solius - Multiplex modélisme
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solius - Multiplex modélisme
Nom : Solius RR+ Fabricant : Multiplex Prix public conseillé version RR+ : 359,90 € Prix public conseillé version RR : 279,90 € Prix public conseillé version kit : 119,90 € ESSAI PLANEUR SOLIUS RR+ Texte : Jean-Louis Coussot Photos : Cécile & Jean-Louis Coussot Comme vous le découvrirez dans le reportage du salon de Nuremberg, Multiplex a présenté trois nouveaux modèles, deux avions et un planeur. Le Tucan et le Solius attiraient vraiment tous les regards, avec des lignes d’une grande élégance, et des conceptions particulièrement soignées, mettant une fois encore la barre un peu plus haut en matière de qualité de modèle moulés en Elapor. Aucun doute, ces modèles font irrésistiblement envie ! Type de modèle : Motoplaneur électrique trois axes Motorisation Moteur prévu : Permax BL-O-3516-0850 Moteur utilisé : Permax BL-O-3516-0850 Mode de fabrication : Version RR+ : cellule en Elapor, entièrement montée et équipée, avec moteur, hélice, contrôleur, servos, récepteur, accu. Fonctions commandées : Profondeur, ailerons, direction, moteur. Aérofreins selon émetteur utilisé. La synthèse du talent de Klaus Michler MODELISTE Constructeur : Novice - Occasionnel - Expérimenté - Expert Niveau de pilotage : Débutant - Moyen - Confirmé - Expert MODELE Conception : Passable - Correcte - Bonne - Super Qualité : Passable - Correcte - Bonne - Super Agrément de pilotage : Passable - Standard - Plaisant - Excellent Caractéristiques : Envergure : 2160 mm Longueur : 1100 mm Corde emplanture : 190 mm Corde saumon : 95 mm 2 Surface aile : 35,2dm Profil aile : Légèrement creux 2 Surface du stab : 5,5 dm Profil stab : Biconvexe sym. Masse annoncée : 1450 g Masse obtenue : 1362 g 2 Charge alaire obtenue : 38,7 g/dm Model’Air - n° 0 - Page 119 Au premier coup d’œil, un élément nouveau sur un modèle Multiplex en Elapor : la verrière transparente. Mais c’est loin d’être tout ! E t quel bonheur ! Le Solius est dévoilé fin janvier à Nuremberg avec cette nouvelle : il est déjà disponible ! Nous étions habitués à devoir patienter «un certain temps» avant de pouvoir goûter aux nouveautés de Multiplex, comme d’ailleurs de la plupart des marques, mais là, il est déjà dans les magasins ou en cours de livraison… Une raison à cette disponibilité rapide : la fabrication est de nouveau entièrement réalisée en Allemagne, alors que ces dernières années, ue partie était délocalisée. Classique et novateur à la fois Tout d’abord, quand on observe le Solius pour la première fois, et que l’on connait un minimum les planeurs grandeurs, on ne peut que trouver une ressemblance avec le L-33 Solo, un planeur métallique fabriqué par LET, et dérivé du L-23 Super Blanik… Et Solo/Solius, ça ne laisse guère de doute sur l’idée de base. Le Solius n’est toutefois pas une maquette, les ailes en particulier sont elliptiques, ce qui n’est pas le cas du L-33. Simplement, les formes générales du fuselage ont bien des points communs, et ce pur modèle réduit donne une sensation de semi-maquette, une tendance qui se profilait depuis les Easy Cub et Fun Cub. D’ailleurs, le Tucan qui sort en même temps que le Solius n’est autre qu’une semi maquette inspirée du Tucano d’Embraer. Cette sensation est nettement renforcée par la présence d’une verrière transparente et ça, c’est nouveau, car jusqu’ici, les modèles en Elapor avaient tous une verrière du même «métal» et donc opaque. La verrière transparente ajoute un vrai plus à l’aspect du modèle, d’autant qu’un siège et un tableau de bord en trompe l’œil viennent habiller l’intérieur du baquet. Le Solius reste un planeur d’une taille très facile à transporter, puisque son envergure n’est que de 2160 mm. Ainsi, il se situe entre l’Easy Glider Pro (1800 mm) et le Cularis (2610 mm). Assurément, tout pilote d’Easy Glider pourra piloter le Solius La fixation des ailes est moins visible, mais constitue une nouveauté technique particulièrement étudiée. On voit ici les deux ailes et leurs verrous, et la clé horizontale qui sera également solidaire du fuselage. et ainsi monter en taille en douceur. L’aile est équipée comme sur l’Easy Glider d’ailerons, mais pas de volets, il n’y aura pas de complexité supplémentaire à gérer, juste des performances supérieures. Mais il faut entrer dans le détail pour découvrir bien d’autres innovations : Tout d’abord, les ailes sont d’une conception totalement nouvelle : Les longerons, qui sont aussi des clés d’ailes, sont des tubes alu de section rectangulaire à angles arrondis, avec un insert en fibre intégré. Du robuste, qui sait garder juste la bonne souplesse. Ils sont noyés dans l’Elapor au moulage, et il n’y a donc plus la pièce de fermeture à coller à l’intrados, qui posait parfois quelques soucis aux débutants, pas assez rapides ou précis pour parfaitement la mettre en place avant que la colle ne prenne. Ici, on distingue juste quelques trous côté intrados qui ont servi pendant le moulage à maintenir les longerons en position. Ces longerons ne dépassent qu’assez peu aux emplantures, et sont décalés, afin qu’ils puissent passer l’un devant l’autre dans le fuselage. Ainsi, le longeron de l’aile gauche vient juste s’engager dans l’emplanture de l’aile droite et réciproquement. Des pièces d’emplanture en plastique moulé reçoivent ces extrémités de longerons, un montage qui ferait quasiment penser à celui d’un planeur grandeur… Le dièdre est ainsi donné par les encastrements des longerons dans les emplantures, et peut Model’Air - n° 0 - Page 120 La boîte du Solius, toujours très soignée comme pour tous les kits Multiplex. facilement être plus important qu’avec les classiques clés en tube carbone qui sont obligatoirement rectilignes. Multiplex a supprimé une opération de montage un peu délicate, gagne en respect du profil à l’intrados, et grâce au dièdre plus important, va améliorer les qualités de vol, en spirale notamment. Les emplantures sont munies de verrous, qui recevront une «clé» traversant le fuselage et ces deux verrous. Ainsi, les ailes ne risqueront pas de s’écarter en vol, mais les verrous sont «fendus» afin de permettre un déverrouillage en cas de contrainte importante (choc). Le montage des ailes sera vraiment facile et fiable. On note dans le fuselage la présence d’une roue, qui permettra en version non motorisée de décoller facilement derrière un remorqueur. La poutre de queue est renforcée par un tube métallique de section hexagonale. Les servos de direction et de profondeur sont installés directement dans l’épaisseur de la dérive, mais restent accessibles après montage du modèle, car des caches en adhésif peuvent être déposés s’il fallait intervenir sur ces servos. Le kit du Solius est particulièrement riche en documentation, c’est un plus assurément. Notez ci-dessous la qualité de la notice de montage, même si dans le cas du RR+, celui-ci est déjà réalisé. Trois versions Le Solius est disponible en version «kit», à assembler et livrée sans équipements, en version RR, montée à 100%, et équipée des quatre servos Nano-S, du moteur Permax BL-O 3516-850, du contrôleur Multicont BL40 S-Bec, de l’hélice 12 x 6 repliable. La version RR+ est identique à la RR, mais comprend en plus le pack d’accus Lipo 2200 mAh en 3S et un récepteur RX-5 M-Link ID4, donc directement compatible avec tous les émetteurs M-Link de la marque, dont entre autre l’émetteur Smart qui va pouvoir reconnaitre directement le type de modèle (ID 4 = Solius) et possède d’origine le programme adapté. C’est cette version RR+ que j’ai testé pour vous, et donc, le montage s’est résumé à… charger l’accu et à appairer un émetteur Smart ! Heureusement que j’ai eu l’occasion de photographier à Nuremberg un fuselage «éclaté» de Solius sur le stand, car sinon, je ne saurais pas vous décrire l’intérieur, si ce n’est par l’étude de la notice… Model’Air - n° 0 - Page 121 Klaus Michler, papa du Solius et de dizaines de modèles Multiplex. Et le pilotage du Solius est lui aussi signé Klaus, on retrouve un comportement qui est caractéristique des planeurs de ce concepteur qui a toujours privilégié des qualités de vols adaptées à la majorité des pilotes. Signé «KM» ? Le kit RR+ Vous remarquerez l’immatriculation «DKLAS» sur le fuselage et les lettres façon planeur gradeur sur la dérive «KM»… Elles ne sont pas le fait du hasard, mais la signature du concepteur de la machine. KM, c’est Klaus Michler, qui a conçu une quantité de modèles impressionnante pour Multiplex. On lui doit déjà les modèles «d’avant les mousses», tels que l’Alpina 4001, l’Akro, et tant d’autres… Klaus a pris sa retraite désormais, mais il est bien difficile à la fois pour Multiplex de remplacer un tel talent, et pour lui de ne plus concevoir… Et donc, si Klaus n’est plus directement salarié de Multiplex, il est resté «consultant» et le Solius est bien évidemment un de ses «bébés», et tout dans ce modèle est typique de l’esprit ingénieux, pratique, et novateur de celui que l’on surnomme «le Sorcier de Bretten» (Bretten est la ville où est implanté Multiplex). Et quand j’ai mis en l’air le Solius pour la première fois, une fois encore, la magie a opérée… Chapeau Klaus, c’est encore un coup de maître que ce Solius. J’ai eu l’occasion de rencontrer Klaus, c’est quelqu’un de discret, gentil, toujours prêt à vous expliquer les motivations qui l’on conduit à choisir telle ou telle solution… une logique implacable, dans un homme qui n’a jamais pris la grosse tête malgré les dizaines de modèles à succès qu’il a conçu. Quand vous volez avec un modèle Multiplex, ayez une pensée pour lui, vous êtes des milliers à lui devoir tant d’heures de plaisir ! Allez, c’est l’heure d’ouvrir la belle boîte qu’un transporteur vient de déposer… Comme souvent avec les planeurs MPX, la boîte est munie d’une poignée de transport, car le modèle rester démontable et pourra toujours être rangé et transporté dans son emballage d’origine. A l’ouverture, plus de container en polystyrène comme on en a connu sur certains modèles, mais chaque pièce est emballée dans une épaisseur impressionnante de bull-pack. La protection est assurée ! On va sortir tout d’abord la documentation, vraiment abondante et en plusieurs langues, dont le Français. On trouve une notice pour le modèle (la même notice est livrée avec toutes les versions), un additif pour la version RR+, qui en gros vous dit tout ce que vous n’aurez pas à faire puisque c’est déjà fait, une notice pour le pack d’accus, une autre pour le contrôleur… Ajoutez la fiche de réclamation (moi, je ne vois pas de quoi réclamer, je préfèrerais une fiche de félicitations…), un petit catalogue, et vous voilà avec une sacrée dose de lecture ! Très bien, on est loin d’un produit chinois acheté en direct qui vous laisse vous débrouiller avec une notice rédigée à la va vite dans un anglais assez approximatif et trois croquis pas toujours en rapport avec le modèle… et aucun moyen de re-régler l’électronique si d’aventure vous la transposez sur un autre modèle par la suite. Ici, le montage est non seulement décrit en bon français, mais chaque étape est illustrée par des dessins en CAO 3D parfaitement limpides. Bien, le stab sort le premier de sa protection. On note un jonc en fibre qui le renforce, une pièce centrale qui reprendra les efforts des vis de fixation, et une pièce collée qui recevra la commande de profondeur. Le fuselage est déballé à son tour. Vite, ouvrir la verrière : à l’intérieur, le moteur est d’un diamètre conséquent, et quand on voit la 12 x 6 repliable installée dans le nez, on sent que «ça va tirer»… Le récepteur et le contrôleur sont fixés par du velcro au fond et contre un flanc du fuselage. Une sangle en velcro attend l’accu pour l’immobiliser. Les fils sont bien rangés, mais la place pour passer l’accu reste assez étroite, le pack 3S 2200 mAh prévu sera impératif, pas question de mettre plus. La verrière est collée sur son baquet (c’est vraiment nouveau chez Multiplex), avec un siège et un tableau de bord en adhésif. Il est juste un peu dommage qu’une tête de pilote n’ai pas été prévue… Ceux qui choisiront la version kit pourront ajouter un petit buste, d’autant que Multiplex en sort dans ses nouveautés 2013. Pas de servo visible, puisque ceux-ci sont installés dans l’épaisseur de la dérive. Des adhésifs peuvent toutefois être retirés s’il s’avérait nécessaire d’intervenir sur un servo. Bien vu, car un pignon à changer ne signifie pas destruction du modèle pour y parvenir. La découpe pour installer les emplantures des ailes montre les deux rallonges collées, prêtes à recevoir les prises des ser- Model’Air - n° 0 - Page 122 Revue de détail du stab, notez le renfort d’assise, et le jonc qui le rigidifie. vos d’ailerons. Sous le fuselage, la roue est montée dans un support plastique. Sous l’étambot, une fausse roue est moulée et peinte, mais attention, sur le dur, l’usure risque d’être rapide. Pour la ventilation, deux ouïes de chaque côté du nez permettent d’aspirer l’air frais, et deux sortie sont situées sous les bords de fuite. On passe aux ailes : On remarque immédiatement les longerons qui dépassent des Le fuselage à la loupe, tel qu’il se présente à l’ouverture du kit : irréprochable. Model’Air - n° 0 - Page 123 Verrière déposée, on découvre le moteur, le contrôleur et le récepteur «ID 4», directement reconnu par une Smart qui contient un programme adapté au Solius. Les deux faces de la dérive : celle-ci renferme les servos de direction et de profondeur. Notez les caches adhésifs qui permettent en cas de besoin d’y accéder. On voit ci-dessous leur implantation et la fixation du stab. emplantures. Pour une fois, il n’y aura pas de clé d’aile à insérer, ces deux longerons se croisent dans le fuselage et rejoignent l’emplanture de l’autre aile, donnant le dièdre plus important qu’avec une clé, et aussi une rigidité importante à la voilure. On comprend que le verrouillage est indispensable, car si les ailes s’écartent, il n’y a plus de tenue aux efforts. Ajoutons que vous ne risquez plus d’oublier la clé à la maison ! (Qui n’a jamais oublié une clé d’aile me jette la première pierre… ou plutôt, il ya ceux qui ont oublié la clé, et… ceux qui oublieront un jour !). Les servos d’ailerons sont montés, raccordés aux guignols d’ailerons et dissimulés sous des caches thermoformés. Les rallonges sont pliées dans les rainures afin de ne dépasser que le strict nécessaire au branchement dans les prises du fuselage. Model’Air - n° 0 - Page 124 Cette coupe du fuselage a été photographiée à Nuremberg et permet de bien comprendre l’agencement de l’avant du fuselage du Solius. Dessous à droite, le tube hexagonal qui renforce l’arrière. Le dessous du bacquet de verrière, avec les clips de fixation, un standard chez Multiplex. Ces rainures sont refermées très proprement par un adhésif transparent. On note que chaque aileron est rigidifié par un jonc métallique. Il reste le sachet d’accessoires qui était rangé au départ dans le fuselage : on va surtout en extraire le verrou d’ailes. Une clé Allen est fournie pour le réglage du neutre des gouvernes. On trouve des velcros ad- hésifs, qui ne serviront que si vous deviez démonter contrôleur ou récepteur et les remplacer. Une bille d’acier est destinée à un recul éventuel du centrage est doit se loger dans la dérive. Je ne l’ai pas utilisée. Les ailes à la sortie de la boîte... A droite, détail d’un des verrous déjà en place. Model’Air - n° 0 - Page 125 Encore des détails de l’aile. A gauche, la nervure d’emplature moulée, et le longeron-clé d’aile. Ci-dessus, le cheminement du fils de servo d’aileron, et dessous, le cache servo, et le jonc qui rigidifie la gouverne. Ci-dessous, le fuselage écorché vu à Nuremberg permet de bien comprendre le verrouillage des ailes. Préparation avant le premier vol Cette version RR+ est supposée être complètement prête à voler, surtout si on utilise un émetteur Smart. Il ne faut à priori que réaliser l’appairage du récepteur avec l’émetteur. Il est toutefois impératif d’effectuer un contrôle complet du modèle et quelques ajustements. La procédure d’appairage de la Smart est simple et rapide : L’émetteur est mis sous tension en maintenant le bouton «multifonctions» enfoncé. Le cercle lumineux autour du bouton de mise sous tension clignote alors rapidement. Le récepteur est à son tour mis sous tension en maintenant la touche «SET» enfoncée. Le récepteur doit être tout proche de l’émetteur (20 cm), l’appairage est alors quasi immédiat. La Smart possède une sécurité qui évite un Model’Air - n° 0 - Page 126 Nous avons mené les essais en vol avec la Smart préprogrammée et également avec une Royal Pro M-Link, ce qui a permis de tester toutes les possibilités du Solius, et aussi de découvrir la facilité de mise en œuvre d’un modèle prévu pour les récepteurs «ID» en liaison avec l’émetteur au look de manette de jeu vidéo. démarrage inopiné du moteur : il faut appuyer (clic) sur le manche de gaz et amener le manche en bas pour déverrouiller la fonction. Un nouvel appui sur ce manche reverrouille les gaz, c’est très bien ! Le premier contrôle va être que les servos soient correctement connectés sur le récepteur, et ce contrôle est absolument impératif : sur le modèle testé, les servos de direction et de profondeur aveint été inversés sur le récepteur. Ensuite, un contrôle du sens de débatte- ment est également impératif. A ce niveau, tout était correct, ce qui semble normal puisque le récepteur ID4 fourni indique à la Smart que c’est un Solius qui est connecté, et la Smart possède le programme avec les sens, les débattements et l’option «deux ailerons» avec différentiel qui vont bien. Ça marche et dans le bon sens ? Ce n’est pas une raison pour en rester là. Il faut également contrôler le neutre de chaque gouverne et le recaler au besoin, à l’aide de la clé Allen fournie. Et toujours en ce qui concerne les gouvernes, je vous recommande de déconnecter les guignols et de vérifier que les charnières sont suffisamment souples. Sur mon modèle, les ailerons étaient durs, l’un plus que l’autre, ce qui faisait forcer les servos et donnait de plus un débattement dissymétrique. En les manœuvrant plusieurs fois à +/- 45°, c’est déjà mieux, mais je préfère encore assouplir la charnière en pratiquant quelques incisions au cutter : Une fente de 2 cm, 3 cm sans coupe, une A gauche, les quelques accessoires livrés dans le kit. C’est peu, mais comme tout est monté, c’est normal ! A droite, le pack d’accus Lipo 3S 2200 mAh fourni avec cette version RR+. Model’Air - n° 0 - Page 127 La ligne du Solius est remarquablement fluide et les proportions idéales pour un pilotage agréable. autre fente de 2 cm et ainsi de suite. Là, sans risquer le moins du monde de perdre un aileron, les articulations sont suffisamment souples pour que les débattements soient symétriques, que le différentiel soit bien présent. Notez que j’ai testé le Solius avec un émetteur Smart, mais aussi avec une Royal Pro, ce qui m’a permis de profiter de la fonction aérofreins en relevant les deux ailerons. Cette fonction demande impérativement un débattement symétrique des deux ailerons, sans quoi, utiliser les aérofreins aurait un effet en roulis bien désagréable. L’assouplissement des charnières a été indispensable pour y parvenir. J’ai noté que les grands débattements sur la Smart me donnaient un peu trop de débattement à la profondeur (mais les petits ne donnent pas assez d’ailerons). Avec la Royal Pro, c’est sans problème que j’ai réglé les débattements de la notice partout. Contrôlez aussi le collage des guignols : sur cette version RR+, ils sont collés à la colle chaude, pas à la Zacki, et j’ai eu un guignol qui s’est décollé sur un aileron assez rapidement. Sécurisez le collage à l’aide de Zacki ou de cyano mi-épaisse et accélérateur. Il faut mettre en place le verrou d’ailes dans le fuselage. Un petit trou permet d’installer une petite ficelle qui facilitera le déverrouillage si vous avez de gros doigts. Le centrage indiqué dans la notice, à 70 mm du bord d’attaque à l’emplanture, est facile à vérifier : il y a deux excroissances à l’intrados pour placer les doigts. Pour le premier vol ou un pilote modérément entraîné, ce sera parfait. Pour un pilote confirmé, on peut reculer le centrage vers 75 mm sans problème, juste en reculant l’accu. On gagne ainsi en agrément à haute vitesse et en performances. La mise en place de l’accu est un peu gênée par les nombreux fils arrivant au récepteur et par le tore de ferrite qui est placé Le pack d’accus passe juste dans son logement, mais est parfaitement calé. En le déplaçant plus ou moins vers l’arrière, on peut régler le centrage. La commande de profondeur, particulièrement discrête. sur le fil du contrôleur. J’ai un peu avancé le contrôleur (facile grâce au velcro) afin de gagner quelques millimètres lors de la mise en place du pack. C’est dans la boîte… Pour se rendre au terrain, le Solius peut être rangé dans sa boîte. Utilisez une partie du bull-pack d’origine pour protéger ailes et fuselage et éviter de petites marques sur les surfaces en Elapor. Il ne faudra qu’un tournevis plat pour remonter le stab. Pour les ailes, pas d’outils, on les mets en place tout en connectant les servos d’ailerons, et on insère le verrou, c’est fini ! Model’Air - n° 0 - Page 128 MODEL’AIR AUX COMMANDES DU SOLIUS Mise sous tension : Le Solius monté, on va mettre la radio sous tension. Avec la Smart, on allume d’abord l’émetteur, puis, on connecte l’accu dans le modèle. A ce stade, le moteur ne peut pas démarrer, ce qui laisse le loisir d’effectuer un contrôle du débattement des gouvernes. Une fois en piste, prêt à lancer, on appuie sur le manche de gaz, et on le place tout en bas. Cette fois, le moteur est armé et prêt à fonctionner, donc, on veille à garder le champ d’hélice libre. Avec la Royal, j’utilise aussi la fonction de coupure moteur pour assurer la sécurité lors de la mise sous tension et pour manipuler le modèle avant le vol et immédiatement après atterrissage. Lancer : Le volume du fuselage et l’aile implantée suffisamment haute assurent une excellent prise en main. Pour le lancer, on peut se contenter de 2/3 des gaz, ou plein gaz si on veut attaquer une montée forte pente. Trois pas d’élan et on lance aile et fuselage à plat. Les gouvernes sont immédiatement efficaces, et le modèle monte presque immédiatement. Plein gaz, la pente peut être très forte, pratiquement verticale en début de pack… Mais le meilleur taux de montée sera obtenu avec une montée sous 45° environ. On constate que la motorisation est parfaitement dosée : ça tire très fort, pour donner du taux de montée, mais la vitesse n’est jamais exagérée et le pilotage reste donc facile. Gratteur avant tout, le Solius est également capable de passer une agréable voltige de base. Vol lent, croisière, et recherche d’ascendances : Le Solius se montre agréable aux commandes, mais malgré le différentiel programmé dans la Smart, les ailerons génèrent encore un lacet inverse qui demande une conjugaison à la direction lors des mises en virages ou des sorties de virage. Pour des pilotes encore peu entrainés, je recommande de passer sur les petits débattements, ce qui se fait en appuyant (clic) sur le manche de profondeur. Avec la Royal Pro, j’ai encore augmenté le différentiel et mis un mixage ailerons-direction pour les phases de vol «normale» et «thermique» (j’ai pinaillé avec trois phases sur cet émetteur, mais ce n’est absolument pas indispensable sur le Solius). La direction a une efficacité moyenne (le volet n’est pas énorme), suffisante pour bien conjuguer ailerons et dérive. Elle génère un roulis induit franc, lié au dièdre de la voilure. En insistant, le décrochage est obtenu de manière franche avec la Smart si elle est en grands débattements, plus sage en petits débattements ou avec la Royal, du fait d’un débattement volontairement réduit à la profondeur. Il se rattrape très facilement. La vrille est obtenue avec la direction et la profondeur, et là aussi, stoppe facilement. Par contre, on chute vite en vrille, on n’effectuera cet exercice qu’avec de l’eau sous la quille. Globalement, le Solius est étonnant par ses performances, qui font vite oublier que c’est un «2 mètres et des poussières» en mousse, car aux manches, on aurait le sentiment de piloter un 3 mètres en structure classique déjà affûté. La finesse en air calme est vraiment bluffante, et pour avoir aussi volé dans du vent et des turbulences, il avance bien et remonte sans problème la masse d’air. Les spirales sont saines et précises, et malgré l’air glacial du mois de février, j’ai pu prendre quelques ascendances qui se centrent facilement, le modèle montrant bien le côté où ça porte, avec l’aile qui se soulève nettement. J’ai été très surpris par vent nul du nombre de 360° qui Model’Air - n° 0 - Page 129 peuvent être effectués sans moteur pour une perte d’altitude infime… Ce n’est pas un lancer main, mais quelque part, ça y fait penser ! Il est possible d’évoluer dans un très faible volume avec juste de temps à autres un petit coup de gaz (léger…). Vol rapide et voltige : Sans moteur, l’accélération reste modérée, le profil d’aile est épais et tempère les ardeurs. Le modèle est destiné à des pilotes pas débutants, mais n’ayant pas nécessairement une grande expérience, et c’est donc très bien, on ne risque pas la survitesse accidentelle. De même, j’ai testé le vol en palier plein gaz, et là encore, le choix d’une hélice à pas faible limite la prise de vitesse. On a de la traction, mais jamais un modèle qui aille «trop vite» pour les pilotes auxquels il est destiné. On ne se traine pas, mais on ne se sent jamais «derrière» le Solius». La voltige peut passer en plané comme au moteur. La boucle est très facile, il faut tirer assez peu en début de figure et accentuer un peu quand le badin diminue. Sans moteur, le diamètre est moyen. Au moteur, on peut étirer la figure à loisir. Il est même amusant de commencer avec un badin qui semble un peu faible et d’emmener la figure en dosant les gaz pour garder une vitesse assez constante dans la partie montante. La traction importante le permet sans peine. Le tonneau peut tourner suffisamment vite pour qu’un débutant voltigeur ne se fasse pas peur sur le dos. Il faut pousser pas mal sans moteur la profondeur sur le dos. Au moteur, on pousse nettement moins. Le fort différentiel ne fait pas spécialement barriquer les tonneaux. On passe des 4 facettes propres avec le Solius. Le vol dos dégrade l’énergie, ce qui est logique au vu du profil, et en plaine, on préférera garder du moteur pour cette figure. Le renversement doit être botté tôt, quitte à faire un éventail, car la surface de la gouverne est faible pour cette figure. Le Solius passe aussi les huit cubains, les retournements sous 45°, et de très beaux huit paresseux. A noter qu’avec la Royal, j’ai tenté une programmation spéciale pour la voltige, avec moins de différentiel… La différence est tellement minime que ça ne vaut guère le coup de compliquer les choses. Approche et atterrissage : Avec la Smart, on ne dispose pas de fonction aérofreins, et la finesse du Solius impose une approche ample, car le modèle allonge bougrement ! Sans vent, on sera à 5 mètres sol 100 mètres avant le point de contact. Le pilote confirmé a la possibilité de faire des 360° devant lui en perdant de la hauteur, mais pour le novice, un grand circuit est préférable. L’arrondi pour poser sur piste en dur demande un peu de doigté pour ne pas remonter. Sur l’herbe, il est plus facile de laisser toucher même un peu vite, car le freinage est important et donc, l’atterrissage plus facile (tiens, c’est pareil en grandeur… étonnant, non ?). Avec la Royal (ou avec une Cockpit), la possibilité de relever les ailerons facilite grandement les atterrissages de précision. Sans réduire la vitesse d’approche, ça augmente nettement le taux de chute, et on peut arriver de plus haut sans problème. De même, lors de l’arrondi, le risque de remonter est gommé, sauf… si on rentre les aérofreins avant d’avoir laissé chuter la vitesse. Impression générale : Le Solius est un planeur qui offre un bon niveau de performances, et qui fait tout de suite oublier qu’il est moulé en Elapor. Ce sera un très bon gratteur en vol de pente, où le moteur sera rarement sollicité. En plaine, le taux de montée est excellent, et on pourra aller chercher les bulles assez loin, car il transite moteur coupé de manière honorable. En plus, il se voit bien avec son fuselage façon semi-maquette. C’est un planeur qui demande un pilotage déjà un peu soigné, et donc pas un modèle de début, mais après un Easy Star II ou un Easy Glider, il s’impose de lui-même pour progresser. Il voltige aussi et supporte aisément des vents modérés (20 km/h au sol, 30 à 40 km/h en altitude ne lui font pas peur). La cellule est rigide et autorise de bonnes prises de badin sans risque et sans jamais la sensation de survitesse. Bref, c’est une machine polyvalente, passe partout, capable d’être autant appréciée par des pilotes en progression que par des pilotes très confirmés qui veulent un modèle pratique d’emploi, toujours prêt à voler. Je dirais qu’en vol, on sent encore la «patte» de Klaus Michler», sa signature n’étant pas que dans les formes, les technologies, mais bel et bien aussi dans un style de vol… Et en ce qui me concerne, ce style me convient à merveille… Model’Air - n° 0 - Page 130 Même commencée à vitesse peu élevée, la boucle passe très facilement en dosant la puissance, car la traction permet pratiquement de monter à la verticale. Réglages Centrage 70 à 75 mm du bord d’attaque à l’emplanture. Débattements Ailerons : 15 mm vers le haut, 6 mm vers le bas Profondeur : +/- 10 mm Direction : +/- 28 mm Aérofreins : ailerons relevés de 15 mm, compensation 2 mm à piquer. Bilan Le Solius commence juste une grande carrière ! Il va faire de l’ombre à n’en pas douter à l’Easy Glider, qui reste pourtant une référence, mais qui commence à accuser les années. Le côté plus «semi-maquette» du Solius le rende très attractif, et le niveau de performances est plus proche du Cularis (sans volets à gérer), ce qui fait que je le recommande à des pilotes déjà bien dégrossis, alors que l’Easy Glider est accessible en tant que premier modèle. Le cru 2013 Multiplex est assurément un grand cru, et il ne restera qu’à piloter le Tucan pour s’en assurer… Mais je n’ai aucun doute en fait ! Chapeau Klaus, continuez à nous concocter des modèles aussi réussis, c’est un bonheur que de les monter et de les piloter. Model’Air - n° 0 - Page 131
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