Utilisation de la médecine complémentaire chez les patients atteints
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Utilisation de la médecine complémentaire chez les patients atteints
57 Disponible en ligne sur ARTICLE ORIGINAL www.smr.ma Utilisation de la médecine complémentaire chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde Use of complementary medicine by rheumatoid arthritis patients Latifa Tahiri1, Rahma Boussaadani Soubai1, Jaouad Bayi1, Najdi Adil2, Fatima Ezzahra Abourazzak1, Chakib Nejjari2, Taoufik Harzy1, Najia Hajjaj-Hassouni3 1 Université Sidi Mohammed Ben Abdellah ; Faculte de Médecine et de Pharmacie de Fès Service de Rhumatologie, CHU Hassan II, Fès - Maroc. 2 Université Sidi Mohammed Ben Abdellah Service d’Epidémiologie de Recherche clinique et de Santé Communautaire à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Fès - Maroc. 3 Université Mohamed V, Service de Rhumatologie, Hôpital El Ayachi, CHU Rabat-Salé - Maroc. Rev Mar Rhum 2012; 22: 57-61 Résumé Abstract Introduction : Les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) ont de plus en plus recours à la médecine complémentaire. L’objectif de cette étude est d’estimer la prévalence de l’utilisation de la médecine complémentaire chez les malades atteints de polyarthrite rhumatoïde, déterminer les facteurs associés et d’étudier les raisons de cette utilisation. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude transversale bicentrique ayant inclue 140 patients avec une PR établie (hospitalisés ou suivis en consultation) suivis à l’hôpital EL Ayachi du CHU de Rabat et au CHU Hassan II de Fès. Les données ont été saisies sur Excel et analysées à l’aide du logiciel SPSS. Résultats : Soixante dix pour cent des malades rapportent l’utilisation de la médecine complémentaire, âgés en moyenne de 48 ±10 ans. Quatre vingt huit pourcent des utilisateurs étaient de sexe féminin avec une moyenne d’évolution de la maladie de 10 ans [1-40]. Une ingestion de mélange de plantes était utilisée dans 72% des cas, et les produits en application locale dans 40% des cas. Le but de cette utilisation était de guérir la maladie dans 58% des cas, et de soulager les symptômes dans 38% des cas. Quatre vingt huit pourcent des utilisateurs n’informaient pas leurs rhumatologues de cette utilisation vu que cette question n’était pas abordée en consultation. En analyse bi-variée, les facteurs associés à l’utilisation de la médecine complémentaire sont un niveau d’instruction élevé (p = 0,001) et une activité professionnelle (p = 0,024). En revanche l’âge, le sexe, le lieu d’habitat et la durée de la maladie n’ont pas été retenus comme facteurs prédictifs de cette utilisation. Conclusion : Notre étude indique que les patients atteints de PR ont recours à différents types de médecine complémentaire et que le niveau d’instruction élevé et l’activité professionnelle sont des facteurs prédictifs de cette utilisation. Introduction : Patients with rheumatoid arthritis (RA) have increasingly use complementary medicine. The objective of this study was to estimate the prevalence of complementary medicine use in patients with rheumatoid arthritis, and to identify factors associated and to explore the reasons for this use. Patients and Methods : It is a bicentric cross-sectional study included 140 patients with established RA (hospitalized or followed by consultation) followed at the hospital EL Ayachi CHU Rabat and the CHU Hassan II of Fez. Data were entered into Excel and analyzed using SPSS software. Results : Seventy percent of patients reported using complementary medicine, mean age 48 ± 10 years. Eighty-eight percent of users were female with an average course of the disease 10 years [1-40]. Ingestion of a mixture of plants was used in 72% of cases, and the products applied topically in 40% of cases. The purpose of complementary medicine use was to cure the disease in 58% of cases, and relieve symptoms in 38% of cases. Eighty-eight percent of users did not inform their rheumatologists because this issue was not raised in consultation. In bivariate analysis, factors associated with the use of complementary medicine is a high level of education (p = 0.001) and occupation (p = 0.024). In contrast to age, sex, place of habitat and disease duration were not identified as predictors of such use. Conclusion : Our study indicates that patients with RA have used different types of complementary medicine and the level of educational attainment and occupation are predictors of such use. Mots clés : polyarthrite rhumatoïde, médecine complémentaire, relation médecin-malade. Key words complementary relationship. : Rheumatoid arthritis, medicine, physician-patient Correspondance à adresser à : Dr. L. Tahiri Email : [email protected] Revue Marocaine de Rhumatologie 58 Les médecines complémentaires et alternatives (regroupées sous le terme de CAM en anglais) ont été définies par le National Center for Complementary and Alternative Medicine (NCCAM) comme « étant un groupe de systèmes médicaux et de santé, de pratiques et de produits divers qui ne sont actuellement pas considérés comme faisant partie de la médecine conventionnelle»[1]. Parallèlement, le nombre de publications et l’intérêt porté à ce sujet se sont accrus. La majorité des études sont occidentales [2-6] et peu de données concernent notre population marocaine. Les études sur la médecine complémentaire sont souvent des études de prévalence. En revanche, peu d’études analysent les raisons pour lesquelles les patients ont recours à ces thérapies. Nous avons étudié l’utilisation de la médecine complémentaire parmi une population de patients marocains qui ont une polyarthrite rhumatïde (PR) suivis dans deux services de rhumatologie. Nous avons évalué la prévalence et le type de thérapie utilisée ainsi que les raisons de cette utilisation, les perceptions par les utilisateurs des différentes médecines (complémentaire et conventionnelle) et la relation médecin malade. L. Tahiri et al. la médecine complémentaire étaient rapportées. Les utilisateurs de la médecine complémentaire devaient rapporter s’ils avaient informé ou non leur rhumatologue de leur utilisation et devaient choisir les raisons pour lesquelles ils ne l’avaient pas fait. Les perceptions des patients à propos des effets secondaires de la médecine complémentaire et des interactions avec le traitement conventionnel étaient évaluées. Il leur était demandé de coter l’efficacité de la médecine complémentaire seule, de la médecine conventionnelle seule puis des deux combinées sur une échelle de 0 (inefficace) à 10 (très efficace). Enfin, la dernière question estimait le budget mensuel alloué à la médecine complémentaire. on a cherché une corrélation entre les patients atteints de PR et l’utilisation de la médecine complémentaire. Analyse statistique Les données de cette étude ont été saisies sur Excel et analysées à l’aide du logiciel Epi info 2007 et SPSS 17. Résultats 1. Caractéristiques générales des patients Matériel et méthodes Patients et procédure Il s’agit d’une étude transversale bicentrique portant sur 140 patients suivis pour une PR dans les deux services de Rhumatologie du CHU de Rabat et du CHU de Fes. Les patients éligibles avaient plus de 18 ans, parlaient, comprenaient l’arabe dialectale. Ils étaient hospitalisés ou vus en consultation. Un questionnaire leur a été rempli par le rhumatologue traitant. Les thérapies à base de psychologie, les techniques spirituelles, les pratiques religieuses et les groupes de soutien ne faisaient pas partie dans notre étude de la médecine complémentaire. Questionnaire Pour réaliser cette étude, un questionnaire de 34 questions a été mis en place. Les premières questions renseignaient sur le patient et sur sa maladie : âge, sexe, profession, niveau d’enseignement, origine. Le questionnaire identifiait les utilisateurs de la médecine complémentaire, les raisons et le moment dans la vie du patient ou cette médecine complémentaire était utilisée. Pour les non utilisateurs, la raison de cette non utilisation leur était demandée. Les différents types de médecines complémentaires ont été répertoriés, ainsi que les différents types de plantes. Les différentes sources d’informations permettant de connaître Parmi les 140 patients inclus dans cette étude, 98 étaitent des femmes et 42 des hommes, soit 70% de femmes. L’âge moyen était de 48,2 ±10,6 ans [23, 74]. Soixante dix huit pourcent (78%) des patients habitaient en milieu urbain. Le niveau d’enseignement était bas (analphabètisme et niveau primaire) chez 59 %. Soixante seize pourcent (76%) n’exerçaient aucune profession. 2. Caractéristiques des patients utilisant la médecine complémentaire Caractéristiques générales Parmi les 140 patients inclus dans cette étude, 98 patients, soit 70% ont utilisé au moins une fois la médecine complémentaire (MC). Au sein de ces utilisateurs : 88% sont des femmes. Cinquante six pourcent (56%) des patients ont eu recours à la MC à l’annonce du diagnostic. La raison d’utilisation de la MC était pour 58% des patients la guérison. La source d’information provenait de l’entourage direct (la famille et amis) chez 86% des patients. Types de médecines complémentaires Soixante douze pourcent (72%) des patients utilisaient les plantes médicinales en ingestion, 41% ont utilisé les massages avec ou sans application d’un produit (figure 1). Les différents types de substances utilisées étaient: Le miel pur chez 55% des patients, les graines de nigelle chez 59 Utilisation de la médecine complémentaire chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoide 80,00% 100,00% 70,00% 90,00% 60,00% 87,20% 80,00% 50,00% 70,00% 72,10% 40,00% 60,00% 40,80% 40,80% les cures thermales la saignée 8,20% les bains de sables 30,00% 0% % 10 6, ,2 0% % 20 72,10% 40,80% 20,40% 12,20% points de feu 40,00% 8, ingestion de plantes massages 50,00% 11 0,00% ,2 10,00% 12 20,00% 20,40% 40,80% 30,00% 6,10% 6,10% 11,20% 3,10% l’homéopathie acupuncture autres 20,00% 10,00% 1,20% 5,80% 2,30% 0,00% Figure1: Graphique montrant les différents types de médecine complémentaire il ne m’a jamais posé la question il va me désaprouver 1,20% il n’est pas il va arrêter important de me traiter qu’il soit informé 1,20% je suis pa ssur que la CAM soit bénéfique je crains d’être jugé par mon 1,20% autres Figure 3 : Graphique montrant pourquoi les utilisateurs de médecine complémentaire n’ont pas informé leurs rhumatologue 60,00% 54,50% conventionnelle une note allant de 4 à 10. Pour la MC, La 50,00% note donnée par la majorité des patients était inferieure 40,00% à 6. L’efficacité de la combinaison des deux médecines 33,00% était superposable à celle de l’efficacité de la médecine 30,00% conventionnelle. 23,90% Environ Les deux tiers des patients ignoraient ou niaient l’existence d’effets indésirables ou 20,00% 9,10% 9,10% 10,00% 6,80% 8,00% 5,70%5,70% d’interaction entre la MC et la médecine conventionnelle 3,40% 2,30% 2,30% 3,40% 2,30% 2,30% 2,30% 2,30% 2,30% (figure 4). romarin verveine fenouil dates beur vieilli ognon rouge origan lavande caprier zamam ail rouge millet fenugrec gingembre huile d’olive mélange indeterminé miel nigelle 0,00% Figure 2 : Graphique montrant les différents plantes et substances utilisées en ingestion 50,00% 45,00% 40,00% 35,00% 30,00% 25,00% 33%, et 24% des mélanges indéterminés (figure 2). Les produits utilisés en application locale étaient par ordre de fréquence : l’huile d’olive, le beurre clarifié vieilli et l’huile de nigelle. Coût mensuel de la médecine complémentaire 20,00% 15,00% 10,00% 5,00% 0,00% 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Le budget mensuel consacré par les patients à la MC, varie selon leur niveau socio-économique, les deux tiers des utilisateurs ne dépassent pas 200 dirhams par mois. Figure 4 : courbes montrant l’évaluation d’efficacité de la médecine complémentaire, la médecine conventionnelle, et de la combinaison des deux 3. Relation médecin malade Plus des deux tiers (70 %) des patients ont recours à Quatre vingt huit pourcent (88%) des patients n’informaient pas leurs rhumatologues de l’utilisation de la MC. Les raisons de cette non information étaient pour 87% des patients que cette question n’a pas été posé par le médecin (figure 3). 4. Evaluation de l’efficacité de la MC et de la médecine conventionnelle La majorité des patients ont accordé à la médecine Revue Marocaine de Rhumatologie Discussion la médecine complémentaire. Ce chiffre dépasse de loin la prévalence d’utilisation retrouvée dans certaines études notamment l’étude libanaise réalisée auprès de 250 patients (polyarthrite rhumatoïde et arthrose) qui montrait une fréquence d’utilisation de la médecine complémentaire ne dépassant pas 23% [7]. Une enquête téléphonique auprès de patients suivis en rhumatologie libérale et universitaire américaines a révélé que les deux tiers environ avaient utilisé une forme de thérapie 60 ARTICLE ORIGINAL complémentaire ou alternative [4]. Toutefois, ces chiffres sont à prendre avec prudence vu que majorité des articles regroupait la médecine complémentaire avec la médecine alternative, dans notre étude, seule la médecine complémentaire était prise en compte. Les résultats de cette étude montrent que les utilisateurs de la médecine complémentaire avaient un niveau d’enseignement plus élevé que les non utilisateurs, et exerçaient une profession par rapport aux non utilisateurs. Cette notion d’utilisation avec niveau d’enseignement élevé constitue un profil type d’utilisateur rapporté dans d’autres maladies chroniques notamment en cancérologie [8,9]. En ce qui concerne les autres caractéristiques démographiques et cliniques (l’âge, le sexe, l’état matrimoniale, le lieu d’habitat, la durée de la maladie), aucune différence n’a été relevée par rapport aux nonutilisateurs de par la taille trop petite des échantillons. Il existe une grande variété de remèdes complémentaires et parallèles communément utilisés dans les affections rhumatismales parmi les plus courantes sont [2]: - Les agents antimicrobiens - Les régimes spéciaux ou des suppléments alimentaires - Les plantes médicinales - L’homéopathie, les aimants, l’acupuncture, la médecine ayurvédique (utilisée en Inde), et d’autres. Dans notre étude, les substances les plus représentées étaient les plantes en ingestion, les mélanges en application locale. Les cures thermales, les points de feu, les saignées, et l’acupuncture étaient les techniques les plus présentes. Ce sont en effet les types de médecine complémentaire les plus accessibles pour le patient au Maroc. Les patients utilisateurs de MC avaient plus recours aux substances qu’aux techniques. Dans notre pays, il existe dans chaque région géographique une automédication familiale, basée sur les tradipraticiens. Les plantes médicinales et aromatiques marocaines occupent une place importante dans notre société; plus de 71% de personnes interrogées utilisent les plantes médicinales et aromatiques pour se faire soigner selon l’enquête socio économique et ethnobotanique réalisée sur la médecine traditionnelle au Maroc [10]. Ce qui constitue un danger dans notre population, c’est l’ingestion de mélanges préparés par les herboristes dont le malade ne connait pas la constitution. En effet, des enquêtes auprès d’ herboristes marocains ont montré que certains vendeurs amplifient les indications thérapeutiques des plantes, n’indiquent pas les précautions d’emploi, ne connaissent pas les effets secondaires et la toxicité des plantes, en L. Tahiri et al. plus les posologies ne sont pas fournies aux clients de manière précise, et elles sont différentes d’un herboriste à l’autre ; on parle de pincée ou de poignée qui peuvent varier d’une personne à une autre, la durée d’utilisation des plantes est aléatoire, enfin, les produits utilisés sont généralement mal conservés et de mauvaise qualité [10]. En effet, les utilisateurs estiment que la médecine conventionnelle est plus efficace que la médecine complémentaire. Ces résultats suggèrent que les patients utilisateurs portent une confiance en la médecine conventionnelle en termes d’efficacité. L’explication qui consiste à dire que le recours à la médecine complémentaire est en rapport avec une moindre confiance en la médecine conventionnelle n’est donc pas valable. Mais ce paradoxe est expliqué par le refuge vers les remèdes complémentaires et alternatifs lié en grande partie chez le patient marocain à des facteurs socio-culturels, économiques, religieux et à la facilité d’acquisition. Les deux tiers des patients pensent que la médecine complémentaire est dépourvue, ou ne savent pas si elle peut avoir des effets secondaires, ou des interactions avec leur traitement conventionnel. La majorité soit (87 %) des utilisateurs de la MC n’informaient pas leur rhumatologue de cette utilisation, ce qui est retrouvé dans la littérature avec des pourcentages allant de 60% à 63% [11]. La principale raison était le fait que le rhumatologue ne posait pas de questions sur les autres thérapies [11]. Il est donc important que le rhumatologue demande explicitement au patient s’il utilise la MC. Le patient ne voit souvent pas spontanément l’intérêt d’un tel dialogue et en éprouve plutôt un désagrément devant un soignant par la médecine moderne. La médecine complémentaire a parfois montré des effets bénéfiques : exemple de la saignée combinée au traitement conventionnel dans la PR [12]. En fait, il existe des études publiées, de bonne qualité méthodologique, étudiant l’utilisation de préparations à base de plantes dans la PR. Un bon exemple est un remède de fines herbes chinois (un extrait alcoolique de Tripterygium wilfordii F Hook, TwHF) pour la (PR), avec propriétés immunosuppressives suggérées [13]. Une autre étude randomisée ayant inclus un groupe de 35 patients atteints de PR et un groupe placebo ou l’une des deux doses (180 ou 360 mg / jour) de de Tripterygium wilfordii F Hook, TwHF [14]. Une réponse dose dépendante a été noté avec des réponses ACR 20 égales à 80%, dans le groupe dose élevée, 40% dans le groupe faible dose, et 0% dans le groupe placebo, Les réponses ACR 50 étaient respectivement de 50, 10, 0%. Un tiers des patients sous produit actif ont développé des diarrhées. Un autre essai randomisé a comparé TwHF Revue Marocaine de Rhumatologie 61 Utilisation de la médecine complémentaire chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoide avec la sulfasalazine chez 121 patients atteints de PR, seulement 62% et 41% de ceux recevant TwHF (60 mg trois fois / jour) et la sulfasalazine (1 g deux fois / jour), respectivement, ont terminé l’étude [15]. Parmi ceux qui ont terminé l’étude, une réponse ACR20 a été atteinte beaucoup plus souvent après 24 semaines de traitement pour les patients recevant TwHF (68% contre 36%). Les scores HAQ et le taux IL-6 amélioré plus avec TwHF, mais il n’y avait pas de différence dans la VS et la CRP. Il ya eu une amélioration de 2,4 du score DAS28 avec TwHF. Les taux d’événements indésirables étaient similaires dans les deux groupes. En pratique, il est important que les cliniciens se familiarisent avec les remèdes communs complémentaires et alternatifs disponibles pour l’arthrite, pour faciliter la communication avec les patients et les collègues. La réponse du clinicien à utiliser des remèdes complémentaires et alternatifs devraient inclure l’éducation du public et des patients en général, et de maintenir la communication avec le patient en ce qui concerne ces questions. 2. alternative and complementary medicine. Rheum Dis Clin North Am 1999; 25(4):815-22. 3. Plus des deux tiers des patients l’utilise au cours de leur maladie afin, pour la moitié guérir leur maladie. Mais les patients manquent d’information à ce sujet et les deux tiers environ ignorent si la médecine complémentaire a des effets secondaires ou des interactions avec le traitement conventionnel. De plus, les utilisateurs ne révèlent pas ce recours à leur rhumatologue car celui-ci ne le leur demande pas. Aussi les praticiens avertis de ce phénomène doivent mieux l’appréhender et dialoguer avec leurs patients à ce sujet. Parallèlement, il est important que des études analysant ces différentes substances et techniques puissent se mettre en place. Déclaration d’intérêt Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêt. Références 1. National Center for Complementary and Alternative Medicine. nccam.nih.gov/health/whatiscam. Revue Marocaine de Rhumatologie Panush RS. Shift happens: complementary and alternative medicine for rheumatologists. J Rheumatol 2002; 29(4):656-8. 4. Rao JK, Mihaliak K, Kroenke K, Bradley J, Tierney WM, Weinberger M. Use of complementary therapies for arthritis among patients of rheumatologists. Ann Intern Med 1999; 131(6):409-16. 5. Rao JK, Kroenke K, Mihaliak KA, Grambow SC, Weinberger M. Rheumatology patients’ use of complementary therapies: results from a one-year longitudinal study. Arthritis Rheum 2003; 49(5):619-25. 6. Astin JA. Why patients use alternative medicine: results of a national study. JAMA 1998; 279(19):1548-53. 7. Alaaeddine N, Okais J, Ballane L, Baddoura RM. Use of complementary and alternative therapy among patients with rheumatoid arthritis and osteoarthritis. J Clin Nurs. 2012,Abstract. 8. Boon H, Stewart M, Kennard MA, Gray R, Sawka C, Brown JB, et al. Use of complementary/alternative medicine by breast cancer survivors in Ontario : prevalence and perceptions. J Clin Oncol Conclusion À notre connaissance, notre étude est la première enquête réalisée sur l’utilisation de la médecine complémentaire auprès d’une population marocaine atteinte de PR. Perlman AI, Eisenberg DM, Panush RS. Talking with patients about 2000 ; 18 : 2515-21. 9. Paltiel O, Avitzour M, Peretz T, Cherny N, Kaduri L, Pfeffer RM, et al. Determinants of the use of complementary therapies by patients with cancer. J Clin Oncol 2001; 19:2439-48. 10. Hmamouchi M. Les plantes médicinales et aromatiques marocaines. Editions 1999:11-23. 11. Träger-Maury S, Tournigand C, Maindrault-Goebel F, Afchain P, de Gramont A, Garcia-Larnicol MLUtilisation de médecine complémentaire chez les patients atteints de cancer dans un service de cancérologie français Bull Cancer. 2007; 94(11):1017-25 12. Ahmed SM, Madbouly NH, Maklad SS, Abu-Shady EA. Immunomodulatory effects of blood letting cupping therapy in patients withrheumatoid arthritis. Egypt J Immunol. 2005; 12(2):39-51. 13. Tao X, Davis LS, Lipsky PE. Effect of an extract of the Chinese herbal remedy Tripterygium wilfordii Hook F on human immune responsiveness. Arthritis Rheum 1991; 34(10):1274-81. 14. Tao X, Younger J, Fan FZ, et al. Benefit of an extract of Tripterygium Wilfordii Hook F in patients with rheumatoid arthritis: a double-blind, placebo-controlled study. Arthritis Rheum 2002;46(7) : 1735-43. 15. Goldbach-Mansky R, Wilson M, Fleischmann R, et al. Comparison of Tripterygium wilfordii Hook F versus sulfasalazine in the treatment of rheumatoid arthritis : a randomized trial. Ann Intern Med 2009;151(4):229-40, 49-51.
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