Opposition au barrage dans le canyon de la rivière
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Opposition au barrage dans le canyon de la rivière
COMMUNIQUÉ Pour diffusion immédiate Opposition au barrage dans le canyon de la rivière Sainte-Anne : Céline Bonnier, Michel Lessard, Pierre Morency, Robert Lepage, Maxime Martin, Vincent Bilodeau et Hubert Reeves adoptent la rivière Sainte-Anne Québec, le 23 mai 2002 – La décision du gouvernement d’offrir le majestueux site du canyon de la rivière Sainte-Anne aux promoteurs de barrages privés soulève un tollé d’indignation dans la région de Québec. La comédienne Céline Bonnier, le metteur en scène Robert Lepage, l’historien Michel Lessard, l’écrivain Pierre Morency, l’humoriste Maxime Martin, le comédien Vincent Bilodeau et l’astrophysicien Hubert Reeves viennent donc d’adopter la rivière, apportant leur appui sans réserve aux groupes qui entendent défendre l’intégrité complète de la chute Sainte-Anne. Le guide Michelin 1992 attribue deux étoiles à ce site, et le décrit ainsi : La rivière SainteAnne quitte brutalement le bouclier laurentien par une chute étroite et rapide de 74 mètres, créant ainsi un canyon de rochers et de tourbillons d’eau. Des sentiers à travers la forêt donnent accès à la rivière et aux chutes. Les passerelles dégagent une belle vue sur les chutes. La comédienne Céline Bonnier, originaire de Lévis, s’oppose fermement à la construction d’un barrage à cet endroit, ce qui constitue, selon elle, un sacrilège lorsque la principale raison n’est que le profit. « Nous devons vivre dans le respect de la nature, je suis choquée de voir le peu d’égard face au respect de la vie, surtout lorsque cela vient du gouvernement qui devrait donner l’exemple » indique-t-elle. Pour sa part, l’écrivain Pierre Morency témoigne : « Chaque fois que l'on s'attaque, pour le modifier, à un site où des gens trouvent une joie à venir contempler ce que la nature peut offrir d'unique et d'incomparable; chaque fois que, dans la proximité des lieux habités surtout, on fait prévaloir la loi du gain facile sur la préservation de ces joyaux qui sont la base de notre patrimoine naturel, nous rapetissons la terre un peu plus et, ce qui est plus grave, nous laissons à quelques-uns le pouvoir de se servir à même les trésors de tous ». De son côté, l’historien Michel Lessard, spécialiste du patrimoine québécois, affirme que certains sites naturels appartiennent aux caractères identitaires d’une société. Porter atteinte à ces éléments hautement symboliques équivaut à réduire les forces d’affirmation de la diversité d’un territoire et d’une société à l’ère de la mondialisation. Le professeur Lessard s’étonne que le gouvernement du Parti québécois, avec la proposition d’un barrage sur la rivière Sainte-Anne, un joyau du patrimoine naturel national dans la région de la Capitale, se laisse entraîner sur une pente aussi négative, accentuant ainsi un processus anti-écologique amorcé avec le projet mal planifié et irréfléchi de construction de petites centrales à l’échelle du territoire, une entreprise dénoncée par les porteurs des valeurs du temps présent depuis plusieurs années. Enfin, Hubert Reeves comprend le souci du gouvernement de vouloir utiliser des sources d'énergie renouvelables comme les chutes d'eau, au lieu du pétrole polluant. Mais il ajoute: « Il faut également comprendre l'envie que nous avons tous de préserver les splendeurs des paysages naturels. Je connais bien la rivière Sainte-Anne et j'en suis rapidement tombé amoureux. Il serait trop triste de la bousiller… Il faut trouver autre chose... » Rappelons qu’il y a un an, le 24 mai 2001, le gouvernement du Québec a annoncé son intention de céder au secteur privé une première série de 36 sites sur 24 rivières du Québec pour la construction et l’exploitation de centrales hydroélectriques de moins de 50 mégawatts. Le 14 mars dernier, il confirmait sa décision pour 14 de ces sites, dont celui de la chute de Sainte-Anne, appartenant à Hydro-Québec. La centrale prévue de 10 MW procurerait des profits annuels au promoteur de l’ordre de 300 000 $ et créerait un ou deux emplois. Le site est actuellement exploité par une entreprise touristique (http://www.canyonste-anne.qc.ca) qui emploie de nombreuses personnes pendant six mois, du 1er mai à la fin octobre. Les travaux dont le coût est estimé à 20 M$, altéreraient de façon importante ce site naturel, qui se distingue des sites voisins des Sept Chutes et de la Chute Montmorency, où les rivières sont déjà harnachées. L'opération « Adoptez une rivière » réunit cinq importants groupes nationaux ainsi que plusieurs groupes de citoyens qui se portent à la défense de très belles rivières menacées par la construction de barrages hydroélectriques. Elle s’oppose au gouvernement qui s'apprête à céder ce bien public aux intérêts privés de promoteurs et dénonce notamment le manque de transparence du processus, le mépris des populations locales, ainsi que l’absence totale de justification énergétique, économique et sociale du programme gouvernemental. Plus d’une cinquantaine de personnalités apportent leur appui à l’Opération en adoptant une rivière particulière et en s’engageant à en défendre l’intégrité, de concert avec les groupes de citoyens locaux. Renseignements : 30 – Harvey Mead, président UQCN et porte-parole Adoptez une rivière (418) 652-7572 ou (418) 648-2104 Gaston Cadrin, président, GIRAM (418) 833-5149