martinique
Transcription
martinique
martinique 65 La Martinique est un petit territoire tropical français au climat chaud et humide favorisant la croissance des productions locales, mais également le développement de bioagresseurs (adventices, champignons, insectes, …) qui exercent une pression constante. En dépit de cette forte pression, on constate que seulement 27% des besoins de traitements sont aujourd’hui couverts, d’où la nécessité de pouvoir offrir rapidement aux producteurs ultramarins des solutions de lutte phytosanitaires. En outre, l’insularité de la Martinique rend difficile la collecte de produits phytosanitaires non utilisés et d’emballages vides, qui présentent un danger potentiel pour l’environnement et la santé. Cette collecte, menée ponctuellement depuis 2009, sera renouvelée en 2013 et doit être impérativement pérennisée. La DAAF de Martinique, en collaboration avec la Chambre d’Agriculture, a su mobiliser tous les acteurs dans la mise en place des actions du plan national Ecophyto 2018. Leur volonté et leur dynamisme sont la clé de ces 5 ans de réussites. Le plan d’action régional martiniquais a ainsi été validé le 6 juin 2012, lors de la 3ème réunion du CROS Gouvernance Date de réunion du CROS 16 juin 2010 28 juin 2011 6 juin 2012 18 juin 2013 Nombre de groupes de travail 10 Structure du plan d’action régional Plan d’action régional validé Actualisation du plan régional : 06/06/12 Nb d’enjeux régionaux : 3 Nb de fiches actions : 7 plan Ecophyto Action Phare Le traitement de produits phytosanitaires n’ayant plus d’autorisation de mise sur le marché était inexistant en Martinique, comme dans toutes les Antilles Françaises et la Guyane. Ces produits non-utilisés (PPNU), voire non-indentifiés (PPNI), leur emballage vide (EVPP) ainsi que les biocides peuvent s’avérer dangereux pour l’environnement et ne permettent pas la maîtrise des autres risques liés à ces produits notamment en cas de bidons fuyards. Tous ces produits, et à l’avenir tous les déchets issus de l’agrofourniture, doivent être éliminés dans les conditions requises par le code de l’environnement. Sous l’impulsion de la préfecture, une action de collecte et d’élimination des PPNU a été lancée en juin 2011. Cette opération a permis de détruire plus de 9 tonnes de PPNU provenant des professionnels agricoles. Cette action sera renouvelée et élargie aux EVPP et biocides mais aussi à tous les professionnels ( collectivités, mairies, institut de recherche et expérimentation, lycées professionnels, etc..) en octobre 2013. Cette opération intitulée « Grand Ménage » est en phase de mise en place. En outre, elle vise à préparer le terrain à la mise en oeuvre de l’étude ADIVALOR sur la pérennisation du système de collecte et d’élimination des PPNU-EVPP. Elle est également complémentaire aux actions de formation et d’information des agriculteurs. 66 martinique Tester et promouvoir les bonnes pratiques en zones agricoles Le réseau d’exploitations et d’expérimentation La région Martinique s’inscrit dans plusieurs réseaux dont le réseau DEPHY fermes. Ce réseau a pour objectif de démontrer que réduire l’utilisation de produits phytosanitaires est possible, d’expérimenter des systèmes de culture économes en produits phytosanitaires, et de produire des références sur les systèmes économes en phytosanitaire. Les filières canne, ananas et banane ont été retenues par la cellule nationale pour leurs projets en tant que fermes de référence. En parallèle, un autre réseau se met progressivement en place et s’intéresse à toutes les filières et notamment à celles qui nécessitent d’être structurées comme la filière diversification. Ce réseau, appelé RITA, est impliqué dans la recherche d’innovations techniques et le transfert vers la profession agricole des connaissances agronomiques. En outre, un programme d’expérimentation interDOM est en place depuis 2009. Il est conduit par différents centres d’expérimentations, dont le CTCS Martinique, qui ont pour objectif de développer des pratiques alternatives aux produits phytosanitaires via le réseau DEPHY expé et à combler les usages vides dans le cadre du programme des usages orphelins. 2011 DEPHY FERME 2012 Nombre de groupes Nb de journées de démonstration Nb de participants Dont agriculteurs (%) Nb de journées de démonstration Nb de participants Dont agriculteurs (%) 3 1 19 37 3 98 15 Actions d’initiative régionale Action 1 En raison du manque de connaissances des espèces auxiliaires et des méthodes spécifiques à mettre en place, la lutte biologique est un mode de protection des cultures très peu utilisé par la filière maraichère martiniquaise. Pourtant, la définition de stratégies de contrôle naturel des principaux ravageurs de ces cultures permettrait une diminution significative de l’usage de produits phytosanitaires par les maraîchers. Deux approches complémentaires de la lutte biologique sont envisageables sur l’île, suivant les conditions de cultures : la lutte inondative qui consiste à lâcher des auxiliaires issus d’élevage dans les cultures ; la lutte de conservation dont l’objectif est de créer des conditions favorables aux auxiliaires par la mise en place de dispositifs tels que des bandes enherbées, qui serviront de réservoirs d’auxiliaires à proximité des cultures. L’action sur la lutte inondative proposée se focalise sur trois espèces ayant un impact important par les dégâts qu’elles causent mais aussi par les maladies qu’elles apportent, sur les principales cultures maraîchères de l’île : • Bemisia tabaci (l’aleurode du tabac), • Aphis gossiipy (le puceron du melon) et • Diaphania hyalinata (la pyrale des cucurbitacées). De plus, il devient urgent de trouver des alternatives à la lutte chimique car l’efficacité des traitements réalisés contre ces fléaux diminue en raison de l’apparition de résistances aux produits phytosanitaires. Des recherches sur les ennemis de Nombre de salons ou stands - Nombre d’articles de presse 3 interviews TV Nombre de plaquettes (techniques et générales sur Ecophyto) 2 ces ravageurs, principalement parmi les insectes, sont donc entrepris : des prédateurs et des parasitoïdes sont mis en évidence dans les parcelles et leur impact sur les populations de chacun des trois ravageurs est étudié. Le but est alors de trouver quelles seront les espèces locales les plus prometteuses pour effectuer des lâchers permettant de garder sous des seuils de nuisibilité chacun de ces trois ravageurs. En parallèle, des données seront collectées pour évaluer la faisabilité économique et technique de ce mode de protection des cultures à la Martinique. L’action sur la lutte de conservation a pour but de tirer parti des éléments paysagers pour héberger des auxiliaires des cultures et proposer aux maraîchers des modes de gestion des espaces non cultivés de leur exploitation (chemin, bords de champs, haies…). Pour cela, les relations entre la présence d’insectes auxiliaires et certaines caractéristiques du paysage (composition botanique des bandes enherbées, plantes hôtes des auxiliaires, ressources alimentaires secondaires…) sont étudiées. A la suite d’essais permettant de vérifier la reproductibilité et l’efficacité de caractéristiques écologiques retenues, des modes de gestion du paysage simples et peu coûteux seront décrits et préconisés pour favoriser la présence d’auxiliaires naturels dans les parcelles et à leurs abords. Ces deux actions sur la lutte biologique sont menées par la FREDON, grâce à des financements ONEMA au titre de l’axe 6 du plan Ecophyto 2018. Newsletters Journées d’information ou journées techniques Nombre 2012 Nombre d’abonnés Nombre 2012 Nombre de participants Dont agriculteurs (%) 2 4000 3 98 15 67 Surveiller l’état phytosanitaire des cultures La chambre d’Agriculture de Martinique a su organiser la surveillance biologique du territoire à partir d’un réseau d’observateurs des filières banane, canne, ananas et diversification (arboriculture, maraîchage, cultures vivrières). Le résultat des observations est publié sur le Bulletin de Santé du Végétal bimensuel, diffusé sur les sites Internet de la DAAF, de la chambre d’agriculture et de la FREDON, et diffusé mensuellement sur papier à l’ensemble de la profession agricole. Nombre de partenaires Nombre de filières suivies Nombre d’observateurs Nombre d’abonnés (+ consultation site interne) Mise en place des ENI 2011 2012 2011 2012 2011 2012 2011 2012 Nombre d’observateurs 6 6 4 4 27 36 210 250 Non démarré dans DOM Nombre de BSV publiés en 2011, 2012 et 2013 Nombre de BSV Nb parcelles observées 2011 2012 2013 2011 2012 2013 Ananas 12 20 9 3 - 7 Banane 12 20 9 70 70 73 Canne à sucre 12 20 9 5 10 5 Diversification (arboriculture, maraîchage, cultures vivrières) 12 20 9 27 33 30 Soutenir la dynamique sur la réduction des pesticides en ZNA Un projet porté sur 3 ans par la DEAL et l’ODE, en collaboration avec la FREDON, a pour objectif de sensibiliser les communes et jardiniers amateurs aux produits phytosanitaires. Des enquêtes sur les pratiques, des démonstrations de méthodes alternatives, un encadrement personnalisé et la sensibilisation lors d’événements sont les actions majeures de ce projet. La Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles assure un accompagnement des services techniques de 3 communes pilotes de la Martinique (Le Vauclin, Case-Pilote et le Gros-Morne). Ce suivi technique vise à mettre en place des plans de désherbage communaux, à former les services municipaux à l’utilisation des produits phytosanitaires et aux méthodes de désherbage non chimiques. A l’issu de cet accompagnement, il est prévu de mettre en place localement la charte d’entretien des espaces publics dont les 3 communes pilotes sont destinées à être les premières signataires en Martinique. Par ailleurs, la FREDON travaille à l’élaboration d’un guide des bonnes pratiques de désherbage en milieu urbain qui permettra d’élargir la démarche auprès des autres communes de la Martinique. Former et professionnaliser La chambre d’Agriculture, BANAFOR et les centres de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) de Rivière Pilote, du Lorrain, du Robert et du Carbet, ont déjà délivré plus de 1 400 de CERTIPHYTO. Ce certificat est destiné aux décideurs et opérateurs en exploitation agricole, aux décideurs et opérateurs en travaux et services, aux distributeurs et conseillers. Ce certificat, obligatoire en 2014, peut être obtenu à la suite d’une formation adaptée, à la réussite d’un test ou par équivalence de diplôme de moins de 5 ans. Sa durée de validité est de 5 ans et est portée à 10 ans dans le cadre de l’activité agricole. La demande de renouvellement doit se faire dans les trois mois avant la date d’expiration. Certification 2011 2012 2013 Nombre total de Certiphyto délivrés 242 474 326 plan Ecophyto 68 martinique