cpu-killer - Comment ça craint, une page d`indexl ! On peut pas
Transcription
cpu-killer - Comment ça craint, une page d`indexl ! On peut pas
CPU-KILLER Une surprenante histoire pleine de Mystères, d'Action, de Sensualité et d'Ordinateurs, dans laquelle une inquiétante bande de malotrus semblent piqués de la volonté de faire trembler la ménagère en sabotant son Modulateur Démodulateur. L'auteur en est Zali L. Falcam, qui la dédie à toutes ces millions de milliards d'heures de force de travail et de productivité perdus par l'ensemble de l'humanité dans l'utilisation d'internet, tant il est vrai que le numérique est un domaine ou la force du poignet n'a pas le même sens qu'à l'usine. L'auteur dédie aussi cette histoire à K3ViN, sans qui tout aurait été possible. ARC I BOMBER MAN Chapitre I Robotic Operating Buddy Sujet : BOMBER MAN 1 Name: Anonymous : 20XX-04-21 12:49 ID:QfoouV/6 [Del] Salut, /chat/. J'ai besoin de votre avis. Y'a ce mec que j'ai pas vu depuis le lycée, et avec qui je faisais les 400 coups qui vient de m'appeler. Il me dit « Hey, Anon, j'ai un super plan pour ce week-end, et toi t'as une camionnette ». Déjà, ça me fait flipper, parce que je sais pas comment il sait que j'ai une camionnette (je bosse comme livreur freelance), et ensuite parce qu'il a grave pas l'air net. Il se fait appeler « Bomber Man » sur internet et il est genre, super engagé dans des trucs anarchistes, et tout. En fait ça a toujours été un gros bâtard. D'un côté, je sais qu'il veut faire un truc craignos, mais de l'autre côté, je sais qu'avec lui on fait toujours des coups bien fun. Les plus belles rigolades de ma vie je les lui doit, genre un jour on s'est arrangé pour chier sur le bureau du dirlo, et un autre on avait envoyé des centaines de boules puantes dans tous les fastfoods de mon patelin. Alors, je fais quoi ? Je l'envoie chier ? Je lui demande ce qu'il veut ? 2 Name: Anonymous : 20XX-04-21 12:55 ID:uAfdrzeP [Del] Mdr le vieux mytho. 3 Name: Anonymous : 20XX-04-21 13:40 ID:uHdaJzuX[Del] Ca devient vraiment n'importe quoi /chat/. Tl,pl au fait. 4 Name: Anonymous : 20XX-04-21 15:44 ID:h/wHCaeF [Del] Cher anon. N'hésite pas, et fais nous honneur ! Réponds-lui que tu es d'accord et si possible deviens un héros. Si ce mec t'a cherché, c'est parce qu'il a confiance en toi pour remplir sa mission. T'as pas un indice ? Genre, y'a de la meuf là-dessous ou quoi ? 5 Name: Anonymous : 20XX-04-21 16:10 ID: QfoouV/6 [Del] Op ici ! >> 2 Tu veux un screenshot du texto, connard ? >> 3 Retourne sur JV.com enculé, t'es sur un board de texte. >> 4 Nan c'est pas un truc de meuf. Je crois qu'il veut stocker du matos douteux dans ma camionnette, surtout. A chaque fois qu'il fait un truc du genre, y'a moyen que j'en récupère une partie. Je choppais toute ma weed comme ça au lycée. 6 Name: Patapon: 20XX-04-21 19:18 ID:uAfdrzeP[Del] On est pas ta mère, gère ta vie. 7 Name: Anonymous : 20XX-04-21 19:20 ID:Z9bcuRok [Del] Si t'as un casier, fais pas le con. Si t'en as pas, au pire si tu te fais chopper tu dis que tu savais pas ce qu'il y avait dedans, genre que tu déménageais ton pote. Mais si t'as un casier, franchement laisse tomber, mon cousin s'est retrouvé en tôle des années parce qu'il transportait des DVD vierges. 8 Name: Anonymous : 20XX-04-21 20:17 ID:ml0SUpBC [Del] C'est quoi l'Attention Whore, là ? Appelle ton pote et dis nous ski veut, ou barre toi. 9 Name: Anonymous : 20XX-04-21 22:56 ID:idTkpwCM [Del] >> 8 >> Appelle ton pote et dis nous ski veut, ou barre toi. Appelle ton prof de français et dis lui que tu suces des queues ! 10 Name: Anonymous : 20XX-04-22 07:19 ID:QfoouV/6 [Del] Op ici. Bon j'est eu le gars au tel, et je crois qu'il veut transporté une bombe, ou un truc comme ça. J'ai dit que je laissé tombé. C'est trop gros pour moi. 11 Name: Train-Boy : 20XX-04-22 10:20 ID:eh non ![Del] Haha. Juste pour signaler que >>10 n'est pas du tout l'OP. Fake ID, je sais pas comment il a fait, mais c'est pas lui. Ne serait-ce que parce que je connais l'OP, et que je lui cause en ce moment sur IRC. Bien essayé, mais il est derrière un proxy maintenant :3. 12 Name: Anonymous : 20XX-04-22 12:35 ID:uAfdrzeP [Del] Wat ? 13 Name: Anonymous : 20XX-04-22 16:36 ID:uAfdrzeP [Del] Lol n'importe quoi ce thread. 14 Post Deleted by Administrator 15 Post Deleted by Adminsitrator 16 Post Deleted by Administrator « Je te dis que c'est pas moi, okay ? » Rob écrasa sa cigarette en grognant, et augmenta la vitesse des essuie-glace. Une pluie grasse et froide faisait jouer une musique monotone et bruyante sur la tôle de la camionnette, à croire que Mère Nature affectionnait la tecktonik. Rob n'aimait pas la pluie, Rob n'aimait pas conduire et Rob n'aimait pas son physique, et pourtant il était livreur en Lorraine, et entretenait une obésité prononcée qui était un peu l'huile sur le feu de son aigreur. L'aigreur, ce n'est pas nécessairement un défaut. Entres autres parce que cela amène certaines paranoïas salvatrices. « Bien sûr que c'est toi, grogna le livreur. Connard de merde. _ Je ne vois même pas de quoi tu parles. _ Tu m'as volé mon IP. » A la place du mort, le passager se ramassa sur lui-même. « Sérieux, je vois pas du tout... _ Ecoute, tu m'as bien envoyé un SMS pour avoir mon camion ce week-end ? _ C'est pour ça qu'on est là, non ? _ Je t'avais dit que c'était ok, non ? A priori, je veux dire. _ Bah ouais. » Rob dépassa un tracteur en klaxonnant comme un fou. « Alors pourquoi t'as été sur /chat/ en me volant mon IP pour faire genre que je venais pas, gros connard de merde ? » Le passager lui jeta le regard d'un homme constipé faisant face à une procession d'aliens presbytériens. « Je vois pas de quoi tu parles, mec. _ Va te faire foutre. Je t'aurais pas balancé, je t'ai jamais balancé. _ Je sais, merde, se défendit le passager. Je t'ai demandé de venir pour la simple et bonne raison que t'es le seul mec qui a à la fois une camionnette et toute ma confiance. Tu m'as pas balancé, même quand tu t'es fait chopper pour l'affaire des hamsters piégés. » Rob sourit à l'évocation de cette histoire qui remontait au dernier trimestre de la terminale. Des gros pétard, des petits hamsters, et une panique dont on parlait encore comme d'une épopée héroïque dans toute la section S du lycée de la Communication en banlieue de Metz. « Putain qu'on était cons, concéda Rob. N'empêche que tu m'as volé ma putain d'IP. Tu t'expliques ou j'arrête le camion, Bomber. _ Heu... regarde devant toi, Rob. » Rob n'était pas fort. Pas riche. Pas brillant. Rob n'était pas grand chose, à vrai dire. A vingthuit ans, il vivait seul dans un studio crasseux au milieu de comics de mauvaises qualités (il avait l'intégrale de Gen13, laquelle lui faisait office de sexualité) et des boîtes de pizza vides. Mais quand Rob voulait quelque chose, il l'avait. Il plantait ses yeux injectés de sang et de dieu sait quoi dans ceux de son interlocuteur, il approchait son haleine puante d'un air menaçant, et il obtenait ce qu'il voulait. Seulement, la plupart du temps, Rob ne voulait rien. Le livrait fixait son passager, arpentant la départementale trempée en aveugle. « Tu vas me dire pourquoi t'as volé ma putain de merde d'IP, gros connard. _ Mais Rob... Oh tu fais chier, regardes devant ! » Appuyant un des replis de son ventre sur le volant, il approcha son visage à quelques centimètres de la bouche du passager. Il accéléra encore. « Bomber Man, tu me dis pourquoi tu m'as volé mon IP. Personne me vole de l'Internet, okay ? Alors tu m'expliques. _ C'est... Rob, attention ! » Le véhicule utilitaire fit une embardée, et évita un groupe de cyclistes trempés en faisant une petite virée dans la boue sur le bas-côté. Bomber Man était raide comme un piquet. « Ok, ok, c'est pas moi, vu ? Je vais balancer la sauce, mais c'est pas moi le coup de l'IP. Et redis pas ça, pour Internet. » Rob appuya lentement sur le frein. « Je suis nul en informatique, ok mec ? Je l'étais au bahut, je l'suis toujours. _ Y'a un mais, connard. _ Ouais. Je suis nul, mais je pouvais pas te laisser parler de ça comme ça. Fallait pas que ça s'ébruite plus. Y'a un gars qui t'a détourné ta ligne et celle du modérateur de ton forum pour faire, tu sais, genre circulez y'a rien à voir. » Rob freina encore et s'arrêta, tout feux éteints, sur le bas côté de la route. Ils étaient au beau milieu de nulle part. Champs et bois à perte de vue. Rob sortit un thermos d'un sac posé sur le frein à mains, et se versa une tasse de café dans un gobelet en plastique. Il en était au moins à son huitième café depuis leur départ quatre heures plus tôt, et à chaque fois accompagné de speculoos. « Qu'est-ce qu'on transporte, Bomber Man ? Y'a quoi dans la caisse ? » Le passager soupira. « Tu fais chier, gros lard. T'avais dit que tu poserais pas de questions. _ Ouais, pis t'as volé mon IP pour poster de la merde. Alors moi je m'suis dit comme ça, Rob, tu vas t'arrêter au milieu de nulle part pour demander à Bomber Man de tout t'expliquer. Ensuite, si ça vaut pas le coup ou que Bomber Man joue au gros connard, y'aura qu'à le laisser là comme un gros pouilleux, a dix bornes du prochain village, a trente de la prochaine gare, en pleine averse. _ Tu ferais pas un truc pareil, Rob. _ Ouais ? Tu m'en dois une quand même. J'ai passé une putain de chouette année après le coup des hamsters. L'école militaire, ça m'a tellement endurci qu'en sortant de là j'ai fait une dépression, j'ai perdu toute volonté de réussir, j'ai pris quarante kilos, et qu'à vingt huit ans tout ce que j'ai fait de ma bordel de vie c'est acheter ce camion à crédit et déménager des petites vieilles en essayant de leur sucrer une ou deux baggouzes au passage. Alors, dis-moi, Bomber, en hommage à ce que tu m'as encouragé à devenir, tu pourrais peut-être arrêter de te foutre de ma gueule ? » Bomber le regarda et renifla. La scène dura de longues secondes, des secondes ou le regard de fou du livreur suggéra au passager que non seulement il ne plaisantait pas, mais qu'en plus il n'était pas exclu qu'il fasse plus que l'abandonner en pleine cambrousse. « Ok. Ok mec. Je te montre. » Il passa la capuche de son k-way et descendit de la camionnette. Rob le suivit après avoir vissé une casquette sur ses cheveux graisseux. Il alluma une cigarette en regardant son passager ouvrir la porte de l'arrière du véhicule et grimper au milieu des cartons. Il tira une caisse en bois près de Rob et commença à dévisser le couvercle sécurisé. « Mec, quand tu vas voir ça, tu vas halluciner. _ J'demande à voir, Bomber. _ Le type qui m'a rencardé là-dessus est carrément énorme. Il sait tout, ce gars, tout ! _ Et c'est lui qui m'a volé de l'Internet ? _ Rob, arrête de dire ça. » Bomber Man s'arrêta de dévisser. Rob mordit sa cigarette. « Quoi ? Dévisse ton truc, gros connard. _ Arrête de dire qu'on t'a « volé de l'Internet ». C'est ridicule. _ Dévisse ton truc ou c'est moi qui m'en occupe. Et pas que de la caisse. _ Les mots ont un sens, Rob. Tu sais, ça ? T'es pas l'un d'entre eux, alors fais gaffe à ce que tu dis. » Rob monta dans la camionnette, l'air mécontent et de moins en moins inoffensif. « Quoi, l'un d'entre eux ? T'es un gros connard, Bomberman, et tu te fous de ma gueule en plus. _ Ok, ok. Juste... Evite de le dire, maintenant. T'es pas l'un d'entre eux, quoi, alors fais gaffe. » Rob s'arrêta juste devant la caisse et croisa les bras. « Dévisse, Bomber. » Bomber Man, extrêmement mal à l'aise, recommença à dévisser le couvercle de la caisse. « Tu vas halluciner, comme je te disais. J'ai fait un aménagement spécial pour toi. _ Génial. » Rob était tout sauf convaincu. « Ca a commencé y'a à peu près un mois. Ce type, Puppet_Petilan, me contacte, et me dit qu'il est en train de monter ce coup énorme. Il a découvert où transitent les données de skyblog. Enfin, une grosse partie des données. » Le livreur plissa les yeux. « Ouais. Tu sais, moi et les skyblogs... _ Je sais, je sais. Tu vaux mieux que ça. On vaut tous mieux que ça, nous. » Rob n'aimait pas l'intonation vaguement dérangée dans ce « nous ». Il n'avait pas vraiment pris le temps de détailler son ancien camarde. Il le trouva jaunâtre et amaigri. « Bref, justement. Ce gars, tu sais, c'est un putain de bon hacker... Regarde ça. » Il arracha le couvercle. Rob se pencha, et éclata de rire. * Elle laissa son manteau au groom, et tira sur son tailleur pour que sa tenue reste impeccable. D'une démarche de mannequin, elle ondula jusqu'au bar. Un jeune éphèbe en livrée s'approcha d'elle et lui fit un sourire qui n'était pas simplement du à sa volonté de lui vendre des cocktails hors de prix. Elle faisait son effet, et elle le savait. Elle lui jeta un regard félin, et lui tendit un billet de plusieurs centaines d'euros. « Gamin, je veux un Anna Devil avec juste ce qu'il faut de liqueur pour me laisser apprécier le fait que tu vas me trouver une table assez isolée des autres pour que personne ne puisse venir y laisser traîner ses grandes oreilles. » Une minute plus tard, elle était dans une luxueuse et minuscule alcôve, à siroter tranquillement son cocktail. Elle entortillait ses longs cheveux roux en considérant l'enveloppe en papier kraft. Elle sortit délicatement la lettre qu'elle contenait et la relut pour la centième fois au moins. « l'URNE reprend du service ^o^ Procédure habituelle, mais vous êtes attendue à un tout nouveau lieu de rendez-vous ^_-. Soyez présente, n'oubliez pas que vous êtes payée grassement pour quelque chose ^_o Venez au Myrador a 14H00 le 23 avril, et demandez une table à l'écart. A samedi :p » Ce qui était certain, c'était que ce n'était plus un ennuyeux employé de bureau qui rédigeait les courriers de l'URNE. Elle penchait plutôt pour un adolescent attardé. Elle se demandait si ce n'était pas un canular, mais le sceau sur la lettre semblait authentique. Elle rêvassait, quand elle remarqua la présence du colosse à l'entrée de la petite pièce. Un véritable mastodonte, noir comme l'ébène et chauve comme la lune. Elle remarqua l'épais dossier qu'il avait sous le bras. « Comment payer Jabba ? Demanda-t-il d'une voix terriblement caverneuse. _ Cette question ! répondit-elle de sa voix fluide. Mais avec une Nameless Urn, bien sûr. » Il hocha la tête et s'assit face à elle. Il posa délicatement le dossier sur la table de marbre, recouvrant le pompeux logo de l'hôtel. « Je suis l'Agent 41. C'est moi qui ait été désigné pour porter votre ordre de mission. _ C'est vous qui avez rédigé ça ? » Elle lui tendit la lettre. Il la parcourut et esquissa un sourire. « Non, je n'ai pas un style si... Souriant, je le crains. _ Je me doutais un peu. Ca ne collait pas avec votre style si... Smart, dit-elle sur le ton de la conversation. Je suis l'Agent Between. Je ne prends pas la peine de vous donner un prénom, 41. _ Il serait faux, de toutes façons. » Passant un ongle manucuré sur le rebord de son verre, elle produisit un léger bruit cristallin. « Alors, qu'est-ce qu'on cherche, cette fois ? _ Moi, rien du tout. Vous et un autre agent, je vous laisse découvrir tout ça dans le dossier. » Il posa une main de géant sur la couverture cartonnée. « Une centaine de pages de lecture pour ce soir. _ Une version numérique était exclue, j'imagine. _ C'est paradoxal, mais l'URNE ne fait pas spécialement confiance aux fichiers numériques. _ Tsssss. Cent pages passionnantes, je le sens. Je peux avoir un synopsis, tout de même ? _ En très gros, oui. L'URNE a du faire face à une difficulté inattendue. Nous pensons qu'une bande de cinglés s'apprête à causer des dommages d'une ampleur tout à fait inédite aux réseaux numériques mondiaux. _ Comme chaque semaine. _ Vous lirez le dossier, Between. Votre collègue vous contactera. Vous avez des questions ? » Elle ouvrit le dossier et tourna quelques pages. « J'ai assez d'expérience pour savoir qu'un dossier de cent pages avec des logs de chats, des rapports d'activités de sites et des repérages satellite ne se montent pas à la dernière minute. Vous parlez de difficulté inattendue, mais cette affaire est en cours depuis un moment, non ? _ J'ai dit que c'était une difficulté inattendue, dit 41 en se relevant. Pas qu'elle venait de surgir. » Les plus anciens documents semblaient avoir plusieurs mois. Between soupira et laissa son dos épouser la force du fauteuil de cuir. Elle regarda s'éloigner le colosse, qui se retourna tout de même pour lui adresser un conseil. « Inutile de leur courir après. Devancez-les. » Cela revenait simplement à dire que l'URNE était totalement dépassée et qu'ils comptaient très fort sur elle pour rattraper ce retard. Elle avait l'habitude. * « Tu vois, c'est genre un hommage à toi et à nos années collège/lycée, mec. _ J'avoue que je m'attendais pas à ça, non. » Il sortit le robot de la caisse. Une tête carrée hideuse, deux bras raides en plastique gris, un socle qui ressemblait à un pied de réverbère, et surtout cet air absolument vide de toute expression autre que crétine. Un ROB. « Un ROB, ou t'as trouvé un tel truc ? C'est devenu collector ! _ Ca l'était déjà quand on était gosse, et ça m'avait pas empêché d'en trouver un. » Rob lut l'inscription sur le socle de celui qui lui avait inspiré son nom usuel. « Robotic Operating Buddy. Putain, connard, c'est génial. Je retombe en enfance. » Il se revoyait en train d'essayer de manipuler l'objet, accessoire obscur de la Nintendo Entertainment System. Un accessoire peu pratique, compatible avec seulement deux jeux, mais tellement, tellement kitsch. « Je lai modifié, j'y ai foutu des roues en ferraille, il est télécommandé et compatible USB. _ Attends. » Il reposa précieusement le robot dans son tas de polystyrène. « Pourquoi je suis au milieu de nulle part à t'entendre débiter ces conneries à côté d'une caisse ou ce qu'il y a un ROB, gros connard ? _ Mec, c'est pas seulement un ROB, c'est TEH ROB, mec. J'ai tout prévu. On va là ou je te dis d'aller, tu tiens la caméra et tu le filmes se raccorder au truc ou... Enfin tu verras, je veux pas te gâcher la surprise. _ T'es passé de mon désamour des skyblogs à une dissert sur ta capacité à modifier un ROB. Tu te fous de moi, connard. _ Mais non, merde, attends, je veux juste, tu sais, garder un peu de surprise. Crois-moi, si tu filmes ça, on sera la vidéo la plus regardée de tous les temps sur You Tube. En deux semaines. Ce fut suffisant pour convaincre Rob. L'apparition du robot débile qui avait enchanté son enfance y avait été pour beaucoup. Ils reprirent la route, mais en silence. Le fait était que depuis qu'il avait ouvert sa caisse, Bomber Man était nerveux comme s'il avait avalé les trois litres de café ingérés par Rob. Le livreur comprit qu'il n'en tirerait pas beaucoup plus. Mais s'il s'était donné la peine de customiser un ROB juste pour lui... C'est qu'il n'allait pas le rouler. Bomber Man avait toujours été réglo. Même après cette histoire de hamsters, Rob savait que Bomber se serait sans aucun doute dénoncé s'il lui avait demandé. Mais au nom du code d'honneur des crétins du fond de la classe, c'était évident que seul celui qui se faisait attraper devait payer. Le passager le conduisit à travers des bois épars. Ils étaient près de la frontière Suisse, et ne croisaient plus personne. Finalement, le chemin boueux les conduisit jusqu'à un grillage haut de trois ou quatre mètres, sans porte. Un panneau ou un pictogramme représentait un ouvrier en train d'être foudroyé ne laissait aucun doute sur ce qui se passerait s'ils essayaient d'escalader. Rob arrêta le véhicule assez brutalement, provoquant une grande éclaboussure de boue. « Gros connard, c'est une impasse. _ Non, non, je te jure, mec, on est arrivés. _ Et on fait quoi ? Je défonce le grillage, tu filmes et on envoie ça à Dirty Sanchez pour gagner une photo dédicacée ? _ Non, attends, t'inquiète. » Bomber Man descendit fébrilement de la camionnette. Il rouvrit la porte arrière, et fouilla dans un sac à dos qu'il avait jeté en vrac quand ils avaient chargé les cartons pleins d'alibi le matin même. Pendant ce temps, Rob vida ce qui restait de café dans son gobelet, et entama un bout de brioche un peu durcie. Il était à court de biscuits. Il écarquilla ses yeux de fou en voyant son ami finir par sortir une pince métallique. « Je m'occupe de tout, Rob. Tu filmes, et c'est tout. On va devenir des dieux, mec. _ T'es con ou quoi ? Tu veux que je te filmes en train de cramer ? Je pouvais te foutre la tête dans mon micro ondes, il est en face de ma webcam. _ Non, non, t'inquiètes, y'a pas d'électricité. _ Les panneaux sur la grille, c'est de l'art conceptuel ? De la pub pour des pack de pictogrammes pour Publisher ? _ T'inquiètes pas. » Bomber Man descendit de la camionnette et commença à avancer vers la grille. Rob le suivit, nerveux. « Heu... Sérieusement, arrête de faire le con. Si tu crèves, tu me fous dans une merde pas possible. _ Il m'a dit que le courant serait coupé... » Rob secoua la tête, et s'approcha encore de son ami, qui était à moins de deux mètres de la grille électrifiée. « Et moi on m'a dit que j'étais l'héritier d'une banque d'affaire au Nigéria, c'est pas pour ça que j'ai filé tout mon fric à des négros armés de machette. _ Tu comprends pas. C'est une question de foi. _ Mais stoi le foie, s'énerva Rob. Tu vas crever. » A quelques centimètres de sa mort probable, Bomber Man fit volte face. « Arrête de parler comme ça. _ Quoi ? _ « De l'Internet » « stoi le truc », mec t'es pas comme ça. T'es pas un type comme ça, quoi. _ Tu commences à me faire chier, gros connard. _ Parles pas comme un de ces losers, t'es un héros, pas un de ces couillons de boutonneux puceaux qui se la pètent. » Rob prit son passager par le col. « Je cause comme je veux. J'ai toujours causé comme ça. Et je pèse au moins soixante kilos de plus que toi, alors tu vas commencer à me parler autrement, ROB ou pas ROB. _ Non, non, t'as pas toujours été comme ça. Au lycée, t'étais... Tu disais que les choses avaient un sens. Que c'était les détails qui faisaient les grands coups. J'ai tout peaufiné pour faire chier ces connards de skybloggeurs, alors parle pas comme un rebut de l'Internet. » Rob serra ses dents jaunes. « Ben putain, j'ai pigé un truc, Bomber. J'ai pigé que c'est pas moi qui aurait du passer neuf mois sous tranxène à parler avec un psy qui me demandait sans arrêt si j'étais gay et que je faisait sauter des rongeurs parce que j'avais envie secrètement de me les foutre au cul. Alors maintenant, on va lentement s'éloigner de cette grille et on va remonter dans mon camion. Je te paye un café, et tu vas me dire ce qui déconne chez toi. _ Mec, gémit Bomber Man. T'as pas du tout la foi. On est élus, mec. _ Mais ouais... Gros connard de merde ! » Il avait eu le temps de jurer, mais pas d'empêcher Bomber d'avancer son bras vers la grille. Il le lâcha et se jeta dans la boue en attendant de voir son ancien camarade prendre feu, ou exploser, quelque chose comme ça. Mais sa main resta cramponnée au grillage sans que rien ne se passe. Le grillage était effectivement inoffensif. Rob s'assit, couvert d'eau croupie. « Si c'était pas une coïncidence, je serais quasiment bluffé, dis-donc. » Bomber Man ne l'écoutait pas. Il avait les yeux écarquillés et un grand sourire sur le visage. La pluie soulignait la maigreur de ses traits. « Puppet_Petilan avait raison. Tu vas filmer notre exploit, Rob. » Le livreur se leva, et réajusta sa casquette. Il se dirigea en grognant vers sa camionnette pendant que Bomber Man commençait à découper le grillage avec ses tenailles. Il revint quelques instants plus tard avec la caméra numérique qu'ils avaient apporté. Il commença à filmer Bomber Man. « Alors, on est là au milieu de nulle part et je te regarde découper un grillage avec des tenailles rouillées, ça fait quel effet, connard ? » Bomber Man se cacha le visage. « T'es con, me filme pas ! Faut... Tu couperas ça au montage, d'accord ? _ Montage toi-même, tu t'en occuperas tout seul. Alors, dis à la caméra ce qu'on fout là. » Il cessa de filmer le visage émacié et se concentra sur les tenailles qui découpaient le grillage. « Eh bien, vois-tu, depuis quelques années, Internet a connu une démocratisation sans précédent. » Rob ricana en voyant que Bomber Man récitait un discours manifestement préparé à l'avance. « Et c'est devenu un outil merveilleux au service de l'Homme. Au service de sa grandeur, voyez-vous, mais aussi de sa déchéance. _ Ben tiens, ponctua Rob. _ Jamais la jeunesse n'aura été aussi abrutie. SMS, Vidéos de Poitrine dénudées sur You Tube et Daily Motion, Sites Emos d'appel au suicide... La jeunesse se ramollit ! Elle ne sait plus faire de grand coup qui en vaille la peine. _ Tu causes comme un vieux con. _ Si j'étais un vieux con, dit Bomber Man en tremblant, je resterais assis le cul dans mon fauteuil à rien faire et à voter à droite. Mais non, moi j'ai toujours été un homme d'action. Le moment est venu de commencer la Grande Purge. _ Tu vas me faire pleurer, c'est trop d'émotion. » Rob arracha la plaque de grillage qu'il venait de découper. « Amène moi le ROB ! C'est un grand moment. _ Ouais, c'est ça. Tu pourrais quand même dire à la caméra ce qui va se passer ? _ La Grande Purge, mec. Chers spectateurs, vous allez assister au premier acte de Salut Public d'Internet. Vous allez voir en direct s'éteindre toutes ces saletés de skyblogs se vider d'un coup d'un seul de leur contenu immonde. » Rob passa du ricanement au reniflement involontaire. La caméra tremblait. * Le premier document du dossier était bien plus ancien que Between ne l'avait imaginé. Vêtue d'un t-shirt et d'une horrible culotte de nuit dont elle ne se vanterait jamais, et ses cheveux bouclés entortillés dans une serviette de bain rose, elle était assise en tailleur sur le lit douillet de son hôtel, parcourant un à un les pages du volumineux document. Le plus ancien datait de 1969, et c'était la retranscription d'une conversation particulièrement ennuyeuse entre des informaticiens lors d'une convention obscure. Leur photos étaient jointes avec un trombone. Elle eut l'impression que tous les membres de Manowar s'étaient cosplayés en professeur de technologie. Moustaches, longs cheveux teints, bijoux de hippies, tout concourrait à l'extrême crédibilité des propos. Il y était question de l'avenir d'ARPANET. Le rapport d'un certain professeur Corn faisait état de la vraisemblable croissance rapide des réseaux de télécommunication informatique et de leur possible démocratisation. Et des dangers potentiels que cela faisait courir aux réseaux eux-même. Puis, Between buta sur plusieurs phrases du professeur Miles. Des phrases qui, si le document était authentique (et tout semblait indiquer qu'il l'était), étaient pour le moins effroyablement visionnaires. « Tout porte à croire qu'une démocratisation d'ARPANET, mettons sa mutation en MULTINET, Ou pour parler plus concrètement INTERNET, puisse engendrer une utilisation massive du réseau pour des buts qui ne soient ni scientifiques, ni politique, ni militaires. Des usages strictement privés. Je pense entre autre à une communication informelle entre les individus, et le stockage sur support immatériel de leur pensées. Pensez que dans cette perspective, n'importe quel adolescent pourrait laisser en libre accès ses fantasmes, son journal intime et les photos du dernier festival de twist de sa ville, aussi reculée soit-elle (rires dans l'assemblée). Le côté merveilleux de la chose ne serait que façade. Car en pratique, c'est surtout un moins qui en sortirait. L'accumulation des frustrations empilées de calculateur en calculateur brosserait un portrait noir de l'Humanité, alors qu'il ne serait en fait que le simple tableau du mal être généralisé et ponctuel des jeunes âges de la vie. Ce n'est qu'un exemple, mais cette focalisation sur l'adolescence me donne un bon exemple. « Imaginons que cette exposition permanente de la crise de la jeunesse ait lieu. Il est tout aussi évident que des individus, aussi malsains que mal intentionnés, en prendraient prétexte pour toute sortes de vengeances, outrages et humiliations. Cette vulnérabilité exposée aux yeux de tous serait un bâton pour se faire battre. Si un jour, pour motiver quelque message politique, un fou venait à tenter de saboter l'évolution de l'intercommunicabilité entre les individus, je pense que nous nous en voudrions tous de ne pas avoir anticipé la chose. Je propose plusieurs pistes de réflexion dans le rapport que je vous ai transmis, et par courrier électronique s'il vous plaît (rires dans la salle) ! Premièrement, je propose la fondation d'un socle parallèle des réseaux qui pourrait en quelques sortes superviser le premier. Une sorte de SURNET qui aurait une vision ensemble du réseau normal et pourrait prévenir les dangers. Deuxièmement, je préconise que les entreprises amenées à commercialiser dès à présent et à l'avenir des Protocoles ARPANET installent des outils de surveillance des connexion, pour éviter d'être noyées sous un flot d'information rendant impossible la localisation criminelle dématérialisée. Enfin, je propose de créer un organisme international de régulation de la criminalité dématérialisée. » Le coeur de Between s'était mis à battre plus rapidement. Elle n'imaginait pas qu'elle allait tomber en première page sur le mythique document présumé perdu qui avait initié la fondation de l'Unité de Régulation Numérique et Electronique. C'était un document plus que secret. Seuls les hauts dirigeants de l'URNE y avaient eu accès. S'il était glissé en tête de ce dossier de mission, c'était que Between devait être mise au parfum. Parce que cela avait un rapport avec l'affaire. Alors qu'elle tournait la page pour prendre connaissance des autres documents, son portable sonna, diffusant dans la chambre un succès dance vieux de sept ou huit ans. Elle décrocha, non sans remarquer que le numéro était masqué. « Allo ? _ Agent Between. J'appelle pour vous donner un conseil. _ Qui est à l'appareil ? Demanda-t-elle en regardant par réflexe autour d'elle. _ Mon nom est peut-être quelque part dans le dossier que vous a donné 41, allez savoir. _ Vous êtes de l'Agence ? _ Allez savoir. » C'était une voix d'homme, mais elle était trafiquée. Et Between n'avait rien à disposition pour localiser le coup de fil. « Agent Between, je vous appelle pour vous dire de vider votre Skyblog de tout contenu éventuellement précieux. Dans quelques minutes, tout aura disparu définitivement. Dommage pour vous, Lauralys_1982. Vous êtes charmante dans votre petit deux pièces à fleur. » Between avait effectivement un skyblog lié à son identité officielle. Elle y mettait, entres autres, des photos de vacances et de voyages organisées par l'entreprise où elle donnait des conseils juridiques. Absolument rien de précieux, mais surtout rien qui permettait d'établir un lien entre Laura de Saint-Thomas et l'agent Between. Elle ne s'était jamais retrouvée dans une telle situation. « Qui êtes-vous ? _ Au revoir, Lauralys. » Le coup de fil fut interrompu. Between se précipita à la fenêtre et écarta le rideau. Rien dans la cour, rien en face. Peut-être une lumière qui s'éteignit un peu trop vite... Elle déglutit, et ouvrit fébrilement la tablette de son ordinateur portable. Elle cliqua sur l'icône de Firefox, vérifia que ses divers proxys étaient bien configurés, et se connecta sur son blog. Il était toujours là, intact et criard. Elle se fit aux côté de collègue ennuyeux, aux Carabïbes. Elle se vit sur un cheval, en compagnie de sa meilleure amie. Large sourire un peu idiot, maquillage vulgaire, tenues décontractées. A mille lieues de la fashion victim de luxe qu'elle considérait être quand elle était Between. Elle considérait que sa vérité était quelque part entre les deux. Dans le doute, elle essaya d'accéder à la partie administration, mais tomba sur une erreur 500. Erreur interne du serveur. C'était fréquent chez cet hébergeur. Elle essaya de revenir en arrière, mais tomba à nouveau sur une erreur. Elle se mordit la lèvre inférieure. Deux coups sourd sur la porte de sa chambre manquèrent de lui faire échapper un cri. Elle regarda vers la porte, à peine couverte par les halos des deux lampes de chevet qu'elle avait allumé pour lire le dossier dans une pénombre douillette. Avec un silence de chatte, elle marcha jusqu'à son sac à mains, et en tira un pistolet flambant neuf. De nouveaux, deux coups sourds retentirent sur la porte. « Ouvrez, Lauralys. » En entendant son pseudonyme, elle décida de baisser le cran de sécurité de son arme. Elle se plaqua à proximité de l'entrée et avança sa main vers la poignée. Elle compta jusqu'à trois, bloqua sa respiration, et ouvrit brutalement la porte. Ne manquez pas « Polystation » le deuxième épisode de « CPU-Killer » Bonus La lecture en est non-indispensable. La compréhension par le lecteur moyen n'est pas garantie, et le tout est non remboursable. Oh Hai. Qui dit nouvelle série dit nouveaux bonus à la con. Ce premier épisode de CPU-Killer met entres autres choses en scène une rousse à gros nichons un Robotic Operating Buddy customisé. Les plus vieux geeks d'entre vous ont peut-être connu l'abominable ROB. Cher et hideux, on avait tous un copain dont le père pété de thune en avait acheté un, avec Gyromite et Stack-Up sur NES. Bon, après une vingtaine d'années de réflexion j'avoue, fallait quand même être un beau navet pour acheter ce truc : Compatible avec deux jeux de réflexions, le ROB est sans aucun doute un des plus beau vestige de l'époque ou Nintendo investissait un fric monstre dans des gadgets sans avenir juste destinés à montrer à quel point leurs ingénieurs étaient capable de tout, et surtout du pire. Vous vous souvenez aussi sans doute avec émotion du Gant de Réalité Virtuelle, du Virtual Boy et de trucs encore plus obscurs (=ridicules) comme le NES Lockout (pour les parents qui voulaient priver leurs enfants de console), le Power Pad (Dance Dance Revolution fusionné avec twister avec dix ans d'avance) ou, un peu plus tard, du mythique Bazooka de la Super Nintendo. Le ROB est quand même le plus formidable d'entre tous, tant son esthétique à la Short Circuit, l'absence totale d'exploitation qui en a été faite, le concept même de Robot envoyant des infrarouges dans le téléviseur... Je pense qu'aucun gadget technologique ne peut mieux symboliser les années 80. Vous savez, les années où seul le CNRS avait Internet, et ou chaque mois, la presse spécialisée nous faisait rêver en nous parlant du Game Genie qui allait révolutionner la façon de jouer, ou de la Neo Geo qui allait peut-être un jour stocker des jeux sur CD-ROM ! Finalement, pour nous autres enfants gamers de l'époque, la désillusion est venue du PC, ou dès le début des années 90, on a vu débouler des foules de jeux en 3D qui étaient quand même vachement moins funs que les trucs en 2D que pondait Delphine Software. Les consoles ont maintenu l'illusion avec le Mode 7 de F-Zero et ces merveilleux Polygones lisses qui, ce jour d'été 1993 ou je me suis acheté StarWing avec mes économies, m'ont fait me sentir, encore quelque mois, membre d'une élite. Bon, maintenant n'importe quel crétin fait de la luge sur son wii board, c'est triste. Un blog que ne lit pas Pierre Assouline : http://zalifalcam.canalblog.com Un site mis à jour tous les six mois : http://zalifalcam.free.fr Un email suave : [email protected] Du Ukulele en costume : http://www.ukuleleorchestra.com/main/home.aspx