Publication sur l`exposition
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De Cézanne à Richter Chefs-d’œuvre du Kunstmuseum Basel 14 février 2015 — 21 février 2016 Le caractère exceptionnel de la Öffentliche Kunstsammlung Basel est particulièrement manifeste dans les œuvres datant de la fin du XIXe siècle et des débuts de l’art moderne. La grande salle éclairée par un puits de lumière et les salles, contiguës, du Museum für Gegenwartskunst, abritent des chefs-d’œuvre dont la paternité va de Paul Cézanne à Gerhard Richter. On peut y embrasser d’un regard les courants artistiques majeurs qui ont façonné la peinture européenne jusqu’à la fin des années 1970, et en saisir ainsi directement la cohérence. C’est la chronologie qui sert de fil conducteur à la présentation des quelque soixante-dix pièces exposées ; plutôt que de construire une énumération didactique des mouvements artistiques successifs, elle s’attache à mettre en lumière les concomitances propres à l’art moderne. L’exposition s’ouvre sur les artistes français qui cherchèrent de nouveaux langages picturaux en transgressant la peinture académique. L’œuvre de Paul Cézanne incarne le choix délibéré d’une opiniâtre recherche artistique. Cézanne fut l’un des premiers à mettre en évidence le fait qu’un tableau est constitué de coups de pinceau et de taches de couleur. Revendiquer clairement le caractère intellectuel d’un tableau deviendra ultérieurement l’un des critères fondamentaux de l’art moderne. Camille Pissarro, Claude Monet et Edgar Degas entretenaient des liens d’amitié avec Cézanne et tous s’encourageaient mutuellement à suivre la voie particulière choisie par chacun. C’est à Paris que Van Gogh, quant à lui, fit connaissance de ce cercle d’artistes évoluant dans les expositions que les impressionnistes organisaient eux-mêmes. Il radicalisera nombre de leurs idées, et inspirera ainsi plusieurs générations de peintres du XXe siècle, parmi lesquels les expressionnistes allemands, Paula ModersohnBecker, Franz Marc, Ernst Ludwig Kirchner et Emil Nolde. Mais pour Pablo Picasso et Georges Braque, qui inventèrent ensemble le Cubisme au début du XXe siècle, Paul Cézanne est « leur père à tous ». Son travail de recherche et de réflexion sur les formes artistiques les encourage à poursuivre leur travail de fractionnement en multiples facettes des motifs traditionnels. Le poète de Picasso possède tous les éléments propres au sujet dans un portrait classique, mais ils y sont éclatés et décalés les uns par rapport aux autres, si bien que la tête est traduite en éléments partiels abstraits. Notices des œuvres sélectionnées L’abstraction, qui abandonnait la représentation de la réalité visible, fut un pas révolutionnaire et marquant dans l’histoire de la peinture du XXe siècle – expressivement colorée chez Vassily Kandinsky, épurée et constructive chez Piet Mondrian ou nourrie d’associations lyriques avec le figuratif chez Paul Klee ou Joan Miró. Dans les années 1950, Lucio Fontana marque un tournant dans l’histoire de la peinture avec son Concetto spaziale (Concept spatial) : en pratiquant une entaille dans la toile, matière portant l’illusion produite picturalement, il ouvre ainsi l’espace situé derrière elle. Dans les années 1960 et 1970, les artistes commencent de plus en plus à questionner de manière critique et désillusionnée les possibilités de la peinture, et à en faire parfois avec des moyens non picturaux, tel Blinky Palermo et son tableau de tissus. Parallèlement au développement de la peinture abstraite, la tradition figurative s’affirme durant tout le XXe siècle, ce que documente cette exposition en commençant par les deux peintres suisses Arnold Böcklin et Ferdinand Hodler. Böcklin jeta les bases d’une peinture figurative où l’imagination va jusqu’au fantastique, et qui inspirera le Surréalisme représenté par exemple par Yves Tanguy. L’exposition s’achève sur le cycle récemment acquis Verkündigung nach Tizian (Annonciation d’après Titien) de Gerhard Richter. L’appro priation picturale en plusieurs versions d’un tableau du Titien transformé en espaces colorés abstraits se déroule sous les yeux du spectateur. Richter se penche tant sur l’histoire de la peinture que sur la dialectique abstraction-figuration dominante au XXe siècle dont il présente une synthèse inédite. Bernhard Mendes Bürgi Cat. 4 Cat. 23 Cat. 50 Paul Cézanne Cinq baigneuses 1885 / 1887 Henri Matisse La berge, 1907 Max Ernst La grande forêt, 1927 Cat. 24 Cat. 53 Henri Rousseau La muse inspirant le poète 1909 Henri Matisse Femme au divan, 1920 / 1921 Cat. 14 Vincent van Gogh Marguerite Gachet au piano, 1890 Cat. 57 Vassily Kandinsky Improvisation 35, 1914 Lucio Fontana Concetto Spaziale, Attese 1967 Cat. 38 Cat. 63– 66 Franz Marc Zwei Katzen, blau und gelb, 1912 Gerhard Richter Verkündigung nach Tizian 1973 Cat. 34 Cat. 15 Vincent van Gogh Portrait de lui-même à l’estampe japonaise, 1887 Cat. 22 Henri Rousseau Forêt vierge au soleil couchant, vers 1910 Cat. 41 Oskar Schlemmer Frauentreppe, 1925 38 34 41 24 57 50 53 66 23 65 22 15 14 64 63 4 cat. 3 cat. 2 cat. 1 Camille Pissarro Un coin de l’Hermitage, Pontoise 1878 cat. 4 Camille Pissarro Effet de neige à l’Hermitage, 1875 cat. 6 Paul Cézanne Le pigeonnier de Bellevue, 1888 /1892 Paul Cézanne Cinq baigneuses, 1885/1887 Dans ses premières œuvres, Paul Cézanne (1839–1906) travaille essentiellement à des scènes érotiques et violentes peintes dans des tonalités sombres. Sa peinture se transforme lorsqu’il entre en contact avec le cercle des impressionnistes au début des années 1880. Il tisse des liens d’amitié particulièrement étroits avec Camille Pissarro, un peu plus âgé que lui, et participe tant à la première exposition légendaire des impressionnistes en 1874 qu’à l’une de celles organisées par la suite par le groupe lui-même. À l’inverse d’un Claude Monet ou d’un PierreAuguste Renoir, Cézanne ne connaîtra guère le succès de son vivant. La réception de son œuvre ne s’amorce qu’avec les générations d’artistes qui suivront, celles des cubistes et fauves, qui se réclameront de lui en tant que précurseur. Cinq baigneuses cat. 4 est l’une de ses œuvres principales et fait partie d’un important groupe de nus – plus de deux cents au total – dont l’importance au sein de son œuvre ne se mesure pas uniquement quantitativement : il constitue en effet une sorte de thème-clé qui apparaît tout au long de son travail artistique. Il reste surprenant toutefois que Cézanne, qui accordait une place capitale au travail dans la nature, directement sur le motif, ait fait exception à ce principe précisément dans les nus. Ceux-ci n’étaient pas réalisés d’après des modèles vivants mais par le biais de photographies et reproductions, voire de ses propres études réalisées d’après des tableaux et sculptures de cat. 5 cat. 4 Paul Cézanne Cinq baigneuses, 1885 /1887 Paul Cézanne Bords d’une rivière, vers 1904 Arnold Böcklin Die Toteninsel, 1880 maîtres anciens. Et il se cite aussi lui-même : certaines poses, attitu des ou schémas de composition sont la reprise de personnages figurant dans ses propres travaux, mais ces éléments sont replacés dans un nouveau contexte. Les historiens de l’art ont tenté dans le passé de retrouver des éléments de l’iconographie chrétienne dans Cinq baigneuses – une scène de baptême par exemple (suggérée par la femme debout à droite qui tend un bras) –, ou ont avancé qu’il pourrait s’agir de la représentation d’une fontaine de jouvence. De telles interprétations sous-estiment toutefois la rupture pratiquée par Cézanne avec les motifs picturaux traditionnels. Une observation attentive du tableau le prouve : les corps représentés ne sont pas naturels, ils semblent avoir été contraints à adopter une position – ce sont des corps imaginés, construits, qu’aucune allégorie, aucune iconographie chrétienne ne peut placer dans un contexte narratif. Le corps des cinq baigneuses ne correspond ni à un idéal de beauté antique ni à celui du XIXe siècle. Cézanne n’avait d’ailleurs pas pour but de peindre des nus classiquement « beaux ». L’exactitude anatomique cède le pas à une structure picturale rythmée. Lui-même le formulait en ces termes : « On ne devrait pas dire modeler, on devrait dire moduler. » Cézanne ne forme donc pas la beauté à part ir de corps et parties du corps organisés librement, il vise à composer un effet pictural global. Un dessin préparatoire, fait rare, que Cézanne reporta au moyen d’une grille sur le tableau, montre à quel point il était lui-même convaincu de l’opportunité de Cinq baigneuses. Ces lignes tracées au crayon cat. 7 cat. 12 Arnold Böcklin Kentaurenkampf, 1872 /1873 cat. 11 cat. 10 cat. 8 cat. 9 Odilon Redon Saint Sébastien, 1910 Edgar Degas Jockey blessé, vers 1896/1898 sont encore visibles en certains endroits sur le tableau achevé. Elles nous révèlent que le peintre n’avait pas prévu de modifications et qu’il avait repris directement sur la toile la structure élaborée dans le croquis. Cat. 15 Vincent van Gogh Portrait de lui-même à l’estampe japonaise, 1887 Marguerite Gachet au piano, 1890 Le Portrait de lui-même à l’estampe japonaise cat. 15 a été réalisé vers la fin du séjour de Vincent van Gogh (1853 –1890) à Paris (1886 –1888). Durant cette phase décisive de son évolution artistique, il assimile en très peu de temps l’Impressionnisme et les courants néo-impressionnistes. Son propre visage lui apparaît alors être un terrain expérimental adapté à la mise en œuvre de nouveaux langages picturaux et d’une palette de couleurs lumineuses et fraîches, et la période parisienne donne ainsi lieu à une série d’autoportraits. Dans une lettre datée du 16 septembre 1888 adressée à son frère Theo, il explique sa méthode : « J’ai acheté exprès un miroir assez bon pour pouvoir travailler d’après moi-même à défaut de modèle, car si j’arrive à pouvoir peindre la coloration de ma propre tête, ce qui n’est pas sans présenter quelque difficulté, je pourrai bien aussi peindre les têtes des autres bonshommes et bonnes femmes. » Le portrait de trois-quarts est construit en couleurs complémentaires formant contraste, les coups de pinceaux sont tout à fait visibles : l’orange lumineux de la barbe côtoie le bleu de la blouse Pierre-Auguste Renoir Paysage aux environs d’Essoyes (Paysage avec deux figures sur l’herbe), 1892 Claude Monet Les falaises d’Aval avec la Porte et l’Aiguille, 1884 Claude Monet La passerelle sur le bassin aux nymphéas, 1919 du peintre, les tons rougeoyants de la barbe et du visage répondent aux yeux vert émeraude, le jaune délavé des cheveux aux tons violacés de la veste. L’arrière-plan est composé de champs colorés parcourus de rayures horizontales et verticales, avec l’esquisse d’une figure féminine qui rappelle les estampes japonaises. À Paris, Van Gogh s’était transformé, malgré son maigre budget, en collectionneur passionné de cette forme d’art, qui avait également enthousiasmé les impressionnistes. Marguerite Gachet au piano cat. 14 date de la dernière période de travail de Van Gogh avant son suicide en 1890. Le tableau montre la fille du médecin de l’artiste à Auvers-sur-Oise, petite commune située au nord-ouest de Paris. Van Gogh, très atteint, s’y était rendu en mai 1890 dans l’espoir que le docteur Gachet, amateur d’art et collectionneur pratiquant lui-même la peinture et la gravure, puisse l’aider à guérir. Durant ce séjour, Van Gogh fera par deux fois le portrait du docteur et celui de Marguerite, sa fille de dix-neuf ans vivant sous le même toit. Le thème de la jeune femme au piano correspond à une forme de portrait très prisée, utilisée au XIXe siècle tant par PierreAuguste Renoir, Edgar Degas que Paul Cézanne. D'aucuns estiment par ailleurs que Van Gogh se serait inspiré pour ce portrait d'une eauforte réalisée en 1873 par le docteur Gachet, qui figurait sa femme, entre-temps décédée, jouant du piano. Le tableau doit sa force au cadrage serré dans un format en hauteur extrême, et de l’association de couleurs fortes avec le passage dynamique du pinceau. Van Gogh, qui depuis plusieurs années déjà s’était penché sur la théorie moderne des couleurs et sur l’effet des cat. 14 cat. 18 Félix Vallotton La mare (Honfleur), 1909 cat. 13 cat. 14 cat. 15 cat. 16 cat. 17 Pierre-Auguste Renoir Femme dans un jardin (La femme à la mouette), 1868 Vincent van Gogh Marguerite Gachet au piano, 1890 Vincent van Gogh Portrait de lui-même à l’estampe japonaise, 1887 Arnold Böcklin Selbstbildnis im Atelier, 1893 Ferdinand Hodler Selbstbildnis, 1912 complémentaires gagnant en intensité par juxtaposition, utilise ici des tons de rouge et de vert vivement contrastés. Dans une lettre non datée adressée à son frère Theo, il explique : « Hier et avant-hier j’ai peint le portrait de Mlle Gachet que tu verras j’espère bientôt : la robe est rose, le mur dans le fond vert avec un point orangé, le tapis rouge avec un point vert, le piano violet foncé. » Il offrira le tableau terminé à Marguerite, envers laquelle il nourrissait sans doute des sentiments restés sans réciprocité. Elle conservera l’œuvre dans sa chambre jusqu’à ce que son frère Paul en propose l’achat au Kunstmuseum Basel en 1934. Henri Rousseau La muse inspirant le poète, 1909 Forêt vierge au soleil couchant, vers 1910 L’autodidacte Henri Rousseau (1844–1910) commença à peindre dans les années 1870 tout en exerçant sa profession de douanier. La qualité artistique de son réalisme particulier sera saluée plus tard par les surréalistes, mais des artistes tels que Constantin Brancusi et Pablo Picasso, ou des poètes comme Alfred Jarry et Guillaume Apollinaire reconnurent plus tôt encore son originalité. Rousseau fut admis dans leur cercle où tout d’abord on s’ébaudit sur son style naïf qui, associé avec sa conception conventionnelle de l’art donna plus d’une fois matière à des scènes cocasses. Un beau jour, Apollinaire eut l’idée de commander un double portrait le représentant avec sa compagne, la peintre Marie Laurencin. Au printemps 1909, le tableau La muse inspirant le poète cat. 24 est achevé et Rousseau le présente au Salon des Indépendants. Le couple y est mis en scène sur une pelouse encadrée de deux arbres ; Apollinaire, hiératique, arbore une plume d’oie et un parchemin roulé, les attributs du poète tandis, que Marie Laurencin, doigt levé vers le ciel, a des allures de matrone dans sa robe plissée. Marie Laurencin, qui était fine et mince, trouva le portrait épouvantable, ce à quoi Rousseau lui répondit qu’un grand poète avait besoin d’une grosse muse. Apollinaire fut lui particulièrement choqué que Paris tout entier lui assure que son portrait était ressemblant. Bien que le tableau, comme il avait été convenu, ait été exposé uniquement sous le titre rendu anonyme de La muse inspirant le poète, chacun y reconnut Apollinaire. Durant son service militaire volontaire, Henri Rousseau se retrouva emprisonné pour un petit vol en 1864, et il reprit son service une fois la peine purgée. Rousseau dissimula cette interruption dans sa biographie en prétendant avoir participé dans la jungle mexicaine aux combats qui avaient eu lieu dans le cadre d’une intervention militaire française. Ses amis et premiers biographes ne mirent nullement en doute cette légende et Guillaume Apollinaire composa ces vers en son honneur en 1908 : « Tu te souviens, Rousseau, du paysage aztèque, des forêts où poussaient la mangue et l’ananas, […] Un soleil rouge ornait le front des bananiers ». cat. 24 cat. 19 cat. 22 Ferdinand Hodler Genfersee mit Jura und Wolkenkette 1911 cat. 20 cat. 21 Ferdinand Hodler Der Genfersee von Chexbres aus, 1905 André Derain Les vignes au printemps vers 1904 /1905 Henri Rousseau Forêt vierge au soleil couchant vers 1910 cat. 23 cat. 24 Henri Matisse La berge, 1907 cat. 22 Le « soleil rouge » évoqué par Apollinaire pourrait même avoir servi d’inspiration à Rousseau pour ce tableau. Forêt vierge au soleil couchant cat. 22 fait partie du groupe de tableaux de Rousseau figurant la jungle, et il fut réalisé en 1910. Des plantes surdimensionnés jusqu’à l’invraisemblance poussent dans ces tableaux et ne peuvent guère avoir de rapport avec un vécu réel et des rencontres effectives. Ce sont plutôt les visites de l’Exposition universelle qui eut lieu à Paris en 1889, du Jardin des Plantes et la lecture de revues populaires qui alimentèrent ces tableaux. cat. 23 Henri Matisse La berge, 1907 Femme au divan, 1920/1921 La berge cat. 23 a été réalisé en 1907 près de Collioure, un village de pêcheurs au pied des Pyrénées sur la côte occidentale de la Méditerranée, où Henri Matisse (1869–1954) effectua régulièrement des séjours prolongés entre 1905 et 1914. C’est là qu’il commence avec son collèg ue André Derain à étudier la force d’expression picturale des couleurs pures. Les tableaux réalisés durant le premier séjour de l’été 1905 sont montrés la même année encore avec des œuvres de leur ami commun, Maurice Vlaminck, ainsi que des travaux d’autres artistes au Salon d’Automne de Paris. Leur « orgie de tons Henri Rousseau La muse inspirant le poète, 1909 purs » amène le critiq ue d’art Louis Vauxcelles à les qualifier de « fauves ». Le nom restera – et Matisse, l’un des représentants majeurs du mouvement, formulera ainsi son credo : « des beaux bleus, des beaux rouges, des beaux jaunes, des matières qui remuent le fond sensuel des hommes. C’est le point de départ du Fauvisme : le courage de retrouver la pureté des moyens. » Des paysages tels que La berge – plutôt rares dans l’œuvre de l’artiste – lui semblent être, au commencement de cette entreprise, un genre propice à ses expériences picturales. Car la nature même, et tout particulièrement la région méditerranéenne, l’incite à utiliser des couleurs fortes. C’est avec elles qu’il voulait restituer l’ « expérience de ses sens » vécue devant le motif : « Le coté expressif des couleurs s’impose à moi de façon purement instinctive […] Pour moi, je cherche simplement à poser des couleurs qui rendent ma sensation. » En observant La berge, on perçoit tout d’abord l’intensité et le contraste entre les couleurs. L’artiste structure la toile à l’aide de segments de couleur, de sorte qu’en dépit de son caractère bidimensionnel, le tableau semble être un tapis multicolore. Les différents champs colorés ne sont toutefois pas systématiquement délimités, mais plutôt esquissés, si bien que le fond de la toile nue apparaît par endroits. Peu à peu seulement, en parcourant les diverses parties du tableau, l’œil reconnaît dans la construction des aplats colorés, avec les parties figurant l’eau et le bord de la rivière, qui vont en diminuant du bas du tableau en son centre, les éléments spatiaux de la berge luxuriante et baignée de lumière. cat. 25 cat. 26 cat. 27 cat. 28 cat. 29 cat. 30 Pablo Picasso Le poète, 1912 Georges Braque Le Portugais (L’émigrant) 1911–1912 Fernand Léger Les maisons dans les arbres. Paysage No 3, 1914 Juan Gris La guitare (Nature morte à la guitare), 1916 André Derain Nature morte au Calvaire, 1912 Amedeo Modigliani Marie (Marie, fille du peuple), 1918 cat. 53 À partir de 1917 et jusqu’à la fin de ses jours, Matisse passera toute la saison hivernale, et parfois plus, à Nice et dans ses environs. Après une phase d’abstraction, l’artiste revient au figuratif. Jusqu’à 1930, il réalisera une importante série d’intérieurs intensivement colorés, inondés de lumière et souvent abondamment décorés, où la présence au centre d’une femme assise ou couchée est fréquente – en train de lire, de somnoler ou dans une pose séduisante. Les premières années, il se servira pour ce faire de diverses chambres d’hôtel, plus tard de son propre appartement. Femme au divan cat. 53 – une composition typique de ces années – rend palpable le contraste entre la fraîcheur de la pièce obscurcie par les persiennes à demi-fermées, et le panorama lumineux sur la Méditerranée. Le tableau a été réalisé entre la fin de l’année 1920 et le printemps 1921 à l’hôtel Méditerranée. cat. 34 Vassily Kandinsky Improvisation 35, 1914 Durant les années situées entre 1908 et le début de la Première Guerre mondiale, l’œuvre de Vassily Kandinsky (1866–1944) connaît un passage décisif du figuratif à l’abstrait. À l’époque, Kandinsky donne souvent à ses tableaux des titres venant du vocabulaire de la musique et il réalisera ainsi de 1909 à 1914 une série qu’il appellera « Improvisations ». La dernière de cette série numérotée est Improvisation 35 cat. 34 et fut réalisée le 29 mai 1914. Par « improvisation », Kandinsky entendait, comme il l’écrit dans son célèbre ouvrage Du spirituel dans l’art, « les expressions, pour une part inconscientes et souvent formées soudainement, d’évènements de caractère intérieur, donc impressions de la “nature intérieure” ». Dans la dernière improvisation, les formes sont déjà tellement dissou tes qu’elles sont à peine lisibles. Ce qui est représenté fait l’effet d’un petit cosmos avec de nombreuses zones très agitées et d’autres plus calmes. Des formes et lignes de nature extrêmement diverse et des espaces tantôt limités, tantôt semblant mener vers l’infini, déterminent la construction du tableau dans lequel des couleurs claires et lumineuses côtoient des tons plus sombres. On ne fait plus que deviner les contours d’un cavalier et de son cheval, motif récurrent dans l’œuvre de Kandinsky. Les lignes diagonales pointées vers le coin agité en bas à droite du tableau peuvent être lues comme autant de lances dirigées contre le mal. Pour Kandinsky, ce qui importe c’est l’expression d’évènements psychiques intérieurs, un langage pictural pour le spirituel et non la représentation matérielle concrète. Il espère que le spectateur pourra, par l’intermédiaire de sa peinture, le suivre dans l’univers spirituel. Lorsque quelques mois seulement après avoir terminé sa dernière improvisation, Kandinsky est contraint, du fait du déclenchement de la guerre, de quitter l’Allemagne où il vivait depuis 1896, il laisse derrière lui la plupart de ses œuvres. Improvisation 35 avait été exposé en 1916 à Berlin par la Galerie Der Sturm et acheté peu après 1920 par Jean Arp sur le marché de l’art. En 1966, l’œuvre rejoint la collection du Kunstmuseum Basel au titre de la « Donation Jean Arp ». cat. 35 Marc Chagall Le marchand de bestiaux, 1912 cat. 32 Fernand Léger La femme et l’enfant (La mère et l’enfant), 1922 cat. 34 cat. 31 Vassily Kandinsky Improvisation 35, 1914 Juan Gris Guitare, livre et journal, 1920 cat. 33 cat. 36 Georges Braque Café-Bar, 1919 Egon Schiele Bildnis Erich Lederer, 1912–1913 Cet artiste, de vingt ans plus jeune, avait fait la connaissance de Kandinsky en 1911 à l’époque des expositions d’avant-garde du Cavalier bleu, et avait été enthousiasmé par ses idées. Avec des tableaux tels qu’Improvisation 35, Kandinsky était parfaitement conscient d’avoir amorcé ce passage décisif attendu depuis longtemps. Tandis qu’il signait jusqu’alors ses tableaux à l’huile de son nom entier, un monogramme, apposée sur le devant, allait désormais suffire pour signer ses toiles. Franz Marc Zwei Katzen, blau und gelb, 1912 L’animal occupe dans l’œuvre de Franz Marc (1880–1916) une place tout à fait particulière. Il symbolise l’instinct et l’intuition, deux qualités que l’humanité a, selon l’artiste, perdu en s’éloignant de la nature et en se laissant emporter par le progrès. Marc aspire, lui, à retrouver cet état originel à l’aide de l’art, à lui donner corps. Le chemin pris pour ce faire passe par l’image de l’animal : « je cherche à intensifier mon sentiment pour le rythme organique de toutes choses, pour atteindre une empathie panthéiste avec le battement et l’écoulement du sang de la nature, dans les arbres, les animaux, dans l’air [...] Je ne vois pas de meilleur médium pour l’ “animalisation” de l’art, comme je voudrais l’appeler, que la peinture de l’animal ». L’animal devient donc l’exemple à suivre : « Existe-t-il une idée plus mystérieuse pour l’artiste que la manière dont la nature peut être reflétée dans l’œil d’un animal ? Comment un cheval voit-il le monde, ou un aigle, une biche ou un chien? Qu’elle est pitoyable et sans âme, cette manière conventionnelle que nous avons de placer des animaux dans un paysage tel que le perçoit notre propre regard au lieu de nous transposer dans l’âme de l’animal pour tenter de deviner son propre univers visuel. » La peinture animalière traditionnelle n’est donc pas pour Franz Marc à la hauteur de sa tâche et de nouvelles approches et formes de représentations s’imposent. Dans Zwei Katzen, blau und gelb (Deux chats, jaune et bleu) cat. 38, les deux animaux qui donnent son titre au tableau en dominent toute la surface. Au premier plan, le chat bleu s’étire en faisant sa toilette au point qu’une patte atteigne le coin supérieur gauche. Derrière, le chat jaune allongé et aux aguets fixe un trou de souris dans lequel on aperçoit à demi une souris rouge. Loin de toute représentation naturaliste, l’artiste choisit les deux couleurs contrastées jaune et bleu pour figurer deux caractéristiques antinomiques des chats : tandis que le bleu de l’animal au premier plan souligne le calme et la concentration apportée au soin de son pelage, le jaune accentue la tension agressive du chasseur à l’affût de sa proie. Les animaux s’étendent sur tout le paysage avec lequel ils se confondent grâce au rythme des formes : les corps des chats réduits par l’abstraction à des formes géométriques sont repris dans le paysage – en particulier l’arrondi des contours du corps, les formes circulaires des articulations soulignées par la couleur et les queues enroulées sur cat. 38 cat. 38 cat. 39 Franz Marc Zwei Katzen, blau und gelb, 1912 Ernst Ludwig Kirchner Amselfluh, 1922 cat. 37 cat. 40 Paula Modersohn-Becker Selbstbildnis als Halbakt mit Bernsteinkette II, 1906 Emil Nolde Blaue Iris I, 1915 cat. 42 cat. 41 Oskar Schlemmer Blaues Bild, 1928 Oskar Schlemmer Frauentreppe, 1925 elles-mêmes. L’artiste fait ainsi de l’animal et de son environnement une entité harmonieuse. Franz Marc compta durant la période nazie parmi les artistes proscrits dont l’art fut qualifié de dégénéré. Saisi et confisqué, Zwei Katzen, blau und gelb, qui appartenait à la collection du Kunstverein Barmen, fit partie de l’exposition « Art dégénéré » aux côtés de nombreuses autres œuvres saisies par les nazis dans les musées allemands. Le tableau fut vendu lors de la notoire vente aux enchères de la galerie Fischer à Lucerne en 1939, et acheté par le Kunstmuseum Basel en même temps que sept autres pièces maîtresses de l’art moderne. Oskar Schlemmer Frauentreppe, 1925 Le peintre, sculpteur, chorégraphe et scénographe allemand Oskar Schlemmer (1888–1943) fut notamment l’élève d’Adolf Hölzel à Stutt gart. Ce pionnier de l’art abstrait avait réuni autour de lui un cercle d’étudiants éclectiques parmi lesquels se trouvaient notamment Willi Baumeister et les Suisses Otto Meyer-Amden et Johannes Itten. Tous devinrent ses amis et compagnons de route. Schlemmer est engagé volontaire durant la Première Guerre mondiale ; blessé à plusieurs reprises, il est renvoyé chez lui en 1916. Il se rétablit à Stuttgart et recommence à peindre, représentant la personne humaine en la simplifiant, mise à plat et schématisée. En 1920, Schlemmer, fait partie, avec Paul Klee, des premiers enseignants nommés par Walter Gropius à l’école du Bauhaus de Weimar. Il dirige tout d’abord la section de peinture murale et enseigne la représentation du nu. C’est au début des années 1920 que commencent les préparatifs à son travail peut-être le plus célèbre, le Triadische Ballett (Ballet triadique), présenté pour la première fois en 1922. Il crée pour cette œuvre chorégraphique des masques et costumes qu’il nomme « sculptures spatiales », car ils sont portés et déplacés par les danseurs comme autant de sculptures colorées. L’expérience acquise par Schlemmer autour du corps, du costume et de la danse trouve bientôt un écho dans sa peinture. À cette époque, Schlemmer perçoit la silhouette comme un corps tridimensionnel dans l’espace. L’artiste note dans son journal en 1925 : « La scène ! La musique ! Ma passion ! Mais aussi l’étendue du domaine. Les possibilités théoriques qui correspondent à ma disposition personnelle, car cela m’est naturel. Laisser libre cours à l’imagination. Ici je peux vieillir, bien vieillir. Ici la peinture ne connaît pas le dilemme de retomber dans un genre artistique dans lequel je ne crois plus intérieurement. Ici le vouloir se recoupe avec ce qui me correspond et avec ce qui est en adéquation avec l’époque. Ici je suis moi-même et je suis neuf. » Lors de l’exposition du Bauhaus en 1923 à Weimar, Schlemmer produit des contributions totalement diverses dans les domaines de la peinture murale, de la peinture, de la sculpture, de la gravure, de la publicité et de la scène. Frauentreppe (Femmes sur escalier) cat. 41 amène à s’attarder sur le travail mural qui le vit mettre, comme cat. 41 cat. 43 Piet Mondrian Composition aux couleurs claires avec contours gris (Composition avec grille 7), 1919 cat. 44 cat. 45 cat. 46 cat. 47 Jean Arp Relief Dada, 1916 Theo van Doesburg Komposition mit Dissonanzen, 1919 Paul Klee Villa R, 1919 Paul Klee Ad marginem, 1930 / 1935–1936 cat. 48 Georges Vantongerloo Fonction de formes, 1939 autant d’accents colorés, divers personnages différemment caractérisés sur les murs, couloirs, cages d’escalier et niches du bâtiment construit par Henry Van de Velde. Les personnages se déplaçant dans des espaces architecturaux forment pour Schlemmer un des thèmes centraux de sa peinture au cours des années 1920 et 1930. L’architecture du Bauhaus constitue souvent la base de ses compositions, architecture qu’il concevait comme une adhésion programmatique au projet Bauhaus. L’artiste appelait « Tableaux de galerie » le groupe de tableaux dont fait également partie Frauentreppe. Schlemmer recherchait dans ces compositions un équilibre des formes très précisément construit ; les cinq femmes représentent cinq types féminins différents, caractérisés par des cheveux courts, longs, frisés etc., tandis que Schlemmer vise sur le plan formel à un idéal géométrique parfait. Chacune des cinq femmes dans l’escalier est différemment éloignée du spectateur – ce qui donne des proportions très différentes. Schlemmer élaborait la composition des corps de façon à ce qu’ils soient reliés dans le tableau et qu’ils constituent un ensemble ayant sa propre cohérence. Max Ernst La grande forêt, 1927 Max Ernst (1891–1976) quitte l’Allemagne en 1922 pour venir s’installer à Paris, où il rejoint bientôt le groupe des surréalistes. André Breton, tête de file du mouvement, publie deux ans plus tard le Manifeste du Surréalisme, ouvrage dans lequel il formule ses objectifs et indique notamment : « Surréalisme, n. m. – Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale ». L’« écriture automatique » prônée par les écrivains surréalistes, qui doit permettre à l’auteur de rendre impressions, images et émotions sans le moindre filtre conscient, va être à l’origine d’une phase d’expérimentation pour Max Ernst. C’est ainsi qu’il réalise de nombreux dessins avec frottage à partir de l’année 1925. Pour cela, il pose son dessin sur des matériaux divers (bois, ficelle, feuille, fil métallique, etc.) et en frotte la surface avec un crayon à papier. Il retravaille ensuite les structures ainsi obtenues afin d’obtenir une œuvre de style fantastique. Dans La grande forêt cat. 50, Ernst a utilisé une technique dérivée du frottage : le grattage. La toile recouverte de peinture fraîche a été posée sur des planches et des cordes ; l’artiste a ensuite gratté la couche supérieure de peinture afin de révéler la structure des matériaux placés sous la toile ; il a finalement intégré l’image ainsi obtenue dans un paysage d’arbres et de sous-bois, et l’a complétée d’un oiseau, sorte d’alter ego ou de signature qu’on retrouve sur nombre de ses œuvres. Les veines naturelles des planches confèrent à la forêt un aspect certes organique mais assez déroutant. À l’arrière-plan, on aperçoit la lune, Cat. 50 cat. 49 cat. 50 cat. 53 cat. 54 Joan Miró Peinture (Composition), 1925 Max Ernst La grande forêt, 1927 Henri Matisse Femme au divan, 1920 / 1921 Henri Matisse Nature morte aux huîtres, 1940 cat. 51 cat. 52 Joan Miró Le gentleman, 1924 Yves Tanguy La splendeur semblable (El fulgor semejante), 1930 figurée par un anneau qui brille dans le ciel nocturne et projette une lumière froide sur l’ensemble. La nature est un thème récurrent dans l’œuvre de Max Ernst. À partir du milieu des années 1920, il représente fréquemment des forêts, la plupart du temps de manière énigmatique. Ce type de représentation renvoie aux sentiments ambivalents qui furent les siens lorsqu’il découvrit le monde de la forêt dans son enfance, sentiments qu’il devait formuler de la façon suivante dans le texte Qu’est-ce qu’une forêt ? publié dans l’ouvrage Notes pour une biographie : « Sentiments mitigés lorsque, pour la première fois, il pénètre dans la forêt : ravissement, oppression. Et aussi ce que les romantiques ont baptisé “sentiment de la nature”. Le merveilleux plaisir de respirer à l’aise dans le vaste espace ; aussi la sensation angoissante d’être captif dans la prison que font les arbres autour de lui. Dehors et dedans, tout à la fois. Libre et prisonnier. » La grande forêt, qui représente ainsi ce qui est mystérieux, inconcevable et inconscient, inscrit Max Ernst dans la tradition des peintres et écrivains du début de l’époque romantique. Ce tableau vise moins à donner une image fidèle de la nature qu’à exprimer une vision onirique de l’artiste synthétisant l’antagonisme entre réalité et incons cient, intériorité et monde extérieur. Lucio Fontana Concetto Spaziale, Attese, 1967 Lucio Fontana (1899–1968) quitte l’Argentine en 1905 lorsque ses parents, italiens, viennent s’installer à Milan. Il fera plusieurs allersretours entre les deux pays dans les années suivantes, mais c’est en Italie qu’il apprend son métier de peintre et commence à exposer ses œuvres – avec succès. En 1934, il est à Paris et se joint au groupe d’envergure internationale Abstraction-Création qui regroupe des artistes affectionnant un style concret, géométrique et constructiviste. En 1946, il est à l’origine du Manifesto bianco (Manifeste blanc), ouvrage préconisant d’une part une synthèse entre peinture, sculpture, musique et poésie, d’autre part l’utilisation de nouveaux matériaux pour la réalisation des œuvres d’art. Dans les divers manifestes du Spatialisme publiés à partir de 1947, Fontana envisage la fin des différentes formes d’art statiques et leur remplacement par un art dynamique. Selon lui, une œuvre ne devrait développer sa puissance évocatrice que dans l’imagination du public. C’est ainsi qu’il affirme : « Les artistes spatialistes offrent aux individus la possibilité de développer leur imagination, de la libérer de toute rhétorique artistique et de toute propagande ». Fontana met en pratique ce nouveau concept spatialiste en perforant le plan du tableau de manière à l’extraire de l’espace à deux dimensions traditionnel pour en faire un objet tridimensionnel. La pein ture ne doit plus se contenter de suggérer la profondeur en trompe-l’œil, cat. 58 Jean Dubuffet Histologie du sol, 1957 cat. 55 cat. 56 cat. 57 Alberto Giacometti Caroline, 1962 Alberto Giacometti Annette (Nu debout), 1957 Lucio Fontana Concetto Spaziale, Attese, 1967 Cat. 57 mais au contraire ouvrir de nouveaux espaces. Fontana pratique ces perforations principalement sur des tableaux monochromes sans cadre. Qu’il s’agisse de peinture ou de sculpture, l’espace doit selon lui être abordé comme « un continuum illimité se développant librement ». C’est pourquoi l’artiste intitule nombre de ses œuvres Concetto spaziale (Concept spatial) Concetto Spaziale, Attese (Concept spatial, Attentes) cat. 57 de la collection du Kunstmuseum Basel fait partie de la série Tagli (Entailles) que Fontana a réalisée à partir de 1958 en entaillant la toile et en la complétant d’une gaze – noire dans le cas présent – afin de renforcer l’effet de profondeur. L’espace qui s’ouvre ainsi dans la surface claire de la toile se révèle être un abîme mystérieux car difficile à sonder. Spontanées dans un premier temps, les entailles pratiquées par Fontana seront ultérieurement faites de manière systématique à l’aide d’un couteau par l’avant ou l’arrière de la toile. Ce faisant, l’artiste invente un nouveau mystère pictural basé sur la destruction du support obligatoire de l’image traditionnelle. De nos jours, Fontana est surtout connu pour ses Tagli, mais on ne doit pas oublier qu’il s’est également livré à des expériences dans diverses disciplines artistiques portant sur les matériaux, les formes, les sujets et les couleurs. Il fut non seulement peintre mais aussi sculpteur, inventeur et céramiste, s’intéressa au light art et compta parmi les premiers artistes qui réalisèrent des installations. Son œuvre devait inspirer le groupe Zéro, ainsi que les mouvements du Nouveau réalisme et de l’Arte Povera. cat. 59 cat. 60 Pablo Picasso Femme couchée sur un divan, 1961 Maria Lassnig Böse und Gut, 1961 Gerhard Richter Verkündigung nach Tizian, 1973 Gerhard Richter naît à Dresde en 1932. Il étudie d’abord à l’Académie des beaux-arts de sa ville natale, puis part s’installer à Düsseldorf en 1961, juste avant la construction du Mur. Désormais libéré des dogmes du Réalisme socialiste qui prévalaient en RDA, il subit l’influence des happenings politiques du groupe Fluxus et découvre l’art tel qu’il est enseigné par Joseph Beuys à l’Académie des beaux-arts de Düsseldorf, où il s’est inscrit dès son arrivée en République fédérale. Dans ce contexte, Richter et deux de ses camarades d’études, Blinky Palermo cat. 61 et Sigmar Polke cat. 62 , cherchent à déterminer dans quelle mesure on peut continuer à peindre dans le monde contemporain alors que la peinture est certes riche de sa tradition, mais constitue aussi le vecteur d’une idéologie critiquable. La question qu’ils se posent est en fait : comment peindre lorsqu’on a « dépassé » la peinture ? Depuis le début des années 1960, Richter utilise pour son travail des images préexistantes, principalement des photos personnelles ou découpées dans des journaux et magazines, ce qui lui permet d’éviter les nombreux choix subjectifs inhérents à la production artistique traditionnelle. Au milieu de la décennie, il commence à faire des expériences avec le flou typique des photos à la mise au point défaillante, ce qui va donner un caractère abstrait aux sujets qu’il retravaille. En 1972, alors qu’il participe à la Biennale de Venise, il visite la Scuola Grande di San Rocco et s’émerveille devant L’Annonciation Cat. 63– 66 cat. 63 cat. 64 cat. 65 cat. 66 Gerhard Richter Verkündigung nach Tizian, 1973 Gerhard Richter Verkündigung nach Tizian, 1973 Gerhard Richter Verkündigung nach Tizian, 1973 Gerhard Richter Verkündigung nach Tizian, 1973 cat. 61 cat. 62 Blinky Palermo Ohne Titel, 1968 Sigmar Polke Reiherbild III, 1968 peinte par Titien vers 1540. À tel point qu’il envisage de réaliser une copie de l’œuvre afin de ramener chez lui « un peu de la beauté et de la solennité de cette époque ». Finalement, il achète plutôt une reproduction de l’œuvre sur carte postale, qu’il utilisera plus tard dans son atelier pour donner sa propre version du sujet. Gerhard Richter a déclaré à propos de ce processus d’appropriation : « Je n’ai pas réussi à copier Titien, tout juste à réaliser des images qui montrent qu’il n’est plus possible de peindre de cette manière, même pas des copies. Tout ce que je pouvais faire, c’était dissoudre l’ensemble et montrer que peindre ainsi est désormais impossible ». Ainsi, l’émerveillement de Richter se complétait d’une part d’un doute profond quant à la peinture en général, d’autre part de la volonté de transcender la magie inhérente au tableau de Titien pour la rendre accessible au public contemporain. Sur le tableau du maître du XVIe siècle, l’ange, incarnation de la parole divine, est représenté sur la gauche tandis que la Vierge est en prières sur la droite. Voulant inscrire la scène dans un espace naturaliste, Titien a figuré ce personnage par définition irréel flottant sur un petit nuage diffus. C’est là un type de représentation que Richter a vraisemblablement jugé typique du caractère étonnement abstrait de ce chefd’œuvre de la Renaissance. Dans sa première version de L’Annonciation (conservée au Hirshhorn Museum de Washington D.C.), Richter a certes repris la composition de Titien, mais a cherché à la dissoudre en délavant le sujet et en le surchargeant de peinture. On reconnaît néanmoins sur son œuvre certains nuages en couleur repris du tableau original. Les quatre versions suivantes (toutes conservées au Kunstmuseum Basel) illustrent le processus par lequel Richter s’est approprié l’œuvre de Titien. Bien qu’il se fût progressivement éloigné de son modèle, il a su aller au cœur de l’œuvre originale, si ce n’est de la peinture en soi. Il a ainsi utilisé la couleur, thème central du Vénitien, de manière directe et abstraite afin d’en souligner la puissance expressive : alors qu’elle permettait à Titien de donner corps à l’ange, elle devient chez Richter la peinture elle-même – et réciproquement. Liste des œuvres exposées Jean Arp (1886–1966) Georges Braque (1882–1963) Marc Chagall (1887–1985) Jean Dubuffet (1901–1985) Alberto Giacometti (1901–1966) Ferdinand Hodler (1853–1918) Paul Klee (1879–1940) Franz Marc (1880–1916) cat. 44 Cat. 26 Cat. 35 Cat. 58 Cat. 55 Cat. 17 Cat. 46 Cat. 38 Relief Dada, 1916 Relief en bois peint, assemblé par vis 24 x 17,5 x 8,9 cm Kunstmuseum Basel, donation Marguerite Arp-Hagenbach, 1968 Le Portugais (L’émigrant) 1911–1912 Huile sur toile 116,7 x 81,5 cm Kunstmuseum Basel, donation Dr. h.c. Raoul La Roche, 1952 Le marchand de bestiaux 1912 Huile sur toile 97,1 x 202,5 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce à une contribution financière du Dr. h.c. Richard Doetsch-Benziger, 1948 Histologie du sol, 1957 Huile sur papier collé sur toile 66,7 x 92,6 cm Kunstmuseum Basel, donation Fondation Dr. Georg et Josi Guggenheim, 2004 Caroline, 1962 Huile sur toile 100 x 81 cm Kunstmuseum Basel, Fonds Birmann, 1963 Selbstbildnis (Autoportrait), 1912 Huile sur toile 38,4 x 29,5 cm Kunstmuseum Basel, legs Max Geldner, Bâle, 1958 Villa R, 1919, 153 Huile sur carton 26,5 x 22,4 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce à un crédit spécial du gouvernement bâlois, 1939 Zwei Katzen, blau und gelb (Deux chats, bleu et jaune), 1912 Huile sur toile 74,1 x 98,2 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce à un crédit spécial du gouvernement bâlois, 1939 Cat. 33 Arnold Böcklin (1827–1901) Cat. 6 Die Toteninsel (erste Fassung) (L’Île des morts – première version) 1880 Huile sur toile 110,9 x 156,4 cm Kunstmuseum Basel, dépôt de la Fondation Gottfried Keller, 1920 Cat. 7 Kentaurenkampf (Combat des centaures), 1872 /1873 Huile sur toile 104,2 x 194,3 cm Kunstmuseum Basel, Fonds Birmann, 1876 Cat. 16 Selbstbildnis im Atelier (Autoportrait dans l’atelier), 1893 Tempera (?) sur toile 120 x 80,8 cm Kunstmuseum Basel, Fonds Birmann, 1893 Café-Bar, 1919 Huile sur toile 159,7 x 81,5 cm Kunstmuseum Basel, donation Dr. h.c. Raoul La Roche, 1952 Paul Cézanne (1839–1906) Cat. 3 Le pigeonnier de Bellevue 1888 /1892 Huile sur toile 54,2 x 81,2 cm Kunstmuseum Basel, donation Martha et Robert von Hirsch, 1977 Edgar Degas (1834–1917) Cinq baigneuses 1885 /1887 Huile sur toile 65,3 x 65,3 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce aux contributions du gouvernement bâlois, de la Fondation Max Geldner et de particuliers, 1960 Cat. 5 Bords d’une rivière vers 1904 Huile sur toile 65 x 81 cm Kunstmuseum Basel, dépôt 2001 Annette (Nu debout), 1957 Huile sur toile 92 x 73 cm Kunstmuseum Basel, donation Fondation Max Geldner, 2001 Jockey blessé vers 1896/1898 Huile sur toile 180,6 x 150,9 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce à un crédit spécial du gouvernement bâlois, 1963 La grande forêt, 1927 Huile sur toile 113,8 x 145,9 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce à un don du Dr. Emanuel Hoffmann-Stehlin, 1932 Lucio Fontana (1899–1968) André Derain (1880–1954) Juan Gris (1887–1927) Cat. 28 Cat. 20 La guitare (Nature morte à la guitare), 1916 (août) Huile sur toile 73 x 54 cm Kunstmuseum Basel, donation Dr. h.c. Raoul La Roche, 1963 Der Genfersee von Chexbres aus (Le lac Léman vu de Chexbres) 1905 Huile sur toile 82,1 x 104,2 cm Kunstmuseum Basel, Fonds Birmann, 1905 Les vignes au printemps vers 1904/1905 Huile sur toile 89,2 x 116,3 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce à un crédit spécial du gouvernement bâlois, 1939 Cat. 57 Concetto Spaziale, Attese, (Concept spatial, Attentes), 1967 Peinture à l’eau (idropitt ura) sur toile, incision masquée à l’arrière par de la gaze noire 81,7 x 65,2 x 2,8 cm Kunstmuseum Basel, legs Anne-Marie et Ernst Vischer-Wadler, 1995 Cat. 19 Genfersee mit Jura und Wolkenkette (Le lac Léman avec le Jura et un banc de nuages), 1911 Huile sur toile 68 x 90,5 cm Kunstmuseum Basel, donation collection Arthur Stoll, 1993 Cat. 50 Cat. 9 Cat. 21 Cat. 4 Max Ernst (1891–1976) Cat. 56 Cat. 31 Guitare, livre et journal 1920 (janvier) Huile sur toile 92 x 73 cm Kunstmuseum Basel, donation Dr. h.c. Raoul La Roche, 1956 Vassily Kandinsky (1866–1944) Cat. 34 Improvisation 35, 1914 Huile sur toile 110,3 x 120,3 cm Kunstmuseum Basel, donation Jean Arp, 1966 Cat. 47 Ad marginem, 1930 210 (E 10)/1935–1936 (retravaillé) Peinture à l’eau et plume sur carton préparé à la laque 43,5 x 33 cm Kunstmuseum Basel, legs Richard Doetsch-Benziger, Bâle, 1960 Maria Lassnig (1919–2014) Cat. 60 Böse und Gut (Le mal et le bien), 1961 Huile sur toile 100 x 120 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce au Fonds Arnold Rüdlinger de la Freiwillige Akademische Gesellschaft Basel, 2013 Fernand Léger (1881–1955) Cat. 29 Nature morte au Calvaire 1912 (à Vers/Lot) Huile sur toile 65,3 x 57,3 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce à un crédit spécial du gouvernement bâlois, 1939 Cat. 27 Ernst Ludwig Kirchner (1880–1938) Cat. 39 Amselfluh, 1922 Huile sur toile 120 x 170,5 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce à des contributions du Dr. h.c. Richard Doetsch-Benziger et de Max Ras, 1944 Les maisons dans les arbres. Paysage no 3, 1914 Huile sur toile 130,4 x 96,9 cm Kunstmuseum Basel, donation Dr. h.c. Raoul La Roche, 1952 Cat. 32 La femme et l’enfant (La mère et l’enfant), 1922 Huile sur toile 171,2 x 240,9 cm Kunstmuseum Basel, donation Dr. h.c. Raoul La Roche, 1956 Henri Matisse (1869–1954) Cat. 23 La berge, printemps 1907 (Collioure) Huile sur toile 73,2 x 60,3 cm Kunstmuseum Basel, acquis en 1953 Cat. 53 Femme au divan, fin 1920/ printemps 1921 (Nice, Hôtel Méditerranée) Huile sur toile 60,2 x 73,4 cm Kunstmuseum Basel, legs Richard Doetsch-Benziger, Bâle, 1960 Cat. 54 Nature morte aux huîtres 1940 (décembre, Nice-Cimiez, Hôtel Régina) Huile sur toile 65,2 x 80,9 cm Kunstmuseum Basel, acquis en 1942 Joan Miró (1893–1983) Piet Mondrian (1872–1944) Blinky Palermo (1919–2014) Sigmar Polke (1941– 2010) Gerhard Richter (* 1932) Cat. 49 Cat. 43 Cat. 61 Cat. 62 Cat. 63 Peinture (Composition) 1925 Huile et fusain sur coton 114,5 x 146,3 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce à une contribution du Dr. Richard Doetsch-Benziger, 1953 Composition aux couleurs claires avec contours gris (Composition avec grille 7) 1919 Huile sur toile 49,1 x 49,2 cm Kunstmuseum Basel, donation Marguerite Arp-Hagenbach, 1968 Ohne Titel (Sans titre) 1968 Coton et lin 200 x 200 x 2,8 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce au fonds Arnold Rüdlinger de la Freiwillige Akademische Gesellschaft, Basel, 2010 Reiherbild III (Hérons III) 1968 Acrylique sur flanelle 185,6 x 150,7 cm Kunstmuseum Basel, donation Fondation Max Geldner, 2008 Verkündigung nach Tizian (Annonciation d’après Titien), 1973 Huile sur toile 125 x 200 cm Ref. Nr. 343/2 Kunstmuseum Basel, acquis grâce à la donation à la Öffentliche Kunstsammlung Basel effectuée le 9 mai 2014 par Mme Dr. h.c. Maja Oeri Odilon Redon (1840–1916) Cat. 51 Le gentleman, 1924 Huile sur toile 52,5 x 46,5 cm Kunstmuseum Basel, donation Marguerite Arp-Hagenbach, 1968 Paula Modersohn-Becker (1876–1907) Sans ill. Komposition mit Doppellinie und Gelb und Blau (Composition avec jaune et bleu), 1933 Huile sur toile 41 x 33,5 cm Collection privée Claude Monet (1840–1926) Cat. 37 Selbstbildnis als Halbakt mit Bernsteinkette II (Autoportrait demi-nue au collier d’ambre jaune II) été 1906 Huile sur toile 61,1 x 50 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce à un crédit spécial du gouvernement bâlois, 1939 Amedeo Modigliani (1884–1920) Cat. 30 Marie (Marie, fille du peuple), 1918 Huile sur toile 61,2 x 49,8 cm Kunstmuseum Basel, legs Dr. Walther Hanhart, Riehen, 1975 Pablo Picasso (1881–1973) Cat. 25 Le poète, 1912 (Sorgues) Huile sur toile 59,9 x 47,9 cm Kunstmuseum Basel, donation Maja SacherStehlin à la ville de Bâle ; dépôt de la commune de Bâle-Ville, 1967 Cat. 8 Saint Sébastien, 1910 Huile sur toile 92,3 x 59,3 cm Kunstmuseum Basel, acquis en 1954 Pierre-Auguste Renoir (1841–1919) Cat. 11 Les falaises d’Aval avec la Porte et l’Aiguille, 1884 Huile sur toile 60,2 x 81,5 cm Kunstmuseum Basel, dépôt de la Fondation Dr. h.c. Émile Dreyfus, 1970 Cat. 59 Cat. 10 Femme couchée sur un divan, 1961 Huile sur toile 81 x 100 cm Kunstmuseum Basel, acquis en 1964 Paysage aux environs d’Essoyes (Paysage avec deux figures sur l’herbe) 1892 Huile sur toile 46,6 x 55,2 cm Kunstmuseum Basel, acquis sur le budget d’achat d’état et avec une contribution « in memoriam Paul Joerin », 2000 Cat. 12 La passerelle sur le bassin aux nymphéas, 1919 Huile sur toile 65,6 x 106,4 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce aux contributions du gouvernement bâlois et de la Fondation Max Geldner, 1986 Camille Pissarro (1830–1903) Cat. 1 Emil Nolde (1867–1956) Un coin de l’Hermitage, Pontoise, 1878 Huile sur toile 54,6 x 65 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce à des donateurs privés avec la contribution du gouvernement bâlois, 1912 Cat. 40 Cat. 2 Blaue Iris I (Iris bleu I) 1915 Huile sur toile 89,1 x 73,8 cm Kunstmuseum Basel, acquis en 1930 Effet de neige à l’Hermitage, 1875 Huile sur toile 54,2 x 73 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce à une contribution de la Fondation Max Geldner, 1991 Cat. 13 Femme dans un jardin (La femme à la mouette) 1868 Huile sur toile 105,5 x 73,4 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce à un crédit spécial du gouvernement bâlois et à de nombreux donateurs privés, 1988 Cat. 64 Verkündigung nach Tizian (Annonciation d’après Titien), 1973 Huile sur toile 150 x 250 cm Ref. Nr. 344/1 Kunstmuseum Basel, acquis en 2014 grâce à la donation à la Öffentliche Kunstsammlung Basel effectuée par une société regroupant des personnalités bâloises Cat. 65 Verkündigung nach Tizian (Annonciation d’après Titien), 1973 Huile sur toile 150 x 250 cm Ref. Nr. 344/2 Kunstmuseum Basel, acquis en 2014 grâce à la donation à la Öffentliche Kunstsammlung Basel effectuée par une société regroupant des personnalités bâloises Henri Rousseau (le Douanier) (1844–1910) Cat. 22 Forêt vierge au soleil couchant, vers 1910 Huile sur toile 113,6 x 162,3 cm Kunstmuseum Basel, acquis en 1948 Oskar Schlemmer (1888–1943) Vincent van Gogh (1853–1890) Cat. 41 Cat. 14 Frauentreppe (Femmes sur escalier), 1925 Huile sur toile 120,6 x 68,9 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce à un crédit spécial du gouvernement bâlois, 1939 Marguerite Gachet au piano, 1890 (26.– 27. juin) Huile sur toile 102,5 x 50 cm Kunstmuseum Basel, acquis en 1934 Cat. 15 Cat. 24 La muse inspirant le poète poète, 1909 Huile sur toile 146,2 x 96,9 cm Kunstmuseum Basel, acquis grâce à des contributions du Dr. h.c. Richard Doetsch-Benziger, de Karl Im Obersteg, de René Guggenheim et d’un donateur souhaitant rester anonyme, 1940 Cat. 42 Blaues Bild (Tableau bleu), 1928 Huile et détrempe sur toile 125,5 x 117,5 cm Kunstmuseum Basel, dépôt, collection privée, 1955 Yves Tanguy (1900–1955) Georges Vantongerloo (1886–1965) Cat. 52 Egon Schiele (1890–1918) Cat. 36 Bildnis Erich Lederer (Portrait d’Erich Lederer), 1912–1913 Huile et gouache sur toile 140 x 55,4 cm Kunstmuseum Basel, don de Mme Erich Lederer-von Jacobs, en mémoire de son époux décédé, 1986 La splendeur semblable 1930 Huile sur toile 91,5 x 73 cm Kunstmuseum Basel, donation Dr. Charles F. Leuthardt, Riehen, 1980 Félix Vallotton (1865–1925) Cat. 18 La mare (Honfleur), 1909 Huile sur toile 73,2 x 100,2 cm Kunstmuseum Basel, dépôt de l’Association des Amis du Kunstmuseum Basel et du Museum für Gegenwartskunst, 1995 Cat. 66 Verkündigung nach Tizian (Annonciation d’après Titien), 1973 Huile sur toile 150 x 250 cm Ref. Nr. 344/3 Kunstmuseum Basel, acquis en 2014 grâce à la donation à la Öffentliche Kunstsammlung Basel effectuée par une société regroupant des personnalités bâloises Portrait de lui-même à l’estampe japonaise décembre 1887 Huile sur toile 43,2 x 33,9 cm Kunstmuseum Basel, dépôt de la Fondation Dr. h.c. Émile Dreyfus, 1970 Theo van Doesburg (1883–1931) Cat. 45 Komposition mit Dissonanzen (Composition en dissonances), 1919 Huile sur toile 64,9 x 59,6 cm Kunstmuseum Basel, donation Marguerite Arp-Hagenbach, 1968 Cat. 48 Fonction de formes 1939 (Paris) Détrempe sur panneau de fibres de bois préparé blanc poncé lisse 61,5 x 30 cm Kunstmuseum Basel, donation Marguerite Arp-Hagenbach, 1968 Cette brochure est publiée à l’occasion de l’exposition De Cézanne à Richter Chefs-d’œuvre du Kunstmuseum Basel Museum für Gegenwartskunst 14 février 2015 – 21 février 2016 Directeur de publication : Bernhard Mendes Bürgi, Kunstmuseum Basel Coordination éditoriale : Maren Stotz Suivi éditorial : Marcel Saché, Marie-Claude Delion-Below Traductions : Marie-Claude Delion-Below, Marcel Saché (Max Ernst, Lucio Fontana, Gerhard Richter) Textes : Katharina Katz : Vassily Kandinsky Maren Stotz : Max Ernst Anne-Christine Strobel : Franz Marc, Henri Matisse, Vincent van Gogh Nina Zimmer : Paul Cézanne, Lucio Fontana, Gerhard Richter, Henri Rousseau, Oskar Schlemmer Pour l’indication des sources et de la littérature secondaire, voir « Sammlung Online » sur le site www.kunstmuseumbasel.ch, ainsi que l’ouvrage détaillé Kunstmuseum Basel. Les chefs-d’œuvre, éditions Hatje Cantz, 405 pages, 160 reproductions en couleurs, CHF 65.–. Disponible sur le site www.shop.kunstmuseumbasel.ch Maquette et composition : sofie’s Kommunikationsdesign, Zürich Police de caractères : Centennial Papier : Lessebo Smooth White FSC® Lithographie et impression : Gremper AG, Basel/Pratteln Crédits photographiques : Pour toutes les images : Kunst museum Basel, Martin P. Bühler, à l’exception de CAT. 63 – 66 : Marco Blessano Fotografie, Uster ISBN 978-3-7204-0219-4 Version allemande : 978-3-7204-0217-0 Version anglaise : 978-3-7204-0218-7 Kunstmuseum Basel Directeur : Bernhard Mendes Bürgi Directeur administratif : Stefan Charles Commissaire de l’exposition : Bernhard Mendes Bürgi Assistante scientifique : Maren Stotz Régie des œuvres : Charlotte Gutzwiller, Maya Urich Restauration des œuvres : Werner Müller, Amelie Jensen, Carole Joos Montage de l’exposition : Claude Bosch, Bruno Liechti, Urs Nachbur, Stefano Schaller, Andreas Schweizer, Muriel Utinger, Michael Wenger Photographie : Martin P. Bühler Presse et relations publiques : Michael Mathis, Christian Selz, Alain Hollfelder Médiation culturelle : Simone Moser, Andrea Saladin Museum für Gegenwartskunst avec la Fondation Emanuel Hoffmann St. Alban-Rheinweg 60 CH-4010 Basel www.kunstmuseumbasel.ch Horaires : Du mar. au dim., 10 h – 18 h Ouvert les 25, 26 et 31 décembre 2015, ainsi que le 1er janvier 2016 Fermé le 24 décembre 2015 (veille de Noël ) et du 15 au 17 février 2016 (carnaval) © 2015 Kunstmuseum Basel et les auteures © 2015 pour la reproduction des œuvres de Jean Arp, Georges Braque, Marc Chagall, André Derain, Jean Dubuffet, Max Ernst, Lucio Fontana, Vassily Kandinsky, Fernand Léger, Blinky Palermo, Pablo Picasso, Yves Tanguy, Georges Vantongerloo ; © 2015 Fondation Giacometti/Pro Litteris (Zürich) pour la reproduction des œuvres d’Alberto Giacometti; © 2015 Chagall® pour la reproduction de l’œuvre de Marc Chagall ; © 2015 Succession H. Matisse/Pro Litteris (Zürich) pour les reproductions des œuvres d’Henri Matisse ; © 2015 Nolde-Stiftung Seebüll pour la reproduction de l’œuvre d’Emil Nolde ; © 2015 Successió Miró/ Pro Litteris (Zürich) pour les reproductions des œuvres de Juan Miró ; © 2015 The Estate of Sigmar Polke, Cologne/Pro Litteris (Zürich) pour la reproduction de l’œuvre de Sigmar Polke ; © 2015 Gerhard Richter et les héritiers de Maria Lassnig.