Système de diagnostic et aide à la décision à base de
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Revue des Sciences et de la Technologie - RST- Volume 1 N°1 / janvier 2009 Système de diagnostic et aide à la décision à base de la reconnaissance de formes floues RAFIK BENSAADI1, HAYET MOUSS2 , DJAMEL MOUSS3 Laboratoire d’Automatique et Productique Université de Batna, 1 rue chahid Med. El Hadi Boukhlouf, 05000 Batna, Algérie 1 [email protected], 2 [email protected], 3 [email protected] Résumé — Afin de contrôler la tendance du procédé industriel, en fonctionnement normal, vers un état indésirable, des mesures particulières de sécurité doivent être programmées dans l’algorithme de contrôle. Les approches classiques (PID et même desméthodes à base du modèle d’état) perdent leurs performances devant des modèles imprécis pour les systèmes physiques réels, complexes de nature (non linéaires, MIMO). Une alternative fait donc appel aux techniques de l’Intelligence Artificielle. Cet article présente la conception d’un système de reconnaissance de formes floue qui répond, en temps réel, aux problèmes d’identification d’un état actuel, d’une évolution vers un mode de défaillance, et de diagnostic et décision. Mots clés — diagnostic, détection de panne, reconnaissance de forme, contrôle flou, système complexe, gradients conjugués I. INTRODUCTION Un intérêt particulier est donné au développement de systèmes intelligents de détection et diagnostic de pannes dans les procédés industriels à cause des exigences croissantes pour un fonctionnement fiable, sûr et efficace, et pour maintenir la qualité des produits. D’autres variables, inconnues ou non directement mesurables, doivent faire partie du vecteur d’état pour mieux décrire le comportement du système: La précision du modèle, objectif très difficile, est nécessaire pour mieux gérer les informations incertaines et imprévues. Cependant, l’expert humain montre des compétences supérieures dans la commande de machines et localisation de défauts, et peut faire un diagnostic correct bien qu’il ne dispose d’aucun modèle sur le système sous contrôle, en effet, l’être humain est apte à apprendre, gérer des informations imprécises et agir en fonction d’une combinaison complexe de signaux de capteurs au lieu de sources séparées d’information. A cause de la complexité de la dynamique des procédés réels, nous avons besoin d’implanter une solution artificielle possédant un niveau sophistiqué de traitement de l’information proche de celui du cerveau humain, pour réaliser les taches délicates de détection et diagnostic de pannes. La Reconnaissance de Forme (RdF), domaine de l’intelligence artificielle, s’intéresse au problème de reconnaissance de situations significatives d’un système dans un environnement complexe ou noyé dans le bruit. Le principe de la RdF repose sur la représentation numérique du kème objet observé (entité physique tel qu’un moteur, image, etc.) par le vecteur xk = [xk1, . . . ,xkq]T, appelé vecteur forme, où xkj indique la jème caractéristique associée à l’objet k: température, pression, débit, fréquence de bruit sonore, etc. et q la taille du vecteur forme. Le concept de logique floue est inclus pour mieux considérer l’imprécision: les formes types que l'on souhaite distinguer correspondent à des sous-ensembles flous appelés classes. L'élément représentatif d'une forme type est appelé prototype, d'un point de vue géométrique, c'est le centre de masse de la classe correspondante. Depuis la modernisation et implication de la maintenance prédictive dans les concepts de fiabilité et qualité, le problème de diagnostic a fait l'objet de diverses études. Beaucoup d'entre elles ont proposé des méthodes à base de modèle (Isermann et al., 1997). (Zieba, 1995) a introduit la notion d'évolution entre états (sous-ensembles flous), et a appliqué CUSUM/GLR à la détection. Rafik Bensaadi, Hayet Mouss , Djamel Mouss Nous proposons dans cet article une technique pour l’apprentissage de fonctions d’appartenance. Nous allons discuter quelques approches de classification et appliquer une nouvelle méthode au problème de détection de défaut. Nous présentons une architecture générale pour un système de diagnostic et aide à la décision avec les résultats de simulation sur un système fictif complexe. II. DESCRIPTION DU SYSTEME DE RDF Le vecteur forme correspond à une combinaison d’un nombre connu de signaux de capteurs: température au point A, niveau de pression en B, débit, etc. Il est construit en fonction du point de vue de l’expert sur le procédé, et de l’ensemble des symptômes listés dans une étude AMDE (Analyse des Modes de Défaillances et de leurs Effets). D’autres techniques comme l’ACP (Analyse en Composantes Principales) aident à la conception du vecteur forme. Pour chaque nouvelle observation, on doit identifier et quantifier l’état actuel du système ainsi que toute éventuelle évolution vers un autre état: en particulier, l’état de défaillance. On doit estimer la vitesse de cette évolution et exécuter les mesures d’urgences nécessaires dans des délais acceptables. Une architecture générale du système de diagnostic répondant aux objectifs précités est présentée aux paragraphes qui suivent. III. ESTIMATION DES FONCTIONS D’APPARTENANCE A. Coalescence Floue Cette première étape, apprentissage non supervisé, est nécessaire pour avoir une initialisation logique du système de diagnostic. Soit l’ensemble d’apprentissage X = {x1, x2, … xn}, où xk = [xk1, . . . ,xkq]T est le vecteur forme. Le problème de coalescence dans X consiste à attribuer aux objets {xk} des coefficients qui indiquent une partition naturelle en sous-groupes dans X. L’objectif est de rechercher une structure en c classes par calcul des degrés d’appartenance, U = [uik]. L’algorithme des c Moyennes Floues (ou FCM) est appliqué dans ce contexte avec les considérations suivantes: Une classe, ensemble d’observations de caractéristiques similaires, correspond à un mode de fonctionnement normal ou de défaillance, le nombre de classes considérées est supposé connu. Il est initialisé en fonction des situations significatives observées durant la phase d’apprentissage. L’ensemble d’apprentissage est choisi de taille suffisamment longue pour bien couvrir toutes les valeurs possibles. Il est obtenu par une série d’observations sur le procédé en fonctionnement sous différents modes. L’algorithme FCM converge depuis toute initialisation vers un minimum local ou un point-selle, un maximum local est impossible [13]. Les prototypes et degrés d’appartenance sont, itérativement, mis à jour par: [3] n vi = ∑u k =1 n m ik ∑ xk pour i = 1,2,… c (1) uikm k =1 uik = f (xk, vi, {vj}, m) où, uik: degré d’appartenance de l’objet xk à la classe i, vi: prototype de classe i, Système de diagnostic et aide à la décision via la reconnaissance de formes floue 56 Système de diagnostic et aide à la décision à base de la reconnaissance de formes floues m ∈ [1, ∞): degré du flou. jusqu’à ce qu’un seuil d’erreur soit atteint. Pratiquement il n'existe pas de règles permettant de fixer m mais le choix heuristique m = 2 donne généralement des résultats satisfaisants [6]. L’expression (1) indique le caractère de similarité entre les concepts ‘prototype’ et ‘centre de gravité’. B. Conception de l’Approximateur Nonlinéaire [11] A ce niveau, X = {xk} et U = [uik] sont les entrées d’un algorithme d’apprentissage pour un approximateur nonlinéaire. Considérons la structure de la figure 1: un réseau de neurone du type RBNN (Radial Basis Neural Network). La couche intermédiaire (ou couche cachée) est constituée de p fonctions radiales de base (radial basis activation functions) avec un opérateur d’entrée du type ‘distance euclidienne’. La sortie est calculée par une fonction d’activation linéaire avec un opérateur d’entrée du type ‘produit scalaire’. Sortie Couche cachée Entré x1 xq Figure 1: Structure de l’approximateur nonlinéaire L’expression de sortie, avec x = [x1,. . . , xq]T, est donnée par p F(x, θ) = ∑ w exp(− x − c j 2 j / γ 2j ) (2) j =1 où, θ = [w1, . . . ,wp]T: le vecteur-poids, cj = [cj1, . . . ,cjn]T: centres des fonctions de Gauss. On veut que Fi(x, θ) coïncide avec une fonction d’appartenance à la classe i aux points (xk,{uik}) pour i = 1,...c, précédemment estimés par FCM. La méthode des Gradients Conjugués, choisie pour ses bonnes caractéristiques de convergence, est appliquée pour l’apprentissage de l’approximateur. Elle est basée sur la minimisation de: Ji = n ∑(e ) e k T k k =1 où, ek = (uik) – Fi(xk, θ), pour i = 1,... c L’algorithme est donné comme suit [10]: 1. 2. Calculer ζ(k) = ∂J i ∂θ . Initialiser la direction de recherche d(k) = –ζ (k). θ =θ(k) Trouver θ(k+1) qui minimise Ji(θ) sur d(k), itérativement, par la méthode ‘Secant’ Rafik Bensaadi, Hayet Mouss , Djamel Mouss 57 Rafik Bensaadi, Hayet Mouss , Djamel Mouss a) Initialiser σ < 1, prendre θ = θ(k) b) Prendre α = −σ [ζ(k)]Td(k) [ζ(k + σ ⋅ d(k))]Td(k) − [ζ(k)]Td(k) 3. c) θ = θ + α d(k) d) σ = α e) Si | α⋅d(k) | < tolα alors retourner θ (k+1) = θ sinon aller à b Calculer ζ (k+1). 4. Si 5. Définir la prochaine direction de recherche d (k+1) = –ζ (k+1) + β (k+1) d (k), où, ζ(k) < tolθ alors retourner θ (k+1) ζ(0) [ζ(k + 1)]Tζ(k + 1) (loi de Fletcher-Reeves), ou [ζ(k)]Tζ(k) [ζ(k + 1) − ζ(k)]Tζ(k + 1) (loi de Polak-Ribiere) β(k + 1) = [ζ(k)]Tζ(k) β (k + 1) = 6. Incrémenter k et aller à 2. Le processus est répété pour les c classes considérées afin de définir toutes les fonctions d’appartenance. Notons que l’expression (2) ne présente aucun facteur de saturation pour borner Fi(x, θ) dans l’intervalle [0,1], et on peut se trouver lors de lecture devant quelques valeurs sensiblement négatives ou supérieures à 1. Elles doivent être rectifiées (en mettant par exemple les valeurs négatives ou dépassant 1, respectivement, à 0 et 1) afin qu’elles soient correctement considérées dans la phase ‘détection de défaut’. Une autre méthode qui consiste à ajouter un étage ‘sigmoid’ à la structure de figure 1, peut être essayée dans un travail futur. IV. TRAITER UNE NOUVELLE OBSERVATION L’approximateur de fonctions d’appartenance étant bien défini, une nouvelle observation z est étiquetée puis classifiée: Le degré d’appartenance de z à la classe i est µi(z) = Fi(z, θ) (3) Un classifieur strict est défini sur ℜ comme une fonction de décision D qui prend ses valeurs dans l’ensemble des éléments d’une base orthogonale de dimension c: D(z) = ei signifie que z appartient à la classe i. Cette attribution stricte est ‘quantifiée’ par l’expression (3) en précisant à quel degré z est considéré comme défaut du type i, et est utile pour identifier le mode de fonctionnement/défaillance actuel. Plusieurs choix sont disponibles pour la conception du classifieur: Critère 1: q z ∈ i ⇔ µi(z) = max { µj(z) }j = 1, ⋅⋅⋅ c. Critère 2: Règle du plus proche prototype (NP rule) (4) z ∈ i ⇔ DNP,v(z) = ei ⇔ || z – vi || ≤ || z – vj || pour j = 1,⋅⋅⋅ c. Critère 3: Règle des k-plus proches voisins (k-NN rule) (5) Calculer et ordonner les distances d(z, xi): {d1≤ d2≤ ⋅⋅⋅ dk≤ dk+1≤ ⋅⋅⋅ dn}. Trouver les Système de diagnostic et aide à la décision via la reconnaissance de formes floue 58 Système de diagnostic et aide à la décision à base de la reconnaissance de formes floues colonnes dans U correspondant aux indices des k plus proches voisins: {1, 2,⋅⋅⋅ k}. Calculer le vecteur u(*|z) = [u(1|z) u(2|z) ⋅⋅⋅ u(c|z)]T avec: u(i z) = k uij ∑k pour j = 1,⋅⋅⋅ c. j =1 Et finalement décider z ∈ i ⇔ DNN,k(z) = ei ⇔ u(i|z) = max { u(j|z) }j = 1, ⋅⋅⋅ c. (6) Le premier critère est le plus adéquat pour un ensemble d’apprentissage suffisamment représentatif et un approximateur de fonction d’appartenance précis. NP et k-NN seront des alternatives (redondance) servant à la résolution de situations ambiguës tel que l’exemple illustré sur la figure 2: il est simple de conclure que (z1<z* ∈ classe 1) et (z2>z*∈ classe 2), mais nous avons besoin de critère(s) supplémentaire pour classifier (z2 ≈ z*) 1 0.9 µ2(z) µ1(z) 0.8 membership function 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 z* 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 z 0.6 0.7 0.8 0.9 1 Figure 2: Ambiguïté dans un problème de classification La contrainte c ∑ µ (z) > u i th (7) i =1 est ajoutée pour rejeter des observations aux degrés d’appartenance faibles, uth est une faible valeur choisie inférieure à 0.5. Lorsqu’un nombre suffisant d’observations similaires (faible variance dans une distribution de Gauss) est atteint, une nouvelle classe est créée. Ce nombre est défini en fonction de la criticité des conséquences, il est inversement proportionnel à leur gravité, des règles qui permettent de l'estimer sont en cours d'étude. Le prototype et degrés d’appartenance seront calculés individuellement (coalescence floue avec c=1) ou par lancement d’un nouveau processus global d’estimation de fonction d’appartenance. V. DETECTION ET PREVISION DE PANNES La ‘détection et prévision’ de pannes constitue un outil puissant d’aide à la maintenance prédictive. La détection d’un état de fonctionnement ou de défaillance, actuel ou futur, nécessite l’acquisition et traitement, en temps réel, des signaux z(t) et µi(z,t), et exploiter leurs caractéristiques stochastiques. Si l’état du système est efficacement interprété par le vecteur forme, on exprime par µi(t) le degré d’appartenance de l’état du système à la classe i à l’instant t, et on développe notre approche à travers les points suivants: 1. CUSUM (CUmulative SUM) est un algorithme appliqué aux problèmes de détection de changement. Il consiste à traiter une séquence de variables aléatoires indépendantes suivant une loi de probabilité pΘ(z) dépendant d’un seul paramètre Θ. Le principe est basé sur un concept fondamental: rapport de vraisemblance de l’observation z: Rafik Bensaadi, Hayet Mouss , Djamel Mouss 59 Rafik Bensaadi, Hayet Mouss , Djamel Mouss s(z) = ln pΘ1(z) pΘ0(z) (8) Avant l’instant (inconnu) de changement k0, Θ est égal à Θ0. A l’instant k0, Θ = Θ1 ≠ Θ0. Le problème est de détecter k0. Il est facile de voir que la ‘somme cumulée’ S(k) = 2. k k j =1 j =1 pΘ1(z(j)) Θ0(z(j)) ∑ s(z(j)) = ∑ ln p (9) (où, {z(j)} j = 1, ⋅⋅⋅ k une séquence de variables aléatoires indépendantes) décroît sous l’hypothèse (Θ = Θ0), passe par un minimum à k0, puis croit sous l’hypothèse (Θ = Θ1). CUSUM est construit sous cette idée et donné comme suit: A chaque instant tk (avec g(0) = 0, N(0) = 0), a) Lire une nouvelle donnée z(k), b) Calculer la fonction de décision g(k)=max{0, g(k-1)+s(z(k))}, c) Calculer le nombre d’observations successives pour lesquelles la fonction de décision reste strictement positive: N(k) = N(k-1) 1{g(k-1)>0}+1, où 1{x}=1 quand x est vrai 1{x} = 0 quand il est faux. d) Si g(k) > h, générer un signal d’alarme, (h est un seuil choisi pour vérifier des contraintes relatives aux temps de détection, et fausses alarmes) Déterminer l’instant de changement: k0 = ka – N(ka), où ka l’instant de l’alarme, Réinitialiser la fonction de décision à 0, Pratiquement, Θ est pris valeur moyenne d’une distribution de Gauss pΘ(z). Concernant notre problème, chaque valeur typique Θi indiquera le prototype vi, le problème de détection de changement entre états exige donc une connaissance préalable sur les caractéristiques statistiques de modes de fonctionnement/défaillance. Ces caractéristiques peuvent être calculées, mais, afin de mieux adapter l'algorithme à une application de supervision en temps réel, il est intéressant de considérer l'événement similaire au lieu de l'événement probable lorsqu'il s'agit de détecter un changement critique. La remarque que nous venons de mentionner nous laisse penser à une modification: Considérer le rapport ln µi (z) p (z) au lieu de ln Θi où i et j sont des indices de µ j (z ) pΘj (z) classes. Le terme ‘degré d’appartenance’ n’a pas le même sens que ‘probabilité’, mais les deux rapports reflètent la même information, d’où la possibilité d’appliquer CUSUM en prenant s(z) = ln 3. µi (z) µ j (z ) (10) Nous venons de présenter la détection de changement entre états. Si le prototype de la classe cible reste encore loin à l’instant de détection, k0 peut désigner un évènement d’évolution et les mesures de sécurités peuvent être prises dans des délais acceptables. Si le rayon de fonction d’appartenance de la classe cible est petit, la tache deviendra plus délicate. Nous avons donc besoin d’un autre outil pour quantifier l’évolution entre états et pouvoir générer l’alarme à un instant acceptable. Une évolution vers un mode de défaillance peut être décrite par dμi(t) : une valeur dt négative indique que le système est entrain de quitter l’état i, une valeur positive indique une évolution vers cet état. Le caractère ‘rapide’ ou ‘lent’, de la vitesse Système de diagnostic et aide à la décision via la reconnaissance de formes floue 60 Système de diagnostic et aide à la décision à base de la reconnaissance de formes floues d μi(t) : le changement de vitesse d’évolution est dt 2 2 d’évolution, peut être interprété par d μi(t) > 0 . Une observation peut quitter ‘rapidement’ l’état i et dt 2 2 dit ‘rapide’ pour converger ‘lentement’ vers un état j. les informations sur la direction d’évolution sont extraites à partir d’une matrice 3×c définie par: ⎡ µ ⎢ 1 ⎢ ⎢ dµ E=⎢ 1 dt ⎢ ⎢ d 2µ1 ⎢ 2 ⎣ dt µ2 dµ2 dt d 2µ2 dt 2 µc ⎤⎥ ⎥ dµc ⎥ ... dt ⎥ ⎥ 2 d µc ⎥ ... ⎥ dt 2 ⎦ ... (11) L’instant de l’alarme correspondant, ke, est calculé en fonction de contraintes définies sur les éléments de E, ke est, par exemple, défini comme le temps durant lequel ⎛ dμ (t) d 2 μi (t) ⎞ ⎛ dμi (t) ⎞ ⎟ restent positifs, il correspond dans ce cas à l’instant ⎜ ⎟ et ⎜⎜ i ⋅ 2 dt ⎟⎠ ⎝ dt ⎠ ⎝ dt d’alarme calculé par CUSUM. Une alarme précoce est générée si d’autres conditions sont ajoutées, ceci fera appel à des méthodes d’optimisation. A cause des perturbations externes, du bruit peut s’ajouter à z lors de l’acquisition. Nous allons donc considérer des valeurs moyennes au lieu de valeurs instantanées: le problème est résolu par l’implantation d’un filtre numérique du type RIF [12], la bande passante et temps d’échantillonnage sont choisis en fonction des caractéristiques du signal bruit ainsi que du temps de réponse de tous les éléments électriques/mécaniques considérés dans le diagnostic du procédé en question. VI. DIAGNOSTIC ET DECISION Les effets (symptômes) de la défaillance du type i peuvent résulter de plusieurs éléments physiques, ceci est bien décrit par les probabilités conditionnelles. Le diagnostic est de décider que l’élément ej (une valve, transistor, etc) est (ou sera) la cause de la panne détectée (ou prévue). Les évènements précédents de panne alimentent une base de données statistique par des lois de probabilités conditionnelles {p(ith fault | ej-fault)}, utilisées pour le calcul de p(ej-fault | ith fault) par la règle de Bayes. Les actions préventives correspondantes sont décidées en fonction de la conclusion du diagnostic, la gravité du mode de défaillance et l’architecture du système de décision. Une solution puissante est conçue autour d’un Moteur d’Inférence: c’est un système matériel ou logiciel qui permet l’extraction d’une conclusion (sortie) à partir d’un fait (entrée) et une base de connaissance (règle de production). Si la base de connaissance inclut des termes flous, il est dit Moteur d’Inférence Flou. Une conclusion peut faire référence à: 1. La poursuite d’une nouvelle consigne (control flou), la base de connaissance contient des règles de la forme: Si (mode2) et (faible flux d’entrée), alors (la température du réservoir 3 doit être basse) 2. Des instructions logiques / diagnostic, une règle peut être: Si (flux de sortie>0.24m3/s) et (vanne 21 fermée), alors (arrêt, et réparer/changer l’élément e2), Rafik Bensaadi, Hayet Mouss , Djamel Mouss 61 Rafik Bensaadi, Hayet Mouss , Djamel Mouss Si (d2µ3/dt2 >0.12) ou (commande u1 non active), alors (Défaillance du type 3 dans les 3 prochaines minutes). En dehors de la construction et génération des règles de production, un problème se pose dans la précision des expressions de fonctions d’appartenance pour tous les sousensembles flous considérés dans la base de connaissance. Nous présenterons dans le paragraphe suivant, à travers un exemple de contrôle de température, les différentes étapes de conception d’une commande floue. VII. RESULTATS DE SIMULATION Considérons, pour la démonstration de la méthode de diagnostic proposée, un procédé fictif complexe. Nous supposons que l’expert humain surveille l’état du système en observant trois variables: v1 (pression au point A1), v2 (température au point A2) et v3 (fréquence de bruit sonore). Il ‘détecte’ et ‘diagnostique’ sur la base de deux combinaisons complexes: x1=f1(v1,v2,v3) et x2= f2(v1,v2,v3) (ACP). Nous voulons appliquer le Système de Reconnaissance de Formes conçu pour agir selon une faculté de raisonnement similaire. La simulation est lancée en provoquant, durant un temps suffisant, le fonctionnement sous un mode (typique) et deux modes de défaillance (affecter de façon aléatoire les paramètres du procédé). L’ACP a réduit le vecteur forme en [x1, x2]T. l’étape ‘apprentissage non supervisé’ est appliqué avec un ensemble d’apprentissage de taille égale à 100. Les échantillons sont étiquetés; et les prototypes identifiés comme montré sur la figure 3. La méthode des gradients conjugués est appliquée avec succès pour l’apprentissage d’un approximateur de fonction d’appartenance à base de RBNN pour chaque classe (figure 4). Pour le test de classification et détection de défaut, on a provoqué une évolution vers le mode 3 par génération d’une séquence {zk=[zk1, zk2]T} selon une trajectoire linéaire, chaque observation est bien étiquetée et classifiée (figure 6-a). 8 6 4 x2 2 0 -2 -4 -6 -2 0 2 4 6 8 10 12 x1 Figure 3:. Coalescence floue, c=3, q=2. Les prototypes sont indiqués par des étoiles: v1=[1.823, -0.935]T, v2=[9.006, 2.151]T, v3=[6.297, 5.078]T CUSUM est appliqué avec s(z) = ln µ3(z) (figure 5). L’évolution vers mode 3 est détectée µ1(z) plus tôt lorsque les dérivées de fonctions d’appartenances sont considérées (figure 6-b). Système de diagnostic et aide à la décision via la reconnaissance de formes floue 62 Système de diagnostic et aide à la décision à base de la reconnaissance de formes floues (a) (b) 2 10 J3 J2 J1 1 10 0 10 -1 10 -2 10 0 5 10 15 number of iterations 20 25 (c) (d) Figure 4: Approximation des fonctions d’appartenance, p=25, γ = 2.5. (a) description des classes considérées. (b) projection de (a) sur le plan x1-x2, le résultat est bien similaire au graphe de la figure 3. (c) Fonction de coût durant l’apprentissage. Un compromis existe entre temps d’apprentissage et critères requis de précision. (d) F1(x, θ) coïncide avec la fonction d’appartenance à la classe 1 aux points de l’ensemble d’apprentissage -10 -20 CUmulative SUM: S -30 -40 -50 -60 -70 -80 0 (a) 5 10 15 20 25 30 time in number of samples 35 40 45 (b) Figure 5: Détection de changement d’état par CUSUM, h=1.2. L’occurrence de changement marquée par un cercle, le temps d’alarme par une étoile. (a) Trajectoire de nouvelles observations, le processus quitte le mode1 vers mode3, (b) graphe CUSUM, Rafik Bensaadi, Hayet Mouss , Djamel Mouss 63 Rafik Bensaadi, Hayet Mouss , Djamel Mouss 60 cusum decision function: g 50 40 30 20 10 0 0 5 10 15 20 25 30 time in number of samples 35 40 45 (c) Figure 5: Détection de changement d’état par CUSUM, h=1.2. L’occurrence de changement marquée par un cercle, le temps d’alarme par une étoile. (c) fonction de décision Membership 1 0.8 µ1(z(k)) µ2(z(k)) µ3(z(k)) 0.6 0.4 0.2 0 0 5 10 15 20 25 30 time in number of samples 35 40 45 0 5 10 15 20 25 30 time in number of samples 35 40 45 5 Class number 4 3 2 1 0 0.02 0 -0.02 -0.04 membership second derivative membership first derivative (a) 0.04 0 5 10 15 20 25 30 time in number of samples 35 40 45 5 10 15 20 25 30 time in number of samples 35 40 45 -3 4 x 10 2 0 -2 -4 0 (b) Figure 6: Une stratégie de détection de défauts futurs, à base de critères sur les dérivés. (a) classification selon le critère 1. (b) 1ère et 2nde dérivés de µ1(t) et µ3(t), le cercle indique une détection précoce. Un problème de contrôle de température est présenté pour décrire un exemple de moteur d’inférence flou (figure 7). Une partie de la base de connaissance est donnée par: Système de diagnostic et aide à la décision via la reconnaissance de formes floue 64 Système de diagnostic et aide à la décision à base de la reconnaissance de formes floues R1: Si (mode1) et (évolution rapide vers mode3), alors (T5 doit être basse) R2: Si (P5 ≈ 0.4 bar) ou (évolution lente vers mode3), alors (T5 est approximativement 15°C) R3: Si (mode2) et (bruit sonore de haute fréquence), alors (T5 doit être élevée) ….. Fait: z=[7, 3.7]T, P5 = 1.27 bar, dµ3/dt = 0.2 /sec, d2µ3/dt2 = – 0.18 /sec2, fsn= 15 kHz Conclusion: T5 doit être ? L’ensemble flou ‘mode i’ est décrit par la fonction d’appartenance correspondante Fi(x ,θ). Les fonctions d’appartenance (forme et paramètres) pour tous les autres ensembles flous sont initialisés comme montré mais doivent être modifiées par apprentissage. Les opérations élémentaires de logique floue sont: (12) AND: µA∩B = MIN(µA, µB) OR: µA∪B = MAX(µA, µB) (13) NOT: μA = 1 − μA (14) Pour chacune des règles, la compatibilité avec les valeurs des variables (possibilité pour que la règle s’applique pour certaines valeurs des variables d’entrée et de sortie) est calculée. Les degrés d’appartenance résultants sont combinés par les opérateurs ‘ET’ (règles 1, 3) ou ‘OU’ (règle 2). Une conclusion individuelle est obtenue par seuillage (minimisation) de la fonction d’appartenance-conséquence. Toutes les règles seront ensuite combinées par un opérateur ‘ALSO’ (maximisation des conclusions individuelles) pour construire une fonction d’appartenance relativement complexe ‘µ’,caractérisant la conclusion finale. L’étape finale * est dite ‘defuzzification’: la nouvelle consigne T5 , étant donné le fait: (z=[7, 3.7]T, P5=1.27 bar, dµ3/dt = 0.2 /sec, d2µ3/dt2=–0.18 / sec2, fsn=15 kHz), est calculée par la méthode du centre de gravité: T5 = * ∫ T µ(T ) dT ∫ µ(T ) dT 5 5 5 5 = 34.8°C (15) 5 et T5 reste sous ce contrôle de façon continue. VIII. CONCLUSION Une architecture générale d’un système de détection et diagnostic de pannes, à base de la reconnaissance de formes floues, est présentée. L’approche fait appel à la coalescence floue comme première partition de l’ensemble d’apprentissage en classes dont le nombre est initialisé en fonction des modes de fonctionnement normal ou de défaillance déjà connus, et la méthode des gradients conjugués comme outil d’apprentissage pour concevoir les approximateurs de fonctions d’appartenance. En cours du fonctionnement, les observations sont classifiées et de nouvelles classes peuvent être crées. CUSUM est appliqué au problème de détection de panne avec considération, dans le rapport de vraisemblance, de degrés d’appartenance au lieu de probabilités. Puis, une autre méthode qui exploite les dérivés des fonctions d’appartenance est proposée, l’évolution entre états est quantifiée, et les mesures de sécurité sont bien prises dans des délais acceptables. Il y a plusieurs façons pour concevoir un système de décision, nous avons proposé une approche à base de connaissances et présenté un problème de ‘contrôle flou de température’ Rafik Bensaadi, Hayet Mouss , Djamel Mouss 65 Système de diagnostic et aide à la décision à base de la reconnaissance de formes floues µ1 Positive Sign Quick Evolution Low 1 0.024 Rule d2µ3/dt2 dµ3/dt z2 ≈ 0.4 bar Positive Sign Slow Evolution 1 T5 ≈ 15°C µ 0.740 d2µ3/dt2 dµ3/dt P5 high µ2 T5 high ALSO µ 1 0.550 Defuzzification 0.210 Rule T5 0.319 Rule 34.8°C T5 15 kHz -0.18 /sec2 0.2 /sec Sound noise frequency 1.27 bar z=[7, 3.7]T z2 T5 Figure 7: Exemple de moteur d’inférence flou. Le contrôle flou peut servir à la décision Rafik Bensaadi, Hayet Mouss , Djamel Mouss 66 Système de diagnostic et aide à la décision à base de la reconnaissance de formes floues comme exemple d’une action de décision basée sur les informations de changements d’état extraites par la matrice E Les résultats de test sur un procédé fictif complexe sont satisfaisants. Les performances du système de reconnaissance de forme seront prouvés par test sur site réel, ceci fera appel à la conception d’une plate-forme matérielle et logicielle et sera le sujet d’un futur travail. IX. RÉFÉRENCES [1] Mogens Blanke, Michel Kinnaert, Jan Lunze and Marcel Staroswiecki, Diagnosis and fault tolerant control, Berlin: Springer, 2003. [2] L. H. Chiang, E. L. Russell and R. D. Braatz, Fault Detection and Diagnosis in Industrial Systems, London: Springer, 2001. [3] J. C. Bezdek, ‘a review of probabilistic, fuzzy, and neural models for pattern recognition’, In C. H. Chen (ed), Fuzzy logic and neural network handbook, chapter 2, New York: McGraw Hill, 1996. [4] L. A. Zadeh, ‘Fuzzy sets’, Information and Control, vol. 8, pp. 338-353, 1965 [5] L. A. Zadeh, ‘Outline of a new approach to the analysis of complex systems and decision processes’, IEEE Trans. Syst., Man, Cybern., vol. SMC-3, no. 1, pp. 28-44, jan. 1973. [6] S. Zieba, ‘Une méthode de suivi d’un système évolutif. Application au diagnostic de la qualité d’usinage’, Thèse de doctorat, Université de Technologie de Compiègne, juin 1995. [7] Takeshi Yamakawa, ‘A Fuzzy Inference Engine in Nonlinear Analog Mode and Its Application to a Fuzzy Logic Control’, IEEE trans. on Neural Networks, vol. 4, no. 3, pp. 496-522, May 1993. [8] I. S. Torsum, Foundations of Intelligent Knowledge-Based Systems, London: Academic Press, 1995. [9] Bernard Dubuisson, Diagnostic et reconnaissance des formes, Paris: Hermès, 1990. [10] Jonathan Richard Shewchuk, An Introduction to the Conjugate Gradient Method Without the Agonizing Pain (e-article), August 1994 [11] Jeffrey T. Spooner, Manfredi Maggiore, Raúl Ordóñez and Kevin M. Passino, Stable Adaptive Control and Estimation for Nonlinear Systems. –Neural and Fuzzy Approximator Techniques, New York: John Wiley and sons, Inc., 2002. [12] David J. DeFatta, Joseph G. Lucas and William S. Hodgkiss, Digital Signal Processing: A System Design Approach, New York: John Wiley and sons, Inc., 1988. [13] Bezdek J. C. (1980), ‘A convergence theorem for the fuzzy ISODATA clustering algorithms’, IEEE trans. Patt. Anal. Mach. Intell., PAMI2, pp. 1-8. [14] Isermann R. and Ballé P. (1997), ‘Trends in the application of model-based fault detection and diagnosis of technical processes’, Control Eng. Practice, vol. 5, pp. 709719. Rafik Bensaadi, Hayet Mouss , Djamel Mouss 67
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