JPMS 2015 - L`officiel du Cycle
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salon sommaire 1 DES EXPOSANTS MOTIVÉS 2 BILAN DE L’ORGANISATEUR 3 DU CÔTÉ DES ACTEURS 26 L’Officiel 3834 - février 2015 4_3834_DOSSIER JPMS 26A27.indd 26 20/01/2015 19:44:06 par François Blanc, photos FB et SLG RETOUR POSITIF N’en déplaise aux grincheux, les JPMS ont bien eu lieu et c’est déjà une belle victoire pour l’équipe organisatrice. Elle prouve avec cette édition de reprise qu’un salon professionnel reste une nécessité pour de nombreux acteurs du milieu de la moto. A u lendemain de ces JPMS 2015, les chiffres de fréquentation ne nous avaient pas encore été communiqués. Sur place, l’impression à ce sujet n’était guère différente de celle qu’auront laissée d’autres éditions – en l’occurrence, à Lyon : des périodes calmes et des pics horaires, mais aussi des secteurs du hall plus spontanément chargés en visiteurs que d’autres. L’aspect quantitatif des choses mis à part, critère trop réducteur s’il est considéré seul à l’heure d’un bilan, il convient de saluer le retour du seul salon professionnel réservé au secteur du 2-RM. Il serait en effet difficile à admettre, aujourd’hui, que la moto, le scooter et le quad soient une des rares industries de ce poids à ne pas sauvegarder une telle manifestation sur le sol français. À taille humaine Sur place, les installations (surface totale, répartition des stands, taille moyenne de chaque emplacement) ont conféré à cette édition une taille humaine, dans le meilleur sens du terme. Pas de course à l’armement chez les exposants, même si certains avaient souhaité travailler dans des conditions confortables. Les impressions échangées entre visiteurs, exposants et observateurs, à l’issue de la deuxième journée, ne permettent pas de dégager un avis marqué dans un sens ou dans un autre. Il a bien sûr été question de quelques exposants absents. Un réflexe naturel, peut-être. Mais ne fallait-il pas plutôt se réjouir de la présence de plus de 300 sociétés, venues parfois d’assez loin ? Sans oublier la participation, bienvenue, de la branche deux-roues du CNPA et de la CSIAM. Ce qui est certain, c’est que l’initiative de cette relance doit avant tout être saluée ; et les perspectives pour 2016 envisagées sereinement. Sans doute quelques réglages devront-ils être effectués. Reste à espérer une mobilisation accrue de tous les acteurs invités à se joindre à la “fête de la famille”, comme dit Jean-Pierre Bonato. Une confirmation de la reprise économique, même timide, en 2015, favoriserait >> grandement l’accomplissement de ces vœux. L’Officiel 3834 - février 2015 27 4_3834_DOSSIER JPMS 26A27.indd 27 20/01/2015 19:44:29 salon 1 DES EXPOSANTS MOTIVÉS DES MARQUES VENUES D’AILLEURS QUI Y CROIENT L’organisateur des JPMS 2015 ne s’en cache pas : mettre en scène de nouvelles Journées pros dans la continuité, mais en tâchant de faire évoluer la formule : le pari n’était pas gagné. Cependant, les JPMS newlook ont fait le plein d’exposants, dont quelques nouveaux venus de l’étranger. Présentation. GIVI L « DES RENCONTRES ENTRE ÊTRES HUMAINS ! » a maison Givi n’a évidemment pas besoin de se faire connaître plus et mieux, même si elle s’efforce, comme la plupart des fabricants, de proposer nombre de nouveautés chaque année. En revanche, Philippe Roekhaut, directeur commercial de Givi France, confie d’emblée que la marque « tient à ce qu’un salon professionnel comme celui-ci perdure. C’est un canal pertinent qui vaut tous les show-rooms. Par ailleurs, les pros doivent bien comprendre que rien ne remplace un contact direct avec nous, avec nos offres. En venant aux JPMS, ils peuvent voir les produits de leurs yeux, les manipuler et nous poser toutes les questions qu’ils veulent. Je dis ça parce qu’ils sont de plus en plus amenés à pêcher de l’information via le multimédia pour, pensent-ils, gagner du temps et donc de l’efficacité. Aujourd’hui, n’importe quelle fiche technique, photo, vidéo ou avis de consommateur se trouve sur Internet. C’est bien, mais ce flux ininterrompu – un véritable changement de culture et de réflexes – ne dispense pas, à mon avis, d’une rencontre entre êtres humains ! ». Le made in Europe, avec Givi, a encore pas mal de choses à dire… 28 L’Officiel 3834 - février 2015 4_3834_DOSSIER JPMS 28A33_.indd 28 20/01/2015 20:27:43 l r m c p s l q e – a d a l ternet. s, à made e… A u total, 120 exposants et plus de 300 marques ont répondu présent : la cuvée 2015 n’a pas à rougir de la performance. Surtout, et puisqu’il s’agissait de conserver les fondamentaux tout en rafraîchissant la recette, le fait que des nouveaux venus aient misé sur cette manifestation pour se faire connaître et apporter leur énergie à un secteur pas encore remis de quelques années noires, semble donner raison à Jean-Pierre Bonato, le chef d’orchestre. Et ce d’autant plus que quelques absents notables – Shoei, Bihr, Ixon et les marques du groupe Trophy par exemple – auront finalement “laissé la place” à des acteurs moins connus. À l’arrivée, et sans parler des animations, ni des rendez-vous pris en amont par des importateurs avec leurs clients, la mayonnaise prend, parole d’exposant ! ¢ LEXMOTO « NOUS SOMMES LA 4E MARQUE AU ROYAUME-UNI » L a société britannique Llexter fait partie des petits nouveaux des JPMS. Avec sa marque Lexmoto, lancée au Royaume-Uni en 2005, elle a toutes les raisons d’inspirer confiance. Comme le révèle James Broom, responsable clientèle de Llexeter France, « Nous sommes venus proposer des deux-roues motorisés de 50 cm3 et 125 cm3 fabriqués en Chine. Mais il faut que les professionnels français sachent qu’en moins de dix ans, Lexmoto est devenue la quatrième marque la plus vendue au Royaume‑Uni ! ». Précision : cette performance a pu être réalisée grâce aux 120 concessionnaires qui, outre-Manche, maillent le territoire. Les reins solides, une implantation en France et une petite équipe chargée de faire connaître la marque et les produits – une quinzaine de moto et scooters, y compris des exclusivités Lexmoto – constituent l’arsenal dont la mise en œuvre est censée attirer l’attention de revendeurs de l’Hexagone. Deux choses à noter encore : Llexeter, dans quelques semaines, lance une moto de 250 cm3. Enfin, cette entreprise se veut « le plus grand fournisseur de pièces de 2-RM chinois en Europe, avec 75 000 références au catalogue », indique James Broom. Cela devrait bouger encore dans le commerce du 2-RM léger fabriqué en Chine et commercialisé sur le Vieux continent… PARTS EUROPE « LES JPMS SONT UN RENDEZ-VOUS UTILE » ASIAWING P arts Europe, émanation européenne du poids lourd américain Parts Unlimited (52 pays couverts dans le monde), persiste à se faire connaître des revendeurs français. « Seulement quatre saisons commerciales pour être connu à coup sûr de tout le monde, c’est un peu court », résume Vincent Arnoult, directeur commercial France. Les JPMS 2015 se présentent donc opportunément pour le distributeur. Présent sur le territoire national depuis la saison 2010-2011, il revendique quelque 460 marques au catalogue, de l’équipement du pilote (route et TT, y compris des marques de vêtements détenues en propre) au consommable en passant par l’accessoire pour la moto – l’épaisseur du catalogue dévolu au custom laisse songeur… « Les JPMS font clairement partie du plan de développement de Parts Europe en France, reprend le directeur commercial, notre offre est tellement vaste qu’il importe de la faire (re) découvrir aux professionnels français ». Sur le stand de Parts Europe, les visiteurs du salon auront pu apprécier, entre autres, l’offre de la marque française (!) de guidons Neken, les systèmes d’échappement Spark (fabriqués par l’italien Vicchi), ou encore la nouvelle collection de vêtements Icon, « plus vintage et un rien élitiste, estime Vincent Arnoult. Tous les professionnels français n’ont pas pu faire le déplacement à Cologne ou Milan. Les JPMS restent donc le rendez‑vous utile pour leur permettre de prendre la température… », conclut-il. « UNE OCCASION EN OR DE NOUS MONTRER » T hierry Charbonnier, ancien champion du monde d’enduro, a trouvé un moyen intéressant de « revenir à ses racines », comme il dit. En 2014, il a lancé la commercialisation de machines frappées de la marque Asiawing. Au départ, c’est un ami, commercial expérimenté du secteur moto et implanté en région Rhône-Alpes (il s’agit de Gilbert Ghio) qui l’a gentiment poussé à s’intéresser à ses motos venues de Chine. Séduit par la qualité et les performances des 250 et 450 4-temps qu’on lui présente, mais aussi par les conditions commerciales attachées aux véhicules, Thierry décide de miser sur la marque, sur sa passion de l’enduro et celle des revendeurs français. Sa première participation aux JPMS va de soi : « D’abord, à mon avis, les absents ont toujours tort ! Ne pas venir exposer sur le seul salon réservé aux professionnels me semble regrettable. Ensuite, c’est une occasion en or de nous montrer, de discuter avec des revendeurs. Nous cherchons bien sûr à densifier notre modeste réseau actuel, qui comprend quinze concessionnaires aujourd’hui », résume Thierry, qui précise que le gérant de la petite structure d’importation française d’Asiawing, ce n’est pas lui : « C’est mon fils ! », lâche-t-il. Réaliste, il termine en précisant que son objectif pour 2015 consiste à « vendre 150 motos. Après, on verra ce que ça donne ». >> L’Officiel 3834 - février 2015 29 4_3834_DOSSIER JPMS 28A33_.indd 29 20/01/2015 20:27:52 salon RIEJU « C’EST LE BON TEMPO » J « J s R ieju, la petite marque espagnole qui monte, n’aurait manqué le rendez-vous avec ces JPMS cuvée 2015 pour rien au monde. « Nous attendions beaucoup de cette édition du salon professionnel français », confirme Alberto Mendez, le patron du marché français. Et pourquoi donc ? « D’abord, nous sortons, comme beaucoup de constructeurs de notre catégorie, d’une zone de turbulences. Or 2014 a été une assez bonne année, en tout cas une année de reprise. Exposer aux JPMS 2015 nous semble donc logique et opportun. Si on ajoute à cela que les JPMS de Marseille ont dû être annulées et que nous n’avons pas exposé au Salon de la moto de Paris de fin 2013, il était grand temps que nous reprenions un contact direct avec les professionnels français. Le mois de janvier, en plus, nous semble bien choisi pour cette relance, juste avant le début de la saison. Enfin, le fait de nous poser deux jours à Paris nous intéressait vraiment dans la mesure où l’Île-de-France est une des régions où nous sommes le moins implantés », expose Alberto. Une conjonction d’occurrences favorables, en somme. NECO L EUROCKA J « COMME DES PORTES OUVERTES » acky Cai, que les lecteurs de L’Officiel connaissent déjà (Cf. L’OCMQ n° 3826), a exposé aux JPMS. Pourquoi ? Parce qu’il fait partie de ces jeunes entrepreneurs qui ont grand besoin de se montrer, de se faire connaître et de convaincre. Dans son cas, on pourrait y ajouter la nécessité de rassurer. Car même si la perception du scooter chinois évolue dans la tête des consommateurs français, il reste du travail à faire… « Nous cherchons de nouveaux clients », confirme le directeur général d’Eurocka Motorcycles. Certes, on se souvient qu’il vend aussi « EN ORDRE DE BATAILLE » a marque de scooters Neco n’en est pas à son coup d’essai. Son distributeur, la société belge Mooof NV, a néanmoins décidé de marquer son passage aux JPMS 2015. Comme l’explique Marc Mantello, chargé du développement de la marque sur le marché national, « Mooof a réalisé son meilleur score en 2014. Ses projets pour la France se précisent. Quel endroit plus propice à des prises de contact avec les revendeurs français que ces JPMS ? J’enfonce une porte ouverte, mais ce rendez-vous me semble indispensable pour favoriser les affaires présentes et à venir. En outre, nous présentons cette année des vélos à assistance électrique de marque Beaufort, fabriqués en Belgique. Notre stand est situé à proximité de la piste d’essai et les visiteurs étaient cordialement invités à tester ces produits. Il est un autre produit totalement nouveau que nous aurions aimé présenter sur ces JPMS. Il s’agit d’une moto 125 cm3 de marque Bullit, très inspirée néo-rétro et qui sera proposée en deux versions. Hélas, sa mise au point est en train de se terminer, mais pas tout à fait à temps pour nous permettre d’en donner la primeur aux visiteurs du Parc Floral de Paris ». Quoi qu’il en soit, Mooof NV, annonce qu’il n’aura jamais été aussi prêt à entamer une année commerciale prometteuse : « Nous démarrons 2015 avec sept commerciaux, dont un pour l’outre-mer. Le distributeur belge se met en ordre de bataille dans les meilleures conditions possibles. 2015 s’annonce comme une année vraiment intéressante pour lui en France », conclut Marc Mantello. ses scooters à l’enseigne Feu Vert. Mais il n’en démord pas : son offre devrait et doit intéresser les revendeurs du réseau classique. Benjamin Harivel, responsable du SAV et des relations client, proposait même aux pros venant sur son stand Eurocka une visite des locaux de l’entreprise, en région parisienne. « Si cela peut leur donner confiance, c’est bien. Notre porte leur est ouverte », confie-t-il. À part ça, le constructeur a fait aussi le déplacement pour exposer deux nouveautés dans l’air du temps : un scooter et une voiture sans permis tous deux électriques. PAASCHBURG & WUNDERLICH « L’ENTREPRISE VEUT BRILLER » C réée en 1982, la société allemande Paaschburg & Wunderlich s’active assez discrètement en France depuis une quinzaine d’années. Surtout spécialisée dans la conception, la fabrication et la vente d’éclairages de toutes sortes (ce poste pèse à hauteur de quelque 60 % de son volume d’affaires), elle propose aussi de l’échappement, des équipements et composants électriques, de l’accessoire, des consommables, et même un peu d’outillage – le catalogue compterait environ 22 000 références. Représentée par Bruno Härtel, son responsable des ventes pour la France et l’Italie, elle expose pour la première fois aux JPMS. Très occupée jusqu’à présent à asseoir sa position en Allemagne et au sein d’autres pays limitrophes, l’entreprise affirme aujourd’hui plus nettement ses ambitions hexagonales. « En 2014, nous avons augmenté notre chiffre d’affaires de 25 % en France. Nous voulons poursuivre ce déploiement. Les JPMS, à ce titre, constituent un rendez-vous opportun. Nous avons simplement dû nous partager, car en même temps que ce salon professionnel parisien se tenait celui de Birmingham, au Royaume-Uni… », note Bruno Härtel. Une concomitance que bien peu de professionnels présents aux JPMS auront relevée. 30 L’Officiel 3834 - février 2015 4_3834_DOSSIER JPMS 28A33_.indd 30 20/01/2015 20:28:02 A e M e 2 à p r n l “ à f d s l m S p P C c e t e o a d p d d d q d a m d c g h q p L s C O e d N à c d d d c 2 LE BILAN DE L’ORGANISATEUR JEAN-PIERRE BONATO, DIRECTEUR GÉNÉRAL DES JPMS « RETOUR AUX FONDAMENTAUX » Jean-Pierre Bonato, directeur des JPMS 2015, propose un premier bilan de cette édition de reprise. Un salon pro, pour lui, doit être envisagé comme un outil d’aide à la relance de l’activité. Qui l’aime le suive… V ous êtes l’inventeur du concept des JPMS et on vous a vu au côté de Stéphane Clair depuis l’origine de ce salon, en 2002. L’édition 2015 en relance l’idée, mais vous êtes cette fois aux manettes. Pourquoi ? Au départ, en effet, je sais imaginer, concevoir et définir un événement comme les JPMS. Mais je ne sais pas le produire a priori. J’ai effectivement porté et promu l’idée jusqu’en 2008. Après, lorsque l’organisation a renoncé à l’édition 2014, Stéphane Clair m’a appelé pour discuter de la suite. Je lui ai proposé de revenir aux fondamentaux, de sortir de la notion de salon “grosse machine”. Améliorer l’accessibilité géographique, éviter les stands “cathédrales” et donc privilégier des surfaces à taille humaine pour chaque exposant, favoriser les notions de prise de contact, de découverte et de rencontre sans miser à fond sur la prise de commande, bref, faire renaître la “fête de la famille” des professionnels de la moto : voilà ce que j’ai défendu auprès de Stéphane Clair. Il m’a alors proposé de prendre les manettes pour 2015. Pourquoi le choix de Paris ? Comme un choix de raison. Si on trace un cercle avec un compas en cherchant à englober 85 % du territoire dans un rayon de trois heures de déplacement, la pointe doit en être posée sur Paris… Quant au Parc Floral, outre le fait d’être entouré d’arbres, d’être accessible en transports en commun et d’offrir de la place pour garer un véhicule aux portes de Paris, j’ai aimé ce pavillon fermé par des parois et portes de verre : quand on arrive dans ce bâtiment, on a vraiment l’impression de passer les portes d’un magasin ! Je voulais que les visiteurs aient ce sentiment d’entrer dans le magasin de leur profession. En plus, avec une hauteur de plafond limitée à quatre mètres, il était impossible pour les exposants d’installer une structure susceptible d’écraser celles des autres… Cette contrainte garantissait un salon et des stands à taille humaine, en totale cohérence avec le concept que j’ai décrit à l’instant – la fête de famille, pas le concours de gigantisme. La relance des JPMS n’allait pas de soi, surtout avec une relocalisation. Comment avez-vous pris le problème ? On a eu peu de temps pour communiquer, en effet, à partir du moment où nous étions d’accord sur l’idée et les moyens à engager. Nous nous sommes mis au travail, à deux, à partir du 15 septembre dernier. Nous avons contacté chaque exposant potentiel, discuté des options, écouté attentivement leurs discours et doléances, échangé avec chacun d’eux. Ce qui est ressorti de cette prospection, c’est que tous ont vraiment tenu à venir. Un mot à adresser à ceux qui n’ont pas voulu ou osé venir ? Je déplore le cynisme de certaines marques phares. Dans une période de reprise économique encore fragile, il ne faut surtout pas négliger la moindre occasion de rencontrer ses clients et prospects, que ce soit pour les rassurer, leur redonner confiance, trouver des solutions de nature à les aider, etc. S’abstenir de venir parce qu’il s’agirait surtout, aujourd’hui, de vendre à des centrales de référencement, à des franchiseurs ou des gros sites de vente en ligne, c’est assez méprisant à l’égard de tous les professionnels indépendants du secteur qui irriguent le territoire et font vivre la moto. Êtes-vous soucieux du nombre de visiteurs sur ces deux jours de salon ? Pour être franc, je me soucie surtout de l’ambiance, de ce qui a été perçu comme utile à la profession, de ce qui donne à penser que nous nous préoccupons vraiment de recréer un grand rendez-vous annuel, avec toute la pertinence que l’ensemble des participants sont en droit d’attendre. Les exposés, débats et conférences proposés pendant ces JPMS font partie de cette qualité de prestation globale. N’oublions pas que c’est un salon de reprise, au sortir d’une période très difficile pour le commerce du deux-roues motorisé. Il ne faut pas attendre un feu d’artifice d’entrée. Chaque chose en son temps. Leur décision procède d’une volonté forte, déterminée. Ça, c’est très important, parce qu’ils ont eu une démarche axée sur la qualité. Aujourd’hui, lundi 19 janvier après-midi, quand un Elf, un Castrol ou un Avon m’attrapent par le bras dans les allées pour me dire leur satisfaction d’être ici, que le pari, pour eux, est gagné, j’ose croire que cette dimension qualitative a été bien perçue, bien vécue. Ces entreprises ont tenu à être là, elles ont joué le jeu, engagé certains moyens et atteint leur objectif. Je m’en réjouis et remercie toutes ces sociétés qui nous ont fait confiance, qui ont pris un (petit) risque en tablant sur ces JPMS 2015. Je veux encore leur dire à quel point nous partageons les mêmes idées, le même désir d’aller de l’avant. Jean-Pierre Bonato, DG des JPMS, a porté cet événement dont il avait imaginé le concept au début des années 2000. La formule des JPMS a-t-elle de l’avenir ? Oui, dans la mesure où nous sortons d’une période de la 125 reine, portée par les titulaires de permis auto, pour revenir à un marché de spécialistes de la moto. Il faut se préparer à une sorte de renaissance, rebâtir l’édifice, le défendre et le promouvoir. Pour cela, tous les professionnels doivent faire front ensemble. Je rappelle que c’était la première fois que la branche deux-roues du CNPA et que la CSIAM ont activement participé aux JPMS, ou qu’il a été question de formation pour les revendeurs. Quant au lieu de rendez-vous des JPMS à Paris, nous avons, pour l’avenir, les moyens d’agrandir la surface pour les exposants ici, au Parc Floral. Une idée se propage dans les allées : associer les JPMS et le salon de la moto de Paris. Qu’en pensez-vous ? Il existerait un schéma idéal où des compétences et des attentes distinctes pourraient se compléter. Je ne suis pas fermé à l’idée, mais attentif au risque de nous diviser. Il se trouve que nous avons déjà discuté avec les organisateurs du salon de Paris, pas plus tard qu’aujourd’hui. Donnons-nous le temps de réfléchir, de discuter. Encore une fois, je ne suis pas fermé au dialogue. Mais pour l’instant, il y a pas mal d’obstacles logistiques >> et pratiques à lever…¢ L’Officiel 3834 - février 2015 31 4_3834_DOSSIER JPMS 28A33_.indd 31 20/01/2015 20:28:07 salon 3 DU CÔTÉ DES ACTEURS DES REGARDS DIFFÉRENTS En plein salon, quatre professionnels du secteur confient leurs avis et impressions à L’Officiel. Eu égard aux exigences de leurs métiers respectifs, ils sont venus avec des objectifs et des regards distincts. R d « B L LAURENT ET VÉRONIQUE CLEM Gérants des magasins Discount Moto Center « PAS ASSEZ D’EXPOSANTS… » I ls n’ont pas eu à traverser tout ou partie de l’Hexagone pour franchir la porte des JPMS. Laurent et Véronique Clem, gérants de deux magasins d’accessoires moto et scooter dans le Val-de-Marne (94) depuis 1999 et dans les Hauts-de-Seine (92) depuis un peu moins longtemps, sont venus voir les « produits actuels ». Leur spécialité, c’est donc l’accessoire, mais pas à n’importe quel prix… En réalité, ils sont des spécialistes des « lots achetés à faible coût ». Pour autant, ils ont besoin de s’informer, de humer les tendances et de repérer les bonnes affaires. A priori, les JPMS restent le bon endroit pour approcher les fournisseurs du monde des détaillants. Sauf que cette édition 2015, selon eux, ne présentait « pas assez d’exposants ». Non que ceux qui ont fait le déplacement et installé leur stand n’étaient pas au niveau qualitatif requis. Mais quelques acteurs majeurs de premier plan, décidément, manquaient à l’appel. La localisation du salon, elle, n’appelle aucun commentaire négatif. Reste qu’il est possible « que des visiteurs aient été déçus après avoir fait le tour de l’espace réservé au Parc Floral ». Au passage, ils s’étonnent que des « Shark, Bering ou Shoei » n’aient pas fait le déplacement. Quant à Bihr, Laurent et Véronique se demandent si, par hasard, le distributeur estimerait n’avoir « plus d’affaire à réaliser avec les détaillants ». Ces remarques mises à part, ils expriment clairement le désir de voir ce genre de manifestation se perpétuer : « L’époque de l’année, à l’aube de la saison 2015, est bonne. Les deux jours n’empiètent pas sur les jours d’ouverture des magasins et la rencontre des fournisseurs est toujours une nécessité, analyse Laurent. Le script est bon mais il n’y a pas assez d’acteurs pour faire le film », poursuit Véronique. Et les deux gérants de se poser la question : « Comment motiver les exposants à venir plus nombreux ? Là, franchement, à froid nous n’avons pas la réponse ! ». Qui est premier, de la poule ou de l’œuf ? 32 L’Officiel 3834 - février 2015 4_3834_DOSSIER JPMS 28A33_.indd 32 20/01/2015 20:28:12 CLAUDE MAJOR VRP aux 38 ans de métier « CE SALON EST PRIMORDIAL » Dans les allées des JPMS, il est naturel (et très fréquent !) de croiser des commerciaux. À leur façon, ils incarnent une certaine expertise propre aux professionnels de la filière moto, même s’ils ne défendent pas tous un niveau de compétence technique comparable. Claude Major, lui, est un vieux routier du métier. Après 38 ans passés sur les routes d’Île-de-France et dans les magasins de toutes enseignes et de toutes tailles, cet authentique VRP conserve en mémoire mille histoires, et plus encore de rencontres avec ses clients. Aujourd’hui, il roule pour Powersports (depuis 13 ans) donc pour les marques TCX, Shot, Freegun ou Stormer mais aussi Maggi, et depuis peu pour les nouveaux casques fabriqués au Japon, Kabuto. Bref, il connaît ce monde-là sur le bout des doigts. Un salon réservé aux professionnels ? « C’est LUDOVIC LASRY primordial », songe-t-il. À son tour, il s’attarde toutefois sur l’absence de quelques acteurs majeurs du monde de l’accessoire et de l’équipement, « surtout dans les domaines du casque et du vêtement », précise-t-il. Il ignore, au fond, si cet état s’explique par le rayonnement de grands salons européens (Cologne et Milan) et l’internationalisation/médiatisation des présentations destinées aux pros. Ou si le ralentissement économique de ces cinq dernières années « dissuade encore quelques têtes d’affiche d’investir “à perte” dans un salon comme celui-ci ». En revanche, il se réjouit que pour des « JPMS de reprise, pas mal de monde a transité dans les allées… ». Il conçoit que, loin de l’âge d’or qu’aura connu sa profession, « il ne s’agit plus vraiment de conclure des affaires dans ce genre de contexte, mais plutôt de nouer des contacts, de découvrir des gens ou des matériels, de discuter avec des collègues ou quelques fournisseurs, et notamment les spécialistes du financement, de l’assurance ou de la gestion », résume‑t‑il. Et de conclure que l’initiative prise par l’organisation en matière de rendez-vous non commerciaux (formation à la vente sous forme de conférence, débat avec le CNPA et la CSIAM, etc.) procède probablement d’une « bonne idée et confère à ces JPMS un caractère professionnel différent ». Beau joueur, le VRP ! Responsable du développement réseau de l’enseigne Dafy Moto « NOUS AVONS EU BEAUCOUP DE VISITES » L udovic Lasry en est à ses cinquièmes JPMS en qualité d’exposant. Et quelle que soit l’implantation choisie par l’organisation, le groupe Dafy met un point d’honneur à s’y rendre. « Nous sommes toujours présents sur ce genre de manifestation, en tout cas au moins une fois par an. Les années de Salon de Paris, si des JPMS étaient programmées à un mois d’intervalle, nous y réfléchirions », confie-t-il. Quoi qu’il en soit, ce ne sont pas les promesses de grande affluence qui motivent le franchiseur. « Nous nous devons d’aller au devant de nos clients », tranche Ludovic, qui précise qu’en l’occurrence, la maison Dafy a « procédé à un envoi de messages en masse à 4 000 clients et prospects pour inviter les gens à passer nous voir sur les JPMS 2015 ». Ce qui importait le plus, en ce début d’année, c’était « de rencontrer des franchisés et des commerçants indépendants pour leur présenter nos propositions », explique le responsable de développement du réseau. Car les 170 points de vente actuels (tous confondus) laissent encore de la place à une bonne centaine d’autres, à terme. Ce rendez-vous des 18 et 19 janvier 2015 a-t-il tenu ses promesses ? « Oui, dans la mesure où nous avons reçu beaucoup de visites. En tout cas pour nous, c’est un bon rendez-vous. Mais nous ne sommes pas venus ici pour signer des engagements. Ces rencontres-là consistent plus à faire connaissance, à informer, à échanger et à répondre aux questions des revendeurs professionnels », expose-t-il. Enfin, il relève son tour que « quelques grands spécialistes de l’accessoire et de l’équipement ont fait le choix de ne pas venir ». Ce n’est pas seulement dommage pour les visiteurs, ça l’est aussi pour l’enseigne Dafy dans la mesure où « en général, sur ce genre de salon, nos acheteurs profitent du contexte pour aller eux aussi discuter avec des responsables de marques. » CHRISTOPHE LE MAO, JOURNALISTE À MOTO STATION « L’OCCASION DE SE RENCONTRER DE VISU » Une quinzaine d’années d’expérience au compteur, plusieurs supports de presse à son actif et un intérêt toujours aussi marqué pour le deux-roues motorisé : Christophe Le Mao fait partie des journalistes spécialisés français que le public averti connaît bien. Depuis 2009, il travaille pour Moto Station, site d’information créé en 1999 – l’un des premiers à avoir osé le tout numérique à l’époque. Essais, actualités et sport composent les pages quotidiennes du titre. Les JPMS 2015 sont les troisièmes couverts par Christophe. Son avis sur cette édition parisienne ? Pour aller du général au particulier, il estime tout d’abord que le principe d’un salon professionnel doit être préservé. « C’est un salon utile qui a entre autres pour vocation de permettre aux acteurs de se rencontrer “pour de vrai”. Nous voyons souvent des revendeurs qui parlent à tel ou tel de leurs fournisseurs pour la première fois de visu. Mettre un visage sur une voix, dans leur métier, c’est important. En tout cas, ce salon joue la carte de la dimension humaine », note-t-il. S’agissant des exposants, il estime que « les accessoiristes et prestataires de service ont tout à fait leur place ici, mais pas les constructeurs, même si nous aurions aimé y voir la Sima. Les grands salons sont, eux, dimensionnés pour présenter des véhicules, avant premières comprises. En revanche, si le salon professionnel français doit être maintenu, il faudrait aussi que la grande majorité des acteurs précités (services et accessoires, donc) joue le jeu, aussi bien des nationaux que des grands faiseurs européens. Or ça n’a pas été le cas pour les JPMS 2015. C’est dommage. Par exemple : Bridgestone et Avon sont venus. C’est bien. Mais pourquoi les autres grands manufacturiers n’ont-ils pas fait le déplacement ? Pourquoi ne se donnent-ils pas le mot pour faire une mini-convention sur le pneumatique moto, notamment pour parler technique ? Je suis sûr que les revendeurs auraient apprécié. Mais ce n’est qu’un exemple… ». Une idée, déjà entendue dans les conversations ici et là, lui traverse l’esprit : « Je me demande si, finalement, il ne faudrait pas profiter du Salon de la Moto de Paris pour organiser des JPMS au même endroit et à la même date, quitte à combiner ce salon pro avec les journées professionnelles de ce genre de salon », s’interroge-t-il. Une question à laquelle Jean-Pierre Bonato a répondu dans nos pages précédentes… L’Officiel 3834 - février 2015 33 4_3834_DOSSIER JPMS 28A33_.indd 33 20/01/2015 20:28:19
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