Thématique : la découverte/la rencontre Le lieu : La chambre de l

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Thématique : la découverte/la rencontre Le lieu : La chambre de l
Dossier pédagogique
« Fantaisie graphique pour trois joueurs »
Thématique : la découverte/la rencontre
Ce spectacle propose au jeune spectateur plusieurs niveaux de lecture liés à la notion de
« rencontre » et, par extension, de « découverte ».
Un personnage référent, Petit Bonhomme va, tour à tour, se découvrir, se mouvoir,
apprendre à être, puis rencontrer des espaces et des êtres différents qui vont lui
permettre d'apprivoiser le monde qui l'entoure, de le connaître pour, au final, en faire
partie.
C'est une façon allégorique de s'inscrire dans l ' « univers »
Une façon onirique d'appréhender le monde et d'y trouver sa place
Le lieu : La chambre de l'enfant
Dans ce lieu, les marionnettes figurent l'enfant mais aussi le doudou, les jouets qui ont
leur vie propre. Sommes-nous dans les rêves de l'enfant ? Dans les rêves du doudou ?
Nous sommes dans la chambre d'un enfant sous une forme assez minimaliste puisque cet
univers est constitué d'une table (qui servira aux diverses manipulations) et d'un mur où
des formes géométriques figurent une idée de papier peint.
Des petits personnages blancs sont tracés (peut-être par l'enfant?) sur ce mur. Ces dessins
de personnages sont une projection, présentation / représentation de l'enfant, une manière
primitive, naïve de se représenter dans le monde. Dans ces graffitis, une forme blanche,
comme un trait de craie animé, va doucement monter le long du mur puis chuter et
disparaître ...
Ce petit personnage, réel ou échappé de l'univers du sommeil, grimpe sur la table de
manipulation, comme si ce dessin, en deux dimensions, après avoir pris vie, se concrétisait
en prenant la forme, en volume d'un personnage palpable et bien vivant, un « vivant » tout
blanc.
Ce petit bonhomme, « Petit Blanc » c'est peut-être le doudou de l'enfant, ou peut-être
l'enfant lui-même...
La technique marionnettique
Marionnettes sur table, objets manipulés.
La marionnette, comme un vecteur émotionnel infini, nous permet de raconter, de faire
vivre au jeune public toutes les étapes de découvertes et de rencontres.
La manipulation en « prise directe » permet une grande facilité de préhension et donc
une grande mobilité des personnages.
Manipulation à vue/cachée
La manipulation « à vue » est une technique qui met le manipulateur en jeu, tant par sa
gestuelle que par les émotions qu'il exprime pendant la manipulation. L'engagement du
corps et les états émotionnels du manipulateur passent dans la marionnette, permettant,
ainsi, de mieux saisir les intentions du personnage et les diverses actions vécues.
Les personnages principaux sont réalisés dans un esprit minimaliste (corps sac, visage
dessiné très simple,...) pour être au plus proche du dessin d'enfant, au plus près de son
univers.
Les couleurs
L'enfant et les couleurs
L'apprentissage des couleurs s'effectue à l'âge où l'enfant entre à l'école maternelle : c'est
à ce moment-là qu'il commence à reconnaître puis à nommer quelques couleurs. Activités
d'éveil, temps de vie quotidienne, jeux et comptines, toutes les occasions sont propices à
un apprentissage en douceur.
 A quel âge exactement l'enfant connaît-il les couleurs ?
Même s'il perçoit les contrastes depuis le berceau, le tout-petit ne distingue pas nettement
les nuances avant l'âge de 18 mois. L'activité de trier, et donc d'établir des catégories de
couleur, intervient vers l'âge de 2-3 ans, mais l'enfant n'est capable de nommer correctement
des couleurs que vers 3-4 ans.
A cet âge-là, il commence effectivement à utiliser le lexique des couleurs dites primaires
(rouge, vert, bleu et jaune) et quelques couleurs secondaires (orange, rose, blanc, noir,
marron...). Généralement, la maîtrise de ce lexique est effective lors de l'entrée au cours
préparatoire.
 L'apprentissage des couleurs, un processus plus complexe qu'il n'y paraît
Puisque la phase de reconnaissance des couleurs précède largement celle de leur
dénomination, les premières activités sont plutôt centrées sur le tri : l'enfant est amené à
ranger ensemble des éléments de même couleur. Puis, lorsque cette étape est acquise,
l'enfant désigne des objets de la couleur demandée. Peut alors commencer la phase suivante
qui consiste à nommer les couleurs.
Pour les enfants de 2-3 ans, l'apprentissage débute par les couleurs primaires, car la
véritable difficulté repose sur l'acquisition du concept de la couleur. Lorsque le lien entre le
nom et la couleur est établi avec certitude, l'apprentissage s'étendra plus aisément aux
couleurs secondaires, puis aux nuances d'une même couleur.
 Des situations d'apprentissage très variées
A l'école, à la maison ou en centre de loisirs, l'enfant rencontre diverses occasions de
désigner les couleurs. En s'habillant, en déjeunant ou en se promenant, il peut être incité
par le parent ou l'éducateur à désigner une couleur précise, puis à la nommer. Le
rapprochement entre l'environnement quotidien et les couleurs donne du sens aux concepts
que l'enfant peine naturellement à acquérir (rouge comme la voiture de telle personne, vert
comme l'herbe du jardin...).
Le jeu et le chant sont également des formes d'apprentissage adaptées pour l'acquisition
des couleurs : les jouets peuvent être détournés de leur usage premier pour étayer
l'apprentissage (trier des cubes de construction, habiller tel jouet avec des vêtements d'une
couleur donnée...) et de nombreuses comptines mettent en scène les notions de couleur.
Chaque moment de la vie quotidienne favorise l'apprentissage des couleurs : les parents,
l'enseignant, interviennent simultanément pour consolider les premières acquisitions et
permettre à l'enfant de grandir sereinement.
Dans GRAFFITI/CONFETTI , lorsque le public arrive dans la salle de spectacle, il découvre
un univers de camaïeu de gris qui apporte une certaine douceur, nécessaire à la première
approche du jeune public, très émotif.
Le petit personnage est blanc, tout blanc, absent de toute couleur. Il va passer par des
étapes d'apprentissage : découverte de son corps, reptation, station debout, marche,
danse,...
En ce qui concerne les couleurs, puisque le propos est la découverte et la transformation,
nous avons choisi un registre de couleurs primaires :
Jaune primaire, bleu cyan, rouge vermillon.
Petit Blanc rencontre les univers colorés par le biais d'objets et aussi d'un « double »,
personnage miroir.
Les balles bleues :
Première couleur qui se décline sous la forme de trois balles, petite, moyenne, grosse.
Chacune d'elles a son univers vocal et instrumental, chacune d'elle a sa « vie propre ».
L’une roule, l'autre tourne sur elle-même, la troisième devient ballon sauteur. Elles
rencontrent Petit Bonhomme aussi bien qu'il les rencontre. C'est d'ailleurs elles qui viennent
vers lui. Elles lui apprennent à jongler, lancer, sauter, jusqu'à ce qu'il devienne bleu, à son
tour. Petit Blanc devient Petit Bleu, mais il garde une partie de corps Blanc.
Se sont aussi des balles/cirque, des balles/planètes...
Petit jaune
Lorsque Petit Bleu/blanc dort, la couleur jaune apparaît sous la forme d'un Tout Petit
Bonhomme Jaune qui se déplace en volant avec un ballon. Est-ce dans le rêve de Petit
Bleu/blanc ? Tout Petit Jaune va prêter son ballon jaune à Petit Bleu/blanc pour lui permettre,
à son tour, de voler.
Il devient Petit Jaune/bleu/blanc
La boîte rouge :
C'est le moment « boîte à malice », « boîte magique » du spectacle car les
manipulatrices font disparaître Petit Jaune/bleu/blanc à l'intérieur de la boîte pour qu'il
devienne Petit Rouge/jaune/bleu/blanc.
La boîte rouge se transforme et devient tapis volant, puis balançoire.
Multicolore :
Ce personnage est la réunion de toutes ces rencontres, il est constitué de toutes les couleurs
rencontrées, comme si ces univers l'avaient nourri, fait grandir, appris « l'autre ». Comme
s'il faisait maintenant parti d'une famille, du monde, de l'univers.
L'enfant et la géométrie
La connaissance des formes géométriques est une étape importante dans le développement
de l’enfant alors même qu’elle occupe une petite place dans nos apprentissages.
Souvent, nous considérons que cela « se construit » presque naturellement, et les
prouesses des enfants nous encouragent à le croire. Pourtant, les évaluations nous montrent
que cet apprentissage mérite une attention particulière. « Particulière » car la connaissance
des formes constitue un apprentissage important du jeune enfant. Elle permet l’accès à la
géométrie évoquée au cycle 2 mais aussi l’accès à l’écriture. Les lettres utilisent des
propriétés géométriques : des axes orthogonaux, des perceptions, des orientations. Cette
connaissance participe aussi à l’organisation de l’espace, la perception du monde ...
La musique
Dans ce spectacle sans paroles, la musique est en direct, les sons instrumentaux et vocaux
sont fondamentaux puisqu'ils accompagnent et nourrissent toutes les actions.
Le musicien, en scène sur le même plan que l'action, partage et accompagne tous les
moments de l'histoire grâce à une partition subtile et originale où nous avons choisi des
« objets sonores » hors instruments traditionnels comme un vieux bidon rouillé, des
pierres, des casseroles, des lames d'acier, le corps, ...
Ces sonorités sont en adéquation avec les personnalités des objets ou avec les ambiances
particulières qui accompagnent l'action.
Le musicien, à vue, permet une lecture poétique simultanée de la partie visuelle et aussi
d'appréhender un registre musical hors norme. Mais le musicien permet aussi d'évacuer les
peurs, les hésitations, car il participe de l'accompagnement du personnage central, en lui
facilitant sa propre évolution et en devenant son complice lors de certaines découvertes.
Les sons représentent les sons de l'intérieur de l'appartement (la chambre, les pièces
voisines, son propre corps), mais ils sont aussi la concrétisation de tous les bruits quotidiens
qui agrémentent la journée. Nous avons aussi le souci de faire partager les sons dans la
chambre, et aussi les sons du dehors, comme des bruits de vaisselle, un adulte qui
chantonne, une radio qu'on entend, au loin : l'enfant, dans sa chambre, est rarement dans
un vrai silence ; les bruits extérieurs peuvent être rassurants et familiers, mais aussi,
intrigants.
La vidéo
Cette technique nous permet de mette en place des plages de lumières, cadrages,
parfaitement définis, nécessaires aux différents moments et rencontres ; et surtout de
mettre en mouvement la scène finale où, grâce à la création d'images très mobiles et
colorées, le spectateur peut être acteur du « globuloscope festif ».
Nous avions le désir d'un final joyeux, puisque Petit Bonhomme a appris beaucoup, s'est
enrichi et s'est « fait des amis » avec lesquels il va pouvoir avancer et partir encore plus
loin.
La vidéo s'est imposée pour cette image d'explosion de confettis, de danse de formes et
aussi pour les superpositions de couleurs ; l'image vidéo se sert des corps des manipulateurs
et des marionnettes comme surface de projection pour créer de nouvelles teintes, à l'infini...
Grâce à la création d'images très mobiles et colorées, le spectateur peut être acteur de ce
« globuloscope festif ».
La notion de rencontre et de découverte chez l'enfant :
« De notre naissance à notre mort, nous sommes un cortège d’autres qui sont reliés
par un fil ténu. »
Jean Cocteau, Poésie critique
Dans ce spectacle nous nous attachons, tout d'abord, à la notion de découverte de soi.
Le personnage découvre son propre corps, tout d'abord ses mains, comme si elles étaient
étrangères, puis ses pieds. Puis il tente plusieurs approches de déplacement : rampe,
s'assied, se met debout, chute, se redresse. Puis la marche, la course, la danse,...
Par cette approche nous faisons résonance avec l'apprentissage du très jeune enfant, ses
balbutiements corporels, les multiples répétitions qui lui permettront, en même temps
que son corps devient plus fort, d'acquérir l'aisance et la mobilité et, enfin, le déplacement.
Il va maintenant falloir que le personnage découvre le monde.
Nous avons choisi des éléments très simples qui viennent vers lui, bienveillants, comme
quand l'entourage du très jeune enfant œuvre pour lui permettre de connaître,
d'appréhender le monde qui l'entoure.
Le personnage est confronté alors à une multitude d'émotions : la surprise, la crainte,
l'étonnement, l'amusement, l'affection, la tristesse, le jeu …
Il découvre aussi l'espace, les sons, la musique et apprend avec, et de l'autre.
Il appréhende aussi les notions de poids, le sens du toucher, celui de l'ouïe et bien sûr, de
la vue. Il expérimente son adresse et sa force, la hardiesse et la confiance.
Le tout jeune enfant verra alors la marionnette comme un miroir de ses propres
découvertes.
Tout au long de cette aventure, à force d'apprentissage et de rencontres, le personnage se
trouvera transformé, grandi et même accompagné, faisant parti d'une « famille », similaire
et différente, tout du moins d’un monde familier où tout est possible, attirant, intriguant.
D'un monde qui sollicite son esprit d'aventure et du goût de la nouveauté, au sens premier.
Nous proposons une approche poétique et non didactique de cette thématique afin que la
dimension spectaculaire apporte l'onirisme nécessaire à vivre un moment suspendu.
Comment aborde-t-on une création très jeune public
Le bébé essaie de repérer des invariants dans le fonctionnement de la mère, du père, de
l'environnement. Ce travail d'abstraction lui permet de se forger des représentations : il va
ainsi se donner une théorie du monde qui l'entoure. Il est un poète par cette capacité
spécifique (que nous perdons en grande partie à l'âge adulte) de traiter les informations
d'un canal sensoriel à l'autre. C'est ce que les neurologues appellent la
« transmodalité ». Seuls les poètes et les artistes la possèdent, ou plus exactement, la
conservent en partie...
Le spectacle très jeune public nécessite une grande écoute du fonctionnement de ce
petit humain qui a tout à découvrir mais qui n'est pas en possession des codes de l'adulte
ou même de l'enfant plus grand. Il faut d'abord « se poser » et mettre de côté ce qui serait
hors émotion, analytique ou par trop réfléchi.
En s'adressant au très le jeune enfant on ne peut pas tricher, on ne peut pas compter sur
sa politesse ou sa patience d'attendre que ce soit « fini ». Il est obligatoire de l'intéresser,
de le toucher, de le surprendre, sous peine de voir le public « vivre sa vie », s'en aller, à
quatre pattes si besoin, ou manifester bruyamment sa désapprobation !
Bref, l'intérêt de l'enfant à la proposition est l'essence même du spectacle. En cela, le petit
enfant est un vrai partenaire, pour peu qu'on lui donne de quoi rêver...
Un bébé est un être humain en format miniature, mais doté d'un appétit sensoriel qui ne
demande qu'à être titillé, étonné, emporté. Un spectateur en puissance !
Patrick Ben Soussan, le psychiatre amoureux des bébés dit: « Freud, parlant d'amnésie
infantile, a établi que nous n'avons aucun souvenir conscient des trois premières années de
vie ; par contre, on a emmagasiné énormément d'odeurs, de goûts, des liens sensibles avec
une ambiance, des lumières, des sons. Le théâtre à l'adresse des tout-petits est donc
naturellement constitué de ces réalités-là, des choses charnelles, des émotions. Une
matière à la fois universelle et très fragile, impalpable. En cela, je pense qu'il est plus difficile
d'écrire un spectacle de qualité pour des enfants de 18 mois que de monter un spectacle
de texte pour des adultes. »
www.heliotropetheatre.fr
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Julie Giguelay
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