Ellen Corin : une carrière à établir des ponts Ellen Corin: a career

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Ellen Corin : une carrière à établir des ponts Ellen Corin: a career
Profils Ouverts d’esprit :
Après avoir subi une perte,
Kimberly Eyquem travaille
à faire naître l’espoir
Vous connaissez des gens qui luttent contre les tabous?
Parlez-nous-en! ([email protected] ou poste 2770)
« J’ai commencé à travailler à l’Institut Douglas par suite d’une
coïncidence ironique que la vie place parfois sur notre route », explique
Kimberly Eyquem. Elle venait alors de perdre son frère de 38 ans qui,
souffrant de maladie mentale, s’était suicidé.
Kimberly s’est jointe à l’Institut Douglas à titre de conseillère en
communication, il y a trois ans, en vue de collaborer aux efforts visant
à obtenir l’autorisation du gouvernement pour construire de nouvelles
installations. Lorsque le Douglas a reçu le titre officiel d’Institut
universitaire, en 2006, la direction a examiné les infrastructures vieilles
de 130 ans et a conclu qu’il fallait des installations modernes pour
remplir le nouveau mandat.
Kimberly a fourni un important apport à l’évolution du projet. L’étude
de préfaisabilité, terminée récemment, a été adoptée par le conseil
d’administration en mai. Elle a ensuite été présentée au gouvernement
provincial en juin dernier.
Un parcours professionnel réussi mène à une vie intense
Après avoir débuté sa vie professionnelle au service des communications
et des politiques de la législature provinciale en Saskatchewan, à la
fin des années 80, Kimberly était vraiment prête à assumer son rôle
au Douglas. Entre-temps, elle a travaillé auprès de deux organismes
de lobbying municipaux, d’abord en Saskatchewan, puis en Ontario.
Dans les deux cas, elle représentait les intérêts de l’administration
municipale auprès du gouvernement provincial. Dans le cadre
des ses fonctions, elle devait examiner un ensemble de lois, règlements
et situations afin de susciter des changements positifs. Par la suite,
elle a travaillé pour une firme de relations publiques à Toronto. Kimberly
s’en est tenue aux champs de compétences où elle excellait : fournir
un leadership stratégique relativement à des questions d’importance,
tant pour des organismes du secteur public que du secteur privé,
l’accent étant placé sur les soins de santé.
Suite à la page 2
Kimberley Eyquem
Open Minds Profile Series:
In loss, Kimberly Eyquem
works at building hope
Know people who fight stigma? Tell us about them.
([email protected] or ext. 2770)
“When I started working at the Douglas it was one of those ironic
coincidences that life brings your way,” says Kimberly Eyquem.
She had just lost her 38-year-old brother who suffered from mental
illness most of his adult life to suicide.
Kimberly joined the Douglas as a Communications Consultant
three years ago to assist with the efforts to secure an okay from the
government to build a new facility. It was following the naming
of the Douglas as an official university institute in 2006 that the
hospital really started to take a serious look at their 130-year-old
infrastructure and the need to have a modern facility to fulfill the
new mandate.
Today, Kimberly has made a major contribution to the evolution
of the project. The pre-feasibility study was recently completed
and was adopted by the Board of Directors in May. It was then
submitted to the provincial government last June.
Successful professional path leads to a profound life
With a professional life that started in communications and
policy at the Provincial legislature in the late 80s in Saskatchewan,
Kimberly was more than ready to take on her role at the Douglas.
She then went to work with two different municipal lobbying
organizations, first in Saskatchewan and then in Ontario. In both
functions she represented the interests of municipal government
to the provincial government. This involved looking at all kinds of
different laws and regulations and circumstances to invoke positive
change. She eventually went to work for a public relations firm in
Toronto. Kimberly stuck with what she was good at: providing
strategic leadership on big issues for both public and private sector
organizations, with a focus on healthcare.
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Ellen Corin :
une carrière
à établir des ponts
Ellen Corin:
a career spent
building bridges
Au cours de ses 27 années à Montréal, Ellen Corin, Ph.D.,
s’est penchée sur la psychologie et l’anthropologie,
l’Occident et le monde en développement. Sa carrière
ici coïncide presque exactement avec l’histoire du
Centre de recherche de l’Institut Douglas. Il est donc
tout indiqué qu’elle prenne sa retraite au moment où
celui-ci célèbre ses 30 années de réussite en recherche
sur la santé mentale.
For Ellen Corin, PhD, the past 27 years in Montreal
have spanned psychology and anthropology,
the West and the developing world. Her time
here almost perfectly overlaps the history of the
Douglas Institute Research Centre, so it is fitting
that she should retire in the same year that her
professional home celebrates 30 successful years
of research in mental health.
Ellen Corin
Lorsqu’on connaît la vie et les réalisations d’Ellen Corin, il est difficile
de ne pas penser à un film hollywoodien à grand déploiement. Tous
les ingrédients sont là : elle a étudié à une prestigieuse université
européenne, élevé une famille dans l’un des coins les plus reculés
de l’Afrique, appris les langues locales, parcouru la planète, et s’est
consacrée à aider les plus défavorisés.
It is hard, on learning about Ellen Corin’s life and
accomplishments, to not think in terms of a movie – a kind of
sweeping Hollywood epic. The ingredients are all there: studies
at a prestigious European university, raising a young family in
the most isolated corner of Africa, learning the local languages,
criss-crossing the globe, dedicated to helping the unfortunate.
Bien sûr, Ellen s’opposerait totalement à cette description.
Car il existe un fil conducteur tout au long de sa carrière :
l’important, c’est l’histoire des autres, et non la sienne. Qu’elle
ait été murmurée par un homme dans un café de Montréal, ou
transmise par une aînée du village à sa fille dans la jungle du
Congo, cette histoire a été entendue par Ellen, qui écoutait, notait
et tentait de comprendre.
Ellen would utterly reject the idea of course. For if there is
one unifying element through her career, it is that it was
not her own, but other people’s stories that were important.
Whether they were muttered by a man clinging to himself
in a Montréal café, or passed on from a village elder
to her daughter in the jungles of the Congo, Ellen
was off-camera – listening, taking notes, and trying to
understand.
Ellen Corin a obtenu son doctorat en psychologie de l’Université
de Louvain, dans sa Belgique natale, en 1970. À cette époque,
elle avait déjà conclu que ses intérêts, fortement influencés par
les approches anthropologiques, cadreraient difficilement avec la
discipline qu’elle avait choisie.
L’aventure commence
Ellen Corin earned her Doctorate in psychology from the
University of Louvain in her native Belgium in 1970. By that
time, she had already determined that her interests, heavily
influenced by anthropological approaches, would not easily
fit within her chosen discipline.
Dans le cadre de son doctorat, elle a quitté le confort de la Belgique
pour les villages isolés du Zaïre (maintenant appelé « République
démocratique du Congo »), où son premier projet de recherche
portait sur le rôle du père au sein du peuple matriarcal Yansi;
afin de pouvoir échanger avec les hommes et les femmes du village,
elle a appris leur langue, et elle a ainsi pu découvrir la façon dont
ils se voyaient par rapport aux rituels, à la sorcellerie et aux relations
familiales qui régissaient leurs vies.
The adventure begins
Des ponts entre la médecine moderne et traditionnelle
Ellen Corin’s commitment to Zaire was to go far beyond
her original research project. On her graduation she returned
to the country to take a position at what would soon become
the University of Zaire. In all, she and her anthropologist
husband Gilles Bibeau spent 11 years in the country,
where they created a centre for the study of traditional
medicine. She focused especially on individuals that had
undergone spirit possession rituals. “We were looking for
bridges between modern Western medicine and traditional
medicine,” she explains.
L’engagement d’Ellen Corin à l’égard du Zaïre est allé beaucoup
plus loin que son projet de recherche initial. À sa graduation,
elle a accepté d’occuper un poste à ce qui allait devenir l’Université
du Zaïre. En tout, elle et son mari, l’anthropologue Gilles Bibeau,
ont passé 11 années dans ce pays où ils ont créé un centre d’étude
de la médecine traditionnelle. Elle s’est concentrée particulièrement
sur les personnes qui avaient subi des rituels liés à la possession par
les esprits. « Nous cherchions des ponts entre la médecine moderne
occidentale et la médecine traditionnelle », explique-t-elle.
« Dans le traitement des patients
schizophrènes, il faut tenir compte des
rapports particuliers qu’ils entretiennent
avec eux-mêmes et avec le monde,
plutôt que de les forcer à vivre une
vie que nous percevons comme plus
valable, selon nos normes. »
Découvrir le Québec… et le Douglas
En 1979, elle a accepté un poste au laboratoire de gérontologie
sociale de l’Université Laval. Son travail l’a mise en contact avec la
culture et la société du Québec, alors que sa participation au GIRAME
(Groupe interuniversitaire de recherche en anthropologie médicale
et en ethnopsychiatrie) a retenu l’attention de Gaston Harnois, M.D.,
qui l’a convaincue de se joindre à l’équipe du Douglas.
Elle est entrée au Douglas sous la direction de N.P. Vasavan
Nair, M.D., et a entrepris d’établir le Centre de recherche
psychosociale. C’est à cette époque que sa recherche, toujours à
caractère international, a commencé à porter sur la schizophrénie.
« J’ai joui d’une grande liberté au Douglas, confie Ellen. Je suis très
reconnaissante pour la tolérance à l’égard de mes demandes pas
toujours orthodoxes. »
For her Doctorate she left the cozy confines of Belgium for the
isolated villages of Zaire – now the Congo – to study the role
of the father in the matrilineal Yansi peoples. She mastered
their language to speak to the men and women of the villages,
and learn how they saw themselves in relation to the rituals,
sorcery and family relations that governed their lives.
Bridges between modern and traditional medicine
Discovering Québec… and the Douglas
In 1979, she accepted an appointment at Université Laval’s
laboratory of social gerontology. Her work there introduced
her to Quebec culture and society, while her participation
in GIRAME (Interuniversity group for research in medical
anthropology and ethnopsychiatry) brought her to the
attention of Gaston Harnois, MD, who convinced her to join
the team at the Douglas.
She was hired at the Douglas under N.P. Vasavan Nair, MD, and
set about establishing the Psychosocial Research Unit. It was
at this time that her research – still international in flavour began to move towards schizophrenia. “I was very free at the
Douglas,” says Ellen, “I’m very grateful for their tolerance for
my not always regular inquiries.”
“In treating schizophrenic patients, one
has to take into account their own way
to relate to themselves and to the world
rather than forcing them into a life that
we perceive as more valuable with our
own standards.”
Durant cette période, elle et son mari ont visité le Pérou, où
elle a rencontré Duncan Pedersen, M.D., maintenant directeur
scientifique adjoint aux Affaires internationales à l’Institut Douglas,
qui était alors médecin en titre dans ce pays de l’Amérique du Sud.
Au cours d’une tournée d’observation, qui a mené le trio dans des
régions éloignées du Pérou, Ellen l’a impressionné immédiatement.
C’est que Duncan et Gilles se faisaient dévorer par les insectes,
pendant leur sommeil. Quant à Ellen… « Au petit déjeuner, tandis
que Gilles et moi nous grattions à deux mains, tout en essayant de
manger une banane, Ellen sirotait son café en lisant, insensible aux
morsures d’insectes », se rappelle-t-il.
During this period she and her husband visited Peru, where
she met Duncan Pederson, MD, now Associate Scientific
Director, International Programs, Douglas Institute but then a
medical doctor working in the South American country. Over
the course of a field trip the trio took through Peru’s remoter
regions, Ellen made an immediate impression on him: he and
Gilles were tormented as they slept by the area’s predatory
insect life. “During breakfast, while Gilles and myself were
struggling with the difficult task of scratching all over with
both hands while trying to eat a banana, Ellen was sitting at
the breakfast table sipping coffee and reading... resilient to all
the bites,” he recalls.
Des idées originales et passionnées
Original and passionate thinker
Duncan Pedersen, qui effectuait alors la transition de clinicien à
chercheur, était grandement impressionné par l’originalité et la
passion que traduisaient les idées d'Ellen Corin. « Tout cela est en
grande partie responsable de mon évolution comme médecin et
comme être humain… je peux attester du fait que 30 ans après
cette rencontre au milieu de la jungle, Ellen demeure la même :
originale dans sa façon de penser, passionnée dans ses arguments
et critique dans son jugement », explique-t-il.
Suite à la page 6
Pederson, who was then making the transition from clinician
to researcher, was profoundly impressed with the originality
and passion of Ellen's ideas. “Much of that is responsible
for my own change as a medical doctor and as a person...
I can attest to the fact that 30 years after that encounter in
the jungle, Ellen remains much the same: original in her
thinking, passionate about her arguments and critical in her
judgment,” he says.
Continued on page 6
17/07/09 11:50:40
Suite de la une
Après avoir subi une perte, Kimberly Eyquem
travaille à faire naître l’espoir
Au début de la trentaine, Kimberly était une femme
de carrière couronnée de succès. « J’occupais un
poste de direction, j’avais un effectif nombreux,
un gros budget, du prestige, mais cela ne me
satisfaisait pas, au plan personnel, confie-t-elle.
J'en étais rendue, dans ma vie, à un point où
il devenait très important de fournir un apport
positif qui allait au-delà de ma situation et de
mes gains personnels et financiers. J’ai donc
pris un temps de réflexion, et quand je suis
retournée au travail, ce fut pour me joindre à un
organisme humanitaire, en tant que directrice
des communications, pour un salaire beaucoup
moindre. Je gagnais probablement la moitié du
salaire que je recevais auparavant, et j’occupais un
poste d’un niveau beaucoup moins élevé, mais ce
fut une expérience vraiment positive. Par la suite,
j’ai eu deux enfants. Et, lorsque je suis retournée
sur le marché du travail, j’ai décidé de continuer à
faire quelque chose de positif de mon expérience
et de ma vie professionnelle. »
Le destin a voulu que Kimberly atterrisse à l’Institut
Douglas. Son frère s’était suicidé en février 2006
et, moins d’un an après, elle s’est fait offrir le poste.
Une perte qui engendre l’espoir
À la suite du décès de son frère, la famille de
Kimberly a décidé d’en parler toutes les fois où
cela aiderait d’autres personnes, dans la mesure de
leurs moyens. La mère et le beau-père de Kimberly
ont travaillé comme conseillers non professionnels
auprès de gens dont un enfant s'est suicidé;
ils parlent très librement de leur expérience, dans le
cadre d’entretiens individuels. La mère de Kimberly
a également pris la parole devant de petits groupes
de personnes endeuillées. Quant à Kimberly, elle
s’est adressée aux médias en quelques occasions,
et elle parle ouvertement à tous ceux qui veulent
en apprendre davantage sur le suicide, et qui
ont besoin d’en entendre parler. Récemment,
elle a relaté son histoire au lancement du livre
de Monique Séguin, Ph. D., du Groupe McGill
d’études sur le suicide de l’Institut Douglas, qui a
écrit : Le suicide : le comprendre pour le prévenir.
« Mon expérience de la vie est inutile, si je ne la
partage pas, explique Kimberly. Si je peux aider ou
réconforter une seule personne, c’est bien. Cela en
vaut alors la peine. »
Kimberly est fière de travailler à un projet qui
profitera à des personnes atteintes de maladie
mentale. Les nouvelles infrastructures procureront
non seulement un milieu de guérison, grâce,
notamment, aux chambres individuelles, bien
éclairées, mieux insonorisées et mieux aménagées,
mais aussi une plateforme enrichissante pour
l’enseignement et la recherche. Kimberly travaille
d’arrache-pied afin de transformer la vie
de générations à venir de personnes atteintes
de maladie mentale. C’est l’espoir qui lui insuffle
son dynamisme.
J.A.
Suite à la dernière page
Continued from cover page
In loss, Kimberly Eyquem
works at building hope
By her early 30s Kimberly was a successful
career woman. “I was working in a management
capacity, I had a big staff, a big budget, prestige
but somehow it wasn’t gratifying on a personal
level,” she says. “I realized that I had come to
a place in my life where it had become very
important to make a positive contribution that
went beyond my own personal and financial
gain and status. So I took some time off and when
I came back to work it was for a humanitarian
organization as a communications manager for
a lot less money. I was probably making about
half of what I was making before and I had a lot
less status but it was a really positive experience.
Following that I had my family—I have two
children. And when I returned to the workforce
again I decided I would carry on with having
that element of doing something positive with
my experience and with my professional life”.
As fate would have it, Kimberly ended up at
the Douglas. She had lost her brother to suicide
in February 2006 and less than a year after she
was offered the job.
Loss breeds hope
Following the death of Kimberly’s brother her
family made a pact that they would talk about
his suicide whenever it would help others and
within their own capacity to do so. Kimberly’s
mom and step dad have worked as lay counselors
with people who have lost children to suicide
and they talk one on one to people very freely
about their experience. Her mother has also
spoken to small groups who deal with grief
counseling. Kimberly has spoken to the media
on occasion and she speaks freely to anybody
who wants to know about suicide—who needs
to hear about it. Most recently she told her story
during the book launch of Monique Séguin,
PhD, of Douglas Institute's McGill Group
for Suicide Studies, who wrote “Le suicide :
le comprendre pour le prévenir".
“My life experience is not worth anything
if I don’t share it,” says Kimberly. “If I can help
or comfort just one person it is a good thing.
Then it is worthwhile.”
Kimberly feels proud to be working on a project
that will benefit people living with mental
illness. The new facility will not only provide
a healing environment by having single rooms,
lots of lighting, and better soundproofing
and physical layout among many other
improvements, it will also provide an enriching
platform for teaching and research. Kimberly
is working hard at making a difference for
future generations of people living with mental
illness. Hope keeps her strong.
J.A.
Continued on last page
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PLEINS FEUX SUR
LE RÉTABLISSEMENT
SPOTLIGHT
ON RECOVERY
L’alliance de la médecine
factuelle et du
rétablissement : un professeur
de Yale en présente les avantages
Evidenced-based
medicine meets recovery:
Larry Davidson
Yale professor presents the
benefits of marrying the two
Larry Davidson, Ph.D., directeur du Programme en rétablissement et en santé
communautaire, et professeur de psychiatrie à l’École de médecine de l’Université
Yale, nous a récemment honoré de sa présence à l'occasion du 2e anniversaire du
protocole d'entente entre le Douglas et les Universités McGill et Yale.
Larry Davidson, PhD, director of the Program for Recovery and Community
Health and professor of Psychiatry at Yale University School of Medicine,
recently graced our halls to celebrate the 2nd year of the Memorandum of
Understanding between the Douglas, McGill and Yale University.
Dans sa présentation, Larry Davidson abordait la médecine factuelle et le mouvement
axé sur le rétablissement, et expliquait la façon dont ils peuvent se compléter
en harmonie.
In his presentation, Larry Davidson discussed the music behind
evidenced-based medicine and the recovery movement and how they
can complement each other in harmony.
« À son niveau le plus élémentaire, le « mouvement du rétablissement » soutient que
les gens atteints de maladie mentale doivent se voir offrir une médecine fondée sur
des preuves, comme tout le monde, explique Larry Davidson. Et que, dans la plupart
des cas, ils doivent être traités de la même façon que les autres patients. Dans ce cas
précis, qu’ils aient la même liberté de choisir, et le droit de consentir ou de refuser toute
intervention qui leur est proposée. C’est que le mouvement du rétablissement affirme
que les gens souffrant de maladies mentales graves sont et demeurent des personnes
à part entière, ayant les mêmes droits et les mêmes responsabilités que tout le monde,
et même que leurs crises devraient être gérées comme celles de tout le monde. »
“At its most basic level, the recovery movement argues that people with
serious mental illnesses be offered evidence-based medicine just like
everyone else,” says Larry Davidson. “That, in most instances, they be
treated in the same way that all other individuals are treated. In this case,
that they have the same freedom to choose, and right to consent to or
decline any given intervention that we might suggest. This is because
the recovery movement argues that people with serious mental illnesses
have been, are, and remain people just like everyone else, with the same
rights and responsibilities as everyone else—even that their crises should
be managed like everyone else’s.”
À la question : « Comment le rétablissement devient-il possible pour tout le monde? »,
Larry Davidson suggère de débuter la pratique axée sur le rétablissement en
centrant cette pratique sur la personne, qu’elle soit fondée sur les forces, adaptée
à la culture, et génératrice d’espoir. Elle vise à soutenir les efforts que déploie
la personne pour gérer son état, tout en améliorant l’accès aux occasions et
aux activités qui se présentent naturellement, et en privilégiant la maîtrise,
la réussite et le plaisir, aussi bien que l’atténuation des troubles et des dysfonctions
(p. ex., par le soutien à l’emploi et au logement social).
Le mariage des soins axés sur le rétablissement et de la médecine factuelle est
une union heureuse. Les gens atteints de maladie mentale apprennent à vivre avec
celle-ci de la meilleure façon possible, en dépit de leurs symptômes. À son tour,
la société apprend l’acceptation, et ses membres deviennent les invités au mariage,
apportant soutien et réconfort, pendant que les personnes aux prises avec
la maladie mentale vont de l’avant de la façon la plus saine possible et, peut-être,
de la façon la plus humaine possible.
J.A.
L’histoire de Mike :
le triomphe sur la
maladie mentale
Larry Davidson asks, how does recovery become possible for everyone?
He suggests that we start with recovery-oriented practice where practice
is person-centered, strength-based, culturally responsive, and hopeinstilling. It focuses on supporting the person’s own efforts to manage
his or her condition, while enhancing access to naturally occurring
opportunities and activities and promoting mastery, success, and
pleasure as much as minimizing disorder and dysfunction (e.g., supported
employment and community-based housing).
Marrying recovery-oriented care and evidence-based medicine creates a
blissful union. People with a psychiatric disability learn to live with their
mental illness in the best way possible despite their symptoms. In turn,
society learns acceptance and actually becomes the guests at the wedding,
supporting and comforting as individuals facing mental illness move
forward in the healthiest way, perhaps most humane way, possible.
J.A
Mike’s Story - One of triumph
in the face of mental illness
Le printemps dernier, Mike Santoro a donné une
conférence à l’Institut Douglas, dans le cadre des
activités de la Semaine du travail social, organisée par
Joan Simand, M.S.S., chef professionnelle des Services
sociaux, et son équipe. Le travail social vise à restaurer
ou à améliorer le fonctionnement social de personnes,
de groupes et de collectivités, et la Semaine du travail
social met en lumière les divers aspects de cette discipline,
y compris le rétablissement.
Last spring, Mike Santoro gave a conference at the
Douglas as part of the activities of Social Work
Week organized by Joan Simand, MSW, Professional
Chief of Social Services, and her team. Social work
aims to restore or improve social functioning of
individuals, groups and communities, and Social
Work Week highlights the many aspects of the
discipline, including recovery.
A former patient of the Douglas, Mike Santoro
is on a mission: to destigmatize mental illness
through education—talking about the facts and
teaching coping mechanisms for people living
with this illness.
Un ex-patient de l’Institut Douglas, Mike Santoro, s’est
donné pour mission de démystifier la maladie mentale
par la sensibilisation, en exposant des faits, et en
enseignant des mécanismes d’adaptation aux personnes
qui doivent vivre avec cette maladie.
Mike est l’image de la confiance, du bonheur et de
la réussite. Heureux en ménage et père comblé, il est
considéré par plusieurs personnes comme une grande
vedette. Il voyage pour donner des conférences à des
milliers de personnes (il espère faire un jour la tournée de
l’Amérique du Nord), il a produit un DVD qui a remporté
deux prix prestigieux, et son site Web est très populaire;
tout cela, en appui à sa mission. Mais Mike, comme bon
nombre de ses adeptes, vit avec une maladie mentale.
Susan Mintzberg (ex-stagiaire en travail social à la Clinique des
troubles de l’alimentation de l’Institut Douglas); Mike Santoro; Maria
Gagliardi, travailleuse sociale (affectée au dossier de Mike, lorsqu’il
était adolescent); Carmy Santoro (sœur de Mike); Joan Simand, chef
professionnelle des Services sociaux.
Susan Mintzberg (former Social Work intern at the Douglas
Eating Disorders Clinic); Mike Santoro; Maria Gagliardi, Social
Worker (Mike’s SW when he was a teenager); Carmy Santoro
(Mike’s sister); Joan Simand, Professional Chief, Social Services.
Mike is the picture of confidence, happiness, and
success. He has a healthy marriage and a beautiful
daughter and to many he is considered a superstar.
He travels giving talks to thousands of people
(he hopes to one day tour North America), he has
produced a DVD that has garnered two prestigious
awards and he has a very successful website, all in
support of his mission. But Mike, like many of his
devoted followers, lives with a mental illness.
« J’ai le privilège d’être bipolaire, avec, en prime, des épisodes de psychose totale,
dans les situations extrêmes, explique-t-il sourire en coin. Alors, j’ai des hauts et des
bas, et je peux perdre contact avec la réalité. J’ai les symptômes de la schizophrénie
et de la bipolarité, ce que les professionnels appellent un “trouble schizo-affectif”. »
“I have the privilege of being bipolar with the
added bonus of having periods of total psychosis in extreme situations,”
he says, with a chuckle thrown in. “So I have highs and lows and I can
lose touch with reality. I have symptoms of both schizophrenia and
bipolar, which the professionals call schizo-effective disorder.”
Mais on ne le croirait jamais avant que Mike ne conte son histoire. Sa prestation est
toute en subtilité, mais elle a de puissantes répercussions. Il parle de son parcours
avec la maladie mentale au cours des 27 dernières années, et des stratégies qu’il
a empruntées pour s’adapter, afin que ceux qui sont dans sa situation puissent
trouver de l’espoir dans ses paroles, et sortir peu à peu de leur cocon pour déployer
leurs ailes et voler, un jour, comme Mike l’a fait.
However, you would never believe it until Mike tells his story. He is subtle
in his delivery, but the impact is powerful. He talks about his journey with
his mental illness over the past 27 years and his strategies for coping so
others like him can see hope through his words and then take that hope
and slowly release themselves of the cocoon they are trapped in and one
day be able to spread their wings and fly, as Mike has.
Règle du 80/20 de Mike
Mike’s 80/20 rule
« Réduire le stress que vous devez affronter tous les jours, tout en apprenant
à composer avec le stress qui existe dans votre vie, aura d’importantes répercussions
positives sur votre bien-être, ajoute Mike. Parmi les autres aptitudes à la vie, on
compte : bien manger, faire de l’exercice, s’adonner à des activités satisfaisantes et
stimulantes, et réduire sa charge de travail, entre autres. Alliées aux médicaments,
toutes ces aptitudes à la vie contribuent à apporter la stabilité, la joie et la paix. »
”Reducing the stress that you face each day, while learning to cope with
the stress that exists in your life, will have a significant positive impact
on your wellness,” adds Mike. “Other life skills include sleeping and
eating well, exercising, pursuing activities that satisfy and stimulate you
as well as moderating your work load and many more. When combined
with medication, all of these life skills will help to create stability,
happiness and peace.”
Mike avoue que sa plus grande récompense est lorsqu’une personne lui dit qu’il a
changé sa vie pour le mieux. « Ça, pour moi, dit-il, c’est la plus belle paie que je pourrai
jamais recevoir, parce que je peux transformer des vies, tout en réalisant mon rêve :
jouer le rôle que je me suis fixé. Je crois que les gens atteints de maladie mentale
peuvent être heureux et réussir. Cela peut prendre un peu plus de temps que pour la
personne moyenne, et ça peut être un peu plus difficile, mais ils peuvent y arriver. J’en
suis la preuve vivante. »
J.A.
Mike says his biggest reward is when someone tells him that he has
changed his/her life for the better. “That for me,” he says, “is the biggest
paycheque I could ever receive because I have made a difference while
living my dream…fulfilling my purpose. I believe people with a mental
illness can be happy and successful. It may take a little longer than the
average person and it may be a little harder, but they can do it. I am
living proof.”
J.A.
Visitez le site Web de Mike, à l’adresse : www.mikesstory.com.
Visit Mike’s website at www.mikesstory.com.
Les conseils de Mike tournent autour de la règle du 80/20 qu’il s’est créée : pour
conserver la santé, il faudrait compter sur les médicaments à 20 %, et sur le soutien,
à 80 %. Par exemple, l'un des aspects de la règle du 80/20 est axé sur la gestion des
niveaux de stress afin de prévenir l’instabilité dans sa vie et, conséquemment, prévenir
une éventuelle rechute. Le fait est que les médicaments peuvent constituer un outil
important pour atténuer les symptômes de la maladie mentale, mais qu’ils ne peuvent,
à eux seuls, assurer le bien-être. « La façon dont nous vivons tous les jours, la façon
dont nous traitons notre corps et notre esprit, donnent la dernière touche au tableau »,
explique Mike.
Les secrets de la réussite selon Mike :
1. Accepter le fait qu’on a une maladie.
2. Savoir qu’on est beaucoup plus que cette maladie.
3. Une rechute importante n’est pas une mauvaise chose.
4. Maîtriser l’art d’établir un budget (dettes = stress /
stabilité financière = paix de l’esprit).
5. Parler ouvertement de sa maladie mentale dans ses relations.
6. Être actif et faire de l’exercice.
7. Respecter tout le monde. Traiter les autres comme on veut être traité.
8. Garder le travail au travail, et la maison, à la maison.
9. Discuter de ses problèmes avec l’équipe de soutien.
Mike’s advice revolves around his self-made 80/20 rule, which means
to stay healthy you should rely on medication 20 per cent and support
80 per cent of the time. For example, the eighth 80/20 theme focuses
on managing stress levels to prevent instability in one’s life and to,
therefore, prevent a potential relapse. The point is, medication may be
an important tool to reduce the symptoms of mental illness but it alone
cannot sustain wellbeing. “How we live every day, how we treat our
bodies and minds, paints the rest of the picture,” says Mike.
Secrets to success according to Mike:
1. Accept that you have an illness.
2. Know that you are a lot more than your illness.
3. A major relapse is not a bad thing.
4. Master the art of budgeting (debt equals stress / financial stability
equals peace of mind).
5. Be open about mental illness in relationships.
6. Be active and exercise.
7. Respect everyone. Treat others as you would like to be treated.
8. Keep work at work and home at home.
9. Talk things over with your support team.
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Les Serres du Douglas :
25 ans d’hortithérapie
The Douglas Greenhouse:
25 years of horticultural therapy
Jacques St-Hilaire
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Dehors, le temps est froid et maussade. Mais à l’intérieur, l’air est chaud et
humide, saturé de parfums organiques. Sous nos yeux, les verts – du tendre au vif
– se déclinent joyeusement. C’est un endroit magique, à la fois calme et vivifiant.
Bienvenue aux Serres du Douglas.
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À l’occasion du 25e anniversaire des Serres, nous avons rencontré Marielle Contant et
Jacques St-Hilaire, horticulteurs au Douglas depuis respectivement 19 et 12 ans.
For the 25th anniversary of the Greenhouse, we met with Marielle Contant and
Jacques St-Hilaire, who have worked as horticulturists at the Douglas for 19 and 12
years respectively.
Douglas.comm : Parlez-nous des Serres du Douglas.
Douglas.comm: Tell us about the Greenhouse.
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MC : La première serre a été construite en 1924, et la deuxième s’y est greffée en
1961. À l’époque, et ce jusqu’en 1984, la serre et les terrains formaient un seul service.
Quelques patients y étaient rattachés, travaillant surtout sur la production de fleurs. En
1984, la direction du Douglas a vu une opportunité extraordinaire d’utiliser le médium
de l’horticulture à des fins de réadaptation.
Marielle Contant
Outside, the weather is cold and unsettled. Inside, however, the air is hot, humid, and saturated
with the smell of nature. Rows of soft and vibrant greenery sway merrily under our eyes. It is
a magical place that is both calming and energizing. Welcome to the Douglas Greenhouse.
MC: The first greenhouse was constructed in 1924, and the second was added in
1961. At the time, and until 1984, the greenhouse and the grounds were part of
a single department. A number of patients worked there, particularly on flower
production. In 1984, the Douglas administration saw an extraordinary opportunity
to use horticulture as a medium for rehabilitation.
Douglas.comm : Est-ce cela qu’on appelle l’hortithérapie?
Douglas.comm: Is this what is called “horticultural therapy”?
MC : Un des aspects intéressants de l’hortithérapie est qu’elle suit le rythme des saisons, de la vie qui se
transforme, et du temps qui passe : le temps des semis, des lilas, des récoltes… Les activités horticoles
suscitent beaucoup de curiosité, d’observations et sollicitent tous les sens (odorat, goût, toucher, etc.)
MC: An interesting aspect of horticultural therapy is that it follows the rhythm of the seasons
and the transformation of life over time, for example, with the planting of seedlings, the budding
of lilacs, flower picking, etc. Horticultural activities pique our curiosity and sense of observation
while activating all of our senses (smell, taste, touch, etc.).
JSH : Oui. La grande variété d’activités horticoles dans notre programme nous permet de travailler
le côté physique, social, intellectuel et émotionnel des patients. Aujourd’hui, le volet hortithérapie
est offert par le SPECTRUM (Service de réadaptation psychosociale et de soutien communautaire).
L’un des rôles du SPECTRUM est de soutenir le rétablissement des personnes en les aidant à vivre une
vie normale et significative dans la communauté, guidée par leurs choix personnels.
Douglas.comm : Qui compose votre clientèle?
MC : Nous comptons une trentaine d’usagers qui présentent des problèmes psychiatriques graves
et persistants. Ils viennent aux Serres de une à plusieurs fois par semaine. La clientèle est d’abord référée
par l’équipe traitante à l’équipe de triage du SPECTRUM, puis chez nous.
Les tâches sont réparties selon les capacités mentales et physiques des usagers. Cela inclut les semis,
le repiquage de plants (c’est-à-dire transplanter les semis dans des pots), le rempotage, l’arrosage,
le jardinage extérieur, la préparation des ventes, etc.
Nous accueillons également des groupes qui proviennent des unités de soins des programmes
de pédopsychiatrie et des troubles de l’alimentation, ainsi que du Centre d’apprentissage Phoenix qui
offre des activités thérapeutiques de jour aux personnes qui souffrent de problèmes psychiatriques
accompagnés de déficience intellectuelle. Les usagers viennent aux Serres pour se divertir, se détendre,
et pour s’initier à l’horticulture…
JSH : … et à la cuisine! Nous avons un grand potager à l’arrière, et nous préparons occasionnellement
des soupes, du pesto, etc. Nous organisons également des ateliers sur l’utilisation des fines herbes,
des plantes médicinales, des plantes indigènes et des fleurs comestibles. Les usagers du programme
de gérontopsychiatrie viennent aussi faire un tour pour s’asseoir autour d’une table, et manger
des tomates et des concombres fraîchement cueillis.
Douglas.comm : Parmi vos anciens usagers, y en a-t-il qui continuent
de pratiquer l’horticulture?
JSH : Oui, et nous en sommes très heureux. Il faut dire que le SPECTRUM nous réfère des gens qui
ont choisi l’atelier des Serres parce qu’ils ont déjà un intérêt pour l’horticulture.
L’un de nos anciens usagers, qui a d’abord assisté à notre programme régulier puis participé aux
mesures de réinsertion sociale « Interagir », fait de l’entretien de terrains pour un paysagiste depuis
maintenant cinq ans. Quatre autres belles réussites au féminin : la première a terminé un cours
en fleuristerie; la deuxième travaille pour une entreprise d’entretien de plantes dans des bureaux;
la troisième a suivi un cours d’horticulture par correspondance et vient de commencer un emploi
d’aide-jardinière; et la quatrième est col bleu affectée à l’entretien des parcs de la ville…
La persévérance, les progrès et le succès de nos anciens usagers sont une source d’inspiration
et de motivation pour la clientèle. Leur réussite devient « contagieuse ». Pour nous, c’est très valorisant
de faire partie de l’équation du rétablissement des usagers.
Douglas.comm : Comment voyez-vous les Serres dans 25 ans?
JSH : Pffff. Je serai à la retraite! Blague à part, nous serons appelés à travailler encore plus étroitement
avec certains organismes communautaires, afin d’aider les usagers à passer de la 2e à la 1re ligne.
MC : Nous sommes privilégiés d’avoir des serres sur le terrain. Des serres sur l’île de Montréal, ça se
comptent sur les doigts d’une main : au Jardin botanique, à la ville de Westmount… et au Douglas!
On espère que les Serres seront toujours là dans 25 ans. L’environnement est unique en son genre,
car il offre de la lumière, de la tranquillité, du calme. Les bienfaits de l’hortithérapie sont reconnus
depuis plus de 100 ans.
La dynamique entre les individus est touchante. Les gens s’entraident, s’encouragent et se respectent.
Il n’y a ni discrimination, ni tabou. Cette absence de jugement permet aux gens de se sentir en confiance.
Douglas.comm : Il y a un arbre gigantesque au fond de la serre,
qui touche presque au plafond. Qu’est-ce que c’est?
JSH : En fait, ce n’est pas un arbre, mais une plante herbacée. Il s’agit d’un bananier qui a plus
de cinquante ans. Chaque année, il produit un régime d’une centaine de bananes.
JSH: Yes. The great variety of horticultural activities in our program lets us work on the physical,
social, intellectual and emotional side of patients. At the Douglas, horticultural therapy is currently
overseen by SPECTRUM (Psychosocial, Rehabilitation, and Community Support Services). One of
the roles of SPECTRUM is to support patient recovery by helping them live a normal life in the
community and play a significant role that is guided by personal choices.
Douglas.comm: Who makes up your clientele?
MC: We have close to thirty users with severe and persistent psychiatric problems. They come
to the Greenhouse once or several times a week. Users are first referred by their treating team
to the SPECTRUM triage team and then to us.
We give them tasks according to their mental and physical abilities. These tasks include planting
seedlings, transferring seedlings into pots, repotting plants, watering, gardening outside, preparing
sales, etc.
We also receive groups from the care units of the Child Psychiatry and Eating Disorders Programs
as well as from the Phoenix Learning Centre, which provides therapeutic daytime activities for
people with psychiatric problems combined with intellectual disabilities. Users come to the
Greenhouse to have fun, relax, and learn about horticulture…
JSH: …and cooking! We have a big vegetable garden in the back, and we sometimes make dishes
like soups and pesto. We also organize workshops on how to use fine herbs, medicinal plants, local
plants and edible flowers. Users from the Geriatric Psychiatry Program also come to visit; they sit
around a table and enjoy freshly picked tomatoes and cucumbers.
Douglas.comm: Have any of your former users kept up
with their horticultural practice?
JSH: Yes, and we are very happy about that. Of course, SPECTRUM refers people to the Greenhouse
workshop because they already have an interest in horticulture.
One of our former users, who used to attend our regular program and then participated in the
“Interagir” pre-employment initiative, has been doing grounds maintenance for a landscaper for
five years now. Four other women from our program have also made for nice success stories: the
first one finished a course in floriculture; the second works for a company that takes care of plants
in offices; the third took a correspondence course in horticulture and just started working as a
gardening assistant; and the fourth is a city employee who does park maintenance work.
The perseverance, progress and success of our former users are a source of inspiration
and motivation for patients. Their success becomes “contagious.” For us, it is very rewarding
to be part of the formula for patient recovery.
Douglas.comm: How do you see the Greenhouse in 25 years?
JSH: Me? I’ll be retired! Joking aside, we’ll be called upon to work even more closely with
community organizations to help users go from the 2nd line to the 1st line.
MC: We are privileged to have greenhouses on the grounds. The number of greenhouses
on the Island of Montreal can be counted on one hand: the Botanical Garden, in the city
of Westmount…and ours at the Douglas! We hope that the Greenhouse will still be here
in 25 years. The environment is unique, with its light and sense of tranquility and peace.
The benefits of horticultural therapy have been acknowledged for over 100 years.
The dynamic between individuals is also touching. People help, encourage and respect each other.
Discrimination and taboos do not exist here. The absence of judgement makes people to feel at ease.
Douglas.comm: There is a huge tree at the back of the Greenhouse
that almost touches the roof. What kind of tree is it?
JSH: It’s a banana tree – which is actually a herbaceous plant – that's over fifty years old.
Every year, it produces close to one hundred bananas.
L’environnement est propice pour notre bananier. Les serres actuelles en polycarbonate, assemblées
en 2004 par les employés de l’entretien, sont beaucoup plus chaudes et humides que la serre
précédente, qui était en verre. L’ancienne serre coûtait une fortune à chauffer. Grâce à l’économie
de chauffage, les serres actuelles ont été payées en cinq ans seulement. C’est un bon geste pour
l’environnement, en plus d’être un achat local (les serres Harnois de Joliette).
The environment is very suitable for our banana tree. Our current polycarbonate greenhouses,
which were put together in 2004 by maintenance employees, are much hotter and more humid
than the previous greenhouses made of glass. The old greenhouses cost a fortune to heat. The
savings in heating costs mean that the current greenhouses were paid for in only five years. This
was a great gesture for the environment as well as a local purchase (we bought it from the Harnois
company in Joliette).
Un chat gris se faufile discrètement derrière nous…
A grey cat discreetly sidles up behind us…
JSH : C’est Grésille. Elle habite ici avec Théo, un autre chat. Ils travaillent fort pour garder les mulots
à l’écart… Sans nos deux chats, les Serres seraient vides!
JSH: That’s Grésille. She lives here with Théo, another cat. They work hard to keep the field mice
at bay. Without our two cats, the Greenhouse would be empty!
Douglas.comm : À part vous et les minous,
y a-t-il d’autres personnes qui travaillent aux Serres?
Douglas.comm: Aside from you and the cats,
does anyone else work at the Greenhouses?
Douglas.comm : Le mot de la fin?
Douglas.comm: Do you have anything else to add?
Les amateurs d’horticulture savent que les journées sont bien remplies au printemps. Douglas.comm remercie
Marielle et Jacques d’avoir fait une pause dans leur horaire chargé et pour leur accueil chaleureux, à l’image
des Serres.
L.M.
Gardening lovers of course know that spring days are busy ones. Douglas.comm thanks Marielle and
Jacques for taking time from their busy schedules to talk to us and for their Greenhouse welcome infused
with warmth!
L.M.
MC : Nous pouvons compter sur Jessica, une bénévole qui travaille un après-midi et un avant-midi
par semaine. Nous accueillons également des stagiaires des différentes écoles d’horticulture, dont
le Jardin botanique. D’ailleurs, c’est une ancienne stagiaire, Fanny Debonnet, qui fait l’entretien
des terrains du Douglas du mois de mai jusqu’en octobre.
MC : Jacques et moi aimons penser que – modestement, mais avec persévérance – nous participons
à la reconstruction d’une image positive de la maladie mentale et de ceux qui en sont atteints.
MC: We have a volunteer named Jessica who works one afternoon and one morning a week.
Trainees come here from different horticulture schools, including the Botanical Garden. We also
work with a former trainee named Fanny Debonnet, who performs maintenance on the Douglas
grounds from May to October.
MC: Jacques and I like to think that we are helping—in our modest but determined way— to create
a positive image of both mental illness and those affected by them.
Les « mardis du 25e »
"25-Year Tuesdays"
Afin de souligner leur 25e anniversaire, les Serres offrent les ateliers suivants :
To celebrate its 25th anniversary, the Greenhouse organized the following workshops:
« À la découverte de la lavande » « Fleurs comestibles au menu »
« La lavande sous toutes ses formes » « Fabrication de savon à la lavande »
« Pelouse écologique »
« De belles idées à réaliser avec des fleurs coupées »
« Fabrication de crème à la lavande »
"Discovering lavender"
"Edible flowers"
"Many uses of lavender"
“How to make lavender soap"
"Ecological lawn"
"Bright ideas for cut flowers"
"How to make lavender lotion"
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L’audit des Plans thérapeutiques infirmiers
Therapeutic Nursing Plan Audit
En janvier 2003, le gouvernement
du Québec entérinait la Loi n° 90 qui
redéfinissait, entre autres, le travail des
infirmières en matière d'évaluation clinique.
Les modifications apportées à la Loi sur
les infirmières et les infirmiers introduisaient
la notion de plan thérapeutique infirmier
(PTI). Le PTI est un document qui permet de
rendre facilement accessibles les décisions
cliniques prises par l’infirmière sur la base
de son évaluation et qui sont cruciales pour
le suivi clinique du patient.
In January 2003, the Quebec
government adopted Bill 90, which
redefined, among other things, the
clinical evaluations performed by
nurses. Amendments to the Nurses
Act introduced the concept of the
Therapeutic Nursing Plan (TNP),
a document that makes it easy to
access nurses’ evaluation-based
clinical decisions, which are essential
in patient follow-up.
“Before, nurses’ decisions were not
always documented in patient
records, or they were difficult to find.
Care plans were sometimes written in
pencil and were therefore ‘erasable.’
However, nurses are accountable
for their evaluations, and these
decisions affect their professional
liability,” stated Jennifer Hague,
a Clinical Nurse in specialized care
and the coordinator of the TNP
project for the Nursing Directorate
(ND). “Thanks to the TNP, all
decisions are now documented
in patient records. The safety and
quality of nursing care are therefore
greatly improved.”
« Avant, les décisions que prenaient les
infirmières n’apparaissaient pas toujours aux
dossiers des patients, ou étaient difficiles à
trouver. De plus, les plans de soins étaient
parfois rédigés au crayon, donc « effaçables ».
Pourtant, les infirmières en sont imputables
et ces décisions engagent leur responsabilité
professionnelle », déclare Jennifer Hague,
infirmière clinicienne en soins spécialisés
et coordonnatrice du projet PTI à la
Direction des soins infirmiers (DSI). « Grâce
au PTI, toutes les décisions sont maintenant
documentées au dossier du patient.
La sécurité et la qualité des soins infirmiers
s’en trouvent grandement améliorés ».
Les établissements de santé du Québec
avaient jusqu’au 1er avril 2009 pour
implanter le PTI. Au Douglas, la formation
a débuté en novembre 2008 et, en cinq
mois, 251 infirmières avaient été formées.
Quebec health institutions had until
April 1, 2009 to implement the
TNP. At the Douglas, training on
the TNP started in November 2008,
and 251 nurses were trained in
5 months.
L’apprentissage d’une nouvelle méthode
de travail se fait rarement sans heurts.
Toutefois, malgré quelques résistances
initiales, les infirmières ont vite compris
les avantages de modifier leurs habitudes
de travail en vue d’intégrer le PTI à leur
pratique quotidienne. « Une formation
composée de deux modes de diffusion
complémentaires (en ligne et en salle de
classe) a permis aux infirmières de prendre
en main leur apprentissage » explique
Suzie Grégoire, conseillère en formation
continue du Bureau de coordination de
l’enseignement et de la formation (BCEF).
« Après la formation, chaque infirmière
assistait à au moins un atelier d’intégration
pratique d’environ 90 minutes. Sandra
Exemple de plan thérapeutique infirmier (PTI)
Clergé, Jennifer Hague, Johanne Roy
et Régis Villeneuve de la DSI, aidés par
Caroline Drolet et Guy Limoges, infirmière
et infirmier d’unité, se sont partagé la tâche
d’animer les ateliers le jour, le soir et la nuit, afin de joindre tous les quarts de travail. » Le personnel moins
familier avec la formation en ligne pouvait compter en tout temps sur le soutien de Claudette Carpentier,
technicienne en communication du BCEF.
Learning a new work method is
seldom easy; however, despite some
initial resistance, the nurses quickly
understood the benefits of changing
their work habits in order to integrate
the TNP into their daily practice.
“A two-pronged training approach
(on-line and in-class) helped nurses
take charge of their own learning
process,” explained Suzie Grégoire,
a continuing education consultant
for the Teaching and Training
Coordination Bureau (TTCB). “After
the training, each nurse attended
at least one practical workshop of
Example of Therapeutic Nursing Plan (TNP)
approximately 90 minutes. Sandra
Clergé, Jennifer Hague, Johanne
Roy and Régis Villeneuve from the
ND, assisted by unit nurses Caroline
Drolet and Guy Limoges, shared the task of leading workshops for day, evening and night staff to
ensure that all shifts were covered.” Staff who were less familiar with on-line training could always call
on the support of Claudette Carpentier, a TTCB communications technician.
Ce qui se mesure, se réalise
What is measured gets done
- complètent systématiquement un PTI pour chaque patient qui requiert un suivi clinique;
- Systematically complete a TNPs for each patient who requires clinical follow-up.
- ont intégré les connaissances acquises lors des formations sur le PTI dans leur pratique;
- Have integrated the TNP training into their practice.
- sont satisfaites de la formation à deux volets qu’elles ont reçu.
- Are satisfied with the two types of training they received.
Depuis le 1er juin, la DSI, appuyée par Steve Castonguay, conseiller cadre en mesures d’urgence et en qualité
à la Direction de la qualité, procède donc à un audit dont l’objectif est d’évaluer la qualité des PTI et le
processus de formation. « Nous ne cherchons pas à évaluer individuellement chaque infirmière, mais bien
à assurer que la qualité des soins infirmiers est à un niveau désirable, dans les unités internes et externes,
et à comparer nos activités avec les meilleures pratiques reconnues », souligne Jennifer Hague.
Since June 1, the Nursing Directorate, in collaboration with Steve Castonguay, an emergency measures
and quality consultant with the Quality Directorate, has been conducting an audit to evaluate the quality
of the TNPs and the TNP training process. “Our aim is not to evaluate each nurse individually but rather
to ensure that the quality of nursing in the inpatient and outpatient units is at the desired level and
to compare our activities with recognized best practices,” said Jennifer Hague.
« L’apport des infirmières est essentiel dans l’amélioration de la santé et dans la qualité des soins auprès
des patients. L’audit vise à assurer que le travail des infirmières s’appuie sur les meilleures pratiques et reflète
la vision d’excellence du Douglas en matière de soins, d’enseignement et de recherche », conclut Hélène
Racine, directrice des Soins infirmiers.
L.M.
“The contribution of nurses is essential in improving patient health and the quality of care they
receive. The goal of this audit is to ensure that the work of nurses is based on best practices and reflects
the Douglas Institute’s vision of excellence in terms of care, teaching and research,” concluded Hélène
Racine, Head of Nursing.
L.M.
L’objectif de la DSI a été atteint quant au nombre d’infirmières formées (99 % du personnel infirmier).
Il reste maintenant à analyser la qualité des PTI et à évaluer si les infirmières :
L’audit s’échelonnera sur un peu plus de quatre mois,
selon l'échéancier suivant :
The ND’s target in terms of the number of nurses trained was met (99% of nurses). The only remaining
tasks are an analysis of the quality of the TNPs and an evaluation of whether nurses:
The audit will be conducted over a little more than four months
according to the following schedule:
Du
po
Unités Période de l’audit
Units Audit period
Burgess 1, Porteous 2C, CPC 2 1er juin au 3 juillet
Burgess 1, Porteous 2C, CPC 2
June 1 to July 3
CPC 3, Porteous 1A, Troubles de l’alimentation 13 juillet au 21 août
CPC 3, Porteous 1A, Eating Disorders
July 13 to August 21
Levinschi, CML, Urgence/UIB, Soins intensifs 27 juillet au 21 août
Levinschi, CML, Emergency/BIU, Intensive care
July 27 to August 21
Perry 2A, Stearns, Burgess 2 10 août au 11 septembre
Perry 2A, Stearns, Burgess 2
August 10 to September 11
SRIC, Pédopsychiatrie (Lyall & Burland), Tremplin 17 août au 2 octobre
SRIC, Child psychiatry (Lyall and Burland), Tremplin
August 17 to October 2
Crossroads 14 septembre au 2 octobre
Crossroads
September 14 to October 2
Troubles de l’alimentation 21 septembre au 9 octobre
Eating Disorders
September 21 to October 9
pi
Qui fait l'évaluation?
Qu'évalue-t-on?
Comment?
Evaluators?
What?
How?
Infirmières et infirmiers
Satisfaction à l’égard de la
formation reçue (e-learning
et ateliers pratiques) sur le PTI
Questionnaire de satisfaction
(anonyme) élaboré par le
Douglas
Nurses
Satisfaction with the TNP
training received (e-learning
and practical workshops)
Satisfaction survey
(anonymous) developed
by the Douglas
Infirmières cliniciennes de la
Direction des soins infirmiers
Contenu des PTI complétés
par les infirmières *
Instrument de vérification
des PTI élaboré par l’Ordre
des infirmières et infirmiers
du Québec (OIIQ)
Clinical Nursing Specialists
from the Nursing Directorate
TNP content completed
by nurses*
TNP verification instrument
developed by the Ordre
des infirmières et infirmiers
du Québec (OIIQ)
Infirmières et infirmiers
Intégration du PTI dans
leur pratique quotidienne
- Questionnaire anonyme
élaboré par le Douglas
- Discussions de suivi avec
des infirmières cliniciennes
Nurses
Integration of the TNP
into their daily practice
- Anonymous survey
developed by the Douglas
- Follow-up discussion
with the Clinical Nursing
Specialists
* L’audit des PTI en chiffres…
• Chaque PTI prend environ 1 heure à vérifier par les infirmières cliniciennes
• Chaque infirmière clinicienne aura environ 32 PTI à vérifier
• Chaque infirmière clinicienne disposera de 2 à 3 semaines pour vérifier les PTI
sur une unité donnée (2 à 9 PTI par unité)
• Les PTI seront évalués selon 51 critères élaborés par l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
* The TNP audit in numbers …
• Each TNP takes about 1 hour to be verified by the Clinical Nursing Specialist (CNS)
• Each CNS will have about 32 TNPs to verify
• Each CNS will have 2 to 3 weeks to verify the TNPs for a specific unit (2 to 9 TNP per unit)
• The TNPs will be evaluated based on 51 criteria developed by the Ordre des infirmières
et infirmiers du Québec
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Les auxiliaires du Douglas : 50 années de succès et de défis
The Douglas Auxiliary: 50 years of success and struggle
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Mary Campbell
Le Service des auxiliaires de l’Institut Douglas a été créé il y a 50 ans. Et ce fut tout un parcours. Les auxiliaires
bénévoles se sont liés d’amitié avec des milliers de patients de l’Institut, au cours des cinquante dernières années. Leur
mandat, si simple et si noble, est d’améliorer la qualité de vie des patients.
It’s been 50 years since the Douglas Auxiliary was created. And what a journey it has been. Auxiliary
volunteers have befriended thousands of Douglas patients over the past half century. Their mandate
---so simple and noble---is to improve our patients’ quality of life.
À l’occasion du 50e anniversaire du Service des auxiliaires bénévoles, sa présidente, Mary Campbell,
a gracieusement accepté de nous parler des défis que les auxiliaires ont eus à relever et des succès qu’ils ont
remportés, hier et aujourd’hui.
In honour of the Auxiliary’s 50th anniversary, President Mary Campbell has graciously agreed
to speak about the Auxiliary’s challenges and successes, past and present.
Douglas.comm : Mary, tout d’abord, félicitations à tous les auxiliaires bénévoles à
l’occasion de leur 50e anniversaire.
Douglas.comm: Mary, first of all, congratulations to all Auxiliary volunteers
on the 50th anniversary.
M.C. : Merci! Année après année, les auxiliaires bénévoles offrent généreusement leur temps et leurs
compétences, et ils demeurent fidèles, même en période difficile. Ce sont des héros méconnus de l’Institut.
M.C.: Thank you! Year after year, Auxiliary volunteers give generously of their time and
talents, and remain loyal, even in challenging times. They are some of the unsung heroes
of the Douglas.
Douglas.comm : À propos des périodes difficiles, pourriez-vous nous donner une idée
des défis auxquels les auxiliaires ont dû faire face, lors de la création du service, en 1959?
Douglas.comm: Speaking of challenging times, could you give us an idea of
what challenges the Auxiliary faced when it first opened its doors in 1959?
Douglas.comm : L’Institut Douglas a changé du tout au tout, depuis ce temps. Parallèlement
à cela, comment les auxiliaires ont-ils évolué?
Douglas.comm: The Douglas has changed radically since that time.
How has the Auxiliary evolved in response?
Douglas.comm : Le service des auxiliaires a toujours été « l’endroit où aller »
pour les patients en quête d’aide financière à court terme et d’une oreille attentive.
Douglas.comm: The Auxiliary has always been a “go-to” place for patients
in need of short-term financial help and someone to hear their troubles.
M.C. : Eh bien, il y avait environ 1 500 patients, dont plusieurs vivaient dans des unités verrouillées.
Les besoins étaient énormes. Dès le début, le mandat des auxiliaires a été concentré sur la satisfaction des
besoins quotidiens des patients. Notre « Magasin du coin » et notre « Casse-croûte » ont ouvert leurs portes
à peu près à cette époque. Il y a eu de nombreux projets emballants : des excursions d’une journée et du
camping, des cadeaux pour tous les patients à Noël, et un Programme de parrainage visant à créer des liens
entre les membres du grand public et des patients, pour n’en nommer que quelques-uns.
M.C. : Même si la plupart des patients de l’Institut vivent maintenant dans la collectivité, leurs besoins n’ont
pas changé autant que vous pourriez le croire. Les auxiliaires bénévoles offrent toujours du soutien affectif
et des activités : en répondant à ces besoins fondamentaux, ils peuvent transformer la vie de gens atteints
de maladies mentales graves. Et la totalité des sommes que nous recueillons est consacrée aux patients.
Combien d’organismes bénévoles peuvent en dire autant?
M.C.: Well, there were approximately 1,500 patients, many of whom lived on locked wards.
The needs were enormous. From the start, the Auxiliary’s mandate focused on meeting
patients’ everyday needs. Our Corner Store and Snack Bar opened around this time. There
were many exciting initiatives: day trips and camping, gifts for all patients at Christmastime
and a sponsorship program to create links between members of the general public and specific
patients, to name a few.
M.C.: Although most Douglas patients now live in the community, their needs haven’t changed
as much as you might think. Auxiliary volunteers still provide emotional support and activities—
basic needs that can make a huge difference in the lives of people with severe mental illness.
And 100 percent of the money we raise goes to the patients. How many volunteer organizations
can say that?
M.C. : Supposons qu’un patient de l’Institut Douglas n’est pas en mesure de payer son loyer. Ou sa note d’épicerie.
Ou son compte de téléphone. Il (ou elle) essaie vaillamment de vivre avec un faible revenu, mais n’arrive pas à
joindre les deux bouts… C’est à ce moment-là que le personnel de l’Institut Douglas aiguille le patient vers le
bureau des auxiliaires et nous demande un soutien financier. Les patients viennent parfois de leur propre chef nous
demander de l’aide. Ils sont bouleversés et effrayés. Nous faisons notre possible pour leur éviter des conséquences
stressantes et parfois dévastatrices (comme perdre son appartement). C’est une grande partie de ce que nous
faisons. Nous aimerions aider davantage de patients, mais il faut augmenter le nombre de donateurs.
M.C.: Let’s say a Douglas patient can’t pay the rent. Or the grocery bill. Or the telephone bill.
He (or she) is trying valiantly to live on a tiny income, but the numbers don’t add up…
That’s when Douglas staff bring patients to the Auxiliary office and ask us for financial support.
Patients also come on their own to ask for help. They’re upset and scared. We do our best to help them
avoid stressful and potentially devastating consequences (like losing their apartment). It’s a big part
of what we do. We’d like to help more patients, but we need to increase our number of donors.
Douglas.comm : Des dons de quel ordre vous faut-il?
M.C.: A donation of $20 per year per person would make an amazing difference. I’m hoping
that people reading this article will call us and make that commitment. There’s no easier way to
help the very people you’re working with every day, and we’ll provide you with a tax receipt too.
M.C. : Un don de 20 $ par année et par personne aiderait énormément. J’espère que les gens qui liront cet
article nous téléphoneront pour prendre cet engagement. Il n’y a pas de façon plus facile d’aider les gens que
l'on côtoie tous les jours, et nous fournissons des reçus pour fins d’impôt.
Douglas.comm : Quels sont les plus grands défis que vous ayez à relever, en ce moment?
M.C. : Nos bénévoles prennent de l’âge et il n’y a pas de relève. Par exemple, je suis présidente depuis
19 ans, et personne ne s’est présenté pour me succéder. Et puis, nous gagnons moins d’argent que par le passé.
De plus, nous déménageons. Le bureau des auxiliaires est déjà déménagé du pavillon Newman au pavillon
Perry, et notre « Casse-croûte » et notre « Magasin du coin » en feront autant bientôt. Nous espérons que
cela accroîtra notre visibilité et notre capacité à gagner de l’argent pour aider les patients de l’Institut Douglas.
N’hésitez pas à venir nous saluer. Nous aimerions beaucoup vous voir.
Douglas.comm: How much do you need?
Douglas.comm: What are some of your biggest challenges right now?
M.C.: Our volunteers are getting older and new members aren’t signing up to fill the ranks.
For example, I’ve been president for 19 years and no one has stepped up to replace me.
In addition, we are earning less money than in past years.We’re also moving. The Auxiliary office
has already moved from Newman Pavilion to Perry Pavilion, and our Snack Bar and Corner Store
will soon be based in Perry Pavilion too. We hope this will increase our visibility and our ability
to earn money to help Douglas patients. By all means, come and say hello. We’d love to see you.
Douglas.comm : En dépit des défis à relever, vous avez fait un don généreux de 30 000 $
à l’Institut à l’occasion de votre anniversaire. Comment cette somme sera-t-elle utilisée?
Douglas.comm: Despite these challenges, you’ve made a generous $30,000
donation to the Institute in honour of your anniversary. How will the money
be used?
Douglas.comm : En conclusion, quel message voulez-vous livrer à la communauté
de l’Institut Douglas?
Douglas.comm: In conclusion, what message do you want to pass on
to the Douglas community?
Douglas.comm : Comment doit-on s’y prendre, si on veut faire un don?
Douglas.comm: What should people do if they want to make a donation?
M.C. : En effet, nous avons fouillé dans le fond de nos poches pour faire ce don. Nous trouvions qu’il était
important de souligner les 50 années d’aide que nous apportons aux patients de Douglas par un don
substantiel. Ces 30 000 $ serviront à construire une cuisine au pavillon Burgess. Le personnel utilisera
ces installations pour enseigner aux patients à cuisiner des repas sains et peu coûteux.
M.C. : J’aimerais dire deux choses : premièrement, à tous les auxiliaires bénévoles, à Paul Cooke, qui nous
fournit des bénévoles, et à tous ceux qui soutiennent les auxiliaires, merci du fond du cœur. Deuxièmement,
au personnel de l’Institut Douglas, permettez-moi de réitérer que le moment est idéal pour faire un don aux
auxiliaires. Les temps sont durs pour tous. Alors, imaginez à quel point c’est difficile pour ceux qui sont atteints
d’une maladie mentale grave!
M.C. : Vous n’avez qu’à rédiger un chèque au nom du Service des auxiliaires de l’Institut Douglas, et le poster
à l’adresse de l’Institut, à mon attention. Veuillez vous assurer de nous fournir votre adresse. Soyez assurés
de notre reconnaissance pour chaque chèque que nous recevrons.
N.S.
Du pain sur la planche
pour les trois équipes
pilotes du DPE
Selon l’échéancier d’implantation du Dossier patient
électronique (DPE), la première phase sera franchie
à l’automne 2009, lorsque le module « Visualiseur
clinique » sera mis en place dans trois sites pilotes au
Douglas. Grâce à ce module, le personnel clinique
pourra consulter les informations du dossier patient.
« Dans un projet d’une telle envergure, il est préférable
de déployer le produit dans des sites pilotes afin
de faire les ajustements qui s’imposent au début »,
explique Claudine Houle, conseillère clinique à l’équipe
informatique. « Trois équipes dynamiques au sein du
Programme des troubles psychotiques ont été choisies
comme sites pilotes : l’équipe ACT, l’équipe du Burgess
1 et la Clinique externe des troubles psychotiques ».
Rencontres mensuelles
Une fois par mois, le personnel des sites pilotes
se réunit ou va à la rencontre d’autres équipes, pour
échanger sur le projet et en apprendre davantage sur
le travail au quotidien.
Février : visite des Archives. À noter : la voûte, la
montagne de papiers à classer et un dossier patient
des années 1890.
Mars : visite du Burgess 1. À noter : le dévouement
des cliniciens.
Juin : visite de la clinique externe l'Étape. À noter :
l'orage électrique impressionnant et l'intervention rapide
d'un clinicien pour rassurer un patient inquiet.
« Cartographie »
En avril, mai et juin, les trois équipes pilotes ont analysé
les processus cliniques actuels, sous la direction de
Tin Quach, spécialiste en amélioration des processus.
Pour en savoir davantage sur le DPE, visitez l'intranet.
L.M.
Douglas.com juillet09.indd 5
L’équipe de direction des sites
pilotes : Michel Laverdure,
chef de programme
des troubles psychotiques;
Evangeline Smith
et Ina Winkelmann,
chefs clinico-administratifs.
M.C.: Yes, we dug deep into our resources to make this donation. We felt it was important
to mark our 50th year of helping Douglas patients with a major gift. The $30,000 will be used
to build a kitchen in Burgess Pavilion. Staff will use this facility to teach patients how to cook
healthy, inexpensive meals.
M.C.: I’d like to say two things. First: to all Auxiliary volunteers, to Paul Cooke, who supplies
us with volunteers, and to all Auxiliary supporters, thank you from the bottom
of my heart. Second: to Douglas staff, let me reiterate that this is an ideal time to donate
to the Auxiliary. Times are tough for all of us. Imagine how much harder it is for those
with a severe mental illness!
M.C.: Just write a cheque to the Douglas Institute Auxiliary, and mail it to the Institute address
to my attention. Please make sure you provide us with your address. We will be most grateful
for every cheque we receive.
N.S.
The pilot site management
team: Michel Laverdure,
Program Chief,
Psychotic Disorders
Program; Evangeline Smith
and Ina Winkelmann,
Clinical-administrative Chiefs.
Franco Plaiche, infirmier au
Burgess 1,est nommé représentant
officiel des sites pilotes.
Franco Plaiche, a Burgess 1 nurse,
was appointed as the official
representative for the pilot sites.
L'équipe ACT.
Dans l’ordre habituel :
Joseph Thavundayil, M.D.;
Ina Winkelmann; Grant Stevenson;
Debbie Nasheim.
The ACT team.
From left to right:
Joseph Thavundayil, MD;
Ina Winkelmann; Grant Stevenson;
Debbie Nasheim.
L’équipe de la Clinique externe.
À l’avant : Claudine Poulin,
Mélanie Caillé, Josée Perreault,
Mélissa Carbone. À l’arrière :
Tammy Reeves, Franco Plaiche, Tin
Quach, Kathleen Madden (chargée
de projet DPE), Diane Leblanc,
MinHa Tran et Évangeline Smith.
The Outpatient Clinic team.
In front: Claudine Poulin, Mélanie
Caillé, Josée Perreault, Mélissa
Carbone. In back: Tammy Reeves,
Franco Plaiche, Tin Quach, Kathleen
Madden (EPR Project Manager),
Diane Leblanc, MinHa Tran
and Évangeline Smith.
Three EPR pilot
teams have a lot
on their plates
The first phase of the implementation for the
Electronic Patient Record (EPR) will begin in
autumn 2009, when the “Clinical Display” module
will be set up at three pilot sites at the Douglas.
This module will allow clinical staff to consult
information from patient records. “For a project
of this size, we need to deploy the product at pilot
sites so we can make any necessary adjustments
from the beginning,” explained Claudine Houle,
a clinical advisor to the IT team. “Three great teams
in the Psychotic Disorders Program were chosen for
the pilot project: the ACT team, the Burgess 1 team,
and the Psychotic Disorders Outpatient Clinic.”
Monthly sessions
Once a month, staff at the pilot sites hold meetings
or attend the meetings of other teams to discuss the
project and learn more about how it will integrate
into their daily work.
February: visit of Medical Records. Notable:
storage vault, mountain of documents to file and
old patient record from the 1890s.
March: visit of Burgess 1. Notable: clinicians'
commitment to their work.
June: visit of l'Étape outpatient clinic. Notable:
major electrical storm and quick intervention by a
clinician to reassure a worried patient.
“Mapping”
L’équipe du Burgess 1 :
Isabelle Carrier,
Marcia DaSilva,
Tin Quach,
Chito Ferrer,
Caril Toussaint
et Anna Scardocchio.
The Burgess 1 team:
Isabel Carrier,
Marcia DaSilva,
Tin Quach,
Chito Ferrer,
Caril Toussaint
and Anna Scardocchio.
In April, May and June, the three pilot teams analyzed
current clinical processes under the supervision
of Tin Quach, a process improvement specialist.
For more information on the EPR, visit the intranet.
L.M.
17/07/09 11:50:43
Suite de la une
Après avoir subi une perte,
Kimberly Eyquem travaille
à faire naître l’espoir
En un mot ou deux…
• Qu’est-ce qui décrit le mieux
la maladie mentale? Il s’agit
d’une distorsion de la perception
de soi ou de sa situation, qui est
assez puissante pour perturber
gravement son aptitude à
s’engager dans une vie saine ou
dans des relations humaines.
• Quel est le film qui a le plus
influencé vos idées sur la
santé mentale? Girl Interrupted
(Une vie volée) : c’est le premier
film que j’ai vu qui se penchait
sur les formes moins « intenses »
ou stéréotypées de la maladie
mentale, et cela m’a permis de
me rendre compte que c’était
quelque chose qui pouvait
toucher n’importe qui, quel que
soit le sexe, l’âge ou la situation.
• Comment maintenez-vous une
vie équilibrée? Je m’efforce de
faire passer ma famille en
premier, et de maintenir des
liens étroits avec les gens et les
centres d’intérêt qui nourrissent
les aspects non professionnels de
ma vie. Et j’essaie de rire autant et
aussi souvent que possible.
• Qui accomplit un travail remarquable dans la démystification
de la maladie mentale?
L’Institut Douglas a vraiment
fait œuvre d’innovation en
présentant la maladie mentale
au grand public par des
programmes comme l’École
Mini Psy et Vues de l’esprit.
J’apprécie aussi beaucoup le
travail effectué par CAMH pour
démystifier la maladie mentale.
• Dans 125 ans, l’Institut Douglas
sera-t-il encore là? Je dirais que
oui, sous une forme ou une autre.
J’ai de la difficulté à croire que
dans 125 ans, nous connaîtrons
tout ce qu’il y a à connaître sur
le cerveau humain.
• Un mot pour décrire l’Institut
Douglas? Espoir.
Re-découverte du portrait d’un Molson
Molson portrait rediscovered
Vous savez sûrement que la famille Molson a acheté récemment
le club de hockey des Canadiens de Montréal. Mais, saviez-vous
que nous avons nos propres nouvelles concernant les Molson?
No doubt you know that the Molson family recently
purchased the Montreal Canadiens hockey team. But did you
know that we have our very own Molson-related news?
Tout a commencé il y a quelques mois, lorsque Stéphanie
Lassonde, responsable du à l’Institut Douglas, cherchait quelque
chose pour égayer les murs de son bureau. Elle savait qu’elle avait
trouvé son trésor lorsqu’elle a découvert le portrait d’un monsieur
à l’air distingué, caché dans un coin de l’Institut.
It all began a few months ago, when Head of
Communications, Stéphanie Lassonde, was on the hunt
for something to brighten her office walls. She knew
she had struck gold when she discovered a portrait of a
distinguished-looking gentleman, tucked away in a corner
of the Institute.
Elle prit le portrait, et l’accrocha à son mur. Le lendemain, l’un
de ses consultants – fervent amateur d’art – lui rendit visite.
« Qui est cet homme? », demanda-t-il. « Quel lien a-t-il avec
l’Institut Douglas? »
She picked him up and hung him in her office. The next
day, one of her consultants, an avid art lover, walked into
her office.“Who is that fellow?” he asked, “And what is his
Douglas connection?”
Intrigués, ils décidèrent de trouver l’identité de l’homme
mystérieux et du peintre qui avait signé son portrait. Leur principal
indice était effectivement la signature : Robert Harris.
Quelques rapides courriels à Brian Foss, professeur au
Département d’histoire de l’art à l’Université Concordia,
et à Conrad Graham, conservateur des arts décoratifs au
Musée McCord, leur ont permis de trouver la réponse :
non seulement ce tableau constituait-il une partie importante
de l’histoire de l’Institut Douglas, mais il avait en outre été peint
par l’un des plus grands portraitistes du Canada.
Intrigued, the two of them decided to track down the
identity of the mystery man and the artist who had
painted him. Their main clue was the artist’s name: Robert
Harris.
Stéphanie Lassonde devant le portrait de John H.R. Molson
Stéphanie Lassonde beside the portrait of John H.R. Molson
Petite leçon d'histoire
A few quick e-mails to Concordia University Department
of Art History professor Brian Foss and the McCord
Museum’s Curator of Decorative Arts, Conrad Graham,
and they had their answer. Not only was this painting an
important part of Douglas history, it was painted by one
of Canada’s greatest portrait artists.
A bit of history
Premièrement, le modèle : le portrait est celui de nul autre que
John Henry Robinson Molson (1826–1897), le petit-fils de John
Molson, qui lança la Brasserie Molson dans les années 1780.
First, to the gentleman: the portrait is of none other than
John Henry Robinson Molson (1826–1897), the grandson
of John Molson, who started the Molson’s brewing
business in the 1780s.
L’apport de John H. R. Molson à sa chère ville de Montréal
relève de la légende. En fait, il a tellement donné spontanément
de son temps et de son argent à l’Université McGill, qu’il s’est
fait offrir le poste de chancelier (qu’il a modestement refusé).
John H. R. Molson’s contributions to his beloved Montréal
are the stuff of legend. In fact, he gave so freely of his
time and money to McGill University, he was offered the
position of Chancellor (which he modestly declined).
Et il a également été extrêmement généreux à l’égard du Verdun
Protestant Hospital for the Insane (nom original de l’Institut).
« Fathers of Confederation » par Robert Harris
To the Verdun Protestant Hospital for the Insane
En plus d’avoir été l’un des fondateurs de l’Hôpital, il a
“Fathers of Confederation” by Robert Harris
(the original name of our Institute), he was also amazingly
fait des dons importants, notamment des fonds destinés
generous. In addition to being a founding father of the
à la construction d’un pavillon et d’un gymnase. Pour les
hospital, he gave many gifts, including funds at the turn of the twentieth century
patients de l’époque, dont les principaux traitements étaient constitués d’activités
to erect a pavilion and gymnasium. For the patients at the time, whose primary
et de grand air, ces immeubles étaient une bénédiction. Malheureusement,
treatment was activity and fresh air, these buildings were a godsend. Unfortunately,
ces édifices n’existent plus aujourd’hui.
they are no longer standing today.
Deuxièmement, le peintre : Robert Harris, l’un des plus grands portraitistes du Canada,
est surtout connu pour son portrait des Pères de la Confédération, un classique de l’histoire
du Canada, peint en 1883.
Now, to the artist: Robert Harris, one of Canada’s acclaimed portrait painters, is bestknown for his 1883 painting of the Fathers of Confederation—a Canadian classic.
Harris a réalisé le portrait de John H. R. Molson en 1907, probablement d’après une
photographie, car John H. R. Molson s’est éteint en 1897. Harris fut payé 400 $ pour son
travail, somme importante pour l’époque.
He painted the John H. R. Molson portrait in 1907—probably from a photograph,
since John H. R. Molson died in 1897. Harris was paid $400 for his efforts—a tidy
sum at the time.
À mesure que l’information s’accumule à propos du portrait, la curiosité de Stéphanie
augmente : « Je me pose la question : combien d’employés de l’Institut Douglas ont admiré
cette œuvre, au cours du dernier siècle? Combien de personnes l’ont accroché dans leur
bureau au fil des ans, comme je l’ai fait? Chose certaine, John Henry Robinson Molson serait
fier de voir l’évolution du Douglas depuis 100 ans. Ce portrait de M. Molson nous rappelle
nos racines. Rien que cela en fait une pièce inestimable de l’histoire de l’Institut. J’espère
le voir exposé au Douglas au cours des prochains mois, afin que tous puissent en profiter. »
N.S.
As facts pour in about the portrait, Stéphanie’s curiosity continues to grow,
“It makes me wonder, ‘How many Douglas employees have admired this work
over the last century? How many people have hung it in their offices and corridors
over the years, just like I did? One thing is clear: John Henry Robinson Molson
would be proud to see how far we’ve taken the Douglas in the past century. When
we look at Mr. Molson, we are reminded of our roots. That alone makes it a
priceless piece of Douglas history. I hope to see it displayed at the Douglas in the
coming months, for all to enjoy.”
N.S.
Continued from cover page
In loss, Kimberly Eyquem
works at building hope
In a Word or Two …
• What words best describe
mental illness? A distortion
in the perception of one's self
or one's circumstances that
is sufficiently powerful to
seriously disrupt one's ability
to engage healthily in life and
in human relationships.
• What film has most influenced your thoughts on mental
health? Girl Interrupted - it
was the first film I saw that
addressed the less 'intense' or
stereotypical forms of mental
illness, and it made me
realize that it was something
that could affect anyone,
regardless of their gender, age
or circumstance.
• How do you maintain a
balanced lifestyle? I work
hard at putting my family first,
and maintaining close ties
with people and interests that
nourish 'non-work' aspects of
life. And I try to laugh as much
and as often as possible.
• Who is doing outstanding
work in destigmatizing
mental illness? The Douglas
has really been an innovator in
bringing mental illness into the
mainstream through programs
like Mini-Psych and Frames of
Mind. I also really appreciate
the work that CAMH has done
to destigmatize mental illness.
• In 125 years, will the Douglas
still be here? I would say
yes, in one form or another I find it difficult to believe that,
even in 125 years, we'll know
all there is to know about the
human brain.
• One word that describes the
Douglas? Hope.
Suite de la une
Continued from cover page
La « porte tournante » de la schizophrénie
The “revolving door” of schizophrenia
Ellen explique qu’à l’époque, selon le schème de pensée traditionnel, les patients
schizophrènes qui disposaient d’un solide réseau social – famille engagée et amis proches –
s’intégraient mieux à la société que ceux qui étaient isolés. Mais Ellen Corin a constaté que
de nombreux schizophrènes qui fréquentaient les parcs, les coins de rue et même les cafés,
où ils se trouvaient en société, n’étaient cependant pas forcés de s’y engager.
Ellen explains that at the time, conventional thinking held that schizophrenic
patients with strong social networks – engaged families and close friends – would
integrate into society better than their more isolated peers. She noted, however,
that many schizophrenics would frequent parks, street corners, and even cafés,
where they were in society, but not forced to engage in it.
« Retrait positif »
“Positive Withdrawal”
Parallèlement à ce travail, elle participait à des études en Abitibi, au Brésil, en Afrique
subsaharienne et en Inde, sur la maladie mentale et la vie communautaire. Essentiellement,
elle tentait de découvrir la façon dont les patients atteints de maladies mentales voyaient
leur propre expérience et la façon dont les membres de leur société réagissaient face à
eux, afin d’adapter les programmes locaux à leur situation. Le pronostic pour les patients
schizophrènes est meilleur dans certaines sociétés que dans d’autres; par exemple, Ellen croit
que le milieu très religieux de l’Inde peut être une bénédiction pour les patients. Mais quelles
qu’aient été ses intuitions, et où qu’elle ait travaillé, Ellen s’est assurée d’utiliser les systèmes
de soutien tels qu’ils étaient, sans imposer ses méthodes aux collectivités.
Parallel to this work, she was participating in studies in Abitibi, Brazil, sub-Saharan
Africa and India on mental illness and community life. Fundamentally, she was
trying to find how patients with mental illness saw their own experience, and how
other members of their society reacted to them, in order to adjust local programs
for them. The prognosis for schizophrenic patients is better in some countries than
others; for example, Ellen Corin believes India’s strongly religious environment
can be a boon for patients there. But whatever her insights and wherever she
worked, Ellen made absolutely certain to work within the support systems as they
were, without imposing her methods on the communities.
Les « Impatients »
“Les Impatients”
Rémi Quirion n’a pas à s’en faire. Ellen Corin n’a pas l’intention de cesser de travailler,
même à la retraite. « La maladie mentale est universelle, et la psychose est universellement
effrayante, dit-elle. Étudier la schizophrénie, à grande échelle, au niveau mondial, ne nous
aide pas uniquement à comprendre la maladie, mais à nous comprendre nous-mêmes.
En examinant la psychose d’une façon plus approfondie, et ce qu’elle peut nous enseigner
sur nous-mêmes, nous en apprenons davantage sur la dimension tragique de ce que c’est,
d’être un humain. »
M.R.
Rémi Quirion can rest easy. Ellen Corin has no intention of stopping work, even
in retirement. “The experience of mental illness is universal, and the experience
of psychosis is universally frightening, she says. Studying schizophrenia, in a
wide-ranging, global way does not just to help us understand the illness, but
ourselves. In looking in a deeper way at psychosis and what can it teach us about
us, we learn about the tragic dimension of what it means to be human.”
M.R.
Ellen Corin : une carrière à établir des ponts
Ellen Corin a rapidement appliqué ce jugement critique à la schizophrénie. À l’époque,
précise-t-elle, à peu près la moitié des patients schizophrènes admis dans des hôpitaux
du Québec, étaient réadmis quelques mois plus tard. « Il y avait cette porte tournante
de gens qui entraient à l’hôpital et en ressortaient constamment. Je voulais trouver ce qui
aide les patients à demeurer dans la société. Et ce qui les ramène à l’hôpital. »
Cette simple observation – en plus des nombreuses heures d’entrevues avec des patients
– a mené à l’idée de « retrait positif », changement fondamental de la perception
de cet aspect du comportement schizophrénique, et de la façon dont il pourrait être mieux
compris. La pensée traditionnelle appelait à une augmentation du soutien social offert aux
patients schizophrènes, ce qui signifiait un accroissement de l’intégration et du nombre
de « rôles » sociaux à jouer pour le patient. Le retrait positif, par contre, leur permettait de
« se construire un espace intérieur protégé, et d’observer la vie d’un point de vue tranquille »,
ajoute-t-elle. « Dans le traitement des patients schizophrènes, il faut tenir compte
des rapports particuliers qu’ils entretiennent avec eux-mêmes et avec le monde, plutôt que
de les forcer à vivre une vie que nous percevons comme plus valable, selon nos normes. »
Comptant sur l’extériorisation des patients pour comprendre leurs besoins, il était
naturel qu'Ellen se soit engagée, au cours des dernières années, avec les « Impatients »,
un centre qui incite les patients atteints de maladie mentale à s’exprimer au moyen de l’art.
« La collaboration entre Les Impatients et le Douglas n’en est qu’à ses débuts. Bien qu’Ellen
prenne sa retraite, nous ferons appel à son soutien, à ses opinions et à ses suggestions pour
faire évoluer cette collaboration », confie Rémi Quirion, Ph.D., directeur scientifique du
Centre de recherche du Douglas.
Ellen Corin: a career spent building bridges
Ellen Corin soon applied that critical judgment to schizophrenia. At the time,
she explained, a large proportion of all schizophrenia patients admitted to
Quebec’s hospitals would end up being readmitted within months. “There was
this revolving door of people in and out of the hospital. I wanted to find what
is helping these patients remain in society? What is pushing them back?”
This simple observation – plus many hours of interviews with patients – led to the
idea of “Positive Withdrawal,” a fundamental shift in perception of this aspect
of schizophrenic behaviour, and how it might best be understood. Conventional
views called for more social support for schizophrenic patients, which meant more
integration, and more social roles for the patient to play. Positive Withdrawal,
on the other hand, allowed them to “build an inner space that was protected,
and for them to look at life from a quiet perspective,” she explains.“In treating
schizophrenic patients, one has to take into account their own way to relate
to themselves and to the world rather than forcing them into a life that we
perceive as more valuable with our own standards.”
With her emphasis on relying on her patient’s self-expression to understand
their needs, it was natural that Ellen has, in recent years, become involved
with “Les Impatients,” a centre that encourages mentally ill patients to express
themselves through art. “The collaboration between Les Impatients and
the Douglas is just beginning. Though Ellen is retiring, we will rely on her
support, her opinions and her suggestions to further develop the relationship,”
says Remi Quirion, PhD, Scientific Director of the Douglas Research Centre.
• douglas.comm est publié quatre fois par année par le Service des communications et affaires publiques de l’Institut Douglas • Chef de service : Stéphanie Lassonde, 514 761-6131 (poste 2747), [email protected] • Rédactrice en chef : Lyna Morin, 514 761-6131 (poste 2770), [email protected]
• Rédactrices : Julia Asselstine, Lyna Morin, Mark Reynolds, Nancy Schmidt • Traducteurs : Amy Butcher, Louise Sasseville • Révision : Lyna Morin • Conception graphique : Alibi Acapella • À noter : Le générique masculin est utilisé dans le seul but de faciliter la lecture et désigne aussi bien les hommes que les femmes • Ce bulletin est
produit par l’Institut Douglas, 6875, boul. LaSalle, Montréal (Québec) Canada H4H 1R3.
• douglas.comm is published quarterly by the Communications and Public Affairs Department of the Douglas Institute • Department Head: Stéphanie Lassonde, 514 761-6131 (ext. 2747), [email protected] • Chief Editor: Lyna Morin, 514 761-6131 (ext. 2770), [email protected] • Writers:
Julia Asselstine, Lyna Morin, Mark Reynolds, Nancy Schmidt • Translators: Amy Butcher, Louise Sasseville • Revision: Lyna Morin • Graphic design: Alibi Acapella • Please note: The male gender is used merely to facilitate reading and implies both men and women. This newsletter is produced by the Douglas Institute,
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