What is a stock market crash?
Transcription
What is a stock market crash?
What is a Stock Market Crash? 20 French Crashes since 1854 David Le Bris1 First version: November 2008 This version: April 2009 Stock market crashes are crucial as a large part of the final value of any stock market index is realized during these extreme events. Since the volatility of the stock prices is not stable throughout time, it is consistent to adjust each price variation to reflect its financial environment. The same price variation in percentage does not have the same impact in a stable financial environment as in a highly volatile period: investors adjust their positions for the level of volatility. The adjustment is realized by measuring each price variation adjusted by the standard-deviation of the price computed over the prior period. Adjusted stock variations are ranked to identify stock crashes. Results thus achieved are more consistent with history. For example, the WWI causes major stock adjusted variations despite a low level of volatility and low non-adjusted price variations. The recent period is characterized more by a high level of volatility than a time of frequent stock market crashes. Keywords : Paris Stock exchange, stock crashes, volatility, rare events, 19th century, 20th century. JEL classification : G1, G12, N23, N24. 1 Université Paris-Sorbonne et Université d’Orléans, [email protected] Merci à Georges Gallais-Hamonnno, Arnaud Manas, Sandrine Tobelem, Patrice Baubeau, Christophe Boucher et Pierre-Cyrille Hautcoeur ainsi que tous les participants au colloque de l’Association Française de Finance (Brest, mai 2009) pour leurs précieux commentaires. 1 Introduction Le mois d’octobre 2008 constitue une illustration des ajustements parfois brutaux du prix des actions (voir White 1996 pour un exposé des krachs). Ces baisses violentes sont exceptionnelles. Le Cac 40 ayant été créé au lendemain du krach d’octobre 1987, celui de 2008 est le premier depuis que l’indice Cac 40 existe. Ces phénomènes étant rares, des données de longue durée sont indispensables pour les étudier. Les données mensuelles de cours ici utilisées comprennent deux séries. Depuis 1988, il s’agit du Cac 40 de NYSE-Euronext. Entre 1854 et 1987, les données proviennent d’un récent travail de reconstitution d’un indice de type « Cac 40 » (voir une présentation complète dans Le Bris & Hautcoeur, 2008). Le «Cac 40» reconstitué est composé chaque année des quarante premières capitalisations boursière parmi l’ensemble des sociétés françaises cotées. Les cours de ces quarante valeurs sont relevés le premier vendredi de chaque mois. La variation de l’indice est la moyenne des variations des entreprises retenues, pondérée par leurs capitalisations boursières. En janvier de l’année suivante, les composantes de l’indice sont modifiées selon les variations relatives des capitalisations. L’application de cette démarche entre 1988 et 1997 montre que l’indice obtenu n’est pas statistiquement différent du Cac 40 authentique d’Euronext. Avec ces quarante entreprises une bonne représentativité de l’ensemble de la cote est réalisée. Les capitalisations boursières sont très concentrées. Ces dernières années la capitalisation du Cac 40 représente environ 70 % de la capitalisation totale de la bourse de Paris. Au milieu du XIXème siècle, le « Cac 40 » comprend 90 % de la capitalisation totale. Pour faciliter la continuité, la base utilisée pour cette reconstitution sont les 1 000 points définis par Euronext le 1 janvier 1988. Le «Cac 40» est alors à 108 points en janvier 1854. Classiquement, la série du Cac 40 présente une distribution qui s’éloigne d’une gaussienne notamment par la présence de queues épaisses. Entre janvier 1854 et décembre 2008, les 1 859 variations mensuelles sont représentées sur le graphique en annexe 1. La distribution apparaît non normale. Le test de Jarque-Berra confirme cet à priori. Les évènements extrêmes sont nettement plus fréquents qu’attendu selon la loi normale. Par exemple, la plus mauvaise variation mensuelle observée, - 32,79 % a une chance infime 2 d’avoir lieu si la distribution était normale (elle représente une variation de 7,5 écart-types).2 La bourse française enregistre donc un certain nombre de krachs. Mais la détermination du krach n’est pas aussi simple qu’il y parait. Kindleberger (1978, édition française 2004) étudie les épisodes de crises financières dans l’histoire. Mais peu de mesures sont proposées pour identifier les krachs. Patel & Sarkar (1998) remarquent que la littérature est étonnamment pauvre. Barro et Ursua (2009) utilisent comme critère d’un krach une baisse supérieure à 25 % qui peut s’étaler sur plusieurs années. Sornette (2003) expose les « drawdons » ou « runs » qui mesurent les baisses en cumulant les jours de variations négatives consécutives. Mishkin & White (2002) définissent le krach comme une baisse de 20 % à l’image de celle enregistrée en 1929 et 1987. Ils recherchent les variations de cette ampleur sur différentes fenêtres temporelles (1 jour, 2 jours, 5 jours, 1 mois, 1 trimestre et 1 an). Arbulu & Gallais-Hamonno (2002) identifient les plus fortes variations en nombre d’écart-types au-delà de la moyenne en France entre 1802 et 2000 sur les données « Arbulu-SGF-INSEE ». Patel & Sarkar (1998) définissent une variable appelée CMAX qui compare le cours de l’indice avec sa valeur maximale sur les j périodes précédentes. Les j périodes peuvent couvrir une fenêtre variable de quelques mois à plusieurs années. Cet indicateur mesure la pire performance possible sur un certain laps de temps. Les situations extrêmes sont identifiées lorsque cet indicateur dépasse sa moyenne d’un certain seuil à la baisse (par exemple deux écart-type). Le CMAX est naturellement sensible à la durée de la fenêtre retenue (j). De plus, avec une fenêtre longue, il identifie plus une crise boursière qu’un krach. CMAX = Pt max( Pt − j ,...Pt −1 ) Avec Pt, le cours de l’indice à l’instant t et j la fenêtre d’observation Illing & Liu (2003) qualifient le CMAX d’hybride de mesure de volatilité et de perte. Boucher (2004) utilise ces deux mesures pour identifier les crises boursières dans différents pays. Das et al. (20005) ou Coudert et Gex (2006) utilisent le CMAX pour étudier globalement les phénomènes de crise. 2 Lillo et Mantegna (2000) montrent que la distribution est encore plus éloignée d’une loi normale lors des seuls jours de krachs ou de « rallye » boursiers. 3 La présenté étude se concentre sur les krachs entendus comme un ajustement brutal (important et rapide). Ne sont pas étudiées les crises boursières. Une crise boursière qualifie une baisse importante mais lente. Un krach est donc ici définit comme un fort ajustement à la baisse sur une durée courte d’observation. Le caractère mensuel des données aboutit à retenir l’observation des baisses sur un mois. L’innovation dans la détection des krachs réside dans l’ajustement de chaque variation de cours au contexte financier dans lequel elle intervient. Cette démarche découle de l’idée qu’une baisse d’une ampleur donnée en pourcentage a plus d’impact sur un marché très stable au préalable que sur un marché supportant une forte volatilité. Dans cette étude, un krach ne correspond plus à une baisse supérieure à un certain niveau mais à un important décalage par rapport aux variations moyennes observées précédemment. Une analyse classique des krachs identifie des périodes sans choc apparent sur les marchés alors qu’elle « oublie » des chocs historiquement reconnus intervenus avant la première guerre mondiale (I). La sous représentation des krachs avant 1914 s’explique bien par l’instabilité du régime de volatilité (II). La méthode d’ajustement des variations de cours pour la volatilité préalable est présentée en (III). L’originalité et la cohérence historique des krachs ainsi identifiés montrent la pertinence de cette méthode (IV). I L’analyse classique des krachs 1.1 Les événements extrêmes sont décisifs pour la performance finale Les événements extrêmes sont déterminants pour la performance finale d’un actif quelle que soit la période d’étude. A priori, les variations extrêmes peuvent apparaître comme de rares anomalies sans grande importance. Elles sont en réalité décisives pour la performance finale du cours de n’importe quel actif. Mandelbrot le premier a souligné ce phénomène. « Les variations extrêmes sont si grandes qu’elles représentent une part significatives des plusvalues ou des moins-values finales à l’issue d’une période donnée. » (Bouchaud et Walter, 1996). Estrada (2009) sur les données quotidiennes du Dow Jones entre 1900 et 2006 montre que les dix meilleurs jours (0,03 % des jours de bourse) représentent 65 % du niveau final de l’indice. Entre 1990 et 2006, retirer les cent meilleurs jours (2,23 % des observations) provoque une perte finale de 72 % du capital investi. De la même manière, selon Mauboussin (2006), sur données quotidiennes du S&P depuis 1978, la variation moyenne annualisée est de 9,6 % mais qu’en excluant les 50 meilleurs jours (sur 7 000), elle baisse à 2,2 % et monte à 18,4 % en excluant les 50 pires journées. 4 Sur le marché français, depuis 1854, les vingt plus fortes hausses sur 1 858 mois, soit environ 1 % des observations, réalisent plus de 96 % du niveau final de l’indice. Autrement dit, il aurait suffit d’être investi sur le marché des actions 1 % du temps pour accomplir presque toute la hausse finale (voir en annexe 2). Autrement dit, une majeure partie du temps les variations se compensent presque parfaitement. A l’autre extrême des variations, les fortes baisses ont le même effet décisif sur la variation finale. Ainsi, si les 20 plus fortes baisses n’avaient pas eu lieu ou autrement dit en sortant du marché avant ces baisses et en rachetant le mois suivant, au lieu d’être à 3 469 points en décembre 2008, le portefeuille ainsi géré serait à 135 000 points soit 3 890 % de plus (voir en annexe 3). Les événements extrêmes ont donc des effets décisifs sur la performance finale des actions. Puisque son impact est négatif pour l’actionnaire, l’étude des évènements extrêmes à la baisse, le krach, est privilégiée. 1.2 Les krachs classiques L’approche traditionnelle des krachs consiste à identifier les plus fortes baisses mensuelles. Les auteurs divergent seulement sur l’amplitude et la durée du mouvement baissier pour caractériser le krach. Les krachs sont ici mesurés par une variation sur une durée d’un mois. La variation mensuelle est calculée entre les deux premiers vendredi de chaque mois. Le tableau 1 présente les plus fortes baisses mensuelles. Table 1, Twenty worst months on the “Cac 40” (January 1854-December 2008) Table 1 shows the simplest classical identification of stock crashes: the worst monthly price variation. Only one case is observed before the First World War. This war or the French defeat against Prussia in 1870 seems to not cause a major stock adjustment. Contrary to the US, the French market does not suffer from a crash in 1929. Vingt plus fortes baisses mensuelles depuis 1854 1 1981 mai -32,79% 11 1931 septembre -14,76% 2 1987 octobre -25,00% 12 1947 janvier -14,53% 3 1955 mai -21,40% 13 1882 janvier -14,40% 4 1986 mai -18,56% 14 1973 novembre -14,31% 5 1998 septembre -17,66% 15 1948 novembre -14,20% 6 1940 mai -16,12% 16 1859 avril -13,81% 7 2002 juillet -15,99% 17 1944 novembre -13,57% 8 1926 novembre -15,22% 18 1990 août -13,39% 9 2008 octobre -14,99% 19 1974 juin -13,27% 10 2002 septembre -14,81% 20 1924 mars -12,82% Sources : author Le krach d’octobre 2008 est ainsi de près de 15 % ; Au plus bas, le 27 octobre, la baisse était de 25 %. La baisse la plus importante intervient avec l’élection de François Mitterrand en mai 1981. L’issue du scrutin était très incertaine et le programme ouvertement 5 hostile aux sociétés cotées. Mais l’Italie connait un krach deux mois plus tard, le RoyaumeUni encore deux mois après et le Japon en juillet 1982 (Patel et Sarkar, 1998). C’est trop méconnu mais il n’y a pas de krach boursier en France en 1929. Le marché français des actions se retourne dès le mois de février mais à la fin de l’année la baisse n’est que de 14 %. Rien à voir avec les – 34 % observés sur le S&P (qui n’est pas encore 500) entre octobre et novembre 1929. En revanche, le point bas n’est touché en France qu’en août 1936 avec – 71 % en valeur nominale. Il peut paraître étonnant que le XIXème siècle soit sous représenté en krach boursier alors qu’à l’inverse la période récente est riche en évènements de forte ampleur. Ainsi, la défaite 1870 face à la Prusse n’apparaît pas dans les vingt plus fortes baisses mensuelles alors qu’elle est brutale, inattendue et qu’elle se solde par la perte de l’Alsace-Lorraine et par une indemnité de cinq milliards de francs représentant 25 % du PIB. L’absence de la première guerre mondiale est encore plus surprenante. Ce biais favorable aux années récentes provient de l’instabilité de l’écart-type. Les variations record identifiées comme des krachs interviennent dans les périodes de forte volatilité. II L’instabilité du régime de volatilité 2.1 La volatilité au niveau agrégé La volatilité des actions est très instable dans le temps. Schiller (1981) montre qu’aux Etats-Unis la volatilité des actions est supérieure à celle impliquée par l’instabilité des dividendes. Schwert (1989) fait le constat détaillé de l’instabilité de la volatilité aux EtatsUnis depuis 1857. Il montre que l’endettement ne peut suffire à expliquer les changements observés et notamment le niveau record observé durant la Grande Dépression des années Trente. Voth (2003) teste et valide l’hypothèse de Schwert/Merton que les incertitudes politiques de l’entre-deux guerres expliquent les records de volatilité de cette période. D’autres auteurs comme, Cutler, Poterba and Summers (1989) ou Odean (1999) s’accordent pour reconnaître que les fondamentaux économiques ne peuvent que difficilement expliquer la volatilité constatée sur les marchés même si la volatilité augmente clairement en période de récession (Schwert, 1989). En France, la volatilité est aussi instable qu’aux Etats-Unis. Un niveau record est atteint non pas dans l’entre-deux guerres mais en 1949. Des raisons politiques en sont 6 probablement la cause car les mois précédents voient les premières vagues de nationalisations, des émeutes révolutionnaires en 1947 et un possible basculement de la France vers un régime communiste. L’instabilité des cours en France est aussi marquée par la première guerre mondiale qui constitue une rupture nette pour le régime de volatilité. Avec des structures économiques et des entreprises cotées à peu près identiques avant et après la guerre, l’écarttype des variations de cours des actions (mesurée par le « Cac 40 ») augmente nettement. Cette hausse de la moyenne (et de l’écart-type) est peut être une conséquence de la fin de la stabilité monétaire que constituait le franc-or. Avant 1914, les variations mensuelles sont près de trois fois inférieures à celles enregistrées depuis. 18 54 18 58 18 62 18 66 18 70 18 74 18 79 18 83 18 87 18 91 18 95 18 99 19 04 19 08 19 12 19 16 19 20 19 24 19 29 19 33 19 37 19 41 19 45 19 49 19 54 19 58 19 62 19 66 19 70 19 74 19 79 19 83 19 87 19 91 19 95 19 99 20 04 20 08 Graph 1, Monthly stock price variations (January 1854-December 2008). This graph shows the magnitude of each monthly variation. Large movements are rare before the First World War and the average variation is four time higher since this conflict. As indicated in table 1, most of the extreme events occur since this war 30% Monthly price variation of the Cac 40 1 écart-type 1914 20% Monthly price variation 10% 0% -10% -20% -30% 1854-1913 Mean Standard Deviation Kurtosis Skewness Range Minimum Maximum Count Confidence Level(95,0%) Jarque-Berra 0,10% 2,20% 10,26 -0,58 25,69% -14,40% 11,30% 719 0,0016 1914-2008 Mean Standard Deviation Kurtosis Skewness Range Minimum Maximum Count Confidence Level(95,0%) 1619 Jarque-Berra -40% 0,43% 5,93% 4,97 0,02 0,580287 -0,327918 0,252369 1139 0,003449 185 Sources : author Cette instabilité de la volatilité peut être matérialisée par les variations de l’écart-type des variations mensuelles. Le graphique 2 présente la moyenne des variations mensuelles du « Cac 40 » sur dix années glissantes et son écart type. L’écart type entame une hausse continue à partir de 1914. Elle se poursuit jusqu’à la fin des années 1940. Le risque baisse entre 1949 et 1971 mais repart à la hausse en 1973. Les années 1980 semblent risquées. A cause de la sensibilité de l’écart type à une seule donnée très éloignée de la moyenne, les variations importantes ont un impact net. Ainsi, le krach de janvier 1882 ou celui de mai 1981 provoquent une hausse de l’écart type durant les dix années de la fenêtre glissante. Ces dix 7 années affectées apparaissent clairement avec une hausse brutale puis une chute brutale de l’écart type. Graph 2, Average and standard deviation of the monthly price variations of the Cac 40 (January 1854December 2008) These statistics are measured on a ten years rolling window. The volatility is clearly instable with a top level achieved in 1949. The volatility of the period before the First World War is very low compared to what is observed since this conflict. 30% 1949 impact du krach de mai 1981 Ecart-type des variations de cours mensuelles annualisées, 10 années glissantes 25% Moyenne des variations de cours mensuelles annualisées, 10 années glissantes 2003 20% 1997 15% 1973 impact du krach de janvier 1882 10% 5% 1914 0% -5% -10% Sources : auteur 2.2 La volatilité des actions individuelles Les variations de la volatilité de l’indice « Cac 40 » peuvent être le résultat de profonds changements dans les corrélations entre actions. Plus la corrélation entre les 40 titres est faible, plus le risque de l’indice sera faible par rapport à celui des actions qui le compose. Le graphique 2 présente les caractéristiques d’un portefeuille bien diversifié car il comprend les 40 premières valeurs françaises or les investisseurs ne disposent pas forcément d’un tel portefeuille. Barber & Odean (2000) montrent qu’au Etats-Unis, sur 60 000 investisseurs entre 1991 et 1996 le portefeuille moyen ne comprend que quatre actions. Par ailleurs, Campbell, Lettau, Malkiel et Xu (2001) mesurent que la volatilité des actions au niveau désagrégé présente un comportement différent de celle mesurée au niveau du marché en général car la corrélation entre actions est elle aussi instable dans le temps. 8 Afin de vérifier que l’instabilité de la volatilité n’est pas un résultat observable uniquement au niveau agrégé, le graphique 3 présente l’écart-type des cinq premières capitalisations françaises. D’une année sur l’autre, les entreprises ne sont pas identiques. Grâce à la concentration des capitalisations, ces cinq premières entreprises représentent en moyenne de 1854 à 2006, 42 % de la capitalisation totale du « Cac 40 » (Le Bris & Hautcoeur, 2008). L’écart-type du «Cac 40» est également représenté. Aujourd’hui comme hier, la différence entre le risque du «Cac 40» et celui des seules entreprises constitue le bénéfice de la diversification. Celle-ci est plus ou moins efficace selon la corrélation entre titres. Il apparaît que les actions individuelles présentent une volatilité aussi instable que l’indice. La variation de volatilité de l’indice ne peut donc être expliquée que marginalement par une variation de la corrélation entre les actions composantes. Un investisseur disposant de seulement quelques actions est tout autant exposé à l’instabilité de la volatilité qui n’est donc pas le résultat de l’agrégation des 40 titres. Graph 3, Standard deviation of the monthly price variation of the top 5 market capitalization (January 1854-December 2008) Standard deviation are measured on a ten years rolling window. This graph illustrates the reject of the hypothesis that the large movements of volatility are observable only at the aggregated level as an indirect result of changes in correlations among stocks. The difference between the average of the standard deviation of individual stock and the standard deviation of the average (the “Cac 40”) is the profit from diversification. 18,00% Ecart-type de la première capitalisation, 10 années glissantes 16,00% Ecart-type de la seconde capitalisation, 10 années glissantes Ecart-type de la troisièmecapitalisation, 10 années glissantes 14,00% Ecart-type de la quatrième capitalisation, 10 années glissantes 12,00% Ecart-type de la cinquième capitalisation, 10 années glissantes Ecart-type du Cac 40, 10 années glissantes 10,00% 8,00% 6,00% 4,00% 2,00% 1864 1866 1869 1871 1874 1876 1879 1881 1884 1886 1889 1891 1894 1896 1899 1901 1904 1906 1909 1911 1914 1916 1919 1921 1924 1926 1929 1931 1934 1936 1939 1941 1944 1946 1949 1951 1954 1956 1959 1961 1964 1966 1969 1971 1974 1976 1979 1981 1984 1986 1989 1991 1994 1996 0,00% Sources : auteur 9 III Une nouvelle mesure des krachs : les variations de cours ajustées pour la volatilité 3.1 L’ajustement de la variation de cours pour la volatilité Une variation brutale d’un pourcentage identique a des conséquences différentes selon son contexte. Dans un marché très volatile, une variation de x % a des répercussions plus limitées que sur un marché habitué au préalable à une grande stabilité. Par exemple, la baisse de 16 % enregistrée par le Cac 40 en août 2002 n’a quasiment aucun impact alors que celle d’ampleur comparable subie en janvier 1882, se caractérise par la faillite de plusieurs agents de change. Les conséquences d’un « krach » d’ampleur identique diffèrent car les cours sont nettement moins volatiles à la fin du XIXème siècle avec un écart-type inférieur à 10 % alors qu’il est autour de 20 % ces dernières années. Les intervenants sont habitués à de fortes variations en 2002 alors qu’ils ne l’étaient pas (ou plus) en 1882. Le choc que constitue un krach se doit donc d’être mesuré de manière relative. La violence de la baisse ne peut se mesurer que par rapport au contexte de volatilité dans lequel elle intervient. Le krach est alors défini comme un ajustement violent par rapport à la période qui le précède et non pas dans l’absolu. Une variation de cours ajustée pour la volatilité est donc calculée. Chaque variation mensuelle (∆t) est contextualisée en calculant un ∆ ajusté. Ce ∆ ajusté tient compte du contexte financier en caractérisant la variation pure (∆t) par son écart par rapport aux variations observées sur la période antérieure. Du strict point de vue de l’investisseur, la volatilité est également déterminante de l’ampleur de la perte provoquée par une baisse de x %. Les positions des intervenants dépendent de la volatilité préalable. Si les investisseurs ont une aversion au risque constante dans le temps, l’effet de levier moyen des intervenants doit être plus élevé sur un marché stable que sur un autre habitué à de fortes variations. Si l’aversion au risque est constante dans le temps, les opérateurs ajustent leurs positions pour la volatilité de la période. Aujourd’hui, la plupart des positions de marchés sont contrôlées par la ValueAtRisk. Cette dernière étant directement fonction de la volatilité, les opérateurs sont tenus d’ajuster leurs engagements selon la volatilité. Autrefois, les intervenants pouvaient aussi recourir largement à l’endettement. Par exemple, avant 1882, la stabilité de la période précédente permet d’importants effets de levier (voir White 2007 ou Flandreau et Sicsic, n.d.). 10 Formellement, afin d’identifier les krachs, il est nécessaire de comparer les pertes provoquées à la richesse initiale de l’investisseur. Le gain ou la perte d’un investisseur est constituée de la variation de cours diminuée de l’espérance de gain qui correspond à un coût d’opportunité car il aurait pu obtenir une certaine rémunération en plaçant son argent sur un autre support. Ce coût global en pourcentage doit être multiplié par l’effet de levier pour évaluer l’impact de l’évènement sur la richesse initiale de l’investisseur. Cet ajustement permettra d’identifier les krachs en comparant les pertes sur la richesse initiale tenant compte à la fois de la baisse de cours et de l’effet de levier utilisé. Ainsi, ∆ajusté t = ( ∆ t − E t ) * l (1) avec Pt −1 Pt −1 - ∆t, la variation de cours, ∆ t = - l, l’effet de levier - Et, l’espérance de rémunération évaluée par la moyenne observée sur la période précédente T d’où Et = µt-1, t-T En acceptant l’hypothèse que le niveau de risque recherché par l’investisseur R, est est constant dans le temps et qu’il construit ses anticipations de volatilité sur la volatilité observée sur la période précédente. Alors, l’investisseur choisit un effet de levier qui lui permet d’atteindre le niveau de risque, R, recherché. R = l *σ t −1,t −T (2) avec σ t −1,t −T , l’écart-type mesuré sur la période précédente T d’où l= R σ t −1,t −T (3) 11 En combinant, les équations (1) et (3), nous obtenons : ∆ajusté t = (∆ t − µ t −1,t −T ) * R σ t −1,t −T (4) En acceptant que le niveau de risque recherché par l’investisseur R est constant dans le temps (aversion au risque constante) et en lui donnant pour simplification une valeur unitaire alors : ∆ajusté t = (∆ t − µ t −1,t −T ) σ t −1,t −T (5) L’équation (5) revient à réaliser une standardisation des variations de cours. La standardisation d’une variable est une transformation permettant de “ramener” cette variable aléatoire à une « distribution centrée réduite ». Elle permet une comparaison directe de variables ayant une moyenne et un écart-type différents. Cela s’effectue donc en deux étapes : (1) on centre la variable, ce qui implique que la nouvelle variable transformée aura une moyenne égale à 0, (2) on réduit cette variable, i.e. la variable transformée aura un écart-type égal à 1 L’unité de mesure de la variable transformée est alors l’écart-type lui-même. Pour tenir compte de l’instabilité de la distribution des variations de cours, chaque variation mensuelle est transformée selon son contexte financier. Il s’agit de procéder à une « standardisation glissante » de chaque variation mensuelle. Toutes les variations mensuelles sont ainsi ramenées à une distribution centrée réduite qui permet leur comparaison directe. Concrètement, chaque mois, à la variation de prix ∆t observée est déduite la moyenne des variations mensuelles sur la période précédente T. L’écart à la moyenne ainsi obtenu est divisé 12 par l’écart-type mesuré sur la période T pour avoir un ∆t ajusté exprimé en nombre d’écarttype de la période précédente.3 3.2 Choix de la durée du contexte financier (T) Sur quelle durée mesurer le contexte financier préalable à une variation de cours ? Théoriquement cette durée devrait être celle qui permet aux agents de construire leurs anticipations de volatilité. Il est probable que la durée adéquate soit instable dans le temps. Pour simplifier, il est toutefois nécessaire d’en choisir une seule pour l’ensemble de la période. Pour les 1 859 variations mensuelles, une variation ajustée est calculée selon l’équation (5) pour des valeurs de T comprises entre une et vingt années (12 à 240 variations mensuelles). La moyenne et l’écart-type de ces variations ajustées sont présentés sur le graphique ci-dessous. Moyenne et écart-type sont calculés sur la période février 1874 à décembre 2008 afin que les observations soient les mêmes quel que soit T.4 La durée T de contextualisation financière doit être choisie pour fournir des variations les plus stables possibles. La moyenne des séries ajustées est très proche de 0 pour toutes les périodes de T. En revanche, il apparaît qu’un ajustement par rapport aux variations sur les sept années précédentes offre l’écart-type le plus faible. L’écart type des variations de cours ajustées représente 1,08 écart type observés sur sept années contre 1,22 sur une année. 3 La faiblesse de cette approche est qu’une seconde variation exceptionnelle dans la période T suivant une première forte baisse risque de ne pas être détectée car le niveau de l’écart type glissant augmente fortement à la suite du premier choc. 4 Pour une durée T égale à vingt années, la première variation ajustée ne peut commencer qu’en février 1874. Toutes les moyennes sont donc calculées à partir de cette date. 13 Graph. 4, Average and standard deviation of the monthly price variations of the “Cac 40” adjusted on different periods (January 1854-December 2008) To find the optimal period T used to adjust each monthly variation for the volatility, we look for the more stable adjusted series. Monthly price variations are adjusted over one to twenty years. Each monthly variation is minus by the average variation over the rolling T prior years. This extra variation is divided by the standard deviation over the same seven prior years. Average and standard deviation of these series appear on graph 4. The average is close to 0 for all the period but a period T of 7 years provides the more stable adjusted series. 1,25 0,008 1,23 0,006 0,004 1,19 1,17 0,002 1,15 0,000 1,13 1,11 -0,002 Moyenne des variations mensuelles ajustées Ecart-type des variations mensuelles ajustées 1,21 1,09 -0,004 1,07 1,05 -0,006 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Durée de la période de contextualisation financière (T) en années Sources : auteur Toutefois, le choix de la durée T de contextualisation n’a qu’un impact limité sur les krachs identifiés. Ainsi, janvier 1882 est le krach le plus important quelle que soit la durée de T hormis une année (il est alors à la seconde place). Entre cinq et vingt années de contextualisation, les quatre premiers krachs sont les mêmes (dans le désordre). Les krachs sont observés dans le même ordre que ceux sur la période T utilisée de 7 années, pour une durée T comprise entre six et neuf années. Une étude systématique des krachs mesurés selon la durée de contextualisation montre que le choix de T n’a qu’une influence réduite sur les krachs identifiés. Le graphique 5 présente pour chaque durée de T entre une et vingt années, les dix premiers krachs identifiés et leurs rangs. Au total, 22 mois peuvent être retenus comme krach selon les différentes durées de T. De nombreux candidats apparaissent pour les durées les plus courtes. Mais les dates identifiées se stabilisent lorsque T dépasse six années. Au-delà d’une dizaine d’années, les krachs identifiés sont quasiment identiques lorsque la durée de contextualisation augmente. Le choix d’une durée T différente entre six et vingt années n’a donc que peu d’influence sur les événements extrêmes ainsi mesurés. 14 Graph. 5, Ranks of crashes identified according to different T periods of adjustment To test the impact of choosing one period of seven years to adjust monthly price variation, the top ten crashes identified with different period T are presented here. The worst crash is the same (January 1882) for most of the period except one. After about ten years, crashes identified are quite the same. 10 october 1987 9 may 1981 march 1889 8 may 1955 march 1924 7 july 1914 december 1914 october 2008 Rank of the crash 6 november 1926 may 1986 5 july 2007 june 1900 4 september 1998 november 1973 3 may 1920 october 1891 december 1892 2 Crashes identified are the same between 6 and 9 yeras of contextualisation january 1882 june 1894 1 may 2006 january 1915 0 september 1931 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Number of year for contextualisation T Sources : auteur IV Originalité et cohérence des krachs détectés 4.1 Caractéristiques statistiques des variations ajustées pour la volatilité Les variations mensuelles ainsi mesurées apparaissent distribuées de manière nettement plus homogène dans le temps. Le graphique 6, qui présente les variations ajustées sur une durée T=7 années5, tranche visuellement avec le graphique 2 par la stabilité dans le temps de la volatilité. Les statistiques descriptives indiquent que la moyenne des variations représente 0,0023 écart-type et que l’écart type de cette série de variations ajustées est de 1,03. La normalité de cette série peut également être rejetée avec un kurtosis de 5,21 et un skewness de -0,19 ; Ce que confirme la statistique de Jarque-Berra. 5 Pour la période 1854-1861, il n’existe pas de données sur les sept années précédente, ce sont donc les caractéristiques 1854-1861 qui sont utilisées sur l’ensemble de la période. 15 Graph. 6, Monthly variations of the “Cac 40” adjusted for the volatility (January 1854-December 2008) Each monthly variation is minus by the average variation over the rolling seven prior years. This extra variation is divided by the standard deviation over the same seven prior years. These adjusted variations are more homogenous throughout time than non-adjust variations presented on graph 2. 6,00 Variations de cours mensuelles ajustées sur sept années 4,00 2,00 0,00 -2,00 -4,00 -6,00 1854 1856 1859 1862 1865 1868 1871 1873 1876 1879 1882 1885 1888 1890 1893 1896 1899 1902 1905 1907 1910 1913 1916 1919 1922 1924 1927 1930 1933 1936 1939 1941 1944 1947 1950 1953 1956 1958 1961 1964 1967 1970 1973 1975 1978 1981 1984 1987 1990 1992 1995 1998 2001 2004 2007 -8,00 Sources : auteur ∆ P ajustée janvier 1854-décembre 2008 Moyenne Médiane Écart-type Variance de l'échantillon Kurstosis (Coefficient d'aplatissement) p-value kurtosis=3 Skewness (Coefficient d'asymétrie) p-value skewness=0 Minimum Maximum Nombre d'échantillons Niveau de confiance(95,0%) Jarque Berra 0,0023 -0,0046 1,0280 1,0569 5,21 0,26% -0,19 7,61% -5,7475 4,2099 1859 0,05 391,33 Table 2, Descriptives statistics of adjusted monthly variations of the “Cac 40” (January 1854-December 2008) This table shows that the normality can also be rejected for the adjusted series. Sources : auteur 16 4.2 Classement des krachs après ajustement pour la volatilité : des résultats cohérents avec l’histoire Le krach peut être identifié lorsque la variation mensuelle dépasse d’un certain nombre d’écart type la variation moyenne sur la période précédente de sept années glissantes (2,5 écart–type est arbitrairement retenu). Les krachs ainsi définis sont présentés dans le graphique 7 avec également la variation de cours de l’indice « Cac 40 ». Contrairement aux krachs mesurés de manière classique, ces événements extrêmes sont répartis sur toute la période. Ils sont même particulièrement nombreux aux alentours de la première guerre mondiale. Ce résultat est cohérent avec la violente remise en cause du système financier que constitue ce conflit. Graph. 7, Crashes identified by adjusted variations and “Cac 40” price index (January 1854-December 2008) Crashes are identified when monthly adjusted variation is above 2.5 standard deviation. Contrary to the classical analysis, many cashes exist before the First World War. These results are consistent with history. 10 000 1854 1857 1860 1863 1866 1869 1872 1875 1878 1881 1884 1887 1890 1893 1896 1899 1902 1905 1908 1911 1914 1917 1920 1923 1926 1929 1932 1935 1938 1941 1944 1947 1950 1953 1956 1959 1962 1965 1968 1971 1974 1977 1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004 2007 0,00 -1,00 -3,00 -4,00 1 000 Cours du Cac 40 Ecart à la moyenne en nombre d'écart-type -2,00 -5,00 -6,00 -7,00 Variations mensuelles ajustées inférieures à - 2,5 écart-types Cours du Cac 40 -8,00 100 Sources : auteur Les vingt plus forts krachs mesurés par cet outil sont recensés dans le tableau 3. Les fortes baisses de mai 1986, septembre 1998, juillet et septembre 2002 et octobre 2008 disparaissent des dix plus forts krachs car elles ont lieu dans un contexte très volatile. A 17 l’inverse, sont recensés comme krachs majeurs : juillet et décembre 1914, septembre et juillet 1870, novembre 1926 et mars 1924 malgré une faible baisse en valeur absolue. A noter que Mai 1940 (défaite éclaire de l’armée française) n’apparaît qu’au 31ème rang des plus fortes baisses. Ce n’est pas étonnant car la bourse ne « souffre » pas de ce conflit. Entre la déclaration de guerre et janvier 1943, les cours sont multipliés par cinq à la suite de la « politique du circuit ».6 RANG 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Date janvier 1882 juillet 1914 décembre 1914 mai 1981 septembre 1870 juillet 1870 mars 1924 mai 1955 octobre 1987 novembre 1926 avril 1859 septembre 1998 mars 1867 mai 1986 juin 1900 novembre 1973 octobre1912 octobre 2008 décembre 1892 mai 1920 Variation absolue -14.40% -7.14% -8.39% -32.79% -10.43% -7.84% -12.82% -21.40% -25.00% -15.22% -13.81% -17.66% -5.27% -18.56% -3.75% -14.31% -2.70% -14.99% -4.06% -7.75% CONTEXTE FINANCIER moyenne écart -type 0.57% 2.60% 0.01% 1.42% -0.13% 1.70% -0.23% 7.27% -0.30% 2.33% -0.10% 2.00% 0.32% 3.53% 1.14% 6.06% 0.99% 7.44% 0.49% 4.71% 0.24% 3.92% 0.74% 5.69% 0.07% 1.82% 1.29% 6.86% 0.11% 1.34% 0.09% 5.06% 0.06% 0.99% -0.07% 5.35% 0.01% 1.51% 0.08% 2.95% Variation ajustée -7.50 -6.09 -5.78 -5.19 -4.97 -4.26 -4.12 -4.05 -3.83 -3.63 -3.58 -3.49 -3.14 -3.09 -3.09 -3.03 -2.94 -2.93 -2.86 -2.81 Table 3, Top twenty crashes of the “Cac 40” identified after adjustment for the volatility (January 1854December 2008) Crashes identified after adjustement for volatility are different from classical crashes since they can be identified despite a low variation in absolute terms. Financial context are also presented. For example, the major crash is January 1882 with only a fall of 14.40 % compared to the classical record of -32.79 in may 1981. But this decrease of 14.40 % occurs during a period with a standard deviation of 2.60 %. Thus, it is 7.5 standard deviation versus “only” 5.19 in May 1981. Sources : auteur 6 Le circuit consiste en une gigantesque création monétaire avec des frontières fermées pour financer la guerre puis l’armée d’occupation : tous les « actifs réels » voient leurs prix s’envoler. Ainsi, la baisse lors la défaite de mai 1940 est rattrapée dès le mois de juin. 18 Les krachs ainsi identifiés apparaissent bien plus cohérents avec les évènements historiques. La période récente n’est pas sur-représentée en krach et à l’inverse, les années avant 1914 en supportent un certain nombre. Surtout les importants chocs que constituent les guerres apparaissent nettement alors qu’ils sont absents des plus fortes variations brutes. Le krach du mois d’octobre 2008 n’est plus qu’au 18ème rang mais le mois de novembre est également très mauvais et pointe à la 30ème position ; La mesure des baisses sur deux mois donnerait donc une place plus importante à la crise actuelle. Les dix plus importants krachs sont détaillés ci-dessous : 1) Janvier 1882. La banque de l’Union Générale, sixième capitalisation boursière fait faillite, seul cas de faillite brutale dans les 10 plus grosses capitalisations boursières en 150 ans. Ce krach marque le début d’une longue déprime boursière (les cours attendront 44 années pour retrouver le niveau atteint en janvier 1882) et d’une grande phase de dépression économique jusqu’à la fin du siècle. 2) Juillet 1914. L’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie le 28 juillet, le lendemain, la Russie déclare la guerre contre Vienne, la mécanique des alliances s’enclenche. 3) Décembre 1914. La bourse réagit à l’échec des contre-offensives alliées. C’est la fin de la guerre de mouvement, le front se stabilise et les deux camps creusent des tranchées en décembre 1914. Une guerre longue est maintenant prévisible.7 4) Mai 1981, Election incertaine de François Mitterrand avec un programme hostile aux entreprises cotées 5) Septembre 1870, le 2 septembre à Sedan, Napoléon III est fait prisonnier avec 100 000 soldats, une révolution parisienne sans violence proclame un gouvernement de défense nationale. Ce krach boursier est d’autant plus remarquable qu’il intervient juste après celui de juillet 1870 qui a donc nettement augmenté l’écart-type glissant. 6) Juillet 1870, le 19 juillet, la France déclare la guerre à la Prusse 7) Mars 1924, le Franc est attaqué mais le gouvernement parvient à éviter la dévaluation avec l’aide d’un emprunt auprès de JP Morgan qui impose des « réformes structurelles ». De 7 Pierre Miquel, La Grande Guerre, Fayard, 1983, p. 208 19 nombreux opérateurs qui s’étaient positionnés en pensant la dévaluation inévitable supportent de très lourdes pertes. Les taux entament une très forte hausse et les entreprises françaises doivent subir un taux de change artificiellement élevé. 8) Mai 1955, différents évènements politiques sont défavorables comme la dénonciation par l’URSS du pacte franco-soviétique d’assistance mutuelle (signé à Moscou en décembre 1944), l’intégration de la RFA dans l’OTAN, la signature du pacte de Varsovie le 14 mais ils apparaissent prévisibles et au moins en partie intégrés par le marché. Les causes sont probablement purement financière car sur les 12 mois précédents, le « Cac 40 » a progressé de 220 % suite à la découverte du pétrole des Landes avec Esso qui voit son cours multiplié par dix. 9) Octobre 1987, le 19 octobre, à New-York l’indice Dow Jones perd 22,6 % entrainant à sa suite les différentes places mondiales. 10) Novembre 1926, problèmes monétaires, les Radicaux quittent le gouvernement de Poincarré Conclusion Les krachs sont des évènements déterminants car ils réalisent une part prépondérante de la performance finale d’un actif sur une période donnée. Le choc pour le système financier que constitue un krach ne peut être appréhendé par la seule variation absolue de cours. La perte totale pour un investisseur doit inclure la baisse des cours en pourcentage et l’effet de levier utilisé pour investir. En acceptant l’hypothèse d’une aversion au risque constante dans le temps , l’investisseur utilise l’effet de levier pour maintenir stable le niveau de risque qu’il supporte quelle que soit la volatilité de la période. Si les anticipations de risques sont basées sur la volatilité passée observée, l’effet de levier utilisé dépends de cette volatilité passée. Ainsi, la perte globale de l’investisseur est fonction à la fois de la baisse des cours en pourcentage et de la volatilité antérieure. 20 La volatilité du marché est instable dans le temps. Par exemple, l’histoire boursière française peut être divisée en deux grandes phases avec un risque trois fois plus élevé depuis 1914 qu’avant la première guerre mondiale. Les plus fortes baisses sont donc plus nombreuses lors de phases de forte volatilité et quasiment absent avant 1914. Le krach ne réside pas dans une variation d’un certain pourcentage mais dans le choc provoqué au système financier. Ce choc est le décalage que constitue une variation de prix par rapport au contexte financier dans lequel elle se produit. Mesuré par la perte globale, les chocs aux systèmes financiers sont nettement différents de ceux identifiés par les seuls records de baisse en pourcentage. Chaque variation est donc ajustée pour son contexte financier en la mesurant en nombre d’écart-type de la période précédente. Cet outil de mesure identifie des krachs bien plus cohérents avec les évènements historiques en indiquant notamment des records pour les guerres de 1870 et de 1914-1918 qui étaient ignorés par le classement des pures variations de cours. A l’inverse, la période récente est plus caractérisée par un fort niveau de volatilité que par de nombreux krachs. REFERENCES Arbulu P. et G. Gallais-Hamonno, "Valeurs extrêmes et changements d'appréciation du risque à la bourse de Paris sur deux siècles", Finance, vol. 23, 2002 Barber & Odean, « Trading is Hasardous to Your Wealth: The Common Stock Investment Performance of Individual Investors », The Journal of Finance, 2000 Barro R. & J. Ursua, “StockMarket Crashes and Depression”, Working Paper, NBER, n. 14760, February 2009 Boucher C., « Identification et comparaison des crises boursières », in Boyer R., Dehive M. & D. Plihon, Les crises financières, Rapport du Conseil d’Analyse Economique, Paris, La Documentation Française, 2004 Campbell J.Y., Lettau M., Malkiel B.G & Y. Xu, « Have Individual Stocks Become More Volatile ? AnEmpirical Exploration of Idiosyncratic Risk”, Journal of Finance, vol. LVI, 201 Coudert V. & M. Gex, « Les indicateurs d’aversion pour le risque peuvent-ils anticiper les crises financières ?», Revue de la Stabilité financière, Banque de France, n.9, 2006 Cutler D. M., Poterba J. M. & L.H. Summers, “What Moves Stock Prices”, Journal of Portfolio Management, Vol.15.3, 1989 Das U.S., Iossifov P., Popdiera R. & D. Rozhkov, “Quality of Financial Policies and financial System Stress”, IMF Working Paper, 2005 Eichengreen B. & R. Portes, “The anatomy of Financial Crises”, NBER Working Paper, n. 2126, 1987, Estrada J., “Black Swans, Market Timing, and the Dow.” Applied Financial Economics Letters, forthcoming 2009 Flandreau M. & P. Sicsic, Crédit à la speculation et marché monétaire: Le marché des report en France de 1875 à 1914, (mimeo, n.d.) 21 Goetzmann W., Ibbotson R., & L. Peng, "A New Historical Database for the NYSE 1815 to 1871: Performance and Predictability,", The Journal of Financial Markets, (4)1, 2001 Illing M. & Y. Liu, « An index of Financial stress for Canada », Bank of Canada Working Paper, 2003-14 Kindleberger C., Histoire mondiale de la spéculation financière, Valor Editions, Hendaye, 2004 Le Bris D., “The French Stock Market in War”, AFC working paper, 2009 Le Bris D. & P-C Hautcoeur, “A Challenge to Triumphant Optimists? A New Index for the Paris StockExchange (1854-2007)”, Working Paper, PSE, 2008-21 Lillo F. & R.N. Mantegna, “Symmetry alteration of ensemble return distribution in crash and rally days of financial markets”, The European Physical Journal B, 15.4, 2000 Mauboussin M., More than you know. Finding Financial Wisdom in Unconventionnal Places, Columbia University Press, 2006 Mishkin F. et E. White (2002) : « US Stock Market Crashes and Their Aftermath: Implications for Monetary Policy », NBER Working Papers, n° 8992 Odean T., “Do investors trade too much?”, American Economic Review, 89,1999 Patel S. et A. Sarkar (1998) : « Crises in Developed and Emerging Stock Markets », Financial Analysts Journal, vol. 54, n° 6, novembre/décembre, pp. 50-59 Schwert G., « Why does Stock Market Volatility Change over Time? », Journal of Finance, Vol. XLIV, n°5, 1989 Schwert G., “Stock Market Volatility: Ten Years after the Crash”, NBER, 1997 Sornette D., Why Stock Markets Crash: Critical Events in Complex Financial Systems , Princeton University Press, 2003 Voth H-J, “Stock Price Volatility and Political Uncertianty: Evidence from the Interwar Period”, MIT Working Paper, 02-09, 2003 White E., “Stock market crashes and speculative manias”, In Edward Elgar (ed.), The international library of macroeconomic and financial history , Brookfield, 1996 White E., «The krach of 1882 and the bailout of the Paris Bourse », Cliometrica, 2007 22 Annexe 1, Distribution des variations de cours des actions françaises (janvier 1854-décembre 2008) 350 ∆ P janvier 1854-décembre 2008 Distributions des variations mensuelles du Cac 40 Moyenne Moyenne annualisée Médiane Écart-type Écart-type annualisé Variance de l'échantillon Kurstosis (Coefficient d'aplatissement) p-value kurtosis=3 Skewness (Coefficient d'asymétrie) p-value skewness=0 Minimum Maximum Nombre d'échantillons Niveau de confiance(95,0%) Jarque-Berra 300 Nombre d'observations 250 +/- 2 écart types 200 0,0030 3,65% 0,0015 0,0484 16,78% 0,0023 7,03 0,00079 0,06 0,4027 -0,3279 0,2524 1859 0,0022 1260 150 100 50 35% 33% 31% 29% 27% 25% 23% 21% 19% 17% 15% 13% 9% 11% 7% 5% 3% 1% -1% -3% -5% -7% -9% -11% -13% -15% -17% -19% -21% -23% -25% -27% -29% -31% -33% -35% 0 Varitions mensuelles en % Sources : auteur Annexe 2, Impact des plus fortes hausses mensuelles sur la performance finale (janvier 1854-décembre 2008) ∆ Cac 40 25,24% 24,27% 21,65% 21,04% 20,00% 18,74% 18,69% 18,63% 18,57% 18,23% 18,22% 18,08% 16,58% 15,89% 15,43% 15,33% 14,18% 13,79% 13,75% 13,75% 1 mois 2 mois 3 mois 4 mois 5 mois 6 mois 7 mois 8 mois 9 mois 10 mois 11 mois 12 mois 13 mois 14 mois 15 mois 16 mois 17 mois 18 mois 19 mois 20 mois soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit 0,05% 0,11% 0,16% 0,22% 0,27% 0,32% 0,38% 0,43% 0,48% 0,54% 0,59% 0,65% 0,70% 0,75% 0,81% 0,86% 0,91% 0,97% 1,02% 1,08% des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à des observations mais si retiré abaisse le niveau du Cac 40 à 2 770 2 229 1 832 1 514 1 261 1 062 895 755 636 538 455 386 331 285 247 214 188 165 145 128 points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit 79,85% 64,26% 52,82% 43,64% 36,36% 30,62% 25,80% 21,75% 18,34% 15,52% 13,12% 11,11% 9,53% 8,23% 7,13% 6,18% 5,41% 4,76% 4,18% 3,68% de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 Sources : auteur Annexe 3, Impact des plus fortes baisses mensuelles sur la performance finale (janvier 1854-décembre 2008) ∆ Cac 40 -32,79% -25,00% -21,40% -18,56% -17,66% -16,12% -15,99% -15,22% -14,99% -14,81% -14,76% -14,53% -14,40% -14,31% -14,20% -13,81% -13,57% -13,39% -13,27% -12,82% 1 mois 2 mois 3 mois 4 mois 5 mois 6 mois 7 mois 8 mois 9 mois 10 mois 11 mois 12 mois 13 mois 14 mois 15 mois 16 mois 17 mois 18 mois 19 mois 20 mois soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit 0,05% 0,11% 0,16% 0,22% 0,27% 0,32% 0,38% 0,43% 0,48% 0,54% 0,59% 0,65% 0,70% 0,75% 0,81% 0,86% 0,91% 0,97% 1,02% 1,08% des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à des observations mais si retirés augmente le niveau du Cac 40 à 5 162 6 882 8 756 10 752 13 058 15 568 18 532 21 859 25 712 30 182 35 410 41 429 48 397 56 482 65 831 76 382 88 378 102 040 117 647 134 955 points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit points soit 149% 198% 252% 310% 376% 449% 534% 630% 741% 870% 1021% 1194% 1395% 1628% 1898% 2202% 2548% 2941% 3391% 3890% de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 de 3 469 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 points en novembre 2008 Sources : auteur 23 Appendix 3, Application on the US stock market, 1815-2009, montly data (Old NYSE-S&P) The volatility of the US stock market is more homogeneous through time compared to what is observed in France as indicated on graph 8. Schwert (1997) explains that “volatility measured using the standard deviation of rates of return has been stable since the mid-19th century in the United States. The major exception is the Great Depression period from 192939.” Using Old NYSE from Goetzmann, Ibbotson & Peng (2001) between 1815 and December 1925 and S&P from Shiller database over January 1926-December 2008, there is no abrupt change as in France with the First World War. The historical volatility in US market is higher at the beginning of the period. Before the First World War, the French volatility is always below 10 % and decrease to less than 5 % at the end of the century while in the US the volatility is about 15 % and decrease to 10 % before 1914. The top level is recorded at the beginning of the 1930’s and since the Second World War the volatility of the US market is inferior to the French one. 35,00% Annualized standard deviation of monthly price variation of Old NYSE-S&P, 10years rolling window 30,00% 25,00% 20,00% 15,00% 10,00% 5,00% 1815 1818 1821 1825 1828 1832 1835 1838 1842 1845 1849 1852 1856 1859 1862 1866 1869 1873 1876 1879 1883 1886 1890 1893 1897 1900 1903 1907 1910 1914 1917 1920 1924 1927 1931 1934 1938 1941 1944 1948 1951 1955 1958 1961 1965 1968 1972 1975 1979 1982 1985 1989 1992 1996 0,00% Graphique 8, Annualized standard deviation of monthly prices variation on the US market, 1815-2009 Sources : Goetzmann, Ibbotson & Peng- S&P As a result of this homogeneous volatility, the adjustment of the stock price variations for the level of volatility causes a weak difference in crashes identified. The adjustment is realized using a financial context (T) of 13 years since these period provide the more stable 24 adjusted variations. November 1929 is the worst crash in adjusted terms with a fall of 7,64 standard deviation of the prior period. In France the worst crash is January 1882 with a level very close of 7,50 standard deviation. October 2008 is the third historical fall. The next table shows the twenty crashes as the maximum monthly fall in prices and the twenty adjusted crashes. Only nine absolute price variations disappear since they occur during periods of high volatility (January 1931, September 1931, September 1946, October 1937, may 1880, September 1937, April 1828, October 1932 and may 1940). On the other hand, nine other crashes are identified thanks to the adjusted price variation and despite their low absolute level. They seem to be consistent with the US history. They are detailed: - June 1962: Cuban Missile Crisis - May 1970: Protests against the Vietnam war (invasion of Cambodia) after the Kent States shootings ? - September 2001: World Trade Center - April 1861 : The American Civil War begins at Fort Sumter, - October 1987 : Crash of the 19 October - July 1974 : Watergate - November 1987: ? - January 1910 : US War in Nicaragua - July 2002: accountancy scandals ? 25 Rank 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Date february 1818 november 1929 april 1932 october 2008 september 1873 december 1931 january 1831 october 1873 september 1857 march 1837 september 1931 sptemeber 1839 september 1946 october 1937 may 1880 september 1937 april 1828 october 1932 october 1857 may 1940 Price Variation -31.33% -26.47% -23.97% -20.39% -20.17% -18.77% -18.19% -17.84% -16.24% -15.86% -14.89% -14.89% -14.75% -14.54% -14.38% -14.16% -13.88% -13.80% -13.80% -13.77% Table 4, Larger monthly absolute decreases on the US market, 1815-2009 Sources : Goetzmann, Ibbotson & Peng, S&P, author Rank 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Date november 1929 february 1818 october 2008 september 1857 september 1873 april 1932 march 1837 june 1962 october 1873 october 1857 may 1970 september 2001 september 1839 december 1931 april 1861 november 1987 july 1974 october 1987 january 1910 july 2002 Price Variation -26.47% -31.33% -20.39% -16.24% -20.17% -23.97% -15.86% -11.68% -17.84% -13.80% -11.51% -11.36% -14.89% -18.77% -13.39% -12.08% -11.67% -12.56% -10.28% -10.89% FINANCIALCONTEXT mean st. Dev. 0.52% 4.16% -0.02% 5.00% 0.41% 3.96% 0.04% 3.31% 0.32% 4.31% -0.03% 5.50% -0.22% 3.60% 0.94% 3.07% 0.22% 4.54% -0.03% 3.48% 0.36% 3.07% 0.93% 3.23% -0.20% 3.95% 0.18% 5.15% -0.03% 3.69% 0.96% 3.67% 0.18% 3.36% 0.86% 3.82% 0.54% 3.12% 0.70% 3.44% Adjusted variation -7.64 -6.27 -5.84 -5.38 -5.18 -4.68 -4.66 -4.30 -4.22 -4.17 -4.08 -4.03 -3.92 -3.87 -3.80 -3.74 -3.70 -3.69 -3.64 -3.52 Table 5, Larger monthly adjusted decreases on the US market, 1815-2009 Sources : Goetzmann, Ibbotson & Peng, S&P, author 26 Appendix 4, Application on the US stock market, 1898-2009, daily data (Dow Jones) The same analysis is realized on daily data from the Dow Jones between 25 May 1898 and 27 April 2009. The Dow Jones is a bad index for measure of the long term stock performance but it can provide a correct reflect for these extreme events and it is the unique source of daily data for the long run. About 27 770 daily price variations are used. The volatility measured through a rolling window of 120 and 1 000 open days shows the exceptional level reached during the Great Depression. 70,00% 60,00% Annualized standard deviation of daily price variation of Dow Jones, 120-days rolling window Annualized standard deviation of daily price variation of Dow Jones, 1 000-days rolling window 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 1898 1900 1902 1904 1906 1908 1910 1912 1914 1916 1918 1920 1922 1924 1926 1928 1930 1932 1934 1936 1938 1940 1942 1944 1947 1949 1951 1953 1955 1957 1959 1961 1963 1965 1967 1969 1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1996 1998 2000 2002 2004 2006 0,00% Graph. 9, Annualized standard deviation of daily prices variation on the US market, 1898-2009 Sources : Dow Jones The test of the most stable period of financial context leads to adjust daily stock prices on 1 000 open days (about 4 years). Schwert (1997) present the 25 largest daily decreases. The table 6 updates this work and shows the rank of recent bad market days (15 and 9 October 2008). The worst day in absolute variation is – 22,61 % the 19 October 1987 but in adjusted terms, it is only the second one. The larger fall measured by number of standard deviation of the prior period is 14 December 1914 with – 27,32 standard deviations. It is far from what is observed on monthly variations (-7,64 for November 1929 on the US market). 27 Focusing on the twenty bigger crashes, this adjustment excludes eight crashes despite their high absolute variation. All of them occur during the period of high volatility of the 1930’s: 5 October 1931, 12 August 1932, 04 January 1932, 16 June 1930, 21 July 1933, 18 October 1937 and 5 October 1932 except one (1 February 1917). The eight “new crashes” detected are detailed below: - 26 September 1955: heart attack of President Eisenhower, replaced by Nixon - 30 July 1914: Russia orders general mobilization before German declaration of war against Russia and general mobilization in France the 1 August. - 28 May 1962: Anadyr operation, Soviet missiles are deployed in Cuba - 03 September 1946: Start of the cold war? - 29 September 2008: Reject of the Emergency Economic Stabilization Act of 2008… - 31 August 1998: Asiatic crisis - 25 February 1946: Election of Peron in Argentina ? - 9 September 1946: start of the cold war? 28 Rank 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Date 19/10/1987 14/12/1914 28/10/1929 18/12/1899 29/10/1929 05/10/1931 06/11/1929 12/08/1932 14/03/1907 04/01/1932 26/10/1987 15/10/2008 16/06/1930 21/07/1933 01/12/2008 09/10/2008 01/02/1917 18/10/1937 27/10/1997 05/10/1932 Price Variation -22.61% -20.53% -13.47% -11.99% -11.73% -10.73% -9.92% -8.40% -8.29% -8.10% -8.04% -7.87% -7.87% -7.84% -7.70% -7.33% -7.24% -7.20% -7.18% -7.15% Table 6, Larger daily absolute decreases on the US market, 1898-2009 Sources : Dow Jones, author Rank 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Date 14/12/1914 19/10/1987 28/10/1929 26/09/1955 29/10/1929 27/10/1997 30/07/1914 18/12/1899 28/05/1962 03/09/1946 29/09/2008 09/10/2008 14/03/1907 15/10/2008 06/11/1929 31/08/1998 26/10/1987 25/02/1946 09/09/1946 01/12/2008 Price Variation -20.53% -22.61% -13.47% -6.54% -11.73% -7.18% -6.91% -11.99% -5.71% -5.56% -6.98% -7.33% -8.29% -7.87% -9.92% -6.37% -8.04% -4.29% -4.41% -7.70% FINANCIALCONTEXT mean st. Dev. -0.03% 0.99% 0.04% 1.15% 0.06% 1.21% 0.05% 0.60% 0.05% 1.27% 0.07% 0.79% 0.00% 0.75% 0.03% 1.27% 0.02% 0.66% 0.06% 0.70% 0.01% 0.94% -0.01% 1.00% 0.02% 1.14% -0.01% 1.09% 0.05% 1.39% 0.07% 0.90% 0.05% 1.24% 0.06% 0.68% 0.05% 0.72% -0.02% 1.33% Adjusted variation -27.32 -25.09 -11.93 -11.71 -9.72 -9.66 -9.61 -9.43 -9.08 -8.33 -7.69 -7.52 -7.50 -7.41 -7.38 -7.36 -6.66 -6.51 -6.36 -5.89 Table 7, Larger daily adjusted decreases on the US market, 1898-2009 Sources : Dow Jones, author 29