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Magazine pratique de lʼéco-habitat et des énergies renouvelables
DOSSIER
Plancher et mur
chauffants
Le summum
du chauffage
conventionnel
Visite :
Cantercel
De plain-pied
et de lumière
Irlande
Irlande ::
Gaïa
Gaïa ecotecture
ecotecture
Réhabilitons le
mur capteur
Se préserver des
champs électromagnétiques
Bimestriel n°12
décembre - janvier 2003
Prix :
5€
BP 60 145
14504 VIRE Cedex
Téléphone : 02 31 66 96 49
Télécopie : 02 31 66 98 47
Courriel : [email protected]
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5
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Magazine bimestriel - numéro 12
Décembre 2002 - janvier 2003
Tirage : 7 000 exemplaires
Hérault : Le site expérimental de Cantercel
Yvan Saint-Jours
Rédaction
Jean-Paul Blugeon, Claude Bossard,
Jef, Nicolas Knapp, Barbara Peschke,
Ivan Pujol, Yvan Saint-Jours,
Cécile Talvat, Bruno Thouvenin
Relecture
Michel Noël et Patricia Roussel
Responsable des abonnements
Aline Martin
Éditeur
Association Bio Ch’min
58, rue des Acres 14500 VIRE
Commission paritaire
0303 G 80419
Pré-presse et impression
Schuller-Graphic 02 31 66 29 29
Régie de publicité et distribution
dans les magasins spécialisés
AlTerreNat Presse
Sandrine Novarino et Jean-Yves Udar
Le Bourg - 82120 Mansonville
Tél : 05 63 94 15 50 Fax : 05 63 94 16 69
Aucun texte ou illustration ne peut être reproduit sans l’autorisation du magazine. Merci.
Les photos et dessins non signés sont de Yvan Saint-Jours
10 À la lo u p e
Photo MER 17
Responsable de la publication
Visite guidée
Une maison bioclimatique de plain-pied et de lumière
14 Dossier
Plancher et mur chauffant : Le summum du chauffage conventionnel
Découvrez deux systèmes de chauffage sain, confortable, esthétique, économique
à l’usage...
22 Rencontre à l’horizon
Irlande : Paul Leech, architecte de Gaïa ecotecture
25 Ça mérite débat
Platanes et éoliennes
26 Énergies renouvelables
Solaire passif : réhabilitons le mur capteur
29 Électricité
Fin de la série d’articles sur les champs électromagnétiques :
comment s’en préserver ?
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33
34
Photo Cantercel
Imprimé sur papier 100 % recyclé
blanchi sans chlore
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Éditorial
Quoi de neuf
Actualité, le coin lecture
So m m a ire
Formations, stages, découvertes et Calendrier
Annonces
Anciens numéros et abonnement
n°12 décembre-janvier 2003
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É d it o ria l
Flop et coucou
Une grande surface de bricolage, dont nous tairons le nom pour éviter de faire de la
publicité gratuite, et que nous appellerons Virgule V, afin de conserver son anonymat,
s’est offert un magnifique 16 pages en papier recyclé et en couleurs, intitulé Réponse
“bio-construction”.
J’avoue que mon sentiment, lorsque j’ai ouvert ce beau document, fut partagé entre la
joie de voir enfin arriver des matériaux d’écoconstruction dans les magasins classiques,
et celui, fort bien illustré par Jef
dans notre numéro de janvier, de
voir débarquer des matériaux sans
éthique, aux compositions parfois
douteuses.
Mais quelle ne fut pas ma surprise,
en lisant la jolie plaquette, de
découvrir un vide quasi abyssal
(voir intersidéral). En réalité, rien de
bien neuf sous le soleil, si ce n’est
une plaque d’isolant en lin, une
autre en chanvre (Isover), et une
peinture glycéro ayant l’écolabel
européen “qui respecte l’environnement”... ce qui, implicitement, est
un aveu concernant les dizaines de
peintures vendues par ce magasin
(et toutes les autres grandes surfaces de bricolage) qui ne respectent donc pas l’environnement.
La seule véritable avancée concerne quelques produits bois (lambris,
planchers...) provenant de forêts
“protégées”, et ayant des traitements non toxiques, ou n’étant pas
traités... ce qui reste à vérifier, et
nous ne manquerons pas de le
faire.
En appelant le numéro vert InfoBio, “service de la bio-construction”,
pour avoir quelques précisions, une
musique d’attente avec des bruits
de la nature et le chant du coucou
me fait patienter. Finalement, personne ne répond, seulement le
coucou. Pourquoi le coucou ? Estce un signe... celui de l’oiseau qui pond dans le nid des autres, et dont l’oisillon nouveau-né éjecte tous les œufs s’y trouvant... ou celui du coucou dont le chant annonce le
printemps ?
Bonne lecture,
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Yvan Saint-Jours
n°12 décembre-janvier 2003
À n o u s la p a ro le
Installation autonome
Je viens de lire un article de votre revue
"une installation autonome", qui expose,
très bien, les constituants d'une installation photovoltaïque.
Prenant ma calculette, j'en tire quelques
conclusions qui me semblent tellement
invraisemblables que je me dis qu'il doit y
avoir une erreur quelque part.
Vous estimez qu'elle peut produire 240
kWh par an ce qui en estimant le prix
moyen du kWh EdF à 0,45 F représente
une économie annuelle de 108 F.
Le total de l'investissement étant de
20300 F (hors coupe-circuit, câbles,etc.)
j'en déduis que le temps pour amortir
l'installation (hors loyer de l'argent) est de
188 ans ?!
Soit mon calcul est faux, soit il est aberrant de faire une telle installation d'autant
que, en supposant que les panneaux
durent 30 ans (ce qui reste à prouver),
les batteries, elles, ne durent que
quelques années.
Dans l'attente de vos lumières, sincères
salutations.
Raymond Bodard
Notre réponse :
Votre calculette ne vous joue pas de tour,
néanmoins il serait bon de prendre en
considération l’ensemble du “problème”.
- le coût du kWh n’est pas de 0,45 F, mais
de 0,75 F (moyenne tenant compte du
prix de l’abonnement),
- le coût de la pose d’un kilomètre de
ligne EdF est d’environ 75 000 euros (500
000 F), aussi il faut tenir compte de la distance à laquelle se trouve la maison à
électrifier,
- les panneaux photovoltaïques ont une
garantie de production à 90 p.100, de 25
ans, et durent bien au moins 30 ans,
- il est vrai que les batteries ont une durée
de vie réduite, et représentent l’élément
polluant de l’installation. Nous reviendrons d’ailleurs bientôt sur ce problème
avec un article sur la façon d’entretenir, et
d’optimiser son parc de batteries.
Et la réponse de Gérard Nallet :
Du point de vue comptable, c'est imparable. Mais s'équipe-t-on en photovoltaïque pour des raisons comptables ?
Des raisons philosophiques ou éthiques
n'ont-elles rien à voir là-dedans ? La prise
de conscience qui conduit à faire ce choix
n'est-elle pas porteuse d'évolution pour
celui qui le fait et par extension pour la
planète ? Pour des raisons comptables
on rase des forêts, on remplit de pétrole
des poubelles flottantes qui sombrent au
premier coup de vent, on élimine des cultures et des peuples, on contamine des
régions entières, on Tchernobyl, on
Bophal. Oui le kWh photovoltaïque coûte
près de 0,46 € (3F) Si c'est la condition
pour éviter un nouveau Tchernobyl, je
suis prêt à payer ce prix et à réduire ma
consommation électrique à ce que
consommait une famille en 1950. Mais
rassurez-vous si une volonté politique
forte décidait de développer les énergies
renouvelables, ce prix baisserait considérablement. Cela se fera s'il y a une volonté populaire fortement exprimée...
Laine de mouton
Je me permets de revenir, avec un peu
de retard, sur l’article sur l’isolation en
laine de mouton (paru dans le n°5).
Quoi de neuf ?
Notre papier a changé
Cela ne vous aura sans doute pas
échappé, notre papier a changé avec le
numéro précédent. En réalité c’est le
même papier qu’avant : 100 p.100 recyclé et non blanchi au chlore... mais au
lieu d’être du Cyclus Offset, c’est du
Cyclus Print (couché).
Nous ne pensions pas changer de
papier tout de suite car nous voulions
d’abord réaliser une enquête sur cette
filière, afin de trouver le papier le plus
écologique. Une petite erreur avec notre
imprimeur a précipité les choses. Nous
reportons donc notre enquête à un peu
plus tard. Nous espérons que vous
aurez apprécié le rendu des photos qui,
sur ce papier, sont beaucoup plus nettes
et colorées.
Rectificatif
Dossier filtrer son eau
La quantité d’eau sur l’ensemble de la
planète est estimée à 1 400 millions de
km3 et non 1 400 milliards de m3 comme
nous l’avions écrit (ce qui n’est pas une
goutte d’eau). Merci au lecteur assidu
qui nous a signalé cette erreur.
Annuaire
Les retardataires ont encore quelques
jours pour être référencés :
Contacter : Cécile Galiay par email :
L’utilisation de la laine de mouton en isolation est une très bonne initiative et idée.
Mais il faut préciser que la laine entrant
dans ce type de fabrication, s’achète aux
alentours de 1 franc le kilo, soit 0,15
euros. Or les frais du tondeur, pour une
brebis s’élèvent à 0,7 à 1 euros. Aussi les
frais de tonte ne sont pas couverts par la
vente de laine, même si l’éleveur tond luimême.
La tonte est obligatoire pour le bien-être
de l’animal, même si en cas de non-tonte,
dans les races rustiques, la laine s’effiloche au bout d’un an et plus. Seuls les
Mérinos ne perdent pas leur laine qui
croît continuellement.
Aussi, pour être rentable à l’éleveur, cette
laine devrait être vendue entre 1,5 et 2
euros le kilo, serait alors mieux entretenue, et connaîtrait, je crois, un véritable
essor.
Je fais partie d’une petite association du
Lot “La Causseroule” qui valorise la laine
des brebis de race Causse du Lot en la
faisant travailler par la filature de Bélès
tenue par Longo Maï qui la transforme,
pour l’instant, à notre demande, en couvertures. Cette laine est issue d’animaux
élevés en agriculture bio, et nous nous
sommes posé la question de l’isolant
laine, notamment pour valoriser certaines
parties de la toison, plus grossières : cou,
cuisse, arrière-train, ou des toisons très
jaunes. Sa valorisation pour l’éleveur correspond à 8 francs le kilo, soit 1,2 euros,
mais est limitée par le marché de la couverture acrylique et polaire qui se développe et par le fait qu’aujourd’hui, la laine
ne correspond plus à la “tendance” du
moment.
Dominique Ayral
[email protected]
Ou par fax : 04 76 24 86 73
Pré-vente de l’annuaire
Si vous le désirez, vous pouvez d’ores et
déjà commander l’annuaire, et bénéficier d’un tarif préférentiel.
Envoyez un chèque d’un montant de 18
euros en précisant «pré-vente annuaire», ce tarif est franco de port. Prix de
vente public : 20 euros.
La Maison écologique
BP 60145 14504 Vire cedex.
n°12 décembre-janvier 2003
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Énergies renouvelables
Budget de l’ADEME
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Le projet de loi de Finances 2003 prévoit de diviser par deux le budget de
l’Ademe : de 480 millions d’euros en
2002, il passerait à 265 en 2003.
La part consacrée à la maîtrise de
l’énergie serait amputée de 42 p. 100.
Cette baisse du budget signe la fin des
efforts de maîtrise de l’énergie et de
développement des énergies renouvelables pourtant indispensable à la lutte
contre l’effet de serre ainsi qu’à l’efficacité énergétique. Rappelons qu’en
France métropolitaine, le taux d’équipement en éolien, chauffe-eau solaires
et électricité photovoltaïque est déjà le
plus faible d’Europe.
De plus, cette décision, tout comme les
investissements massifs dans les
domaines de la Défense et de
l’Intérieur, est en totale contradiction
avec les engagements présidentiels,
puisque Jacques Chirac déclarait le 2
septembre dernier à Johannesburg :
“Nier les contraintes à long terme au
nom de l’urgence n’a pas de sens (...).
Le réchauffement climatique est encore
réversible. Lourde serait la responsabilité de ceux qui refuseraient de le combattre.”
Une telle coupe budgétaire aura de
nombreuses conséquences négatives :
affaiblissement de la lutte contre le
changement climatique, diminution des
subventions aux énergies renouvelables, dysfonctionnements dans la
mise en œuvre de la directive «énergies renouvelables», réduction des
aides à la maîtrise de l’énergie, ralentissement des efforts de sensibilisation
du public (Espaces Info Énergie), et
d’information des médias, etc.
Plus grave encore, et encore plus en
désaccord avec les déclarations de M.
Chirac, une décision va être prise pour
réaliser le réacteur nouvelle génération
EPR moyennant un budget de 4 milliards d’euros. À plusieurs reprises, il a
été réaffirmé la primauté du nucléaire
pour la production d’électricité, et ce
malgré l’absence de réponse concernant le problème des déchets et le coût
du démantèlement.
Les membres du Réseau Action Climat,
Greenpeace,
France
Nature
Environnement, les Amis de la Terre et
le Comité de Liaison des Énergies
Renouvelables en appellent au gouvernement et au Président de la
République pour modifier le projet de
loi de finances et rétablir le budget
2003 de l’Ademe. Il en va de la crédibilité de la France dans ses engagements environnementaux.
RAC-F, 2 B rue Jules Ferry
93100 Montreuil
Tél : 01 48 58 83 92
Fax : 01 48 51 95 12
Site web : www.rac-f.org
Éolien etLPO
Un projet de parc éolien est prévu à
Bouin, face à l’île de Noirmoutier, à la
limite de la Loire-Atlantique. Huit
éoliennes devraient fournir une puissance de 19,5 MW. Elles seront gérées
par le syndicat départemental d’énergie
et d’équipement de la Vendée pour
trois d’entre elles et par SIIF-Énergies,
filiale d’EDF pour les cinq autres.
L’originalité de ce projet réside dans le
fait que la Ligue pour la Protection des
Oiseaux (LPO) y a été associée afin
d’étudier et de réduire les conséquences pour la faune locale. La production devrait être de 40 millions de
kWh, soit de quoi alimenter 20 000
foyers.
Tél : 02 41 18 59 40.
Source : Silence
Pas d’éolienne à la Hague
L’Ademe a identifié sept sites particulièrement favorables à l’installation
d’éoliennes offshore dans le département de la Manche.
Les explorations ont débuté au large de
Flamanville, Saint Marcouf, et Saint
Rémy des Landes. TotalFinaElf situe
dans ce département l’un de ses trois
projets de parc offshore en France et
Eole-Res envisage d’installer une quarantaine de machines totalisant 100
MW.
Par contre la Cogéma vient de renoncer à son projet d’implanter des
éoliennes sur le site de son usine de
retraitement des déchets nucléaires de
la Hague en raison “des perturbations
hertziennes qui seraient préjudiciables
au Cross Jobourg (centre responsable
des secours en mer)”. La Cogéma est
une filiale du groupe Areva, qui détient
aussi,
par
l’intermédiaire
de
Framatome, Jeumont Industrie, fabricant français d’éoliennes de grande
puissance.
Source : Systèmes Solaires
Poêle à inertie et
innovation technologique
Le fabricant (concepteur et installateur)
de poêles de masse, Martin Hiemstra
domicilié à Prades dans le Tarn, vient
de recevoir le prix de l’Innovation technologique dans le cadre de la 4ème
édition du concours Talents, pour la
création d’entreprise.
Ce prix récompense ainsi un produit
écologique à haute performance énergétique, utilisant des techniques innovantes de combustion et de stockage
de la chaleur (rendement de 90 p.100
et émissions de polluants réduites à
n°12 décembre-janvier 2003
moins de six grammes par jour grâce à
une combustion quasi intégrale).
Martin Hiemstra - 81220 Prades
Nouveau matériau
Ouate de cellulose :
une nouvelle plaque
Homaterm relance sa plaque semi-rigide en ouate de cellulose. Il avait abandonné le marché français suite à
quelques problèmes à la fois techniques et de distribution.
La FlexCL 040, c’est son nom, est toujours composée de papier recyclé,
mais elle est beaucoup plus souple
qu’avant.
On la trouve dans des épaisseurs allant
de 30 à 160 mm, pour des prix allant de
4,75 euros (30 mm) à 19,60 euros
(160 mm) H.T. le m2.
Pour connaître le revendeur le plus
proche de chez vous :
Homaterm France
Tél. : 03 20 11 19 10
Fax. : 03 20 11 07 80
Émail : [email protected]
Réseau
Du nouveau à Keryac’h
La fédération bretonne de l’écoconstruction, Keryac’h, a renouvelé les
membres de son bureau et changé provisoirement d’adresse :
Keryac’h - BP4
29120 Plomeur
Nucléaire
Aréva... snif!
Au moment du bouclage nous apprenons avec beaucoup de chagrin, que le
Défi français Areva, bateau mû par
l’énergie éolienne mais “roulant” pour
l’industrie nucléaire, a été éliminé de la
course «America’s Cup» en NouvelleZélande. La question qui se pose après
cet échec est : qui en patîra, l’éolien ou
le nucléaire ?
Homaterm
A c t u a lit é
L e c o in le c t u re
SYSTÈMES SOLAIRES
Spécial architecture
MAISONS ÉCOLOGIQUES
D’AUJOURD’HUI
Voici un bien beau livre que nous attendions avec impatience, dans lequel
sont présentées pas moins de 32 maisons écologiques. 17 maisons à ossature bois avec divers matériaux de remplissage, huit en briques monomur,
trois en pierres, deux en briques de
terre crue, une en pisé, une en bois
massif et une en bois cordé. Pour
chaque maison il y a un témoignage du
maître d’ouvrage, quelques photos
(trop peu), un plan simple lisible, une
fiche technique détaillée et un point
technique qui reprend une spécificité
de la maison. Les coûts au mètre carré
de ces maisons s’étalent de 605 F
(autoconstruction totale avec uniquement des matériaux de récupération) à
12 500 F (maison en bord de Seine
proche de Paris) ! Bref le panel est
assez large et plutôt bien représentatif
de la maison écologique d’aujourd’hui.
Dommage que les deux tiers des réalisations se trouvent dans le sud (dont
12 maisons en Rhône-Alpes).
À offrir (ou s’offrir) pour Noël !
Maisons écologiques d’aujourd’hui de
Claude Aubert, Antoine Bosse-Platière,
et Jean-Pierre Oliva. Éditions Terre
Vivante.
144 pages en couleurs - Format 20 x
26,5 cm
Prix : 32 euros
NOTRE HABITAT
ÉCOLOGIQUE
Détails pratiques d’une expérience
réussie
Ce livre a été écrit par une personne
désirant témoigner de son expérience
de maître d’ouvrage d’une maison écologique. Diplômée d’une École supérieure de commerce, l’auteure a détaillé
de façon très scrupuleuse les coûts de
tous les différents postes liés à la
construction de sa maison. Bien sûr il
s’agit de son habitation avec toutes ses
spécificités (sept demi-niveaux sur un
terrain pentu, 200 m2 habitables, plancher solaire direct avec
appoint intégré au gaz
naturel...), mais c’est
une bonne base de
départ qui peut servir
aussi bien aux personnes désireuses de
faire construire leur habitat, qu’aux autoconstructeurs. Cette maison est
présentée dans l’ouvrage de Terre Vivante, précédemment cité.
Notre habitat écologique
de Annie Bertrand. Éditions du Dauphin.
192 pages - Format 15 x
22 cm
Prix : 14,95 euros
Ce numéro spécial architecture est le
résultat du concours “Habitat solaire,
habitat d’aujourd’hui 2001-2002”, on
trouve donc dans cette huitième édition
les 14 lauréats, sur 121 dossiers déposés. Comme toujours, de belles photos
et de nombreux plans et croquis en
couleurs agrémentent ce numéro spécial, mais contrairement aux éditions
précédentes la mention “écologique”a
disparu ! L’écoconstruction a pourtant
largement sa place dans “l’habitat
solaire d’aujourd’hui”, comme le prouvent de nombreuses maisons présentées dans ce magazine, ou encore
dans le livre de Terre Vivante.
Spécial architecture. N° 151 de septembre - octobre 2002. Éditions
Systèmes solaires.
136 pages - Format 21 x 29,7 cm
Prix : 35 euros
n°12 décembre-janvier 2003
7
V isit e g u id é e
Le site expérimental
d’architecture de Cantercel
À la recherche de l’équilibre
entre l’homme et son milieu
Photo Cantercel
Entre
Entre buis
buis et
et rochers,
rochers, sur
sur les
les derniers
derniers
contreforts
contreforts des
des hauts
hauts plateaux
plateaux de
de
lʼHérault,
lʼHérault, àà 48
48 km
km au
au nord
nord de
de Montpellier,
Montpellier,
se
trouve
un
site
expérimental
se trouve un site expérimental dʼarchitecdʼarchitecture.
ture. Sur
Sur un
un terrain
terrain dʼenviron
dʼenviron 100
100 hechectares,
tares, lʼassociation
lʼassociation Cantercel
Cantercel travaille
travaille sur
sur
le
le “développement
“développement dʼune
dʼune architecture
architecture
environnementale
environnementale en
en rapport
rapport avec
avec les
les
milieux
humains”.
milieux humains”.
Maison en bois
construite sur pilotis
Can-ter-cel signifie
“chante la terre et
le ciel”
De la toile en toiture, des habitations provisoires et
légères, des baies vitrées en losanges, des charpentes d’ateliers sans angles droits et une maison
bioclimatique... Nos deux guides, Annick Lombardet
et Jean-Pierre Campredon, membres fondateurs de
Cantercel, nous entraînent dans une visite afin d’ouvrir nos sens à des expérimentations inhabituelles sur
l’habitat et son environnement.
L’objectif de Cantercel
Annick Lombardet : “L’idée du site expérimental est
née dans un atelier d’architectes à Paris. Nous cherchions un terrain que nous avons trouvé ici en 1989.
L’objectif du site est de développer une approche globale de l’habitat, de concevoir et de réaliser des projets d’architecture. C’est un lieu permanent de
démonstrations et d’expérimentations.”
Pourquoi ce site ?
8
Jean-Pierre Campredon : “Nous avons choisi le site à
cause de ses données géographiques : c’est un site
avec des lignes de ruptures topographiques, géologiques et thermiques. Les grandes failles provoquent
de grandes perturbations. C’est un endroit avec des
décharges électromagnétiques fortes : tout cela crée
de la dynamique. Ce n’est pas un lieu tranquille, c’est
un lieu peu habitable de façon générale, mais qui privilégie l’expérimentation.”
A.L. : “La commune de la Vacquerie a mis à notre disposition ce terrain, à l’origine c’était de la terre classée agricole. En 1993, 30 hectares ont été classés
constructibles de manière pérenne, les autres 70
hectares ont été classés “site expérimental”. Nous,
les membres fondateurs de Cantercel, avons constin°12 décembre-janvier 2003
tué une Société civile immobilière pour acquérir les
30 hectares constructibles, avec un bail emphytéotique. Les autres sont restés terre communale.”
Notre visite commence par les bureaux et les ateliers
spacieux et lumineux. C’est un ensemble de bâtiments à la fois grands et légers, avec peu d’angles
droits, construits en ossatures bois (douglas), et de
grandes vitres en forme de losanges. Les toitures de
ces bâtiments lumineux sont en toile... “Cette toile,
enduite de PVC pour l’étanchéité, ressemble à de la
bâche de camion”, explique Annick. “Habituellement,
elle sert à de grandes structures comme les arènes
de Nîmes. Mais ici, nous faisons des expériences en
architecture textile, en partenariat avec un industriel
qui fabrique cette toile.”
Qu’est-ce que «l’architecture
environnementale», qui est
developpée ici ?
A.L. : “Nous partons de la lecture d’un site. Dans
notre conception, les formes d’un bâtiment devraient
être le plus possible en accompagnement ou en compensation du site. Nous prenons en compte les données de géobiologie et d’espace. Prenons cet atelier
par exemple, la direction du bâtiment suit les données de son environnement : assez caché dans les
pins, adossé et enraciné d’un côté, avec une dynamique en direction de son ouverture. Le choix de sa
forme, l’utilisation de losanges et le côté de l’ouverture se sont presque imposés.”
J.-P.C. : “Dans nos recherches, nous partons d’abord
de l’usage et de la relation de l’habitant avec le lieu.
Quelles sont les relations de l’habitant avec
son environnement, les
voisins, le paysage ?
Comment réintégrer la
sensorialité dans la
conception architecturale ? Comment introduire une qualité au
niveau des matériaux?”
Photo Cantercel
Le travail sur
le site
A.L. : “Sur le site, on
peut distinguer trois
zones, qui sont destinées à des activités différentes : ici, dans la
zone la plus reculée et
boisée, se trouvent les
ateliers de mise en
œuvre. C’est l’endroit
des travaux pour les
chantiers, de la fabrication et des stages pratiques pour les étudiants. La zone centrale sert à l’hébergement et aux bureaux. Enfin, il y a la zone “été”
avec ses structures légères et démontables, destinées à l’accueil.
“Nous poursuivons à la fois une démarche pédagogique et professionnelle. Nous avons une agence
d’architectes ici, un atelier de menuiserie et un
bureau d’ingénieurs. Nous travaillons avec des industriels pour faire des expériences avec des matériaux.
L’été, Cantercel accueille des stages d’étudiants sous
forme de chantiers. Ils viennent souvent avec leurs
professeurs. Les membres de Cantercel font des
conférences et interviennent en fonction de la
demande des stagiaires. Trois étudiants italiens de
l’université de Turin ont ainsi réalisé un pavillon sur le
site. C’était leur travail de diplôme. Ils ont fait une
étude très intéressante du lieu. Avec les étudiants,
nous réalisons aussi des structures légères, démontables.”
J.-P.C. : “Dans le travail que nous menons avec les
étudiants, il s’agit d’ouvrir leurs sens et leur perception. Ils sont amenés à poser des questions, à définir
des critères et à travailler avec des matériaux (bois,
terre crue, toile...). Nous n’avons pas une seule philosophie, chacun doit devenir acteur.”
Nous poursuivons la visite avec Annick. Après être
passés devant un petit “kiosque” d’expérimentation
avec le matériau “toile enduite”, notre guide nous
amène vers une des deux maisons d’habitation du
site : la maison “arborescence”.
“Cette maison est construite d’après les critères écologiques et bioclimatiques. La maison, assise sur
une terrasse naturelle, est exposée plein sud, posée
sur pilotis. La partie nord est enterrée. Les murs extérieurs et une partie du toit sont couverts de bardeaux
de douglas, les parois à l’intérieur sont en plaques de
gypse-cellulose (Fermacell), et enduites avec un
enduit de terre. Le sol en partie nord (buanderie et
cave) est en terre battue, l’autre partie en briques de
terre crue.”
À l’intérieur de la maison, au centre de la salle de
séjour arrondie avec ses grandes ouvertures vitrées
au sud, une ossature en bois, en forme d’arbre ou de
parapluie surprend. “Voilà la structure qui tient le toit
et qui donne son nom à la maison” explique notre
guide. “Le mur central arrondi, en briques de terre
crue va servir pour le chauffage. Nous y mettrons probablement un poêle à inertie. L’air chauffé par la serre
du côté sud de la maison est envoyé par un ventilateur dans des drains posés dans le sol (en briques de
terre crue) pour chauffer les chambres au nord. Des
capteurs solaires posés à côté de la maison fourniront l’eau chaude. L’assainissement de l’eau par phytoépuration et les WC à compost, ne sont pas encore terminés.”
En face de la maison “arborescence”, sur une colline
déboisée, une deuxième maison d’habitation est en
construction.
“C’est la future maison “horizon”. Nous avons choisi
le site pour sa vue exceptionnelle. Avec cette maison,
nous travaillons sur le contact sensible avec l’extérieur, sur le déploiement de l’espace. Il y aura une
grande surface de baies vitrées, et des doubles
parois en polycarbonate. Nous construirons les murs
en briques et en pierre, avec, à l’intérieur de la terre
crue et de la chaux pour les enduits. La maison sera
chauffée par une pompe à chaleur, et par l’ensoleillement. L’été, nous utiliserons des “isolants mobiles”
(plantes grimpantes) pour l’occultation.”
À Cantercel, la dynamique du paysage se reflète
dans la diversité des approches et des constructions:
des formes et des matériaux originaux, du bioclimatique, du démontable, de la pierre et de la roche, du
provisoire, du lumineux, des espaces surprenants...
L’ouverture d’esprit règne dans ce lieu. Et nous
sommes curieux de voir quelle forme prendra la maison “horizon” une fois terminée...
Barbara Peschke
Contact : Cantercel
Site Expérimental
d’Architecture
34520 La Vacquerie
Tél. 04 67 44 60 06
Fax. 04 67 44 62 20
mail: [email protected]
net: www.cantercel.com
Photo Cantercel
Visites possibles toute
l’année sur rendez-vous
Publications :
Les Cahiers de Cantercel
aux Éditions Édisud
n° 1: Habiter Autrement
n° 2: Enveloppes & Murs
n°12 décembre-janvier 2003
9
À la lo u p e
De plain-pied
et de lumière
Thierry et Nathalie Maneval habitent non
loin de Romans, dans la Drôme. Leur
maison est le fruit de deux envies personnelles poursuivies par le couple. Lui,
avait le désir d'utiliser des produits écologiques, et d'avoir une maison avec du
bois et des matériaux alternatifs, cette
démarche s'inscrivant dans un acte militant écologiste d'autonomie. Elle, privilégiait l'aspect “matériaux sains”, avec la
volonté première d'être dans une maison
“positive” pour ses habitants. Le tout
avec beaucoup d'espace, et de lumière !
10
n°12 décembre-janvier 2003
Le point de vue des maîtres
d’ouvrage
La maison
Les commandes d’arrivée d’eau au pied
Située sur une ancienne prairie protégée par des
haies au nord et à l'est, cette maison s'ouvre largement au sud profitant ainsi au maximum du soleil.
Construite de plain-pied, la maison est logiquement
assez basse, ce qui lui permet de s'intégrer plus facilement dans les lignes à dominante horizontale du
paysage. La pente de toit à 35 p.100, et l'esthétique
générale s'inspirent de surcroît des formes traditionnelles locales. On ne la distingue d'ailleurs pas des
maisons voisines lorsque l'on se trouve sur la route
communale. Seule la verrière solaire en plein sud,
visible uniquement du jardin, “trahit” l'aspect bioclimatique.
L’intérieur est plus surprenant : passée la porte d'entrée, on découvre un volume très spacieux se développant dans plusieurs directions, rythmé par les multiples pans lambrissés de la toiture, posée comme un
éventail à demi ouvert à quelque quatre mètres de
hauteur. Au fil de la journée, la lumière sculpte différemment ces différents plans, visibles de tous les
points de l'espace central. Cette lumière entre abondamment par la grande baie vitrée coulissante et par
les deux fenêtres à châssis fixes séparant la serre de
l'espace principal. La disposition en L de l'espace
intérieur se démarque du traditionnel bloc rectangulaire des maisons allongées, et permet à toutes les
pièces de vie de bénéficier du soleil.
Les trois chambres des enfants, le coin jeux et la
salle de bains se trouvent sur le côté sud-est de la
maison. La salle à manger, le coin cuisine sont disposés de façon plutôt centrale, alors que le salon et
la chambre des parents avec coin douche, ainsi que
le bureau se situent sur la partie
sud-ouest. Au nord, se trouve un
cellier-buanderie et le coin télé,
abrités du vent par l’espace tampon du garage. Toutes les pièces
se distribuent sans couloir, il n’y a
donc pour ainsi dire, aucun espace perdu.
Le sol est en céramique dans
l’entrée, la salle à manger, la cuisine et le cellier. Et il est en bois
(parquet) dans le coin salon, et
dans les chambres, créant ainsi
des environnements différents
dans le même espace. Certains
aménagements : demi-oeil de
boeuf, mezzanine dans le salon,
muret de séparation dans la
salle, mur joliment décoré... participent au côté personnel de cette
maison.
Nathalie et Thierry ont eu l’occasion de rencontrer
Jean-Pierre Oliva, le maître d'oeuvre qui s'est occupé
de leur chantier, lors du salon Primevère qui se
déroule à Lyon à la fin de l'hiver. Au début de leur
cogitation, en 1997, ils se rappellent avoir eu beaucoup de mal à trouver des informations, et surtout
des personnes qui acceptaient de les suivre dans
cette démarche. Le choix de Jean-Pierre Oliva
comme coordinateur de leur projet, fut le résultat d'un
bon contact avec celui-ci. Il semblait être plus à
l'écoute que d’autres et, notamment que les architectes qu’ils avaient déjà contactés.
“Le reste se fit également avec ce même ressenti.
Aussi nous avons travaillé avec les gens qui étaient
prêts à nous écouter,” confie Nathalie. “Par exemple,
lorsque nous avons parlé de câblages en épi à l’électricien et qu’il nous répondit que ce n’était qu’une
lubie d’architecte, nous avons coupé court.”
“Nous partions sur une maison à étage, mais JeanPierre nous montra que le coût d’un habitat en plainpied serait moindre, et surtout que la topographie du
terrain, plat et grand, ne s’y prêtait pas. L’aspect bioclimatique s’imposa de lui même.” Ajoute Thierry, puis
de poursuivre : “on a fait une vingtaine de plans
“autour” de l’idée de la verrière. C’est dans ces
moments de conception que l’on apprécie l’aide d’un
professionnel. En effet, ce dernier imagine la maison
en volume, en élévation, alors que nous restions sur
des plans à plat, en deux dimensions.”
Chauffage au bois turbo
Les maîtres d’ouvrage ont eu le désir de chauffer l’ensemble du volume avec un poêle à bois (ici un “turbo
fermé” - voir p. 13 - d’une puissance de 16 kW) placé
de façon centrale. Ce qui ne manqua pas de les faire
passer pour des fous aux yeux de certains de leur
proches. Craignant finalement de ne pas réussir à
tout chauffer, ils ont fait poser une installation électrique en prévision d’un chauffage électrique d'appoint qui n’a jamais servi. C’était de surcroît sans
compter sur le gain bioclimatique de la maison. “Avec
la véranda nous ne chauffons pas les jours de soleil
en hiver. De plus elle nous apporte une forte luminosité qui est pour nous primordiale.” Pour conclure sur
le chauffage, on peut dire que c’est plutôt une très
belle réussite puisque la maison ne consomme que
huit stères de bois par an.
Eau chaude et tiède
L’eau chaude est produite par un cumulus électrique.
“Nous n’avons pas pu installer un chauffe-eau solaire
faute de finances à l’époque, même si c’était notre
idée de départ. Aujourd’hui nous pensons que c’était
une erreur”, explique Thierry. “Cependant nous avons
essayé de ne pas mettre une installation bas de
gamme classique et avons opté pour un système un
peu particulier. En effet, les deux points de puisage
les plus utilisés, à savoir le lavabo de la salle de bains
et l’évier de la cuisine, sont équipés de petits ballons
de préchauffage fournissant de l’eau tiède. De plus
les commandes d’ouverture d’arrivée d’eau se font au
pied à l’aide de pédales qui actionnent des électrovannes en 12 V. Une rouge pour l’eau tiède, et une
bleue pour l’eau froide. Il n’y a pas de robinets, on
garde donc les mains libres, c’est très confortable,
surtout pour les enfants, et au final économique.
n°12 décembre-janvier 2003
11
La verrière
“Sinon nous avons un
chauffe-eau de 100
litres pour toute la maison, et un tout petit
pour le coin douche
dans notre chambre.
Dans les deux cas il
n’y a pas plus d’un
mètre de tuyauterie
entre la production et
le puisage, ici aussi on
fait des économies
d’eau et d’électricité.”
Les maîtres d’ouvrage
n’ont pas hésité à
mettre la main à la
pâte, ainsi ils se sont
occupé des tuyauteries
d’évacuation, de la
pose du plancher, du
traitement des bois
avec des produits écologiques, de la pose
des menuiseries avec
le menuisier et de la
zinguerie avec le plombier. Ils ont également
fait le suivi du chantier,
et pour finir ont installé
le poêle. L’économie
réalisée sur le coût global de la maison est d’environ
10 p.100.
Questions au maître d’oeuvre
Le coin cuisine
12
Une maison de plain-pied est-elle plus économique quʼune maison à étage ?
“En théorie une maison à étage est plus économique,
car il y a moins de surface de toiture et de linéaire de
fondations. Mais si l’on
veut obtenir une bonne
isolation
phonique
entre le rez-de-chaussée et l’étage, et que
l’on prend en compte
le temps de chantier,
plus court pour une
maison de plain-pied,
alors la différence n’est
plus si évidente.
“Dans ce cas précis,
Thierry et Nathalie
avaient émis le désir
d’avoir des pièces de
vie spacieuses, et que
les chambres enfants
et parents soient éloignées. Cette répartition des parties “jour”
et des parties “nuit”
était peu compatible
avec une maison à
étage qui aurait occasionné trop de gaspillage d'espace, et
aurait dû être plus
grande, donc plus coûteuse.
n°12 décembre-janvier 2003
Lʼextérieur est un peu austère, cela manque de
végétalisation.
“Je ne suis pas très satisfait de la volumétrie extérieure, qui souffre d'un compromis trop grand entre
une conception franchement bioclimatique et une
référence obligée au vocabulaire “néo-régional”. Un
bardage bois aurait été plus adapté à cette volumétrie et aurait permis plus de transitions.
“Dans le projet de permis, il y avait une pergola qui
courait sur la façade sud, de chaque coté de la serre.
Cela avait pour effet de prolonger la maison par une
structure mi-construite mi-végétale. La serre est déjà
un espace de transition entre l'intérieur habité en permanence et l'extérieur.
“La pergola prolongeait cet espace de manière plus
immatérielle et plus légère, rendant la frontière entre
la maison et la nature plus floue et plus mouvante. Et
sa fonction bioclimatique de protection du rayonnement solaire en été était pertinente. Mais pour des
raisons de budget, Thierry et Nathalie ont préféré installer des rideaux sur la verrière. De mon point de
vue, la maison n’est “pas vraiment finie”, mais ce
n'est peut-être qu’une question de temps...”
Les résultats au niveau thermique semblent être
très bons : huit stères de bois pour 146 m2 habitables, avec des plafonds atteignants quatre
mètres par endroit ?
“Effectivement, c’est un bon résultat, car même si la
maison se trouve dans la Drôme, elle est juste à côté
du Vercors, et le climat n’y est pas toujours doux.
Cela prouve l'efficacité d'une bonne étude bioclimatique basée sur l’orientation et la distribution des
espaces, sur une optimisation de l'enveloppe (isolation) avec un bon coefficient de forme (volume) et un
bon équilibre isolation-inertie. La serre est la chaudière principale de la maison, en branchement direct
avec le soleil. Par sa position centrale, elle fournit
l’essentiel du chauffage à l’ensemble du volume habité. Le poêle à bois, situé en arrière dans l’espace
habité, mais lui aussi en position centrale fournit l’appoint quand le soleil n’est plus là et que les calories
stockées par les parois de la serre se raréfient. La
faible inertie du poêle turbo est compensée par celle
du mur sur lequel il s'adosse. Soleil et bois, c'est un
couple qui marche bien.”
Le charpentier semble sʼêtre beaucoup investi :
charpente, pose de lʼisolant, pose des enduits...
“En réalité le charpentier est un maçon, surtout spécialisé dans la réhabilitation ! Cependant, les maîtres
d’ouvrage s’étaient déjà engagés depuis longtemps à
faire effectuer la partie maçonnerie (fondations, montage des murs en briques alvéolées) par un maçon
qu’ils connaissaient quand je leur ai présenté
Jacques Moulin. Néanmoins, ils ont sympathisé avec
lui, et étant très sensible à l'écoconstruction, il s'est
alors proposé pour faire la charpente, puis d'autres
travaux.
“Cependant, je pense qu'il aurait été plus intéressant
que ce soit la même entreprise qui se charge de tout
le gros œuvre. On aurait évité le fractionnement du
travail, et la liaison entre les différentes parties, les
murs et la charpente par exemple, délicate pour ce
type de couverture, n'en aurait été que plus harmonieuse.” Yvan Saint-Jours
Jean-Pierre Oliva
La Plaine du Pont - 26510 Sahune
Fin du chantier : août 1999, après neuf mois de travaux.
Le coût de la maison en 1997, fut de 700 000 F pour 146
m2 de surface habitable (plus un cellier de 10 m2 et un hangar de 26 m2). Soit 4 700 F (713 €) le m2 habitable.
Les murs sont en briques monomur de 37,5 cm d’épaisseur (Migeon aujourd'hui Sturm). Elles ont été plâtrées à
l'intérieur et enduites d’un crépi de chaux aérienne éteinte
et de sable local à l’extérieur.
La couverture est en tuiles de terre cuite grand moule faiblement galbées.
La charpente est en douglas qui provient d’une scierie
ardéchoise, elle a subi un traitement superficiel au sel de
bore. Le bois apparent a, lui, été traité avec une huile dure
de chez Livos.
Le bois utilisé pour la véranda est du chêne, le
reste des menuiseries est en châtaignier brut.
L’isolant en sous-toiture est du chanvre en vrac. Il
a été posé par le charpentier avant de mettre la
couverture. La météo fut favorable, alors que le
chantier s’est déroulé au début février. La pose
s’est échelonnée sur près de six semaines.
À l’intérieur le plafond atteint quatre mètres, pour
4,70 m de faîtage à l’extérieur.
Chauffage : Le poêle “turbo” est un poêle en acier
avec foyer fonte, dont l’air de combustion secondaire arrive par le dessus (à mi-hauteur de la
chambre de combustion). Le rendement à plein
régime est élevé (environ 70 p.100), et par conséquent les émissions de polluants fortement
réduites. De plus son prix reste tout à fait compétitif : entre 700 et 1 500 €.
Plan de coupe de la toiture
Dessin Jean-Pierre Oliva
Descriptions techniques
Dessin Jean-Pierre Oliva
Plan de la maison
n°12 décembre-janvier 2003
13
D o ssie r
Plancher et
mur chauffants
Le summum
du chauffage
conventionnel
Le plancher et le mur chauffant basse température
sont deux exemples de modes de chauffage conventionnels presque parfaits. Ils sont à la fois confortables, sains, économiques à l’usage et esthétiques.
Même leurs versions classiques (chape de béton sur
polystyrène et chaudière gaz) sont acceptables d’un
point de vue écologique en regard des avantages
sus-nommés. Nous détaillons donc dans ce dossier
les principes de base pour en comprendre le fonctionnement et les effets sur le bien-être des personnes utilisatrices. Mais, appétit de maison écologique oblige, nous mettons l’accent sur les techniques ayant un impact minimum sur l’environnement.
De l’habitat abri...
Depuis la nuit des temps, l’être humain n’a eu de cesse d’améliorer sa vêture (deuxième peau), de rechercher puis de fabriquer son
abri (troisième peau), dans le but de se protéger du climat. Pour
cela il a développé des tonnes d’intelligence, et nous a laissé
quelques exemples remarquables : les cités des Indiens Pueblos,
les cases des tribus africaines, les maisons en terre sur tous les
continents...
Certains types d’habitat traditionnel sont encore de nos jours des
modèles qui ne pourront guère être améliorés : les maisons en
briques de terre et leurs “tours à vent” en Iran, les maisons en pisépaille en Europe...
Mais les premières au hit-parade, ce sont les quelques réalisations
qui ont su associer une enveloppe et un système de chauffage performants pour obtenir un résultat proche de la perfection : la guer
mongole et son poêle métallique central, la maison en rondins
d’Europe du Nord ou l’isba russe et leurs poêles de masse, la maison en briques terre-paille du Sinkiang et son kuang (podium
chauffant). Du point de vue du thermicien, à côté de ces “formules
un” qui datent de plusieurs siècles, la maison bretonne en blocs de
granit et sa cheminée à feu ouvert ne jouent pas dans la même
catégorie (ce n’est qu’un exemple, nous n’avons rien contre la
Bretagne, ndlr).
...à l’habitat-confort
14
Ce que l’on demande aujourd’hui à un habitat, c’est de satisfaire
les besoins de confort des occupants (confort hygrothermique,
ambiance lumineuse, acoustique, esthétique). Si on fait le bilan en
France, après cinquante ans de programmes de construction
intensifs, on s’aperçoit que, certes, la quasi-totalité de la population
est logée mais que les solutions techniques développées pour
réduire le coût de la construction et du chauffage n’ont toujours pas
tenu compte de cette notion de confort hygrothermique :
- les appartements des années 70 avec chauffage par le sol qui
provoquaient des problèmes de circulation veineuse,
- les maisons individuelles réalisées par les “pavillonneurs” dans
lesquelles, grâce à la politique commerciale d’EdF, on a pratiqué
presque exclusivement l’association isolation intérieure des murs
et convecteurs électriques.
En matière de confort hygrothermique, c’est ce que l’on pouvait
faire de pire (aucune inertie thermique dans les parois, stratification
thermique des couches d’air, dessèchement excessif de l’air, carbonisation des poussières, ionisation positive de l’air) sans parler
du montant des factures.
Il faut rappeler que le choix de l’isolation intérieure des murs est une
spécificité “franco-française”. Heureusement, il y a eu quelques
îlots d’irréductibles, des thermiciens formés à la bonne école - qui
se battant contre les légions romaines d’EdF (euh, pardon !!!)- ont
œuvré pour développer deux systèmes qui réunissent de nombreux avantages : le plancher et le mur chauffant basse température à circulation d’eau.
n°12 décembre-janvier 2003
Plancher et mur chauffant,
partie commune
Un chauffage sain qui rompt avec les idées reçues
Le chauffage par le sol, à haute température, est arrivé en
France dans les années soixante. Bien qu’il n’ait plus rien à
voir avec celui d’aujourd’hui, à basse température, il continue
aujourd’hui à lui causer du tort. En effet, les sols trop chauds
de l’époque provoquaient des troubles de la circulation veineuse (jambes enflées et lourdes). Certaines personnes se
plaignaient également de maux de tête ou encore d’irritation
O.R.L., et d’allergies, causés par le soulèvement du sol des
poussières carbonisées.
Mais, depuis une quinzaine d’années, avec les systèmes de
planchers chauffants à basse température, la chaleur étant
uniformément répartie, il n’y a ni zones froides, ni zones
chaudes, pas d’assêchement de l’air, et plus de déplacements
de poussières et d’acariens. Bref voici un chauffage sain.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Le plancher chauffant basse température à circulation d’eau,
est constitué d’une dalle flottante à forte inertie, dans laquelle
circule un réseau de tuyaux qui véhicule un fluide caloporteur.
Ainsi c’est comme si on transformait la dalle de la maison en
un immense radiateur. La température de surface du plancher
ne doit pas dépasser 28°C, température de la voûte plantaire,
ce qui évite tout problème de circulation.
Un des gros avantages de ce système de chauffage, est que
pour une même sensation de confort, on se contentera d’une
température d’ambiance de 18,5°C, là où l’on aurait eu 20°C
avec un système convectif. Pour cela, la température du fluide caloporteur oscille entre 30 et 40°C, selon les caractéristiques thermiques de la maison, la température extérieure, et
la température ambiante.
Le mur chauffant, utilise le même principe, mais cette fois le
tuyau serpente dans le mur, et c’est donc lui qui fait office de
radiateur.
Dans quels cas l’utiliser ?
Le plancher chauffant convient tout à fait pour une construction neuve, mais peut également être installé dans le cadre
Le cas des pompes à chaleur géothermiques
Nous avons très souvent des demandes sur “la géothermie”. Attention, ce terme est
galvaudé, volontairement, par les commerciaux de pompes à chaleur, involontairement par d’autres personnes non-informées. La géothermie, énergie renouvelable,
utilise l’eau chaude provenant directement des nappes phréatiques de fortes profondeurs.
Les systèmes thermodynamiques fonctionnant avec une pompe à chaleur, utilisent
quant à eux l’énergie contenue dans le sol à faible profondeur, ou dans un puits. Elle
les transmet ensuite grâce à un fluide frigorigène, au plancher chauffant.
Voici les différents systèmes existants, du moins au plus performant :
- le système air-eau,
- le système eau-eau (ou hydraulique),
- le système à détente directe (c’est le fluide frigorigène qui passe directement dans
le plancher chauffant),
- le système à capteur de sol, dit géothermique, qui se divise en deux : la technique
du puits vertical, avec un forage supérieur à 100 m ; et la technique, très en vogue
actuellement, de capteurs de sol de surface enterrés à 60 cm, qui utilisent l’énergie
solaire stockée dans le sol.
Pour 1 kWh électrique consommé, ces systèmes peuvent produire entre 2 et 4 kWh
en chaleur, c’est ce qu’on appelle le C.O.P. (coefficient de performance) qui n’est rentable qu’à partir de trois. Il est bien sûr indispensable d’avoir de l’électricité pour faire
fonctionner la pompe. Suivant les systèmes, nous sommes dans le domaine de l’utilisation intelligente de l’électricité, et à la lisière de celui des énergies renouvelables...
N’oublions pas que près de 80 p.100 de l’électricité française est d’origine nucléaire.
d’une rénovation. Il en va de même pour le mur chauffant, qui
trouve encore plus sa place dans la rénovation, ou lorsque le
plancher est en bois, ou encore à l’étage s’il est impossible
de couler une dalle à cause des surcharges qu’occasionnerait
le poids d’un tel ouvrage.
L’inconvénient principal de ce système de chauffage, est sa
très forte inertie. En effet, il faut environ quatre heures pour le
mettre en chauffe, et une fois en fonctionnement il est difficilement régulable. Par conséquent, si la chaudière s’enclenche le matin mais que le soleil vient chauffer quelques
heures après, il faudra ouvrir les fenêtres car il fera trop chaud!
C’est le revers de la médaille des systèmes de chauffage
rayonnant à forte inertie. Par conséquent, ils sont déconseillés
pour l’habitat solaire passif.
Esthétique
Plus de radiateurs ! Cela peut paraître dérisoire, mais la suppression totale des radiateurs amène un gain de place non
négligeable. Un petit bémol pour le mur chauffant : attention à
ne pas mettre de mobilier, ni de tableaux sur les murs émetteurs, ceux-ci entraveraient le rayonnement du chauffage.
Quelle énergie utiliser ?
Bien sûr, le plancher ou le mur chauffant, ne sont que les
émetteurs, il faut trouver un moyen de produire l’eau chaude.
Ici, comme dans le cas d’un chauffage par radiateurs, il est
possible d’utiliser toutes les sources d’énergie, le solaire et les
systèmes thermodynamiques en plus.
Le cas du solaire est un peu particulier, et nous lui réservons
un article complet pour l’été prochain, cependant voici ce qu’il
faut savoir au minimum.
Il y a quelques années, une société savoyarde, Clipsol, lançait
le Plancher solaire direct (PSD), qui équipe aujourd’hui plus
de 700 maisons en France (depuis, tous les fabricants de
chauffe-eau solaires proposent un produit à peu près similaire). Son principe est simple (contrairement aux “usines à gaz
solaires” d’avant) : le fluide caloporteur est chauffé dans les
capteurs solaires, et est ensuite directement envoyé dans la
dalle, d’où son nom de plancher solaire direct. Il n’y a pas de
gros ballon de stockage, mais un appoint est nécessaire pour
les jours froids sans soleil. Pour parer à ce besoin d’appoint
(poêle à bois, radiateur gaz indépendant... qui souvent occupent de la place, alors que l’on veut en gagner avec le plancher chauffant), il y a quelques années, a été développé le
plancher solaire direct à appoint intégré (PSDAI). Une chaudière d’appoint est donc directement intégrée dans l’installation solaire, et vient suppléer automatiquement le manque de
soleil.
Pour chauffer le fluide caloporteur, on peut également utiliser
une autre énergie renouvelable, le bois (bûches, bois déchiqueté ou granulés), qui convient tout à fait dans ce cas de figure.
Sinon on pourra utiliser le gaz, le fioul, ou encore l’électricité
(voir l’encart). Il faut savoir que quelle que soit la source de
chaleur, les économies sont d’environ 10 p.100 par rapport à
un chauffage à radiateurs (voir page 18). Ce qui, sur quelques
années, soulage le porte-monnaie... et épargne l’environnement.
Planchers rafraîchissants
La plupart des vendeurs de planchers et murs chauffants
“classiques”, proposent des versions chauffantes et rafraîchissantes. Bien sûr on peut voir cela comme une “climatisation” silencieuse, mais il ne faut pas oublier qu’une habitation
habilement conçue, suivant les principes bioclimatiques, n’a
pas besoin de climatisation. Ou du moins peut se suffire d’un
système d’ouvertures bien agencées, ou de techniques ne
nécessitant pas la consommation de quelque énergie que ce
soit (relire Le puits canadien, La Maison écologique n°10).
n°12 décembre-janvier 2003
15
Le plancher chauffant
L’isolant
Ce qui est couramment proposé par
les revendeurs de
plancher chauffant,
c’est le polystyrène
expansé. Simple à
installer, certains
sont pré-équipés de
plots pour faire serpenter les tuyaux
dessus, d’un coût
très faible, trouvable
partout...
mais avec le très
mauvais bilan écologique qu’on lui
connaît : gourmand
en énergie (22 500
kWh / tonne), issu
de la pétrochimie,
impossible à recycler... Il en va de
même pour les deux
autres isolants souvent
utilisés : le polystyrène extrudé, et le polyuréthane. La
laine de roche qui sert parfois, a un éco-bilan un peu
meilleur.
Pour éviter les remontées capillaires, le D.T.U* oblige
que l’on pose un polyane (film plastique) sous l’isolant,
et pour éviter que le béton de la chape d’enrobage ne
coule entre les plaques d’isolants, on en rajoute un audessus !
Dessin Multibéton
Coupe d’un plancher
chauffant classique
La chape d’enrobage
C’est dans cette chape d’enrobage de 6 cm que seront
noyés les tuyaux où circulera le fluide caloporteur, la
chaleur sera alors diffusée par conduction des tuyaux
vers cette chape. Elle est en béton armé spécial avec
adjuvant chimique pour le rendre plus fluide, permettant ainsi une meilleure adhérence avec les tuyaux.
16
Le revêtement de sol
Très souvent en grès ou en terre cuite, il n’y a aucune
différence notable entre ces deux matériaux quant à
leur capacité d’émission. Car, même si le grès à tendance à se refroidir plus vite que la terre cuite, avec ce
système de chauffage par rayonnement, on ne constate pas de changement de température.
n°12 décembre-janvier 2003
Mise en oeuvre de tuyaux en
PER (à gauche), et en cuivre
(à droite).
Alors que les planchers en bois brut sont incompatibles, il existe des parquets flottants spéciaux.
Prix
Il faut compter un
léger surcoût pour
l’installation d’un plancher chauffant basse
température, par rapport à un système de
chauffage central par
radiateur. Cependant,
l’économie réalisée à
l’utilisation, permet de
rapidement le rembourser.
Prix
du
plancher
chauffant environ 60
euros /m2 fourniture et
pose incluses (sans la
chaudière, ni le revêtement de sol).
Option : Chape de finition
On peut améliorer le
tout en coulant une
chape de finition sur la
chape d’enrobage, ce
qui augmentera l’inertie thermique, pour un surcoût
relativement faible. Cette chape sera indispensable
pour sceller des carreaux en terre cuite.
Perturbations dues aux tuyaux ?
De l’avis de géobiologues et autres personnes spécialisées dans le domaine, il
apparaît que concernant les tuyaux plastiques, un léger champ électrostatique
dû au frottement du fluide caloporteur
contre les parois du tuyau peut se créer.
Il demeure cependant minime, du fait de
la très basse vitesse à laquelle circule le
liquide. De surcroît le champ reste confiné à quelques centimètres au dessus de
la dalle. Dans le cas d’un tuyau de
cuivre, ce champ électrostatique pourrait
être presque totalement annulé, par une
simple mise à la terre.
Aucune autre perturbation notable n’est
à signaler sous les pieds des occupants
de plancher chauffant.
Photo Cuprasol
Le tuyau
Les planchers classiques sont équipés avec des
tuyaux en polyéthylène réticulé (PER). La plupart de
ces tuyaux en PER ont une épaisseur de paroi assez
fine, et un diamètre relativement petit. Ceci a son
importance, car le PER se décompose légèrement et
crée une boue qui peut boucher le tuyau. Or, en cas
d’embouage, si le tuyau est trop fin, il ne résistera pas
à la pression nécessaire au débouchage.
Pour parer à ce problème, il suffit d’employer des
tuyaux en PER, plus épais. On peut également
employer un tuyau en cuivre. D’un surcoût d’environ
10 p.100 par rapport à son pendant plastique, il est
indéniablement plus résistant dans le temps, et est
recyclable. Par contre il est moins facile à installer par
un autoconstructeur.
Photo Acome
Version standard
Version écologique
Presque toutes les pratiques suivantes, courantes
dans la plupart des pays, ne sont pas mentionnées
dans le D.T.U.* en France ! Mais il est possible d’avoir
des avis techniques, valables au cas par cas. Deux
poids (en béton), deux mesures (de pétrole).
*D.T.U. Documents techniques unifiés, petit rappel :
Cahiers des charges édicté par le Centre scientifique et
technique du bâtiment (C.T.S.B.) réglementant les
conditions minimales de mise en oeuvre des ouvrages
du bâtiment. Les D.T.U. sont souvent des freins à la
mise en oeuvre de techniques alternatives ou traditionnelles.
Le tuyau
Le tuyau sera de préférence en cuivre avec une mise à
la terre.
L’isolant
Il pourra être constitué d’un mélange chanvre et chaux,
ou en panneaux de fibres de bois, en liège, ou encore
avec une plaque spéciale de gypse et cellulose.
La chape d’enrobage
La version écologique est en chaux hydraulique fibrée
(rajout de fibres de verre pour l’armature, ou avec un
treillis en fibres de verre).
En haut : Mise en
oeuvre du mur chauffant de briques
Hélioterre
- pose du tuyau,
- tuyau en gros plan
dans la gorge aménagée dans la brique,
- maillage sur différents
murs de la maison.
Le mur chauffant
Le mur chauffant à circulation d’eau est assez récent
en France, il peut s’adapter à l’existant plus facilement.
En outre, on peut travailler avec une température plus
élevée et donc réduire les surfaces émissives, mais
attention aux meubles qui sont opaques au rayonnement! On distingue aujourd’hui quatre techniques différentes :
La technique classique
Elle est proposée par les grandes sociétés de plancher
chauffant. Sur un mur préalablement isolé, ou sur un
mur en briques alvéolées (briques de grandes largeurs
à la fois porteuses et isolantes) est disposé un treillis
métallique sur lequel serpente un tuyau en cuivre ou
en PER fixé à l’aide d’attaches particulières. Le tout
est ensuite enduit d’un mortier de ciment puis recouvert d’un revêtement mural classique (papier peint,
peinture, carrelage...).
Coût : 100 euros le m2
Hélioterre
Technique développée par Joseph Colzani du Centre
de Terre à Lavalette, à côté de Toulouse. Les parois
sont montées avec des briques de terre crue stabilisées de 33 x 22 x 12 (13 au m2). Elles sont montées à
l’aide d’un mortier composé de chaux et de terre. Les
Prix
Il faut compter un surcoût pour la mise en oeuvre de
ces produits, il oscille entre 30 et 50 p.100 de plus au
m2, suivant les matériaux utilisés.
Version terre crue
Il existe en France quelques exemples de planchers
chauffants en terre battue. Jacques Bovis, maçon installé dans le sud Bretagne a accompagné un ami autoconstructeur pour la réalisation d’un tel chantier.
“Tout d’abord nous avons mis en place un hérisson (lit
de pierres qui permet d’éviter les remontées capillaires), sur lequel vient reposer la dalle isolante qui est
un mélange terre-paille, sur une hauteur de 20 cm.
Nous avons ensuite fait serpenter le tuyau en PER sur
cette dalle, avant de recouvrir le tout d’une autre dalle
d’argile de 8 à 10 cm. Le tout a été damé à la main, et
les petites fissures qui se sont révélées après séchage,
ont été rebouchées avec de la terre bien mouillée. La
dalle est en cours de séchage, il faut compter environ
trois mois. Une fois sèche, nous passerons de l’huile de
lin, et elle sera cirée. Les principaux avantages sont
bien entendu le coût, et l’aspect matériau local. Ce
n’est pas forcément plus long à mettre en oeuvre qu’un
plancher chauffant classique, mis à part le séchage.”
briques, fabriquées par la briqueterie Fontes, à Revel,
en Haute-Garonne, sont déjà rainurées, il suffit donc
d’y faire circuler le tuyau en PER et de reboucher les
rainures avec un mortier coloré. Les murs peuvent
ainsi rester tels quels, aux couleurs de la terre. Un mur
peut-être aménagé des deux côtés, ou sur une seule
face suivant les besoins. Ce système mis au point il y
a quelques années équipe depuis peu des maisons
H.L.M. près de Toulouse.
Coût : environ 150 euros le m2 (mur inclus).
Depuis quelques semaines, la brique Hélioterre existe
également en terre cuite (dimension : 40 x 20 x 5,5 cm).
Les panneaux chauffants Calorimur
Technique importée d’Allemagne par la société Solaire
Connexion. Ce sont des modules de réseaux de cuivre
prêts à poser sur tous types de murs. Une fois posés,
ils sont recouverts d’un enduit de 3 cm, en terre de
préférence. Il y a plus de convection que dans les
autres systèmes, mais ils sont très appropriés pour le
chauffage solaire. L’entreprise s’est même spécialisée
dans les “murs chauffants solaires” (avec PSDAI - voir
p. 15). Coût : 161 euros le module de 76 cm x 75 cm.
Autre version écologique
Les tuyaux en PER chevillés sur des panneaux de
roseaux (isolant) et recouverts d’un enduit en terre.
C’est celle détaillée par Bruno Thouvenin en page 19.
n°12 décembre-janvier 2003
17
Le confort hygrothermique
Dessin Clipsol
Pour comprendre pourquoi on se sent bien dans certains types d’habitat et moins bien dans d’autres, il
faut connaître le fonctionnement de notre système
thermorégulateur. Cette explication concerne des
locaux en période de chauffage situés en Europe.
Le corps humain devant maintenir sa température
intérieure autour de 37 °C, échange en permanence
de la chaleur avec le milieu environnant sous quatre
modes:
- par conduction (sol-siège-lit)
- par convection (échanges convectifs air-peau, airvêtement)
- par rayonnement vers les surfaces environnantes
(parois intérieures diverses, sources ponctuelles)
- par évaporation (respiration, transpiration)
Ces échanges varient en permanence en fonction de
six facteurs :
- deux liés au sujet : activité et tenue vestimentaire
- quatre liés au local : température de l’air ambiant,
température rayonnante des parois, humidité relative,
vitesse de l’air.
Répartition des niveaux
de température dans
une pièce selon le type
d’émetteur de chaleur
18
Les capteurs du système thermorégulateur enregistrent en permanence ces quatre données et les
convertissent en une sensation globale de confort. Il
est à noter que son efficacité varie en fonction des
individus (âge, sexe, état de santé, alimentation, état
psychologique).
À activité égale, et tenue vestimentaire égale, les
quatre facteurs sus-cités vont avoir une incidence
fluctuante sur la sensation de confort.
Rappelons que lorsqu’on lit 20°C sur le thermomètre,
c’est la valeur de la température de l’air ambiant. Pour
simplifier la compréhension de ce phénomène complexe, les spécialistes ont pris l’habitude de fixer les
valeurs de l’humidité relative et de la vitesse de l’air
dans une plage qui correspond à la zone de confort et
de caractériser la sensation de confort par la valeur
résultante sèche (Trs) :
Trs = (Trm [température rayonnante moyenne] +Ta
[température ambiante]) / 2
Exemple : pour Trs = 20°C (sensation de confort)
si Trm = 18°C, Ta devra être égale à 22°C
si Trm = 22°C, Ta devra être égale à 18°C
n°12 décembre-janvier 2003
Or on a pu constater qu’une variation de 1°C de la
température rayonnante moyenne a un effet supérieur de 40 p.100 sur les échanges par rapport à une
variation de 1°C de la température ambiante (Ta).
Donc le concepteur devra donner la priorité à la température rayonnante des parois.
Rappelons que 1°C de température ambiante en
moins, c’est 7 p.100 d’économie sur la facture de
chauffage.
Quelques cas d’école pour comprendre :
Vous avez acheté une maison ancienne dont les murs
sont en pierre de taille. Trois solutions s’offrent à
vous:
- solution A : vous choisissez de ne faire que des travaux d’aménagement intérieur.
Caractéristiques de l’enveloppe : murs extérieurs en
pierre sans isolation, menuiseries extérieures d’origine, carrelage d’origine sur sol en terre, pas de système de ventilation
- solution B : vous faites réaliser des travaux d’optimisation énergétique minimum
Caractéristiques : isolation intérieure des murs par
complexe isolant/plaques de plâtre, menuiseries extérieures neuves double vitrage, carrelage sur dalles isolées sur hérisson ventilé, système de ventilation,
chauffage par foyer bois dans la
pièce principale et convecteurs
électriques dans les autres pièces.
- solution C : vous faites réaliser des
travaux de hautes performances
énergétiques
Caractéristiques : isolation extérieure des murs, menuiseries extérieures neuves double vitrage peu
émissif, chauffage par PCBT, système de ventilation hygroréglable.
Faisons une analyse comparative
des trois solutions :
- solution A : les parois sont froides
(sol, murs, vitrages), l’humidité relative sera importante, la vitesse de
l’air ne sera pas contrôlée parce
que la maison ne sera pas imperméable à l’air (vent coulis). Il faudra donc augmenter
la température ambiante pour contrebalancer les
effets négatifs des trois autres facteurs et chauffer
beaucoup plus pour une même sensation de confort.
- solution B : les parois ne seront plus froides, l’humidité relative et la vitesse de l’air seront maîtrisées.
Vous chaufferez donc beaucoup moins pour une
même sensation de confort. En revanche, vous aurez
perdu l’inertie thermique des murs et vous aurez une
humidité relative trop faible (bouche sèche).
- solution C : les parois seront chaudes (sol, murs,
vitrages), l’humidité relative et la vitesse de l’air seront
maîtrisées. Vous chaufferez donc encore moins pour
une même sensation de confort.
On ne le dira jamais assez : un habitat qui optimise le
confort hygrothermique résulte de l’association d’une
enveloppe performante et d’un système de chauffage
performant.
En conclusion, la conception et les solutions techniques ont une grande influence sur la sensation de
confort et permettent donc une baisse de la consommation d’énergie en conservant un même niveau de
confort.
Description de la réalisation d’un
mur chauffant hydraulique avec
enduit terre
Cadre du chantier
Bruno Thouvenin, plombier de formation, relate ici son
expérience de réalisation de mur chauffant avec des
matériaux écologiques. Ce chantier a été réalisé dans
le cadre de la rénovation d’une maison des années 50,
à Balma, en Haute-Garonne.
Réalisation l’Atelier blanc, conception Akterre, architecte Jean François Collart.
Cette fiche s’inscrit dans un travail d’enquête sur les
pratiques d’écoconstruction effectué par les adhérents
du réseau Écobatir.
machine. En réalisant un serpentin horizontal de 15 à
20 cm de pas (suivant l’exposition de la pièce en partant du bas et en terminant par le haut). On peut s’arrêter à 2,20 m de haut, au dessus ce n’est plus nécessaire car la chaleur rayonnante n’a plus lieu d’être. Le
tuyau prend aisément des courbes de 20 cm de diamètre, mais en dessous il faut le guider avec le ressort. À partir de là, on peut faire un essai de pression
à 10 bars, puis laisser le tuyau en pression pendant
toute la durée du chantier, tout en surveillant la pression au manomètre.
Technique employée :
Photo Bruno Thouvenin
Objectifs :
Il fallait d’une part assurer le chauffage des chambres,
de la salle de bains et de l’entrée en complément d’un
plancher chauffant pour le séjour. L’énergie utilisée est
le gaz naturel avec un appoint solaire. Et d’autre part
amener de la terre dans une maison plutôt béton, et
créer de l’inertie thermique pour le chauffage solaire
tout en isolant la maison.
Nous avons donc retenu la pose d’un isolant intérieur
végétal pour l’ensemble des murs extérieurs, sur lesquels est fixé un tuyau en serpentin noyé dans un
enduit terre de 6 cm d’épaisseur. La finition sera réalisée par la cliente avec des enduits fins de terre colorée.
Descriptif
En bas :
Autre technique d’isolation avec du liège
3°) La première couche de terre : 2 à 3 cm
On utilise ici une terre de base bien fibrée (pailles de
50 mm).
D’abord il faut noyer le tuyau en dressant l’enduit un
peu liquide au droit du tuyau, puis plaquer l’enduit à la
taloche large en remontant. On raye ensuite la surface
pour faciliter l’accroche de la couche suivante.
Laisser sécher une semaine jusqu’au changement de
couleur. À partir de ce moment, on peut mettre en
route le chauffage (30° C) et bien aérer. La terre se
fendra ainsi suivant les rayures.
2°) La pose du tuyau :
Le tuyau polyéthylène multicouches (avec une couche
d’aluminium) de 16 mm est particulièrement bien
adapté à ce travail pour sa légèreté et sa malléabilité.
On peut raccorder les tuyaux pour limiter les chutes ou
des manipulations complexes de couronne (200
mètres linéaires !) avec des raccords à sertir , mais on
peut aussi utiliser du cuivre de 14 mm. Et ne pas
oublier les agrafes pour plancher chauffant, agrafeuse
ad hoc, et pince à sertir.
Il faut d’abord faire un circuit par pièce en tirant le
tuyau depuis le collecteur, cela permet de réguler
chaque pièce indépendamment et de limiter à 100
mètres linéaires maximum la longueur de chaque circuit. L’un déroule le tuyau et l’autre l’agrafe avec la
Photo Bruno Thouvenin
En haut :
Première couche d’enduit en terre pour
noyer les tuyaux (sur
une isolation en panneaux de roseaux).
1°) La pose de l’isolant :
Le matériau isolant employé ici est un panneau de
roseaux de 50 mm d’épaisseur, qui sera fixé par des
chevilles de 8 mm de diamètre à large couronne. Il
sera enduit de terre «de base» (Claytec).
Il faut d’abord découper l’isolant à la scie circulaire. Il
vaut mieux utiliser une vieille lame. Attention au fil de
fer pendant la découpe, qui fait de surcroît beaucoup
de poussière. Puis on reprend l’assemblage des panneaux à la tenaille.
Ensuite on enduit la face mur, de terre de base pour
les coller et ne pas laisser d’espace d’air entre l’isolant
et le mur (ce qui occasionnerait un problème de
condensation). Pour finir il faut plaquer le panneau en
tapant à la règle, percer 5 chevilles avec rosace par
mètre carré, et repérer au sol les joints de panneaux
verticaux.
n°12 décembre-janvier 2003
19
4° Deuxième couche de terre : 3 cm
La deuxième couche se fait avec de la terre plus
épaisse. On colle des règles de 3 cm d’épaisseur sur
la hauteur, tous les deux mètres, ça suffit pour tirer
l’enduit bien droit. Mieux vaut éteindre le chauffage
pendant l’application, la terre tirera moins vite pour
l’étape suivante : le collage de la toile de jute.
5 ° Application de la toile de jute :
Si la terre est encore bien fraîche on peut directement
maroufler (appliquer) à la spatule inox large la toile sur
la surface, en engravant un côté et en rabattant l’autre
par dessus sans sur-épaisseur. Largeur des lés : un
mètre, à croiser par rapport aux panneaux de roseaux
sur toute la hauteur. Si la terre a séché, faire une barbotine de terre fine et enduire la surface. On peut
remettre le chauffage en route (doucement), et laisser
sécher une à deux semaines avant l’enduit de finition
qui sera appliqué en une couche si la toile est bien
posée. La toile évite la fissuration de la terre et augmente la résistance de l’enduit aux coups.
Photo Bruno Thouvenin
Points particuliers et conseils:
Autre technique :
Pour faire une cloison
assez massive entre
deux pièces :
ossature bois + torchis
+ maillage de tuyau
des deux côtés de la
cloison.
- La pose de l’isolant en roseau est assez simple, on
peut choisir le sens des panneaux : horizontal ou vertical. Attention, il y a de la perte : prévoir 5 à 10 p.100
pour les chutes non récupérables (direction : le compost).
- La pose du tuyau est très rapide mais il est nécessaire d’être deux. Attention à ne pas pincer le tuyau en
serrant trop un coude. La purge de l’air se fait par rinçage du tuyau à débit maximum grâce à la vanne de
purge du collecteur. Je n’ai pas rencontré de problème
de fonctionnement après, le diamètre du tuyau est suffisamment faible pour que l’air soit évacué vers les
purgeurs. Les débitmètres du collecteur servent à
équilibrer les circuits et à régler l’émissivité des murs,
prévoir aussi des
thermomètres pour
contrôler la température de retour.
- J’ai resserré le
pas du tuyau à 12,5
cm pour la salle de
bains pour augmenter l’émissivité.
- Pour l’enduit des
encadrements de
fenêtres qui étaient
en place, j’ai préféré faire des angles
arrondis plus faciles
à traiter que des
angles saillants et
une tablette en bois
pour l’appui de la fenêtre. La partie haute de l’entourage est la plus délicate.
- La marge de calcul d’émissivité pour les murs est
plus large que pour les planchers où on est limité par
la température de surface max. de 28 °C. Pour les
murs on peut augmenter la température de surface
jusqu’à 37 °C sans gêne pour l’habitant (émissivité
entre 100 et 160 W/m2).
Intérêts et avantages de cette technique
20
L’application de la terre est un vrai plaisir, même pour
un plombier. Elle s’accroche facilement même en forte
épaisseur et on peut interrompre son travail sans
risque de rater sa gâchée. Donc moins de stress
n°12 décembre-janvier 2003
qu’avec le plâtre ou les enduits à la chaux.
Pour le chauffage d’une maison il est important d’utiliser au maximum des émetteurs à basse température
pour réduire les déperditions et augmenter le rendement du chauffage. Aussi les murs fonctionnant sur le
même circuit que le plancher chauffant, il n’y a pas de
nécessité de réaliser un deuxième circuit.
L’utilisation des murs extérieurs annule la sensation de
parois froides et permet de diminuer la température de
la pièce, d’où d’importantes économies d’énergie en
gardant une bonne sensation de chaleur.
En rénovation on a pas toujours la possibilité de faire
un plancher chauffant surtout à l’étage. On peut aussi
appliquer cette technique à des cloisons intérieures en
faisant attention de bien traiter les ponts thermiques.
Autres intérêts :
- la possibilité de finition avec tous les enduits terre,
chaux ou badigeons et l’absence de radiateurs sur les
murs,
- le confort thermique unique du rayonnement horizontal, comme le soleil au travers d’une vitre, ou un mur,
le soir en été, sans oublier la qualité de l’air apportée
par la terre (régulation hygrométrique).
Accidents possibles
Faire attention à la pose de tableaux ou de tringles à
rideaux, faire un essai avant de percer à la perceuse
avec un tournevis pour vérifier s’il y a un tuyau. Je fais
une photo du mur avant l’enduit pour visualiser le serpentin et les raccords. En cas de percement du tuyau
on peut le réparer avec un raccord à sertir après avoir
dégagé sur 15 cm de part et d’autre, puis reboucher à
la terre après vérification de l’étanchéité.
Inconvénients
- en rénovation dans une maison habitée la réalisation
d’un enduit de forte épaisseur apporte beaucoup d’humidité avec un temps de séchage très long : il faut
compter un mois minimum avant de pouvoir habiter la
pièce.
- le chantier «terre» est salissant et se déroule en plusieurs étapes étalées dans le temps.
- il faut faire très attention aux ponts thermiques.
- je suppose qu’il faudrait augmenter l’épaisseur de
l’isolant car la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur du mur est supérieure à une paroi de
pièce normalement chauffée.
Problèmes rencontrés
- dans la salle de bains j’ai préféré utiliser un isolant
synthétique (mousse de polyuréthane hélas) pour augmenter la valeur de l’isolation sans augmenter l’épaisseur et par crainte d’enfermer le roseau sans respiration possible entre le mur existant en briques enduites
au ciment et le carrelage sur enduit bâtard dans lequel
j’ai noyé le tuyau. J’aurai pu utiliser du liège en 10 cm
d’épaisseur mais avec un certain surcoût,
- l’inertie du mur ne permet pas vraiment de gérer des
abaissements de température journaliers. La régulation se fait comme pour le plancher chauffant, en fonction de la température extérieure mais avec un peu
moins d’inertie.
Bilan chiffré pour un chantier de 36 m2
Prix de revient matière : environ 50 € H.T. / m2 (hors
enduit de finition)
Main d’oeuvre (artisan et apprenti) : 1,2 heure par m2
comprenant toutes les phases du chantier, de la
conception au nettoyage du chantier.
Conclusion
Le plancher et le mur chauffant à circulation d’eau sont des systèmes matures.
Il aura quand même fallu attendre 2 000
ans pour qu’ils reviennent sur le devant
de la scène... les Romains utilisaient
déjà un système ressemblant dans les
thermes : le chauffage hypocauste.
Ils constituent aujourd’hui dans la
gamme des chauffages conventionnels
ce qui se fait de mieux. Les concepteurs
de systèmes de chauffage n’ont pas
toujours fait preuve de rationalité dans
leurs innovations (on l’a vu avec les
convecteurs électriques, on continue à
le voir avec les foyers bois à air pulsé).
Mais pour le coup, ils auront du mal à
faire mieux que ces deux systèmes de
chauffage. D’ailleurs, les thermiciens
scrupuleux sont satisfaits de constater
que l’offre Vivrelec (offre proposée par
EdF) abandonne de plus en plus les
convecteurs au profit de systèmes
rayonnants.
Yvan Saint-Jours et Ivan Pujol (thermicien, chargé de cours à l’Université de
Tarbes).
Merci à Bruno Thouvenin pour sa participation
Adresses
Plancher et mur chauffants classiques
ACOME
50140 Mortain
Tél : 02 33 89 31 00
Télécopie : 02 33 89 31 31
Courriel : [email protected]
Site web : www.acome.fr
CUPRASOL
Energypark 6
150/154, Boulevard de Verdun
92413 Courbevoie Cedex
Tél : 01 56 37 06 80
Télécopie : 01 56 37 06 81
Courriel : [email protected]
MULTIBÉTON FRANCE
6 rue Charles Desgranges
Z.I. du grand bois
BP 80707
57207 Sarreguemines Cedex
Tél : 03 87 98 69 11
Télécopie : 03 87 98 69 12
Courriel : [email protected]
Site web: multibeton-france.fr
Mur chauffants écologiques
HÉLIOTERRE
Centre de Terre
31590 Lavalette
Tél : 05 61 84 73 98
Télécopie : 05 61 84 39 51
Site : http://archeologie.free.fr
SOLAIRE CONNEXION
Chanareilles
F - 07270 EMPURANY
tél : +33 04.75.06.34.96
fax: +33 04.75.06.90.43
L’ATELIER BLANC
Bruno Thouvenin
157 Chemin Lanusse
31200 TOULOUSE
Téléphone et fax 05 61 47 01 63
www.atelierblanc.ouvaton.org
Autres
CLIPSOL - Plancher solaire direct
Les Combaruches
73100 AIX-LES-BAINS
Tél : 04 79 34 35 36
www.clipsol.com
AKTERRE - Enduits terre
Le Gît - 38210 St Quentin sur Isère
Tél : 04 76 07 42 05 - Fax : 04 76 07 42 07
Courriel : [email protected]
n°12 décembre-janvier 2003
21
R e n c o n t re à l’ h o rizo n
Irlande :
Photo Paul Leech
Gaïa
Ecotecture
Cʼest en Irlande que nous avons
rencontré Paul Leech, architecte
faisant partie du mouvement Gaïa.
Ce groupe promeut une architecture écologique “pour être en harmonie avec la planète, pour la
paix de lʼâme, et pour la santé du
corps”. Tout un programme qui ne
sʼarrête pas à la maison individuelle, mais qui peut également
sʼappliquer à de lʼhabitat collectif,
et même plus...
Dès que le vent soufflera
L’Irlande est un pays qui ne compte que 3,6 millions
d’habitants pour une superficie de 70 000 km2. Le
pays est totalement dépourvu de centrale nucléaire,
ce qui est suffisamment rare pour être signalé. Ses
habitants ont même une grande peur de l’atome,
devenue encore plus palpable depuis les attentats du
11 septembre 2001. Car, même si l’île verte est
dépourvue de centrale, sa voisine la Grande-Bretagne
en possède un très beau spécimen situé à 200 km à
vol d’oiseau et de nuages radioactifs : la trop célèbre
Sellafield. “Un vent défavorable conduirait à contaminer une grande partie du pays, les grandes villes
devraient être évacuées (dont Dublin : plus d’un quart
de la population irlandaise !)... et l’économie du pays
serait ruinée,” écrivait le Docteur Nick Armstrong, dans
le magazine irlandais de
l’environnement, au printemps 2002. Mais cela,
c’est pour le vent défavorable. Pour le favorable, il
se pourrait que l’an prochain il fasse tourner le plus
grand parc éolien du
monde, en off-shore, au
large de Dublin. L’énergie
produite pourrait électrifier
toute la capitale !
22
n°12 décembre-janvier 2003
Gaïa ecotecture
C’est dans cette capitale animée que nous avons rencontré Paul Leech, seul représentant irlandais du
mouvement Gaïa. Ce dernier fut créé en 1983 par un
groupe d’architectes intéressés par une approche
écologique globale de la construction. Le groupe possède un bureau à Oslo, en Norvège, et un autre pied
à terre dans le sud de ce pays. Il fut pionnier dans la
recherche d’une atmosphère saine à l’intérieur de l’habitat, ainsi que dans la construction à haute efficacité
énergétique “respirante” (en effet, les premières réalisations d’habitats à haute efficacité énergétique,
furent des “maisons thermos”).
Aujourd’hui une douzaine de pays se retrouvent dans
les réflexions du groupe Gaïa, quasiment tous de cultures anglo-saxones ou nordiques, la France n’ayant
aucun représentant. Pour eux, la maison est un centre
spirituel, l’endroit où nous sommes vraiment nousmêmes. Aussi, la maison doit être un endroit harmonieux entre l’environnement et la personne. Elle doit
être confortable et avoir des effets bénéfiques pour
ses habitants. Un sentiment d’appartenance, de fusion
avec la nature est au cœur de ce qu’ils nomment “la
nouvelle écologie”, dans laquelle notre planète, entité
vivante, s’efforce continuellement de créer et de perpétuer la vie, comme Gaïa, la terre originelle déesse
des Grecs. Aussi les êtres humains ne sont-ils pas les
Maîtres de la nature, mais font partie intégrante de
Gaïa. Il est donc indispensable de coopérer avec la
nature, et d’instaurer dans notre vie un équilibre entre
santé, conservation des ressources et spiritualité.
Exemples de maisons Gaïa conçues par Paul
Leech
Maison Kentstown
La maison de Charles Coughlan à Kentstown dans
la région de Meath, au nord de Dublin, est bâtie
dans un site superbe, sur les fondations d’un vieux
moulin et près d’une cascade. Mélange de pierres
“recyclées” des ruines du moulin et de vieux bâtiments alentours, de bois, et de verre pour le solarium à plusieurs niveaux qui s’ouvre sur des terrasses en encorbellement descendant jusqu’à
l’étang.
Une partie de la chaleur est collectée dans la serre
de façon passive, et est ensuite simplement redistribuée dans le salon, la cuisine et la salle à manger par des fenêtres ouvrant sur cet espace chauffé naturellement.
Le “cœur” de la maison, constitué de pierres
maçonnées sert à la fois de structure porteuse, et
de masse thermique qui emmagasine la chaleur
solaire et la redistribue dans toutes les pièces de
vie à l’aide de conduits et de murs pariétodynamiques (circulation d’air chaud dans des murs
munis de chicanes).
L’éléctricité est générée par une turbine hydro-électrique. Le surplus du courant alimente un grand ballon d’eau au rez-de-chaussée. L’eau chaude circule dans un plancher chauffant, qui sert de chauffage d’appoint.
Maison-tipi
Cette maison tipi est l’extension d’un petit cottage
situé sur les bords de la rivière Shannon, à l’ouest
du pays. Paul Leech a choisi ici une forme très originale, et qui, contre toute attente, s’intègre plutôt
bien dans le paysage.
C’est une maison tout en bois construite avec des
matériaux sains, et utilisant la technique des murs
“respirants”. La hauteur totale du cône est de huit
mètres, et en face sud, on retrouve l’incontournable
baie vitrée pour capter l’énergie solaire sur une
hauteur de cinq mètres. Cette maison a été
construite autour d’un ancien puits qui sert à arroser le jardin (en permaculture) en été, et à fournir
les calories nécessaires à la pompe à chaleur pour
le chauffage d’hiver. Une cheminée ronde en
pierres maçonnées au centre de la pièce, sert de
structure porteuse pour le plancher de l’étage.
Photo Paul Leech
Photo Paul Leech
La maison taupinière
Maison à ossature bois (en rondins), recouverte de
terre végétale et engazonnée. Elle se trouve face à
la mer et plusieurs îles, dans un environnement de
prairies verdoyantes. Autant dire qu’on ne la voit
quasiment de nulle part tellement elle se fond dans
le paysage.
Du petit bonheur...
au grand projet
“Gaïa Architecture en Irlande est un mauvais
exemple, tout comme en Angleterre d’ailleurs”
explique Paul Leech. “Dans ces deux pays, les gouvernements se succèdent, depuis plus de dix ans et
disent qu’il est grand temps d’agir pour l’environnement, mais rien ne se passe... Cependant les choses
risquent de bouger prochainement, car il y a de l’eau
qui court sous le sol. On ne la voit pas, on ne l’entend
pas, mais le jour où elle jaillira, rien ne pourra l’arrêter. C’est comme une révolution, ça arrive d’un coup,
sans prévenir.”
“Je pense qu’il est grand temps que cette folle inflation s’arrête. L’écologie et par conséquent l’écoconstruction ne peuvent pas voir le jour pendant le
“boom”. Or le revers de la médaille de ce “boom”
pointe son nez, et c’est un moment propice pour réaliser des projets écologiques et sociaux.”
En effet, le Tigre Celtique (nom donné à l’Irlande en
référence aux pays d’Asie du sud-est) qui a vu son
économie et son niveau de vie exploser ces dernières années, commence à donner ses premiers
signes de faiblesse.
“J’ai arrêté aujourd’hui de faire des maisons individuelles, des “petits bonheurs” (en français dans l’interview). Comme beaucoup de mes confrères, nous
avons beaucoup œuvré dans ce sens durant des
années, mais il est temps de passer la vitesse supérieure. Cela fait plus de trois ans aujourd’hui que
nous travaillons sur un projet d’écosite au nord de
Dublin. Sur la commune de Laytown, là où se trouve
déjà un petit centre pratique sur l’écologie. Le terrain
prévu pour ce projet, est d’une superficie de 74 hectares, ce qui n’est pas de trop lorsque l’on sait qu’y
vivront près de 5 000 personnes.
“Au début les autorités locales s’y sont complètement opposées” se rappelle Paul, “Alors nous
sommes allés voir les responsables de la région les
Charte de la maison Gaïa
Pour être en harmonie avec la planète.
- Situation et orientation de la maison pour tirer le meilleur
parti des ressources naturelles renouvelables. Utilisation de
toutes les formes d’énergies renouvelables... et bannissement
des énergies fossiles et nucléaire.
- Utilisation de produits écologiques, non toxiques, ayant un
bon écobilan, et n’ayant pas été testés sur des êtres vivants.
- Conception de la maison pour utiliser intelligemment les ressources et les mécanismes naturels complémentaires, si
nécessaire avec des systèmes de contrôles efficaces (électricité, chauffage, ventilation...).
- Intégration de la maison dans l’écosystème local (plantations, compost, jardin bio et même en permaculture, utilisation
de l’eau de pluie, de WC sans eau...).
- Installation de systèmes pour éviter de polluer l’eau, l’air et
le sol.
24
Pour la paix de lʼâme.
- Harmonisation de la maison avec son environnement pour
l’intégrer à la communauté, à l’architecture, aux dimensions et
aux matériaux de l’endroit.
- Participation à chaque phase de la construction, utilisant
ainsi les idées et compétences personnelles de chacun pour
obtenir un lieu de vie holistique.
n°12 décembre-janvier 2003
uns après les autres. Et avons passé un après-midi
entier avec chacun d’entre eux à discuter autour
d’une tasse de thé. Le résultat fut plutôt positif
puisque les cinq représentants du Council (équivalent de nos conseillers régionaux) ont trouvé ce projet excellent et y sont donc très favorables.
“Aujourd’hui, le terrain appartient à une personne
âgée très compréhensive, et qui est heureuse de
contribuer à la naissance d’un projet d’avenir.”
Les 74 hectares du site sont découpés en différentes
zones de vie ou d’activités : au nord, près de la moitié de la surface est réservée aux entreprises ; au
centre les activités mixant des bureaux, de l’artisanat
ou de la production pour un quart de la superficie ; au
sud enfin, les zones d’habitations, les espaces culturels, sociaux et communautaires... Bien entendu,
tout cela en écoconstruction, et pour y développer
des activités liées elles aussi à l’écologie.
Les impacts environnementaux (hydrologiques, géologiques...), les impacts visuels, sonores, les
contraintes liées aux transports... rien ne semble
avoir été oublié pour que le site puisse vraiment s’intégrer dans son environnement.
Ce projet devrait voir le jour très prochainement, et
nous ne pouvons que souhaiter à son initiateur, une
pleine réussite. En espérant qu’il ouvre la voie à des
projets similaires en France... et ailleurs.
Yvan Saint-Jours
Paul Leech - Gaïa Associates
11 Upper Mount Street
Dublin 2 - Irlande
email : [email protected]
À noter : www.thevillage.ie. Un village virtuel sur
internet. C’est un groupe d’une trentaine de personnes qui cherchent un lieu pour s’implanter en
Irlande, en vue de créer une sorte d’écovillage.
- Choix des formes, des proportions, des lignes harmonieuses
afin de créer une maison belle et calme.
- Utilisation des couleurs et des textures pour créer un environnement chromatique personnel et bienfaisant.
- Situation et conception de la maison de façon à améliorer la
vie et favoriser le bien-être de ses occupants (ce que propose le feng-shui, art traditionnel chinois).
- Liaison de la maison à la nature, aux rythmes et aux cycles
de la terre, aux saisons et aux jours.
- Création d’un univers apaisant, propice à l’épanouissement
de l’esprit et de l’âme.
Pour la santé du corps.
- Création d’un climat intérieur sain et laissant respirer la maison.
- Éloignement de la maison des sources de champs électromagnétiques.
- Utilisation de ventilation et de systèmes de circulation de l’air
naturels pour avoir une atmosphère saine.
- Conception d’une maison calme, et dans un environnement
phonique agréable et bienfaisant.
- Utilisation de la lumière naturelle.
Extrait de Vivre au Naturel de David Pearson,
Éditions Flammarion 1992.
Ç a m é rit e d é b a t
Sur la route
«Le délicieux était de pénétrer des portions
de fraîcheur, la route bordée de part et
d'autre par la forêt, puis de ressortir, malgré l'allure de la course dans l'étau du
cagnard...» Extrait de Hongroise de Éric Holder.
Qui n'a pas éprouvé sur les routes de l'été ce sentiment de confort : rouler à l'abri des arbres - qu'ils soient forêts
ou arbres d'alignement - dans leur pénombre et leur fraîcheur,
éviter l'éblouissement de la route, la déshydratation, ouvrir les
fenêtres. L'hiver aussi, arbres et haies jouent leur rôle pour la
sécurité des voyageurs . S’ils n'évitent pas les plaques de verglas qui traîtreusement peuvent se cacher dans leur ombre,
ils limitent les congères qui par grand vent s'accumulent sur la
chaussée et entravent la circulation.
Outre ces vertus climatiques, ombre, fraîcheur, brise-vent,
l'arbre de bord de route joue un rôle essentiel de structuration
du paysage. Au loin, il signale les axes de circulation qu'ils
soient routes, chemins ou rivières. Pour l'usager de la route, il
filtre et cadre les vues, premier plan derrière lequel se dévoilent plaines ou montagnes. Et puis l'arbre d'alignement qu'il
soit platane, tilleul, noyer est d'abord un arbre. Alors
plutôt que de les couper au nom d'une sécurité routière
qui devrait s'attaquer à bien d'autres facteurs beaucoup
plus mortels, plantons des arbres au bord de routes, des
petits chemins vicinaux aux grandes nationales, pour
notre confort et notre plaisir, pour le paysage et pour
l'avenir.
D'autres «arbres» étranges et géants commencent à
pousser ici et là, que l'on observe, curieux, au loin.
Monstrueux par leurs dimensions, inquiétants par ce
qu'ils représentent de technologie et de capitaux et si
peu discrets dans le paysage. Pour ma part je me
réjouis quand je les découvre au loin, sculptures
mobiles et futuristes, moulins à vent modernes, hommages à Éole.
Ils témoignent d'une recherche vers un développement
plus «durable» et j'accepte leur trace sur le territoire
comme une nécessité et un symbole. Bien sûr il y a des
intérêts contradictoires en jeu. Ceux des investisseurs
qui cherchent à minimiser leur investissement et
accroître leur rentabilité et ceux des riverains de ces
machines à vent, humains ou animaux qui subissent
leur présence. Pour arbitrer entre eux, il convient de
définir des règles qui prennent en compte les intérêts
des uns et des autres : étudier sérieusement l'impact
d'une installation sur un site donné, s'assurer que les
nuisances liées au fonctionnement sont minimisées,
obliger à une remise en état des lieux en fin de vie de
l'installation (mais que n'en demande-t-on autant pour
les zones commerciales ou industrielles ?). La réglementation semble aller dans ce sens comme le montre
le projet de loi relative à «l'implantation des éoliennes et
à la protection de l'environnement» du sénateur Le
Grand qui prévoit, entre autres et au minimum, une
«notice d'impact» et, pour les plus grosses éoliennes,
«la constitution de garanties financières, destinées à
assurer la remise en état du site en fin d'exploitation».
Mais il ne faut pas se tromper de combat. Quand on lit dans
l'exposé des motifs de ce projet de loi que «le nucléaire n'est
pas la seule réponse, mais il n'y a, sans aucun doute, pas de
réponses sans le nucléaire», quand il y est prévu que toute
éolienne soit soumise à permis de construire, quelle que soit
sa taille et sa puissance, et que serait saisie systématiquement pour avis la Commission départementale des sites, on
peut s'inquiéter des intentions réelles du législateur.
S'opposer aux éoliennes au nom de la préservation des paysages est une position ignorante de l'histoire du paysage qui
est faite de tous temps de bouleversements profonds liés à
l'évolution des techniques. C'est aussi une position dangereuse pour le développement en France d'une alternative, fût-elle
modeste, au tout nucléaire. Certains s'appuieraient volontiers
sur une opinion rétive à ces installations pour entraver durablement (sans jeux de mots) leur développement.
Alors, plantons des arbres et des éoliennes.
Nicolas Knapp
architecte en Normandie.
n°12 décembre-janvier 2003
25
É n e rg ie s re n o u v e la b le s
Photo MER 17
Réhabilitons le
Mur capteur
Mur trombe dans
la Vienne
Peut-on transformer un mur en
capteur solaire,
pour produire une
partie des besoins
de chauffage
d'une habitation?
C'est la question
que se sont
posés, dès les
années 50, les
pionniers du solaire, en France et aux USA. Des réponses intéressantes
sur lesquelles Jean-Paul Blugeon a trouvé bon de revenir.
Simplicité et rusticité
Dessin Speak’r
Un mur capteur-accumulateur est un mur exposé au
sud, face aux apports solaires les plus forts en hiver
et équipé d'un vitrage, à l'extérieur (à 10 centimètres
minimum). Le mur doit être en matériaux lourds
(pierres denses, briques pleines, de terre crue ou
cuite, pisé, blocs de béton pleins ou béton banché).
C’est un procédé de chauffage solaire passif, par
apport indirect (par opposition au «gain direct» qui
est celui apporté par les vitrages). Le vitrage réalise
l'effet de serre, piégeant la chaleur. Lors d'une journée ensoleillée, (pendant la saison de chauffage), le
mur recueille la chaleur sur sa face externe, en accumule une partie dans sa masse grâce à son inertie
26
thermique, et la restitue par sa face interne le soir,
avec un décalage (déphasage) de quelques heures.
Le flux de chaleur a traversé le mur, par conduction
dans la masse du matériau, et la transmission se fait
par rayonnement (infrarouge) du côté habité. Si les
professionnels du bioclimatisme affirment que le
capteur solaire le moins cher est le vitrage sud, on
peut considérer que le mur capteur en est l'extension
n°12 décembre-janvier 2003
logique, par sa fonction de stockage de chaleur dans
sa masse. Il s'agit même d'un «capteur-stockeur »
économique, car il assure également la fonction porteuse du bâtiment. Par sa simplicité et comme pour
nombre de systèmes passifs, il est propice à l'autoconstruction.
Avec de l'eau
Autre type de mur capteur : le mur d'eau.
Expérimenté aux USA, à la même époque, il fait
appel à des empilements de réservoirs, soit opaques
et peints en noir (plastique, métal, béton) soit transparents. Ils sont emplis d'eau, matière ayant la
meilleure capacité calorifique et le coût le plus faible.
Un exemple célèbre est la maison de Steve Baer,
à Albukerque au Nouveau Mexique. Avantage
par rapport au mur capteur minéral : l’espacement des colonnes d'eau permet le
passage de la lumière, avec des jeux
d'ombre esthétiques. Inconvénients : la
convection, dans les réservoirs, homogénéise la température du fluide réduisant le déphasage de la restitution de
chaleur qui peut interagir avec le gain
direct et occasionner des surchauffes.
Ne parlons pas du risque que font
peser ces mètres cubes d'eau entreposés dans une maison. L’esthétique des
bidons noirs est assez discutable. Le principe reste néanmoins intéressant pour accumuler de la chaleur en fond de serre horticole.
Et dans les conditions
extrêmes ?
Le principal handicap du mur capteur est la déperdition nocturne de la chaleur accumulée dans la journée. Diverses réponses y ont été apportées. La nuit,
la vitre peut être occultée par des volets ou un store
roulant isolant. Le double vitrage sera à basse émissivité (VIR). Dans les année 70 a été expérimentée
l'isolation nocturne par insufflation de billes de polystyrène, comblant l'espace entre le vitrage et le mur.
Aujourd'hui, haute technologie oblige, on interpose
plutôt une plaque d'isolant translucide, entre le vitrage et la lame d'air. En été, un débord de toit (casquette) protège le mur du soleil direct, très haut dans
le ciel. Le store peut également intervenir, à la fin du
printemps et à la fin de l'été, quand le soleil est plus
bas, mais la température encore élevée, et que la
casquette ne protège plus que partiellement le mur.
Le mur Trombe
Photo MER 17
En 1956, le Professeur Félix Trombe, ingénieur thermicien au CNRS, inventeur des fours solaires de
Mont-Louis et d'Odeillo (Pyrénées Orientales), a
donné son nom au plus célèbre des murs capteurs.
En 1962, puis en 1967, aidé par l'architecte Jacques
Michel, il utilisa ce concept pour deux maisons expérimentales (voir photo) où toute la façade sud en était
équipée. L'esthétique architecturale n'était pas de
mise mais le bâtiment fut truffé de sondes de température permettant d’étudier son comportement thermique. Le rendement du système était de 36 p.100,
permettant une économie de chauffage de 70 p.100.
Malgré ces bons résultats, (il n’y avait pratiquement
pas besoin de chauffage d'appoint), le principe ne
La maison expérimentale du Pr. Trombe
(1967).
fut, par la suite, utilisé que dans très peu de réalisations en France, les plus célèbres étant situées à
Font-Romeu.
L'innovation du mur Trombe consiste en une circulation passive de l'air de la pièce adjacente dans l'espace mur-vitrage, par des ouvertures traversantes,
en haut et en bas. L'air chaud, plus léger, monte,
passe, par les ouvertures hautes, dans la pièce et
est remplacé par de l'air «froid» plus dense (c’est le
principe physique, et naturel de la thermo-circulation). Ainsi, le mur Trombe utilise les trois modes de
transmission de la chaleur : la conduction, le rayonnement et la convection. Plutôt intéressant pour un
système «rustique» ! Par rapport au mur capteur
simple, le rendement est 10 p.100 supérieur (productivité annuelle : entre 100 et 300 kWh/m2 selon le
rendement du mur et la situation géographique), les
apports de chaleur plus réguliers, bien que l’on ne
puisse pas comparer la circulation d'air chaud dans
la journée avec le rayonnement en soirée et la nuit,
le second étant incomparablement plus confortable
et sain. Il est également possible de mécaniser le
système (ventilation forcée) mais il s’agit alors d’un
système actif, qui n’est plus autonome et requiert
une régulation. Le rendement, encore amélioré,
réduit cependant la part relative du rayonnement. Et
le brassage de l'air, appauvri en ions négatifs (ce
sont les bons !) et enrichi en poussières, n’est pas
forcément une bonne chose. En été, des ouvertures,
en haut du vitrage, évacuent la chaleur à l’extérieur,
créant une “climatisation” par pénétration d'air plus
frais grâce à une ouverture au nord du bâtiment.
Mieux, il est possible de coupler le système à un
puits canadien ventilant et rafraîchissant la maison
(voir La Maison écologique n°10). Dans ce cas, il est
possible de couper son ventilateur, le mur Trombe
jouant le rôle de «cheminée thermique» et d'aspirateur. Reste malgré tout, le problème de l’accumulation de chaleur dans le mur, et sa restitution dans la
maison la nuit, mais elle est alors combattue par la
ventilation nocturne.
Dimensionnement et optimisation
La simplicité du mur capteur n'est qu’apparente et il
nécessite une étude thermique pour bien fonctionner, car il est difficile de réguler ses apports sans
générer de surchauffe en intersaison, quand la température est clémente et le soleil encore puissant. Il
est sage de dimensionner le mur capteur pour les
besoins de chaleur de ces saisons et non de l'hiver,
afin de ne pas avoir à supporter un système surdimensionné.
Nous avons vu que la gamme de matériaux utilisables est importante, sous
réserve qu’ils soient denses, possèdent
une bonne capacité calorifique et une
bonne conductibilité. L’épaisseur du mur
est un facteur important, à la fois pour
stocker une bonne quantité de chaleur et
aussi pour optimiser le déphasage, qui
peut varier de 5 à 11 heures, 30 cm étant
un bon compromis entre un déphasage
qui permet la prise de relais du gain
direct, et le rendement thermique du mur
qui, lui, baisse avec l’augmentation
d’épaisseur. Le bon ratio varie de 1 à 2
m2 de mur capteur pour 10 m3 de volume
à chauffer, soit de 25 à 80 p.100 de la
surface du mur sud, selon la forme de la
maison plus ou moins bien exposée, et la zone climatique. Les facteurs qui influencent le rendement
sont : la situation géographique (environ 30 p.100),
l’isolation nocturne (gain de 50 p.100), et l’inertie
thermique de la maison (plus 15 p.100 pour une inertie forte). Les ouvertures dans le mur ont une section
totale de 6 p.100 de sa surface (10 p.100 de plus
pour les ouvertures hautes, pour une bonne circulation de l'air). Pour éviter la circulation inverse dans le
mur, la nuit (refroidissement) il convient d'équiper les
ouvertures de clapets automatisés ou, plus simplement, de feuilles de plastique léger, qui se plaquent
contre les ouvertures, soupapes économiques et
fiables. Prévoir également la possibilité d’ouvrir le
vitrage pour son nettoyage, la circulation d’air l’encrassant régulièrement et équiper les ouvertures du
mur de grillage anti-insectes. Enfin éviter de meubler
devant le mur capteur, ce qui entraverait son rayonnement nocturne et diminuerait ses performances.
La désuétude
Sans parler de disgrâce, le mur capteur, pourtant l'un
des emblèmes de l'architecture bioclimatique des
n°12 décembre-janvier 2003
27
En haut :
Une serre Trombe
Photo MER 17
Ci-dessous :
Un mur capteur à
Claustra au Centre
solaire du Castellet
Un bel exemple :
le Centre Solaire
du Castellet
Ce centre de démonstration
des technologies solaires,
dans le Var, a été présenté
dans le précédent numéro du
magazine. La construction,
conçue par le thermicien
Thierry Cabirol il y a vingt ans,
et entièrement réalisée en
briques de terre crue, est un
véritable catalogue des techniques solaires passives :
forte inertie thermique, terre
crue, puits à lumière, puits
canadien (provençal). Il profite également de plusieurs
murs Trombe, avec le même
matériau. Certains sont à
claustra (ajourés par espacement des briques) permettant
la pénétration de la lumière
solaire avec, comme pour le
mur d’eau, de jolis effets
d’ombres se déplaçant dans
la journée au rythme de la
course du soleil. Je vous encourage à le visiter, si
vous passez dans la région.
La serre Trombe
28
Une serre adossée, ou mieux, enclavée, au sud
d'une habitation combine les deux procédés d'apports solaires passifs : direct (vitrages) et indirects
(murs capteurs de fond de serre ). On peut la considérer comme une extension du mur capteur-accumulateur, où le vitrage n'est plus à 10 centimètres,
n°12 décembre-janvier 2003
mais à plusieurs mètres du mur, libérant un espace
de vie bien agréable toute l'année. En effet, l’hiver le
système participe au chauffage et l’été, les murs
lourds limitent les surchauffes. Si les murs sont équipés d'ouvertures hautes et basses, permettant d'envoyer passivement de l'air chaud dans l’habitation,
on parle de «serre Trombe». Si la maison possède
un étage, la serre (sur deux niveaux) faisant la jonction entre les deux, la thermo-circulation et le transfert de chaleur vers l’intérieur se font plus aisément
sans stratification des températures (homogènes
entre le rez-de-chaussée et l’étage). Je suis un
inconditionnel de ce principe, surtout si les murs capteurs sont en terre crue (adobe, briques compressées ou pisé) matériau esthétique, très intéressant,
pour ses qualités thermiques et hygro-régulatrices
ainsi que pour sa très faible énergie grise. Je l'ai
adopté pour ma maison, à Rochefort (voir La Maison
écologique n° 9) pour le plus grand bonheur de la
famille, ainsi que du chat, du chien et des poissons
rouges.
Plaidoyer pour le mur capteur
Que reste-t-il des expérimentations assez audacieuses, des «purs et durs» de l'âge d'or du solaire
passif ? Quelques réalisations, qui font un peu figure
de pièces de musée, ce qui est injuste. Car le mur
capteur présente de belles qualités de simplicité et
de fiabilité, ainsi que de réelles opportunités architecturales, surtout si l'on pense à la possibilité d'en
équiper les serres. Il mérite d'être réhabilité, de réintégrer la boîte à outils de tout architecte, maître
d’œuvre ou auto-constructeur bioclimaticien qui se
respecte et de retrouver une place de choix dans le
catalogue des techniques solaires passives que je
vous présenterai dans de futurs articles.
Jean-Paul Blugeon
Bibliographie
Soleil, nature, architecture (D. Wright - Éd. Parenthèses 1979)
Le guide de l’énergie solaire passive (E. Mazria - Éd. Parenthèses
1979)
L’habitat bioclimatique (R. Camous & D. Watson - Éd. L’étincelle
1983)
Chauffage de l’habitat et énergie solaire (T. Cabirol & D. Roux - Éd.
Édisud 1984)
La maison des négawatts (T. Salomon - Éd. Terre vivante 1999)
Les énergies renouvelables (Jean-Christian Lhomme - Ed.
Delachaux & Niestlé 2001)
Photo MER 17
années 70 et 80, n'est plus guère employé.
Le bioclimatique «à la papa», délicat à
concevoir, est un peu passé de mode, au
profit d'un solaire technologique, plus lucratif
pour les fabricants de capteurs solaires. Les
autres raisons de son abandon sont liées à
des critiques qui lui ont été opposées :
1) L'esthétique. Elle est discutable pour un
mur peint en noir mat (rendement d’absorption de 90 p.100), mais on peut, avec une
perte raisonnable (de 10 à 15 p.100) opter
pour des couleurs plus gaies : rouge, vert ou
bleu sombres, ce qui permet l'emploi de
matériaux plus sympathiques que le béton,
par exemple des briques, du schiste ou de
l’ardoise, que l'on laissera brutes. Quand il
est équipé d'isolant translucide, la couleur du
fond se devine à peine.
2) Son aspect « mur aveugle ». Le sud étant
l'exposition qui apporte également le plus de lumière
naturelle, il convient de ne pas masquer une trop
grande proportion de cette façade. On peut également percer le mur d'une fenêtre fixe, ou mettre en
œuvre un mur à «claustra».
3) Sa vulnérabilité aux ombrages, l'hiver, par sa position plus basse que des capteurs solaires en toiture.
Mais ce handicap est partagé par les systèmes à
gain direct: vitrages et serres sud. Tous reproches,
on le voit, qui ne sont pas sans solutions.
É le c t ric it é
Les champs
électromagnétiques III
Nous connaissons les champs électriques
et les champs magnétiques et leurs
risques. Nous savons dans quelles situations nous pouvons être exposés. Nous
arrivons maintenant au dernier chapitre,
essentiel : comment se préserver de ces
fameux champs électromagnétiques ?
À droite :
Rouleau de fil blindé
Dans la plupart des situations, il est possible de maîtriser les champs électriques et les champs magnétiques. Les cas pour lesquels on n’a pas de solutions
sont les champs magnétiques provenant des lignes
électriques et surtout à haute tension. Il faut donc
éloigner les habitations des lignes électriques et
aussi des émetteurs de rayonnement électromagnétique de toutes fréquences, en particulier des
antennes de relais de téléphonie mobile.
Comment se préserver
champs magnétiques ?
des
Il faut se rappeler que les champs magnétiques traversent la plupart des matériaux sans être atténués.
Un mur, quel qu’il soit n’est pas un obstacle.
1) Le champ magnétique s’atténue avec l’éloignement. Une solution simple consiste donc à mettre
une distance suffisante entre les sources de CEM et
les personnes. Lors de l’agencement d’une pièce, il
faudra disposer les appareils et équipements électriques de manière à minimiser les expositions. Les
tableaux de l’article précèdent nous permettent de
déterminer approximativement les distances de
sécurité. Pour un radio réveil , elle est de 0,5 à 1
mètre selon le modèle. et devrait être de 1 mètre
pour un transformateur de fax.
2) Débrancher ou couper l’alimentation des appareils
tant qu’ils ne sont pas utilisés. Dans la conception
d’une installation électrique, on peut prévoir des
interrupteurs pour couper les alimentations des
prises de courant de certains équipements électriques tels que les appareils électroménagers,
audiovisuels ou informatiques. Les blocs de prises
de courant avec interrupteur sont parfois pratiques
(ndlr : ils évitent de surcroît les consommations pernicieuses des veilles).
3) Choisir des appareils électriques qui génèrent le
moins possible de champs magnétiques :
- éviter les lampes halogènes de bureau (elles comportent un transformateur dans le pied),
- proscrire les tables à induction,
- choisir du matériel informatique qui rayonne le
moins possible : exemple l’écran cathodique conforme à la norme TC099, ou encore mieux l’écran plat,
- pour les éclairages par tubes fluorescents (appelés
néons), choisir les ballasts électroniques plutôt que
les ballasts ferromagnétiques.
4) Pour les câbles dans lesquels passent de fortes
intensités de courant, le torsadage est la solution la
plus efficace pour neutraliser le champ magnétique.
5) Des matériaux de forte perméabilité magnétique
peuvent être utilisés pour les canaliser. Des matériaux de très haute conductibilité peuvent les dissiper. Ce sont là des solutions onéreuses, utilisables
pour atténuer les champs magnétiques dans des cas
particuliers.
6) Il est impératif que les deux fils d’un circuit (neutre
et phase) passent par le même itinéraire, sinon il y a
un bouclage, cause de champ magnétique.
Comment se préserver
champs électriques ?
des
Contrairement aux champs magnétiques, les
champs électriques sont arrêtés ou atténués par la
plupart des matériaux. Lorsqu’ils proviennent de l’extérieur ou de chez le voisin, ils ne pénètrent pas
dans l’habitation, sauf si les parois sont en bois (ou
dérivés), en plaques de plâtre, ou tout autres matériaux conducteurs. Pour supprimer ou minimiser les
champs électriques, on pourra utiliser les moyens
suivants :
1) Le raccordement à la terre des structures métalliques de la construction, des carcasses métalliques
n°12 décembre-janvier 2003
29
À droite :
Cable blindé (le quatrième fil étant celui
du blindage).
des appareils et machines électriques est une solution simple et très efficace pour supprimer le rayonnement émis par ces éléments en métal. C’est le fil
vert-jaune qui sert à faire les raccordements à la
terre. Une bonne prise de terre est un élément
essentiel pour éliminer les champs électriques (on
conseille généralement une
résistance de l’ordre de 10
ohms).
Une machine à laver, un
réfrigérateur, doivent être
obligatoirement connectés à
la terre pour être conformes
aux normes de sécurité.
Mais il arrive parfois que les
liaisons à la terre ne soient
pas réalisées. Sur certaines
installations électriques, la
prise de terre est même
inexistante. Il est essentiel
de remédier à ces défauts.
2) Le débranchement des
appareils et des prolongateurs inutilisés est une précaution simple.
3) L’observation d’une distance suffisante entre les
personnes et les sources de champs électriques est
aussi une bonne solution. Pour déterminer cette distance on peut se référer aux tableaux de l’article précédent. Pour une chaîne hi-fi, l’éloignement doit être
de plus d’un mètre. Dans la chambre, il faut éloigner
du lit la plupart des appareils, y compris le radioréveil.
4) Brancher les lampes de chevet et, en général
toutes les lampes, de manière à ce que l’interrupteur
coupe bien le fil de phase
(voir schéma).
L’interrupteur automatique de courant
On l’installe dans le tableau électrique, au
départ des circuits. Ce système supprime la
tension de 230 volts dans les circuits tant qu’il
n’y a pas de consommation de courant. Il ne
subsiste alors qu’une basse tension continue.
Il est bien adapté pour les chambres, où l’on
n’a plus besoin d’électricité la nuit, une fois les
lumières éteintes. Attention : l’IAC n’est pas
compatible avec l’utilisation du radio-réveil ou
de tout autre appareil qui reste en veille. De
toute façon, il vaut mieux éviter ces appareils
qui émettent des CEM.
Les IAC présentent des avantages :
- ils peuvent être installés aussi bien sur une
installation existante que sur une installation
nouvelle ;
- ils éliminent les champs électriques émis par
les réseaux, par les interrupteurs et les prises
de courant. On peut trouver de nombreux
modèles d’IAC, la plupart venant d’Allemagne.
Certains sont garantis cinq ans, certains compatibles avec les lampes fluocompactes
(basse consommation). Avec d’autres
modèles, il est nécessaire d’ajouter une résistance auxiliaire pour pouvoir allumer les
lampes fluocompactes.
Coût d’un interrupteur automatique de courant: 140 à 225 euros l’unité selon le modèle.
30
Comment vérifier si
l’interrupteur de la
lampe coupe bien le fil
de phase ?
1ère méthode : démonter l’ampoule et vérifier,
avec un tournevis testeur, l’absence de tension sur chacune des
deux bornes de la
douille, l’interrupteur
étant en position éteint.
Si la tension est présente, il faut inverser le
sens de branchement.
Cette
manipulation
n’est pas sans risques,
puisqu’il faut effectuer
un contrôle sous tension. Elle ne doit donc
être effectuée que par
une personne avertie,
en prenant les précautions d’usage.
2ème méthode : avec
un détecteur de champ
électrique, vérifier l’absence de champ sur la
n°12 décembre-janvier 2003
lampe lorsqu’elle est éteinte.
Il est préférable de remplacer l’interrupteur unipolaire par un interrupteur bipolaire (qui coupe les deux
fils). Ainsi, il ne sera plus nécessaire de vérifier le
sens de branchement.
5) L’utilisation de fils ou câbles blindés, permet de
supprimer les émissions de
champs électriques par les
réseaux de fils électriques. Il
est impératif que le blindage
de chaque fil ou câble soit
connecté à la terre à une
extrémité. Le blindage est une
très bonne solution car l’élimination des champs électriques
par le réseau est totale.
Cela a un coût évidemment,
ainsi pour une installation
entièrement en fil blindé il faudra compter 400 à 600 euros
(hors supplément de main
d’oeuvre). Si seuls les circuits
des chambres sont réalisés en
fil blindé, les surcoûts seront
de 200 à 250 euros environ.
6) Si on veut éliminer complètement les champs
électriques, on va utiliser des boîtiers faradisés
(c’est-à-dire blindés). Ce sont des boîtiers dont on a
recouvert la surface extérieure avec une peinture
conductrice à base de graphite. Celle-ci doit être
connectée à la terre. L’utilisation de tels boîtiers est
justifiée lorsqu’ils sont posés dans des murs ou cloisons en bois.
7) La mise hors tension des circuits par l’intermédiaire d’un interrupteur manuel ou par d’autres systèmes
(radio-commande, horloge, interrupteurs automatiques) est souvent une solution intéressante.
L’interrupteur automatique de
courant (IAC) ou “biorupteur”
(cette dernière appellation est
réservée à la marque PSO) est
souvent utilisé. Un encadré ci-dessous décrit ce système.
8) L’alimentation électrique en courant continu basse
tension semble intéressante car les champs électriques et magnétiques générés ne présentent pas
de risques. Mais comme la plupart des appareils
fonctionnent en 230 volts alternatifs, il n’est pas
concevable de réaliser la distribution en courant
continu. Cependant, dans les habitations ayant une
production autonome d’électricité par éolienne ou
Interrupteur automatique de courant
installé dans un tableau
panneaux photovoltaïques, cette solution peut être
intéressante, pour l’éclairage en particulier.
9) La basse tension est parfois une bonne solution
pour minimiser les champs électriques, notamment
pour les circuits de commande des télérupteurs.
Mais la réalisation de l’ensemble en basse tension
n’est pas une bonne solution. En effet, pour une puissance identique, si la tension est diminuée, l’intensité est augmentée. Et les champs magnétiques sont
proportionnels à l’intensité. Et puis il faut des fils
électriques de fortes sections, en rapport avec les
intensités de courant.
10) Des matériaux spécifiques tels que des peintures
ou des tissus spéciaux peuvent constituer des
écrans qui empêchent le rayonnement de champs
électriques. Ces écrans sont appliqués sur les murs
ou autres parois. Ils doivent être connectés à la prise
de terre.
11) S’il est situé dans les pièces de vie ou contre une
cloison de ces pièces, le tableau électrique devrait
être logé dans un coffret faradisé pour éliminer les
rayonnements de champs électriques.
Conclusion
L’énergie électrique, aujourd’hui indispensable, est à
consommer avec modération. La maîtrise des
champs électromagnétiques va de pair avec une
démarche d’économie et d’efficacité énergétique :
- pour le chauffage, pour la cuisson, pour le chauffeeau, l’énergie électrique n’est pas appropriée. Les
consommations sont très lourdes et les CEM sont
souvent excessifs.
- les appareils qui restent en veille consomment
beaucoup d’énergie et sont émetteurs de champs
électriques et de champs magnétiques.
- la ventilation mécanique contrôlée n’est pas toujours le système de ventilation le mieux approprié.
- les lampes halogènes sont souvent de grosses
consommatrices d’électricité, et sources de champs
magnétiques et électriques.
Trop souvent, dans nos maisons ou nos appartements, nous sommes exposés à des champs électromagnétiques excessifs. Pourtant, nous l’avons vu,
il est assez simple de les supprimer, de les minimiser, et encore plus facile de s’en prévenir. La réalisation d’un habitat écologique passe immanquablement par la gestion de ces risques de champs électriques et magnétiques.
Maintenant, vous ne pourrez plus dire que vous
n’étiez pas au courant ! Claude Bossard
(article et photos)
Électricien spécialisé en environnements électromagnétiques
4, rue de Haute Bretagne - 35380 Treffendel
Site internet : www.electromagnetique.com
Bibliographie
Pourquoi et comment mesurer les champs électriques et
magnétiques 50/60 hertz ? (J.M. Danze, P. Leruz, R. Santini
- Éd. Encre)
Guide pratique européen des pollutions électromagnétiques de l’environnement (R. Santini, J.M. Danze, B.
Louppe - Éditions Marco Pietteur)
Science et Avenir n° 2267 (mai 2002)
n°12 décembre-janvier 2003
31
Formations, stages, C a le n d rie r
découvertes
Pour une insertion (gratuite) dans le prochain numéro, envoyez vos informations avant le 1er janvier 2003 par courrier à l’attention de Cécile Talvat.
Gironde.............................................................................
Matières et Couleurs, artisan coloriste, propose les stages suivants :
la chaux : badigeon et stucco (enduit de finition intérieur)
ou encore les enduits à la chaux et leurs différents agrégats ;
la détrempe ; la fresque ; et spécialement à l’intention des professionnels : les enduits spécifiques : le stuc, le sgraffitto et le
marmoniro.
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Tél : 05 56 52 04 79 - Télécopie : 05 56 51 39 32
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Loire-atlantique.........................................................
Dans le cadre des “rendez-vous de l’habitat sain”, Habitats et
Énergies Naturels organise, le 14 décembre 2002, la visite
d’une maison équipée d’un chauffe-eau solaire auto-construit,
d’une chaudière à bois déchiqueté, isolation en laine de mouton, isolation des combles en chaux et chanvre. Les places
étant limitées, il est nécessaire de s’inscrire au préalable.
D’autre part, le vendredi 6 décembre 2002, aura lieu une
conférence sur le thème de l’habitat sain avec comme intervenant, Claude Aubert, co-fondateur du centre Terre Vivante.
HABITATS ET ÉNERGIES NATURELS
11, route d’Abbaretz - 44170 NOZAY
Tél : 02 40 79 76 68 Courriel : [email protected]
Haute-Savoie...............................................................
Le Geeb, Groupe d’études des énergies biotiques propose un
enseignement sur trois stages de deux jours concernant la
géobiologie. La première session aura lieu les 8 et 9 février
2003 à Faverges.
GEEB
BP 1 - 74210 Faverges
Téléphone : 04 50 44 68 97
Site web: http://www.geeb.com
Seine et Marne...........................................................
Ces stages se déroulent au Châtelet-en-Brie dans une maison
rurale restaurée suivant les prescriptions de l’éco-construction.
initiation à l’éco-construction du 9 au 11 décembre.
Le thème de la première journée du stage sera : “pourquoi
bâtir sain ?” : définir ses besoins et ses moyens, où s’installer,
faire appel à un architecte, le bâtiment dans son environnement. La deuxième sera consacrée à l’isolation, et la dernière
abordera les sujets de l’aménagement, de l’électricité, de l’eau
et de la géobiologie.
Le stage coûte 300 euros pour les trois jours.
MAISONS PAYSANNES DE FRANCE
Tél : 01 44 83 63 66
Courriel : [email protected]
Belgique...........................................................................
32
Nature et Progrès Belgique propose des formations destinées
aux professionnels
le 4 décembre : climat intérieur
le 18 décembre : formes et couleurs
le 8 janvier : gestion de l’eau
le 22 janvier : bois et peintures
le 5 février : énergies renouvelables
et aux particuliers : les samedis de la bioconstruction
le 21 décembre : géobiologie, feng-shui et vatchu
le 18 janvier : éco-construction et environnement
NATURE ET PROGRÈS
B- 5100 Jambes - Tél : 081/ 30 36 90 - Télécopie : 081/ 31 03 06
n°12 décembre-janvier 2003
ASPHODÈLE
Pau, Pyrénées-Atlantiques, les 14 et 15 décembre 2002
Salon des produits biologiques et des alternatives.
180 exposants régionaux, nationaux et européens : producteurs bios, presse, jardin écologique, habitat sain et matériaux
écologiques de construction, énergies renouvelables, carburants propres etc. Conférences : les traitements de l’eau
potable, l’habitat, et le chauffage au bois.
Utovie - 40320 Bats - Fax : 05 58 79 19 59 - email : [email protected]
SALON BIEN -ÊTRE ET MIEUX VIVRE
Vannes, Morbihan, du 24 au 26 janvier 2003
Loire Evénement, société organisatrice de ce salon, souhaite
pour cette deuxième édition, l’élargir au thèmes de l’écoconstruction. Les exposants présents sont liés aux domaines des
énergies renouvelables, de l’habitat sain, de l’environnement.
Loire Evénement, 40, rue Beaurepaire - 49400 Saumur
Tél : 02 41 38 60 00 - Fax : 02 41 38 60 60
P e t it e s a n n o n c e s
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L'atelier blanc entreprise d'éco-construction à Toulouse
recherche, pour continuer de développer l'activité plomberie solaire et thermique du bâtiment, un collègue à l'esprit
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lundi 1er janvier
La Maison écologique se réserve le droit de refuser une annonce qui
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un circulateur d’air chaud dans le sol (chauffage hypocauste). Gilles : 04 67 96 97 78
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n°12 décembre-janvier 2003
33
A n c ie n s n u m é ro s
3
4
5
Sommaires des anciens numéros
N°3 juin-juillet 2001
Dossier : Chauffe-eau solaire, prenez un bon bain de soleil !
La Ferme des Chèvres dans le Vent. Eco-habitat en ville. Pisé en
Australie. Economie d’énergie. Une cuisinière solaire familiale.
N°4 août-septembre 2001
Dossier : Construire en paille, ça vous botte ?
Centre Terre Vivante. Une maison dans les bois. La pile à combustible.
Cartes postales d’Océanie. Le linoléum naturel.
N°5 octobre-novembre 2001
Dossier : Isolation thermique : isoler sain, isoler bien
La caravane Tourne-sol. Un chauffage qui a du coeur. Nouvelle-Zélande
: une maison tout en couleur. Plaque de gypse et cellulose. Choisir une
fluocompacte.
7
6
N°6 décembre 2001-janvier 2002
Dossier : Petites éoliennes : qui aime le vent récolte les kW
Bio-lopin. L’art du Feng-Shui en appartement. Québéc : de la paille au
coeur de Montréal. Se chauffer aux granulés. Pour un bois écologique.
8
N°7 février-mars 2002
Dossier : Poêles à inertie : à la recherche de la volupté thermique
Carapa. Maison en bois sur pilotis. Belgique : récupérer l’eau de pluie.
Isoler en laine de mouton. Les bases de l’autoconstruction. Index 2001.
N°8 avril-mai 2002
Dossier : Assainissement autonome : histoires d’eau... usée
Maison Charmeau. Architecture organique. Allemagne : Institut pour la
bioconstruction. Les veilles (énergie cachée). Fabriquer des adobes.
N°9 juin-juillet 2002
Dossier : Solaire photovoltaïque, comment tomber dans le panneau
La Maison du soleil. La poésie des cabanes. Suisse : La Villa Guisan.
Bolivia Inti (cuisine solaire solidaire). Le badigeon de chaux.
9
10
N°10 août-septembre 2002
Dossier : Bois, le b-a ba du bois et de ses dérivés
Le Musée du poète ferrailleur. Maison en papier. Allemagne : Le Quartier
Vauban. Le puits canadien. Les champs électromagnétiques.
N°11 octobre-novembre 2002
Dossier : Filtrer son eau
Le Centre solaire du Castellet. Une seconde vie en chanvre. Angleterre :
Living Village. L’énergie grise. Les sources de champs électromagnétiques.
11
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Prix d’un ancien numéro : 5 € (franco)
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Institution.........................45,70 € (299,80F)
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Petit budget....................19,80 € (129,90 F)
Europe............................30,00 €
TOTAL :
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