Zibeline n° 55 en PDF

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Zibeline n° 55 en PDF
un gratuit qui se lit
N°55
- du 12/09/12 au 17/10/12
Rentrée
Culturelle
Politique culturelle
L’état en région
Le beau est-il démocratique ?
Hommage à Akel Akian
Aquò d’Aquí
Comité Régional de Tourisme, Cavaillon
Les SMACs
6, 7
8
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Saisons
Cinéma : Buzine, Institut de l’image, Alhambra
14, 15
Théâtre : La Criée, Le Lenche
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24
26, 27
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32, 33
35, 34
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Le Toursky, Les Bernardines
Le Merlan, La Minoterie
Le Gyptis, Massalia, La Friche
Gymnase, Jeu de Paume, GTP
Vitez, ATP Aix, Bois de l’Aune
Velaux, Rousset
Aubagne, Simiane
Port-de-Bouc, Martigues, Scènes et Cinés
Berre, Nîmes, Arles
Cavaillon, Avignon
Château-Arnoux, Briançon
Gap, Draguignan
Le Revest, Châteauvallon
Toulon, La Garde
La Valette, Saint-Maximin, Cannes
Grasse, Sainte-Maxime
Danse : Pavillon Noir, BNM
Klap, Ballet d’Europe, Grenade
Musique : Ajmi, Silo, Le Moulin
Opéras Marseille, Toulon, Avignon
Cité de la Musique, SMCM, Télémaque
GMEM, Musicatreize, Odéon
Arles, Toulon, Carry
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Au programme
Musique
Arts de la rue
Livres
Rencontres
Arts Visuels
Cinéma
RetrouveZ nos éditions précédentes
sur www.journalzibeline.fr
54 à 59
60, 61
62 à 65
66, 67
68 à 75
76, 78
Rentrée
capitale
Marseille est sous le feu des projecteurs. Pour l’année
Capitale elle tente de se parer d’atours inusités et partout des murs n’en finissent pas de se construire, autour
de trous toujours béants. Mais la nuit, et même le jour,
les rats courent sur les trottoirs défoncés, les balles fusent
au cœur des cités, des quartiers entiers, désespérés par
le chômage et la misère, sombrent dans le trafic, le racket,
la violence.
Une vision fantasmée de médias avides de sensations ?
Il suffit d’arpenter les rues de Marseille pour y sentir ce
mélange inimitable d’iode et d’ordure, de soleil ébloui
et de nerfs à vif, de sel qui exsude tout à la fois des larmes et de la mer.
L’état de notre capitale régionale alarme les travailleurs
sociaux et culturels depuis des années. Depuis des années
ils se battent et voient leurs moyens diminuer, la population s’appauvrir, et ceux qui ont un peu d’argent fuir
la misère vers une Provence moins tragique. Certes des
quartiers préservés attirent aujourd’hui des touristes,
mais ils viennent là en pays étranger, amusés par les
indigènes qui forcent leur accent, fiers d’une identité
disparue. Faut-il investir dans le tourisme ? Dans la police pour rétablir l’ordre ? Dans la scolarisation maternelle
pour aider les familles ?
La grande métropole appelée de ses vœux par le gouvernement pourrait rééquilibrer le territoire en travaillant à
une autre échelle. Celle de Marseille Provence 2013, qui
est à ce titre-là précurseur. Mais il serait absurde que les
communes alentour aient à s’appauvrir pour compenser
des décennies successives d’incurie politique. C’est de
moyens supplémentaires nationaux dont la ville a besoin. Pour sa sécurité sans doute, mais surtout pour le
maintien de sa cohésion. Pendant longtemps la relative
paix sociale reposait sur des associations, des enseignants et des artistes, qui retroussaient obstinément
leurs manches, et que l’on a privés de moyens financiers
et humains. Ils attendent à présent un signe clair du
gouvernement.
AGNÈS FRESCHEL
06
POLITIQUE CULTURELLE
L’ÉTAT EN RÉGION
L’État enfin là ?
Le discours du Président de la République lors du Festival
d’Avignon dénote un changement de regard. Ira-t-il jusqu’au
décentrement ?
Depuis le 10 juillet 1981, aucun Président de la République
n’était venu en Avignon. «J’ai 5 jours de retard» sourit François Hollande. Et trente et un an ! Le symbole n’est pas
anodin, et le président de l’Université d’Avignon en saluait
d’ailleurs la force et la «joie». Reprenant les mots de Jean
Vilar dont on célèbre le centenaire, il rappela la raison d’être
du théâtre : «Le projet de Vilar est une utopie politique d’éducation populaire, de promesse d’émancipation […] Il existe
une mystique de la rencontre entre l’art et le peuple, Monsieur
le Président, Madame le Ministre, ne nous quittez plus !» s’exclama-t-il avant que Jacques Théphany, Directeur délégué
de la Maison Jean Vilar, ne livre quelques morceaux choisis
de la correspondance de Jean Vilar à son épouse : «Que le
monde est beau ma bien-aimée»… Par la grâce de l’art ! On
était au cœur lyrique du propos.
Des parrains divers
Puis le Président de la République évoqua les principes qui
le guident dans l’action mise en œuvre par la ministre de la
Culture Aurélie Filippetti. Action qu’il place sous le signe de
Vilar et du théâtre populaire, répétant sa «volonté de
démocratisation, de donner aux œuvres de l’esprit le plus large
public et d’élever le niveau de l’éducation artistique» ; mais
aussi, et c’est plus étonnant, il fit un hommage appuyé à
Jack Ralite, ce qui signe une volonté nette d’affranchir la
culture des lois du marché. Alors même que l’influence du
Front de gauche pour la culture semble en fort recul dans les
débats et représentation François Hollande place la culture
sous des augures communistes, sous le signe d’un homme
qui a inventé et promu une «exception culturelle» pure, la
liberté des artistes, la création avant tout. Et la révolte,
refusant trois fois la légion d’honneur,
et dénonçant ces dernières années
avec force le «mariage cruel» des
institutions d’État avec des cabinets
d’intérêt privés.
Le Président de la République pensaitil à tout cela en citant ces deux hommes ?
Défendra-t-il une culture à la fois populaire, affranchie de la finance et libre
de ses gestes, partout où la création
donne encore des signes de vie ?
Soulignant la «vitalité» et la «qualité»
d’Avignon, citant à la fois «le In et le
Off», il s’agit bien pour lui de «marquer
un engagement» et de «reprendre le
fil» : «Il s’est produit une longue absence… Venir ici en Avignon, c’était aussi
dire toute ma reconnaissance à tous
ceux qui ont permis dans les moments
très difficiles, que la culture soit ce
qu’elle est en France.»
Mais en remerciant Yvon Lambert pour
son «exceptionnelle donation» (voir
www.journalzibeline.fr/exhibitions), il
plaçait également son déplacement dans
la cité des papes sous le signe concret
de la «promotion» de la création contemporaine. Il alliait ainsi l’hommage à
Ralite, ministre du premier gouvernement Mitterrand, contempteur fréquent
des compromis électoraux socialistes
dans sa cité ouvrière d’Aubervilliers,
avec des perspectives plus pragmatiques :
il s’agit aujourd’hui de «permettre à une
économie de la culture de créer des emplois, des activités, de
porter des industries, qui font que nous pouvons trouver dans
ce domaine, une des manières d’atteindre nos objectifs
économiques. En termes d’emplois, en termes de rétablissement de notre commerce extérieur, de notre balance des
paiements, mais également en termes de redressement.»
Le budget et la ligne
© Sarah Maurieres
Car en termes de budget général pour la culture, les propos
sont restés très mesurés : «La ministre de la Culture, le Premier ministre, ont malgré des temps difficiles, des contraintes
lourdes, obtenu qu’il n’y ait pas de conséquences en termes
d’économies supplémentaires sur le budget de la culture.»
Cette absence d’économies supplémentaires annonce clairement, conformément à son programme, la non-augmentation
du budget du ministère de la Culture (actuellement 0,6% des
dépenses d’État). Mais signifie-t-elle un maintien général du
budget en 2012, ou un alignement sur la baisse générale des
dépenses publiques hors ministères «préservés» (Éducation,
Justice, Sécurité) ? Questionné, il fut plus clair : «Le ministère de la Culture sera soumis aux mêmes règles que les autres
ministères. Aussi bien sur l’emploi que sur la dépense. Même
si le spectacle vivant, en tant que priorité du ministère, sera
considéré.» La nuance est de taille ! Pourtant baisser les 0,6%
du ministère de la Culture ne rapportera pas grand-chose…
On est fort loin déjà des 1% que certains gouvernements
socialistes ont osé appliquer, certes en des époques moins
dures. Mais n’est-ce justement pas en ces temps difficiles
que l’on a le plus besoin de culture ?
Malgré cette baisse annoncée, c’est cette volonté de protéger
la culture qui transparaissait du discours du 15 juillet en
Avignon. Déclaration d’intention qui ne coûte rien, mais a du
moins le mérite de la force symbolique. Pour François Hollande : «La culture fait partie de notre projet et même la
culture donne une force à ce projet.» C’est en ce sens que les
orientations qu’il prône pour le ministère l’éloigneront
sensiblement du précédent. En choisissant de réserver «une
part pour la création et le spectacle vivant», en disant que la
culture ce n’est pas «simplement le patrimoine», en insistant
sur la nécessité de «l’éducation artistique», en parlant de
«solidarité avec tous les milieux» pour que «les cultures
viennent aussi des territoires ruraux et des banlieues», en
défendant l’ouverture aux autres pays pour faciliter la
circulation des artistes, en voulant que ses ministres de
l’économie et de la consommation «brandissent» dans les
conférences internationales «l’exception culturelle» comme
une garantie contre la marchandisation de l’art, François
Hollande promet une réelle rupture.
Visiblement, le Président de la République ne sait pas encore
tout à fait dans quel sens sa politique culturelle ira, mais il
veut faire rayonner la culture française à l’étranger (redonner
des crédits par le biais des Affaires Étrangères ?), faire de
l’Éducation artistique une priorité (par le ministère de
l’Éducation ?), se battre sur le terrain légal et fiscal pour
préserver les taux de TVA réduits (ministère des Finances ?).
Et repenser les droits des auteurs et le statut de l’intermittence, en le remettant en cause lorsque les industries
culturelles et les chaînes nationales en abusent, mais non
lorsqu’il correspond à une réalité professionnelle pour les
artistes et les techniciens à l’activité… intermittente.
POLITIQUE CULTURELLE
07
Ce que l’été nous laisse
Remodeler
en décentrant ?
MARYVONNE COLOMBANI ET AGNÈS FRESCHEL
Monsieur François Hollande
et Madame Filippetti étaient en
déplacement à Avignon le 15 juillet
Patrimoine, festivals, tourisme
© Didier Plowy/MCC
La volonté de protection et de valorisation est donc énoncée. Mais à budget
égal, voire en baisse, des secteurs verront
immanquablement leurs financements
diminuer : la question des équilibres
entre des établissements d’État (ou
non) très coûteux, pratiquant la politique du champagne (du temps de
François Mitterrand on parlait de caviar,
qui est passé de mode), et les structures indépendantes qui se nourrissent
d’aléas devra se poser. Celle de rééquilibrage Île de France/Rest of the France
aussi.
Car la nécessaire décentralisation culturelle n’est pas du tout évoquée. Le
Président de la République, en déplacement en région, l’a éludée, sinon en
disant qu’il ne voulait pas laisser de
grand œuvre parisien bâti en son nom,
mais plutôt «une grande idée, mobilisant tous les territoires». Allusion que les
journalistes, pour la plupart Parisiens
de passage puisque choisis par l’Élysée,
n’ont pas saisie, préférant interroger
comme d’habitude sur Hadopi, les
intermittents, voire l’emploi culturel à
travers l’exemple de… FraLib, sans
doute leur seule référence en termes
d’emploi culturel régional.
Les questions essentielles donc, celles
qui amèneraient à s’interroger sur la
nature de la culture qui sera défendue
et promue par l’État, sur la répartition
territoriale des forces et des crédits
culturels, voire sur le rapport de plus
en plus ambigu qu’entretiennent les
grands festivals, et les grandes institutions culturelles, avec les artistes et les
populations des régions qui les accueillent, et les financent, ne furent pas
posées.
Reste donc à espérer que le ministère
continue d’avancer sur ces questionslà. Le patrimoine et les musées sont
clairement dans la ligne de mire. Espérons que le centralisme français, et les
dépenses somptuaires, ne seront pas
épargnés, et que la culture défendue
par les structures indépendantes et
«provinciales» pourra sortir la tête de
l’eau autrement que par… intermittence forcée !
calculé la dépense culturelle des territoires avec un
ratio simple : le budget alloué à chaque région divisé par son nombre d’habitants. PACA étant à ce
titre mieux loti que d’autres, la DRAC a «rendu» à
l’État 350 000 € en 2011, et devrait en faire au
moins autant cette année. Logique égalitaire absurde, qui voudrait que l’on nourrisse autant un
homme repu qu’un adolescent mort de faim.
C’est ainsi que Marseille Provence 2013, ou le
MuCEM, ou le FRAC, la Friche, le Théâtre Liberté…
qui devaient être un bien pour un territoire nettement sous équipé jusque là, accélèrent l’appauvrissement général du tissu culturel existant. Et pas
seulement parce que l’État réduit de fait pour les financer son budget courant, mais parce que ce phénomène se répercute à l’échelon régional,
départemental, communal : tout nouvel équipement, qui nécessite un budget de fonctionnement,
atrophie les enveloppes culturelles déjà maigres de
chaque collectivité… qui reporte sa baisse sur la
seule variable d’ajustement, c’est-à-dire les lieux et
compagnies indépendants.
La rentrée sonne toujours, en PACA, un rappel brutal à la réalité. Un retour à l’ordinaire, ou à ce qu’on
croit tel. Car en matière culturelle l’ordinaire de
notre région est très spécifique : l’été nous coûte
cher, et nous concerne peu.
La région PACA, première région touristique (après
Paris) du premier pays touristique du monde, engloutit une part non négligeable de ses budgets
culturels dans ses festivals. L’État participe à ce
processus, en finançant les grands festivals internationaux par des crédits décentralisés, alors même
que ceux-ci sont peu fréquentés par les gens de la
région, et ne programment aucune compagnie d’ici,
hors quelques prétextes.
De même la DRAC1 dépense une grande partie de
son budget pour la restauration et l’entretien, très
coûteux, du patrimoine. Celui-ci, plus qu’exceptionnel, nécessite évidemment qu’on le valorise.
Mais la part qui reste pour le fonctionnement courant des arts vivants et la création devient la seule
variable d’ajustement lorsque le budget global
baisse. Car cette région démographiquement très
importante, et territorialement très complexe, ne
peut rogner sur les investissements, ni sur les politiques de démocratisation dans des zones rurales,
ou en détresse sociale.
L’appauvrissement très net ces dernières années
des associations culturelles, des compagnies, puis
des équipements dits «intermédiaires» ou conventionnés, est une conséquence directe de cette absence de prise en compte par l’État de la spécificité
régionale. PACA fait pour la deuxième année l’objet d’un «mandat de révision» de son budget. Entendez que le ministère de la Culture (précédent) a
Le nouveau ministère saura-t-il voir cet état de
fait ? Aurélie Filippetti a tenu cet été des propos
importants, sur le patrimoine puis sur les festivals.
En fin juillet à Albi, lors de l’inauguration du Musée
Toulouse Lautrec, elle a souligné les liens qui doivent exister entre création et patrimoine, décrivant
celui-ci comme un «secteur d’avenir». Puis dans un
communiqué à la rentrée, elle «s’est réjouie de la vitalité des Festivals d’été français et de leur impact
économique sur les territoires.» Plus précisément
elle déclare : «Les retombées économiques sont
réelles : création d’emplois, consommation induite
dans l’hôtellerie et sa restauration, rentabilité des
infrastructures locales, retombées publicitaires. Les
régions et les organisateurs l’ont bien perçu. Les
études économiques démontrent que cet impact a
un fort effet de levier, évalué entre 4 à 8 pour 1 €
investi par la collectivité.»
Dans ces deux discours, la ministre de la Culture
souligne les impacts pour l’économie privée (en
particulier le tourisme, voir à ce sujet p. 12) des investissements publics en matière de culture. Selon
elle ils sont bénéfiques pour les territoires… Pour
les hôteliers, certes, mais pour les compagnies et
lieux non saisonniers victimes des mandats de révision ?
Ainsi, ayant chanté tout l’été et en attendant janvier 2013, nous nous préparons à une belle diète
culturelle : c’est que les artistes d’ici n’ont désormais plus les moyens d’y créer des spectacles ou
des œuvres… Est-ce là la vie culturelle que nous
souhaitons, événementielle et déconnectée du réel
commun ?
A.F.
1
Direction Régionale de Affaires Culturelles, soit le ministère décentralisé en région
08
POLITIQUE CULTURELLE
Il y a
des grands duels
dans l’histoire
de la philosophie,
et de grands
vainqueurs !
Platon contre Aristote ou les idées
contre la réalité ; Descartes contre
Spinoza ou l’âme dominante contre le
corps source primordiale ; et aussi
Kant contre Hegel, ou le combat, titanesque, entre l’idéalisme abstrait et
la dialectique qui se nourrit de
l’histoire et du réel.
Les gagnants sont Platon, Descartes
et Kant ! Ce qui signe la victoire de
l’idéalisme sur ceux qui défendent
l’inscription de la pensée dans l’histoire et le social. Mais restons-en à
l’art. Kant a certainement le premier
théorisé ce qu’on appelle l’esthétique
par un de ses multiples coups de
génie abstraits qui caractérisent sa
philosophie : ne connaissant rien à ce
dont il parle, il va tout de même en
élaborer une théorie superbe et toujours d’actualité.
LE BEAU EST-IL DÉMOCRATIQUE ?
Le combat
de l’art,
un combat
politique
Ton beau est le mien
Comment théoriser le beau, et même
par la suite l’art lorsqu’il se sera débarrassé du beau ? Il est très difficile
de rationaliser l’émotion esthétique :
je trouve ce film génial, tu le trouves
nul : qui a raison ? D’ou la formule
«des goûts et des couleurs on ne
discute pas.» Mais le «grand Chinois
de Königsberg» comme le surnommera Nietzsche, ne voudra pas en
rester là. Il y a quelque chose de fort
lorsque nous disons «c’est beau»,
formule qu’il convient de distinguer
du «ça me plait».
Dans ce dernier cas il s’agit d’un jugement portant sur l’agréable, il est
entièrement subjectif, dépend strictement du sujet. Et puis l’expression
porte la marque de la subjectivité
avec le «me». Mais quelque chose de
différent se produit avec le jugement
similaire qui porte sur le beau : on dit
«c’est beau» et non pas «c’est beau
pour moi». Certes. Il n’en faut pas
plus à Kant pour remarquer qu’il y a
dans ce jugement une prétention à
être objectif : on dit «c’est beau»
comme on dirait «c’est blanc» ou
«c’est noir». Qu’est-ce qui peut justifier cette prétention puisque la
personne qui le formule sait très bien
l’art n’a que faire. (Il faut dire que la
réfutation était facile : pour le coup
Kant n’y comprenait absolument rien,
et prenait pour exemple de l’art le
chant du rossignol, naturel, ou un
poème, pourri, du Roi de Prusse !).
Non, pour Hegel l’art est une manifestation de la vérité, rien que ça !
C’est-à-dire que toute œuvre d’art dit
ce qu’est le peuple qui la réalisa ou
en fut contemporain.
En fait la vérité, pour Hegel, c’est le
réel, aussi contradictoire que cela
semble. Le concept n’est pas une idée,
il est gorgé de réel. Le concept d’être
humain n’est pas une idée abstraite
produite pas les penseurs, c’est l’homme à toutes les époques dans toutes
les situations sociales. Et chaque situation, chaque condition peut produire
un concept d’homme contradictoire.
Quel rapport avec l’art ? Et bien l’art
manifeste la vérité d’une époque : on
doit analyser l’œuvre d’art non pas à
partir de l’émotion universalisable
qu’elle procure comme le disait Kant ;
mais on doit l’analyser en tant qu’elle
dit quelque chose du monde. Et pas
seulement de l’artiste ou du spectateur qui l’examine. En ce sens une
œuvre est nulle non pas lorsqu’elle ne
procure aucune émotion, mais quand
elle ne dit rien du monde.
Donc : l’art pour nous toucher, selon
Hegel, doit être politique.
Le beau c’est classe !
© TonkinProd
qu’on pourra ne pas être d’accord
avec elle ? Elle sait très bien qu’il n’y
a pas de concept du beau.
Et bien d’après Kant, en parlant ou
jugeant une œuvre que nous aimons,
nous estimons que tout humain à
notre place devrait trouver ça beau :
«lorsqu’il dit qu’une chose est belle, il
attribue aux autres la même satisfaction ; il ne juge pas seulement pour
lui, mais pour autrui.» Critique du
jugement, §7.
Car le jugement de goût, lorsqu’il
porte sur l’art, est le jugement de la
vraie liberté humaine : celle où chacun décide par soi-même en espérant
trouver un point d’accord avec les
autres. Et si on n’est pas d’accord on
se dispute, on parle, mais on n’évite
pas la confrontation, avec un simple
«chacun son avis» tel qu’un certain
post-modernisme individualiste, socialement désintégrateur, nous incite
à le faire, prétendant par là définir la
démocratie.
Le beau est vrai
Kant élabore donc une théorie des
sentiments qui prend prétexte de l’art,
et plus précisément du beau. Plus
moderne sera Hegel qui se fera fort
de contredire Kant sur chacune de ses
idées. Pour commencer Hegel se
débarrasse du beau dont, selon lui,
Or, fabriqué sauf exception par les
classes dominantes, l’art a toujours
du mal, aujourd’hui, à intéresser les
classes populaires, qui trouvent souvent leur beau ailleurs. C’est que, comme
le dit Marx, toute pensée d’une époque n’est rien d’autre que la pensée
de la classe dominante. L’œuvre d’art
ne peut pas plus qu’une autre s’abstraire du déterminisme social, et des
représentations du monde qu’elles
induisent. Même si depuis Hegel le
réel et ses réalismes ont fait largement irruption dans les représentations,
même lorsqu’il dévoile le monde,
même s’il a souvent été lié à des combats politiques, notre art reste, sinon
élitiste, du moins celui qu’une élite
fabrique. Il est même, assez clairement,
un marqueur de classe : dis-moi ce
que tu trouves beau, et je te dirai
d’où tu viens…
RÉGIS VLACHOS
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10
POLITIQUE CULTURELLE
HOMMAGE À AKEL AKIAN | AQUÒ D’AQUÍ
© Frédérique Fuzibet
Une belle
traversée
Akel Akian nous a quittés le 24 janvier.
Sa disparition a plongé ses proches
et le monde du spectacle dans une profonde
tristesse. Retour sur la carrière étonnante
d’un humaniste poète
Il était né par un soir de grande tempête, peut-être
en 1952, dans une famille de pêcheurs reconvertie
en agriculteurs. Il parlait le tarifit, la langue des
Rifains et n’apprit l’arabe qu’à l’école. À vingt ans
il arrive à Lyon, travaille dans une usine textile et
perfectionne son français. Et il est plongé dans un
monde nouveau qui va du syndicalisme à l’écriture
de Kateb Yacine, monté par Marcel Maréchal.
Comme lui, il quitte Lyon et arrive à Marseille à la
fin des années 70, mais s’oriente vers les quartiers
nord, intervient au Centre social de Frais Vallon, et
fonde en 1980 le Théâtre de la mer avec Frédérique Fuzibet, son épouse et collaboratrice. En 82
l’équipe s’installe à la Busserine. C’est le début de
30 années de travail de terrain, de dialogue permanent avec les jeunes et les habitants du quartier.
D’interventions scolaires dont les professeurs gardent des souvenirs émus. Car Akel sait écouter et
recueillir la parole de ceux qu’il croise, elle devient
la matière de ses spectacles sans que jamais il
semble là pour les voler, comme Baisers d’hirondelles qui a recueilli les paroles des mères, et tant
de spectacles sur les adolescents. Ou sur des textes
d’auteur : qu’il monte Shakespeare, Demarcy, Horovitz ou Yacine, c’est ce qui relie les hommes qui
l’intéresse.
En juin 2008 une banale petite annonce provoque
un déclic : un entrepôt se loue rue de la Joliette.
Les collectivités territoriales sont d’accord pour
financer les travaux. Moins de 3 ans plus tard, en
novembre 2011, se tenait une conférence de presse
pour faire découvrir ce nouveau lieu baptisé L’R de
la mer. Malade depuis un an et très affaibli, Akel
assure cette inauguration avec courage. Mais quelques mois plus tard, la maladie l’emporte. Akel
n’aura pas le temps d’investir le lieu.
C’est Frédérique qui reprend le gouvernail. Depuis
quelques années elle met en scène après avoir
assuré la scénographie et les costumes. Elle veut
aujourd’hui faire aboutir les travaux amorcés par
Akel. «La situation financière est saine. Actuellement nous pouvons payer toutes nos charges. Les
subventions sont renouvelées ; cependant nous devons assurer 20% d’autofinancement, en faisant de
la formation ou en louant le lieu, par exemple.»
Questions de jeu...
Ainsi Frédérique va garder le cap. Notamment avec
le projet d’Akel sur la thématique du foot, défendu
dans le cadre de MP 2013. Projet rassembleur de
dimension européenne qui concerne trois villes portuaires : Marseille avec le Théâtre de la mer,
Amsterdam et le MC et Casablanca et le Dabatheatr.
Projet original qui s’articule sur les analogies de
vocabulaire. Ne joue-t-on pas autant au théâtre
qu’au foot sur un espace appelé «plateau» ou «terrain» ? Depuis 2008, les trois «équipes» sont au
travail et se retrouveront à Marseille cet automne,
si les crédits arrivent.
Un autre axe de son activité concerne la coopération avec le Maroc et le festival d’Alhoceima,
entre Tanger et la frontière algérienne. Financé par
Culture France, le Théâtre de la mer a monté avec
des comédiens marocains Dans la maison d’Isabel,
une pièce sur les flux migratoires, joué plusieurs
fois en Espagne et au Maroc, en rifain. Les répétitions d’un nouveau spectacle sont en cours et
c’est Frédérique Fuzibet qui en assure le suivi et la
réalisation.
Ainsi le travail d’Akel se poursuit, et sa voix ne nous
quitte pas.
Jean-Pierre Raffaelli, professeur au Conservatoire,
comédien et metteur en scène, a rencontré Akel il
y a plus de 30 ans. Souvenir :
Akel était un poète de la vie et de sa vie. Quelque
chose le traversait qui venait à la fois de sa nature
et de sa culture. Ce n’était pas un intello mais un
homme de l’oralité.
Sa direction d’acteurs n’était pas conforme à ce qui
se fait communément en Europe. Il prenait en
compte la personne dans son intégralité, faisait
appel à ce que chacun a en lui et partait du
principe que tout le monde peut jouer. Parfois il se
trompait, doutait aussi beaucoup ! Mais il voulait
«capturer le vivant». Il venait souvent au
Conservatoire faire travailler les élèves. Je me
souviens qu’il leur a appris à dire l’arabe pour les
textes de Mahmoud Darwich.
Luce Hedroug était professeur de français en Zone
d’Éducation Prioritaire au collège de Berre l’Étang.
Akel est intervenu dans son atelier théâtre de 90 à
96 :
C’était un visionnaire ! Il était très à l’écoute des
élèves, très patient, mais il les forçait à se dépasser
et permettait à chacun de trouver sa voie. Dans
cette ville où 30% des habitants sont émigrés, il
leur donnait la parole. Le Forum des Jeunes et de
la Culture y mettait les moyens et les élèves étaient
heureux.
CHRIS BOURGUE
À venir
Bouli puissance 3, d’après Fabrice Melquiot
2 oct à 14h30 et 20h30, Espace culturel Busserine
4 oct à 14h30 et 19h, Comoedia d’Aubagne
deuxième quinzaine de novembre à l’R de la mer
ateliers de pratique théâtrale à partir du 1er octobre
L’R de la mer
04 91 02 50 97
www.letheatredelamer.fr
Cyril Brunet, chef de projet pour MP 2013,
appréciait son amour de la poésie et son travail
dans les quartiers, notamment à Frais-Vallon où ils
s’étaient rencontrés. Aussi l’a-t-il présenté à
Bernard Latarget. Entre eux l’entente fut
immédiate :
Je cherchais des acteurs du territoire qui rendent
possible un vrai dialogue entre les deux rives, et
pratiquent la participation citoyenne. Akel Akian
avait accompli un travail exemplaire, d’une qualité
artistique très forte, et avait un sens rare de la
fraternité.
Aquò d’Aquí
En ligne depuis le 12 mai, le site web Aquò
d’Aquí1 informe les internautes en occitan.
Porté par l’association éponyme2 qui édite un
journal papier depuis 1987, et dont le but est
de participer au débat sur le développement
régional en y incluant la langue, c’est un projet
destiné à vivifier le rapport du public à la
culture occitane. Michel Neumuller, qui en est
le maître d’œuvre, considère le site comme un
outil pour ceux qui veulent apprendre l’occitan,
ceux qui ne sont pas assez à l’aise pour
l’employer en public, ceux qui l’ont perdu faute
de pratique, ceux qui veulent le retrouver.
Lui-même l’a découvert enfant auprès du
cantonnier et du berger de sa commune, une
cité ouvrière peuplée d’immigrés nichés autour
d’une usine chimique, loin du cliché provençal.
Il sait d’expérience que l’on s’approprie un langage lorsque
certaines barrières psychologiques sont levées :
«Si on ne s’estime pas
assez bon ou trop
ringard, on n’ose
pas s’exprimer.»
Voilà un homme
qui n’emploiera pas le mot
«identité» à la
légère : «Le
terme a été
récupéré par
l’extrême droite,
on hésite à en
faire usage. Pourtant, la langue est
un marqueur culturel :
notre vision du monde en
est colorée. Nous voudrions
donner la possibilité à un maximum de gens de lire l’occitan et de le parler.»
Il prévoit à terme de proposer en regard de
chaque article une version audio qui permettrait d’écouter la prononciation, le phrasé, et a
déjà mis en place un outil renvoyant pour
chaque expression plus ardue sur un lexique :
il suffit de passer la souris sur les mots en
rouge et de cliquer lorsqu’un point d’interrogation apparaît. «On essaie d’inclure tout le
monde. Il y a deux façons d’écrire l’occitan, la
classique, et la mistralienne : on équilibre,
chaque rédacteur amène sa graphie.» Aquò
d’Aquí diffuse d’ores et déjà une lettre d’information à plus de 700 abonnés, et il est
consulté jusqu’en Espagne : «Après 1600, le
catalan a évolué avec l’espagnol, pendant que
l’occitan évoluait avec le français, mais les deux
sont proches cousins, et à l’écrit, on se
comprend sans peine.»
La difficulté en Provence étant que «la disparition des derniers locuteurs naturels laisse une
situation inédite : l’écrasante majorité a appris
la langue à l’école. Le défi réel est qu’elle soit
socialisée, et non utilisée de manière normative.» Glissement de statut intéressant, puisque
«entre l’édit de Villers Cotterêts (1539 : seul le
français doit être utilisé dans les actes administratifs) et Frédéric Mistral, l’occitan devient
la langue du peuple car elle est interdite d’intelligentsia, et ne sert plus à grimper l’échelle
sociale» ! On aboutit donc aujourd’hui au
paradoxe d’un langage relégué (même si «sa
littérature garde de belles perles : Bellaud de la
Bellaudière, Brueys, ou le fantastique et fantasque Joan de Chabannes») au purgatoire
populaire, qui ne se transmet que dans le cadre
de notre École Républicaine, et qui
n’est quasiment plus parlé
dans nos rues.
Pour lutter contre cet
état de fait, Michel
Neumuller forme
quant à lui des
occitanophones
confirmés aux
techniques du
journalisme,
et espère couvrir des zones
plus étendues
de la région,
d‘Arles à Nice,
peut-être Gap.
«Nous avons les
attendus de tous les
.R. journaux du monde en
X -D
©
ce qui concerne l’analyse
ller
u
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de l’actualité, avec en plus
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e
h
Mic
une responsabilité vis-à-vis de la
qualité de la langue.» Il porte une attention
particulière aux rubriques culture et enseignement : «La musique occitane a besoin d’une
visibilité spécialisée, je réponds à une forte
demande dans ce secteur. Quant à la pédagogie,
l’article le plus lu cet été portait sur les élèves
d’origine maghrébine, qui réussissent souvent
bien en cours d’occitan.»
Olive sur la fougasse : Aquò d’Aquí tient avec
soin un agenda des manifestations occitanes.
GAËLLE CLOAREC
1 «Ce qui est d’ici»
2 Présidée par Philippe Langevin,
Maître de Conférence à l’Université d’AixMarseille
www.aquodaqui.info/
12
POLITIQUE CULTURELLE
CRT | CAVAILLON
Bilan de la saison
touristique : à qui le pompon ?
C’est bien connu : le malheur des uns
profite à d’autres. En Arctique, par
exemple, la fonte de la banquise
facilite le transport aux mastodontes
du vrac, sans même parler des stocks
d’énergie fossile qui dormaient sous
la glace et deviennent accessibles. En
matière de tourisme, les aléas du
climat ont jusqu’ici favorisé la région
PACA : un «capital soleil» quasi garanti
assoit sa réputation à l’international.
Ces deux dernières années, un coup
de chance supplémentaire a même
évité aux feux de forêt de ternir son
image de marque, la pluie arrivant
souvent au bon moment pour éteindre
les départs d’incendie inopportuns.
Résultat : quand les autres régions
françaises sont à la peine pour cause
d’humidité rédhibitoire, d’élections
présidentielles et de contexte économique difficile, la nôtre caracole,
avec une saison touristique «parmi
les meilleures depuis dix ans».
Si les Italiens en plein marasme financier se font moins nombreux, on
célèbre le retour des Américains, celui
des Allemands, l’arrivée des Russes,
la fidélité des Belges. Les séjours ont
raccourci, certes. Les touristes dépensent moins par tête de pipe, soit.
Mais enfin l’hôtellerie de luxe,
l’oenotourisme et les activités vertes
sont en plein boom. 2012 est une
bonne année, «et je crois qu’elle sera
moins bonne que 2013» se réjouit
Michel Fuillet, président de l’Agence
de Développement Touristique du
Vaucluse.
2013, 2013... ? Ah, oui, 2013, moment où la culture sera à l’honneur
sur notre territoire ! Parce qu’ils le
reconnaissent tous, les acteurs du
tourisme en PACA, la «destination
sèche» (entendez : le bien commun,
gratuit, du sea sex and sun) ne suffit
plus à drainer les foules. Pour JeanPierre Serra (président de l’Agence
de Développement Var Tourisme), «la
Provence est une marque porteuse,
riche de sites exceptionnels que le
monde entier nous envie. Mais ce ne
sont que des décors.» Et dame ! Ce
sont bien les festivals, les musées, la
vie du patrimoine, les «offres de valeur
ajoutée» qui penchent dans la balance et qui ramènent les pépettes. Les
professionnels du tourisme admettent
en toute candeur que les dépenses
publiques pour la culture profitent au
secteur privé du tourisme ! Jean-Pierre
Serra est même prêt à rationaliser la
programmation en fonction de son
impact économique : «Les petits projets ont tendance à se cannibaliser les
uns les autres, il faudrait se concentrer
sur le moyen/haut de gamme qui
correspond à notre clientèle, et ne pas
est-il plus intéressant. Malgré les
nuisances dues aux travaux et son
image de Chicago méditerranéenne,
elle réussit en restant elle-même
(parfois dans la caricature et toujours
en laissant tomber les quartiers nord)
à drainer de plus en plus de touristes… Car à Marseille on commence à
croire à l’investissement culturel et à
la variété des propositions estivales
populaires (cinéma en plein air, bateau à trois euros, manifestations
gratuites au Théâtre Silvain et sur la
place Bargemon, festival Jazz des
Cinq Continents), sans compter une
flopée de manifestations indépendantes qui ne cherchent pas à faire
venir les étrangers, mais à offrir aussi
fête et culture aux Marseillais.
Vu l’énormité des intérêts en jeu dans
ce carrousel complexe, on aimerait
bien savoir qui du secteur privé, des
collectivités ou du monde de la culture va réussir à attraper le pompon, et
surtout qui aura l’intelligence de le
partager avec les citoyens, qui
financent les investissements.
trop tirer vers le bas.» Le bas : le
moins connu, le moins rentable en
somme ? Ou les fêtes de village qui se
prennent pour des festivals ?
Pour qui la Culture ?
Ces acteurs du tourisme, donc (qui
comme Alain Gumiel, maire de Vallauris, ou Pierre Meffre, maire de
Vaison-la-Romaine, sont souvent aussi
des élus), dénoncent avec force l’économie souterraine encouragée par la
crise et facilitée par Internet, les
locations sauvages au détriment des
hébergements professionnels, et se
plaignent volontiers du manque à
gagner des collectivités en matière
de taxe de séjour. Mais seraient-ils
prêts, dans un même élan citoyen, à
mettre la main à la poche si le gouvernement levait une taxe culture,
comme le ministère de la Culture le
laissait entendre récemment ? Aurélie Filippetti se réjouit dans un
communiqué officiel du succès des
Festivals en France, mais ne nomme
dans la région PACA qu’Aix et Avignon (le «in») qui concernent peu,
surtout Aix, la vie artistique et
citoyenne du territoire.
Peut-être la façon dont Marseille
négocie son virage, en rattrapant son
retard et en se tournant vers l’avenir
sans lorgner vers le tourisme de luxe,
GAËLLE CLOAREC
Le Comité Régional de Tourisme
présentait son bilan estival
à la presse le 30 août
à la Maison de la Région
Disparaissez les pauvres !
national, présenteront les 21 et 22 sept le résultat
d’une année d’ateliers créatifs et culturels. Danse,
expositions, théâtre, œuvre collective et grand
concert (HK & les Saltimbanks et la Chanson du
dimanche le 21 à 20h30) seront visibles sous trois
chapiteaux. Les questions d’ordre pratique, notam-
ment le logement des participants qui inquiétait
Cavaillon, ont «évidemment été réglées en amont»,
selon Jean-Michel Gremillet, «comment n’y aurionsnous pas pensé ? C’est insultant à notre égard».
Quant à la «chasse aux pauvres» contre laquelle se
bat la Fondation depuis 20 ans, les organisateurs
rappellent les paroles de son fondateur : «Il ne faut pas faire la guerre
aux pauvres mais à la pauvreté.» Ce
qu’ils s’emploient à faire, car l’art et
la culture appartiennent à tous, même
aux précaires ! Le Forum Sortir de
l’expérimentation, en ouverture du
festival le 20 sept au théâtre de
Cavaillon, permettra d’en débattre.
© Delphine Michelangeli
Les préjugés sont tenaces, et la lutte contre la
stigmatisation un combat infini. La Ville de
Cavaillon a refusé d’accueillir la première édition
de C’est pas du luxe !, un festival culturel dont les
principaux acteurs sont des personnes en situation
de précarité, sous prétexte que «s’associer l’image
de pauvreté véhiculée par la Fondation Abbé Pierre n’était pas possible
pour la municipalité». Le vote FN,
massif à Cavaillon, rendrait-il la municipalité, qu’on ne peut soupçonner
d’ostracisme, plus frileuse qu’elle ne
voudrait ? La Scène nationale de
Cavaillon, la Fondation Abbé Pierre
et l’association d’insertion le Village,
organisatrices de l’événement, ont
ainsi dû émigrer au Thor. Accueillis
spontanément par le maire, Jacques
Olivier, qui inscrit l’événement dans
sa politique volontariste d’accès au
logement, 300 participants fréquentant des accueils de jour ou des
Pensions de famille sur le territoire
DELPHINE MICHELANGELI
Festival C’est pas du luxe ! au Thor
Les 21 et 22 septembre
www.theatredecavaillon.com
LES SMACS
Réseau
musical
à résonance
nationale
Popa Chubby aux Passagers du Zinc © X-D.R.
Les SMACs sont avant tout des salles
de spectacle. Des structures de
diffusion et de programmation, subventionnées par la DRAC (Direction
Régionale des Affaires Culturelles) et
le Conseil Régional, qui mènent des
actions culturelles en lien avec les
musiques actuelles, du concert au
festival en passant par la formation,
le soutien à la création ou l’encadrement des pratiques musicales.
Le réseau national des SMACs est créé
en 1998 par le ministère de la Culture
pour reconnaître l’importance des
musiques actuelles et promouvoir le
développement «des lieux musicaux
de petite et moyenne capacité qui
jouent un rôle fondamental en terme
de diffusion et d’action culturelle de
«défrichage artistique» et d’accueil
des publics».
L’objectif est aussi de «stabiliser le
fonctionnement» de lieux pas toujours
très en règle avec les déclarations
salariales des artistes et des droits
d’auteur… et de favoriser l’émergence locale en lui accordant une
place importante dans les programmations ou en l’aidant à intégrer les
réseaux de la musique professionnelle. Les SMACs doivent également
soutenir les pratiques amateurs en
mettant à disposition des locaux de
répétition et du matériel.
De plus, ce réseau national tente
d’élargir le public des musiques
actuelles en travaillant avec des organismes d’insertion ou de quartier. Ces
salles sont souvent partenaires d’acteurs sociaux et forment les jeunes
aux métiers du spectacle. Pour devenir
SMAC et bénéficier des subventions,
un opérateur culturel doit avoir un
projet qui va dans ce sens.
Comme dans les autres domaines, les
SMACs sont soit subventionnées au
projet (sur un an, sans garantie de
Scène de musiques actuelles…
Voilà une appellation que l’on retrouve souvent
à côté du nom des salles de concert.
Mais qu’est-ce au juste ?
renouvellement), soit conventionnées
pour trois ans. «À la base, obtenir le
label SMAC résidait essentiellement en
trois points» explique Gilles Pagès,
responsable du Pôle régional musiques actuelles PACA : «avoir un projet
culturel fortement identifié, un lieu et
une équipe». Aujourd’hui, la situation
est différente.
Quelques SMACs
de la région
PACA…
Dans les Bouches-du-Rhône :
☛ L’Affranchi (Marseille)
www.l-affranchi.com
☛ L’Espace Julien (Marseille)
www.espace-julien.com
☛ Le Cri du Port (Marseille)
www.criduport.fr
☛ L’Usine (Istres)
www.scenesetcines.fr
☛ Le Cargo de Nuit (Arles)
www.cargodenuit.com
Dans les Alpes-Maritimes :
☛ MJC Ricaud (Cannes)
www.mjcricaud.fr
Dans le Var :
☛ Tandem (Toulon)
www.tandem83.com
Dans le Vaucluse :
☛ Les Passagers du Zinc (Avignon)
www.passagersduzinc.com
☛ L’Ajmi (Avignon)
www.jazzalajmi.com
«On constate une stagnation, voir une
baisse des subventions accordées par
le ministère pour les musiques actuelles» ajoute-t-il. «Un projet qui va
générer des retombées économiques a
plus de chances d’obtenir des subventions». Selon lui, les limites du
financement sectoriel sont atteintes.
«Actuellement, la majorité des opérateurs
culturels ont recours au financement
transversal pour mener à bien leur
projet, l’époque où les SMACs étaient
financées à 90% est terminée». Le
réseau SMAC est un des premiers
touché par les difficultés économiques actuelles, même s’il reste un
acteur majeur de la diffusion des musiques actuelles et de la création
locale.
POLITIQUE CULTURELLE 13
Et ici ?
Au total, la région PACA regroupe
plus de 100 SMACs et compte plus de
200 festivals de musiques actuelles
par an. Les Bouches-du-Rhône représentent presque la moitié des
structures de diffusion (46%), mais
les six départements de la région
comptent au moins une scène de musiques actuelles. «Notre région
possède une belle dynamique, très
riche» souligne Gilles Pagès, «de plus,
on constate une réelle poussée créatrice des 18/25 ans».
Au cours du mois d’octobre, les SMACs
vous donnent rendez vous au Moulin
(à Marseille) le 12 oct pour acclamer
IAM et We Luv NY (projet sonore
d’Akhenaton et Faf La Rage), et le 13
pour écouter sur scène le trio Nasser
et leurs amis… Du côté de la cité
arlésienne, le Cargo de Nuit (Arles)
accueillera le 12 oct la soul-funk des
australiens d’Electric Empire avant
de fondre sous la chaleur du hip-hop
soul des danois Dafuniks. Plus au
nord, Les Passagers du Zinc, une des
SMAC d’Avignon, recevra entre autres
le 15 oct un grand nom du blues
actuel, Popa Chubby, avant de s’enflammer sur les textes et le son des
insoumis (d’origine sétoise) de
Zoufris Maracas.
KEVIN DERVEAUX
Retrouvez tout l’agenda musical en p.58
14
SAISONS
CINÉMA
L’histoire
du voisin
Du rififi à la Buzine
Que se passe-t-il au Château de ma
mère ? Les dissensions entre Daniel
Armogathe, directeur de la cinémathèque, et Serge Necker, qui s’était vu
confier la direction du Château de la
Buzine, étaient palpables dès l’ouverture du lieu, opérée en grande pompe
en présence de monsieur le Ministre
et de monsieur le Sénateur Maire (voir
Zib 46). Mais voilà que ce 30 août Serge
Necker s’est vu signifier son licenciement par Daniel Armogathe, alors
qu’un mois auparavant il exposait ses
projets pour 2013… Apparemment, il
ne sera pas le seul de l’équipe à partir.
Ioanna Manzanares, en charge de la
programmation, ne reprendra pas ses
fonctions à l’issue de ses congés, fin
septembre. Difficile pour l’heure de
savoir ce qu’il s’est passé. Et d’autant
plus difficile d’annoncer une programmation…
Le Château de la Buzine, très beau lieu
mais éloigné de tout, est-il un bon choix
pour une Maison du cinéma à la programmation régulière ? La Délégation
de Service Public, recette habituelle
des lieux que l’on construit sans pouvoir en financer le fonctionnement,
n’est-il pas, déjà, un aveu d’impuissance ?
Entre le Mémorial de la Marseillaise qui
1962 : l’Algérie accède à l’Indépendance au terme d’un conflit dont les
archives officielles ne sont encore que
partiellement disponibles. Cinquante
ans de recul, c’est -tout de même !assez pour revenir sur cette période
complexe de manière équitable, c’est
en tous cas une date «anniversaire»
que le cycle Mémoires méditerranéennes ne laissera pas passer.
Présenté par le département Civilisation de la Bibliothèque de l’Alcazar, en
partenariat avec la Cinémathèque de
Marseille, sa programmation 2012 couvre
et commente la décolonisation de manière nuancée : l’histoire des harkis,
celle des pieds noirs, la propagande
civile et militaire y seront contextualisées. Les œuvres retenues sont extraites
du fonds d’archives audiovisuelles
Cinémémoire, qui valorise principalement les films d’amateurs.
G.C.
Chateau de la Buzine © Ange Lorente
peine à trouver son public, le Silo qui
programme plus qu’hasardeusement
(voir p.51), et la Buzine qui accumule
les flops la Ville de Marseille semble
cultiver l’art de s’équiper à grands frais,
puis de laisser le fonctionnement à
vau-l’eau…
AGNÈS FRESCHEL
Mémoires méditerranéennes : Algérie
Chaque premier mardi du mois
à18h30, à l’auditorium de l’Alcazar.
Entrée libre dans la limite des places
disponibles
04 91 62 46 30
cinememoire.net
Cinécycles
Inaugurée en 1989 lors de la réouverture de la Manufacture des Allumettes à Aix-en-Provence (transformée
en grand centre culturel et abritant la bibliothèque
Méjanes), la salle de l’Institut de l’Image est «née de
la volonté d’ajouter le cinéma au livre». Ainsi s’exprime
Sabine Putorti, sa directrice. «Nous avons voulu
consacrer un lieu au patrimoine cinématographique,
pour que la population puisse se forger une culture de
l’image.» Depuis 20 ans, c’est mission accomplie :
l’Institut invite critiques, cinéastes, écrivains à animer
Taxi driver de Martin Scorsese
ses cycles, met en place des ateliers, et accueille les
étudiants en cinéma de l’Université d’Aix-Marseille
lors de cours ouverts aux auditeurs libres. «Depuis 2
ou 3 ans, notre public augmente de 20% chaque année, alors que la programmation est de plus en plus
exigeante.»
La rentrée commence sur les chapeaux de roues,
avec une rétrospective Martin Scorsese, de son 1er
opus réalisé alors qu‘il n’était âgé que de 23 ans Who’s that knocking at my door-, au tout récent Hugo
Cabret. À noter la projection de La dernière tentation
du Christ, «occasion de revoir ce film de manière
apaisée» (on se souvient des pulsions incendiaires
soulevée lors de sa sortie dans cette même ville).
S’ensuivront un cycle de 5 films de John Cassavetes, dans une version restaurée, et une série de
documentaires réalisés par Werner Herzog. À ne
pas manquer : Grizzly Man, portrait d’un personnage
aussi démesuré que le réalisateur, auto-destructeur
en diable, et qui finit dévoré par les ours.
Plus avant dans la saison, du cinéma animé pour le
jeune public, Les enfants du Paradis de Marcel Carné,
quelques comédies de Frank Capra, et un hommage à Raoul Ruiz -réalisateur littéraire s’il en est- à
l’occasion de la Fête du Livre. Le mois de décembre
sera l’occasion comme chaque année d’accueillir le
Festival Tous Courts, avant d’attaquer 2013 en
compagnie d’Agnès Varda, et peut-être un cycle
consacré au cinéma grec.
GAËLLE CLOAREC
À venir
Cycle Martin Scorsese
Du 12 sept au 2 oct
5 films de John Cassavetes
Du 10 au 23 octobre
Institut de l’image
Cité du Livre, Aix
04 42 26 81 82
www.institut-image.org
L’Estaque,
nombril du monde
L’Alhambra réussit depuis des années la performance de projeter
des films artistiquement exigeants, de soutenir la création des
réalisateurs d’ici, et de travailler dans un quartier qui a fait la Une
des journaux tout l’été.
Zibeline : Pourquoi ce Pôle régional d’éducation artistique au
cinéma n’est-il pas un cinéma comme les autres ?
William Benedetto : L’essentiel de notre quotidien, c’est de
travailler avec les scolaires, les professeurs, et le tissu
socioculturel. Dans ce quartier, comme dans tout quartier
périphérique, il faut avoir conscience du territoire. Les projections
en plein air cet été, au cœur de quartiers villages, ou des Cités
comme la Consolation, dont tout le monde parle actuellement, se
sont très bien passées. Grâce aux travailleurs sociaux on connaît
l’Alhambra dans les cités. Même si la tension permanente qui y
règne est très alarmante, il y a du monde, tout se déroule
correctement. Il est plus que temps de donner des moyens à nos
quartiers. Mais il ne faudrait surtout pas oublier les moyens
culturels. Projeter un film, même si c’est Kung Fu Panda 2 comme
cet été, permet de créer ou de conserver un lien.
Comment avez-vous construit votre saison cette année ?
La programmation publique est fondée sur les mêmes principes
que l’an dernier, avec des rendez-vous, des avant-premières, le
maximum d’événements qui permettent la rencontre, le dialogue,
entre les gens, entre les arts. On commence avec FFM (voir p 78),
puis Fred Nevchehirlian viendra chanter pour la projection du
dernier film de Leos Carax (le 13 sept). Cette année on aura aussi
des rendez vous Marseille en cinéma le samedi après-midi, qui
s’intéresseront aux cinéastes vivants, d’ici ou non, Régis Sauder,
Emmanuel Mouret, qui ont filmé Marseille. Et puis on participe à
MP2013, avec les Ecrans voyageurs, on tisse aussi des partenariats
avec le MuCEM… on va accueillir le 25 oct l’avant-première du
dernier documentaire de Régis Sauder (réalisateur de Nous,
princesse de Clèves ndlr) tourné aux Baumettes, Être là ; on a en
exclu un petit bijou, La vierge, le copte et moi de Namir Abdel
Messeeh… D’ailleurs ce réalisateur égyptien, s’il n’y avait pas eu
des ateliers comme les nôtres, n’aurait sans doute pas fait de
cinéma. Parce que la transmission, l’éducation et la création, que
l’on sépare, sont en fait souvent liées…
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR AGNÈS FRESCHEL
Alhambra Cinémarseille
04 91 03 84 66
www.alhambracine.com
La vierge, les coptes et moi © Oweda film
16
SAISONS
LA CRIÉE | LE LENCHE
Tourner la page
La première saison de Macha Makeïeff à la tête du
Centre Dramatique National de Marseille consomme
la rupture esquissée l’an dernier : c’est dans un hall
rénové, avec une «com» bariolée et des spectacles
majoritairement festifs, d’esprit cabaret, que la directrice veut accueillir un public renouvelé. Les spectacles
viennent d’horizons très divers, depuis la comédie
française jusqu’à la prod privée underground londonienne. Le théâtre proprement dit y a peu de place,
et les propositions, 52 au total, s’y succèdent sur un
rythme très rapide, restant pour la plupart deux ou
trois soirées. Les productions régionales sont rares
aussi, hormis la danse (Ballet National de Marseille et Ballet Preljocaj), mais des festivals et
institutions locales très intéressants y (re)viennent :
le FID, la semaine de la Pop philosophie, le festival
de la Roque d’Anthéron, les conférences du MuCEM…
Bref la saison 2012/2013 dénote la volonté d’affirmer
une identité particulière, et de changer l’équilibre qui
règne entre les salles à Marseille. Si l’on ne peut voir
de théâtre, et encore moins de productions dramatiques régionales, hors du réseau, pauvre, des scènes
indépendantes, ce n’est pas du seul ressort du
Centre Dramatique National.
Qui n’attend pas 2013 pour commencer sa saison.
La diète culturelle s’arrêtera dès le 20 oct grâce à
une Mise à feu en forme d’inauguration festive (de
14h à 20h) avec visites guidées, conférences et collation ; le soir, Rodolphe Burger rendra hommage au
velvet Underground, plaçant la saison de la Criée
sous le signe du rock, lorsqu’il était subversif… puis
le 21 oct c’est le trio londonien Tiger Lillies (accor-
The Tiger Lillies © Mark Holthusen
déon, voix, percu) qui viendra interpréter son répertoire de chansons brechtiennes.
Après cela nous aurons une nuit de la philosophie,
un opéra et une comédie musicale en marionnettes
à fil, Les Apaches qui reviendront, et une année 2013
qui s’annonce comme un conte oriental rouge, noir et
or, sous le signe des Mille et une Nuits…
La Criée, Marseille
Saison 2012 2013
04 91 54 70 54
www.theatre-lacriee.com
AGNÈS FRESCHEL
Talents d’ici
À corps perdu © cie Lalage
Le théâtre de Lenche lancera sa nouvelle saison en fanfare sur la place
ombragée du même nom. Un moment
important pour le quartier : le petit
théâtre, qui a ces dernières années
multiplié ses salles en mouchoirs de
poche, a su garder l’esprit de quartier,
tout en regardant au loin… Ainsi le 20
sept, un apéro musical précèdera un
Cabaret inédit mis en forme par Ivan
Romeuf avec éclats de rire et impros,
vrai moment de convivialité instauré
depuis plusieurs années déjà.
Pour continuer en musique, une diva,
interprétée par Cathy Heiting, se lance dans un récital déjanté de Verdi à
Duke Ellington accompagnée d’un pianiste qui n’y va pas de main morte...
Plus grave, mais toujours en musique,
À quoi on joue ? de la Cie Le temps
de dire d’Avignon s’interrogera sur le
travail. Le texte, mis en forme et en
scène par Paul Fructus, rapporte les
témoignages glanés au gré de rencontres... Puis une des créations maison
de la saison, Tendresse Molotov : une
comédie entre vaudeville et enquête
policière de Gustavo Ott, écrivain vénézuélien, mise en scène par Maurice
Vinçon, révèlera les tergiversations
d’un couple de bobos, empêtré dans
ses certitudes, mais surtout préoccupé
par son désir de concevoir un enfant !
En novembre le Lenche accueillera
Dansem, avec deux artistes libanaises,
Khouloud Yassine et ses musiciens,
et Danya Hammoud. Ensuite retour
du collectif Manifeste Rien, avec une
saga algérienne de 1914 à 1962 d’après
le récit de l’historien Benjamin Stora
mêlant mémoire et histoire pour évoquer les juifs d’Algérie. En décembre
place aux enfants : avec un spectacle
de la Minoterie hors les murs, À Corps
perdu ; Le K. d’après Dino Buzzati, mis
en scène par Gilles Le Moher ; un conte
chorégraphié par Valérie Costa ; un
spectacle autour des techniques
artistiques du papier par la Cie Clandestine. Un programme éclectique,
qui n’oublie jamais que les artistes qui
créent ici ont du talent, qu’il faut
montrer…
CHRIS BOURGUE
À venir
Cabaret de saison
le 20 sept-ouvert à tous (à réserver)
Bizet était une femme
du 21 au 26 sept
À quoi on joue ? Tais-toi et bosse !
du 5 au 13 oct
Le Lenche
04 91 91 52 22
www.theatredelenche.info/
18
SAISONS
LE TOURSKY | LES BERNARDINES
Utopie concrète
Ne pas reveiller avant la fin du reve © X-D.R.
Le théâtre de Richard Martin poursuit
sa mission généreuse de promotion
d’une culture exigeante et accessible,
imposant dans les quartiers nord une
programmation éclectique et fournie.
Tous les spectateurs, fidèles, connaissent l’esprit de convivialité, l’engagement
culturel sans failles du Toursky. Aux
spectacles s’adjoignent des conférences, des sessions d’université populaire
avec des interventions d’universitaires
et de spécialistes. Les murs se prêtent
aux expositions, on rencontre les
artistes, on discute, le lieu dépasse le
statut de théâtre, ou plutôt incarne son
idée, un lieu de culture que chacun
partage.
À l’Est !
Cette année encore, il y aura le rite du
Festival Russe, du Festival Flamenco,
la Nuit de l’Anarchie (notée dans le programme L’Amusicien d’Uz), mais,
nouveauté, un remarquable Festival
Slovaque (uniquement au Toursky !)
dans le cadre de Marseille Provence
2013, du 14 au 17 mai, avec le concert
de Jazz PaCoRa Trio et Bashavel et
la pièce de Martin Mac Donagh, La
reine de Beauté de Leenane, par le
Théâtre National de Ko ice (le plus
grand théâtre de Slovaquie) et des conférences… La saison même du Toursky
s’ouvre avec un exceptionnel concert
des solistes de l’opéra de Bratislava,
Terézia Kru liaková, mezzo-soprano,
Martina Masakyrova, soprano, toutes
deux récompensées par de nombreux
prix internationaux, et Pavol Breslik,
considéré comme l’un des meilleurs
ténors actuels, accompagnés par le
pianiste Robert Pechanec, familier
des masters class de Brigitte Fassbaender et de Wolfram Rieger.
Sans exception !
Les autres spectacles répartis harmonieusement entre théâtre, musique,
danse, accueillent des têtes d’affiches
et des artistes encore peu connus, et
des productions de la région. Parce
que Richard Martin ne peut s’empêcher d’être fidèle on retrouvera le
Cocktail Molotov de l’inénarrable duo
Jonathan Soucasse/Cathy Heiting,
Edmonde Franchi dans sa nouvelle
création, Dans le tourbillon de l’amour,
saison 2, mais aussi Marie-Claude
Pietragalla et Julien Derouault dans
M. et Mme Rêve. Puis Angélique
Ionatos et Katérina Fotinaki, Chanson plus Bifluorée (déjà 25 ans !!! un
anniversaire !), Michel Bourdoncle au
piano accompagné par l’Orchestre
National de Chambre de Chisinau…
Pièces classiques et contemporaines,
cinéma, Gigi, de Colette, Les Femmes
savantes de Molière, Les Chaises de
Ionesco, Le Roi Lear de Shakespeare, Jean la Chance de Brecht, Quand
m’embrasseras-tu d’après des textes
de Mahmoud Darwich…
Une programmation foisonnante qui
procède sans conteste d’une volonté
d’élever les consciences dans la joie du
partage…
MARYVONNE COLOMBANI
À venir
Opéra de Bratislava,
concert lyrique
Le 11 oct
Ici chez vous
Il est des lieux où l’on aime aller, même lorsqu’on n’est pas sûr d’y
trouver un travail accompli (ou parce que ?), même si des concepts
vagues y tiennent souvent lieu de propos achevé, même quand on y
tourne en rond, aveugle, autour d’éternelles questions incessamment
posées (ou parce que ?). C’est qu’aux Bernardines on sait accueillir des
artistes en recherche, jeunes ou vieux, incertains mais à la révolte
intacte, qui n’entrent pas dans le rang. Ni dans les recettes qui rendent
aujourd’hui nombre d’artistes inconsciemment complices de la
«société du spectacle» qui nous éloigne du réel. Aux Bernardines, tous
les artistes programmés se demandent comment ils sont sur scène, en
quoi ils représentent, dans quel but ils proposent des formes. Ça
marche ou pas, peu importe, le questionnement demeure vivant.
En ces temps de disette la chapelle précieuse multiplie les collaborations, accueils et coproductions avec ceux de sa famille : Préavis de
désordre Urbain (voir p. 60), Dansem, mais aussi la Minoterie qui est
sans lieu, Kéléménis même s’il en a un… Les artistes de la région y
trouvent un refuge qui leur permet de montrer de nouvelles proposition : ainsi au premier trimestre Laurent de Richemond, Xavier
Marchand, Geneviève Sorin, Jacques Diennet, Raymond Boni,
Montaine Chevalier, Thierry Baë, Carole Vanni… Et les spectateurs
pourront y voir du théâtre, dès mi-septembre, puisque de nombreuses
propositions coréalisées avec actOral (voir p 65) y ont lieu.
AGNÈS FRESCHEL
À venir
Dans le cadre de préavis de désordre urbain
Zones Rouges du 11 au 14 sept
18h30 aux alentours des Bernardines
19h15 Kiosque Léon Blum
Sortie de Zone Rouge
Le 15 sept de 15h à 19h
Préavis d’insomnie
Le 18 sept à partir de 19h
Dans le cadre d’actoral
Notre Printemps
Das Plateau
Du 25 au 29 sept
Fée
Antonija Livingstone, An Kaler
Les 2 et 3 oct
Pourquoi Eve vient-elle chez Adam ce soir ?
Anja Tillberg
Les 5 et 6 oct
Les Bernardines, Marseille
04 91 24 30 40
www.theatre-bernardines.org
L’Odyssée Burlesque-Homère,
Cie Miranda-Thierry Surace
Les 19 et 20 oct
Ne pas réveiller avant la fin du rêve,
Léda Atomica Musique
Le 23 oct
Théâtre Toursky, Marseille
0 820 300 033
www.toursky.org
Notre Printemps © Das Plateau
20
SAISONS
LA MINOTERIE | LE MERLAN
Subvertir aux besoins
Détournant le sigle géométrique de
MP2013, le Merlan se nomme Merlan
Picon 2012, Territoire Capital de la
culture. Une boutade ? Oui, mais pas
seulement : affirmer que la culture
importante est dans les quartiers nord,
et ne commence pas en 2013, est un
acte politique… D’autant plus fort aujourd’hui que le gouvernement met le
paquet pour sortir Marseille de sa tiersmondisation, mais pense plutôt à la
police qu’à la culture comme ferment
de changement.
Le Merlan travaille sur le terrain. Y fait
venir des habitants du centre ville.
S’obstine à changer le regard sur le
quartier. Implique des voisins, peu à
peu, intelligemment, dans des ateliers,
des cycles de cinéma, des rencontres,
des chemins différents. Certes on y
programme très peu de théâtre, et pas
beaucoup de spectacles à proprement
parler, ce qui tombe mal dans une ville
qui en manque et n’a qu’une scène
nationale. Mais Nathalie Marteau l’a
toujours affirmé : le Merlan est une
Traces © Stephanie Boisvert
Le théâtre du Merlan, à
quelques mois de l’année
Capitale, continue d’affirmer
une originalité sans faille de
scène nationale de quartier.
Et de recherche
de créer de petits jardins, et des workshops de cueillette et de cuisine ont
commencé le 10 sept…
Quant aux spectacles, le Merlan programme Traces, de la Cie les 7 doigts
de la main qui pratique un «cirque
urbain» qui renouvelle ici la notion
d’agrès. Un workshop acrobatique
(mains à mains, anneaux chinois) est
proposé le 29 sept, toute la journée,
au CREAC. Un peu plus tard on retrouvera Delgado et Fuchs, pour une
création coproduite (car le Merlan
coproduit la plupart des spectacles
qu’il programme). Une série d’ateliers
est prévue à partir du 6 oct jusqu’à la
création ; les artistes ont besoin d’une
vingtaine de collaborateurs volontaires…
AGNÈS FRESCHEL
scène nationale à Marseille, pas de
Marseille. Le quartier, son histoire, le
centre commercial, les cités alentours,
la police au-dessus, tout empêche le
Merlan de programmer comme les
autres. Il s’agissait simplement de
transformer cela en atout !
Au programme donc, peu de représentations au sens classique du terme,
mais une multitude d’actions. Les premiers mois de la programmation sont
emblématiques : durant les journées
du patrimoine, Safi et Coloco proposent une longue journée de balade (le
15 sept à partir de 9h30) où l’on
découvre et déguste les végétaux qui
poussent sur les terrains en friche, et
dans les jardins ouvriers. Étonnantes,
ces balades changent définitivement le
regard que l’on porte sur la ville, et l’on
se met comme Marcovaldo à chercher
les pousses qui persistent au creux du
bitume. Des ateliers les 15 et 16 sept
complètent les balades, et permettent
À venir
Traces
Du 26 au 30 sept
Let’s get physical
Du 18 au 20 oct
Le Merlan
04 91 11 19 20
www.merlan.org
La Minoterie vagabonde !
L’équipe a fait ses cartons après avoir fêté son départ
avec émotion, larmes et mouchoirs (cf Zib’53). Finalement c’est à la rue Guibal, près du Pôle Media de
la Belle de mai, qu’elle s’est installée. Les théâtres
alentour vont l’héberger pour l’année en attendant le
nouveau lieu, Place de la Méditerranée.
La saison commencera dans le cadre du Festival
Dansem 2012 en novembre. On retrouvera Manon
Avram du Collectif KO qui met en scène et chorégraphie Qu’avez-vous vu ? avec Thierry Escarmant,
de la Cie Écrire en mouvement de Pau, une interrogation sur la place de l’individu dans la cité, alors que
l’enfermement de notre société dans le conventionnel se fait de plus en plus étouffant. Entre art
vivant et art visuel, le corps et les images occupent
une place essentielle dans le spectacle (les 21 et 22
nov à la Friche).
Puis au Klap, du 20 au 24 nov, la Cie Soleil vert de
Laurent de Richemond propose Les Larmes rentrées, une adaptation chorégraphiée de Mars de Fritz
Zorn. L’auteur suisse, décédé à 32 ans en 1976, y
analyse les causes de son cancer, pour lui d’ordre
psychosomatique. Le jeune homme issu d’un milieu
très aisé a eu une éducation sclérosante sans amour
et sans amis et en fait la cause essentielle de son
mal-être et de sa maladie.
Le spectacle proposé par la Cie Lalage, À Corps perdu, s’interrogera sur la place de l’enfant dans l’espace
urbain, y compris les lieux les plus insolites... Dan-
seurs et marionnettes géantes évoluent en recréant
un espace à la fois réel et imaginaire. Ce travail, issu
d’exercices d’ateliers, s’inspire des parcours quotidiens des enfants, des rencontres qu’ils y font ;
Mariana Giomi en a assuré l’écriture (du 4 au 8
dec, au Lenche).
On le voit les préoccupations du moment vont dans
le sens de la place de l’individu dans notre société et
les visages du monde qui s’offrent aux jeunes. Bien
que vagabonde, l’équipe de la Minoterie reste fidèle
à ses convictions…
CHRIS BOURGUE
La Minoterie
04 91 90 07 94
www.minoterie.org
Qu'avez-vous vu © Manuel Buttner et Manon Avram
22
SAISONS
LE GYPTIS | LE MASSALIA | LA FRICHE
Productions régionales
Au Gyptis, on le sait, le théâtre a le temps de s’installer, pour des séries de représentations qui n’ont
plus cours ailleurs. Une semaine en général, trois
pour la création maison : le Gyptis sait remplir sa
salle, pourtant grande, d’un public fidèle, populaire
et avide de grands textes.
Au menu de cette année, annoncée jusqu’en avril
même si on nous promet des surprises de fin de saison, le même équilibre que les années précédentes :
un peu de danse (Cie Grenade) et de musique (un
concert lyrique baroque de Côté cour), et le reste
est du théâtre. Et uniquement des productions régionales. Ainsi on verra l’excellente Seconde surprise de
l’amour de Marivaux mis en scène par Alexandra
Tobelaim, la création du Songe d’une nuit d’été par
la Cie l’Individu (Charles Eric Petit qui revisite les
quadrilles de Shakespeare), Monsieur Agop, périple
d’un Arménien, par la cie vauclusienne la Naïve. Et
puis pas moins de trois productions de la Cie ChatôtVouyoucas. D’une part la reprise de deux mises en
et son épouse, viendront hanter la scène avec leurs
sorcières et leurs désirs avoués…
Une dernière saison pour le couple de directeurs, qui
quittera le plateau après 2013. En espérant fermement que l’œuvre de leur vie ne sera pas cassée, et
que le lien au public dans ce quartier le plus pauvre
de France pourra être conservé.
AGNÈS FRESCHEL
À venir
Cie Grenade © Leo Ballani
scène d’Andonis Vouyoucas aux antipodes l’une
de l’autre : le Journal d’un fou, solo russe d’après Gogol, Hypatie, peplum grec historique écrit par Pan
Bouyoucas, défendent cependant toutes deux la
liberté humaine et le désir insensé d’absolu… La dernière création reviendra à Françoise Chatôt : les deux
directeurs depuis des années alternent à ce poste.
Après Roméo et Juliette, c’est à la plus perverse des
figures shakespearienne qu’elle s’attaque : Macbeth,
Exponentiel2
L’enfance de l’art
Même si la biennale européenne, grand
événement jeune public prévu en 2013,
n’a pas lieu faute de financements, la
saison de Massalia s’annonce riche et
passionnante, avec 18 spectacles, un
nombre important de représentations,
et des interventions constantes à destination des scolaires, ou chez eux. Et
un prix toujours aussi attractif de 5 euros,
qui ouvre à tous la porte du théâtre.
Nettement réorientée vers l’enfance
depuis deux ans, de la toute petite (à
partir de 18 mois) jusqu’à l’adolescence (15 ans, et au-delà), la programmation
leur offre des formes diverses, danse,
théâtre forain ou d’objet, clown et cirque, et théâtre encore. Pas de musique
ni d’arts visuels cette année, mais Massalia reste fidèle à ses vieux complices
qui travaillent à côté ou un peu plus loin:
le Théâtre de cuisine, L’entreprise
de Cervantès pour deux créations, Du
zieu dans les bleus, ou Philippe Dorin
et Sylviane Fortuny, le Cirque Trottola… D’autres compagnes (tiens, des
femmes !) plus récentes, comme Wilma Lévy, ou Marion David et Thérèse
Angebault, ou encore la cie Didascalie de Marion Lévy et Marion Aubert,
Les 20 ans de la Cie Grenade
Les 19 et 20 oct
Les jeunes danseurs de Josette Baïz reviennent
jubiler sur la scène du Gyptis, dans des extraits de
pièces des plus grands chorégraphes contemporains
dont ils s’emparent avec l’énergie et la fraicheur
de la découverte…
Théâtre Gyptis, Marseille
04 91 11 00 91
www.theatregyptis.com
rejoignent le voyage, et beaucoup de
compagnies belges, prévues au départ
comme partenaires de biennale…
C’est d’ailleurs avec deux propositions
belges que la saison commence : une
dans le Petit Théâtre de la Friche,
l’autre au Klap, devenu hôte régulier
de la danse jeune public. A.F.
À venir
Le bureau des histoires
Le Théâtre du tilleul, Carine
Ermans
Un bureau où on raconte au
téléphone des histoires pour
s’endormir. À partir de 5 ans
Du 4 au 6 oct
Têtes à têtes
Maria Clara Villa Lobos
Un bonhomme à grosse tête
expérimente les rebonds de l’espace
et des sons. À partir de 3 ans
Les 10 et 11 oct
Le Massalia
04 95 04 95 70
www.theatremassalia.com
Le Bureau des histoires
© Danielle Pierre
Bricole © Caroline Dutrey
La Friche a toujours été une ruche. Avec ses résidents (70 structures !), ses propositions maison, ses spectacles accueillis, MOD et Massalia, ses activités connexes,
la Friche depuis 20 ans bourdonne et s’active, en chantier permanent. Aujourd’hui
une transformation gigantesque est en cours, et entre les visites de chantiers qui
se transforment en événements, les différents quartiers créatifs et ateliers de
l’euroméditerranée, l’année 2013 qui va voir surgir pléthore de nouvelles formes,
festivals, diurnes et nocturnes, sociétaux et artistiques, exposés ou spectaculaires,
on ne sait plus où donner de la tête… d’autant qu’un crèche s’est ouverte, des jeux
d’enfants, des jardins, un parc à skate, un marché paysan régulier…
Dans l’immédiat, hors ces activités régulières qui peu à peu transforment le pôle
artistique en véritable quartier urbain, on retrouve Artorama (voir p68 et 69) et
Massalia (ci-contre), Préavis de désordre urbain (p 60), le Cabaret aléatoire qui
reprend en octobre… Une visite de chantier, aussi, le 19 sept à partir de midi avec
Ex nihilo. Et le 15 sept, pendant les journées du patrimoine, une Journée bricole
récréative et familiale : des ateliers pour tous, parents et enfants, origami,
jardinage, maquillage, modelage, des jeux divers, calmes ou sportifs, des
spectacles, une visite adaptée d’Artorama, le tout de 11h à 18h. Tout cela, sans
réservation préalable, est gratuit. L’esprit Friche, en somme !
AGNÈS FRESCHEL
La Friche Belle de Mai, Marseille
04 95 04 95 04
www.lafriche.org
24
SAISONS
GYMNASE | JEU DE PAUME | GTP
Trois têtes en attente
Chantiers
Cie En Phase, Miguel Nosibor
Empreintes
Ouverture le 28 sept à 11h
Grand Théâtre de Provence
Cie Précipité, Barbara Amar
Occupation précaire
Ouverture le 28 sept à 15h
Grand Théâtre de Provence
Cie 7e Ciel, Marie Provence
L’Enfant sauvage
Ouverture le 28 sept à 18h
Jeu de Paume
Ensemble Una Stella,
Philippe Spinosi
cie 2 temps 3 mouvements
La fin de la séparation
Ouverture le 9 oct à 16h
Grand Théâtre de Provence
Le Jeu de Paume © Raphael Arnaud
Ça y est ! Le ménage à trois est consommé ! Le Jeu de Paume, le Gymnase
et le Grand Théâtre de Provence
s’allient officiellement pour le meilleur
et pour le pire, conjuguant leurs destins
dans une mise en commun des moyens
et des genres. Chacun garde son identité, mais il y aura de la musique, beaucoup,
partout (voir encadré), des créations
aussi, et toujours la même préoccupation pour le jeune public !
Mais, sitôt le mariage consommé, voilà
que les trois zigues ferment la porte au
public et restent en famille, offrant leurs
plateaux généreux aux compagnies qui
ont besoin de monter leurs projets
pour 2013, mais laissant les spectateurs dans une douloureuse attente.
Quatre mois sans ces trois salles, que
va-t-on devenir ? Mais bon, on se rattrapera en 2013, quatre mois ne sont
pas si longs pour une gestation à trois
ventres, et dès janvier une dizaine de
spectacles différents nous attendent
chaque mois, avec des stars, des inconnus, des fidèles. Du théâtre, de la
Russie de Tchékhov à la Méditerranée
de toutes les rives, en commençant par
un Bourgeois Gentilhomme et son ballet. De la danse bien sûr, de Preljocaj à
Jean-Charles Gil en passant par Giselle
par le ballet de Perm. Et puis des formes
festives, beaucoup, parce Dominique
Bluzet attend 2013 comme une fête, et
qu’on a envie quand il en parle d’y
croire avec lui.
regards… Histoire de nous faire attendre, et de nous garder en appétit !
AGNÈS FRESCHEL
Les Théâtres
Saison (2012) 2013
08 2013 2013
www.lestheatres.net
Plateaux libres
En attendant pourtant, parce qu’il faut
bien occuper l’impatience, on pourra
se pencher sur les Plateaux libres, comme
des parrains nerveux qui contemplent
les images peu nettes des échographies. En quatre mois 19 compagnies
occuperont (ça a déjà commencé) les
trois plateaux pour une à trois semaines chacun, afin chaque fois de répéter
une création programmée, la plupart
du temps dans le cadre de MP2013.
Préoccupé par les difficultés rencontrées par les compagnies régionales,
Dominique Bluzet a voulu offrir ce temps
à ceux qui peinent plus que jamais à
monter leurs productions. Ce qui ne
suffira pas à faire exister ces créations,
aussi ne s’arrête-t-il pas là : chaque
résidence débouche sur une présentation des spectacles aux professionnels,
programmateurs et subventionneurs,
qui pourront peut-être ainsi, enfin mesurer la qualité exceptionnelle du vivier
artistique de la région.
Et puis pour les plus curieux d’entre
nous, l’hydre à trois têtes protectrices
ouvrira parfois des chantiers à nos
2013 en musique
La saison musicale, distribuée sur les trois théâtres dirigés
par Dominique Bluzet, est marquée par la naissance d’un
Festival de Pâques placé sous la direction artistique de
Renaud Capuçon. Le violoniste invite du beau monde :
l’Orchestre de Paris, le Mariinsky de Saint Petersbourg
(dir. Valery Gergiev), Gidon Kremer ou Hélène Grimaud,
Radu Lupu, Matthias Goerne…
L’année musicale se dessine autour des mêmes axes phares
que la programmation générale : des partenariats prestigieux, interprètes de renom, des créations, un ancrage
méditerranéen...
Orchestre philharmonique de Radio France © JF Leclercq
Cie Samir El Yamni
Carnets de route
Ouverture le 9 oct à 17h
Grand Théâtre de Provence
Cie Le Bruit des Nuages,
Olivier Thomas
Rétrospective incomplète d’une
disparition définitive
Ouverture le 12 oct à 18h30
Gymnase
Cie Lalage, Elisabetta Sbiroli
À corps perdu
Ouverture le 12 oct à 16h
Jeu de Paume
Ainsi, dans cette optique, le Festival Présences de Radio
France se décentralise à Aix, fin janvier, pour des soirées où
la création est reine avec l’Orchestre, le Chœur et la Maîtrise de Radio France, Musicatreize, l’Egyptian
Contemporary Music Ensemble, l’Ensemble Orchestral Contemporain… et des opus de Zad Moultaka, Ahmed
Essyad, Ibrahim Maalouf ou Tomasi (Retour à Tipasa d’après
Camus)…
On ne manquera pas Nikolai Lugansky, Maria-Joao Pires
ou Evgeny Kissin, Myung-Whun Chung dirigeant la 5e
Symphonie de Mahler, le spectacle de Sonia Wieder-Atherton imaginé autour des musiques de «sa» Méditerranée,
Rolando Villazon dans Verdi, Jordi Savall et les violes
baroques d’Hesperion XXI… entre Accentus, Les Siècles, Café Zimmermann, Les Talents Lyriques, les
Quatuor Hagen et Modigliani, les jazz de Trotignon,
Galliano, Antoine Hervé et Raphaël Imbert, les sopranos
Julie Fuchs, Magali Léger, le tubiste Thomas Leleu,
Ophélie Gaillard au violoncelle, les claviers de Laure
Favre-Kahn, Jean-François Heisser, L’Histoire du Soldat
ou celle de Babar, L’Enfant et les Sortilèges, et Kagel par
Montera…
JACQUES FRESCHEL
26
SAISONS
LE VITEZ | LE BOIS DE L’AUNE | ATP AIX
Zone
Sensible
Dark Spring © Kim Akrich
Le sens de l’engagement
En 1953, une première association de spectateurs
était créée à Avignon pour soutenir l’action de Jean
Vilar à la direction du Festival d’Avignon et à la tête
du Théâtre National Populaire. En 1959, la section
d’Aix-en-Provence était montée. Fidèles à l’esprit de
Jean Vilar, les Amis du Théâtre Populaire d’Aix perpétuent une tradition de théâtre de qualité pour tous.
En relation avec les professionnels, cette dynamique
association permet la diffusion de formes nouvelles
variées, suscitant la curiosité, titillant l’intelligence.
Hommage à celui qui insuffla un nouveau souffle à la
tradition théâtrale dont on fête cette année le 100e
anniversaire de la naissance, la programmation
débute logiquement par une Soirée Jean Vilar. Le
spectacle Vilar ou la ligne droite permet à Jacques
Téphany, directeur de la Maison Jean Vilar, d’évoquer le fondateur du TNP, cet acteur, directeur de
théâtre fidèle à ses principes et à son art, artiste
citoyen, à travers la lecture de lettres inédites adressées à sa femme, Andrée Schlegel. Par le biais de ces
lectures commentées, Jacques Téphany nous rend
sensibles les colères, les indignations, les désespoirs
aussi d’un être qui sut maîtriser les élans d’une sensibilité à fleur de peau pour le meilleur d’un théâtre qui
ne se considérait pas comme une fin, mais un
«moyen d’agir sur le monde et les hommes». La soirée
permettra également d’évoquer l’avenir et l’histoire
des ATP, à travers le livre de Jacques Olivier Durand :
De la rébellion à la résistance, les ATP à l’heure des
choix (voir Zib’ 54).
Les ATP offrent ensuite une pièce forte, Dark Spring.
La noirceur du printemps d’Unica Zürn se dessine
dans la mise en scène de Bruno Geslin avec l’actrice Claude Degliame et le groupe rock Coming
Soon. Partition étrange pour évoquer une jeune fille
déchirée par l’intensité de ses désirs, une violence
glauque, une sensualité obsédante… Par ces deux
représentations initiales, les ATP d’Aix montrent à
quel point ils savent s’engager pour un théâtre vivant
et novateur.
MARYVONNE COLOMBANI
Vitez (Antoine) disait «Le théâtre est un
champ de forces très petit... et qui malgré son
exiguïté sert de modèle à la vie des gens.»
L’équipe de Vitez, le théâtre, semble faire
sienne plus que jamais cette définition
éthique, au vu d’un programme de saison si
fermement problématisé : «Parler de soi
certes... mais de qui ?». Interrogation sur
l’identité contemporaine dont les moments
forts pourraient être le Rapport sur Moi
d’après Grégoire Bouillier, mis en scène
par Matthieu Cruciani, un groupe de rock
jouant son rôle de microsociété ou La
guerre, notre poésie conçu et mis en scène
par Jean Michel Potiron à partir des mots
de Kant, Hegel, Lorenz... mêlés à ceux de
chercheurs de l’université de Lausanne ou
encore, spectacle invité par les ATP Le
Chagrin des Ogres de Fabrice Murgia où il
est question de faits divers et de mort de
l’enfance à travers, entre autres, l’histoire de
Natasha Kampusch. Dans le même esprit
(de famille ?) François Cervantès et la
compagnie
l’Entreprise
tenteront
l’aventure d’une remontée vers les origines
avec La distance qui nous sépare… et les 2
soirées Copi animées par la compagnie
lesgensdenface agiteront généreusement
le petit drapeau de la névrose.
À revoir aussi les désormais «classiques» de
l’énergie créatrice que sont L’Avare (vilain
papa) de Moati/Laneyrie et la Seconde
surprise de l’amour (ah !) d’Alexandra
Tobelaïm. D’autres créations attendues
bien sûr dont «l’esquisse de compagnie» de
Danielle Bré qui rencontre Duras et
l’humanité inoxydable et toujours en
suspension de L’après-midi de M.Andermas
ou des défis lancés à ceux qui doutent de la
vitalité de l’enseignement du théâtre : La
Commune de Paris 1871 sera monté par
Mathieu Cipriani et La lutte des Morts de
Valère Novarina par Louis Dieuzayde. De
quoi trouver «sa joie» tout simplement
comme le souhaite Danielle Bré dans son
fervent éditorial !
MARIE JO DHO
À venir
À venir
Soirée Jean Vilar
Le 1er oct
Théâtre des Ateliers Aix
04 42 38 10 45
www.theatre-des-ateliers-aix.com/blog
Présentation de saison
Le 15 oct à 19h
Théâtre Vitez, Aix
04 42 59 94 37
www.theatre-vitez.com
La Seconde surprise de l'amour © Bernard Tribondeau
Dark Spring
Le 8 oct
Pavillon Noir Aix
0811 020 111
www.preljocaj.org
ATP Aix
04 42 26 83 98
www.atpaix.com
Deux amis
sur les routes
Nunzio
© X-D.R.
L’espace du Bois de l’Aune n’est pas une salle comme les autres :
équipement de la Communauté du Pays d’Aix qui a placé la tête de
pont de sa politique théâtrale dans une zone périurbaine défavorisée
d’Aix-en-Provence, elle pratique l’accueil de spectacles, de Festivals
(comme celui de la chanson française, voir p 57), d’expositions, de
résidences d’artistes, et la promotion de la culture sous toutes ses
formes, et pour tous. Ainsi, impliquée dans les projets de Marseille
Provence 2013, elle poursuit ses escapades dans le territoire du pays
aixois… Ces Vagabondages invitent à la surprise et l’étonnement, à
un décentrement pour sortir des sentiers tracés. Ainsi, du 6 au 12 oct,
la pièce de Spiro Scimone, Nunzio, se produira dans 4 villes de la
CPA avant de retrouver la salle aixoise.
Nunzio et Pino partagent un appartement dans le no man’s land d’une
friche industrielle du nord de l’Italie. L’un est ouvrier, atteint d’une
maladie pulmonaire, l’autre remplit d’étranges et dangereuses
missions. Le duo de ces deux personnages, subtil, renvoie aux
calendes grecques la banalité du quotidien, et esquisse la trame d’une
réelle amitié. Co-écrit pour le théâtre par Spiro Scimone et mis en
scène par Francesco Sframeli, l’ouvrage a été porté à l’écran : Due
Amici a remporté le prix du meilleur film de la Mostra de Venise 2002.
MARYVONNE COLOMBANI
Nunzio
Le 6 oct
Salle Sévigné, Lambesc
04 42 17 00 62
Le 9 oct
Salle Emilien Ventre, Rousset
04 42 29 82 53 ou 52
Le 10 oct
Salle des fêtes, Puyloubier
04 42 66 34 45
Le 11 oct
Bois de L’Aune, Aix
04 42 93 85 40
www.agglo-paysdaix.fr
Le 12 oct
Théâtre municipal, Pertuis
04 90 79 56 37
28
SAISONS
VELAUX | ROUSSET
Sur la lancée
Un an après son ouverture l’espace NoVa de Velaux
a déjà fait ses preuves. Cette nouvelle salle de
spectacle, remarquablement équipée, a su d’emblée
conquérir son public. Il s’agit désormais de fidéliser
ces spectateurs en continuant à offrir des productions de qualité, en diversifiant les formes, et en
restant accessible à toutes les bourses par un jeu
d’abonnements attractifs et souples. Plus de musique, plus de cinéma, des cycles thématiques, avec
un soutien très net aux compagnies régionales, qui
font l’essentiel d’une programmation attrayante :
ainsi autour de Molière les Velauxiens pourront rencontrer trois metteurs en scène de la région, en
commençant le 6 oct avec la Compagnie Vol Plané
qui donnera sa version impertinente et joliment
dégraissée de L’Avare.
Un festival de musique classique va aussi voir le jour.
Les conditions acoustiques de la salle sont optimales.
On pourra d’ailleurs les tester dès le 22 sept avec
l’interprétation des Carmina Burana dans la version
pour deux pianos et percussions par l’ensemble Ad
Fontes dirigé par Jean Heiting, mis en scène avec
humour, pertinence, inventivité par André Lévêque.
Originalité virtuose du Quintette Bamboo Orches-
L'Avare © Matthieu Wassik
tra, le 29 sept, fondé par Makoto Yabuki qui offre
un spectacle d’une extrême richesse en jouant des
pièces originales sur des instruments qui ne le sont
pas moins, bambous, dans lesquels on souffle ou sur
lesquels on tape, métallophones, marimbas, tambours japonais… Le public jeunesse n’est pas oublié,
le 12 oct : Hélène Bohy, cofondatrice du Label
Enfance et Musique signe un spectacle ludique et
poétique, Le bateau de Nino.
MARYVONNE COLOMBANI
Espace NoVa, Velaux
04 42 87 75 00
www.espacenova.com
Rousset pour tous
La salle Emilien Ventre de Rousset
s’attache à offrir à un public nombreux
et passionné (le jour de l’ouverture des
abonnements voit des files d’attente
impressionnantes !) un programme
éclectique et fourni. Ainsi, l’annonce de
saison rendait un hommage ému à
Laurent Terzieff qui arpenta la scène
de Rousset dans la pièce Hughie d’Eugène O’Neill. Partenaire de Marseille
Provence 2013, Rousset offre encore
une très belle saison. Un seul mot
d’ordre, distraire, mais jamais sottement. Ainsi, Accordéon, L’accroche au
cœur de l’Atelier du possible ouvre
la saison, mêlant au tango argentin,
cajun, folk, jazz, musette, récits tziganes.
Jean-Marc Marroni à l’accordéon et
Cécile Becquerelle, chant, danse,
récit, nous entraînent dans un voyage
musical où Nougaro jouxte Vivaldi,
Solotarjow, Brel, Piaf, Bach, Émile
Vacher… Puis De toutes Beautés d’Edmonde Franchi, vif, délicieux, humain,
Antigone © Elian Bachini
profondément. Comme les poupées
gigognes, les scènes s’enchâssent. Il y
a le feuilleton télé, les artistes qui
rythment le spectacle, (superbes Sylvie
et Gil Paz), les trajets différents, le tout
emballé dans une enveloppe d’humour
tendre. À ces destins obscurs, répond
celui fulgurant de Peggy Guggenheim,
femme face à son miroir l’extravagante
papesse de l’art moderne, passionnée
avant tout, mis en scène par Christophe Lindon d’après un texte de Lanie
Robertson. Enfin, à noter absolument
en ce début de saison, la verve irrésistible de Poucet de Jeanne Béziers. Le
mensonge devient jubilatoire, métaphore du théâtre ? Autant de raisons
de faire un détour au pied de la Sainte
Victoire !
MARYVONNE COLOMBANI
À venir
Accordéon, L’Accroche au cœur
Le 20 sept
Volpone
Le 25 sept
De toutes Beautés
Le 2 oct
Peggy Guggenheim, f
emme face à son miroir
Le 4 oct
Nunzio (avec le Bois de l’Aune)
Le 9 oct
Poucet
Le 10 oct
Sur le chemin d’Antigone
Philippe Car joue entre la tragédie antique et le monde du cirque. Le destin
d’Antigone est raconté par un clown, Séraphin qu’accompagnent ses musiciens
complices. Séraphin joue tous les rôles, se démultiplie, devient chœur antique. Le
propos de Sophocle est détourné sur le mode du dérisoire, du merveilleux aussi.
Par-dessus tout, il y a le bonheur de conter, transmettre à sa manière une histoire
intemporelle. Le théâtre devient une machine à rêves, mais aussi, savourant la
magie ressentie, un moteur propre à la réflexion. M.C.
Le 16 oct
Salle Emilienh Ventre, Rousset
04 42 29 82 53
www.rousset-fr.com
30
SAISONS
AUBAGNE | SIMIANE
Aubagne by night :
le Théâtre Comoedia
Jacques Lebeau son Directeur, Jean-Luc Dimitri sur
le jeune public, l’humour et les «petites formes», et
Jean-Marie Tedesco aux arts de la rue et à la danse
ont prévu une saison aux petits oignons pour le
Théâtre Comoedia d’Aubagne.
Fidèles à leurs orientations premières : sens de
l’accueil, variété des propositions artistiques et des
publics, quelques têtes d’affiches et un relationnel
fort avec la création régionale, ils ont cette année
commencé à travailler dans la perspective de 2013,
avec une thématique sensiblement méditerranéenne:
Camus, Fellag, Angélique Ionatos, et une pièce de
Lionel Briand sur les Croisades.
Pour Jacques Lebeau qui en est à sa vingtième
saison, «le Comoedia est né d’une vraie volonté
politique ; il a été conçu comme un espace de
rencontre, et fait aujourd’hui partie des meubles au
bon sens du terme. Nous avons une relation de
confiance avec nos spectateurs, et un bon taux de
remplissage, qu’il s’agisse d’artistes connus ou de
découvertes que nous leur proposons.» Une petite
salle sous le théâtre a été peu à peu aménagée pour
accueillir des débats, du cabaret, des spectacles plus
intimistes, permettant d’échanger avec les auteurs,
les comédiens et les membres de l’équipe dans un
cadre chaleureux. Autour de Michel Portal, par
exemple, en concert le 19 janvier, quatre jours de jazz
sont prévus, avec des ateliers, une conférence, et des
groupes locaux conviés pour l’occasion.
Dans la grande salle, une création prévue pour le 17
janvier titille déjà notre curiosité : l’Eloge de la folie,
œuvre satirique d’Erasme dédiée au chancelier
d’Angleterre Thomas More, mise en scène par Pierre
Philippe Devaux et Serge Sarkissian. Puis c’est
une invitation à la danse, avec la chorégraphie de
Jean-Claude Gallotta le 12 avril : Daphnis é Chloé.
«Nous sommes heureux de pouvoir le recevoir, ce
n’était pas gagné avec notre plateau, mais il a su
s’adapter à l’espace.» Les arts de la rue ne sont pas
en reste, puisque outre la venue de l’Agence
La Tentation d'exister, Christian Mazzuchini © Maryline Le Minoux
Nationale de Psychanalyse Urbaine le 24 octobre, ils
accompagneront l’ouverture de la saison le 15
septembre (voir p. 61), et la clôtureront en juin : cinq
ou six compagnies présentées par Lieux Public
interviendront pour les Rendez-vous Chaud dehors.
Un coup de cœur dans cette programmation ? Le
directeur sourit : «Quand on prépare une saison, on a
énormément d’envies, puis il faut se limiter pour des
raisons de temps et de budget. Mais nous privilégions
toujours la qualité... qui pourrais-je citer en omettant
les autres ? Peut-être Christian Mazzuchini, auteur
que nous suivons depuis longtemps, pour sa façon de
jouer avec les mots, son discours dense et son
imagination.»
Autant d’enthousiasme et de conviction dans le
travail ne peut que porter ses fruits !
Encore une programmation dynamique et de belle
qualité à Simiane, qui peut s’enorgueillir à juste titre
des améliorations matérielles de la salle de
spectacles avec la possibilité de 300 places et des
gradins rétractables. La politique de la ville promeut
l’art et sa pratique, et les services culturels connaissent de judicieux coups de cœur, avec une nouveauté,
un festival communautaire, Mon échappée Belle qui
verra le jour en avril.
La 17e saison culturelle s’est ouverte le 8 sept sur le
cours des Héros, avec un spectacle d’une belle fantaisie,
Le Carrousel des moutons de la Compagnie
Belge D’irque et Fien. Une scène circulaire, le
monde (?), un piano, des notes éthérées, une pianiste
délicate et un acrobate qui dessine d’impossibles
performances. Un univers où le rêve doucement
s’incarne. Départ pour le grand nord, le 6 oct avec Le
garçon qui…, dans une mise en scène de J-L Ouvrard d’après un roman de Jorn Riel, Le garçon qui
voulait devenir un être humain, (c’est-à-dire un Inuit).
Nouveau dépaysement avec un hommage à la
littérature égyptienne : la bibliothèque en fête le 9
oct, offre deux lectures mises en espace par Louiza
Bentoumi et Yacine Aït Benhassi, Taxi, de Khaled
Al Khamissi (Babel, Actes Sud, 2009) et Le voleur et
les chiens de Naguib Mahfouz (Babel Actes Sud
1961), œuvre forte du lauréat du prix Nobel de
Littérature 1988.
GAËLLE CLOAREC
Théâtre Comoedia, Aubagne
04 42 18 19 88
www.aubagne.fr
Dépaysement
Le garcon qui... © X-D.R.
MARYVONNE COLOMBANI
Salle Culturelle, Simiane
04 42 22 62 34 ou 04 42 22 81 51
www.culture.simiane-collongue.fr
32
SAISONS
PORT-DE-BOUC | MARTIGUES | SCÈNES ET CINÉS
Familiarités artistiques
Metallos & degraisseurs © Yves Nivot
Après une longue période d’incertitudes quant aux
subventions de l’année 2012 (en cours !), l’inquiétude
demeure, mais Pierre Grafféo, directeur du théâtre
Le Sémaphore à Port-de-Bouc, se réjouit néanmoins
de la reconduction du conventionnement pour les
publics, pour trois ans, de ce pôle régional de
développement culturel.
Dans ce lieu populaire, où la familiarité naît de
longues rencontres avec les artistes, et où l’on aime
se retrouver, le public forme une famille, de celle
qu’on a plaisir à revoir de spectacles en spectacles.
Il faut dire que la grande préoccupation de l’équipe
reste toujours le travail de proximité avec ce que
Pierre Grafféo appelle «le public populaire», un public
large qui, ici comme ailleurs, ne répond pas forcément présent lors de sollicitations artistiques. Pour y
parvenir le Sémaphore joue la mixité entre créations
(régionales !) et diffusion du spectacle vivant, et
multiplie sans dispersion, avec un discernement qui
naît de l’expérience, les actions culturelles menées
tout au long de la saison. Jusqu’à aller chercher chez
eux les Port de Boucains avec le théâtre d’appartement et les ateliers de pratique théâtrale (cette saison
avec la cie Cithéa), travailler avec les comités
d’entreprise, et faire aux jeunes des propositions sur
mesure. C’est notamment le sens des actions
«artistes au collège» (avec la cie Arketal) et «artistes
aux lycées» (avec le Cartoun Sardines théâtre).
Des 25 spectacles programmés on retiendra, entre
autres, le compagnonnage avec des artistes qui
reviennent régulièrement au théâtre, comme Paul
Fructus qui ouvre la saison avec la cie Le temps de
dire et leur Histoire de gens sans histoires, coproduit
par Le Sémaphore et les CE d’ArcelorMittal et Naphtachimie, pièce jouée dans les usines ; le Cartoun
Sardines Théâtre et leur Misanthrope épuré ; Sélim
Alik, de la cie Cithéa, et la création du Sermon joyeux
de Jean-Pierre Siméon ; Joëlle Cattino et la cie Dynamo Théâtre pour Scappa Via ! et Va jusqu’où tu
pourras… mais aussi le temps fort Cirque en capitales,
«l’événement cirque de Marseille Provence 2013»,
programmation conjointe avec Les Salins, pour Une
soirée de gala de Gilles Defacque, Mamamia de
L’Apprentie compagnie (Catherine Obin animera
par ailleurs des atelier), le collectif AOC…
cadre de Mare Nostrum ; Philippe Domengie «officialise» son association, avec Ubik ; Jean-Marc
Aymes, avec le concerto Soave, propose De la Terre
au Ciel, et, avec l’Ensemble Jacques Moderne, Histoires Sacrées pendant Mare Nostrum ; et Fred
Nevchehirlian, qui reprend Le soleil brille pour tout
le monde ? sur des textes de Prévert, et qui, depuis
3 ans au travers de la programmation des Incisifs,
contribue à faire découvrir de jeunes artistes issus
de la planète folk, rock, hip hop… Un temps fort de
cirque, Cirque en Capitales coproduit par Marseille
Provence 2013, se posera à Martigues, avec, entre
autres, la création de Gilles Defacque, en partie
répétée au théâtre, Soirée de gala, les clowns anglais
du Gandini Juggling, un flash mob avec l’inénarrable
Proserpine…
DOMINIQUE MARÇON
À venir
Histoire de gens sans histoire
Du 24 au 26 sept
Métallos & dégraisseurs
Le 28 sept
Le meilleur du pire, Manuel Pratt
Le 12 oct
Théâtre Le Sémaphore, Port-de-Bouc
04 42 06 39 09
www.theatre-semaphore-portdebouc.com
Grand plateau
DO.M.
Beaucoup de bruit pour rien © 26000 couverts
C’est le retour du théâtre, des grands auteurs et des
grands metteurs en scène, le «retour à une brillance
de la mise en scène» selon les termes d’Annette
Breuil, directrice de la scène nationale de Martigues… Quelle bonne nouvelle ! De l’ambition donc,
sans se départir d’un éclectisme qui est la pâte de la
maison, avec une bonne dose de pluridisciplinarité, et
sans oublier la danse, toujours très présente dans la
programmation. Sur le grand plateau du Théâtre des
Salins Catherine Hiegel recompose Le Bourgeois
gentilhomme ; Jean-Louis Trintignant, accompagné de Daniel Mille à l’accordéon et Grégoire Korniluk
au violoncelle, dit les poèmes de Prévert, Vian et
Desnos ; Catherine Marnas fait résonner les mots
de Koltès avec Sallinger ; avec Que la noce commence Didier Bezace adapte Les Noces silencieuses du
réalisateur roumain Horatiu Malaele ; Pascal Rambert ausculte un couple qui se sépare dans Clôture
de l’amour ; John Malkovich met en scène Les
Liaisons dangereuses… En danse Olivier Dubois
reprend sa dernière création avignonnaise Tragédie,
Kader Attou revient avec la Symfonia Pie ni atosnych
de Gorecki…
Il n’est bien sûr pas question de délaisser les amitiés
fidèles tissées au fil des ans, ce qui n’exclut pas des
artistes associés renouvelés : le metteur en scène
Jean-Claude Berutti poursuit son compagnonnage
pour la 2e année avec une proposition de théâtre
dans un fauteuil, une lecture-veillée organisée dans le
cadre de la manifestation L’Art et la Culture au travail
(du 15 au 27 oct à Port-de-Bouc), la reprise de Super
heureux ! et la création d’Un crime d’honneur dans le
À venir
Les Veillées ou le théâtre dans un fauteuil,
Jean-Claude Berutti
Le 27 sept
Méli-Mélo II le retour, cie Chicos Mambo
Le 5 oct
Dans le ventre du loup, cie Disdascalie
Le 13 oct
Beaucoup de bruit pour rien, 26000 couverts
Le 11 oct
Jacques et Mylène, 260 couverts
Du 16 au 18 oct
Théâtre Les Salins, Martigues
04 42 49 02 00
www.theatre-des-salins.fr
Un service public de la culture
Album de famille © Jacob Bidermann
La Régie culturelle Scènes et Cinés, qui regroupe 9
lieux sur le territoire de Ouest Provence, est «le seul
établissement culturel intercommunal en France à
proposer une programmation en réseau sur un territoire aussi étendu» comme le rappelle Yves Vidal,
son président.
Prise comme modèle par des agglomérations qui
intègrent à leur tour la compétence culturelle, la Régie
était l’année dernière, en octobre, à l’initiative d’un
colloque sur l’intercommunalité culturelle (voir Zib
46), organisé en partenariat avec l’Observatoire
national des politiques culturelles, l’Assemblée des
communautés de France et la Fédération nationale
des collectivités pour la culture. Et quand on est
précurseur il s’agit de poursuivre ses réflexions en
proposant de nouvelles orientations, et plus encore
leur mise en pratique. C’est dans cette optique
qu’Yves Vidal a proposé «la création d’un conseil de
développement culturel (sur le modèle de l’agenda 21
de la culture) où le public, les associations et les autres
acteurs culturels du territoire seraient associés à la
réflexion participative de notre politique culturelle.»
C’est rien de moins qu’une proposition de démocratie
culturelle à l’échelle d’un territoire, Scènes et Cinés
devant servir, la saison prochaine, de «laboratoire de
ce conseil». À suivre donc.
La programmation artistique, désormais placée sous
la seule responsabilité d’Anne Renault (Jean-Marc
Pailhole restant responsable de celle des musiques
actuelles), est comme les années précédentes pluridisciplinaire, plus que jamais ouverte au plus grand
nombre, dans le sens d’«un service public de la culture
qui allie exigence artistique et accessibilité où le
respect du public [...] est au moins aussi important que
celui de l’artiste dans la construction d’une intelligence
collective [...]» selon les termes de Mokhtar Benaouda. Le théâtre est toujours prédominant dans cette
programmation, avec, comme toujours à Scènes et
Cinés, une large place faite aux créateurs régionaux :
Catherine Marnas, Renaud Marie Leblanc, Claire
Massabo, Philippe Car, et Agnès Régolo en résidence
de création à Fos pour mener à bien son projet de
travail sur la modification du paysage du golfe de Fos ;
et bien sûr aussi les «grandes dames» et «grands
messieurs» (en clair les têtes d’affiches) que sont,
entre autres !, C. Rich, F. Huster, G. Bedos, R. Renucci,
D. Blanc, Y. Attal…
Le public jeune est lui aussi choyé, avec des propositions allant du théâtre de marionnettes (avec Philippe
Dorin notamment) au hip hop (avec le 4e souffle,
focus dédié au genre). Et puis la danse, avec Emanuel
Gat qui reprend Brilliant Corners créé à Istres, et
bénéficiera d’une carte blanche, ou encore une sortie
de résidence de la cie Mémoires Vives, les 20 ans de
la cie Grenade de Josette Baïz… Les Elancées enfin,
pour une 14e édition de ce Festival des arts du geste
de retour en février après une saison off faute d’un
financement suffisant, avec 23 spectacles dont
beaucoup de créations, des accueils en résidence,
des chapiteaux…
DOMINIQUE MARÇON
Scènes et Cinés
Fos, Grans, Istres, Miramas,
Port-Saint-Louis, Cornillon
0810 006 826
www.scenesetcines.fr
À venir
Le p’tit bal perdu, cie l’Yonne en scène
Le 14 sept
Espace Robert Hossein, Grans
Gigi, mes Richard Guedj
Le 21 sept
Album de famille, cie du Sans Souci
Le 28 sept
Filopat et Compagnie,
David Sire et Pierre Caillot
Le 13 oct
Le Théâtre, Fos
Paganini, mes David Ottone et Juan Ramos
Le 29 sept
Traîne pas trop sous la pluie, Richard Bohringer
Le 3 oct
Courteline, amour noir, mes Jean-Louis Benoit
Le 9 oct
Théâtre La Colonne, Miramas
Didier Bénureau (humour)
Le 2 oct
Emel Mathlouthi (chant)
Le 12 oct
Globulus, cie Ouragane
Le 17 oct
Théâtre de l’Olivier, Istres
Synapses, Viktor Vincent
Le 5 oct
Espace Gérard Philippe, Port-Saint-Louis
Nicole Ferroni (humour)
Le 16 oct
Espace Pièle, Cornillon
0810 006 826
www.scenesetcines.fr
34
SAISONS
BERRE | NÎMES | ARLES
En avant la musique !
Marc Huraux, précédant la diva africaine Fatoumata Diawara).
Ce n’est bien sûr qu’une facette de
cette programmation qui rend possible, selon le directeur du lieu Patrick
Veyron, l’accès à une identité qui permet «de voir le monde d’une autre
façon». Pluridisciplinaire, elle réserve
aussi une place à la danse avec la cie
Onstap et le step déchainé de Parce
qu’on va pas lâcher, et le duo hip hop
intergénérationnel de Ces deux-là et au
théâtre avec L’Avare innovant et déjanté de la cie Vol Plané… Une salle
qui sait fidéliser un public populaire
autour de propositions de qualité.
DOMINIQUE MARÇON
À venir
Ouverture de saison avec
Entremets, Diego Stirman
5 oct
Jardin et hall du Forum, Berre
04 42 10 23 60
www.forumdeberre.com
Entremets © Jorge Sclar
Le Forum des Jeunes et de la culture
est affilié au Réseau Chainon manquant –qui fédère sur le plan national
des équipements et projets culturels
œuvrant dans le domaine des arts
vivants-, au Cercle de midi, une des
fédérations du Chainon qui milite pour
un spectacle vivant de qualité en
Région PACA, et au dispositif Saison
13. Est-ce pour cela que cette salle est
bouillonnante de vie ? Elle s’apprête,
ainsi que la salle polyvalente et le Ciné
89, à rouvrir ses portes pour une 23e
saison résolument tournée vers la musique, offrant, entre autres, au jazz, à la
musique du monde et à la chanson, y
compris pour le jeune public, un espace
de découvertes des plus réjouissant :
Renaud Garcia-Fons à la contrebasse,
Philippe Troisi en trio, Big Daddy Wilson
en trio, les Violons barbares… Et, comme
chaque année, des soirées ciné-musique coupleront concerts et projections
de films au Ciné 89 (Fados de Carmen
Saura avant d’écouter Antonio Zambujo, ou encore Ali Farka Touré, film de
Nouveautés et fidélités
Au Théâtre de Nîmes c’est un peu la saison des premières fois… Nouvellement conventionné pour la
danse contemporaine («c’est inattendu mais agréable,
c’est aussi la reconnaissance du travail accompli» note
le directeur François Noël), le théâtre s’ouvre aussi
à des scènes voisines par le biais d’un partenariat
régional avec les théâtres de Sète et de Perpignan,
«pour une plus grande force de diffusion», certaines
compagnies jouant dans les trois théâtres. Un
partenariat avec le Festival Tout simplement Hip Hop
permettra également une soirée de création
explosive. Pour la première fois aussi le théâtre
accompagne en production déléguée une création,
celle de Razerka Ben Sadia-Lavant, Les Amours
vulnérables de Desdémone et Othello, dont le décor
a été construit dans les ateliers du Théâtre. Enfin,
nouveauté toujours, une salle de répétition aménagée et équipée est mise à disposition des artistes au
collège Condorcet (en plus du Théâtre et de l’Odéon),
ce qui permettra «plus de souplesse» mais aussi «l’occasion d’élaborer d’autres relations, plus particulières»
entre les artistes et les adolescents.
Voilà pour les premières fois, parce que pour le reste
le Théâtre de Nîmes est toujours aussi fidèle aux artistes : il fait revenir le metteur en scène Bruno
Geslin avec une reprise de création, Mes Jambes si
vous saviez, la cie flamande tg STAN avec Les
Estivants de Gorki, le collectif Les Possédés, artistes
Mes Jambes si vous saviez © Bruno Geslin
associés jusqu’en 2014 et qui viennent créer Tout
mon amour sur un texte écrit pour eux par Laurent
Mauvignier, la chorégraphe Anne Lopez, elle aussi
artiste associée jusqu’en 2014 qui créera Miracle
avec sa cie Les Gens du quai, Razerka Ben SadiaLavant, le chorégraphe Hiroaki Umeda… Pour les
grands rendez-vous enfin, si l’on peut déplorer que
le Festival Expérience Japonaise ne puisse retrouver
sa place dans la capitale nîmoise, le Festival flamenco
aura lui bien lieu en janvier, avec notamment une
carte blanche à Antonio Moya, et Musique sur Cour
pour clôturer la saison ; quant au compagnonnage
avec le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch, il se
poursuit jusqu’en 2014, avec cette saison 4
représentations de Ten Chi.
DO.M.
À venir
Le Nozze di Figaro, mes de Jean-Paul Scarpitta
Le 27 sept
Mes Jambes si vous saviez, mes Bruno Geslin
Les 2 et 3 oct
Les Estivants, mes cie tg STAN
Les 10 et 11 oct
Nouveau roman, mes Christophe Honoré
Les 17 et 18 oct
Théâtre de Nîmes
04 66 36 65 10
www.theatredenimes.com
L’héritage en question
Alexis... © END&DNA
«Nous nous devons de rester en éveil»… L’injonction est celle de Valérie Deulin,
directrice du Théâtre d’Arles, scène conventionnée pour les écritures d’aujourd’hui
qui n’a de cesse de fouiller les maux de la société actuelle par le prisme des
spectacles qu’elle propose. Tous, cette saison, interrogent les héritages familiaux,
politiques, historiques… qui sont autant de legs transmis à tout un chacun. Ce
théâtre municipal «lieu de vie, lieu de rencontres» qui peut s’enorgueillir d’un taux
de fréquentation de 93% pour la saison précédente, considère la transmission
comme «un acte citoyen». Ce fil rouge permet de se poser quelques questions, de
faire réfléchir, de poser un regard décalé mais alimenté sur le monde environnant.
L’ouverture de saison est une proposition «coup de poing» qui donne le ton : Alexis.
Une tragédie grecque, de Daniela Nicolò et Enrico Casagrande, secoue, prend le
pouls d’une révolte active en renouvelant le théâtre tragique.
Les héritages seront visibles par la suite, au travers des spectacles mis en scène
par Thomas Quillardet et Jeanne Candel avec Villégiature de Goldoni, dans lequel
une Venise décadente, d’avant la révolution, fait des clins d’œil à notre société ;
par Catherine Marnas avec Lignes de faille adapté du roman de Nancy Huston, qui
pose sur l’Histoire son œil de romancière ; avec Invisibles de Nasser Djemaï, pièce
dans laquelle parole est donnée aux Chibanis, «vieux» en arabe algérien, reclus
dans les foyers Sonacotra, dont la parole récoltée éclaire un pan de l’Histoire… ;
Romina Paula, révélation du théâtre argentin, s’inspire librement de La Ménagerie
de verre de Tennessee Williams dans El Tiempo todo entero pour en révéler la
contemporanéité ; idem avec Nadia Vonderheyden et sa mise en scène novatrice
de La Fausse suivante de Marivaux qui lorgne sur le travestissement…
En danse aussi le thème est prégnant, notamment lors des journées baptisées Le
printemps «des sacre(s)» !, labélisées MP2013, qui rend hommage à Pina Bausch
avec Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky mis en en scène par le catalan Roger
Bernat, ou Sacre # 197 selon et d’après Vaslav Nijinski dans la version de Dominique Brun, inspirée des dessins de Valentine Gross-Hugo, ou avec la recréation de
Pudique acide / extasis de Mathilde Monnier et Jean-François Duroure (en coréalisation avec Dansem) dansée par Sonia Darbois et Jonathan Pranlas.
Dans le cadre de Scènes d’automne -nouvelles scènes d’Europe et de Méditerranée de MP2013-, commande fut passée par le théâtre d’Arles, coproduite par
Le Merlan, au collectif GDRA, très souvent accueilli dans ces murs : Vifs – un
musée de la personne sera centré, à Arles, sur l’usage intime et patrimonial de l’eau.
Sans oublier le temps fort de cirque et magie, événement cofinancé par MP2013,
programmé, comme à Martigues et Port-de-Bouc, en janvier.
DOMINIQUE MARÇON
À venir
Alexis. Une tragédie grecque
Les 16 et 17 oct
Théâtre d’Arles
04 90 52 51 51
www.theatre-arles.com
36
SAISONS
CAVAILLON | AVIGNON
Une saison de luxe !
«Faire pousser des fleurs sur le béton, l’utopie de notre
quotidien», la formule adoptée par Jean-Michel Gremillet pour bâtir sa programmation 2012-2013 révèle
en filigrane le désir du directeur de la Scène nationale : il s’agit d’élargir toujours plus à tous les publics.
31 propositions artistiques parcourront la saison
«basée sur l’intergénérationnel», riche de sens et
d’éclectisme, d’une quasi parité (43 % des spectacles
présentés sont faits par des femmes) et d’artistes
invités pour la première fois (61 %). Mais la Scène
dresse aussi un joli parcours de fidélité avec Joël
Pommerat et son Cendrillon revisité, la compagnie
Skappa & associés pour un voyage vers l’Autre
dans Swift !, Catherine Marnas qui interroge le rapport de la jeunesse à la guerre du Vietnam dans
Sallinger de Koltès. Le Théâtre des Lucioles revient
également avec l’Entêtement, ultime pièce de la
fresque historique créée par Rafaël Spregelburd à
partir des Sept péchés capitaux de Jérôme Bosch.
Philippe Dorin et Sylviane Fortuny présentent
Sœur, je ne sais pas quoi faire, une histoire policière
pour jeune public, Christian Benedetti revisite La
Mouette de Tchekhov et 30 comédiens amateurs
accompagneront Pierre Richard dans la Maison
d’os de Dubillard.
Côté danse, après …du printemps de Thierry Tieû
Niang, la saison lèvera le voile sur le paysage de
corps dressé par Héla Fatoumi et Eric Lamoureux
(dans le cadre des Hivernales) dans Masculines et
Pierre Rigal prendra le relais dans Standards. Danse
d’objets avec Vortex de Phia Ménard, une jongleuse
qui interroge la question de l’identité et partage son
aventure intérieure (et pour les enfants, l’Après-midi
d’un Foehn, conte visuel sur la disparition et la
transformation).
spectacle en direct pour un tremplin vers Shakespeare par la cie la Cordonnerie dans (super) Hamlet,
le projet Arkéolographie de Pablito Zago à suivre
toute l’année dans le quartier du Dr Ayme et les
portraits sonores de Nihil Bordures, en résidence
avec Cyril Teste.
DELPHINE MICHELANGELI
À venir
Du printemps © Jean-Louis Fernandez
La saison musicale est également bien panachée
avec Missa Gotica. Messe d’Apt par l’ensemble Organum à la Cathédrale, le groupe Tinariwen et son
blues touareg, le rap acoustique de Kéry James, un
dialogue entre l’électrique et l’acoustique avec
Interzone de Serge Teyssot-Gay (ex guitariste de
Noir Désir) et le virtuose du Oud Khaled Al Jaramani, et l’hommage à Mahmoud Darwich, le Cantique
des cantiques par Rodolphe Burger. Abd al Malik
questionnera les origines philosophiques de l’œuvre
d’Albert Camus pour une rencontre de haut vol.
Quant aux tournées Nomade(s) dans les villes environnantes, elles fourmillent de trouvailles : du théâtre
mathématique avec Le T de n-1, le langage sensible
d’Elise Vigneron dans Traversées (elle présentera
également à Avignon et Arles Impermanence). La cie
Amin Théâtre adapte Noir et humide de Jon Fosse,
et en femme à barbe Jeanne Mordoj fera l’Eloge du
poil pour un hymne à la féminité sans doute à rebrousse poil ! Autres rendez-vous singuliers à suivre :
une Nuit de la drague (lectures, cinéma et bal) par
Mélanie Mary et François Bégaudeau, un ciné-
Miettes de Rémi Luchez, un clown funambule
sur un minuscule fil de fer entraine le public
pour un saut dans le vide
7 au 19 sept dans 9 villages Nomades
C’est pas du luxe !, festival culturel dans le cadre
des 20 ans de la Fondation Abbé Pierre
21 et 22 sept au Thor, concert de HK & les
Saltimbanks et la Chanson du dimanche
(21 sept à 20h30)
... du printemps de Thierry Tieû Niang
avec 20 danseurs seniors amateurs de la région
et la participation de Patrice Chéreau
9 oct au théâtre de Cavaillon
Le T de n-1 par les Ateliers du spectacle N+1
Du 12 au 19 oct en tournée Nomade(s)
Théâtre de Cavaillon
Saison 2012-2013
04 90 78 64 64
www.theatredecavaillon.com
Les Paris du Chêne
Cette saison, côté créations maison, le théâtre du
Chêne Noir reprend Riviera, les derniers jours de la
chanteuse Fréhel incarnée par Myriam Boyer et
créé cet été au Off (voir zib’54), avant de s’envoler
pour Paris. Les producteurs de la capitale font en
effet les yeux doux à Gérard Gelas qui affiche, làbas, une actualité florissante : Le Lien d’Amanda
Sthers avec Chloé Lambert et Stanislas Merhar se
La Luna Negra © X-D.R.
joue depuis le 23 août au Mathurin et Les derniers
jours de Stefan Zweig de Laurent Seksik avec Patrick
Timsit et Elsa Zylberstein dès le 29 sept au théâtre
Antoine. Deux mises en scène absentes de la saison
avignonnaise. «Quand j’ai vu la façon dont on me
traitait dans ma ville (le metteur en scène s’est vu
retirer une bonne part de ses subventions), j’ai décidé
de regarder d’un œil plus ouvert les sollicitations. Même
si je n’oublie pas le Chêne, la prunelle de mes yeux, qui
n’a pas les moyens de financer mes spectacles. Tout
est englouti par le fonctionnement du lieu.»
Le théâtre se porte bien néanmoins, plus de 12 000
spectateurs l’ont fréquenté l’an passé. Composée par
Lys Aimée-Cabagni, la saison se veut un pari renouvelé,
«une aventure où s’impose le réel parmi le déferlement
d’images qui modifient notre perception du monde».
Stars cathodiques (et parisiennes) et jeunes talents
(régionaux) donnent le ton : Michel Jonasz racontera l’histoire de son grand-père juif polonais dans
Abraham, la Cie vauclusienne la Naïve présentera un
Dom Juan rock’n’roll pour un libertin d’aujourd’hui,
l’ex Brigade du Tigre Jean-Paul Tribout adaptera Le
Vicaire de Rolf Hochhuth, sur l’ambiguïté des rapports
du pape Pie XII avec le IIIe Reich. Fin d’année destinée
au jeune public avec le conte aux accents tziganes
Les diseuses de Bellaventür et spectacle bucolique
pour démarrer 2013 avec Le Naturaliste de et par
Patrick Robine. Pour la 5e édition du Fest’hiver (le
festival des Scènes d’Avignon pour les compagnies
sans lieux), la Cie Tandaim présentera Italie-Brésil 3
à 2. Proposition politique et poétique avec La Liberté
pour quoi faire ? ou la proclamation des imbéciles
bâtie à partir des textes de Georges Bernanos par
Jacques Allaire ; et citoyenne avec Des souris et des
hommes de Steinbeck de Jean-Philippe Evariste.
Emotion avec un hommage à un fidèle ami du Chêne
par la voix d’Annick Cizaruck dans Léo Ferré, l’âge
d’or, et pour finir, en avril, Le petit théâtre d’objet des
philosophes par Dominique Houdart. Sans oublier
les conférences menées par Paul Payan sur Avignon, capitale de la chrétienté.
DE.M.
À venir
La Luna Negra de et par Rémy Boiron (Devos d’or
2004) au profit de l’association Un Pont pour la Paix
qui œuvre dans la bande de Gaza
Le 28/9
Abraham de et par Michel Jonasz
Du 3 au 7/10
Théâtre du Chêne Noir, Avignon
Saison 2012-2103
04 90 82 40 57
www.chenenoir.fr
Fruits de saison
Bonheur titre provisoire © Manuel Pascual
Le productif Alain Timar, metteur en scène, scénographe
et directeur du Théâtre des Halles présentera rien de
moins que quatre créations maison cette saison : Rhinocéros, créé en 2010 avec des comédiens coréens, Bonheur
titre provisoire (voir Zib’53), la bouleversante Darina Al
Joundi dans Ma Marseillaise (Zib’54), deux fruits de la saison
dernières ; et Blanche aurore céleste de Noëlle Renaude qu’il
devrait créer début 2013. Il n’en oublie pas moins d’accueillir
la jeune garde théâtrale, avec notamment la compagnie de
l’Imprimerie qui créera, en co-production avec Théâtres en
Dracénie, Level 4 no elevator (31 jan et 1er fev) dans le cadre
du Fest’hiver. Un nouveau projet ambitieux mené par
Nicolas Geny avec la comédienne Sophie Mangin, qui
«soumettra son corps à l’expérimentation d’un dispositif
scénique multiple». À savoir 4 scénographes (dont Erick
Priano et Raphaël Mognetti) pour une femme qui traverse
4 fois une même journée de sa vie, disparaissant à chaque
fois suite à un évènement dramatique. Comme l’écroulement des Tours jumelles, par exemple… Un rendez-vous par
mois est programmé au théâtre : après le prochain Festival
Sciences en Scène, le Parcours de l’Art fera une incursion
dans le théâtre avec une conférence menée par François
Jeune autour de «Couleur locale ou couleur globale dans
l’œuvre d’Anish Kapoor ?» (19 oct). Viendront ensuite, au fil
de la saison, le retour de la compagnie Méli Mômes avec
la Boîte à Rêves (Festo Pitcho 2013) et Mare Nostrum etc
créé par Jean-Yves Picq et les apprentis comédiens du
Conservatoire du Grand Avignon.
DE.M.
À venir
Festival Sciences en Scène, trois jours de propositions
théâtrales dans le cadre de la Fête de la Science
et en partenariat avec le café des sciences d’Avignon.
Du 10 au 13 oct
Théâtre des Halles, Avignon
04 90 82 52 57
www.theatredeshalles.com
Réveil en douceur…
Chaque rentrée les saisons
avignonnaises se mettent
doucement en place…
nov) réunit les bouleversants personnages dessinés par la très jeune Lucile,
qualifiée par les médecins d’autiste
mais surtout artiste. Les ateliers improdanse démarrent le 25 sept avec la
chorégraphe du théâtre du Mouvement
Sylvia Cimino et la cie Tamburo animera un concert de contes pour le
premier Mercredi des Bambini, rendezvous mensuel incontournable pour
enfants.
DE.M.
Théâtre du Balcon
04 90 85 00 80
www.theatredubalcon.org
Fabrik’Théâtre
04 90 86 47 81
www.fabriktheatre.fr
La Peau dure, cie Fraction, aux Carmes © X-D.R
Rescapés d’un été usant (mais néanmoins
payant ?), la plupart des théâtres qui
diffusent (ou créent) des spectacles
affichent lentement leurs programmes.
Il faudra attendre octobre pour une
idée précise de la saison papale !
Très vite cependant le théâtre du
Balcon accueille le film De l’eau, de la
boue et des larmes produit par l’association Mémoire et l’IMCA Provence, à
l’occasion du 20e anniversaire des
inondations catastrophique de 1992
dans le Nord Vaucluse (le 13 sept).
À la Fabrik’Théâtre, qui met en place
de nouveaux ateliers de «café théâtre»,
les Contes à Croquer destinées aux
enfants et les Matchs d’impro reprennent dès octobre.
Au théâtre des Carmes, la compagnie
Fraction de Jean-François Matignon
(installée à l’année aux Hauts Plateaux
de la Manutention en binôme avec
Inouï Productions), reprend La Peau
Dure de Raymond Guérin (le 6 oct),
magnifique seul-en-scène porté par
Sophie Vaude. Si les Hauts Plateaux n’affichent pas une ambition de
«diffusion» à proprement parler, nul
doute que ces agitateurs d’idées et
découvreurs de talents, grâce notamment aux résidences mises en place
tout au long de l’année, défendent un
lieu de recherche et de création. Pour
preuve, les stages d’initiation au Gamélan (musique et danse javanaises)
imaginés par Inouï en partenariat avec
Arts Vivants en Vaucluse et le Phare à
Lucioles (30 sept et 3 oct).
En partenariat avec l’Ajmi (voir p. 51), le
théâtre des Doms accueille le traditionnel apéro Jazz de rentrée avec le
Trio Pascal Mohy (16 au 19 sept).
Attendons fin septembre pour une présentation complète du Club des Cinq
de la Manutention (Utopia, Ajmi, Fraction, Inouï Productions, théâtre des
Doms), à suivre attentivement.
Au charmant théâtre Golovine, qui
voit son directeur artistique Yourik Golovine s’envoler en tournée en Chine
avec sa nouvelle création Shadowrama,
c’est une exposition qui ouvre la saison. La tribu de Lulu (du 25 sept au 28
Théâtre des Carmes
04 90 82 20 47
www.theatredescarmes.com
Inouï Productions
Les Hauts Plateaux
09 51 89 62 81
Théâtre des Doms
04 90 14 07 99
www.lesdoms.be
Théâtre Golovine
04 90 86 01 27
www.theatre-golovine.com
38
SAISONS
BRIANÇON | CHÂTEAU-ARNOUX
Cocon de béton
Son architecture ne laisse pas indifférent, provocante à la diversité. Fait rarissime dans un théâtre français :
par son esthétique de béton brut aux formes c’est une auteur qui est artiste associée, et Sonia
cubiques et cependant parfaitement conçue pour Chiambretto, qui a noué un véritable compagnonaccueillir artistes et technique des spectacles. Cet nage avec Durance, commencera la saison par la
établissement de grande ampleur, loin
des centres urbains, démontre année
après année sa nécessité : le théâtre
Durance sait drainer grâce à son
dynamisme et la qualité de ce qu’il
propose un public nombreux, averti et
fidèle. Il s’inscrit dans une démarche
innovante, tissant des liens avec les
autres structures (le projet CAT, qui a
permis de merveilleuses rencontres avec
l’Italie), promouvant avec discernement
et constance la création, essaimant
les spectacles sur le territoire par les
Échappées, accueillant des troupes,
des auteurs en résidence : ainsi du 24
sept au 5 oct, la Cie Vol Plané d’Alexis
Moati travaille au théâtre un spectacle
dont la création est prévue en janvier
2013. Diffusion, création, et politique
de désenclavement territorial sont
menées de front. Un lien se tisse aujourd’hui avec la scène nationale de
Gap, et le théâtre du briançonnais,
comme une ligne culturelle qui enfin
Urgent crier © Michele Laurent
relierait, étape par étape, l’Italie par les
lecture d’extraits de ses publications le 25 sept à 19h,
Alpes…
Toujours à l’écoute, amoureux de la culture et de son et une Carte Blanche avec l’invitation d’un auteur,
développement, le directeur Robert Pasquier, remar- Yoann Thommerel, d’un typographe, Julien Priez,
quablement secondé par une équipe de passionnés, d’un texte, d’une lecture à deux voix…
a réussi à fonder un pôle culturel régional et trans- Création et engagement sont d’ailleurs les mots
frontalier de premier plan. Théâtre, cirque, danse, d’ordre du début de saison avec le Ballet Preljocaj
musique, spectacles jeunesse, ateliers, tout concourt dans une première régionale de sa pièce écrite
d’après le roman de Mauvignier, Ce que j’appelle
l’oubli ; Grégory Porter, nominé aux Grammy
Awards 2010, Prix du jazz vocal de l’Académie du Jazz
2011 ; des textes d’André Benedetto, créateur
visionnaire du off d’Avignon, dits ou
plutôt joués par Philippe Caubère ;
une pièce hilarante et cruelle de Perec
sur le monde du salariat, L’augmentation, mise en scène par Marie-Martin
Guyonnet… Si vous manquez de
théâtre à Aix, savez vous que Château-Arnoux est à moins d’une heure ?
MARYVONNE COLOMBANI
À venir
Sonia Chiambretto, lecture
Le 25 sept à 19h
Urgent crier Philippe Caubère (théâtre)
Le 5 oct
Ce que j’appelle oubli (danse) Ballet
Preljocaj
Le 12 oct
Grégory Porter (jazz)
Le 18 oct
L’augmentation, Perec
Le 20 oct
Théâtre Durance, Château-Arnoux
04 92 64 27 34
www.theatredurance.fr
Les horizons de Briançon
Après nous avoir invités au voyage l’an
dernier, la scène de Briançon signe une
saison sous le signe de «l’autre, l’étranger, le nomade» qui pose ses valises le
temps d’un spectacle. La figure de
l’étranger, chère à Camus, peut avoir
de nombreux visages. À commencer
par celui de Mahmoud Darwich dont
l’œuvre éternelle inspire au metteur en
scène Claude Brozzoni le long poème
musical Quand m’embrasseras-tu ?.
Une manière de retrouver le public sous
les meilleurs auspices avec cette ode à
la beauté du monde et à l’amour…
L’autre c’est aussi Georges Baux et
Abdelwaheb Sefsa qui, avec la Fantasia Orkestra, réinventent les Mauresk
Songs pour que musiques du Nord et
du Sud chantent ensemble. C’est aussi
les Baccalà clown, duo poétique et
surréaliste qui conjugue l’art du rire et
de l’acrobatie sous la houlette de Louis
Spagna ; Enkh Jargal, dit Epi, chanteur
capable de produire plusieurs sons
simultanés ; le trio de jazz européen
Das Kapital au lyrisme salvateur ;
l’ivoirienne Fatoumata Diawara qui
de Chloé Lacan avant de réserver une
étape de création en février au théâtre,
et l’italien Boris Vecchio qui se replongera dans son Orrizon Tale, combinaison
de cirque, de musique et de théâtre.
Sans oublier les Temps danse, Paroles d’ados et autres Traversées du
Pays du Grand briançonnais pour faire
entendre ailleurs la parole de l’autre.
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI
À venir
Quand m’embrasseras-tu ?,
Mahmoud Darwich/Claude Brozzoni
Le 19 oct
Quand m'embrasseras-tu © Marc Limousin
réinvente le folk d’Afrique de l’ouest
mais aussi la légende malienne Boubacar Traoré… Les artistes de la
région se taillent une belle place au
soleil dans ce tour de piste intercontinental, tels Michaël Cros (Cie
Méta-Carpe) qui crée son spectacle
déambulatoire Corpus sanum comme
une expérience à vivre et à partager,
Ivan Romeuf (Cie l’Égrégore) de retour de tournée en Algérie avec Les
bonnes de Genet. Ou encore Josette
Baïz et son Grand hôtel, Fred Nevchehirlian emporté par la verve
politique de Prévert (Le soleil brille pour
tout le monde ?).
Les créations pleuvent sur le Théâtre
du Briançonnais qui accueille en résidence Michaël Cros, Fabrice Watelet
(Cie I Tunes international) pour sa pièce
de théâtre de rue T’as de la chance
d’être mon frère, Ottilie (B), installée
dans les Hautes-Alpes depuis 2005,
qui fera la première partie de concert
Mauresk Song, Fantasia orchestra
Le 20 oct
2-3… grammes, Bernard Falconnet
(Cie Trio mineur)
Du 22 au 27 octobre
Théâtre du Briançonnais,
Briançon
04 92 25 52 42
www.theatre-du-brianconnais.eu
GAP | DRAGUIGNAN
SAISONS
39
La Passerelle ose !
Non seulement l’invitation du nouveau directeur
Philippe Ariagno est plaisante, mais le mot d’ordre
écrit en lettres rouges est tentateur : Osez ! À l’image
du théâtre qui, dès l’automne, inaugurera l’Usine
Badin destinée à être un lieu de fabrique pour les
artistes en résidence. Ce nouvel espace permettra
de montrer la «face cachée» de la création des
compagnies que la scène nationale soutient, à savoir
Thomas Quillardet, metteur en scène de Villégiature de Goldoni programmé en novembre, pour un
projet de duo autour de l’histoire du rock ; le comédien-metteur en scène Julien Duval pour sa création
Alpenstock de Remi de Vos ; le Turak théâtre de
Michel Laubu, présent en mai avec Deux pierres,
pour The Import’nawouak Turakian Folklorik Orke’star ;
le scénographe-plasticien Olivier Thomas pour sa
Rétrospective incomplète d’une disparition définitive ;
la comédienne-metteure en scène Claire Le Picard
qui, à l’issue de deux week-ends d’ateliers, intégrera
douze amateurs dans sa création Cooking with Martines
Schmurpfs. Autant de projets qui s’accompagneront
de stages, de répétitions publiques et «de gestes
artistiques poétiques en lien étroit avec le territoire
et ses habitants».
Sur le plateau de La Passerelle la saison affirme sa
pluridisciplinarité avec la chorégraphe Nathalie Pernette qui interprète deux spectacles jeune public,
Cavale © Magali Bazi
Ré-enchantons ensemble le quotidien ! :
difficile de décliner l’invitation qui sonne
comme un cri de guerre à la crise
et à la morosité…
Bourgeois, celui-ci signant avec une précision
virtuose le poème musical et visuel L’Art de la fugue…
L’inclassable Pierre Rigal balade son Micro avec
l’énergie brute qu’on lui connaît et signe, avec les
deux meilleurs représentants du Beatbox français
Ezra & L.O.S., une performance humaine et technologique au titre éloquent : Bionicologists. Côté théâtre,
la compagne de longue date de La Passerelle,
Catherine Marnas revient avec un auteur qui lui
tient à cœur, Bernard-Marie Koltès, et dont elle a
choisi une pièce maitresse, Sallinger.
Hors les murs, La Passerelle prend son bâton de
pèlerin avec Les Excentrés pour porter le spectacle
vivant au cœur de Chabottes, Chorges, Veynes, Embrun, Tallard. Opération qui entraine dans son sillage
Sébastien Bertrand et Yannick Jaulin (Chemin de
la belle étoile), la Cie Minuscule (Les Souffleurs de
rêve), le quartet de jazz de Frédéric Cavallin (Pulcinella), le Turak théâtre et le collectif AOC (K’boum).
Plus loin encore, le théâtre renouvelle son partenariat
avec le Théâtre Durance et le Théâtre du Briançonnais, œuvrant ainsi à une plus ample circulation
des publics et des spectacles.
M.G.-G.
À venir
La peur du loup et Animale, Mathurin Bolze (Cie
Mpta) dans À bas bruit mais aussi dans la chorégraphie circassienne Cavale où il retrouve Yoann
Corazon uy Hueso, Daniel Melingo
Le 12 oct
La Passerelle, Gap
04 95 52 52 58
www.theatre-lapasserelle.eu
Draguignan, fenêtre sur le monde
Yo Gee Ti © Michel Cavalca
Bali, Taïwan, Chine, Corée,
Afrique du Sud : Théâtres
en Dracénie poursuit ses
voyages en invitant des
artistes d’ailleurs… et d’ici,
favorisant les découvertes
et les compagnonnages
La saison s’ouvre sous le signe du voyage avec Une nuit balinaise de Jacques
Brunet et Jean-Luc Larguier, projet
réunissant 50 musiciens, danseurs et
comédiens du village de Sebatu. Cap
ensuite sur Taïwan avec le dernier opus
de Mourad Merzouki, Yo Gee Ti, dans
lequel le chorégraphe mêle dix danseurs français et taïwanais. Direction
l’Italie avec Alexis. Une tragédie grecque d’Enrico Casagrande et Daniela
Nicolo, directement inspiré par
l’actualité européenne : sur les traces
d’Antigone, Alexis est une autre figure
grecque de l’indignation. D’autres
spectacles sont également une
chambre d’écho aux questionnements
du monde, tels J’aurais voulu être
égyptien de Alaal El Aswany mis en
scène par Jean-Louis Martinelli ou
levant emportent dans leur souffle les
nouvelles explorations de Decouflé,
Preljocaj, Système Castafiore, Emmanuel Gat, Luc Petton, Emilio
Calcagno, Nathalie Béasse, Dada
Masilo dans une version jubilatoire du
Lac des cygnes… Enfin, si le Festival
des musiques insolentes rythme le
début de l’automne, La Croisée des
arts du monde boucle en mai le tour
de la planète via l’Atlas et l’Afrique de
l’ouest.
M.G.-G.
À venir
Sallinger de Koltès mis en scène par
Catherine Marnas. Aux écritures
théâtrales contemporaines s’ajoutent
des textes du répertoire : Villégiature
de Carlo Goldoni dans une version
décapée par Thomas Quillardet et
ses jeunes acteurs, dont Jeanne Candel ; la pièce en vers du poète Isaac de
Benserade, Iphis et Iante, ressuscitée
par Jean-Pierre Vincent…
Comme un rituel immuable, le jeune
public se donne rendez-vous à Amarelles qui condense 6 spectacles dont
Vy interprété par Michèle Nguyen,
Molière du meilleur spectacle jeune
public 2011. Et Kindur, de la Cie T.P.O.,
qui semble avoir conquis le cœur des
programmateurs (également à Grasse,
Ste-Maxime, Le Revest). Pour les inconditionnels de danse, Les Vents du
Une nuit balinaise,
Jacques Brunet
et Jean-Luc Larguier
Le 13 oct
Alexis. Une tragédie grecque
Le 18 oct
Barbara Carlotti
Le 20 oct
Théâtres en Dracénie,
Draguignan
04 94 50 59 59
www.theatresendracenie.com
40
SAISONS
LE REVEST | CHÂTEAUVALLON
En son lieu, ouvert
sur le plateau du théâtre couvert son chapiteau parapluie pour abriter sa dernière «tragédie» Gilles et
Bérénice, comme avec le chorégraphe Frank Micheletti
(KKI) qui lancera courant 2013 la formule «Sessions
studio». Enfin, elle accueillera en résidence de création le metteur en scène Yves Borrini (Cie le Bruit
des hommes) et Les Polyphonies. La saison sonnera également le temps des retrouvailles avec
Jean-Claude Gallotta dont la nouvelle version de
Daphnis é Chloé garde intacte la fougue de 1982.
Plus traditionnelle -si l’on peut user de ce vocable à
propos de Châteauvallon-, la saison maintient son
dosage 1/3 danse, 1/3 musique, 1/3 cirque, tout en
proposant quelques pointures théâtrales fidèles au
lieu : Denis Podalydès dans Le bourgeois gentilhomme qu’il met en scène, Dominique Pitoiset et
Philippe Torreton dans Cyrano de Bergerac. Elle
poursuit sa route avec quelques-uns des membres
de sa famille : Joël Pommerat, dont la scénographie
subtile et l’écriture émouvante marque une fois encore La grande et fabuleuse histoire du commerce et
Cendrillon ; Jacques Gamblin, en chanteur de jazz
aux côtés du sextet de Laurent de Wilde et en lecteur éclairé de La nuit sera calme de Romain Gary.
Sur le plan régional, elle confirme ses compagnonnages avec Gilles Cailleau (Cie
Attention fragile)
qui plantera
M.G.-G.
À venir
Archie Burnett
Les 28 et 29 sept
Traces, Les 7 doigts de la main
Les 20, 21 et 22 sept
Gilles et Bérénice, Gilles Cailleau
/Cie Attention fragile
Du 2 au 6 oct
Out of Time, Colin Dunne
Le 12 oct
Check your Body at the door © A. Eccles
Pied de nez à la crise, il faut désormais sortir son
carnet de chèques estampillé Châteauvallon pour voir
les spectacles du CNCDC d’Ollioules ! L’éco-folio aux
illustrations enfantines a été conçu par les mêmes
graphistes (Sic) que le Théâtre Liberté. Acte de
communication réalisé en bon voisinage, à l’instar de
la programmation artistique fabriquée dans un souci
d’équilibre et de calendrier avec la scène toulonnaise.
Mais Châteauvallon reste gardien de l’esprit du lieu :
ouvert, curieux, et s’offrant toujours quelques pas de
côté. La preuve avec Archie Burnett qui crée la surprise en participant à un week-end inattendu autour
du Voguing : passé maître dans cette discipline de
postures chorégraphiées née dans les années 90 aux
États-Unis, il animera deux ateliers
dans le Grand Studio, puis, à
l’issue de la projection du film
de Sally Sommer, Check Your
Body at the Door, proposera
une démonstration publique.
Bref, après Montpellier danse et
le théâtre de Suresnes, Châteauvallon aura des airs de Factory
new-yorkaise… Dans la série «dernière minute», le rappeur Kery
James s’invite à la fête à l’occasion d’un concert acoustique
en forme de célébration (déjà
20 ans de scène !) et de
promo de son dernier
album 92.2012.
Yaron Herman Quartet
Le 13 oct
La grande et fabuleuse histoire du commerce,
Joël Pommerat/Cie Louis Brouillard
Les 18, 19 et 20 oct
Châteauvallon, Ollioules
04 94 22 02 02
www.chateauvallon.com
L’enfance de l’art
Sept ans après sa création, le PôleJeunePublic au Revest obtient du
ministère de la Culture et de la
Communication le label de «scène
conventionnée pour l’enfance et la jeunesse». Comme un gage de valeur et
de reconnaissance du travail accompli… Profitant de la convention de
trois ans signée avec l’État, Toulon
Provence Méditerranée, le conseil
général du Var, qui permet de soutenir
ses activités de production et de diffusion de spectacles, le PôleJeune-Public
s’offre une nouvelle jeunesse en concevant un programme annuel au look
rafraîchi. Diffusé jusqu’à présent tous
les trimestres, il devrait permettre «au
public un meilleur repérage de l’offre et
une anticipation des réservations».
Pourtant la composition de la saison
ne fluctue pas, rythmée par l’événement cirque de la rentrée avec la troupe
d’Aléa qui plantera son chapiteau à La
Crau pour la première fois. Du cirque
encore avec la création (en cours) des
Weepers Circus que le PJP soutient
depuis de nombreuses années… à
l’instar de la compagnie Skappa ! et
associés qui s’inspire des voyages de
Gulliver dans Swift !, spectacle dédié à
la petite enfance.
Désormais incontournable, le Z Festival sera en tournée au Revest, à
La-Valette-du-Var, Hyères, Le Pradet,
La Garde, La Crau et au Zénith de
Toulon pour une envolée musicale en
Kindur, Cie TPO © X-D.R
compagnie de l’Opéra Pagaï, le rocker
Franz, Séréna Fissau ou encore le
Scratch Bandits Crew. L’originalité de
ce tour varois concocté avec la Smac
Tandem de Toulon étant d’alterner
spectacles et concerts pédagogiques !
Musique toujours avec Filmharmonia
et l’Orchestre symphonique de
l’Opéra de Toulon qui proposeront un
«Week-end avec Chaplin» selon la for-
mule à succès du ciné-concert. Autre
raz-de-marée garanti par le Teatro Gioco
Vita qui, après Chien bleu et Circoluna,
présentera Le petit Asmodée.
Enfin, et c’est une première, le PJP
s’associe au Théâtre Liberté pour accueillir au Revest et à Toulon le tout
nouveau travail poétique de la Cie
Pour ainsi dire, Sœur, je ne sais pas
quoi frère, signé Philippe Dorin et
Sylviane Fortuny. Du bonheur à
l’horizon.
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI
À venir
Kindur, Cie TPO
12 oct
Espace des Arts, Le Pradet
Cirque Aléa
Du 20 au 30 oct
La Crau
PôleJeunePublic, Le Revest
04 94 98 12 10
www.polejeunepublic.com
TOULON | LA GARDE
SAISONS
41
Intégration réussie
violoniste Ami Flammer. Puis les
dates s’enchainent…
Le succès du Théâtre liberté a révélé
l’insatiable désir de théâtre des Toulonnais,
et la pertinence des choix opérés. Liberté,
saison 2, s’annonce aussi joyeux !
On pouvait douter au départ de la
pertinence des frères Berling à la tête
d’un tel équipement, et surtout du
procédé qui le labellisait immédiatement en scène nationale sans tenir
compte des équilibres territoriaux
établis, au lendemain du retrait brutal
de Toulon de l’année capitale culturelle. La Ville voulait mettre ses billes
ailleurs. Aujourd’hui la fréquentation du
théâtre, et surtout les liens forts et vrais
qu’a su créer Philippe Berling dans le
territoire, tandis que Charles maintenait le lien avec la capitale, semblent
leur donner raison : la saison 2012/
2013 du Théâtre Liberté, et de ses
voisins devenus partenaires, est sans
doute une des meilleures de la région.
D’abord parce qu’on y trouve de quoi
satisfaire les goûts de chacun. Du
théâtre de divertissement à la création
contemporaine, du spectacle de star à
la production de très nombreuses
compagnies varoises, du théâtre de
répertoire au musical, en passant par
toutes les formes de musique, de rencontres et de cinéma. La danse reste
plutôt à Châteauvallon, (sauf si elle
nécessite un grand plateau comme
Alvin Ailey, Montalvo ou Abou Lagraa),
de même que le cirque (mais ne ratez
AGNÈS FRESCHEL
À venir
Gould / Menuhin
Du 20 au 23 sept
L’Argent
Du 4 au 6 oct
Anne Théron, texte de Christophe
Tarkos
Françoise Atlan et l’Orchestre
arabo-andalou
Le 5 oct
Gould-Menuhin © Sara Lahaye
pas Adrien Mondot), ce qui confirme la
volonté de conserver les équilibres
territoriaux. Ainsi les formes lyriques ou
symphoniques sont à l’Opéra, et le
jeune public, soigné au Revest, n’a pas
de séances spéciales…
Mais le plus étonnant est le nombre et
la variété des propositions : les salles
tournent à plein, au rythme de 5 ou 6
spectacles différents par mois, sans
compter les expositions et conférences,
nombreuses et engagées. Bien sûr le
soutien aux compagnies varoises, à
l’exclusion des autres compagnies de
la région, répond au financement important du CG du Var, et au peu
d’implication de la Région Paca. Bien
sûr aussi, dans le détail, certaines propositions, qui ne sont pas étrangères
au succès public, semblent étranges
dans une scène nationale (Guy Bedos,
ou un récital de chant de Charles
Berling). Mais cela reste très marginal,
et les Toulonnais auront la chance
cette année de voir des mises en scène
d’Angelica Lidell, Olivier Py, Olivier
Balazuc, Jean-Pierre Vincent, Michel
Fau, d’entendre des textes essentiels,
de Sophocle à Christophe Tarkos en
passant par Goldoni et Philippe Dorin…
et d’assister à des créations produites
ou coproduites. Celle de Charles
Berling, mis en scène par Christiane
Cohendy ouvre la saison avec un
spectacle qui entre au cœur de l’interprétation musicale, en mettant en
scène à partir de leurs écrits Glenn
Gould et Menuhin, interprété par le
Le Contraire de l’Amour
Les 11 et 12 oct
D’après le journal de Mouloud
Feraoun, écrit durant la Guerre
d’Algérie, avant son exécution par
l’OAS. Avec Samuel Churin
Guy Bedos
Le 11 oct
Dis-leur que la vérité est belle
Les 18 et 19 oct
Des portraits de juifs pieds-noirs,
cinquante ans après l’Indépendance
de l’Algérie. Écrit et mis en scène par
Jacques Hadjaj
Théâtre Liberté, Toulon
04 98 00 56 76
wwwtheatreliberte.fr
Un chemin tissé
Le Gorille © X-D.R.
Le Théâtre du Rocher appartient au réseau Var en
scènes (label du conseil général de scènes varoises),
ainsi qu’aux réseaux Cercle de midi (fédération régionale du Chainon manquant) et Le Chainon ; il est
aussi partenaire de deux grandes salles varoises, le
PôleJeunePublic (PJP), scène conventionnée pour
l’enfance et la jeunesse au Revest (pour cinq programmations), et Tandem, scène de Musiques Actuelles
et Amplifiées départementale dont l‘objectif est de
contribuer au développement artistique de la ville de
Toulon et de son agglomération (pour quatre concerts
world, folk, blues). Un partenariat qui enrichit grandement une saison déjà très éclectique où théâtre et
musique se partagent les soirées !
Depuis 2010 le théâtre compte aussi dans ses murs
la compagnie le cabinet de Curiosités, en résidence avec un conventionnement de trois ans, qui y
créée d’ailleurs, en ouverture de saison, Le Projet
ennui : écrit, mis en scène et scénographié par Guillaume Cantillon et Franck Magis, ce «travail de
promeneurs» qui interrogent constamment «la forme
et le cheminement de la recherche» sera «une exploration concrète de l’état d’ennui», une présentation
de ce «qui se génère dans le creux, dans le flux»... Ils animent par ailleurs des ateliers et un stage durant l’année.
En théâtre toujours Alejandro Jodorowsky adapte
et met en scène Le Gorille d’après Kafka, Jean-Pierre
Brière met en scène La Leçon de Ionesco, la cie
Philippe Person plonge dans l’œuvre et la vie
d’Oscar Wilde avec L’Importance d’être Wilde, les italiens Carrozzone Teatro décortiquent une misère
napolitaine dans La Naïve... Et puis, musicalement,
et hors concerts avec Tandem : le gospel du Golden
Gate quartet, les Chants sacrés en méditerranée, du
classique avec le Trio Metabole, de la world music
avec Les Violons barbares...
DO.M.
À venir
Le Projet ennui, cie Cabinet de Curiosités
Les 13 et 14 oct
Chants sacrés en Méditerranée
Le 16 oct
Théâtre Le Rocher, La Garde
04 94 08 99 34
www.ville-lagarde.fr
SAISONS
LA VALETTE | SAINT-MAXIMIN | CANNES
Croisement d’univers
Olivier de Benoist © William Let
En «rodage» de février à juin dernier, le
Pôle Culturel de la Provence Verte À la
Croisée des Arts, géré par la ville de
Saint-Maximin, affiche dans sa nouvelle
saison pluridisciplinaire ses ambitions
de polyvalence : salles de spectacle et
de cinéma, hall d’exposition, médiathèque, école de musique, théâtre et danse.
Pour cette deuxième saison, 51 spectacles, dont 38 initiés par le Conseil
général du Var. Celui-ci propose, outre
son festival de la Croisée des Danses, un concert du trompettiste franco
libanais Ibrahim Maalouf ou la chanteuse de fado Ana Moura, et d’autres
spectacles programmés avec plusieurs
partenaires varois, chacun apportant
sa spécificité. Une politique culturelle
de rassemblement qui offre une programmation éclectique de qualité pour
tous les publics et soutient, sinon la création, du moins la diffusion régionale..
Avec le Théâtre Liberté, les têtes d’affiche prennent rendez-vous : Charles
Berling, (dans Gould/Menuhin et en
solo dans Jeune Chanteur), Judith Magre, Jérôme Savary et Dominique
Blanc dans La Locandiera de Goldoni.
Danse, théâtre et musique avec la Scène
nationale de Châteauvallon dont le
Bourgeois Gentilhomme mis en scène
par Denis Podalydès, le pianiste Yaron Hermann en quartet, Trois Soli
dansés et du cirque avec Bach en Balles.
Repérés par le pôle Jeune Public du
Revest, l’accueil de neufs spectacles
s’adressant aux scolaires : la fantaisie
percussive et chorégraphique Echoa,
Steve Waring, Mon Pinocchio revu par
la Les Phosphènes, le spectacle Terres
nommé aux Molières 2011, de la nouvelle magie avec Etienne Saglio et la
féérique Blanche Neige.
Quatre rendez-vous musicaux sont prévus avec la scène départementale de
musique actuelle Tandem : les Ogres
de Barback, The Dodoz, Lilly Wood
and The Prick et Kami. Quant à l’Office
municipal de la culture maximinoise, il accueillera directement neuf
spectacles de comédie et musique
dont Le Clan des Veuves, le rondo
Veneziano, un hommage à Edith Piaf,
l’humoriste Olivier de Benoist et
Natasha St Pier.
DELPHINE MICHELANGELI
À venir
Gould/Menuhin
25 sept
Le Bourgeois Gentilhomme
6 oct
Les Ogres de Barback
11 oct
Yaron Hermann Quartet
12 oct
La Croisée des Arts
Pôle culturel Provence Verte,
Saint-Maximin
Saison 2012-2013
04 94 86 18 90
www.st-maximin.fr
Musique de début
La Direction des Affaires culturelles de
La Valette ne lésine pas sur la qualité
des rendez-vous qu’elle propose
durant le premier trimestre. Commençons par le commencement, à savoir
l’ouverture de la saison culturelle de la
ville, à l’Espace culturel Albert Camus,
avec des performances de la cie Attention fragile, et un concert de Oldelaf (le
5 oct à partir de 19h30). Le programme
du Théâtre Marélios sera ainsi entièrement dévoilé, mais vous pouvez d’ores
et déjà retenir les 1res dates : le musicien
Christian Vieussens adapte, en récit et
musique, 4 textes de XV histoires de
rugby de Patrick Espagnet dans un solo, Chandelle (le 19 oct) ; puis, dans le
cadre du Festival international de musique d’écran, le groupe de rock NLF3
et le guitariste expérimental finno-américain Erik Minkkinen mettent en musique
Le Golem de Paul Wegener, film de
1920 (le 2 nov) ; La Face cachée des
sous-bois, groupe de jazz funk improvisera entre transe et transmission
populaire (le 30 nov), tandis que Tom
Poisson, auteur-compositeur-interprète,
présentera L’Homme qui rêvait d’être
une girafe, conte musical sur la différence et l’autisme (le 5 déc). DO.M.
Théâtre Marélios, La Valette
04 94 23 62 06
www.lavalette83.fr
Soufflées,
les bougies !
À Cannes la culture n’est pas
synonyme de Festival, loin s’en
faut. Avec pas moins de cinq
écoles supérieures artistiques
(dont l’École régionale d’acteurs
(ERAC), l’École supérieure de danse Rosetta Hightower (ESDCRH),
l’Atelier d’Arketal, centre de formation des arts de la marionnette et
le Conservatoire de musique et
théâtre) la ville dispose d’un vivier
de talents dont elle aurait tort de
se passer... Et de fait, la Direction
des affaires culturelles propose
un Made in Cannes à la programmation exigeante, parsemée de
collaborations avec ces jeunes
artistes formés à Cannes et qui
reviennent chaque saison avec
leur compagnie dans cette ville
décidemment surprenante. Et
cette année Made in cannes fête
ses 10 ans...
Et pour cet anniversaire particulier, la programmation, «inédite et
surprenante», offre ses scènes
aux «talents émergents ainsi qu’à
des artistes dont la reconnaissance ne cesse de grandir». Pour
la soirée d’ouverture le 13 oct, la
fête est à la hauteur de l’événement : théâtre, danse, musique,
cirque, art floral vont se succéder, ouvrant le bal d’une saison
au cours de laquelle vous croiserez la danse hip hop d’Hervé Koubi
(ancien élève de l’ESDCRH) avec
Ce que le jour doit à la nuit, titre
de Yasmina Kadra, celle d’Éric
Oberdoff (même formation) sur
l’univers d’Herman Melville et son
Léviathan, ou encore celle du Centre
chorégraphique de FrancheComté sur une chorégraphie de
Joanne Leighton avec... des interprètes issus de l’ESDCRH. L‘ERAC
est aussi bien représentée, avec
des comédiens jouant Visites de
Jon Fosse, mis en scène par
Visites de Jon Fosse © X-D.R.
42
Frédéric Garbe (lui aussi ancien
élève), Tartuffe par la cie NIB mise
en scène de Laurent Delvert (lui
aussi), mais aussi dans La Seconde surprise de l’amour, petit bijou
mis en scène par Alexandra
Tobelaim (et oui, elle aussi, et sa
compagnie est basée à Cannes !),
et Le Conte d’hiver de la cie Arketal dont, outre les comédiens
issus de la ERAC, participent des
costumiers issus de la formation
du lycée Les Coteaux, classe de
Diplôme des métiers d’art.
Enfin Made in Cannes croisera
aussi la route du festival jeune
public P’tits Cannes à You, programmé du 28 oct au 10 nov, avec
notamment Hubert au miroir de
Dominique Richard du collectif Râ.
DOMINIQUE MARÇON
À venir
Soirée d’ouverture
Le 13 oct
Show floral par le jeune ballet
de l’ESDCRH
le 14 oct
Made in Cannes
04 97 06 44 90
www.madeincannes.com
Ce que le jour doit a la nuit, Herve Koubi © Ahmad Daghlas
GRASSE | SAINTE-MAXIME
SAISONS
43
Éclectique dans l’âme
Fort de son ancrage régional
de plus de 15 ans, le théâtre
de Grasse accentue
ses choix pluridisciplinaires
Le conte d'hiver © Louis Fabries
Avec plus d’un tiers de sa saison consacré au jeune public, le théâtre s’adresse
autant à ses compagnons de route
qu’à leurs descendants. Là encore il
privilégie la transversalité des styles et
des écritures, s’offrant des incursions
du côté des arts numériques (Système Castafiore ouvre le bal avec Renée
en botaniste dans les plans hyperboles,
voyage aux confins de la mémoire) ; de
l’interactivité (les italiens TPO invitent
les enfants sur une scène sensitive pour
vivre La vie aventureuse des moutons
en Islande) ; des marionnettes (Arketal
fusionne l’animé et l’inanimé dans Le
conte d’hiver) ; du théâtre d’images en
papier (Quoi ? C’est quoi ?, s’interroge
la Cie Clandestine experte dans le
kamishibaï) ; de la musique (Didier Puntos adapte librement L’enfant et les
sortilèges de Ravel, en partenariat avec
le Festival d’Aix-en-Provence)… Du
côté de la danse aussi, et du théâtre
aussi…
La saison tout public fait la part belle
aux textes du répertoire et aux écritures contemporaines, têtes d’affiche
et révélations mêlées. Dominique
Blanc se faufile dans les mots de Carlo
Goldoni face à André Marcon pour
une Locandiera très attendue, la jeune
Julie Bérès impose ses Lendemains
de fête avec la même maestria que
Notre besoin de consolation, tandis que
Jean-Louis Trintignant, fidèle à
Grasse, exécute son dernier tour de
piste en compagnie de Boris Vian, Jacques Prévert et Robert Desnos. La
danse n’est pas en reste avec Pierre
Rigal et son Micro aussi décoiffant que
rock’n roll, Heddy Maalem et son
dernier opus Éloge du puissant royaume annoncé comme «volcanique» !
Le théâtre de Grasse demeure une
maison ouverte, par endroits, aux
artistes de la région tels Emilio Calcagno qui présente Peau d’âne, première
adaptation chorégraphique pour 12
danseurs du conte de Perrault, l’Agence de voyages imaginaires de retour
d’un périple en Espagne et au Maroc à
la recherche du Cid de Corneille, ou
encore le Collectif PARC avec le solo
l’angle mort et le quatuor Echoes.
Deux événements ponctueront ce
parcours éclectique : Va jusqu’où tu
pourras, nouvelle aventure théâtrale de
la Cie Dynamo théâtre qui, après
Jusqu’à la mer et au-delà, mènera plusieurs projets main dans la main avec
les habitants. Et les 3e Rencontres de
musiques sacrées du monde dont
le succès confirme «une vraie demande
de recherche de sens philosophique et
de spiritualité dans notre société
moderne devenue très matérialiste».
.
M.G.-G
À venir
Renée en botaniste dans les plans
hyperboles,
Cie Système Castafiore
Les 11, 12 et 13 oct
Le conte d’hiver, Cie Arketal
Le 19 oct
L’ouest solitaire, Bruno Solo et
Dominique Pinon
Les 26 et 27 oct
Théâtre de Grasse
04 93 40 53 00
www.theatredegrasse.com
La quadrature du cercle
pas en reste qui fait le grand écart entre le hip hop
des R.A.F. Crew et Le lac des cygnes du Ballet
national Tchaïkovski de Perm. Decouflé, Malandain, Alvin Ailey II, Eva Yerbuena, Mourad
Merzouki, Eva Luisa et Hervé Koubi parachèveront une saison qui aura démarré sous le signe du
festif décalé avec Les Nuits singulières.
Trois saisons ont suffi au Carré
à Sainte-Maxime pour imposer
sa marque de fabrique
M.G.-G.
Le Bourgeois gentilhomme © Pascal Victor
Au-delà d’une programmation pluridisciplinaire et
d’un net penchant pour les arts numériques, Le Carré,
lieu de création et de diffusion, développe un vaste
programme d’accompagnement du public. Celui qui,
jusqu’alors, devait rejoindre Toulon, Draguignan ou
Grasse pour assouvir sa soif d’arts vivants… Le Carré
donc, multiplie les immersions en proposant des formes itinérantes (Le Carré dedans-dehors), accueille
en résidence la compagnie associée Artefact (son
laboratoire de création est ouvert aux spectateurs et
aux artistes invités), accroit le nombre de ses stages
et ateliers pédagogiques comme celui de ses rencontres au bord du plateau (Nice to Meet you), et
lance un programme d’accueil de classes en projets
artistiques in situ (Le Carré immersif). Un élan
supplémentaire vers le jeune public, déjà concerné
par l’École du spectateur qui mêle actions culturelles,
visite du théâtre et découverte des métiers du spectacle. Onze spectacles leur sont particulièrement
destinés, du conte musical La mort marraine de
Raoul Lay/Ensemble Télémaque au spectacle de
théâtre et arts numériques La Belle et la Bête de
Michel Lemieux et Victor Pilon, en passant par la
création 2012 d’Artefact, Owa, quand le ciel s’ouvre et
le théâtre d’objets de Philippe Genty, faiseur de La
pelle du large.
Tout public confondu, le théâtre se taille la part du
lion : 12 propositions permettent de «découvrir les
écritures contemporaines» dans toute leur diversité,
avec des focus sur Fabrice Murgia, Yoann Bourgeois
et Dominique Paquet qui, le temps d’un échange,
d’une lecture, éclaireront «les processus d’appropriation et de réécriture dramatiques». La danse n’est
À venir
Les Nuits singulières du Carré
Les 6 oct, 23 mars, 27 avril
Exposition Arrêt sur images
Trois saisons photographiées par Stéphane Baré
À partir du 6 oct
Panorama, Philippe Decouflé/Cie D.C.A
Les 6 et 7 oct
Le bourgeois gentilhomme, avec Denis Podalydès
Le 13 oct
Jean-Jacques Milteau et les Palata Singers
Le 20 oct
Le Carré, Sainte-Maxime
04 94 56 77 77
www.carreleongaumont.com
44
SAISONS
PAVILLON NOIR | BNM
Ce que j'appelle oubli © Jean-Claude Carbonne
Helikopter © Jean-Claude Carbonne
L’habitude du succès
Au Pavillon Noir les saisons se succèdent et se ressemblent : tandis que dans les étages les danseurs
répètent la salle ne désemplit pas… Entraîné par
l’énergie créative d’Angelin Preljocaj et le succès
de son Ballet, le Centre Chorégraphique National vit
une réussite insolente, et ce n’est pas la saison
2012/2013 qui le démentira : le programme, plus
abondant que jamais, est construit sur un équilibre
entre les esthétiques, avec une large place faite aux
chorégraphes français de toutes les générations
(Olivier Dubois, Josette Baïz, Hervé Koubi, Emilio Calcagno, Pierre Rigal, Gallotta…), mais aussi
aux chorégraphes sub-sahariens si absents de notre
capitale culturelle, trop méditerranéenne en ce sens.
Mais il y aura aussi des incursions en Israël, dans
l’Espagne flamenca, vers la Belgique de Peeping
Tom, et vers le hip hop, plus présent cette année
après le passage de Preljocaj à Suresnes.
Quant au Ballet, on aura le plaisir de le voir souvent !
Partout ! Il sera dans ses murs avec la création de
Ce que j’appelle oubli, qu’Angelin Preljocaj va créer
à la Biennale de Lyon du 15 au 21 septembre à partir
du roman de Laurent Mauvignier. La pièce pour 5
danseurs hommes et un comédien, autour du fait
divers qui avait engendré le livre, sera au Pavillon pour
7 représentations qui ouvriront l’année capitale en
janvier. Avant cela on le verra à la Criée, avec la reprise de deux pièces majeures écrites sur la musique
de K. H. Stockhausen, Helikopter et Eldorado, en
novembre. Au printemps on le retrouvera au Grand
Théâtre de Provence, qui pour sa saison 2013 lui a
demandé de reprendre son Sacre du Printemps
historique et Royaume Uni, sa création 2012 pour 4
danseuses hip hop, reprise ici par 4 danseuses du
Ballet.
Et puis, à nouveau au GTP (en avril) et à la Criée (en
juillet), la création de sa grande pièce féérique à
laquelle il travaille déjà : les Mille et une nuits, son orient,
ses voyages et son érotisme, le font rêver depuis
toujours…
AGNÈS FRESCHEL
Pavillon Noir, Aix
0811 020 111
www.preljocaj.org
Sur tous les fronts
La saison du Ballet National de Marseille s’annonce trépidante ! De retour
d’une tournée au Brésil et juste avant
de repartir au Maroc, les danseurs
auront tout juste le temps de nous offrir un programme mixte du 20 au 22
sept : un duo de Gabor Halàsz, un trio
de Yasuyuki Endo ainsi que la dernière création d’Emanuel Gat, pour
dix danseurs du BNM.
Après cela c’est à l’Opéra de Marseille
qu’on les retrouvera, avec une création
attendue d’Emio Greco, et la première mise en scène lyrique de Frédéric
Flamand. Son Orphée et Eurydice de
Gluck est de toute beauté : la pièce,
créée cet été à l’opéra de Saint-Etienne, instaure un rapport aussi intelligent
qu’inattendu entre la musique, sublime
mais statique, la danse, qui l’illustre par
des analogies intelligentes et stupéfiantes, et la scénographie stupéfiante
de Hans op de Beeck. Un événement
donc, même si une bande à Marseille
(oui oui, à l’opéra) remplacera l’orchesOrganizing demons d'Emanuel Gat © Jean Barak
tre, laissant bien seuls les solistes et
les danseurs. Mais une version avec le
chœur et l’orchestre de l’opéra est
prévue en 2013 pour l’Année Capitale.
Dans la région durant ce trimestre on
reverra Orphée et Eurydice à Fréjus,
des créations des danseurs au Musée
d’Art de Toulon, Métamorphoses à l’espace Nova de Velaux, un autre programme
mixte en novembre au BNM, mais
aussi, à la Criée la reprise de Titanic
que Frédéric Flamand créa avant son
arrivée à Marseille.
Quant à 2013… le Ballet sera partout,
et Frédéric Flamand dirigera à nouveau
la Biennale de danse de Cannes, après
son beau succès de 2011.
Décidément, la saison sera danse !
A.F.
Ballet National de Marseille
04 91 327 327
www.ballet-de-marseille.com
BALLET D’EUROPE | CIE GRENADE | KLAP
SAISONS 45
Klap, les questions
Le ballet de Jean-Charles Gil, installé
dorénavant à Allauch dans un très beau
lieu rénové de répétitions ouvertes,
d’ateliers et de rencontres, s’apprête à
vivre une saison chargée… qui pour une
fois se déroulera pour l’essentiel dans
la région ! Ainsi on pourra voir le Ballet
d’Europe à l’Opéra de Marseille, au
Palais des princes d’Orange, au Silo, au
Grand Théâtre de Provence à Aix… sans
pour cela que la compagnie abandonne les lieux plus modestes qui la suivent
tous les ans.
Au programme des pièces de JeanCharles Gil qui poursuit et affine une
recherche chorégraphique singulière.
Dans le programme donné à l’Opéra le
9 nov, outre Folavi, pièce entrainée par
les musiques de Vivaldi et Schubert in
love, plus douloureuse et profonde, le
Ballet créera Tendres complicités, esquissé cet été au Théâtre de Verdure
d’Allauch, le 31 juillet, avec comme chaque
année un théâtre plein et enthousiaste.
Le chorégraphe y poursuit visiblement
sa quête de la ligne pure et du travail des
couples, avec quelques jeunes nouveaux, et Florencia Gonzalez et Natacha
Franck au sommet de leur art. Belles,
accomplies, techniquement parfaites,
et si humaines.
Un magnifique bâtiment accueille désormais les initiatives accueillantes de
Michel Kelemenis, chorégraphe qui
sait partager et soutenir dans la mesure de ses -faibles- moyens financiers,
toutes les esthétiques de la danse. Les
Questions de danse qu’il pose depuis
chaque année, durant le festival de
Marseille d’abord puis avec dansem
ensuite, auront désormais libre cours
chez lui… dans les deux salles parfaites
pour les accueillir. Ainsi, du 24 oct au
10 nov 41 artistes viendront présenter
leurs projets en gestation ou leurs œuvres achevées. Soit 17 spectacles en 9
soirées, avec entre autres Hervé Robbe, Sylvain Groud, Rita Cioffi, Eric
Oberdorff et Balkis Moutashar.
Avant et après ces questions la vie
continuera, avec présentations publiques, avant-premières, ateliers, cours,
stage, expositions… Ainsi Actoral (voir
p65) et Massalia (voir p22) sauront y
trouver refuge et, tandis que la Compagnie Kelemenis y reprendra Henriette
Schubert in love © JC Sanchez
La belle année
Puis, en février et mars, la création publique de H2O-Mémoires du Rhône au
Silo et au GTP : cette pièce double, magistrale, conçue avec des breakers
marocains, parle du rapprochement
entre les corps divers, entre les rives
méditerranéennes, entre la mémoire et
le présent, la légende et le réel, le vif et
les statues… Comme seule la danse
sait le faire !
Ballet d’Europe
04 96 13 01 12
www.balletdeurope.org
20 ans !
Les agendas du groupe et de la compagnie Grenade ne désemplissent pas depuis
plusieurs années… mais cette fois on aura souvent l’occasion de les voir dans la
région : Grenade, les 20 ans, compilation de pièces de grands chorégraphes (Preljocaj, Kelemenis, Gallotta, Decouflé, Abou Lagraa, Jerôme Bel) interprétées
par les enfants du Groupe Grenade, sera au Gyptis (voir p 22) les 19 et 20 oct, puis
à Briançon et à Fos en avril. Et Josette Baïz avec sa compagnie professionnelle
créera Grand hôtel en novembre au Pavillon noir. Elle souhaite affermir sa «recherche autour du rebond et de la légèreté».
A.F.
Grenade
04 42 96 37 56
www.josette-baiz.com
A.F.
Scènes de danse
Expo du 18 sept au 19 oct
Photographies de Didier Philispart
Henriette et Matisse
Le 18 sept à 14h30 et 19h
Répétitions publiques
à partir de 5 ans
B&W’S traversée
Le 19 sept à 20h30
Avant-première
Cie CUBe, Christian Ubl
Cie DOOSA JUU
Le 24 sept 19h
Yendi Nammour (Marseille)
Tête a têtes de Maria Clara Villa Lobos © Charlotte Sampermans
AGNÈS FRESCHEL
et Matisse avant de partir en tournée.
On la retrouvera ensuite au BNM avec
Le Sixième pas, puis dans les échappées du Théâtre Durance (voir p38)
avec My Way. KLAP sans fin !
actoral
Les 28 et 29 sept
Charles Pennequin, Vincent
Thomasset, Robert Cantarella,
Mette Ingvartsen, Mathilde
Monnier, Loïc Touzé, Tanguy Viel
Cie Dodescaden
Le 4 oct 19h
Jeremy Demesmaeker et
Laurence Maillot
Têtes à têtes Théâtre Massalia
Les 10 et 11 oct
Maria Clara Villa Lobos
à partir de 3 ans
Le Klap
04 96 11 11 20
www.kelemenis.fr
46
SAISONS
AJMI | LE SILO | LE MOULIN
Pascal Mohy Trio © Jos Knaepen
L’an II du Silo
La programmation du Silo n’est pas le
fruit d’une démarche culturelle, mais
se fait au gré des options et confirmations des producteurs. L’ancien silo à
grain, classé au Patrimoine Mondial
Industriel de l’Unesco, est un lieu de
diffusion dont la ville s’enorgueillit,
mais dont elle a dû déléguer, faute d’argent, le «service public». Entendez que
le lieu est géré par une société privée
qui, et cela est naturel, cherche à faire
du bénéfice, donc des entrées, et n’a
pas d’ambition proprement culturelle :
cela explique le grand écart constaté
entre les disciplines et les artistes retenus. De grands noms du jazz (Herbie
Hancock, Mélody Gardot, Marcus
Miller...), de l’opéra (Wagner, Brahms),
quelques ballets classiques (Le lac des
cygnes et Casse-noisette), et une chorégraphie de Maurice Béjart côtoieront
ainsi cette année une variété nostalgique de vieilles stars du divertissement :
Serge Lama, Christophe, Laurent
Voulzy...
L’adaptation du best-seller pour les
couples clivés Les hommes viennent de
Et le Jazz Bordel !
Deux leitmotiv au pouvoir de persuasion évident, assénés
par l’équipe de l’AJMI ! Cette structure associative avignonnaise milite pour le développement du Jazz et des Musiques
Improvisées. Son action s’étend dans les espaces sociaux,
et éducatifs, mais aussi dans les entreprises, au travers
également de son propre label musical : AJMIseries. L’AJMI
propose également des formations pour amateurs et professionnels. Labellisée Scène de Musique Actuelle (SMAC,
voir p 13) et Scène de Jazz et de Musiques Improvisées,
l’AJMI organise des concerts à La Manutention durant toute
l’année et des festivals tels Jazz à La Tour, Jazz à St Rémy....
Jean-Paul Ricard, membre fondateur hyperactif de la structure, a laissé le témoin cette année à son nouveau directeur
artistique Pierre Villeret, mais propose toujours des conférences régulières sur l’histoire du Jazz. Connectée avec
l’AFIJMA, Jazz Migrations, Les Allumés du Jazz… l’AJMI est
une ruche !
DAN WARZY
GAËLLE CLOAREC
Le Silo © X-D.R.
Le meilleur moyen d’écouter du jazz,
c’est d’en voir !
Mars, les femmes de Vénus se jouera à
Marseille le 28 mars, et les romantiques invétérés pourront se réchauffer
le 31 janvier au concert de Frank Michaël. Le prix de la vulgarité sera, sauf
surprise, décerné à Jean-Marie Bigard,
à moins que Benjamin Biolay ne fasse un effort surhumain pour perdre sa
classe naturelle le 19 avril.
Quant aux membres du public trop
jeunes et n’ayant pas eu l’heur de connaître l’âge d’or des sixties, ils pourront
se rattraper avec les Rabeats, quatre
garçons dans le vent «avec en toile de
fond un light show polychrome du plus
bel effet psychédélique».
Que dire ? Qu’il serait illusoire et vain
d’attendre une mission de service public d’une société privée ? Certes.
Qu’on aimerait vraiment qu’elle puisse
remplir la salle sans tomber aussi bas ?
Sûrement. Patti Smith l’a fait l’an
denier, avec classe, mais si le public
prêt à payer 50 euros la place préfère
aller voir Bigard que du Musset qui
peut-on incriminer ?
04 90 86 08 61
www.jazzalajmi.com
À venir
Quatre soirées Apéro-Jazz,
proposées dans la Cour des Doms,
permettront de découvrir le programme
d’automne de l’AJMI,
avec le Trio de Pascal Mohy
du 16 au 19 sept
Une réunion d’information sur
les formations, ateliers jazz vocal,
chorale, pratique collective,
et master classes, a lieu le 12 sept
La Jam-session #1 aura lieu
le 18 oct en collaboration avec
le Conservatoire du Grand Avignon.
Master classe avec le batteur
Jim Black et concert en soirée
le 20 oct du trio de Carlos Bica Azul.
Ça mouline enfin !
Fermé longtemps pour travaux, le Moulin rouvrira ses portes à la fin du mois
de septembre. La salle mythique -ancien cinéma de quartier devenu lieu
d’accueil de concerts enfumés en
1989- a fait peau neuve : une capacité
d’accueil de 300 personnes supplémentaires, portant la jauge à 1 500 places,
et une mezzanine pour les événements
plus intimistes. Son statut de SMAC
(Scène de Musiques Actuelles, voir p13)
lui donne une responsabilité en termes
de diffusion et d’action culturelle. À voir
son programme pour l’automne, qui fait
place à des artistes chevronnés venus
d’ailleurs comme à des productions locales de qualité (voir agenda p59), on
peut s’attendre à des retrouvailles chaleureuses entre le public marseillais et
son Moulin !
À noter en particulier un concert d’IAM,
quelques jours avant la sortie de leur
nouvel album en collaboration avec le
légendaire Ennio Morricone. G.C
Le Moulin
04 91 06 33 94
www.lemoulin.org
48
SAISONS
OPÉRA DE MARSEILLE
On y est, au seuil de 2013 ! Et l’opéra a mis le paquet pour l’année Capitale !
Maurice Xiberras, fort des succès de la saison
passée (Le Cid avec Alagna plébiscité par les
téléspectateurs de la chaîne Mezzo, Thomas Leleu
tubiste de l’Orchestre Philharmonique et sa
Victoire de la Musique, la recréation de La Chartreuse de Parme de Sauguet…) a préparé le théâtre
municipal à cette échéance en nommant, en particulier, un Directeur musical de renom (Lawrence
Foster) ainsi qu’un Premier chef invité prestigieux
(Fabrizio Maria Carminati) à la tête d’un orchestre
que quelques grincheux dénigrent encore sans l’avoir
entendu.
On s’est réhabitué, depuis quelques années, à entendre de grandes voix Place Reyer, divas starisées parfois,
et devenue rares… Elles viennent et reviennent
aujourd’hui : Roberto Alagna, Béatrice Uria-Monzon, Mariella Devia, Kate Aldrich, Daniela Dessi,
Vladimir Galouzine, Inva Mula, Natalie Dessay…
sont désormais des familiers du plateau.
8 opéras et 14 concerts !
La municipalité, qui finance presque seule son Théâtre lyrique, a mis la main au portefeuille pour offrir
une saison exceptionnelle. On retrouve des classiques comme Carmen de Bizet, L’Italienne à Alger de
Rossini, Otello de Verdi, afin de permettre à tous,
mélomanes ou profanes, de se joindre à la fête et
ressentir l’émotion irremplaçable d’un spectacle
unique, vivant et vibrant.
À ce musée sonore s’ajoutent l’un des derniers Mozart (La Clémence de Titus), l’expressionniste Elektra
de Richard Strauss et le belcanto du cornélien Poliuto
de Donizetti. On redécouvre aussi de grands ouvrages en français, plus rares, chefs-d’œuvre romantiques
de la verve historique signés Massenet pour Cléopâtre ou Berlioz avec Les Troyens. Dans ce dernier
opéra-fleuve, narrant la quête d’Enée et son amour
pour la Reine Didon, on retrouve le couple Alagna/
Carmen © Patrice Nin
La belle saison !
Uria-Monzon qui fit le succès du Cid. Notons aussi
le retour à Marseille d’un grand ténor qui, jusqu’alors,
triomphait partout… sauf dans sa ville natale : Luca
Lombardo (voir ci-dessous). Si l’on attend à nouveau
(après son triomphe dans Roberto Devereux de
Donizetti l’an dernier) Daniela Dessi, l’une des grandes belcantistes encore en activité, le plus beau
plateau annoncé se trouve chez le shakespearien
Otello avec Vladimir Galouzine dans le rôle-titre,
Inva Mula pour Desdemona et Seng-Hyoun Ko
dans Iago.
En concerts et récitals, on entend les sopranos
Natalie Dessay (elle chante Michel Legrand qui
l’accompagne au piano) et Mariella Devia, les
pianistes David Kadouch, Abdel Rahman et Bacha, Igor Tchetuev, Thomas Leleu au tuba, le
violon de Laurent Korcia ou Kristi Gjezi… On y
célèbre Jean Françaix et Debussy pour clore leur
anniversaire en 2012, au format symphonique ou
chambriste, et l’on découvre, comme chaque saison,
les voix nouvelles du CNIPAL.
JACQUES FRESCHEL
Opéra de Marseille
04 91 55 11 10
http://opera.marseille.fr
Retour de l’enfant prodigue
Don José à la Fenice, en juin dernier, dans
une mise en scène vénitienne sulfureuse…
On l’ignorait depuis longtemps sur la
Canebière (il est né et vit à Marseille !). Pour réparer cet aveuglement
navrant, la direction de l’Opéra municipal avait, dernièrement, fait appel
à lui pour Cavaleria rusticana ou le
concert d’ouverture du Silo (il doublait aussi, en coulisse, Alagna
dans Le Cid).
o©
bard
Lom
Luca
ierc
s Sw
Gille
Dans l’opéra le plus joué au monde,
Carmen chante «l’amour est enfant de
Bohème». Pour la production qui
ouvre la saison lyrique de l’Opéra,
Marseille invite son «enfant du
pays», un ténor verdien parmi les
meilleurs actuels, excellant dans le
chant français où il n’a guère de
rivaux.
Luca Lombardo balade partout sa
silhouette d’éternel jeune homme et
son «lirico» volontiers «spinto» sur
toutes les scènes du monde,
depuis plus de 20 ans : à
l’Opéra
Bastille
comme à Vienne,
Glyndebourne, La
Scala, Genève… Il
vient d’interpréter
On l’entend enfin dans le personnage du brigadier
déchu, brisé par sa passion pour Carmen, un rôle à
sa mesure, complexe, puissant et profondément
émouvant, dans une mise en scène de Nicolas Joël,
patron de l’Opéra de Paris, et sous la direction subtile
de Nader Abbassi. Il donne la réplique à une «zingarella» de luxe en la personne de Giuseppina Spunti
ainsi qu’au Toréador du Québécois Jean-François
Lapointe.
On retrouvera, en juin 2013 à Marseille, Luca
Lombardo dans le rôle de Spakos (Cléopâtre de
Massenet).
J.F
Carmen
Du 4 au 14 oct (5 représentations)
www.luca-lombardo.fr
OPÉRA DE TOULON | OPÉRA D’AVIGNON
SAISONS
49
Un siècle et demi
À Toulon, pour le 150e anniversaire de
son Opéra (inauguré en 1862),
Claude-Henri Bonnet et son équipe
édifient leur programmation sur la base
de piliers du répertoire.
Quatre opéras parmi les plus populaires sont à l’affiche ! De ceux dont
chacun a entendu parler, sans toujours
les avoir vus ; certaines de leurs pages
figurent parmi les airs que l’on fredonne, entendus dans quelques jingles,
partitions vampirisées par la pub ou le
cinéma : Carmen et son «Amour, enfant de Bohème», Madama Butterfly
chantant l’espoir illusoire d’«Un bel di
vedremo…», Aïda et son défilé de «trompettes» pharaoniques, les vocalises
hystériques de la Reine de la nuit dans
La Flûte enchantée… Avec Bizet, Puccini, Verdi et Mozart, l’institution varoise
joue la carte d’un service public pour
tous, s’appuie sur quatre atouts lyriques qui devraient faire le plein.
Autour de ces quatre colonnes s’articulent une opérette, un ballet, une
comédie musicale… et un chefd’œuvre du XXe siècle !
La Botte Secrète est un opéra-bouffe
oublié de Claude Terrasse composé sur
un livret de Franc-Nohain. La compagnie Les Brigands, dont les idées
fantaisistes tissent un succès mérité
depuis longtemps, exhume ce bijou de
1904, agrémenté d’une «Revue légère»
conçue au rythme d’airs d’Offenbach,
Yvain, Christiné…
Mikis Theodorakis fait danser le Ballet
s’étoffe avec des solistes de choix dans
de grands concertos : les pianistes
Cédric Tiberghien, Bertrand Chamayou, Anne Queffélec, les violonistes
Alina Pogostkina, Valeriy Sokolov
et Jérôme Pernoo au violoncelle. L’orchestre maison accompagne aussi des
films muets de Chaplin, quand on retrouve les traditionnels «Salons»
baroques, des récitals de musique de
chambre et les jeunes chanteurs du
CNIPAL.
JACQUES FRESCHEL
À venir
N. Manfrino © Fabien Bardelli
gues des Carmélites (1957), sommet
lyrique signé Bernanos et Poulenc,
garderont une trace fascinante de sa
valeur poétique, de son intensité
dramatique et spirituelle. La formidable
soprano Ermonela Jaho incarne la
jeune Blanche de la Force sacrifiée au
billot de la Terreur révolutionnaire.
La saison de concerts symphoniques
de l’Opéra au fil d’un argument devenu célèbre depuis l’interprétation
d’Anthony Quinn au cinéma : Zorba le
Grec.
Le roi du «Musical» américain, Stephen
Sondheim, est à l’honneur au pied du
Faron avec Follies, un modèle du genre
créé en 1971 à New York. Gageons
enfin que ceux qui découvriront Dialo-
Le Concert-anniversaire de
l’inauguration de l’Opéra ouvre
la saison dès la mi-septembre.
La soprano Nathalie Manfrino
donne un récital lyrique. On entend
de grands classiques en compagnie
de l’Orchestre Symphonique et du
Chœur de l’Opéra de Toulon :
des airs, des Ouvertures symphoniques ou pages chorales issues de
Carmen de Bizet, Manon de Massenet, Mireille ou Faust de Gounod,
Le Trouvère ou La Traviata de Verdi,
Norma de Bellini… mais aussi quelques «raretés» à découvrir comme
La Princesse Jaune de Saint-Saëns.
Le 15 sept
Opéra de Toulon
04 94 92 70 78
http://www.operadetoulon.fr
Clefs avignonnaises
En concerts, en compagnie de l’OLRAP,
on entend les pianistes Adam Laloum, Nicholas Angelich, Kathia
Buniatishvili, Jean-François Heisser,
le violoncelliste Kyung-Ok Park, les
sopranos Véronique Gens, Chantal
Perraud, David Grimal au violon et la
chanteuse sénégalaise vivant au CapVert : Mariana Ramos.
Le Quatuor Prazak, Bruno & Paolo
Rigutto (père & fils à quatre mains),
Xavier de Maistre à la harpe, les
trilles diaboliques du violoniste Nemanja Radulovic assurent le volet
chambriste d’une affiche qui s’agrémente habituellement des récitals
lyriques du CNIPAL.
J.F.
Opéra-Théâtre d’Avignon
http://www.operatheatredavignon.fr/
04 90 82 81 40
http://www.orchestre-avignon.com/
04 90 85 22 39
Quatuor Prazak © Guy Vivien
En sol ou en fa, dans la Cité des Papes,
Raymond Duffaut file des origines de
l’opéra, l’Orfeo de Monteverdi (1607),
au XXe siècle désormais classique de
Jenufa (Janacek-1904), Wozzeck (Berg1925) et un triptyque écrit par le
tandem Poulenc-Cocteau entre 1940
et 1961 : La voix humaine, La dame de
Monte-Carlo et la rareté Lis ton journal.
Sur trois siècles s’intercalant entre ces
bornes, on innove peu en Avignon,
mais la qualité des plateaux vocaux
(Todorovitch, Deshayes, d’Oustrac,
Ciofi, Laconi, Courjal…) compense la
frustration que pourrait ressentir un
esprit curieux désirant sortir des sentiers (re)battus. Car avec La Traviata
(Verdi), Le Barbier de Séville (Rossini),
La Veuve Joyeuse (Lehar) et Roméo et
Juliette (Gounod), ce dernier ne risque
pas de se perdre… si l’on excepte une
comédie musicale méconnue signée
André Messager / Sacha Guitry :
L’amour masqué et son parfum
Années-Folles.
un gratuit qui se lit... aussi sur internet !
50
SAISONS
CITÉ MUSIQUE | SMCM | TÉLÉMAQUE | GMEM | MUSICATREIZE | ODÉON
Multidimensionnel
La Cité a 20 ans
Après l’aventure unique, concert à Marseille du premier ensemble européen de
musique contemporaine, spécifiquement adapté aux répertoires d’aujourd’hui
(European Contemporay Orchestra, ou ECO, un reportage est à visionner en
ligne sur le site www.ecosound.eu) et son retour du Gaudeamus Muziek Week
aux Pays-Bas, et tandis que la construction du Pôle Instrumental Contemporain
s’accélère à l’Estaque, l’Ensemble Télémaque retrouve le rythme de tournées
qui ravissent petits et grands.
C’est avec La Mort Marraine, production créée en 2008 et dont le succès ne se
dément pas, que dès 8 ans on découvre le conte des Frères Grimm mis en
musique par Raoul Lay. Poétique et puissante, la texture sonore aux harmonies
inquiétantes, tendrement dissonantes, accompagne la comédienne Julie Cordier
dans un étrange récit aux nombreux degrés de lecture.
À la Cité de la Musique, en dehors d’une action pédagogique
appréciée depuis longtemps par les Marseillais, on découvre chaque
année de nombreux styles de musique lors de concerts qui se baladent
de l’auditorium de la Place d’Aix à la Villa Magalone du boulevard
Michelet. Au premier trimestre, c’est plutôt le jazz et les musiques du
monde (au sens large) qui sont à l’honneur, en particulier lors des 20
ans, qui seront fêtés du 19 au 23 novembre.
Quant au volet classique… on attendra le second trimestre ! La partie
«contemporaine» électroacoustique est d’ordinaire assumée par
l’équipe des Acousmonautes de Lucie Prod’homme et ses
«Foliephonies». La 28e du nom accueille le compositeur Christian
Eloy (le 10 déc).
J.F.
J.F.
Cité de la Musique, Marseille
04 91 39 28 28
www.citemusique-marseille.com
Le 21 sept à 19h
Centre de Développement Municipal et Culturel, Venelles
Le 25 oct à 9h30 et 14h30
Le Carré, Saint Maxime
04 42 99 12 11
www.ensemble-telemaque.com
La Mort Marraine
Livre/CD aux éditions Billaudot
www.billaudot.com
La Mort marraine © Agnès Mellon
Sept mois
en chambre
Quatuor Modigliani © X-D.R.
La SMCM, une des plus anciennes sociétés de Marseille, soigne ses
adhérents avec une programmation qui a fait de l’exception sa règle.
La formation «quatuor», reine du genre, sera particulièrement à
l’honneur jusqu’au mois d’avril, qui conclura une saison forte de neuf
concerts. On entend le Quatuor Pavel Haas, le Quatuor de Leipzig,
le Quatuor Parisii et le Quatuor Amadeo Modigliani dans des
«must» du répertoire, de Haydn, Mozart à Ravel, Britten, Chostakovitch
et le Marseillais Georges Bœuf. Le Trio George Sand et des duos
clarinette (Paul Meyer) & piano (Eric le Sage), violon (Yossif Ivanov)
& piano (Javier Perianes) complètent l’affiche. On retrouve avec
bonheur l’enfant du pays, Bernard d’Ascoli dans un récital soliste,
virtuose et émouvant, comme il sait les livrer, alliant la couleur
debussyste au cantabile de Chopin. La programmation débute dès le
9 oct par un récital de piano de Francesco Piemontesi qui interprète
des Sonates de Schubert.
J.F.
Société de Musique de Chambre de Marseille
Concerts à 20h (attention c’était à 20h30 l’an dernier !)
Auditorium de la Faculté de Médecine
Adhésions par correspondance
www.musiquedechambremarseille.org
Espace Culture 04 96 11 04 60
Musica-deuxmille-treize
Créé le 7 octobre au Festival d’Ile de France, dans le cadre d’Odyssée
dans l’espace Marseille Provence 2013, Odyssée d’Oscar Strasnoy
reviendra au printemps à Marseille et sera repris pour un projet ambitieux
mêlant amateurs et professionnels, chœurs (du territoire régional) et
orchestre. Une aventure qui s’est ouverte en 2010 avec Oînos de François
Rossé, Bacchanales d’Alexandros Markéas en 2011, et qui se poursuivra
en 2013 avec des créations de Zad Moultaka et Jesper Nordin. Ces cinq
compositeurs, représentant cinq pays différents, «participent à la mise en
place de leurs œuvres», dont un des aboutissements est fixé dans un an
(20 Lieux sur la mer – MP13, sept 2013).
Dans l’attente, on retrouvera en novembre l’ensemble vocal de musique
contemporaine pour trois concerts à la Salle Musicatreize.
Une année 2013 qui sera également consacrée à la mémoire du
compositeur Maurice Ohana pour le centenaire de sa naissance.
J.F
Musicatreize
04 91 00 91 31
www.musicatreize.org
Œuvres
aux commandes
Le Groupe de Musique Expérimentale de Marseille, centre national
de création musicale, accueillera cette année une pléiade d’artistes,
musiciens, compositeurs, plasticiens, interprètes en résidence, souvent
en rapport avec des commandes d’œuvres liées au projet Marseille
Provence 2013.
Pour l’heure, comme chaque année, le Studio de la rue de cassis ouvre ses
portes aux Journées Européennes du Patrimoine : performances,
atelier découverte, salon d’écoute, salon de projections. Entrée libre !
J.F.
GMEM, Marseille
Journées Européennes du Patrimoine
Les 15 et 16 sept de 14h à 19h
04 96 20 60 10
www.gmem.org
Les Bouffes
marseillais
La programmation des spectacles d’opérettes à l’Odéon reprendra son
rythme binaire à partir du mois de novembre (deux représentations les
samedi et dimanche en matinée) pour peu que les travaux de rénovation
du théâtre de La Canebière soient achevés dans les délais… Deux opérabouffes forment les piliers d’une affiche qui débute par le plus célèbre du
genre : Le Barbier de Séville (en Français).
On attend le printemps pour entendre Barbe-Bleue, opus d’Offenbach
moins souvent représenté que les fameux Belle Hélène ou Orphée aux
Enfers… Au fil de l’année, on revit des succès indémodables de Francis
Lopez avec Quatre jours à Paris et Le Chanteur de Mexico, on rêve aux
trois temps de Valses de Vienne de Johann Strauss, on rit au spectacle
des Cent vierges de Charles Lecocq, et on découvre une madeleine
marseillaise signée Raoul Moretti il y a 120 ans : Un soir de réveillon.
J.F.
Théâtre de l’Odéon Marseille
04 96 12 52 70
www.marseille.fr
52
SAISONS
TOULON | CARRY | ARLES
Classiques toulonnais
Le Festival hivernal de Toulon, intitulé «Les Classiques», prend ses quartiers au Palais Neptune de
novembre à avril. Quatre concerts pour quatre
éminents pianistes ! Ferenc Vizi dialogue avec
l’Orchestre Philharmonique de Târgu-Mures
(Roumanie) dirigé par Laurent Brack, David Fray
avec l’Orchestre Régional de Cannes PACA, tandis qu’en solo on entend Alexandre Tharaud et
Giovanni Bellucci.
«Hors les murs», on découvre Françoise Atlan au
Théâtre Liberté (voir p 52), le Chœur de chambre
de l’Oural à l’Eglise St-Jean Bosco et l’Ensemble
Polychronie au Collège La Marquisane.
J.F.
Musique de Toulon
04 94 93 55 45
www.festivalmusiquetoulon.com
Orchestre Philharmonique de Targu Mures © Claus Langer
Côte bleue
Six concerts pour les Moments Musicaux de Carry ! Avec des têtes
d’affiches, comme l’Ensemble toulonnais Des Equilibres en trio avec
Agnès Pyka au violon, le formidable
pianiste Bernard d’Ascoli, Jean-Louis
Beaumadier et son piccolo magique
dans Vivaldi avec Le Concert Buffardin… Et l’Argentine des guitaristes
Raul Maldonado (chant) & Christian
de Chabot, un duo original alto (Pierre-Henri Xuereb) et guitare (Philippe
Azoulay) ou Romano Pallottiniau piano.
J.F.
Moments Musicaux,
Carry-le-Rouet
04 42 44 64 01
www.moments-musicaux-de-carry.fr
Arles en musique
La saison musicale débute au Méjan
avec Vanessa Wagner au piano qui
joue des Etudes de Pascal Dusapin à
l’occasion de la sortie d’un livre-disque
aux Editions Actes Sud (le 30 sept à
11h). Suivent une quinzaine de concerts,
ponctués par les traditionnels Semaine Sainte et Jazz in Arles, et leur
chapelets d’artistes : le Quatuor
Ysaye, l’Orchestre de Cannes, François-Xavier Roth et l’Ensemble les
Siècles, le baryton Laurent Naouri,
Concerto Italiano ou le Concert
Spirituel d’Hervé Niquet, les pianistes Georges Pludermacher, Mikhail
Rudy… de la musique de chambre à la
symphonie classique… de Monteverdi
à la création d’aujourd’hui.
J.F.
Le Méjan, Arles
04 90 49 56 78
www.lemejan.com
Vanessa Wagner © Balazs Borocz - Pilvax Studio
e,
it
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s
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it
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RetrouveZ toutes no nement
mis à jour quotidien
urnalzibeline.fr
www.jo
un gratuit qui se lit... aussi en ligne !
Le Festival d’Orgue de Roquevaire se poursuit
jusqu’à la mi-octobre. Encore une demi-douzaine
de récitals pour entendre le grand instrument de
Cochereau ! Sa console se déplace à même le sol,
dans l’entrée de la nef, ce qui permet au public de
voir l’interprète, son/ses assistants, s’activer sur les
cinq claviers et les multiples jeux : en solo Yuka
Ishimamuri (29 sept à 21h), mais aussi en dialogue
instrumental ou vocal : l’Ensemble Mandolissimo
(15 sept à 21h), les chanteurs du CNIPAL (23 sept
à 17h), le saxophone de Joël Versavaud (7 oct à
17h), le galoubet-tambourin d’André Gabriel (12
oct à 21h) et les étonnants cors des Alpes des
Briançonneurs (14 oct à 17h)
Messes du festival, les 9 sept et 14 oct à 10h45
16ème Festival International d’Orgue.
Jusqu’au 14 oct.
Église St-Vincent, Roquevaire
A.G.O.R. 04 42 04 05 33
www.orgue-roquevaire.fr
Joel Versavaud © Alexandre Chevillard
Dowland
Florilèges de Songs par l’ensemble Baroques-Graffiti : Eléonora de la Peña (soprano), Anne-Garance
Fabre dit Garrus (violoncelle) et Jean-Paul Serra
(clavecin).
MARSEILLE. Le 14 sept à 18h. Urban Gallery
09 51 16 69 59 www.baroquesgraffiti.com/
Nathalie Manfrino
La soprano ouvre la saison dès la mi-septembre et
donne un récital lyrique à l’occasion du Concertanniversaire de l’inauguration de l’Opéra en 1862.
En compagnie de l’Orchestre Symphonique et du
Chœur de l’Opéra de Toulon elle chante des
grands classiques (voir p 49).
TOULON. Le 15 septembre à 20h. Opéra
04 94 92 70 78 www.operadetoulon.fr
Comptoir de la Mode
Laura Caravello et Fabienne Pratali, voix et piano
dans Beethoven (16 sept à 17h30). Piano à quatre
mains : Pascale Duponchel & Patrick Fouque dans
Schumann, Schubert… (30 sept à 17h30).
MARSEILLE. 138 rue Breteuil. 06 14 31 59 55
Jean-Françaix
Jean Francaix © X-D.R.
Le Français Jean-Françaix, dont on célèbre en 2012
le centenaire de la naissance, est à l’honneur à
l’Orchestre Philharmonique de Marseille. Thomas
Rösner dirige sa Symphonie en sol majeur. Avec
Alain Geng (clarinette) et Stéphane Coutable
(basson), il interprète Richard Strauss : Duo
concertant avec orchestre à cordes avant la 2e
Symphonie de Beethoven.
MARSEILLE. Le 16 sept à 17h.
Auditorium du Pharo
04 91 55 11 10
http://opera.marseille.fr
Gould/Menuhin
Du théâtre certes, mais où la musique est reine ! Où
le comédien Charles Berling et le violoniste Ami
Flammer recréent les débats entre deux interprètes
de génie, aux conceptions artistiques différentes :
du rapport au public à celui des œuvres (voir p 41) !
TOULON. Du 20 au 23 sept. Théâtre Liberté
04 98 00 56 76
http://www.theatre-liberte.fr
Johann Khunau
Sonates bibliques par l’ensemble BaroquesGraffiti : Anne Lévy (comédienne) et Jean-Paul
Serra (orgue et clavecin).
MARTIGUES. Les 21 et 28 sept à 20h30.
Eglise de la Madeleine
09 51 16 69 59 http://www.baroquesgraffiti.com/
«Gratia plena»
Le groupe vocal Les Voix animées chante la figure
mariale chez Dufay, Ockeghem, Desprez… et une
création contemporaine de Karol Beffa.
TOULON. Le 22 sept à 20h30.
Eglise de l’Immaculée Conception
LE THORONET. Le 23 sept à 18h45. Abbaye
06 51 63 51 65
www.lesvoixanimées.com
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Orgue et C°
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AU PROGRAMME
54 MUSIQUE
«L’Heure Exquise»
Création de la Troupe Lyrique Méditerranéenne,
«L’Heure Exquise», un florilège «déjanté» d’airs
d’opéras et d’opérettes, mis en scène autour de
l’histoire de «trois amis voleurs, mais gentlemen»
qui s’invitent chez le marquis Orlovski pour commettre leurs larcins… et séduire des belles !
ST-CHAMAS. Le 23 sept à 15h. Salle municipale
06 60 36 99 09 www.troupe-lyrique.com
Les Noces de Figaro
L’opéra de Mozart, mis en scène par Jean-Paul
Scarpita. Une nouvelle production de l’Opéra
National de Montpellier.
NÎMES. Le 27 sept à 20h. Théâtre
04 66 36 65 10
www.theatredenimes.com
Campra l’Aixois
Concert d’ouverture de 15e saison des Festes
d’Orphée : Guy Laurent présente Campra côté
théâtre, des œuvres du maître aixois pour la scène.
Préparation à la manifestation : conférence illustrée (le 25 sept à 18h30, Espace Forbin).
AIX. Le 29 sept à 20h30 Jeu de Paume
08 2013 2013 et 04 42 99 37 11
www.orphee.org
Signature du dernier CD
Les Maîtres Baroques de Provence Vol IV
le 6 oct de 10h à 13h
Librairie Le Blason
Choeur des Festes d'Orphée © Les Festes d'Orphée - 2009
Vanessa Wagner
La pianiste ouvre la saison musicale arlésienne du
Méjan. Elle joue des Etudes de Pascal Dusapin à
l’occasion de la sortie d’un livre-disque aux Editions
Actes Sud
ARLES. Le 30 sept à 11h. Le Méjan
04 90 49 56 78 http://www.lemejan.com
Carmen
Le chef-d’œuvre de Bizet en ouverture lyrique de
l’Opéra de Marseille (p 48) avec Giuseppina Spunti,
Luca Lombardo, Jean-François Lapointe dans
une mise en scène de Nicolas Joël sous la direction de Nader Abbassi.
MARSEILLE. Carmen, du 4 au 14 oct
(5 représentations). Opéra
04 91 55 11 10 http://opera.marseille.fr
Francoise Atlan © X-D.R.
Le souffle de vie…
Quatuor Balkanes © Opus 31
Du beau monde des musiques du monde : sept
ensembles chantent et jouent des musiques aux
accents qui se ressemblent : le quatuor Balkanes,
les ensembles Hazineler, Jubal, Mekdad Sehili,
Nawa Athar, Françoise Atlan (voir ci-contre)…
feront résonner les accents anciens et les temps
spirituels bulgare, palestinien, tunisien, turc ou
corse. Précisions des dates et des lieux à venir !
PROVENCE. Chants sacrés en Méditerranée.
21e édition du 5 au 28 oct
www.ecume.org 04 91 91 41 41
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TOULON. Le 5 oct à 20h30. Théâtre Liberté
04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr
04 94 93 55 45 www.festivalmusiquetoulon.com
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En coréalisation avec le Festival de Musique de
Toulon, le Théâtre Liberté accueille la chanteuse
Françoise Atlan, fille du midi élevée au chant
classique, arabo-andalou, séfarade… Avec obstination, elle parcourt la Méditerranée musicale en
espérant transmettre sa vision historique d’un temps
où, dans le sud de l’Espagne, musulmans, chrétiens
et juifs vivaient en harmonie.
Accompagnée par un orchestre venu de Fès, dirigé
par le violoniste Mohamed Briouel, elle fonde une
alchimie toute de sensibilité et de spiritualité.
55
Francesco Piemontesi
Le pianiste débute à la Société de Musique de
Chambre de Marseille avec des Sonates de Schubert.
MARSEILLE. Le 9 oct à 20h.
Auditorium de la Faculté de Médecine
www.musiquedechambremarseille.org
ou Espace Culture 04 96 11 04 60
Trio slovaque
Des voix montantes pour un récital lyrique
d’envergure : Pavol Breslik (ténor), Martina Masakyrova (soprano), Terézia Kruzliakova (mezzo) et
Robert Pechanec au piano dans Moussorgski,
Tchaïkovski, Donizetti et Offenbach.
MARSEILLE. Le 11 oct à 21h. Théâtre Toursky
www.toursky.org - 0820 300 033
JACQUES FRESCHEL
AU PROGRAMME
Mère Méditerranée
MUSIQUE
AU PROGRAMME
56 MUSIQUE MARSATAC | ÉMOUVANTES
Double atac
on the docks
L’association Orane agrandit sa famille et propose
cette année une double session Marsatac
Delasoul © X-D.R
Mekanikkantatik © X-D.R
La première partie de l’assaut musical se tiendra à
Nîmes, du 20 au 22 sept dans la nouvelle scène de
musiques actuelles La Paloma ; la seconde à
Marseille, du 27 au 29 sept au Dock des Suds
retrouvé. Que ce soit du côté du très bel
équipement Nîmois ou dans la cité phocéenne, pas
de jaloux, la déflagration sonore est assurée. Fidèle
à son identité, Orane a soigné la programmation.
De la tête d’affiche internationale à la pépite
méconnue, plus de 60 formations artistiques
dynamiteront les codes de la musique actuelle pour
un brassage sonore de haut vol.
Du côté des grosses pointures, Pos et Dave, du
mythique trio hip-hop De La Soul seront sur scène
avec leur nouveau projet First Serve. James Murhy
(fondateur du LCD soundsystem) proposera un dj
set et aura fort à faire pour rivaliser avec les deux
frères belges 2manyDJS (créateurs du Radio
Soulwax), réputés pour enflammer le dancefloor.
Le sorcier anglais James Holden sera là lui aussi
pour emmener le public au bout de la nuit avec un
son hypnotique, à mi-chemin entre la techno et la
transe. Les amateurs de pop et de rock ne seront
pas en reste avec, entre autres, les Parisiens de
Stuck in The Sound qui viendront défendre leur
dernier album Pursuit à coups de guitares sauvages,
ou encore les belges, plus pop, de BRNS.
Les champions du monde DMC (championnat
internationale de dj) seront aussi de la partie avec
le japonais Kentaro et la quatuor français C2C.
Pas convaincu ? La 14e édition du Marsatac c’est
aussi le groove sensuel, entre soul et hip-hop, des
danois de Dafuniks, la fusion électro-rap des
anglais de Foreign beggars, la funk futuriste du
français Breakbot, les basses bien lourdes de
une passerelle entre électro, rap et gnawa.
Comme en 2011, Marsatac se joint à Aires Libres
pour la clôture du festival en plein air, le 30 sept
au Parc Longchamp. Des ateliers pour petits et
grands, des découvertes musicales, des
rencontres... Un événement gratuit pour finir en
beauté ce grand week-end festif et culturel.
L’année dernière, Marsatac s’est joué à guichet
fermé et a réuni 30 000 spectateurs, pensez à
réserver vos places.
KEVIN DERVEAUX
Skream, l’ovni aixois Mekanik Kantatik, le duo
californien survitaminé Electric Guest...
L’édition 2013 marque également le retour du
projet Mix Up ou le métissage entre différentes
cultures musicales. Après Bamako (en 2008) et
Beyrouth (en 2010), Marsatac présente cette année
Mix Up Maroc. Le trio marseillais électro-rock
Nasser s’associe au maître gnawa Hassan Boussou
et au Mc marocain Komy. En découle un son
hybride où se croisent musique ancestrale et
actuelle, instruments traditionnels et machines :
Marsatac
du 20 au 22 sept
Paloma, Nîmes
du 27 au 29 sept
Dock des Suds, Marseille
www.marsatac.com
Aires Libres
le 30 sept
Parc Longchamp, Marseille
http://aireslibres.wordpress.com
Mouvements sonores
À l’heure où tout passe par l’image,
le label phocéen émouvance
s’interroge sur les différentes façons
de voir la musique, avec un nouveau
festival, les émouvantes
Créé il y a 18 ans, la maison de disque du contrebassiste et compositeur Claude Tchamitchian
(directeur artistique du festival) est devenue
depuis une véritable maison de production. Elle
crée et diffuse des concerts (jazz, musiques improvisées, ethniques...) ainsi que des spectacles où la
musique rencontre d’autres disciplines artistiques.
Pendant quatre soirées, émouvance veut inviter à
découvrir son travail, ses explorations, son univers.
Une conférence animée par Anne Moutaron et
Claude Tchamitchian à la bibliothèque départementale donnera le coup d’envoi de cette première
édition. Le fondateur d’émouvance prendra ensuite
la contrebasse pour un concert solo. Le lendemain,
le violoncelliste tout terrain Vincent Courtois fera
de même et présentera son Imprévu.
Les escales suivantes offriront aux spectateurs des
rencontres inattendues, des mariages contre-nature, plusieurs points de vue d’un imaginaire sonore.
Transfiguration avec Guillaume Roy (alto)
et Olivier de Sagazan (humanimalite) © X-D.R
Entre autres, le spectacle Lumières d’Etchmiadzine
où se croisent théâtre, musique et jeu d’éclairage.
Un voyage poétique illuminé qui s’inspire de l’Arménie (sa lumière, sa musique). Ou encore le duo
Michael Nick (compositeur et violoniste) et Yasmine Hugonnet (danseuse et vidéaste), alias Sliding
Matters, qui explore les relations entre le son,
l’image et le mouvement.
À noter la clôture du Quatuor IXI : depuis 1994, la
formation explore les musiques improvisées et multiplie les collaborations prestigieuses (Louis Sclavis,
les frères Moutin) proposant sur scène une composition spontanée où s’estompe la frontière entre
l’écrit et l’impro.
KEVIN DERVEAUX
Les émouvantes
du 17 au 20 oct
La Friche
04 91 64 30 47
www.lesemouvantes.com
L'Imprévu, Vincent Courtois © X-D.R
concerts sous forme de diptyque, de
McYavell et Pirlouiiiit, tous deux
chroniqueurs à LiveInMarseille avec
un sujet commun vu par deux sensibilités distinctes. C’est dans le hall de
la Cité de la Musique et dans divers
lieux qui participent à cette manifestation du 4 au 26 oct (vernissage le
15 oct).
Une conférence-débat (10 oct) présentera le livre de Michel Samson et
Gilles Suzanne, À fond de Cale 19172011 un siècle de jazz à Marseille des
éditions WildProject dirigées par Baptiste Lanaspèze, à la BMVR L’Alcazar à
17h. Une conférence-concert avec
Riccardo Del Fra, L’histoire de la contrebasse dans le Jazz (19 oct), embrasera
L’Éolienne. Le film Michel Petrucciani
de Michael Radford (19 oct) sera
projeté à L’Alhambra.
DAN WARZY
Jazz sur la ville
Du 4 au 26 oct
Divers lieux, Marseille
www.jazzsurlaville.com
Rentrée sonore sous le viaduc
Les vacances sont finies. L’été s’échappe doucement et la
morosité vous rattrape... Pas de panique, Zik Zac est là pour
égayer la rentrée. Le festival de musique métisse organisé
par La Fonderie vous donne rendez-vous les 21 et 22 sept
au pied du viaduc de l’Arc de Meyran (site du Vide-Greniers
du Soleil) à Aix-en-Provence.
Avec une programmation hétéroclite et festive, la quinzième édition du Zik Zac propose un éventail des «musiques
actuelles du monde».
Outre les têtes d’affiches (Zebda, Le Peuple de l’Herbe)
et les découvertes (Boogie Ballagan, Slow Joe and the
Ginger Accident, La Seconde Méthode), La Fonderie propose une sélection haut de gamme d’artistes régionaux.
Le marseillais Gari Greu, membre du Massilia Sound System
et de Oai star sera présent le 21 avec sa palette ensoleillée
de chansons folks populaires teintées de musique du
monde. Toujours le vendredi, Zik Zac accueillera Deluxe,
un groupe qui associe en live instruments et machines.
Slow Joe and the Ginger Accident © X-D.R
Art Mengo © Frank Loriou
couvrir. Binho, artiste brésilien,
montrera son interprétation de la
ville et du jazz au Cri du Port et au
Parvis des Arts du 4 oct au 4 nov
(vernissage le 4 oct). Objectifs Jazz
exposera des photographies de
57
10 ans déjà !
Pléthore de jazz !
Pas moins de 31 concerts sont programmés dans le cadre de la 7ème
édition de Jazz sur la ville ! Ce
collectif atypique veut mettre tout
Marseille à l’heure du jazz. L’organisation de la communication est
tournante, et c’est la Cité de la Musique et La Mesón qui officient pour
cette année. Mais du 4 au 26 oct,
tous les lieux de musiques actuelles
accueilleront une grande diversité de
formations musicales représentatives
de la création jazzistique. Qui aujourd’hui regarde sans hésiter vers toutes
les musiques du monde, le rock,
l’électro, le hard, voire la musique
classique et la chanson.
Les artistes viennent ainsi du monde
entier, Afrique et Amérique latine
compris, beaucoup de ceux d’ici ont
été formés à l’IMFP de Salon et on
constate toujours la même absence
de femmes, en dehors de quelques chanteuses… (détail de l’agenda page
suivante).
Il n’y aura pas que des concerts au
menu : deux expositions sont à dé-
MUSIQUE
Ce quintet aixois explore tous les aspects de la musique
afro-américaine (jazz, soul, funk…) assaisonnée d’une
touche d’électro et offre au public une prestation explosive. Le lendemain, les deux sœurs jumelles aixoises d’Isaya
présenteront leur folk intimiste et émouvant, porté par
leurs voix sensuelles. Le programme du samedi prévoit
aussi les niçois encensés par la critique d’Hyphen Hyphen.
La musique de ce quatuor mélange la pop, le rock et
l’électro et offre un son euphorisant qui invite à la danse.
Enfin, une dernière pépite locale sera servie sur le plateau
du samedi : BATpointG, le projet solo de l’accordéoniste
des Grosses Papilles Baptiste Giuliano. L’auteur compositeur interprète de Toulon jongle avec les mots et emmène
son instrument là où on ne l’attend pas, un son qu’il qualifie de «chanson hip-hop accordéon».
Une bonne dose de reggae roots est également prévue le
même soir avec le talentueux Sebastian Sturm.
Tout au long du festival, Ka Divers propose un espace dédié aux arts visuels avec, entre autres,
des projections de street-art sur écran
géant et des mètres de toile tendues
pour de la peinture en «live».
L’onde du festival se propage jusqu’au
5 oct à Seconde Nature (à Aix) avec
Zik Zac la Réplik. Une dernière soirée
de vibration sonore où sont programmés MC2 et Stereobox.
Malgré une augmentation, les prix
restent accessibles avec des tarifs
pour les chômeurs et les étudiants.
KEVIN DERVEAUX
10ème édition déjà pour le Festival de
la chanson française et toujours la
même envie de partager, d’inviter des
artistes qui en sont à leurs premières
armes et d’autres encore, reconnus ou
savoureuses découvertes du festival… Cette année rend hommage à
Serge Reggiani qui avait inspiré la
manifestation, aux côtés de Patricia
Pélissié. Le 5 oct la fille du chanteur,
Karine Reggiani, interprétera des
chansons de son père.
L’amour des mots, du sens du texte,
guide les choix, les envies. Pour les
ateliers d’écriture de chansons, Claude Lemesle viendra les 3 et 4 oct
animer des masters class pour Stylomaniaques qui se livreront à des
exercices de style en direct et en
public.
La programmation permettra de retrouver Yves Jamait, Les Fatals
Picards, Vis à Vie ou Carmen Maria
Vega entre autres, ou les groupes aux
noms prometteurs, Laids Crétins des
Alpes, Hum… Un spectacle pour enfants, La forêt des chats, par Croch et
Tryolé, du jazz avec le Julien Baudry
Quartet… Le territoire s’étend, Puy
Sainte Réparade ouvre ses portes au
Festival, une nouvelle petite salle au
centre d’Aix, Le Flibustier s’ajoute
au Théâtre de la Fontaine d’Argent,
Théâtre et Chansons, la Cave d’Yves…
Le Bois de L’Aune reste le point
d’ancrage fidèle, et des navettes
gratuites permettent aux citadins de
se rendre aux spectacles éloignés.
M.C.
Festival Zik Zak
21 et 22 sept
Avenue de L’Arc de Meyran, Aix
04 42 63 10 11
www.zikzac.fr
AU PROGRAMME
ZIK ZAK | CHANSON FRANÇAISE | JAZZ SUR LA VILLE
Festival de Chanson Française
Aix, Pays d’Aix
Du 28 sept au 5 oct
www.festival-chanson-francaise.com
Pasino : Patrick Fiori (4/10), Joe Jackson (24/10)
04 42 59 69 00
www.casinoaix.com
Théâtre et Chansons : Soirées Cabaret avec
Chanson Indigo (21 au 23/9)
04 42 27 37 39
www.theatre-et-chansons.com
ARLES
Cargo de nuit : Sefarat Al Khafaâ (28/9), Bernard
Allison (4/10), Tom McRae (10/10), Electric Empire
(12/10), Louis Winsberg Trio (13/10)
04 90 49 55 99
www.cargodenuit.com
AUBAGNE
Escale : Grand Corps Malade + Jehro (22/9), French
Project Group (18/10), Yoanna + 5 avenues (20/10)
04 42 18 17 18
www.mjcaubagne.fr
Comoedia : Juan Carmona & Larry Coryell (6/10),
Chants sacrés en Méditerranée (14/10), Carmen
Maria Vega (20/10)
04 42 18 19 88
www.aubagne.fr
AVIGNON
AJMI-La Manutention et Cour du Théâtre des
Doms : Apéro-Jazz Pascal Mohy trio (16 au 19/9)
Jam-Session #1 (18/10) Carlos Bica Trio Azul (20/10)
04 90 86 08 61
www.jazzalajmi.com
Passagers du Zinc : Soirée avignonnaise avec
Nopse + Les Tritons Maltés + Agatha Cruz + Macabre
Cérémonie (21/9), Apéro concert avec Madjahpol
(27/9), Keny Arkana (28/9), Hugo Kant + Zenzile
(5/10), Zombie Zombie + Dj Oil (6/10), 1995 + 10016 l’Equipe (11/10), Popa Chubby (15/10)
04 90 89 45 49
www.passagersduzinc.com
BERRE L’ETANG
Forum de Berre : Chloé Lacan + Mardjane
Chemirani (19/10)
04 42 10 23 60
www.forumdeberre.com
BRIANÇON
Théâtre du Briançonnais : Quand m’embrasserastu de Claude Brozzoni (19/10)
04 92 25 52 42
www.theatre-du-brianconnais.eu
CAVAILLON
Scène Nationale : Missa Gotica de l’Ensemble
Organum à la Cathédrale (18/10)
04 90 78 64 64
www.theatredecavaillon.com
CHÂTEAU-ARNOUX
Théâtre Durance : Gregory Porter (18/10)
04 92 64 27 34
www.theatredurance.fr
CHÂTEAUNEUF-DE-GADAGNE
Akwaba : Les Repères énigmatiques (21/9), Body
Head avec Kim Gordon et Bill Nace + Das Simple
(23/9), Mekanik Kantatik (27/9), Oliver Deutschmann (6/10), La Fanfare du Belgistan (13/10)
04 90 22 55 54
www.akwaba.coop
CORRENS
Le Chantier : Equinòxis 4.2, rencontres autour du
chant traditionnel avec Article 9 & Le Chant du Voisin
(22 et 23/9)
04 94 59 56 49
www.le-chantier.com
DIGNE
Centre culturel René Char : Chloé Lacan (6/10),
Ensemble Mekdad Sehili (12/10)
04 92 30 87 10
www.sortiradigne.fr
DRAGUIGNAN
Théâtres en Dracénie : Une nuit balinaise (13/10)
04 94 50 59 59
www.theatresendracenie.com
GAP
La Passerelle : Melingo (12/10)
04 92 52 52 52
www.theatre-la-passerelle.eu
GRANS
Espace Robert Hossein : Le P’tit bal perdu (14/9)
04 90 55 71 53
www.scenesetcines.fr
HYÈRES
Théâtre Denis : Zenzoo (21/9), Daniel Darc +
Rachida Brakni (5/10)
04 94 35 38 64
ISTRES
L’Usine : Stupeflip (12/10), Aqme + Sidilarsen (19/10)
04 42 56 02 21
www.scenesetcines.fr
LAMBESC
Salle Sévigné : Showcase Cercle de Midi à 15h avec
Mardjane Chemirani et Sebatien Lanza (13/9)
04 42 17 00 62
LA GARDE
Salle Mussou : Festival le Cri du Rocher avec
Martins + Ze Gran Zeft + Black Moth Cult + Nemesys
(4/10), Chainsaw Billies + Isaya + Loustic + Mme
Oleson (5/10), Hannah + Djiel + Phyltre + Avis de
Bâtard (6/10)
05 90 03 73 05
www.lafissureprod.fr
La SEYNE sur MER
Parc Fernand Braudel-Les Sablettes : Jazz Code
+ Maritorne (23/9)
06 12 63 38 55
www.besartfestival.com
Centre d’Art Le Bosphore : Marie Swing (30/9)
06 19 42 15 51
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AIX
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AU PROGRAMME
58 MUSIQUE
Fort Napoléon : La Pe a de Bayamo + Trio Ca a
Santa (30/9), Art-Bop / Frédéric Borey 4tet (5/10),
Marcel Sabiani invite Eric Lelann (12/10), Chansons
Françaises (26/10)
06 28 90 24 76
www.bayamo.fr
LE THOR
Sonograf’ : Avignon Blues Festival avec Kenny Blues
Boss Wayne, salle Benoit XII (28/9), Malted Milk
(12/10)
04 90 02 13 30
www.lesonograf.fr
MARSEILLE
Bar de la Plaine : Bal Inouï (15/9)
04 91 47 50 18
Cabaret Aléatoire : Anathema (16/10)
04 95 04 95 09
www.cabaret-aleatoire.com
Cité de la Musique : Buena Sombra (9/10), Layka
(12/10), Nuit égyptienne du Tarab (13/10)
04 91 39 28 60
www.citemusique-marseille.com
Dan Racing : DaBF (14/9), The Waddles (15/9),
Lost Asylum (21/9), Uncanny (22/9), Coverage
(28/9), Voidborn (29/9) Pornogr4phy (5/10),
Chacrads (6/10), Picnic Republic (12/10), Five
Scraps + No Public +Maria K (13/10)
06 09 17 04 07
http://guitarjacky.free.fr
Dock des Suds : Kind Ink (18/9), Barrio Chino
(21/9), Marsatac (27/9), Dub Station (6/10)
04 91 99 00 00
www.dock-des-suds.org
Espace Julien : Tindersticks (16/10), Sebastien
Tellier (18/10)
04 91 24 34 10
www.espace-julien.com
La Criée : Le Velvet de Rodolphe Burger (20/10)
04 91 54 70 54
www.theatre-lacriee.com
La Machine à Coudre : Fantasticus (21/9)
04 91 55 62 65
www.lamachineacoudre.com
La Mesón : Kabbalah (28/9), Tablao Flamenco
Pedro & Natalia Verdu (13/10)
04 91 50 11 61
www.lameson.com
Le Moulin : Thomas Dutronc (28/9), Bal psychédélique avec Oh ! Tiger Mountain + Friends from +
Microphone recordings (3/10), Eths + Dagoba +
Mascaara (4/10), Girrrls from Marseille : Oshen +
Andromakers + V.Schutz (5/10), Massilia Baléti
(10/10), IAM + We Luv Ny (12/10), Nasser & Friends
(13/10), Royal Republic + Kopek (16/10)
04 91 06 33 94
www.lemoulin.org
09 54 22 71 26
Le Point de Bascule : Fantasticus (13/10)
06 14 31 69 66
www.lepointdebascule.fr
Le Poste à Galène : Hugo Kant (15/9), Gaio + Isaya
(21/9), Tristania + Sarah Jezebel Deva (23/9), The
River : Piers Faccini + Badjé Tounkara (27/9), Ombres sonores (28/9), Rachida Brakni (6/10),
Singtank (12/10), Tindersticks (16/10)
04 91 47 57 99
www.leposteagalene.com
Le Silo : Magma (13/10), Marcus Miller (18/10)
04 91 90 00 00
www.silo-marseille.fr
L’Embobineuse : Monkey See (15/9), Bye bye Laïka
+ Electric Electric (17/9), Poil + Ssissi Empire (21/9),
Black Dice + Post Coïtum (24/9), L’Ocelle mare +
Radikal satan (26/9), Poino + Familea Miranda +
Fillette (29/9), Gallon Drunk + Cowboys from
Outerspace (6/10), Zombie Zombie (7/10), Phono
Mundial (12/10), Radian + Derek Holzer + Hervé
Boghossian (17/10)
04 91 50 66 09
www.lembobineuse.biz
Molotov : Robert Pettinelli & Paul Adorno 4tet (18/9)
04 91 42 59 57
Palais Longchamp : Geoffroy Mugwump + Baron
Rétif & Concepcion Pérez + Phred + Paul + L’Amateur
+ M.OaT + Bananna Wintour (30/9)
http://aireslibres.worpress.com
Roll’Studio : 4ème anniversaire du lieu et Carte
blanche à Raphaël Imbert (15/9), Yves Laplane Trio
(22/9), José Caparros trio (29/9), Sudaméris Trio
(27/10)
04 91 64 43 15
www.rollstudio.fr
Station Alexandre : Bal Tango (22/9)
04 91 00 90 00
www.station-alexandre.org
MAUBEC
La Gare de Coustellet : Guess (28/9), Hyphen
Hyphen + Doubt (5/10), Ahamada Smis & Abdoulaye
Kouyaté + Dizzylez & Vincent Truel (12/10)
04 90 76 84 38
www.aveclagare.org
MIRAMAS
Théâtre la Colonne : Pagagnini (29/9)
04 90 50 05 26
www.scenesetcines.fr
NIMES
Paloma : Dionysos (19/9), Marsatac (20/9), Françoiz Breut (5/10), H.F. Thiefaine (11/10), Band of
Gypsies (13/10), Carolina Chocolate Drops (17/10)
04 11 94 00 10
www.paloma-nimes.fr
////////////////////////////////////////////////////////////////////
Le Point Bar./re : Nicolas Cassagneau (27 au 29/9)
////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
04 91 63 14 65
www.leparadox.fr
VELAUX
Espace NoVa : Quintette Bamboo Orchestra (29/9),
le Bateau de Nino (12/10)
04 42 87 75 00
www.espacenova.com
VENELLES
Salle des fêtes : La Mort marraine, Ensemble
Télémaque (21/9)
04 42 54 71 70
Jazz sur la ville
OLLIOULES
Châteauvallon : Yaron Herman quartet et Emile
Parisien (13/10)
04 94 22 02 02
www.chateauvallon.com
SAINT-MAXIMIN
Croisée des Arts : Les Ogres de Barback (11/10)
04 94 86 18 90
www.st-maximin.fr
SAINT REMY de PROVENCE
Festival Jazz à St Rémy : Anne Ducros Sextet
(13/9), Antoine Hervier trio invite Marcel Azzola et
Marc Fosset (14/9), Daniel Humair & Nicolas Folmer
Project (15/9), Tremplin Jeunes, Apéro-Swing et Jam
Sessions durant le festival
www.jazzasaintremy.free.fr
SANARY SUR MER
Théâtre Galli : Patrick Fiori (5/10)
04 94 88 53 90
SIX-FOURS
Espace Malraux : Lucky Peterson feat. Tamara Peterson + The Dynamites feat. Charles Walker (12/10),
Orelsan + Odezenne (19/10)
04 94 74 77 79
www.espace-malraux.fr
TOULON
Théâtre Liberté : Gould/Menuhin (20 au 23/9),
François Atlan et l’orchestre arabo-andalou (5/10)
04 98 00 56 76
www.theatre-liberte.fr
Tandem : Dans le cadre du festival Mescl’Arts (Aups)
Ceux qui Marchent Debout + Le Yan et Skoob le Roi
(12 et 13/10), Les Yeux d’la Tête + Georgia Brown à
Flayosc (15/9)
HKBM Orchestra (4/10) au Cri du Port
Trio Hosdikian-Luci-Osscini (5/10)
au Rouge Belle de Mai
Alice Martinez-French Group Project (6/10)
à la Bibliothèque Bonneveine
Duo at Home (6/10) au Roll’Studio
Ablaye Cissoko & Volker Goezte Duo (6/10)
à La Mesón
Limousine «Siam Roads» invite Louis Sclavis
& Big Buddha (6/10) au Cabaret Aléatoire
Light Blazer (6/10) à la Station Alexandre
Dress Code 5tet (7/10) à La Mesòn
Laure Donnat & Lilian Bencini Duo (8/10)
à la Maison du Chant
«Henri voit Rouge» Rémi Abram 4tet (9/10)
au Rouge Belle de Mai
Olivier Roussel Duo & Etrange Rencontre
(10/10) au Café Julien
Daniel Huck (11/10)
à la Bibliothèque des 5 Avenues
Nir Felder 4tet (11/10) au Cri du Port
Charles Walker & The Dynamites + Malted Milk
(11/10) au Cabaret Aléatoire
Fanga + Soul Jazz Orchestra (12/10)
au Cabaret Aléatoire
Une création labelisée FJ5C (12/10)
au Dock des Suds
«La Traversée Imaginaire» (13/10)
à la Bibliothèque du Panier
Elsy Fleriag 4tet (13/10)
à la Bibliothèque du Merlan
Duo Heiting-Soucasse (13/10) au Roll’Studio
O’Brother (14/10) à La Mesón
Invisible Light (15/10) à la Cité de la Musique
Anne Montaron & Claude Tchamitchian solo
(17/10) à la Bibliothèque Gaston Defferre
«L’Imprévu»Vincent Courtois solo & Lumières
d’Etchmiadzine (18/10) à la Friche
Etenesh Wassie & Mathieu Sourisseau (20/10)
à La Mesón
Carlos Bica Trio Azul (21/10) au Cri du Port
Mike Stern & Didier Lockwood Band (26/10)
à L’Espace Julien
www.jazzsurlaville.com
04 98 070 070
www.tandem83.com
e,
it
s
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t
o
n
r
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s
s
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RetrouveZ toutes no nement
mis à jour quotidien
lzibeline.fr
www.journa
59
un gratuit qui se lit... aussi sur internet !
AU PROGRAMME
Le Paradox : Dj Nash & Brahim + Digital Sound (14/9)
MUSIQUE
AU PROGRAMME
60 ARTS DE LA RUE SALON PUBLIC | PETIT ART | PETIT ORNIC’ART
Loufoqueries de rue
Pour la 4e année, la ville de Salon vit de façon particulièrement festive un détournement artistique, un
changement de décor urbain qui bouscule durant
trois jours les habitudes de vie de ses habitants. Vous
avez alors deux façons de vivre le Festival des arts
de la rue Salon Public: suivre scrupuleusement le
programme, ou vous laisser surprendre au détour
d’un des Cours, lieu central de la manifestation qui
intègre aussi de nouveaux lieux -existe-t-il meilleur
moyen pour faire arpenter la ville ?- comme la gare ou
le centre nautique.
Confortablement équipé, le public se tordra pourtant
le cou pour admirer Repite Conmigo, la danse verticale sur façade de la cie Delrevés, apprendra les
rudiments du jardinage avec le duo loufoque André
et Lefeuvre qui, Entre serre et jardin, réinventent les
Les Piétons des piétonneries surréalistes à base
d’Haïcuc, assistera à la sortie de résidence (au Citron
Jaune à Port-Saint-Louis) du Grand Ordinaire de la cie
de l’Ambre, avant de s’éclabousser de musique et
théâtre lors du traditionnel pique-nique qui sera cette
année aquatique avec les cies Déviation et Les
Choses de Rien.
DOMINIQUE MARÇON
Terschelling 2009 © Kamchatka
objets les plus courants, défiera l’apesanteur avec le
Cirque Inextremiste et leur équilibre collectif sur
bouteilles de gaz empilées, composera avec la cie
Attention, art en mouvement : l’association RedPlexus lance son
6ème Préavis de Désordre Urbain.
Ce festival invite des performers à
investir le territoire phocéen et propose au public d’autres manières de
voir et de s’exprimer en milieu
urbain.
Cette année, RedPlexus a convié 33
artistes européens à travailler autour de la problématique : comment
continuer à vivre dans ce monde en
crise ? Pendant 10 jours, Marseille
se changera en labo/musée à ciel
ouvert : vaste terrain d’expérimentation pour dispositifs artistiques
subversifs. Un événement qui invite
les habitants à réagir et à échanger
sur les performances. Le public
découvrira par exemple le projet axé
sur la vidéosurveillance du comédien
et danseur marseillais Dominique
Herma, les performances du metteur en scène Joao Garcia Miguel
et de la comédienne Sara Ribeiro,
tous deux venu de Lisbonne ; ou encore le programme Evidence 1/012
du peintre polonais Peter Grzybowsky qui mêle image et son. Le
collectif de performers phocéens
Ornic’Art installera en centre ville
son Bureau des fantasmes urbains,
pendant que d’autres profiteront des
créations du designer marseillais
Colas Ballieul.
Le festival se déroule en deux temps.
Du 10 au 19 sept, les artistes investissent le Théâtre des Bernardines
et le quartier des Réformés-Canebière. Puis, du 17 au 21, la relève
s’installe dans la Friche belle de
Mai et ses alentours.
Les journées s’articulent autour de
deux rendez-vous. Le matin, au
...la culture fait son nid
La performeuse Pascale Ciapp © Cédric Matet
Mouvements
subversifs
Salon Public
Du 28 au 30 sept
Office du tourisme, Salon-de-Provence
04 90 56 27 60
www.salondeprovence.fr
L’association Lézarap’Art prépare la 13e édition de son festival
Petit Art Petit. Un événement familial et tout public qui offre
des spectacles de rue de qualité, des expositions et des ateliers
Lézarap’Art, c’est 17 ans d’actions culturelles au sein des quartiers nord de Marseille, la volonté de démocratiser la culture, de la rendre accessible à tous par le
biais de multiple actions (ateliers, résidences, théâtre, festivals...). Petit Art Petit
accueille cette année des compagnies régionales comme les marseillais de No
Tunes International pour une déambulation fraternelle T’as de la chance mon
frère, le Carrousel des arlésiens Bazar Palace (voir p. 61), et de tout l’hexagone
comme Bris de Banane (Le Havre), qui embarquera le public pour son Meurtre
au motel, une enquête délirante qui dévoile les coulisses d’un polar de série B ; ou
encore une clown déjantée de Bordeaux, Rosie Volt, qui présentera son spectacle
La natür c’est le bohnür, à ne pas manquer !
Entre les représentations, les visiteurs pourront profiter des expositions des
créations amateurs, réalisées lors des actions du Lézarap’Art entre 2011 et 2012.
Toute une série d’ateliers est également proposée au public : jeux de construction,
peinture naturelle, animation autour des mots, atelier créatif à base de récupération, d’objet détourné...
Le temps d’une journée, Lézarap’Art et son Petit Art Petit offre à tous un moment
de rêverie, de partage, un espace de rencontre et de véritable brassage culturel.
KEVIN DERVEAUX
Kiosque des Réformés ou aux Grandes Tables de la Friche, les artistes
présentent leurs projets et invitent
les habitants à échanger des idées
ou à participer. Le soir, lors des
«Zones Rouges» (18h30 et 19h15),
les performers passent à l’action et
transgressent les normes de la vie
urbaine quotidienne...
D’autres temps forts sont au programme : débats et projections
vidéos (le 14 à L’Équitable Café et le
19 aux Grandes Tables de la Friche),
une soirée au Théâtre des Bernardines
(le 18), quatre heures de performance en plein centre ville (le 15) ainsi
qu’une exposition d’installation à la
Friche (le 21).
KEVIN DERVEAUX
Festival Préavis de Désordre Urbain
du 11 au 21 sept
Marseille
04 95 04 95 34
www.redplexus.org
Petit Art Petit
le 22 sept
Cité des Arts de la rue, Marseille 15ème
04 91 69 11 80
www.lezarapart.com
Public de 12 rue d'la Joie, Cie Mungo, Festival Petit Art Petit 2010 © F. Moura
ARTS DE LA RUE
61
Karwan and two
Dans le cadre de la 4e Saison régionale
rue & cirque, la région PACA et le
Réseau Inter-régional de Rue piloté par
Karwan programment deux spectacles de deux compagnies régionales.
La balade sonore du Begat Theater
se décline en déambulation urbaine
pour faire découvrir ses Histoires ca-
chées : un casque audio sur la tête, le
public fait de la rue un théâtre introspectif en suivant des objets repères
(une orange, une boite d’allumettes...),
superposant aux textes des acteurs
des pensées intimes. Le Bazar Palace
présente quant à lui Carrousel, un univers cocasse et poétique au sein duquel
le 6 oct à Grans
le 10 oct à Fos
le 11 oct à Miramas
le 13 oct à Port-Saint-Louis
dans le cadre de Carrément à
l’Ouest
04 42 48 40 04
www.lecitronjaune
une femme va tenter d’échapper à son
quotidien rasoir en transformant sa
cuisine en vaisseau spatial... De quoi
provoquer les rencontres les plus
improbables et drôles ! DO.M.
Histoires cachees © D.M-Zibeline
Histoires cachées
le 14 sept à Puget-Theniers (06)
dans le cadre de Terre de
Mouvement
04 93 05 05 05
www.puget-theniers.fr
le 15 sept au Théâtre Comoedia à
Aubagne dans le cadre du rendezvous Chaud Dehors
04 42 18 19 88
www.aubagne.fr
le 22 sept à Carros (06) dans le
cadre de Roulez Carros !
04 93 08 76 07
www.forumcarros.com
Carrousel
le 21 sept à Carros
le 22 sept à Marseille dans le cadre
du Festival Petit Art Petit
04 91 69 11 80
www.lezarapart.com
le 29 sept à Mont-Dauphin (04)
dans le cadre du festival Contre
Escarpe
06 08 83 00 97
www.compagnieconte.com
Lieux publics
Pas de Small is beautiful cette année, mais, sur tous
les fronts, le Centre national de création propose
plusieurs rendez-vous dans la région. À Aubagne,
associé au Théâtre Comoedia, le début de saison se
fait Chaud Dehors ; le 15 sept, faisant suite au rendez-vous de juin, Lieux publics propose des
spectacles de danse issus du réseau franco-italien
Marcher Commun : Daphné pour une mythologie urbaine de Marta Bevilcqua, 22 cailloux de Jordi Gali,
pour finir avec le collectif marseillais Rara Woulib.
Passez en face : le 3 oct à midi pile, la Sirène résonnera aux couleurs de Skappa ! & associés, avec une
peintre, un colleur d’affiche, quatre électroacous-
ticiens et un guitariste…
ANPU (Agence National de Psychanalyse Urbaine)
met la Ville sur le divan : Lieux publics présente les
résultats du vaste projet, ironique et pince-sans-rire
mais loin d’être insensé, de psychanalyse urbaine
mené par l’ANPU depuis 2009 dans de nombreuse
villes et quartiers du territoire. Avec exposition,
conférences-polémiques… DO.M
Carrément
à l’ouest
Du 12 au 27 oct à Marseille, Martigues et Aubagne
04 91 03 81 28
www.lieux-publics.fr
Les Théâtralia
Le Centre Bourse de Marseille s’anime parfois d’autres activités que celles du consumérisme quotidien,
il accueille les surprenantes Théâtralia. Pourquoi un
centre commercial ? Le pari consiste à amener le
théâtre là où se rendent la plupart des gens. Rompant
les barrières que certains n’osent franchir, Théâtralia
propose, en s’éloignant des salles, des formes tendant
vers l’impromptu. Cette manifestation sympathique
en est à sa quatrième édition, et propose pendant
trois jours des spectacles variés : groupe taïwanais,
musique brésilienne, spectacle d’Arteco, spectacle
lyrique avec l’Opéra Théâtre pour Tous. Le dernier
jour s’achèvera avec une chorale de clowns, un
cabaret burlesque et les déambulations des bouffons
du Marie-Jeanne.
M.C.
Du 11 au 13 oct
Centre Bourse, Marseille
www.larevuemarseillaisedutheatre.com
© le Baroufle
4e édition de ce rendez-vous rituel des
arts de la rue qui déploie dans un quartier
précis de Port-Saint-Louis -cette année le
quartier historique du faubourg Hardon,
quartier d’implantation du Citron Jauneses propositions de métamorphoses de
l’espace public. Et pour que la fête soit
complète, ledit Citron Jaune, coréalisateur avec la régie culturelle Scènes et
Cinés de l’événement, fête ses 20 ans à
cette occasion… «Atypique et utopique,
comme ses insolences croyances, urgemment novatrices», le Centre National des
Arts de la Rue «repense la pertinence de
notre rapport à notre environnement social,
urbain et paysager.» 20 ans qu’il soutient
la création contemporaine, «les télescopages et les ouvertures», qu’il réinvente le
monde dans ce bout du monde qu’est
Port-St-Louis… Alors n’hésitez pas à mettre la barre à l’ouest, pour suivre les
artistes complices de longue date : Le
Silence encombrant de la cie Kumulus,
le Begat Theater et leurs Histoires cachées
(voir ci-dessus), le Film du dimanche soir
d’Annibal, le Parfait état de marche de la
cie 1 Watt, le Tube intrigant de Mathilde
Monfreux, la créativité spontanée de la
Post Disaster Dance People, sans
oublier le Grand cabaret festif du Citron…
DO.M.
Du 9 au 14 oct
04 42 48 40 04
www.lecitronjaune.com
AU PROGRAMME
LIEUX PUBLICS | KARWAN
AU PROGRAMME
62 LIVRES CORRESPONDANCES DE MANOSQUE
On ne peut pas y échapper. Depuis
quelques semaines, les médias s’en donnent à cœur joie : chroniques, extraits
de livres, interviews… C’est la rentrée
littéraire ! Et comme chaque année, on
se demande comment s’y retrouver dans
la masse de tous les romans parus depuis août. On peut bien sûr suivre ses
goûts personnels pour tel ou tel, scruter
les 4èmes de couverture avant de faire
son choix, lire ou écouter les conseils des
«experts ». On peut aussi -c’est même
un conseil de Zibeline- aller faire un
tour à Manosque entre le 26 et le 30
septembre prochains ! Pour sa 14ème
édition, le festival des Correspondances y réunira bon nombre d’auteurs de
cette rentrée. Des grandes stars, Philippe Djian, Pascal Quignard, aux
petits nouveaux, Aurélien Bellanger,
Makenzy Orcel, en passant par les habitués, Olivier Adam, Arno Bertina,
Patrick Deville…, tous ceux-là et bien
d’autres (plus de 40 au total) seront là,
et avec eux des musiciens et des comédiens, pour 5 jours de rencontres
La rentrée
littéraire,
c’est par là !
littéraires et musicales de tout premier
plan, dans une atmosphère toujours
bon enfant. Une plaisante façon de
frayer son chemin dans la jungle des
livres de la rentrée…
Depuis 1999, le festival des Correspondances se donne pour objectif principal
une approche vivante de la littérature
d’aujourd’hui. D’où les multiples formes qu’y revêtent les rencontres avec les
textes et les auteurs : grands entretiens,
dialogues, performances, lectures musicales, apéros et concerts littéraires… On
retrouvera tout cela cette année, sur les
places de la ville, sur la scène du théâtre
Jean le Bleu ou au Café provisoire, dès
le matin et jusque tard le soir. À noter
quelques nouveautés de cette édition :
les siestes acoustiques et littéraires
d’abord, que proposeront chaque aprèsmidi dès le jeudi 27 Bastien Lallemant,
JP Nataf et Albin de la Simone. Une
heure de chansons et de lectures à écouter allongé, et tant pis si l’on s’endort !
Quant à Jean Lautrey, créateur depuis
2004 des nombreux écritoires installés
dans la ville et ses alentours (n’oublions
pas que le festival est parrainé par la
Poste et qu’on y vient aussi pour écrire
en toute liberté), il a imaginé cette
année un salon perché dans les arbres,
histoire de permettre à l’écriture de
prendre de la hauteur. Deux expériences
inédites, qu’on pourra compléter avec
Epistolaire antérieur, une déambulation
littéraire menée par le poète oulipien
Frédéric Forte, l’un des deux écrivains
actuellement en résidence à Manosque.
Autre nouveauté de l’année, l’avantpremière du film de Laurent Cantet,
Foxfire, d’après le livre de Joyce Carol
Oates Confession d’un gang de filles.
Susciter la rencontre
On le voit, à Manosque, tous les moyens
sont bons pour susciter la rencontre
avec les textes. Et c’est bien l’ambition
qu’affiche Evelyn Prawidlo, responsable, avec Olivier Chaudenson et
Arnaud Cathrine, de la programmation littéraire du festival.
Les Correspondances accueillent de
nombreux auteurs célèbres. Qu’est-ce
qui les incite à venir à Manosque ?
Je n’ai pas l’impression que nous invitions surtout des écrivains célèbres.
Notre volonté reste d’équilibrer la programmation entre auteurs confirmés et
auteurs à découvrir. Ce qui nous comble de joie, c’est d’avoir réussi à fidéliser
un public qui vient à Manosque aussi
bien pour découvrir des écrivains qu’il
ne connaît pas que pour y rencontrer
ses auteurs favoris. Les auteurs aussi
apprécient de venir : Les Correspondances sont l’un des premiers festivals
de la rentrée littéraire, nous avons acquis
une certaine réputation et nous avons
eu la chance ces dernières années d’avoir
programmé pas mal de futurs prix !
Les correspondances © X-D.R
Comment faites-vous la sélection ?
Toute l’année, on est en contact avec les maisons d’édition et samedi 29 septembre sur ce sujet de la «littérature en scène».
dès le mois d’avril, on se met à lire, beaucoup, entre 60 et 100 Le festival connaît aussi des évolutions : il s’ouvre davantage à
livres. Nous formons Olivier, Arnaud et moi, un vrai comité la BD et au roman graphique, ainsi qu’au cinéma ; il se tourne
de lecture et ne choisissons pas des noms mais des textes. Ce aussi vers l’international. Témoins cette année Moshe Sakal,
qui explique que cette année certains auteurs reviennent, écrivain israélien actuellement en résidence et Makenzy Orcel
notamment Djian et Deville, car cette année encore, leur venu d’Haïti pour le festival et qui prolongera son séjour par
une résidence d’un mois à Manosque.
travail nous a séduits.
PROPOS RECUEILLIS PAR FRED ROBERT
Y a-t-il des tendances 2012 ?
Notre orientation reste la même : mettre l’accent sur les perLes Correspondances
formances, sur les lectures d’auteurs et toujours lier étroitement
du 26 au 30 sept
littérature et musique. Depuis 1999, nous accordons une
Manosque
place essentielle à la lecture en public ; à l’époque, cette dé04 92 75 67 83
marche était pionnière en France ; aujourd’hui, cela se fait
www.correspondances-manosque.org
dans tous les festivals. Une table ronde est d’ailleurs prévue
Des collines
au détroit
Désireuse de transmettre son
expérience, l’équipe des Correspondances s’associe cette année à la
Librairie des Colonnes et à son
directeur Simon-Pierre Hamelin
pour proposer la 1ère édition des
Correspondances de Tanger,
du 4 au 7 oct. Comme à Manosque,
des rencontres, des lectures et des
concerts littéraires, des projections,
du théâtre, dans une ville à l’identité
singulière et aux cultures multiples.
Un joli pont entre les deux rives.
F.R.
www.correspondances-de-tanger.com
AU PROGRAMME
64 LIVRES LES LITTORALES | ÉCRITURES CROISÉES
L’Histoire et nos histoires
Important rendez-vous littéraire de l’automne à Marseille, le festival Les Littorales, organisé par l’association
Libraires à Marseille, se prépare. De nouveaux lieux,
de nouveaux partenaires, une programmation riche et
des partis-pris festifs. Une préfiguration de 2013, avec
toujours la volonté de faire la part belle aux livres et
aux auteurs.
L’édition 2012 clôturera un cycle dont le fil rouge est
De l’intime au collectif. Après avoir exploré le vivre
ensemble en 2010 puis les frontières poreuses entre les
genres en 2011, il s’agira cette année de s’interroger sur
la façon dont les histoires se tissent à partir de l’Histoire, de l’actualité, des faits divers. Pendant 5 jours,
rencontres, lectures, ateliers et projections permettront
de creuser cette thématique. Et les libraires indépendants offriront leurs conseils avisés au sein d’une
grande librairie déployée tout le weekend.
Zibeline a rencontré Marie-Dominique Russis,
directrice de l’association Libraires à Marseille et
coordinatrice du comité de programmation du
festival.
Zibeline : Vous avec intitulé l’édition «entre fictions et
réalités». Pourquoi ces pluriels ?
Marie-Dominique Russis : Le mot «fiction» recouvre
plusieurs réalités ! Il s’agit cette année d’explorer le lien
qu’entretient la littérature avec le réel, avec des personnages vivants, qu’ils soient connus ou anonymes ; de
voir comment la fiction se construit sur l’Histoire en
train de se faire, à des strates différentes et selon des
points de vue et des sensibilités divers.
Quelles sont les nouveautés cette année ?
Le lieu d’abord, nous nous installons à la Vieille Charité,
un bel écrin pour une manifestation que nous voulons
faire grandir. La programmation y gagnera en densité
Les temps forts
Marie-Dominique Russis, Christelle Chathuant, Laure Paoli
© association Libraires a Marseille
puisqu’on disposera de deux espaces pour les rencontres, le cinéma Le Miroir et la Chapelle. Autre nouveauté,
l’importance accrue de la littérature jeunesse. Outre
des ateliers d’illustration et un spectacle, les enfants
auront droit cette année à une lecture de Peter Pan par
Hippolyte Girardot et quatre rencontres se tiendront
autour de la littérature jeunesse spécifiquement. Nous
tissons également de nouveaux partenariats, avec le
cinéma L’Alhambra, La Cité maison de théâtre et le
Daki Ling. À noter aussi l’attention que nous porterons cette année aux revues, XXI, Décapage et pour les
plus jeunes, Le petit petit petit magazine de Georges.
Quel est votre état d’esprit à quelques semaines du
coup d’envoi ?
Une belle édition se prépare ! Chaque année, le festival
Les soirées à l’Alhambra le 10, au théâtre de
La Cité le 11 (dans le cadre de la Biennale des
Écritures du Réel), au cinéma Le Miroir (avec le
CiPM) le 12, au Daki Ling le 13. La journée de
réflexion, sur le thème Quand les sociétés civiles et
la création artistique s’emparent de leur Histoire.
Elle aura lieu le 12 oct de 10 à 18h à la Maison de
la Région, en présence notamment de Wassyla
Tamzali et en partenariat avec l’AFLAM.
Les rencontres du weekend, les 13 et 14, de 10
à 19h dans la Chapelle de la Vieille Charité. La
librairie géante proposée par tous les libraires
indépendants associés (sous chapiteau, dans la
cour de la Vieille Charité). On pourra aussi aller
admirer les livres d’artistes du Book Project
International durant les XVèmes rencontres
internationales de l’édition de création organisées par l’atelier Vis-à-Vis. Et enfin faire un tour
à l’exposition que les Musées de Marseille
consacrent au photographe Bernard Plossu
(près de 200 clichés sur la ville).
prend de l’assurance. Nous espérons que le public
nous suivra jusqu’à la Vieille Charité, qui est vraiment
un très beau lieu.
PROPOS RECUEILLIS PAR FRED ROBERT
Les Littorales
du 10 au 14 oct
www.leslittorales.com
Consciences vivantes
David Grossman © Michael Lionstar
cinéaste franco-chilien disparu en 2011.
Le monde est convié cette année dans
l’ancienne manufacture d’allumettes :
quatre écrivains d’origines diverses,
Israël, Espagne, Chine, Russie. Chacun
porteur de la force d’une indignation,
d’un engagement fort dans son pays et
le monde : David Grossman, figure
majeure de la littérature israélienne, prix
Médicis étranger en 2011 pour Une
femme fuyant l’annonce, est l’un des
fondateurs du mouvement de la paix, et
a dénoncé avec virulence dans son œuvre les souffrances infligées aux Palestiniens.
Yan Lianke a été contraint de démissionner de l’armée chinoise en raison de
Yan Lianke © X-D.R
Antoine Volodine © D. Gaillard
Juan Goytisolo © X-D.R
Chaque année aux Écritures Croisées,
les géants de la littérature se retrouvent
le temps de créations autour de leurs
œuvres, et de débats riches et passionnants. L’intuition d’Annie Terrier tombe
toujours juste, on ne compte plus les
futurs prix Nobel invités avant la reconnaissance suprême !
L’édition 2012 sera dédiée à Carlos
Fuentes. Cet immense écrivain avait
réuni autour de lui l’an dernier la
brillante et jeune génération de la littérature espagnole qui voyait en lui un
maître. Autre hommage, celui rendu
par la Cité de l’Image (partenaire des
Écritures Croisées) à Raoul Ruiz, le
ses textes d’inspiration érotique ; ses autres ouvrages engagés, dénonçant sur le
mode de la satire humoristique les travers du système sont interdits en Chine,
comme la majeure partie de son œuvre :
les textes transitent par Taïwan ! Le
Russe Antoine Volodine, grand prix de
la SF Française en 1987, qui est surtout
un des plus grands écrivains français et
écrit tout sauf de la SF, se définit comme «porte-parole» plutôt que comme
auteur, pratique la littérature «comme
un art martial», et donne la parole aux
êtres marginaux. Juan Goytisolo enfin,
à qui il ne manque que le prix Nobel,
fustigea l’Espagne Franquiste, dut
s’exiler à Paris et combat toutes les formes
d’oppression par son travail d’auteur, se
livrant à une critique sans concession de
la civilisation occidentale.
Les Écritures Croisées se pencheront
donc sur l’œuvre des veilleurs, conscience
vivante du monde !
MARYVONNE COLOMBANI
Bruits du monde
du 18 au 21 oct
Cité du Livre, Aix
04 42 26 16 85
www.citedulivre-aix.com
LIVRES
61
Rêver peut-être...
L’édition 2012 d’ActOral sera-t-elle à
l’image de la petite fumée qui monte
qui monte sur l’affiche -Laurent Garbit est décidément un graphiste inspiréune invitation à se laisser porter par le vent
malin pour se faire des nœuds dans l’air ?
Interrogeons les vapeurs pythiques de
la programmation mouvante de Caroline Marcilhac et Hubert Colas
adoubée par le texte d’ouverture émerveillé de Thomas Clerc, parrain d’occasion.
Qu’y voit-on? 45 rendez-vous sur 3
semaines, donnés aux écritures contemporaines sous toutes leurs formes ; au
centre et même au cœur, la figure
d’Edouard Levé, écrivain, plasticien,
performer, photographe, disparu en
2007, emblème de cette création polymorphe que veut contribuer à porter le
festival. Exposition au [mac] et temps
fort les 4, 5 et 6 oct avec films de Valérie Mréjen (très réussi Défaite du
rouge-gorge) et lectures de Thomas Clerc
(L’Homme qui tua Edouard Levé et aussi
Roland Barthes d’ailleurs, on s’en
souvient) entre autres propositions.
Dédoublement, obsession et pas seulement de la mort, doublés d’une tenue
et d’une mise à distance parfois glacée
qui sont la touche «insolite» de l’artiste,
se retrouvent disséminés dans nombre
de projets ! La cinéphilie, miroir de soi,
sera dansée dans Nos images : texte de
Tanguy Viel, chorégraphie de Mathilde Monnier et Loïc Touzé ; lue par
Olivia Rosenthal puis mise en espace
par le collectif Ildi ! Eldi ! (Ils ne sont
pour rien dans mes larmes) ; et traversera
la question existentielle que pose Anja
Tillberg à partir du Stalker de Tarkovski : Pourquoi Eve vient-elle chez Adam
ce soir ? Le philosophe Serge Margel
donnera sa vision du corps de star dans
la Société du Spectral où il sera question
de mort comme dans Notre Printemps,
variations polymorphes sur le tragique,
présentées par le collectif Das Plateau,
comme dans les 1000 Feuilles que lira
Leslie Kaplan ou le très attendu Please,
continue (Hamlet) conçu par Yan Duyvendak et Roger Bernat qui se déploiera
au Tribunal de Commerce avec la participation d’avocats et magistrats.
Du faux procès à la fausse conférence,
duplication et duplicité iront de conserve
avec Clara Le Picard et son Dreaming
of Martines Schmurpfs (sic), scientifique(s) autodidacte(s) qui donnera/ront
un cours de cuisine cloné tandis que
Robert Cantarella saura (re)faire le
Gilles en doublant Deleuze, sa voix, son
souffle et ses raclements de gorge ; quant
à Jean-Pierre Ostende et Christian
Prigent, didacticiens-méthodologues
de haut vol ils nous diront l’un, comment parler couramment le Mc Luhan en
40 minutes et le second, comment [ il a]
écrit certains de [ses ] textes, etc...
Sérieux pas sérieux ? La performeuse
Pamina de Coulon sur sa banquise
offre ainsi les conditions de sa survie «Si
j’apprends à pêcher, je mangerai toute ma
vie» leçon mise en œuvre par le va-t-en
pêche Thomas Mailaender dont on
retrouvera avec plaisir le grinçant Gone
fishing.
D’autres propositions encore qui touchent à l’impossible quête : identitaire
pour l’italbanais Saverio la Ruina accompagné de Valérie Dréville ou
radicale pour l’IRMAR (Institut des
Recherches Menant à Rien) qui s’interroge sur Le fond des choses : objets,
outils et procédures... Et aussi des expositions et des poètes qui
(s’)interpellent et des
musiciens qui ne font
pas que du bruit.
Ne ratons surtout pas,
une fois encore, l’occasion d’être un peu plus
affutés ! ActOral se déploie dans tous les lieux
intelligents de Marseille :
voir les pages concernées
pour le détail, qui se savoure aussi sur leur site.
MARIE-JO DHO
ActOral 2012
du 25 sept au 3 oct
divers lieux, Marseille
www.actoral.org
© E. Leve - Rugby
Das Plateau, Notre Printemps © X-D.R
Société égyptienne
La bibliothèque départementale des Bouches-du-Rhône, associée à plus d’une
trentaine de bibliothèques municipales du département, visite la société égyptienne
par le biais de lectures à haute voix par des comédiens professionnels, des rencontres
avec des auteurs égyptiens (Khaled Al Khamissi, Nabil Naoum et Ahmad
Alaidy), des films documentaires (Interdit de Amal Ramsis, Ces filles-là de Tahani
Rached, La Nuit elles dansent de Stéphane Thibault et Isabelle Lavigne...) et un
concert (avec le oudiste égyptien Hazem Shaheen et la flûtiste franco-syrienne
Naïssam Jalal), ainsi que par le regard du photographe Denis Dailleux qui expose
ses travaux tout au long de la manifestation, Égypte, claire et obscure.
En partenariat avec les Rencontres d’Averroès, la bibliothèque départementale
proposera aussi des visites commentées de l’exposition, un concert...
DO.M
Regards sur l’Égypte
du 2 oct au 30 nov
Bouches-du-Rhône
04 13 31 82 00
www.biblio13.fr
Le Caire, Egypte © Denis Dailleux, Agence VU
AU PROGRAMME
ACTORAL | ÉGYPTE
Itinérances littéraires : rencontre-débat avec Eddy
Fougier pour son livre Parlons mondialisation en 30
questions (La Documentation française) le 13 sept à
19h à la librairie Harmonia Mundi (Aix) et le 14 sept
à 18h30 à la librairie Au Poivre d’Âne (Manosque)
avec Ron Carlson pour son livre Cinq Ciels (Gallmeister) le 25 sept à 18h à la librairie Jean Jaurès (Nice) et
le 26 sept à la librairie Charlemagne (Toulon)
AIX
Écritures Croisées – 04 42 26 16 85
Présentation de la Fête du livre par Annie Terrier et
Jean-Louis Jouannaud, suivie de la projection de
Journal de France, de Raymond Depardon et Claudine
Nougaret, le 20 sept à 18h à la Cité du Livre.
Office de Tourisme – 04 42 16 80 17
Exposition Darius Milhaud : une vie heureuse : l’espace
d’exposition accueille les tableaux, photographies et
maquettes de décors et costumes qui ont participé au
succès de l’œuvre de l’artiste. Jusqu’au 21 oct,
vernissage le 13 oct à 18h.
Fondation Vasarely – 04 42 20 01 09
Exposition Nature(s) sur une proposition de Céline
Bodin et Djeff, jusqu’au 28 sept.
3bisf – 04 42 16 17 75
Atelier Objet-action animé par Caroline Le Mehauté,
tous les jeudis de 13h30 à 16h30.
Atelier Urbanité Idiotopique (construction d’une ville
imaginaire où se croiseront tous les fantasmes de chacun) animé par Benjamin Marianne, tous les mardis
de 14h à 16h30.
AVIGNON
Librairie Lignes Noires - 09 51 52 24 59
Exposition Une série noire avec des gravures et des
gaufrages de Dominique Héraud, et un texte de
Marie-José Bernard, Soupçons, livre d’artiste édité à
17 exemplaires. Vernissage le 13 sept dès 18h, exposition jusqu’au 8 oct.
BARBENTANE
Mairie - 04 90 90 85 85
3e édition du salon du livre : rencontres, dédicaces,
stands de livres, conte... Le 13 oct.
BARJOLS
Editions Plaine Page - 04 94 72 54 81
RER Réseau européen du réemploi, journées professionnelles dédiées aux arts et techniques du réemploi :
conférences, expositions, installations, performances...
en présence d’architectes, d’ingénieurs, de philosophes, d’artistes et de poètes. Les 15 et 16 oct.
CANNES
Association Niaca - 06 60 37 70 57
16e édition des Rencontres méditerranéennes des jeunes
auteurs de théâtre : rencontres et lectures en présence
d’auteurs, et concours d’écriture théâtrale sous la présidence de Sabine Tamisier. Les 29 et 30 sept au Théâtre
Alexandre III.
CARPENTRAS
Librairie Gulliver - 04 90 67 28 67
7e édition de Bistro BD organisée par Comics Factory,
Le bistro le Jardin des glaces et la librairie Gulliver:
rencontres avec des auteurs, expositions, animations,
stands de livres, le 22 sept.
COTIGNAC
Association Caractères - 04 94 59 53 12
7e édition du salon de la petite édition indépendante :
rencontres avec les auteurs et éditeurs, séances de
lectures, projection... Le 23 sept.
GRÉOUX-LES-BAINS
Médiathèque Lucien Jacques - 04 92 70 48 20
Exposition Un roi sans divertissement, le roman d’un
chef-d’oeuvre qui retrace la genèse et le destin éditorial
du roman de Jean Giono à travers les archives de
l’écrivain, jusqu’au 30 sept.
LA GARDE
Médiathèque Louis Aragon - 04 94 08 99 61
Atelier BD animé par Johan Troïanowski : «Venez créer
votre bande dessinée étape par étape, du scénario à la
couleur, en passant par le story-board, le crayonné et
l’encrage». Les 10, 17 et 24 oct, 14 et 21 nov ; exposition des travaux le 8 déc.
LAMBESC
ADEAR13 – 04 90 55 17 86
Fête de l’agriculture paysanne et vide grenier agricole :
rencontre et discussion entre producteurs et consommateurs, le 14 oct à la MFR de Garachon.
LA-SEYNE-SUR-MER
Les rencontres de Tamaris - 04 94 94 88 49
7e édition des Rencontres de Tamaris sur le thème Les
écrivains et le théâtre du 21 au 23 sept. Le 21 : Et
aujourd’hui ? Et demain ? Les nouvelles écritures dramatiques avec Catherine Arditi, Lucien et Micheline
Attoun, François Bégaudeau, Eduardo Manet,
Mariette Navarro, Marie Nimier, Georges Perpès, Jacques Serena ; le 22 : Jean Giono et le Théâtre avec
Jacques Mény, Sylvie Giono, Éric Challier ; le 23 :
Écrivains, metteurs en scène et comédiens avec Catherine
Arditi, Philippe Berling, Louise Doutreligne, Serge
Léger, Jean-Luc Paliès, Jacques Tephany.
LES BAUX-DE-PROVENCE
Carrières de lumières – 04 90 54 55 56
Installation Gauguin – Van Gogh, les peintres de la
couleur, jusqu’au 6 janvier 2013.
Fondation Louis Jou - 04 90 54 34 17
Colloque sur L’écrit mis en livre avec interventions de
spécialistes du livre et de la lecture et des démonstrations en typographie et en reliure, les 21 et 22 sept.
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Libraires du sud /Libraires à Marseille - 04 96 12 43 42
Rencontres : avec Caryl Ferrey pour son dernier
roman Mapuche (Gallimard) le 27 sept à 19h à la
librairie L’Attrape Mots (Marseille)
avec Metin Arditi pour son nouveau livre Le Prince
d’orchestre (Actes Sud) le 28 sept à 18h à la librairie
Maupetit (Marseille)
avec Ronit Matalon pour son roman Le bruit de nos
pas (Stock) le 29 sept dès 16h30 à la librairie Prado
Paradis (Marseille)
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AU PROGRAMME
66 RENCONTRES
Château des Baux – 04 90 54 55 56
Les médiévales des Baux : tous les week-ends, jours fériés
et vacances scolaires sont organisés des tirs à la
catapulte, au tir à l’arbalète et maniement de l’épée, et
un duel médiéval. Jusqu’au 30 sept.
MANOSQUE
Centre Jean Giono - 04 92 70 54 54
Exposition littéraire et artistique Centre Jean Giono,
20 ans de création : rétrospective qui rend hommage
aux atistes contemporains qui ont su faire approcher
les territoires intérieurs de l’écrivain aux visiteurs.
Jusqu’au 31 mars.
Giono illustré par Carzou, Ambrogiani, Folon...
jusqu’au 7 oct.
MARSEILLE
BMVR Alcazar – 04 91 55 90 00
Rencontres avec Maryse Condé pour la sortie de son
livre La Vie sans fards (JC Lattès), animée par Mireille
Sacotte, professeur émérite à l’Université Sorbonne
Nouvelle Paris III, le 14 sept à 17h30.
Cycle de conférences co-organisé par l’IRD et l’Alcazar
Villes du sud : La Paz au risque de la ville par Sébastien
Hardy, géographe, le 6 oct à 16h.
Conférence de Benoit Mouchard et Ted Benoit sur
la ligne clair dans le cadre de l’exposition Blake et
Mortimer à Marseille : l’étrange rendez-vous à l’Alcazar
(visible jusqu’au 13 oct), en partenariat avec le Festival
international de la bande dessinée d’Angoulême. Le
22 sept à 16h.
ABD Gaston Defferre - 04 13 31 82 00
Panorama de la rentrée littéraire par Dominique
Paschal, avec lectures d’extraits puis les coups de
cœur rentrée littéraire avec Pascal Jourdana, Isabelle
Eymonot, Elisabeth Arquier, Laurence Tardieu,
notre collaboratrice Fred Robert et la lectrice Sofia
Teillet, le 20 sept de 14h à 17h30 et de 18h à 20h.
KLAP – 04 96 11 11 20
Exposition de photos de danse de Didier Philispart,
contrecollées sur Dibond au format 40x60, vernissage
le 19 sept à 21h30. Du 19 sept au 19 oct. Vernissage
précédé d’une avant-première à 20h30 : B&W’S :
traversée (diptyque) : blackSoul avec Christian Ubl et
Emile Camacho suivi de WhiteSpace avec Marianne
Descamps et 5 participants amateurs.
CIPM – 04 91 91 26 45
Exposition consacrée à Joerg Ortner (graveur) et
conçue par Jean Daive. Jusqu’au 22 sept.
Peuple & Culture - 04 91 24 89 71
Cabinet des lecteurs : découverte d’un lieu consacré aux
écritures contemporaines, Montévidéo, et échanges
sur nos lectures dont Les immortelles de Makenzy
Orcel (Zulma), un des 4 livres de notre rentrée littéraire. Le 19 sept à 19h à Montévidéo.
Rencontre littéraire avec Shumona Sinha pour son
livre Assommons les pauvres ! (L’Olivier), le 6 oct à 11h
au Centre Dugommier.
Place à la parole ! : forum régional des acteurs associatifs, le 12 oct dès 9h à l’espace Jean Garcin à Avignon.
Atelier Vis-à-Vis - 04 91 33 20 80
15e Rencontres de l’édition de création Book project
international, en présence de 80 éditeurs et artistes/
éditeurs internationaux provenant d’une dizaine de
pays. Les 13 et 14 oct.
Association L’Ecrit du sud - 06 09 18 00 11
7e édition de La Semaine Noire : Michel Quint est en
résidence d’auteur ; «jumelage noir» avec Alger ; 12e
Terrasses du Polar ; 9e Prix marseillais du Polar ; dédicaces, débats, rencontres, projections... Du 27 au 30 sept.
Le Pôle Art Marseillais - 04 91 33 85 24
Balcon du polar et du livre méditerranéen sous le parrainage de Franz-Olivier Giesbert en présence d’une
trentaine d’écrivains, le 16 sept sur la Place Saint-Victor.
Librairie La réserve à bulles - 04 91 53 28 91
4e édition de BaDaM !, un mois de bande dessinée à
Marseille : rencontres, dédicaces, expositions, concerts...
En octobre…
Librairie L’Attrape Mots – 04 91 57 08 34
La librairie fête ses 10 ans et propose un rendez-vous
de lectures : «nous allons piocher dans vos livres préférés de ces 10 dernières années, ceux qui vous ont
émus, éblouis, secoués, envoutés... Envoyez-nous 1, 2
ou 3 titres (pas plus de 5) qu’ils soient récents ou maintenant classiques ». En octobre…
Librairie Apostille – [email protected]
Rencontre avec François Thomazeau et Caroline
Sury pour leur ouvrage Marseille, quelle histoire ! La
cité phocéenne des origines à nos jours, le 29 sept à 18h ;
ateliers d’écriture deux mardis par mois, les 18 sept, 2
et 16 oct, le 25 sept avec Malvina Pastor et Aline Bardin ([email protected]).
Galerie Hélène Detaille – 04 91 53 43 46
Exposition Paysages recomposés de Marc Chostakoff,
avec Jeannie Abert, photographe invitée, du 20 sept
au 27 oct ; vernissage le 19 sept à partir de 18h30 en
présence des artistes.
Atelier Juxtapoz – 06 63 82 00 76
En association avec l’association parisienne le M.U.R,
Juxtapoz présente Le MUR-Marseille, galerie à ciel
ouvert sur le mur du Ba’Bar, dans le 6e ; chaque mois
un artiste urbain viendra exposer son oeuvre dans un
cadre de 3 M X 5 M, et sa réalisation sera suivi d’un
vernissage. Inauguration le 21 sept avec l’artiste AMO
alias Virginie Biondi
Espace Leclere – 04 91 50 00 00
Conférence et rencontres présentées par Jean-Noël
Bret sur une proposition de l’association euroméditerranéenne pour l’histoire de l’art et l’esthétique :
Mondrian, un long dépouillement protestant par le professeur Georges Serratrice, le 24 sept ; Le nouveau
Musée d’Histoire de Marseille par Laurent Védrine,
MARTIGUES
Théâtre des Salins – 04 42 19 02 00
Territoires en Production (approches) : exposition de photos
d’Alain Sauvan sur la vie industrielle du pourtour de
l’étang de Berre, en amont des expositions grand
format dans le cadre de MP2013. Jusqu’au 31 oct.
Cinéma Jean Renoir - 04 42 44 32 23
Occupations/Les Veillées : lecture, film et buffet, sur une
proposition du metteur en scène Jean-Claude Bertti
en partenariat avec Les Salins. La lecture est suivie de
la projection du film Disparaissez les ouvriers de
Christine Thépénier et Jean-François Priester (2012).
Le 27 sept à 19h.
MONDRAGON
Association Le Sou des écoles laïques - 04 90 30 59 62
8e édition de Récréalivres, salon de littérature jeunesse :
dédicaces d’auteurs et ateliers. Du 15 au 25 oct.
MONT-DAUPHIN
Compagnie Conte - 06 08 83 00 97
11e édition du Festival Contre escarpe sur le thème
De l’oral à l’écrit : contes pour petits et grands. Du 24
au 30 sept.
MOUANS-SARTOUX
Centre culturel Les Cèdres - 04 92 28 45 62
25e édition du livre de Mouans-Sartoux sur le thème
Et si on rallumait les étoiles ? : débats, entretiens, concerts,
projections... en présence de nombreux auteurs
(littérature, essais, livres d’art, jeunesse, BD). Du 5 au
7 oct.
PORT-DE-BOUC
Médiathèque Boris Vian - 04 42 06 65 54
18e édition des Rencontres ciné-littérature sur le thème
Le monde du travail : rencontres, projections, cafélecture en partenariat avec le cinéma Le Méliès. Du
15 au 25 oct.
ROUSSILLON
Mairie – 04 90 05 60 16
5e édition du Livre en fête : dédicaces d’auteurs, stands
d’écriture, animations... Le 23 sept sur les places Lou
Pasquié et Camille Mathieu.
SAINT-CHAMAS
Chapelle Saint-Pierre – 04 90 50 90 54
Exposition de peintures de Brigitte Petrelluzzi et
Roberte Braem, jusqu’au 30 sept.
SAINT-VICTORET
Mairie - 04 42 15 32 00
12e édition du livre : rencontres avec une soixantaine
d’auteurs de la région PACA, le 7 oct de 10h à 17h30.
SAINT-VINCENT-SUR-JABRON
Association Terres d’encre - 04 92 62 08 07
Week-end de création littéraire sur le thème l’étal et le
ressac, le flux. un microrécit océanique; avec la vague,
animé par Frédérique de Carvalho et Mireille Irvoas,
diplômées de l’Université d’Aix-en-Provence (DU
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Association ZimZam – 04 13 59 06 35
Fadoli’s Circus, festival de cirque différent. Du 21 sept
au 6 oct au Parc Longchamp et au Daki Ling.
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Théâtre du Petit Matin – 04 91 48 98 59
Journées Portes ouvertes de l’Ecole de Théâtre
Amateur du TPM, cours d’essai gratuit, les 11 et 12
sept. Soirée d’ouverture de la nouvelle saison avec des
lectures, la rencontre des cies en résidence… Le 19 oct
à partir de 19h.
directeur du musée, le 1er oct ; L’art dans tous ses extrêmes par Marc Jimenez, philosophe, le 15 oct.
67
atelier d’écriture), co-créatrices de l’association Terres
d’encre. Les 22 et 23 sept.
SAINTE-CÉCILE-LES-VIGNES
Association Café littéraire - 04 90 40 46 17
Café littéraire en présence de Véronique Ovaldé
autour de son livre Des vies d’oiseaux (L’Olivier), le 14
sept à 18h30.
SIX-FOURS
Association Destination Planète Livre 04 94 74 75 61
9e salon du livre jeunesse : rencontres avec les auteurs,
dédicaces, ateliers... Du 16 au 18 oct.
TOULON
Librairie Contrebandes - 04 94 89 66 39
Exposition des fragments originaux des albums BD
d’Anthony Pastor, Ice Cream, Hôtel Koral, Las Rosas
et Castilla Drive (Actes Sud/L’An 2), jusqu’au 21 sept.
Rencontre-dédicace avec l’auteur le 15 sept.
VAISON-LA-ROMAINE
Bibliothèque municipale - 04 90 36 18 90
Festival de la bande dessinée sur le thème Renaissance :
dédicaces d’auteurs, exposition en hommage à Gilles
Chaillet, exposition sur les indiens... en présence d’une
trentaine de dessinateurs, scénaristes, coloristes. Les 29
et 30 sept.
CONCOURS
Studio 1517, en partenariat avec la Ville de Marseille
et l’Office de Tourisme et des Congrès de Marseille,
lance un concours photographique dans le cadre de
la parution en mars 2013 d’un calendrier photographique perpétuel dédié à Marseille et à sa région sur le
thème Marseille Provence, regards personnels. Vous
pouvez envoyer vos photos du 6 sept au 26 oct. à
[email protected], ou les
poster sur la page Facebook Concours photo city
Calendrier Marseille :
www.facebook.com/ConcoursPhoto1517Marseille
www.studio1517.com
Avis aux compagnies de danse hip hop expérimentées
de la Région PACA : l’association Heart Color Music
et Le Merlan présentent le Dance Groove 13. Pour y
participer et gagner une résidence artistique accompagnée de professionnels du spectacle vivant et la possibilité
de se produire dans le cadre d’une formation professionnelle pendant l’année Marseille Provence 2013,
envoyez vos candidatures (extraits de shows chorégraphiques, historique de la cie, site Internet, lien
Myspace, page Facebook…) avant le 25 sept à [email protected].
Le Centre social Saint Gabriel Canet, l’association
Château de Servières, Art-cade, le Merlan-scène
nationale, Urban Prod associés à Marseille Provence
2013 proposent trois contrats aidés pour des artistes
du département des Bouches-du-Rhône, toutes
disciplines confondues. Cet appel s’effectue dans le
cadre du projet Tremplins - expressions artistiques
en milieu urbain et le thème choisi pour cette année
est «Les doigts dans la prise». Les productions seront
présentées en septembre 2013, autour de trois temps
forts.
Dossier de candidature (disponible sur le site
http://culturestgabriel.wix.com/tremplins13) à
déposer avant le 28 sept.
AU PROGRAMME
Institut Culturel Italien – 04 91 48 51 94
Journées portes ouvertes, le 15 sept de 10h à 17h
Exposition David : un cittadino di Firenze e di…
Marsiglia, jusqu’au 25 oct ; vernissage le 15 sept à
15h30.
RENCONTRES
68 ARTS VISUELS ART-O-RAMA
Garder le cap
Accueilli à la Friche depuis sa création en 2007,
le projet de Gaïd Beaulieu-Lambert et Jérôme
Pantalacci rencontre un succès régulier. L’édition
2012 franchit indéniablement un palier de
maturité, plus conforme à l’univers marchand en
vigueur, ce qui n’est pas forcément un handicap.
Car la mise en espace s’est professionnalisée,
pour se substituer aux efforts d’occupation quelque
peu anarchiques des débuts dans une Cartonnerie plutôt à l’état brut. Certains ont regretté cet
aspect expérimental ouvert, mais le nombre de
galeries et d’artistes représentés, et de collectionneurs venus visiter et acheter (même si les chiffres
ne sont pas encore très précis), a progressé au
point que pour la première fois depuis cette année
les exposants doivent s’acquitter d’un droit d’en-
trée de 1 000 euros. Somme encore modeste,
mais qui chiffre le désir d’exposer là.
Jérôme Pantalacci désormais seul aux commandes confirme : «Nous sommes arrivés à un niveau
qui correspond plutôt bien à notre projet de
départ. Avec vingt galeries pour une quinzaine
l’année dernière et tout ce que cela représente
d’organisation, c’est un format de foire que nous
pouvons encore maitriser.» Le budget approcherait les 100 000 euros, la part publique représentant
69 000 euros (24 de la ville de Marseille, 35 du
Département et 10 de la Région), les apports
privés et de mécénat 15 000 euros, les prestations
directes le reste. Ce qui n’est pas énorme et
représente un bel équilibre.
Reste à évaluer l’impact de l’évènement en ter-
mes économiques et les retombées pour les
galeries, le bénéfice pour les artistes, sans oublier
la part de l’art lui-même qui fonde l’existence de
l’évènement, et son financement semi-public. On
pourra discuter des choix des œuvres effectués
par les galeries retenues qui ont toujours bénéficié du principe d’une carte blanche. Impression
de déjà vu, manque d’ampleur pour certaines
pièces (qu’on désigne rarement par la terminologie traditionnelle d’«œuvre» sauf à tomber sur
un master-piece !), cadres retournés-vides-posés
au sol, peinture/ dégoulinure, néo-urinoir, assemblage hasardeux peuvent décevoir certaines
sensibilités… mais, c’est aussi le challenge, on
peut y faire de belles rencontres !
CLAUDE LORIN
L’instant esthétique
Mardi 3 novembre, 2009-2012, video 4'20 © Caroline Duchatelet
Lundi 26 avril, 2010-2012, video 9'25 © Caroline Duchatelet
Une des responsabilités que s’est
donnée Art-O-Rama est le soutien et
l’accompagnement des artistes. Ce
dont a bénéficié Caroline Duchatelet
choisie parmi les artistes de l’édition
passée. «Art-0-Rama a été une très
bonne surprise pour moi, l’année
dernière avec le show-room et maintenant comme artiste invitée. J’ai
noué des contacts intéressants et
des projets sont à venir. J’ai fait un
livre aux éditions P et un autre chez
Analogues, et un collectionneur
parisien a acheté deux de mes films
récemment.»
En marge de l’effervescence du salon, ses deux nouvelles créations
vidéos constituent un véritable havre
de paix, hors du temps. Mardi 03 novembre et Lundi 26 avril ont été
conçus dans la continuité de son
travail entrepris dans les années
2009 lors de son séjour à la Villa
Médicis, lorsque l’artiste en vient à
capter l’apparition de l’aube. Nous
retrouvons les jeux lents et subtils
modelant la fluidité du temps et de
l’espace pour inviter à une percep-
tion en lâcher prise. Si on pense à
Bachelard, Duchatelet évoque volontiers une pensée proche de la
sensibilité orientale avec le philosophe François Jullien. «Je ne travaille
pas à partir d’idées ou de concepts.
C‘est plus de l’ordre de l’intuition,
d’une résonnance organique. Je
suis sculpteur à l’origine mais je
travaille en aveugle, de façon haptique pour faire en sorte que les
choses adviennent.»
Avec Lundi 26 avril, pour une fois,
l’espace, se dévoilant dans l’apparition lente de la lumière, latérale
comme chez un Vermeer, creuse
une perspective dans l’ombre, annonce de la couleur, frôle une réalité
plus objective qu’à l’habitude d’un
intérieur inhabité. En faisant en
sorte qu’il n’y ait aucune présence,
ni bande son et si peu de lumière,
l’artiste préfère s’arrêter juste «avant
que mes films fassent des images,
que commence une narration».
C’est pourquoi il ne faut pas confondre l’aube et l’aurore. Seulement
partager ce qui est en train d’advenir, la montée des choses avant leur
passage en plein jour et entrer dans
le quotidien. Caroline Duchatelet
invite là encore à une expérience de
l’instant vécu à contrario de l’espace
arpenté et du temps mesuré. En
quelque sorte une esthétique ténue
de la dé-mesure.
C.L.
Art-O-Rama
jusqu’au 16 sept
Cartonnerie, La Friche
www.art-o-rama.fr
ARTS VISUELS
69
Quatre artistes dans le vent
Depuis 2008 Art-O-Rama réserve un
espace particulier aux jeunes artistes
de Marseille Provence qui trouvent là
une visibilité internationale
Guillaume Gattier et son installation - Grave © Claude Lorin/Zibeline
À côté de leurs illustres ainés venus de Rome, de
Berlin, de Madrid ou de Kyoto, quatre jeunes artistes sont en pool position pour une ascension à
cent à l’heure, conscients que le Show-Room
représente une véritable rampe de lancement.
Car l’enjeu est de taille : non seulement leur travail
est repéré par les galeristes, les collectionneurs
et les institutionnels, mais un seul d’entre eux
sera «l’artiste invité» l’édition suivante ! À ce titre,
il bénéficiera d’une exposition personnelle doublée d’une édition dans la collection Art-O-Rama.
Si aujourd’hui Caroline Duchatelet invite le public
à la contemplation silencieuse dans son travail
vidéo sur la lumière et le paysage, on se souvient
avec bonheur de ses prédécesseurs : Julien
Bouillon, Émilie Perotto, Pascal Martinez,
Sandro Delle Noce.
Le commissaire d’exposition François Aubart a
choisi cette année quatre jeunes diplômés aux
parcours déjà bien fournis.
Guillaume Gattier -Festival des arts éphémères
en 2010, Vidéochroniques en 2011, HLM en 2012fait entendre un son Grave né d’une impulsion
aléatoire d’un moulage en plomb de sa main relié
à une guitare suspendue. De ce mouvement de
balancier nait «une partition répétitive [qui] peut
se prolonger au-delà d’une heure», perceptible
alors aux oreilles les plus fines. Entre le début et
la stabilisation réside l’enjeu de Grave, dans
«cette temporalité qui [lui] échappe…».
Thomas Boulmier agence son espace-bureau-
salon-bibliothèque en une accumulation austère,
directement inspirée de la scène allemande : un
Autoportrait des limites de la raison conçu comme «une projection de l’espace intérieur sur
l’espace extérieur» ; une œuvre de sculpteur qui
assemble objets et mobiliers par affinités et
tonalités, et questionne son rapport au geste et à
l’espace.
Installé à Marseille depuis 2005, Yann Gerstberger «fait de la sculpture classique et abstraite» et
se définit comme un «anti-finish-fétiche» (?). Ce
qui, en langage décodé, signifie un «anti sculpture en résine super polie» !… Résultat : un
espace habillé de tentures réalisées à partir de
bandes de serpillères collées, confectionnées à
Marrakech, dans une «ambiance de souk acide»
où les matières dialoguent sans véritablement de
«sens caché». Quant aux glacières vintage bardées de chaines métalliques disposées devant,
elles n’ont paraît-il pas plus de sens caché !
Plus silencieuse, toute en profondeur, Julie
Darribère Saintonge est véritablement la révélation du Show-Room : au cœur d’un dispositif
soigné une œuvre au noir, photos et film 16 mm
réalisé à partir d’objets insignifiants posés sur la
plaque d’un rétroprojecteur. Un condensé de son
travail autour du dessin et de l’écriture. Le public
ne s’y trompe pas et demeure longtemps face à
«sa petite archéologie personnelle», photographie
la projection, scrute les murs badigeonnés à la
suie puis «scarifiés» à la main pour retrouver «le
geste primaire». Dans le brouhaha confus de la
foire, il est un espace (féminin ?) où le temps suspend son vol. Comme chez Caroline Duchatelet.
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI
Le sens de l’envol
Dominique Castell © Marif Deruffi
Dominique Castell expose le dessin
de ses jambes -pas les siennes, mais
celles de femmes qui dansent- à côté
des show-rooms d’Art-O-Rama, et
dans la galerie de Vacances Bleues,
où elle est en résidence cette année.
L’œuvre, légère, caresse l’œil et demande discrètement qu’on l’écoute,
qu’on l’approche, pour sentir ce
qu’elle murmure. À La cartonnerie
et sur un des murs de la galerie des
jambes s’échauffent, répétant des
pas de tango. Des jambes, ou plutôt
des dessins de jambes, ou plutôt une
succession de dessins de jambes
qui s’animent et esquissent des
lignes, des spirales, des figures. Dans
les écouteurs on entend des frottements, des pieds qui glissent au sol
sans doute, et des bruits incertains
(bande son de Fabrice Martin). Puis
on s’avance vers le centre de la
pièce, au bout d’un grand rouleau de
papier sur lequel un film est projeté.
En haut du rouleau de papier, à sa
crête, des points rouges, allumettes
fondues, comme un feu d’artifice, un
désir d’embrasement. Derrière des
volutes, des feuilles d’arbre qui tourbillonnent, rouges, dessinées à la
pointe de souffre. Leur incroyable
minutie s’élève et se brouille, vaporeuse, dans les plis du papier,
jusqu’à la crête où elles rejoignent
la surface de projection et… l’idée de
beauté ?
AGNÈS FRESCHEL
Où quatre pieds féminins dansent
encore, cette fois sans esquisser,
sans échauffer, dans le corps à
corps délicat, cheek to cheek, jambe
à jambe. Un moment de bonheur
qui s’élève, offert, comme dans un
film de Fred Astaire, et atteint la
grâce simple.
Dominique Castell
Échauffement
jusqu’au 16 sept
Art-O-Rama, La Friche
Ayant dansé tout l’été
jusqu’au 27 sept
Fondation Vacances Bleues
04 91 00 96 83
www.vacancesbleues-artistes-enresidence.fr
70 ARTS VISUELS CAMPREDON | VILLA DATRIS
Le chant de la terre
Nils-Udo, Maison d'eau, ilfochrome sur aluminium, 124x124 cm, 1982 © Nils-Udo
On pouvait craindre de pâles calques
des œuvres, débarrassés des empreintes du souffle du vent ou de la
lumière du soleil, «défraîchis» car
déconnectés de leur environnement
naturel. Sauf que Nils-Udo prouve
qu’en plus d’être un immense plasticien de la nature, il est un
formidable photographe, dessinateur et coloriste. Après avoir quitté
l’atelier en 1972 pour se consacrer
à une représentation moins «artificielle» de la puissance créatrice de
la nature, l’artiste allemand fait un
retour aux sources. À double titre.
En retrouvant le chemin de l’atelier,
et en réenchantant l’œuvre originale
née quelque part dans les dunes de
Namibie, les montagnes de HauteBavière ou les terres cendreuses de
Lanzarote. Comme une seconde vie…
Dans la photographie in situ NilsUdo capte l’immédiateté, le clic est
pris, souvenir instantané de l’existence éphémère de ses installations ;
trace indélébile de journées passées
à creuser, planter, tailler, cueillir
tiges, branches, pierres, impalpables boules de neige. Son regard sur
sa propre création invente à nouveau, dans une sorte de spirale
rédemptrice. Un regard toujours aux
aguets. À l’atelier, avec l’encre de
chine et l’huile sur la toile, c’est
délicatesse monumentale. Son travail «dans et de la nature» gagne en
intensité dans ses photographies
plastiques (et non documentaires !)
qui laissent entrevoir l’érosion du
temps. Le Radeau en branches de
frêne et de fleurs de merisiers
confectionné en Haute Bavière n’est
plus une frêle embarcation, il est
signe graphique, jeu de gris et de
noirs. La Maison d’eau, autrefois
invitation au voyage au rythme de la
marée, est un temple à la divinité
Eau… Là où les sculptures-plantations étaient poétiques, fragiles,
offertes au vent, au sable et aux
intempéries, l’œuvre graphique est
une architecture abstraite, structurée autour de l’illusion, de la réalité
et de l’abstraction. Avec la nature
toujours transfigurée.
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI
comme une transgression, un renouveau. Il réinterroge, dans un
labyrinthe de lignes et d’aplats de
couleurs exaltées, le cycle des saisons, les rythmes de la nature, ses
transformations. Images fugaces
d’une nature intériorisée. Brisures,
taches, coulures, éclats chantent
sur la toile -comme s’il voulait saisir
la quintessence de la nature- tandis
que le silence embrase ses encres
de chine. Épures japonaises à la
Nature (élément)
Nils-Udo
jusqu’au 7 octobre
Campredon centre d’art,
L’Isle-sur-la-Sorgue
04 90 38 17 41
www.islesurlasorgue.fr/campredon.html
Orchestrations mouvementées !
«L’unique chose stable, c’est le mouvement
partout et toujours» écrivait Jean Tinguely. Point
de vue que ne réfuterait sans aucun doute aucun
des artistes de l’exposition Mouvement et lumière
proposée par la Villa Datris, toute jeune fondation
pour la sculpture contemporaine créée par les
collectionneurs Danièle Marcovici et Tristan Fourtine. Inaugurée en 2011 sur le thème «sculptures
plurielles», la Villa Datris offre ses espaces
intérieurs et son jardin à quelque 85 œuvres : du
sol au plafond, de la bibliothèque à la salle de
bains et à l’office, cet ancien hôtel provençal du
19e siècle est propice à une balade iconoclaste à
travers les matières, les tendances, les décennies. On y croise les plus illustres représentants
internationaux de l’art cinétique et de l’optical art,
des lights box et des installations interactives, du
néon et des mobiles. Outre l’aspect ludique de
certaines pièces très accessibles (on pense aux
créations numériques de Miguel Chevalier, Herbarius et Fractal Flowers, à manier avec précaution),
l’exposition est un voyage dans l’histoire de deux
mouvements majeurs du 20e siècle : l’art cinétique, avec Vasarely comme chef de file dès 1955,
et l’Op’art ou Optical art qui s’imposa en France
dix ans plus tard. Sollicitations visuelles qui
ouvrirent la voie à des propositions avant-gardistes où les technologies les plus performantes
rivalisent avec l’imaginaire de leurs créateurs.
Les images s’animent au gré des déplacements,
interagissent en produisant là du son, de la lumière, ici des ondes et des mouvements. Illusions
Octavio Herrera, Ligne descriptive, 2010,
95 x 102 cm, Plexiglas, bois © X-D.R
Jaildo Marinho, 3 Stelas, 2010, 61 x 74 x 30cm,
marbre de Carrare, collection de l'artiste © X-D.R
sonores chez Yaacov Agam qui nous invite à composer quatre ou cinq œuvres différentes à partir
de son «orchestration visuelle», ou encore chez
Alice Pilastre qui diffuse sa petite musique acidulée en un tour de manivelle et un ruban de métal
ajouré. Illusions chromatiques avec Dario PérezFlores et son 234 mobile où les bandes verticales
d’acrylique sur toile inventent de nouvelles gammes. Même les matériaux classiques sont
repoussés dans leurs retranchements ! Ciris-Vell
transgresse les limites du zinc jusqu’à l’abstraction totale, Benoit Luyckx se joue de la rugosité
de la pierre en créant des plis sensuels, Tiéri
Lancereau-Monthubert caresse l’écorce morte
pour faire entendre la respiration de l’arbre, Nisa
Chevènement érige en bronze une tour de Babel
hérissée de pics à tête humaine. Mais ceux-là font
de la résistance, car il est plus généralement
question de leds, de diodes, de logiciels, d’œuvres
évolutives, fractales et articulées. Un vocabulaire
plastique moins sensuel mais tout aussi éclairant.
M.G.-G.
Mouvement et lumière
jusqu’au 4 novembre
Villa Datris, l’Isle-sur-la-Sorgue
www.villadatris.com
ARLES | THORONET ARTS VISUELS 71
Bertrand Gadenne invente
des fictions vidéographiées
épurées en filmant des animaux
hors de leur lieu de vie naturel.
Huit clins d’yeux à teneur
existentielle, à expérimenter
dans plusieurs lieux arlésiens
La Fontaine s’interrogeait sur la vie d’un lièvre en
son gîte. Que faire si ce n’est y rêver ? Bertrand
Gadenne s’interroge à sa manière avec le médium de la vidéo en faisant apparaitre un renard
sur le mur au fond des cryptoportiques et un poisson rouge (démesuré) dans la cave de la galerie
Archipel. L’un et l’autre tournent dans un enfermement qui ne se désigne pas. Ni cage ni bocal.
Ça va ça vient. Amusant ? Inquiétantes paraboles
existentielles ? Le poisson a l’air un peu couillon,
le renard jamais menaçant ni perfide comme
dans les fables. Il trottine, s’arrête, tourne la tête,
semble s’interroger, puis disparaît pour resurgir
d’un fond indéfini tantôt par la droite tantôt par la
gauche, côté cour et côté jardin. Un théâtre désespérant ? Magnifique aussi lorsqu’avançant
vers le visiteur, la masse de son corps semble
grandir d’échelle, son pelage s’offre brièvement
enrichi de la matière des pierres antiques dans
lesquelles il semblait s’être confondu.
Au rez-de-chaussée de l’Atelier Archipel ne pas
manquer une petite installation historique, car
une des premières de l’artiste utilisant le support
diapositive : un faisceau lumineux descend
verticalement d’un appareil de projection sur le
Bertrand Gadenne, Le renard, 2012, installation video, cryptoportiques, Arles © B. Gadenne
Maitre goupil
sol brut de la galerie/atelier sans autre artifice.
Où et comment recueillir l’image ? Que montretelle ? Demandez certains détails si vous êtes
embarrassé, les images ne sont pas éternelles. À
Arles, on fait tout à pied, impossible de manquer
les huit installations proposées entre l’Atelier
Archipel, Asphodèle, L’atelier cinq, La nouvelle
chair (vitrines nocturnes jusqu’à minuit place Paul
Doumer, 11 rue du quatre septembre, 15 rue de la
liberté) et les cryptoportiques. Mutualiser les
compétences et les moyens porte ses fruits et fait
naître une très belle idée. Même si c’est sans son
et dans le noir.
CLAUDE LORIN
Une nuit sous la terre
Bertrand Gadenne
jusqu’au 28 sept
divers lieux, Arles
www.atelierarchipelenarles.com
www.espacepourlart.com
Carte blanche
à Eduardo Souto de Moura
guer avec le bâtiment, son histoire,
sa lumière. D’ailleurs, il répondra à
ce challenge par une recherche «autour de l’eau, du sol, et de la lumière»
qui alimentera sa réalisation et le
sujet de sa conférence. En attendant
que les initiateurs1 des Leçons du
Thoronet lèvent le voile sur cette 5e
expérience, quelques indices ont
filtré, à savoir qu’une lampe longue
et plate sera disposée dans le cellier
qui servait à l’époque de «frigo»
Vue du dortoir de l'abbaye du Thoronet © X-D.R
Cela sonne comme un rituel. Depuis
2006, un architecte international
revisite le site de l’abbaye du Thoronet, interroge l’édifice cistercien et
son environnement à travers son
intervention (réalisation d’«une œuvre
réversible»), sa réflexion (conférence
le 5 oct) et une édition spéciale
(Eduardo Souto de Moura au Thoronet, le Diable m’a dit de Dominique
Machabert éd. Parenthèses). Après
le parcours jalonné de bancs par
John Pawson, les flèches dévidées
comme signalétique d’Alvaro Siza, le
mur d’enceinte renforcé de Luigi
Snozzi, Patrick Berger et son dispositif Lux/Sonus, place au Portugais
auréolé du Pritzker Prize 2011 :
Eduardo Souto de Moura.
Formé à l’École de Porto «qui
entretient la relation entre écriture
contemporaine et architecture
vernaculaire», Souto de Moura a
particulièrement à cœur de dialo-
pour retrouver l’ambiance médiévale. Enfin, l’architecte redonnera du
sens à la visite en installant 10 plaques à même le sol du bâtiment des
convers2, du cloître, de l’ancien réfectoire, des vestiges de l’hôtellerie,
de l’église, de la salle capitulaire, de
la grange dîmière et du cimetière.
M.G.-G.
La Maison de l’Architecture
et de la Ville Paca, le Centre des
Monuments Nationaux, la Drac Paca
et le Département du Var
2
Frères laïcs particulièrement affectés
au service de l’économie
1
Les Leçons du Thoronet
du 5 oct au 31 déc
Abbaye du Thoronet, Var
04 94 60 43 90
72 ARTS VISUELS AU PROGRAMME
Jocelyne Alloucherie, Terre de Neige [de la serie Climats] - courtesy Galerie Francoise Paviot
Jocelyne Alloucherie
La Galerie Itinérante, structure dédiée à l’art contemporain au sein de l’IUP d’Administration
des Institutions Culturelles (Aix-Marseille) et la galerie Françoise Paviot (Paris) poursuivent leur
collaboration en ouvrant la saison avec une importante sélection d’œuvres de Jocelyne Alloucherie.
L’artiste canadienne met en formes particulières depuis les années 1970 son appréhension du
paysage moins comme sujet en soi mais plutôt comme un reflet de notre rapport au monde. Le
musée Réattu possède L’envers, une de ses installations majeures. C.L.
Œuvres choisies 1997-2012
du 27 sept au 18 oct
Espace Van Gogh, Arles
04 90 49 37 53
www.galerieitinerante.iupaic.univ-cezanne.fr
L’art au centre
Organisée par la Jeune Chambre Économique et le soutien de la ville de
Salon-de-Provence, la 2e édition de ce parcours de sculptures prend de
l’ampleur en proposant une rencontre quotidienne avec les œuvres
d’artistes contemporains. Une occasion d’apprécier des pratiques et des
mises en œuvre singulières utilisant matériaux traditionnels et actuels lors
de tours et détours dans le centre ville. C.L.
Art dans la ville
jusqu’au 11 nov
Salon-de-Provence
www.salon-de-provence.fr
Une oeuvre enigmatique de Dominique Bonillo pour Art dans la ville,
Salon-de-Provence 2012 © ville de Salon-de-Provence
Agathe Larpent
Pour l’église de Salagon, Agathe Larpent s’est inspirée du motif ornemental emblématique
de l’architecture antique et de l’art roman provençal, la feuille d’acanthe ainsi que des vitraux
rouge sélénium d’Aurélie Nemours. Dalles, frises murales et une table de braises, pièce
unique de 16 éléments en porcelaine translucides, se déploient dans le lieu saint et les jardins
alentour. Dans la salle romane, les photos de Vincent Ruffe qui a observé la céramiste à
l’œuvre dans son atelier. C.L.
D’acanthes et de braises
jusqu’au 14 nov
Musée de Salagon, Mane
04 92 75 70 50
www.musee-de-salagon.com
Agathe Larpent, serie d'acanthes, 2012 © Vincent Ruffe
© Rene Seyssaud, Les pointes rouges a Agay, vers 1902
René Seyssaud
En attendant l’inauguration du musée Regards de Provence mi-janvier à
La Joliette, la fondation fait jouer la palette chromatique de l’artiste
marseillais René Seyssaud (1867-1952) avec les lambris de l’ancienne
bibliothèque du Palais des arts. Comme les Fauves dont il était
contemporain, Seyssaud questionna la nature «en découvreur»,
privilégiant une représentation subjective et colorée à toute forme
d’imitation. M.G.-G.
L’ivresse de la couleur
jusqu’au 18 nov
Palais des arts, Marseille
04 91 04 68 32
www.museeregardsdeprovence.com
ARTS VISUELS
73
De Gleizes à Baselitz
À l’heure où le musée Estrine de Saint-Rémy-de-Provence s’engage dans d’importants travaux
d’aménagement, la galerie du CG13 accueille une partie de sa collection permanente
constituée d’œuvres d’art graphique, de plusieurs sculptures et ouvrages rares. Ce «mini»
panorama permet d’approcher l’esprit de la collection -ses artistes phares Rebeyrolle,
Ceccarelli, Bioulès, Soulages- dans une scénographie préfigurant le nouveau musée.
M.G.-G.
© Roberta Gonzalez, Tete aux formes aigues, 1965, collage et encre sur papier, 49,5 x 32,6 cm
À la découverte du musée Estrine, de Gleizes à
Baselitz
jusqu’au 16 déc
Galerie d’art du Conseil général 13,
Aix-en-Provence
04 13 31 50 70
www.culture-13.fr
© Paul Rebeyrolle, les animaux malade de l eugenisme, 2001,
technique mixte sur toile, 170 x 170 cm
Roberta Gonzalez
C’est avec Roberta Gonzalez, artiste Borméenne d’adoption, que le Réseau Lalan fête les 10 ans
de son cycle d’expositions estivales au musée Arts et histoire. L’occasion de jeter un coup
de projecteur sur l’œuvre «oubliée» de celle qui fut la femme de Hans Hartung, restée peut-être
dans son ombre et celle de son père Julio Gonzalez, figure catalane de l’École de Paris…
Où l’on découvre son écriture plastique «à mi-chemin entre figuration et abstraction». M.G.-G.
jusqu’au 14 oct
Musée Arts et histoire, Bormes-les-Mimosas
04 94 71 56 60
Henri Dobler
Le Pavillon de Vendôme rend hommage à Henri Dobler, figure emblématique aixoise du début
du 20e siècle et dernier propriétaire des lieux, en déroulant dans les salons chacune de ses
facettes : là l’homme de lettres et poète, le collectionneur et le paysagiste ; ici le défenseur des
arts, le peintre et dessinateur, l’ami des artistes. Vif opposant à «la sale peinture» de Cézanne, il
eut la belle idée de préserver le Pavillon de Vendôme, et de le léguer à la ville… M.G.-G.
La maison de rêve
jusqu’au 14 oct
Pavillon de Vendôme, Aix-en-Provence
04 42 91 88 75
Exposition Henri Dobler © X-D-R
Éclats d’art
Dix-huit ans après avoir pointé son nez dans les ruelles de Toulon,
un an après son installation sur le petit cours Lafayette dans des habits
neufs, l’Espace Castillon déploie simultanément à Toulon et à Sanary
quelques-uns des artistes qui ont écrit son histoire : soit 28 peintres,
plasticiens, sculpteurs, illustrateurs sur une soixantaine de complices…
Le 30 septembre, il sera possible de refaire le monde avec eux,
au cœur de leurs dernières créations. M.G.-G.
jusqu’au 30 sept
Espace Saint-Nazaire, Sanary-sur-Mer
du 12 sept au 6 oct
Espace Castillon, Toulon
04 94 93 47 33
www.espacecastillon.free.fr
Sans titre, Nathalie Matheudi © X-D.R
74 ARTS VISUELS AU PROGRAMME
Sophie Testa
Issus du premier chapitre de son livre La mer des masques publié récemment aux Éditions de la Poissonnerie, les
dessins de Sophie Testa, qui s’inspire des arts primitifs, seront aussi présentés sur les cimaises de la galerie
éponyme. Vernissage le 6 oct à 19h. L’artiste dédicacera son livre. C.L.
La mer des Masques Chapitre I, Fêtes
du 6 au 26 oct
La Poissonnerie, Marseille
06 13 14 68 35
http://lapoissonnerie.wix.com
Claire Dantzer
Sophie Testa © X-D.R
Territoires partagés a donné carte blanche à Claire
Dantzer pour qu’elle s’imprègne,
médite et propose un projet d’exposition in situ. De cette
résidence est née Sleeping Beauty, qui joue de l’intimité
et se présente «comme un reliquat de vanités dont la
fragile beauté vient se heurter au réel. L’espace entier
dessine le rêve pour nous télescoper dans une vision
fantasmagorique délicatement inquiétante». M.G.-G.
Sleeping Beauty
jusqu’au 27 oct
Galerie Territoires partagés, Marseille
09 51 21 61 85
Sleeping beauty © Claire Dantzer
Friedler, Lasnier
Les Disparus ce sont l’artiste et ses œuvres, absents des images dont
subsistent les traces dans l’intimité de l’atelier. Pour sa première expo en
France, Julien Friedler expose une série de photographies couleur de son
lieu de travail duquel apparaît par endroits une poupée marquée de l’étoile
jaune car les histoires familiale et individuelle s’y entrecroisent. Contraste
assuré dans le Project Room avec les propositions de David Lasnier
inspirées des mathématiques. C.L.
Les Disparus
Julien Friedler
Can You Fill It ?
David Lasnier
jusqu’au 3 nov
Galerie Gourvennec Ogor, Marseille
09 81 45 23 80
www.galeriego.com
Les Disparus © Julien Friedler
Déambulations en coulisse
Pour la 14e édition des Ouvertures d’ateliers d’artistes, l’association Château de Servières a
convaincu 118 artistes d’accueillir le public le temps d’un week-end avec, pour l’occasion, des visites
commentées. Parmi eux Pascale Mijares, artiste invitée à l’AtelieRnaTional (notre photo). Dans le
prolongement, l’opération À Vendre transforme l’amateur en collectionneur en le conviant dans un
lieu insolite où sont exposées les œuvres des artistes participants. Avec toujours le même esprit
curieux. M.G.-G.
21, 22 et 23 sept
À Vendre
28, 29 et 30 sept
lieu non communiqué
04 91 85 42 78
www.chateaudeservieres.org
Pascale Mijares, Etends tes pieds en proportion de ton tapis, 2010, Chariot
elevateur, balcon en bois peint, tapis persan ancien, 420 x 400 x 300 cm,
vue de la Cartonnerie, La Friche la Belle de Mai, Marseille
ARTS VISUELS
75
3 shows, 2 duos, 1 solo
Vaste programme à La Gad qui conjugue un Battle 2 entre Véronique Rizzo
et Francisco Da Mata bien décidés à exploser les frontières des œuvres
(jusqu’au 12 oct) et un Contacte entre Émilie Perotto et Maxime Thieffine
(jusqu’au 30 sept) qui produisent ensemble une photo grand format exposée
à l’atelier de Enseigne Design publicitaire. Enfin, en façade, Julia Kremer
affiche un collage mural éphémère à l’occasion de son solo show Stick no
bills (jusqu’au 16 nov). M.G.-G.
La Gad-galerie Arnaud Deschin, Marseille
06 75 67 20 96
www.lagad.eu
Contacte, Emilie Perotto
et Maxime Thieffine
© Arnaud Deschin
Sophie Ristelhueber
Beyrouth (1982-2012),
photographie noir et blanc,
120x86 cm,
épreuve pigmentaire,
édition 3+EA
© Sophie Ristelhueber
Se retrouver face aux photographies de Sophie Ristelhueber est toujours
un choc, mélange d’étonnement, d’émotion, de déstabilisation. Comme
avec cette série Beyrouth réalisée entre 1982 et 2012. L’événement
marseillais se double d’une exposition à la FIAC à Paris où la
galerieofmarseille présente une sélection d’œuvres de son «écurie» :
Mathieu Briand, Yto Barrada, Harald Fernagu, Bouchra Khalili, Lucy +Jorge
Orta, Hervé Paraponaris. M.G.-G.
jusqu’au 3 nov
galerieofmarseille, Marseille
09 53 10 15 26
www.galerieofmarseille.com
Mad in Marseille
en lien avec les résidences d’artistes
et la recherche qui s’y déroulent.
Après l’arasement
L’exposition inaugurale est monographique, et consacrée à Thierry
Mouillé, qui poursuit sa résidence à
l’ESADMM jusqu’en 2013. L’artiste
s’est intelligemment emparé des
deux étages du lieu. Méditérrationnel se visite comme un tout, un bloc
de pensée qui commence par un
arasement, un découpage, des
morcellements, et se conclut par la
renaissance de Dieu. Ou du moins
par l’affirmation d’une persistance
du sentiment esthétique.
Ainsi dans les premières salles,
lumineuses, l’artiste ponce un vinyl
pour nous donner à écouter son
rien, met bruyamment une immense carte de la Méditerranée en pièces,
expose un globe terrestre taille
crayon qui tourne infiniment entre
les mains d’un dieu dérisoire. Puis
au sous-sol, comme au tréfonds de
Installation Thierry Mouille © Julie Nedelec/ESADMM
Marseille possède une École supérieure des Beaux arts remarquable,
la deuxième de France avec plus de
400 étudiants. Devenue en 2012
établissement public avec une spécialité design, elle ne reçoit cependant
que 10% de financement de l’État, le
reste étant assuré par la Ville de
Marseille. L’ESBAM (entendez École
supérieure des Beaux Arts de
Marseille) s’est donc rebaptisée
l’ESADMM (École supérieure d’art et
de design de Marseille Métropole) et
ouvre aujourd’hui une galerie, la
MAD (Marseille Art Design). Démarche remarquable (en dehors de
l’amour des sigles, que nous réprouvons par un usage intempestif
des parenthèses) qui donne aux
professeurs et artistes intervenants
le moyen de lier l’acte pédagogique
et l’exposition professionnelle. L’espace de la MAD, plus vaste que celui
de la galerie Montgrand où l’ESBAM
exposait jusque-là, s’étend sur
300m2 agréables, lumineux, faits de
recoins et de salles successives qui
manquent un peu de recul et ne
pourront abriter des œuvres monumentales, mais seront parfaitement
adaptées aux expositions de l’École,
ce qui vit encore, des vidéos. PierreLouis Lions qui efface inlassablement
ses équations, un tunnel qui annule
et aiguise nos perceptions, un tableau noir qui tourne et se prend
pour un tapis volant puis, au bout, la
mort de Dieu. La fameuse phrase de
Nietszche qui met à bas l’histoire de
l’art en annihilant la possibilité de
transcendance. Mais sur l’image un
organisme camouflé palpite, et dans
les oreilles la musique de Titanic nie
le naufrage et affirme la persistance
du sentiment du beau, même ainsi
dévoyé. «Rien n’est encore perdu, il
y a encore, possiblement, du pur
détournement à l’œuvre.»
AGNÈS FRESCHEL
Méditérrationnel
Thierry Mouillé
jusqu’au 13 oct
Galerie MAD, Marseille 5e
30 bd Chave
06 12 05 87 34
www.esadmm.fr
CINÉMA
LES RENDEZ-VOUS D’ANNIE
Rentrée
Best of Short
La Jetée de chris Marker
Le 11 sept à 18h30, l’Alhambra présente sa saison et propose un work in progress de 2 artistes
en résidence, Alexander Schellow et Jean-Marc
Montera, le portrait original en cinéma de la Gare
du Nord par Paule Sardou, Sans sommeil d’Élise
Tamisier et en hommage à Chris Marker, La
Jetée.
Best of Short Films Festival
06 63 82 88 41
www.bestoffestival.com
Dans le cadre des Rencontres Films Femmes
Méditerranée, à l’Alhambra Cinémarseille, le 3
oct soirée Tragédies grecques : à 18h30 projection de Debtocraty en présence de Katerina Kitidi
et à 21h30 Stella de Michael Cacoyannis avec
Mélina Mercouri.
Le viaduc
de Martigues
Les 15 et 16 sept, à 14h30 et 15h30 dans le cadre
des Journées Européennes du Patrimoine, l’Espace Cinéma Prosper Gnidzaz propose Le viaduc
de Martigues de Jacques Hubinet, un documentaire qui relate la construction du pont autoroutier,
de 1969 à 1972, sous les regards curieux des
Martégaux.
Alhambra Cinémarseille
04 91 03 84 66
www.alhambracine.com
Martin Scorsese
Alice n'est plus ici de Martin Scorsese
Du 12 sept au 2 oct, l’Institut de l’image à Aix propose une rétrospective Martin Scorsese, le chef
de file des cinéastes italo-américains ; l’occasion
de (re)voir aussi bien ses œuvres de jeunesse
comme Who’s That Knocking at my door ?que ses
grands chefs-d’œuvre, Mean Streets, Taxi Driver,
Raging Bull, Casino ou des films plus rares
comme After Hours, Alice n’est plus ici, La Valse
des pantins.
Tragédies grecques
Le 14 sept à partir de18h au cinéma Lumière à la
Ciotat, projection de 7 courts métrages de grands
réalisateurs qui ont marqué l’histoire du cinéma
et ont été récompensés : Le Gros et le maigre de
Roman Polanski ; Le Coup du berger de Jacques
Rivette ; Quinze août de Nicole Garcia… Seront
aussi projetées les premières images du nouveau
long métrage d’Yvan Le Moine, Rosenn. La soirée
se poursuivra sur la place Evariste Gras : repas et
concert avec Linda Kent. Réservation vivement
conseillée, la manifestation étant très conviviale...
Espace Cinéma Prosper Gnidzaz, Martigues
04 42 10 91 30
http://espacecinemapg.blogspot.fr/
Une île
et autres courts
Le 20 sept à 20h, projection de 3 films en
présence des cinéastes : Une île d’Anne Alix (voir
Zib’46), précédé de Lambeaux de Laurent Lombard et de La java bleue de Sophie-Charlotte
Gautier et Anne Loubet.
Valérie Mréjen
Dans le cadre d’ActOral, projection au MAC des
films de Valérie Mréjen, La Défaite du rougegorge et French Courvoisier, du 4 au 6 oct.
Musée d’Art contemporain, Marseille
04 91 25 01 07
http://mac.marseille.fr
Film égyptien
La Vierge, les coptes et moi de Namir Abdel Messeeh
Dans le cadre des Littorales, en partenariat avec
Aflam et avec le soutien de l’ACID, le 10 oct à 20h,
à l’Alhambra Cinémarseille, La Vierge, les coptes
et moi en présence du réalisateur Namir Abdel
Messeeh et du poète- romancier Mourad Djebel.
Alhambra Cinémarseille
04 91 03 84 66
www.alhambracine.com
Courts-Bouillon 7
Le Meilleur
de la Quinzaine
Cinéma Jean Renoir
04 42 49 25 42
http://cinemajeanrenoir.blogspot.fr/
Alhambra Cinémarseille
04 91 03 84 66
www.alhambracine.com
Films Femmes Méditerranée
www.films-femmes-med.org
Alhambra Cinémarseille
04 91 03 84 66
www.alhambracine.com
Institut de l’Image
04 42 26 81 82
www.institut-image.org
Au cinéma Jean Renoir à Martigues, Le Meilleur
de la Quinzaine, en partenariat avec le GNCR, la
Société des Réalisateurs de Films et les Inrockuptibles : 6 films dont 3 avant-premières : le 13 sept
à 20h30, Alyah, en présence du réalisateur, Elie
Wajeman ; le 20 sept à 19h, Rengaine de Rachid
Djaïdani et à 21h, Le Repenti de Merzak
Allouache.
Stella de Michael Cacoyannis
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Une île d’Anne Alix
Al cine
Dans le cadre du cycle mensuel Al cine, ASPAS
présente le 22 sept à 20h à l’AKDmia del tango,
un documentaire mexicain d’Ana Barcenas,
Regiocolombia, suivi d’une milonga.
ASPAS
04 91 48 78 51
http://aspas-marseille.org
Le 13 oct de 14h à 23h30, à Rousset, dans la salle
Emilien Ventre, Les Films du Delta proposent le
7ème épisode de Courts-Bouillon : trois séances
«coup de cœur» avec 23 courts métrages dont Ce
n’est pas un film de cow-boys de Benjamin Parent, sélectionné à la Semaine de la Critique ou le
super Casus Belli de Yorgos Zois… et 13 pays
représentés ainsi qu’une séance spéciale animation, en partenariat avec l’école Supinfocom Arles
qui propose 9 films.
Les Films du Delta
04 42 53 36 39
www.filmsdelta.com
78
CINÉMA
FFM | ZEFESTIVAL | POLAR
Reflets changeants
Hors les murs de David Lambert
Du 26 sept au 8 oct aura lieu à Marseille, Aubagne, Toulon et Nice,
Zefestival, traitant des questions
lesbiennes, gay, bi et trans. L’édition
2012, organisée par Polychromes
Nice est la mutualisation entre le
festival niçois et le Festival RefletsMarseille, dont il a été souvent
question dans nos pages. En conservera-t-il l’esprit, qui se gardait du
point de vue souvent très masculin
des LGBT, et abordait les questions
«communautaires» les plus spécifiques tout en restant accueillant
pour tous ? À expérimenter !
Le 5 oct à 19h, au cinéma Le Pagnol
à Aubagne, Hors les murs en présence
du réalisateur David Lambert, l’histoire de Paulo, un jeune pianiste qui
s’éprend d’Ilir, guitariste d’origine
albanaise et quitte sa compagne pour
vivre avec lui…
Le film sera aussi projeté à Marseille au cinéma Variétés, le 6 oct à
18h, précédé à 16h de Kyss Mig
d’Alexandra-Therese Keining et
suivi à 21h de Yossi d’Etan Fox.
Le 7 oct à 16h, En 80 jours de Jon
Garano et José Mari Goenaga ; à
18h, Mixed kebab de Guy Lee Thys,
suivi d’un débat animé par le représentant national de la commission
LGBT d’Amnesty International ; à
21h Mel et Jenny de Nana Neul,
suivi d’un After avec le groupe Bella
Dona 9 CH.
Zefestival se clôturera le 8 oct à 20h,
au cinéma Le Royal à Toulon avec le
film de David Lambert, en sa présence. A.G.
Zefestival
06 60 90 46 46
http://www.polychromes.fr
Les bleus des femmes
Autre invitée, la réalisatrice turque
Belma Bas pour le subtil Zéphyr,
voyage dans les rêves et tourments
d’une adolescente. À ne pas rater
Querelle du disciple iranien de Kiarostami, Morteza Farshbaf, dont le
pitch seul semble un défi : un huisclos à l’intérieur d’une voiture où
dialoguent deux sourds-muets persuadés que leur neveu assis à l’ar-
rière ne les comprend pas ! À voir ou
à revoir, sourire aux lèvres, Cherchez le garçon, la comédie made in
Marseille de Dorothée Sebbag (voir
Zib’52), Pain, amour et fantaisie de
Luigi Comencini (1953) où l’éruptive
Gina Lollobrigida tourne la tête aux
carabinieri et le tendre Io la mia famiglia e Woody Allen de Laura Hallevic. Le 1er oct, à la Maison de la
Région, trois films
et une table ronde
sur le rôle des
femmes en politique.
Le 3 oct, à l’Alhambra la semaine
phocéenne s’achèvera sur des tragédies grecques : un
documentaire implacable de Katerina Kitidis, Debtocracy suivi du
mélodrame de Cacoyannis, Stella
(1955) hommage à la liberté féminine revendiquée jusqu’à la mort par
Melina Mercouri.
Puis la manifestation partira dans
plusieurs villes de la région… Un
programme substantiel pour apprécier le talent multiple des femmes
du 7ème art et s’interroger encore
et toujours sur la place des autres
dans le monde !
Zéphyr de Belma Bas
Pintura habitada de Helena Almeida
Rendez-vous incontournable de
l’automne, les rencontres FFM pour
leur 7ème édition s’annoncent en
bleu. Le bleu derrière lequel la photographe portugaise Héléna Almeida, sujet d’un documentaire de
la sélection, joue à cache-révélation
sur affiches et flyers.
Dédiée au travail des femmes de cinéma, la manifestation jumelée aux
festivals internationaux de Salé et de
Salina, proposera à Marseille, puis
hors les murs, de nombreux films
inédits, des échanges avec des invitées, une carte blanche au festival
du film des femmes de Créteil et 13
en courts, doté du convivial prix du
public auquel s’ajoutera cette année
un grand prix du jury présidé par
Julie Gavras.
En ouverture, une avant-première
très attendue : Héritage de et avec
Hiam Abbas, long-métrage sur la
violence d’un conflit familial sur fond
de guerre libano-israélienne dans
lequel on retrouvera la plus internationale des actrices marseillaises,
Herzi Hafsia. Film ancré dans le
monde tel qu’il va comme le poignant Djeca d’Aïda Begic qui suit
deux orphelins à Sarajevo dans le
traumatisme durable d’une aprèsguerre sans joie. Guillaume Giovanetti et Çaģla Zendirci, seront là
pour parler de Noor, conte initiatique sans acteur professionnel, où
le personnage principal, danseur
pakistanais transgenre, joue son
propre rôle.
ÉLISE PADOVANI
Film Femmes Méditerranée
du 25 sept au 3 oct
www.films-femmes-med.org
Plongée
dans le noir
Le directeur des éditions Rivages/
Noir François Guérif, le réalisateur
britannique Mike Hodges (qui donnera une leçon de cinéma le 7 oct au
Tinel de la Chartreuse) et l’auteur
américain Jerry Stahl sont les invités d’honneur de la 8e édition du
Festival du Polar de Villeneuve les
Avignon. Du 5 au 7 oct, 50 auteurs et
illustrateurs seront rassemblés sur
le thème «roman noir et cinéma»,
mettant à l’honneur la relation entre
romans policiers et 7e art. Rencontres et débats (avec Abdel Hafed
Benotamm, Dominique Forma,
Carlos Salem, Jerry Sthal, François Guérif, Jules Stromboni, Bruno
Gallet…), projections de films (Les
Nuits du Noir, les 5 et 6 oct, à la
Chartreuse), concert autour des
musiques de film (le 7 oct avec Lulu
la Nantaise) et expositions plongeront les ruelles médiévales de
Villeneuve-les-Avignon dans toutes
les nuances du noir.
DE.M.
Festival du Polar
du 5 au 7 oct
Mairie Pôle culture,
Villeneuve-les-Avignon
04 90 27 49 95
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Dan Warzy
imprimés sur papier recyclé
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Edité par Zibeline SARL
76 avenue de la Panouse | n°11
13009 Marseille
Dépôt légal : janvier 2008
Philosophie
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Kévin Derveaux
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Cinéma
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Élise Padovani
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Directrice commerciale
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La Régie
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Collaborateurs réguliers :
Yves Bergé, Émilien Moreau,
Christophe Floquet, Thomas
Dalicante, Pierre-Alain Hoyet,
Pascale Franchi, Clarisse
Guichard