Compositeurs et interprètes Folle Journée 2016 (PDF
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Compositeurs et interprètes Folle Journée 2016 (PDF
Biographies des artistes rédigées au Créa/Nantes Orchestres et direction ENSEMBLE CALLIOPEE AVEC HUBERT REEVES, COSMOPHONIES Création conjointe de l’astrophysicien Hubert Reeves et de Karine Lethiec, musicienne et directrice artistique de l’Ensemble Calliopée, le spectacle Cosmophonies est conçu comme un dialogue mettant en parallèle la création de l’univers et la création musicale. Déployant un kaléidoscope poétique et musical inspiré des recherches d’Hubert Reeves, il s’entend comme un hymne à la Nature ; enrichi d’images exceptionnelles de l’univers et de la nature projetées sur grand écran, il rend accessible à tous le répertoire musical des XXe et XXIe siècles inspiré par la nature. “Être à l’écoute de la Nature pour retrouver ses racines, et s’ancrer dans la réalité qui nous insère dans une histoire qui dure depuis des centaines de millions d’années” (Hubert Reeves), telle est la proposition qui s’offre aux hommes de notre temps... SINFONIA VARSOVIA En avril 1984, sur invitation de Waldemar Dąbrowski, directeur du Stanisław I. Witkiewicz Studio Center for the Arts de Varsovie et de Franciszek Wybrańczyk, directeur de l’Orchestre de Chambre Polonais, Yehudi Menuhin pose ses valises en Pologne pour jouer en tant que soliste et chef d’orchestre. Afin de faire face aux exigences du répertoire, l’orchestre agrandit sa formation ; le premier concert ayant reçu un accueil enthousiaste de la critique et du public, Yehudi Menuhin accepte de prendre la place du premier chef invité et la formation prend alors le nom de Sinfonia Varsovia. Depuis, l’orchestre se produit dans les plus prestigieuses salles de concerts du monde, dans les plus grands festivals et avec des chefs et des solistes de renommée mondiale. Enregistrant sous plusieurs labels, il possède une discographie déjà riche de plus de 260 titres dont beaucoup ont reçu des récompenses prestigieuses. En 1997, Krzysztof Penderecki devient directeur musical de l’orchestre puis son directeur artistique en 2003. Institution culturelle municipale gérée par la ville de Varsovie, le Sinfonia Varsovia a célèbré son 30ème anniversaire en 2014. Partenaire des projets de René Martin depuis de nombreuses années, l’orchestre a contribué à l’organisation d’une Folle Journée à Varsovie qui a vu le jour en 2010. ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE L’OURAL Créé en 1936 par le jeune chef Mark Pavermann, auquel succèderont Valentin Kozhin, Andrey Chistyakov et Andrey Boreiko, l’Orchestre Philharmonique de l’Oural est basé à Ekaterinbourg, capitale de la région de l’Oural. Dirigé depuis 1995 par Dmitri Liss, il joue un rôle majeur dans la vie musicale de la région et de sa ville de résidence, et s’affirme comme l'un des meilleurs orchestres de Russie. Désormais reconnu sur le plan international, il présente chaque année près de 70 programmes et plus de cent concerts à travers le monde. L’orchestre participe régulièrement à de prestigieux festivals, comme La Roque d’Anthéron, Radio France-Montpellier, les Folles Journées de Nantes, Bilbao et Tokyo ; il est l’invité principal du Festival Eurasia, organisé tous les deux ans à Ekaterinbourg. L’orchestre a travaillé aux côtés des plus grands solistes tels que Mstislav Rostropovich, Boris Berezovsky, Nikolaï Lugansky, Yuri Bashmet, Vadim Repin, Alexandre Kniazev ou Natalia Gutman, et collabore avec d’éminents chefs comme Mikhail Pletnev, Vladimir Fedoseyev ou JeanClaude Casadesus. L'essentiel du répertoire de l’Orchestre Philharmonique de l’Oural comprend toutes les œuvres significatives de Russie et d'Europe de l'Est mais également des pièces des compositeurs les plus renommés du XX e siècle. L’orchestre a enregistré une vingtaine de disques chez Warner Classics International et Mirare. Durant deux saisons, il a été en résidence au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg. CB-T 17 DMITRI LISS direction Formé par D. Kitaenko puis diplômé du Conservatoire de Moscou, Dmitri Liss devient le chef principal de l’Orchestre Symphonique de Kuzbass en 1991 et par la même occasion le plus jeune chef titulaire de Russie. Lauréat du prestigieux Prix de la Nation de Russie en 2008, il s’était déjà par le passé distingué en remportant le Premier Concours des jeunes chefs d’orchestre de Zagreb (1995) ; la même année, il est nommé directeur artistique et chef principal de l’Orchestre Philharmonique de l’Oural. Entre 1997 et 1999, il est chef principal “russe” de l’American-Russian Young Orchestra, puis de 1999 à 2003, chef associé de l’Orchestre National de Russie. Salué comme l’un des meilleurs chefs de sa génération, il est régulièrement appelé à diriger des orchestres russes ainsi que de grandes formations internationales. Au gré des concerts, il a eu l’occasion de travailler avec des musiciens d’exception comme M. Rostropovitch, M. Pletnev, G. Kremer, Y. Bashmet, S. Mintz, N. Gutman, ou encore P. Donohoe, notamment lors de ses invitations régulières au sein de festivals de réputation mondiale. Pour Warner Classics, il a enregistré six disques dont les Symphonies n°6 et 10 de Miaskovsky et les concertos pour piano de Tchaïkovsky et Khatchaturian avec B. Berezovsky. Avec Mirare, il a enregistré la Symphonie n°6 et Francesca da Rimini de Tchaïkovsky, Shéhérazade de Rimski-Korsakov, l’intégrale des concertos de Rachmaninov et dernièrement, le Concerto n°2 de Brahms avec B. Berezovsky. Dmitri Liss vient d’être nommé chef principal de l’orchestre Philharmonie Zuidnederland pour une durée de trois ans, à partir de la saison 2016-2017. ORCHESTRE NATIONAL DES PAYS DE LA LOIRE Créé en 1971 à l’initiative de Marcel Landowsky, directeur de la Musique au Ministère de la Culture, l’Orchestre National des Pays de la Loire (ONPL) est né de la fusion de l’Orchestre de l’Opéra de Nantes et de l’Orchestre de la Société des Concerts Populaires d’Angers. Pierre Dervaux, son premier directeur musical, imprima d’emblée à l’orchestre une “couleur française”, enregistrant notamment Vincent d’Indy, Henry Rabaud et Gabriel Pierné. Poursuivant l’orientation de son prédécesseur, Marc Soustrot entreprit, de 1976 à 1994, de nombreuses tournées en Europe et aux États-Unis, élargissant l’audience de l’orchestre. Le Néerlandais Hubert Soudant privilégia ensuite le répertoire viennois avec de nombreux concerts dédiés aux œuvres de Haydn, Mozart et Beethoven. Devenu “national” en 1996, l’ONPL est placé en 2004 sous la direction du Brésilien Isaac Karabtchevsky, qui dès son arrivée crée un chœur amateur aux côtés de l’orchestre, afin d’élargir son répertoire aux grandes œuvres chorales et aux oratorios. Avec lui, l’orchestre explore en priorité le grand répertoire de la fin du XIXe et du début du XXe siècle (Tchaïkovsky, Mahler, Stravinsky, Bartók). Applaudi en Allemagne, en Chine ainsi qu’au Japon, avec une dizaine de concerts à La Folle Journée de Tokyo 2008, il est placé depuis septembre 2013 sous la direction de Pascal Rophé, qui succède ainsi à John Axelrod. Soutenu par le Conseil Régional des Pays de la Loire, le Ministère de la Culture, les villes de Nantes et d’Angers, et trois départements de la région Pays de Loire, il est aujourd’hui l’un des orchestres les plus écoutés d’Europe. SC ORCHESTRE DE CHAMBRE D’AUVERGNE À la fois orchestre de région et orchestre de chambre présent dans de nombreux festivals en Europe et dans le monde, l'Orchestre d'Auvergne développe une importante activité artistique depuis sa fondation en 1981. Constitué de 21 musiciens recrutés au niveau international, l’ensemble doit son unité et sa cohésion exemplaires aux directions musicales de Jean-Jacques Kantorow, Arie van Beek et Roberto Fores Veses, jeune chef espagnol nommé en 2012 directeur musical et artistique de l’orchestre. La grande stabilité de l’effectif de l’orchestre lui a permis d'enrichir son répertoire, qui s'étend à ce jour de la musique baroque à la musique contemporaine. Jouant sous la conduite de chefs prestigieux, d’Emmanuel Krivine à Fabio Biondi, et invitant de grands interprètes parmi lesquels Augustin Dumay, Barbara Hendricks, Nemanja Radulovic, il est régulièrement invité en tournée dans les salles et les festivals les plus renommés. Parallèlement à ces concerts prestigieux, l’orchestre est aussi très présent dans sa région, dans les grandes saisons régionales et en concert dans les plus belles églises romanes. La saison 2014-2015 s’annonce de même riche en rencontres musicales, avec notamment des concerts à La Folle Journée de Nantes et du Japon ainsi que des collaborations avec Andreï Korobeinikov, Kenneth Weiss, Alain Carré, Isabelle Faust, Adam Laloum, David Krakauer, le Trio Chausson, John Nelson ou encore Christoph Poppen. L'éloquence, la précision des interprétations et l'inspiration artistique de l'Orchestre d'Auvergne ont séduit de grands labels et ont permis à ce jour la gravure de plus de 30 enregistrements dont le dernier, consacré à Matalon, Beffa et Jolivet, avec le trompettiste Romain Leleu, est paru au début de l’année 2015. 18 ORCHESTRE POITOU-CHARENTES L’Orchestre Poitou-Charentes (OPC) est une formation non permanente composée essentiellement de musiciens enseignant dans les différents conservatoires de la région. Depuis mars 2000, avec l’arrivée de Jean-François Heisser comme directeur artistique, le répertoire de l’Orchestre s’est considérablement élargi, notamment à la musique du XX e siècle, cependant que les grands classiques et la musique contemporaine sont toujours au rendez-vous. Poursuivant sa mission dans les quatre départements de sa région - une quarantaine de concerts dans l’année sur tout le territoire -, il développe dans le même temps sa participation à de grands festivals nationaux et internationaux. Sous la direction de Jean-François Heisser, il a enregistré plusieurs disques chez Mirare, avec L’Amour sorcier et Les Tréteaux de Maître Pierre de Manuel de Falla (2007), qui a reçu les plus vifs éloges de la presse spécialisée, puis un album “Wien 1925” (2011), consacré au Kammerkonzert de Berg et aux transcriptions, par Berg et Schoenberg, des valses de J. Strauss, et le dernier paru, dédié celui-ci aux œuvres du compositeur Théodore Dubois. SC RENEGADES STEEL BAND Originaire de Trinidad, cet ensemble reconnu comme l’un des meilleurs steel band du monde rassemble une vingtaine de musiciens martelant en virtuoses une soixantaine de grands bidons d’acier. Chaque fût est travaillé pour pouvoir imiter des instruments et restituer le son de 28 notes différentes ; on peut donc sans difficulté, en fermant les yeux, entendre un orchestre symphonique : tel bidon imite le son d’un orgue, tel autre celui d’une guitare, ailleurs on pourra entendre une section de cuivres ou un solo de flûte… Installés derrière leurs “pans”, les musiciens du Renegades forment une véritable philharmonie tropicale et vibrante, capable de naviguer d’un répertoire à l’autre et de transcender les genres - du reggae à la samba, de la salsa au calypso, et du french cancan à la ballade soul ou à la musique classique... Invité par René Martin à transcrire, en 2008 à l’occasion de La Folle Journée Schubert, quelques-unes des plus belles oeuvres du compositeur, l’ensemble s’est depuis lancé le même défi avec Bach, puis Chopin et le public s’émerveille chaque fois de redécouvrir les œuvres classiques ainsi revisitées par les pans. SC Chœurs et direction ENSEMBLE VOCAL LAUSANNE Fondé en 1961 par Michel Corboz, l’Ensemble Vocal Lausanne est composé d’un noyau de professionnels que rejoignent, en fonction de l’œuvre interprétée, des choristes de haut niveau et de jeunes chanteurs en formation. L’ensemble aborde un répertoire très large, allant des débuts du baroque jusqu’au XXe siècle. Sa direction artistique, assurée à la suite de Michel Corboz par Guillaume Tourniaire durant deux ans, devrait être confiée courant 2015 à Daniel Reuss, secondé par Nicolas Farine. Régulièrement invité à l’étranger, notamment en Europe et au Japon, il est également invité de l’Orchestre de Chambre de Lausanne et de l’Orchestre de la Suisse romande et collabore également avec le Sinfonietta de Lausanne, les Cornets noirs, le Sinfonia Varsovia ou le Quatuor Sine Nomine. Invité des festivals d’Ambronay, de Fontevraud ou de La Chaise-Dieu, il se produit régulièrement aussi à La Folle Journée - à Nantes et en région Pays de Loire, mais aussi à Bilbao, Tokyo et Varsovie. L’imposante discographie de l’Ensemble Vocal Instrumental Lausanne - une centaine de disques chez Erato, Cascavelle, Aria Music, Avex ou Mirare - lui confère une réputation mondiale. Citons parmi une trentaine d’enregistrements primés, les Requiem de Mozart et de Fauré ou encore le Requiem de Gounod. Après Le Miroir de Jésus d’André Caplet, paru début 2013, son prochain opus, Schola Aeterna, est paru en mars 2015. SC 19 DANIEL REUSS direction Daniel Reuss commence ses études de direction chorale auprès de Barend Schuurman au conservatoire de Rotterdam. En 1990, il succède à Jan Boeke à la tête de l’ensemble Cappella Amsterdam, dont il devient aussi le directeur artistique. Parallèlement, il dirige entre 2003 et 2006 le RIAS Kammerchor de Berlin, avec lequel il enregistre plusieurs disques récompensés par la presse spécialisée européenne, consacrés notamment à Noces de Stravinsky, au Vin herbé de Frank Martin ou encore à Salomon de Haendel. Entre 2008 et 2013, il est également directeur du Chœur de chambre philarmonique estonien. La collaboration de l’ensemble avec la Cappella Amsterdam donne naissance, entre autres, à l’enregistrement du Golgotha de Frank Martin chez Harmonia Mundi nominé pour un Grammy en 2011. Travaillant régulièrement avec les plus éminents ensembles et orchestres d’Europe, tels l'Akademie für Alte Musik Berlin, musikFabrik, Vocal Consort Berlin, l'Orchestre Philharmonique de Rotterdam, l’Orchestra of the Eighteenth Century ou le Collegium Vocale Gent, il débute en 2015 une collaboration avec l’Ensemble Vocal Lausanne. C’est sur l'invitation de Pierre Boulez qu’il s’est aussi rendu, durant l’été 2006, à l’académie du Festival de Lucerne, en Suisse, en tant que professeur et chef de chœur. À l’aise dans un répertoire allant du XIII ème siècle à nos jours, Daniel Reuss a gravé des enregistrements internationalement reconnus de pièces de Brahms, Janacek, Poulenc, Ligeti ou encore Sofia Gubaidulina. CB-T CHŒUR DE CHAMBRE LES ÉLÉMENTS Depuis sa création par Joël Suhubiette en 1997 à Toulouse, le chœur de chambre Les Éléments est devenu l’un des chœurs français les plus reconnus. Récompensés par l’Académie des Beaux-Arts par le prix de la Fondation Liliane Bettencourt pour le chant choral et par une Victoire de la Musique classique en 2006, les Éléments s’illustrent aussi bien dans le répertoire de la Renaissance que dans la création contemporaine et commandent régulièrement des œuvres aux compositeurs d’aujourd’hui, parmi lesquels Alexandros Markeas, Philippe Hersant ou Ton That Tiêt. Ils interprètent Mantovani, Berio, Messiaen, Stravinsky, Britten, Hindemith ainsi que l’oratorio et le grand répertoire choral des siècles passés. A cappella, avec ensemble instrumental, en oratorio, l’ensemble se produit sur les plus grandes scènes nationales et internationales, notamment en Europe, au Canada, aux États-Unis et au Liban ; fréquemment invité par des orchestres et chefs de renom tels que Philippe Herreweghe, Christophe Rousset, Jérémie Rhorer, Emmanuel Krivine et Marc Minkowski, il collabore avec l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, et pour des productions scéniques, avec l’Opéra Comique et le Théâtre des Champs-Élysées. Les Éléments enregistrent sous la direction de Joël Suhubiette pour l’Empreinte digitale, Hortus, Virgin Classics et Naïve. CB-T JOËL SUHUBIETTE direction Du répertoire a cappella à l’oratorio, de la musique de la renaissance à la création contemporaine, en passant par l’opéra, travaillant en relation avec des musicologues, allant à la rencontre des compositeurs d’aujourd’hui, Joël Suhubiette consacre l’essentiel de son activité à la direction du chœur de chambre toulousain Les Éléments, créé en 1997, et de l’Ensemble Jacques Moderne dont il est devenu directeur musical en 1993, à la suite de Jean-Pierre Ouvrard. Après des études musicales au Conservatoire de Toulouse, il débute comme chanteur avec les Arts Florissants de William Christie, puis chante avec Philippe Herreweghe à la Chapelle Royale et au Collegium Vocale de Gand (Belgique), avant de devenir son assistant pendant huit années. Il interprète désormais opéras, oratorios et répertoire instrumental avec plusieurs orchestres et ensembles instrumentaux français tels que l’Ensemble Ars Nova, l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, Les Passions, les orchestres des opéras de Dijon et de Massy ou encore Les Percussions de Strasbourg. Joël Suhubiette enregistre pour les maisons Virgin Classics, Hortus, Caliope, Ligia Digital, Naïve et l’Empreinte digitale. Depuis 2006, il est directeur artistique du festival Musiques des Lumières de l’Abbaye-école de Sorèze dans le Tarn. Il a été nommé chevalier des Arts et des Lettres. CB-T 20 Jazz et musique actuelle RICHARD GALLIANO accordéon Né en 1950 à Cannes, Richard Galliano est le fils d’un professeur d’accordéon d’origine italienne. Il commence l’instrument à l’âge de quatre ans et se forme parallèlement au Conservatoire de Nice, où il étudie l’harmonie, le contrepoint et le trombone. En 1973, il se rend à Paris et entame plusieurs collaborations avec des figures de la variété française comme Claude Nougaro, Barbara ou Serge Reggiani. Après s’être produit aux côtés de jazzmen renommés parmi lesquels Chet Baker, Toots Thielemans ou Ron Carter, il revient en 1991, sur les conseils d’Astor Piazzolla, au répertoire traditionnel et contribue à défaire l'accordéon de son image vieillotte. Son disque New Musette lui vaut d’ailleurs de recevoir le prix Django Reinhardt de l'Académie du Jazz en 1993. Par la suite, ne quittant plus son instrument Victoria, il s’épanouit pleinement dans le jazz et traverse l’Atlantique en 1996 pour enregistrer New York Tango, disque récompensé par une Victoire de la musique. Désormais internationalement reconnu, il continue à explorer un large éventail de musiques et se produit aussi bien en solo qu’au sein de diverses formations, du duo au big-band, avec des musiciens comme Daniel Humair, Jan Garbarek, Gonzalo Rubalcaba, Wynton Marsalis, Biréli Lagrène, Michel Portal, Anouar Brahem ou encore Gary Burton. Soucieux de transmettre sa riche expérience, Richard Galliano est l’auteur, avec son père Lucien, d’une méthode d’accordéon saluée en 2009 par le prix Sacem du Meilleur ouvrage pédagogique. CB-T EZRA Directeur artistique de la Compagnie Organic Orchestra, musician-beatboxer, Ezra est un membre actif et reconnu du beatbox international. Il a foulé les scènes des quatre coins du monde et joué en solo dans les lieux les plus mythiques en France (Olympia, Cigale, Transmusicales…). Ezra développe sa discipline avec des facultés d’adaptation et une aisance scénique qui l’ont amené à collaborer avec des artistes de réputation mondiale (Kid Koala, Bauchklang, Wax Tailor, One self, Socalled…) et à se produire en tournée mondiale avec la chanteuse Camille. Ezra a initié et participé à de multiples créations mêlant musique, vidéo, danse et scénographie tels que les projets Bionic Orchestra, Five Fingers, ou encore avec la Fabrique Immatérielle et la Compagnie Hey! Outre la scène, il se consacre au développement de sa discipline en menant des ateliers dans les écoles et conservatoires, dans les prisons et les hôpitaux, ainsi qu’en participant à des travaux de recherche universitaire et à la mise en place, depuis 2005, du réseau de beatboxers en France, qui organise de grands moments de rencontre fédérateurs, tels que le Championnat de France. Depuis maintenant 7 ans, Ezra travaille avec les ingénieurs de la Compagnie Organic Orchestra sur le principe du beatbox augmenté, en développant des outils qui transcendent la voix et permettent le contrôle du son, de la lumière et de la vidéo depuis la scène. FRANCESCO TRISTANO piano Né à Luxembourg, Francesco Tristano commence le piano à l’âge de cinq ans et donne son premier récital à treize ans, jouant déjà ses premières compositions. Diplômé de la Juilliard School de New York, des Conservatoires de Bruxelles, Riga et Paris, de Luxembourg pour le piano jazz et de l’École Supérieure de Musique de Catalogne pour la musique contemporaine, il est aussi lauréat de l’édition 2004 du Concours International de Piano d’Orléans. Il parcourt ensuite le monde en soliste ou avec de prestigieux orchestres tels l’Orchestre National Russe, l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre Philharmonique de Luxembourg, sous la direction de grands chefs comme Michaël Pletnev, Janos Fürst, Emmanuel Krivine ou François-Xavier Roth. Tout en s’intéressant à des compositeurs comme Bach, Frescobaldi, Vivaldi, Scarlatti ou Berio, il développe également une passion pour le jazz, la musique contemporaine et électronique. Il prend l’habitude, dans ses récitals, de mélanger les genres, les époques, en jouant ses compositions ou réinventant celles des autres, en explorant avec génie toutes les voies de l’improvisation. La discographie de Francesco Tristano s’étend de Bach à Berio en passant par Ravel et Prokofiev et des enregistrements avec sa formation Aufgang. En avril 2010, il signe un contrat en exclusivité avec Universal Music Classics & Jazz. Un premier CD, intitulé “bachCage” paraît en mars 2011, suivi de “Long Walk” (Bach-Buxtehude-Tristano) en septembre 2012, tous deux sous le label Deutsche Grammophon. Un troisième, en duo avec la pianiste Alice Sara Ott, est paru à l’automne 2014. CB-T 21 Ensembles de musique de chambre FOLLE JOURNÉE CAMERATA La Folle Journée Camerata est un ensemble de chambre d’excellence constitué de jeunes musiciens sélectionnés chaque année par l’intermédiaire de grandes institutions musicales européennes. Cet ensemble bénéficie de l’encadrement de professeurs parmi les plus prestigieux des Conservatoires Nationaux Supérieurs de Musique de Paris et de Lyon : Claire Désert, Christian Ivaldi, Emmanuel Strosser, le Trio Wanderer… que rejoignent occasionnellement d’éminents artistes tels le Quatuor Prazák ou la pianiste Marie-Catherine Girod. L’ensemble est activement soutenu par l’association Folle Journée Futurs, qui offre aux jeunes musiciens l’occasion unique d’une confrontation directe avec la réalité des exigences du métier, en permettant des invitations dans de grands festivals tels que Les Folles Journées, le Festival International de Piano de La Roque d’Anthéron ou Les Folles Nuits. L’enregistrement discographique constitue un moyen supplémentaire d’aider ces jeunes artistes talentueux, auxquels la production d’un enregistrement offre une véritable carte de visite au niveau national et international. Dans ce domaine, les musiciens de la Folle Journée Camerata ambitionnent de participer, plus particulièrement, à l’enregistrement d’oeuvres rares ou méconnues, qui n’ont pratiquement jamais été entendues en concert et qu’ils révèlent ainsi au public. Invité en 2014 et 2015 à La Folle Journée au Japon, où il a fait sensation, l’ensemble s’est produit fin 2014 aux Moments musicaux de L’Hermitage à La Baule, et en 2015 à La Folle Nuit de Grenoble, au Théâtre de La Criée à Marseille, et au Festival International de Piano de La Roque d’Anthéron. SC TRIO KARÉNINE trio avec piano ANNA GÖCKEL violon LOUIS RODDE violoncelle PALOMA KOUIDER piano Réunion de trois personnalités éprises de littérature, le Trio Karénine a été fondé en 2009 par Anna Göckel, Louis Rodde et Paloma Kouider. Les membres du trio, diplômés du CNSMD de Paris ou de l’Ecole Normale Alfred Cortot, se perfectionnent individuellement à Leipzig, Vienne et Saarbrücken. Ils ont déjà reçu le soutien et l’enseignement d’artistes majeurs; formés dans la classe du Quatuor Ysaÿe au CRR de Paris, ils ont également suivi des masters classes avec Ferenc Rados, Jean-Claude Pennetier, Roland Pidoux, Avedis Koujoumdjian, Johannes Meissl et Hatto Beyerle. Vainqueurs ex-aequo du 62ème concours de l'ARD de Munich en septembre 2013, ils sont également lauréats en 2012 du Concours International de Musique de chambre Charles Hennen à Heerlen (Pays-Bas). Le Trio Karénine donne de nombreux concerts en France comme en Europe, dans des lieux prestigieux tels la Salle Pleyel, le Wigmore Hall à Londre, la Leiszhalle à Hambourg ou le Schönbrunn Theater à Vienne. Il se produira prochainement à l'Auditorium du Musée du Louvre, au Palazetto Bru Zane de Venise ou encore au Palais des Beaux Arts de Montréal. Intéressé par la recherche musicale contemporaine, le trio joue régulièrement des œuvres de Wolfgang Rihm, Hans-Werner Henze, Graciane Finzi ou encore Benoît Menut, dont il est le dédicataire de l’œuvre Les Allées Sombres. Depuis 2010, le trio est régulièrement invité sur les ondes de France-Musique. En résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis septembre 2010, le Trio Karénine a ensuite été nommé Ensemble ECMA (European Chamber Music Academy) ; en décembre 2012, il devient lauréat de la Fondation d'entreprise Banque Populaire. CB-T 22 TRIO WANDERER trio avec piano JEAN-MARC PHILLIPS-VARJABÉDIAN violon RAPHAËL PIDOUX violoncelle VINCENT COQ piano Le Trio Wanderer a fêté en 2012 ses 25 ans d’existence. Constitué en 1987 au CNSMD de Paris et formé auprès de grands maîtres tels Jean-Claude Pennetier, Jean Hubeau, Menahem Pressler du Beaux-Arts Trio et les membres du Quatuor Amadeus, il est aujourd’hui reconnu comme l’une des toutes meilleures formations de musique de chambre au monde. Vainqueur de l’ARD de Munich en 1988, et de la Fischoff Chamber Music Competition aux États-Unis en 1990, il est l’invité des plus grandes scènes de par le monde - Philharmonie de Berlin, Théâtre des Champs-Élysées, Scala de Milan, Kioi Hall de Tokyo, festivals de Montreux et de Schleswig-Holstein... Dans le répertoire de doubles et triples concertos, il a joué sous la direction de chefs tels Yehudi Menuhin, James Conlon ou Charles Dutoit aux côtés de l’Orchestre National de France, du Radio Symphonie Orchester de Berlin ou du Sinfonia Varsovia. Passionné de musique contemporaine, il a créé plusieurs oeuvres d’Escaich, Mantovani, Beyer, Francescini et Hersant. Abondamment primée par la critique, sa discographie est riche à ce jour d’une quinzaine d’enregistrements (Harmonia Mundi) consacrant un vaste répertoire de trio - de Haydn à Messiaen en passant par Beethoven, Schubert et Brahms (intégrales), Mendelssohn, Tchaïkovsky, Arensky, Fauré, Pierné, Ravel -, mais aussi de quatuor, de quintette et de concerto (Triple Concerto de Beethoven, triples Concertos de Martinu). Le Trio Wanderer a reçu à trois reprises - en 1997, 2000 et 2009 - la Victoire de la Musique du Meilleur ensemble instrumental de l’année. Poursuivant actuellement sa résidence à Aachen en Allemagne, il a récemment créé au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris une classe de trio avec piano, destinée aux jeunes trios souhaitant préparer des concours internationaux ou des concerts dans ce répertoire. SC SPARK - THE CLASSICAL BAND ANDREA RITTER flûte à bec DANIEL KOSCHITZKI flûte à bec, melodica, chant STEFAN GLAUS violon, viole VICTOR PLUMETTAZ violoncelle MISCHA CHEUNG piano Constitué de cinq jeunes musiciens allemands partageant un même goût pour l’innovation dans la musique classique, le quintette Spark a connu depuis sa création en 2007 une ascension fulgurante. Alliant la subtilité et la précision d’un ensemble classique de musique de chambre à l’énergie et au mordant d’un groupe de rock, ce quintette décoiffant révèle la musique à un public nouveau. Évoluant avec virtuosité et nonchalance entre différents styles musicaux et combinant les œuvres des maîtres de la musique classique avec des œuvres de l’avant-garde contemporaine, il présente une musique de chambre passionnante qui enthousiasme le public : pôle d’attraction de nombreux festivals - Schleswig-Holstein, festival Beethoven à Bonn, La Folle Journée de Nantes, Tokyo et Varsovie... -, l’ensemble s’est produit dans de célèbres salles parmi lesquelles le Musikverein de Vienne, le Concertgebouw d’Amsterdam, le Barbican à Londres, le Konzerthaus de Berlin ou encore le Gran Teatre del Liceu à Barcelone. Il a publié en 2010 un premier album, “Downtown Illusions”, disque récompensé l’année suivante en Allemagne par le prestigieux “Echo Klassik” dans la catégorie “Classique sans frontières”. Un deuxième album intitulé “Wild Territories” est paru en janvier 2015, qui prolonge la vision audacieuse de cet ensemble figurant aujourd’hui parmi les plus prometteurs de la scène internationale. SC 23 Musique traditionnelle MOTION TRIO JANUSZ WOJTAROWICZ accordéon PAVEL BARANEK accordéon MARCIN GALAZYN accordéon C’est en 1996 que Janusz Wojtarowicz, leader et auteur de la plupart des compositions du groupe, fonde le Motion Trio avec deux amis de Cracovie. Passionnés de heavy metal, comme de jazz ou de musique classique et contemporaine, ces trois accordéonistes révolutionnent le monde de l’accordéon, en inventant des musiques dans l’air du temps et en surfant sur les genres. Avec un talent que le monde entier ne tarde pas à lui reconnaître - Motion Trio a déjà joué dans plus de 36 pays, invité de grandes salles comme l’Opera House de Varsovie, Carnegie Hall à New York et le Konzerthaus de Vienne , le fameux trio rejoint des musiciens de belle envergure comme Krzystof Penderecki, Michael Nyman et son ensemble, Henryk Mikolaj Gorecki, Bobby McFerrin, le WDR Rundfunkorchester de Cologne ou la Sinfonietta de Cracovie. Il soulève l’enthousiasme à chacun de ses passages, et récolte de beaux compliments ; Joe Zawinul trouvait cette musique “fantastique” et le compositeur Krzystof Penderecki qualifie l’ensemble de “trio d’accordéons exceptionnel”. Depuis peu, l’ensemble est amené à donner des master classes dans des lieux de prestige tels que l’Académie de Musique Royale de Londres, le Conservatoire de Paris ou l’Université de Chicago. Le Motion Trio a d’ores et déjà reçu de belles distinctions dont le Grand Prix du Concours Krzystof Penderecki, le Concours de Musique de Chambre contemporaine et le Prix de la Deutsche Schallplattenkritik. Solistes CLAIRE DÉSERT piano Aux quatre coins du monde, Claire Désert séduit le public par la grâce, la profondeur et l’humilité de ses interprétations. Invitée de festivals prestigieux tels Radio-France Montpellier, La Roque d’Anthéron, L’Orangerie de Sceaux, Piano aux Jacobins, L’Orangerie de Sceaux ou La Folle Journée, et de grandes scènes internationales telles la Salle Pleyel, le Wigmore Hall de Londres ou le Kennedy Center de New York, elle est sollicitée par d’importantes formations symphoniques - Orchestre de Paris, Philharmonique de Radio-France, Orchestre Symphonique de Québec… Chambriste hors pair, elle partage la scène avec le pianiste Emmanuel Strosser, les violoncellistes Anne Gastinel et Gary Hoffman, les violonistes Philippe Graffin, Tedi Papavrami et Nemanja Radulovic, tout en se produisant régulièrement avec le Quatuor Sine Nomine et le Quintette Moraguès. Admise dès l’âge de 14 ans au CNSMD de Paris, où elle obtient deux Premiers Prix en piano et musique de chambre dans les classes de Vensislav Yankoff et Jean Hubeau, elle se perfectionne auprès d’Evgeni Malinin au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou, et auprès de Roland Pidoux au CNSMD. Au disque, ses enregistrements consacrent Schumann - chez Mirare, les Davidsbündlertänze, puis “Abendmusik”, dédié à Robert et Clara Schumann et à Brahms -, Dvorák, avec les Danses slaves, à quatre mains avec Emmanuel Strosser, et la musique française, aux côtés d’Anne Gastinel (Naïve) - disque récompensé d’un “Choc” de Classica. Deux nouveaux albums à quatre mains avec Emmanuel Strosser sont parus depuis chez Mirare : “L’Enfance”, regroupant des oeuvres de Fauré, Bizet, Debussy et Ravel et qui a obtenu de nombreuses récompenses, et tout dernièrement, les oeuvres pour piano à quatre mains de Schubert. SC 24 SHANI DILUKA piano Animée d’un constant souci de transmission et d’exigence hérité des grands penseurs de la musique - de Schnabel à Kempff, auquel son jeu est souvent comparé -, Shani Diluka mène entre ses deux cultures, occidentale et orientale, une brillante carrière internationale. Invitée de salles prestigieuses - Concertgebouw d’Amsterdam, Salle Pleyel, Arsenal de Metz, festivals de Verbier et de La Roque d’Anthéron dont elle est une grande fidèle -, elle joue en concerto sous la direction de Lawrence Foster, Vladimir Fedoseyev, Eivind Gullberg Jensen ou Andrew Menze. Partenaire privilégiée de Valentin Erven, violoncelliste mythique du Quatuor Alban Berg, de Natalie Dessay, avec laquelle elle collabore régulièrement, et de grands quatuors tels Prazák, Ysaÿe, Ébène ou Modigliani, elle collabore avec plusieurs grands compositeurs d’aujourd’hui - Kurtág, Rhim ou Mantovani. Attentive au jeune public, elle a gravé deux livres-disque aux Éditions Didier Jeunesse-Hachette qui ont tous deux reçu le “Coup de cœur” de l’Académie Charles Cros - le premier dédié à Chopin, le second à l’Histoire de Babar de Poulenc, avec Natalie Dessay. Premier Prix du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, Shani Diluka a travaillé avec de grands maîtres tels Leon Fleisher, Maria João Pires, Menahem Pressler ou Murray Perahia. Ses enregistrements parus chez Mirare de Beethoven, Mendelssohn et Grieg ont recueilli, comme son récent CD consacré à la musique américaine et élu disque officiel de La Folle Journée 2014, de multiples récompenses - “Choc” du Monde de la Musique, RTL d’Or, Choix d’Arte, de Gramophone, de Mezzo, Vogue Japon... Un tout dernier album entièrement consacré à Schubert et comprenant l’ultime Sonate en si bémol majeur D. 960 est paru chez Mirare en septembre 2015. SC ABDEL RAHMAN EL BACHA piano Né à Beyrouth dans une famille de musiciens, Abdel Rahman El Bacha étudie le piano avec Zvart Sarkissian. À 10 ans, il donne son premier concert avec orchestre et Claudio Arrau lui prédit une grande carrière. Admis au CNSMD de Paris dans la classe de Pierre Sancan, il est récompensé de quatre Premiers prix (piano, musique de chambre, harmonie et contrepoint) et remporte à 19 ans le prestigieux Concours Reine Elisabeth de Belgique, qui lui ouvre les portes d’une brillante carrière internationale. Du Mozarteum de Salzbourg au Théâtre des Champs-Élysées à Paris, du Concertgebouw d’Amsterdam à la Herkulessaal de Munich, il joue sous la direction de grands chefs avec les meilleures formations Philharmonique de Berlin, Orchestre National de France, NHK Tokyo, Orchestre de la Suisse Romande… Abdel Rahman El Bacha a reçu en 1983, des mains de Mme Prokofiev, le Grand Prix de l’Académie Charles Cros pour un disque des premières oeuvres de Prokofiev, paru chez Forlane. Il a gravé depuis pour ce même label de nombreuses oeuvres de Bach, Schubert, Schumann, Ravel et Rachmaninov ; de Chopin il a enregistré également l’intégrale de l’oeuvre pour piano seul, ainsi que les oeuvres pour piano et orchestre. En 2011, une première collaboration avec le label Mirare s’est soldée par l’enregistrement d’un disque Prokofiev et s’est poursuivie avec la parution, en septembre 2013, de l’intégrale des 32 Sonates pour piano de Beethoven - enregistrement pour lequel il a reçu la meilleure distinction du magazine belge Crescendo. Possédant la double nationalité franco-libanaise, Abdel Rahman El Bacha est également compositeur. Nommé en 1998 Chevalier des Arts et des Lettres, il a également reçu du Président de la République libanaise la Médaille de l’Ordre du mérite, plus haute décoration de son pays natal. SC 25 EMMANUEL STROSSER piano Pianiste incontournable de sa génération, Emmanuel Strosser est l’invité de prestigieux festivals - Festival de l’Épau, La Roque d’Anthéron, La Folle Journée, Festival de Colmar... Sollicité par d’importantes formations symphoniques Philharmonique de Radio-France, Orchestre National de Lille, Orchestre de Picardie, Orchestre de Chambre de Lausanne... -, il n’en accorde pas moins une place de choix à la musique de chambre : partenaire privilégié d’Olivier Charlier, Jean-Marc Phillips-Varjabédian, Raphaël Pidoux, Peter Wiespelwey, Romain Guyot, et du Quatuor Prazák, membre du Trio Owon en compagnie d’O. Charlier et du violoncelliste coréen Sung-Won Yang, il forme aussi un incontournable duo de piano avec Claire Désert. Emmanuel Strosser a donné dans de nombreux pays, avec cinq autres pianistes, l’intégrale des Sonates de Beethoven et l’intégrale de la musique pour piano de Schumann. Très présent en Europe, il se produit aussi en Amérique du Sud, aux États-Unis, au Japon et en Corée. Originaire de Strasbourg, Emmanuel Strosser s’est formé avec Hélène Boschi avant de suivre au CNSMD de Paris les enseignements de J.-C. Pennetier et C. Ivaldi. Récompensé de plusieurs Premiers Prix à l’unanimité, il s’est perfectionné auprès de L. Fleisher, D. Bashkirov et M. J. Pires. Lauréat du Concours International de musique de chambre de Florence, il a été en 1991 finaliste du Concours Clara Haskil. Ses nombreux enregistrements dont beaucoup ont été salués par la critique comprennent plusieurs disques Fauré et les trois Sonates de l’opus 10 de Beethoven (“Choc” du Monde de la Musique). Emmanuel Strosser a gravé aussi plusieurs albums chez Mirare : avec Claire Désert, les Danses slaves de Dvorák et l’album “L’Enfance”, dédié aux compositeurs français, et en solo, Schubert puis Chabrier. Tout dernièrement, il a enregistré chez Mirare un nouveau disque aux côtés de Claire Désert : les oeuvres pour piano à quatre mains de Schubert. SC OLIVIER CHARLIER violon Sans jamais rechercher le tapage médiatique, Olivier Charlier s’est imposé comme l’un des meilleurs violonistes de sa génération. Sous un dehors de douceur et de modestie, il effectue un parcours exemplaire : Premier Prix du CNSMD de Paris à 14 ans, lauréat de concours internationaux parmi les plus convoités (Munich, Montréal, Sibelius, J. Thibaud, Indianapolis, Young Concert Artists New York…) et adoubé par Nadia Boulanger, Yehudi Menuhin et Henryk Szeryng, il a connu un succès d’une fulgurante précocité. Aujourd’hui, il peut à juste titre revendiquer son appartenance à l’école française de violon et se flatter de la faire briller sur les scènes du monde entier. Il a joué de fait avec une cinquantaine d’orchestres français, au premier rang desquels tous les grands orchestres parisiens, et s’est produit aux côtés de grandes formations internationales parmi lesquelles le London Philharmonic, le Symphonique de Berlin, ou encore la Tonhalle de Zurich. Reflet de son éclectisme, sa discographie embrasse une large part du répertoire aussi bien de concertos Mendelssohn, Lalo, Saint-Saëns, Dutilleux, Edward Gregson, Gerard Schurmann, Roberto Gerhard… - que de sonates - il a enregistré dans ce domaine beaucoup d’œuvres françaises avec Jean Hubeau (Franck, Saint-Saëns, Pierné, Vierne, Debussy...), et plusieurs œuvres majeures du répertoire (Beethoven, Schumann, Grieg) avec Brigitte Engerer. Au nombre de ses dernières parutions, les Concertos n°3, 4 et 5 de Mozart avec le Prague Chamber Orchestra, et les Quatre Saisons de Vivaldi avec l’Orchestre de chambre d’Auvergne. Enseignant au CNSMD de Paris, où il a succédé à son professeur Pierre Doukan, Olivier Charlier est régulièrement invité comme membre du jury dans des concours internationaux. SC 26 GENEVIÈVE LAURENCEAU violon Née à Strasbourg en 1977, Geneviève Laurenceau se produit dès l'âge de 9 ans avec l’orchestre de chambre philharmonique de sa ville natale. Elle suit les cours de W. Marschner et de Z. Bron en Allemagne, puis se perfectionne auprès de J-J. Kantorow à Rotterdam. Après plusieurs succès internationaux, elle obtient le Grand Prix de l’Académie Maurice Ravel en septembre 2001. L’année suivante, elle remporte le 5ème concours “Le violon de l’Adami” et réalise un CD à cette occasion, en compagnie du pianiste J-F. Neuburger. Invitée à se produire en soliste dans les plus grands orchestres français et internationaux, sous la direction de chefs tels que T. Sokhiev, M. Plasson, W. Weller ou F. Lodéon, elle s’adonne également à la musique de chambre, dernièrement aux côtés de P. Jaroussky, F. Salque et B. Chamayou, trouvant dans la pluralité des formations un épanouissement communicatif. Engagée dans le répertoire de son temps, elle travaille régulièrement avec des compositeurs tels que K. Beffa, B. Mantovani ou P. Hersant, qui lui dédie en 2012 “Por che llorax”, duo pour violon et violoncelle. Sollicitée par de nombreux festivals en France et à l’étranger, Geneviève Laurenceau a joué dans des lieux prestigieux en Europe et donne régulièrement des cours à l’académie de Dartington, où elle se produit aux côtés du pianiste S. Kovacevic. En 2011, elle est élue par le magasine musical ResMusica “artiste de l’année”. Violon supersoliste de l'Orchestre National du Capitole de Toulouse depuis septembre 2007, elle est aussi Elle est présidente et directrice artistique du Festival de Musique de Chambre d'Obernai. Geneviève Laurenceau joue un Stradivarius de 1682. CB-T JEAN BOUCAULT et JOHNNY RASSE chanteurs d’oiseaux Issus du même village, à une lieue à vol dʼoiseaux de la Baie de Somme, nos deux chanteurs découvrent dès la prime enfance leurs dons pour lʼimitation des chants dʼoiseaux. De la cour dʼécole aux marais, ils peaufinent leurs dons pour se présenter à des concours d'imitation qu’ils remportent brillamment. Invités de plusieurs émissions radiophoniques et télévisuelles, ils effectuent leurs premières expériences scéniques au Théâtre de Poche Montparnasse et lors de la clôture du Festival Animalier de Namur. En 2006, le directeur du Festival des Forêts à Compiègne leur propose un concert aux côtés du pianiste-compositeur-improvisateur Jean-François Zygel. Cet événement marque le début d’un long périple musical : côtoyant au gré des concerts une multitude de musiciens issus aussi bien du classique que du jazz et des musiques traditionnelles, les deux artistes créent le collectif “Les Chanteurs dʼOiseaux”, qui se donne pour mission d’utiliser le chant dʼoiseau en tant que matériau brut et originel, et de le mélanger, pour mieux le transcender, à toute forme dʼart vivant - musique, théâtre, danse et arts circassiens. Improvisateurs, ils dialoguent à tous vents avec Jean-François Zygel, Michel Godard, Pierre Hamon, Francois Salque et Geneviève Laurenceau - avec lesquels ils ont créé Birdyphonia à Marrakech au printemps 2012. Aujourd’hui reconnus comme les plus grands imitateurs de chants d’oiseaux, ils offrent un répertoire de milliers de sonorités d’oiseaux des cinq continents et transportent l’auditeur dans un univers où cohabitent le mystère et le merveilleux. www.chanteurs-oiseaux.com 27 Biographies des compositeurs Biographies rédigées au Créa/Nantes Charlotte Brouard-Tartarin (CB-T), Ariane Charriau (AC), Sophie Chauveau (SC), Claire Chopot (CC), Séverine Meers (SM) Ludwig Van Beethoven (1770-1827) Beethoven occupe une place à part dans l'histoire de la musique comme dans le cœur de tous les mélomanes. S'il le doit en partie aux circonstances qui ont entouré sa vie (la Révolution française et ses conséquences, l'avènement du romantisme), il le doit d'abord et surtout à la force avec laquelle il sut affronter un destin exceptionnel et à un génie qui lui permit de renouveler en profondeur le langage musical. Né à Bonn, c'est pourtant à Vienne, la ville illustrée par Haydn et Mozart, que Beethoven se fixe en 1792 pour y entamer une brillante carrière de pianiste et de compositeur. Mais assez vite il est rejoint par le plus cruel des destins pour un musicien : il est frappé d'une surdité qui dès 1802 se révèle incurable. Plongé d'abord dans le désespoir - il songe même au suicide -, il parvient à dépasser sa souffrance - l'“héroïsme” beethovénien -, voyant dans la création musicale le moyen de parler au cœur de tous les hommes et de continuer à délivrer le message dont il se sent porteur. Ainsi dès 1802, Beethoven redouble d'activité créatrice. Sur le plan musical et formel, son œuvre, riche du magnifique héritage de ses prédécesseurs, repousse désormais toujours plus loin les limites de chaque genre, jusqu'à bouleverser les schémas établis, en particulier dans le domaine symphonique, dans l'œuvre pour piano, qui “contient” déjà tout le XXe siècle, et peut-être plus encore dans le domaine du quatuor à cordes, dont il révolutionne proprement l'écriture. Et, dans le même temps, cette musique délivre toujours à tous les hommes un message consolateur et fraternel ; n'est-ce pas Beethoven lui-même qui définissait ainsi la finalité de sa musique : “Partie du cœur, qu'elle aille au cœur” ? SC Frédéric Chopin (1810-1849) La vie de Frédéric Chopin est une de celles qui a suscité le plus de légendes. Qui ne connaît l’image dénaturée du musicien à la fois passionné et mièvre, tumultueux et efféminé ? Sa liaison avec George Sand, son allure chétive, sa lutte contre la phtisie et sa mort en pleine jeunesse contribuent à donner cette image de lui. Pourtant, ses réticences envers ses contemporains romantiques, son goût pour la musique de Haendel (son idéal musical), le fait que Bach et Mozart sont pour lui des modèles de perfection et l’abandon de sa carrière de virtuose mettent en évidence l’ambiguïté de son tempérament. Si au départ, il s’efforce de se conformer à l’idéal classique, très vite apparaît le souci évident de retrouver les souches populaires de la musique polonaise, mélange de nostalgie et de rêve, à laquelle il donnera une expressivité extrême. L’invasion de la Pologne par la Russie provoquera chez Chopin un désespoir patriotique qui génèrera une interrogation poignante sur lui-même. La souffrance de vivre loin de son pays le conduit à identifier ses propres souffrances à celles de la nation polonaise opprimée. Chopin, dont la démarche compositionnelle est si personnelle, adulé et adopté par toute l’élite cultivée, a confié son imagination créatrice presque exclusivement au piano, faisant de cet instrument le mode d’expression musicale par excellence, plus que tout autre musicien romantique. “Chapeaux bas, Messieurs, un génie” pour reprendre le cri d’admiration de Schumann. 37 Manuel De Falla (1876-1946) Contemporain et successeur d’Isaac Albéniz, Manuel De Falla est sans doute le plus grand compositeur espagnol depuis l’âge d’or de la musique espagnole au XVIe siècle. Pianiste précoce, il quitte en 1907 Madrid pour Paris, où il séjournera sept ans, assistant à l’émergence de l’esthétique impressionniste au contact de Debussy, Ravel et Dukas, qui l’encouragent et influencent l’évolution de son style. C’est alors qu’une épreuve le frappe qui va le marquer profondément : une maladie vénérienne, contractée à l’âge de 36 ans, le retient dix mois à l’hôpital ; vécue comme un châtiment divin, cette maladie entraîne le compositeur vers une forme d’ascétisme, d’austérité âpre et décharnée dont un grand nombre de ses œuvres porteront désormais la marque. De retour en Espagne, il compose les évocatrices Nuits dans les jardins d’Espagne, heureuse alliance du raffinement et du folklore populaire, puis L’Amour sorcier dans lequel s’épanche une sensualité souveraine. À partir de 1919 cependant, De Falla abandonne la veine andalouse pour adopter un style inspiré de la musique traditionnelle castillane, plus apte à concentrer l’expression et à servir une recherche croissante de dépouillement. Retiré près de Grenade où il mène durant vingt ans une vie de réclusion et de recueillement mystique, il compose alors de nombreux chefs-d’œuvre, parmi lesquels Les Tréteaux de maître Pierre ou le Concerto pour clavecin, fruits de cette évolution vers une écriture plus essentialisée et purement ibérique, qui s’avèrera être la quintessence de l’art du compositeur. SC Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) Les dons exceptionnels de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), développés par son père Leopold (lui-même musicien), le mènent dès l’âge de six ans sur les routes ; il fait l’objet de tous les émerveillements et rencontre des compositeurs comme Johann Schobert et Jean-Chrétien Bach. Mozart doit néanmoins affronter les difficultés à se faire une place ; à Salzbourg, sa ville natale, il est Konzertmeister, mais la petite ville et les contraintes imposées au musicien de cour sont pour lui bien trop étroites. Ses voyages dans l’espoir de décrocher une situation n’aboutissent pas. Il les met cependant à profit pour étudier auprès des grands maîtres (notamment le Padre Martini qui lui enseigne le contrepoint) et honorer des commandes. À Salzbourg, Mozart pose sa démission, en 1777, afin d’effectuer un voyage à Paris qui lui a été refusé. La rupture définitive n'a cependant lieu qu’en 1781 ; Mozart a conscience de son génie, il s’installe à Vienne et épouse Constance Weber. Leur situation financière n'est pas brillante et les postes continuent à se refuser. Il collabore avec le librettiste Lorenzo Da Ponte (Les Noces de Figaro, Don Giovanni et Cosi fan tutte), et son entrée dans la loge maçonnique sera en toile de fond de La Flûte enchantée. La situation financière des Mozart se dégrade inexorablement et Wolfgang tombe gravement malade. Il consacre ses dernières forces à plusieurs commandes, La Flûte enchantée, La Clémence de Titus, le Concerto pour clarinette et le Requiem, laissé inachevé. SM Félix Mendelssohn (1809-1847) Issu d'une famille harmonieuse et très riche culturellement, Mendelssohn montre très précocement qu'il est doué pour la musique, révélant sa vraie dimension de compositeur avec l'Ouverture du Songe d'une nuit d'été dès l'âge de dix-huit ans. Pourtant sa musique fut pendant longtemps volontiers qualifiée de "facile", voire de mièvre. Cependant, les œuvres symphoniques échappent à de tels griefs car Mendelssohn fut sans doute avec Berlioz le meilleur orchestrateur de son temps. Même si ses œuvres ne sont pas déterminantes pour le renouvellement de la musique, son action et ses prises de position ont exercé une très forte influence sur la vie musicale de son époque : redécouverte de Jean-Sébastien Bach auquel il voua un véritable culte, de Haendel, interprétations modèles des symphonies de Beethoven et des opéras de Mozart. Mendelssohn est ainsi le révélateur du sens et du développement d'une "histoire de la musique". Mais pas seulement… Sa grande culture du passé, ses dons de mélodistes, sa science de l’écriture ont nourri une œuvre d'une rare perfection. Ce grand compositeur est parvenu à faire de sa vie une œuvre. C'est en cela aussi qu'il fut un grand romantique. CC 38 ASTOR PIAZZOLLA (1921-1992) Créateur, arrangeur, pianiste et bandéoniste, Astor Piazzolla, mort à Buenos Aires en 1992, s’est fait connaître pour forger une nouvelle musique, à la suite de ses grands prédécesseurs, qui, tels Carlos Gardel ou Alberto Ginastera, son maître, avaient établi une certaine tradition du tango populaire. Sa conception novatrice et non conventionnelle du tango lui a valu une notoriété internationale, mais en réponse à ceux qui lui reprochaient des créations trop avant-gardistes, il prétendait ne pas se soucier de savoir si sa musique était ou non considérée comme du tango, soutenant plutôt qu’elle représentait Buenos Aires où le tango était né à la fin du XIXe siècle, principalement dans les faubourgs et les maisons closes de la ville. A de P Camille Saint-Saëns (1835-1921) Prodigieusement doué pour la musique, Camille Saint-Saëns réclame l’étude du piano à l’âge de 2 ans et demi, se produit devant un public à 5 ans, commence à composer un an plus tard et est invité à jouer à la Salle Pleyel à 11 ans. Ce génie de la musique, élevé par sa mère veuve et sa grand-mère, connaît une carrière des plus florissantes : formé à l’harmonie et à l’orgue au Conservatoire de Paris, il est organiste à l’Église Saint-Merri puis à la Madeleine. Il s’y distingue par ses talents de virtuose et d’improvisateur exceptionnels. Sensible à la pédagogie et afin d’encourager les jeunes musiciens français, il forme notamment Messager et Fauré et participe à la création de la Société nationale de la musique (1871). Une fois sa réputation bien assise, il se consacre à la composition, à la direction d’orchestre sans oublier l’orgue, son instrument de prédilection. Méfiant envers les élans de la modernité, il préfère fonder son art sur une technique solide. De fait, ses créations résultent d’une écriture incroyablement limpide et bien structurée et témoignent d’une fine sensibilité. Essentiellement connu pour sa fable musicale Le Carnaval des Animaux, Saint-Saëns est l’auteur d’une œuvre très abondante. Si elles ne sont que trop rarement interprétées, ses pièces de musique de chambre, son opéra Samson et Dalila ou ses Deuxième et Troisième Symphonies méritent un grand intérêt. AC Franz Schubert (1797-1828) Né à Vienne en 1797, douzième enfant d’une modeste mais chaleureuse famille, Schubert intègre à 11 ans le collège municipal. Il se nourrit des imposants modèles du XVIIIe siècle classique, Haydn et Mozart, de Beethoven qui demeurera pour lui l’idéal inaccessible, mais aussi des poètes et penseurs de l’époque, Goethe en tête. Être de contradictions, le solitaire Schubert s’entoure d’un fidèle cercle d’amis musiciens et intellectuels auprès duquel il trouve un inconditionnel soutien face à l’indifférence d’une Vienne alors séduite par le style italien. Le groupe se retrouve lors des fameuses “Schubertiades”, ces soirées amicales dont Schubert est le centre névralgique et au cours desquelles il fait découvrir ses créations. Car la créativité de Schubert est étonnante : il compose durant sa courte vie - 31 ans - plus de 1.000 œuvres. Des opéras, des messes, des symphonies, des sonates, des quatuors et quintettes (inoubliables Quintette D. 667 “La Truite” et Quatuor “La Jeune fille et la mort”), mais aussi des centaines de lieder, genre méconnu auquel il offre de formidables chefs-d’œuvre (le Chant des esprits sur les eaux, les cycles de La Belle Meunière et du Voyage d’hiver). La révolution musicale de Schubert ne réside pas tant dans la forme qu’il imprime à ses œuvres que dans sa façon singulière de les faire “chanter”. Naissent ainsi sous sa plume des pièces marquées par un profond lyrisme, pétries de tendresse et portant en filigrane la trace des blessures du musicien - échecs sentimentaux, absence de reconnaissance du public… Le “Wanderer” succombe en 1828 à une fièvre typhoïde à Vienne, au terme d’un voyage intérieur révélant une œuvre d’une incomparable puissance consolatrice. AC 39 Robert Schumann (1810-1856) Schumann, sans cesse à la recherche de son unité intérieure, a vécu un véritable déchirement entre deux vocations : être poète ou musicien. Cette étrange conscience du sentiment du double se traduira en musique par la double signature d'Eusebius et Florestan. Mettant son désir d'écrivain au service de la musique, Schumann sera tour à tour compositeur et critique de premier ordre ayant fondé sa propre revue musicale. Le piano est le premier médiateur dans la voie qui le mène à la composition, c'est l'instrument qui lui permet le mieux de réaliser en lui cette unité entre sa double aspiration à la musique et à la poésie. Schumann est un poète qui s'exprime par les sons. Le piano est le lieu du retour en soi-même, du regard intérieur, lieu de la confrontation solitaire avec ses doubles et ses démons. Pourtant, il ne pourra mener la carrière de virtuose qu'il espérait à cause de sa tentative inconsidérée d'accélérer ses progrès au piano en se ligaturant le quatrième doigt qui restera paralysé. Mais il trouvera en Clara une interprète éblouissante qui magnifiera ses œuvres pour piano. À la fin de sa vie, le monde extérieur échappe à Schumann. Après s'être jeté dans le Rhin, il passe ses deux dernières années à l'asile psychiatrique dans un monde d'hallucinations, laissant derrière lui une œuvre irréductible à toute autre et entièrement placée sous le signe du combat. CC Bedrich Smetana (1824-1884) Fondateur de l’école musicale tchèque, Smetana exercera une grande influence sur les générations suivantes de compositeurs, Dvorák en tête. Habité par un très fort sentiment d’appartenance à la nation tchèque, et animé d’un désir profond d’affirmer l’identité de son peuple, Smetana devient très tôt un musicien militant, qui n’aura de cesse d’œuvrer pour la cause de la musique tchèque. De retour à Prague après les événements de 1861, il contribue fortement à l’organisation de la vie musicale dans la capitale, donnant naissance, à travers l’orchestre de l’opéra, dont il prend la direction à partir de 1866, à l’école symphonique tchèque. De cette époque datent aussi ses premiers opéras - La Fiancée vendue et Dalibor, puis Libuse et Les Deux veuves -, qui apparaissent très révélateurs de sa capacité à intégrer toutes les facettes de l’âme tchèque. Les dix dernières années de la vie du compositeur, devenu pourtant totalement sourd à partir de 1874, sont d’une étonnante fécondité : opéras, mélodies, chœurs, pièces pour piano se succèdent, cependant que voit le jour le fameux cycle Ma Patrie, hommage fervent à la nature tchèque, assurément l’une des œuvres les plus marquantes de la musique symphonique du XIXe siècle. SC Johann Strauss Ii (1825-1899) Fils de Johann Strauss, lui-même compositeur (1804-1849), Johann Strauss fils est le plus connu de la dynastie des Strauss. À peine âgé de 6 ans lorsqu’il compose sa première valse, le petit Johann étudie le violon et la composition malgré l’opposition de son père, désireux de le voir devenir employé de banque. Ayant formé un orchestre de 24 musiciens, il obtient en septembre 1844 un immense succès lors d’un premier concert où il fait jouer six de ses compositions, et plusieurs nouvelles valses de son père. Nommé en 1848 chef de la musique municipale de Vienne, il réunit l’année suivante l’orchestre de son père et le sien, poursuivant alors une brillante carrière qui le mène en tournée dans toute l’Europe puis aux États-Unis, où sont applaudies ses valses - Le Beau Danube bleu (1867), Contes de la forêt viennoise (1868), Sang viennois (1873), et bien d’autres, Strauss ayant composé environ 500 pièces pour la danse. Encouragé par Offenbach à écrire des opérettes, Strauss se lance en 1874 dans la composition de sa première œuvre lyrique : La Chauve-souris, dont le succès sera immédiat et qui sera suivie d’une quinzaine d’autres opérettes, dont Une Nuit à Venise (1883) et Le Baron tzigane (1885). Admiré de Brahms, de Liszt et de Wagner, ainsi que des compositeurs de l’École de Vienne, qui transcriront plusieurs de ses valses, Johann Strauss fils reste une référence de la musique légère classique et une expression privilégiée de l’esprit viennois au crépuscule de l’Empire austro-hongrois. SC 40 Piotr Ilyitch Tchaïkovsky (1840-1893) Après des études de droit, Tchaïkovsky décide de se consacrer à la musique et étudie auprès d’Anton Rubinstein, dans une nouvelle école qui deviendra le Conservatoire de Saint-Pétersbourg. Il devient ensuite professeur au Conservatoire de Moscou. En 1876, son grand ami Nicolas Rubinstein le met en contact avec Nadejda von Meck, qui devient son mécène. Tchaïkovsky peut alors composer librement, tout en menant une carrière de chef d’orchestre qui l’amène à voyager en Europe et aux États-Unis. Tchaïkovsky meurt à Saint-Pétersbourg en 1893, en laissant des pages parmi les plus célèbres de toute la musique russe. Le plus romantique des compositeurs russes, le plus européen aussi, il ne cultivait pas une conscience politique et nationale aussi aigüe que le Groupe des Cinq (Balakirev, Borodine, Cui, Moussorgski et RimskiKorsakov). Pratiquant un total éclectisme musical, s’imprégnant des compositions italiennes, françaises, allemandes, il n’en est pas moins “russe jusqu’à la moëlle” dans sa façon d’exprimer des conflits où dominent tout à la fois le goût de la pureté et du lyrisme, et le culte de l’ennui et de la névrose. Tchaïkovsky s’est illustré dans tous les genres ; ses six symphonies, ses opéras (Eugène Onéguine, La Dame de Pique), sa musique de chambre (trio “À la mémoire d’un grand artiste”, pièces pour quatuor à cordes, pour sextuor à cordes…), ses ballets (Casse-Noisette, Le Lac des Cygnes…), sont des exemples, parmi d’autres, d’œuvres entrées dans le patrimoine universel. Antonio Vivaldi (1678-1741) Fils d’un violoniste, c’est avec celui-ci et Legrenzi (maître de chapelle à Saint-Marc de Venise) que le jeune Antonio Vivaldi s’initie au violon. De santé fragile, il est ordonné prêtre en 1703 et dispense son enseignement dans un hospice de jeunes filles orphelines ou abandonnées, le Seminario musicale dell’Ospedale della Pietà. Une fois sa réputation confirmée dans l’Europe entière, Vivaldi, sans jamais délaisser complètement Venise, voyage en Italie - notamment à Rome, où il fait représenter ses opéras devant le pape - et à l’étranger, où il se fait l’impresario de ses opéras ou de ses célèbres concertos. Son apport musical est considérable : il définit et impose la forme du concerto classique qui contribuera à l’évolution de la symphonie. Pourtant, dans les dernières années de sa vie, il tombe étrangement dans l’oubli ; son œuvre ne ressuscitera qu’à la faveur du “retour à J.S. Bach” initié par les romantiques, Bach qui s’était si souvent inspiré de Vivaldi. L’œuvre laissée par Vivaldi est impressionnante : près de six cent cinquante compositions instrumentales (parmi lesquelles les fameuses Quatre Saisons), plus de cinquante opéras (que notre époque redécouvre avec passion), quatre oratorios, six sérénades, trente cantates de chambre et une soixantaine d’œuvres sacrées. CC 41