Hypervision : quand la supervision s`occupe aussi de
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Hypervision : quand la supervision s`occupe aussi de
Solutions systèmes d ’ i n f o r m a t i o n s Hypervision : quand la supervision s’occupe aussi de sécurité H L’hypervision vous fait penser à la supervision ? Rien de plus normal. Ce nouveau concept vise à élargir le champ d’action des logiciels de supervision, en couvrant toutes les activités liées à la sécurité des installations (vidéosurveillance, détection incendie et autres). Il cherche également à intégrer les systèmes traditionnels de gestion technique de bâtiments (GTB/GTC). L’intérêt : une interface unique pour un accès à tous les systèmes, et le croisement entre les données qui permet de tout surveiller, piloter, tracer, optimiser… Aujourd’hui, les premières applications d’hypervision sont déployées dans des infrastructures d’envergure, car elles nécessitent du travail d’intégration et de personnalisation. Mais les bénéfices sont réels, parmi lesquels une baisse des coûts d’exploitation et une amélioration de la sécurité des biens et des personnes. H rassurent, tout comme la robustesse des logiciels industriels. Désormais, piloter une machine depuis un PC est devenu courant, et les logiciels surveillent des processus toujours plus critiques. Toutefois, en comparant les systèmes de supervision aux systèmes de sécurité, on s’aperçoit qu’ils présentent de fortes similitudes. En effet, il s’avère que la “pyramide CIM” (qui répartit les systèmes d’informaArc informatique istoriquement, les systèmes de sécurité (vidéosurveillance, détection incendie, contrôle d’accès et autres) ont toujours été séparés des systèmes de surveillance de la production. La faute en partie au manque de confiance accordée aux logiciels en général (la peur du “plantage informatique”). Toutefois, les technologies ont fortement évolué et les performances des PC modernes Dans le principe de l’hypervision, l’exploitant surveille son process ou son bâtiment depuis des synoptiques. Le logiciel, qui est relié à tous les différents réseaux de sécurité, fait en sorte d’y associer d’autres données pertinentes (ici la vidéosurveillance). MESURES 827 - SEPTEMBRE 2010 - www.mesures.com tions de l’entreprise en quatre couches : capteurs et actionneurs, automatismes, gestion de production et gestion d’entreprise), se trouve reproduite quasiment à l’identique pour les systèmes de sûreté. La seule différence se situe au niveau des couches basses : en sécurité, les capteurs et actionneurs sont remplacés par des caméras, des lecteurs de L’essentiel badge et autres détecteurs de toutes sortes. p Le concept d’hypervision vise à unifier les systèmes Et au deuxième nide supervision, de sécurité et veau, les automates de gestion des bâtiments. programmables sont P Un logiciel d’hypervision remplacés par des cenoffre un point d’accès unique trales d’alarmes. aux données, mais son Avec de telles resseminterface est personnalisée blances, il serait bien en fonction du métier de étonnant de ne pas asl’utilisateur. sister à une convergence entre supervi- P Le logiciel doit être suffisamment robuste pour sion et sécurité… C’est traiter de grandes quantités justement ce qui est en de données (notamment des train de se produire. flux vidéo). C’est pourquoi Certains éditeurs se les intégrateurs ont tendance sont d’ores et déjà poà choisir comme base des sitionnés sur le marsolutions de supervision industrielle. ché, que l’on désigne aujourd’hui par le ➜ 41 Solutions Solutions DR ➜ terme “hypervision”. Comme son nom l’indique, un système d’hypervision (ou “hyperviseur”) sera placé au-dessus de la supervision. Capable d’accéder à toutes les données relatives aux processus de l’entreprise, il en profite pour agréger des données provenant d’autres systèmes informatiques (sécurité, mais aussi confort des employés), de manière à proposer aux utilisateurs de nouvelles fonctions, voire de nouvelles méthodes de travail. Mais cela ne se fait pas tout seul. Si les éditeurs de tels logiciels sont encore peu nombreux, c’est que concevoir un hyperviseur digne de ce nom ne peut se faire sans avoir relevé au préalable plusieurs défis. L’importance d’un système ouvert Dans les domaines de la GTB (gestion technique de bâtiment) et de la GTC (gestion technique centralisée), les réglementations évoluent sans cesse pour aller vers plus de sécurité. On pense aux normes relatives aux établissements recevant du public (les ERP dans le vocabulaire de la sécurité), mais aussi aux nombreuses lois encadrant l’usage de la vidéosurveillance dans les lieux publics. Conséquence pour les sites industriels : les conditions d’exploitation doivent être modifiées. De plus, les infrastructures ont tendance à s’étendre, et par conséquent les systèmes de sécurité se multiplient. Il devient Ci-dessus, une représentation des différents systèmes auxquels peut être relié un hyperviseur. On notera que tous les logiciels d’hypervision ne sont pas capables de prendre en charge la surveillance du process, même si cela se révèle un “plus” non négligeable. difficile de surveiller efficacement un site, car cela revient à contrôler simultanément les systèmes de vidéosurveillance, de détection incendie, de détection d’intrusion, le réseau d’interphones, le système d’éclairage, la CVC (climatisation, ventilation, chauffage), l’alimentation électrique, les réseaux de fluides, le contrôle d’accès, etc. Sans compter tous les Quelques exemples de projets d’hypervision Assystem Les intégrateurs et éditeurs présents sur le marché de l’hypervision visent toutes sortes d’applications. On aura compris qu’un hyperviseur ne se justifie que pour de vastes déploiements. Les grandes entreprises multisites sont concernées, bien entendu, mais aussi les infrastructures portuaires et aéroportuaires, de même que les sociétés de transport, les municipalités ou encore certaines institutions (musées, universités, etc.). Les aéroports sont vraiment représentatifs des bénéfices que peut apporter un système d’hypervision. Leurs problématiques sont similaires à celles de l’industrie (pour la gestion des convoyeurs de bagages, par exemple), mais il faut prendre en compte toutes les réglementations propres aux bâtiments accueillant du public, et y ajouter des procédures drastiques en matière de sécurité. D’ailleurs, l’aéroport d’Orly a été le premier site français à mettre en place un système d’hypervision, sous la forme d’une application unique, utilisée par tous les services. Parmi d’autres réalisations en matière d’hypervision, on peut citer celle du château de Versailles, qui a confié les systèmes de vidéosurveillance, de contrôle d’accès et de détection d’intrusion à un seul logiciel. Enfin, le site parisien de l’OCDE a mis en place un système similaire. Cette institution qui reçoit des personnes parmi les plus influentes du monde se devait d’être dotée d’un système de sécurité tout intégré. 42 autres systèmes dédiés au confort des employés. Or, dans le contexte économique actuel, on ne peut se permettre d’affecter un agent de surveillance 24h/24 sur chaque réseau. On l’aura compris, la nécessité d’avoir un point d’accès unique se fait vraiment ressentir… Il faut que les systèmes communiquent entre eux pour que tous les services soient alertés au plus tôt en cas d’accident. Problème : chaque système de sécurité est indépendant. Le plus souvent, ils ont chacun leur propre logiciel de supervision. Difficile de parler d’interopérabilité. « On touche là un point important concernant l’hypervision, commente Alain Faisant, directeur commercial chez Arc Informatique. Il s’agit de l’importance de disposer d’un logiciel ouvert. Car en gestion d’infrastructures chaque discipline dispose de ses propres normes, standards et exigences métier. Citons LonWorks ou BACnet dans le domaine de la GTB, Dali pour la gestion de l’éclairage ou encore les différents formats de vidéo. Ces standards sont connus et bien implantés, mais les échanges de données entre eux restent un problème. C’est la raison pour laquelle nous insistons sur l’importance de choisir un hyperviseur ouvert, capable de s’interfacer avec n’importe quel système et de fédérer toutes les informations. Dans l’idéal, le responsable du projet devrait même choisir un hyperviseur qui est déjà nativement compatible avec les standards dont il a besoin. » viseur est celui de l’hôtesse d’accueil : elle commence par identifier le visiteur qui se présente devant le bâtiment (système de vidéosurveillance), puis elle lui ouvre la porte (système de contrôle d’accès). Après avoir édité un badge (liaison avec le système d’informations de l’entreprise), elle peut contacter la personne qui doit recevoir le visiteur (système de téléphonie interne). Enfin, à partir de 18 heures, heure à laquelle l’hôtesse quitte son service, l’hyperviseur doit basculer automatiquement vers un autre mode de gestion (un prestataire chargé de la sécurité de nuit, par exemple). « Toutes ces opérations simples peuvent être effectuées indépendamment l’une de l’autre, mais on gagne beaucoup à les intégrer dans un système unifié, expose Michel Dran, directeur des activités sécurité et GTC chez Assystem. L’hypervision permet d’automatiser certaines opérations et de garder des traces de chaque action (important pour le contrôle d’accès). Attention tout de même : un hyperviseur est par définition un système très complexe. Il faut donc faire appel à un intégrateur spécialiste du domaine. » L’intégrateur expérimenté saura développer Le modèle CIM est une manière de représenter un réseau d’entreprise. Il est constitué de plusieurs couches (ou étages) formant une pyramide. En comparant le modèle CIM d’un système de production industriel (en haut à gauche) et celui d’un réseau de sécurité, on aperçoit de nombreuses similitudes. Ces dernières sont à l’origine du concept d’hypervision : il s’agit d’agréger toutes les informations en provenance des automates et des centrales de détection. toutes les passerelles nécessaires pour la communication entre les sous-systèmes. En l’absence de standard, il saura également faire en sorte que des équipements de marques différentes puissent être configurés via une seule interface. Restera tout de même à résoudre le problème du volume de données. « L’aspect le plus délicat à prendre en compte dans l’hypervision, c’est certainement la vidéosurveillance, poursuit Michel Dran (Assystem). Non seulement la vidéo est très gourmande en ressources, mais elle nécessite une expertise particulière. ➜ Le besoin de robustesse Pour l’exploitant qui choisit de mettre en place un hyperviseur, les gains en termes de sécurité et d’exploitation sont évidents. Un premier exemple de l’utilisation d’un hyper- MESURES 827 - SEPTEMBRE 2010 - www.mesures.com MESURES 827 - SEPTEMBRE 2010 - www.mesures.com 43 Solutions L’analyse d’images au cœur du concept d’hypervision Genetec La notion d’hypervision est étroitement liée à l’utilisation de la vidéo. L’idée de base est de tout surveiller depuis un seul système, et donc de pouvoir “voir” partout. Il faut dire que la vidéosurveillance s’est largement démocratisée ces dernières années, surtout grâce à l’arrivée du numérique (des caméras moins chères et des formats de compression toujours plus performants), mais aussi grâce à des fonctions telles que le PoE (alimentation via Ethernet) qui facilitent l’installation des caméras.Toutefois, la vidéosurveillance nécessite toujours des installations lourdes. Pour les projets d’hypervision, même les intégrateurs les plus expérimentés préfèrent faire appel à des spécialistes du domaine. On peut citer par exemple la société canadienne Genetec, qui propose une solution complète de gestion vidéo. « Notre logiciel Omnicast effectue l’acquisition de tous les flux sans distinction, explique Guillaume Charon, directeur commercial chez Genetec. Il fonctionne comme une couche d’abstraction qui facilite la liaison avec les caméras, quelle que soit leur marque. Ensuite, l’exploitant peut gérer l’archivage de ces flux et leur diffusion vers les utilisateurs (en temps réel ou depuis les archives). » Un moyen d’optimiser encore la vidéosurveillance consiste à faire appel à un logiciel d’analyse d’image. On distingue deux manières de fonctionner avec des caméras de vidéosurveillance : soit en récupérant l’intégralité du flux vidéo, pour une analyse uniquement visuelle par l’exploitant ou l’agent de sécurité, soit en effectuant du traitement sur la vidéo. Dans ce dernier cas, il s’agit d’appliquer des algorithmes mathématiques afin d’identifier toutes sortes d’événements. On peut vouloir détecter des défauts dans un processus de fabrication (un objet coincé dans un système de convoyage, par exemple), des voitures roulant à contresens (pour les gestionnaires d’autoroutes) ou encore des personnes au comportement suspect (pour les sociétés de transport). « On apporte réellement de l’intelligence aux caméras, explique Pascal Vannieuwenhuyze, responsable du développement commercial chez l’éditeur français Foxstream. Les caméras fonctionnent alors comme des capteurs : plutôt que de recueillir et de stocker tous les flux, elles n’envoient que des alertes (appelées “métadonnées”). Bien sûr, selon les applications, on fera en sorte d’envoyer les quelques minutes de vidéo qui précèdent l’alerte. Dans tous les cas, le retour sur investissement est toujours très rapide. » A noter que Foxstream a mis au point une technologie basée sur l’intelligence artificielle. Son logiciel fonctionne sur le principe de l’apprentissage : l’utilisateur décide du type d’événement qu’il veut détecter, quel qu’il soit, selon des critères spatiaux ou temporels. « Dans les aéroports, par exemple, nous arrivons à segmenter le trajet de chaque individu pour déterminer s’il passe trop de temps dans le parking ou dans le hall. Cela aide l’exploitant à diriger les flux de voyageurs » commente Pascal Vannieuwenhuyze. 44 Foxstream ➜ Quel que soit le logiciel d’hypervision choisi, il faudra donc réaliser une étude et faire de nombreux tests pour être sûr que la vidéosurveillance ne va pas ralentir le système. » Cela nous amène au choix de l’hyperviseur. Bien sûr, afin de minimiser l’investissement, un industriel aura tendance à vouloir adapter l’un de ses systèmes existants (de préférence le plus ouvert) pour lui rajouter tous les connecteurs nécessaires. Mais dans la pratique, il s’avère très difficile de faire faire de la GTC à un logiciel de vidéo surveillance, et inversement. On se tournera plutôt vers l’un des éditeurs spécialistes de la sécurité qui proposent des solutions d’hypervision. Ces logiciels permettent tous d’associer différents systèmes de sécurité, mais ils sont plus ou moins complets selon les éditeurs. (l’utilisateur choisira son hyperviseur en fonction du nombre et du type de réseaux à surveiller). Ces logiciels ont pour nom UBIsuite (société iProcess), AppVision (chez Prysm), Plug & View (de Sinovia), Micro-Sésame (de Til Technologies), POSM (de TTS - Trafic Transport Sûreté), iSecure (de ISI Systèmes) ou encore Senator-FX.net (édité par Eden). Bien sûr, il est toujours possible de développer un hyperviseur sur mesure, mais celui-ci pourra s’avérer difficile à maintenir. Un choix, peut-être plus judicieux, consiste à dériver un superviseur industriel pour faire de l’hypervision. En effet, ces superviseurs sont conçus pour être robustes, ils pourront donc supporter ce surplus en volume d’informations (en hypervision, les variables se comptent en dizaines et centaines de milliers, voire en millions). L’industriel peut alors se tourner vers des sociétés comme Thalès (qui propose le logiciel Hypervisor) ou Arc Informatique (logiciel PcVue). De nouvelles manières d’exploiter l’information Idéal pour les sites critiques En effet, l’agrégation de toutes les données de l’entreprise au sein d’un système infor- comme c’est le cas chez l’un des leaders de l’industrie pharmaceutique ». Un des aspects intéressants de l’hypervision est qu’elle répond parfaitement aux besoins des entreprises multisites. Lorsqu’un groupe industriel doit réunir des données en provenance de ses divers établissements, et que ces derniers sont tous équipés de superviseurs différents, il doit disposer d’un système qui les chapeaute tous. « Plus tard, en remplaçant progressivement ces logiciels historiques par le même logiciel que l’hyperviseur, on pourra même réaliser des économies importantes », ajoute Alain Faisant (Arc Informatique). Ces économies seront réalisées sur le coût global des licences logicielles, bien sûr. Mais il ne faut pas oublier que l’hypervision est un moyen de simplifier et d’optimiser toutes les procédures de l’entreprise. Le potentiel d’économies est donc encore plus important qu’il n’y paraît. Prysm Solutions Un autre exemple de poste d’exploitation d’un hyperviseur. Celui-ci réunit sur une seul écran des informations relatives à la GTB/GTC, à la vidéosurveillance et au contrôle d’accès. Il présente même une liste des dernières alarmes. matique unique permet d’envisager de nouvelles pratiques. Celles-ci auront pour conséquences de générer des économies et d’améliorer les temps de réponse en cas d’incident. Et bien sûr, c’est la sécurité globale du site qui en sera améliorée. Pour commencer, une fois le système d’hypervision mis en place, tout le monde utilisera le même logiciel, donc la même interface. Les boutons, les raccourcis et même l’aspect graphique pourront différer selon les services, mais le fonctionnement de base restera le même. Il devient donc plus facile de confier à quelqu’un de nouvelles fonctions. En cas d’urgence, le prestataire de sécurité ou la personne d’astreinte pourra se servir sans trop d’appréhension de fonctions qu’elle n’a jamais utilisées auparavant. Dans certaines entreprises, l’hyperviseur pourra être ouvert à des informations provenant de l’extérieur. On pense par exemple à une connexion avec des données cartographiques, pour la création d’un système SIG (Système d’information géographique). Ce dernier sera utile pour l’optimisation de tournées, ou encore pour le suivi d’équi- ➜ Pour les industriels qui travaillent dans des sites critiques, le choix a tendance à s’imposer de lui-même. « Lorsque nous avons étudié la possibilité d’agréger nos différents systèmes via un hyperviseur, il est vite apparu que seul un logiciel de supervision industriel pouvait garantir la fiabilité des échanges et le niveau de disponibilité dont nous avions besoin », nous confie un des responsables de la sécurité chez Aéroports de Paris. Notons que cette société est l’une des premières à avoir lancé un projet global d’hypervision en France. C’était il y a cinq ans déjà, et depuis le concept n’a cessé de prendre de l’ampleur, si bien qu’aujourd’hui des hyperviseurs sont utilisés aussi bien dans des sites de recherche (comme le CERN, par exemple) que dans des sites dédiés à l’accueil de personnalités, comme le siège parisien de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique). Dans tous ces sites, les notions de disponibilité et de criticité des informations sont les principales préoccupations. Attention tout de même à établir des niveaux de criticité différents pour chacun des réseaux connectés à l’hyperviseur. « On prévoira donc des modes dégradés, pour que la détection incendie continue à fonctionner en cas d’indisponibilité des autres systèmes informatiques, par exemple, indique Michel Dran (Assystem). Selon la stratégie de l’entreprise, on pourra installer quelques postes d’hypervision tout en conservant les superviseurs locaux (ce qui a été fait dans un grand groupe aéronautique), ou à l’inverse étendre les postes d’hypervision à toute l’usine pour faciliter la maintenance, MESURES 827 - SEPTEMBRE 2010 - www.mesures.com MESURES 827 - SEPTEMBRE 2010 - www.mesures.com 45 Solutions Une interface pour chaque catégorie d’utilisateur Le concept d’hypervision implique la mise en place d’une base de données unifiée, avec des postes d’exploitation spécialisés par métier. Voici quelques exemples de fonctions accessibles aux différentes catégories d’utilisateurs : Le responsable GTB/GTC : L’agent de sécurité : Pour lui, l’hypervision marque la fin des logiciels propriétaires. Plus besoin d’utiliser un logiciel pour l’éclairage et un autre pour le chauffage. De plus, si cette plate-forme est basée sur un superviseur industriel, de nouvelles fonctions peuvent être accessibles comme la prise en compte automatique des nouveaux bâtiments. Cela évite de configurer manuellement chaque capteur et chaque interrupteur. Il utilise l’hyperviseur principalement pour les fonctions de vidéosurveillance (sur site si la sécurité est gérée en interne, ou depuis l’extérieur si elle est confiée à un prestataire extérieur). Pour lui, l’hypervision va permettre d’améliorer la protection du travailleur isolé. Par exemple, si le logiciel d’analyse d’images détecte qu’un des techniciens est immobile plus de cinq minutes, il génère une alarme. L’agent de sécurité affiche la vue correspondante sur son écran, tente de parler au technicien via le réseau d’interphones, et si besoin il peut envoyer les coordonnées GPS de l’accident aux services de secours afin de faciliter l’intervention. Le responsable de site : Via un serveur web, il accède à distance à n’importe quelle information en provenance de l’hypervision. On retiendra également que l’hyperviseur est encore plus intéressant dans le cas des entreprises multisites, dans la mesure où il agrège des informations en provenance des systèmes de chaque site. L’agent de maintenance : L’hyperviseur lui sera utile dans la mesure où il remontera les informations de configuration de tous les équipements du site (composants réseau, capteurs de sécurité, machines de production, caméras, etc.). Si l’entreprise est équipée d’un logiciel de GMAO, l’agent de maintenance retrouvera le suivi des interventions de maintenance sur son poste d’hypervision. A noter également qu’avec les nouvelles fonctions d’analyse vidéo, il est possible d’automatiser certains contrôles. Un exemple : une caméra thermique installée face à une machine ou à un tableau électrique pourra générer une alerte en cas de surchauffe. On évite à l’agent les traditionnelles rondes d’inspection, tout en réduisant les temps de réaction en cas d’incident. ➜ pements mobiles. Et Alain Faisant (Arc Informatique) d’ajouter : « les utilisateurs qui choisissent PcVue comme hyperviseur peuvent profiter de sa fonction d’importation automatique de plans. Le logiciel sait générer des écrans d’hypervision directement à partir des plans des locaux (plans au format AutoCAD). Les écrans sont immédiatement fonctionnels, tous les équipements apparaissent à leur emplacement exact et ils sont automatiquement connectés et exploitables. Utile dans le cas de sites qui subissent régulièrement des modifications, surtout si l’on sait qu’en temps normal, il se passe des semaines voire des mois entre la validation des locaux par les pompiers et la mise à jour dans les différents logiciels. » Toujours en ce qui concerne l’optimisation, l’hyperviseur pourra être mis à contribution dans le cadre de programmes environnementaux. Par ses capacités de traçabilité, d’abord, puisqu’en croisant des données de la GTC avec celles de l’ERP on pourra identifier d’éventuels pics de consommation électrique et prendre les mesures qui s’imposent. Il sera possible d’ajuster certains paramètres comme l’éclairage et le chauffage en fonction de l’heure et de la fréquentation dans chaque zone du site. Mieux : une simple liaison avec le site Internet de Météo-France 46 L’administrateur : C’est lui qui configure l’hyperviseur et gère l’archivage des données. En effet, parmi les nombreuses informations collectées, celles relatives aux personnes doivent faire l’objet d’une attention particulière. L’usage de la vidéosurveillance, surtout, est soumis à des réglementations strictes. Une autre tâche d’administration consiste à saisir les coordonnées des personnes d’astreinte. Ces dernières pourront alors être contactées par téléphone, par mail ou par SMS en cas d’alerte. Enfin, l’administrateur aura pour rôle de gérer les droits des utilisateurs, en indiquant pour chaque employé les fonctions et services auquel il a accès. A ce propos, l’utilisation de la fonction Active Directory de Windows permet enfin la création d’un véritable annuaire d’utilisateurs entreprise. Ces derniers bénéficient ainsi de tous leurs droits automatiquement, qu’ils se connectent depuis un poste fixe de l’entreprise, depuis un PC portable ou depuis leurs smartphones. et on s’assure que le bâtiment est toujours à bonne température quand le personnel arrive le matin, tout en optimisant l’usage de la climatisation. Si l’on s’intéresse uniquement à la sécurité, l’hyperviseur jouera également un rôle important dans l’analyse des accidents. Auparavant, les enregistrements vidéo analogiques étaient le plus souvent séquentiels (ils étaient déclenchés sur alarmes), mais aujourd’hui la compression vidéo est devenue performante et il est possible de tout enregistrer. En synchronisant ces flux vidéo avec d’autres événements (alarmes issues du contrôle d’accès, d’échanges sur le réseau intercom), les enquêteurs seront à même de rejouer entièrement une scène pour comprendre les circonstances d’un accident. Vers des systèmes de plus en plus intelligents Pour aller vers toujours plus de sécurité, l’hyperviseur pourra accélérer la prise de décision et la levée de doute. En cas d’alarme, l’exploitant pourra réagir beaucoup plus vite car le logiciel lui proposera une aide au diagnostic, un choix entre plu- sieurs actions à mener, et le déroulement des procédures correspondantes. C’est ce que l’on appelle l’“aide à la décision”. Dans le cas d’un aéroport qui comprend des zones très sensibles (douanes, tri des bagages, etc.), il faut pouvoir prendre des mesures très rapides en cas de bris de porte ou de déclenchement d’une alarme. L’hyperviseur affichera donc des messages du type “voulez-vous afficher la vidéo en direct ?” “faut-il prévenir les services de police ? ou encore “souhaitez-vous tracer l’itinéraire pour vous rendre sur les lieux ?”. Au final, pour Alain Faisant (Arc Informatique), « l’hypervision, c’est une interface unique, homogène et adaptable qui assure l’interopérabilité entre les systèmes et effectue le filtrage de toutes les données en fonction du contexte ou de l’utilisateur. Les possibilités d’utilisation sont pour ainsi dire infinies, et nous savons que nous n’en avons encore envisagé qu’une infime partie. Nous faisons donc confiance aux utilisateurs pour nous indiquer dans quels domaines orienter nos recherches. Mais une chose est sûre : il faut s’attendre dans les années qui viennent à une véritable révolution dans la manière de gérer des infrastructures. » Frédéric Parisot MESURES 827 - SEPTEMBRE 2010 - www.mesures.com
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