Philippe Delanoue, AFPC : « Le coût de fabrication des cartes reste
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Philippe Delanoue, AFPC : « Le coût de fabrication des cartes reste
Philippe Delanoue, AFPC : « Le coût de fabrication des cartes reste bien maîtrisé » PUBLI-NEWS - mardi 1 septembre 2015 12:04 Philippe Delanoue, AFPC L’Association des Fabricants et Personnalisateurs de Cartes (AFPC) vient de publier la mise à jour de l’index des coûts de production des cartes en France, un index qu’elle publie depuis 2010, tant pour les cartes plastiques que pour les cartes avec composants. Dans cette interview, à quelques semaines du prochain salon Cartes Secure Connexions, Philippe Delanoue, son président, fait le point sur le contexte de cette industrie stratégique. Rappelons que ses membres, qui sont des entreprises européennes, livrent ensemble plus de 80 % des cartes à puce de paiement dans le monde. Quel commentaire vous inspire l’index que vous venez de publier? L’index publié par l’AFPC est un outil objectif des tendances en matière de coûts de fabrication. Il résulte de l’analyse de la structure des coûts élémentaires des cartes qui prend en compte les matières (PVC, or), la main d’œuvre et les composants électroniques. L’étude distingue les coûts liés aux cartes à pistes et aux cartes à puce. L’AFPC s’est appuyée sur les indices publiés par l’INSEE pour mesurer les variations de ces éléments. Pour les cartes avec composants électroniques, l’évolution des coûts entre 2013 et 2012 est de + 0,46 %, ce qui donne une évolution cumulée d’environ 9,6 % depuis 2007. Pour les cartes sans composant électronique, l’évolution des coûts sur la même période est de + 1,04 %, soit une évolution cumulée d’environ 14,7 % depuis 2007. Bien que l’index continue de progresser, il montre clairement que les coûts de fabrication restent bien maîtrisés, ce qui n’est pas du tout évident sur un marché comme celui de la France par exemple où le coût du travail reste élevé. Cet index prend-il en compte la carte sans contact ? L’index couvre également la carte sans contact qui est en fait une carte duale qui intègre deux composants dont l’un contient un peu d’or. Il va sans dire que la carte sans contact coûte plus cher à produire que la carte à puce simple. Toutefois, le coût de production en masse a permis la croissance spectaculaire du parc sans contact ainsi que l’illustrent les chiffres européens et français. Selon le GIE Cartes Bancaires, plus de 33 millions de cartes sans contact circulent en France. Vous estimez que l’industrie européenne de la carte s’apparente « à une équation chimique instable et réversible ». Qu’entendez-vous exactement par-là? Dans un contexte économique global toujours marqué par la crise économique, les mouvements de restructuration se poursuivent afin de s’adapter à un marché de plus en plus exigeant. Le challenge pour les industriels de la carte est de juguler la hausse des coûts de fabrications pendant que les prix de vente continuent de baisser tout en sachant que l’innovation nécessaire pour survivre nécessite de gros investissements. Ils sont indispensables à l’industrie européenne si elle souhaite conserver l’avance technologique qu’elle a acquise au fil du temps grâce à une politique d’innovation permanente. Ces investissements sont tout indispensables pour maintenir le niveau de qualité et de sécurité des produits actuels. Ils doivent permettre en outre de maintenir cette avance technologique dans le contexte de la dématérialisation des moyens de paiement et de l’usage croissant des réseaux mobiles. Comment cette baisse des prix impacte-t-elle cette industrie? La baisse des prix a des effets négatifs sur cette industrie puisqu’elle pousse à une délocalisation vers les pays de l’Est ou vers l’Asie. Les investissements hors de la zone Europe progressent, c’est un fait. Heureusement, de nombreuses initiatives sont lancées par les gouvernements européens pour stimuler le soutien de l’industrie manufacturière, qui représente encore 60% de de la valeur ajoutée manufacturière mondiale. Quelles innovations technologiques vous paraissent majeures pour l’avenir de la carte? Le cryptage dynamique sur la carte est sans doute l’innovation la plus significative de ce point de vue. Développé par Oberthur Technologies, ce cryptage sera proposé par tous les fabricants, soit par acquisition d’une licence auprès d’OT soit par des développements en propre. Cette solution est intéressante à la fois pour le cybercommerce et pour l’internaute car elle ne modifie en rien la cinématique de paiement ainsi que les infrastructures. L’autre innovation majeure qui arrive à maturité concerne la biométrie qui se développe aussi bien en direction de la reconnaissance vocale (Talk to Pay) que dans celle de la reconnaissance de l’empreinte digitale. Il y a de très nombreuses initiatives en cours autour de la biométrie. Au sein de l’AFPC, nous sommes profondément convaincus que la carte a encore de l’avenir. L’AFPC participe-t-elle à la définition de normes ? C’est le cas. Nous participons à plusieurs travaux en cours au sein de l’European Payment Council. En 2013, nous avons été sollicités par le GIE Cartes Bancaires pour donner notre point de vue au sujet des nouvelles normes de sécurité logique et physique édictées par PCI au sujet des activités de production de cartes (PCI/PC). Nous avons fait valoir, tout comme Eurosmart, que les nouvelles normes PCI/PC étaient difficiles à mettre en œuvre sur les sites industriels. Plus généralement, nous restons très attentifs à l'évolution de toutes les normes qui concernent de près ou de loin cette industrie.