Journée technique bioprocédés
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Journée technique bioprocédés
Billet d’étonnement Journée technique bioprocédés Réalisé par Carine DUWAT Le 27/08/2015 Organisateurs de l’événement SOMMAIRE Introduction_______________________________________________________________ 3 Programme_______________________________________________________________ 3 Note d’observation _________________________________________________________ 4 1. Développements récents en biotechnologie industrielle _______________________ 4 Les nouveaux outils biologiques issue de l’ingénierie moléculaire _____________ 5 Stratégie et outils de l’ingénierie métabolique _____________________________ 5 La théorie de l’évolution appliquée à la chromatographie ____________________ 5 Les bioraffineries de 2ème génération___________________________________ 6 2. Des produits remarquables en biotechnologie industrielle _____________________ 6 L’hydrocortisone____________________________________________________ 6 L’artémisinine ______________________________________________________ 6 Le PDO, 1,3 propanediol _____________________________________________ 7 L’isobutène________________________________________________________ 7 Le changement d’échelle des bioprocédés _________________________________ 7 3. Scale-up et scale down des procédés de culture __________________________ 7 Changement d’échelle : l’apport des outils expérimentaux ___________________ 8 Changement d’échelle : l’apport des simulations numériques par CFD _________ 8 L’apport d’un ingénieur procédé _______________________________________ 8 Perspectives ______________________________________________________ 9 4. Analyse et suivi en ligne des bioprocédés__________________________________ 9 QbD & PAT : un nouveau paradigme pour l’industrie pharmaceutique __________ 9 QbD & PAT : projet CELLPAT _________________________________________ 9 Suivi et signatures de procédés de production virale ______________________ 10 Ce qu’il faut retenir ________________________________________________________ 11 Carine Duwat // 27/08/2015 Journée Bioprocédés Page 2 sur 11 INTRODUCTION Les pôles de compétitivité AXELERA, LYONBIOPOLE et leurs plateformes d’innovation respectives, AXEL’ONE et ACCINOV, se sont associés pour organiser le jeudi 2 Juillet 2015 à CPE Lyon, une journée de réflexion et de partage sur les bioprocédés. Une série de conférences mettant en lumière les développements récents depuis l’ingénierie des micro-organismes jusqu’à la production à l’échelle industrielle ont été proposées, ainsi que des tables rondes de réflexion et d’échanges. PROGRAMME Mots d’ouverture Session 1 : Bioprocédés : du laboratoire à l’échelle industrielle - Applications et développements récents Coordinateurs : Claude DE BELLEFON | LGPC - CPE Lyon et Alain COZZONE | Lyonbiopôle Développements récents en biotechnologies industrielles – Pierre MONSAN | Toulouse White Biotechnology / INSA Toulouse Biologie de Synthèse, industrialisation du procédé Artémisinine | Paul BADUEL | Sanofi Scale-up et scale-down des procédés de culture : apport de quelques outils expérimentaux et numériques du génie des procédés – Eric OLMOS | LRGP – CNRS - Nancy Le Process Design et les évaluations économiques au long de la vie d’un projet de biotechnologie – Caroline AYMARD | IFP Energies Nouvelles La théorie de l'évolution appliquée à la chromatographie – Jean BLEHAUT | Novasep PDO, 1,3 propanediol : une référence française en biotechnologie industrielle – Antoine DARBOIS | Metabolic Explorer et Pascal ROUSSEAU | Processium Formation Bioprocédés – Gérard PIGNAULT | CPE Lyon Présentations Axel’One et Accinov Session 2 : Suivi en ligne des bioprocédés Coordinateur : Annie MARC (LRGP – CNRS – Nancy) Suivi en ligne et signatures des procédés de production virale – Emma PETIOT | Université de Lyon Analyse en-ligne de procédés industriels de cultures de cellules animales par spectroscopie Raman : suivi du métabolisme cellulaire et développement de modèles pour le pilotage du procédé (Projet Cellpat) – Eric CALVOSA | Sanofi Pasteur Carine Duwat // 27/08/2015 Journée Bioprocédés Page 3 sur 11 Session 3 : Tables rondes Thème 1 : Analyse et suivi en ligne des procédés Introduction par Sylvain Peyrache | ACCINOV Thème 2 : Mise à l’échelle et modélisation des bioprocédés Introduction par Helena Gonzales-Penas | IFP EnergiesNouvelles Thème 3 : Nouvelles approches d’ingénierie métabolique au service de la santé et de la chimie Introduction par Marie-Gabrielle Jouan et Alexia Chandor-Proust | Bgene NOTE D’OBSERVATION 1. Développements récents en biotechnologie industrielle Les biotechnologies industrielles s’inscrivent dans le prolongement du génie biochimique en intégrant les avancées des trente dernières années du génie biomoléculaire pour l’optimisation des souches et des procédés de culture. Elles ont permis de redécouvrir des produits renouvelables tels que le bioéthanol, l’isoglucose, le glutamate, l’acide citrique, l’acide lactique, l’acrylamide ou encore les antibiotiques grâce à de nouvelles méthodologies comme par exemple la lecture (séquençage) et l’écriture de l’ADN (synthèse). La banalisation de ces méthodologies a décuplé les champs d’application des biotechnologies en remplaçant dans certains cas des molécules issues de la pétrochimie par des produits de fermentation et donc issus du carbone renouvelable. Ces évolutions ont permis des progrès considérables dans différents domaines des biotechnologies industrielles. Appliquées historiquement au secteur de la santé et de l’agroalimentaire ces nouvelles approchent s’adressent également désormais à la chimie de spécialité, aux bioénergies ou aux matériaux, comme le montre la figure cidessous. Carine Duwat // 27/08/2015 Journée Bioprocédés Page 4 sur 11 Les nouveaux outils biologiques issus de l’ingénierie moléculaire Les enzymes, les microorganismes ainsi que les consortia microbiens sont les outils biologiques qui sont utilisés dans les développements des biotechnologies industrielles. L’ingénierie moléculaire enzymatique s’appuie sur des méthodes de l’ingénierie aléatoire et rationnelle, et permet l’amélioration de catalyseurs biologiques grâce à la création de nouvelles activités catalytiques. La mutagénèse dirigée est également un outil qui peut par exemple faire évoluer la sensibilité des enzymes. L’ingénierie métabolique des microorganismes – ou usines cellulaires – a pour objectif l’amélioration dirigée de la synthèse d’un produit (ressource renouvelable) par la modification de voies métaboliques existantes ou l’introduction de nouvelles voies métaboliques. La métabolomique a également été présentée comme une approche de biologie intégrative dédiée à l’analyse du métabolisme des microorganismes à l’échelle du système biologique (cette approche va plus loin que la biologie de synthèse). La biologie de synthèse (biologie synthétique) progresse à grande vitesse. Elle est définie comme « l’ingénierie de composants et de systèmes biologiques qui n’existent pas dans la nature et la réingénierie d’éléments biologiques existants; elle porte sur la conception intentionnelle de systèmes biologiques artificiels ». Cette combinaison de l’ingénierie métabolique pour la création de nouvelles voies métaboliques et de la métabolomique pour la compréhension et l’analyse de ces nouvelles voies permet de développer de nouvelles molécules non disponibles dans le vivant ou d’améliorer la productivité de produits existants. Stratégie et outils de l’ingénierie métabolique L’ingénierie métabolique s’appuie sur des outils bio-informatiques afin d’identifier les meilleures voies biologiques et de modéliser in silico la transformation de la matière première (une source de carbone renouvelable pouvant selon l’application être plus ou moins raffinée et provenir de l’agriculture et ses coproduits, de la foresterie…) en composés d’intérêt industriel. En aval, la biologie moléculaire quant à elle sert à construire la souche recombinante (modifiée) pour des essais in vitro, au laboratoire. Lors de ces essais, les flux métaboliques peuvent être examinés et les données bioinformatiques vérifiées expérimentalement (quantification des rendements, production de sous-produits…). La théorie de l’évolution appliquée à la chromatographie La théorie de l’évolution appliquée à la chromatographie montre qu’à partir d’une même technique, les contraintes – pression économique, échelle de production, taux de pureté… – de chaque industrie (sucrière, pharmaceutique, pétrolière…) ont différencié les technologies au point d’aboutir à des procédés dont les caractéristiques peuvent être très différentes. L’évolution a permis de générer des techniques chromatographiques différentes, performantes et adaptées en fonction des applications. La simulation informatique permet d’orienter les développements en chromatographie (choix des paramètres et des conditions de travail, optimisation des outils…). Carine Duwat // 27/08/2015 Journée Bioprocédés Page 5 sur 11 Les bioraffineries de 2ème génération Aujourd’hui les enjeux des bioraffineries portent sur : - la découverte d’autres sources de carbone renouvelable, l’intégration agriculture / industrie, la valorisation de la plante entière, le « craquage » végétal, les applications alimentaires / non alimentaires. De nombreux projets ont été lancés (Abengoa, Beta renewables / novozymes / Chemtex, CIMV / Dyadic / taurus / rolkem / BBE / TWB, Clariant, Dupont cellulosic ethanol, Futurol, Granbio ou Poet-DSM…) et la pression des coûts face à la baisse du prix du pétrole permettra sans doute de dresser un bilan économique des installations de 2ème génération très prochainement. Les bioraffineries de 3ème génération s’appuieront notamment sur d’autres microorganismes tels que les micro-algues et devrait s’affranchir de la concurrence avec les agro-ressources. 2. Des produits remarquables en biotechnologie industrielle L’hydrocortisone L’hydrocortisone est un bel exemple français de réussite de la synthèse totale d’un médicament par une levure. Ce développement a été réalisé par Denis Pompon (CNRS). La biosynthèse totale produit un médicament de façon autonome à partir de sources de carbone simples (alcool, sucre) et d’oxygène. La voie de production actuelle, l’hémisynthèse, est complexe, coûteuse et génératrice de sousproduits car elle demande de nombreuses étapes de conversion chimique et de bioconversion, et utilise des acides biliaires ou du phytostérol. L’artémisinine Le besoin d’artémisinine est de 150 à 200 tonnes par an afin de couvrir les besoins de lutte contre le paludisme. L’artémisinine est traditionnellement obtenue par extraction végétale à partir de l’armoise. Un procédé combinant la biologie de synthèse et la chimie, développé par l’université de Berkeley et la société Amyris a été financé par la fondation Gates (BMGF). Ainsi, le métabolisme végétal de la plante produisant l’acide artemesinique a été intégré dans une souche de levure pouvant être cultivée en fermenteur industriel. Sanofi a repris le développement de ce produit a industrialisé le procédé de fabrication. L’objectif de cette nouvelle approche est de s’affranchir des variations saisonnières et de sécuriser ainsi l’approvisionnement du médicament. A terme, ce procédé devrait stabiliser le prix des traitements à base d’artémisinine. Aujourd’hui, la capacité de production opérationnelle est de 60 à 80 tonnes par an. Carine Duwat // 27/08/2015 Journée Bioprocédés Page 6 sur 11 Le PDO, 1,3 propanediol Initialement dérivé de la pétrochimie, le PDO peut aujourd’hui être issu des biotechnologies. Cet intermédiaire entre dans la production de PTT (poly-triméthylène-téréphtalate) et du PU (polyuréthane) et sa demande est en forte croissance (de 60 kt en 2012, à 160 kt en 2019). Afin de couvrir ces besoins, de nouveaux procédés ont été développés notamment par le groupe Dupont (base glucose-Escherichia coli) et la PME Clermontoise Metabolic Explorer (base glycérine-Clostridium acetobutylicum). Après avoir développé une souche de Clostridium butyricum (procédé ABE) produisant le PDO, une souche industrielle a été optimisée. Les procédés de culture amont ont été optimisés par Metex et les travaux de développement de la purification, en aval, (downstream processing) ont été traités par Processium. Ces optimisation ont permis de dégager des avantages compétitifs comme la réduction du nombre d’étapes de purification, la conception modulaire fermentation / purification, le retraitement des effluents, la nature du procédé anaérobie vs aérobie, et le procédé continu vs fed-batch. L’isobutène L’isobutène est un hydrocarbure aliphatique utilisé dans le caoutchouc, les carburants (essence, kérosène), les plastiques, les lubrifiants, le verre organique, et les peintures. La production par voies métaboliques artificielles d’isobutène à partir de glucide (glucose, saccharose) est une découverte importante, une réelle innovation de rupture. Il s’agit du premier procédé de fermentation par voie gazeuse. Il aura fallu 6 ans pour passer de la preuve de concept (2009) à la commercialisation en 2015 par IBN-One, en passant par des phases de développement (construction de souches et fermentation), et d’industrialisation (avec le pilote industriel Pomacle), et des collaborations industrielles Arkema, Audi…). 3. Le changement d’échelle des bioprocédés Scale-up et scale down des procédés de culture Selon Neubauer et al. (2013), la faisabilité de la montée en échelle des bioréacteurs (ingénierie / industrialisation) doit être réalisée dès les premières étapes de développement : plans d’expérience, cultures en parallèle grâce à des mini-réacteurs, mesures et analyse en ligne, modélisation. L’extrapolation (scale-up), c’est augmenter l’échelle de production sans modifier les performances du procédé. A l’inverse l’intrapolation (scale down), c’est réduire les échelles de culture pour optimiser le procédé à l’échelle du laboratoire en reproduisant les phénomènes observés. L’objectif du scale-down est de donner une valeur prédictive aux expériences réalisées à petite échelle pour faciliter ensuite la transposition des procédés à une échelle industrielle. Extrapoler un bioréacteur engage des problématiques particulières liées au système biologique étudié (usine cellulaire) et à son microenvironnement (concentration en substrats, Carine Duwat // 27/08/2015 Journée Bioprocédés Page 7 sur 11 transfert de matière, contraintes hydromécaniques, paramètres physiques). La réponse physiologique des cellules (croissance, viabilité,…) se traduit par des effets en termes de performance du procédé : consommations des matières premières, productivité et rendement. Changement d’échelle : l’apport des outils expérimentaux L’exemple du procédé de production du succinate par Corynebacterium glutamicum 2262 démontre que des systèmes expérimentaux adaptés apportent des réponses quant aux changements d’échelle de substrats renouvelables. L’acide succinique présente de nombreuses applications industrielles (produits alimentaires et pharmaceutiques, surfactants, détergents, solvants verts, plastiques biodégradables). La biosynthèse microbienne est une alternative à la pétrochimie. L’acide succinique est considéré comme l’une des 12 biomolécules d’intérêt industriel, qui peut être produite à l’échelle industrielle. Le développement « small-scale » a servi à identifier expérimentalement les conditions de flux d’O2 favorisant la production de succinate. La culture en bioréacteur « lab-scale » a fourni des résultats surprenants avec un rendement accru grâce à l’adaptation des stratégies d’oxygénation / désoxygénation. La culture en bioréacteur « scale-down » permet de prédire la réponse du procédé de culture à grande échelle car l’accès à des équipements industriels n’est pas possible. L’outil de prédiction de la croissance à grande échelle est possible si les fractions de zone mal aérées sont connues. Changement d’échelle : l’apport des simulations numériques par CFD Le projet ANR STEMCellREAcTOR (2015-2019) vise à proposer une technologie innovante (design, supports de culture, conditions opératoires) de culture de hMSC, à une échelle de quelques litres, reposant sur : - une modélisation fine des couplages hydrodynamique / réponse biologique, la fonctionnalisation à façon des supports d’adhérence, l’interfaçage simplifié pour son implantation en milieu clinique. Parmi les outils de caractérisation de l’hydrodynamique des bioréacteurs, la simulation numérique des écoulements (CFD) a montré de très fortes potentialités. Dans le cadre de cette étude, la CFD est utilisée pour - - : caractériser l’hydrodynamique au sein des bioréacteurs de culture (250 mL et 1 L) en termes de : champs de vitesses, dissipation turbulente, et champs de concentration en microporteurs et fréquences locales de collision, construire une toolbox validée pour cribler des configurations de bioréacteur et rationnaliser la validation des équipements effectivement construits. L’apport d’un ingénieur procédé Les difficultés d’extrapolation en biotechnologie tiennent dans les conditions de mélange et à certaines limitations (vitesse, transfert…). Le scale-down sert alors à évaluer les impacts d’hétérogénéités et les limitations. Dès les premières phases d’étude, l’ingénieur procédé est impliqué pour aider à définir des cibles, focaliser la recherche sur les verrous, anticiper le « downstream » et construire la Carine Duwat // 27/08/2015 Journée Bioprocédés Page 8 sur 11 viabilité économique. Lors de projet de changement d’échelle, les critères déterminants peuvent ainsi être étudiés ainsi que les phases du changement d’échelle. Différents vocables sont possibles : pilote, prototype, démonstrateur industriel. Les tailles de ces unités intermédiaires sont dépendantes du procédé et de la capacité industrielle visée. L’important est de bien définir les buts, qu’est-ce que l’on veut faire faire avec l’outil : étudier le microorganisme, le down-stream, la séparation, le recyclage, la qualité produits… La question de la possibilité / utilité d’un pilote versatile devra également se poser. Perspectives De la micro-échelle à l’échelle industrielle, les procédures d’extrapolation seront accélérées, prédictives, rationalisées basées sur des outils de modélisation hydro-biologiques validés ; avec par exemple l’intégration de modèle métabolique dans le processus d’extrapolation. La stratégie de l’axe Bioprocédés Biomolécules du LRGP repose sur une intégration multiéchelle et pluridisciplinaire des connaissances afin d’obtenir une meilleure maîtrise des couplages fondamentaux et in fine, de faciliter le processus d’extrapolation. 4. Analyse et suivi en ligne des bioprocédés QbD & PAT : un nouveau paradigme pour l’industrie pharmaceutique Le Quality by design (QbD) est un concept d’une quinzaine d’années présenté par les organismes de régulation. Il est apparu sous forme de directive notamment via la FDA pour l’industrie pharmaceutique. Le principe n’est plus de contrôler à la fin de la chaine mais pendant le procédé de fabrication voir en amont de la production. QbD & PAT (Process Analytical Technology) est un nouveau paradigme pour l’industrie pharmaceutique. La qualité des produits ne peut plus être testée seulement à la fin du procédé de fabrication, elle doit y être intégrée et être conçue en amont. Il faut définir les critères critiques du produit. Les objectifs étant de : - libérer les lots en temps réel, réduire les durées de production, maîtriser la variabilité, faciliter l’amélioration continue, accroître l’automatisation. Une meilleure connaissance du produit et du procédé de fabrication permet d’obtenir à long terme une amélioration continue. Deux approches complémentaires co-existent pour la démarche QbD & PAT et déterminent la signature du produit : - la description et la caractérisation du procédé de production, la mise en place et/ou le développement d’outils de suivi en-ligne. QbD & PAT : projet CELLPAT CELLPAT (projet FUI 2013) a pour objectifs le pilotage et la maîtrise des procédés de la bioproduction dans les domaines de la culture cellulaire, production de molécules d’intérêts et Carine Duwat // 27/08/2015 Journée Bioprocédés Page 9 sur 11 production de particules virales. Cette démarche s’intègre dans les initiatives de « Process Analytical Technology » et de « Quality By Design » incitées par les autorités de santé. Ce travail collaboratif permet un suivi en continu d’un grand nombre de paramètres physiques et biochimiques. La modélisation de ces paramètres et la simulation dynamique du procédé débouchera sur l’augmentation de la maîtrise et le contrôle en ligne de ces procédés. Les outils développés pourront ensuite avoir des applications dans d’autres domaines tels que diagnostic, fermentation, agroalimentaire, biofuel, purification et formulation. Le projet se focalise sur trois méthodologies : l’analyse Raman, la modélisation et le métabolomique. Le travail porte sur les paramètres critiques (CQA) : milieu de culture, types de procédés, concentration de cellule, température… Suivi et signatures de procédés de production virale Les procédés de production à base de culture cellulaire sont complexes. Au niveau du procédé il faut connaître : - - les paramètres mécaniques et hydrodynamiques (ex. agitation, mode d’aération, modèle de réacteur / volume de culture, paramètres physico chimiques, mode d’alimentation, milieu de culture) ; les paramètres physico-chimiques (ex. température, pH, pO2) ; le mode d’alimentation (Batch/Fed-batch /Perfusion) ; le milieu de culture (avec ou sans sérum de veau fœtal). Au niveau de la cellule, on observe le métabolisme et l’état cellulaire, la prolifération cellulaire, et la mort cellulaire. Les variables critiques pour ce type de procédés sont : - la quantité et l’état des cellules (viabilité, métabolisme et transcriptome / protéome) la quantité et la qualité du produit : quantité de particules virales, et leur qualité (infectieuses / non infectieuses, morphologie), et celle des antigènes. Le transcriptome est un indicateur central de l’état cellulaire. La signature transcriptomique des cellules productrices est une stratégie développée et validée pour l’optimisation de production de virus. Ce qui serait intéressant à terme serait de créer une bibliothèque de signatures pour le suivi qualité du procédé. Le couplage / corrélation avec d’autres signatures obtenues par des technologies de suivi en-ligne est également un indicateur à prendre en compte. L’optimisation du procédé passe par la comparaison des signatures pour des souches hyper et hypo productrices, et l’évaluation de l’impact du procédé sur la production virale au niveau cellulaire. Le suivi en ligne des cellules productrices est réalisé par une sonde de capacitance. La polarisation des structures sphériques par un champ électrique permet de valider que la production a bien été mise en route, d’interrompre la production et limiter le nombre de cellules mortes, de contrôler la production. La réplication de virus dans une cellule comprend différentes phases qui ont un impact direct sur la morphologie et l’état cellulaire. Les paramètres de la décharge des cellules sont liés à leurs caractéristiques morphologiques et physiologiques. Pour faire du suivi en ligne des procédés de production virale, il faut : Carine Duwat // 27/08/2015 Journée Bioprocédés Page 10 sur 11 - - des procédés de productions opérationnelles, des outils de qualification et quantification : méthodes analytiques de référence pour la mise en place d’un suivi en ligne, une expertise pour le développement d’outils en ligne et des bioprocédés : outils analytiques développés pour ce type de bioprocédés ou issus d’autres types de procédés (bactério / chimie), une expertise sur la compréhension des mécanismes biologiques : connaissance fondamentale, et réplication virale / biologie cellulaire, une expertise en bioprocédés : connaissance des procédés USP / DSP, et paramètres critiques (CQA /CPP). CE QU’IL FAUT RETENIR Les biotechnologies industrielles de demain au service de la santé et de la chimie reposent notamment sur le développement de nouvelles méthodologies en ingénierie métabolique et biologie de synthèse. Les prérequis de la biotechnologie industrielle présentés lors de cette journée donnent des clés de succès aux développements de ces nouvelles méthodologies : des innovations de rupture en ingénierie métabolique et en génie des procédés, la capacité à nouer des alliances, la compétitivité des coûts, et la performance du produit en application. Les enjeux principaux des biotechnologies industrielles ont été présentés en conférence et discutés en table-ronde tels que : la transposition à l’échelle industrielle et le besoin d’améliorer les méthodologies d’extrapolation, le suivi qualité et l’analyse en ligne des bioproduits, l’optimisation de la bioproduction (libération en temps réel, réduction des temps de cycle), l’acceptabilité sociétale, la gestion de la propriété intellectuelle, le développement d’outils numériques (simulation, modélisation, prédiction…), la gestion des données (big data)… Carine Duwat // 27/08/2015 Journée Bioprocédés Page 11 sur 11
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