Dossier Pédagogique Noëlla Pontois - Divine

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Dossier Pédagogique Noëlla Pontois - Divine
Dossier Pédagogique
Noëlla PONTOIS
Divine étoile
1 - Eléphant Paname
-
Un peu d’histoire
Pourquoi Elephant Paname ?
Les Fondateurs
2 - Exposition Noëlla PONTOIS
-
Biographie
Miteki Kudo(1)
Quelques dates
Court historique de la danse
Courte histoire de la danse
classique
L’Opéra de Paris
Ballet
Chronologie des ballets
les plus célèbres
Echelon
Etoile
3 - Pistes Pédagogiques
4 - Quelques sites
| Eléphant Paname – 10, rue Volney 75002 Paris. Téléphone : 01 49 27 83 33 – Mail : [email protected]
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1 - Eléphant Paname
Un peu d’histoire
LES SOIRÉES DE L’AMBASSADEUR
L’hôtel de la rue Volney devenu Eléphant Paname fut érigé, sous Napoléon III, par l’ambassadeur de
Russie en France, Alexandre Soltykoff*.
Ce grand amateur d’art et mécène était une figure de l’époque. Ses collections d’armes et d’objets
médiévaux ont été léguées à l’Etat français et sont aujourd’hui rassemblées au Château de
Pierrefonds dans l’Aisne.
*Alexandre Soltykoff, fils du maréchal Soltykoff.
Hôtel particulier à façade composée de cinq travées et de trois étages carrés sur rez-de-chaussée,
de style éclectique, édifié vers 1856 par l'architecte de l'ordonnancement des places de l'Opéra et
de l'Etoile Charles Rohault de Fleury** pour le prince Soltykoff. Façade en pierre de taille structurée
autour des trois travées centrales et des épaisses corniches séparant les niveaux, ornementée de
pilastres, arcades, frises et consoles ouvragés. Haut lieu de l'histoire de l'art, ayant abrité
l'importante collection d'art médiéval du propriétaire, rappelé par l'architecture historiciste du
bâtiment.
**Charles Rohault de Fleury (* le 23 juillet 1801 à Paris ; † le 11 août 1875 à Paris) fut un architecte français passé par l'École
polytechnique. C'était le fils de l'architecte Hubert Rohault de Fleury (1777-1846) avec lequel il travailla à divers projets, dont la caserne
Mouffetard à Paris. Architecte au Muséum national d'histoire naturelle, il y réalisa les grandes galeries chaudes, le Palais des Singes et
une galerie de minéralogie.
UNE PERLE DE « LA VIE PARISIENNE »
Les salons de l’hôtel richement décorés dans le pur style « Second Empire » constituent une perle
de la « Vie Parisienne ». Ils ont vu défiler le gotha mondial de l’époque venu s’encanailler incognito
dans les théâtres des Grands Boulevards. Les amateurs d’Offenbach, de l’Opéra-Comique, de la
Gaîté Lyrique et du Palais Garnier ont dansé sur les parquets ouvragés de l’hôtel.
SECRET D’ALCÔVE À LA COUR DES TSARS
La Grande Catherine de Russie, amie de Voltaire et des lumières avait épousé le Tsar Pierre III, un
nullissime pervers, impuissant et crasseux qui préférait de loin jouer avec ses chiens plutôt que
d’honorer sa jeune femme. Résultat : huit ans après leur mariage, elle était encore vierge. Sa mère
exaspérée lui mit alors dans les pattes le plus bel officier de la cour, connu pour ses exploits et ses
performances galantes. La Tsarine connut l’amour et donna le jour à un fils qui régna sous le nom
de Paul 1er. Entretemps, son mari était mort. Conclusion : dès le XVIIIème siècle, les Romanov
furent probablement les bâtards d’un bel officier nommé Serguei Soltykoff, le grand père de
l’ambassadeur qui fit construire cet hôtel à Paris.
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UNE BANQUE DANS LES ANNÉES 20
Déserté à la fin de l’empire, l’hôtel est devenu par la suite le siège social d’une banque parisienne.
Fonctionnalité et mauvais goût ont recouvert sans vergogne les stucs et les dorures. Un mal pour
un bien : le lieu entièrement coffré renfermait comme par miracle de véritables trésors.
Au 20è s. le bâtiment est divisé en deux, le bâtiment antérieur appartient au comté de Greffuhe et
le bâtiment du fond – construit en 1919 par l’architecte L. Girod, à la Banque Dupont. L.Girod***
construit un bâtiment de 4 étages à l’emplacement des anciennes écuries, accessible par un
passage couvert à la suite du passage cocher et une salle de coffres sous la cour. A une date
indéterminée, la même banque couvre la cour d’une grande coupole en béton translucide.
***L. Girod, architecte et gérant d’immeubles.
La Banque Scalbert Dupont, du nom de ses familles fondatrices, implantée dans le Nord de la
France, est issue du rapprochement de la Banque Scalbert et de la Banque Dupont, deux banques
familiales du Nord. Elle a été nationalisée en 1981 puis privatisée au sein du groupe CIC. Elle avait
une succursale à Paris. Les banques Dupont et Scalbert eurent pour fondateurs respectifs Charles
Louis Dupont et Auguste Scalbert. Le dernier directeur général avant la nationalisation était Mr
Xavier Scalbert qui avait effectué la fusion des banques Scalbert et Dupont.
UN DÔME COMME UNE COUPE DE CRISTAL
De cette époque date la construction d’une prouesse architecturale : pour accueillir la clientèle, la
cour et les écuries ont été supprimées et leur emplacement fut recouvert d’un dôme en pavés de
verre. Sa dimension exceptionnelle recouvre un espace de plus de 250 m2, et sa structure sans
aucune armature tient du prodige. C’est véritablement le centre du lieu. Un écrin pour les
spectacles, concerts, expositions...
Quelques dates
1856 – construction de l’hôtel particulier par l’architecte Charles Rohault de Fleury pour le Prince
Soltykoff
1858 – Projet d’un éléphant colossal abritant une salle de bal et un théâtre, place de l’Etoile.
1919 – construction en fond de parcelle du second bâtiment par l’architecte L. Girod pour la
Banque Dupont
1922 –Surélévation du second bâtiment
2007 – projet Centre culturel
2009 – Acquisition des 2 bâtiments par Eléphant Paname
2012 – 14 septembre - Ouverture du lieu au public
Façade classée aux Monuments Historiques
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Pourquoi Elephant Paname ?
UN RÊVE ENFIN RÉALISÉ
Tout au long du XIXème, l’éléphant fait rêver les bâtisseurs parisiens. Rêve romantique s’il en est !
On a envisagé d’en construire un à la Bastille en lieu et place de la colonne actuelle que Victor Hugo
qualifiait méchamment d’esthétique tuyau de poêle. Longtemps une maquette monumentale en
plâtre de l’éléphant a été laissée à l’abandon sur le côté de la place, et le même Victor en avait fait
la demeure de Gavroche dans Les Misérables. Puis, en 1858, avant la construction de l’Arc de
Triomphe Place de l’Étoile, un éléphant colossal a failli triompher parmi de nombreux projets. Le
pachyderme géant devait abriter une salle de bal et un théâtre. C’est dire si l’association entre
l’éléphant, les arts de la scène et Paris est une réalité bien ancrée. A chaque fois les bâtisseurs se
sont dérobés et l’éléphant est resté fantasme.
Deux ans d'un travail d'orfèvre
L’hôtel a pendant deux ans fait l’objet de travaux de rénovation et d’aménagement phénoménaux.
Il faut avoir suivi le projet pour le croire : chaque jour ou presque a donné lieu à des découvertes
imprévues et exquises avec des détails décoratifs ou architecturaux qui sont autant de trésors de
l’époque.
> 600 tonnes de gravats
> 800 m2 de faux plafonds détruits
> Autant de surfaces décapées
> Autant de surfaces restaurées
> Pose d’une verrière sur l'un des studios de danse
> 300 m et 100 tonnes d’IPN
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Les Fondateurs
Laurent FIAT
32 ans, formé au dessin et à la peinture à l'atelier Nicolas Poussin, restauration de tableau
et de fresques à Florence, peintre et plasticien.
Résister au conformisme ambiant, s’indigner artistiquement, mais aussi partager, s’amuser,
transmettre et faire se rencontrer, telles sont les valeurs fortes de Laurent. La vie lui a
appris que les privilèges imposent des devoirs. À quoi sert un patrimoine si on ne le
transforme pas en opportunité pour les autres. Le rêve c’est d’ouvrir une maison des arts,
même et surtout dans un monde en crise, parce que les arts sont salvateurs, proposent des
solutions, autres que celles du marché. L’idéal c’est aussi d’utiliser la notoriété des uns pour
favoriser les talents méconnus : aller Vers l’inédit, l’inattendu, le poétique, l’émouvant, le
beau.
Fanny FIAT
35 ans, ancien sujet de l'Opéra de Paris, élève de Noëlla Pontois ; a dansé les plus grands
ballets du répertoire classique et fait actuellement partie de la Compagnie de danse de
Julien Lestel à Marseille.
Des années passées À l’Opéra de Paris, depuis la tendre enfance jusqu’à l’âge adulte, ont
appris à Fanny que le talent ne se satisfait pas de l’approximation, que le travail acharné fait
la différence et qu’il faut échapper en même temps à la tentation de se forger une carapace
trop épaisse pour donner le meilleur de soi-même. Tout cela, c’est la condition de la grâce,
de l’éclosion des émotions. Pour réussir ce pari, les conditions matérielles sont nécessaires.
Des studios de répétitions dignes de ce nom, cela manquait à Paris et cela devrait donner
envie de travailler à tous les danseurs, à tous les artistes du spectacle vivant. Créer un lieu
Où l’énergie circule et les choses se créent, voilà un rêve réalisé.
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2 - Exposition Noëlla PONTOIS
BIOGRAPHIE
Noëlla Pontois est une danseuse étoile* des plus discrètes de l’histoire de la danse. Anti-star, antistrass, elle a pourtant marqué de sa grâce son époque, sans artifice. Sa ténacité, son travail, son
professionnalisme, son naturel et surtout la pureté de son style l’ont conduite à être convoitée par
les plus grands, de Noureev* à Dupond**, en passant par Franchetti*** et Legris****. Lui
consacrer une exposition est aujourd’hui une évidence. Éléphant Paname, centre d’art et de danse,
se doit de porter l’évènement.
« Pour qui l’a vue à l’Opéra, elle est l’esprit même de la danse : fluide, musicale, aérienne,
elle incarne, fait rare, l’exactitude et la perfection classique portées jusqu’à l’émotion pure »
Xavier Boutrelle (Noëlla Pontois. L’étoile du Palais Garnier de Benjamin Rossé)
C’est véritablement une épopée que cette exposition retrace avec photos, vidéos, costume et loge
d’artiste reconstituée pour l’occasion.
Issue d’un milieu très modeste – ses parents étaient gardiens d’immeuble à la cité universitaire à
Paris – Noëlla Pontois est arrivée à la danse presque par miracle. C’est un médecin qu’on lui a fait
consulter parce qu’elle était trop maigre qui a eu cette idée : l’inscrire à l’Opéra Garnier parce que
c’était le seul endroit où l’on pouvait apprendre gratuitement. Vers neuf ans elle passe brillamment
l’audition et tout commence pour elle, un véritable conte de fée ! Jamais dans ces premières
années, elle n’avait pourtant imaginé qu’elle serait étoile un jour. Mais elle sentait que la danse
serait son destin et sa voie. Ses dons physiques se doublaient dès le départ d’une compréhension
du corps, de ce qui fonctionnait ou pas. Le talent pédagogique avant l’heure.
A dix-sept ans, elle intègre le corps de ballet tout en posant pour des peintres, puis bientôt pour
des publicités. Mais surtout, elle danse, et avec les plus grands. Rudolf Noureev* la choisira comme
partenaire, et ils danseront plus de quinze ans ensemble revisitant tout le répertoire, sur les plus
grandes scènes du monde. Puis ce sera Baryshnikov***** sous le regard de tous les grands
chorégraphes de l’époque. Elle découvre le Japon où elle se marie et qui devient une deuxième
patrie.
Aujourd’hui sa fille Miteki Kudo(1) est à son tour devenue une grande danseuse et sa petite fille en
est déjà plus qu’à ses premiers pas.
*Rudolf « Khametovitch » Noureev, danseur étoile doué d'une technique exemplaire, il est considéré comme l'un des plus grands
danseurs classiques du XXe siècle. Il fut l'un des meilleurs interprètes du répertoire classique, mais il affirma aussi son talent dans la
danse contemporaine. Il fut l'un des premiers danseurs à s'intéresser de nouveau au répertoire baroque.
** Patrick Dupond danseur français. Il se fait connaître en 1976 en remportant la médaille d'or du concours international de ballet de
Varna en Bulgarie. Danseur virtuose, il sera nommé danseur étoile en 1980 et rencontra un succès considérable en France ce qui ne
l'empêcha pas de connaître une glorieuse carrière internationale. Il travailla avec d'éminents danseurs comme Rudolf Noureev, Maurice
Béjart ou Alvin Ailey, puis devint en 1990 directeur de la danse du ballet de l'Opéra national de Paris, succédant ainsi à Noureev.
***Raymond Franchetti danseur Formé par Gustave Ricaux, il débute en 1936 à l'Opéra russe à Paris. Il danse aux Ballets de la Jeunesse,
au Théâtre de Lille, aux Ballets de Monte-Carlo et pour le marquis de Cuevas. En 1947, il entre au Ballet de l'Opéra de Paris et devient
premier danseur en 1954, brillant dans les rôles de caractère. En 1963, il est professeur à l'École de danse et ouvre un cours privé qui
devient l'un des plus réputés où de nombreux danseurs, comme Rudolf Noureev ou Mikhaïl Barychnikov, viennent prendre leurs classes.
**** Manuel Legris entre à l'école de danse de l'Opéra de Paris en 1976 puis dans le corps de ballet en 1980. C'est en 1981 qu'il devient
coryphée puis « sujet » en 1982. Fait exceptionnel dans le milieu de la danse de l'Opéra de Paris, il est nommé danseur étoile par Rudolf
Noureev sans passer par le stade de « premier danseur ». Sa nomination au titre d'étoile date du 11 juillet 1986, à l'issue de la du ballet
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Raymonda, chorégraphié par Rudolf Noureev, dans lequel il danse le rôle de Jean de Brienne ; cette nomination a lieu sur la scène du
Metropolitan Opera de New York, au contraire de l'habitude qui veut que les étoiles soient célébrées sur les scènes de Paris.
***** Mikhaïl Nikolaïevitch danseur, chorégraphe et acteur d'origine russe naturalisé américain. Il est fréquemment cité aux côtés de
Vaslav Nijinski et de Rudolf Noureev comme étant l'un des danseurs les plus importants du XXe siècle. Après un début prometteur au
Théâtre Kirov, il part pour le Canada en 1974 où il danse au sein de diverses compagnies en tant que danseur libre, puis il intègre le New
York City Ballet comme danseur principal. Il y apprend la dynamique des mouvements de George Balanchine puis devient directeur
artistique de l'American Ballet Theatre.
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MITEKI KUDO(1)
Promue au grade de sujet du ballet de l'Opéra national de Paris en 1992, Miteki Kudo est la
fille de Daïni Kudo, soliste international et chorégraphe japonais et de Noëlla Pontois,
danseuse étoile et professeur à Garnier.
C'est à l'âge de 7 ans qu'elle rentre à l'école de danse de l'Opéra de Paris, encouragée par
ses parents.
A 16 ans, elle est engagée dans le corps de ballet et participe à de nombreuses productions
du répertoire comme « Attentat poétique » de Serge Larrieu, « Le Parc » d'Angelin Preljocaj
ou encore « Les Forains » de Roland Petit.
Très vite, Miteki Kudo gravit les échelons et se voit distribuée en tant que soliste.
En 1995, l'association pour le rayonnement de l'Opéra de Paris lui décerne le prix du Public.
Remarquée par des chorégraphes invités, elle entame une collaboration avec Pina Bausch,
grande figure de la danse contemporaine. Pour elle, la danseuse franco-japonaise
interprète le rôle d'Amour dans « Orphée » et devient son artiste fétiche.
Reconnue mondialement pour sa grâce et sa beauté, Miteki Kudo devient pendant
quelques années l'égérie de la marque de cosmétique Shiseido et se voit également
engagée par Chanel dans une campagne internationale de photos pour le parfum Allure.
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QUELQUES DATES
1953 – Entrée à l’école de danse
1960 – Corps de Ballet
1961 – Deuxième quadrille
1962 Premier quadrille
1963 Coryphée
1964 – Sujet
1966 - Première danseuse
1968 – Danseuse étoile
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« La danse a été mon moteur et ma raison de vivre »
Noëlla Pontois
Perfection technique, sensibilité artistique, beauté et musicalité, Noëlla Pontois a été pour toute
une génération l'image absolue de la ballerine classique.
Suscitant l’enthousiasme et l’émotion à chacune de ses apparitions, inspirant la vocation de
nombreuses apprenties ballerines, Noëlla Pontois a été une des grandes stars de la danse classique,
à une époque où celle-ci avait encore droit de cité à la télévision française.
« Elle a été mon professeur pendant des années. Cette chance inouïe de travailler
sous le regard d’une des danseuses les plus parfaites de ces cinquante dernières années
mérite bien un hommage(…). »
Fanny Fiat, présidente Elephant Paname
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COURT HISTORIQUE DE LA DANSE
Lors des bals et des défilés - Petit à petit la danse s’intègre dans de grandes célébrations destinées à
mettre en valeur le prince qui les organise.
Au XVIe siècle Catherine de Médicis fait donner de grands spectacles pour divertir la cour.
Ces « ballets de cours », spectacles fastueux, deviennent très populaires au sein de la noblesse. Ils
sont principalement destinés à faire de la propagande royale. Parmi les danseurs, on trouve le roi et
les membres de la grande noblesse. Louis XIII était un excellent danseur et aimait particulièrement
les rôles de grotesques ou de femmes. Son fils, Louis XIV, appréciait également la danse, mais
préférait les rôles le mettant en valeur, comme sa célèbre apparition dans le costume dore
d’Apollon, Dieu du Soleil. Louis XIV, dans un souci de contrôle, fonde en 1661 l’Académie Royale de
danse, ancêtre direct de l’Opéra National de Paris.
La danse se codifie sous la direction de Pierre Beauchamps, maître à danser du roi. Il définit les 5
positions classiques, toujours en vigueur aujourd’hui.
Son élève, Raoul Auger Feuillet rédige en 1700 Chorégraphie ou art de décrire la danse dans lequel
il détaille tous les codes de la danse de Beauchamps, permettant ainsi la diffusion de la « Belle
danse » dans toute l’Europe.
Le ballet se popularise avec la naissance de la comédie-ballet.
Parmi les exemples les plus connus, on peut citer Le Bourgeois Gentilhomme de Molière et Lully.
Lully intègre aussi le ballet dans ses tragédies lyriques.
Au début du XVIIIe siècle s’ouvre le siècle des Lumières.
La danse conquiert un public de plus en plus large grâce à l’opéra-ballet. Chaque scène constitue un
épisode indépendant illustrant le titre de l’œuvre. C’est Jean-Philippe Rameau qui développe ce
style typiquement français et tente de donner aux intermèdes dansés une véritable justification
dramatique. Il ouvre ainsi la voie au « ballet d’action ».
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Jean-Georges Noverre, élève du célèbre danseur Dupré, mais aussi chorégraphe et théoricien,
condamne la « danse mécanique » de son époque. Pour lui la danse doit être « naturelle et
expressive » et peindre une action dramatique sans s’égarer dans des divertissements qui font
perdre le fil de l’histoire. C’est le « ballet d’action ». Noverre met en avant la personnalité des
grands danseurs, supprime les masques et modernise les costumes, les décors et les lumières.
Au XIXe siècle apparait le ballet romantique, un ballet d’action sur fond d’histoires à caractère
romantique (drames, contes, paysages de foret et de montagnes, …).
C’est à cette époque qu’apparaissent les pointes (chaussons souples a bouts renforces) et les tutus
longs (tunique à mi- mollet, légèrement gonflante).
La figure de la ballerine telle que nous la connaissons nait en 1832 dans La Sylphide, chorégraphiée
par Philippo Taglioni et s’impose dans Giselle (chorégraphie de Jean Coralli et Jules Perrot).
A la fin du XIXe siècle, la Russie devient un pays incontournable dans le monde de la danse.
Marius Petipa, danseur et chorégraphe marseillais, part pour Saint-Pétersbourg. Premier danseur,
professeur puis maitre de ballet à partir de 1869, il est le père des ballets russes. Il en crée une
soixantaine dont trois célébrissimes avec Piotr Illich Tchaikovsky : La belle au bois dormant, CasseNoisette et Le Lac des Cygnes.
A cette époque le ballet est en pleine effervescence, les troupes sont nombreuses et les auteurs
prolifiques.
Durant cette période dite académique, le ballet se présente sous une forme très rigoureuse.
La virtuosité des ballerines est particulièrement mise en avant.
Au début du XXe siècle, Serge Diaghilev bouleverse l’histoire de la danse.
Grand amateur de peinture et de musique, il conçoit le ballet comme un « spectacle total » issu de
la collaboration d’un chorégraphe, d’un peintre et d’un compositeur.
En 1909 il crée au Chatelet la troupe des Ballets Russes avec les meilleurs danseurs du Marinski de
Saint-Petersbourg.
Cinq grands chorégraphes dominent les Ballets Russes.
De 1909 à 1914 Michel Folkine crée de grands chefs-d’œuvre comme Petrouchka et l’Oiseau de feu.
Un vent de scandale souffle sur la troupe a la création du Prélude à l’après midi d’un faune par
Nijinsky.
Mais c’est le Sacre du Printemps qui déchaine véritablement les passions : la chorégraphie de
Nijinsky, la musique de Stravinsky et les décors de Roerich choquent.
A partir de 1915 Léonide Massine devient le chorégraphe principal. C’est une période d’avantgarde qui s’ouvre, de grands peintres modernes comme Matisse et Picasso collaborent avec les
Ballets Russes.
Entre 1922 et 1929 deux chorégraphes se succèdent, Bronislava Nijinska (soeur de Nijinsky) et
George Balanchine. Ils inventent la danse classique : élégance, inventivité, danse épurée, …
De nombreux peintres (Miro, Braque, Picasso, Matisse, …) et compositeurs (Stravinsky, Satie,
Debussy, Prokoviev, …) travaillent avec les Ballets Russes et contribuent pour une grande part à leur
renommée.
Malgré tout, la compagnie ne survit pas à la mort de Diaghilev en 1925.
De nombreuses autres écoles apparaissent au XXe siècle.
Isadora Duncan s’intéresse à l’émotion, à la liberté du mouvement et puise son inspiration dans
l’antiquité grecque. Elle influencera de nombreux chorégraphes dont Michel Fokine.
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Certains courants prônent l’expressivité du geste comme la Modern Dance aux Etats-Unis avec
Martha Graham ou la danse d’expression en Allemagne avec Mary Wigman, Kurt Jooss et plus tard
Pina Bausch.
D’autres comme Cunningham et Nikolais cherchent à favoriser la gestuelle et le mouvement a
l’expression, « motion, not emotion ». Ils créent la « Modern Dance abstrait ».
Le ballet académique néoclassique prend son envol avec Serge Lifar en France et George
Balanchine aux Etats-Unis.
La danse part à la conquête du grand public grâce à Alvin Ailey, premier chorégraphe de couleur qui
allie Modern Dance et culture traditionnelle africaine, et Maurice Béjart qui fait sortir la danse des
théâtres et lieux consacres et conquiert les foules.
Cf. Les Chemins de la danse
COURTE HISTOIRE DE LA DANSE CLASSIQUE
L'origine de la danse classique remonte à l'époque royale. Elle est créée à la Cour de France au
17ème siècle, sous le règne de Louis XIV plus précisément.
C'est à ce moment-là que furent inventés les pas de base et leur nom.
Les pointes apparaissent vers 1820 et offrent à la danse classique de nouvelles possibilités.
Dès lors, de nombreuses écoles se développent dans le monde entier, proposant chacune un style
différent.
On appelle « ballet » le spectacle de danse classique présenté à un public.
Il est chorégraphié, c'est-à-dire qu'il comporte des pas et des enchaînements définis et répétés à
l'avance.
Les danseuses de ballet sont appelées "ballerines".
La danse classique est rigoureuse car elle s'appuie sur des positions du corps et des attitudes bien
précises. Elle fait appel et développe la grâce et la souplesse, au travers d'enchainements appelés
« adages » (pas lents basés sur l'équilibre et l'esthétique des mouvements) et « variations »
(succession de pas rapides, de sauts et de tours).
Dans la hiérarchie du Ballet de l'Opéra de Paris, « étoile » est le titre suprême accordé aux artistes
de la danse.
Les premières danseuses à recevoir officiellement le titre d'« étoiles » sont Lycette Darsonval et
Solange Schwartz en 1940, tandis que l'année suivante, Serge Peretti est le premier homme.
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L’OPERA DE PARIS
L'Opéra national de Paris est un établissement public industriel et commercial français créé en
1994, succédant aux institutions précédentes à la tête de l'Opéra de Paris, et placé sous la tutelle
du ministère de la Culture. Il a pour mission de rendre accessible au plus grand nombre les œuvres
du patrimoine lyrique et chorégraphique et de favoriser aussi la création et la représentation
d'œuvres contemporaines. Il dispose à ce titre de deux salles : le palais Garnier (qui abrite le Ballet
de l'Opéra national de Paris) et l'Opéra Bastille ainsi que d'un orchestre symphonique.
L'Opéra national de Paris contribue par ailleurs à la formation professionnelle et au
perfectionnement des chanteurs et des danseurs, par son centre de formation d'art lyrique et par
l'école de danse de Nanterre.
Enfin, le secteur animation et jeune public de l'opéra national de Paris élabore chaque saison un
programme pédagogique.
L’Opéra national de Paris est dirigé par Nicolas Joël, Directeur, nommé par le ministre de la Culture
pour un mandat de 6 ans (décret du 24 juillet 2009) renouvelable une fois pour une période de trois
ans.
LE BALLET
Le Ballet de l'Opéra est aujourd'hui considéré comme l'une des meilleures compagnies au monde.
Sa moyenne d'âge est de 25 ans, ce qui en fait l'une des plus jeunes compagnies actuelles.
Le répertoire du Ballet de l'Opéra est très étendu, il va des grands ballets romantiques et classiques
aux créations de chorégraphes contemporains.
Le Ballet donne aujourd'hui quelques 180 représentations par saison à Paris, en province mais aussi
à l'étranger
Le Ballet de l’Opéra national de Paris est la plus ancienne compagnie de danse académique
classique.
En 1669 le corps de ballet est intégré, à l'instigation de Jean-Baptiste Colbert, à l’Académie royale
de musique, aujourd’hui l’Opéra de Paris.
Les deux siècles suivant sa création voient le Ballet de l’Opéra changer onze fois de lieu ; il est basé
au Palais Garnier depuis 1875.
L'École de l’Académie royale de danse, aujourd’hui École de danse de l'Opéra national de Paris,
fondée en 1713, est la plus ancienne école de danse du monde occidental mais aussi le berceau de
la danse académique classique mondiale.
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CHRONOLOGIE DES BALLETS LES PLUS CELEBRES
1789 - La Fille mal gardée
1832 - La Sylphide
1841 - Giselle
1869 - Don Quichotte
1870 - Coppélia
1876 - Sylvia ou la Nymphe de Diane
1877 - Le Lac des cygnes
I
La Bayadère
1890 - La Belle au bois dormant
1892 - Casse-Noisette
1893 - Cendrillon
1898 - Raymonda
1910 - L'Oiseau de feu
1911 - Petrouchka
1913 - Le Sacre du printemps
1940 - Roméo et Juliette
ECHELON
•
•
•
•
•
5e échelon : quadrille
4e échelon : coryphée
3e échelon : sujet
2e échelon : premier danseur
1er échelon : étoile
Les échelons 3 à 5 forment ensemble le « corps de ballet ».
La promotion au grade supérieur se fait par un concours interne, dont le jury est composé des
membres de la direction de l'Opéra et de danseurs et personnalités extérieures du monde de la
danse. Ce concours a lieu chaque année.
Seules les étoiles échappent à ce système : la nomination d'un premier danseur (plus rarement d'un
sujet) au titre d'étoile est décidée par le directeur de l'Opéra national de Paris sur proposition du
directeur de la danse à la suite d'une représentation. La procédure de nomination a varié avec le
temps ; depuis 2004, elle se fait devant le public, rideau levé.
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ETOILE
Dans la hiérarchie du Ballet de l'Opéra de Paris, « étoile » est le titre suprême accordé aux artistes
de la danse.
Apparu en 1895 sous le terme de « sujet étoile », le qualificatif se répand au début du XX siècle et
finit par désigner plus généralement le plus haut grade de la hiérarchie des compagnies de danse.
Les premières danseuses à recevoir officiellement le titre d'« étoiles » sont Lycette Darsonval et
Solange Schwartz en 1940, tandis que l'année suivante, Serge Peretti est le premier homme à le
recevoir.
3 - Pistes Pédagogiques
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Devenir Danseuse / Danseur – métier
Étudier les œuvres par l’observation et la comparaison (les différentes représentations de la
danse en peinture et en sculpture) – Le plus célèbre Degas.
Le rôle de la danse à travers les âges
La représentation de la danse à travers les différents courants artistiques.
Le rôle de la danse dans les différents types de sociétés.
4 - Quelques sites
http://www.operadeparis.fr/L_Opera/L_Opera_de_Paris/
http://www.operadeparis.fr/L_Opera/le_Ballet/
http://www.operadeparis.fr/L_Opera/L_Ecole_de_Danse/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Edgar_Degas
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