2012. Instrument Initiative Internationale sur le Climat (ICI) Entité gestionnaire Porté par le ministère allemand BMU, majoritairement déployé par GIZ et KfW Objectifs Soutien financier porté par le ministère allemand BMU destiné à des programmes internationaux dans l'atténuation du changement climatique, l'adaptation, le REDD + et la conservation de la biodiversité. Ce Fonds est alimenté par la mise aux enchères des quotas d'émission. Dans ses programmes, la GIZ utilise la subvention pour fournir une assistance technique, tandis que la KfW l’utilise pour fournir des prêts à taux concessionnel. Type enveloppe financement Montants alloués et de totaux En moyenne €2 millions par projet. €717 millions depuis son lancement en 2008. 6/17 Instrument Global Climate Partnership Fund (GLUCF) Entité gestionnaire Le ministère allemand BMU, le gouvernement Danois, l’IFC et la KfW Objectifs Partenariat public-privé innovant destiné à des actions d’atténuation du changement climatique par la réduction des émissions de GES dans les marchés des pays émergents. Il met l'accent sur l'efficacité énergétique et le financement des projets d'énergies renouvelables principalement en coopération avec les institutions financières locales, créant ainsi un impact positif sur l'environnement et l'économie locale. Type enveloppe financement Montants alloués et de - Financement par l’intermédiaire d’institutions financières sous forme de dette concessionnelle - Investissement direct dans des ESCO totaux $50 millions en 2011 sous forme de dettes aux institutions financières. Instrument DeveloPPP Entité gestionnaire BMZ dans le cadre de la coopération internationale bilatérale, en coopération avec la GIZ, la DEG et la SEQUA Objectifs Partenariat Public-Privé du Ministère fédéral allemand pour la coopération économique et le Développement (BMZ) vise à allier les objectifs de développement du pays avec les engagements des entreprises privées (allemandes et européennes) dans les pays en développement. Type enveloppe financement Montants alloués et de totaux Subvention de 200 000 euros par projet. €24,1 millions issus de fonds publics et €37,5 millions de fonds privés en 2011. Instrument Fast-start financing –SFS- ou initiative Hatoyama Entité gestionnaire JICA Objectifs Apporter de l’assistance financière aux pays en développement dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, à travers des partenariats public-privé. Ce financement FSF prend la suite du « Cool Earth Partnership » de 2008-2010 Type enveloppe financement et de Les financements Fast-Start comprennent deux types d'aide : - l’aide publique au développement, dispensée sous forme de bourses, coopération technique, prêts concessionnels et contributions aux fonds multilatéraux ($7,2 milliards). - les autres flux financiers consistent au financement gouvernemental officiel en collaboration avec le secteur privé, comme le prêt à taux préférentiel de JICA ($7,8 milliards). Montants alloués totaux $15 milliards annoncés au total par JICA en 2010 à attribuer jusqu’en 2012. 7/17 I.2.2 Présentation d’instruments multilatéraux de financement climat Instrument Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP) Entité gestionnaire BEI – Banque Européenne d’Investissement Objectifs Appui au secteur privé et à la création d’un environnement favorable à l’investissement pour favoriser le renforcement du secteur privé. La BEI propose des prêts, intermédés aux micro-entreprises et PME, ou directs aux promoteurs des secteurs publics et privés pour développer des infrastructures. Une partie seulement des financements attribués par cette facilité couvrent des projets luttant contre les changements climatiques. Type enveloppe financement et de - Dette pour des projets d’infrastructures (moyenne supérieure à 50 M€) ; - Financement d’assistance technique pour la mise en œuvre de projet ; - Investissement en capital - Financement par ligne de crédit de PME. La Tunisie, le Maroc et Israël sont les principaux pays bénéficiaires. Montants alloués totaux Entre sa création, en octobre 2002, et décembre 2011, la FEMIP a investi 13 milliards d'euros. Instrument FIV - Facilité d'Investissement pour le Voisinage Entité gestionnaire Fond de la Commission Européenne (CE) pour des projets portés par des institutions financières multilatérales européennes et bilatérales de financement du développement de l'UE. Objectifs Mécanisme financier innovant visant à mobiliser des ressources additionnelles issues de la CE, de ses membres et autres institutions financières, sous forme de combinaison de subventions et prêts pour couvrir les besoins d'investissement en infrastructure. Une partie seulement des financements attribués par cette facilité couvrent des projets luttant contre les changements climatiques. Type enveloppe financement Montants alloués et de totaux €142,3 millions pour 15 projets, soit en moyenne €9,5 millions par projets. 64% des montants sont attribués sous forme de subvention à l’investissement, 30% sous forme d’assistance technique et 6 % sous forme de capital-risque. €417,7 millions au total ont déjà été attribués depuis sont lancement. La CE souhaite allouer €745 millions sur la période 2007-2013. Instrument GEREEF - Fonds mondial pour la promotion de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables Entité gestionnaire UE Objectifs "Fond de fonds", passant par un partenariat public-privé dont le but est de mobiliser des investissements privés en faveur de projets dans les domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables dans les pays et régions émergents Type enveloppe financement Montants alloués et de Investissements en capital de moins de €10 millions, pour des entreprises qui disposent d’un pipeline de plusieurs projets dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. totaux En 2009, le GEREEF s’est fixé un objectif de €200-250 millions et avait sécurisé €108 millions à investir dans des fonds. 8/17 Instrument REEEP - Partenariat pour les Energies Renouvelables et l’Efficacité Energétique Entité gestionnaire 400 partenaires (45 internationales, etc.) Objectifs L’objectif de REEEP est d’encourager le développement de projets d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique. Les Appels à Manifestations d’Intérêt (AMI) sont ouverts aux gouvernements, aux régulateurs, aux entreprises, aux institutions financières locales, aux ONG et aux autres partenaires de REEEP. Les projets doivent permettre de lutter contre les freins au développement des projets d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique. Type enveloppe financement Montants alloués et de totaux gouvernements, entreprises privées, organisation Financement sous forme d’AMI de 150 000 € de subvention maximum. La subvention ne peut être utilisée pour des dépenses de matériel. € 14,4 millions pour 154 projets depuis sa création. Instrument Facilité ACP Entité gestionnaire UE Objectifs Instrument de cofinancement pour soutenir des projets améliorant l’accès aux services énergétiques durables et abordables en milieu rural et périurbain dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) Type enveloppe financement et de - €348 millions concernent 3 appels à proposition : financement d’Assistance Technique (subvention en moyenne de €2,6 millions pour le premier appel à proposition). - €40 millions pour le mécanisme de pooling qui finance des projets matures de taille moyenne qui n’entrent pas dans le cadre des possibilités offertes par les appels à proposition. Un mix d’instruments est proposé, les subventions de la deuxième facilité énergie sont associées à des prêts issus des institutions financières bilatérales et multilatérales. - €10 millions pour des activités en préparation du partenariat Afrique-UE pour les infrastructures. - €3,5 million pour la facilité de dialogue et de partenariat, qui supporte la gouvernance énergétique dans les pays ACP. Montants alloués totaux €420 millions pour la période 2006-2013. Instrument PVMTI Entité gestionnaire IFC et FEM Objectifs L’objectif de PVMTI est d’aider le développement du marché PV dans les pays en développement. Le programme PVMTI a reçu $30 millions du FEM, pour des investissements concessionnels de développement du marché PV en Inde, au Kenya et au Maroc. Type enveloppe financement Montants alloués et de totaux L’initiative fournit des garanties de prêts, de fonds propres ou de dettes aux promoteurs de projets. Enveloppe unitaire moyenne de €2 millions. A la fin du Programme, en 2010, $18 millions ont été déboursés sur les $30 millions prévus. 9/17 Instrument Plate-forme fonds pour la Terre de l’IFC, « IFC Earth Fund Plateform » Entité gestionnaire IFC et FEM Objectifs Créée suite à la mise en place du Fonds pour la Terre du FEM, l’objectif de cette plateforme est de permettre au secteur privé bénéficiaire du Fonds pour la Terre d’accélérer l’émergence et la réplication de projets qui produisent des bénéfices environnementaux locaux dans le domaine du changement climatique et de la biodiversité. Type enveloppe financement Montants alloués et de totaux Fonds sous forme de prêts concessionnels de nature incitative. En 2012, $12,41 millions mobilisés pour 7 projets, soit €1,8 millions par projet en moyenne. Le capital initial de la plateforme IFC est de $40 millions dont $30 millions proviennent du Fonds pour la Terre du FEM et $10 millions de l’IFC. Instrument Environmental Business Finance Programme (EBFP) Entité gestionnaire IFC et FEM Objectifs Développement des petites entreprises actives dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique ou d’autres domaines sociaux et environnementaux. Le programme engage spécifiquement des Intermédiaires Financiers domestiques pour développer des programmes de financement pour les PMEs éligibles (satisfaisant aux conditions du FEM). Type enveloppe financement Montants alloués et de totaux prêt direct, ligne de crédits et garantie partielle pour des PME. Le capital initial de l’EBFP est de $20 millions, financé par le FEM. Instrument Fonds pour les Technologies Propres (FTP) et le Fonds Climatique d'Investissement stratégique (SCF) Entité gestionnaire Banques multilatérales de développement. Objectifs Soutien des projets et programmes qui contribuent à la démonstration, au déploiement et au transfert des technologies sobres en carbone disposant d’un fort potentiel pour limiter les émissions de gaz à effet de serre sur le long terme. Les propositions du secteur privé sont soumises sous la forme de programmes qui pourraient être des projets individuels « d’envergure » ou bien des ensembles de microprojets agrégés autour de problématiques communes. Type enveloppe financement Montants alloués et de totaux Dette concessionnelle, moyenne de $70 millions par projet. Le FTP a financé à hauteur de $197 millions le projet CSP de Ouarzazate au Maroc. Le budget total du FTP est de $4,8 milliards et de $2,2 milliards pour SCF. 10/17 I.3 Comparaison des principaux outils présentés et positionnement de la FISP La figure suivante présente le positionnent des instruments présentés dans la partie 1.2 en fonction du type de soutien final au près du bénéficiaire (Assistance technique, Subvention, Dette et Capital), de la taille des montants unitaires alloués, et de la cible du financement (financement de projets (infrastructures ou non), ou financement d’entreprise). D’un point de vue général, la majorité des instruments bilatéraux et multilatéraux analysés utilise la dette concessionnelle. Quand il s’agit d’investissements sous forme de dette directement pour un projet ou une entreprise, les montants alloués vont de quelques millions à plusieurs dizaine de millions d’euros. Les projets dont les coûts avoisinent €1 million ont accès à moins de financement de ces institutions. Les coûts de gestion de chaque projet (rédaction des documents, due-diligence, process de sélection) sont souvent incompressibles pour ces institutions, ce qui a pour conséquences d’exclure les petits projets pour lesquels les coûts de transaction sont prohibitifs par rapport à la taille du financement. Les instruments bilatéraux et multilatéraux ont recours à des intermédiaires financiers locaux (ligne de crédit) pour fournir de la dette de taille plus réduite (inférieure à 500 000 euros). Les financements sous forme de subventions sont plus rares et concernent en générale la partie « hors infrastructure » des projets : études de faisabilité, coûts des ressources humaines… C’est le cas notamment de la « Nordic Climate Facility » et de « REEEP ». De plus, ces deux initiatives ne sont pas focalisées sur le secteur privé. L’instrument allemand « DevelopPPP » permet de financer des infrastructures par des subventions d’un montant maximum de 200 000€. En revanche, ce mécanisme se concentre uniquement sur les Partenariats Public-Privé. Il convient de noter qu’il existe des initiatives philanthropiques qui financent des projets ou des entreprises innovantes dans le domaine du changement climatique, dont les tickets sont le plus souvent inférieurs à 10 M€. Elles investissent souvent sous forme de dette ou de capital. Elles se substituent alors au secteur privé du financement qui juge ces projets trop risqués ou pas assez rentables. Ces initiatives philanthropiques ne sont pas présentées dans la figure suivante, qui regroupe uniquement les instruments bilatéraux et multilatéraux. Néanmoins, la part de ces initiatives philanthropiques reste négligeable (<1% de la finance climat selon CPI, 2011). La facilité FISP-CLIMAT, dont le positionnement correspond à la case verte dans la figure suivante, ne rentre pas en compétition directe avec les mécanismes existants identifiés. Il s’agit d’une facilité réellement innovante. Assistance Technique Subvention Dette Nordic Climate Facility ICI Capital Montants financés 0 – 0,5 M€ DeveloPPP REEEP 0,5 – 5 M€ GLUCF FEMIP FEMIP PVMTI GLUCF Facilité ACP Plate-forme fonds pour la Terre FEMIP EBFP GEREEF ICI PVMTI DKTI DKTI > 5 M€ FEMIP FTP FIV Page Financement 3 des infrastructures de projets Financement de projets (hors infrastructures) Financement d’entreprises Figure 4 : Positionnement des instruments bilatéraux et multilatéraux présentés dans la partie 1.2 (Source: Ernst & Young) 11/17 II LA FISP-CLIMAT : UNE FACILITE PERMETTANT DE LEVER DES FREINS ET REPONDANT AUX BESOINS DES PAYS HOTE II.1 Les principaux freins aux investissements dans les pays en développement dans le domaine du changement climatique II.1.1 Les freins liés au financement Les freins les plus bloquants selon les acteurs privés et publics sont ceux liés au financement des projets dans les pays en développement, et particulièrement en Afrique. Les PME sont davantage touchées par ces freins liés au financement que les grands groupes. En effet, beaucoup de PME européennes n’ont assez de fonds propre pour développer des projets à l’international. Même s’il existe des outils pour les phases de prospection et pour les phases d’étude de faisabilité dans certains pays européens, ces financements se révèlent souvent insuffisant pour des démarches qui sont longues et incertaines. Plus largement, les acteurs soulignent qu’il existe un manque d’investissement en capital dans les projets de taille moyenne (0,5 – 5 M€). Alors que les projets de plus grande taille peuvent être financés par les bailleurs bilatéraux, ou multilatéraux ou même les financeurs privés, les projets de taille intermédiaire sont moins intéressants pour ces acteurs. A l’opposé, les petits projets peuvent bénéficier des outils de la micro-finance. Les problèmes de financement des projets dans les pays en développement, et en particulier en Afrique sont aussi liés au manque de solidité et de stabilité des donneurs d’ordre (publics ou privés). La solvabilité du client final est un véritable frein pour les projets dans les pays en développement. Une facilité qui délivrerait une subvention répondrait donc à un véritable besoin, en particulier en Afrique où les besoins de financement sont les plus forts. La subvention devrait être délivrée à la société qui apporte sa technologie innovante afin d’en diminuer son prix de vente, et pas à l’entité locale afin de simplifier les problèmes liés à l’utilisation de la subvention. II.1.2 Les freins liés à l’incertitude sur le fonctionnement de la technologie dans les conditions du pays hôte Les entreprises qui souhaitent exporter leurs technologies dans les pays en développement sont toujours questionnées sur les capacités de leurs technologies à fonctionner dans les conditions spécifiques du pays hôte. La première demande des donneurs d’ordre et des financeurs est de voir la technologie fonctionner quelque part (à minima sous forme de démonstrateur). Les technologies très innovantes, qui doivent faire face à une demande dans les pays développés assez faible (marché déjà bien équipé, potentiel de ressources renouvelables pas assez important…) peuvent se retrouver alors en difficulté si elles ne disposent pas d’un projet « vitrine » à montrer à ces potentiels investisseurs. Il y a donc un besoin de favoriser ces premières expériences à taille industrielle, afin de donner confiance aux donneurs d’ordre et aux financeurs. De plus, quand ces technologies ont été développées pour le marché européen, il est souvent nécessaire d’adapter ces technologies pour qu’elles puissent fonctionner de façon optimale dans le pays hôte. Or ces adaptations demandent également des investissements supplémentaires. II.1.3 Les freins liés au contexte politique et réglementaire du pays hôte Beaucoup de pays en développement, en particulier en Afrique sont des pays politiquement instables. Les événements qui se sont déroulés ces dernières années en Tunisie, en Lybie, en Egypte, en Côte d’Ivoire, au Mali, au Niger, dans l’est de la RDC sont quelques exemples. Il existe des outils de couverture délivrés par les « Agences Crédit Export » pour les entreprises qui exportent dans ces pays. D’autres outils de couverture pays sont délivrés par la Banque Mondiale (MIGA, Partial Risk Guarantees…). Cependant ces outils restent relativement peu utilisés, car ils sont jugés relativement chers et n’apporteraient pas suffisamment de garanties. Au-delà du risque d’instabilité politique, il existe également une problématique liée à l’instabilité juridique et réglementaire. Ce risque de contrepartie non fiable a pour conséquence de décourager les entreprises qui souhaiteraient exporter leurs technologies, mais aussi les pourvoyeurs de dette commerciale. 12/17 Dans les pays les moins avancés, le cadre réglementaire n’est souvent pas satisfaisant, souvent à cause d’un manque d’expertise locale. Le renforcement de capacités locales est donc indispensable pour mettre en place un cadre réglementaire efficace et stable afin de favoriser les investissements privés, notamment étrangers. II.1.4 Le besoin d’une présence locale à tous les stades du projet Durant la phase de prospection, les entreprises exportatrices ont besoin d’être très présentes sur place, afin de trouver les partenaires locaux, et d’établir des relations commerciales efficaces. Cependant, beaucoup d’entreprises n’ont pas les moyens financiers suffisants pour réaliser cette prospection. De plus, certains acteurs estiment que les entreprises exportatrices manquent souvent d’information sur les entreprises présentes dans le pays. Leur fournir plus efficacement ces informations pourrait faciliter leurs démarches de prospection. Puis, durant la mise en œuvre du projet, la présence sur place est requise afin de suivre la bonne avancée du projet. Même dans le cas d’un partenariat avec une entité locale, il est préférable que l’entreprise exportatrice soit présente localement. Cette présence est parfois difficile pour les petites et moyennes entreprises, qui ne disposent toujours pas de ressources humaines suffisantes. Enfin, la phase de suivi du projet ne doit pas être délaissée. Celle-ci est un critère important de réussite du projet dans la durée. La structure qui s’occupera du suivi du projet doit être composée de ressources locales qui auront été formées pour suivre le projet. Il est important de s’assurer que l’organisation locale qui s’occupe du suivi du projet soit pérenne, et soit toujours composée de personnes compétentes, ce qui est parfois délicat dans les pays où les personnes qualifiées sont fortement recherchées. Dans les pays en développement, un certain nombre d’initiatives ont vu le jour pour promouvoir le développement de technologies et/ démonstrateurs des énergies renouvelables, notamment pour fournir un accès à l’énergie. Cependant, ces projets sont souvent confrontés au problème de maintenance et de suivi localement. En cas de panne ou de dysfonctionnement même minime, le système à l’arrêt est laissé en l’état et victime de pillage de matériel. Il ressort donc une nécessité de s’assurer de la pérennité des projets. Le suivi peut être réalisé par des équipes qualifiées sur place et des systèmes automatisés de contrôle/gestion. La valeur ajoutée des projets financés par la facilité pourrait également en partie résider dans le service de suivi (« Service après vente ») de la technologie innovante installée. Une autre manière d’assurer cette pérennité est de vendre le service fournit par la technologie innovante et pas la technologie elle-même. Dans ce schéma, l’entreprise qui fournit le service reste propriétaire de la technologie et assure sur toute la durée du projet l’exploitation ou seulement la maintenance. II.1.5 Bilan de l’impact potentiel de la FISP-CLIMAT sur les principaux freins Principaux freins Niveau d’impact de la FISPCLIMAT Commentaires Les freins liés au financement Elevé L’aide de la FISP sous forme de subvention est complémentaire des instruments existants et permet de lever les barrières de financement de projets innovants sur des petits tickets. Les freins liés à l’incertitude sur le fonctionnement de la technologie dans les conditions du pays hôte Elevé Le financement de démonstrateur de technologies innovantes, est une vitrine commerciale qui permet de lever plus facilement des fonds pour reproduire à plus grande échelle le premier projet industriel qui a fait ses preuves dans le contexte local. Les freins liés au contexte politique et réglementaire du pays hôte Limité La FISP-Climat ne vise pas un renforcement du contexte politique et réglementaire local mais couvre en partie les risques financiers associés. Elle peut cependant contribuer à alimenter la réflexion quant aux barrières à l’investissement dans les pays et les mesures de politiques publiques à soutenir. Le besoin d’une présence locale à tous les stades du projet Elevé La pérennité des projets est un élément clef des critères de sélection de la facilité, via un suivi par des équipes locales qualifiées et des partenariats forts entre l’entreprise exportatrice et une organisation locale. Tableau 3 : Bilan de l’impact de la FISP-CLIMAT pour lutter contre les freins de développement de technologie innovante 13/17 La FISP-Climat devrait contribuer à lutter contre une grande partie des principaux freins au développement de technologies innovantes dans le domaine du climat dans les pays en développement. La facilité, telle qu’elle prévoit de fonctionner, devrait permettre de réduire les freins liés au financement, à l’incertitude sur la fonctionnement de la technologie dans le pays hôte, et au besoin d’une suivi important localement à tous les stades du projet. II.2 Identification des besoins en matière de transfert technologique dans les pays visés II.2.1 Les sources d’émissions de GES dans les pays en développement Dans le monde, la production d’électricité et l’industrie sont les principaux secteurs émetteurs de GES. Néanmoins, selon les régions et les pays, la répartition des émissions par secteur varie sensiblement. Le tableau ci-dessous dresse un bilan général des évolutions des émissions de GES par secteur dans les pays en voie de développement. Transport Bâtiments Industrie Agriculture Forêt Pays d’Afrique + + + +++ +++ Pays d’Asie du Sud + ++ +++ +++ ++++ Pays d’Asie de l’Est ++ +++ ++++ ++++ ++ Pays latine ++ + + ++++ ++++ d’Amérique + : faible croissance / ++++ : très forte croissance Tableau 4 : L'évolution des émissions de GES d’ici 2020 dans les pays en développement par région (source: Ernst & Young d’après les évolutions et prospectives des émissions de GES par secteur, IPCC 2007) Dans tous les secteurs, et pour l’ensemble des pays en développement, les émissions de GES devraient être en croissance. Cette hausse des émissions s’explique par la forte croissance économique et démographique dans ces pays, notamment pour rattraper leur retard de développement. En Afrique et en Amérique latine, ce sont principalement les secteurs de l’agriculture et de la forêt qui vont contribuer à l’augmentation des émissions de GES. Dans les pays de l’Asie de l’Est (fortement représentés par la Chine), les émissions des secteurs de l’industrie et du bâtiment seront en forte croissance, ainsi que les émissions du secteur agricole. Les émissions de GES des pays de l’Asie du Sud vont surtout progresser dans le secteur forestier, mais aussi dans les secteurs agricole et industriel. II.2.2 La vulnérabilité aux impacts de changement climatique pour les pays en développement Les pays en développement seront les pays à priori les plus touchés par les impacts des changements climatiques. Ces changements climatiques devraient notamment se matérialiser par une modification de la pluviosité et des phénomènes climatiques extrêmes. La disponibilité en eau en 2050 devrait ainsi être fortement modifiée, même s’il est difficile d’estimer avec précision des modifications. En Afrique notamment, les changements climatiques devraient avoir des impacts importants sur la disponibilité en eau douce et sur la production agricole. Les mesures d’adaptation dans ce continent devront donc s’attaquer à ces deux problématiques : - la gestion de l’eau douce : accès à une ressource de qualité et en quantité suffisante sur l’ensemble de l’année ; - la production agricole : mise en place de cultures adaptées aux modifications climatiques pouvant fournir des rendements suffisants pour alimenter la population. Dans les régions côtières, notamment dans les caraïbes et le pacifique, la montée des eaux et l’augmentation de la fréquence et de la puissance des phénomènes météorologiques extrêmes (cyclones, tempêtes, inondations…) risquent de détruire des zones à forte concentration de population. C’est notamment le cas sur le continent asiatique, où jusqu’à 7 millions de personnes pourraient faire face à des inondations chaque année. II.2.3 Les besoin technologique des pays en développement L’accès à l’énergie a été fortement mis en avant par le Secrétaire Général des Nations Unies en tant que besoin humain élémentaire, à travers l’initiative « Sustainable Energy for All ». L’accès à l’énergie est une problématique complexe qui nécessite des approches adaptées à chaque situation et l’implication d’un certain nombre d’acteurs. Les besoins en termes de transfert technologique vont varier selon les pays et les populations visées. Les besoins technologiques dans le domaine de l’énergie ne seront pas les mêmes dans 14/17 les zones urbaines ou industrialisées, que dans les zones rurales non-connectées au réseau de distribution d’électricité. Les solutions technologiques renouvelables pouvant répondre aux besoins des populations dans des zones non-connectées au réseau de distribution d’électricité sont nombreuses. Elles incluent notamment les solutions technologiques de petit (ou micro) hydraulique; production de biogaz par digestion anaérobie de déchets fermentescibles ; photovoltaïque (production d’électricité) ou éolien (production d’électricité, pompage de l’eau). La production d’électricité dans des zones non raccordées au réseau doit être complétée par des solutions de stockage. Les plus adaptés pour ces usages et ces faibles puissances sont de type électrochimique. La principale source d’énergie utilisée est la biomasse, et le principal problème lié à cette ressource est son caractère généralement non durable car provenant de ressources qui ne sont pas renouvelées. L’enjeu réside donc dans la sauvegarde des stocks forestiers sur pied tout en fournissant les ressources nécessaires aux populations locales. Les zones urbaines et industrialisées sont pour la plupart connectées à un réseau électrique. Cependant, la fourniture d’électricité dans certains centres urbains est caractérisée par de nombreuses coupures en raison d’une consommation supérieure à la production, ou de problèmes d’approvisionnement en ressources fossiles (pétrole, gaz). En plus du manque de fiabilité du réseau, l’électricité est souvent assez onéreuse en comparaison des moyens des ménages, ce qui entraine de nombreux branchements illégaux. En conséquence, beaucoup d’entreprises, de bâtiments publics et d’habitations ont recours à des générateurs alimentés en gasoil ou en essence. Face à cette situation, il existe une demande potentielle pour des solutions d’énergies renouvelables couplées avec des solutions de stockage. Par ailleurs, en Afrique du Nord, en Afrique du Sud, et en Asie, le recours au chauffe-eau solaire permet de réaliser des économies substantielles de consommation d’électricité. La moitié des chauffe-eau solaire installés dans le monde sont en Chine. Dans le bâtiment, la diminution des besoins énergétiques passe en priorité par des normes de construction ambitieuse. D’autant que contrairement au pays développés où le renouvellement du parc immobilier n’est que de quelques pourcents par an, les pays en développement, en pleine croissance, construisent beaucoup de nouveaux logements. Enfin, dans les industries, et en particulier celles qui ont des fortes consommations énergétiques (ciment, verre, acier), des solutions de production d’électricité ou de chaleur renouvelables et d’efficacité énergétique pourrait être développées. Ces projets pourraient aussi permettre de soulager le réseau en consommant moins d’électricité, mais aussi de fournir de l’électricité dans les sites isolés aux populations environnantes. Par ailleurs, au-delà de la problématique énergétique, la problématique de la gestion des déchets mérite d’être soulevée. II.2.4 Les thématiques retenues par la FISP-CLIMAT pour répondre à ces besoins En conclusion, les thématiques, et les technologies s’inscrivant dans le positionnement de la FISP que le FFEM souhaite inclure dans ses Appel à Manifestation d’Intérêt on été sélectionnées en fonction des critères suivants : - Existe-il des technologies innovantes ? S'agit-il de projets qui répondent à un véritable besoin des pays hôtes S'agit-il de projets qui s'inscrivent dans les axes du cadre de programmation stratégique 2013-2014 du FFEM ? S'agit-il de projets dont les CAPEX peuvent être inférieurs à 2 M€ ? Le tableau suivant propose les thématiques retenues par la facilité, sans exclure pour autant d’autres solutions innovantes dans le domaine du changement climatique proposées par les candidats. Thématique Atténuation Catégorie Exemple de sous catégorie éligible Transport Production de biocarburants Production d’électricité et de chaleur et de froid à partir de Biomasse (notamment déchets agricoles) à partir de ressources solaires (PV, CPV, CSP, SWH) 15/17 à partir de ressources éoliennes à partir de ressources hydro Efficacité énergétique dans la production d’électricité, de chaleur et de froid Gestion optimisée de la consommation d’énergie par l’industrie Modifications des techniques de production visant à produire en consommant moins d’énergie et en émettant moins de GES Gestion optimisée de la consommation d’énergie par les particuliers et le secteur commercial Bâtiments neufs à performance énergétique Gestion des émissions de GES non liées à la consommation d'énergie (hors agriculture) Captage des émissions de méthane issu des déchets solides et liquides et valorisation énergétique Gestion optimisée des réseaux d'énergie Création de micro-réseaux forte Gestion de l'eau dans l'industrie Adaptation Eau Optimisation du traitement des eaux usées et des réseaux de distribution de l’eau Production/pompage d'eau potable à partir de ressources renouvelables Tableau 5 : Thématiques envisagées pour les projets éligibles aux subventions de la facilité. 16/17 CONCLUSION L’analyse des instruments de financement dans le domaine du climat, déployés par des agences bilatérales ou multilatérales, révèle qu’il n’existe pas de mécanisme équivalent à celui de la FISP-Climat. Les financements alimentent principalement des projets dont les montants d’investissement dépassent €10 millions ou des projets de plus petite taille mais qui ne sont pas très innovants et peu risqués. Le don ou la subvention sont rarement employés. La FISP-Climat s’inscrit dans un créneau manquant à ce maillage complexe d’instruments financiers, en apportant une aide directe au secteur privé pour des projets d’adaptation et d’atténuation du changement climatique dont les montants n’excèdent pas quelques millions d’euros. Les modalités d’intervention de la FISP-climat apportent des solutions pour lever certains des freins majeurs auxquels sont confrontés les développeurs de projets sur des thématiques sélectionnées afin de répondre à un besoin technologique des pays hôtes. En effet, la facilité ciblera en priorité les pays de la zone ACP, vulnérables aux effets du changement climatique, dont les besoins en technologies innovantes sont conséquents. L’intervention de la FISP-Climat a été conçue pour favoriser des projets reproductibles et pérennes, ce qui permettra de stimuler un marché pour des technologies ou des services d’atténuation et/ou adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement. L’expérience de la FISP-Climat alimentera la réflexion sur les modalités de soutien financier au secteur privé dans les projets climat. A l’avenir, le Fonds Vert pourrait par exemple s’en inspirer pour développer à plus grande échelle un mécanisme de soutien au secteur privé. ______________________ 17/17