théâtre animation
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& théâtre Semestriel - N°155 - Octobre 2015 - 4 euros animation Fédération Nationale des Compagnies de Théâtre amateur et d’Animation édito Sommaire Pages 3-4-5-6-7 Dossier Le théâtre de la jeunesse Pages 8-9 Coup de projecteur Union Régionale Est Pages 10-11 Coup de projecteur Union Régionale Languedoc-Roussillon Pages 12-13-14 Manifestations nationales Festival Narbonne Festival Châtillon-sur-Chalaronne 120 ans du Théâtre du Peuple Bussang Page 15 Formations FNCTA Page 16 Festivals Pages 17-18-19 International Auteurs suisses Théâtre amateur en Suisse Page 20 Nouvelles Parutions Pages 21-22 Fiche pratique Accueillir les mineurs Page 23 Fiches de lecture Pour avoir plus d’informations, inscrivez vous à notre newsletter sur www.fncta.fr Chers amis , Vous avez dans les mains le nouveau numéro de votre Théâtre et Animation dans une édition papier. Cette édition est désormais semestrielle ; elle est envoyée à tous les adhérents individuellement, du moment que l’animateur de votre troupe nous a bien communiqué votre bonne adresse postale. Entre ces deux numéros semestriels, vous recevez sur votre adresse mail les «newsletters» ou «lettres d’information» sur tout ce qui se passe dans votre fédération : stages de formation, infos SACD, fiches de lecture, candidatures aux festivals, etc. Ce numéro papier de Théâtre et Animation, nous le voulons attrayant dans sa conception, rendant compte des grandes manifestations qui se déroulent au sein de notre fédération, ouvert sur l’actualité et l’activité des régions, et abordant sous forme de dossiers tous les sujets qui vous (nous) intéressent dans notre activité théâtrale. Et comme nous savons à qui nous nous adressons, certains de ces articles sont assez exigeants : ils s’inscrivent dans ce qui est aussi notre mission, faire œuvre de culture. J’imagine bien que les 20 000 lecteurs de cette revue ne vont pas se jeter sur la page… pour dévorer les articles de présentation sur Max Frisch ou Lukas Bärfuss ; mais j’espère bien que ce sera l’occasion pour quelques dizaines d’entre vous, peut être même une ou deux centaines, de faire connaissance avec la vie et les œuvres de ces deux auteurs majeurs ! Et il en est de même pour tous les articles contenus dans ce numéro ! Cette revue est faite pour être lue par tous les gens qui aiment et font, ou qui aiment et ne font pas, du théâtre. Alors n’hésitez pas, ne l’enfermez pas à double tour dans le tiroir de votre table de nuit, laissez la traîner sur la table du salon, ou encore mieux prêtez là à vos amis qui, comme vous, s’intéressent à la culture . Patrick Schoenstein dossier Le théâtre de la jeunesse C’est le titre d’une célèbre émission de télévision des années 60. Si beaucoup d’entre nous ont été marqués par le grand succès télévisuel « Au théâtre ce soir », dans le même temps beaucoup d’enfants ont eu l’opportunité de voir pour la première fois du théâtre filmé qui leur était destiné. Entre 1960 et 1969, Claude Santelli proposera sur la première chaîne de l’ORTF une quarantaine de dramatiques, toutes inspirées d’oeuvres classiques de la littérature. Il est intéressant de noter qu’il n’y avait pas de pièces de théâtre mais uniquement des adaptations de romans : Cosette, Oliver Twist, Le général Dourakine, Le bon petit diable… : signe, sans doute, d’une déficience notoire dans le répertoire théâtral en direction de la jeunesse… Et même s’il s’agissait d’images télévisuelles, il n’y avait aucun doute, ce n’était pas du cinéma : décors, rythme, jeu, tout y était théâtral. Un autre élément marquant, c’est que ces dramatiques étaient jouées par un mélange d’acteurs adultes et enfants. On a vu ainsi apparaître des tribus familiales de comédiens, dont la plus connue reste celle des Maurin, avec notamment Dominique qui, ainsi que ses frères, jouait souvent dans ces dramatiques. Un autre d’entre eux est devenu plus tard très célèbre sous le nom de Patrick Dewaere. Bien d’autres enfants ont découvert le théâtre grâce aux marionnettes, qui, depuis la naissance de Guignol, ont très longtemps été considérées comme un art réservé exclusivement aux très jeunes. Pour ceux qui habitaient dans des centres urbains, des tournées de compagnies professionnelles donnaient aux scolaires la possibilité de voir les pièces classiques dans les théâtres municipaux. Et nous savons que pour beaucoup d’autres jeunes, les premières expériences théâtrales se sont faites grâce aux troupes amateurs des communes qu’ils habitaient. 3 Le théâtre de la jeunesse dossier Être spectacteur est une chose, mais il y a u Rappelons que le mot drame vient du grec drama qui signifie action. Il désignait donc à l’origine le «jeu d’action». Dès le XVIe siècle, l’art dramatique est au programme des collèges de jésuites. (Avant eux, les protestants avaient fait ce choix pédagogique qui, selon eux, permettait un retour aux sources des anciens). Il s’agit alors d’une méthode pour former les élèves à l’art de la parole, la rhétorique, tout en les catéchisant. Le théâtre n’est pas qu’un divertissement. Il sert à l’assimilation de compétences et de valeurs. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, apparaissent les patronages qui regroupent de nombreux enfants des milieux populaires. Qu’ils soient laïcs, privés, paroissiaux ou municipaux, ils proposent diverses activités sportives et culturelles et amèneront le formidable mouvement de l’éducation populaire qui trouvera son apogée après la seconde guerre mondiale. Après une période un peu désorganisée, et la loi de séparation de l’église et de l’état, ils se structureront, d’abord en association loi 1901, puis se regrouperont en fédérations nationales qui sont toujours aujourd’hui porteuses des objectifs qui les ont fait naître. La FNCTA en est aujourd’hui l’héritière et la parfaite illustration. Après la première guerre mondiale, les mouvements de «L’éducation nouvelle» introduisent dans leur enseignement les pratiques artistiques dont l’expression dramatique, se fondant sur l’idée qu’une éducation équili- 4 Effondrements par les jeunes du Conservatoire de Quimper, à la journée jeune du festival de l’ADEC 56, dirigés par Eric Houguet © N. Adam Les textes, d’inspiration biblique, sont écrits par les jésuites eux-mêmes et les représentations annuelles deviennent vite de véritables événements sociaux qui rassemblaient l’élite des villes où se trouvaient ces collèges. Cette tradition est interrompue par la suppression de la Compagnie de Jésus en 1773 et reprendra à son retour en 1814. Le théâtre y est obligatoire parce qu’éducatif. Il prend de plus en plus d’importance et des sujets profanes y font leur apparition. Au départ, ce ne sont que des tragédies, puis on y introduit quelques comédies. Les textes, à l’origine joués en latin, le sont de plus en plus souvent en français. Bien entendu, tous les rôles sont tenus par des garçons. Un des plus célèbres élèves des jésuites est le révolutionnaire Condorcet qui proposera une réforme du système éducatif et qui, le premier, jettera les bases de l’établissement d’un droit d’auteur. brée passe par l’expérimentation et encourage la création. Il est une personnalité importante de cette histoire dont il convient de rappeler l’œuvre. Dès 1929, Léon Chancerel travaille avec un jésuite, le père Paul Doncoeur, pour adapter les préceptes de Copeau au théâtre routier. Il fonde au sein des Scouts de France la Compagnie des comédiens routiers, puis, en 1935, le Théâtre de l’oncle Sébastien, théâtre pour enfants basé sur la Commedia dell’arte et l’improvisation. En 1957, il crée l’Association du théâtre pour l’enfance et la jeunesse dramatique (ATEJ) et rédige «Jeux dramatiques dans l’éducation». Traducteur de Constantin Stanislavski et pionnier de l’éducation populaire, il a aussi beaucoup influencé le théâtre amateur et les méthodes de formation des acteurs et des animateurs. Après la seconde guerre mondiale, c’est la grande époque de la décentralisation et les contacts entre le monde du théâtre, le monde de l’éducation et le monde des amateurs s’enrichissent considérablement grâce aux tout nouveaux centres dramatiques régionaux et aussi aux Maisons des jeunes et de la culture créées en 1948. Nombre d’enseignants et de comédiens amateurs se forment grâce à des stages de réalisation dont l’encadrement est confié à des CTP, conseillers techniques et pédagogiques Jeunesse et sport, dont beaucoup deviendront des metteurs en scène importants sur nos scènes nationales. Puis, l’aventure continue avec André Malraux et les Maisons de la culture et bien sûr, l’arrivée au ministère de la culture de Jack Lang qui attache une très grande importance aux liens entre art dramatique et jeunesse. Il instaurera les APA, ateliers de pratique artistiques et les classes A3 théâtre et cinéma, entre autres. En 1983, l’Association Nationale de Recherche et d’Action théâtrale (l’ANRAT) sera fondée afin de créer un espace de réflexion pour les enseignants et les artistes. En 1998, Catherine Trautmann, alors ministre de la culture, dans sa charte des missions de service public pour le spectacle vivant, réaffirme l’engagement de l’état et préconise la création de lieux ressources de théâtre. La réforme des conservatoires de 2004 confortera le dispositif d’accès à l’enseignement du théâtre à travers les différentes strates à rayonnement communal, inter-communal (290), départemental (108) et régional (42), constituant ainsi un réseau de mieux en mieux réparti sur l’ensemble du territoire. Malheureusement si depuis crise budgétaire et changements de politiques culturelles n’ont pas favorisé le développement de toutes ces dynamiques, elles continuent contre vents et marées à amener nos jeunes vers le spectacle vivant. Une pratique, qui, bien au-delà de la simple expression corporelle, les amènera un jour à défendre sur un plateau les œuvres de nos auteurs classiques et contemporains et à perpétuer ainsi la longue et belle histoire du «Théâtre», afin qu’il reste un art plus vivant que jamais dans un monde de plus en plus tourné vers le virtuel. une façon plus active de s’intéresser à l’art théâtral L’université et les grandes écoles ont joué, elles aussi, un rôle important dans cette histoire et ont permis l’émergence de filières arts du spectacle ou de troupes d’étudiants. Beaucoup de nos créateurs sont issus de tous ces bouillons de culture qui leur ont permis de se découvrir dès le lycée ou la faculté une vocation artistique et une créativité qui perdurent aujourd’hui et qui ont fortement marqué le théâtre contemporain. Nous pouvons citer parmi eux Patrice Chéreau, Jean-Pierre Vincent, Ariane Mnouchkine, l’équipe du Splendid et tant d’autres. Bien d’autres continueront à jouer sur les planches et à nourrir leur passion dans des troupes d’amateurs. Parallèlement à l’éducation nationale, depuis longtemps les troupes, les associations, les structures, les fédérations d’amateurs se sont emparées de cette question de la pratique des jeunes, ont inventé des espaces d’ateliers, de stages, ont facilité l’émergence de compagnies de jeunes. Elles ont favorisé l’ouverture de leurs manifestations, ont organisé des festivals qui leur sont consacrés, encourageant les échanges internationaux et les rencontres. Celles d’EDERED qui regroupent des jeunes d’une vingtaine de pays européens pendant deux semaines chaque année et chaque fois dans un pays différent, celles d’InterKultour en partenariat avec l’Allemagne en sont deux belles illustrations. Ces initiatives ne sauraient exister sans le travail de centaines de bénévoles et de passionnés qui œuvrent pour que le théâtre vive, survive, en passant le relais à de nouvelles générations. Ils sont conscients de l’importance de l’enjeu de cette pratique collective non basée sur la compétition, mais sur le collectif, sur l’écoute, le partage. Une pratique, qui, bien au-delà de la simple expression corporelle, les amènera un jour à défendre sur un plateau les œuvres de nos auteurs classiques et contemporains et à perpétuer ainsi la longue et belle histoire du «Théâtre», afin qu’il reste un art plus vivant que jamais dans un monde de plus en plus tourné vers le virtuel. Ce panorama rapide serait incomplet si on ne parlait pas du répertoire jeunesse et de son spectaculaire développement. Il est loin le temps où les animateurs d’ateliers peinaient à trouver des textes dramatiques susceptibles d’intéresser toutes les tranches d’âge, de l’enfance à l’adolescence. Aujourd’hui les auteurs et les éditeurs ont bien saisi l’importance de l’enjeu et ont relevé le défi. On trouve désormais pléthore de textes dans nos nombreux lieux ressources, des textes qui abordent de vraies questions de société et des problématiques de leur vie de jeunes. Un exemple de festival de théâtre amateur qui depuis l’origine questionne la question de l’intégration des jeunes Anne-Cécile Voisin dirige depuis deux ans l’ADEC 56. Depuis l’adolescence, elle participe activement à cette manifestation importante qu’est le festival de Josselin (qui s’appelait naguère festival de Lizio). Comme toutes les manifestations d’amateurs, rien ne saurait se faire sans des dizaines de bénévoles, en plus, bien sûr des troupes sélectionnées pour ces quatre jours de fête du théâtre. Mon parcours a commencé dans un atelier de village animé par Jean-Luc Émeraud, un des animateurs bénévoles de l’ADEC 56 qui, très vite, a fait une proposition à son jeune groupe : reprendre le spectacle de fin d’année, le retravailler pendant 6 mois la saison suivante pour pouvoir le présenter au festival qui a lieu traditionnellement au WE de l’Ascension. C’est ainsi que pour la première fois, j’ai fait connaissance avec l’ADEC et le mouvement que cette structure représente. J’avais alors 10 ans. Par la suite, j’ai continué à participer en tant que spectatrice, puis je me suis investie dans les différentes commissions qui toute la Sous la jupe par la Cie Les Six pieds sous terre (35) au Festival de l’ADEC 56 © M. Baney Tu as suivi, malgré ton jeune âge, un long parcours avec l’ADEC et la pratique en amateur. Peux tu nous dire comment tu es venue au théâtre? saison se partagent les tâches pour préparer l’édition suivante. J’y ai retrouvé, en plus des organisateurs adultes, les enfants des fondateurs, les jeunes d’ateliers et les copains cooptés. Toutes ces générations successives se mélangeaient et partageaient les responsabilités, ce qui leur permettait de diversifier l’investissement et de prendre en charge très vite le pilotage de ces commissions. Mais la participation des jeunes au festival ne se limite pas à l’organisation matérielle et à la logistique ? Non, bien sûr. Depuis des années, on retrouve dans le programme une journée jeunes qui prendra au cours des éditions plusieurs formes. Un format particulier, parce qu’il nous faut résoudre les problématiques inhérentes à la présence de spectacles de jeunes 5 Le théâtre de la jeunesse Camino de Nathalie Papin, par le groupe Jeune de Plateau en toute liberté (56), dirigé par Aurélie Masselot. dossier © N. Adam groupes face aux exigences d’une sélection de programmation. Si, en effet, pour les troupes adultes, la sélection intervient en mars, avec des spectacles obligatoirement vus par la commission de sélection, pour les ateliers de pratique, on est à peine au milieu de l’année et il faut absolument éviter que l’objectif de formation ne soit perverti par l’obligation de la représentation. Il fallait donc inventer un endroit particulier pour assurer la présence de groupes jeunes. L’idée est venue de bénévoles de l’ADEC, engagés dans les lycées qui, déjà, organisaient des rencontres théâtrales entre établissements scolaires. Il y a eu donc plusieurs tentatives successives avec à chaque fois un bilan pour permettre d’améliorer et d’optimiser cette journée: ateliers animés par des animateurs avec une restitution de session et présentation d’extraits des travaux de l’année l’après-midi. Ces journées sont ouvertes aux groupes issus de troupes, d’associations culturelles et d’’établissements scolaires. L’année dernière cette journée a également accueilli un groupe du conservatoire voisin. Les difficultés restent toujours de rendre possible la venue de tous les jeunes d’un groupe et d’offrir des conditions satisfaisantes (temps de présentation et plateau) à chacun, d’autant que le nombre de groupes intéressés par cette journée devient important. Comment avez vous aujourd’hui résolu le problème ? On ne l’a certainement pas résolu, mais nous avons opté pour un nouveau format. On a fait le choix de s’arrêter à 5-6 groupes, contrairement à 8-10 les dernières éditions. On ne voulait plus faire sens sur le nombre d’ateliers, mais plutôt sur un panorama plus modeste de démarches innovantes, différentes proposées par les groupes intéressés. Nous avons du même coup centré l’atelier du matin sur un échauffement commun et la prise de plateau, pour donner plus de temps scénique aux représentations d’extraits. Temps de présentation défini conjointement en fonction des projets de chacun. Peux-tu nous dire quels sont les objectifs et les enjeux pour vous de cette journée jeunes ? Un premier constat, c’est que les jeunes ne sont pas présents dans les spectacles des troupes, mais ils le sont dans les très nombreux ateliers de pratique et cela représente un véritable enjeu pour le renouvellement de notre mouvement. Ouvrir le festival est pour l’ADEC 56 une façon de tisser un lien avec ces jeunes, ouvrir le projet associatif, partager une expérience avec les troupes de théâtre de la Région. Un de nos moteurs est la perspective que ces jeunes fondent leurs troupes à l’issue de leurs études, et candidatent alors pour le festival, participent à l’élan du théâtre des amateurs en Bretagne. Sur le plateau, ces jeunes nous renvoient une forte image de leur vitalité, de leur imaginaire. Ils remettent en question notre engagement, nos prises de risque parfois oubliées ou engluées dans un confort tranquille. Nous suivons à chaque fois une quarantaine de jeunes sur le plateau qui se donnent à fond et nous renvoient leur énergie et leur audace. Beaucoup de bénévoles aussi. C’est devenu un rendez-vous à ne pas manquer. Tous apprécient le côté très improbable de la journée, ils se laissent surprendre, même les touristes qui viennent visiter cette très belle cité de Josselin commencent à fréquenter le festival ce jour-là. L’office de tourisme en témoigne. Ce sont des spectacles gratuits, on y vient en famille et au-delà du travail sur le plateau, on y apprécie la rencontre et la discussion. Penses-tu que ce type d’initiatives a un impact sur la vie et la relève des troupes amateurs parfois vieillissantes ? Cet impact reste très difficile à mesurer. Nous constatons tous qu’il y a une période de la vie où les obligations universitaires ou professionnelles, familiales et autres, éloignent les jeunes de leurs activités sportives ou culturelles. Dans nos 12 commissions, 8 sont actuellement pilotées par des moins de 35 ans, mais aucun d’entre eux ne menait de front une expérience de pratique du plateau. Ils l’avaient mise entre parenthèses, faute de temps, de groupe constitué… On a donc imaginé, saisi les projets pour que les bénévoles soient aussi sur scène. C’est ce qu’on a appelé notre soirée «embarquement». On a impliqué aussi les bénévoles dans la scénographie du décor du festival. On tente de remettre l’artistique au cœur des choses, d’inscrire des stages en compagnie d’artistes avec toutes les commissions, que ce soit la billetterie ou la technique. Mais on sait aussi que l’on peut atteindre une limite au-delà de laquelle l’investissement serait trop important et mettrait en péril l’investissement de chacun. Cela fait partie de nos questionnements et réflexions pour l’avenir du festival. Juste pour terminer, peux-tu nous dire combien de jeunes, de moins de 25 ans par exemple, sont présents au festival, sur le plateau ou comme bénévoles ? Là encore, il faudrait approfondir l’analyse des chiffres, ce qu’on a du mal à faire, faute de temps, mais en gros, on peut dire qu’il y a une quarantaine de jeunes sur le plateau lors de la journée qui leur est consacrée et de quinze à vingt dans les différents postes d’accueil : billetterie, repas, bar et bien d´autres. Il y a des années c’était certainement plus frappant, mais les jeunes vieillissent, que voulez-vous ? Suzanne Héleine C’est une de nos grandes satisfactions : beaucoup de troupes sont très présentes à cette journée située au cœur du festival. 6 La commission restauration au travail au festival de Josselin © N. Adam Qui assiste à ces présentations ? La FNCTA et les jeunes amateurs La pratique par les jeunes du théâtre en amateur a fait l’objet de quelques études parcellaires. Si les pratiques en amateur sont principalement portées par les jeunes générations, néanmoins, le poids réel de cette activité est relativement mal connu, car celle-ci s’exerce à travers différents canaux, cadre scolaire, ateliers, troupes de jeunes… qui échappent souvent à toute évaluation. A la FNCTA, la saison passée, les jeunes de moins de 25 ans ont représenté 21,55% des effectifs, répartis comme suit : 2263 licenciés de moins de 15 ans, soit 12,54% des licenciés ; 1059 licenciés de 15 à 19 ans, soit 5,86% des effectifs ; 567 licenciés de 20 à 24 ans, soit 3,15% des effectifs. Consciente que la jeunesse représente l’avenir de la pratique théâtrale, la FNCTA a entrepris de redynamiser l’action qu’elle mène en direction des jeunes. Pour cela, différents programmes ont déjà été mis en place et Suzy Dupont, Vice Présidente Actions Jeunes depuis mai 2015, reprend le flambeau et travaille à développer cette activité. Les troupes et groupes de jeunes comédiens sont nombreux à participer à des rencontres départementales, régionales, nationales ou même internationales. La FNCTA, en tant que membre de l’AITA (Association Internationale du Théâtre Amateur) et partenaire d’autres institutions internationales, permet à des troupes de jeunes comédiens, enfants ou adolescents, de faire l’expérience de festivals internationaux. Les stages aussi suivent cette dynamique. Citons InterKultour mis en place, dans le cadre du cinquantième anniversaire du traité de l’Elysée, par la FNCTA et son équivalent allemand, le BDAT, autour du slam et du théâtre, au cours duquel six jeunes Français retrouvent six jeunes Allemands, entre 16 et 21 ans, en Allemagne et en France pendant deux semaines pour offrir un spectacle au terme des deux semaines d’échange du stage. Autre stage jeune proposé par la FNCTA, EDERED, European Drama Encounter, Rencontres Européennes de Drama, qui se déroule chaque année dans un pays européen différent, réunissant une centaine de jeunes d’environ 12 pays d’Europe, pendant 15 jours. De plus, pour faire connaître le répertoire théâtre jeunes, des fiches de lecture sont publiées dans Théâtre et Animation et des bibliographies sont disponibles au siège de la fédération sur simple demande. Marie-Noële Darmois L’âge de la construction et de la prise de risque Entretien avec Sébastien Bournac, fondateur de la Compagnie Tabula Rasa, dont le projet artistique est axé sur la création d’écritures nouvelles et qui vient d’être nommé directeur du Théâtre Sorano de Toulouse. Son très grand respect pour le théâtre amateur, dont il considère qu’il joue un fort rôle de transmission du désir de théâtre et sa pratique auprès des jeunes, conduit ce metteur en scène à être très sollicité pour des projets de création avec des adolescents. J’ai été enseignant jusqu’en 2013. J’ai aimé accompagner les jeunes en milieu scolaire, mais je trouve que souvent l’école entretient un rapport frustrant et trop léger à la pratique théâtrale. Si on veut créer du désir de théâtre, il faut les impliquer d’abord dans un théâtre d’aujourd’hui qui parle d’eux, qui leur est adressé. Ce qui m’intéresse dans l’adolescence, c’est que c’est l’âge de la construction, du possible. Quand on amène les adolescents à une exigence de jeu, la rencontre artistique peut atteindre une très grande qualité. Intervenir dans leur parcours permet de participer à leur choix de vie. C’est aussi une prise de risque et une très grande responsabilité. Dans le théâtre que j’aime, j’ai besoin d’une conscience active des individus de leur place dans le monde. Il faut souffler sur les braises. Deux modèles d’intervention auprès des jeunes sont possibles : les ateliers réguliers sur une année ou les stages intensifs, comme ceux que j’ai menés dans le Gers avec Christian Delpech. Cette année, ce stage a permis aux 22 jeunes comédiens qui y participaient de travailler sur des écritures contemporaines très engagées dans les problématiques actuelles. J’ai fait découvrir aux plus expérimentés des sta- giaires le texte décapant d’un jeune dramaturge québécois, Guillaume Corbeil, Nous voir nous. Après l’apprentissage d’une somme de texte considérable, ils ont livré une restitution de travail impressionnante. Dans ce type d’intervention en immersion, c’est plus une performance qu’une représentation, qui tient presque de l’événement sportif. Alors que, souvent, dans un atelier au long cours, les choses se délitent. Bien que je ne sois pas cantonné dans ce type de travail, je ne cesse d’être sollicité pour développer des initiatives en direction des adolescents. Christine Lowy, présidente de l’Union régionale Midi-Pyrénées et Chloé Nortier, présidente du CD12, m’ont proposé récemment de faire un travail d’initiation à la lecture de spectacles autour du festival NovAdo à Rodez, autour de mon dernier spectacle, Dialogue d’un chien avec son maître sur la nécessité de mordre ses amis de Jean-Marie Piemme. Leur apprendre à regarder, à être spectateur, c’est souvent par là, dans cette expérience, que le goût du théâtre naît et grandit. Le travail avec des adolescents est toujours le gage pour moi de belles aventures humaines. Mes nouvelles responsabilités au Théâtre Sorano me laisseront peut-être un peu moins de temps pour ce type de projet, mais je souhaite, dans mes nouvelles fonctions, continuer à travailler avec des réseaux stimulants pour faire émerger les artistes qui feront vivre le théâtre dans dix ans d’ici et renouvelleront le paysage de la jeune création. Et cela passe par le travail avec les amateurs et avec les jeunes ! Quelle plus-value peut apporter l’appartenance à la FNCTA ? Maxime Donot, ancien Vice-Président Actions Jeunes et actuel chargé des relations avec les publics au TNT (Théâtre nationale de Toulouse) Que peut signifier avoir une carte FNCTA pour un jeune ? Quelle plus-value peut lui apporter cette appartenance, qui l’inscrit dans un parcours singulier ? Elle permet avant tout d’initier la rencontre, de permettre de présenter son travail à d’autres troupes, d’échanger les pratiques. C’est un apport primordial. C’est aussi une manière de créer du lien avec les institutions, et de renforcer une forme d’engagement militant. Enfin, il faut s’appuyer sur la richesse que représente l’apparition d’une littérature jeunesse avec des auteurs comme Wajdi Mouawad ou Karin Serres. S’associer, comme le fait le CD12 à des lieux où apparaissent des festivals ados, comme celui de Rodez, NovAdo, est aussi un moyen de diversifier le répertoire et d’enrichir la pratique des jeunes. Suzy Dupont, Vice-Présidente Actions Jeunes, ancienne présidente de l’Union Ile-de-France Quelles sont les points importants que vous aimeriez développer et mettre en place pour l’Action Jeunes? Je souhaiterai que de plus en plus de jeunes licenciés puissent être impliqués dans la vie de la Fédération et que leur présence soit marquée dans nos manifestations. Par ailleurs une réflexion est en cours sur la formation des personnes susceptibles d’accompagner les jeunes et devrait déboucher sur des propositions concrètes. Une collaboration active avec les auteurs contemporains qui écrivent pour les enfants et les ados sera recherchée. Un partenariat sera poursuivi et/ou mis en place avec les manifestations hors FNCTA concernant les jeunes. 7 coup Union Est Président Union Est : Gérard Fridblatt [email protected] Ardennes Charleville-Mézières de projecteur Président : Sylvain Machinet [email protected] Moselle Marne Châlons-sur-Marne Metz Meuse Bar-le-Duc L’Union de l’Est, une grande Union Bas-Rhin Strasbourg Meurthe-et-Moselle Nancy Aube Troyes Vosges Mappy est formel, le chemin le plus court pour aller de Charleville-Mézières à Saint Claude fait 477 km ! Cette affirmation montre à elle seule l’étendue (même notre gouvernement n’a pas vu aussi grand) et donc la diversité de l’Union de l’Est. La variété des compagnies amateurs y fournit un travail à l’image des vins de ses régions : ✔ Souvent pétillant comme le champagne tels le festival de clowns ou la richesse du théâtre en milieu rural ✔ Parfois goûteux et surprenant comme le vin gris de Toul avec « L’Humour en Poche » ou les rencontres de Bussang en Lorraine. ✔ Minéral et riche comme le vin d’Alsace avec une vie du théâtre amateur bien particulière à cette région. ✔ Onctueux comme le vin d’Arbois à l’image de ces troupes recevant le trophée Henry Lelarge pour leur engagement au service du théâtre amateur. Cette diversiHaute-Marne Chaumont té, la FNCTA en a bien profité : Présidente : Martine Fridblatt L’Union de l’Est fut [email protected] la première à adhérer en… 1907. Ensuite elle donne 3 présidents fédéraux : Roger Dupont (1968 à 1970), Marcel Coppin (1970 à 1979) et Patrick Schoenstein (1996…). Une ombre au tableau : une union où l’esprit de groupe - pourtant bien vivant (voir les journées du comédien) - a du mal Jura à s’organiser. Elle ne possède que 2 CD. Lons-le-Saunier Une lumière : les troupes fédérées n’hésitent pas à s’unir avec d’autres pour créer des événements comme «Scénoblique». Une grande Union où la diversité des compagnies forme un cocktail parfois déroutant mais toujours tourné vers une recherche de qualité. Epinal Haut-Rhin Colmar Haute-Saône Vesoul Territoire de Belfort Belfort Doubs Besançon Gérard Fridblatt, Président Union de l’Est Des diversités Les rencontres théâtrales en milieu rural ! Après être allés à plusieurs reprises aux rencontres de Montiers-surSaulx, nous organisons nos propres rencontres à Vouziers, profitant d’un anniversaire de la troupe (10, 20 ans…) ou d’un événement local. Depuis 40 ans, nos rencontres ont lieu tous les 5 ans : 8 à 10 spectacles, en privilégiant les troupes de l’Union de l’Est. Le centre culturel de Vouziers nous accueille mais, très vite, nous nous étendons. En collaboration avec des associations locales, des spectacles ont lieu dans les villages environnants qui se mobilisent pour la circonstance. Pour permettre aux spectateurs d’assister à un maximum de représentations, un bus est mis à leur disposition. Les déplacements en commun se font dans une ambiance de grande convivialité. Nous mettons le maximum de personnes «dans le coup» : commerçants, lycée et collège pour l’hébergement, et bien sûr lors d’une inauguration officielle, personnalités municipales, départementales, régionales, sans oublier le député de la circonscription. Depuis quelque temps, ces rencontres ont donné naissance aux « Coups de Théâtre en Ardennes ». Chaque année, une troupe du CD 08 prend en charge l’organisation de 3 jours de spectacles devant plus de 1000 spectateurs qui n’hésitent pas à faire des kilomètres. Un des maîtres mots de ces rencontres est « convivialité » entre organisateurs, participants, spectateurs, petites mains occasionnelles, officiels… Sylvain Machinet, Président de la troupe Les Deux Masques de VOUZIERS et du CD 08 8 Le théâtre en Alsace En Alsace on pourrait presque dire qu’il y a le théâtre des villes et le théâtre des champs. En ville le théâtre est plus particulièrement en français, mais dans presque tous les villages alsaciens, une troupe propose des pièces en dialecte. L’euro métropole de Strasbourg, à elle seule, ne compte pas moins d’une trentaine de compagnies de théâtre amateur en français qui jouent des textes classiques et contemporains dans une proportion de 1/3-2/3. Les autres troupes de textes français se concentrent plus particulièrement dans le Haut-Rhin et dans les petites villes. Le théâtre alsacien quant à lui se perpétue dans tous les villages d’Alsace et fait salle pleine à toutes les représentations ; sachant que les salles paroissiales ou autres salles polyvalentes ne comptent pas moins de 300 places, on peut imaginer l’engouement qu’apporte encore aujourd’hui le théâtre alsacien pour les habitants les plus anciens comme les plus jeunes. Ces derniers ne sont pas en reste, puisque ils participent souvent aux ateliers de théâtre dialectal et se produisent «comme les grands» devant les familles et les amis. Ça c’est la relève !! Mais la plus emblématique des troupes dialectales est sans nul doute le TAS « le Théâtre Alsacien Strasbourg » qui a plus de 115 ans et qui propose bien sûr des textes comiques du répertoire dialectal, mais aussi des traductions en alsacien des pièces classiques de Molière, Corneille ou Shakespeare. Mais le plus incroyable, c’est que tous les ans, cette compagnie prestigieuse joue sur les planches de l’Opéra du Rhin à Strasbourg. Ca fait rêver, non ?… !!! Patricia Versapuech-Roussel, Cie Le Brigadier (67) Des rencontres Scénoblique - Un drame à l’origine d’une belle aventure Le festival de clown Courant 2005, trois troupes amies, les Passeurs de Jeu de Ferreux, les Hilario’s de Vouziers et les Nez à Nez d’Epinal, discutent lors d’une rencontre de l’Union de l’Est. Toutes les trois s’aperçoivent qu’elles font du clown mais qu’aucune manifestation ne leur permet de se réunir. Elles trouvent que ça pourrait être amusant de se retrouver toutes les trois, lors d’un week-end, pour présenter leur spectacle. Très vite, la discussion développe le projet : et si on invitait plus de troupes ? Et si on proposait plusieurs spectacles sur plusieurs jours ? Et si on faisait un festival de clown ? Rapidement, les Passeurs de Jeu en discutent avec la municipalité de Nogent sur Seine qui se montre favorable au projet et prête son théâtre à l’italienne pour quatre jours... et une semaine. Car pour rendre ce festival complet, la troupe a décidé d’organiser un stage de clown pour enfants, adolescents et adultes. Si ces derniers n’ont que deux jours (le week-end du festival), les deux groupes de jeunes suivent un stage d’une semaine lors des vacances précédant celui-ci. Ils préparent un petit spectacle qui en fera même l’ouverture. L’organisation décide de perpétuer le festival tous les deux ans. Divers changements ont lieu chaque année (trois jours au lieu de quatre, cinq ou six spectacles, stage adultes ou non...) mais la base reste la même : offrir un festival de clown riche et varié, permettant de montrer la diversité du clown, qu’il soit classique ou théâtral, musicien ou jongleur, poète ou philosophe... 2016 verra donc la sixième édition d’un festival reconnu puisqu’il attire toujours autant de monde, dans les stages comme les spectacles, qu’il a été soutenu par la nouvelle municipalité et qu’il n’est pas rare que des professionnels appellent pour savoir comment y participer... Rendez-vous, comme à chaque édition, après les vacances de février (du 25 au 28, en 2016) et sur le blog : http://festival-de-clown.blogspot.fr/ Janvier 1995 la troupe de Marigny-le-Châtel, une des plus anciennes adhérentes à la FNCTA de l’Aube, fête ses 25 ans lors de la première de Un fil à la patte. Dans la nuit, la femme d’un acteur, par jalousie, met le feu au théâtre. Décors, costumes, sono, lumières, tout disparait en fumée. Par solidarité, les compagnies du département organisent en commun un spectacle au profit de la troupe de Marigny. Ce bel élan de solidarité impose un constat : les passionnés de théâtre ne se connaissaient pas et leur découverte mutuelle ne peut pas s’arrêter là ! Alors naît Scénoblique. Un week-end pendant lequel les comédiens et metteurs en scène du département de l’Aube se réunissent autour d’un thème. Le vendredi, des extraits du répertoire de 5 à 10 minutes sont montés 3 fois par des metteurs en scène différents. Le samedi une quinzaine de comédiens, dirigés par un metteur en scène professionnel, présentent une pièce du répertoire, et le dimanche sont créées trois pièces courtes issues d’un concours d’écriture (national) dont le 1er prix est décerné par un jury de professionnels et d’amateurs. En 2015, Scénoblique fête ses 20 ans en présence de Jean-Paul Alègre et son épouse. Martine Fridblatt, Présidente du CD 10 Henri Lelarge : - Avocat au barreau de Reims ? Vrai - Les chaussures jamais lacées ? Vrai - Metteur en scène du G.A.L. (Groupe Artistique et Littéraire de Reims) ? Vrai - Grand artisan de l’activité internationale de la FNCTA ? Vrai - « Théâtre avant tout + générosité » sa devise ? Vrai Pas étonnant que lors de son décès et de l’arrêt de la compagnie qu’il animait, il ait été décidé de créer un trophée à son nom… L’œuvre d’art, remise à une compagnie désignée par le CA de l’Union de l’Est tous les deux ans, est un relais entre les troupes. Il ne s’agit pas de juger de la qualité d’un spectacle en particulier, mais de mettre en exergue l’ardeur, le dynamisme, la passion mis au service d’un Théâtre Amateur bien vivant. Et la remise du trophée par la compagnie détentrice à la nouvelle élue prend un air de fête… du Théâtre. Le nom de la troupe est à jamais gravé sur le socle du trophée, témoignage des plus riches et des plus nobles, de solidarité et de solidité. C’est tout le théâtre amateur qui s’en trouve honoré et grandi. En 2013 : le trophée prend place dans une petite bourgade du Jura, La Rixouse, dans la troupe « Les Brayettes ». En 2015 : bienvenue dans ce cercle aux « Tréteaux 90 » de Belfort ! Martine Fridblatt, Présidente du CD 10 Les journées du comédien à Villers-lès-Nancy ont été un stage très in- téressant portant sur ce qu’était la mise en scène. Partant de l’auteur, Pierre Notte, présent avec nous, nous avons pu faire le processus d’extraction depuis le texte jusqu’à la scène. Travail de réflexion collective autour de cette pièce : qu’est-ce que sa lecture évoque à chaque participant, que signifie-t-elle, à quel imaginaire renvoie-t-elle. Après ce défrichement tous ensemble, trois groupes ont été constitués. Ceci a permis de mettre en lumière la liberté de la mise en scène et ce qu’elle induit. Dans la pièce de Pierre Notte, le personnage du «fils» semblait posséder une place centrale. C’est du choix de mise en scène de ce personnage qu’ont découlé beaucoup de choses. Qu’il soit vraiment descendu de la croix, qu’il soit moqueur, dénonciateur, observateur en retrait, il dictait toujours la suite, et notamment (à notre surprise) la tonalité déployée par la pièce. Cet exercice nous a permis d’être confrontés à différentes méthodes de travail : le metteur en scène étant directeur ou bien la construction collective, longue préparation en cercle ou jeu immédiat, aucun groupe n’a pratiqué de la même manière pour arriver au résultat final. Il nous a aussi été donné de travailler avec des comédiens d’autres troupes, dont nous avons constaté les disparités de jeu, ce qui fut très enrichissant. Ainsi, ce fut une initiative très intéressante quant à sa portée à la fois pratique, humaine et intellectuelle. Quentin Barrois Corinne Tissier 9 coup de projecteur Région Languedoc-Roussillon C’est comme une botte de sept lieues posée là, depuis la réforme territoriale de 1960, en bordure du Golfe du Lion. On peut y accéder par la frontière espagnole, on pénètre alors dans cette « chaussure magique » en rencontrant successivement les Pyrénées Orientales, l’Aude et l’Hérault, puis on arrive au talon gardois et en continuant jusqu’au bout du pied on sera en Lozère ! Une botte discrète ? Une botte secrète ? Nous en saurons davantage dans quelques lignes… Il faut dire tout d’abord que si cette botte administrative existe ainsi depuis 1960, quelques petits Poucet s’y sont aventurés pour y installer une entité régionale de la FNCTA ! A commencer par le Docteur Henri Pignet, le célèbre militant à la pipe, qui en mai 1987 (date de la séparation de la Région Sud-Est FNCTA en deux parties, de part et d’autre du Rhône) fut le premier à conduire une équipe d’une trentaine de Compagnies… Aujourd’hui, c’est Josie Roque, un petit Poucet féminin, qui est à la tête de cet équipage considérablement étoffé depuis. Lorsqu’elle a été élue présidente en 2002, l’Union régionale comptait 54 troupes et n’avait que 2 Comités Départementaux (CD), ceux du Gard et de l’Hérault. Il y a maintenant 138 troupes au total réparties dans 4 CD (19 dans l’Aude, 23 dans le Gard, 81 dans l’Hérault, et 15 dans les Pyrénées Orientales). Un formidable bond en avant ! Présidente Union Languedoc-Roussillon : Josie Roque [email protected] Président : Henri-Noël Radouan [email protected] Lozère Mende Gard Nîmes Hérault Montpellier Aude Président : Jean-Claude Arnal [email protected] Carcassonne Présidente : Isabelle Legendre [email protected] Pyrénées Orientales Perpignan Président : François Noell [email protected] Union Languedoc-Roussillon : une présidente active, une équipe décidée, quatre Comités Départementaux efficaces, un département isolé ! Josie Roque réside à La Grande- Pour Josie et son équipe, il reste un « chan- La Communication : Motte, une ville dédiée aux va- tier » à réaliser : intéresser les amateurs de cances, un lieu idéal pour se reposer à l’ombre d’un pin ou d’un parasol, se baigner, profiter des grandes étendues de sable, faire du bateau ou de la planche à voile, etc. Mais Josie ne consacre pas beaucoup de temps à ces loisirs divers, car elle mène avec sérieux son activité de Présidente d’Union Régionale : elle se déplace aux quatre coins de la Région pour assister aux spectacles, pour rencontrer les troupes de l’ensemble de l’Union (et plus particulièrement les nouvelles), elle assiste dans la mesure du possible aux AG et aux CA de ses quatre Comités Départementaux. L’équipe dirigeante du bureau de l’Union (le secrétaire Jacques Dominique et le trésorier Franck Gelabert) la seconde bien ainsi que tous les membres du Conseil d’Administration qui répondent présents à chaque réunion. Une énergie communicative qui se retrouve dans l’activité des quatre Comités Départementaux ! L’Union régionale ne cherche pas à multiplier ses actions, mais elle soutient fermement celles, nombreuses, des Comités Départementaux. 10 L’union régionale communique essentiellement par mails avec les troupes et avec les CD. Elle a cependant un peu moins de relations directes avec les responsables de ces Comités Départementaux puisque le bureau fédéral national a maintenant davantage de contacts directs avec les présidents de CD. La plupart des Comités Départementaux entretiennent une correspondance suivie avec leurs troupes, soit au moyen d’une lettre mensuelle (CD 11, CD 34) ou d’un bulletin de liaison Points faibles : (« Plein Feux » au CD66), ✔ Problème de la configuration soit au moyen d’un blog géographique de la région (CD30 : http://fncta.cd30. (l’étirement de la « botte ») amateur-de-theatre.over✔ Problème de l’isolement de blog.fr/), soit par Facela Lozère book (CD30, CD34). Le ✔ (Un constat plutôt qu’un CD34, le plus « productif » problème) : la Présidente (ce n’est pas étonnant vu habitant le département le nombre important de de l’Hérault, elle est de fait, ses troupes), dispose égadavantage en contact avec lement d’un site : le CD34 qu’avec les autres http://theatre34.fr CD de la Région. théâtre du cinquième département (la Lozère) pour qu’ils rejoignent l’Union Régionale. Ce « bout du pied » de la botte est loin, la Lozère est isolée ! Il n’y a pas de Comité Départemental, mais plus grave, il n’y a pas non plus de troupe affiliée à la FNCTA ! Des pistes sont cependant suivies pour tenter de remédier à ce problème, notamment des tentatives de rapprochement avec des associations à branches multiples - dont celle du théâtre - ! Points forts : ✔ Les Comités Départementaux fournissent un excellent travail d’animation en direction de leurs compagnies et des publics rencontrés. ✔ Les troupes apprécient la présence des représentants FNCTA à leurs manifestations. ✔ Les membres du Conseil d’Administration s’impliquent réellement et activement dans les actions de l’Union régionale. Francophonies du Théâtre Amateur à la Grande Motte La formation : un souci constant au sein des Comités Départementaux Il existe bien sûr les stages de formation mis sur pied à l’échelon fédéral, l’Union régionale et les Comités Départementaux relaient l’information sur leurs supports de communication. De plus, le Festival de Narbonne accueille certaines sessions de ces stages nationaux. Mais l’ensemble des CD a une véritable politique de formation. Ils organisent des stages, le plus souvent à l’occasion des festivals, en direction des adultes et des plus jeunes, animés soit par des comédiens professionnels, soit par les animateurs-intervenants. Grands évènements, rencontres plus modestes, il y en a pour tous les goûts, tout au long de l’année ! Les quatre départements voient se succéder chaque année de nombreux spectacles et rencontres. Il y a bien sûr dans l’Aude le prestigieux Festival National de Narbonne organisé par le Théâtre des Quatre Saisons et dont c’était la 33e édition cet été. Vous en trouverez le compte-rendu dans la rubrique Manifestations Nationales en page 12. Dans ce département de l’Aude (CD11), on retrouvera cet automne le festival régional «Les Vendanges de l’Humour » au Canet d’Aude, le Festival de Quillan, les Rencontres de Montséret. Puis en janvier les Rencontres de Coursan, et bien d’autres occasions de voir du théâtre, en attendant de retrouver, à l’été 2016, Narbonne et Carcassonne, un autre grand festival estival ! Du côté de l’Hérault, on retrouvera au début de l’année 2016 le Masque des Pyramides (organisé par la Compagnie du même nom) à La Grande Motte sous l’égide de la FNCTA, une manifestation officielle de la fédération. Une édition internationale - les Francophonies - a été programmée en 2012. Le succès aidant, l’idée est reconduite pour 2017, 6 troupes étrangères seront en résidence pendant la durée du festival et 2 troupes françaises seront également invitées. Les sardines grillées par le Théâtre du Ressac (34) Un inspecteur vous demande par la Compagnie ExcèThéâtre (34) Dans l’Hérault toujours, à l’initiative du CD34, de nombreux festivals ont vu le jour et ne cessent de grandir, notamment à Castries avec les Estivales (au Château) et les Automnales (ou Théâtrales) FNCTA : 14 ans d’existence, 12 jours de théâtre, plus de 20 spectacles dont un après-midi consacré aux troupes jeunes ! C’est une vraie rencontre, toutes les troupes du CD34 y sont admises à tour de rôle chaque année ! Festival de Castries Mais on pourra aussi applaudir les spectacles proposés par les festivals de Baillargues, du Pouget, de « Cellanova » (MTP Marie Curie à Montpellier), par le festival « jeunes » du Centre Léo Lagrange à Montpellier, et bien d’autres encore… Pour avoir tous les détails rendez-vous sur le site du CD34. Dans les Pyrénées Orientales, trois rendez-vous importants, les Théâtres d’Automne à Thuir, les « Festipiades » (avril) en partenariat avec la commune de Pia et le festival « Tres Cops » (mars) organisé par le Tururut-Théâtre au centre culturel El Mil.lenari de Toulouges. Dans ce même lieu se déroulera, les 30 et 31 janvier 2016, la deuxième édition du Festival itinérant régional (voir ciaprès). Le CD66 développe par ailleurs ses missions pédagogiques (formation, stages) et de partenariat avec les communes et les troupes (Mairie de Port-Vendres, Compagnie des Beaux Masques de Thuir) pour susciter des rencontres théâtrales. C’est le Gard, et plus précisément le Théâtre Christian Liger - Centre Pablo Neruda - de Nîmes, qui a reçu, en janvier 2015, la première édition de ce Festival itinérant régional. A noter que le CD30 a signé une convention avec les services culturels de la communauté de communes de Leins Gardonnenque (au nord de Nîmes), ce qui va permettre à 4 compagnies du Gard de présenter leurs projets artistiques en lien avec le Théâtre du Périscope et le Télémac Théâtre de Nîmes partenaires de cette opération. Une région qui a vu naître et passer de nombreux artistes (Molière, Daudet, Racine, Paul Valéry, Charles Trenet, Juliette Gréco, Georges Brassens, Boby Lapointe, etc.) est nécessairement vouée à la culture et à l’art ! L’Union Régionale FNCTA et ses Comités Départementaux (sans oublier les Compagnies) assurent pour leur part un bon relais au plan du théâtre. Qu’ils et elles en soient remercié(e)s ! Le Festival itinérant Régional, une première ! La première édition de cette manifestation, une volonté des dirigeants de l’Union régionale FNCTA, a donc eu lieu à Nîmes au Théâtre Christian Liger le 17 janvier 2015. Les objectifs principaux étant d’offrir un nouveau rassemblement du théâtre amateur de dimension régionale, de proposer une manifestation culturelle et festive autour du théâtre, de contribuer au développement et à la diffusion auprès du plus grand nombre en favorisant l’intergénérationnel, de favoriser l’animation culturelle des communes et d’offrir aux troupes la possibilité de se produire devant un « vrai » public en bénéficiant d’un soutien technique de qualité. Pour cette première édition quatre troupes (une par CD) se sont produites : le Théâtre des Quatre Saisons (TQS) de Narbonne, la Nouvelle Cigale d’Aigues-Mortes, le Théâtre du Ressac de Sète et le Théâtre de l’inattendu de Villemolaque. Quatre spectacles de qualité, un beau théâtre, un public nombreux et intéressé, une ambiance conviviale, la première fut réussie ! Un bémol cependant : une journée c’est trop court pour une manifestation de cette envergure. Aussi, la deuxième édition se fera sur deux jours, les 30 et 31 janvier 2016 ! Les partenariats avec les structures professionnelles Ils sont nombreux ! Nous avons parlé du Théâtre Christian Liger à Nîmes qui a accueilli le festival itinérant, nous avons vu que le CD30 avait également obtenu un partenariat avec le Théâtre du Périscope et le Télémac-Théâtre dans le cadre d’une convention signée avec Leins Gardonnenque. A Narbonne, des partenariats sont mis en place par le Théâtre des Quatre Saisons avec, d’une part le Théâtre Scène Nationale qui accueille le Centre de Ressources (4500 textes), et d’autre part la Médiathèque du Grand Narbonne (lectures une fois par mois dans le cadre du programme des Baladins de la Médiathèque et une fois par trimestre pour le public avec enregistrement pour la bibliothèque sonore). Enfin, le CD34 a développé et continue de développer des partenariats avec de nombreuses structures, notamment à Montpellier : le KawaThéâtre (Ateliers et programmation de spectacles FNCTA le dimanche), l’Amuse-Théâtre (programmation de troupes FNCTA un mardi par mois), le Théâtre La Plume (spectacles amateurs le jeudi soir), mais aussi à Béziers (l’Odyssée-Théâtre) et à Pézenas (L’illustre-Théâtre). Jean Duvert et Josie Roque 11 manifes tations nationales Une singulière rencontre… autour de Jean Tardieu Afin de célébrer le 20e anniversaire de la disparition de Jean Tardieu, la FNCTA, associée à la MPAA (Maison des Pratiques Artistiques Amateur de la Ville de Paris), organise le samedi 16 janvier 2016 une rencontre autour de réalisations théâtrales des œuvres de Jean Tardieu à la Maison des Pratiques Artistiques Amateurs de Paris. Dans ce cadre, la FNCTA a lancé une proposition à l’échelon national, ouverte aux compagnies et/ou aux comédiens amateurs affiliés à la FNCTA qui désireront «montrer» une des œuvres courtes de Jean Tardieu au cours de ce rassemblement festif. 33e Festival de Narbonne du 26 juin au 5 juillet 2015 22 heures. La nuit tombe enfin sur la Cour de la Madeleine. Perchée sur la cathédrale, une gargouille surplombe le plateau et veille sur les comédiens et les spectateurs. Un thème des Carmina Burana retentit, le spectacle peut commencer. Il en va ainsi au fil des soirées du festival de Narbonne, où se sont succédés onze spectacles amateurs sous l’œil d’un public nombreux et fidèle, au plaisir toujours renouvelé. De quoi était faite cette 33e édition ? Un arc-enciel : onze spectacles dans onze univers différents, un répertoire varié, léger ou grave, comme la vie. La sélection a permis de faire exister comédies désespérées, farces, divertissements, huis clos, poésie, tragédies, théâtre classique, théâtre musical. « Nous avons fait un beau voyage… ». Surprises et étonnements avec des petites formes accomplies, des monologues surprenants, des grandes distributions et des propositions collectives dans la cohésion, la création et l’énergie. Des troupes de toute la France étaient présentes, des Yvelines aux Bouches-du-Rhône ; elles témoignaient de la vigueur du théâtre amateur par leur engagement, leur travail et leur passion. Et les comédiens ? Ils étaient là, à leur place, pleins de talent, drôles ou Un grand cru, en effet, ce 33e Festival de Narbonne. émouvants. L’acD’abord, dans le domaine qui échappe totalement aux orteur est responganisateurs et à l’être humain en général : la météo ! Un temps idéal pour un festival. sable d’une Pas l’ombre de commencement de menace de pluie, donc une vraie sérénité pour les spectateurs et les compagnies qui pouvaient installer leur décor sans lever les yeux vers le ciel partition. toutes les trente secondes. Et surtout pas de vent, cet ennemi des comédiens, qui hache les plus belles répliques, renverse les décors, chahute les costumes, disperse l’émotion. Rien n’étant parfait, les moustiques se sont invités au festin. Nous dégustions les spectacles, ils dégustaient les dégustateurs ! Mais ils n’ont pas réussi à gâcher le réel plaisir offert par onze équipes de très haute volée, qui ont proposé des spectacles forts, émouvants, drôles ou tristes, parfois les deux à la fois… Le parrain que je suis se gardera bien d’en citer un car ce serait ne pas citer les autres, et tous ont permis à cette édition de rappeler que le théâtre des amateurs, quand il atteint cette qualité, cette diversité qui fait qu’aucune soirée ne ressemble aux autres, rend un vrai service au spectacle vivant en démontrant à quel point il peut être source d’émerveillement ! J’ai apprécié également la présence quotidienne et chaleureuse des élus de la ville, maire-adjoint aux affaires culturelles en tête, la qualité des spectateurs qui font que la Cour de la Madeleine est un lieu si particulier dans l’échiquier théâtral de notre pays. J’ai retrouvé la parfaite organisation qui caractérise cette manifestation orchestrée par une équipe impeccable autour de la présidente du Festival. J’ai été sensible au fait que les élus de la FNCTA, président au premier rang, accompagnent ces moments, forts et conviviaux. J’ai aimé ces instants de partage, à l’issue de chaque spectacle dans la salle des mariages. J’ai apprécié que l’on rende un bel hommage à mon confrère Serge Valletti. Bref, on l’aura compris, j’ai dégusté cette 33e édition et c’est pourquoi, au risque de me fâcher avec le corps médical, en triturant une de ses phrases les plus traditionnelles, j’invite tout le monde à s’écrier bien haut : Dites 33 ! « Dites 34 ! » 12 Le Paquet par la Compagnie Illusoire Jardin (34) Jean-Paul Alègre, Parrain du festival de Narbonne Il fait confiance au texte, il crée de la vie avec des mots, un espace, toujours au service du texte. Un texte, c’est quoi ? Comme le dit Louis Jouvet : « les cicatrices d’un poète ». Cette année, l’auteur Serge Valletti était mis à l’honneur, par des représentations et aussi par des lectures publiques déambulatoires dans le cœur de la ville. Michel Azama a écrit de lui : « c’est la précision absolue pour montrer l’imprécision ». Serge Valletti dit de son œuvre : « faire de l’intime dans la profération » ou « le lyrisme de l’intime ». « Le théâtre servira toujours, dit-il, il suffit d’un texte, d’un comédien et de gens qui regardent ». On peut dire que le théâtre est essentiel. « C’est un miroir du monde » (Hamlet). Spectateurs et comédiens vivent ensemble une histoire et les uns rejoignent les autres pour des moments d‘humanité partagée. Tout cela n’aurait pas été possible sans ce cadre magique, sans le soutien de la ville de Narbonne, sans le Théâtre des Quatre Saisons, une équipe formidable de bénévoles au côté de Geneviève Carbou, présidente du festival, sans la présence bienveillante de Jean-Paul Alègre, parrain du festival et de Patrick Schoenstein, qui animaient des rencontres après les spectacles, en présence des comédiens, des metteurs en scène et des auteurs, autour du verre de l’amitié. C’est par un stage FNCTA encadré par Peter Tournier, metteur en scène et formateur d’acteurs, que se termine cet évènement. Pendant trois jours, quinze comédiens amateurs se sont retrouvés autour du thème « acteur-conteur : prise de parole ». Il a été question de l’importance des mots, des silences, des temps de suspension, de l’état de présence et… d’une parole libre ! Evelyne Baget Les Forains par le Théâtre des 4 saisons (11) Participez au 13e Masque d’Or en 2016 La manifestation nationale FNCTA du Masque d’Or, tous les quatre ans, met en valeur les spectacles de théâtre amateur qui sont les plus représentatifs des valeurs défendues par la FNCTA. Les Unions Régionales de la FNCTA présentent, parmi les spectacles candidats, une sélection à un jury itinérant lors de manifestations interrégionales. Au terme de son parcours en région, le jury, composé de représentants de la FNCTA, désigne les trois meilleurs spectacles. Festival de Châtillon-sur-Chalaronne du 13 au 17 mai 2015 Ces trois spectacles sont appelés à concourir lors d’une finale organisée en octobre 2016 à Aixles-Bains. Les spectacles finalistes seront départagés par un jury de professionnels qui décerne le Masque d’Or, le Masque de Vermeil et le Masque d’Argent. Candidatures jusqu’au 15 novembre 2015 (cachet de la Poste faisant foi) Pour plus d’informations RDV sur notre site www.fncta.fr ou au 01 45 23 36 46 La Bresse. Département de l’Ain. La Communauté de communes Chalaronne Centre soutient un festival national de théâtre qui vient d’atteindre ses 29 ans. Seize spectacles. Vingt-trois représentations. Dix lieux de spectacles. Deux cent quarante auteurs invités depuis sa naissance. Trente bénévoles. Cette année a été marquée par un élargissement géographique et artistique. Organisateur et participants réagissent. L’organisateur Entretien avec Philippe Chignier, Directeur artistique Pourquoi cette évolution, cette ouverture ? Depuis plusieurs années, le festival a développé des liens avec les écoles, musée, médiathèques…et souhaite rendre présent le théâtre auprès de tout le monde (jeunes, anciens…). C’est, je crois, une mission du théâtre amateur que de présenter le théâtre vivant là où d’autres ne vont pas. De plus, la communauté de communes Chalaronne Centre est un partenaire majeur. De là notre volonté de toucher les publics locaux dans les villages, les écoles et autres lieux de vie, et pourquoi pas les restaurants, les appartements, etc. Là où sont les gens. A terme, l’idée serait de faire vivre le festival tout au long de l’année en impliquant le plus largement possible la population locale. Quels enseignements en tires-tu ? Nous avons fait en juin un premier bilan, mitigé. Il est clair que les gens qui ont découvert ainsi le festival sont contents : nous avons eu des retours très positifs du dîner-spectacle, des classes de collège, etc. Cependant ces initiatives sont souvent proposées à titre gracieux ou à des tarifs très bas… et les recettes sur l’ensemble du festival ne couvrent pas forcément les frais engendrés malgré une bonne fréquentation des salles (souvent pleines). C’est un dilemme. Ca va, par Chaos léger (75) Nous ne pourrons poursuivre, voire développer cette ouverture que nous souhaitons, qu’avec l’assurance de recettes pérennes. Les spectacles « offerts » aux partenaires ont pour nous un coût, et ce sont souvent les plus festifs (d’où vient festival), intergénérationnels, tous publics. Est-ce que l’ouverture artistique vers d’autres facettes du spectacle vivant correspond à l’évolution du théâtre amateur ? Sans doute. Pas seulement le théâtre amateur, mais tout le théâtre a évolué vers des formes multiples. C’est pourquoi nous proposons, outre les spectacles, des ateliers qui abordent les écritures nouvelles. Quelques aspects tout au moins. Mais au-delà, il y a bien sûr cette porosité entre musique, danse, cirque et théâtre sous toutes ses formes : langage du corps, de la voix, mais aussi du silence, des objets… Un tiers des spectacles 2015 comportaient des musiciens, chants ou danse sur scène. Il y a aussi une évolution considérable des moyens techniques. Le théâtre des amateurs n’a pas d’efforts à faire pour creuser l’imaginaire d’un théâtre pauvre. Cette année au festival, deux groupes de jeunes (20 ans environ) ont monté deux pièces de Samuel Ganes et Sylvain Levey avec quelques palettes, 3 chaises, 2 sacs à main et une valise… et l’émotion était saisissante. Les participants Entretien avec Philippe Reyné, comédien. Compagnie Illusoire jardin (34) Quels points forts voyez-vous à ce festival ? ° Théâtre de réflexion Le festival de Châtillon veut promouvoir autre chose que le théâtre de divertissement. Qui tient sa juste place. ° Le monologue théâtral Il est considéré comme une pièce de théâtre à part entière dans la programmation. C’est en effet le fruit d’un travail de troupe : metteur en scène, comédien, technicien, décorateur… ° Echanges. Entre les spectacles, le temps est aux rencontres, échanges, contacts. Essentiel pour un festival. Entretien avec Françoise Lorente, metteur en scène, compagnie Meute à mots (75). ° Les rendez-vous du matin. C’est une idée magnifique d’organiser un rendez-vous quotidien d’échanges avec le public et les autres compagnies. Elle renforce la cohérence et la dynamique de Châtillon. Le lendemain de notre représentation, nous avons pu échanger nos points de vue, nos ressentis. Je pense à cette troupe venue de Pologne. C’était passionnant de découvrir leur travail, leur conception du théâtre. C’est une innovation qu’il faut absolument renouveler. Qu’elle devienne une nécessité incontournable. Et que ces débats nous enrichissent, ouvrent nos esprits, aiguisent nos sens critiques et nous rendent toujours plus curieux de découvrir. Entretien avec Christine Dietrich, spectatrice. Rhône-Alpes Meilleurs souvenirs de Grado, par La Malle à Sardines (71) ° La proximité avec les comédiens. C’est toujours intéressant ces tables rondes du matin où les troupes abordent leur travail, leurs questionnements voire leurs difficultés. Cela recadre l’individu, les individus, dans la réalité. ° Les morceaux choisis. Les fins de soirée où nous sommes invités à des “morceaux choisis” qui nous aiguisent la curiosité ! Le spectateur peut choisir avec gourmandise ce qu’il veut découvrir. Propos recueillis par Guy Dieppedalle Prochain festival 4 au 8 mai 2016 - Candidatures ouvertes 13 L’opéra de Quat’sous mis en scène par Vincent Goethals Bussang 2015 © Eric Legrand manifestations nationales 120 ans du Théâtre du Peuple - Bussang Depuis plusieurs années, une collaboration étroite et constructive allie la FNCTA et le Théâtre du Peuple. 2015 voit la première participation des jeunes InterKultour, stage franco-allemand destiné aux 16-21 ans ; un raz de marée d’inscriptions pour le stage « Lecture Maurice Pottecher » avec 73 stagiaires de 29 troupes venant des quatre coins de France et même un membre de la fédération suisse FSSTA, pour fêter les 120 ans du Théâtre du Peuple, fondé en 1895 par Maurice Pottecher, auteur dramatique, enfant du pays. Pendant trois jours, répartis en groupe d’une dizaine, ces 73 comédiens amateurs ont travaillé des extraits des pièces de Maurice Pottecher. Dix directeurs furent aux commandes effectives du Théâtre du Peuple, sept étaient là et animèrent ces groupes pour pouvoir faire une lecture de ces extraits devant 500 personnes : Tibor Egervari, Pierre Diependaele, Pierre-Etienne Heymann, François Rancillac, Jean-Claude Berutti et Vincent Goethals. Faire voir le travail des amateurs est important pour chacun d’entre eux puisque les spectacles organisés dans ce magnifique Théâtre de bois comportent deux tiers d’amateurs pour un tiers de professionnels. Mais ces quatre jours exceptionnels (mis à part les stages et leurs retours) ont comporté un programme très complet, ne laissant que l’espace de temps des pique-niques pour bavarder et boire quelques verres de vins d’Alsace, entre conférences autour des 120 ans du Théâtre du Peuple, colloque sur la pratique du théâtre en amateur, et les deux spectacles mis en scène par Vincent Goethals : L’Opéra de quat’sous, qui laisse sans voix, et Un d’eux nommé Jean, un petit bijou théâtral. Tout finira dans la joie et la bonne humeur par un bal populaire sur la place de Bussang ! BUSSANG 2015 est mort : vive BUSSANG 2016 ! Danielle Pugnale 14 Colloque «Sur les chemins du théâtre des amateurs» Il est rare qu’un « colloque-discussion » sur le théâtre amateur rassemble presque 400 auditeurs. C’est pourtant ce qui s’est produit ce dimanche matin du 26 juillet dernier, sous les travées de bois majestueuses du Théâtre du Peuple de Bussang, fond de scène ouvert sur la forêt ! Quid de ces 400 auditeurs ? Tout d’abord, parcours de formation oblige, les 73 stagiaires de la FNCTA et les jeunes comédiens d’InterKultour accompagnés du staff fédéral et de nombreux adhérents de notre fédération pour qui Bussang est un rendez-vous annuel incontournable ; ensuite les « gentils organisateurs » et les participants comédiens ou techniciens des spectacles joués la veille ou du spectacle en répétition parmi lesquels le charismatique JeanClaude Drouot ; puis une belle dizaine de représentants du groupe de réflexion au sein du Ministère de la Culture nommé « Cercle des Amateurs » et enfin pour faire bonne mesure plus de 150 syndicalistes vosgiens de la CGT et un bon nombre de « bussenets »… autrement dit des habitants de Bussang. Sur la scène, le débat ou plutôt la discussion, animée par le président fédéral de la FNCTA, réunissait des anciens directeurs metteurs en scène du Théâtre du Peuple, anniversaire des 120 ans oblige. Pierre Diependaele, Tibor Egervari, François Rancillac, Philippe Berling, Jean-Claude Berutti, Pierre Etienne Heymann et Vincent Goethals, l’actuel directeur et metteur en scène de « L’Opéra de quat’ sous », étaient appelés à témoigner en quoi « le travail avec des comédiens amateurs avait influé sur leur travail de création. » Au fil des témoignages et des questions de la salle relayées par Jean-Michel Flagothier, le directeur administratif du Théâtre du Peuple, on relevait : • que la place, le nombre et le rôle des comédiens amateurs avaient beaucoup changé au cours des années. • qu’il n’y avait pas de différence pour le metteur en scène à diriger des amateurs et des professionnels en même temps : sur le plateau il n’y avait plus que des comédiens. • que la présence des comédiens amateurs et des bénévoles était indispensable au bon fonctionnement de cette énorme machine culturelle qu’est devenu le Théâtre du Peuple. • que plus ou moins heureuse, cette expérience a été pour tous ces metteurs en scène une expérience riche et à jamais ancrée dans leur vie. • et que pour les comédiens amateurs qui ont la chance de participer à ce projet, c’est l’occasion de recevoir une formation de haut niveau, de partager pendant deux mois la vie exaltante du Théâtre du Peuple et de rencontrer un vrai public populaire (35 000 spectateurs en deux mois). Avant que tout le monde ne se retrouve pour pique-niquer dans le parc, c’est Jack Ralite, membre du Conseil des Sages du Théâtre du Peuple et ancien ministre, qui concluait par un appel vibrant et applaudi à la « liberté pour chacun, amateur comme professionnel, de faire du théâtre et de créer ». Patrick Schoenstein InterKultour L’occasion des 120 ans du Théâtre du Peuple de Bussang, accompagnée d’un week-end dédié aux relations franco-allemandes, fut parfaite pour accueillir pour la première fois le stage InterKultour. Les jeunes ont ainsi pu s’intégrer directement à la vie interne d’un théâtre, assistant aux différentes représentations et rencontres proposées, recevant les retours et soutiens de professionnels. Vincent Goethals, directeur du Théâtre du Peuple, a ainsi mis à notre disposition tous les moyens nécessaires pour une création professionnelle : une salle de répétition, deux stagiaires techniciens, ainsi que sa présence chaleureuse. Les jeunes ont également eu l’occasion de s’exprimer avec la presse locale et de rencontrer les différents participants de la FNCTA également présents sur le site. Si bien qu’il nous a même été offert de jouer une deuxième fois (ce qui n’était pas prévu) et de s’accorder deux beaux triomphes à guichet fermé pour notre spectacle de fin de parcours. Jack Ralite lui-même, ancien ministre, n’a pas hésité à nous mentionner longuement dans un article qu’il a consacré à sa venue lors de ce week-end. Bussang semble, à nos yeux, être un lieu particulièrement adapté à notre projet et dans lequel il serait bon qu’il puisse s’épanouir quelques temps. Simon Capelle Formations FNCTA Direction d’acteur Souffle-voix encadré par Laurent Ziveri, metteur en scène, directeur et formateur d’acteurs / POP UP Théâtre Du lundi 19 octobre 2015 à 9 h au vendredi 23 octobre 2015 à 17 h à St-Raphaël (83) encadré par Laetitia Planté, comédienne, chanteuse, auteur, metteur en scène et pédagogue vocal Du 17 au 21 février 2016 à Fréjus (83) Hébergement et salles de travail : Centre de vacances Le lion de mer « Le metteur en scène n’est utile que si l’acteur est meilleur avec lui que sans lui. Sinon, à quoi bon ? » Patrice Chéreau La question de la direction d’acteur au théâtre est un sujet vaste qui pose de nombreuses problématiques à celui ou celle qui entreprend de faire travailler des acteurs. Il y a au théâtre la nécessité d’accompagner le travail du comédien, de l’inscrire dans un processus de « mise en être », de lui donner à chaque instant les moyens de se déployer, de s’inventer et de se réinventer. Cela passe par un déséquilibre, une incertitude, une fragilité et ce qui fonde l’art du théâtre c’est cette métamorphose qui permet d’incarner plutôt que de jouer, c’est cette imagination qui permet de rêver plutôt que d’interpréter. Si l’on cherche à cerner les étapes initiales, tout particulièrement en ce qui touche les premières explorations avec l’acteur, il en ressort qu’il n’existe pas de méthode unique, mais au contraire une multitude de techniques, de processus, mais aussi d’inventions, qui sont autant de clés au bon accompagnement du comédien. Le directeur d’acteur doit s’inscrire dans une démarche, une recherche, lui permettant de développer sa propre attitude face au travail de l’acteur. Il doit sans cesse mettre en perspective ses objectifs et la réalité du plateau, être disponible et à l’écoute, être directif et laisser complètement libre le comédien. Au cours de ces cinq jours je propose d’engager un véritable travail à la recherche d’une voix de direction d’acteur actuelle et moderne. Nous aborderons des éléments essentiels au travail du comédien : enjeux, situations, états, mises en espace... Mais surtout nous tenterons, en toute simplicité, de prendre conscience de l’importance d’une direction d’acteur juste et authentique. Nous explorerons aussi ce qui permet de faire évoluer l’acteur, tant dans sa psychologie que dans son corps, dans ses souvenirs que dans son présent, et dans son échange permanent avec les autres. A partir de textes classiques et contemporains, mais aussi d’improvisations dirigées, nous explorerons toutes ces questions au travers d’exercices, de tentatives au plateau et de réalisations concrètes. Inscriptions dès que possible : encore quelques places disponibles. Le travail consiste à un entraînement compréhensif, individuel et collectif dont le but est de développer et renforcer la voix comme instrument fondamental de communication et d’expression. - Exercices corporels et respiratoires pour une meilleure prise de conscience de son instrument respiratoire et phonatoire - Prise de conscience de la posture - Gestion des émotions et du stress en travaillant sur le souffle - Jeux exploratoires de la phonation et de la vibration sonore - Travail de l’écoute - Jeux de rythme pour être en harmonie avec le rythme extérieur - Exercices de découverte de la voix vocalisée, son implication au corps, sa résonnance, l’impact de sa production sonore dans l’espace et sur le groupe - Interprétation texte - Apprentissage d’un chant collectif dans le but de dynamiser, partager, harmoniser les échanges et développer l’écoute, la bienveillance et l’empathie. - Exercices individuels et en groupe dans le but de maîtriser l’émotivité et le stress qu’implique toute prise de parole. «Donner sa voix, c’est symboliquement se donner tout entier aux autres» Inscriptions dès maintenant et avant le 20 décembre 2015, prises dans l’ordre d’arrivée. Pour plus d’informations : Contacter Gilles El Zaïm : 01 45 23 36 46 / [email protected] / www.fncta.fr Quelques mécaniques du rire encadré par Pierre Guillois, metteur en scène, auteur, acteur. Du 11 au 15 avril 2016 à Rennes (35) Objectif : Appréhender la rigueur de jeu au service du drolatique. Maîtrise du corps, de son langage propre. Maîtrise du regard. Exploration de la fantaisie de l’acteur. Contenu : Les stagiaires seront confrontés à des situations qu’on nomme communément « burlesques ». Catastrophes, maladresses, gaffes, humiliations devront être « maîtrisées » dans le but d’être répétées, jouées et rejouées. Nous aborderons l’aspect méticuleux – voire laborieux – de cette préparation qui ne laisse plus place au hasard. Au-delà de l’aspect mécanique, reste le souci de l’empathie : comment incarner suffisamment d’humanité pour créer un rire qui puise dans les terreurs ancestrales, dans les peurs et tabous nichés au fond de l’inconscient collectif ? Tout cela dans le but d’élaborer une mécanique du rire infaillible à l’intérieur de laquelle l’acteur puise toute sa liberté. Inscriptions dès maintenant et avant le 10 février 2016, prises dans l’ordre d’arrivée. Participation à chaque stage : 425 € (Pension complète, hébergement et frais pédagogiques) Pour les animateurs intervenants, Relais Jeunes, Président d’UR et de CD : sous réserve de l’accord de l’UR, la participation demandée est de 100 € pour le stagiaire et de 100 € pour l’Union. Le reste est pris en charge par la FNCTA nationale. 15 nov. oct. festivals l Du 1er au 4 octobre à Vouillé, Latillé et Béruges (86) calendrier Festi 86 14es Scène en fête Festi 86 - Théâtre populaire pictave [email protected] Foyer Culturel de Vigeois (+ FAL19) Pierre Cassagne - [email protected] l Du 2 au 4 octobre à Montberon (31) l Du 10 au 15 novembre à Verfeil (31) Bellevue en Scène 23es Théâtrales de Verfeil l Du 8 au 10 octobre à Gramat (46) l Du 19 au 22 novembre à Pertuis (84) Festival de Gramat Les Dionysies, Fest. Théâ. Amateur du Sud-Luberon Diam - [email protected] Pour figurer dans notre calendrier des festivals, envoyez vos informations en amont à l’adresse suivante : [email protected] Théâtrales de Verfeil - Odette Miquel - [email protected] Cyril Walter - [email protected] l Du 18 au 24 octobre à Thuir (66) Côté Cour Côté Jardin - Catherine Metelski - [email protected] Théâtres d’Automne de Thuir l Du 27 au 29 novembre à Lyon (69) l Du 29 au 31 janvier à Courbevoie (92) ll Du 31 mars au 4 avril à Aurillac (15) Les Fous rires de Courbevoie 10e Festival Veau de ville l Du 4 au 6 mars à Clermont-Ferrand (63) l Du 6 au 10 avril à Cholet (49) Festival de Lyon Les Beaux Masques - [email protected] Voici une sélection des festivals organisés par des structures/ troupes adhérentes ou non à la FNCTA 5 Fête de Théâtre en Auvergne e FNCTA Auvergne Annie Potel - [email protected] Direction de la Communication - Ville de Cholet / CAC - juillet 2015 l Du 5 au 8 novembre à Vigeois (19) Agnès Faye - [email protected] Le Cos’Arts - Marc Lauret - [email protected] 2016 30e Festival des Arlequins Communauté d’agglomération du Choletais Marie-Dominique Combreau [email protected] INSCRIVEZ-VOUS POUR LE 30 e DU 6 AU 10 AVRIL 2016 CHOLET (49) Contact [email protected] 02 72 77 23 77 www.cholet.fr/arlequins Candidatures jusqu’au 1er novembre 2015 C : 10 M : 85 J : 100 N : 10 C : 100 M : 75 J : 30 N : 0 C : 100 M : 85 J : 45 N : 45 16 inter• national Auteurs suisses Dans ces pages consacrées aux activités internationales de notre fédération, nous voulons vous faire découvrir comment on pratique le théâtre en amateur chez nos voisins. Après l’Allemagne et la Belgique, nous faisons cette fois un focus sur la Suisse, pays en partie francophone avec lequel nous faisons de nombreux échanges de troupes, accueil de compagnies françaises et suisses à Cahors, La Tour de Peilz, Annemasse, Chatillon / Chalaronne, etc. Dans les pages qui suivent, vous trouverez une présentation de quatre auteurs suisses dont les œuvres sont très largement représentées en France ainsi qu’une présentation des fédérations de théâtre suisses et le point sur les activités d’Edered (programme européen de formation dont l’édition 2015 s’est déroulée en Suisse). Bonne découverte ! Die Probe, par le Théâtre des Anneaux (12) Un auteur suisse atypique : Markus Köbeli. © DR Il existe un auteur suisse qui est très particulier. Son œuvre théâtrale traduite en français tient essentiellement en un titre mais cette pièce vaut le coup et d’être lue et d’être vue et d’être montée. Markus Köbeli, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un auteur suisse né à Berne en 1956. Après des études littéraires, il écrit des pièces radiophoniques qu’il met lui-même en ondes. Il collabore avec la télévision suisse alémanique et participe à l’écriture et à la réalisation d’émissions satiriques. Il a donc écrit une pièce en dialecte alémanique, heureusement traduite en français par Jean Launay, disponible aux Editions Théâtrales et qui a fait l’objet en France notamment d’une mise en scène de Patrice Pelloquet au Centre Dramatique des Pays de Loire. Son titre : Peepshow dans les Alpes. Le titre est curieux et on est en droit de se demander ce que peut être ce fameux « Peepshow ». La pièce met en scène une famille de cultivateurs montagnards qui décide de s’adapter «aux temps modernes» afin de pallier la crise de l’agriculture. Elle se met en scène comme une curiosité touristique, un musée vivant de la «campagne profonde», une sorte de téléréalité avant la lettre. Stéréotypes et costumes folkloriques, Heidi et ses chèvres sont au programme. Le texte est écrit comme une partition de gags qui rendent le spectacle de cette famille de plus en plus minable. C’est un régal pour les acteurs. Ils peuvent jouer de tous les ratages, du jeu grandiloquent, des trous de texte, des contretemps, des play back ratés… La pièce, rythmée comme une machine impitoyable par les arrivées des bus de touristes, est un lent dérèglement, une plongée dans l’absurde et la médiocrité qui mène droit à la violence. Un miroir à peine déformant de notre société du spectacle. Peepshow dans les Alpes, mis en scène par Patrick Pelloquet Un auteur suisse « très » contemporain, Lukas Bärfuss. Aux antipodes d’un Köbeli, Lukas Bärfuss n’est pas vraiment un inconnu pour nos adhérents et on a déjà applaudi plusieurs réalisations de sa pièce Le test (Die Probe dans divers festivals). C’est un auteur suisse de langue allemande, tout comme Max Frisch, dont on pourrait dire qu’il en est l’héritier assez direct tant son œuvre est ancrée dans une problématique sociale contemporaine. Il est né le 30 décembre 1971 à Thoune. Après de courtes études, il exerce plusieurs métiers tels que tabaculteur, ferrailleur et jardinier. Puis il reprend une librairie et termine une formation de libraire, avant de commencer à vivre de sa plume à partir de 1997. Il est un des membres fondateur, avec Samuel Schwarz, de la troupe de théâtre 400asa. Il écrit pour celle-ci plusieurs pièces dont La mort de Meienberg, à propos du journaliste Niklaus Meienberg, qui le fait connaître en 2000. Les névroses sexuelles de nos parents, pièce de commande, écrite pour le théâtre de Bâle, est un succès continu et a été traduite en une douzaine de langues depuis 2005. Il collabore entre autres avec le théâtre de Bochum, le théâtre Thalia de Hambourg, les Kammerspiele de Munich et le Deutsches Theater de Berlin. En traitant de problèmes de société (l’euthanasie, les tests de paternité, la schizophrénie du couple) il allie dans son écriture gravité des sujets et humour des situations, sans porter de jugement sur ses personnages, les montrant dans leurs contradictions et leurs questionnements. Ses pièces traduites en français sont disponibles aux Editions de l’Arche (qui gère également ses droits d’auteurs); Le test (2F/3H), Les névroses sexuelles de nos parents (2F/2H), L’amour en quatre tableaux (3H/2F), Le voyage d’Alice en Suisse ( 3H/2F) et Pétrole (3 F/2 H) 17 Auteurs suisses (suite) Friedrich Dürrenmatt «Écrire, c’est toujours une tentative de comprendre quelque chose.» Il y a quelques semaines, Arte a consacré une émission particulièrement passionnante à ce grand auteur de théâtre suisse, de langue allemande, dont nous connaissons surtout la pièce La visite de la vieille dame écrite en 1956. Beaucoup de troupes d’amateurs ont eu, en effet, un réel plaisir à monter ce texte qui, au-delà de son côté très populaire, drôle et cruel à la fois, résonne de façon étonnante dans une période de crise budgétaire. On s’y retrouve en effet dans le cadre d’un village en grande difficulté financière, disons le mot, ruiné. Ce qui semblait, il y a quelques années, une situation réelle impossible, fait hélas partie aujourd’hui de notre réalité: municipalités surendettées, villages à vendre font désormais partie de nos faits d’actualité. Et dans des conditions extrêmes, les réactions humaines peuvent aussi le devenir. Les valeurs d’humanité s’émoussent bien vite face à la menace ou à l’appât du gain. Beaucoup de personnages plus ou moins sympathiques nous ramènent à l’éternelle question : comment aurions-nous réagi à leur place? Friedrich Dürrenmatt est un auteur de romans policiers, un dramaturge et un peintre. Inspiré par Brecht et Kafka, il a hérité de son père, poète et politicien, un esprit provocateur qui lui vaudra un véritable scandale à la sortie de sa toute première pièce Les fous de Dieu, une comédie apocalyptique et satirique. C’est un spécialiste de la comédie sombre, genre qui lui permet d’exposer la nature grotesque de la condition humaine. Critique sociale, satire et exagérations absurdes se retrouvent dans toutes ses œuvres, lui qui considérait le théâtre comme une synthèse entre la littérature et la peinture et que la dernière façon d’appréhender le monde de manière objective, c’est l’humour. En 1962, en pleine guerre froide, il écrit la pièce considérée comme l’ouvrage le plus important de son œuvre écrite : Les physiciens, qu’il désigne lui-même encore une fois comme une farce apocalyptique. C’est une réflexion sur la place de la science et la responsabilité des savants. Que deviendrait le monde s’il était livré aux élucubrations de ces chercheurs qui mettent en péril la survie même de notre univers ? Là encore, les personnages et les situations sont excessifs, burlesques et caricaturaux mais le propos, lui, reste très sérieux. «Nous nous construisons un monde de catastrophes inéluctables.» «Je dois construire le monde pour pouvoir le supporter.» Voici quelques éléments sur une œuvre très riche et très prolifique, romanesque, théâtrale, cinématographique et picturale. La visite de la vieille dame par la Cie du Clin d’oeil (78) 18 Max Frisch est un auteur suisse de langue allemande aujourd’hui encore considéré comme un des plus grands écrivains de sa génération. Il est né en 1911 et a tout d’abord exercé le métier d’architecte, ce qui n’est pas sans conséquence sur son œuvre. En 1947, il fait la connaissance de Brecht et de Dürrenmatt et à partir de 1950 se consacre entièrement à l’écriture. Son œuvre théâtrale est importante et marquée par un certain nombre de thématiques en lien avec cette époque très marquée par l’après-guerre et les questions existentielles. Ses pièces sont dans un registre tragi-comique. Après avoir écrit une énième variation du mythe de Dom Juan, Dom Juan ou l’amour de la géométrie en 1953, il revient en 1961 sur la question de l’antisémitisme, de l’exclusion, des préjugés et de la lâcheté dans une pièce peu jouée mais qui mérite qu’on s’y intéresse encore aujourd’hui, Andorra. C’est une pièce construite en 12 tableaux et on y trouve déjà une des caractéristiques de Max Frisch, sa propension à déstructurer la chronologie et à casser les codes du récit avec par exemple des scènes annexes dans lesquelles les personnages apportent des témoignages sur des événements qu’ils ont déjà vécus mais auxquels le spectateur n’a pas encore assisté. Les personnages, comme dans beaucoup d’autres de ses pièces, y sont nombreux et elle n’est pas sans faire penser à La visite de la vieille dame, de son compatriote Dürrenmatt, ou Scènes de chasse en Bavière, de Martin Speer. En 1965, il écrit Biographie, un jeu, pièce passionnante sur l’éternelle question de l’existence et du fantasme que l’on a tous un jour ou l’autre de tout pouvoir refaire, de réécrire son destin. On y retrouve la question du double, du hasard, du destin. Un homme, à l’instant de la rupture d’une belle histoire d’amour, mais aussi d’un échec professionnel lié à son engagement politique, rencontre un être improbable qui lui donne la possibilité de refaire ses choix. Là encore, Max Frisch distord le temps en une suite de tableaux qui en revenant apparemment sur les mêmes événements de départ, entraînent son héros dans un manège au rythme de plus en plus effréné où il se perd, pour revenir enfin à une su- © DR Max Frisch international perbe pirouette finale, comme un pied de nez au destin. Là encore, beaucoup de personnages vont croiser son errance existentielle. En1978, il publie Triptyque, qui, comme son nom le laisse supposer, est une pièce en trois parties. Les deux premières sont liées par l’histoire et certains personnages, la troisième traite autrement du même thème : le lien entre les défunts et les vivants. Mais comme toujours chez lui, l’humour, l’ironie ne sont jamais loin. Dans le premier tableau, on est à l’enterrement d’un vieil homme dont on saura très vite qu’il était écrivain. Sa veuve et tous ceux qui l’ont croisé sont là. Et lui aussi est là, dans son rocking-chair, invisible à tous sauf à sa veuve et il commente avec elle les réactions de tout ce petit monde. Dans le deuxième tableau, on le retrouve dans un espace limbique où il va retrouver d’autres personnes de sa vie, mortes avant lui, comme son père mort très jeune. Le troisième volet est un dialogue sur un banc entre un jeune homme et une jeune femme et on comprend très vite qu’elle est morte aussi. Tous les thèmes de Frisch se retrouvent dans ces situations singulières : l’errance, la vie ratée, la quête d’identité, le hasard, le destin, le double, les relations difficiles entre hommes et femmes… Ce n’est évidemment qu’un petit parcours dans une œuvre très nourrie mais qui peut vous donner envie de découvrir ou redécouvrir cet auteur et ses pièces passionnantes à mettre en scène. « Je t’ai aimé parce que le jeu d’échec t’attirait plus que le plaisir qu’on prend avec une femme. Et parce que tu étais passé près de moi comme un homme qui marche vers un but. Ce but, c’était la géométrie, l’as-tu encore ?...» Dom Juan ou l’amour de la géométrie «Je ne crois pas à la fatalité, ni au destin, en tant que technicien, j’ai l’habitude de m’en tenir au calcul des probabilités.» Homo Faber Coup de projecteur sur EDERED, European Drama Encounter / Rencontre Européenne de Drama, manifestation internationale destinée aux jeunes entre 14 et 18 ans, qui a eu lieu cette année en Suisse. EDERED Le théâtre amateur en Suisse Tout comme la Belgique, la Confédération Helvétique est un pays multiculturel et multilinguiste et, tout comme la Belgique, possède plusieurs fédérations de théâtre amateur, liées à chaque langue. Ainsi, en Suisse, il n’y a pas une fédération de théâtre mais quatre. Et comme en Belgique, ces fédérations sont membres de deux Comités Régionaux différents de l’AITA/IATA : le CEC et le CIFTA. En Suisse, il y a les italianophones, les romanches, les francophones et les germanophones. Au dessus des fédérations associées à chacune de ces communautés, on trouve le Centre National Suisse du Théâtre Amateur (CNSTA) qui permet aux 4 fédérations d’échanger et de se coordonner sur le territoire national. Leur réalisation majeure coordonnée est la biennale de théâtre amateur suisse avec un thème imposé, tour à tour organisée par chacune des fédérations: la prochaine, en 2016, sera organisée par les italophones. La présidence de ce CNSTA est tournante tous les deux ans pour chaque fédération. Voici un panorama des fédérations suisses : • Les italophones se regroupent au sein de la FFSI (Federazione Filodrammatiche della Svizzera Italiana), couramment dénommée fédération tessinoise, du nom du canton concerné. C’est une petite fédération créée en 1983. Depuis 1991, lorsque qu’elle rejoint le CNSTA, elle a signé un contrat d’amitié avec les autres fédérations nationales (FSSTA, ZSV et UTP : voir plus bas). En 1984, la FFSI rejoint le CIFTA (Conseil International des Fédérations de Théâtre Amateur de culture latine). Pour les groupes y adhérant, le coût annuel est de 100 francs suisses. La manifestation-phare est le Marathon de théâtre amateur qui a lieu en avril à Locarno, où une dizaine de groupes présentent leur travail sur deux jours et demi. Le conseil d’administration comprend 8 membres. La FFSI regroupe 35 à 40 troupes selon les années et 75% des troupes participent à l’Assemblée Générale annuelle, preuve d’une bonne marche démocratique. • Les romanches sont dans l’UTP (Uniun grischuna da Teater Popular) : il s’agit de la deuxième plus petite fédération suisse, composée d’environ 65 troupes. Le conseil d’administration est composé de 5 membres. Cette fédération, due à son dialecte latin, a été membre du CIFTA pendant de nombreuses années mais, depuis 2014, a décidé de ne plus jouer en romanche mais en allemand et a de ce fait quitté le CIFTA pour rejoindre le CEC (Comité d’Europe Centrale). Nous avons très peu de contact avec eux, ce qui ne facilite pas le recueil d’informations. • Les francophones se retrouvent dans la FFSTA (Fédération Suisse des Sociétés Théâtrales d’Amateurs). La FSSTA existe depuis 1926 : sur les fonds baptismaux du premier concours d’art dramatique et ly- rique qui se déroula à Genève les 7 et 8 juin 1924, et pour se faire écho de la Belgique et de la France, 22 troupes décidèrent de créer la Fédération Suisse Romande des Sociétés de Théâtre d’Amateurs le 2 mai 1926 et qui, en 1941, abandonnera son R pour adopter le nom encore en vigueur de nos jours : Fédération Suisse des Sociétés Théâtrales d’Amateurs. Aujourd’hui, la FSSTA qui compte 200 troupes affiliées, et est dirigée par un Comité Central de 7 à 12 membres (délégués de leurs cantons), plus le président (Natacha Astuto en ce moment, que nombre de troupes françaises ont pu croiser) ; un secrétaire permanent, salarié à temps partiel, s’occupe des tâches administratives, internet et communication de la FSSTA. Depuis 1995, Entre Cour et Jardin est le magazine de la fédération. La FSSTA est financée par les cotisations de ses troupes (environ 50 000 francs), des subventions annuelles de l’Office Fédéral de la Culture de certains cantons (46 000 francs), de Pro Patria de la SSA et des dons éventuels, pour un budget global d’environ 100 000 francs suisses. La FSSTA est membre du CIFTA. • Les germanophones appartiennent à la ZSV (Zentral Schweizer Volkstheater), qui regroupe près de 580 troupes. Cette fédération a été créée en 1906 sous le nom de Zentralverband Schweizerischer Dramatischer Vereine (ZSDV) avant de finalement devenir Zentralverband Schweizer Volkstheater (ZSV) en 1979. Le modèle de fonctionnement est similaire à celui de la FSSTA avec 4 membres du bureau auxquels s’ajoutent 8 délégués des cantons (dont un de la fédération romanche associée) pour le Comité Central. Le ZSV est membre du CEC. En 2015, le ZSV a été en charge de l’organisation, près de Zurich, de la rencontre EDERED. Née en 1983 sur une idée de Jacqueline Heyman, belge francophone, cette association européenne regroupe aujourd’hui les fédérations de théâtre de 19 pays européens au sens du Conseil Européen. Sont membres l’Irlande, le Royaume-Uni, la Belgique (les deux fédérations), le Luxembourg, le Danemark, la Finlande, l’Estonie, la Hongrie, la Pologne, l’Allemagne (les deux fédérations), la Russie, l’Ukraine, la Suisse (deux des quatre fédérations), l’Autriche, la France, la Turquie (une des deux fédérations), Israël, la Croatie et Malte. Des appels et des ouvertures sont faits vers d’autres pays pour les prochaines éditions (Portugal, Islande, Iles Féroé, Grèce)… L’idée qui se cache derrière EDERED est l’organisation d’une rencontre de jeunes venus des quatre coins d’Europe sur deux semaines afin de découvrir les approches artistiques et théâtrales des pays participants, dans un environnement multiculturel et multilinguiste. A la fin de la période, il ne s’agit pas de restituer un travail abouti mais le résultat d’un processus créatif. Cette manifestation rassemble donc 6 à 8 jeunes, à parité garçons filles, sur une plage d’âges de 3 ans, de chaque pays et de 8 à 15 pays, selon moyens logistiques, humains et financiers. Chaque fédération fournit en plus des participants un welfare leader qui est en charge de l’intendance de son groupe et de l’organisation des soirées avec les autres welfare leaders, et un workshop leader, en charge des ateliers et stages pour faire travailler de manière pluri et transdisciplinaires les jeunes, dans les groupes où tous sont mélangés. Après une année blanche en 2014 (annulation de l’édition ukrainienne), en juillet 2015, l’évènement a eu lieu en Suisse alémanique, à Rüdlingen-am-Rhein, près de Zurich, avec 11 nationalités représentées (Pologne, Allemagne, Suisse, Belgique, Autriche, Finlande, Estonie, Turquie, Croatie, Royaume-Uni et Danemark) et près de 80 adolescents de 15 à 17 ans. Les prochaines éditions auxquelles la FNCTA participera sont : 2016 : Schwed (Allemagne) / Gryfino (Pologne) du 1er au 14 août sur le thème « Fluid Borders » pour les 15-17 ans 2017 : Aalborg (Danemark) du 08 au 22 juillet pour les 18-20 ans sur le thème « Tivoli » 2018 : Toulouse (France) du 11 au 22 juillet pour les 13-14 ans 2019 : Croatie (dans la ville qui sera désignée Capitale Européenne de la Culture) Petite nouveauté qui a germé lors de l’Assemblée Générale 2015, pour février 2018 ou 2019, d’aucuns parlent d’organiser le premier EDERED d’hiver (WINTERED) en Finlande pour les 17-19 ans. Malgré le froid, cette idée séduit un grand nombre en Finlande et au sein du Bureau d’EDERED. Cette idée « exotique » attise les envies et nous ne manquerons pas de nous en faire l’écho. Depuis 2014, EDERED est présidée par Katrin JANSER (Suisse germanophone), les autres membres du Conseil étant : Vice-Président : Stephan SCHNELL (Allemagne - BDAT) Secrétaire : Damir MIHOLIC (Croatie) Trésorier : Cyril WALTER (France - FNCTA) [depuis juillet 2015 suite à démission de Liselot DECKERS (Belgique - Opendoek)] Trésorier adjoint : Jacqueline HEYMAN (Belgique - Tremplins) 19 Dernières parutions théâtrales l Éditions théâtrales www.editionstheatrales.fr Sandrine ROCHE Des cow-boys . 8 personnages (2h., 2f., 4 enfants et ados - 2f, 2g.) + 2 chœurs "Des cow-boys" s’amuse à transposer dans notre société les codes du western. Une bande d’enfants, un groupe d’adolescents et un quatuor d’adultes jouent à la loi du plus fort. Un texte explosif sur les jeux de pouvoir aujourd’hui. Évelyne DE LA CHENELIÈRE Lumières, lumières, lumières . 2 personnages (2f.) Ce texte dévoile les pensées intimes et les humeurs de Madame Ramsay et Lily, deux personnages du chef-d’œuvre de Virginia Woolf « Vers le phare », pendant un été, puis dix ans après. Alors que la première cherche son bonheur dans le mariage et la maternité, la seconde tient farouchement à son indépendance pour consacrer sa vie à la peinture. l L’Œil du Prince www.oeilduprince.com Victor HAÏM Violena et les vampires subventionnés . 3 personnages (2h.- 1f.) Après sept ans de guerre acharnée, Bacillio et Endémis, chefs des deux armées, décident d’en finir : un combat en duel déterminera le vainqueur. Bacillio triomphe de son ennemi et lui promet de veiller chastement sur sa veuve. Pourtant, malgré les mises en gardes, il ne tiendra pas parole. La vengeance de la splendide Violena ne se fera pas attendre : comme habitée par l’âme des précédentes victimes du général, elle sera sans merci face à cet homme cruel. l Art Et Comédie www.artcomedie.com Jean-Pierre DURU Disparitions sur scène . 14 personnages (7 filles, 7 garçons) A partir de 10 ans. Le détective Paul X est sollicité par la direction d’un théâtre pour retrouver deux personnages mystérieusement disparus. Il découvre que chacun des protagonistes a pu les faire disparaitre. Mais pourquoi ? Anne FABIEN Anatoile Courtois, sorcière . 10 à 18 personnages (9 filles, 9 garçons) A partir de 7 ans. Les élèves étudient avec leur maitresse quand la porte de la classe s’ouvre sur une petite fille qui porte un cartable et un balai. Elle prétend être une sorcière très méchante qui n’écoute rien et répond à tout le monde. Pourtant, elle veut aller à l’école. Comment va-t-elle s’intégrer ? Guillaume EDE, Agnès SIGHICELLI Odysseus Plastok . 4 personnages (1h.- 1f., 1 garçon, 1 fille) et marionnettes Rustine et Rudy nouent deux sacs plastique, donnant naissance à M. Plastok : emporté par le vent loin des enfants, il tombe dans la mer. Adopté par les méduses puis arraché à sa tribu par les courants, il échoue au royaume du grand Garbage, le continent de plastique flottant, qui l'oblige à polluer les océans. M. Plastok refuse, et part à la recherche de ses origines. Félix PRUVOST Zaïdé, mon grand-père et moi . de 3 à 11 personnages (3h.- 3f., 4 ados -1f, 3 g, 1 enfant -1g) Cette pièce raconte l'histoire tendre et joyeuse du lien qui se tisse entre un grand-père et son petit-fils, un adolescent en colère. Suite à un AVC, le vieil homme, 20 ayant perdu partiellement la mémoire, suit des séances de rééducation avec une orthophoniste. Par bouffées, la mémoire ressurgit, le ramenant à ses souvenirs d'enfance. Avec la complicité de son petit-fils, il retrouve le chemin de sa reconstruction. Jean-Claude DANAUD Trafic normal . 5 ou 7 personnages (1 ou 2h. - 4 ou 5 f.) Dans un pays imaginaire où la corruption et les trafics en tout genre sont de mise, Gisèle et François, un couple de quinquagénaires, se retrouve bloqués en salle d'embarquement de l'aéroport, suite à une grève surprise de leur compagnie aérienne. Au contact des us et coutumes du pays en question et de quelques figures locales, leurs existences respectives vont se trouver bouleversées en moins de 24 heures. Gérald SIBLEYRAS Un avenir radieux . 4 personnages (2h.- 2f.) Le fils de Liliane participe à "Star", une émission entre télé-réalité et concours de chant. Le soir de la finale, Liliane ramène chez elle Stéphane, un financier qui travaille dans la même tour : un homme riche et puissant. Ils se connaissent à peine mais se désirent vaguement. Ils attendent le moment de voter par téléphone, il faudra taper 1 ou 2. Alors qu’un timide jeu de séduction s’opère entre eux, le frère de Liliane et sa copine viendront les déranger. Au fil de la soirée, on s’aperçoit que ces personnages ne sont pas ce qu’ils prétendent être. l Librairie théâtrale www.librairie-theatrale.com Charles-Henri MENIVAL Quiproquos . 7 personnages (4h.- 3f.) Un salon bourgeois hanté par les archétypes du vaudeville : le Mari, la Femme, l'Amant, la Fille, la Bonne, le Voisin. Chacun porte un accessoire qui le résume. Le dîner est prêt, la trame aussi, le boulevard devrait se dérouler comme papier à musique. A moins qu'un personnage déserte la pièce... "Imaginez à présent que, par une sorte de magie inexplicable, il soit possible d'échanger les rôles. Qu'en prenant mon chapeau, par exemple, vous preniez en même temps mon nom, mon métier, ma fortune, et qu'en rentrant à la maison, ma femme vous embrasse comme si vous aviez toujours été moi. Mais qu'au fond de vous, vous soyez resté le même !" Martin JACQUE Kitten et Zénaïs . 2 personnages (2f.) Kitten, sans papier, s'invite dans le squat de Zénaïs. La cohabitation est difficile, même si parfois elles se laissent envahir par l'allégresse. Kitten va de l’avant, alors que Zénaïs subit sa vie ; et si elle est de plus en plus fascinée par l'étrangère, elle ne supporte pas que cette dernière cache une arme dans le local : Un flingue dans une maison, ça finit toujours par servir à faire des conneries, dit-elle... l Lansman www.lansman.org Thierry SIMON Peines d’amour gagnées, le manuscrit de Tripoli . 4 personnages (3h.- 1f.) Quelque part au sud de la Méditerranée. Alors qu'il se croit à l'aéroport du Caire, un étudiant britannique, Peter Wallace, se réveille dans un espace confiné en compagnie de Muhammar, un pêcheur d'espadon, et de Serguej, ancien des forces spéciales de son pays, tous deux reconvertis en gardiens de cellule par les aléas de la vie. C'est dans cet espace reclus, baignant dans un univers musical oriental, qu'arrive Omar, fonctionnaire consciencieux aux ordres du régime. Et une commande. Omar informe Peter que celui-ci dispose de quatre jours et quatre nuits pour écrire une pièce perdue de Shakespeare. Sinon... Mais comment faire, avec trois bouts de ficelle, un pêcheur d'espadon retors et un vétéran de la sécurité plus à l'aise dans la langue d'Eltsine que dans celle de Pouchkine ? Et puis, à convoquer impunément les figures shakespeariennes, on finit par en voir débarquer... Julie ANNEN La petite fille aux allumettes . 11 personnages (4h.- 4f.) Libre adaptation du conte d’Andersen. Dans la nuit et le froid d'un soir de nouvel an, une fillette erre seule dans les rues. Elle tente de réchauffer ses pieds glacés et son cœur trop lourd aux lumières féériques de la cité en fête. Autour d'elle, la ville frénétique s'agite, tout le monde la regarde, mais personne ne la voit. Avec pour seules armes son imagination, sa poésie et son monde d'enfance encore intact, elle va mener une lutte perdue d'avance contre l'indifférence des adultes et s'évader de cette petite vie déjà trop lourde à porter. Michel BELLIER Bidoch’market . 5 personnages (4h.- 1f.) Tiboulo et Trabendo aimeraient trouver du travail. Mais quelle galère, surtout qu'ils ne savent ni lire, ni écrire, et qu'ils n'arrivent donc pas à comprendre les rouages d'une société qui semble ne pas vouloir d'eux ! Que faire quand cette société vous culpabilise en vous obligeant à vous démener pour trouver un emploi qui n’existe pas... sinon sous des formes précaires ? Carole THIBAUT A plates coutures . 5 personnages (1h.- 4f.) Une révolte, une prise de conscience ou une révélation, un peu tout cela à la fois pour un groupe d'ouvrières des ateliers textiles Lejaby à Yssingeaux qui, en 2010, ont commencé le combat pour sauvegarder leurs emplois. Pas de misérabilisme, pathos ou regard défaitiste. Ici on fabrique du glam, du sensuel, du luxe. On compose des chants de résistance à partir des hits du top 50. On résiste. On lutte. On vit tout simplement. Hakim BAH Ticha-Ticha . 3 personnages (1h.- 2f.) Après des années de vie commune, Michael a quitté sa compagne, TichaTicha, pour vivre avec la fille de celle-ci, Penda, à peine sortie de l'adolescence. Elle, au moins, n’est pas excisée… Mais Penda, enceinte de son beau-père, prise de regrets, est revenue voir sa mère à la fois pour se faire pardonner et obtenir de l'aide. Depuis, elle a disparu. Inquiet, Michael débarque à son tour dans la maison de Ticha-Ticha, si heureuse de retrouver l’amour de sa vie, pour lequel elle s’est même fait refaire un sexe tout neuf... Jean-Rock GAUDREAULT Jouez, Monsieur Molière . 2 personnages (2h.) À partir de 9 ans. Le 17 février 1673, le Grand Dauphin, 12 ans, qui rêve d'être comédien, rencontre Molière en cachette de son auguste père juste avant la dernière représentation du Malade imaginaire. Un étrange et émouvant dialogue va s''établir entre ces deux êtres aux antipodes de la vie. Même si cette rencontre ludique et imaginaire se passe il y a très longtemps, Molière est éternel, et le Dauphin pourrait tout aussi bien être un garçon d'aujourd'hui à la découverte de la liberté de penser du théâtre. Laurent CONTAMIN Lisolo . 2 personnages (2h.) Un pilote de ligne retourne à Kinshasa sur les traces d’un enfant des rues retrouvé mort dans le train d’atterrissage de son avion. Depuis ce tragique événement et le traumatisme qu’il a subi, l’homme éprouve le besoin de comprendre ce qui a conduit l’enfant à entreprendre ce voyage sans retour. Avec lui, nous plongeons dans l’univers des enfants des rues de Kinshasa: enfants sorciers, enfants soldats, enfants abandonnés... Lisolo évoque les relations difficiles entre Sud et Nord, les rapports de pouvoir, les forces ambiguës d’attraction et de répulsion. Lansman Jeunesse Érika TREMBLAY-ROY Lettre pour Éléna . 3 personnages (3 f.) Au bord d'une route de campagne, un matin d'été, trois jeunes filles en robes rouges fouillent une montagne de lettres déposées là, pour elles. Il y en a de tout le monde, sauf d'Éléna, leur meilleure amie, la quatrième de la bande, qui reste muette pour une raison qu'elles ne s'expliquent pas. Il y a forcément une lettre d'elle, il faut la trouver. Au fil de leur recherche, elles nous livrent à petits pas les mots de tout un village qui dit au revoir : ceux d'un petit frère qui n'est pas encore né et qui déborde de questions, d'un grand-papa déjà au ciel, qui les attend, etc. Des mots secrets qu'on aime lire et relire encore, des mots qui protestent, des mots fluo qui explosent d'amour... l Actes Sud - Papiers www.actes-sud.fr Collection Heyoka Jeunesse Jean-Claude GRUMBERG Moman . 2 personnages (1f. -1g) Cinq conversations entre Louistiti et sa "Moman" : une pièce sur la relation touchante et savoureuse entre une mère et son fils, faite de mots tordus, d'expressions succulentes et de beaucoup d'amour. l Éditions l’Espace d’un instant www.sildav.org Lasha BOUGHADZE Le président vient te voir ce soir . 26 personnages + figurants La nuit de l’attaque, le Président géorgien tente de se cacher chez ses concitoyens pour échapper aux bombardements russes, mais finit par atterrir au beau milieu d’une émission de téléréalité en direct. Le monde de Tsitsino . 5 personnages (2h.- 3f.) + figurants Tsitsino est une sorte de Jeanne d'Arc géorgienne : elle entend des voix lui ordonnant de mettre fin à la guerre en Tchétchénie. Son destin est bouleversé lorsqu'elle réussit à désarmer un terroriste : dorénavant, chacun croit en elle comme au messie. La maman de Poutine . 1 personnage (1f.) Inspiré d'un fait réel, ce texte est le monologue d'une babouchka géorgienne qui prétend être la mère du président russe. l Éditions du Lys Alex LORETTE Pikâ don (Hiroshima) Louis Donatien PERIN La nuit de la sainte éxécration . 6 personnages . 3 personnages (2h.- 1f.) + chœurs (4 à 8 personnes) Hiroshima, dans notre imaginaire collectif, c'est l'image d'un immense nuage blanc qui s'élève dans le ciel. Ça s'est passé il y a longtemps, été très loin de chez nous. Pourtant, Hiroshima nous parle aussi et surtout de ce que nous sommes, de cette société dans laquelle nous vivons, des valeurs et des croyances qui la fondent. La pièce d'Alex Lorette multiplie les points de vue et les époques. Elle mélange des monologues inspirés de témoignages réels, avec d'autres fragments qui parlent du monde occidental d'aujourd'hui... et qui pose la question de la mémoire, collective et individuelle. Dans une chambre anonyme, Salman dort sur un matelas posé à même le sol, coupable du crime d'apostasie. Il fait nuit. Par la fenêtre, en même temps que quelques rayons de lune, entrent deux ombres : Vaclav, président d'une république européenne, et Talisma, Gynécologue et écrivain. Tous deux viennent le libérer de "la poubelle de l'histoire". Evocation de Salman Rushdie, Taslima Nasreen et Vaclav Havel, « trois écrivains réunis par la même soif d’humanité et de tolérance ». Saliman ou Écrasons l’infâme ! Publié dans le même ouvrage, ce texte reprend le même thème, mais sous la forme d’un récit. fiche pratique Accueillir les mineurs La FNCTA compte parmi ses 17900 licenciés environ 3300 jeunes en dessous de 18 ans. Elle développe depuis plusieurs années des actions envers les jeunes telles que des stages et des festivals leur étant exclusivement destinés mais elle propose aussi son soutien et ses conseils à tous les animateurs d’ateliers ou organisateurs d’évènement Jeunes. Voici donc une fiche pratique sur les points essentiels lorsqu’il s’agit d’accueillir des jeunes mineurs. Il est important de distinguer l’accueil de mineurs dans le cadre d’ateliers théâtre ou de festivals qui ne relève d’aucune norme spécifique, de l’accueil de mineurs dans le cadre de stages (avec au minimum une nuit comprise) que l’on appelle « séjours spécifiques » et qui relève de normes établies par l’Accueil Collectif de Mineurs (ACM) (voir p.22). Vous trouverez ci-dessous un certain nombre de principes et de recommandations à l’usage des animateurs de troupes jeunes. Certains résultent du bon sens (qu’il n’est pas toujours inutile de rappeler !), d’autres sont peut-être plus contraignants, mais visent à protéger les jeunes et les animateurs dans leurs pratiques. Transfert de garde des parents à l’animateur Surveillance et encadrement d’un groupe de jeunes Le mineur dont vous avez temporairement la charge est sous la responsabilité première de ses parents qui vous confient pour une période donnée leur enfant. Un certain nombre d’informations sont donc à échanger en début d’année que vous pourrez formaliser par : Pas d’obligation réglementaire, mais afin de concilier l’acte pédagogique et le regard global de surveillance, on conseillera : 1. Une autorisation parentale à l’inscription : En début d’année, vous devez faire signer une autorisation parentale par laquelle le responsable légal : - Autorise l’enfant à participer à l’activité (nom, lieu, animateur, créneau horaire) - Précise qui viendra chercher l’enfant à l’issue de l’activité OU autorise le jeune à rentrer seul. - Autorise l’animateur de cette activité à prendre toutes les mesures d’urgence éventuelles. - Fournit 1 voire 2 numéros de téléphone. - Autorise l’organisateur à prendre des photos et à les diffuser en précisant leur destination (cf. Droit à l’image) - Un renseignement d’ordre médical que l’animateur devrait connaître (asthme, épilepsie) - Une mention du type : J’ai bien pris connaissance des conditions d’assurance et des modalités de transfert de garde définies dans le règlement intérieur. 2. Un règlement intérieur : L’organisateur est tenu d’informer les parents sur le moment, les modalités, le lieu exact du transfert de garde entre les parents et les responsables de l’activité (en début et en fin d’activité). Il faut être le plus précis possible dans la rédaction de ce règlement. Il est conseillé de le faire signer et de l’annexer à l’autorisation parentale afin de ne pas surcharger cette dernière. • 1 adulte pour 12 jeunes maximum pour les plus de 6 ans • 1 adulte pour 8 enfants maximum pour les moins de 6 ans Cependant, en milieu extérieur ou lieu inconnu, nous ne saurions trop recommander l’accompagnement par 2 adultes (l’animateur et un parent, par exemple) et de redoubler de concentration. Pour les enfants de moins de 10 ans, la surveillance doit être : • CONSTANTE, c’est-à-dire que le regard d’un ou plusieurs des membres de l’équipe d’animation est posé en continu sur le groupe et chacun des mineurs accueillis, • RAPPROCHEE, ce qui implique une réflexion sur les espaces de pratique et le placement des animateurs, • VIGILANTE, ce qui nécessite que les animateurs soient actifs en matière de consignes et d’actes professionnels lors de l’exercice de la surveillance. Pour les adolescents, restez vigilants mais prenez en compte qu’à 11/12 ans les mineurs accèdent à certaines formes d’autonomie dans leur vie quotidienne. Des temps « non encadrés » peuvent donc être organisés, à la condition expresse qu’ils soient balisés par des consignes précises données aux jeunes (délimitation d’une zone géographique, horaires, conduite à tenir en situation de risque, moyens de prévenir les animateurs…). L’autonomie laissée aux jeunes doit s’apprécier au regard de la maturité du public (ce qui implique une bonne connaissance des jeunes par les animateurs) et ne pas être justifiée par des raisons économiques ou d’organisation du temps de travail des encadrants. Assurances et responsabilités : Les conditions d’assurances de l’activité L’association doit obligatoirement : 1. Souscrire une assurance en responsabilité civile pour ses membres 2. Informer les parents de cette assurance : nom assurance/police ; activités assurées et dommages couverts ; montant maximum d’indemnisation. 3. Mettre à leur disposition le contrat d’assurance 4. Recommander aux parents de souscrire une assurance complémentaire. L’organisateur devra prouver qu’il a recommandé aux parents de souscrire une assurance en mentionnant ces informations dans le formulaire d’autorisation parentale signé par les parents des mineurs accueillis. 21 fiche pratique Transport de mineurs Dans toutes formes de déplacement, des règles élémentaires de sécurité et de prudence doivent être respectées car la protection des mineurs est de la responsabilité des organisateurs. Le transport s’inscrit dans cette logique puisque les enfants ne sont plus sous la responsabilité de leurs parents. Il faut différencier 3 types de transport, qui n’impliqueront pas les mêmes règles et normes : • Un transporteur assure le voyage • L’organisateur utilise une voiture de son organisme et conduit • Les parents utilisent leur voiture et conduisent ✔ Depuis le 1er janvier 2008, les mineurs de moins de 10 ans comptent pour une place dans un véhicule particulier (code de la route). Le transport de plus de 8 personnes (conducteur non compris) est considéré comme un transport en commun. ✔ Il est fortement recommandé lors d’un transport en minibus de dissocier les fonctions de conducteur et d’encadrant. ✔ Le conducteur doit être muni de son permis de conduire et des papiers du véhicule à jour. Droit à l’image et utilisation de photos de mineurs L’utilisation d’images d’une personne sans son autorisation peut être sanctionnée par un juge civil ou pénal. Ce principe est applicable également pour les vidéos. L’autorisation doit être détaillée et précise (date, lieu, cadre, objet). Le seul accord de captation ne suffit pas. Il doit être accompagné d’une autorisation de diffusion qui en précise la destination : magazine, exposition, site Internet, etc. Le formulaire devra préciser que la diffusion de ces images, ainsi que leurs légendes ou commentaires, ne devront pas porter atteinte à la dignité, à la vie privée et à la réputation de l’enfant. 22 Qu’est ce qu’un accueil collectif de mineur (ACM) • un lieu éducatif de détente et de découverte dans un nouvel environnement, complémentaire à la famille et à l’école ; • favoriser une expérience de vie collective et l’apprentissage de l’autonomie ; • offrir l’occasion de pratiquer diverses activités (culturelles, sportives, artistiques, scientifiques et techniques...). Le type d’ACM concernant l’activité théâtrale à destination des jeunes est le séjour spécifique. Il doit accueillir au moins 7 enfants âgés d’au minimum 6 ans et/ou adolescents et ne peut être organisé que par des personnes morales dont l’objet est le développement d’activités particulières définies réglementairement (séjours sportifs, séjours linguistiques, séjours artistiques et culturels, rencontres européennes de jeunes et chantiers de jeunes). Obligations réglementaires des organisateurs Il existe 5 principales obligations : 1. La déclaration (accueil et local d’hébergement) Les accueils collectifs de mineurs doivent être obligatoirement déclarés auprès de la DDCS/DDCSPP (direction départementale de la cohésion sociale / direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations), soit du siège social de votre organisme, soit de votre résidence si vous êtes un particulier. Les accueils ne rentrant pas dans cette définition ne peuvent pas être déclarés. 2. Le respect des conditions d’encadrement - 1 directeur majeur - l’effectif d’encadrement ne peut être inférieur à 2 personnes - les conditions d’encadrement et de qualification sont celles applicables à l’activité principale du séjour 3. Définition du projet éducatif et le projet pédagogique Tout organisateur est tenu de fournir son projet éducatif lors de la déclaration. Ce document décrit notamment la nature des activités proposées, la répartition des temps respectifs d’activité et de repos, les modalités de participation des enfants et des jeunes, ainsi que les caractéristiques des Retrouvez locaux et des espaces utiliplus d’informations sés. dans votre espace licencié dans la rubrique « Fiches pratiques » 4. L’assurance en responsabilité civile Les organisateurs de l’accueil, comme l’exploitant des locaux où cet accueil se déroule, sont tenus de souscrire un contrat d’assurance garantissant les conséquences pécuniaires de leur responsabilité civile, ainsi que celles de leurs préposés et des participants aux activités qu’ils proposent. Les assurés sont tiers entre eux. Les organisateurs sont également tenus d’informer les responsables légaux des mineurs concernés de leur intérêt à souscrire un contrat d’assurance. 5. Le respect des mesures d’hygiène et de sécurité Y a-t-il des conditions d’admission des mineurs en ACM ? Les parents ou le responsable légal du mineur doivent fournir : sous enveloppe cachetée, les informations sur la santé du mineur et un certificat médical de non contre-indication pour la pratique de certaines activités physiques. Quelles sont les mesures prévues pour le suivi sanitaire ? - Un membre de l’équipe d’encadrement, placé sous l’autorité du directeur, est chargé du suivi sanitaire. - Il est prévu un lieu pour isoler les malades. - Aucun médicament ne peut être administré à un mineur sans prescription médicale. - L’équipe d’encadrement dispose de moyens de communication pour alerter les secours et la liste des personnes et organismes susceptibles d’intervenir en cas d’urgence. Par ailleurs, elle doit informer les familles de tout accident ou maladie concernant leur enfant. Fiche de lecture 977 Blanches l de Fabrice Melquiot L’Arche Théâtre Jeunesse Durée 1 h 10 / Distribution : 1 femme - 1 jeune fille Style général : Un poème à deux voix. Un dialogue drôle, touchant, qui met des mots simples et tendres sur la maladie d’Alzheimer. Argument : Ouais, petite fille rêveuse et pleine d’imagination, passe son temps avec sa grand-mère, Blanche : elles jouent au badminton parlent de Pépé Lulu mort il y a trois mois, dansent à la guinguette du coin, se racontent des histoires. Mémé Blanche a besoin de compagnie, et elle commence sérieusement à dérailler ! « Tout le monde m’appelle Ouais, sauf les gens qui ne me connaissent pas. Je m’appelle Ouais, parce que depuis que j’étais enfant, je dis ouais à tout bout de champ. Il paraît qu’il faut dire oui, que dire ouais ça ne se fait pas. Mémé Blanche dit que ce qui ne se fait pas, c’est d’abord ce qu’il faut faire. Papa dit qu’elle est psychopathe. Un psychopathe, c’est quelqu’un avec le cerveau qui marche à quatre pattes dans sa tête, alors il déraille. » Personnages : Mémé Blanche et Ouais sont très liées. Il est question du temps qui passe, de souvenirs, de l’enfance et de la vieillesse, de la transmission et de l’accompagnement, de la perte de mémoire et de l’oubli. Mais c’est un hymne à la vie. Remarque : La pièce a été présentée par le Théâtre des Quatre Saisons de Narbonne en 2015. Fiche de lecture 979 Un d’eux nommé Jean l de Jean et Maurice Pottecher Lansman Editeur Durée 1 h / Distribution : 2 hommes - 1 voix Style général : Pièce mêlant des extraits de lettres entre Maurice Pottecher et son fils Jean, quelques poèmes de Maurice Pottecher et des chansons militaires de l’époque. Argument : Récit de guerre (1914-1918) au travers de la correspondance d’un père et son fils. Jean Pottecher, fils de Maurice Pottecher, parti à la guerre, dévoile au fur et à mesure de la pièce ses inquiétudes et ses peurs, ses amitiés, son horreur de la guerre et ses atrocités. L’échange est plein de tendresse, et d’amour d’une part et de cruauté et d’injustice d’autre part. Personnage : Un père et son fils très attachés l’un à l’autre. Une voix ponctue le récit. Décors : Libre court à votre imagination. Remarque : Pièce sortie à l’occasion des 120 ans du Théâtre du Peuple, pour rendre hommage à Maurice Pottecher son fondateur. n Comédie n Tragédie n Suspense Fiche de lecture 978 Mon ami le banc l d’Emmanuel Darley Actes Sud Papiers - Heyoka jeunesse Durée : 1 h 10 / Distribution : 7 femmes - 1 homme Style général : C’est dans une petite histoire simple et enfantine que l’auteur dénonce avec légèreté les problèmes qu’affrontent les enfants à l’école. Parce que entre amour, amitié, travail, drame et harcèlement l’école est loin d’être de tout repos ! Argument : Dans un coin de la cour, une petite fille est assise sur un banc, muette. Elle regarde les autres enfants jouer. Elle voudrait devenir invisible, pas invisible au milieu des autres, non, mais plutôt que personne ne lui trouve rien à redire, être comme tout le monde. Cette petite fille c’est Mure. Il y a aussi ce petit garçon qui court, il joue au foot, comme tout le monde. Mais ce qui l’intéresse vraiment, c’est Mure. Lui, ce qu’il aimerait c’est pouvoir la regarder tout le temps. Ce petit garçon c’est Gilles. Et puis comme dans toute école il y a les reines de la cour de récré. Et là, elles sont quatre et ce sont elles qui font la loi. Elles aiment bien donner des surnoms méchants aux autres. Avec elles Mure devient « Truc » et Gilles devient « Moineau ». Tout semble banal, mais un jour Gilles décide de prendre son courage à deux mains et d’aller voir Mure. Ensemble ils ne craindront plus les quatre pestes. Personnage : Une fille et un garçon pour les personnages principaux. Quatre petites pestes, des enfants qui courent, une maitresse et une maman. Décors : Plusieurs scènes : Une cour d’école primaire avec un banc, un poteau, un petit bout de grillage, un ballon. Ensuite une petite salle de classe. Puis une pièce dans une maison. Remarque : Le langage et les tournures de phrase sont très enfantins. Il y a souvent des petit monologues d’une trentaine de lignes qui peuvent être durs à apprendre pour des enfants. Fiche de lecture écrite par Luna, jeune licenciée FNCTA de 16 ans, venue faire un stage au siège de la fédération. Fiche de lecture 980 La vie nue ld e Sylvie Jopeck Préface de Pierre Notte L’Œil du Prince Durée 1 h 45 / Distribution : 18 personnages Style général : Texte à la fois dépouillé et fort sur le plan émotionnel, très touchant car en lien avec des évènements actuels ; la marche des émigrés, des réfugiés. C’est un chant plein d’espoir et de surprise, jusqu’à l’ultime obstacle, final et dramatique, celui de trop. Argument : La vie nue. Ne rien avoir, ne rien posséder, seul l’espoir d’un monde meilleur ; épopée des pauvres. Odyssée ordinaire d’un jeune homme qui n’a que ses pieds pour marcher, que ses rêves et sa foi, un sac vide, seul cadeau du père. Joseph quitte tout pour entreprendre ce voyage et arriver “au pays là-bas”. Personnage : Joseph est le personnage central de cette histoire : il quitte sa mère, son village, son meilleur ami, son amoureuse pour commencer la longue marche d’un périple jusqu’à la frontière. Son errance va lui permettre de croiser des personnages très différents, hostiles ou empathiques, généreux ou envieux, amicaux ou agressifs : toute une humanité. Remarque : Pièce créée le 4 avril 2015 au Prisme, Centre de Développement Artistique de Saint-Quentin-en-Yvelines, par le Comité Départemental des Yvelines de la FNCTA. n Comédie dramatique n Drame politique n Jeunesse 23 www.fncta.fr Théâtre & Animation est une publication semestrielle sur le théâtre amateur éditée par la FNCTA, diffusée à ses licenciés et disponible sur abonnement. La FNCTA, fédération du théâtre amateur en France, est agréée par le ministère des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports et soutenue par le ministère de la Culture et de la Communication. Siège social : FNCTA - 12, rue de la Chaussée d’Antin - 75009 PARIS - Tél. 01 45 23 36 46 - Fax : 01 47 70 17 00 - Site : www.fncta.fr - ISSN : 03 98 0049 - Dépôt légal à parution. Directeur de la publication : Patrick Schoenstein - Comité de rédaction : Guy Dieppedalle, Marie-Noële Darmois, Gilles El Zaïm, Jean Duvert, Suzanne Heleine, Evelyne Baget. Rédactrice en chef : Hortense Vollaire - E-mail : [email protected] Avec les contributions de : Anne-Cécile Voisin, Maxime Donot, Suzy Dupont, Sébastien Bournac, Gérard Fridblatt, Sylvain Machinet, Patricia Versapueck-Roussel, Corine Tissier, Martine Fridblatt, Quentin Barrois, Catherine Richard, Josie Roque, Jean-Paul Alègre, Philippe Chignier, Philippe Reynier, Danielle Pugnale, Simon Capelle, Cyril Walter, Sophie Gascon, Luna. Photo de couverture : Le marionnettiste de Lodz par la Cie des Caquetants (13) - Crédit photo : Emile Zeizig Conception et réalisation : Page Graphique - NANCY - 03 83 92 42 42 - Imprimerie : Est-Imprimerie - MOULINS-lès-METZ - 03 87 38 34 00 Tirage : 19 500 exemplaires - Le numéro : 4 € (Etranger 6 €) - Abonnement annuel : 7 € (Etranger 10 €)
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Michel Azama
• auteur associé au Centre dramatique national de Dijon (1989-1993),
• fondateur et rédacteur en chef de la revue Les Cahiers de Prospéro