Samuel Hahnemann Traité de matière médicale

Samuel Hahnemann
Traité de matière médicale
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Traité de matière médicale
of Samuel Hahnemann
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NOIX VOMIQUE.
Grandes anxiétés. (F. Hoffmann, Cartheuser.)
Morosité (les premières heures). (Stapf.)
45. NOIX VOMIQUE.
( Nux vomica. )
On prend dix grains de noix vomique, on les pulvérise
bien dans un mortier échaufle, et on laisse la poudre digérer,
pendant une semaine , à froid , avec mille gouttes d'alcool.
La teinture est ensuite portée successivement jusqu'à la dilution au décillionième.
Une manière aussi simple'et peut-être plus efficace encore
de préparer ce médicament, consiste à broyer un grain de
la poudre avec trois fois cent grains de sucre de lait , à dissoudre un grain de l'atténuation pulvérulente au millionième
dans cent gouttes d'alcool aqueux, et à porter ensuite la dissolution jusqu'à la trentième dilution.
La dose est d'un globule imbibé de cette dernière dilution,
c'est-à-dire qu'elle est d'environ un trois-centième de grain
de celle-ci.
Il est un petit nombre de médicamens dont la plupart des
symptômes ont de l'analogie avec ceux des maladies dont
l'homme est le plus ordinairement et le plus fréquemment
atteint, du moins en Europe, et dont par conséquent la médecine homœopathique trouve fort souvent l'occasion de
faire usage. On pourrait leur donner l'épithète de polychrestes.
A cette catégorie appartient surtout la noix vomique, dont
jadis on redoutait l'emploi, parce qu'on ne l'avait jusqu'alors administrée qu'à des doses énormes (d'un grain entier
et plus), et dans-lés cas morbides auxquels elle ne convenait
point, de sorte qu'elle n'avait pu manquer de nuire. Mais
c'est un des remèdes les plus doux et les plus précieux dans
tous les cas morbides dont les symptômes ont de l'analogie
avec ceux qu'elle peut d'elle-même exciter chez l'homme
bien portant, lorsqu'on la donne à la faible dose qui vient
d'être prescrite.
On peut aussi appeler à son secours quelques précautions
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NOIX VOMIC.
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qu'une pratique attentive de plusieurs années a suggérées.
Ainsi les personnes chez lesquelles la noix vomique réussit
le mieux sont celles qui ont un tempérament ardent, vif et
actif, ou un esprit enclin à la malice, à la ruse , à la
colère.
Si les règles ont coutume d'anticiper de quelques jours, ou
de couler en trop grande abondance, les accidens qui restent
après, ou qu'elles provoquent, sont parfaitement appropriés
à la noix vomique.
Ce médicament, donné quelques heures avant qu'on se mette
au lit, agit d'une manière plus douce que quand on le fait
prendre à toute autre époque delà journée. Il faut cependant
excepter le cas d'une nécessité pressante. C'est surtout chez les
personnes très-sensibles qu'il nuit lorsqu'on l'administre le
matin à jeun, parce que ses symptômes les plus nombreux et
les plus intenses se manifestent surtout le matin, aussitôt
après le réveil.
Après cette circonstance , celle dans laquelle la noix vomique développe le plus ses effets, c'est le temps qui succède
de près ou immédiatement aux repas et celui où la tête est
fortement occupée, de sorte qu'on aurait tort de la donner
aussitôt après que le sujet a mangé , et qu'il importe aussi
qu'après l'avoir prise ( précaution applicable du reste à tous
les autres médicamens), celui-ci ne se livre point aux travaux
de cabinet, à latnédi talion, à la déclamation , à la lecture ,
à l'action d'écrire. Il faut attendre au moins une couple
d'heures , si l'on veut éviter que ses effets ne prennent une
direction fausse et nuisible.
Parmi les maladies contre lesquelles la noix vomique
déployé de l'efficacité, on distingue entre autres beaucoup d'affections chroniques, celles par exemple qui naissent de l'abus
du café et du vin, surtout chez les personnes accoutumées
à une vie sédentaire, ainsi que celles qui proviennent de travaux littéraires prolongés. Elle convient aussi dans plusieurs
maladies épidémiques et autres fièvres aiguës, celles principalement dans lesquelles le froid est précédé ou accompagné
de chaleur.
Il lui arrive souvent de faire cesser les accidens graves qui
dépendent d'un refroidissement.
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NOIX VOMIQUE.
Elle convient surtout lorsque l'état du malade est plus
grave dans la matinée qu'à toute autre époque de la journée ,
et quand il s'éveille dès trois heures du matin, qu'ensuite il
est obligé de veiller à cause des idées qui viennent en foule
assiéger son esprit, cl qu'enfin c'est au point du jour seulement qu'il tombe involontairement dans un sommeil plein de
rêves graves, d'où il sort plus fatigué qu'en se couchant, avec
peu de disposition à se lever. Elle convient de même à ceux
qui, plusieurs heures avant de se couchef, ne peuvent
résister au sommeil et s'endorment même sur une chaise.
Ce médicament, de môme que quelques autres, offre des
symptômes qui semblent être totalement ou partiellement
opposés , quoique les uns et les autres soient primitifs. Ces
effets altemans le rendent très-susceptible d'application à une
foule d'états morbides.
Lorsque la noix vomique entraîne des accidens graves,
soit parce qu'on l'a donnée à trop forte dose, soit parce
qu'il n'y avait point homœopathicité entre elle et la maladie,
on remédie d'une manière prompte à ces inconvéniens au
moyen d'un peu de vin , d'eau-de-vic et de camphre. Du reste,
on peut aussi employer le café contre le mal de tète et le
défaut d'appétit qu'elle provoque, l'aconit contre l'excès de
sensibilité et l'asthme, la coque du Levant contre les accidens paralytiques, la camomille contre la morosité et la
propension à se fâcher.
Les médecins qui se sont bornés jusqu'à présent à étudier
les vertus des médicamens et les antidotes dans leur cabinet,
ont prétendu que le plus sûr remède contre la noix vomique
et autres substances végétales violentes était l'emploi du vinaigre et autres acides végétaux. En ce qui concerne la noix
vomique, cette assertion est contraire à toutes les expériences
que j'ai eu l'occasion de faire tant sur l'homme que sur les
animaux.
La liste suivante de symptômes est assez complète ; elle
donne presque tout l'ensemble des effets que la noix vomique
produit sur le physique et le moral de l'homme.
Symptômes de la noix vomique.
Stupeur du cerveau. (Hufeland,}
Ivresse (au bout d'une demi-heure).
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Vertige. (J.-P. Wiel, Hufeland, Bcrgius.)
Sentiment de vacillation dans le cerveau.
5. Accès de vertige, comme si le cerveau tournait en
rond , avec abolition momentanée des sens.
Vertige, comme s'il allait tomber de côté (au bout de
soixante-huit heures).
Vertige, avec obscurcissement de la vue.
Sensation de vertige dans le cerveau (au bout de six
heures).
Vertige (une heure et demie) après le diner.
ïo. Vertige, après avoir mangé,, en marchant, qui cesse
cri s'arrêtant (au bout d'une heure).
Vertige tournoyant, en mangeant.
Vertige, avec obscurcissement de la vue, en mangeant, à
peu près commequand on entre toulà coup dans une chambre
chaude en venant du froid.
La télé est entreprise à un point extrême ; en la remuant,
le sang s'y porte, avec paresse du reste du corps.
Vertige comme tournoyant, lorsqu'il éprouve des rapports.
i5. Vertige, comme si l'on ne voyait ni n'entendait, et si
l'on était sur le point de tomber, en éternuant, en toussant,
ou en. se redressant après s'êlre baissé.
Vacillation vertigineuse en marchant, comme si on allait
tomber de côté ou en arrière.
Etant couché sur le dos, impossibilité de lever la tête, à
cause du vertige et de l'obscurcissement de la vue (au bout de
vingt-quatre heures).
Deux soirs de suite , après s'être couché , vertige, comme
si le lit tournait en rond.
Vertige qui ressemble à la syncope (sur-le-champ).
o.o. Mal de tète, comme si elle était vide.
Ivresse.
Obniibilalion de la tête, comme dans l'ivresse.
Ivresse qui monte à la tête.
Trouble dans la tête, comme après une orgie nocturne.
a5. Le matin, mal de tête, comme si l'on n'avait pas dormi
pendant la nuit.
Après le dîner, obnubilalion de la tcte, qui revient au
bout de vingt-quatre heures (au bout de vingt-quatre, de
soixante-douze heures).
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Tome III
Samuel Hahnemann
Traité de matière médicale
Tome 3 : Opium - Thuya
780 pages, hb
publication 1989
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