Corrida Incroyable Juli, maestro majuscule et torero
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Corrida Incroyable Juli, maestro majuscule et torero
N ÎM ES FERIA 2 Samedi 20 septembre 2008 WF02- CA LLEJON Prémonition. Hier, avant l’heure du paseo, l’apoderado d’El Juli a prévenu : « Je le sens très motivé, il a envie de tout casser. Il va le faire. » L’envers du normal. Au terme du quatrième toro, El Juli a déjà coupé cinq oreilles et le chroniqueur taurin Vincent Bourg Zocato, analyse alors : « Un répertoire immense, une puissance de feu incroyable, avec des choix délibérés d’inspiration. On va à l’envers de ce qui doit être normal. Tous les toros lui servent. Tous ces quites, cette variété à la muleta. Il va faire un grand coup. » Corrida Incroyable Juli, maestro majuscule et torero magicien La perfection. Grande satisfaction de Roberto Dominguez, l’apoderado du torero, devant la dernière scène du jour : l’arène debout pour El Juli. « On ne pouvait pas imaginer une corrida plus belle ! Comment pouvait-il mieux faire ? Tant de choses à la cape, à la muleta, ça restera un après-midi inoubliable. » L’ovation au public. Très ému au terme de sa corrida, et avant de grimper sur les épaules pour sortir en triomphe, El juli a déclaré : « C’est un moment très important, de ceux qui comptent dans une carrière. Je suis très heureux et je le dois beaucoup au public qui m’a manifesté, du premier jusqu’au dernier toro, une énorme affection. » Les mots de Casas. « Ce sont les dix ans d’une des plus importantes carrières de l’histoire de la tauromachie. De la première passe de cape au dernier coup d’épée, il a un savoir-faire, une intelligence, une capacité à transmettre des émotions incroyables. » Souvenirs. Le maestro n’a pas jeté au public les deux oreilles et la queue de Mamarracho, sixième toro. Il a demandé à Curro Caro de les envelopper dans du papier journal pour les emporter. La grâce pour Bautista. Tandis qu’El Juli sortait hier par la porte des Consuls, son ami Juan Bautista remportait aussi un triomphe en graciant un toro d’Alcurrucen à Almodovar del Campo. Arènes de Nîmes : deuxième corrida des Vendanges Temps : ciel dégagé, température agréable Durée : 2 h 40 Entrée : 11 000 spectateurs Président : Jacques Perotti, assisté de MM. Raoux et Dumas Bétail : six toros de Daniel Ruiz Piques : douze rencontres avec les picadors Poids des toros : 461, 505, 515, 473, 545 et 510 kg Résultat à l’arrastre : applaudissements, ovation, bronca, applaudissements, applaudissements et vuelta Sobresalientes : Morenito de Nîmes et Manuel Libardo El Juli (lagon de Rangiroa et or avec parements blancs) : une oreille, deux oreilles, silence, un avis avec deux oreilles, saluts et deux oreilles et la queue. VU DU BURLADERO 12 L’œil du père sur le fils parler à sa place. Alors il dit : « C’est une journée merveilleuse. Le résumé de toute la tauromachie de Julian, c’est tout Julian, ça. » Mais avant de s’en aller par la grande porte, Julian Lopez Escorbar El Juli s’arrête un instant et, d’un regard, trouve celui de son père, puis l’embrasse sincèrement. Ça aussi, ça résume bien Julian. A. B. 490949 D’un seul coup, il est sorti du burladero 14 qui le cachait depuis le début de la corrida. Il a levé les deux bras vers le ciel, puis a posé son regard sur son fiston, au cœur d’une arène émue jusqu’aux amphis et qui réclamait les deux oreilles et la queue de Mamarracho. 20 heures passées hier soir, monsieur Lopez, le papa d’El Juli, élégant comme un homme d’affaires pour célébrer les dix ans d’alternative de son enfant, accepte les abrazos du mundillo, les félicitations et les tapes sur l’épaule. Dans le callejon en ébullition, il reste digne et discret. Le torero, happé par les taurins et les journalistes, lui échappe, mais dans ses yeux bleus comme ceux de son fils se lisent l’émotion et la fierté. El Juli est encore sur la piste, il ne peut s’en approcher, il ne peut le toucher, il ne peut que l’applaudir et On se doutait bien qu’il n’était pas venu uniquement pour faire le paseo. Et d’entrée, El Juli a annoncé ses intentions. De bout en bout, pour le dixième anniversaire de son alternative, le maestro a étalé de manière souvent éblouissante son incroyable force face aux toros. Avec la cape (et des quites variés terminés, sous les projecteurs, par une série de lopecinas), la muleta toujours aussi renversante de pouvoir, l’épée et même les banderilles (cadeau princier fait à "son" public pour le final), El Juli a sidéré hier pendant 2 h 40. Se révélant maestro inouï et magicien venu d’ailleurs. R. M. Photos Vincent PEREIRA Lire le compte-rendu en fin de premier cahier.
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