Sciences Industrielles pour l`Ingénieur en MPSI
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CHAPITRE 1 ÉTUDE TEMPORELLE DES SYSTÈMES LINÉAIRES 1.1 Systèmes du 1er ordre 1.1.1 Définition Un système du premier ordre est décrit par une équation différentielle linéaire à coefficients constants du premier ordre : τ· d s(t ) + s(t ) = K.e(t ) avec dt τ : constante de temps K : gain statique 1.1.2 Fonction de transfert L L On pose : e(t ) → − E(p) et s(t ) → − S(p). On se place dans les conditions de Heaviside. En appliquant la transformation de Laplace à l’équation précédente, on obtient : τ · p · S(p) + S(p) = K · E(p) on en déduit la fonction de transfert sous sa forme canonique et le schéma bloc d’un système du premier ordre : E(p) S(p) K S(p) K H(p) = = 1+τ·p E(p) 1 + τ · p 1.1.3 Étude temporelle - réponse à un échelon On se propose d’étudier la réponse temporelle de la sortie s(t ) pour une entrée de type échelon e(t ) = E0 · u(t ) . 1 2 1 Étude temporelle des systèmes linéaires Pour déterminer la réponse temporelle de la sortie s(t ), il est nécessaire de résoudre l’équation différentielle. On peut pour cela, soit utiliser les outils mathématiques classiques, soit utiliser les propriétés de la transformées de Laplace. Pour résoudre, il est nécessaire de préciser les conditions initiales, nous les supposerons nulles (conditions de Heaviside). La résolution avec les outils classique ne pose de problème, on connaît la forme de l’équation différentielle à résoudre, τ· d s(t ) + s(t ) = K.e(t ) dt et la solution est, pour un système partant du repos, de la forme : −t s(t ) = K · E0 · 1 − e τ Nous allons retrouver ce résultats à partir de la transformation de Laplace. On détermine dans un premier temps la sortie dans le domaine symbolique : S(p) = H(p) · E(p) S(p) = K E0 · 1+τ·p p E0 p Pour déterminer la réponse temporelle, il faut décomposer S(p) en fractions −1 simples. S(p) comporte deux racines, p 1 = 0 et p 2 = τ E0 A B K · = + S(p) = 1+τ·p p p 1+τ·p avec L e(t ) = Par identification, on trouve : S(p) = K · E0 K · E0 · τ + p 1+τ·p À partir du tableau des transformées en annexe page ?? K · E0 L −1 −−−→ K · E0 · u(t ) p −t K · E0 · τ L −1 −−−→ K · E0 · e τ · u(t ) 1+τ·p On retrouve bien la réponse temporelle. 1.1 Systèmes du 1er ordre 3 1.1.4 Étude et caractéristiques de la réponse s(t) L’étude de cette fonction ne pose aucun problème particulier mais nous allons utiliser les outils de la transformation de Laplace pour les retrouver. Asymptote finale : À partir du théorème de la valeur finale 1 , nous allons vérifier que la réponse possède une asymptote horizontale. Le théorème de la valeur finale s’écrit : lim s(t ) = lim p · S(p) p→0 µ ¶ K E0 lim s(t ) = lim p · · t →∞ p→0 1+τ·p p t →∞ lim s(t ) = K · E0 t →∞ La sortie tend asymptotiquement vers une valeur finie K · E0 lorsque t → ∞. Valeur initiale : Le théorème de la valeur initiale appliqué à s(t ) permet d’obtenir la valeur à l’instant t = 0 de la sortie. lim s(t ) = lim p · S(p) p→∞ t →0 µ ¶ K E0 lim s(t ) = lim p · · p→∞ t →0 1+τ·p p lim s(t ) = 0 t →0 Tangente à l’origine : Pour déterminer la tangente à l’origine, il faut déterminer la dérivée de s(t ) pour t = 0. On peut utiliser le théorème de la valeur initiale appliqué à la dérivée pour obtenir cette valeur : Nous savons que pour une fonction temporelle f (t ) dont la transformée de Laplace est F(p), on peut écrire : µ ¶ d f (t ) L = p · F(p) − f (0+ ) dt µ ¶ d f (t ) L = p · F(p) si les conditions initiales sont nulles dt En appliquant le théorème de la valeur initiale à ˙(s)(t ) = d s(t ) dt d s(t ) = lim p 2 · S(p) p→∞ t →0 t →0 dt µ ¶ K E0 2 lim ṡ(t ) = lim p · · p→∞ t →0 1+τ·p p K lim ṡ(t ) = · E0 t →0 τ lim ṡ(t ) = lim 1. Le théorème de la valeur finale n’est utilisable que si la fonction est convergente 4 1 Étude temporelle des systèmes linéaires K · E0 s ∞ = . τ τ On constate que la tangente à l’origine coupe l’asymptote horizontale (K·E0 ) au bout du temps τ (voir figure ??). La pente à l’origine est non nulle et égale à Temps de réponse : On appelle temps de réponse à 5% (T5% ), le temps mis pour que la sortie atteigne la valeur finale à ±5% près soit : s(∞) − s(T5% ) = 0,05 s(∞) ³ ´ −T5% K · E0 − K · E0 · 1 − e τ = 0,05 K · E0 e −T5% τ = 0,05 On en déduit T5% ≈ 3 · τ On note que le temps de réponse ne dépend pas de la consigne d’entrée ni du gain mais uniquement de la constante de temps τ, plus la constante de temps est importante, plus le temps de réponse est important (figures ??). s(t) K=2 s(t) K=1.6 K=1 K=0.8 τ t T5% = 3τ τ3 τ1 τ2 3τ3 t 3τ1 3τ2 (a) Réponse à un échelon unitaire d’un 1er ordre pour (b) Réponse à un échelon d’un 1er ordre pour différentes différentes valeurs du gain K valeurs de la constante de temps τ F IGURE 1.1 – Réponse d’un système du 1er ordre Équations temporelles Réponse temporelle de H1 (p) = K (voir les figures ??) : 1+τ·p 1.1 Systèmes du 1er ordre 5 – à un échelon e(t ) = E0 · u(t )) : S(p) = H1 (p) · E0 p t s(t ) = K · E0 1 − e τ − – à une impulsion de Dirac e(t ) = δ(t ) alors S(p) = H1 (p) = gure ??) : K (fi1+τ·p t K − s(t ) = · e τ τ Remarque : Compte tenu de la discontinuité de l’impulsion de Dirac, le théorème de la valeur initiale n’est pas applicable. K a – à une rampe e(t ) = a · t · u(t ) alors S(p) = H1 (p) · E(p) = · 2 (voir 1+τ·p p figure ??) : t − s(t ) = K · a · 1 − τ · 1 − e τ K s(t) τ Tangente en 0 : K τ2 t τ (a) à une impulsion de Dirac s(t) τ Asymptote de pente K · at (b) à une rampe de pente a F IGURE 1.2 – Réponse temporelle d’un premier ordre 6 1 Étude temporelle des systèmes linéaires 1.2 Systèmes du 2nd ordre 1.2.1 Définition Un système du second ordre est décrit par une équation différentielle linéaire à coefficients constants du second ordre : a2 · d2 s(t ) 2 dt + a1 · d s(t ) + a 0 · s(t ) = b 0 · e(t ) dt Lorsque tous les coefficients sont de même signe, on préfère l’écrire sous sa forme canonique : 1 ω2n · d2 s(t ) dt2 2 · ξ d s(t ) · + s(t ) = K · e(t ) avec + ωn dt ωn > 0 : pulsation propre ξ > 0 : : coefficient d’amortissement K : gain statique 1.2.2 Fonction de transfert L L On pose : e(t ) → − E(p) et s(t ) → − S(p). On se place dans les conditions de Heaviside. En appliquant la transformation de Laplace à l’équation précédente, on obtient : p2 ω2n 2·ξ · p · S(p) + S(p) = K · E(p) ωn ¶ µ 2 p 2·ξ + · p + 1 · S(p) = K · E(p) ω2n ωn · S(p) + on en déduit la fonction de transfert sous sa forme canonique et le schéma bloc d’un système du second ordre : S(p) H(p) = = E(p) K E(p) 2 K 2·ξ p2 1+ ·p + 2 ωn ωn S(p) 2·ξ p ·p + 2 ωn ωn Le dénominateur de la fonction de transfert admet soit des racines réelles, soit une racine réelle double, soit deux racines complexes conjuguées. 1+ ∆= 4 · ξ2 ω2n − 4 ω2n = 4 ω2n · (ξ2 − 1) On constate que le signe de ∆ ne dépend que de ξ : 1.2 Systèmes du 2nd ordre 7 cas ξ > 1 alors ∆ > 0 : le dénominateur admet alors deux racines réelles, µ ¶ q 2 r 1 = ωn · −ξ − ξ − 1 µ ¶ q 2 r 1 = ωn · −ξ + ξ − 1 On pose τ1 = − 1 1 ³ ´ =− p r1 ωn · −ξ − ξ2 − 1 τ2 = − 1 1 ³ ´ =− p r2 ωn · −ξ + ξ2 − 1 soit τ1 + τ2 p 2 · τ1 · τ2 1 ωn = p τ1 · τ2 ξ= La fonction de transfert peut alors se mettre sous la forme d’un produit de deux fonctions du premier ordre : H(p) = K (1 + τ1 · p) · (1 + τ2 · p) cas ξ = 1 alors ∆ = 0 : le dénominateur admet alors une racine réelle double, r = ωn La fonction de transfert peut alors se mettre sous la forme : K H(p) = µ 1+ p ωn ¶2 = K (1 + τ · p)2 cas 0 < ξ < 1 alors ∆ < 0 : le dénominateur admet alors deux racines complexes conjuguées. µ ¶ q 2 r 1 = ωn · −ξ − j · 1 − ξ µ ¶ q 2 r 1 = ωn · −ξ + j · 1 − ξ La fonction de transfert n’est pas simplifiable H(p) = K 2·ξ p2 1+ ·p + 2 ωn ωn 8 1 Étude temporelle des systèmes linéaires 1.2.3 Réponse temporelle à une entrée en échelon Soit e(t ) = E0 · u(t ) avec u(t ) la fonction de Heaviside alors : S(t ) = K p2 2·ξ ·p + 2 1+ ωn ωn · E0 p On considère que ξ > 0 et ωn > 0. Valeur finale lim s(t ) = lim p · S(p) = lim p · t →∞ p→0 p→0 K 1+ p2 2·ξ ·p + 2 ωn ωn · E0 p lim s(t ) = K · E0 t →∞ Valeur initiale lim s(t ) = lim p · S(p) = lim p · p→∞ p→∞ t →0 K 1+ 2·ξ p2 ·p + 2 ωn ωn · E0 p lim s(t ) = 0 t →0 Tangente à l’origine lim ṡ(t ) = lim p · p · S(p) = lim p 2 · p→∞ p→∞ t →0 K 1+ 2·ξ p2 ·p + 2 ωn ωn · E0 p lim ṡ(t ) = 0 t →0 L’allure de la réponse temporelle dépend de la nature des racines du dénominateur de la fonction de transfert. a ) cas ξ > 1 : deux racines réelles S(t ) = K E0 · (1 + τ1 · p) · (1 + τ2 · p) p 1.2 Systèmes du 2nd ordre 9 La décomposition en fraction simple s’écrit : à ! τ21 τ22 1 1 1 S(p) = K · E0 · · · − − p τ1 − τ2 1 + τ1 · p τ2 − τ1 1 + τ2 · p Du tableau des transformées inverses, on déduit : t t − − τ2 τ1 s(t ) = K · E0 1 − · e τ1 − · e τ2 · u(t ) τ1 − τ2 τ2 − τ1 On constate sur la figure ?? l’influence de ξ > 1, plus ξ est grand, plus le temps de réponse est important pour ωn constant. La tangente à l’origine est horizontale et la réponse ne présente pas d’oscillation K · E0 0,95 · K · E0 s(t) ξ > 1 croissant t F IGURE 1.3 – Réponse temporelle d’un second ordre pour ξ > 1 à une entrée en échelon (tracés continus) et ξ = 1 (tracé en pointillé) b ) cas z = 1 : une racine double S(t ) = K E0 · 2 (1 + τ · p) p La décomposition en fraction simple s’écrit : µ ¶ 1 τ τ S(p) = K · E0 · − − p (1 + τ · p)2 (1 + τ · p) 10 1 Étude temporelle des systèmes linéaires à partir du tableau des transformées inverses, on détermine la réponse temporelle : t − t + τ s(t ) = K · E0 · 1 − · e τ · u(t ) τ c ) cas 0 < ξ < 1 : deux racines complexes conjuguées K S(t ) = 2 1+ s(t ) = K · E0 ω2n à 1− p 1 1 − ξ2 2·ξ p ·p + 2 ωn ωn µ e −zωn t · sin ωn · E0 p q 1 − ξ2 · t + ϕ ¶! · u(t ) ϕ = arccos ξ s(t) 1,05 · K · E0 K · E0 0,95 · K · E0 0 < ξ < 1 décroissant t F IGURE 1.4 – Réponse temporelle d’un second ordre pour 0 < ξ < 1 à une entrée en échelon (tracés continus) et ξ = 1 (tracé en pointillé) 1.2 Systèmes du 2nd ordre 11 Dépassements La réponse présente la forme d’une sinusoïde amortie dont la pseudo– période est 2·π p ω n · 1 − ξ2 Tp = et la pseudo– pulsation ω p = ωn · q 1 − ξ2 Le premier maximum est atteint pour Tpm = Tp 2 = π p ωn · 1 − ξ2 et son amplitude D1% −π · ξ p 2 = e 1−ξ L’amplitude des dépassements augmente d’autant plus fortement que le coefficient d’amortissement ξ diminue. Le nombre d’oscillation augmente lui aussi avec la diminution de ξ. L’abaque page suivante (Figure ??) permet de déterminer l’amplitude relative de chaque dépassement en fonction du coefficient d’amortissement. Temps de réponse Le temps de réponse à 5% évolue lui aussi de manière notable en fonction de ξ. L’abaque page suivante (Figure ??) donne le temps de réponse à 5% (en fait T5% · ωn ) pour un système du second ordre. On constate sur cette abaque deux parties : s ξ ≈ 0, 7 +5% −5% – pour ξ > 0,7, le temps de réponse augmente lorsque z augmente ; – pour ξ > 0,7, le temps de réponse augmente lorsque z diminue. ξ=1 Le temps de réponse est minimal pour ξ ≈ 0,7. Le temps de réponse sans dépassement lui est minimal pour ξ = 1. t Tr 0,7 Tr 1 F IGURE 1.6 – Temps de réponse minimal 12 1 Étude temporelle des systèmes linéaires D 1 D1 0.7 D2 0.5 D3 D4 0.3 D5 D6 D7 D8 0.1 0.05 D1 D3 1 D2 D4 z 5 7 0. 0. 1 3 0. 1 0. 0. 05 0. 01 0.01 F IGURE 1.5 – Abaque des dépassements Tr · ωn 80 50 H(p) = 30 K p2 1 + 2 · ωzn + ω2 n 10 5 3 F IGURE 1.7 – Abaque des temps de réponse d’un second ordre 10 4 5 3 2 1.5 1 0.7 0.4 0.5 0.3 0.2 0.1 0.05 z 1.3 Intégrateur 13 1.3 Intégrateur 1.3.1 Définition On appelle système intégrateur, un système décrit par l’équation différentielle du premier ordre : d s(t ) = K · e(t ) dt soit ˆ s(t ) = +∞ K · e(u)du 0 La sortie est l’intégrale de l’entrée. 1.3.2 Fonction de transfert Dans les conditions de Heaviside S(p) K = H(p) = E(p) p E(p) K p S(p) 1.3.3 Étude temporelle s s(t ) = K · E0 · t · u(t ) e(t ) = E0 · u(t ) t F IGURE 1.8 – Réponse temporelle d’un intégrateur 1.4 Dérivateur 1.4.1 Définition On appelle système intégrateur, un système décrit par l’équation différentielle du premier ordre : s(t ) = K · d e(t ) dt 14 1 Étude temporelle des systèmes linéaires 1.4.2 Fonction de transfert Dans les conditions de Heaviside S(p) H(p) = =K·p E(p) E(p) K·p S(p) 1.5 Retard 1.5.1 Définition On appelle système retard, un système décrit par l’équation différentielle : s(t ) = e(t − τ) 1.5.2 Fonction de transfert Dans les conditions de Heaviside S(p) H(p) = = e −τ·p E(p) E(p) e −τ·p S(p) 1.6 Influence du bouclage On se propose dans cette partie d’évaluer l’influence du bouclage sur les caractéristiques temporelles des systèmes du premier et du second ordre Soit un système bouclé à retour unitaire défini par le schéma-bloc cicontre : E(p) ε(p) T(p) +− S(p) La formule de Black, nous permet de déterminer rapidement la fonction de transfert en boucle fermée : BF(p) = S(p) T(p) = E(p) 1 + T(p) 1.6.1 1er ordre Soit T(p) = Ko 1 + τo · p avec K o le gain en boucle ouverte et τo la constante de temps en boucle ouverte. 1.6 Influence du bouclage 15 Alors Ko Ko 1 + τo · p = = Ko 1 + K o + τo · p 1+ 1 + τo · p S(p) BF(p) = E(p) soit sous forme canonique Ko 1 + Ko BF(p) = τo 1+ ·p 1 + Ko On constate qu’un système du premier ordre bouclé est aussi un système du premier ordre avec les caractéristiques suivantes : Ko – gain en boucle fermée : Kf = 1 + Ko τo – constante de temps en boucle fermée : τf = 1 + Ko Le système bouclé est toujours plus rapide que le système en boucle ouverte, et d’autant plus rapide que le gain en boucle ouverte est important et le gain tend vers 1 si K o → ∞ Pour une entrée en échelon e(t ) = E0 · u(t ), la sortie tend vers µ ¶ Kf E0 lim s(t ) = lim p · S(p) = lim p · · = K f · E0 t →∞ p→0 p→0 1 + τf · p p Ko lim s(t ) = · E0 t →∞ 1 + Ko et l’erreur indicielle εi ¡ ¡ ¢¢ εi = lim ε(t ) = lim p · ε(p) = lim p · E(p) − S(p) t →∞ p→0 p→0 µ ¶ Ko 1 · E0 = · E0 εi = ( 1 − 1 + Ko 1 + Ko La précision du système s’améliore donc lorsque K o → ∞. 1.6.2 2nd ordre Soit Ko T(p) = 1+ 2 · ξo p2 ·p + 2 ωn0 ωn0 16 1 Étude temporelle des systèmes linéaires avec K o le gain en boucle ouverte, ξo le coefficient d’amortissement en boucle ouverte et ωno la pulsation propre. La fonction de transfert en boucle fermée s’écrit sous sa forme canonique : Ko 1 + Ko BF(p) = 1+ 2ξ0 p2 ·p + (1 + K o ) · ωno (1 + K o ) · ω2no Le bouclage ne change pas l’ordre du système. Par identification, on obtient les caractéristiques du second ordre en boucle fermée : K0 – gain statique en boucle fermée : Kf = 1 + p Ko – pulsation propre en boucle fermée : ωn f = ωno · 1 + K o ξ – coefficient d’amortissement en boucle fermée : ξf = p 1 + Ko Comme pour le système du premier ordre, le gain statique tend vers 1 lorsque K o augmente. On constate aussi que le facteur d’amortissement diminue et que la pulsation propre augmente. Cela implique qu’un système qui n’était pas oscillant en boucle ouverte peut le devenir en boucle fermée et qu s’il était oscillant, l’amplitude des oscillations et leur fréquence augmentent. En conclusion, le bouclage d’un système modifie ses caractéristiques, il permet d’améliorer la rapidité et la précision mais peut rendre le système instable. 1.7 Systèmes complexes 1.7.1 Systèmes d’ordre supérieur à 2 Soit H(p) = K 1 + a1 · p + a2 · p 2 + · · · + an · p n (1.1) Un système d’ordre élevé comporte un grand nombre de paramètres et étudier ses réponses temporelles peut se révéler fastidieux. L’objectif est de pouvoir déterminer le comportement d’un système en fonction de ses réponses temporelles tout en considérant un nombre restreint de paramètres en le ramenant à un système relativement simple. Un système d’ordre élevé comporte un grand nombre de pôles (réels ou complexes conjugués) et tous ne possèdent pas la même influence sur les réponses temporelles. 1.7 Systèmes complexes 17 Soit une fonction de transfert d’ordre supérieur à 2. H(p) = 1 S(p) = ´ ³ ´ ³ E(p) (1 + p) · (1 + p · 1 + p 6 20 la réponse temporelle s’écrit s(t ) = 1 − 25 −t 1 −20·t 1 −5·t ·e − ·e + ·e 19 57 3 (1.2) Dans cette réponse temporelle, tous les éléments non pas le même poids, le terme e 20·t tend beaucoup plus rapidement vers zéro que e −t et e −5·t , il peut donc être négligé par rapport aux deux autres. Sur la figure ?? on a tracé les réponses temporelle pour un échelon unitaire des fonctions de transfert H1 (p) = 1 1 ³ p ´ et H2 (p) = (1 + p) (1 + p) · (1 + 6 (1.3) on remarque qu’il n’y a peu de différence en régime permanent. Par contre l’erreur peut être notable au début. s s t (a) de H(p) et H1 (p) t (b) de H(p) et H2 (p) F IGURE 1.9 – Comparaison des réponses temporelles Le résultat mis en évidence par cet exemple possède plusieurs conséquences : – un système d’ordre élevé possède, la plupart du temps, 1 ou 2 pôles dominants et se « comporte » donc comme un système du premier ou du deuxième ordre. – on peut simplifier la fonction de transfert d’un système d’ordre élevé en ne conservant que le (ou les) pôle(s) dominant(s) (approximation par un système du premier ou du deuxième ordre). – en pratique, un pôle peut être négligé dès qu’il est 3 à 4 fois supérieur au précédent 18 1 Étude temporelle des systèmes linéaires 1.7.2 Influence d’un zéro Soit la fonction de transfert possédant un zéro 2 réel : H(p) = K · 1+a ·p 1 + b1 · p + b2 · p 2 Cette fonction peut s’écrire : µ ¶ 1 p H(p) = K · +a· 1 + b1 · p + b2 · p 2 1 + b1 · p + b2 · p 2 elle se construit donc comme la somme de deux fonctions de transfert : la fonction sans le numérateur à laquelle on ajoute la dérivée de cette fonction affectée du coefficient a. La réponse temporelle à un échelon unitaire est donc : µ ¶ 1 1 p 1 S(p) = K · · +a· · 1 + b1 · p + b2 · p 2 p 1 + b1 · p + b2 · p 2 p µ ¶ 1 1 −1 On pose s 1 (t ) = L · , alors 1 + b1 · p + b2 · p 2 p µ ¶ d s 1 (t ) s(t ) = K · s 1 (t ) + a · dt À partir du théorème de la valeur finale, on constate que le terme dérivé ne modifie pas la valeur finale. lim s(t ) = lim p · S(p) p→0 µ µ = lim p · K · t →∞ p→0 1 1 p 1 · +a· · 2 2 1 + b1 · p + b2 · p p 1 + b1 · p + b2 · p p ¶¶ =K Le zéro a surtout un effet que pendant le régime transitoire. a ) cas d’un zéro négatif Sur la figure ?? on a tracé la réponse temporelle à un échelon de la fonction de transfert : H(p) = 1 + 0.5 · p 1 0.5 · p = + 2 2 1+p +p 1+p +p 1 + p + p2 (1.4) On retrouve la réponse temporelle s(t ) = s 1 (t ) + 0.5 · s˙1 (t ). On constate sur ce graphe que l’effet du numérateur avec un zéro négatif est d’accélérer la réponse temporelle mais aussi d’amplifier les dépassements. 2. un zéro est une racine du numérateur 1.7 Systèmes complexes 19 s s(t ) s 1 (t ) 0.5 · s˙1 (t ) t F IGURE 1.10 – Influence d’un zéro négatif b ) cas d’un zéro positif Sur la figure ?? on a tracé la fonction de transfert : H(p) = 1 − 0.5 · p 1 0.5 · p = + 2 2 1+p +p 1+p +p 1 + p + p2 (1.5) présentant un pôle positif. On constate que la réponse temporelle s(t ) présente un « undershot » c’est à dire un dépassement vers le bas au démarrage. s s 1 (t ) s(t ) t 0.5 · s˙1 (t ) F IGURE 1.11 – Influence d’un zéro positif 1.7.3 Pôles négatifs Jusqu’ici, nous n’avons traité que le cas de pôles réels négatifs ou de pôles complexes à partie réelles négatives. Quel est l’effet d’un pôle réel positif sur le comportement du système ? Soit H(p) = K (1 + τ · p) · (1 − τ · p) 20 1 Étude temporelle des systèmes linéaires avec τ > 0 Étudions la réponse temporelle à une échelon e(t ) = E0 · u(t ). S(p) = K E0 · (1 + τ · p) · (1 − τ · p) p d’où la décomposition en fractions simples : µ ¶ τ τ 1 S(p) = K · E0 · − + p 2 · (1 + τ · p) 2 · (1 − τ · p) et la réponse temporelle t t − 1 s(t ) = K · E0 · 1 − e τ + e τ 2 Cette fonction temporelle diverge (figure ??, elle tend −∞ s t F IGURE 1.12 – Influence d’un pôle positif De la même manière, un système possédant deux pôles complexes conjugués à partie réelle positive divergera aussi mais en oscillant. Le graphe ?? présente l’allure de la réponse temporelle à un échelon unitaire de H(p) = 1 1 − p + 10·2 1.7.4 Réponse temporelle et position des pôles On peut regrouper les différents résultats sur la figure ?? sur laquelle est représentée la réponse impulsionnelle en fonction de la nature des pôles de la fonction de transfert. 1.7 Systèmes complexes 21 s t F IGURE 1.13 – Influence de deux pôles complexes conjugués à partie réelle positive C ONVERGENCE Racine nulle simple D IVERGENCE ℑ Racine nulle multiple Racines complexes à partie réelle négative Racine réelle positive ℜ Racine réelle négative Racines imaginaires simples Racines imaginaires doubles Racines complexes à partie réelle positive F IGURE 1.14 – Réponse temporelle en fonction de la position des pôles 22 1 Étude temporelle des systèmes linéaires 1.8 Exercices Exercice 1- Réponse temporelle 1er ordre Corrigé page ?? Soit un système décrit par les équations différentielles : d s(t ) + 10 · s(t ) = 3 · u(t ) dt u(t ) = K · (e(t ) − s(t )) Q1. Compléter le schéma bloc E(p) ε(p) U(p) +− S(p) Q2. Déterminer la fonction de transfert en boucle fermée. Q2a. mettre sous forme canonique Q2b. identifier les paramètres caractéristiques Q3. Déterminer K pour que l’erreur indicielle relative εi % soit inférieure à 5%. Q4. Tracer la réponse temporelle pour e(t ) = 2 · u(t ), déterminer le temps de réponse à 5%. Exercice 2- temps de réponse d’un second ordre Corrigé page ?? d s(t ) + 5 · s(t ) = 2 · v(t ) dt d v(t ) + 2 · v(t ) = u(t ) dt u(t ) = K · (e(t ) − s(t )) Q1. Tracer le schéma bloc correspondant à ces équations. Q2. Déterminer la fonction de transfert en boucle fermée puis la mettre sous sa forme canonique. Q3. Déterminer K pour que le temps de réponse soit minimal Q3a. sans dépassement, Q3b. avec dépassement. Q4. Déterminer la valeur finale pour une entrée en échelon unitaire. Q5. Tracer l’allure de la réponse temporelle à partir des abaques. Exercice 3- Ordres dominants Corrigé page ?? 5 (1 + 0.3 · p) · (1 + 3 · p) Q1. Déterminer la réponse temporelle pour un échelon unitaire. Soit H(p) = 1.8 Exercices 23 Q2. Tracer sur ce même graphe la réponse temporelle pour les deux fonctions de 5 5 transfert : H1 (p) = et H2 (p) = . 1+3·p 1+3·p Q3. Par quelle fonction peut-on remplacer H(p). Exercice 4- Identification temporelle Corrigé page ?? On a sollicité différents systèmes avec un échelon unitaire, les différentes réponses temporelles sont présentées dans la figure ??. Q1. Déterminer pour chacun des graphes la fonction de transfert du système. s s 1 1 t 0 t 0 0 1 0 1 (a) (b) s s 1 1 t 0 t 0 0 1 0 (c) 1 (d) F IGURE 1.15 – Réponses temporelles Exercice 5- 1er ordre et intégration Soit un système décrit par le schéma bloc Corrigé page ?? 24 1 Étude temporelle des systèmes linéaires E(p) +− ε(p) K U(p) 1 ¡ ¢ p · 1 + 10 · p S(p) Q1. Déterminer la fonction de transfert en boucle fermée. Mettre sous forme canonique. Q2. Déterminer l’erreur indicielle. Conclure sur l’effet d’une intégration sur la précision. Q3. Déterminer K pour que le temps de réponse soit minimal. 1.9 Corrigés 1.9 Corrigés 25