Lompret : Philippe Lor, quarante années au service de L`Huîtrière
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Lompret : Philippe Lor, quarante années au service de L`Huîtrière
Lompret : Philippe Lor, quarante années au service de L’Huîtrière Publié le 30/07/2015 PAR SERGE CARPENTIER (CLP) Depuis quarante ans, Philippe Lor est un pilier de L’Huîtrière. Si le célèbre restaurant lillois a aujourd’hui fermé ses portes, les activités traiteur de l’établissement lui permettent de poursuivre son métier de chef de cuisine. Portrait d’un Lomprétois hors du commun. Le chef Philippe Lor travaille à L’Huîtrière depuis quarante ans. Il partira à la retraite en fin d’année. « Si tu ne sais pas quoi faire, tu feras cuisinier : tu n’auras jamais faim ! » C’est avec cette maxime, que son père lui répétait souvent, que Philippe Lor s’est inscrit au lycée hôtelier MichelServet, à Lille. Durant ses études, chaque fin de semaine, il ira travailler en salle à la Crémaillère, à Avesnes-surHelpe. Après un CAP puis un BEP cuisine et en salle, il fera quelques stages avant d’entrer à L’Huîtrière. « J’ai eu la chance d’entrer dans une grande maison ! J’ai débuté comme commis pâtissier et commis saucier, mais je donnais des coups de main à droite à gauche. Je suis devenu chef par mon travail. Je faisais de la gastronomie, on se remettait en cause tous les jours au restaurant. Et puis je faisais du traiteur aussi, où l’on réalisait des plats plus classiques pour la boutique. » Tartare de bœuf aux huîtres Son meilleur souvenir restera à jamais sa première journée dans ce haut lieu de la restauration lilloise. La découverte du monde du travail, d’une vraie brigade de cuisine, son émerveillement devant l’organisation de la maison. Mais beaucoup de choses ont changé en cuisine depuis quarante ans, pour celui que l’on affublait de l’étiquette « Philippe pas de crème, pas de beurre, pas de salut ». Aujourd’hui, on cuisine de nouveaux légumes, de nouveaux fruits, de nouvelles épices, la cuisine est plus légère. « En tant que chef, on ne crée pas vraiment de plat, on associe plutôt certaines épices, certaines garnitures, comme le tartare de bœuf aux huîtres sauce wasabi, qui est un excellent mariage », précise Philippe, qui a très mal vécu la récente fermeture de l’institution lilloise. « Je continue la partie traiteur jusqu’à mon départ à la retraite, qui doit intervenir en fin d’année. Mais je ne pensais pas finir ma carrière comme ça. C’est un peu comme si on m’avait cassé mon jouet. » Fort heureusement, en tant que président des disciples d’Escoffier (lire ci-dessous), il va pouvoir continuer à dispenser son savoir-faire. Disciple d’Escoffier Philippe Lor l’affirme sans ambages : « La cuisine moléculaire je ne veux pas en entendre parler ! Je veux une cuisine qui ait du goût. Un bon pot-au-feu, un poulet à la crème, rien ne peut les remplacer. J’ai peur pour ces jeunes cuisiniers qui ont perdu la technique. Il y a beaucoup de choses qu’ils ne savent plus faire comme un vrai fond de veau. » La cuisine « classique » On l’aura compris, Philippe Lor cultive un certain sens de la cuisine. C’est pourquoi il est devenu le président des Disciples d’Escoffier des Hauts de France. Une fraternelle qui perdure l’esprit Escoffier, prônant le partage des connaissances, le soutien des causes caritatives, le respect de l’histoire culinaire. « La cuisine évoluera comme évolue la société elle-même, sans cesser d’être un art », écrivit Escoffier. « Pour être disciple, il faut privilégier la cuisine classique, précise Philippe. Nous sommes une centaine de disciples dans la région. Une grande famille qui promeut les théories de ce roi des cuisiniers et cuisinier des rois, auteur d’un guide culinaire qui, depuis un siècle, reste notre bible et qui est sans doute le livre que j’ai le plus ouvert durant ma carrière. » Escoffier a modernisé et codifié la cuisine, créé de nombreuses recettes, il a fait connaître internationalement la cuisine française et a toujours œuvré pour la bonne cause. Le 25 janvier 2016, les Disciples envisagent d’organiser une soirée pour aider la recherche sur la maladie d’Alzheimer. Une soirée pour laquelle toutes les écoles hôtelières de la région confectionneront un plat. Les bénéfices serviront à acheter du matériel de recherche.
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