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SAMEDI 11 OCTOBRE 15H30 / LE FAUNE, UN FILM OU LA FABRIQUE DE L'ARCHIVE 1 6 H 3 0 / AT E L I E R D E L ' A B B AY E AUX ENFANTS 1 7 H / T R O I S C L AV I E R S À Q U AT R E MAINS 1 8 H 3 0 / C A F É - D É B AT : C O L L E C TIONNER LA MUSIQUE, HISTOIRES D ' U N E PA S S I O N 20H45/ LE FAUNE, ENTRE FA N TA S T I Q U E E T D I V I N DIMANCHE 12 OCTOBRE 15H30 / LES VOIX DU CLAIR OBSCUR 1 6 H 3 0 / AT E L I E R D E L ' A B B AY E AUX ENFANTS 17H15 / LA NAISSANCE D E L A C A N TAT E I TA L I E N N E SAMEDI 11 DIMANCHE 12 OCTOBRE 2008 SOMMAIRE SAMEDI 11 OCTOBRE Concert de 17h page 5 Café-débat de 18h30 page 8 Concert de 20h45 page 11 DIMANCHE 12 OCTOBRE Concert de 15h30 page 17 Concert de 17h15 page 27 L A F O N D AT I O N R O YA U M O N T La Fondation Royaumont (Goüin-Lang) pour le progrès des Sciences de l'Homme a été créée en 1964 par un couple de mécènes, Henry et Isabel Goüin. Propriétaire de l'abbaye cistercienne du XIIIe siècle reçue en donation, la Fondation a pour missions de conserver et d'enrichir ce patrimoine, de lui donner vie en le mettant au service des artistes, de le rendre accessible au public le plus diversifié. Ses programmes de recherche et d'expérimentation, de formation et de création centrés sur la musique et la danse s'adressent à des professionnels du monde entier, réunis par la pratique collective de leur art. Ils bénéficient de la présence d'ensembles installés en résidence et de la Bibliothèque musicale François-Lang. Le dialogue fécond qu'elle instaure entre une réflexion sur le patrimoine et l'invention artistique, la Fondation le cultive avec le public au travers des concerts de la Saison musicale, des Fenêtres sur Cour[s], des colloques et rencontres, des ateliers de l'Abbaye aux enfants, de ses programmes concourant à l'insertion sociale par la culture, des tournées organisées "hors les murs". Dans le même esprit, l'abbaye reçoit en séminaires résidentiels, journées d'étude et événementiels de multiples entreprises, organisation internationales, collectivités publiques, au premier rang desquelles ses mécènes et subventionneurs. L'abbaye de Royaumont est ouverte 365 jours par an. Tous les annonceurs figurant dans ce programme sont mécènes de la Fondation Royaumont. | 2 LA BIBLIOTHÈQUE MUSICALE FRANÇOIS-LANG : UN NOUVEL OUTIL POUR LES MUSICIENS E T L E S M U S I C O L O G U E S A U C Œ U R D E L A F O N D AT I O N R O YA U M O N T En mars 2007, grâce à une opération de mécénat sans précédent1 , la Fondation Royaumont faisait l'acquisition de la collection musicale privée du pianiste François Lang et décidait la création d'un nouvel outil mis à la disposition des artistes interprètes et créateurs, ainsi que des chercheurs historiens des arts : la Bibliothèque musicale François-Lang. La Fondation Royaumont s'appuie sur un projet qui donne priorité aux programmes de recherche, de formation professionnelle et de création, c'est-à-dire à toutes les actions favorisant l'élaboration et la maturation d'une œuvre artistique, principalement dans les domaines de la musique et de la danse. Avec la Bibliothèque musicale François-Lang, la Fondation souhaite non seulement rendre le plus accessible possible une collection musicale privée exceptionnelle, mais aussi encourager des travaux de recherche qui privilégieront l'étude des sources, le travail sur l'interprétation, la valorisation des répertoires. Placée au cœur des activités artistiques de la Fondation, la Bibliothèque musicale François-Lang veut offrir aux artistes et aux chercheurs un lieu de travail musical et musicologique où patrimoine et ressources nouvelles se mêleront pour leur proposer un outil de travail original et ambitieux. La salle de lecture est conçue pour permettre des séances de travail collectif (groupe de 15 personnes) et des séances de lecture sur instrument (clavier à disposition des lecteurs). Autour de la Bibliothèque musicale François-Lang, la Fondation Royaumont développe également un nouveau mode d'accueil à l'Abbaye : des studios de résidence vont être aménagés pour accueillir des artistes et des chercheurs, étudiants et professionnels, qui souhaitent séjourner à Royaumont où ils trouveront un environnement propice à la conduite de leurs travaux. Enfin, des visites et activités publiques proposées par la Bibliothèque musicale François-Lang permettront au grand public d'avoir accès au contenu des collections : expositions, conférences, ateliers, concerts-lecture etc… L'ouverture de la salle de lecture est programmée pour janvier 2009. Sans attendre la fin des travaux architecturaux, la Bibliothèque musicale François-Lang a d'ores et déjà proposé aux artistes un accès privilégié à certaines partitions remarquables de la collection François-Lang et a inspiré ce week-end complet de la Saison musicale. A l'occasion du colloque Collectionner la musique : histoires d'une passion, le catalogue informatisé de la Bibliothèque musicale François-Lang a été mis en ligne : www.royaumont-bibliotheque-francois-lang.fr 1. Auparavant, propriété de la famille des créateurs de la Fondation, la Bibliothèque musicale François-Lang a été acquise par la Fondation Royaumont le 29 mars 2007 grâce au mécénat exclusif du groupe METRO. Le groupe SPIE soutient la Bibliothèque musicale François-Lang pour assurer la bonne conservation de cette collection et la rendre accessible. Le Comité Henry Goüin, club d'entreprises mécènes de la Fondation Royaumont, permet la constitution d'une bibliothèque d'étude complémentaire du fonds. Le Département du Val d'Oise, la Région Ilede-France et le Ministère de la Culture et de la Communication financent les aménagements et équipements des espaces nécessaires au développement du projet. 3 | Collection François-Lang © Fondation Royaumont SAMEDI 11 OCTOBRE 1 7 H - T R O I S C L AV I E R S À Q U AT R E M A I N S Jérôme Hantaï, Maude Gratton, claviers orgue Cavaillé-Coll, clavecin Jobin, pianoforte Streicher 1844 J O S E P H H AY D N / C H A R L E S F O D O R (1732-1809) (1754-1799) La Fameuse Ouverture d'Haydn arrangée à quatre mains pour le clavecin ou le forte-piano par C. Fodor Allegro con spirito Slow Menuetto allegretto WOLFGANG AMADEUS MOZART (1756-1791) Ein Stück für ein Orgelwerk in einer Uhr K.594 Pièce pour orgue mécanique Adagio - allegro - adagio FELIX MENDELSSOHN (1809-1847) Grande sonate à quatre mains pour le pianoforte d'après le Quatuor opus 12 Adagio non troppo - allegro non tardante Canzonetta allegretto con moto Andante espressivo Molto allegro e vivace Partitions conservées à la Bibliothèque musicale François-Lang La Bibliothèque musicale François-Lang a été acquise par la Fondation Royaumont le 29 mars 2007 grâce au mécénat exclusif du groupe METRO. Le groupe SPIE soutient la Fondation Royaumont pour assurer la bonne conservation de cette collection et la rendre accessible. Le Comité Henry Goüin, club d'entreprises mécènes de la Fondation Royaumont, permet la constitution d'une bibliothèque d'étude complémentaire du fonds. 5 | La bibliothèque du pianiste François Lang possède un large choix d'œuvres pour clavier de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècles, originales ou arrangements, avec ou sans accompagnement. Elle témoigne ainsi des pratiques associées aux claviers à une époque marquée par un apogée dans la diversité de leurs usages : le clavecin brille de ses derniers feux, le piano-forte débute une immense carrière et l'orgue s'apprête à évoluer vers le poïkilorgue et l'harmonium parallèlement au développement orchestral attaché aux travaux d'Aristide Cavaillé-Coll. La variété des pratiques musicales (notamment au travers de l'interchangeabilité des instruments, des arrangements et transcriptions, des accompagnements ad libitum ou obligés) s'opère dans le cadre d'une esthétique sonore raffinée, variée, dynamique - en un mot, sensible : le clavecin se dote ainsi de peaux de buffle, le piano-forte se décline sous sa forme dite carrée (rectangulaire) et s'adjoint même des tuyaux d'orgue (le piano-forte organisé). Ce qu'illustre le répertoire choisi dans la bibliothèque pour le présent concert. La diffusion des répertoires via le clavecin ou le pianoforte est typiquement représentée par l'arrangement à quatre mains de l'Ouverture (Hob. Ia 7) de Haydn. Composée en 1777 pour la pièce à marionnettes Genovefens, elle est suivie des deux mouvements centraux de la Symphonie n° 53, dite Impériale (dont une version possède cette Ouverture en guise de final). C'est donc un arrangement hybride réalisé par Carolus Fodor qui est publié à Paris en 1786, dont l'intitulé Slow du deuxième mouvement trahit l'origine anglaise - et illustre les succès des symphonies de Haydn dans les deux capitales européennes de l'édition musicale d'alors, Londres et Paris. La musique de chambre n'échappe pas à la diffusion au clavier, comme l'atteste l'arrangement de l'op. 12 de Mendelssohn, publié en 1833. Ce quatuor à cordes, composé à Londres en 1829, est dédié à la berlinoise Betty Pistor, fille d'un collectionneur de manuscrits de J. S. Bach. Il s'inscrit dans la lignée des derniers quatuors de Beethoven, considérés alors comme difficiles d'accès. Une introduction lente (Adagio non troppo) évoque celle de l'op. 74 de Beethoven. Elle précède un Allegro non tardante dont la tonalité et les thèmes rappellent l'op. 127 du maître de Bonn. L'ordre habituel des mouvements centraux est inversé puisque la Canzonetta (Allegretto) précède le mouvement lent ; elle peut être rapprochée de l'univers italien de Mignon dans le Wilhelm Meister de Goethe et fait | 6 penser, dans sa partie centrale, à l'ouverture du Songe d'une nuit d'été, op. 21 (1826). L'Andante expressivo, dont la cantilène principale rappelle la cavatine de l'op. 130 de Beethoven, s'enchaîne directement au final. Celui-ci préfigure le Saltarello de la Symphonie n° 4, op. 90, dite "Italienne" (1833). Resurgissent, au milieu et à la fin de ce final, des thèmes et motifs précédemment entendus dans le premier mouvement du quatuor. Un tel geste unificateur de l'œuvre, inspiré également par Beethoven, annonce déjà les recherches cycliques chères à César Franck et à d'autres compositeurs de la fin du XIXe siècle. Le mausolée érigé à Vienne par le comte Deym von Strzitéz en mars 1791 à la mémoire du baron Gideon Laudon, héros de la guerre contre les Turcs mort le 14 juillet 1790, abritait un orgue mécanique jouant une musique funèbre. Si la tradition y reconnaît le K 594, composé en décembre 1790 - dont une lamentation funèbre (Adagio) encadre un Allegro au faste pompeux -, il pourrait s'agir aussi bien de la Fantasia K 608 ou de l'Andante K 616. L'arrangement à quatre mains du K 594 est publié en 1800 à Leipzig, en tête du recueil intitulé IV Sonates pour le pianoforte à quatre mains (avec les K 497, 381, et 358). Hervé Audéon BIOGRAPHIES DES ARTISTES Jérôme Hantaï Jérôme Hantaï étudie la viole de gambe auprès de Wieland Kuijken au Conservatoire Royal de Bruxelles, où il obtient un Premier Prix en 1984. Parallèlement, il s'intéresse aux instruments à claviers anciens, en particulier au pianoforte. Ses activités de concertiste le conduisent à jouer sous la direction de Jean-Claude Malgoire, René Jacobs et Sigiswald Kuijken. Fréquemment demandé comme soliste (récitals, Passions de Bach), il se consacre surtout à la musique de chambre et à l'enseignement. Il fait partie du Trio Hantaï avec ses frères Marc et Pierre, anime des ensembles de violes, un trio avec piano, et accompagne des chanteurs. Il fonde l'Ensemble Jérôme Hantaï en 2003. Avec son ensemble et grâce au concours de fidèles amis musiciens, dont certains jouent avec lui depuis vingt ans, Jérôme Hantaï cherche aujourd'hui à approfondir la connaissance et l'interprétation de répertoires rares, en particulier les musiques italiennes et anglaises du XVIIe siècle. Ses enregistrements, à la viole comme au pianoforte, font l'objet d'éloges unanimes de la critique. Jérôme Hantaï sera en résidence à la Fondation Royaumont en 2009-2010 avec le trio Almaviva (Alessandro Moccia et Alix Verzier) pour étudier et valoriser le fonds musical de la Bibliothèque musicale François-Lang, autour du répertoire des trios avec pianoforte. est promue "Jeune Soliste 2006 des Radios Francophones Publiques" en clavecin, clavicorde et orgue. Elle a étudié le pianoforte avec Andreas Staier. Elle joue au sein d'ensembles tels que l'Ensemble Jérôme Hantaï, Le Concert Français (P. Hantaï), Ricercar Consort (P. Pierlot), Pulcinella (O. Gaillard), les Musiciens de St-Julien (F. Lazarevitch). Elle se produit en récital à l'orgue ou au clavecin lors de divers festivals, en France, ainsi qu'à l'étranger (Bruges, Bonn, Washington, Mexico, festivals d'orgue au Québec, Finlande, Slovaquie, Japon…). Elle se produit régulièrement en concert avec Claire Gratton, violoncelliste, et la violoniste Stéphanie Paulet, avec lesquelles elle a fondé l'ensemble Il Convito musicale. L'ensemble fait d'ailleurs partie des lauréats "Déclic 2006-2007", programme initié par Culture France en collaboration avec Radio France, et se produit en concert en France comme à l'étranger. Elle a participé au continuo à plusieurs enregistrements, sous la direction de Jérôme Hantaï, Pierre Hantaï, Ophélie Gaillard, François Lazarevitch. Maude Gratton Née à Niort en 1983, Maude Gratton accomplit ses études de clavecin et d'orgue au CNR de Poitiers avec Dominique Ferran, puis suit l'enseignement régulier de Pierre Hantaï, Louis Robilliard. Elle obtient au CNSMD de Paris les 1ers prix de clavecin (O. Beaumont), basse continue (B. Rannou), orgue (M. Bouvard et O. Latry), Contrepoint Renaissance (O. Trachier). Elle étudie également l'harmonie avec JeanFrançois Zygel. Elle remporte le 1er prix au Concours des Jeunes Organistes de Saint-Germain-des-Fossés, le 2e prix au Concours International d'Orgue de Bruges, DISCOGRAPHIE DES ARTISTES - EN VENTE À LA LIBRAIRIE La librairie de Royaumont vous propose une sélection de disques en relation avec le concert que vous écoutez : Jérôme Hantai : Haydn - Trios N° 36,37,40 Flash Back 7 | 1 8 H 3 0 - C A F É - D É B AT : C O L L E C T I O N N E R L A M U S I Q U E , H I S T O I R E S D ' U N E PA S S I O N Conclusions du colloque Table-ronde animée par Catherine Massip, directrice du département de la musique de la Bibliothèque nationale de France avec la participation de Jean Duron, Dinko Fabris, Denis Herlin et Valérie De Wispelaere A l'occasion de l'acquisition de la collection musicale François-Lang, la Fondation Royaumont engage une réflexion sur les collections musicales, thématique qui sera développée dans le cadre d'un cycle de rencontres, intitulé Collectionner la musique. Pour ce premier colloque Collectionner la musique : histoires d'une passion, qui se déroule les vendredi 10 et samedi 11 octobre 2008, sont réunis des spécialistes de renommée internationale (France, Italie, Autriche, Portugal, Angleterre, Belgique, Etats-Unis). Au programme : la question des origines des collections musicales et de la spécificité des collections françaises, en mettant en exergue le cas de la Bibliothèque musicale François-Lang, une des plus importantes bibliothèques musicales privées en France et en Europe. | 8 Collection François-Lang © Fondation Royaumont 2 0 H 4 5 - L E F A U N E , E N T R E F A N TA S T I Q U E E T D I V I N Orchestre Les Siècles François-Xavier Roth, direction Marion Ralincourt, flûte Valeria Kafelnikov, harpe CLAUDE DEBUSSY Prélude à l'après-midi d'un faune (1862 - 1918) Danse sacrée et danse profane PA U L D U K A S (1865 - 1935) La Plainte, au loin, du faune orchestration Yves Chauris CLAUDE DEBUSSY Petite Suite PHILIPPE HUREL Phonus ou la voix du faune (1955) CLAUDE DEBUSSY Prélude à l'après-midi d'un faune Partitions conservées à la Bibliothèque musicale François-Lang Ce concert est organisé grâce au soutien de musique nouvelle en liberté. La Bibliothèque musicale François-Lang a été acquise par la Fondation Royaumont le 29 mars 2007 grâce au mécénat exclusif du groupe METRO. Le groupe SPIE soutient la Fondation Royaumont pour assurer la bonne conservation de cette collection et la rendre accessible. Le Comité Henry Goüin, club d'entreprises mécènes de la Fondation Royaumont, permet la constitution d'une bibliothèque d'étude complémentaire du fonds. 11 | Prélude à l'après-midi d'un faune Imaginer et diriger un programme autour du Prélude à l'après-midi d'un faune de Debussy à Royaumont est un honneur et un plaisir tout particulier. Étant flûtiste de formation, je connais depuis longtemps cette œuvre qui a toujours exercé sur moi lors de mes années d'apprentissage, puis dans le "métier", une étrange fascination. L'œuvre s'ouvre sur une douce et lente phrase chromatisante, a capella, au milieu du grand orchestre... pas de battue du chef, un "vide" impressionnant .... Et puis la manière avec laquelle Debussy va ensuite "harmoniser" puis "développer"... On dit souvent que cette œuvre ouvre, à elle seule, l'ère de la modernité en musique. J'adhère complètement à ce jugement et d'ailleurs cette œuvre est restée une sorte d'ovni dans le paysage de la création musicale moderne ! Ni poème symphonique, ni symphonie, ni ouverture, on se demande souvent à quel endroit le placer dans le concert "traditionnel" ! C'est ainsi qu'à Royaumont, nous le jouerons 2 fois (comme lors de la création) en début et en fin de programme, une sorte de grande "boucle" musicale en forme d'hommage ; hommage, dont la pierre angulaire est bien sûr Phonus d'Hurel, sublime "concerto" moderne, joué par Marion Ralincourt, étonnante jeune virtuose, soliste des Siècles, mais aussi cette rare Plainte, au loin, du Faune de Dukas, qui grâce au talent du jeune Yves Chauris, va pour la première fois résonner à l'orchestre. Et puis, La Petite Suite et les deux Danses pour harpe de Debussy avec là aussi une magnifique artiste soliste des Siècles, Valeria Kafelnikov, le tout joué sur les instruments qu'a connu Debussy ; ce fameux cor français, au vibrato consommé, ces cordes en boyaux, ces "bois" à la perce plus petite... Pendant de longues heures, j'ai eu le privilège, en préparant ce programme, de pouvoir travailler sur les partitions annotées de la main de Debussy, à Royaumont dans cette magnifique et unique Bibliothèque musicale François-Lang. François-Xavier Roth Phonus ou la voix du faune Lorsque Benoît Fromanger m'a demandé d'écrire une pièce pour flûte et orchestre en rapport avec le Prélude à l'après-midi d'un faune, j'ai tout de suite été très enthousiaste. J'ai commencé par relire la partition de Debussy avec attention en essayant de laisser venir à moi les idées de façon intuitive, sans essayer de prendre le matériau debussyste. Pourtant, ma pièce fait largement référence à la thématique du début du Prélude, à son chromatisme en particulier, et se | 12 présente comme une variation de ce chromatisme. Mais contrairement à mes habitudes, je n'ai pas tout organisé à l'avance. Je me suis laissé guider par des "impressions", des sensations de couleurs - j'ai pris à cet effet la même instrumentation que Debussy - et j'ai eu recours au fur et à mesure de l'écriture à des techniques variées pour renouveler la couleur harmonique tout le long de l'œuvre : techniques spectrales (analyse, compression et dilatation de spectres, modulation de fréquences, fondamentale virtuelle...) ou utilisation plus libre de superpositions modales. La première partie de la pièce est un long trajet vers la libération du flûtiste qui, dans un long solo, finit par faire entendre sa voix (phonos) dans un cri, après une sorte de "danse" rythmique et répétitive. A partir de ce moment, la musique se montre de plus en plus rythmique et les matériaux exposés avant la cadence du soliste se superposent, se mélangent et se confondent pour aboutir d'abord sur un trio des trois flûtes qui se présente comme une variation de la cadence du soliste et enfin sur un tutti violent où le chromatisme du Faune prend désormais toute la place. L'œuvre fonctionne sur un principe de "réitération" très cher à Debussy mais qui fait aussi partie de mon travail depuis longtemps avec l'utilisation de la répétitivité, du bouclage, techniques développées dans ma série de pièces solistes intitulée Loops. Phonus se termine par quelques accords posés qui, comme au début de l'œuvre, font toujours entendre le do dièse et le sol du motif de Debussy joué par la flûte solo dans l'après-midi d'un faune. Phonus est une commande de mes très chers amis Barbara et Luigi Polla et est dédié à Ada Polla et Lars Tray. Philippe Hurel BIOGRAPHIES DES ARTISTES Orchestre Les Siècles En 2003, le chef d'orchestre François-Xavier Roth décide de créer un orchestre d'un genre nouveau : Les Siècles. Formation unique au monde, réunissant des musiciens d'une nouvelle génération, capables d'utiliser aussi bien les instruments anciens que modernes, Les Siècles inscrivent leur démarche dans une dynamique de synthèse, mettant en perspective, de façon pertinente et inattendue, plusieurs siècles de création musicale. Les Siècles se produisent dans le monde : à Paris, Nantes, Lisbonne, Tokyo, Londres … Leur dernier enregistrement Bizet-Chabrier a été récompensé d'un Diapason d'Or par la revue du même nom. Les Siècles seront en résidence au Grand Théâtre de Provence dès septembre 2008. Les Siècles sont par ailleurs l'acteur principal de l'émission de télévision Presto proposée chaque semaine à plus de 3 millions de téléspectateurs sur France 2 le dimanche vers 16h05 et le mercredi vers 22h30. Les Siècles sont soutenus par l'ADAMI, la SPEDIDAM, le FCM, la Fondation Echanges et Bibliothèques et Matthieu Debost. Par ailleurs, Mécénat Musical Société Générale est le mécène principal de l'émission de télévision Presto. François-Xavier Roth, chef d'orchestre Chef d'orchestre français né en 1971, François-Xavier Roth a fait ses études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, avec Alain Marion et Janos Fürst. En octobre 2000, il remporte ex-aequo le 1er Prix du concours international de direction d'orchestre Donatella Flick à Londres. A la suite de ce concours, il devient pour deux saisons chef-assistant du London Symphony Orchestra. Il a également assisté Sir John Eliot Gardiner durant plusieurs années (les Troyens, Benvenuto Cellini, Falstaff). Entre autres orchestres, François-Xavier Roth a été invité à diriger l'Orchestre de Paris, des orchestres nationaux tels que ceux de Toulouse, Lyon, Strasbourg, Lille, Poitou-Charentes, d'Auvergne l'Orchestre Révolutionnaire et Romantique, et des orchestres internationaux tels que : l'Orchestre Symphonique de Barcelone, l'Orchestre Symphonique de Navarra, le Sinfonia Varsovia, l'Orchestre de l'Opéra de Pékin, les Tokyo Mozart Players, l'Ensemble Modern de Francfort... Depuis plusieurs années il a bâti des relations privilégiées avec le London Symphony Orchestra, l'Ensemble InterContemporain, le BBC National Orchestra of Wales formations qu'il dirige plusieurs fois par saison. Le Théâtre de Caen l'accueille également depuis de nombreuses années pour une production lyrique annuelle. En 2007, il fait ses débuts en Amérique du Nord avec le London Symphony Orchestra, dirigeant entre autres la 9e Symphonie de Beethoven au Florida International Festival. Le répertoire de François-Xavier Roth est très étendu (il va de la musique du XVIIe siècle aux créations contemporaines) et varié (il dirige autant le répertoire symphonique que lyrique ou d'ensemble). Il crée en 2003 Les Siècles, orchestre d'un genre nouveau, utilisant un très large instrumentarium et jouant sur les instruments de chaque époque. Avec cet orchestre il se produit en France, au Portugal, Angleterre, Japon ; enregistre pour le label Mirare et sera pour la saison 2007/2008 présent sur France 2, toutes les semaines, dans le nouveau programme Presto conçu par le compositeur Pierre Charvet. Parmi ses prochains engagements, signalons des concerts ou productions lyriques avec l'Orchestre de Paris, l'Orchestre Philharmonique de Radio France, l'Ensemble InterContemporain, Les Siècles, l'Orchestre Poitou-Charentes, l'Orchestre Symphonique de HongKong Academy for Performing Arts, le Kwazulu-Natal Philharmonic Orchestra de Durban, l'Orchestre Philharmonique de Liège, l'Orchestre de l'Opéra Comique de Berlin, le Radio Finnish Orchestra. Marion Ralincourt, flûte Après une brillante scolarité au CNSM de Paris, sanctionnée par un DFS de flûte obtenu à l'unanimité première nommée, Marion Ralincourt intègre en septembre 2005 le Cycle de Perfectionnement Soliste du Conservatoire, dans la classe de Sophie Cherrier. Passionnée par la musique de chambre elle crée le Duo Harpéole avec la harpiste Lucie Marical (Gaëlle Le Gallic leur consacre son émission Dans la cour des grands sur France Musique), mais ne délaisse pas la pratique de l'orchestre pour autant : Marion est flûtiste titulaire de l'Orchestre Symphonique et Lyrique de Tours, ainsi que de l'Orchestre de chambre Les Siècles. Depuis septembre 2007, le Duo Harpéole poursuit un cursus de Perfectionnement de Musique de Chambre au CNSM de Paris dans la classe de David Walter. En avril 2005, Marion remporte le Premier Prix du Concours International de Flûte de Cracovie, ainsi que le Prix Spécial de la meilleure interprétation du Concerto de Penderecki. Elle est demi-finaliste des 13 | Concours Internationaux de Kobe, et Jean-Pierre Rampal (Mention Spéciale). Depuis janvier 2005 elle est lauréate boursière de la Fondation Natexis Banque Populaire. En juin 2006, elle remporte un troisième prix au Concours International Carl Nielsen (Danemark). Alain Duault lui a consacré son émission Toute la musique qu'ils aiment le 16 juin 2006 sur FR3. En 2007 Marion s'est produite en récital dans plusieurs grandes salles parisiennes (aux Invalides, au Théâtre des Champs-Elysées...), en soliste au Japon et en Pologne, a été invitée des Festivals de Prades et des Arcs, ainsi que de nombreux festivals Jeunes Talents. Durant la saison 2007-2008, Marion s'est produite en Soliste avec l'orchestre de la Police Parisienne (Suite en Concert de Jolivet) et l'Ensemble Intercontemporain (...Explosante Fixe…. de Boulez). Elle a participé à la Folle Journée de Nantes et Tokyo. s'engage dans une démarche interdisciplinaire. Ainsi elle collabore avec la Comédie Française sur le projet La chanson de Roland présenté par l'Auditorium du Louvre en 2005. Elle enregistre les bandes son de plusieurs films muets : Nana de Jean Renoir, Dura Lex de Lev Koulechov, Intolérance de D. W. Griffith. En 2007 elle travaille avec le chorégraphe Nicolas Musin sur l'opéra-danse Trans-Warhol. En 2006 elle co-réalise Le Nouveau Spectacle Extraordinaire avec la compagnie des Rémouleurs (théâtre d'ombres, projections, inventions lumineuses). Elle enseigne actuellement au Conservatoire du Centre de Paris. Valéria Kafelnikov, harpe Originaire de St Petersbourg, Valéria étudie aux CNSM de Paris et de Lyon et obtient des prix internationaux, dont celui du Concours Lily Laskine. Elle est régulièrement invitée par diverses formations symphoniques comme l'Opéra de Paris, l'Ensemble Orchestral de Paris, l'Orchestre du Capitole de Toulouse. Elle est également membre de l'orchestre Les Siècles. Travaillant à la diffusion de la musique contemporaine, Valéria est membre de l'ensemble Alternance. Elle se produit au festival Musica (Strasbourg), la semaine du son de l'Ircam (Paris), Festival Ligeti (Lyon), Music der Zeit à la WDR de Cologne, ainsi qu'à d'autres festivals consacrés à la musique de chambre comme le Festival des Arcs, Festival de Villars (Suisse), les Nuits d'été (Savoie), le Festival Berlioz (Isère). Depuis 2007 elle est membre de l'ensemble Carpe Diem. Dépassant le répertoire de son instrument, Valéria DISCOGRAPHIE DES ARTISTES - EN VENTE À LA LIBRAIRIE La librairie de Royaumont vous propose une sélection de disques en relation avec le concert que vous écoutez : œuvres de Philippe Hurel : par les Percussions de Strasbourg par l'ensemble Musique Oblique Orchestre Les Siècles : Bizet : Symphonie en ut majeur et Jeux d'enfants Chabrier : Suite pastorale | 14 15 | Collection François-Lang © Fondation Royaumont DIMANCHE 12 OCTOBRE 15H30 - LES VOIX DU CLAIR-OBSCUR Chantal Santon, soprano Ivan Couëffé, piano David Lefort, ténor Simon Zaoui, piano Ruben Lifschitz, direction artistique H E N R I D U PA R C (1848-1933) L'Invitation au voyage Extase La Vie antérieure GABRIEL FAURÉ (1845-1924) Prison Soir La Bonne Chanson n° 1 Une Sainte en son auréole n° 2 Puisque l'aube grandit n° 3 La lune blanche luit dans les bois n° 4 J'allais par les chemins perfides n° 5 J'ai presque peur en vérité n° 6 Avant que tu ne t'en ailles n° 7 Donc ce sera par un clair jour d'été n° 8 N'est-ce pas ? n° 9 L'hiver a cessé CLAUDE DEBUSSY (1862 - 1918) Ariettes Oubliées n° 1 C'est l'extase langoureuse n° 2 Il pleure dans mon coeur n° 3 L'ombre des arbres n° 4 Chevaux de bois n° 5 Green n° 6 Spleen Partitions conservées à la Bibliothèque musicale François-Lang La Bibliothèque musicale François-Lang a été acquise par la Fondation Royaumont le 29 mars 2007 grâce au mécénat exclusif du groupe METRO. Le groupe SPIE soutient la Fondation Royaumont pour assurer la bonne conservation de cette collection et la rendre accessible. Le Comité Henry Goüin, club d'entreprises mécènes de la Fondation Royaumont, permet la constitution d'une bibliothèque d'étude complémentaire du fonds. 17 | Quand Gabriel Fauré (1845-1924) et Claude Debussy (1862-1918) s'intéressèrent dans les années 1885 à l'œuvre de Verlaine, le poète était certes reconnu, mais traînait derrière lui une réputation sulfureuse liée à sa vie sentimentale tumultueuse et aux ravages de l'alcoolisme. Toutefois, il inspira aux deux compositeurs leurs plus belles et plus célèbres mélodies. Debussy en composa dix-sept (huit des Fêtes galantes, six des Romances sans paroles et trois de Sagesse), tandis que Fauré mit dix-huit poèmes en musique (cinq des Fêtes galantes, neuf de La Bonne Chanson, trois des Romances sans paroles, un de Sagesse). D'ailleurs, les deux musiciens choisirent à six reprises les mêmes poésies. Même si La Bonne Chanson et les Ariettes oubliées ne contiennent aucun texte commun, les deux cycles présentent la particularité d'avoir été inspirés par un sentiment amoureux : Fauré s'était épris d'Emma Bardac, épouse du banquier Sigismond Bardac, femme du monde et excellente chanteuse, qui allait devenir en 1904 la seconde épouse de Debussy, tandis que Debussy était tombé amoureux d'une cantatrice amateur, Marie Vasnier, épouse d'un greffier des bâtiments, dont il fut l'amant dans sa jeunesse. La Bonne Chanson Durant l'été 1892, Fauré et sa famille s'installèrent à Prunay, petit village situé non loin de Bougival où séjournaient les Bardac. Des vingt et un poèmes de La Bonne Chanson, le compositeur en avait retenu neuf et, le 9 août 1892, il mit au net Donc ce sera par un clair jour d'été, septième mélodie du cycle, dont le texte évoque les épousailles des amants. Vint ensuite Une sainte en son auréole (nº 1) composée le 17 septembre 1892. La composition des sept autres s'échelonna d'automne 1892 à février 1894, date à laquelle l'ensemble fut achevé. Le manuscrit autographe complet se trouve aujourd'hui dans la Bibliothèque musicale François-Lang de la Fondation Royaumont. La Bonne Chanson constitue le plus vaste cycle de mélodies de l'auteur et repose sur une construction tonale mûrement pensée allant de la bémol à ré bémol pour les six premières, soit un demi-ton plus bas à chaque fois, sans oublier un effet de symétrie entre la deuxième et la huitième, toutes les deux en sol majeur. De plus, il possède une forte unité thématique avec cinq thèmes cycliques qui reviennent au fur et à mesure du déroulement de l'œuvre, notamment dans la dernière où la majeure partie de ceux-ci sont réexposés. Selon RogerDucasse, le rôle d'Emma Bardac, dédicataire du cycle, fut déterminant : elle lui fit corriger le texte de plusieurs mélodies. Bien des années après, Fauré s'en souvint et écrivit à Roger-Ducasse, un an avant sa mort : "[…] je n'ai rien écrit jamais aussi spontanément que La Bonne Chanson. […] je dois ajouter que j'y ai été aidé par une spontanéité de compréhension au | 18 moins égale de la part de celle qui en est restée la plus émouvante interprète." Quant à Emma, une fois devenue madame Debussy, elle resta indéfectiblement liée à ces mélodies, au point de demander à son époux, déjà fort malade, de l'accompagner dans ce cycle durant l'été 1917. Ariettes oubliées Extraites des Romances sans paroles de Verlaine, les six Ariettes occupent une place particulière dans l'œuvre de Debussy. Si l'on excepte la mélodie Nuit d'étoiles, écrite en 1880 et éditée en 1882, elles représentent le premier cycle que le compositeur livra au public. Publiées en 1888 chez la veuve Girod, "un éditeur compatissant et philanthropique" selon Debussy, elles furent rééditées en 1903 chez Fromont sous le titre Ariettes oubliées, après avoir été révisées par l'auteur. Mary Garden, créatrice inoubliable de Mélisande à l'Opéra-Comique en avril 1902 et dédicataire de la seconde édition, enregistra en 1904 avec Debussy trois de ces mélodies (Il pleure dans mon cœur, L'ombre des arbres, Green). Toutefois, il faut se souvenir que la première version de L'ombre des arbres et de Chevaux de bois fut mise au net presque vint années auparavant, début janvier 1885, quelques semaines avant le départ de Debussy pour la Villa Médicis. L'obligation de s'éloigner de Marie Vasnier pour séjourner deux années à Rome, à la suite de l'obtention du Premier Grand Prix, ne fut sans doute pas étrangère à leur composition. Malgré le désarroi amoureux des premiers mois, Debussy fit les délices des pensionnaires de la villa ainsi que du directeur et de son épouse en interprétant à plusieurs reprises Chevaux de bois. En janvier 1886, il poursuivit son cycle et élabora une première version de Green et vraisemblablement de Spleen. Enfin, de retour à Paris en mars 1887, il mit au point C'est l'extase et Il pleure dans mon cœur et remania de nouveau l'ensemble en vue de l'édition de 1888. Quatre des six manuscrits ayant servi à la gravure de cette dernière sont aujourd'hui dans la Bibliothèque musicale François-Lang de la Fondation Royaumont. En écoutant ces six mélodies, on oublie généralement qu'elles furent l'œuvre d'un jeune compositeur qui venait de remporter le Prix de Rome (juin 1884), et qui faisait montre déjà d'une étonnante maîtrise du langage musical et d'un sens admirable de la mise en musique des textes poétiques. Denis Herlin L'Invitation au Voyage La Vie antérieure Charles Baudelaire Charles Baudelaire Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D'aller là-bas vivre ensemble, Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble. J'ai longtemps habité sous de vastes portiques Que les soleils marins teignaient de mille feux, Et que leurs grands piliers, droits et majestueux, Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques. Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l'humeur est vagabonde ; C'est pour assouvir Ton moindre désir Qu'ils viennent du bout du monde. Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D'hyacinthe et d'or ; Le monde s'endort Dans une chaude lumière ! Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Extase Henri Cazalis Sur un lys pâle mon cœur dort D'un sommeil doux comme la mort Mort exquise, mort parfumée Du souffle de la bien aimée Sur ton sein pâle mon cœur dort Les houles, en roulant les images des cieux, Mêlaient d'une façon solennelle et mystique Les tout puissants accords de leur riche musique Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux... C'est là, c'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs, Et des esclaves nus tout imprégnés d'odeurs Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes, Et dont l'unique soin était d'approfondir Le secret douloureux qui me faisait languir. Prison Paul Verlaine Le ciel est, par-dessus le toit, Si bleu, si calme ! Un arbre, par-dessus le toit, Berce sa palme. La cloche, dans le ciel qu'on voit, Doucement tinte. Un oiseau sur l'arbre qu'on voit Chante sa plainte. Mon Dieu, mon Dieu ! La vie est là, Simple et tranquille. Cette paisible rumeur-là Vient de la ville. Qu'as-tu fait, ô toi que voilà Pleurant sans cesse, Dis, qu'as-tu fait, Toi que voilà, De ta jeunesse ? Soir Albert Samain Voici que les jardins de la nuit vont fleurir. Les lignes, les couleurs, les sons deviennent vagues ; Vois ! Le dernier rayon agonise à tes bagues, Ma sœur, n'entends-tu pas quelque chose mourir ? Mets sur mon front tes mains fraîches comme une eau pure, Mets sur mes yeux tes mains douces comme des fleurs, Et que mon âme où vit le goût secret des pleurs. Soit comme un lys fidèle et pâle à ta ceinture ! C'est la pitié qui pose ainsi son doigt sur nous, Et tout ce que la terre a de soupirs qui montent, Il semble, qu'à mon cœur enivré, le racontent Tes yeux levés au ciel, si tristes et si doux ! 19 | La Bonne chanson Paul Verlaine Un vaste et tendre apaisement Semble descendre du firmament Que l'astre irise. C'est l'heure exquise ! 1. Une Sainte en son auréole Une Sainte en son auréole, Une Châtelaine en sa tour, Tout ce que contient la parole Humaine de grâce et d'amour. La note d'or que fait entendre Le cor dans le lointain des bois, Mariée à la fierté tendre Des nobles Dames d'autrefois; Avec cela le charme insigne D'un frais sourire triomphant Éclos dans les candeurs de cygne Et des rougeurs de femme-enfant ; Des aspects nacrés, blancs et roses, Un doux accord patricien : Je vois, j'entends toutes ces choses Dans son nom Carlovingien. 4. J'allais par des chemins perfides J'allais par des chemins perfides, Douloureusement incertain. Vos chères mains furent mes guides. Si pâle à l'horizon lointain Luisait un faible espoir d'aurore ; Votre regard fut le matin. Nul bruit, sinon son pas sonore, N'encourageait le voyageur. Votre voix me dit : "Marche encore !" Mon cœur craintif, mon sombre cœur Pleurait, seul, sur la triste voie ; L'amour, délicieux vainqueur, Nous a réunis dans la joie. 5. J'ai presque peur en vérité 2. Puisque l'aube grandit Puisque l'aube grandit, puisque voici l'aurore, Puisque, après m'avoir fui longtemps, l'espoir veut bien Revoler devers moi qui l'appelle et l'implore, Puisque tout ce bonheur veut bien être le mien, Je veux, guidé par vous, beaux yeux aux flammes douces, Par toi conduit, ô main où tremblera ma main, Marcher droit, que ce soit par des sentiers de mousses Ou que rocs et cailloux encombrent le chemin ; Et comme, pour bercer les lenteurs de la route, Je chanterai des airs ingénus, je me dis Qu'elle m'écoutera sans déplaisir sans doute ; Et vraiment je ne veux pas d'autre Paradis. 3. La lune blanche luit dans les bois. La lune blanche Luit dans les bois. De chaque branche Part une voix sous la ramée. Ô bien aimée L'étang reflète, Profond miroir, La silhouette Du saule noir Où le vent pleure. Rêvons, c'est l'heure. | 20 J'ai presque peur, en vérité Tant je sens ma vie enlacée A la radieuse pensée Qui m'a pris l'âme l'autre été, Tant votre image, à jamais chère, Habite en ce cœur tout à vous, Ce cœur uniquement jaloux De vous aimer et de vous plaire ; Et je tremble, pardonnez-moi D'aussi franchement vous le dire, À penser qu'un mot, qu'un sourire De vous est désormais ma loi, Et qu'il vous suffirait d'un geste, D'une parole ou d'un clin d'œil, Pour mettre tout mon être en deuil De son illusion céleste. Mais plutôt je ne veux vous voir, L'avenir dût-il m'être sombre Et fécond en peines sans nombre, Qu'à travers un immense espoir, Plongé dans ce bonheur suprême De me dire encore et toujours, En dépit des mornes retours, Que je vous aime, que je t'aime ! 6. Avant que tu ne t'en ailles 9. L'hiver a cessé Avant que tu ne t'en ailles, Pâle étoile du matin, Mille cailles chantent dans le thym. L'hiver a cessé : la lumière est tiède Et danse, du sol au firmament clair. Il faut que le cœur le plus triste cède À l'immense joie éparse dans l'air. Tourne devers le poète Dont les yeux sont pleins d'amour ; L'alouette monte au ciel avec le jour. Tourne ton regard que noie L'aurore dans son azur ; Quelle joie parmi les champs de blé mûrs. J'ai depuis un an le printemps dans l'âme Et le vert retour du doux floréal, Ainsi qu'une flamme entoure une flamme, Met de l'idéal sur mon idéal. Et fais luire ma pensée Là-bas, bien loin oh, bien loin ! La rosée gaîment brille sur le foin. Le ciel bleu prolonge, exhausse et couronne L'immuable azur où rit mon amour La saison est belle et ma part est bonne Et tous mes espoirs ont enfin leur tour. Dans le doux rêve où s'agite Ma mie endormie encor. Vite, vite, Car voici le soleil d'or. Que vienne l'été ! Que viennent encore L'automne et l'hiver ! Et chaque saison Me sera charmante, ô Toi que décore Cette fantaisie et cette raison ! 7. Donc ce sera par un clair jour d'été Donc, ce sera par un clair jour d'été Le grand soleil, complice de ma joie, Fera, parmi le satin et la soie, Plus belle encore votre chère beauté ; Ariettes oubliées Le ciel tout bleu, comme une haute tente, Frissonnera somptueux à longs plis Sur nos deux fronts qu'auront pâlis L'émotion du bonheur et l'attente ; C'est l'extase langoureuse, C'est la fatigue amoureuse, C'est tous les frissons des bois Parmi l'étreinte des brises, C'est, vers les ramures grises, Le chœur des petites voix. Et quand le soir viendra, l'air sera doux Qui se jouera, caressant, dans vos voiles, Et les regards paisibles des étoiles Bienveillamment souriront aux époux. 8. N'est-ce-pas ? N'est-ce pas? nous irons gais et lents, dans la voie Modeste que nous montre en souriant l'Espoir, Peu soucieux qu'on nous ignore ou qu'on nous voie. Isolés dans l'amour ainsi qu'en un bois noir, Nos deux cœurs, exhalant leur tendresse paisible, Seront deux rossignols qui chantent dans le soir. Sans nous préoccuper de ce que nous destine Le Sort, nous marcherons pourtant du même pas, Et la main dans la main, avec l'âme enfantine. Paul Verlaine 1. C'est l'extase langoureuse Ô le frêle et frais murmure ! Cela gazouille et susurre, Cela ressemble au cri doux Que l'herbe agitée expire... Tu dirais, sous l'eau qui vire, Le roulis sourd des cailloux. Cette âme qui se lamente En cette plainte dormante C'est la nôtre, n'est-ce pas ? La mienne, dis, et la tienne, Dont s'exhale l'humble antienne Par ce tiède soir, tout bas ? De ceux qui s'aiment sans mélange, n'est-ce pas ? 21 | 2. Il pleure dans mon cœur Il pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville ; Quelle est cette langueur Qui pénètre mon cœur ? Ô bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits ! Pour un cœur qui s'ennuie Ô le chant (le bruit) de la pluie ! Il pleure sans raison Dans ce cœur qui s'écœure Quoi ! Nulle trahison ?... Ce deuil est sans raison. C'est bien la pire peine De ne savoir pourquoi Sans amour et sans haine Mon cœur a tant de peine ! 3. L'ombre des arbres L'ombre des arbres dans la rivière embrumée Meurt comme de la fumée Tandis qu'en l'air, parmi les ramures réelles Se plaignent les tourterelles Combien ô voyageur, ce paysage blême Te mira blème toi-même Et que toutes pleureraient dans les hautes feuilles Tes espérances noyées, noyées. 4. Chevaux de bois Tournez, tournez, bons chevaux de bois Tournez cent tours, tournez mille tours Tournez souvent et tournez toujours Tournez, tournez au son des haut-bois. L'enfant tout rouge et la mère blanche Le gars en noir et la fille en rose L'une à la chose et l'autre à la rose Chacun se paie un sou de dimanche Tournez, tournez, chevaux de leur cœur Tandis qu'au tour de tous nos tournois Clignote l'œil du filou sournois Tournez au son du piston vainqueur ! C'est étonnant comme ça vous soule D'aller ainsi dans ce cirque bête Rien dans le ventre et mal dans la tête Du mal en masse et du bien en foule Tournez dadas, sans qu'il soit besoin D'user jamais de nuls éperons Pour commander à vos galops ronds Tournez, tournez, sans espoir de foin Et dépêchez, chevaux de leurs âmes Déjà voici que sonne à la soupe | 22 La nuit qui tombe et chasse la troupe De gais buveurs que leur soif affame Tournez, tournez ! Le ciel en velours D'astres en or se vêt lentement L'Eglise tinte un glas tristement Tournez au son joyeux des tambours, tournez 5. Green Voici des fruits des fleurs des feuilles et des branches Et puis, voici mon cœur qui ne bat que pour vous Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches Et qu'à vos yeux si beaux, l'humble présent soit doux J'arrive tout couvert encore de rosée Que le vent du matin vient glacer à mon front Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée Rêve de chers instants qui la délasseront Sur votre jeune sein, laisser roulez ma tête Toute sonore encore de vos derniers baisers Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête Et que je dorme un peu, puisque vous reposez 6. Spleen Les roses étaient toutes rouges Et les lierres tout noirs Chère pour peu que tu te bouges Renaissent tous mes désespoirs Le ciel était trop bleu, trop tendre La mer trop verte et l'air trop doux Je crains toujours ce qu'est d'attendre Quelque fuite atroce de vous Du houx à la feuille vernie Et du luisants buis je suis las Et de la campagne infinie Et de tout, fou de vous, Hélas ! BIOGRAPHIES DES ARTISTES Chantal Santon, soprano * 2000 : Disteso, berceuse, avec les jeunes solistes. 2002 session de chant baroque sous la direction de Gérard Lesne. 2005 : session La Finta Giardiniera (rôle de Sandrina dans la version de Mozart) sous la direction de David Stern. 2006 : session Lied et Mélodie sous la direction de Ruben Lifschitz ; interprète dans Orphée descendant aux enfers de Marc Antoine charpentier . 2007 : concert Mater Dolorosa sous la direction de Gérard Lesne Diplômée de Sciences-Politiques, Chantal Santon Jeffery étudie le chant au CNR de Paris ainsi qu'auprès de Margreet Honig et Florence Guignolet et perfectionne l'art du lied et de la mélodie avec Ruben Lifschitz. Elle débute à la scène en demoiselle d'honneur dans der Freischütz de Weber dirigé par Myung-Whun Chung au Théâtre des Champs-Elysées. Elle est saluée par la critique en 2006 pour son interprétation de Sandrina dans La Finta Giardiniera de Mozart ; une production Royaumont/Unité scénique ; dirigé par David Stern avec qui elle collabore désormais étroitement. Elle chante en 2007 sa première Donna Anna au théâtre de Fontainebleau (direction : Gaspard Brecourt). En concert elle aborde un très vaste répertoire allant de Boesset à Szymanovski en passant par Vivaldi, Mozart, Verdi… Son inclination pour la musique contemporaine l'amène à participer à de nombreuses créations dans toute l'Europe et en Asie. Depuis 2002 elle chante et enregistre très régulièrement avec Il Seminario Musicale de Gérard Lesne. Parmi ses récentes prestations, on peut citer der Tag des Gerichts de Telemann sous la direction de David Stern au Théâtre des Champs-Elysées, le Requiem de Brahms et la Messe Nelson de Haydn à Paris, des cantates profanes de Bach avec la Chapelle Rhénane de Benoît Haller, le Stabat Mater de Boccherini avec l'ensemble Galuppi. Elle se produit régulièrement en récital où elle aime interpréter Strauss, Wagner, Berg, Britten, Liszt, Duparc, Debussy, Ravel…Ses engagements futurs incluent notamment les rôles de Donna Anna à l'opéra de Limoges où elle vient de chanter le Requiem et l'Exultate Jubilate de Mozart ; sous la direction de David Stern, elle incarnera Elvira dans Don Giovanni mis en scène par Yoshi Oïda (tournée en 2009), La Comtesse des Noces, Eleonora dans Prima la musica poi le parole de Salieri et le rôle titre de Didon et Enée. Elle chantera le premier rôle féminin de King Arthur de Purcell au Festival de Radio-France et à l'opéra de Montpellier sous la direction d'Hervé Niquet. Parmi ses derniers enregistrements on peut citer la Dafne de Da Gagliano avec Jay Bernfeld (rôle titre), les cantates pour Saint-Michel de Bach, un récital d'airs de cour aux côtés de Gérard Lesne ainsi qu'une œuvre inédite de J. M. Kraus, Amphitryon, sous la direction de Werner Ehrhardt (Capriccio). David Lefort, ténor * 2006 : session La Finta Giardiniera sous la direction de David Stern. 2007 : session Lied et Mélodie sous la direction de Ruben Lifschitz. 2007 : La fabula d'Orpheo Lauréat de plusieurs concours de chant, David Lefort est invité par d'importantes scènes lyriques françaises (Châtelet et Opéra Bastille, Opéra de Lyon, Capitole à Toulouse…). Depuis 2002, il a abordé différents rôles dont : Hermosa (L'Ile de Tulipatan d'Offenbach, mis en scène par Laurent Pelly), d'Estillac (La Veuve Joyeuse, mise en scène par Macha Makeieff), Don Ottavio (Don Giovanni), Basilio (Les Noces de Figaro), Pastore (L'Orfeo), Eumete (Le Retour d'Ulysse), Bajazet (Tamerlano de Haendel), Remendado (Carmen). Il s'est ainsi produit comme soliste dans des répertoires très variés, allant de la musique de la Renaissance à la musique contemporaine, sous la direction de notamment : Jacques Mercier, Janos Fürst, Christophe Rousset, Emmanuelle Haïm, Paul McCreesh, Jérôme Corréas, Rachid Safir. Il est régulièrement invité à se produire en récital de mélodies et lieder, ou comme soliste pour les grands oratorios. Son premier disque consacré aux mélodies de Poulenc, intitulé du côté d'Apollinaire vient d'être récompensé par un Orphée d'Or 2006 (prix Ravel) décerné par l'Académie du Disque Lyrique. En 2007, il participe avec la Fondation Royaumont à l'aventure de La Fabula d'Orpheo mise en scène par Sandrine Anglade Ivan Couëffé, piano * 2006 et 2007 : session Lied et Mélodie sous la direction de Ruben Lifschitz Ivan Couëffé commence ses études au CNR de Lyon où il obtient une médaille d'or dans la classe de piano d'Hervé Billaut ainsi que de nombreuses récompenses en musique de chambre, analyse, esthétique et histoire de la musique. Il intègre par la suite le CNR de Boulogne Billancourt (classe d'Hortense Cartier-Bresson et Raphaël Rochet en accompagnement) et obtient un premier prix de piano à l'unanimité. Il est admis en 2006 à l'unanimité au CNSMDP en accompagnement vocal (classe d'Anne Le Bozec). Il est titulaire du Diplôme d'Etat de piano et a enseigné au CNR de Lyon ainsi que dans les ENM de * collaborations antérieures avec Royaumont 23 | Montreuil et Valence. Il a également reçu les conseils de Marie-Françoise Bucquet et Udo Reinemann et travaille régulièrement avec Ruben Lifschitz à la Fondation Royaumont. Il se produit en récital, notamment avec la soprano Chantal Santon, en musique de chambre ou encore au sein de l'Orchestre des Lauréats du Conservatoire et a participé à l'émission L'atelier des chanteurs, sur France Musique. Il vient de participer à L'étrangère, création de Fredéric Verrières à l'ARCAL. Folle Journée de Nantes, au festival des Arcs, au "moments musicaux" du théâtre du Châtelet, à la Cité de la Musique, à l'auditorium du musée de Grenoble, au printemps musical de St Jean de Luz, à l'espace Croix-Baragnon à Toulouse, au Festival Musique en Médoc... En Allemagne au Ruhr Klavier Festival et au Musée de la musique de Hambourg, au Brésil où il donne trois récitals en 2005, au Japon pour le Kyoto Student Festival, en Suisse et en Angleterre. Membre du Bersani Piano Trio, il est également directeur artistique du cycle musical de la chapelle de Kersaint. Simon Zaoui, piano * 2007 : session Lied et Mélodie sous la direction de Ruben Lifschitz Né en 1980, issu d'une famille de musiciens, il travaille sous l'œil attentif d'Emile Naoumoff, puis au CNR de Boulogne-Billancourt avec Marie-Paule Siruguet, Hortense Cartier-Bresson et Xavier Gagnepain. Il y obtient un premier Prix de piano à l'unanimité ainsi que trois premiers Prix de musique de chambre. Puis il est élève d'Alain Planès et d'Emmanuel Strosser au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, s'initie au pianoforte avec Patrick Cohen et à l'accompagnement vocal avec Jeff Cohen. Il se perfectionne auprès d'Aldo Ciccolini et Robert Levin, et reçoit les conseils de Menahem Pressler, Dimitri Bashkirov, Vladimir Krainev, Jean-Claude Pennetier, Jean-François Heisser et Henri Barda. En musique de chambre il a la chance de travailler avec Pierre-Laurent Aimard et Christian Ivaldi. Il obtient un premier prix de piano mention Très Bien en 2003 et un premier prix de musique chambre mention Très Bien en 2005. Puis il est admis premier nommé à l'unanimité en cycle de perfectionnement dans la classe de Claire Désert. En 2007 il étudie à l'Academie Sibelius d'Helsinki avec Tuija Hakkila. Il a remporté le premier Prix et le Prix Fauré du C.I. de piano de Brest ainsi que le deuxième Prix du C.I. de piano Jean Françaix (2002). Il est également récompensé par le prix du Rotary-club de l'académie Maurice Ravel à St Jean de Luz. Avec le Trio Alborada (récompensé par le deuxième Prix du Forum International de musique de chambre en 2001), il s'est produit régulièrement en concert en France et a travaillé sous la direction du compositeur Gyorgy Kurtag. En duo violonpiano, il a obtenu un deuxième prix et un prix spécial "musique française" au C.I. de Guérande (ex-Vierzon) Il se produit avec les violonistes Sarah et Déborah Nemtanu, les quatuors Psophos, Modigliani, Voce, les pianistes Christian Ivaldi, Jeff Cohen, Alain Planès, la violoncelliste Clara Zaoui... Il reçoit le soutien de la Fondation Meyer pour 2006/2007 et est lauréat boursier du mécénat Société Générale 2005/2006. Il est invité au festival de La Roque d'Anthéron, à la | 24 Ruben Lifschitz, directeur artistique * depuis 1987 : dirige chaque année l'atelier de Lied et Mélodie Ruben Lifschitz est né à Genève où il fait des études, parallèlement à l'Université et au Conservatoire. II obtient, en 1957 un premier prix de virtuosité avec distinction et, la même année, le Premio di Positano, bourse d'étude pour l'interprétation de Beethoven auprès de Wilhelm Kempff. Il a travaillé plusieurs années avec Alfred Cortot dont une chaleureuse recommandation le lance dans un début de carrière dédiée aux œuvres de Robert Schumann. Il donne ainsi, en 1960, trois récitals Schumann au Festival d'Edimbourg et à travers l'Europe. Il joue également les œuvres pour piano et orchestre de Schumann avec l'Orchestre de la Suisse Romande, la Philharmonie de Varsovie, la Philharmonie de Rotterdam et le Tonhalle Orchester de Zürich, sous la direction de Paul Klecki, Roberto Benzi, Armin Jordan, André Markowski et Claudio Scimone. Depuis 1975, Ruben Lifschitz se consacre à l'accompagnement et à l'enseignement du lied et de la mélodie française. Il est régulièrement invité à la Fondation Royaumont pour diriger des sessions d'interprétation consacrées au lied et à la mélodie française. Pendant de nombreuses années, il a été chargé de cours de mélodie et de lied à l'Atelier Lyrique de l'Opéra de Lyon, à l'École de l'Opéra National de Paris, au Conservatoire de Lausanne, aux CNSM de Lyon et de Paris. Il a accompagné de nombreux jeunes chanteurs dans leurs débuts en récital, et accompagne régulièrement Natalie Dessay. PAGE TELERAMA Collection François-Lang © Fondation Royaumont 1 7 H 1 5 - L A N A I S S A N C E D E L A C A N TAT E I TA L I E N N E Dorothée Leclair, Tania Chauche, sopranos Lisandro Nesis, ténor Javier Robledano Cabrera, contre-ténor Jean Gabriel Saint Martin, baryton Kana Futagami, clavecin Fabien Brandel, théorbe Juliette Roumailhac, Nathacha Catusse, violons Anna Carlsen, violoncelle ALESSANDRO GRANDI (1575-1630) LUIGI ROSSI Deh mirate Non piu t'adoro In un cerchietto d'oro Viviam, viviamo La Gelosia (1597-1653) ALESSANDRO GRANDI Apre l'uomo infelice Unite i corpi Sin ch'avra fiori Aprile Amor, attri si duol LUIGI ROSSI Il vostro slendore ALESSANDRO GRANDI Bionda treccia GIACOMO CARISSIMI Le ferite d'un cor (1605-1674) Partitions conservées à la Bibliothèque musicale François-Lang. Ce concert a été préparé sous la direction artistique de Gérard Lesne, directeur musical d'Il Seminario Musicale, de Blandine Rannou, clavecin et de Florence Magloire, violon, en collaboration avec le Conservatoire de Genève. Avec la participation d'Aurelio Bianco, chercheur associé au Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance de Tours et en résidence à la Bibliothèque musicale François-Lang et avec la complicité de Rodrigo de Zayas, propriétaire d'un autre recueil imprimé de Grandi (Séville). Edition réalisée en partenariat avec le Centre d’Études Supérieures de la Renaissance de Tours. La Bibliothèque musicale François-Lang a été acquise par la Fondation Royaumont le 29 mars 2007 grâce au mécénat exclusif du groupe METRO. Le groupe SPIE soutient la Fondation Royaumont pour assurer la bonne conservation de cette collection et la rendre accessible. Le Comité Henry Goüin, club d'entreprises mécènes de la Fondation Royaumont, permet la constitution d'une bibliothèque d'étude complémentaire du fonds. 27 | L A N A I S S A N C E D E L A C A N TAT E I TA L I E N N E : ALESSANDRO GRANDI, LUIGI ROSSI ET GIACOMO CARISSIMI Les débuts de la cantate de chambre baroque italienne sont particulièrement débiteurs de trois compositeurs : A. Grandi, L. Rossi et G. Carissimi. En effet, c'est seulement grâce à ces trois musiciens qu'on arrive à une codification plus précise de ce genre. Grandi est le premier à utiliser de façon moderne le terme cantate dans son recueil de 1620, une anthologie de morceaux pour une voix et basse continue qui désormais s'éloigne du style rapsodique des premières monodies de G. Caccini ou de J. Peri. Non moins important se révèle son livre de cantate de 1626 où il concède, clair héritage de la tradition musicale vénitienne, un rôle de tout premier plan aussi aux instruments. Rossi et Carissimi appartiennent au contraire à l'école romaine. Ils sont aujourd'hui connus surtout pour leurs contributions dans le domaine de l'Opéra pour l'un et de l'Oratorio et pour l'autre. En vérité, ils furent des auteurs extrêmement prolifiques de cantates profanes. C'est avec eux qu'elle devient une forme très diversifiée où le récitatif, l'arioso et l'aria s'alternent de façon assez libre. L'œuvre de ces deux musiciens annonce celle de A. Scarlatti, de G. Bononcini et de F. Durante avec lesquels se conclut l'Histoire de la cantate baroque italienne. Aurelio Bianco | 28 BIOGRAPHIES DES ARTISTES Dorothée Leclair, soprano * 2006 : concert La cantate : de Montéclair à Jacquet de la Guerre Dorothée Leclair s'est tout d'abord destinée à une carrière instrumentale : après ses études aux Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, puis de Lyon, elle entre comme altiste titulaire à l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, sous la direction de Marek Janowski. Par la suite, elle se spécialise dans l'interprétation sur instruments anciens, et joue au sein de formations telles que l'Orchestre des Champs-Elysées (Philippe Herreweghe), les Talens Lyriques (Christophe Rousset), le Clemencic consort (René Clemencic), ou la Simphonie du Marais (Hugo Reyne). C'est parallèlement à sa carrière d'altiste qu'elle débute des études vocales qui vont la mener au Conservatoire Royal de Mons (Belgique), à l'Académie Prince Rainier III de Monaco, et elle suit actuellement l'enseignement de Kenneth Weiss et Howard Crook au département de musique ancienne du Conservatoire National de Région de Paris. Elle reçoit également les conseils réguliers de Malcolm King et Guillemette Laurens. Dorothée Leclair a chanté dernièrement le rôle de Sangaride dans Atys de Lully au Conservatoire de Paris, et Belinda dans Didon et Enée de Purcell au Théâtre des variétés de Monte-Carlo. Tania Chauche, soprano * 2007 : session et concert Ottone in villa de Vivaldi sous la direction de Gérard Lesne Formée d'abord à l'Académie Nationale d'Art dramatique de Sofia, Tania Chauche travaille comme comédienne dans plusieurs théâtres de sa ville natale et en province. A l'âge de 17 ans elle intègre le Chœur de Chambre de Sofia et participe (le plus souvent comme soliste) aux nombreux enregistrements, festivals et concours internationaux. Son répertoire s'étend de Monteverdi, Bach, Haendel, Vivaldi aux compositeurs contemporains qui lui permet de se produire rapidement dans des festivals comme Musica Nova, Pianissimo, Semaines Musicales de Sofia, Wien Modern. Elle s'installe en France en 2000 et intègre la classe de musique ancienne de Julie Hassler au Conservatoire Charles Munch à Paris où elle obtient son diplôme en 2005 avec mention très bien. Etant boursière de la fondation Zalesky, elle suit aussi le cursus à l'Ecole Normale de Paris et obtient le diplôme supérieur d'exécution en 2004. Durant ces années, elle a également suivi de nombreuses master classes à Ambronay, Sacilé, Amilly, Bruges, Royaumont, notamment auprès de Howard Crook, Gérard Lesne, Nicole Fallien, Michel Laplénie, Claudine Ansermet, Christophe Rousset, Jérôme Corréas. Après avoir interprété Didon au Festival du Périgord Noir en août 2006 (dir. Michel Laplénie), elle a été la Vrai Mère dans Le Jugement de Salomon de Charpentier en mars 2007 avec l'orchestre Les Gouts Réunis, (dir. Dominique Daigremont), Pamina au théâtre de Clamart en mai 2007 (dir. Dominique Sourisse), Diane dans Actéon et L'Architecture dans Les Arts Florissants en août 2007 (dir. Michel Laplénie). Parmi ses engagements récents, citons aussi La première Dame dans La Flûte enchantée de Mozart à l'opéra de Marseille en novembre 2007 (dir. Francis Bardot), l'Enfant dans L'enfant et les sortilèges de Ravel (dir. Cyril Diederich) en février 2008 et le rôle de titre dans Cendrillon de Laruette (coproduction de Duo Dijon, opéra de Reims, la scène Nationale de Cherbourg et la compagnie Artifice) en 2008. Prochainement elle sera Eurydice dans Orphée et Eurydice de Gluck au théâtre Mouffetard à Paris. Lisandro Nesis, ténor * 2004 : session de formation et concert Le Bourgeois gentilhomme, Polyphonies profanes italiennes Né en 1982 en Argentine, Lisandro Nesis commence ses études musicales au Conservatoire de Buenos Aires et travaille parallèlement le chant avec Renata Parussel. Passionné par la musique vocale dès l'âge de treize ans, il participe à de nombreux stages avec, entre autres, Monique Zanetti, Jean Claude Malgoire, Gabriel Garrido, et fait partie de nombreuses productions scéniques, notamment sous la direction de Gabriel Garrido. Installé en France depuis 2002, il commence ses études au sein de la Maîtrise du Centre de Musique Baroque de Versailles, dirigée par Olivier Schneebeli. En 2007, il obtient son Diplôme National d'Etudes Supérieures de Musique dans la classe de chant - musique ancienne au CNSM de Lyon. Lors de stages et master-classes, il a l'occasion de travailler le répertoire soliste avec Howard Crook, Robert Expert, Jérôme Corréas, Monique Zanetti, Christophe Rousset, Alain Buet, Isabelle Desrochers... * collaborations antérieures avec Royaumont 29 | Lisandro Nesis se produit régulièrement dans des récitals de musique baroque en France, Allemagne et Amérique Latine. Comme soliste, on l'invite à chanter dans plus d'une quinzaine de pays : à Londres (Festival Lufthansa), Bruxelles (Printemps Baroque du Sablon, Palais des Beaux Arts), Gand (Concertsaal Bijloke), Utrecht (Festival Oude Muziek), Bilbao (Opéra), San Sebastian (Kursaal), Prague (Théâtre National), Budapest (Palais des Arts), Belgrade, Landshut, Saarbrücken, Herne, Würzburg, Buenos Aires, La Plata (Opéra), et en France à Paris (Théâtre des Champs Elysées, Salle Gaveau, Cathédrale Notre-Dame, Sainte Chapelle...), Versailles (Automne Musical), Reims (Grand Théâtre), Metz (Arsénal), Nantes (Printemps des Arts), aux Festivals de Musique Baroque d'Ambronay, Sablé, Sarrebourg, Lanvellec et Lyon, ainsi que dans les Théâtres d'Opéra d'Avignon, Versailles, Lyon, Besançon, Vichy, Rouen, Caen... Il enseigne le chant et la formation musicale à l'Institut de Musique Sacrée de Lyon et donne des master-class de chant baroque au Conservatoire à Rayonnement Régional d'Annecy et Pays de Savoie et au Conservatoire Supérieur de Musique de la Ville de Buenos Aires. Javier Robledano Cabrera, contre ténor Javier Robledano Cabrera est né a Madrid (Espagne) en 1979. Il découvre sa passion pour la musique en chantant dans le chœur de sa ville. Il commence sa formation musicale à Escuela Superio de Canto de Madrid en 2000 avec la soprano Ana Higueras, et participe à l'Académie de Musique Ancienne de Salamanque avec Richard Levitt et David Mason. En 2003, il poursuit ses études à la Schola Cantorum Basiliensis dans la classe de Gerd Türk et Andreas Scholl. Javier a collaboré avec des ensembles tels que La Capilla Real de Madrid, Grupo Alfonso X el Sabio, Ensemble Turicum, dans des festivals comme Semana de Musica Religiosa de Cuenca, Summer Festivities of early Music (Praga), Schwetzinger Festspiele et s'est produit entre autre au Teatro Real et Teatro de La Zarzuela de Madrid. Comme membre habituel de Ensemble Schola Cantorum Basiliensis, il a participé dans des projets tels que Vanitas (Membra Jesu Nostri-D.Buxtehude), Weihnachtshistorie und Andere Vokalwerke (H. Schütz), Visitatio Sepulcri, Von Palestrina zu Bach dans le cadre des Freunde Alter Musik Basel. Il a chanté sous la direction de Joshua Rifkin, José de Eusebio, Luiz Alvez da Silva, Antoni RosMarbâ, Jesper Christensen, Anthony Rooly, Hans-Martin Linde, Bruce Dickey, Charles Toet, Dominique Vellard y Jordi Savall. | 30 Jean Gabriel Saint Martin, baryton * 2004 : sessions de formation et concert Le Bourgeois gentilhomme et Polyphonies profanes italiennes Né en 1980, Jean-Gabriel Saint-Martin découvre le chant au sein du Chœur d'enfants de l'Opéra de Paris sous la direction de Francis Bardot. Il a l'occasion ainsi de participer ainsi dès son jeune âge à de nombreuses prestations, lors de concerts en France et à l'étranger, et a la chance de se produire en soliste à l'Opéra National de Paris dans La Flûte Enchantée ou Tosca, mais aussi à l'Opéra d'Avignon et au Festival d'Aix en Provence ou bien sous la direction de chefs prestigieux comme William Christie, Friedmann Layer, Jonathan Darlington… Après la mue, il obtient une Maîtrise de Droit à l'Université, tout en étudiant le chant auprès de son professeur Nicole Fallien. Francis Bardot lui donne alors l'opportunité de se produire régulièrement en soliste baryton dans des concerts d'oratorio à Paris, et il commence à travailler sous la direction de nombreux chefs comme Philippe Mazé, Denis Rouger, Georges Guillard, Bernard Thomas, Richard Boudharam, Bernard Fabre-Garrus, Olivier Frontière, Jean-François Frémont… Elève en chant dans la classe de Pierre Mervant au Conservatoire National Supérieur de Paris de 2005 à 2007, il a participé à des masterclasses avec François Le Roux, Malcolm King, Siegiswald Kujiken et se perfectionne par ailleurs auprès de Noëlle Barker. Il se produit dans divers ensembles vocaux professionnels, découvrant ainsi un vaste répertoire polyphonique, et a l'occasion de se produire très tôt sur scène en soliste dans un répertoire varié, allant de la musique ancienne à l'opéra classique, en passant par l'opérette et la musique contemporaine. On a pu récemment l'entendre dans Thésée de Lully (un plaisir, un vieillard) au Théâtre des Champs-Elysées ou à l'Opéra de Lille, avec le Concert d'Astrée sous la direction d'Emmanuelle Haïm et dans une mise en scène de Jean-Louis Martinoty, ou bien dans Véronique de Messager au Théâtre du Châtelet (Eugène) sous la direction de Jean-Christophe Spinosi et dans une mise en scène de Fanny Ardant. Jean-Gabriel Saint-Martin chante en soliste (High Scientist) au Théâtre du Châtelet en juillet 2008 dans une création d'opéra contemporain The Fly, composé par Howard Shore, mis en scène par David Cronenberg, et sous la direction de Placido Domingo avec l'Orchestre Philarmonique de Radio France. Il se produira par ailleurs dans le rôle-titre d'Orphée et Eurydice de Glück en version pour baryton au Théâtre Mouffetard à Paris avec la Compagnie Manque Pas d'Airs dont il est membre fondateur pour une série de 37 représentations. En juin 2009, il sera Hylas dans l'opéra contemporain Pastorale de Gérard Pesson au Théâtre du Châtelet. Juliette Roumailhac, violoniste Juliette Roumailhac commence le violon à Annecy à l'âge de sept ans. Elle se découvre très tôt une passion pour la musique de chambre et le quatuor à cordes, qu'elle pratique avec assiduité dès l'âge de 10 ans. Dès 1995, elle se rend régulièrement à Berlin, où elle bénéficiera des précieux conseils d'Eberhard Feltz en violon et en quatuor à cordes. Elle est ensuite admise à la Haute Ecole de Musique de Genève, où elle étudie auprès de Patrick Genêt et de Margarita Piguet, et où elle obtient un Diplôme de Concert de violon en 2004. Entre temps, elle part se perfectionner à Vienne auprès de Dora Schwarzberg et de Lucy Hall. En 2003, elle devient membre fondateur du Quatuor Byron au sein duquel elle se produit régulièrement en concert entre 2003 et 2005, tout en bénéficiant des conseils de Gabor Takacs et de Bruno Pasquier. C'est à la suite de sa rencontre avec Florence Malgoire qu'elle décide de se vouer à l'interprétation sur instrument d'époque, découvrant ainsi un univers musical dans lequel elle s'épanouit pleinement. Elle décide alors de mettre un terme à son activité de quartettiste afin de se consacrer à la pratique de la musique ancienne. Elle intègre donc la classe de violon baroque de Florence Malgoire au Centre de Musique Ancienne de la Haute Ecole de Musique de Genève. Depuis lors elle a rencontré de nombreuses personnalités du monde musical baroque telles qu'Olivier Baumont, Pavlo Beznoziuk, Blandine Rannou, Gérard Lesne, Sigiswald Kuijken, Bartold Kuijken, Nicolau De Figuereido, Bob Van Asperen, Serge Saïta. Elle est amenée à jouer dans divers ensembles jouant sur instruments d'époque, notamment au sein de la Chambre Philharmonique dirigée par Emmanuel Krivine et des Arts Florissants dirigés par William Christie. Elle s'est produite, à plusieurs reprises, en qualité de violon solo sous la direction de Florence Malgoire. Natacha Catusse, violoniste Natacha Catusse est diplômée de la Haute Ecole de Musique de Genève en violon moderne où elle y découvre le Centre de Musique Ancienne et se passionne pour le violon baroque qu'elle étudie avec Florence Malgoire. Diplômée du Conservatoire de Grenoble, elle obtint parallèlement un DEUG de musicologie. Par la suite, elle effectue la Formation Supérieure de Musicien d'Orchestre de Chambre au C.N.R de Nantes où elle joua sous la direction de nombreux chefs (Minkovsky, Kantorov...). Elle s'est produite au festival de La Folle Journée et régulièrement en région grenobloise. Depuis plusieurs années elle joue dans diverses productions de musique ancienne sous la direction de Florence Malgoire mais aussi dans l'Ensemble Baroque du Léman, Le Concert de l'Hostel Dieu, l'Ensemble Atalante ainsi qu'à l'Académie d'Ambronay. Pour compléter son parcours, elle joue du répertoire médiéval sur vièle à archet. Fabien Brandel, luth * 2004 : session Purcell et la musique anglaise des XVIe et XVIIe siècles Fabien Brandel a commencé ses études musicales au sein du Conservatoire de Bondy où il a notamment étudié la guitare avec Jean-Pierre Desveaux ainsi que le solfège, l'analyse et la musique de chambre. Il intègre ensuite le C.N.R. de Paris où il suit l'enseignement du luth baroque soliste et la basse continue avec Claire Antonini, Massimo Moscardo ou encore CharlesEdouard Fantin. Il étudie également la technique du son et la justesse avec David Simpson et la déclamation ainsi que la gestuelle baroque auprès de Sophie Boulin. A côté de cet enseignement, il a suivi de nombreuses master-classe avec Hopkinson Smith ou encore Rolf Lislevand. Se destinant à l'enseignement du luth, il prévoit de compléter sa formation en intégrant le cursus de perfectionnement de la Schola Cantorum de Bâle auprès de Hopkinson Smith. Kana Futagami, clavecin Apres des études de piano et de pédagogie musicale, elle découvre le clavecin, qu'elle étudie au Japon auprès de Yoshio Watanabe au Toho College of Music. Depuis 2004, elle suit le cycle de spécialisation du département de musique ancienne au Conservatoire de Strasbourg, dans la classe d'Aline Zylberajch (clavecin), de Martin Gester (musique de chambre) et de Francis Jacob (basse continue). Elle y obtient le diplôme de spécialisation de clavecin en 2007. Elle poursuit actuellement ses études de clavecin avec Yvan Garcia. Depuis 2006, elle est accompagnatrice de la classe de Monique Zanetti au Conservatoire de Metz. Anna Carlsen, violoncelle Anna Carlsen, née en Norvège, est diplômée à la haute Ecole de Musique de Genève en 2006 après une formation de violoncelle dans la classe de Daniel Grosgurin. En 2007 elle décide de poursuivre ses études dans le domaine de musique ancienne et est actuellement étudiante dans la classe de Bruno Cocset, également à la Haute Ecole de Musique de Genève. Elle s'inspire de l'enseignement de Blandine Rannou, Florence Malgoire, Leonardo Garcia Alarcon, Ketil Haugsand, Wieland Kuijken et Serge Saitta, qu'elle rencontre régulièrement lors de masterclasses et stages professionnels. Elle se produit régulièrement en concert en formations diverses de musique de chambre et en orchestre, en Suisse Romande, en France, et en Scandinavie. Anna est passionnée par la pédagogie et enseigne le violoncelle à l'Accademia d'Archi à Genève. 31 | Gérard Lesne et Il Seminario Musicale * depuis 1990 : en résidence avec Il Seminario Musicale Gérard Lesne est chanteur haute-contre masculin. Guidé par une insatiable curiosité, il a très tôt décidé que sa vie serait celle d'un homme ouvert aux diversités du monde, avec la musique pour langage. Autodidacte, il se dirige d'abord vers le rock, le jazz et la musique électronique. Mais les murs ne sont pas assez épais, les clivages trop perméables pour cet artiste avide de savoir et de découvertes qui va, au gré des rencontres, se passionner pour le répertoire médiéval et baroque. René Clemencic sera son premier maître ; il lui apprendra la beauté et la subtilité du répertoire médiéval européen. William Christie lui transmettra ensuite sa passion de la musique française, de Charpentier à Couperin, puis c'est Philippe Herreweghe qui lui enseignera la rigueur de la musique allemande et de Bach. Vient alors le temps de l'émancipation. En 1985, Gérard Lesne fonde Il Seminario Musicale. Avec cet ensemble à géométrie variable composé de musiciens de tout premier ordre, Gérard Lesne va choisir d'explorer, défendre et révéler, sous un éclairage différent, plus intimiste, les répertoires baroques français et italien. Il Seminario Musicale va rapidement imposer un style et gagner un large public. En tournée et concerts dans le monde entier, ils réalisent une trentaine d'enregistrements (pour les labels Virgin puis Naïve), souvent primés et récompensés, notamment par trois Victoires de la Musique, le Prix Mado Robin ou encore l'Orphée du "Mérite lyrique" décerné par l'Académie du Disque Lyrique... Pour autant, Gérard Lesne n'en oublie pas ses passions de toujours, et le Jazz ou encore les musiques électroniques continuent d'habiter son univers musical. Ainsi, en 2005, paraît un disque réalisé en collaboration avec les artistes Shazz et Massa (Human? / Naïve). Gérard Lesne est sans doute l'un des rares artistes classiques à pouvoir favoriser des passerelles entre la musique ancienne et les musiques d'aujourd'hui. Comme illustration supplémentaire de ce positionnement assez unique, l'année 2007 est marquée par la sortie de deux enregistrements pour le label ZIG ZAG Territoires : un premier, avec Il Seminario Musicale, consacré aux grandes œuvres profanes de Charpentier et un second, voué au Jazz, avec ses trois complices, Bruno Angelini, Jean-Philippe Viret et Ramon Lopez. Pédagogue, Gérard Lesne dirige des master classes à Royaumont, Lyon, Bordeaux, Marseille, comme à l'étranger. En 2004, il a été fait Chevalier des Arts et Lettres et a reçu le Prix "In Honorem" de l'Académie Charles Cros pour l'ensemble de sa carrière. DISCOGRAPHIE DES ARTISTES - EN VENTE À LA LIBRAIRIE La librairie de Royaumont vous propose une sélection de disques en relation avec le concert que vous écoutez : tous les enregistrements de Gérard Lesne et Il Seminario Musicale sont disponibles, notamment les deux derniers : Bach-Coltrane Trois histoires sacrées de Charpentier | 32 PAGE FRANCE MUSIQUE L ' A B B AY E D E R O YA U M O N T E T L E T O U R I S M E D ' A F F A I R E S Toute l'année, séminaires, journées d'étude et événementiels d'entreprises se succèdent dans les murs de l'abbaye et chacun peut venir travailler confortablement dans cet espace protégé. Royaumont est un lieu à taille humaine qui a su préserver calme et sérénité. Mais on peut aussi organiser un événement prestigieux dans ce cadre d'une beauté exceptionnelle, et pour cela Royaumont met son savoir-faire et tous ses équipements à la disposition de ses clients. Les très importants travaux de restaurations et d'aménagements entrepris ces dernières années n'ont fait qu'ajouter au confort du lieu sans en ôter le charme et l'authenticité. S AV O I R - FA I R E E T H O S P I TA L I T É Royaumont accueille les entreprises chez elle depuis plus de 30 ans, une longue tradition d'hospitalité donc pour ce lieu en perpétuel mouvement. Régulièrement, de gros chantiers d'équipements et de restauration sont mis en œuvre afin de préserver ce patrimoine unique mais aussi pour le garder chaleureux, accueillant et conforme aux attentes exigeantes de ses hôtes. Les changements ne concernent pas seulement le monument mais également le savoir-faire en matière d'accueil et de gastronomie. Un nouveau Chef de cuisine, Nicolas Bohuon, vient d'arriver à Royaumont et les propositions culinaires ont été totalement renouvelées. Les salles de réunion et les espaces de détente parfaitement équipés sont au cœur même de l'abbaye, ici pas de salles dans des lieux sombres ou excentrés, elles s'ouvrent sur un environnement absolument exceptionnel, le parc ou le cloître. Ce site unique équipé de douze salles de réunion, un salon-auditorium, un grand salon, un bar-salon de thé, trente-neuf chambres et quatre salles à manger, est tout à fait adapté pour des séminaires de travail, qu'ils se tiennent sur une ou plusieurs journées. Royaumont est aussi le site original recherché pour y organiser des événements prestigieux et sur mesure. La très belle architecture du réfectoire et des cuisines des moines (restaurés et chauffés) accueille toute l'année réceptions, soirées de prestige, cocktails, dîners gastronomiques…. - 4 salles de réceptions de 50 à 600 places - 12 salles de réunion et conférences au cœur de l'abbaye de 10 à 250 places (équipées Wifi et prises R.J. 45) - 45 chambres à partir du 1er janvier 2009 Contacts : Sophie Longa Hertault - responsable - 01 30 35 59 69 Elisabeth Cancela - chargée des séminaires - 01 30 35 59 68 Xavier Joube - chargé des réceptions - 01 30 35 59 72 [email protected] | 34 L E S A M I S D E R O YA U M O N T L'Association attribue des bourses aux artistes de moins de 26 ans participant aux programmes de formation professionnelle de la Fondation. Son objectif, en 2008, est d'attribuer des bourses, d'un montant modulé entre 450 € et 1 800 €, à l'ensemble des demandeurs, soit un total espéré de 30 bourses. Ainsi, en devenant Ami de Royaumont : - vous permettez à des artistes de participer à des programmes de formation auxquels ils ne pourraient pas accéder sans l'aide de l'Association, - vous contribuez à la révélation de jeunes talents, - vous favorisez la promotion d'une nouvelle génération d'artistes, interprètes et créateurs, que vous serez les premiers à découvrir, à Royaumont. La Fondation a plus que jamais besoin du soutien de l'Association des Amis de Royaumont : rejoignez-la dès maintenant ! Pour en savoir plus sur l'Association des Amis de Royaumont : Vous pourrez vous adresser au stand des Amis, situé près de l'entrée de la salle de concert, où des membres de l'Association seront heureux de répondre à vos questions. Des brochures et bulletins sont aussi disponibles en libre-service à la librairie, à la réception et à la billetterie des concerts. Vous pouvez également télécharger le bulletin sur www.royaumont.com. LE COMITÉ HENRY GOÜIN, C L U B D ' E N T R E P R I S E S M É C È N E S D E L A F O N D AT I O N R O YA U M O N T Né en 1992, le Comité Henry Goüin porte le nom du créateur de la Fondation Royaumont en hommage à la force de son engagement et à sa réflexion pionnière en matière de mécénat collectif. Les membres du Comité Henry Goüin, divers par leur taille et leurs secteurs d'activité, se réunissent sous une signature commune et mutualisent leurs moyens pour amplifier et pérenniser la portée de leur mécénat auprès de la Fondation Royaumont. Attachés aux valeurs d'innovation et d'ouverture, ils choisissent collégialement d'incarner ce mécénat dans des actions identifiantes. Leur objectif : contribuer au rayonnement d'un site emblématique d'un territoire et d'un projet à dimension internationale, répondant à une conception exigeante de la culture. Le Comité Henry Goüin est un espace de rencontre privilégié et exemplaire entre la Fondation Royaumont et ses partenaires privés : les relations qui s'y nouent et s'y développent sont fondées sur l'écoute et le dialogue, la confiance et la fidélité. En 2007 et 2008, il soutient l'exposition Royaumont, les métamorphoses d'une abbaye au XIXe siècle. Le Comité Henry Goüin réunit à ce jour les entreprises suivantes : 3 C | Abrégé | Aisin Europe S.A. | Altime | Arcus Inox | Augeron | Caisse d’Epargne Ile-de-France | CIC Banque BSD-CIN | Fédération Interdépartementale du Bâtiment | Forclum | GARAC-Ecole nationale des Professions de l’Automobile | Groupe Lacroix | HPR | Indivision Pommeret | Isobac | Jean Rossi SA | Mouvement des entreprises du Val d’Oise | Parc des expositions Paris-Nord Villepinte | Parc d’activités des Bellevues | Scapnor – Mouvement Leclerc | Société Générale - Groupe des Agences de Roissy | Triangle S.A.S. | Unijet | VDF Conseil | Vert Limousin contact : Alexandra Letuppe-Pantic / Ombeline Eloy 01 30 35 59 00 [email protected] 35 | LES PROCHAINES MANIFESTATIONS L’ A B B AY E A U X E N FA N T S Du griot au slameur / Oralités anciennes, oralités urbaines samedi 18 octobre 14h30 : Paroles de Griots 15h15 : Le songe de la kora 16h : Kora corps 16h : L'abbaye aux enfants : Conter en musique 17h : Dingue et mandingue 18h : Cerise sur griotte 20h45 : Du griot au slameur - Création Pendant la Saison musicale, Royaumont propose aux plus jeunes la découverte de nouvelles pratiques culturelles. Ces ateliers sont le fruit de la complicité entre Royaumont et les artistes de haut niveau qui y travaillent. L E S P R O C H A I N S AT E L I E R S 18 et 19 octobre : Conter en musique avec Mukuna Kashala, conteur et musicien Sur réservation uniquement au 01 34 68 05 50 dimanche 19 octobre 14h30 : Paroles de Griots 15h15 : Le songe de la kora 16h : Kora sax 16h : L'abbaye aux enfants : Conter en musique 17h : Dingue et mandingue 18h : Cerise sur griotte 20h45 : Du griot au slameur - Création POUR RÉSERVER Par téléphone : 01 34 68 05 50 du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h S E R E S TA U R E R Le bar-salon de thé est installé dans une jolie salle du XIIIe siècle, avec terrasse au bord de l'eau. Il est ouvert aux visiteurs de l'abbaye tous les week-ends et jours fériés et propose une formule de restauration légère (sans réservation). Les samedis de concerts, Nicolas Bohuon, nouveau Chef cuisinier de Royaumont, met son imagination au service de votre plaisir pour préparer les assiettes gourmandes et desserts que vous pourrez déguster dans deux des belles salles historiques de l'abbaye. Ces dîners sont proposés à tous ceux qui veulent passer un moment convivial et goûter pleinement au charme des lieux... P O U R R É S E RV E R Par téléphone : 01 34 68 05 50 du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h V I S I T E D E L’ A B B AY E Les billets de concert donnent droit à la visite de l’abbaye les jours de concerts. Visites guidées le week-end : samedi, 14h30, 15h30, 16h30 ; dimanche, 11h45, 14h30, 15h45, 17h LA LIBRAIRIE A l'entrée du parc de l'abbaye, la librairie-boutique est riche d'un fond de plus de 4000 titres. On y trouve également une sélection d'ouvrages et de CD en relation avec la programmation des concerts. Ouvert tous les jours de 10h à 12h45 et de 13h45 à 18h (week-ends et jours fériés : de 10h à 18h sans interruption) Renseignements : 01 30 35 59 70 Pour les repas, réservation indispensable au 01 34 68 05 50 L E S M A N I F E S TAT I O N S D E L A S A I S O N M U S I C A L E O N T É T É P R O D U I T E S PA R L E S D É PA R T E M E N T S D E L A F O N D AT I O N R O YA U M O N T : Centre de la Voix, Sylvie Giroux, Elisa Charles Voix Nouvelles, Marc Texier, Célia Cukier Musiques Orales et Improvisées, Frédéric Deval Programme orgue, Sylvie Giroux, Elisa Charles Centre de Recherche et de Composition chorégraphiques, Myriam Gourfink, Géraldine Schmitt Unité scénique, Catherine Huet Bibliothèque musicale François-Lang, Valérie de Wispelaere, Sylvie Giroux, Mélanie Guichard | 36