Sécurité et Prévention : les 10 erreurs à éviter dans
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Sécurité et Prévention : les 10 erreurs à éviter dans
Sécurité et Prévention : les 10 erreurs à éviter dans le BTP Sécurité et Prévention : les 10 erreurs à éviter dans le BTP Livre blanc Mars 2013 Éditions Tissot © Mars 2013 Page 1 sur 10 Sécurité et Prévention : les 10 erreurs à éviter dans le BTP 1. Travail en hauteur Votre salarié a des travaux de peinture à effectuer dans une pièce. Vous l’équipez d’une échelle double stable avec patins antiglisse. Vous pensez être en règle. FAUX L’échelle n’est pas un équipement de travail pour travailler en hauteur et on parle de travail en hauteur dès que le salarié n'est plus de plain-pied : une chute de hauteur correspond à toute chute avec dénivellation. Exemple L'accident d'un salarié qui chute d'une marche en descendant d'un engin de chantier est considéré comme une chute de hauteur par la réglementation accident du travail/maladie professionnelle. Ne vous affranchissez pas des règles de prévention du travail en hauteur sous prétexte que vos salariés travaillent à 1 mètre de hauteur. Dès qu’il y a travail en hauteur, la règle est la protection collective : PIRL (plate-forme individuelle roulante légère), échafaudage roulant, échafaudage de pied, PEMP (plate-forme élévatrice mobile de personne)… Le recours à la protection individuelle doit être l'exception. Une protection individuelle contre les chutes de hauteur ne peut être assurée par un équipement unique, mais par un ensemble constitué : − d'un harnais antichute ; − d'un point d'ancrage défini préalablement ; − d'un dispositif de liaison. Et surtout, le salarié doit être formé au port et à l'installation du dispositif. Éditions Tissot © Mars 2013 Page 2 sur 10 Sécurité et Prévention : les 10 erreurs à éviter dans le BTP 2. Amiante Vous avez une intervention en chaufferie à effectuer dans un vieil immeuble. Vous avez visité les lieux, pris vos cotes et vous pensez disposer de toutes les infos nécessaires pour préparer votre chantier. FAUX Vous devez vous informer sur la date de construction du bâtiment et vous interroger sur la présence éventuelle d’amiante. L‘amiante est un matériau largement utilisé dans la construction pour ses propriétés techniques exceptionnelles (résistant au feu, isolant, résistant dans le temps) associées à un faible coût. Interdit en France depuis 1997, l'amiante est toujours présent dans les bâtiments construits avant cette date. Des dizaines de millions de mètres carrés de matériaux amiantés sont encore en place. On le trouve dans : − des plaques de couverture en amiante-ciment ; − des conduites ou canalisations en amiante-ciment ; − des dalles ou revêtements de sols en matière plastique ; − des faux plafonds ; − des mortiers, colles, enduits, mastics, joints, peintures, bitumes ; − des calorifugeages et flocages à base d'amiante qui servaient aussi à isoler des gaines, conduits, canalisations, plafonds, cloisons. Dans tout travail de rénovation, d'entretien, ou de maintenance dans des bâtiments antérieurs à 1997, que vous soyez électricien, chauffagiste, plombier, peintre… vous êtes susceptible de rencontrer de l'amiante. Aussi, n’oubliez pas de demander un diagnostic « amiante » pour toute intervention dans des bâtiments construits avant 1997. Éditions Tissot © Mars 2013 Page 3 sur 10 Sécurité et Prévention : les 10 erreurs à éviter dans le BTP 3. Artisan et prévention Vous avez 3 associés qui sont travailleurs non-salariés et vous pensez qu’ils n’ont pas besoin de suivre les formations travail en hauteur, montage et démontage des échafaudages et conduite d’engins dans la mesure où ils sont affectés à ces postes de travail. Tous les textes font référence aux salariés, donc ils ne semblent pas concernés. Faux Les travailleurs indépendants, ainsi que les employeurs lorsqu’ils exercent directement une activité sur un chantier de Bâtiment et de génie civil, sont tenus de respecter la plupart des principes généraux de prévention. Sont également applicables aux travailleurs indépendants les dispositions légales relatives à la conformité des équipements de travail et des moyens de protection, ainsi que celles relatives aux règles d’utilisation et d’étiquetage des produits chimiques. Quand on fait le tour de ces textes réglementaires, ce sont quasiment toutes les obligations de sécurité du Code du travail qui sont imposables aux artisans, aux employeurs exerçant directement une activité, et aux travailleurs indépendants lorsqu’ils travaillent sur un chantier en coactivité. Application pratique Échafaudages : − si un employeur ou travailleur indépendant monte un échafaudage qui va être utilisé par d’autres personnes, il faut que l’échafaudage soit conforme et que le monteur soit compétent. L’inspecteur du travail et/ou le maître d’ouvrage sont donc en droit de lui demander une attestation de formation au montage d’échafaudages ; − si un travailleur indépendant monte un échafaudage pour un client particulier et qu’il est seul à intervenir, il n’a pas d’autres obligations que les règles générales du droit civil et du droit pénal : ne pas porter atteinte aux biens d’autrui, ni à la vie et à la santé des personnes. Conduite d’engins et d’appareils de levage C’est le même raisonnement que pour les échafaudages : le travailleur indépendant devra justifier de sa compétence à conduire en sécurité à chaque fois qu’il conduira un engin de terrassement ou un appareil de levage sur un chantier en coactivité. Il peut également être interpellé par les OPJ (officiers de police judiciaire) pour justifier de sa compétence à conduire en sécurité s’il manœuvre un engin avec emprise sur la voie publique. Éditions Tissot © Mars 2013 Page 4 sur 10 Sécurité et Prévention : les 10 erreurs à éviter dans le BTP Il est donc conseillé aux employeurs et artisans de passer les CACES correspondant aux équipements de travail qu’ils conduisent afin de répondre aux exigences de l’inspection du travail et des maîtres d’ouvrages. Attention ! Amiante La réglementation « amiante » est directement applicable aux employeurs et travailleurs indépendants, qu’ils travaillent en coactivité ou non. Cela signifie qu’ils ne peuvent pas intervenir sur amiante friable ou sur amiante non friable à l’intérieur des bâtiments sans formation et certification. 4. Harnais de sécurité Vous pensez qu’une simple information relative au port d’un système d’arrêt de chute est suffisante. FAUX L’utilisation du harnais inclut la remise par l’employeur d’une notice sur les points d’ancrage, sur les dispositifs d’amarrage, sur les modalités de son utilisation. Par ailleurs le harnais de sécurité est un EPI ; il répond à des obligations réglementaires précises. Dès lors vous devez : − − − informer le salarié des risques contre lequel l’EPI le protège ; préciser les conditions d’utilisation ; dispenser la formation adéquate, laquelle doit inclure un entraînement au port de l’EPI. Dans les catalogues de formations OPPBTP et INRS, la durée de la formation au port d’un harnais de sécurité est d’une journée. Une simple information n’est donc pas suffisante. Éditions Tissot © Mars 2013 Page 5 sur 10 Sécurité et Prévention : les 10 erreurs à éviter dans le BTP 5. Travail isolé Un de vos salariés, couvreur, refuse de partir travailler seul. Vous pensez que vous pouvez le sanctionner. FAUX Le travail isolé est interdit dans nos professions par des dispositions réglementaires : - lorsque la protection d’un travailleur ne peut être assurée que par un système d’arrêt de chute (C. trav., art. R. 4323-61) ; - lorsqu’un conducteur de camion doit effectuer une manœuvre de recul dans des conditions de visibilité insuffisante (C. trav., art. R. 453411) ; - dans certains cas de manutention de charges à l’aide d’un appareil de levage (C. trav., art. R. 4323-41) ; - lorsque les salariés sont exposés à des risques de noyade (C. trav., art. R. 4534-136) ; - lorsqu’un travailleur se trouve en galerie souterraine ou dans un puits (C. trav., art. R. 4534-51) ;lorsque des travailleurs non avertis des risques électriques sont amenés à travailler (maçonnerie, peinture par exemple) dans des locaux où sont mis en œuvre des courants électriques (décret no 88-1056, du 14 novembre 1988, art. 25, 49-II, 50-III, 51, 52-1 et 53-V) ; - lorsqu’il est fait usage d’explosifs (décret no 87-231, du 27 mars 1987, art. 5, 19, 21 et 22). Quand il n’est pas interdit, le travail isolé est fortement déconseillé. Vous devez prendre les mesures nécessaires pour qu’un travailleur isolé puisse toujours être secouru dans les plus brefs délais en cas d’accident (C. trav., art. R. 4534-152). Ce n’est cependant pas toujours simple. En conséquence, n’envoyez pas en poste isolé un salarié qui appréhende cette situation ou refuse de s’y soumettre. Cherchez plutôt un DATI (dispositif d’alerte pour travailleurs isolés) adapté, et faites-lui suivre une formation de sauveteur-secouriste au travail. Sûr d’être secouru dans de brefs délais avec son DATI, il paniquera moins en cas d’accident. Pour savoir quel DATI choisir, prenez conseil auprès de votre médecin du travail. Notez que les DATI avec capteur d’immobilité ont l’avantage d’alerter en cas de perte de conscience. Ce qui n’est pas le cas des DATI avec phonie. Éditions Tissot © Mars 2013 Page 6 sur 10 Sécurité et Prévention : les 10 erreurs à éviter dans le BTP 6. Risque routier Un de vos salariés a eu un accident avec un véhicule de société. Vous êtes serein, vous pensez que vous ne pouvez pas être responsable de la conduite de vos salariés. FAUX Conduire un véhicule de société à titre professionnel est un acte de travail. Le risque routier professionnel est la 2e cause d’accident du travail dans le BTP. Alors oui, vous pouvez être tenu pour responsable de la conduite de vos véhicules et vous ne pouvez pas négliger le risque routier. Évaluation et prévention passent par le bon état et entretien des véhicules, la formation des salariés à la conduite professionnelle et la vérification de leur aptitude médicale. Ce n'est pas parce qu'on a son permis de conduire depuis 10,15 ou 20 ans que l'on est un bon conducteur. Aussi, faire suivre à vos salariés conducteurs un stage à la prévention routière peut être une bonne initiative. Les stages de formation à la sécurité routière permettent aux salariés d'actualiser leurs connaissances, d'analyser leur conduite, et d'être sensibilisés aux risques d'accidents liés au travail. Les conducteurs de véhicules d'entreprise sont maçons, peintres, plombiers : n'oubliez donc pas de signaler au médecin du travail le fait qu'ils sont aussi conducteurs de véhicules. En effet, le Code de la route n'a pas prévu de visite médicale pour les conducteurs de véhicules légers, et seuls les chauffeurs de poids lourds bénéficient de visites médicales périodiques. Or, un salarié peut être apte sans réserves à un poste de maçon et avoir des problèmes de champ de vision ou des traitements médicaux qui altèrent sa capacité à conduire en sécurité à titre professionnel. Éditions Tissot © Mars 2013 Page 7 sur 10 Sécurité et Prévention : les 10 erreurs à éviter dans le BTP 7. Vêtements de travail Vos salariés réclament des anoraks pour travailler à l’extérieur en hiver. Vous pensez que vous pouvez refuser leur demande. ERREUR Les postes de travail à l’extérieur doivent être aménagés de telle façon que les travailleurs soient protégés contre les conditions atmosphériques. Cette disposition concerne le froid, le vent, la pluie et la chaleur et a amené certains contrôleurs du travail à demander à des employeurs : • • • • la mise à disposition d’anoraks et de vêtements de pluie pour les salariés (vêtements de protection) ; la climatisation de certaines cabines de conduite d’engins de chantier et de cabines de grues ; la mise en place d’un auvent pour protéger du soleil des maçons travaillant en plein soleil un jour de canicule ; l’aménagement des horaires pour éviter les heures les plus chaudes. Après avis du médecin du travail et du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) ou, à défaut, des délégués du personnel, vous devez prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer le port des vêtements de protection contre les intempéries (en sus des vêtements de protection courants) protégeant du froid et de la pluie les salariés exposés à ces inconvénients climatiques. Ces vêtements doivent porter le marquage CE et préciser par un pictogramme approprié qu’ils protègent contre la pluie ou le froid et qu’ils sont un EPI de niveau 1 (comme les vêtements de travail et les vêtements de protection courants. Éditions Tissot © Mars 2013 Page 8 sur 10 Sécurité et Prévention : les 10 erreurs à éviter dans le BTP 8. Météo et sécurité Vous êtes démarché par Météo-France, et vous n’avez pas de temps à perdre pour eux. ERREUR Pluie, vent, rayonnement solaire, gel, inondations, neige… autant d’évènements climatiques qui ont des incidences sur la sécurité des postes de travail à l’extérieur. Dans une profession où les postes de travail sont souvent situés à l’extérieur, où les matériels sont stockés ou installés à l’air libre, les conditions météorologiques doivent être prises en compte et évaluées. La sécurité des postes de travail à l’extérieur et soumis aux intempéries relève de l’obligation générale de sécurité des employeurs, et des obligations particulières fixées par les textes. Aussi avez-vous tout intérêt à évaluer les services de Météo-France (service public) ou Météo-Consult (partenaire fiches-conseil OPPBTP). Ces services météorologiques peuvent vous fournir les prévisions : − d’indice universel de rayonnement solaire, qui représente l’intensité du rayonnement ultraviolet solaire en fonction du risque de santé encouru de forte chaleur (canicule) ; − de vitesse de vent et de tempête ; − de fortes précipitations et d’inondations ; − de chute de neige, de gel ; − de pollution atmosphérique ; − de sécheresse. www.meteofrance.com www.meteoconsult.fr Météo-France a mis en place 4 niveaux d’alerte sur 8 phénomènes climatiques (vent violent, neige/verglas, avalanches, pluie/inondation, orages, grand froid, vagues/submersion) : − vert : pas de vigilance particulière ; − jaune : soyez attentifs ; − orange : soyez très vigilants, des phénomènes dangereux sont prévus ; tenez-vous au courant de l’évolution de la situation et suivez les conseils de sécurité émis par les pouvoirs publics ; − rouge : une vigilance absolue s'impose ; des phénomènes dangereux d’intensité exceptionnelle sont prévus ; tenez-vous régulièrement au courant de l’évolution de la situation et respectez impérativement les consignes de sécurité émises par les pouvoirs publics. Éditions Tissot © Mars 2013 Page 9 sur 10 Sécurité et Prévention : les 10 erreurs à éviter dans le BTP 9. Conduite de chariot automoteur Un de vos conducteurs de chariot, formé et compétent, étant absent, vous demandez à un salarié « débrouillard » d’effectuer quelques manœuvres de manutention sans difficultés. Vous lui délivrez une autorisation de conduite pour la journée. ERREUR La conduite des chariots automoteurs ne peut être confiée qu’à un salarié formé à la conduite, apte médicalement, et muni d’une autorisation de conduite délivrée après vérification de sa compétence et passage d’un CACES (certificat d’aptitude à conduire en sécurité). Juridiquement le CACES est le seul moyen incontestable de prouver que vous avez rempli votre obligation réglementaire de formation et de vérification de compétence. Le CACES vous permet : 10. − d’établir que votre salarié a une formation et une expérience qui le rend apte à conduire des équipements de travail en sécurité ; − de vous permettre de lui délivrer une autorisation de conduite en étant réputé avoir vérifié sa compétence à conduire votre engin en sécurité ; − de vous mettre à l’abri d’une recherche en responsabilité pénale en cas d’accident du travail. Accueil des salariés temporaires Vous accueillez un intérimaire sur un chantier de maçonnerie. Il porte un casque et des chaussures de sécurité mais pas de gants. Tant pis pour lui, vous pensez que ce n’est pas à vous de lui fournir des gants. ERREUR La réglementation prévoit que les équipements de protection individuelle sont fournis par l'entreprise utilisatrice. Donc, si les gants sont nécessaires à la mission, c’est à vous de les fournir. Les salariés temporaires ne doivent pas supporter la charge financière des équipements de protection individuelle. Pendant toute la durée de la mission, vous êtes responsable des conditions d’exécution du travail. Éditions Tissot © Mars 2013 Page 10 sur 10