Sini - Université Mouloud Mammeri
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Le discutable et l’indiscutable dans l’adoption de la graphie latine pour écrire le kabyle Chérif Sini Département de français Université M. Mammeri Tizi-Ouzou Algérie Introduction: La généralisation progressive de l’adoption de la graphie latine pour écrire le kabyle rencontre une opposition se prévalant d’une objectivité dans le traitement de cette adoption lui préférant, maladroitement, la graphie arabe, et, discrètement, l’écriture originelle du berbère, dont le kabyle est la variante en phase de devenir une espèce de référent national, voire transnational aux Berbères en raison des succès enregistrés par la revendication berbérophone dans l’espace social kabyle. Que reproche-t-on au juste à cette adoption? Quels arguments les utilisateurs de cette écriture mettent-ils en avant? Qu’est-ce qu’il y a de discutable et d’indiscutable dans cette adoption? I- Le discutable: Ce sont, en fait, des arguments que les acteurs culturels producteurs en kabyle mettent en avant comme pour justifier leur adhésion à l’adoption de la graphie latine pour écrire le kabyle, entamée aux premiers travaux de description réalisées par Venture de Paradis (1843) suivi en cela par les missionnaires et autres militaires de la colonisation (Creusat, 1873, Hanoteau, 1858, 1867, 1886…). Cette adoption sera également celle des premiers scientifiques européens, en général, et français, en particulier (R. Basset, 1920, A. Basset, 1938, 1969, L. Galand, Delheure…), avant d’être aussi celle des premiers lettrés kabyles formés à l’école française (Cid Kaoui, 1900; Saïd Boulifa, 1897, 1916, Ben Sdira et plus tard M. Feraoun et surtout B. Ait Ali…). En usage restreint jusque-là, puisque même à l’aube de l’indépendance de l’Algérie c’est l’écriture tifinagh qui symbolise l’amazighité, elle connaîtra une certaine audience associée à l’activité de grammatisation de Mouloud Mammeri (1967, 1973, 1976, 1980, 1986…) relayée, dans un premier temps, par Salem Chaker (1981, 1984, 1991, 1996…) et, dans un second temps, par une nouvelle génération d’universitaires dont Achab Ramdane (1996, 1998), Kamel Nait Zerrad (1994, 2000, 2005, 2010)… aux travaux de vulgarisation rappellent, de part leur audience auprès des utilisateurs et des enseignants, Tajjarumt n’tmaziγt (Précis de grammaire berbère, 1986) publiée pour la première fois durant les années soixante-dix par M. Mammeri dont le nom sert encore pour qualifier cette adaptation. Tamamrit est, en effet, le nom que donnent beaucoup à cette écriture probablement pour l’acclimater ou pour se prémunir des attaques de ses adversaires, qui sont 1 en fait les adversaires de l’amazighité et partisans des implications culturelles et civilisationnelles de la politique d’arabisation qui y voient un relai de la francophonie, voire de la francisation mais sans se soucier de leur incohérence idéologique quand ils adoptent le français comme langue de communication aussi bien dans des conseils de souveraineté nationale que dans la rédaction même de la première loi du pays en français pour la traduire ensuite en arabe ou à rendre caduc tout écrit en cette langue au nom de cette loi écrite avec cette même langue 1! Cependant, ce n’est pas des ‘’arguments’’ de ces adversaires dont il s’agit ici mais de ceux de défenseurs de l’adoption de cette graphie qui sont aussi ceux du kabyle et pour certains d’entre eux de la ‘’kabylité’’ dont la langue et la culture qu’elle exprime paraissent en être la base pour ne pas dire le seul paramètre d’identification. 1- Scientificité/adaptabilité/économie de la graphie latine Prise l’une pour l’autre, chacune de ces notions renvoient, dans les discours des acteurs culturels (élèves, étudiants, enseignants, universitaires et romanciers), interrogés pour les besoins d’une recherche consacrée à la question (Sini Ch., 2007; 2011), à des référents concrets témoignant d’un besoin de les quantifier et de les personnaliser en y associant les nom de Mammeri, Chaker, Achab et autres institutions de formations et de recherches scientifiques adoptives de cette écriture à l’instar des départements de langue et culture amazighes des universités de Tizi-Ouzou, Béjaia, de Bouira et de l’Institut national de langues et civilisations orientales de Paris . Ce qu’il y aurait de scientifique dans l’adoption de cette graphie y est systématiquement évalué en comparaison d’abord à la graphie arabe et à un degré moindre à l’écriture tifinagh. En plus, ce sont les référents culturels de l’arabe, langue et civilisation, qui se profilent derrière cette équation de rejet de celui-ci, c'est-à-dire de tout ce qui serait arabe et de toute proposition émanant de l’autorité de l’Etat, car arabisant, entrainant de la sorte celui de la graphie arabe… La difficulté définitoire au cœur de la question sur la scientificité de la graphie latine (Ch. Sini, 2011) oriente alors vers d’autres aspects de la question comme le fait qu’avec cette graphie sont écrites les langues les plus utilisées dans les productions scientifiques dont le français, l’anglais, l’allemand, etc., sans jamais citer l’arabe... Dans cette logique, la scientificité de la graphie latine trouve l’illustration dans l’usage qu’en ont fait les premiers descripteurs européens du berbère, sans s’interroger bien sûr sur les raisons d’un tel choix (parce que ces derniers n’avaient pas d’autres possibilités? parce qu’il fallait utiliser la graphie la plus connue (le latin) pour la communication entre scientifiques mais aussi avec les autorités coloniales? parce qu’ils ne connaissaient pas les tifinagh? ou ils n’en voulaient pas? pourquoi? Parce qu’ils ignoraient -volontairement ?- l’usage de la graphie arabe dans certains cercles notamment religieux (M. Mammeri, 1989)? Bref, il apparait ainsi que, pour les défenseurs de l’adoption de la graphie latine, le choix de celle-ci est effectué à ce moment et qu’il s’agit pour eux d’une espèce d’adhésion à une pratique investie d’abord par les premiers lettrés kabyles en français, dont des écrivains de renommé internationale à l’image de Jean-El Mouhoub Amrouche, M. Feraoun (1960) et M. Mammeri (1967, 1973, 1976, 1980, 1986…), 1 A ce sujet, la loi de 1991 sur la généralisation de l’emploi de l’arabe, passe de tout commentaire. 2 auxquels emboiteront le pas les nouvelles générations formées essentiellement en arabe dont la plupart des écrivains kabyles en kabyle actuels (romanciers, nouvellistes…). Et c’est à ce niveau qu’intervient l’autre facette de l’argument de la scientificité de la graphie latine, à savoir son adaptation aux spécificités kabyles et berbères, en général. Un argument directement lié à l’activité grammatisante indiscutable du fait qu’elle relève d’un fait historique vérifiable en continuité et en accélération depuis la fin du XXè siècle donnant naissance à une littérature de fiction mais aussi de description, de pédagogie et de didactiques (manuels d’enseignement de langue, de mathématiques, d’ouvrage de vulgarisation et d’illustration …) de plus en plus importante qui, à son tour, fait que le kabyle est de plus en plus perçu comme une langue écrite avec tout ce que cela implique en termes de valorisation auprès des utilisateurs non avertis. Qu’en est-il de l’argument de l’économie de cette écriture comparativement à l’arabe et aux tifinagh? Autrement dit, qu’est-ce qu’il y aurait d’économique dans l’adoption de la graphie latine et qui ne le serait pas avec l’arabe et les tifinagh? Si on appelle économie le fait d’utiliser en combinaison le moins de caractères pour rendre le maximum de sons fonctionnels, alors c’est l’arabe qui serait la graphie la plus économique du fait des diacritiques qui servent notamment pour noter les voyelles brèves. Mais du fait que cela surcharge l’écriture, pourrait-on qualifier cela d’économie à proprement parlé? Non, car cela ralentit la pratique de l’écriture et encore plus la saisie au digital ; ce qui fait perde à la fois de l’espace et du temps sans parler de l’illisibilité du texte. En plus du fait que la notation vocalique est très peu appréciée par les voisins de langue arabe, pourrait-on s’en passer au risque de tomber dans le piège de l’écriture de la langue arabe où il faut connaitre la langue pour pouvoir la lire, à la différence des écritures alphabétiques occidentales dont le principe phonétique/phonologique (parfois associé à l’étymologie comme en français) est d’apprendre à lire des langues sans que cela n’implique leur connaissance préalable? Poser la question d’économie exclusivement en termes de quantité de sons fonctionnels à rendre sans prendre en considération les paramètres de lisibilité, de souplesse et surtout de facilité d’acquisition (car il faut de la motivation pour apprendre à écrire et à lire une langue dont on ne voit pas toujours l’importance socio-économique sinon qu’elle sert de support d’indentification anthropologique et culturelle d’autant plus qu’elle est socioéconomiquement largement dominée aussi bien par le français que par l’arabe sur son propre terrain sociologique), c’est précipiter le devenir déjà incertain du kabyle du fait qu’il n’est pas évident que ce genre d’économie soit compatible aussi bien avec les moyens de communication digitale, qui n’admettent pas la surcharge, la lourdeur et la multiplicité des tâche à accomplir, qu’avec l’urgence de récupérer cette langue en danger… L’économie des sentiments des locuteurs coûtera plus que celle d’une écriture adoptée sans leur adhésion. 2- L’universalité de la graphie latine Récurent dans les discours des défenseurs de l’adoption de la graphie latine, l’universalité de celle-ci suppose que, du fait qu’elle est d’usage universel, c’est à dire dominant dans le monde et donc lue presque partout, elle confèrera au kabyle la possibilité 3 d’être aussi lu… Au-delà de ce désir inconscient d’élargir l’espace d’usage du kabyle (et du berbère, en général) qualifiable d’irrationnel compte-tenu de la réalité de déperdition que connait cette langue, il se profile une idée, difficilement soutenable, faisant croire que connaitre un alphabet implique la lecture d’un texte écrit dans n’importe qu’elle langue avec cet alphabet ! Même quand on se situe au niveau exclusivement d’apprentissage scolaire, c'est-à-dire sans prendre en compte les paramètres/facteurs intervenant dans le processus de socialisation, dans une langue, un apprenant de langue allemande, par exemple, ne lira pas un texte d’italien et même de français ou d’anglais sinon en lui appliquant les règles d’orthographe qu’il connait et qui sont ici celle de l’allemand… Il en fera à peine une espèce de déchiffrage selon ses propres règles ! Voilà qui montre que la connaissance des caractères latins n’implique pas la possibilité d’expansion du kabyle, cela soit-il possible sans, ce qu’on appelle en structuralisme, éléments externes d’une langue et que les sociolinguistiques situent, preuve à l’appui, au cœur de toute langue d’autant plus que le kabyle apparait dans en situation objectivement en danger de disparition. On ne voit donc même pas en quoi le fait que la graphie latine est utilisée par les langues les plus utilisées sur le marché de la communication mondialisée, serait bénéfique pour le kabyle ou le berbère, en général, d’autant plus que l’urgence des locuteurs de cette langue est, semble –il de nature identitaire, c'est-à-dire socioculturelle et socio-anthropologique. Car l’adoption de cet aspect universel suppose l’adoption de ses implications d’identification contraire à la vocation identitaire de l’adoption, par exemple, du gamma et epsilon grecs à la fois pour dire qu’il ne s’git pas tout à fait du latin et pour se démarquer de certains aspects de l’écriture française pour rendre les sons complexes par exemple en lui substituant un seul caractère conformément à la règle «un seul caractère écrit toujours le même son» (R. Achab, 1998). Ainsi, en dehors de l’identification à la sphère civilisationnelle utilisatrice de cette graphie, l’universalité d’usage de celle-ci est discutable au regard des impératifs des actions entreprises et à entreprendre en vue de récupérer le kabyle, l’équiper et le valoriser socialement, politiquement et institutionnellement. 3- La technicité et l’employabilité de la graphie latine Bien qu’en rapport avec l’argument de l’universalité de l’écriture latine, la technicité tout comme l’employabilité de celle-ci relève des moyens modernes de communication lui ayant fait subir des modifications/adaptations si bien qu’elle présente des commodités techniques d’apparence meilleures par rapport aux graphies concurrentes: l’arabe et les tifinagh. D’apparence parce qu’au fond tout est question d’habitudes et de pratiques qui relèvent des missions de l’institution scolaire, essentiellement. Théoriquement, en effet, toute écriture alphabétique pourrait servir de support à toute langue moyennant des aménagements internes et son employabilité dépend à la fois de ces aménagements, des usages institutionnels qu’on en ferait et des supports techniques mobilisés, particulièrement les appareils électroniques dont l’ordinateur actuellement. Or, la graphie arabe et la graphie tifinagh sont d’usage en communication et publication électronique! Ce qui signifie que la question de technicité et 4 d’employabilité est largement surmontable comme le montre chaque jour l’hébreu, par exemple, mais aussi le chinois et le japonais pour parler des langues qui ont réussi avec leurs graphies qui ne sont même pas alphabétiques. 4- L’inconvénient de la francisation/occidentalisation? C’est un argument des adversaires de l’adoption de la graphie latine pour écrire la kabyle. Bien que non-dit, ces derniers établissent le rapport entre cette écriture et la langue, voire la culture françaises et occidentale, en général. Pour eux, les implications idéologiques de cette adoption dépassent celles largement connues des études sur la grammatisation (S. Auroux, 1994) et des études sur les écritures en tant que procédé pour noter les sons fonctionnels d’une langue (Anis, 1988, Gelb, 1973, Février, 1948,…) et outil de la pensée rationnelle et logique (J. Goody, 1978, 1986, 1996, 1997, 2000, 2007), pour impliquer des considérations d’ordre de perception, c'est-à-dire idéologique. Il est, en effet, évident que de la diffusion des caractères latins depuis l’Europe pour servir de moyen pour décrire et outiller les langues sans écriture, découle une forme de description et d’outillage asservi au cadre théorique produit dans la langue européenne de l’observateur. Ce qui fait que les catégories grammaticales du kabyle serait recherchées à l’instar de celles connue en français, par exemple, si l’observateur et de formation française. Ce qui est en réalité la première étape de toute description qui, comme c’est le cas en kabyle, plus elle est appropriée par les concernés, c'est-à-dire les locuteurs de la langue à décrire, plus elle se démarque de ces catégories et mêmes des motivations de la description et, particulièrement, de l’outillage de ladite langue, comme c’est le cas dans le domaine kabyle (et berbère en général) où la venue d’autochtones au cercle restreint de berbérisants européens a fait évoluer l’intérêt aux questions berbères d’une curiosité scientifique à celle de la récupération et de la promotion de la langue berbère… Ce qui fragilise l’arrière pensée de francisation et/ou d’occidentalisation de la langue. En revanche, il est indéniable que par l’adoption de cette écriture associée au rejet de la graphie arabe parce que celle-ci émane de l’autorité politique arabisante, participe d’une certaine façon de se démarquer des référents culturels de la graphie mais aussi de l’arabe, langue et civilisation, et de se rapprocher de ceux de la graphie latine, c'est-à-dire l’Occident… II- L’indiscutable: le long travail d’aménagement, d’engagement et de production Ce ne sont pas que des arguments discursifs mais des preuves relevant de faits vérifiables ayant trait au temps et à l’histoire de l’écriture du berbère, en particulier, et à la revendication berbérophone, en général. Des premières publications européennes, ayant accompagnée la mise en place de la colonisation, aux travaux actuels, on est passé de la description désintéressée à l’engagement impliquée de la prise de conscience identitaire et d’une volonté de prendre part à la construction d’un univers social de démocratie participative. Cela s’est traduit d’abord par des relevés descriptifs des parlers berbères souvent traduit en français (Basset, Delheure, Dallet, L. Galand…). Ensuite, des autochtones réagissent à la perception de la langue et de culture 5 berbères diffusés dans les écrits des missionnaires et militaires de la colonisation pour aboutir à un premier objectif: ‘’le kabyle ça s’écrit’’ et ‘’ça se défend’’. Après vient le temps du raisonnement et du travail de longue haleine engagé par M. Mammeri et un cercle restreint d’étudiants de l’université de Vincennes et de Ben Aknoun, sur les hauteurs d’Alger. De ce cercle sortiront les premiers auteurs en langue kabyle (Sadi, Aliche) qui serviront de référence à la généralisation de l’adoption du latin pour écrire le kabyle dans le cadre associatif berbérisant durant la fin des années 1980-1990 pour connaitre une poussée quantitative et qualitative remarquable à la fin des années 1990 où l’enseignement étatique, bien que controversé, offrira à la fois des lecteurs et des écrivains en kabyle avec la graphie latine (dont A. Mezdad, S. Zénia, R. Mansour, S. Aoudia, M. Belkouas, N. Ben Amar, S. Bensaïd, K. Bouamara, Chemime, A. Nekkar, A. Uhemza, S. Hardou, T. ould-Amar……). Ce long travail d’aménagement, entamé durant les années soixante-dix, amélioré à l’Inalco et diffusé sous forme de manuels pour apprendre à écrire le kabyle (R. Achab, 1998…) et surtout adopté/adapté par des symboles de la revendication berbérophone (S. Sadi, A. Mezdad, S. Zenia, R. Achab, M. Chemime…) puis par l’institution académique universitaire, donnent à l’adaptation de cette graphie aux spécificités du kabyles une certaine crédibilité et à l’habitude d’écrire le kabyle, par les jeunes générations, une certain idée que le kabyle s’écrit ainsi, si bien que même la proposition des tifinagh semble en retrait car presque que tout se qui fait, s’écrit et se lit en kabyle est avec la graphie latine. Et qui visite les librairies dans des villes comme Tizi-Ouzou, Béjaïa et même Alger ne peut ne pas ne pas remarquer cette production en kabyle, essentiellement, et ressortir avec l’idée que le kabyle s’écrit avec la graphie latine. (A détailler/nuancer) Conclusion: Sans caricaturer le débat autour de l’écriture en tant que partie ou habit d’une langue, il faut néanmoins admettre les faits liés justement à ce passage du statut d’habit à celui de partie qui est en train de se faire dans le cas du kabyle. Pour le reste, tout découle de la position qu’on adopte vis-à-vis de ce passage, c'est-à-dire de l’avenir souhaité par les locuteurs et défenseurs du kabyle. Selon les cas, il est évident que le raccourci entre la neutralité et l’objectivité sera plus ou moins empruntable pour peu qu’on se mette d’accord sur les motivations et les objectifs des approches se prévalant de la neutralité désintéressée ou s’assumant objectivement engagé pour la récupération et l’élargissement des fonctions sociales du kabyle. Dans ce sillage, pour la seconde approche, tous les arguments sont discutables sauf les faits liés à la grammatisation en domaine kabyle qui s’effectue souvent en dehors des circuits étatiques et en opposition à la politique en matière de langues. Appuis bibliographiques: - Achab R., 1998, Langue berbère. Introduction à la notation usuelle en caractères latins, éditions Hoggar, Alger. - Achab Ramdane. 1996. 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