Omar Sosa – Trilok Gurtu – Paolo Fresu Omar Sosa piano Trilok

Transcription

Omar Sosa – Trilok Gurtu – Paolo Fresu Omar Sosa piano Trilok
25.05.
2016 20:00
Grand Auditorium
Mercredi / Mittwoch / Wednesday
Jazz & beyond
Omar Sosa – Trilok Gurtu – Paolo Fresu
Omar Sosa piano
Trilok Gurtu percussion
Paolo Fresu trumpet
Over the past 140 years we have learned that behind
every success story is a unique narrative. Today, Crédit Agricole
Private Banking starts a new chapter of its own as Indosuez Wealth
Management. Our role is to listen to your stories, interpret them,
apply financial expertise and guide you towards your desired
outcomes. If your goal is to create enduring wealth,
why not start by sharing your story with us?
www.ca-indosuez.com
BELGIUM | BRAZIL | FRANCE | HONG KONG | ITALY | LEBANON
LUXEMBOURG | MIAMI | MONACO | NEW CALEDONIA | SINGAPORE | SPAIN
SWITZERLAND | UNITED ARAB EMIRATES | URUGUAY
Indosuez Wealth Management soutient depuis toujours la création artistique et le confirme une nouvelle fois à travers son partenariat avec la Philharmonie Luxembourg à l’occasion de ce
concert avec Omar Sosa, Trilok Gurtu et Paolo Fresu.
Nous sommes très heureux d’accueillir ce soir ces trois voix
musicales uniques et distinctives qui s’unissent pour un projet
de trio spécial, combinant des éléments musicaux traditionnels
et progressifs d’Inde, d’Italie et de Cuba.
Ces trois interprètes éblouissants ont tendance à étendre
les frontières musicales et à explorer de nouvelles cultures.
Nous vous laissons les découvrir et vous souhaitons
une excellente soirée.
Olivier Chatain
Administrateur délégué
CA Indosuez Wealth (Europe)
39, Allée Scheffer - L-2520 Luxembourg
www.ca-indosuez.com
3
Les explorateurs du jazz
Omar Sosa, Trilok Gurtu et Paolo Fresu:
Philippe Gonin
«Et puis est monté sur scène un trio atypique. Composé du talentueux et
décontracté trompettiste sarde Paolo Fresu, du facétieux pianiste cubain
Omar Sosa et de l’inventif percussionniste indien Trilok Gurtu, on
pouvait s’attendre à des surprises. Nous n’avons pas été déçus. Entre
ces trois-là c’est plus que de la connivence. Ils sont un peu comme trois
gamins heureux de se retrouver pour se jouer les uns des autres. Les
rythmes cubains de Sosa flirtent avec les incantations quasi chamaniques
de Gurtu tandis que les envolées spatiales de la trompette de Fresu nous
portent haut. C’est du grand art qui réchauffe le cœur et l’âme.» Que
pouvons-nous ajouter à ce texte paru dans La Voix du Nord, à
propos du concert au Tourcoing Jazz Festival? Bien des choses
en réalité tant les trois musiciens de ce que l’on appelle déjà le
GSF Trio (Gurtu, Sosa, Fresu) sont un exemple de ces rencontres
que l’on aime voir et entendre dans le jazz actuel.
Au-delà de leurs brillantes carrières individuelles, ce trio de choix
partage le goût des métissages et des expériences musicales.
Leurs chemins sont parsemés de rencontres, de projets divers et
nombreux…
Même en nous limitant aux premières années de ce 21e siècle
naissant, une très brève exploration de leur parcours montre sans
peine que leur actualité commune cache également une activité
foisonnante et variée qui, bien que demeurant ancrée dans cette
sphère globale que l’on appelle aujourd’hui encore le «jazz», est
riche de facettes multiples et touchant à d’autres domaines tels
que la world music, la pop, voire l’électro.
5
Trois parcours: Paolo Fresu
Si le jeu de Paolo Fresu se pare parfois d’envolées rappelant le
grand Miles (son usage de la sourdine, immédiatement connoté,
son jeu au bugle ou l’usage d’effets), il n’en possède pas moins
un timbre et une couleur immédiatement identifiables. Il est
sans conteste, avec Eric Truffaz peut-être, l’un des trompettistes les plus en vue sur la scène européenne. Féru de métissage, le trompettiste n’a de cesse de multiplier les rencontres.
On se souvient du fabuleux album enregistré aux côtés de Carla
Bley, «The Lost Chords Find Paolo Fresu» (avec Andy Sheppard,
Steve Swallow, Billy Drummond et Carla Bley, WATT, 2007 et
son «Banana Quintet») ou encore de cette expérience menée avec
l’ensemble A Filetta Corsican Voices et Daniele di Bonaventura
intitulée «Mistico Mediterraneo» (ECM, 2011), œuvre créée aux
Rencontres Polyphoniques de Calvi, en 2009, montrant tout
l’attention que porte Fresu à la musique traditionnelle de son
île: sa discographie ou les divers projets qu’il a pu monter au fil
des années parlent d’eux-mêmes et, sans tous les citer, retenons
également «Ethnografie», en collaboration avec Dhater Youssef, Joël Allouche, l’orchestre de chamber Gli Arconauti, le guitariste Eivind Aarset, Elena Ledda et… David Linx et Diederik
Wissels. C’est d’ailleurs ces deux derniers qu’il retrouve, dans
une actualité chargée puisqu’il publie en ce moment même et
presque simultanément non seulement le second volet de «Mare
Nostrum» (chez Akt), autre hommage à la mer nourricière, enregistré, comme le premier volume (paru en 2007), avec Richard
Galliano et Jan Lundgren (l’album, dont les sessions remontent
à 2014, et qui vient d’obtenir quatre étoiles amplement méritées dans le dernier numéro de Jazz Magazine), et «The Whistleblowers» (Tŭk Music, «choc» pour Jazz Mag) avec, donc, le belge
David Linx et le néerlandais Diederik Wissels. Ce nouvel opus
fait suite, près de dix années plus tard à «Heartland». L’album
(paru chez Universal), reçut déjà en son temps d’excellentes critiques comme celle de Sophie Chambon sur le site citizenjazz.
com, que l’on pourrait presque reprendre mot à mot pour cette
seconde rencontre. « «Heartland», écrivait-elle, surprend, dans le
petit monde convenu du «jazz vocal» actuel, par un résultat sensiblement original: on se laisse d’abord entraîner par la fluidité des timbres,
6
les couleurs douces et insistantes, le climat qui évoque souvent la musique
de chambre, les arrangements de Wissels mettant en valeur la formule du
quatuor classique dans «Standing my ground» ou «Solace».»
«The Whistleblowers» (que l’on peut traduire en français par «les
donneurs d’alerte») fait comme son prédecesseur de nouveau
appel à un quatuor à cordes, mettant en lumière la voix de Linx.
Bel album pour un projet somme toute éloigné du trio qui nous
occupe ce soir mais montre l’éclectisme du trompettiste dont
le son pourtant, et ce malgré les univers différents qu’il côtoie,
demeure reconnaissable dès les premières notes.
Trilok Gurtu
À la fois semblable – par son goût du métissage – et différent –
par les univers qu’il visite –, le monde de Trilok Gurtu est également multiple. Qualifié par un journaliste de la BBC de «serial
collaborator» – qualificatif toujours plus sympathique que celui,
acerbe et stupide de critiques français le surnommant Trilok
«Fourre-tout» –, Trilok Gurtu est un virtuose indien de la percussion. John Mc Laughlin, Jan Garbarek, Dave Holland, Neneh
Cherry, Omara Portuendo, Pat Metheny, Annie Lennox, tous
ont trouvé en lui un musicien d’exception, sachant les entraîner
sur de nouveaux chemins.
Rythmicien implacable et visuellement spectaculaire, Trilok
possède un swing imparable tout en étant un véritable diffuseur
de couleurs.
Comme Paolo Fresu, Gurtu aime donc multiplier les expériences
et le projet «Arkeology» (2006, Promo Music), magnifique album
réalisé avec le Arke String Quartet est un parfait exemple de ce
métissage unissant deux mondes (le quatuor à cordes de facture classique et les musiques extra-européennes) qui se révèlent
n’être pas aussi antinomiques que l’on pourrait l’imaginer. L’alliance ici est en tous les cas parfaite et cet album est à écouter de
toute urgence pour ceux qui, aujourd’hui encore, ne le connaîtraient pas! Car ce voyage («archéologie») sonore fait «ressurgir
les immenses richesses musicales des pays que les musiciens nous invitent
à traverser (l’Inde, bien sûr, mais aussi l’Andalousie, la Turquie et bien
8
d’autres régions, entre pays d’Asie et pourtour méditerranéen)» (Armel
Bloch, Citizenjazz.com). La place manque ici tant la discographie
de Gurtu est riche de projets tout aussi passionnants mais on
pourrait encore citer «African Fantasy» (où se croisent l’Inde –
«Rajasthan», l’Australie «DJ Didgeridoo» et, bien entendu l’Afrique
avec le titre éponyme ou «Old African»). D’aucuns qualifieront,
faute de lui trouver une étiquette satisfaisante, cette œuvre de
world music, voire de Jazz Fusion – un «genre» englobant désormais tout ce qui mêle jazz et musiques du monde –, termes que
réfute, tout comme celui de jazz d’ailleurs, Trilok Gurtu. Il suffit
d’ailleurs de parcourir les pages de son site officiel pour voir s’y
côtoyer Jack Bruce et Archie Shepp, Boyz II Men et Gilberto Gil
ou Jan Garbarek et Marcus Miller pour comprendre un peu les
voyages de ce musicien nomade.
La première rencontre de Gurtu et Fresu remonte à 1997. Le
trompettiste participe en effet à «The Glimpse», autre bel album
du percussionniste. S’il s’exprimait au sujet de son expérience
avec Linx et Wissels (Jazz Magazine), Fresu déclarait rechercher
un percussionniste plutôt qu’un batteur, «mais un percussionniste un peu fou au niveau de la recherche du son». Incontestablement, Gurtu dont les incantations de chaman, empreintes de
sonorité indiennes – qui rappellent parfois Shakti, trouvent des
échos naturels dans ce trio – est de ceux-là. Fresu est d’ailleurs,
aux côtés d’autres musiciens de prestige (Ibrahim Maalouf, Matthias Schriefe, Hasan Gözetlik et Matthias Höfs) à nouveau l’un
des invités présents sur «Spellbound», dernier album en date
de Gurtu. Un album hommage à celui qui l’accueillit lorsqu’il
arriva en Europe, il y a maintenant plusieurs décennies, Don
Cherry. «Chaque son sur ce CD est l’expression de la grande admiration de Trilok Gurtu pour l’homme et le musicien qu’était Don Cherry»,
souligne la présentation de l’album. Une nouvelle grande réussite dans la discographie du musicien.
Omar Sosa
Un profil identique pour une œuvre singulière, voilà ce qu’est
le pianiste Omar Sosa. Omniprésent sur les scènes du monde
entier depuis une quinzaine d’années, Sosa, comme ses deux
11
comparses, multiplie les expériences aux frontières des musiques
caribéennes, d’Afrique et d’Amérique du sud.
Métissage – dans le sens de mélange de différentes cultures –
est encore le mot au sein d’une production qui mêle tradition,
références et sonorités acoustiques et électro.
«Eggu-n: The Afri-Lectric Experience», à nos yeux l’une des meilleures productions du pianiste cubain, est par exemple une relecture – un palimpseste même – du magistral «Kind Of Blue» de
Miles Davis. Commande du Festival de Jazz de Barcelone en
2009, l’objectif était de composer une musique qui soit un hommage à l’un des plus grands classiques de Miles Davis, voire
de l’histoire du jazz, «Kind Of Blue», à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’album («Kind Of Blue» fut pour mémoire
publié en 1959 chez Columbia).
Dans ses notes de pochette, Joan Anton Cararach – le directeur
du festival barcelonais – décrit ainsi ce projet: « «Eggūn» provient
essentiellement de cellules mélodiques empruntées aux solos de «Kind Of
Blue» […]. «Eggūn» est comme l’ensemble de l’œuvre de Sosa, une invitation à un voyage où se côtoient luxe, calme et volupté (merci, Baudelaire!)».
Fresu et Sosa n’en sont pas, avec le GSF Trio, à leur première
rencontre. Les deux hommes ont déjà enregistré ensemble deux
albums dont le bel «Alma» («âme» en espagnol) de 2012 auquel
participe le violoncelliste et arrangeur brésilien Jaques Morelenbaum (qui collabora avec rien moins qu’Antonio Carlos Jobim,
Gilberto Gil ou Cesaria Evora) ou le tout récent «Eros» (sorti en
avril de cette année, tout comme «The Whistleblowers» sur le
label de Fresu, Tŭk Music), déjà considéré par certains critiques
comme étant «le disque le plus original et le plus lyrique de ce début
d’année» (Tendance jazz/France Info). On y retrouve non seulement Jaques Morelebaum mais aussi Natacha Atlas.
12
Gurtu, Sosa, Fresu: Une tierce majeure
La rencontre paraissait donc inévitable tant les univers de ces
trois musiciens, leur recherche d’une sorte d’universalité, sont
proches. Et leur collaboration explore des mondes sonores allant
des ballades de facture relativement classique à des phases d’improvisations bruitistes. Pour ceux qui, après le concert, souhaiteraient retrouver un peu de cette atmosphère que les trois musiciens auront distillée au cours de leur prestation, il y a sur le net
la vidéo intégrale de leur concert donné en 2014 à l’Akvarium de
Budapest. On y retrouve l’échange vocal entre Sosa et Gurtu, et
cette phase quasi bruitiste (aux alentours de l’heure de concert)
qui plonge le spectateur/auditeur dans un univers sonore onirique et magique. Ces univers multiples et colorés se trouvent
emmêlés dans ce projet commun dont on a déjà pu lire, sous la
plume de Pierre-Henri Ardonceau, après leur prestation l’été dernier à Marciac, qu’il rassemblait «trois coloristes inventifs, complices
et spectaculaires qui ont enchanté le public».
Nul doute qu’ils sauront enchanter le public de la Philharmonie
ce soir encore.
14
Omar Sosa, Paolo Fresu, Trilok Gurtu
photo: Massimo Mantovani
Trikontinentales Gemälde
Omar Sosa – Trilok Gurtu – Paolo Fresu
Stefan Franzen
Es ist nicht lediglich ein Meeting, das von der klassischen Besetzung des Jazztrios ein wenig abweicht. Wenn der kubanische Pianist Omar Sosa, der indische Schlagwerker Trilok Gurtu und der
sardische Trompeter Paolo Fresu sich zusammentun, dann verströmen Karibik, Asien und das Mittelmeer ihre Farben, und sie
fügen sich zwischen Tradition, jazziger Improvisation und Experiment zu einem ganz neuen trikontinentalen Klanggemälde.
Von Afrokuba bis zur Avantgarde
Wo anfangen bei diesen drei Koryphäen, von denen eine jede
die Jazzgeschichte abseits all der eingefahrenen Muster mit ungeheurer Kreativität global fortgeschrieben hat? Vielleicht beim
Tastenmann, agiert er vom Klavier aus doch sowohl als harmonisches wie rhythmisches Gerüst, als Themengeber in diesem ungewöhnlichen Dreiergipfel. Der 51-jährige Omar Sosa stammt aus
der zentralkubanischen Metropole Camagüey und ist heute vielleicht der vielfältigste Musiker der Zigarreninsel überhaupt. Er
hat sämtliche Klischees der Música Latina hinter sich gelassen,
verbindet die Zeremonien der kubanischen Santéria-Religion
mit brasilianischen Tönen, mit Modern Jazz, Avantgarde und
HipHop, selbst mit Klassik. Sein musikalischer Weg entspricht
dabei seiner turbulenten Vita: Sosa beginnt auf der Marimba
und wechselt dann zum Piano. Nach seinem Jazzstudium in
Havanna entfaltet er seine musikalischen Aktivitäten über den
ganzen Planeten, immer darauf bedacht, Kollaborationen mit
Kollegen anzustreben, die gerade nicht aus seiner afrokubanischen Ursprungskultur stammen. Sein Weg führte ihn übers
ecuadorianische Quito nach San Francisco, wo er in der Latin19
«Thelonious Monk sagte, dass Jazz Freiheit ist, und nach
dieser Philosophie richte ich meine Musik aus. Wenn ich je
zweimal dasselbe spielen sollte, dann höre ich auf, Musik zu
machen!»
Omar Sosa
Jazz-Szene Grenzüberschreitungen mit dem Produzenten Greg
Landau wagt, auch als Komponist von Filmmusik wirkt.
1999 siedelt Sosa nach Barcelona über, was seiner Karriere einen
noch kosmopolitischeren Anstrich gibt, seine Arbeit noch unvorhersehbarer macht. Der hochaufgeschossene Mann mit der Reibeisenstimme meißelt für sich selbst immer mehr die Wurzel des
Jazz, ja, der schwarzen Musik im Allgemeinen heraus. Dazu begibt er sich mit seiner weltumspannenden Band Afreecanos
nach Afrika – eine «Expedition zum eigenen Ich» nennt er das Ergebnis, das die Einflüsse des schwarzen Kontinents in alle Himmelsrichtungen auslotet. Doch neben den vielfarbigen World-Projekten ist es auch immer wieder die Soloarbeit, die den siebenfach
Grammy-nominierten Künstler erdet. Ganz gleich, ob mit Bigband, Symphonieorchester oder allein an den Tasten: Als roter
Faden zieht sich die Spiritualität durch sein Werk, die sich auch
in seiner auffälligen Kleidung, den weißen Gewändern ausdrückt. Omar Sosa ist ein Anhänger der Santería, der afro-kubanischen Religion, für die sich die göttlichen Aspekte in den
Orishas verkörpern. «Musik ist einer der grandiosesten Wege, die
Emotionen auszudrücken, die uns von Gott gegeben wurden», sagte
Sosa dem Magazin Jazz thing. Und so beginnt er in gewisser
Weise, sobald er seine Finger auf die Tasten setzt, ein mächtiges
Gebet, werden Konzertflügel und Synthesizer zum Altar.
Miles Davis und die Farben der Welt
Die Arbeit Omar Sosas mit Paolo Fresu startete im Jahr 2013, als
sie zusammen mit dem brasilianischen Cellisten Jacques Morelenbaum das Album «Alma» einspielten. Dem Sarden kommt
die weltoffene Einstellung Sosas entgegen, denn mit seiner
Vielzahl von Projekten hat er einen ähnlichen ganzheitlichen
Ansatz. Fresus Spiel mag zum einen klingen, als sei er der Miles
Davis-Schule der fünfziger Jahre verpflichtet. Das zeigt sich in
einem «coolen» Ton, dem er phasenweise zuneigen kann. Doch
der Insulaner hat eine ebenso experimentelle und expressive
20
« Agir en entreprise
socialement responsable »
Nous avons de tout temps souhaité tenir notre rôle d’entreprise
responsable au Luxembourg où nous trouvons nos racines et le cadre
de notre développement. Nous apportons un appui financier ainsi que
les compétences de nos collaborateurs à des projets d’utilité publique
dans les domaines de la culture, de l’éducation et de la solidarité.
La Banque de Luxembourg est membre fondateur de la
Fondation EME « Ecouter pour Mieux s’Entendre »
dont l’objectif est d’offrir une possibilité d’accès à la musique aux
personnes qui en sont généralement exclues.
www.banquedeluxembourg.com
Conseil en placements • Préservation, gestion et transmission du patrimoine • Services aux entrepreneurs
Tél. 49 924 - 1
Ausprägung, die weit weg führt von Miles’ Cool Jazz: Gerade im
Zusammenspiel mit Omar Sosa schickt er mit Vorliebe gestopfte
Trompete und Flügelhorn durch Wah-Wah-, Echo- und Oktavierungs-Pedale, lässt sie monströs blubbern, baut Soundkathedralen. Dabei schaukeln sich die beiden in virtuosen, energiegeladenen Improvisationen empor, was auch mal in eine Salsa-Explosion münden kann. Genauso aber offenbaren sie Seelenverwandtschaften in den ruhigen Passagen ihres Teamworks: Dann
nämlich glänzt Sosa mit wunderbarem Phrasierungsvermögen,
fließendem Spiel und dynamischen Nuancen, während Fresu
mit meditativem Kantilenenton pariert.
Seit seinen Anfängen auf Sardinien durchläuft der 55-jährige
Paolo Fresu eine breite Palette an Einflüssen. In Bologna ist
Italiens stilbildender Startrompeter Enrico Rava bereits in den
1980ern sein Mentor, und früh arbeitet er schon im Trio mit
dem Bassisten Furio di Castri und dem Drummer Aldo Romano
oder dem Bergamasker Klarinettisten und Saxophonisten Gianluigi Trovesi. Fresu erprobt seine Ausdrucksvielfalt danach in
allen Abstufungen von Duo- bis zu Sextettformationen. Er fühlt
sich im Swing und Bebop zuhause, lotet Begegnungen von Jazz
und der Folklore Sardiniens, Korsikas und Italiens aus, stürzt
sich in elektronisch unterfütterte Fusion-Wagnisse. Darüber hinaus hat er sich auch der Klassik angenähert, indem er Richard
Strauss Tribut zollt und Gershwins Porgy & Bess, ganz anders
als Miles Davis, mit den Farben der Welt vom Nahen Osten bis
nach Vietnam auflädt.
Perkussives Netzwerk über den ganzen Erdball
Wenn man den Schlagwerker Trilok Gurtu nach seinem Lieblingsinstrument fragt, dann kommt dieses nicht aus dem perkussiven
Bereich, sondern er nennt die Trompete. Schließlich war es Don
Cherry, einer der großen Meister des Fachs, der den heute 64-jährigen Musiker aus Mumbai Anfang der 1970er ermunterte, die
Kulturen der Welt in sein Spiel zu integrieren. «Durch ihn habe ich
erfahren, dass nicht Politik oder Religionen Menschen vereinen können,
sondern einzig die Musik», bekennt Trilok Gurtu im Interview mit
Jazz thing. Und dieser Maxime ist er denn auch in den vergangenen Jahrzehnten gefolgt. Vier davon lebt er nun schon in der Nähe
25
«Ich will kein Wrestling mit dem Intellekt. Wahre Schönheit
in der Musik entsteht erst dann, wenn man es schafft,
Kompliziertes einfach klingen zu lassen.»
Trilok Gurtu
von Hamburg, fühlt sich genauso als Deutscher wie als Inder, hat
ein kulturelles Netzwerk quer über den Erdball gewoben. Der
Sohn der legendären Sängerin Shobha Gurtu kam einst durch
Vermittlung der Weltmusikpioniere Embryo nach Europa und
ist seit vielen Jahren ohne Übertreibung die wichtigste Referenzgröße im Dreieck Indien – Jazzrock – Weltmusik. Große Bühnen
und Studiopartner wie Jan Garbarek, John McLaughlin, Pat
Metheny, Pharoah Sanders und Angélique Kidjo sind genauso
integrative Kräfte seines Schaffens wie die Rockmusiker Gary
Moore und Steve Lukather.
In seinem erfindungsreichen Spiel hat er dabei immer seine
Verwurzelung in der indischen Klassik mit westlichem Schlagzeug und den Farben der Welt vereint: Daher beschreibt man
den Aufbau seiner Klangutensilien am besten als «Zaubertisch»:
Äußerst unorthodox kombiniert er ein Drumset mit Afrotrommeln, Tonkrug und Tabla, parallel sind seine Hände und Füße
an unterschiedlichsten Geräten zugange; er liefert Polyrhythmik auch fürs Auge. Gurtu kann sich als plakativer Rockdrummer gebärden, ebenso aber liebt er es, aus Schnalzen, Schmatzen, dem Sprechgesang Konnakol, Glocken, Gongs und einem
Wassereimer bilderreiche Geschichten zu kreieren. Dass er in
diesem Trio mit Paolo Fresu auf einen Vertreter seines favorisierten Instruments trifft, wird den kosmopolitischen Schlagwerker
noch mehr anspornen. Denn 2013 hat er als Krönung seines bisherigen CD-Katalogs mit «Spellbound» ein Album vorgelegt, das
ihn im Teamwork mit einigen der weltbesten Trompeter zeigt,
unter ihnen auch Fresu.
Omar Sosa, Paolo Fresu und Trilok Gurtu – drei umtriebige
Motoren einer weltumspannenden Klangphilosophie, drei Reiseführer über einen Globus, auf dem nationale Identitäten und
Zugehörigkeit zu einer einzigen Kultur keine Rolle mehr spielen.
Man mag es Jazz, Weltmusik oder Fusion nennen, was die drei
aus Tasten, Fellen und Trichtern schöpfen. Man kann sich aber
auch einfach darauf einigen, ihre Arbeit einfach als die Musik
der Zukunft zu bezeichnen.
26
Interprètes
Biographies
Omar Sosa piano
Three-time Grammy-nominated Cuban composer and pianist
Omar Sosa’s musical trajectory has taken him from Camagüey
and Havana to touring in Angola, the Congo, Ethiopia, and Nicaragua in the 1980s; to a sojourn in the African-descent communities of Ecuador in the early 1990s; to an extended presence
on the San Francisco Bay Area Latin jazz scene; to his current
engagement with artists from Spain, France, Brazil, Cuba, the
United States, and several North, West, and East African nations.
His career embodies the expansive outlook of a visionary artist
who has taken Monk’s uncompromising spirit to heart, while
working ceaselessly to craft and project a unique, cosmopolitan
voice. Mr. Sosa’s current CD release, Afreecanos, celebrates
the rich heritage of African music in jazz and Latin music.
Trilok Gurtu percussion
A world class percussionist, Trilok Gurtu is a five-time winner
of the Downbeat Critics Poll for best percussionist, and a Best
Artist Asia/Pacific nominee for the BBC World Music Awards.
He was born to a highly musical family in Bombay and started
to play at the age of six. His deeply rooted Indian tradition combined with elements of jazz and rock have made Trilok Gurtu an
established master of World Music. Mr. Gurtu’s burning sense
of rhythm has attracted a wide-ranging set of world class collaborators, including John McLaughlin, Joe Zawinul, Jan Garbarek,
Don Cherry, Pat Metheny, Phoroah Sanders, Dave Holland
and numerous musicians from India, Africa and other nations.
29
Paolo Fresu
photo: Raffaella Cavalieri
From a lifetime of music and touring, Trilok Gurtu has given his
audiences eleven albums and countless appearances all over
the world.
Paolo Fresu trumpet
Winner of a wide array of awards, professor, and director of
various Italian and international institutions, Paolo Fresu has performed around the world with the most important names of
Afro-American music over the past 30 years. He has participated in nearly 300 recordings, some as a leader, others as a sideman, and still other projects mixing ethnic, jazz, world music,
contemporary, and ancient musics. Mr. Fresu is artistic direc30
tor of the Berchidda Festival Time In Jazz, Bergamo Jazz, and
the Jazz Seminars in Nuoro (Sardinia). He is also involved in
the production of numerous multimedia projects, cooperating
with actors, dancers, painters, sculptors, and poets, as well as
writing music for film, documentary, video, ballet, and theater
pieces. Mr. Fresu lives between Paris, Bologna and Sardinia. His
unique trumpet sound is recognized as one of the most distinctive in the contemporary jazz scene.
31